RECORD: Bory de Saint-Vincent, Jean Baptiste Georges Marie, ed. 1822-31. Dictionnaire classique d'histoire naturelle. 17 vols. Paris: Rey & Gravier. Volume 4.
REVISION HISTORY: Transcribed by AEL Data, prepared and edited by John van Wyhe 04.2014. RN1
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CLASSIQUE
Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs.
MM.
AD.B. Adolphe Brongniart.
A. D. J. Adrien de Jussieu.
A.D..NS. Antoine Desmoulins.
A.R. Achille Richard.
AUD. Audouin.
B.Bory de Saint-Vincent.
C.P. Constant Prévost.
d.Dumas.
D. CE. De Candolle.
D..H. Deshayes.
DR..Z. Drapiez.
R. Edwards.
F. Daudebard de Férussac.
FL..S. Flourens.
G. Guérin.
G. DEL. Gabriel Delafosse.
GEOF. ST.-H. Geoffroy de St.-Hilaire.
G..N. Guillemin.
ISID. B. Isidor Bourdon.
K. Kunth.
LAM..X. Lamaouroux.
LAT. Latreille.
LUC. Lucas.
La grande division à laquelle appartient chaque article, est indiquée par l'une des abréviations suivantes, qu'on trouve immédiatement après son titre.
ACAL. Acalèphes.
ANNEL. Annelides.
ARACHN. Arachnides.
BOT. Botanique.
CRUST. Crustacés.
CRYPT. Cryptogamic.
ECHIN. Echinodermes.
FOSS. Fossiles.
GÉOL. Géologie.
INF. Infusoires.
INS. Insectes.
INT. Intestinaux.
MAM. Mammifères.
MIN. Minéralogie.
MOLL. Mollusques.
OIS. Oiseaux.
PHAN. Phanerogamie.
POIS. Poissons.
POLYP. Polypes.
REPT. BAT. Reptiles Batraciens.
— CHEL. — Chéloniens.
— OPH. — Ophidiens.
— SAUR. — Sauriens.
ZOOL. Zoologie.
IMPRIMERIE DE J. TASTU, RUE DE VAUGIRARD, N° 36.
CLASSIQUE
PAR MESSIEURS
AUDOUIN, Isid. BOURDON, AD. BRONONIART, DE CANDOLLE, DAUDEBARD DB FÉRUSSAC, DESHAYES, A. DESMOULINS, DRAPIEZ, DUMAS, EDWARDS, FLOURENS, GEOFFROY DE SAINT-HILAIRE, GUÉRIN, GUILLEMIN, A. DE JUSSIEU, KUNTH, G. DE LAFOSSE, LAMOUROUX, LATREILLE, LUCAS, C. PRÉVOST, A. RICHARD, et BORY DE SAINT-VINCENT.
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Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajouté, pour le porter au niveau de la science, un grand nombre de mots qui n'avaient, pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs.
TOME QUATRIÈME.
CHI-COZ.
PARIS.
REY ET GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS,
Quai des Augustins, n° 55;
BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS
Rue de Vaugirard, n° 36.
1823.
CLASSIQUE
CHIEN. Canis. Linné. MAM. Genre de Carnassiers digitigrades, ayant trois fausses molaires en haut, quatre en bas, et deux tuberculeuses derrière chaque carnassière; la carnassière inférieure n'a qu'un petit tubercule en dedans, mais l'inférieure a la pointe postérieure tout-à-fait tuberculeuse; en tout, trente-huit dents. — Ce caractère, pris du nombre et de la figure des dents en général, convient à toutes les espèces de ce genre, comme aussi celui d'avoir quatre doigts derrière et cinq devant, dont l'interne est d'autaut plus rudimentaire et situé plus haut, que les espèces sont plus actives et plus légères à la course. Tous ces Animaux sont remarquables par le grand développement de l'appareil olfactif, source pour eux des impressions les plus déterminantes; par la douceur de leur langue ou le volume proportionnel du nerf lingual annonce un sens délicat, mais surtout par la structure de la verge chez les mâles, structure dont le mécanisme nécessite la prolongation de l'accouplement, même après la consommation de l'acte générateur Comme dans des espèces fort différentes cette prolongation de l'accouplement est constante, ainsi que le rapportent G. Gmelin de l'lsatis, Guldœnstædt du Chacal, Aristote, lib. 5, cap. 2, Hist. Anim., et Gilibert du Loup, il est à peu près certain que la même disposition appartient à toutes les autres. Et comme cette disposition devient un caractère fort important de ce genre, sa description, encore inédite, est, comme on va voir, aussi précicuse pour la zoologie que pour la physiologie générale. Nous en devons à l'amitié de Magendie le précis suivant:
Le centre de la verge est formé par un os cannele dont la cavité contient l'urètre; autour de cet os se trouvent trois parties caverneuses ou érectiles distinctes: l'une appartient au corps de la verge, elle est peu susceptible d'extension; la seconde qui forme le gland et l'urètre en avant, peut acquérir une dimension considérable durant l'érection; la troisième est ce qu'on nomme le nœud de la verge. Elle se gonfle durant le coït, de maniè à ce que son fois celui surpasse au moins trois fois celui du reste de l'organe, et s'oppose à du reste de l'organge du vagin. Ce divers tissus communiquent visiblement avences veines, et leur gontlement, tient à ce que les veines quie en
TOME IV. 1
sortent subissent des compressions fortes durant l'érection, et surtout durant le coït.» (Voyez Journal de physiologie expérimentale, t. 4.)
Le naturel de toutes ces especes présenteaussi un grand nombre de conformités: elles vivent en troupes plus ou moins nombreuses, s'assujettissent à des régles fixes, soit pour l'attaque et la défense, soit pour la chasse des bêtes fauves. La voix de toutes les espèces sauvages est une sonte de hurlement susceptible de modifications nombreuses par l'apprivoisement et la domesticité, suivant le degré de perfection acquise ou progressive de chacun de ces deux états. Toutes ont la queue droite, ne descendant jamais jusqu'à terre, et constamment pourvue de poils plus longs que sur le reste du corps. Les deux sortes de poils existent simultanément chez les Chiens dans des proportions très-variées; mais les poils laineux, quoiqu'en proportion moindre, se trouvent aussi bien chez les espèces des contrées équatoriales que chez celles des contrées tempérées.—C'est sur de mauvais reuseignemens que Buffon a dit que les Chiens perdaient le poil avec la voix dans les contrées chaudes. Cette assertion, quant au poil, fondée seulement sur la variété de Chien domestique connue sous le nom de Chien turc, qui serait originaire de la Barbarie, si cette variété est identique avec celle qu'Aldro-vande vit en Italie au seizième siècle, n'a rien de concluant. Car celte alopécie, purement accidentelle dans un assez grand nombre d'espèces de Mammifères, comme l'a observé entre autres Azzara, aura été perpétuée par un caprice de mode, en croisant les individus qui la piésentaient.
L'expérience de tous les jours et de tous les pays n'a pas cessé de réfuter les erreurs de Buffon (T. v, p. 208), que tous les Chiens, de quelque race et de quelque pays qu'ils soient, perdent leur voix dans les pays extrêmement chauds; qu'ils ne conservent auss que dans les climats tempéiés leur ardeur, leur courage, leur sagacité et les autres talens qui leur sont naturels; que, par compensation, dans ces memes pays où les Chiens perdent leur aptitude aux usages auxquels nous les employons, on les recherche pour la table. Tout ici est faux ou confus: quant aux Chiens domestiques d'Eu-'rope transportés sous l'équateur, ils y conservent toutes leurs facultés, souvent exaltées même parl'influence d'un climat nouveau, et Buffon, à cet égard, aurait dû se souvenir des récits du Milanais Pietro Martire (Raccolta delle navigaz. e viag., Venezia, 1563 à 1565, da Ramusio, tome III, pages 29 et 31, verso) sur lés terribles auxiliaires que se firent les Espagnols dans ces Dogues affamés qui traquaient et dévoraient les Américains. Quant aux Chiens indigèes ou de race anciennementimportée dans les contrées équatoriales, leur infériorité, sous lo rapport de l'audace et de la vigueur, n'est qu'une conjecture mal fondée. Les Chiens de la Nouvelle-Hollande, ceux de la Nouvelle-Guinée et de Waigiou, situés sous, l'équateur même., soit libres dans les forêts, soit à demi-domestiques, sont justement les plus intrépides et les plus vigoureux à proportion de tout le genre. Eu outre leur poil est aussi fourni, et leur voix aussi forte et aussi fréquente gue dans leurs congénères sauvages du nord de l'Amérique et de l'Asie. Enfin il n'y a que ceux des îles océaniques, dégiadés par un abrutissement, particulier, qui soient aussi pores-seux et aussi timides que des Brebis. Or, à cet égard, les Chiens de la Nouvelle-Zélande, sous un climat fort tempéré, ne diffèrent pas de ceux des Marquises et de Taïti, parce qu'ils ont été soumis à la même influence d'un régime d'abâtardissement. Il résulte de ceséclaircissemens que, dans la recherche de la patrie et de l'espèce primitive du Chien domestique, l'ou ne doit pas se borner aux espèces boréales, comme, pim-pliquait le système exposé par Buffon. Ce qu'il dit ensuite (même
T. v) de l'incompatibilité de nature, qeant à la génération, du Chien domestique avec le Loup et le Renard, n'est pas mieux fondé, comme luimême l'a reconnu T. VII de son Supplément. Il suit donc de la production de métis féconds jusqu'à la quatrième génération, sans que rien prouvât l'impuissance de cette dernière, que rien n'implique l'unité d'origine de toutes nos variétés domestiques. Et comme dans l'Amérique, dans la Nouvelle-Hollande, avant la découverte par les Européens, il existait et des Chiens domestiques et des Chiens sauvages, et comme ces derniers y étaient évidemment indigènes, il suit encore que rien n'implique que ces Chiens domestiques ne provenaient pas des espèces sauvages du pays. Il résulte donc de cette double considération que les variétés si nombreuses de Chiens domestiques ou demidomestiques, suivant la civilisation de chaque peuple, ne doivent pas être rattachées à un seul et même type primitif, modifié seulement par les influences des climats, de la domesticité, etc., mais doivent être rapportées, chacune dans sa contrée, à diverses espèces sauvages. Néanmoins les migrations, à la suite de l'Homme, de chacune de ces espèces de Chiens devenues domestiques, auront amené entre elles des croisemens d'une espèce domestique à l'autre, croisemens dont les produits, modifiés tantôt avec une espèce sauvage, tantôt avec une autre, comme nous l'avons déjà montré pour les espèces du genre Chèvre d'après Pallas, auront amené les diversités si nombreuses que nous voyons aujourd'hui pour la taille, la figure ei la qualité des poils; à quoi auront concouruaussiles influences du climat et du régime. Ces dernières influences, quand leur mode et leur durée persévèrent assez longtemps, peuvent amener un raccourcissement et un changement de figure du tube intestinal plus considérable d'une variété domestique à une autre, que d'un genre à l'autre dans le reste des Carnassiers.
Il en résulte que les diversités si nombreuses que nous présentent les races domestiques du Chien, ne peuvent être ramenées à une seule souche sauvage, et qu'à plus forte raison plusieurs des espèces actuellement sauvages ne peuvent être considérées comme ues transformations éventuelles et progressives d'un moindre uombre de types primitifs.
En Amérique et en plusieurs contrées de l'ancien continent, il existe des troupes de Chiens domestiques redevenus sauvages, connus sous le nom de Chiens marons. Tous ces Chiens vivent en troupes nombreuses, aguerries, soumises à une lactique régulière, comme on voit dans 1 ancien continent les hordes de Chacals et de plusieursautres espèces sauvages de Canis, Il serait bien étonnant que la souche sauvage de la pluralité de nos Chiens domestiques eut cessé d'exister indépendante, lorsque nous voyons toutes les espèces sauvages de nos autres Animaux domestiques herbivores, lesquels pour la plupart, eu égard à la nature de leur site natal et au petit nombre de leurs produits, n'ont jamais dû beaucoup multiplier, s'être conservées au milieu même des euyahissemens de la civilisation en Europe et en Asie. Et cependant ces Animaux manquent de moyens de défense; la fuite est leur seule ressource, cl ils subsistent même dans des îles assez petites, où leur race n'a pu être ni entretenue ni renouvelée par une émigration étrangère. Tels sout l' Ægagre, en Sardaigne et eu Crète, le Mouflon, en Corse. Or, l'exemple des Chiens redevenus sauvages, qui subsistent au milieu des colonies européennes et embauchent les Chiens domestiques, malgré les efforts persévérans pour les détruire, prouve que dans l'enfance et les premiers progrès de la civilisation, l'espèce sauvage, libre de toute habitude d'assuettisement, n'aurait pu être ou tout entière asservie ou tout entière exterminée. Comme on sait d'ailleurs quel'ame de chaque espèce reste immuable sous
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toutesles influences physiques qu'elle subit en liberté, if est logiquement impossible que son naturel ait changé. Et puisqu'aucun témoignage ne dépose de l'extermination d'un Animal sauvage analogue au Chien, et que les anciens auteurs mentionnent toutes les espèces actuelles de ce genre dansles contrées où elles existentencore, il estévidenl que l'une ou plusieurs de ces espèces sauvages sont la source unique ou multiple de nos races domestiques mélangées ensuite comme nous l'avons déjà dit. Déjà Guldœnstœdt(Nov. Comrn. Petrop., t. 20) a démontré, selon nous, cette descendance par rapport au Chacal. Mais il nous semble que la multiplicité de forme, de grandeur et de contrées des Chiens domestiques connus, nécessite une origine multiple. Ainsi, par exemple, il serait difficile de dériver du Chacal ces Chiens qui existaient dans les deux Amériques, et surtout dans les Antilles, avant l'arrivée de Colomb.Et puisqu'il y a au moins trois espèces sauva ces de Chiens proprement dits, sur re continent de l'Amérique sud, savoir, le Loup rouge, le Loup gris du Paraguay et le Chien des bois de Cayenne, outre le Chien antarctique des Malouines, il est bien plus logique, au défaut de toute preuve physique, d'admettre que les Chiens domestiques du pays provenaient des espèces sauvages indigènes, que de les dériver d'une espèce sauvage c l'ancien continent, lorsque, d'une pirt, la persévérance à ne pas sortir du pays natal est bien établie chez les Animaux, et qu'ensuite il n'existe aucune preuve que les peuples, qui se servaient de ces Chiens, eurent jamais de relations avec l'ancien continent. L'une au moins de ces espèces, le Chien des bois de la Guiane, ne montre pas d'ailleurs aujourd'hui plus de répugnance que les Chiens marons eux-mêmes pour la société de l'llomme. Il nous semble donc hors de toute vraisemblance que les Chiens dout parle Pierre Martire dans les petites Antilles, et Oviédo dans les mêmes Antilles et chez les Caraïbes de la Terre-Ferme, provinssent d'espèces étrangères à l'Amérique. Or, il fallait que leur domesticité fût déjà bien ancienne, car ces deux auteurs espagnols, contemporains et témoins de la découverte et de la conquête, disent que, soit dans les îles, soit sur la Terre-Ferme, ces Chiens indiens étaient de toute nature et couleur de poil, la plupart pourtant l'ayant entre le lisse et le laineux, ce qui, pour le dire en passant, réfute péremptoirement l'opinion que les Chiens perdent le poil sous la Zòne-Torride. A la vérité, tous étaient muets, c'est-t-dire n'aboyaient pas; mais nos races civilisées elles-mêmes (car nos Chiens, chacun selon le degré de civilisation de leurs maîtres, le sont eux-mêmes plus ou moins) sont d'autant plus silencieuses, que la société où elles vivent est moins perfectionnée. Et à cet égard les Chiens de nos bergers ne font guère plus entendre de voix que ceux des sauvages, soit des zônes polaires, soit des zônes intertropicales. L'aboiement du Chien, comme Guldœn-staedt (loc. cit.)l'a déjà dit, n'est donc pas une faculté innée, mais une habitude acquise; et de ce que telle ou telle espèce sauvage n'aboie pas, ce n'est pas à dire qu'elle ne soit la souche des races les plus aboyantes, puisque, redevenues sauvages, ces races reperdent l'aboiement, et ne conservent qu'un hurlement commun à la grande pluralité des espèces. Et comme, d'après les expériences de Buffon (rapportées Suppl., T. VII), les métis du Chien Braque et du Loup sont indéfiniment féconds, et comme il en est très-probablement de même de ceux du Chien etduChacal, etdes métis entre eux ou avec les types primitifs, nous pensons que, dans chaque continent, les Chiens domestiques y proviennent des espèces qui y vivent sauvages, sauf le cas d'importation évidente, comme cela est arrivé pour les Chiens domestiques dans toutes les colonies européennes.
Guldcensuedt (loc. cit.) a le premier indiqué les différences qui serparent, quant à la figure des incisi-
ves, le sons-genre des Renards de celui des Chiens et Chacals proprement dits. Dans ces derniers, les incisives sont très-profondément, les supérieures trilobées, et les inférieures bilobées, tandis que, dans les Renards, ces dents ont le tranchant presque rectiligne, du moins les découpures de leurs bords sont bien moins pi ofendes qu'aux Chiems. Il a signalé aussi les disproportions de longueur d'intestin entre les espèces du Chien, du Loup et du Chacal d'une part, et le Renard d'autre part; car dans le Renard, l'in'estin grêle est à la longueur du tronc, depuis le museau jusqu'à l'origine de la queue, comme trois et demi est à un, dans le Chien comme quatre et demi est à un, dans le Loup comme quatre est un, dans le Chacal comme cinq est à un.
Une autre différence sépare encore les Renards des Chieus, c'est la proportion plus grande des poils laineux aux poils soyeux chez les Renards, ainsi que la supériorité de finesse et de longueur des poils soyeux, surtout à la queue, dernier caractère exprimé par Je nom de queue de Renard. Enfin, et ce qui est le plus décisif, à cause des différences qui en résultent pour les habitudes et le genre de vie, c'est l'allongement vertical des pupilles, d'où résulte pour eux la nécessité d'une existence nocturne. Ajoutez à cela que Cuvier a trouvé sur le crâne un caractère osteblogique qui distingue les Chiens des Renards (Oss. Foss., T. iv, pag. 464). Dans les Chacals de l'Inde, du Sénégal et du Cap, dit-il, comme dans les Loups et les Chien, le front est transversalement d'upe convexité uniforme entre les deux apophyses post-orbitaires qui descendent un peu, et n'ont point de fossette ni d'arêtes saillantes dans leur voisinage, si ce n'est les arêtes temporales qui s'unissent promptement en une seule sagittale. Dansles Renards, continue-t-il, il y a une fossette ou un creux en dedans, et un peu en avant de chaque apophyse post-ot-bitaire du frontal; les arêtes se rapprochent, mais la crête sagittale demeure long-temps une bande étroite plutôt qu'une vraie crête. D'après ces caractères, on ne pourrait aucunement confondre les frontaux de ces Auimaux. Quant au reste des os de ces Animaux, il reconnaît que, sans une comparaison immédiate, il est difficile d'en exprimer et d'en saisir les différences qui ne portent que surla grandeur et un peu sur les proportions.
Les Chiens proprement dits sont généralement d'une taille supérieure aux Renards; et même les espèces boréales des deux continens acquièrent des dimensions qui les rapprochent de quelques grands Felis. Gilibert (Obs.phitolog. zool) dit au'en Lithuanie les Loups ont cinq pieds du museau à l'origine de la queue, et qu'au Nord il y en a encore de plus grands. En outre la partie antérieure du corps est forte et ramassée, surtout aux épaules et à l'encolure. La partie postérieure est svelte et légère et un peu plus élevée; tous sont remarquables par l'obliquité de leur marche.
Dans les Renards, plus bas sur jambes à proportion de la taille, le corps plus allongé, la tête plus pointue et plus fine, les formes plus arrondies, annoncent plus de souplesse et de légèreté que de force. Aussi sont-ils, plus tôt que les Loups, forces à la chasse. C'est peut-être au sentiment de leur infériorité sous ce rapport qu'ils doivent leur instinct fouisseur pour se creuser des retraites, quoique les espèces boréales le fassent aussi dans des contrées ou la nature du sol et les circonstances du climat sembleraient devoir les en détourner. Il résulte encore de cet instinct particulier aux Renards une conséquence importante pour leurs mœurs. Elles sont plus solitaires et restreintes à la vie de famille. Dans cette sorte d'existence, chaque individu ne compte à peu près que sur lui-même; etl'espèce ne gagne rien à la mise en commun des forces, des ruses et de l'expérience des individus. Les Chieus proprement dits ont au contraire un instinct d'as-
sociation que les inspirations du besoin o..t souvent rendu redoutable à l'Homme et à ses troupeaux, Malgre leur petit nombre actuel en Europe, les Loups, dans les cantons où ils sont un pen moins rares, se réunissent, au moins en hiver, par troupes qui combinent leurs mouvemens d'attaque, de défense et de fuite avec un ensemble de prévoyance el de ruse, dans lequel on ne peut méconnaître les perfectionnemens de l'instinct par l'expérience. L'on sait que cet instinct d'association, commun à toutes les espèces sauvages de Canis proprement dits, survit en domesticité à la perte de plusieurs facultés natives. Dans les villes de Turquie, les Chiens indépendans de chaque quartier sont formés en troupes qui, d'un commun accord, sont convenues de leurs limites, et entre lesquelles la guerre se déclare quand ces limites sont transgressées.
Ce genre est le plus cosmopolite de tous les Carnassiers par sa distribution géographique. Ses espèces, surtout celles quiappartiennentaux vrais Canis, se trouvent sauvages ou domestiques sur presque tous les points du globe. Toutes les îles de l'Océanique, excepté quelques-unes solitairement situées, sont peuplées de nombreuses variétés de Chiens domestiques. La Nouvelle-Hollande et les archipels des Papous, qui lient ce continent à l'Asie par l'archipel Indien, ontdes Chiens sauvages que rien ne porte à considérer comme échappés à une ancienne domesticité. Les Chacals occupent une zône oblique à l'équateur depuis la Perse et l'Inde jusqu'au cap de Bonne-Espérance. Sur cette mêmezônese trouvent échelonnés le Renard commun, le Renard Corsac, Adive de Buffon, et le Canis megalotis du Cap. Le Loup ordinaire répandu, avec le Renard noir ou argenté, le Renard croisé, le Renard fa uve et le Renard tricolore, sur le nord des deux continens, s'avancesurchacun d'eux plusou moins vers les tropiques, suivant les longitudes. L'Amérique du nord possède au moins une espèce de Louxp particulière, celui du Mexique; l'Amérique sud a le Loup rouge, le Loup gris, le Chien Crabier et le Chien antarctique. Toutes ces espèces n'habitent pas les mêmes sites, et chacune reste constamment dans le sien, excepté les espèces voyageuses du pôle boréal.
Toutes ces espèces de Chiens et de Renards sont sujettes à blanchir en hiver dans les zônes tempérées, et à rester perpétuellement blanches sous les zônes polaires. Chez toutes aussi, chez les Renards seulement à un degré supérieur, la proportion des poils laineux aux poils soyeux augmente, et la finesse des deux pelages devient plus grande chez toutes les espèces des zônes froides et tempérées, à mesure que les climats deviennent plus froids. Néanmoins il ne faut pas trop multiplier les espèces sur les couleurs. Car, ainsi que Gilibert l'observe, par rapport au Loup, et Gmelin, par rapport à l'Isatis, dans la même portée, d se trouve desindividus blancs, cendrés ou bleus tirant sur le noir. (V. ces ant. loc. cit.)
Toutes ces espèces ont à l'anus, au temps du rut, des suintemens ou, même des sécrétions crypteuses, dont les organes ne paraissent se développer qu'à ces époques. Les odeurs qui en émanent sont plus fortes chez les Renards que chez les Chiens; elles le sont davantage au temps du rut que dans les intervalles, et s'anéantissent même probablement chez les espèces boréales; car Gmelin (Nov.Comm.Petr., t. 5) n'a pas trouvé le moindre vestige, ni d odeur, ni de follicule odorant à l'anus de l'Isatis. La variabilité de cette particularité d'organisation chez les espèces de ce genre doit donc empêcher qu on ne la prenne en considération pour les distinguer entre elles, ainsi qu'on l'a fait récemment pourtracer entre le Chien domestique et le Chacal une séparation qui n'est pas mieux fondée que celle qui porte sur l'aboiement.
Ce qu'il y a de bien remarquable, c'est, malgré la différence de leurs climats, de leurs tempérameos et de
leur stature, l'uniformité presque absolue de l'époque et de la durée de la gestation et du rut chez toutes les espèces qui vivent au nord de l'èquateur. Le rut vient en décembre, et dure quinze jours ou trois semaines; la gestation ne se prolonge pas audelà de neuf semaines. Frédéric Cuvier a vu que la Louve, à qui l'on avait assigné une portée de trois mois et demi, ne diffère pas de ses congénères à cet égard, quoi qu'en ait dit un observateur d'ailleurs exact (Gilibert, loc. cit.). Le nombre des petits varie de septàvingt. Ge dernier nombre est assigné par Gmelin à l'Isatis. Les femelles n'ont pourtant pas plus de dix mamelles dont le nombre n'est pas toajours symétrique des deux côtes. Comme dans le genre Felis, elles ont pour leurs petits une sollicitude extrême qui se précautionne même contre leur père. La moindre atteinte à leur sécurité les alarme au point qu'elles donnent la mort à leurs petits, sans doute par peur de se les voir enlever, quel que soit le motif de cette peur. S'il est vrai, comme dit Frédéric Cuvier, que ce risque de mort pour les petits soit plus imminent à la première portée que dans les suivantes, et si dans le cas même d'une première portée, la mère ne tue jamais ceux des petits qui ont commencé de teter, n'est-ce pas que la sensation du plaisir d'allaiter (sensation qui peut aller jusqu'à la volupté, et attache si puissamment toutes les mères à leurs enfans) balance l'instinct de la liberté; et que dans les portées subséquentes, les femelles sont plus patientes contre les importunités, parce que leur mémoire leur rappelant les plaisirs de l'allaitement leur en montre encore la jouissance prochaine ? C'est ainsi que partout les fondemens de l'ordre moral s'enracinent dans l'organisation.
Ier SOUS-GENRE. — LES CHIENS PROPREMENT DITS, savoir: les Canis à pupille circulaire, à crâne caractérisé, comme nous avons dit ci-dessus, et à queue jamais touffue comine celle des Renards.
1. LOUP, Canis-Lupus, Buff. ll olf des Germains, Wilk des Polonais, Wolk des Russes, Ulf Warg des Suédois, Graben des Danois, Boijuku des Tungousses, Schonu des Bourates, Kuorcha au Kamtschaika, Zeeb des Hébreux, Gmeli desGéorgiens. Buffon, T. vII, pl. 1, Schreb.pl. 88.—Grande espèce à queue droite, dit Cuvier, à pelage gris, fauve, avec une raie noire sur les jambes. C'est le plus grand et le plus nuisible des Carnassiers de nos contrées. Par la synonymie que nous en donnons, on voit qu'il habite depuis l'Egypte jusqu'aux deux extrémités est et ouest de la zône boréale de l'ancien continent, et du Kamtschatka, par les glaces et les chaînes des îles Aleutiennes. il aura passé en Amérique dont a habite aussi la zône boréale.
La taille de cette espèce varie beaucoup suivant les climats. Le froid lui est bien plus favorable, et il semble par-là qu'il est aborigène de la zône boréale de notre continentou il a toujours été aussi plus nombreux. Gilinert dit qu'en Lithuanie il a ordinairement cingpieds delong, du museau à l'origine de la queue; mais qu'il est encore plus grand dans les forets plus septentrionales. En Espagne et en Italie, ils ont à peine trois pieds dans cette dimension. Buffon (loc, cit.) dit, d'après une assez mauvaise autorité, qu'il y en a en Afrique, et que les Loups du Sénégal ressemblent à ceux de France, quoiqu'un peu plus gros et beaucoup plus cruels; mais outre que des assertions vagues de ressemblance ou de différence ne sont pas concluantes, même sous la plume de Buffon, comme il est bien certain par l'observation immédiate de naturalistes de profession que la taille du Loup diminue à mesure que l'on s'éloigne du Nord, il est évident que ces prétendus Loups du Sénégal ne peuvent être que oes Hyènes; d'ailleurs, on a pu prendre aussi au Sénégal le Chacal pour le Loup.
La couleur et le poil de cet Animal changent dans les différens climats, et varient quelquefois dans le même
pays. En Lithuanie, les jeunes ont le poil glacé, de blanc, et jaunissent en été; les vieux grisonnent en hiver; quelques-uns sont glacés de noir; mais plus au nord, on en trouve de tout noirs ou de tout blanes. Buffon dit gue ces derniers sont plus grands et plus forts que les autres. On en dit autant de l'espèce suivante. Ne seraient-elles pas identiques?
Buffon, et depuis Gilibert, admettent que la Louve porte trois mois et demi et Buffon, intéressé par système à separer le Chien du Loup (loc. cit., pag. 43), a insisté sur cette différence, comme péreraptoire dans la question; mais F. Cuvier (Mammlith.) s'est assuré que dans cette espèce, comme dans tous ses congénères observés, la gestation n'est que de deux mois et quelques jours. Le Loup, qui est deux ou trois ans à croître, vit quinze à vingt ans, est en état d'engendrer entre deux ou trois; les femelles, quoique plus précoces, ne le deviennent qu'après leur second hiver. La chaleur ne dure que douze ou quinze jours, commence par les vieilles Louves et finit par les jeunes; le temps du rut est moins marqué chez les mâles; ainsi ils ont des vieilles dès la fin de décembre et finissent par les jeunes en février et en mars. Aussi trouve-t-on des Louveteaux nouveau-nés depuis la fin de mars jusqu'en juin. A la veille de mettre bas, la Louve se prépare, dans un fourré bien épais au fond d'un bois, une sorte de tanière ou elle dispose, avecdela mousse et des feuilles, un lit commode pour ses petits. Le nombre ordinaire en est de six à neuf, jamais moins de trois. Ils naissent les yeux fermés: pendant les premiers jours, elle ne les quitte pas, et le mâle lui apporte à manger. Elle allaite deux mois; mais dès la cinuième ou sixième semaine, elle leur égorge de la viande à demi-digérée, et bientôt leur apprend à tuer de petits Animaux qu'elle leur apporte. Jamais ces petits ne restent seuls, le père et la mère se relèvent auprès d'eux; au bout de deux mois, elle les promène, et bientôt leur apprend à chasser. En novembre ou décembre, les jeunes commencent à vaguer seuls; mais, pendant cinq qu six mois, ils continuent de se réunir en famille.
Tout ce qu'a dit Buffon de l'indomptable férocité du Loup est faux ou exagéré. F. Cuvier vient de tracer l'histoire de deux Loups encore existans à la Ménagerie, et qui ot donné l'exemple d'un attachement pour leur maître aussi passionné, en même temps que réfléchi, et aussi persévérant que jamais Ghien l'aitm éprouver. Une jeune Louve, prise au piège, est si sensible aux caresses, qu elle s'en pâme de plaisir, au point de lâcher son urine et ce besoin de caresses, elle l'éprouve de la part du premier venu, malgré la flétrissure que l'esclavage doit imprimer à son naturel. Il cite encore (ibid.)une autre Louve priseau piège, étant déjà adulte, vivant familièrement avec des Chiens qui lui avaient appris à aboyer contre les étrangers, et devenue si douce et si docile, que, sans son goût irrésistible pour la volaille, on l'eût laissée en liberté. Voilà donc trois exemples presque simultanés de Loups que domine le besoin d'aimer l'Homme et d'être aimés par lui. Et tout en reconnaissant, ainsi que nous l'avons déjà fait, que dans les Animaux, le caractère varie par nuances souvent assez fortes, d'un individu à l'autre, on ne peut voir, dans ces trois exemples, autant d'exceptions à la règle de l'espèce. Cette férocité des Loups de nos contrées ne tient donc qu'à l'instinct de conservation et de vengeance trop souvent irrité, tout comme aujourd'hui au cap de Bonne-Espérance les malheureux Boschismens traqués comme des bêtes parles colons, de pacifiques qu'ils étaient, sont devenus des agresseurs pleins d'une rage atroce et toujours active contre les ennemis qui ont lassé leur patience (V. Barrow. Vovag.).
En parlant du Chien domestique, nousdirons, d'après Buffon lui-môme, Supp. T. VII, quelles alliances fécon-
des peuvent s'établir entre lui et le Loup.
Comme les autres espèces de ce genre, les Loups chassent, attaquent et se défendent avec une tactique combinée sur la nature du terrain, du gibier et de l'ennemi. Mais l'expédition terminée, ils se séparent. La vigueur de cet Animal est extrême, il peut emporter un Mouton, et quand on le chasse, il perce droit en avaut et court tout un jour sans être rendu. Il évente le gibier de plus d'un quart de lieue, quand il en est sous le vent. En général tous les Chiens ont de la répugnance pour le Loup, et se rabattent froidement, De son côté, il attaque les Chiens avec ardeur; Hearne dit qu'il tue les Chiens eskiraaux qu'il trouve chargés ct restés en arrière dans les marches.
a. LOUP NOIR, Canis Lycaon, L., Tscherno-Buroï des Russes, Vulpes nigra, Gesner, Quadr., p. 967, Buff., t. 9, pi. 41, Schreb., pi. 89. Habite aussi en Europe et se trouve même accidentellement en France. Ne diffère du précédent que par son noir profond et uniforme, et plus de férocité. La Ménagerie a possédé ensemble un mâle et une femelle pris dans les Pyrénées. Chaque année, dit F. Cuvier, ils firent des petits presque aussi défians et aussi féroces que leurs parens, mais qui n'avaient ordinairement ni les mêmes traits, ni le même pelage. On les eût crus d'une autre espèce ou de quelque variété du Chien domestique, il lui paraît assez probable que ces Loups n étaient pas de race pure, et qu'ils étaient métis de quelque Chien: l'état sauvage où on les prit n'est pas une objection, car il n'est pas rare de voir dans les pays de forêts des Chiennes couvertes par des Loups, et nous allons exposer, d'après Buffon luimême, une suite de générations fécondes malgré l'esclavage, et provenues d'un Chien et d'une Louve.
Gmelin le nomenclateur a confondu cette variété du Loup, ou, si l'on veut, cette espèce, avec le Renardnoir ou argenté(Can, argentatus de Penn.).
3. LE CHACAL OU LOUP DONÈ, Canis aureus, L., SchaKall des Talares, des Turcs, des Perses et des Russes; Deeb et DiB des Barbaresques; WauÏ des Arabes A dive ou Adibe de Portugais de l'Inde; Gólá des Indous, Naria la côte de Coromandel; Turaen Géorgie; Mebbia en Abyssinie. C'est aussile Thoës de Pline [lib. 8, cap. 34), figuré par Guldœnstsædl (Nov. Com. Petrop., t. ao, p. 449 et pl. 11; son crâne, pl. 12; Schreber, pl. 74; Encycl. pl. 107, f. 3). Il ne faut pas confondre aveclui le Tulki des Turcs, qui, d'après Guldœnstædt, est le Renard ordinaire, ni le Tschakal de l'Ukraine, qui n'est autre chose que le Loup.
Guldœnstædt (loc. cit. n'a rien laissé désirer sur l'histoire de cette cspèce. Tout ce que neus allons dire en est extrait: il a établi eutre cette espèce, le Loup et le Renard, les differences que nous avons énoncées dans les généralités de cet article, tant à l'égard des proportions de longueur et de figure d'intestin que de la figure des dents. Il a montré que, sous ces rapports, il y avait identité parfaite entre le Chacal et le Chien domestique; il a figuré, pi. 10, le cœcum du Chacal, qui ne diffère nullement de celui du Chien représenté (Buff., pl. 46, t. 8), tandis que celui du Loup (fig. iòid., T. VII, pl. 2) en diffèere beaucoup sans se rapprocher de celui du Renard (ibid. pi. 5), qui en diffère encore plus; le crâne qu'il a représente (Nov. Com. Petrop., t. 20, pl. 12), et qui l'est aussi, pl. 16, f. 19, 20, 21 et 22, T. IV des Oss. Foss. de Cuvier, offre avec le Reuard (représenté pl. 13 par Guld œnstædt)les différences générales que ci-dessus, d'après Cuvier, nous avons dit exister entre les vrais Loups et les Renards. Il a (loc. cit., p. 474 et suiv.) donné le détail comparatif de ces différences, ainsi que de celle» qui distinguent leur dentition, différences dont la plus remarquable est quc dans les Canis les rangéesdentaires sont continues, tandis que dans les Renards les trois première
molaires ne se touchent pas, et que surtout il reste un large intervalle entrela canineetla première molaire. Guldœnstæt observe même que la bosse pariétale, déjà plus développée dans le Renard que dans le Loup, l'est davantage dans le Chacal que dans le Renard, et que ces proportions correspondent avec le degré de ruse qui distingue ces espèces. La comparaison la plus attentive, dit Guldœnstædt (p. 471), n'offre pas de différences sensibles entre l'organisation intérieure du Chacal et celle du Chien de berger. Cependant, ajoute-t-il, j'ai vu en Russie des Chiens à poil fauve brun, oreilles droites, museau pointu, de la taille du Chacal, et qui lui ressemblaient toul-à-lait.
Il observe en outre que le Chacal a de tout temps té extrêmement nombreux dans les montagnes de l'Asie-Mineure où toutes les théogonies d'Occident placent le berceau de notre espèce; que nos Chèvres et nos Moutons, ces premiers bestiaux de l'Homme, y vivent encore à l'état sauvage; que partout le Chien, dont la domesticité est, sinon antérieure, au moins de la même date, doit avoir vécu sauvage dans là même contrée; qu'auÌ'ourd'hui, comme depuis les temps historiques, cette contrée n'offre que quatre espèces sauvages, savoir: l'Hyène, le Loup, le. Renard et le Chacal. Il aurait dû ajouter (comme nous avons dit aux généralités) que l'anéantissement de l'espèce sauvage du Chien (quelle que cette espèce pût être), soit par l'asservissement domestique, soit par l'extermination, est physiquement impossible, comme le prouve l'existence actuelle des Chiens redevenus sauvages, et les espèces toujours subsistantes de l' Ægagre et du Mouflon. Considérant enfin qu'anatoimiquement le Chien domestique diffère du Loup et du Renard; que l'Hyène n'est pas seulement ou même genre; que le Chacal, préférantles sites montueux, a été plus à la portée des premiers Hommes, que le Loup et le Renard; qu'aujourd'hui les troupes de Chacals s'approchent avec sécurité soit des caravanes en marche, soit des tentes dressées pour la nuit: que sa taille est moyenne entre celle des plus grands et des plus petits Chiens; que ses poils sont plus durs que chez aucun Chien, et d'une longueur moyenne entre les Chiens ou ils sont plus ras et ceux ou ils sont plus longs; que les mœurs sont encore plus confoimes que l'organisation; que ses manières en domesticité sont les mêmes que celles du Chien; qu'il pisse de côté, dort couché en rond comme lui, va lui flairer au derrière amicalement; que son odeur, beaucoup moindre qu'on ne l'a dit, est à peine plus forte que celle du Chien à l'approche de l'orage; que tous les Chiens n'ont pas la queue recourbée; que le Chien de berger la porte pendante comme le Chacal; que d ailleurs, comme le prouvent les Moutons et les variétés même des Chiens, la queue est un organe très-variable par la domesticité; il conclut que tous ces rapports (p. 462) non-seulement autorisent, mais nécessitent de regarder le Chacal comme le vrai Chien sauvage et la souche de toutes les variétés de Chiens domestiques.
Cette seconde conclusion me semble trop générale. Je crois que les nombreuses variétés du Chien de notre ancien continent sont le produit de nombreuses combinaisons avec le Loup, puis des nouveaux métis, soit avec la race domestique pure, soit avec le Chacal ou Chien sauvage. Ces alliances auront multiplié, bien plus qu'on ne croit, des types indépeudans, quant à l'origine, ac ceux que l'influence de la domesticité et du régime alimentaire ont pu produire d'ailleurs. Nous ajoutons enfin que Pallas (Not. ad Fascic, 15) avait, avant Guldœnstœdt, regardé le Chacal comme la souche sauvage et toujours subsistante du Chien domesîique; les raisons qu'il en donne sont à peu près les mêmes, que celjes de Guldœnstædt, à quoi il ajoute que les Chiens des Kalmoucks lui ressemblent tout-à-fait.
Le Chacal, dit Cuvier (Oss. Foss. T. IV), se distingue ù l'extérieur de tous les Renards, par sa queue assez grêle et qui n'atteint que le talon, par ses yeux diurnes et par sa tête de Loup: du reste, il lui paraît y en avoir deux espèces ou du moins deux races fort distinctes, le Chacal de l'inde qui est beaucoup plus noirâtre (fig. Mamin. lith.), et celui du Sénégal qui est plus pale (fig. ibidem.) Tous deux ont les extrémités fauves. Cest ce dernier pour lequel F. Cuvier a proposé le nom spécifique d'Anthus; il a aussi reconnu que son odeur était beaucoup moins forte que celle du Chacal de l'Inde. Aristote distinguait déjà (Hisl. Anim. lib. 9, cap, 44) deux espèces ou variétés de Chacal sous le nom de Thos, donné aussi par Homère à un Carnassier qui vit en troupes pour chasser, et qui, attendu les pays connus d'Homère, ne peut tre que le Chacal.
Ces deux espèces ou variétés de Chacal ont produit ensemble à la Ménagerie: ce fait prouve d'abord que Buffon se trompait en admettant que la domesticité, au moins de la part de l'une des deux, était nécessaire pour que des espèces différentes pussent se croiser. F. Cuvier en conclut que si la domesticité n'estpasune condition, au moins la privation de liberté esl indispensable.
Il y avait six mois que ces deus Chacals étaient dans la même cage; la femelle, du Sénégal, fut couverte; le 26 décembre, avec toutes les circonstances de l'accouplement des Chiens, et mit bas, le premier mars, cinq petits qui avaient sept pouces du museau à la queue, longue elle-même de deux pouces et demi. Les yeus étaient fermés, la conque de l'oreille était l epliée sur elle-même, de manière que ses saillies et ses creux s'engrenaieut ensemble et en fermaienl complètement l'ouverture. Les yeus furent ouverts le dixième jour; le pelage était laineux au corps, soyeux à la tête; couleur générale gris d'ardoise en dessus avec une teinte fauve, et gris pâleen dessous au quarante-neu-vième jour; et à fin du troisième mois, la couleur générale était un fauve brun, avec du blanc autour de l'œil el aux joues; deux seulement ont vécu avec des différences très-prononcées dans le caractère.
Les Chacals vivent en troupes nombreuses, associées pour la chasse, l'attaque et la défense. Ils déterrent les cadavres, et quoiqu'ils aient, comme le Loup, une pupille diurne, c'est surtout la nuit qu'ils chassent et vont à la maraude.
4. CHACAL A DOS NOIR DU CAP, Canis mésamelas, Schreber (pl. 95, Encycl., pl. 107, f. 4), Tenlie ou Kenlie des Hottentots. Cet Animal, dit Cuvier (Oss. Foss. T. IV, p. 463), confondu mal à propos avec l'Adivede Buffon, n'a pas les yeux nocturnes, et doit être, malgré la longueur de saqueue, rapproché, par ses yeux et parsa tête, des Chacals plutôt aue des Renards. C'est du reste une belle etgrande espèce très-distincte, fauve sur les flanes, ayant sur le dos une sorte de manteau noir ondé de blanc et finissant en pointe surla croupe: la tête est d'un cendréjaunâtre, le museau roux ainsi queles pates; la queue noire à la pointe a sur son teirs postérieur deux ou trois anneaux noirs. Très-commun au cap de Bonne-Espérance. Kolb (Descript.du Cap) n'a donné que peu de détails sur ses habitudes.
5.LOUP DE JAVA. D'après F. Cuvier (Dict, des Sc. nat.), il existerait à Java., d'où. l'Eschenault l'a rapporté, un Loupde la taille et des proportions du Loup commun, à oreilles seulement plus petites, et d'un brun fauve noirâtre sur le dos, aux pâtes et à la la queue. Mais Cuvier n'en parle pas dans son Précis sur le genre Canis (Oss. Foss. T. IV, chap. 6).
Canis du nouveau continent.
6. LE LOUP DU MEXIQUE, Canis mexicanus, Lin. Séba (Thés. T. 1, tab.42, f. 2). A taille peu inférieure à celle du Loup ordinaire, d'un gris roussâtre, par-ci par-là mêlé d'un pcu de noirâtre; tour du museau, dessous
du corps et pieds blanchâtres. Cuvier (Oss. Foss. T. IV, p.464) le distingue pour la première fois du suivant.
7. Le LOUP ROUGE DU PARAGUAY, Aguara-Guazou d'Azzara, qui le décrit ainsi: couleur générale d'un roux foncé, très-clair dans les parties inférieures, et presque blanc à la queue et dans l'intérieur des oreilles; pieds, museau et bout de la queue noirs; de la nuque jusque derrière l'épaule une crinière dont la moitié terminale des poils est noire; de la taille d'un grand Loup: la femelle est tout-à-fait semblable au mâle, a six mamelles, et met bas vers le mois d'août trois ou quatre petits. Cette espéce habite les marécages et les esters fluviatiles, vit solitaire, quête la nuit, nage bien et est pleine de courage. Il répète plusieurs fois de suite, et en les traînant, les sons goua-a-a, qu'il fait entendre de trèsloin.
8. Le LOUP OU RENARD GRIS DU PARAGUAY, Guaracha du Brésil, prohablement l'Aguarachay d'Azzara, dit Cuvier (Oss Foss. loc.cit T. IV). Il est d'un gris brunâtre, à museau et pieds brun noirâtre, à queue longue et touffue, noire dessus et au bout; rapporté du Brésil par Auguste Saint-Hilaire; mal à propos représentè dans l'Atlas d'Azzara sous la figure du Renard tricolore, qui n'existe pas dans l'Amérique sud. Il est un peu plus grand qu'un Chacal.
9. CHIEN DES BOIS DE CAYENNE, ou CHIEN CRABIER, Canis Thous, Lin. Syst. p. 60, n. 9. Buff. Supp. T. VII, pl. 38. Très - semblable au précédent, dit Cuvier, mais un peu plus petit, à queue grêle. Sa tête est plus courte, à grosseur égale; un peu plus grand et à pelage plus noirâtre que le Chacal; de deux pieds quatre pouces de long; tête de six pouces neuf lignes; à corps plus gros, à jambes et queue plus petites à proportion qu'au Chien de berger; bord des paupières noir, ainsi que le museau; joues rayées de deux petits traits noirs; pelage d'un gris fauve. Le gris domine sur le corps, le fauve à la tête et aux jambes. Les oreilles droites et courtes ont deux pouces de haut sur quatorze lignes de largeur à la base, et sont garnies à l'entrée de poils blancs jaunâtres, et sur leur convexité d'un poil court, roux, mêlé de brun, qui va jusque sur le cou. Les poils les plus longs ont deux pouces cinq lignes. La queue qui a onze pouces de long est couverte d'un poil ras, jaunâtre, tirant sur le gris, nuancée de brun en dessus et noire au bout. Il y en a une autre espèce ou variété un peu plus petite, à tête plus grosse et museau plus allongé, dont le poil est noir et fort long.
Ces Chiens chassent les Agoutis, les Pacas, etc.; ils mangent aussi des fruits, vont en troupes de six ou sept, s'accouplent et produisent avec les Chiens domestiques. Les Sauvages élèvent ceux de la petite espèce pour chasser les Agoutis et Akoukis. Les métis de ces petits Chiens et de ceux d'Europe sont réputés les meilleurs pour la chasse.
10. Le CHIEN ANTARCTIQUE, Canis antarcticus Pennant. Gris, à jambes fauves; bout de la queue blanc; plus grand que le Chacal. Un individu a été apporté par Bougainville. On en tua un pendant la relâche de Freycinet à la baie française aux Malouines. Il fut le seul qu'on y vit. On ne connaît pas la forme de sa pupille. Bougainville dit qu'il se creuse un terrier dans les dunes, qu'il aboie comme le Chien ordinaire. Cuvier (Oss. Foss. loc. cit.) l'admet comme espèce distincte.
11. CHIEN FOSSILE, Cuvier (Oss. Foss. T. IV, p. 458 et suiv. et pl. 37) a décrit et figuré une tête, plusieurs mâchoires inférieures, des dents et autres ossemens trouvés principalement dans les cavernes de Gaylenreuth, de Kirkdale en Yorckshyre, d'Oreston près de Plymouth, et dans des couches où l'on trouva des os d'Éléphans à Romagnano, et des os d'Hyènes près d'Aischstædt. Sur la tête représentée, pl. 37, fig. 1, la face est plus longue à proportion du crâne que dans le Loup commun; le mu-
seau sérait aussi plus mince. Sur une autre tête, la seule vue par Cuvier, le museau est au contraire sensiblement plus court, à proportion du crâne, que dans le Loup ordinaire. Quant aux mâchoires, fig. 2, 3, 4, 5, lesquelles viennent toutes de Gaylenreuth, elles sont si semblables à leurs analogues dans les Loups et les grands Chiens, qu'on y reconnaît a peinc des différences individuelles. Mais, dit Cuvier, ces caractères et même ceux que l'on pourrait tirer des proportions de la lète sont si faibles, qu'on n'oserait les proposer comme distinctifs, si l'analogie des autres Animaux fossiles ne nous autorisait à croire qu'il y avait aussi pour celui-ci des différences spécifiques. Au reste, si ces différences ne sont pas suffisamment prouvées, l'identité d'espèce ne l'est pas nou plus par çette ressemblance de quelques parties. Or, ajoulc-t-il, tous ces os étant dans le même état que ceux d'Ours, de Felis et d'Hyène, tout annonce qu'ils furent contemporains d'existence et de destruction.
12. CHIEN DOMESTIQUE, Canis familiares, Lin. Nous avous, aux généralités de cet article et dans Une note lue» le 9 août 1823, à la Soc. pbilom., exposé nos molifs de ne pas admettre une espèce primitive de Chien, qui serait actuellement anéantie à l'état sauvage. Buffon lui-même, qui avait d'abord sr ingénieusement établi le système de l'unité d'origine du Chien domestique, sur l'impossibilità présumée de son croisement avec d'autres espèces du même genre, s'est réfuté lui-même le p>remier(T.VII de son Supplément), Il donne le tableau successif dès reésultats obtenus d'abord par le croisement d'un Chien Braque et d'une Louve, et ensuite par les accouplement des métis, soit entre eux, soit avec leurs parens métis jusqu'àla quatriè-me génération. Le mâle et la femelle métis nés de la Louve, et gravés (ibid. pl. 44 et 45), produisirent quatre petits, deux mâies et deux femelles, à queue très-courte, avec du blanc à la gorge et aux pates de devant. L'uu des mâles d'un brun presque noir ressemblait plus à un Chien qu'à un Loup, et était cependant le plus farouche des quatre. Un mâle et une femelle furent enfermésdans une cour solitaire; ils y prirent un caractère plus farouche, dont le degré diminua lorsqu'on les eut tenus quelque temps en liberté.
Un mâle et une femelle nés des deux précédens, par conséquent métis de deuxième génération, et représentés (loc. cit., pl. 46 et 47), restèrent deux ans dans une grande cour en assez bonne intelligence. Ils s'accouplèrent à deux ans dix mois, âge adulte du Loup, celui du Chien étant d'un an et quelques mois. Le 4 mars, la femelle mit bas sept petits, de couleur de Louveteaux, qu 'elle avait porté* soixaute-trois jours. Elle les soigna d'abord tendrement, en tint le mâle éloigné; mais quelques heures après la naissance, quelqu'un ayant voulu les toucher, elle les tua et les mangea tous excepté un auquel on n'avait pas touché: c'était une femelle. La mère lui fut ensuite très-attachée, et ne permit au mâle de se mêler de son éducation qu'au bout de plusieurs semaines.
Cette jeune femelle de troisième génération, figurée(ibid. pl. 48), ne reçut qu'une éducation demi-domestique. Élevée dans un caveau, d'où elle n'allait que de temps en temps prondrel'air dans une grande cour avec ses parens, elle était très-sauvage, mais pas méchante. Douce et paisible, à vingt-un mois elle aimait à jouer avec les Chiens; mais ceux-ci n'en approchaient qu'avec répugnance dit Buffon. Elle ne mangeait pas quand on la regardait, lechait les mains quand on les tenait derrière le dos; mais si l'on se retournait, elle s'éloignait et allait se tapir à terre, en suivant des yeux la personne qui pouvaits'en approcher ella toucher.Miso en liberté, on la rattrapait difficilement; mais, une fois prise, elle cédait sans résîstance. En somme, elle ressemblait plus au Loup qu'au Chien, hnr-
lait, n'aboyait pas; ses oreilles dessinées, rabattues comme aux deux générations précédentes, se redressèrent quand elle fut adulte; sa queue était longue et traînante comme au Loup.
Cette femelle, couverte par son père, mit bas quatre petits dont deux furent dévorés en naissant. Les deux autres, mâle et femelle (ibid. pl. 49 et 50), devinrent doux etcaressans, mais rien ne pouvait les empêcher d'attaquer la volaille. Le mâle à physionomie et allure de Loup, à oreilles larges et droites, avait à un an deux pieds huit pouces du nez à l'anus en ligne droite, et près de trois pieds cinq pouces ensuivant les courbures. La queue était longue de neuf pouces et demi, pendante, à poil touffu, mais assez court, noirâtre dessus, jaunâtre dessous. Elle était noire au bout; il y avait du blanc aux joues, à la poitrine et à la face interne des membres.
La femelle de cette quatrième génération était plus douce que son mâle.
Cette expérience, dirigée avec autant de précaution que de persévérance par Buffon lui-même, est une réfutation péremptoire du principe sur lequel on établissait la définition de l'idée d'espèce en zoologie.
Button (ibid.) cite encore deux exemples de Louves sauvages couvertes par des Chiens domestiques.
Il est évident que ces métis féconds entre eux n'eussent pas manqué de l'être avec chacune de leurs souches. Quelleauesoitdonc la tige sauvage du Chien domestique en Europe, il est impossible que l'événement réalisé spontanément, pour ainsi dire à la même époque dans deux des trois cas précédens, ne se soit pas renouvelé un grand nombre de fois depuis la domesticité des Chiens. Il est donc évident que le sang du Loup est mélangé avec celui de nos grandes races de Chiens en Europe.
A la Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle-Guinée, il existe en même temps et des Chiens domestiques et des Chiens sauvages. La ressemblance trouvée par F. Cuvier entre leurs crânes et ceux de nos Mâtins, n'est pas moindre avec les crânes de Loups. Or, comme le dit Cuvier (passage cité plus haut), au sujet du Chien fossile, l'identitéd'espèce n'est pas prouvée par cette ressemblance de quelques parties, et comme, ainsi que nousl'avons déjà ditailleurs, la patrie estaussi un motif de détermination, et puisqu'il n'y a pas de motif de ne pas suposer ces Chiens sauvages indigènes, les Chiens domestiques du continent australasien et de ses îles ne peuvent donc être ramenés à l'unité avec aucun des nôtres. Ces Chiens de la Nouvelle-Guinée, d'après le docteur Quoy, médecin de Uranie, ressemblent, et pour la physionomie et pour le caractère, à ceux de la Nouvelle-Hollande, dont le commodore Philippe a donné * la figure. (Voyage à la Nouvelle-Galles du sud, in-4.)
Il a moins de deux pieds de haut, est long de deux pieds et demi; la figure de la tête tient le milieu entre celle du Renard et du Loup. Oreilles courtes et droites, moustaches d'un à deux pouces de long; couleur brun pâle s'éclaircissant sous le ventre; jainbes de devant blanches en arrière ainsique les quatre pieds; la queue, un peu moins touffue que celle d'un Renard, est représentée un peu courbée vers les jambes. Si la figure est exacte, le redressement de la queue, dont on a voulu faire un caractère, exclurait donc ce Chien de l'espèce des nôtres. D'ailleurs, quoi qu'on en ait dit, les Loups aussi portent la queue recourbée eu haut. L'individu décrit par Philippe vivait en Angleterre chez la marquise de Salisbury; c'était une femelle; elle léchait comme les autres Chiens, n'aboyait ni ne grondait, même quand on la tourmentait; le Chieu de Waigiou que le docteur Quoy a gardé jusqu'au naufrage de l'Uranie, ne savait aussi que hurler. Il apprit, mais imparfaitement, à aboyer avec une Chienne française. Sans être méchant pour l'Homme, il tuait tout et attaquait
avec une indomptable colère même les plus grands Chiens dont il venait a bouta forced opiniâtreté. Philippe eu dit autaut de la Chienne qu'il a décrite. Celui de Quoy, d'un poil roux, avait les dents usées, parce qu'il vivait de Bernard-l'Ilermite à Waigiou ou la nuit les forêts retentissent des hurlemens de ceux qui sont lout-à-fait sauvages. Quoy a vu la baie des Chiens-Marins un Chien sauvage qui lui a semblé pareil au sien. Celui-ci s'accoupla inutilement avec une Chienne française.
Lors de la découverte de l'Améiique, il existait aux Antilles et sur le continent, chez les Caraïbes, plusieurs races de Chiens domestiques, de toute nature et de toute couleur de poil, dit Oviedo, lib. 12 et 13 (Raccoila da Ramusio, t.3);mais ils sont muets, dit-il, d'ailleurs ca-ressans, quoiqu'un peu moins domestiques que les nôtres. Pierre Martire dit aussi (ibid.) de ceux qu'on trouva sur une petite île voisine de la côte de Cunana, qu'ils avaient l'air très-sauvage (brutssimo), qu'ils n'aboyaieut pas, qu'ils vivaient d'une espèce de Canard et d'une espèce de Rongeur. Or, Oviédo reparle d'une race de ces Chiens qui servaient aux indigènes des Antilles à chasser l'Hutia, espèce de Rongeur à queue de Rat, figuré et décrit pas Catesbv (Hist, natur. de la Caroline, T. II, pl. 79) sous le nom de Lapin de Bahama, et qu'on vieut de publier sous le nom de Cupromis (V. ce mot). Comme (d'après Humboldt) les Caraïbes à cette époque formaient, le long des bords de l'Orcnoque et de ses affluens, une nation puissante, aussibien que dans les pctiles Antilles, et comme il existe àla Gniane au moins une espèce de Canis, le Chien des bois (Can, Thoùs), que les indigènes, encore aujourd'hui, dressent à la chasse des petits Rongeurs, il nous parait que c'est à cette espèce américaine ou bien au Loup gris du Panqjuay, qu'il faut Rattacher ces Chiens domestiques, aux Antilles et sur la Terre-Ferme avant la découverte. D'ailleurs il parait bien que ces Chiens domestiques des Antilles et de Saint-Domingue n'y avaient pas de type sauvage, et qu'ils avaient été importés du continent; car, suivant Oviedo (liv. 12, p. 134, loc. cit.), de son temps, les Chiens domestiques n'existaient plus à Saint-Domingue, ou, dans une disette, lors du second voyage de Colomb, ils avaient été détruits pour servir de nourriture. Or Oviedo, à cette même époque, dit qu'ils étaient très-nombreux ala Terre-Ferme. Il en faut dire autant de l'Alco du Pérou. Séba (Thesaurus) a donné une figure d'un Chien sauvage qu'il dit pris à Saint-Domingue.'Mais l'Animal a été défiguré par l'empailleur ou le dessinateur. D'ailleurs, comme on vient de voir, d'après Oviedo, il est plus que douteux qu'il existât un Canis sauvage à Saint-Domingue, et Séba n'est pas une autorité quand il s'aeit de la patrie des Animaux qu'il décrit.
Voilà donc au moins quatre espèces sauvages, savoir: dans l'ancien continent, le Chacal et le Loup, en Amérique le Chien des bois et peut-être un des autres Canis du Paraguay, dans l'Australasie le Chien Papou, auxquelles se rattache l'ensemble des Chiens actuellement domestiques.
Ces Chiens de la côte nord - ouest d'Amérique, que les indigènes tondent comme des Moutons, et auxquels Van-Couver a trouvé a l'entrée del' Amirauté, sous le soixantième parallèle, des toisons si compactes, qu'on en peut soulever de grosses masses par un coin sans que leur feutre se sépare; ceux que le capitaine Ross a trouvés chez les Eskimaux, et qui ont les pieds palmés jusqu'aux ongles, et un instinct aquatique presque semblable à celui des Loutres et des Castors (fig. Mamm. lithograph.); ees Chiens kamtschadales et tungousses qui tirent des traîneaux, et dont Marc Paul a parlé le premier (lib. 3, cap. 43, ap. Ra-rnusio t. 1, qui les a pris pour des Renues dans une note marginale); ceux qu'a vus Héaine à l'ouest de la baie
d'Hudson chez les Eskimaux qui les chargent sur le dos comme des bêtes de somme, et que les Loups attaquent avec tant de fureur, sont-ils d'une origine commune ou differente? Et dans le cas de communauté, cette origine se rattache-t-elle à l'une de nos races domestiques? Comme tous ces Chiens sont domestiques au service de ces Eskimaux qui peuplent les côtes polaires de nos deux continens, ou ils passent encore aujourd'hui de l'un à l'autre, cette dernière opinion nous semble vraisemblable.
Buffon (T. v) a dressé une généalo' gie des Chiens rattachés à trois souches, savoir; le Mâtin, le Chien de berger et le Dogue. Il a groupé autour de ces trois points une quarantaine de races dont les unes sont restées isolées, et dont les autres, par des alliances simples ou multiples, ont formé d'autres races secondaires plus ou moins nombreuses. Il ne nous semble pas possible, dans l'état actuel, non pas seulement de nos connaissances sur ces races, mais de ces races elles-mêmes, de rattacher ces trois groupes à des points quelconques de la filiation que nous avons exposée dans cet article.
La distinction de ces races entre elles est plutôt un sujet d'économie que de zoologie: nous i envoyons, pour leur description, à l'ouvrage de Buffon, et, pour leurs rapports d'organisation, au Mémoire de F. Cuvier sur l'osteologie des variétés domestiq les (Ann. du Mu).
Ile SOUS-GENRE.— LES RENARDS.
Ils se distinguent des Canis proprement dits par une queue plus longue et plus touffue, caractérisée par le nom de queue de Renard, par un museau plus pointu, des pupilles nocturnes ou allongées verticalement, et des incisives supérieures moins echancrées ou même rectilignes sur leur bord horizontal: ils ont en général une odeur fétide, se creusent des terriers et n'attaquent que des Animauxfaibles. Les Renards sont moins répandus que les Chiens: on n'en connaît pas encore dans lès archipels d'Asie ni dans la Nouvelle-Hollande.
Renards de l'ancien continent.
13. RENARD COMMUN, Canis Vulpes, Lin. Buff. 1. 7, pL. 6, Schreb. pl. 90. Vos des Germains; Fox des Anglais; Llwynog des Bretons; Raf des Suédois; Zorra des Espagnols; Rapoza des Portugais; Lis, Liszka des Polonais; Lisitza, des Russes; Tulki des Perses et des Turcs; Schulack des Tungousses; Schual des Hébreux; Taaleb, Doren des Arabes; Nari sur les côtes de l'Indostan.
Plus ou moins roux, le bout de la queue blanc, répandu en latitude depuis la Suède jusqu'en Egypte et dans Inde; d'après les récits des voyageurs, il appartient également au nord des deux continens.
Buffon a essayé inutilement de l'accoupler avec l'espèce du Chien; mais ses premiers essais sur le Loup avaient aussi été infructueux. Daubenton (Buff. T. v) pensait que l'odeur du Renard sauvage était la seule cause de l'antipathie des Chiens pour lui; que cette odcur changerait par les alimens et par le repos dans le Renard devenu domestique après une longue suile de générations, qu'alors les Chiens pourraient s'accoupler avec les Renards, et produire par ce mélange des métis semblables aux Chiens de Laconic dont Aristote fait mention (De Jnim. lib. 8, cap. 28). Or, il y a quelque raison de croire que le Renard était effectivement domestique en Laconic.
Buíton (T. VII) croyait que tous les Renards, de quelque couleur et de quelque pays qu'ils fussent, n'élaieut que des variétés d'une espèce unique, et bien qu'il en restreignit la limite la plus méridionale à l'Egypte et l'Inde, néanmoins il admettait, par une singulière contradiction, que ceux du pôle antarctique étaient identiques avec ceux du pôle arctique. Il réforma dans la suite ces idées exclusives, en i econnaissant d'abord l'lsatis, puis le Renard du Spitzberg; Schrcner,
T. II, p. 358 et pi. 91, a décrit et figuré sous le nom de Canis Alopex, Brand-Raf des Suédois, une variété de celle espèce, dont les pieds et le bout de la queue sont noirs. C'est le Renard Charbonnier de France.
14. CORSAC, Canis Corsac, Pallas, second Voyage; Schreb., pL. 91, b; Adive de Buffon, Chien du Bengale de Pennant, suivant Cuvier (Oss. Fos. T. IV, p. 463).— Petit Renard de l'Inde et de la Tarlarie, à peu près de la couleur du Chacal, mais à queue longue, touffue et noire au bout, comme une queue de Renard; une raie brune de chaque côté de la tête, qui va de l'œil au museau. Il vit en grand nombre dans des terriers, par tous les steppes de la Tartarie. Les Kirguis, qui lui ont donné ce nom de Corsac, distinguent par le nom de Karagan (Schreb., T. II, p. 359) un autre Renard à couleur de Loup, et dont ils portent une grande quantité de peaux à Orenbourg. Cette diversité de noms donnés à deux Animaux par un people chasseur, naturellement bon observateur, est une grande présomption de diversité spécifique. Le Corsac passe pour ne boire jamais. Cuvier (loc. cit.) doute de l'authenticité de l Adive de Buffon (Sup. 3, pl. 16). L'Animal que Buffon décrit (ibid.) sous le nom d'Isatis, et dont il dit que les Tartares portent annuellement 50, 000 peauxà Orenbourg, est le Corsac d'après sa description même, et surtout le pays qu'il lui assigne. C'est à tort qu'il en conclut qqe c'est l'Isatis de Gmelin, et qu'il intitule de ce nom Ja figure 17.
15. RENARD BLEU OU ISATIS, Canis lagopus, Gmelin, Schreber, pl. 93, copié Encyclop., pi. 107, f. 2; Fiallracka des Suédois, Pesez des Russes.
Gmelin (Nov: Comm. Petrop., T. v) a donné une bonne description de l'Isa tis et son histoire naturelle.
Le dessous des doigts garni de poils; pelage très-fourré, tres-moelleux, presque semblable à de la laine, mais point crépu; presque long de deux pouces sur tout le corps, ex-ceptéà la tête et aux pates ou il est presque ras; le tour des narines et la pointe de la mâchoire inférieure nus et à peau noire: ongles de tous les pieds noirs à la base et blanchissant a la pointe; le cinquième doigt des pieds de devant piesque aussi fort que les autres, un peu plus court seulement, et son ongle plus recourbé. On avait jusqu'à Gmelin reconnu deux variétés dans cette espèce. Mais parla concordance de renseignemcns exacts que lui fournirent deux chasseurs experimentés, l'un d'iakutsk, l'autre de Jenisseik, il a constaté que des femelles, soit blanches, soit cendrées, étaient presque toujours suivies de petits dont les uns sont blancs et les autres cendrés; que néanmoins la couleur grise est plus rare que la blanche dans une même portée, et que sur trois portées, qui sont quelqrefois de vingt petits chacune, il n'y a souvent qu'un individu cendré, tandis qu'il n'arrive jamais que tous les petits d'une portée soient de cette couleur. Il s'ensuit donc que la différence de couleur ne constitui* pas une variété permanente, mais est purement accidentelle. L'uniformité de couleur n'et donc pas une nécessité de l'état sauvage.
L'Isatis entre en chaleur, dit Gmelin, vers la fête de l'Annonciation de la Sainte-Vierge; pendantcet état qui dure environ trois semaines, ils restent hors de leurs terriers. La femelle porte à peu près neuf semaines, et met bas vers la fin du carême de sept à vingt-cinq petits. Ceux d'une mèie blanche sont d'un gris-roux eu naissant; ceux d'une mère cendrée sont presque noirs. Pendant les cinq à six premières semaines la mère sort peu du terrier. Vers le milieu d'août elle les mène promener. Leur poil alors a un peu plus d'un demi-pouce de long; les individus blancs ont déjà une raie brune-cendrée sur le dos; les individus cendres sont tout noirs, et ne subissent plus aucune variation que dans la longueur et le reflect du pelage. Dès le milieu de septembie es blancs sont d'un blanc pur, ex-
TOME IV. 2
cepté la raie du dos et une barre sur les épaules qui noircissent, et les font alors nommer croisés (Kresto-wiki); le noir des épaules disparaît tout-à-fait, et bientôt aussi celui de léchine, et, en novembre, l'Isatis blanc est parfait et se nomme Nedo-Pesez. En décembre, les poils ont acquis toute leur longueur; la mue commence au milieu de mai, et finit en juillet. A cette époque les adultes ont la même livrée que les nouveaunés de leur couleur, et parcourent comme eux toutes les phases de la coloration. Le poil est d'autant plus adhérent *que l'Animal est plus jeune, et que la saison est plus froide.
L'Isatis est indigène de tout le littoral de la mer Glaciale et des fleuves qui s'y jettent, partout où le pays est éboisé et découvert, et au nord du soixante-neuvième degré de latitude. Ce n'est que sur les montagnes nues qu'il descend davantage vers le sud. Quoique, dans ses émigrations, on le voie souvent au sud de ce parallèle, jamais il ne s'y arrête, et surtout n'y creuse de terrier. Ces terriers sont toujours pratiques sur des hauteurs. Il passe rarement plus d'une année dans la même contrée. Ses émigrations, nécessitées par l'épuisement du çibier, se rèçlent en général sur celle 'des Lemmings et aussi du Lepus Tolaï, dit Gmelin. En général ces émigrations se font au solstice d'hiver. Ils sont de retour au bout de trois ou quatre ans. Néanmoins chaque contrée n'en est jamais absolument déserte.
L'Isatis est de plus grande taille vers l'embouchure du Jenisseik et du Chatanga que vers la Léna, et à la Léna qu'à la Kolyma. Cette contrée paraît plus favorable au développement des Animaux que le reste ae la Sibérie: au moins, dit Gmelin, les Lièvres, les Loups, les Ours blancs, y sont plus grands que partout aileurs.
Le Renard du Spitzberg, décrit et figuré par Phipps (Voyage au Spitzberg), et reproduit par Buffon (Supplém. 7, et Encyclop., pl. 106, f 3), a bien, comme l'Isatis, la tête et les pates à poils ras; mais la figure de la tête en diffère beaucoup par la distance aux oreilles dés yeux rapprochés du museau: Phippslui a trouvé fort peu d'odeur, comme Gmelin à l'Isatis.
RENARD DE LAVANDE, Canis Lalandi. V. sa figure dans les planches de notre Dictionnaire. Canis megalatis de la Mammalogie Encyclopédique. — Plus haut sur jambes que notre Renard, dit Cuvier (Ossemi. Fossiles, loc. cit.) sa tête est plus petite, sa queue encore plus fournie; mais surtout les oreilles beaucoup plus grandes, égalant presque la tête, et remarquables encore par un double rebord a leur bord inférieur et externe; son pelaçe est gris-brun, fauve-pâle et plus laineux en dessous; le devant de ses quatre pieds brun-noirâtre, le dessus et le bout de la queue noirs; tout le pelage de cet Animal est plus laineux et crépu que celui d'aucun autre Renard. Le poil même des pâtes est comme crépu. Découvert en Cafrerie, et rapporté par De Lalande.
Renards propres à l'Amérique.
16. RENARD NOIR, Canis argentatus, Penn., F. Cuvier (Maram. lith., livraison 5e). Confondu avec le Loup noir, Canis Lycaon par Gme* lin (Systema Naturtœ)). Noir, à reflet argenté partout, excepté aux oreilles, aux épaules et à la queue ou il est d'un noir pur; le bout de la queue est blanc, ainsi que le dedans de l'oreille et le dessus des sourcils; museau et tour de l'œil gris; iris jaune.
Longueur entre tête et queue, un pied cinq pouces; de la tête, six pouces; queue, onze pouces; hauteur au garrot, un pied un pouce; à la croupe, un pied deux pouces. — Il a vécu à la Ménagerie. Conformé comme le Renard ordinaire, il en a aussi les allures: il marche, comme lui, la tête et la queue basses. Il était très-doux et bien apprivoisé, grognait comme un Chien quand quelque chose lui
déplaisait. En été il souffrait beaucoup de la chaleur; son odeur est désagréable, mais différente de celle du Renard ordinaire. Le Renard noir est du nord de l'Amérique; mais, d'après Lesseps et Krakenpuinikoff, il se trouve aussi au Kamstchatka, quoiqu'il y soit rare.
17. RENARD TRICOLORE, Canis cinereo-argenteus, Schreb., F. Cuvier (Mam. lith., livraison 23), mal figuré pl. 92, par Schreber, qui, dansle texte, le nomme Gris-Fuchs, copié dans l'Encycl., pl. 106, f. 4.—Noir, glacé de gris dessus; tout le dessus du corps et la face interne des membres d'un fauve plus éclatant vers les flances, plus pâle sous le ventre et la poitrinc. La ligne de séparation des couleurs du dessus et du dessous est droite sur les flancs, et le fauve y est d'un beau roux cannelle; la tête sur le chaufrein autour des yeux, et dc-là jusqu'au bord interne des oreilles, d'un gris roussâtre; le reste du museau blanc et noir. La partie postérieure des joues d'un fauve clair, et l'intérieur de l'oreille blanc. Les ongles et les parties nues de la peau sont noirs; t'irisd'un brun roux; les poils soyeux, blancs à la racine, ensuite annelés de noir, puis de blanc, sont noirs à la pointe. La bourre laineuse est en très-grande quantité, d'un gris pâle, avec la pointe rousse dans les parties fauves. Celui qui a vécu à la Ménagerie venait de New-Yorck. Il n'était pas familier, sans être pourtant méchant. Il exhalait déjà une mauvaise odeur, quoique sa seconde dentition ne fût pas terminée. Des zônes froides et tempérées de l'Amérique nord.
Cuvier (Ossem. Fossil. T. IV, p. 463) ne pense pas que le Grey-Fox, Canis virginianus de Ca testy (Hist. Nat. de la Carol, t. 2, pl. 78, et Schreb. pl. 92, B), diffère du Renard, tricolore.
18. RENARD CROISÈ, Canis decussatus, Geoff., Can. cruciger, Schreber, pl. 91, A. Cette espèce, que Cuvier (Règn. An. T. 1) réunissait au Renard ordinaire, est admise aujourd'hui par lui comme distincte (Ossem. Foss. T. IV, p. 463). Elle est de la taille du Renard ordinaire. Tout le corps et surtout l'échiné, la queue, les pâtes et les épaules d'un gris noirâtre, provenant des poils annelés de noir et de blanc, plus foncé vers les épaules. Une grande plaque fauve de l'épaule jusqu'à la tête, et une autre de même couleur sur le côté de la poitrine, dont le roux est exagéré sur la figure de Schreber, ou la queue est aussi toute noire, quoique l'extrémité en soit blanche. Les reflets du noir de ce Renard et ses ongles rappellent ceux du Renard argenté*; mais l'iris de celui-ci est jaune, et il serait bleu sur le C cruciger, d'après la figure de Schreber. —Le Renard croisé est du nord de l'Amérique; Krakenninikoff parle aussi de Renards à croix noire au Kamstchatka. Mais, ainsi que nous l'avons déjà dit ailleurs, les deux bords du détroit de Béering, réunis par des chaînes d'îles ou des continensde glace au moins temporaires, ont en commun les mêmes Animaux.
19. Le RENARD FAUVE DE VIRGINIE (Dict, des Sc. Nat. T. VIII) n'est pas admis par Cuvier dans le précis qu'il vient de donner du genre Chien, (Oss. Foss. T. IV). Voici les différences de sa tête et de celle du Renard ordinaire, d'après F. Cuvier. Les crêtes osseuses d'insertion du muscle temporal, au lieu de se rapprocher, à partir de l'angle postérieur de l'orbite, comme dans le Renard commun, restent parallèles jusqu'au milieu des pariétaux, où elles commencent à se courber, pour ne se réunir que vers la crête occipitale, de sorte qu au sommet de la tête, elles sont distantes de plus d'un pouce. Du reste, cette tête a exactement les proportions de celle du Renard.
D'ailleurs le Renard fauve d'Europe est commun au nord des deux continens. Il parait'même que, comme en Russie et en Sibérie, il est plus grand en Amérique qu'en Europe.
2*
Renards fossiles.
20. Cuvier (Oss. Foss. T. IV, pl. 32) a représenté, fig. 1 à 18 8, desdents, des phalanges et plusieurs autres débriâ d'un Chien fort voisin du Renard, si ce n'est pas le Renard lui-même. «Ilfaut, dit-il, que ces os de Renard soient communs à Gaylenreuth, car j'ai tiré tous ceux dont je parle d'un bloc de quelques pouces de diamètre, composé en grande partie d'os d'Ours et 'Hyène. Il est donc très-probable que ce Renard était contemporain de ces derniers Fossiles, caria substance osseuse n'en est pas moins altérée; a moins toutefois que la Stalactite n'ait enveloppé des os récens, en même temps qu'elle incrustait d'anciens ossemens, comme il arrive dans les brè ches osseuses de Nice.» (A.D..NS)
CHIEN DE MER. POIS. Nom que les pêcheurs donnent presque partout aux Poissons du genre Squale. V. ce mot.
CHIENDENT, BOT. PHAN. Désignation vulgaire de plusieurs Graminées traçantes, dont les racines de deux espèces, le Triticum repens et le Digitana stolonifera, sont employées en médecine. L'on distingue sous les noms de
CHIENDENT AQUATIQUE, le Festuca fluitans.
CHIENDENT A BOSSETTES, Le Dactylis glomerata, L.
CHIENDENT MARIN, l'Arunde arenaria, L. On a étendu ce nom à des Fucus et même à des Zostères.
* CHIENDENT MUSQUé, l'Andropagon Schœnanthus dans quelques colonies.
CHIENDENT QUEUE DE RAT, l'Alo-pecurus agrestis.
CHIENDENT RUBAN, l'Arundo Donax etle Phalaris arundinacca feuilles variées.
CHIENDENT A VEROETTES, l'Andropogon digitatum. (B.)
CHIENDENT FOSSILE. MIN. L'undes noms vulgaires del'Asbeste flexible. V. ASBESTE. (LUC.)
CHIENGTUENDEN. MAM. L'un des noms persans du Rhinocéros. (B.)
CHIERSSY. BOT. PAHN. Syn. de Cerisier en Epire. (B.)
CHIETOTOTL. OIS. Espèce indéterminée d'Étourneau du Mexique. (DR..Z.)
* CHIETSE-VISCH. POIS. Syn. hollandais de Duc, espèce du genre Holacanthe. V. ce mot. (B.)
CHIGOMIER. BOT. Nom adoptécomme français par quelques botanistes, pour désigner les Arbres du genre Combretum. V. ce mot. Il vient dugalibi Chigotima qui désigne les mêmes Végétaux. (B.)
* CHIGUÈRE. MAM. V. CABIAI.
* CHIHI. OIS. Espèce du genre Courlis, Numenius Chihi, "Vieill. V. COURLIS. (DR..Z.)
CHIHUCHINE. BOT. PHAN. Syn. àBromelia Karatas, à Cumana. (B.)
CHII. OIS. Espèce du genre Pitpit, Anthus Chii, Vieill. Du Paraguay. V. PlTPIT. (DR..Z.)
* CHIJAR - SCHARABAR. BOT. PHAN. (Forskalh.) V. CHAIAR-XAM-BAR et CHIAR.
CHIKAL. MAM. Pour Chacal, V. CHIEN.
CHI-KEU. BOT. PHAN. Syn. chinois de Citrus fulca, Lour. V. CITRONNIER. (B.)
CHIKOÜRGEH. BOT. PHAN. Pour Chicourgeh. V. ce mot. (G..N.)
* CHI-KÙ. BOT. PHAN. Même choseque CHICOY. V. ce mot. (B.)
CHILBY- POIS. (Sonnini.) Syn. arabe de Silùrus mystus. V, SILURE. (B.)
CHLLCA. BOT. PHAN. C'est dans Feuillée (t. 37) le Baccharis Ivœ folia. Ce nom est étendu au Pérou aux espèces du genre Molina. V. ce mot. (B.)
* CHILCOQUIPALBOTOTL.OIS.(Hernandez.) D'où par contraction Chiltolotl. V. ce mot. (B.)
* CHILDARIUM. BOT. CRYPT.Syn.de Fougère dans Avicène. (B.)
CHILEANAUHTLI. OIS. (Hernandez.) Syn. mexicain de la Sarcelle rousse à longue queue, Anas dominica, L. V. CANARD. (DR..Z.)
CHÍLER. REPT. SAUR.Syn. turc de Caméléon. V ce mot. (B.)
* CHILI OU THILI. OIS. D'oùTilly de Buffon. Syn. de Turdua plumbeus Gmel. au Chili. V. MERLF. (DR..Z.)
CHILIBÜÈQÜE. MAM. Syn. de Llama au Chili. V. CHAMEAU. (B.)
* CHILIMOLlA. BOT. PHAN. (Humboldt et Bonpland.) Syn. d'Anara Humboldtii, Cand. (B.)
CHILIODYNAMIS. BOT. PHAN. Vieux nom grec du Cucubalus behen et du Genliana cruciata.V CUCUBALE et GENTIANE. (B.)
CHILIOPHYLLON. BOT. PHAN. C'est-à-dire Mille feuilles. Syn. d'A-chilière et de Reaouëe chez les Grecs. (B.)
CHILIOTRICHUM. BOT. PHAN. Genre nouveau établi par H. Cassini, dans Ja famille des Synan-thérées, et qu'il place dans sa tribu des Astérées. L'ayant formé aux dépens du genre Amelius, il s'est cru oblige de donner de nouveaux caractères à celui-ci, après avoir examiné avec plus de soin que les autres botanistes antérieurs les fleurs de deux espèces d'Amelles. Pour faire ressortir les différences que présentent les deux genres, il a donc tracé les caractères de l'un et de l'autre. Nous nous bornerons à un abrégé de ceux du Chiliotrichum: involucre cylindroïde, imbriqué; réceptacle garni de paillettes linéaires et frangées; fleurs radiées; celles du disque à cinq lobes longs et linéaires, à anthères incluses; style divisé en deux branches exsertes; akènes cylindracés, parsemés de glandes, et surmontésd aigrettes longues, filiformes, rougeâtres, trèsfaiblement ciliées, en tout semblables à celles des demi-fleurons de la couronne. V. le mot AMEILE (dont les caractères sont exposés d'une manière concordante avec ceux donnéspar Cassini) afin d'en (afin d en fair la comparaison avec le nouveau genre en question, lequel d'ailleurs ne renfermequ'une seule espèce, le Chiliotrichum amelloïdeum, Amellus diffusus, Willd., Arbuste du détroit de Magellan. (G..N.)
* CHILLA, MAM. Selon Molina, synonyme de Renard au Chili où il est peu croyable que se trouve l'espèce européenne. (B.)
CHILLI. BOT. PHAN. Syn. mexicain de Piment et de Gingembre. V. ces mots. (B.)
* CHILOB. MAM. (Enxlebeu.) Syn. buratte de Polatouche. (A. D..NS.)
CHILOCHLOE. Chilochloa. BOT. PHAN. Ce nouveau genre de la famille des Graminées, proposé par palisot de Beauvois dans son Agrostographie, est formé aux dépens des genres Phalaris et Phleum. Beau voi s y a rapporté les espèces suivantes: Phalaris cuspidata, panicu lata, Phleum arenarium, asperum, Bœhmerii, L. Il se distingue: 1° des Phalaris par ses fleurs en épis, par les écailles de sa lépicène allongées, subulées, et par le rudiment filiforme d'une seconde fleur, qui existe sur l'un des côtés seulement de sa glume; 2° des Phleum par l'absence des arêtes sur les valves de sa lépicène, par la présence du rudiment d'une seconde fleur. (A. B.)
CHILODIE. Chilodia. BOT. PHAN. Famille des labiées, Didynamie Gymnospermie de Lan né. Ce genre, dont ou doit la connaissance a R. Brown (Prod, Flor. Novœ-Holl., p. 507), est ainsi caractérisé: deux bractées supportent un calice bilabié dont le tube est strié; la lèvre supérieure entière portant, â 'intérieur une côte transversale; l'inférieure bifide; corolle oblique, ayant la lèvre supérieure entière et en forme de casque; l'inférieure partagée en trois lanières, dont la médiane est plus grande et bilobee; les anthère»
sont mutiques et sagittées. Brown n'en a décrit qu'une seule espèce, le Chilodia Scutellarioïdes, indigène du port Jackson, et qui a ses feuilles entières, linéaires et roulées sur leursbords. Il observe que ce genre tient le milieu entre les Scutellaires et les Prostanthères dont il a le port, mais dont il difiere par des caractères faciles à saisir. (G..N.)
CHILOGLOTTE. Chiloglottis. BOT. PHAN. Genre nouveau établi par R. Brown dans la famille des Orchidées. Ce savant botaniste le caractérise ainsi: périanthe bilabié dont les divisions extérieures latérales sont canaliculées et comme roulées en cornet au sommet. Le labelle est onguiculé, ayant un disque glanduleux sur son limbe, et à sa base un appendice en languette; le gynostème ou la colonne est bifide à son sommet, où se trouve une anthère terminale à loges rapprochées l'une de l'autre, dans chacune desquelles il y a deux masses polliniques comprimées et pulvérulentes. Ce genre, qui a beaucoup d'affinité avec le Cyrtostylis et Pterostylis du même auteur, ne se compose que d'une seule espèce, Chiloglottis diphylla, Br., indigène du pent Jackson de la Nouvelle-Hollande. C'est une Plante herbacée, glabre, bulbeuse, munie de deux feuilles radicales, rapprochées, ovales et marquées de plusieurs nervures. Sa hampe, qui n'a vers le milieu qu'une seule bractée ou feuille dégénérée, ne porte aussi qu'une seule fleur de couleur rousse. (G..N.)
CHILOGNATHES. Chilognatha. INS. Première famille de l'orare des Myriapodes, établie par Latreilie (Règn. An. de Cuv.) et convertie en un ordre par Leach (Linn. Soc. Trans. T. XI, p. 376;. V. MYRIAPODES. (AUD.)
CHILOPODES. Chilopoda. INS. Deuxième famille de l'ordre des myriapodes, établie par la treille (Règn. An. de Cuv.) V. MYRIAPODES. (AUD.)
CHILPANXOCHITL. BOT. PHAN. (Hernandrz.) Probablement le Lobelia acuminata chez les Mexicains. (B.)
CHILTOTOTL. OIS. Syn. mexicain du Tangara scarlatte, Tanagra rubra, var., Lath. V. TANGARA. (DR..Z.)
CHIMACHIMA. OIS. Espèce de Faucon du Paraguay, du nombre de ceux que Vieillot place dans son genre Caracara. V. FAUCON. (DR..Z.)
CHIMÆRA. MOLL. En donnantle nom de Chimœra à l'Animal qui se trouve dans la Pinne marine, Poli (Test. des Deux-Siciles) n'a eu probablement en vue que l'Animal seul. Il n'est pourtant pas possible de seVparer ainsi et de comprendre sous deux noms et la Coquille et l'Animal qui l'habite. V, PINNE. (D..H.)
* CHIMÆRE, POIS. Pour Chimère. V. ce mot. (B.)
CHIMALATL. BOT. PHAN. Syn, mexicain d'Helianthus amœnus, L. V. HÉLIANTHE. (B.)
CHIMALOÜBA. BOT. PHAN. Syn.caraïbe de Swtenia. (B.)
CHIMANGO. OIS. Espèce de Faucon du Paraguay, du nombre de ceux que Vieillot place dans son genre Caracarà. V. FAUCON. (DR..Z.)
CHIMAPHILE. Chimaphila. BOT. PHAN. Dans la flore de l'Amérique septentrionale de michaux, le professeur Richard Avait déjà observé que les Pyrola maculata et umbellata pouvaient former un genre distinct des vrais Pyroles, par leur port, leur stigmate sessile et indivis, par leurs anthères s'ouvrant au moyen de deux petites valves. Ce genre a été définitivement établi par Pursb dans sa Flore de l'Ainérique du nord, publiée à Londres en 1814, et ce voyageur lui a donné le nom de Chimaphila. Il ne comprend que les deux espèces que nous venons de mentionner, savoir, le Chimaphila umbellata ou Pyrola umbellata, L., Plante vivace qui croît en Europe et jusque dans l'Amérique septentrionale, et le Chimaplûla maculata, Pursh (Pyrola maculata, L.), originaire des ÉEats-Unis, et dif-
férant surtont de l'espèce précédeute, dont elle a le port, par ses filamens velus, ses feuilles lancéolées et non cunéiformes, et marquées d'une bande blanche. (A. R.)
CHIMARRHIS. BOT. PHAN. Sous ce nom, Jacquin (Pl. amer. p. 61) a constitué un genre appartenant à la famille des Rubiacées et à la Pentandrie Monogynie de Linné, et qui offre pour caractères: un calice adhérent dont les bords sont entiers; une corolle infundibuliforme, ayant le tube court et les cinq divisions du limbe étalées, velues extérieurement jusqu'à leur milieu; les filets des étamines hérissés à leur base; un style et un stigmate bifides; capsule biloculaire, chaque loge monosperme. Le Chimarrhis cymosa, Jacq., est l'unique espèce de ce genre. On l'appelle vulgairement a la Martinique dontil est indigène, Bois de rivière, ce que signifie aussi en grec le nom imposé au genre par Jacquin. C'est un Arbre élevé, dont les feuilles opposées et ovales, et les branches glabres et nombreuses forment une cime trèsélégante. Les fleurs, de même que celles de la plupart des Rubiacées, sont petites et disposées en grappes axillaires ou terminales. (G..N.)
CHIM-CHIM-NHA. BOT. PHAN. Probablement l'Aralia octophylla, cultivé en Cochinchine. V. ARALIE. (B.)
CHIM-CHIM-RUNG. BOT. PHAN.Syn. cochinchinois de Sterculia fœtida. V. STERCULIE. (B.)
CHIMERE. Chimœra. POIS.Genre de l'ordre des Chondroptérygiens à branchies fixes, établi par Linné, et subdivisé depuis en plusieurs sousgenres, de telle sorte que le genre des Chimères proprement dites, Chimœra, Cuv. (Rèn. Anim., T. III, p. 140), ne renferme plus que l'espèce qui a pour caractères: un museau simplement conique; la deuxième dorsale commençant immédiatement derrière la première, s'étendant jusque sur le bout de la queue, qui se prolonge en un long filament, et garnie en dessous d'une autre nageoire semblable à la caudale des Squales. Ainsi caractérisé, ce genre ne comprend que la Chimère arctique, Chim. monstrosa, Linn., vulgairement le Roi des Harengs. La femelle a été figurée par Bloch (124) et Lacépède (1, xix, 1).Cette espèce habite les mers de l'Océan, et suit les Poissons voyageurs. Sa longueur est de deux ou trois pieds, safigure fort extraordinaire et sa couleur argentée. Les Norwégiens mangent ses œufs et son foie. (B.)
CHIMERE ANTARCTIQUE.POIS. V. CALLORH YNQUE.
* CHIMICHICUNA. BOT. PHAN., L'un des noms de pays du Nycterisium de la Flore du Pérou, V.ce mot. (B.)
CHIMIDIA. BOT. PHAN. Syn. galibi d' Himenœa. V. ce mot. (B.)
CHIM MI VU. BOT. PHAN. Syn. chinois d'Arum cuculatum, Lour. V. GOUET. (B.)
* CHIMONANTHUS. BOT. PHAN.Lindley a fait un genre du Calycanthus prœcor auquel il a donné le nomde Chimonanthus. Loiseleur Deslongchamps nomme ce genre Meratia. Ilse distingue surtout des Calycanthuspar ses étamines toutes égales, dontles cinq externes sont fertiles, persistantes, se soudant par leur base demanière à boucher entièrement la.gorge du calice. Le Chimonanthusprœcor, Lindley, est un Arbuste originaire du Japon, ayant ses rameauxeffilés, des fleurs jaunes axillaires et solitaires. On le cultive dans les jardins. (A. R.)
CHIMONICHA ET CHIMONIKA.BOT. PHAN. Syn. de Pastèque chez lesGrecs modernes. (B.)
* CHIMORUR. ZOOL. (Gaimard.)Syn. de Cheveux bouclés aux îles Carolines. (B.)
CHIMPANZÉE ET CHINPENZEE. MAM. Pour Champanzée. V. ce mot. (B.)
* CHIN. OIS. Syn. grec d'Oie sauvagè que les Grecs modernes nomment China. (DR..Z.)
* CHINA, BOT. PHAN. Ce nom désigne, dans la droguerie et chez les
Espagnols, diverses parlies des Végétaux suivans:
CHINA CHACHA, le Byttneria ovata.
CHINA CORTES, Le Quina des boutiques.
CHINA RABIEZ, la Squine. (B.)
CHINA, MIN. Nom vulgaire quedonnent, à Almadén del Azogue, lesouvriers au Minerai inférieur dont onextrait le Mercure. (LUC.)
* CHINAOUN. BOT. PHAN. (Gaimard.) Syn. chamorre d'une variété du Vaquois, V. ce mot, à l'île de Guam, dans l'Archipel des Marianes. (B.)
* CHINA-PAYA. BOT. PHAN. Nom vulgaire du Vermifuga de la Flore du Pérou au Chili. (B.)
CHINARS ET CIACAS. BOT. PHAN.Syn. arabe de Hêtre. (B.)
*.CHINCAPALONES. BOT. PHAN.(L'Eclnse.) Même chose que Chinkapalones. V. ce mot. (B.)
CHINCAPIN. BOT. PHAN. Nom depays du Fagus pumila ou Châtaignier de Virginie et espèce de Chênede Michaux. (B.)
* CHINCHA, INS. Syn. espagnolde Punaise, dont Chincha de agua, Punaise aquatique. Syn. de Notonecte. V. ce mot. (B.)
CHINCHE, MAM. Espèce du genre Moufette. V. ce mot. (B.)
* CHINCHELCOMA. BOT. PHAN. Syn du Salria opposilifolia de la Flore du Pérou. (B.)
* CHINCHI MAM. Même chose que Chinche. V. ce mot.
* CHINCHI BOT. PHAN. (Dombey.) Syn. péruvien de Tagetes minuta. (B.)
CHINCHILCULMA ET CHINCHINCULMA. BOT. PHAN. Nom de pays du Mutisia acuminata de la Flore du Pérou. V. MUTISE. (B.)
CHINCHlLE. MAM. L'Animal désigné sous ce nom est probablement le Chinchilla. (B.)
CHINCHILLA. MAM. On désignesous ce nom, au Pérou et dans lecommerce, la fourrure d'un Animaltrès-mal connu et qu'on s'accorde àrapporter au même genre que le Hamster. V. ce mot. (G.)
CHINCHIMALI. BOT. PHAN. (Cavanilles.) Syn. péruvien de Tagetes tenuifolia. (B.)
CHINCHIN, MAM. (Sonnini.) Probablement pour Sin-Sin. Syn. arabe de Pithèque. (A. D..NS.)
CHINCHINCULMA. BOT. PHAN. V. CHINCHILCULMA.
CHINCO. MAM. Même chose que Chinche. V. ce mot.
CHINCOU. OIS. Espèce du genre Vautour, Vultur ginginianus, Gmel. V. VAUTOUR. (DR..Z.)
* CHINE-CHINE OU SIN-SIN.MAM. Espèce indéterminée de grand Singe de Tartarie et de la Chine. (B.)
* CHINÉE, INS. (Geoffroy.)Syn. de Bombyx Hera, L. V. PHALèNE.
* CHINEESCHE-BILANG. POIS. (Ruysch.) Sorte de Carpe indétermiminéed'Amboine. (B.)
* CHINESISCHERAAL. POIS. Syn. allemand de Trichiurus Lepturus. V. TRICHIURE. (B.)
CHINET ET CHINETTO. BOT.PHAN. Variété de Bigarade à Niceet en Provence. (B.)
CHINGOLO, OIS. Nom que L'ou donne dans l'Amérique méridionale à une espèce de Gros-Bec qui, d'après la description d'Azzara, doit a voir beaucoup de ressemblance avec le Moineau domestique. V. MOINEAU. (DR..Z.)
CHINGUIS OU CHINQUIS. OIS. Pavo tibetanius, Lath. V. EPERONNIER. (DR..Z.)
* CHINGULAIS. MOLL.Espèce du genre Cône, Conus Ceylanensis. V. CôNE. (B.)
CHIN-HIAM. BOT. PHAN. Syn. cochinchinoisd'Alocxyle. (B.)
CHINKA. OIS. Syn. chinois de la Poule sultane, Fulica Porphyrio, L. V. TALÈVE. (DR..Z.)
CHINNE. MAM. Mçme chose que Chinche.
CHINOI. OIS. Syn. d'Oie en grecmoderne. (B.)
* CHINOIS, POIS. Nom spécifiquede plusieurs Poissons appartenant àdifferens genres. (B.)
GHINONES. BOT. PHAN. (Gouan.L'un des noms de l'Oranger aux environs de Montpellier. (B.)
CHINORODON. BOT. PHAN. PourCynorodon. V. ce mot. (B.)
CHINOTTO, BOT. PHAN.V. CHI-NET.
CHINQUAPINE. BOT.PHAN. Mème chose que Chiucapin. V. ce mot. (B.)
CHINQUIES, CHIQUIES ET CHIT-SE. BOT. PHAN. probablement la même chose que chicoy, V. ce mot, espèce de Diospyros de la chine, dont les fruits se mangent secs, etqui paraît être le figocaque des portugais. (B.)
CHINQUIS.OIS. V. CHINGUIS.
* CHINTACH. BOT. PUAN. Syn.hébreu de Blé. V. ce mot. (B.)
* CHINTA-NAGOU. REPT. OPH.(Russcl.) Nom indiend une variétédu Naja. V. ce mot. (B.)
CHIN-TCHIEN-KHI. OIS. Même chose que Chinguis. V. ce mot. (B.)
CHIOCOAR. BOT. PHAN. Sorte de bière qui se fait dans l'Amérique méridion ile avec la graine du Maïs. (B.)
* CHIOC-ROYA ET EKME. BOT.PHAN. Sorte de Garence très-employée dans la teinture aux environs de Smyrnc. (B.)
CIHOCOQUE. Chiococca. BOT. PHAN. Genre dela famille des Rubiacées et de la Pentandric Monogyuic de linné, fondé par ce célèbre naturaliste et caractérisé ainsi: calice adhérent à l'ovaire, présentant un limbe libre urcéoléà cinq dents; une corolle infundibuliforme, quinquèfide, régulière, dont les découpures sont réfléchies et l'entrée du tube barbue; cinq étamines insérées à la base de la corolle et non saillantes hors de celle-ci; style unique et stigmate indivis; drupe ou baie à deux noyaux, suborbiculée, comprimée, couronnée par le calice persistant; chaque noyau, d'une consistance coriacu et chartacée, ne renferme qu'une seule graine. les plantes de ce genre sont des arbres ou des arbrisseaux, le plus souvent grimpans, à feuilles opposées, très-entières, à stipules placées éntre les pétioles, et à Fleurs en grappes axillaires.
La vaste famille des Rubiacées ayantété partagée eu plusieurs sections naturelles ou tribus, le genre qui nous occupe a été placé par Kunlb (Nov. Gen.et Species Plant, œquinoct., 3, p. 35 a) dans la tribu des Cofféacées à côtédu nouveau genre Declieuxia, quineu differe que par le nombre, diminué d'une unité, des parties de lafleur, et par ses étamines exsertes.Deux ou trois espèces seulement de Chiocoques ont été décrites dans lesauteurs, car d'après les observations de Swartz, rapportées dans le Mémoire publié récemment par de Jussieu sur les Rubiacées, une espèce à panicule terminale appartiendrait au genre Psychotria. Le Chiococca racemosa, L., est un Arbre de huit à dix mètres de hauteur selon Bonplaud, dont les feuilles sont ovales ou elliptiques, acuminées, presque coriaces, les grappes de fleurs tournées et penchées du même côté. Ilcroît aux Antilles, et principalementà la Jamaïque. C'est une variété de celte espèce, que Browue a le premier fait connaître sous le nom de Chiococco scandens, kunth (loc. cif.) en indique deux autres variétés, l'une à pédoncules et à pédicelles glabres, l'autre ayant ces organes pubescens, et qui ont été rapportées de la Havane, ainsi que de Cumana en Amérique méridionale, par Humboldt et Bonpland. (G..N.)
* CHIODA. BOT. PHAN. (Gaimard.) Syn. de Bananier à l'ile de Guam, dans l'archipel des Marianes. (B.)
* CHIODECTON. BOT. CRYPT. (Lichens.) Acharius a établi ce genre dans son Synopsis Lichenum, p. 108; il avait auparavant placé les deux espèces qu'il y rapporte dans le genre Trypethelium, dont il ne nous parait pas différer sensiblement, et auquel nous croyons qu'on devrait le réunir. Nousallons néanmoins rapporter le caractère assigné par Acharius à ce gente: «Réceptacle général (fronde) crustacé, cartilagineux, uniformément étendu, adhérent; réceptacle partiel en forme de ver-
rue, composé d'une substance pro pre colorée (blanche); apothécies presque globuleuses, pulvérulentes, noires, homogènes intérieurement, réunies plusieurs dans l'intérieur d'une même verrue, et se faisant remarquer à leur surface par des points saillans.»
Les deux seules espèces connues de ce genre croissent dans l'Améri que méridionale sur lécorce du Quin quina jaune et de l'Angusture, Cusparia febrifuga. (AD. B.)
CHIO-HAU. BOT. PHAN.Syn. chinois de Rhinchosie. V.ce mot. (B.)
CHIOMA DI GIOVE, BOT. PHAN.Syn. italien de Dryas octopetala. (B.)
CHIONANTHE. Chionanthus. BOT. PHAN.On appelle ainsi un genre de Plantes de la famille des Jasminées et de la Diandrie Monogynie, qui se compose d'un petit nombre d'espèces originaires de l'Amérique septentrionale et méridionale, de Ceylan et de la Nouvelle-Hollande. Ce genre offre les caractères suivans: ses fleurs, généralement blanches, forment des espèces de grappes qui terminent les ramifications de la tige, ou des épis placés à l'aisselle des feuilles supérieures; elles se composent chacune d'un calice régulier à quatre divisions plus ou moins profondes; d'une corolle de quatre pétales linéaires très-longs, quelquefois, mais rarement, soudés par leur base de deux étamines presque sessiles (rarement il en existe trois ou même quatre); le pistil offre un ovaire globuleux à deux loges contenant chacune deux ovules; le style est simple. terminé par un stigmate bilobé; le fruit est une drupe peu charnue, ovoïde, allongée, souvent terminée en pointe, contenant un noyau osseux à une ou à deux loges monospermes. Les espèces de ce genre sont des Arbrisseaux élégans., portant pour la plupart de grandes et belles feuilles opposées, simples, caduques ou persistantes.
On doit reunir à ce genre le Thoniniade Thunberg et de Linné fils; le Linaciera de Swartz, auquel cet auteur donne pour caractères: une corolle de quatre pétales et une baie biloculaire. En effet nous avons trouvé que plusieurs espèces de Chionanthes, telles que Chionanthus compacta, Sw., et Chionanthus acuminata, avaient presque constamment une corolle formée de quatre pétales distincts. En second lieu le nombre des loges et des graiues observé dans le fruit mûr, est un des caractères les moins importans dans la famille des Jasminées, à cause de son extrême variabilité dans les espèces du même genre; et comme l'ovaire est constamment à deux loges dans tous les genres de cette famille à l'époque de la fécondation, il n'y a rien de surprenant que le fruit offre également deux loges dans quelques espèces du genre Chionanthe.
Peut-être devra-t-on également réunir au genre qui nous occupe ici le Magepea Guyanensis d'Aublet (Guy.. p. 81, t. 31), malgré ses fleurs tétrandres. En effet tous les autres caractères le rapprochent du Chionanthus.
L'une des espèces de ce genre est cultivée dans les jardins où on la connaît sous le nom d'Arbre de neige, à cause de la belle couleur blanche de ses fleurs; c'est le Chionanthus virginiana, L., Arbrisseau de neuf à dix pieds, qui est originaire de l'Amérique septentrionale. Il recherche les lieux humides, le bord des ruisseaùx, et y forme des buissons épais. Ses feuilles sont opposées, ovales, aiguës, d'un beau vert; ses fleurs forment des espèces de grappes axillaires. On le multiplie, soit par le moyen de graines, soit par marcottes, soit enfin en le greffant sur le Frêne.
Le CHIONANTHE DES ANTILLES, Chionanthus Caribœa, Jacq. Coll. 2, p. 110, t. 6, f. 1. Ce bel Arbrisseau, dont les feuilles sont coriaces et persistantes, ovales, acuminées, les grap pes de fleurs terminales, porte aux Antilles, et surtout à la Martinique, le nom de Bois de fer, à cause de son extrême dureté. (A.R.)
* CHIONE. Chiona. MOLL. Genre de l'ordre des Acéphales testacés, établi par Mcgerle (Nouveau Système de Conchyliologie) aux dépens de celui des Vénus de Linné, et ayant, suivant lui, pour caractères: coquille presque équivalve, un peu cordiforme, dentelée sur ses bords; la vulve et l'anus manifestes; les lèvres inclinées en avant; la charnière presque médiane, à quatre dents, sans aucune autre latérale.
Poli a décrit sous le nom de Calliste l'Animal de ces Coquilles. Megerle rapporte à ce genre vingt-une espèces rangées dans les deux sections suivantes:
† Coquilles épineuses ou aiguillonnées én-avant.
La Chiona dysera, Venus dysera, L., peut être considérée comme le type de cette division. Cette Coquille vient d'Amérique. Elle a été figurée par Chemnitz (Conch. 6, tab. 98, fig. 287—290).
††Coquilles non épineuses.
Ici vient se placer la Chiona gallica, Venus gallica, L., figurée par Chemnitz (loc. cit., tab. 30, fig. 308—310). Cette espèce vit dans les mers de l'Europe et de l'Amérique. (AUD.)
* CHIONILLE. MIN. (Pinkerton.) Syn. de Flos-Ferri. V. CHAUX CAR BONATÉE CONCRÉTIONNÉE. (B.)
CHIONIS. OIS. Genre de l'ordre des Palmipèdes, d'abord établi par Forster. Caractères: bec dur, gros, conico - convexe, comprimé, fléchi vers la pointe; base de la mandibule supérieure recouverte par un fourreau de substance cornée, découpé par-devant, garni de sillons longitudinaux; mandibule inférieure lisse, formant un angle ouvert; narines marginales, placéesau milieu du bec, sur le bord de la substance cornée; pieds médiocres; une très-grande partie du tibia emplumée; doigts bordés d'un rudiment de membrane, celui du milieu et l'extérieur demi-palmés; l'intérieur uni seulement vers la base à celui du milieu; ailes médiocres, deuxième rémige la plus longue; poignet tuberculé.
Une seule espèce compose ce genre, et encore se trouve-t-elle assez rarement dans les collections, quoique l'Oiseau vivant se rencontre fréquemment sur les rives de l'Oceanie, où plusieurs individus, rassemblés en petites troupes, emploient paisiblement la majeure partie de leur existence à chercher dans le sable les petits Animaux marins que laisse la marée en se retirant, ou qu'y lancent les vagues. Les observations sur les mœurs et les habitudes particulières du Bec-en-fourreau sont encore trop bornées pour que l'on puisse donner de cet Oiseau, une description complète; on ignore également tout ce qui, chez lui, a rapport à la reproduction. Forster a le premier fait connaître le Becen-fourreau qu'il a nommé Chionis; Latham en a depuis formé un genre auquel il a donné le nom de Vaginal; il l'a. ainsi que plusieurs autres ornithologistes, placé dans l'ordre des Echassiers; mais celui des Palmipèdes le réclame, quoique les membranes qui unissent les doigts ne soient pas pleines et uniformes.
BEC-EN-FOURREAU NÉCROPHAGE, Vaginalis Chionis, Lath., Chionis necrvphagus, Vieill., Chionis Novœ-Hollandiœ, Temm. Tout le plumage blanc; joues nues ou garnies de petites verrues jaunes ou orangées; une grosse verrue brune au-dessus des yeux; gaîne cornée du bec jaune ou noire; tubercule du poignet noir. Longueur, seize à dix-huit pouces. (DR..Z.)
CHIOZZO. POIS. Syn. italien de Goujon. (B.)
* CHIPA. BOT. PHAN. Syn. galibi d'Icica decondra. V. ICIQUIER. (B.)
CHIPEAU. OIS. Espèce du genreCanard. V. ce mot. (B.)
CHIPITIBA. BOT. PHAN. (Surian.)Syn. caraïbe de Sapindus venosus, Rich. V. SAVONNIER. (B.)
CHIPIU. OIS. Nom donné à une petite famille d'Oiseaux granivores
du Paraguay, et qui fajt parile du genre Gros-Bec. V. ce mot. (DR..Z.)
CHIPOLIN OU CIPOLIN. GÉOL. V. MARBRE et STÉATITE: VERTE.
CHIPU. BOT. PHAN. Du Dictionnaire de Déterviile. Pour Chipa. V.ce mot. (B.)
CHIQET ou CHIQUET. OIS.Syn. languedocien de Grillon. V. ce mot. (B.)
CHIQUAHOHOHL. INS. Du Dictionnaire de Détervillc. Pour Chiquatototl. V. ce mot. (B.)
CHIQUAQUATLI. OIS. Même chose que Cbiquatototl. V. ce mot.
CHIQUATOTOTL. OIS. (Hernandez.) Et non Chiquahohohl. Espècede Barge du Mexique imparfaitementconnue. (B.)
CHIQUE. INS. On désigne sous ce nom un petit Insecte très-commun aux Antilles et dans l'Amérique, méridionale. Les Brésiliens lui donnent le nom de Bicho, appliqué aussi à d'autres Insectes. Cet Insecte est le Pulex penetrans de Linné il pourrait bien appartenir plulòt au genre Acarus qu à celui des Puces. Quoi qu'il en soit, il est fort incommode à Rio-Janeiro: il pénètre dans le tissu de la peau de la plante des pieds, s'y nourrit et y dépose ses œufs. Son introduction a lieu sansaucune sensation douloureuse et sans changement de couleur à Ja peau. En peu de jours, la Chique commence à se développer et à se rendre sensible par une démangeaison, d'abord légère, plus vive ensuite, et qui finit par devenir insupportable. On ne voit, dès le commencement, qu'un petit point noir sur la partie qui sert de retraite à cet Insecte parasite. Il arrive souvent que la démangeaison se fait sentir au côté opposé à celui où la Chique a manifesté sa présence. Au point noir succède une petite tumeur rougeâtre, ou bien de la couleur de la peau, lorsque l'Insecte est situé profondément. Elle acquiert en peu de temps le volume d'un pois, si ou ne se hâte d'extraire la Chique. En perçant la peau qui recouvre cette petite tumeur, on reconnaît facilement une espèce de sac ou de globe, pareil à un kyste, d'une couleur noire ou brunâtre, et contenant un pus sanieux et un nombre infini de globules blancs, ovales-oblongs, qui ne sont autre chose que les œufs de l'Insecte.
Lorsque, par négligence, on laisse séjourner long-temps ce kyste, il s'ouvre spontanément, et donne lieu à une plaie sur laquelle les œufs se répandent. De nouveaux insectes ne tardent pas à se manifester dans les parties voisines, et il se forme de nouveaux ulcères dont la guérison est très - difficile, et quelquefois même impossible. On observe que les personnes, qui ont déjà eu cette incommodité, sont plus disposées à l'éprouver de nouveau. Ceux qui transpirent beaucoup des pieds y sont moins sujets. Il est constant que cet Insecte préfère l'épidermie endunci de la plante des pieds et le voisinage des ongles; il est excessivement rare de le voir aux mains et à la face dorsale des pieds, à moins de la plus grande insouciance. Dans ces cas, les ulcères ne font que précéder la carie des os et la chute des orteils.
Le traitement consiste à déloger l'Insecte: on se sert d'une épingle pour ouvrir la peau, mettre le sac à découvert, et le cerner soigneusement, en évitant de le percer. Le seul moyen de détruire la Chique est d'emporter tout le sac S'il ne restait aucun œuf dans la plaie, la présence seule du kyste ou de ses débris suflirait pour exciter une inflammation érysipela teuse, et donner lieu à des ulcères de mauvaise nature. Les Nègres sont très-adroits dans cette opération, qui peut être faite par le malade, et que les chirurgiens du pays ne pratiquent jamais. Après l'extraction, on applique sur la petite plaie du tabac en poudre, de l'onguent basilic, de la pommade mercurielle, de l'onguent gris, du Muriate mercuriel doux et même du plâtre. On peut, assure-t-on, au moyen de l'onguent
basilic, faire mourir et dessécher l'lnsecte sans causer aucune suppuration; mais il faut, pour cela, avoir soin d'employer ce remède trèsbonne heure. On préconise aussi l'eau mercurielle ou Nitrate de Mercure dissous dans l'eau. On conseille dans ce cas de percer le sac avec une aiguille trempée dans cette dissolution.
Gaimard, jeune médecin très-distingué, et qui a eu la bonté de nous transmettre plusieurs renseignemens sur l'Animal curieux dont il est question, a vu à bord de l'Uranie, en rade de Rio-Janeiro, et que!ques jours après le départ (janvier 1818), plusieurs personnes affectées de Chiques. Le kyste, de la grosseur d'un Petit pois, était blanchàtre et arrondi; les œufs qu'il contenait étaient agglomérés, ovales-oblongs et visibles à l'œil nu. Un des officiers eut des Chiques sans éprouver aucune espèce de démangeaison; mais ce cas est rare. V. PUCE. (AUD.)
CHIQUERA. OIS. PourChicquera. V. ce mol.
* CHIQUICHIKITI. BOT. PHAN.(Surian.) Syn. caraïbe de Cacalia porophyllum. (B.)
CHIQUICHIOUI. BOT. PHAN. Nom de pays dun Palmier indéterminéd'Amérique. (B.)
CHIR. BOT. PHAN. (Mentzel.) Syn. grec de Dipsacus fullonum. V. CARDÉRE. (B.)
CHIRADOLÉTRON. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Syu. de Xanthium. (B.)
CHIRANTHODENDRON. BOT.PHAN. (Lescalier.) Syn. de Chairostemon. V. ce mot. (B.)
CHIRAYITA. BOT. PHAN. Nom de pays d'une Gentiane indéterminée d' Amérique, employée comme fébrifuge par les naturels du pays. (B.)
* CHIRBAZ. BOT. PHAN. L'un desnoms arabes de la Pastèque. (B.)
* CHIRBAZ. BOT. PHAN. Nom d'une substance ligneuse que les Indiens de Calcutta emploient comme fébrifuge, et qui paraît être produite par un sous–Arbrisseau. Cette substance est jaunâtre, recouverte d'un epiderme brunâtre; elle est fortement amèrc. Son analyse chimique, faite par Lassaigne et Boissel, leur a donné: 1° une résine; 2° une matière amère, jaune foncé; 3° une matière colorante, jaune brunâtre; 4° de la gomme; 5° de l'Acide malique; 6° des Chlorures de Potassium, Sulfate de Potasse et Phosphate de Chaux; 7° de la Silice; 8° des traces de Fer. (DR..Z.)
CHIRI. MAM. Mot malabare qui a été mal à propos donné comme celui de la Mangouste. V. ce mot. (B.)
CHIRICOTE. OIS. (Azzara.) Espèce du genre. Râle, Rallus Chiricote, Vieill. V. RALE. (DR..Z.)
CHIRIMOYA. BOT. PHAN. Syn. Péruvien de corossol, par corruption de chirimolia. V. ce mot. (B.)
CHIRIPA. BOT. PHAN. Palmier épineux des bords de l'Orénoque qui pourrait bien appartenir au genre Cuphane ou Bactris. V. ces mots. (B.)
CHIRIPÉPÉ. OIS. Et non Chiripède. Espèce du genre Perroquet, Psiltacus Chiripepe, Vieill. V. PERROQUET. (DR..Z.)
* CHIRIPIBA.BOT. PHAN. (Surian.) Non caraïbe d'un Crolon indéterminé. (B.)
CHIRIRI. OIS. Espèce du genre Coua, Carcyzus Chiriri, Vieill. V. COUA. (DR..Z.)
CHIRIRIA. OIS. Pour Chirivia. V. ce mor.
* CHIRIST. OIS. Syn. vulgaire du Guignard, Charadrius morinellus, L. V. PLUVIER. (DR..Z.)
CHIRITES. MIN. Stalactites qui affectent la forme d'une main. (B.)
CHIRIVIA. OIS. Et non Chiriria. Syn. espagnol de Bergeronnette. V. ce mot. (DR..Z.)
CHIRIVIA. BOT. PHAN. V. CANOIRA. C'est aussi un synonyme espagnol de panais. (B.)
CHIRL OU SCHIRL. MIN. Pour Schorl. V. ce mot.
CHIROCENTRE. Chirocentrus. POIS. Genre établi par Cuvier, à la suite de la famille des Clupées, dans l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux, et qui rentre dans la famille des Siagnotes de Duméril. Les Chirocentres, dit Cuvier (Règn. Anim., T. II, P. 178), ont, comme les Harengs, le bord de la mâchoire supérieure formé au milieu par les intermaxillaires, sur les côtes par les maxillaires qui leur sont unis; les uns et les autres sont garnis, ainsi que la mâchoire inférieure, d'une rangée de fortes dents coniques, dont les deux du milieu d'en haut et toutes celles d'en bas sont extraordinairement longues; leur langue et leurs arcs branchiaux sont hérissés de dents en cardes, mais ils n'en ont point aux palatins ni au vomer. Au–dessus de chaque pectorale est une longue écaille pointue, et les rayons pectoraux sont fort durs; leur corps est allongé, comprimé, tranchant en dessous; leurs ventrales extrêmement petites, et leur dorsale plus courte que l'anale vis-à-vis de laquelle elle est placée; l'estomac est un long sac grêle et pointu; le pilore près du cardia; la vessie natatoire longue et étroite. L'on n'a pas observé de cœcum. Une seule espèce constitue jusqu'ici le genre qui nous occupe, c'est le Sabran de Commerson. Elle a été distraite du genre Ésoce où Lacépède l'avait placée, en la mentionnant sous le nom d'Ésoce Chirocentre (Pois., T. v, p. 317). Elle était le Clupea Dorab de Forskalh (Faun. Arab. n° 108) et de Gmelin (Syst. Nat., T. 1, 1406). Le Chirocentre est un Poisson de la mer Rouge et des mers de l'Inde, de forme linéaire, revêtu d'écailles entières qui se détachent aisément, dont le dos est d'un bleu brunâtre. Le vertex est plane, l'iris argentée, la ligne latérale droite, la caudale bifide jusqu'à sa base, D. 17, P. 14, V. 7, A. 34. (B.)
* CHIROCÉPHALE. CRUST. Genre établi par Bénédict Prévost (Journal de physique, T. LVII, juillet 1803, p. 37—54 et 89—117) sur une espèce de Branchiopode à laquelle il a cru reconnaître des caractères propres, et qui en présente, il est vrai, d'assez singuliers. Nous rapportons cette espèce au genre Branchipe, V. ce mot, et nous la croyons la même que le Bran–chipe paludeux, Cancer paludosus de Müller. (AUD.)
CHIROCÈRE. Chirocera. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Pupivores, tribu des Chalcidies, établi par Latreille (2° édit. du Nouv. Dict. d'hist. nat. T. VI, P. 544) sur une espèce trouvée par Léon Dufour aux îles d'Hyères. Ce nouveau genre est très–voisin de celui des Chalcis et n'en diffère que par ses antennes dont les sept derniers articles, à partir du troisième, se prolongent d'un côté en forme de rameau ou en manière de peigne. L'espèce rapportée par Dufour ressemble beaucoup au Chalcis rufipes d'Olivier (Encycl. méthod.) (AUD.)
CHIROMYS. MAM.Pour Cheiromis. V. ce mot.
CHIRONE. Chironia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Gentianées et de la Pentandrie Monogynie de Linné. Ce célèbre naturaliste ayant désigné sous ce nom générique un groupe de Plantes indigènes, pour la plupart, du cap de Bonne–Espérance, et lui ayant assigné, parmi ses caractères, celui d'avoir les anthères roulées en spirale après la floraison, presque tous les auteurs, s'arrêtant à cette seule considération, ont placé dans le genre Chironia des Plantes qui se rapportent à d'autres genres connus, ou qui en forment de particuliers. Dans le petit nombre de Chirones décrites par Linné, il en est même qui sont susceptibles d'en être détachées pour être réunies à d'autres genres. Tous les botanistes conviennent que la présence d'un seul caractère ne suffit pas pour autoriser à placer une Plante dans tel genre connu, puisqu'il faut en outre dès rela-
tions plus prononcées dans toutes ses parties, avec celles du genre où on veut l'intercaler. Ainsi, les Gentiana Centaurium, G. spicata, G. maritima, L., que Smith et De Candolle ont placées parmi les Chirones, forment un petit genre très–naturel, indiqué anciennement par Reneaume sous le nom d'Erythræa, et bien caractérisé par le professeur Richard, dans le Synopsis de Persoon, mais où se trouvent décrites des espèces appartenant à d'autres genres. V. à ce sujet le mot ERYTHRÉE. Toutes les Chirones de l'Amérique septentrionale, décrites par Michaux, appartiennent au genre Sabbatia que Pursh et Nuttall ont établi et caractérisé d'après les indications d'Adanson. Les Sabbatia, par leurs affinités avec les Chlora, les Chironia et les Erythræa, réunissent intimement ces divers genres en une section de la famille des Gentianées. Le Chironia trinervis, Lin. (Zeyl., p. 90), nous paraît devoir être rapporté au genre Sebæa de Brown, composé des Exacum albens, cordatum, etc. Il a le port de ces dernières Plantes, et les sépales du calice ailés. Cette Plante, de l'ile de Ceylan, est figurée dans Burmann (Zeyl., t. 67) et conservée dans son herbier, que possède à Paris M. Benj. Delessert, sous le nom de Lysimachia folio sinuato calyce carinato, etc. Enfin le fruit du Chironia baccifera étant, comme l'indique le nom spécifique, une baie au lieu d'être une capsule, et cette Plante présentant en outre des différences d'avec les Chirones dans son calice et son stigmate, Mœnch a proposé d'en faire le type d'un nouveau genre auquel il donne le nom de Rœslinia.
Si nous adoptons les principaux retranchemens que nous venons d'indiquer, le genre Chironia se trouve réduit à un petit nombre d'espèces, tel, à peu d'exceptions près, que l'avait comstitué Linné. Il se reconnaîtra aux caractères suivans: calice à cinq sépales ovales et arrondis à leur sommet, terminés par une pointe courte, et soudés jusqu'à la moitié de leur hauteur; corolle à cinq pétales, soudés inférieurement en un tube court presque cylindrique, et appliqué sur l'ovaire, séparés supérieurement, et s'évasant en un limbe trèsgrand, à divisions arrondies, obtuses et vivement colorées; cinq étamines alternes avec les pétales, insérées à l'angle de division de ceux–ci, dont les filets sont courts et les anthères, d'abord adnées, beaucoup plus longues que les filets, à quatre valves biloculaires, s'ouvrant par deux sutures latérales, se roulent en spirale après la floraison; ovaire ovoïde surmonté par un style décliné assez long et par un stigmate capite; capsule ovée, formée de deux valves dont les bords sont tellement rentrans à l'intérieur dans quelques espèces, qu'ils partagent le fruit en deux ou quatre loges; c'est en ce seus qu'il faut entendre l'expression de Pericarpium 4–loculare, assignée par Persoon comme caractère des Chironia. D'après Gacrtner, le fruit du Chironia frutescens, L., est une baie de même que celle du Ch. baccifera, seulement un peu plus petite. Si la consistance du fruit se trouve la même dans deux Plantes supposées de genres distincts, elle ne peut servir de caractère générique, et, en conséquence, le genre Ræslinia de Mœnch deviendrait inadmissible.
Les Chirones habitent la partie la plus australe de l'Afrique, depuis le cap de Bonne - Espérance jusqu'nu nord du pays des Hottentots. Il paraît que, de même que nos Gentianes européennes, elles se plaisent dans les pâturages élevés des montagnes. On donne en effet pour stations à certaines espèces le sommet de la montagne de la Table, les montagnes des Hottentots, les collines du Cap, etc. Un petit nombre d'espèces ont été transportées dans les jardins d'Europe où leurs fleurs, d'un rose vif, imitent celles de la Pervenche rose de Madagascar. Elles exigent une terre légère, comme le terreau de bruyère; une chaleur pas trop élevée, mais pas nou plus au–dessous de celle des
serres tempérées ou de l'orangerie. Leur culture n'est pas facile, et, engénéral, il est difficile de les conserver long-temps, parce qu'il leur faut, avec une chaleur moyenne, beaucoup d'air et de lumière. Elles ne peuvent en effet supporter l'air stagnant des serres ordinaires. Les arrosemens doivent être peu fréquens, et leurs semis demandent une attention soutenue pour qu'ils réussissent. Malgré l'embarras que causent tous ces soins, les Chironia frutescens et linoïdes, L., sont assez répandues, et leur prix est peu élevé comparativement à celui de Plantes infiniment moins agréables. La première est un sous-Arbrisseau à feuilles pubescentes, ainsi que toutes les parties de la Plante. Ventenat a décrit et figuré (Hort. Cels., T. 31), sous le nom de Chironia decussata, une espèce plus belle encore que le Chironia frutescens, et tellement semblable à cette dernière Plante dans toutes ses parties, que nous avons peine encore à ne pas la considérer comme une simple variété. Dans ces deux Plantes, l'estimable botaniste iconographe Turpin a signalé un nouvel organe, auquel il donne le nom de phycostème, et qui nous paraît être un disque glanduleux, répandu sur le calice, ayant de l'analogie avec celui qu'on remarque à l'intérieur du calice des Rosacées. (G..N.)
CHIRONECTE. Chironectes. MAM. Genre carnassier de la famille des Marsupiaux, établi par Illiger sur une espèce de Didelphe aquatique, dont on a fait aussi une Loutre.
Cette espèce a dix incisives en haut, huit en bas, deux canines à chaque mâchoire; nombre indéterminé de molaires; le museau est pointu; les yeux tournés de côté; oreilles nues et membraneuses; tous les pieds ont cinq doigts, les postérieurs seuls sont palinés avec le pouce sans ongle; la plante du pied porte à terre dans la marche; tous les autres doigts ont des ongles aigus et recourbés. La queue est cylindrique, écaillcuse, longue et préhensible. Les femelles ont une poche abdominale qui manque aux mâles.
On en connaît une seule espèce.
Le CHIRONECTE YAPOK, petite Loutre de la Guiane, Buff., Supp., T.III, pl. 22; Lutra minima, Zimm., Didel-phis palmata, Geoff. D'à peu près un pied de long; la queue a six ou sept pouces; la tête est pointue, le museau fin, oreilles grandes et nues; la queue est nue, la peau en est ridée comme du chagrin; elle est plate en dessous; six grandes taches symétriques d'un brun noirâtre régnent le long du dessus du corps, sur un fond gris-jaunâtre: de ces taches, trois se succèdent depuis le museau jusqu'à l'épaule, les deux autres flanquent le dos, la sixième est sur la croupe, et s'étend jusqu'à la base de la queue et sur le dehors des cuisses; une tache blanche derrière chaque œil; tout le dessous du corps blanc; pelage doux, laineux près du corps, et traversé par des soies assez roides.
D'après une note de Langsdorff (Mammal., p. 262), ce savant Russe a trouvé près de Rio-Janeiro un Chironecte de deux pouces de long, chez qui le pouce de derrière était compris dans la palmure, à queue velue et non prenante, à pelage très-doux et d'un gris uniforme, marqué de deux bandes en travers des lombes. Il vivait au bord des ruisseaux dans les forets, et nageait bien. (A.D..NS.)
CHIRONECTE. POIS. Sous-genre de Lophies. V. ce mot. (B.)
CHIRONOME. Chironomus. INS. Genre de l'ordre des Diptères établi par Meigen aux dépens des Tipules, et réuni par Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) aux Tanypes. L'auteur du genre (Descript. syst. des Diptères d'Europe, T. 1er, p. 18) décrit soixante-quinze espèces. Parmi elles, nous citerons les chironomes Plumeux, Chir. plumosus, Fabr.; annulaire, Tipula annularia, Degéer, Bosc; bossu, Tipula gibba, Fabr., ou la Corethra gibba de Latreille (Considér. génér.). Meigen (loc, cit. t. 2, fig. 6) en donne
une bonne figure; V., pour quelques autres espèces et pour la description générique, le mot TANYPE. (AUD.)
CHIRONIUM. BOT.PHAN Deux Laserpitium et un Panais ont été regardés comme la Plante qui porte ce nom dans Dioscoride et dans Théo- phraste. Il a aussi été étendu à I'lnula Helenium ainsi qu'à un Hélianthème. (B.)
* CHIRONS-NATTER ou COULEUVRE CHIRON, REPT.OPII. Syn. de Coluber fuscus. (B.)
CHIROPTÈRES, MAM.Pour Cheiroptères. V. ce mot.
CHIROSCÈLE. Chiroscelis. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Mélasomes, établi par Lamarck (Ann. du Mus. d'hist. nat. T. III, p. 260) sur un Insecte rapporté de la Nouvelle-Hollande et ayant, suivant lui, pour caractères: antennes moniliformes, composées de onze articles, le dernier plus gros et en bouton; lèvre supérieure plate, saillante, arrondie, entière; le dernier article des palpes antérieurs plus grand et sécuriforme. Menton très - grand, en cœur, fortement échancre, cachant la base des palpes; corselet bordé, tronqué aux deux extrémités et séparé des élytres par un étranglement; élytres connées. La forme générale du corps rapproche les Chiroscèles du genre Ténébrion, mais ils s'en distinguent par les antennes et par les deux jambes antérieures qui offrent des dentelures au côté externe; sous ce dernier rapport, ils avoisinent les Erodies dont ils different cependant par leur corps étroit et allongé. L'espèce décrite par Lamarck, et qu'il a figurée (loc. cit., pl. 22, fig. 2), est encore remarquable par deux taches rousses, formant comme deux lacunes particulières, situées, une de chaque côté, sur le second anneau de l'abdomen. Ces taches sont ovales, et la peau dans cet endroit paraît membraneuse plutôt que coriace ou cornée; l'une et l'autre sont couvertes d'un duvet très-fin; et comme elles ne consistent pas en une seule différence de coloration, mais qu'elles ont une nature toute particulière, ne ressemblant en rien a celle des tégumens, Lamarck pense qu'elles servent à quelques fonctions de l'Animal, peut-être bien à la transmission d'une lumière phosphorique. Cette espèce porte, à cause de cette particularité, le nom de Chiroscèle a deux lacunes, Ch. bifenestrata, Lam.
Fabricius a décrit, sous le nom de Tenebrio digitatus, un Insecte de la côte d'Angola et de la Guinée, qui, suivant Latreille, doit être rapporté au genre Chiroscèle. Cette espèce faisait partie de la collection de Dufresne. (AUD.)
CHIROTE. Chirotes. REPT. SAUR. Ce nom, formé d'abord par le savant Duméril pour désigner, dans ses Leçons, un genre de Sa urien que caractérisent deux membres antérieurs seulement, doit être préféré à celui de Bimane qu'ont donné d'autres naturalistes au même Animal. La qualification de Bimane suppose deux mains: or, les organes de la locomotion dans un Lézard ne sauraient être des mains, dans le sens rigoureux qu'on attache à ce mot, et qui emporte avec lui l'idée du principal moyen par lequel le tact s'exerce. Les vrais Bimanes composent d'ailleurs un ordre de Mammifères dont il a déjà été question, et dans lequel l'Homme marche en tête des autres Animàux, non comme roi, non comme but de la création, mais comme plus compliqué dans son organisation. Schneider avait désigné l'Animal qui nous occupe par le nom de Chamesaura, qui n'est pas moins vicieux que Bimane. Les caractères du genre Chirote consistent dans une tête ronde, obtuse, à peine distinguée du corps par une simple ride, ayant des écailles polygonales, grandes, peu nombreuses; narines et yeux peu prononcés; les mâchoires presque égales; corps long, cylindrique, revêtu de grandes écailles verticillées,
TOME IV. 3
quadrilatères, semblables sur le dos et sous le Ventre: deux pates antérieures seulement, très-rapprochées de la tête, épaisses, garnies de cinq doigts ongulés et distincts; queue obtuse. Cuvier place le genre Chirote dans la famille des Scincoïdiens et le dernier de tous. En effet ce n'est presque plus un Lézard, et dans le temps où les formes extérieures suffisaient pour déterminer, aux yeux des naturalistes superficiels, le rang qu'occupe chaque être dans l'Ordre de la nature, il n'y avait pas plus de raison pour faire du Chirote un Lézard qu'un Serpent. Quoi qu'il en soit, Oppel, en adoptant ce genre, l'a placé palmi les Chalcidiens, petite famille qui renferme les derniers Scincoïdiens, ou ceux qui n'ont qu'une paire de pates, soit antérieures, soit postérieures.
Une seule espèce de Chirote, Chirotes mexicanus, Dumér., nous est jusqu'ici connue. Lacépède la décrivit le premier sous le nom de Cannelée (Ovip., p. 61, 5, pl. 41). La figure qu'il en donna est reproduite dans l'Encyclopédie par ordre de matières: c'est le Lacerta lumbricoïdes de Shaw, le Bipède cannelé de Daudin, enfin le Chamesaura propus de Schneider. Cet Animal se trouve au Mexique. Mociño en rapporta de fort beaux individus dont il donna plusieurs à Duméril, et dont il nous avait enrichi nous-même quand nous connûmes cet aimable et respectable savant à Madrid. Le Chirote du Mexique a huit à dix pouces de longueur; sa grosseur n'excède pas celle du petit doigt; il est revêtu d'environ deux cent vingt anneaux, ou plutôt demianneaux qui, se joignant sur les côtes fort exactement, y forment deux lignes longitudinales Deux lignes de pores régnent au-devant de l'anus; la langue peu extensible est terminée par deux petites pointes cornées. Le typan, invisible au dehors, est recouvert par la peau. Sa couleur, qui est celle de la chair, sa forme, son aspect, un seul grand poumon comme les Serpens, en feraient un Amphisbène en diminutif, si la nature ne lui eût accordé deux pates. (B.)
CHIROTHECA POLYP. Rumph a décrit sous ce nom le Spongia villosa de Pallas ou Éponge épineuse de BOSC. (LAM..X.)
CHIRPUIS. BOT. PHAN. Syn. de Sium sisarum, L., selon le Dictionnaire de Déterville. V. CHERVI. (B.)
CHIRQUINCHUM, CIRQUINSON ET CIRCUINÇA. MAM.Syn. du Tatou à six bandes ou Encoubert. (B.)
CHIRRI ou CHIRIRI. OIS. Espèce du genre Coua, Coccisus Chirri, Vieill. V. COUA. (DR..Z.)
CHIRURGIEN, OIS. (Brisson.) Syn.de Sucana. V. ce mot. (DR..Z.)
CHIRURGIEN, POIS. Espèce d*Acanthure. V. ce mot. (B.)
CHISMOBRANCIIES. MOLL. Ordre établi par Blain ville, et dont les caractères sont d'avoir une cavité respiratoire contenant des organes de la respiration non symétriques, et communiquant avec le fluide ambiant par une simple fente placée entre le bord antérieur du manteau et la partie supérieure du dos de l'Animal. Cet ordre comprend quatre familles désignées sous les noms de Mégastomes, Hémicyclostomes, Cyclostomes et Gonioctomes. (AUD.)
CHISMOPNES. POIS. Duméril (Zool. anal., P. 105) donne ce nom, qui signifie respirant par une fente, à sa troisième famille des Poissons, qui constitue en même temps le second ordre qu'il établit dans la classe des Poissons; il la caractérise ainsi: Poissons cartilagineux, sans opercule, mais à membrane aux branchies; ouverture des brauchies en fente sur les bords du cou; quatre nageoires paires. Les Baudroies que l'auteur sépare des Lophies, celles-ci, les Balistes et les Chimères, parmi lesquelles Duméril comprenait eucore le genre Callorhynque, constituent la famille des Chismopnes qui rentre tout entière parmi les Plectognathes
el les Acanthoptérygiens de Cuvier. (B.)
* CHISSIPHUINAC ET HACCHIQUIS. BOT. PHAN. Nom de pays du Monnina salicifolia de la Flore du Pérou. (B.)
CHITAN. BOT. PHAN. Syn. espagnol de Fraxinelle. (B.)
* CHITINE. CHIM. Substance nouvelle découverte par Auguste Odier (Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, T. 1er, P. 29) dans les élytres et autres parties solides des Insectes. Elle constitue la base et environ le quart de ces enveloppes qu'on avait considérées jusqu'à ce jour comme analogues à la matière cornée des Animaux vertébrés. On l'obtient en traitant les élytres par la Potasse à chaud; elle est par conséquent insoluble dans cet agent qui ne fait que la priver des autres matières animales qui l'accompagnent. C'est là un premier caractère qui permet de la distinguer de beaucoup d'autres corps, tels que la corne, les cheveux, l'épiderme, lesquels sont solubles dans la Potasse. La Chitine offre encore pour caractères, d'être soluble dans l'Acide sulfurique à chaud, de ne point jaunir dans l'Acide nitrique, de brûler sans se fondre, c'est-à-dire en la issant un charbon qui conserve la forme de l'organe dont il provient; enfin de ne point contenir d'Azote. Par ce dernier caractère, elle se rapproche des substances végétales, et l'auteur la compare sous ce rapport au Ligneux.
Les membranes des ailes ne sont formées que de Chitine, et les nervures qui sont plus solides sont de la même nature que les élytres, c'est-à-dire qu'elles contiennent, outre la Chitine, 1° de l'Albumine; 2° une matière extractive soluble dans l'eau; 3° une substance animale brune, soluble dans la Potasse et insoluble dans l'Alcohol; 4° une huile colorée soluble dans l'Alcohol; 5° enfin, trois sels qui sont le sous-Carbonate de Potasse, le Phosphate de Chaux et le Phosphate de Fer.
Thouvenel, Beaupoil et Robiquet ont trouvé, dans leur analyse des Cantharides, une matière parenchymateusc. Elle n'est autre chose que la Chitine.
Auguste Odier a retrouvé la Chitine dans la carapace des Crustacés, et il se propose de la rechercher dans l'enveloppe des Mollusques et des Zoophytes. (AUD.)
* CHITINl. BOT. PHAN. Même chose que Chatini. V. ce mot. (B.)
CHITINN. MIN. On soupçonne que la pierre qui portait ce nom chez les anciens était le Péridot. V. ce mot. (B.)
* CHITISA. BOT. PHAN. V. CHATHETH.
CHITNIK ou SHITNIK. MAM. Syn. russe de Hamster, (A. D..NS.)
CHITON. MOLL. V. OSCABRION.
CHITONIER. MOLL. Animal de l'Oscabrion. V. ce mot. (B.)
CHITOTE. MAM. (Barbot.) Quadrumane d'Angole, qui est probablement un Maki. (B.)
CHITRATIA ET CHYTRACULIA. BOT. PHAN. V. CALYPTRANTHES.
* CHITRAM ou KITRAN. BOT. PHAN. Syn. arabe de Cèdre. V. cemot et MÉLÉSE. (B.)
CHIT-SÉ. BOT. PHAN. V. CHINQUIES.
CHIU OU CHUY. OIS. Syn. du Guirnegat, Emberiza brasiliensis, L., au Paraguay. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
CHIUCUMPA. BOT. PHAN. Même chose que Chinchilculma. V. ce mot. (B.)
* CHIULO. OIS. Syn. italien de la Maubèche, Tringa Canutus, Gmel. V. BÉCASSEAU. (DR..Z.)
CHIURE DE PUCE. MOLL. Nom vulgaire et marchand d'une Auricule de Lamarck. (B.)
* CHIURE DE MOUCHE. MOLL. Coquille du genre Olive. V. ce mot. (B.)
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CHIVAFOU. BOT. PHAN. Vieux nom français du Berberis vulgaris, (B.)
CHIVEF. BOT. PHAN. Syn. persan de Figuier, étendu par quelques botanistes anciens à un Arbre qui pourrait bien être le Papayer. V. ce mot. (B.)
CHIVES, BOT. PHAN. Même chose que Cives. V. ce mot. (B.)
* CHIVI. OIS. Espèce du genre Sylvie. V. ce mot. (DR..Z.)
CHIVIN. OIS. Syn. vulgaire du Bec-Fin Passerinette, Motacilla Passerina, L. V. SYLVIE. (DR..Z.)
* CHIVINO. OIS. Syn. italien du Scops, Strix Scops, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
* CHI-XAC ET CAY-BAON. BOT. PHAN. Même chose que Chi-ken chez les Cochinchinois. V. CHI-KEN. (B.)
* CHLAEN. OIS. Syn. helvétien de la Sittelle, Sitta europæa, L. V. SITTELLE. (DR..Z.)
CHLÆNIE. Chlænius. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, établi par Bonelli dans ses Observations entomologiques (Mém. dc l'Acad. des se. de Turin), adopté par Latreille qui le place (Règn. An. de Cuv.) dans la famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, section des Féronies, entre les genres Epomis et Oode. Les Chlænies ont les palpes extérieurs filiformes, le dernier des maxillaires cylindrique et le même des labiaux en cône renversé. Les Insectes propres à ce genre ont tous, dans le sexe mâle, les articles dilatés des tarses antérieurs garnis, en dessous, d'une brosse très-serrée et sans vide. Par-là ils se rapprochent des Callistes, des Epomis, des Dinodes et des Oodes, et s'éloignent au contraire des genres Dolique, Platyne, Anchomène et Agone. On peut rapporter à ce genre les Carabes festivus de Fabricius, figuré par Panzer Fauna Ins. Germ. fasc, xxx, fig. 15), spotiatus, Fabr. et Panzer (loc. cit. fasc. xxxI, fig. 6), zonatus, Panzer (loc. cit. fasc, XXXI, fig. 7, et Krit revis. fasc, I, fig. 39), vestitus, Fabr. et Panzer (loc. cit. fasc, XXXI, fig. 5), holosericeus, Fabr. et Panzer (loc. cit. fasc. XI, fig. 9), enfin le Carabus cinctus, Fabr., représenté par Herbst (Arch., p. 135, n° 26, tab. 29, fig. 7) et qu il ne faut pas confondre avec le Carabus cinctus de Rossi. (AUD.)
CHLAMYDE. Chlamys. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères, établi par knoch (Neue Betrage zur insectenkunde, P. 122) aux dépens des Clythres de Fabricius, et adopté ensuite par Olivier et Latreille. Ce dernier entomologiste (Consid. génér., p. 238) le range dans la famille des Chrysomelines, et lui assigne pour caractères: antennes en scie, courtes, se logeant dans des rainures de la poitrine; palpes labiaux fourchus. Les Chlamydes appartiennent (Règn. Anim. de Cuv.) a la famille des Cycliques, tribu des Chrysomelines, et sont placées à côté des Clythres dont elles diffèrent par lcurs palpes labiaux qui paraissent fourchus à cause du prolongement de l'extrémité du second article formant saillie au-delà de l'origine de l'article suivant.Elles ressemblent aussi aux Gribouris sous plusieurs rapports, et s'en distinguent cependant Par leurs antennes courtes et en scie. Du reste, leur corps est raboteux, raccourci et couvert de tubérosi tés: il offre le plus souvent des coulcurs métalliques très-brillantes; la tête est enfoncée dans le prothorax, et les yeux sont, comme ceux des Gribouris, réniformes ou marqués antérieurement d'une entaille assez profonde; le prothorax est court, presque aussi large que les élytres, et muni d'un petit rebord latéral; l'écusson est petit, et paraît carré ou même un peu Plus large à son extrémité qu'à sa base; les élytres embrassent l'abdomen par les côtés, et sont coupées comme lui carrément en arrière; les pates sont courtes, et se replient dans les enfoncemens qui se trouvent
de chaque côté de la poitrine et du corselet; le pénultième article des tarses est bilobé. On ne connaît ni la manière de vivre, ni les métamerphoses de ces Insectes qui sont très-recherches par les collecteurs, et qui sont tous originaires de l'Amérique.
Knoch (loc. cit.) a décrit et figuré deux espèces: la Chl. tuberosa (tab. 4, fig. 1, 2), et la Chl. foveolata (tab. 4, fig. 9). Olivier (Coléopt., T. v, p. 875) en mentionne et en représente quatre sous les noms de mànstrosa, plicata, gibbera et difformis. Ces espèces, à l'exception de la dernière, avaient été rapportées par Fabricius au genre Clythre. On peut y ajouter encore son Clythra cristata. kirby (Linn. Soc. Trans., T. xII, p. 446) a décrit, sous le nom de Chl. Bacca, une espèce nouvelle trouvée au Brésil. (AUD.)
* CHLAMYDIA, BOT. PHAN. Sous le nom de Chlamydia tenacissima, Gaertuer á décrit et figuré le fruit du Lin de la Nouvelle-Zélande, phormium tenax de Forster. Cette seconde dénomination n'ayant pas prévalu, ce genre sera décrit sous son nom antérieur. V PHORIMION. (G.. N)
CHLAMYS. INS. V. CHLAMYDE.
* CHLAMYSPORUM. BOT. PHAN. Ce genre, établi par Salisbury, est le même que le Thysanothus de R. Brown, qui, dans le Prodrom. Floræ Nov.- Hollandiœ, en a décrit dixneuf espèces et donné d'excellens caractères génériques. V. THYSANOTHE. (G..N.)
* CHLÉDIPOLE. BOT. CRYPT. Pour Chlépidole. V. ce mot. (LAM..X.)
CHLEDRISTOME. Chledristomus. MOLL. Rafinesque établit sous ce nom un genre voisin des Ascidies, que caractérise un corps plane à quatre bouches supérieures saillantes, ridées en étoiles, Il n'en mentionne qu'une espèce des mers de la Sicile.(B.)
CHLÉNACÉES. Chlænaceœ. BOT. PHAN. Dans son Histoire des Végétaux recueillis aux îles australes d'Afrique, Aubert Du Petit-Thouars a proposé d'établir une famille particulière pour quatre genres nouveaux qu'il a observés, et auxquels il a donné les noms de Sarcolœna, Schizolœna, Leptolœna et Rhodolœna. L'un des caractères les plus saillans de cette nouvelle famille, consiste dans un involucre contenant une ou plusieurs fleurs. Chacune d'elles offre un calice persistant à trois divisions très-profondes, une corolle formée de cinq pétales, quelquefois réunis et soudés par leur base en un tube, de manière à former une corolle monopétale. Les étamines sont tantôt déterminées, au nombre de dix, tantôt indéterminées. Leurs filets sont grêles et naissent d'une sorte de godet qui embrasse la base du pistil. Celui-ci offre un ovaire libre, surmonté d'un style et d'un stigmate trilobé. Le fruit est toujours une capsule plus ou moins globuleuse, enveloppée dans l'involucre qui devient épais. Cette capsule présente trois loges contenant chacune une ou deux graines; elle s'ouvre en trois valves septifères; rarement elle ne présente qu'une seule loge et qu'une seule graine par suite d'avortement. Ces graines sont renversées; elles contiennent un embryon à cotylédous foliacés et un peu ondulés, renfermé dans un endosperme corné.
Les Végétaux, qui forment cette petite famille, sont des Arbrisseaux ou des Arbustes, portant des feuilles alternes, simples, entières et munies de stipules. Leurs fleurs, quelquefois très-grandes et fort élégantes, sont réunies à la partie supérieure des rameaux.
Ces quatre genres, dit Du Petit-Thouars, entrent bien dans la Monadelphie du système de Linné; mais le Leptolœna appartient à la Décandrie, et les trois autres à la Polyandrie. Ce caractère de Monadelphie appartient à plusieurs familles; la plus remarquable est celle des Malvacées, et ces nouveaux genres paraissent s'en rapprocher. Leur involucre peut être comparé au calicule qu'on
observe dans beaucoup de genres de cette famille; la réunion des etamines n'est pas exactement semblable, car dans le plus grand nombre des Malvacées, les filamens même sont réunis en tube, au lieu qu'ici ils partent d'un tube distinct. La forme de la capsule s'accorde assez, mais la position des graines est différente. Elles sont en général redressées dans les Malvacées, et renversées dans les Chlénacées, qui, par ce caractère, se rapprochent des Tiliacées.
Jussieu ne partage pas entièrement l'opinion du savant Du Petit-Thouars relativement aux affinités de celte nouvelle famille. Il lui trouve beaucoup plus d'analogie avec les Ebénacées et en particulier avec la nouvelle famille des Styracinées, établie par Richard, dont elle ne diffère essentiellement que par la présence de l'involucre.
Cette famille n'est, ainsi que nous l'avons dit précédemment, composée que de quatre genres, savoir:
Etamines au nombre de dix.
Leptolœna, Du Petit-Thouars.
Etamines nombreuses.
Sarcolœna, Id.— Schizolœna, Id.— Rhodolœna, Id. (A. R.)
* CHLÉPIDOLE. Chlepidola. BOT.CRYPT. (Chaodinées?) Genre de Plantes marines, proposé par Rafinesque qui lui donne pour caractères: corps gélatineux de formes diverses, offrant à sa surface des rides ou sillons fructifères épais. —Nous ne connaissons aucune production marine parmi les espèces végétales à laquelle ce caractère puisse se rapporter; nous ne le trouvons que dans quelques Alcyons desséchés et informes, de sorte que l'on est forcé de s'en rapporter à Rafinesque pour ce genre comme pour tant d'autres qu'il a décrits un peu trop laconiquement. Ce naturaliste indique deux espèces de Chlépidoles: la première le Chlépidole tubuleux, la seconde le Chlépidole lobé. L'un et l'autre sont des côtes de Sicile. (LAM..X.)
* CHLIDONIE. Chlidonia. INF. Savigny donne ce nom à un Animal qu'il regarde comme un Polypier, et qui nous semble le Vorticella Polypina des auteurs; il est figuré dans le grand ouvrage sur l'Egypte. Bory de Saint-Vincent le rapporte a sa classe des Psychodiaires. V. ce mot. (LAM..X.)
CHLOANTHE. Chloantims. BOT. PHAN. Robert Brown appelle ainsi un genre nouveau de la famille des Verbénacées, auquel il assigne les caractères suivans: calice campanulé, à cinq divisions égales et foliacées; corolle tubuleuse à deux lèvres, ayant la gorge dilatée, la lèvre supérieure bifide, l'inférieure à trois lobes, dont le plus grand est celui du milieu; quatre étamines didynames, saillantes; un stigmate à deux divisions aiguës, et pour fruit une drupe contenant deux noyaux à trois loges monospennes, celle du milieu étant vide.
Ce genre se compose de deux espèces originaires du port Jackson à JaNouvelle-Hollande. Ce sont deux petits Arbustes pubescens, ayant des feuilles opposées, simples, décurrentes et linéaires. Les fleurs sont jaunes, portées sur des pédoncules solitaires et axillaires. (A. R.)
* CHLOÉ. Chloeïa. ANN. Genre de l'ordre des Néréidées, famille des Amphinomes, fondé par saviguy (syst. des Annclides, p. 14 et 58), et ayant pour caractères distinctifs: branchies supérieures en forme de feuilles tripinnatifides, écartées de la base des rames, existant sans interruption à tous les pieds; cirres existant aussi à tous les pieds, et en outre un cirre surnuméraire aux rames supérieures des quatre à cinq premières paires de pieds; antennes extérieures et mitoyennes subulées, l'impaire de même; point de mâchoires; trompe pourvue d'un double palais inférieur et de stries dentelées.
Les Chloés ont le corps plutôt oblong que linéaire, déprimé et formé de segmens médiocrement nombreux. La tête est bifide en dessous,
et garnie en dessus d'une caroncule verticale, comprimée; libre et élevée à son extrémité postéricure; la bouche se compose d'une trompe pourvue à son orifice de deux doubles lèvres charnues, et, plus intérieurement, d'une sorte de palais inférieur, ou de langue épaisse, susceptible de se plier longitudinalement, et marquée de stries saillantes, obliques, finement ondulées. Les yeux sont distincts, au nombre de deux, séparés par la base antérieure de la caroncule. Il existe des antennes complètes, divisées en mitoyennes, impaires et extérieures. Les mitoyennes paraissent très-rapprochées, placées sous l'antenne impaire et composées de deux articles, le premier très-court, le second allongé, subulé. L'antenne impaire et les antennes extérieures sont en tout semblables aux mitovennes. Les pieds sont à rames peu saillantes, la rame dorsale étant pourvue de soies simplement aiguës, et la rame ventrale de soies terminées par une pointe distincte. On remarque des cirres trèslongs, déliés à la pointe, peu inégaux; le supérieur sortant d'un article cylindrique, l'inférieur d'un article globuleux; ce dernier plus court. Enfin, comme nous l'avons dit aux caractères génériques, il existe un petit cirre surnuméraire.
La dernière paire de pieds consiste en deux gros styles cylindriques, terminaux. Les branchies se trouvent être insérées sur les côtés du dos près de la base supérieure des rames dorsales, et elles consistent chacune en une feuille tripinnatifide inclinée en arrière.
Les Chloés se rapprochent des Pleiones et des Euphrosynes par l'existence des branchies et cirres supérieurs sans interruption à tous les pieds, ainsi que par l'absence des màchoires. Elles diffèrent cependant des premières par la forme des branchies et par la présence du cirre surnuméraire. On neles confondra pas non plus avec les secondes à cause de la composition de leur trompe, et aussi à cause des anteunes, des branchies et du nombre des cirres surnuméraires.
Ce genre ne se compose encore que d'une seule espèce, la Chloé chevelue, Chl. capillata, Sav., Lamk., ou l'Aphrodita flava de Pallas (Misc. zool., p. 97, tab. 8, fig. 7–11), Amphinoma capillata, Brug. (Encycl. méth. Dict. des Vers, T. 1, p. 45, n° 1, et pl. 60, fig. 1, 5), Tenebella flava de Gmelin Syst. Nat. T. I, part. 6, p. 3114, n° 7), et Amphinome jaune ou chevelue, Cuv. (Dict des Se. nat. T. II, p. 71, et Règn. Anim. T. II, p. 527). Cette belle espèce a été rapportée des mers de l'Inde. (AUD.)
CHLOENIE. INS. V. CHLÆNIE.
CHLONION. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Probablement l'Eryngium campestre. V. PANICAUT. (B.)
CHLORANTHE. Chloranthus. BOT. PHAN. Un petit Arbuste originaire de la Chine et du japon, ayant à peu près le port du Thé, a été nommé Chloranthus inconspicuus par Swartz dans les Actes de la Société Linnéenne de Londres, année 1787, à cause de la couleur verte de ses fleurs qui sont fort petites. L'Héritier en a publié une description et une fort belle figure dans son Sertum anglicum, T. II. Sa tige est faible, rameuse et presque stolonifère. Elle est ornée de feuilles opposées, oblongues, ovales, aiguës, dentées en scie, très-glabres et persistantes; entre chaque paire de feuilles, on trouve de chaque côté deux stipules subulées et persistantes.
Les fleurs forment des espèces de panicules terminales; chacune d'elles est environnée d'une bractée squammiforme, lancéolée, aiguë; le calice adhère par sa base avec l'ovaire qui est seminifère; il est sous la forme d'une écaille latérale aiguë; la corolle est formée par un seul pétale latéral, trilobé, auquel sont insérées quatre étamines sessiles; leur fruit est une baie ovoïde, terminée en pointe et à une seule loge.
Il est fort difficile d'assigner d'une manière positive la place ne ce genre
dans la série des ordres naturels. Il paraît avoir quelques rapports avec les Rubiacées. (A. R.)
* CHLORATES, MIN. Résultats de la combinaison de l'Acide chlorique avec les bases salifiables. La plupart de ces sels jouissent de la propriété extraordinaire de détonner par le choc d'un corps dur. La détonnation est due à la facilité et à la rapidité avec lesquelles le Chlore se gazifie; elle dépend aussi de la résistance qu'oppose au développement subit du gaz, l'air qui environne la portion de Chlorate soumise au choc ou à la percussion. Quelques Chlorates se décomposent très-brusquement aussi, et avec production de chaleur capable d'entlammer les corps qui se trouvent au contact, par la présence d'un peu d'Acides sulfurique, nitrique, etc. Cette production de chaleur paraît avoir pour cause le prompt passage de l'état de Chlorate à celui de Chlorure; on a profité de cette propriété pour construire des allumettes très-commodes: elles consistent en une petite esquille de Sapin garnie à l'une de ses extrémités d'un mélange de Soufre et de Chlorate de Potasse; on trempe légèrement cette extrémité dans de l'Acide sulfurique; le mélange s'enflamme et communique l'ignition au bois. Il n'existe point de Chlorates dans la nature. (DR..Z.)
CHLORE. Chlora. BOT. PHAN. Famille des Gentianées, Octandrie Monogynie, L. D'abord confondu par Linné avec les Gentianes proprement dites, ce genre en a été séparé par Adanson, Linné luimême, Jussieu et Lamarck, qui lui ont donné le nom sous lequel Reneaume l'avait anciennement indiqué. Moins exact dans ses rapprochemens, Touruefort l'avait placé au milieu de son Centaurium minus, genre monstrueux où nous trouvons des espèces appartenant à quatre groupes bien distincts. En admettant le Chlora perfoliata comme type de celui dont il s'agit, nous y observons le caractères génériques suivans: calice à huit divisions très-profondes ou à huit sépales linéaires, légèrement soudés par leur base; corolle hypocratériforme, dont le tube est très-court et le limbe étalé, à huit lobes; étamines également au nombre de huit, insérées à l'entrée du tube, très - courtes; anthères non spirales après la fécondation, mais éprouvant une simple torsion ou renversement en arrière par la contraction de la partie dorsale des loges; ovaire surmonté d'un style unique et de deux stigmates qui ont chacun la forme d'un croissant ou d'un fer à cheval renversé, ce qui a fait dire que le stigmate est quadrilobé; capsule uniloculare, ovoïde, recouverte Dar le tube marcescent de la corolle; graines disposées sur deux rangées longitudinales, insérées aux bords épaissis des valves.
On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces de Chlora, qui ont toutes un aspect fort remarquable parla largeur et la couleur glauque de leurs organes foliacés. La plus commune en Europe est la Chlore perfoliée, Chlora perfoliata L., Plante qui s'élève souvent au-delà de trois décimètres. Elle est fort reconnaissable à ses feuilles ovales, pointues, embrassantes, opposées, soudées par la base de mamére à simuler une feuille unique traversée par la tige, très-lisses, blanchâtres ou d'une couleur glauque. La tige est rameuse au sommet, et elle porte des fleurs terminales d'un jaune doré tiès-agréable. On la trouve en abondance sur le bord des fossés à Meudon et à Sénart dans les environs de Paris. Cette Plante a été décrite par Hudson (Angl. I, p. 146) sous le nom générique de Blackstonia qui n'a pas été adopté. La France méridionale et particulièrement les environs de Marseille nourrissent encore une autre espèce bien distincte. C'est le Chlora sessilifolia, Desy., Chlora imperfoliata de Linné fils, Plante en général exiguë comparativement à la précédente, et qui s'en distingue par ses feuilles simplement rapprochées, et par sa corolle beaucoup plus grande.
Le Chlora dodecandra, L., ou Chironia Chloroides Michx., appartient au genre Sabbatia d'Adanson. V. SABBATIE. Les rapports nombreux de structure que cette Plante offre avec les Chlores et les Chirones, établissent un lien qui unit ces trois genres en un groupe très-naturel. (G..N.)
* CHLORE. CHIM. Substance gazeuse, verdâtre, d'une odeur très-pénétrante et fortement irritante; d'une densité de 2, 47; inaltérable par la chaleur; acquérant les propriétés acides les plus marquées par le simple contact de l'eau (ou d'un corps humide), que le Chlore décompose en s'emparant de son hydrogène pour se convertir en Acide hydrochlorique, et dont l'Oxigène, se portant sur les corps exposés à la double action du Chlore et de l'Eau, devient la principale cause de leur altération presque subite. Le Chlore est le seul gaz simple qui, ainsi que l'Oxigène, dégage de la lumière par une compression forte et rapide; il paraît ne se combiner avec quelques corps qu'autant qu'il y soit aidé par la presence de l'Eau. On l'obtient, avec toutes les Précautions possibles de dessiccation, dans les vaisseaux où on doit le recueillir, en distillant dans une sorte d'appareil de Woulff cinq parties d'Acide hydrochlorique concentré sur une partie de Péroxide de Manganèse, pulvérisé. Schècle découvrit le Chlore en 1777; Berthollet le soumit aux plus brillantes, aux plus ntiles applications de 1785 à 1788; Davy, ainsi que Thénard et Gay-Lussac, chacun de leur côté, donnèrent à la fois en 1809 des vues nouvelles sur le Chlore que bientôt après Ampère qualifia de ce nom. (DR..Z.)
* CHLORIODIQUE (ACIDE), MIN. Chevreul nomme ainsi la combinaison de l'Iode avec le Chlore qui, en effet, jouit de propriétés acides particulières. (DR..Z.)
* CHLORIDIUM BOT. CRYPT. ((Mucédinèes.) Link a fondé ce genre dans ses Observations mycologiques (Berl. Magaz. vol. 3, p. 13). Il lui a donné le caractère suivant: «filamens simples ou peu laineux, droits, non cloisonnés; sporidies insérées irré gulièrement sur toute la surface.» Ce genre est très-voisin des Botrytes qui n'en difierent qu'en ce que leurs sporidies sont toutes réunies au sommet des filamens qui sont cloisonnés. Cependant Persoon, à cause de ces caractéres, a cru devoir le réunir aux Dematium; mais nous devons observer ici que les Dematium de Link et ceux de Persoon sont très-différens. Dans les premiers, les filarmens sont décumbens et dépourvus de sporules. On ne peut les confondre avec le genre qui nous occupe. Dans les seconds, les filamens sont droits, couverts de sporules, et différens par conséquent très-peu des Chloridium. La seule espèce connue de ce dernier genre croît sur les herbes qui se pourrissent; elle est composée de filamens courts, roides, opaques, peu rameux, à divisions redressées; les sporidies sont vertes, réunies en petits groupes épars sur les filamens. Elle a été figurée par Liuk, tab. 1, fig. 16. (AD. B.)
* CHLORIME. Chlorima. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétraméres, établi par Germar aux dépens du genre Bracnyrhine de Latreille, et adopté par Dejean (Catal. des Coléopt., p. 92) qui ne fait pas connaître ses caractères. Il en posséde trente cinq espèces dont trois seulement appartiennent à l'Europe. Ce sont le Brachyrhinus viridis, Lat. (Gener. Crust, et Ins. T. II, p. 255), qui se trouve en F rance, et les Charansons Fallax, Illig., et Pollinosa Fabr., dont l'un est de Hongrie et l'autre d'Autriche. (AUD.)
CHLORION. OIS. (Aristote) Syn. présumé du Loriot, Oriolus Galbula, L. (DR..Z.)
CHLORION. Chlorion INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguillons, établi par Latreille qui le range (Règn. An. de Cuv, ) dans la famille des Fouisseurs. Ses caractères sont: mandibules uniden-
tées au côté interne; antennes insérées près de la bouche à la base d'un chaperon très-court et fort large; palpes inaxillaires filiformes, guère plus longs que les labiaux; lobe terminal des mâchoires court et arrondi; languette à trois divisions courtes, celle du milieu échancrée. Les Chlorions ont plusieurs points de ressemblance avec les Sphex, les Pronées et les Dolichures; ils diffèrent des premiers par l'insertion des antennes, et des seconds par le lobe terminal des mâchoires ainsi que par la languette; enfin ils se distinguent des Dolichures par la longueur relative des palpes maxillaires et labiaux. Les Insectes propres au genre que nous décrivons sont tous exotiques; leur corps brille d'une couleur verte métallique. On possède quelques détails sur leurs habitudes. Le Chlorion comprimé, Chlorion compressum de Fabricius, très-commun aux îles de France et de Bourbon, a été observé par Cossigny, et Réaumur a consigné ces observations dans ses Mémoires sur les Insectes (T. VI, p 280). Quoique la description qu'il en faitait été rapportée plusieurs fois, nous croyons utile de la repioduire par ce seul motif qu'elle a pour objet une espèce étrangère, et que déjà peu instruits sur les mœurs des Iusectes indigènes, nous ne savons presque rien sur ceux des contrées exotiques.
«Ces Mouches, dit Réaumur, d'après le rapport de Cossigny, assez rares dans l'île de Bourbon, sont très-communes dans l'île de France. Elles volent avec agilité. Ce sont des guerrières qui ne nous craignent pas; elles entrent volontiers dans les maisons, elles volent sur les rideaux des fenêtres, pénètrent dans leurs plis et en ressortent: lorsqu'elles y sont posées, elles sont aisées à prendre… La piqûre de leur aiguillon est plus à redouter que celle des aiguillons des Abeilles et des Guêpes ordinaires; cette Guêpe-Ichneumon darde le sien bien plus loin hors de son corps que ces autres Mouches ne peuvent darder le leur…. Cossigny n'a pas eu occasion d'observer si ces Guêpes-Ichneumons, d'une couleur si belle et si éclatante, en voulaient aux Abeilles; mais il leur a vu livrer des combats dont il ne pouvait que leur savoir gré: c'était à des Insectes qui leur sont fort supérieurs en grandeur, et sur lesquels néanmoins elles remportaient une pleine victoire. Tous ceux qui ont voyagé dans nos îles, connaissent les Kakerlagues Blatta amer.); souvent même ils les ont connues avant que d'y être arrivés; nos vaisseaux n'en sont que trop fréquemment infectés… Dans nos îles, elles s'introduisent partout, elles hachent tout, elles n'épargnent ni habits ni linge. On doit donc aimer des Mouches qui, comme les Guêpes-Ichneumons dont il s'agit actuellement, attaquent ces Insectes destructeurs et les mettent à mort. Cossigny, qui a été témoin de quelques-uns de leurs combats, les a très-bien décrits. Voici ce qu'il a vu Quand la Mouche, après avoir rôdé de différens côtés, soit en volant, soit en marchant, comme pour découvrir du gibier, aperçoit une Kakerlague, elle s'arrête un instant, pendant le quel les Insectes semblent se regarder; mais, sans tarder davantage, l'Ichneumon s'élance sur l'autre, dont elle saisit le museau ou le bout de la tête avec ses mandibules; elle se replie ensuite sous le ventre de la Kakerlague, pour le percer de son aiguillon. Dès qu'elle est sûre de l'avoir fait pénétrer dans le corps de son ennemie, et d'y avoir répandu un poison fatal, elle semble savoir quel doit être l'effet de ce poison; elle abandonne la Kakerlague, elle s'en éloigue, soit en volant, soit en marchant; mais après avoir fait divers tours, elle revient la chercher, bien certaine de la trouver où elle l'a laissée. La Kakerlague, naturellement peu courageuse, a alors perdu ses forces, elle est hors d'état de résister à la Guêpe-Ichneumon, qui la saisit par la tête, et, marchant à reculons, la traîne jusqu'à ce qu'elle l'ait conduite à un trou de mur dans lequel elle se propose de la faire entrer. La route
est quelquefois longue, et trop longue pour être faite d'une traite; la Guêpe-Ichneumon, pour prendre haleine, laisse son fardeau et va faire quelques tours, peut-être pour mieux examiner le chemin; après quoi, elle vient reprendre sa proie, et ainsi, à différentes reprises, elle la conduit au terme….
» Quand la Guêpe - Ichneumon était parvenue à la traîner jusqu'ou elle le voulait, le fort du travail restait souvent à faire; l'ouverture du trou était trop petite pour laisser passer librement une grosse Kakerlague; la Mouche, entrée à reculons, redoublait quelquefois ses efforts inutiles pour l'y faire entrer; le parti qu'elle prenait alors était de sortir et de couper les élytres de l'insecte mort ou mourant, quelquefois même elle lui arrachait quelques jambes; elle rentrait ensuite dans le trou, toujours à reculons, et, par des efforts plus efficaces que les premiers, elle faisait, pour ainsi dire, passer le corps de la Kakerlague à la filière et la conduisait au fond du trou. Il n'y a pas d'apparence, ajoute Réaumur, que la Guepe-Ichneumon prenne tant de peine pour manger dans un trou une Kakerlague qu'elle mangerait tout aussi bien dehors. Il est plus probable qu'elle est déterminée à soutenir toute cette fatigue pour une raison plus intéressante, et que c'est pour donner une bonne nourriture à quelqu'une de ses larves.» Jurine a fait du Chlorion le type de son genre Ampulex..V. ce mot. Son Ampulex fasciata, qui est indigène, a beaucoup de rapports avec le genre Chlorion.
Une autre espèce, appartenant très- certainement à ce genre et originaire du Bengale, a recule nom de Chlorion lobé, Chl. lobatum, Latr. (AUD.)
* CHLORIQUE. MIN. V. ACIDE CHLORIQUE.
CHLORIS. OIS. Nom latin du Verdier, Loxia Chloris, L. V. GROS-BEC. (DR.. Z.)
CHLORIS. Chloris. BOT. PHAN. Genre de la famille naturelle des Graminées et de la Triandrie Digynie, remarquable par ses fleurs disposées en épis unilatéraux et généralement fasciculés au sommet de la tige. Les épillets contiennent de deux à quatre fleurs, dont l'inférieure est seule fertile; les autres sont mâles, neutres ou simplement rudimentaires. La lépicène se compose de deux valves lancéolées, inégales, terminées en pointe à leur sommet. La glume, dans la fleur hermaphrodite, est formée de deux écailles, dont l'externe, qui est plus ou moins convexe en dehors, porte à son sommet une, deux ou trois arêtes dressées, souvent denticulées sur leurs parties latérales; l'écaille interne est mince, plane et nautique; la fleur, qui surmonte immédiatement la fleur hermaphrodite, présente la même structure dans sa glume; la troisième et la quatrième sont rudimentaires, pédicellées et mutiques. Dans la fleur inférieure, les étamines sont au nombre de trois; l'ovaire est surmonté de deux styles portant chacun un stigmate plumeux. Le fruit est nu, c'est-à-dire non enveloppé dans les écailles florales.
Tel que nous venons d'en tracer le caractère, le genre Chloris des auteurs modernes diffère sensiblement du genre Chloris de Swartz. En effet plusieurs espèces qui y avaient été successivement ajoutées, ont été rangées dans d'autres genres ou en ont formé de nouveaux. Ainsi la Chloris curtipendula de Michaux a été placée dans le genre Dinoeba de Delille; les Chloris falcata de Swartz et monostarchya de Michaux ont formé le genre Campulosus de Desvaux; les Chloris cruciata, Chloris virgata de Swartz et Chloris mucronata de Michaux sont devenues les types du genre Rhabdochloa de Beauvois. V. CAMPULOSUS, RHABDOCHLOA, DINOBEA.
Toutes les espèces du genre Chloris sont exotiques; elles croissent également dans l'ancien et le nouveau Continent, dans l'Amérique méridionale les Etats-Unis, les Indes-Orientales et le cap de Bonne-Espérance. Elles sont en général d'un as-
pect agréable et d'un port élégatít. (A. R.)
CHLORITE, MIN. Talc Chlorit, Haüy; la Chlorite, Broch. Ce nom, qui signifie Matière verte, a été donné à une Pierre ordinairement friable ou du moins facile à pulvériser, qui est composée d'une multitude de petites paillettes ou de petits grains luisans, s'égrénant avec facilté sous la pression des doigts, et donnant une poussière assez douce au toucher.
Sa couleur, qui varie du vert-bouteille foncé au vert-jaunâtre, paraît être due à une grande quantité de Fer qui lui donne la propriété de sc fondre, au chalumeau, en une scorie noire, plus attirable à l'Aimant que la Chlorite dans son état naturel. L'humidité lui fait répandre une odeur argileuse. Les minéralogistes ont établi trois variétés de cette espèce:
1. La CHLORITE COMMUNE, Gemeiner Chlorit, chloriterde, la Chlorite terreuse, Broch.
Elle est en masse plus ou moins solide, même terreuse et friable; quelquefois composée d'un grand nombre de petits prismes hexaèdres; ses couleurs varient du vert foncé, quelquefois même du brun jusqu'au jaune-roussâtre. L'analyse qu'en a fait Vauquelin a produit: Silice, 26; Magnésie, 8; Alumine, 18, 5; Oxide de Fer, 43; Muriate de Soude ou de Potasse, 2; Eau, 2. Total, 99 5.
Vauquelin a fait aussi l'analyse d'une autre variété de Chlorite qui se trouve à l'Oisans, département de l'Isère; elle est d'un blanc d'argent nacré, et se fond au chalumeau en un émail blanc-verdâtre.
La Chlorite commune se trouve dans les filons des roches primitives; elle pénètre et colore souvent les Cristaux dans lesquels elle est toujours mêlée, surtout ceux de Quarz, d'Axinite, etc. On la rencontre dans presque toutes les chaînes de montagnes primitives. On en cite en Saxe, en Suède, etc.
2. La CHLORITE SCHISTEUSE, Chloritchiefer; la Chlorite schisteuse, Broch. Sa couleur est le vert foncé presque noir; elle a une structure schisteuse, et ses feuillets sont courbes. On la trouve en masses assez solides. Elle se rencontre surtout en Corse, en Suède, en Norwège, etc.
D'Aubuisson eu a décrit uue variété que l'on trouve à Saint-Marcel-de-Tenis en Piémont; elle a assez de dureté pour être employée à la fabrication des meules de moulin. (Journal des Min., T. xxix).
3. La CHLORITE BALDOGÉE, Grunerde; la Terre verte, Broch; Talc zoographique, Haüy; Baldogée, Saussure. Eelle est d'un vert assez pur, sa cassure est terreuse, à grains fins, et elle est facile à pulvériser.
On la trouve en rognons, dans les cavités des roches à pâtes, telles que les Basaltes, certaines laves, etc. Saussure l'a observée sur le chemin de Nice à Fréjus; Brongniart et Cuvier (Ossem. Foss., T. II, p. 267)disient qu'elle se trouve dans le calcaire, grossier des environs de Paris. Enfin, on l'exploite à Bentonico près de Vérone, et elle est connue dans le commerce sous le nom de Terre de Vérone; elle est employée comme matière colorante dans la peinture à l'huile et dans le Stuc. V. TALC. (G.)
* CHLOROCYANIQUE (ACIDE). MIN. Gay-Lussac a ainsi nommé la combinaison du Chlore avec le Cyanogène que Berthollet, à qui la découverte en est due, considérait comme une Acide prussique oxigéné. (DR..Z.)
CHLOROMYRON. BOT. PHAN. Ruiz et Pavon avaient décrit, dans la Flore du Péron, un nouveau genre auquel ils avaient donné le nom de Verticillaria,; ce nom a été changé en celui de Chloromyron dans le Synopsis de Persoon, et c'est sous celui-ci qu'il a été depuis généralement désigné. Il paraît qu'on a ignoré pendant long-temps ses affinités, puisque, dans le Supplément de l'Encyclopédie, il est dit que ce genre a des rapports avec les Liliacées; un travail récent de
Choisy de Genève sur les Guttifères (V. Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, 1er vol., 22 partie) le fait entrer dans cette dernière famille. C'est le cinquième genre ou le second de la tribu des Garciniées, avec les genres desquelles, et notamment avec l'Ochrocarpos de Du Petit-Thouars, il a beaucoup de rapports, et dont il ne différe que par le nombre trois des parties du fruit. Choisy lui assigne les caractères suivans: calice à deux sépales; corolle à quatre pétales; point de styles; stigmate sessile, concave et à trois lobes; capsule triloculaire.
Le Chloromyron verticillatum de Persoon est figuré sous le nom de Verticillaria acuminata dans le Prodrome de la Flore du Pérou, t. 15. C'est un Arbre à feuilles oblongues, acuminées, entières, et à rameaux presque verticillés, qui s'élève à plus de vingt mètres, et dont le tronc droit et épais laisse suinter, à travers les incisions de son écorce, une résine verdâtre, très-abondante, surtout dans le temps des pluies, que les habitans de Pozuzo, au Pérou, recueillent avec soin et à laquelle ils donnent le nom de Baume ou Huile de Sainte-Marie. (G..N.)
CHLOROMYS OU AGOUTI. Dasyprocta. MAM. Genre de Rongeurs caractérisé par quatre molaires partout, dont la construction encore peu observée sépare tout-à-faitce genre des Cabiais et des Cochons d'Inde auxquels on l'avait réuni. Ces molaires sont formées d'un tube d'émail qui se plisse une on deux fois aux intermédiaires de chaque rangée, en bas sur le ce externe, en haut sur l'interne. Ce repli de l'émail ne descend que jusqu'à la gencive. Au-delà le tube est cylindrique jusqu'au fond de l'alvéole, où il est tronqué horizontalement. Dans cette troncature se voient les sommets mousses de quatre, cinq ou six petits tubes d'émail, les uns cylindriques, les autrcs elliptiques; pour peu que la couronne de la dent soit usée, on y aperçoit la coupe de chacun de ces tubes séparés les uns des autres par un cément contenu dans le tube général; leur cavité est aussi remplie de ce cément; quand la couronne n'est pas encore commencée de s'user, elle est striée transversalement par cinq ou six collines que forment autant de replis du fond du tube extérieur d'émail. En consultant les articles Cabiai et Cobaie, on verra combien la structure de leurs dents différe de celle-ci Les incisives sont plus arquées que dans la plupart des autres Rongeurs, surtout les supérieures dont la courbure excède un demi-cercle. Il n'y a pas de gorge profonde en dehors de la rangée dentaire inférieure comme dans les Cobaies et les Cabiais. L'os de la cuisse est aussi renflé que dans les Cobaies, et le rocher est creusé comme chez eux d'une cavité ou se loge un prolongement particulier du cervelet. L'aire transversale de la fosse ethmoïdale est égale au trou occipital; mais l'amplitude de cette fosse est supérieure à proportion à celle qui existe chez les Cobaies. Aussi les cornets de l'ethmoïde et maxillaires y occupent les deux tiers de la longueur de la tête. Il n'y a que les Cochons où l'organe de l'odorat soit plus développé. Le. trou sous-orbitaire est fort grand; mais comme dans la plupart des Rongeurs, il ne donne pas seulement passage aux nerfs sous-orbitaires, une partie du masséter le traverse pour s'insérer sur la face antérieure du maxillaire. Les yeux sont gros et saillans; les pales sont grêles et sèches: celles de devant ont quatre doigts distincts et un tubercule court et renflé en place de pouce; celles de derrière, d'une longueur disproportionnée, n'ont que trois doigts armés de forts ongles. La plante en est nue et calleuse, état qui se prolonge un peu sur la partie postérieure du métatarse. La queue n'est pas apparente extérieurement ou très-courte. Elle a de cinq à sept vertèbres. Le nombre des mamelles varie d'une espèce à l'autre. Il n'y en aurait que deux paires dans l'Agouti patagonieu
suivant Azzara, et cinq ou six dans l'Agoutiordinaire suivant Daubenton. Ni l'un ni l'autre n'aurait non plus de scrotum selon les mêmes observateurs. Chez toutes ces espèces aussi, les femelles ont l'anus et la vulve débouchant dans une seule et même fente de la peau. Le poil varie en longueur depuis le ras jusqu'à trois pouces. Chez tous, il est roide, fort droit, et se détache facilement par l'horripilation comme chez plusieurs espèces de Cerfs.
Aucun de ces Animaux ne creuse de terrier; ils vivent sous les arbres abattus ou dans les cavités de leurs trones. Ils se nichent même quelquefois dans des trous assez élevés, leur œil est très-développé. On n'en connaît pas encore l'anatomie. Mais d'après Azzara et Moreau de Saint-Méry, ils voient mieux la nuit que le jour, et les Chiens les attrapent bien plus aisément de jour.
Il y en a quatre espèces assez bien déterminées, à quoi il faudra peutêtre en ajouter une cinquième, à laquelle se rapporte vraisemblablement l'Animal figuré pl. 18 du Supplément de Catesby (Histoire naturelle de la Caroline, t. 2). De ces quatre espèces, deux seulement sont communes aux îles de l'archipel Mexicain et à l'Amérique méridionale. L'Akouki huppé est propre à la Guiane, et paraît limité par l'Orénoque et l'Amazone. L'Agouti patagonien ne se trouve pas au nord de Buenos-Ayres.
Ces Animaux sont omnivores, par conséquent n'ont pas besoin de faire de provisions. C'est par erreur que Buffon leur attribua cette habitude. Ils ne font annuellement qu'une seule portée.
1. AGOUTI ACUTI, Chloromys acuti, Buffon, T. vIII, pl. 50; Azzara, T. II, p. 26 (Quadr. du Paraguay). C'est le Cotia des Portugais.
Long de vingt pouces, haut de neuf à dix pouces aux épaules, d'un pied à la croupe; tête pssez semblable à celle du Lapin, mais à physionomie caractérisée par ses yeux saillans et ses oreilles demi-circulaires, nues et hautes d'un pouce et demi seulement î la lèvre supérieure fendue: le pelage est d'un jaune verdâtre, parce que chaque poil, généralement jaune, est annelé de deux ou trois cercles noirs; le jaune domine tout le long du dessus du corps; tout le dessus et la face externe des membres sont nuancés de vert, nuance d'où F. Cuvier a fait le nom Chloromys. Les poils de la croupe ont jusqu'à quatre pouces de long, les autres n'en ont guère plus d'un. Comme les Lapins, il soutient, en mangeant, ses alimens avec les pates de devant, mais ne les porte pas à la bouche. Il fait, en octobre, deux petits, et a trois paires de mamelles d'après Azzara. Mais il paraît qu'il a un plus grand nombre de tubercules qui en ont imposé à Daubenton.
Il ne se trouve pas au sud du Paraguay. Il est deyenu rare aux Antilles.
2. AKOUKI, Chloromys Akuschi Buff., Suppl. T. III, pl. 36; Schreb. pl. 171, B. A poil brun piqueté de fauve, avec une sorte de manteau noir qui commence derrière l'épaule et s'élargit beaucoup sur la croupe. A peu près de la taille du précédent. Les poils du dos sont plus doux et plus soyeux que dans l'Agouti proprement dit; aux pates, le poil est ras. La queue est trés-mince et double en longueur de celle de l'Agouti. Azzara a douté de l'existence de cette espèce parce qu'elle ne paraît pas habiter au sud de l'Amazone. On dit qu'elle se trouve aussi à Sainte-Lucie où, néanmoins, les Colons ne distinguent pas deux espèces.
3. L'AGOUTI HUPPÉ, Chloromys cristata, F. Cuvier; Cavia cristata, Geoff. (Ménag. natur. du Muséum, pl. 3, 5e livraison).
Le noir, dans l'Agouti huppé, domine autant que le jaune dans l'Agouti ordinaire dont il a la taille, de sorte que sa teinte est d'un vert beaucoup plus foncé; le dessus de la tête, le cou et les pates entièrement noirs; depuis l'intervalle des jeux jusqu'au milieu du cou, les poils sont relevés en forme de crête ou de larmier. En
outre son chanfrein est droit au lieu d'etre busqué comme dans la première espèce.
4. AGOUTI PATAGONIEN, Chloromys patagonicus, Penn. (loc. cit.) pl. 39, Sliaw. Gener. zool. T. II, p. 165; Lièvre Pampa d'Azzara (Quadrup. T. II, p. 51). A poil gris-fauve piqueté de blanc au dos, passant au noir sur la croupe où tranche fortement une bande blanche qui, en passant près de la naissance de la queue, va d'une hanche à l'autre. Tout le ventre et le dessous de la poitrine sont également blancs; les poils en sont assez solides pour faire des tapis de sa peau: il n'existe pas au Paraguay, commence d'être nombreux au sud de Buenos-Ayres entre les trente-quatrième et trente-cinquième degrés de latitude, dans les Pampas ou il s'étend jusqu'au détroit de Magellan; vit constamment avec une femelle: ils courent de compagnie quand on les chasse, mais ils font bientôt las. La nuit, ils font entendre une voix aiguë et forte qui articule o, o, o, y. Il répète ce cri quand on le prend ou le tourmente: pris jeune, il s'apprivoise aisément ainsi que ses congénères. Azzara ne l'a jamais vu se réfugier dans les Viczachères ou terriers des Viczaches, sorte de Rongeur qui semble faire le type d'un genre particulier. V. ce mot. L'oreille a plus de trois pouces de liauteur et deux pouces de large; elle est bordée de poils qui la dépassent d'un demi-pouce; l'intérieur est garni de poils blancs, l'extérieur de poils bruns. Azzara n'a trouvé que deux paires de mamelles à la femelle qui ne porte aussi que deux petits comme celle de l'Agouti ordinaire. Les Indiens non-soumis et les journaliers mangent sa chair qui est blanche. On la trouve inférieure à celle de la plupart des espèces de Tatous. Azzara (loc cit.) a le premier rattaché cette espèce au genre Agouti.
Desmarest (Mammalogie, p. 361) dit que le prince Maximilien de Neuwied a établi une cinquième espèce d'Agouti, qui, d'après le site qu'indique son nom, différerait des précédentes; c'est le Cavia rupestris; mais il dit ne la pas connaître. Nous ne la connaissons pas non plus. (A. D..NS.)
CHLOROPHANE. MIN. Variété de Chaux fluatée de Sibérie, compacte et violette, qui brûle en donnant une belle lumière verte. V. CHAUX FLUATÉE. (LUC.)
CHLOROPHOSPHORIQUE (ACIDE), MIN. Nom que Davy a donné à la combinaison du Phosphore avec le Chlore jusqu'à saturation. Cette combinaison, qui présente des propriétés acides particulières, fut l'un des résultats des importans travaux du chimiste anglais. (DR..Z.)
CHLOROPHYTE. Chlorophytum. BOT. PHAN. Ce genre a d'abord été constitué par Ker dans le Botanical Register; mais c est à R. Brown, qui en a rapporté une espèce de la Nouvelle-Hollande, que nous emprunterons ses caractères génériques: un périanthe à six divisions profondes, étalées, égales et persistantes, renferme six étamines dont les filets sont glabres et filiformes; l'ovaire, divisé en trois loges polyspermes, est surmonté d'un style grêle et d'un stigmate; à cet ovaire succède une capsule triloculaire, trivalve, et qui présente trois lobes comprimés et marqués de veines; les semences peu nombreuses comprimées, ont leur ombilic parfaitement nu.
Ces caractères, et surtout ceux du périanthe persistant et de la structure de la capsule, suffisent pour faire dislinguer ce genre du Phalangium de Jussieu dont il est d'ailleurs très-voisin. R. Brown (Prodr. Flor. Nov. IIol., p. 277) y rapporte l'Anthericum elatum, Hort. Kew, une espèce non décrite du Cap, et la Plante qu'il a trouvée sur les côtes intra-tropicales de la Nouvelle-Hollande et qu'il a nommée Chlorophytum laxum. Ces Plantes appartiennent à la famille des Asphodélées et à l'Hexandrie Monogynie de Linné. Leurs racines sont
fasciculées, leurs feuilles radicales linéaires ou quelquefois un peu élargies, et elles possèdent des fleurs blanches, disposées en grappes et portées sur des pédicelles articulés dans leur partie moyenne. (G..N.)
CHLOROPTÈRE. POIS. (Lacépède.) Espèce du genre Spare. (B.)
* CHLOROPUS. OIS. Nom latin de la Poule d'eau, Fulica Chloropus, L. V. POULE D'EAU. (DR..Z.)
CHLOROSAURA. REPT. SAUR. Syn. de Lézard verd chez les Grecs modernes. (B.)
CHLOROSE, BOT. PHAN. V. MALADIES DES ARBRES.
* CHLOROXICARBONIQUE (ACIDE), CHIM. On a donné ce nom à la combinaison du Chlore avec le gaz oxide de Carbone, que Davy, à qui la connaissance en est due, avait nommée Phosgène. Quelques-unes de ses propriétés acides ont été reconnues par différens chimistes. (DR..Z.)
CHLOROXYLON. BOT. PHAN. Browne (Jamaïc, 187, t. 7, f. 1) a décrit et figuré sous ce nom une Plante que Linné a rapportée aux Lauriers, en lui donnant pour nom spécifique celui dont Browne s'élait d'abord servi pour le faire connaître. (G..N.)
* CHLORURES, CHIM. Combinaisons du Chlore avec différens corps simples ou composés, tels que l'Oxigène, l'Azote, le Soufre, le Phosphore et quelques bases métalliques. Les propriétés de plusieurs Chlorures qui, tous, sont des produits de l'art, commencent à être bien connues. (DR..Z.)
CHLOVOLOUCH. BOT. PHAN. Vieux nom teutonique de l'Ail cultivé. (B.)
CHLUNES. MAM. L'un des noms grecs du Sanglier.
CHMEL ET CHMIEL. BOT. PHAN. Syn. de Houblon dans les dialectes sclavons. (B.)
* CHNEES. POIS. Nom que porte aux Moluques le Chironecte de Cuvier. V. LOPHIE. (B.)
CHNOUS. BOT. PHAN. Syn. égyptien de Séclolyme, d'après Adanson. (B.)
CHO. OIS. Syn. languedocien de Chevêche, Strix passerina, L. V CHOUETTE. (DR..Z.)
CHOA. MAM. Syn. d'Éléphant chez les Hottentots. (B.)
CHO-AA. MAM. (Kolb.) Syn. hottentot de Chat. (B.)
CHOAGH. OIS. Et non Chaugh, qui est autre chose. Syn. anglais du Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
CHO-AKA-MMA OU CHOAK-KAUMA. MAM. Noms que les Hottentots donnent, suivant Kolb, à une espèce de Babouin que l'on croit être le Babouin noir, Simia porcaria. (G.)
CHOANA. POLYP. Polypier figuré par Gualtieri, tab. 42, in vers., qui semble se rapprocher du Madrepora infundibuliformis de Bosc. (LAM..X.)
CHOASPITES. MIN. (Valmont de Bomare.) Syn. de Chrysobéril. V. ce mot et CYMOPHANE.
CHOAUNE. BOT. PHAN. (Prosper Alpin.) Syn. turc de Café. V. ce mot. (B.)
CHOB. POIS. Espèce du genre Cyprin. V, ce mot.
CHOBA OU CHOVA, OIS. Syn. espagnol du Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
CHOBÆS OU CHOBAZ. BOT. PHAN. Syn. arabe d'Hibiscus purpuræus. V. KETMIE. (B.)
* CHOBAR OU CHABAZA. BOT. PHAN. Syn. arabe de Sida hirta. V. SIDA. (B.)
CHOBBEIZE. BOT. PHAN. (Fors-
kalh.) Syn. arabe de Malva rotundifolia. (B.)
* CHOBS-EL-OKEB. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabede Campanula edulis. Espèce de Campanule dont la racine, plus grosse que celle de la Rapuncule, est mangeable comme elle. (B.)
* CHOCARD. OIS. (Cuvier.) V. PYRRHOCORAX.
CHOCAS, CHOUCA ET CHUCAS. OIS. Syn. de Choucas. V. CORBEAU.
* CHOCH. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. égyptien de Pécher, V. ce mot. (B.)
CHOCHA, OIS. Que l'on prononce Tchotcha. Syn. espagnol de Bécasse, Scolopax rusticola. L. V. BÉCASSE. (B.)
CHOCHA-PERDIZ, POIS. C'est-à-dire Bécasse-Perdrix. Syn. espagnol de Centrisque-Bécasse, qu'on nomme aussi en Galice Chocha marina, Bécasse de mer. V. CENTRISQUE. (B.)
* CHOCHE-PIERRE. OIS. Syn. vulgaire du Gros-Bec, Loxia Coccothraustes, L. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
* CHOCHE-POULE. OIS. Syn. vulgaire du Milan, Falco Milvus, L. V. FAUCON. (DR..Z.)
CHOCHI. OIS. Espèce du genre Coua, Cocyzus Chochi, Vieill. V. COUA. (DR..Z.)
CHOCHINA. OIS. C'est-à-dire petite Bécasse, et qu'on prononce Tchotchina. Syn. espagnol de la Bécassine, Scolopax Gallinula, L. V. BÉCASSE. (DR..Z.)
CHOCHO, BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. de Sechium. V. ce mot.
CHOCHOL OU CHOCHUT. MAM. Syn. russes de Desman. (B.)
CHOCHOPITLI. OIS. Syn. mexicain de l'Ibis blanc d'Amérique, Tantalus albus, Lat. V. IBIS. (DR..Z)
CHOCOTTE. OIS. Syn. vulgaire du Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
CHOCOTUN. OIS. Syn. russe de la Mouette rieuse, Larus ridibundus, L. V. MAUVE. (DR..Z.)
* CHOCPADA. BOT. PHAN. Même chose que Champada. V. ce mot.
* CHODA. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe de Mouron à large feuille. Espèce du genre Anagallide. V. ce mot. (B.)
* CHODARA. BOT. PHAN. L'un des noms arabes de la Valériane grimpante de Forskalh. (B.)
* CHODARDAR. BOT. PHAN.(Forskalh.) Syn. arabe de Cotyledon orbiculata. V. COTYLET. (B.)
CHODEIRA. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe de Bunias orientalis. (B.)
CHODIE. BOT. PHAN. Syn. arabe de Justicia triflora, espèce de Carmantine. (B.)
* CHODRAB. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe de Senecio hadiensis. V. SENEÇON. (B.)
CHOECHENNIVO. BOT. PHAN. Syn. lapon de Linaigrette. V. ce mot. (B.)
CHOEL. MOLL. El non Joyel. Nom vulgaire de l'Haliothide sur les côtes océaniques d'Espagne. (B.)
CHOELOPUS. MAM. Illiger propose de former sous ce nom un genre de l'Unau. V. BRADYPK. (B.)
* CHOENOMÈLES. BOT. PHAN. J. Lindley, dans son travail sur les Pomacées (Trans. Soc. Lin. Lond. 13. p. 97), nomme ainsi un genre qu'il propose d'établir pour le Pyrus japonica de Thunberg. Le caractère distinctif de ce genre consiste principalement dans son fruit qui s'ouvre naturellement en cinq valves à l'époque de sa maturité. (A. R.)
CHOERL. MIN. Pour Schorl. V. ce mot.
TOME IV. 4
* CHOERORYNQUE. POIS. V. SPARE.
CHOETODIPTERE. POIS. Sousgenre de Chœtodon. V. ce mot. (B.)
CHOETODON. Chœtodon. POIS. Ce nom fut premièrement créé par Séba, à qui artedi conseilla de l'employer pour caractériser des Poissons dont les dents, allongées en forme de crin, flexibles et serrées, donnaient à une partie de leur bouche l'air d'être garnie d'une étoffe, ce que Cuvier a désigné par dents en velours. Linné, ayant moins égard à cette étymologie qu'à l'aspect général d'une famille nombreuse de ses Poissons thoraciques, appliqua le nom de Chœtodon à l'un des genres les plus étendus qu'il ait institués, et dont les naturalistes sentirent bientôt la nécessité de reporter les espèces dans divers genres nouveaux. Lacépède, restreignant le nom de Chœtodon aux espèces qui ont réellement les dents en velours, les sous-répartit encore dans les genres Acanthinion, Chœtodiptère, Pomacentre, Holacanthe et Enoplose. Il renvoya aux genres Glyphisodon, Acanthure, Aspisure, Acanthopode et Chevalier (V. lous ces mots), les espèces dont les dents ne sont pas soyeuses. Le genre Chœtodon, tel qu'il était autrefois, forme presqu'en entier avec les Zées la vingt-deuxième famille de Duméril, que ce savant nomme des Leptosomes, et celle des Squammipennes de Cuvier, la sixiène de l'ordre des Acanthoptérygiens.
Les véritables Chœtodons ont, selon l'auteur de l'excellente histoire du Règne Animal, les dents semblables à des crins par leur finesse et par leur longueur, et rassemblées sur plusieurs rangs serrés, comme les poils d'une brosse; le corps très-comprimé élevé verticalement, et les nageoires dorsale et a nale tellement couvertes d'écailles pareilles à celles du dos, qu'on a peine à distinguer l'endroit où elles commencent; leurs opercules n'ont ni dentelures ni épines. Ces Poissons, très-nombreux dans les mers des pays chauds, y sont peints des plus belles couleurs: la nature semble avoir voulu épuiser sur leurs écailles polies tout l'éclat de ses richesses métalliques; le noir mat de l'Anthracite s'y mêle à l'Or, au Bronze, au Lapis-Lazuli, aux reflets de l'Argent poli, ou à la blancheur de l'Argent mat Des taches et surtout des bandes tranchées, élégamment disposées, mettent ces diverses couleurs dans les rapports qui en peuvent le mieux faire ressortir le luxe: aussi les Chœtodons sont-ils fort recherchés dans les collections, ou leur forme et la consistance de leurs écailles permettent de les conserver aisément, sans qu'ils deviennent méconnaissables. Les iconographes se sont plus à en enrichir leurs ouvrages, et les gourmets en recherchent la chair blanche délicate et savoureuse. Tous habitent les mers des pays chauds, et s'élèvent peu vers les tropiques. Ils ne sont guère conn us que de puis la découverte de l'Amérique, ou depuis que les Portugais commencèrent à explorer les côtes de l'Inde, après avoir doublé le cap de Bonne-Espérance. L'antiquité les ignora complètement. Si l'on considère la bizarrerie de leur forme et le luxe de leur parure, on est tenté de considérer les Chœtodons comme occupant parmi les habitans des eaux le rang que les Perroquets occupent parmi les hôtes de l'air. Ils vivent au voisinage des côtes, se plaisent entre les rochers où, s'élevant à la surface des eaux, en réflévcchissant les feux du jour, ils ressemblent à des pierres précieuses que les efforts de la vague arracheraient de l'abîme pour les jeter au rivage. Il nous est quelquefois arrivé d'en tuer à coups de fusila au milieu de l'écume des flots. Les intestins des Chœtodons sont longs et amples; leurs cœcums grêles et nombreux; ils ont une grande et forte vessie aérienne.
Tout restreint qu'il est, le genre Chœtodon est encore l'un des plus nombreux de l'ichtyologie; Cuvier, qui n'a pas cru devoir adopter comme genres toutes les coupures qu'on y a faites, y conserve néanmoins la plu-
part de ces coupures comme sousgenres, ainsi qu'il suit:
† CHŒTODONS PROPREMENT DITS.
Corps ovale ay ant des epines dorsales qui se suivent longitudinalement sans trop se dépasser.
La plupart des espèces de ce sousgenre sont des mers d'Orient; les principales sont:
Le ZÈBRE, qu'il ne faut pas confondre avec l'Acanthure qui porte le même nom spécifique, Chœtodon striatus, L., Gmel., Syst. Nat., I, P. II, p 1249; Bloch, pl. 205, f. I. Il a la tête et les opercules couverts d'écailles semblables à celles du dos; deux orifices à chaque narice; l'anus plus près de la tète que de la caudale; celle-ci est arrondie; sa couleur générale est d'un beau jaune, avec quatre ou cinq bandes transverses brunes. Les pectorales sont noirâtres. Ce Poisson, l'un des plus grands de ce genre, habite l'Inde où sa chair est fort estimée, D. 10/32, P. 14—19, V. 1/6, A. 3/22, C. 17—18.
La TACHE NOIBK, Chœtodon unimaculatus, L., Gmel., loc. cit., 1258; Bloch, pl. 201, f. 1; Encyc., Pois. pl. 94, f. 387. Cette espèce, dont la queue est en croissant, est remarquable par une large bande noire qui passe de la nuque à la base des opercules, en comprenant les yeux, et par la grande tache qu'il porte de chaque côté du dos. Il habite les mers du Japon, D. 12/15, P. 14, V. 6, A. 1/33, C. 16.
Le BRIDÉ, Chœtodon capistratus, L., Gmelin, loc. cit., 1250; Bloch, pl. 205, f. 2; Encyc., Pois., pl. 47, f. 168; Séba, III, tab. 35, f. 16. Il. diffiere du précédent, avec lequel il présente plus d'un rapport, par sa caudale arrondie, par la ligne noire transverse qu'il porte sur la tête, qui est bien plus étroite. sa tache noire entourée de blanc est située sur les deux côtes de l'origine de la queue, au lieu de l'être sur le dos. D. 12/33, P. 14, V. 1/6, A. 3/7, C. 16.
Les Chœtodons Collier, C. Collare, L., Gmel., loc. cit., p. 1263; Bloch, pl. 216, f. 1. — A huit bandes, C. octofasciatus, L., Gmel., 1262, Bloch., 215, f. 1. — Vagaboud, C. vngabundus, L., Gmel., 1251; Bloch, 204, f. 2. — Occellé, C. occellatus, L., Gmel., 1260; Bloch, 211, f. 3. —Bimaculé, C. bimaculaitus, Bloch, pl. 219, f. 1. — Faucille, C. Falcala, Bloch, p. 246, f. 2. — De Klein, C. Kleinii, Bloch, pl. 218, f. 2, et peutêtre le Baro de Renard, pl. 20, f. 109, sont les autres espèces connues du sous-genre qui vient de nous occuper.
†† STONS.
Les rayons mous de la dorsale prolongés dans les males en longs filets,
Le SETON, Chœtodon setifer, Bloch, pl. 426, f. 1; Pomacentre filament, Lac., Pois. p. 512. Des dentelures, mal à propos marquées à l'opercule dans la figure de Bloch, ont fait rapporter cette espèce par Lacépède à un genre auquel elle n'appartient pas. Sa caudale est arrondie. Une tache noire bordée de blanc se voit sur la dorsale avec un bandeau pareil sur les yeux, et des raies rangées sur le corps, dont le fond et jaunâtre.
Le COCHER, Chœtodon Auriga, Forsk., Faun. Arab, n° 81, Gmel., loc. cit., 1266. Poisson presque rliom-boïdal. long de cinq pouces environ, d'un bleu pâle, avec seize faseies brunes parallèles sur le corps. La caudale est tronquée, et l'anale variée de lignes de diverses couleurs, D. 13/36, P. 16, V. 1/6, A. 3/24, C. 17.
††† CHELMONS.
Museau saillant s'allongeant au point de former un bec étroit qui donne au Poisson la figure d'un soufflet.
Le BEC ALLONGÉ, Chœtodon rostratus, L., Gmel., loc. cit., 1244; Bloch, pl. 202, f. 1; Encyc, Pois., pl. 45, f. 170; Séba, III, pl. 25, f. 17. Ce Poisson, Pun l'un des plus remarquables du genre par sa forme étrange et la vivacité de ses couleurs, porte une tache noire entourée de blanc à l'angle que forme sa dorsale. L'Or et l'Argent
4*
brillent sur sa robe avec qua tre fascies transversales et une vingtaine de raies longitudinales de la même couleur dans sa partie postérieure. Le Bec-Allongé se nourrit d'Insectes; comme les Poissons du genre Toxote, il connaît l'art de faire la chasse à ceux-ci en leur lançant de l'eau qui les noie et les fait tomber à la mer: de-là l'usage indien d'en nourrir dans des vases comme nous entretenons des Dorades de la Chine dans nos appartemens. D. 3/40, P. 12—15, V. 1/6, A. 3/24, C. 14—15.
Le SOUFFLET, Chœtodon longirostris, Broussonet, Icht. Dec., pl. 7; Encycl., Pois., pl. 47, f. 176. Ce Poisson vient de la mer du sud, et Broussonet, qui l'a fait connaître, ne l'a pas trouvé dans les eaux du grand Océan. Sa couleur générale est celle du Citron, avec une tache noire ronde à l'anale, vers la caudale, D. 11/35, P. 15, V. 1/6, A. 3/32, C. 3/23.
†††† PLATAX.
Le corps beaucoup plus haut que long, le museau obtus, les épines dorsales cachées dans les bords de la nageoire.
A. Les Platax rhomboïdaux.
Le TEIRA, Chœtodon Teïra, Gmel, loc. cit., 1265; Bloch, pl. 199, f. 1; Encycl., pl. 43, fig. 167. Chœtodon pinnatus, L., Gmel., loc cit., 1241. C'est le Daakar des Arabes qui en recherchent la chair savoure use. Cependant la figure de l'Encyclopédie (pl. 95, f. 389) paraît fort différente de celle que le même ouvrage donne du Teïra. Il habite indifferemment la mer Rouge, les Indes-Orientales, et même l'Amérique. D, 5/34 P. 11—17, V. 1/6, A. 3/26, C. 17.
Le VESPERTILION, Chœtodon Vespertilio, Gmel., loc, cit.; Bloch, pl. 199, f. 2; Chœtodon à larges nageoires, Encycl., Pois., pl. 95, f. 388. Cette espèce, des mers de l'Inde, se singularise parmi ses brillantes congénères par la teinte sombre de sa robe. Ses écailles sont fort petites. D. 5/41, P. 18, V. 6, A. 3/33, C. 17.
B. Les Platax orbiculaires.
Le PENTACANTHE, Lac., Pois. p. 476, pl. 11, f. 2, dont la Galline du même auteur paraît être un double emploi. Cette espèce n'est connue que par le dessin de Commerson qu'a reproduit Lacépèdc, et par une description très - insuffisante. Elle est des mers de l'Inde.
L'ORBICULAIRE, Chœtodon orbicularis, Forskalh, Faun. Arab., n° 73, Gmel., loc. cit., 1265, dont le Chœtodon arthrithicus de Schneider paraît être tout au plus une variété. Cette espèce, qui atteint à un pied de longueur, rappelle un peu la forme des Plcuronectes. Il habite les rescifs de la côte arabique.
††††† HÉNIOCHUS.
Les premières épines dorsales trèsprolongées et formant comme un fouet, derrière lesquelles viennent des épines courtes.
La GRANDE ÉCAILLE, Chœtodon macrolepidotus, L., Gmel., loc. cit., 1247; Bloch, p. 200, f. 1; Encycl., Pois., pl. 46, f. 175. La brièveté des descriptions de Lacépède, le peu de rapport qui existe entre le texte et les planches de son grand ouvrage sur les Poissons, ne permettent pas de décider si les deux figures qu'il donne (T. IV, pl. 11, f. 3, et pl. 12, fig. 1) comme seconde et troisième variétés de la Grande Ecaille, sont réellement des variétés ou des espèces distinctes. Nous y voyons trop de différences pour pouvoir prononcer, outre que ces figures représentent les objets disproportionnés avec ce qui les environne, et doués de caractères fort différens de ceux qui semblent appartenir au Chœtodon qui nous occupe. Celui-ci acquiert jusqu'à vingt-cinq livres de pesanteur. Sa chair est délicieuse, sa couleur est argeutée et resplendissante, avec deux faseies brunes transverses sur le corps, D. 11/37, P. 2/18, V. 1/6, A. 3/23, C. 17.
Le CORNU, Chœtodon cornutus, loc, cit., 1241, Bloch, t. 200, f. 2, Encycl. pl. 44, fig. 168. La figure
donnée par Lacépède, T. IV, pl. 11, nous laisse encore dans l'incertitude; il est difficile qu'elle puisse convenir au Poisson de Bloch et de Bonnaterre. La disposition de ses bandes noires, les lignes blanches qui s'y mêlent, la tache caudale, la forme générale, semblent indiquer un Animal fort différent. Le Chœtodon canescens de Séba, T. III, t. 25, f. 7, nous jette dans les mêmes doutes, et quoique Gmelin (loc. cit., 1240) l'ait pris pour une espèce, il est possible que ce ne soit que la figure d'un individu dont les couleurs avaient été altérées, D. 7/46, P. 18, V. 1/6, A. 3/36, C. 16.
†††††† EPHIPPUS.
Une échancrure entre la partie épineuse et la partie molle de la nageoire.
L'ARGUS, Chœtodon Argus, L., Gmel., loc. cit., 1248, Bloch, pl. 204, f. 1, Encycl., pl. 94, f. 386. Ce Poisson est presque gravé, violâtre en dessus, blanc en dessous, décoré de taches brunes, avec l'iris couleur d'or; il vit d'Insectes et habite non-seulement les rivages de la mer, mais encore les marais voisins où il passe pour rechercher les excrémens humains. Sa chair est savoureuse, D. 11/28, P. 18, V. 1/6, A. 4/18, C. 14.
L'ORBE, Chœtodon Orbis, Gmel., loc. cit., 2244, Bloch, t. 102, f. 2, Encvcl., pl. 95, f. 390. Cette espèce, de forme orbiculaire et de couleur bleuâtre, a l'iris couleur d'Or, et se trouve dans les mers de l'Inde. D. 9/28, P. 18, V. 1/6, A. 3/19, C. 16.
Le Forgeron, Chœtodon Faber, Bloch, p. 215, f. 2. — Le Tétracanthe, C. Tetracanthus, Lac., T. III, p. 25, f. 2. — Le Chœtodon en faux, C. falcatus, Lac., punctatus, Gmel., loc. cit., p. 1240. — Et le Bicorne, C. bicornis, Cuv., sont les autres espèces de ce sous-genre.
†††††††CHOETODIPTÈRES.
Deux dorsales.
Le PLUMERIEN, Chœtodon Plumerii, Gmel., loc. cit., 1260, Bloch, pl. 211, f. 1; Chœtodiptère de Plumier, Lac., Pois. T. IV. p. 504. Cette espèce est de forme oblongue, recou-verte de très-petites écailles, brunâtre en dessus, de couleur cendrée sur les flancs, blanche en dessous et décorée de six faseies ou bandes verdâtres. Elle habite les rescifs des Antilles où sa chair est fort estimée, p. 5/35, P. 14, V. 1/5, A. 2/25, C. 12.
Le TERLA de la côte de Coroman del (Russ. Corom. T. I. p. 81) appartient au sous - genre des Chœtodiptères.
Nous ne réunirons pas aux Chœtodons, avec l'illustre Cuvier, les Holacanthes et les Pomacanthes (écrit mal à propos Pocamanthes) de Lacépède, les dentelures ou les piquans des opercules qui caractérisent ces genres autorisant à les tenir séparés.
Les Chœtodons, quoique restreints aujour d'hui dans les mers équinoxia les, ont été autrefois répandus sur d'antres parties de la surface du globe; plusieurs de leurs espèces, le Teïra et le Vespertilion particulièrement, sont parfaitement reconnaissables dans les empreintes du mont Bolea et prouvent que, parmi oe grand nombre d'Animaux fossiles contemporains d'un vieux monde, s'il est des races qui aient disparu, il en est qui se sont perpétuées jusqu'à nous. (B.)
* CHOFAR-ERROBAD. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe d'Ornitogallum flavum. V. ORNITOGALLE. (B.)
CHOFTI.OIS. (Belon.) Syn. vulgaire du Pouillot, Motacilla Trochilus, L. V. BEC-FIN. (DR..Z.)
CHOIN. Schœnus. BOT. PHAN. Genre de la famille des cypéracées et de la Triandrie Monogynie de Linné, fondé par ce savant naturaliste et présentant les caractères suivans: fleurs glumacées, peu nombreuses, disposées en épis; écailles ou paillettes fasciculées, conniventes et se recouvrant mutuellement; les inférieures vides; les supérieures renfermant
trois étamines à filets capillai res et un ovaire surmonté d'un style caduc, à stigmate trifde, auquel succède une caryopse lenticulaire ou trigone, luisante, n'ayant aucune saie à sa base. C'est par l'absence de soies hypoeynes seulement que ce genre difiere des Chœtospota de Brown. Ce caractère serait néanmoins de peu de valeur, si l'on ad mettait avec le professeur De Candolle (Fl. fr. 3e édit.) que les Sehœnus nigricans, Sch. ferrugineu, Sch. albus et Sch. fuscus, ont leurs fruits munis de trois soies hypogynes.
Tous les Schœnus de Linné ne présentent pas les notes distinctives que nous venons de tracer. Il en est dont le port particulier indique aussi des différences dans les organes de la fructification: cependant ces difiérences se sont trouvées si faibles, quand les Plantes ont été bien examinées, que beaucoup d'auteurs n'ont pas admis leur distinction générique. R. Brown a défini le geme Schœnus à peu près comme nous l'avons exposé; il a principalement insisté sur l'absence des soies hypogynes par opposition des caractères qu'il a assignés aux Chœtos pores; Kunth (in Humboldt et Bonpland Nova Genetra et Spec. Pl. Americ. œquinoct.) a caractérisé aussi à pea près de même le genre Schœnus; cependant il a réuni aux Chœtospora de Brown plusieurs Schœnus de Linné et les Rhynchospora de Vahl. V. ces divers mots. Sous le nom généri que de Cladium proposé autrefois par Browne (Jamaïc. p. 114), l'auteur du Prodrome de la Flore de la Nouvelle Hollande a décrit une quinzaine d'espèces dont quelques-unes appartenaient aux Schœnus de Linné et de Labillardière. Tels sont les Schœnus mariscus, L., Schœnus filum et Sch. acutots, Labill. Au reste, le genre Choin est très-voisin des Scirpes dont il ne difiére réellement que par la vacuité ou la stérilité de ses fleurs inférieures. La faible importance de ce caractère avait été bien sentie par De Candolle qui, dans la 3e édit. de la Flore française, incline vers l'opinion de Haller, lequel a placé parmi les Scirpes tous les Schœnus dont les fruits sont munis à leur base de ces poils qu'il faut se garder de confondre avec les débris des filets des étamines. Cette affinité des genres Schœnus et Scirpus a occasioné de la confusion dans les espèces décrites par les auteurs. Ainsi les Schœnus junceus, Willd., Sch. radiatus, L., etc., sont rapportés aux Scirpus par Vahl qui a fait un travail particulier sur ces Plantes, et réciproquement ce botaniste place dans les Schœnus le Scirpus trigynus de Linné. Ce serait outrepasser les bornes de ce Dictionnaire que de vouloir faire connaître les erreurs et doubles emplois commis par les auteurs relativement aux Schœnus. Nous ne parlerons pas non plus des nouveaux genres formés avec es démembremens de celui-ci, tels que les Dichromena, Mariscus, Melancranis Rhynchospora et Machœrina. Sous chacun de ces mots il sera parlé des Choins qui ont servi à les établir.
Les Choins sont des Plantes herbacées marécageuses, répandues sur tous les points de l'ancien et du nouvel bémisphère, plus nombreuses néanmoins dans les régions equinoxiales. On en compte plus de cinquante, dont un petit nombre habite la France. Car si on retire de ce genre le Sch. Mariscus qui, comme nous l'avons dit plus haut, est une espèce de Cladium, on ne rencontre chez nous que les Sch. nigricans, Sch. ferrugineus, Sch. abbus, Sch. fuscus et Sch. mucronatus. Ce sont des Herbes fort peu importan les, à connaître sous le rapport de l'utilité et de l'agrément. Nous n'en donnerons donc pas de description détaillée. (G..N.)
Les Kalmoulcks donnent le nom de CHOIN à la Fraise. (B.)
CHOIN (PIERRE DE), MIN. Nom vulgaire sous lequel on désigne un calcaire coquillier de transition qui se trouve aux environs de Lyon, et avec lequel sont bâties plusieurs constructions importantes de cette ville. (G.)
CHOIN JALMA, MAM. Syn. kalmouck de Mus jaculus, Pall. V. GERBOISE. (B.)
CHOINA OU CHOYKA. BOT. PHAN. Syn polonais de Pinus sylvestris, V. PIN. (B.)
CHOINE BOT. PHAN. (L'Ecluse.) Syn. présumé d'Anona muricata, L. V. ANONE. (B.)
CHOIR ADOLETRON. BOT PHAN.(Dioscoride.) Syn. de Xantium. V. LAMPOURDE. (B.)
* CHOISYE. Choisya. BOT. PHAN. KUNTH, DANS le sixième volume des Nova Genera et Spec. Pl. Am. œquin., vient de proposer ce nouveau genre de Plantes, qu'il range dans la famille des Diosmées ou Rutacées de Jussieu. Il lui assigne pour caractères: des fleurs hermaphrodites, ayant un calice formé de cinq sépales caducs; une corolle de cinq pétales hypogynes, onguiculés à leur base, également caducs. Les étamines, au nombre de dix, dont cinq alternes avec les pétales sont plus longues, s'insèrent sous l'ovaire. Les filets sont libres et non soudés; les anthères cordiformes, à deux loges qui s'ouvrent par une fente longitudinale. L'ovaire est sessile, à cinq loges contenant chacune deux ovules superposés et fixés à l'axe central. Il n'y a pas de disque. Le style se termine par un stigmate capitulé et à cinq lobes. Le fruit est une capsule ovoïde, cinq côtes et à cinq cornes á son sommet. Elle offre cinq loges.
Ce genre est voisin du Zanthoxylum, mais en differe par ses fleurs hermaphrodites, par son calice grand et caduc, par ses étamines au nombre de dix, par son ovaire simple, son style unique et la structure de son fruit.
Le Choisya ternata, Kunth (loc. cit., p. 6, t. 513), est un Arbuste trèsrameux portant des feuilles opposées, composées de trois folioles trèsentières, ponctuées et glanduleuses. Ses fleurs sont blanches, pédicillées, réunies à l'aisselle des feuilles supérieures. On le cultive è Mexico.
Kunth pense que le Fagara capensis de Thuuberg appartient probablement à ce genre, dont il forme une seconde espèce. (A. R.)
* CHOLEOS. OIS. (Belon.) Syn. ancien du Geai, Corvus glandarius, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
* CHOLESTERINE. CHIM. Substance particulière que l'on obtient des calculs biliaires humains en les traitant par l'Alcohol bouillant et en abandonnant à la cristallisation la liqueur suffisamment filtrée et évaporée. La matière cristalline qui en résulte est blanche, brillante, insipide, fusible à une température de cent trente sept degrés. Passé cette élévation, elle se décompose en laissant un résidu charbonneux. (DR..Z.)
CHOLÈVE. Choleva. INS. Genre de l'ordre des coléoptères, section des Pentamères, établi par latreille (Gener. Crust, et Insect, T. II, p. 26) et ayant pour caractères: palpes maxillaires terminés brusquement en alène; les deux premiers articles des antennes peu différens des suivans en grosseur et par la forme. Les Cholèves, qui appartiennent (Règn. Anim. de Cuv) à la grande famille des Clavicornes, ont, de même que les Nitidules et les Scaphidies, des mandibules comprimées et échancrées au bout; mais elles different de ces deux genres par leurs palpes maxillaires et par leurs antennes qui grossissent insensiblement, ou forment peu à peu une massue très-allongée et composée d'articles lenticulaires ou en forme de toupie. Ces Insectes ont le corps ovale, élevé, convexe en dessus avec la tête penchée; ils sont très-agiles et vivent sous les écorces des vieux Arbres, dans les Champignons pourris. Nous ne connaissons rien de leurs mœurs.
Ce genre comprend les Catops de Fabricius et de Paykull. Il correspond à celui des Ptomaphages de Knoch et d'illiger; on pourrait aussi lui réunir les Milœques de Latreille.
Le genre Cholève renferme un assez grand nombre d'espèces; Spence (Lìnn. Societ.Trans. T. XI, p. 123) en a donné une très-bonne monographie. Il en décrit jusqu'à dix-huit, qu'il range dans trois sections basées sur la forme des antennes et du thorax. Parmi ces espèces, nous en citerons quelques-unes pour la synonymie, et nous les choisirons dans chaque section.
LACHOLÈVE OBLONGUE, Ch. oblonga, Latr., Spence, ou le Catops elongatus de Paykull (Fauna Suecica, T. 1, p. 345, 3) et de Gyllenhal(Ins. Suec, T. 1er, p. 281, 6), qui est la même espèce que la Cistela augustata de Faricius, le Carabus rufescens d'Herbst (Arch. V, 139, 40?) et le Luperus cisteloïdes de Frolich (Natur. Forsch. T. XXVIII, p. 25, 3, t. I, fig. 15).
LA CHOLÈVE TRISTE, Chol. tristis, Latr., Spence, ou le Dermestes fornicatus de Rossi (Fauna Etrusca, 352, 31?), qui ne diffère pas de la Cistela ovata d'Olivier, de l'Helops tristis de Panzer (Faun. Ins. Germ., T. VIII, 1) et du Tritoma Morio de Fabr. (Entom. Syst.) ou de son Catops Morio (Syst. Eleuther.).
LA CHOLÈVE VELOUTÉE, Ch. villosa, Latr., Spence, ou le Bouclier brun velouté de Geoffroy (Hist, des Ins. T. 1er, p. 123), qui est la même que le Peltis villosa de Fourcroy (Hist. Ins. Par.), ou le Catops truncatus de Gyllenhal (loc. cit. T. 1er, p. 279, 3). Cetle espèce se rencontre aux environs de Paris.
Spence (loc. cit. p. 158) place dans ce genre, sous le nom de Cholèvebrune, Ch. brunnea, le Mylœchus brunneus de La treille (Gener. Crust, et Ins., t. 8, fig. 11) ou Hallominus testaceus de Panzer (Faun. Ins. Germ. fasc. LVII, 23). (AUD.)
CHOLIBA., OIS. Espèce du genre Chouette, Strix Choliba, Vieil. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
CHOLODOK. BOT. PHAN. Syn. russe de Rubus fruticosus. V. RONCE. (B.)
CHOLSA. BOT. PHAN. Syn. persan de Portulaca oleracea, L. V. POURPIER. (B.)
* CHOMAESCH. BOT. PHAN. (Forskalh.) Nom arabe d'une variété d'Oranger. (B.)
* CHOMAH. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe de Ruellia hispida. V. RUELLIE. (B.)
CHOMAK. MAM. Syn. russe de Hamster. V, ce mot. (B.)
CHOMEITAH. OIS. (Savigny.) Syn. égyptien de l'Orfraie, Falco Ossifragus, L.V. AIGLE. (DR..Z.)
CHOMÉLIE. Chomelia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Rubiacées et de la Tetrandrie Monogynie de Linné, établi par Jacquin et adopté par Jussicu, qui le caractérise ainsi: calice turbiné, court, à quatre divisions; corolle dont le tube long et étroit est terminé par un limbe aussi à quatre divisions. Fruit drupacé, soudé avec le calice, contenant une noix biloculaire et disperme.
Une seule espèce, Chomelia spinosa (Jacq. Plant. Amer. 18, t. 13) compose ce genre. C'est un petit Arbuste indigène des forêts de Carthagène en Amérique, très-rameux et armé d'épines nombreuses placées dans les aisselles des ramuscules; ses feuilles sont terminales au sommet des branches, et ses pédoncules sont axillaires et solitaires. Chacun de ceux-ci porte ordinairement trois fleurs.
Lamarck (Encycl. method.) prétend. que ce genre est identique avec l'Ixora. Swartz (Flor. Amer. Occid.) y réunit encore une espèce, le Chomelia jasciculata, qui, selon Willdenow, appartient également aux Ixora. Le Chomelia de Linné (Genera, 2e édit.) doit être distingué du genre dont nous traitons ici. Linné lui-même l'a placé depuis parmi les Rondeletia, et A.-L. de Jussieu (Mèm, sur les Rubiaeées, Mém. du Mus. d'Hist. Nat., vol. VI, année 1820) doute s'il doit rester dans ce dernier genre. Cet Arbuste, appelé Cupi par Rhéede et Adanson, est le Canthium de Lamarck ou le Webera
de Willdenow. S'il a pour fruit une baie polysperme, comme l'assurent Rhéede et Gaertner fils, on doit le distinguer génértquement du Canthium, et alors en reconstituer le genre Webera. V. ce mot. Au surplus, le nombre cinq de ses étamines ne permet aucunement de le confondre avec le genre Chomelia de Jacquin. Par la simple citation des noms imposés à ces Plantes, on peut juger combien leur connaissance, pour être parfaite, laisse encore à désirer. (G..N.)
CHOMET. OIS. V. CHAUMIRET.
CHOMET. REPT. OPH. Syn. hébreu d'Anguis fragilis. V. ORVET. (B.)
CHOMEYTAH-EL-KEBYR. OIS. Syn. arabe du grand Vautour barbu, Phene gigantea, Savig. V. VAUTOUR. (DR..Z.)
CHON. OIS. Syn. du Coucou gris, Cuculus canorus, L., chez les Tartares. V. COUCOU. (DR..Z.)
* CHON-AMBASA. MAM. (Salt.) Syn. abyssinien de Caracal. Espèce du genre Chat. V. ce mot. (B.)
CHONDODENDRON. BOT. PHAN. Ruiz et Pavon, dans leur Flore du Pérou, ont institué ce genre nouveau de la famille des Ménispermées et de la Diœcie Hexandrie pour une Plante sarmenté use, grimpante, ayant les feuilles cordiformes, acuminées, crenelées et tomenteuses à leur face inférieure. Cette espèce, dont l'écorce est très-amère, et dont on ne connaît que les fleurs mâles, a été rapportée par Persoon (Synops. Plant.) au genre Epibaterium de Forster, et plus récemment, le professeur De Caudolle (Syst. Nat. Veget.) en a fait une espèce de son genre Cocculus sous le nom de Cocculus Chondodendron. V. COCCULUS. (A.R.)
CHONDRACANTHE. Chondracanthus. CRUST? Genre de la famille des Epizoaires de Lamarck (Anim. sans vert. T. III, p. 225), établi par Delaroche (Nouv. Bull, des sciences, T. II, p. 270, pl. 2, fig. 2). Les caractères qu'il lui a assignés sont: corps ovale, inarticulé, couvert d'épines cornées, dirigées en arrière; tète armée de deux pinces cornées et de deux tentacules courts; col court aplati; ovaire externe, ovale, recourbé entre les épines postérieures.
Delaroche a caractérisé ce genre d'après une espèce qu'il a observée sur les branchies du Poisson Saint-Pierre (Zeus Faber, L.) Depuis, Blainville lui a donné les caractères suivans: corps symétrique pair, subarticulé, recouvert d'une peau comme cartilagineuse, assez dure, partagé en thorax et abdomen; le premier formant une sorte de tête bien distincte, avec la bouche armée d'espèces de palpes; le second pourvu de chaque côté d'un certain nombre d'appendices pairs, divisés en plusieurs lobules; r udimens de membres et branchies terminés en arrière par deux ovaires de forme un peu variable.
Ce genre se rapproche beaucoup des Lernées et des Caliges par sa manière de vivre; mais il se distingue des premiers par ses tentacules non en forme de bras, par son corps court, ovale et chargé d'épines cartilagineuses, et des seconds, par l'absence des pieds.
Ces Animaux sont parasites et vivent sur les branchies des Poissons. La seule espèce bien connue est le Chondracanthe du Poisson Saint-Pierre, Chondracanthus Zei (Delar.) Il est le même que celui décrit par Blainville sur un individu envoyé par Leach et trouvé sur un Thon. La description de Blainville étant plus étendue, nous en donnerons l'extrait: ce que Delaroche a nommé la tête lui semble devoir être regardé comme le thorax; il est convexe en dessus et concave en dessous; de chaque côté de la ligne médiane et au bord antérieur du thorax est un tubercule ovalaire placé de champ. Sa base est en dedans, et il est séparé de celui qui lui est opposé par une rainure assez
profonde qui se prolonge en dehors par un petit tentacule conique collé contre le bord autérieur du thorax. Cette espèce de thorax a sa partie supérieure occupée par une sorte de bouclier corné sous la peau; de chaque côté est un bourrelet charnu qui donne à ce thorax l'apparence d'une ventouse. Dans son milien et antérieurement, est une paire d'organes légèrement cornés, recourbés en dedans; au-dessus, est évidemment la bouche qui paraît oblique.
Le rétrécissement qui suit le thorax a de l'analogie avec l'espace qui, dans le Cyame, porte les fausses pates; on y distingue trois articulations dont la première plus courte sans appendice, et les deux autres portant chacune une paire latérale a trois rameaux.
L'abdomen; beaucoup plus large en avant, se rétrécit vers l'arrière; en n'y distingue que deux anneaux; l'antérieur, qui est le plus large, porte une paire d'appendices divisés en trois rameaux coniques recourbés en dedans. Le dernier anneau offre également une paire d'appendices, mais les trois branches sont subdivisées.
On doit peut-être encore regarder comme un anneau une espèce de queue qui termine le corps, recouvre la base des ovaires, et est composée de deux cornes. Enfin, l'abdomen est terminé par une bande transverse au-delà de laquelle on voit deux tubercules d'où dépendent les sacs des ovaires, et une autre paire de petits coips cylindriques renflés à leur extrémité au milieu desquels est l'anneau.
Il serait possible que plusieurs Lernées appartinssent à ce genre. Cuvier (Règn. Anim., pl. 15, fig. 3, 4 et 5) en rapproche trois espèces qui lui paraissent avoir quelques caractères propres à ce genre; mais comme il n'a pas accompagné ses figures de descriptions, il est difficile de l'assurer. (G.)
CHONDRACHNE. Chondrocyte. BOT. PHAN. Le Restio articulatus ae Retz (Obs. 4, p. 15) est devenu le type de ce nouveau genre que R. Brown a proposé d'établir et qu'il place da us la famille des Cypéracées. Il lui donne pour caractères: des fleurs disposées en épi, dont les écailles sont cartilagineuses et imbriquées de tous côtés; à la base de chaque écaille existe un épillet multiflore androgyn, formé de paillettes fasciculées, dont les extérieures constituent autant de fleurs mâles et monandres, au centre desquelles existe un ovaire comprimé surmonté d'un style bifide. Il n'y a point de soies hypogynes.
Le célèbre auteur du Prodromus Floræ Novæ-Hollandiæ dit que ce genre, qui a le port des Chorizandra, pourrait bien être le même que le professeur Richard avait précédemment établi dans le Synopsis de Persoon, sous le nom de Lepironia. Mais tout en convenant de l'affinité de ces deux genres, nous ne partageons pas entièrement l'opinion de R. Brown. En effet, dans le Lepironia, à la base de chaque écaille on trouve un épillet hermaphrodite et uniflore, formé d'un grand nombre d'écaillés, dont les deux plus externes, qui sont plus carénées, constituent une sorte de glume bivalve. On trouve à leur intérieur quinze ou seize écailles plus étroites et comme lancéolées, de quatre à six étamines, dont les anthères sont linéaires, et un pistil surmonté d'un style biparti. V. LÉPIEONIE. (A. R.)
CHONDRE. Chondrus. BOT. CRYPT. Hydrophytes.) Genre de la famille des Floridées; il offre pour caractères des tubercules hémisphériques ou ovales, situés sur la surface des feuilles ou des frondes, jamais sur les bords ni aux extrémités, et ne formant saillie que d'un seul côté; feuilles planes et rameuses. Stackhouse, dans son ouvrage sur les Fucus, intitulé: Nereis britannica, etc., a proposé ce genre que nous adoptons, mais en changeant les caractres, à
cause des nouvelles espèces que nous avons ajoutées. Ce savant botaniste le déficit ainsi: pericarpium ovatum, immersum, utrinque proeminens; seminulis intùs in muco pellucido. Les espèces ou les individus dans lesquels le même tubercule est saillant des deux côtés, sont si rares que nous a'en avons pas encore vu. Ces tubercules, assez nombreux, hémisphériques ou ovales, plus ou moins allongés, ont duns certaines espèces deux à trois millimètres de largeur; ordinairement ils sont plus petits. Nous n'avons jamais trouvé de double fructification sur les Plantes de ce genre. L'organisation paraît formée d'un lissu cellulaire plus égal et beaucoup plus solide que celui de* Delesseries; elle résiste plus long-temps aux fluides atmosphériques, et semble braver la fureur des vagues. Les feuilles diffèrent entièiement de celles des Delesseries de la première section, et un peu moins des feuilles des espèces du même genre, classées dans la troisième section; de même que ces dernières, elles sont dépourvues de nervures. On pourrait les considérer comme une dilatation de la tige qui se divise en de nombreuses dichotomies: ces feuilles sont quelquefois mamillaires ou prolifères. La couleur ne présente point les brillantes nuances des Plantes du genre Delcsserie; il semble que le violet et le pourpre foncé soient l'apanage de celui-ci, tandis que le rouge décore les feuilles des Dclesseries: quelquefois une légère teinte de vert se mêle à ces couleurs. Les Chondrus périssent à l'époque de la maturité des graines; quelques espèces, des régions tempérées ou équatoriales, paraissent bisannuelles.
Les Chondrus sont rarement parasites, et se plaisent davantage sur les roches calcaires, argileuses ou schisteuses, que sur les Granits et les Quarz. Ce genre est composé de plusieurs espèces sujettes à beaucoup de variations; nous avons nommé la première Chondrus polymorphue, à cause de ses innommables variétés; le Ch. norvegicus se trouve également sur les còtes de France et d'Angleterre; le Ch. Agathoïcus est consacré à Bonnemaison, notre ami, botaniste distingué par ses travaux sur les Hydrophytes. Il en existe encore plusieurs espèces qu'il serait trop long de mentionner. (LAM..X.)
CHONDRIE. Chondria. BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Agardh, dans son Synopsis Algarum Scandinaviæ, propose sous ce nom un genre d'Hydrophytes dans lequel se trouvent réunis nos genres Chondrus, Acanthophores, Bryopsis, Furcellaria, ainsi que plusieurs espèces de Laurencies et de Cigartines: ces rapprecheinens nous empêchent d'adopter le genre Chondrie. (LAM..X.)
CHONDRILLE. Chondrilla. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Chicoracées et de la Syngénésie égalé de Linné.
Il ne diffère du Prenanthes que par ses aigrettes pédicellées, tandis qu elles sont ses iles dans ce dernier genre: aussi Lamarck (Encyc. méthod.) n'hésite-t-il pas à les réunir, trouvant ce caractère insuffisant pour en autoriser la distinction. Néaninoins, quelque peu tranchée que soit leur différence, la plupart des auteurs ont continué de les distinguer. Gaertner, analysant les fruits de deux espèces qui croissent en Europe, les a comprises dans son genre Chondrilla, qui ensuite a été adopté sans changemens par les auteurs de la Flore française, 5e édition. A.-L. de Jussieu avait anssi distingué, dans son Genera Plantarum, le Chondrilla du Prenanthes, en observant toutefois leur faible distinction; quand on considère, en effet, l'intimité des rapports du Chondrilla muralis, D. C., avec les Prenanthes, on est bien tenté de faire abstraction du petit pédicelle de son aigrette et de le faire rentrer dans ce genre. Alors le Chondrilla juncea resterait seul dans le genre, si celui-ci devait continuer à ètre séparé. Quoi qu'il en. soit, voici les caractè-
res qu'on lui a généralement assignés: involucre cylindrique, resserré au sommet après la fécondation composé de folioles disposées sur deux rangs, huit antérieures conniventes, et les extérieures formant une sorte de calicule à l'involucre; demi-fleurons au nombre de dix à douze dans la Calathide; akènes surmontés d'aigrettes capillaires stipitées.
La CHONDRILLE EFFILÉE, Chondrilla juncea, L., croît sur le bord des champs et des vignes dans toute la France méridionale et jusqu'aux environs de Paris; sa tige, qui s'élève à huit décimètres, est rameuse, dure et hispide inférieurement; elle porte des feuilles radicales, longues et demi-pinnatifides, et des feuilles caulinaires tellement étroites, que la tige semble nue et prend l'apparence de celle de certains Joncs, ce qui lui a valu son nom spécifique. Quant aux autres Chondrilles, c'est-à-dire aux Chicoracées que l'on a associées avec la précédente, nous avons exprimé notre manière de voir sur les rapports plus marqués qu'elles offrent avec les Prenanthes, et quoique le nom de Chondrilla soit plus ancien et qu'il ait été uniquement employépar Lamarck, c'est sous le nom de Prenanthes que nous mentionnerons les espèces remarquables appelées Chondrilles par quelques auteurs. V PRÉNANTHES. (G..N.)
* CHONDRIS. BOT. PHAN. (Pline.) Syn. présumé de Marrubium Pseudodictamnus. V. MARRUBE. (B.)
CHONDROPETALUM. BOT. PHAN. (Rottbotl.) Syn. de Restio. V, ce mot. (B.)
CHONDROPTÉRYGIENS OU CARTILAGINEUX. Chondropterygii. POIS. Artedi le premier, distinguant avec sagacité la différence qu'établit entre les Poissons la nature du squelette, forma l'ordre des Chondroptérygiens. Induit en erreur par une observation superficielle des organes respiratoires, Linné, dans les premières éditions de son immortel Systema Naturæ, transporta, pour en former un ordre, les Chondroptérygiens dans la troisième classe du Règne Animal sous le nom de Reptiles nageans. Il est inexact de dire que, depuis, Lacépède particulièrement a détruit cet ordre; Linné lui-même avait reconnu son erreur, et l'on trouve dans Gmelin les Chondroptérygiens replacés à la suite des Poissons dont ils sont le sixième et dernier ordre. Les genres Acipenser, Chimæra, Squalus, Raia et Petromyzon l'y constituent.
Etendant outre mesure le nom de Cartilagineux, H. Cloquet, dans un très-savant article du Dictionnaire de Leviault, y joint, à l'exemple de Duméril, ce que Linné, d'après Artedi, appelait les Branchiostèges. Nous les en séparons avec Cuvier, parce que ces Branchiostèges, qui sont devenus en partie les Plectognathes du Règne Animal (T. II, p. 144), et qui, pour avoir quelques rapports avec les Chondroptéry giens par l'imperfection de leurs mâchoires ou l'endurcissement tardif de leur squelette, n'en finissent pas moins par l'état fibreux de ce même squelette, présentent en général toute la structure des Poissons osseux. Rentré dans ses anciennes limites, soit qu'on les place à la tête ou à la fin de la classe des Poissons, l'ordre des Chondroptérygiens est fort naturel, il se fait remarquer par une singulière combinaison d'organisation. Le squelette y demeure toujours mou, cartilagineux, sans qu'il s'y développe jamais de fibre osseuse; le peu de matière calcaire, quand il s'en dépose en quelques parties, s'y dispose par grains épars et sans ordre: de-là vient que le crâne, tout d'une pièce, ne présente pas de sutures, quoiqu'on y distingue imparfaitement les parties qui constituent le crâne des autres Poissons. Les articulations de la colonne vertébrale disparaissent même dans certains genres, et cette disparution est graduelle, car elle n'est pas complète chez les Raies, tandis que dans la Lamproie il reste à peine des traces
annulaires qui iudiquent l'état rudimentaire des vertèbres, de sorte que, par ce passage, on arrive insensiblement des Poissons aux Invertébrés. Cependant le système nerveux et tout ce qui appartient à la nutrition, est aussi complet dans les Chondroptérygiens que dans les autres Poissons, et l'appareil générateur, s'y trouvant en général plus perfectionné, rapproche entièrement ces Animaux des Reptiles les mieux pourvus sous ce rapport. Cuvier remar que comme le caractere le plus positif des Chondroptérygiens, l'absence des os maxillaires et intermaxillaires qui portent ordinairement les dents, et dont les fonctions sont ici remplies par les analogues des palatins et quelquefois du vomer.
Deux sous-ordres sont fort naturellement établis parmi les Chondroptérygiens. Le premier comprend ceux qui ont les branchies fixes, le second ceux qui les ont libres.
Les Chondroptérygiens à branchies fixes, au lieu que ces organes ouvrent tous leurs intervalles dans une large fosse commune, comme la chose arrive généralement, les ont au contraire adherens à la peau par le bord externe, en sorte que les branchies, ainsi disposées, laissent échapper l'eau par autant de trous percés dans cette peau qu'il y a d'intervalles entre elles. Ce premier sousordre renferme deux familles, celle des Cyclostomes ou Suceurs qui contient les genres Lamproie, Ammocète et Myxine, et celle des Sélaciens qui contient les genres Squale, Squatine, Scie, Raie, Chimère et Callorynque.
Les Chondroptérygiens à branchies libres ont celles-ci très-fendues, garnies d'un opercule, mais sans rayons à la membrane. Une seule famille, celle des Sturioniens, compose ce sous-ordre et renferme les deux genres Esturgeon et Polyodou. V. tous ces mots. (B.)
CHONDROSION. BOT. PHAN. Pour Chondrosum. V. ce mot.
CHONDROSUM. BOT. PHAN. Genre dela famille des Graminées, proposé par Desvaux, adopté par Beauvois dans son Agrostographie et par Kunth dans les Nova Genera et Species Americ. de Humboldt. Il se compose de quatre à cinq petites Plantes ayant les chaumes simples ou rameux à la base et réunis en touffe; les feuilles planes et linéaires; les épis terminaux, solitaires ou géminés. Leurs épillets sont unilatéraux et contiennent deux fleurs, l'une hermaphrodite, l'autre stérile, portant trois arêtes; la lépicène est bivalve: la glume de la fleur hermaphrodite est également à deux valves, l'inférieure à cinq dents, dont trois se terminent en pointe aristée à leur sommet. Les étamines sont au nombre de trois; l'ovaire est surmon té de deux styles et de deux stigmates en forme de pinceau. Le fruit est nu.
Teutes les espèces de ce genre sont originaires du continent de l'Amérique méridionale. (A. R.)
CHONDRUS. BOT. CRYPT. V. CHONDRE.
CHONGOR-GALU. OIS. Syn. indien du Cygne de Guinée, Anas cygnoides, L. V. CANARD. (DR..Z.)
* CHOMDETROS. BOT. PHAN.(Daléchamp.) Sorte de gomme peu connue de Bernéo, employée, dit-on, pour la sophistication du Succin. (B.)
CHONIN. BOT. PHAN. Dans les dialectes tartares ce mot désigne les Geneviiers, et l'on nomme CHONIN-ATZA le Juniperuslycia, et CHONIN-ARTCHAN la Sabine, V. GENEVRIER. (B.)
CHON-KUI. OIS. Il paraît que c'est un Oiseau de proie dressé pour la chasse, que certaines hordes tallares sont dans l'usage d'offrir en hommage aux souverains, qui ont bien soin d'exiger que ces Oiseaux soient ornés de colliers eu pierres précieuses. L'espèce n'en est pas déterminée. Quelques-uns ont cru que les Chon-kuis étaicntdes Butores. (B.)
* CHONTA, BOT. PHAN. Syn. péruvien du Martineria de la Flore du Pérou. V. ce mot. (B.)
* CHO-O. BOT. PHAN. (Gaimard.) Syn. de Coco aux îles Carolines. (G.)
* CHOOMPACO. BOT. PHAN. Syn. malais de Michelia. V. ce mot. (B.)
CHOOPADA. BOT. PHAN. Même Chose à Sumatra que le Champadaha des Malais. V. ce mot. (B.)
CHOPA. POIS, Même chose que Chepa. V. ce mot.
CHOPART OU CHOPPARD. OIS. (Salerne.) Syn. de Bouvreuil en Picardie. (B.)
CHOPERA, BOT. PHAN. Syn. espagnol de Bourdaine. (B.)
CHOPI. OIS. Espèce du genre Troupiale du Paraguay. V. TROUPIALE. (DR..Z.)
CHOQUART. OIS. Même chose que Choard. V. PYRRHOCORAX.
* CHORAGUE. Choragus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères, établi par Kirby (Linn. Soeret. Trans. T. XII, p. 447), et ayant, suivaut lui, pour caractères: palpes presque soyeux, avec le dernier article aigu; antennes de onze articles, les deux de la base plus gros et les trois derniers en massue; coips cylindrique; tête fléchie en dessous, avec un chaperon allongé. L'espèce qui a servi à l'établissement de ce nouveau genre, a tout au plus une demi-ligne de longueur. Elle se raproche des Cis et des Gribouris; Kirby la désigne sous le nom de Chorague de Sheppard, Chor. Scheppardi, en l'honneur d'un ami de ce nom qui a trouvé cet Insecte rare en Angleterre près d'Offton. Il saute très-vivement. Kirby (loc. cit. pl. 22, fig. 14) l'a représenté avec beaucoup de soin. (AUD.)
* CHORAM. POIS. V. SCOMBRESOGE.
CHORAS, MAM. Syn. de Mandril.
CHORBA. POIS. Syn. kalmouck d' Acipenser Uso. V. ESTURGEON. (B.)
CHORDE. Chorda, BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Genre de la famille des Fucacées) ayant pour caractères d'avoir une tige simple, cylindrique, cloisonnée intérieurement. Stackhouse a donné le nom de Chorda que nous avons adopté à un groupe de Thalassiophytes dans lequel il réunit les Fucus filum, flagelliformis et thrix. Ce dernier est évidemment le premier dans son enfance, et le second appartient au genre Gigartina, jusqu'à ce que sa fructification soit connue. L'auteur de la Néréide britannique ne l'avait placé qu'avec doute à côté du F. filum. Son caractère générique est fondé sur la fructification; il dit: Granula seminifera subordicularia, adnata vel immersa, sessilia vel pedunculata. Cette phrase est trop générale, surtout pour une Plante dout la fructification n'a pas été bien observée. Roth la place dans une capsule en forme de glande, solitaire, située à l'extrémité de la Plante. Stack-house prétend que cette fructification est ordinairement renfermée dans la tige, sous forme de petits grains nus et adherens aux parois. Nous avons examiné une grande quantité de F. filum; jamais nous n'y avons trouvé la glande terminale de Roth, et nous n'osons regarder les petits grains de Stackhouse comme des corpuscules reproductifs. La fi uclification ne serait-elle pas plutôt sous forme d'excroissances tuberculeuses que l'on observe quelquefois sur la partie inférieure de la tige tout près de la racine?
La tige des Chorda est constamment simule, sans feuilles et sans rameaux. L'intérieur est partagé par des cloisons horizontales, entières ou perforées au centre, et qui paraissent former une spirale lorsque la Plante se tord, ce qui lui arrive en vieillissant.—La couleur est olive foncée, prenant les nuances des autres Fucacées par l'exposition à l'air et à la lumière.— La durée de la vie de ces Plantes varie suivant les espèces et peut-être suivant la latitude où on es trouve.
Nous avons placé le genre Chorda
avec les Fucacées, parce qu'il s'dloigne de toutes les autres familles de Thalassiophytes par ses caractères, et qu'il se rapproche de celles-ci par la couleur, les changemens que l'action del'air et de la lumière lui font éprouver, et les poils que l'on observe sur sa surface à certaines époques de l'année. Le genre Chorda ne serait-il pas aux autres Fucacées ce que sont peut-être les Conferves marines colorées en rouge aux Thalassiophytes de l'ordre des Floridées?—Il n'est encore composé que de trois à quatre espèces, une seule est connue des botanistes sous le nom de Fucus filum. (LAM..X.)
* CHORDARIE. Chordaria. BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Agardh, dans le Synopsis Algarum Scandinaviæ, a établi, d'après Link, un genre d'Hydrophytes inarticulées sous le nom de Chordaria. Nous ne croyons pas devoir l'adopter, parce qu'il comprend des espèces qui n'ont entre elles aucun rapport d'organisation et de reproduction, telles sont par exemple les Fuc. rotund et filum de Gmelin, les Fuc. fiagelli formis et Cadrera de Turner. (LAM..X.)
CHORDONES. BOT. PHAN. Syn. espagnol de Framboisier. V. RONCE. (B.)
CHORDOSTYLUM. BOT. CRYPT. Champignons.) Gmelin a proposé de faire un genre distinct des Clavaria filiformis et Clavaria pennicillata. Mais ce genre n'a pas été adopté. V. CLAVAIRE. (A.R.)
CHORECHOIBI. ARACHN. Desmarest donne ce nom kalmouck comme synonyme de Galéode. (G.)
CHORÈTRE. Choretrum. BOT. PHAN. Ce genre dont R. Brown est l'auteur fait partie de la nouvelle famille des Sautalacées. Très-voisin de son autre genre Leptomeria, il est reconnaissante aux caractères suivans, lesquels sont très-difficiles à vérifier vu l'exiguïté des parties de la fructification: périanthe à cinq divisions profondes, coloré et persistant: les divisions concaves et en forme de carène. A la base du périanthe est une sorte de calicule extrêmement petit et muni de cinq dents; étamines incluses; anthères à quatre loges et à quatre valves; stigmate étoilé. On ignore la structure de l'ovaire et la consistance du fruit.
Malgré l'existence d'un calicule au périanthe, R. Brown ne regarde pas celui-ci comme une corolle. Cette distinction lui a semblé importante, parce qu'ayant divisé la famille des Elæaguées de Jussieu en deux autres, dont l'une (celle des Combrétacées). va se placer parmi les Polypétales, il a laissé dans les Apétales, le Thesium, le Fusanus et tous les genres où la corolle manque. Le Choretrum fait donc partie de ce dernier groupe, il se compose d'Arbustes dont les liges sont élancées et très-rameuses, couvertes de feuilles éparses, petites et placées seulement près des ramuscules et des fleurs. Celles-ci sont aussi petites, blanches, axillaires ou terminales, solitali es ou agrégées et accompagnées de quatre bractées. Les deux espèces de (Chorètre, Choretrum lateriflorum et Choretrum glomeratum, ont été trouvées par R. Brown sur les côtes méridionales de la Nouvelle-Hollande. (G..N.)
* CHORI-BORI. BOT. PHAN. Syn. indou de Celtis orientalis, selon feu L.-C. Richard. (B.)
* CHORION. ZOOL. L'une des membranes qui entourent le fœtus, V. ARRIèRE-FAIX.
On donne également ce nom à la couche profonde de la peau. V. DERME. (B.)
* CHORISOLEPIDE. BOT. PHAN. H. Cassini appelle ainsi l'involucre des Synanthérées, lorsqu'il est composé d'écailles distinctes les unes des autres. Cette expression s'emploie par opposition a celle de Plécolepide qu'il donne à cet organe, quand il est formé d'écaillés sondées à leur base, et
semblant former un involucre monophylle. V. INVOLUCRE. (A.R.)
* CHORISPERME. Chorispermum. BOT. PHAN. Le genre de la famille des Crucifères que Brown a ainsi nommé dans la seconde édition du Jardin de Kew, a été appelé Chorispora, par De Candolle, à cause de sa trop grande ressemblance avec celui de Corispermum qui désigne un genre de la famille des Chénopodées. V. CHORISFORE. (A.R.)
* CHORISPORE. Chorispora. BOT. PHAN. R. Brown, dans la seconde édition du Jardin de Kew, a séparé du genre Raifort (Raphdnus) quelques espèces, et entre autres le Raphanus tenellus de Pallas, dont il a fait un genre nouveau sous le nom de Chorispermum. Mais ce nom rappelant trop celui d'un autre genre qui fait partie de la famille des Chénopodées, De Candolle lui a substitué celui de Chorispora. Voici les caractères de ce nouveau genre de la familie des Crucifères et de la Tétradynamie siliqueuse: ses sépales sont dressés et égaux. Ses étamines ont leurs filets dépourvus de dents. La silique est allongée, indéhiscente, à deux loges, et se sépare en plusieurs segmens monospermes. Le style est long et persistant; les graines sont comprimées, pendantes; les cotylédons sont planes et la radicule accombante.
Ce genre se compose de quatre espèces originaires d'Asie. Ce sont des Plantes grêles et annuelles, ayant la tige rameuse, les feuilles entières ou pinnatifides, les fleurs violettes ou jaunes, formant de longs épis opposés aux feuilles. Il diffère surtout des Raiforts par ses cotylédons accombans, des Cheiranthus et des Malcomia par son calice égal, son stigmate simple et sa silique qui se rompt en plusieurs segmens. (A.R.)
CHORISTEE. Choristea. BOT. PHAN. Selon Jussieu, Solander avait donné ce nom, resté inédit, au genre Favouium de Gaertner, qui appartient à la famille des Synan thérées. Thunberg nommait ainsi la Plante publiée par L'Héritier sous le nom de Didelta. V. ce mot. (A.R.)
CHORIZANDRE. Chorizandra. BOT. PHAN. Deux petites Plantes de la famille des Cypéracées, trouvées sur les côtes de la Nouvelle-Hollande par R. Brown, forment ce genre qui est très-voisin des Chrysitrix et des Chondrachne. Elles ont le port du Jonc congloméré, et croissent comme lui dans les lieux humides et inondés. Leur chaume est simple, cylindrique et marqué de nodosités intérieures, nues supérieurement, portant à leur base quelques feuilles engaînantes, canaliculées et presque cylindriques. Les fleurs forment un capitule sessile, naissant latéralement au-dessous du sommet du chaume et composé d'un grand nombre d'épillets agglomérés.
Ceux-ci sont nus et multiflores. Entre chacune des écailles qui sont fasciculées, on trouve une seule étanimine. Le pistil naît du centre de l'assemblage des écailles. Il est terminé par un style bifide, et n'est point accompagné de soies hypogynes. (A.R.)
CHORIZÈME. Chorizema. BOT. PHAN. Dans son Voyage à la recherche de La Peyrouse, Labillardière a décrit et figuré sous le nom de Chorizema ilicifolia, t. 21, une petite Plante qu'il a observée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande, et qui est fort remarquable par ses feuilles alternes allongées, munies d'épines à leur contour et semblables à celles du Houx, mais beaucoup plus petites. Ses fleurs sont disposées en petites grappes axillaires ou terminales d'une couleur jaune.
Ce genre de la famille naturelle des Légumineuses et de la Déicandrie Monogynic a beaucoup de rapports avec le genre Podalyra, à côté duquel il vient se placer. Il s'en distingue par sou calice à cinq divisions bilabiées; par sa corolle papilionacée, dont la caréne est renflée et plus courte que les
ailes. Son style est petit et en forme de crochet; sa gousse renflée et polysperme.
Outre l'espèce décrite par Labillardière, ce genre en renferme encore deux autres également originaires des côtes de la Nouvelle-Hollande, savoir: Chorizema nana, Sims. Bot. Mag. 1032, et Chorizema rombea, Brow. Hort. Kew. 3, p. 9. Quant au Chorizema trilobum de Smith, il forme le genre Podolobium de R. Brown. (A.R.)
CHORLITE. OIS. Nom appliqué par Vieillot à un genre d'Oiseaux. échassiers, que, dans sa Méthode, Temminck a nommé Rhynchée. V. ce mot. (DR..Z.)
CHORLITO. OIS. (Azzara.) Espéce d'Échassier du Paraguay, qui a beaucoup de rapports avec les Chevaliers, et dont Vieillot a fait le type de son genre Steganope. (DR..Z.)
CHORN. BOT. PHAN. Syn. tartare de Bouleau. (B.)
CHORO. MAM. V SAPAJOU.
CHORODAMON. BOT. PHAN.(Dioscoride.) Syn. de Berce. V. ce mot. (B.)
* CHOROL OIS. (Molina.) Espéce du genre Perroquet, Psittacus Chorœus, Gmel. V. PERROQUET. (DR..Z.)
* CHOROIDE. ZOOL. Membrane vasculaire qui tapisse le fond de l'œil dans tous les Animaux. C'est pour imiter son usage dans la vision, que l'on noircit l'intérieur de tous les instrumens d'optique. V. OEIL. (B.)
CHOROIDIENNE (GLANDE), POIS. C'est un corps musculeux pour certains anatomistes, glanduleux pour d'autres, qui s'observe entre les membranes ruyschienne et choioïdienne. V OEIL. (AUD.)
CHOROK. MAM. (Erxleben.) Syn. de Mustela siberica. V. MARTE. (B.)
CHORORO. OIS. L'individu auquel Azzara a donné ce nom a été tué dans une forêt du Paraguav où son espèce paraît être très-rare. Cette espèce dont les caractères n'ont pas encore été suffisamment déterminés se rapproche des Tinamons, à la suite desquels l'auteur espagnol l'a placée. (DR..Z.)
CHORRÆSCH. BOT. PHAN. Nom arabe d'une petite variété de l'Euphorbia anttiquorum, L. (B.)
CHORS. MAM. (Erxleben.) Syn. persan d'Ours brun. (B.)
* CHORTINON. BOT. PHAN. (Pliue.) L'huile retirée de la graine de Raifort. (B.)
CHORTO-KADIPHE. BOT. PHAN.Syn. de Buphthalmum manitimum chez les Grecs modernes. (B.)
CHORYZÈME. BOT. PHAN. Pour Chorizème. V. ce mot.
CHOSCHI. BOT. PHAN. Syn. mongol de Pinus Cembro, L. V. PIN. (B.)
* CHOSJÆIN. BOT. PHAN. Ce nomarabe désigne plusieurs espèces de Cistes, V. ce mot. (B.)
CHOSTERET. BOT. PHAN. Syn. tartare de Noyer. (B.)
CHOTIN. MOLL. Nom sous lequel Adanson a désigné uue espèce du genre Cône. V. ce mot. (G.)
* CHOTRONISSE. OIS. Syn. vulgaire en Italie de la Bartavelle, Tetrao rufus. V. PERDRIX. (DR..Z.)
CHOTUBRE. POIS. Syn. kalmouckde Lote. V. GADE. (B.)
CHOU. Brcssica. BOT. PHAN. Ce genre, si l'on considère le grand nombre d'espèces utiles qu'il fournit, est certainement un des plus intéressans de la famille des Crucifères et de la Télradynamie siliqucuse. Ses caractères cousistent en un calice dressé, égal, ou rarement à dementr'ouvert. Les quatre pétales sont entiers et obovales. La silique est allongée, presque cylindrique ou un peu comprimée, terminée à son sommet par une petite pointe formée par le style persistant, qui renferme quel-
TOME IV. 5
quefois à sa base une graine. Cette silique, qui est biloculaire, s'ouvre en deux valves légèrement carénées sur leur face externe, et contient un assez grand nombre de graines globuleuses ayant la radicule reçue dans une gouttière qu'offrent les deux cotylédons sur l'une de leurs faces.
On connaît aujourd'hui environ une trentaine d'espèces de Choux, qui sont des Végétaux herbacés, bisannuels ou vivaces, rarement sousfrutescens à leur base. Dans l'état sa uvage, leurracine est grêle et sèche, elle devient souvent épaisse et charnue par suite de la culture. Leurs feuilles radicales sont quelquefois très-nombreuses et très-serrées, lyrées ou plus ou moins profondément pinnatifides; celles qui naissent sur la tige sont sessiles et souvent amplexicaules. Les fleurs sont jaunes oublanches, disposées en longues grappes dressées et rameuses.
Dans le second volume de son Systema Vegetabilium, De Candolle a retiré du genre Brassica plusieurs espèces qu'il a placées dans les genres Morieandia, Diplotaxis, Eruca, etc. Il a groupé les vingt-neuf espèces qu'il décrit en trois sections qu'il nomme: 1° Brassica; silique sessile, point de bec au sommet; 2° Erucastrum; silique sessile terminée par un bec contenant une graine; 3° Micropodium; silique légèrement stipitée.
Le genre Brassica a les plus grands rapports avec les Sinapis, dont il diffère seulement par son calice conniveut et dressé et par sa silique presque cylindrique. Du reste, les espèces de ces deux genres ont entre elles une grande affinité.
Plusieurs espèces de Choux sont cultivées dans les jardins potagers ou dans les champs, soit pour la nourriture de l'Homme et des bestiaux, soit pour récolter leurs graines qui contiennent un quantité considérable d'huile grasse, employée surtout pour l'usage des lampes. Ces espèces sont particulièrement le Colza, Brassica campestris, le Chou commun, Brassica oleracea, le Chou - Rave, Brassica-Rapa, le Navet, Brassica-Napus, et le Chou précoce, Brassica prœcox. Ce sont ces cinq espèces et leurs nombreuses variétés que nous allons rapidement décrire dans cet article. On doit à Duchesne de Versailles, et plus récemment au professeur De Candolle, d'excellens Mémoires sur les espèces et variétés de Choux cultivés en Europe. C'est le travail de ce dernier qui nous servira spécialement de guide.
CHOU-COLZA, Brassica campesiris, L. Cette espèce offre une tige dure et fusiforme, une tige dressée, rameuse, cylindrique, glabre et glauque, haute d'un pied à un pied et demi. Ses feuilles radicales sont lyrées, un peu hispides ou ciliées, glauques, légèrement charnues; les caulinaires sont glabres, cordiformes et amplexicaules. Elle se distingue du Chou cultivé et du Navet par ses feuilles inférieures hispides, de la Rave par ses feuilles glauques et par celles de sa tige qui sont glabres. Le Colza est fort rare à l'étatsauvage. Ou l'indique en Angleterre, en Ecosse, en Espagne, en Transylvanie, etc.
De Candolle distingue trois races particulières dans cette espèce, savoir: le Chou oléifère ou vrai Colza, le Chou à faucher et le Chou-Navet.
1°. Le Colza ou Chou oléifère, Brassica campestris oleifera. C'est cette espèce que l'on cultive en abondance en Belgique, en Alsace et dans plusieurs autres parties de la France, pour extraire l'huile grasse que contiennent ses graines. Il paraît que, sous ce rapport, c'est l'espèce qui de toutes les Crucifères mérite la préférence. On confond quelquefois avec elle une variété de Navet, qui a en effet beaucoup de rapports, et qu'on. cultive en grand pour récolter ses graines. Mais cette dernière qui est la Navette, s'en distingue par ses feuilles radicales inférieures entièrement glabres. La distinction entre ces deux espèces est importante à faire, puisque, selon les expériences de Gaujac, un hectare de terrain cultivé en vrai Colza rapporte neuf cent cinquante-
cinq kilogrammes d'huile, tandis que le même espace cultivé en Navette n'en rapporte que sept cents.
Le Colza demande une terre substantielle, convenablement préparée par des labours et du fumier. On en distingue deux variétés: l'une, hâtive, se sème au printemps et se récolte en automne; la seconde se sème ordinairement à la mi-juin en pépinière, passe l'hiver sans fleurir et se récolte à la fin du printemps suivant. On doit le repiquer dans les champs qui lui sont destinés. Cette opération se fait communément vers le mois d'octobre. Cependant dans beaucoup de cantons on le sème à la volée.
2°. Le Chou à faucher, Brassica campestris pabularia, vulgairement Chou à Vache. Il tient le milieu entre le Colza et le Chou-Navet, dont il semble être un hybride. Sa racine est extrêmement longue, fusiforme et perpendiculaire; sa tige courte comme dans le Chou-Navet, mais moins épaisse; ses feuilles sont larges, épaisses, légèrement hérissées à leur face inférieure. Ou peut couper ces feuilles plusieurs fois dans l'année pour la nourriture des bestiaux.
3°. Le Chou-Navet, Brass. campestris napo-brassica. Plusieurs auteurs on trapporté cette variété au Chou cultivé, mais elle appartient certainement au Colza, par ses feuilles inférieures qui sont rudes et hérissées, caractère qui la distingue surtout du Chou-Rave avec lequel on la confond communément. Le Chou-Navet offre une racine épaisse, renflée près de son collet en un gros tubercule irrégulièrement arrondi. Il offre deux variétés principales: le vrai Chou-Navet dont le tubercule est irrégulier, de couleur blanche ou rouge, mais jamais jaune, et le Rutabaga, Chou de Laponie ou Chou de Suède, dont la racine est arrondie, toujours de couleur jaune à l'extérieur comme à l'intérieur. Le Chou-Navet et le Rutabaga sont deux Plantes potagères, fort utiles. On mange leurs feuilles et leurs racines, qui forment aussi un fourrage excellent ponr les bestiaux. Il est bisannuel et doit être repiqué dans des champs convenablement préparés.
CHOU CULTIVÉ, Brassica oleracea, L. Cette espèce, la plus intéressante du genre, se distingue à sa tige herbacée et bisannuelle, à ses feuilles entièrement glabres, glauques et jamais découpées jusqu'à la nervure médiane. Il offre six races principales qui sont:
1°. Le Chou sauvage, Brass. oleracea sylvestrie. Indigène du nord de l'Europe, ce Chou a été trouvé à l'état sauvage dans différentes contrées, particulièrement au voisinage de la mer, en France, en Angleterre, etc. Cette espèce est certainement la soucho des nombreuses variétés que la culture a développées dans le Chou ordinaire.
2°. Le Chou-Cavalier, Brassica oleracea acephala, ou Chou vert, est remarquable par la hauteur de sa tige, qui dure quelquefois deux ou trois ans et acquiert une hauteur de quatre à cinq pieds, et par ses feuilles écartées ne se réunissant pas en tète, comme dans les Choux cabus. Cette race présente cinq variétés principales que nous allons énumerer rapidement. La première est le Chou en Arbre ou Cavalier branchu qui se distingue par la hauteur de sa tige et le nombre de ses ramifications. La seconde est le Chou-Cavalier ordinaire, dont la tige, aussi haute, reste presque constamment simple. On le cultive surtout dans la partie occidentale de l'Europe tempérée, soit pour la nourriture de l'Homme, soit pour celle des bestiaux. Sa tige tend sans cesse à s'accroître, à mesure qu'on retranche ses feuilles inférieures. C'est à cette variété que l'on donne les noms de Chou vivace, grand Chou vert de Touraine, etc. Le Chou à feuilles de Chêne constitue la troisième variété du Chou-Cavalier, etse reconnaît à ses feuilles vertes et pâles, découpées en lobes profonds, planes, entiers, larges et oblongs. Dans le Chou frangé, qui forme la quatrième variété, les lobes sont sinueux, dé-
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chiquetés à leur contour: les feuilles sont tantôt vertes, tantôt pourpres et variées de blanc, ce qui leur donne un aspect extrêmement agréable, et les place, en automne, au rang des Plantes d'ornement. On mange les feuilles du Chou frangé, qui forment aussi un très-bon fourrage. Ses graines contiennent une telle quantité d'huile, qu'on le cultive fréquemment en grand, comme Plante oléifère. Enfin on appelle Chou-Palmier la cinquième variété du Chou-Cavalier, dont les feuilles sont allongées, peu découpées, irrégulièrement bullées et réunies à la partie supérieure de la tige.
De Candolle rappiocbe des Choux-Cavaliers le Chou à grosses côtes, Brassica costata, que l'on cultive dans plusieurs provinces de la France sous les noms de Chou de Beauvais, Chou à grosses ou à larges côtes, etc. Il se fait remarquer par sa tige qui est courte et par l'épaisseur et la largeur considérables de ses côtes.
3°. Les Choux de Milan ou Choux bullés, Brass, oleracea bullata, sont faciles à reconnaître à leurs feuilles bulleés, c'est-à-dire irrégulièrement bosselées et sinueuses, réunies en tête, surtout dans les jeunes individus. On en distingue plusieurs sous-variétés: telles sont le Choux de Milan hâtif, le doré, le nain, etc.
4°. Chou cabu ou pommé, Brassica oleracea capitata. Cette race est une de celles que l'on cultive le plus pour la nourriture de l'Homme. Elle se distingue facilement à ses feuilles non bullées, ni crépues, réunies en tête fort grosse et très-compacte, de manière que les plus intérieures sont. pâles et étiolées, ce qui rend leur saveur plus douce et plus sucrée. Les variétés principales sont fondées sur la forme de la tête et sur la couleur des feuilles: de-là les noms de Chou déprimé ou aplati, de Chou sphérique, de Chou ové, de Chou ellipsoïde, de Chou conique, etc. Ces diverses variétés peuvent conserver leur couleur verte; elles peuvent être blanches ou enfin rouges; cette dernièrecouleur appartient plus particulièrement au Chou sphérique.
5°. Chou-Rave, Brassica oleracea caulo-rapa. Dans cette race, la tige se renfle au-dessus du collet de la racine, et forme un tubercule arrondi d'où naissent les feuilles. C'est ce tubercule qui sert à la nourriture de l'Homme; les feuilles sont abandonnées aux bestiaux. Linné donnait à cette variété le nom de Brassica gongyloïdes. On distingue deux sousvariétés dans le Chou-Rave, celle à feuilles planes, et celle à feuilles crépues. Il ne faut pas confondre le Chou-Rave, dont il est ici question, et la Rave ou Chou-Rave qui est une autre espèce du même genre (Brassica asperifolia), et qui en diffère surtout par ses feuilles hérissées. La tige renflée du Chou-Rave a une saveur agréable, qui tient le milieu entre celle du Navet et celle des Choux-Fleurs.
6°. Pour terminer l'examen des six races du Chou cultivé, il nous reste encore à parler du Chou Botrytis, Brassica oleracea Botrytis. Dans les cinq races précédentes ce sont les feuilles, les racines ou les tiges renflées, que l'on emploie comme aliment; ici ce sont les pédoncules développés et chargés de fleurs avortées. Ces pédoncules se soudent, s'entregreffent et forment dans leur ensemble une sorte de corymbe assez régulier, dont les diverses parties sont tantôt rapprochées, tantôt plus ou moins écartées, ce qui constitue deux variétés principales, savoir: le Chou-Fleur et le Broccoli.
1°. Le Chou-Fleur, Brassica cauliflora, porte sur une tige courte des feuilles oblongues, ayant les côtes blanches et tres-prononcées. Ses pédoncules floraux, réunis en corymbe serré à la partie supérieure de la tige, sont épais, charnus, blancs et entregreffés. Les fleurs qui les terminent sont blanches, petites. et en général avortées. On distingue trois sortes principales de Choux - Fleurs, que l'on nomme Choux-Fleurs tendres ou hâtifs, demi-durs et durs. Ces trois
varietés, semées à la même epoque, se succéderont dans leurs produits. Cette variété est use des meilleures et une des plus recherchées.
2° Le Broccoli, Brassica asparagoïdes, diffère du Chou-Fleur par ses pédoncules moins épais, plus allongés et plus écartés, de manière à ne pas former de tête convexe, comme dans le Chou-Fleur, et que chacun d'eux ressemble en quelque sorte à un gros tu non d'Asperge. Il est aussi fort recherché comme aliment.
La RATE, Brassica Rapa, L., Br. asperifolia, Lamck., se distingue facilement de l'espèce précédente par ses feuilles non glauques, hérissées de poils nombreux, et par son calice étalé, caractère qui la rapproche singulièrement du genre Sinapis, dans lequel Lamarck l'avait ensuite placée sous le nom de Sinapis tuberosa. La Rave ne diffère du Navet que par ses feuilles hérissées et son calice étalé. Du reste, elle offre comme lui une racine tubéreuse renflée au-dessous du collet, qui acquiert parfois une grosseur extraordinaire. Mathiole en cite une qui pesait trente livres. Sa forme et sa couleur varient suivant les variétés. Il y en a d'aplaties ou de déprimées, d'autres sont oblongues. Les unes sont blanches, celles-ci jaunâtres, etc.
On cultive la Rave comme Plante potagère et comme fourrage. Sa saveur et ses autres propniétés sont les mêmes que celles du Navet. La Rave sauvage ou Ravette, qui paraît être le type de l'espèce sauvage, a sa racine grèle et non charnue. On la cultive dans plusieurs provinces pour extraire l'huile de ses graines.
Le NAVET, Brassica Napus, L. Des feuilles glauques et entièrement glabres, en général découpées jusqu'à leur côte moyenne, une racine épaisse, un calice et des siliques étalés, forment les caractères distinctifs de cette espèce connue et abondamment cultivée sous le nom de Navet. Elle offre beaucoup d'analogie avec le Chou cultivé par ses. feuilles glauques et glabres, et avec la Rave par son calice étalé et sa racine tubéreuse.
Nous distinguerons deux races dans le Navet, savoir: le Navet ordinaire ou comestible et la Navette.
1° Le Navet comestible, Brassica Napus esculenta, se reconnaît à sa racine épaisse, charnue, globuleuse, ovoïde ou allongée. On le cultive dans les champs ou les jardins potagers. Les espèces les plus recherchées sont celles qui viennent dans des terrains légers et sablonneux: tellçs sont le Freneuse, qui est petit et presque conique, le Navet de Meaux, qui est trèsallongé et en forme de Carotte, le Saulicu, qui est noirâtre, etc.
On sème les Navets depuis la fin de juin jusqu'à la moitié d'août. On les récolte à la fin de l'automne.
2°. La Navette, Brassica Napus oleifera, ou Navet oléifère, se distingue par une racine grêle et non charnue. Ses graines se sèment en général après la moisson, et l'on récolte les graines mûres au printemps suivant. Quelques cultivateurs font leurs serais au printemps, afin d'avoir leurs graines mûres en automne. Ces graines fournissent beaucoup d'huile grasse, mais cependant moins que le véritable Colza.
Enfin l'on cultive dans l'est de la France, sous le nom de Navette d'été, le Brassica præcox de Waldstein et Kitaibel. Elle est annuelle, se sème au printemps et mûrit ses graines avant la fin de l'automne. On la distingue du Navet oléifère à ses siliques dressées contre la tige et non étalées. Comme ses graines sont beaucoup plus petites, elle n'est nas aussi productive que la Navette d'hiver ou Navet oléifère.
Dans le langage vulgaire, on a étendu le nom de Chou à plusieurs Plantes de genres et de familles différens; tels sont:
CHOU BATARD. On nomme ainsi l'Arabis turrita. V. ARABETTE.
CHOU CARAÏBE. Dans les Antilles, ce nom s'applique à l'Arum esculentum et Arum sagittœfolium de Linné dont on mange quelquefois les
feuilles corame celles du Chou, mais plus ordinairement les racines. Ces deux espèces font partie du genre Caladium de Ventenat.
CHOU DE CHIEN. On désigne quelquefois sous ce nom la mercuriale.
CHOU DE CHINE. V. BRÈDES.
CHOU DE MER. Nom vulgaire du Liseron Soldanelle. V. LISERON.
CHOU MARIN. C'est le Crambe maritima. V. CRAMBE.
CHOU PALMISTE. Dans l'Inde et en Amérique, on appelle ainsi le bourgeon qui termine le stipe des Palmiers et que l'on mange cru ou apprêté de diverses manières. V. AREC.
CHOU POIVRE. Nom du Gouet com*mun. (A.R.)
CHOU-FLEUR. BOT. PHAN. V. CHOU.
* CHOO-FLEUR DE MER. POLYP. Nom marchand du Pocillopore corne de Daim. V. ce mot. (LAM..X.)
CHOUAN, POIS, Syn. de Chevanne, espèce d'Able. V. ce mot.
CHOUAN, BOT. PHAN. Plante du Levant employée dans la teinture. C'est, selon Bosc, le Fenu-grec, et, suivant Desvaux, un Anabasis.
CHOUANA - MANDARA, BOT. PHAN. (Rumph.) Syn. de Bauhinie pourprée. (B.)
CHOUANT. OIS. Syn. vulgaire du moyen Duc, Strix Otus, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
CHOUART. OIS. Syn. vulgaire de l'Effraie, Strix flammea, L. V, CHOUETTE. (DR..Z.)
CHOUC ET CHOUCA. OIS. Syn. de Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
CHUCADOR. OIS. Espèce du genre Merle, Stumus ornatus, Daud., Levail., Oiseaux d'Afrique, pl. 86. V MERLE. (DR..Z.)
CHOUCALLE BOT. PHAN. Syn.de Calla palustris, dont on mange les racines dans le Nord en guise de Chou. (B.)
CHOUCARIS. OIS. Nom d'un sousgenre des Pie-Grièches de Cnvier, dans lequel ce naturaliste a groupé autour du Choucari et du Choucas de la Nouvelle-Guinée, de Buffon, quelques espèces qui font partie des Echenilleurs de Temminck. V. ÉCHENILLEUR. (DR..Z.)
CHOUCAS, OIS. (Buffon.) Espèce du genre Corbeau, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU.
On a étenda ce nom de Choucas avec quelque épithète à d'autres Oiseaux, tels que les suivans:
CHOUCAS DES ALPES. (Buffon.) Syn. du Pyrrhocorax-Choquard. V. PYRRHOCORAX.
CHOUCAS A BEC ET PIEDS ROUGES. Syn. de Coracias, Corvus Graculus, L. V. PYRRHOCORAX.
CHOUCAS CHAUVE. (Buffon.) Syn. de Coracine chauve ou gymnocéphale, Corvus calvus, L. V. CORACINE.
CHOUCAS DE LA JAMAÏQUE. Syn. de Quiscale, Gracula Quiscala, L. V. TROUPIALE.
CHOUCAS DE LA MER DU SUD. Syn. de Coracine à Front blanc, Corvus pacificus, L. V. CORACINE.
CHOUCAS DE LA NOUVELLE-GUINÉE. (Buffon.) Syn. d'Échenilleur à ventre rayé, Corvus Novœ-Guineæ, Lath. V. ECHENILLEUR.
CHOUCAS D'OWIHÉE. Syn. de Cas-sican noir, Corvus tropicus, Lath. V. CASSICAN.
CHOUCAS DES PHILIPPINES. (Buffon.) Syn. de Drongo Balicasse, Corvus Balicassius, L. V. DRONGO. (DR..Z.)
CHOUCE. OIS. Syn. indien de la Cresserelle, Falco Tinnunculus, L. V. FAUCON. (DR..Z.)
CHOUCHETTE. OIS. Syn. vulgaire du Choucas, Corvus Monedula, L. V, CORBEAU (DR..Z.)
CHOUCHOU. OIS. (Levaillant.) Ois. d'Afrique, pl. 38.) Syn. de la Chouette-Accipitre Caparacoch, Strix hud sonica, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
* CHOUCHOUKOU. OIS. (Gaimard.) Syn. de Héron dans les lles
Marianes en langue chamorre, d'où:
CHOUCHOUKOU APAKA, c'est-à-dire Héron blanc, l'Ardea œquinoxialis, L.
CHOUCHOUKOU ATOULOU, c'est-à-dire Héron noir, l'Ardea Carolina. (G.)
CHOUCHUÉ OU CHOUROUCOU-LIHUÉ. BOT. PHAN. (Surian.) Syn. caraïbe de Rocou, Bixa Orellana. (B.)
CHOUCOU. OIS. Espèce du genre Chouette, Strix Choucou, Lath. V. CHOUETTE.
CHOUCOUHOU. OIS. Espèce du genre Chouette, Strix Niduella, Levaillant, Ois. d'Afrique, pl. 39. V. ChOUETTE. (DR..Z.)
CHOUCOUROU. BOT. PHAN. (Surian.) Syn. caraïbe d'Hibiscus tiliaceus. V. KETMIE. (B.)
CHOUDET. OIS. L'un des noms vulgaires du Hibou commun, Strix Otus, L. V. ChOUETTE. (DR..Z.)
CHOUE. OIS. Désignation vulgaire des Chouettes. V. ce mot. (DR..Z.)
CHOUETTE. Strix. OIS. Genre de l'ordre des Rapaces. Caractères: bec courbé, comprimé avec la base entourée d'une cire que couvrent des poils roides ou. des plumes sétacées dirigées en avant; uarines percées latéralement sur le bord intérieur de la cire, arrondies, ouvertes, cachées en tout ou en partie sous les poils; tête volumineuse; yeux très-grands, placés dans de larges orbites garnies de plumes roides; une membrane clignotante; oreilles grandes; bouche trèsfendue; col fort court; pieds simplement cou verts de plumes, sou vent jusqu'aux ongles; trois doigts devant et un derrière, entièrement divisés; l'extérieur reversible; ailes un peu pointues avec les rémiges primaires dentelées sur leur bord extérieur; première rémige la plus courte; deuxième n'atteignant point l'extrémité de la troisième qui est la plus longue.
Ce grand genre se compose d'espèces qui toutes ont un air de famille si bien caractérisé, que, malgré les tentatives souvent renouvelées pour le diviser, on n'y a encore réussi qu'imparfaitement; l'on a même dû se borner à l'indication de quelques sections ou sous-genres que chaque auteur a plus ou moins multipliés. Savigny et Cuvier en ont porté le nombre à huit, et ils ont pris pour bases principales de leurs coupes la présence ou l'absence des aigrettes dont la tête, chez quelques espèces, se trouve ornée, l'étendue et la position de ces aigrettes ainsi que des oreilles, le diamètre du cercle radié qui entoure l'œil, etc. On sent qu'il est difficile d'établir nettement des limites aussi nombreuses, lorsqu'elles reposent sur des caractères aussi versatiles, et peut-être serait-il préférable de n'admettre qu'une seule division qui ne ferait que séparer les espèces à aigrettes de celles qui en sont dépourvues. La nature n'a point établi parmi les Chouettes seulement une analogie de formes et de couleurs; elle étend cette analogie aux mœurs et aux habitudes de ces Oiseaux: à tous elle a rendu l'organe de la vue extrêmement sensible; ils ne sauraient supporter impunément la vive clarté du jour, puisque tous en sont offusqués, et la fuient retirés dans d'obscurs réduits. C'est dans des trous caverneux, au sein des ruiues ou des édifices isolés, à côté de la cloche funéraire ou dans le tronc décrépit d'un Arbre plus que centenaire, qu'ils passent les heures que d'autres consacrent à l'activité, au plaisir; ils y attendent tristement que le crépuscule, ne frappant que d'une lumière expirante leur énorme pupille, leur permette de distinguer parfaitement les objets que les autres Animaux ne pourraient plus apercevoir. Alors, moins hardis, mais non moins sanguinaires que les Oiseaux de proie diurnes, profitant du demijour propice qui livre à leurs regards sinistres de petits Oiseaux endormis, et surtout la confiante couveuse, il les enlèvent silencieusement, leur
brisent la tête d'un coup de bec, et les engloutissent entlers, à l'aide de la mobilité de leurs mandibules, dans leur ample jabot. Si, par une circonstance imprévue, ils sont forcés de quitter en plein jour leur réduit, ils errent incertains, d'un vol court et déconcerté, en poussant des cris de détresse; aussitôt les timides habitans des bocages dont les Chouettes sont la terreur vers les deux extrémités du jour, connaissant les avantages passagers que leur procure l'éclat du solcil, se rassemblent autour d'elles, les harcèlent, les poursuivent en les frappant à coups de bec accompagnés de huées. Les petits Oiseaux ne sont pas uniquement la nourriture de ces rapaces lucifuges; les Rats, les Souris, les Mulots, les Taupes sont par eux recherchés aussi ardemment et chassés avec plus d'adresse que ne le font les Chats. C'est probablement de cette habitude assez extraordinaire, autant que de la ressemblance physique que l'on trouve dans leur tête ronde aplatie sur le sommet, qu'est venu le surnom de Chat-Volant ou Chat-Huant, donné dans les campagnes à ces Oiseaux que, dans certains cantons, l'on élève en remplacement des Chats, et auxquels ils sont préférés dans les soins de purger les greniers et le potager des petits Quadrupèdes rongeurs. Les momeas que les Chouettes ont à donner à la recherche de leur nourriture sont assez courts; l'on n'a jamais observé qu'elles chassassent encore lorsque l'obscurité dominait complètement. Il est probable que la délicatesse de leur organe n'est pas assez grande pour percer les profondes ténèbres, et que, si elles persistent à veiller, c'est dans le repos, et parce que déjà le jour est pour elles une nuit assez longue. L'habitude d'accumuler proraptement les proies est favorisée par l'extrême dilatabilité de l'estomac; c'est dans ce foyer que, par un mécanisme particulier à l'organisation de ces Oiseaux, les parties dures des Animaux qu'ils ont avalés sont séparées des parties digestives, enveloppées et roulées dans la peau, puis rejetées sans efforts sous forme de petites pel ottes. Il est cependant quelques espèces, mais en petit nombre, qui jouissent de la faculté de chasser en plein jour. Celles-ci, surnommées Chouettes Accimtres, se rapprochent davantage des Oiseaux de proie diurnes par une taille plus svelte et par une plus grande étendue des ailes et de la queue.
Par la consommation considérable que ces Oiseaux font de Mulots et de Souris, ilsrendent réellement des services essentiels à l'agriculture; cependant ils sont assez généralement un sujet d'effroi pour le campagnard ignorant et superstitieux, et l'on peut aisément se rendre raison de l'impression que la présence des Oiseaux de nuit peut produire sur le vulgaire. En effet, qui pourrait affirmer n'avoir jamais éprouvé quelque atteinte de frayeur, lorsque, au milieu des nuits, dans le voisinage de lieux susceptibles de réveiller des affections douloureuses, dans le silence, tout-à-coup une voix aigre, entrecoupée d'un bruissement réitéré, se fait entendre ? Ce n'est cependant que le cri habituel et peut-être amoureux du paisible Oiseau des nuits; mais l'imagination frappée a rendu ce cri redoutable; elle l'a présenté au vulgaire comme un présage malheureux, et sans doute ce préjugé, dont l'origine est fort ancienne, a donné lieu au nom d'Effraie dérivé d'Effroi, donné à l'espèce la plus commune et la plus bizarre par sa physionomie. Outre ces cris qui leur sont particuliers, les Chouettes font encore entendre un claquement de mâchoires occasioné par un échappement de leurs mandibules qui sont mobiles. C'est surtout dans les instans de crainte ou de colère qu'elles redoublent ce claquement; alors aussi leurs plumes en général douces, épaisses et duveteuses, se hérissent, et leurs ailes s'étendent, comme pour leur donner un aspect plus singulier.
Les soins de l'incubation paraissent occuper peu les Chouettes; la plupart d'entre elles déposent leurs œufe ar-
rondís, dontle nombre, suivant les espèces, est de deux à cinq, danâ la poussière qui garnit les trous de murailles, les anfractures des rochers, les vieilles poutres, les entablemens des colon nades, les clochers, les troncs cariés des grands Arbres, enfin dans quelques nids abandonnés dont elles s'emparent. En revanche, elles ont la tendresse la plus grande pour leurs petits; elles ne les quittent que lorsqu'elles les croient à l'abri de tout danger. Ceux-ci, dans leur premier âge et de la physionomie la plus effrayante ou la plus ridicule, sont enveloppés d'un duvet épais qui ne disparaît que lorsque l'unique mue à laquelle ils soient assujettis leur donne ce plumage fin, léger et soyeux, au moyen duquel ils exécutent leur vol sans aucun bruit, et cessent de ressembler à des spectres pour prendre la figure d'Oiseaux.
Nous diviserons les Chouettes en plusieurs sous-genres.
† CHOUETTES-HIBOUX.
Deux petits bouquets de plumes ou aigrettes sur le front.
CHOUETTE-HIBOU AFRICAIN, Strix africana, Temm., pl. color. 50. Parties supérieures brunes variées de noir; front et sommet de la tête bruns, avec l'extrémité de chaque plume tachée de blanc; aigrettes terminées de noir à l'extérieur; face grisâtre, entourée d'un double cercle blanc et noirâtre; sabot d'un fauve foncé, rayé transversalement de noirâtre, et terminé par un hausse-col blanc; parties inférieures brunes, rayées transversalement de noirâtre avec des taches de cette couleur sur les côtés de la poitrine et du ventre; quelques taches blanches au poignet; rectrices rayées de gris fauve et de noir, terminées inférieurement par des petits traits noirs; jambes emplumécs avec des zig-zags noirs; bec noirâtre; iris orangé. Longueur, quatorze pouces six lignes. Du cap de Bonne-Espérance.
CHOUETTE-HIBOU A AIGRETTES CORCHÉES, Strix griseœta, Lath., Chouette à aigrette blanche, Levail., Ois. d'Afr. pl. 43. Parties supérieures roussâtres, finement rayées de brun et tâchetées de blanc; aigrettes composées de plumes longues, flexibles, insérées près de la base du bec, et qui retombent de chaque côté de la tète; parties inférieures d'un blanc roussàtre avec des stries brunes, trèsfines sur la poitrine; bec jaune; pieds emplumés jusqu'aux premières phalauges. Longueur, treize pouces. De la Guiane.
CHOUETTE-HIBOU A AIGRETTES COURTES, V. CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE.
CHOUETTE-HIBOU A JOUES BLANCHES, Strix leucotis, Temm., pl. color. 16. Parties supérieures d'un gris fauve, avec la tige des plumes et de fines stries transversales noires; rémiges et rectrices rayées transversalement de noir; sommet de la tête fauve, strié de brun foncé; aigrettes striées et bordées de noirâtre à l'extérieur; cercle radié des joues, blanc, entouré de noir; parties inférieures fauves, striées comme les supérieures; abdomen blanchâtre; pieds emplumés jusqu'aux ongles, grisâtres, tachetés de noir; bec jaune, caché dans des soies blanches, dirigées en avant. Taille, neuf pouces. Du Sénégal.
CHOUETTE-HIBOU D'AMÉRIQUE, Strix americana, Gmel., Asio americanus, Asio mexicanus, Briss., Ois. de l'Amérique sept. pl. 3. Parties supérieures rousses, tachetées longitudinalement et pointillées de noir; face blanchâtre; collerette bordée de roussâtre et de noirâtre; aigrettes noirâtres; gorge variée de blanc et de roux avec la tige des plumes noire; tectrices alaires rayées transversalement et en zig-zags, de noirâtre et de cendré; rectrices rayées irrégulièrement de brun foncé; parties inférieures mélangées de blanc, de roux et de noir; jambes et doigts couverts d'un duvet roussâtre; bec jaune. Longueur, quatorze pouces.La femelle a les taches brunes au lieu d'être noires, et les parties inférieures d'un brun ferrugineux tacheté. C'est alors le Hibou du Mexique.
CHOUETTE-HIBOU ASCALAPHE, Strix Ascalaphus, Savig., Temm., pl. color. 57. Parties supérieures fauves, marquées de traits vermiculés bruns; aigrettes courtes, formées de beaucoup de plumes; parties inférieures blanchâtres, rayées transversalement de traits bruns; bec noirâtre. Longueur, seize pouces. D'Egypte.
CHOUETTE-HIBOU ASIO, strix Asio, Gmel., Lath., Ois. de l'Amer, sept. pl. 21, Temm., pl. color. 80. Parties supérieures rousses, variées de lignes noires; milieu de la face roussâtre, entouré de cercles alternativement blancs, noirs et roux; rectrices mélangées de raies transversales brunes, peu marquées; parties inférieures blanchâtres, avec la poitrine brune, rayée et tachetée de blanc; pieds et doigts emplumés, roux en devant, et blancs derrière; bec noirâtre. Longueur, neuf pouces. La femelle a les couleurs moins vives. De la Caroline.
CHOUETTE-HIBOU BAKKAMUNA, Lath., Strix indica, Gm. Parties supérieures d'un brun très-foncé, tachetées de roux clair; aigrettes fort touffues, d'un roux foncé; face d'un cendré clair; collerette bordée de noir; tectrices a laires grises, avec quelques traits noirs; rémiges rayées alternativement de noir et de blanc; parties inférieures d'un roux cendré, avec des taches noires en fer de lance sur la poitrine: piedsen partie emplumes; doigts velus; bec noirâtre. Longueur, six pouces. De Ceylan.
CHOUETTE-HIBOU BLANC. V, CHOUETTE HARFANG.
CHOUETTE-HIBOU BIANC D'ISLANDE. V. CHOUETTE HARFANG.
CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE, Strix Brachyotost, Lath., Strix Ulula, Gmel., Strix arctica, Sparm., Strix tripennis, Schranks Strix palustris, Smies, Strix brachyura, Nils., grande Chevêche, Buff., pl. enl. 438. Parties supérieures d'un brun noirâtre, avec les plumes bordées de jaune d'Ocre; aigrettes courtes, peu apparentes; face blanchâtre, avec le tour des yeux noirâtre; rectrices roussâtres, rayées transversalement de brun, et terminées de blanc; parties inférieures roussâtres, tachetées longitudinalement de brun noirâtre; bec noir; pieds et doigts emplumés; iris jaune. Longueur, treize pouces. La femelle a les couleurs plus ternes. Les jeunes ont la face noirâtre. Du nord des deux continens.
CHOUETTE-HIBOU DU BRÉSIL ou HIBOU CABURE, Strix brasiliana, Gmel., Lath., Asio brasiliensis, Briss. Parties supérieures d'un brun clair varié de taches blanches, beaucoup plus grandes sur le dos et les ailes; aigrettes assez longues, se relevant facilement; parties inférieures cendrées, tachetées de brun; rectrices roussâtres rayées de zig-zags blancs, pieds et doigts emplumés, jaunâtres; iris jaune; bec jaunâtre. Longueur, sept pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE-HIBOU BRUYANT, Strix strepitans.Temm., pl. color. 174. Parties supérieures d'un brun noirâtre, traversé de zig-zags roux; aigrettes partant de l'angle postérieurdesyeux, étalées de côté et retournées vers le haut, composées de longues plumes noires, recouvertes de plus courtes, rayées de blanc et de brun; face blanchâtre, rayée de noirâtre; rémiges et rectrices brunes, traversées par des bandes plus pâles, les dernières terminées et bordées extérieurement de blanc; parties inférieures blanches, rayées transversalement de brun; poitrine et flancs roussâtres; bec et onglesd'un blanc jaunâtre; doigts jaunes. Taille, dix-neuf pouces. De Sumatra.
CHOUETTE-HIBOU DE LA CORNIOLE, Strix carniolica, Gmel. V. CHOUETTE-HIBOU PETIT-DUC.
CHOUETTE-HIBOU DE LA CHINE, Strix sinensis. Parties supérieures brunes, variées de noir et de roussâtre, avec des zig-zags d'un brun trèsfoncé; quatre bandes transversales d'un roux clair, tacheté de brunâtre et de blanchâtre sur les rémiges; plumes des aigrettes assez courtes; front blanchâtre; face et gorge rousses, avec des traits noirs en forme de triangle;
perties inférieures rousses, avec une bande noire longitudinale, qui est coupée transversalement par d'autres bandes blanches; bec et pieds noirs. Longueur, treize pouces.
CHOUETTE-HIBOU CHAPERONNÉ, Strix atricapilla, Natt., Temm., pl. color. 145. Parties supérieures mélanges de jaunâtre, de brun et de noir; sommet de la tête noir, de même qu'un trait derrière chaque œil; occiput blanchâtre, parsemé de zig-zags noirs; aigrettes nôires, avec des traits jaunâtres en avant; un demi-collier roussâtre, varié de noir; plumes de la face grisâtres, encadrées et striées de noir; quelques maculatures blanches sur les ailes; parties inférieures blanches et grisâtres avec des traits lancéolés noirs; rectrices tachetées de brun, de fauve et de noir; iris, bec et pieds jaunes. Taille, neuf pouces trois lignes. Du Brésil.
CHOUETTE-HIBOU CHOLIBA, Strix Choliba, Vieill. Toute la robe d'un brun clair, avec le centre des plumes noir, et l'extrémité pointillée de la même couleur; une grande tache noire en croissant, qui s'étend depuis la base des aigrettes jusqu'au bas de l'angle de jonction des mandibules; une rangée de plumes blanches, terminées de noir sur les scapulaires; bec bleuâtre à sa base, jaunâtre vers l'extrémité. Longueur, huit pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE-HIBOU DE CLOCHER, V CHOUETTE-EFFRAIE.
CHOUETTE-HIBOU COMMUN, Strix Otus, L., le moyen Duc, Buff., pl. enl. 29. Parties supérieures d'un roux clair, parsemées de taches brunes et de gris cendré; aigrettes composées de six à huit plumes étagées, noirâtres, bordées de brunâtre et de blanchâtre; parties inférieures roussâtres, avec des taches oblongues brunes; bec noir; iris d'un jaune rougeâtre; yeux entourés d'un cercle de plumes frisées, blanchâtres, bordées de noir; pieds et doigts couverts d'un duvet roux. Longueur, treize pouces. La femelle a la gorge blanche, et tout le plumage tirant sur le grisâtre. Les jeunes sont d'un roux blanchâtre, marqués de lignes transversales noirâtres; ils ont les ailes et la queue grises, pointillées de brun, toute la face d'un brun noirâtre, et l'iris jaune. D'Europe et d'Afrique.
CHOUETTE-HIBOU DE COROMANDEL, Strix cormanda, Lath. Parties supérieures fauves, tachetées de blanc et de roux; grandes rémiges brunes, avec des taches rondes, blanchâtres sur leur bord extérieur; trois bandes transversales sur les intermédiaires, ainsi que sur les rectrices; parties inférieures d'un fauve rougeâtre, traversées de bandes demi-circulaires noires; pieds et doigts emplumés, rougeâtres; bec noir. Longueur, neuf pouces.
CHOUETTE-HIBOU CORNU D'ATHÈNES, Strix atheniensis. V. GRANDDUC
CHOUETTE-HIBOU COURONNÉ, Strix virginiana, Lath., Ois. de l'Amér. sept. pl. 2. Parties supérieures variées de roux et de brun, tachetées et pointiliées de noirâtre; face mélangée de blanc, de roux et de noir; plumes de la collerette noires, rousses à leur base; cou varié de roux et de blanc, avec la gorge blanche; les deux premières rémiges crénelées à leur bord extérieur; rectrices latérales rayées de noir; parties inférieures mélangées de blanc, de roussâtre, rayées transversalement de noirâtre, et pointillées vers la poitrine; pieds et doigts emplumés, d'un blanc roussâtre; bec brun; iris jaune orangé. Longueur, dix-huit pouces. Des forêts de Sapins de l'Amérique septentrionale où il niche.
CHOUETTE-HIBOU A CRAVATE BLANCHE, Strix albicollis, variété de la Chouette-Hibou commun.
CHOUETTE-HIBOU CRIARD. V. CHOUETTE-HIBOU D'AMÉRIQUE.
CHOUETTE-HIBOU DUC A COURTES OBEILLES. V. CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE.
CHOUETTE-HIBOU D'EGYPTE. V CHOUETTE-HIBOU ASCALAPHE.
CHOUETTE-HIBOU A FRONT BLANC, Strix albifrons, Lath., Shaw, Nat.
Misc., pl. 171. Parties supérieures noirâtres, avec le front blanc; les inférieures d'un jaune fauve, avec la poitrine traversée par des bandes brunes; quelque taches blanches sur les ailes; bec noir. Longueur, sept pouces. La femelle est un peu plus grande; elle a les aigrettes, déjà trèscourtes chez le mâle, à peine visibles; les plumes de la face frangées de blanc, et les parties supérieures brunes. De l'Amériqne septentrionale.
CHOUETTE-HIBOU GENTIL, Strix pulchella, L. Parties supérieures cendrées, tachetées de brun et pointillées de blanc, avec de grandes taches de cette couleur sur les ailes; rectrices fauves, rayées et pointillées de brun; parties inférieures blanchâtres, tachetées de noirâtre; jambes couvertes d'un duvet marqueté. Longueur, neuf pouces. De Sibérie. On le regarde comme une variété du petit Duc.
CHOUETTE-HIBOU GRAND-DUC, Strix Bubo, L., Buff., pl. enl. 435. Parties supérieures variées de noir et de jaune roussâtre; plumes de la face mélangées de cendré, de roun et de noir; gorge blanchâtre; devant du cou et poitrine variés de noirâtre et de roux; ventre rayé longitu-dinalement et traversé de noirâtre; pieds et doigts couverts de plumes rousses, rayés de zig-zags bruns. Longueur, vingt-deux pouces. La femelle est plus grande, elle a le plumage d'une teinte plus claire, et n'a point de blanc à la gorge. Des grandes forêts d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, où il joint à sa nourriture habituelle les Lapins, les Lièvres, et même les jeunes Chevreuils qu'il peut surprendre.
CHOUETTE-HIBOU GRAND-DUC BLANC SANS AIGRETTES..CHOUETTE HAHFAKG.
CHOUETTE-HIBOU GRAND-DUC DE CEYLAN, Sirix ceylanensis, Lath., Strix zeilanensis, Gmel., Brown, Illust., pl. 4, Temm., pl. color. 74. Parties supérieures d'un fauve rougeatre, rayé de noir; aigrettes courtes, droites et pointues; rémiges et rectrices rayées de blanc, de noir et de rougeâtre; pieds nus jusqu'aux genoux. Longueur, vingt-trois pouces.
CHOUETTE-HIBOU GRAND-DUC A HUPPES COURTES. V. CHOUETTE-HI-BOU ASCALAPHE.
CHOUETTE-HIBOU GRANDE CHEVÊCHE. V. CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE.
CHOUETTE-HIBOU A GROS BEC, Strix crassirostris, Vieill., Strix Machrorynchus, Temm., pl. color. 62. Parties supérieures blanchâtres, rayées transversalement de brun; les inférieures blanchâtres, avec quelques bandelettes transversales brunes; aigrettes noires; collerette grisâtre, bordée de noir; bec gros, fort et brun; pieds et doigts garnis de duvet. Longueur, dix-huit pouces. Patrie inconnue.
CHOUETTE-HIBOU D'ITALIE, V. CHOUETTE-HIBOU COMMUN.
CHOUETTE-HIBOU JACUTURU. V. CHOUETTE-HIBOU NACUTURU.
CHOUETTE-HIBOU KETUPA. V. CHOUETTE-HIBOU GRAND-DUC DE CEYLAN.
CHOUETTE-HIBOU LACTÉ, Strix lactea, Temm., pl. color. 4. Parties supérieures d'un roux fauve, finement striées et pointillées de noir; aigrettes petites;un trait demi-circulaire, noir au-dessus de l'œil; face d'un gris blanchâtre, finement striée de noir, et bordée de cette couleur; rectrices inférieures d'un cendré rougeâtre, rayées de noirâtre; parties inférieures d'un cendré jaunâtre, finement striées de noirâtre, qui est aussi la couleur des tiges des plumes; pieds emplumés jusqu'aux doigts, blanchâtres; doigts bleuâtres; bec noirâtre; iris orangé. Taille, vingt-cinq pouces. Du Sénégal.
CHOUETTE-HIBOU DE LAPONIE, Strix scandiaca, Gmel. Variété accidentelle et presque blanche du Grand-Duc, selon quelques auteurs, et de la Chouette Harfang dont on aurait redressé quelques plumes, selon d'autres.
CHOUETTE-HIBOU LESCHENAULT, Strix Leschenaulti, Temminek, pl.
col. 20. Parties supérieures d'un brun fauve, avec le milieu des plumes noirâtre; tête, aigrettes, cou et parties inférieures d'un fauve brunâtre, avec la tige des plumes noire et des stries transversales brunes; moyennes tectrices alaires striées de noir, les grandes d'un fauve cendré, frangées de brun; rémiges et rectrices brunes, rayées de fauve; face roussâtre; aréole des yeux blanchâtre; gorge blanche, rayée longitudinalement de noir; tectrices caudales inférieures cendrées, avec des traits lancéolés noirs; bec d'un jaune verdâtre entouré de soies à sa base; iris orangé; pieds d'un gris bleuâtre. Taille, dix-neuf pouces. De l'Inde.
CHOUETTE-HIBOU DE LA LOUISIANE, Strix ludovicianus, Daud. Ne diffère du Grand - Duc que par une taille un peu moins grande.
CHOUETTE-HIBOU DU MEXIQUE. V. CHOUETTE-HIBOU D'AMÉRIQUE.
CHOUETTE-HIBOU MOUCHETé, Strix maculosa, Vieill. Parties supérieures mouchetées de brun et de blanc; tête rayée transversalement de brun; aigrettes larges; rectrices traversées de sept bandes alternativement brunes et blanches; parties inférieures blanches rayées transversalement de brun; abdomen entièrement blanc, ainsi que les pieds. Longueur, quinze pouces. Du cap de Bonne-Espérance.
CHOUETTE-HIBOU MOYEN DUC. V. CHOUETTE-HIBOU COMMUN.
CHOUETTE-HIBOU NACUTURU, Strix Nacuturu, Vieill., Strix magellanicus, Gmel., Buff., pl. enl. 385. Parties supérieures noirâtres, rayées en zig-zags et pointillées de brun et de roux; aigrettes très-longues; la plume antérieure noire, bordée de roux; un croissant noir qui part du derrière de l'œil et entoure la face; un trait noir sur le sourcil; collerette brune, mélangée de roux; rémiges et rectrices fauves, traversées de baudes brunes, tachetées de roux et pointillées de noir; parties inférieures rayées de brun et de blanc; bec noirâtre. Longueur, dix-sept pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE-HIBOU NAIN, Strix minuta. Cette espèce, que Pallas a vue aux monts Oural, est très en petit l'image du Grand-Duc. Il serait possible que ce fût le Scops.
CHOUETTE-HIBOU NOCTULE, Strix Noctula, Rheinwardt, Temm., pl. color. 99. Parties supérieures fauves, variées de teintes plus claires et de noirâtre; rémiges et rectrices rayées de fauve clair; petites plumes de l'aigrette brunes, bordées de fauve, les grandes fauves, striées de brun; cercle radié des yeux finement strié de noirâtre; parties inférieures d'un fauve clair avec des stries noirâtres; quelques taches longitudinales doublement tra versées ornent ces parties; bec jaune; iris orangé; pieds gris tachetés, emplumes jusqu'aux doigts qui sont jaunes. Taille, six pouces six lignes. De Java.
CHOUETTE-HIBOU NUDIPÈDE, Strix psilopoda, Vieill., Oiseaux de l'Amérique septentrionale, pl. 22. Parties supérieures variées de taches blanchâtres et de raies noirâtres; rémiges et rectrices tachetées de blanc roussâtre; parties inférieures rayées de noirâtre; devant du cou et poitrine d'un brun foncé, pointillés de roux; pieds et doigts dénués de plumes jaunâtres; bec noirâtre. Longueur, huit pouces. Des Antilles.
CHOUETTE-HIBOU OUROUCOUCOU. (Stedeman.) Espèce douteuse.
CHOUETTE-HIBOU (PETITE) DE LA CÔTE DE COROMANDEL. V. CHOUETTE-HIBOU DE COROMANDEL.
CHOUETTE-HIBOU PETIT-DUC, Strix Scops, L., Strix Zorca, Strix Carniolica, Gmel., Buff., pl. cnl. 456. Parties supérieures d'un cendré roussâtre, maiqućes d'ondulations et de taches irrégulières noires et brunes, avec des raies longitudinales noi es, traversées par de petits traits de même couleur; aigrettes composées de six à huit petites plumes qui se relèvent en faisceaux; parties inférieures semblables aux supérieures, mais d'une teinte plus claire; pieds couverts de
lumes roussâtres, striées de noir; doigts nus; bec noir; iris jaune. Longueur, sept pouces. D'Europe et d'Afrique.
CHOUETTE-HIBOU DES PINS. V. CHOUETTE-HIBOU COURONNé.
CHOUETTE-HIBOU RAYé, Strix lineata, Vieill. Parties supérieures traversées de bandes étroites, blanchâtres, jaunâtres et noires; aigrettes courtes; face rousse, variée de points noirs; rémiges brunes; parties inférieures d'un blanc roussâtre, rayé transversalement de noir et de roux; pieds emplumes, roux; bec blanchâtre. Longueur, huit pouces. De l'Amérique septentrionale.
CHOUETTE-HIBOU SANS CORNES. V. CHOUETTE-HULOTTE.
CHOUELTE - HIBOU Scops. V. CHOUETTE-HIBOU PETIT-DUC.
CHOUETTE-HIBOU TACHETÉ, Strix maculata, Vieill., Nacuturu tacheté, Azzara. Parties supérieures d'un blanc jaunâtre, avec les plumes zonées et pointillées de noirâtre; celles du sommet de la tête sont noires, bordées de fauve; aigrettes noires en dedans et blanches en dehors; un trait noirâtre veinulé de chaque côté de la tête, se rejoignant par derrière; menton blanc; parties inférieures d'un blanc jaunâtre, marquées de taches noires, allongées; bec noir; pieds emplumes, roussâtres. Longueur, quatorze pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE - HIBOU DES TERRES MAORLLANIQUES. V. CHOUETTE-HIBOU NACUTURU.
CHOUETTE - HIBOU ZORCA. V. CHOUETTE-HIBOU PETIT-DUC.
†† CHOUETTES PROPREMENT DITES.
Point d'aigrette sur le front.
CHOUETTE d'ACADIE. V. CHOUETTE-CHEVÈCHETTE.
CHOUETTE A AILES ET QUEUE FASCIÉES, Strix fasciata, Vieill. Parties supérieures, gorge et poitrine brunes, rayées en zig-zags de rouge jaunâtre; tectrices alaires brunes; rémiges rayées de brun et de blanc; rectrices d'un brun zoné, terminées de cendré; parties inférieures roussâtres, tachetées longitudinalement de brun rougeâtre; jambes duveteuses rousses; doigts nus et jaunes. Longueur, quatorze pouces. Des Antilles.
CHOUETTE ARCTIQUE, Strix arctica, Sparm. V. CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE.
CHOUETTE BARIOLÉE. V. CHOUETTE CENDRÉE.
CHOUETTE BLANCHE, Levaill., Ois. d'Afrique, pl. 45. V. CHOUETTE HARFANG.
CHOUETTE BLANCHE A AIGRETTE. V. CHOUETTE-HIBOU A AIGRETTES COUCHÉES.
CHOUETTE BLANCHE TACHETÉE, Strix alba, L. V. CHOUETTE HARFANG.
CHOUETTE BOOBOOK, Strix Boo-book, Lath. Parties supérieures d'un cendré brunâtre, tachetées de jaune, avec la tête rayée de la même couleur; parties inférieures brunes, irrégulièrement tachetées de fauve; gorge jaune. rayée et tachetée de jaune; bec petit, brun; pieds emplumés, bruns, variés de noir. Longueur, neuf pouces. De la Nouvelle-Hollande.
CHOUETTE BRAME, Strix Brama, Temm., pl. color. 68. Parties supérieures brunes, régulièrement mouchetées de cendré; rémiges et rectrices rayées de la même couleur; un large collier formé de plumes blanches bordées de brun; joues garnies de plumes brunes, bordées de blanc; aréole de l'œil brunâtre; gorge et haut du cou blancs; parties inférieures blanchâtres, parsemées de taches rhomboïdalcs brunes; bec jaune, avec la base entourée de longues soies noirâtres; iris jaune; pieds garnis jusqu'aux ongles d'un duvet blanc. Taille, sept pouces. Des Indes.
CHOUETTE BRUNE, Strix fusca, Vieill. Parties supérieures brunes, tachetées de blanchâtre sur les ailes; collerette d'un gris blanchâtre; rectrices brunes, les latérales tachetées de blanc en dehors, et blanches avec de larges bandes transversales brunes en dedans; parties inférieures
blanches, tachetées de brun; bec noirâtre; pieds et doigts velus, brunâtres. Longueur, huit pouces. Des Antilles.
CHOUETTE CABOURÉE, Strix pumilla., Illig. V. CHOUETTE FÉROCE.
CHOUETTE DU CANADA, Buffon. V. CHOUETTE CAPARACOCH.
CHOUETTE DU CANADA, Cuvier. V. CHOUETTE NÉBULEUSE.
CHOUETTE CAPARACOCH, Strix funerea, Gmel., Lath., Strix canadensis, Briss., Strix hudsonia, Gmel., Strix Ulula, L., Strix nisoria, Meyer, Chouette Epervière, Chouette à longue queue de Sibérie, Buff., pl. enl. 463. Parties supérieures obscures, tachetées irrégulièrement de blanc et de brun: front pointillé de blanc et de brun: une bande noire de chaque côté, partant de l'œil, descendant sur le cou; une grande tache brune, noirâtre à la naissance des ailes; rectrices cendrées avec des bandes brunes en zig-zags, distantes les unes des autres; parties inférieures blanches, rayées transversalement de brun cendré, avec la gorge blanchâtre; bec jaune, ordinairement tacheté de noir; pieds et doigts emplumés, blanchâtres, rayés de brun. Longueur, quatorze pouces; la queue en a six et demi. Du nord des deux continens.
CHOUETTE DE CAYENNE, Strix cayanensis, Math., Buff., pl. enl. 442. Parties supérieures rousses avec des lignes transversales brunes, étroites; parties inférieures semblables, mais d'une teiute un peu plus claire; plumes de la collerette blanchâtres, avec la tige noire; bec rougeâtre; pieds et doigts duveteux. Longueur, quatorze pouces.
CHOUETTE CASPIENNE, Strix Ulula, Lath. V. CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE.
CHOUETTE CENDRÉE, Strix cinerea, Lath. Parties supérieures d'un cendré brun, mélange de noir; collerette blanchâtre, entourée de jaunâtre, avec les cercles des yeux alternativement noirs et roussâtres; parties inférieures cendrées, variées de noir; une bande privée de plumes, depuis la gorge jusqu'à la queue. Longueur, dix-huit pouces. De l'Amérique septentrionale.
CHOUETTE CHAT-HUANT, Stris Stridula, Lath. Parties supérieures rousses, variées de noirâtre, de teintes brunâtres, en zig-zags transversaux, tachetées de blanc sur la tête, les scapulaires et l'extrémité des grandes tectrices alaires; rectrices et rémiges rayées alternativement de brun et de roux; parties inférieures variées de blanc, de noirâtre et de roux, avec des lignes en zig-zag; pieds et doigts emplumés, blanchâtres; bec jaunâtre. Longueur, quatorze pouces. D'Europe. On regarde cette espèce comme la femelle de la Chouette-Hulotte.
CHOUETTE CHEVÉCHE, Strix Passerina, L., Gmel., Lath., Strix Noctua, Retz, Strix nudipes, Nils., Buff., pl. enl. 439. Parties supérieures d'un gris brun, marquées de grandes taches irrégulières blanches; tête brune, avec une bande longitudinale blanche sur chaque plume; poitrine blanche; parties inférieures d'un blano roussâtre, tacheté d'un brun olivâtre; iris jaune; pieds et doigts clairement emplumés, blanchâtres. Longueur, neuf pouces. La femelle a les couleurs moins vives, et des taches roussâtres sur le cou. Commune en Europe.
CHOUETTE CHEVÈCHETTE, Strix acadica, L., Strix acadiensis, Lath., Strix Passerina, Retz, Strix Tengalmi, Var., Lath., Strix pusilla, Daud., Strix pygmæa, Bechst., Levaill., Ois. d'Afr., pl. 46. Parties supérieures brunes, tachetées et pointillées de blanc; de grandes taches blanches sur les côtés du cou et sur la gorge; quatre bandes étroites, blanches sur les rémiges; parties inférieures blanches, tachetées longitudinalement de brun et transversalement sur les flancs; pieds et doigts abondamment emplumés. Longueur, six pouces. La femelle a les teintes plus brunes et les taches blanches variées de jaune.
CHOUETTE CHEVÈCHETTE PERLÉE, Strix perlata, Vieill., Levaill., Ois.
d'Afr., pl. 284. Parties supérieures roussâtres, tachetées de blanc longitudinalement sur les ailes et la queue; rémiges noirâtres, terminées par un liséré blanc; parties inférieures blanches, nuancées de roux; joues et gorge blanchâtres avec un collier varié de noir; poitrine rousse, nuancée de brun et de noir. Bec jaunâtre; pieds emplumés, jaunâtres. Longueur, six pouces.
CHOUETTE CHICHICTTI, Strix Chichictti, Lath. Tout le plumage varié de fauve, de brun et de noir; yeux noirs avec les paupières bleues. Du Mexique.
CHOUETTE CHOUCOU, Strix Choucou, Lath., Levaill., Ois. d'Afr., pl. 38. Parties supérieures d'un gris roussâtre avec des taches blanches sur les tectrices alaires et un liséré de la même couleur aux rémiges; les deux rectrices intermédiaires grises, les dix autres blanches avec les barbes extérieures rayées; parties inférieures d'un blanc pur. Bec noir trèscourt; pieds et doigts emplumés, blancs et très-petits; queue étagée, assez longue. Longueur, douze à treize pouces. Du cap de Bonne-Espérance.
CHOUETTE CHOCOUHOU, Strix Niduella, Lath., Levaill., Ois. d'Afr., pl. 39. Parties supérieures d'un gris brun, varié de blanc; les inférieures un peu plus pâles; une plaque blanche en forme de collier à la gorge; rectrices rayées de brun noirâtre en dessus et de roussâtre en dessous; bec noir, iris d'un fauve clair; pieds et doigts emplumés, d'un gris blanchâtre, soyeux. Longueur, treize pouces. Du sud de l'Afrique.
CHOUETTE DES CLOCHERS. V. CHOUETTTE EFFRAIE.
CHOUETTE A COLLIER, Strix torquata, Daud., Strix perspicillata, Var., Lath., Levaill., Oiseau d'Afrique, pl. 42. Parties supérieures d'un brun foncé; Sommet de la tête et face noirs; sourcils blancs; un large collier noirâtre qui remonte vers la nuque; gorge blanche; parties inférieures d'un blanc roussâtre; rectrices inférieures rayées de blanc el de brun. Bec noirâtre; iris jaune; pieds et doigts emplumés, blanchâtres. Longueur, dix-sept pouces. Les jeunes ont les parties supérieures brunes mêlées de noirâtre, les inférieures roussâtres, la tête d'un gris brun avec le front noir; le cercle noir des yeux entouré d'un autre cercle blanc qui aboutit à une bande qui descend sur le bec. D'Afrique et de l'Amérique méridionale
CHOUETTE DE COQUIMBO. V. CHOUETTE A TERRIER.
CHOUETTE ÉCHASSE, Strix grallaria, Temm., pl. color. 146. Parties supérieures d'un gris brun, marquées de tâches arrondies et grisâtres; sommet de la tête brun, tacheté de roux; rémiges brunes, régulièrement tachetées de roux qui y forme vers l'extrémité quatre ou cinq bandes; plumes de la face d'un fauve roussâtre; un ha usse-col grisâtre; rectrices rousses, traversées de quatre bandes plus pâles; parties inférieures d'un gris roussâtre clair, marquées de taches transversales plus foncées; tarses élevés, fauves; bec et iris jaunes. Taille, neuf pouces. Du Brésil.
CHOUETTE EFFRAIE, Strix flammea, L., Buff., pl. enl. 440. Parties supérieures d'un fauve clair, variées de zig-zags gris et bruns, et pointillées de blanchâtre; face blanche avec l'extrémité des plumes qui sont extrêmement fines et effilées, variées de roux et de brun, formant un grand cercle coloré; parties inférieures blanches avec quelques petits points noirs; quelquefois elles sont entièrement blanches et d'autres fois roussâtres ainsi que la face. Bec blanc à la base et noir à l'extrémité; iris jaune; pieds et doigts duveteux, blanchâtres. Longueur, treize pouces. La femelle a les teintes claires et mieux prononcées. Des quatre parties du monde. Trèscommun en Europe.
CHOUETTE EPERVIER. V. CHOUETTE CAPURACOCH.
CHOUETTE FAUVE, Strix fulva, Lath. Parties supérieures d'un fauve brunâtre, tachetées de blanc; les inférieures d'un fauve clair, avec des
taches très-pâles ainsi que sur la face; bec noirâtre. Longueur, neuf pouces. De l'Australasie.
CHOUETTE FÉROCE, Strix pumila, Illig., Temm., pl. color. 39. Parties supérieures brunes; sommet de la téte, nuque et cou supérieur brunâtres, tiquetés de blanc; quelques taches blanches formant un demi-collier; tectrices alaires supérieures noirâtres, avec une tache blanche à l'extrémité de chaque plume; rémiges et rectrices rayées de jaunâtre; joues d'un, blane jaunâtre, avec deux ou trois demi-eercles de taches noirâtres; gorge brunâtre; milieu de la poitrine, du ventre et de l'abdomen blanchâtres; flancs roussâtres; des lignes longitudinales brunes sur les parties inférieures; bec et iris jaunes, le premier garni à sa base de soies dirigées en avant; pieds emplumés jusqu'aux doigts blanchâtres, tiquetés de brun. Longueur, six pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE FERRUGINEUSE, Strix rufa, Lath. V. CHOUETTE HULOTTE.
CHOUETTE FRESAIE, Buff. V. CHOUETTE EFFRAIE.
CHOUETTE DE GÉORGIE, Strix Georgica, Lath. Parties supérieures brunes endées de jaunâtre, avec des ailes et la queue rayées de blanchâtre; parties inférieures blanchâtres rayées longitudinalement de brun rougeâtre; bec jaune; pieds et doigts emplumés, blancs avec des points noirs; Longueur, quinze pouces. Amérique septentrionale.
CHOUETTE GRISE, Strix Littura, Retz. V. CHOUETTE DE L'OURAL.
CHOUETE GRISE DE SUÈDE (grande). V. CHOUETTE LAPONNE.
CHOUETTE HARFANG, Strix nictea, L., Strix candida, Lath., Strix nivea, D., Buff, pl. enl. 458. Parties supérieures blanches avec des taches et des raies transverses brunes, moins nombreuses sur les parties inférieures; tête petite; bec noir, caché dans les poils qui l'entourent; iris jaune; pieds et doigts duveteux. Longueur, deux pieds. Les jeunes ont les taches brunes très-abondantes; les individus très- vieux sont entièrement blancs. Des parties les plus septentrionales des deux continens.
CHOUETTE HUHUL, Strix Huhula, Lath., Levaill., Ois. d'Afrique, pl. 41. Parties supérieures d'un brun foncé, tachetées de blanc; les taches en lunules sont très-petites sur la tête et très-larges aux parties inférieures; tectrices alaires terminées par des lunules blanches; rémiges brunes, bordées de blanc; rectrices étagées, brunes, variées de trois bandes irrégulières blanches; bec noirâtre; pieds duveteux, noirâtres, tachetés de blanc; doigts nus, jaunes. Longueur, treize a quatorze pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE HULOTTE, Strix Aluco, Gmel., Buff, pl. enl. 441, Parties supérieures d'un brun cendré, variées de grandes taches brunes et de petites rousses et blanches; tête grande, aplatie sur le sommet; rémiges et rectrices rayées alternativement de noirâtre et de roux cendré; parties inférieures d'un blanc roussâtre, avec des raies transversales brunes traversées elles-mêmes par un trait brun qui suit la direction de la tize des plumes; bec brun; iris d'un bleu noirâtre; pieds et doigts emplumés, roussâtres. Longueur, quinze pouces. La femelle, ainsi que les jeunes, ont le plumage en général plus roux, les raies transversales des rémiges et des rectrices alternativement rousses et brunes, etc., etc. On trouve quelquefois des variétés accidentelles blanches, tachetées de noir. Habite les grandes forêts de l'Europe où elle niche ordinairement dans les nids abandonnés par les Corneilles.
CHOUETTE DE L'ILE DE LA TRINITÉ, Strix phalenoïdes, Lath., Ois. de l'Amérique septentrionale, pl. 9. Parties supérieures fauves, tachetées de blanc sur les tectrices alaires; face et parties inférieures variées de roux et de blanc; bec noir; pieds et doigts emplumés, roussâtres. Longueur, six pouces.
CHOUETTE A LONGUE QUEUE DE SIBÉRIE. V. CHOUETTE DE L'OURAL.
TOME IV. 6
CHOUETTEDE JAVA, Strix javanica, Lath. Parties supérieures cendrées, nuancées de roussâtre, tachetées de blanc et de noir; parties inférieures d'un blanc jaunâtre, tachetées de noir avec les flancs d'une teinte plus obscure.
CHOUETTE JOUGAU, Strix sinensis, Lath. Parties supérieures d'un roux brun avec des taches blanches sur la tête et le cou, et des raies transversales de la même couleur sur le dos et les ailes; rémiges et rectrices brunes; face rousse; parties inférieures blanchâtres avec chaque plume marquée transversalement de quatre traits noirs; bec noir; pieds duveteux, roux; moitié des doigts nue et jaune. Longueur, seize pouces. Des Moluques.
CHOUETTE LAPIN. V. CHOUETTE A TERRIER.
CHOUETTE LAPONNE, Strix laponica, Retz. Parties supérieures grises, couvertes de taches et de zig-zags bruns; tête très- grande; face large, formée d'un disque radié, gris, avec des rayons bruns; un large cercle de plumes contournées noires et blanches, entoure le disque; rémiges et rectrices brunes, ornées de bandes en zig-zags, noirâtres; parties inférieures blanchâtres, parsemées de taches allongées, brunes; tectrices caudales, cuisses, pieds et doigts rayés de zig-zags blancs et bruns; bec jaune, caché dans les plumes et les soies qui l'entourent; pieds très - emplumés. Longueur, deux pieds. La femelle est un tiers plus grande. Des parties les plus septentrionales de l'Europe où elle paraît être fort rare.
CHOUETTE A LUNETTE, Strix pers-picillata, Lath., Syn., pl. 57. Parties supérieures rousses, brunâtres, avec le sommet de la tête et le dessus du cou blancs et cotonneux; face noirâtre; rémiges et rectrices brunes, rayées transversalement de fauve et terminées de blanc; parties inférieures d'un blanc roussâtre avec une bande marron sur la poitrine; bec jaune en tonré de soies noires; pieds et doigts emplumés, jaunâtres. Longuer, dix- neuf pouces. De l'Amérique méridionale.
La CHOUETTE A MASQUE NOIR, Levaill., Ois. d'Afrique, pl. 44., est considérée par Latham comme une variété de la précédente; elle a le plumage blanc, à l'exception des plumes de la face qui sont noires, et des scapulaires qui sont tachetés de noir; les ailes et la queue ont une teinte brune assez foncée; les pieds sont emplumés et noirâtres.
CHOUETTE MAUGÉ, Strix Maugei, Tem., pl. color. 46. Parties supérieures d'un brun fauve, avec une tache blanche à l'extrémité des tectrices alaires; plumes de la face roussâtres, variées de blanc; rémiges d'un brun noirâtre, rayées à d'assez grandes distances de lignes transversales fauves; rectrices brunes, ondulées de brun clair; parties inférieures variées de cendré et de fauve avec des taches brunes allongées sur la poitrine, et des taches blanches arrondies sur les flancs; bec jaune, entouré de poils noirs; iris jaune; pieds et doigts emplumés, variés de blanchâtre et de fauve. Longueur, dix pouces. Des Antilles.
CHOUETTE DE LA MER CASPIENNE, Strix accipitrina, Pall. V. CHOUETTE-HIBOU BRACHYOTE.
CHOUETTE DU MEXIQUE, Strix Tolchiquatli, Lath. Plumage extrêmement épais, varié de blanc, de fauve et de noir; le fauve domine sur le dos; les ailes sont noirâtres; parties inférieures blanches; bec noirâtre; iris jaune; pieds emplumés d'un blanc roussâtre. Longueur, qua torze pouces.
CHOUETTE MONTAGNARDE, Strix barbata, Lath. Plumage généralement cendré, avec la face et la gorge noires; bec et iris jaunes. De la Sibérie.
CHOUETTE NÉBULEUSE, Strix nebulosa, L., Chouette du Canada, Cuv. Parties supérieures d'un brun cendré, rayées transversalement de blanchâtre et de jaunâtreavec un grand nombre de taches blanches sur les tectrices alaires; face cendrée; devant du cou et poitrine blanchâtres, rayés transversalement de brun clair; par-
ties inférieures blanchâtres avec des taches allongées brunes, qui suivent la direction de la tige des plumes; pieds et moitié des doigts emplumés, le reste couvert d'écailles jusqu'aux ongles; bec jaune; iris brun. Longueur, vingt pouces. La femelle est un peu plus grande, et l'on remarque plus de taches blanches sur les parties supérieures. Les jeunes ont au contraire des teintes plus foncées. Du nord des deux continens.
CHOUETTE NOCTUELLE, Strìx Noctua, Lath., Var. V. CHOUETTE HULOTTE.
CHOUETTE DE LA NOUVELLE -ZÈLANDE. V. CHOUETTE FAUVE.
CHOUETTE NUDIPÈDE, Strix nudipes, Lath., Ois. de l'Amérique septentrionale, pl. 16. Parties supérieures brunâtres, avec le front et les petites tectrices alaires tachetées de blanc; parties inférieures d'un blanc sale, parsemées de taches brunes en forme de lyres; gorge grise; pieds nus et bruns; bec noiràtre. Longueur, sept pouces six lignes. Des Antilles.
CHOUETTE OCCIPITALE, Strix occipitalis, Temm., pl. color. 34. Parties supérieures d'un brun fauve, parsemées de petites taches rondes et de grandes taches ovalaires d'un blanc cendré; sommet de la tête d'un roux brunâtre, tacheté de blanc; une grande plaque blanche tachetée de brun, de chaque côté à l'occiput; rémiges et rectrices brunes, rayées de jaune d'ocre; joues cendrées; parties inférieures blanchâtres, avec de larges traits longitudinaux, d'un brun roussâtre; une double rangée de taches semblables, mais plus arrrondies sous le cou; bec jaune; quelques poils courts à sa base; iris orangé; pieds blanchâtres, variés de roux, couverts de duvet jusqu'aux ongles. Longueur, sept à huit pouces. Du Sénégal.
CHOUETTE ONDULÉE, Strix undulata, Lath. Parties supérieures d'un brun noiràtre, avec le bord des plumes fauve; tectrices alaires tachetées de blanc à leur extrémité; tête, gorge et parties inférieures ondulées de blanc; bec Cendré; pieds emplumés, jaunâtres; doigts nus. Longueur, douze pouces. De l'île de Norfolk.
CHOUETTE DE L'OURAL, Strix uralensis, Pallas, Strix Littura, Retz, Temm., pl. color. 27. Parties supérieures blanchâtres, marquées de grandes taches longitudinales brunes; tête grande; face large, très-emplumée, d'un gris blanchâtre, garnie de poils noirs et entourée d'un cercle noir et blanc; rémiges et rectrices rayées alternativement de bandes brunes et blanchâtres; parties inférieures blanchâtres, avec le milieu de chaque plume marqué d'une raie longitudinale brune; queue étagée, beaucoup plus longue que les ailes; bec jaune, caché dans les poils; iris brun; pieds et doigts emplumés, blancs, tachetés; ongles longs, jaunâtres. Longueur, deux pieds. Les jeunes ont les parties supérieures tachées irrégulièrement de brun, de roux et de blanc, les ailes et la queue rayées transversalement de gris; c'est alors: Strix Macroura, Meyer, Chouette des monts Ourals, Sonn.
CHOUETTE PETITE. V. CHOUETTE CHEVÈCHE.
CHOUETTE PETITE CHEVÈCHE D'UPLANDE. V. CHOUETTE TENGMALM.
CHOUETTE PHALÉNOïDE. V. CHOUETTE DE L'ILE DE LA TRINITÉ.
CHOUETTE DE PORTO-RICCO. V. CHOUETTE NUDIPÈDE.
CHOUETTE RAYÉE DE LA CHINE. V. CHOUETTE JOUGOU.
CHOUETTE ROUGE-BRUN. V. CHOUETTE CHEVÈCHETTE.
CHOUETTE DE SAINT-DOMINGUE, Strix Dominicensis, Lath. V. CHOUETTE SUINDA.
CHOUETTE DE SOLOGNE, Strix soloniensis, Lath. V. CHOUETTE HULOTTE.
CHOUETTE SONNERAT, Strix Sonnerati, Tcmm., pl. color, 21. Parties supérieures d'un brun roux, avec des points blancs sur la tête et les scapulaires, des taches blanchâtres sur l'extrémité des tectrices alaircs; rémiges bordées de brunâtre, tachetées régulièrement de cendré; face composée de plumes radiées, blanchâtres,
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nuancées de roux et entremêlées de soies noires; parties inférieures d'un blanc sale, rayées transversalement de traits bruns bordés de noirâtre, avec la tige des plumes noires; bec jaune; iris verdâtre; pieds et doigts emplumés, fauves; ongles jaunes. Longueur, dix à onze pouces. De l'Inde.
CHOUETTE A SOURCILS BLANCS, Strix superciliaris, Vieill. La description que donne Vieillot de cet Oiseau, se rapporte entièrement à celle du précédent, et comme il ne parle pas de la patrie de la Chouette à sourcils blancs; qu'il se borne à dire qu'elle existe au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, il est probable que Vieillot aura décrit sous ce nom l'espèce figurée sous un autre par Laugier et Temminck.
CHOUETTE SPADICÉE, Strix spadicea, Rheinwardt, pl. color. 98. Parties supérieures d'un roux foncé; tête, nuque, cou, poitriue et joues d'un brun noirâtre, finement striés en travers de fauve; petites et grandes tectrices alaires terminées de blanc, ce qui forme sur les ailes deux bandes de cette couleur; rémiges et rectrices rayées de jaune ochracé; gorge blanche; parties inférieures blanchâtres, variées de brun rougeâtre; bec d'un gris jaunâtre, entouré à sa base de poils dirigés en avant; iris jaune; pieds emplumés, gris et bruns, avec les doigts couverts de poils. Longueur, sept pouces. De Java.
CHOUETTE SUINDA, Strix Suinda, Vieill. Parties supérieures noirâtres, variées de brun et tachetées de roussâtre; collerette noirâtre variée de brun, de roussâtre et de gris, avec l'angle antérieur de l'œil blanc; gorge brune, avec le bord des plumes roussâtre; poitrine fauve, rayée longitudinalement de brun; ventre et abdomen d'un gris roussâtre. Longueur, quatorze à quinze pouces. De l'Amérique méridionale.
CHOUETTE TENGMALM, Strix Tengmalmi, L., Strix Dasypus, Bechst, Strix Noctua, Tengm. Parties supérieures noirâtres variées de roussâtre, avec des petites taches blanches surla tête et la nuque; les parties inférieures sont d'une teinte un peu moins foncée; bec et iris jaunes; pieds et doigts duveteux, blanchâtres. Longueur, huit pouces quatre lignes. La femelle est un peu plus grande; elle a les taches blanches plus nombreuses, et elles s'étendent jusque sur les tectrices alaires; les parties inférieures sont variées de blanc. Du nord de l'Europe.
CHOUETTE A TERRIER, Strix cunicularia, Vieill. Parties supérieures variées de gris fauve et de brun, tachetées de brun; un double cercle blanc et gris formela face; une bande blanche au-dessus des yeux; parties inférieures blanchâtres, roussâtres vers les flancs, et tachetées de brun; bec verdâtre, noir sur les côtés; iris jaune; pieds et doigts duveteux, gris. Longueur, neuf à dix pouces. De l'Amérique méridionale dont elle habite les savannes; elle y creuse à quelques pieds sous terre, son nid où elle dépose une douzaine d'œufs blancs presque ronds.
CHOUETTE TOLCHIQUATLI. V. CHOUETTE DU MEXIQUE.
CHOUETTE URUCURU, Azzara. V. CHOUETTE A TERRIER.
CHOUETTE WAPACUTHU, Strix Wapacuthu Lath. Parties supérieures blanches, rayées transversalement et tachetées de brun rougeâtre; rémiges et rectrices rayées de noir et de rougeâtre; extrémité des plumes de la tête, noire; face, joues et gorge blanches; parties inférieures blanches; bec noir; iris jaune; pieds et doigts emplumés, blanchâtres. Longueur, dix-huit pouces. Des rives de la baie d'Hudson.
CHOUETTE AUX YEUX VERTS, Stris sylvestris, Lath. Espèce doutense que l'on présume être une variété de la Chouette Hulotte. (DR..Z.)
CHOUETTE, INS. Nom vulgaire d'un Lépidoptère, Noctua sponsa, Latr., et de la Chenille du Seneçon, décrite par Godart. (AUD.)
CHOUETTE DE MER. POIS. Syn. de Lump. V. CYCLOPTÈRE.
CHOUETTE ROUGE, OIS. Nom vulgaire du Choquard. V. PYRRHOCORAX. (DR..Z.)
CHOUGH. OIS. Syn. anglais du Corracias, Corvus Graculus, L. V. PYRRHOCORAX. (DR..Z.)
* CHOUGOU NIDJIOU. BOT. PHAN. Syn. d'Eau de Coco, aux îles Marianes, suivant Gaimard. (B.)
CHOUHAK. BOT. PHAN. (Delille.) Nom de pays du Spartium thebaicum, décrit dans le grand ouvrage sur l'Egypte. (B.)
CHOUK, BOT. PHAN. Ce nom arabe qui, selon Delille, signifie épine, a été donné à diverses Plantes piquantes, telles que l'Asparagus horridus et le Carduus syriacus, tels sont encore:
CHOUK-AAGOUL, l'Asparagus aphyllus.
CHOUK-EL-GEMEL, C'est-à-dire Epine ou Chardon du Chameau, l'Echin ops spinosus, etc. (B.)
CHOULAN, KHOULAN ou KOULAN. MAM. Syn. kalmoucks d'Onagre. V. CHEVAL. (B.)
* CHOUPA. POIS. V. CHEPA.
CHOUQUETTE. OIS. Syn. vulgaire du Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
CHOURLES ou CHURLES. BOT. PHAN. Vieux noms français des Ornithogales, particulièrement de celle qu'on nomme vulgairement Dame de onze heures. (B.)
CHOVA. OIS. V. CHOBA.
CHOVANNA-MAUDARU. BOT. PHAN. Syn. malabare de Bauhinie. V. ce mot. (B.)
CHOYKA. BOT. PHAN. V. CHOINA.
CHOYNE. BOT. PHAN. (J. Bauhin.) Syn. présumé de Crescentia. (B.)
* CHOZAM. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe de Cleome ornithopodioides, L. (B.)
CHRACHOLEK. OIS. Syn. polonais du Cormoran, Pelecanus Carbo, L. V. CORMORAN. (DR..Z.)
CHRÆSI. BOT. PHAN. Syn. arabe de Zygophyllum album, L., et, selon Forskalh, de Salicorne. (B.)
* CHREEK-WILL'S-WIDOW. OIS. Syn. américain de l'Engoulevent roux. V. ENGOULEVENT. (DR..Z.)
* CHREMIS. POIS. Nom grec d'un Poisson qu'on ne saurait reconnaître sur le peu qu'on en a dit. (B.)
CHRISAORE. ACAL, et MOLL. V. CHRYSAORE.
CHRISTE-MARINE. BOT. PHAN. Selon les différens pays maritimes de la France, on donne ce nom à la Salicorne herbacée, à l'Inule et au Chrithme maritimes, dont les feuilles se confisent au vinaigre ou à la saumure, comme les Cornichons, et se mangent sur les meilleures tables. (B.)
CHRISTIE. Christia. BOT. PHAN. Mœnch appelle ainsi le genre Lourea de Necker, que ce dernier a établi pour l'Hedysarum vespertilionis, L.; le nom de Necker étant plus ancien, doit être conservé, V. LOUREA. (A.R.)
CHRISTOKN. BOT. PHAN. Le Houx dans les langues du Nord. (B.)
CHRISTOPHORIANA. BOT. PHAN. Nom de l'Actœa spicata chez les anciens botanistes, donné aussi à des Aralies et à l'Adonis du Cap. (B.)
* CHRISTOPHORON. POIS. Syn. de Zeus Faber, chez les Grecs modernes. V. ZÉE. (B.)
* CHRITHARI. BOT. PHAN. Syn. d'Orge chez les Candiotes. (B.)
CHRITHMON. BOT. PHAN. Syn. de Salicorne chez les Grecs modernes. (B.)
CHROKIEL. OIS. Syn. polonais de la Caille, Perdix Cothurnix, L. V. PERDRIX, division des Cailles. (DR..Z.)
CHROMATES, MIN. Résultats de la combinaison de l'Acide chrômique avec les bases salifiables. Jusqu'ici on n'a encore rencontré à l'état natif que deux de ces combinaisons. V. FER et PLOMB CHROMATÉS. (DR..Z.)
CHROMIQUE. MIN. V. ACIDE CHROMIQUB.
CHROME. MIN. Nom donné par Haüy au Métal découvert par Vauquelin dans le Plomb rouge de Sibérie, et qui fait allusion aux propriétés éminemment colorantes de ce Métal, dont l'Acide est d'une belle couleur rouge, et dont l'Oxide est d'un vert d'Émeraude très-pur: aussi cette précieuse substance est-elle aujourd hui d'un grand usage dans la peinture sur Porcelaine et dans l'art de colorer le verre. Les Minéraux qui la renferment peuvent être divisés en deux classes: la première est composée de ceux dans lesquels le Chrôme entre essentiellement, tels que le Plomb chrômaté, le Plomb chrômé ou la Vauquelinite, et le Fer chrômaté. La seconde classe est composée des substances qui n'offrent le Chrôme que comme principe accidentel ou comme principe colorant. Elles sont au nombre de six. La première, qui est le Spinelle, doit sa belle couleur rouge à l'Acide chrômique. Les cinq autres empruntent leur couleur verte de l'Oxide de Chrôme. Ge sont l'Emeraude du Pérou, la Diallage verte, l'Amphibole dite Actinote, le Pyroxène (Coccolite et Therrolite), et l'Anagénite ou Brèche ancienne, qui forme le sommet de la montagne des Écouchets, entre le Crcusot et Couches, département de Saône-et-Loirc. L'Oxide de Chrôme existe en veines minces dans cette Brèche composée de fragmens de Feldspath rougeâtre et de Quarz gris, avec quelques parcelles de Mica noir. La substance nommée Calcédoine du Creusot, que Leschevin a retrouvée dans le même endroit, n'est, suivant lui, qu'un Quarz hyalin translucide pénétré d'Oxide de Chrôme. Enfin, ce Métal existe aussi, mais d'une manière invisible, dans les Aréolithes où il a été découvert par Laugier. (G. DEL.)
CHROMIS. Chromis. POIS. Genre formé par Cuvier(Règn. An., P. 266) aux dépens des Labres, des Spares et même des Chœtodons, dans l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Labroïdes. Ses caractères sont: os intermaxillaires protractiles, une seule dorsale avec des filamens; dents en velours aux mâchoires et au palais; ligne latérale interrompue, les ventrales prolongées en longs filets; point de molaires; l'estomac en cul de sac et sans cœcum. Les Chromis ont la figure des Labres. On en connaît plusieurs espèces.
Le CASTAGNEAU ou PETIT CASTAGNEAU, Rond., liv. v, p. 152, Chromis mediterranea, Cuv.; Sparus Chromis, L., Gmel., Syst. Nat., T. XIII, t. I, part. 2, p. 1274; le Marron, Encycl. Pois., qui donne, pl. 49, f. 187, un dessin qui ne convient pas à la description, puisqu'on n'y voit pas le prolongement en forme de filament du second rayon des ventrales. On pêche ce Poisson par milliers dans la Méditerranée.
Le BOLTI ou BOLTY, Sonnini, pl. 28, f. I, Chromis nilotica, Cuv., Labrus niloticus, L., Gmel., loc. cit., 1290. C'est d'après Hasselquitz que ce Poisson a été premièrement décrit comme se trouvant en Egypte, dans les eaux douces. Il s'y nourrit d'Insectes et de Vers; sa chair est exquise.
Les autres espèces connues du genre qui nous occupe sont: le Saxatilc, Sparus saxatilis, L., Gmel., loc. cit., 1271, Perca saxatilis, Bloch, pl. 309; — le Ponctué, Labrus punctatus, Bloch, pl. 295, f. I, auquel on doit rapporter le Poisson que Lacépède, T. IV, pl. 2, f. 1, regarde comme une variété du Sparailon; —le Filamenteux, Lacép., T. III, pl. 28, f. 2; — le Labre à quinze épines, Lac., T.III, pl. 25, f. 1; —le Sparus surinamensis, Bloch, pl. 277, f. 2, et le Chœtodon suratensis, Bloch, pl. 217.
Cuvier propose de former dans le genre Chromis, un sous-genre pour renfermer les espèces dont la tête est très-comprimée, les yeux fort rapprochés, et dont les ventrales sont fort longues. Cette division serait désignée par le nom de PLESIOPS. (B.)
CHROSCIEL. OIS. Syn. polonais de la Gallinule de Genêt, Rallus Crex, L. V. GALLINULE. (DR..Z.)
* CHRYPHIOSPERME. Cryphiospermum. BOT. PHAN. Sous le nom de Cryphiospermum repens, Palisot de Beauvois a décrit et figuré (Fl. Ow. et Ben., T. II, p. 25, t. 74) une Plante rampante de la famille des Synanthérées, a laquelle il donne pour caractères: un involucre trrphylle, des demi-fleurons portés sur un réceptacle paléacé, une corolle cuculliforme tubuleuse à cinq dents, des fruits triangulaires, couronnés par une membrane quinquèfide, et cachés dans deux écailles intimement rapprochées.
Cette Plante dont la tige est rampante, les feuilles opposées lancéolées, uu peu dentées, les capitules axillaires, croît sur les bords du fleuve Formose. C'est une de celles dont les naturels du pays font usage pour la guérison des plaies. (A.R.)
CHRYSA. BOT. PHAN. Dans le Journal de Botanique pour 1808, vol. 2, p. 170, Rafinesque Schmaltz a donné ce nom au genre déjà connu sous celui de Coptis que lui a imposé Salisbury, et qui a pour type l'Helleborus trifolius, L. Le Chrysa borealis, Raf., doit donc être rapporté au Coptis trifolia,, Salisb. et D. C. V. COPTIS. (G..N.)
* CIIRYSÆA. BOT. PHAN. (Daléchamp.) Syn. d'Impatiens Noli-metangere L. V. BALSAMINE. (B.)
CHRYSAETOS. OIS. (Linné.) Syn. de l'Aigle royal, Falco fulvus, L. V. AIGLE. (DR..Z.)
CHRYSALIDE, INS. Ou désigne généralement sous ce nom, et plus improprement encore sous celui de Fevedorée, la nymphe des Lépidoptères. Cet état intermédiaire de la métamorphose perdrait beaucoup de l'intérôt qu'il offre, si on ne l'envisageait pas en même temps dans tontes les classes: c'est pour ce motif que nous renvoyons l'étude des Chrysalides au mot NYMPHE. (AUD.)
CHRYSALITE. FOSS. Sous ce nom Mercator (Metal., p. 311) a désigué une espèce d'Ammonile dont la surface ressemble à celle d'une Chrysalide. V. AMMONITE. (D..H.)
CHRYSAMMONITE. FOSS. Les anciens crychtographes, comparant l'éclat de certaines chrysalides de Papillons diurnes au brillant métallique qui se remarque sur la plupart des Ammonites dont le test est conservé, avaient consacré ce rapprochement dans la coloration par cette dénomination qui n'est plus usitée. (D..H.)
CHRYSANTHELLE. Chrysanthellum. BOT. PHAN. Dans le Synopsis de.Persoon, le professeur Richard père a établi ce genre de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie superflue de Linné. Il lui a donné les caractères suivans: involucre cylindrique, d'une longueur presque égale a celle des fleurons, muni d'écailles à la base; réceptacle couvert de paillettes planes; fleurs de la circonférence très-nombreuses, à corolles linéaires, courtes et bidentées; celles du centre en petit nombre et dont la plupart sont stériles: akènes légèrement sillonnés et cylindriques, entremêlés d'autres plus comprimés, à bord entier.
La seule espèce dont se compose ce genre, faisait autrefois partie du genre Verbesina de Linné, et ne présente pas de caractères différentiels fort notables; il a donc fallu que son auteur, qui en a bien apprécié la distinction, suppléât à ce défaut de notes caractéristiques bien tranchées par un ensemble de caractères plus détaillés. Les Verbésines néanmoins s'en distinguent assez par la présence d'une aigrette aristée, c'est-à-dire formée d'écailles filiformes et scarieuses. — Le Chrysanthellum procumbens, Rich., Verbesina mutica, L., est une Plante des pâturages humides de l'Amérique, dont les feuilles sont alternes et tripartites, les pédoncules allongés et uniflores, et la tige couchée. Elle est figurée dans Lamarck, Illustrat. T. 686, f. 2. (G..N.)
CHRYSANTHÈME. Chrysanthemum. BOT. PHAN. On nomme ainsi
un genre de Plantes de la famille naturelle des Corymbifères et de la Syngénésie Polygamie superflue. Il se compose d'un assez grand nombre d'espèces herbacées, annuelles ou vivaces, portant des feuilles alternes simples, plus ou moins profondément dentées, et des capitules de fleurs tantôt entièrement jaunes, tantôt jaunes au centre et blancs à la circonférence. Chaque capitule offre un involucre hémisphérique, Composé d'écailles imbriquées, minces et scarieuses sur les bords; un réceptacle presque plane, nu ou offrant parfois des paillettes dans quelques espèces cultivées. Lés fleurons sont réguliers et hermaphrodites; les demi-fleurons placés à la circonférence sont femelles et très-nombreux. Le fruit est ovoïde, comprimé, strié longitudinalement, dépourvu entièrement d'aigrette et de rebord membraneux.
A l'exemple de Haller, de Gaertner et de De Candolle, on doit extraire du genre Chrysanthème les espèces dont le fruit est surmonté d'un rebord membraneux en forme de couronne, et les placer dans le genre Pyrèthre. Ce caractère, nous en convenons, n'est pas d'une très-haute importance; mais comme les espèces de Chrysanthème sont fort nombreuses, nous avons cru devoir l'admettre pour en faciliter l'étude.
L'une des espèces les plus communes de ce genre est le CHRYSANTHèME DES PRÉS, ou Grande Marguerite, Chrysanthemum Leucanthemum, L., Plante vivace, excessivement commune dans les prairies de la plus grande partie de la France. Sa tige haute d'un pied et demi à deux pieds, hispide à sa partie inférieure, porte des feuilles pétiolées, spathulées, oblongues, obtuses et crenelées; celles de la tige sont sessiles et presque amplexicaules. Les fleurs sont grandes, placées au sommet des ramifications de la tige. Les fleurons qui garnissent le disque sont d'un jaune doré; les demi-fleurons de la circonférence sont d'un blanc pur.
Le CHRYSANTHÉME DES INDES, Chrysanthemum indicum, L. L'une des espèces les plus belles et les plus utiles pour l'ornement des parterres. Elle fleurit, en effet, a l'époque où presque toutes les autres Plantes ont cessé de végéter, c'est-à-dire d'octobre en décembre. Elle présente un phénomène extrêmement remarquable, et qui l'a fait alternativement placer parmi les Ghrysanthémes et parmi les Camomilles. Dans les individus sauvages ou à fleurs simples, le receptacle est nu et privé de paillettes, ce qui forme le caractère de vrais Chrysanthèmes; au contraire, dans cette foule de variétés, qui font en automne l'ornement de nos parterres, et où les fleurons sont sous la forme de longs tubes cylindriques, d'une belle couleur violette, jaune, blanche ou pourpre, le réceptacle est chargé d'écaillés comme dans les Anthemis. Aussi à l'époque où cette belle Plante fut introduite en France, Ramatuelle la décrivit-il sous le nom d'Anthemis grandiflora, en la regardant comme distincte spécifiquement et génériquement du Chrysanthême des Indes de Linné. Cependant il est certain que ces deux Plantes appartiennent à la même espèce, qui offre ainsi des paillettes dans les individus cultivés, eten est privée dans ceux qui sont sauvages ou à fleurs simples. V. CAMOMILLE.
C'est Blanchard, négociant à Marseille, qui, le premier, introduisit cette Plante en France, dans l'année 1789. Il l'avait rapportée de la Chine. En 1790, elle fut cultivée au Jardin du roi, et depuis cette époque, elle s'est répandue et, en quelque sorte, naturalisée dans tous les jardins de l'Europe.
Le Chrysanthème des Indes est un Arbuste touffu, dont la tige sous-frutescente à sa base est haute de trois à quatre pieds. Ses feuilles, blanchâtres en dessous, sont profondément lobées. Ses fleurs sont grandes, réunies au sommet des ramifications de la tige où elles forment une sorte de panicule. Leurs fleurons sont allongés, stériles, tubuleux et varient de nuances. Il en existe des variétés, blanche,
rouge, jaune, violette, pourpre od panachée. Cette belle Plante est vivace et se cultive en pleine terre. Elle résiste ànos froids les plus rigoureux. On la multiplie en séparant les drageons, ou par boutures. On trouve des détails très-étendus sur sa culture et ses variétés dans un Mémoire intéressant de Joseph Sabine, imprimé dans le 4° volume des Transactions de la Société horticulturale de Londres. V. PYBÉTHRE. (A.R.)
CHRYSANTHÉMOIDES. BOT.PHAN. Dans les botanistes antérieurs à Linné, ce mot est syn. d'Osteospermum. (B.)
CHRYSAORE: Chrysaora. MOLL. FOSS. Ce genre de montfort (T. I, pl.178), ainsi que quelques autres quis en rapprochent, comme l'Acheloïte et le Callirhoé, ont été faits sur des caractères assez vagues, et appartiennent plutôt au genre Bélemnite. V. ce mot. (D..H.)
CHRYSAORE. Chrysaora. ACAL.Genre de l'ordre des Acalèphes libres(Règn. Anim. de cuv.), établi par péron et Lesueur dans leur Histoue générale des Méduses (Ann. du Mus. d'Hist. Nat.). Cuvier loc. cit. T. IV, p. 56) rapporte à son genre Cyanée les Chrysaores de Péron, en faisant observer que la plupart des espèces ne sont que des variétés de la Cyanée Chrysaore, Cyanœa Chrysaora. V. CYANÉE. (AUD.)
* CHRYSAORE. Chrysaora. POLYP. Genre de polypiers fossiles de l'ordre des Milléporées, dans la division des polypiers entièrement pierreux. Il est ainsi caractérisé: polypier fossile rameux, couvert de côtes ou lignes saillantes, à peine visibles à l'œil nu, rameuses, anastomosées ou se croisant entre elles, et se dirigeant dans tous les sens; pores visibles à la loupe, ronds, épars, situés dans les intervalles des côtes, jamais sur leur tranchant, et rarement sur leurs pentes. Ce genre ne se distingue des Millépores que par les côtes ou lignes saillantes dont le Polypier est couvert. Ce caractère est si singulier, qu'il est impossible de ne pas faire un upe particulier de ces Zoophytes de l'ancien monde. Leurs ramifications diffèrent de celles des Millépores: elles ont une fascie qui leur est Propre; les côtes semblent partir de l'extrémité des pointes ou des aspérités qui les couvrent et qui les terminent. D'abord elles sont droites et se dirigent ensuite dans tous les sens; souvent elles sont visibles à l'œil nu; les pores ou cellules n'offrent rien de remarquable. Les Milléporées vivantes ne nous ont encore offert aucune espèce voisine des Chrysaores; néanmoins il est possible que des analogues existent dans les mers australes, et que leur petitesse ou leur rareté les aient dérobées aux recherches des naturalistes. Nous avons donné à ce genre le nom de Chrysaore, quoique Péron et Lesueur en aient fait usage pour un groupe de Méduses que Cuvier et Lamarck ont réuni aux Cyanées.
CHRYSAORE ÉPINEUSE, Chrysaora spinosa, Lamx., Gen. Polyp. p. 83, tab. 81 fig. 6, 7. Elle est simple, presque cylindrique, couverte d'aspérités coniques, aiguës, nombreuses et couvertes de côtes flexueuses, formant sur leur surface un réseau irrégulier. Ce Fossile très-rare se trouve dans le calcaire à Polypiers des environs de Caen.
CHRYSAORE CORNE DE DAIM, Chrysaora Damœcornis, Lamx., Gen. Polyp., p. 83, tab. 81, fig. 8, 9. Elle diffère de la précédente par ses divisions droites, comprimées ou subpalmées, et par les côtes en général longitudinales, peu flexueuses et saillantes; elle est aussi rare et se trouve dans les mêmes lieux que la précédente, (LAM..X.)
CHRYSEIS. BOT. PHAN. Henri Cassini propose sous ce nom un genre nouveau pour la Centaurea Amberboï de Linné, qui diffère des autres Centaurées par son aigrette simple, composée de petites écailles glabres. V. CENTAURÉE. (A.R.)
CHRYSÉ;LECTRE. MIN. (Pline.) On ne sait si c'est i'Hyacinthe ou le Succin. (LUC.)
CHRYSÉ;NE. BOT. PHAN. Quelques botanistes français ont proposé ce nom pour désigner les Chrysanthêmes. (B.)
CHRYSEOS. MAM. (Oppien.) Probablementle Chacal. V. CHIEN. (B.)
CHRYSIDES. Chrysidides. INS. Famille de l'ordre des Hyménoptères établie par latreille (Gener. Crust, et Ins., T. IV, p. 41) qui l'a convertie depuis (Règn. Anim. de Cuv.) en une tribu de la famille des Pupivores, section des Térébrans. Cette tribu a pour caractères: ailes inférieures sans nervures; tarière de la femelle composée des derniers anneaux de l'abdomen, rétractile à la manièredes tubes d'une lunette, terminal par un petit aiguillon; abdomen des individus du même sexe n'ayant, le plus souvent, que trois à quatre anneaux extérieurs, plat ou voûté en dessous, et pouvant se replier contre la poitrine; corps ayant alors la forme d'une boule.
Cette tribu correspond au grand genre Chrysis de Linné, et comprend aussi le genre Chrysis de Jurine, à l'exception de celui des Cleptes. Les Insectes appartenant à cette division sont parés des couleurs métalliques les plus, brillantes et les plus variées; leur vivacité est inconcevable, et ils agitent perpétuellement leurs antennes et toutes les parties de leur corps. Ils fréquentent les lieux sablonneux, les murs et les vieux bois exposés au soleil, et déposent leurs œufs dans les nids de plusieurs Hyménoptères, et entre autres dans ceux des Tenthrèdes et des Apiaires solitaires maconnes. Les larves qui en naissent vivent aux dépens des larves de celles-ci. Les Chrysides ont en général une tête petite, des antennes brisées, filiformes, vibratiles, composées de treize anneaux, dans l'un et l'autre sexe; des mandibules pointues au sommet; des palpes maxillaires presque toujoursde cinq articles, généralement plus longs que les labiaux qui en ont seulement trois; une languette ordinairement échancrée. Le thorax est demi-cylindrique, et supporte les ailes; la paire antérieure présente une cellule radiale et une cellule cubitale allongée, incomplète, recevant une nervure récurrente très-distante du bout de l'aile; l'abdomen est composé, dans le plus grand nombre, de trois segmens emboîtant tous les autres; il est convexe supérieurement et concave en dessous; le dernier anneau, visible à l'extérieur, offre dans la plupart des points enfoncés; son bord supérieur est libre et terminé par des dentelures. Les Chrysides que Geoffroy (Hist, des Ins.) n'a pas distinguées des Guêpes et qu'on nomme aussi vulgairement Guêpes dorées, ont été subdivisées par Latreille en plusieurs genres qu'il a rangés de la manière suivante:
† Mâchoires et lèvre très-allongées, formant une sorte de trompe fléchie en dessous le long de la poitrine; palpes très-petits de deux articles.
Genre: PARNOPÉS.
†† Mâchoires et lèvres courtes ou peu allongées, et ne formant point de trompe fléchie en dessous; palpes maxillaires de cinq articles; les labiaux de trois.
1. Abdomen demi-cylindrique ou presque demi-circulaire, voûté, n'ayant que trois segmens apparens.
A. Mandibules sans dentelures, ou unidentées, au plus, au côté interne; dernier segment extérieur de l'abdomen ayant, soit un cordon élevé, soit une rangée transverse de gros points enfoncés, et le plus souvent dentelé au bout.
Genres: STILBE, EUCURÉE, CHRYSIS.
B. Mandibules ayant deux dentelures ou davantage, au Côté interne; abdomen uni et sans dentelures.
Genres: HÉDICHRE, ELAMPE.
2. Abdomen presque ovoïde, non voûté, ayant quatre à cinq segmens apparens, toujours uni et sans dentelures au bout.
Genre: CLEPTE.
V. ces mots. (AUD.)
CHRYSIDIDES. Chrysidides. INS. V. CHRYSIDES.
CHRYSIDIFORME. INS. Engramelle (Pap. d'Europe) a désigné sous ce nom un Insecte lépidoptère de la division des Crépusculaires qui appartient au genre Sèsie, Sesia Chrysidiformis d'Ochsenheimer (die Schmetterlinge von Europa). (AUD.)
* CHRYSIPPEA. BOT. PHAN. (Pline.) Syn. présumé de Scrophulaire. (B.)
CHRYSIS. BOT. PHAN. (Rencaume.) Syn. d'Hélianthe annuel. (B.)
CHRYSIS. Chrysis.. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, très-anciennement admis, et ne comprenant aujourd'hui, suivant Latreille et le plus grand nombre des entomologistes, que les espèces qui offrent pour caractères: mandibules n'ayant qu'une seule dent ou crénelure au côté interne; palpes maxillaires sensiblement plus longs que les labiaux, de cinq articles; languette entière et arrondie. Ce genre, qui appartenait d'abord (Consid. génér., p. 310) à la famille des Chrysidides, a été depuis rangé par Latreille (Règn. An. de Cuv.) dans la famille des Pupivores, tribu des Chrysides. Plusieurs des caractères assignes à cette tribu conviennent partaitement aux Chrysis proprement dits: aussi ne parlerons-nous que de ce que celles-ci offrent de particulier. Outre la dent unique qu'on voit au côté interne des mandibules, elles ont un abdomen en demi-ovale, assez allongé, tronqué au bout et offrant souvent près de cette extrémité une rangée transverse de gros points enfoncés. Ce genre diffère de celui des Parnopès par des mâchoires et des lèvres non prolongées en une sorte de trompe et par le nombre d'articles des palpes maxillaires; il s'éloigne des Cleptes par le nombre des segmens visibles à l'abdomen et par la forme de cette partie; il ne pourra être confondu avec les Hédichres et les Elampes à cause de ses mandibules unidentées. Enfin, quoique très-voisin des Stilbes et des Euchrées, auxquels Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) l'a réuni, il se distinguera du premier de ces genres, parce qu'il n'existe pas de pointe ou prolongement scutelliforme à la partie postérieure du thorax, et du second par l'absence d'un cordon élevé ou bourrelet traversant brusquement le segment terminal de l'abdomen.
Les Chrysis sont de petits Insectes très-agiles, très-vifs, se roulant en boule lorsqu'on les saisit, et qui d'ailleurs sont très-remarquables par les couleurs brillantes à reflets métalliques de leurs corps. On les trouve quelquefois sur les fleurs, les murailles, les vieux bois, les bords élevés des chemins; elles fréquentent les lieux exposés au midi, et paraissent en grand nombre lorsque le soleil brille. Elles répandent une odeur assez forte et peu agréable. On ne connaît pas leurs métamorphoses, mais on présume que leurs larves sont parasites et qu'elles se nourrissent aux dépens de celles de plusieurs Hyménoptères. Les femelles sont remarquables par les anneaux rentrans de l'abdomen au bout desquels on voit un petit aiguillon. Degéer (Mém. sur les Ins., T. II, p. 834, pl. 28) a décrit avec soin les détails curieux de ces parties. Pelletier de Saint-Fargeau a donné (Ann. du Mus. d'Hist. Nat., T. VII, p. 115) une Monographie de la tribu des Chrysides; elle est accompagnée de bonnes figures. Cet auteur décrit vingt-neuf espèces appartenant au genre Chrysis de Latreille; nous n'en citerons qu'une seule qui peut être considérée comme le type du genre, le Chrysis enflammé, Chr. ignita, L., Fabr., Latr., ou la Guêpe dorée à ventre cramoisi de Degéer (loc. cit.), qui est la même que la Guêpe dorée à corselet vert et derniers anneaux du ventre épineux, de Geoffroy (Hist. des Ins. T. II, p. 382, n. 20). Elle a été représentée par Panzer (Faun. Ins. Germ., fase. 5, tab. 22), et se trouve très-communément aux environs de Paris. V., pour les
autres espèces de Chrysis, Linné et Fabricius, dans leurs différens ouvrages; Latreille (Genera Crust, et Ins. T. IV, p. 50), Panzer (loc. cit.), Jurine (Classif. des Hyménopt., p. 292), et Pelletier de Saint-Fargeau loc. cit.). (AUD.)
CHRYSITE. MIN. L'un des noms de la Pierre de touche chez les anciens. (LUC.)
CHRYSITIS. BOT. PHAN. Chez les anciens, ce nom désigne quelques espèces de Gnaphalium, particulièrement le Stœchas. (B.)
CHRYSITRIX. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Cypéracées et de la Polygamie Monœcie de Linné, a été établi par cet illustre naturaliste sur une Plante du Cap, qui offre les caractères suivans: fleurs disposées en épi très-dense ovale et cylindrique, composé d'écailles spathacées coriaces et concaves, renfermant un faisceau de paillettes lancéolées cartilagineuses, entre chacune desquelles est située une étamine de même longueur à filets capillaires et à anthères adnées; un seul ovaire placé au centre du faisceau de paillettes, oblong et obtus, supportant un style de la longueur des étamines et divisé en trois stigmates saillans et hérissés de papilles. Les auteurs, et Lamarck lui-même (Encycl. méth.), décrivent ce stigmate comme simple; cependant la figure donnée par ce dernier botaniste (Illustr., 842, f. 4) le représente tel que nous l'avons décrit. On a voulu rapporter à ce genre le Chondrachne de R. Brown qui présente des caractères très-analoues; cependant le style bifide de ce dernier genre, et la différence que cet auteur mentionne entre le Chorizandra( genre voisin du Chondrachne), et le Chrysitrix, ne permettent pas de supposer que Brown se soit mépris à cet égard.
Le Chrysitrix capensis, L., unique espèce du genre, est une Plante qui, par ses feuilles ensiformes et engaînantes, a le port des Iridées. Elle croît au cap de Bonne-Espérance. (G..N.)
CHRYSOBALANE. Chrysobalanus. BOT. PHAN. Ce genre, que l'on désigne également sous le nom d'Icaquier, fait partie de la section des Drupacées dans la famille des Rosacées. Il se compose de deux ou trois espèces américaines oui sont des Arbrisseaux à feuilles alternes et entières, dépourvues de stipules, ayant les fleurs assez petites, hermaphrodites, disposées en grappes courtes et pédonculées, à l'aisselle des feuilles supérieures; leur calice est tuberculeux, campanulé, persistant, à cinq divisions égales; les pétales, au nombre de cinq, sont insérés à la partie supérieure du calice, ainsi que les étamines dont le nombre est d'une quinzaine à peu près. L'ovaire est globuleux, sessile au fond du calice; de sa base part latéralement un style allongé qui se termine par un stigmate évasé et simple. Le fruit est une drupe ovoïde environnée à sa base par le calice qui est persistant, et contenant un noyau uniloculaire à deux graines.
L'espèce la plus intéressante de ce genre est le Chrysobalane Ieaquier, Chrysobalanus Icaco, L., Arbrisseau de dix à douze pieds d'élévation, croissant aux Antilles, à Saint-Domingue, à Cayenne; j'en possède également un échantillon recueilli en Afrique: ses feuilles sont alternes, à peine pétiolées, obovales, arrondies, entières, glabres, luisantes et un peu coriaces. Les fleurs forment de petites grappes à l'aisselle des feuilles supérieures et au sommet des ramifications de la tige. Elles sont portées sur des pédoncules courts, articulés, di ou trichotomes; ces pédoncules, ainsi que le calice, sont recouverts d'un duvet court, soyeux et très-abondant. Les fruits sont ovoïdes, de la grosseur d'une moyenne Prune; leur couleur est fort variable; ils sont jaunes ou rougeâtres; leur chair est pulpeuse, d'une saveur douce et légèrement âpre, mais agréable; on les mange
dans les contrées où cet Arbre croît naturellement, et on les appelle Icaques ou Prunes-Coton.
Une seconde espèce de ce genre est le Chrysobalane à feuilles longues, Chrysobalanus oblongifolius, Michaux. Elle croît dans les lieux sablonneux et boisés de la Géorgie et de la Caroline. Ses feuilles, presque lancéolées, aiguës, ses fruits en forme d'olive, la distinguent nettement de l'espèce précédente. (A.R.)
CHRYSOBALANOS. BOT. PHAN. La Muscade chez les anciens. D'où Chrysobalanus, syn. d'Icaquier chez les modernes. V. CHRYSOBALANE. (B.)
CHRYSOBATE. MIN. C'est-à-dire Buisson d'or. Végétation d'or artificielle et opérée par le feu. (B.)
CHRYSO-BÉRYL, MIN. V. CYMOPHANE.
CHRYSOCALIS. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Syn. présumé de Matricaire. (B.)
CHRYSOCANTHARUS. INS. Syn. de Cétoine dorée chez les anciens. (B.)
CHRYSOCARPOS. BOT. PHAN. Syn. présumé de Lierre à feuilles lobées. (B.)
CHRYSOCHLORE. Chrysochloris. MAM. (Lacépède.) Genre de Carnassiers insectivores caractérisé par vingt dents à chaque mâchoire, disposées comme il suit: en haut deux grandes incisives, droites et verticales comme à la Taupe, suivies de chaque côté de neuf molaires, dont les quatre premières à simple triangle sont suivies de cinq autres comprimées d'avant en arrière, et présentant de front trois pointes dont l'intermédiaire est la plus haute; en bas quatre incisives dont les deux intermédiaires sont rudimentaires comme dans plusieurs Chauve-Souris, suivies de huit molaires de chaque côté, dont les trois premières à simple triangle, et les cinq autres comprimées comme celles d'en haut, ne présentent de front que deux pointes en arrière de l'intérieure. Il en résulte que la série de ces molaires présente inférieurement une et supérieurement deux rainures. Ces rainures et les rangs de pointes collatérales s'engrènent réciproquement. Il n'y a que trois doigts aux pieds de devant, et cinq de grandeur à peu près uniforme à ceux de derrière. Au pied de devant, l'ongle externe est triple du suivant, l'interne est le plus petit; ces trois doigts et surtout leurs ongles sont courbés en dedans. Il y a un petit ergot corné sessile sur le carpe et sans phalanges, en dessous du doigt externe.
La mécanique osseuse de la Chrysochlore est précisément inverse de la Taupe à qui on l'a tant comparée. La première côte y est presque carrée; elle est au coutraire aussi grêle que les suivantes dans la Taupe, dont la clavicule est au contraire cubique, tandis que la clavicule de la Chrysochlore est aussi mince et arquée qu'une côte dorsale et presqu'aussi longue. Elle y surpasse l'humérus qui est trois fois plus long qu'elle dans la Taupe. Le scapulum de la Taupe aussi peu développé à proportion que dans les Ruminans, c'est-à-dire la où les mouvemens de l'épaule sont moins nombreux et plus bornés, est au contraire plus compliqué dans la Chrysochlore que chez tous les autres Mammifères. L'acromion y est énorme, et surtout l'épine qui forme au-dessus de la moitié inférieure du scapulum une longue et large voûte terminée en avant par une apophyse très-saillante. Il en résulte que les muscles surépineux et surtout les sous-épineux y sont plus développés que partout ailleurs. Le cubitus, presqu aussi fort que dans la Taupe, a un énorme olécrane qui manque à celle-ci, et se dirige en dehors. En dedans une tubérosité radiale considérable aussi arquée forme, dans le prolongement de la courbe de l'olécrane, une grande arcade osseuse, qui sert de point fixe aux muscles adducteurs de la main et des doigts, comme l'olécrane est le point mobile des muscles huméro-scapulaires postérieurs. Nous ajouterons que l'épister.
nal carené inférieurement et excavé supérieurement a à peine le tiers du développement qu'il a dans la Taupe. Il en résulte que dans la Chrysochlore, les mouvemens du bras ont leurs points d'appui sur le scapulum, tandis qu'au contraire le point d'appui des mouvemens dans la Taupe est sur le sternum par les clavicules cubiques qui servent d'arcs-boutans. Entin la Chrysochlore a dix-neuf paires de côtes; la Taupe n'en a que douze. D'ailleurs le bassin et le pubis, écartés comme dans la Taupe, s'y ressemblent ainsi que les membres postérieure.
Le volume proportionnel du cerveau est très-grand. Le diamètre bipariétal est un septième de la longueur ducorps. L'aire de la fosse ethmordale peu profonde n'est guère moins que le tiers de celle du crâne dans le plan passant verticalement par le diamètre indiqué. Les cornets ethmoïdaux sont développés en proportion; le trou optique est à peine visible; la caisse est fort petite; l'odorat est évidemment le plus actif de ses sens.
L'apophyse coronoïde, si proéminente dans la Taupe, est nulle ici où le condyle est au contraire bien plus saillant. L'on voit donc que la Chrysochlore est au moins aussi éloignée de la Taupe par l'organisation que par la contrée qu'elle habite; et ces différences, lorsque le genre est le même, ne peuvent être attribuées à aucune influence éventuelle. Tout est ici primitif.
CHRYSOCHLORE DU CAP ou Taupe dorée. Wosmaer (Description d'un Recueil exquis d'Animaux rares, pl. 20) la représente sous le nom de Groen Glanzige. Déjà figurée et mal coloriée par Séba (Thes. t. I, pl. 32, n. 4 et 5), sous le nom de Taupe de Sibérie. C'est la Talpa asiatica de Linné. Un peu plus petite que notre Taupe, dit Wosmaer qui l'a décrite (loc, cit.), son poil est aussi plus fin et doux au toucher comme du velours. Ses reflets d'un beau vert doré sont chatoyans et métalliques comme ceux des Colibris. Celle décrite par Wosmaer était femelle. Elle avait deux mamelles inguinales. Le museau couleur de chair et sans poil est tronqué comme dans les Cochons, et déborde la mâchoire inférieure comun boutoir, au centre duquel s'ouvrent les narines. Le contour du boutoir est festonné par huit découpures bien représentées dans la figure citée; mais Wosmaer indique mal, d'après Sparmann, le nombre des dents. Les yeux et les oreilles sont imperceptibles. On les distingue pourtant, dit Sparmann, quand l'Animal est dépouillé. Si cet Animal n'entend pas aussi mal qu'il voit, au moins peut-on conclure que son ouïe doit être bien faible, fait assez contradictoire pour la philosophie des causes finales dans un Animal souterrain. Il n'y a pas de queue visible extérieurement, bien qu'il y ait quatre ou cinq vertèbres coccygiennes.
Wosmaer (loc. cit.) dit que Gordon parle d'une autre espèce beaucoup plus petite et de couleur d'acier, qui vit fort loin dans l'intérieur du Cap.
La Chrysochlore est assez nombreuse dans les jardins du Cap, où elle cause autant de dégât que les Taupes en Europe. Il paraît que leurs beaux reflets ne se manifestent pas aussi bien sur l'Animal vivant que lorsqu'il est dans la liqueur. La Taupe du Cap de Buffon, Suppl. T.III, pl. 33, n'est même pas de l'ordre des Insectivores, C'est un Rongeur du genre Oryctère ou Rat-Taupe du Cap. V. ces mots.
Une autre espèce qui porte le nom de Taupe rouge d'Amérique, Talpa rubra, Lin., Séba, Thes. t. I, pl. 32, fig. 1, appartient probablement à ce genre; car des trois doigts des pieds de devant, l'externe est bien plus grand que le second qui lui-même est supérieur au suivant. Séba ne lui donne que quatre doigts derrière, mais il n'en donne pas non plus davantage à la Chrysochlore du Cap. Il lui attribue une queue, mais ne donne pas sa grandeur. Comme presque toutes les indications de pays sont fautives dans l'auteur cité, il n'est pas bien sûr qu elle
soit d'Amérique. Séba la dit rouge tirant sur le cendré clair. Si cette espèce était réellement américaine, elle deviendrait un des exemples les plus péremptoires de ces lois que nous avons exposées dans notre Mémoire sur la distribution géographique des Anim. (Journ. de Phys., février, 1821.) (A.D..NS.)
CHRYSOCOLLE. MIN. V. AMPHITANE.
CHRYSOCOME. Chrysocoma. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Corymbifères de Jussieu et de la Syngénésie égale de linné. Il offre les caractères suivans: involucre conique, imbriquéde folioles pointues, plus ou moins rapprochées; capitule composé de fleurons nombreux, tous hermaphrodites et fertiles, dont le tube est un peu renflé à sa partie supérieure, et le limbe divisé en cinq lobes aigus, étroits et égaux; réceptacle nu; akènes oblongs, comprimés, velus, d'une grandeur moindre que celle du tube de la corolle, couronnés par une aigrette sessile formée de poils courts, nombreux, roussatres, simples ou munis de villosités presqu'imperceptibles à l'œil nu. Les chrysocomes sont des plantes herbacées ou arborescentes, d'un aspect extrêmement agréable, et qui ont de grands rapports avec les genres Conyza, Baccharis, et Erigeron. Dioscoride et Pline ont donné le beau nom de Chrysocome (chevelure dorée) à l'espèce européenne qui a servi de type au genre. Cette Plante, en effet, possède, ainsi que ses congénères, des capitules très-denses, d'un jaune d'or éclatant. Son élégance est même remarquable entre toutes les autres Plantes de la belle tribu des Corymbifères, dont l'intlorescence est si riche de formes et de couleurs.
Les Chrysocomes, au nombre de vingt environ, ont été partagées en deux sections: 1° celles dont la tige est frutescente; 2° et les C. herbacées. La plupart des premières habitent le cap de Bonne-Espérance, les secondes sont indigènes de l'Europe et de la Sibérie. Celles-ci peuvent se cultiver en pleine terre dans nos jardins où elles exigent seulement une terre un peu légère et une benne exposition; les autres sont des Arbustes d'orangerie qui demandent une exposition à la vive lumière et une terre consistante, pour qu'elles s'effilent moins et deviennent plus vigoureuses. Parmi celles qui se cultivent le plus habituellement, et dont le feuillage toujours vert contribue à varier l'aspect des serres pendant la mauvaise saison, on remarque les Chrysocoma coma aurea, L., C. cernua et C. ciliata. L'amertume de leur écorce est assez intense. On se sert aux Canaries de l'une d'elles (Chrysocoma sericea) pour arrêter le mal de dents; peut-être est-elle sialagogue comme la racine de Pyrèthre.
L'Europe tempérée nourrit l'espèce la plus intéressante des Chrysocomes herbacées. Cette Plante que l'on nomme CHRYSOCOME lINIÉRE, Chrysocoma Linosyris, L., était connue autrefois sous les noms de Chrysocome, Osyris, Linosyris et Heliochrysos, et avait été placée dans le genre Conyza par Tournefort. Elle est haute de quatre à cinq décimètres; ses tiges presque simples, effilées et ramifiées au sommet, portent des feuilles linéaires, pointues, glabres, vertes, éparses et très-nombreuses. Ces feuilles garnissent la tige dans toute sa longueur jusqu'au capitule des fleurs où elles se confondent avec les folioles de l'involucre.
La billardière a ajouté aux espèces cidessus mentionnées trois belles Chrysocomes qu'il a décrites et figurées (Novœ-Holland. Plant. Specim. vol. 2, tab. 82, 83 et 84). Deux sont arborescentes: Chrysocoma cinerea et Chrysocoma reticulata La troisième, Chrysocoma squamata, est herbacée. La Chrysocoma reticulata, dont l'aigrette plumeuse est terminée par unelouppe de poils, appartient-elle réellement à ce genre? (G..N.)
CHRYSODON. ANNEL,. Nom donné par Linné (Syst. Nat. éd. 12, T. 1,
part, 2, p. 1269, n° 813) à une espèce qu'il rapportait à son genre Sabelle: cette espèce est l'Amphitrite du Cap, de Bruguière et de Cuvier, ou l'Amphictène du Cap, de Savigny. V. AMPHICTÉNE. (AUD.)
* CHRYSODRABA. BOT. PHAN. Nom donné par De Candolle à la seconde des sections qu'il a établies dans le genre Draba, section qu'il caractérise ainsi: style très-court; stigmate capité ou bilobé; pétales émarginés; silicule ovale-oolongue. Elle comprend onze espèces qui sont des Plantes herbacées vivaces, à feuilles oblongues et planes, couvertes de poils rarement simples, à fleurs jaunes portées sur des hampes ou pédoncules allongés. Ces Plantes habitent les montagnes du nord de l'Europe et celles de l'Asie orientale, à l'exception des deux espèces que Humbold et Bonpland ont trouvées, l'une sur le volcan de Jorullo, et l'autre près de la ville de Tolucca au Mexique. (G..N.)
CHRYSOGASTRE. Chrysogaster. INS. Genre de l'ordre des Diptères établi par Meigen aux dépens du genre Syrphe, et que Latreille reunit (Règn. Anim. de Cuv.) au genre Milésie. V ce mot. (AUD.)
CHRYSOGONE. Chrysogonum. BOT. PHAN. Famille des Corymbifères, Syngénésie Polygamie nécessaire. Une petite Plante herbacée, qui croît dans l'Amérique septentrionale et en particulier dans la Virginie, forme le type de ce genre, qui ne se compose encore que de cette seule espèce. Le Chrysogone de Virginie, Chrysogonum virginianum L., est herbacé vivace; sa tige presque simple est lanugineuse, haute de quatre à six pouces. Ses feuilles sont pétiolées, spathulées, tantôt obtuses, tantôt terminées en pointe, très-velues et irrégulièrement crenelées; celles de la tige sont opposées. Les capitules sont d'un jaune doré, naissant plusieurs ensemble du sommet de la tige qu'ils semblent terminer, et de l'aisselle des feuilles. Tous sont portés sur des pédoncules d'un à deux pouces de longueur. Leur involucre est hémisphérique, composé de dix écailles foliacées, velues, dont cinq extérieures, un peu plus larges. Le réceptacle est légèrement convexe, portant de petites écailles étroites, obtuses et ciliées. Les fleurons du centre sont mâles et stériles; leur corolle est allongée, à cinq divisions étroites. Les étamines sont légèrement saillantes. Les demi-fleurons de la circonférence, au nombre de cinq, sont femelles et fertiles. Leur ovaire est ovoïde, comprimé, surmonté d'un rebord membraneux, unilatéral et denté. La corolle a un tube court; son limbe est très-large et tridenté à son sommet.
Le fruit est ovoïde, allongé, comprimé; sa face externe est marquée de cinq côtes longitudinales, légèrement saillantes. L'aigrette est membraneuse.
Ce genre offre des rapports avec le Parthenium. (A. R.)
CHRYSOLACHANON. BOT. PHAN, Syn. présumé d'Arroche, de Bon-Henri et de Lampsane. (B.)
CHRYSOLAMPE. Chrysolampus. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, de la section des Térébrans, fondé par Maximilien Spinola (Ann. du Mus. d'Hist. Nat.), et ayant pour caractères: antennes de douze articles; abdomen attaché à l'extrémité postérieure et inférieure du métathorax, de sept anneaux dans les mâles et de six dans les femelles tarière de ces dernières horizontale et inférieure; premier article des antennes logé dans une fossette du front, et inséré à son milieu; cuisses postérieures simples; abdomen pétiolé. Ce genre, auquel Spinola rapporte son Diplolepis splendidula (Insect. Liguriœ Species nouœ fase, 4, pag. 223), appartient à la famille des Pupivores, et peut être rangé dans la tribu des Chalcidies (Règn. Anim. de Cuv.). (AUD.)
CHRYSOLAMPIS. MIN. Les anciens donnaient ce nom à une Pierre
d'un vert jaunâtre, qui était probablement une variélé de Péridot. (G.DEL.)
CHRYSOLE. Chrysolus. MOLL. Ce genre, de montfort (T. I, p. 27), a pour caractères essentiels: coquille nautiliacée sans ombilic, le dernier tour renfermant tous les autres; bouche triangulaire, fermée par un diaphragme sans siphon, crenelé contre le retour de la spire. Cette petite Coquille, que l'on trouve vivante dans les sables de Livourne est rose dans l'état frais, brillante et nacrée dans l'état fossile. Elle est figurée, sous le nom de Nautilus Crepidula, par von Fichtel (Test. microscop., p. 107, t. 19, fig. g, h, i) et sous le nom de Nautilus lituitatus dans Soldani (Test. T. 1, p. 64, t. 58, fig, 66). (D..H.)
CHRYSOLITHE. Chrysolitha. FOSS. Nom sous lequel Denis de Montfort a désigné des Coquilles fossiles du genre Ammonite. V. ce mot. (G.)
CHRYSOLITHE. MIN. Ce nom, dans le langage des lapidaires, a désigné d'abord toute Pierre d'une couleur jaune verdâtre, qui avait un certain éclat, et le terme de Péridot s'appliquait plus particulièrement aux Pierres dont la couleur était d'un ton plus faible. Romé-de-1'Isle est le premier minéralogiste qui ait donné le nom de CHRYSOLYTHE ORDINAIRE à des Cristaux de la substance nommée Spargelstein par Werner, et trouvés en Espagne, quoiqu'ils fussent assez tendres et rebelles au poli. Vauquelin, par l'analyse qu'il en a faite, et Haüy, par l'étude de leurs formes, ont prouvé, presqu'en même temps, que ces Cristaux n'étaient qu'une variété pyramidée de Phosphate de Chaux. Romé-de-l'Isle a aussi appliqué le nom de Chrysolithe de Saxe a une variété verdâtre de Topaze du même pays. Werner a restreint la dénomination de Chrysolithe aux variétés cristallisées du Péridot, dont il a separé la variété granuliforme déjà connue sous le nom de Chrysolithe des volcans.
CHRYSOLITHE D'ESPAGNE. V. CHAUX PHOSPHATÉE.
CHRYS. DU BRÉSIL. V. CYMOPHANE.
CHRYS. DU CAP. V. PRÉHNITE.
CHRYS. ORDINAIRE. V. CHAUX PHOSPHATÉE.
CHRYS. CHATOYANTE. V. CYMOPHANE.
CHRYS. ORIENTALE. V. CORINDON et CYMOPHANE.
CHRYS. OPALISANTE. V. CYMOPHANE.
CHRYS. DE SAXE. Variété de Topaze verdâtre.
CHRYS. DE SIBÉRIE. Variété d'Aigue-Marine.
CHRYS. DES VOLCANS. Péridot granuliforme (Olivine de Werner). V. PÉRIDOT.
CHRYS. DU VÉSUVE. V. IDOCRASE. (G.DEL.)
Le nom de Chrysolithe avait aussi été étendu, par d'anciens oryctographes, aux Ammonites pyritisés et au Fer sulfuré. (B.)
* CHRYSOLOPE. Chrysolopus. INS. Genre de Fordre des Coléoptères établi par Germar aux dépens des Charansons de Fabricius, et adopté par Dejean (Catal. des Coléoptères, p. 88) qui en possède quatre espèces, parmi lesquelles On remarque le Curculio spectabilis et le Curculio bicristatus de Fabricius. Nous ne connaissons pas les caractères de ce nouveau genre que nous croyons inédit. (AUD.)
* CHRYSOMALLE. Chrysomallum. BOT. PHAN. Genre établi par Aubert Du Petit-Thouars (Genera nova Madagasc.) sur une Plante décrite par Lamarck (Encycl. méthod.) sous le nom de Bignone à grappes, Bignonia racemosa, et qui diffère des Bignones non-seulement par le. genre, mais encore par la famille ou elle doit être rapportée. Voici les caractères que lui a assignés son auteur: calice monophylle, urcéolé, à cinq dents; corolle irrégulière, tubuleuse, courbée, soycuse, dont le limbe est étalé et à
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cinq divisions; quatre étamines plus longues que la corolle; style de la longueur des étamines, terminé par deux stigmates. Le fruit est une drupe ovée, recouverte par le calice persistant. Elle renferme un noyau osseux à quatre loges monospermes. Ce genre, que Du Petit-Thouars place dans la famille des Verbénacées, est composé d'une seule espèce indigène de l'île de Madagascar, à laquelle ce savant botaniste donne pour synonyme la Bignone de Madagascar de Lamarck. C'est un élégant Arbrisseau à feuilles verticillées, ternées ou pinnées, et dont les fleurs sont disposées en corymbes dichotomes et placées dans les aisselles supérieures des feuilles. (G..N.)
CHRYSOMELA. BOT. PHAN. (Athénée.) C'est-à-dire Pomme d'or. Syn. de Citron. (Columelle.) Synonyme de Coignassier. (B.)
* CHRYSOMELANE. POIS. (Plumier.) Espèce du genre Spare. V. ce mot. (B.)
CHRYSOMÈLE. Chrysomela. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères, établi par Linné et subdivisé depuis lui en un grand nombre de genres par Geoffroy, Laichard, Fabricius, Olivier et Latreille. Ce dernier entomologiste ne comprend aujourd'hui, sous le nom générique de Chrysomèle, que les espèces qui ont pour caractères propres: palpes maxillaires terminés par deux articles presque d'égale longueur, avec le terminal en ovoïde tronqué ou presque cylindrique. A l'aide de ces caractères et de quelques autres qui vont suivre, on distinguera facilement les Chrysomèles de tous les autres genres. Ces Insectes ont des antennes moniliformes insérées entre les yeux, près de la bouche, plus longues que le prothorax, plus courtes que le corps, composées de onze articles dont le premier est un peu renflé, et le dernier presque globuloux ou en forme de toupie. Leur bouche présente une lèvre supérieure de consistance cornée; des mandibules courtes, obtuses, voûtées, tranchantes; des mâchoires bifides, supportant une paire de palpes de quatre articles; une lèvre inférieure cornée, légèrement échancrée et ciliée antérieurement, munie de deux palpes plus courts que les maxillaires et composés seulement de trois articles insérés à sa partie antérieure. Leur corps est hémisphérique ou en ovale court, avec le prothorax transversal.
Les Chrysomèles ont quelque ressemblance avec les Coccinelles, mais elles s'en éloignent par le nombre des articles des tarses; elles ressemblent encore aux Galéruques, aux Altises, aux Adories, aux Lupères, et en diffèrent cependant par l'insertion de leurs antennes; elles avoisinent aussi singulièrement les genres Paropsideet Doryphore, et ne s'en éloiguent guère que par la forme et le développement des palpes maxillaires; enfin elles ne laissent pas d'avoir quelques rapports avec les Prasocures, les Colaspes, les Eumolpes, les Gribouris, les Clythres et les Clamydes. Les Chrysomèles sont en général des Insectes petits, à corps lisse, orné le plus souvent de couleurs métalliques très-brillantes, variant entre le bleu, le violet, le rouge d'écarlate et le vert doré. Elles vivent sur diverses Plantes, et font quelquefois des ravages tels que des sociétés savantes ont cru rendre un grand service à l'agriculture en proposant pour prix l'histoire naturelle bien détaillée de ces Insectes, et l'indication des moyens pour prévenir les ravages qu'ils occasionnent dans les champs et les jardins. Lorsqu'on saisit ces Insectes, ils feignent d'être morts, et replient leurs jambes sur leurs cuisses et celles-ci contre le thorax; ils laissent aussi échapper de leurs différentes articulations un liquide coloré et odorant.
Une espèce de ce genre, la Chrysomèle Ténébrion, a, suivant Léon Dufour, un tube intestinal sans jabot, trois fois plus long que le corps. L'estomac ne présente pas de papilles sensibles, il est long et se replie une
fois sur lui-même. On y remarque à peine quelques bandelettes musculeuses, transversales. Cet estomac est suivi d'un intestin filiforme, puisd'un cœcum oblong, aboutissant a un rectum assez gros. Dans une autre espèce que notre savant ami a soumise à son scalpel, le canal intestinal est en tout semblable à celui que nous venons de décrire, à la seule exception qu'il a moins de longueur; les six insertions gastriques des vaisseaux biliaires sont simples et isolées; deux des canaux hépatiques, sensiblement moins longs et plus grêles que les quatre autres, s'implantent d'une part à la face supérieure du bourrelet de l'estomac, de l'autre, et toujours isolément, à la face correspondante du cœcum. Cette dernière insertion a lieu pour les autres canaux par deux conduits bifides.
Les femelles de ces Insectes paraissent très - fécondes; souvent leur abdomen est tellement gonflé par les masses d'œufs qu'il contient, que les anneaux s'en distendent outre mesure et dépassent de beaucoup les élytres qui, avant cet état, les recouvraient complètement. Leurs œufs sont déposés sur les feuilles des Plantes dont se nourrit l'Insecte parfait; les larves qui en naissent ont en général six pates écailleuses, un corps allongé, garni de verrues et de tubercules laissant exhaler une humeur vircuse; postérieurement il est terminé par un mamelon sécrétant une liqueur gluante, et au moyen duquel elles se fixent en marchant ou lorsqu'elles doivent se transformer en nymphes. Cette transformation a lieu ordinairement à l'air libre; dans ce cas, l'enveloppe extérieure se durcit et protège l'Animal. Au bout de quelques semaines ou seulement de quelques jours, on voit éclore l'Insecte parfait. Les espèces propres au genre dont il est question sont très-nombreuses. Olivier (Entom. T. v, p. 91) en décrit cent vingt espèces; parmi elles nous en citerons quelques - unes assez bien observées.
La CHRYSOMÈLE TÉNÉBRION, Chrysomela Tenebricosa, Fabr., ou la Chrysomèle à, un seul étui, de Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 265, n° 19), qui est la même que la Chrysomela caraboides de Fourcroy (Entom. Par. T. I, p. 151, n. 19). Elle a été figurée par Olivier (loc. cit., n° 91, pl. 1, fig. 11, A, B) et par Panzer (Fauna Ins. Germ. fasc. 44, tab. 1). Cette espèce varie beaucoup pour la grandeur. La larve se métamorphose dans la terre et se nourrit de plusieurs Plantes rubiacées, particulièrement de celle connue vulgairement sous le nom de Caille-Lait, Galium verum, L. On la trouve très-communément, ainsi que l'Insecte parfait, sur la terre, dans les gazons.
La CHRYSOMÈLE DU GRAMEN, Chrysomela Graminis, Fabr., ou la grande Vertu-Bleue de Geoffroy (loc. cit. T. I, p. 260, n° 10), figurée par Olivier (loc. cit., pl. 1, fig. 3). Cette jolie espèce, d'un vert doré brillant ou d'un vert bleuâtre, se trouve en Europe sur les Graminées et plusieurs Plantes labiées.
La CHRYSOMÈLE HÉMOPTÈRE, Chrysomela hæmoptera, Fabricius et Laich., ou la Chrysomèle violette de Geoffroy (loc. cit. T. I, p. 258, n. 5), qui est la même que la Chrysomela Hyperici de Degéer (Mém. sur les Ins. T. v, p. 312, n. 20). La larve de cette espèce se trouve, vers le mois de juin, sur le Millepertuis (Hypericum perforatum). Elle entre en terre à peu de distance de la surface, et y subit, dans l'espace de quelques jours, ses métamorphoses.
La CHRYSOMÈLE DE PEUPLIER, Chrysomela Populi, L. et Fabr., espèce très-connue et très-commune, désignée par Geoffroy (loc. cit. T. I, p. 257) sous le nom ou plutôt par la phrase descriptive de petite Chrysomèle rouge à corselet bleu. Sa larve vit en très - grand nombre sur les Saules et les Trembles dont elles mangent les feuilles. Pour se métamorphoser en nymphe, elle se colle avec le mame-
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lon de derrière, et sa dépouille reste attachée à l'extrémité du corps.
V., pour les autres espèces, Olivier, loc. cit., et Encyclopédie méthodique; le Catal. de Dejean, p. 122; Kirby (Linn. Societ. Trans. T. XII, p. 473, pl. 23, fig. 12) quien décrit et représente une espèce de la Nouvelle - Hollande, sous le nom de Chrys. Curtisii, et Schonherr (Syn. Insect. T. II, pag. 237.) (AUD.)
CHRYSOMÉLINES. Chrysomelinæ. INS. Famille de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères, fondée par Latreille (Gener. Crust, et. Ins. et Considér. génér., p. 154), et ayant, suivant lui, pour caractères propres: lèvre non cordiforme; division extérieure des mâchoires ressemblant à un palpe biarticulé; corps plus ou moins ovoïde ou ovale; corselet transversal, ou du moins n'étant pas plus long que large, ni sensiblement plus étroit à son extrémité postérieure, lorsqu'il n'est pas transversal. — Cette famille correspond au grand genre Chrysomèle de Linné, et Latreille en a fait (Règn. Anim. de Cuv.) une section ou tribu de sa famille des Cycliques, en lui assignant pour caractères: antennes rapprochées ou peu éloignées de la bouche, insérées au devant des yeux ou dans l'espace qui les sépare. La position des antennes éloigne les Chrysomèles de la division des Hispes et de celle des Cycliques.
On peut rapporter à la famille des Chrysomélines ou au genre Chrysomèle de Linné plusieurs genres qui en ont été démembrés et que l'on rangera de la manière suivante:
† Antennes insérées au - devant des yeux.
Genres: CLYTHRE, CHLAMYDE, GRIBOURI, EUMOLPE, COLASPE, PAROPSIDE, DORYPHORE, CHRYSOMÉLE, PRASOCURE.
†† Antennes insérées entre les yeux.
Genres: ADORIE, GALLERUQUE, ALTISE. V. ces mots. (AUD.)
* CHRYSOMELON. BOT. PHAN. L'Abricotier a été quelquefois désigné sous ce nom par les anciens. (B.)
CHRYSOMITRIS. OIS. (Aristote.) Syn. présumé de Chardonneret, Fringilla Carduelis, L. V. GROS-BEC. (B.)
CHRYSOPALE. MIN. V. CYMOPHANE.
* CHRYSOPHORE. Chrysophora. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, établi par Dejean (Catal. des Coléopt. p. 60) aux dépens du genre Hanneton de Latreille, et dont nous ignorons les caractères.
Dejean n'en possède qu'une espèce, le Chrysophore Chrysochlore, Melolontha Chrysochlora de Latreille (Zoologie du Voyage de Humboldt et Bonpland). Elle est originaire du Pérou. (AUD.)
CHRYSOPHRYS. POIS. C'est-à-dire Sourcil d'or. Syn. de Centrolophe nègre. (B.)
CHRYSOPHYLLE OU CAIMITIER. Chrysophyllum. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Sapotées de Jussieu et que Plumier avait nommé Caïnito, parce que l'espèce la plus généralement répandue porte ce nom dans les Antilles, est facile à reconnaître à son calice quinquéparti; à sa corolle monopétale, régulière, à cinq lobes; à ses étamines au nombre de cinq, insérées à la corolle et opposées à ses lobes dans le plus grand nombre des espèces; à son style terminé par un stigmate à cinq divisions; et enfin à son fruit qui est une baie à dix loges, dans chacune desquelles est une seule graine comprimée latéralement et luisante. On compte aujourd'hui environ quinze ou seize espèces de Caïmitiers; car c'est ainsi qu'on désigne vulgairement ce genre. Ce sont des Arbres souvent très-élevés, d'un feuillage élégant, qui croissent généralement dans les contrées chaudes du nouveau continent. Leurs feuilles ont ordinairement la face inférieure couverte
d'un duvet soyeux et d'un jaune doré (de-là le nom de Chrysophyllum qui signifie Feuille dorée). Cependant une espèce ayant ce duvet d'argent, a reçu de Jacquin les noms de chrysophyllum argenteum, dénomination ridicule, qui prouve que les noms génériques ne devraient jamais être tirés des modifications accidentelles que présentent les organes accessoires.
L'espèce la plus intéressante est le CAÏMPTIER-POMME ou chrysophyllum caïnito, L. C'est un grand et bre qui croît naturellement aux Antilles, et que l'on cultive fréquemment dans nos serres. Ses feuilles sont alternes, entières, elliptiques, acuminées, vertes en dessus, couvertes à leur face inférieure d'un duvet court doré et luisant. Ses fruits sont globuleux et de la grosseur d'une Pomme de reinette, tantôt verts, tantôt rouges, selon les variétés. Leur pulpe est douce et agréable, et fait rechecher ces fruits par les voyageurs et les habitans des Antilles, où on les manage et préfère quelquefois aux Sapotes.
Une Seconde espèce est fort remarquable par son fruit ovoïde, qui ne renferme jamais qu'un seul noyau monosperme par l'avortement constant des autres graines; c'est le Chrysophyllum monopyrenum de Swartz ou Chrysophyllum oliviforme de Lamarck. Il est plus petit que le précédent. Son fruit, deux fois plus gros violette; il renferme un seul noyau irrégulier. Sa pulpea une saveur vineuse assez agréable. Il croîl communément dans les forêts de Saint-Domingue. Son bois, qui est d'un jaune de Buis, est employé dans les ouvrages de charpente. (A. R.)
CHRYSOPHYS. POIS. Syn. de Dorade, espèce du genre Spare. V. ce mot. (B.)
CHRYSOPHYS. MIN. (Pline.) Syn. de Topaze. V. ce mot. (B.)
CHRYSOPIE. Chrysopia. BOT. PHAN. Le genre décrit par Du Petit-Thouars sous le nom de chrysopie paraît être le même que le Vismia de Vandelli qui fait partie de la famille des Hypéricées. V. VISMIE. (A. R.)
CHRYSOPRASE OU PRASE. MIN. Variété du Quarz-Agathe d'un vert-pomme ou d'un vert blanchâtre, ordinairement translucide, et qui doit sa couleur à l'Oxide de Nickel. V. QUARZ-AGATHE. On ne la trouve qu'en fragmens irréguliers et non cristallisés, en quoi elle diffère du Prasem des Allemands, qui n'est qu'un Cristal de Quarz coloré par l'Amphibole vert. Son principal gissement est dans un terrain de Serpentine, aux environs de Kosemützen Silésie. Elle est fort recherchée en bijouterie; malheureusement les plus beaux morceaux de cette Pierre sont toujours d'un très-petit volume.
On donne aussi le nom de CHRYSOPRASE D'ORIENT à une variété de Topaze d'un jaune verdâtre. (G.DEL.)
CHRYSOPS. Chrysops. INS. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tanystomes, tribu des Taoniens (Règn. Anim. de Cuv.), fondé pas Meigen aux dépens du genre Taon, et adopté depuis par Fabricius et Latreille; ce dernier entomologiste a réuni (loc. cit.) aux Chrysops les genres Hæmatopote et Hentatome de Meigen, qu'il en avait distingués dans ses Considérations générales. Le genre Chrysops ainsi étendu correspond à celui de Chrysopside de Duméril, et présente pour caractères: antennes sensiblement plus longues que la tête, presque cylindriques, avec les deux premiers articles presqu'également longs, et le dernier aussi long que les precédens réunis, en forme de cône allongé, et paraissant divisé en cinq anneaux. A l'aide de ces caractères tirés des antennes, on distinguera facilement les Chrysops des Taons. On pourrait aussi à la rigueur les séparer des Hæmatopotes et des Heptatomes; mais alors il faudrait restreindre les caractères précédemment cités et les remplacer par ceux-ci: anten-
nes notablement plus longues que la tête; les deux premiers articles presqu'également longs; le dernier de la longueur des deux précédens, cylindrico - conique. On trouverait alors, dans la longueur relative de ces articles, des différences assez sensibles pour éloigner des Chrysops les deux genres précédemment cités.
Ces Insectes, à l'état de larve, paraissent vivre dans la terre et y subir leurs métamorphoses; lorsqu'ils sont devenus parfaits, ils se nourrissent du sang des Animaux qu'ils piquent assez fortement, et se posent même quelquefois sur l'Homme. On connaît plusieurs espèces propres à ce genre; parmi elles nous en citerons trois: le Chrysops aveuglant, Chrys. cæcutiens, Meig., Latr., ou le Tabanus cæcutiens de Linné qui est le même que son Tabanus lugubris (Fauna suec.). Meigen (Desc. Syst. des Dipt. d'Europe, T. II, tab. 14, fig. 6) a représenté le mâle. — Le Chrysops délaissé, Chrys. relictus, Meig., ou le Chrys. viduatus de Fallèn (Dipt, suec.), qui est le même que le Tabanus cæcutiens représenté. par Panzer (Faun. Ins. Germ. fasc. XIII, fig. 24), et que Geoffroy (Hist. des Ins. T. II, p. 463, 8) a décrit sous la dénomination de Taon brun à côtés du ventre jaunes, et ailes tachetées de noir. — Le Chrysops marbré, Chrys. marmoratus de Rossi, ou le Taon à une seule bande noire panachée, de Geoffroy (loc. cit. p. 464, 11). V. HÆMATOPOTE et HEPTATOME. (AUD.)
CHRYSOPSIDE. Chrysopsis. INS. (Duméril.) Syn. de Chrysops. V. ce mot.
* CHRYSOPTÈRE. OIS. Espèce du genre Gros-Bec, Fringilla Chrysoptera, Vieill. C'est aussi un synonyme de la Sylvie aux ailes dorées, Sylvia flavifrons, Lath. V. GROS-BEC et SYLVIE. (DR.. Z.)
CHRYSOPTÈRE. POIS. C'est-à-dire nageoire dorée. Espèce du genre Cheilodiptère. (B.)
CHRYSOPTÈRE OU CHRYSOPTERON. MIN. Syn. de Chrysoprase. V. ce mot.
CHRYSORRHÆA. INS. Nom spécifique d'un Lépidoptère du genre Arctic. V. ce mot.
CHRYSOSPERMUM. BOT. PHAN. Syn. grec de Chrysocome et Gnaphalie. V. ces mot. (B.)
CHRYSOSPLENIUM. BOT. PHAN. V. DORINE.
CHRYSOSTOSE. POIS. Pour Chrysotose. V. ce mot.
CHRYSOSTROME. POIS. (Lacépède.) V. FIATOLE.
* CHRYSOTHALES. BOT. PHAN. (Daléchamp.) Syn. de Sedum reflexum. (B.)
CHRYSOTOSE. POIS. Et non Chrysostose. Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Scombéroïdes de Cuvier, l'un des Thoraciques de Linné ou des Leptosomes de Duméril, établi par Lacépède (T. IV, p. 536), et dont les caractères consistent: dans l'absence des dents: une seule nageoire dorsale dépourvue d'aiguillons; la compression du corps, la petitesse des écailles et la disposition latérale des yeux. La place assignée par l'illustre Cuvier au genre qui nous occupe le rapproche de celui des Coryphèues qui sont, avec le Chrysotose, les plus beaux Poissons de la mer. La nature semble avoir, pour cet habitant des eaux, voulu épuiser tous les trésors de sa riche palette. Elle n'a point laissé tomber les couleurs sur quelque objet chétifdont tout le mérite eût consisté dans un vain éclat; elle les a répandues sur un être que sa forme et sa grande taille rendaient déjà remarquable. En effet, le Chrysotose acquiert jusqu'à cinq pieds de longueur; sa figure est presque orbiculaire; sa caudale est fourchue et blanche; la dorsale en forme de faux. Toutes ses autres nageoires sont du plus beau rouge; son dos est d'un bleu foncé,
tacheté d'argent; le reste du corps paraît d'or poli et reflette mille nuances éclatantes. La seule espèce qui nous soit connue habite les côtes de la Manche, surtout vers l'Angleterre; elle y est fort rare. Pennant prétend qu'on n'en avait pas observé dix individus de son temps. On ne se souvient à Dieppe que d'en avoir pris un. Celui-ci fit l'admiration des pécheurs qui l'appelaient un grand seigneur de la cour de Neptune en habit de gala. Sa chair a, dit-on, le goût de celle du Bœuf. C'est le Zeus Luna, L., Gmel., Syst. Nat., XIII, 1, part. 2, p. 1225; Poisson royal de l'Encyclopédie, pl. 39, f. 155; le Lampris de Retzius, vulgairement l'Opha ou Poisson-Lune. Il a été pris pour un Cyprin par Viviani, et pour un Scombre par Gunner et Schneider. (B.)
CHRYSOTOXE. Chrysotoxum. INS. Genre de l'ordre des Diptères établi par Meigen, et adopté par Latreille qui le place (Consider, générx. p. 396) dans la famille des Syrphies, et lui assigne pour caractères: antennes notablement plus longues que la tête, presque cylindriques, insérées sur une élévation commune du front, dont le troisième et dernier article porte une soie simple à sa base; une proéminence sur l'avancement antérieur et en forme de museau de la tête; ailes écartées. La longueur des antennes empêche de confondre les Chrysotoxes avec les Psares, les Paragues, les Syrphes, etc. Ce caractère les rapproche au contraire des genres Callicère et Cérie; mais ils diffèrent de l'un et de l'autre par la forme des antennes. Les Callicères, les Mérodons et Milésies dont les antennes sont notablement plus longues que la tête, s'éloignent des Chrysotoxes par l'absence des proéminences sur le nez. La treille (Régn. Anim. de Cuv.) place le genre que nous décrivons dans la famille des Athéricères, et le réunit à celui des Céries de Fabricius.
Les Chrysotoxes ressemblent à des Guêpes; leur corps est noir, avec des taches jaunes. Ils ont le vol rapide, et planent sur les fleurs où on les voit se poser souvent pour se nourrir de leur suc mielleux.
On peut considérer comme type de ce genre le Chrysotoxe à deux bandes, Chrys. bicinctum, Musca bicincta de Linné, et Mulio bicinctus de Fabricius. Cette espèce est rare aux environs de Paris. On doit rapporter aussi à ce genre la Musca fasciolata de Degéer (Méni. sur les lns. T. VI, pl. 7, fig. 14), et la Musca arcuata de Linné. Cette espèce est souvent confondue avec la précédente. (AUD.)
* CHRYSTALLION. BOT. PHAN. Un des noms anciens de la Pulicaire. V. ce mot. (A R.)
CHRYSTE-MARINE. BOT. PHAN. Pour Christe-Marine. V. ce mot.
CHRYSURE. Chrysurus. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie a été proposé par Persoon pour quelques espèces de Cynosures que Mœnch et kœler en avaient égalementretirées pour en former uu genre sous le nom de Lamarckia; mais, comme il existait précédemment un autre genre dans la famille des Solanées, dédié par L.-C. Richard à l'auteur de la Flore Française et du Dictionnaire de Botanique de l'Encyclopédie, le nom de Chrysurus a été adopté.
Les fleurs, dans ce genre, forment des panicules serrées, spiciformes, unilatérales, composées d'epillets fascicules et dissemblables. Les uns sont neutres, stériles, plus nombreux, et ont été considérés comme un involucre entourant l'épillet ou les épillets fertiles. Les premiers sont formés d'écailles disposées symétriquement des deux côtés d'un axe commun; tantôt elles sont subulées, terminées par une longue pointe, et toutes semblables; tantôt les deux inférieures sont pointues, tandis que toutes les autres sont obtuses et denticulées à leur sommet. Leur nombre varie de huit à douze. Dans chaque fascicule on trouve un ou deux épillets fertiles, qui sont bi ou triflores. Leur
lépicène est formée de deux valves lancéolées, aiguës, carénées et denticulées. Lorsqu'elle est biflore, l'une des fleurs est hermaphrodite; la seconde est rudimentaire, neutre et pédicellée; si elle renferme trois fleurs, les deux inférieures sont hermaphrodites; la troisième est neutre. Le Chrysurus aureus est dans le premier cas, le Chrysurus echinatus est dans le second. Dans chaque fleur hermaphrodite on trouve une glume bivalve. La valve externe, un peu plus longue, est carénée et striée longitudinalement. Elle offre une arête dont la position n'est pas la même dans les deux espèces de ce genre que nous venons de mentionner tout-à-l'heure: ainsi elle est terminale dans le Chrysurus echinatus, et subapicellaire dans le Chrysurus aureus, c'est-à-dire placée manifestement au-dessous du sommet. Les étamines sont au nombre de trois. L'ovaire est surmonté de deux stigmates plumeux et accompagné latéralement à sa base de deux paleóles beaucoup plus courtes que lui. La caryopse est enveloppée par la glume.
Outre les deux espèces dénommées plus haut, et qui l'une et l'autre croissent dans les départemens méridionaux de la France, on peut encore rapporter à ce genre plusieurs autres Cynosures; tels sont le Cynosurus elegans, Desf., FI. atl., I, p. 82, t. 17, et quelques autres. (A. R.)
* CHRYSURE. POIS. (Commerson.) C'est-à-dire Queue dorée. Espèce du genre Coryphène. V. ce mot. (B.)
CHRYZA. BOT. PHAN. Pour Chrysa. V. ce mot.
CHTENI ET KALAGRIOCHTENI. MOLL. Noms sous lesquels on désigne, sur les côtes de la Grèce, selon Forskalh, une Coquille bivalve du genre Peigne, et qui paraît être le Peigne pointillé, Pecten varius. (G.)
* CHTHONIE. Chthonia BOT. PHAN. Ce nom un peu dur a été imposé par H. Cassini à un genre de la famille des Synanthérées, très-voisin des Pectis, dont il ne diffère, de l'aveu même de l'auteur, que par la structure de l'aigrette, celle des vrais Pectis étant composée de squammellules subtriquêtres, subulées, cornées et parfaitement lisses, tandis que dans les Chthonies, les squammelles ont leur partie inférieure laminée, paléiforme, membraneuse, irrégugulièrement dentée ou laciniée, et leur partie supérieure filiforme, épaisse et barbellulée.
Outre l'espèce nouvelle décrite par l'auteur sous le nom de Chthonia glaucescens, il y rapporte aussi les Pectis humifusa, prostrata, et peutêtre le ciliaris. V. PECTIS. (A. R.)
CHU. BOT. PHAN. Syn. samoïède de Bouleau; les Chinois donnent ce nom à une espèce de Chêne, le Quercus cornea de Loureiro. (B.)
CHUA. BOT. PHAN. Ce mot paraît signifier Oxalide à la Cochinchine, où l'on nomme
CHUA-ME-BA-CHIR, l'Oxalis corniculata, L.
CHUA-ME-LA-ME, l'Oxalis sensitiva. (B.)
CHUB. POTS. Espèce du genre Able. V. ce mot. On donne aussi ce nom au Perca philadelphica. V. PERCHE. (B.)
CHUBAS ET CHUBÈSE. BOT. PHAN. (Daléchamp.) Même chose que Chobbeize. V. ce mot. (B.)
CHUCAS, OIS. Syn. vulgaire du Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR.. Z.)
CHUCHIE. MAM. (Oviédo.) Syn. de Pécari dans l'Amérique méridio nale. (B.)
CHUCHIM. OIS. Syn. hébreu du Paon, Pavo cristatus, L. V. PAON.
CHUCHU. BOT. PHAN. Suivant le père Feuillée, on donne ce nom au Lupin dans le Pérou. (A. R.)
CHUCIA OU CHIURGA. MAM. V. SARIGUE.
CHUCK-WILL'S WIDOW. OIS. Espèce du genre Engoulevent, Ca-
primulgus popetus, Vieill. V. ENGOULEVENT. (DH.. Z.)
* CHUCLADIT. POIS. Qu'on prononce Tchoucladit. Syn. de Lepadogaster Gouani, Lac, aux îles Baléares, V. LÉPADOGASTRE, et du Petromyzon marinum, selon Delaroche, V. LAMPROIE. (B.)
* CHUCLET. POIS. (Delaroche.) Syn. d'Atherina Hepsetus, L., aux îles Baléares. V. ATHÉRINE. (B.)
CHUCUTO. MAM. Qui nous paraît être une prononciation vicieuse du diminutif espagnol chiquito (petit). Nom du Saki Cacajo de Humboldt dans les Missions du Cassicaire. (B.)
CHUE. OIS. V. CAUE.
CHUETTE. OIS. Syn. vulgaire de la Chevêche, Strix Passerina, L. V. CHOUETTE. (DR.. Z.)
* CHUGUETTE. BOT. PHAN. Syn. de Mâche ou Valérianelle à Montpellier, selon Gouan. (B.)
CHU-HOA-MU. BOT. PHAN. Syn. chinois de Pteroxnia tomentosa de Loureiro. (B.)
CHULAN. MAM. Pour Choulan. V. ce mot.
CHULDRY. BOT. PHAN. Syn. tartare d'Hièble. V. SUREAU. (B.)
CHULEM. BOT. PHAN. Syn. présumé de Poa pratensis, V. PATURIN, et, selon d'autres, de la racine d'Acore. (B.)
CHULLOT ET HULLET. BOT. PHAN. Syn. arabes de Chêne. (B.)
CHULON OU GHELASON. MAM. Syn. présumé de Lynx dans les langues tartares. (B.)
* CHUMAR OU CURMA. BOT. PHAN. (Ruell.) Syn. africain de Rue. V. ce mot. (B.)
* CHUMO. BOT. PHAN. (L'Ecluse.) Nom donné dans l'Amérique méridionale au pain préparé avec la racine de Pomme de terre. (B.)
CHUMPI. MIN. Syn. de Platine.
CHUNCHOA. BOT. PHAN. Ce genre établi par Pavon, et dont le nom a été changé en celui de Gimbernatia, dans la Flore du Pérou et du Chili, avait été placé d'abord dans la famille des Eléagnées de Jussieu. R. Brown, reprenant l'examen des genres qui constituaient cette famille, en a séparé tous ceux qu'un calice coloré coralloïde et d'autres caractères placent parmi les Polypétales, et en a constitué la nouvelle famille des Combrétacées. C'est dans celle-ci qu'il a réuni le Chuncoa avec le Bucida, le Terminalia et les autres genres dont Jussieu avait déjà indiqué les affinités avec le Combretum et les Myrtacées décandres. Ce genre est ainsi caractérisé: calice à cinq divisions, campanulé, supère, à limbe étalé et caduc; dix étamines; fruit drupacé, monosperme, non couronné, à cinq angles ailés dont deux opposés et plus grands que les autres. Les deux espèces décrites dans la Flore du Pérou sont des Arbres à feuilles alternes et éparses, portant des fleurs en épis et axillaires, dont les unes, situées à la partie inférieure des épis, sont hermaphrodites, et celles du sommet sont mâles par avortement. Le nom de Chunchoa a été tiré de celui de Chuncho du Maragnon que ces Arbres portent dans le pays. (G.. N.)
CHUNCHU (ARBOL DEL). BOT. PHAN. V. CHUNCHOA.
CHUNDA OU SCHUNDA. BOT. PHAN. Syn. malabare de Solanum undatum, espèce du genre Morelle. (B.)
CHUNDALL. BOT. PHAN. Syn. indien d' Hedysarum gyrans, L. V. SAINFOIN. (B.)
CHUNDRA. BOT. PHAN. Espèce du genre Acacie de la côte de Coromandel. (B.)
CHUNGAR. OIS. Nom tartare que l'on présume devoir s'appliquer à un Ibis. (DR.. Z.)
CHUNNO. BOT. PHAN. Même chose que Chumo en Virginie.
CHUNSCHUT ET KUNSCHUT. BOT. PHAN. Syn. de Sésame oriental. (B.)
* CHUO OIS. (Azzara.) Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (B.)
CHUOI. BOT. PHAN. Syn. cochinchinois de Bananier. V. ce mot. (B.)
CHUPALON. BOT. PHAN. Suivant Jussieu, c'est ainsi qu'on appelle au Pérou un Arbrisseau voisin du Vaccinium et dont le célèbre La Condamine envoya un dessin et une description lors de son séjour dans cette partie de l'Amérique. Jussieu pense que le Chupalon est une espèce du genre Ceratostema. (A. R.)
CHUPALULONES. BOT. PHAN. Selon Jussieu, ce nom s'applique également au Chupalon. V. ce mot. Selon Bosc, ce serait l'Hibiscus coccineus. (A. R.)
CHUPAMEL. BOT. PHAN. Syn. portugais d'Orobanche. (B.)
* CHUPIRI. BOT. PHAN. Ce nom est cité dans la détestable compilation de voyages publiée sous le nom de Laharpe, comme appartenant à une Plante du Mexique qu'il est impossible de reconnaître sur ce qu'on en rapporte, et qui est emprunté de Hernandez. (B.)
CHUQUETTES. BOT. PHAN. Syn. vulgaire de Mâche. V. VALÉRIANELLE. (B.)
CHUQUIRAGA. BOT. PHAN. Famille des Synanthérées corymbifères de Jussieu, tribu des Carduacées de Kunth, et Syngénésie égale de Linné. Ce genre établi dans le Genera Plantarum de Jussieu sur une Plante du Pérou, a été nommé ensuite Johannia par Willdenow. Rétabli sous son nom primitif par Humboldt, Bonpland et Kunth, qui lui ont ajouté deux espèces, il a reçu les caractères suivans: involucre turbiné, composé de folioles serrées, imbriquées, nombreuses et mucronées, les extérieures sensiblement plus courtes; calathide formée de fleurons nombreux, tous hermaphrodites; corolle tubuleuse à cinq dents; filets libres; anthères longues munies de deux soies à leur base; aigrette pluraeuse; réceptacle garni de villosités. Les Plantes de ce genre sont des Arbustes rameux, à feuilles coriaces, alternes, dentées, roides, piquantes, imbriquées ettrès-rapproenées; celles de l'espèce sur laquelle le geure a été fondé ressemblent aux feuilles des Ruscus. Elles croissent dans le royaume de Quito au Pérou. En donnant les descriptions, faites par Bonpland, des deux nouvelles espèces, Kunth exprime son doute sur leur différence réelle d'avec le Chuquiraga insignis, Juss., ou Johannia insignis, Willd., espèce primitive. Le Chuquiraga a des affinités très-prononcées avec le Mutisia, et a été placé par Cassini dans sa tribu des Mutisiées. (G..N.)
CHURAH. OIS. Syn. indien de Pie-Grièche rousse du Bengale, Lanius cristatus, Lath. V. PIE-GRIÉCHE. (DR.. Z.)
CHURGE. OIS. Espèce du genre Outarde, Otis bengalensis, L. Du Bengale. V. OUTARDE. (DR.. Z.)
CHURI. OIS. Syn. du Nandu, Struthio Rhea, L., au Paraguay. V. RHEA. (DR.. Z.)
CHURIGATU. OIS. Syn. d'Engoulevent chez les Burattes. (DR.. Z.)
CHURLEAU. BOT. PHAN. Syn. de Panais sauvage en quelques lieux de Picardie. (B.)
CHURLES. CHURLI ET CHURLO. BOT. PHAN. Même chose que Chourle. V. ce mot. (B.)
* CHURN-OWL. OIS. Syn. américain de l'Engoulevent, Caprimulgus europæus, L. V. ENGOUEVENT. (DR.. Z.)
CHURRINCHE. OIS. Syn. du Gobe-Mouche huppé de la rivière des Amazones, Muscicapa coronata, L. (DR.. Z.)
* CHURTAL. BOT. PHAN. (Daléchamp.) Syn. arabe d'Avoine. (B.)
* CHURUMAYA. BOT. PHAN. Es-
pèce du genre Poivre dans la Flore du Pérou. (B.)
CHURZETA. BOT. PHAN. (Ruell.) Syn. africain de Chrysanthême. (B.)
CHUSITE. MIN. Nom donné par Saussure à un Minéral d'un jaune verdâtre, disséminé en petits mamelons dans les cavités d'un Basalte porphyrique de la colline de Limbourg. Il est translucide et tendre; sa cassure est lisse, et son éclat un peu gras. Il est insoluble dans les Acides, et se fond au chalumeau en un émail blanc jaunâtre. Cette substance paraît appartenir au Péridot, ainsi que la Limbilithe du même auteur. V. PÉRIDOT. (G. DEL.)
* CHUSQUE. Chusquea. BOT. PHAN. A l'article BAMBOU (V. T. II de ce Dictionnaire) Kunth a proposé la formation de ce genre nouveau dont le Nastus Chusque (Humb. et Bonpl. Pl.æquin., I, p. 281) est le type. Ce genre offre les caractères suivans: épillets cylindriques lancéolés, uniflores, composés de plusieurs écailles imbriquées, distiques, renfermant une fleur hermaphrodite qui a trois étamines et un style biparti.
Ce genre se distingue du Nastus de Jussieu, par ses étamines au nombre de trois seulement et non de six, par son style biparti et non triparti. Il se compose de deux espèces seulement, le Chusquea scandens, Kunth, Synops., 1, p. 254. Superbe Graminée, grimpante autour du trone des Arbres voisins, et pouvant ainsi s'élever à une hauteur plus ou moins considérable. Ses fleurs forment des panicules terminales et rameuses.
Kunth rapporte à ce genre comme seconde espèce l'Arundo Quila de Poiret, fort différente de l'Arundo Quila de Molina, qui appartient à un autre genre ayant les épillets triflores. (A. R.)
CHUSSA. BOT. PHAN. Syn. mongole de Bambou. (B.)
* CHUTASLIUM. BOT. PHAN. Syn. péruvien de Nunnezharia. V. ce mot. (B.)
CHUTSCHI. BOT. PHAN. L'un des noms tartares du Pinus Cembro. V. PIN. (B.)
CHU-TSÉ. BOT. PHAN. Nom chinois du bois de Bambou dont on a peut-être emprunté le nom de Chusque. V. ce mot. (B.)
CHUTUN. OIS. Syn. kalmouck de la Demoiselle de Numidie, Ardea Virgo, L. V. GRUE. (DR. Z.)
CHU-TZAO. BOT. PHAN. Syn. chinois de Chanvre. (B.)
CHUVA. MAM. Nom de pays de l'Ateles marginatus, Geoff, V. SAPAJOUS. (B.)
* CHUXTAID. BOT. PHAN. Daléchamp dit qu'on appelle ainsi l'Auanas en Arabie. (A. R.)
CHUY. OIS. Syn. brésilien du Guirnégat, Emberiza brasiliensis. V. GROS-BEC. (DR.. Z.)
CHWEDER. OIS. Syn. vulgaire de l'Alouette, Alauda arvensis, L. V. ALOUETTE. (DR.. Z.)
CHWOSTCH. BOT. CRYPT. Syn. russe de Prêle. (B)
* CHYCALLE. POIS. (Bonnaterre.) Espêce de Salmone. V. ce mot. (B.)
* CHYDORE. Chydorus. CRUST. Genre de l'ordre des Branchiopodes et de la section des Lophyropes de Latreille (Règn. Anim. de Cuv.), établi par Leach (Dict. des Sc. natur. T. XIV, p. 540), et ayant, suivant lui, pour caractères distinctifs: deux antennes capillaires. Ce nouveau genre, sur la valeur duquel il serait bien difficile de prononcer, d'après le peu de mots que l'auteur en dit, paraît être formé aux dépens des Lyncés de Müller, et a pour type son Lynceus Sphærius. Leach ne cite que cette espêce qu'il nomme Chydore de müller, Chydorus Mulleri. Elle habite les mares d'eau stagnante. (AUD.)
CHYEH. BOT. PHAN. Syn. arabe d'Artemisia jamaica, L., espèce orientale du genre Armoise. V. ce mot. (B.)
* CHYLDN. BOT. PHAN. (Murray.) Racine que les Chinois machent comme le Betel, et qui appartient à quel que Plante encore inconnue des botanistes. (B.)
* CHYLE. ZOOL. L'un des produits immédiats de la digestion. Cette substance, presque toujours unie à d'autres humeurs, est sous forme d'un liquide assez épais, ordinairement blanc, rarement transparent, inodore, légèrement salé. Son siège est le canal thorachique. Abandonné au repos, il se sépare en deux parties dont une coagulée, formée d'un mélange de fibrine et de matière grasse, l'autre liquide, absolument analogue au serum. On obtient, par la distillation du Chyle, de l'Eau, du Carbonate d'Ammoniaque et de l'Huile. Le résidu est composé de Charbon contenant en outre un peu de principes fixes. V. CIRCULATION. (DR.. Z.)
* CHYLINE. BOT. PHAN. (Mentzel.) Syn. grec de Cyclamen. (B.)
CHYM ET CHYMCHYMKA. MAM. Syn. de Zibeline. V. MARTE.
* CHYME. ZOOL. L'un des produits immédiats de la digestion; il est or dinairement sous forme pulpeuse, d'une couleur brune plus ou moins foncée; d'une odeur particulière; il passe promptement à la fermentation putride, se dissout en entier dans l'Acide nitrique, etc. V. CIRCULATION. (DR.. Z.)
* CHYPKEFA. BOT. PHAN. (L'Écluse.) L'un des noms hongrois de la Ronce. (B.)
* CHYROUIS. BOT. PHAN.(Chomel.) Vieux nom français de la Carotte sauvage. (B.)
* CHYRRHABUS. OIS. (Hésygius et Varinus.) Syn. du Pelecanus Carlo, L. V. CORMORAN. (DR.. Z)
CHYSTE ET CHYTE. MIN. Pour Schiste. V. ce mot.
CHYTRACULIE. Chytraculia. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Browne (Jamaïc.) a été placé par Swartz dans son genre Calyptranthes. V. CALYPTRANTHE. (A. R.)
* CHY-WA-LY-GU. POIS. Espèce indéterminée de Cyprin qui se pêche dans certains endroits de la Chine, et dont la chair, très-délicate, est fort estimée. (B.)
CHYYTA. MAM. Le Loup en Sibérie. (B.)
CIA. OIS. Espèce du genre Bruant. V. ce mot. (B.)
* CIACAMPELON. BOT. PHAN. V. CHINKAPALONES.
CIA-CIAC. OIS. Syn. piémontais du Merle à plastron blanc, Turdus torquatus, L. (DR.. Z.)
CIA-CIAT. OIS. Syn. piémontais de la Mésange à longue queue, Parus caudatus, L. V. MÉSANGE. (DR..Z.)
CIACOL ET CIACOLA. OIS. Syn. italien de la Corneille mantelée, Corvus Cornix, L. V. CORBEAU. (DR.. Z.)
CIAFFEU ET CIAFFO. OIS. Syn. piémontais du Pégot, Motacilla alpina, L. V. ACCENTEUR. (DR.. Z.)
CIAGULA. OIS. Syn. italien du Choucas, Corvus Monedula, L. V. CORBEAU. (DR.. Z.)
CIAMBAU, CODDA-PAIL, CODO-PAIL ET KIAMBEAU. BOT. PHAN. Syn. de Pistia. V. ce mot. (B.)
CIAMBETTA. POIS. (Salvien.) Le Squale Marteau sur quelques côtes de la Méditerranée. (B.)
CIA-MEGLIARINA. OIS. Syn. italien de Bruant commun, Emberiza citrinella, L. V. BRUANT. (DR.. Z.)
CIA-MONTANA ET CIA-SEL-VATICA. OIS. Syn. génois du Bruant fou, Emberiza Cia, L. V. BRUANT. (DR.. Z.)
CIAMPTAL OU KIAMPTAL. BOT. PHAN. Espèce de Galéga de la côte de Guinée. (B.)
CIANO. BOT. PHAN. Du latin Cyanus. Le Bluet dans plusieurs dialectes du midi de l'Europe. (B.)
* CIARLOTTO. BOT. PHAN. V. CHARDOUSSE.
* CIARLOTTO. OIS. Syn. romain du grand Courlis cendré, Scolopax arquata, L. V. COURLIS. (D.. Z.)
CIA-SELVATICA. OIS. V. CIAMONTANA.
CIATI OU KIATI. BOT. PHAN. Syn. javan de Tek. V. ce mot. (B.)
CIAUCIN. OIS. Syn. piémontais du Pouillot, Motacilla Trochylus, L. V. SYLVIE. (DR.. Z.)
CIAVA. OIS. Syn piémontais du Coracias, Corvus Graculus, L. V. PYRRHOCORAX. (DR.. Z.)
* CIBAGÉ. BOT. PHAN. On lit dans Jean Bauhin qu'une graine envoyée sous ce nom au Levant avait donné une Plante qui ressemblait à un Pin. On ne sait à quoi la rapporter. (B.)
* CIBAIRES. INS. Cette expression a été employée par quelques entomologistes pour désigner collectivement les diverses parties de la bouche; elle est une traduction de ce que Fabricius comprend sous le nom d'Instrumenta cibaria. V. BOUCHE. (AUD.)
CIBIBI. OIS. Syn. piémontais de la Mésange charbonnière, Parus major, L. V. MÉSANGE. (DR.. Z.)
CIBICIDE. Cibicides. MOLL. Dansses Polythalames, Soldani a figuré (tab. 46, vas. 170, n, n, 0, 0) une Coquille fort singulière avec laquelle Montforl (T. I, pag. 122) a fait ungenre particulier, dont les caractères essentiels sont: coquille libre, univalve, cloisonnée, à base aplatie; bouche linéaire, de toute la hauteur de la coquille; cloisons unies, sans siphon apparent. La forme générale de la coquille est pyramidale. On la trouve vivante à Livourne, et fossile à Sienne. Dans l'état frais elle est irisée et nacrée. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, le Cibicide glacé, Cibicides refulgens, qui n'a pas plus d'un huitième de ligne de diamètre. (D..H.)
* CIBLIA. POIS. Syn. suédois de Morue. V. GADE. (B.)
* CIBORIUM. BOT. PHAN. V. CYAMOS.
CIBOULE. BOT. PHAN. Espèce du genre Ail, Allium fistulosum, L. V. ce mot.
CIBOULETTE. BOT. PHAN. Syn. d'Allium Schænoprasum. V. AIL.
* CIBU. OIS. (Chezy.) Syn. présumé de Loxia pensilis, L. V. TISSERIN. (DR.. Z.)
* CIBUS-SATURNI. BOT. CRYPT. C'est-à-dire Manger de Saturne. Syn. d'Equisetum. V. PRÈLE. (B.)
CICA. BOT. PHAN. Pour Cicca. V. ce mot.
CICADA. INS. V. CIGALE.
CICADAIRES. Cicadariæ. INS. Famille de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères, établie par Latreille (Consider, génér. p. 252, et Règn. Anim. de Cuv.) qui lui assigne pour caractères: antennes ordinairement très-petites, coniques ou en forme d'alène de trois à six pièces, avec une soie très-fine au bout de la dernière; tarses à trois articles. Cette famille curieuse comprend les grands genres Cicada et Fulgora de Linné. Tous les Insectes qui la composent ne se nourrissent que du suc des Végétaux. Les femelles ont une tarière écaillcuse qui leur sert à déposer dans les Plantes le produit de la fécondation. Les mâles sont quelquefois pourvus d'un organe, au moyen duquel ils produisent un bruit particulier, désigné sous le nom de chant.
Les Cicadaires peuvent être divisés en plusieurs genres de la manière suivante:
† Antennes de six articles distincts; trois petits yeux lisses.
Genre: CIGALE.
Ce genre embrasse la division des Cigales porte-mannes de Linné, et le genre des Tettigonies de Fabricius. Stoll appelle ces Insectes Cigales chanteuses, à cause de l'organe sonore dont est pourvu le mâle.
†† Antennes de trois articles; deux petits yeux lisses.
On a nommé Cigales muettes les Insectes appartenant à cette division.
I. Antennes insérées immédiatement sous les yeux; front souvent prolongé en forme de museau, de figure variable, selon les espèces: c'est a division des Fulgorelles, Fulgorellæ.
Genres: FULGORE, ASIRAQUE, DELPHAX, TETTIGOMÊTRE. Latreille réunit aux Fulgores ses Ixies et les petits genres Lystra, Flata, Issus, Derba de Fabricius.
II. Antennes insérées entre les yeux. Cette division a pris le nom de Cicadelles, Cicadellæ, ou les Cigales ranatres de Linné.
Genres: ÆTALION, LÈDRE, MEMBRACE, CERCOPE, TETTIGONE; les Membraces embrassent les genres Centrotus et Darnis de Fabricius; les Tettigones comprennent les genres Cicada et Jassus de Fabricius. V. ces mots.
Pour peu que l'on jette un coup-d'œil sur la famille dont il est question, on est frappé de la diversité très-grande des êtres qui s'y trouvent réunis; tandis qu'ailleurs les distinctions génériques sont quelquefois assez nuancées pour qu'on puisse passer d'un groupe à l'autre sans aucune transition sensible. Ici, les caractères sont tellement tranchés que les liens naturels qui doivent réunir les genres, semblent, dans bien des cas, difficiles à saisir. Cette observation que tout entomologiste est à même de faire, conduit assez naturellement à penser qu'il existe dans la famille des Cicadaires, et entre certains genres, plusieurs lacunes que de nouvelles découvertes nous permettront tôt ou tard de remplir; c'est d'ailleurs ce qui vient d'être récemment démontré par le fait.
Kirby, savant entomologiste anglais, a décrit récemment (Linn. Soc. Trans. T. XIII) deux nouveaux genres voisins de celui des Fulgores, et auxquels il a donné les noms d'Otiocère et d'Anotie. Nous traiterons le premier à son ordre alphabétique; mais la connaissance du second nous étant parvenue postérieurement à la publication de notre premier volume, nous dirons ici ce qu'il offre de plus remarquable.
Les Anoties sont intermédiaires aux Otiocères et aux Delphax; mais elles en diffèrent par certains caractères. Elles se distinguent des premiers par le manque d'appendices à la base des antennes, par une plus grande brièveté dubec, par des yeux sémilunaires et très-proéminens, par le plus grand allongement du nez et par la différence qui s'observe dans la disposition des nervures des élytres, ainsi que par la dent angulaire de leur base antérieure. Elles s'éloignent des seconds par une tête comprimée à deux carènes, prolongée légèrement en bec, par la longueur comparative des articles des antennes, le premier étant très-court, par l'absence de l'éperon très-remarquable qui arme les jambes postérieures des Delphax, par la manière différente dont les élytres sont veinées et par leur forme, par l'absence des yeux lisses, enfin par les appendices de l'anus qui, dans les Delphax, ressemblent davantage à ceux des Cigales de Latreille. Kirby décrit une seule espèce; l'individu sur lequel il la fonde est une femelle dont les organes copulateurs externes ressemblent à ceux des Otiocères. L'espèce unique qu'il possède porte le nom d'Anotia Bonnetii. Elle est de Géorgie. Kirby en donne une excellente figure.
Les Anoties et les Otiocères ont leurs antennes insérées immédiatement sous les yeux, et appartiennent par conséquent à la division des Fulgorelles; mais ils n'ont pas d'yeux lisses, et doivent, à cause de cette particularité remarquable, former une section nouvelle. V OTIOCÈRE. (AUD.)
CICADELLE. Cicadella. INS. Du-
méril avait désigné sous ce nom (Zool. anal.) un genre d'Insectes de l'ordre des Hémiptères, qui correspond aux genres Lystre, Cigale et Jasse de Fabricius, ou à celui des Tettigones d'Olivier et de Latreille. Lamarck (Syst. des Anim. sans vert.) avait aussi imposé ce nom à un genre d'Insectes du même ordre, comprenant les Cigales, les Cercopes et les Membraces de Fabricius; mais depuis (Hist. des Anim. sans vert. T. III, p. 472), il l'a appliqué à une division de la famille des Cicadaires. Latreille (Régn. Anim. de Cuv.) donne aussi le nom de Cicadelle à une section. V. CICADAIRES. (AUD.)
CICATRICULE. OIS. V. ŒUF.
CICATRICULE. BOT. PHAN. V. HILE.
CICCA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Euphorbiacées, connu vulgairement sous le nom de CHÉRAMELIER, tiré de celui de Cheramela qu'il porte dans Rumph (Herb. amboin. T. VII, t. 33). Ses fleurs sont monoïques ou dioïques; leur calice à quatre divisions porte à l'intérieur quatre petites glandes alternes avec elles, ou un disque glanduleux. Les fleurs mâles ont quatre étamines à filets libres, au sommet desquels sont appliquées les anthères qui regardent en dehors. Les femelles offrent quatre ou cinq styles réfléchis, bifides, surmontant un ovaire charnue contient deux ovules. Le fruit, sous une envoloppe plus ou moins charnue, présente quatre ou cinq coques dispermes. — Ce genre assez voisin du Phyllanthus, auquel il avait même été réuni autrefois, renferme des Arbres ou des Arbrisseaux dont les feuilles munies de stipules alternes, petites, entières, glabres, sont disposées, sur les rameaux, de manière à simuler les folioles d'une feuille pennée. Les fleurs forment des fascicules axillaires et accompagnés de bractées nombreuses. Aux trois anciennes espèces originaires d'Asie vient s'en réunir une quatrième des Antilles. Dans deux d'entr'elles, l'enveloppe charnue du fruit ou sarcocarpe, d'une saveur légèrement acide, offre une nourriture saine et agréable; ce dont on pourrait s'étonner dans une famille où les propriétés délétères sont si généralement répandues, si l'on ne savait quelle inégalité existe sous ce rapport entre les différentes parties même contiguës du même Végétal. (A.D.J.)
* CICCADA. OIS. (Gesner.) Nom d'une Chouette dont on n'a pu déterminer l'espèce. (DR..Z.)
* CICCARA. BOT. PHAN. Mêmechose que Cachi. V. ce mot.
CICCLIDOTUS. BOT. CRYPT. V. CANCELLAIRE.
* CICCUM. BOT. PHAN. Les cloisons du fruit du Grenadier chez les anciens. (B.)
* CICCUS. OIS. (Aldrovande.) Nom d'une Oie qui ne paraît pas bien déterminée. (DR.. Z.)
CICENDIE. Cicendia. BOT. PHAN. Adonson a le premier proposé d'établir un genre distinct sous le nom de Cicendia pour la Gentianafiliformis de Linné, que plus tard on a nommé Exacum. Le nom d'Adanson devrait être adopté par antériorité, si l'usage n'avait consacré celui d'Exacum. V. ce mot. (A. R.)
CICER. BOT. PHAN. V. CHICHE.
CICERA. BOT. PHAN. Espèce du genre Gesse dont Mœnch a fait le type de son genre Cicercula. V. ce mot. (B.)
CICERBITA. BOT. PHAN. (Pline.) Syn. de Sonchus arvensis, demeuré en Italie le nom vulgaire de cette Plante. (B.)
CICERCHIA. BOT. PHAN. Vieux nom italien de la Gesse.
CICERCULA. BOT. PHAN. Mœncha proposé de séparer du genre Lathyrus, et d'en former un genre nouveau, les espèces dont la suture supérieure a les bords saillans en forme d'ailes:
tels sont les Lathyrus sativus, Lathyr. Cicera, etc. V. GESSE. (A. R.)
CICÉROLE. BOT. PHAN. MÊme chose que Cicer et Chiche. V. ce dernier mot. (B.)
CICH-CIEH. OIS. Syn. piémontais du Gobe-Mouche gris, Muscicapa Grisola, L. V. GOBE-MOUCHE. (DR..Z.)
CICHE. BOT. PHAN. V. CHICHE.
CICHLE. Cichla. POIS. Genre formé par Schneider aux dépens des Labres, adopté par Cuvier qui le place dans la famille des Percoïdes, ordre des Acanthoptérygiens, et dont les caractères sont: dents en velours; une seule dorsale; opercules mutiques; bouche un peu protractile et bieu fendue. Les Cichles diffèrent des Labres qui ont la lèvre double, et n'ont pas leurs dents en velours; des Canthères qui ont la bouche peu fendue et peu protractile; des Pristipomes qui ont leurs opercules dentés, et des Spares qui ont deux dorsales. Les Cichles sont des Poissons dont la chair est assez bonne; on en trouve des espèces de mer et d'autres d'eau douce. Lesueur (Journ. of. the acad. of nal. sc. of Phil. vol. II, n. 7, juin 1822) vient d'ajouter ciuq espèces nouvelles à ce genre qui est composé des suivantes: 1° Cichle occellaire, Cichla occellaris, Sch. t. 66. Des mers des Indes-Orientales.—2° La Fourche, Labrus Purca, Lacépède, dont le Caranxomore sacristain du même au teur est un double emploi.—3° L'Hololépidote, Labrus Hololepidotus, Lac., découvert par Commerson dans l'océan Équatorial.—4° Le Chrysoplère, Perca Chrysoptera, Catesb. De la Caroline.—5° Cichla ænea, Lesueur. Du lac Erié.—6° Cichla fasciata, Lesueur. Du même lac.—7° Cichla ohioensis, Lesueur. De l'Ohio.—8° Cichla floridada, Lesueur. De la Floride orientale.—9° Cichla minima, Lesueur, très-petite espèce qui n'a guère que neuf lignes de longueur; cette dernière vit dans les affluens du lac Erié. (B.)
CICHORÉE, BOT. PHAN. De Cichorium ou Cicorium. Vieux nom français de la Chicorée. V. ce mot. (B.)
CICI. OIS. (Moreau de Jonnès.) Nom d'un Bruant ou d'un Gros-Bec des Antilles, dont la synonymie n'est pas encore bien établie. (DR.. Z.)
CICI ou KIKI. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Syn. de Ricin. (B.)
* CICIDA. OIS. Vieux nom de la Mésange charbonnière, Parus major, L. (B.)
CICIGNA. REPT. OPH. Même chose que Cecella et que l'Orvet fragile.
CICINDÈLE. Cicindela. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Cicindelètes (Règn. An. do Cuv.), fondé originairement par Linné et appliqué depuis, mais à tort, à des Insectes de genres très-différens. Le grand genre Cicindela de Linné a été subdivisé V. CICINDELÈTES), et on ne réunit plus aujourd'hui sous ce nom que les espèces offrant pour caractères: les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles dilatés, presqu'en forme de triangle renversé, placés bout à bout, point ou guère plus avancés par devant que par derrière; palpes labiaux ordinairement plus courts que les maxillaires extérieurs, avec les deux premiers articles fort courts; l'extrémité supérieure du radical ne dépassant point celle de l'échancrure du menton.
Ce genre se distingue des Tricondyles et des Colliures par la forme du pénultième article des palpes labiaux, qui est long et presque cylindrique, ainsi que par la largeur du corps; il partage ce caractère avec les Thérates, et n'en différe que par la présence d'une dent au milieu du bord supérieur du menton, dans son échancrure, et par des palpes maxillaires internes très-distincts. Enfin, sous tous ces rapports, il ressemble aux Manticores, aux Cténostomes, au Mégacéphales mais il diffère du premier et du second de ces genres par la dilatation des trois premiers articles des tarses
antérieurs dans le mâle, et du troisième par le développement des palpes labiaux.
Les Cicindèles ont le corps orné le plus souvent de couleurs métalliques très-brillantes, tirant en général sur le vert; leur tête est forte, plus large que le prothorax; elle supporte de gros yeux et des antennes presque filiformes; leur bouche présente des mandibules allongées, fortes, terminées par un crochet et munies de quatre dents au côté interne. Les palpes, au nombre de six, sont velus; des élytres coriaces recouvrent des ailes membraneuses existant chez presque tous; les pates sont grêles et longues avec des tarses très-déliés.
Ces Insectes sont carnassiers et voraces; on les rencontre dans les lieux sablonneux exposés au soleil, ou ils cherchent leur proie; leur démarche est vive et précipitée, leur vol est court et rapide; lorsqu'on les saisit, ils exhalent une odeur souvent agréable, musquée et comparable à celle que répand la Rose. Suivant les observations de Dufour, leur canal digestif est assez analogue, pour la forme générale, à celui des Carabiques; sa longueur n'excède que fort peu celle du corps de l'Insecte; le gésier est plus oblong, garni intérieurement de quatre pointes cornées, conniventes, et les papilles de l'estomac qui le suit sont un peu moins prononcées et plus obtuses que dans les Carabes. Les vaisseaux biliaires et les organes mâles ont aussi la plus grande ressemblance avec les mêmes parties dans les Carabiques.
Desmarest (Ancien Bulletin des Sciences par la Société philomatique, T. III, p. 197, et pl. 24, fig. 2, 3 et 4) nous a transmis, sur la larve d'une espèce que Latreille croit être la Cicindèle hybride, des détails curieux que nous lui emprunterons. Cette larve, déjà décrite imparfaitement par Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 140), est longue de vingt-deux à vingt-sept centimètres, lorsqu'elle a pris tout son accroissement. Son corps est allongé, linéaire, formé de douze anneaux; il est mou et d'un blanc sale; la tête, le premier anneau du corps ou le prothorax, et les six pates ont seuls une consistance de corne; la tête est beaucoup plus large que le corps; elle a la forme d'un trapèze dont le côté le plus large est placé en arrière; en dessus les parties latérales et postérieures sont rebordées; en dessous elle est renflée postérieurement et partagée en deux lobes par un sillon longitudinal. Il y a six yeux lisses très-visibles, trois de chaque côté; les quatre plus gros sont situés à la partie supérieure et postérieure; les deux autres, beaucoup plus petits et à peine sailsans, sont placés sur la partie latérale; tous ces yeux sont noirs. On voit deux antennes insérées de chaque côté, entre les yeux et la bouche; elles sont très-courtes et composées de quatre articles cylindriques, dont les deux premiers sont les plus gros. La bouche, placée à la partie antérieure de la tête, est formée, 1° d'une lèvre supérieure, petite, demi-circulaire, ne couvrant pas la base des mâchoires; 2° de deux mandibules très-longues et très-aiguës, dont la base est armée du côté interne d'une très-forte dent; ces mandibules sont recourbées vers le haut; elles servent à l'Animal pour saisir sa proie; 3° de deux mâchoires insérées au-dessous des mandibules, et aussi peu couvertes par la languette que par la lèvre supérieure. Ces mâchoires consistent en une pièce cornée, un peu comprimée et légèrement fourchue à son extrémité: chacune des branches de cette extrémité donne attache à un petit palpe composé de deux ou trois articles; 4° d'une languette très-petite, supportant deux très-petits palpes formés de deux articles.
Les trois premiers anneaux du corps donnent attache aux pates; ils sont dépourvus de stigmates. Le premier anneau, ou le prothorax, est très-remarquable; sa forme est celle d'un bouclier grec; il est plus large que la tête et légèrement rebordé; sa couleur est d'un vert métallique assez brillant. Le second anneau et le troisième sont
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beaucoup plus étroits; ils sont d'un blanc sale comme ceux qui viennent après eux. Les quatre anneaux qui suivent les trois premiers ne sont guère plus larges que le second. On remarque sur chacun, ainsi que sur les cinq qui restent à la partie supérieure, et de chaque côté, une tache lisse et de couleur brunâtre, au milieu de laquelle on aperçoit le stigmate.
Le huitième anneau, en comptant après la tête, est beaucoup plus renflé que les autres. Il présente à sa partie supérieure un organe fort singulier, consistant en deux tubercules charnus, dont le sommet est couvert de poils roides, de couleur roussâtre, au milieu desquels on voit, sur chaque tubercule, un petit crochet corné, dirigé en avant et recourbé légèrement eu dehors. C'est à l'aide de ces deux crochets que la larve de la Cicindèle prend du repos, et s'arrête à l'endroit qu'elle désire, dans le long conduit perpendiculaire et souterrain qu'elle habite; ce sont, pour ainsi dire, les ancres dont elle se sert pour se fixer. Cette saillie du huitième anneau donne au corps de cette larve la forme d'un Z, parce qu'elle en relève le milieu, et cette courbure du corps procure à l'Animal la faculté de monter dans son puits avec la plus grande facilité; le dernier segment du corps est très-petit et terminé par un léger prolongement qui présente l'ouverture du canal intestinal. Les pates sont courtes et faibles; les tarses sont formés de deux articles et terminés par deux petits crochets.
Telle est l'organisation bien remarquable de cette larve non moins curieuse par ses habitudes. En effet, elle pratique des trous verticaux dans le sable et place sa large tête près de l'embouchure, de manière à la masquer. Un Insecte vient-il à passer sur cette sorte de pont, il manque tout-à-coup sous les pates. La larve de la Cicindèle monte et descend sans seine dans son trou en augmentant et diminuant alternativement le repli que son corps forme vers son milieu, et elle s'arrête en abaissant contre les parois de son puits les deux crochets dont son huitième anneau est muni.
L'organisation et les mœurs des diverses larves de Cicindèles sont sans doute plus ou moins analogues à celle qui vient d'être décrite. Miger a eu occasion d'observer la larve de la Cicindèle champêtre, et ses observations se lient parfaitement à celles de Desmarest. La tête, outre l'usage important que nous avous indiqué, sert encore à l'Animal à déblayer son trou, ce qu'il exécute en chargeant le dessus de particules de sable qui sont rejetées en dehors de l'orifice du trou. Si ces larves sont trop à l'étroit ou que la nature du terrain ne leur convienne pas, elles abandonnent leur demeure pour s'en construire une autre: elles sont très-voraces et n'épargnent mêmêpas les larves de leur espèce; lorsque l'époque de la métamorphose en nymphe est arrivée, elles bouchent l'ouverture de leur trou.
Ce genre est assez nombreux en espèces. Latreille et Dejean (Hist. Nat. et Iconogr. des Coléopt.) en ont donné une excellente monographie, accompagnée de jolies figures qui représentent toutes les espèces particulières à l'Europe, parmi lesquelles nous citerons:
La CICINDÈLE CHAMPÊTRE, Cic. campestris des auteurs, ou le Bupreste velours vert à douze points blancs de Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 155, n° 27). Elle est commune dans presque toute l'Europe et habite les lieux secs et sablonneux; ses couleurs varient beaucoup. Dejean (loc. cit.) admet comme une simple variété de cette espèce, la Cic. Maroccana, Fabr., qu'on trouve en Espagne et sur la côte de Barbarie.
La CICINDÈLE SYLVATIQUE, Cic. sylvatica des auteurs. On la rencontre dans les endroits secs et sablonneux de la France et de l'Allemagne. Elle n'est pas très-rare à Fontainebleau.
CICINDÈLE HYBRIDE, Cic. hybrida des auteurs ou le Bupreste à broderie blanche de Geoffroy (loc. cit., p. 155, n° 28). On la trouve dans presque
toute l'Europe; ellevarie pour les couleurs.
CICINDÈLE LITTORALE, Cie. litoralis, Fabr., qui est la même que la Cie. nemoralis d'Olivier on la Cic. discers de Megerle. Elle se trouve principalement sur les bords de la mer, dans le mid de la France.
V., pour les autres espèces, Latreille et Desean (loc. cit.), Olivier (Encycl. méth. et Mist. des Coléopt.), Léon Dufour qui a donné des observations sur quelques Cicindelètes et Carabiques observés en Espagne (Annales génér. des Se. phys. T. VI), Fischer (Entomogr. de la Russie, T. 1er), Kirby (Linn. Societ. Trans. T. XII). V. aussi le tome cinq des Mémoires de la Société impériale des naturalistes de Moskou, etc. (AUD.)
* CICINDÈLES A COCARDE. INS. Nom que Réaumur et Geoffroy ont donné à des Insectes coléoptères dont le thorax et l'abdomen sont munis latéralement d'appendices colorés qu'ils font sortir à volonté. Ces Insectes appartiennent au genre Malachie. V. ce mot. (AUD.)
CICINDELETES. Cicindeletœ. INS. Famille de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, établie par Latreille, et convertie par lui (Règn. Anim. de Cuv.) en une tribu qui correspond au grand genre Cicindela de Linné, et a pour caractères: mâchoires terminées par un onglet; languette très-petite, cachée par le menton; palpes à quatre articles distincts, le premier étant dégagé. Suivant Latreille (Hist. Natur. et Iconograph. des Coléopt. d'Europe, T. I, p. 28), les Cicindelètes sont généralement distinguées des autres Coléoptères carnassiers par leurs mandibules robustes, armées de fortes dents, et très-croisées; leurs antennes filiformes ou sétacées et menues, leurs yeux grands et saillans; leur tête grosse et plus large que le corselet; leurs palpes labiaux très-poilus et terminés, ainsi que les maxillaires extérieurs, par un article en forme de cône renversé, allongé et comprimé ou presque triangulaire, leurs pieds longs et grêles. Le côte interne de leurs jambes a intéricures n'offre jamais cette échancrute qui caractérise le plus grand nombre des Insectes de la tribu des Carabiques, et les crochets des tarses ne sont jamais dentés. L'extrémité postérieure des élytres est souvent très-obtuse ou tronquée; leurs couleurs et particulièrement celles du dessous du corps sont métalliques el très-brillantes; des taches, des lignes et des points blancs ou d'un blanc jaunâtre, dont leurs élytres sont souvent parsemées, forment des dessins agréables, el ajoutent à ces ornemens. Le labre est très-souvent dentelé et autrement coloré que la tête; il est ordinairement blanchâtre.
A l'aide de ces caractères, on distingue facilement les Cicindelètes des Carabiques avec lesquels elles ont cependant les plus grands rapports, tant par lours formes extérieures que par les mœurs et l'organisation. Ces Insectes sont voraces dans tous leurs états: ils aiment les lieux sablonneux exposés au soleil. Quelques espèces habitent les bords des étangs et les rivages de la mer.
Leur larve a été observée dans le genre Cicindèle.
Latreille, dans le dernier ouvrage cité, distribue les genres propres à cette tribu de la manière suivante:
† Pénultième article des palpes labia ux presque cylindrique et long (corps très-rareiment étroit et allongé; palpes alors fort longs).
I. Une dent au milieu du bord supérieur du menton, dans son échancrure; palpes maxillaires internes très-distincts et de deux articles, recouvrant, comme de coutume, l'extrémité supérieure des machoires.
Genres: MANTICORE, CTÉNOSTOME, MÉGACÉPHALE, CICINDÈLE.
II. Point de dents au milieu du bord supérieur du menton; palpes maxillaires internes très-pelits, peu distincts, et d'un seul article.
Genre: THÉRATE.
†† Pénultième article des palpes labiaux dilaté du côté de la tète, com-
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primé, soit presque lunulé, soit en triangle renversé ou en forme de hache (corps toujours étroit et allongé, avec le corselet long, presque globuleux ou conico-cy-lindrique).
Genres: TRYCONDYLE, COLLIURE.
On pourrait, en prenant pour première base des divisions la forme du corps et celle du corselet ensuite, arriver à une distribution plus simple, mais qui, suivant Latreille, serait moins naturelle. V. tous les mots cités. (AUD.)
CICINNURUS. OIS. V. MANUCODE.
* CICIOLO. BOT. CRYPT. Probablement l'Agaricus Eryngii en Italie. (B.)
CICLA. BOT. PHAN. Syn. de Poirée, espèce du genre Bette. V. ce mot. (B.)
* CICLÆ. OIS. (Belon.) Désignation grecque des Grives suivant Aristote. (DR..Z.)
CICLE. POIS. Pour Cichle. V. ce mot.
CICLOPHORE. MOLE. Pour Cyclopbore. V. ce mot.
CICLOSTME. MOLL. Pour Cyclostome. V. ce mot.
* CICOGNE, CICOIGNE ET CICONGNE. OIS. Vieille orthographe française du mot Cigogne, du latin Ciconia. (B.)
CICUMA. OIS. Ancien syn. latin de la Chouette Caparacoch, Strix Ulula, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
* CICUNIA. OIS. (Belon.) Syn. de la Hulotte, Strix Aluco, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
CICUTA. BOT. PHAN. V. CIGUE.
CICUTAIRE. Cicutaria. BOT. PHAN. Lamarck et Jussieu appellent ainsi le genre Cicuta de Linné qui appartient à la famille naturelle des Ombellifères et à la Pentandrie Digynie. Il est caractérisé par son involucie composé généralement d'une seule folfole, qui manque cependant quelquefois, par ses involucelles, de trois à inq folioles linéaires étalées. Les pétales sont cordiformes, presqu'égaux. Le fruit est globuleux, presque didyme, offrant cinq côtes simples sur chaque moitié, et couronné par cinq dents très-courtes. Les fleurs sont blanches. Ce genre a des rapports marqués avec les genres Conium et Æthusa. Il se distingue du premier par son involucre d'une seule foliole ou nul, par son fruit dont les côtes sont simples, unies et non crenelées. Quant à l'Ethuse ou petite Ciguë. ses fruits plus allongés, l'absence d'involucre, ses pétales inégaux, la caractérisent suffisamment.
Le genre Cicutaire se compose de trois espèces bei bacées, vivaces, crois sant dans les marécages et les lieux humides, une en Europe et deux dans l'Amérique septentrionale. Celle d'Europe, la CICUTAIRE AQUATIQUE, Cicutaria aquatica, Lamk., est plus connue sous le nom de Ciguë vireuse, Cicuta virosa, L. Elle croîten France, particulièrement dans le Nord. Sa racine est charnue, blanche, renflée, offrant des cavités irrégulières pleines d'un suc laiteux et jaunâtre, trèsâcre. Il en naît une tige cylindrique, dressée, rameusc, haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles très-grandes, décomposées en un très-grand nombre de folioles lancéolées, glabres, dentées en scie; les supérieures sont rapprochées trois par trois intérieurement, de manière à simuler en quelque sorte une feuille profondément tripartite. Le pétiole commun est creux et cylindrique. Les fleurs sont blanches et disposées en ombelles au sommet de chaque ramification de la tige.
Cette Plante est fort vénéneuse. Toutes ses parties sont âcres et nauséeuses; laracine surtout est très-dangereuse à cause de sa ressemblance avec le Panais sauvage, méprise qui a parfois causé les accidens les plus graves. Les moyens d'y remédier étant les mêmes que pour la grande Ciguë nous renvoyons à ce mot. On l'a aussi employée, en médecine, particulièrement comme narcotique;
mais aujourd'hui on lui préfère la grande Ciguë.
Une seconde espèce est la CICUTAIRE MACULÉE, Cicutaria maculaia, L., qui croît dans l'Amérique septentrionale, et qui a été figurée par Bulliard sous le faux nom de Cicuta virosa. Ses folioles sont beaucoup plus larges, cordiformes et moins nombreuses. Elle- jouit des mêmes propriétés que la précédente. (A. R.)
* CICYMIS. OIS. Même chose que Ciccada. V. ce mot.
* CIDARES. ÉCHIN. Nom donné par Klein à la première section des Anocytes dans la famille des Oursins ou Echinodermes. (LAM..X.)
* CIDARIS. ÉCHIN. Ce nom a été donné, pour la première fois, par Klein, à un groupe d'Oursins de forme hémisphérique ou sphéroïdale, ayant l'anus dorsal et vertical opposé à la bouche. Il comprend les genres Oursin et Cidarite de Lamarck. (LAM..X.)
CIDARITE. Cidarites. ÉCHIN. Genre établi par Lamarck dans la deuxième section de ses Radiaires échinodermes ou èchinides. Adopté maintenant par les naturalistes, il offre pour caractères: corps régulier, sphéroïde ou orbiculaire, déprimé, très-hérissé; à peau interne solide, testacée ou cruslacée, garnie de tubercules perforés au sommet, sur lesquels s'articulent des épines mobiles, caduques, dont les plus grandes sont bacilliformes; cinq ambulacres complets qui s'étendent en rayonnant du sommet jusqu'à la bouche, et bordés chacun de deux bandes multipores, presque panallèles; bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses, surcomposée postérieurement; anus supérieur vertioal. Sans doute les Cidarites sont très-voisines des Oursins par leurs rapports; comme eux, elles oui l'anus vertical, cinq ambulacres complets et dix bandelettes multipores qui, deux à deux, bordent chaque ambulacre. Les Echinides néanmoins sont très-distinctes des Oursins, non-seuletment par leur aspect particulier, les caractères de leurs ambulacres et de leurs épines; mais en outre par une particularité très-remarquable de leur organisation. Ici, en effet, la nature emploie un moyen particulier et nouveau pour mouvoirles épines, souvent fort longues, dontees Animaux son thérissés. Elle a percé de part en part le test et les gros tubercules solides dont il est chargé, ce qu'elle n'a fait nulle part dans les autres Echinides; et, au moyen d'un cordonnet musculaire traversant le test et le tubercule qui y correspond, elle exécute, avec ou sans l'aide de la peau, les mouvemens dont ces épines doivent jouir. Ainsi, les tubercules du test des Cidarites, surtout les principaux, étant constamment perforés, ce que l'inspection de leur sommet montre facilement, offrent une distinction tranchée qui les sépare des Oursins et de tous les autres Echinides. Les Cidarites d'ailleurs se font toutes remarquer par leurs ambulacres plus étroits que ceu des Oursins, plus réguliers, plus semblables à des allées de jardin; les bandelettes poreuses qui les bordent étant plus rapprochées et moins divergentes. Elles sont aussi remarquables par plusieurs sortes d'épines: les unes grandes, soit bacillaires, tronquées au bout, soit en massue ou digitiformes; les autres fort petites et nombreuses, d'une forme différente de celle des bacillaires, et qui recouvrent les ambulacres, ou qui souvent entourent la base des grandes épines, leur formant une collerette courte et vaginiforme. Enfin aucune Cidarite connue n'a toutes ses épines aciculaires, comme on le voit dans la plupart des Oursins et dans toutes les autres Echinides.
Il est difficile de déterminer les espèces du genre Oursin de Linné, à cause de la confusion qui règne dans la nomenclature des parties du test; on ne sail pas toujours distinguer les ambulacres des bandelettes, les bandelettes, des sillons; et cependant ce
sont les parties qui fournissent ordinairement les caractères des espèces. Sans de bonnes figures, il est impossible de ne pas commettre des erreurs et de ne pas confondre les unes avec les autres.
On distingue, parmi les Cidarites, deux groupes particuliers qui semblent deux familles assez remarquables: le premier embrasse les vrai Turbans; dans le second sont renfermés les Diadèmes. Les uns et les autres ont les tubercules du test perforés, et néanmoins fournissent dans le genre deux sections bien distinctes.
† TURBANS à test enflé, subsphévoïde, à ambulacres ondés.
CIDARITE IMPÉRIALE, Cidarites imperialis, Lamk., Anim. sans vert. T. III, p. 54, n. I. Encycl. méth., pl. 156, fig. 8. Très-belie espèce confondue avec l'Echinus mamillatus. Son test est orbicuiaire avec les ambulacres d'un violet pourpre ainsi que les petites épines; les grandes sont annelées de blanc, un peu ventrues et striées. Elle habite la mer Rouge et la Mediterranée.
CIDARITE PORC-EPIC, Cidarites Hystrix, Lamk., p. 55, n. 5. Encycl. méth., pl. 156, fig. 6, 7. Corps orbiculare un peu comprimé, avec des ambulacres larges, partagés par une ligne fluxuense. Les grandes épines sont très-longues et striées. Habite l'Océan d'Europe et la Méditerranée. Elle a les plus grands rapports avec la précédente.
CIDARITE PORTE-QUILLE, Cidarites Metullaria, Lamk., Anim. sans vert. T. III, p. 35, n. 7. Encycl. méth., pl. 154, fig. 8. Corps globuleux un peu déprimé, à grandes épines cylindriques, granulées, avec le sommet tronqué el le bord crénelé. Il en existe une variété plus petite à épines plus courtes. L'une et l'autre habitent la mer des Indes, l'Ile-de-France et Saint-Domingue. La dernière localité nous semble un peu hasardée»
A celle section appartiennent encore les Cidarile pistillaire de Lamk., Encycl. méth., pl. 157, fig. 1, 2, A, B De l'lle-de-France. — Cidarite bâtons rudes, Lamk. Ile de Mascarcigne. —Cidar. bec de Grue, Lamk., Encycl. méth., pl. 136, fig. 1. Indes-Orienales. —Cidar. tribuloïde de Lamk., Leske. ap. Klein, tab. 57, fig. 3. Mer des Indes. — Cidar. verticillée, Lamk., Encycl. méth., pl. 136, fig. 2, 3. Habitation inconnue. — Cidar. porte-trompette, Lamk., p. 57, n. 9. Mers de l'Australasie.—Cidar. biépineuse, Lamk., p. 57, n. 10. Mers de l'Australasie.—Cidar. anaulifère, Lamk., p. 57, n. 11. Ile des Kanguroos cans l'Australasie.
†† DIADÈMES à test orbiculaire déprimé, avec des ambulacres droits.
CIDARITE PORTE-CHAUME, Cidarites calamaria, Lamk., Encycl. méth., pl. 134, fig. 9, 10, 11; Echinus calamarius, Gmel., Syst. Nat., p. 3173, n. 27. Cette espèce est une des plus élégantes par ses épines fistuleuses, tronquées, cylindriques, annelées de vert et de blanc, rudes et striées transversalement; elle habité la mer des Indes.
CIDARITE DIADÈME, Cidarites Diadema, Lamk., Encycl. méth., p. 133, fig. 10; Cidarite à test hémisphérique, déprimé, offrant cinq ambulacres verruqueux avec des épines longues, soyeuses, presque fistuleuses et rudes; elle habite l'Océan des Grandes-Indes.
CIDARITE RAYONNÉE, Cidarites radiata, Lamk., Encycl. méth., pl. 140, fig. 5, 6; Echinus radiatus Gmel., Syst. Nat., p. 3174, n. 30. Belle, rare et grande Echiuide à test orbiculaire, très - large, comprimé, un peu épais, avec les aréoles des ambulacres un peu élevés en côtes; les bandelettes sont formées de quatre rangs de pores.
Cette section renferme encore les Cidarite grand Hérisson, Lamk., p. 58, n. 12. — Cidarite Subulaire, Lamk., p. 68, n. 14. De l'Ile-de-France. — Cidarite crénulaire, Lamk., p. 69, n. 16; Fossile de la Suisse. — Cidarite faux Diadème Lamk., p. 59, n. 17, Fossile dont
on ignore la localité. — Ciclar, pulviée, Lamk., p. 59, n. 18. Mers de l'Asie. Il existe un grand nombre de Cidarites inédites dans les collections, les unes fossiles, les autres vivantes; il y en a plusieurs de figurées dans l'Encyclopédie méthodique, ainsi que dans quelques autres ouvrages. (LAM..X.)
CIDAROLLE. Cidarollus. MOLL. Sous ce nom générique, Montfort (T. I, p. 110) a désigné une Coquille polythalame, figurée dans Soldani (Test. micros. T. I, part. 1, tab. 36, vas. 160, s.); il lui a assigné les caractères suivans: coquille libre, univalve, cloisonnée, en disque, à spire éminente et base aplatie, roulée et cordelée en forme de turban; bouche ouverte; doisons unies; siphon inconnu. L'espèce qui fait le type du genre est le Cidarolle étoffé, Cidarollus plicatus, qui est surtout remarqua me par ses loges triangulaires et renflées. (D..H.)
CIDROMELA. BOT. PHAN. Dans Lobel, c'est le Citronnier; chez les Italieus, une variété de cet Arbre. (B.)
* CIEBOUL OU KÉBOUL. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. d'Aristide. V. ce mot. (B.)
CIECA. BOT. PHAN. (Adanson.) V. CROTON. Medicus et Mœnch avaient, sous le même nom qui n'a pas été adopté, formé, aux dépens des Passiflores, un un genre correspondant à celui que nous avons proposé (Annales gén. des Sciences phys. T. II, p. 158) sous le nom de Monactinerma. V. PASSIFLORE. (B.)
CIÉCÉE-ETE OU SCIÉCHÉE-CHETE. CRUST. On désigne sous ce nom, dans l'Amérique, une espèce de Crabe des rivières salées, dont on fait usage au Brésil, soit comme aliment, soit comme remède. Bosc qui l'a rapportée de la Caroline ou elle est très-commune, croit que c'est l'Ocypode combattant. V. OCYPODE. (AUD.)
CIELITSU. BOT. PHAN. Syn. chinois de Tribulus lanuginosus, L., espèce du genre Herse. V. ce mol. (B.)
CIENFUEGOSIE. Cienfuegosia. BOT. PHAN. Le genre décrit sous ce nom par Cavanilles, a été appelé Fuengosia par Jussieu. V. FUENGOSIE. (A. R.)
CIEN-KAM-XU. BOT. PHAN. Syn. chinois du Sebifera glutinosa de Loureiro. V. SÉRIFÉRE. (B.)
CIEN-SEU-SAT. BOT. PHAN. Syn. chinois du Cacalia procumbens, Lour. (B.)
CIENTOPIES. CRUST. Syn. espagnol de Cloporte. (B.)
CIERGE OU CACTIER. Cactus. BOT. PHAN. Parmi les Végétaux dicotylédonés, il est peu de genres dont le port soit aussi singulier, aussi remarquable que celui des Cactiers, et dont les espèces offrent des formes aussi bizarres et aussi variées. En général leur tige est charnue, tantôt globuleuse et simple, relevée de côtes et en forme de Melon, tantôt allongée, cylindrique, cannelée rameuse, dépourvue de, feuilles qui sont remplacées par des épines courtes et disposées en faisceaux, du milieu desquelles naissent les fleurs; tantôt elle se compose de pièces épaisses, ovales et articulées, que l'on considérait autrefois comme les feuilles. Les Cactiers sont tous exotiques et croissent dans les contrées chaudes de l'ancien et du nouveau continent. Les uns peuplent les solitudes des déserts de l'Afrique où leurs fruits pulpeux et aigrelets offrant au voyageur un rafraîchissement salutaire et inespéré. Les autres couvrent de leurs tiges irrégulières et épineuses les rochers nus du Nouveau-Monde; ceux-ci enfin vivent en parasites, et s'enlacant autour des Arbres voisins, parvienneut avec eux à une hauteur considérable.
Les fleurs de ces Végétaux ne sont pas moins dignes d'admiration. Elles sont, dans la plupart des espèces, d'une grandeur étonnante, peintes de couleurs riches et brillantes, et répandent souvent une odeur des plus suaves. On est frappé d'étonnement en voyant des fleurs aussi graud.
des, aussi belles, sortir de Végétaux d'un aspect aussi ingrat. Mais leur éclat est passager. Quelques heures suffisent pour ternir ces couleurs brillantes, et les fleurs des Cactiers ue tardent pas à se flétrir.
L'organisation des fleurs, dans ce genre, présente quelques particularités remarquables. Elles sont solitaires et naissent communément du centre des faisceaux d'épines. Leur calice est adhérent par sa base avec l'ovaire qui est infère. Tantôt il forme un tube quelquefois fort long, tantôt sou limbe commence immédiatement au-dessus de l'ovaire. Dans tous les cas, il est epais et charnu; le limbe se compose d'un nombre variable de segmens inégaux, épais, disposés sur plusieurs rangées dont les plus intérieures sont colorées, minces, pétaloïdes, et se confondent insensiblement avec les pétales. Ceux ci sont en général fort nombreux, inégaux, disposés sur plusieurs rangs en dedans des divisions calicinales. Le nombre des étamines est communément très-considérable. Dans le Cactus pendulus de Swartz, L., qui forme le genre Rhipsalis de Gaeriner, on ne compte qu'environ une vingtaine d'étamines. Leurs filets sont longs et grêles; leurs anthères sont à deux loges. Ces étamines sont attachées à la paroi interne du tube du calice, qui est tapissée d'une substance glanduleuse et jaunâtre.
L'ovaire, ainsi que nous l'avons dit, est constamment infère et à une asule loge. Il contient un nombre très-considérable d'ovules attachés à des trophospermes pariétaux, dont le nombre est généralement égal à celui des divisions du stigmate. Un seal style surmonte l'ovaire; il est épais et renflé dans sa partie inférieure, à peu près de la même longueur que les étamines. Le stigmate est terminat, et offre de trois à vingt et même trente divisions glanduleuses et rayonnantes.
Le fruit est une baie uniloculaire, dont la forme et la grosseur sont fort variables. Tantôt elle est lisse, tantôt elle est comme écailleuse ou présente de petits faisceaux d'épines. Elle est toujours déprimée et ombiliquée à son sommet qui offre une cicatrice provenant des organes floraux qui s'en sont détachés. Sa cavité contient un grand nombre de graines sessiles sur les parois de la loge ou supportées par clés podospermes filiformes plus ou moins longs. Les graines sont placées au milieu d'une pulpe épaisse, qui remplit toute la loge et paraît être fournie à la fois par la paroi interne de l'ovaire, la surface de la graine et même les podospermes. Elles offrent deux tégumens, l'un extérieur, épais et comme charnu, l'autre intérieur, plus mince. Sous ces tégumens, on trouve un embryon nu, dressé, cylidrrique, quelquefois légèrement recourbé, offrant deux cotylédons épais.
Le nombre des espèces de Cierges est fort considérable. Beaucoup d'entre elles sont cultivées dans nos serres, où elles se font remarquer par l'originalité de leurs formes ou l'éclat et la suavité de leurs fleurs. Ces espèces présentent, dans leurs formes et la structure de leurs fleurs, des différences assez tranchées pour que plusieurs auteurs y aient formé des groupes que quelques-uns considèrent comme des genres distincts. Ainsi Haworth, dans son Traité des Plantes grasses, divise les Cactus de Linné en sept genres, qui sont:
1°. CACTUS. Il comprend les espèces globuleuses et meloniformes, privées d'axe ligneux et de feuilles, portant des épines disposées en faisceaux sur les angles saillans, dont leur tige est relevée. Les fleurs naissent d'un renflement tomenteux qui termine la tige; leur calice est à six divisions minces et colorées; leur corolle formée de six pétales. Leur stigmate a cinq divisions rayonnantes. Tels sont: Cactus Melocactus, C. depressus, C. gibbosus, nobilis, etc.
2°. MAMMILLARIA. Les espèces de ce genre ont la même forme que les précédentes; mais elles sont lactescentes et recouvertes d'un grand nom-
bre de petits mamelons, épineux. Le Cactus mammillaris et ses variétés viennent s'y ranger.
3°. CEREUS. Ce sont les Cierges proprement dits, Arbustes ou Arbrisseaux à tige cylindrique ou anguleuse relevée de côtes longitudinales portant des épines fasciculées, d'où naissent les fleurs. Leur ealice et leur corolle se composent d'un très-grand nombre defolioles colorées, disposées sur plusieurs rangs. Le stigmate présente de vingt à trente divisions rayonnantes. Ici se rapportent les Cactus hexagonus, peruvianus, triangularis, granadiflorus, flagelliformis, etc., etc.
4°. RHIPSALIS. Ce genre., établi par Gaertner, a pour type le Cactus pendulus de Swartz. Son calice et sa corolle sont chacun qu'une seulemengée; ses étamines sont au nombre de vingt environ; son stigmate est triparti; ses fleurs sont petites. Deux ou trois espèces parasites composent ce genre; leur tige est cylindrique, rameuse.
5°. OPUNTIA. Les espèces de ce genre portent le nom vulgaire de Raquells. Leur tige est charnue, composée de pièces articulées, comprimées, d'une forme variable, ayant un axe central ligneux. Le calice est écailleux, sans tube; la corolle est polypétale. Les fleurs sont généralement grandes. A ce genre se rapportent les Cactus Opuntia, cochenillifer, etc.
6°. EPIPHYLLUM. Ce genre, qui a le port des Opuntia, s'en distingue par la longueur excessive de son tube, qui rest de près d'un pied. On y rapporte le Cactus phyllanthus de Linné et le Cactus alatus de Swartz.
7°. PERESKIA. Les espèces réunies ici sont faciles à distinguer à leurs'rarameaux cylindriques portant des feuilles charnues, et à leurs fleurs disposées en panicule; tels sont les Cactus Pereskia, L., Cactus portulacœ folius, etc.
Après avoir fait connaître d'une maniers générale la structure des Cactiers, avoir indiqué les carateres des groupes principan qui ont été établis dans ce genre, nous allons décrire quelques unes des espèces les plus remarquables par leur beauté ou leurs usages.
CACTIER MELONIFORME, Cactus Melocactus, L., De Candolle, Plant. grass., t. 114. Originaire des contrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale, cette espèce est globuleuse, relevée de quatorze côtes saillantes, armées d'épines disposées en faisceaux. Ses fleurs sont d'un beau rouge, et naissent d'un renflement tuberculiforme qui termine la Plante à son sommet.
CACTIER ou CIERGE A GRANDES FLEURS, C. grandiflorus, L., D. C., Plant, gr., t. 52. L'une des espèces les plus belles du genre, par la grandeur de ses fleurs et l'odeur suave qu'elles répandent. Les tiges sont cylindriques, à cinq angles obtus, armées de petites épines. Ses fleurs sont très-grandes. Les divisions extérieures de leur périanthe sont jaunes et les intérieures sont blanches. Ces fleurs, dans les individus cultivés à Paris, commencent à s'ouvrir sur les cinq ou six heures de l'après-midi, sont entièrement épanouies sur les neuf heures, et vers onze heures ou minuit, elles se ferment pour ne plus se rouvrir. Elles exhalent une odeur suave déAcide benzoïque et de Vanille. Leur longueur totale est d'environ neuf à dix pouces, et leur largeur, quand elles sont bien ouvertes, est d'environ six pouces. Cette espèce n'est pas rare dans les serres; elle vient de la Jamaïque et des côtes du Mexique. Elle est en fleurs vers les mois de juillet et d'août.
CACTIER ou CLERGE DU PÉROU, Cactus peruvianus, L., D.C., Pl. gr., t. 58. Ses tiges sont de la grosseur de la cuisse, ramifiées, ordinairement à huit angles obtus, chargés d'aiguillons; elles peuvent acquérir une longueur de quarante à cinquante pieds. Ses fleurs sont fort grandes, naissant des faisceaux d'épines; leur couleur est blanchâtre et peu brillante. Il en existe au Jardin du Roi à Paris un individu colossal, qui y fut planté en 1700. Il a poussé avec tant de vigueur, que l'on a élevé une par-
tie de la serre, en forme de cage vitrée, dans laquelle on le conserve; il fleurit tous les ans. Cet Arbrisseau présente un phénomène de végétation extrêmement remarquable, et qui s'applique également à toutes les Plantes grasses en général; ses racines sont courtes, fibreuses et enfermées dans une caisse contenant à peine deux ou trois pieds cubes d'une terre que l'on ne renouvelle et n'arrose presque jamais. Ce fait prouve d'une maniere incontestable que les Plantes grasses ne tirent presque aucune nourriture de leurs ractnes, et que c'est par la surface de leurs tiges qu'elles absorbent dans l'atmosphère les fluides qui doivent servir à leur nutrition, et à leur accroissement.
CACTIER FLAGELLIFORME, Cactue flagelliformis, L. Vulgairement Serpentin, Queue - de - Souris. Ses tiges sont cylindriques, rampantes, rameuses, de la grosseur du doigt, ordinairement à dix côtes épineuses. Ses fleurs sont nombreuses et d'une belle couleur rose. Cette espèce, qui vient de l*Amérique méridionale, et, selon quelques auteurs, de l'Arabie déserte, est fort commune dans les jardins. Elle ne craint pas le froid autant que les autres espèces, et elle peut très-facilement passer l'hiver dans la serre tempérée.
CACTIER OPONTIE, Cactus Opuntia, L. Le port de cette espèce, que l'on désigne sous les noms vulgaires de Raquette, de Semelle du pape, etc., est fort différent de celui des autres espèces dont nous venons de parler. Sa tige, dont la hauteur est de quatre à six pieds, se compose d'un grand nombre de pieces ovales, articulées, portant des épines sétacées et grêles, disposées par petits bouquets. Les fleurs sont jaunes, sessiles, solitaires, et naissent sur le bord des articulations supérieures. Le calice n'a pas de tube. Le fruit est ovoïde, ombiliqué, offrant quelques faisœeaux de poils épineux: sa grosseur est à peu près celle d'une Figue ordinaire. Il est charnu et rempli d'une pulpe aqueuse et rouge. Les graines sont nombreuses el réniformes. Ces fruits ont une saveur aigrelette et rafraîchissante. On prétend que leur usage communique aux urines une teinte rouge de sang, sans cependant être aucunement nuisible.
Ce Cactier croit sur les rochers dans l'Amérique méridionale et dans les sables arides de la Barbarie ainsi qu'aux Canaries. On le trouve même sauvage dans l'Europe méridionale, en Espagne et jusqu'en France sur les bords de la Méditerranée. Nous l'avons vu sur les rochers des environs de Vilieiranche près Nice. avec le Chamæerops humilis et l'Agave americana. On s'en sert pour former autour des habitations des haies impénétrables à cause des épines nombreuses dont elles sont armées. Les jeunes rameaux servent de nourriture pour les bestiaux, et les vieux troncs desséchés sont employés pour chauffer les fours.
CACHER ÉLÉGANT, Cactus speciosus. Bonpland a décrit et figuré sous ce nom, dans le Jardin de la Malmaison, planche 3, une belle espèce qu'il avait trouvée avec l'illustre de Humboldt près du petit village de Turbaco, à quelques lieues au sud de Carthagène. Elle a fleuri, pour la première fois, dans les serres de la Malmaison, en l'année 1811. Depuis cette époque, elle est devenue assez commune et elle n'est pas rare en fleur. Dans son état sauvage, elle vit en parasite sur le tronc des vielx Arbres. Sa tige se compose d'articulations très - comprimées, allongées, obtuses, denses latéralement, grabres et dépourvues d'épines. Les fleurs sont d'un, beau rose, plus grandes que celles du Cactier flagelliforme. Elles naissent seuleé seule des angles rentrans qui occupent le bord supérieur des articulations de la tige.
CACTIER A FLEURS POURTRES, Cactus speciosissimus. C'est le professeur Desfontaines qui a, le premier, décrit et figuré cette magnifique espèce, dans le troisième volume des Mémoires du Muséum de Paris, planche 9. Ses tiges sont dressées, triangulai-
res, charnues; les trois angles sont saillans; les faces légèrement creusées en gouttières les faisceaux d'épines naissent sur les angles, ainsi que les fleurs quisont très-grandes, solitaires, d'un beau rouge pourpre, avec des reflets violets en dedans. Ce qui donne plus d'intérét à cette magnifique espèce, c'est que ses fleurs restent épanouies pendant plusieurs jours avant de se faues; mais elles sont inodores. On ne sait pas positivement la patrie de ce Cactier, qu'on croit généralement originaire du Mexique. Il est assez commun aujourd'hui; on le cultive dans la serre chaude.
CACTIER COCHENILLIFÈRE, Cactus cochenillifer, L. Celte espèce ressemble beaucoup à l'Opuntia; mais ses articulations sont plus allongées et presque entièrement dépourvues d'pines. Sa hauteur est d'environ six à huit pieds. Ses fleurs sont rouges et remplacées par des fruits de même couleur. C'est au Mexique et à la Jamaïque que croît naturellement ce Cactier auquel on donne plus spécialement le nom de Nopal. Sa culture a été introduite dans plusieurs des Antilles, et en particulier à Saint-Domingue, par les soins de l'infatigable Thierry de Ménonville, qui le premier alla chercher le Nopal à Guaxaca dans le Mexique, pour le transporter à Saint-Domingue. On appelle Nopaleries les plantations de Cactiers Nopals, sur lesquels on élève la Cochenille, Coccus Cacti, Insecte de l'ordre des Hémiptères et de la famille des Gallinsectes. V. COCHENILLE. C'est dans l'ouvrage que Thierry de Ménonville a publié sous le titre de Traité de la culture du Nopal et de l'éducation de la Cochenille dans les colonies françaises de l'Amérique qu'il faut puiser les détails sur cette partie importante de l'agriculture coloniale.
Il paraît, d'après l'onvrage que nous venons de citer, que plusieurs autres espèces peuvent également servir à léducation de la Cochenille; tels sont le Cactier splendide, Cactus citius splendidus, le Cactier de Campèche, Cactus campechianus, etc.
De la culture et des moyens de multiplication des Cactiers en général.
A l'exception du Cactier à raquettes (Cactus Opuntia, L.), toutes les autres espèces étant exotiques et croissant dans des régions plus ou moins voisines des tropiques, ne peuvent être cultivées en pleine terre sous le climat de Paris. On peut, laisser dans la serre tempérée les Cactus Opuntia, C. flagelliformis et C. peruvianus; mais les autres espèces demandent être placées dans une serre très-chaude et bien éclairée; autrement elles ne fleurissent pas
Rien de plus facile à multiplier que les Cactiers, et en général que toutes les Plantes grasses. Le premier moyen consiste à semer leurs graines, quand on peut les obtenir bien mûres. Dans le second, qui est le plus fréquemment employé, on sépare un rejet ou une des articulations dans la section des Oponties; on le laisse sécher pendant une quinzaine de jours, après quoi on le plante dans une terre légèrement humide, un peu sablonneuse, et la jeune bouture n'exige plus aucun soin; elle prend racine avec la plus grande facilité.
Les Plantes grasses, ainsi que nous l'avons dit, vivant au moyen des fluides qu'elles absorbent dans l'atmosphère, ne demandent ni qu'on renouvelle leur terre, ni qu'on les arrose. On peut les laisser pendant plusieurs années sans leur donner aucun soin; pourvu qu'on les garantisse du vent et du froid et qu'on les place dans une bonne serre, ou les verra infailliblement fleurir. (A. R.)
Ce nom de Cierge a été étendu à d'autres Plantes, ainsi l'on a nommé.
CIERGE LAITEUX ou AMER, les Euphorbia canariensis et antiquorum. V. EUPHORBE.
CIERGE MAUDIT, le Verbascum nigrum, L.
CIERGE DE NOTRE-DAME, le Verbascum Thapsus. V. MOLÉNE. (B.)
CIERGE. POLYP. Espèce du genre Cellaire. V. ce mot. (B.)
CIERGE PASCAL. MOLL. Nom vulgaire et marchand du Conus Vugot, espèce du genre Cône. V. ce mot. (B.)
CIERGES. Cacti. BOT. PHAN. On désigne quelquefois sous ce nom vulgaire la famille des Nopalées, dont le genre Cactus forme le type. V. CACTÉES et NOPALÉES. (A. R.)
CIERGES FOSSILES. BOT. FOS. Knorr et quelques autres auteurs ont donné ce nom à des tiges fossiles trouvées dans les terrains houilliers, qu'ils ont comparées à celles des Cactes, opinion que nous sommes loin d'adopter. Ces tiges, dont on peut voir des exemples dans Knorr, tab. 10, A B C, appartiennent au genre Syringodendron de Sternberg. V. ce mot et VÉGÉTAUX FOSSILES. (AD.B.)
CIETRZEW. OIS. Syn. polonais du petit Tétras, Tetrao Tetrix, L. V. TÉTRAS. (DR..Z.)
* CIEU-CO. BOT. PHAN. (Boym.) Syn. chinois de Psidium piriferum. V. GOUYAVIER. (B.)
* CIFÉ. BOT. PHAN. V. CYFÉ.
CIFOLOTTO. OIS. (Olina.) Syn. italien du Bouvreuil commun, Loxia Pyrrhula, L. V. BOUVREUIL. (DR..Z.)
CIFOULOT. OIS. Syn. piémontais du Bouvreuil, Loxia Pyrrhula, L. V. BOUVREUIL. (DR..Z.)
CIGALE. Cicada. INS. Genre de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères, famille des Cicadaires, établi par Linné, et subdivisé depuis par Olivier, Fabricius et Latreille en un assez grand nombre de genres très-naturels. Ce dernier entomologiste lui assigne pour caractères essentiels: antennes de six articles distincts; trois petits yeux lisses. Ainsi caractérisé, le genre Cigale se distingue très-aisément de tous ceux de la même famille, et il comprend la division des Cigales porte-mannes, Manniferœ de Linné, ou les Cigales chanteuses de Stoll. Ces Insectes sont encore remarquables sous plusieurs rapports: leur tête est courte, large ou très-étandue transversalement, et terminée dans ce sens par des yeux globuleux et saillans. Le vertex présente trois yeux lisses disposés en triangle; les antennes sont sétacées, ordinairement plus courtes que la tête, insérées à sa partie antérieure entre les yeux; le front est convexe et ordinairement ridé en travers; le bec est allongé et appliqué contre la poitrine lorsque l'Insecte n'en fait pas usage; il a une composition analogue à celle du bec des autres Hémiptères; on peut y reconnaître une lèvre supérieure ou labre, une langue, deux soies latérales extérieures ou les mandibules de Savigny; deux autres soies intermédiaires ou les mâchoires, suivant le même auteur; enfin une gaîne tubuleuse recelant les soies, et qui correspond à la lèvre inférieure. Le prothorax est large, sa face supérieure offre plusieurs impressions; il reçoit la tête, et embrasse postérieurement le bord antérieur du mésothorax; celui-ci présente un écu, scutum, trés-développé, et un écusson, scutellum, très-petit, mais saillant et relevé à son milieu; les ailes antérieures, qui sont les analogues des élytres, ne diffèrent des postérieures que par un plus grand développement; elles sont plus longues que l'abdomen, inclinées en manière de toit, et présentent un grand nombre de nervures formant des cellules complètes qui n'atteignent pas le bord postérieur de l'aile, et sont toutes fermées vers ce point; le métathorax est supérieurement caché en partie par le mésothorax; il donne insertion à la seconde paire d'ailes, et est uni intimement avec l'abdomen; les pates, fixées à chaque segment du thorax, ont une longueur moyenne; les antérieures sont remarquables par des cuisses plus grosses et dentées dans un assez grand nombre d'espèces; l'abdomen est renflé, conique et remarquable par son premier anneau qui contient un appareil sonore très-développé dans le mâle, et dont
nous donnerons ici la description d'après Réaumur.
Quand on observe du côté du ventre un mâle de Cigale, on y remarque bientôt deux assez grandes plaques écailleuses; leur figure arrondie approche de celle d'un demi-ovale coupé sur son petit axe, c'est-à-dire que chaque plaque a un côté qui, est en ligne droite, et que le reste de son contour est arrondi. C'est par le côté qui est en ligne droite que chaque plaque est arrêtée fixement sans aucune articulation sur le mélàthorax dont elles ne sont qu'un prolongement. La largeur de chacune de ces pièces est plus grande que celle de la moitié du ventre. Posées à côté l'une de l'autre comme elles le sont, non-seulement elles cachent en entier la partie qui leur correspond, mais elles sont encore un peu en recouvrement l'une sur l'autre, un peu plus longues que larges; elles atteignent presque le troisième anneau par leur bout arrondi. Lors-qu'qn soulève ces plaques, on découvre une cavité pratiquée dans le ventre; cette cavité est partagée en deux loges principales par une pièce triangulaire cornée dont la base est du côté du corselet; sur ce même triangle s'élève une arête qui est une sorte de cloison divisant la cavité en deux jusqu'au uiveau des anneaux ou à peu près. Au fond de chacune des loges est une membrane transparente comme du verre, que Réaumur compare à des miroirs, et que plusieurs auteurs ont considérée comme des tambours principalement destinés à produire les sons. Cependant aucune des parties qui vient d'être décrite ne paraît être essentiellement propre au chant, et le véritable appareil existe silleurs. Dans la grande cavité dont il vient d'être question, on en trouve une autre de chaque côté qui est formée par une cloison solide et écaîlleuse. C'est dans ces deux cavités que sont les organes sonores: en ouvrant l'une d'elles, on trouve une membrane plissée en forme de timbale, et, au-dessus, deux muscles composés d'un nombre prodigieux de fibres droites: ces fibres se terminent à une plaque presque circulaire d'où partent plusieurs filets ou tendons qui s'attachent à la surface concave de la timbale; par ce moyen les muscles, en se contractant ou en se relâchant alternativement avec vitesse, rendent convexe la partie concave de la timbale, et lui laissent ensuite reprendre sa convexité. C'est ce qui donne lieu, suivant Réaumur, au chant, ou plutôt au bruit que font entendre les Cigales. Tel est l'appareil du chant ou de la voix des Cigales, considéré d'une manière générale. La description qui vient d'en être donnée est exacte, mais on peut y ajouter quelques détails pour la compléter. C'est ainsi que Chabrier a fait connaître un stigmate inaperçu par Réaumur à la jonction inféicure du mésothorax et du méta thorax, et que Latreille a reconnu à la partie postérieure des timbales un trou bien distinct qui a pareillement échappé aux investigations de Réaumur, et qu'il présume servir à la sortie de l'air. Chabrier pense au contraire que l'air s'échappe par les deux stigmates situés à la base des opercules. Quoi qu'il en soit, on peut étudier l'appareil sonore sous nu autre point de vue non moins important, c'est-à-dire le comparer avec ce qui existe de plus ou moins analogue dans les autres Insectes, et arriver ainsi à cette conséquence bien remarquable, qu'il n'est pas tellement propre aux Cigales qu'on n'en distingue aucune trace ailleurs. Latreille a entrepris des recherches de ce genre, et il a retrouvé, d'abord dans les Cigales femelles et ensuite dans les Criquets et les Truxales, tous les analogues des pièces principales. Ne pouvant entrer, à cet égard, dans aucun détail, nous renvoyons au travail de notre savant professeur. Nous nous contenterons d'ajouter que les volets ne sont autre chose que les épimères du méta thorax prolongés outre mesure, et qu'en dernière analyse, l'étude approfondie de toutes les parties contenues dans
le premier annean abdominal offre une telle ressemblance avec les pièces propres à chaque segment du thorax, qu'on peut considérer cet anneau comme un segment, du thorax simplement ébauché, ayant tous les élémens nécessaires à sa composition, et auquel il ne manque qu'un plus grand développement pour le constituer. Nous donnerons ailleurs des preuves nombreuses à l'appui de cette assertion.
L'extrémité de l'abdomen est terminée parl'appareil copulateur. Réaumur a décrit avec assez de détails les organes des mâles; mais il s'est attaché plus spécialement à l'examen de la tarière dans la femelle; cette tarière, très-développée, a une composition analogue à celle des mêmes parties dans les Insectes qui en sont pourvus. V. TARIÈRE et AIGUILLON.
C'est à l'aide de cet appareil trèscompliqué que les Cigales femelles font des entailles dans les branches mortes et sèches de différens Arbres, et y déposent leurs œufs. Les branches ainsi attaquées sont aisées à reconnaître. On y remarque de petites inégalités formées par une portion du bois qui a été soulevée; ces élévations sont à la suite les unes des autres et sur le même côté du brin de bois. Les différens trous ont des diamètres à peu près égaux; leur profondeur est de trois lignes et demie, et quelquefois de près de quatre lignes; le commencement du trou est dirigé obliquement, mais dès qu'il est parvenu à la moelle, il prend une direction qui s'approche peu à peu du parallélisme du brin de bois. La tarière ne perce plus alors que la moelle; et dès qu'elle l'a atteinte, elle n'entame pas le bois qui est au-delà. Le nomre des œufs, placés dans ces trous varie dans chacun de dix à quatre; ils sont blancs, oblongs, pointus par les deux bouts; il en naît des larves blanches, hexapodes, qui abandonnent bientôt leur nid pour s'enfoncer dans la terre où elles croissent en se nourrissant des racines des Plantes et subissent ensuite leur métamorphose en nymphes. Ces nymphes d'un blanc sale, sont principalement remarquables par les jambes antérieures très-courtes, très-renflées, dentées et en pinces, el qui leur servent à pénétrer dans la terre. Après avoir vécu un an environ en cet état, et lorsque la saison chaude se fait sentir, cette nymphe sort de dessous terre, grimpe sur les Arbres, et sa peau durcie ne tarde pas à se fendre sur la ligne moyenne du dos et de la tête. L'Insecte parfait qui en sort est d'abord très-mou et de couleur verte; peu à peu, les diverses parties se colorent et prennent de la consistance.
Aristote avait observé les nymphes des Cigales; il les nommait Tetiigomètres ou mères des Cigales; l'Insecte parfait était aussi très-connu des Grecs et des Romains, et son chant a été célébré de toute antiquité par les poëtes.
Ce chant est monotone et fatigant; les mâles le font entendre une partie de l'été. Ces Insectes se tiennent sur plusieurs Arbres, et sucent, à l'aide de leur bec, la sève des Arbres et des Arbrisseaux. On en connaît un grand nombre d'espèces qui presque toutes sont étrangères à l'Europe. Stoll a donné une monographie de ce genre, accompagnée d'un grand nombre de figures. Olivier (Encycl. méth. T. v, p. 742) en décrit soixante-six; parmi elles nous citerons:
La CIGALE PLÉBÉIENNE, Cic. plebeia, L., ou la Cigale à bordure jaune de Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 429, n° 1), qui est la même que la grande Cicale européenne de Stoll (Cicad., pl. 24. fig. 13, femelle; et pl. 25, fig. 139, male). C'est sur cette espèce que Réaumur a fait toutes ses observations; il l'a figuree (loc. cit., pl. 16, fig. 1-6). Elle est la plus grande des espèces d'Europe et peut être considérée comme le type du genre. On la trouve communément, dans les provinces méridionales de la France, sur les Arbres. Son chant est fort et très-aigu.
La CIGALE HÉMATODE, Cic. hæma-
rodes, Olir., ou la Telligonia hæmatodes de Fabricius, et la Cigale à anneaux rouges de Stoll (loc. cit., pl. 2, fig. 11). Son chaut n'est pas aussi aigu que celui de la plébéienne; elle se trouve dans les provinces méridionales de la France et dans le midi de l'Europe. On la rencontre aussi à quelque distance de Paris.
La CIGALE DE L'ORME, Cic. Orni, Oliv., Tettigonia Orni, Fabr., ou la Cigale panachée de Geoffroy (loc. cit. T. 1, p. 429, n° 2) qui est la même que la Cigale ordinaire d'Europe de Stoll (loc. cit., pl. 22, fig. 33). Réaumur en parle dans ses Mémoires, et la représente (loc. cit., pl. 16, fig. 7). Elle se trouve sur les Arbres dans le midi de la France, mais pas aussi communément que les espèces précédentes; son chant est comme enroué et ne se fait pas entendre à une très-grande distance.
Parmi les espèces exotiques, nous citerons la CIGALE TIBICEN, Cic. Tibicen, L., ou la Cigale Vielleuse, Cic. Lyricen de Degéer (Mém. sur les Ins. T. III, p. 212, n° 14, t. 22, fig. 23) figurée par Mérian (Ins. de Surinam, pl. 49), et par Stoll (loc. cit., pl. 33, fig. 126-127). Le chant de celle espèce est très-bruyant; on la trouve en grande abondance à Surinam dans les plants de Café, auxquels elle fait les plus grands torts. (AUD.)
CIGELOS. OIS. Syn. grec du Bécasseau, Totanus ochropus, L. V. CHEVALIER. (DR..Z.)
CIGNE. OIS. Pour Cygne. V. CANARD.
CIGNI OU CINI. OIS. Espèce du genre Gros-Bec, Fringilla Sorinus, L. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
CIGOGNE. Ciconia. OIS. Genre de l'ordre des Gralles de la seconde division. Caractères: bec long, droit, cylindrico-conique, pointu, tranchant, comprimé latéralement, d'égale hauteur avec la tète, quelquefois un peu courbé en haut; mandibule superieure à crête arrondie, à sillons oblitérés; narines longitudinales, linéaires, placées près de la base du bec; yeux entourés d'un espace nu qui s'étend quelquefois sur la face, sans cependant communiquer avec le bec; pieds longs; quatre doigts, trois devant réunis par une membrane jusqu' à la première articulation, un derrière, portant à terre sur plusieurs phalanges; ongles courts, déprimés, sans dentelures; ailes médiocres; la deuxième rémige plus longue que la première et plus courte que les troisième, quatrième et cinquième qui sont les plus longues.
Les Cigognes que Linné a considérées comme congénères des Grues et des Hérons, sont des Oiseaux de grand vol, susceptibles d'entreprendre des voyages de long cours; aussi en rencontre-t-on dans toutes les contrées où les Reptiles peuvent leur offrir une nourriture abondante. Le besoin de cette nourriture les transporte à deux époques de l'année vers des lieux opposés; par ces émigrations périodiques, ils se font une température presque constamment égale, afin d'éviter la saison où les Reptiles, frappés de léthargie, demeurent engourdis et cachés une partie de l'année. Cest aussi cette nourriture et la grande consommation qu'ils en font, qui leur a valu chez tous les peuples, non-seulement une simple affection, mais une protection religieuse. Les nations les plus égoïstes comme les plus généreuses, les plus sauvages comme les plus civilisées, obéissant à la voix de l'intérêt, ou à celle de la reconnaissance, ont sanctionné par l'usage, souvent même par des articles de leurs codes, l'accuoil protecteur fait à des Oiseaux auxquels elles sont redevables du service de purger leur sol de cette immense quantité de Reptiles qui me naçait de le couvrir entièrement par leur facile reproduction et leur longé vité. La bien veillance que l'on accorde généralement aux Cigognes, jointe à la douceur naturelle de leur caraotère, ont rendu ces Oiseaux presque familiers; l'instinct qui les dirige dans leurs voyages, les ramène pé-
riodiquement au gîte dont on leur a en quelque sorte favorisé l'usurpation; souvent même ce gîte est rendu plus commode, est embelli par la main des hommes; en Hollande surtout, on provoque l'établissement des Cigognes en construisant à l'avance, en planches ou en maçonnerie, des aires au-dessus des cheminées, sur les parties élevées des édifices. Dans certaines villes, ainsi que dans les campagnes, on rencontre, presque à chaque pas, de ces aires spacieuses où, de temps immémorial, des couples fidèles viennent, à chaque printemps, renouveler de douces démonstrations d'amour conjugal et de tendresse maternelle. Loin des villes et des habitations, et pour les espèces moins sociables, de grands Arbres élevés, souvent au sein des forets, reçoivent dans la bifurcation des plus fortes branches, le nid que les époux érigent avec beaucoup d'activite, au moyen de buchettes entrelacées et liées par des brins de Jones et de Gramens. La ponte consiste en deus, trois ou quatre œufs jaunâtres ou verdutres, quelquefois légèrement tacheés de brun, que la femelle couve avec une constance à toute épreuve; car, selon les chroniques du temps, on a vu, dans l'incendie de Delft, un de ces Oiseaux se laisser dévorer par les flammés, plutôt que d'abandonner le nid où reposait sa famille nouvellement éclose. A cette constance dans l'incubation, succèdent des soinsénfinis pour l'éducation des petits; jusqu'à ce qu'ils puissent faire usage de leurs ailes, jamais ils n'échappent à l'œil atten tif des parens; et tandis que l'un de ces derniers est à la recherche de la nourriture, l'autre, aux aguets, veille pour écarter tout danger et opposer une résistante salutaire aux attaques de l'Oiseau de proie. Sont-ils prêts à sortir du nid, le père et la mère semblent unir leurs efforts pour les aider, les soutenir même, et l'inquiétude des parens ne cesse que lorsqu'ils ont va leur progoniture s'essayer d'un vol assuré. La famille continue à vivre en communauté jusqu'au départ. Il parait qu'à l'époque où les frimats glacent les mois de décembre et de janvier, les Cigognes habitent les régions orientales; c'est alors qu'on les trouve eu troupes innombrables sur les rives du Nil, les bords de la mer Rouge, etc. Les Cigognes sont rigoureusement silencieuses; le seul bruit qu'elles fassent entendre est celui qui résulte d'un battement des mandibu les l'une contre l'autre; ce battement est plus fort à mesure que l'Oiseau étend davantage le cou sur le dos, ce qui souvent indique chez lui un mouvement de colère el d'agitation. Dans le vol, elles tiennent le cou tendu en avant et les jambes roides en arrière.
En réunissant les Cigognes aux Grues et aux Hérons, Linné en a éloigné les Myctéries ou Jabirus qui ne différent des premiers que parce qu'ils ont le bec légèrement recourbé en haut, mais la Cigogne Maguari forme, par une courbure presque semblable, le passage d'un geure à l'autre, et dès-lors la réunion des Cigognes et des Jabirus, qui fut pressentie par Illiger dans son Prodromus Systematis Avium, devient convenable.
CIGOGNE ARGALA, Ardea Argala, L., Mycteria Argala, Vieill. Parties supérieures cendrées; les plumes qui les garnissent sont roides et dures; parties inférieures blanches, à plumes longues; tête et cou nus, parsemés de poils sur une peau rouge et calleuse: une longue membrane cont que, converte d'un léger duvet, pend du milieu du cou; douze rectrices brunes ainsi que les rémiges; tectrices caudales inférieures duveteuses; bec cendré, très-épais à sa base; ouverture de la bouche très-large, corps très-gros. Longueur, de six à sept pieds. De l'Afrique ou de l'Inde, où il fait une très-grande consommation de Reptiles, d'Oiseaux, et même de Quadrupèdes. Factle à amener à l'état de domesticité.
CIGOGNE BLANCHE, Ciconia alba, Belon, Briss.; Ardea Ciconia, L., Buff., pl. enl. 866. Cette epèce, la
plus répandue et la plus généralement connue en Europe, est blanche à l'exception des scapulaires et des ailes qui sont noires; le bec est parfaitement droit, rouge ainsi que les pieds; l'espace nu des joues est très-petit et rouge; l'iris brun. Longueur, trois pieds six pouces. Les jeuues ont les ailes d'un noir brun, le bec noirâtre.
CIGOGNE BRUNE. V. CIGOGNE NOIRE.
CIGOGNE DES INDES, Mycteria asiatica, Lath. Blanche avec une bande de chaque côté de la tête, le croupion, les ailes et la queue noirs; bec corné avec une espece de protubérance en dessus et un renflement en dessous; pieds rouges.
CIGOGNE JABIRU, Mycteria americana, Lath., Buff., pl. enl. 817. Entièrement blanche, avec le cou nu et noir; la peau qui recouvre cette partie est flasque et ridée, garnie sur le front de quelques barbes; une tache près de l'occiput et un large collier rouges; pieds noirs. Longueur, de cinq à six pieds. Les jeunes ont le plumage d'abord d'un gris clair, qui passe au rosé, et n'est entièrement blanc qu'à la troisième année; ils ont aussi une plus grande partie du cou emplumée et le bec presque droit. De l'Amérique mévidionale.
CIGOGNE MAGUARI, Ciconia americana, Briss., Ardea Maguari, Gmel. Blanche à l'exception des ailes et des tectrices caudales supérieures qui sont noirâtres, irisées; partie inférieure du cou garnie de plumes longues et pendantes; un grand espace nu, rouge et susceptible de dilatation au-dessous de ta gorge; bec bleuâtre, verdâtre à sa base; iris blanc; pieds rouges. Longueur, trois pieds. D'Amérique. Paraît rarement en Europe.
CIGOGNE NOIRE, Ciconia nigra, Belon, Ardei nigra, L., Ciconia fusca, Briss., Buff., pl. cnl. 399. Parties supérieures noirâtres, irisées; partie inférieure de la poitrine et ventre blancs; bec, espace nu des yeux et de la gorge d'un rouge cramoisi; pieds d'un rouge foncé. Longueur, trois pieds. Les jeunes ont les parties supérieures d'un brun noirâtre, irisé; des plumes brunes bordées de roussâtre à la tête et au cou; le bec, l'espace nu des yeux et de la gorge ainsi que les pieds d'un vert olivâue. D'Europe.
CIGOGNE DE LA NOUVELLE-HOLLANDE, Mycteria australis, Lath., Gen. syn., pl. 138. Parties supérieures noires; lète et cou garnis de plumes d'un vert noirâtre; portion de la gorge nue et rouge; parties inférieures blanches; bec noir; pieds rouges. Longueur, cinq pieds. Les jeunes ont le plumage varié de blanc, de brun et de noirâtre; ils n'ont pas d'espace nu à la gorge.
CIGOGNEASAC, Ardea dubia, Cuv., Gmel. Même chose que Cigogne Argala. V. ce mot.
CIGOGNE DU SÉNÉGAL, Mycteria senegalensis, Lath. Blanche avec les scapulaires, le cou et les rectrices; pieds noirs; bec blanchâtre â sa base une bande noire, puis l'extrémité rouge. Longueur, six pieds. Les jeunes ont toutes les parties supérieures d'un cendré noirâtre, avec un large collier un peu plus clair. (DR..Z.)
CIGUE. Cicuta, BOT. PHAN. Le genre d'Ombellifères nommé Cicuta par Tournefort, Lamarck, Jussieuet Gaertner, a reçu de Linné le nom de. Conium. Il se distingue par ses fleurs blanches et ses pétales cordiformes et un peu inégaux, par son fruit globuleux, didyme, relevédecôtes crénelées en forme de petits tubercules. Son involucre se compose de plusieurs folioles linéaires étalées en tous sens; ses involucelles sont formése de trois folioles étalées du côté externe. Les Ciguës sont en général des Plantes herbacées annuelles ou vivaces.
La plus remarquable est sans contredit la GRANDE CIOUE, Cicuta major de Lamarck ou Conium maculatum de Linné, qui est bisannuelle et croît dans les terrains pierreux, près des vieilles habitations, dans les cours, sur le bord des chemins et des haies. Sa racine est blanche et perpendicu-
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laire, fusiforme; la tige qui en naît s'élève à une hauteur de trois à quatre pieds; elle est cylindrique, striée longitudinalement, rameuse, creuse interieurement, marquée dans sa partie inférieure de taches irrégulières d'ane teinte pourpre livide, que l'on observe également sur les feuilles. Celles-ci sont très-grandes, pétiolées, trois fois ailées, d'un vert très-foncé et un peu luisantes: leurs folioles sont ovales, aiguës, incisées profondément et comme pinnatifides. Les fleurs sont blanches, et forment de vastes ombelles étalées au sommet des ramifications de la tige. La grande Ciguë fleurit aux mois de juin et de juillet dans les environs die Paris où elle est fort mmune.
La Ciguë est une Plante que la mort de Socrate et de Phecion a rendue célèbre dans l'antiquité;car presque tous les botanistes modernes s'accordent à considérer notre grande Ciguë comme le Coneron des Grecs et le Cicuta des Latins. La Plante que nous avons décrite s'accorde en effet parfaitement avec la Ciguë des anciens sous le rapport de l'intensité de ses propriétés délétères. Toutes ses parties, surtout ses feuilles, froissées entre les doigts, répandent une odeur vireuse et désagréable. C'est à l'époque où les fruits approchent de leur maturité que la grande Ciguë jouit des propriétés les plus énergiques et les plus délétères. Les symptômes principaux de l'empoisonnement par cette substance, sont: une douleur à l'épigastre, des vomissemens, des spasmes, un état de narcotisme plus ou moins violent. Pour y remédier, on doit, si le poison n'a pas encore été vomi, administrer l'émétique à la dose de trois à quatre grains; s'il y a déjà long-temps que le poison a été avalé, on fera usage des purgatifs, et en particulier des sels neutres, tels aue le sulfate de Soude, le phosphate ae Magnésie, etc. Si, après avoirévacué par haut et par bas, le malade paraissait fortement assoupi, et comme dans un état voisin de l'apoplexie, on pratiquerait une saignée au bras, ou de préférence à la veine jugulaire. On pourrait alors administrer l'cau étendue de vinaigre; mais ce remède serait essentiellement nuisible, s'il était donné avant que le poison n'ait été expulsé par l'émétique ou les purgatifs. On appliquerait au contraire douze sangsues au ventre, si les douleurs d'entrailles étaient vives. Dans ce cas on ferait usage de l'eau sucrée et des boissons émôllientes. Ces sages préceptes sont extraits des ouvrages du professeur Orfila.
Malgré cette action délétère de la grande Ciguë, plusieurs médecins en ont recommandé l'usage contre un grand nombre de maladies. C'est surtout Stoërck qui lui a prodigué les éloges les plus fastueux. La maladie contre laquelle il a le plus vanté les bons effets de la Ciguë est le cancer. Selon lui, cette redoutable affection, qui exerce tant de ravages chez l'Homme où elle n'épargne aucun de ses organes, pouvait toujours être guérie par l'usage de cette Plante administrée soit en poudre, soit sous la forme d'extraits. Malheureusement pour l'humanité, les essais multipliés tentés par les modernes n'ont pas justifié les éloges prodigués par le médecin de Vienne à la grande Ciguë, et l'on a reconnu qu'elle échouait toutes les fois que le cancer était réellement déclaré. Cependant elle peut être utile pour résoudre les indurations glanduleuses qui, souvent négligées, pourraient puis lard se changer en cancers.
Dans les Nova Genera et Species de Humboldt et Bonpland, on trouve une nouvelle espèce de Ciguë que Kunth décrit et figure, vol. v, p. 14, t. 420, sous le nom de Conium moschatum; cette belle Plante qui croît auprès de Teindala, dans la province de Los Pastos de l'Amérique méridionale, ne nous paraît pas devoir faire partie du genre Ciguë, étant privée de ces crénelures qui existent sur le fruit de toutes les autres espèces. Peut-être serait-elle mieux placée parmi les Apium.
Gaertner a fait du Conium africa-
num son genre Capnophyllum. V. ce mot.
On a improprement appelé GIGUE AQUATIQUE l'Ænanthe crocata et le Phellandrium aquaticum, et étenduce nom à plusieurs autres Ombellifères des Marais. (A.B.)
CIHUATOTOLIN. OIS. V. CHICIATOTOLIN.
CIJEUA. POIS. Syn. espagnol de Squale Marteau. V. SQUALE. (B.)
* CILIAIRE. Blepharts. POIS. Sous-genre de Gastérostées. V. ce mot. (B.)
CILIARE, BOT. CRYPT. (Palisot-Beauvois.) Et non Ciliaire. Syn. de Trichostomum, mal à propos écrit Trichosemum dans Déterville. V. TRICHOSTOME. (AD. B.)
* CILICÉE Cilicœa. CRUST. Genre de la famille des Cymothoadées, établi par le docteur Leach (Diet, des Sc. nat. T. XII, p. 342), et pouvant être classé dans l'ordre des Isopodes et dans la section des Ptérygibranches de Latreille (Règn. An. de Cuv.) en le réunissant aux Sphéromes de cet auteur. Legenre Cilicée a pour caractères: abdomen ayant les premier et deuxième articles très-courts, soudés au troisième qui est grand; le dermer échancré à son extrémité, ayant une petite saillie à son échancrure. Le docteur Leach en cite une geule espèce, le Cilicée de Latreille, Cil. Latreillii, dont le dernier article de l'abdomen a deux élévations en bosse: la première (dans le mâle) prolongée et pointue; la petite lame caudale extérieure ayant ses extrémites échancrées postérieurement. La localité de cette espèce est inconnue, et les caractères donnés par Leach sont si vagues, qu'on ne peut guère se prononcer sur la valeur de ce nouveau genre qu'on devra sans doute réunir aux Sphéromes. (AUD.)
* CILIÉ. Ciliatus. BOT. PHAN. Cette expression s'emploie en botanique pour désigner un organe quelconque offrant des poils disposés régulièrement par rangées, et comme les cils des yeux dans les Animaux. (A. B.)
CILIÉ, CILIÉE ET CILIER. POIS. Espèces des genres Holocentre, Centronote et Holacanthe. V. ces mots. (B.)
CILINDRE, MOLL. V. CYLINDRE.
* CILLACH-VONDOH. MAM. (Dapper.) Probablement quelque Antilope. (B.)
CILLERCOA. BOT. CRYPT. Desmarest donne ce nom comme un synonyme espagnol de Mousseron, espèce du genre Agaric. V. ce mot. (B.)
* CILS. ZOOL. Ce nom a été donné aux poils qui garnissent les yeux de tous les Mammifères es qui conitibuent à les garantir des petits corpsqui volticene dans l'air.
Dans les Oiseaux, plusieurs espèces ont les pauplèaes bordées de Cils; ils sont très-longs dans certaines espèces, telles que l'Autruche, le Calao d'Abyssinie, etc.; dans d'autres, ils sont élargis à la base et caeusés en gouttière concava en dessous et convexe en dessos. On remarque cette forme dans le Messager secrétaire. On voit, dans la partie moyenne de la paupière supérieure du Casoar, un rang de petits Cils noirs qui s'arrondissent en forme de soureils. Dans la Pintade, les Cils sont relevés en haut.
Dans les Insectes, ce nom désigne les poils roides qui garnissent les bords de certains organes, tels que les ailes, les pates, les mâchoires, le labre, etc. C'est ainsi qu'on a dit: pates ciliées, mâchoires ciliées. Plusieurs espèces tirent aussi de-là leur nom. (G.)
Dans les Animaux rayonnés l'on donne ce nom à tous les appendices analogues par leur forme aux poils qui bordent les paupières de la plupart des Mammifères; ils sont situés sur le bord du corps, ou des parties du corps, ou des organes particuliers de ces Animaux. Ils sont rares dans les Echinodermes, principalement parmi les Pédiceliés. Les
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Vers intestinaux en offrent, mais en très - petite quantité; ils mériteraient le nom de crochets plutôt que celui de Cils: les uns sont placée surla tête, les autres sur les différentes parties du corps. Dans les Acalèphes, ces appendices se confondent avec les tentacules dont ils ne diférent souvent que par leur longueur. Les Cils des Polypes et des Polypiens varient prodigieusement lans leur situation et dans leur forme; il en existe sur le Polypier sur les cellules et sur leur bord, sur les ovaires, à leur ouverture et souvent autour des anneaux que certains possédent. Les tentacules des Animaux, le tour de leur bouche, leur corps, etc., en sont quelquefois ornés; dan tous ces organes, ces Cils ne diffènent presque jamais des dentelures qu'ils présentent si souvent. Quelquefois, principalement dan le Polype, ils sont destinés à des fonctions particulières en raison de leur situation. Ce que nous disons des Polypes peut s'a ppliquer aux Infusoires. Donnerat-on des noms différens à chacun deces appendices, suivant leurs situations diverses, ou leurs fonctions? Oeserait plus exact sans doute; mais de combien de noms nouveaux la science déjà si vaste ne serait-elle pas embarrassée! Le temps se passerait à étudier cette langue nouvelle, employons-le plutôt à connaître les choses. (LAM..X.)
CILS. BOT. CRYPT. (Mousses.) On nomme ainsi, dans les Moussa, les dents plus ou moins nombreuses et de figure très-variée qui forment le péristome intérieur. V. PÉRISTOME. (A. R.)
CIMBALAIRE OU CYMBALAIRE. Cymbalaria. BOT. BHAN. Espèce du genre Antirrhinum. V. ce mot. (B.)
* CIMBALO, BOT. CRYPT. On ne sait quelles espèces d'Agarics on nomme ainsi aux enviions de Florence. (AD. B.)
CIMBÉCE. INS. V. CIMBEX.
CIMBER. MOLL. Nom latin que Montfort (T. II, p. 82) donne à son genre Cambry. V. ce mot. (D..H.)
CIMBEX. Cimbex. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, fondé par Olivier aux dépens du genre Tenthrède de Linné, ayant, suivant lui, pour caractères: autenues courtes, terminées on masse ovale, composées de sept articles, le premier un peu gros, le second très-allongé; bouche composée d'une lèvre supérieure, cornée; de deux mandibules cornées, arquées, dentées; d'une trompe très-courte, trifide, et de quatre antennules filiformes; antennules antérieures plus longues, composées de six articles presque égaux, les trois premiers cylindriques, les trois derniers amincis à leur base, les postériaures composées de quatre articles cylindriques, égaux; abdomen uni au corselet; aiguillon court, dentelé.
Ce genre, adopté par Fabricius, Latreille, Pelletier de Baint-Fargeau et un grand nombre d'entomologistes, correspond à celui de Frelon, Crabro de Geoffroy et Schœffer, ou au genre Tenthrède de Jurine. Il appartient (Règn. An. de Cuv.) a la famille des Porte-Scies, Securifera, à la tribu des Tenthrédincs, et on peut y réunir les genres Trichiostoma, Clavellaria, Zarœa, Abia et Amasis, établis récemment par Leach (Zool. Miscell.T. III). Les Cimbex, outre les caractère indiqués, ont, suivant Latreille e Jurine, des antennes composées de cinq, six et sept articles, terminées en une masse épaisse et presque ovoïde; le labre saillant et très-apparent; les mandibules fortes, pointues, avec deux dents aiguës au tôté interne. Jurine (Classif des Hyménoptères, p. 45) dit qu'elles sont trideutées, parce qu'il considère à tort comme une dent le sommet aigu et terminal de la mandibule. Les palpes maxillaires sont filiformes et guère plus longs que les labiaux. Les ailes ont deux cellules radiales, allongées, presque égales, et trois cellules cubitales; dans un cas, la première cellule, qui est resserrée, reçoit les deux nervures récurrentes, et la troisième atteint le bout de l'aile; dans
l'autre cas, la première cellule reçoit la première nervure récurrente, et la deuxième cellule la seconde nervure. Cette diffèrencs, jointe à quelques autres, fournit à Jurine le type de deux divisions. Plusieurs espèces de Cimbex ont les cuisses postérieures renflées dans les mâles; l'abdomen est assez court et large.
Les Cimbex diffèrent des genres Mégalodontes, Pamphilie, Céphus, Xiphydrie, par leur labre apparent et par la tête qui, vue en dessous, paraît plus large que longue, ou transverse; ils partagent ces caractères avec les autres genres de la tribu, mais ils se distinguent de tous par le nombre des articles des antennes et par la forme de ces appendices. Ces Insectes ont quelque ressemblance, pour le facies, avec les Abeilles; ils font entendre un léger bourdonnement. On les rencontre sur des fleurs, près des murs, dans les chemins. La femelle est pourvue d'une tarière dont les pièces, trèse-développées, ontété décrites avec assez de soin par Olivier (Encycl. méthod T. v, p 761). A l'aide de cet appareil, elle entaille l'écorce ou le bois des Arbres et y dépose ses œufs; les larves qui naissent de ceux-ci appartiennent à la nombreuse division des fausses Chenilles. Elles ont vingt - deux pates dont les six premières sont écailleuses. Leur corps est ras et présente des lignes ou bandes longitudinales. On les trouve sur les feuilles du Saule, de l'Osier, du Bouleau, de l'Aulne et de quelques autres Arbres; dans l'état de repos, elles sont roulées en spirale: plusieurs d'entre elles jouissent de la faculté de lancer par un jet continu, et lorsqu'on les inquiète, un liquide transparent de couleur verdâtre. Cette humeur sort de chaque côté du corps et par des ouvertares situées au-dessous de chaque stigmate. Lorsque la larves acquis tout son accroissement, elle se file une coque qu'elle attache aux feailles, aux branches ou à quelque haie. D'autres fois, et c'est le cas le plus commun, elle s'enfonce dans le terreau qui se former au pied des vieux Arbres, se construit aussi une coque d'ime soie grossière et imperméable è l'humidité; elle reste ainsi à l'état de larve une partie de la saison rigoureuse, se métamorphose en nymphe à l'approche du printemps ou de l'été, et ne tarde pas ensuite à devenir Insecte parfait.
Les espèces propres à ce genre sont asses nombreuses; Olivier (loc. cit.) en décrit seize; mais ce nombre est porté au - delà de trente dans la Monographie des Tenthrédines de Pelletier de Saint - Fargeau. Parmi elles nous citerons, à cause de la synonymie: le Cimbex fémoral, Cimb. femorata, Oliv., ou le Tenthredo femorata de Linné, qui est le même que le Frelon noir à échancrure de Geoffroy (Hist. des Ins. T. II, p. 263, 3). On trouve cette espèce dans toute l'Europe; sa larve se nourrit indistinctement des feuilles de l'Aulne et du Saule. C'est principalement à elle que se rapportent les habitudes singulières dont il a étéquestion plus haut.
Le Cimbex du Saule, Cimb. Amerinœ, ou la Clavellaria Amerinœ de Leacn, ou bien encore la Mouche à scie, Frelon rousse de Degéer (Mém. sur les Ins. T. II, p. 948, et pl. 33, fig. 17-23).
V., pour les autres espèces, Olivier (loc. cit.), Jurine (loc. cit.) et Pelletier de Saint-Fargeau (Monogr. Tenthredinetarum Synony mia extricata, p. a5). (AUD.)
* CIMBRARERA. BOT. PHAN. (Jacquin.)Syn. espagnol en Amérique d'Eugenia carthagênensis. (B.)
CIMBRE, POIS, Espèce du genre Gade. V. ce mot. (B.)
CIME. BOT. PHAN. V. CYME.
* CIMENT. GÉOL. On appelle ainsi tout mélange ou combinaison servant à unir les masses entre elles et à intercepter le passage des matières gazeuses ou liquides. Il en est de naturel, celui qui uuit les parties des brèches et de certains agglomérats, et d'artifieiel dont l'Homme a trouvé l'idée dans les rochers. (DR..Z.)
GIMEX. INS. Ce nom latin, qui signifie Punaise, formait, dans la méthode de Linné, de Geoffroy et de Scopoli, un trés-grand gente qui correspond à la famille des Géocorises de Latreille. Ce genre a été considérablement subdivisé, V. PUNAISE. (AUD).
CIMICALRE. Cimicifuga. BOT. PHAN. Linné (Amœnitates Acad., vol. VII, t. 6, f. 1) a séparé du genre Actœa les espèces qui présentent plusieurs ovaires déhiscens par leur angle interne, et en a constitué le genre Cimicifuga. Ce changement a été adopté par Lamarck (Encycl. méth.), Gaertner, Willdenow, etc. Mais, d'après les observations de feu le professeur Richard, dans la Flore de Michaux, De Candolle (Syst. Veget. Nat. T. 1, p. 283) est revenu au premier sentiment de Linné qui d'abord n'avait pas séparé les Cimicifuga des Actœa; il se fonde principalement sur ce que les Aetœa racemosa et japonica ont un seul ovaire en tout parfaitement semblable à ceux des Cimicifuga, de sorte qu'il ne serait pas plus conséquent d'éloigner ces Plantes qu'il ne l'aurait été de séparer le Delphinium Consolida où l'ovaire est simple, des autres Delphinium où il est multiple.
Le genre Cimicifuga de Linné ne forme donc plus qu'une section dans les Actœa. Elle comprend quatre espèces, dont trois sont indigènes de l'Amérique septentrionale et une habite aussi le nord de l'Europe et la Sibérie orientale. Celte dernière est l'Actœa Cimicifuga, D. C., ou Cimicifuga fœtida, L., que son odeur insupportable fait employer avec succès en Sibérie pour chasser les Punaises. Sous le nom de Cimicifuga americana, est décrite, date la Flore de l'Amérique du nord de Michaux, une belle Plante des montagnes de la Caroline, nommée Actœa podocarpa par De Candolle, et figurée dans le premier volume, tab. 66, des Icones selecœ de Benjamin Delessert. (G..N.)
CIMICIDES. Cimicilles. INS. Famille de l'ordre des Hémiptères, secton des Hétérop téres, établie par Latreille (Gener, Crust et Ins. et Consid. génér., p. 251) aux dépens du grand genre Cimex de Linné, et préseptant pour caractères: antennes découvertes ou apparentes, insérées devant les yeux; bec n'ayant que trois ou deux articles distincts et apparens, à partir de l'extrémité de la saillie recevant le labre; labre court, point ou peu prolongé au-delà du museau ou de l'origine de la partie saillante du bec; tarses du plus grand nombre ayant le premier ou les deux premiers articles très-courts.*
La famille des Cimicides correspond (Règn. An. de Cuv.) à la seconde division de la famille des Géocorises. V. ce mot. (AUD.)
CIMICIOTTUM. BOT. PHAN. (Cœsalpin.) Syn. de Ballota nigra. V. BALLOTE. (B.)
CIMINALIS. BOT. PHAN. Genre formé par Adansoa et renouvelé par Borckausen, aux dépens des Gentianes pour les espèces qui, telles que l'Acaulis, le Pneumonanthe, etc., ont leans anthères réunies. (B.)
CIMOLTTHE. MIN. Espèce d'Argile. V. ce mot.
CINABRE. Cinabaris. MIN. Lesanciens donnaient ce nom au suc du sang Dragon Ou autres Végétaux dont les femmes se servaient pour embellir leur teint. Il est exclusivement passé depuis dans la minéralogie où il désigne le Sulfure de Mercure, V. Mercure. (B.)
CINÆDIA. MIN. V. CINÆDUS.
CINÆDUS. POIS. Espéce du genre Labre. On croit que c'est ce Poiason mentionné par Pline qui rapporte qu'on trouvait dans sa cervelle une pierre appelée, par cette raison, Cinœdia. (B.)
* CINAMITE. MIN. V. KANNELSTEIN
ClNARE OU CYNARE. Oinara. BOT. PHAN. Ce Genre de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie égale de Linné, est un des plus remarquables de la tribu des Cinarecéphales à laquelle il a donné son nom. Ce-
lui qui le premier a su décrire avec précision las genres, c'est-à-dire grouper ei circonscrire les espèces dans leurs limites naturelles, Tournefort lui a conservé le nom de Cinara, so os lequel Lobel et les anciens botanistes avaient tait connaltre les principales espèces; Linné et ses disciples ont autrement orthographié ce mot, qui a été rétabli par Jussieu et les botanistes nos contemporains, tel qu'il était écrit autrefois. Ses caractères sont: involucre très-grand, renflé et ventru, formé d'écaillés imbriquées, charnues à la base, terminées supérieurement par une pointe épineuse; tous les fleurons réguliers et hermaphrodites; réceptacle large, charnu et garni de paillettes en forme de soies; akènes couronnés de longues aigrettes plumeuses.
Le feuillage des Cinares, vulgairement nommés Artichauts et Cardons, est en rapport avec les dimensions gigantesques des capitules de leurs fleurs et de leurs organes accessoires. De même que ceux-ci, elles sont d'une grandeur prodigieuse, pinnatifides et épineuses, ce qui leur donne de la ressemblance avec celles de l'Acanthe, si célèbres par l'imitation que les architectes en ont faite dans les ornemeus des colonnes.
Les espèces d'Artichauts sont peu nombreuses, surtout si, comme l'indique Jussieu dans le Genera Plantarum, on en sépare le Cinara humilis, dont les fleurs sont radicales et les écailles de l'involucre inermes et ciliées sur leurs bords près du sommet, de même que dans plusieurs Centaurées. Persoon n'en mentionne que buit parmi lesquelles il en est même quelques-unes présentées comme douteuses. Celles qui méritent toute notre attention, tant à cause de leur utilité comme substances alimentaires, que parce qu'elles sont les types du genre, sont les suivantes:
L'ARTICHAUT CARDON, Cinara Cardunculus, L., a une tige qui s'élève è plus d'un mètre; ses femilles, grandes, vertes - blanchâtres en dessus, cotonneuses eu dessous, sont décurrentes, pinnatifides, à lobes étroits et vformant des ailes sur le pétiole où elles sont hérissées de fortes épines; il porte das fleurs d'un bleu violet, grandes et terminales, entourées d'un involucre composé de folioles lancéotées, très-larges à la base et terminées par une pointe qui dégénère en épine. L'Artichaut Cardon croît naturellement en France, près de Montpellier; c'est cette Plante à l'état sauvage que Lamarck (Dictionn. encycl.) nomme Cinara sylvestris. Cultivée dans les jardins, ses formes se modifient, et elle devient une variété que les auteurs ont fait connaître sous le nom de Cinara Cardunculus hortensis. On en mange les pétioles et les côtes longitudinales après les avoir fait étioler, soit en les enveloppant de paille, soit en les couvrant de terre, soit enfin en les liant ensemble comme les feuilles de Chicorée Endive. Ce mode de culture leur fait acquérir une saveur plus douce et une consistance moius coriace; alors on donne à la Plante les noms de Carde et de Cardon d'Espagne.
L'ARTICHAUT COMMUN, Cinara Seolymus, L., pourrait n'être considéré, selon De Candolle, que comme une variété de la précédente espèce, si l'on s'en rapportait à l'expérience de J. Bauhin, qui a fait naître des pieds de Cardon par des semis de graines d'Artichaut. L'auteur dela Flore Française a joute que l'absence de cette Plante à l'état sauvage confirme assez une pareille opinion. La culture de chaeme de ces deux Cinarocéphales étant essentiellement différente, puisque l'une a pour but de développer considérablement les organes de la végétation, et que par l'autre on se propose de faire porter l'accroissement sur les fleurs, il pourrait se faire que l'identité d'espèce nous fût masquée par cette seule cause. Il n'y a point en effet de caractères bien tranchés qui puissent les distinguer; l'Artichaut commun est moins épineux dans toutes ses parties, et ses feuilles sont moins découpées. Cependant plusieurs auteurs lui assignent pour patrie les contrées
méridionales de l'Europe, l'Italie, lePortugal, etc., et dans l'aperçu de son Voyage au Brésil, Auguste de Saint-Hilaire nous a tout récemment appris que l'Artichaut, importé d'Europe à Monte-Video, y a tellement multiplié, qu'il infeste maintenant les environs de cette ville, surtout depuis que l'on a donné la chasse aux grands Animaux qui en faisaient leur pâture. Tout le monde sait que c'est seulement le réceptacle des fleurs d'Artichaut que l'on mange, soit cru avec de l'huile et du vinaigre, soit cuit et préparé de diverses manières. (G..N.)
CINAROCÉPHALES. Cinarocephalœ. BOT. PHAN. La famille appelée ainsi par Jussieu, et qui correspond aux Flosculeuses de Tournefort, est plus généralement connue aujourd'hui sous le nom de Carduacées. V. ce mot (A. R.)
CINAROIDES. BOT. PHAN. (Plukenet.) Espèce du genre Protea. V. ce mot. (B.)
* CINCAMPALON. BOT. PHAN. (Scaliger.) Même chose que Chinkapalones. V. ce mot. (B.)
CINCHONA, BOT. PHAN. V. QUINQUINA.
CINCINNALIS. BOT. CRYPT. (Fougères.) Desvaux a repris ce nom déjà employé par Gleditsh, pour désigner le genre de Fougères nommé Notholœna par R. Brown. Comme ce dernier nom est généralement adopté, et que le genre de Gleditsh, quoique plus ancien, était vaguement indiqué et n'avait été conservé par aucun auteur postérieur, nous renverrons au mot Notholœna Desvaux a décrit, sous le nom de Cincinnalis (Berl. Mag., 1811, p. 314), douze espèces de ce genre, dont plusieurs nouvelles. V. NOTHOLÆNA. (AD. B.)
CINCINPOTOLA. OIS. Syn. toscan de la Mésange charbonnière, Parus major, L. V. MÉSANGE. (DR..Z.)
CINCIRROUS. POIS. Nom vulgaire donné à l'Ile-de-France au Cirrhite tacheté. V. CIRRITHE. (B.)
* CINCLE. Cinclus. OIS. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères: bec médiocre, droit, comprimé, tranchant et arrondi vers l'extrémité; mandibule supérieure élevéeavec la pointe recourbée sur l'inférietire; narines placées à la base du bec et sur les côtés, dans une fente longitudinale, recouvertes par une membrane; tête petite, étroite au sommet, avec le front allongé et venant aboutir aux narines; quatre doigts, trois en avant, l'intérieur plus grand queles latéraux qui sont égaux, et soudé à l'extérieur vers la base; un situé par derrière, libre; tarse plus long que le doigt intermédiaire; première rémise très-courte, les troisième et quatrième les plus longues.
Les Cincles que cerla ins auteurs ont associés à diflérens genres d'Échassiers, que d'autres ont placés parmi les Merles, ont été particulièrement étudiés par Bechstein, quileur a trouvé des caractères assez particuliers pour constituer un genre qui fut ensuite adopté par Cuvier et Temminck. Sans pouvoir être spécialement qualifiés d'Oiseaux aquatiques, les Cincles ne se plaisent bien que sur les bords des ruisseaux; c'est là qu'ils cherchent leur pâture, consistant dans les petits Insectes aquatiques qui se trouvent particulièrement sur le gravier des sources vives ou dans le lit sur lequel roulent des filets d'eau courante. L'eau n'est pas pour eux un obstacle à la poursuite de ces petites proies; l'Oiseau y entre, s'en laisse même submerger sans paraître nullement changer sa contenance; on a observé que seulement il ne faisaità l'instant même que déployer un peu les ailes, et qu'il les tenait dans cette position pendant tout le temps qu'il restait sous l'eau: on, comme l'on sait que les ailes enduites d'une matière huileuse, sont alors imperméables à l'air comme à l'eau, il est à présumer que le Cincle établit par ceue manœuvre un petit réservoir d'air sous la partie concave de chanque aile, et que c'est dans ces réser-
voits qu'il puise de quoi alimenter la respiration. Le Cincle, vit solitaire et retiré dans les montagnes: il s'apparie dans la saison des amours; il construitun nid formé et entièrement recouvert de brins d'herbe et de mousse entrelacés d'une manière admirable. La femelle y pond de quatre à six œufs parfaitement blancs. Lorsque les petits sont eu état de voler, chacun se sépare, et sans doute pour ne se reconnaître jamais.
CLNCLE PLONGEUR, Cinclus aquaticus, Bechst., Sturnus Cinclus, Gmel., Turdus Cinclus, L., Merle d'eau, Buff. pl. enl. 852. Parties supérieures brunes, noirâtres, nuancées de cendré; gorge, devant du cou et poitrine blaucs; ventre roux; bec noirâtre; iris gris. Longueur, sept pouces. La femelle a les teintes plus pâles, le sommet de la tête et la partie postérieure du cou d'un cendré foncé. Les jeunes ont des plumes frangées de noirâtre, l'extrémité des ailes et le milieu du ventre blanchâtres, mais avec les plumes bordées de roussâtre. D'Europe.
CINCLE PALLAS, Cinclus Pallasii, Tem. Entièrement d'un brun rougeâtre très-foncé, semblable du reste, pour la forme et la taille, au Cincle plongeur. De Crimée. (DA..Z.)
CINCLIDIUM. BOT. CHYPT. (Mousses.) Ce genre découvert par Swartz dans les marais des environs d'Upsal a été établi par lui dans le Journal de botanique de Schrader (1801) et adopté par la plupart des auteurs. Il est très-voisin des Meesia, auxquelles Bridel l'avait d'abord réuni. Il est ainsi caractérisé: péristome double; l'extérieur composé de seize dents libres aiguës, recourbées en dedans; l'intérieur formé par une membrane convexe, fermée au sommet, présentant seize stries rayonnantes, et percée de seize trous opposés aux dents du péristome externe; les fleurs sont terminales et la coiffe se fend latéralement.
La seule spèce connue de ce genre, le Cinclidium stystum, Swartz (Schwœgrichen, Suppl. 1, pars 2, p. 85, tab. 67), déconverte d'abord en Suède, a été retrouvée depuis dans quelques parties de l'Allemagne. On ne l'a pas observée en France, ni en Angleterre. Elle a le port des Bryum ligulatum et cuspidatum, et, comme la plupart des Mousses qui croissent dans les marais, sa tige qui est droite et rameuse est enveloppée d'une sorte de bourre laineuse brune, qui cache en partie les feuilles. Celles-ci sont arroudies, entières, plus épaisses sur les bords, traversées par une nervure moyenne, qui forme une petite pointe au sommet de la feuille. Les fleurs sont en disques terminaux et hermaphrodites, suivant le système d'Iledwig. Les capsules isolées ou quelquefois au nombre de deux à l'extrémite de la même tige sont portées sur un long pédicelle rouge orangé, recourbé au sommet. La capsule est pendante, oblongue et renflée, lisse; l'opercule est convexe, avec un léger mamelon au sommet; la coiffe presqu'égale à la capsule se fend latéralement.
Ce genre diffère des Meesia par son péristome interne formé d'une membrane entière et non de cils réunis simplement par des filamens latéraux. (AD. B.)
CINCLUS. OIS. Nom appliqué par Aristote, Aldrovande, etc., à des petits Oiseaux de rivages, tels que le Tourne-Pierre, la Bécassine, les Bécasseaux, etc., restreint aujourd'hui comme générique au Merle d'eau. V, ClNCLE. (DR..Z.)
CINCO-CHAGOS. BOT. PHAN. Syn. portugais de Tropœolum minus, V. CAPUCINE. (B.)
CINDERS NATUREL. MIN. Brongniart rapporte ce nom à l'Anthracite trouvée dans les environs de Roanne. (B.)
CINE OU LINE. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Syn. de Fragon. V. ce mot. (B.)
CINÉRAIRE. Cineraria. BOT. PBAN. Famille des Synanthérées, tribu des Corymbifères de Jussieu, Syngénésie
superflue de Linné. Ce genre établi par ce dernier naturaliste faisait partie du Jacobrœ de Tournefort. La plupart des espèces de celui-ci constituant la section des Seneçons à fleurs radiées, il doit y avoir beaucoup d'analogie entre les Cinéraires et celte section. On ne trouve en effet entre les deux genres d'autre différence bien prononcée que l'absence du calicule à la base de l'involucre chez les Cinéraires, et encore a-t-on placé parmi celles-ci des Plantes qui étaient munies de deux ou trots écailles, organisation qui se rapproche beaucoup de celle d un calicule ou d'une rangée isopérimétrique de folioles. Quoi q'il en soit, voici les caractères du genre Cineraria involucre composé de plusieurs folioles égales et disposées sur un même rang, sou ées à leur partie inférieure; réceptacle nu; calathides radiées; les fleurons du disque tubuleux et hermaphrodites, ceux de la circonférence ligulés, femelles et fertiles; anthères nues à labase; aigrettes poilues, simples et sessiles.
Les Cinéraires dont il faut retrancher toutes les espèces sans rayons, telles que, par exemple, la première section de ce genre établie dans le Synopsis de Persoon, qui constituait le genr Doria de Thunberg, les Cinéraires sont des Plantes répandues par toute la terre, néaumoins plus abondantes dans les climats tropiques, ainsi qu'on l'observe sur la plus grande partie des Synanthérées. Un grand nombre d'entre elles sont des Plantes herbacées; quelques-uncs ont des tiges ligneuses, et sont ainsi des sous-Arbrisseaux dont les feuilles opposées ou alternes affectent une grande variété de formes. On en cultive plusieurs dans les jardins comme Plantes d'ornement. De ce nombre sont les Cineraria aurita et amelloïdes, L.; mais cette dernière espèce d'après les indications du Genera Plantarum de Jussieu, a été séparée des Cinéraires par Cassini qui en a fait le type de son genre Agathœa. V. ce mot.
Huit espèces de Cinéraires sont indigènes de la France; une se de croît naturellement aux environs de la capitale, dans la forét de Montmorency. Cette Plante qui fleurit au mois de mai est la CINÉRAIRE DES CHAMPS, Cineraria campestris, Retz. Dans plusieurs Flores des environs de Paris, on l'a confondue avec la Cineraria integrifolia, qui est une Plante des Alpes et des Pyrénées, et dont elle diffère beaucoup. Sa tipe droite, simple et cannelée, s'élève à cinq décimètres; elle porte des feuilles entières, sessile, lanoéolés, pointues et couvertes d'un duvet cotonneux. Au bas de la tige est une touffe de feuilles radicales pétiolées, ovales et crénelées. Les fleurs d'un beau jaune doré sont disposées en corymbe.
Les autrés Cinéraires francaises, à l'exception de la Cineraria maritima, L., dont nous donnerons plus bas une courte description, habitent les Aloes et les pâturages étèveés des pays mon tueux de l'intérieur. La plus belle et la plus rare est la CINÉRAIRE ORANGÉE, Cineraria aurantiaca, L. Autour des chalets des Hantes Alpes, on rencontre fréquemment la CINÉRAIRE A FEUILLES CORDÉES, Cineraria cordifolia, L.
La CINÉRAIRE MARITIME, Cineraria maritima, L., a servi de type au genre entier. Cette belle Plante est couverte sur toutes ses parties d'un duvet cotonneux très-serré et si court qu'elle a un aspect blanchâtre et cendré. Sa tige d'un demi-mètre environ de hanteur est un peu ligneuse à sa base, cylindrique, brauchue. Elle porte des feuilles pinnatifides, dont les lobes sont obtus et terminés par trois sinuositése Les fleurs en corymbes d'unefort belle couleur jaune sont à peu près hémisphériques, entourées d'un involuere cotonneux, leurs rayons sont notablement plus grands que ceux des autres Cinéraires. Elle abonde sur les rochers exposés au soleil dans les départemens oaignés par la Méditerranée. On ne la cultive guère que dans les jardins de botanique, et cependant la beauté de cette Plante mériterait qu'on en ornât les
parterre où sa culture ne serait pas très-difficile. (G..N.)
* CINERAS. MOLL. C'est ua genre d'Anatife membraneuse dont les caractères sont: Animal semblable à celui des Cîrrhopodes, envelopp' par un mantean pédonculé, se terminant graduellement en massue, sans appendices auriformes, et dans les parois duquel se développent cinq petites pièces calcaires. Beach, dans le Supplément à l'Encyclopédie d'Édimbourg, propose de le séparer du genre Otion du professeur Ockcen, dans lequel cet auteur l'a confondu; il en connaît trois espèces dont l'une est figurée dans l'ouvrage cité plus haut, sous le nom de Cineras à bandes, Cineras vittatus. (G.)
* CINÉRIDES. Cineridea. MOLL. Nom d'une famille établie par Leach dans la classe des Mollusques cirrhopodes, comprenant les Anatifes membraneuses, et correspondant au genre Otion d'Ocken. Cette famille appartient, dans la nouvelle classification du zoologiste anglais, à la famille des Campylosomates, et ses caractères sout: d avoir des pièces calcaires fort petites, et le corps assez comprimé supérieurement. Elle comprend les genres Otion et Cineras. V. ces mots. (G.)
CINÉTE. Cinetus. Ins. Genre de l'ordre des Hyméneptères, section des Térébrans, fondé par Jurine (Class des Hyménopt., p. 310; etayant suivaut lui pour caractères: une cellule radiale, petite et peintue; point de cellule cubitale; mandibules légèrement bidentées; antennes filiformes composées de quinze anneaux dans les femelles, dont le premier long, et de quatorze dans les mâles avec le troisième arqué. Les Cinètes appartiennent (Règn. Auim. de Cuv. T. III, p. 658) à la famille des Pupivores et à la tribu des Oxyures; ils ont les antennes coudées, le premier article étaut fort long; ce qui les distingue des Conres et des Hélores. Ce caractère les rapproche au contraire des Bolytes et des Diaprées de Latreille; mais ils diffèrent des premiers par leurs autunes filiformes, et des seconds par les pervures de leurs ailes. Jurine observe que la cellule radiale des Ciuètes forme un petit triangle scalène, dont le sommet est tourné vers le bout de l'aile, et que la nervure qui le dessine se contourne dans le disque de l'aile, comme chez les Codres. Il fait remarquer aussi que le point de l'aile est à peine visible, n'étant formé que par un léger renflement de la nervure. Le thorax des Cinèts n'est pas prolongé postérieurement, comme celui des Codres, et il est armé de deux petites épines. Leur ventre est un peu aplati, mais moins que celui des Belytes, et il est porté par un long pétiole sillonné en dessus, velu et quelquefois arqué. Ce genre, établi sur l'inspection d'une femelle et de deux mâles, est composé de petites espèses très - négligées jusqa'à présent par les naturalistes. Jurine aurait pu les faire sortir de cet oubli, mais malheureusement il n'a décra ou figuré aucune expéce, et le genre Cinète, malgré les caractères détaillés que nous nous sommes fait un scrupule de transcrire exactement, reste encore très-incertain. (AUD.)
* CINGALLÉGRE, OIS. (Cetti.) Syn. sarde de la Mésange bleue, Parus cœruleus, L. V. MÉSANGE. (DR..Z.)
CINGLE, POIS. (Zingel.) Sousgenre de Sciènes. V. ce mot. (B.)
CINGULARIA. BOT. CRYPT. (Lèmery.) Syn. polonais de Lycopode. (B.)
CINGULATA. MAM. (Illiger.) Syn. de Tatou. V. ce mot. (B.)
* CINIANEL. INS. (Gaimard.) Syn. de Cigale, Cicada, L., à I'llede Guébé, dans l'archipel des Moluques. (G.)
CINIPS. INS. Pour Cynips. V. ce mot.
CINIPSÉRES. INS. V. CYNIPSÉRES.
CINNA. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Graminés et de la Mo-
nandrie Digynie de Linné, présente les caractères suivans: feurs en panicules, composées, chaque fleur soutenue par un pédicelle, et renfermée dans une lépicène à deux valves inégales plus courtes que celles de la glume; celles-ci, au nombre de deux, dont l'inférieure plus grande, bifide à son sommet et munie d'une soie courte dorsale, la supérieure entière; deux petites écailles à la base de l'ovaire, lancéolées, entières, glabres, ovales et resserrées au-dessous de leur milieu; étamin solitaire; style court bipartite; stigmates velus; caryopse non strié et libre.
L'unité d'étamine que l'on observe constamment dans le Cinna ainsi que dans quelques autres Graminées, est une de ces aberrations qui ont le plus contrarié Linné pour l'arrangement des genres selon son système sexuel. Il était tellement frappé des rapports naturels qui lient toutes les Graminées entr'elles, qu'illui répugnait d'en disséminer les genres dans les diverses classes de sa méthode. Ainsi, quoique plusieurs Agrostis, Festuca, etc., eussent un nombre anomal d'étamines, il a préféré les laisser avec les autres dans la Triandrie; mais lorsque tout le genre présentait constamment ce nombre anomal, il lui a bien été nécessaire de l'éloigner et de le placer où le nombre l'indiquait. C'est ce qu'il a fait ici pour le Cinna, c'est ce qu'il a encore fait pour l'Oryza, l'Anthoxanthum, le Pharus, etc.
Le mot de Cinna ou Kinna était employé par Dioscoride pour désigner une Graminée dont il n'est pas facile de donner la synonymie. Linné l'a appliqué au genre qui nous occupe, et qu'Adanson, de son côté, a nommé Abola, Il se compose d'une espèce, le Cinna arundinacea, L., indigène du Canada. On y a joint l'Agrostis mexicana de Willdenow. (G..N.)
CINNABARIS. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Peut-être la Garance. V. CINABRE. (B.)
CINNAMOLOGUS, CINNAMOMUS OU CINN AMOGLUS. OIS. Dans les anciens, ces noms désignent un Oiseau qu'il est difficile de reconnaître malgré ce qu'en ont dit Gesner et Aldrovande. (B.)
CINNAMOME. Cinnamomum. BOT. PHAN. Ancien nom de divers Lauriers de l'Inde, devenu spécifique pour désigner le Cannelier. V. ce mot. (B.)
CINNAMON, OIS. Espèce du genre Grimpeur ou Certhia Cinnamonea, Gmel., qui n'est probablement pas le Cimamomus des anciens, malgré le rapport des noms. V. CINNAMOLOGUS. (B.)
* CINNAMUM. BOT. PHAN. Avant même l'époque où vivait Pline, un parfum qui venait du pays des Troglodites ou d'Ethiopie était célèbre sous ce nom chez les anciens. On ne sait s'il était le produit de quelque espèce du genre Amyris ou du Cannelier dont il est difficile de supposer que les Ethiopiens aient eu connaissance, et qui s'appelle encore Cinnamome. On nommait aussi Caryopon l'Arbre qui produisait le Cinnamum ou Cinnamon.
CINNANA. OIS. Syn. arabe du Cygne, Anas Cycnus. V. CANABD. (DR..Z.)
CINNYRIS. OIS. Nom grec d'un petit Oiseau inconnu, et que Cuvier a appliqué à une division de songenre Souï-Manga. (DR..Z.)
CINOGLOSSE. BOT. PHAN. Pour Cynoglosse. V. ce mot.
CINOIRAS. BOT. PHAN. Divers ouvrages d'Ilistoire Naturelle donnent ce nom, qu'ils écrivent aussi Cenoira, Cinoura, Senouira et Senoura, pour synonyme portugais de Carotte. (B.)
* CINTE. BOT. PHAN. (Commerson.) Syn. de Rhammus circumcissus, espèce de Nerprun. (B.)
CIOCOQUE. Chiococca. BOT. PHAN. V. CHIOCOQUE.
* CIOJA. OIS. Syn. piémontais du CHOQUARD, Corvus Pyrrhocorax, L. V. PYRRHOCORAX. (DR..Z.)
* CION. OIS. Syn. italien du Mau-
vis, Turdus iliacus, L. V. MERLE. (DR..Z.)
CIONE. Cionus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétraméres, fondé par Clairville (Entomol. helvétique) aux dépens des Charansons. Il appartient (Règn.Anim. de Cuv.) à la famille des Rhinchophores ou Porte-Becs, et a pour caractères: antennes insérées près du milieu d'une trompe ordinairement longue et menue, coudées, de dix articles, et dont les quatre derniers en massue; cuisses postér feures impropres au saut. Les Insectes appartenant à ce genre ont le corps très-court, presque globuleux, avec la trompe longue et courbée. Ils vivent, ainsi que leurs larves, sur les Scrophulaires et les Verbascum. L'espèce la plus commune et servant de type, est le Cione de la Scrophulaire, C. Scrophulariœ ou le Rhynchœnus Scrophulariœ de Fabricius (Syst. Eleuth.) qui, suivant Latreille, a décrit sous le nom de Rhynch. Verbascei (loe. cit.) une variété de la même espèce; c'est encore le Charanson à losange de la Scrophulaire de Geoffroy (Hist, des Ins. T. 1, p. 296). V. Dejean (Catal. des Coléopt, p. 33) qui en mentionne six espèces. (AUD.)
* CIONIUM. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Ce genre, établi par Link dans sa première dissertation sur les Champignons (Beri. Mag., 1809, p. 28), a été réuni depuis par lui aux Didymium. V. ce mot. Il était ainsi caractérisé: peridium globuleux ou irrégulier, simple, membraneux, s'ouvrant supérieurement, et se détruisant presque entièrement sous forme d'écailles; filamens insérés vers la base; columelle renfermée dans le peridium; sporules agglomérées.
Link rapporte à ce genre les espèces suivantes: Didymium complanatum, farinaceum et tigrinum de Schrader. Le Physarum farinaceum d'Albertini et Schweinitz ne doit pas être confondu avec l'espèce du même nom que nous venons de citer: c'est un véritable Physarum dépourvu de columelle. Deux espèces nouvelles de ce genre ont été parfaitement figurées par Dittmar dans la Flore d'Allemagne de Sturm sous les noms de Cionium Iridis, Dittmar, Fung. Germ. fase. 1, t. 7, Cionium xanthopus, Dittmar (loc. cit., fase. 3, t.43). Ces deux espèces nous paraissent extrêmement voisines, et ne sont très-probablement nue des variétés l'une de l'autre. (AD. B.)
CIOTA ET CIOUTA. BOT. PHAN. Variété de Raisin.
* CIOTOLONE. BOT. CRYPT. Syn. de Peziza capsularis aux environs de Florence, si tant est que le vulgaire ait distingué cette espèce de ses congénères. (B.)
* CIOTTOLARA. BOT. CRYPT. (Lichens.) On présume que le Lichea désigné sous ce nom et comme une Mousse dans Imperato, est le Phycia ciliaris, qui, au temps de ce botaniste, était employé dans la parfumerie pour donner du corps aux poudres de senteur. (B.)
CIOUC. OIS. Syn. piémontais du Scops, Strix Scops, L. V. CHOUETTE. (OR..Z.)
CIPA, CIPE, CIPEL. BOT. PHAN. Evidemment dérivés du latin Cepa, Noms de l'Oignon dans les langues d'origine saxonne, telles que l'anglais et le frison. (B.)
* CIPARISOFIQUE. Ciparisoficus. BOT. CRYPT. (Donati.) Syn. présumé des Fucus discors ou sedoïdes, avec lesquels les pécheurs de Naples environnent le Poisson pour le conserver. (B.)
* CIPERINA. OIS. Syn italien du Cochevis, Alauda crist ata L. V. ALOUETTE. (DR..Z.)
CIPIPA. BOT. PHAN. Aublet dit qu'on appelle ainsi la fécule amylacée qu'on retire de la racine de Manioc, et à laquelle on donne également le nom de Tapioka. V. MANIOC et TAPIOKA. (A. R.)
CIPO DE COBRA, BOT. PHAN. Même chose que Caapeba. V, ce mot. (B.)
CIPOLIN. MIN. V. MARBRE CIPOLIN.
CIPOLLA, CIPOLLETTA ET CIPOLLINO. BOT. PHAN. La Ciboule
dans les langues méridionales, d'où l'on nomme Cipolla canina (Ciboule de Chien) l'Hyacinthus comosus dans quelques cantons de l'Italie. (B.)
CIPONE OU CIPONIME. Ciponima. BOT. PHAN. Aublet a décrit sous ce nom (Plantes de la Guiane, Ier vol., p. 567 et t. 226) un genre qui appartient à la Polyandrie Monogenie de Linné, et qui a pour caractères: un calice monosépale, velu, à cinq dents; une corolle hypogyne, monopètale, tubuleuse, à limbe étalé, divisé en cinq lobes oblongs et concaves; des étamines en nombre indéfini (trente et plus) insérées surl'entrée du tube de la corolle et disposées sur deux rangs, à filets inégaux légèrement réunis à leur base, et à à anthères arrondies. L'ovaire est libre et surmonté d'un style velu que termine un stigmate capité. Il lui succèae une baic noire pisrforme, saillante hors du calice persistant, renfermant un noyau dur et ligneux à cinq loges et à cinq graines selon Jussieu, à quatre loges d'après Aublet. Chaque loge contient plusieurs graines, dont une seule subsiste; leur embryon filiforme, à radicule très-longue, est renfermé dans le centre d'un albumen charnu, d'après l'observation du professeur Richard père, faite à Câyenne sur la Plante vivante. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, le Ciponima guianenuis, Aublet, Arbre dont le tronc, couvert d'une écorce grise et composé d'un bois blane assez compacte, s'élève à environ deux mètres et demi. Les branches qui naissent au sommet se partagent en rameaux nombreux, velus, alternes et divariqués. Les jeunes feuilles sont velues; plus tard elles deviennent lisses, vertes, ovales, mucronées et alternes sur les rameaux; dans les aisselles de ces feuilles, les fleurs naissent par bouquets garnis à leur base de quatre, on cinq petites écailles bordées de poils roses.
Ce genre a élé placé par Jussieu dans la deuxième section de, la famille des Plaqueminiers ou Ébénacées; mais cet illustre botaniste a en mâme temps indiqué les rapports que cette seconde section offre avec des familles polypétales très-éloignées, comme par exemple les Méliacées. De son côté, Lamarck (Enrycl. mé; thod.) lui a trouvé de l'affinité avec le genre Ternstroemia. Il l'a réuni ensuite au genre Symplocos (Illustr. t. 255); mais cette association ne dérange en rien les rapports que nous, recherchons en ce moment, puisque le Symplocos faisait comme lui partie de la famille des Ébénacées.
Dans un travail subséquent (Ann. du Mus. d'Hist. Nat. vol. v, p. 420), Jussieu croit que la seconde section des Ebénacées doit former une nouvelle famille qui a du rapport soit avec les Myrtacées à feuilles alternes, soit avec la dernière section des Hespéridées, mais dont elle se distingue facilement.
Le professeur Richard père avait formé, en réunissant le Ciponima, le Symplocos, le Styra et l'Halesia une petite famille à laquelle il donnait le nom de Styracinées et que Kunth a adoptée dans son grand ou vrage sur les Plantes équmoxiales d'Amérique. Ce savant botniste réunit au Symplocos, le Ciponima, ainsi que les genres Hopea, L., et Alstonia de Mutis. V. SYMPLOQUE. (G..N.)
* CIPPER. OIS. (Buffon.) Syn. Italien de Mauvis, Turdus iliacus. (B.)
CIPRE. BOT. PHAN. (Duhamel.)Pin indéterminé du Canada, qui n'est peut-être qu'une variété du Pinus Tœda. On donne ce nom au cône du Cyprès dans le Midi. (B.)
CIPRÉS. DOT. PHAN. Pour Cyprès. V. ce mot.
CIPRESSENMOS. BOT. CRYPT. Syn. teuton de Lycopode des Alpes. (B.)
CIPSELUS. OIS. V. CYPSELUS.
CIPULAZZA. POIS. Syn. maltais de Scorpène. (B.)
CIPURE. Cipura. BOT. PHAN. Genre de la famille des Iridées et de la Triandric Monogynie de Linné, fondé par Aublet qui lui donne les caractères suivans: spathe membraneuse, oblongue et aiguë, envelop-
pant la fleur; périanthe tubuleux à la base et adhérent à l'ovaire, divisé su périeurement en six parties, dont trois intérieures trois fois plus petites que les extérieures avec lesquelles elles sont alternes; trois étamines à filets très-courts insérées sur le tube de la corolle style épaissi, charnu, triangulaire, terminé par un stigmate partagé en trois feuillets bleuâtres.
La Plante sur laquelle ce genre a été établi, fleurit au mois d'août, dans les savannes humides qui sont au pied de la montagne de Courou dans la Guiane. Elle a une tige herbacée, et sa racine est un bulbe charnu, couvert de plusieurs tuniques comme celui du Safran. Aublet lui a donné le nom de Cipure des Marais, Cipura paludosa, et l'a figuré (Plantes de la Guiane, T. XII).
Le nom de Cipura a été changé, on ne sait trop pourquoi, par Schreber et Willdenow, en celui de Marica; les caractères que ces auteurs en ont donnés étant copiés sur ceux du Cipura d'Aublet. (G..N.)
CIQUE. BOT. PHAN. Nom de pays du Laurier vulgairement nommé Bois Amande. (B.)
CIRCA-DAVETHA. BOT. PHAN. Nom que les Portugais de l'Inde donnent au Tali de Rhéede. V. ce mot (B.)
CIRCAÉTE, OIS. (Vieillot.) Genre de la méthode de Vieillot, qui a pour type l'Aigle Jean-le-Blanc, Falco gallicus, L. V, AIGLE. (DR..Z.)
* CIRCANEA. OIS. Syn. présumé de la Soubuse (Busard Saint-Martin femelle), Falco Pygargus, L. V. FAUCON, division des Busards. (DR..Z.)
CIRCÉE. Circœa. BOT. PHAN. Famille des Onagraires, Diandric Monogynie de Linné. Ce genre, fondé par Tournefort et admis par tous les auteurs qui l'ont suivi, est ainsi caractérisé: calice adhérent à l'ovaire, présentant un limbe court, caduc et diphylle; pétales et étamines aussi au nombre de deux; stigmate émargine; capsule pyriforme, hérissée de poils écailleux à deux loges dispermes et indéhiscentes. Les Circées sont des Plantes herbacées, voisines du genre Lopexia de Cavanilles; elles habitent les forêts et les lieux ombragés et montueux de l'hémisphère boréal. Les deux ou trois espèces connues jusqu' à présent se trouvent en Europe. La plus remarquable et la plus commune est la CIRCÉE DE PARIS, Circœa lutetiana, L., nommée ainsi parce que les premiers auteurs qui l'ont décrite, tels que Lobel et les Bauhins, l'ont rencontrée près dela capitale dela France. Cette Plante néanmoins abonde presque partout, et n'aura it par conséquent pas dû recevoir pour nom spécifique celui d'une localité spéciale. Elle a une tige droite, rameuse supérieurement, et haute de cinq décimètres; ses feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, pointues et à peine dentées sur leurs bords. Elle portean sommet de la tige et des ramuscules de petites fleurs, tantôt blanches, tantôt légèrement rouges, disposées en grappes simples et allongées. On la nomme vulgairement en France Herbe de Saint - Étienne. Dans les Alpes on rencontre la Circée alpine, Circœa alpina, L., qui differe de la précédente, surtout par ses feuilles cordiformes et dentées. La Circée intermédiaire, Circœa intermedia, Persoon, est regardée par De Candolle comme une variété de celle-ci. Le nom de Circée qui rappelle celui de la plus fameuse enchanteresse de la mythologie, indique que cette Plaule était autrefois employée à des usages, superstitieux. Elle est aussi vulgairement nommée Herbe aux Magiciennes. Les anciens botanistes l'appelaient également Solanifolia et Ocymastrum. (G..N.)
CIRCELLE. OIS. Syn. vulgaira de Sarcelle. V. CANARD.
CIRCIA. OIS. Syn. latin de la Sarcelle d'été, Anas Circia, L. V. CANARD. (DR..Z.)
* CIRCINARIA. BOT, CRYPT. (Lichens.) Link et Achar ont, chacun de leun côté, constitué sous ce
nom un genre dansda famille des Lichens. Celui du premier a pour type l'Urceolaria Hoffmanni Ach., et préseute pour caractères principaux: un conceptacle globuleux pellucide, et un thallus crustacé vésiculeux. Le groupe de Lichens institué par Acharius, est une division de son genre PARMÉLIE. V. ce mot. (AD. B.)
* CIRCINÉ OU CIRCINAL. Circinalis. BOT. On dit des feuilles qu'elles sont circinées, circinales ou roulées en crosse, quand elles sont roulées sur elles-mêmes de haut en bas. Cette cir constance s'observe dans toutes les Plantes de la famille des Fougères, et en forme un des caractères les plus tranchés. On trouve aussi des exemples de feuilles circinées dans les Droseracées. (A. R.)
* CIRCINOTRICHUM. BOT. CRYPT. (Mucèdinées.) Ce genre, fondé par Nées (Syst. der Schw.) pars 2, p. 18), ne renferme encore qu'une seule espéte de moisissure extrêmement petite, venant sur les feuilles sèches de Chênes. Il nous paraît très-voisin du genre Fusisporium du même auteur, avec lequel on doit peut-être le réunir. Il n'en differe que par ses filamens plus solides, recourbés et eutrecroisés. Nées l'a ainsi caractérisé: filamens décumbens, très-fins, recourbés et entrecroisés, opaques; sporules éparses, très-fugaces, fusiformes, transparentes.
Le Circinotrichum maculiforme forme sur les feuilles de Chênes tombées et à demi-pourries de petites taches d'un noir verdâtre. (AD. B.)
CIRCONSCRIPTION. Circumscriptio, BOT. En botanique on se sert de cette expression pour exprimer la figure ou la forme générale d'un corps ou d'un organe. La circonscription d'une feuille, par exemple, est la ligne qui passe sur le sommet de tous les points proéminens de son contour, abstraction faite des sinus plus ou moins profonds que les angles de cette feuille laissent entre eux. C'est ainsi que l'on dit de la feuille du Chêne qu'elle est obovale, en égligeant les sinuosités que présente son bord. (A. R.)
CIRCOS, OJS. Syn. grec du Busard Harpaye, Falco rufus, L. V. FAUCON, division des Busards. (DR..Z.)
CIRCOS, ÉCHIN. Quelques oryctographes ont donné ce nom par lequel Pline avait mentionné une pierre impossible à reconnaître, à des pointes ou épines d'Oursins fossiles faites en forme de Poire. On les regarde en général comme appartenant à des espèces du genre Cidarites de Lamarck. (LAM..X.)
CIRCULATION. ZOOL. On appelle ainsi tout mouvement progressif imprimé dans un système de vaisseaux circulaire ou non, à tout fluide provenant, soit des produits de la digestion des Animaux, soit de la décomposition de leurs tissus. Le mot Circulation ne suppose donc pas que le mouvement des fluides accomplisse nécessairement une révolution compléte. On va voir aussi que les fluides ne restent pas identiques sur tous les points des distances qu'ils parcourent. Ce sont ces transmutations subies par les fluides en mouvement qui ont fait distinguer plusieurs Circulations. Cette distinction est plausible dans les Mammifères et quelques Reptiles, pourvu qu'on l'applique autrement qu'on ne l'a fait jusqu'ici; mais, dans les Oiseaux, les Poissons et le reste des Animaux, il n'y a qu'une seule Circulation, eu égard, soit à la nature des fluides, soit à la continuité circulaire des vaisseaux.
Dans les Mammiferes, le système des vaisseaux circulatoires est le plus compliqué. Il se compose de qua tre systèmes secondaires: 1° les vaisseaux lactés ou chyleux, 2° les vaisseaux lymphatiques, 3° les veines, 4° les artères. Les deux premiers systèmes, considérés sous le rapport de l'origine et de la terminaison du cours de leurs fluides, ont une projection rectiligne et ne sont parcourus qu'une fois par les mêmes molécules. Les doux derniers, continus l'un à l'autre par
leurs deux extrémités, forment réellement un seul système circulaire qu'un, mouvement révolutif fait parcourir un nombre de fois indéterminé et nécessairement variable, par les fluides qui y sont contenus. Ce mouvement révolutif constitue réellement et uniquement la Circulation; car les molécules, parties d'un point donné, y reviennent nécessairement par l'effet du mouvement imprimé aux fluides dont elles font partie. Or, ce qu'on appelait autrefois grande et petite Circulation n'était qu'une division idéale de ce mouvement révolutif en deux ares inégaux, l'un répondant au poumon, l'autre à tout le corps.
A l'exemple de Magendie qui va nous servir de guide dans cet article, nous reconnaissons, eu égard à la différence des fluides et de leur origine, des vaisseaux où ces fluides circulent, et des forces motrices qui les animent, trois Circulations: celle du chyle, celle de la lymphe et celle du sang.
1°. De la Circulation ou mouvement progressif du chyle.
Toutlelong des surfaces intestinales, naissent, par des orifices imperceptibles, des vaisseaux très-nombreux et très-déliés, transparens dès qu'on peut les reconnaître, communiquant fréquemment entre eux, en formant des réseaux à mailles assez fines, grossissant et diminuant de nombre, en s'éloignant de l'intestin, finissant par constituer des troncs isolés, contigus aux artères, et quelquefois projetés dans les intervalles qui les séparent. Ces vaisseaux parviennent ainsi aux;glandes mésentériques, petits corps lenticulaires d'autant moins volumineux et plus nombreux qu'ils sont situés plus près de l'intestin, entre les lames du péritoine constituant les mésentères. La structure de ces glandes est peu connue; elles reçoivent beaucoup de vaisseaux sanguins eu égard à leur volume, et sont douées d'une assez vive sensibilité. Leur parenchyme, peu consistant, paraît résulter de l'entrelacement des vaisseaux sanguins et chyleux qui y pénètrent dans un état de ténuité extrême. Tout ce que l'on sait de cet entrelacement, c'est qu'il n'empêche pas les injections poussées dans les uns comme dans les autres de traverser facilement la glande. Il sort de ces glandes des vaisseaux plus gros que ceux qui y arrivent des intestins, mais qui semblent de même structure. Ces vaisseaux, dirigés vers la colonne vertébrale, fréquemment anastomosés et accolés aux artères et aux veines, se terminent tous au canal thorachique qui, étendu du bassin jusqu'à la veine sous-clavière, passe entre les piliers du diaphragme à côté de l'aorte. On y observe des valvules disposées de manière à s'opposer au mouvement rétrograde du fluide. Tous ces canaux sont formés de deux membranes dont l'extérieure semble fibreuse, et est douée d'une résistance bien disproportionnée à son épaisseur.
Quoi qu'il en soitdu mécanisme par lequel le chyle passe de l'intestin dans les vaisseaux chyleux, il est certain que ce mécanisme continue encore d'agir après la mort, comme l'a observé Magendie. Une fois dans les vaisseaux chyleux, les causes de son mouvement progressif sont: 1° l'effet préparé de la cause qui l'a introduit dans les vaisseaux, 2° la contractilité des parois qui tendent à revenir sur l'axe des vaisseaux, 3° la pression des muscles abdominaux et du diaphragme, et celle des artères dilatés dans leur diastole. On reconnaît l'effet de ces dernières causes en voyant le cours du chyle s'accélérer dans le canal thorachique ouvert lors de l'expiration de l'Animal, ou lorsqu'on lui comprime le ventre avec la main. On voit en même temps que la vitesse du courant est bien moindre que celledu sang des veines. Magendie a observé que cette vitesse croît en proportion de la quantité de chyle qui se forme dans l'intestin pour un temps donné. Il a vu sur un Chien d'une taille ordinaire, durant une digestion de
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matières animales prises à discrétion, l'incision du canal thorachique verser une demi-once de liquide en cinq minutes; or cet écoulement continue tant que dure la formation du chyle, c'est-à-dire pendant plusieurs heures: il entre donc six onces de chyle par heure dans le système veineux d'un Chien de moyenne taille.
La quantité de chyle et sa vitesse doivent donc croître en raison de la vitesse de la digestion et de la grandeur de l'Animal.
On ignore l'influence des glandes mésentériques sur le cours du chyle. Nous croyons inutile d'énoncer ici toutes les questions, toutes les suppositions que les physiologistes spéculatifs ont accumulées au sujet de la Circulation du chyle. Néanmoins il paraît, d'après des expériences de Tiedmann et Gmelin, qu'au-delà des glandes mésentériques le chyle offre une couleur rougeâtre, se coagule entièrement, et laisse déposer un cruor d'un rouge écarlate, tandis qu'en-deçà il ne rougissait pas, ne se congelait pas, et ne laissait déposer qu'une petite pellicule jaunâtre.
Le canal thorachique est la seule route par laquelle le chyle pénètre dans les veines; mais ce canal s'y ouvre souvent par plusieurs branches; ce qui explique comment des Animaux ont pu survivre à la ligature du canal thorachique présumé unique. Dupuy treu a vu en effet que dans les Chevaux qui avaient survécu à cette expérience, le canal thorachique subissait une ou plusieurs divisions au-dessus de la ligature.
Magendiea prouvé que les vaisseaux chylifères transportaient uniquement le chyle, et que les boissons et autres matières passaient directement par les veines.
2°. Du mouvement progressif de la lymphe.
Tout ce qu'on sait de l'origine des vaisseaux lymphatiques, c'est qu'ils naissent par des racines très-déliées daus l'épaisseur des membranes et du tissu cellulaire, ainsi que dans le parenchyme des organe oú on peut supposer qu'ils se continuent avec les extrémités des artères; car il arrive quelquefois qu'une injection poussée par une artère passe dans les lymphatiques de la partieou elle se distribue. Ces vaisseaux sont garnis de valvules ou soupapes qui font obstacle au mouvement rétrograde du courant de leurs fluides, comme nous l'avons déjà observé dans les vaisseaux chyleux dont ils ont aussi la structure. Ils existent dans presque tous les organes, exoepté dans le système cérébro-spinal et ses enveloppes. On n'en a pu découvrir non plus dans l'œil ni dans l'oreille interne.
Aux membres ces vaisseaux forment deux plans, l'un superficiel, l'autre profond. Celui-ci règne surtout entre les muscles autour des nerfs et des gros vaisseaux. Tous se dirigent vers la partie supérieure des membres, en diminuant de nombre, augmentant de volume, et s'engagent dans les glandes axillaires et inguinales, avant de pénétrer, soit dans la poitrine, soit dans l'abdomen. Tous les vaisseaux lymphatiques du tronc et des membres aboutissent au canal thorachique; il n'y a que ceux de l'extérieur de la téte et du cou qui se terminent, chacun de leur côté, par un vaisseau asset volumineux, dans la veine sous-clavière correspondante. Les glandes ou ganglions qui interceptent les vaisseaux lymphatiques sur leur longueur ont la même structure que les glandes mésentériques.
Avant la découverte des vaisseaux lymphatiques, on croyait que les veines étaient partout les organes de l'absorption G. Hunter, léun des anatomistes qui a le plus découvert de ces vaisseaux, a surtout contribué à établir la doctrine que les lymphatiques étaient les organes de l'absorption; et cette doctrine a été admise jusqu' à Magendic. Voici comment celui-ci en a démontré la fausseté: et d'abord, quautaux vaisseaux chyleux, il a prouvé qu'aucune parcelle des
matières colorante, odorantes ou vénéneuses, ne pouvait être retrouvée dans le canal thorachique des Animaux à qui l'on avait fait avaler de ces substances, tandis qu'elles existaient dans le sang ou même dans les fluides formés par le sang; que les poisons agissaient aussi bien quand le canal thorachique était lié que quand il ne l'était pas; qu'une anse d'intestin ne tenant plus au corps que par une artère et une veine dont on avait même, par surcroît de précaution, eulevé la tunique celluleuse, l'absorption d'un poison qu'on y avait introduit y était aussi rapide qu'à l'ordinaire; que les matières colorantes injectées dans le péritoine ne passaient pas non plus par les vaisseaux lymphatiques. Or, déjà l'on aurait pu en conclure que les vaisseaux lymphatiques ne sont pas les organes de l'absorption, puisque ce phénomène s'opère dans le système cérébro-spinal et les membranes où ces vaisseaux n'existent pas. Voici comment il a prouvé que les lymphatiques des membres n'étaient pas non plus les organes de l'absorption. Il a séparé sur un Chien, après de3 ligatures convenables sur les vaisseaux sanguins, la cuisse d'avec le corps, en ne les laissant communiquer que par l'artère et la veine crurale, dont il avait enlevé la tunique celluleuse pour que l'on ne pût croire qu'il y subsistât le moindre vaisseau lymphatique. Il a enfoncé dans la pale quelques grains d'Upas-tieuté; l'Animal est mort aussi vite que si la cuisse avait été dans son intégrité. Il fit plus; il interrompit la continuité des parois artérielle et veineuse par un tube de verre substitué à un tronçon d'artère et de veine qu'il avait coupé, et l'empoisonnement se fit aussi promptement que si toutes les communications vasculaires et nerveuses du membre avec le troncavaient étédans leur état naturel.
Or, en considérant, 1° la nature de la lymphe qui a la plus grande analogie avec le sang; 2° la communication que l'anatomie démontre entre la terminaison des artères et les racines des lymphatiques; et 3° la prompte et facile pénétration des substances colorantes et salines dans les vaisseaux lymphatiques, il semble très-probable à Magendie que la lymphe est une partie du sang. Il observe enfin que les vaisseaux lymphatiques sont loin de contenir toujours de la lymphe; que ceux de l'abdomen en contiennent plus souvent que les autres; qu'enfin le canal thorachique en contient constamment; qu'a mesure que l'abstinence se prolonge chez un Chieu, la lymphe devient de plus en plus rouge; qu'après un jeûne de huit jours, elle a presque la couleur du sang, et qu'alors aussi elle est plus abondante; qu'elle marche très-lentement dans ses vaisseaux; que si en le comprimant, on en a vidé un, il faut quelquefois plus d'une demi-heure avaut qu'il se remplisse de nouveau, el que souvent il reste vide; que néanmoins ces vaisseaux sont contractiles; que cette contractilité est cause qu'on les trouve presque toujouis vides peu de temps après la mort. Cette contractilité et les pressions qui résultent de la contraction des muscles et du battement des artères, enfin un reste d'impulsion communiquée et par le cœur et par l'élasticité des artères, puisque la communication de celles-ci avec les radicules lymphatiques est démontrée, telles nous paraissent être les causes de la progression de la lymphe. D'après le petit nombre et le peu de certitude de nos connaissances sur l'origine et le cours de la lymphe, on peut juger quel degré de confiance est dû à ces théories médicales qui supposent que la lymphe est épaissie, obstruée, et qui opèrent en conséquence.
Et la lymphe et le chyle ne subissent donc pas un mouvement révolutif. Parvenus dans la veine sous-clavière, ils se mêlent avec le sang qui seul subit une véritable Circulation parmi les fluides animaux. Dès l'instant de leur pénétration dans le système veineux, il n'y a plus qu'un
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seul fluide assujetti dans son cours à deux ordres de causes, les unes purement mécaniques et qui résultent de la construction même des canaux qu'il parcourt, les autres vitales et qui résultent des elaborations imprimées au sang dans les différens organes qu'il traverse. Ce n'est que des premières que nous allons traiter ici: pour les autres, V. NUTRITION et SÉCRÉTIONS.
Le système veineux naît dans tous les organes par des petits tuyaux extrêmement ténus lorsqu'ils deviennent sensibles, et formant de nombreux réseaux. Ces petits tuyaux vont en augmentant de volume et diminuant dé nombre, dans un rapport tel que la capacité du système diminue d'autant plus que les tuyaux grossissent. Or, d'après ce principe que, lorsqu'un liquide coule à plein tuyau, la quantité de ce liquide qui dans, un instant donné traverse les différentes sections du tuyau, doit être partout la même, et que lorsque le tuyau va en s'élargissant, la vitesse diminue, qu'elle s'accroît quand le tuyau va en se rétrécissant, il suit que la vitesse du courant veineux croît d'autant plus que la distanceà l'origine du système est plus grande, et comme l'introduction du sang dans les veines se fait d'une manière certaine, il suit que le mouvement circulatoire serait très-uniforme, s'il n'y avait d'autre cause du mouvement que la force qui détermine l'introduction du sang, et que celle qui résulte de la diminution d'espace dans les tuyaux parcourus. Voiciles causes auxiliaires de la Circulation veineuse:
1°. Les parois des veines sont trèspeu élastiques. Elles ne sont pas contractiles comme on l'avait cru; mais leur élasticité n'est pas assez grande pour qu'elles puissent se vider, et ensuite il y en a dont les parois sont adhérentes, telles que celles des os, de la dure-mère, du testicule, etc. Il est évident que l'élasticité est d'autant plus grande que les parois sont plus épaisses. Or, l'épaisseur est d'autant plus grande que les veines sont plus superficielles.
2°. Les pressions exercées sur les veines par les diverses membranes, les aponévroses et même par la peau; par les muscles, lors de leurs contractions; par l'ampliation de la poitrine, lors de l'inspiration; par le battement même des artères collatérales, et comme il y a presque toujours plus de la moitié des tuyaux veineux dans lesquels le sang doit marcher contre sa propre pesanteur, quel que soit le mode de station des Animaux, les veines où cela doit avoir lieu sont munies, de distance en distance, de petites soupapes formées par le plissement de la membrane interne, et dont le plan est incliné en bas à partir de leur bord libre. Ces soupapes se nomment valvules et résistent à la gravité de la colonne de liquide superposée qu'elles empêchent de presser sur les colonnes inférieures.
D'après les nombreuses combinaisons des deux ordres de causes variables dont il vient d'être question, on voit que la vitesse du cours du sang doit être fort inégale dans les différentes régions du corps; à quoi il faut ajouter que des organes entiers presque uniquement composés de veines, tels que la rate, les corps caverneux et la glande choroïdienne des Poissons, etc., paraissent calculés pour le plus grand ralentissement possible du sang. Quoi qu'il en soit, le sang provenant de tous les organes se rend par deux grandes veines appelées Caves dans l'oreillette du cœur pulmonaire chez tous les Animaux vertébrés (V.COEUR). Les mouvemens de cette oreillette, dont les parois ont constamment chez tous les Animaux une épaisseur bien moindre que celle du ventricule, sont inverses de ceux du ventricule. Elle se dilate quand celuici se resserre, et réciproquement; et comme cette dilatation est active et se continue long-temps même après l'extraction de l'organe, et lorsqu'il est tout-à-fait vide, ainsi que nous l'avons observé sur des Verté-
brés de toutes les classes, il suit que le vide formé au moment de la dilatation doit être encore compté parmi les causes auxiliaires du mouvement progressif du sang. Si la dilatation des cavités du cœur est active, la contraction l'est à plus forte raison: aussi ce double mouvement, dont l'impulsion est tout-à-fait indépendante et du liquide circulant et des chocs du voisinage, forme-t-il la cause initiale de la Circulation. L'oreillette étant contractée, le sang n'y peut pénétrer, et comme son courant dans les veines est continu, l'obstacle de l'oreillette fermée le fait refluer plus ou moins loin dans les veines en surmontant leur élasticité. En outre même que l'oreillette se contracte, une partie du sang qu'elle contient est projetée en arrière, et cette onde rétrograde et le reflux du sang qui arrive après la contraction déterminent, à des distances variables, des ondulations que, dans l'Homme, on appelle pouls veineux. C'est dans les Mammifères plongeurs que ce pouls ou reflux veineux est porté au plus haut degré. Comme, pendant tout le temps que l'Animai est sous l'eau, le sang ne peut passer par le poumon, et par conséquent par l'artère pulmonaire ou le ventricule correspondant, ou, du moins, comme il n'y en passe qu'une très-petite partie, le sang acculé à l'oreillette actuellement fermée, recule et refoule des ondes de liquide sur une distance rétrograde d'autant plus grande que la respiration est plus long-temps suspendue. Il existe en outre dans les Cétacés, pour suffire à ce refoulement, d'immenses réservoirs veineux tout le long de la cavité du canal vertébral. Ces canaux ou sinus veineux sont pleins d'anastomoses: c'est à eux qu'est réservé l'excès d'amplitude du canal vertébral qui, dans tous ces Animaux, est loin de représenter une mesure proportionnelle du volume de la moelle épinière.
A l'instant où l'oreillette se dilate, le ventricule se contracte et presse concentriquement le sang qui n'a que deux issues la postérieure lui est fermée par l'abaissement de trois' grandes soupapes appelées valvules triglochines: l'abaissement de ces soupapes est borné par des cordes tendineuses fixées d'une part à lenr sommet, et de l'autre à des piliers charnus, saillans du pourtour du ventricule; mais, en s'abaissant, tout le sang contenu dans l'espace conique, qu'interceptent les trois soupapes, est refoulé dans l'oreillette; tout le sang qui se trouvait adossé aux surfaces ventriculaires des soupapes est alors chassé directement, ou réfléchi par la surface de ces soupapes dans l'artère pulmonaire, en soulevant trois autres petites soupapes (valvules sigmoïdes) qui servaientd'adossement à la colonne sur laquelle réagissait l'élasticité de cette artère.
Outre qu'une partie du sang contenu au moment de la dilatation, soit dans l'oreillette, soit dans le ventricule, reflue en arrière, tout l'excédant de ce reflux n'est pas encore projeté en avant; presque jamais la cavité ne se vide entièrement; on voit donc que l'ondée projetée par le ventricule est assez petite. Il en résulte que chaque ondée sortante a subi plusieurs fois la contraction de chaque cavité, et que le mélange de ses molécules a pu se faire d'une manière bien plus intime. Il est probable que les piliers charnus qui traversent le ventricule contribuent surtout à ce mélange, à ce battement du sang.
A l'instant où l'ondée a été projetée du ventricule dans l'artère pulmonaire, l'élasticité des parois de ce vaisseau réagit vers l'axe, et le sang tend à s'échapper, soit vers le ventricule, soit vers le poumon. L'orifice cardiaque, étant très-large, donnerait passage à la plus grande partie sans abaissement des petites soupapes semi-lunaires dites valvules sigmoïdes, qui, en chevauchant l'une sur l'autre, forment un obstacle complet au moindre reflux; et comme, tout ténus qu'ils sont, les petits tuyaux qui terminent l'artère pulmonaire, ont
une capacité bien inférieure à celle de cette artère, le sang, y trouvant plus d'espace, coule avec facilité. A la vitesse initiale imprimée par la contraction du ventricule, s'ajoute donc, pour faire passer le sang dans les veines pulmonaires à travers les capillaires du poumon, l'élasticité des parois de l'artère. Ce mouvement initial s'affaiblit en s'éloignant de son point de départ: aussi, lorsqu'on ouvre loin du cœur une petite division de l'artère pulmonaire, le jet de sang est continu; si l'ouverture est faite plus près et sur un plus gros vaisseau, le jet est saccadé, et d'autant plus que la distance est moindre. Nous avertissons que la réaction des parois artérielles est purement physique, comme celle des veines, et n'a rien de vital ni de comparable à la contractilité musculaire. Tout ce que l'on a dit de l'action des capillaires du poumon est aussi conjectural que ce qu'on a dit de celle des capillaires généraux. Personne n'en a ja-mais rien vu. Nous n'en parlerons donc pas.
Le mécanisme du passage du sang des extrémités de l'artère pulmonaire jusqu'à l'artère aorte, estle même que celui qui vient d'être exposé pour le sang veineux, depuis les origines des veines jusqu'à l'artère pulmonaire; seulement la vitesse du courant est plus grande dans les veines pulmonaires que dans les veines générales, parce que la distance parcourue par la vitesse initiale est infiniment plus courte, et que les résistances sont beaucoup moindres. Le sang n'est pas non plus autant battu dans le ventricule aortique que dans le pulmonaire: aussi le premier manquet-il des piliers charnus qui traversent le second. L'excès d'épaisseur de ses parois, ainsi que l'élasticité bien supérieure des artères comparée à l'élasticité de l'artère pulmonaire, répondent aussi à la distance plus grande que le sang artériel doit parcourir.
Ou pent se faire une idée de la force de pression avec laquelle l'élasticité des artères chasse le sang en mettant à découvert une grosse artère sur un Animal vivant, et y serrant une ligature. L'impulsion du cœur est ainsi supprimée. Or, l'artère finit pourtant par se vider tout-à-fait, et cela assez promptement: c'est le mouvement du cœur qui met en jeu l'élasticité des artères; le cours du sang est continu; le mouvement du oœur est intermittent, et comme le trajet des artères aux différens organes est infiniment varié pour la longueur et pour la direction; comme la direction peut subir des courbures ou des flexions angulaires de toute grandeur, et qu'en conséquence il est impossible que tous les organes reçoivent du sang avec la même vitesse, et conséquemment en proportion uniforme pour un tempsdonné, ils'ensuit la réalisation, dans la mécanique animale, d'un problème d'hydraulique très-compliqué, savoir la distribution continue et très-variée, pour la quantité et la vitesse, d'un même fluide contenu dans un seul système de tuyaux dont les parties sont de capacité et de longueur trèsinégales, au moyen d'un seul agent d'impulsion alternative. Nous avons déjà cité un exemple remarquable de ces appareils de ralentissement de la vitesse du sang dans la glande choroïdienne des Poissons; c'est un pelotonnement, un entrelacement extrêmement fin de terminaisons artérielles et d'origines veineuses. L'objet de ce mécanisme est, comme nous l'avons exposé ailleurs, de mettre une plus grande quantité de sang en contact avec la rétine, et en même temps d'en atténuer, autant que possible, le choc contre cette membrane. Il y en a un autre exemple dans la membrane pie-mére qui enveloppe toutes les surfaces du système cérébro-spinal de tous les Vertébrés et surtout des Mammifères, et panni ceux-ci, en particulier chez les Ruminans, dans le rete admirabile(réseau admirable) que forment les artères carotides et vertébrales à leur entrée dans le crâne
(V. RUMINANS). L'objet de cette atténuation si grande du courant sanguin, dû au nombre presque infini de petits filets presque capillaires, recourbés ou fléchis angulairement sur eux-mêmes dans toutes sortes de directions, et, de plus, anastomosés presque à chaque instant, de manière à ce que les vitesses s'usent en se rencontrant l'une contrel'autre; cet objet, disons-nous, est évidemment d'empêcher le choc trop violent que des courans, rectilignes et d'un plus gros calibre imprimeraient à des organes aussi délicats et aussi fragiles que les membranes nerveuses de l'œil et du système cérébro-spinal.
Tel est le mécanisme de la Circulation dans les Mammifères ou l'on pourrait encore distinguer une Circulation veineuse particulière, savoir celle du sang qui revient de tous les organes digestifs, et qui se fait par les veines affluentes au tronc de la veine-porte; an lieu que le sang de ce système parcoure des espaces progressivement rétrécis, il rentre, au-delà du tronc de la veine-porte proprement dite, dans des ramifications qui reproduisent celles qu'il avait déjà parcourues en-deçà de ce tronc. Le tronc de la veine-porte ainsi placé entre deux ordres de tuyaux ramifiés, et dépourvu d'agent d'impulsion, représente assez bien dans les Mammifères le mécanisme de la Circulation artérielle des Poissons: aussi la vitesse du courant est-elle moindre dans le système de la veine-porte que dans tous les autres. Car ici le fluide passe d'un espace plus petit dans un espace plus grand, mais où les frottemens et les résistances sont plus multipliés. Il paraît que ce ralentissement du cours du sang veineux intestinal a pour objet le mélange plus intime de tous les matériaux que l'absorption veineuse intestinale y a introduits; car l'injection de la bile poussée brusquement dans la veine crurale d'un Chien fait périr l'Animal en peu d'instans. Cette injection ne cause aucune gêne, si elle est poussée dans un tronc de la veine-porte.
Ello est aussi d'autant plus exempte d'inconvéniens qu'on la pousse, plus doucement dans la veine crurale. Quoi qu'il en soit, la Circulation de la veine-porte ne differe mécaniquement de celle des autres veines que par le ralentissement qui résulte de la multiplication des obstacles.
DANS LES OISEAUX, de même que dans les Poissons, il n'y a point de Circulation ni de la lymphe ni du chyle, ni même aucun vestige de systèmes chyleux et lymphatique. Les absorptions chyleuses et lymphatiques sont donc dans ces classes opérées par les extrémités veineuses: ce qui était une raison de croire que l'absorption et la Circulation de la lymphe ne sont pas continuelles là où il existe des vaisseaux lymphatiques, et que toutes les absorptions intestinales ne se font pas par les vaisseaux chyleux là où ces vaisseaux existent, puisque les fonctions dont ils sont supposés être les agens uniques, ne s'en font pas moins bien là où ces agens n'existent pas.
DANS LES POISSONS, soit osseux, soit eai tilagineux, il n'y a pas de cœur aortique; mais le cœur pulmonaire y est doué d'un excès de volume et de contractilité, bien supérieur à ce qui existe dans les Mammifères tí les Oiseaux. En outre, l'élasticité de l'artère branchiale ou pulmonaire, dont le jeu entretenu par l'action du cœur rend continue l'impulsion donnée par les contractions alternatives du cœur, acquiert un degré supérieur à ce qui existe dans tous les tissus que nous, connaissons. Nous avons, sur des Baudroies et des Tétradons, longtemps après, la mort, doublé toutes les dimensions du bulbe de l'artère branchiale, et comme cet appareil d'une pression si énergique est placé tout près des obstacles, la force ne subit d'autres pertes que celles qui résultent de l'insertion angulaire des divisions du tronc branchial. Le sang qui a traversé les branchies du Poisson a donc bien moins perdu de sa vitesse initiale que celui qui a traversé les poumons d'un Mammifère
ou d'un Oiseau: or, cette vitesse mitiale est de beaucoup plus grande dans le Poisson. Cet excès de vitesse est employé à donner au sang une impulsion capable de lui faire parcourir toutes les divisions de l'aorte. A la vérité, la projection rectiligne de ce vaisseau, tout le long du corps du Poisson, évite les ralentissemens; mais, comme nous l'observions a l'occasion de la venie-porte, le sinus de l'artère aorte des Poissons étant intermédiaire à deux systèmes de ramifications, l'espacé que parcourt audelà du sinus le sang qui vient des branchies, allant toujours en augmentant en même temps que les résistances à son cours; sa vitesse serait peutêtre insuffisante sans le supplément d'impulsion qu'il reçoit par la compression des branchies entre l'opercule et la surface de la grande clavicule. Cette compression qui agit sur l'origine et les premières divisions des veines branchiales est une cause d'impulsion dont il nous semble qu'on n'avait pas tenu compte jusqu'ici. Enfin, dans les Poissons, les divers états d'amplitude de la vessie aérienne, et surtout les contractions des muscles abdominaux qui agissent librement sur les veines caves et sur l'aorte, puisque ces vaisseaux n'ont un canal osseux commun que derrière l'abdomen, dans ce qu'on nomme la queue, sont encore des causes accessoires de leur Circulation.
DANS LES REPTILES, il n'y a aussi qu'un seul cœur, mais il est à la fois aortique et pulmonaire. La veine pulmonaire et les veines caves qui rapportent le sang de tout le corps, s'ouvrent dans la même oreillette. Les deux sangs se mélangent dans cette oreillette et dans le ventricule dont la masse est à proportion bien moindre que dans les Poissons. Cuvier a fait voir que le degré d'énergie musculaire des Animaux de cette classe était en raison inverse de la quantité de sang veineux qui passait dans leur aorte pour un temps donné; et comme l'artère unique qui sort du cœur se divise en deux troncs, l'un pour le poumon, l'autre pour l'aorte, plus l'aire de la section du tronc pulmonaire grandit, plus la quantité de respiration augmente, de sorte que le rapport des aires de section des deuxtroucs de l'aorte peut servir de mesure à cette énergie. A quoi il faut ajouter que chez les Sauriens, l'oreillette et le ventricule sont divisés par des cloisons dont l'effet est de diriger plus ou moins isolément les deux sortes de sang, chacun vers le tuyau transcardiaque correspondant.Dans ce.cas aussi le tronc unique qui sort du cœur se divise plus près du ventricule ou même si près qu'il y a, pour ainsi dire, deux troncs qui en naissent.
DANS LES MOLLUSQUES pulmonés ou branchifères, il n'y a aussi qu'un cœur; mais il est aortique et imprime l'impulsion à tout le sang qui revient des branchies ou des poumons. Tous ces Animaux ont des agens d'impulsion supplémentaire dans les contractions de leurs muscles, ou même dans les compressions qu'exerce le rapprochementdes valves.Il n'y a que les Céphalopodes qui présentent un mécanisme particulier. Le cœur aortique n'y est pas adossé et adhérent au cœur branchial, et, de plus, il y a deux vrais cœurs branchiaux écartés l'un de l'autre, et dans l'intervalle desquels, mais un peu en avant, se trouve le cœur aortique. Il y a donc réellement dans les Céphalopodes deux cercles artériels et veineux, un pour chaque côté du corps. Le point de tangence de ces deux cercles est au cœur aortique (V. Cuvier, Mém. sur les Moll, céphal. pl. 2, 3 et 4).
DANS LES CRUSTACÉS, le mécanisme est à peu près le même que chez les Mollusques non céphalopodes, par la position du cœur entre les ramifications qui apportent le sang de l'organe respiratoire, et les ramifications qui le distribuent au corps.
DANS LES ARACHNIDES ET LES VERS, il n'y a plus de cœur sur aucun point de la longueur des veines ou des artères. Le mouvement progressif est alors beaucoup plus lent, et paraît
dépendre de la pression des origines capillaires sur les fluides absorbés, tout comme nous l'avons vu pour la Circulation du chyle dans les Mammifères.
DANS LES INSECTES, il n'y a plus de tuyaux ramifiés dont les extrémités seules dispensent les molécules nutritives aux organes. Tout le long du dos de l'Animal règne un vaisseau fusiforme, plein de liquide entretenu dans une oscillation continuelle, mais susceptible d'accélération et de ralentissement, par les contractions de ses parois, suivant l'axe, mais surtout suivant les diamètres du vaisseau. Ce vaisseau paraît être le réservoir du fluide nutritif gui n'y arrive peut-être que par imbibition. L'oscillation continuelle du fluide, à en juger d'après ce qui se passe dans le cœur des Animaux vertébrés, a peut-être pour objet d'entretenir le mélange des molécules du fluide, et de s'opposer à leur précipitation. Marcel de Serres (Mém. du Muséum) a donné une description fort étendue du grand vaisseau dorsal des Insectes, malgré laquelle on ne connaît pas encore bien les usages de ce vaisseau et du liquide qu'il contient (V. INSECTES et NUTRITION).
Le sang est rouge dans tous les Vertébrés, mais sa température est loin d'être uniforme dans toutes leurs classes. Il est rouge aussi dans la plupart des Annelides, mais sa température n'y est pas supérieure à celle du milieu dans lequel existe l'Animal, non plus que chez les Mollusques où il n'est jamais rouge, où il n'est pas non plus blanc, mais d'un blanc passant au bleuâtre, au verdâtre, etc.
V. MAMMIFÈRES, OISEAUX, REPTILES, POISSONS, MOLLUSQUES, ANNKUDES, RESPIRATION et SANG. (A.D..NS.)
DANS LES ANIMAUX RAYONNES, on ne peut nier l'existence d'une Circulation; cependant les fluides ne se bornent pas à aller du centre à la circonférence, ils reviennent au centre pour se porter de nouveau dans toutes les parties du corps. Cette Circulation peut être prouvée, 1° par les mouvemens de contraction et de dilatation que presque tous les Zoophytes possèdent lorsqu'ils s'agitent: des naturalistes célèbres l'ont considérée comme le produit d'une sorte de respiration; 2° par l'existence d'organes particuliers qui ne sont ni tentaculaires, ni propres à la digestion ou à la reproduction; 3° enfin, par la nécessité absolue de l'absorption de l'Oxigène, soit de l'Eau, soit de l'Air, qui ne peut provenir que de la décomposition de l'un de ces deux fluides; absorption indispensable à l'entretien de la vie, et qui exige un appareil d'organes particulier. Ainsi, il doit exister, dans les Animaux rayonnés, une Circulation dans les fluides que l'on ne peut comparer à celle des Animaux des classes supérieures, mais qui n'en existe pas moins, que la nature a chargée des mêmes fonctions, et que l'on pourrait nommer, à cause du voile qui en couvre les agens, fausse Circulation, PseudoCirculatio.
DANS LES HYDROPHYTES.Quelques auteurs ont nommé Circulation les mouvemens des fluides dans les Plantes terrestres; ces mouvemens sont encore peu connus: il n'y en a que deux qui soient bien déterminés; celui de la sève ascendante, qui se répand également du centre à la circonférence, et celui du cambium et des sucs propres, qui semble se diriger de haut en bas; les autres sont plus ou moins hypothétiques. Existet-il quelque chose d'analogue dans les Plantes marines? La réponse sera affirmative pour les Fucacées, les Floridées et les Dictyotées, mais non pour les Ulvacées, ni pour la plupart des Hydrophytes que Linné regardait comme des Conferves. Il ne faut qu'observer la position des fructifications, la végétation des feuilles, et surtout celle des petites feuilles qui poussent à l'extrémité des nervures d'une grande feuille que l'on coupe; pour se convraincre de l'existence d'un système vasculaire dans les
Plantes marines, et d'une sorte de Circulation qui est à celle des Plantes terrestres ce qu'est peut-être celle d'un Polype à celle d'un Mammifère. Ce qu'ly a de certain, c'est la nécessité d'un mouvement particulier des fluides, par une route déterminée, pour expliquer les phénomènes que présentent les organes de la fructification et le développement des feuilles dans un grand nombre d'Hydrophytes. (LAM..X.)
CIRCUM-AXILLES (NERVULES). BOT. PHAN. Mirbel applique cette épithète aux vaisseaux du trophosperme, qu'il nomme NERVULES lors-qu'ils sont appliqués contre l'axe du fruit, et qu'us s'en séparent à l'époque de la dehiscence. On en a des exemples dans l'Epilobe et l'Onagre. (A. R.)
CIRCURI. OIS. Syn. sarde de la Caille, Tetra Colurnix, L. V. PERDRIX. (DR..Z.)
CIRCUS, OIS. Nom latin donné par Cuvier à un sous-genre qui comprend les Busards. V. cette division au mot FAUCON. (DR..Z.)
CIRE. OIS. Nom donné à la membrane épaisse et charnue qui entoure la base du bec de certains Oiseaux et particulièrement des Accipitres. (DR..Z.)
CIRE zool. et BOT. Substance immédiate fournie par les deux règnes, et tellement répandue dans les parties des Végétaux, qu'on a cru pendant long-temps qu'elle était seulement transportée par les organes des Animaux pour être appropriée à leurs divers usages. En effet, la Cire des Plantes est, chimiquement parlant, identique avec celle des Abeilles. Elle forme la principale partie constituante du pollen ou des globules fécondateurs des anthères; la poussière glauque qui recouvre un grand nombre de fruits, celle qui enduit la surface supérieure des feuilles de plusieurs Arbres, la fécule verte ou leparenchyme des Plantes herbacées, contiennent cette substance qu'il est facile d'extraire par des lavages successifs à l'Eau et à l'Alcohol, par l'addition de l'Ammoniaque, et par la précipitation qu'un Acide faible détermine dans ces liqueurs. Malgrécetie abondance de la Cire dans les organes des Végétaux où les Insectes vont puiser toute leur nourriture, abondance qui avait conduit naturellement à penser que la Cire produite par ces Animaux était uniquement d origine végétale, nous préférons nous en rapporter aux observations d'Huber et de Latreille, lesquelles constatent d'une manière péremptoire que cette substance est une véritable sécrétion animale d'autant plus abondante que les Plantes sur lesquelles les Abeilles vont butiner sont plus riches en matières sucrées. V. à ce sujet les preuves de cette opinion présentées avec tant de clarté à l'article ABEILLE.
Avant que de parler des différens; états sous lesquels cette production naturelle nous est présentée, et de ses usages dans les arts, il convient d'examiner la composition chimique et les propriétés de la Cire. A l'état de pureté, elle es solide, cassante, blanche ou même translucide, insipide et presque inodore; sa pesanteur spécifique, d'après Bostock, est de 0, 96, comparée à celle de l'Eau distillée. Fusible à 68° environ, elle se décompose à un degré supérieur, et brûle en donnant une'flamme blanche et brillante. Son insolubilité dans l'Eau est absolue; l'Alcohoi et l'Ether n'en dissolvent à chaud qu'une légère quantité. Ses véritables dissolvans ne sont que les Huiles fixes et volatiles. Traitée par la Soude et la Potasse, elle se sapoui-fie, c'est-à-dire qu'elle est transformée en Margarates de ces bases. Thénard et Gay-Lussac qui l'ont analysée (Recherches physico-chimiques), ont déterminé ainsi sa composition: Carbone 81, 784, Hydrogène 12, 672, Oxigène 5, 544. La Cire pure, vu sa solidité, paraît être formée en grande partie de Stéarine ou de la matière consistante, un des élémens principaux des corps gras, découverts par Chevreul.
Le pollen des fleurs, la poussière glarque ou le vernis des fruits et des feuilles, quoique presque entièrement formés de Cire, ne sont point employés à son extraction; ces matières sont toujours en trop petite quantité pour qu'il y ait quelque avantage a les exploiter sous ce rapport; et d'ailleurs, dans nos climats, la Cire des Abeilles est un produit si commun, qu'on ne s'avise pas d'en aller chercher ailleurs. Mais, en Amérique, deux Arbres la fournissent en aussi grande quantité que les Abeilles en Europe. Nous voulons parler du Myrica cerifera et du Ceroxylon andicola. Le premier, qui est très-abondant aux Etats-Unis, a ses baies toutes recouvertes par une Cire d'une blancheur éclatante, et en donnant à peu près le quart de leur poids; on les fait bouillir dans l'eau, en ayant soin de les frotter contre les parois de la chaudière. On enlève la Cire qui s'est rassemblée à la surface du bain, on la passe à travers un linge et on la fond de nouveau. Celte Cire est verte, couleur qu'elle doit à une matière étrangère et qu'on peut lui enlever par l'Éther. D'autres Myrica produisent également de la Cire, mais en moindre quantité. V. le mot MYRICA, ainsi que le Mémoire de Cadet, publié dans les Annales de Chimie, T. XLIV, p. 140. Nous avons parlé de la Cire fournie par le Ceroxylon andicola, Humb. etBonpl., de sa nature et de ses usages. V.le mol CÉROXYLE. Le professeur Dclille de Montpellier a lu dernièrement à l'Institut une Note sur le Benincasa cerifera, nouveau genre de Cucurbitacées, qui donne aussi une proportion considérable de cette substance.
La Plante dont Humboldt et Bonpland ont parlé dans leur Vovage, sous le nom d'ARBRE DE LA VACHE;, Arbol della Vacca des indigèues de l'Amérique du sud, contient un suc laiteux qui paraît être une véritable émulsion cireuse, Sans parler en ce moment des autres matériaux singuliers qui composent ce lait, et dont l'analyse vient d'être, faite sur les lieux par Boussingault et Rivero, il nous suffira d'annoncer que la Cire est le principe constituant le plus remarquable de ce lait, et qu'on peut l'en extraire par des procédés faciles. Les jeunes naturalistes qui ont transmis ces renseiguemens a l'Académie des sciences, assurent qu'ils se sont éclairés avec des bougies composées de cette Cire.
Les rayons ou gâteaux de Cire, extraits des ruches des Abeilles, sont d'abord coupés par tranches que l'on met égoutter sur des claies et que l'on a soin deretoumer de temps en temps. On la fait chauffer ensuite avec de l'eau, et on la soumet à l'action de la presse dans des sacs de toile. La Cire est de nouveau fondue avec de l'eau, puis coulée dans des terrines de grès. Elle se fige à la surface de l'eau, et prend alors la forme de pains de Cire jaune, sous laquelle elle se vend ordinairement dans le commerce. L'odeur de la Cire brute, ainsi que sa couleur jaune, lui sont étrangères; elle les perd en effet lorsqu'on la blanchit par le procédé suivant: aplatie et mise en rubans au moyen d'un cylindre de bois que l'on fait mouvoir horizontalement sur elle dans une grande cuve d'eau, on l'expose à l'action combinée de l'air humide et de la vive lumière, en prenant les précautions convenables pour que le sol ne puisse la souiller; bientôt ses surfaces acquièrent de la blancheur; on les renouvelle en la fondant ella coulant de nouveau en rubans, et par des répétitions fréquentes de cette manipulation, on arrive à la priver complètement de son odeur et de sa couleur. Ce procédé, encore généralement usité, a l'inconvénient d'apporter de longs délais pour cette importante opération. On lui a substitué avec avantage le blanchîment par le Chlore. L'immersion des rubans dans cette substance en dissolution, ou leur exposition à l'action immédiate du Chlore gazeux, produisent en peu de temps ce que l'exposition sur le pré ne donnc qu'à la longue. On pourrait accélérer le blanchîment en pas-
sant les rubans successivement dans une eau alkaline et dans le Chlore liquide, ou en se servant d'un Chlorure de Soude ou de Potasse.
Les usages de la Cire sont trèsmultipliés: l'éclairage le plus brillant, le moins incommode, est donné par cette substance. La lumière des bougies est si belle, qu'elle rivalise avec cette du Gaz hydrogène le plus riche en Carbone; on a perfectionné leur fabrication en ces derniers temps, tellement que, sans perdre de leurs qualités comme combustibles lumineux, elles ont une élégance extérieure qui les fait servir d'ornement dans les salons. D'une translucidité parfaite, elles semblent être fabriquées avec l'Albâtre le plus pur; mais peutêtre la Cire n'est-elle pas l'unique élément de ces bougies, d'autres substances grasses et très-blanches, le blanc de Baleine, par exemple, pouvantluiêtre associéessans lui faire perdre de ses qualités. On se sert de la Cire pour mouler une foule d'objets, pourimiter surtout les diverses pièces d'anatomie; sa facilité à se combiner avec les couleurs et à se teindre de toutes les nuances, sa mollesse et sa ductilité la rendent très-précieuse sous ce rapport. Enfin les pharmaciens en font un usage fort considérable, soit pour durcir leurs masses emplastiques, soit pour la préparationdes pommades et cérats. (G..N.)
* CIRHUELA. BOT. PHAN. Syn. espagnol de Prune, d'où le nom de Cirhuela de Frayle(Prune de Moine) donné dans les Antilles espagnoles à un Malpighia. (B.)
* CIRI. BOT. PHAN. (Gaimard.) Synonyme timorien du Poivre Bétel, Piper Betel, L. (G.)
CIRIAPODA. CRUST. Nom brésilien qu'on a rapporté, sans fondement, auCancer Mœnas. (B.)
* CIRICH. OIS. Syn. piémontais du Friquet, Fringilla montana, L. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
CLRIER. BOT. PHAN. Nom vulgaire d'un Myrica. V.ce mot. (B.)
CIRIER. BOT. CRYPT. Nom vulgaire de diverses espèces de Champignons qui ont la couleur de la Cire, tels qu'une Pezize et que l'Agaricus cereaceus de Jacquin. (B.)
* CIRIGOGNA. BOT. PHAN. (Séguier.) Syn. de Chélidoine dans certains cantons de l'Italie, particulièrement dans le Véronais. (B.)
* CIRITA-MARI. BOT. PHAN. (Rhéede.) Syn. indou de Volkameria inermis. V. CLÉRODENDRON. (B.)
CIRLO. OIS. Syn. italien du Bruant des haies, Emberiza Cirlus, L. BRUANT. (DR..Z.)
CIRLO-MATTO. OIS. Syn. italien du Bruant des prés, Emberiza Cia, L. V. BRUANT. (DR..Z.)
CIRLURE. OIS. V. ZAZI.
* CIRMÈTRE. BOT. PHAN. (Daléchamp.) Syn. arabe de Poire. (B.)
* CIROLANE. Cirolana.CRUST.Genre de l'ordre des Isopodes, section des Ptérygibranches, établi par le docteur Leaçh, et ayant pour caractères propres: abdomen composé de sixarticles; yeux granulés. Ce genre appartient, suivant lui (Dict, des Se.natur. T. XII, p. 347), à la troisièmerace de sa famille des Cymothoadées.Il ne comprend qu'une espèce, le Cirolane de Cranch, Cir. Cranchii. Son corps est lisse, ponctué; le dernier article de l'abdomen est triangulaire et arrondi à son extrémité; il habite les côtes occidentales de la Grande-Bretagne, et a été découvert par Cranch. Ce genre, qui est voisin des Eurydices, pourrait peut-être bien être réuni aux Cimothoés. V. ce mot. (AUD.)
CIRON. Scirus.ARACHN. Genre de l'ordre des Trachéennes, établi par' Hermann (Mém. aptérologique, p.12, 15, 60), et correspondant au genre désigné par Latreille sous le nom de Bdelle.V. ce mot.
Le mot Ciron, appliqué vulgairement à de très-petits Insectes du genre Acarus de Linné, paraît dériver du mot latín Siro, et devrait par consé-
quent s'écrire Siron. Latreille adopte cette orthographe, et il établit, sous le nom de Siron, Siro, un genre particulier d'Arachnides que nous décrirons à son ordre alphabétique. V.SIRON. (AUD.)
CIRQUINCHUM ET CIRQUINÇA.MAM.V. CHIRQUINCHUM.
* CIRRATULE.Cirratulus.ANNEL.Genre établi par Lamarck (Hist. Nat. des Anim. sans vert. T. v. p. 300)dans sa famille des Echiurées, et ayant, suivant lui, pour caractères: corps allongé, cylindrique, annelé, garni, sur les côtés du dos, d'une rangée de cirres sétaces, très-longs, étendus, presque dorsaux, et de deux rangées d'épines courtes, situées audessous; deux faisceaux de cirres aussi très-longs, opposés, avancés et insérés au-dessous du segment antérieur; bouche sous l'extrémité antérieure, avec un opercule arrondi; des yeux aux extrémités d'une ligne en croissant, située sur le segment capiliforme. Lamarck rapporte à ce genre, sous le nom de Cirratule boréal, Cir. borealis, le Lumbricus cirralus d'Othon Fabricius(Fauna Groenland, p. 281, fig. 5). Cette espèce habite les mers du Nord; on la trouve dans le sable.
Savigny (Syst. des Annelides, p. 104) propose pour cette espèce, à laquelle il en associe plusieurs autres, l'établissement d'un nouveau genre de sa famille des Lombrics, sous le nom de Clitellio. V. ce mot. (AUD.)
* CIRRE. Cirrus.ANNEL. Nom employé par Savigny (Syst. des Annelides, p. 8) pour désigner des appendices qui accompagnent souvent les rames des pieds dans les Annelides, surtout dans l'ordre des NÉRéidées. Les cirres sont des filets tubuleux, subarticulés, communément retráctiles, fort analogues aux antennes. Ce sont, dit Savigny, les antennes du corps. Cette comparaison est pleine de justesse, et nos propres travaux sur la nature des appendices du corps des Animaux articulés la confirment parfaitement (V. quelques-unes des propositions générales qui font suite à l'article AILE). Les Cirres des rames dorsales ou Cirres supérieurs sont assez constamment plus longs que les Cirres inférieurs. Dans la famille des Aphrodites, les Cirres supérieurs sont nuls à la seconde paire de pieds, à la quatrième et à la cinquième; nuls encore à la septième, la neuvième, la onzième, et ainsi de suite jusqu'à la vingt-troisième ou même la vingt-cinquième inclusivement; au contraire, dans la famille des Néréides, les Cirres supérieurs existent à tous les pieds sans interruption. Il en est de même dans la famille des Eunices et dans celle des Amphinomes; dans deux genres de cette famine, les'Chloés et les Pleiones, il existe des Cirres surnuméraires; chez les premiers, un Cirre surnuméraire se voit aux rames supérieures des quatre à cinq premières paires de pieds, et chez les seconds, chaque rame supérieure en a un.
Dans le second ordre, celui des Serpulées, les Cirres manquent en tout ou en partie; lorsqu'ils existent, on n'en trouve qu'un à chaque piedi; c'est ordinairement le Cirre supérieur.
Dans l'ordre des Lombricines, il n'existe pas de pieds, et par conséquent plus de Cirres. Il en est de même du quatrième ordre ou celui des Hirudinées. (AUD.)
CIRRES. POLYP. Et non Cirrhes.Péron a nommé ainsi des tentacules très-longs de plusieurs Méduses, ainsi que leurs divisions ou appendices. Bory de Saint-Vincent l'étend aux espèces de cils qu'on suppose garnir les organes rotatoires ou quelques autres parties de certains Infusoires. (LAM..X.)
* CIRRHES. OIS. On donne ce nom à des plumes longues et assez roides, qui, chez quelques Oiseaux, garnissent les paupières et descendent le long du cou. Illiger étend cette qualification à toute tige très-longue, garnie ou non de barbes en forme de crins. (DR..Z.)
CIRRHES. Cirrhi. BOT. PHAN. ON Désigne sous ce nom ainsi que sous celui
deV rilleset de Mains, des appendices filamenteux, simples ou rameux, en général tordus en spirale, et qui servent de support à certaines Plantes grimpantes. Les Cirrhes ne sont jamais que d'autres organes avortés, dont la position sert en général à reconnaître la nature. Ainsi dans les Gesces, les Orobes, ils terminent la feuille et ne sont qu'un prolongement du pétiole commun; dans la Vigne, au contraire, ils naissent constamment en face de la feuille et sont les pédoncules d'une grappe dont les fleurs ont avorté. Dans certaines espèces de Smilax, ils paraissent dus au développement considérable que prennent les stipules. En un mot, les Cirrhes ne sont pas un organe particulier, mais proviennent constamment d'un autre organe dégénéré ou accru. (A. R.)
* CIRRHEUX. Cirrhosus. BOT.PHAN. Ce mots'emploie pour désigner les organes ou les Végétaux munis de cirrhes. (A. R.)
CIRRHINE. POIS. (Cuvier.) Sousgenre de Cyprins. V. ce mot. Il n'a nul rapport avec les Esoces, comme on l'a dit quelque part. (B.)
CIRRHIPÈDE. Cirrhipeda. MOLL. Les cirrhipèdes dont Blainville a fait ses Mollucaraculés ou Malakentomozoaires ont été placés par lui et Lamarck comme intermédiaires entre la grande série des Animaux articulés et des Mollusques conchifères (Acéphales, Cuv.). De tous les Animaux, ce sont ceux de cette classe qui ont le plus varié et dans la dénomination et dans la place qu'ils ont occupées. Linné, les placant avec les Oscaorioces et les Pholades, en a fait sa famille des Multivalves divisée en Chiton, Lepas et Pholas. Bruguière séparele genre Lépas de Linné en deux autres, le Balanus et l'Anatifa, et établit ainsi deux coupes qui sont admises encore aujourd'hui, mais comme ordres. V. BALANE et ANATIFE
Poli. qui après Bosc nous a donné la description anatomique des Animaux qui habitent les Lépas de Linné, les a placés parmi les Sèches, en leur conservant la dénomination de. Linné; il n'a pas admis la division de Bruguière, ayant trouvé les Animaux qui présentaient le même ensemble d'organisation. Cuvier (Règn. Anim. T. II, p. 504) en a fait son sixième ordre de Mollusques, les rapprochant des Brachiopodes avec lesquels il leur a trouvé des rapports: en effet, le manteau, les bras cirreux, un pédicule dans la plupart (les Anatifes de Bruguière) étaient des traits de ressemblance assez grands pour les mettre à côté des Térébratules, des Lingules et des Orbicules.
Cette incertitude que l'on a eue pour placer convenablement dans la série des êtres ceux de cette classe, fait voir qu'on en avait mal saisi les rapports. Ce sont les travaux de Blainville, du docteur Leach et de Lamark, qui doivent nous fixer à cet égard, et ce sera d'après eux que nous en présenterons les caractères et les divisions.
Caractères. — Corps symétrique, subglobuleux, conique, recourbé sur lui-même, terminé postérieurement par une sorte de queue conique, articulée, pourvue de chaque côté d'appendices en forme de cirres fort longs, cornés, articulés et servant comme de tentacules; tête non distincte, sans yeux ni tentacules; bouche inférieure pourvue d'appendices latéraux (mâchoires) pairs, articulés, ciliés; organes de la respiration branchiaux, pairs, latéraux et en nombre variable; des appendices à la base de quelques-uns; une moelle longitudinale noueuse; circulation par un cœur et des vaisseaux; anus médian terminal à la base d'un long tube, terminant les organes de la génération, munis d'un manteau ou enveloppe charnue, fendue postérieurement et inférieurement, solidifiée par un plus ou moins grand nombre de pièces calcaires tantôt soudées entre elles, tantôt mobiles.
D'après ces caractères, il est impossible de placer ces Animaux, soit parmi les Articulés, comme Lamarck
l'avait d'abord fait en formant avec eux le premier ordre des Crustacés, sous le nom de Crustacés aveugles, soit avec les Annelides, puisqu'ils sont dépourvus d'anneaux transverses et de soies, soit avec les Mollusques conchifères, puisqu'ils n'en out ni les deux valves articulées à charnière, ni les mâchoires, ni le système nerveux. Comme ils ne pouvaient entrer dans aucune de ces trois classes, il a faliu en faire une particulière qui est intermédiaire, comme nous l'avons déjà dit, entre la série des Animaux articulés et celle des Mollusques.
Le système nerveux de Cirrhipèdes est composé d'une moelle noueuse dont la structure est semblable à cette des Animaux articulés; leur cœur est très-distinct, Poli l'a vu battre; leur foie et leurs branchies sont hors de l'abdomen, fixés sous le manteau. Le manteau revêt ordinairement la plus grande partie du corps, et fournit le pédicule de ceux qui ne sont pas immédiatement fixés.
Tous les Cirrhipèdes sont fixés aux corps marins, soit par l'intermédiaire d'un tube plus ou moins long (les Cirrhipèdes pédonculés, Lamk.; les Campilozomales, Leach), soit saus aucun intermédiaire (les Cirrhipèdes sessiles, Lamk.; les Acamptozomates, Leach). C'est dans son épaisseur que se développent les pièces calcaires qui protègent l'Animal; il n'est jamais séparé en deux lobes, il se trouve seulement percé pour le passage des bras; ceux-ci varient quant à leur nombre: il y en a jusqu'à douze paires, six de chaque côté; ils sont inégaux, les supérieurs les plus longs, les inférieurs qui se rapprochent le plus de la bouche, les plus courts.Ses bras sont ciliés et formés de petites articulations cornées qui portent chacune un petit faisceau de cils. Ceux de ces Animaux qui sont immédiatement fixés paraissent avoir une coquille d'une seule pièce, quoiaue réellement elle soit composée de plusieurs parties réunies dans ces mêmes coquilles: deux ou quatre petites valves ferment à la volonté de l'Animal l'ouverture supérieure par laquelle il fait sortir ses bras; ces valves. se nomment operculaires.
Lamarck (Anim. sans vert. T. v, p. 382) divise les Cirrhipèdes en deux ordres, les Cirrhipèdes sessiles et les Cirrhipèdes pédonculés. Il divise ensuite les Cirrhipèdes sessiles en deux familles: 1° ceux qui ont un opercule quadrivalve, qui renferment les genres Tubicinelle, Coronulle, Balane et Acaste; 2° ceux qui ont un opercule bivalve, qui ne comprennent que deux genres, Pyrgomeet Creusie.
Le deuxième ordre, les Cirrhipèdes pédonculés, sont également divisés en deux familles: 1° ceux qui ont le corps incomplètement enveloppé par le manteau, et dont les pièces de la coquille sont contiguës; cette première famille est composée de deux genres, l'Anatife et le Pouce-Pied; 2° ceux qui ont le corps complètement enveloppé par le manteau qui offre une ouverture antérieure; les pièces de la coquille sont séparées. Ils ne comprennent que deux genres, Cineras et Olion. Leach a proposé la division suivante dont les coupes principales reposeut sur les mêmes caracteres, mais qui admet un plus grand nombre de genres que de nouvelles observations rendaient nécessaires:
I.Les CAMPYLOZOMATES, Campylozomata(Cirrhipèdes pédoncules, Lamk.), divisés en deux familles.
† Les CINÉRIDES, Cineridea.Pièces calcaires petites, le corps peu comprimé supérieurement. Elle renferme les genres Otion et Cineras, V. ces mots.
†† LesPOLLICIRÈDES, Pollicipedea. Corps comprimé en dessus, couvert de pièces calcaires.
Genres: PENTALASNIE, SCALPELLE, POUCE-PIED et POLLICIPE.
II.Les ACAMPTOZOMATES, Acamptozomata(Cirrhipèdes sessiles, Lamk.), divisés en deux familles
† Les CORONULIDES, Coronulidea. Opercule quadrivalve; coquille de
six pièces. Elle comprend les trois genres Tubicinelle, Coronulle, Chélonobie.
†† Les BALANIDES, Balanidea. Coquille terminée inferieurement par une base calcaire; opercule bivalve. Cette famille est divisée en deux sections.
I. Coquille dont la base est infundibuliforme.
Genres: PYRGOME, CREUSIE, ACASTE.
II. Coquille dont la base est variable dans la forme.
Genres: BALANE, CONIE, CLYSIE. V. ces mots.
Férussac, à l'article BALANE de ce Dictionnaire, n'a établi qu'une seule division des Cirrhipèdes sessiles qui nous paraît préférable aux premières. Il v propose deux nouveaux genres, le Polytrème parmi les Coronulides, et le genre Boscie parmi les Balanides. V.tous ces mots. (D..H.)
CIRRHIS. POIS. Il est difficile de reconnaître à quel Poisson les anciens donnèrent ce nom; il pourrait bien n'être pas le même que leur Céris. V.ce nom. Il vit parmi les pierres desrivages. (B.)
CIRRHITE. Cirrhites. POIS.Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Percoïdes de Cuvier, placé par Duméril dans les Dimérèdes de sa Zoologie analytique. Il fut d'abord formé par Commerson, et Lacépède, qui le trouva dans ses dessins, l'ayant conservé, il a été adopté depuis. Ses caractères consistent dans une seule dorsale; les rayons inférieurs des pectorales sont plus gros et plus longs que les autres, et non fourchus quoiqu'articulés; ils sont aussi libres à leur extrémité; leurs ventrales sont un peu plus en arrière que dans les autres Percoïdes. Leurspréopercules finement dentés, la disposition de leurs mâchoires et de leurs dents les rapprochent des Lutjans.
La mer des Indes nourrit plusieurs espèces de ce genre, entre lesquelles on distingue:
Le TACHETÉ, Cimthes maculatus, Lac., Poisson brunâtre orné de grandes taches blanches et de petites taches noires, ayant la caudale arrondie.
Le PANTHÉRIN, Cirrithes Pantherinus, que Lacépède avait décrit comme un Spare, mais que Duméril a remis à sa place. Il n'a que des taches noires, particulièrement sur la tête, à la disposition desquelles ce Poisson doit le nom qu'il porte. (B.)
* CIRRHOPODES.MOLL. Nom que Cuvier (Règn. Anim. T. II, p.504)a employé pour les corps organisés renfermés dans le genre Lepas de Linné. On se sert plus ordinairement, d'après Lamarck, du nom deCirrhipèdes. V. ce mot. (D..H.)
* CIRRHULOS. POIS. (Varinus.)Même chose que Cirrhis. V. ce mot. (B.)
* CIRRIS. OIS. (Virgile.) Syn. présumé du Bihoreau, Ardea Nycticorax, L. V. HÉRON. (DR..Z.)
CIRRITES. OIS. etMIN. Les anciens donnaient ce nom à des pierres qu'ils disaient se trouver dans l'estomac de lÉpervier, et auxquelles on attribuait des vertus médicales. (B.)
* CIRROLUS. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Martius a décrit sous cenom (Nova Acta Leopold. Carol., X, p. 511) un petit Champignon qu'il a observé au Brésil sur les bois pourris. Il le caractérise ainsi: péridium simple, globuleux, membraneux, s'ouvrant irrégulièrement vers le sommet; columelle contournée en spirale, sortant avec élasticité du péridium, et recouverte de sporules globuleuses très-petites. On ne connaîtqu'une seule espèce de ce genre quiparaît parfaitement distinct de tous ceux observés en Europe. Martius l'a nommé Cirrolus flavus. Son péridium est jaune et sa columelle d'unrose foncé. Il en est donné une bonne figure dans l'ouvrage cité ci-dessus. (AD.B.)
* CIRRONIUS. POIS. Syn. de Cirrhite tacheté. V. CIRRHITE. (B.)
* CIRRUS. MOLL. Ce genre, établi par Sowerby(Mineral Conchy.) pour quelques Troques fossiles entièrement dépourvus d'ombilic, est ainsi caractérisé: coquille univalve en spirale, conique, sans columelle, formant en dessous un entonnoir dont les tours sont joints. Trois espèces seulement sont connues: le Cirrus acutus, le Cirrus nodosas et le Cirrus plicatus, qui sont figurées planche 141. Elles n'ont encore été trouvées qu'en Angleterre, dans le Derbyshire. (D..H.)
CIRSE. Cirsium. BOT. PHAN. Famille des Synanthérées, tribu des Cinarocéphales de Jussieu ou Carduacées de Richard, Syngénésie égale, L. En établissant ce genre, Tournefort lui donna des caractères tout différens de ceux qui lui ont été imposés ensuite par Gaertner et De Candolle, et dont nous allons faire mention. Cependant la plupart des espèces qu'il y avait fait entrer se sont trouvées appartenir au Cirsium des auteurs modernes, et cette concordance surprend d'autant plus que le genre de Tournefort était fondé sur un caractère vague et arbitraire, celui d'avoir lés folioles de l'involucre écailleuses et non épineuses. Une telle organisation, outre qu'il est très-facile de démontrer qu'elle n'existe pas dans plusieurs Cirses de Tournefort, est fort ambiguë pour la plupart des espèces, car il est souvent impossible de fixer la ligne dedémarcation entre la structure ecailleuse de l'involucre et sa dégénérescence épineuse. Linné n'adopta point le genre Cirse, quoiqu'il constituât sous le nom de Cnicus un groupe d'espèces qui s'en rapprochait beaucoup. Willdenow a depuis réformé ce genre, de manière que son Cnicus correspond parfaitement avec le Cirsium dont nous allons parler. Ce fut Gaertner, qui, dans son immortel ouvrage sur les fruits, fixa positivement la note caractéristique de ce genre, en séparant des Carduusde Linné toutes les Plantes dont l'aigrette est plumeuse. Ce changement a été adopté par l'auteur de la seconde édition de la Flore Française; et la série des Cinarocéphales qui sont décrites sous le nom de Cirses dans cet ouvrage, forme un groupe assez naturel, quoiqu'à la vérité sou caractère ne soit pas fort rigoureux; l'aigrette de quelques vrais Carduus étant légèrement plumeuse, mais jamais aussi évidemment que dans les Cirses. Voici les caractères assignés à ceux-ci: involucre ventru ou cylindrique, composé d'écailles imbriquées, terminées en pointes acérées ou épineuses; tous les fleurons hermaphrodites; réceptacle couvert de paillettes; aigrette composée de poils plumeux, égaux et réunis en anneau par leur base.
Si l'on compare ce caractère générique avec celui des Chardons, on voit que ces deux genres ne different entre eux que par leur aigrette, plumeuse dans les premiers, et simplement poilue dans les seconds. Malgré que cette différence ne soit pas d'une réalité absolue, on ne peut s'empêcher néanmoins de reconnaître la liaison des espèces de Cirses entre elles; c'est peut-être ce qui a fait que Tournefort, quoique n'ayant pas àperçu leur signe le plus distinctif, les a groupées très - heureusement. Les Cirses sont des Herbes caulescentes, armées de feuilles fort épineuses, et qui habitent généralement les lieux incultes et montueux de l'hémisphère boréal.
On a partagé ce genre en trois sections d'après la dcurrence des feuilles sur la tige et les couleurs jaunes ou purpurines des fleurs.
Nous pourrions en citer quelques espèces remarquables par leur port et la vivacité des couleurs de leurs fleurs et de leur tige. Tout hérissées qu'elles sont d'épines roides et piquantes, elles n'en produisent pas pour cela un effet désagréable à la vue; telles sont les Cirsium Acarna, C. fervx, C. eriophorum, etc. Les réceptacles de plusieurs espèces sont assez charnus pour être mangés, en
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quelques pays, comme les Artichauts dans le nôtre.
Le Cirsium arvense, De Cand., Serratula arvensis, L., Plante connue sous le nom vulgaire de Chardon hémorrhoïdal, a fait l'objet d'un Mémoire publié récemment par Cassini, où ce savant botaniste prétend que ses fleurs sont constammentdioïques, c'est-à-dire qu'elle ne possède que des fleurs mâles par avortement. Cette assertion avait été produite d'un autre côté par Smith dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. XIII, 2° partie; mais nous avons pu nous convaincre que l'organisation anomale de cette espèce, quoique la plus fréquente, était loin d'être constante. Nous avons, en effet, rencontré plusieurs fois dans les environs de Paris le C. atvense avec des fleurs hermaphrodites, et c'est même en cet état que Richard père, ce célèbre et très-exact observateur, les a figurées dans un dessin que son fils possède actuellement.
Dans le supplément de la Flore Française, le Cirsium alpinum a été séparé pour constituer un nouveau genre nommé Saussurea en l'honneur des deux illustres naturalistes de Saussure père et fils, et la variété de cette Plante, si remarquable par la blancheur de la surface inférieure des feuilles qui contraste avec la verdure dela partie supérieure, a formé une espèce sous le nom de Saussurea discolor. V. SAUSSURÉE. (G..N.)
CIRSELE. Cirsellium. BOT. PHAN.Ce genre, établi par Gaertner (de Fructib. 2, 8, p. 454, t. 163), est un démembrement de l'Atractylis de Linné. Comme il n'en diffère que par un caractère d'une faible importance, et qui consiste dans ses aigrettes longues et pi umeuses, le Cirsellium n'apas été généralement adopté. Gaertner en a décrit deux espèces, le Cirsellium cancellatum et le C. humile.V. ATRACTYLIS. Il y réunit aussi quelques Carthames de Linné, à aigrettes paléacées. Lamarck a aussi figuré l'Atractylis cancellata, L., sous le nom de Cirsellium cancellatum(Illust. t. 662). (G..N.)
CIRTODAIRE. MOLL. Daudin avait appliqué ce nom aux Coquilles dont Lamarck a fait son genre Glycimère. V. ce mot. (D..H.)
CIRUELA, BOT. PHAN. Pour Cirhuela. V. ce mot.
*CIRULUS. OIS. Syn. d'Emberiza Cirlus, L. V. BRUANT. (DR..Z.)
CIS. Cis. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tètramèies, famille des Xylophages, établi par Latreille aux dépens des Dermestes et Vrillettes, avec lesquels tous les auteurs l'avaient confondu. Ce genre a pour caractères: antennes plus longues que la tête, de dix articles apparens, terminées en une massue perfoliée; palpes maxillaires beaucoup plus grands que les labiaux et plus gros à leur extrémité; ceux-ci pre»que sétacés; corps ovale, rebordé et toujours déprimé. Ces Insectes sont encore remarquables par deux petites éminences situées sur la têle, et qui sont propres aux mâles. La têle est enfoncée en partie dans le prothorax; celui-ci est large; les pâtes sont courtes, et les trois premiers articles des tarses sont égaux et velus. Sous tous ces rapports les Cis diffèrent des autres genres de la même famille; leurs habitudes sont aussi très-différentes de celles des Vrillcttes et des Dermestes. En effet, ils vivent en société dans les. Agarics et les bolets desséchés des Arbres $ ils se tiennent de préférence à la partie inférieure, et au moindre danger, ils replient leurs antennes et leurs pâtes contre le corps, et se laissent tomber. Ces Insectes sont trèspetits; on les rencontre principalement au printemps, et on en connaît un assez grand nombre d'espèces. Dejean (Catal, des coléopt. p. 101) en mentionne seize. Parmi elles, quel-ques-unes se trouvent aux environs de Paris. L'espèce suivante est la plus commune, et peut être considérée comme type du genre. Le CIS DU BOLET, Cis Boleti ou le Dermestes Boleti de Scopoli (Entam. carn.
p. 17, n. 44), qui est le même que l'Anobium Boleti de Fabricius, ne diffère pas de la Vrillette bidentée d'Olivier (Entom. T. II, n. 16, pl. 2, fig. 5, A, B, C). V., pour les autres espèces, Dejean (loc. cit.) el Latreille (Gener. Crust, et Ins. T. III, p. II). (AUD.)
CIS. BOT. PHAN. Syn. polonais de Taxus baccata. V. IF. (B.)
CIS ou CISTRÉ. GÉOL. Le Granite calciné ou les débris de cette roche réduite en gravois dont on se sert, en Languedoc, pour amenderles terres. (B.)
* CISANO. OIS. Syn. italien du Cygne, Anas Cycnus, L.V. CANARD. (DR..Z.)
CISERRE. OIS. Syn. vulgaire de la Draine, Turdus viscivorus, L. V. MERLE. (DR..Z.)
CISIOLA. OIS. Syn. vénitien d'Hirondelle. (DR..Z.)
CISNE, OIS. Syn. espagnol du Cygne, Anas Cycnus, L. V.CANARD. (DR..Z.)
CISSA. OIS. Syn. grec de la Pie, Corvus Pica, L. V. CORBEAU. (DR..Z.)
CISSAMPELOS. BOT. PHAN. Plumier décrivit le premier, comme appartenant à un nouveau genre, une Plante de Saint-Domingue, à laquelle il donna le nom de Caapeba. En lui ajoutant une seconde espèce, Linué constitua le genre Cissampelos qu'ont adopté Jussicu, Lamarck, Swartz, Du petit-Thouars et tous les botanistes modernes. Ce genre a été placé par Jussieu à côté du Menispermum, dont ce savant a fait remarquer l'identité d'organisation dans le fruit et la ressemblance du port avec celui des Cissampelos; les auteurs qui ont observé de nouveau ces genres avec soin, ont confirmé ce rapprochement. Selon Du Petit - Thouars, chaque fleur du Menispermum pourrait être considérée comme formée par la réunion de plusieurs fleurs de Cissampelos, de sorte que la plus grande affinité existe entre ces deux genres, et que leur classification ne saurait être douteuse. Dans l'ouvrage le plus récent que nous ayons sur ce genre et dont la science est redevable au professur De Candolle, il continue donc de faire partie de la famille des Ménispermées ou Ménispermacées. Voici les caractères qui lui sont assignés par l'illustre botaniste que nous venons de citer: Plantes dioïques; les fleurs mâles ont un calice composé de quatre sépales ouverts et disposés en croix; point de corolle; des élamines monadelphes et formant une colonne, à quatre anthères (aniloculaires?) extrorses dans les individus observés. Les fleurs femelles n'ont qa'un sépale situé latéralement, devant lequel on aperçoit un seul pétale hypoeyne. Leur ovaire est unique, en forme d'œuf, el portant trois stigmates. Le fruit est une sorte de drupe ou de baie monosperme, réniforme ou ovée obliquement, c'est-à-dire que les stigmates, par suite de la courbure du fruit, sont très-rapprochés de sa base. Il n'y a point d'albumen dans la graine dont l'embryon est long, cylindrique et dispose circulairement; sa radicule est supérieure, ou, en d'autres termes, elle est dirigée vers la base des stigmates.
Les Cissampelos sont des Arbrisseaux sarmenteux à feuilles simples, pétiolées, orbiculées, ovales, cordiformes ou peltées, de différentes formes selon qu elles se trouvent sur un individu mâle ou sur un individu' femelle. Leur inflorescence est en grappes axillaires: celle des mâles offre le plus souvent la disposition en corymbes ou en grappes trichotomes, portant plusieurs petites fleurs au sommet des pédicelles, sans bractées ou pourvues de bractées très - petites. Chez les femelles, au contraire, on observe de larges bractées folinçées et alternes, dans l'aisselle de chacune desquelles se trouve un faisceau de pédicelles qui ponent des fleurs dont la forme générale est cette de grappes simples et allongées. Le seul Cissam-
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pelos andromorpha, D. C., a ses fleurs femelles disposées de même que les mâles; mais cette Plante pourra faire un genre à part, lorsque dans la suite on en connaîtra mieux l'organisation; du moins telle est l'opinion de De Candolle. Dans le Syst. Regni V egatabilis n. turale, T. I, p. 532, cet auteur décrit vingt-une espèces de Cissampelos qu'il divise en trois sections: la première se compose des espèces à fleurs femelles, munies de bractées et à feuilles peltées. On y remarque. surtout le C. tropœolifolia, D. C., Plante de l'Amérique méridionale, rapportée par Dombey et figurée, planche 98, dans le 1er volume des Icones selectœde M. Benjamin Delessert.
Le Cissampelos Pareira, Lamk., est une autre espèce de la même section. Cette Plante étant digne d'attention en raison d'un produit utile qu'elle fournit à la médecine, nous allons en faire connaître la phrase caractéristique: ses feuilles sont peltées presqu'en cœur, ovales, orbiculées, pubescentes, soyeuses sur leur surface inférieure; les grappes femelles sont plus longues que la feuille et les baies hérissées de longs poils épars. Elle habite les bois peu élevés des Antilles, du Brésil et de la république de Colombie. Pison assure que, dans le Brésil, on emploie avec beaucoup de succès le suc du Cissampelos Pareira contre la morsure des Serpens venimeux; mais sa racine, connue dans les pharmacies sous le nom de Pareira brava, lui donne beaucoup plus d'importance à nos yeux, quoiqu'elle soit aujourd'hui presque entièrement tombée en désuétude. Une de ses qualités physiques, sa saveur amère, puis douceâtre, et l'expérience qui prouvait son action diurétique et tonique, l'ont fait beaucoup employer autrefois dans la dysurie, la néphrite calculeuse, la goutte, etc. Si l'on n'accorde pas trop de confiance à ce remède, nous croyons qu'il peut être un adjuvant très-utile dans ces maladies contre lesquelles l'art médical a ordinairement si peu de succès. Cette racine n'est pas tellement caractérisée, qu'on puisse la distinguer facilement de celles mélangées avee elle dans le commerce; mais comme celles-ci appartiennent, d'après les conjectures de De Candolle, à d'autres Ménispermacées, la sophistication ne nous semble ni dangereuse ni susceptible de diminuer l'efficacité du remède.
Dans la seconde section des Cissampelos, qui comprend les espèces à fleurs femelles munies de bractées et à feuilles non peltées, se trouve le C.Caapeba de Linné, la plus ancienne espèce du genre. De Candolle y réunit quelques Cissampelos de l'Encyclopédie méthodique, qui appartiennent peut-être à d'autres genres.
Enfin la troisième section ne contient qu'une seule Plante, le C. andromorpha, D. C., dont les fleurs femelles n'ont point de bractées, et qui formera probablement un genre particulier lorsque les fleurs mâles seront connues. Elle est figurée dans les Icones selectœ de M. Benjamin Delessert, 1er vol., pi. 99. Les Cissampelos sont tous indigènes des contrées équinoxiales de l'ancien et du nouveau monde. (G..N.)
CISSANTHEMON. BOT. PHAN.(Dioscoride.)L'un des noms du Cyclamen europœum, L. (B.)
CISSAPHYLLUM. BOT. PHAN.C'est-à-dire feuille de Lierre. (Diot-coride.) Probablement le Cyclamen hederifolium. (B.)
CISSARON. BOT PHAN. (Dioscoride.) Un Ciste, selon Adanson; le Lierre, selon d'autres. (B.)
CISSION. BOT. PHAN. (Dioscoride.)Syn. d'Asclcpiade. (B.)
CISSITE. Cissites. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères et de la famille des Horiales, établi par Latreille (Nouv. Dict. d'hist. Nat., 1re édit. T. I, tab. 1, p. 154) et converti depuis (Genera Crust. et Ins. T. II, p. 212) en une division du genre Horie. Cette division comprend les Hories dont la tête est plus étroite que le corselet;
Latreille y rapporte l'Horia testacea de Fabricius. V. HORIE. (G.)
CISSITIS. MIN. Pline désigne sous ce nom une pierre qu'on appelait aussi Cittites et Ciytes, parce qu'on croyait y distinguer des empreintes semblables à des feuilles de Lierre. On ne sait ce dont il a voulu parler. (LUC.)
CISSOPIS. OIS. V. PILLURION.
CISSUS. BOT.PHAN. Genre de la famille des Sarmenlacées ou Vignes de Jussieu, et de la Tétrandrie Monogynie, L. Les espèces de ce genre ont été confondues avec les Vignes proprement dites par Tournefort. Linné commença le premier à les distinguer en un genre particulier admis ensuite par Jussieu, Lamarck et les botanistes nos contemporains, avec les caractères suivans: calice trèspetit et à quatre divisions si courtes et si peu apparentes, que les bords paraissent entiers; corolle à quatre pétales un peu concaves; quatre étamines insérées sur un petit disque dans lequel l'ovaire est à moitié plongé; celui-ci est libre et surmonté d'un seul style de la longueur des étamines, et d'un stigmate aigu; baie arrondie, qui contient le plus souvent une, mais quel que fois plusieurs semenees rondes ou anguleuses.
On a décrit un grand nombre d'espèces de Cissus; mais comme ce genre est très-rapproché du Vitis par ses caractères, les auteurs ont commis souvent des erreurs en transportant d'un genre à l'autre les espèces ambiguës. Le nombre des divisions de la fleur ayant servi de caractère essentiel, on a dû séparer des Cissus les Plantes qui offrent une corolle à cinq pétales, comme dans les Vignes, mais qui s'en distinguent en ce que leurs pétales ne sont pas réunis en forme de coiffe avant l'antbèse; c'est ce qu'a fait feu Richard père en établissant le genre Ampelopsis dont les caractères tiennent parfaitement le milieu entre les Vitis et les Cissus. L'unité ou le nombre toujours très-petit de graines que l'on a cru observer dans ces derniers dépend d'un avortement constant, puisque, selon les observations de Richard (in Michx. Fl. Bor. Amer. T. 1, p. 159), leur ovaire est toujours biloculaire et que chaque loge renferme deux ovules. Les différences tirées du fruit, dont on s'est servi pour établir une distinction entre les Vitis et les Cissus, ne sont donc pas fondées sur des bases fixes, et c'est ce qui a introduit tant de confusion dans les espèces, en faisant regarder par un auteur telle Plante comme un Cissus, et par un autre comme une Vigne, selon l'importance qu'ils attachaient au nombre des graines dans le fruit.Néanmoins, à l'égard de celui-ci, Lamarck observe qu'il se termine en pointe et qu'il a un petit collet à sa base, structure un peu différente de la baie des Vignes. Le port des Cissus, nommés aussi vulgairement ACHITS, ainsi que de l'Ampelopsis, est le même que celui des Vignes. Comme elles, ce sont des Plantes volubiles et sarmenteuses dont les feuilles sont tantôt simples, tantôt ternées ou digitées;les fleurs sont disposées en ombelles ou en corymbe. Richard (loc. cit.)fait remarquer qu'en général les Cissus ont leurs articulations plus cassantes, et conséquemment que leurs feuilles sont plus caduques que dansles Vignes.
Les cinquante espèces environ de Cissus, décrites par les auteurs, habitent les contrées intra-tropicales.La plus grande partie se trouve dans les Indes-Orientales; quelques-unes sont indigènes de l'Arabie; et ce sont elles dont Forskalh a constitué son genre Sœlanthus. Enfin il y en a un certain nombre qui ont pour patrie les Antilles et l'Amérique méridionale. On en cultive communément une espèce sous le nom de VIGNEVIERGE dans les jardins, particulièrement dans ceux des villes où elle cache les murs. La couleur de sang que prennent ses feuilles vers l'arrière-saison la rend très-remarquable et d'un bel effet dans les massifs et sur les tourelles. (G..N.)
CISTE. Cislus. BOT. PHAN. Genre de Plantes qui a donné son nom à la
famille des Cistées, et qui fait partie de la Polyandrie Monogynie. Il se compose d'un grand nombre d'espèces qui, pourla plupart, sont des Arbustes touffus, peu élevés, portant des feuilles opposées et simples. Les fleurs dont les pétales sont extrêmement caducs et fugaces, sont assez grandes, élégantes, jaunes, roses ou blanches; tantôt formant des épis ou grappes terminales, tantôt solitaires ou diversement groupées à l'extrémité des rameaux. Leur calice est fendu jusqu'à sa base en cinq segmens généralement égaux, étalés au moment de l'épanouissement de la fleur, persistans et redressés contre le fruit. Quelquefois trois des segmens sont un peu plus grands, et recouvrent les deux intérieurs. La corolle est rosacée et.se compose de cinq pétales étalés, très-larges, minces. Les étamines insérées sous l'ovaire sont en trèsgrand nombre, entièrement libres et distinctes les unes des autres. L'ovaire est en général globuleux, supère, à cinq, très-rarement é dix loges, contenant chacune un assez grand nombre d'ovules attachés sur le bord interne des cloisons. Le style est court; le stigmate est simple; le fruit est une capsule toujours enveloppée par le calice, à cinq ou dix loges polyspermes, s'ouvranten autant de valves septifères sur le milieu de leur face interne.
Les Cistes croissent presque tous dans le midi de l'Europe, l'Afrique septentrionale et l'Orient. L'Espagne est, sans contredit, le pays où on en trouve le plus grand nombre d'espèces; des parties considérables de terrain en sont entièrement couvertes. Bory de Saint-Vincent compare le rôle que jouent les buissons formés en Estramadure et en Andalousie par les Cistes et les Hélianthèmes, à celui que trois ou quatre bruyères jouent dans les landes aquitaniques.On en chauffe les fours, et leur bois sert à faire du petit charbon pour chauffer les appartetnens, et qu'on appelle sisca.
Linné avait reuni en un seul les deux genres Cistus et Helianthemum de Tournefort; mais Jussieu, et à son exemple la, plupart des auteurs modernes, ont de nouveau séparé les Cistes des Hélianthèmes. Dans ce dernier genre, en effet, la capsule est à trois ou simplement à une seule loge, et s'ouvre en trois valves; le calice se compose de cinq segmens très-inégaux, dont deux externes sont petits, étroits, et quelquefois à peine maiqués.
1°. Fleurs rvses ou purpurines.
1. CISTE COTONNEUX, Cistos albidus, L. Cette belle espèce, qui est extrêmement commune dans les provinces méridionales de la France, est un Arbuste de trois à quatre pieds de hauteur, rameux et touffu. Ses feuilles sont blanches et tomenteuses des deux côtés, sessiles, ovales, oblongues, planes; les fleurs sont grandes, purpurines, portées sur des pédoncules cotonneux et terminaux; la capsule est ovoïde, pubescente, à cinq loges et à cinq valves. On cultive quelquefois ce Ciste dans les jardins d'agrément; il doit être abrité dans la serre tempérée pendant l'hiver.
2. CISTE CRÉPU, Cistus crispus, L. Moins élevé que le précédent, il croît dans les mêmes contrées. Son écorce est brune; ses jeunes rameaux sont velus et blanchâtres, et portent des feuilles lancéolées, crépues sur les bords, également blanchâtres et tomenleuses des deux côtés; ses fleurs sont purpurines, placées au sommet des rameaux, presque sessiles et environnées de bractées; ses pétales sont légèrement échancrés en cœur.
3. CISTE DE CRÈTE, Cistus Creticus, L. Dans cette espèce les tiges sont un peu étalées à leur base, rameuses, et forment un Arbuste très-touffu; les feuilles sont obovales, très-obtuses et comme spathulées, velues et crispées; elles sont recouvertes d'une substance résineuse fort odorante; les fleurs n'ont pas moins de deux pouces de diamètre; leurs pétales sont d'une teinte purpurine très-vive; leurs étamines d'un beau jaune doré. Ces
fleurs naissent au sommet des rameaux, et sont portées sur des pédoncules assez courts. Cette belle espèce est fort commune dans l'île de Crète, et en général dans presque toutes les autres îles de l'Archipel.
2°. Fleurs jaunes ou blanches.
4. CISTE LEDON, Cistus Ledon, Lamk., Dict. Ce petit Arbuste sedistingue par ses feuilles opposées, lancéolées, d'un vert foncé en dessus, blanchâtres en dessous, recouvertes d'unenduit résineux et aromatique. Ses fleurs, d'un jaune pâle, presque blanches, sont disposées enune sorte de corymbe au sommet des ramifications de la tige. On trouvecet Arbuste aux environs de Montpellier, de Natbonue, dans la Provence, etc.
5. CISTE LADANIFÉRE, Cistus la-daniferus, L. Cet Arbuste élégantpeut acquérir une hauteur de cinq à six pieds. Ses rameaux élancés soutornes de feuilles opposées lancéolées, étroites, aiguës, vertes en dessus, unpeu blanchàtres à leur face inférieure, enduites d'une matière visqueuse, mais glabres, d'une odeur aromatique. Les fleurs sont très - grandes, blanches; leurs pétales sont souvent marqués à leur base d'une tache purpurine. Elles sont solitaires au sommet de pédoncules chargés d'un grand nombre de braclées blanchâtres et concaves. Le Ciste ladanifère croît en Orient, dans les îles de la Grèce, en Espagne, et même en Provence ou il a été récemment découvert. C'est sur cette Plante et quelques autres du même genre, que l'on recueille la substance résineuse et balsamique connue dans le commerce sous le nom de Ladanum, et dont on faisait jadis un emploi, très-fréquent eu médecine. Du temps de Dioscoride, on se procurait le La-danum en l'enlevant de la barbe des Boucs et des Chèvres qui s'en étaient chargés en broutant au milieu des Cistes. Mais aujourd'hui on se sert d'une sorte de râteau portant un grand nombre de lanières de cuir que l'on promène sur les Arbustes; on enlève ensuitele Ladanum en raclant ces lanières. Cette substance est si abondante dans les grandes chaleurs, que Bory de Saint-Vincent l'a vue tomber à terre par gouttes découlant de chaque feuille, el parfumant les déserts de l'Estramadure. Il est des cantons de cette province ou le Ciste ladanifère est si fréquent, que les genoux des cavaliers étaient couverts d'un enduit de Ladanum après de longues marches dans la guerre d'Espagne, ou notre confrère a recueilli sa part de gloire militaire. (A.B.)
CISTĖES OU CISTINÉES. Cisteœ. BOT. PHAN. C'est une petile famille naturelle de Plantes dicotylédones, polypétales et hypogynes, uniquement composée aujourd'hui des genres Ciste et Hélianthème. Jussieu y avait d'abord réuni le genre Viola et trois genres d'Aublet, savoir: Piriqueta, Piparea et Tacài-bota; mais Ventenat, et depuis lui tous les botanistes modernes, en ont séparé ces quatre derniers genres, pour n'y laisser, que les Cistus et les Helianthemum. Ce sont tantôt des Plantes herbacées, annuelles ou vivaces; tantôt des Arbustes rampans ou dressés, portant des feuilles généralement opposées, entières, souvent munies de deux stipules. Les fleurs sont disposées en épis, en grappes, ou en sertules ou ombelles simples; elles sont quelquefois axillaires, terminales ou solitaires; leur caliccest à cinq ou trois divisions très-profondes, tantôt égales, tantôt inégales; la corolle se compose toujours de cinq pétales minces, très-caducs, étalés en rose, dépourvus d'onglet; les élamines sont fort nombreuses; leurs filets sont libres, grêles, et s'insèrent immédiatement au-dessous de l'ovaire. Le pistil est supère; l'ovaire est globuleux, rarement à une seule loge, plus souvent à trois, à cinq ou même à dix loges. Dans l'ovaire uni-loculairc, les ovules sont attachés à trois trophospermes pariétaux ou longitudinaux, légèrement saillaus.
Lorsqu'ily a plusieurs loçes, les ovules s'insèrent au bord interne des cloisons, surtout vers leur partie in-férieure. Le style est simple et souvent très-court, le stigmate est indivis. Le fruit est une capsule ovoïde ou globuleuse, enveloppée dans le calice qui est persistant. Elle offre tantôt une, tantôt trois, cinq ou même dix loges. A l'époque de'sa maturité, elle s'ouvre naturellement en trois, cinq ou dix valves, chacune portant une des cloisons sur le milieu de sa face interne. Les graines sont assez nombreuses dans chaque loge, et fréquemment supportées par un po-dospérme filiforme. L'embryon est plus ou moins recourbé, quelquefois roulé en spirale, et contenu au centre d'un endosperme quelquefois très-mince.
Cette petite famille a de tels rapports avec les Tiliacées, que peutêtre un jour on jugera convenable de les réunir. (A. R.)
CISTÈLE. Cistela. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéro-mères, établi par Fabricius, ét rangé par Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) dans la famille des Sténélytres. Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 115) avait appliqué ce nom à des Insectes dont Linnó avait fait son genre Byrrhe. Mais cette dénomination impropre n'a pas prévalu, et le genre Cistèle, dont il est ici question, ne correspond nullement a celui de Geoffroy. Latreille assigne pour caractères aux Cistèles: tarses a articles simples ou non bilobés; mandibules sans fissure ou échancrure a leur extrémité, ou terminées par une seule dent formant la pointe. Les Cistèles confondues avec lés Ténébrions, les Mordeles et les Chrysomèles, en sont distinguées suffisamment par les antennes filiformes et le nombre des articles des tarses; l'absence d'une échancrure au sommet des mandibules empêche de les confondre avec les Hallomènes, les Pythes, les Nilions, et surtout avec les Hélops auxquels elles ressemblent beaucoup. Fabricius et Paykull, prenant en considération l'insertion des antennes sur la tête, ont démembré du genre Cistèle celui des Allécules; mais les caractères qu'ils ont assignés à ce nouveau genre ne sont pas asse tranchés pour autoriser une distinction.
Les Cistèles ont, suivant la description d'Olivier, la tête petite, plus étroite que le corselet, et supportant des antennes filiformes ordinairement de la longueur de la moitié du corps, composées de onze articles, dont le premier peu allongé, le second très-court, les autres presque coniques. La bouche présente une lèvre supérieure cornée, légèrement échancrée et ciliée antérieurement; des mandi-bules cornées, pointues, simples; des mâchoires avancées, membraneuses, bifides, supportant une paire de Pal-Pes filiformes de quatre articles, donte dernier est ovale, un peu tronqué; enfin une lèvre inférieure cornée, terminée par deux pièces distantes et membraneuses à la base latérale des quelles s'insèrent les deux palpes postérieurs qui sont courts, filiformes et composés d'articles presque égaux. Le corselet est légèrement rebordé, un peu plus étroit que les élytres; cellesci sont coriaces, aussi longues que l'abdomen, légèrement convexes. Il existe deux ailes membraneuses au métathorax; les pates sont de lon-gueur moyenne. Le corps tout entier est peu convexe et allongé.
Les Cistèles volent avec assez de facilité; on les trouve sur les fleurs; leurs larves ne sont pas connues. Ces espèces sont assez nombreuses. De-jean (Catal. des Coléopt., p. 71) en mentionne dix-sept; parmi elles on remarque:
La CISTÈLE CÉRAMBOÏDE, Cistela ceramboïdes, Fabr., ou la Mordelle à étuis jaunes striés, de Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 354, n° 3).
La CISTÈLE SULFUREUSE, Cistela sulfurea, Fabr., ou le Ténébrion jaune de Geoffroy (loc. cit., p, 351, n° 11). Cette espèce peut être considérée comme le type du genre. Elle se trouve, ainsi que la précédente,
aux environs de Paris ou elle est très-commune. (AUD.)
CISTÉLÈNIES. Cisteleniœ. INS. Famille de l'ordre des Goléoptères, section des Hétéromères, établie par Latreille (Gener. Crust, el Ins. T. 11, p. 143 et 225); rangée ensuite (Consid. génér., p. 148 et 205) avec celle des Ténébrionites, et réunie plus tard (Règn. Anim. de Cuv.) à celle des Sténélytres. Telle qu'elle avait été originairement fondée, la famille des Cistélénies comprenait les genres Cistèle, OEdemèrc, Rhinomacer et Rhinosime. V. STÉNéLYTRIS. (AUD.)
* CISTÈNE. Cistena. ANNEL. Genre de l'ordre des Serpulées et de la famille des Amphitrites, établi par le docteur Leach (Encycl. Brit. suppl. T. 1, p. 452), et dont Savigny (Syst. des Annelides, p. 89) a fait la première tribu de son genre Amphictène. V. ce mot. Leach mentionne une espèce sous le nom de Cistena Pallasil, et il en donne une figure (loc. cit., tab. 26) danslaquelle Savigny a cru reconnaître l'Amphictène doré, Amphictena auricoma. Ce nouveau genre et I'espèce unique qu'il renferme ne doivent par conséquent pas étre adoptés. (AUD.)
CISTES, BOT. PHAN. Mème chose que Cistées. V. ce mot.
CISTICAPNOS. BOT. PHAH. Pour Cysticapnos. V. ce mot.
CISTICERQUE. INTEST. Pour Cysticerque. V. ce mot.
* CISTICOLE. OIS. Espèce du genre Sylvie, Sylvia Cisticola, Temm., pl. color. 6. V. SYLVIE. (DR..Z.)
CISTINÉES. BOT. PHAN. V. ClSTÉES.
CISTOIDES. BOT. PHAN. Même chose que Cistées. V. ce mot.
* CISTOMORPHA. BOT. PHAN. De Candolle (Syst. Nat. V eget. I, p. 427) cite ce nom comme synonyme d'une espèce d'Hibbertia originaire de la Nouvelle-Hollande, et qu'il appelle Hibbertia saligna d'après R. Brown. V. HlBBERTLE. (A. R.)
* CISTOPTERIS. BOT. CRYPT. (Fougèrés.) Bernhardi avait donné ce nom à un genre de Fougères qui appartient, ainsi que le genre Odontopteris du même auteur, aux Lygodium de Swartz. V. ce mot. Depuis, Desvaux a désigné sous ce nom, dans I'Hcrbier du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, sans l'avoir, croyons-nous, publié, un genre séparé des Aspidium de Swartz et qui correspond au genre Aspidium tel que De Candolle l'avait limité dans la Flore Française; mais le nom d'Aspidium devant plutôt être appliqué aux espèces dontle caractère est le plus en rapport avec la signification de ce nom, il nous paraît plus convenable, si on divise les Aspidium de Swartz en plusieurs genres, de réserver ce nom, comme R. Brown l'a fait, aux espèces à tégument rond et pelté, et de donner aux espèces dont De Candolle formait son genre Aspidium, le nom proposé par Desvaux. V. é ce sujetl'article ASPIDIUM.
Le genre Cistopteris serait ainsi caractérisé: capsules réunies en groupes arrondis, recouverts par un légument lancéolé ou sétacé, inséré par sa base à la partie inférieure du groupe de capsules sur le dos même de la nervure, et transversalement à cette nervure, et s'étendant au-delà de ce groupe vers le sommet de la fronde dans le même sens que la nervure qui porte le groupe de capsules.
Les espèces qui appartiennent à ce genre sont la plupart d'Europe ou des pays tempérés, Nous citerons particulièrement les Aspidium fragile, montanum, Rhœticum, regium alpinum et bulbiferum de Willde-now, comme servant de type à ce genre.
La forme et la direction du. tégument éloignent beaucoup ce genre des vrais Aspidium et des Athyrium, et les rapprochent plus des Dicksonia que de tout autre genre. Ces derniers n'en diffèrent réellement que par leurs groupes de capsules insérés à l'extrémité des nervures sur le bord de la fronde, et non vers le milieu de cette nervure; du reste, le mode d'insertion et la direction du tégument sont les mêmes. La forme générale des
frondes des Cistopteris confirme cette analogie; elle se rapproche beaucoup de celle des Dicksonia, mais elles soni toujours plus plus petites et plus délicates. Ce sont pour ainsi dire les représentans, dans les climats tempérés, de ce genre presque exclusivement propre aux régions équinoxiales. (AD. B.)
CISTRAS, MIN. Syn. de Marne en plusieurs lieux de la France, (LUC.)
CISTRÉ. BOT. PHAN. L'Ethusa Meum dans quelques cantons de la Provence. (B.)
CISTULE. Cistula. BOT. ORYPT. (Lichens.) Willdenow a désigné sous ce nom une des diverses formes des apothécies des Lichens, qui consiste en un tubercule ou conceptacle d'a-hord fermé, presque globuleux, ren-fermant dans son intérieur des séminules entremêlées de filamens qui se répandent au dehors par la destruction de l'epiderme. Le genre Sphœ-rphore fournit» un exemple de œmode de fructification. (AD. B.)
* ClTA-MATAKI. BOT. PHAN. (Rhécde.) Syn. indou de Rondelétie asiatique. (B.)
CITAMBEL. BOT. PHAN. (Rhéede.) Syn. de Nymphœa cœralea ou stellata à la côte de Malabar. (B.)
CITA-MERDU. BOT. PHAN. (Rhéede.) Syn. malabare de Menispermum cordijolium. (B.)
* CITARELLE. MOLL. Coquille du genre Cancellaire de Lamarck. (B.)
* CITAVANACU. BOT. PHAN. V. AVANACOE.
CITELLUS OU CITILLUS. MAM. Vieux nom du Soulsic, et devenu scientifique pour désigner cet Animal. V. MARMOTTE. (B.)
CITHAREXYLON. Cithareylum. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des VerbénacéeS et de la Didynamie Angiospermie, a été établi par Linné qui l'a caractérisé ainsi: calice campanulé à cinq dents, ou tronqué à son bord, et persistant; corolle mono-pétale infundibuliforme, dont le tube plus long que le calice est évasé supérieurement en un limbe à cinq lobes oblongs, presque égaux et velus en dessus; quatre étamines non saillantes hors du tube de la corolle, dont les anthères sont dressées. D'a-près Linné, on trouve en outre le filet d'une cinquième étamine rudimentaire; ovaire libre surmonté d'un style court et d'un stigmate capité; baie ovale conteuant deux noyaux chacun à deux loges dispermes ou monospermes par avor tement.
Ce genre, figuré par Lamarck (Illustr., t. 545), a de grands rapports avec les Duranta et les Wolkameria; il ne diffère même des premiers que par le nombre des noyaux, qui, dans le fruit de ceux-ci, est double de celui des Citharexylons. Il se compose, de petits Arbres qui croissent presque tous aux A ntilles où on les nomme vul-gairement COTELET, GUITARIN et BOIS DE GUITABE, dontle mot Citharexylon estla traduction grecque. Aux trois espèces que Linné a décrites sous les noms de Citharexylum cinereum, C. caudatum et C. quadrangulare, les botanistes en ont ajouté une douzaine de nouvelles parmi lesquelles il règne un peu de confusion. Ainsi, Swartz a nommé C. caudatum le C quadran-gulare de Linné. Ce dernier nom a été donné par l'auteur du Catalogue du Jardin de Madrid au C. puluerulentum de Persoon, etc. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. Gener, et Spec. Amer œquinoct.) en a publié quatre espèces nouvelles indigènes de l'Amérique méridionale. (O..N.)
CITHARIINE. Citharinus. POIS. Sous-genre de Saumon, V. ce mot. (B.)
* CITHAROÑ. BOT. PHAN. Même chose que Cissaron. V. ce mot.
* CITHARUS. POIS. (Belon.) Syn. de Limande, espèce du genre Pleuro-necte. V. ce mot. (B.)
* CITIGRADES. INS. Section éta-blie par Latreille dans la famille des Fileuses. V. ce mot. (AUD.)
* CITILLUS. MAM. V. CITELLUS.
CITLI. MAM. (Hernandez.) Syn. de Lepus brasiliensis. V. LIÈVRE. (B.)
* CIT - NAGUARI. BOT. PHAN. (Rhéede.) Syn. indou de Melastoma aspera. (B.)
* CIT-OBTI. bot. phan. (Rhéede.) Syn. indou de Calophylle. V. ce mol. (B.)
CITRAC ET CITRACCA. BOT. CRYPT; V. CETRACCA.
CITRAGO. BOT. PHAN. (Gesner.)Syn. de Mélisse. (B.)
CITRANGULA. BOT. PHAN. Variété de Citron dont le jus est âcre, selon Coesalpin. (B.)
* CITRATES, MIN. Sels résultans de la combinaison de l'Acide citrique avec les bases salifiables. Les Citrates de Chaux et de Potasse font partie constituante de plusieurs matières végétales. (DR..Z.)
* CITRE. BOT. PHAN. (Olivier De Serres.) Variété de Citrouille de qualité Inférieure, cultivée seulement pour la nourriture des Pour-ceaux. (B.)
CITREOLUS. BOT. PHAN. Une varieté de Melon, le Concombre ordinaire et une variété de ce dernier fruit. (B.)
CITREUM ET CITRIA. BOT. PHAN. Syn. de Citronier et de Cidratier. (B.)
CITRIL. OIS. Syn. vulgaire du Venturon, Fringilla Citrinella, L. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
* CITRINA, OIS. (Schwenefeld.) Syn. du Tarin, Fringilla Spinus, L. V. GROs-BEC. (OR..*.)
CITRINELLE. Citrinella, OIS. (Sibbald.) Nom scientifique d'une espèce du genre Bruant. (Vieillot.) Espèce du genre Guêpier, V. ce mot. (DR..I.)
* CITRINUOLO). BOT. PHAN. V. CEDRIUOLO.
CITRIQUE, MIM. V. ACIDE.
CITRO. BOT. PHAN. Probablement la même chose que Citre. V. ce mot. (B.)
CITROBALANUS. BOT. PHAN: (Daléchamp.) Syn. de Mirobolan Citrin. (B.)
CITRON, INS. Nom vulgaire sous lequel Geoffroy a désigné une espèce de Lépidoptère qui est le Papilio Rhamni de Linné ou le Coliade Citron. V. COLIADE. (AUD.)
* CITRON, BOT. PHAN. Fruit du Citronier. Selon les remarques judicieuses de Risso, on appelle ainsi à Paris le fruit et l'Arbre que, dans le reste de l'Europe, on nomme Limonet Limonier; et les Parisiens donnent le nom de Citron au fruit avec lequel ils préparent la limonade. Il est doncplus rationnel de ne traiter du Citronier qu'au mot Limonier ou ORAN GER. V. ces mots. (A. R.)
CITRON, BOT. CRYPT. (Champignons.) On appelle ainsi un petit Agaric qui croit aux environs de Paris, et que Bulliard nomme Agarieus sulfureus. Paulet, qui le considère comme suspect, l'a figuré pl. 85, fig. 3 et 4 de son Traité. (A. R.).
CITRONADE ET CITRONELLE. BOT. PHAN. On donne vulgairement ce nom à des Plantes qui exhalent l'odeur du Citron; telles que la Mé-lisse officinale, l'Abrotanunm et le Goyavier aromatique. (B.)
CITRONELLE ROUILLÉE. INS. Nom vulgaire sous lequel Geoffroy (Hist, des Ins. T. 11. p. 139, n. 59) désigne un Insecte lépidoptère du genre Phalène; c'est la Phalena Cratœgata de Linné. (AUD.)
CITRONIER. BOT. PHAN. V. Li-MONTER et ORANGER. (A. R.)
CITROSMA. BOT. PHAN. Ruiz et Pavon, dans leur Flore du Pérou et du Chili, ont appelé ainsi-un genre nouveau uniquement composé d'espèces américaines, et que Jussieu a Placé dans sa nouvelle famille des Monimiéès. On compte aujourd'hui
dix-huit espèces de ce genre, savoir: sept décrites par Ruiz et Pavon, dans l'ouvrage que nous venons de citer, et onze dans le Nova Genera et Species de Humboldt et Kunth. Ce sont tous des Arbrisseaux qui exhalent une odeur agréable de Citron. Leurs tiges sont cylindriques, dressées; leurs rameaux portent des feuilles opposées ou verticillées, entières ou dentées. Leurs fleurs sont petites, dioïques, disposées en grappes courtes, axillaires et souvent géminées. Chacune d'elles offre un involucre caliciforme, renflé inférieurement, rétréci vers son ouverture et présentant quatre ou huit divisions à son limbe. Dans les fleurs mâles, on trouve de quatre à. soixante tamines dont les filets sont planes et comme pétaloïdes. Les fleurs femelles offrent de trois a vingtpistils renfermés dans l'involucre; chacun d'eux est surmonté d'un long style et d'un stigmate simple. Le fruit se compose de l'involucre devenu épais, charnu, et contenant intérieurement autant d'akènes durs, osseux, anguleux, qu'il y avait de pistils.
Aucune espèce de ce genre n'est cultivée dans les jardins. Le genre Siparuna d'Aublet parait avoir les plus grands rapports avec celui dont il s'agit, qui peut-être devra lui être réuni. V. SIPARUNA. (A. R.)
CITROUILLE: Citrullus. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires de la courge, V. COURGE. (A. R.)
* CITRYNLE. OIS. Même chose que Citril. V. ce mot.
CITTA, MAM. Syn. de Chat en Arménie. (B.)
CITTA, BOT. PHAN. Loureiro a fait sous ce nom un genre particulier du Dolichos urens, L. Adanson, avant lui, l'avait nommé Mucuna. (A. R.)
CITTAMETHON ET CITTAMPE-LOS. BOT. PHAN. V. HELXINE.
CITTITES. MIN. V. CISSITIS.
CITTOS. BOT, PHAN. V. ClSSUS.
CITT-RANA-NIMBA. BOT. Nom brame du Limonia acidissima. V. LIMONIER. (B.)
* CITULA. POIS. Syn. de Zeus Faber dans quelques parties de l'Italie, notamment dans les Etats romains. (B.)
CITULE. Citula.* POIS. Sous-genre de Scombres. V. ce mot. (B.)
* CITUS. POIS. (Willughby.) Syn. de Cottus Gobius. V. COTTE. (B.)
CIUFOLOTTO. OIS. Syn. italien du Bouvreuil commun, Loxia Pyr-rhula, L. V. BOUVREUIL. (DR..Z.)
CIURO. MAM. Du latin Sciurus. L'Ecureuil dans plusieurs dialectes du Midi. (B.)
CIUS. OIS. Syn. vulgaire en Piémont de la Hulotte, Strix Aluco, L., et du petit Duc, Strix Scops, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
CIVADA. BOT. PHAN. L'Avoine dans quelques dialectes méridionaux. (B.)
CIVE ou CIVETTE, BOX. Nom vulgaire de l'Allium Schœnoprassum, L., qu'on nomme Cives ei Chives en anglais. (B.)
CIVELLE. POIS. Nom vulgaire de l'Ammnocèle Lamprillon sur les bords de la Loire. (B.)
CIVETTA, OIS. Syn. romain de la Chouette Chevêchette, Strix Acadica, L. V. CHOUETTE. (DR..Z.)
CIVETTE. Viverra, MAM. Genre de Carnassiers digitigrades caractérisé Par trois fausses molaires en haut, quatre en bas, dont l'extérieure est souvent caduque; deux tuberculeuses assez grandes en haut, une seule en bas: en tout quarante dents. Les deux tuberculeuses d'en haut sont à peu près quadrilatères, transversalement étendues; la carnassière y a son axe oblique d'arrière en avant et de dehors en dedans. Elle a trois pointes sur une même ligne. La pointe ou le tranchant intermédiaire est de beaucoup plus grande que les deux autres, et a un petit talon a son côté interne: des trois fausses molaires, la première est conique, les deux autres a simple triangle en bas; la tubercu-
leuse est carrée, moitié plus petite que la carnassière qui a deux tranchans à son côté interne, un autre sur son bord antérieur, le reste de cette dent étant plus on moins tuberculeux. La première fausse molaire a son bord postérieur dentelé et un talon en arrière, ce qui, dans l'état de ces individus, lui donne l'air de la carnassière dont les tranchans sont alors usés. Les autres fausses molaires ressemblent à leurs correspondantes d'en haut. Le nombre des mamelles varie d'une espèce à l'autre.
La tête osseuse des espèces de ce genre differe beaucoup de celle des genres voisins: il n'y a pas de fosse ptérigoïde, l'une des ailes de l'apophyse de ce nom étant seule développée; cet effacement de la fosse ptérigoïde est combiné pour la direction et l'application du mouvement latéral à la mâchoire inférieure avec l'absence de rebord antérieur à la fosse glenoïde du temporal, ce qui permet aux condyles de la mâchoire des mouvemens de latéralité tout-à-fait impossibles dans les genres voisins. L'os de la caisse très-bombé annonce une ouïe très-fine. La fosse ethmóldale est très-profonde, et son aire transversale surpasse le trou occipital; l'odorât y est donc aussi fort actif. La langue hérissée de papilles rudes et aiguës, à peu près comme celles des Chats, doit être le siège d'un goût obtus: les yeux ont une pupille verticale, ce qui en fait des Animaux nocturnes: tousles pieds ont cinq doigts dont les ongles sont à demi-rétractiles. La queue est longue; il y a entre l'anus et la valve chez les femelles, et l'orifice correspondant chez les mâles, une troisième ouverture aussi grande que l'anus, et placée à peu Près à égale distance de l'un et de l'autre. C'est l'embouchure d'une cavité d'une longueur variable, suivant les espèces, et étendue entre le vagin et le rectum. Au fond de celte cavité s'ouvrent deux poches. à parois glanduleuses, bosselées extérieurement, et dont chaque bosselure répond à une sorte de follicule ou petit sac sćcrétoire d'une liqueur huileuse: ces petits follicules communiquent l'un avec l'autre, en ont de plus petits dans leur propre épaisseur, qui dégorgent, soit directement, soit par l'intermédiaire des premiers, dans la cavité générale où la liqueur 'épaissit et prend la consistance de pommade (Perrault, Mém. anat. pour servir à l'hist. des Anim., in-f, 1670).
Dans les Mangoustes, d'après Geoffroy (Description de l'Egypte, Hist. Nat. T. 11. p. 14), les poches sont situées au-dessus de l'anus; l'Animal ouvre et ferme à volonté le sac ou vestibule qui les précède; ce qu'il paraît faire avec grand plaisir, car il le met en contact avec tous les corps froids et saillans qu'il rencontre: dans les Mangoustes, ainsi que dans les Civettes, outre l'écoulement successif de cette humeur hors des follicules, à mesure qu'elle est exhalée, chaque poche est enveloppée par un muscle qui vient du pubis, et dont la contraction, en comprimant tout l'appareil, débarrasse l'Animal du superflu de son parfum. Les organes mâles ne sont pas extérieurs; ces poches ont donné lieu sans doute aux fables dont l'Hyène a été l'objet.
Dans ce genre, au moins ans les trois espèces du premier sous-genre; les anfractuosités du cerveau sont longitudinales comme dans les Felis. Comme chez ces derniers aussi, la verge se dirige en arrière dans l'état de repos. Tous ces Animaux, surtout les Mangoustes, à cause de la brièveté de leurs pates, ont le port et la démarche des Furets et des Martes; ils ne marchent que sur les doigts; le talon ne pose que pour prendre du repos ou se dresser sur les pieds de derrière quand ils reconnaissent le pays autour d'eux. Ils habitent les zônes intertropicales ou voisines des tropiques dans l'ancien continent. Une seule espèce, la Genette, habite le midi de l'Europe et celui de la France. Comme on avait d'a bord confondu plusieurs de ces espèces, on avait assigné à chacune de celles du pgtit nombre admis une patrie fort
tendue. Des deux espèces de Civettes, la Civette proprement dite paraît seule commune à l'Asie et l'Afrique. Le Zibeth est asiatique; la Genette commune babite depuis la France jusqu'au cap de Bonne - Espérance. Selon Poivre (V Buff. T. xIII), la Fouine serait commune à Madagascar, àl'Indo-Chine et aux Philippines; deux Civetlcs seraient du continent de l'Inde; une autre aurait Java pour patrie.
Des neuf espèces de Mangoustes décrites par Geoffroy (loc. cit.), quatre sont de l'Inde ou de l'archipel Indien, une de Madagascar, deux de patrie indéterminée, la neuvième du nord-est de l'Afrique. L'existence de la Genette depuis la France jusqu'au cap de Bonne-Espérance s'explique par l'ancienne continuité de l'Espane avec la Barbarie, continuité dont dpose, indépendamment des Magots qui habitent encore aujourd'hui le rocher de Gibraltar, l'ensemble de la zoologie du sud-est de l'Es-agne (V. Bory de Saint - Vincent, Guide du Voyageur en Espagne). L'Amérique ne possède donc aucune espèce de ce genre. Buffon reconnut, T. III de son Supplément, que c'était à tort qu'il avait cru le Suricate de la Guiane.
Nous séparons des Civettes, pour en former un genre à part, les Suricates qui n'ont que quatre doigts à tous les pieds comme les Hyènes.
Ier SOUS-GENRE.— Les ClVETTES PROPREMENT DITES, Viverra (CuV. Règn. Anim. T. I, p. 156), où la poche est profonde, divisée en deux sacs et remplie d'une pommade abondante, d'une forte odeur musquée.
La CIVETTE, Viverra Civetta, L., Buff. T. IX, pl. 34; Encycl., pl. 87, fig. 3, et Schreb.T. II, pl. III; Galo de Agalia des Espagnols, Nzi-me, Nzfusi au Congo, Kaukan en Ethiopie, Kastoren Guinée.
Espèce d'environ deux pieds trois ou quatre pouces de long du museau à la queue, et haute de dix à douze pouces au garrot; à museau un pea moins pointu que celui du Renarli; oreilles courtes et arrondies; poillong et grossier; celui qui règne toutle long de l'échiné, depuis le cou jusques et compris la partie supérieure de la queue, forme une sorte de crinière qui se redresse dans la colère; la couleur générale est d'un gris brun foncé, varié de taches et de bandes d'un brun noirâtre; toute l'échiné est d'un noir brun; les flancs tachetés irrégulièrement de même couleur; ces taches s'allongent en rayures noires sur les fesses, tout le poitrail et les épaules; deux bandes obliques également noires de chaque côté du cou et séparées par un espace gris blanc; la tête est aussi blanchâtre, excepté le tour des yeux, les joues et le menton qui sont bruns, ainsi que les quatre pâtes et la moitié postérieure de la queue, qui a trois ou quatre anneaux plus clairs vers la base. Outre l'organe odorifere dont nous avons parlé aux généralités du genre, la Civette a de plus de chaque côté de l'anus un petit trou d'où suinte une humeur noirâtre très-puante. Elle n'a que quatre mamelles; elle passe pour avoir deux dents de plus que le Zibeth, parce que la première. lausse molaire lui tombe moins souvent qu'à ce dernier. Sa queue a vingt-cinq vertèbres. Les Civettes, quoique farouches, s'apprivoisent aisément. Agiles et souples, malgré l'épaisseur apparente que leur donne leur fourrure droite et grossière, elles sautent comme les Chats et peuvent courir comme les Chiens. Leurs yeux brillans dans l'obscurité leur permettent de chasser de nuit les Oiseaux et les petits Quadrupèdes. Au défaut de gibier et de maraude dans les basse-cours, elles se rabattent sur les fruits et les racines qu'il leur est facile de broyer avec leurs larges molaires tuberculeuses, au moyen des mouvemens que permet en avant et de côte une construction de l'articulation maxillaire. On en élève beaucoup en domesticité pour recueillir leur parfum. La Civette boit peu, habite les plaines et les montagnes arides. Avec
leurs quatre mamelles, elles ne peuvent guère porter que deux ou trois petits. On ignore encore le nombre de chaque portée. Ainsi que nous l'avons déjà dit, c'est à la Civette que se rapportent la plupart des fables dont la Hyène était le sujet chez les anciens.
Le ZIBETH, Viverra Zibetta, L., Buff. T. IX, pl, 31, Encycl. pl. 88, f. 2, Schreb. T. 11, pl 112; Qott et Baar des Arabes, Sawadu Punée des Malabares. Sans crinière; fond du pelage d'un gris jaunâtre, avec de nombreuses taches noires pleines, et quel-quefois assez rapprochées pour former des lignes continues; ce qui arrive surtout au train d'arrière. Ces taches ne sont pas dans la même série plus distantes l'une de l'autre que de la longueur de leur diamètre. La queue est noire en dessus de toute sa longueur, mais annelée de noir et de blanc sur ses côtés seulement, car le noir ne se prolonge pas dessus. Le ventre est gris; mais c'est au cou que se trouve la livrée la plus caractéristique du Ztbeth après la queue. Une bande noire naissant derrière la partie supérieure de l'oreille décrit un arc de cercle jusqu'au devant du bras., et forme la bordure de la robe tachetée qu'elle sépare du blanc pur des côtés et du dessous du cou. Une autre bande un peu plus large, naissant derrière le bas de l'oreille, et régulièrement concentrique à l'autre dont elle est sé-piarée par un arc blanc de la même largéur, se réunit sous le cou à celle du côté opposé. Une troisième «descend verticalement d'un peu au-dessous de l'oreille; enfin une quatrième, séparantle gris des joues du blanc du cou correspond à la branche montante de la mâchoire. Les moustaches sont entremêlées de barbes noires et blanches. Les figures de Schreber et de l'Encyclopédie copiées sur celle de Buffon sont donc inexactes. On n'y voit pas surtout les taches rondes pleines en séries horizontales, ni la couverture toute noire de la queue. F. Cuvier vient d'en donner la première bonne figure (Mamm. lithog.) d'où nous avons tiré notre description. Longueur du museau à l'anus, douze ou quinze pouces; hauteur au garrot, un pied; à la croupe, treize pouces. Le Zibeth a vingt-deux vertèbres à la queue, trois de moins que la Civette dont la queue est pourtant bien plus courte. Il voit mal le jour, n'est actif que la nuit; il aime les fruits, et son régime paraît omnivore. Il est généralement silencieux. Dans la colère, il hérisse les poils de l'échine. Celui qu'a observé F. Cuvier venait des Philippines. On n'a pas d'autre indicatiou authentique de la patrie de cet Animal qu'auparavant on croyait africain.
IIe SOUS-OENBE.—Les GENETTES Où, dit Cuvier, la poche se réduit à un enfoncement léger, formé sur la saillie des glandes, et presque sans excrétion sensible, quoiqu'il y ait une odeur très-manifeste. Néanmoins Dau-benton (Buff. T. IX, p. 35 et 352) en donne une idée un peu différente (V. aussi sa figure n. 2, pl. 37).
La GENETTE COMMUNE, Viverra Genetta, L., Buff. T. IX, pl. 36, En-cycl. pl. 88, fig. 3, Schr. T. II, pl. 113. Identique avec la Genette du Cap de Buff., Sup. T. VII, la Viverra malac-censis de Gmelin, le Chat Bizaam de Wosmaer, t. 8, et le Chat du Cap de Forster, Trans. Phil. t. 71. V. une bonne figure dans Cuvier et Geoffroy. (Mammif. lithog.)
A peu près de la longueur, de la grosseur et de la figure de la Fouine, mais à tête plus étroite, museau plus effilé, oreilles plus grandes, plus minces et plus nues; pates moins grosses et queue plus longue. (Elle a vingt-huit vertèbres.) La Genette a la pupille tout-à-fait pareille à celle du Chat; elle est tachée de noir sur un fond méléde gris et de roux; elle a deux sortes de poils, le plus long n'a guère pourtant qu'un demi-pouce de long sur le corps, et un pouce à la queue; l'extrémité des deux pelages est noire, griseou rousse; la queue a quinze anneaux alternativement noirs et blanchâtres avec des teintes de roux. Les anneaux noirs
augmentent delargeur a mesure qu'ils sont plus voisins du bout de la queue; toute la tête est roussâtre, avec quel-ques teintes de noir et de gris. Les taches des flancs sont disposées par séries assez régulières. Elle n a que quatre mamelles qui sont ventrales. Daubenton (loc. cit.) lui a trouvé sous l'anus les poches ordinaires des Civettes transformées par l'épaisseur de leurs parois crypteuses en deux glandes de dix lignes de longueur et cinq d'épaisseur. Les saillies que forment ces deux glandes sont jointes du côté de l'anus par une bride de la peau qui donne à cette partie l'apparence d'une poche. La cavité de ces glandes était pleine d'huile jaunâtre et odorante qu'y versaient les cryptes (fig. 2, pl. 37, t; 9), et Buffon le premier en a fait connaître l'existence en France (Sup. T. III, p. 236 et 237); mais la figure annexée (loc. cit.) à sa description, pl. 47, sous le nom de Genette die France, appartient à une espèce étrangère de patrie inconnue. La Genette en Frauce ou en Espagne habite les endroits humides et e bord des ruisseaux. On a vait dit à Buffon qu'en Rouergue la Genette se retire pendant l'hiver dans des terriers. Son site paraît le même depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'en Barbarie. Quoique vivant de proie, son naturel est doux; elle s'apprivoise aisément, et chasse les Rats et les Souris. Deux Genettes envoyées de Tunis ont vécu à la Ménagerie. Elles étaient tristes et taciturnes, dormaient tout le jour enroulées l'une sur l'autre, s'agitaient et couraient toute la nuit. Elles s'accouplèrent à la manière des Chats. La durée de la gestation ne put être fixée, on'la crut de quatre mois. Il naquit un seul pelit marqué comme ses parens.—Les anciens ne paraissent pas avoir connu la Genetle. Isidore de Seville en a parlé le premier (Encycl. pl. 89, fig. 1).
La Genette du Cap de Buff. T. VII, pl. 58, et la Viverra malaccensis, Euc. pl.88, f. 1, et Schreb. pl, 11, 12, B, ne sout, d'api es Cuvier, que le Chat Bi zaam du Cap (Encycl. pl. 89, f. 3, et Schreb. pl. 115, sous le nom de Viveira tigrina), et tous deux sont identiques avec la Genette. Déjà Kol-be, T. 11, pag. 180, avait observé que la peau du Chat musqué (Bizaam Kalte) est recherchée à cause de son odeur agréable de musc. Wosmaer qui a décrit cet Animal (faseie. 8) le rapprochait du Margay, tout en lui trouvant le museau bien plus pointu et plus effilé; ce qu'il dit de sa couleur se rapporte assez bien à la Genette dont il a surtoutla longue queue aunelée de blanc et de noir. Le Chat du Cap de Forster ne differe pas du Chat Bizaam, et par conséquent de la Genette, d'après Cuvier (Ménag. du Muséum et Règne Animal).
La GENETTE A QUEUE NOIBE Buff., Sup. T. III, sous le nom de Genette de France. Cuvier (Ménag. du Mus.) pense que cette Genette est une espèce distincte. Elle avait vingt pouces de longueur sur sept de haut; tout le poil plus long qu'à la Genette, surtout sur le cou; il n'y a d'anneaux distincts qu'au premier tiers de la queue, les deux autres tiers sont tout noirs; elle a seize pouces de long; le dessus due dos rayé et moucheté de noir sur un fond gris mêlé de grands poils noirs à reflets ondoyans; le dessous du corps blanc; les jambes et les cuisses noires; l'œil était grande la pupille étroile, les oreilles rondes.C'était un Animal toujours en mouvement et qui ne se repo-sailquepour dormir; il avait été acheté à Londres; on ignorait sa patrie.
La CIVETTE A BANDEAU, Viv. fasciata, Geoff. Grande comme une Fouine, à série de taches d'un brun marron le long du dos et des flancs sur un fond jaune clair, ayant le bout du museau, la mâchoire inférieure et le front blanc jaunâtre, tout le dessous du corps d un gris fauve uniforme, l'extrémilé de la queue et les pâtes brun foncé, elle pourrait bien être identique avec. la Genette à queue noire. Nous en disons autant de la grande Civette de Java, qui n'est qu'un peu plus petite, et quia noir ce qui est
brun dans la Viverra fasciata dont on ne connaît pas la patrie. Ces deux derniers Animaux sont au Muséum d'Histoire Naturelle. La figure donnée par Schreber sous le nom de Viv. fasciata a sur leídos et les fesses de grandes bandes noires imaginaires.
La FOSSANE DE MADAGASCAR, Viverra Fossa, Buff. T. xIII, pl. 20; EncycL, pl. 89, fig. 2; Schreb. T. 11, pl 114. Poivre, dans une nolice adressée à Buffon (loc. cit.), donne les seuls renseignemeus qu'on ait sur cette espèce dont Daubenton n'a vu que la peau bourrée. Il n'est donc pas certain que la Fossane n'ait pas de bourse subanale. Poivre dit ne lui en avoir pas trouvé sur trois individus qu'il a examinés: l'un de Madagascar, un autre de la Cochinchine, et l'autre des Philippines; d'ailleurs très-semblable, pour la figure, le fond et la distribution des couleurs, à la Genette; seulement les taches, disposées plus régulièrement encore, forment trois lignes parallèles le long de chaque flanc. La queue n'a que des demi-anneaux étroits et de couleur rousse. qui ne s'étendent pas sur le côté inférieur, lequel est d'une couleur mêlée de roux, de gris et de blanc sale, ainsi que la face extérieure de la cuisse; tout le dessous du corps est blanchâtre. Ceux que Poivre éleva fort jeunes conservaient un air et un caractère de férocité, contraste remarquable dans un Animal qui préférait les fruits à la chair. — Le Barbé de Guinée (Bosmann, Voy. p. 256, fig. n° 1) doit plutôt être une Genette qu'une Fossane.
CIVETTE DE L'INDE, Viv. indica, Geoff: Grande comme une Genette, mais plus allongée, plus haute sur jambes, avec la queue plus courte; huit bandes brunes sur le dos et confondues au cou, se détachant d'un fond blanc jaunâtre; trois ou quatre lignes de points bruns parallèles sur les flancs; tour des yeux brun; lèvre et menton blancs; queue annelée de-brun et de blanc jaunâtre. Il y en a un autre individu plus petit, marqué de même, sous le nom de Petite Genelle de Java. Toutes deux sont au Muséum.
PUTOIS RAYE DE L'INDE, Viu. fasciata, Gmel.; Schreb., 114, B, figuré qui diffère beaucoup de celle de l'En-cyclopédie, pl. 90, fig. 2; Buff., Suppl. T. VII, pl. 57., Semblable au Putois pour la taille, la forme du corps et des oreilles; tète et queue d'un brun fauve, plus pâle autour des yeux, aux joues et sous la mâchoire. Six larges) bandes noires et cinq blanchâtres plus étroites le long du dos et des flancs. Sonnerat l'a trouvé à la còte de Coro-mandel.— La Viverra hermaphrodita de Pallas (V. Schreb. T. 11, p. 426), à museau, gorge, moustaches et pieds noirs; une tache blanche sous les yeux; poil cendré à la basa, noir à la pointe; trois bandes noires le long du dos; queue un peu plus longue que le corps, et noire à l'extrémité. Elle est certainement de ce genre, car elle a une poche entre l'anus et l'ouverture de la génération. Elle venait de Barbarie..
IIIe SOUS - GENRE. — Les MAN-GPUSTES, Cuv., Herpestes, Illig; Ichneumon, Geoff., Description d'Egypte, llist. Nat. T. 11, p. 138 et suiv. — Cuvier (Règn. Anim.) les caractérise par une poche volumineuse, simple, ayant l'anus percé dans sa profondeur. Toutes les Mangoustes, dit Geoffroy (loc. cit.), ont le poil court sur la tète et les pates, et les doigts à demi - palmés: aussi s'éloignent-elles peu des rivières.
La MANGOUSTE DE L'INDE, Viv. Mungo, L. et Kœmpfer, Buff. T. XIII, pl. 19; Schreb. T. 11, pl. 116, p. 430; Encycl, pl. 84, fig. 4; et Wos—maer, pl. et fasc. 11, 1773. Wosmaer l'a aussi confondue avec l'Ichneumon et avec la Mangouste de Java. C'est à cette dernière que se rapporte sa figure. Gagarangan des Javans; Chiré, Kirpelë au Malabar; Sunsa au Benale. A peu près de la taille de la Fouine; mais sa queue, bien moins touffue à l'extrémité que celle da la, Fouine, va au contraire en grossissant dela pointe vers la racine comme une queue de Kanguroo. Cette queue
TOME IV. 12
est un peu moins longue que le corps; sur le dos, vingt-six à trente bandes transversales, alternativement rousses et noirâtres, d'autant plus longues qu'elles sont postérieures; dessous de la mâchoire fauve; pieds noirs, et la quene d'un brun noirâtre uniforme. Buffon (loc. cit.) l'a confondue avec l'Ichneumon, et comme la Mangouste est juste moitié plus petite, «il lui paraît seulement qu'en Egypte, où les Mangoustes sont pour ainsi dire domestiques, elles sont plus grandes qu'aux Indes où elles sont sauvages.» Dans ce moment-là, Buffon ne croyait pas apparemment que la domesticité détériore ces Auimaux. Le fait est que la Mangouste n'existe pas en Egypte. Kœmpfer et le P. Vincent - Marie disent qu elle fait aux Serpens une guerre implacable. Elle habite le continent de l'Inde et les îles de la Sonde. Wosmaer en a vu, dit-il, trois variétés, toutes des Indes. L'une d'elles était friande de fruits, d'œufs, et buvait beaucoup, se roulait en boule comme un Hérisson pour dormir, étaii très-propre et aimait à clapoter dans l'eau. Les yeux sont bleus avec un cercle de couleur d'orange; les testicules sont fort gros à proportion de la verge.
L'ICHNEUMON INDIEN d'Edwards (Ois., pl. 199). Museau brun rougeâtre; tout le dos et la queue annelés de brun sur un fond olivâtre; c'est la seule Mangouste, avec la suivante, qui ait les ongles noirs. Elle venait des Indes-Orientales.
La MANGOUSTE NEMS, Buff., Sup. T. III, pl. 27. D'un cinquième plus grande que la Viv. Mungo; sa queue se termine aussi en pointe. C'est ell que Daubenton a décrite (T. XIII, p. 160) sous le nom de Mangouste. Elle avait vingt-deux pouces du museau à l'anus, et la queue longue de vingt pouces; le pelage est plus clair qu à ta Mangouste, et d'une couleur uni-forme au dos et aux pates; le poil est dur, redressé comme à l'Ichneumon; le blanchâtre et le noirâtre s'y succèdent quatre ou cinq fois en anneaux; lu teinbe générale est jaune paille; l'iris est d*un fauve foncé.
Le VANSIRRE, Vohang-Spira à Ma-dagascar, Buff. T. XIII, pl. 21; Enc., pl. 80, fig. 3. Geoffroy s'est assuré sur deux individus vivaus à la Ménagerie, que c'est une Mangouste, plus petit que le Mungos, son poil est gris brun, pointillé de jaunâtre, et les pates brunes; son crâne diffère de celui de l'Ichneumon, parce que l'orbite n'est pas fermée en arrière. Vit à Madagascar, d'où elle a passé à l'Ile-de-France.
La MANGOUSTE DE MALACCA, Ichneumon malaccensis. F. Cuv. (Mamm. lith.) a figuré et décrit sous ce nom une Mangouste longue de onœ pouces, dont la queue a un pied, où la distance du museau à l'oreille est de deux pouces six lignes, et la plus grande hauteur de cinq pouces quatre lignes. La pupille est allongée horizontalement; il n'y a pas de paupière clignotante; la couleur eénérale est d'un gris sale, parce que les poils sont annelés de noir et de blanc sur leur longueur; le tour de l'œil, l'oreille et le bout du museau sont nus et violâtres; le poil est très-rude, entremêlé d'un lainage rare à sa base; la queue, conique comme dans la Mangouste à bandes, acquiert dans la colère un énorme volume par le hérissement des poils redressés perpendiculairement; son attitude ordinaire est celle des Fouines: elle peut s'étendre â quatorze pouces et se réduire à huit. Elle était très-apprivoisée, aimait les caresses quoique très-féroce pour tout Animal susceptible de devenir sa proie; elle recherchait surtout les Oiseaux, et les prenait dans sa grande cage avec une rapidité de mouvement extraordinaire. F. Cuvier dit que les organes génitaux et l'anus s'ouvrent dans la poche glanduleuse. Il ne faut pas confondre cette espèce avec la Civette de Malacca, qui n'est que la Genette. N'est-ce pas en la confondant avec la Mangouste à bandes, que Leschenault dit qu'elle se nomme Keripoulle au Malabar ? 'car c'est le nom qu'y porte
aussi cetle dernière. Ce voyageur dit qu'elle habite les trous de muraille et les pelits terriers voisins des habitations qu'elle ravage comme le Putois chez nous.
La MANGOUSTR DE JAVA. F. Cuv. (Manim. lith., liv. 26) vient d'en donner une figure toute semblable à celle de Wosmaer qui l'a décrite sous le non d'Ichneumon indien, et à la fig. 116 de Schreber. Elle étail privée comme un Chat domestique. Diard l'avait envoyée de Java, il y en a aussi sur le continent. Sans doute le Koger-Augan de Java, Séba, vol. I, pag. 77, pl. 48, fig. 4, ressemble par la taille, et à peu près par les couleurs, au Vansirrè; seulernent il a en marron ce qui est en brun dans l'au-vtie. La queue se termine aussi en pointe.
La MANGOUSTE ROUGE, Ichneumon ruber, Geoff. (Patrie inconnue.) Pelage d'un rouge ferrugineux très-éclatant; poils annelés de roux et de fauve, rouge cannelle sur la tête et les épaules; surpasse d'un cinquième le Muñgos, et a la queue encore plus épaisse et plus longue.
La GRANDE MANGOUSTE, Ichneumon major, Geoff., Buff., Suppl. T. III, pl. 26. Poil annelé de fau-ve et de marron; mais Ies anneaux fauves sont si étroits, que l'autre cóuleur domine partout; la queue, plus hérissée et plus longue que le corps, terminée en pointe, y prend une couleur plus foncée; les doigts couverts de poils ras et serrés, comme chez les Animaux aquatiques; double du Mungos, c'est la plus grande des Mangoustès. On ignore son pays; Geoffroy la creit rapportée par Sonnerat.
L'ICHNEUMON, Viverra,. Ichneumon, L., Ichneumon Pharaonis, Geoff., Nems des Arabes, Tezerden des Bar— baresques, Schreber, pl. 115, B; Encycl., pl. 84, fig. 5; Descrip. d'E—gypte, Hist. Nat., Mamm. planch. 6. Buffon n'a pas connu l'Ichneumon; il a pris peur lui le Mungos à qui il a appliqué tous les récit* qui cancernent l'Ichneumion. Plus petit d'un sixième que l'espèce préoédente; à queue aussi longue que le corps, et terminée par une touffe de très-longs poils noirs étalés en éventail, et dont la couleur se détache fortement de la teinte fauve marron uniforme de tout le corps; le poil est plus gros, plus sec et plus cassant que dans aucun de ses congénères; l'orbite est complet L'Ichneumon est d'une timidité extrême; il se glisse toujours à l'abri de quelque sillon; il ne lui suffit pas de ne rien voir de suspect, il n'est tranquille et ne continue sa route qu'après avoir flairé tout ce qui est à sa portée; l'odorat est son guide suprême; même quand il est apprivoisé, il va sans cesse flairant, remuant continuellement ses naseaux avec un petit bruit qui imite le souffle d'un Animal haletant après une longue course. Il est d'une très-grande douceur, caressant, vient à la voix de son malître. En Egypte, il se nourrit de Rats, de Serpens, d'Oiseaux et d'œufs. Lors de l'inondation, il se retire près des villages et dévaste les basse-cours; mais resserré alors avec les Renards et les Chacals, il devient en grande partie leur proie. Dans le Saïd il a pour eunemi le Tupinambis qui a les mêmes habitudes et se tient dans les mêmes sites. Il détruit tous les œufs qu'il rencontre, et conséquemment ceux du Crocodile; mais il est absurde de supposer qu'il attaque l'Animal. Son utilité par la destruction des œufs de ce Reptile était sans doute le seul motif du culte que lui rendirent les Égyptiens. Aristo te et Stra-bon disent qu'on ne le trouve qu'en Égypte; nous avons cité un nom bar-bares que qui porte à croire qu'on le trouverait aussi au moins dans l'est de la Barbarie. Le nom Ichneumon est grec et significatif des habitudes de l'Animal. Hérodote l'a employé le premier. L'Ichneumon n'a jamais été domestique en Egypte, l'espèce y vit partout sauvage; on n'en apporte de jeunes aux marchés que lorsqu'on en trouve par hasard dégarés dans les champs. (A. D. INS.)
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* CIVETTE, POIS. On dit que l'on donne ce nom sur les bords de la Loire à de petites Anguilles qu'on y prend en quantité. Ce nom est peutêtre un double emploi de Civelle. V.ce mot. (B.)
CIVICH. OIS. Syn. piémontais du Friquet, Fringilla montana, L, V.GROS-BEC. (DR..Z)
CIVIERE, OIS. L'un des noms vulgaires du Bouvreuil, Loxia Pyrrhula. V. BOUVREUIL. (DR..Z.)
CIXIE. Cixius. INS. Genre de l'ordre des Hémiptères établi par Latreille (Gener. Crust, et Ins. T. III, p. 166), et réuni depuis au genre Fulgore. Vce mot. (AUD.)
CIYTES. MIN. V. CISSITIS.
CLABAUD. MAM. Race de Chiens courans à oreilles pendantes, et peu estimés. L'importunité de leurs cris, passée dans le langage familier, est l'étymologie de clabaudage, clabaudeurs, etc. (B.)
CLA-ClA. OIS. V.CHA-CHA.
* CLADANTHE. Cladanthus. BOT. PHAN. Famille des Synanthérées corymbifères de Jussieu, Syngénésie Polygamie frustranée, L. Genre fondé par H. Cassini et placé dans la tribu des Anthémidées.Il est ainsi caractérisé: calathide radiée; fleurons du centre nombreux, réguliers et hermaphrodites; demi-fleurons de la circonférence disposés sur un seul rang, ligulés et stériles; involucre formé d'écailles ovales, scaricuses et comme frangées à leur sommet; réceptacle conique, allongé, couvert de petites écailles et de petits organes qué Cassini nomme fimbrilles, filiformes et membraneux; akènes ovales, striés, glabres et sans aigrettes. Ce genre, dont Cassini a exprimé les caractères avec plus de détails (Bull, de la Soc. philom., déc. 1816), n'est composé que d'une seule espèce, le CLADANTHE D'ARABIE, Cladanthus arabicus, Cass., ou Anthémis arabica, L. Les Arabes lui donnent le nom de Craffas.Cette jolie Plante annuellecroît naturellement en Arabie et sur les côtes septentrionales de l'Afrique. Elle pourrait être cultivée facilement en pleine terre dans les jardins de France, car elle fleurit au Jardin des Plantes de Paris depuis juillet jusqu'en septembre. Sa hauteur* est de trois décimètres; les rameaux nombreux qu'elle étale autour d'elle sont grêles, ligneux et disposés en verticilles, au milieu desquels est une calathide sessile, solitaire et d'un beaujaune orangé. Chaque ramuscule est aussi terminé par un verticille de branches plus petites, qui contiennent également une calathide au milieu d'elles. (G..N.)
* CLADIE. Cladius. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, sectiondes Térébrans, famille des Porte-scies, tribu des Tenthrédines, établi par Klug et adopté par Latreille(Consid. génér., p. 294) qui lui assigne pour caractères: antennes de neuf articles, rameuses dans les mâles, simples dans les femelles; mandibules tridentées. Ce genre, très -voisin des Lophyres, s'en distingue par les antenues rameuses et non pennées, ainsi que par les mandibules tridentées. La composition des antennes empêche de le confondre avec les Tenthrèdes, les Dolères, les Nemates et les Pristiphores qui ont les appendices simples dans les deux sexes.
Pelletier de Saint-Fargeau (Monogr. Tenthredin., p. 57)rapporte à ce genre cinq espèces dont la plupart sont nouvelles. Le Cladie difforme, Cl. difformis, Latr., ou le Pteronus difformis de Jurine (Class, des Hym., p. 64), représenté par Pelletier de Saint-Fargceau, dans la Faune Française (pl. 12, fig. 4), peut être considéré comme le type du genre.
V., pour les autres espèces, Pelletier de Saint-Fargeau (loc. cit.). (AUD.)
CLADIUM. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Cypéracées, est un démembrement des schœnus de Linné. Browne (Jam., p. 114)lui imposa ce nom et le constitua avec une Plante
des Antilles, évidemment congénère de notre Cladium Mariscus, si même elle ne lui est pas identique. Schrader adopta ensuite le genre proposè, etR. Brown (Prodi. Flor. Nov.Holl.,, p. 236) en fit mieux connaître les caractères qu'il définit de la manière suivante: épillets à une ou deux fleurs, composés d'écaillés imbriquées, dont les extérieures sont vides; style caduc inarticulé avec l'ovaire; point de soies ou de squammules hypogynes. Le fruit est une espèce de noix glabre renfermant un petit noyau lisse. De tels caractères sont, il faut l'avouer, bien analogues à ceux des Schœnus. C'est plutôt par leur port que les Cladium diffèrent un peu de ce dernier genre. Ce sont des Plantes herbacées plus grandes et plus consistantes, dont les chaumes sont gar nis de feuilles très-longues, souvent dentées en scie et engaînantes. R. Brown en a décrit treize espèces indigènes de la Nouvelle - Hollande, parmi lesquelles il indique le Cladium Mariscus ou Schœnus Mariscus de Linné, qui croît aussi en Europe et dans les environs de Paris. Schrader regarde l'espèce exotique comme distincte de l'européenne, et il les désigne, l'une sous le nom de Cl. occidentale, et l'autre sous celui de Cl. germanicum. Labillardière (Nov.- HolLT. I, p. 18, t. 19) a figuré une espèce de Cladium en lui conservant l'ancien nom générique de Schœnus; c'est son Sch.filum. V.CHOIN. (G..N.)
* CLADOBOTRYUM. BOT. CRYTT, (Mucédinèes.) Ce genre, établi par Nées (Syst. der Schwamme, p. 15, tab. 4, fig. 54), est un de ceux qui nous semblent fondés sur des caractères tout au plus spécifiques. Il nous paraîtrait devoir être réuni en un seul genre avec les Stachylidium, Verticillium, Botrytis et Virgariay qui conserverait le nom de Botrytis.C'est ce que Persoon a fait dans sa Mycologie européenne. V. BOTRYTIS.
Le genre Cladobotryum était ainsi caractérisé par Nées: filamens ascendans, divisés dès leur base en forme de corymbe; sporules oblongues, éparses vers l'extrémité des rameaux. Il ne renfermait qu'une espèce, le Cladobotryum varium (Botrytis macrospora, Link, Dittmar,. Persoon, Myc. cur. T. 1, p. 34). Il vient sur les bois et sur les feuilles de Chênes pourris. (AD. B.)
* CLADOCÈRE. Cladocerus. POLYP. Genre de Polypiers fossiles dont Raffinesque n'a pu déterminer la famille, ayant pour caractère d'offrir un corps pierreux, rameux, comprimé, à écorce distincte, couverte de petites lignes ridées; les pores sont nuls ou invisibles. Ce genre est composé de plusieurs espèces: C. Alcides, armatus, clavatus, etc. V. le Journ. de Phys., 1819, T. LXXXVIII, p. 429. (LAM..X.)
CLADODES. BOT. PHAN.Loureiro (Fl. Cochinck., ed. Willd., p. 703) a donné ce nom à un nouveau genre qu'il caractérise ainsi: fleurs monoïques; les mâles, comme les femelles, munies d'un calice quadriparti et dépourvues de pétales. Les premières ont huit étamines dont les filets sont courts et membraneux, les anthères arrondies. Les secondes n'ont point de style. Leur ovaire trigone porte trois stigmates oblongs, réfléchis, et devient une capsule à peu près globuleuse, trilobée, à trois loges monospermes et s'ouvrant par trois valves.
A ces caractères on reconnaît que ce genre doit appartenir à la famille des Euphorbiacées; mais le défaut de renseignemens ultérieurs nous rend fort réservés sur son adoption, car il est malheureusement arrivé trop souvent que dans l'établissement de ses nouveaux genres Loureiro n'a fait que décrire des Plantes de genres déjà si connus, qu'on ne conçoit pas comment cet auteur a pu faire de pareilles méprises. Au surplus, une seule espèce constitue ce nouveau genre: c'est le Cladodes rugosa, nommé Cay Mót en Cochinchine, Arbrisseau des forêts de ce pays, donc les branches extrêmement nombreuses por-
tent des feuilles lancéolées dentéei en scie, glabres, rugueuses et alternes.Les fleurs sont terminales et très petites, disposées en grappes lâches qui se terminent en épis. (A. D. J.)
CLADONIE. Cladonia. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ce genre, fondé par Hoffmann et adopté par De Canaolle dans la Flore Française, correspond à une partie du genre Cenomyce d'Acharius. Nous croyons, vu le passage insensible qui existe entre ce genre et les Seyphophorus par l'intermédiaire des Helopodium, devoir adopter l'opinion du lichenographe suédois, suivie en grande partie par Dufour dans la monographie de ces genres, et selon laquelle ces trois genres réunis ne forment qu'un seul et même genre sous le nom de Cenomyce. V. CENOMYCE. (AD. B.)
*CLADORA.BOT.CRYPT(Lichens.) Genre formé par Adanson qui le rapportait (Fam. Plant, T. II, p. 6) à sa seconde section des Champignons, et qui rentre dans le genre Cladonia, tel que l'ont adopté les botanistes. (B.)
*CLADORYNCHUS. OIS.(Gesner.)Syn. présumé du Pluvier à collier d'Egypte, Charadrius œgyptius, L.V. PLUVIER. (DR..Z.)
* CLADOSPORUM. BOT, CRYPT. (Mucédinées.) Link, qui a établi ce genre, l'a ainsi caractérisé: filamens rapprochés, droits, simples ou peu rameux, dont les extrémités se séparent pour former les sporules; sporules ovales d'abord continues avec le sommet des rameaux, s'en détachant plus tard. Les espèces qui servent de type à ce genre faisaient partie du genre Dematium de Persoon qui les y a rapportées de nouveau dan sa Mycologia europœa. V. ce mot. Link en a décrit quatre espèces sous les noms de Cladosporum herbarum (Dematium herbarum, Pers., Syn. Fung.); Cladosporum abietinum (Dematium abietinum, Pers., ibid.); Cladosporum atrum; Cladosporum aureum. Les trois premiers croissent sur les écorces ou sur les feuilles et les tiges des Plantes sèches. Le dernier, qui vient sur les rochers, n'appartient probablement pas à ce genre. (AD. B.)
*CLADOSTÈME. Cladostema.POLYP. Genre de Polypiers fossiles de l'ordre des Enclines, dont les caractères sont ainsi fixés par Raffinesque: base branchue; bouches terminales aréolées; articulations à circouférence lisse; centre tubuleux semi-radié autour du creux.Les C. flexuosa, leioperis, etc., appartiennent à ce genre; elles se trouvent aux Etats-Unis. V.Journ. de Phys., 1819, T. LXXXVIII,. p. 429. (LAM..X.)
*CLADOSTEPHE. Cladostephus, BOT. CRYPT.(Chaodinées.) Genre établi par Agardh, adopté par Lyngbye, et que nous plaçons parmi les Chaodinées dont il se rapproche par la grande analogie que présente son organisation avec celle des Thorées et des Draparnaldes; mais qui, lorsque sa fructification sera connue, pourra bien passer aux Céramiaires. Ici nous arrivons à la fin d'une famille dont les genres se sont compliqués graduellement, et les deux derniers que nous y rattachons commencent à moins y convenir. Cependantle genre Cladostephus conserve encore une sorte de mucosité extérieure, du moins vers les extrémités de ses rameaux, et les Lémanes, V. ce mot, semblent conserver cette mucosité dans leur intérieur, Les caractères du genre dont il est question sont: filamens ronds, articulés, rameux, chargés de ramules également articulées par sections transversales, simples ou légèrement divisées, disposées en verticilles simples autour des articulations des rameaux princi paux, comme les feuilles d'un Hypuris le sont autour des tiges. L'espèce qui sert de type à ce genre est le Cladostephus Myriophyllum, N., Cladostephus verticillatus, Agardh, Sya, Lyngbye, Tent., p. 102, pl. 30.,
Ceramium vertioillatum, D. C., Flor.Fr. T. II, p. 39. Cette Plante abonde dans les mers d'Europe, et son
port est assez élégant. Elle n'adhère pas au papier sur lequel on la prépare, ce qui indique déjà qu'elle s'éloigne des autres Chaodinées qui toutes ont émiuemment cette propriété. (B.)
CLADOSTYLES. BOT. PHAN. Famille des Convolvulacées, Penlandrie Dîgynie, L. Ce genre a été établi sur une Plante nouvelle rapportée de l'Amérique méridionale par Humboldt et Bonpland. Ils l'ont publiée dans le premier volume de leurs Plantes équinoxiales, en fixant ainsi ses caractères génériques: calice divisé en cinq parties profondes; corolle campanulée trés-ouverte, dont le limbe est à cinq divisions; deux styles fourchus (d'où le nom grec du genre); stigmates simples; capsule uniloculaire, monosperme, indéhiscente. Selon Bonpland, à qui on doit la descriptiou précédente faite sur la Plante vivante, cette graine n'est unique dans la capsule que par l'avortement constant d une ou de plusieurs autres graines; mais Kunth (Synopsis Plantarum œquinoct. orbis novi, T. II, p. 230) suppose en outre, avec plus de vraisemblance, que l'ovaire (qui n'a pas été observé par Bonpland) estbiloculaire, et que chacune de ses loges est disperme. Si cela était ainsi, le genre Cladoslyles ne diffèrerait de l'Evolvulus que par la capsule dépourvue de valves, et aux yeux de l'auteur que nous venons de citer, cette différence est bien faible pour la distinction d'un genre.
Le Cladostyles paniculata, H., B.et Kth., est la seule espèce connue. C'est une Plante herbacée, droite, àfeuilles alternes et entières, dont les fleurs sont terminales, blanches et disposées en panicules. Elle fleurit en juin près de Turbaco dans le royaume de la Nouvelle-Grenade. Humboldt et Bonpland en ont publié une très-belle figure (Plantes équinoxiales, 1er vol., tab 57). (G..N.)
* CLAIKGEES, CLAIKS, CLAKGUSE ET CLAKIS, OIS. Syn. vulgaires en Ecosse de la Bernache, Anas erythropus, L. V.CANARD. (DR..Z.)
CLAIRETTE, BOT.PHAN. L'un des noms vulgaires de la Mâche. V.VALÉRIANELLE. (B.)
*CLAIRIDES. Cleridœ, INS. Tribu établie par Kirby,, correspondant à celle des Clairons. V. ce mot, (AUD.)
CLAIRON. Clerus. INS.Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Clairones, établi originairement par Geoffroy (Hist, des Ins. T. I, p. 303) qui lui assignait pour caractères: antennes en masse, composée de trois articles posés sur sa tête; point de trompe; corselet presque cylindrique sans rebords; tarses garnis de pelottes. Les Clairons confondus par Linné avec les Attelabes, ont, pour la plupart, le premier article des tarses très-court; cette particularité en avait imposé à Geoffroy qui, ne voyant que quatre divisions aux tarses, les avait rangés parmi les Tétramères. Le fait est qu'ils en ont cinq, et qu'avec quelque attention, on parvient toujours à distinguer l'article rudimentaire. Le genre Clairon n'a pas seulement subi des changemens dans ses limites; mais il a été complètement bouleversé par Fabricius. Cet entomologiste, par une manie qui lui était trop commune, a établi un genre Clairon, qui ne comprend aucune des espèces décrites par Geoffroy, et il a créé, pour celles-ci, la dénomination de TRICHODE; Trichodes. Olivier, (Hist. des Coléopt.) accorde au genre Clairon une acception très-étendue, qui comprend sous le nom de section les genres Notoxe, Clairon, Trichode de Fabricius. Enfin Latreille, rendant à chacun ce qui lui est dû, rejette les dénominations abusives de Fabricius, et adopte le genre Clairon de Geoffroy, qui, à raison des changemens utiles qu'il a subis, correspond aujourd'hui à une famille ou tribu désignée sous le nom de Clairons, V, ce mot, et comprend plusieurs-sous-genres qui en ont été démembrés. Parmi eux, celui des Clairons proprement dits, dont il est ici question, offre pour caractères: tarses vus en dessus, ne
paraissant avoir que quatre articles; l'avant - dernier aussi grand que le précédent, et pareillement bilobé; antennes à articles intermédiaires trèscourts, les trois derniers transversaux, formant une massue presque triangulaire, tronquée obliquement au bout, et pointue à l'angle interne du sommet; dernier article des palpes maxillaires un peu plus grand, en forme de triangle renversé, allongé; le même des labiaux beaucoup plus grand, ayant la figure d'une hache.
Ces Insectes ont le corps allongé, presque cylindrique, plus étroit en devant. La tête est assez large, inclinée et enfoncée postérieurement dans le prothorax; les yeux sont ovales, peu saillans, Souvent échancrés au côté interne. Les antennes ont la longueur du prothorax; celui-ci est alongé et plus étroit que les élytres; l'écusson est très-petit, arrondi postérieurement. Les élytres sont étroites, surtout en avant, et de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses. Les pates sont de longueur moyenne; les deux postérieures ont, dans les mâles de quelques espèces, des cuisses assez fortes; les articles intermédiaires des tarses sont larges. bilobés et garnis inférieurement de pelottes.
Les Clairons diffèrent des Cylydres et des Tilles, par les articles des tarses, n'étant pas tous très-distincts; ils s'éloignent des Nécrobies et des Enoplies, par les articles intermédiaires aes tarses bilobés, par la forme de la massue et par cette du corselet. Enfin ils ont de tels rapports avec les Notoxes, les Trichodes et les Corynètes de Fabricius, que Latreille (Règn. Anim. de Cuv.)leur réunit ces trois genres.
Les Clairons ont, en général, le corps hérissé d'un duvet poilu, et orné de couleurs vives et variées, disposées par bandes transversales sur les élytres. On les rencontre souvent sur les fleurs, ils volent avec facilité. Lorsqu'on les prend, ils n'ont d'autre moyen de défense qu'une ruse commune à un grand nombre d'Insectes; ils contrefont les morts, inclinent leur tête et replient leurs pates contre leur poitrine. — Léon Dufour a étudié anatomiquement les Clairons, et voici les principaux résultats de son travail qui est encore manuscrit: l'œsophage est gros, proportionnellement a celui de la plupart des autres Insectes; les parois sont épaisses et charnues. Parvenu dans la poitrine, il se renfle, mais insensiblement, en un estomac cylindroïde, flexueux, à la surface duquel la loupe découvre de fort petites papilles, en forme de points saillans. Après cet estomac, dont la terminaison est marquée par un léger bourrelet, où se fait l'insertion antérieure des vaisseaux hépatiques, on trouve une portion intestinale fort courte, puis un cœcum allongé, renfermant une pulpe excrémentitielle blanche. Quant aux vaisseaux hépatiques, ils sont au nombre de six, et ont leurs insertions sur deux points éloignés du tube alimentaire; la première de ces insertions, ou l'antérieure, a lieu autour du bourrelet qui termine l'estomac par six conduits distincts et isolés; l'autre, ou la postérieure, se fait à l'origine du renflement intestinal qui précède le rectum par deux vaisseaux seulement; mais chacun de ceux-ci est trifide.
Les larves des Clairons, connues des anciens, se nourrissent de celles des autres Insectes, particulièrement des Hyménoptères; on les rencontre dans leurs nids. — Ce genre est assez nombreux en espèces dont plusieurs se trouvent dans nos environs.
Le CLAIRON DES RUCHES, Clerus alvearius, Latr., ou le Trichodes alvearius de Fabricius, peut être considéré comme le type du genre. La larve se rencontre dans les ruches des Abeilles domestiques. Elle y fait un grand tort en détruisant leurs nymphes et leurs larves. Panzer (Faun. Insect. Germ. fasc. 31. fig. 14) en a donné la figure.
Le CLAIRON APIVORE, Clerusapiarius d'Olivier (Hist. des Coléopt. T. IV, n° 76, pl. 1, fig. 5-6), ou le Tri-
chodes epiarius, a été confondu quel-que fois avec le genre précédent. On le trouve dans les mêmes lieux; mais sa larve s'introduit dans les nids des Mégachiles des murs. Panzer (loc. cit. face. 31, fig. 13) l'a aussi représenté.
Comme on n'a pas encore observé l'Insecte parfait cherchant à s'introduire dans les ruches d'Hyménoptères, et qu'il n'est d'ailleurs doué d'aucun moyen très-efficace pour se garantir de la piqûre de l'aiguillon, on suppose que les œufs sont d'abord pondus sur les fleurs, et que les Abeilles ou les Mégachiles les transportent dans leurs nids avec le pollen de ces fleurs. Cette opinion ne nous parait guère admissible; car elle supposerait la perte d'un grand nombre d'œufs, et ne nous expliquerait pas comment l'Insecte, devenu, parfait, pourrait rencontrer moins de danger, pour sortir de la ruche ou du nid, que pour s'y introduire; attendons que l'observation vienne encore dévoler ce mystère. Les hypothèses, quelque vraisemblables qu'elles paraissent, ne doivent jamais être admises que comme de simples conjectures; autrement elles nuisent à la science, parce que, le doute seul engage à la recherche de la vérité. (AUD.)
CLAIRONS. Clerii INS. Famille de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, établie par Latreille (Gener. Crust, et Ins. T. I, p. 238 et 269) et correspondant au grand genre Clairon de Geoffroy. Cette famille a été convertie (Règn. Anim. de Cuv.) en une tribu de la famille des Clavicornes. Ses caractères sont: antennes grossissant insensiblement ou terminées en massue, pectinées dans les uns, presque filiformes et presque entièrement en scie dans les autres; corps allongé, cylindroïde, plus étroit en devant; abdomen mou en carré plus ou moins allongé, recouvert par les élytres; articles intermédiaires des tarses bilobés et membraneux en dessous; palpes maxillaires très-avancés, aussi longs que la tète; les labiaux aussi longs ou plus saillans que les précédens, terminés par un article grand, en hache ou en cône très-allongé. Les Clairons se trouvent ordinairement sur les fleurs, quel que fois dans les matières animales en putréfaction ou dans les bois pourris. A l'état de larves, elles se nourrissent de matières animales; celles de quel ques espèces de Clairons proprement dits, se rencontrent souvent dans les ruches des Abeilles où elles dévorent les larves. — Latreille divise cette tribu ou famille de la manière suivante:
I.Tarses ayant cinq articles très-dis-tincts, tant en dessus qu'en dessous.
Genres: CYLYDRE, TILLE.
II.Tarses ne paraissant avoir, vus en dessus, que quatre ou même que trois articles bien distincts.
† Le quatrième ou l'avant-dernier article des tarses aussi grand que le précédent, pareillement bilobé et tiès-distinct.
Genres: THANASIME, OPILE, CLAIRON.
†† Avant-dernier article des tarses, ou le quatrième, beaucoup plus petit que le précédent, caché entre ses lobes et peu apparent dans quel-ques-uns, entier.
Genres: ENOPLIE, NÈCROBIE.
V. ces différens mots.
Latreille (Règn. Anim.) comprend aussi dans cette tribu les genres Mastige et Scydmène; mais dans le tableau que nous avons donné et qui est extrait du nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, il ne les mentionne plus.
Kirby (Linn. Soc. Trans. T. XII) a donné la division suivante de la tribu des Clairous, qu'il nomme en latin Cleridœ; il en exclut les genres Mastige et Scydmène.
I. Antennes dentelées (Serricornes).
Genres: EURYPE, TILLE, AXINE, PRIOCèRE. Les trois nouveaux genres
qu'on remarque ici ont été établis aux dépens du genre Tille.
II. Antennes renflées.
Genres: ENOPLIE, CLAIRON.
V. ces mots. (AUD.)
CLAITONIA. BOT. PHAN. Pour Claytonia. V. CLAYTONE.
CLAMATORIA. OIS. (Pline.)Syn. présumé de la Sittelle, Sitta europœa, L. SITTELLE. (DR.Z.)
CLANCULUS. MOLL. Nom scientfique que Montfort donne à son genre Bouton, qui n'est fondé sur aucun caractère générique, et qui doit se rapporter au genre Monodonte. V. ce mot et BOUTON. (D..H.)
* CLANDESTINARIA. BOT.PHAN.Nom de la troisième section établie par De Candolle dans son genre Nasturtium. Elle est ainsi caractérisée:pétales blancs très-petits ou quel que fois nuls; siliques un peu cylindriques. Cette section, aux yeux de l'auteur lui-même, est douteuse; elle se compose d'espèces qui, par leurs caractères génériques encore trop peu connus, pourraien t être rapportées, les unes aux Arabis; les autres aux Sisymbrium. Elles habitent les Indes-Orientales et le Brésil. C'est à cette section qu'appartient le Sisymbrium indicum, L. (G..N.)
CLANDESTINE. Lathrœa. BOT. PUAN. Genre très-voisin des Orobanches et faisant partie de la Didynamie Angiospermie. Linné avait réuni sous le nom de Lathrœales genres Clandestina, Phelippœa et Amblatum de Tournefort, que les botanistes modernes ont avec raison séparés de nouveau, en sorte qu'aujourd'hui ce genre ne se compose que de deux espèces qui croissent en France. Ces deux Plantes ont, non-seulement la même organisation intérieure que les Orobanches, mais elles rappellent encore ces singuliers Végétaux par leur port. Elles sont herbacées, parasites, et vivent sur la racine d'autres Plantes dans les lieux couverts et humides. Leur racine est implantée sur cette quel que autre Arbrisseau; leur tige est horizontale, souterraine, et forme une souche, dounant naissance, dans sa partie supérieure, à quelques ramifications dressées, portant, ainsi que la souche, des écailles au lieu de feuilles. Les fleurs sont assez grandes, groupées en une sorte d'épi à la partie supérieure des ramifications de la tige. Lear calice est tubuleux, un peu comprimé latéralement, à quatre lobes peu profonds et inégaux. La corolle est monopétale, irrégulière, à deux lèvres; la supérieure est concave, entière; l'inférieure est à trois lobes peu marqués. Chaque fleur contient quatre étamines didynames, placées sous la lèvre supérieure; les anthères sont à deux loges et velues. L'ovaire est allongé, marqué de deux sillons longitudinaux. Coupé transversalement, il présente une seule loge contenant un très-grand nombre d'ovules insérés à deux trophospermes pariétaux, épais et légèrement bipartis. A la base de l'ovaire et antérieurement existe un petit corps glanduleux, en forme de languette; c'est un véritable disque hypogyne. Le style est plus ou moins allongé, terminé par un stigmate divisé en deux lèvres inégales et obtuses.
Le fruit est une capsule un peu comprimée, uniloculaire, s'ouvraut en deux valves, qui chacune entraînent avec elles un des trophospermes sur le milieu de leur face interne.
LA CLANDESTINE ÉCAILLEUSE, Lathrœa squamaria, L.; Clandestina penduliflora, Lamk., Flor. Fr., est vivace et croÎt dans les lieux ombragés et humides. On la trouve aux environs de Paris, dans le parc de Gesvres près Meaux. Sa souche est horizontale, rameuse, entièrement couverte d'écailles charnues, imbriquées; elle donne naissance par son extremite supérieure à deux ou trois rameaux dressés, hauts de six à huit pouces, portant quelques écailles écartées, et terminés par un épi de fleurs blanchâtres et purpurines, pendantes, portées chacune sur un pédi-
cette qui naÎt de l'aisselle d'une écaille. Leur calice est comprimé, poilu, à quatre lobes aigus et inégaux. La corolle, deux fois plus longue que le calice, est à deux lérres; la supérieure entière et obtuse, l'inférieure à peine trilohée; le style et le stigmate dépassent la lèvre supérieure.
La CLANDESTINE ORDINAIRE, Lathrœa Clandestina, L.; Clandestina rectiflora, Lamk., Fl. Fr. La souche est très-courte et munie d'écaillés blanchâtres et imbriquées. Elle est horizontale et-cachée sous la mousse dans les lieux humides, au milieu des pierres qui garnissent les ruisseaux. De l'extrémité supérieure de sa souche, naissent plusieurs grandes fleurs violettes et dressées qui sont la seule partie de la Plante saillante au-dessus du sol. La Clandestine croÎt dans le centre et le midi de la France. Daléchamp regarde cette Plante comme douée d'une propriété merveilleuse. Il dit qu'elle a rendu fécondes des femmes jusque-là stériles. (A. R.)
* CLANGA, OIS. (F. Cuvier.) Syn. présumé de l'Orfraie, Falco Ossifragus L. V. AIGLE. (DR..Z.)
CLANGULA. OIS. (Gesner.) Syn. de Garrat, V.CANARD. (DR..Z.)
* CLAPALOU. BOT. PHAN. Syn.de Carissa à la côte de Coromandel. (B.)
* CLAPAS. BOT. PHAN. (Gainard.)Syn. de Cocotier è Timor. (B.)
CLAPIER. zool. Retraite du Lapin. Ce nom a été étendu aux abris où on élève de ces Animaux. (B.)
* CLAQUE, OIS. Syn. vulgaire de la Grive Litorne, Turdus pilaris, L. V. MERLE. (DR..Z.)
CLAQUETTE DE LADRES ou DE LEPREUX. MOLL, Nom vulgaire et marchand du Spondylus gœderopus dont la charnière est disposée de facon à ce que les deux valves, tombant l'une sur l''autre sans se désunir après la mort de l'Animal, imitent l'effet de ces espèces de castagnettes dont on obligeait autrefois les lépreux à faire usage dans certaines villes de Hollande pour annoncer leur contagieuse présence. (B.)
CLARCKIE. Clarckia. BOT. PHAN. Pursh (Flora Americœ septentrionalis, vol. 1, p. 260) décrit une Plante sous ce nouveau nom de genre qu'il avait précédemment établi dans les Transactions de la SociétéLinnéenne de Londres. Ce genre appartient à la famille des Onagraires et à l'Oetandrie Monogynie, L. Il est ainsi caractérisé: calice tubuleux à quatre segmens, comme dans le genre Enothera; corolle composée de quatre pétales disposés en croix, rétrécis à leur base en un onglet très-minee, ayant un limbe trilobé; huit étaminés, dont quatre munies d'anthères linéaires; les quatre autres de moitié moins longues et supportant des anthères arrondies, ne sont que des étamines avortées; stigmate quadripartite et pelté; capsule à quatre loges.
La seule espèce que l'on connaisse de ce genre, est figurée dans Pursh(loc. cit.) sous le nom de Clarckia pulechella, que Poiret, dans le Dictionnaire encyclopédique, a changé en celui de C. elegans. C'est une Plante herbacée, à feuilles alternes et dont les fleurs ont une belle couleur rose ou pourpre. Elle a été trouvée par Lewis, gouverneur de la Californie septentrionale, sur le banc formé par le Kooskoosky et la rivière de Clarck, deux des branches principales du, fleuve Columbia. (G..N)
CLARIA. POIS. (Belon.) Probablement la Lotte. V. GADE. (B.)
CLARIAS, POIS. (Gronou.) Syn. de Silure anguillaire. (B.)
* CLARIONÉE. Clarionea. BOT. PHAN.Genre de la famille des Synanthérães, section des Labiatiflores de DeCandolle, Syngénésie égale, L., extrait des Perdicium par Lagasca, et que De Candolle a adopté dans son troisième Mémoire sur les Labiati-
flores, inséré dans les Annales du Muséum d'Histoire Naturelle, vol. 19, p. 65. Ce dernier auteur a fait figurer l'analyse des fleurs du Clarionea magellanica ou Perdicium magellanicum, Willd., et a donné à ce genre les caractères suivans: involucre oblong, imbriqué, composé de folioles membraneuses ou scarieuses sur leurs bords; fleurons extérieurs plus grands que les antres, et simulant les rayons des fleurs radiées, tous, sans exception, bilabiés, hermaphrodites; la lèvre intérieure formée de deux lanières très-étroites et roulées ensemble en spirale; réceptacle ponctué, nu, ou, selon Lagasca, cilié dans quelques espèces sur le bord des points; aigrette sessile, poilue et couverte de dents très - fines et nombreuses.
Les Clarionées sont des Plantes herbacées ou sous-frutescentès, à feuilles entières ou pinnatifides. Lagasca en cite plusieurs espèces sans description. La seule authentique est donc celle qui a servi à l'établissement du caractère générique par De Candolle, ou le Cl. magellanica. Depuis la publication du Mémoire de De Candolle, Lagasca a changé le nom de Clarìonea qu'il avait lui-même donné au genre dont il s'agit, en celui de Perezia. Nous ne pensons pas qu'on doive se soumettre à une pareille fluctuation, et nous ne parlerons du Perezia que comme synonyme. (G..N.)
CLARIONIE. BOT. PHAN. Pour Clarionée. V. ce mot. (G..N.)
CLARISIA. BOT. PHAN. Genre fondé par Ruiz et Pavon dans la Flore du Pérou, et auquel ils assignent les caractères suivans: Arbres dioïques; fleurs mâles disposées en chatons filiformes, n'ayant pour calice qu'une très-petite écaille; fleurs femelles possédant un périanthe particulier composé de quatre à six écailles peltées, et deux styles réunis par la base. Le fruit est une drupe monosperme. Les auteurs de ce genre l'ont placé dans la Diœcie Diandrie, et, d'après l'exposition de ses caractères, il paraît appartenir à la famille des Amentacces de Jussieu ou à cette des Myricées de Richard, qui en est un démembrement.
Aucune nouvelle espèce n'a été ajoutée aux deux premières dont la description est due à Ruiz et Pavon. Celles-ci sont des Arbres indigènes des forêts du Pérou, possédant un bois dur qui exsude un suc laiteux. L'un d'eux (Clarisia racemosa) a l'écoree intérieure rouge. L'autre (Clarisiabiflora) a cette écorce blanche; sa station particulière est le bord des eaux. (G..N.)
CLARKIE, BOT. PHAN. Pour Clarekie. V. ce mot. (B.).
CLARY. BOT. PHAN. Syn.de Sauge des prés en Angleterre. (B.)
CLASSES, HIST. NAT. GÉN. On appelle ainsi les grandes divisions établies dans les trois règnes de la nature pour rassembler les différens êtres qui les composent. Ce mot n'ayant point un sens rigoureux et absolu, mais son acception variant suivant les diverses espèces de classifications et même les branches de l'histoire naturelle, dans les quelles on s'en sert, nous en traiterons aux mots MÉTHODES et SYSTÈMES. (A.R.)
CLASSIFICATION, HIST.NAT GÉN. Le nombre des êtres dont s'occupe chaque branche de l'histoire naturelle est tellement grand, que pour arriver à la connaissance de chacun d'eux, ou en retrouver un en particulier, les naturalistes ont de bonne heure senti la nécessité de les grouper dans un ordre quel conque, soit d'après des considérations étrangères à ces corps, soit d'après des caractères tirés d'eux-mêmes. C'est à ces arrangemens que l'on a donné le nom de Classifications.Les aspects sous les quels les corps. peuvent être envisagés, sont tellement nombreux, qu'il est fort difficile de déterminer le nombre des Classifications qui ont été proposées par les divers naturalistes. Cependant, en les considérant d'une manière générale, il existe deux séries principales de Classifications, les Classifications em-
piriques et les Classifications méthodiques. Dans les premières, les êtres sont groupés d'après des considerations qui leur sont etrangères: tel est, par exemple, l'ordre alphabétique qui ne peut être employe que pour des êtres qui tous sont déjà connus, au moins de nom. Les secondes, au cotraire, sont fondées sur les caractères tirés d'un ou de plusieurs organes. Dans le premier cas, elles ont reçu le nom de Classifications artificielles; on les nomme Classifications ou méthodes naturelles dans le second cas. Mais cette dernière expression nous paraît tout-à-fait impropre. En effet il n'existe pas, il ne peut pas exister de méthode naturelle. Aucune Classification n'est dans la nature; toutes sont le résultat de l'observation et des combinaisons de l'Homme. Il existe des groupes plus ou moins naturels de Végétaux ou d'Animaux, c'est-à-dire que la nature leur a donné une forme, une organisation tellement analogue, que leur ressemblance peut être facilement appréciée par tous les Hommes. C'est à ces groupes que l'on a donné le nom de familles naturelles (V. ce mot). Mais, nous le répétons, il n'existe pas de méthode naturelle. Au lieu d'employer les mots d'artificielles et de naturelles, pour désigner les deux espèces de Classification que nous avons établies, nous préférons employer les mots de système et de méthode. Un système est une classification dans laquelle les caractères des classes sont tirés d'un seul organe. Ainsi, en botanique, Tournefort a établi un système d'après la forme de la corolle, Linné d'après les organes sexuels, etc. Dans une méthode, au contraire, on fait concourir à la formation des classes, l'ensemble des caractères tirés d'un grand nombre d'organes. Nous développerons ces idées fondamentales aux articles MÉTHODES et SYSTÈMES. (A. R.)
CLASTA. BOT. PHAN. Nom générique donné par Commerson à une espèce de Caséarie, Casearia fragilis, Ventenat. Ce genre n'ayant pas été adopté, V. CASÉRLE et SAMYDÉES. (G..N.)
* CLATHRAIRE. Clathraria. BOT. POSS. Nous avons désigné sous ce nom (V. Classif. des Végétaux fossiles, Mém. Mus. T. VIII) un genre de tiges fossiles caractérisé par des mamelons disposés en quinconce, et séparés par des sillons formant une sorte de réseaux dont les intervalles sont plus larges que hauts; les mamelons portent une impression de base pétiolaire en forme de disque plus large que haute, ordinairement échancrée supérieurement et présentant vers son milieu deux ou trois petits points qui indiquent l'insertion des faisceaux vasculaires du pétiole. Ces Fossiles sont propres aux terrains houilliers. Nous n'en avons vu jusqu'à présent que des échantillons peu étendus. Ces Végétaux fossiles paraissent assez rares, puisqu'aucun auteur n'en avait encore figuré. Nous en connaissons cependant trois ou quatre espèces, et nous pensons qu'elles peuvent se rapporter à des tiges de Fougères arborescentes. (AD. B.)
CLATHRE. Clathrus, BOT. CRYPT. (Champignons.) Ce genre, l'un des plus remarquables parmi les Champignons, a été établi et parfaitement caractérisé par Micheli (Nov. Gen. p. 213, t. 93) qui en a donné une description meilleure que cette d'aucun des auteurs plus réceas. Linné, en y réunissant les genres Clathroides et Clathroidastrum de Micheli, en avait fait un genre composé des Plantes les plus disparates. Les botanistes modernes sont revenus au genre de Micheli, qui est ainsi caractérisé: Cham*pignon pres que globuleux, entièrement renfermé dans sa jeunesse dans une volva charnue, persistante, formé d'une partie creuse et percée de trous, renfermant dans son intérieur une matière farineuse, blanchâtre, et dans son centre une substance gélatineuse. Ces deux matières se résolvent, lors du développement complet de la Plante, en un liquide épais et fétide, qui sort par les trous
du Champignon. Ce genre, voisin surtout des Phallus forme avec ce genre et quelques autres le petit groupe des Clathroïdées, rapport tantôt aux Champignons proprement dits ou Gymnocarpcs, tantôt aux Angiocaipes. V. CLATHROÏDÉES.
Les espèces du genre Clathrus sont peu nombreuses; deux habitent l'Europe: ce sont les Clathrus ruber et Clathrus flavescens de Persoon; peutêtre ce dernier qu'aucun auteur moderne n'a observé, et qui n'est figuré que par Barrelier (Plant. Icon. 1265) n'est-il qu'une variété du premier.
Le Clathrus ruber qui est assez commun dans le midi de l'Europe, est un des plus beaux Champiguons connus. Lorsqu'il est parvenu à son état par fait, d'une volva d'un blanc jaunâtre, et divisée en trois ou quatre lobes, il sort une tête arrondie d'un beau rouge orangé, composée de branches anastomosées, et renfermant une matière noirâtre produite par les séminules mêlées à un fluide gélatineux. Cette matière qui devient de plus en plus liquide, et qui sort par les trous que présente le corps du Champignon, répand une odeur très-fétide qu'on observe dans presque toutes les Plantes de ce genre, ainsi que dans les Phallus.
Deux espèces de Clathrus croissent en Amérique: le Clathrus crispas de Turpin (Atlas du Dict, des Sc. Nat.; Plumier, Fung. t. 167, H), et le Clathrus columnatus de Bosc.
Turpin a figuré dans le Dict, des Sc. Nat., comme un genre particulier, sous le nom de Laternea triscapa, un Champignon qui se rapproche par plusieurs caractères des Clathrus, et surtout de la dernière espèce que nous venons de citer, mais qui mérite cependant d'en être distingué, V. LAMTERNE, Laternea.
Raffinesque avait aussi formé du Clathrus columnatas un genre particulier sous le nom de Columnaria. Mais cette distinction ne nous paraît pas fondée sur des caractères suffisans pour être adoptée.
Le Clathrus Campanade Loureiro n'appartient certainement pas à ce genre; il paraît même, d'après la description assez incomplète de cet auteur, devoir faire un genre nouveau, très-voisin des Phallus. Sa description lui donne surtout la plus grande analogie avec le Phallus indusialus de Ventenat; mais Loureiro ne parle pas de la volva, et dit au contraire que le pédicule est nu, caractère qui seul paraîtrait propre à distinguer cette Plante des Phallus, ou plutét du genre Hymenophallus, auquel appartient le Phallus indusiatus, si toutefois il a été bien observé. (AD. B.)
* CLATHROIDASTRUM. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Le genre* fondé par Micheli sous ce nom avait été confondu par Linné avec les Clathrus dont il diffère cependant beaucoup. Il correspond exactement au genre Stemonitis de Persoon, mais non aux Stemonitis de Gmelin et de Toentepohl, qui comprennent les genres Arcyria, Stemonitis et Trickia de Persoon. V. STEMONITIS. (AD.B.)
* CLATHROIDES. BOT, CRYPT. (Lycoperdacées.) Micheli avait établi sous ce nom un genre que Linné a réuni aux Clathrus, quoiqu'il en différât extrêmement. Persoon l'a rétabli sous le nom d'Arcyria. V.ce mot. (AD.B.)
* CLATHROIDÉES. BOT. CRYPT (Champignons.) Nous désignerons sous ce nom un groupe de Champignons désignés successivement par les noms de Lytethecii par Persoon, de Rhantispori par Link, de Fungi Pistillares par Nées, groupe assex naturel, mais dont la position est très-difficile à fixer, et dout on sera peut-être obligé de former une famille particulière.
Fries et Link les placent parmi les Champignons à séminules renfermées dans un péridium ou angiocarpes; Persoon et Nées les rangent au contraire parmi les vrais Champignons, opinion qui nous paraît plus exacte; mais il est certain qu'ils présentent dea points d'analogie avec ces
deux familles, et qu'ils forment en tre elles un passage assez naturel.
Ainsi, la volva qui enveloppe le Champignon dans sa jeunesse a plus d'analogie avec la volva des Agarics ou d'autres Champignons, qu'avec le péridium des Lycoperdacées; la partie centrale qui sert de support aux séminules est charnue et non pas filamenteuse comme dans toutes les Lycoperdacées; enfin la disposition des séminules elles-mêmes, quoique différant beaucoup de celles des vrais Champignons, se rapproche encore davantage de celle de quelques genres de cette famille, tels que les Agarics déliquescens de la section des Coprin us, que de celle des Lycoper-dons ou autres Champignons angio-carpes. L'absence de volva dans quelques genres encore peu connus, s'ils appartiennent bieu à cette famille, prouverait d'une manière évidente que ce n'est pas un péridium. Ce caractère est indiqué genre Œdycia de Raffinesque et dans le Clathrus campana de Loureiro. Dans tous les genres bien connus, il existe une volva charnue et en partie mucilagineuse, du centre de laquelle s'élève ou un pédicule creux portant à son sommet un chapeau dont la surface extérieure est couverte de cellules remplies de spornles mêlées à une matière muci-lagineuse, ou un corps central creux, charnu, composé de branches diversement anastomosées, etrenferinant entre elles des sporules mêlées également avec une substance mucilagi-neuse. Le caractère essentiel de cette famille consiste donc dans la manière dont les sporules sont mêlées avec une matière muqueuse qui les entraîne sous forme d'un liquide d'une odeur en général très-fétide.
Les genres de cette section sont. les survans:
* PHALLOïDES.
Bnttarea, Pers. (Dendromyces Li- bosch.) — Phallus, Pers., Hymeno-phallus, Nées.— Œdycia, Raff.
* * CLATHROïDES.
Clathrus, Pers. (Colonnaria, Raff.)— Laternea, Turp. V. ces mets. (AD. B.)
CLATHRUS. MOLL. Ocken a désigné sous ce nom le Scalaire, V. ce mot. (D..H.)
CLATTER-GOOSE. OIS. Syn. anglais is du Cravant, Anas Bernicla. V. CANARD. (DR..Z.
* CLAUCENA ET CLAUSEN A. BOT. PHAN. Ce genre a été proposé par N.-L. Burmann (Flora Indica, p. 87) pour une Plante indigène de l île de Java, dont il a donné la description suivante: calice monophylle à quatre dents courtes et planes; corolle formée de quatre pétales arrondis et sans onglet; huit étamines plus courtes que la corolle, à filets subulés et réunis à leur base en un urcéole entourant l'ovaire; style plus petit que les étamines, surmonte par un stigmate simple. L'unique espèce (Claucena excavata) dont se compose ce genre, est un Arbre dont les feuilles sont alternes et piñnees; chaque foliole est pétiolée, oblongue, presque entière et pubescente. Les fleurs sont disposées en grappes.
La description précédente a sans doute paru trop incomplète à A.-L. de Jussieu, pour qu'il pût établir les rapports du Claucena avec d'autres genres connus; il l'a en conséquence placé parmi les genres incertœ sedìs, a la fin du Genera Plantarum. Lamarck (Dict. Encycl.) lui a reconnudes affinités avec certaines Térébin-thacées, et notamment avec le Brucea. Il l'a figuré dans les Illustraitons des genres, t. 310. (G..N.)
CLAUDÉE. Claudea. (Hydrophytes.) Thalassiophyte de la classe des Floridées dont le caractère est d'avoir des tubercules en forme de silique allongée, attachés aux nervures par les deux extrémités. L'on ne connaît point de production marine, soit plante, soit Polypier, dont l'aspect soit aussi singulier que celui de celle Thalassiophyte, et qui réunisse au même degré la variété dans les couleurs, la grâce dans le port, et la dé—licatesse dans l'organisation. C'est sur les côtes de la Nouvelle-Hollande que Péron a trouvé cette brillante produc-
tion, aussi extraordinaire par sa forme que par la manière dont la fructification est fixée aux feuilles.
D'un petit empâtement qui sert de racine s'élève une tige rameuse et garnie de feuilles qui émettent sur un seul côté une membrane invisible à l'œil nu dans l'état de dessiccation, à bords échancrés comme les ailes des Chauve-Souris, et se courbant pres-qu'en demi-ceicle. Cette membrane est soutenue par des nervures qui partent de la principale: rapprochées à leur origine, elles s'éloignent en divergeant vers les bords, et se courbent légèrement au sommet des feuilles. Elles sont liées entre elles par d'autres petites nervures parallèles, et réunies les unes aux autres par de petites fibres parallèles également entre elles, et aux nervures rayonnantes, de sorte que ces feuilles sont or-nées de quatre ordres de nervures, se croisant presqu'à angle droit, et diminuant de grosseur en diminuant de grandeur; la membrane paraît séparée de la nervure principale qui n'est qu'un prolongement de la tige ou des rameaux. Dans la partie moyenne des feuilles, présentant une courbure presque parallèle à leurs bords, se trouve une grande quantité de fructifications formécs par la réunion des petites fibres et des petites nervures, et par la destruction de la membrane. Ce sont des tubercules en forme de silique, atténués aux deux extrémités, et fixés par elles aux nervures rayonnantes. On trouve quelquefois jusqu'à douze de ces tubercules parallèles les uns aux autres, et situés entre les mêmes nervures; ils sont remplis de capsules grauifères presque. visibles à l'œil nu. La grandeur des Claudea varie d'un à deux décimètres.
Ne les ayant jamais vues vivantes, nous ne pouvons rien dire de la durée de leur vie ni de leur couleur lorsqu'elles sont fraîches; desséchées, elles offrent des nuances rouges, vertes, jaunes, violettes qui se fondent les unes dans les autres de la manière la plus gracieuse. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce geare, le Claudea elegans, ainsi nommé à cause de sa beauté. (LAM..X.)
CLAUJOT. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires de l'Arum maculatum. V. GOUET. (B.)
CLAUSÈNE. Clausena. BOT. PHAN. V. CLAUCENA
CLAUSILIE. Clausilia. MOLL. Tous les auteurs avant Linné, et même ceux qui l'ont suivi jusqu'à Draparnaud, ont confondu les Coquilles de ce genre, tantôt avec une famille, tantôt avec une autre. C'est ainsi que Lister (Anim. Angl. T. II, fig. 6 et 82) les a désignées sous le nom de Buccin ce qui est synonyme pour lui de Coquille allongée Bonanni (Récré., 3e partie, fig. 41) et Müller (Zool. Dánica, vol. 3, t. 102, fig. 1, 2 et 3) en font des Turbots comme Chemnitz (Conch. 9, t. 123, flg. 76, n. 1-2) et Linué, après eux, l'ont également admis. Geoffroy (Traité sommaire des Coquil. terr. et fluv. des environs de Paris, p. 63), divisant les Coquilles terrestres en globuleuses et en allongées, a subdivisé ces dernières en deux paragraphes, celles qui tournent à droite et celles qui tournent à gauche, et, sous la dénomination de Nompareille, il est le premier qui ait indiqué une séparation entre deux genres, quoi qu'il n'ait pas fait mention des caractères essentiels. Dargenville (Conch., 2° part., pag. 83, pl. 9, fig. 15-14), suivant la dénomination de Lister, leur conserve le nom de Buccin. Après lui, Bruguière (Encycl. méth.), établissant des coupes plus naturelles, les a rapprochés, dans son genre Bulime, des Maillots, des Ampullaires, des Lymnées; et Olivier (Voyage au Levant, T. Ier, p. 297 et 416), suivant les préceptes de son ami, décrit également sous le nom de Bulime les nouvelles espèces qu'il découvrit dans le cours de sou voyage. Enfin, Draparnaud auquel nous devons des recherches intéressantes sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de France, est le
premier qui ait fait le genre Clausilie, et qui lui ait donné ses caractères (Hist, des Moll. terr. et fluv. de France, p. 44). Tout en les séparant au genre Bulime de Bruguière, il les a pourtant places près de ces derniers et du genre Maillot qui en a été également extrait. Cuvier (Règn. Anim. T. II, p. 409) admet le genre de Dra-parnaud. et, comme lui, le place au— près des Hélices, après les sous-genres Bulime, Maillot, etc. Férussac (Syst. des Anim. Moli., p. 32, n° 14 et pag. 62) admet aussi le genre des Clausilies mais comme quatrième groupe de son sous-genre Cochlodine, leur conservant les caractères suivans qui sont ceux de Draparnaud: bouche armée; des lames, dont une en opercule élastique.
Lamarck (Anim. sans vert. T. VI, p. 3) circonscrit le genre Clausilie, en n'admettant que les Coquilles qui ont le péristome continu, ne regardant pas comme essentiel le caractère dela lame operculaire élastique, puisque tantôt elle existe, et que tantôt elle n'est que rudimentaire ou qu'elle ne se rencontre pas du tout. On pourrait pourtant observer que parmi les espèces citées par Lamarck, deux seulement ne rentrent pas dans le groupe de Férussac, et cette circonstance ne nous paraît pas suffisante pour détruire le caractère donné par Drapar-naud, puisque, dans ses Prodromes, Férussac en cite trente-une espèces qui sont toutes pourvues de cette lame élastique. Quoi qu'il en soit, voici les caractères qu'il convient de donner à ce genre: Animal à corps grêle semblable à celui des Hélices, seulement plus allongé; trachée saillante en tube conique et court, reçue dans la gouttière de la colu-melle; coquille fusiforme, à sommet grêle et obtus; ouverture arrondie, ovale, présentant un sinus pour le passage de la trachée; à bords partout réunis, libres, réfléchis en dehors. Parmi les espèces qui sont connues, nous citerons de préférence celles qui se rencontrent en France et qui ont été décrites par Draparnaud, ainsi que quelques-unes des belles espèces rapportées par Olivier de son voyage au Levant.
La CLAUSILIE COL-TOBS, Clausilia torticolis, Lamk. (Anim. sans vert. T. VI, p. 113, no 1). Jolie Coquille tournant à gauche, cylindrique et tronquée. Elle est d'un jaune ferrugineux; ses stries sont droites et élégantes; son col est rétréci, anguleux et courbé; sa bouche sans dents. C'est l'Helix Cochlodina torticolis de Férussac(Tab. des Moll. p. 62, n°1513), qui est très-bien figurée dans le Voyage au Levant d'Olivier, sous le nom de Bulimus torticolis (pl. 17, fig. 4, A, B). Elle habite Standié.
La CLAUSILIE LISSE, Clausilia bidens, Drap. (p. 68, n° 1, pl. 4, fig. 5, 6 et 7), est une Coquille répandue dans toute l'Europe, nommée Helix bidens par Müller, (Histor. Verm., pl. 2, pag. 116, n° 315), Turbo bidens par Linné (p. 3609, n° 87), Helix Co-chlodina derugala par Férussac (Tab. des Moll., p. 63, n° 529). Elle est figurée dans Favanne (Conch., p. 65, fig. E, 11) et dans Martini (Conch., t. 112, fig. 960, no 1). Elle se distingue par sa formé allongée, un peu ventrue, sa couleur cornée claire et ses surfaces lisses, très-légèrement striées, transparentes, luisantes; son ouverture est ovale, munie de deux gros plis sur la columelle, et de deux autres plus petits et plus enfoncés sur l'autre côté. Elle présente toujours à l'état adulte le petit osselet élastique.
La CLAUSILIE PAPILLEUSE, Clausilia papillaris, Drap. (Hist, des Moll. terr. de France, p. 71, n. 5, pl. 4, fig. 13), Lamk. (Anim. sans vert. T. IV, p. 115, n. 110); Bulimus papillaris, Bruguière (Encycl., p. 353, n. 94); Helix papillaris, Müller (Hist. Verm., part, 2, p. 120, n. 317); figurée par Favanne (Conch., t. 65, fig. B, 9) et par Martini sous le nom de Turbo papillaris (Concà., t. 9, part. 1, p. 121, t. 112, fig. 963-964); Helix Cochlodina papillaris, Férussac (Tabl, systém, des Moll., p. 62 n. 528). Cette jolie espèce est remar
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quable surtout par ses sutures cou-ronnées de petits tubercules blancs; la coquille est diaphane, brun pâle ou cendré; les stries longitudinales sont bien apparentes; la spire est composée de dix à douze tours; l'ouverture est ovale. Elle offre sur la columelle deux plis blancs et un troisième transversal plus enfoncé; le bord est blanc, très-évasé, détaché; l'osselet élastique se rencontre toujours dans cette espèce. Toute la Coquille est longue de huit lignes environ. Elle habite la France septentrionale.
La CLAUSILIE VENTRUS, Clausilia ventricosa, Drap. (Hist, des Moll. terres, de France, p. 71, n. 6, pl. 4, fig. 14). C'est l'Helix perversa de Sturmer, et le Turbo biplicatus de Montagu (Test. Britan., t.11, fig. 5); Helix Cochlodina ventriculosa de Férussac (Tab. syst. des Moll., p. 63, n. 531). Cette Clausilie est fusiforme, ventrue, transparente, brune, striée; ses stries sont saillantes; sa spire composée de onze à douze tours; ouverture ovale bidentée; péristome blanc peu réfléchi. Elle habite la Bresse, la Lorraine où nous l'avons trouvée en juin 1823, la Suisse, l'Allemagne et l'Angleterre.
Nous pourrions donner un plus grand nombre d'espèces; mais ne voulant pas passer les limites qui nous sont tracées, nous renvoyons à l'ouvrage de Draparnaud (loc. cit.) pour les espèces de France; à celui d'Olivier pour les espèces du Levant, et à celui de Férussac pour un grand nombre d'autres espèces de tous les pays. (D..H.)
* CLAUSS-RAPP. OIS. Nom allemand d'une espèce de Coracias que Buffon a surnommée Sonneur. et que Linné a décrite sous le nom de Cornus eremita d'après Gesner qui parait ne l'avoir pas vue. (DR..Z.)
CLAUSULIE. Clausulus. MOLL. Le Clausulie de Montfbrt (T. 1, P. 178) et la Mélanie de Lamarck (Anim. sans vert. T. VII, pag. 615) sontdeux genres établis pour le même être; c'est le Nautilus Melo de von Fichtel (Test, microsc., p. 118, fig. A, B, C, D, B, F), V. MÉLONIE. (D..H.)
CLAVA, POLYP. V. CLAVÉE.
* CLAVAGELLE. Clauagella. MOLL. Ce genre, établi par Lamarck (Anim. sans vert. T. V, P. 430) pour former le passage de l'Arrosoir à la Fistulane, présente des particularités assez remarquables. Si nous le considérons dans ses rapports avec les autres genres de la même famille (les tubicolées), nous le verrons former une transition naturelle et fort singulière. Dans l'Arrosoir, deux valves ouvertes, fixées et faisant partie du tube, se remarquent à sa face postérieure au-dessous de la corolle spinifère. Dans la Clavagelle, une massue également spinifere offre à l'un de ses côtés une seule valve enchâssée dans son épaisseur, tandis que l'autre reste libre sur la charnière dans l'intérieur du tube. La Fistulane, enfin, présente un tube qui n'est plus spini-fère, et dont les deux valve; sont libres dans le fourreau. la Clavagelle se trouve donc placée naturellement entre les deux genres qui ont avec elle le plus de rapport, et forme ainsi dans œtte famille si bien réunie dans ses élémens, le passage insensible d'un genre à son suivant. Voici les caractères que Lamarck a donnés à celui dont il s'agit: fourreau tubuleux, testacé, atténue* et ouvert antérieurement, terminé en arrèere par une massue ovale, subcomprimée, hérissée de tubes spiniformes; massue offrant d'un coté une valve découverte, enchâssée dans la paroi; l'autre valve libre dans le fourreau. outre ces caractères, nous pouvons en ajouter deux qui sont particuliers à notre observation: 1° c'est que la valve libre, rapprochée de celie qui est fixée, laisse des deux côtés un bâillement assez notable, quoique celle-ci, è l'endroit de son insertion dans le tube, fasse un léger bourrelet qui correspond entièrement aux contours de l'autre valve; 20 la charnière est munie le plus ordinairement d'une dent lamelleuse courbée, laissant der-
riere elle une petite cavité pour l'insertion du ligament. Jusqu'à présent, on n'a connu de Clavagelles qu'à l'état fossile. Lamarck en a décrit trois espèces des euvirons de Paris, et Brocchi en a fait connaître une quatrième d'Italie sous le nom de Teredo echinata; enfin, dans nos recherches aux environs de Paris, nous en avons trouvé une cinquième sur laquelle nous avons fait les observations précédentes, et que nous avons décrite dans les Mémoires de la Société d'Histoire Naturelle sous le nom de Clavagella Brongnartii (V. la 2e part. de ces Mémoires, 1823). La Clavagelle hérissée, Clavagella echinara, Lamk. (Anim. sans vert. T. v, p. 432) a été décrite par cet auteur sous le nom de Fistulana echinata dans les Ann. du Mus. (vol. 7, p. 429, n. 3) où elle est très-bien figurée (vol. 12, pl. 45, fig. 9). Elle est fossile à Grignon.
La CLAVAGELLE A CRÉTE, Clavagella cristata, également fossile à Grignon, n'a été connue que par la phrase caractéristique que Lamarck (loc. cit.) en a donnée) elle n'a pas encore été figurée. Il n'en est pas ainsi de la troisième espèce, Clavagelle tibiale, Clavagella tibialis, fort bien figurée dans les Ann. du Mus. (vol. 12, pl. 43, fig. 8) et décrite avec précision sous le nom de Fistulana tibialis (p. 428, n. 2 du 7e vol. du même Recueil).
Enfin, la quatrième espèce à laquelle l'auteur des Anim. sans vert, a donné le nom de Brocchi, est celle que le conehyliologue italien avait nommée Teredo echinata sur laquelle il a (fait plusieurs observations intéressantes auxquelles nous renvoyons, ainsi qu'à la figure de Brocchi (Conch., vol. 2, p. 270, t. 15, fig. 1). (D..H.)
CLAVAIRE. Clavaria, BOT. CRYPT. (Champignons.) Ce genre, d'abord fondé par Linné, a depuis été limité à une partie seulement des espèces que ce naturaliste y avait placées. Malgré ces séparations nombreuses, Fries en compte encore cinquante - sept espèces, et Persoon, qui laisse parmi elles plusieurs des genres de Fries, en énumère, dans sa My-cologia europœa, quatre-vingt-cinq. Plusieurs des Clavaires de Linné, qui présentaient des toges ou conceptacles distincts, ont été rangées parmi les Sphéries; tel est le Clavaria hypoxylon, Bull. D'autres espèces sont devenues le type des genres Geoglossum, Sparassis, Spathularia, Pistillaria, Typhula, Phacorrhiza, Mitrula, etc., de sorte que l'ancien genre. Clavaire correspond mainte-nantàla section entière des Clavariées. Le genre Clavaire proprement dit, ainsi que Fries l'a limité dans son System a my cologicum, est ainsi caractérisé: Champignon charnu, simple, en forme de massue, ou rameux à branches redressées, sans pédicule distinct; membrane seminifere, lisse, couvrant toute sa surface, mais ne présentant de capsules (thecœ) que vers la partie supérieure.
Les formes tres-différentes de ces Champignons les ont fait séparer en deux sections considérées même par quelques auteurs comme deux genres sous les noms de Ramaria et de Clavaria. Les premières forment des sortes de buissons composés d'une tige plus ou moins giosse et courte, divisée en un grand nombre de rameaux comprimés, rapprochés, fastigiés et en général d'une longueur à peu près égale. Les espèces de cette section sont très-nombreuses, plusieurs sont bonnes à manger, et comme elles atteigneut une taille assez considérable, qu'elles croissent généralement en grande quantitédans un même lieu, et que les espèces bonnes à manger sont faciles à reconnaître, elles peuvent être d'une grande ressource pour les gens pauvres pendant l'automne. Les meilleures sont les suivantes:
CLAVAIRE FAUVE, Clavaria flava, Fries, Clavaria Coralloides, Bull., t. 222. Sa tige, grosse d'un pouce environ, est blanchâtre. Ses rameaux, simples inféricurement, se divisent supérieurement; ils sont égaux, fastigiés, et forment une tète arrondie de
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trois à quatre pouces, d'un jaune plus ou moins foncé.
CLAVAIRE CORALLOÏDE,. Clavaria Coralloides, L. Ne diffère de la précédente que par sa couleur toute blanche et par ses rameaux de longueur inégale et moins fastigiés.
C. CENDRÉE, Clavaria cinerea, Bull., t. 354. Cette espèce est toute grise, à rameaux serrés, sinueux, presque dentelés sur leurs bords, tronqués au sommet; c'est une des plus communes aux environs de Paris.
Il paraît que les autres espèces de cette section des Clavaires, et probablement même que toutes les Plantes de ce genre peuvent être mangées sans danger: mais quelques-unes sont ou trop coriaces, ou d'un goût amer qui empêche qu'elles soient comestibles; les précédentes sont les plus recherchées. — La singulière espèce que Bory de Saint-Vincent a découverte sur les troncs des vicux Lauriers aux îles Canaries et qu'il a figurée dans ses Essais sur les îles Fortunées, paraît être intermédiaire entre les deux sections de ce genre, si elle n'en forme un nouveau.
La seconde section de ce genre renferme les espèces simples en forme de massue, tantôt très-renflée, comme dans le Clávaria pistillaris, Bull., t. 244, tantôt presque cylindrique, comme dans les Clavaria cylindrica, Bull., t. 463, fig. 1, et C. fistulosa, Bull., t. 463, fig. 2. Aucune deces espèces, dont un grand nombre croissent sur les feuilles mortes ou sur les bois pourris, n'est bonne à manger.
Fries a réuni à la fin du genre Clavaire, sous le nom de Calocera, quel-ques petites espèces remarquables par leur nature presque gélatineuse ou cornée, simples ou rameuses, mais sans pédicule distinct du reste de la Plante; ces Champignons sont jaunes ou orangés, et croissent sur les bois pourris. Les espèces les plus connues de ce genre sont:
CALOCÈRE VISQUEUSE, Caloccra viscosa (Clavaria viscosa, Pers.); elle est rameuse à rameaux divisés et aigus; sa couleur est d'un beau jaune; elle atteint jusqu'à plus d'un pouce.
CALOCÈRE CORNÉE, Calocera cornea (Clavaria aculeiformis, Bull., t. 463, fig. 4). Elle forme sur les bois morts des petites pointes simples ou peu rameuses, presque coniques, aiguës, d'un jaune orangé. Elle est commune aux environs de Paris. (AD. B.)
CLAVALIER. BOT. PHAN. V. ZANTHOXYLE.
CLAVARIE. Clavaria. BOT CRYPT. (Hydrophytes.) Stackhouse, dans la deuxième édition de sa Néréide Britannique, donne le nom de Clavarie à son trentième genre, composé d'une seule espèce, le Fucus clavatus, Lamx., Dissert., appartenant maintenant au genre Gélidie. V. ce mot. (LAM..X.)
CLAVARIEES. Fungi clavati. BOT. CRYPT. (Champignons.) On désigne sous ce nom une des sections de a famille des Champignons, qui renferme toutes les espèces dont la membrane fructifère recouvre entièrement ou en grande partie la substance charnue du Champignon, lequel n'offre pas de chapeau distinct, mais qui a la forme d'une massue simple, ou qui est irrégulièrement divisé, a rameaux redressés; de manière que dans ces Plantes, la membrane fructifère est en même temps supérieure et latérale, et forme ainsi un, passage entre les vrais Champignons à membrane seminifere inférieure et ceux à membrane supérieure, tels que les Helvelles, les Pezizes, etc. Les genres Leotia et Morchella, dans cette dernière section, se rapprochent même beaucoup des Clavariées, tandis que les Hericium, parmi les premiers, ressemblent beaucoup à quelques Clavaires. V. ces mots et CHAMPIGNONS. Le genre Merisma de Persoon, quoique placé par la plupart des auteurs auprès des Théléphores et reparti même par Fries dans ce genre et dans les Hyd-num, nous paraîtrait avoir plus d'analogie avec les Clavaires. Les genres de cette tribu sont les suivans:
Sparassis, Fries; Clavaria, Fries; Gcoglossum, Pers.; Pistillaria, Fries,
Crinula, Fries; Typhula, Fries; Phacorrhiza, Pers.; Mitrula, Fries. (AD. B.)
* CLAVATELLE. Clavatella. BOT. CRYPT.(Chaodinées.) Il est difficile de concevoir comment Lyngbye, observateur exact, a pu confondre avec ses Chœtophores une Plante d'une organisation aussi différente que l'est celle de son Chœtophora marina, qui deviendra le type de notre genre Clavatelle; les caractères de ce genre consistent en des filamens qui se développent du centre à la circonférence, des globules, des mucosités, qui deviennent bientôt de petites expansions membraneuses, globuleuses, vides, élastiques, coriaces, imbriquées. Ces filamens sont articulés par sections transverses, et non par globules, comme dans les Chœtophores; ils sont entièrement hyalins sans contenir de matière colorante, et se terminent en massue, au moyen de renflemens dus au développement de la fructification qui est parfaitement sensible.
Nous connaissons deux espèces fort remarquables dans ce genre: i° Clavatella Nostoc marina, N. (V. planches de ce Diet.), Chœtophora marina, Lyngbye, Tent., p. 196, pl. 65 (figure imparfaite), Ulva Nosloc, DeGand., Fl. Fr., Suppl. Elle a l'aspect d'un petit Nostoc ordinaire, mais sa consistance est plus membraneuse et couleur d'un brun jaunâtre. Elleabonde sur les rochers, parmi les Fucus, à Saint-Jean-de-Luz, à Biarritz, flotte dansle bassin d'Arcachon, et se retrouve dans le Nord. 2°. Clavatellaviridissima, N., Ulva bullata, De Cand., Flor. Fr., Supple'm. Croît auxmêmes lieux que la précédente en membranes qui ont un peu la consistance du cuir et se contractent avec élasticité. Elles sont du plus beauvert, tirant sur le bleu dans leur transparence. (B.)
CLAVATULE. Clavatula, Lamk., Clavus, Montfort. MOLL. Dénomination d'un genre de Coquille réuni à celui de Pleurotome. V. ce mot. (D..H.)
CLAVE, BOT. PHAN. L'un des synonymes vulgaires de Trèfle. V. cemot. (B.)
* CLAVEE. Clavea. POLYP.Genre de l'ordre des Tubulariées, dans la division des Polypiers flexibles, établi par Ocken pour un petit Animal que Müller a figuré dans la Zoologie du Danemarck; il lui donne pour caractères: Animal contenu dans une enveloppe gélatineuse, gélatineux luimême, à corps allongé, terminé en massue et couronné par douze tentacules. Une seule espece compose ce genre; on la nomme la Clavée gélatineuse, Clavea gelatinosa, Ocken, Hydra gelatinosa, Gmel., Syst. Nat., p. 3869, n.16.
Nous regardons cet Animal comme intermédiaire entre les Tabulaires d'eau douce et celles de mer. Il se trouve réuni en famille sur les Hydrophytes. Cuvier, Lamarck et Schweigger ne font aucune mention du genre Clavée. De Blainville, dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, est le seul qui le cite au mot CLAVA. (LAM..x.)
CLAVEL, BOT. PHAN. Syn. d'Œillet chez les Espagnols qui nomment Clavel de Muerto (Œillet de Mort) le Tagétès que nous nommons ordinairement Œillet d'Inde, et au Chili Clavel decampo le Mulisia subulata de Ruiz et Pavon.
Les Espagnols nomment encore le Girofle Clavel, ce qui signifie proprement Clou par excellence. (B.)
CLAVEL, CLAVELADA, CLAVELADE ET CLAVELADO. POIS. Syn. de Raie bouclée dans la mer de Nice. (B.)
CLAVELLAIRE. Clavellaria et Clavelanus. INS. Olivier a et premier employé ce nom et l'a remplacé ensuite par celui de Cimbex. Lamarck (Anim. sans vertèbres, T. IV, p. 175) a fait un mélange des deux dénominations en se servant en francais du mot Clavellaire, et le remplacant en latin par celui de Cimbex. Enfin Leach a appliqué ce nom de Clavellaire, Clavellaria, à un genre démembré de
celui des Cimbex et comprenant les Cimbex A merinœ et marginata de Fabricius. V. CIMBEX. (AUD.)
* CLAVELLE. Clavella. ANNEL. Ocken a établi ce genre aux dépens de la famille des Lernées, et lui a donné pour caractères: corps, mou, blanc, en forme de massue, terminé en arrière par deux ovaires entre lesquels est l'anus; point de bras ni de crochets; sang rouge. Ce genre comprend les Lernea clavala et uncinata de Müllier. V. LERNÉE. (G.)
* CLAVELON DE SERRANIAS. BOT. PHAN. C'est-à-dire pelit Clou de montagne. On appelle ainsi au Pérou la Bacasi a spinosa de Ruiz et Pavon. (A. R.)
CLAVER-APPELKINS. BOT. PHAN. Rhéede dit qu'on appelle ainsi, en Belgique, le Limonnia acidissima. V. LIMONIER. (A. R.)
CLAVICÉRE. INS. Nom générique d'abord adopté par Latreille et remplacé ensuite par celui de Cératine. V. cer mot. (AUD.)
CLAVICORNES. Clavicornes. INS. Grande Famille de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, fondée par Latreille(Règn. Anim. de Cuv.) et comprenant, sous la dénomination de tribu, plusieurs familles établies dans ses précédens ouvrages. la fa mili e des Clavicornes a pour caractères: quatic palpes; élytres recouvrant entièrement la majeure partie du dessus de l'abdomen; antennes grossissant insensiblement vers leur extrémité, ou terminées en massue de formes diverses, perfoliée ou solide, et toujours sensiblement plus longues que les palpes maxillaires, avec la base nue ou à peine recouverte. les Clavicornes se nourissent, au moins dans leur premier état, de matières animales. Cette famille a été divisée par Latreille (Nouv. Dict. d'llist. Natur., seconde edit. T. VII, P. 182) de la manière suivante:
I. Palpes maxillaires longs et avancés dans les uns; les labiaux plus grands ou aussi grands que les précedens, et terminés en massue dans les nutres; corps allonge; tête et corselet plus étroits que les élytres.
† Tète dégagée; palpes maxillaires longs; abdomen ovoide, embrassé par les élytres; tarses à articles simples.
TRIBU I. Les PALPEURS.
†† Tète s'enfoncant postérieurement dans le corselet; palpes maxilaires à peine plus longs que les labiaux; abdomen en carré long ou cylindracé; pénultième article des tarses bilobé.
TRIBU II. Les CLAIRONS.
II. Palpes maxillaires courts ou de longueur moyenne, et plus grands que les labiaux; corps ovale ou arrondi dans les uns, oblong dans les autres, avec le corselet de la largeur des élytres, du moins à sa base.
† Mandibules aussi longues au moins que la tête; antennes très-cou-dées (toujours courtes et en massue solide); les quatre derniers pieds plus écartés entre eux á leur naissance que les deux antérieurs. Latreille observe qu'ici le corps est presque carré, et la tête reçue dans une échancrure du prothorax; les élytres sont tronquées, les pieds contractiles et les jambes dentées.
TRIBU III. Les HISTÉRIDES.
† Mandibules plus courtes que la tête, droites ou peu coudées; tous les pieds séparés a leur naissance patr des intervalles égaux.
I. Antennes plus longues que latête de dix à onze articles distincts, grossissant insensiblement vers leurextrémité, ou terminées en une massue, soit solide, soit perfoliée, d'un à cinq articles.
TRIBU IV. Les PELTOïDES.
TRIBU V. Les NITIDULAIRES.
TRIBU VI. Les DERMESTINS.
TRIBU VIL Les BYRRHIENS.
II. Antennes plus courtes ou guèreplus longues que la tète, de six á sept articles dans les uns, en ayant davantage dans les autres, mais formant depuis la troisième une massue dentelée en scie ou en fuseau.
TRIBU VILI. Les MACRODACTYLES.
Ces tribus n'ont pas été ainsi établies dans le T. III du Règn. Animal; mais elles correspondent à autant de grands genres qui les représentent. C'est ainsi qne les Palpeurs et les Clairons sont compris dans le genre Clairon de Geoffroy, les Hislerides dans celui des Escarbots ou Histers de Linné, les Peltoïdes dans celui des Boucliers ou Silphes du même auteur, etc. V. tous les mots de tribus. (AUD.)
CLAVICULE. ZOOL. V. SQUELETTE.
CLAVICULE. Clavicula. MOLL. Les anciens conchy liologues ou oryctographes entendaient par ce mot la columelle des Coquilles spirales quiressemblaient plus ou moins aux vrilles que la Vigne produit pour S'accrocher. (D..H.)
CLAVIÈRE OU CLA VIERS. POIS. Syn. de Labre varié et une espèce de Spare sur certaines cótes de la Méditerranée. (B.)
* CLA VIFORME. Claviformis.ZOOI.. et BOT. Cette épithète s'emploie pour caractériser les différentes parties des êtres organisés qui ont plus ou moins la forme d'une massue, c'est-à-dire qui sont ovoïdes, allongés dans leur partie supérieure, et minces inférieurement. Parmi les Plantes, le spadice de I' Arum vulgare offre un exemple de cette forme. (A. R.)
CLA VIGÈRE. Claviger. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères établi par Preysler (Werzeichnis Boehmischer Insecten, p. 68, tab. 3, fig. 5, A, R), et ayant pour caractères: tarses terminés par un seul crochet; antennes grossissant insensiblement, vers leur extrémité, de six articles, dont les derniers perfoliés; bouche simplement composée de deux très-petites mâchoires portant chacune un palpe tres-court de deux à trois articles.
Ce genre singulier, rangé par Latreille (Gener. Crust, et Ins. T. III, p. 78) dans la famille des Pséla-phiens, appartient (Règn. Anim. de Cuv.) à la section des Dimères et à une famille de même nom. Il se compose d'une seule espèce, le Clavigère testacè, Clav. testaceus de Preysler (loc. cit.). Il a été rencontré en Allemagne. Panzer (Fauna Ins. German., fase. 59, fig. 3) l'a représenté avec assez d'exactitude. (AUD.)
CLAVIJE. Clavija BOT PHAN. Genre établi par Ruiz et Pavon (Prod. Fl. Peruv., p. 142) pour quatre Arbrisseaux du Pérou, dont ils n'ont pas décrit les caractères spécifiques, et qui, selon Robert Brown (Observ. on Botany of Congo, p. 46), appartiennent aux Theophrasta de Linné. Cet auteur les place dans la quatrième section de la famille des Myrtinéesa à côté du Jacquinia. Nous passerons sous silence l'exposition du caractère générique donné par les auteurs de la Flore du Pérou, puisqu étant fondé sur des Plantes inédites, cette description ne serait d'aucune utilité. (G..N.)
CLA VIPALPES. Clavipalpata. INS. Famille de l'ordre des coléoptères, section des Tétramères, fondée par Latreille (Règn. Anim. de Cuv.), et ayant, suivant lui, pour caractères: premiers articles des tarses garnis de brosses en dessous; le pénultième bifide; antennes terminées en massue perfoliée, mâchoires ayant au côté interne un crochet écaillcux. Les Clavipalpes se distinguent des autres familles de la même section par leurs antennes et surtout par la dent cornée dont le côté interne de leurs mâchoires est armé. leurs antennes ont moins de longueur que le corps; les mandibules sont échancrées ou dentées à leur sommet; les palpes sont terminés par un article plus gros que ceux qui précèdent; le dernier des maxillaires est très-grand, transversal, comprimé presqu'en croissant; enfin le corps est arrondi, souvent même bombé et hémisphérique.
Les Insectes appartenant à cette famille se rencontrent dans les Bolets qui croissent sur les troncs d'Arbres, ou se trouvent sous les écorces et dans les bois pourris. On pourrait les réunir tous dans le grand genre
Érotyle de Fabricius. Latreille divise de la manière suivante les genres de la famille des Clavipalpes:
I. Dernier article des palpes maxillaires transversal presqu'en forme de croissant ou en hache.
genres; ÉROTYLE, ÆGITHE, TRITOME.
II Dernier article des palpes maxillaires allongé et plus ou moins ovalaire.
Genres: LANGURIE, PHALACRE. V. ces mots. (AUD.)
CLA VUS. MOLL. V. CLAVATULE.
CLAYTONIE. Claytonia. BOT. PHAN. Genre de la famille naturelle des Portulacées et de la Pentandrie Monogenie, qui a pour caractères distinctifs un calice monosépale à deux divisions très-profondes; cinq pétales soudés par leur base en une corolle monopétale régulière et comme campanillée; cinq étamines libres dressées, opposées aux pétales, c'est-à-dire placées en face de leur lame interne, et insérées à leur base, caractere qui dénote une corolle monopétale. Ces étamines ont leurs anthères à deux loges tournées en dehors; l'ovaire est libre et supère, à une seule loge, contenant de trois à six ovules dressés, insérés à un trophosperme charnu qui forme un tubercule lobé au fond de la loge. Du sommet de l'ovaire naît un style simple, cylindrique, qui se termine par un stigmate à trois divisions étroites. Le fruit est une capsule globuleuse ou à trois angles, offrant une seule loge intérieurement, qui contient ordinairement trois graines ovoïdes dressées, attachées au fond de la cavité. Cette capsule s'ouvre naturellement en trois valves à l'époque de sa maturité. Les graines renferment sous leur tégument propre un embryon cylindrique roulé circulairement autour d'un endosperme charnu.
Ce genre se compose d'environ une douzaine d'espèces qui toutes sont des Herbes annuelles, à feuilles un peu épaisses et charnues, à fleurs en grappes ou en sertules, qui ne croissent pas naturellement en Europe. Nous distinguerons les suivantes:
La CLAYTONIE DE CUBA, Claytonia cubensis, Humboldt et Bonpl., Pl. Æq. 1, 91, t. 26. Cette belle espèce, qui a été trouvée par Humboldt et Bonpland à l'île de Cuba, dans les lieux inondés, sur les plages maritimes, près du port de Batabano, est annuelle; ses feuilles radicales sont longuement pétiolées, rhomboïdales et comme spathulées; ses tiges sont nombreuses, dressées, cylindriques, munies vers la partie supérieure d'une feuille perfoliée, creuse et marsquée à son bord de deux ou trois petites dents; les fleurs sont petites et blanches; les unes disposées en grappes unilatérales; les autres pédicellées, partant de la feuille perfoliée, et formant une petite ombelle simple. Cette espèce ressemble beaucoup au Claytonia perfoliata de Jacquin, dont elle diffère surtout per ses feuilles entièrement perfoliées et ses pétales échancrés en cœur. On la mange comme Plante potagère.
La CLAYTONIE DE VIRGINIE, Claytonia virginiana, L., Lamk. Ill., t. 144, f. 1. Ella est vivace. Sa racine est tuberculeuse, charnue; ses feuilles radicales sont étroites, lancéolées, aiguës; sa tige est dressée, cyliudrique, haute de six à huit pouces, portant vers sa partie supérieure deux feuilles opposées semblables à celles qui naissent de la racine; les fleurs sont assez grandes, roses, formant une sorte de sertule ou ombelle simple au sommet de la tige. Cette espèce, que l'on cultive dans les jardins, est originaire de l'Amérique septen trionale. (A.R.)
CLEF-DE-MONTRE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires de la Lunaire commune, justifié par la forme de la silicule. (B.)
CLEMA. BOT. PHAN. Syn. d'Euphorbia Esula. V.EUPHORBE. (B.)
* CLÉMATIDEES. Clematideœ. BOT. PHAN. Nom donné par De Candolle à la première tribu qu'il a établie dans les Renonculacées, et à la-
quelle il assigne les caractères suivans: estivation du calice valvaire ou induplicative; pétales planes ou n'existant pas; anthères linéaires extrorses; carpelles monosperroes indéhiscens, se terminant en une queue plumeuse par l'accroissement du style après la fécondation; graine pendante dans le péricarpe, et ayant par conséquent un embryon tués -peut à radicule supérieure. Les tiges des Clématidées sont sarmenteuses, rarement droites et herbacées; leurs racines sont annuelles et fibreuses; enfin leurs feuilles caulinaires sont constamment opposées.
Deux genres seulement composent cette tribu; le premier, Clematis, D. C., est formé de la réunion des Clomatis et des Atragene de Linné; le second avait été proposé autrefois par Adanson, et a été adopté par De Candolle qui l'a fait connaître sous le nom de Naravelia. V, ces mots. (G..N.)
CLÉMATITE. Clematis. BOT.PHAN. Famille des Renouculacées, Polyandrie Polygynie, L. Ce genre, un des plus nombreux en espèces et le type d'une tribu de la famille où on l'a placé, présente les caractères suivans: involucre nul, ou, lorsqu'il en existe un, il est placé sous la fleur et a, la forme d'un calice; quatre à huit sépales colorés dont l'estivation est valvaire ou induplicative; corolle nulle ou composée de pétales plus courts que le calice; caryopses nombreuses sans pédicelles particuliers, et terminées par une queue le plus souvent plumeuse. Les racines des Clématites sont fibreuses et vivaces, et leurs tiges annuelles ou persistantes le plus souvent sarmenteuses et grimpantes. Elles portent des feuilles opposées, pétiolées, simples, entières ou lobées. Les pétioles quelquefois prennent la forme de vrilles. Les pédoncules tantot axillaires, tantôt terminaux, sont les uns disposés en panicules rameux, les autres triflores; d'autres enfin sont solitaires et uniilores. Dans quelques espèces, deux bractéoles opposées, libres ou réunies en forme d'involuere, accompagnent les pédicelles. Les fleurs ou plutôt les calices, le plus souvent blanchâtres, sont quelquefois bleus ou jaunâtres. La prolixité de l'exposition des caractères que nous venons de tracer, d'après le Systema Vegetabilium de De Candolle, prouve que le genre Clématite est compose de Plantes qui, quoiqu'ayant es affinités tellement prononcées qu'elles ne peuvent cesser de faire partie d'un seul et même groupe, offrent cependant assez de diversités dans leur organisation pour former des coupes considérées maintenant, à la vérité, comme de simples sections, mais qui, aux yeux de certaines personnes, pourraient passer pour de véritables genres. Cette dernière manière de voir n'est point celle du professeur De Candolle. Il fait observer (Syst. Regn. Veget. vol. 1, p. 132) que les caractères des sections sont combinés de telle sorte qu'ils enchaînent ces sections, et empêchent que leur distinction soit bien tranchée.
Dans l'ouvrage précité, quatrevingt - six espèces ont été décrites. Elles sont répandues sur tout le globe avec assez d'uniformité, eu égard néanmoins a la nature et à l'élévation du sol; car en parlant de chaque section, nous ferons remarquer les stations qu'elles préfèrent. Ainsi, l'Amérique, l'Europe et les Indes-Orientales en nourrissent beaucoup plus que l'Afrique, l'Australasie, etc. Mais il faut observer que ces dernières contrées étant les moins connues, on ne peut pas comparer exactement le nombre de leurs Végétaux avec celui des autres pays.
D'après les formes du fruit, celles des feuilles et l'inflorescence, De Candolle a établi quatre sections dans le genre Clématite. La première qu'il nomme Flammula n'a ni involucre ni pétales, et ses caryopses sont terminées par des queues barbues et plumeuses. Elle comprend plus des quatre cinquièmes de la totalité des espèces du genre, c'est-à-dire environ soixante-dix, sous-divisées en cinq
groupes fondés sur l'inflorescence. L'estivation du calice des Flammula est valvaire, tandis qu'elle est plus ou moins induplicative dans les autres sections. Ces Plantes habitent plus particulièrement les plaines que les autres Clématites. Parmi les espèces les plus intéressantes qu'elle nous offre, nous mentionnerons:
La CLÉMATITE FLAMMULE, Clematis Flammula, L. Sous-Arbrisseau de l'Europe méridionale et de l'Afrique méditerranéenne, dont les tiges grimpantes sont chargées de fouilles découpées à segmens glabres, entiers ou trilobés de diverses manières, et de fleurs blanches très-nombreuses. Une variété à feuilles découpées en segmens linéaires, indigène des lieux maritimes près de Montpellier, est cultivée dans les jardins ou elle répand l'odeur la plus suave au mois d'août, époque de sa floraison. De toutes les Clématites européennes, c'est la moins dangereuse. Lorsque cette Plante est desséchée, les Animaux et les Hommes eux-mêmes, après l'avoir fait cuire dans l'eau, peuvent la manger impunément.
La CLÉMATITE DES HAIES, Clematis Vitalba, L. Espèce la plus commune de l'Europe moyenne et australe, à tige grimpante et à feuilles découpées en segmens ovales lancéoslés, dentés et acuminés. Les pédoncules sont plus courts que la feuille. Elle est connue vulgairement sous le nom d'Herbe aux Gueux, parce que son suc est tellement caustique, qu'il fait naître sur la peau des ulcères d'une grande surface et peu profonds, par conséquent aussi dégoûtans que peu douloureux.
La CLÉMATITE A FEUILLES ENTIÈRES, Cl. integrifolia, L., remarquable par ses pédoncules uniflores, ses belles fleurs penchées et ses feuilles entières, ovales, lancéolées, est cultivée dans les jardins comme Plante d'ornement. Elle est indigène de Hongrie et des contrées orientales. Les Clematis brasiliana, Cl. mauritiana, Cl. lineariloba, Cl. diversifolia et Cl. gentianoides, D. C., figurées t. 1, 2, 3, 4 et 5 des Icones selectæ de M. Benjamin Delessert, appartiennent encore à la section des Flammules.
La seconde section qui porte le nom de V iticella n'a, de même que la précédente, point d'involucre ni de corolle; mais elle s'en distingue par la brièveté des queues qui terminent les caryopses et leur surface glabre ou simplement pubescente. On en compte quatre especes dont une, Clematis Viticella, L., croît dans les haies et les buissons des parties aostrales de l'Europe. Les Viticelles se plaisent dans les collines et les lieux boisés et humides.
Dans la troisièmesectiou (Cheiropsis, D. C., Muralta, Adanson, Viorna, Pers.), on Observe un involncre caliciforme, situé au semmet du pédicelle, et formé par l'intime réunion de deux bractées. L'estivation des sépales est presque induplicative. ll n'y a point de corolle, et les caryopses sont prolongées en queues barbues. Cinq espèces, dont le Clematis cirrhosa, L., est le type, constituent cette section. Ce sont des Plantes indigènes des pays montueux et chauds de l'Europe méridionale et des Indes-Orientales.
Enfin, la quatrième section, à la uelle De Candolle conserve le nom d'ATRAGENE, que Linné lui avait imposé lorsqu'il la considérait comme un genre particulier, se reconnaîtaux caractères suivans: involucre nul; quatre sépales dont l'estivation est induplicative; un grand nombre de pétales planes et de la moitié plus petits que les sépales; caryopses terminées par des queues barbues. Les Atragènes ont des tiges sarmenteuses et grimpantes, des feuilles en faisceaux et divisées en segmens tridentés, et des pédoncules uniflores qui naissent en même temps que les feuilles. On n'en a décrit que quatre espèces qui habitent les montagnes pierreuses et froides de l'Europe, de la Sibérie et de l'Amérique du nord. L' Atragene alpina, L., Clematis alpina, D. C, est une fort belle Plante à fleurs d'un bleu foncé, qui croît dans les Alpes et
les Pyrénées, mais que l'on he trouve qu'en certaines localités particulières.
Les Clématites, si ressemblantes aux autres Renonculacées par les earactères ci-dessus exposés, s'en rapprochent aussi beaucoup par leurs propriétés. Leurs diverses parties (mais surtout la substance herbacée, lorsqu'elle est verte), appliquées sur la peau, sont des rubéfians et même des vésicatoires assez actifs. Ces qualités s'évanouissent par la dessiecation ou la coction dans l'eau, ce qui porte à croire que le principe corrosif est volatil de sa nature. (O..N.)
CLEMATITIS.BOT.PHAN. Cenom, dérivé de celui qui désignait la Vigne chezlesGrecs, a été imposé comme spéciflque a plusieurs Plantes de genres très-différens, par les anciens bota nistes. Le Clematis Vitalba, des Paul linia, des Bauhinia, un Baniateria, des Lygodium, le Fumaria clavículata, un Eupatbrium, etc., l'ont porté; une Aristoloche le porte encote. (B.)
CLEMENTEA. BOT. CRYPT. (Fougères.) Cavanilles a donné ce nom au genre décrit quelques années avant, par Hoffmann, sous le nom d'Angiopteris. V. ce mot. (AD. B.)
CLÉNACÉES. BOT. PHAN. V. CHLÉNACÉES
CLÉODOAR. MOLL. (Qcken.) Pour Cléodore. V. ce mot.
CLÉODORE. Cleodora. MOLL. Linné (p. 3148) plaça parmi les Clios des Mollusques qui, quoiqu'ayant bien des rapports avec elles, présentent pourtant assez de différences pour être séparés en deux gemes distincts, mais voisins. Browne lui-même (Hist. Nat. de la Jamaïque. p. 386) avait antérieurrement établi le genre Clio pour les Animaux dont Péron et Lesueur ont fait ensuite le genre Cléodore, changeant ainsi la denomination primitive pour l'appliquer à d'autres êtres. Ainsi le nom de Cléodore désigna les anciennes Clios de Browne, et le nom de Clio fut réservé à des Mollusques qu'il n'avait pas connus. Ce genre a pour caractères: corps oblong, gélatineux, contractile, à deux ailes, ayant une tête à sa partie antérieure, et contenue postérieurement dans une coquille; tête saillante, très distincte, arrondie, munie de deux yeux et d'une bouche en petit bec point de tentacules (du moins, ils ne sont point encore connus); deux ailes opposées, membraneuses, transparentes, écbancrées en cœur, insérées à la base du cou; coquille gélatinoso - cartilagineuse, transparente, en pyramide renversée ou en forme de lance, tronquée ou ouverte supérieurement, an fond de laquelle l'Animal est fixé; Lamk. (Anim sans vert. T. VI, p. 288).
On avait placé parmi les Hyales quelques Coquilles qui paraissent plutôt devoir appartenir aux Cléodores: aussi Blainville les y plaça (Diet, des Sc. Natur., art. CLÉODORE), et nous pensons qu'on pourrait y ajouter un petit corps fossile qui se rencontre en abondance aux environs de Bordeaux, qui a tous les caractères des coquilles des Cléodores, si ce n'est qu'il est calcaire. Il est à remarquer que le corps des Cléodores, quoique très-saillant ordinairement hors de la coquille, est tellement contraçtile qu'il peut y entrer tout entier avec les deux nageoires.
CLÉODORE PYRAMIDALE, Blainv. (Diet, des Se. Nat.); Cléodore en pyramide, Cleodorapyramidata, Lamk. (Anim. sans vert. T. VI, p. 988, n. 1); Cleodora pyramidata, Péron (Ann. du Mus., t. 15, pl. 2, fig. 14); Clia pyramidata, L. (p. 3148, n. 2;. Browne luiavait donné le même nom bien antérieurement, en 1756, dans. son Hist. Nat. de la Jamaïque (p. 386, t. 43, fig. 1). Cette espèce est longue d'un pouce environ; son corpa est opaque; sa tête arrondie est garnie d'un petit bec pointu et de deux yeux d'un beau vert. La coquille est longue de huit lignes environ; elle est transparente, assez solide, et présente une carène saillante; l'ouverture est coupée obliquement.
CLÉODORE A QUEUE, Cleodora cau-
data, Lamk. (loc. cit.). Celle-ci est encore une Clio de Browne (Hist. Nat. de la Jam., p. 386, n. 2), ainsi que de Linné (p. 3148, n. 1); mais Leseur (Nouv. Bullet. des Se., mai 1813, n. 69) la range avec doute parmi les Hyales. Blainville (Diet. des Se. Natur.) n'hésite pas de la placer parmi les Cléodores, et nous pensons comme lui que c'est la seule place qu'elle doive occuper. L'Animal de cette espèce est en tout semblable à celui de la précédente; il n'en difiere que par la coquille qui est toujours plus grande (un pouce environ), plus comprimée et terminée par une pointe.
CLÉODORE RÉTUSE, Cleodora retusa, Blainv. (Dict. des Sc. Nat.); Clio n. 3, Browne (Hist. Nat. de la Jam.); Clio retusa, Linné (p. 3148, n. 3); Clio vagina triauetd ore horizontali, Müller [Zool. Dan. prodr. 2742). La Cléodore rétuse est encore plus grande que les précédentes, et peut-être n'est-ce que Ia Cléodore pyramidale, car elle n'en difiere essentiellement que par l'ouverture qui est horizontale au lieu d'être oblique. D'après la phrase de Linné, il semblerait que cette espèce a deux tentacules; mais ce fait demande à être vérifié.
CLÉODORE ÉTRANGLÉE, Cleodora strangulata? N. Cette espèce, qui n'a encore été décrite nulle part, dumoins à ce que nous sachions, doit faire partie du genre Cléodore puisqu'elle en a tous les caractères, si ce n'est qu'elle offre un test calcaire quand les autres n'ont qu'une coquille cornée. L'ouverture de celle-ci est comprimée transversalement, ce qui lui produit deux angles; l'ouverture est séparée du reste par un rétrécissement, après lequel la coquille s'enfle, devient presque globuleuse, et se termine par une pointe courte mais aiguë.(D..H.)
CLÉOMÉ. Cleome. BOT. PHAN. Famille des Capparidées, Hexandrie Monogynie, L. tournefort avait institué ce genre sous le nom de Sinapistrum que Linné, pour se conformer à ses propres principes, changea en celui qu'il a toujours porté depuis. On l'a aussi désigné en français sous le nom de Mozambé mais ce mot, non technique, est très-rarement employé, tandis que celui de Clèome l'est dans toutes les langues. Quelle que soit la dénomination usitée pour exprimer le genre dont il est ici question, il nous semble plus important de rechercher quel est ce groupe de Plantes et d'en définir les caractères. Les anteurs, en effet, ont placé parmi les Cléomés, des Plantes appartenant non-seulement à d'autres genres de Capparidées, mais encore à des genres de familles différentes. Ainsi plusieurs Cléomés de Burmann sont des Héliophiles dont la place est fixée parmi les Crucifères, et réciproquement quelques Raphanus et autres Crucifères dans Willdenow appartiennent au genre que nous traitons ici. En outre, l'anomalie de formes dans certains Cléomés a décidé le professeur De Candolle à les séparer du genre Clèomé et à en constituer plusieurs genres partiels qui, par leur intime connexion, forment une tribu dans la famille des Capparidées, et à laquelle il donne le nom de Cléomées. V. ce mot. Cette tribu est donc l'ancien genre Clèomé de Linné. Les principales différences qui ont engagé De Candolle à établir ses nouveaux genres, consistent dans la soudure des filets des étamines avec le torus qui porte l'ovaire, et dans la forme des siliques. Nous ferons connaître les diversités de cette organisation en traitant des genres Cleomella, Gynandropsis et Peritoma, noms que leur a imposés leur auteur dans le Prodr. Syst. universalis Regn. Veget., vol. 1, p. 237.
Voici les caractères du genre Clèomé ainsi réformé, tels qu'ils sont exposés dans l'important ouvrage que nous venons de citer: calice à quatre sépales, étalé, presque régulier; quatre pétales; torus presque hémisphérique; étamines le plus souvent au nombre de six, rarement quatre; si-
lique déhiscente stipitée dans le calice ou quelquefois sessile.
Ce genre est partagé en deux sections: la première, qui porte le nom de Pedicellaria, contient seize espèces. Elle se distingue par son torus charnu presque globuleux, et par son thécaphore allongé. Toutes les Plantes de cètte section sont indigènes de l'Amérique méridionale. Quelques-unes sont arborescentes. La seconde section est appelée Siliquaria, nom générique donné antérieurement par Forskalh à plusieurs Plantes de ce groupe, et que Jussieu (Gener. Plant., pl. 243) avait déjà reconnu pour être congénère du Clèomé. Dans cette section, le torus est petit, ainsi que le thécaphore qui quelquefois n'existe pas. Elle est très-nombreuse, car sur les cinquante espèces bien connues de Cléomés, elle en renferme trente-quatre. Aussi, pour faciliter la recherche de chacune, De Candolle a sous-divisé la section en deux groupes: le premier se compose des espèces à feuilles simples, le second de celles dont les feuilles sont à trois, cinq ou sept folioles. Les Plantes de section des Siliquaria sont indigènes des climats tempérés et tropiques, et se trouvent répandues sur toute la terre entre certaines latitudes. Aucune n'est remarquable par les usages ou l'agrément de ses fleurs.
De toutes les Capparidées, le genre Cléomé est celui qui offre le plus de rapports avec les Crucifères. En ne voyant que les siliques, on s'y tromperait très-facilement; mais l'organisation du reste de la fleur, et même celle des organes de la végétation et surtout des feuilles, suffisent pour éloigner de cette famille le genre en question. On ne cultive que pour le seul motif de la curiosité, plusieurs espèces de Cléomés, et encore demandent-elles quelques soins pour réussir. Celles que l'on rencontre le plus communément dans les jardins de botanique et dont les fleurs ont une élégance toute particulière, n'appartiennent plus à ce genre. Elles constituent le genre Gynandropsis de De Candolle. V. ce mot. (G..N.)
* CLÉOMÉES. Cleomeæ.BOT.PHAN.De Candolle appelle ainsi la première tribu de la famille des Capparidées, qui se compose du genre Cleome de Linné, lequel a été divisé en plusieurs genres distincts par les auteurs modernes, et entre autres par De Candolle. Le caractère principal de cette tribu consiste surtout dans son fruit sec, s'ouvrant naturellement en plusieurs valves membraneuses. Ce sont des Herbes ou des Arbrisseaux à feuil les généralement composées et recouvertes d'un duvet visqueux et glanduleux.(A. R.)
* CLÉOMELLE. Cleomella. BOT.PHAN. De Candolle a donné ce nom àun nouveau genre de la tribu des CléoméES dans la famille des capparidées, qui offre pour caractères: un calice de quatre sépales étalés; une corolle de quatre pétales; six étami-nes; et pour fruit une capsule siliculiforme stipitée, plus courte que le calice qui l'enveloppe.
Ce genre, qui ne comprend qu'une seule espèce originaire du Mexique, portant des feuilles glabres et compsées de trois folioles, et dont les fleurs sont jaunes, se distingue des autres genres de la même tribu par son fruit très-court. (A. R.)
CLEONICON. BOT. PHAN. (Dios-coride.) Syn. de Clinopode vulgaire. (B.)
CLÉONIE. Cleonia. BOT. PHAN. Famille des Labiées et Didynamie Gymnospermie, L. Ce genre, établi par Linné, n'a pas semblé à lamarck et à Jussieu être fondé sur des caractères assez importans pour mériter d'être conservé. Il ne diffère effectivement du genre Brunella ou Prunella que par son stigmate quadrilobé, par ses bractées laciniées, et surtout par la touffe de poils qui ferment l'entrée de son calice pendant la maturation des graines. Il existe en outre quelques légères différences dans les formes des deux lèvres de la corolle. Du reste, la forme du calice, celle des
étamines sont exactement les mêmes que dans les Bruneles. Cependant, malgré cette condamnation du genre Cléonie, on le trouve conservé dans les ouvrages postérieurs à l'Encyclopédie et au Genera Plantarum. Le Synopsis de Persoon et la Flore Francaise de De Candolle donnent l'exposition de ses caractères, et la description de l'unique espèce dont il se compose.
La CLÉONIE DE PORTUGAL, Cleonia lusitanica, L.; Prunella odorata, Lamk., est une petite Plante de Barbarie, de la péninsule espagnole et des environs de Carcassonne en France, dornt les tiges sont très-velues et branchues vers leur sommet; les feuilles pétiolées, obtuses et dentées; les bractées à pinnules, linéaires, aiguës et ciliées. Les fleurs, de grandes dimensions, sont violettes ou bleuâtres, un peu tachées de blanc et disposées en épi terminal. Le nom de Cléonie a été donné originairement par les anciens, si l'on s en rapporte a Adanson, à un Helianthus que ce savant appelait Vosacan (G..N.)
* CLÉONIS. Cleonis. INS. Genre de l'ordre des Coléoplères, section des Tétramères, famille des rhinchopho-res de Latreille, établi par Mcgcrle aux dépens du genre lixe d'Olivier, adopté par Dejean (Catal. de coléopt., p. 96), et dont nous ignorons les caractères. Dejean en mentionne trente espèces. Nous n'en citerons que deux d'Europe, ce sont les Lixus plicatus alternans d'Olivier. V. LIXE. (G.)
CLÉONYME. Cleonymus. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Pupivores, tribu des Chalcidites, établi par Latreille (Genera Crust, et Ins. T. IV, p. 99), et ayant, suivant lui, pour caractères: segment antérieur du corselet resserré ou aminci vers la tête; mandibules hidentées à leur extrémité; antennes insérées vers le milieu de la face de la lète; abdomen'en forme de triangle allongé, déprimé, avec la coulisse servant a loger la tarière, étendue dans toute la longueur du ventre. — Les Cléonymes, qu'on pourrait réunir aux Ptéromales de Swederus, et que Latreille avait rangés (loc. cit.) dans la famille des Cynipsères, se rapprochent des Spalangies par la forme du corselet et les divisions des mandibules, et n'en diffêrent que par l'insertion des antennes. Tous les caractères cités plus haut empêchent de les confondre avec les autres genres de la famille.
Latreille considère comme type le Cléonyme déprimé, C. depressus, Diplolepsis depressa, Fabr., figuré par A. Coquebert (Illustr. Icon. Insect. dec. 1. tab. 5, fig. 5). On trouve cetteespèce en France sur les troncs d'Ormes. (AUD.)
* CLÉOPE. Cleopus. INS. Genre de l'ordre des Coléopières, section des Tétramères, famille des Rhinchophores de Latreille, établi par Megerle aux dépens des Charansons, adoptépar Dejean (Catal. de Coléopt., p.83), et dont les caractères nous sont inconnus. Il eu mentionne quaranteneuf espèces, presque toutes d'Europe.
V. CHARANSON.(G.)
CLÉOPHORE. Cleophora. BOT. PHAN. Les fleurs mâles de ce genre, de la famille des palmiers, avaient d'abord été décrites par Commerson et Jussieu sous le nom de Latania, mot latinisé du nom vulgaire LATANIER que ce Palmier porte á l'île Bourbon. Cette dénomination doit être conservée, parce qu'elle est plus ancienne que celle que Gacrtner lui a substituée, sans qu'on sache pourquoi. Néanmoins nous parlerons ici du fruit, parce que l'auteur de la Carpologie l'a décrit et figuré (Gaertn. de Fruct. p. 185 et t. 120) sous le nom de Cleophora lontaroides. Voici un extrait de sa description: fruit rond, un peu trigone, glabre et uniloculaire; épicarpe coriace devenant à la longue fragile et comme crustacé; sarcocarpe pulpeux, succulent, qui se dessèche promptement et se résout en merarancs adhérentes aux noyaux. Ceux ci, au nombre de trois, sont crustacés, minces, striés, anguleux sur le coté interne, très-glabres et mono-
spermes; semences uniques dans chaque noyau et ayant une forme semblable et comme moulée dans celuici, munies d'un albumen corné transparent près des bords et trèsdur. L'embryon est conique, plus large a sa base et placé sur le côté de la graine en dehors de l'albumen.
Quant aux détails génériques tirés des autres organes, V. le mot LATANIER. (G..N.)
* CLEPSINE. Clepsina. ANNEL. Genre établi par Savigny (Syst. des Annelides, p. 107) aux dépens des Sengsues, et ayant, suivant lui, pour caractères distinctifs: ventouse orale peu concave, à lèvre supérieure avancée en demi-ellipse; mâchoires réduites à trois plis saillans; deux yeux ou quatre à six disposés sur deux lignes longitudinales; ventouse anale exactement inférieure. Ce nouveau genre appartient, dans la Méthode de Savigny, à l'ordre des Annelides Hirudinées et à la troisième section de la famille des Sangsues. Il se distingue des Sangsues, des Bdelles, des Hœmopis, par l'état des mâchoires, la position de la ventouse anale et surtout par le nombre des yeux. Ce dernier caractère empêche de le confondre avec les Néphelis qui s'en rapprochent par les trois plis saillans des mâchoires.
Les Clepsines ont le corps légèrement crustacé, sans branchies, déprimé, un peu convexe dessus, exactement plat en dessous, rétréci insensiblement et acuminé en devant, trèsextensible, susceptible, en se contractant, de se rouler en boule ou en cylindre, composé de segmens ternés, c est-à-dire ordonnés trois par trois, couit»et égaux; les vingt-quatre ou vingt - cinquième et vingt - sept ou vingt-huitième portant les orifices de la génération. Les yeux très-distincts, au nombre de deux ou bien de quatre à six, sont, comme nous l'avons dit, disposés sur deux lignet longitudinales; la ventouse orale est formée de plusieurs segmens non séparés du corps, et peu concave; l'ouverture transverse a deux lèvres; la lèvre supérieure est avancée en demi-ellipse et formée de troî premiers segmens, dont le terminal est plus grand et obtus; la lèvre inférieure est rétuse. La bouche est grande relativement à la ventouse orale, et munie intérieurement d'une sorte de trompe exertile, tubuleuse, cylindrique, très-simple. L'existence de cette trompe paraît être constante, c'est-à-dire qu on la retrouve dans toutes les espèces. Müllier en a cependant nié l'existence. C'est Bergmann qui l'a aperçue le premier dans l'Hirudo complanata. Kirby l'a représentée dans la même espèce, et Savigny l'a aperçue dans une autre. Les Clepsines ont une ventouse anale de médiocre grandeur, débordée des deux côtés par les derniers segmens, et tout-à-fait inférieure. Ces Annelides se trouvent dans les eaux douces. —Savigny divise le genre en deux tribus: la première, Clepsinœ Ilyrinœ, a pour caractères: deux yeux situés sur le second segment, un peu écartés; corps étroit. Elle comprend la CLEPSINE BIOCULÉE, Clepsina bioculata, Sav., ou l'Hirudo bioculata de Bergmann (Act. Stockh. Ann 1757, n. 4, t. 6, fig. 9-11), qui est la môme que celle de Bruguière (Encycl. Méthod. Helm. pl. 51, fig. 9-11), de Müller (Hist. Verm. T. 1, part, 2, p. 41, n. 171)et de Gmeliu(Syst. Nat. T. 1, part. 6, p. 3096, n. 5.) Cette espèce ne diffère pas non plus de l''Erpobdella bioculata de Lamarck (Hist. des Anim. sans vert. T. v, p. 296, n. 2). Elle est commune dans les ruisseaux de Gentilly près Paris. Elle se tient fortement appliquée contre les pierres, au fond de l'eau, et les parcourt à la manière des Chenilles arpenteuses, en formant des anneaux complets. Elle ne s'expose jamais entièrement à l'air sec; mais souvent elle monte à fleur d'eau, pour s'y placer dans une position renversée, et se promène ainsi à sa surface, à l'aide de ses ventouses. Des individus observés au commencement de juillet portaient chacun, sous la partie moyenne du corps, dilatée et courbée en voûte, quinze à vingt petits qui se tenaient
fixés par leur disque postérieur; ces petits sont entièrement blancs.
Savigny croit que l'Hirudo puliigera de Daudin (Recueil de Mémoires et de Notes, p. 19, pl. 1, fig. 1, 3) pourrait être rapportée à cette espèce. La seconde tribu, Clepsinœsimplices, est caractérisée par six yeux rapprochés, placés sur les trois premiers segraens, et par un corps large; elle renferme une espèce, la CLEPSINE APLATIE, Cl. complanata, Sav., l'Hirudo complanata de Linné (Fauna Suec. édit. 11, n.2082, et Syst. Natur. édit. 12, T. 1, part. 2, p. 1079, n. 6), de Müller (loc. cit. pl. 47, n. 175), de Gmelin (loc. cit. p. 3097, n. 6) et de Hyac. Carena (Monogr.du genre Hirudo, Mem. della R. Accad. dell Sc. di Torino, T. xxv, p. 273). Cette espèce est la même que l'Hirudo sexoculata de Bergmann (loc. cit. p. 313, t. 6, fig. 12-14), ou l'Hirudo crenata de Kirby (Trans. Linn. Soc. T. 11, p. 318, t. 29). Elle appartient au genre Erpobdelle de Lamarck (loc. cit.). On la trouve dans les mêmes lieux que la précédente. Elle y est aussi commune et a les mêmes allures.
Savigny pense que l'Hirudo hyalina de Müller pourrait bien être une Clepsine. Ses Hirudo marginata et H. Tessulata n'en sont pas non plus éloignées. On doit peut-être rapporter encore à ce genre l'Hirudo cepnalota de Carena, dont le disque peut adhérer à la surface de l'eau, et qui, de même que la Clepsine bioculée, marche à la renverse contre la surface du liquide, en y appliquant alternativement sa bouche et son disque. Cette espèce a quelque analogie avec la Clepsine aplatie; mais elle est très-remarquable par l'existence d'un col bien marqué, supportant une tête très-distincte, au sommet de laquelle on aperçoit quatre yeux. Elle ne nage pas, enroule légèrement son corps, et se laisse tomber au fond de l'eau lorsqu'on la détache; elle est vivipare. Carena l'a rencontrée en Piémont dans les lacs d'Avigliana et du Cana vais. L'Hirudo trioculata de Carena ressemble beaucoup pour la couleur à la Clepsine bioculée; mais elle s'en distingue par une taille moindre et par le nombre des yeux qui est constamment de trois places en triangle, et formés par des lignes allongées plutôt que par des points longs. Si on rangeait ces deux espèces avec les Clepsines, il faudrait modifier légèrement les caractères du genre et des tribus. (AUD.)
CLEPTE. Cleptes. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Pupivores, tribu des Chrysides, fondé par Latreille et adopté par la plupart des entomologistes. Ses caractères sont: mandibules courtes et dentelées; languette entière; corselet rétréci en avant; abdomen sans crénelurcs terminales, presque ovoïde, non excave en dessous, composé de quatre à cinq anneaux, suivant le sexe. Sous tous ces rapports, les Cleptes Different des autres genres de la tribu. Ils ont, suivant Jurine (Class. des Hyménopt., P. 298), des antennes brisées, fusiformes, composées de treize anneaux dans la femelle comme dans le mâle; les ailes antérieures offrent une cellule radiale demi-circulaire et une cellule cubitale allongée, incomplète, qui reçoit une nervure récurrente et qui est très-distante du bout de l'aile. Sous le rapport des ailes, ces insectes ressemblent beaucoup aux Chrysis; en effet, la différence ne consiste que dans la figure demi-circulaire de la cellule radiale, et dans l'insertion de la nervure récurrente plus près de la base de la cellule cubitale. Il sera donc plus aisé, d'après l'aveu de Jurine lui-même, de les en distinguer par les caractères tirés des autres parties. Les Cleptes, confondus par Geoffroy avec les Guêpes, et par Linné avec les Ichneumons, sont des Insectes assez petits, très-agiles, ornés de couleurs métalliques variables, suivant les sexes. On les rencontre sur les feuilles de différentes Plantes. Fabricius en a décrit un assez grand nombre d'espèces, parmi lesquelles plusieurs appartiennent à la tribu des chalcidites. Telles sont les Cleptes
stigma, fulgens, coccorum, larvarum, muscarumm. Le CLEPTE DEMI-DOBÉ, C.semiaurata de Fabricius qui, suivant La treille et Jurine, a décrit le mâle sous le nom de C. splendens, figuré par Panzer (Fauna Ins. Germ., fase. 5, tab. 2, mas, ibid., fase. 52, tab. 1, fæm.), peut être considéré comme le type du genre. Il se trouve aux environs de Paris. V., pour les autres espèces, Latreille (loc. cit.), Pelletier de Saint-Fargeau (Ann. du Mus. d'Hist. Natur. T. VIII, p. 113), Max. Spinola (Ins. Ligar.), Jurine (loc.cit.), A. Coquebert (loc. cit.), Panzer (loc.cit.) (AUD.)
CLEPTIOSES. Cleptiosa. INS. C'est le nom d'une famille de l'ordre des Hyménoptères établie par Latreille (Hist. Génér. des Crust. et des Ins. T. III, et 1re édit. du Dict. d'Hist. Natur.), et qui est venue se fondre(Règn. Anim. de Cuv.) dans la tribu des Chrysides et dans celle des Oxyures. V. ces mots. Cette famille comprenait les genres Béthyle, Sparasion et Clepte. (AUD.)
* CLERKIA. BOT. PHAN. Ce nouveau nom de genre a été proposé par Necker pour le Tabernœmontana grandiflora de Linné; mais, ainsi que la plupart des innovations de cet auteur, il n'a pas été adopté. (G..N.)
CLÉRODENDRON. Clerodendrum. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Verbénacées et de la Didynamie Angiospermie, L., a des rapports si intimes avec le Volkameria, qu'il, serait convenable de les réunir en un seul. Le défaut absolu de caractères précis et tranchés a fait transporter tour à tour de l'un à l'autre genre leurs diverses espèces par les auteurs, et il s'en est suivi une confusion qui ne sera pas facile à débrouiller tant qu'on ne détruira pas le genre le moins anciennement connu. En exposant le caractère du Clerodendrum, le savant R. Brown dit (Prodrom. Florœ Nov.-Holland., p. 510) que la plupart des Volkameria doivent y rentrer; il ajoute même avec doute que toutes les espèces de ce dernier genre sont des Clérodendrons, et il y réunit aussi le, genre Ovieda de Linné. A cette opinion s'est déjà rangé l'auteur des Nova Genera et Species Plant. Amer. œquin. Kunth, en effet, décrit deux nouveaux Clérodendrons et adopte la fusion de la plupart des espèces de ces deux genres. L'analyse de leurs fruits a fourni, il est vrai, à Gaertner un moyen de distinction qui semble d'abord avoir assez d'importance. La baie des Volkaméries renferme deux noyaux biloculaires, tandis que celle des Clérodendrons est à quatre osselets uniloculaires; mais chacun de ces deux noyaux biloculaires des Volkaméries, à en juger par la figure même donnée pas Gaertner (de Fruct. t. 56), nous paraît être l'union de deux osselets plutôt qu'un osselet unique à deux loges, et dès-lors une soudure plus ou moins complète serait la seule différence entre les deux fruits; or on convient que, dans ce cas, une pareille soudure ne peut offrir assez de valeur pour opérer une distinction générique. Autrement ce serait absolument de même que si on voulait éloigner génériquement le Mespilus Oxyacanthoides, D. C., du M. Oxyacantha, à cause de la liberté de ses deux noyaux. On s'est encore servi de la forme du style et du stigmate pour différencier les deux genres dont il est question; Gaertner a dit que les Volkaméries ont le stigmate bifide; Poiret (Diet. Encycl.) ajoute queles Clérodendrons ont, par opposition, un stigmate simple, et nous trouvons dans le caractère du Clérodendron exposé par R. Brown et Kunth que le stigmate est bifide. Toutes ces assertions sont vraies, quoique contradictoires en apparence; il y a des Clérodendrons à stigmate simple, ou si peu échancré qu'on peut le regarder comme simle: il existe aussi des Clérodendrons a stigmate bifide: telles sont les espèpces décrites par Brown et Kunth. Cette diversité de formes dans le stigmate ne doit pas être un motif pour désunir les Clérodendrons d'avec les Volkaméries; elle nécessite seule-
TOME IV. 14
ment un léger changement dans les caractères du genre Clérodendron, dont voici lénoncé: calice campanulé à cinq divisions ou à cinq dents; corolle dont le tube est cylindrique, ordinairement très-allongé, le limbe à cinq divisions égales; quatre étamines didynames, exertes et déclinées du même côté; ovaire quadriloculaire, à loges monospermes; stigmate bifide, quelquefois simple ou légèrement échrancré; baie souvent entourée par le calice qui s'est accru pendant la maturation, a quatre noyaux soudés par paire dans quelques espèces.
Les Clérodendrons sont de beaux Arbres et Arbustes indigènes des climats tropiques; les feuilles sont opposées, simples, indivises ou quelquefois lobées» Ils portent des fleurs disposées en corymbes trichotomes, axillaires ou terminales. Les auteurs en ont décrit une trentaine d'espèces, dont quelques-unes sont cultivées dans les jardins d'Europe. Nous n'en citerons qu'une seule de bien remarquable sous ce rapport: c'est le CLÉRODENDRON SANS AIGUILLONS, Clerodendrum inerme, Gaertn., Volkameria inermis, L. Ce charmant Arbuste a une tige droite, un peu rameuse, qui s'élève à deux ou trois mètres. Ses rameaux sont droits et opposés. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, lancéolées, oblongues, vertes et d'une consistance assez forte. Les fleurs d'un blanc lacté, quelquefois nuancé de rose, naissent de l'aisselle des feuilles par trois à la fois. Il est originaire des Indes-Orientales et de la Nouvelle-Hollande; néanmoins il n'est pas très-délicat, car, quoique de serre chaude, il peut passer tout l'té dehors, pourvu qu'on le placeà une bonne exposition. On le multiplies très-facilement par boutures faites en pot sur couche ombragée ou dans la tannée, et ensuite on le place dans une terre substantielle, en ayant soin de l'arroser souvent, surtout au moment où la végétation devient plus active. C'est ainsi qu'on le cultive au Jardin du Roi à Paris, où il en existe de fort beaux individus.
Parmi les autres Clérodendrons non cultivés et décrits par Linné avec son exactitude accoutumée, on distingue les Clerodendrum fortunatum, Cl. in-fortunatum et cl. calamitosum, Plantes des Indes-Orientales que les anciens auteurs avaient déjà fait connaître sous difierens noms. Ces épitbètes paraîtraient singulières, si on n'y reconnaissait pas la brillante imagination du naturaliste suédois qui se plaisait à répandre la vie et la sensibilité sur toutes les productions de la nature. Que d'allusions fines, ingénieuses et touchantes ne rencontrons-nous pas à chaque instant dans ses écrits ! Que de souvenirs mythologiques ne réveille–t–il pas, comme pour soulager notre mémoire fatiguée par l'aridité des détails! Mais, il faut en convenir, l'esprit est ici choqué du contresens des expressions: Clérodendron est un mot grec qui signifie Arbre heureux; or, dire qu'un Arbre heureux est en même temps infortuné ou calamiteux, nous semble une façon de parler un peu bizarre. Le genre Clerodendrum a été désigné vulgairement sous le nom de Péragu, mot barbare que nous n'adoptons pas, et auquel nous substituons la dénomination gréco-latine francisée.
Palisot de Beauvoisa publié et figuré deux nouvelles espèces de Clerodendrum dans la Flore d'Oware et de Benin. L'une, qu'il nomme Cl. volubile, a des fleurs petites dont le limbe de la corolle est manifestement bilabié; l'autre (Cl. scandent)a. de plus grandes fleurs, et sa corolle offre la même disposition; mais comme les fleurs du Cl. infortunatum, L., tendent aussi à l'irrégularité, cette modification n'est pas suffisante pour constituer avec ces espèces un nouveau genre. — Ventenat a figuré et décrit, dans le magnifique ouvrage intitulé Jardin de la Malmaison, une espèce qui a fleuri dans les serres de ce jardin et qui est évidemment le Péragu de Rhéede (Hort. Malab. vol. II, p. 41, pl. 25). Mais Linné ayant donné à son Clerodendrum infortunatum pour synonymes le Péragu de
Rhéede et le Cl folio lato et acuminato de Burmann, lequel est une Plante essentiellement différente, Ventenata nommé sa nouvelle espèce Clerodendrum viscosum. Cette Plante est le Volkameria laurifolia des jardiniers. (G..N.)
CLERUS. INS. Nom sous lequel les Latins désignaient une espèce de larve, et que Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 303) a appliqué à un genre d'insectes de l'ordre des Coléoptères.
V. CLAIRON.(AUD.)
CLÈTHRE. Clethra BOT. PHAN. C'est à la famille des Ericinées et àla Décandrie Monogynie qu'appartient ce genre composé d'Arbrisseaux élégans qui, pour la plupart, habitent les contrées américaines, et sont cultivés dans nos jardins d'agrément. Leurs feuilles sont alternes et simples; leurs fleurs, élégamment disposées en grappes, axillaires ou terminales, sont quelquefois réunies en forme de panicule; leur calice est à cinq divisions très-profondes; leur corolle est campanillée. à cinq lobes tellement profonds qu'elle semble formée de cinq pétales soudés par la base; dix étamincs incluses sont insérées à la partie inférieure de la corolle, dressées et rapprochées les unes contre les autres; leurs anthères, d'abord tournées en dehors et par conséquent extrorses, se renversent en dedans quand la fleur est épanouie, de manière que le sommet qui est termiué en pointe, devient la base; elles sont bifides inferieurement et s'ouvrent par deux fentes ovales; l'ovaire est à trois loges multiovulées; le style est court, terminé par un stigmate trilobé; la capsule est enveloppée dans le calice qui est persistant; elle offre trois loges et s'ouvre en trois'valves septiferes sur le milieu de leurface interne.
Parmi les espèces de ce genre qui sont cultivées dans les jardins, nous citerons les suivantes:
GLÉTHRE A FEUILLES D'AüLNE, Clethra alnifolia, L. Joli Arbuste de cinq à six pieds d'élévation, ayant des tiges rameuses ornées de feuilles alternes ovales, dentées, pubescentes en dessous; des fleurs blanches disposées en épis terminaux. Il est originaire des lieux humides de l'Amérique du nord. On le cultive en pleine terre dans les plate-bandes de terre de bruyère. Il se multiplie de semences et de marcottes.
CLÉTHRE TOMENTBUX, Clethra tomentosa, Lamk. Originaire des mêmes contrées, cette espèce demande les mêmes soins que la précédente. Elle s'en distingue surtout par ses rameaux et ses feuilles blanchâtres en dessous.
CLÉTHRE EN ARBRE, Clethra arborea, Aiton, Kew; Ventenat, Jard. Malin. t. 40. Cette belle espèce, originaire de l'île de Madère, a le port de l'Arbutus Andrachne, L. Elle est plus grande que les deux précédentes; sa tigc ligneuse se divise en branches dont les extrémités sont rougeâtres; ses feuilles sont pétiolées, persistantes, un peu coriaces, lisses, ovales, lancéolées, dentées; ses fleurs d'une teinte rose pâle et d'une odeur suave, forment à l'aisselle des feuilles supérieures, des épis solitaires et unilatéraux. On la cultive en orangerie.
On cultive en core quel que fois dans les jardins le Clethra acuminata de Michaux et le Clethra paniculata d'Aiton, qui viennent de l'Amérique du nord.
Dans le troisième volume des Nova Genera et Species de Humboldt et Bonpland, publiés par Kunth, on tiouve décrites trois nouvelles espèces de Clethra arborescentes sous les noms de Clethra fagifolia, Cleth. bicolor et Cleth. fimbriata. Celte dernière, remarquable par sa corolle dont les lobes sont échancrés en cœur et fimbrie sur leur bord, est figurée pl. 264 du même ouvrage. Kunth réunit au Clethra le genre Cueillaria de Ruiz et Pavon, qui, en effet, ne présente aucune différence bien notable. (A. R.)
Chez les anciens, particulièrement dans Théophraste, le nom de CLETHRA désignait l'Aulne. (B.)
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CLETHRIA. BOT. CRYPT. (Hill.)Pour Clathre. V. ce mol. (B.)
CLETRITE. BOT. FOSS. On a donné ce nom à du bois pétrifié que l'on croyait être celui de l'Aulne, nommé Clethra par les anciens. (B.)
CLETTE. OIS. Syn. vulgaire de l'Avocette, Recurvirostra Avocetta, L. V. AVOCETTE. (DR..Z.)
* CLEVEN-RAY. POIS. Syn. de Gentropome à onze rayons, à la Jamaïque. (B.)
CLÉYÈRE. cleyera, BOT. PHAN. Sous ce nom, thunberg (Fl, Japon., p. 12 et 224) a décrit un genre de la Polyandrie Monogynie, L., que Jussieu n'a rapproché d'aucune famille, si ce n'est en indiquant d'une manière dubitative ses affinités avec le Camellia, et qu'il a rejeté dans les Genera incertæ sedis. Ses caractères sont: calice persistant à cinq divisions obtuses; cinq pétales; environ trente étamines courtes, insérées sur les côtés de l'ovaire, à filets adhérens entre eux à leur base, et à anthères didymes; ovaire libre; style unique, filiforme; stigmate échancré; capsule pisiforme, entourée inférieurement ar le calice biloculaire et bivalve. L'unique espèce de ce genre incertain (Clcyera Japonica, Th.) croît pres de Nagasaki au Japon. C'est un Arbre glabre dont les rameaux et ramuscu les sont verticiilés; les feuilles sont aussi en verticiiles ou fasciculées au sommet des branches; leur consistance est charnue et elles sont toujours vertes. Les fleurs sont solitaires sur des pédoncules axillaires. Cette Plante est voisine du Vateria indica, L., genre placé à la suite des Guttifercs par Jussieu, mais que ses feuilles alternes et plusieurs points de son organisation font aller près des Camellia dans les Hespéridées. Thunberg lui donne pour synonyme la Plante désignée et figurée par Kœmpfer (Amæn. exot., p. 873 et 874) sous le nom japonais de Mokokf ou Mukokf; mais Jussieu regarde ce rapprochement comme douteux.
Adanson a donné le nom de Cleyera à un genre de Plantes de la famille des Scrophularinées, et que Linné avait déjà nommé Polypremum. N'ayant pas justifié ce changement de mots, nous ne l'adoptons pas et nous renvoyons à POLYPRÈME pour sa description. (G..N.)
* CLEYRIA. BOT. PHAN. (Necker.) V. AROUNIER.
* CLIAMONNONE. BOT. PHAN. Syn. de Jatropha gossypiifolia à la côte de Coromande. (B.)
CLIBADE. Clibadium. BOT. PHAN. Genre de la Monæcie Pentandrie, L., ainsi caractérisé: fleurs flosculeuses réunies en tête; celles du centre mâles et pédicellées; celles de la circonférence au nombre de trois à quatre femelles et sessiles; involucre imbriqué, devenant violet par la maturité; fruits drupacés, om biliqués, monospermes. A.-L. de Jussieu, qui a donné les caractères précédons d'après Linné et Allamand, place ce genre parmi les Corymbiferes anomales à côté de I'Iva et du Parthenium. Desfontaincs le renvoie aux Urticées, à cause de ses étamincs libres et de ses fruits drupacés. Comme ila, selon Lamarck, quelques rapports avec le Bailliera, affinité déjà pressentie par Jussieu, et que ce dernier genre appartient aux Corymbiferes, on serait tenté de laisser les genres précités à la suite des Composées, au lieu de les rejeter dans une autre famille éloignée.
On ne connaît que l'espèce décritepar Linné, Clibadium surinamense. C'est une Plante à feuilles opposées et raboteuses, dont les pédoncules sont aussi opposés et les corolles blanches. Les drupes ont une couleur verte et sont pleines d'un suc jaune et visqueux. (G..N.)
CLIBADION. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Syn. présumé de Pariétaire, (B.)
CLICHE-F ALSA. BOT. Syn. de Guilandina axillaris, Lamk. (B.)
* CLIDEMIE. Clidemia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélastomacées, établi par David Don dans
un Mémoire sur les Plantes de cette, famille, publié récemment parmi ceux de la Société Wernérienne d'Edimbourg (vol. IV, 26 partie, p. 284), et auquel son auteur donne pour caractères: calice oblonç, nu à sa base ou muni d'écailles, a limbe qninquédenté, persistant; cinq pétales; anthères à deux oreillettes, plus étroites à la base; stigmate ne formant qu'un petit point papillaire; baie capsulaire à cinq loges.
Ce genre, consacré à la mémoire de Clidemius, botaniste de l'ancienne Grèœcité par Théophraste, se compose de dix-neuf espèces, toutes indigènesde l'Amérique méridionale. Ce sont des sons-Arbrisseaux très-hérissés, à branches tétragones et à feuilles crénées, pétiolées, à trois ou cinq nervures, leurs baies de couleur pourpre ou écarlate ont une saveur douce, agréable, et par conséquent sont comestibles. La plupart de ces espèces sont nouvelles, ou étaient inédites dans les herbiers sous le nom de Melastoma. Quelques-unes ont été décrites par Aublet (Guian., p. 425 et 427). Ce sont les Melastoma agrestis et M. elegans de cet auteur. Richard et Bonpland en avaient aussi fait connaître deux espèces: Melastoma rubra, Rich., ou Clidemia heteromalla, D., et Melast, capitellata, Bonpl., ou Cl. capitellata, D. (G..N.)
CLIFFORTIE. Cliffortia. BOT. PBAN. Genre de la Diœcie Polyandrie, L., établi par l'illustre naturaliste suédois en l'honneur du protecteur éclairé chez lequel il composa ses premiers ouvrages, et placé par Jussieu dans la troisième tribu de la famille des Rosacées à laquelle il a donné le nom de Sanguisorbées. Ilprésente les caractères suivans: Plante dioïque; calice à trois divisions profondes; corolle nulle. Dans les fleurs mâles, on trouve environ trente étamines dont les anthères sont didymes. Les fleurs femelles ont deux ovaires surmontés de deux styles et de deux stigmates. Les petits fruits sont aussi au nombre de deux et renfermés dans l'intérieur du calice qui s'est changé en une capsule biloculaire. Toutes les Clifforties sont de petits Arbrisseaux indigènes du cap de Bonne Espérance, à feuilles simples ou ternées, tantôt alternes, tantôt opposées, engaînantes et stipulées à leur base; leurs fleurs sont presque sessiles dans les aisselles des feuilles. Une trentaine d'espèces ont été décrites par les auteurs; aucune ne mérite de fixer l'attention sous les rapports de l'utilité ou de l'agrément. Une d'entre elles est seulement remarquable en ce qu'elle porte sur ses rameaux des excroissances strobiliformes, qui ne sont que des galles d'Insectes, d'ou son nom spécifique Cl strobilifera, L. L'amplitilde des stipules de cette Plante, ainsi que ces sortes de galles, lui donnent un air si particulier que Jussieu se demande si elle est bien véritablement congénère du Cliffortia. D'un autre côté, il rapporte à ce genre, mais avec doute, l'Empetrum pinnatum de Lamarck.
La place du genre Cliffortie est-elle bien fixée parmi les Sanguisorbées ? C'est encore une question présentée par le savant auteur du Genera Plantarum, et qui ne sera éclaircie qu'après un mûr examen de la famille des Rosacées. (G..N.)
CLIFTONIA. BOT. PHAN. Banks adonné ce nom générique au Mylocaryum de Willdenow, qui avait déjàpour synonyme le Waltheriana de Fraser. V. ces mots. (G..N.)
CLIGNOT. OIS. Espèce du genre Traquet, Motacilla perspicillata, L.
V. TRAQUET.(DR..Z.)
CLIMACIUM. BOT. CRYPT; (Mousses.) Weber et Mohr ont établi sous ce nom un genre de Mousses qui ne renfermait que l'Hypnum dendroides de Smith. Cette Plante, successivement placée parmi les Leskea par Hedwig et parmi les Neckera par Swartz et par Bridel, a été remise de nouveau au nombre des vrais Hypnum par Hooker. La forme de son péristome intérieur paraît cependant assez particulière pour en faire un
genre distinct ainsi caractérisé: capsule Latérale; peristome double: l'externe à seize dents simples, lancéolées, courbées en dedans; l'interne composé de seize lanières subulées, percées d'une série de trous dans leur milieu et unies à leur base par une membrane très-courte; coiffe se fendant latéralement.
Chacune des lanières du péristome interme paraît formée de deux cils rapprochés, unis par leur sommet et dont l'intervalle serait traversé par des filamens transversaux quifonnent une sorte de grillage; cette structure est très-différente de celle des Hypnum, des Neckera et des Leskea, et ce genre qui, par son port, s'éloigne assez des autres Hypnum, paraît mériter d'être conservé. La seule espèce qu'il renferme se trouve dans les grands bois; elle est rare en fructification; sa tige est rameuse, assez élevée, à rameaux redressés; ses feuilles sont insérées tout autour de la tige, lâchement imbriquées, ovales, lancéolées, dentelées au sommet; sa capsule est droite, cilindroïde, à opercule conique aigu. Bridel a séparé comme une espèce distincte celle qui croît dans l'Amérique septentrionale, et que Michaux avait décrite sous le nom de Leskea dendroides; peut-être n'est-elle qu'une variété de la précédente; le véritable Climacium den-divides croît aussi en Amérique et, à ce qu'on assure, au Japon, (AD. B.)
* CLIMACTERIS.OIS.(Terominck.) V. ECHELET.
* CLIMBING-VOIE. BOT. Syn. de Psychotria parasitica dans l'île de Montférat, l'une des Antilles, (B.)
CLINANTHE. Clinanthium. BOT. PHAN. C'est le nom que l'on donne au réceptacle commun sur lequel sont placées les fleurs dans les Plantes de la famille des Synanthérées. Il est tantôt épais et charnu, tantôt plane, tantôt concave ou convexe; quelquefois il porte, outre les fleurs, des poils, des soies, des paillettes ou des alvéoles. Ces diverses modifications servent à caractériser les genres nombreux de la famille des synanthérées. (A. R.)
CLINCHE MAM. Même chose que Chinche. V. ce mot. (B.)
* CLINCHIN ET CLINCLIN. BOT. PHAN. (Feuillée.) Nom d'une espèce du genre Polygale au Pérou. V. CLINCUNIA. (B.)
* CLIN-CLIN. OIS. Petit Echassier que l'on trouve en abondance à Saint-Domingue, et que l'on rapporte à la Guignette, Tringa hypoleucos, L. V. CHEVALIER. (DR..Z)
* CLINCLINIA. BOT. PHAN. Nom donné par De Candolle à la quatrième section du genre Polygala (Prodrom. System. Univ., 1, p. 327), qui comprend trois sous-Arbrisseaux américains dont le plus remarquable est le Potygala thesioides, Willd, figuré et décrit par le P. Feuillée sous le nom de Clinclin. V. POLYGALE. (G..N.)
CLINE. POIS. Pour Clinus. V. cemot. (B.)
CLINOCÈRE. Clinocera. INS. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tanvstomes, tribu ou sous famille des "Rhagionides de Latreille (Règn. An. de Cuv.), établi par Meigen, et ayant, suivant lui (Descript. system. des Diptères d'Europe, T. II, P. 113), pour caractères: antennes avancées, portées en dehors, de trois articles dont les deux premiers, sphéroïdaux, le troisième conique avec une soie terminale courbée; trois yeux lisses frontaux; ailes parallèles couchées sur le corps. La forme des antennes rapproche le genre Clinecére de celui des Leptis de Fabricius, et principalement du Leptis vermileo, dout les ailes sont également croisées sur le corps, ce qui pourrait donner lieu à une division dans laquelle on rangerait cette espèce avec la Clinocére noire, Clinocera nigra, qui est jusqu'à présent la seule propre au genre dont il est question. Meigen l'a figurée loc. cit., tab. 16, fig. 4). (AUD.)
CLINOPODE. Clinopodium. BOT. PHAN. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie gymnospermie, L., dont les caractères sont: limbe du calice divisé supérieurêment en trois parties et inférieurement en deux; gorge de la corolle sensihle--
ment évasée; la lèvre supérieure droite marginée, l'inférieure trifide, ayant son lobe du milieu plus grand et écbancré.
Les Clinopodes sont des Plantes herbacées, à fleurs a lillaires, verticillées et munies de plusieurs bractées soyeuses. Elles sont en petit nombre, et habitent les climats tempérés de l'un et l'autre hémisphère. La seule espèce indigène de la France est le Clinopodium vulgre, L., très-abondant, vers la fin de l'été, dans les bois et près des haies. Il à une tige haute de cinq à six décimètres, velue et ordinairement simple. Ses fleurs sont disposées en Verticilles au sommet de la Plante, et sont le plus souvent de couleur rose; mais cette couleur varie quelquefois et passe au blanc. Les propriétés toniques et céphaliques qu'on lui a attribuées sont moins exaltées dans cette Plante que dans les autres Labiées, attendu la petite quantité d'huile volatile et de principe amer qu'elle renferme. — Une belle espèce a été décrite et figurée sous le nom de Clinopodium origanifolium par Labillardière (Decad. Syriac. 4, p. 24, t. 9). Ce naturaliste l'avait trouvée sur le mont Liban. Les diverses espèces arborescentes décrites comme Clinopodes dans quelques auteurs, appartiennent aux genres Phlomis, Hyptis tïPycnanthemum. V. ces mots. (G..N.)
CLINOTROCHOS. BOT. PHAN. (Théophraste.) Syn. d'Erable, (B.)
CLINUS. FOIS. Syn. de Blennies en général chez les Grecs modernes, et l'une des divisions de ce genre dans le Règne Animal de Cuvier.V. Blennie. (B.)
CLIO. clio. MOLL. Ce genre indiqué par Browne (Historia Natur. Jam. p. 386) pour les Animaux auxquels Pérou a donné le nom de Cléodore, fut établi postérieurement par Pallas sous le nom de Clione; et quoique Martens l'ait fait figurer dans son Voyage au Spitzberg, Linné néanmoins ne commença à en parler qu'à sa douzième édition, en y comprenant, ainsi que dans les suivantes, et la Clio figurée par Martens et celles indiquées par Browne. Cuvier, dans un Mémoire inséré dans le premier volume des Annales du Muséum, donna sur l'Animal de la Clio des détails anatomiques fort curieux, et fit pour ce genre, ainsi que pour quelques autres avoisinans, la seconde classe des Mollusques, les PTÉBOPODES. V. ce mot. Les Clios ne renfermant plus que des Animaux mous, peuvent être generi que meni caractérisées de la manière suivante: corps nu, gélatineux, libre, plus ou moins allongé un peu déprimé; une tête distincte, surmontée de six tentacules retráctiles, longs et coniques, séparés en deux faisceaux de trois chaque, qui rendent la tête bilobée lorsqu ils sont contractés, et peuvent être entièrement cachés dans une sorte de prépuce, portant lui-même un petit tentacule à son côté externe; deux yeux à la partie supérieure de la tête; bouche terminale, verticale; deux nageoires opposées, branchiales, insérées de chaque côté à la base du cou; une sorte de ventouse sous le cou; l'anus et l'orifice pour la génération s'ouvrant au côté droit près du cou, sous la nageoire.
Le système nerveux est composé d'un cerveau bilobé, duquel partent deux filets qui aboutissent sous l'œsophage où ils se renflent en ganglions. Ces ganglions fournissent eux-mêmes deux autres filets, lesquels donnent encore un ganelion chaque, qui se réunissent au-dessus de l'œsopbage par un filet intermédiaire; les nerfs des autres organes partent en rayonnant de ces divers ganglions. La respiration est branchiale; ses organes font partie des nageoires; c'est pour cela que Blainville propose le nom de PTÉRODIBRANCHE. De chaque branchie naît un vaisseau qui se réunit à son congénère au-dessus du cœur, pour donner naissance à un tronc unique, lequel se rend directement à cet organe. V., pour d'autres détails anatomiques, le Mémoire de Cuvier (Ann. du Mus. T. I, p. 242, pl. 17). Tous les organes internes des Clios sont enveloppés
d'une unique musculaire, recouverte elle-même par une peau transparente à travers laquelle on voit la direction des fibres musculaires. Le nombre des espèces de ce genre est fort limité. Une seule était connue autrefois. Bruguière en a décrit une nouvelle dans l'Encyclopédie. Nous allons faire connaître l'une et l'autre.
CLIO BORÉALE, Clio borealis, L. (p. 3148, n. 4); Clione borealis, Pallas (Spic. Zool. 10, pag. 28, tab. 1, fig. 18, 19); Clio retusa, Fabricius (Faun. Groenl., p.334, n. 324), Müller» (ZooL Dan. Prodr. p. 226, n. 2742); Clio limacina, Phip. Ellis (Zooph. pl. 15, f. 9, 10); Clio borealis, Bruguière (Encycl. n. 1, pl 75, fig. 3, 4), Lamarck et Cuvier. Cet Animal est long d'un pouce et demi environ, gélatineux, pellucide, ayant les nageoires presque triangulaires, le corps terminé en pointe postérieurement. Il se trouve en très-erande quantité dans les mers du Nord, ou on assure qu'il sert de pâture aux Baleines. Il nage très-vite, se montrant souvent à la surface de l'eau pour redescendre vers le fond.
CLIO AUSTRALE, Clio australis, Bruguière (Encycl. n. 2, pl. 75, f. 1, 2). Cette seconde espèce que Bruguière rencontra en grand nombre auprès de Madagascar, est plus ventrue, plus charnue, moins transparente que l'autre. Elle est d'ailleurs plus grosse, longue de deux pouces environ; elle est rose; les nageoires sont lancéolées; la queue est comprimée et à deux lobes. (D..H.)
* CLIONE.MOLL.(Pallas.)V. CLIO.
* CLIPEI. BCNIN. Nom latin donnéà la deuxième section des Anocystes par Klein, dans son ouvrage sur les Echinodermes. (LAM.X.)
CLQUETTEDELAZARE. MOLL. Nom donné à une espèce de Came fossile de la Suisse. Knorr, dans ses Pétrifications, l'a figurée vol. 2, part. 1re, pl. 6, 11, comme ayant été trouvée en Amérique. V. Came. (D..H.)
CLISIPHONTE. Clisiphontcs.MOLL. (Montfort.) V. SPHINCTERULÉS. (AUD.)
CLITELLAIRE. Clitellaria. INS. Nom sous lequel Meigen a désigné, dans l'ordre des Diptères, le genre Ephippie de Latreille (V. EPHIPPLE) Pour y ranger deux espèces, le Lumbricus arenarias d'Othon Fabricius (Faun. Groenl., n° 264), et son Lumbricas minutus (n° 265, fig. 4). Ils n'ont que deux rangs de soies, et ce caractère seul paraît suffisant à l'auteur pour établir une distinction générique. Illeur adjoint provisoirement le Lumbricus vermicularis du même (loc. cit., n° 259), quoiqu'il manque de ceinture, V. LOMBRIC. (AUD.)
* CLITELLIO. Clitellio. ANNEL. Genre de l'ordre des Lombricincs, famille des Lombrics, proposé par Savigny (Syst. des Annehdes, p. 104). (AUD.)
CLITHON. Clithon. MOLL. Montfort (Conch. Syst. T. 11, p. 326), considérant les épines qui arment une espèce de Néritine comme suffisantes pour la séparer et en faire un genre, avait proposé ce nom qui n'est pas employé par les conechyliologues d'aujourd'hui. V. NÉRITINE et NÉRITE. (D..H.)
* CLITHRRS. BOT. CRYPT. (Chiampignons.) Fries a donné ce nom, dans e second volume de son Systema Mycologicum, à un sous-geqredes Cenangium que Persoon a réuni aux Triblidium. Le genre Cenangium luiméme n'ayant été publié que depuis l'impression du Dictionnaire, nous le traiterons au mot Scleroderris, nom sous lequel Persoon l'avait désigné comme sous-genre des Pezizes dans sa Micologia europœa, et que Fries a donné au principal sous-genre des Cenangiam
Les Clitbris different des Cenangium proprement dits ou Scleroderris par la cupule qui, d'abord exactement fermée comme dans toutes les espèces de ce genre, s'ouvre ensuite par une fente longitudinale, au lieu de se développer circulairement comme dans les Scleroderris, ou en plusieurs valves comme dans les Tnblirdiunu Ces petits Champignons se rapprochent par ce caractère des Hyste-
rium dont ils ont l'aspect et avec lesquels ils avaient été long-temps confondus; mais ils en difierent par leur membrane fructifère, organisée comme dans les vrais Champignons, caractère qui les rapproche des Pezizes, auprès desquelles on doit les placer dans une classification naturelle.
Les espèces encore peu nombreuses de ce sous-genre croissent sur les rameaux morts de différens Arbres, tels que les Pins, les Chênes, les Bruyères, etc. Les espèces les plus anciennement connues sont les Cenangium ferruginosum, Fries (Peziza Abietis, Pers. Syn. 671, Triblidium pineum, Pers. Myc. Europ. 232), et Cenangium quercinum (Hysterium quercinum, Pers. Syn. 100, Triblidium quercinum, Pers. Myc. Europ. 333). (AD.B.)
CLITORE. Clitoria. BOT. PHAN. Famille des Légumineuses, Diadelphie Décandrte, L. Ce genre, décrit sous le nom de Ternatea par Tournefort, et constitué de nouveau par Linné sous celui qu'il porte aujour d'hui, comprenait des Plantes dont une organisation différente a nécessité la séparation comme genre particulier. Ainsi les espèces à calice muni de deux bractées et à légumes cylindriques en ont été retirées pour former le genre Galactia. V, ce mot. Ce retranchement opéré, les Clitores doivent être ainsi caractérisées: calice tubuleux, campanulé, à cinq divisions dont la plus inférieure offre souvent la forme d'une faux; corolle renversée; l'étendard très-grand et écarté, recouvrant néanmoins les ailes et la carène qui sont fort petites; légume linéaire, très-long et se terminant en pointe. Les Clitores sont des Plantes herbacées grimpantes, ayant beaucoup de rapports avec les Glycine, à feuilles ternées ou rarement imparipennées, à folioles articulées comme celles des Dolics et munies de deux stipules barbues à leur base; les pédoncules des fleurs sont axillaires à une ou deux fleurs, ou quelquefois multicores et en pis.
Quinze espèces environ de Clitores ont été déerites dans les divers au teurs. A l'exception de la plus anciennement connue (que Tournefort a fait connaître sous le nom générique de Ternatea parce qu'elle croît a Ter nate et dans les Indes-Orientales) et d'une seconde espèce décrite par Lamarck et Ventenat, les autres Cli tores sont toutes indigènes du Nou veau-Monde. La plupart habitent le Brésil et les Antilles, et deux crois sent dans l'Amérique septentrionale. Leurs fleurs sont en général d'un as pect fort agréable, mais comme ces Plantes de serre chaude exigent trop de soins pour leur culture, elles sont rares dans les jardins, ou du moins il n'en existe que deux ou trois es pèces cultivées dans les jardins de botanique; telles sont les Clitoria Tentalea, L.; C. virginiana, L., et C. hetervpiiylla, Lamk. et Ventenat. Nous lisons, dans la Relation du voya ge de Bory de Saint-Vincent aux principales îles des mers d'Afrique, une singulière remarque faite par ce savant sur le Clitoria Ternatea qu'il a trou vé en abondance aux îles de France et de Mascareigne; c'est que dans l'une de ces îles, les fleurs sont cons tamment blanches, et dans l'autre toujours bleues. (G..N.)
CLITORIS. ANAT. Ce nom, d'origine grecque, est dérivé d'un verbe pouvant se traduire par titiller avec volupté: tel est aussi le sens des deux autres synonymes latins, æstus veneris, amoris dulcedo. L'exquise sensibilité du Clitoris, comme si c'en était la seule considération importante, fut ce qui fixa d'abord sur lui l'attention: cependant on ne tarda pas à juger de ses rapports avec une partie au sexe mâle, d'ou on lui donna de plus le nom de Penis muliebris. Cette vue, d'une justesse parfaite suivant nous, est encore regardée aujourd'hui par quelques anatomistes comme une hardiesse plus instinctive que raisonnée. En effet, la Philosopnie actuelle des écoles, basant tout sur la considération des formes, n'ose déclarer identique ce qu'ello
apereoit dissemblable. Bien qu'on ait vu le pénis des mâles et le Clitoris des femelles constitués par deux corps caverneux d'un tissu semblable, terminés par un gland qu'un même capuchon ou prépuce coiffe également, enveloppés par un même système dermoïque, nourris par de semblables rameaux vasculaires, et cédant à la même excitation nerveuse, on crut procéder avec une plus erande exactitude en regardant ces deux organes comme distincts et en effet comme assez dissemblables, pour ne devoir point être confondus sous le même nom. Trois circonstances motivèrent cette manière de voir. On se refusa à admettre comme semblable, ce qui, chez l'un, est d'un si grand volume quand il est chez l'autre d'une si extrême petitesse, ce qui est là prolongé et entièrement dégagé, et ici, au contraire, a moitié rentré et enveloppé, et, chose plus remarquable, ce qui dans l'un admet en dedans de soi le tube terminal d'un autre appareil, et ce qui, dans l'autre, est soustrait à ce mélange.
Ces idées particulières résultent des observations usuelles. Mais vous arrive-t-il d'agrandir votre champ d'observations et de passer des Mammifères aux Oiseaux, ou même, sans quilter les premiers, de passer des aits normaux aux cas irréguliers, les plus grandes de ces différences s'effacent, et l'identité des pénis et des Clitoris, déjà si fortement réclamée par les faits précédemment rapportés, devient enfin une conséquence absolument obligée. Il n'est plus chez les Oiseaux (V. les Mém. du Mus. d'Hist. Nat. T. IX, p. 439), entre le pénis et le Clitoris, de différence, que celle qui résulte de leur volume respectif: et encore, dans quelques-uns, cette différence est peu sensible. Le pénis est imperforé aussi bien chez les mâles que chez les femelles; et, chez les uns comme chez les autres, il est réduit au seul gland, unique portion qui soit dégagée des tégumens communs. C'est la même chose dans les monstruosités dites Hypospadias: le méat urinatre est ouvert en dessous du pénis chez les Mammifères mâles viciés par cette anomalie; leur gland est de même imperforé, et il n'y a guère aussi que cette partie qui se voit extérieurement. Ainsi ce qui est un cas pathologique chez les Mammifères devient de règle chez les Oiseaux.
Au total, le Clitoris des premiers doit être considéré comme un organe rudimentaire, tenant ce caractère d'un défaut de développement et le justifiant par une très-grande susceptibilité à ta variation. (GEOF.ST.-H.)
CLIVINE. clivina, INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques bipartis, établi par Latreille, et dont les caractères sont: palpes extérieurs terminés par un article de la grosseur du précédent ou plus épais; languette saillante, droite ou obtuse à son sommet, avec une oreillette de chaque côté; labre membraneux ou coriace, sans dents; mandibules sans dentelures notables, plus courtes que la tête; antennes en forme de chapelet, avec les second et troisième articles presque égaux; jambes an térieures échancrées, dentées au côté extérieur ou terminées par deux pointes très-fortes et longues, dont l'intérieure articulée à sa base.
Ce genre a été confondu avec les Ténébrions par Linné. Fabriciuset les auteurs, jusqu'à Latreille, l'ont laissé dans le genre Scarite, qui en difiere essentiellement par le labre, par la longueur de ses mandibules et par le corps qui est toujours plus aplati. Les Clivines vivent dans le sable mouillé, au bord des rivières ou sons les racines des Arbres, au lieu que les Scarites ne se rencontrent que dans les lieux secs et arides exposés à l'ardeur du soleil.
On peut diviser ce genre en deux petits groupes, d'après l'organisation des jambes antérieures: le premier comprend les Clivines dont les deux premières jambes sont dentées au côté
extérieur. Dans cette division se range la CLIVINE ARÉNAIRE, Scarìtes arenarius, Fab., Oliv. Elle varie du fauve au noirâtre; le corselet est presque carré; les élytres sont striées àstries ponctuées. Le second groupe comprend celles qui ont les jambes antérieures terminées par deux pointes très-fortes et longues, dont l'intérieure articulée à sa base ou enforme d'épine. C'est le genre Dischirie de Bonelli. Il renferme les Scarites thoracicus et gibbus de Fabr. V.DISCHIRIE. (G.)
* CLIVINIA. OIS. V. CLAMATORIA.
* CLOAQUE. ANAT.Terme dont on a fait l'application à un réceptacle commun supposé existant chez des Animaux avec une seule issue pour la sortie des produits stercoraires, urinaires et génitaux: ces Animaux sont les Oiseaux et quelques Reptiles. Best certain qu'on a imaginé plutôt qu'aperçu une poche ayant cette destination; car il n'y a nulle part entassement de plusieurs appareils et semblable communauté de fonctions. La différence, sous ce rapport, des Oiseaux a l'égard des Mammifères, tient uniquement à ce que le rectum débouche dans la vessie urinaire: et dans ce cas, c'est une suite de compartimens qui, pour être en ligne, ne se distinguent pas moins les uns des autres. Ce sont autant de segraens d'un long intestin, autant de tronçons dont les nodosités sont opérées par des étranglemens valvulaires ou par des sphincters avec muscles.
Le rectum s'évase en une trèslarge cellule, VESTIBULE RECTAL, ou séjournent les fèces: au-delà est un autre compartiment rarement aussi considérable que dans l'Autruche, le plus souvent petit et rudimentaire (la vessie urinaire): arrive ensuite une poche annulaire (le canal urétro-sexuel) dans laquelle débouchent les uretères et les oviduc-tus. Le dernier des compartimens est une poche fort considérable, théâtre de la copulation des sexes, fournie en abondance de nerfs et de vaisseaux, et bordée par les parties sexuelles externes, ou les organes excitateurs. Elle est analogue au capuchon qui couvre le gland des pénis ou des clitoris. Elle en remplit là même les fonctions: aussi l'avons-nous nommée BOURSE DU PRÉPUCE. V. notre second volume de Philosophie anatomique.
Cedernier compartiment se retourne sur Lui-même comme le capuchon qui coiffe le gland pénial chez les Mammifères, et se renversant comme un doigt de gant, il met le canal urétro-sexuel en mesure de se prolonger dehors; mais c'est alternativement que les orifices des uretères ou ceux des oviductus y arrivent. Ces orifices, fidèles à des devoirs différens, ne se nuisent jamais dans leurs évolutions. La production des uns n'est possible qu'en contraignant les autres au repos ou même é une retraite intérieure. Chaque système vaque à ses fonctions, à des momens marqués, et le plus grand ordre règne au milieu de ce qui avait apparu dans une extrême confusion. Quand le système urinaire abandonne ses produits, le rectum le suit de près; il porte en avant son orifice et il vient lancer dehors les fèces. Il n'arrive donc jamais à la dernière poche réservée au mélange des sexes, et à toutes les excitations amoureuses d'être heurtée ou salie par quoi que ce soit, venant à la traverser.
Des préjugés nous avaient donc abusés: plus de récipient unique, plus de Cloaque dans le sens d'une sentine commune, organisation toute d'imagination et supposée sur la considération d'un seul passage praticable pour les produits génitaux, urinaires et intestinaux. (GEOF. ST.-H.)
CLOCHE ET CLOCHETTE, BOT. On donne vulgairement ce nom à. plusieurs Plantes, telles que des Liserons, des Campanules, des Muguetsoudes Narcisses, dont les corolles
imitent plus ou moins la forme d'une cloche. Paulet n'a pas manqué ces noms dans sa barbare nomenclature, pour désigner quelques Champignons du genre Agaric. (B.)
CLOCHER CHINOIS, MOLL. Le Cérite Obélisque, élégamment étagé par un rang de tubercules qui dessinent la spire, a té vulgairement nommé ainsi à cause de cette disposition. V. CÉRITE. (D..H.)
CLOCHETTE, MOLL. Nom vulgaire de quelques espèces de Balanes, Balanus balanoides, et surtout d'une espèce de Calyptrée, Calyptrea equestre. (D..H.)
* CLOFYF. OIS. (Dapper.) Nom d'un Oiseau de mauvais augure pour les superstitieux Africains, et que l'on n'a encore pu déterminer exactement. (DR..Z.)
CLOISON. Dissepimentum.BOT. PHAN. On nomme ainsi les lames, ordinairement verticales, qui partagent la cavité générale d'un fruit en plusieurs autres cavités partielles ou loges. Dans presque tous les fruits, les Cloisons sont placées verticalement; très-rarement elles sont horizontales, comme on l'observe par exemple dans le fruit des diverses espèces de casses. Il est important de ne pas confondre les véritables Cloisons avec les lames saillantes que l'on trouve dans l'intérieur de quelques péricarpes. Les vraies cloisons ont toutes une même organisation; elles sont formées d'une petite portion du sarcocarpe qui constitue leur partie centrale, recouverte des deux côtés par l'endocarpe ou membrane qui tapisse la paroi interne du péricarpe. les fausses cloisons au contraire ne sont pas recouvertes par cette membrane interne du péricarpe. Ainsi dans la capsule du Pavot on trouve un nombre plus ou moins considérable de lames saillantes sur la paroi interne du péricarpe, libres par leur côté intérieur, et recouvertes par les graines qui s'y attachent. ces lames ont été généralement considérées comme des Cloisons, mais n'en sont pas dans la réalité: i ° elles ne sont pas formées, comme les vraies Cloisons, d'une saillie du sarcocarpe revêtue des deux côtés par la membrane pariétale interne du fruit; 2° elles donnent immédiatement attache aux graines. Cesontdes placentas ou trophospermes.
Il est encore une autre distinction à faire dans les Cloisons, ce sont les Cloisons complètes et les Cloisons incomplètes. Les premières s'étendent depuis la base jusqu'au sommet de la cavité, sans laisser aucune communication entre les deux loges qu'elles séparent. Les secondes ne s élèvent pas jusqu'au sommet du péricarpe, en sorte qu'il y a une communication entre les deux loges contiguës. Le fruit de la Pomme épineuse (Datura Stramonium, L.) offre à la fois des exemples de ces deux espèces de Cloisons. Il est partagé en quatre loges par quatre lames verticales ou Cloisons dont deux sont complètes et deux n'atteignent pas jusqu'au sommet du péricarpe, en sorte qu'il existe un vide, et que les loges communiquent ensemble deux par deux.
La position des Cloisons relativement aux valves n'est pas moins importante à étudier, et fournit des caractères souvent mis à contribution pour grouper les genres en familles naturelles. En effet, tantôt les Cloisons correspondent aux sutures par lesquelles s'ouvre la capsule, tantôt elles sont placées sur le milieu de la face interne des valves, tantôt enfin chaque Cloison semble formée par les bords rentrans des valves, et se sépare en deux feuillets à l'époque de a déhiscence. Ces trois modes principaux servent de caractères, d'ordres et de genres. V. FRUIT el PÉRICARPE. (A. H.)
CLOMENA. BOT. PHAN. Palisot de Beauvois, dans son Agrostographie, a établi sous ce nom un genre nouveau dans la famille des graminées pour une plante originaire du Pérou,
et ayant, pour le port, beaucoup de ressemblance avec nos Agrostis. Ses fleurs forment une panicule presque simple; leur lépicène est à peu près de la même longueur que la glume dont la valve supérieure est tridentée, et l'inférieure est entière; la paillette inférieure de la glume est bifide à son sommet, et porte une petite soie qui naît de cette échancrure. Ces derniers caractères distinguent parfaitement le genre Clomena de tous ceux avec lesquels on pourrait le confondre. (A.R.)
* CLOMÉNOCOME. Clomenocoma. BOT. PHAN. Genre nouveau de la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées de Cassini, et de la Syngénésie superflue de Linné. H. Cassini qui l'a fondé (Bull. Soc. Philom. déc. 1816) lui donne les caractères suivans: calathide radiée, composée de fleurons nombreux, réguliers, fertiles, et de rayons ligulés femelles, disposés sur un rang unique; involucre formé d'écaillés imbriquées, allongées, linéaires et aiguës, glandulifères sur leur côté extérieur et supérieur; réceptacle garni d'aspérités fimbrillées; akènes grêles, striés et surmontés d'une aigrette composée d'environ dix petites lanières écailleuses, unisériées, dont chacune, indivise à sa base, est partagée supérieurement d'abord en trois branches, puis en cinq. C'est cette singularité de l'aigrette, ainsi que les glandes de l'involucre, qui ont engagé Cassini à établir ce genre, lequel d'ailleurs ne renferme qu'une seule espèce dont cet auteur ne connaît pas l'origine, l'ayant trouvée sans indication dans l'Herbier de Jussieu. Il présume cependant que c'est l'Aster aurantius de Linné, et il Ta nommée Clomenocoma aurantia. Kunth (Synopsis Plant. Æquinoct. orbis novi, T. II, p. 462) réunit ce genre au Bœbera de Willdenow. Les akènes des deux espèces qu'il décrit ont, en effet, comme dans le Clomenocoma, des aigrettes formées de poils fascicules et réunis en forme de fouet (Pili subflabellato-fasciculati (G..N.)
CLOMIUM. BOT. PHAN.Pour Klomium. V. ce mot. (B.)
CLOMPAN. Clompanus. BOT.PHAN. Aublet (Plantes de la Güiane, p. 773) appelle ainsi, d'après Rumph, une Plante de la famille des Légumineuses et de la Diadelphie Décandrie, L., dont les fleurs sont pourpreset paniculées; les petites branches grimpantes; les feuilles alternes et formées de folioles opposées, ovales, glabres et très-entières. Cette Lianecroît dans la Guiane, au bord de la crique Saint-Régis. Suivant Aublet (loc. cit.), le Clompanus funicularis ou le Tali bocompol mera de Rumph (Herb. Amb. T. v, p. 79, t. 37), est identique avec son Clompanus paniculata. Cette Plante est assez bien figurée dans ce dernier ouvrage. Le genre Clompanus se rapproche, selon Lamarck, des genres Galedupa et Pterocarpus. (G..N.)
CLONISSE. MOLL. C'est le nom qu'Adanson (Voy. au Séncg., pl. 16, n° 1) donne à la Venus verrucosa de Gmelin, nom qui est également employé vulgairement à Marseille, d'après Rondelet, pour désigner la môme Coquille. (D..H.)'
CLOPORTE. Oniscus. CRUST. Genre de l'ordre des isopodes, établi originairement par linné el subdivisé en plusieurs sous-genres, V. GLOPOR-TIDES. LES Cloportes proprement dits appartiennent Règn. An. de Cuv.) à la section des Ptérygibrancbes, et ont pour caractères, suivant Latreille: quatre antennes dont les latérales seules, bien apparentes, de huit articles et recouvertes à leur base par les bords latéraux de la têtej branchies renfermées dans les premières écailles placées sous la queue; appendices du bout de la queue d'inégale longueur, les deux latéraux étant beaucoup plus grands que les intermédiaires. Les Cloportes diffèrent de tous les genres de la section à laquelle ils appartiennent par la composition et le recou-
vrement de leurs antennes. Ce sont de petits Crustacés qui fuient la lumière et recherchent les endroits humides. On les trouve dans les caves, sous les pierres; leur, démarche est assez vive lorsqu'on les inquiète. Ils se nourrissent de matières végétales; ils s'entredévorent même quelquefois. Ils sont vivipares. Nous reviendrons sur les particularité» de leur organisation et sur les fonctions propres au sexe femelle, au genre, Porcellion. V. ce mot. — Le cLOPORTE ORDINAIRE, Oniscus Asellus de. Linné et de tous les auteurs, doit être considéré comme le type du genre. Il est très-commun. (AUD.)
CLOPORTE DE MER. CRUST, et MOLL. On a désigné sous ce nom vulgaire des petits Crustacés appartenant aux genres Ligie et Sphérome;on a appliqué aussi ce nom aux Oscabrions. D'Argenville nomme Cloporte une espèce de Porcelaine, Cyprœa staphylœa. (AUD.)
CLOPORTES CHENILLES, INS. On nomme ainsi les chenilles de plusieurs Papillons de la division des Plébéïens urbicoles de Linné, (AUD.)
CLOPORTIDES. Oniscides. CRUST. Famille établie par Latreille (Gener. Crust, et Ins. T. I, p. 62, 67) dans l'ordre des Tétracères, et correspondant au grand genre Oniscus de Linné, qui depuis a été subdivisé par les entomologistes. Cette famille appartient (Règn. Anim. de Cuv.) à l'ordre des Crustacés isopodes, et est comprise dans la tribu des Ptéry gibranches. Ses caractères sont: deux antennes apparentes, les mitoyennes étant fort courtes, cachées ou n'existant pas; corps ovale, plat en dessous, convexe en dessus, susceptible de contraction, et composé d'une tête et de treize anneaux; les sept premiers portant chacun une paire de pâtes simples et terminées par un onglet; les six derniers anneaux formant une sorte de queue, garnie en dessous de cinq paires d'ecailles ou de fausses pâtes sous-caudales, imbriquées graduellement sur deux rangées longitudinal les; les premières ou les plus voisines des pates proprement dites renfermant dans leur intérieur les organes de la respiration, et étant le siège des organes sexuels.
Les Cloportides ont une tête transeverse plus étroite que le corps, et reçue dans une échancrure du premier anneau; de chaque côté des yeux gros et réticulés. La bouche se compose d'un labre recouvrant une sorte d'épiglotte; de deux mandibules cornées, dentelées irrégulièrement, épaisses à leur base, tres-comprimées et crochues é leur sommet; de deux paires de mâchoires en recouvrement, de manière que la plus reculée ou l'inférieure sert de gaîne à la paire supérieure; celle-ci est finement dentelée à l'extrémité. Enfin il existe en arriére de toutes ces parties une sorte de lèvre inférieure composée de deux pièces extérieures s appliquant sur toutes les autres en forme de feuillets contigus au bord interne, et terminés par une saillie conique ou triangualare, offrant quelques articulations et semblable à un palpe. On peut considérer ces deux pièces comme des premières mâchoires auxiliaires. Ces caractères joints à ceux du genre quenous avons présentés d'après Latreille, donnent une idée assez complètede l'organisation extérieure de ces Crustacés. Quanta l'organisation interne, nous en parlerons au genre. Porcellion qui a été étudié d'une manière spéciale par Treviranus, et nous rapporterons à ce sujet les travaux importans de Cuvier et des autres observateurs. — Les Cloportides attaquent différentes matières végétales; ils se nourrissent même de substances animales; la plupart sont terrestres et habitent les lieux humuides. Cette famille comprend les genres Ligie, Philoscie, Cloporte, Porcellion et Armadille. V. ces mots. (AUD.)
CLOR ET CYLOR. BOT. PHAN. Noms gallois du Bunium Bulbocastanum. (B.)
* CLORIS. REPT. OPH. (Daudin.)Espèce d'Hydrus du sous-genre Hydtophis. V. HYDRUS. (B.)
* CLOSCUAU. oIs. Belon donne ce nom à l'Oiseau le dernier éclos de la couvée. (DR.Z.)
* CLOSTROSPERMUM.BOT. PHAN.Quoiqu'antérieur de quelques années au Barckausia de Mœnch, ce genre était si obscurément caractérisé par Necker, que la plupart des botanistes l'ont méconnu. Nous pensons avec Cassini que le genre de Mœnch lui est identique et doit lui être préféré, tant à cause de la clarté de son expositionque parce qu'il a été adopté par plusieurs auteurs, et notamment par De Candolle dans la Flore Française, deuxième édition. V. BARCKALSIE et CKÉPIDE. (G..N.)
CLOSTÉROCÈRES. INS. Famille de l'ordre des Lépidoptères, établie par Duméril, et dont les caractères essentiels sont tirés de la forme particulière de leurs antennes qui sont prismatiques et plus grosses au milieu qu'aux extrémités. Cette famille correspond à celle des Crépusculaires de Latreille. V. CRÉPUSCULAIRES. (AUD.)
CLOTHO. MOLL. Sous cette dénomination, Faujas (Ann. du Mus. T. XI, P. 384, Pl. 40) propose un nouveau genre de Conchífères qui ont la particularité remarquable de vivre dans l'intérieur des Coquilles perforantes. Celles dont il est ici question furent trouvées à l'état fossile dans un bloc de Calcaire enterré à soixante pieds de profondeur dans une couche de Marne argileuse, encore tout rempli de Cardites qui l'avaient percé de toutes parts, et dont vingt sur trente renfermaient de ces Coquilles parasites.
Cette observation n'est pas la seule qu'on puisse citer d'Animaux parasites dans la série des Coquilles perforantes; dernièrement nous eûmes occasion de nous procurer une pierre très-dure, criblée de trous de Fistulanes non fossiles. Quelques-unes y étaient encore entières; nous cassâ mes cette pierre, et ce ne fut pas sans élonneraent que du même trou nous retirâmes les deux valves entières d'une Fistulane et celles d'une autre Coquille que nous ne pûmes rapporter a aucun genre connu, pas même à celui qui nous occupe dans ce moment; nous nous proposons par lasuite de faire connaître cette Coquille.
Voici les caractères génériques que Faujas a donnés a la Coquille qu'il a observée: coquille bivalve, èquivalve, presque équilatérale, striée transversalement; charnière à une dent bifide un peu comprimée, recourbée en crochet sur chaque valve, une dent plus large que l'autre; deux impressions musculaires; ligament intérieur. Nous proposons de lui donner le nom de l'illustre naturalistequi l'a fait connaître, Clotho de Faujas, Clotho Faujasii. (D..H.)
CLOTHO. Clotho. ARACHN. Genre de l'ordre des Pulmonaires, famille des Aranéides ou des Fileuses, section des Tubitèles, établi par Latreille (Genera Crust. st Ins. T. IV, Addenda, p..370) sur des dessins et des notes communiqués par Walckenaer, et ayant pour caractères: huit yeux; les deux filières supérieures beaucoup plus longues que les autres; pieds presque égaux; la quatrième paire, ensuite la seconde, puis la troisième, un peu plus longues; mâchoires inclinées sur la lèvre, dont la forme est triangulaire. Ce genre qui se rapproche des Thomises par la forme genérale du corps, et des Clubiones par la disposition des yeux, a été étudié d'une manière toute spéciale par notre savant ami, Léon Dufour, qui en a parfaitement circonscrit les caractères, et lui a assigné le nom d'Uroclée, Uroctea (Annales générales des Se. phys. T. v, p. 198). Celui de Clotho, imposé par Latreille et Walckenaer, nous paraît devoir conserver la priorité, à moins qu'on ne croie utile de le supprimer à cause du mol employé pour désigner un genre de Mollusque. — Nous transcrirons ici les observatious importantes de Dufour. Le corselet des Clothos est à peu près orbiculaire, déprimé ou à peine convexe. On y remarque, entre les yeux et l'origine des mandibules, une por-
lion remarquable de front tombant verticalement. Les yeux, placés sur deux lignes transversales, sont disposés de manière que les intermédiaires des deux séries torment entre eux un quadrilatère bien plus ouvert en arrière qu'en avant. Ces yeux sont arrondis, cristallins dans l'Animal vivant, et ceux du centre de la ligne antérieure sont un peu plus grands et plus saillans que les autres. Les mandibules, pressées l'une contre l'autre, verticales, oblongues, cylindroïdes et faibles, s'appuient par leurs extrémités sur la lèvre, et par conséquent ne dépassent point cette dernière. Elles sont dépourvues de dents à leur bord interne, et ne paraissent point sus cepliblesd'un grand écartement; elles sont même contiguës de telle sorte, près du milieu dé leur face interne, qu'on les croirait soudées vers ce point, disposition analogue à celle du genre Filistate de Latreille. Leur crochet est fort petit: Les mâchoires, inclinées sur la lèvre, conniventes, courtes, très-obtuses, ne sont point garnies de soies particulières à leur bord interne, mais elles sont velues surtout en dehors. La lèvre qui se trouve entre elles est presque arrondie. Les palpes, presque de même grosseur que les pâtes, ne s'insèrent point, comme c'est l'ordinaire, dans un sinus du bord externe de la mâchoire, mais bien au-dessus de ce bord, et en quelque sorte sur la surface supérieure de l'organe maxillaire. Leur second article est assez gros, comme cambré et habituellement dirigé en avant. Le dernier se termine par un ongle ou crochet dans la femelle, tandis qu'il est inerme dans le mâle, et concave en dessous pour abriter en partie l'organe copulateur. Celui-ci est un gros bourrelet orbiculaire, sessile, glabre, solide, dont le centre plus saillant est armé en desbous de deux crochets sétacés un peu-contournés eu spirale. La poitrine est cordiforme; les pâtes ont une longueur moycnne; les ongles sont pectines. L'abdomen est ovale, comme tronqué à sa base, légèrement déprimé à sa région dorsale qui est marquée de quatre paires de points ombilicaux, dont les postérieurs sont peu sensibles. Les filières (quoique cette dénomination soit sans doute impropre pour les appendices anales du Clotho) sont au nombre de deux paires apparentes: l'une, fort courte et ne semblant exister que comme des vestiges ou des rudimens, est plus antérieure et tout-à-fait cachée sous le ventre. L'autre est saillante et formée d'un article principal allongé, conoïde, légèrement arqué et velu surtout en dehors. Elle paraît borgne, c'est-à-dire imperforée à sa pointe. Entre ces derniers appendices se rencontre un appareil qui paraît propre au genre, Clotho; il consiste en un pinceau de poils implantés sur deux lignes opposées, de manière à former deux espèces de valves pectiniformes qui s'ouvrent et se ferment au gré de l'Animal. Dufour présume que les véritar bles filières sont placées entre ces valves, et que celles-ci servent de pegne ou de carde pour enchavátrer les ls dont l'Araignée fabrique sa demeure. C'est de la présence de ces deax valves pectiniformes, situées à l;extreémité de l'anus, qu'a été tiré le nom d'Uroctea, ou plutôt Uroctena, dont les racines grecques signifient queue et peigne. On peut ajouter à tous les caractères qui viennent d'être développés, que les Clothos ont une paire de bourses pulmonaires. On nE connaît encore qu'une espèce propre au genre que nous décrivons; Latreille et Walckenaer lui donnent le nom de Clotho de Durand, Cl. DuranDii, en l'honneur, de la personne qui la leur a fait connaître. Cette espèce est la même que l'Uroctée à cinq taches, Uroctea quinquemaculata de Dufour (loc. cit. pl. 76, fig. 1, a-f), trouvée dans les rochers de la Catalogne, principalement aux environs de Barcelone et de Girone, dans les montagnes de Narbonne, et dans les Pyrénées, près de Saint-Sauveur. Elle établit, à la surface inférieure des grosses pierres, ou dans les fentes des rochers, une coque en forme de ca-
lotte ou de patelle, d'un bon pouce de diamètre. Son contour préseute sept à huit échancrures dont les angles seuls sont fixés sur la pierre, au moyen de faisceaux de fils, tandis que les bords sont libres. Celle singulière tente est d'une admiiable texture. L'extérieur ressemble à un taffetas des plus fins, formé, suivant l'âge de l'ouvrière, d'un plus ou moins grand nombre de doublares. Ainsi, lorsque l'Araignée, encore jeune, commence à établir sa retraite, elle ne fabrique que deux toiles entre lesquelles elle se tient à l'abri. Par la suite et à chaque mue, selon Dufour, elle ajoute un certain nombre de doublures. Enfin, lorsque l'epoque marquée pour la reproduction arrive, elle tisse un appartement tout exprès, plus duveté, plus moelleux, ou doivent être renfermés et les sacs, des œufs et les petits récemment éelos. (Quoique la calotte extérieure ou le pavillon soit, à dessein sans doute, plus ou moins sali par des corps étrangers qui servent à en masquer la présence, l'appartement de l'industrieuse fabricante est toujours d'une propreté recherchée. Les poches ou sachets, qui renferment les œufs, sont au nombre de quatre, de cinq ou même de six pour chaque habitation qui n'a cependant qu'une seule habitante. Ces poches ont une forme lenticulaire, et ont plus de quatre lignes de diamètre. Elles sont d'un taffetas blanc comme la neige, et fournies intérieurement d'un édredon des plus fins. Ce n'est que dans les derniers jours de décembre ou au mois de janvier que la ponte des œufs a lieu. Il fallait prémunir la progéniture contre la rigueur dela saison et les ineursions ennemies; tout a été prévu. Le réceptacle de ce précieux dépôt est séparé de la toile immédiatement appliquée sur la pierre par un duvet moelleux, et de la calotte extérieure par les divers étages dont il a été parlé. Parmi les éechancrures qui bornent le pavillon, les unes sont toul-à-fait closes par la continuité de l'étoffe, les autres ont leurs bords simplement superposés, de manière que l'Animal, soulevant ceux-ci, peut à son gré sorîtir de sa tente et y rentrer. Lorsqu'elle quitte son domicile pour aller à la chasse, eile a peu à redouter sa violation, car elle seule a le secret des éebancrures impénétrables, et la clefde celles ou l'on peut s'introduire. Lorsque les petits sont en état de se passer des soins maternels, ils pren nent leur essor et vont établir ailleurs leurs logemeus particuliers, tandis que la mère vient mourir dons son pavillon. Ainsi ce dernier est en même temps le berceau et le tombeau du Clotho. Ces détails sont si intéressans, que nous avons eru devoir n'en rien omettre. (AUD.)
CLOTHONIE. REPT. OPH. Le genre formé sons ce nom par Daudin du Boa anguiformis de Schneider, n!a pas été adopté. (B.)
CLOU. BOT. CRYPT. On a vulgairement donné ce nom à divers Champignons. Paulet l'a adopté en y ajoutaut l'épithète de Tête de Crapaud, qui n'est ni plus exacte ni plus heureuse. Il a aussi nommé Clous dores l'un de ses genres si bizarrement établis. (B.)
* CLOU-A-PORTE. CRUST. Pour Cloporte. V. ce mot.
CLOU DE DIEU. BOT. PHAN. Nom vulgaire du Sparganium erectum. (B.)
CLOUDET. OIS. Svn. vulgaire du Hibou, Strix Otus, V. CHOUBTTE. (DR..Z.)
CLOUS. MOLL. On entend vulgairement, par le mot Clous, des Coquilles allongées et turriculées des genres Cérithe, Vis, Turritelle, etc. Lamarek (Mémoires sur les Fossiles des environs de Paris, p. 85, n° 21) a donné le nom de Clou, Clavus, à une Cuquille fossile du genre Cérithe.(D..H.)
CLOUVA. OIS. Syn. indien du Cormoran, Pelecanus Carbo, L. V. CORMORAN. (DR..Z.)
* CLOVISSE. MOLL. V. BIVERONE.
CLUACLNA. BOT. PHAN. (Pline.) Syn. de Myrte. (B.)
CLUBTONE. Clubiona. ABACHN.
TOME IV. 15
Genre de l'ordre des Pulns naire, feamille des Aranéïdes, section des Tubitèles, établi par Latreille, et ayant, suivant lui, pour caractères: huit yeux; filières extérieures preseme également longues; mâchoites droites, élargies à leur base extérieur pour l'insertion des palpes, et arrondies à sou extrémité; lèvre en carrè long. Les Clubiones difierent des Ségestries et des Dysdères par le nombre des yeux; des Clothos et des Araignées propres par la longueur semblable des filières; des Filistales et des Drasses par leurs mâchoires droites; enfin, quoique très-voisines des Argyronètes, elles s'en éloignent par la forme de l'extrémité des mâchoires et par celle de la lèvre. Ces Arachnides sont voraces; elles épient leur proie et courent après; on les voit tendre autour des chambres des fils de soie fine et blanche, qu'elles emploient aussi à s'envelopper dans l'intérieur des feuilles et les cavités des murailles. Leurs yeux sont différemment placés au-devant du corselet sur deux lignes transversales. Walcke-naer (Tableau des Aranéïdes, pl. 5, fig. 42, 44, 45 et 48) représente leurs diverses positions. Leur lèvre est allongée, coupée en ligue droite à son extrémité; les pates sont propres à la course, et varient respectivement de longueur; la première paire et ensuite la quatrième sont en général les plus grandes; mais dans certaines espèces, cette dernière, et ensuite la première ou la seconde, dépassent les autres. Les caractères tirés de ce degré de développement, joints à quelques autres, ont fourni à Walckenacr (loc. cil. p. 41) des bases pour l'établissement des cinq sections suivantes auxquelles il donne le nom de familles:
Ire Section. — Les DRYADES, Dryades. La quatième paire de pates plus longue que les autres; la seconde sensiblement plus longue que la première; la troisième la plus courte; yeux sur deux ligues parallèles, droites; mandibules dirigées en avant. — Les Arachnides de ce groupe se renferment dans des feuilles ou derrière l'écorce des Arbres; leur cocon estapiali. Walckenaer décrit deux cspèces; nous citerons sa CLUBIONE SOYEUSE, Cl. holosericea, figurée par Clcrck sous le nom d'Aranea pallidulus (tab. 7, fig. I et 2), et par Walckenaer (Hist. des Aran., fase. 4, tab. 3, la femelle) qui a aussi figuré la disposition des yeux (Tabl. des Araneid., pl. 5, fig. 45). Latieille ne pense pas que l'Araignée figurée par Lister (tab. 25, fig. 25) puisse être rapportée à cette espèce. On la trouve communément.
IIe Section.— Les HAMADRYADES, Hamadryades. Première pair de pates la plus longue la quatrième ensuite, la troisième la plus courte; yeux ramassés en demi-cerclc; corselet pointu à sa partie antérieure; mâchoires courtes, peu dilatées à leur extrémité; lèvre legèrcment échancrée à son extrémité; mandibules verticales. — Ces Araneïdes se renferment ou se tiennent dans des feuille sèches. Walckenaer n'en cite qu'une espèce, la CLUBIONE ACCENTUÉ Cl. accentuata Walck (Faune Paris. T. II, p. 226, n° 75).
IIIe Section. — Les NYMPHES, Nymphœ. Première paire de pales la plus longue, la quatrième ensuite, celle-ci surpassant un peu la seconde; la troisième la plus courte; lèvre légèrement échancrée à son extrémité; yeux la téraux rapprochés; mandibules verticales. Les espèces de ce groupe se renferment entre des feuilles qu'elles rapprochent. WalckeNaer mentionne six espèces; parmi elles nous remarquerons la CLUBIONE NOURICE, Cl. nutrix, Latr. Ses yeux, sa lèvre, ses mâchoires et ses mandibules sont représentées par Walckenaer dans son Tableau des Aranéïdes (pl. 5, fig. 43 et 44). On la rencontre vers la fin de l'été sur le Panicaut des champs ou Chandon Roland dont elle plie les feuilles pour s'en faire un nid.
IVe Section. — Les PARQUES, Parcœ. La première paire de pates plus longue que les autres, la qua-
trième ensuite, la troisième la plus courte; yeux lat&aux rapproches; corselet tiès-bombé à sa partie antérieure; làvre coupée en ligne droite, et légèrement échancréc à son extrémité. Les Araneïdes de cette division se renferment dans une toile fine pratiquée dans les cavités des murs, les caves et les lieux obscurs. Walckenaer cite deux espèces; la plus remarquable est la CLUBIONE ATROCE, Cl. atrox, Latr., Walck., représentée par Dégeer (Hist, des Ins. T. VII, pag. 253 n° 15, pl. 14, fig. 24 et 25), par Albin (pl. 2, fig. 9 et 10), et par Lister (p. 68, tit. 21, fig. 21)
Ve Section. — Les FURIES, Furiœ, La quatrieme paire de pates plus longue que les précédentes, la première ensuite, la troisième la plus courte; mâchoires bombées à leur base et vers leur extrémité; lèvre al longée, coupée en ligne droite à son extrémité; yeux sur deux lignes courbées, parallèles; les latéraux dis joints et écartés. Ici sont rangées les Araneïdes construisant leur demeure sous des pierres, et dont le cocon est globuleux. On n'en connaît qu'une espèce, la CLUBIONE LAPIDICOLE, Cl. lapidicolens de Walckenaer (Fau ne Paris. T. II, p. 222, II. 70) qui re présente les yeux au trait (Tab. des Aran., pl. 5, fig. 48). (AUD.)
* GLUB-RUSH. BOT. PHAN. V. BULL-RUSH.
* CLUGNIA. BOT. PHAN.(Commerson.) V. BARHARA.
* CLUK-NOCNY. OIS. Syn. polonais du Cormoran, Pelecanus Carbo L. V. CORMORAN. (DR..Z.)
* CLUNAU OU CLLNEAU. Nom vulgaire de l'Agaric élevé dans le midi de la France. On l'appelle Cluscau dans d'autres provin ces. (B.)
CLUNIPÉDES. Oiscaux dout les pieds, eu partie retirés dans l'abdomen, sont placés très-en arrière.; Leur statioa est droite, dans un équilibre parfait. (DR..Z.)
CLUPANODON POIS.Genre établi par Lacépède aux dépens du genre Clupe, et fondé sur l'absence des dents. Il n'a pas été conservé par Cuvier, même comme sousgenre, tant les passages aux véritables Ilarengs sont insensibles. V. CLUPE. (B.)
CLUPE. Clupea. POIS. Genre nombreux en espèces, et fort important à connaître par l'utilité que retire l'Homme de plusieurs d'entre cellesci. Formé premièrement par Artedi, il a été conservêpar tous les ichyologistes à peu de changemens près, et se range dans l'ordre des Abdominaux de Linné. Il appartient à celui des Malacoptérygiens abdominaux de Cuvicr, ou il sert de type à la famille trîs-naturelle des Clupes ou Clupées. Duméril le place parmi ses Gymnopomes. Ses caractère» sont: plus de trois rayons à la membrane des branchies; une seule dorsale; l'anale libre; le ventre fort aminci en carène, et inférieurement comme denté en scie. Le Dictionnaire de Levrault répète textuellement d'après Cuvier: que les Poissons de ce genre ont encore deux caractères bien marqués dans leurs intermaxiilaires, étroits et courts, qui ne font qu'une petite partie de la mâchoire supérieure dont les maxillaires complètent les côtés, en sorte que ces cotés seuls sont protractiles; et dans le bord inférieur de leur corps qui est comprimé, et dont les éeailles forment une dentelure. Les maxillaires se divisent en outre en trois pièces; les ouïes sont très-fendues: aussi diton que ces Poissons meurent à l'instant ou on les retire de l'eau. Les arceaux de leurs branchies sont garnis, du cô te de la bouche, de longues dents comme des peignes; l'estomac est un sac allongé; la vessie natatoire longue et pointue: les cœcums nombreux. Ce sont de tous les Poissons ceux qui ont le plus d'arêtes très-fines. Le savant auteur du Règne Animal a réparti les Clupes dans sept sous-genres, ainsi quïlê suit, sans tenir compte du genre Clupanodon qui, dans Lacépède, renfermait les espèces totalement dépourvues de dents aux mâchoire.
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† Munis de ventrales.
I. Les HARENGS, Clupeœ, dont les os maxillaires sont arqués en avant, divisibles longitudinalement en plusieurs pièces ayant l'ouverture de la bouche médiocre, non entièrement garnie de dents, souvent même entièrement éden tèe; la dorsale située au-dessus des ventrales. Les espèces de ce sous-genre, toutes argentées et se ressemblant beaucoup, sont assez difficiles à distinguer; nous citerons entre elles:
Le HARENG COMMUN, Clupea Harngus, L., Bloch, tab. 29, fig. 1; Encyc. Pois. pl. 75, f. 310. Trop connu pour quil soit nécessaire de le décrire, nous nous bornerons, pour caractériser ce Poisson précieux, au nombre des rayons qui supportent ses nageoires, D. 18-19, p. 15-18, v. 8-9, A. 16-17, c. 18. «Honneur aux peuples de l'Europe qui virent, dit l'éloquent Laoepède, dans les légions innombrables de Harengs que chaque année amène auprès de leurs rivages, un don précieux de la nature! Honneur à l'industrie éclairée qui a su, par des procédés aussi faciles que sûrs, prolonger la durée de cette faveur maritime, et l'étendre jusqu'au centre des plus vastes continens! Honneur au chef des nations dont la toute-puissance s'est inclinée devant les heureux inventeurs qui ont