RECORD: Darwin, C. R. 1840. [Letter to Eugène Robert, 1838]. In Eugène Robert, Voyage en Islande et au Groënland exécuté pendant les années 1835 et 1836 sur la corvette La Recherche. Minéralogie et Géologie. 1st Part. Paris, pp. 443-4.

REVISION HISTORY: Transcribed and edited by John van Wyhe 5.2022. RN1

NOTE: See record in the Freeman Bibliographical Database, enter its Identifier here.

Louis Eugène Robert (1806-1882), French naturalist and geologist. Before this letter was found in 2022, no correspondence between Darwin and Robert had been recorded. Darwin never cited any work by Robert.

Darwin did refer, however, to information from Robert on p. 95 of Volcanic islands: "It appears, from information communicated to me in the most obliging manner by M. E. Robert, that the circumferential parts of Iceland, which are composed of ancient basaltic strata alternating with tuff, dip inland, thus forming a gigantic saucer. M. Robert found that this was the case, with a few and quite local exceptions, for a space of coast several hundred miles in length. … M. Robert informs me, that the inwardly dipping strata appear to extend as far as this line, and that their inclination usually corresponds with the slope of the surface, from the high coast-mountains to the low land at the head of these creeks."


[page] 443

LETTRE

DE M. DARWIN,

officier de la marine royale d'Angleterre.

Londres, 28 mars 1838.

Monsieur,

J'ai reçu, depuis quelques jours, votre réponse très-obligeante, et je me permets de vous dire, en témoignage de ma sincère reconnaissance:

Que la question de l'inclinaison des nappes basaltiques vers l'intérieur des terres, ainsi que vous l'avez remarqué en Islande, me semble être clairement établie. Je suis trèsflatté de que souhaitez connaître les faits qui m'ont porté à admettre la possibilité de ce que vous aviez avancé, relativement à un phénomène des plus remarquables. Les seuls motifs qui m'ont empêché de vous donner des détails dans ma première lettre, viennent de ce que mes observations sont d'une nature bien imparfaite; je ne vous les présente donc qu'avec doute, dans le cas où elles pourraient vous intéresser.

A Saint-Yago (île du cap Vert), près de Porto-Praya et sur la côte, il existe une couche de calcaire blanchâtre contenant des espèces récentes de coquilles, qui repose sur des masses irrégulières de rochers , et se trouve recouverte par une ancienne lave sous-marine. Ce dépôt s'étend quelques milles le long de la côte , avec un singulier degré de régularité, jusqu'à la hauteur d'environ quarante-cinq pieds au dessus du niveau de la mer.

[page] 444

En suivant cette couche vers l'extrémité d'un promontoire, je m'aperçus qu'elle plongeait brusquement sous les eaux de la mer, mais qu'elle s'élevait de nouveau de l'autre côté du même promontoire, et qu'à partir de ce point on pouvait la voir s'étendre en suivant le rivage dans une étendue de quelques milles, sa position étant presque parfaitement horizontale. Ce promontoire est formé par les restes d'un ancien volcan qui a été en activité depuis l'écoulement du grand courant de lave sous-marine composant la surface du sol environnant. Ici donc, nous avons la preuve qu'après l'élévation en masse de cette partie de l'île, un semblable amas volcanique récent s'était accumulé de manière à forcer les couches sur lesquelles il reposait, à s'incliner de chaque côté vers le promontoire, ou, en d'autres termes , que cet amas n'avait pas primitivement la même hauteur relativement à la surface du sol avoisinant. En liant ce fait à quelques autres d'un ordre semblable, mais moins évidents, je conçus que cette disposition observée à l'égard d'une seule colline volcanique, pourrait bien aussi se rencontrer dans une île entière.

Certaines considérations théoriques, appliquées à la structure de quelques autres îles volcaniques que j'avais examimées pendant le voyage autour du monde que je viens de faire, m'avaient excité à porter particulièrement mon attention sur ce sujet. Ayant alors entendu M. Lyell parler de vos remarquables observations faites en Islande, je n'ai pu résister au désir de vous adresser des questions auxquelles vous avez répondu si obligeamment. J'aurai donc l'honneur, en usant de votre permission, de faire mention dans mon prochain ouvrage sur les îles volcaniques, de vos observations très-importantes sur la structure de l'Islande.

Signé DARWIN.

[English translation:

LETTER

OF MR. DARWIN,

officer in the Royal Navy of England.

London, March 28, 1838.

My dear sir,

A few days ago I received your very obliging reply, and I take the liberty of saying to you, in testimony of my sincere gratitude:

That the question of the inclination of the basaltic layers towards the interior of the lands, as you have noticed in Iceland, seems to me to be clearly established. I am very flattered that you wish to know the facts which led me to admit the possibility of what you had advanced, relative to a most remarkable phenomenon. The only reasons which prevented me from giving you details in my first letter, come from the fact that my observations are of a very imperfect nature; I therefore only present them to you with doubt, in case they might interest you.

At Saint-Jago (Cape Verdes), near Porto-Praya and on the coast, there is a layer of whitish limestone containing recent species of shells, which rests on irregular masses of rocks, and is covered by a ancient underwater lava. This deposit extends some miles along the coast, with a singular degree of regularity, to the height of about forty-five feet above the level of the sea.

Following this layer towards the end of a promontory, I noticed that it plunged abruptly under the waters of the sea, but that it rose again on the other side of the same promontory, and that from this point it could be seen extending along the shore for a few miles, its position being almost perfectly horizontal. This promontory is formed by the remains of an ancient volcano that has been active since the flow of the great undersea lava current that made up the surrounding ground surface. Here, then, we have evidence that after the mass uplift of this part of the island, a similar recent volcanic mass had accumulated in such a way as to force the strata on which it rested to tilt to either side towards the promontory, or, in other words, that this mass did not originally have the same height relatively to the surface of the neighboring ground. By linking this fact with some others of a similar order, but less obvious, I conceived that this arrangement observed with regard to a single volcanic hill, could well also be met with on an entire island.

Certain theoretical considerations, applied to the structure of some other volcanic islands which I had examined during the trip around the world which I have just made, had excited me to pay particular attention to this subject. Having then heard Mr. Lyell speak of your remarkable observations made in Iceland, I could not resist the desire to ask you questions to which you answered so obligingly. I shall therefore have the honour, using your permission, to mention in my next work on the volcanic islands, your very important observations on the structure of Iceland.

(Signed) Darwin.]

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Citation: John van Wyhe, ed. 2002-. The Complete Work of Charles Darwin Online. (http://darwin-online.org.uk/)

File last updated 28 November, 2022