RECORD: Bory de Saint-Vincent, Jean Baptiste Georges Marie, ed. 1822-31. Dictionnaire classique d'histoire naturelle. 17 vols. Paris: Rey & Gravier. Volume 10.
REVISION HISTORY: OCRed by AEL Data, prepared by John van Wyhe. 04.2014. RN1
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CLASSIQUE
Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs.
MM.
AD. B. Adolphe Brongniart.
A. D. J. Adrieu de Jussieu.
A. F. Apollinaire Fée.
A. R. Achille Richard.
AUD. Audouin.
B. Bory de Saint-Vincent.
C. P. Constant Prévost.
D. Dumas.
D. C..E. De Candolle.
D..H. Deshayes.
DR..Z. Drapiez.
E. Edwards.
E. D..L. Eudes Deslonchamps.
F. D'Audebard de Férussac.
FL..S. Flourens.
G. Guérin.
G. DEL. Gabriel Delafosse.
GEOF.ST.-H. Geoffroy St.-Hilaire.
G.N. Guillemin.
ISID. B. Isidore Bourdon.
IS. G. ST.-H. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire.
K. Kunth.
LAT. Latreille.
La grande division à laquelle appartient chaque article est indiquée par l'une des abréviations suivantes qu'on trouve immédiatement après son titre.
ACAL. Acalèphes.
ANNEL. Annelides.
ARACHN. Arachnides.
BOT.CRYPT. Botanique. Cryptogamie.
BOT.PHAN. Botanique. Phanérogamie.
CHIM. Chimie.
CIRRH. Cirrhipèdes.
CONCH. Conchifères.
CRUST. Crustacés.
ECHIN. Echinodermes.
FOSS. Fossiles.
GÉOL. Géologie.
INS. Insectes.
INT. Intestinaux.
MAM. Mammifères.
MICR. Microscopiques.
MIN. Minéralogie.
MOLL. Mollusques.
OIS. Oiseaux.
POIS. Poissons.
POLYP. Polypes.
REPT. BAT. Reptiles Batracieus.
—CHEL.—Chéloniens.
—OPH.—Ophidiens.
—SAUR.—Sauriens.
ZOOL. Zoologie.
IMPRIMERIE DE J. TASTU RUE DE VAUGIRARD No 36.
CLASSIQUE
PAR MESSIEURS
AUDÓUIN Isid. BOURDON Ad. BRONGNIART DE CANDOLLE D'AUDEBARD DE FÉRUSSAC DESHAYERS E. DESLONCHAMPS DRAPIEZ DUMAS EDWARDS A. FÉE FLOURENS GEOFROY SAINT-HILAIRE Isid. GEOFFROY SAINT-HILAIRE GUÉRIN GUILLEMIN A. DE JUSSIEU KUNTH G. DELAFOSSE LATREILLE C. PRÉVOST A. RICHARD et BORY DE SAINT-VINCENT.
Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur et dans lequel on a ajouté pour le porter au niveau de la science un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs.
TOME DIXIÈME.
MACL-MN.
PARIS
REY ET GRAVIER LIBRAIRES-ÉDITEURS
Quai des Augustins no 55;
BAUDOUIN FRÈRES LIBRAIRES-ÉDITEURS
Rue de Vaugirard no 17.
JUIN 1826.
CLASSIQUE
MACLE. CRIST. Nom donné par Romé de l'Isle à cette sorte de groupement qui résulte de deux Cristaux semblables réunis en sens contraires par des faces égales. Ce nom ayant été appliqué par la plupart des minéralogistes à une espèce minérale particulière Haüy a cru devoir lui substituer le mot Hémitropie sous lequel nous avous déjà décrit succinctement ce que ce groupement offie de remarquable; cependant on se sert encore du nom de Macle surtout dans le langage ordinane pour désigner en général toute espèce de groupement régulier et c'est là le sens que nous lui attribuons dans cet article. On distingue différentes sortes de Macles d'aprés les diverses maniéres dont les Cristaux simples peuvent se réunir entre eux; mais toutes sont soumises à une règle fort remarquable qui consiste er ce que les plans de jonction des Cristaux composans sont toujours paralléles à des faces de d croissement qui pourraient exister ou qui existent réellement sur ces Cristaux; de plus dans les groupemens réguliers les seu's que nous ayons à considérer ici les Cristaux sont toujours accolés par des faces égales et semblables de même espèce et réunis par des côtés égaux. Lorsque deux Cristaux du même genre se réunissent par des faces de même espèce il peut arriver deux cas: ou la réunion se fait directement de telle sorte que les faces homologues des Cristaux soient parallèles ou elle a lieu d'une manière inverse les Cristaux se trouvant situés en sens contraires comme si l'un avait fait une demi-révolution pour se placer sur l'autre; dans ce dernier cas il arrive fréquemment que le groupe présente en quelques-unes de ses parties des angles rentrans. Cette circonstance loisqu'elle a lieu suffit pour faire reconnaître que le Cristal est maclé; mais elle n'existe pas toujours et quand elle ne se rencontre pas on ne peut s'assurer du groupement que par l'examen des parties opposées du Cristal ou les facettes modifiantes ne se correspondent plus symétriquement. Les groupemens avec inversion dont nous venons de parler sont ceux que l'on désigne par le nom particulier d'Hémitropies. Lorsque deux Cristaux du même genre se réuni sent sur un plan de jonction perpendiculaire à leur axe il peut arriver ou que l'un des Cristaux ait fait une demi-révolution pour se placer sur l'autre ou qu'il n'ait fait qu'un sixiéme de r évolution; ce dernier cas
TOME X 1
a lieu fréquemment dans les systèmes de Cristallisations cubiques et rhom-boédriques. Haüy a adoptá le nom de Transposition pour désigner cette espéce particuliere de groupement. Il existe d'autres groupemens réguliers que l'on observe plus particulièrement dans les Minéraux appartenant aux systémes prismatiques; on peut en distinguer de deux sortes: ceux où les axes des Cristaux groupés sont paralléles et ceux où ils se croisent. Plusieurs Cristaux prismatiques peuvent s'accoler les uns aux autres par leurs faces latérales de maniére à présenter dans leur ensemble une configuration réguliére plus ou moins nette. Ce cas a lieu fréquemment dans l'Arragonite: les Cristaux composans sont des prismes rhomboïdaux de 116 et 64d. qui se combinent entre eux diversement pour donner naissance à d'autres prismes. Tantôt deux Cristaux entiers de cetle espèce se réunis-sent par les arêtes latérales obtuses en laissant entre eux des vides qui se remplissent chacun par un demi-cris-tal ce qui produit un prisme hexa-gonal qui a deux angles de 116 d et quatre de 122d; tantôt ils se joignent par deux de leurs faces laté-rales et recoivent dans l'espace an-gulaire qu'ils comprennent eutre eux un prisme secondaire de 128d. ce qui produit un autre prisme hexagonal ayant trois sortes d'angles. On connaît des combinaisons formées d'un plus grand nombre de prismes primitifs entre lesquels s'interposent des prismes on demi-prismes secondaires et qui présentent souvent dans leur contour des angles rentrans. Les Cristaux de forme octaédrique produiseut aussi par leur réunion face à face autour d'un même point central des configurations remar-quables: ces sortes de rosaces sont fréquentes dans le Fer sulfuré blanc le Titane oxidé l'Etain oxidé etc. Bes groupemens dans lesquels les axes des Cristaux simples ne sont pas paralléles sont ceux que l'on nomme en étoiles en croix en roses en grebes en éventail etc.; les plus simples et les plus remarquables sont les groupemens cruciformes que présentent certains Cristaux de Staurotide: ces Cristaux au lieu de se réunir par leurs pans se réunissent par les faces de leurs sommets diédres de maniére à former une croix tantôt rectangulaire et tantôt obliquangle. V. STAUROTIDE. (G. DEL.)
MACLE. min. Hohlspath Wern. Chiastolithe Karst. Substance pierreuse assez dure pour rayer le verre infusible ayant pour forme primitive un prisme droit rhomboïdal de 91° 50′; sa pesanteur spécifique varie depuis 2 98 jusqu'à 3 2. Considérée chimiquement c'est un double silicate d Alumine et de Potasse contenant en poids 35 parties de Silice 56 d'Alumine et 9 de Potasse. La Macle est rarement pure; elle renferme des matières étrangères de couleur noire non répandues uniformément dans toute sa masse mais placées au centre des Cristaux d'une manière symétrique; ces matières sont de même nature que la roche au milieu de laquelle la Macle a cristallisé et qui est composée en grande partie de parcelles de Mica très-divisées. La forme ordinaire de la Macle est le prisme droit rhomboïdal dont nous avons parlé ci-dessus; lorsqu'on coupe un de ces prismes perpendiculairement à son axe on obtient sur le plan de section un dessin régulier qui varie souvent dans les différentes portions d'un même prisme comme l'assortiment des deux substances composantes dont l'une qui est la matiére propre de la Macle est d'un blanc jaunâtre et l'autre qui est la matière étrangére est d un noir bleuâtre; tantôt quatre lignes noi-râtres partant d'un petit rhombe central de même couleur vont aboutir aux angles du rhombe extérieur; c'est la disposition qu'Ha¨y désigne par le mot de Tétragramme: tantôt il se joint à l'assortiment précédent quatre autres petits rhombes vers les angles du prisme; c'est alors la sous-variété pentarhombique. Quelquefois
les lignes noirâtres situées diagonalement se ramifient en d'autres lignes paralléles aux côtés de la base: c'est la Macle polygramme H.; enfin l'intérieur du prisme est entiérement noiâtre et les pans sont seulement recouverts d'une pellicule blanchâtre: on donne â cette variété le nom de Macle circonscrite. Cette substance intéressante se trouve dissémi-née dans le Schiste argileux en différais endroits en France dans le département du Morbihan à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne prés de Gefrees dans le pays de Bayreuth dans le Harz eu Cumherland et dans l'Amérique du nord; on l'a observée encore dans deux autres espéces de roches dont l'une est la Dolomie du Simplon et l'autre un Calcaire noirâtre mêlé de grains pyriteux qui existe à Couledoux dans la vallée de Ger Haute-Garonne.
La plupart des minéralogistes réunissent maintenant à l'espece précédente sous le nom d'Andalousite ou de Jamesonite un Minéral decrit par Haüy sous la dénomination de Feldspath apyre: c'est l'Andalousitc de Werner et le Micaphyllite de Brunner; ses couleurs ordinaires sont le rouge violet et le blanc grisâtre ou gris de perle. Il est composé selon Vauquelin de 52 parties d'Alumine 52 parties de Silice 8 de Potasse et 2 d'oxide de Fer: total 94. Comme la Macle il est infusible au chalumeau ce qni le distingue du Feldspath avec lequel il a quelque analogie d'aspect. L'Andalousite appartient aux terrains primordiaux anciens: on la trouve dansle terrain de Granitect de Gneiss de Lisens en Tyrol; de Herzogau dans le Haut-Palatinat et d'Imbert prés de Montbrisou; dans celui de Micaschite dans le royaume de Cas-tille en Espagne; aux environs de Nantes en Fiance; à K.illiney en Irlande; à Dartmoor en Devonshire. Il est ordinairement accompagné de Quartz-Hyalin et quelquefois de Pinite. (G. DEL.)
MACLOU. BOT PHAN Lun des syn. vulgaires d'Anthora espèce du genre Aconit. V. ce mot. (B.)
* MACLURA. BOT. PHAS. Genre de la famille des Urticées et de la Diœcie Triandrie L. établi par Nuttall (Gener. of Nortk Amer. Plants 2 p. 235) qui lui a imposé les caractéres! essentiels suivans: fleurs dioï-ques; les femelles réunies en un chaton axillaire sans calice ni eorolle; style filiforme velu; ovaires nombreux réunis en une baie globuleuse de la grosseur d'une orange multilo-culaire; une graine ovale et comprimée dans chaq ue loge: les fleurs mâles sont inconnues.Ce gehre qui est voisin du Broussonetia a pour type une Plante à laquelle Nuttall a donné le nom de Maclura aurantiaca. C'est un Arbre lactescent dont le troncrameux s'éléve à environ dix mètres; ses feuilles sont alternes trés-entiéres ov ales-acuminées légèrement pubescentes en dessous sur les nervures et les pétioles dépourvues de stipules. Cette Plante croît sur les bords du Missouri et de l'Arkansa dans l'Amérique septentrionale. Le Morus tinctoria de Sloanc (Hist. Jam. 2 p. 3) paraît être selon Nuttall une autre espéce de ce genre. (Q..N.)
MACLURÉITE. MIN. Nom donné par Sey ber à la & Chondr odite des Etats-Unis. V. CONDRODITE. (G. DEL.)
* M ACLURITE.Maclurites MOLL. Genre propôsé par Lesueur dans le premier volume des Mé Memoires de l'A-cadciences Naturelles de Philadelphie pour une Coquille pétrifiée quitentre parfaitêment dans le genre queSower by avait proposélong-temps avant dans le Mineral Conchology sous le nom. de Bumphalus. V. ce mot. (D..H.)
MACLURITE. MIN. Si le Minéral auquel le nom de Maclurite a été appliqué. par Nuttall forme réellement une espéce distincte on doit admettre cette désignation depuis qu'on a reconnu que la Maclureite de Seybert est identique avec la Condrodite de Berzelius Ce Minéral a été découver au snd du fourneau à Fer de Franklin
1*
dans la Nouvelle-Jersey; il est d'un vert pâle ressemblant à de l'Amphi-bole hornblende et il forme des croûtes cristallines à la surface des lits de Calcaire. Il fond difficilement; sa composition chimique est d'aprés Nuttall: Silice 52 1; deutoxide de Fer 10 7; Chaux 20 0; Magnésie 11 0; Alumine 4 0; Eau 1 3. Cette composition chimique paraît lui donner quelque ressemblance avec le Pyroxéne augite. (G..N.)
MACOCO. MAM. C'est sans doute un Antilope que Daper veut désigner sous ce nom qul au Congo signifie grande bête. (B.)
MACOCQWER. BOT. PHAN. (L'Écluse.) Probablement le fruit du Cale-bassier (Crescentia Cujete) V. ce mot et non une Courge. (B.)
MACOLOR. POIS. (Renard.) Espéce de Diagramme. (B.)
* MACOMA. CONCH. Nous trouvons l'indication de ce genre de Leach dans l'article MOLLUSQUE du Dictionnaire des Sciences Naturelles au genre Venus dont il fait une des nombreuses sous-divisions. La coquille qui lui sert de type nous est inconnue; nous croyons même qu'elle n'a jamais été figureée et nous ne connaissons rien de ce genre que la phrase suivante par laquelle Blainville l'a cractéiisé: a coquille épidermée striée comprimée ovale; les sommets peu proé-roinens; deux dents bifides sur la valvedroite une seule sur la gauche.ff (D..H.)
MACON BOT. PHAN. On ne peut reconnaître quel est le Palmier désigné sous ce nom par Humboldt et que ce voyageur dit croître à May pures. (B.)
MACON ET MACONNE ZOOL. On a donué ces noms a divers Animaux qui se construisent fort artistement des nids ou de petits domiciles avec de la terre humeciée d'une sorte de salive inucilagineuse; tels que par exemple la Sittelled'Europe parmi les Oiseaux une Abeille parmi les Insectes une Epéïre parmi les Arachnides; on l'a étendu à une Coquille du genre Trochus aussiappelée Fripiére.
* MACONNE BON DIEU. GEOL. On donne ce nom aux Antilles & l'espéce de Traverstin que forment sur le rivage au fond de certaines baies les débns coquilliers ou les fragmens d'autres substances calcaires déposés par la mer et agglomérés par une substance lapidifique d'où résulte bientôt une sorte de Roche assez dure jaunâtre grenue et propre â bâtir. Elle englobe des corps étrangers à sa nature et c'est dans sa substance de formation très-moderne à la Guadeloupe qu'ont été trouvés ces prétendus Anthropolithes dont la découverte fit quelque bruit il y a une dizaine d'années dans le monde savant pour rentrer ensuite dans l'ordre naturel des faits géologiques dont aucun ne peut être encore allégué en faveur ae l'existence de véritables Anthropolithes. Dans la Relation d'un voyage aux quatre îles des mers d'Afrique nous avons il y a plus de vingt ans signalé un fait analogue au sujet d'une Roche qui se forme journellement sous les yeux des hommes le long des rivages de l'île de Mascareigne (T. 111 p.183). (B.)
MACOUBÉ. Macoubea. BOT. PHAN. Aublet a donné ce nom à un genre de la famille des Guttifères dont on ne connaît encore que le fruit. Le Macoubea Guianensis Aublet PI. Gui. suppl. 2 p. 17 est un Arbre d'environ quarante pieds de hauteur sur un pied et demi de diamétre; ses feuilles sont opposées elliptiques aiguës entières glabres. Lis fleurs n'ont point encore été observées. Les fruits viennent en grappes portées sur un pédoncule commun à la bifurcation des rameaux; ils sont accompagnés par le calicequi est persistant. Ces fruits à peu près de la grosseurd'une orange sont un pteu comprimés et quelquefois comme à trois faces; leur pellicule est un peu rude grisâtre ayant environ une ligne d'épaisseur; elle referme un grand nombre de
graines disséminées dans une pulpe charnue. Toutes les parties de cet Arbre laissent couler un suc blanc et laiteux lorsqu'on les entame. Cet Arbre croît à la Guiane dans les forêts du quartier de Caux. (A. R.)
MACOUCAGUA. OIS. Nom de pays du Tinamou Mayoua. V. TINAMOU. (DR..Z.)
MACOUCOU ET MACOUCOUA. BOT. PHAN. Deux Plantes très-différentes sont nommées Macoucou par les habitans de la Guiane L'une est une espèce de Chrysophyllum dont les Garipons mangent le fruit avec plaisir. L'autre appartient au genre Ilex et a été désignée par Persoon et De Candolle sous le nom d'I. Macoucoua et par Willdenow sous celui d'I. acuminata. Elle était le type d'un genre particulier constitué par Aublet (Plantes de la Guiane p. 88 t. 34) qui nommait cette Plante Macoucoua Guianensis et dont Scopoli avait changé le nom générique en celui de Labatia. C'est un Arbre de dix à douze mètres de haut muni d'une écorce épaisse dure blanchâtre extérieurement et qui est employée par lesGalibis pour cuire leurs poteries. Il porte des feuilles ovales échancrées coriaces glabres et très-entières; ses fleurs sont blanches très -petites réunies par bouquets dans les aisselles des feuilles; son fruit est ovoïde et quadriloculaire. Cette espèce croit dans les forêts de la Guiane de Saint-Domingue et de la Trinité (G..N.)
MACOUNA. BOT. PHAN. (L'Ecluse.) Syn. de Dolichos urens. C'est le Macuna des Brésiliens. (B.)
MACPALXOCHITL. BOT. PHAN. (Hernandès.) Mal à propos rapporté par Linné à Helicteres apetala. Syn. de Cheirostemon de Bonpland. V. ce mot. (B.)
MACQUERIA. BOT. PHAN. (Commerson.) Syn. de Fagor a hetero-phylla (B.)
* MACQUEROLLE. OIS. Ancien nom de la Macreuse. V. CANAND. (DR..Z.)
MACQUI. BOT. PHAN. Pour Maqui. V. ARISTOTéLIE. (B.)
MACRANTHE. Macranthus. BOT. PHAN. Loureiro(Flor. Cochinchédit. Willd. 2 p. 562) a déciit sous ce nom imprimé par erreur Marcanthus un genre de la famille des Légumineuses et de la Diadelphie Dé-candric L. auquel il a attribué les caractères suivans: calice tubuleux coloré persistant à quatre lobes aigus les deux latéraux plus courts; corolle pnpilionacée dont l'étendard est ovale émarginé concave les ailes oblongues trois fois plus longues que l'étendard; dix étamines diadel-phes dont quatre épaisses à anthères ovées et les six autres plus minces à anthères oblongues; style filiforme velu couronné par un stigmate obtus; légume dioit presque cylindrique épais acuminé et polysperme. Ce genre a été'placé par De Candolle (Prodrom. Syst. Veg.2 p. 38a) dans la tribu des Phaséolées quoiqu'il offrît des rapports avec les genres ?/-toria et Galactia qui appartiennent à un autre groupe de Légumineuses; mais ce rapprochement n'a pu être vérifié sur la Plante de Loureiro qui probablement n'existe que dans son herbier. Celle-ci (Macran-thus cochinchiriensis) est une herbe volubile dont les feuilles sont com-E osées de trois folioles ovées rhora-oïdes velues et munies de stipules filiformes; les fleurs sont blanches nombreuses et portées sur des pédon-cules axillaires. Cette Plante:est cul-tivée en Cochinchme où l'on mange ses légumes. (G..N.)
* MACRASPIS. Macraspis.INS. Genre de l'ordre des Coléoptères section des Pentamères famille des Lamellicornes tribu des Scarabéides division des Xylophiles établi par Mac-Leay et confondu par Fabricius avec les Cétoines. Les caractères de ce genre nous sont inconnus et La-treille ne fait que le mentionner ses FamillesNaturelies: les esp
appartiennent à ce genre sont les Cetonia cl avala tetradactyla fucata et chrysis de Fabricius. Latreille dans.ses ouvrages antérieurs à celui que nous venons de citer les rangeait dans son genre Rutela. (G.)
MACRE. Trapa. bot. phan. Genre de Plantes de la Tétrandrie Mono gynie L. placé d'abord par Jussieu dans la famille des Hydrocharidées puis transporté dans celle des-Ona-graires d'où il a été ensuite retiré pour faire partie du nouvel ordre naturel des Hygrobiées voisin des Onagraires. Les caractères de ce genre assez singulier sont les suivans: son calice monosépale allougé à quatre lobes dressés est adhérent par sa partie inférieure avec l'ovaire qui est semi-infère; la corolle se compose de quatre pétales dresses alongés chiffonnés alternes avec les lobes du calice; les quatre étamines également dressées et alternes avec les pétales ont leurs filets subulés; leurs anthères arrondies comprimées introrses à deux loges s'ouvrant par un sillon longitudinal: ces étamines ainsi que les pétales sont insérées en dehors d'un disque périgyne et lobé placé autour du point où la moitié supé-rieure de l'ovaire est libre et saillante; cet ovaire ainsi que nous l'avons dit est à moitié inférieur il se termine supérieurement en un style qui est Siinhonté d'un stigmate discoïde épais glanduleux et bilobé. Coupé transversalement cet ovaire offre deux loges qui contiennent chacune un aïeul ovule attaché à la partie la plus sipérieure de la cloison. Le fruit est une sorte de noix d'une forme particulière coriace lorsqu'elle est séche et presque ligneuse; elle est comme rhomboïde un peu compri-mèe terminée à son sommet par une Sorte de pyramide trûnqütfc offrant Vôrs sa partie moyenne deux ou quatre corn es épaisses pointues ouôbtùsés quï sont forméés par les divisions du limbebe calicinal épaissies. Celte noix reste indéhiscente elle offre une seule loge et renferme une graine comprimé très-grosse presque deltoïde composée d'un tégument propre très-mince recouvrant un embryon très-gros offrant l'organisation suivante: presque toute la masse de l'ertibryon est formée par un corps très-gros parfaitement indivis et que la plupart des botanistes ont considéré comme un corps cotylédonairc simple. Vers la partie supérieure de ce qorps on trouve sur son bord une échan-crurcd'où naît un organe Coliique qui est bien certainement la radicale; vers son sommet on observe sur uh de ses côtes un petit corps obtui bu une sorte d'écusson qui est le second cotylédon à l'état rudimentaire. En écartant ce secondcotyïédon on trbuve à son aisselle ïa gemmule. Ce gfenre se compose de trois espèces: l'une Trapa natans qui croît dans lés eaux stagnantes de l'Europe et de l'Asie î et les deux a autres Trapa bicornîs et Trapa cochinchinensis qui peut-être ne sont que deux variétés l'une de l'autre sont communes en Chine et à la Cochinchine.
La MACRE ORDINAIRE Trapa na tans L. est une Plante vivace qui croît au milieu des étangs: sa tige est longue rameuse et flottante; ses feuilles réunies en rosettes élégamment étalées à la surface des eaux son t alternes pétiolées rhom-boïdaies dentées glabres; leur pétiole est renflé et fusiforme dans sa partie supérieure; à sa base on trouve deux petites stipules subulées. Les fleurs sont blanches pédonculées et axillai-res; le fruit présente quatre cornes courtes et très-aiguës. Cette Plante est fort commune dans plusieurs parties de la France entre autres en Breta gne: ses amandes sont épaisses et charnues; on les mange sous le nom de Châtaignes d'eau. Elle n'existait point daus les vastes marais qu'on tiouve au nord-ouest de Bordeaux. Notre collaborateur Bory de Saint-Vincent l'y sema en l'an vi de la république avec des fruits venus des environs d'Augers; elle s'y était excessivement répandue dès le commencement de ce siècle. (A. R.)
* MACRÉE. GÉOL. C'est le phénomène plus généralement cpuuu sou s le nom de Barre et qui est produit à l'embouchure des grands fleuv es et même sur des plages sablonneuses par suite de la résistance qu'opposent les eaux fluviales au flux rapide de la mer et même par la rencontre à ce qu'il paraît du reflux et du flux qui le suit dans les mouve-mens oscillatoires des vagues. Lorsque celles-ci après s'être déployées sur le rivage se retirent ellas rencontrent celles qui les suivent et au point ou se fait le choc il se forme un banc composé de ce que la vague qui se retire emporte du rivage et dece que la lame montante apporte. L'existence de ces bancs est très à craindre et il en est plusieurs tels que celui de la Côte-d'Or de la Côte de l'Inde que l'on ne peut passer sans danger même avec des bateaux spécialement construits pour le passage. L'impétuosité de la lame est telle sur la Côte-d'Or qu'on ne peut rien débarquer que dans des futailles que l'on jette à la mer près de la barre; laissant au flot le soin de les porter au rivage. Le géologue ne peut se dispenser d'étudier dans tous leurs détails de semblables effets qui ont lieu dans la nature actuelle pour voir si dans les dépôts marins qui composent nos continens il n'en existe pas qui pourraient avoir été produits par des causes analogues à celles dont il est témoin. (C. P.)
MACREUSE OIS. Espèce du genre Canard V. ce mot. (B.)
* MACROCARPE. Macrocarpus. BOT. CRYPT. (Algues) Syn. d'Ectocarpe. V. ce mot. Bonnemaison auteur de ce genre y ajoute quelques Céramies Conferves etc. (B.)
MACROCEPHALE. POIS. Espèce du genre Labre. V. ce mot. (B.)
MACROCÉPHALE. INS. Ce nom a été donné d'abord par Swederus à un genre d'Hémiptères de la famille des Géocorises et que Fabricius a appelé depuis Syrtis; Olivier a ensuite désigné sous ce nom le genre Anthribe de Geoffroy. V. ANTHRIBE SYRTIS et PHYMATE. (G.)
* M ACROCERATIUM. BOT. PHAN. Sous ce nom De Candolle (Syst. Veg. Nat 2 p. 204) a formé la troisième division du genre Notoceras de R. Brown. Elle se composé duNotoceras cardaminefolium D. C. et Deless. (Icon. Select. 2 t. 18) ou Lepidium cornutum de Sibthorp. Cette section a été considérée par Reichenbach comme uu genre distinct auquel il a donné le nom d'Androiowekia qui d'un autre côté a été proposé par De Candolle pour un autre genre de Crucifères. (G..N.)
MACROCERCUS. OIS. Nom générique des Aras dans Vieillot. V. ARA. (B.)
MACROCÈRE.Macrocera. INS. Genre de l'ordre des Diptères famille des Némocères tribu des Typulaircs fungivores établi par Meigen et adopté par Latreille (Fam. Nat. du Regu. Anim.) Les caractères de ce genre sont: antennes en forme de soie très-longues ayant les deux articles de la base renflés et les suivans cylindriques; yeux ovales trois petits yeux lisses; ailes couchées parallèles. L'espèce qui sert de type à ce genre est:
La MACROÉRE JAUNE Macrocera lutea Meig. (Dipt. 1rc part. tab. 2 p. 24). Elle est longue de trois lignes jaune; ses antennes sont une fois plus longues que le corps. Ou la trouve en Europe.
Spinola a établi sous le même nom un genre d'Hyménoptères dans la section des Porte-Aiguillons famille des Mellifères tribu des Apiaires et ayant pour caractères: cinq articles distincts aux palpes maxillaires; ailes supérieures offrant trois cellules cubitales complètes. Ces Hyménoptères diffèrent des Eucères de Fabricius par les palpes maxillaireff qui sont com-Ï>oses de six articles dans ces derniers:es Centris n'ont que quatre articles aux palpes. Ce genre renferme plu-sieurs Eucères de Fabricius et l' Eu-
cera antennata de Panser ou Abeille de la Mauve de Rossi. (G.)
* MACROCHÈLE. Macrochelus.ARACHN. Genre de Tordre des Tra-r chéennes famille des Phalangiens établi par Latreille (Fam. Nat. du Règn. Anim.) qui ne donne pas ses caractères et qui dit seulemeut que le type du genre est l' Acarus marginatus d'Hermann. (G.)
MACROCNÈME. Macrocnemum. BOT. PHAN. Genre de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie Mono-gynie L. établi par Patrik Browne adopté par tous les autres botanistes et qui offre pour caractères: un calice aahérent par sa base avec l'ovaire infère ayant son limbe subcam-panulé à cinq dents et persistant; une corolle monopétale infundibuli-forme et presque campanulée ayant son tube plus long que les divisions du calice et son limbe étalé et à cinq lobes; les cinq étamines insérées au bas du tube sont saillantes; l'ovaire est infère surmonté d'un style simple que termine un stigmate bilobé. Le fruit st une capsule biloculaire s'ouvrant eu deux valves septifères sur le milieu de leur face interne; chaque loge contient plusieurs graines planes et un peu membraneuses sur leurs bords. Ce genre se compose d'environ une dizaine d'espèces toutes originaires de l'Amérique méridionale: ce son tdes Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles opposées avec des stipules interposées; leurs fleurs forment des corym-bes oü des panicules terminales et sont accompagnées de bractées quelquefois très-grandes et colorées.
L'une des espèces les plus intéressantes de ce genre est le Macrocnemum corymbosum Ruiz et Pavon FI. Péruv. 2 p. 48 t. 189. C'est un grand et bel Arbre qui croît au Pérou et dans le royaume de la Nouvelle-Gre-nade: ses feuilles sont obovales allongées acuminées cordiformes à leur base et sessiles; lei fleurs sont disposées en corymbes terminaux; plies sont accompagnées de bractées très-petites et sessiles. L'écorce des jeunes rameaux a une saveur amère et astringente; on la trouve quelquefois mélangée avec les écorces de Quinquina qui nous viennent du Pérou.
Une autre espèce de ce genre décrite par Kunth (in Humb. Nov. Gen 3 p. 399) sous le nom de Macrocnemum tinctorium croît dans les missions de l'Orénoque. Son écorce fournit un principe colorant rouge. (A. R.)
* MACROCYSTE. Macrocystis BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Genre de la première section de notre famille des Laminariées établi par Agardh aux dépens du Laminaria de Lamouroux composé des plus grands Végétaux de la mer que rapEroche un faciès tout particulier Les Macrocystes s'accrochent sur les rochers des plus grandes profondeurs ou des rivages à l'aide de puissantes racines bien caractérisées composées de divisions très-ramifiées fort dures et entrelacées souvent d'une manière inextricable. De ces racines s'élèvent des tiges flexibles de la grosseur du petit doigt à celle du poüce et qui atteignent dit-on jusqu'à plusieurs centaines de pieds de longueur s'entremêlant alors dans certains parages ou vers certaines rives de manière à y reudre l'effet de la rame des petites embarcations absolument nul et à mettre obstacle à la navigation des bateaux. Ces tiges ont une écorce ridée noirâtre recouvrant une substance consistante comme ligneuse où se reconnaissent comme dans le tronc des Lessonies des couches concentriques et qu'une substance médullaire centrale et Ï tlus foncée occupe dans toute la ongueur. De véritables feuilles solitaires sur leur pétiole dans toutes les espèces qui nous sont connues sont alternes sur les tiges des Macrocystes ovoïdes ou linéaires; elles ne parvien-nent pas aux vastes proportions que feraient supposer les tiges. D'une couleur olivâtre tirant sur le brun ou le jaunâtre elles sont plus ou moins
pliuées; Agardh prétend que la fructification qui selon lui consiste en tubercules formés de granules séminaux est répandue dans leur substance. Nous n'avons reconnu rien d'analogue et malgré des recherches très-minutieuses la fructification des Plantes de ce genre nous a complètement échappé. Nous n'avons conséquernment adopté le genre Macrocyste que sur l'habitus général trop particularisé pour qu'on s'y puisse méprendre. Il ofFre cependant de grands rapports avec les Sargasses auiçuelles il forme un passage les petioles des feuilles se renflant en vésicules absolu meut analogues à celles de ces mêmes Sargasses et du Fucus nodotus L. qui est un Halidrys.—Dès le temps des premières navigations dans les mers de l'hémisphère austral les Macrocystes fuient remarqués et Jean Bauhm en fît mention; mais il arriva eocore de ces Plantes comme de tous les genres où de grands caractères frappans sont communs à toutes les erpèces on les confondit en une seule; elles devinrent le Fucus py ri-férus de Linné et des auteurs Nous ne croyons pas pouvoir admettre avec Agardh dans ce genre le Fucus comosus de Turner tab. 142 qui est une véritable Sargasse d'après l'examen que nous eu avons fait ou peut-être un Halidrys. Nous possédons dans nos collections cinq espèces bien constatées de ce beau genre.
1° Macrocystis integrifoiius N. à feuilles linéaires étroites très-entières n'ayant jamais leurs bords profondément dentés; vésicule pé-tiolaire subcylindracé oblong peu renflé. Nous avous trouvé cette espèce parmi des amas de la suivante rapportée de Valparaiso sur les côtes occidentales de l'Amérique du sud; 2° Macrocystis communis N. celui gu'a représenté Turner pl. 110; feuille proportionnellement plus large que dans le précédent bien plus plis-see mais toujours simplement lancéolée oblongue profondément dentée sur les bords les dentelures prolongées comme flexibles; vésicule pétiolaire allongé dans la jeunesse et se renflant en forme de poire. Nous avons reçu cette espèce du cap de Bonne-Espérance par Schlechtendal des Ma-louines et de la Conception au Chili par Lesson du cap Horn par La-mouroux des mers des Indes par Thunberg et de Valparaiso; 3° Macrocystis angustifolius N.; feuille étroite et linéaire finement dentée sur les bords; vésicule pétiofeire court se renflant vers l'insertion de la feuille de manièreàprésenter la forme d'un cœur. Labillardière nous a enrichi de cette espèce qu'il a recueillie à la NouveUeJnollande; nous l'avons aussi reçue de Valparaiso; 4° Macrocystis angustifolius N.; feuille ovoïde très-grande largement et longuement dentée de sorte que le vésicule pétiolaire cylindracé paraît petit en comparaison de la grandeur des feuilles. Nous l'avons reçu des côtes du Pérou vers Lima; 5° Macrucystis pomiferus N.; Laminaria pomiferus Lamx. inéd.;M. Humboldtii Agardh Syst. p. 293; Fucus hirtus Humb. et Bonpl. t. 68 et 69. Le nom de pomifera donné par Lamouroux à cette Plante est bon et antérieur; il doit être maintenu parce qu'il indique la forme du vésicule pétiolairequi estsphérique; la feuille est très-étroite linéaire dentée moins consistante que dans les espèces précédentes. Le nom donné par Humboldt et Bon-pland est au contraire fort impropre toute la Plante étant très-glabre; mais ces naturalistes si nous en jugeons par l'échantillon que nous tenons de l'un d'eux avaient pris un Polypier qui couvrait leur Plante pour des poils qu'ils croyaient lui être adhérens et nous ne voyons pas pourquoi on adopterait le changement de nom proposé par Agardh puisqu'il signalerait une erreur du savant à qui la Plante serait dédiée. Nous avons encore reçu cette espèce de Valparaiso; Durville nous l'a aussi communiquée de la Conception sur les côtes dLu Chili.—Le Macrocystis Menziesii d'Agardh Fucus pl. 27 de Turner nous parait égale
partenirà ce genre dont le développement est analogue à celui des Les-sonies les feuilles des extrémités se divisant de la base à la pointe (B.)
* MACRODACTYLE. Matrodactyles. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères section des Pcn la mères famille des Lamellicornes tribu des Scarabéides Phyllophages de Latreille (Fam. Nat. du Règne Anim.) établi par cet auteur qui ne donue pas scs caractères et ayant pour type le Melolontha subspinosa de fabricius M. anguslata de Palisot-Beauvois. (G.)
MACRODACTYLES. Macrodactyli. OIS. Nom donné par Vieillot à une famille de Tordre des Echassiers composée d'Oiseaux à longs doigts sans palmures. Elle comprend les genres suivans: Râle Porzane Porphyrion et Gallinule. V. ces mots. (G.)
MACRODACTYLES. Macrodactyli. INS. Tribu de Tordre des Coléoptères section des Pentamères famille des Clavicornes établie par Latreille et ayant pour caractères: antennes de dix à onze articles très-courtes formant dès le troisième article une massue en fuseau ou cylindracée dentelée. Ces Insectes se tiennent sur les bords des ruisseaux et des mares. Leur nom vient de ce qu'ils ont les tarses longs et terminés par de forts crochets.
A. Tarses de quatre articles menus filiformes et terminés par de petits crochets. Jambes antérieures arges épineuses et fouisseuses. Corps déprimé.
Genre: HÉTÉROCÉRE.
B.Tarses de cinq articles grands grossissant vers le bout et terminés par deux forts crochets.
Genres: POTAMOPHILE DRYOPS ELMIS MACRONYQUE et GÉORISSE. (G.)
MACRODITE. Macrodites MOLL. Genre proposé par Monlfort pour une (Coquille microcospique que Férus-sas et de Blainville ont rangée dans les Lenticulites V. ee mot et qui suivant notre opinion sen distingue assez bien par l'ampleur de l'ouverture. La manière dont Montfort a observé ce corps laisse beaucoup de doute sur ses rapports; il n'est pas sûr si l'ouverture est totalement fermée et il ignore s'il existe un sy-phon ou une rimule ou une fente. Ce corps n'étant connu que par la description et la mauvaise figure de cet auteur il est fort difficile de statuer à son égard. (D..H.)
* MACRODON. pois. Espèce de Perche du sous-genre Centronote. V. Perche. (B.)
* MACRODON. BOT. CRYPT. (Mousses.) Nouveau genre établi par Walker-Arnott (Mémoires de la Société d Histoire Naturelle de Paris t. II) qui l'a placé dans le groupe des Hypnoïdées en lui assignant les caractères suivans: soie latérale; coiffe en capuchon; péristome simple à seize dents distinctes divisées presque jusqu'à la base et formant trente-deux lanières filiformes un peu roides roussâlres et rapprochées par paires. Ce genre a été constitué sur le Tri-chostomum Leucoloma de Schwægri-chen oui en a publié une figure t. 122 de la première partie du second supplément au Species Muscorum d'Hedwig. Il diffère du Trichos-tomum par scs soies latérales et du Dicnemum par sa coiffe à base oblique. Walker-Arnott donne à cette Mousse le nom de Macrodon Auberti en l'honneur d'Aubert Du Petit-Thouars oui Ta rapportée de Madagascar. Elle a un port tout particulier; son péristome est filiforme à peu près aussi long que celui des Trichostomum et beaucoup plus qu'il ne l'est habituellement dans les Hypnoïdées. Dans un des derniers numéros du Botanische Zeitung pour 1825 Hornscbuch dans un extrait de Touvrage de Schwsgrichen a aussi de son côté senti que le Trichostomum leucoloma devait fermer un genre distinct pour lequel il a proposé le nom de Walkeria. Mais comme il n'en a point exposé les caractères et que ü ailleurs le nom de
Walkeria ou Walkera a déjà deux emplois pour des Plantes phanérogames nous pensons que celui oui a été proposé par Walker-Arnott dès le mois de mars 1825 doit être adopté. (G..N.)
* MACRODONTE. POIS. Espèce du genre Labre. (B.)
* MACROGASTÈRE. POIS. Espèce du genre Glyphisodon. (B.)
MACROGASTRES. Macrogastri. INS. Latreille désignait ainsi une famille de l'ordre des Coléoptères section des Hétéromères qu'il composait àts genres Pyrochre et Calope. V. STéNéLYTRES et TRACHéLIDES. (G.)
* MACROGÈNE. ACAL. Espèce du genre Cyande. V. ce mot. (B.)
* MACROGLOSSE. Macroglotsus. MAM. Nom donné par Fr. Cuvier à un sous-genre de Chauve-Souris frugivores. v. Roussette (IS. G. ST.H.)
MACROGLOSSE. Macroglossum. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères famille des Crépusculaires tribu des Sphingides établi par Sco-poli et ne différant des Sphinx proprement dits que par l'abdomen qui est terminé par une brosse. Fabricius dans son système des Glossates en forme a tort le genre Scsia. Ce genre a pour type le Sphinx stellata-rum de Linné et ceux qu'on a nommés fuciformis bombyliformis etc. V. SPHINIX. (G.)
* MACROGLOSSES. OIS. (Vieillot.) Nom d'une famille d'Oiseaux qui comprend les genres Pic et Torcol. (DR..Z.)
MACROGNATHE. Macrognatàus. pois. Le genre formé sous ce nom par Lacépède n'a été adopté par Cuvier que comme sous-genre de Rhynchobdella. V. RHYNCHOBDELLE. (B.)
* MACROLEPIDOTE. POIS. Espèce de Glyphisodon. (B.)
MACROLOBIUM. BOT. PHAN. Sous ce nom générique Schreber et Willdenow ont réuni les genres Vouapa et Outea d'Aublet. En adoptant celte nouvelle dénomination Vahl l'avait employée Seulement pour le premier de ces genres. L'un et l'autre ont été adoptés par De Can-dolle dans son dernier travail sur les Légumineuses V. OUTéA et VOUAPA. (G.N.)
* MACROMITRION. BOT. CRYPT. (Mousses)Ce genre fondé par Bri-del a été définitivement réuni aux Orthotrichum par Hooker et Gréville (in Edinburgh Journal of Science 1 p. 110) qui ont prouvé que les espèces de ce nouveau genre n'avaient pas même un poht particulier qui pût compenser l'absence de tous caractères distinctifs V. ORTHOTRIC. (G..N.)
MACRONAX. BOT. PHAN. (Rafi-nesque.) Syn. d'Arundinaria de Michaux. V. ARUNDINAIRE. (B.)
* MACRONÈME. POIS. Espèce du genre Mulle. V. ce mot. (B.)
MACRONYCHES. Macronyches. OIS. Famille d Echassiers tribu des Tétradaclyles renfermant dans le Système de Vieillot des Oiseaux qui ont non-seulement les doigts mais les ongles très longs et presque droits. Cette famille est formée du seul genre Jacana. V. ce mot. (G.)
MACRONYQUE. Macronycàus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères section des Pentamères famille des Clavicornes tribu des Macrodactyles établi par Müller et ayant pour caractères: antennes repliées sous les yeux de la longueur de la tête et du corselet presque filiformes; de six articles dont le dernier seulement plus grand et formant une masse ova-laire; tarses longs; corps oblong.
Ce genre différé des Elmis par les. antennes qui dans ceux-ci sont presque de la même grosseur dans toute leur étendue et sont terminées par un article à peine plus gros. Les Géorisses s'en éloignent par les tarses qui n'ont que quatre articles distincts; enfin les Dryops les Hydèrcs et les Hétérocères s'en distinguent par les antennes qui à partir du troisième forment une massue composée d'articles serrés et en dent
côté interne. La tête des Macrony-ques s'enfonce en grande partie dans le corselet dont les côtés sont fortement rebordés. Leurs antennes sont insérées au bord interne des yeux sous lesquels elles se courbent en forme d'arc; le premier article est cylindrique plus long que les quatre suivans; l'extrémité de ces antennes se loge sous le bord latéral et antérieur du corselet. La bouche est très-petite et s'enfonce aussi dans le corselet; le labre est presque demi-circulaire; les mâchoires sont terminées par deux lobes ciliés dont l'extérieur est plus étroit; les palpes sont égaux très-courts et terminés par un article plus gros et ovale; les mandibules sont cornées et bifides à leur pointe et la lèvre est formée d'un menton transversal et d'une languette plus grande avec le bord supérieur plus large droit et entier. Le corps présente le port des Dryops; il est oblong presque cylindrique; le milieu du corselet offre une impression transverse; l'écussou est petit triangulaire et pointu; les pales sont lon. gues et grêles avec les cuisses cylindriques.
Ce genre a été établi sur un très-petit Insecte qu'on n'a encore trouvé qu'en Allemagne.
Le MACBONYQUK A QUATRE TUBERCULES M. quadrituberculalus Müll.(Magaz. Inseckt. Illig. 1806 p. 215). Noir un peu bionzé; antennes roussâtres; bord antérieur du corselet et extérieur des élyires pâle ou jaunâtre; corselet ayant entre le milieu et le bord postérieur de petites éminences disposées sur une ligne transverse; élytres ayant des stries longitudinales formées depoints enfoncés. (G.)
MACROPE. Macropus. INS. Nom donné par Thunberg à un genre de Coléoptères. V. LAMIE. (G.)
MACROPE. Macropa. CRUST. V. MéGALOTE. (G.)
* MACROPÈZE. Macropeza. INS. Genre de l'ordre des Diptères famille des Nérnoeères tribu des Tipu laires division des Caliclformes mentionné par Latreille (Fam. Nat. du Règne Anim.) et dont nous ne connaissons pas les caractères. Ce genre est placé près des Cératopo-gons. (G.)
MACROPHTHALME. POIS. Espèces des genres Denté et Priacanthe. V. ces mots. (B.)
* MACROPHTHALME. Macraphthalmus. CRUST. Genrede l'ordre des Décapodes famille des Brachyures tribu des Quadrilatères établi par Latreille (Fam. Nat. du Règ. Anim.) et dont il ne donne pas les caractères. Ce genre comprend les espèces ayant les formes générales des Grapses leff pieds-mâchoires semblables à ceux des Crabes proprement dits et les yeux portés sur de longs pédoncules. (G.)
MACROPODA. MAM. (Illiger.) Famille de Rongeurs qui renferme les Gerboises et les Ménones.V.ces mots. (B.)
MACROPODE. Macropodus. POIS. Le geme formé sous ce nom par Lacépède (T. III p. 416) dans l'ordre des Thoraciques n'a même pasété mentionné par Cuvier qui trop exact dans ses recherches pour admettre des êtres dont l'existence n'est constatée que sur des peintures chinoises ne regarde comme connu que ce qui l'est réellement. D'après ces peintures dont l'une est copiée pl. 16 f. 1 de son grand Traité Lacepèdeconclut que son Poisson est cc magnifique dans ses mouvemens légers et dans ses évolutions variées. Aussi n'est-il pas surprenant ajoute le continuateur de Buffon que les Chinois qui cultivent les beaux Poissons comme les belles fleurs et qui aiment pour ainsi dire à faire de leurs pièces d'eau éclairées par un soleil brillant autant de parterres vivans mobiles et émaillés de toutes les nuances de l'iris se plaisent à le nourrir à le multiplier et à multiplier aussi son image par une peinture fidèle. ff Les naturalistes ne peuvent adopter la
création d'un genre d'après de pareilles raisons. (B.)
MACROPODIE. Macropodia. crust. Genre de l'ordre des Décapodes famille des Brachyures tribu des Triangulaires établi par Leach et auquel Latreille (Fam. Natur. du Règne Aoim.) donne le nom de Sté-norhynque que Lamarck lui avait imposé avant Leach. V. STéNORHYNQUE. (G.)
* MACROPODIUM BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamie siliqueuse L. établi par R. Brown (in Hort. Kew. éd. 2 T. iv p. 108) et offrant les caractères suivans: calice dressé un peu dilaté à la base; pétales oblongs linéaires; étamines dont les filets sont libres et dépourvus de dents; silique pédicellée plane comprimée linéaire surmontée d'un stigmate sessile et puuctiforme à valves planes à une seule nervure qui part du milieu de la base; graines orbiculées ceintes d'une aile très-courte distantes et placées sur un seul rang. Ce genre a été formé sur une espèce de Cardamine de Pallas; il se distingue des Cardamine et des Arabis par sa silique stipitée par ses valves nervigères à la base et par son calice légèrement dilaté. En l'adoptant De Candolle (Syst. Veg. Natur. 2 p. 244) l'a placé entre les deux genres que nous venons de citer parmi les Pleurorhizées sili-queuses c'est-à-dire parmi les Crucifères qui présentent pour caractère principal: une silique et des cotylédons accombans. Le Macropodium nivale R. Br. Cardamine nivalis Pallas (Voyages éd. franscaise app. p. 341 t. 68 f. 2) est une Plante çrhacée vivace très-glabre dressée et simple; ses feuilles sont ovales-lancéolées acuminées légèrement dentées en scie; les fleurs de couleur blanche et portées sur de très-courts pédicelles forment une grappe longue et spiciforme. Cette espèce croit près des neiges perpétuelles sur les sommets des monts Altaïs. (G..N.)
* MACROPTÈRE. POIS. Espèce du genre Canthère. (B.)
* MACROPTÈRES. OIS. On a quel-quefois désigné sous ce nom divers Oiseauxdont les ailes très longues dé-passent ordinairement la queue. (DR..Z)
MACROPTERONOTE. Macroramphosus. POIS. (Lacépède.) V. SILURE.
MACROPUS. MAM. (Schaw.) V. KANGUROO.
MACRORAMPHOSE. Macroramphosus. POIS. (Lacépède.)V. SILURE.
* MACRORHINE. MAM. V. MAKI.
MACRORHYNQUE. Macrorhynchus. POIS. (Lacépède.) V. SYNGNATHES.
* MACROSCÉPIDE. Macroscepis. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asclépiadées et de la Pentandiie Monogynie L. établi par Kunth (Nov. G en. et Spec. Plant. œquin. T. III p. 200) qui lui a imposé les caractères essentiels suivans: calice à cinq divisions profondes un peu plus grand que la corolle et muni de deux bractées; corolle épaisse dont le tube est renflé et globuleux le limbe étalé à cinq divisions peu profondes; couronne composée de cinq écailles presque arrondies charnues insérées sur l'entrée de la coiolle; gynostème court scutelliforme; anthères terminées par une membrane; masses polliniques comprimées fixées par le sommet et pendantes; stigmate rnutique. Le fruit est inconnu. Ce genre est très-voisin du La-chnostoma établi par le même auteur; il s'en distingue cependant par la grandeur du calice par la structure de la couronne et du gyuostème enfin par l'entrée de la corolle qui est nue; il offre aussi quelque affinité avec le Gonolobus. Le Macroscepis obovata Kunth loc. cit. t. 233 est la seule espèce du genre. C'est une Plante dont la tige est volubile à rameaux hérissés de poils à feuilles opposées obovées et cordiformes. Les pédoncules sont interpéti et
portent deux fleurs pédicellées et accompagnées de bractées. Cette espèce croît au Mexique sur la côte de Campêche. (G..N.)
MACROSTEMA. BOT. PHAN. (Persoon.) V. CALBOA.
* MACROSTOMES. Macrostoma. MOLL. Lamarck a réuni dans cette famille les genres de Coquilles qui offrent une très-grande ouverture rassemblés d'après des caractères tirés plutôt de la coquille que de L'A nimal. Après un examen plus approfondi ils ne purent rester dans les mêmes rapports; ainsi Blainville en porta une partie dans sa famille des Otidés(V. ce mot) et une autre dans son ordre des Chismobranches. Cuvier avant Blainville avait déjà séparé les Sigarets des Haliotides. Latreille a suivi cet exemple dans les Familles du Règne Animal; il a soin en les plaçant dans deux ordres différens de les rapprocher le plus possible ce que n'a pas fait Blainville. Cette famille créée dans la Philosophie Zoologique sous le nom de Stomatacées reçut de son auteur le nom qu'elle porte aujourd'hui dans l'Extrait du Cours; elle éprouva dans cet ouvrage des changemens notables. Composée primitivement des trois genres Haliotide Stomate et Stoma-tellc elle ne renferma plus que les deujç derniers; les Haliotides furent portés avec les Pntelles et les Si-garets restèient dans la famille des Aplysiens. Dans son dernier ouvrage Lamarck recomposa la famille des Macrostomes sur son premier plan; il n'y fit d'autres changemens que d'y joindre le genre Sigaret; elle se compose doue aujourd'hui des genres Sigaret Stomatelle Stomate et Haliotide auxquels nous renvoyons ainsi qu'à Otidés Scutibranches et Chismobranches. V. ce dernier mot au Supplément. (D..H.)
* MACROSTYLE. Macrostylis. BOT. PHAN. Bartling et Wendland auxquels on doit une revue des espèces nombreuses confondues auparavant sous le nom de Diosma en ont for mé avec raison plusieurs genres; les uns déjà proposés par différens botanistes les autres entièrement nouveaux. Parmi ces derniers est celui qu'ils nomment Macrostylis et qui est caractérisé de la manière suivante: calice quinquéparli revêtu à sa base par Un disque qui forme plus haut un bourrelet libre et épais; cinq pétales plus longs aue le calice réfléchis rétrécis à leur base en un onglet barbu du côté interne; cinq étamines alternant avec les pétales saillans et dont les anthères sont surmontées d'une petite glande; style allongé saillant aminci à son extrémité qui présente trois petits lobes stigmatiques; trois ovaires accollés cachés dans la base du calice et sous le bourrelet du disque glabres prolongés au sommet en une niasse qui les égale à peu près en volume renfermant chacun deux ovules juxtaposés; fruit composé de trois coques qui se séparent à la maturité et dont chacune est surmontée d'une corne comprimée. Nous omettons ici les caractères de la graine ainsi que plusieurs autres communs à toutes les Diosmees du cap de Bonne-Espérance et qui sont décrits ailleurs. V. RUTACéES.
Ce genre comprend trois espèces. Ce sont de petits Arbrisseaux à feuilles éparses ou plus rarement opposées courtes marquées d'une série de points le long de leurs bords et sur les côtés de leur nervure médiane. Leurs fleurs rougeâtres sont portées sur de courts pédoncules que des bractées accompagnent et disposées en une sorte d'ombelle aux extrémités des rameaux. V. Adr. Juss. RUTACéES tab. 19 n. 20. (A.D.J.)
MACROTARSIENS. Macrotarsii. (Illiger.) Famille qui comprend les Tarsiers et Galagos. (B.)
MACROTARSUS. MAM. OIS. Lacépède donne indifféremment ce nom comme générique pour les Tarsiers et pour le genre Echasse. (B.)
* MACROTROPIS. BOT THAN. Genre de la famille des Légumineu-
ses récemment établi par De Can-doile (Mémoires sur la Famille des Légumineuses et Prodr-Syst. Veget. 2 p. 98) qui l'aainsi caractérisé: calice cyathiforme ou renflé à cinq dents; corolle papilionacée dont les pétales qui forment la carène sont plus grands que l'étendard égaux entre eux et à ceux qui composent les ailes; légume droit comprimé on presque cylindrique polysperme. Ce genre est encore mal connu et semble par ses caractères intermédiaire entre l'Anagyris et le Suphora; il a été formé sur deux Plantes de la Chine et de la Cochinchine que Lou-reiro plaçait parmi les Anagyris sous les noms d'A. fœtida el à'A. inodora. Ce sont des Arbustes à feuilles glabres imparipinnées et à fleurs blanches. (G..N.)
MACROTYS. BOT. PHAN. Et non Macrotris. Rafinesque-Schmaltza décrit sous ce nom dans le Journ. de Bot. pour 1808 vol. II p. 170 un genre formé sur l' Actœa racemosa de Linné. DeCandolle (Syst. Veg. Nat. 1 p. 583) ne l'a admis que comme section des Actœa caractérisée essentiellement par ses fleurs monogynes. V. ACTÆA. (G..N.)
MACROULE OU MORELLE. OIS. Espèce du genre Foulque. V. ce mot. (B.)
MACROURE. Macmurus. POIS. Genre adjoint à la famille desGades dans l'ordre des Malacoptérygiens Subbrachiens où comme dans le Lé-pidolèpre la première dorsale est courte et distincte de la seconde qui bien plus basse s'étend toul le long du reste du corps fait.tout le tour d'une longue queue pointue et s'unit ainsi à l' anale qui vient finir perpendiculairement ou à peu piès en dessous. On ne voit pas comment avec un tel aspect ce Poisson put être confondu avec les Corypliâmes. Les ventrales y sont d'ailleurs bien en avant. Les écailles sont dures crénelées et rudes; les dents petites et sur plusieurs rangs. On voit un barbillon sous l'extrémité de la mâchoire inférieure comme dans les Morues. On n'en connaît encore qu'une espèce.
Le BERLAX Lacép. Pois. T. III p. 170 pl. 10 fig. 1; Poisson à longue queue Encyclop. pl. 35 fig. 133; Macrourus rupestris Bloch 177; Corypàœna Gmel. Syst. Nat. XIII T. I p. 1195. Ce Poisson habite les plus grandes profondeurs de la mer Glaciale. On le pèche en Groënland à la ligne sa chair étant assez bonne. Il atteint de deux à quatre pieds de long. Quand on l'a pris il se débat violemment et fait riller ses yeux en les gonflant comme de rage. Sa couleur est celle de l'argent ses nageoires sont jaunes. B. 6 D. 11-124 P. 19 V. 7 A. 148 C. O. (B.)
MACROURES. Macroura. CRUST Famille de l'ordre des Décapodes établie par Latreille et renfermant une grande partie des Canceres Macrouri de Linné oul'ordrc desExoch-nates de Fabricius. Ces Crustacés ont des branchies vésiculeuses barbues nu velues rapprochées par faisceaux (quatre à chaque) audessus des pieds et accompagnées d'un appendice membraneux vésiculeux en forme de sac allongé représen-tant la lanière des pieds-machoires des Brachyures; l'avant-dernier segment du post-abdomen a de chaque côté un appendice analogue à ceux du dessous des segmens précédens et formant le plus souvent avec le dernier une nageoire en éventail. Le post-abdomen est aussi long ou plus long que le thoracide simplement courbé en dessous dans la plupart composé constamment dans les deux sexes de sept segmens distincts. Les vulves sont situées sur le premier article de la troisième paire de pieds. Le corps est généralement plus-étroit et plus allongé que daus la famille des Brachyures avec le dessu du post-abdomen couvexe et souvent caréné. Les antennes sont aussi plus longues les intermédiaires sont généralement avancées ainsi les
latérales et terminées par deux on trois filets sétacés. Les pieds-mâ-choir es extérieurs ont participé aux changemens en proportions qu'a éprouvés le corps; ils ont la forme de palpes ou de pieds grêles. Celle des pieds antérieurs vane; dans les uns tantôt les deux premiers tantôt ceux encore de la seconde paire et même de la troisième sont terminés par une Since ou main à deux doigts; dans d'autres aucun n'est didactyle; quelquefois même les deux antérieurs sont adactyles. On en connaît ou les pieds d'un côté diffèrent de ceux de 'autre. Les pédicules oculaires sont toujours très-courts. Les appendices inférieurs du post-abdomen sont gé-néralement plus grands même dans les mâles que dans la famille des Brachyures et forment des pieds à nageoires. Le test est proportionnel-lement plus faible que dans les Brachyures très-peu solide et flexible dans plusieurs.
Latreille désignait d'abord sous le nom de Macroures (Gen. Crust.) la seconde.tribu de son ordre des Décapodes et il la divisait en trois familles. Dans le Règne Animal il a converti cette tribu en famille qu'il a divisée en quatre sous-familles; enfin dans ses Familles Naturelles il les partage en deux sous-familles: ce sont les Anomaux et les Pinnicaudes. Ces divisions renferment huit tribus. V. les mots HIPPIDES PAGURIENS LANGOUSTINES SCYLLARIDES GALATHINES ASTACINES SALICOQUES et SCHIZOPODES. (G.)
* MACROXUS. MAM. Nom proposé par Fr. Cuvier pour désigner une section du genre Ecureuil celle des Guerlinguets. V. ECUREUIL. (IS. G. ST H.)
MACTRA. CONCH. Klein (Méth. Ostrac. p. 171 pl. 11 fig. 75) avait appliqué ce nom auquel depuis on a donné une autre signification à des Coquilles qui d'après l'indication de Rumph pl. 44 fig. L doivent appartenir au genre Arche. (D..H.)
* MACTRACÉES. conch. Famille proposée par Lamarck dans la Philosophie Zoologique pour réunir les Coquilles bivalves régulières plus ou moins bâillantes qui ont le ligament intérieur. Elle était formée dans cet ouvrage ainsi que dans l'Extrait du Cours où elle n'éprouva aucun changement des cinq genres suivans: Erycine Onguline Crassatelle Mactre et Lutraire. Dans son dernier ouvrage il lui fit subir quelques mo difications dans l'arrangemeut des genres et y en ajouta deux. Il les distribua de la manière suivante:
† Ligament uniquement intérieur.
A.Coquille bâillante sur les côtés. Genres: LUTRAIRE MACTRE.
B.Coquille non baillante sur les côtés.
Genres: CRASSATELLE ÉRYCINE.
†† Ligament se montrant au-de-hors ou étant double l'un interne et l'autre externe.
Genres: ONGULINE SOLÉMYE AMPHIDESME.
Si dans l'arrangement des Conchifères on considère les caractères tirés de la position du ligament comme de première importance il est certain que les rapports des genres qui composent cette famille sont parfaitement établis. Mais si comme le font la plupart des zoologistes on est obligé de prendre des rapports sur des connaissances plus approfondies de l'Animal des Coquillés on sera forcé de faire plusieurs changement llès-bien motivés. V. les diffé-rens mots génétiques que nous venons de rapporter. Latreile a admis la famille des Mactracées en en réparant le genre Lutraire. Blainville l'a complètement démembiée; une partie se trouve dans la famille des Conchacés (V. ce mot au Supplément) et une autre dans celle des Pyloridés. (V. également ce mot.) (D..H.)
MACTRE. Mactra. CONCH. Genre de la famille des Mactracées de Lamarck étahli par Linné qui y réunissait des Coquilles dont on a fait depuis plusieurs autres genres.
Le mot de Mactre fut employé pour la première fois par Bonani qui a désigné ainsi une espèce d'Arche. Linné l'appliqua au genre qui nous occupe. Bruguière l'adopta sans y apporter de changemens. Lamarck le réforma en le débarrassant d'abord des Lu Ira ires de plusieurs Crasea-telles et de quelques Lucines. Ainsi modifié le genre Mactre de Linné présenta une coupe naturelle que tous les zoologistes ont admise comme un genre dans leurs classifications; mais tous n'ont pas été d'accord sur la place qu'il devait occuper dans la séne des Acéphales ou Couchifères. Cuvier reconnut la grande ressemblance qui existe entre l'Animal des Mactres et celui des Vénus; aussi est-ce dans sa famille des Cardiacés qu'il placa ce genre. Cependant reconnaissant aussi les rapports intimes qui lient ce genre aux Lutraires et aux Myes par la coquille il les rapprocha le plus qu'il put eu terminant les Cardiaqés par les Mactres et en commençant la famille des Enfermés par les Myes et les Lutraires. Férussac adopta cette opinion en la modifiant un peu d'après les derniers travaux de Lamarck. Blainville rapprocha les Mactres des Vénus bien plus que ne l'avaient fait les auteurs que nous venons de citer. Il fut en cela parfaitement d'accord avec Poli oui réunit l'Animal des Vénus et celui Mactres dans un seul et même genre; ce motif l'engagea dans son article MOLLUSQUE du Dictionnaire des Sciences Naturelles à placer les Mactres entre les Cyprines et les Vé-nu. Quelle que soitla grande analogie des Animaux les rapports évidens des coquilles doivent cependant entrer aussi pour quelque chose dans la place que l'on fait occuper à un genre. Les Mactres qui sont des Coquilles peu épaisses épidermées bâillantes qui ont le ligament interne et des dents latérales lamel-leuses peuvent bien être conservées dans la même famille que les Vénus mais présentant le passage le plus évident avec les Lutraires c'est sur la limite de ces deux familles que d'après l'opinion de Cuvier que nous avons adoptée elles doivent se trouver. Latreille dans son excellent ouvrage surles Familles Naturelles a suivi la manière de voir de Lamarck. Il a eu sans doute quelque motif pourcela. Quelle que soitla dissidence des opinions sur ce genre voici de quelle manière il peut être caractérisé: Animal tiès-voisin des Vénus; coquille transverse inéquilatérale subtrigone un peu bâillante sur les côtés â crochets protubérans; une dent cardinale comprimée pliée en gouttière sur chaque valve et auprès une dent en saillie; deux dents latérales rapprochées de la charnière p comprimées intrantes; ligament intérieur inséré dans la fossette cardinale; ligament extérieur très-petit.
Les espèces de ce genre sopt nombreuses et elles viennent de toutes les mers. Elles ne présentent par leur forme assez semblable que peu de moyens de les sous-diviser; cependant Blainville les a partagés en cinq sections dont les caractères sont tirés de la charnière. Il en existe plusieurs espèces fossiles. Defrance en cite huit mais nous en connaissons davantage.
MACTRE GÉANTE Mactra gigantean Lamk. Anim. sans vert. T. v p. 472 n. 1; Encyclop. pl. 259 fig. 1; Chemnitz Conchyl. T. x pl. 170 fig. 1656. C'est la plus grande espèce du genre. Elle est finement striée en travers; son épiderme est brunâtre. Le caractère qui la distingue le mieux est la grandeur de la fossette pour le ligament. Elle vit enfoncée dans le sable comme toutes les espèces du genre. Il paraît qu'elle se trouve dans les mers de l'Amérique.
MACTRE CARENEE Mactra carinata Lamk. loc. cit. n. 4; Knorr Verg. 6 t. 34 fig. 1; Encyclop. pl. 251 fig 1 A B C et fig. 12 A B pl. 252 fig. 2 C. Ces dernières figures sont probablement une variété dont l'angle n'est pas surmonté d'une crête.
MACTRE SOLIDE Mactra solida.
TOME X 2
Lamk. loc. cit. n. 23; Mactra solida L. n. 13; Pennant Zool. Britann. T. IV fig. 43 A; Encycl. pl. 258 fig. 1; Chemnitz Conchyl. T. VI tab. 23 fig. 229. Espèce très-commune dans l'Océan d'Europe très-abondante dans la Manche.
MACTRE DELTOÏDE Mactra deltoi-des Lamk. loc. cit. n. 52; Mactra deltoisulcata ibid. Ann. du Mus. T. VI p. 412 et T. IX pl. 20 fig. 3 A B; Mactra semisulcata N. Descript. des Coq. Foss. des environs de Paris T. I p 31 pl. 4 fig. 7 à 10. Espèce fort commune fossile aux environs de Paris. Elle a son analogue vivant dont on ignore la patrie et qui est rare dans les collections. Il paraîtrait d'après Lamarck que cette espèce se trouve aussi fossile à Bordeaux. Basterot le confirme par la citatiou qu'il en a faite dans son Mémoire sur les Fossiles des environs de cette ville. (D..H.)
MACUCUA. BOT. PHAN. Pour Macoucoua. V. ce mot. (A. R.)
* MACULARIA. BOT. PHAN. L'une des divisions établies par Dunal dans le genre Hélianthème. V. ce mot. (G..N.)
MACUMA.BOT. PHAN. Pour Ma-couna. V. ce mot. (B.)
MACUSSON. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Lathyrus tuberosus. V. Gesse. (B.)
MADABLOTA. (Sonnerat.) BOT. PHAN. Espèce du genre Hiptage. V. ce mot. (B.)
* MADANAKA. BOT. PHAN. Nom brame du Calyptranthcs caryophyllifolia Willd: qui est aussi nommé Perin-Njara à la côte du Malabar. (G..N.)
* MADÉGASSE. POIS. Espèce de Cotte du sous-genre Platycéphale. V. COTTE. (B.)
MADELAINE. BOT. PHAN. Variété de Pêche; on nomme de même une variété de Poire. (B.)
MADHUCA. BOT. PHAN. (Gmelin.) Syn. d'Illipé. V. BASSIA. (B.)
MADI. Madia. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Synanthérées Corytnbifèresde Jussieu et de laSyngénésie superflue L. a été indiqué par Molina (Chili éd. fr. p. 106) et par Feuillée(Pérou p. 39 t. 26). Jussieu Ca vanilles et Jacquin lui ont attribué pour caractères essentiels: des fleurs radiées; un involucre simple à huit ou dix folioles linéaires et pubescen-tes quelquefois un second involucrc intérieur a plusieurs folioles; réceptacle nu; fleurons du centre hermaphrodites fleurons de la circonférence en languettes et femelles; ovaire surmonté d'un style capillaire; akènes non aigretlés planes drun côté convexes de l'autre. Le MADI CULTIVE Madiasativa Mol. estunePlantequi offrede l'intérêt à cause de ses graines qui fournissent soit par l'expression soit par la coction une huile très-douce et dont les habitans du Chili se servent pour assaisonner leurs mets. On cultive dans les jardins botaniques en Europe le Madia viscose de Cava-nilles(Icon. rar. 3 t. 298) espèce qui se distingue facilement du Madia sativa par ses feuilles amplexicaules et visqueuses. Jacquin (Hort. Schœn brunn. 3 t. 302) l'a rapportée an Madia mellosa ou Madi sauvage cité par Molina. (G..N.)
MADIAN. BOT. PHAN. Le fruit de l'Inde mentionné sous ce nom par Linschott n'est pas connu; on dit qu'il se mange dans ce pays pour aiguiser l'appétit mais qu'il enivre fa-cilemebt. Ce pourrait être la noix de l'Aréquier dont le nom indou est Madi. (B.)
* MADIZA. INS. Genre de Diptères établi par Fallen dans sa famille des Micromyzides et dont nous ne connaissons pas les caractères. Latreille (Fam. Nat. du Regn. Anim.)n'adopte pas ce genre. (G.)
MADOKA. MAM. Nom de pays de l'Antilope Saltiana. V. ANTILOPE. (B.)
MADONIA. BOT. PHAN. (Théo-phraste.) L'un des syn. de Nymphœa. V. NÉNUPHAR. (B.)
MADRÉPORE. Madrepora. POLYP. Genre de l'ordre des Madréporées dans la division de Polypiers entièrement pierreux et dont voici les caractères: Polypier pierreux subdeu-droîde rameux a surface garnie de tous côtés de cellules saillantes à interstices poreux; cellules épaiscs quelquefois sériales distinctes tu-kaleuses saillantes à étoiles presque nulles à lames très-étroites. Lamarck ayant formé aux dépens du grand genre Madrepora de Lmné Pallas et GroeUn un assez grand nombre de genres particuliers a réservé le nom de Madrépore aux Polypiers larnelli-ieres dendroïdes dont la surface est hérissée de cellules saillantes; et les espèces au nombre de neuf que Lamarck y rapporte sont presque toutes fermées des variétés d une seule espèce des auteurs antérieurs le Madrepora muricata. La plupart des Madrépores parviennent à une grandeur assez considérable; on assure même que la plupart des rescifs des mers australes si remarquables par leur accroissement rapide sont dus au développement prodigieux d'une des espèces de ce genre le Madœpora abrotanoides.
Les formes générales des Madrépores sont assez variables; les uns présentent des expansions aplaties profondément divisées quelquefois subpalmées; d'autres forment une masse oblongue couverte de petites branches courtes cylindriques dont la réunion simule parfois uue sorte de corymbe au sommet du polypier; d'au très enfin se développent en longs rameaux cylindriques branchus figurant assez bien des cornes de cerf. Si les Madrépores différent entre eux par leur figure extérieure ils se ressemblentbeaucoup par leur structure interne par la disposition et l'aspect des cellules; ce qui explique pourquoi les auteurs nen avaient formé qu'une seule espèce: ces cellules sont cylindriques nombreuses serrées éparses ou disposées presque régulièrement sur une ligne longitudinale obliquement placées sur les tiges et les rameaux; à l'extérieur elles sont striées longitudinalement ou échinulées suivant les espèces. L'ouverture est arrondie et l'intérieur garni de douze lamelles longitudinales alternativement grandes et petites mais toutes peu saillantes; la cavité des cellules se prolongeant dans l'intérieur du polypier et les espaces compris entre leurs parois étant creusés ae petites cellulosités irrégulières communiquant entre elles il résulte que le tissu des Madrépores quoique très-ferme et très-solide est néanmoins spongieux. On n'a que fort peu de notions sur les Animaux qui construisent les Madrépores: Lesueur qui a observé vivans ceux du Madrepora palmate rapporte que ce sont des Animaux gélatineux presque dif-flucns astéroïdes pourvus de douze tentacules courts placés autour de l'ouverture centiale; ces tentacules ont à l'extérieur et au sommet une tache blanchâtre en forme de larme entourée de rouvet à leur base un petit bourrelet. (Mem. du Mus. 3° ou 4° cahier p. 290.) Les espèces rapportées à ce genre sont les Madrepora palmate Flabellum corymbosa plan-taginea pocillifera laxa abrotanoi-des ceruicornis proliféra. (E. D..L.)
* MADRÉPORES POLYP. Ordre établi par Lamouroux dans la section des Polypiers pierreux lamellifères; il lui attribue pour caractères: étoiles ou cellules circonscrites répandues sur toutes les surfaces libres au polypier; et y rattache les genres Porite Sériatopore Pocillopore Madrépore Oculine Styline et oarcinule. V. ces mots. (E. D..L.)
MADRÉPORITE. MIN. Nom donné à une variété de Calcaire bacillaire d'un gris noirâtre trouvée dans la vallée de Rusbach pays de Salzbourg. ll provient d'une analogie que l'on a cru reconnaître entre cette variété et les Lithophytes. V. CHAUX carbo-NATéE. (G. DEL.)
MADRéPORITE. ZOOL. On a fort improprement donné ce nom à des Fossiles découverts aux Vaches-Noi-
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res rochers des côtes de Normandie qui se trouvent être des os de grands Sauriens ou de Cétacés. Ces débris quand on les casse ou qu'on les frotte répandent une odeur fétide; ils supportent le poli et présentent alors des yeux oblongs qui résultent des anciens pores et qui les ont fait preudre pour aes Madrépores fossiles auxquels on a aussi donné quelquefois le même nom qui leur conviendrait bien plus qu'à des os ou qu'à la substance minérale pour laquelle on nous l'a proposé. (B.)
* MADRESOLDAT POIS. (Dela-roche.) Syn. de Sparus Mœna L. aux îles Baléares. (B.)
MAELSTROM. GÉOL Prétendu gouffre marin très-célèbre des côtes de Norwège regardé par Rudbeck comme le véritable Achéron de la première antiquité mais qui n'est qu'un tournant ou remont occasioné par le choc d'un courant resserré entre deux îles comme Carybde et Scylla dans le détroit de Messine. (B.)
MÆ-MÆ. BOT. PHAN. V. KATOU CALESJAM.
MAENCHIA. BOT. PHAN. Roth.) pour Mœnchia. V. ce mot.
* MÆNURA. OIS. V. MéNURE.
* MAERA. Maera. crust. Genre de l'ordre des Amphipodes famille des Crevcttines établi par Leach et ne différant des Mélites du même que par des caractères de peu d'importance. Ce genre n'a pas été adopte par Latreille(Fam.Nat.du Regn. Anim.); il est probable qu'il le réunit au genre Mélite qu'il adopte. Le Crustacé qui a servi ae type a ce genre est le Maera grossimania Leach (Edimb. Enycl.T. VIII p. 403;Trans. Linn. T. XI p. 359); Cancer Gammarus gros simanus Montagu (Trans. Linn. T. II p. 97 tab. 4 fig. 5). (G.)
MÆRUA. BOT. PHAN. Forskahl (Flor. Ægypt. Arab. 104) a établi ce genre de la Polyandrie Monogynie L. que De Candolle (Prodrom. Syst. Veg. 1 p. 254) a placé â la fin des Capparidées et qu'il a considéré comme établissant un lien entre cette famille et celle des.Passi—florées. Voici ses caractères principaux: calice tubuleux à quatre divisions profondes l'entrée du tube couronnée par des écailles pétaloïdes; corolle nulle; réceptacle allongé sur le sommet duquel sont insérées des étamines en nombre indéfini et légèrement monailelphes; silique charnue stipitée. Ce genre ne se compose que de trois Arbrisseaux non épineux et à feuilles simples savoir: deux indigènes de l'Arabie décrits par Vahl (Symbol. 1 p. 36) sous les noms de Mœrua uniflora et racemosa et le troisième nommé par De Candolle Mœfua & Angolensis. Cette dernière espèce croît aans le royaume d'Angola et a beaucoup de rapports avec le Mœrua uniflora. (G..N.)
MÆSA. BOT. PHAN. Genre de la Pentandrie Monogynie L. établi par Forskahl (Fl.Ægypt. Arab.V. p. 66) et adopté par Jussieu (Généra Plant. p. 161) qui l'a placé entre les genres Argophyllum et Vaccinium dans la section des Ericinées à ovaire infère ou demi-infère. Voici ses caractères: calice demi-supère à cinq dents entouré à la base de deux écailles persistantes; corolle campanulée à cinq petites divisions; cinq étamines courtes à anthères ovées; baie demi-infère globuleuse acuminée par le style couronnée supérieurement par les écailles calicinalcs couniveutes à une seule loge renfermant un grand nombre de graines attachées a un placenta central. Ce genre est identique avec le Bœubotkrys de Forster. Il se compose de deux espèces l'une indigène des montagnes de l'Arabie-Heureuse que Vahl (Symbol. 1 p. 19 t. 6) qui a adopté le nom générique de Bœobo lltrys a nommée Bœobotàrys lanceolata. L'autre espèce est le B. ne moralis de Vahl et Willdenow; elle a été découverte par Forster dans l'île de Tanna. Ces Plantes sont des Arbustes à feuilles alternes à fleurs ac-
compagnées de bradées et disposées es panicules axillaires et terminales. (G..N.)
MAFAN. MOLL. Il paraîtrait d'après Adanson (Voy. au Sénég. pag. 93 pl. 6 fig. 4) que ce Cône serait une des nombreuses variétés du Conta amiralis des auteurs. Comme ceux-ci n'ont pas rapporté cette espèce dans leur synonymie on doit conserver du doute jusqu'au moment ou on aura pu l'étudier de nouveau; la figure d'Adanson étant insuffisante pour décider la question. (D..H.)
MAGALEP. BOT. PHAN. Pour Mahaleb. V. ce mot.(B.)
MAGALLANA. BOT. PHAN. Et non Magellana. Ce genre eonsacré par Ca-vanilles (Icon. 4 p. 51 t. 374) à la mémoire du célèbre navigateur Ma-pllan et nou Magellan appartient à b petite famille des Tropéolées de Jussieu et à l'Octandrie Monogynie L. Voici ses caractères essentiels: calice muni d'un éperon à cinq dirions dont deux très-profondes les trois autres réunies en une seule qui par conséquent est tridentée; cinq pétales inégaux; huit étamines légèrement unies par la base; fruit muni de trois ailes uniloculaire par avortement et monosperme; graines trop peu connues. Le Magallana porrifolia croît près du port Désiré dans l'Amérique méridionale. Cette Plante est herbacée et grimpante sur les haies; elle possède des feuilles alternes à trois segmens linéaires entiers; ses fleurs sont jaunes et axillaires. (G..N.)
MAGAS. Magas. CONCH. Genre proposé par Sowerby (Mineral Conchology pl. 119) pour une petite Co-auille bivalve fossile que l'on trouve dans la craie de Meudon ainsi que dans celle de Maudesley-Norwich en Angleterre. Lamarck l'avait mentionnée dans sou dernier ouvrage parmi les Térébratules; elle en présente en effet les caractères extérieurs; mais Sowerby ayant eu occasion d'examiner sa structure intérieure a cru devoir d'après cela proposer le nouveau genre: il le caractérise de la manière suivante: coquille bivalve équilatérale inéquivalve; l'une des valves est munie à'un bec recounbé le long duquel s'étend un sinus angulaire:la charnière est droite avec deux élévations dans le milieu. Ce genre que Defrance a examiné avec soin offre dans le milieu delà valve inférieure une demi-cloison qui dans cette partie devait partager l'Aniinal en deux. Ces caractères d'organisation intérieure si variables dans les Térébratules doivent-ils suffire pour la distinction des genres? Nous ne le pensons pas; aussi suivrons-nous à cet égard l'opinion de Blainville qui a fait des Magas une petite sous-division de ce grand genre. Sowerby a donné le nom de Magas pumilus à l'espèce qu'il décrit; Lamarck lui avait donné celui de Térébratule concave Terebratula concave. (Lamk. Anim. sans vert. T. VI 1re partie p. 251 n° 26.) V. TÉRÉBRATULE. (D..H.)
MAGASTACHYE. BOT. PHAN. Pour Mégastachye. V. ce mot. (A.R.)
* MAGDALIS. INS. Genre de Charanson mentionné par Latreille (Fam. Nat. du Règu. Anim.) et dont il ne donne pas le caractères. Il avoisine le genre Hypère de Germar. (G.)
MAGELLANA. BOT. PHAN. (poi-ret.)PourMagallana. V.cemot. (G..N.)
MAGGAI. BOT. PHAN. Ce nom de pays cité par C. Bauhin paraît convenir au Gayac. (B.)
MAGILE Magilus. MOLL.? ANNEL.? Ce fut sous le nom de Compulotte que Guettard (Mém. T. III pl. 71 fig. 6) réunit les Magiles aux Ver-mets en un seul genre ce qui d'a-F rès les connaissances acquises par ouvrage d'Adanson devait porter ce genre parmi les Mollusques. Cepen-dant on ne tint pas depuis compte de cette opiniou; car les Magiles lurent confondues avec les Serpules. Mont-fort dans sa Conchyliologie systémar tique revint à l'opinion de Guettard. reporta la Magile parmi les Mollus-ques la sépara des Vermets et lui
donna le uom générique qu'elle porte aujourd'hui et qui est généralement adopté. Lamarck ne mentionna pas ce genre dans l'Extrait du Cours; il ne l'adopta définitivement que dans son dernier ouvrage où il le plaça a la fin de la famille des Serpulées.Cuvier (Règne Animal) ne mentionna ce genre ni parmi les Mollusques ni parmi les Annelides; Blainville leur trouva assez de rapports avec les Yermets pour les admettre ainsi que les Siliquaires parmi les Mollusques; cette opinion n'a point été adoptée par Latreille qui a conservé celle de Lamarck. On voit par ce aui précède combien il existe encore de aoutes à l'égard des Magiles. Les deux opinions peuvent être également soutenues avec avantage; car les zoologistes qui pensent que ce corps doit rester parmiles Annelides ont unefigure de Pallas qu'ils rapportent à ce genre et qui pourrait bien être une Serpule. Les personnes qui croient que les Magiles sont des Mollusques s'appuient sur des analogies assez bien fondées de la forme de la coquille. Nous sommes donc forcés jusqu'à ce que l'on connaisse bien l'Animnl des Magiles de flotter pour ainsi dire entre deux opinions différentes. Les Magiles ont une singulière manière de vivre; elles sont engagées dans des masses madréporiques dans lesquelles elles se creusent une cavité pour y être contenues assez juste etsans y avoir la moindre adhérence; elles commencent par former une coquille spirale héliciforme qui se continue par un tube assez droit onduleux à une seule carène. A mesure que l'Animal grandit il abandonne la partie de la coquille et de son tube qui ne peut plus le contenir; mais au lieu d y laisserdes cloisons comme le font les Serpules iï remplit entièrement qet espace par une matière calcaire compacte diaphane dure pesante semblable en quelque sorte dans sa cassure à de la Calcédoine blonde. Lamarck caractérise le genre Magile de la manière suivante: test ayant la base contournée en une seule spirale courte ovale hélieiforme; à quatre tours contigus convexes dont le dernier est le plus grand et se prolonge en tube dirigé en ligne droite ondée; le tube convéxe en dessus caréné en dessous un peu déprimé etplissésur les côtés; à plis lamelleux serrés ondés verticaux plus épais d'un côté que de l'autre. Animal inconnu.
Il n'y a encore qu'une seule espèce de Magile qui soit connue; car celle rapportée par Pérou ne nous semble pas distincte; c'est un jeune individu ae l'espèce que Lamarck nomme MAGLLE ANITIQUE Magilus antiques Anim. sans vert. T. v pag. 364 Montfort Conchyl. Syst. T. 11 pag. 43. Cette Coquille rare dans les collections semble assez commune dans les mers de l'Ile-de-France où au rapport de Mathieu elle acquiert une longueur de trois pieds. (D..H.)
MAGJON. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires des tubercules de la Gesse tubéreuse. (B.)
MAGNAS BOT. PHAN. Nom du Manguier chez les anciens voyageurs qui en parlèrent les premiers. (B.)
MAGNELITHE. MIN. (Hœpner.) Syn. de Jade tenace. V. Jade. (G.DEL.)
* MAGNESIAN LIMESTONE. GéOL. Dénomination sous laquelle les géologues anglais désignent une formation particulière.V. Magnésien (Calcaire) et TERRAINS. (C. P.)
MAGNÉSIE. MIN. Genre de la classe des substances métalliques hé-téropsides composé de cinq espèces: la Magnésie boratée la Magnésie car-honatée la Magnésie hydratée la Magnésie sulfatée et la Magnésie hydro-silicatée. Ces espèces ont pour caractère commun de donner un précipité pulvérulent par l'Ammoniaque lorsqu'elles sont en solution dans l'Acide nitrique ou dans l'eau. Ce précipité est presqn'entièrement formé d'un Oxide métallique dont il est fait mention à l'article MAGNESIUM. V. cemot. Examinons successivement leurs principales propriétés.
MAGNÉSIE BORATÉE Boracite Werner. Substance indissoluble dans l'eau soluble dans l'Acide nitrique et précipitant alors par l'Ammonia-que. Sa forme primitive est le cube; elle est électrique par la chaleur el l'on observe une différence de configuration dans les parties qui répondent sur les formes secondaires aux angles solides diamétralement oppo-sésdu noyau: sa pesanteur spécifique est 2 56. Elle raye le verre; au chalumeau elle fond avec bouillonne-meut en émail jaunâtre. Ses Cristaux out huit pôles électriques dont quatre sont à l'état d'électricité vitrée et les quatre autres manifestent l'électricité résineuse; ils correspondept aux huit angles solides du cube. La Magnésie boratée est souvent mélangée de borate de Chaux; lorsqu'elle est pure elle est composée de 68 parties d'Acide borique et de 32 parties de Magnésie. Haüy distingue cinq va-riétés de formes cristallines dont les plus simples et les plus communes sont: la quadriduodécimale présentant l'aspect du dodécaèdre rhombox-dal dont quatre seulement des angles solides trièdres sont remplacés par des facettes; la défective cube tronqué sur toutes ses arêtes et sur auatre seulement de ses angles solides; la surabondante contenant outre les faces de la variété précédente celles du solide trapézoïdal. La Magnésie boratee est ordinairement incolore quelquefois blanchâtre grise oui violâtre. On la trouve en Cristaux disséminés dans le gypse granulaire du mont Kalkberg près de Lune-bourg et du Segeberg dans le Hols-tein. Ces Cristaux sont ordinairement d'un petit volume; leur épaisseur est au plus de quatre à cinq lignes: ils sont remarquables par la netteté et la perfection de leurs formes. On les connaît depuis long-temps sous le nom de Pierres cubiques à Lune-bouj-g ou ils sont recherchés comme objets de curiosité.
MAGNÉSIE CARBONATÉE Giobertite Brongu. Magnésie native de plusieurs minéralogistes ï substance blanche àtexture ordinairement terreuse soluble avec une vive effervescence dans l'Acide nitrique infusible par l'action du chalumeau; pesant spécifiquement 2 45; se ramollissant dans l'eau. Cette substance à l'état compacte est souvent mélangée de Magnésie et de Calcaire. Sa composition calculée d'après les lois des proportions définies est en poids de 52 parties d'Acide carbonique et de 48 de Magncsite. Les Cristaux de ce sel sont extrêmement rares: ils se rapportent à un rhomboèdre de 107 d. 25m. On trouve la Magnésie carbonatéedans la Serpentine à Hrubschitz en Moravie et près de Cas tel la monte et de Baldissero en Piémont. Celle-ci a été employée pendant long-temps au lieu de Kaolin dans plusieurs manufactures de Porcelaine. On lavait regardée comme une Argile jusqu'au moment où les expériences de Giobert ont prouvé que c'était la Magnésie qui eu formait la base.
MAGNÉSIE HYDRATÉE Brucite Brong. Cette substance qui se trouve comme la précédente en veine dans des roches serpentineuses dans le New-Jersey aux Etats-Unis ne s'est encore présentée qua l'état laminaire; elle est blancne nacrée translucide tendre et douce au toucher; elle donne de l'eau par la calciuation; elle se dissout sans effervescence dans l'Acide nitrique et la solution précipite en blanc par l'Ammoniaque. Sa pesanteur spécifique est de 2 6. Elle a été analysée par Bruce qui en a retiré 70 parties de Magnésie el 30 d'Eau.
MAGNÉSIE SULFATÉE Epsomite Brong.; Bittersalz Werner. Vulgairement Sel d'Epsom et Sel de Sedlitz. Substance blanche soluble dans l'eau d'une saveur très-amère; fusible à un léger degré de chaleur pesant spécifiquement 1 66. On ne la trouve dans la nature que sous la forme granulaire aciculaire ou fibreuse; mais dans les laboratoires elle oristallise en prismes droits à bases oarrées ordinairement modifiés sur les arêtes des bases. D'après Haüy
la longueur des arêtes est à la hauteur du prisme fondamental comme 5 est à 4. Ce sel se rencontre tantôt en solution dans les eaux comme à Sed-litz en Bohême au village d'Epsom en Angleterre; tantôt en masses granulaires avec l'Anhydrile dans les terrains aalifères comme à Bergtols-gaden en Bavière; le plus souvent en efflorescence à la surface de certains Schistes. On en distingue deux variétés de mélanges: la Magnésie sulfatée ferrifère en fibres capillaires le Sel lialotriquede Scopoli; et la Magnésie sulfatée cobaltifère en concrétions rosâtres dans les mines de Cuivre de Herrengrund en Hongrie.
MAGNÉSIE HYDRO-SILICATÉE Magnésite de Brongniart. Composée d'un atome de trisilicate de Magnésie et de cinq atomes d'Eau ou en poids de Silice 52 Magnésie 23 Eau 25. Substance blanche à cassure terreuse ayant souvent une teinte rosâtre solide teudre et sèche au toucher infusible; se ramollissant dans l'eau: pesanteur spécifique de 2 6 à 3 4. Brongniart en distingue quatre variétés principales: la Magné ite écume de mer compacte à cassure terreuse qui nous vient de l'Asic-Mineure où elle a pour g;«ngue un Caleaire compacte accompagné de Silex; la Magnésite de Madrid connue sous le nom deTerrede Vallecas qui a son gisement dans les terrains secondaires au-dessus des Argiles sali-fères; la Magnésite de Salinelle près Sommières dans le département du Gard; et la Magnésite pai isieune des en virons de Saint-Oucn el de Coulom-ntiers. Ces deux dernières appartiennent au sol tertiaire et se trouvent dans le Calcaire ou dans l'Argile à Liinnées inférieurs au Gypse. La première variété dite Ecume de mer est employée en Crimée et en Anatoile à la fabrication des pipes turques dont il se fait un grand commerce à Constantinople. (G. DEL.)
* MAGNÉSIEN (CALCAIRE) GéOL. La présence de la Magnésie soit combinée soit associée avec la Chaux carbonatée se manifeste dans un grand nombre de terrains différens depuis les primitifs jusqu'aux plus nouveaux. V. DOLOMIE et CHAUX CARRONATéE MAGNéSIFéRE. Mais á I'imitation des géologues anglais on désigne assez généralement aujourd'hui sous le nom de Calcaire Magnésien les dépôts sédimenteux magnésifères qui par leur position sont intermédiaires entre les deux grandes séries du Terrain houiller et du Calcaire oolithique et qui en Angleterre principalement ont pris un grand développement que jusqu'à présent on est porté à regarder comme local; c'est le Magnesian limestone des Anglais. V. TERRAINS. (C. P.)
MAGNÉSITE. MIN. (Brongniart.) Syu. de Magnésie hydro-silicaléV. MAGNESIE. (G. DEL.)
* MAGNESIUM CHIM. MIN. Nom donné à la substance métallique qui par sa combinaison avec l'Oxigène constitue la Magnésie.Ce corps n'existe pas isolément dans la naluie. On le retire de la Magnésie en soumettant à l'action de la pile un mélange de trois parties de celle-ci après l'avoir humectée et d'une partie de peroxide de Mercure. On l'obtient en plus grande quantité par un autre procédé qui consiste à faire passer du Potassium en vapeur sur de la Magnésie chauffée au rouge blanc dans un tube de porcelaine. L'Oxigène de la Magnésie lui est enlevé par le Potassium. On introduit alors dans le tube du Mercure qui forme un amalgame avec le Magnésium et on élimine le Mercure par la distillation de l'amalgarae dans une petite cornue et à l'abri du contact de l'air. Le Magnésium a plus de densité que l'eau. Lorsqu'on le projette dans ce liquide il se décompose et se convertit en Magnésie. On obtient un semblable produit quand on fait chauffer le Magnésium qui brille alors avec une flamme rouge.
La Magnésie est la seule combinaion connue du Magnésium avec l'Oxi-gène. Elle est composée selon Ber-zelius d'Oxigènc 38 71 et de Ma-
guésium 61 ag; total 100. On la pré-pare en formant un précipité de sous-arbonatc de Magnésie par l'action du sous-carbonate de Potasse ou de Sonde sur une solution de Sel d'Epson ou sulfate de Magnésie; en lavant à plusieurs reprises ce précipité; et en le faisant chauffer au rouge dans an creuset. La Magnésie calcinée et à l'état de pureté est une base Sàlifiable blanche presaue insipide dont la densité est selon Kirwac de 2 3. Elle neutralise parfaitement taff les Acides; elle est fort peu sohèledans l'Eau mais plus à froid fa'ichaud. Elle forme avec ce fluide ta hydrate composé d'après Ber-Kfîos de Magnésie 69 68 et d'Eau 30 32 dans lesquels corps la quantité d'Oxigène est la même. Cet hydrate est légèrement soluble dans I Eau et sa solution verdit le sirop de violette.
On fait un grand usage en médecine de la Maguésie pour absorber les Acides contenus dans les premières roies digestives. Les chimistes lânploient avec avantage daos l'analyse végétale pour séparer les Alcalis végétaux des Acides avec lesquels ils sont en combinaison. (G..N.)
* MAGNET ?EISENSTEIN. MIN. V. FER.
* MAGNÉTISME. Ce mot sert à désigner la collection des phénomènesue présentent non-seulement la va-nété de Fer oxidé vulgairement nommée pierre d'Aimant mais encore les substances qui en ont acquis accidentellement les propriétés. La plus saillante de ces propriétés n'avait pas échappé aux anciens et sans chercher à agrandir le champ des découvertes ils s'étaient contentés d'admirer la singulière attraction delà pierre d'Aimant pour le Fer. Cependant ils ne paraissent pas avoir ignoré que celte attraction pouvait être transmise au Fer lui-même puisqu'ils font mention d'une chaîne d'anneaux de Fer retenus l'un par l'autre quoique le premier fut le seul qui touchât à l'Aimant. Mais ce fut à une époque assez récente que ce phénomène a été bien observé. On reconnut que les extrémités des aiguilles d'Acier auxquelles on avait communiqué la propriété magnétique et suspendues par leur milieu de manière à pouvoir tourner librement ou placées sur des morceaux de Liège pour les faire flotter sur l'eau étaient attirées ou repoussées par l'Aimant suivant qu'on présentait successivement à l'une d'elles le même côté de celui-ci. Les forces magnétiques s'accumulent donc dans les aiguilles aimantées vers deux points opposés que l'on a désignés sous le nom de Pôles. Lorsque les aiguilles ne sont influencées par l'action d'aucun Aimant elles affectent une constante direction c'est-à-dire que l'une des extrémités se dirige vers le nord et l'autre vers le sud. Celle qui regarde le nord était autrefois nommée Pôle boréal et l'extrémité opposée Pôle austral; mais les physiciens modernes ont donné un sens contraire à ces deux désignations afin d'assimiler les circonstances de ce phénomène à celles de l'action réciproque des Aimans qui s'attirent par les pôles de dénominations contraires et se repoussent par ceux de même dénomination. Ainsi le pôle de l'aiguille aimantée qui regarde le pôle nord du globe terrçstre est actuellement appelé Pôle austral et l'on nomme Pôle boréal celui qui est dirigé vers le sud. L'observation de cette constante direction a été la source d'où est dérivée l'invention de la boussole. Cet instrument si précieux pour la navigation ne fut connu en Europe que vers le douzième siècle de l'ère vulgaire. On ne sait pas positivement a qui l'on doit attribuer l'honneur de sa découverte et lors même que nous saurions le nom du premier Européen qui fit connaître la boussole nous serions forcé d'accorder la priorité aux Chinois qui l'employaient long-temps avant l'arrivée des premiers voyageurs. L'usage journalier et le perfectionnement de la boussole
firent reconnaître plus tard que l'aiguille aimantée ne prenait pas toujours exactement la direction nord et sud que cette direction variait avec le temps et le lieu et qu'elle s'écartait du méridien terrestre. C'est cette variation qu'on a désignée sous le nom de déclinaison de t aiguille aimantée. Nous venons de dire que la déclinaison est dépendante du lieu et du temps. En effet le méridien magnétique varie inégalement dans les différons points ou il a été obseié. Depuis cent quarante ans la déclinai son n'a point varié sensiblement à la Nouvelle-Hollande tandis qu'à Paris elle s'est élevée dans un espace de temps à peu près semblable jusqu'à vingt-deux degrés du côté de l'ouest. Depuis 1802 elle paraît presque stationnaire vers ce dernier point et semble prête à diminuer par le retour de l'aiguille vers la méridienne. L'aiguille éprouve en outre des variations diurnes sensibles seulement dans les boussoles perfectionnées et dont les plus grandes ont été observées à Paris peodant les mois d'avril mai juin et juillet.
Lorsqu'on suspend un barreau aimanté par son centre de gravité il prend une situation inclinée à l'horizon. L'angle qu'il forme avec celui-ci varie dans les différenteslégions; il devient nul en quelques points du globe et l'aiguille prend alors une situation horizontale. La courbe fort irrégulière qui joint les points où l'aiguille prend une direction horizontale se nomme équateur magnétique. L'inclinaison change de même que la déclinaison suivant les temps et les lieux mais ses variations sont beaucoup moins sensibles. Les plus grandes inclinaisons observées jusqu'à ce jour ont été trouvées par les navigateurs anglais dans les mers arctiques. Près du Spitzberg par 79° 50′ de latitude Phipps observa en 1773 une inclinaison de 82°; en 1818 le capitaine Parry la vit s'élever jusqu'à 84° 25′ dans la baie de Baffin à 75° 5′ de latitude. Ce dernier navigateur paraît avoir même dépassé le pôle magnétique boréal; car étant parvenu en 1819 à une latitude de 74° 45′ et à une longitude très-nvancée vers l'ouest la pointe de l'aiguille qüi regarde le nord se tourna vers le sud ce qui prouvait que le navire était alors au nord du pôle magnétique boréal.
Nous n'avons fait qu'indiquer au commencement de cet article le corps naturel qui communique aux autres la propriété maguétique et parmi ceux-ci nous n'avons parlé que du Fer ou de l'Acier. Le Nickel et le Cobalt à l'état de pureté sont aussi susceptibles d'aimantation mais à un degré beaucoup plus faible. On aimante tous ces Métaux par deux procédés principaux qu'il n'est pas nécessaire d'exposer ici et que l'on nomme la simple touche el la double touche.
Il est encore d'autres moyens d'aimantation fournis par quelques causes naturelles ou par l'action de certains phénomènes accidentels. Ainsi l'exposition prolongée des verges ou barreaux de Fer dans une situation verticale ou mieux dans une direction inclinée semblable à celle que prendrait un barreau aimanté suspendu par son centre de gravité eur fait acquérir un Magnétisme sensible. Il se développe encore dans les outils d'Acier qui servent à couper ou percer le Fer surtout lorsqu'ils s'éenauffent; dans les instrumens avec lesquels on attise le feu; par la percussion réitérée; par la rotation; et enfin par la simple torsion des fils minces. Coulomb a reconnu que l'écrouissement donné au Fer par la torsion le rend susceptible de retenir la force magnétique pres-que aussi bien que r Acier. En ces erniers temps Arago a aimanté des aiguilles d'Acier en les plaçant dans un fil métallique roulé en spi-rale 'par lequel il faisait passer un courant d'étincelles électriques.
La mesure des forces magnétiques d'un Aimant soit naturel soit artificiel s'obtient par l'évaluation
du poids dont il peut rester chargé sans qoe son adhérence aux corps qu'il attire soit rompue. Quant aux aiguilles et autres corps mobiles faiblement aimantés elle se déduit de la comparaison des forces nécessaires pour les retenir hors du méridien magnétique. Coulomb qui s'est heaucoup occupé de recherches sur la mesure des forces magnétiques a inventé une balance de torsion au moyen de laquelle on apprécie les Ao petites de ces forces. Il a ensuite montré qu'on pouvait employer pour cette détermination les oscillations que les aiguilles ou barreaux minces suspendus librement effectuent de chaque côté du méridien magnétique comme on fait usage des oscillations du pendule pour mesurer la gravité. En se servant de ce procédé on est parvenu à reconnaître que l'intepsité des forces magnétiques n'était pas la même dans tous les lienx de la terre. D'après les expériences de Humboldt elle est moindre au Pérou qu'à Paris puisqu'une aiguille faisait dans Us contrées équinoxiales deux cent onze oscillations en dix minutes tandis que le nombre de ses oscillations s'élevait à deux cent quarante-cinq avant et après le voyage. Lors de sa fameuse ascension aérostatique Gay-Lussac chercha aussi à déterminer si l'intensité des forces magnétiques variait dans les hautes régions de l'atmosphère mais ses résultats furent négatifs c'est-à-dire qu'il n'observa aucun changement sensible dans les oscillations de l'aiguille aimantée. On a voulu également savoir si les aiguilles aimantées conservaient indéfiniment l'intensité de leur force directrice. Le voyage autour du monde de l'Uranie commandée par le capitaine Freyci-net a donné à cet égard un résultat très-satisfaisant. Deux aiguilles aimantées observées avec soin lors du départ et du retour de l'expédition n'ont éprouvé qu'un faible affaiblissement dans les forces directrices qui leur avaient été d'abord communiquées.
D'après les expériences de Kupfer professeur à Casan (Annales de Chimie et de Physique octobre 1825 p. 113) l'intensité de la force magnétique d'une aiguille diminue à mesure que la température s'élève et suivant une loi telle que les dé-croissemens de la force magnétique sont en raison simple des accroisse-mens de la chaleur. Ce physicien a aussi annoncé qu'un barreau aimanté à la température de 13° R. étant chauffé jusqu'à 80° et ensuite refroidi ne revient pas à la même force raagnétiquequ'ilpossédaitavantd'étre chauffé: cela ne peut tenir qu'à uneerte de Magnétisme occasionée par a chaleur et indépendante des varia-tions de l'intensité de la force magné-tique à diverses températures. Des résultats analogues avaient été obte-nus antérieurement par S. Hunter-Christie auteur d'un beau Mémoire sur les effets de la température sur l'intensité des forces magnétiques inséré dans les Transact. Phil. pour 1825. Ce savant a conclu de scs nom-breuses observations qu'entre cer-taines limites de chaleur le décroisse-ment de l'intensité magnétique n'est pas constant à toutes les tempéra-tures mais que ce décroissement aug-mente suivant raccroissement de la chaleur; qu'à la température de 80° Fahrenheit l'intensité décroît plus rapidement que la température n'aug-mente; et qu'au-delà a'une température de 100° une portion de la force magnétique est perdue sans retour.
Les phénomènes magnétiques dont nous venons de faire l'exposition d'une manière fort abrégée avaient excité vivement l'attention des physiciens modernes mais on n'était arrivé à aucune donnée sur la nature de la cause qui les produit. Il était réservé à la période actuelle du dix-neuvième siècle de pénétrer dans ce. mystère. Jusqu'à ces derniers temps on ne connaissait que le globe terrestre d'une part le Fer le Nickel et le Cobalt ae l'autre qui exerçassent une influence sur l'aiguille aimontée et cette action ainsi bornéc
à des corps spéciaux ne permettait pas d'assimiler le fluide magnétique a d'autres agens tels que le fluide électrique dont les effets étaient mieux connus et qui manifestaient leur action presque indistinctement sur tous les corps de la nature. En 1820 le professeur OErstedt de Copenhague observa le premier que le fil qui unit les deux pôles d'une pile voltaïque agissait sur l'aiguille aimantée en la déviant de sa direction. Ayant placé horizontalement ce fil au-dessus et parallèlement à une aiguille de boussole librement suspendue celle-ci pris un mouvement tel que sous la partie du fil la plus rapprochée du pôle négatif de l'appareil voltaïque elle a décliné vers l'ouest. Cette déviation était d autant plus marquée que la pile était plus énergique et le fil conjonctif plus rapproché de l'aiguille. Un effet inverse a eu lieu c'est-à-dire cue le pôle de l'aiguille a décliné vers lest lorsque le fil conjonctif a été placé au-dessous du plan horizontal dans lequel l'aiguille était située. Lors-que l'aiguilleet le fil conjonctifétaient ans le même plan horizontal la pre-mière ne déclinait pas maiss'iucünait dans une position verticale. OErs-tedt a encore variédeplusieurs maniè-res la position du ni conjonctif par rapporta l'aiguille et de ses expérien-ces il a conclu que du fil conjonctif émane une force dont la sphère d'ac-tivité est assez étendue ef qui agit en tournoyant comme le ferait un cou-rant circulaire situé dans un plan perpendiculaire à la direction du fil. A peine cette découverte fut-elle an-noncée que plusieurs savans parmi lesquels nous citerons particulière-ment Ampère Arago Davy et De-larive y appliquèrent tous les efforts de leur génie et la fécondèrent si merveilleusement qu'ils n'ont pas laissé beaucoup de choses positives à découvrir par la suite sur un su jet na-guère entièrement inconnu. Dans le nombre des faits constatés par ces physiciens nous citerons seulement les suivans qui peuvent être considérés comme fondamentaux de la théorie électro-magnétique. L'influence du fil conjonctif sur l'aiguille aimantée est réciproque en sorte que si on fixe cette dernière et qu'au contraire on rendemobile le fil conjonctif celui-ci s'éloignera ou se rapprochera de l'aiguille. Le globe terrestre produit seul et sans le concours d'un barreau aimanté une action sur le fil lorsque celui-ci est suffisamment libre et convenablement disposé. Enfin si l'on substitue à l'aiguille aimantée un second fil conjonctif et qu'on le place dans une direction parallèle à celle du premier fil ils se repoussent ou s'attirent selon que les courans électriques les parcourent dans le même sens ou en sens contraire. Cette analogie d'action entre deux courans d'un même fluide et les courans de deux fluides que vu la spécialité ainsi que la permanence de l'un et l'universalité ainsi que la fugacité de l'autre on avait regardés comme d'une nature extrêmement différente est une probabilité puissante en faveur de la grande analogie nous dirons même de la similitude des agens électrique et magnétique. Elle est en outre fortifiée par l'expérience d'A-rago que nous avons eu occasion de citer et qui consiste à aimanter des aiguilles d'Acier renfermées dans un fil tnétalliaue roulé en spirale et par lequel on fait passer un courant a'é-lincelles électriques.
Des expériences d'une toute autre nature que celles qui avaient été tentées jusqu'à ces derniers temps ont déjà fourni des résultats assez nombreux pour mériter d'intéresser vivement les physiciens. C'est encore à Arago que la science est redevable de la découverte de cette nouvelle mine de recherches: ce savant a présenté à l'Académie des Sciences de Paris dans sa séance du 7 mars 1825 un appareil qui sous une forme nouvelle montre l'action que les corps aimantés et ceux qui ne le sont pas exercent les uns sur les autres. Il avait déjà prouvé par des expériences antérieures qu'une plaque ae cuivre
on de toute autre substance solide ou liquide placée au-dessous d'une ai-quille aimantée exerce une action qui apoureüet immédiat d'altérer l'amplitude des oscillations sans changer sensiblement leur durée. Le phénomène nouveau est pour ainsi dire l'inverse du précédent. Puisqu'une aiguille;en mouvement et arrêtée par une plaque eu repos Arago a pensé que réciproquement une aiguille en repos serait entraînée par une plaque en mouvement; en effet si l'on fait tourner une plaque de cuivre par exemple avee une vitesse déterminée sous une aigulle aimantée renfermée dans un rase fermé de toutes parts l'aiguille à se place plus dans sa position ordinaire elle s'arrête hors du méri-dien magnétique et d'autant plus loin de ce plan que le mouvement de rotation ife la plaque est plus rapide; si ce mouvement de rotation est tsisamment prompt l'aiguille à toute distance de la plaque tourne elle-même d'une manière continue autour du fil auquel elle est suspendue. Partant de ces premières données plusieurs personnes tant sur le continent qu'en Angleterre ont répété et multiplié les expériences sur ce sujet; elles ont cherché surtout à varier la nature des corps auxquels ils faisaient subir le mouvement de rotation et elles ont observé des différences assez marquées pour leur permettre d'en tirer des inductions sur la manière dont se produisent ces nouveaux phénomènes. Quelques physiciens ont pensé que ces effets sont dus très-probablement à une aimantation passagère des disques produite par l'influence de l'Aimant.
Nous avons vu que certains Métaux jouissaient spécialement des facultés magnétiques; leur présence dans les Minéraux composés peut donc être décelée par l'action qu'ils exercent sur l'aiguille aimantée et con-sequemment le Magnétisme peut être mis au nombre des caractères miné-ralogiques. Dans les substances qui contiennent en plus ou moins grande quantité des molécules ferrugineuses celles-ci sont quelquefois tellement oxidées ou disséminées dans la niasse que leur effet magnétique est à peu près nul; ainsi les pierres précieuses dont la coloration est due au Fer ainsi que le prouve l'analyse chimique ne donnent le plus souvent aucun signe de Magnétisme. Haüy cependant est parvenu à rendre sensible a l'aiguille aimantée ces particules ferrugineuses au moyen d'un procédé particulier qu'il a nommé Méthode du double Magnétisme. Il consiste à faire dévier l'aiguille à l'aide d'un barreau aimanté de manière à ce qu'elle effectue à peu près uue demi-révolution c'est-à-dire que son extrémité nord regarde l'ouest et son extrémité sud regarde l'est. L'appareil étant ainsi disposé si l'on vient à approcher un Minéral très -peu chargé de Fer de l'extrémité de l aiguille qui tend à se porter vers le barreau la présence de cette substance toute faible que soit son énergie suffira pour achever ce qui est commencé; l'aiguille décrira une nouvelle portion de sa révolution et son extrémité nord pourra même être amenée au point ou elle regardera le sud. C'est de cette mauière qu'on éprouve quelques variétés de Grenats de Pé-ridots et l'Essonite; mais il est bon d'avertir que ces expériences exigent une granae habitude et des instrumens très-délicats.
Parmi les Minci aux qui agissent directement et par attraction simple sur les aiguilles aimantées il en est qui ne sont point assez vigoureux pour contraindre celles-ci à les suivre au- ielà de certaines limites. Un grand nombre de roches sont au rang de ces corps dont la force magnétique n'a pour ainsi dire qu'un succès passager. D'autres et c'est le cas des Minerais de Fer naturels ou grillés font opérer aux aiguilles aimantées des révolu-tions complètes. C'est par la distance à laquelle ils commencent à agir par la portion plus ou moins grande de l'arc de cercle que l'aiguille décrit qu'on juge de l'intensité de leur Ma-guetisme. Plusieurs variétés de Fer
oligiste celles de l'île d'Elbe du Dauphiné de la Corse n'offrent que des attractions simples lorsqu'on les éprouvé avec des barreaux puissans tandis qu'elles exercent des attractions et des répulsions alternatives sur les aiguilles faiblement aimantées; elles paraissent avoir deux pôles distincts. Quelques Minéraux attirent ou repoussent constamment le même pôle d'un barreau vigoureusement aimanté c'est-à-dire qu'en certaines parties ils attirent ou repoussent le pôle nord tandis que les points opposés attirent ou repoussent le pôle sud. Ces Minéraux ont reçu particulièrement le surnom de Magnétiques et se distinguent du Fer oxidé aimantaire en ce qu'ils ne communiquent aucune propriété au Fer non aimanté. C'est donc la faculté de transmettre au Fer et surtout à l'Acier les propriétés magnétiques qui caractérise éminemment le Minerai de Fer que l'on nomme Aimant par excellence: ce corps attire les parcelles de Fer et les retient attachées à sa surface principalement vers les points qui répondent à ses pôles; adhésion qu'on peut doubler ou tripler en taillant le morceau d'Aimant d'une manière convenable en l'entourant d'une armure de Fer et en augmentant progressivement le poids au Fer qu'il pouvait d'abord retenir.
Vers la fin du siècle dernier on s'est beaucoup occupé et l'on s'occupe encore en ce moment de recherches sur un agent que l'on croit exister entre les corps vivans et particulièrement entre les individus du genre humain agent que l'on désigne sous le nom de Magnétisme animal. Si les faits que l'on a rassemblés en faveur de l'existence de ce fluide n'étaient pas tellement empreints de ce merveilleux qui nous autorise à en suspecter la vérité tout attestés qu'ils sont par des personnes recommandables; s'ils n'étaient pas si peu en rapport avec ce que nous savons des autres phénomènes physiologiques; s'ils n'avaient pas été niés par des hommes du plus grand mérite nous essaierions de les reproduire ici parce qu'étant un attribut spécial des êtres vivans et sentans un état particulier de leur système nerveux ils seraient conséquemment très-dignes d'exciter les méditations du naturaliste. Nous n'entreprendrons donc point leur histoire et nous nous contenterons d'indiquer aux amateurs du Magnétisme les écrits de l'honorable Deleuze et surtout l'art. Magnétisme du nouveau Dictionaire de Médecine où le docteur Rostan partisan zélé et éclairé de l'existence de cet agent a traité la question en littérateur distingué aussi bien qu'en profond philosophe. (G..N.)
* MAGNETKIES. MIN. Syn. de Fer sulfuré magnétique. V. FER SULFURÉ. (G. DEL.)
MAGNIFIQUE OIS. Espèce du genre Paradis. V. ce mot. On a aussi nommé Magnifique un Colibri et un Pigeon de la Nouvelle-Hollande. (DR..Z.)
MAGNOLIA BOT. PHAN. V. MAGNOLIE.
MAGNOLIACÉES. Magnoliaceæ. BOT. PHAN. Famille naturelle de Plantes dicotylédones polypétales à étamines hypogynes ayant pour type le genre Magnolier (Magnolia) dont elle a tiré son nom. Cette famille se compose d'Arbres ou d'Arbrisseaux d'un port élégant tous exotiques mais dont un assez grand nombre sont cultivés en pleine terre dans nos jardins comme Arbres d'agrément. Leurs feuilles sont alternes simples d'abord enveloppées par deux grandes stipules foliacées et caduques. Les fleurs sont généralement très-grandes et répandent une odeur très-agréable; elles sont ou solitaires et terminales ou plus rarement réunies plusieurs ensemble. Leur calice quelquefois entièrement clos dans le bouton et se rompant lors de l'épanouissement de la fleur est le plus souvent formé de trois grands sépales arrondis concaves; très-rarement on en compte six. Le nombre des pétales est de trois six neuf ou d'un nombre multiple de trois disposés sur
plusieurs rangées; ils sont caducs ainsi que le calice. Les étamines sont fort nombreuses disposées sur plusieurs rangs et attachées sur un gynophore cylindrique et plus ou moins allongé. Les filets sont généralement planes les anthères terminales adnées immobiles à deux loges écartées l'une de l'autre par la partie supérieure du filet et s'ouvrant par un sillon longitudinal. Le nombre et la disposition des pistils sont fort variables. Dans le genre Tasmannia de Rob. Brown ou n'en trouve qu'un seul; dans tous les autres genres de la famille il en existe plusieurs. Tantôt ils sont rangés circulairement et forment un anneau simple; tantôt et le plus souvent ils sont réunis sur on gynophore ovoïde ou allongé et constituent une sorte de capitule ou d'éps. Ces pistils sont généralement distincts les uns des autres; ils sont soudés entre eux dans le genre Talauma de Jussieu. Chacun d'eux est comprimé à une seule loge contenant deux ou un plus grand nombre d'ovules insérés à leur angle interne et le plus souvent disposés sur deux rangs. Le style qui manque quelquefois est à peine distinct du sommet de l'ovaire avec lequel il se confond insensiblement. Le stigmate est simple et règne sur un des côtés du style. Les fruits sont des carpelles en même nombre que les pistils et offrent la même disposition; ils forment tantôt une sorte d'épi tantôt une espèce de cône où ils sont disposés circulairement et légèrement soudés entre eux par leurs parties latérales. Ces carpelles sont quelquefois charnus et indéhiscens mais plus souvent secs tantôt s'ouvrant complètement ou incomplètement en deux valves ou restant indéhiscens: ils renferment une deux ou plusieurs graines. Dans le genre Talauma tous les carpelles sont soudés entre eux et forment un fruit ovoïde dont la partie externe se rompt incomplétement et d'une manière irrégulière en trois quatre ou cinq portions tandis que la partie interne à laquelle les graines sont adhérentes constitue un axe central en forme de massue. Chaque graine se compose d'un tégument propre recouvrant un endosperme charnu dans la partie inférieure duquel est placé un petit embryon.
Les Plantes qui forment ce groupe naturel sont originaires de l'Amérique septentrionale de l'Asie australe et quelques-unes de l'Amérique méridionale ou de la Nouvelle-Hollande. Leur écorce leurs feuilles et leurs fruits sont souvent amers et aromatiques et employés comme toniques et fébrifuges.
La famille des Magnoliacées a beaucoup de rapports d'une part avec les Dilléniacées dont elle diffère surtout par le nombre ternaire des parties do sa fleur; d'autre part avec les Anonacées dont elle se distingue par son endosperme continu et surtout par ses stipules.
Les genres qui appartiennent à cette famille peuvent être partagés en deux tribus caractérisées de la manière suivante:
§ I.—ILLICIÉES.
Carpelles disposés circulairement rarement solitaires; feuilles parsemées de points translucides.
Illicium L.; Temus Mol. Chil.; Drimys Forst.; Tasmannia R. Brow.
§ II.—MAONOLIÉES.
Carpelles disposés en épi; feuilles non parsemées de points translucides.
Mayna Aubl.; Michelia L.; Magnolia L.; Talauma Juss.; Liriodendron L. (A. R.)
MAGNOLIE OU MAGNOLIER. Magnolia. BOT. PHAN. Ce genre l'un des plus beaux du règne végétal par l'élégance et souvent la majesté du port des espèces qui le composent la grandeur et l'odeur suave de ses fleurs se compose aujourd'hui d'environ dix-sept à dix-huit espèces. Environ la moitié de ces espèces croissent dans l'Amérique septentrionale; ce sont les mieux
connues soit parce qu'il est plus aisé de les observer dans leur patrie soit que la plupart sont aujourd'hui introduites et cultivées dans nos jardins où elles fleurissent et fructifient; l'autre moitié croît à la Chine au Japon; elles sont beaucoup moins connues et la structure de leur fruit n'a pas encore été décrite. Les espèces de Magnoliers sont en général de grands et beaux Arbres qui dans leur patrie acquièrent quelquefois une hauteur de soixante-dix à quatre-vingts pieds; leurs feuilles très-grandes dans quelques espèces sont alternes pétiolées entières accompagnées à la base de leur pétiole de deux stipules opposées foliacées très-caduques. Les fleurs sont très-grandes dans toutes les espèces et terminent les jeunes rameaux; elles sont généralement blanches quelquefois un peu purpurines accompagnées chacune d'une ou de deux bractées caduques. Le calice est formé de trois sépales quelquefois colorées et pétaloïdes tombant de bonne heure. La corolle se compose de six à douze pétales disposés sur deux ou quatre rangs plus rarement de trois pétales seulement (Magnol tripetala). Ces pétales sont caducs de même que les étamines qui sont en très-grand nombre et insérées sur plusieuis rangs à un gynophore ou réceptacle cylindrique. Les pistils sont très-nombreux formant une sorte de capitule o oïoide au centre de la fleur où ils sont imbriqués. L'ovaire est comprimé latéralement à une seule loge contenant deux ovules attachés à la suture interne; le style est à peine distinct du sommet de l'ovaire. Le fruit se compose d'un très-grand nombre de capsules appliquées les unes contre les autres et formant une espèce de cône. Ces capsules sont comprimées terminées en pointe recourbée à leur sommet s'ouvrant en deux valves ordinairement par leur côté inférieur et contenant une ou deux graines charnues extérieurement souvent suspendues et pendantes hors de la capsule après sa déhiscence au moyen d'un fil plus ou moins allongé qui est le faisceau de vaisseaux nourriciers de la graine.
Nous avons dit que les espèces de ce genre appartenaient soit au nouveau continent soit à la Chine et au Japon. De Candolle et plusieurs botanistes ont proposé de former de ces espèces deux sections que Rottler a considérées comme deux genres distincts. Nous allons décrire ici les espèces les plus intéressantes de ce genre surtout parmi celles qui sont cultivées dans nos jardins.
Sect. 1. — Magnolia.
Espèces américaines; une seule bractée recouvrant le bouton; ovaires rapprochés; anthères extrorses.
MAGNOLIER A GRANDES FLEURS Magnolia grandiflora L.; Lamk. III. t. 490. C'est sans contredit l'espèce la plus belle de ce genre qui en compte cependant un si grand nombre de remarquables dans l'Amérique septentrionale où il croît depuis la Caroline septentrionale jusqu'à la Louisiane. Ce Magnolier forme un Arbre de soixante-dix à quatre-vingts pieds de hauteur ayant son tronc droit et cylindrique terminé par une belle pyramide de verdure. Ses rameaux sont verticillés; ses feuilles alternes courtement pétiolées longues de huit à dix ponces larges d'environ trois pouces elliptiques entières acuminées au sommet coriaces glabres vertes et luisantes à leur face supérieure tomenteuses et d'une teinte ferrugineuse en dessous. Les stipules qui sont très-caduques sont également tomenteuses et d'une couleur rousse ferrugineuse. Les fleurs sout terminales blanches ayant souvent sept à huit pouces de diamètre. Les pétales au nombre de neuf à douze sont rarement étalés; plus souvent ils sont dressés ovales allongés rétrécis à leur base. Le capitule de fruits est ovoïde allongé d'environ trois à quatre pouces de longueur; les capsules sont ligneuses épaisses et un peu tomenteuses; ses fleurs répandent l'odeur la plus
suave. Ce bel Arbre est depuis long-temps introduit dans nos jardins. On le cultive en pleine terre sous le climat de Paris; mais il demande à être empaillé pendant les grands froids. Il fleurit et fructifie très-bien dans nos climats. Ou le multiplie soit de graines que l'on sème dans des terrines pleines de terre de bruyère soit de marcottes. Ce Magnolier que l'on désigne aussi sous le nom de Laurier tulipier doit être placé à une exposition du sud-ouest dans une terre profonde et substantielle.
MAGNOLIER GLAUQUE Magnolia glance L. Michx. Arbr. Am. 3 t. 2. Celle espèce est une des plus communes dans nos jardins. Dans l'Amérique septentrionale où on la connaît sous les noms vulgaires de Magnolier bleu Magnolier des Marais ou Arbre de Castor elle forme un petit Arbre d'un aspect agréable et d'un port élégant qui s'élève à une hauteur de quinze à vingt pieds. Ses feuilles alternes sont pétiolées elliptiques entières glabres et d'un vert clair en dessus entièrement glauques à leur face inférieure. Les fleurs sont blanches beaucoup moins grandes que dans l'espèce précédente mais généralement plus nombreuses. Elles exhalent une odeur extrêmement suave qui a beaucoup d'analogie avec celle de la fleur d'Oranger. Les fruits n'ont guère plus d'un pouce à un pouce et demi de longueur. Le Magnolier glauque croît dans les lieux humides de la Caroline de la Virginie etc. Il a été apporté en Europe vers la fin du siècle dernier. Aujourd'hui il est fort commun dans les jardins où il forme un Arbrisseau buissonneux de six à dix pieds de hauteur. Il se multiplie de graines et doit être placé dans un lieu un peu abrité du soleil. L'écorce de cette espèce est amère et aromatique. En Amérique on en fait usage comme tonique et fébrifuge. Pendant assez long-temps on a cru que l'écorce d'Angusture était celle du Magnolia glauca; mais on sait positivement aujourd'hui que c'est celle du Cusparia febrifuga de Humboldt qui croît dans l'Amérique méridionale et qui appartient à la famille des Rutacées.
MAGNOLIER PARASOL Magnolia Umbrella Lamk.; M. tripetala L. Michx. Arbr. Am. 3 p. 90 t. 5. Cette espèce est un Arbre de moyenne grandeur s'élevant quelquefois jusqu'à vingt-cinq et trente pieds de hauteur; ses feuilles alternes courtement pétiolées obovales allongées acuminées minces entières ont quelquefois surtout dans les jeunes individus jusqu'à dix-huit et vingt pouces de longueur sur une largeur de sept à huit pouces. Ces feuilles réunies et rapprochées au sommet des jeunes rameaux forment des espèces d'ombrelies ou de parasols; de-là le nom spécifique qui a été donné à cet Arbre. Les fleurs sont grandes blanches; la corolle est rarement formée de trois pétales ce qui infirme le nom tripetala donné par Linné à cette espèce; le plus souvent on en compte neuf. Les cônes ou réunion de capsules sont ovoïdes et roses. Cette espèce est depuis long-temps introduite dans les jardins de France et d'Angleterre; elle peut supporter un assez grand degré de froid.
MAGNOLIER ACUMINÉ Magnolia acuminate L. Michx. Arb. Am. 3 p. 82 t. 3. C'est avec le Magnolia grandiflora l'espèce qui dans l'Amérique septentrionale acquiert les plus grandes dimensions. Elle abonde dans toute la région montagneuse des Aliéghanys; elle est également très-commune dans les montagnes du Cumberland. Ses feuilles longues de six à sept pouces et larges de trois à quatre sont minces ovales acuminées au sommet et pétiolées à leur base. Les fleurs sont blanches grandes à peu près comme celles du Magnolia glauca; quelquefois elles offrent une teinte bleuâtre; les cônes sont allongés. Selon Michaux la plupar t des habitans qui vivent dans le voisinage des monts Alléghanys cueillent les cônes de cette espèce vers le milieu de l'été. lorsqu'ils
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sont à la moitié de leur maturité et les mettent infuser dans de l'eau-devie de grains à laquelle ils communiquent une grande amertume. Ils sont dans l'habitude de prendre tous les matins un ou plusieurs petits verres de cette liqueur amère qu'ils regardent comme un bon préservatif contre les fièvres automuales. En France en Angleterre et en Allemagne on peut cultiver cette belle espèce en pleine terre.
MAGNOLIER AURICULÉ Magnolia auriculata Lamk. Michx. Arbr. Am. 3 p. 94 t. 6. Cette belle espèce ne se trouve que fort avant dans l'intérieur des terres de l'Amérique septentrionale. Selon Michaux elle est particulièrement confinée dans cette partie des monts Alléghanys qui traverse les Etats méridionaux et se trouve éloignée de la mer d'environ cent lieues. C'est un Arbre de quarante à quarante-cinq pieds de hauteur dont le tronc est droit et bien filé. Ses feuilles d'un vert tendre et d'une texture fine ont de huit à neuf pouces de longueur sur quatre à six de largeur. Elles sont obovales aiguës rétrécies vers leur partie inférieure et fortement échancrées en cœur. Les fleurs sont blanches très-suaves ayant trois à quatre pouces de diamètre et naissant aux extrémités des jeunes rameaux qui sont d'un rouge violet et ponctuées de blanc. Les cônes sont ovoïdes longs de trois à quatre pouces et d'une belle couleur rose. Son bois tendre spongieux et fort léger n'est propre à aucun usage. Cette espèce est cultivée en pleine terre sous le climat de Paris.
A cette première section appartiennent encore les Magnolia pyramidata M. macrophylla et M. cordata que nous cultivons également dans les jardins.
Sect. 2. — Gwillimia.
Les espèces de cette section sont asiatiques; les fleurs sont accompagnées de deux bractées opposées qui recouvrent entièrement le bouton; les anthères sont introrses et les pistils éloignés les uns des autres.
MAGNOLIER YULAN Magnolia Yulan Desf. Arb. 2 p. 6; Bonpl. Pl. Nav. p. 53 t. 20. Cette magnifique espèce originaire de la Chine est cultivée dans nos jardins. C'est dans sa patrie un Arbre de trente à quarante pieds de hauteur; ses rameaux sont pubescens; ses feuilles qui ne se développent qu'après l'épanouissement des fleurs sont presque cunéiformes à leur base acuminées et aiguës au sommet longues de trois à quatre pouces larges de deux pouces à deux pouces et demi. Les fleurs sont grandes blanches très-odorantes terminales; les pétales au nombre de six à neuf obovales arrondis.
Dans cette section on trouve encore les espèces suivantes: Magnolia Kobus D. C. M. obovata Thunb. M. fuscata Andr. M. pumila D. C. M. parviflora D. C. M. inodora D. C. M. Coco D. C. M. Figo D. C.
Le Magnolia Plumieri forme aujourd'hui le genre Talauma de Jussieu. V. ce mot. (A. R.)
MAGNOLIÉES. BOT. PHAN. L'une des deux tribus de la famille des Magnoliacées. V. ce mot. (A. R.)
MAGOSTAM. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. de Mangoustan. V. ce mot. (B.)
MAGOT. MAM. Simia Inuus L. Espèce du genre Macaque devenue type du troisième sous-genre. V. MACAQUE. (B.)
MAGOUA. OIS. Espèce du genre Tinamou. V. ce mot. (DR..Z.)
MAGUARI. OIS. Espèce du genre Cigogne. V. ce mot. (DR..Z.)
MAGUEY. BOT. PHAN. Nom mexicain de l'Agave Cubensis Jacq. Amer. p. 100. Cette Plante très-précieuse au rapport des voyageurs fournit aux naturels une boisson agréable appelée pulque du bois par la hampe des clous par les épines qui arment les feuilles des couvertures de toits par celles-ci et d'excellentes cordes ou du fil propre à tisser
de la toile par ses fibres. V. AGAVE. (B.)
* MAHABOTHYA. BOT. PHAN. Même chose que Bothya. V. ce mot. (B.)
MAHAGONI ET MAHOGONI. BOT. PHAH. Dont par corruption quelques ébénistes de Paris font Mahoni. Nom de pays du Swietenia qui fournit l'Acajou des meubles. V. SWIÉTÉNIE. (B.)
MAHALEB. BOT. PHAN. Espèce du genre Cerisier qui était un Prunus pour Linné et qui est vulgairement nommée bois de Sainte-Lucie. (B.)
MAHERNIE. Mahernia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Buttnériacées section des Hermanniées établi par Linné dans la Pentandrie Pentagynie (Mant. 59) et composé d'une vingtaine d'espèces environ qui toutes sont de petits Arbustes originaires du cap de Bonne-Espérance. Leurs feuilles sont alternes munies à leur base de deux bractées. Les fleurs sont généralement jaunes quelquefois rouges. Le calice est simple nu campanulé quinquéfide égal; la corolle se compose de cinq pétales dressés onguiculés incombans par leurs parties latérales et un peu tordus en spirale; les cinq étamines sont dressées tout-à-fait libres ou à peine monadelphes par la partie inférieure de leurs filets; ceux-ci présentent vers leur partie supérieure et externe un appendice renflé cordiforme ou obtus glanduleux et velu. L'anthère est extrorse sagittée à deux loges terminées chacune par une pointe à leur sommet. L'ovaire est ovoïde à cinq côtes obtuses et à cinq loges contenant chacune un assez grand nombre d'ovules insérés sur deux rangs à l'angle interne de chaque loge; les styles au nombre de cinq sont quelquefois cohérens entre eux et terminés chacun par un stigmate fort petit et à peine distinct. Le fruit est une eapsule à cinq loges polyspermes s'ouvrant en cinq valves. Quelques espèces de ce genre sont cultivées dans les jardins d'agrément; telles sont surtout les Mahernia odorata Andr. Bot. Repos. t. 85; Mahernia glabra Cavan. Diss. 6 t. 200; Mahernia incisa Curt. Bot. Mag. t. 353. Toutes ces espèces se cultivent en serre tempérée et dans une terre franche et légère. (A. R.)
MAHOGON OU MAHOGONI. BOT. PHAN. V. MAHAGONI.
MAHON. BOT. PHAN. Syn. de Melampyrum arvense et de Coquelicot. V. MÉLAMPYRE et PAVOT. (B.)
* MAHONIE. Mahonia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Berbéridées et de l'Hexandrie Monogynie L. établi par Nuttall (Genera of North Americ. Plant. 1 p. 211) et adopté par De Candolle (System. Veg. Nat. T. II p. 18) qui l'a ainsi caractérisé: calice à six sépales disposés sur deux rangs les extérieurs plus petits munis en dehors de trois écailles; six pétales dépourvus à l'intérieur de glandes apparentes mais cependant nectarifères à la base selon Nuttall; six étamines dont les filets sont munis d'une dent de chaque côté et au sommet; ovaire ovoïde globuleux; stigmate sessile orbiculaire; baie ovoïde globuleuse renfermant de trois à neuf graines. A ces caractères on pourrait ajouter celui d'avoir des baies triloculaires observé sur la Plante vivante par Pursh et Léon Dufour; mais comme Nuttall n'en a point parlé et que d'ailleurs il est anomal dans la famille des Beribéridées ce caractère n'a pas été admis par De Candolle. Le genre Mahonia a été proposé plus tard par Rafinesque-Smaltz sous le nouveau nom d'Odostemon. Il est tellement voisin du Berberis que toutes ses espèces avaient été rapportées à ce dernier par les auteurs et les collecteurs; cependant il s'en distingue suffisamment par ses filets dentés ses pétales dépourvus de glandes et surtout par son port. Cinq espèces ont été décrites avec soin par Nuttall Pursh Lagasca et De Candolle. Quatre croissent dans les contrées tempérées de
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l'Amérique et une en Asie dans le Napaul. Ce sont des Arbrisseaux élégans à feuilles alternes persistantes qui ne dégénèrent aucunement en épines comme celles des véritables Berberis mais qui sont composées imparipinnées portées sur un pétiole cylindrique dilaté à la base et articulé au point où s'insère chaque paire de folioles; celles-ci sont légèrement coriaces glabres pinnées et épineuses sur les bords. Les fleurs sont jaunes disposées en corymbes plus ou moins fournis pédicellées et accompagnées de petites bractées persistantes. On cultive en pleine terre dans le jardin de Valence en Espagne le Mahonia fascicularis D. C. et Delessert (Icon. Select. 2 t. 3) bel Arbrisseau originaire de la côte occidentale de l'Amérique du nord et du Mexique. Il est permis de croire que cette Plante pourrait également être cultivée dans les départemens méridionaux de la France où elle serait très-utile soit pour former d'excellentes haies vives soit à cause de la bonté de son fruit légèrement acidule et propre à faire des confitures. (G..N.)
MAHOT. BOT. PHAN. Ce nom de pays paraît avoir originairement désigné les Arbres du genre Bombax Fromager. On l'a étendu à plusieurs autres. Ainsi on a appelé:
* MAHOT BLANC à Mascareigne la Monimia de Du Petit-Thouars.
MAHOT A COCHON à la Guiane un Sterculier.
MAHOT PIMENT aux Antilles un Daphné etc. (B.)
MAHURÉE OU MAHURI. Mahurea. BOT. PHAN. Aublet (Plantes de la Guiane 1 p. 558) est l'auteur de ce genre qui appartient à la Polyandrie Monogynie et que l'on avait placé mal à propos parmi les Tiliacées. Dans son travail sur les Guttifères (Mém. de la Société d'Hist. Nat. de Paris T. 1 p. 220) Choisy l'a rapporté à cette dernière famille en exprimant toutefois son incertitude sur ce rapprochement et il l'a distingué par ces caractères: calice à cinq sépales imbriqués; corolle à cinq pétales dont l'estivation est tordue; étamines libres à anthères oblongues; un seul style surmonté d'un stigmate simple; capsule conique à trois valves qui par leur introflexion atteignent les placentas; graines très-petites très-nombreuses comprimées et presque pendantes. Ce genre dont le nom a été inutilement changé eu celui de Bonnetia par Schreber et Vahl fait partie selon Choisy de la première section qu'il a établie parmi les Guttifères et qu'il a nommée Clusiées. Swartz l'avait confondu avec le Marila autre genre du même groupe et qui comme lui paraît former un passage entre les Guttifères et les Hypéricinées. Le Mahurea a en effet le port des Bixinées le fruit et les graines des Hypéricinées le style et les étamines des Guttifères. Il se compose de deux espèces savoir: Mahurea palustris Aubl. qui croît dans la Guiane; et Mahurea speciosa espèce nouvelle recueillie par le docteur Bertero dans l'île Sainte-Marthe et que Choisy a rapportée avec doute au genre dont il s'agit. Ce sont des Arbres à feuilles alternes et à fleurs en grappes portées sur des pédoncules qui dans la première espèce sont pourvus à leur base de deux écailles. (G..N.)
MAI OU BOIS ET ÉPINE DE MAI. BOT. PHAN. Nom vulgaire de l'Aubépin dans le ndi de la France. (B.)
MAIA. OIS. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (B.)
MAIA. Maia. CRUST. Et non Maja. Genre de l'ordre des Décapodes famille des Brachyures tribu des Triangulaires établi par Lamarck qui a réuni sous ce nom les genres Parthenope et Inachus de Fabricius. Latreille a ensuite retiré de ces Maïas les espèces dont il a formé les genres Lithode et Macrope ou Macropodie. Plus tard Leach a divisé le genre Maïa en vingt-deux genres qui n'ont pas tous été adoptés par Latreille dans ses Familles Natu-
relles; le genre Maïa tel qu'il est conservé parce savant peut être ainsi caractérisé: antennes extérieures assez longues avec leurs deux premiers articles gros cylindriques à peu près égaux entre eux insérés dans les fossettes oculaires. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs pas plus long que large en forme de carré irrégulier avec son bord intérieur échancré profondément; test triangulaire ou ovoïde téréci en devant et pointu ou tronqué; espace compris entre l'origine des antennes et l'extrémité supérieure de la cavité buccale transversal ou n'étant pas plus long que large; yeux logés dans des fossettes latérales ou inférieures; serres de grandeur moyenne ou petites. Les Maïas se plaisent dans les lieux pierreux et vaseux de la mer et se dérobent à la recherche de leurs ennemis par l'aspect rocailleux la dureté et la couleur de leur test. Menacées de quelque danger elles se blottissent contre un rocher et attendent qu'il soit passé ou qu'il les atteigne dans une immobilité parfaite; dans le dernier cas leurs pinces sont leurs moyens de défense; l'Océan et surtout les côtes de la Méditerranée nourrissent les Maïas: suivant Risso lorsque les Maïas sont prêtes à changer de test elles se retirent dans les moyennes profondeurs se cachent sous les Ulves les Algues ou les Fucus et restent plusieurs jours dans un état de torpeur. C'est ordinairement après cette espèce de métamorphose que le mâle court à la recherche de la femelle pour s'accoupler. Plusieurs espèces portent au-delà de six à dix mille œufs; d'autres n'en font qu'un très-petit nombre et ne frayent qu'une fois dans l'année. Dans le prélude de leurs amours les grandes espèces s'approchent du rivage et parcourant la mer en tous sens se jetteut plus facilement dans les filets que pendant les autres époques de leur vie. Aussitôt que la femelle veut se débarrasser ae ses œufs elle choisit les endroits tapissés de Plantes marines et les dépose parmi ces Végétaux. La plupart des Maïas vivent plusieurs années; elles ne vont ordinairement à la recherche de leur nourriture que pendant la nuit. Ces Crustacés dont quelques espèces acquièrent une taille assez considérable sont connus dans les provinces méridionales sous les noms d'Araignées de mer et en provençal d'Esquignado; on mange ces grandes espèces parmi lesquelles nous citerons la suivante comme la plus connue:
MAIA SQUINADO M. Squinado Lamk. Bosc. Latr. Risso Leach (Mal. Brit. tab. 18); Cancer Squinado Herbst; (tab. 56 et tab. 14 fig. 84 et 85): Cancer Maïa Scopoli; Cancer spinosus Olivier. Long de quatre pouces; large de trois. Carapace toute couverte de tubercules velus dont les plus forts se trouvent au centre des régions qui sont assez nettement distinguées; deux longues épines un peu déprimées divergentes en avant du front; une grande pointe au-dessus de chaque orbite; cinq pointes fortes de chaque côté de la carapace et une sixième au-dessous de l'orbite. Il est très-commun dans l'Océan et la Méditerranée. Les anciens en avaient fait un attribut de Diane d'Ephèse; il était considéré par eux comme doué d'une grande sagesse et comme sensible aux charmes de la musique. V. pour les autres espèces Leach Herbst Risso Latreille etc. (G.)
MAIAN MAJAN. OIS. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (DR..Z.)
MAIANTHÈME. Maianthemum. BOT. PHAN. Desfontaines dans le neuvième volume des Annales du Muséum a établi ce genre pour quelques espèces du genre Convallaria de Linné qui offrent les caractères suivans: le calice est pétaloïde monosépale étoilé à quatre divisions profondes et étalées; les quatre étamines ont les filamens grêles. Le fruit est une baie globuleuse à deux loges monospermes. Ce genre diffère des Convallaria par la forme de son calice et le nombre de ses étamines. Il a pour
type le Convallaria bifolia de Linné. V. MUGUET. (A. R.)
* MAIBA. MAM. Nom de pays du Tapir indien. V. TAPIR. (B.)
MAIETA. BOT. PHAN. Dans un Mémoire inséré parmi ceux de l'Institut pour 1807 Ventenat rétablit ce genre constitué autrefois par Aublet (Guian. 1 p. 443 t. 176) aux dépens des Melastoma dont il ne diffère que par le seul caractère d'avoir le calice adhérent à l'ovaire puis en partie ou en totalité au fruit qui est bacciforme. La faiblesse de ce caractère n'est pas compensée par une différence sensible dans le port car les quatre espèces dont se compose le Maieta ressemblent en tous points aux autres Mélastomes. Ces espèces ont été publiées et figurées par l'auteur du genre loc. cit. et par Ventenat (Choix de Plantes t. 32 et 33) sous les noms de Maieta Guianensis annulata Scalpta et argentea. La dernière est seulement décrite sans figure. V. MÉLASTOME. (G..N.)
MAIEUZE. OIS. L'un des syn. vulgaires de la grosse Charbonnière. V. MÉSANGE. (DR..Z.)
MAIGRE. POIS. Sciæna Aquila Cuv. Même chose que Fégaro espèce du genre Sciène. V. ce mot. (B.)
* MAILLÉ POIS. Espèce du genre Labre. V. ce mot. (B.)
* MAILLET. POIS. (Valenciennes.) Syn. de Pantouflier. V. ce mot et SQUALE. (B.)
MAILLOT. Pupa. MOLL. Avant les travaux de Draparnaud aucun auteur n'avait bien saisi les caractères de ce genre puisque les Coquilles qui le composent étaient disséminées dans des genres différens presque toutes parmi les Hélices et plusieurs parmi les Turbos dans le système de Linné; parmi les Hélices et les Bulimes dans celui de Bruguière etc. Dès que ce genre fut bien circonscrit par Draparnaud dans son Prodrome Lamarck l'adopta immédiatement après dans le Système des Animaux sans vertèbres; quoique terrestre il le classa dans sa méthode loin des Hélices entre les Scalaires et les Turritelles; mais il ne tarda pas à modifier son opinion et à remettre les Maillots dans leurs rapports naturels en suivant l'exemple de Draparnaud. La famille des Colimacées de la Philosophie Zoologique contient en effet ce genre avec les Hélices Bulimes Agathines etc.; mais il paraît qu'alors Lamarck n'avait point encore considéré le genre Clausilie comme nécessaire puisqu'il ne le mentionne pas. Roissy dans le Buffon de Sonnini suivit l'exemple de Lamarck. Montfort adopta les Maillots et il n'admit pas non plus le genre Clausilie ce qui doit étonner de la part de cet auteur qui établissait des genres sur de très-petits caractères. Cette omission ne fut point encore réparée par Lamarck dans l'Extrait du Cours mais seulement dans les Animaux sans vertèbres après que Cuvier lui-même eut proposé son genre des Nompareilles qui répond aux Clausilies de Draparnaud. Les Maillots furent alors associés aux Clausilies dans la famille des Colimacées augmentée de plusieurs autres genres. Férussac dans son Système de classification du genre Hélice adopta à bien dire le genre Maillot en le réduisant au titre de sous-genre et en lui donnant le nom de Cochlodonte V. ce mot et HÉLICE et sans changer rien de bien important dans l'énoncé des caractères. Blainville a adopté ce genre et l'a plaçé comme Lamarck en rapport avec les Clausilies les Agathines et les autres genres des Colimacées. V. ce mot. Latreille dans son dernier ouvrage a conservé l'opinion la plus généralement reçue c'est-à-dire qu'en adoptant le genre Maillot il l'a mis dans les mêmes rapports que Lamarck et Blainville. (V. GÉOCOCHLIDES au Supplément.) L'Animal des Maillots paraît être absolument semblable à celui des Hélices; cependant la première paire de tentacules est beaucoup plus courte. Les diffé-
rences les plus essentielles sont dans les formes de la coquille la position de l'ouverture et le plus souvent les plis lamelleux qui garnissent l'ouverture. Les Maillots sont des Coquilles cylindroïdes ovales obtuses au sommet à tours serrés et nombreux lisses et plissées longitudinalement jamais striées ou plissées en travers; du moins nous n'en connaissons aucun exemple. L'ouverture est arrondie bordée aussi haute que large; ce qui la distingue éminemment de celle des Hélices c'est qu'elle est dans une position parallèle à l'axe au lieu de lui être diversement ou plus ou moins inclinée. Les Maillots vivent dans les forêts sous les buissons dans les lieux ombragés où ils se tiennent cachés pendant l'ardeur du soleil. Ils sortent de leur retraite pendant les pluies douces du printemps ou de l'été: alors on les trouve assez abondamment quelquefois le long des Arbres des rochers ou des vieilles murailles. Il est à présumer qu'ils passent l'hiver comme les Hélices dans un état d'engourdissement. Les caractères suivans sont ceux que Lamarck donne à ce genre: coquille cylindracée en général épaisse; ouverture irrégulière demi-ovale arrondie et subanguleuse inférieurement; à bords presque égaux réfléchis en dehors disjoints dans leur partie supérieure; une lame columellaire tout-à-fait appliquée s'interposant entre eux. A l'article MAILLOT du Dictionnaire des Sciences Naturelles Blainville les a divisés d'une manière facile à saisir d'après le nombre et la position des dents de l'ouverture; mais dans son article MOLLUSQUE du même Dictionnaire ce zoologiste a proposé de nouvelles divisions d'après la forme générale et d'après des coupes déjà proposées par d'autres auteurs. C'est ainsi qu'il y fait rentrer les genres Grenaille Cuv.; Gibbe Montfort; Vertigo Müll.; et Partule Férussac. Ces différens genres réunis aux Maillots augmentent le nombre des espèces et malgré ces divisions on pourrait encore admettre au besoin celles qui reposent sur le nombre et la position des plis de l'ouverture. La plupart des espèces connues sont petites ou de taille médiocre: elles sont d'Europe et d'Amérique. On en trouve aussi en Asie et plusieurs espèces aux îles de France et de Madagascar. On en a également trouvé de fossiles particulièrement dans une brèche osseuse de Cette ainsi qu'à Antibes et à Nice.
MAILLOT MOMIE Pupa Mumia Lamk. Anim. sans vert. T. VI 2e partie p. 105 n. 1; Bulimus Mumia Brug. Encycl. n. 87; Lister Conchyl. tab. 588 fig. 48. On le trouve aux Antilles.
MAILLOT OBTUS Pupa obtusa Draparn. Moll. terrest. et fluviat. de France pl. 2 fig. 44; Pupa germanica Lamk. Anim. sans vert. loc. cit. n. 14. Espèce assez rare que Draparnaud paraît avoir trouvée en France mais qui est plus communément répandue en Allemagne sur les montagnes.
MAILLOT CENDRÉ Pupa cinerea l'Anti-Nompareille Geoff. Coq. p. 54 n. 18; Lamk. Anim. sans vert. loc. Cit. n. 15; Bulimus similis Brug. Encyclop. n. 96; Pupa cinerea Draparn. Mollusq. terrestr. et d'eau douce de France pl. 3 fig. 53 54. Coquille de cinq lignes de longueur environ que l'on trouve communément en France sur les rochers les vieilles murailles. Elle a cinq plis à l'ouverture.
MAILLOT POLYODONTE Pupa Polyodon Lamk. loc. cit. n. 18; Helix Polyodon Féruss. Prodrome des Mollusq. terrestr. et fluviat. n. 490; Pupa Polyodon Draparn. loc. cit. pl. 4 fig. 1 2. Espèce fort remarquable par les quinze ou dix-huit lames qui garnissent son ouverture et la rétrécissent beaucoup. Elle est du midi de la France. (D..H.)
MAIMON. MAM. Espèce de Macaque. V. ce mot. On a aussi étendu ce nom à d'autres Singes. V. CYNOCÉPHALE. (B.)
MAIN. BOT. ZOOL. On a vu de quelle importance étaient les Mains au mot HOMME et au mot BIMANE et que cette importance avait été exagérée par certains philosophes. Une ressemblance plus ou moins éloignée avec la forme de la Main de l'Homme a fait nommer:
MAIN DÉCOUPÉE (Bot.) le Platane.
MAIN DE DIABLE (Polyp.) un Alcyon.
MAIN DE GLOIRE (Bot.) la Mandragore.
MAIN DE JUDAS ou DE LADRE (Polyp.) l'Alcyon Main de Diable.
MAIN DE JÉSUS (Bot. phan.) la plumule dans l'amande du Pinus Pinea.
MAIN DE L'HOMME (Bot. crypt.) la Clavaire digitée.
MAIN DE MARS (Bot.) la Potentille quintefeuille.
MAIN DE MER (Polyp.) des Alcyons lobés et les Laminaires palmées parmi les Hydrophytes.
MAIN DE LA PASSION (Bot.) la feuille de certaines Passiflores. (B.)
MAINATE. Gracula. OIS. (Linné.) Genre de l'ordre des Omnivores. Caractères: bec médiocre dur comprimé convexe en dessus courbé vers la pointe qui a quelquefois une échancrure plus ou moins forte; mandibule inférieure robuste égalant en hauteur la supérieure; narines placées de chaque côté du bec et vers le milieu ouvertes cachées en partie par les plumes très-avancées du front; pieds robustes; quatre doigts trois en avant l'intermédiaire de la longueur du tarse et réuni à l'externe par la base; l'interne divisé; un derrière très-fort; ailes médiocres; première rémige presque nulle la deuxième un peu plus courte que la troisième.
Ce genre tel qu'il se trouve établi dans la treizième édition du Systema Naturæ renferme un assez grand nombre d'espèces mais l'anomalie que l'on observait dans quelques-uns des caractères principaux a fait rejeter la plupart de ces espèces dans beaucoup d'autres genres dififérens de manière qu'il n'est resté que l'unique qui constitue réellement le genre Mainate que Cuvier réservant le synonyme latin Gracula pour son genre Martin a appelé Eulabes. Le Mainate se fait distinguer et rechercher même des Chinois et des Malais par la douceur de son caractère la facilité avec laquelle il se fait à la domesticité l'aptitude qu'il montre pour retenir les airs les mots et les phrases qu'on veut lui apprendre et la complaisance avec laquelle il les répète au moindre désir du maître; il paraît même qu'il possède ces talens à un degré supérieur à celui que l'on observe dans les Perroquets qui généralement nous captivent davantage par l'éclat de leurs couleurs que par leurs grâces et leur amabilité. Du reste c'est encore un fort bel Oiseau dont le plumage d'un noir brillant reflète toutes les couleurs primitives de la lumière qui vient se décomposer sur les prismes nombreux de sa robe légère. Dans les îles de Java et de Sumatra où ces Oiseaux sont communs on les voit réunis en troupes se répandre dans les plaines visiter tour à tour les jardins et les forêts pour y chercher la nourriture qu'il trouve soit dans les Vers et les Insectes soit dans les fruits et les graines; il fait entendre naturellement un chant fort agréable; il construit conjointement avec sa femelle à laquelle il témoigne un grand attachement un nid qu'il tapisse intérieurement d'un tapis très-abondant; ce nid est ordinairement placé fort près du sol entre les tiges accumulées d'une souche épaisse. La ponte est ordinairement de trois œufs grisâtres tachetés de vert olive. Le vol des Mainates est assez rapide quoique peu soutenu; il a beaucoup d'analogie avec celui du Merle.
MAINATE MAYNOU Gracula religiosa L. Buff. pl. enl. 268. Plumage noir lustré et irisé en bleu vert ou violet; plumes de la tête courtes épaisses et veloutées; une bande de plumes longues et effilées
partant du front et retombant sur la nuque entre deux membranes charnues d'un jaune rougeâtre qui prennent naissance dessous l'angle postérieur de l'œil et s'étendent vers l'occiput; une grande tache blanche sur le milieu des rémiges; bec rouge à la base et jaune dans le reste; pieds d'un jaune orangé. Taille dix à onze pouces. Il varie un peu pour la taille et l'étendue de la tache blanche ce qui a induit en erreur quelques ornithologistes qui ont considéré ces variétés comme des espèces. (DR..Z.)
MAINE. BOT. PHAN. Pour Mayna. V. ce mot. (B.)
MAIPOURI MAM. Nom de pays du Tapir américain. (B.)
MAIPOURI. OIS. Espèce du genre Perroquet. V. ce mot. (DR..Z.)
MAIRANIA. BOT. PHAN. Nom substitué par Necker et Desvaux à celui d'Arctostaphylos employé par Adanson pour un genre formé aux dépens des Arbousiers. V. ce mot et ARCTOSTAPHYLOS. (G..N.)
MAIRERIA. BOT. PHAN. (Scopoli.) Syn de Mouroucoa d'Aublet. V. ce mot. (B.)
MAIS. Zea. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées rapproché de la section des Saccharinées et appartenant à la Monœcie Triandrie L. Ce genre ne se compose que d'un très-petit nombre d'espèces dont la plus intéressante est le Maïs cultivé Zea Mais L. Blackw. t. 547 plus généralement connu sous les noms de Blé de Turquie ou Blé d'Inde. C'est une des plus belles et des plus grandes Graminées que l'on cultive en Europe; elle est annuelle; son chaume qui s'élève quelquefois à une hauteur de cinq à six pieds est cylindrique légèrement comprimé et noueux; assez souvent il naît de les nœuds inférieurs des radicules cylindriques et blanches qui prennent un accroissement plus ou moins considérable en se dirigeant vers la terre. Les feuilles engaînantes à leur base sont très-longues larges d'environ un pouce un peu rudes sur les bords; les fleurs sont monoïques; les mâles forment au sommet de la tige une panicule rameuse et pyramidale; les épillets sont géminés l'un est sessile et l'autre est pédicellé chaque épillet est biflore; la lépicène est formée de deux valves égales lancéolées aiguës concaves mutiques striées longitudinalement et un peu velues; les fleurs sont sessiles à peu près de la même longueur que la lépicène; les deux valves de leurs glumes sont égales lancéolées aiguës mutiques striées longitudinalement; la glumelle se compose de deux paléoles unies entre elles par leur bord interne tronquées et un peu sinueuses à leur bord supérieur; les trois étamines ont les filets capillaires et les anthères très-allongées; les fleurs femelles forment à l'aisselle des feuilles de gros épis irrégulièrement polygones recouverts par un grand nombre d'écailles spathiformes qui semblent être des feuilles avortées; les épis sont solitaires; ils se composent d'un axe cellulaire très-épais polygone offrant de quatre à treize faces longitudinales et portant chacune une double rangée d'épillets sessiles et géminés; chaque épillet est biflore mais d'une manière incomplète; la lépicène se compose de deux valves arrondies concaves persistantes obtuses et ciliées; la fleur intérieure est femelle; les deux valves de sa glume sont concaves obtuses légèrement échancrées; l'ovaire est environné de trois rudimens d'étamines et quelquefois d'une glumelle formée de deux paléoles qui manquent assez souvent: cet ovaire qui est globuleux porte à son sommet un style qui se confond avec un stigmate filiforme velu ayant cinq à six pouces de longueur. La fleurette extérieure est neutre très-rarement elle est femelle comme l'interne et offrant la même organisation; le fruit est une caryopse irrégulièrement globuleuse un peu déprimée enveloppée à sa base par les écailles florales qui sont persistantes.
La culture du Maïs est introduite en Europe depuis le seizième siècle. Cette belle Graminée est originaire du Nouveau-Monde; en effet il n'en est fait aucune mention dans les ouvrages d'agriculture ou d'économie rurale antérieurs à la découverte de Christophe Colomb; néanmoins les noms vulgaires de Blé de Turquie Blé d'Inde sous lesquels le Maïs est généralement désigné semblent venir à l'appui de l'opinion de quelques auteurs qui pensent qu'il a été transporté de l'ancien dans le nouveau continent; quoi qu'il en soit de l'origine de cette Céréale elle est aujourd'hui abondamment cultivée dans toutes les parties du monde. Elle produit en résultat beaucoup plus de matières alimentaires qu'aucune autre Plante de la famille des Graminées.
On distingue un assez grand nombre de variétés de Maïs obtenues par suite de sa longue culture; les unes sont relatives à la durée plus ou moins hâtive de sa végétation les autres à la couleur de son grain. Ainsi on nomme Maïs précoce Maïs de deux mois Maïs quarantain une variété très-hâtive à laquelle il ne faut guère plus de deux mois pour arriver à une maturité parfaite. La couleur du grain est aussi très-variable; le plus généralement ces grains sont d'une teinte blonde dorée mais ily en a de blancs de bruns de violets de rouges et de panachés; les deux variétés les plus répandues sont le jaune et ensuite le blanc. Selon la plupart des agronomes la farine du Maïs jaune est beaucoup plus savoureuse que celle du blanc. En France on cultive très-abondamment le Maïs dans un grand nombre de provinces; telles sont les Laudes aquitaniques et le reste de la Gascogne la Bourgogne l'Alsace etc. En général cette Plante a besoin d'un terrain profond plutôt léger que substantiel et plutôt un peu humide que trop sec; dans une terre trop substantielle le Maïs pousse beaucoup en herbe mais ses grains sont moins abondans et moins bien nourris. Le terrain doit avoir été bien préparé par deux labours profonds et convenablement fumé; le plus généralement on fait de distance en distance des trous de quelques pouces de profondeur dans lesquels on met cinq à six grains de Maïs que l'on recouvre ensuite de fumier et de terre; dans les pays chauds en se servant des variétés hâtives on peut facilement dans la même saison faire deux récoltes dans un même champ. Ces récoltes sont en général très-productives mais cette Céréale épuise considérablement le sol en sorte qu'il est plus convenable de ne la planter que tous les quatre à ciuq ans au plus dans un même terrain; on doit aussi pour cette raison ne jamais faire précéder ni suivre la récolte du Maïs de celle des autres Céréales. C'est surtout après le défrichement d'une prairie artificielle que le Blé de Turquie réussit le mieux.
La farine du Maïs est d'une couleur jaune pâle elle diffère de celle des autres Céréales en général par l'absence du gluten; elle se compose de fécule de matière sucrée et animalisée de matière mucilagineuse et d'albumine. Cette farine de Maïs dans les parties de la France où cette Graminée est cultivée forme la base de l'alimentation des habitans en même temps qu'elle sert à la nourriture des bestiaux et de la volaille. Dans le département des Landes les Pyrénées une partie de la Bourgogne le Maïs tient la place du Froment et du Seigle pour la classe peu aisée du peuple et on lui fait subir un grand nombre de préparations; ainsi on en fait quelquefois une bouillie plus ou moins épaisse en délayant sa farine dans de l'eau et en y ajoutant un peu de sel: cette pâte à laquelle on donne différens degrés de consistance est la préparation la plus simple et la plus usitée non-seulement en France mais encore dans quelques parties de l'Angleterre de l'Italie et de l'Allemague. On fait aussi du pain avec la farine de Maïs
mais il est lourd et compacte parce que la farine privée de gluten ne leve pas; cependant les habitans des Landes en font une très-grande consommation.
On peut en mélangeant un quart ou moitié de farine de Froment à celle de Blé de Turquie obtenir un pain parfaitement levé et qui a tous les avantages du pain de Froment en même temps qu'il est beaucoup moins cher. On prépare aussi avec la pâte de Maïs des galettes plus ou moins minces que l'on fait cuire sur des plaques de tôle ou même simplement sur des planches de bois que l'on approche convenablement du feu. Cette préparation est préférable au pain fait sans addition de farine de Froment parce qu'elle est mieux cuite et par conséquent moins indigeste. Enfin selon Parmentier on peut faire avec le Maïs du gruau de la semouille et même des pâtisseries qui pour la délicatesse et la légèreté ne cèdent en rien à celles que l'on fait avec la meilleure farine de Froment. Ce n'est pas seulement à son état de maturité complète que l'on fait usage du Maïs comme aliment; on mange aussi ses épis lorsqu'ils sont encore verts el très-jeunes après les avoir fait bouillir dans l'eau ou bien on les confit dans le vinaigre comme des cornichons. Les grains de Maïs entrent également dans la préparation de plusieurs boissons; ainsi on faisant fermenter ces grains concassés et légèrement bouillis on en fait une boisson spiritueuse et enivrante que les Américains désignent sous le nom d'Atole. Parmentier assure que cette Céréale peut remplacer l'Orge dans la préparation de la bière et que ses graines torréfiées fournissent une liqueur analogue au Café. Ainsi que cela a lieu dans plusieurs autres Graminées les tiges de Blé de Turquie contiennent une quantité notable de matière sucrée. Au rapport de Humboldt les habitans du Mexique en retirent du sucre avec avantage; aussi a-t-on cherché à en extraire ce principe à une époque encore peu éloignée où la guerre avait interrompu les communications commerciales de la France avec les colonies Pictet de Genève a publié en 1811 le résultat d'essais tentés à cet égard: il a obtenu des jeunes tiges de Maïs récoltées au moment où la graine commence à se former un sirop d'un goût très-agréable propre selon lui à remplacer le sucre de canne pour le Thé le Café et plusieurs autres préparations économiques et culinaires.
On a généralement remarqué que les personnes qui font habituellement usage du Maïs comme aliment sont fortes et vigoureuses. Le docteur Lespez qui a présenté en 1825 à la Faculté de médecine de Paris une dissertation sur le Maïs assure qu'à mesure que la culture et l'emploi de cette Graminée s'introduisent dans quelque canton du département des Landes on voit les habitans perdre le teint blaffard qui leur était naturel pour se revêtir des formes et du coloris de la santé. Selon quelques observateurs les paysans qui se nourrissent de Maïs ne sont point sujets à la pierre ni à la gravelle maladies qui se déclarent si fréquemment chez les individus qui se nourrissent plus particulièrement de matières animales et azotées; la bouillie de farine de Maïs étant d'une digestion extrêmement facile plusieurs praticiens en recommandent l'usage aux convalescens aux personnes épuisées par de longues maladies comme les phthisiques par exemple; on l'a vue aussi très-bien réussir chez plusieurs personnes affectées de maladies chroniques de l'estomac et du tube digestil chez lesquelles les fonctions assimilatrices ne se faisaient qu'incomplétement et avec difficulté. S'il fallait en croire le témoignage de quelques auteurs le Maïs serait un remède efficace contre l'épilepsie dont il éloignerait et ferait même cesser entièrement les accès; mais cette assertion a besoin de nouveau d'être soumise à l'expé-
rience avant qu'on puisse l'admettre. Cet exposé succinct et incomplet des usages et des avantages du Maïs est néanmoins suffisant pour faire voir combien il est important d'introduire la culture de cette Céréale dans les parties de la France qui en sont privées et où la nature du terrain semble être favorable à son développement. (A. R.)
MAIT-SOU. OIS. Espèce du genre Pigeon. V. ce mot. (DR..Z.)
MAJA. CRUST. (Linné.) Pour Maïa. V. ce mot.
* MAJANIL. MAM. V. ELÉPHANT.
MAJANTHÈME. BOT. PHAN. Pour Maianthème. V. ce mot. (A. R.)
MAJAT. MOLL. Nom donné par Adanson (Voy. au Sénég. pl. 5 fig. 1) à une espèce très-commune de Porcelaine Cypræa stercoraria Lamarck. (D..H.)
MAJAUFES MAJAUFLES OU MAJUFLFS. BOT. PHAN. Variété de Fraisier. V. ce mot. (B.)
MAJORANA. BOT. PHAN. Syn. de Marjolaine. (B.)
MAKAIRA. POIS. V. MACARIA et XIPHIAS.
MAKAKOUAN. MAM. On a indiqué sous ce nom un Carnassier encore indéterminé qui habite la Guiane. (1S. G ST. H.)
* MAKAVOUANA. OIS. V. ARA.
MAKI. Lemur. MAM. Genre de Quadrumanes appartenant à la famille des Lémuriens ou Strepsirrhinins de Geoffroy Saint-Hilaire et qui conservant encore plusieurs des caractères de celle des Singes s'en distingue néanmoins très-bien à plusieurs égards et particulièrement sous le rapport de son système dentaire. Les dents sont il est vrai en même nombre chez les Makis et chez la plupart des Singes américains; et les uns et les autres ont de même à la mâchoire supérieure quatre incisives deux canines et douze molaires; mais on compte à l'inférieure chez tous les Makis six incisives et seulement dix molaires. Les incisives inférieures diffèrent donc par leur nombre de celles des Singes: elles en diffèrent également et d'une manière non moins remarquable par leur forme et leur position. Elles sont extrêmement allongées très-minces et dirigées non pas de bas en haut comme à l'ordinaire mais presque horizontalement d'arrière en avant. Il est à observer que l'externe a une forme différente de celle des internes et qu'elle est aussi plus grande; fait qu'il est d'autant plus important de remarquer que l'on pourrait suivant quelques auteurs regarder cette derniere incisive comme la véritable canine et alors dans la dent suivante ou celle que l'on a considé ée comme la canine ne voir que la première des mâchelières. Suivant cette manière de voir s'il était possible de l'adopter les Makis (et il en est de même de plusieurs autres genres de Lémuriens) auraient exactement le même nombre d'incisives de canines et de molaires que les Singes américains. Elle fournirait aussi l'explication d'une anomalie que présente le système dentaire de Makis et de plusieurs genres voisins chez lesquels la canine supérieure est placée plus antérieurement que l'inféricure disposition contraire à celle qui a lieu dans le plus grand nombre des cas. Quoi qu'il en soit la canine inférieure ou suivant les auteurs dont nous venons de rapporter l'opinion la première molaire est petite triangulaire et semblable à une fausse molaire comme l'a remarqué Frédéric Cuvier lui-même quoique d'ailleurs ce zoologiste ne regarde comme des fausses molaires que les deuxdents suivantes. Les vraies molaires sont toutes trois de même forme et présentent en devant deux pointes l'une interne l'autre externe et en arrière une dépression et un tubercule placé extéricurement. On trouve de même à la mâchoire supérieure trois vraies molaires parmi lesquelles la première est la plus grande et la der-
nière la plus petite; disposition qui a également lieu à la mâchoire inférieure. La première piésentc deux tubercules assez développé sur son bord externe deux assez petits sur son bord interne et enfin à sa partie moyenne deux autres de grandeur fort inégale; à la seconde le tubercule postérieur et interne a disparu et le gros tubercule médian est devenu une crête longitudinale. La dernière n'a plus que trois tubercules externes et une crête placée à son bord interne. Les fausses molaires au nombre de trois se ressemblent généralement et sont séparées par un intervalle vide de la canine; celle-ci est mince large tranchante en avant et en arrière et cache presque entièrement l'incisive externe de son côté; l'incisive interne droite et la gauche sont séparées par un intervalle vide l'intermaxillaire étant en avant d'une extrême min eur sur la ligne médiane. Du reste ces incisives ne présentent rien de bien remarquable sous le rapport de leur forme et de leur direction.
Les membres des Makis et surtout les postérieurs sont longs et leurs pouces bien séparés des autres doigts et bien opposables font de de leurs mains des instrumens assez parfaits de préhension. Tous leurs doigts sont terminés par des ongles plats ou du moins aplatis à l'exception d'un seul le second des pieds de derrière qui est assez court et remarquable par sa phalange onguéale fort amincie et que termine un ongle subulé long et relevé. La queue est plus longue que le corps et contribue à donner à l'Animal beaucoup de grâce: mais elle ne paraît pas être pour lui un organe d'uue grande importance. Les formes générales des Makis sont sveltes et leur tête longue triangulaire à museau effilé a été souvent comparée à celle du Renard. Leur pelage est généralement laineux très-touffu et abondant; leurs oreilles sont courtes et velues; leurs narines terminales et sinueuses; et leurs yeux sont placés non pas antérieurement comme chez l'Homme non pas latéralement comme chez les Quadrupèdes mais dans une position intermédiaire. Les mamelles sont pectorales et au nombre de deux. Le gland est conique et sa surface est couverte de papilles cornées dirigées en arrière.
Les Makis dont l'organisation est sous presque tous les rapports analogue à celle des Singes ont aussi à peu près les mêmes habitudes. Ils vivent sur les Aibres et peuvent sauter d'une branche à l'autre avec beaucoup d'agdité. Ils se nourrissent essentiellement de fruits comme les Singes et sont comme eux foit ardens en amour fort impétueux et fort vifs; mais on ne voit pas chez eux cette lubricité cette indocilité et nous ne saurions mieux exprimer notre pensée que par ces mots cet empressement de naire et cette impudence qui caractérisent un si grand nombre de Singes et particulièrement la plupart de ceux de l'Ancien Monde Doux à l'égard des personnes qui lui sont connues timide à l'égard des étrangers on voit souvent le Miki té luit en domesticité fuir à l'approche du spectateur; mais on ne le voit jamais s'avancer vers lui pour le repousser par des grimaces et des gestes menaçans ou chercher à le saisir et à le blesser comme le fait un Cynocéphale ou un Macaque. Les Makis sont d'ailleurs comme les Singes très-attachés à leurs petits ce qu'on a eu occasion de constater à la Ménagerie du Muséum ou l'on a vu produire une espèce du genre. Ces Animaux qui tous habitent Madagascar et quelques îles voisines ont été souvent transportés dans nos climats et plusieurs y ont même vécu fort long-temps. Tel est particulièrement le Mococo dont Geoffroy Srint-Hilaire (Ménagerie du Muséum) a donné l'histoire et la description. Cet individu se portait encore très-bien au bout de dix-neuf ans de domesticité quoique depuis son arrivée en France il eût toujours paru fort incom-
modé du froid. Il cherchait à s'en garantir en se ramassant en boule les jambes rapprochées du ventre et en se couvrant le dos avec sa queue. Il s'asseyait l'hiver à portée d'un foyer et tenait ses mains et même son visage aussi près du feu qu'il le pouvait: il lui arrivait quelquefois de se laisser ainsi brûler les moustaches et alors même il se contentait de tourner la tête au lieu de s'éloigner du feu.
Linné et les auteurs systématiques avaient réuni dans le genre Lemur non-seulement tous les véritables Makis mais aussi tous les Lémuriens et même plusieurs espèces d'organisation toute différente; mais depuis Geoffroy Saint-Hilaire a par la formation successive des genres Indri Loris Nycticèbe Galago et Tarsier isolé enfin les véritables Makis et le genre a été définitivement constitué. Il est encore formé d'un grand nombre d'espèces qui toutes comme nous l'avons déjà remarqué habitent exclusivement Madagascar et les îles voisines où tout au contraire ou ne trouve aucun véritable Singe. Nous décrirons les diverses espèces du genre dans l'ordre où elles ont été placées par Geoffroy Saint-Hilaire.
Le VABI Lemur Macaco L. le Vari et le Vari à ceinture Geoff. Magaz. Encycl. T. VII a un pied huit pouces de long et est très-remarquable par son pelage varié de grandes taches blanches et noires. Le mâle a les côtés du nez les coins de la bouche les oreilles le dessus du cou le dos les flancs de couleur blanche avec le dessus de la tête le ventre la queue et la face externe des avant-bras et des cuisses de couleur noire. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a beaucoup moins de blanc et particulièrement en ce que son dos est tout noir à l'exception d'une bande blanche placée transversalement à son milieu. Suivant Geoffroy Saint-Hilaire les jeunes soit mâles soit femelles ont le dos blanc comme le mâle adulte en sorte que les jeunes femelles ressemblent d'abord aux mâles; fait très-remarquable puisque ordinairement ce sont au contraire les jeunes mâles qui ressemblent aux femelles. Desmarest (article Maki du Dictionn. des Scienc. Natur.) a décrit comme variété de cette espèce un individu qui avait tout le noir du pelage des Varis ordinaires remplacé par du gris-brun.
Le MAKI NOIR Lemur niger Geoff. Saint-Hil. Ann. du Mus.; le Mancanco noir d'Edwards est une espèce fort peu connue. Son pelage est généralement noir.
Le MAKI ROUGE Lemur ruber Geoff. Saint-Hil. Ann. du Mus. généralement d'un roux marron très-vif avec la tête la queue les mains la face interne des membres et le ventre noirs et un demi-collier blanc sur le haut du col.
Le MAKI ROUX Lemur rufus Geoff. St.-Hil. ne doit pas être confondu avec le Maki roux de Fr. Cuvier qui est un Maki rouge. Son pelage est d'un roux doré en dessus d'un blanc jaunâtre en dessous avec le tour de la tête blanc excepté au front et une bande noire s'étendant de la face à l'occiput.
Le MAKI A FRONT BLANC Lemur albifròns Geoff. St.-Hil. Mag. Encyclop. et Ann. du Mus. Roux brunâtre en dessus gris à l'occiput et sur les épaules gris roussâtre en dessous; la face est noire depuis les yeux; mais le mâle a sur le dessus de la tête et sur le front un bandeau blanc qui n'existe pas chez la femelle. Aussi celle-ci avait-elle été d'abord considérée comme une espèce distincte et décrite par Geoffroy Saint-Hilaire sous le nom de Maki d'Anjouan. La ménagerie du Muséum ayant réuni à la fois les deux sexes on est parvenu à les faire accoupler; la femelle a mis bas au bout de quatre mois de gestation. Les petits qui n'avaient en naissant que la grosseur d'un Rat pouvaient déjà manger seuls au bout de six semaines. Fr. Cuvier qui a donné (Mamm lithog. par Geoff. St.-Hil. et Fr. Cuvier) l'histoire de ces
jeunes Animaux a fait connaître les principales circonstances de l'accouplement et de la gestation et montré que le Maki d'Anjouan et le Maki à front blanc ne forment pas comme on l'avait cru jusqu'alors deux espèces distinctes. Il serait fort possible que d'autres observations fissent de même dans la suite diminuer le nombre des espèces de ce genre en montrant à l'égard de quelques-unes de celles admises aujourd'hui qu'elles ne sont pareillement que de simples variétés d'âge ou de sexe. Le Maki à front blanc a été trouvé à Madagascar et à Anjcuan.
Le MAKI A FRONT NOIR Lemur nigrifrons Geoff. St.-Hil. est supérieurement gris roux sur les parties postérieures du corps et cendré en avant avec le ventre et les parties internes des cuisses roux et le dessus de la tête et le front noirs. Ce Maki paraît être le Simia Sciurus de Petiver.
Le MAKI AUXPIEDS BLANCS Briss. Lemur albimanus Geoff. St.-Hil. est une espèce fort peu connue; son pelage est gris brun en dessus roux cannelle sur les côtés du col blanc sur la poitrine roussâtre sur le ventre. Les mains sont blanches comme l'indique le nom donné à l'espèce par Brisson.
Le MONGOUS Buff. XIII Lemur Mongoz L. paraît être le Mongous de Geoffroy mais non pas celui d'Audebert qui est un Maki aux pieds blancs. Geoffroy caractérise ainsi cette espèce: pelage gris en dessus blanc en dessous; le tour des yeux et le chanfrein noirs.
Le MAKI BRUN Lemur fulvus Geoff. St.-Hil. Ménagerie du Mus. et Ann. du Mus. est le Grand Mongous de Buffon. II a le pelage brun en dessus gris en dessous; la tête noirâtre; le chanfrein élevé et busqué.
Le MAKI A FRAISE Lemur collaris Geoff. St.-Hil. Ann. du Mus. Pelage brun roux en dessus fauve en dessous; une sorte de collerette de poils roux; la face plombée; les poils de la queue dirigés latéralement. La femelle est plus petite que le mâle et elle a le sommet de la tête gris et le pelage généralement plus jaunâtre.
Le Mococo Buff XIII Lemur Catta L. L'une des plus belles espèces du genre et en même temps l'une des plus distinctes. Son pelage est cendré roussâtre en dessus cendré sur les membres et les flancs et blanc en dessous; la queue est colorée dans toute sa longueur d'anneaux alternativement blancs et noirs dont le nombre s'élève à trente environ. L'élégance des formes l'harmonie des couleurs et la grâce de cette espèce ont dès long-temps fixé sur elle l'attention des naturalistes et l'ont fait transporter un grand nombre de fois en Europe.
Le GRISET Buff Supplém. VII Lemur griseus Geoff. St.-Hil. Mag. Encycl. n'a que dix pouces de long environ et se trouve ainsi d'une taille inférieure à celle des autres espèces du genre qui toutes ont de quinze à vingt pouces; il a aussi la tête un peu moins allongée caractères qui l'ont fait considérer pendant long-temps comme un jeune âge. Mais il n'y a plus à douter aujour-d'hui de la réalité de sa distinction spécifique. Son pelage est généralement gris en dessus et blanc grisâtre en dessous.
Telles sont les espèces du genre Maki admises par Geoffroy Saint-Hilaire et d'après lui par les autres zoologistes modernes; mais nous le répétons lorsque les observations à leur égard se seront multipliées il est très-probable qu'on reconnaîtra dans quelques-unes d'entre elles de simples variétés d'âge ou de sexe et qu'ainsi le nombre des véritables espèces du genre viendra à diminuer. Il est également probable que d'autres Makis restent encore à découvrir dans l'île de Madagascar si imparfaitement connue jusqu'à ce jour. On devrait même suivant Fr. Cuvier et Desmoulins réunir à ce genre le petit Quadrumane connu sous le nom de Galago de Madagascar et Fr.
Cuvier lui a même donné le nom de Maki nain quoique comme il le dit lui-même des caractères particuliers l'éloiguent des autres Makis: il a le museau court la tête ronde les yeux très-grands et est généralement beaucoup plus trapu que ceux-ci dont il diffère encore par sa vie nocturne. Ses oreilles sont très-arrondies mais avec un tragus et un antitragus; ses narines sont entourées d'un mufle et son corps est couvert d'un pelage épais composé tout entier de poils soyeux en apparence et dont la couleur générale est le gris fauve uniforme en dessus le blanc en dessous Mais il est fort douteux que ce Quadrumane qui paraît être le Rat de Madagascar de Buffon et le Lemur murinus des auteurs systématiques puisse être définitivement placé dans le genre des Makis quoique d'ailleurs il leur ressemble à quelques égards et qu'il ait la même patrie. Au reste cette dernière circonstance n'est pas même une présomption en faveur de l'opinion de Fr. Cuvier et de Desmoulins puisq e nous connaissons déjà plusieurs Lémuriens et particulièrement les Indris qui forment un petit genre voisin niais certainement différent de celui des Makis et qui néanmoins habitent comme eux l'île de Madagascar. D'ailleurs le Galago de Madagascar ou le Maki nain ne peut guère plus être considéré comme un véritable Galago que comme un véritable Maki. (IS. G. ST.-H.)
* MALABAILA. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Ombellifères établi par Hoffmann sur les Pastirnaca graveolens et pimpinellifolia de Marchall - Bieberstein n'offre que des différences trop légères d'avec le genre Pastinaca pour mériter d'être adopté. V. PANAIS. (G..N.)
MALABATHRUM. BOT. PHAN. Espèce du genre Laurier. V. ce mot. (B.)
* MALACAGA. MAM. (Barrère) Syn. d'Ocelot. V. CHAT. (B.)
MALACCA PELA. BOT. PHAN. (Rhéed. Malab. 3 tab. 35.) Syn. de Pisdium pomiferum. V. GOUYAVIER. (B.)
MALACENTOZOAIRES. Malacentozoaria. MOLL. Nom que Blainville avait proposé pour remplacer celui de Cirrhopodes des auteurs; l'auteur a abrégé ce mot. V. MALENTOZOIRES MOLLUSQUE ARTICULÉ et CIRRHOPODES. (D..H.)
MALACHE. BOT. PHAN. (Trew.) De l'un des mots qui dans quelques anciens signifiaient la Mauve. Syn. de Pavonia racemosa Willd. (B.)
MALACHIE. Malachius. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères section des Pentamères famille des Serricornes division des Malacodermes tribu des Mélyrides établi par Fabricius et ayant pour caractères: mandibules échancrées ou bidentées à leur pointe étroites et allongées; palpes filiformes; des vésicules intérieures mais exsertiles sur les côtés du corselet et de la base du ventre. Ce genre a été confondu par Linné et Geoffroy avec les Téléphores; le premier lui a donné le nom de Cantharis et le second celui de Cicindela. Ce genre tel qu'il est adopté actuellement diffère de celui des Téléphores par les mandibules qui dans ceux-ci sont simples et par les palpes qui sont sécuriformes; il s'en éloigue encore ainsi que de tous les autres genres de la même famille par la présence des corps vésiculaires rétractiles dont nous avons parlé plus haut. Ces Insectes ont le corps un peu allongé; la tête est à peu près de la largeur du corselet. Les yeux sont arrondis saillans; le corselet est presque aussi large que les élytres déprimé rebordé ordinairement arrondi; l'écusson est petit et arrondi postérieurement et les élytres sont flexibles et de la longueur de l'abdomen; les pates sont de longueur moyenne. Lorsque ces Insectes sont effrayés ils font sortir de dessous les angles antérieurs du corselet et de la base du ventre les quatre vésicules
dont nous avons déjà parlé: on ignore encore leur usage; elles sont composées de trois lobes et se désenflent et rentrent dans le corps de Insecte dès qu'on cesse de le tourmenter; ces vésicules ont recu de quelques auteurs le nom de Cocardes. Les larves de ces Insectes sont encore inconnues; il est pourtant présumable qu'elles vivent dans le bois car on trouve souvent l'Insecte parfait nouvellement sorti de sa nymphe dans les chantiers. Ce genre se compose d'un assez grand nombre d'espèces Dejean (Catal. des Col. p. 38) en mentionne quarante-neuf dont trois seulement sont étrangères à l'Europe; une vingtaine d'espèces trouvent aux environs de Paris et nous citerons comme la plus comune:
Le MALACHIE BRONZÉ M. Œneus; Cantharis Œnea L. Panz. Faun. Ins. Germ. X II. Long de trois lignes d'un vert luisant avec les étuis rouges au bord et le devant de la tête jaune. V. pour les autres espèces Fabricius Olivier Gyllenhall Geoffroy etc. (G.)
MALACHITE MIN. Nom d'une variété de Cuivre carbonaté vert en concrétions mamelonnées à structure compacte ou fibreuse qui est employé maintenant comme nom spécifique par la plupart des minéralogistes. V. CUIVRE CARBONATÉ (G. DEL.)
MALACHODENDRON. Malachodendrum. BOT. PHAN. Ce genre de la Monadelphie Polyandrie L. établi d'abord par Mischell (in Catesb. Carot. 3 p. 12) fut réuni par Linné et l'Héritier au Stewartia Cavanilles (Dissert. 6 p. 302) l'ayant rétabli. cette distinction fut admise d'abord par Jussieu qui le plaça parmi les Malvacées et récemment par De Candolle qui le fit entrer dans la tribu des Gordoniées de la famille des Ternstroemiacées. Voici ses principaux caractères; calice accompagné d'une seule bractée; corolle à cinq ou six pétales dont le limbe est crénolé; étamines nombreuses monadelphes; ovaire marqué de cinq sillons et surmonté de cinq styles libres à la base; stigmates capités; carpelles capsulaires au nombre de cinq soudés entre eux et monospermes; graines inconnues. Le Malachodendrum ovatum Cav. loc. Cit. Stuartia pentagyna l'Hérit. 9 Stirp. Nov. 1 p. 155 t. 74 est une Plante arborescente à feuilles ovales aiguës à fleurs solitaires presque sessiles. Cette espèce croît en Virginie. (G..N.)
* MALACHODRE. BOT. PHAN. (Poiret.) Syn. de Malachodendron. (B.)
MALACHRA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie L. offrant pour caractères essentiels: un involucre général à trois ou cinq feuilles qui enveloppent totalement les capitules de fleurs; le calice est entouré d'un involucelle particulier formé de huit à douze folioles linéaires ou sétiformes; cinq carpelles capsulaires disposés orbiculairement et monospermes. Linné (Syst. 518) ne connaissait que deux espèces de ce genre savoir: Malachra capitala et Malachra radiata Plantes indigènes des Antilles et de Cayenne. Ce nombre s'est accru de douze autres espèces qui ont été décrite par Jacquin Cavanilles Poiret etc.; ces Plantes dont quelques-unes ont été confondues avec les Sida sont toutes originaires de l'Amérique méridionale. Cependant le Malachra capitata croît aussi selon R. Brown au Congo en Afrique et le professeur De Candolle a réuni à ce genre d'après l'indication de Willdenow l'Urena polyflora de Loureiro qui se trouve en Chine près de Canton. Les Malachra sont des Plantes herbacées dont les fleurs en tête et souvent cachées par l'involucre n'ont rien d'élégant et n'inspirent aucun intérêt. (G..N.)
MALACOCISSUS. BOT. PHAN. La Plante désignée sous ce nom par les anciens fut selon les modernes le
TOME X. 4
Glécome le Calthe des marais la Ficaire le Tamnier commun ou le Liseron des haies. (B.)
MALACODERMES. Malacodermi. INS. Latreille avait formé sous ce nom une famille de l'ordre des Coléoptères section des Pentamères; il l'a convertie depuis (Règne Anim. et Fam. Nat. du Règne Anim.) en une division renfermant les six dernières tribus de sa famille des Serricornes. V. SERRICORNES et INSECTES. (G.)
MALACOIDES. BOT. PHAN. (Tournefort et Adanson.) Syu. de Malope. (Plumier.) Syn de Malachra. (B.)
MALACOLITHE. MIN. Nom donné par Abildgaurd à une variété de Pyroxène d'un vert jaunâtre ou d'un vert clair. V. PYROXÈNE. (G. DEL.)
MALACOPTÉRYGIENS. POIS. Artedi appliqua le premier cette dénomination aux Poissons à squelettes osseux dont tous les rayons des nageoires étaient mous appelant Acanthoptérygiens ceux au contraire dont les rayons ou partie de ces rayons étaient épineux. Cuvier adopte l'ordre des Malacoptérygiens mais il le divise en trois ordres nouveaux différens par la position des ventrales ou leur abscence: les ABDOMINAUX les SUBBRACHIENS et les APODES.
Les ABDOMINAUX qui sont les plus nombreux el presque tous d'eau douce sont répartis dans les cinq familles suivantes: Salmones Clupes Ésoces Cyprins et Siluroïdes.
Les SUBBRACHIENS sont répartis dans presque autant de familles que de genres; ce sont les Gadoïdes les Pleuronectes ou Poissons plats et les Discoboles.
Les APODES dépourvus de ventrale ne forment qu'une seule famille tant le sous-ordre est naturel. Cette famille est celle des Anguiformes. (B.)
MALACOSTRACÉS. Malacostracea. CRUST. Latreille désignait ainsi dans ses ouvrages antérieurs au Règne Animal par Cuvier et formait sous ce nom un ordre ae Crustacés correspondant au genre Cancer de Linné et il donnait le nom d'Entomostracés (V. ce mot) aux Crustacés qui forment aujourd'hui les ordres des Lophyropodes et des Phyllopodes (V. ces mots). Dans le Règne Animal et dans ses Familles Naturelles du Règne Animal cet illustre entomologiste n'a plus partagé les Crustacés en Entomostracés et Malacostracés et ceux qui formaient (Gen. Crust. et Ins.) ce dernier ordre ou cette légion ont été divisés en cinq ordres. V. les mots: DÉCAPODES STOMMAPODES LŒMODIPODES AMPHIPODES et ISOPODES. V. encore le mot CRUSTACES. (G.)
MALACOXYLON. BOT. PHAN. Sous le nom de Malacoxylon pinnatum Jacquin (Fragment. botan. p. 31 t. 35 f. A) a décrit un Arbre de l'Ile-de-France ou on le nomme Mapou ou bois de Mapou dénomination collective employée dans les colonies pour désigner les Arbres dont le bois est trop mou pour qu'on en fasse usage. Du Petit-Thouars parle de cette Plante dans ses Observations sur les Plantes des îles australes d'Afrique et indique ses rapports avec le genre Cissus; il y a lieu de croire que c'est l'espèce décrite par Lamarck dans ses Illustrations sous le nom de Cissus Mappia. (G..N.)
MALACOZOAIRES Malacozoaria MOLL. Dénomination proposée par Blainville pour remplacer dans son Système le mot Mollusque. Cependant c'est à ce dernier mot que Blainville a fait son article général sur les Mollusques. V. ce mot. (D..H.)
MALADOA. CONCH. C'est probablement par erreur que l'on a ainsi écrit ce mot dans les Dictionnaires antérieurs car c'est Matadoa qui n'est point une Arche comme on l'a dit. (D..H.)
MALAGH ET MALAGNÉ. BOT. PHAN. Noms vulgaires du Cerisier sauvage et du Mahaleb dans le midi de la France. (B.)
MALAGO-CODI. BOT. PHAN. (Rhéede: Hort. Malab. 7 p. 25 t. 12.) Syn. de Piper nigrum L. (G..N.)
MALAGO-MARAM. BOT. PHAN. On a rapporté cette Plante décrite et figurée par Rhéede (Hort. Malab. 5 p. 49 t. 25) au Rhus Cominia L. (G..N.)
* MALAGOS. OIS. (Kolbe Descr. du cap de Bonne-Espérance t. 3 p. 173.) Probablement le Cormoran. V. et mot. (B.)
MALAGUETTE. BOT. PHAN. Lois-qu'au temps des premières navigations lointaines les Portugais introduisirent les épiceries dans le commerce ils en rapportaient en Europe qui n'y sont plus guère usitées de nos jours; de ce nombre était la graine de Malaguette qui donna même son nom à un petit canton de la côte de Guinée d'ou ou la tirait. Cette Malaguette africaine était la graine de l'Amomum Granum-paradisiaca. On étendit ce nom dans le Nouveau-Monde au Myrtus Pimenta et on nomma Malaguette du Brésil diverses espèces au genre Capsicum. V. PIMENT. (B.)
* MALAISE. MAM. Race humaine de l'espèce Neptunienne. V. HOMME. (B.)
MALAKENTOZOAIRES. MOLL. Même chose que Malacentozoaires. V. ce mot. (B.)
MALAMIRIS. BOT. PHAN. Espèce du genre Poivre. V. ce mot. (B.)
MALANÉE OU MÉLANI. Malanea. BOT. PHAN. Genre de la famille des Rubiacées et de la Tétrandrie Monogynie L. établi par Aublet Guian. 1 p. 106 t. 41) et ainsi caractérisé: calice très-petit à quatre dents; corolle petite rotacée a quatre lobes étalés; filets des étamines saillans et égaux au limbe de la corolle; anthères presque arrondies; drupe ressemblant au fruit des Berberis mais sèche mince ovée couronnée par le calice contenant un noyau biloculaire et disperme. Le nom de ce genre a été inutilement changé par Schreber en celui de Cunninghamia. Le Malanea sarmentosa Aubl. loc. Cit. est un Arbrisseau grimpant à rameaux pendans garnis de feuilles roulées sur les bords. Les fleurs sont axillaires et disposées en épis ou en tête au sommet des rameaux. Cette Plante croît à la Guiane. Lamarck a réuni à ce genre sous le nom de Malanea verticillata l'Antirrhœa de Jussieu Arbre des îles de France et de Mascareigne où il est vulgairement appelé bois de Losteau et dont on emploie l'écorce pour arrêter les diarrhées et les dyssenteries. (G..N.)
* MALANEH. BOT. PHAN. (Camerarius et Delile.) Syn. arabe de Cicer Arietinum. V. CHICHE. (B.)
MALAN-KUA. BOT. PHAN.(Rhéede Hort. Malab. p. 17 t. 19.) Syn. de Kœmpferia rotunda L. (G..N.)
MALAPARI. BOT. PHAN. C'est un des noms vulgaires aux Moluques d'un Arbre décrit et figuré par Rumph (Herb. Amb. vol. 3 p. 183 t. 117) sous le nom de Malaparius. Loureiro (Flor. Cochinch. 2 p. 625) en a fait une espèce de Pterocarpus et la nommé P. flavus. Ce nom spécifique a été inutilement changé par Poiret en celui de P. luteus. V. PTÉROCARPE. (G..N.)
MALAPERTURE. POIS. Pour Malaptérure. V. ce mot. (B.)
MALAPOENNA. BOT. PHAN. La Plante décrite et figurée sous ce nom par Rhéede (Hort. Malab. 5 t. 9) et adoptée par Adanson comme type d'un genre distinct est trop imparfaitement connue pour qu'on puisse lui faire occuper une place dans aucune des classifications actuelles des Végétaux. (G..N.)
MALAPTÈRE POIS. Espèce de Labre du sous-genre Girelle. (B.)
MALAPTÈRENOTE. POIS. Espèce de Labre du sous-genre Girelle. (B.)
MALAPTÉRURE. Malapterurus. POIS. Genre formé par Lacépède (Pois.
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T. V P. 90) aux dépens des Silures de Linné et qu'il caractérisait: tête déprimée et couverte de lames grandes et dures ou d'une peau visqueuse; la bouche à l'extrémité du museau; deux barbillons aux mâchoires; le corps gros la peau de ce corps et de la queue enduite d'une mucosité abondante; une seule nageoire dorsale adipeuse et placée fort en arrière et près de la caudale: Cuvier adopta ce genre en le plaçant dans l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux et le comprit dans la famille des Siluroïdes en indiquant que les Malaptérures manquent de dorsale rayonnée et que nulle épine n'arme leurs pectorales. Leurs dents sont en velours et disposées tant en haut qu'en bas sur une langue en croissant; ou leur compte sept rayons branchiaux. La seule espèce connue de ce gepre fut d'abord décrite mais superficiellement par Forskahl et par Broussonnet. C'est a notre illustre confrère Geoffroy de Saint-Hilaire qu'on en doit l'histoire approfondie. C'est le Malapterurus electricus Lacép. loc. cit.; Siturus electricus Gmel. Syst. Nat. XIII T. 1 p. 1354; le Trembleur Encyclop. Pois. pl. 62 fig. 245 si bien représenté par Geoffroy Saint-Hilaire parmi les Poissons d'Egypte pl. 11 fig. 1. Cet Animal appelé Roasch c'est-à-dire Tonnerre par les Arabes se trouve dans le Nil et même au Sénégal. Il y parvient à un pied et demi ou deux pieds de long Son corps se renfle en avant en s'aplatissant ainsi que la tête dans cette direction; ses yeux peu gros sont recouverts par la membrane la plus extérieure de son tégument général laquelle s'étend comme un voile transparent au-dessus de chacun; les narines ont leur orifice double; deux barbillons se voient auprès à la mâchoire supérieure d'inférieure en supporte quatre. La couleur du Poisson est grisâtre et sombre relevée par quelques taches noires. La propriété électrique du Mulaptérure le rend très-remarquable; elle paraît résider dans un tissu particulier situé entre la peau et les muscles et qui présente l'apparence d'un tissu graisseux abondamment pourvu de nerfs. (B.)
MALARD OU MALART. OIS. L'un des noms vulgaires du Canard domestique et du métis de ce même Canard avec celui de Barbarie. (B.)
MALARMAT POIS. Espèce de Trigle type d'un sous-genre. V. TRIGLE. (B.)
MALAXIDE. Malaxis. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie L. offrant les caractères suivans: les trois divisions externes du calice sont étalées; le labelle est supérieur sessile plane ou concave entier rarement tridenté au sommet échancré en cœur à sa base ou il embrasse le gynostème; celui-ci est très-court creusé à son sommet d'une fossette profonde qui renferme l'anthère: cette anthère est operculiforme à deux loges contenant chacune une masse pollinique solide formée de deux massettes agglutinées ensemble. Ce genre se compose d'un petit nombre d'espèces qui croissent dans l'Amérique méridionale et septentrionale et une en Europe (Malaxis palustris Swartz). Ce sont en général de petites Plantes herbacées terrestres venant dans les lieux humides ou ombragés leur tige est généralement renflée et bulbiforme à sa base ou elle porte un petit nombre de feuilles; les fleurs sont petites d'un jaune verdâtre souvent incompletement uhisexuées disposées en épis allongés ou en cymes. Le professeur Richard a séparé de ce genre plusieurs espèces et entre autres le Malaxis Loeselii de Swartz pour en faire un genre nouveau sous le nom de LIPARIS. V. ce mot. (A. R.)
* MALBRANCIA. BOT. PHAN. (Necker.) Syn. de Rourea d'Aublet. V. ce mot. (B.)
MALBROUK. MAM. Espèce du genre Guenon. V. ce mot. (B.)
* MALCHUS. POIS. (Molina.) V. CYPRIN sous-genre GONORHYNQUE. (B.)
MALCOMIE. Malcomia. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamie siliqueuse L. a été établi par R. Brown (in Hort. Kew. 2e éd. vol. 4 p. 121) et adopté par De Candolle (Syst. Veget. Nat. 2 p. 438) qui l'a ainsi caractérisé: calice dont tes sépales sont counivens à deux renflemens à la base quelquefois presque égaux et sans bosses; pétales dont le limbe est obovale ou échancré; étamines tétradynames libres sans dentelures; sibque cylindracée biloculaire bivalve terminée par un stigmate simple et très-aigu; graines ovées non bordées et disposées en une seule série; cotylédons planes incombans. Ce genre a été fondé sur des Plantes dont plusieurs étaient placées parmi les Cheiranthus et les Hesperis des auteurs; il offre en effet quelques affinités avec ces genres cependant il s'en distingue facilement par le port et par quelques caractères dont le principal réside dans le stigmate subulé très-aigu et comme simple cest-à-dire formé par l'intime réunion de deux. En raison de ses cotylédons incombans De Candolle a placé le Malcomia à la tête de la tribu des Sisymbrées immédiatement avant l'Hesperis. Les espèces dont il se compose sont au nombre de quinze toutes indigènes du bassin de la Méditerranèes. Ce sont des Plantes herbacées annuelles ou vivaces scabres ou le plus souvent veloutées de poils étoilés à feuilles oblongues ou ovales entières dentées ou sinuées pinnatifides; les fleurs sont disposées en grappes de couleur blanche ou purpurine quelquefois très-petites et susceptibles de doubler par la culture. C'est à ce genre qu'appartiennent plusieurs petites Plantes cultivées dans les jardins et qui font un effet assez agréable comme bordures des parterres. Nous ne mentionnerons que la suivante:
La MALCOMIE MARITIME Malcomia maritime Br. et D. C. loc. cit.; Cheiranthus maritimus L.; Hesperis maritima Lamarck; a une tige dressée et rameuse garnie de feuilles elliptiques obtuses entières atténuées à la base couvertes d'un duvet très-court. Cette petite espèce que l'on connaît sous le nom de Giroflée de Mahon croît dans les localités sablonneuses des contrées de l'Europe et de l'Afrique que baigne la Méditerranée; elle se sème en place dans une terre légère et une situation exposée au soleil: quand le terrain lui convient elle se resème d'elle-même et ne demande aucun soin. (G..N.)
MALCOT. POIS. L'un des noms vulgaires du Gadus barbatus. V. GADE. (B.)
* MALDANIES. Maldaniœ. ANNEL. Famille de l'ordre des Serpulées établie par Savigny (Système des Annelides p. 70 et 92) qui lui a donné pour caractère propre d'être privée de branchies. Les Maldanies se distinguent des Amphitrites et des Téléthuses par cette absence des branchies extérieures; elles ont en outre une bouche sans tentacules formée par deux lèvres extérieures; leurs pieds sont dissemblables ceux du premier segment nuls ou anomaux ceux des segmens suivans ambulatoires de Plusieurs sortes; la première paire et les deux paires suivantes sont constamment dépourvues de rames ventrales et de soies à crochets. L'anatomie a fait voir que ces Annelides avaient l'intestin grêle sans boursouflures sensibles dépourvu de cœcum et tout droit. Cette famille ne comprend que le seul genre Clymène. V. ce mot.
Savigny rapporte à cette famille quelques Annelides peu ou mal connues: 1° le Lumbricus tubicola de Müller (Zool. Dan. pl. 75) qui sembe incomplet par la perte de quelques-uns de ses anneaux postérieurs; Lamarck le décrit sous le nom de Tubifex marinus; 2° le Lumbricus sabellaris de Müller (loc. cit. pl. 104 fig. 5) qui paraît man-
quer de quelques anneaux antérieurs; 3° enfin le Lumbricus aquaticus d'Othon Fabricius (Fauna Groenl. n° 263). (AUD.)
MALEFOU. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires de l'Orchis mascula. V. ORCHIDE. (B.)
* MALENTOZOAIRES. Malentozoaria. MOLL. Sous-type établi par Blainville dans les Mollusques avec des changemens assez notables pour les Animaux que les auteurs désignent sous le nom de Cirrhipèdes ou Cirrhopodes. V. ces mots et MOLLUSQUES. (D..H.)
MALESHERBIA. BOT. PHAN. Ce genre appartient à la Pentandrre Monogynie L. et à la famille des Passiflorées desquelles cependant son port ne le ferait pas rapprocher à la première vue. Son calice forme un tube plus ou moins long divisé à son sommet en cinq lanières au dedans et dans l'intervalle desquelles s'insèrent cinq pétales plus courts; au-dessous d'eux est une couronne composée de dix écailles dentées au sommet et de consistance membraneuse; du fond du calice s'élève an support inférieurement cylindrique puis dilaté et chargé sur son contour de cinq étamines et à son milieu d'un pistil libre. Lés filets des étamines minces et aplatis dépassent un peu le calice et portent à lèur sommet des anthères biloculaires et introrses. L'ovaire est de forme ovoïde et uniloculaire; au-dessous de son sommet partent de sa surface trois styles filiformes plus longs que les étamines et terminés par des stigmates en tête. Le fruit est ordinairement caché dans le calice persistant qu'il dépasse à peine; c'est une capsule qui s'ouvre en trois valves depuis son sommet jusqu'à la hauteur où s'insèrent les styles avec lesquels ces valves alternent. Elle est indéhiscente dans le reste de son étendue que parcourent trois placentas longitudinaux également alternes avec les styles et chargés d'un grand nombre de graines le plus ordinairement ascendantes. Ce genre dédié au vertueux Malesherbes par les auteurs de la Flore péruvienne a été d'une autre part établi par Cavanilles sous le nom de Gynoplevra tiré de l'insertion latérale des styles. Cet auteur en a décrit et figuré deux espèces (Icon. 4 p. 51 tab. 375 et 376) originaires l'une du Pérou l'autre des Andes du Chili. Les tiges sent annuelles hautes de deux à trois pieds; les feuilles éparses ciliées ou dentées velues ou tomenteuses quelquefois couvertes d'un enduit accompagnées à leur base de deux folioles stipuliformes visqueuses. Les fleurs de couleur jaune sont grandes et belles et situées vers le sommet des rameaux à l'aisselle des feuilles qu'elles surpassent en longueur; elles semblent y former (notamment dans le Malesherbia thyrsiflora Ruiz Pav.) des épis longs et touffus. (A.D.J.)
MALFAISANTE INS. On a donné ce nom au Scolopendra morsitans. V. SCOLOPENDRE. (G.)
MAL-FAMÉE. BOT. PHAN. V. CAACICA.
MALFINI. OIS. Espèce du genre Faucon sous-genre Autour. V. FAUCON. (B.)
MALHERBE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaire du Plumbago europea du Globularia Turbith et du Daphne Mezereum. (B.)
MALICORIUM. BOT. PHAN. On appelle ainsi l'écorce du fruit du Grenadier qui est employée en médecine comme astringente et touique. V. GRENADIER. (A. R.)
* MALIGNE. REPT. OPH. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (B.)
MALIMBE. OIS. Espèce du genre Tisserin de laquelle Vieillot avait emprunté autrefois le nom qu'il donnait à ce genre. V. TISSERIN. (DR..Z.)
MALINATHALLA. BOT. PHAN. (L'Ecluse dans Belon p. 112.) Syn. de Cyperus esculentus L. V. SOUCHET. (B.)
MALINGA-TENGA. BOT. PHAN.
Nom de pays du Cocos fruit du Cocos nucifera L. V. COCOTIER. (B.)
MALION. BOT. PHAN. Les anciens donnaient ce nom à l'Anthemis nobilis L. à laquelle ils trouvaient une odeur de pomme. (B.)
* MALIQUE. MIN. V. ACIDE.
* MALKALA-KOURLA. OIS. Espèce du genre Gobe-Mouche. V. ce mot. (DR..Z.)
MALKOHA Phœnicophaus. OIS. Genre de l'ordre des Zygodactyles. Caractères: bec plus long que la têt robuste épais arrondi arqué; ses nasales très-petites; narines placées de chaque côté du bec mais loin de sa base et près du bord de la mandibule linéaire; yeux entourés d'une membrane mamelonnée; quatre doigts deux devant et deux derrière; ongles courts peu courbés; ailes très-courtes; les trois premières rémiges étagées la quatrième ou la cinquième plus longue; dix rectrices étagées. La seule espèce de ce genre qui eût été bien connue avant que Levaillant ait donné la description de son Rouverdin avait été placée par Gmelin dans le genre Coucou; mais en observant bien les caractères particuliers de ces Oiseaux en tenant compte surtout de quelques-unes de leurs habitudes que des voyageurs ont récemment été à même de remarquer on ne peut s'empêcher de reconnaître que la réunion des Malkohas avec les Coucous n'était ni naturelle ni méthodique et que Vieillot agi très conséquemment en établissant un genre nouveau. Les Malkohas habitent les régions les plus chaudes l'Inde et la plupart des îles de son immense archipel; leur vol est irrégulier lent et de peu d'étendue ce que l'on peut attribuer à la gêne qui doit résulter d'ailes fort courtes avec une queue très-longue; néanmoins ils placent leur nids à la plus haute extrémité des Arbres élevés comme pour en défendre l'accès aux Singes; ils se nourrissent exclusivement de baies de fruits et paraissent ainsi que quelques Colombes très-friands du brou pulpeux de la Muscade.
MALKOHA ROUVERDIN Phœnicophaus viridis Levaill. Parties supérieures d'un vert foncé irisé; sommet de la tête joues et portion de la nuque d'un brun cendré avec quelques reflets verdâtres; rémiges d'un noir bleuâtre; rectrices d'un vert sombre brillant largement terminées de brun roux les latérales sont presque entièrement de cette nuance; menton d'un gris ardoisé; gorge et côtés du cou d'un roux qui perd de son éclat à mesure qu'il s'étend vers les parties inférieures qui tirent au brun; mandibule supérieure verte l'inférieure noire avec l'arête d'un rouge vif; orbite oculaire d'un rouge orangé beaucoup plus vif vers l'angle du bec; pieds d'un gris noirâtre. Taille seize à dix-huit pouces. De Java.
MALKOHA A SOURCILS ROUGES Phœnicophaus superciliosus Cuv. Parties supérieures noires à reflets violets; extrémité des rectrices blanche et arrondie; parties inférieures d'un blanc sale; bec cendré; orbite des yeux rouge avec deux rangées en forme de sourcils de plumes effilées d'un rouge vif; pieds gris. Taille dix à onze pouces. Des Philippines.
MALKOHA A VENTRE BLANC Phœniphaus leucogaster D.; Cuculus pyrroccphalus Gmel. Parties supérieures d'un noir nuancé de verdâtre; tête et cou d'un noir verdâtre avec une strie blanche sur chaque plume; extrémité des rectrices blanche; gorge et devant du cou d'un vert sombre; poitrine parties inférieures et tectrices caudales blanches; bec d'un vert olive jaunâtre à la pointe et à la base en dessous; orbite des yeux d'un rouge orangé; pieds d'un gris bleuâtre. Taille quinze à seize pouces. De Ceylan. (DR..Z.)
MALLA. BOT. PHAN. (Feuillée.) Nom de pays de l'espèce de Capucine appelée par Linné Tropeolum peregrinum. (B.)
MALLAM-TODDALI. BOT. PHAN. (Rhéede Malab. 4 tab. 40.)Syn. de
Celtis micranthus selon Jussieu et non du Celtis orientalis comme le pensait Richard. (B.)
* MALLEACÉES. CONCH. Famille de Mollusques Acéphalés établie par Lamarck pour une partie des genres faits aux dépens des Huîtres de Linné. Plusieurs des genres oui composent aujourd'hui la famille des Malléacées étaient compris dans celle des Byssifères du même auteur dans ses premières familles de la Philosophie Zoologique et de l'Extrait du Cours. Depuis les Byssifères furent partagés en deux parties l'une qui forme la famille des Pectinides V. ce mot et l'autre celle qui nous occupe. Elle est composée des genres suivans: Crénatule Perne Marteau Avicule et Pintadine auxquels nous renvoyons. Blainville sans adopter le nom de Malléacées a pourtant admis la famille en y adaptant quelques changemens et en y ajoutant quelques genres. C'est à l'ârticle MARGARITACÉS que nous les ferons connaître. Latreille a fait de même que Blainville c'est-à-dire qu'en conservant les mêmes genres dans un même groupe et en y faisant de très-petits changemens il a cru nécessaire de changer la dénomination de Malléacées pour celle d'Oxigones. V. ce mot. (D..H.)
* MALLETTE BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Thlaspi Bursapastoris L. (B.)
MALLEUS. CONCH. V. MARTEAU.
MALLINGTONIA. BOT. PHAN. Schreber Willdenow et Steudel ont ainsi altéré l'orthographe du mot Millingtonia nom d'un genre établi par Linné fils et adopté par Jussieu. V. MILLINGTONIE.
(G..N.)
MALLOCOCA. BOT. PHAN. L'Arbuste des îles de la mer du Sud dont Forster fit un genre sous ce nom appartient au genre Grewia. V. GREVIER. (G..N.)
* MALLOOR. BOT. PHAN. L'un des noms de pays du Mogorium Sambac. (B.)
MALLORA. BOT. PHAN. Cest la nom sous lequel Cossigny dans sou Voyage à Canton désigne un Arbra qu'il dit être une variété d'un Palmies de Madagascar nommé Vouakoa. Si ce mot est une corruption de celui de Vacoua ou Vaquois (Pandanus) il signifie un Arbre appartenant à une famille différente de celle des Palmiers. Cependant d'après les renseignemens fournis par l'auteur sur les usages économiques de son fruit et de ses feuilles on a pensé que le Mallora pourrait bien être le Sagoutier. V. ce mot. (G..N.)
* MALLOTE. INS. Genre de Diptères de la famille des Authéricères tribu des Syrphies mentionné par Latreille (Famil. Natur. du Règn. Anim.) et dont nous ne connaissons pas les caractères; il avoisine celui des Hélophiles de Meigen. (G.)
* MALLOTIUM. BOT. CRYPT. (Lichens.) V. COLLÉMA.
MALLOTUS. BOT. PHAN. Loureiro a décrit sous ce nom un Arbre de la Chine dont il représente les feuilles comme tricuspidées et tomenteuses les fleurs disposées en grappes et dioïques. Leur seule enveloppe est un calice composé de trois folioles étalées et velues; dans les mâles on trouve de nombreuses étamines insérées sur le réceptacle; dans les femelles trois styles longs réfléchis velus colorés; un fruit capsulaire revêtu de villosités nombreuses longues et molles à trois lobes et autant de loges monospermes. Willdenow regardait le Mallotus comme devant être rapporté au Trewia: tous ces caractères nous portent à penser qu'il faut plutôt le rapprocher du Rottlera (genre de la famille des Euphorbiacées) tel que nous l'avons défini dans notre travail sur cette famille. (A. D. J.)
MALMAISON. BOT. PHAN. L'un des synonymes vulgaires d'Astragale des champs. (B.)
MAL-NAREGAM. BOT. PHAN. Ce nom a été emprunté de la langue
malabare dans Rhéede par Adanson pour désigner le Limonia monophylla L. qui est le type du genre Atalantia de Correa. V. ce mot au Supplément. (B.)
MAL-NOMMÉE BOT. PHAN. Même chose que Mal-Famée. V. ce mot et CAA-CICA. (B.)
MALOPE. Malope. BOT. PHAN. Genre de la famille des Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie L. ainsi caractérisé: calice quinquéfide ceint d'un involucre à trois folioles cordiformes; corolle à cinq pétales étalés plus grands que le calice réunis par leur base et adnés au tube des etamines; celles-ci très-nombreuses monoadelphes à anthères réniformes; ovaire surmonté d'un style divisé supérieurement en plusieurs branches terminées par des stigmates sétacés; plusieurs carpelles monospermes réunis en tête. Ce genre ne contient que quatre espèces indigènes du bassin de la Méditerranée. Celle qui doit être considérée comme type est le Malope malacoides L. et Cavan. (Dissert. tab. 37 fig. 1). Elle a des feuilles ovales crénelées accompagnées de stipules oblongues linéaires des pédoncules axillaires ne portant chacun qu'une seule fleur purpurine ou violette. Cette Plante croît en Italie en Espagne ainsi que dans nos départemens méridionaux et riverains de la Méditerranée.
Pline donnait le nom de Malope à la Rose trémière Alcea rosea L. V. GUIMAUVE. (G..N.)
MALORA. BOT. PHAN. Pour Mallora. V. ce mot. (B.)
MALOT. INS. L'un des noms vulgaires des Taons. (B.)
MALOUASSE. OIS. (Salerné.) Syn. vulgaire du Gros-Bec. V. ce mot. (DR..Z.)
* MALOXA. BOT. PHAN. L'Arbre des îles Nicobar que Cossigny désigne sous ce nom paraît devoir être la même chose que ce voyageur désigne ailleurs sous le nom de Mallora. V. ce mot. (B.)
MALPALXOCHITL. BOT. PHAN. (Hernandez.) Nom de pays de l'Helicteres apetala. (B.)
MALPIGHIACÉES. Malpighiaceœ. BOT. PHAN. Famille naturelle de Plantes dicotylédones polypétales à étamines hypogynes ayant pour type le genre Malpighia de Linné qui ainsi que nous le dirons dans l'article suivant a été divisé en plusieurs genres assez distincts les uns des autres. On reconnaît les Plantes de la famille des Malpighiacées à leur calice monosépale souvent persistant à quatre ou cinq divisions profondes offrant le plus généralement deux grosses glandes sur chaque division; à leur corolle qui manque fort rarement et se compose de cinq pétales longuement onguiculés alternes avec les lobes du calice et étalés. Les étamines au nombre de dix rarement moins nombreuses sont monadelphes tout-à-fait par la base de leurs filets quelquefois elles sont entièrement libres; les anthères sont arrondies extrorses à deux loges s'ouvrant par une fente longitudinale. Le pistil est tantôt simple et trilobé tantôt formé de trois carpelles réunis plus ou moins entre eux; dans le premier cas il est à trois loges dans le second cas chaque carpelle est uniloculaire et contient un seul ovule suspendu à l'angle interne un peu au-dessous du sommet. Les styles au nombre de trois sont parfois réunis en un seul et terminés chacun par un stigmate simple et très-petit. Le fruit qui est sec ou charnu se compose de trois carpelles distincts ou forme une capsule ou un nuculaine à trois loges rarement à deux ou à une seule loge par suite d'avortement. La capsule est ordinairement relevée d'ailes membraneuses très-saillantes dont le nombre varie de deux à quatre. Le nuculaine renferme tantôt trois nucules uniloculaires tantôt un seul noyau à deux ou trois loges toujours monospermes. Chaque graine se compose d'un tégument propre peu épais recouvrant
immédiatement un embryon qui à lui seul forme la masse de la graine. Cet embryon a la même direction que la graine c'est-à-dire que sa radicule correspond au hile; elle est en général courte et conique; les deux cotylédons qui sont épais charnus et souvent inégaux sont recourbés sur eux-mêmes.
Les Plantes qui forment ce groupe naturel sont des Arbustes ou des Arbrisseaux quelquefois sarmenteux et grimpans; très-rarement des Arbres. Leurs feuilles opposées à très-peu d'exceptions près sont simples non ponctuées entières ou quelquefois lobées accompagnées ordinairement à leur base de deux stipules. Les fleurs généralement jaunes ou blanches forment des grappes des corymbes ou des sertules axillaires ou terminaux. Les pédicelles qui supportent les fleurs sont souvent articulés vers leur partie moyenne où ils offrent deux petites écailles.
Dans le Genera Plantarum la famille qui nous occupe se compose des seuls genres Banisteria Triopteris et Malpighia à la suite desquels sont placés comme ayant quelque affinité avec eux le genre Trigonia aujourd'hui rangé dans la famille des Hippocratéacées et le genre Erythroxylum devenu le type d'un ordre naturel nouveau sous le nom d'Erythroxylées. Cavanilles dans ses Dissertations a établi les genres Galphimia et Tetrapteris Du Petit-Thouars le Tristellateia. Dans le Mémoire de Jussieu sur les Malpighiacées (Ann. Mus. 18 p. 479) le professeur Richard a formé les genres Byrsonima et Bunchosia adoptés depuis par Kunth et De Candolle et qui sont des démembremens du genre Malpighia de Linné; Kunth (in Humb. Nov. Gener. 5 p. 145) a proposé les deux genres Gaudichaudia et Heteropteris. Enfin Auguste Saint-Hilaire (Bull. Societ. Philom an. 1823; a établi un nouveau genre qu'il nomme Camarea. De Candolle dans le premier volume de son Prodromus Systematis divise ainsi cette famille.
1re Tribu: MALPIGHIÉES.
Trois styles distincts ou rarement réunis en un seul; fruit charnu et indéhiscent; feuilles opposées.
Malpighia Rich. in Juss.; Byrsonima Rich. in Juss.; Bunchosia Rich. in Juss.; Galphimia Cavan.; Caucanthus Forsk.
2e Tribu: HIPTAGÉES.
Un seul style; carpelles secs indéhiscens monospermes ordinairement munis d'ailes membraneuses; feuilles opposées ou verticillées.
Hiptage Gaert.; Tristellateia Du Petit-Thouars; Thryallis L.; Aspicarpa Rich.; Gaudichaudia Kunth; Camarea Aug. St.-Hil.
3e Tribu: BANISTÉRIÉES.
Trois styles distincts; carpelles secs monospermes indéhiscens munis d'ailes; feuilles opposées ou verticillées.
Hirœa Jacq.; Triopteris L.; Tetrapteris Cavan.; Banisteria L.; Heteropteris Kunth.
De Candolle rapproche des Malpighiacées le genre Niota de Lamarck.
La famille des Malpighiacées est voisine des Acérinées des Hippocratéacées et des Hypéricinées. Elle se distingue des Acérinées par ses pétales longuement onguiculés et ses étamines monadelphes; par son fruit dont les loges ne contiennent qu'une seule graine renversée. Quant à la famille des Hippocratéacées ses étamines dont le nombre ne dépasse pas cinq son ovaire dont les loges contiennent chacune quatre ovules son embryon qui a la radicule inférieure la distinguent facilement des Malpighiacées. Les Hypéricinées par leurs étamines indéfinies et polyadelphes leur ovaire simple et leurs loges polyspermes s'éloignent de la famille qui nous occupe ici. (A.R.)
MALPIGHIE. Malpighia. BOT. PHAN. En parlant dans l'article précédent du genre Malpighia que quelques auteurs désignent sous le nom
vulgaire de Moureillier nous avons dit que le professeur Richard en avait modifié les caractères et qu'il ne considérait comme appartenant à ce genre que les espèces qui offraient les caractères suivans: un calice hémispherique à cinq divisions peu profondes généralement munies en debors de glandes; une corolle de cinq pétales onguiculés réniformes arrondis étalés; dix étamines hypogynes ayant les filets réunis et monadelphes seulement par leur base; un ovaire à trois loges contenant chacune un seul ovule suspendu; trois styles terminés chacun par un stigmate tronqué; et pour fruit un auculaine ovoide cérasiforme contenant trois et très-rarement quatre aucules osseux et monospermes. Ainsi à caractérisé ce genre est très-distinct. On a retiré du genre Malpighia de Linné les espèces qui ont pour fruit une drupe contenant un noyau à trois loges. Elles forment le genre Byrsonima du professeur Richard; et celles qui ont un seul style et deux ou trois nucules monospermes pour établir le genre Bunchosia du même botaniste.
Les Malpighies sont des Arbustes ou rarement des Arbres portant des feuilles opposées quelquefois verticillées par trois entières ou dentées et épineuses accompagnées à leur base de deux stipules. Les fleurs sont en général disposées en sertules ou ombelles simples et axillaires environnées de bractées; très-rarement elles sont solitaires. Ces fleurs sont constamment roses ou purpurines. Toutes appartiennent à l'Amérique méridionale.
Parmi les espèces de ce genre nous citerons ici les suivantes:
MALPIGHIE BRULANTE Malpighia ureus L. Cavan. Dissert. 8 tab. 233 fig. 1. C'est un petit Arbrisseau ayant ses feuilles opposées presque sessiles ovales oblongues aiguës glabres supérieurement couvertes inférieurement de poils en forme de navette et attachés par le milieu de leur longueur; caractère qui appartient à un grand nombre d'autres espèces de ce genre; ces feuilles offrent à leur base deux petites stipules courtes et aiguës. Les fleurs sont pédonculées réunies plusieurs ensemble à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont de petites drupes globuleuses rouges de la grosseur d'une Cerise. On les mange dans les Antilles après les avoir fait confire au sucre. Les poils des feuilles couchés et à peine visibles au premier coup-d'œil sont très-aigus roides et très-piquans.
MALPIGHIE GLABRE Malpighia glabra L. Cette espèce que l'on appelle aussi Cerisier des Antilles est un Arbrisseau de quinze à dix-huit pieds de hauteur. Ses feuilles courtement pétiolées sont ovales aiguës entières glabres coriaces et luisantes. Les fleurs sont disposées en ombelles à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont charnus rouges et cérasiformes; ils ont une saveur aigrelette et on les mange dans plusieurs parties de l'Amérique méridionale. (A. R.)
*MALPIGHIÉES. BOT. PHAN. (De Candolle.) V. MALPIGHIACÉES.
MALPOLE. REPT. OPH. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (B.)
*MALPOLON. REPT. OPH. Nom vulgaire de plusieurs petits Serpens de Ceylan particulièrement de l'Asiatique espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (B.)
*MALSTROEM. GÉOL. V. COURANT.
MALTHA. POIS. L'un des noms vulgaires du Milandre. V. SQUALE. (B.)
MALTHE. MIN. (Brongniart.) Nom d'une variété noire du Pétrole ou de Poix minérale. V. BITUME. (G. DEL.)
MALTHÉE. POIS. Sous-genre de Lophie. V. ce mot. (B.)
MALTHINE. Malthinus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères section des Pentamères famille des Serricornes tribu des Lampyrides établi
par Latreille aux dépens des Téléphores de Schœffer (Cantharis Linn.) et n'en différant que par les palpes qui sont termines par un article ovoïde par la tête qui est amincie en arrière et par les étuis qui sont plus courts que l'abdomen. Ces Insectes ont les mêmes habitudes que les Téléphores leur organisation est aussi la même; ce sont de petites espèces qui vivent sur les Plantes et plus particulièrement sur les Arbres; ils se trouvent presque tous aux environs de Paris et la principale espèce est:
Le MALTHINE BORDÉ M. marginatus Latr.; Cantharis bisagittata Panz. (Faun. Ins. etc. fasc. 11 f. 15); la Nécydale à points jaunes Geoff. (Ins. de Paris); Cantharis minima? Fab. V. pour les autres espèces Latreille (Gen. Crust. et Ins.) Olivier Geoffroy etc. (G.)
MALURUS. OIS. (Vieillot.) Syn. de Mérion. V. ce mot. (DR..Z.)
MALUS. BOT. PHAN. V. POMMIER.
MALVA. BOT. PHAN. V. MAUVE.
MALVACÉES. Malvaceæ. BOT. PHAN. Famille de Plantes dicotylédones polypétalées à étamines hypogynes ayant pour type le genre Malva. Cette famille telle qu'elle a été circonscrite par les botanistes modernes et particulièrement par R. Brown et Kunth diffère beaucoup de la famille des Malvacées telle qu'elle avait été établie par Jussieu dans son Généra Plantarum. Ce savant botaniste avait divisé les genres nombreux qui la composent en sept sections. Les trois premières de ces sections forment seules aujourd'hui la famille des Malvacées à laquelle on a réuni quelques-uns des genres épars dans les autres sections. Ventenat (Plant. du jard. Malm.) a d'abord établi une famille des Sterculiacées qui tient le milieu entre les Malvacées et les Tiliacées et qui avait pour principal caractère: des étamines monadelphes et des graines munies d'un endosperme. Robert Brown dans ses General Remarks considère les Malvacées non comme une simple famille mais comme une classe qui comprend les Malvacées de Jussieu les Sterculiacées de Ventenat les Chlénacées de Du Petit-Thouars les Tiliacées de Jussieu et une famille nouvelle qu'il nomme Buttnériacées. Plus récemment le professeur Kunth dans un travail spécial et dans le cinquième volume des Nova Genera de Humboldt a autrement circonscrit les Malvacées. Il y place seulement les trois premières sections des Malvacées de l'auteur du Genera Plantarum adopte les Buttnériacées de Robert Brown auxquelles il réunit les Sterculiacées de Ventenat et le groupe des Hermanniées de Jussieu et forme une nouvelle famille qu'il nomme Bombacées des genres Bombax Cheirostemon Pachira Helicteres Cavanillesia Matisia et Chorisia. Ces changemens ont été adoptés par De Candolle dans le premier volume de son Prodromus Systematis. Nous suivrons également ici la nouvelle coordination du groupe des Malvacées tel qu'il a été défini par Kunth; et nous commencerons d'abord par donner les caractères généraux de la famille des Malvacées. Le calice est monosépale persistant à cinq divisions plus ou moins profondes à préfloraison valvaire assez souvent accompagné en dehors d'un second calice ou calicule externe. La corolle est formée de cinq pétales réguliers et hypogynes quelquefois réunis entre eux par la base au moyen d'une prolongation de la substance des filets staminaux de manière à représenter une corolle monopétale. Les étamines sont fort nombreuses toujours monadelphes; les filets sont libres dans leur partie supérieure où ils se terminent chacun par une anthère courte arrondie réniforme uniloculaire mais s'ouvrant en deux valves. Le pistil est libre sessile ou stipité composé de trois de cinq ou d'un grand nombre de coques uniloculaires contenant un ou plusieurs ovules attachés à l'angle interne. Les styles sont en
même nombre que les coques ou loges de l'ovaire; ils sont quelquefois reunis entre eux. Les stigmates sont petits simples et capitulés. Le fruit est tantôt simples charnu ou plus souvent sec à trois cinq ou un plus grand nombre de loges s'ouvrant par leur partie moyenne en autant de valves ou quelquefois restant indéhiscentes; tantôt c'est un fruit composé de cinq ou d'un plus grand nombre de coques attachées à un axe central persistant et s'ouvrant le plus souvent en deux valves. Les graines sont généralement réniformes dépourvues d'endosperme; l'embryon a sa radicale dingée vers le hile et les cotylédons pliés. Les Malvacées sont des Plantes herbacées annuelles ou viraces Arbustes ou même des Arbres extrêmement élevés; leurs poils lorsqu'elles en sont pourvues sont en étoile. Les feuilles sont alaernes simples entières ou diversement lobées et incisées; chaque feuille est accompagnée de deux stipules. Les fleurs qui sont quelquefois très-grandes et ornées des plus vives couleurs offrent différens modes d'inflorescence.
Les genres qui forment la famille des Malvacées sont assez nombreux; on peut les disposer de la manière suivante:
§ I. Calice accompagné d'un calicule.
Malope L.; Malva L.; Kitaibelia Willd.; Althœa Cav.; Lavatera L.; Malachra L.; Urena L.; Pavonia Cavan.; Malvaviscus Dillen.; Lebretonia Sehrank.; Hibiscus L.; Thespezia Cavan.; Gossypium L.; Redoutea Vent.; 'Fugosia Juss.; Senra Cavan.; Lopimia Mart.
§ II. Calice nu sans calicule.
Palava Cavan.; Cristaria Cavan.; Anoda Cavan.; Periptera D. C.; Suda Cavan.; Lagunea Cavan.; Insenhousia D. C. (A.R.)
MALVAVISCUS. BOT. PHAN. Vulgairement Mauvisque. Genre de la famille des Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie L. établi par Dillen (Hort. Eltham. 210) adopté par Cavanilles Jussieu Kunth et De Candolle. Il est ainsi caractérisé: calice quinquéfide entouré d'un involucre polyphylle; cinq pétales dressés égaux entre eux et enroulés; étamines nombreuses et monadelphes dont le tube est adné aux onglets des pétales; anthères réniformes uniloculaires; ovaire à cinq loges monospermes surmonté d'un style à dix divisions terminées par des stigmates capités; cinq carpelles bacciformes monospermes quelque-fois légèrement distincts le plus souvent réunis en une baie globuleuse et à cinq loges. Ce genre a été décrit par Swartz sous le nom d'Achania. Linné qui n'en connaissait qu'une seule espèce le réunissait aux Hibiscus. Dans le premier volume de son Prodromus le professeur De Candolle a donné les caractères de quinze espèces distribuées en deux sections. La première qu'il a désignée par le nom à d'Achania est caractérisée par ses pétales auriculés d'un côté. Les onze Plantés qui la composent sont indigènes de l'Amérique méridionale et surtout du Mexique et du Pérou; toutes sont nouvelles et on en doit la description à Kunth et à De Candolle excepté pour celle qui a servi à établir le genre. Cette belle Plante qui est cultivée depuis long-temps dans les jardins d'Europe mérite une courte description.
Le MALVAVISCUS ARBORESCENT Malvaviscus arboreus Cav. (Diss. 3 t. 48 f. 1); Hibiscus Malvaviscus L.; Achania Malvaviscus Swartz a des rameaux pubescens des feuilles cordiformes à trois ou cinq lobes acuminées un peu scabres. Les fleurs sont d'un beau rouge solitaires et leur involucelle court à huit ou onze folioles dressées. Elle croît naturelle ment dans les lieux pierreux et calcaires des Antilles du Mexique et de la république de Colombie.
La seconde section se distingue par ses pétales non auriculés d'un côté. Elle a reçu le nom d'Anotea
et elle renferme quatre espèces indigènes du Brésil et du Mexique. (G..N.)
MALVEOLA. BOT. PHAN. (Heilter.) Syn. de Sida Abutilon L. (B.)
MALVINDA. BOT. PHAN. Dillen avait donné ce nom à une espèce du cenre Sida de Linné et Burmann l'avait appliqué à un Waltheria et à un Urena. Enfin il a été employé par Médikus pour désigner un genre formé aux dépens du Sida et qui aurait été caractérisé par ses carpelles au nombre de cinq à douze monospermes et non renflés. Ce genre n'a été considéré par De Candolle (Prodrom. Syst. Veg. t p. 459) que comme une simple section du genre Sida. V. ce mot. (G..N.)
*MAMANDRITE. POLYP. FOSS. On a donné ce nom à quelques espèces d'Alcyons fossiles dont la forme approche de celle de l'Alcyonium Ficus. (E.D..L.)
MAMAT. OIS. Syn. d'Emberiza byemalis Lath. (DR..Z.)
MAMBRINE. MAM. V. CHÉVRE.
MAMBU. BOT. PHAN. On trouve dans l'Ecluse (Exotic. p. 259) à l'article du Tabaxir V. ce mot que cette concrétion provient des roseaux arborescens appelés Mambu ce qui donne ce mot pour synonyme de Bambou. (B.)
MAMEI. BOT. PHAN. Pour Mamméa. V. ce mot. (B.)
MAMEKA. BOT. PHAN. Divers voyageurs nous apprennent que les Hottentots désignent sous ce nom diverses espèces de Mésembrianthèmes et autres Ficoïdes qu'ils mâchent pour apaiser leur soif dans les déserts du sud de l'Afrique. (B.)
MAMELLE PLUCHÉE ET TIGRÉE. BOT. CRYPT. Paulet nomme ainsi divers Agarics. Ce fongologue a aussi ses MAMELLE CHAIR MAMELLE A L'ENCRE MAMELLE DORÉE BRUNE RAYÉE etc. tous noms d'une trivialité qui les rend inadmissibles. (A. F.)
MAMELLES. ZOOL. On appelle ainsi les organes destinés à la sécrétion du lait et essentiellement formés par la glande mammaire. La présence de ces organes forme le caractère essentiel de toute une classe d'Animaux qu'on a pour cette raison nommés Mammifères. V. ce mot pour les détails sur la structure et les modifications de ces organes dans les diverses familles de Mammifères. (A.R.)
MAMELON MOLL. On désigne ainsi en conchyliologie les premiers tours de la spire d'une Coquille lors-qu'ils sont enflés et arrondis comme dans plusieurs Fuseaux et la plupart des Volutes. (D..H.)
MAMELON. BOT. CRYPT. Paulet appelle Mamelon à l'œil ardoise souris etc. des Agarics à qui les botanistes ne conservent pas ces dénominations baroques. (B.)
MAMELONNÉS BOT. CRYPT. (Champignons.) Famille de Paulet qui contient le crottin de Cheval le petit bouton lilas l'éteignoir doré etc. du même auteur mais que les cryptogamistes ne sauraient adopter. (B.)
*MAMILLARIA. BOT. PHAN. (Haworth.) V. CLERGE.
MAMINA. BOT. PHAN. Nom donné dans l'île d'Amboine à un Arbre décrit et figuré par Rumph (Herb. Amboin. 2 t. 83) mais si imparfaitement qu'on ne peut rien statuer à sou égard. Cet Arbre a un suc visqueux que les peintres du pays emploient en guise de vernis; on fait usage de ses jeunes feuilles pour purger les enfans. Le nom de Mamina qui signifie Arbre gras (Arbor pinguis) a été donné à ce Végétal en raison de ses feuilles charnues. (G..N.)
*MAMMA. MOLL. Genre formé par Klein (Meth. Ostrac. p. 23) pour les Coquilles du genre Natice surtout et des Tonnes ou autres qui ont une forme globuleuse et dont l'extrémité se termine en mamelon ou en s'arrondissant. (D..H.)
MAMMAIRE. Mammaria. ACAL. Genre encore peu connu ayant pour caractères: corps libre nu ovale ou subglobuleux terminé au sommet par une seule ouverture; point de tentacules à l'oscule. On ne sut sar les Animaux autre chose que ce qui est énoncé dans leurs caractères génériques. Müller auquel on doit l'établissement de ce genre Fabricius qui a fait connaître une espèce de Mammaire se sont bornés à des descriptions trop succinctes pour que l'on puisse fixer positivement leur place dans un cadre zoologique. Müller et Gmelin les rapprochent des Actinies; Lamarck les place à la fin de son second ordre des Tuniciers Arbres ou Ascidiens; Schweigger les classe parmi les Mollusques dans le voisinage des Ascidies. Ce genre renferme trois espèces qui vivent dans les mers du Nord: les M. Mamilla varia et Globulus. (E. D..L.)
MAMMALOGIE. Mammalogia. ZOOL. Nous nous conformerons à l'usage en adoptant ce nom pour désigner la branche de la Zoologie qui traite de l'histoire naturelle des Mammifères; quoique ce mot dont une partie est d'origine latine et l'autre d'origine grecque soit tout-à-fait barbare et formé contre toutes les règles. Aussi est-il à regretter que le nom de Mastologie ou mâme malgré sa longueur celui de Mastozoogie proposés successivement par divers naturalistes pour remplacer celui de Mammalogie n'aient point reçu la sanction de l'usage.
La Mammalogie est certainement la branche de l'Histoire Naturelle dont l'étude est la plus intéressante la plus utile et la plus féconde en résultats dignes de la haute attention du philosophe comme en applications journalières. Dans le temps même où l'étude des rapports était tout-à-fait négligée ou a dit on a prétendu démontier qu'il est parmi les Animaux des espèces si voisines de l'Homme que c'est presque un préjugé de leur refuser ce nom; et personne n'ignore que plusieurs auteurs et même le grand naturaliste qui a posé les premières bases de la Zoologie ont encore été plus loin en plaçant quelques Singes dans le genre Homo. Aujourd'hui que la théorie de l'unité de composition en nous montrant tous les Animaux formés sur le même plan a fait voir également le véritable point de vue sous lequel il faut apercevoir l'analogie que présentent tous les êtres; aujourd'hui surtout que ces espèces qu'on disait liées avec l'Homme par des rapports si intimes ne sont plus connues par les seules relations de voyageurs souvent crédules et ignorans et presque toujours amis du merveilleux; les naturalistes ont apprécié à leur juste valeur des opinions en partie admises parce qu'on avait exagéré et quelquefois même supposé des ressemblances en même temps qu'ou omettait d'importantes et réelles dissemblances. Néanmoins l'étude zoologique des caractères extérieurs et mieux encore l'étude anatomique l'étude approfondie de toute l'organisation de l'Homme ont dès long-temps également moutré que cet être que ses facultés morales distinguent si éminemment de la brute n'est cependant qu'un Mammifère aux yeux du naturaliste c'est-à-dire aux yeux de celui qui ne considère que son or?ganisation et ses qualités physiques. V. HOMME.
Si l'organisation des Mammifères se rapproche ainsi réellement de l'organisation humaine; s'il y a entre toutes les parties de leur corps et celles du corps humain non pas seulement de l'analogie mais même de la ressemblance quel jour l'étude de ces Animaux ne jettera-t-elle pas sur l'histoire de l'Homme? Ne sera-t-elle pas utile nécessaire même au philosophe qui cherchera à concevoir où est la source de cette intelligence humaine tellement supérieure et peu comparable à celle des Animaux dans un être qui n'a que la même organisation physique? L'anatomiste le physiologiste ne devront:
ils pas chercher une instruction plus approfondie sur la disposition ou la structure et sur les fonctions des organes de l'Homme dans l'étude des organes analogues des Mammifères? Et la série de leur dégradation successive chez les Animaux ne fournit-elle pas comme on l'a dit une série de dissections et d'expériences toutes faites? Le physiologiste qui cherche par des expériences sur les Animaux vivans à prendre pour ainsi dire la nature sur le fait doit surtout porter son attention sur les espèces les plus voisines de l'Homme sur les Mammifères et même sur les premiers d'entre eux si du moins il a pour but principal l'avancement de la Physiologie humaine; car la fonction étant comme la forme dont elle dépend fugitive presque d'une espèce à l'autre les expériences faites sur les Reptiles ou les Oiseaux ne fournissent que rarement des conséquences immédiatement applicables à l'Homme.
Les Mammifères ne doivent pas moins intéresser sous d'autres rapports: combien d'espèces sans parler même de celles que l'Homme a réduites en domesticité combien lui sont utiles par leur chair leur pelleterie leur graisse leurs os leur sang même? Combien au contraire il compte parmi eux d'ennemis les uns redoutables par leur fonce et les autres quoique faibles plus à craindre peut-être ou du moins plus incommodes par leur petitesse même qui les dérobe à son action au milieu même de sa demeure et dans ses champs qu'ils dévastent? Or s'il est vrai que tous les êtres de la nature sont dignes de l'attention et de l'étude du naturaliste on peut dire même de tout homme instruit; on doit également convenir que l'Homme a surtout besoin de connaître ceux avee lesquels il se trouve le plus fréquemment en rapport; ceux qui lui sont utiles pour les rechercher ceux qui lui sont dangereux pour les éviter ceux qui lui sont nuisibles pour les détruire.
On ne doit donc pas s'étonner que l'on se soit empressé dans tous les temps et dans tous les lieux de recueillir des notions plus ou moins imparfaites sur l'histoire naturelle des Mammifères. Il n'est presque aucun voyageur qui n'ait publié quelques remarques sur les formes et les habitudes des espèces propres aux contrées qu'il a parcourues; et parmi les anciens diverses observations sont également répandues dans les écrits d'Hérodote de Columelle de Varron de Sénèque d'Athénée et surtout d'Oppien qui dans son Traité de la chasse evait nécessairement s'occuper d'un grand nombre d'espèces. Mais Aristote Pline et Elien sont réellement les seuls qu'on puisse regarder comme de véritables naturalistes à cause du but qu'ils se sont proposé dans leurs ouvrages et de la manière dont ils les ont composés. Aristote surtout peut à juste titre être considéré comme le père de l'Histoire Naturelle; ses descriptions quelquefois incomplètes mais toujours exactes ses observations pleines d'intérêt sur les mœurs des Animaux et surtout la sagesse avec laquelle il fait connaître discute et explique même toutes les farbles répandues de son temps rendent véritablement ses ouvrages d'Histoire Naturelle dignes d'être lus et médités par les naturalistes de tous les temps.
Après la renaissance des lettres Gesner Aldrovande Jonsion publièrent successivement divers ouvrages sur les Mammifères: ils cherchèrent et réussirent souvent à retrouver les Animaux décrits ou indiqués dans les ouvrages des anciens et ils firent eux-mêmes connaître un grand nombre d'espèces nouvelles. Malheureusement le peu de précision des caractères qu'ils employaient a de beaucoup diminué nous ne dirons pas le mérite mais du moins l'utilité de leurs travaux. Ils n'avaient point d'ailleurs senti la nécessité d'une méthode fondée sur les caractères des êtres; et c'est ainsi que Gesner avait adopté tout simplement l'ordre alphabétique. Toutefois il est juste de
remarquer que ce dernier auteur qu'on a appelé à juste titre le restaurateur de l'Histoire Naturelle avait &jà céjà réuni ou rapproché toutes les espèces qui lui paraissaient se resembler et formé ainsi des groupes qui représentaient en quelque sorte des familles ou des genres naturels.
En 1693 l'un des naturalistes les plus féconds et les plus savans du dixseptième siècle Jean Ray (qu'il ne faut pas confondre avec un autre autent du même nom Augustin Ray auquel on doit une Zoologie universelle et portative publiée en 1788) fin enfin paraître son Synopsis Medi Anim. Quadrupedum et Serpentei generis. Cet ouvrage forme véritablement une époque importante pour la science; et nous devons faire conaître la classification qu'on y adoptait avec plus de détail que nous ne pourrons le faire pour toutes les méthodes proposées dans la suite par d'autres naturalistes. Ray divise d'abord les Mammifères en deux grandes classes: ceux qui ont des sabots et ceux qui ont des ongles; les premiers se subdivisent ensuite en trois sections: les Solipèdes comme les Chevaux; les espèces dont le pied est divisé en plus de deux parties comme les Eléphans; et celles qui ont le pied fourchu parmi lesquelles il distingue ceux qui ruminent comme les Bœufs les Moutons etc. et ceux qui ne ruminent pas comme les Cochons. Ceux qui ont des ongles les ont ou bien larges et plats comme les Singes ou bien étroits et pointus. Parmi les deniers les uns ont le pied fourchu comme les Chameaux et les autres et Fissipèdes. Ceux-ci étant encore en très-grand nombre il était nécessaire de les subdiviser de nouveau et c'est ce que l'auteur a essayé d'après la considération de leur système dentaire. Il les partage on analogues et en anomaux; ceux-ci forment deux classes les uns privés de dents comme les Fourmiliers et les Pangolins et les autres ayant des dents différentes Par leur nombre leur forme ou leur position de celles des espèces normales. Ces dernières sont celles qui ont plus de deux incisives comme les Carnassiers ou deux seulement comme les Rongeurs. Telle est la méthode mammalogique de Ray méthode véritablement très-remarquable pour le temps où elle a été faite. Elle a été pendant long-temps en usage chez les Anglais et plusieurs des divisions établies par l'auteur ont même été conservées par la plupart des naturalistes modernes.
Après la publication du Synopsis de Ray la science resta assez long-temps stationnaire: le temps ou fécondée par le génie de Linné et de Buffon elle devait faire de si rapides progrès n'était point encore venu. Ce ne fut qu'en 1735 que parut la première édition du Systema Naturæ ouvrage qui donna à la Mammalogie de nouvelles formes une nouvelle langue une nouvelle méthode l'établit sur ses véritables bases et mit enfin l'ordre la précision l'exactitude où il n'avait trouvé que le désordre le vague et l'incertitude et qui créa on peut le dire une science qui n'existait pas. Cette science a depuis Linné fait d'immenses progrès; et c'est avec juste raisou qu'on a dit les quarante années qui viennent de s'écouler plus fructueuses pour elle que tous les siècles qui les out précédées; néan-moins elle est restée à peu près telle que le génie de Linné l'a faite et les travaux des modernes n'ont pour ainsi dire fait qu'étendre et perfectionner l'admirable édifice élevé par le naturaliste suédois. Il est donc indispensable de faire connaître avec détail la méthode mammalogique exposée dans le Systema Naturæ ce que nous croyons ne pouvoir faire avec plus de clarté que par le tableau synoptique ci-joint.
On y voit que Linné rapporte tous les Mammifères à quarante genres qu'il répartit dans sept ordres désignés sous les noms de Primates de Bruta de Feræ de Glires de Pecora de Belluæ et de Cetæ et qu'il forme principalement sur la considération des dents. Cette classification
TOME X.
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extrêmement simple est infiniment supérieure à celle de Ray parce que le génie de Linné avait senti les véritables rapports des êtres et parce qu'il avait enfin créé une méthode naturelle. Aussi toutes ses coupes ont-elles été généralement adoptées. Tous ses ordres sont encore admis aujourd'hui par la plupart des naturalistes modernes et particulièrement par Cuvier qui seulement a substitué aux noms de Linné pres que tous peu susceptibles d'être traduits en français ceux de Quadrumanes d'Edentés de Carnassiers de Rougeurs de Ruminans de Pachydermes et de Cétacés. Enfin parmi ses genres ceux même qu'on a été obligé de subdiviser se retrouvent encore conservés dans les classifications les plus récentes où elles forment des familles naturelles. C'est ainsi par exemple que l'ordre des Quadrumanes comprend deux grandes familles les Singes et les Lémuriens qui correspondent exactement au genre Simia et au genre Lemur de l'illustre législateur de la Zoologie.
La méthode du Systema Naturæ n'est pas moins remarquable à d'autres égards. Avant Linné les Cétacés avaient toujours été séparés des Quadrupèdes vivipares et la classe des Mammifères n'avait point été établie. Déjà il est vrai l'illustre Bernard de Jussieu avait senti les véritables rapports des Cétacés que tous les naturalistes et Linné lui-même (dans ses premières éditions) avaient jusqu'alors rangés parmi les Poissons; déjà Brisson en les séparant de ceux-ci pour en former la seconde classe de son règne animal les avait placés à la suite des Quadrupèdes vivipares; mais Linné fit plus encore: on les avait rapproches il les réunit; et c'est ainsi qu'embrassant sous le nom commun de Mammalia tous les Animaux à mamelles pour n'en former qu'une seule grande classe il partagea avec Bernard de Jussieu et Brisson la gloire de la découverte.
Nous passerons plus rapidement sur la classification purement artificielle de Klein et sur celle de Brisson publiées l'une en 1751 sous le titre ae Quadrupedum disquisitio brevisque historia naturalis et l'autre en 1756 dans un ouvragé intitulé: Distribution du règne animal en neuf classes. Le premier dans sa méthode presque uniquement basée sur la considération du nombre des doigts établissait parmi les Mammifères deux ordres dont l'un renfermait tous les Ongulés répartis en cinq familles nommées Monochiles Dichiles Trichiles Têtrachiles et Pentachiles. Les Unguiculés formaient quatre familles également caractérisées par le nombre de leurs doigts les Didactyles les Tridactyles les Tétradactyles et les Pentadactyles. Enfin une dixième famille comprenait sous le nom d'Acromalopèdes toutes les espèces à pieds palmés.
Dans son système mammalogique Brisson s'attachant au contraire principalement à la considération du système dentaire et n'accordant avec juste raison qu'une importance secondaire aux caractères tirés du nombre des doigts divise les Mammifères en dix-huit ordres qu'il caractérise de la manière suivante: le premier n'a point de dents; le second n'a que des molaires; le troisième a de plus des canines; le quatrième et le cinquième ont des incisives à la mâchoire inférieure; mais l'un six seulement et l'autre huit. Tous les ordres suivans ont des incisives aux deux mâchoires; mais ils se distinguent soit par le nombre de ces dents soit par celui des doigts. Ainsi le sixième a la corne du pied formée d'une seule pièce; le septième a le pied fourchu; le huitième a trois doigts ongulés à chaque pied; le neuvième et le dixième ont également quatre doigts ongulés devant trois derrière; mais l'un a deux incisives et l'autre dix à chaque mâchoire. Le onzième se distingue par quatre doigts ongulés à chaque pied. Les sept ordres suivans sont tous unguiculés;
mais le nombre des incisives varie: il y en a a à chaque mâchoire deux dans le douzième et quatre dans le treizième. Le quatorzième en a quatre en haut six en bas; le quinzième six en haut quatre en bas; le seizième six à chaque mâchoire; le dix-septième. six en haut et huit en bas et le dernier dix en haut et huit en bas.
On voit que ces deux méthodes quoique publiées après les premières éditions du Systema Naturæ sont tout-à-fait différentes de celle qui se trouve exposée dans cet ouvrage. Presque tous les auteurs systématiques dont il nous reste à faire connaître les travaux peuvent au contraire être considérés comme appartenant à l'école de Linné. Tel est particulièrement Erxleben qui en publiant en 1777 son Systema regni animalis ne l'annonça en quelque sorte lui-même que comme une nouvelle édition plus complète du Systema Naturæ. L'auteur fit en effet connaître beaucoup d'espèces nouvelles établit plusieurs genres qui tous ont été adoptés et rendit surtout son ouvrage très-recommandab le par le soin avec lequel il compléta la synonymie en citant pour chaque Animal tous les auteurs qui en ont fait mention dans leurs écrits depuis Aristote jusqu'aux contemporains: travail immense et qui ne pouvait être véritablement utile qu'autant qu'il était exécuté par un naturaliste aussi laborieux et un critique aussi éclairé que le fut Erxleben. Le Systema regni animalis diffère d'ailleurs à quelques égards du Systema Naturæ: remarquant qu'on a beaucoup de peine à former et à caractériser des divisions secondaires vraiment naturelles l'auteur s'est affranchi de la difficulté à laquelle s'étaient soumis ses devanciers en partageant la classe en un certain nombre d'ordres sous lesquels se trouvaient ensuite compris les genres. Il les place tous dans une seule série continue et paraît s'attacher presque uniquement à conserver exactement à chacun d'eux le rang que lui assignent ses rapports naturels.
Dans les années qui suivirent la publication du Systema d'Erxleben plusieurs méthodes parurent successivement dans d'autres ouvrages tels que le Prodromus methodi Animalium de Storr qui fut publié en 1780; l'Elenchus Animalium de Boddaert en 1787; une nouvelle édition du Systema Naturæ revue par Gmelin en 1789; le Manuel d'Histoire Naturelle de Blumenbach et le Système anatomique des Quadrupèdes (1792) où Vicq-d'Azyr présenta une nouvelle classification faite par Daubentoh. A l'exception de cette dernière où les Mammifères forment quinze classes et sur laquelle nous ne nous arrêterons pas parce qu'elle est peu digne du nom de son illustre auteur; toutes n'étaient au fond que celle de Linné avec des modifications plus ou moins importantes et plus ou moins heureuses.
Storr divisait tous les Animaux en trois phalanges: 1° ceux qui sont pourvus de pieds propres à la marche; ils forment deux cohortes les Unguiculés et les Ongulés; 2° ceux qui ont les pieds en forme de nageoires mais à doigts distincts comme les Phoques et les Lamantins; 3° ceux qui ont de véritables nageoires: ce sont les Cétacés. La première cohorte de la première phalange comprend trois ordres: 1° les Primates qui se subdivisent en deux tribus ceux qui ont des mains (Manuati) et ceux qui n'en ont pas (Emanuati); cette dernière comprend les Chauve-Souris et les Carnassiers; 2° les Rosores ce sont les Rongeurs; et 3° les Mutici ou les espèces qui manquent de dents ou du moins qui n'ont pas d'incisives. La seconde cohorte comprend également trois ordres: 1° les Jumenta qui n'ont qu'un seul sabot; 2° les Pecora qui en ont deux; 3° les Belluæ qui en ont plus de deux.
La méthode de Boddaert se rapproche davantage de celle de Linné; mais elle a beaucoup moins de précision et d'exactitude que celle de Storr
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à laquelle elle ressemble d'ailleurs en ce que tous les Mammifères sont d'abord divisés en deux grandes sections les Terrestres et les Aquatiques. La seconde comprend en outre de véritables Aquatiques l'Hippopotame le Castor et la Loutre. Boddaert admet d'ailleurs parmi les Terrestres presque tous les ordres établis par Linné; seulement il réunit en un seul les Primates et les Bruta qu'il embrasse sous le nom d'Unguiculés.
Blumenbach s'est encore plus rapproché de Linné; seulement aux sept ordres admis dans le Systema Naturæ il en ajoute trois autres (V. cinquième édition) qu'il désigne sous les noms de Bimanes de Cheiroptères et de Solipèdes (Solidungula). Le genre Homme jusqu'alors ordinairement placé à la tête des Primats compose le premier; les Chauve-Souris et le genre Cheval forment les deux autres. Quant à Gmelin il s'est seulement proposé en publiant une nouvelle édition du Systema Naturæ quelques années après la mort de son auteur de mettre cet ouvrage au niveau de la science en employant les travaux de Buffon de Pallas de Schreber de Blumenbach et des autres savans ses contemporains. Malheureusement l'esprit de critique si nécessaire pour les travaux de cette nature n'a point présidé à ceux de Gmelin; et il serait dangereux de consulter sans défiance la compilation de cet auteur.
Dans la même année où parut la cinquième édition du Manuel d'Histoire Naturelle de Blumenbach (1797) Cuvier et Geoffroy publièrent aussi en France (dans un des journaux du temps le Magasin Encyclopédique) une nouvelle classification des Mammifères surlaquellenous devons nous arrêter avec quelque détail parce que modifiée dans la suite à plusieurs égards elle fut généralement adoptée. Ils divisèrent d'abord la classe en trois embranchemens; les espèces à ongles les espèces à sabots et les espèces marines; et c'est de la subdivision de chacun de ces embranchemens que résultèrent leurs ordres au nombre de quatorze. Nous indiquerons successivement les caractères de chacun d'eux.
I. QUADRUMANES. Doigts unguiculés; trois sortes de dents; pouces séparés aux quatre pieds.
II. CHEIROPTÈRES. Doigts unguiculés; trois sortes de dents; mains allongées palmées; membrane s'étendant du cou entre les pieds à l'anus.
III. PLANTIGRADES. Doigts unguiculés; trois sortes de dents; point de pouces séparés; plante entière appuyée.
IV. PÉDIMANES. Doigts unguiculés; trois sortes de dents; pouces séparés aux pieds de derrière seulement.
V. VERMIFORMES. Doigts unguiculés; trois sortes de dents; point de pouces séparés; corps allongé; pieds n'appuyant que les doigts; métatarses inclinés; membres courts.
VI. BÊTES FÈROCES. Doigts unguiculés; trois sortes de dents; point de pouces séparés; pieds n'appuyant que les doigts; membres redressés.
VII RONGEURS. Doigts unguiculés; dents incisives et molaires seulement sans canines.
VIII. EDENTÉS. Doigts unguiculés; point d'incisives ni de canines (les Fourmiliers les Pangolins les Tatous.)
IX. TARDIGRADES. Doigts unguiculés; point d'incisives; des canines et des molaires (le genre Bradype).
X. PACHYDERMES. Pieds à sabots; plus de deux doigts aux pieds.
XI. RUMINANS. Pieds à sabots; deux doigts à chacun.
XII. SOLIPÈDES. Pieds à sabots; un seul doigt.
XIII. AMPHIBIES. Pieds en nageoires ceux de derrière distincts.
XIV. CÉTACÉS. Pieds en nageoires; point d'extrémités postérieures distinctes.
Cette méthode était sans doute très-naturelle et toutes les coupes faites par Cuvier et Geoffroy ont toujours été conservées depuis; mais quelques-unes des divisions ainsi établies paraissaient devoir plutôt constituer de
simples familles que de véritable ordres. C'est ce que reconnurent bientôt ses auteurs eux-mêmes; et elle subit successivement diverses modifications dont la science fut presque toujours redevable à Cuvier: car donnant dès-lors à l'étude des rapports des êtres une attention toute spéciale et porté par cette étude elle-même à admettre qu'il est pour l'Histoire Naturelle quelque chose de plus important que ses classifications et reconnaître qu'il entre nécessairement de l'arbitraire dans la distribution et l'enchaînement des familles Geoffroy se borna à ce premier essai d'une methode et se livra dès-lors plus particulièrement aux travaux monographiques.
Dès l'année 1798 Cuvier avait déjà dans son Tableau de l'Histoire Naturelle réuni l'ordre des Tardigrades à celui des Edentés supprimé tout-à-fait celui des Vermiformes; et il ne considérait plus les Cheiroptères les Plantigrades les Carnivores et les Pédimanes que comme des divisions d'un seul ordre celui des Carnassiers. D'autres perfectionnemens furent encore faits par le même naturaliste quelques années après dans son Anatomie comparée et plus tard (en 1817) dans son Règne Animal. Dans ce dernier ouvrage l'auteur réunit les Solipèdes aux Pachydermes comme l'avait fait Linné supprime la tribu des Pédimanes et établit une nouvelle division des Carnassiers qu'il partage en Cheiroptères Insectivores Carnivores et Marsupiaux; comprenant ainsi dans cette dernière famille tous les Animaux à bourse qui avaient jusqu'alors fait partie de l'ordre des Pédimanes qu'ils composaient presque en entier et decelui des Rongeurs. La classe des Mammifères est ainsi composée dans cette méthode de huit ordres celui des Bimanes où se trouve placé seul le genre Homme et les sept admis dans le Systema Naturæ. Ainsi après un siècle de travaux on en revint à la classification de Linné; et la science fat replacée sur les mêmes bases où l'avait créée le génie de ce grand homme.
Néanmoins quelques auteurs modernes avaient aussi publié peu de temps avant quelques méthodes fort différentes de celles du Systema Naturæ. Ce fut en 1811 que parut le Prodromus Systematis Mammalium d'Illiger. Ce naturaliste auquel on doit reprocher d'avoir fort inutilement changé presque tous les noms proposés par ses prédécesseurs et ses contemporains et d'avoir inventé beaucoup plus de mots qu'il n'a fait de travaux utiles n'était cependant pas sans mérite et son ouvrage est remarquable à plusieurs égards. Il divise tous les Mammifères en cent vingt-cinq genres qu'il répartit en trente-neuf familles et en quatorze ordres qu'il désigne sous les noms suivans: I. Erecta (l'Homme); — II. Pollicata qui comprennent cinq familles Quadrumana (les Singes); Prosimii et Macrotarsi(les Lémuriens); Leptodaclyla (le Cheiromys); et Marsupialia; cette dernière famille comprend tous les Animaux à bourse excepté les Kanguroos qui sous le nom de Salientia forment l'ordre III; — IV. Prensiculata qui divisés en huit familles comprennent tous les Rougeurs; — V. et VI. Multungula et Solidungula (les Pachydermes);—VII. Bisulca(les Ruminans); — VIII. Tardigrada (les Bradypes);—IX. Effodientia (les autres Edentés);—X. Reptantia (les Monotrêmes);—XI. Volitantia (les Chéiroptères);—XII. Falculata qui comprennent la plupart des Carnassiers;—XIII. Pinnipedia (les Phoques et les Lamantins);—XIV. Natantia (les Cétacés).
Quelques années après le Prodromus d'Illiger en 1816 le savant naturaliste Blainville fit aussi paraître (V. Bullet. de la Sociét. Philomat.) une autre classification également assez différente de celle de Linné et qu'il reproduisit plus tard avec quelques modifications dans son Traité de l'organisation des Animaux. Dans ce dernier ouvrage l'auteur divise
d'abord tous les Mammifères en deux sous-classes: les Monodelphes et les Didelphes; donnant à ce mot une acception beaucoup plus étendue qu'on ne l'avait généralement fait jusqu'alors. La première sous-classe renferme sept ordres que potis ferons connaître successivement avec leurs subdivions: I. l'Homme; — II. les Quadrumanes distingués en normaux ce sont les véritables Quadrumanes et en anomaux; parmi ces derniers les uns sont modifiés pour voler (les Galéopithèques) les autres pour grimper (les Tardigrades; — III. les Carnassiers distingués en normaux non claviculés (les Plantigrades et les Digitigrades); normaux claviculés (les insectivores); auomaux claviculés (les Taupes modifiées pour fouir et les Chéiroptères modifiés pour voler); enfin les anomaux non claviculés (les Phoques modifiés pour nager);—IV. les Edentés distingués en normaux (les véritables Edentés); et en anomaux (les Cétacés modifiés pour nager); — V. les Rongeurs ou Célérigrades distingués en claviculés sub-claviculés et non-claviculés: — VI. les Gravigrades ou les Bidentés distingués en normaux (les Eléphans) et en anomaux (les Lamantins modifiés pour nager); — VII. les Ongulogrades distingués en ceux qui ont un système de doigts impair et qui sont ou triongulés ou monongulés et ceux qui ont un système de doigts pair ou les bisulques et les tétrasulques; — VIII. Cet ordre qui compose à lui seul la sous-classe des Didelphes comprend deux sections: les normaux les Sarigues et les Phalangers qui se subdivisent en Carnassiers et en Rongeurs; et les anomaux modifiés les uns pour fouir (le genre Echidné) les autres pour nager (le genre Ornithorhynque).
La méthode de Blainville et celle de Cuvier sont comme on le voit fort différentes à tous égards Cependant il ne serait peut-être pas impossible en les conciliant d'améliorer l'une par l'autre; c'est du moins ce qu'on paraît s'être proposé de faire dans une classification publiée tout récemment en France: nous voulons parler de celle de Desmoulins exposée dans deux tableaux annexés à la Physiologie de Magendie (2e édition 1825). Tous les Unguiculés sont dans ce système classés comme dans le Règne Animal à l'exception des Animaux à bourse des Monotrêmes qui sont comme dans le Prodrome de Blainville réunis sous le nom commun de Marsupiaux ou d'Embryopares: cet ordre est ensuite subdivisé en Marsupiaux carnivores frugivores herbivores rongeurs et édentés; ces derniers n'étant autres que les Monotrêmes. L'auteur se rapproche encore sous ce rapport de Blainville qui avait déjà distingué parmi les Marsupiaux une famille de Rongeurs et une de Carnassiers. Enfin il admet aussi comme ce dernier l'ordre des Gravigrades et celui des Ongulogrades auxquels il conserve même ces noms; mais il reporte les Lamantins parmi les Cétacés à l'exemple de Cuvier et forme deux ordres distincts des Ruminans et des Solipèdes; s'écartant à l'égard de ces derniers autant de la classification du Règne Animal que de celle du Traité de l'Organisation.
Enfin parmi les autres auteurs systématiques modernes nous devons encore citer Lacépède Desmarest (Dictionnaire d'Histoire Naturelle de Déterville et Maramalogie); Duméril (Tableau Elémentaire d'Histoire Naturelle et Elémens des Sc: Naturelles); Fr. Cuvier (Dents des Mammifères); Ranzani (Elémens de Zoologie); et Latreille (Familles Naturelles du Règne Animal) qui tous ont adopté les méthodes exposées par Cuvier soit dans son Anatomie comparée soit dans son Règne Animal. Cependant quelques uns d'eutre eux et particulièrement Lacépède Fr. Cuvier et Latreille ont proposé diverses modifications. La classification de Lacépède déjà assez ancienne se rapprochait à plusieurs égards de celle qu'Illiger publia quelques
années après et que nous avons déjà fait connaître. Fr. Cuvier divise les Marsopiaux en deux sections: les Marsupiaux insectivores qu'il met à cause de leur système dentaire à la suite des Hérissons et des Tenrecs; et en Frugivores qu'il place comme on le fait ordinairement entre les Carnassiers et les Rongeurs. Enfin Latreille élève au rang d'ordres la tribu des Chéiroptères qu'il considère comme intermédiaires aux Quadrumanes et aux Carnassiers et celle des Marsupiaux considérées toutes deux par Cuvier comme la première et la dernière famille de Carnassiers. En outre cet illustre naturaliste sépare des Edentés les Monotrêmes qu'il considère avec Geoffroy Saint-Hilaire et Van der Hoeven comme devant former une classe à part.
Enfin nous termineronsen présentant un aperçu de la classification exposée par Oken dans son Esquisse du Système d'Anatomie de Physiologie et d'Histoire Naturelle (1821). Le célèbre anatomiste allemand cherche à établir dans cet ouvrage a «que le Règne Animal s'est développé dans le même ordre que les organes dans le corps animal et que ce sont ces organes qui forment caractérisent et représentent les classes; qu'il y a autant de classes d'Animaux qu'il y a d'organes; et que dans un système scientifique ces classes doivent recevoir leurs dénominations des organes.ff Il applique ensuite les mêmes idées à la formation des ordres et des familles et divise les Mammifères qu'il nomme Animaux à Sensiers en cinq ordres: I. Les Germiers divisés en Spermiers Oviers et Fétiers (ce sont les Rongeurs); — II les Sexiers (les Insectivores et les Marsupiaux); — III. les Entrallliers (les Monotrêmes et les Edentés); — VI. les Carniers (les Cétacés les Ruminans les Pachydermes); — V. les Sensiers(les Carnassiers amphibies plantigrades digitigrades et Chéiroptères; les Quadrumanes et l'Homme). Nous regrettons que l'étendue de cet article ne nous permette pas de développer davantage le Système d'Oken et d'indiquer les bases sur lesquelles l'auteur l'a fondé; ce que nous ne pourrions faire sans de très-longs développemens. Nous reuvoyons donc à son Esquisse (imprimée en français à Paris) à l'Isis et à la Philosophie de la Nature.
Telles sont les principales méthodes publiées successivement par les mammalogistes; mais celle de Cuvier a généralement été considérée comme la meilleure. Néanmoins on pourrait sans doute encore la perfectionner en adoptant quelques-unes des modifications proposées depuis sa publication par d'autres zoologistes. Ainsi les Monotrêmes paraissent devoir être séparés des Edentés et constituer sinon une classe du moins un ordre bien distinct; et les Chéiroptères les Marsupiaux les Gravigrades et les Solipèdes doivent peut-être pareillement être considérés comme formant des degrés d'organisation particuliers. Enfin peut-être en est-il aussi de même des Cétacés herbivores dont l'organisation est si différente à tous égards de celle des vrais Cétacés. Quoi qu'il en soit la méthode mammalogique de Cuvier étant celle qui a été suivie dans ce Dictionnaire il nous suffira d'avoir fait cette remarque; et dans le tableau synoptique ci-joint nous la ferons connaître telle qu'elle a été exposée dans le Règne Animal.
II nous resterait maintenant pour compléter l'histoire de la Mammalogie à donner une idée des travaux des auteurs qui ont le plus contribué à ses progrès par l'établissement de nouveaux genres par la distinction et la description d'espèces nouvelles et par des observations su les mœurs sur les caractères et principalement sur l'organisation des Animaux déjà connus; en un mot de ceux qui se sont plutôt occupés de découvrir les faits que de les classer. Ce genre de recherches forme véritablement la plus belle partie de l'Histoire Naturelle; ou plutôt il constitue véritablement la science s'il est juste
de dire que les faits sont les matériaux qui composent cet admirable édifice tandis que les méthodes seraient plutôt comparables aux échafaudages dressés pour sa construction. Nous n'entreprendrons pas ici néanmoins d'analyser les utiles travaux de ces naturalistes à cause de l'immensité des détails où nous serions entraînés et parce que nous ne pourrions d'ailleurs que répéter ce qui a été dit ou ce qui le sera dans l'histoire particulière de chaque genre. Au reste ceux qui ont le plus enrichi la science de faits et d'observations sont aussi pour la plupart ceux qui ont le plus contribué au perfectionnement de ses méthodes. Qu'il nous suffise donc de rappeler ici tous les savans que nous avons déjà cités dans cet article et de nommer en outre Pallas Pennant Daubenton Camper Schreber Edwards Allamand Azzara Péron Lesueur Bonnaterre Sonnerat Kuhl Leisler Bechstein Shaw Barrow Humboldt Everard Home Quoy Gaimard Leach le prince Maximilien de Neuwied Otto Temminck Horsfield Harlan Rafinesque Savi etc. et surtout notre immortel Buffon.
L'époque où parurent les premiers volumes de son Histoire Naturelle (1749-1753) n'est pas moins mémorable dans les fastes de la science que dans ceux de la littérature. On lui a reproché il est vrai de n'avoir pas senti la nécessité d'un plan méthodique et d'une nomenclature rigoureuse; d'avoir introduit dans la science de graves erreurs quoiqu'on retrouve dans ces erreurs même comme la dit son éloquent panégyriste l'empreinte de son génie; enfin d'avoir peint les mœurs des Animaux avec des couleurs plus brillantes qu'exactes et d'avoir fait ainsi plutôt le roman que l'histoire de la Nature. Quoi qu'il en soit et malgré ces taches dont plusieurs même doivent être imputées plutôt à son siècle et à sa position sociale qu'à lui-même il restera toujours comme l'a dit un des hommes qui peuvent le mieux le juger parce qu'il est un de ceux qui surent le mieux l'imiter «il restera toujours l'auteur fondamental pour l'histoire des Quadrupèdes.ff Il n'a pas eu en effet sur ses progrès une moindre influence que Linné lui-même et les noms de ces deux grands hommes ont des droits égaux à la reconnaissance et à l'admiration de la postérité. Linné avait élevé la Zoologie au rang des sciences par l'exactitude de la méthode et la perfection de la langue qu'il lui donna; elle devint l'une des plus fécondes et l'une des plus dignes d'intérêt par le nombre des faits dont l'enrichit Buffon et par les grandes idées que créa son génie; et l'un ne fut pas moins utile par la richesse et la magnificence de ses descriptions que l'autre par la précision et l'exactitude de ses divisions systématiques. Disons-le même: si le nom de Linné est si généralement connu ses ouvrages si généralement admirés c'est parce qu'en rendant la science si intéressante Buffon sut la rendre populaire; ou pour nous servir des expressions de l'orateur que nous avons déjà cité c'est parce que peignant ce que les autres ont décrit substituant des tableaux ornés à des détails arides des théories brillantes à de vaines suppositions il força tous les esprits à méditer sur les objets de ses études et à partager ses travaux et ses plaisirs.
Les ouvrages de Buffon furent en effet lus avec empressement dans tous les pays et ils firent naître partout le goût de l'Histoire Naturelle en sorte que ce grand homme prépara véritablement les temps ou cette science devait être si généralement cultivée sur tous les points du globe qu'il serait possible de compter dans une seule ville de l'Amérique plus de naturalistes instruits qu'il n'en existait dans toute l'Europe il y a moins de deux siècles. Mais ce fut surtout en France qu'une impulsion plus rapide fut donnée à l'Histoire Naturelle parce que chacun y put lire Buffon dans sa propre langue
sans perdre tout ce qu'il y a dans son style de beautés inaccessibles aux efforts du traducteur. Aussi lorsque plus tard la découverte de la véritable anatomie comparée vint placer la Zoologie dans une voie si éminemment scientifique; quand on reconnut que l'étude approfondie des caractères des êtres mène nécessairement sur le champ de l'anatomie et que la science fut enfin établie sur ses véritables bases; c'est à des Français qu'on dut cette grande révolution qui devait faire du commencement du dix-neuvième siècle une époque non moins mémorable que celles marquées par les utiles tentatites de Ray ou même par les travaux à jamais admirables de Linné. Ainsi Buffon fut peut-être le premier auteur de ce mouvement qui devait vingt ans après sa mort entraîner la science dans une direction si différente de celle ou il l'avait lui-même placée: remarque que nous pouvons faire sans porter atteinte à la gloire des naturalistes modernes puisqu'il sera toujours constant que l'Histoire Naturelle a fait plus de progrès dans les quarante années qui viennent de s'écouler qu'elle n'en avait fait jusqu'alors en plusieurs siècles; ni à celle de la France puisqu'en rendant justice à Buffon nous pourrons toujours dire suivant l'expression d'un savant distingué que la Zoologie est une science toute française. (IS. G. ST.-H.)
MAMMEA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Guttifères qui présente: un calice de deux folioles colorées et coriaces; quatre pétales ovales de même consistance; des étamines nombreuses à filets courts terminés par des anthères minces et oblongues; un style cylindrique persistant que surmonte un stigmate en tête; une baie charnue à l'intérieur et renfermant dans une loge unique quatre graines dont il n'est pas rare de voir plusieurs avorter. Les espèces de ce genre dont trois ont été décrites sont des Arbres originaires de l'Amérique qu'on a observés soit au Mexique soit dans les îles de son golfe. Leurs feuilles opposées et grandes présentent ces veines transversales droites et parallèles qui caractérisent la plupart des Végétaux de cette famille. Les fleurs naissent solitaires ou géminées à leurs aisselles; les unes sont hermaphrodites les autres mâles seulement. (A. D. J.)
MAMMIFÈRES. Mammalia. ZOOL. La première classe du règne animal celle qui comprend les Animaux les plus semblables à l'Homme et les plus rapprochés de lui par la perfection de leur organisation et par le haut degré de leur intelligence.
Linné dont les travaux mammalogiques sont encore comme tous ceux dont il a illustré les diverses branches de l'Histoire Naturelle la règle et la base de nos classifications et qui devina par la force de son génie ce que des travaux sans nombre et quarante ans de profondes recherches ont démontré depuis a le premier établi cette classe en réunissant aux Quadrupèdes vivipares les Animaux marins connus sous le nom de Cétacés. Ces êtres semblables aux Poissons par leurs formes générales vivant comme eux au sein des mers ne pouvant non plus quitter le milieu aquatique sans perdre promptement la vie respirent cependant l'air en nature et se rapprochent par l'ensemble de leurs caractères et par l'essentiel de leur organisation de ces Animaux terrestres dont ils paraissent si différens. Bernard de Jusieu avait le premier senti ce rapport; Brisson en formant des Cétacés la seconde classe du règne animal les avait déjà placés d'après les idées de l'illustre auteur de la Méthode naturelle des Végétaux près des Quadrupèdes vivipares: Linné fit plus encore en embrassant sous le nom commun de Mammalia toutes les espèces à mamelles.
Les Mammifères a dit en effet l'illustre naturaliste suédois sont tous les Animaux qui ont le cœur à deux
ventricules et à deux oreillettes; le sang chaud et rouge; des poumons; les mâchoires horizontales et cachées soit par des muscles soit par des tégumens; ordinairement des dents enchâssées; un pénis susceptible d'intromission les femelles étant d'ailleurs vivipares et allaitant leurs petits; une langue des yeux des oreilles des papilles pour organes des sens. Les tégumens sont des poils peu abondans chez les espèces des pays chauds en très-petit nombre chez les aquatiques; les membres sont des pieds généralement au nombre de quatre; mais dans les espèces tout-à-fait aquatiques la paire postérieure manque complètement; enfin il y a ordinairement une queue.
Tels sont les caractères généraux assignés par Linné à la classe ries Mammifères; mais on voit que si l'on fait abstraction de tous ceux qui ne lui appartenant pas en propre ne peuvent servir à sa distinction le nombre de ceux qui s'appliquent à tous les individus est fort restreint. Et en effet ceux même qui ont le plus de généralité et qu'on serait tenté de regarder comme véritablement classiques viennent cependant à manquer dans quelques espèces. C'est ce que Linné avait bien reconnu lui-même. Le caractère de l'existence des mamelles caractère qu'il regardait ou comme le plus important ou comme le moins variable puisqu'il en a tiré le nom de la classe n'était pas même suivant les idées de son temps généralement applicable à tous les individus: on croyait que le Cheval mâle manquait de ces organes. Cependant les anomalies qu'on observe chez un petit nombre d'espèces comme l'absence des dents cnez les Fourmiliers; celle des poils et des membres postérieurs chez les Dauphins; même celle des poils des membres postérieurs et des dents chez les Baleines prouvent seulement que les Mammifères ne forment pas une classe bien naturelle et n'empêchent pas qu'on ne doive réunir tous ces êtres d'ailleurs semblables par l'essentiel de leur Organisation. Ainsi et cette comparaison rend bien notre pensée on voit assez fréquemment des Chiens qui ont cinq doigts aux pieds de derrière comme à ceux de devant et d'autres qui ont sept molaires au lieu de six à la mâchoire supérieure; quelques individus réunissent même quelquefois ces deux anomalies; personne ne balancera cependant à reconnaître en eux des Chiens parce que leur organisation est toujours néanmoins dans sou essentiel celle de ces Animaux. Au contraire il peut arriver que des êtres constitués à quelques égards comme les Mammifères et conservant même une portion de leurs caractères extérieurs soient cependant modifiés plus profondément et tellement même qu'on ne puisse plus les considérer comme appartenant à cette classe. Tel paraît être le cas de ces Quadrupèdes de la Nouvelle-Hollande connus sous le nom de Monotrêmes qui nous offrent la réunion singulière 'une portion des caractères des Mammifères des Oiseaux et des Reptiles et qui doivent former une classe à part s'ils sont réellement Ovipares comme sembleraient le prouver les recherches plusieurs fois inutilement répétées de ceux qui ont voulu trouver les mamelles (1) et les témoignages des naturels de la Nouvelle-Hollande qui assurent avoir connaissance de leurs œufs. Au reste nous examinerons dans un autre article (V. MONOTRÊMES) ce qu'il faut penser de tous ces témoignages et nous rechercherons quelle place doivent occuper dans la série animale ces êtres extraordinaires; nous renvoyons également au même article tout ce qui concerne l'histoire de leur organisation.
Quoi qu'il en soit au reste des variations de quelques caractères plus ou moins importans chez les Mammifères la nécessité de leur réunion telle qu'elle a été proposée par Linné
(1) Les mamelles assure-t-on auraient cependant été enfin trouvées chez l'Ornithorhynque par Meckel.
est bien certaine et a été sanctionnée par les recherches approfondies auxquelles on s'est livré avec tant de saccès dans ces derniers temps sur l'ensemble de l'organisation et particulièrement sur le squelette et sur le système nerveux. Aussi notre collaborateur Isidore Bourdon ayant en récemment à définir la classe des Mammifères a-t-il donné (V. ANIMAL.) une définition beaucoup plus complète que celle de Linné; definition que nous reproduirons ici. MAMMIFÈRES petits vivans mamelles allaitement; cœur à deux ventricules; poumon; sang chaud; cerveau volumineux à corps calleux; sens complets; diaphragme musculaire entre la poitrine et l'abdomen; sept vertèbres cervicales excepté une espèce qui en a neuf.
Nous n'insisterons pas ici sur cette définition dont la suite de notre article fournira le développement: nous nous proposons en effet d'étudier sous un point de vue général l'organisation des Mammifères et de présenter quelques remarques sur les mutations naturelles et accidentelles de leur pelage; sur tars moyens de locomotion et de prébeusion; sur leurs rapports sexuels; sur les accouplemens hybrides et les croisemens des races; sur la place qu'ils doivent occuper dans la série animale et sur leur distribution géographique.
DE L'ORGANISATION DES MAMMIFÈRES.
De leurs formes générales.
Il n'est aucune classe où l'on rencontre sous le rapport du volume des variations aussi grandes entre les différens êtres qui la composent. On sait que le plus grand des Animaux la Baleine est un Mammifère; il en est au contraire d'autres comme quelques espèces de Rats et surtout de Musaraignes dont la taille excède à peine celle du plus petit des Oiseaux de l'Oiseau-Mouche et dont la longueur ne forme ainsi que la huit-centième partie de celle de l'immense Cétacé que nous venons de nommer. Les plus grandes espèces se trouvent parmi les Aquatiques: on conçoit bien en effet que des Animaux qui vivent et se meuvent dans un milieu dont la densité égale presque celle de leur corps peuvent acquérir un volume et un poids plus considérables que ceux qui vivent sur le sol et à plus forte raison que ceux qui s'élèvent dans les airs. Parmi les espèces terrestres les Herbivores sont celles dont les dimensions sont les plus considérables les plus petites étant généralement celles qui ont reçu les noms de Rongeurs et d'Insectivores; enfin les Quadrumanes et les Carnassiers ont une taille moyenne. Est-il juste de dire à l'égard de ces derniers que l'équilibre de la nature ne pourrait subsister sans cette proportion les Carnassiers devant avoir assez de force pour vaincre les autres Animaux sans avoir une taille qui puisse entraîner la destruction des espèces herbivores?
On a trouvé en plusieurs lieux des ossemens fossiles indiquant des espèces de taille considérable et qu'on a reconnu appartenir le plus souvent à des familles où se trouvent encore aujourd'hui de très-grandes espèces et par exemple les Mastodontes les Elephans les Rhinocéros les Hippopotames; mais quelquefois aussi à d'autres où ne se trouvent plus aujourd'hui que des Animaux de très-petite taille. Tel est le genre Mégathérium voisin de celui des Bradypes et qui se trouve formé de deux espèces dont l'une est de la taille du Rhinocéros.
Les proportions du corps varient aussi beaucoup. Très-court et trapu chez certains Ruminans chez quelques Rongeurs et quelques Marsupiaux il est au contraire quelquefois très-grêle et très-allongé comme chez la plupart des Carnassiers et particulièrement chez tous ceux qui se nourrissent essentiellement d'une proie vivante: disposition dont on se rend très-bien compte par l'agilité:
dont ils ont besoin. Mais les espèces les plus allongées sont comme cela a lieu également dans toutes les classes suivant la remarque de Blainville les espèces aquatiques comme les Cétacés les Lamantins les Phoques et les Loutres; les premiers c'est-à-dire ceux qui vivent toujours dans l'eau et que Linné nomme Species merè aquaticæ étant même tout-à-fait ichthyoïdes et ayant même été long temps pour cette raison confondus avec les Poissons.
Une autre observation applicable suivant Geoffroy Saint-Hilaire à l'universalité des étres et expliquée parfaitement par sa loi du balancement des organes est celle du développement de la colonne vertébrale qui se fait toujours en raison inverse de celui des membres. Ainsi les espèces chez lesquelles les membres postérieurs manquent tout-à-fait les Cétacés sont précisément comme nous venons de le dire celles dont le corps est le plus allongé; les deux paires sont presque rudimentaires chez les Phoques très-courtes chez les Loutres et courtes chez tous les Carnassiers dont le corps a beaucoup de longueur chez tous les Vermiformes par exemple. Il faut toutefois remarquer que plusieurs genres étant plantigrades leurs membres se trouvent raccourcis pour eux de toute la longueur du carpe et du métacarpe et peuvent ainsi avoir plus de brièveté que chez les Digitigrades sans être réellement moins developpés. Les deux paires de membres sont d'ailleurs souvent d'une longueur fort inégale: les antérieurs sont d'une longueur considérable chez les Gibbons; et ils sont fort courts chez les Kanguroos et les Gerboises où les postérieurs acquièrent au contraire un développement considérable. Les espèces dont les membres postérieurs ont beaucoup de longueur sautent avec une grande facilité comme les Lièvres les Kanguroos et les Gerboises. Chez celles qui ont au contraire les antérieurs plus allongés comme la Girafe les Hyènes le Protèle les Bradypes la marche et surtout la course sont difficiles et gênées: aussi a-t-ou dit également et de la Girafe et des Hyènes que ces Animaux boitent en marchant.
On distingue généralement dans les Mammifères la tête le col le tronc la queue et les membres: beaucoup d'espèces manquent cependant de queue et chez quelques-unes comme chez les Cétacés le col est confondu avec le tronc. Mais ainsi que Geoffroy Saint-Hilaire l'a remarqué c'est un caractère classique des Mammifères d'avoir le tronc ou du moins les principaux viscères sous le milieu de la colonne vertébrale et non pas comme les Oiseaux sous l'extrémité de la colonne et sous le coccyx ou comme les Poissons sous les premières vertèbres et sous la tête. Cette disposition nous donne l'explication de plusieurs faits organiques: ainsi nous voyons par exemple pourquoi le nombre des vertèbres cervicales est constamment le même chez tous les Mammifères tandis qu'il varie d'une espèce à l'autre dans les autres classes comme chez les Oiseaux où celui des vertèbres coccygiennes devient au contraire plus constant.
Enfin tous les Mammifères sont à l'extérieur parfaitement symétriques et on ne trouve parmi eux aucune de ces anomalies qui rendent si remarquables les Bec-Croisés parmi les Oiseaux et surtout les Pleuronectes parmi les Poissons. Le Narwhal seul paraît faire exception à cause de sa longue défense non placée sur sa ligne médiane. Mais cette exception même est plus apparente que réelle: tous les jeunes sujets ont d'abord deux dents placées symétriquement de chaque côté et quelques individus les conservent même pendant toute la durée de leur vie. Cette considération avait porté Storr à substituer au nom de Monodon donné ordinairement au Narwhal par les auteurs systématiques celui de Diodon qui lui paraissait plus exact mais qui ne pou-
vait être adopté parce qu'an genre de Poisson l'avait déjà reçu.
Du squelette.
La portion du squelette qu'on peut regarder comme la plus essentielle parce qu'elle existe le plus constamment est celle que Blainville embrasse sous le nom de Portion centrale supérieure au canal alimentaire; c'est-à-dire la colonne vertébrale et la tête ou si l'on veut l'axe vertebral: car suivant Oken Dumérd et la plupart des anatomistes modernes la tête doit elle-même être considérée comme une portion de la colonne vertébrale ou plutôt comme une réunion de vertèbles ne différant de celles qui composent la colonne vertébrale que par leur immobilité et par le développement considérable de leurs élémens; développement qui tient à celui de la partie correspondante de l'axe central du système nerveux ou le cerveau. D'après cette manière de voir le squelette se trouverait seulement divisé en deux portions l'axe vertébral et les appendices; l'une toujours existant et toujours formée du même nombre d'élémens chez tous les Vertébrés et même chez une portion des Articulés; l'autre sujette à d'importantes variations.
La colonne vertébrale est généralement formée de vertèbres de deux sortes les unes mobiles les autres immobiles c'est-à-dire qui étant articulées par des moyens divers mais toujours d'une manière fixe ou même étant tout-à-fait soudées avec les vertèbres voisines ne peuvent se mouvoir sans elles et sont toujours à leur égard dans les mêmes rapports et dans la même position. Les vertèbres mobiles sont au contraire simplement unies à leurs voisines par des fibro-cartilages interposés entre leurs corps par des ligamens et par des muscles.
C'est de cette seconde sorte de vertèbres que se trouve composé dans sa plus grande partie l'axe vertébral des Mammifères: il est d'ailleurs susceptible de mouvemens plus ou moins variés et plus ou moins étendus suivant les espèces et dans la même espèce suivant les régions où on l'observe. Quelques segmens sont cependant formés de vertèbres immobiles: telles sont chez l'Homme et chez la plus grande partie des Mammifères les crâniennes et les sacrées ou celles qui servent à l'articulation des membres pelviens. Les crâniennes ont d'ailleurs un caractère qui leur est propre en ce que chacune d'elles n'est pas seulement en contact avec celle qui la suit et avec celle qui la précède immédiatement: disposition qui explique pourquoi les anatomistes ne s'accordent pas entre eux sur le nombre des vertèbres de la tête ni sur les pièces qui doivent entrer dans la composition de chacune d'elles.
On trouve généralement chez les Cétacés quelques-unes et quelquefois la totalité des vertèbres cervicales soudées ensemble et souvent même tellement confondues qu'on hésite sur leur nombre réel. Au contraire dans tout cet ordre le membre postérieur ne consistant plus que dans quelques osselets ou même manquant tout entier il n'y a plus de sacrum c'est-à-dire que les vertèbres sacrées sont mobiles comme les lombaires et les caudales. Il résulte de cette disposition qu'on ne peut plus distinguer alors en lombaires sacrées et caudales celles qui suiveut les dorsales.
Au contraire à l'exception des Cétacés et aussi d'un très-petit nombre d'espèces qui manquent entièrement de coccyx on peut chez tous les Mammifères diviser l'axe vertébral en portions crânienne cervicale dorsale lombaire sacrée et coccy gienne ou caudale. Nous présenterons quelques considérations sur le nombre et la forme des vertèbies dans chacune d'elles.
Portion crânienne ou crâne. Les os qui composent le crâne sont très-nombreux mais beaucoup moins cependant que chez la plupart des au-
très Vertébrés et surtout que chez les Poissons. D'après les derniers travaux de Geoffroy Saint-Hilaire le crâne (non comprise la mâchoire inférieure) est composé de sept vertèbres formées chacune d'une pièce centrale avec quatre pièces latérales de chaque côté; ce qui donne le nombre total de soixante-trois os ou plutôt de soixante-trois élémèns vertébraux: car il s'en faut bien que les os crâniens dans le sens qu'on attache ordinairement à ce mot soient aussi nombreux chez les Mammifères adultes et surtout chez l'Homme. Chaque élément vertébral forme bien une pièce à part chez les Vertébrés inférieurs comme chez les Poissons pendant toute la durée de leur vie; mais il n'en est ainsi chez les supérieurs et surtout chez les Mammifères que dans leur état fœtal. Plus l'être est avancé en âge plus le nombre de ses os diminue parce que chacun d'eux tend à se réunir et à se confondre avec ceux qui l'avoisinent. Ce n'est même qu'à une époque très-reculée de la gestation que chaque élément vertébral est un os à part chez les Mammifères et chez l'Homme; et un grand nombre de pièces se soudent presque au moment de leur formation tandis que d'autres restent isolées jusque dans un âge très-avancé. Aussi le nombre des os lorsqu'on donne à ce mot un sens diffèrent de celui d'élément vertébral n'est-il qu'une chose tout-à-fait arbitraire. Et par exemple la plupart des anthropotomistes disent avec Bichat que le crâne de l'Homme est formé de vingt os le coronal l'occipital les deux pariétaux les deux temporaux l'ethmoïde le sphénoïde les deux maxillaires supérieurs les deux malaires l'os du nez les deux unguis le vomer les deux cornets inférieurs et les deux palatins. Mais on pourrait également admettre un nombre de pièces plus considérable. Le coronal est jusque dans un âge assez avancé formé de deux pièces et beaucoup d'individus ont pendant toute leur vie deux frontaux. Il en est à peu près de même de l'os du nez. D'un autre côté on pourrait aussi admettre un moindre nombre de pièces. Le malaire se soude fréquemment au maxillaire; les deux pariétaux ne forment également qu'un os chez beaucoup d'individus; enfin chez beaucoup d'autres même on pourrait dire chez tous ceux dont la vie est assez prolongée le coronal les deux pariétaux l'occipital et le sphénoïde se soudent tous ensemble et ne forment plus véritablement qu'une seule pièce. Sœmmering a même déjà proposé de ne considérer l'occipital et le sphénoïde que comme formant un seul os qu'il nomme sphénoccipital.
Au reste ce qu'on reconnaît en comparant ensemble des individus de la même espèce est encore rendu bien plus évident par des comparaisons faites entre des espèces voisines. Comparons par exemple un Singe de l'Ancien-Monde avec un Singe d'Amérique. Le premier n'a qu'un seul os du nez; la réunion de ses deux moitiés estopérée avant même la chute des dents de lait. Le second conserve au contraire deux nasaux bien distincts à peu près pendant toute la durée de sa vie: ce n'est que dans un âge très-avancé qu'ils viennent à se souder. Pour cette différence et pour quelques autres aussi légères doit-on dire que l'un a un nombre d'os plus considérable que l'autre? Oui sans aucun doute dans le sens qu'on attache ordinairement à ce mot; et cependant nous sommes bien certainement sûr des organisations identiques; il y a bien le même nombre d'élémens vertébraux; il y a bien unité de composition organique.
Ce que nous montre évidemment la comparaison de deux Animaux de la même famille est précisément ce qui se trouve établi par les recherches de Geoffroy Saint-Hilaire non-seulement pourr tous les Mammifères mais pour l'ensemble des Vertébrés. Tous ont le même nombre de pièces crâniennes d'élémens vertébraux; mais ces pièces sont tantôt isolées tantôt réunies avec d'autres et leurs proportions leurs formes et leurs
combinaisons de soudure sont variables à l'infini. Toutefois au milieu de ces transformations elles conservent toujours les mêmes connexions et les mêmes rapports.
Indiquer toutes les différences que présentent dans la série des Mammifères toutes les pièces crâniennes serait une chose impossible dans un article général tel que l'est celui-ci. Nous devons cependant faire connaître les modifications principales. Les Mammifères se distinguent généralement par levolume de leur encéphale; aussi toutes les pièces qui correspondens à cette partie de l'axe cérébrospinal ou celles qui composent le crâne proprement dit sont-elles beaucoup plus développées que chez les Oiseaux et surtout que chez les Reptiles. Par suite les os de la face dont l'étendue est toujours en raison inverse de celle du crâne sont peu considérables. Ces caractères sont surtout exagérés chez l'Homme celui de tous les êtres qui a le crâne le plus grand et la face la plus petite à cause du volume considérable de son cerveau. Ceux des Mammifères qui se rapprochent le plus de l'Homme sous ce rapport comme les Quadrumanes sont aussi généralement ceux chez lesquels ces proportions sont les plus frappantes. Quelques espèces font cependant exception: tel est l'Eléphant dont le cerveau n'est pas très-volumineux et dont le crâne est cependant très-étendu à cause de la grande épaisseur du diploé de ses os au front. C'est un des faits qui prouvent le mieux que la grandeur de l'angle facial (V. CRANE) n'est pas toujours rigoureusement en rapport avec le volume du cerveau quoique d'ailleurs on ne puisse nier que les Animaux qui ont cet angle le plus grand ne soient ordinairement ceux ont le développement cérébral le plus considérable et généralement aussi le plus d'intelligence. Les anciens avaient même parfaitement saisi ce genre de relations; et ils représentaient toujours avec l'angle facial très-ouvert ceux à qui ils voulaient imprimer le caractère d'une majesté et d'une intelligence plus qu'humaines. Ainsi tandis que celui d'un Européen ne surpasse pas 80° environ ils donnaient 90° aux héros et aux demi-dieux et beaucoup plus encore aux dieux.
Vertèbres cervicales. Elles sont toujours au nombre de sept chez les Mammifères; le Bradype Aï qui en a neuf fait néanmoins exception à cette loi. Cependant malgré la constance du nombre de ces os comme leurs dimensions sont très-variables le col présente aussi relativement à sa longueur une multitude de variations. Chacun sait qu'il est considérable chez la Girafe les Chameaux les Lamas où les Vertèbres sout beaucoup plus longues que larges. Il est au contraire d'une extrême brièveté chez tous les Cétacés qui les ont soudées et très-minces: c'est à peine si elles ont chez quelques Dauphins l'épaisseur d'une feuille de papier. Les apophyses épineuses manquent dans quelques genres d'Insectivores. Elles sont au contraire très-développées dans beaucoup d'autres espèces où elles donnent ainsi que celles des vertèbres du dos insertion au ligament cervical. Ce ligament qui va s'attacher à l'occipital et soutient la tête qui tendrait par son propre poids à tomber en avant est d'autant plus nécessaire et aussi d'autant plus considérable que la tête est plus pesante et que le trou occipital se trouve plus reculé en arrère. Il est très-considérable chez les Carnivores plus encore chez le Cheval et surtout chez l'Eléphant.
On a nié l'existence de ce ligament chez l'Homme: il y existe cependant mais rudimentaire. Sa station habituellement verticale et la position très-antérieure de son grand trou occipital font que la tête est soutenue en équilibre sur la colonne vertébrale par son propre poids et sans avoir besoin du secours du ligament cervical.
Vertèbres dorsales. Quoique leur nombre ne soit pas aussi constant celui des cervicales on doit
dant lui donner une grande attention. En effet ces vertèbres étant celles qui portent les côtes elles se trouvent ainsi en rapport avec l'étendue de l'organe respiratoire L'Homme en a comme chacun sait douze et tous les Quadrumanes en ont généralement de douze à quatorze à l'exception du Loris grêle qui en a quinze. On retrouve aussi à peu près ces nombres chez tous les Carnassiers tous les Rongeurs les Ruminans les Cétacés eux-mêmes et la plupart des Edentés. Au contraire les Pachydermes en ont généralement un beaucoup plus grand nombre; par exemple le Cheval en a dix huit le Rhinocéros dix-neuf l'Eléphant et lo Tapir vingt et le Daman vingt-un. Il est cependant encore un Quadrupède qui en a un plus grand nombre l'Unau: quoique tous les autres Edentés et même ses congénères en aient seulement quatorze quinze ou seize ce Bradype en a en effet jusqu'à vingt-trois.
Les apophyses épineuses dorsales manquent chez les Chauve-Souris de sorte que les vertèbres ne présentent en arrière aucune aspérité. Elles sont très-grandes chez tous les Quadrupèdes dont la tête est très-pesante comme chez le Rhinocéros et l'Eléphant et aussi chez ceux où elle est portée sur un cou très-allongé comme chez la Girafe. On croit communément qu'elles soutiennent la bosse chez le Chameau le Dromadaire et le Zébu et on est d'autant plus porté à le croire que les apophyses épineuses des premières dorsales sont très-allongées. C'est néanmoins une erreur: la bosse de ces Animaux est entièrement formée de graisse et les apophyses épineuses ne sont pas moins allongées dans les autres espèces des mêmes genres où il n'y a pas de bosse. Cette longueur n'a en effet pour objet comme nous l'avons déjà indiqué que de donner attache au ligament cervical nécessairement très-développé dans tous ces genres à cause du poids de la tête.
Un fait bien remarquable serait la disposition de ces mêmes apophyses chez le Gaour et si la Notice envoyée de l'Inde à Geoffroy Saint-Hilaire et publiée en France par ce naturaliste (Jouru. Complém Sc. Médic. août 1822) ne contient que des faits bien exacts il existerait en effet dans les montagnes de Mine Pout dans l'Inde un Bœuf sauvage connu des Anglais sous le nom de Gour ou Gaour et des naturels du pays sous ceux de Purozah de Parecoch ou de Gourier (suivant l'âge ou le sexe des individus) et qui aurait dit la Notice que nous venons de citer «une série d'épines répandue sur son dos qui prend à la dernière vertèbre du cou et qui finit en s'abaissant vers la moitié du corps. Ces pièces sont élevées d'au moins six pouces au-delà de la véritable échine et semblent un prolongement des apophyses épineuses des vertèbres dorsales.ff
Vertèbres lombaires. Leur nombre est variable comme celui des dorsales: l'Homme en a cinq; mais beaucoup d'espèces en ont un plus grand nombre; beaucoup d'autres au contraire quatre trois ou même deux seulement sans que tous ces nombres paraissent en rapport avec les affinités des diverses familles naturelles. Celuide tous les Mammifères qui en a le plus est le Loris grêle; et c'est même principalement à ce grand nombre de vertèbres qu'il doit sa gracilité.
Vertèbres sacrées. Leur nombre varie comme celui des lombaires; mais aucun Mammifère n'en a plus de sept. Les apophyses épineuses sont très-courtes chez l'Homme et les Singes; elles se rapprochent et forment une crête continue chez le Rhinocéros et chez la plupart des Ruminans. Le sacrum ou l'os formé de la réunion des vertèbres sacrées est d'ailleurs généralement beaucoup plus étroit que chez l'Homme et forme avec l'épine une ligne droite: il est plus allongé chez les espèces qui se tiennent souvent dans la situation verticale comme chez les Singes les Bradypes et même les Ours.
Nous avons déjà dit qu'il n'y a pas de sacrum chez les Cétacés: les vertèbres post-dorsales qu'on ne peut pins ainsi distinguer en lombaires sacrées et caudales sont assez nombreuse. Les apophyses épineuses des premières de ces vertèbres sont très-fortes parce qu'elles donnent attache aux muscles coccygiens qui deviennent à cause de l'absence des membres postérieurs et comme ils le sont également chez les Poissons les prinpauragens de la locomotion. Ainsi sous ce rapport les Cétacés se trouvent réaliser par leurs organes de locomotion les conditions ichthyologiques. Et en effet vivant comme les Paissons dans le milieu aquatique se trouvant placés dans les mêmes conditions physiques et astreints au même de progression la nature toujours amie de l'unité leur a donné les mêmes formes les mêmes proportions et a imprimé de semblables modifications a leurs organes. Nous verrons cependant que ces organes de locomotion et surtout les membres antérieurs véritables organes ichthyologiques par leur fonction ont cependant les principaux caractères classiques des Mammifères et sont restés mammalogiques par leur organisation intérieure.
Quant à l'absence de leur sacrum les Cétacés sont au reste à quelques égards dans les conditions de tous les jeunes Animaux chez lesquels toutes vertèbres sacrées sont d'abord libres tout-à-fait distinctes.
Vertèbres caudales. Le nombre de ces vertèbres est extrêmement variable comme chacun le sait: personne à ignore en effet quelle diversité les Mammifères présentent quant à la longueur de leur queue. Très-courte dans beaucoup d'espèces elle man-que même entièrement chez plusieurs. Souvent en effet il n'y a qu'un nombre de vertèbres caudales qui se trouvent alors cachées sous les tégumens et c'est ce qui a lieu chez l'Homme et chez les Orangs le Magot l'Indri le Loris les Lagomys et beaucoup d'autres; mais chez les Roussettes sans queue il n'y a plus même aucune trace de coccyx aucune vertèbre caudale. (Cuv. Anat. comp. 1.). Cependant (preuve bien réelle du peu a importance physiologique du prolongement caudal chez les Chauve-Souris où il ne sert pas de soutien à la membrane interfémorale) il n'y a d'ailleurs aucune différence organique de quelque importance entre ces Roussettes et celles qui en sont pourvues.
Au reste le célèbre anatomiste Serres a trouvé dans la série des développemens de la moelle épinière la cause de l'absence de la queue soit chez l'Homme soit chez tous les Animaux qui en manquent et chez les Roussettes elles - mêmes. Les embryons de tous ces êtres ont d'abord un prolongement caudal assez long et alors la moelle épinière descend jusqu'à la terminaison du coccyx comme chez les Oiseaux avec cette différence qu'elle n'y est pas fixée comme chez ceux-ci; mais plus tard à mesure que les membres antérieurs et postérieurs et les renflemens de la moelle épinière qui leur correspondent viennent à se développer la moelle remonte dans le canal vertébral; en même temps la queue diminue peu à peu et vient enfin à disparaître. Chez l'embryon humain par exemple pendant le deuxième mois la moelle epinière se prolonge jusqu'à l'extrémité du coccyx et le prolongement caudal est encore dans toute sa force; aux troisième et quatrième mois il diminue la moelle épinière étant remontée successivement jusqu'au milieu du coccyx et à la fin du sacrum: au quatrième mois elle est arrêtée au haut du canal sacré; au cinquième elle correspond au niveau de la cinquième vertèbre lombaire et l'embryon a perdu sa queue en totalité. La méme succession de phénomènes a pareillement lieu chez les Roussettes avec cette différence seulement que c'est à une époque plus avancée de la gestation. Enfin selon la remarque de Serres la métamorphose du têtard des Batraciens n'est encore qu'un
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phénomène du même ordre; le têtard a comme l'embryon du Mammifère unequeue et point de membres; mais quand l'ascension de la moelle épinière vient à s'opérer les membres se développent et la queue disparaît. Ainsi le Mammifère se métamorphose comme le Batracien; et tous ces changemens qui nous surprennent si vivement chez ce dernier qui nous semblent des merveilles ne sont pas même des anomalies: ilsont également lieu chez les Mammifères chez l'Homme lui-même et sont des phénomènes généraux d'embryogénie.
Dans les espèces dont la queue conserve beaucoup de longueur on concoit d'après ce que nous venons de dire que la moelle épinière doit remonter beaucoup moins haut dans le canal vertébral; c'est ce qui a lieu; et alors la queue se trouve formée de vertèbres de deux sortes les unes conservant un canal pour la moelle les autres n'en ayant plus. Celles-ci vont eu diminuant de grosseur vers l'extrémité de la queue et les dernières sont souvent d'une extrême petitesse.
Le nombre des vertèbres caudales est très-variable: nous venons de dire que plusieurs Roussettes n'en ont aucune; au contraire les Atèles en ont plus de trente; le Fourmilier en a même quarante et le Phatagin (nommé pour cette raison même Manislongicaudata Geoff. St.-Hil.) quarante-cinq. Au reste il s'en faut bien qu'on puisse d'après la longueur de la queuc d'un Mammifère juger avec précision du nombre des vertèbres qui la composent parce qu'elles varient beaucoup pour leur longueur propre. Ainsi le Loris et l'Aï qui manquent de queue c'est-à-dire dont la queue n'est point apparente à l'extérieur ont l'un neuf et l'autre treize vertèbres caudales; tandis que d'autres espèces dout la queue est quelque-fois même assez allongée n'en ont également que treize douze et même moins.
La queue est généralement chez les Mammifères de peu d'usage: cependant sans parler des Cétacés où elle constitue le principal organe de la locomotion elle acquiert dans quelques Quadrupèdes des fonctions importantes comme chez les Sapajous le Kinkajou plusieurs Marsupiaux et quelques autres genres chez lesquels elle devient un organe de préhension et fait l'office d'une véritable main; ou bien comme chez les Kanguroos et les Gerboises qui se tenant habituellement dans la position verticale l'emploient comme une troisième jambe.
Chez les Kanguroos et en général chez tous les Mammifères qui l'ont mobile allongée et qui en font fréquemment usage on trouve à la face inférieure une rangée de petits os correspondant à l'union des vertèbres; ces os destinés à donner attache aux muscles de la queue ont été nommés os en V ou furcéaux. Chaque furcéal est formé de quatre pièces distinctes encore dans les espèces où il est le plus développé et qui sont suivant Geoffroy Saint-Hilaire les deux paraaux et les deux cataaux (Mém. sur la Vert. Mém. Mus. T. IX p. 89). Ces pièces existent très-développées chez les Cétacés: elles le sont peu chezles Chats où on ne les a guère considérées que comme des épiphyses.
Ainsi nous voyons le prolongement caudal varier presqu'à l'infini chez les Mammifères dans ses formes dans ses proportions dans ses usages dans le degré de son importance: toutes variations qui dépendent de ce qu'il n'est chez eux qu'un organe secondaire qu'un organe tout-à-fait accessoire. Chez les Poissons au contraire véritable organe classique il se reproduit toujours le même et conserve toujours la même forme et la même fonction comme il a toujours le même degré d'importance.
Membres. Ils sont toujours formés de quatre parties l'épaule le bras l'avant-bras et la main pour l'antérieur; le bassin la cuisse la jambe le pied pour le postérieur.
L'épaule est élémentairement formée de quatre os le scapulum ou
l'omoplate la clavicule l'acromial et l'os coracoïde; mais ces quatre pièces séparées dans le jeune âge se soudent chez les Mammifères et il n'en reste plus que deux de distinctes l'omoplate et la clavicule et souvent même qu'une seule. L'omoplaté est toujours la principale pièce chez les Mammifères; et il est surtout considérable chez les espèces qui font avec leurs bras des efforts plus violens: ainsi chez les Chauve-Souris aussi large que dans l'Homme il est d'aillers plus long que tout le thorax. Il a aussi beaucoup de longueur chez la Taupe. L'omoplate est ordinairement uni au sternum par la clavicule comme chez l'Homme les Singes les Chauve-Souris et en général chez tous les Mammifères qui portent fréquemment leurs bras en avant; soit pour la préhension soit pour le ou pour tout autre mouvement. Au contraire la plupart des Carnaserves et beaucoup de Rongeurs n'ont qu'une clavicule rudimentaire et suspendue seulement dans les chairs ns conserver de Rapport ni avec le sternum ni avec l'omoplate; de sorte que le membré antérieur se trouve tout-à-fait séparé du reste du squelette. Enfin dans tous les Animaux à sabots chez tous ceux dont le membre antérieur n'à plus d'autre fonction que celle de la marche la clavicule suivant les observations de Geoffroy Saint-Hilaire n'est plus qu'un petit osselet qui se soude à l'omoplate comme l'os coracoïde et l'acromial. On a même long-temps cru qu'elle manquait complétement; et c'est en eftet ce qui se trouve dit dans tous les ouvrages d'anatomie comparée.
L'analogie ou (suivant l'expression reçue pour désigner cette sorte d'anologie) l'homologie du membre postérieur avec l'antérieur est bien démontrée aujourd'hui: on ne peut surtout la méconnaître lorsqu'on étudie le squelette des Animaux chez lesquels les membres antérieurs remplissent les mêmes fonctions que les postérieurs comme chez les Ruminans où les uns et les autres servent uniquement à la marche. On retrouve sans la moindre peine dans l'un et dans l'autre les mêmes os presque avec les mêmes formes et la même disposition du moins lorsqu'on étudie l'une des trois dernières parties du membre: car la comparaison du bassin avec l'épaule présente toujours beaucoup plus de difficulté comme nous allons le voir.
Serres a découvert il y a quelques années (Anal. des travaux de l'Acad. des Sc. 1819) que chez l'Homme et chez la plupart des Mammifères la cavué cotyloïde n'est pas comme on l'avait cru jusqu'à lui seulement formée de l'union des trois grands os pelviens connus de tous les anatomistes sous les noms d'ilénm d'ischium et de pubis; mais qu'il en existe en outre un quatrième fort petit placé entre les trois autres. Cet os est même assez développé et se soude assez tard dans diverses familles comme chez les Lièvres; il est au contraire très-petit et soudé de très-bonne heure chez l'Homme. C'est sans doute à cause de cette circonstance et aussi parce que placé dans la cavité cotyloïde il se trouve caché par la tête du fémur qu'il a échappé long-temps à tous les anatomistes. Quoi qu'il en soit cette découverte est d'autant plus intéressante que cet os est précisément l'analogue du quatrième os du bassin des Marsupiaux ou l'os marsupial: en effet l'os découvert par Serres manque comme il l'a constaté chez fous les Animaux à bourse; en sorte qu'il manque chez tous ceux qui ont l'os marsupial et se trouve chez tous ceux qui ne l'ont pas.
Ainsi la découverte de Serres nous montre que tous les Mammifères ont élémentairement quatre os pelviens I'iléum l'ischium le pubis et le marsupial de même qu'ils ont tous quatre os huméraux l'omoplate l'acromial le coracoïde et la clavicule. Quant à lá question de déterminer lesquels de ces os sont homologues entre eux plusieurs anatomis-
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tes en ont tenté la solution; mais ignorant le nombre véritable des élémens constitutifs du bassin et de l'épaule ils n'ont pu arriver à des résultats certains. Nous rapporterons seulement ici la détermination donnée par Blainville: ce célèbre naturaliste qui considérait l'épaule comme formée de deux os seulement et le bassin de trois pensait que l'iléum était l'homologue de l'omoplate et le pubis celui de la clavicule dont comme il le remarque lui-même il diffère cependant en ce qu'il entre dans la composition de la cavité cotyloïde. Quant à l'ischium son homologue n'existerait pas.
Le bassin est chez les Oiseaux ouvert en devant et par conséquent son diamètre est susceptible de devenir plus considérable lors du passage de l'œuf: c'est ce qui explique comment plusieurs Oiseaux poudent des œufs d'une grosseur qui semble véritablement disproportionnéé. Le caractère classique chez les Mammifères est au contraire d'étre fermé en devant les deux pubis étant unis l'un à l'autre sur la ligne médiane par un cartilage et par des ligamens qui les rendent immobiles. De cette manière les os des îles réunis aussi postérieurement par le sacrum forment une ceinture complète dont la forme et les dimensions sont d'ailleurs variables.
L'Homme se distingue par la largeur de son bassin très-considérable surtout chez la Femme et par l'obliquité de son sacrum sur la colonne vertébrale: l'effet de cette disposition est de lui fournir une base plus solide pour la station verticale. La largeur du bassin était d'ailleurs rendue nécessaire pour l'accouchement à cause de la grosseur de la tête du fœtus.
La Taupe est au contraire celui de tous les Mammifères dont le bassin est le plus étroit: les os coxaux sont presque cylindriques et si serrés contre la colonne vertébrale que le passage du fœtus dans le bassin est rendu tout-à-fait impossible. Aussi observe-t-on chez elle une anomalie très-remarquable: l'orifice de la génération s'ouvre au-dessus du pubis et le fœtus en naissant ne traverse pas le bassin.
C'est dans une cavité formée ordinairement comme nous l'avons dit chez les Mammifères par l'union des quatre os pelviens et nommée cotyloïde que s'articule l'os de la cuisse ou le fémur Cet os de même que l'os du bras ou l'humérus est toujours de forme allongée et susceptible de peu de variations. A la partie inférieure du fémur se trouve placée la rotule qui donne attache aux principaux muscles extenseurs de la jambe le triceps crural et le droit antérieur. Son homologue au membre supérieur est suivant la plupart des anatomistes l'apophyse olécrâne du cubitus qui en effet donne de même attache à l'extenseur de lavant-bras le triceps brachial.
L'avant-bras est au contraire formé de deux os le radius et le cubitus auxquels correspondent les deux os de la jambe le tibia et le péroné. Ces os présentent une multitude de variations. Ainsi les deux os de l'avant-bras sont très-distincts chez presque tous les Unguiculés et susceptibles même de pronation et de supination chez les Quadrumanes et généralement chez tous les Mammifères qui emploient leur main pour la préhension; mais ils se confondent chez les Ruminans le cubitus se fixant au radius et devenant tout-à-fait immobile. Chez beaucoup d'entre eux comme chez les Chameaux un simple sillon est même dans l'âge adulte tout ce qui indique l'existence primitive de deux os dans l'os unique de l'avant-bras. Les deux os de la jambe sont soudés même chez une grande partie des Unguiculés; et à cet égard ou trouve des variations remarquables même dans des genres de familles voisines. Ainsi tandis que les deux os ne se réunissent chez les Chats et même chez les Civettes qu'à leurs extrémités et sont toujours écartés l'un de l'autre dans tout
le reste de leur longueur le péroné est au contraire chez les Chiens le Protèle et les Hyènes contigu et même soudé au tibia dans sa moitié inférieure. On voit même souvent chez les Chiens les deux os réunis dans la portion de leur longueur où ils sont écartés au moyen d'une lame osseuse qui va d'un os à l'autre comme ferait un ligament interosseux. Dans le Cheval le péroué n'est même plus qu'une petite piece de forme allongée soudée au tibia. Enfin il reste à peine quelques traces de cet os chez les Ruminans.
La dernière partie du membre antérieur est subdivisée en trois portions: le carpe le métacarpe et les phalanges digitales. Le carpe est chez l'Homme composé de huit petits os formant deux rangées. Ceux de la première rangée ou de la rangée anti-brachiale sont le scaphoïde le semilunaire le pyramidal et le pisiforme; ceux de la seconde sont le trapèze le trapézoïde le grand os et l'unciforme. Le nombre de ces os est chez les Mammifères susceptible de quelques variations; il est tantôt moindre quelques-uns venant à se souder ensemble et tantôt plus grand à causé de la division de l'un d'eux en deux pièces ou de la présence de quelques osselets sésamoïdes placés près du carpe et paraissant en faire partie. Ainsi chez les Gibbons on trouve ordinairement deux de ces osselets dont l'un est placé près du pisiforme et l'autre près du scaphoïde; et chez la plupart des Rongeurs le pyramidal est divisé en deux. Au contraire le semi - lunaire est soudé au scaphoïde chez le Cabiai.
Les os du métacarpe ne sont véritablement que les premières phalanges de chaque doigt: ainsi chez les Chauve-Souris chez les Cétacés et dans plusieurs autres familles les os du métacarpe ne diffèrent pas plus des premières phalanges que celles-ci des secondes; et leurs fonctions sont exactement identiques. Il n'en est pas de même dans beaucoup d'autres ces os ayant été plus ou moins profondément modifié comme par exemple chez l'Homme et surtout chez les Solipè-des et les Ruminans. Chez l'Homme ils diffèrent des phalanges surtout en ce qu'ils ne font pas partie des doigts mais qu'ils se trouvent au contraire enveloppés sous la peau et sont à l'exception de celui du pouce fort peu mobiles: en outre on trouve entre eux des muscles nommés interosseux et dont les analogues ne peuvent comme on le pensa bien exister entre les phalanges des doigts.
Le métacarpe présente peu de différences chez la plupart des Unguiculés; seulement chez beaucoup d'entre eux comme chez les Chiens et les autres Carnassiers nommés pour cette raison digitigrades il s'allonge se redresse et devient véritablement une portion de la jambe; l'Animal pose alors uniquement sur les doigts.
Chez les Ruminans le métacarpe est si profondément modifié si différent de celui de l'Homme qu'il a été méconnu d'abord par les anatomistes vétérinaires qui lui ont donné le nom d'os du canon le considérant comme une nouvelle et troisième partie ajoutée à la jambe chez ces Animaux. Mais la composition du canon est aujourd'hui bien connue. Fougeroux et Geoffroy Saint-Hilaire ont montré qu'il est formé de deux métacarpiens excessivement développés et qui se soudent ensemble de très - bonne heure: un sillon indique cependant toujours la ligne de réunion. Le développement considérable des deux métacarpiens du canon a fait tomber les autres dans des conditions rudimentaires mais ne les a pas entièrement détruits. Deux autres fort grêle et souvent même ossifiés seulement à leurs extrémités maissuivis tout aussi bien que les grands métacarpiens de trois phalanges se voient ordinairement l'unàdroite l'autre à gauche du canon (Geoffroy Saint-Hilaire Mém. Mus. T. X pl. 2).
Le pied ou la dernière partie du membre postérieur est comme la
main divisé en trois portions l'analogue du carpe ou le tarse celui du métacarpe ou le métatarse et les phalanges. Le tarse varie beaucoup moins que le carpe: une grande partie des Unguiculés n'a comme l'Homme que sept os le calcanéum l'astragale le scaphoïde les trios cunéiformes et le cuboïde: mais chez les Ongulés et même chez beaucoup d'Unguiculés le nombre de ces os est différent. Leur forme est d'ailleurs variable comme celle du carpe.
Le calcanéum est ordinairement le plus développé; il a surtout un volume considérable chez le Tarsier et le Galago où il est si excessivement allongé que le pied de ces Animaux est d'une longueur véritablement disproportionnée. Le Tarsier avait même été pour cette raison placé par quelques auteurs parmi les Gerboises; mais comme l'ont remarqué Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire dans un Mémoire écrit en commun sur ce Quadrumane il n'y a même rien de réel dans le seul rapprochement qu'on avait cru saisir entre ces deux Animaux; car l'allongement du pied dépend chez les Gerboises non pas de la longueur du tarse mais de celle du métatarse.
Ce segment de la jambe présente les mêmes modifications que le métacarpe auquel il ressemble le plus souvent. Il forme de même chez les Ruminans un os du canon semblable à celui du membre antérieur; et les Quadrumanes ont même un de ces os mobile et opposable aux autres. Enfin de semblables rapports s'observent généralement dans toutes les espèces où le membre postérieur remplit les mêmes fonctions que l'antérieur. Le métatarse diffère seulement du métacarpe chez ces Animaux en ce qu'il a plus de longueur. Cette proportion est constant chez tous à l'exception do deux genres les Hyènes et le Protèle chez lesquels les métacarpiens ne le cèdent en rien aux métatarsiens.
Aucontraire cette ressemblance ne se retrove plus chez ceux où les fonctions des membres antérieurs diffèrent de celles des postérieurs parce qu'alors la diversité de fonction est liée à une diversité de forme. La plus remarquable de ces variations est celle qui s'observe chez les Gerboises. Tandis que leur métacarpe ne présente rien de particulier leurs trois métatarsiens médians se réunissent eu un seul os qui porte les trois uniques doigts chez les espèces tridactyles et les trois principaux chez les autres et forment ainsi un véritable os du canon chez ces Rongeurs.
Les doigts sont toujours chez les Mammifères quadrupèdes soit au membre de devant soit à celui de derrière formés de trois phalanges à l'exception du pouce qui n'en a que deux. Le pouce est toujours véritablement le doigt interne quoique chez l'Homme et les Singes il puisse par l'effet de la supination être porté en dehors au membre supérieur et que tous les ouvrages d'Anatomie humaine désignent constamment par le nom de côté externe le côté du pouce. Chez les Cétacés le nombre des phalanges est plus considérable. Ainsi le grand doigt des Baleines en a chez les unes sept et chez les autres jusqu'à neuf. Les espèces de cet ordre se rapprochent un peu à cet égard des Poissons: du reste toutes leurs phalanges sont comme le métacarpe enveloppées sous la peau. Les doigts sont néanmoins encore indiqués à l'extérieur dans plusieurs espèces comme chez les Lamantins par la présence de quelques ongles.
Ainsi nous voyons chez les Cétacés le bras et l'avant-bras se raccourcir la main s'allonger et les phalanges s'envelopper entièrement et se cacher sous la peau. Telles sont les principales modifications que subit chez ces Mammifères anomaux le membre antérieur appelé chez eux à une fonction si différente de celle qu'il remplit ordinairement. Nous le voyons prendre la forme d'une véritable nageoire comme il en prend la fonction. La fonction dépend toujours en effet de la forme et la ressemblance de l'une
entraîne nécessairement celle de l'autre. Mais l'anatomiste retrouve toupours en lui tous les élémens qui le composent chez les Mammifères normaux et il les trouve tous non-seulement avec les mêmes connexions mais aussi avec la même disposition et la même forme générale. C'est ainsi qu'au milieu de toutes ces anomalies le Cétacé reste toujours Mammifère dans l'essentiel de l'organisation et que les caractères du type classique sont tous conservés.
Aureste tous les Quadrupèdes aquatiques se rapprochent des Cétacés sous ce peint de vue qu'ils ont comme eux les membres raccourcis et que leurs doigts ne sont plus libres mais palmés c'est-à-dire unis dans toute leur étendue les uns aux autres par une continuation de la peau: c'est ce qui a lieu chez les Loutres les Rats d'eau les Desmans et surtout chez les Phoques dont les membres offrent véritablement surtout dans certaines espèces une grande ressemblance avec ceux des Cétacés dont ils ont même été long-temps pour cette raison considérés comme voisins.
Le membre antérieur de la Chauve-Souris modifié pour devenir un organe de vol leur aile suivant l'expression reçue est comme la nageoire du Cétacé un organe anomal à quelques égards mais dont les anomalies n'excèdent pas cependant les variations que comporte la constance des caractères classiques. Ses doigts ne diffèrent de ceux des Mammifères normaux que par leur extrême allongement leur extrême ténuité et par l'existence de la membrane alaire. Cette membrane n'est réellement qu'une palmature immense étendue non-seulement entre ces doigts si allongés mais aussi entre le bras et l'avant-bras la main et le corps le membre postérieur et la queue et dont les phalanges digitales et métacarpiennes amincies et prolongées à l'excès deviennent les baguettes tutricés. Du reste le membre postérieur (modifié lui-même d'ailleurs à d'autres égards d'une manière non moins remarquable. V. CHAUVE-SOURIS) et même un doigt de l'antérieur le pouce sont dans les conditions ordinaires de développement et il en est à peu près de même du bras et de l'avant-bras. Ainsi l'aile de la Chauve-Souris présente tous les caractères classiques d'un membre antérieur de Mammifère et ses anomalies elles-mêmes suffiraient à l'anatomiste pour reconnaître la classe à laquelle elle doit appartenir.
On voit que ces modifications éloiguent beaucoup moins les Chauve-Souris du type des Mammifères normaux que ne le sont les Cétacés; elles n'empêchent pas même que ces Animaux ne se trouvent fort voisins par leur organisation de divers Quadrumanes. La raison en est facile à concevoir: elle est dans la gracilité de leurs doigts eux-mêmes; l'allongement s'étant fait aux dépens de leur épaisseur il n'a entraîné l'atrophie d'aucun autre organe. séjour habituel du Cétacé dans un milieu où il ne peut respirer rendait d'ailleurs nécessaires pour lui des modifications dont la Chauve-Souris a naturellement dû se trouver exempte.
Le nombre des doigts est assez variable chez les Mammifères; les Quadrumanes les Cheiroptères et les Carnassiers en ont toujours cinq à chaque extrémité comme la plupart des Quadrumanes les Ours les Civettes et les Chats; ou cinq à l'une et quatre seulement à l'autre comme les Atèles et les Chiens; ou enfin quatre à l'une et à l'autre comme les. Hyènes etle Suricate; mais ce dernier cas est très-rare. Au reste le cinquième doigt existe généralement eu rudiment chez ces derniers Animaux quoiqu'il ne paraisse pas à l'extéirieur.
Le nombre des doigts est très-variable dans l'ordre peu naturel des Pachydermes; l'Hippopotame en a quatre et le Rhinocéros trois. Les Ruminans n'ont que deux grands doigts et les Chevaux qu'un seul mats chez les uns et le autres ou trouve latéralement deux autres doigts forts petits. Ainsi le nombre des
doigts est toujours de cinq de quatre ou de trois ce dernier nombre ne se trouvant même que très-rarement.
Le pouce est généralement plus court que les autres doigts et il est très-souvent sans usage. Il a au contraire d'importantes fonctions à l'extrémité antérieure chez l'Homme à la postérieure chez la plupart des Marsupiaux et à l'une et à l'autre chez les Quadrumanes parce que devenant chez ces Animaux très-mobile et opposable aux autres doigts il fait de leur main un excellent organe de préhension. Au reste il n'est chez aucun Animal aussi long que chez l'Homme et par suite il n'est jamais d'une aussi grande utilité.
Il ne faut d'ailleurs en aucun cas attacher trop d'importance à l'existence de ce doigt; car il y a parmi les Quadrumanes même des genres où se trouvent à la fois des espèces tétradactyles et d'autres pentadactyles. Tel est le genre Àtèle formé d'abord uniquement d'espèces privées de pouce aux mains antérieures et au quel on a été obligé de réunir l'Hypoxanthe qui ayant tous les caractères du genre a cependant un petit pouce unguiculé. On peut remarquer ainsi que les Atèles ne mériteraient véritablement pas tous le nom de Quadrumanes.
Sternum et Côtes. Le sternum est chez les Mammifères un os allongé composé élémentairement de neuf pièces rangées à la suite les unes des autres et toutes bien distinctes chez ceux dont la poitrine est allongée et surtout chez le Phoque; mais dans beaucoup d'espèces la moindre étendue du coffre pectoral ne permet pas à toutes les pièces de se développer assez pour avoir une existence indépendante et oblige l'une d'elles (c'est ordinairement l'avant-dernière) à tomber dans les conditions rudimentaires; elle s'unit alors et se confond avec la dernière et le nombre des pièces sternales est ainsi réduit à huit. Enfin leur nombre diminue encore chez les Animaux à sabots qui n'en ont souvent que sept ou même seulement six de distinctes.
Les Mammifères n'ont jamais cette lame verticale qui chez les Oiseaux forme une saillie considérable au-devant du sternum et qui est connue sous le nom de bréchet. Les Chauve-Souris sont les seules où se trouve quelque chose de semblable mais leur sternum n'en garde pas moins le caractère classique; il est toujours composé de pièces en série et le bréchet n'est pas formé comme chez les Oiseaux d'une seule pièce (l'os enlosternal de Geoffroy Saint-Hilaire) mais d'une crête produite sur chacune des pièces élémentaires. C'est ainsi que nous voyons s'établir chez les Chauve-Souris le bréchet destiné comme chez les Oiseaux à fournir une surface plus considérable à l'insertion des muscles pectoraux nécessairement très-développés chez tous les êtres organisés pour le vol. Au contraire il n'y a plus de bréchet parmi les Oiseaux eux-mêmes dans quelques espèces telles que l'Autruche et le Casoar dont le membre antérieur est rudimentaire et tout-à-fait impropre au vol.
Nous avons vu en traitant des vertèbres dorsales que le nombre des côtes est variable dans les différentes familles; nous devons ajouter que dans la plupart le nombre des vraies côtes ou des côtes sternales est plus considérable que celui des fausses côtes; ainsi des douze côtes de l'Homme cinq seulement ne vont pas au sternum; et les mêmes nombres se retrouvent chez plusieurs espèces de Quadrumanes de Chauve-Souris de Rongeurs et de Ruminans; mais quelquesUnguiculés beaucoup de Pachydermes et les Cétacés ont au contraire plus de fausses côtes que de vraies. On voit que toutes ces modifications se rencontrent dans les mêmes familles naturelles et l'on ne doit pas par conséquent y attacher beaucoup d'importance.
Les côtes du sternum ou celles que l'Anatomie humaine désigne sous le nom de cartilages costaux à
cause de leur état cartilagineux chez l'Homme sont cependant de véritables os; elles s'ossifient très-fréquement chez l'Homme lui-même et sont constamment osseuses chez plusieurs Mammifères de même que chez les Oiseaux. C'est pour cette raison qu'elles ont reçu quelque-fois le nom de côtes sternales par opposition aux côtes proprement dits ou côtes vertébrales: dénominations très-justes mais qu'il est cependant difficile d'adopter à cause de l'usage où l'on est de nommer côtes sternales les appendices costaux qui sent la colonne vertébrale au sternum c'est-à-dire à la fois et la sternale et la côte vertébrale.
Appareil hyoïdien. L'appareil hyoïdien est très rudimentaire chez l'Homme: toutes les espèces qui le composent sont petites et réunies ensemble: aussi ne l'a-t-on considéré que comme un os unique qui a reçu le nom d'hyoïde de sa forme à peu près semblable à celle de la lettre grecque. au contraire on étudie l'hyoïde du Cheval et du Bœuf on trouve les pièces hyoïdiennes très-grandes et très-distinctes mais formant néanmoins un seul appareil dont toutes les parties se tiennent.
L'hyoïde est élémentairement composé de onze pièces que Geoffroy Saint-Hilaire a le premier distinguées et qui sont suivant la nomenclature de cet anatomiste le basihyal ou le corps de l'os; l'urohyal ou sa queue; l'entohyal os intermédiaire; les deux glossohyaux ou les cornes postérieures; les deux apohyaux ou les premières pièces des cornes antérieures; les deux cératohyaux ou les secondes pièces de ces mêmes cornes et les deux stylhyaux ou les os styloïdes ordinairement fixés au crâne. Ces onze pièces ne sont généralement pas toutes distinctes chez les Mammifères classe où l'hyoïde existe dans un état moyen de développement. Il diffère d'ailleurs à plusieurs égards de celui des Ovipares. Chez ces derniers il ne se divise pas en quatre branches les cornes postérieures et les cornes antérieures; celles-ci étant ramenées sur la ligne médiane ou même soudées l'une à l'autre. Ces mêmes cornes chez les Ovipares sont spécialement et exclusivement consacrées à la langue; tandis que chez les Mammifères elles soutiennent également et le larynx et la langue.
En outre de ces caractères généraux l'hyoïde présente chez les Mammifères un grand nombre de modifications remarquables dont nous nous contenterons de faire connaître une des principales celle qu'il offre chez les Alouates. Ces Singes que la force extrême de leur voix a rendus célèbres sous le nom de Singes hur-leurs ont le corps de l'hyoïde d'une grosseur considérable et formant une caisse osseuse très-large et très-bombée dont les parois sont minces et élastiques et qui présente en arrière une large ouverture. Les petites cornes consistant dans deux petites apophyses sont placées près de cette ouverture; et les grandes cornes sont articulées plus haut.
Des Muscles.
Les recherches de H. M. Edwards sur la structure des muscles lui ont montré la fibre élémentaire identique chez tous les Animaux et toujours formée d'une série de globules de même diamètre; aussi la structure des muscles chez les Mammifères ne varie-t-elle pas généralement dans les différentes familles et ne présente-t-elle même aucune différence générale avec ce qu'on observe dans d'autres classes ou du moins dans celle des Oiseaux. Au contraire relativement à leurs formes à leur volume à leurs usages les muscles présentent une infinité devariations. Ils diffèrent même sous le rapport du nombre proportionnel des fibres musculaires et des parties tendineuses qui entrent dans leur composition en sorte que certains muscles presque entièrement charnus dans une famille sont dans une autre presque seulement tendineux ou aponévrotiques. Enfin plusieurs muscles viennent même à man-
quer dans certaines familles comme par exemple le carré pronateur chez les Chauve-Souris qui n'ont qu'un rudiment du cubitus. Au reste toutes ces variations des muscles sont toujours nécessairement liées à celles des os dont elles dépendent; en sorte qu'on peut souvent par la forme d'un os juger de la forme du volume et de la direction des muscles qui doivent s'y attacher.
Nous n'essaierons pas d'indiquer ici toutes ces variations dont il serait difficile de donner une idée sans entrer dans de longs développemens; nous présenterons seulement quelques remarques sur le diaphragme qui nous fournira l'un des caractères classiques les plus importans des Mammifères. On a dit que les êtres de cette classe ont seuls un diaphragme et que les Ovipares n'en ont pas. Il n'y a point en effet chez ceux-ci de distinction entre la cavité thorachique et la cavité abdominale; mais le diaphragme n'en existe pas moins en rudiment. D'après les idées du professeur Serres et sa théorie du développement excentrique tout organe se forme de la circonférence au centre de dehors en dedans; tout organe impair et médian est formé de deux parties paires et latérales primitivement distinctes mais qui s'étendant toujours de dehors en dedans out fini par se réunir et se confondre sur la ligne médiane.
Le développement du diaphragme se fait en effet exactement suivant cette loi et commence de même chez tous les Vertébrés. Sa partie externe sà circonférence se forme d'abord chez tous et ou peut dire alors que le diaphragme existe semblable chez les Mammifères et chez les Ovipares: mais ce premier degré de développement est le seul où parviennent ces dernier tandis que chez les Mammifères les deux demi-diaphragmes ne tardent pas à se réunir sur la ligne médiane en laissant seulement des ouvertures pour le passage des vaisseaux. Telle est sous le rapport du diaphragme la différence des Vertébrés supérieurs et inférieurs; différence considérable sous le rapport physiologique le diaphragme devenant inutile et sans fonctions en même temps que rudimentaire; et au contraire différence presque nulle pour la théorie des analogues.
L'idée que les organes des Animaux inférieurs réalisent les conditions de ceux des Animaux supérieurs dans leur état embryonnaire ou fœtal; et celle que les monstruosités proviennent d'un retardement de développement et par suite doivent aussi tomber dans les conditions organiques des classes inférieures reçoivent toutes deux ici une application fort remarquable. D'une part nous avons vu qu'il en était sous le rapport de l'absence du diaphragme des fœtus de Mammifères comme des Animaux ovipares adultes; et de l'autre le même fait organique se reproduit assez fréquemment chez les monstres. Ainsi on en voit chez lesquels le diaphragme est aussi rudimentaire que chez les Oiseaux; plus souvent on trouve au centre une large ouverture par laquelle une partie des viscères abdo-minaux remonte dans le thorax.
Ainsi nous voyons chez le Marmmifère adulte et normal un diaphragme complet percé seulement de fort petites ouvertures; chez les Ovipares chez le jeune embryon et chez quelques monstres on peut au contraire le considérer comme percé d'une ouverture dont le diamètre égale presque celui du corps tout entier; et chez d'autres monstres ainsi que chez les embryons d'une époque de développement plus avancée on trouve une ouverture d'une étendue moyenne.
Du Cœur et des Vaisseaux.
En définissant le Mammifère nous avons déjà indiqué les principaux caractères que présente le cœur dans cette classe; nous avons vu qu'il était constamment divisé en deux ventricules et deux oreillettes. Il n'y a point à cet égard d'exception et ce caractère est fondamental. Cependant il ne
l'est pas tellement que le jeune Mammfèere ne réalise jusqu'à un certain point les conditions de certains Reptiles (les Batraciens) par l'ouverture du trou de botal qui met en communication l'oreillette droite et la gauche; mais ce trou ne tarde pas à se fermer entièrement; et l'on peut dire que la circulation est constamment double chez les Mammifères.
Les vaisseaux présentent au contraire une foule de variations non-seulement dans les familles d'un même ordre mais mêe dans les individus d'une même espèce. Ainsi chez l'Homme seul on a rencontré presque toutes les vara qui forment l'état à peu près constant d'autres Mammifères. Souvent même les vaisseaux d'un côté du carps diffèrent considérablement de ceux de l'autre côté. Ainsi par exemple nous avons vu plusieurs fois les artéres radialeet cubitale de l'Homme qui ne présentaient d'un côté rien de particulier et naissaient comme à l'ordinaire un peu au-dessous du pli du bras commencer au contraire de l'autre presque vers la partie supérieure de l'humérus. Cette anomalie est remarquable parce qu'elle réalise précisément les conditions normales des artères du bras de la plupart des Marsupiaux.
Cependant au milieu de toutes ces variations les trois systèmes vasculaires le lymphatique le veineux et l'artériel et surtout ce dernier offrent toujours quelques caractères qu'on peut nommer classiques dans ce sens qu'ils se retrouvent presque toujours chez les Mammifères et ne s'observent jamais chez les Ovipares. Au contraire la division du cœur en deux oreillettes et deux ventricules toute constante et invariable qu'elle reste dans toutes les familles ne peut nullement servir à distinguer les Mammifères des Ovipares; car les Oiseaux ont comme eux la circulation double.
Cœur. Le cœur a chez tous les Mammifères la même structure que chez l'Homme. Toujours les parois des ventricules sont charnues el fort épaisses; toujours les oreillettes ont des appendices qui sont comme sur-ajoutés à la masse. En outre toujours aussi le cœur et l'origine des gros vaisseaux se trouvent enveloppés par le péricarde de même que chez l'Homme: cette membrane séreuse véritable sac sans ouverture ne contient pas l'organe dans sa cavité; mais tandis qu'une de ses parties adhère au cœur l'autre forme un repli qui l'entoure de nouveau en sorte que ce viscère se trouve doublement enveloppé par le péricarde et que cette membrane est de toute part en rapport avec elle-même par sa face interne. Le péricarde a pour principal usage d'assujettir le cœur dans sa position comme l'ont prouvé des expériences directes sur les Animaux vivans. Ainsi il se fixe tantôt comme chez les Singes et l'Homme au diaphragme tantôt aux prolongemens du médiastin.
Le cœur lui-même présente sous le rapport de sa forme quelques modifications; la plus remarquable est celle qui a lieu chez le Lamantin dont les deux ventricules sont en arrière tout-à-fait séparés d'où il résulte que sa pointe est remplacée par une échancrure assez considérable. La capacité proportionnelle des ventricules et des oreillettes varie peu. On sait que chez l'Homme le ventricule droit est plus étendu que le gauche; et il paraît qu'il en est de même de tous les Mammifères. La différence est d'ailleurs chez tous peu considérable et la capacité de l'un est presque toujours à peu près égale à celle de l'autre comme on peut le voir par les observations de Cuvier (Anat. Comp.) et de Legallois (article Cœur du Dictionnaire des Sciences médicales).
Le ventricule gauche est généralement celui dout les parois sont les plus épaisses; et ses muscles sont aussi plus nombreux et plus variés; c'est en effet sa contraction qui doit chasser le sang dans toutes les parties du corps par l'aorte.
* Système artériel.
Aorte. Cette première artère d'où naissent toutes les autres naît elle-même du ventricule gauche. Elle remonte d'abord un peu puis se recourbe et redescend le long de la colonne vertébrale placée à sa partie antérieure mais un peu à gauche l'œsophage d'abord et ensuite la veine cave inférieure occupant la partie droite. Quelquefois au contraire par anomalie on trouve la veine cave à gauche et l'aorte à droite; mais cette transposition est très-rare.
L'aorte est ainsi formée de deux parties l'une courbe nommée la crosse de l'aorte et l'autre droite nommée l'aorte descendante par opposition avec les artères qui naissent de la crosse artères destinées à la tête et au bras et qui ont reçu collectivement le nom d'aorte ascendante de leur direction de même que leur usage leur a valu celui d'artères brachio-céphaliques. L'aorte descendante ou l'aorte proprement dite se divise elle-même naturellement en deux portions l'une placée au-dessus du diaphragme l'aorte pectorale ou thorachique; l'autre placée au-dessous l'aorte ventrale ou abdominale. Nous ferons connaître successivement les principales artères provenant de ces trois parties de l'aorte ainsi que celles qui naissent de sa terminaison.
Aorte ascendante. Les artères de l'aorte ascendante sont essentiellement au nombre de quatre savoir les deux sous-clavières appartenant aux deux membres supérieurs et les deux carotides appartenant aux deux côtés de la tête. Mais il est très-rare que ces quatre artères aient toutes une origine distincte. C'est cependant ce qui se voit dans quelques espèces (et quelquefois par anomalie chez l'Homme lui-même); mais le plus souvent la carotide et la sous-clavière droites naissent d'un tronc commun nommé tronc innominé ou tronc brachio - céphalique. L'Éléphant a de même trois artères; mais ces trois artères sont les deux sous-clavières et un tronc commun aux deux carotides. Chez plusieurs Mammifères la crosse de l'aorte ne fournit que deux artères savoir la sous-clavière gauche et un tronc commun d'où naissent la droite et les deux carotides; c'est ce qui a lieu chez la Marmotte et le Cabiai chez lesquels la carotide gauche se sépare bientôt des deux autres; et aussi chez les Chats les Ours et plusieurs autres Carnassiers chez lesquels c'est au contraire la sous-clavière qui se sépare d'abord le tronc innominé se continuant alors en un autre tronc artériel dont les deux carotides sont des divisions. Enfin chez les Ruminans et chez plusieurs Pachydermes il y a une véritable aorte ascendante ou plutôt à cause de la position horizontale du corps de ces Animaux une aorte antérieure l'aorte se divisant dès sa naissance en deux gros troncs dont l'un descend et dont l'autre remonte le long de la coloune vertébrale. Ainsi nous voyons l'aorte ascendante formée à son origine tantôt d'une seule branche tantôt de deux de trois et de quatre.
Quoiqu'il en soit de ces premières branches naissent les artères suivantes: 1° de la carotide qu'on nomme primitive pour la distinguer des suivantes la carotide externe qui nourrit toute la face toutes les parties externes de la tête la langue et donne même des rameaux à diverses parties cervicales; et la carotide interne qui se distribue dans le cerveau pénétrant dans le crâne par un conduit creusé dans le rocher et connu sous le nom de canal ou de conduit carotidien. Elle donne en outre des branches cérébrales l'artère ophthalmique qui se distribue aux diverses parties du globe de l'œil à ses muscles et fournit même aussi quelques rameaux à la face. 2° De la sous-clavière l'artère vertébrale qui après de nombreuses inflexions s'introduit dans le crâne par le grand trou occipital et nourrit le cervelet et la moelle épinière. Cette artère d'un calibre assez fort s'unit sur l'os
basilaire à sa congénère et donne aussi un exemple d'une anastomose de l'espèce la plus remarquable. L'artère sous-clavière se continue d'ailleurs avec l'axillaire la brachiale et enfin la radiale et la cubitale divisions de la brachiale; et c'est de ces diverses artères que naissent toutes les blanches nutricières des diverses parties du bras. Ces deux dernières qu'on voit commencer tantôt plus haut tantôt plus bas sont constantes et se retrouvent même chez les Mammifères qui n'ont qu'un seul os de l'avant-bras. Les Loris et les Nycticèbes sont suivant Carlisle remarquables par un lacis vasculaire qui entoure la brachiale et qui résulte de l'anastomose d'un grand nombre de rameaux fournis par l'axillaire.
Aorte pectorale. Elle fournit un grand nombre de branches connues sans les noms de brorchiques d'œsophagiennes de médiastines dont les noms indiquent suffisamment l'usage et les intercostales dont le nombre varie avec celui des côtes et qui appartiennent principalement à ces os et aux muscles intercostaux.
Aorte abdominale. Elle donne ordinairement: 1° le tronc cœliaque qui se divise en trois artères qui se rendent l'une à l'estomac l'autreau foie la troisième à la rate; 2° la mésentérique supérieure qui nourrit tout l'intestin grêle et une portion du gros; 5° la mésentérique inférieure qui nourit le reste de ce dernier intestin c'est-à-dire une portion du colon et le rectum. Toutes ces artères naissent à peu près de la partie antérieure de l'aorte. Parmi celles qui naissent sa partie latérale nous remarquerons 4° les rénales qui nourrissent les reins; 5° les spermatiques qui appartiennent aux testicules chez l'Homme et aux ovaires chez la Femme; 6° enfin les lombaires qui sont les analogues des intercostales. 7° Enfin on peut y joindre les capsulaires petites branches qui nourrissent les capsules surrénales et qui sont tantôt des branches de l'aorte tantôt seulement des rameaux des artères rénales. Les Ruminans n'ont point le tronc cœliaque disposé tout-à-fait comme les autres Mammifères; les artères hépatique splénique et coronaire stomachique naissent successivement de la cœliaque.
Branches terminales de l'corte. Elles varient pour leur origine comme celles qui naissent de la courbure aortique. Chez l'Homme et la plupart des Mammifères l'aorte se divise à sa terminaison en trois branches les deux iliaques primitives et la sacrée moyenne; chez d'autres comme chez les Ruminans et beaucoup de Carnassiers elle se divise en quatre branches les deux iliaques externes la sacrée moyenne et un tronc d'où naissent presque aussitôt les deux iliaques internes.
L'artère nommée sacrée moyenne a été nommée ainsi par opposition avec les sacrées latérales petites artères qui naissent ou de l'iliaque interne ou de ses branches. Chez l'Homme elle n'a pas en effet un calibre plus considérable et on n'a pas attaché plus d'importance à l'une qu'à l'autre. Cependant cette petite artère cette petite branche de l'aorte comme dit l'anatomie humaine est véritablement une portion de l'aorte elle-même portion qu'on pourrait nommer aorte caudale. Elle a en effet la direction de l'aorte et se continue avec elle; elle en a les rapports l'os sacrum devant lequel elle est placée n'étant comme nous l'avons remarqué qu'une réunion de vertèbres bien distinctes et séparées dans le jeune âgé; elle en a même le volume et l'importance chez plusieurs Mammifères comme les Cétacés et les Kanguroos et chez l'embryon humain lui-même chez lequel elle est considérable.
L'iliaque interne ou l'hypogastrique nourrit presque tous les viscères contenus dans le bassin. Ses principales branches sont: 1° l'iléo-lombaire qui se distribue aux muscles des lombes et de la fosse iliaque; 2° la sacrée latérale dont nous avons déjà parlé et qui est quelquefois double;
ses rameaux se distribuent aux muscles de l'épine; plusieurs pénètrent dans le canal sacré; 3° la fessière qui se distribue dans les muscles fessiers; 4° l'ombilicale artère considérable chez le fœtus mais presque oblitérée chez l'adulte; elle donne quelques petits rameaux à la vessié; 5° les vésicales qui se rendent aussi à la vessie: leur nombre Varie; 6° l'obturatrice qui se distribue aux muscles de la partie supérieure de la cuisse; 7° l'utérine qui se rend à la matrice; 8° l'ischiatique qui se distribue aux muscles de la partie supérieure de la cuisse; 9° la honteuse interne qui se rend aux organes à génitaux externes et quelques autres. L'origine de toutes ces artères varie fréquemment et plusieurs manquent même quelquefois.
L'artère iliaque externe change bientôt de nom et prend celui de crurale ou de fémorale; elle fournit l'artère épigastrique artère peu importante chez les Animaux à mamelles pectorales; mais qui le devient beaucoup dans les espèces à mamelles ventrales chez lesquelles l'épigastrique est l'artère mammaire. Les mamelles sont au contraire nourries chez les espèces à mamelles pectorales par l'artère thorachique interne ou la sous-sternale blanche de la sous-clavière. Mais un fait fort remarquable c'est que ces deux artères dont les fonctions sont comme on le voit analogues et qui se suppléent l'une l'autre s'anastomosent constamment ensemble par plusieurs branches.
L'artère crurale ou plutôt la poplitée (car elle prend ce nom vers le bas de la cuisse) se divise vers la partie superieure de la jambe en deux branches la tibiale antérieure et la tibiale postérieure qui ne tarde pas à fournir une grosse branche nommée péronière. Ce sont ces trois artères ainsi que la crurale et la poplitée qui nom rissent tout le membre inférieur. Suivant Carlisle on retrouve également au membre inférieur un lacis vasculaire semblable à celui du membre supérieur chez les Loris les Nycticèbes et les Bradypes. Ce fait remarquable et qui a long-temps passé pour faux a été vérifié par Quoy et Gaimard pour les Bradypes; mais les petites artères qui le forment ne se réunissent pas ensuite en un seul tronc comme l'avaient supposé quelques personnes.
Chez les Cétacés l'artère iliaque externe manque avec tout le membre postérieur; l'aorte donne seulement deux branches qui sont les deux iliaques internes. Dans ce cas l'aorte se continue bien évidemment avec l'artère sacrée moyenne qui ne diffère plus du reste de l'aorte de même que les vertèbres auxquelles elle correspond ne diffèrent plus de celles du reste de la colonne vertébrale.
Chez les Marsupiaux les artères abdominales présentent des variations non moins remarquables. La principale consiste dans l'absence de la mésentérique inférieure; en outre l'aorte se termine beaucoup plus haut et les iliaques font en descendant un angle beaucoup plus aigu que chez les autres Mammifères. Par suite la sacrée moyenne la crurale les branches de cette artère et particulièrement l'épigastrique ont un calibre plus considérable. Ces faits découverts par Geoffroy Saint-Hilaire (V. l'article Marsupiaux du Dict. des Sc. Nat. T. XXXIX et celui de ce Dictionnaire) lui ont révélé les causes du mode particulier de génération et des principales modifications organiques que présente la tribu si remarquable des Animaux à bourse. Le même naturaliste a plus récemment découvert que la principale de ces modifications l'absence de l'artère mésentérique que les Marsupiaux présentent seuls parmi les Mammifères se retrouve également chez les Oiseaux. (V. INTDSTIN.) Ainsi se trouve expliquée la grande analogie qu'il avait lui-même signalée autrefois entre les Oiseaux et le Animaux à bourse dont les anomalies comme il l'a démontré réalisent à beaucoup d'égards les conditions normales ornithologiques.
Les artères pulmonaires dont il nous reste à parler ne diffèrent chez
les Mammifères de celles de l'Homme que par le nombre de leurs subdivisons qui varie avec celui des lobes du poumon. Cuvier a cependant remarqué (Anat. comp. T. IV) que les Cétacés ont les parois du tronc pulmonaire presque aussi épaisses que celles de l'aorte; il pense que peut-être la circulation pulmonaire est plus difficile chez eux que chez les autres Mammifères.
**Système veineux.
Les reines sont généralement plus nombreuses que les artères et on trouie presque partout plusieurs vaisseaux veineux pour un seul artériel. Du reste elles se distribuent comme les artères les accompagnent généralement et ont presque partout reçu les mômes noms. On touve cependant plusieurs différences que nous indiquerons.
1°. Il n'y a point pour les vaisseaux veineux un seul tronc central comme pour les vaisseaux artériels mais deux connus sous le nom de veines caves supérieure et inférieure. La première qui s'ouvre à la partie supérieure de l'oreillette droite ramène tout le sang des membres supérieurs et de toutes les parties céphaliques cervicales et thorachiques; la seconde qui s'ouvre à la partie inférieure ramène celui des membres inférieurs des viscères abdominaux et de toutes les parties abdominales.
2°. On nomme veine azygos une reine du coté droit qui met en communication la veine cave supérieure et l'inférieure s'ouvrant en bas dans celle-ci et de même près de sa terminaison dans la première.
3°. Les membres supérieurs outre les veines qui sont analogues aux artères brachiale cubitale et radiale ont d'autres veines superficielles nommées basilique et céphalique.
4°. Les membres inférieurs ont de même que les supérieurs des veines superficieiles qui n'ont pas d'analogues parmi les artères et qu'on nomme saphènes interne et externe.
5°. Enfin il existe encore quelques autres différences dont nous indiquerons les principales en traitant du cerveau et du foie.
Les variations que présentent les veines sont d'ailleurs fort nombreuses; ainsi quelques espèces ont une veine azygos à gauche tout aussi bien qu'à droite disposition qui se rencontre fréquemment chez l'Homme lui-même. Une autre modification plus remarquable a été observée par Cuvier chez le Porc-Épic et l'Eléphant. Ces deux Animaux ont deux veines caves antérieures une pour chaque côté.
*** Système lymphatique.
Telle est la distribution des principales artères et des principales veines chez les Mammifères. Quant aux vaisseaux lymphatiques on a cru long-temps qu'ils n'existaient que chez les Mammifères tous les Ovipares en étant généralement privés ou du moins n'en ayant quelques-uns que dans la région cervicale. Aujourd'hui l'existence du système lymphatique chez les Oiseaux est un fait qui ne peut plus être révoqué en doute. Les anatomistes allemands Tiedemann et Fohmann et tout récemment en France le docteur Lauth fils l'ont en effet démontrée de la manière la plus évidente. Ainsi les lymphatiques ne sont nullement propres aux Mammifères et de même que nous l'avons vu pour les systèmes artériel et veineux ne diffèrent chez les Ovipares que sous le rapport de leur distribution et de leur disposition.
De l'organe et des voies respiratoires.
La respiration est toujours simple chez les Mammifères et non pas double comme chez les Oiseaux où l'air pénètre dans toutes les parties du corps et agit sur le sang des vaisseaux aortiques comme sur celui des vaisseaux pulmonaires. D'un autre côté le poumon des Mammifères diffère beaucoup par sa structure de celui des Reptiles chez lesquels la respiration est beaucoup moins complète. Les Mammifères sont donc
généralement sous le rapport de la quantité de leur respiration dans un degré qui leur est propre et qui se trouve intermédiaire entre celui des Oiseaux et celui des autres Ovipares.
Le conduit aérien par lequel l'air pénètre dans le poumon présente aussi des caractères particuliers chez les Mammifères dans l'absence des parties trachéales inférieures connues chez les Oiseaux sous le nom de larynx inférieur; en sorte qu'il n'est formé que de trois parties principales le larynx la tracnée - artère et les bronches.
Larynx. Les principales parties qu'on a distinguées dans le larynx sont: 1° le cartilage thyroïde le plus grand de tous et placé à sa partie supérieure et antérieure; il est formé de deux lames obliques s'unissant sur la ligne médiane; 2° le cartilage cricoïde dont la forme est celle d'un auneau; il est placé au-dessous et en arrière du thyroïde; 3° les cartilages arythénoïdes qui s'articulent sur la partie postérieure du cricoïde; c'est à leur base que s'attachent les ligamens de la glotte ou les cordes vocales; 4° d'autres cartilages nommés tubercules de Santorini et placés entre les arythénoïdes et l'épiglotte; 5° l'épiglotte cartilage mol impair placé au-dessus du bord supérieur du thyroïde. Tous ces cartilages sont unis les uns aux autres par des membranes des ligamens et par des muscles au moyen desquels les diverses pièces laryngiennes sont mobiles les unes sur les autres; mais le larynx est en outre mobile dans sa totalité soit au moyen des muscles thyro-hyoïdiens et sterno-thyroïdiens soit aussi au moyen des muscles de l'hyoïde parce que le larynx se trouvant suspendu à cet os est obligé ainsi de participer à ses mouvemens.
Telle est la disposition générale du larynx chez les Mammifères; mais il présente en outre un grand nombre de modifications tenant aux variations de forme et de volume des divers cartilages; leur structure elle-même est sujette à varier et quoique ordinairement cartilagineux ils viennent quelquefois cependant o seux. C'est ce qui se voit chez beaucoup d'Animaux herbivores à peint adultes et chez l'Homme lui-même dans sa vieillesse. L'ossification même fréquemment lieu beaucou plus tôt chez cedernier à la suite d'u développement extraordinaire de tou l'organe vocal et quelquefois elle s fait plus promptement d'un côté qu de l'autre comme l'a vu Geoffroy Saint-Hilaire (Phil. Anat. T. 1 p. 244.) chez un Homme que sa profession obligeait de crier dans les rues.
Le larynx varie aussi chez l'Homme suivant l'âge et le sexe: on sai en effet combien le larynx d'une Femme d'un enfant ou d'un castrat diffère de celui d'un Homme adulte et l'on sait aussi combien leur voix diffère. De pareilles variations mais beaucoup plus considérables et surtout beaucoup plus nombreuses ont lieu chez les Mammifères. On fera connaître les principales dans d'autres articles (V. Voix Larynx et TRACHÉE-ARTÈRE); l'étendue de celui-ci ne nous permettant pas d'entrer dans tous les détails nécessaires. Nous devons seulement dire ici quelques mots des sacs thyro-hyoïdiens es Singes. Ce sont de grands sacs membraneux situés sous la gorge et qui s'ouvrent dans le larynx entre l hyoïde et le thyroïde. Ces sacs se trouvent chez beaucoup de Singes mais plus ou moins développés. Camper a quelquefois trouvé celui d'un côté beaucoup plus considérable que celui de l'autre.
Trachèe-artère et bronches. La trachée-artère qui fait suite au larynx et dans laquelle se continue la même membrane muqueuse est toujours un canal de forme arrondie et dont la longueur est proportionnelle à celle du col. Elle est formée en devant et sur les côtés de cartilages unis ensemble par un tissu fibreux et en arrière par une membrane musculeuse. Ces cartilages dont le nombre varie ont été nommés an-
seaux de la trachée-artère à cause de leur forme qui est en effet celle d'anneaux quelquefois complets comme chez les Makis mais le plus seuvent incomplets comme chez l'Homme où ils oe ceignent que les deux tiers antérieurs du canal.
La trachée-artère est placée au devant de l'œsophage qui la sépare de la colonne vertébrale et occupe li ligne médiane: arrivée au niveau des premières vertèbres dorsales elle se divise en deux parties; qui se dirigent l'une à droite l'autre à gauche et pénètrent dans les poumons oûeües se divisent et se subdivisent à l'infini. Ces divisions ou les bronches out généralement la même forme et la même structure que la trachée-artère; seulement à mesure qu'elles se divisent et que leur diaaètre devient moins considérable les anneaux cartilagineux deviennent et moins larges et moins nombreux et ils finissent même par disparaître entièrement en sorte que les dernières divisions des bronches sont seulement musculo-membraneuses.
Poumons. Ce sont toutes ces divisions des bronches et celles non moins nombreuses des vaisseaux pulmonaires qui composent dans son essentiel le poumon chez les Mammiferes. Les cellules pulmonaires ne sont en effet autre chose suivant la plupart des anatomistes que la terminaison en cul-de-sac des ramifications bronchiques réduites à un diamètre infiniment petit.
Les poumons de l'Homme sont divisés par des scissures profondes en plusieurs parties ou lobes qui sont au nombre de deux pour le gauche de trois pour le droit: chez tous les Mammifères ce dernier est aussi généralement celui qui a un nombre de lobes plus considérable; ainsi il en a presque toujours trois ou quatre et le gauche deux ou trois seulement: mais il y a exception pour les Cétacés la plupart des Pachydermes et quelques genres de Cheiroptères de Marsupiaux et de Ruminans qui n'ont aueun lobe distinct; et pour le Porc-Epic qui en a au contraire jusqu'à cinq à gauche et six à droite. Au reste tous ces nombres sont sujets à quelques variations dans les mêmes espèces.
Le poumon est toujours enveloppé par la plèvre membrane séreuse dont une partie adhère au poumon et l'autre aux parois de la poitrine: cette membrane forme ainsi chez les Mammifères un sac sans ouverture et dont la cavité est vide; elle se comporte à l'égard du poumon comme nous avons vu le péricarde se comporter à l'égard du cœur.
Tels sont les principaux caractères du poumon et des voies pulmonaires dans cette classe: presque tous lui appartiennent exclusivement. Toutes les autres et celle des Oiseaux ellemême présentent une foule de différences dont nous devons indiquer les principales.
1°. La trachée-artère n'est pas toujours proportionnée àla longueur du col; mais elle présente quelquefois un repli qui se loge sous le sternum ou dans une cavité de cet os comme chez diverses espèces de Hérons et dans le Cygne à bec jaune (Anas Cygnus).
2°. Elle n'est pas non plus toujours cylindrique et présente dans quelques espèces comme chez les Harles et plusieurs Canards des dilatations plus ou moins considérables.
3°. Les anneaux cartilagineux sont ordinairement complets dans la trachée-artère.
4°. Les bronches arrivées dans le poumon se subdivisent tout d'un coup en une infinité de rameaux.
5°. Par suite de cette différence il n'y a point de lobes pulmonaires distincts.
6°. Les poumons sont encastrés dans les côtes enfoncés dans leurs intervalles; et ils sont ainsi divisés par des sillons parallèles entre eux et de même forme que les côtes.
7°. Les bronches ne se terminent pas toutes en cellules aériennes; au contraire plusieurs rameaux considérables aboutissent à la surface des
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poumons en sorte que l'air peut s'échapper et se répandre dans toutes les parties du corps.
8°. La plèvre ne forme plus un sac sans ouverture.
9°. Enfin on trouve chez les Oiseaux à la bifurcation de la trachée-artère un appareil remarquable formé de pièces cartilagineuses et de muscles et auquel on a donné le nom de larynx inférieur parce qu'il est véritablement l'organe de la voix chez les Oiseaux et qu'il remplit ainsi à leur égard les mêmes fonctions que le véritable larynx chez les Mammifères. Geoffroy Saint-Hilaire a montré (Phil. Anat. T. 1) que ces pièces cartilagineuses ne sont autres que qruelques anneaux de la trachée-artère plus ou moins modifiés; et quant à leurs muscles il est parvenu à retrouver de même leurs analogues chez les Mammifères où ils existent en effet à la partie postérieure de la bifurcation de la trachée-artère. Ces muscles avaient même déjà été assez anciennement vus et aécrits chez l'Homme par Wohlfahrt et Heister.
Des organes digestifs.
La grandeur de l'ouverture buccale est très-variable dans les diverses familles de Mammifères; mais toutes ses variations sont presque constamment en rapport avec celles de l'os intermaxillaire comme l'a le premier remarqué Geoffroy Saint-Hilaire: la commissure des lèvres s'étend toujours en effet jusqu'au niveau postérieur de cet os. Ainsi les Fourmiliers qui l'ont très-petit ont aussi l'ouverture buccale extrêmement étroite quoique leurs mâchoires soient plus allongées que dans aucun autre Mammifère. Les Chauve-Souris insectivores font cependant exception à cet égard et leur gueule est fendue jusqu'au niveau des dernières motaires. Elles offrent ainsi parmi les Mammifères une anomalie qui forme également le caractère de plusieurs Oiseaux qui se nourrissent également d'Insectes. On sait en effet que les Hirondelles et les Engoulevens ont le bec fendu jusqu'audelà des yeux.
Langue. La langue occupe une grande partie de la cavité orale: elle est ordinairement charnue épaisse très-mobile mais peu extensible comme chez l'Homme: quelques espèces font cependant exception: tels sont d'un côté les Cétacés chez les-quels elle est adhérente au palais; et e l'autre les Fourmiliers et les Pan-golins chez lesquels elle est extrêmement grêle et amincie et en même temps tellement extensible qu'elle peut acquérir une longueur rouble ae celle de leur tête déjà extrêmement allongée. Au reste sans cet amincissement et cettc longueur considérables ces Animaux dont l'ouverture buccale est si petite n'eussent pu se procurer leur nour-riture.
Les anomalies de la langue du Cétacé et de celle du Fourmilier ou du Pangolin quoique précisément inverses l'une de l'autre produisent cependant à certains égards les mêmes effets physiologiques. Chez les uns et les autres la langue se trouve soustraite à l'une des fonctions qu'elle remplit généralement celle de favoriser la mastication. Or n'est-il pas bien remarquable que ces Animaux les Cétacés les Fourmiliers et les Pangolins soient aussi les seuls Mammifères qui manquent de dents ou qui n'aient que des dents impropres à la mastication? Et y aurait-il donc un rapport entre la forme et la structure de la langue et celles des dents de manière que dans toutes les espèces où la langue n'existe plus comme auxiliaire de la mastication les directs et principaux agens de cette fonction vinssent à manquer pareillement les dents ou ne s'y rencontrant plus ou s'y rencontrant sous d'autres formes et avec d'autres usages? C'est aussi ce qui paraît avoir lieu chez les Monotremes les Oiseaux les Reptiles et les Poissons qui manauent en général ou tout-à-fait de dents ou du moins de dents
propres à la mastication; et c'est cependant ce qui ne serait pas d'une amière absolument générale s'il est nai selon l'observation de l'illustre Humboldt que les Lamantins qui cet un système dentaire très-parfait et très-propre à la mastication et dont les dents ressemblent même à s'y méprendre à celles de plusieurs Quadrupèdes herbivores aient comme les autres Cétacés la langue adipeuse et firée au palais.
Dents. Sous le rapport de e dentaire les Mammifères de commun qu'ils n'ont de dents sur d'autres os que les maxillaires ou les intermaxils leurs dents varient d'ailleurs beaucoup soit pour leur insertion t pour leur nombre soit pour lear forme. La forme est ici beaucoup plus importante que le nombre parce que c est elle et non pas le nombre qui détermine la fonction et que les dents ont surtout frange importance physiologique. C'est en effet parce qu'il est toujours en rapport de fonctions avec « rotres organes du système digestif que le système dentaire indice constamment leurs modifications par les siennes propres.
Les dents des Mammifères ont été distinguées particulièrement d'après leur insertion en trois classes les incisives les canines les molaires: mais il s'en faut bien que les trois sortes de dents existent dans toutes les espèces. Nous avons déjà que les Fourmiliers et les Pantins n'en ont aucune: le Narwhal n'a que deux canines quoique d'ail-lears les dents qui se trouvent le plus constamment soient cependant la molaires. Celles qui manquent le îfôs souvent sont au contraire les «ctsives: car Geoffroy Saint-Hilaire montré il y a quelques années (V. RONGEURS) que les prétendues incisives des Rongeurs sont de vériables canines.
Le molaires se rapportent eu égard à leur forme à quatre types principaux.
1°. Les unes sont larges et aplaties: elles sont propres a broyer et appartiennent aux Herbivores.
2°. D'autres sout hérissées de pointes coniques: elles sont propres à briser les élytres et les parties dures des Insectes et appartiennent aux Insectivores.
3°. D'autres sont tranchantes: elles sont propres à déchirer la chair et appartiennent aux Carnivores.
4°. Enfin d'autres sont toutes coniques allongées simples ne se correspondant plus entre elles: elles ne sont propres qu'à retenir une proie et appartiennent aux Cétacés qui n'ont pas de mastication.
Les Baleines n'ont même plus de dents; mais les lames cornées qui garnissent les deux côtés de leurs mâchoires ou leurs fanons en tiennent véritablement lieu: ils remplissent en effet les fonctions des dents chez les autres Cétacés et servent aussi à retenir la proie. Ils leur sont d'ailleurs analogues aux yeux de l'anatomiste; et c'est ainsi que le système dentaire d'un Mammifère vient à nous reproduire presque à tous égards celui des Oiseaux et particulièrement comme l'a montré Geoffroy Saint-Hilaire (Système dentaire des Mamm. et des Oiseaux) celui du Canard Souchet.
Glandes salivaires. En outre des dents et de la langue on trouve dans la bouche plusieurs glandes salivaires nommées d'après leur position parotides sublinguales et maxillaires. Ces glandes sont surtout développées dans les espèces chez lesquelles les alimens séjournent le plus long-temps dans la cavité orale comme sont les Herbivores: elles sont atrophiées par la raison contraire chez les Cétacés qui avalent leur nourriture sans l'avoir préparée dans leur bouche par la mastication.
Voile du palais. Enfin le voile du palais est une sorte de rideau suspendu à la voûte du palais et qui se porte vers la base de la langue: il est formé de plusieurs muscles enveloppés dans un repli de la membrane
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muqueuse orale. Son bord inférieur libre offre dans son milieu une petite languette plus ou moius prononcée qu'on a nommée luette. Le voile du palais présente des modifications très-remarquables chez les Cétacés où sa disposition est toule autre (V. CÉTACÉS et EVENTS); et la luette manque même chez la plupart de Animaux; ou plutôt comme l'a dit le docteur Lisfranc ils n'ont qu'un rudiment de cet organe qui se trouve d'ailleurs remplacé par la disposition du voile du palais plus prolongé en arrière. Cette disposition très-prononcée chez les Singes l'est d ailleurs beaucoup moins chez les Ruminans et les Rongeurs: ces Quadrupèdes qui marchent la tête inclinée vers le sol n'en avaient pas en effet le même besoin comme l'a aussi remarqué ce savant professeur; les narines antérieures donnant chez eux aux mucosités nasales un écoulement trop facile pour qu'elles se portent dans le pharynx.
Canal alimentaire. La cavité orale se continue avec le canal alimentaire dont la première partie est le pharynx cavité en forme de sac entourée de muscles disposés les uns de manière à diminuer son diamètre par leur contraction; ce sont les constricteurs et les autres à l'élever; ce sont les releveurs ou les stylo-pharyngiens. Ces inuscles se retrouvent chez les Mammifères comme chez l'Homme et sont même chez eux généralement plus prononcés. Le pharynx présente inférieurement deux ouvertures l'une formant l'entrée des voies respiratoires; et l'autre celle du canal alimentaire avec lequel il se continue principalement.
Nous nous bornerons ici à indiquer succinctement les principales modifications que présentent ses diverses parties parce que nous les avons déjà fait connaître adleurs. (V. INTESTIN.)
1°. Œsophage. Sa longueur est toujours proportionnelle à celle du col et de la poitrine; il est membraneux et ne se trouve jamais ni renflé en divers points comme chez les Oiseaux ni dilaté dans toute son étendue comme chez plusieurs Reptiles et chez beaucoup de Poissons.
2°. Estomac. On le trouve d'autaut plus compliqué qu'on l'observe dans des espèces plus essentiellement herbivores; ainsi très-simple chez les Carnassiers il se complique de plus en plus chez les Rongeurs les Pachydermes les Cétacés et les Ruminuis.
3°. Intestin. Il est comme l'estomac d'autant plus compliqué et en même temps plus long qu'on l'observe daus des espèces plus essentiellement herbivores. Les Carnassiers diffèrent encore des Herbivores par la structure de leurs intestins: la tunique péritonéale est très-épaisse chez eux et la muqueuse très-mince; tandis que chez les Herbivores celle-ci a une épaisseur considérable la péritonéale étant au contraire d'une extrême ténuité. Le cœcum varie beaucoup; les Orangs et le Phascolome ont seuls comme l'Homme un cœcum avec un appendice verrai forme; mais le plus souvent le cœcum existe seul. Enfin il n'y a ni cœcum ni appendice chez beaucoup d'entre eux. Chez beaucoup aussi soit parmi ceux qui ont un cœcum soit surtout parmi ceux qui en manquent le volume de l'intestin est le même dans toute son étendue en sorte qu'il n'est plus possible de le diviser comme a l'ordinaire en intestin grêle et en gros intestin.
L'ouverture inférieure du canal intestinal ou l'anus est chez tous les Mammifères comme chez l'Homme placée à l'extrémité inférieure ou postérieure du corps et immédiatement sous l'origine de la queue lorsqu'elle existe: elle ne donne issue qu'aux excrémens solides. On nomme muscles de l'anus plusieurs muscles par lesquels l'extrémité anale du rectum est mise en mouvement. Les plus constans sont le sphincter placé immédiatement sous la peau et dont les fibres elliptiques entourent l'orifice anal; et les releveurs. Leurs noms indiquent assez leurs fonctions. Les
muscles de l'anus sont sujets à de nombreuses variations dans les diverses familles et plusieurs d'entre au diffèrent même chez les divers iidividus de la même espèce suivant leur sexe parce qu'appartenant aussi aux organes sexuels ils sont tenus de partager leurs modifications.
Annexes du canal alimentaire. Le foie est la plus grosse de toutes les glandes et même le plus volumineux tous les organes de l'abdomen; il et toujours situé dans l'hypochondre droit mais il s'étend le plus souvent iosqae dans le gauche. Toujours chez le Mammifères d'une structure et d'un volume semblables à ceux qu'il présente chez l'Homme il ne diffère guère que par le nombre des lobes qui le composent. Au reste ces variations s observent même quelquefois chez l'Homme et n'offrent rien de constant pour chaque genre. Ainsi le Jaguar a quatre lobes et le Lynx en a huit; le Sulgan et le Pika en ont cinq et l'Ogoton sept.
D'autres variations aussi nombreuses et aussi remarquables sont celles que présentent leff canaux cyslique hépatique et cholédoque et la vésicule biliaire elle-même qui tantôt existe et tantôt manque dans la même famille. Ainsi elle existe chez le Porc-Epic et manque chez l'Urson; on la trouve chez beaucoup de Rats el beaucoup d'autres n'en ont pas; et l'on ne sait point encore à quoi tient son existence.
En outre des vaisseaux hépatiques le foie possède encore un autre ordre de vaisseaux qui lui est propre dans la veine-porte et ses ramifictions. Cette veine dont le calibre est considérable après avoir reçu par les veines splénique et mesentérique supérieure le sang dé presque tous les viscères abdominaux se ramifie dans le foie à la manière des artères. La veine-porte est donc formée de deux portions l'une abdominale qui fait l'office d'une veine l'autre hépatique qui se distribueàla manière d'une artère. Ce sont toutes ces ramifications de la veine-porte celles des canaux biliaires celles de l'artère hépatique et de la veine hépatique qui composent essentiellement la substance au foie dont la structure est comme on le voit extrêmement remarquable.
Outre la bile que le canal cholédoque verse dans le duodénum cet intestin reçoit aussi un liquide connu sous le nom de suc pancréatique parce qu'il est sécrété par le pancréas. Cette glande la plus grosse des glandes analogues aux salivaires a chez tous les Mammifères une structure semblable à celle qu'elle a chez l'Homme mais elle varie par sa consistance sa couleur sa forme et aussi en ce qu'elle est souvent divisée en plusieurs lobes. Son canal excréteur formé quelquefois de plusieurs branches s'ouvre toujours très-près du canal cholédoque et souvent même ces deux canaux se réunissent l'un à l'autre et leur orifice est commun.
La rate organe placé dans l'hypochondre droit est d'un volume très-variable mais toujours de beaucoup inférieur à celui du foie. Elle est généralement plus grosse chez les Mammifères que chez les Ovipares. Les usages de ce viscère que Blain-ville considère comme une sorte de ganglion vasculaire analogue aux ganglions lymphatiques ne sont point encore connus.
Péritoine. Il est au canal alimentaire et aux divers viscères abdominaux ce que le péricarde est au cœur et la plèvre aux poumons; mais la forme irrégulière et le nombre des organes qu'il enveloppe rendent très-compliquées sa formeet sa disposition et ont produit divers replis connus sous les noms de mésentère et d'épiploon. Ces replis existent en général chez les Mammifères comme chez l'Homme; mais et il en est de même du péritoine dans son ensemble ils doivent nécessairement varier et varient en effet comme les viscères abdominaux auxquels ils sont fixés.
Des organes urinaires.
L'appareil de la dépuration urinaire se compost généralement d'une
glande qui sécrète l'urine ou le rein; d'une poche membraneuse qui forme pour l'urine une sorte de réservoir ou la vessie; du canal par où elley arrive ou l'uretère et de celui par lequel elle en sort et est rejetée à l'extérieur ou l'urèthre.
Reins. Les reins ne sont pas chez l'embryon humain comme chez l'adulte partagés seulement par une scissure médiaue; mais ils sont au contraire divisés en un grand nombre de lobes. Cette disposition se voit également dans beaucoup d'espèces d une manière permanente comme chez l'Eléphant le Bœuf et surtout les Ours les Loutres les Phoques et les Cétacés où leur division est telle qu'on peut remarque Cuvier les comparer a des grappes de raisin. Du reste la structure des reins est la même chez tous les Mammifères et on trouve chez tous aussi (excepté chez l'Elé-phant?) une limite bien tranchée entre les deux substances qui les composent. La division des reins en plusieurs lobes donne cependant lieu à une autre anomalie: l'artère rénale n'entre plus toute entière dans le sinus; mais plusieurs branches se détachent et vont directement aux lobes qu'ils doivent nourrir. Au reste quelque chose d'analogue se voit également suivant les observations de Serres chez l'embryon humain lui-même pendant qu'il a encore les reins partagés en plusieurs lobes.
Uretère. C'est toujours un canal membraneux qui descend le long de la colonne vertébrale se dirige sur la vessie se continue d'abord entre les fibres de sa tunique musculeuse et s'ouvre enfiu par un orifice plus étroit que son diamètre. Il présente seulement quelque différence dans Son origine chez les Dauphins et chez plusieurs Quadrupèdes.
La vessie est une grande poche musculo-membraneuse qu'on pourrait considérer avec Meckel et Blainville comme une dilatation considérable des uretères dont elle diflere cependant par les fibres musculaires qui entrent dans sa structure. On a dit quelle était beaucoup plus considérable chez les Herbivores que chez les Carnivores; mais suivant Cuvier cette différence de volume n'est pas bien réelle; seulement comme ses parois sont beaucoup plus masculeuses chez ceux-ci leur vessie se contracte plus fortement à l'instant de la mort. Elle paraît en effet de même plus petite chez quelques Her bivores qui ont la tunique mu seule use plus développée comme le Cheval.
Le canal de l'urèthre qui est composé dans son essentiel d'une membrane muqueuse mais dont la structure est d'ailleurs très-compliquée est toujours situé à la partie inférieure du pénis chez les mâles. Chez les femelles il traverse de mêmequelquefois le clitoris comme chez les Loris ou cet organe ne présente plus un simple sillon comme dans beaucoup d'espèces mais bien un canal complet.
Capsules surrénales. On nomme ainsi des corps glanduleux situés audessus des reins et dont l'usage est encore inconnu: trèsdéveloppës chez le fœtus humain ils s'atrophient chez l'adulte. On avait dit les capsulessurrénales plus développées chez les Nèg res que chez les Hommes de la race Caucasique; mais il n'y a point réellement de différence constante comme l'a constaté Serres. Chez les Mammifères leur volume et leur forme varient beaucoup et leurs modifications sont souvent en rapport avea celles des reins dont ils paraissent quelquefois aussi se rapprocher par leur structure. Ces ressemblances ont fait penser à Cuvier que leurs fonctions pourraient bien avoir de l'analogie avec celles de ces glandes.
Des organes génitaux.
L'unité de composition des organes génitaux mâles et des organes femelles aperçue par la plupart des anatomistes anciens et modernes et déjà soupçonnée par Aristote et par Galieu est un fait aujourd'hui bien certain. Home Autenrieth Ackermann (sur la différence des deux
sexes Archives de Phys.) et surtout Meckel en montrant la parfaite similitude de l'appareil mâle et de l'appareil femelle chez l'embryon humain; Geoffroy Saint-Hilaire en retrouvant la même similitude chez l'adulte même dans certaines espèces; ont particulièrement mis hors de doute une vérité que les travaux de Blainville et de plusieurs autres savans eussent suffi d'ailleurs pour faire regarder comme démontrée. Nous avons dû faire remarquer cette analogie dens tous les temps bien curieuse et been digne d'attention mais auj'hui surtout d'une extrême implance parce qu'elle est la vérité base de la théorie de l'unité de composition. Si l'appareil mâle et l'appareil femelle ne sont pas dans lear essence et dans leurs élémens des modification d'un seul et même appareil; si l'organisation du mâle celle de la femelle si celle de tous les individus d'une même espèce ne peut se ramener à un même type; comment en effet pourraiton concevoir l'analogie l'unité de composition pour l'universalité des êtres?
Nous ne parlerons dans cet article de l'organe femelle; tout ce qui concerne l'organe mâle ayant déjà été dit ou devant l'être dans d'autres articles. Il sera pareillement traité ailleurs de la génération des Animaux à bourse. V. ACCOUPLEMENT COPULATION GÉNÉRATION et MARSUPIAUX
Les ovaires généralement doubles les Mammiferes ne présentent chez eux aucune modification importante et ressemblent généraient à ceux de la Femme; ils sont toujours nourris par les mêmes artèrés oui nourrissent les testicules chez femâle les spermatiques. Il en est des trompes utérines comme de l'ovaire «Iles sont toujours doubles et présentât la même structure et la même position que chez la Femme. Dans les espèces où l'adutérum est développé elles s'insèrent à son extrémité; dans celles où il est rudimentaire elles aboutissent jusque dans l'utérus.
L'organe connu sous le nom de matrice est en effet formé de deux parties qui doivent être distinguées et considérées comme des organes particuliers. Des artères différentes nourrissent séparément le corps de la matrice et ses cornes ou suivant le nom que leur a donné Geoffroy Saint-Hilaire l' adutérum; tous deux ont des fonctions différentes et leur développement est le plus souvent inverse. Chez la Femme l'adutérum est très-rudimentaire et vient presque à disparaître tandis que le corps de la matrice ou l'utérus proprement dit est très-développé. Aussi l'anatomie humaine n'a-t-elle pas même soupçonné l'existence de l'adutérurn comme organe distinct quoiqu'il le soit réellement dans le jeune âge et qu'on l'ait plusieurs fois par anomalie trouvé tel chez l'adulte lui-même. Chez les Singes et la plupart des Edentés l'adutérum est de même très-rudimentaire et l'utérus très-volumineux. Chez les Carnassiers les Rongeurs et les Herbivores le développement de ces deux organes s'est au contraire fait dans un rapport inverse l'adutérum étant extrêmement allongé; et enfin chez quellques-uns comme chez les Cavia de Gmelin et surtout chez les Lièvres l'utérus devient à son tour trèsrudi-mentaire ou plutôt même presque nul; de sorte que les deux adutérums ont chacun leur orifice distinct dans le vagin. Les deux moitiés de la matrice suivant l'ancienne nomenclature sont ainsi tout-à-fait indépen-dantes l'une de l'autre et la superfétation devient alors un phénomène qui se produit aussi facilement qu'il s'explique. Il existe au contraire quelques genres où l'utérus et l'adulérum se trouvent également développés et tels sont particulièrement les Makis parmi les Quadrumanes.
Le vagin présente peu de modifications remarquables et il a chez tons les Mammifères èpeu près les mêmes caractères qu'il offre chea la Femma
La membrane hymen qu'on avait prétendu n'exister que chez elle seule se retrouve généralement chez tous comme l'a constaté Cuvier et est même très-prononcée chez plusieurs. Les diverses parties externes de la génération varient au contraire beaucoup; mais nous n'insisterons pas sur toutes ces variations pour la plupart peu importantes; et nous nous bornerons à indiquer les principaux rapports du clitoris avec le pénis du mâle.
Cet organe peu développé chez la Femme ressemble d'ailleurs tellement au pénis par sa structure et ses connexions que la plupart des anatomistes n'ont pas balancé à reconnaître en lui son analogue même en se bornant à comparer ensemble les organes génitaux de l'Homme et ceux de la Femrae adultes. Le clitoris a en effet comme le pénis un gland un petit prépuce et un corps caverneux attaché de même aux branches de l'ischion par une double racine; il reçoit la même artère la même veiné et le même nerf et leur distribution estentièrement analogue. La ressemblance est encore bien plus grande soit chez l'embryon humain soit chez divers Animaux. On voit Aez l'embryon humain soit mâle soit femelle dit Meckel (Manuel d'anatomie humaine traduction de Jourdan et de Breschet): «un corps considérable triangulaire un peu renflé à son extrémité antérieure collé d'abord à la partie inférieure de la partie antérieure du bas-ventre et qui plus tard pend librement en avant. Le corps est formé de deux moitiés séparées l'une de l'autre par un sillon qui marche le long de la face inférieure. Avec le temps il produit soit la verge soit le clitoris.ff On trouve presque la même similitude chez plusieurs Animaux adultes. Le volume du clitoris égale celui du pénis dans plusieurs espèces même parmi les Singes; et la ressemblance est telle que les femelles sont prises la plupart du temps pour des mâles. Quelques espèces ont le gland du pénis bifurqué; celui du clitoris i'est alors pareillement. Celles qui ont un os pénial ont ordinairement de même un os dans le clitoris. Enfin cet organe se trouve souvent creusé profondément d'un sillon qui fait suite à l'urèthre; et dans quelques espèces ce sillon se change même en un canal complet. Ainsi nous voyons dans beaucoup d'espèces le clitoris s'élever au degré de développement qui caractérise le pénis et en acquérir toutes les conditions et tous les caractères. Il serait tout aussi facile de montrer ce dernier organe venant au contraire à s'atrophier à tomber dans les conditions rudimentaires et ne plus représenter chez le mâle comme chez la femelle (si l'on peut s'exprimer ainsi) qu'un simple clitoris. C'est ce qui a lieu d'une manière évidente daus plusieurs Animaux et quelquefois par anomalie chez les Mammiferes et chez l'Homme lui-même.
Les mamelles varient beaucoup chez les Mammifères pour leur nombre et leur situation. Lorsqu'elles sont inguinales ou abdominales elles sont nourries par les artères épigastriques et lorsqu'elles sont pectorales par les thorachiques internes. Leur nombre est ordinairement en rapport avec celui des petits. Chez presque toutes les espèces qui n'en ont que deux elles sont pectorales comme chez l'Homme; c'est ce qui a lieu chez les Singes les Chauve-Souris la plupart des espèces du genre Tatou les Bradypes les Eléphans et les Lamantins. Du reste leur nombre est extrêmement variable.
Les mamelles existent chez tous les mâles de Mammifères; et c'est une erreur de croire qu'elles manquent chez ceux du genre Chevil comme on l'a cru long-temps et comme l'avait dit Buflon lui-même; seulement elles sont chez eux très-petites et très-peu apparentes. Leur existence chez les mâles où elles ne sont destinées à aucunes fonctions comme chez les femelles où elles en remplissent d'aussi importantes est
a fait bien remarquable et oh se montre bien la tendance de la nature à l'uniformité. Leur organisation chez les premiers est même si parfaite que la sécrétion du lait peut très-bien loféier chez eux; et qu'on ne manque pas d'exemples d'enfans allaités par des Hommes. Humboldt (Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent) parle d'un Homme qui avait nourri son fils de son propre lait pendant cinq mois entiers; et e'est sans doute pour avoir eu connaissance de quelque fait semblable que des voyageurs amis du merveilleux ont affirmé qu'au Brésil ce sont le Hommes et non pas les Femmes qui allaitent leurs enfans; coute absurde sans doute mais qui pourrait bien être fondé comme on le veit sur quelque chose de réel.
Des organes des sens.
Ils sont chez presque tous les Mammifères au nombre de cinq comme chez l'Homme; ils ont tous le sens général ou le toucher et selon l'opinion unanime de tous les physiologistes deux des sens spéciaux le goût et l'ouie: quant aux deux autres l'odorat et la vue ils paraissent manquer dans quelques espèces.
Les sens spéciaux reçoivent ordinairement deux ordres de nerfs que l'on peut désigner avec Serres d'une manière générale l'un sous le nom de nerf propre ou principal et l'autre sous celui de nerf accessoire: le premier met l'appareil sensitif en communication directe avec l'encéphale le second est toujours une branche du nerf trijumeau. Ainsi la vue a pour nerf sensitif propre l'optioue; l'ouie l'acoustique et l'odorai l'olfactif; et chacun de ces sens reçoit en outre une branche de la cinquième paire. Cette disposition fort remarquable n'est cependant pas tont-à-fait constante: le nerf propre manque fréquemment et dans ce cas le rameau de la cinquième paire de nerf accessoire qu'il est ordinairement devient le principal. C'est ce qui a lieu constamment pour le sens du goût dont le nerf n'est autre que le rameau de la cinquième paire connu sous le nom de lingual. C'est ce qui a également lieu suivant la remarque de Serres pour tous les sens chez les Mollusques les Insectes et les Crustacés Enfin suivant le même anatomiste c'est aussi ce qui a lieu chez divers Mammifères pour l'odorat et pour la vue.
Cuvier a découvert le premier que le nerf olfactif n'existe pas chez les Cétacés (Anat. comp. T. II p. 196); et dans ce cas il n'existe pas non plus de trous ethmoïdaux. Suivant Serres le nerf optique manque de même chez la Taupe la Chrysochlore les Rats-Taupes les Musaraignes et la plupart des Mammiferes qui vivent profondément sous terre et dans les lieux où la lumière ne pénètre pas. Son absence a cependant été contestée par Bailly qui a cru l'avoir rencontré chez la Taupe: mais le filet extrêmement ténu que cet habile anatomiste considère comme le nerf optique paraît exister généralement chez tous les Animaux où l'existence de ce nerf est évidente de même que chez ceux qui en sont privés.
Au reste il n'est pas bien certain que ceux qui sont privés du nerf olfactif ne jouissent pas ae l'odorat et il s'en faut bien que tous ceux qui sont privés de l'optique soient aveugles: c'est cependant ce qui a certainement lieu pour quelques espèces où l'œil est en tièrement caché sous une peau aussi épaisse que celle du corps pareillement revêtue de poils et même doublée par le peauier: tel est le Zemni (Mus typhlus). Il est bien certain au contraire que la vision s'exerce très-bien chez les Musaraignes; et d'après les observations faites au Cap par Delalande sur le Rat-Taupe il en est de même de ce Rongeur. Enfin Geoffroy Saint-Hilaire et Durondeau ont fait sur la Taupe diverses expériences qui donnent les mêmes résultats que pour le Rat-Taupe. Quelques personnes ont dit il est vrai qu'il existe en Europe deux espèces
de Taupes dont l'une serait aveugle; et celle assertion à laquelle jusqu'à ce jour on n'avait attaché que très-peu d'importance pourrait bien être plus fondée qu'on ne l'avait cru. Le docteur Savi de Pise vient en effet d'envoyer il Geoffroy Saint-Hilaire deux Taupes qui paraissent former une espèce différente de la Taupe commune (Talpa europœa). Le zoologiste italien a môme donné à cet Animal le nom de Talpa cæca; mais nous ignorons sil s'est assuré par des expériences directes qu'elle est réellement aveugle. Nous avons raêmâ au contraire reconnu qu'elle a comme la Taupe commune un petit œil rudimeu taire.
Il était tout naturel de penser que la sensation s'opère au moyen de la cinquième paire pour tous les appareils sensitifs dont les nerfs ne sont que des branches de celle-ci et qu'ainsi sa destruction entraînerait nécessairement celle de ces sens. Mais Magendie a découvert un fait que les théories physiologiques jusqu'alors admises étaient bieu loin de pouvoir faire soupçonner: c'est que chez les Mammifères normaux comme chez ceux qui n'ont pour nerfs sensitifs que des branches de la cinquième paire la section de ce neif est suivie immédiatement de la perte non pas seulement du goût mais aussi de la vue de l'oute et de l'odorat malgré la présence des nerfs optiques acoustiques et olfactifs. D'un autre côté le même physiologiste ayant également réussi à couper e nerf optique il a vu aussi que sa destruction (le nerf de la cinquième paire étant laissé intact) entraîne pareillement celle de la vue. Ainsice dernier sens et il en est probablement de même de l'ouie et de l'odorat a besoin du concours des deux nerfs qu'il reçoit; et la section de l'un des deux rend la sensation impossible.
L'anatomie pathologique a fourni des résultats non moins remarquables et qui s'accordent très-bien avec les expériences de Magendie. Ainsi Serres a vu l'altération pathologique du tronc de la cinquième paire produire exactement tous les mêmes phénomènes causés par sa destruction artificielle ou sa section; et l'analogie est même si complète que le célèbre anatomiste avait pu prévoir et annoncer d'avance tout ce que l'autopsie cadavérique a montré.
Du système nerveux.
L'encéphale des Mammifères a d'abord un caractère qui lui est propre dans son volume considérable; mais il ne faut pas croire que ses différentes parties contribuent toutes à cet accroissement de la masse. Serres a parfaitement démontré (Anatomie du cerveau T. I 1824) que parmi les différens organes dout se compose l'encéphale il en est qui se développent en raison directe l'un de l'autre; mais qu'il en est aussi qui se développent en raison inverse. Il suit de ces rapports que certaines parties de l'encéphale arrivant chez les Mammifères au maximum de leur développement d'autres doivent en même temps et pour cette raison tomber au minimum. L'état rudimentaire de certaines parties encéphaliques fournira donc tout aussi bien aue le volume considérable de quelques autres des indices et des preuves du haut degré de développement de l'organe daus son ensemble.
C'est exactement ce qui a lieu chez les Mammifères. Les hémisphères cérébraux sont très-développés plus développés que dans aucune autre classe; au contraire les tubercules quadrijumeaux sont très-petits et très-rudimentaiies. Leur nom de tubercules quadrijumeaux qui leur convient tres-bien chez tous les Mammifères leur a même été donné à cause de leur petitesse qui u'a permis de les considérer que comme de petits tubercules de petites émineu ces faisant partie d'autres organes. Au coutraire dans les autres classes et surtout chez les Poissons de dominés qu'ils étaient ils devienneot à leur tour les organes dominateurs de l'encéphale et tellement qu'ils
out été généralement jusqu'aux derniers travaux de Serres et sont mème encore par quelques anatomistes regardés comme les hémisphères cérébraux. Le nom de tubercules quadrijumeaux est alors bien loin de leur convenir d'autant mieux qu'ils ne se trouvent plus formés de quatre petites éminences mais de deux lobes considérables et bien distincts. Aussi Serres embrassant tous ces rapports leur a-t-il donné le nom beaucoup plus généralement convenable de lobes optiques.
Les variations de ces lobes nous représentent exactement ce que nous avoss déjà vu pour diverses parties du système osseux pour l'os coraeoïde par exemple. Faible petit sans importance réuni à l'omoplate tout-à-fait rudimentaire dans une classe et considéré comme une simple éminence une simple apophyse; il devient dans une autre un os bien distinct d'une grande importance d'un volume considérable et qui égale et surpasse même cette autre pièce dont des observations trop circonscrites et trop peu nombreuses ne l'eussent fait considérer que comme une petite éminence.
Au reste il en est des lobes optiques comme de tous les organes rudimentaires des Mammifères et de l'Homme: ils se trouvent dans les premiers âges du fœtus de l'Homme non moins important et non moins développés que chez les plus inférieurs des Vertébrés chez les Poissons. D'abord d'une grandeur considérable et creusés comme le sont les hémisphères cérébraux dans l'adulte de ventricules très-étendus leur volu ne proportionnel diminue pea à peu; bientôt ils n'ont plus que le degré de développement de ceux des Reptiles puis de ceux des Oiseaux et ils finissent enfin par présenter les caractères et les conditions annales du Mammifère c'est-à-dire çae leur volume devient très-peu considérable que leurs ventricules s'oblitèrent et qu'un sillon séparant chaque lobe en deux parties les change en véritables tubercules qua dri jumeaux.
Un autre caractère propre à l'encéphale des Mammifères adultes est l'existence du corps calleux ou mésolobe qui réunit sur la ligne médiane les deux hémisphères cérébraux. La théorie du développement excentrique des organes explique parfaitement son abseuce chez les Ovipares et chez les fœtus des Mammifères.
L'existence des circonvolutions ne doit pas être mise au nombre des caractères classiques des hémisphères cérébraux des Mammifères; elles man quent chez les Rongeurs qui se trouvent en général les plus inférieurs des Mammifères sous le rapport du développement de l'encéphale. Aucun Mammifère n'en a d'ailleurs ni d'aussi nombreuses ni d'aussi profondes que l'Homme.
L'Homme paraît aussi avoir les hémisphères cérébraux les plus volumineux; mais ce serait une erreur de croire qu'il l'emporte également sur tous par le volume de la masse encéphalique.
Les hémisphères sont aussi très-développés chez les Singes ou ils recouvrent comme chez l'Homme le cervelet par leurs circonvolutions postérieures: ces Quadrumanes seuls et quelques Cétacés présentent ce caractère. Leur volume décroît ensuite de plus en plus des Cétacés et des Carnassiers amphibies aux Carnassiers terrestres aux Ruminans et aux Rongeurs. On ne trouve de cavité digitale que chez l'Homme et les Singes; et le petit pied d'Hippocampe n'existe que chez l'Homme.
Les tubercules quadrijumeaux sont toujours développés en raison inverse des hémisphères cérébraux: ainsi ils décroissent des Rongeurs et des Ruminans aux Carnassiea aux Singes et à l'Homme. Quant à leur proportion entre eux elle est variable; le sillon qui divise chaque lobe optique en deux tubercules se plaçant tantôt au milieu tantôt plus en devant tantôt plus en arriècev Ainsi il y a égalité des antérieurs et
des postérieùrs chez l'Horome; prédominance des postérieurs chez les Carnassiers; des antérieurs chez les Ruminans el les Rongeurs.
Le volume des tubercules quadrijumeaux est généralement proportionnel à celui des yeux et à celui des nerfs optiques chez le Mammifères comme aussi chez les Vertébrés inférieurs. Quelques espèces fout cependant à ce rapport une exception très-remarquable. Tous ces Mammifères anomaux dont nous avons déjà parlé et qui se trouvent manquer de nerfs optiques el n'avoir que des yeux très-rudimentaires comme la Taupe la Chrysochlore et divers Rongeurs ont cependant des tubercules quadrijumeaux très-volumineux. Quel peut être leur usage chez des Animaux où manque le nerf qui les met en communication avec l'œil et où ils deviennent ainsi inutiles à la vision?
Le cervelet est généralement volumineux chez les Mammifères; et il est chez tous partagé en lames parallèles par des sillons transversaux plus ou moins prononcés. En outre il existe chez l'Homme et chez une grande partie d'entre eux des scissures pareillement transversales qui le divisent beaucoup plus profoudément et le partagent en lobules: leur nombre aiminue des Singes et des Carnassiers aux Pachydermes aux Ruminans et aux Rongeurs. En outre le cervelet présente dans sa composition d'autres caractères que nous ferons également connaître d'après Serres.
Le cervelet est élémentairement composé de deux parties qui se trouvent isolées chez les Poissons; savoir: un lobule médian et des feuillets latéraux. C'est de leur réunion qu'est formé le cervelet des Mammifères où lon doit ainsi distinguer le processus vermiculaire supérieur ou son lobe médian et les hémisphères. Ces deux élémens quoique réunis n'en demeurent pas moins indépendans l'un de l'autre: et tellement que l'un est toujours développé en raison inverse 4e l'autre. En outre ils sont tous deux en rapport avec d'autres parties de l'encéphale. Ainsi le lobe médian est toujours développé: 1° en raison directe des tubercules quadrijumeaux; 2° en raison directe de la moelle épinière; 3° en raison inverse de la protubérance annulaire.
L'existence de ce dernier organe doit encore être mise au nombre des caractères classiques de l'encéphale des Mammifères; et nous pouvons faire à son égard la même remarque que nous avons déjà faite au sujet du corps calleux. Sa forme est d'ailleurs variable suivant les différentes espèces chez lesquelles on l'éludie: conique chez les Kanguroos chez la plupart des Pachydermes et chez plusieurs Ruminans il devient quadrilatère dans beaucoup d'autres genres et particulièrement dans ceux dont le cerveau est le plus développé comme chez les Quadrumanes les Cétacés et les Carnassiers amphibies.
Moelle épinière. La moelle épinière présente généralement chez les Mammifères deux renflemens dont l'un correspond aux membres antérieurs l'autre aux postérieurs. Les Cétacés qui n'ont qu'une paire de membres font aussi exception sous ce rapport et n'ont qu'un seul renflement.
Nous avons déjà dit comment à mesure que les renflemens épiniers se forment la moelle épinière remonte dans le canal vertébral et comment alors la queue vient à disparaître. C'est par cette ascension qu'est produite la queue de Cheval qui ne peut exister tant que la moelle épinière occupe encore le canal sacré.
Méninges. L'encéphale des Mammifères est enveloppé par trois membranes connues sous les noms de pie-mère dârachnoïde et de duremère et auxquelles on donne aussi collectivement le nom de méninges du cerveau.
La pie-mère est la plus interne elle se trouve en contact avec la substance cérébrale: elle pénètre avec les nombreux vaisseaux ramifiés sur elle et qui paraissent la composer dans toutes les anfractuosités du cerveau
et forme dans les ventricules des replis connus sous le nom de plexus choroïdiens.
La dure-mère est la plus externe: c'est une membrane fibreuse très-épaisse très-résistante qui tapisse tout l'intérieur de la cavité du crâne et du canal vertébral. Sa lame interne forme entre les principaux organes encéphaliques des replis qui les séparent l'un de l'autre. Les trois plus remarquables sont la faux du cerveau placée au-dessus du corps calleux enireles deux hémisphères cérébraux; 1a faux du cervelet qui fixe les hémisphères cérébelleux; et la tente du cervelet qui sépare le cerveau du cervelet. La tente du cervelet est en partie formée par une lame osseuse chez plusieurs Carnassiers: sa faux est moins constante et disparaît chez les espèces dont le lobe médian est très-déVeloppé c'est-à-dire chez les Mammifères inférieurs.
C'est dans des conduits particuliers formés par la duplicature de la duremère et connus sous le nom de Sinus de la dure-mère que se rendent toutes les veinules du cerveau. Ces sinus dont le nombre varie communiquent les uns dans les autres et versent ainsi tout le sang veineux du cerveau dans les veines jugulaires internes.
La troisième membrane du cerveau ou l'arachnoïde est intermédiaire aux deux autres. C'est une membrane séreuse dont la disposition est tout-à-fait analogue à celle des membranes séreuses de la poitrine et de l'abdomen. Elle forme comme elles un sac sans ouverture qui adhère par sa portion externe à la face interne de la dure-mère par sa portion interne à la face externe de la pie-mère; mais elle ne pénètre pas comme celle-ci dans les anfractuosités du cerveau et passe seulement audessus en formant une sorte de pont. Elle enveloppe l'origine de chaque neif à sa sortie de la cavité cérébrale par un repli de ses deux feuillets qui forme un cul-de-sac. C'est par une disposition analogue qu'elle se prolonge dans le canal vertébral sans être percée d'aucune ouverture.
Nerfs. Les nerfs qui naissent de l'axe cérébro-spinal ou plus exactement suivant la théorie de Serres qui y aboutissent sont au nombre de quarante paires environ chez l'Hoinme; mais leur nombre varie chez les Mammifères avec celui des vertèbres nombre auquel il correspond généralement. Celui des nerfs crâniens est au contraire le plus généralement le même.
L'olfactif ou le nerf de la première paire est chez les Singes semblable pour sa forme et sa disposition à celui de l'Homme; mais chez les autres Mammifères il est généralement remplacé par uu corps de couleur cendrée qui remplit la fosse elhmoïdale et constitue un véritable lobe encéphalique. Ce lobe est connu sous le nom de lobule olfactif: il est généralement développé en raison directe des tubercules quadrijumeaux ce qui explique son état rudimentaire chez l'Homme et le volume considérable qu'il vient au contraire à acquérir chez les Animaux inférieurs. La grandeur de l'angle facial donne aussi assez exactement le degré de développement du lobule olfactif.
Nerfs de la vision. La deuxième paire ou le nerf optique est le nerf propre du sens de la vue: elle entre dans le globe de l'œil par sa partie postérieure et c'est de son épanouissement que résulte la rétine ou la membrane nerveuse qui perçoit l'impression de la lumière. En outre l'œil reçoit encore la troisième la quatrième et la sixième paires qui se distribuent à ses muscles moteurs et la branche ophlhalmique de la cinquième paire. Mais ce dernier nerf est le seul qui existe chez la Taupe les Musaraignes la Chrysochlore divers Rongeurs et généralement toutes les espèces qui vivent dans des lieux où la lumière ne pénètre pas. Ces Mammifères ont le globe de l'œil très-rudimentaire soit sous le rapport de son volume soit sous celui de sa
composition et privé même de ses muscles moteurs. Pur suite de cette absence les troisième quatrième et sixième paires viennent aussi à manquer en sorte que la première paire (l'olfactif) et la cinquième (le trijumeau) sont les seules des six premières qui se retrouvent chez ces Mammifères anomaux.
Nerf trifacial ou nerf de la cinquième paire. Ce nerf connu aussi sous le nom de trijumeau a reçu ce nom parce qu'il se divise bientôt en trois branches considérables le nerf ophthalmique le maxillaire supérieur et le maxillaire inférieur. Nous avons dit comment la section du tronc de ce nerf entraîne la perte de tous les sens et nous ne reviendrons pas ici sur les conséquences remarquables des belles expériences de Magendie.
Le nerf facial et l'auditif connus autrefois sous les noms de portion dure et de portion molle de la septième paire et aujourd'hui sous ceux de septième et de huitième paire varient beaucoup pour leur volume proportionnel: ainsi le facial est très-volumineux chez les Singes (et particulièrement chez les Cynocéphales) et chez les Chats les Chevaux et les Chameaux. L'auditif est très-développé chez les Singes et fait digne d'aitention chez les Amphibies et les Cétacés tandis qu'il est grêle chez les Chauve-Souris. On voit que son développement est bien loin d'être en rapport avec celui des organes de l'audition et notamment avec celui des parties externes de l'oreille. Au contraire les espèces qui ont l'oreille externe très-développée ont aussi les branches auriculaires du facial très-grosses suivant les observations faites par Serres.
Nerfs glossopharyngien et pneumogastrique. Ces nerfs connus autrefois collectivement sous le nom de huitième paire sont regardés aujourd'hui comme formant la neuvième et la dixième. Le glossopharyngien qui peut suivant Serres être considéré comme le nerfrespirateur de la langue appartient comme son nom l'indique à cet organe et au pharynx particulièrement à leurs muscles. Le pneumogastrique a une distribution beaucoup plus compliquée et qui même lui a valu le nom de nerf vague. Il descend le long de l'artère carotide et ensuite le long de l'œsophage et se termine dans le foie le pancréas le commencement du canal intestinal et l'estomac où il forme un plexus considérable. Il donne en outre dans son trajet divers rameaux au pharynx au larynx à l'œsophage à la trachée-artère au cœur et aux poumons. Ainsi naissant dans le crâne il fournit des branches qui se distribuent jusque dans la poitrine et l'abdomen.
Le nerf hypoglosse considéré autrefois comme la neuvième paire et maintenant comme la onzième et même comme la douzième par plusieurs anatomistes se distribue comme son nom l'indique aux muscles de la langue et en outre aux muscles du col.
Enfin le nerf spinal dont le mode d'origine est extrêmement remarquable se distribue principalement dans les muscles du col.
Les autres nerfs correspondent toujours pour leur nombre à celui des vertèbres; leur distribution est le plus souvent analogue à celle des vaisseaux; en sorte qu'on trouve ordinairement ensemble une artère une ou plusieurs veines et uu nerf. Nous ne nous arrêterons que sur le nerf diaphragmatiqtie parce qu'il est en quelque sorte classique pour les Mammifères. Bien différent de la plupart des nerfs qui naissent des paires les plus voisines des organes auxquels ils doivent se distribuer il est formé de filets appartenant aux cervicales et n'arrive ainsi au diaphragme qu'après avoir traversé toute la poitrine. Nous devons remarquer en outre que les paires cervicales qui lui donnent naissance sont précisément celles qui concourent à la formation du plexus brachial d'où naissent tous les nerfs du bras: disposition qui peut servir à expliquer le rap-
port physiologique qui existe entre les mouvemens des membres supérieurs et ceux du diaphragme.
La distribution du grand sympathique est chez tous les Mammifères analogue à celle du même nerf chez l'Homme; il se rend constamment aux mêmes organes et forme les mêmes plexus.
DES TÉGUMENS ET DES VARIATIONS NATURELLES ET ACCIDENTELLES DU PELAGE.
Liné cherchant toujours à faire ressortir par des oppositions les caractères qu'il assignait à chacune de ses classes a dit: Les Mammifères «rdes poils les Oiseaux des plumes les Poissons des écailles. Ces proportions sont vraies d'une manière générale; cependant plusieurs Mammifères manquent de poils ou n'en ont qu'un très-petit nombre comme Lin-Belui-même en a fait la remarque dans un autre passage de son Systema Naturœ. Quelques espèces comme les Pangolins sont en effet couvertes de véritables écailles; et d'aulres comme les Cétacés ont la peau nue; mais ce sont de véritables exceptions au caractère classique; exceptions plus apparentes même que réelles à l'égard des Pangolins dont les écailles sont de véritables poils composés; et mème aussi suivant Blainville à l'égarh des Cétacés chez lesquels les poils formeraient une sorte de croûte ou enveloppe générale. Ce célèbre naturaliste pense même que le nom de Pilifères pourrait peut-être remplacer avec avantage celui de Mammifères. Remarquons cependant qu'on trouve aussi de véritables poils chez quelques Oiseaux et qu'ainsi à la rigueur le nom de Piliferes leur conviendrait également.
Les Mammifères ont généralement deux sortes de poils les soyeux plus ou moinsroides et extérieurs; et les laineux très-fins très-doux au toucher et ordinairement cachés sous les soyeux. Les races domestiques de Moulons font à cet égard une exception (font remarquable à cause de l'abondancé et de la longueur de la laine et en même temps de la disparution presque totale des poils soyeux. Les Animaux des pays froids se rapprochent d'elles sous ce rapport: chez ceux des pays chauds les poils soyeux sont au contraire très-développés et les laineux manquent presque entièrement. La quantité c'est-à-dire l'abondance proportionnelle de ceux-ci est généralement en rabon inverse et celle des soyeux en raison directe de la température.
Les poils soyeux ont une longueur fort considérable chez plusieurs espèces dans certaines régions (surtout chez les mâles) comme à la région cervicale chez le Lion et le Cheval où ils forment ce que Ion nomme une crinière; et à la queue dans beaucoup d'espèces. D'autres sont couvertes en entier de poils très-longs: tel est particulièrement l'Ours des Grandes-Indes (Ursus labiatus) dont les poils ont presque partout de sept à neuf pouces et même en quelques endroits près d'un pied de long.
Chez quelques espèces le pelage est mêlé et quelquefois composé dans sa totalité d'épines plus ou moins abondantes et de structure assez variable; tels sont les Hérissons les Tanrecs les Echimys les Porcs-Epics et plusieurs autres. Ces épines ou piquans sont ordinairement pointues comme l'indiquent les noms mêmes qu'on leura donnés et ont généralement la forme d'un poil. Cependant le Porc-Epic ordinaire (Hystrix cristata) a la queue garnie de tuyaux cylindriques et ouverts transversalement par leur extrémité comme serait un tuyau de plume coupé à l'origine de la lame. On remarque en général chez toutes les espèces épineuses un grand développement des muscles peaussiers; et ce développement est surtout considérable chez le Hérisson. On remarque également chez ces espèces que les épines sont divisées en petits groupes réguliers dont la disposition est d'ailleurs spéciale pour chacune d'elles.
Sous le rapport de sa couleur
le pelage est tantôt piqueté ou pour parler plus correctement tiqueté c'est-à-dire formé de poils annelés ou peints de plusieurs couleurs disposées en anneaux comme chez les Écureuils et les Lièvres; tanlôt uniforme comme dans le plus grand nombre des genres; tantôt varié c'est-à-dire présentant des couleurs disposées par grandes plaques comme chez quelques Makis.
Les couleurs des Mammifères n'ont point cet éclat métallique qui caractérise un si grand nombre de genres parmi les Oiseaux: une espèce la Chrysochlore fait seule exception sous ce rapport. Elles n'ont jamais non plus l'éclat et la vivacité de celles des Coqs-de-Roche des Perroquets des Tangaras et des Phénicoptères; et on trouve même rarement chez les Mammifères quelque chose d'aualogue à ces parures qui ornent le plumage de beaucoup d'Oiseaux et que présentent même dans cette classe plusieurs espèces nocturnes telles que certains Engoulevens.
un autre caractère général du pelage des Mammifères consiste daus la disposition de ses couleurs beaucoup plus claires en dessous qu'à la partie supérieure et sur les flancs. C'est ce qui s'observe non-seulement à l'égard des véritables Quadrupèdes mais également pour les espèces qui conservent plus ou moins constamment la position verticalo comme les Kanguroos. Cependant sans compter même plusieurs espèces entièrement unicolores comme le Coaïta (Ateles paniscus) et l'Ours polaire (Ursus maritimus) nous trouvons quelques exceptions parmi les Rongeurs et surtout dans l'ordre des Carnassiers comme par exemple chez le Hamster les Gloutons le Ratel le Blaireau et quelques autres espèces: plusieurs ont même le ventre absolument noir. Tel est particulièrement un Carnassier tout récemment connu en France et décrit par Fr. Cuvier sous le nom spécifique de Panda.
Le pelage est ordinairement le même chez le mâle et chez la femelle qui ne diffère guère que par des nuances un peu moins yives et n'a pas comme chez la plupart des Oiseaux des couleurs entièrement différentes de celles du mâle et qui ne les rappellent que par leur disposition. Au contraire toutes les autres causes de variations qui agissent sur les couleurs des Oiseaux agissent également sur celles des Mammifères quoique dans certains cas d'une maniéré différente. L'âge par exemple ne fait varier les couleurs du pelage que dans un petit nombre d'espèces comme chez les Cerfs les Tapirs et le Lion qui ont à leur naissance ce qu'on nomine une livrée c'est-à-dire une disposition particulière de coloration. Leur pelage au lieu d'étre uniforme comme chez l'adulte est d'abord parsemé de taches régulièrement disposées et analogues à celles que présentent dans l'âge adulte d'autres espèces du genre. Ainsi elles sont blanches chez les jeunes Faons comme chez l'adulte de l'Axis et noires chez les Lionceaux comme chez la plupart des Chats. Ce rapport remarquable entre le système de coloration des jeunes individus d'une espèce et celui des autres espèces du genre dans l'âge adulte se retrouve chezquelques Oiseaux: mais au lieu que leur premier plumage ordinairement semblable à celui des femelles adultes est toujours beaucoup plus triste que celui de lage adulte; la livrée des jeunes Mammifères variée de taches agréablement disposées est au contraire un ornement qu'ils perdent avec l'âge pour prendre des couleurs plus simples et plus uniformes.
L'influence de la maladie albine agit également et de la même manière sur les Mammifères et sur les Oiseaux. Tout le monde a vu des Lapins albinos et il n'est pas trèsrare non plus de voir des Lièvres blancs; la même altération a été observée pareillement dans presque toutes les familles des Mammifères; et nous avonsmêmevu un exemple de cette altération dans une Chauve-Souris dont la peau tous les poils et toutes les membranes
étaient blanches à l'exceptfon du tiers inférieur de la membrane interfémorale et de la queue qui était au contraire noir. Nous insistons sur cette observation parce que la famille des Chéiroptères étaitla seule dans laquelle on n'eût point encore jusqu à ce jour trouvé d individus albinos.
La maladie albine est plus fréquente dans les pays froids; une autre altération qui lui est précisément opposée dans ses causes comme dans ses effets est le mélanisme. On l'observe particulièrement dans les pays chauds; maisil y est d'ailleurs beaucoup moins fréqnent que ne l'est l'albinisme dans les pays froids. On n'a guère vu deinéLanos quant aux espèces sauvages que parmi les Chats les Daims «Cles Rats.
En outre de l'influence de la maladie al bine mais par des causes analogues les espèces qui vivent dans les dunats froids blanchissent l'hiver: c'est ce qui a lieu pour plusieurs espèces de Lièvres de Renards de Martes et pour quelques autres Mammifères. Le noir est ordinairement la seule couleur qui se canserve dans toutes les saisons; ainsi l'Hermine a toujours le bout de la queue noir; et l'extrémité des oreilles garde également cette couleur chez de Lièvre variable. C'est aussi ce qu'on observe chez plusieurs Oiseaux parmi ceux qui blanchissent en hiver comme le Tétras Lagopède et le Tétras des Saules. Quelques espèces qui ne vivent pas dans des climats aussi froids que les précédentes et même pour quelques unes d'entre elles les individus qui se trouvent moins avancés vers le Nord ne blanchissent qu'incomplètement l'hiver. On sait au contraire que l'Ours polaire est entièrement blanc en toute saison.
On voit donc comment les mutations hibernales d'un Mammifère dépendent de lois fixes et se peuvent en quelque sorte calculer d'après la connaissance de la température du lieu qu'il habite. Il s'en faut bien qa'il soit également possible d'apprécser ainsi les changera ens qu'éprouve le pelage par l'influence de la domesticité: nous essaierons cependant de saisir à cet égard quelques rapports.
II est d'abord certain que les modifications sont d'autant plus prononcées que les espèces sont réduites en domesticité depuis un temps plus considérable et qu'elles sont plus entièrement domestiques; le Chien le Cheval le Bœuf la Brebis la Chèvre le Porc sont en effet les espèces les plus profondément modifiées. Ainsi (et nous ne prenons pas pour exemple les Chiens à cause de l'opinion aujourd'hui très-répandue en histoire naturelle qu'ils ne forment pas une seule espèce) les variétés dans l'espèce du Cheval sont pour ainsi dire innombrables; et leur taille leurs formes la nature de leurs poils et à plus forte raison leurs couleurs présentent les différences les plus prononcées. On a distingué environ trente races différentes et la plupart de ces races sont elles-mêmes formées de plusieurs variétés. Les unes telles que celle qu'on désigne sous le nom de race anglaise commune ont plus de cinq pieds de hauteur au garrot tandis que d'antres n'ont pas plus de trois pieds; nous avons même eu l'occasion de voir deux Chevaux lapons dont la taille n'excédait pas trente-cinq pouces pour l'un et trente-trois pour l'autre. La plupart des races de Chevaux ont les poils lisses el assez courts: chez le Cheval de Norwège ils sont de même lisses et courts pendant l'été mais ils deviennent pendant l'hiver entièrement frisés. Le Cheral baskir les a de même frisés et très-longs. On trouve aussi des Chevaux entièrement privés de poils. Enfin les formes et les couleurs ne sont pas moins variables comme chacun le sait.
Ainsi plus une espèce est réduite en domesticité depuis long-temps et plus cette domesticité est entière et complète: ou si l'on veut plus l'influence de l'Homme a duré longtemps et plus elle a été puîssante;
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plus l'espèce a été modifiée profondément plus les diverses variétés sont nombreuses et différentes entre elles. C'est donc de la durée et du degré de l'influence de la domesticité que dépendent le nombre et l'étendue des modifications. Leur nature tient à une autre cause et cette cause réside dans l'organisation elle-même de l'Animal.
C'est ainsi et cette comparaison fera mieuvx comprendre ce que nous venons do dire c'est ainsi qu'on peut distinguer dans une monstruosité deux effets la nature de l'anomalie et son étendue ou son importance. L'intensité des causes perturbatrices détermine celle-ci; sa uature est déterminée par l'organisation normale de l'espèce même. Et par exemple lorsque des organes deviennent monstrueux comme l'œil et le nez chez un C clope ils le deviennent en prenant des caractères qui ne sont pas les caractères normaux (car alors il n'y aurait pas demonstruosité) mais qui du moins s'y rapportent et en dépendent parce qu'ils en dérivent. L'œil et le nez doivent donc différer et difierent en efTet chez le Yeau et chez le Chicn cyelopes par exemple parce que l'altération d'organes différeus dans l'état normal produit nécessairement des organes diiférens de même dans l'état anomal. Ainsi deux lignes géométriques partant de points différens et suivant une direction analogue peuvent bien être parallèles mais non pas se confondre.
Ce qui a lieu pour les monstruosités a lieu pour les variations qui nous occupent ici: variations qui sont véritablement à beaucoup dégards des monstruosités permanentes. Les causes perturbatrices sont ici dans l'influence de la domesticité.
Appliquons maintenant aux variations qui nous occupent ici spécialement à celles de la coloration ces idées plus générales. Les couleurs des différentes variétés d'une espèce ou comme nous pouvons les nommer scs couleurs secondaires dépendent de sa couleur primitive. II ne faut pas croire en effet qu'elles la remplacent au hasard et comme arbitrairement: et en effet si cela était après un certain nombre de générations il n'est pas de couleurs qui ne vinssent à se produire dans une espèce.
Quant au nombre des variétés et quant à l'importance des différences qu'elles présentent avec le type primitif le degré de l'influence delà domesticité les produit et les détermine. Ainsi une espèce nouvellement réduite en domesticité ou une espèce qui ne l'est qu'imparfaitement ne présente qu'un petit nombre de variétés; et encore ces variétés sont-elles peu différentes entre elles. Dans ce cas si elle redevient sauvage elle aura repris dès les premières générations ses caractères primitifs. Si au contraire une espèce a été depuis long-temps réduite à une domesticité complète ses variétés seront très-nombreuses et très-différentes entre elles; et redevenue sauvage elle ne reprendra sa couleur propre qu'après un temps très-considérable ou même ne la reprendra jamais complètement. C'est ce qui a lieu pour les Chevaux redevenus sauvages dans les pampa de Buénos-Ayics et les steppes de l'Asie centrale. On trouve en effet parmi lux des individus de toutes coureurs.
Nous devons remarquer néanmoins que les effets produits ne sont pas toujours exactement proportionnels aux causes que nous indiquons ici: c'est ainsi que la couleur primitive de l'espèce se trouve encore assez bien conservée dans toutes les variétés de l'Ane quoique ce Quadrupède soit depuis long-temps soumis à la domination de l'IIomme. C'est que l'organisation n'est pas au même degré chez tous les Animaux susceptible d'être modifiée par la domesticité et qu'elle se trouve ainsi avoir une influence notable sur l'étendue des variations eu même temps que sur leur nature. Une autre cause pareillement très digne d'attention mais dont on a souvent encore exagéréles effets c'est
l'action du climat. Ce que nous avons dit sur les variations hibernales du pelage de certaines espèces et sur l'albinisme suffit pour en faire apprécier l'importance pour la coloration.
II resterait maintenant la couleur primitive d'une espèce étant donnée à déterminer quelles seront les couleurs secondaires ou celle des variétés: question importante et dont la solution complète montrerait enfin pour beaucoup d'Animaux s'ils doivent réellement être considérés comme de simples variétés d'autres espèces ou comme des espèces distinctes. Malheureusement nous n'avons encore de données que pour un tiès-petit nombre de cas. Il est deux varationsque présentent presque toutes les espèces quelle que soit d'ailleurs leur couleur primitive l'albinisme et le mélanisme. Tout le monde sait en effet qu'il existe des individus blancs et d'autres noirs chez tous les Animaux domestiques comme chez le Bœuf le Mouton la Chèvre le Chat le Lapin et même le Chameau. Ces couleurs se retrouvent même assez fréquemment comme nous l'avons remarqué dans les espèces sauvages et se transmettent flans quelques-unes avec assez de fiïité pour qu'on y ait distingué une race blanche el uue race noire: c'est ce qui a lieu pour le Daim.
On sait d'une manière générale que l'albinisme est produit par un ensemble de causes débilitantes et tient à l'absence de la matière colorante de la peau: s'il est démontré que le mélanisme est au contraire l'effet de causes fortifiantes et tient à l'excès de la matière colorante on verra pourquoi foutes les espèces sont susceptibles de présenter la couleur blanche et la noire quelle que soit d'ailleurs leur coloration primitive.
Relativement aux autres couleurs secondaires on conçoit qu'elles doifeat se retrouver d'autant plus fréquemment parmi les variétés domestiques qu'elles dérivent de couleurs appartenant primitivement à un plus grand nombre d'espèces: tel csl le gris roussâtre que présente le pelage du Lapin du Cochon-d'Inde et même du Chat. à l'état sauvage et d'où dérive le roux vif: on rencontre en effet très-fréquemment cette dernière couleur chez tous ces Animaux.
Au reste et par une raison qu'il est facile d'indiquer la même colora lioit n'est ordinairement pas commuue à plusieurs espèces domestiques. Leur petit nombre a fait que très-peu d'entre elles se ressemblaient primitivement: par suite et d'après ce que nous avons dit on voit qu'elles ne doivent pas se ressembler non plus dans leurs variétés.
DE LA LOCOMOTION CHEZ LES MAMMIFÈRES.
Nous avons suffisamment indiqué quels étaient les organes de la locomotion chez les espèces auxquelles des modifications particulières commandent le séjour habituel des eaux ou permettent de s'élever dans les airs. Nous parlerons seulement ici des véritables Animaux terrestres.
La plupart de ces derniers sont de vrais Quadrupèdes et posent sur le sol par leurs quatre extrémités. Tels sont es Herbivores et la plupart des Carnassiers parmi lesquels les uns sont plantigrades tandis qued'autres n'appuient que sur leurs doiets ou même seulement sur leurs ongles; modifications d'une haute importance et qui ont en partie servi de base aux classifications aujourd'hui adoptées. V. MAMMALOGIE. Chez d'autres Mammifères I a locomotion s'exerce principa lement et quelquefois même exclusivement au moyen des membres postérieurs. Tels sont plusieurs Singes et particulièrement les Orangs et quelques genres de Rongeurs et de Marsupiaux comme les Gerboises et les Kanguroos. Chez ceux-ci le mode de progression le plus habituel est le saut exécuté au moyen des membres postérieurs seuls et de la queue qui fait véritablempnt l'office d'une troisième jambe. Mais ces Animaux ou du moins les Kanguroos suivant les observations de plusieurs voyageurs
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lorsqu'ils sont vivement pressés emploient aussi leurs membres antérieurs non pas il est vrai pour une marche analogue à celle des véritables Quadrupèdes mais pour une manière particulière de saut. Les Orangs ont une marche extrêmement remarquable; posant sur leurs membres postérieurs et se tenant presque dans la situation verticale ils s'aident néanmoins des antérieurs et profitant ainsi de l'extrême longueur de leurs bras s'appuient sur le sol au moyen de leurs mains. On voit donc que les Orangs ont un mode de progression fort singulier et que ces Animaux auxquels on ne peut certainement donner le nom de Quadrupèdes ne sont pas non plus de véritables Bipèdes. L'Homme seul méiite ce dernier nom; lui seul repose uniquement dans la marche sur la plante des pieds de derrière parce que la position verticale de son corps suffit pour établir son équilibre sans qu'il ait besoin d'autre soutien ou d'autre appui. Cette position verticale du corps qui lui est propre est d'ail leurs la seule qui soit possible chez lui (V. HOMME) a ca use de la foi me de son calcanéum et de tout sou pied de celle de son bassin de la disposition et de la direction de sa Colonne vertébrale et de ses muscles sacro-spinaux de la forme de sa tête de la position de son trou occipital des proportions de son crâne et de sa face et de la direction de son orbite. On voit donc combien ont peu de fondement les idées de plusieurs philosophes jui ont soutenu que l'Homme dans l'état de nature est un véritable Quadrupède et que la station verticale n'est chez lui que l'effet de l'habitude et de l'éducation. Quoique présentée quelquefois d'une runière spécieuse cette opinion n'en est pas moins une supposition entièrement fausse et dans laquelle on ne serait pas tombé si l'on eût fait la réflexion que le mode de station d'un être est un résnltat nécessaire de son organisation et que l'anatomie peut seule donner la clef d'une question de physiologie. Ovide qui n'avait à soutenir aucun système et qui n'était que poëte avait au contraire dit avec beaucoup de justesse:
Pronaque cum npeclent animalia calera terrain Os homini sublime dedit cœlümque lueri Jussit et erectos ad aidera tollere vultus.
DE LA PRÉHENSION.
Elle s'exécute principalement chez les Carnassiers et chez les Rongeurs au moyen de leurs doigts ordinairement bien distincts et terminés par des ongles plus ou moins pointus. Quelques espèces comme les Ecureuils parmi les Rongeurs les Ratons parmi les Garnassiers saisissent leur nourriture entre leurs deux pales antérieures et la portent ainsi à leur bouche. La main est beaucoup plus parfaite chez l'Homme les Quadrumanes et les Pédimanes à cause de la mobilité du pouce qui peut s'écarter des autres doigts et s'y op-Soser. Tous les Singes (à l'exception de ceux du genre Atèle) et généralement tous les Quadrumanes ont comme ce nom l'indique quatre véritables mains c'est-à-dire que le pouce est opposable aux quatre membres. Ils peuvent ainsi saisir également avec les membres postérieurs et avec les antérieurff; mais leur main beaucoup moins parfaite que celle de l'Homme comme organe du toucher l'est aussi moins comme organe de préhension à cause de la brièveté de leur pouce. Chez les Didelphes et quelques autres Marsupiaux qui ont aussi de véritables mains mais seulement aux membres postérieurs le pouce est généralement dépourvu d'ongle et se trouve à cause de sa brièveté le plus souvent susceptible de peu d'usage.
Plusieurs Mammifères ont en Outre dans leur queue un véritable organe de préhension quoique sa fonction la plus ordinaire soit d'assurer leurs mouvemens: nous voulons parler des espèces qui l'ont prenante oest-àdire susceptible de s'enrouler autour des corps et de les saisir. Ches plu-
licars d'entre elle elle est entièrement garnie de poils; mais d'autres et ce sont celles où elle agit avec le plus de force l'ont nue et calleuse ou dessous vers son extrémité c'est-à-dire dans la partie qui est le plus sujette aux frottemens. Elle remplit mirent l'office d'une véritable main et peut attirér vers l'Animal des objets dont le poids est considérable. On dit-aussi que le Kinkajou la fait otrer dans les trous où il a aperçu des Crustacés afin que ceux-ci la saisissant avec leurs pinces il puisse on la ramenant à lui les tirer hors de leur retraite pour en faire sa proie. Beaucoup de Singes d'Amérique ont la queue prenante; le même caractère se retrouve également chez plusenrs Carnassiers chez plusieurs Marsupiaux et chez quelques Ronceors.
Enfin un autre instrument de préhension beaucoup plus remarquable encore est la trompe des Eléphans. Cet organe connu de tout le monde est un prolongement du nez pourvu de muscles nombreux qui lui permettent des mouvemens dans tous les seas et qui peuvent aussi soit l'allooger soit le raccourcir. (V. ELÉPHANT.) C'est simplement en en repliant l'extrémité autour d'une branche d'Arbre que l'Animal l'arrache: et e'est aussi de cette manière qu'il cueille l'herbe dont il veut faire sa nourriture. Mais ce qui lait de la trompe un instrument de préhension très-parfait ce qui la rend capable le saisir des corps extrêmement menas tels que des pièces de monnaie c'est surtout la saillie qui la termine en dessus et dont on ne peut mieux donner l'idée qu'en la comparant à on pouce très-fortement opposable. Elle s'appuie en effet contre la partie inférieure de la trompe de même eue le pouce s'appuie sur les autres doigte: aussi beaucoup de langues n'ont-elles qu'un même root pour désigner la main de l'Homme et la trompe de l'Eléphant.
Plusieurs autres Mammifères ont aussi le nez assez prolongé pour qu'on l'ait désigné sous le nom de trompe comme les Tapirs et les Desmans; mais cette trompe n'a jamais un développement assez considérable pour être employée a la manière de celle de l'Eléphant.
C'est aussi au moyen de sa trompe que l'Eléphant boit: chacun sait comment il l'emploie pour verser l'eau dans sa boucue quoique d'ailleurs le mécanisme de la projection de ce liquide soit encore peu connu. Les autres Mammifères boivent généralement soit en lapant comme la plupart des Carnassiers soit en humant l'eau comme les Herbivores.
Les organes de la préhension sont donc chez les Mammifères les membres de devant et ceux de derrière la queue le nez les lèvres et la langue auxquels on doit ajouter aussi les dents.
DE LA GÉNéRATION.
Un grand nombre de Mammifères ont ainsi que l'Homme les mamelles pectorales et le pénis et les testicules pendans à l'extérieur: tels sont les Quadrumanes et les Chéiroptères. Nous trouvons également dans ces deux ordres plusieurs espèces dont les femelles sont comme la Femme sujettes à un écoulement menstruel plus ou moins régulier. Ce fait remarquable très-bien et dès loup temps connu à l'égard de plusieurs Singes et des Makis vient d'être vérifié à l'égard des Roussettes par les voyageurs Garnot et Lesson. L'écoulement menstruel chez la femelle dans ces espèces ou du moins l'afflux du sang à ses parties génitales revient d'une manière périodique et détermine l'époque du rut; c'est seulement alors que la femelle est disposée à recevoir le mâle. Il n'y a point au contraire d'époque périodique de rut pour celui-ci; l'accouplement est possible chez lui en toute saison et à toute époque à cause de la disposition de ses organes génitaux et surtout de son pénis toujours libre. Le sut se manifeste par des signes variables chez les autres Animaux et souvent
une seule fois dans l'année. Il s'annonce quelquefois chez les femelles de Carnassiers par une sorte de menstruation comme l'a observé Fr. Cuvier pour la Genette: il se manifeste chez les Boucs par l'odeur extrêmement forte et fétide qu'on t alors ces Ruminans; chez bcaucoup d'Herbivores par l'accroissement de volume des testicules et chez d'autres où la verge est habituellement dirigée en arrière par son renversement en avant; chez les Chameaux mâles par des démangeaisons par un grand amaigrissement par des écoulemens à l'occiput d'un liquide noir visqueux et fétide; chez les Dromadaires par deux vessies qu'on voit sortir à chaque instant de leur bouche; eufin chez tous les Animaux par une sécrétion plus abondante dans toutes les glandes souscutanées et par un grand changement dans leur instinct et leur naturel. Les plus doux deviennent à cette époque comme furieux et l'on doit se défier même des mieux apprivoisés. L'ignorance de ce fait remarquable a souvent été la cause de funestes accidens; et l'on a vu quelquefois des Animaux dans le temps de leur rut blesser leurs gardiens qui rassurés par leur douceur et leur docilité habituelles n'avaient aucune défiance.
On a exposé ailleurs les principales différences que présente chaque espèce pour son mode d'accouplement; on conçoit que ces variations sont aussi nombreuses que celles de la forme et de la position des organes génitaux dans les cifférentes familles.
Les petites espèces de Maminilères sont généralement beaucoup plus fécondes que les grandes parce que leur gestation durant moius longtemps elles mettent bas plus souvent et aussi parce qu'elles font à la fois un nombre plus cousidérable de petits. On a calculé qu'avec un seul couple de Cochous-d Inde on pourrait en avoir uu millier dans une seule année; mais cette extrême fécondité est un effet de la domesticité où ils sont réduits et n'existe nullement dans l'ètat de nature.
Le degré de développement dans lequel naissent les petits des Mammifères est bien loin d'être le même dans toutes les familles. Ainsi taudis que le jeune Ruminant peut dès le jour même de sa naissance se tenir sur ses jambes et marcher les jeunes Caruassiers et les jeunes Singes restent pendant un certain temps faibles et débiles; et les jeuues Marsupiaux ne sont pas même arrivés à l'époque de leur naissance au degré de développement qui caractérise le fœtus. V. LACTIVORES.
Buffou a calculé que la durée de l'époque de croissance et de développement complet du corps f forme la septieme partie de la durée totale de la vie chez les Mammifères. C'est en effet à peu près ce qu'on observe dans cette classe; et il est bieu certain à quelques exceptions près que les espèces qui croissent le plus lentement sont aussi celles qui vivent le plus longtemps.
DES MÉTIS ET DU CROISEMENT DES ESPÈCES ET DES RACES CUEZ LES MAMMIFÈRES.
On a réussi souvent à faire accoupler des individus appartenant à des espèces différentes; c'est ce qu'on voit journellement à l'égard de l'Ane et du Cheval qui produisent très-facilement ensemble et qui s'accouplent sans répugnance comme chacun le sait; c'est aussi ce dont on a des exemples pour l'Ane et le Zèbre le Zèbre et le Cheval le Bison et la Vache le Bélier et la Chèvre le Loup et le Chien etc. Les accouplemens hybrides sont donc assez fréquens chez les Mammifères; cepeuaut ils ne s'opèrent pas ordiuanement sans qu'il y ait réunion d'un certain nombre de circonstance Ainsi par exemple il faut que les deux espèces ou du moins l'une d'eiles soit réduite en domesticité. On ne connaît qu'uu très-petit nombre d'exceptions; la puissance de l'Homme peut en effet seule produire ces phénomèues contraires aux lois générales de la nature. Il faut que les
deux espèces soient de même taille ou du moins de taille peu différente; et il est facile en effet de concevoir que l'accouplement ne peut avoir hen sans qu'il y ait proportion entre les dimensions des organes génitaux mâles et des organes femelles. Toutefois si l'on adoptait l'opinion de ceux qui considèrent comme des espèces différentes les principales races Chiens (opinion qui n'est pas aujourd'hui sans quelque probabilité) on pourrait citer une exception fort remarquable à cette loi; ainsi on vait quelquefois un Chien de très-rpetitonce s'accoupler avec une Chienne ét très-grande taille. On a même des exemples de l'accouplement du Lama avec la Chèvre; fait qui parit aussi exceptionnel mais qui s'explique cependant très-bien par la petitesse proportionnelle du pénis chez le Lama. Cet accouplement a d'ailleurs toujours été stérile. Enfin et nous ne connaissons aucun fait authentique véritablement contraire à cette dernière loi il n'y a d'accouplement hybride qu'entre des espèces voisines et appartenant au même genre naturel. Ainsi le Cheval le Zèbre et l'Ane le Bison et la Vache le Loup et le Chien sont bien des espèces de même genre; et quant au Bélier et à la Chèvre tous les zoologistes convienment qu'aucun caractère bien réel et bien positif ne les distingue génériquement et que plusieurs races de Chèvres pourraient tout aussi bien être placées parmi les Moutons; ces derniers font même partie du genre Capra dans plusieurs systèmes et particulièrement suivant ceux qui sont le plus généralement adoptès en Allemagne. Ainsi l'accouplement du Bélier et de la Chèvre ne nous empêche pas de dire qu'il n'y a aucune exception à cette dernière loi; mais il n'en serait pas de même si quelques faits rapportés par Rafinesque étaient bien avérés. «Une Chatte dit ce zoologiste (Annales générales des Sciences Physiques par Bory Saint-Vincent Drapiez et Van-Mons T. vii p. 85) fut laissée dans une cabane dans les bois du Kentuky laquelle fut abandonnée pendant plusieurs mois. Cette canane était parfaitement isolée et éloignée de plusieurs lieues de toute autre et il n'y avait pas de Chats dans le voisinage à la distance de quinze à dix-huit milles. Le propriétaire de la cabane trouva à son retour sa Chatte encore dans la cabane et allaitant une portée de cinq petits monstres semblables aux Chats par le corps et le poil mais ayant la têie les pates et la queue semblables à celles du Didelphe commun des Etats-Unis nommé ici Opossum (le Didclphis Virginiana des naturalistes). Ces Animaux vécurent et furent montres comme curiosité dans tous les environs; mais ils sont morts jeunes et sans s'être propagés. On a conjecturé avec fondement que cette Chatte ainsi isolée abandonnée et qui a vécu d'Oiseaux do Souris et de Taupes dans l'intervalle aura agaçé un Didelphe mâle durant la période ordinaire de chaleur à déiaut de mâle de l'espèce analogue; car il n'y a même pas de Chats sauvages dans le Kentukv (ceux qu'on nomme ainsi sont des Lynx) el aura été fécondée par lui. ff
On doit bien se garder d'admettre sans un examen attentif ce fait et quelques autres semblables rapportés par le même auteur. Il est en effet bien difficile d'admettre la possibilité d'un accouplement fécond entre deux espèces appartenant à des genres aussi éloignés à tous égards et particulièrement par leur mode de génération que le sont les Chats et les Didelphes. Nous avons déjà remarqué d'ailleurs que la puissance de l'Homme peut seule ordinairement produire ces unions contraires aux lois do la nature et pour lesquelles toutes les espèces sauvages montrent constamment de la répugnance. Enfin et cette remarque n'est pas ici sans importance on sait que parmi les Chats es femelles résistent long-temps même à leurs propres mâles dans la crainte de la douleur qui accompagne toujours pour elles l'acte de l'accou-
plement à cause des pointes dont se trouve armé le pénis de ces Animaux.
L'accouplement hybride du Raton et d'une espèce de Renard auquel les chasseurs de l'Amérique septentrionale croient généralement ainsi que nous l'apprend également Rafinesque nous paraît aussi un fait fort douteux. Il en est de même de celui du Cerf et de la Vache de celui du Chat et du Chien et encore bien mieux de celui du Chat et du Loir dont Locke dit avoir vu un exemple. Enfin tout ce qu'on a dit de l'existence du Jumar ou du prétendu métis du Taureau et de la Jument nous semble de même dénué de fondement. L'organisation de ces espèces est en effet trop différente à tous égards pour que leur union ou du moins leur union féconde puisse être regardée comme possible dans l'état actuel de la science.
Les jeunes Mulets et surtout ceux qui proviennent d'une espèce domestique et d'une espèce sauvage et non pas de deux espèces domestiques s'élèvent souvent avec peine ou même meurent dès le bas âge comme si la nature répugnait à l'existence de ces êtres que l'Homme a pour ainsi dire créés. Quelquefois néanmoins ils s'élèvent très-bien. Un des exemples les plus remarquables est le métis né eu 1807 d'un Zèbre femelle et d'un Ane à la ménagerie du Muséum où il vit encore aujourd'hui. Geoffroy Saint-Hilaire l'a décrit (Ann. Mus. T. IX) et a fait connaître (Ann. Mus. T. VII) les circonstances de l'accouplement qui lui a donné naissance. Il sest fait sans aucune difficulté; et l'on n'a eu nul besoin de recourir à quelque ruse analogue à celle qu'Allamand nous dit avoir été employée dans un cas semblable par un seigneur anglais; ruse de l'efficacité de laquelle nous croyons d'ailleurs qu'il est fort permis de douter. On avait rapporte cet auteur fait d'inutiles tentatives pour produire l'accouplement lorsqu'on s'avisa de peindre l'Ane des couleurs du Zèbre; œlui-ci se laissa tromper par cette similitude et l'accouplement eut lieu. Tout récemment on a cherché au Muséum à faire accoupler le Bison mâle avec une Vache; phénomène qu'on est déjà parvenu à produire en quelques lieux. L'accouplement a en effet eu lieu plusieurs fois et l'on espère qu'il ne restera pas stérile; maison n'a encore à cet égard aucune certitude.
La question de la fécondité des Mulets a été long-temps débattue et n'est point encore résolue d'une manière génerale. Quelquesuns comme les métis du Chien et du Loup ne sont certainement pas stériles et Buffon l'a prouvé par plusieurs exemples; mais ils ne produisent ordinairement que des Animaux faibles et qui s'élèvent difficilement. Cependant Buffon (Supplém. T. VII) a fait connaître jusqu à la quatrième génération de ces métis. D'autres métis semblent presque entièrement stériles; tel est le Mulet proprement dit ou le Mulet né du Cheval et de l'Ane. Ce métis s'accouple très-facilement avec le Cheval mais presque toujours infructueusement On a néanmoins prouvé par plusieurs exemples qu'il n'est pas absolument infécond; mais ces exemples sont en petit nombre et n'ont guère été recueillis pour la plupart que dans les pays ohauds. Il paraît même presque entièrement stérile dans nos climats; c'est ce qui résulte du nombre considérable d'essais tentés inutilement; et c'est ce qu'indiquent aussi les observalions faites sur Pappareil générateur du Mulet d'après Gleichen par notre collaborateur Dumas et par Prévost. Ces sa vans n'ont trouvé dans le sperme que des globules analogues à ceux qui se trouvent dans celui des Animaux encore impubères ou des Animaux devenus stériles par l'effet de la vieillesse et point d'Animalcules spermatiaues. Bory de Saint-Vincent a fait également en Espagne de semblables observations et ses résultats analogues à ceux des savans physiologistes que nous venons de citer les confirment entièrement. Cependant on a aussi quelques exemples de l'ac-
complement fécond du Mulet et du Cheval dans nos climats comme celai que Buffon rapporte dans ses Supplémens (T. VII) d'une Mule qui fat six fois féconde dans la ville de Valence en Espagne.
Les Mulets présentent généralement des caractères assez fixes et qui sont en partie ceux du père en partie ceux de la mère. Ainsi le métis de l'Ane et du Cheval ressemble à l'un et à l'autre et il forme véritablement un être intermédiaire entre ces deux espèces sans jamais présster tous les caractères de l'une d'elles à l'exclusion de ceux de l'autre Jamais un Ane jamais un Cheval ne saitra de l'accouplement du Cheval et de l'Ane; le produit pourra bien ressembler à l'un plus qu'à l'autre mais non pas exclusivement à l'un d'eux; on reconnaîtra toujours en lai un métis.
II n'en est pas toujours ainsi du croisement de deux variétés d'une même espèce: le produit tient le plus souvent de l'une et de l'autre (et l'on n'igaore pas combien l'économie rurale a sa profiter de la connaissance de ce fait pour améliorer les races domestiques); mais très-fréquemment aasi il ressemble entièrement à l'an des Animaux dont il est provenu. Souvent parmi les espèces qui font plusieurs petits à la fois on trouve dans la même portée des individus semblables au père d'autres semblables à la mère d'autres enfin qui tiennent de l'un et de l'autre; et c'est ce que chacun sait d'après l'expérience journalière. Le croisement entre les deux mêmes individus opéré dans des circonstances qui sont ou du moins qui nous paraissent semblables peut proauire des petits semblables au mâle et à une autre portée d'autres qui se trouvent ressmbler à la mère. Par exemple le croisement d'une Daine blanche et d'un Daim noir a d'abord produit un nâle varié de blanc et de noir cette dernière couleur étant d'ailleurs celle qui dominait généralement. Le même croisement a donné à la portée suivante un autre mâle noir comme le père dont il ne différait que par une très petite tache au-dessus du sabot; et ainsi presque entièrementsem-blable au produit de l'accouplement de deux individus de la race noire.
Quelle loi peut embrasser toutes ces variations? Et quelles causes déterminent ces ressemblances que nousî présente tour à tour le produit avec le père avec la mère avec tous deux et quelquefois même avec le grand-père comme plusieurs agriculteurs l'ont reconnu à l'égard des Moutons? C'est ce qu'on ignore presque complètement; et il en est à peu près de même de la cause qui détermine le sexe du produit quoique de nombreux travaux entrepris récemment dans différentes directions aient commencé à jeter quelque jour sur cette importante et difficile matière.
Nous rapporterons ici en peu de mots un fait qui nous paraît sous ces deux rapports et aussi à d'autres égards digne d'attention: nous l'avons observé dans la Ménagerie du Muséum. Une Chienne de très-grande race et venant du mont Saint-Bernard avait été couverte successivement parun Chien de chasse ordinaire et par un Chien de la race de Terre-Neuve. Elle mit bas en mai 1824 jusqu'à onze petits qui présentaient les caractères suivans: six d'entre eut se trouvaient semblables au Chien de chasse; cinq ressemblaient au contraire au Chien de Terre-Neuve. Ces Animaux différaient ainsi tellement entre eux qu'on aurait cru difficilement qu'ils fussent nés de la même mère et dans la même portée: les jeunes Chiens de Terre-Neuve étaient en effet d'une couleur toute différente des premiers et d'une taille presque douule de la leur. Aucun d'eux n'avait d'ailleurs de rapports de coloration avec la mère; et il n'y avait point à cet égard à s'y méprendre celle-ci étant très-remarquable par de belles taches jaunes répandues sur un fond blanc. Enfin et ce fait ne nous a pas paru moins digne d'attention les einq jeunes Chiens de Terre-Neuve se
trouvaient tous du sexe mâle et les six autres au contraire du sexe femelle. La même mère a fait depuis d'autres portées qui n'ont rien présenté de remarquable: nous dirons seulement qu'elles étaient moins nombreuses.
DE LA PLACE QUE DOIVENT OCCUPER LES MAMMIFÈRES DANS LA SÉRIE ANIMALE.
Avant d'avoir étudié l'organisation des Mammifères de l'avoir considérée dans ses rapports avec celle des autres classes tous les naturalistes étaient tombés d'accord sur la nécessité de les placer à la tète du règne animal. L'extrême intelligence de ces Animaux leur mode de génération et toutes leurs fonctions en tout point analogues à celles de l'Homme; la grande ressemblance extérieure de quelques-uns d'entre eux avec cet etre le plus parfait de tous avaient en effet frappé les premiers observteurs. Aujourd'hui ce qu'on avait reconnu d'après un petit nombre de rapports ce qu'on avait en quelque sorte deviné instinctivement est une vérité pleinement et rigoureusement démontrée. Les nombreuses recherches auxquelles on s'est livré dans ces derniers temps ont en effet fourni ce beau résultat que les Mammifères sont des êtres dont le développement est généralement plus parfait que celui des autres classes; que les Ovipares réalisent pendant toute la durée de leur vie les caractères propres aux Mammifères dans l'âge fœtal et qu'ils ne sont suivant l'expression reçue que des embryons permanens de cette classe. Nous ne chercherons pas à accumuler ici les nombreux faits qui viennent à l'appui et qui donnent la démonstration de cette idée; nous en avons d'ailleuis fait remarquer quel-ques-uns dans le cours de cet article: c'est ainsi que nous avons vu chez les fœtus des Mammifèrcs uu diaphragme rudimentaire comme celui des Oiseaux; des tubercules quadrijumeaux semblables d'abord à ceux des Poissons puis à ceux des Reptiles puis à ceux des Oiseaux; enfin le même nombre de pièces crâniennes qui entrent dans la composition de la tête osseuse des Vertébrés inférieurs. C'est ainsi que se trouvant toujours en rapport avec eux primitivement ils ne s'en éloignent que par la série de leurs développemens successifs.
Ces idées sont aujourd'hui généralement adoptées en France et en Allemagne. Emises en 1807 par Geoffroy Saint-Hilaire qui fonda sur elles sa détermination au crâne des Poissons elles ont en effet été depuis développées avec succès en France par ce même anatomiste et par Serres et en Allemagne par Meckel et Î par Tiedemann qui en ont on peut e dire donné la démonstration pour tous les principaux systèmes organiques. Toutefois quelques naturalistes français les repoussent encore au-jourd'hui même comme hypothétiques et comme fondées sur une apparence qui n'a rien de réel; mais ils semblent véritablement les avoir confondues avec celles de Demaillet qui cherchant à prouver l'origine aquatique de l'espèce humaine a voulu établir l'identité primitive de l'Homme avec le Poisson. Ces théories aussi bizarres que ridicules ne sont nullement celles des anatomistes que nous venons de citer: ils ont établi qu'il y a analogie et ressemblance primitives des élémens des organes; mais non comme on la dit que l'échelle animale représente un seul être depuis son premier degré de développement jusqu'au dernier et encore oien moins que l'Homme a été à une époque de son développement un véritable Poisson ou un véritable Reptile. On peut dire même que tou-tes ces singulières hypothèses si elles ne sont pas tout-à-fait incom-patibles avec les théories générales de ces anatomistes et particulièrement avec la doctrinede l'unité décomposition de Geoffroy Saint-Hilaire ne peuvent du moins se concilier avec elles que fort difficilement. V. MATIÈRE.
IIétait important d'insister sur cette théorie de la ressemblance primitive de organes; car sa démonstration est aussi la démonstration la plus évidente et la plus certaine de l'unité de composition organique comme l'entend Geoffroy Saint-Hilaire de l'unité de composition dans les clémess de l'organisation. Si eu effet les variations de ces élémens dans la série animale sont les mêmes que celles qu'ils présentent dans la série des développemens du fœtus; à moins de qu'il y ait analogie entre les élémens des organes du fœtus et ceux de l'adulte on ne peut se refuser à admettre pour l'ensemble des Animaux le même genre d'analogie; nous volons toujours dire l'analogie élémentaire.
Ainsi on peut regarder comme bien démontré que les Mammifères doivent être considérés comme la êtres dont l'organisation est la plus parfaite et qui par conséquent Je placent d'après l'ensemble de leurs rapports à la tête du règne animal. La plupart de leurs organes ont en effet atteint le maximum de composition tandis que quelques autres sont an contraire arrivés au minimum; et à cet égard il n'en pouvait être autrement puisque certaines parties de l'organisation sont toujours développées en raison inverse l'une de l'autre ainsi que nous l'avons déjà remarqué. L état tout-à-fait rudimentaire de quelques organes est donc précisément la cause de l'extrême richesse de développement de quelques autres et peut ainsi lui-même ètre regardé comme une preuve du développement plus parfait de l'enttmble de l'organisation.
L'étendue plus considérable de la respiration chez les Oiseaux où elle est selon l'expression reçue double paraît cependant modifier un peu ces rapports; mais nous pourrions rematquer qu'elle tient à quelques égards elle-même à l'imperfection de la plèvre et du péritoine et à l'état tout-à-fait rudimentaire du diaphragme.
DE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES MAMMIFÈRES.
Buffon dans les ouvrages duquel il ne faudrait chercher que le mérite du style et le talent du grand écrivain suivant plusieuis naturalistes modernes est cependant celui qui a posé à l'égard de la Mammalogie les premiers principes de cette importante partie de la science connue sous le nom de Géographie physique. Privé des connaissances de l'anatomiste; porté d'après certaines théories qui lui étaient propres à regarder l'influence du climat sur le développement et les caractères des Animaux comme plus grande encore qu'elle ne l'est réellement et d'ailleurs ses proS ositions générales n'étant pas la déuction d'un nombre assez considérable de faits il a été entrainé dans quelques erreurs plus ou moins importantes dont au reste il a luimêine reconnu et corrigé plusieurs. C'est ce qu'on peut remarquer particulièiement au sujet de son bel article sur la distribution géographique des Mammifères (T. IX p. 56-128) qui n'eu doit pas moins cependant être regardé comme un des morceaux les plus importans de l'Histoire Naturelle. Ce qui a été fait dans ces derniers temps par divers naturalis-tes et principalement par Geoffroy Saint-Hilaire n'a en effet été que le développement et la démonstration des idées que Buffon a exposées dans ce passage.
La question de la distribution géographique des Mammifères doit etre traitée sous deux points de vue c'est-à-dire à l'égard des genres et à l'égard des espèces.
Buffon a remarqué le premier qu'aucune des espèces de la Zôue-Torride trouvéedans l'imdes continens nes'est trouvée dans l'autre et que même la plupart de celles desclimats tempérés de l'Europe manquent également dans le Nouveau-Monde. Cette grande loi regardée comme inexacte et combattue par la plupart des contemporains de Buffon est aujourd'hui généra-
lement admise depuis que Geoffroy Saint-Hilaire a démontré la différence spécifique du Jaguar et de la Panthère que diverses erreurs de Buffon lui-même avaient long-temps fait confondre quoiqu'il eût déjà reconnu et annoncé que le Tigre d'Amérique et la Panthère étaient deux Animaux différens.
Au contraire quelques-unes des espèces qui vivent dans les climats les plus froids et qui se trouvent les plus rapprochées du Nord se trouvent également dans la partie la plus septentrionale des deux continens comme l'a remarqué Buffon: mais il faut bien se garder de croire que ces Animaux communs aux deux mondes soient à beaucoup près aussi nombreux qu'il le dit. Ainsi après avoir cité plusieurs espèces qu'il suppose se trouver également dans le nord des deux continens il ajoute «que les Lièvres les Eoureuils les Hérissons les Rats musaués les Loutres les Musaraignes les Chauve-Souris les Taupes sont aussi des espèces qu'on pourrait regarder comme communes aux deux continens quoique d'ailleurs (comme il le remarque ensuite lui-même) il n'y aitdans tous ces genres aucune espèce qui soit parfaitement semblable en Amérique à celles de l'Europe.ff Et en effet relativement à tous ces Animaux ceux del'Aucien-Monde et ceux de l'Amérique entre lesquels Buffon n'apercevait aucune différence bien notable sont aujourd'hui considérés comme des espèces bien distinctes et plusieurs même comme des genres particuliers. Une étude plus approfondie des caractères des êtres a donc montré que le nombre des espèces qui n'appartiennent pas exclusivement à l'un ou à l'autre des deux mondes est fort restreint; encore a-t-on reconnu à l'égard de ces espèces que plusieurs sont formées de deux variétés l'une américaine l'autre appartenant principalement à notre continent. Tel est le cas du Glouton (Ursus Gulo Lin.) qui existe à la fois dans le nord de l'Europe de l'Asie et de l'Amérique t mais qui dans cette dernière région a des couleurs beaucoup plus imles et diffère assez pour avoir été d'abord considéré comme une espèce distincte sous le nom de Volverenne (Ursus luscus).
Buffon avait comparé les Animaux du Nouveau-Monde à ceux de l'ancien sous un autre rapport et cherché à établir d'une manière générale que les premiers sont d'une taille moins considérable la différence étant même dans le rapport d'un à quatre six huit et dix. «Une autre observatioo qui vient encore à l'appui de ce fait général ajoute-t-il c'est que tous les Animaux qui ont été transportés d'Europe en Amérique comme les Chevaux les Anes les Bœufs les Brebis les Chèvres les Cochons etc. tous ces Animaux dis-je y sont devenus plus petits; et que ceux jui n'y ont pas été transportés et qui y sont all d'eux-mêmes ceux en un mot qui sont communs aux deux mondes tels que les Loups les Renards les Cerfs les Chevreuils les Élans sont aussi considérablement plus petits en Amérique qu'en Europe et cela sans aucune exception.—Il y a donc dans la combinaison des élémens et des autres causes physiques quelque chose de contraire à Agrandissement de la nature vi-vante dans le Nouveau-Monde.ff Buffon cherche ensuite les causes de ces faits et il les trouve dans la chaleur beaucoup moindre et l'humidité beaucoup plus grande de cette région en même temps que dans je petit nombre et les mœurs dep Américains qui menant dit-il la vieder Animaux laissaient la nature brute et négligeaient la terre.
Ces hypothèses qui peuvent être très-fondées pour une localité et pour un cas particulier ne peuvent être adoptées d'une manière générale; et on ne peut les considérer comme applicables aux diverses régions du Nouveau-Monde tout entier. Au reste ne pourrait-on pas dire que Buffon cherchait en vain à expl-
quer d'une manière générale un fait qui lui-même n'est pas général? S'il est certain en effet que les plus grands Quadrupèdes les Eléphans leff Rhinocéros l'Hippopotame la Girafe les Chameaux le Lion le Tigre appartiennent tous à l'Anôen-Monide nous pouvons remarquer aussi que beaucoup de familles ont leurs plus grandes espèces parmycelles du Nouveau-Monde. Le Fourmilier Tamanoir l'emporte de beaucoup sar les Fourmiliers de l'Ancien-Monde eu les Pangolins; le Jaguar sur la Panthère; le Cabiai les Pacas le Cabiai sur les autres Rongeurs; le Lanantin d'Amérique sur celui du Sénégal?
Buffon n'aurait donc'pis dû poser d'une manière générale sa loi de l'infériorité des espèces du Nouveau-Monde et affirmer qu'elle ne souffre aucune exception. Mais nous devons aussi le aire nous aurions également tort de soutenir que son opinion n'est fondée sur rien de reel; et si nous ne devons pas voir dans le fait signalé par Buffon une loi générale de Géographie physique nous devons convenir que da moins il a véritablement lieu pour le plus grand nombre des cas. Les exceptions que nous venons de citer celles que nous pourrions ajouter encore sont en fort petit nombre; et presque tous les grands Anibkiux sont réellement nabi tans de Ancien-Monde: ce qui peut bien teair aussi en partie à ce que l'Amérique ne nourrit qu'un très-petit nombre d'Herbivores et surtout de Phydermes et que ces derniers sont précisément comme nous l'a vons remarqué ceux qui sont susceptibles de parvenir à la plus grande taille.
Tolles sont les principales lois de la distribution géographique des espèces de Mammifères lois que l'observation a révélées. Mais la puissance de l'Homme créant pour ainsi dire de ouve ll es espèces daus les races qu'il a fait naître en détruisant d'autres peuplant l'Amérique des Animaux de l'Eorope et par une sorte de l'Échange l'Europe de ceux de l'Amériqne a change la face de la terre et renversé les lois qu'avait posées la nature.
Dans tous les articles de ce Dictionnaire qui ont été donnés soit par nou s so it par d'autres collaborateurs on a fait connaître avec le plus de soins et le plus d'exactitude possible la patrie de chaque espèce. Nous croyons donc inutile de donner ici pour cha que contrée du globe l'énumération des Mammifères quil'habitent; et nous ne poumons d'ailleurs en le faisant que reproduire un travail déjà fait avec un grand soin par le savant professeur Desmarest (dans sou article Mammifères du Dictionnaire de Déterville). On trouvera également d'intéressantes observations dans l'ouvrage déjà cité de Humboldt daus plusieurs Mémoires insérés par Quoy et Gaimard dans les Annales des Sciences Naturelles dans le Mémoire de Desmoulins sur la distribution géographique des Vertébrés (Journal de Physique février 1822 p. 19) dans la Faune Américain de Harlan et dans plusieurs autres ouvrages.
La distribution géographique des genres a également beaucoup occupé les naturalistes; et quoiqu'on n'ait encore à leur égard trouvé aucune loi générale les résultats auxquels on est parvenu n'en sont pas moins dignes de remarque: nous exposerons les principaux.
C'est encore à Buffon que nous de vons les premières observations à ce sujet: ce grand homme reconnut que chaque sorte d'Animaux ou comme nous le dirions aujourd'hui chaque genre naturel a le plus souvent sa patrie particulière; en sorte que chaque région a ses genres comme ses espèces de Mammifères. Il est même surtout vrai de dire pour la plupart des genres comme nous l'avons dit d'une manière générale pour toutes les espèces que ceux de la Zâneff Tonide de l'un des deux continens ne se retrouvent pas dans l'autre.
Ainsi tous les Singes de l'ancien continent diffèrent génériquement dê ceux du nou veau et les Makis et plu-
sieurs autres Lémuriens non-seulement sont propres à l'ancien mais môme se trouvent exclusivement sur un seul point dans l'île de Madagascar. Il n'y a ainsi pour tous les Quadrumanes aucune exception; et s'il en était de mêinc pour tous les autres ordres de Mammifères on pourrait établir des lois générales pour leur distribution générique comme pour leur distribution spécifique.
C'est ce qu'on serait d'autant plus porté à croire que la plupart des faits présentés comme des objections contre ces théories n'avaient rien de réel et que l'examen a même souvent montré en eux des preuves du contraire. Ainsi Buffon ayant établi que les Di-delphes habitaient exclusivement l'Amérique la plupart des naturalistes contemporains de ce grand Homme annoncèrent et soutinrent qu'il en existait également dans les Indes-Orientales. Les preuves apportées à l'appui de cette assertion parurent inème dans ces temps où l'on avait encore si peu Mée des rapports naturels si certaines et si concluantes oue Buffon lui-même crut devoir «ans les dernières année de sa vie renoncer à sa théorie favorite et déclarer qu'il s'était trompé. Aujourd'hui tous les naturalistes modernes s'accordent à admirer la sagacité de Buffon; le prétendu Didelphe le fameux Didelphe oriental s'est trouvé non pas un véritable Didelphe mais un Phalanger.
On voit donc que tandis que plusieurs genres sont véritablement (suivant l'expression reçue) cosmopolites comme les Chats les Renards les Ours les Ecureuils les Tapirs les Cerfs il en est beaucoup aussi qui se trouvent confinés dans certaines parties du monde. Le nombre de ces derniers est même beaucoup plus considérable qu'un examen superficiel pourrait d'abord le faire imaginer. Nous avons remarqué ailleurs (Ann. des Sc. Nat. T. 1 avril 1824) que plus on remonte dans l'échelle des êtres plus l'existence d'Animaux semblables habitant lesdeux mondes rare. Ainsi de tons les genres naturels de Siuges de Lémuriens de Chéiroptères d'insectivores jusqu'à ce jour décrits on n'en a pendant long-temps connu aucun dont l'existence dans l'un et dans l'autre continent fût bien constatée; et il paraissait prouvé pourtsutes ces familles que leur distribution géographique correspondait exactement aux divisions établies parmi eux d'après leurs caractères zoologiques. C'est cependant ce qu'on ne peut aujourd'hui admettre d'une manière générale pour tous les Chéiroptères. Nous avons en effet démontré qu'un des genres de cette famille celui que Geoffroy Saint-Hilaire a établi sous le nom de Nyctinome existe à la fois dans l'Amérique méridionale et dans plusieurs partieside l'Ancien-Monde. Sans donner ici toutes les preuves de ce fait important sans établir rigoureusement comme nous le ferons ailleurs par l'énumération de ses caractères que l'espèce nouvelle décrite par nous sous le nom de Nyclinomns brasiliensis est bien réellement un Nyctinome; nous nous contenterons de dire ici que non-seulemènt l'espèce américaine ne peut d'après scs rapports naturels être séparée des Nyetmomes de l'Ancien-Monde; mais qu'elle ressemble même presque entièrement à l'un d'eux le Nyctinome du Bengale. La similitude déformés de taille de couleur même est si parfaite que l'image de l'une peut être prise pour l'image de l'autre et que si ces deu Animaux habitaient la même région on serait tenté de les réunir en une seule espèce.
Cette remarque suffit pour faire juger de l'analogie qui existe entre les deux espèces et pour mettre-hors de doute l'existence simultanée d'un genre de Chauve-Souris dans le s de l'Amérique et dans le centre de l'Asie.
On na donc point encore réussi et disons-le même on ne réuîsira sans doute jamais à embrasser uuc loi générale la distribution geo-
paphique des genres de Mammifères. Iout ce qu'on a pu remarquer jusfià ce jour c'est que les Chéiroptères les Insectivores et surtout les Quadrumanes sont les familles ou ce différences de caractères correspondent le plus fréquemment à des différences de patrie et que c'est au oootraire parmi les véritables Carnassiers que se trouvent les genres les pics véritablement cosmopolites. Ce rapport se trouverait-il expliqué par le régime même de ces Animaux? pourrait-on dire que destinés à se nourrir de proie vivante ils ont pu trouver dans les deux mondes le meme genre de nourriture?
Nous terminerons par une autre remarque. Toutes ces idées sur la distribution géographique des êtres out plus d'importance qu'elles ne le paraissent d'abord et n'ont pas seulement l'intérêt de la curiosité. C'est véritablement d'elles qu'il faut at'endre la solution du grand proberne posé dans ces derniers temps par quelques naturalistes: les diverses espèces d'un même genre et les divers genres d'une même famille De seraient-ils que des races d'une même espèce primitive modifiées par le temps le climat et les circonstances exiérieures? Plusieurs philosophes n'ont pas hésité à répondre affirmalivement; mais leur opinion baée presque seulement sur des hypothèses esteu contradiction avec un graud nombre de faits. (IS.G. ST. -H.)
MAMMIFÈRES FOSSILES. Les ossemros de Mammifères sont trop abondamment répandus sur un grand combre de points du globe au milieu des dépôts qui constituent certains sols et la plupart d'entre eux sont trop reconnaissables par leur forme pour qne depuis long-temps les observateurs n'aient pas reconnu leur existence à l'étal fossile clans le sein de la terre; mais quelque nombreux fussent les faits recueillis par les gt'ologues ceux-ci étaient loin de s'attendre aux résultats que devaient procurer les recherches spéciales entreprises sur ce sujet important par l'un de nos plus célèbres naturalistes; c'est après avoir étudié d'une manière non moins exacte que rationnelle le squelette de tous les Mammifères de l'époque actuelle qu'il a pu réunir dans une immense collection et après avoir examiné comparativement pour ainsi dire chacun des os dont ils se composent avec ceux que l'on rencontre fossiles que Cuvier est parvenu à distinguer et à décrire beaucoup d'espèces anciennes et même des genresentiersqui n'existent plus maintenant taudis que d'un autre càié il a pu faire voir que la plupart des espèces de notre époque diffèrent soit eu partie soit entièrement de celles qui habitaient la terre dans des temps plus ou moins reculés. Le savant anatomiste que nous venons de citer ne s'est pas seulement attaché à établir les ressemblances ou les différences que présentaient les êtres de l'Ancien-Monde avec ceux qui vivent aujourd'hui à sa surface mais il a cherché encore dans quels rapports la somme de ces ressemblances ou différences des diverses espèces fossiles pouvait être avec l'âçe des assises qui recèlent leurs débris. Ces recherches positives si importantes pour l'histoire physique de la surfàce de la terre et pour celle des révolutions dont elle a été le théâtre ne sont pas d'un moins grand intérêt pour le philosophe qui essaie de soulever le voile dont les œuvres du Créateur sont enveloppées; elles lui donnent la preuve que s'il est encore quelques-uns des mystères de la nature qui ne soient pas impénétrables pour l'Homme c'est par l'observation qu'il triomphera des obstacles; c'est en interrogeant avec pérsévérance et sang froid les archives du globe que peut-être il parviendra après avoir réuni tous les anneaux de la chaîne compliquée des êtres à remonter jusquà l'origine de chaque type et à suivre pas à pas les progrès de l'organisasion depuis la création de l'être le plus simple jusqu'à celle de l'Homme lui-même.
Les travaux de Cnvier paraissent démontrer que depuis long-temps de espèces d'Animaux appartenaut à toutes les autres classes du règne animal et en particulier aux Animaux vertébrés tels que les Poissons les Reptiles avaient laissé leurs dépouilles dans les couches dont la terre se revêtissait successivement lorsque des Mammifères ont pour la première fois été enveloppés par les dépôts oui continuaient à se former; il semble naturel de concluré de cette observation que les êtres les plus parfaits ou ceux dont l'organisation est le plus rapprochée de celle de l'Homme ont été créés les derniers et cette conséquence devient encore plus probable si l'on étudie le gisement des divers Mammifères fossiles eux-mêmes; en effet on voit que plus les espèces enfouies différaient des espèces vivantes et plus elles appartiennent À des couches anciennes; de sorte que ce n'est que dans les couches meubles les plus superficielles que l'on rencontre des ossemens semblables à ceux des Mammifères dont les races subsistent encore et même les espèces les plus rapprochées de l'Homme tels que les Makis les Singes n'ont pas jusqu'à présent d'analogues fossiles observation qui semble coïncider avec l'absence d'ossemens humains daps les dépôts antérieurs aux temps historiques. V. ANTHROPOLITE.
Voici les derniers résultats généraux publiés par Cuvier qui dans le même tableau comprend les Quadrupèdes vivipares (Mammifères) et les Quadrupèdes ovipares (les Reptiles). Sur cent cinquante espèces fossiles décrites les trois quarts appartiennent aux Mammifères et plus de la moitié parmi celles-ci sont des Animaux à sabot non ruminans; les races de plus de quatre-vingt-dix de ces Quadrupèdes sont perdues et sur ce nombre près de soixante se rapportent à des genres nouveaux; les autres entrent dans des genres ou sous-genres connus.
L'Homme avons-nous dit n'a point été trouvé à l'état fossile il en est de même pour tous les Quadrumanes; mais si l'on fouille le soi le plus superficiel composé de terres de sables de limon qui recouvre nos grandes plaines remplit les vallées comble les cavernes obstrue les fentes de plusieurs rochers et semble être le dernier dépôt formé sur nos continens par une action que l'on oroit avoir été rapide et violente dépôt qui présente les mêmes caractères généraux sur presque tous les points connus du globe et que les Anglais désigoent par l'expression de Diluvium on trouve presque partout de nombreuses dépouilles de Mammifères qui étaient plus ou moins semblables à ceux qui nous entourent tels que des Renards des Loups des Tigres des Hyènes des Ours qui quelquefois comme on le voit en France et en Angleterre se rencoutrent dans les memes lieux avec des os d'éléphans de Rhinocéros d'Hip-popotames de Chevaux de fiŒuls de Cerfs et de plusieurs Rongeurs. Ce n'est que dans des dépôts inférieurs au Diluvium dans des couches régulières de Calcaire de Marne de Gypse d'Argile que paraissent les especes dont les genres sont perdus tels aue les Palœotheriums les Lophiodons les Anoplotheriums les Anthracotheriums les Cheropotames les Adepis (V. ces mots soit dans le Dictionnaire soit au Supplément); mais si l'on pénètre plus avant dans les couches de la terre si l'on parvient jusque dans les couches de l'âge du Calcaire grossier parisien on ne trouve plus que quelques Mammifères aquatiques comme des Lamantins des Morses ou des Cétacés comme des Dauphins. Deux seuls exemples viennent faire jusqu'à présent exception à cet aperçu général l'un cité par Boué qui dit avoir trouvé en Autriche des os de Ruminans dans la Craie et l'autre admis par presque tous les géologues anglais qui classent parmi les terrains oolithiques les Schistes calcaires de Stonesfield près
Oxfort dans lesquels on a découvert plasieurs fragmens de mâchoires avec de dents qui ressemblent à celles don petit Carnassier insectivore analogue à quelque Didelphe. Nous somae loin de contester l'authenticité de ces faits jusqu'à présent exceptionnels mais nous pensons que dans l'état actuel des connaissances fournies par le gisement des divers Mammifères fossiles il importe da ne les admettre qu'après l'examen le plus rigoureux el c'est dans ce but que dans un travail spécial nous avoas réuni toutes les objections qu'il nous a paru possible de faire contre l'admission de l'un de ces deux faits.
Le nombre des Mammifères fossiles est réparti à peu près de la manière suivante: Genres: Ours 4 espèces;—Marte 2;—Chien 4;—Hyène 1;—Chat 2;—Phoque 2;—Sarigne 2;—Castor 1;—Campapol 2;—Lagomys 2;—Lièvre 1;—* Megalonix 1 (1);—Mégatherium 1;—Eléphant 2;— Masrtodonte 6;—Hippopotame 4;—Cochon 1;—Anoplbtherium 2;—* Xiphodon 1;—* Dichobune 3;—* Anthracotherium 2;—* Adapis 1;—* Chœropotame 1;—Rhinocéros 4;—* Palœotherium 8;— Lophiodon 5 —Tapir 1;—* Elasmotherium 1;—Cheval 1;—Rat 1;—Cerf 5;—Bœuf 4;—Loir 2;—Lamantin 1;—Dauphin 4;—Baleine 3. (C. P.)
MAMMOLE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires des fruits du Cactus Tuna dans les pays où ils se mangent. (B.)
MAMMONT OU MAMMOUTH. MAM. FOSS. Les Russes avaient donné ce nom au grand Eléphant fossile dont les ossemens se trouvent en grande abondance en Sibérie. Les Américains croyant reconnaître le méfie Animal dans celui que depuis on a appelé Mastodonte et dont les
premiers squelettes furent découverts sur les bords de l'Ohio l'avaient désigné sous le même nom de Mammouth. V. ELÉPHANT FOSSILE et MASTODONTE. (C. P.)
MAMOIERA. BOT. PHAN. L'écluse a fort bien décrit et figuré sous ce nom portugais le Carica Papaya mâle et femelle. (B.)
MAMONET. MAM. Syn. de Maimon. (B.)
* MAMOUT. POIS. Syn. de Halé espèce de Silure du sous-genre Hétérobranche. V. SILURE. (B.)
MAMPATA. BOT. PHAN. Nom donné suivant Adanson par les habitans du Sénégal à une Plante que Jussieu a le premier jugée congénère des Parinarium et que De Candolle (Prodrom. Syst. 2 p. 527) a rapportée avec doute au Parinarium excelsum de Sabine (in Trans. Hort. Soc. 5 p. 451). Celte Plante a un fruit gris farineux qui quoique sans saveur est mangé avec plaisir par les Nègres. Elle se rapproche beaucoup d'une autre espèce que De Candolle (loc. cit.) a nommée P. Senegalense et dont nous avons reçu des échantillons de Le Prieur jeune botaniste extrêmement zélé qui parcourt en ce moment l'intérieur de l'Afrique. Il y a même lieu de croire que le Mampata des indigènes du Sénégal est cette dernière Plante puisqu Adanson n'a visité que cette contrée tandis que l'Arbre décrit par Sabine croît dans les montagnes de Sierra-Leone. (G..N.)
MAMULARIA. BOT. PHAN. Et non Mamolaria. Même chose qu'Harpacantha ou Herpacantha. V. ces mots. (B.)
MANABEA. BOT. PHAN. Selon Jussieu le genre ainsi nommé par Aublet doit être réuni à l' Ægiphila dont il ne diffère que par son fruit à deux loges dispermes et non à quatre loges monospermes comme dans ce dernier. (A. R.)
MANACA.BOT.PHAN. (Marcgraaff.) Un Myrte ou un Eugenia du Brésil.
(1) Les genres maintenant perdue sont marqueés d'un astérisque.
TOME X. 9
(Humboldt.) Un Palmier indéterminé des rives du Rionegro dans l'Amérique du sud. (B.)
MANACUS. OIS. (Brisson.) V.MANAKIN.
MANAGUIER. Managa. BOT. PHAN. Aublet a décrit sous le nom de Managa Guianensis (Pl. Guian. 2 Suppl. p. 2 tab. 369) un Arbre dont il a observé les feuilles et les fruits; mais dont il n'a pas vu les fleurs qui n'ont clé décrites par aucun botaniste jusqu'à ce jour. Aussi ce geure n'a-t-il pu être classé et dans son Genera Plantarum Jus-sieu n'eu a-t-il fait aucune mention. Nous pouvons douner sur ce genre des reuseignemens plus précis et faire connaître d'une manière assez complète son organisation. Nous possédons dans notre herbier de la Guiane un échantillon en fruit de cette Plante avec un petit dessin de sa (leur fait par le professeur L.-C. Richard ainsi qu'une description assez détaillée qui nous servirontà fa ire connaître les caractères de ce genre.
Le Managa est un Arbre de moyenne grandeur dont le bois selon Aublet est blanc et léger. Ses feuilles sont alternes obovales entières fortement acuminées au sommet glabres sur leurs deux faces longues d'environ quatre pouces larges seulement de deux minces membraneuses portées sur un pétiole de deux à trois lignes de longueur.Les fleurs sont terminales ou axillaires tantôt solitaires tantôt géminées portées sur un pédoncule court recourbé articulé vers son sommet rt offrant généralemcnt deux bradées. Le calice est monosépale campaniforme et comme turbiné à sa base à cinq divisions égales profondes et aiguës plus larc que le tube de la corolle qu'il embrasse. La corolle est monopétale hvpocratériforine à tube très-long et cylindrique à limbe plane à cinq divisions un peu inégales. Les étamines au nombre de quatre sont inégales didynames incluses ayant les filamens très-courts. L'ovaire est libre très-petit ovoïde à deux loges. Le fruit est globuleux bacciforme jaune de la grosseur d'une prune de reine-claude accompagné à sa base par le calice qui a acquis quelque développement. Il offre extérieurement deux sillons longitudinaux; le péricarpe assez épais est plutôtcelluleux que charnu; il présente deux loges contenant chacune deux trois ou quelquefois un plus grand nombre de graines enveloppées dans une substance pulpeuse d'une saveur douce; elles sont ascendantes attachées à la partie inférieure de la cloison. Chaque graine est brunâtre allongée formée d'un tégument propre mince; d'un endosperme extrêmement dur et comme corné contenant dans son intérieur un embryon dressé ayant la radicule très-longue cylindrique les deux cotylédons courts et arrondis.
D'après les caractères que nous venons d'exposer le çenre Managa nous paraît avoir de tres-grands rapports avec la famille des Solanees dont il s'éloigne néanmoins par quelques caractères tels que l'inégalité des étamines la position des graines la nature de l'endospermc et la position intraire de l'embryon. Nous regrettons beaucoup de ne pas posséder la fleur de ce genre en herbier et de n'avoir pu en faire l'analyse: la description incomplète que nous en avons donnée est faite d'après une simple esquisse crayonnée au milieu des forêts de la Guiane où se trouve le Managa Guianensis (A.R.)
MANAGURELL. MAM. (Sonnini.) L'un des noms de pays du Coendou. (B.)
MANAKIN. Pipra. OIS. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères: bec court trigone à sa base qui est un peu élargie comprimé dans le reste et surtout vers la pointe tou-vexe en dessus; mandibule supérieure courbée et échancrée versl'extréinitt l'inférieure pointne; narines placées sur les côtés du bec et vers la base recouvertes en partie par une mem-
brase garnie de petites plumes; pieds édiocres; quatre doigts; trois en mot dont l'intermédiaire moins iaç oue le tarse est uni à l'externe jaaquà la seconde articulation et a i interne seulement à la base; ailes et çaeoe courtes; les deux premières rendes moins longues que les troisiè-mt et quatrième qui dépassent toutes les antres.
Les Manakins sont de très-jolis petits Oiseaux que l'on n'a jusqu'à ce jour rtacootrés que dans l'Amérique méridionale; il est assez appareut que leon moeurs n'ont offert aucune par-tobrité remarquable puisqu'au-cbb auteur ne s'est occupé de leur farire. Tranquilles habitans des feite ils quittent bien rarement ces faix de retraite pour venir étaler les plaines et les jardins le luxe d'un plumage ordinairement varié de couleurs aussi pures qu'éclata nies. A l'exception de la première partie do jour pendant laquelle on les trouve assez souvent réunis ils virent isolés séparés même de leurs femelles; quelque jeunes qu'on les prenne ils se font difficilement au joug et meurent bientôt de chagrin et aennui; ils se nourrissent indifféremment d'insectes et de petits fruits succulens que dans l'état de captivité on les voit préférer aux Premiers; ils ont le vol rapide mais ms et peu soutenu; ils établissent leurs nids dans les broussailles et les baissons fourrés et leur ponte comme chez presque tous les Oiseaux de petite taille est fort nombreuse.
MANAKIN BLEU Pipra cœrulea Lath. Parties supérieures noires avec le milieu du dos bleuâtre; les inférieures d'un blanc jaunâtre; bec et pieds bruns. Taille trois pouces. Effpèce douteuse qui pourrait bien n'etre qu'une variété d'âge de l'une des suivantes.
MANAKIN BLEU A POITRINE ROUGE. V. COTINGA CORDON-BLEU.
MANAKIN DU BRÉSIL Buff. pl. enl. 502 fig. 1. Variété du Manakin goîtreux.
MANAKIN CASSE-NOISETTE Buff. pl. enl. 303 fig. 1. V. MANALIN GOÎTREUX.
MANAKÎN CENDRé Pipra cinerea Lath. Parties supérieures cendrées; les inférieures grisâtres avec l'abdomen blanchâtre; bec et pieds bruns. Taille trois pouces et demi. Espèce douteuse.
MANAKIN CHAPERONNÉ Pipra pileata P. Max. Temm. pl. 172 fig. 1. Parties supérieures d'un châtain vif; sommet de la tête occiput nuque et rémiges d'un noir pur; tectrices alaires terminées par une tache d'un châtain cendré; les rémiges sont bordées de verdâtre; joues et sourcils d'un roux vif; queue faiblement étagée; les six reptrices intermédiaires noires terminées de brun; les latérales brunes jaunâtres à leur base; parois inférieures roussâtres; bec et pieds jaunes. Taille quatre pouces et demi. Les plumes de la tête se relèvent en une espèce de chaperon qui reparaît aussi chez la femelle; mais il est verdâtre ainsi que les parties supérieures; celle-ci a en outre les ailes cendrées tachetées de grisâtre avec le bord des plumes verdâtre.Du Brésil.
MANAKIN CHAPERONNÉ DE NOIR. Vieill. V. MANAKIN GOÎTREUX.
MANAKIN A COLLIER.
MANAKIN DESMAREST Pipra Desmanesti Leach. Parties supérieures d'un bleu-noir éclatant; gorge et poitrine rouges; ventre blanc; anus rouge; espèce qui paraît appartenir à un autre genre.
MANAKIN A DEUX BRINS Pipra militaris Shaw. Parties supérieures brunes; les inférieures d'un blanc grisâtre; front rouge; tête d'un bleu ardoisé; bec et pieds bruns; rectrices intermédiaires dépassant de beaucoup les autres. Taille trois pouces et demi. Paraît ê!re une variété du Manakin à front rouge.
MANAKIN A FRONT BLANC. V. MANAKIN VARIÉ.
MANAKIN A FRONT ROUGE Pipra rubrifrons Vieill. Parties supérieures noires; rémiges brunes bordées de verdâtre; rectrices intermédiaires longues et étroites dépassant les au-
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tres; front et croupion rouges; joues et menton grisâtres; parties inférieures blanches; bec et pieds jaunes. Taille trois pouces deux tiers. De l'Amérique méridionale.
MANAKIN GOÎTREUX Pipra guturosa Desm. fig. 10. Parties supérieures noires; les inférieures blanches; plumes de la gorge touffues longues effilées et présentant une sorte de renflement de cet organe; bec noir; pieds jaunes. Taille trois pouces et demi. La femelle a les parties supérieures rousses les intérieures d'un blanc roussâtre. De Cayenne.
MANAKIN A GORGE BLANCHE Pipra gutturalis Lath. Buff. pl. enl. 324 fig. 1. Tout le plumage d'un noir luisant à l'exception de la gorge qui se prolonge en pointe sur la poitrine et qui est d'un blanc pur ainsi que le bord interne de quelques rémiges et la mandibule inférieure; la supérieure est noire; les pieds rouges. Taille trois pouces deux tiers. La femelle a les parties supérieures d'un vert olive; les rémiges et les rectrices d'un brun noirâtre; une tache noire autour de l'œil; les parties inférieures blanches. De Cayenne.
MANAKIN A GORGE ROUGE Pipra nigricollis Lath. Parties supérieures d'un noir bleuâtre; gorge et abdomen rouges; ventre blane; bec et pieds noirs. Espèce douteuse.
GRAND MANAKIN. V. MANAKIN TIJÉ.
MANAKIN A LONGUE QUEUE Pipra caudata Lath. Parties supérieures bleues; sommet de la tête rouge; rémiges et rectrices dont les intermédiaires dépassent les autres noires; bec brun; pieds fauves. Taille quatre pouces et demi. De l'Amérique méridionale.
MANAKIN MANIKUP Pipra nœvia Lath. V. FOURMILIER.
MANAKIN NOIR ET BLANC. V. MANAKIN GOÎTREAUX.
MANAKIN NOIR ET JAUNE. V. MANAKIN ROUGE.
MANAKIN NOIR HUPPÉ. V. MANAKIN TIJÉ.
MANAKIN ORANGÉ. V. MANAKIN ROUGE.
MANAKIN A OREILLES BLANCHES Pipra leucotis L. V. FOURMILIER.
MANAKIN ORGANISE Pipra musica Lath. V. TANGARA.
MANAKIN PLOMBÉ Pipra plumbea Vieil. Parties supérieures d'un roux cendré; les inférieures roussâtres; rémiges et rectrices noirâtres bordées de cendré bleuâtre; bec noir; pieds bleuâtres. Taille quatre pouces deux tiers. De l'Amérique méridionale.
MANAKIN POINTILLÉ. V. PARDALOTE.
MANAKIN A POITRINE DORÉE Pipra pecloralis Lath. Parties supérieures d'un noir bleuâtre de même que la tête le cou et la poitrine; un large hausse-col d'un jaune brillant; parties inférieures d'un brun roux; bec brunâtre; pieds cendrés. Taille trois pouces et demi. Du Brésil.
MANAKIN A QUEUE EN PELLE Pipra longicauda Vieil. Parties supérieures noires; sommet de la tête a un rouge vif avec la base des plumes orangée; rémiges et rectrices bordées de bleu pâle; les deux rectrices intermédiaires de cette couleur plus longues que les autres et terminées en forme de palette; menton et gorge noirs; le reste des parties inférieures d'un bleu pâle; bec brun; tarse rougeâtre. Taille cinq pouces et demi. La femelle est d'un tert sombre varié de brunâtre sur les teetrices a laires; le dessous des ailes est blanchâtre. De l'Amérique méridionale.
MANAKIN RAYÉ. V. PANDALOTE A TÊTE RAYÉE.
MANAKIN ROUGE Pipra aureolta Lath. Buff. pl. enl. 34 fig. 3. Parties supérieures noires; sommet de la tête gorge et poitrine d'un rouge éclatant; front et côtés de la gorge d'un jaune orangé; rémiges à à exception de la première marquée d'une tache blanche vers le milieu; tectrices alaires inférieures jaunâtre; abdomen varié de noir de rouge et'd'o rangé; bec et pieds noirâtres. Taille
trois pouces un quart. La femelle est olivâtre en dessus et d'un vert jaunitre en dessous; elle diffère encore du mâle en ce qu'elle a le sommet de la tête entouré d'un cercle rouge. Les jeunes sont entièrement olivâtres avec le front le cou la gorge la poitrine et le ventre tachetés de rouge; ils ne prennent du noir qu'à mesure qu'ils approchent de l'état adulte. De la Guiane.
MANAKIN ROUGEATRE Pipra superciliosa. V. PARDALOTE.
MANAKIN RUBIS Pipra strigillata P. Max. Temm. pl. color. 54 fig. 1 et 2. Parties supérieures d'un beau vert; sommet de la tète orné d'une Me huppe d'un rouge éclataut; rémiges brunes avec les bords internes lisérés de blanc; rectrices courtes d'un cendré verdâtre; parties inférieures d'un blanc jaunatre strié de brun; bec brun; pieds jaunâtres. Taille trois pouces un quart. La femelle a les parties supérieures entièrement vertes sans huppe rouge; les inférieures d'un brun jaunâtre. Du Brésil.
MANAKIN SUPERBE Pipra superba Lath. Pall. Parties supérieures noires; sommet de la téte couvert d'une huppe d'un rouge de feu; une tache bleue en croissant sur le dos; rémiges brunes et pointues; queue courte; bec brun; pieds jaunâtres. Taille quatre pouces et demi. Patrie inconnue.
MANAKIN A TÊTE BLANCHE Pipra leucocilla Lath.; Pipra leucocephala Desm. Buff. pl. enl. 34 fig. 2. Tout le plumaçe d'un noir irisé avec le sommet de la téte blanc; quelquefois des petites plumes blanches mélangées de jaune et de rouge au bas de la jambe; bec brunâtre; pieds noirs. Taille trois pouces deux tiers. De la Gniane.
MANAKIN A TÉTE BLEUE Pipra cyanocephala Vieill. Parties supérieures d'un vert olive; sommet de la téte et nuque d'un bleu pâle; croupion jaunâtre; rémiges et rectrices noires bordées de verdâtre; parties inférieures d'un jaune foncé nuancé de vert sur les lianes; bec et pieds noirs. Taille trois pouces un quart. De l'Amérique méridionale.
MANAKIN A TÈTE D'OR Pipra erythrocephala Buff. pl. enl. 34 fig. 3. Plumage noir irisé empourpré; sommet de la téte joues et nuque d'un jaune doré brillant; un anneau jaune au bas de la jambe; bec blanchâtre; pieds rougeâtres. Taille trois pouces un quart. De la Guiane.
MANAKIN A TÊTE BAYÉE Pipra striata. V. PARDALOTE.
MANAKIN A TÉTE ROUGE Pipra erythrocephala Var. Lath.; Pipra rubrocapilla Briss. Temm. Ois. color. pl. 54 fig. 3. Plumage d'un noir à reflets chatoyans avec le sommet de la téte d'un rouge orangé très-éclatant; jambes jaunâtres avec une tache rouge à l'extérieur des plumes; bec et pieds jaunâtres. Taille trois pouces un quart. De la Guiane.
MANAKIN TIJÉ Pipraparcola Lath. Buff. pl. enl. 687 fig. 2. Plumage d'un noir velouté avec le dos et les tectrices alaires d'un bleu céleste; sommet de la téte couvert de plumes d'un rouge brillant susceptibles de se relever en huppe; bec noir; pieds rouges. Taille quatre pouces et demi. On trouve une variété dont la huppe est d'un rouge orangé; une autre dfont les parties supérieures sont entièrement vertes. La femelle est en dessus d'une teinte uniforme olivâtre qui tire sur le jaune en dessous; elle n'a point de huppe non plus que le jeune mâle qui est partout d'un cendré olivâtre. Des Antilles et du continent de l'Amérique méridionale.
MANAKIN VARIÉ Pipra serena Lath. Tout le plumage noir à l'exception du front qui est blanc du sommet de la téte qui est d'un bleu verdâtre et du croupion qui est bleu; l'abdomen et quelquefois lo milieu de la poitrine sont d'un rouge orangé brillant; bec et pieds noirs. Taille trois pouces et demi. Du Brésil.
MANAKIN A VENTRE ORANGÉ Pipra capensis Lath. Parties supérieures noirâtres; les inférieures d'un orangé pâle; bec et pieds noirs.
Taille quatre pouces. Du eap de Bonne-Espérance; espèce douteuse.
MANAKIN A VENTRE ROUGE Pipra hamorrhoa Lath. Parties supérieures noires; les inférieures blanches avec une tache rouge sur l'abdomen; tectrices caudales inférieures aussi longues que les rectrices; bec et pieds bruns. Taille trois pouces trois quarts; patrie inconnue.
MANAKIN VERDIN Pipra chloris Natter Temm. pl. color. 172 fig. 2. Pallies supérieures d'un beau vert; un petit bandeau d'un brun roux; rémiges noires ainsi que les tectrices qui sont marquées d'une double rangée de taches blanchâtres les unes et les autres frangées de vert; rectrices noirâtres lisérées de vert et terminées de blanchâtre; parties inférieures d'un vert jaunâtre avec la gorge et le milieu au ventre jaunes; bec et pieds bleuâtres. Taille cinq pouces. Du Brésil.
MANAKIN VERT A HUPPE ROUGE Buff. pl. enl. 303 fig. 2. V. MANAKIN TIJÉ dont il est une variété presque adulte.
MANAKIN AU VISAGE BLANC. V. FOURMILIER MANIKUP. (DR..Z.)
MANAM-PADAM. BOT. PHAN. (Rhéede Malab. t. 10 pl. 65.) Syn. d'Elsholizia paniculata Willd. V. ELSHOLTZIE. (B.)
* MANANGHAMETTE. BOT. PHAN.(Flacourt.) Arbre de Madagascar qui paraît être un Plaqueininier. V. ce mot. (B.)
* MANASSI. BOT. THAN. (Flacourt.) L'Ananas à Madagascar. (B.)
MANATE ET MANATI. MAM. D'où le nom scientifique Manatus dérivé de Main (qui a des mains). Nom vulgaire des Lamantins. (B.)
* MANATIA. POIS. Espèce cl e Raie du sous-genre Céphaloptère. V. RAIE. (B.)
MANATUS. MAM. V. LAMANTIN et MANATE.
MANAVIRI MAM. (Humboldt.) Nom de pays du Kinkajou Pottot. V. ce mot. (B.)
MANCANDRITE. POLYP. FOSS. L'Alcyon-Figue chez quelques oryctographes. (E.D..L.)
MAICANILLA ET MANCINELLA BOT. PHAN. (Plumier.) Mots qui dérivés de l'espagnol signifient petite Pomme. Syn. d'Hippomane. V. ce mot et MANCENILLIER. (B.)
MANCENILLIER. Hippomane. BOT. PHAN. Genre de la famille des Euphorbiacées: ses fleurs sont monoïques les mâles sont disposées sur des épis terminaux en petits pelotons alternes dont chacun est accompagné d'une bractée munie de deux glandes à sa base et les femelles solitaires; un calice turbiné bifide et un filet chargé de deux anthères à son sommet constituent la fleur mâle; la femelle présente un calice triparti un style court et épais couronné par plusieurs stigmates (le plus ordinairement sept) rayonnés; un ovaire à autant de loges uniovulées; il devient un fruit de la forme d'une pomme d'api qui renferme sous une chair gonflée d'un suc laiteux un noyau ligneux inégal et âpre à sa surface creusé à l'intérieur de plusieurs loges monospermes. Les feuilles sont stipulées portées sur de longs pétioles munis à leur sommet dune double glande alternes légèrement dentées en scie glabres luisantes veinées. La seule espèce connue qui appartient bien véritablement à ce genre est originaire de l'Amérique équinoxiale.
L'influence funeste attribuée au Mancenillier lui a donné une réputation populaire: on a dit que son exhalaison suffisait pour causer la mort à l'imprudent qui s'arrêterait sous son ombre ou qui recevrait les gouttes de la pluie distillant à travers son feuillage. Jacquin qui osa en faire l'expérience n'en éprouva aucun accident; mais il est clair cependant que la sienne n'est pas encore décisive puisque le danger s'il existe. résulte d'un principe éminemment volatil et peut varier suivaut des
circonstances locales et momentanées telles que la direction du vent le dept de la température etc. etc. Quoi qu'il eu soit il est indubitable que le suc laiteux qu'on trouve dans les diverses parties du Mancenillier de même que dans la chair de son fruit est un poison actif qui irrite violemment les tissus vivans sur lesquels on l'applique. On n'est pas bien d'accord sur sou degré d'énergie exagéré par quelques auteurs et en ce moment même on s'occupe à déterminer plus exactement son intensité et son mode d'action. La crainte qu'inspirent ses vertasvraies ou supposées a contribué à le rendre de plus en plus rare; car on a cherché à l'extirper de tous les lieux habités. De Tussac qui l'a vu Antilles a donné dans le Journal de Botanique (1813 vol. 1 p. 112) des détails sur ce Végétal et sur ao action irritante qu'il avait éprouvée personnellement. (A. D. J.)
MANCHE DE COUTEAU CONCH. Syn. vulgaire de Solen. V. ce mot. (B.)
MANCHE DE VELOURS OIS. Nom trivial que quelques voyageurs ont donné au rou de Bassan. V. FOU. (DH..Z.)
MANCHETTE GRISE BOT. CRYPT. Un Agaric de Paulet. (B.)
MANCHETTE DE NEPTUNE. POLYP. On a donné ce nom au Retepora cellulosa Lamk. ainsi qu'à des Polypiers fossiles d'un genre indéterminé. (E. D..L.)
MANCHETTE DE LA VIERGE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Convolvulus sepium L. V. LISERON. (B.)
MANCHIBOCÉE OU MANCHIBOUL BOT. PHAN. Nom de pays des fruits du Mammea Americana. (B.)
* MANCHONS DE NEPTUNE. POLYP. Ce nom a été donné à des Polypiers de la famille des Eponges par les anciens naturalistes. (E. D..L.)
MANCHOT. Aptenodytes. OIS. Genre de l'ordre des Palmipèdes. Caractères: bec plus long que la tête grêle droit fléchi vers l'extrémité; les deux mandibules à pointes égales un peu obtuses; la supérieure sillonnée dans toute sa longueur l'inférieure plus large à sa base et couverte d'une peau nue et lisse; fosse nasale très-longue couverte de plumes; narines à peine visibles placées à la partie supérieure du bec et près de arête; pieds très-courts gros entièrement retirés dans l'abdomen; quatre doigts trois en avant réunis par une membrane un en arrière très-court articulé sur le doigt interne; ailes dépourvues de rémiges impropres au vol.
Nous voici occupés d'un groupe qui n'offre que des Oiseaux dont l'organisation pour ainsi dire incertaine peut être considérée plutôt comme une ébauche que comme une production parfaite. Il semble que la nature ordinairement si prévoyante dans tous les détails de la création se soit fait une étude de multiplier les difficultés dans l'existence du Manchot ou qu'elle ait eu l'intention de le faire servir par une gradation moins sensible de point de rapprochement dans les distances que l'on observe entre les Oiseaux et les habilans de l'eau. En effet loin de retrouver chez les Manchots cette vivacité que l'on aime à contempler dans les êtres qui animent nos bosquets et y font entendre mille chants variés on ne doit en quelque sorte les considérer que comme des Poissons dont ils partagent presque toutes les habitudes: leurs bras au lieu de s'allonger en rames légères destinées à frapper l'air et à y trouver immédiatement des points d'appui qui permettent à l'Oiseau de s'élancer rapidement et de se soutenir à de grandes hauteurs ne présentent que des nageoires pendantes informes courtes épaisses revêtues d'espèces d'écailles plutôt que de véritables plumes; elles ne peuvent servir qu à diriger l'Oiseau-Poisson dans un fluide d'une grande densité où les particularités de son organisation interne lui font trouver le moyen de demeurer assez long-temp
sans éprouver le besoin de respirer. Leur cri rauque et désagréable ne se fait entendre que pendant la saison des amours et tout le temps que dure l'incubation seule époque périodique et annuelle qu'ils passent régulièrement sur le rivage et à l'abri des marées. Ils habitent régulièrement des trous creusés par le battement des flots les jones les roseaux et autres plantes aquatiques au milieu desquels ils se tiennent cachés et qu'au moindre danger ils quittent en plongeant. Ils nagent sur et sous l'eau avec une vitesse extraordinaire au point que souvent ils échappent ainsi à la voracité des gros Poissons qui les poursuivent. Les Manchots parviennent au rivage en troupes assez nombreuses et rien n'égale la stupidité qu'ils expriment lorsqu'ils y sont surpris. Privés de la facilité de regagner leurs retraites humides avec assez de vitesse pour se dérober aux attaques de l'Homme ils semblent attendre avec courage et résignation le sort oui leur est réservé; non qu'ils ne fassent tous leurs efforts pour vendre chèrement un reste de vie car à mesure qu'ils s'aperçoivent que le danger devient plus pressant ils ont l'instinct de se serrer davantage les uns contre les autres afin de présenter de tous côtés un front à l'attaque. Là dans une position presque verticale agitant constamment la téte et le cou ils élancent le bec pour en porter aux jambes des assaillans des coups souvent assez forts pour y faire des blessures profondes et enlever des lambeaux de peau et de muscles. Presque toujours ils succombent sous le bâtou avec lequel on les poursuit.
Les Manchots quittent rarement les mers du Sud ou les pointes de rochers qui en rendent la navigation si dangereuse. Us se construisent au milieu des grandes herbes dont les bords des îlots sont garnis des trous assez profonds où ils se retirent et où ils nichent. La ponte consiste en deux ou trois œufs gros et d'un blanc jaunâtre. Ils se nourrissent de Poissons qu'ils pèchent le matin et le soir et dont ils se gorgent souvent outre mesure. Leur chair noire et huileuse n'est recherchée des matelots que dans les cas de disette absolue de toute autre viande fraîche.
Le genre Manchot tel qu'il est établi par Temminck se compose de deux espèces que Vieillot a laissées confondues avec ses Gorfous qui constituent nos Sphénisques et probablement d'une troisième qui est en core très-peu connue et dont Vieillot fait isolément son genre Apténodyte.
MANCHOT ANTARCTIQUE. V. SPHÉNISQUE ANTARCTIQUE.
MANCHOT A BEC TRONQUÉ. V. SPHÉNISQUE DE BRISSON.
MANCHOT DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. V. SPHÉNISQUE TACHETÉ.
MANCHOT DU CHILI Aptenodytes Chilensis Gmel.; Aptenodytes Molina Lath. Espèce peu connue et dont la description qui n'a encore été donnée que par Molina semble faire un Pingouin plutôt qu'un Manchot ou un Sphénisque.
MANCHOT DE CHILOÉ Aplenodytes Chiloensis Lath.; Eudyptes Chiloensis Vieill. Toute la robe composée de plumes longues touffues faiblement crépues et de eouleur cendrée aux parties supérieures les inférieures blanchâtres. On assure que dans cette espèce la finesse et la solidité des plumes les rend susceptibles d'être filées puis converties en tissus que les habitans de l'île Chiloé emploient à divers usages.
MANCHOT A COLLIER DE LA NOUVELLE-GUINÉE. V. SPHÉNISQUE A COLLIER.
MANCHOT (GRAND) Aptenodytes patachonica Lath.; Eudyptes patachonica Vieill. Buff. pl. enl. 975. Parties supérieures d'un cendré obscur avec l'extrémité de chaque plume bleuâtre; tête gorge et cou d'aun brun foncé; une moustache jaune bordée de noir; parties inférieures blanches; mandibule supérieure avec la pointe jaunâtre; l'inférieure d'un jaune orangé avec l'extrémité noire; iris d'un brun foncé; pieds noirs. Taille qua-
tre pieds. Les femelles ont en général les teintes du plumage plus pâles. Des îles Malouines et de la mer du Sud.
MANCHOT DES HOTTENTOS. V. SPHÉNISQUE TACHETÉ.
MANCHOT HUPPÉ DE SIBÉRIE. V. SPHÉNISQUE SAUTEUR.
MANCHOT DES ILES MALOUINES. V. MANCHOT (GRAND).
MANCHOT MAGELLANIQUE. V. SPHÉNISQUE MAGELLANIQUE.
MANCHOT DE LA NOUVELLE-GUIXÉE. V. MANCHOT (GRAND).
MANCHOT PAPOU Aptenodytes Papus Lath. Parties supérieures d'un noir bleuâtre; téte et cou d'une teinte plus foncée; un large sourcil blanc qui s'étend sur l'occiput et le ceint; rectrices ou soies qui en tiennent lieu disposées en étage les plus longues an centre? parties inférieures blanches; bec assez long; mandibule inférieure un peu plus courte que la supérieure toutes deux rouges; iris jaune ou rouge ainsi que les pieds; membrane des doigts et ongles noirâtres. Taille vingt-huit pouces. Des fles de la Nouvelle-Guinée.
MANCHOT (PETIT). V. SPHÉNISQUE. MANCHOT QUÉCHU. V. MANCHOT DE CHILOÉ.
MANCHOT SAUTEUR. V. SPHENISQUE SAUTEUR. (DR..Z.)
MANCHOT POIS. Espèce du genre Pleuronecte. V. ce mot. (B.)
MANCHOTTE. BOT. PHAN. Nom rulgaire du Tordylium nodosum L. (B.)
MANCIENNE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Viburnum Lantana L. V. VIORNE. (B.)
* MANCINELLA. BOT. PHAN. V. MANCANILLA.
* MANCIVIENNE OIS. Syn. vulgaire de Corlieu. V. COURLIS. (DR..Z.)
MANDAR. MAM. (Boddaërt et Vicq d'Azyr.) Syn. d'Oryctérope. V. cemot. (B.)
MANDARA. BOT. PHAN. Et non Mandaru V. CHANCENA-POU.
MANDELINé. BOT. PHAN. Nom vulgaire de l'Erinus alpinus L. (B.)
MANDELSTEIN OU PIERRE D'AMANDES. MIN. Nom donné par les Allemandsàdes roches caverneuses dont les cavités ont été remplies après coup par des infiltrations le plus ordinairement calcaires siliceuses ou zéolitiques qui figurent des espèces de noyaux ou d'amandes au milieu d'une 'pâted' apparence terreuse. Telles sont celles d'Oberstein du Derbyïhire etc. V. AMTGDALOIDE. (G. DEL.)
* MANDGEL SITOU. OIS. C'est suivant le voyageur Leschenault de la Tour le nom malais d'une espèce du genre Loriot. (IS. G. ST.-H.)
MANDIBULES ZOOL. Nom que les ornithologistes ont appliqué aux deux parties du bec qu'ils distinguent encore en supérieure et en inférieure. Quant aux Mandibules des Insectes V. BOUCHE. (DR..Z.)
MANDIBULÉS. Mandibulata. INS. Famille d'insectes aptères de l'ordre des Parasites établi par Latreille et ayant pour caractères: des mandibules des mâchoires et deux lèvres. Ces Insectes n'ont point d'ailes; leurs pieds sont au nombre de six: les mandibules sont plus ou moins extérieures en forme de crochets; les mâchoires sont cachées elles portent quelquefois des palpes peu apparens. Chaque côté de la tête offre des yeux lisses quelquefois peu distincts; leurs antennes sont tantôt plus grosses à leur extrémité tantôt filiformes; l'abdomen n'a ni latéralement ni postérieurement d'appendices mobiles et l'œsophage occupe une grande partie du dessous de la tête. Ces Insectes passent leur vie sur les Mammifères et sur les Oiseaux dont ils sucent le sang et rongent les parties. Latreille divise cette famille en quatre genres. V. RICIN GYROPE NIRME et TRICHODOCTE. (G.)
MANDIBULITES. POIS. FOSS. Syn. de Bufonites. V. ce mot. (B.)
* MANDOUAVATTE. BOT. PHAN. L'Arbre désigné sous ce nom par Flacourt n'est pas reconnu; on sait
seulement que les Malegaches se servent de son bois pour faire des sagayes. (B.)
MANDRAGORE. Mandragora. BOT. PHAN. Ce genre constitué par Tournefort a été réuni par Linné aux Belladones (Atropa) puis rétabli par Jussieu et Gaertner. Ayant adopté à cet égard les idées de Linné nous renvoyons au mot BELLADONE où se trouve la description de Tunique espèce dont ce genre est composé. (G..N.)
MANDRILL MAM. Espèce du genre Cynocéphale. V. ce mot. (B.)
MANDURRIA. OIS. Espèce du genre Ibis. V. ce mot. (B.)
*MANÉ. POLYP. Genre formé par Guettard aux dépens des Eponges et qu'il caractérise ainsi: corps marins composés de fibres longitudinales simples ou ramifiées séparées les unes des autres sans ordre ni symétrie qui n'ont point de cavités ou de trous ou qui sont imperceptibles (Guett. Mem. T. IV p. 139). Ce genre n'a pas été adopté. (E. D..L.)
* MANÈBI OIS. Nom de pays du Colomba coronata L. (B.)
MANETOU. MOLL. Pour Manilou. V. ce mot. (B.)
* MANETTIA. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Rubiacées et de la Tétrandrie Monogynie L. fut établi par Mutis et Linné et adopté par Ruiz et Pavon Swartz et Kuntb. Jussieu dans son Genera Plantarum avait cependant indiqué sa réunion avec le Nacibea antérieurement établi par Aublet et qui par conséquent doit être maintenu. V. NACIRÉE.
Adanson donnait le nom de Manetia au Mesembry anthemum de Dillen et Linné. V. FICOIDE. (G..N.)
MANGA ET MANGOS. BOT. PHAN. Nom de pays devenu la racine du uom scientifique de Mangifera par lequel on désigne les fruits de cet Arbre aux Indes-Orientalcs. V. MANCUIER. (B.)
MANGABEY ET MANGABEY A COLLIER MAM. Espèces du genre Guenon. V. ce mot. (B.)
MANGA-BRAVA. BOT. PHAN. Même chose que Caju-Sussu. V. ce mot. (B.)
* MANGADILAO. BOT. phan. Même chose que Calamansay. V. ce mot. (A. R.)
* MANGA-NARI. BOT. PHAN. V. AMBULIE.
MANGANÈSE. MIN. Braunstein W.; Mangan Karst. Métal oui forme la base d'un genre minéralogique dans la classe des substances métalliques autopsides. Ce genre est composé de cinq espèces qui toutes ont pour caractère commun de donner après la fusion avec le carbonate de Soude une fritte verte qui devient vert bleuâtre par le refroidissement. Le Manganèse à l'état métallique est d'un blanc tirant sur le gris et très-cassant; à l'état d'oxide il colore eu violet le verre de Borax. Les cinq espèces du genre Manganèse sont: le Mangauèse oxidé le Manganèse sulfuré le Manganèse hydraté le Manganèse phosphaté et le Manganèse carbonaté.
MANGANÈSE CARBONATÉ Roth Braunsteinerz Werner; Rhodochrosit Hausmann. Substance d'un blanc rosâtre ou d'un rouge de rose; soluble avec effervescence à chaud cristallisant en un rhomboïde obtus de 106° 51′. Elle est composée d'un atome de bi-oxide de Manganèse et de deux atomes d'Acide carbonique ou en poids de 38 parties d'Aciae et de 62 de bi-oxide de Manganèse. Sa pesanteur spécifique est de 3 25; sa dureté est moyenne entre celles du Fluoré et de l'Apatite. On ne connaît que trois variétés de Manganèse carbonaté: la variété rhomboédrique en cristaux déformés et groupés irrégulièrement; la variété lamellaire et la variété compacte. Cette substauce se mélanee souvent de carbonate de Chaux et de Silice; il paraît même qu'il existe une combinaison particulière de Silice et d'oxide de Manganèse que l'on doit
regarder comme un bisilicate de Manganèse: c'est celle que Léonhard a décile sous le nom de Kieselmangan. Le Manganèse carbonaté est peu comaun dans la nature; on le trouve dans les filons à Nagyag en Transylvanie où il accompagne le Tellare et le Manganèse sulfuré; et à Kapnick où il s'associe à l' Antimoine sulfuré au Cuivre gris et à la Blende.
MANGANÈSE HYDRATÉ Schwarz; Braunsteinerz W.; Manganèse terne Broog. Substanceordinairement noire on d'un gris de fer en masse à poussière brune donnant beaucoup d'Eau par la calcination infusible au chalaceau; colorant en violet le verre de Borax: sa dureté est moyenne entre celle du Fluore et du Quartz; sa pesanteur spécifique est de 3 84. On cité des Cristaux de cette substance en prisme à base carrée et en octaèdres. Une analyse du Manganèse hydraté terreux de la mine de Dorothée au Harz par Klaproth a donné: oxide brun de Manganèse 68; Eau 17 5; oxide de Fer 6 5; Silice 8; Carbone et Baryte 2; total 102 o. Ce Minerai est souvent mélangé de peroxide de Manganèse et d'hydroxide de Fer.
Le Manganèse hydraté se présente quelquefois en petites masses légères très-tendres qui tachent les doigts au moindre frottement et qui ont l'apparence de prismes à quatre à cinq et à six pans ce qui est probablement l'effet du retrait que le Manganèse hydraté souvent argilifère a éprouvé en se desséchant. Cette variété a été observée à Saint-Jean de Gardonenque dans les Cévennes; plus fréquemment on trouve lá même substance en enduit à la surface du Fer hématite du Fer carbonaté et de la Chaux carbonatée. Ces incrustations sont tantôt compactes avec un éclat métalloïde argentin tantôt elles ont le tissu fibreux comme les Hématites; enfin le Manganèse hydraté se rencontre encore sous la forme stalactitique et il produit souvent des Dendrites noires à la surface ou dans I'intérieur de différentes Pierres tel les que le Calcaire compacte l'Agathe etc. Ce Minerai existe dans la nature en grande masse dans les terrains anciens et on le retrouve dans les terrains de toutes les époques jusque dans ceux de sédiment supérieur: à Montmartre il se présente en petites masses mamelonnées au milieu des Marnes du Gypse; il accompagne fréquemment le Manganèse oxidé le Fer hydroxidé et le Fer spathique. Suivant Beudant les Cristaux noirs décrits par Haüy comme type de son espèce Manganèse hydraté appartiendraient à une autre substance qu'il considère comme un silicate tri-manganésien. Il existe à Romanèche près de Mâcon une variété de Manganèse hydroxidé mélangé de Baryte dont la composition n'est pas encore bien connue et qui peutêtre formera quelque jour une espèce à part. Elle est d'un noir métalloïde à tissu fibreux et souvent entremêlée de Chaux fluatée violette.
MAXOANÈSE OXIDÈ Grauer Braunstein W.; Manganèse métalloïde Brongn. Substance d'un gris de fer métalloïde à poussière noire ne donnant pas sensiblement de l'Eau par la calcination; tendre et même friable; ayant pour forme primitive un prismerhomboïdal droit de 100°: c'est e peroxide de Manganèse contenant en poids 36 parties d'oxigène et 64 de Manganèse. Ses formes cristallines les plus ordinaires sont le prisme primitif et le même modifié sur deux arêtes latérales avec des sommets dièdres ou tétraèdres. Ses variétés de structure sont: l'aciculaires en aiguilles divergentes ou entrelacées la fibreuse la compacte et la mamelonnée ou stalactitique; cette dernière est presque toujours mélangée d'hydroxide. Le Manganèse oxidé se trouve fréquemment dans les terrains primitifs et intermédiaires et dans divers dépôts des terrains secondaires; on le rencontre en outre dans ceux d'hydroxide de Fer et de carbonate de Fer tantôt en masses compactes tantôt en stalactites. On emploie le Manganèse oxidé dans les verreries pour faire disparaître les
fausses teintes qui altèrent la trans parence du verre; on s'en sert en chimie pour la préparation de l'Oxigène et du Chlore.
MANGANÈSE PHOSPHATé Phosphate de Manganèse et de Fer; Triplite Beudant. Substance brune offrant quelques indices de clivage soluble sans effervescence dans l' Acide nitrique; fragile d'une dureté médiocre; aisément fusible au chalumeau pesant spécifiquement 3 9; d'après une analyse de Vauquelin elle contient sur 100 parties 42 de deutotide de Manganèse 31 d'oxide de Fer et 27 d'Acide phosphorique. Cette substance a été trouvée par Alluau au milieu du Granité aux environs de Limoges dans le même filon de Quarts qui renferme les Emeraudes.
MANGANÈSE SULFURé Manganglanz W. Substance d'un gris métalloïde passant au noir par l'exposition à l'air; non cristallisée; facile à entamer avec le couteau; soluble avec effervescence dans l'Acide nitrique; pesant spécifiquement 3 9. Sa composition est encore mal connue; il est probable que c'est un bisulfure de Manganèse. Elle ne se trouve qu'en petites masses ou en veines noirâtres dans le carbonate de Manganèse de Nagyag en Transylvanie ou elle est associée au Tellure. (G.DEL.)
* MANGARA. BOT. PHAN. (Pison.) Les Gouets au Brésil. (B.)
MANGARASAHAC. MAM. Et non Mangarsahoe. Il serait fort intéressant de reconnaître quel est le grand Mammifère de Madagascar auquel Flacourt dit que les naturels donnent ce nom. Il est de la taille d'un Ane et ses oreilles beaucoup plus considérables encore pendent sur les yeux. (B.)
MANGARATIA. BOT. PHAN. (Pison.) Le Gingembre au Brésil (B.)
MANGE-BOUILLON OU SOUFFRETEUSES. INS. Les diverses larves qui se nourrissent du Bouillon-Blanc Verbascum Thapsua L. dont celle du Curculio verbasci est du nombre ont été fort mal figurées et décrites sous ce nom par Goëdart.
D'après la nourriture habituelle que prennent divers Animaux on a appelé:
MANGE-FOURMI (Mam.) le Tamanoir.
MANGE-FROMENT(Ins.) la larve de la Coccinelle à sept points.
MANGE-SERPENS (Ois.) les Pélicans et le Secrétaire.
MANGE-ABEILLE ou MANGEUR D'A-BEILLES (Ois.) les Mérops ou Guêpiers.
MANGEUR D'APPAT (Pois.) diverses Balistes.
MANGEUR DE CHÈVRES OU DE CHIENS ou DE RATS(Rept. Oph.) la plupart des Boas.
MANGEUR DE CERISES (Ois.) le Loriot commun.
MANGEUR DE CRAPAUDS (Ois.) une Buse à Cayenne.
MANGEUR D'HUITRZS (Ois.) l'Hut-trier.
MANGEUR DE NOYAUX (Ois.) le Loxia Coccauthraustes.
MANOEUR DE PIERRE (Ins. et Conch.) même Chose que Lithophage. V. ce mot.
MANGEUR DE PLOMB (Ois.) les Plongeons.
MANGEUR DE POMMES (Ins.) la larve du Pyralis Pomana Fabr.
MANGEUR DE POIVRE (Ois.) le Koulik espèce de Toucan.
MANGEUR DE POULES (Ois.) le Milan.
MANGEUR DE RIZ (Ois.) le joli Emberiza orizivora à l'Ile-de-France.
MANGEUR DE VERS (Ois.) le Motocilla vermivora L. etc.
On appelle encore MANGE-TOUT une variété de Pois cultivés dont la cosse est aussi bonne que les grains. (B.)
MANGHAS. BOT. PHAN. Espèce du genre Cerbera. V. ce mot. (B.)
MANGIER. BOT. PHAN. Pour Mauguier. V. ce mot. (B.)
MANGIFERA. BOT. PHAN. V. MANGUIER.
MANGIUM. BOT. PHAN.(Rumph.) Syn. de Manglier. (B.)
MANGLE. BOT. PHAN. Fruit du Manglier et quelquefois le Manglier ou Palétnvier lui-même; on a aussi appelé:
MANGLB BLANC le Fromager.
MAXOLB GRIS l'Avicennia tomennesa et le Conocarpus erectus.
MANGLLER ROUGE le Cocoloba vinifera.
MANGLE VENIMEUX le Cerbera Manghas etc. (B.)
MANGLIER. BOT. PHAN. On désigne sous ce nom différens Arbres exotiques qui croissent sur le bord de la mer et plus particulièrement le Paletuvier. V. ce mot. (A.R.)
*MANGLIEPIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Magnoliacées et de la Polyandrie Polygynie L. récemment établi par Blume (Mémoires pour servir à la Flore de l'Inde Hollandaise publiés à Batavia en 1825) et auquel il assigne pour caractèresessentiels: un calice spatbacé caduc; une corolle dont le nombre des pétales est ordinairement de neuf; des étamines nombreuses subulées à anthères introrses; plusieurs capsules imbriquées disposées en cône persistantes et polyspermes. Ce genre dont l'auteur n'indique pas les affinités est si voisin du Michelia qu'on a déjà proposé de l'y réunir. La Plante qui le constitue est un Arbre indigène de Java que l'on trouve particulièrement sur les monts Salak et Gède. Les habitans le nomment Mangliet; d'ou le nom générique. (G..N.)
MANGLILLA. BOT. PHAN. Jussieu (Genera Plantarum p. 151) a établi sons ce nom un genre qu'il a placé dans la famille des Sapotées et auquel il a attribué les caractères suivans: calice très-petit à cinq divisions; cinq étamines à anthères sessiles; style nul; stigmate un peu gros; drupe globuleuse uniloculaire et monosperme. Les auteurs de la Flore du Pérou et du Chili ont plus tard établi le même genre sous le nouveau nom de Caballeria et ils en ont décrit sept espèces. Les espèces du genre Sclerôxylon constitué par Willdenow (Enumer. Hort. Berol. 1 p. 249) ont été fondues dans le Manglilia par Rœmer et Schultes. Selon Kuntn le genre Manglilia doit faire partie des Myrsine; cet auteur pense même que son M. ardisioides est è peine distinct du Manglilia Jussieui de Persoon espèce qui doit être considérée comme type du genre et qui est indigène du Pérou. (G..N.)
MANGO. BOT. PHAN. V. MANGUE.
MANGONARA. BOT. PHAN. (Gaertner.) V. GUTTIER-GOMMIER.
MANGONE. OIS. Syn. vulgaire de Flammant. V. ce mot. (DR..Z.)
*MANGÒSE. BOT. PHAN. V. COLLIER-FAUX.
MANGOSTANA. BOT. PHAN. Sous ce nom Garcin et Rumph avaient décrit la Plante qui produit le délicieux fruit nommé Mangoustan et dont Linné fit une espèce ue son genre Garcinia. Dans son Mémoire sur la famille des Guttifères (Mém. de la Société d'Hist. Nat. de Paris T. I p. 226) Choisy en a fait une section de ce dernier genre caractérisée par ses fleurs monoïques ou hermaphrodites et ses étamines libres. Elle renferme quatre espèces indigènes des Indes Orientales. V. GARCINIE. (G..N.)
MANGOUSTAN BOT. PHAN. On désigne vulgairement sous ce nom le Garcinia Mangostana L. Arbre indigène des îles de l'archipel Indien et qui porte des fruits d'une saveur et d'un parfum exquis. Ces fruits sont doux et légèrement laxatifs après la maturité; ils sont au contraire acidules avant cette époque et leur écorce passe pour astringente; on en fait usage pour arrêter les dyssenteries. V. GARCINIE. (G..N.)
MANGOUSTE. MAM. Sous genre de Civettes. V. ce mot. (B.)
*MANGUE. Crossarchus. MAM. Genre de Carnassiers voisin par l'ensemble de ses caractères des Man-
goustes et du Suricate entre lesquels il se trouve intermédiaire. Les pieds sont pentadactyles comme chez les Mangoustes; mais il n'y a aucune trace de la petite membrane iuterdigitale qui existe chez celles-ci. Parmi les doigts c'est celui du milieu qui est le plus long de tous et c'est au contraire le pouce qui est le plus court; proportions qui se retrouvent chez le plus grand nombre des Mammifères. La plante du pied qui pose tout entière sur le sol dans la marche présente cinq tubercules dont trois sont placés à la commissure des quatre grands doigts et les deux autres plus en arrière. On retrouve aussi à la paume le même nombre de tubercules et leur disposition est aussi à peu près la même: seulement les deux postérieurs sont situés sur la même ligne au lieu d'être placés en série comme ils le sont à la plante. La queue est comprimée et d'un tiers moins longue que le corps. Les dents sont en même nombre que chez le Suricate mais elles ressemblent par leurs formes générales à celles des Mangoustes. ffes oreilles sont assez petites arrondies et la conque présente dans son milieu deux lobes trèssaillans situés l'un audessus de l'autre. La pupille est ronde; et la langue couverte dans son milieu de papilles cornées est douce sur scs bords. Mais ce qui rend le Mangue très-remarquattle et ce qui le distingue des Mangoustes c'est la forme de son musean qui se prolonge de beaucoup au-delà des mâchoires et jouit d'une extrême mobilité; il est d'ailleurs terminé par un mufle sur le bord duquel s'ouvrentles narines. La forme et la mobilité de cette petite trompe rapproche à quelques égards le Mangue des Coatis auxquels il ressemble aussi par plusieurs autres caractères et particulièrement par sa marche plantigrade et par la forme de ses ongles. Les testicules ne se voient point à l'extérieur et la verge est dirigée en avant: le gland terminé eu cône est aplati sur les côtés. Enfin «l'anus est dit Fr. Cuvier situé la partie inférieure de la poche anale c'est-à-dire que celle-ci se rapproche de la base de la queue. Elle se ferme par une sorte de sphincter de sorte que dans cet état elle semble n'être que l'orifice de l' anus; mais dès qu'on l'ouvre et qu'on la développe elle présente une sorte de fraise qui en se déplissant finit par présenter une surface très-considérable. Cette poche sécrète une matière onctueuse extrêmement puante dont l'Animal se débarrasse en se frottant contre les corps durs qu'il rencontre. ff
Ce genre a été établi récemment par Fr. Cuvier d'après un individu que possédait la ménagerie du Muséum et qui venait des côtes occidentales de l'Afrique. On ne connaît encore que cette seule espèce décrite par le même auteur sous le nom de Crossarchus obscurus(Mam. lith. liv. 47e). Elle est d'un brun uniforme sur tout le corps seulement avec une teinte un peu plus pâle sur la têle chaque poil étant brun avec la pointe jaune. Elle a un peu moins d'un pied de longueur depuis le bout du museau jusqu'à longine de la queue qui a sept pouces. L'individu qui a servi de type à cette description était d'une extrême propreté; il déposait toujours ses excrémens dans le même coin de sa cage et avait au contraire bien soin de ne jamais salir celui où il avait coutume de coucher. Il était très-doux et très-apprivoisè et paraissait rechercher et goûter vivement les caresses selon les observations de Fr. Cuvier auquel nous avons emprunté presque tout ce qui précède. Nous avons aussi eu l'occasion d'étudier pendant sa vie ce joli Animal qui attirait l'attention soit par sa douceur soit par l'intérêt qui s'attache naturellement à une espèce nouvelle; nous rapporterons ici quelques-unes des observations que nous avons faites à son sujet. Quana on s'approchait de sa cage il venait présenter sa gorge ou son dos noür qu'on le caressai; et lorsqu'on le faisait il
restait immobile ouvrant seulement et fermant continuellement la bouche. Quand on s'éloignait 4e lui il faisait entendre dé petits siftlemeus ou cris aigus semblables à ceux d'un petit Oiseau ou d'un Sajou. ll avait l'habitude d'élever de temps en temps son corps sur ses pâtes antérieures et d'appliquer son anus contre la partie supérieure des barreaux de sa cage. Il buvait en lapant et faisait alors un bruit semblable à celui que produit le frottement du doigt sur un marbre mouillé. Enfin quoiqu'il se nourrît habituellement de viande il mangeait aussi volontiers du pain des carottes des fruits desséchés quand on venait à lui en préseuter comme nous l'avons fait plusieurs fois. (IS. O. ST.-H.)
MANGUE OU MANGO. BOT. PHAN. Fruit du Manguier. V. ce mot. Les Mangues dont il existe beaucoup de variétés sont de la grosseur d'un Abricot à celle des plus fortes poires; elles sont à peu prèsoblongues réniformes un peu plus grosses vers l'insertion du pédoncule; un sillon léger règne tout le long. La peau est très-glabre et même luisante ordinairement verte même dans la maturité mais d'un rouge souvent fort vif ou jaune sur la partie exposée à la lumière. Cette peau s'enlève assez aisément et de petites goultes résineuses suintent à travers parles moindres piqûres. La chair est d'un jaune orangé brillant absolument comme de la carotte; le noyau est grand aplati revêtud'une enveloppe très-fibreuse qui s'introduit jusque dansla chair du fruit et le rend souvent désagréable à manger en se prenant entre les dents. La Mangue cependant quand elle est bien mûre el de bonne qualité est un manger exquis; elle conserve néanmoins un léger goût de térébenthine et les Européens qui finissent par les aimer beaucoup out de la peine à s'y accoutumer d'abord. (B.)
MANGUIER. Mangifera. BOT. PHAN. Genre de la famille des Térébiuthacées et de la Pentandric Monogynic L. Ses fleurs polygames of frent un calice divisé profondément en cinq parties régulières et caduques avec lesquelles alternent autant de pétales insérés à sa base oblongs sessiles étalés; cinq étamines insérées de même dont trois ou quatre plus courtes né portent pas d'anthères et se soudent quelquefois entre elles; un ovaire libre sessile portant un style latéral terminé par un stigmate obtus et renfermant un ovule unique fixé près du fond de la loge. ll devient une drupe où dans un noyau filamenteux à l'extérieur et de consistance coriace est contenue une graine allongée et un peu comprimée dépourvue de périsperme. Son enveloppe est simple mince chartacée; ses cotylédons charnus sont convexes en dehors et sa radicule infère se recourbe en se dirigeant de bas en haut vers le point d'attache. C'est ainsi que Kunth a caractérisé ce genre dans son Mémoire sur les Térébinthacées. ll ajoute que daus les fleurs mâles par avortement c'est l' étamine fertile qui occupe la place centrale du pistil qui n'existe plus dans les fleurs de l'espèce cultivée au Jardin des Plantes; nous avons observé de plus cinq glandes quadrifides aduées à la base des pétales et cinq autres glandes alternant avec les premières arrondies et formant par leur réunion un disque qui soutieut l'ovaire. Le genre Mangifera ainsi défini comprend plusieurs Arbres à feuilles dépourvues de stipules éparses simples entières et coriaces; leurs fleurs petites blanches ou rougeâtres pédicellées forment des panicules terminales très-rameuses et accompagnées de bractées. Leurs fruits se mangent. L'espèce la plus connue est le Manguier domestique originaire de l'Iude et cullivédans les Antilles ainsi qu'al'Ile-de-France. Une autre le Mangifera laxiflora croît dans celte dernière et une troisième le M. fœtida se trouve à la Cochiuchine et aux Mo-luques. On y rapporte encore mais avec doute une espèce à feuilles
opposées observée dans le Pégu. Plusieurs autres simplement indiquées par Roxburgh ainsi que le nombre des variétés qu'offrent les espèces connues prouvent que ce genre aurait besoin d'une révision. Enfin plusieurs Plantes qui étaient autrefois considérées comme en faisant partie en sont maintenant séparées; telles sont: le Mangifera pinnata de Lamarck qui forme le genre Sorindeia; le M.axillaris du même auteur dont Kunth a formé son genre Combessedea et que De Candolle réunit au Buchanania de Spreugel. V. ces différens mois soit dans les volumes suivans soit au Supplément de ce Dictionnaire. (A.D.J.)
MANI. BOT. PHAN. Résine que produit & la Guiane le Moronobea d'Aublet ou Symphonia de Linnéfils. On l'a aussi proposé pour désigner ce genre. V. MORONOBEA. (B.)
MANICAIRE. Manicaria. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Palmiers et de la Monœcie Polyandrie L. établi par Gaertner (de Fruct et Sem. 2 p. 468 t. 176) offre les caractères suivans: fructification monoïque sur le même régime; spathe simple fibreuse réticulée se fendant irrégulièrement; fleurs enfoncées dans des alvéoles. Les mâles ont un calice à trois folioles; une corolle à trois pétales coriaces des étamines nombreuses à filets libres. Les fleurs femelles ont un calice et une corolle comme les fleurs mâles; un ovaire triloculaire avec des stigmates sessiles. Le fruit est une drupe à trois coques recouverte d'une écorce tubéreuse anguleuse et hérissée de piquans contenant un noyau crustacé avec un seul pore à la base un embryon basi-faire dans un embryon égal et creux. Ce genre a été nomtné Pilophora par Jacquin (Fragm. Bot. p. 32 t. 35 à 36) et Willdenow a adopté cette nouvelle dénomination. Le Manicaria saccifera Gaertner loc. cit. en est la seule espèce connue. Ce Palmier croît dans les Indes-Orientales. Son stipe est gros marqué de cicatrices à frondes terminales très-grandes entières oblongues et qui se fendent irrégulièrement. Les fleurs sont jaunes formant un régime situé parmi les frondes divisé en rameaux simples et tomenteux. (G..N.)
MANICOU. MAM. Espèce de Didelphe. V. ce mot. (B.)
MANIER OIS. Syn. vulgaire d'E-corcheur. V. PIE-GRIÈCHE. (DR..Z.)
MANIGUETTE. BOT. PHAN. Qu'il ne faut pas confondre avec Malaguette. On a désigné sous ce nom les graines de l' Uvaria aromatica. (B.)
MANIHOT. BOT. PHAN. (De Candolle.) V. KETMIE.
MANIKOR. OIS. Pipra papuensis Lath. Buff. pl. enl. 707. Espèce que l'on a placée parmi les Manakins contre le sentiment de Buffon et que Temminck a rejetée dans le genre Gobe-Mouche. Cet Oiseau que Sonnerat a rapporté de la Nouvelle-Guinée a les parties supérieures d'un noir verdâtre ainsi que les rémiges et les rectrices; les parties inférieures blanchâtres avec une tache oblongue orangée sur la poitrine; le bec et les pieds noirs. Sa taille n'excèdc guère trois pouces. (DR..Z.)
MANIKUP. OIS. Espèce du genre Fourmilier. V. ce mot. (B.)
MANILLE REPT. OPH. La Vipère qui passe pour fort dangereuse dans l' Inde sous ce nom n'est pas encore bien déterminée. (B.)
MANIMBé OIS. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (B.)
MANINA. BOT. CRYPT. Dénomination employée par les anciens botanistes et reproduite par Adanson pour la Clavaria coralloides L. dont il avait formé inutilement un genre. V. CLAVAIRE. (G..N.)
MANIOC OU MANIOT. BOT. PHAN. Espèce du genre Médicinier. V. ce mot. (B.)
MANIPI. OIS. V. PIGEON GOURA.
MANIPOURI. MAM. L'un des noms de pays du Tapir V. ce mot (B.)
MANEPURITE. MAM. V. MAPURITA.
MANIS. MAM. V. PANGOLIN.
MANISURIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et que l'on a placé dans la Triandrie Digynie L. quoique ses fleurs soient polygames. Il est ainsi caractérisé: fleurs hermaphrodites; lépicène à deux valves dont l'extérieure est hémisphérique tuberculée; la glume plus petite que la lépicène et à deux valves membraneuses; trois étamines; style bifide. Fleurs mâles et neutres mélangées avec les hermaphrodites et ayant la lépicène à valves presqu'égales et lancéolées. Ce genre était confondu par Linné avec les Cenchrus. Il a pour type le Manisuris granularis Swartz (Flor Ind. Occid. 1 p. 186) et Palisot-Beauvois (Agrostographie t. 21 p. 10) Plante qui croît aux Antilles à l'Ile-de-France et dans l'Inde. Dans sa Flore d'Oware et de Benin T. I p. 24 t.14 Palisot-Beau vois a décrit et figuré une autre espèce qui se distingue seulement de la précédente par ses épis deux ou trois fois plus nombreux et qu'il a nommée Manisuris polystachyra. Cet auteur a admis le genre Peltophorus de Desvaux fondé sur le Manisuris Myurus de Linné fils qui n'a pas d'autres caractères que la valve extérieure et la lépicène membraneuse sur ses bords plane et non tuberrculée. (G..N.)
MANITAMBOU. BOT. PHAN. Le Sapotilier à la Guiane. (B.)
MANITOU. MAM. Quelques auteurs ont employé ce nom comme synonyme de Manicou. IS. G. ST. H.)
MANITOU DES SAUVAGES. MOLL. L'un des noms vulgaires et marchands de l' Ampularia rugosa. V. AMPULAIRE. (B.)
*MANKIRIO. OIS. Nom de pays du Mégapode Freycinet. V. MEGAPODE. (DR..Z.)
MANKS. OIS. Espèce du genre Pétrel. V. ce mot. (DR..Z.)
*MANNA. BOT. PHAN. D. Don qui considère le genre Hedysarum des auteurs comme peu naturel en sépare génériquement deux espèces connues auxquelles il en ajoute une troisième inédite: et il nomme ce nouveau genre Manna parce que l'un des Arbrisseaux qui le composent fournit une résine de consistance mielleuse que les Arabes du Sinaï appellent Manne. C'est Hedysarum Alhagi de Linné. Une autre espèce l' H. pseudo-Alhagi de Marschall croît sur les bords de la iner Caspienne; une troisième a été reff cueillie dans le Napaul. Ce sout des Arbrisseaux bas très-rameux à feuilles simples et très-entières accompagnées de petites supules persistantes. De leurs aisselles partent des épines solitaires qui ne sont autre chose que des rameaux avortés et sur celles de ces épines qui se rapprochent le plus du sommet naisseut comme sur un épi plusieurs fleurs de couleur rouge. Leur calice campanule se termine par cinq dents égales. Dans leur corolle papilionacée l'étendard large recouvre les autres pétales plus courts que lui et la carène égale aux ailes s'arrondit au sommet. Les étamines sont diadel-phes. Le légume uniloculaire bosselé ne contient que peu de graines. De Candolle qui a divisé le genre Hedysarum en plusieurs admet aussi celui-ci mais sous le nom d'Alhagi qu'il avait recu antérieurement de Tournefort. (A. D.J.)
MANNE. BOT. PHAN. On appelle ainsi une matière concrète et sucrée qui découle de plusieurs espèces de Frêne et en particulier du Fraxinus rotundifolia et du Fraxinus Ornus. C'est spécialement en Calabre que l'on recueille la Manne. On pratique à la partie supérieure du tronc des Frênes des incisions longitudinales dans lesquelles on introduit de petits brins de paille pôur faciliter l'écoulement et le dessèchement du suc
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propre qui doit former la Manne. Dans le commerce on en distingue trois espèces savoir: 1° la Manne en larmes ou en canon. C'est la plus pure. On la recueille pendant les mois de juillet et d'août c'est-à-dire pendant les plus grandes chaleurs de l'été. Le suc propre se dessèche alors très-rapidement. La Manne en larmes est en morceaux irréguliers ou allongés en forme de stalactites d'une couleur blanche légèrement jau-nâtre d'une saveur douce et sucrée. Lorsqu'elle est très-récente sa saveur est très-agréable et les habitans du pays l'emploient aux mêmes usages que le sucre; dans cet état elle n est pas purgative. Mais par suite elle acquiert une odeur et une saveur particulières qui paraissent dues à une sorte de fermentation èt elle devient laxative. 2°. La Manne en sorte qui est celle que l'on emploie le plus généralement est recueillie pendant les mois de septembre et d'octobre. Elle se dessèche moins rapidement que la première et se compose de morceaux blancs assez gros irréguliers réunis en masse au moyen d'une matière syrupeuse. Sa saveur et son odeur sont légèrement nauséabondes. 3°. La Manne grasse est la plus commune des trois et on ne l'emploie guère intérieurement si ce n'est en lavement. On la recueille en automne. Les fragmens de matière blanche sont plus petits et la matière non cristallisée plus abondante. Sa saveur et son odeur sont encore moins agréables. La Manne a été analysée par plusieurs chimis!es et en particulier par Thénard qui y a trouvé du sucre une matière sucrée et cri tallisable qu'il a nommée Mannite et une matière nauséeuse incristallisable. Le sucre forme environ un dixième de la Manne en larmes;la Mannite au contraire la forme presqu'en totalité. Ce principe n'est nullement purgatif. C'est la matière nauséeuse qui possède cette propriété: aussi remarque-t-on qu'elle est plus aboudante dans la Manne en sorte etsurtout dans lu Manne grasse.La Manne est un purgatif minoratif très-doux qui s'emploie à la dose de deux onces. Plusieurs autres Végétaux fournissent une matière sucrée que l'on a nommée Manne. Ainsi le Mélèze donne la Manne de Briancon l'Hedysarum Alhagi la Manne Alhagi; quelques espèces de Rhododendron fournissent également une sorte de Manne.
On a encore appelé MANNE DU LIBAN le Mastic en larmes et MANNE AQUATIQUE OU DE POLONGNE le menu grain que donne le Festuca fluitans dont on fait à Varsovie un gruau fort délicat. (A. R.)
*MANNET. MAM. Syn. de Lièvre sauteur du Cap. V. GERBOISE sousgenre HÉLAMYS. (B.)
*MANNITE. BOT. PHAN. Substance cristallisable de la Manne. V. ce mot. (G..N.)
MANOA. BOT. PHAN. (Rumph Amb. 1 tab. 45.)Syn. d'Anona mulcosa Jacq. (B.)
*MANON POLYP. Oken établit ce genre aux dépens des Eponges. Le Spongia dichotoma L que l'auteur nomme Manon cervicornis en est le type. V. EPONGE. (B.)
MANOOROA. OIS. V. PAILLE-EN-QUEUE
MANORINE. Manorina. OIS. Genre créé par Vieillot pour y placer un Sylvain de la famille des Chanteurs. Cet ornithologiste assigne pour caractères génériques à son Manorina: bec court un peu grêle à base garnie sur les côtés de petites plumes dirigées en avant et couvrant l'origine des narines anguleux en dessous très-comprimé latéralement entier pointu; mandibule supérieure un peu arquée du milieu à la pointe et couvrant les bords de l'inférieure; celle-ci un peu plus courte et droite; narines amples occupant la moitié en longueur de la mandibule supérieure s'étendant de l'arête jusqu'aux bords du bec élargies à la base et finissant un peu en pomte couvertes d'une membrane à
converture linéaire et située en dessous; tour de l'œil nu; premièrema ge plus courte que la sixième; les deuxième et quatrième égales la troinéme la plus longue de toutes; quatre doigts trois devant un derrière les antérieurs grêles; l'intermediaire soudé avec l'extérieur à la base et totalement séparé de l'interne; le ponce très-épais et plus long que les doigts latéraux; ongles crochus étroits et aigus le postérieur le plus fort et le plus long de tous. On ne contàt encore qu'une espèce de ce genre.
MORALINE VEBTE Manorina viridis Viedl. Parties supérieures d'un vert olive; sommet de la tète olive; front d'am noir velouté les plumes s'avancaat et recouvrant les uarines; joues jaunes; moustaches longues noires; parties infériéures d'un jauneolivâtre; bec et pieds jaunes; taille cinq pouced dix ligues. La femelle ressemble beaucoup au mâle mais elle n'a point de moustaches ni les joues jaunes; son plumage est en général plus terne. Cet Oiseau a été découvert à la Nouvelle-Hollande. (DR..Z.)
MANOTE. BOT. CHYPT. L'un des noms vulgaires de la Clavaire coral-loïde. (B.)
MANS. INS. L'un des noms vulgaires de la larve du Hanneton. (B.)
MANSAD MANSEAU. OIS. Syn. vulgaires de Ramier. V. PIGEON. (DR..Z.)
MANSANA. BOT. PHAN. V. MANSANAS.
MANSANAS. BOT. PHAN. Sonnerat qui ne savait pas l'espagnol avait donné ce nom à un genre adopté sous le nom de Mansana par Gmelin qui ne le savait pas davantage et dont le Ziziphus Jujuba Willd. était le type. Ces noms qui doivent être rejetés de la science 'ne sont que le Manzana des Espagnols qui signifie la Pomme. (B.)
MANSANILLA d'où MANSANILLE. BOT. PHAN. Pour Mancenille et Mancenillier. V. ce mot. (B.)
MANSUETTE. BOT. PHAN. Variété de Poires. (B.)
MANTE. Mantis. INS. Genre de l'ordre des Orthoptères section des Coureurs famille des Mantides établi par Linné restreint par Illiger et tous les entomologistes etayant pour caractères: corps étroit et allongé; téte découverte n'ayant pas le fiont prolongé en forme de corne: antennes simples dans les deux sexes; les deux pieds antérieurs plus grands que les autres; cinq articles à tous les tarses; élytres et ailes couchées horizontalement sur le corps.
Ce genre se distingue de celui qu'Illiger nomme Empuse par les antennes qui dans les mâles de ce dernier sont pectinées et par leur tête qui est prolongée antérieurement en forme de corne; il s'éloigne des Blattes par la forme du corps et des Spectres que Linné y réunissait par les pieds qui dans ceux-ci sont de forme identique. La téte des Mantes est triangulaire verticale avec les yeux grands et trois petits yeux lisses distincts. Leurs antennes sont simples sétacées composées d'un grand nombre d'articles et insérées entre les yeux; leur labre est entier; les mandibules sont incisives; les palpes filiformes pointus au bout non comprimés et la languette a quatre divisions presque également longues. Le corselet est allongé formé en majeure partiedu premier segment dont l'extrémité antérieure est souvent dilatée et arrondie sur les côtés. Les pâtes antérieures sont avancées avec les hanches fort grandes les cuisses comprimées dentelées; les jambes également dentelées terminées par un fort crochet el s'appliquant sous la cuisse; les autres pâtes sont simples et menues. Les élytres sont horizontales couchées l'une sur l'autre le long du côté interne. étroites allongées peu épaisses demi-transparentes; les ailes sont plissées en éventail dans leur longueur. L'abdomen est oblong; il a à son extrémité deux appendices articulés et coniques et
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une pièce en forme de lame écailleuse comprimée arquée sur le dos formc'e elle-même de plusieurs pièces eourtes recues entre deux valves de lanus.
Les Mantessont plus répandues dans les pays chauds; l'Europe n'en offre que quatre à cinq espèces; celle que l' on rencontre le plus fréquemment dans les provinces méridionales de la France porte le nom de Prega-Diou(Prie-Dieu) parce qu'elle élève continuellement ses pates de devant et les joint ensemble de sorte que le peuple la regarde comme un Insecte sacré dans certains cantons tandis qu'en d'autres on l'appelle Sorcière; les Turcs ont même pour elle un respect religieux et une autre espèce est encore plus vénérée chez les Hottentots. Le nom latin de Mantis(Devin) qu'on a donné à ces Insectes vient de ce que l'on s'est imaginé qu'ils devinent et indiquent les choses en étendant leurs pâtes. Dans l'état de nymphes les Mantes ont sur le dos quatre pièces aplaties qui sont les fourreaux renfermant les ailes et les élytres. Elles marchent et agissent comme l'insecte parfait vivant de rapine et mangeant tous les Insectes qu'elles peuvent saisir avec leurs pates antérieures qui font l'office de pinces. Roësel a conservé des Mantes en les nourrissant avec des Mouches ou autres Insectes; quand on les met ensemble elles se évorent. Un mâle et une femelle de ces Insectes ayant été enfermés dans un vase de verre le premier tut saisi par la femelle que lui coupa la tête. Comme ces Insectes sont extrêment vivaces le mâle vécut encore assez long-temps et ne fut dévoré par la femelle que quand celle-ci en eut été fécondée. Les œufs que pondent les femelles sont rassemblés en un paquet allongé couvert d'une espèce d'enveloppe de la consistance d'un parchemin. A mesure qu'ils sortent de l'ovaire il s'échappe avec eux une espèce de bouillie qui en se déta-chant forme l'enveloppe coriace quiles couvre. Ces œufs sont allongés de couleur jaune et placés sur deux rangées dans le paquet; la femellff attache ordinairement cette masse à la tige de quelque Piante.
Ce genre se compose d'un assez grand nombre d'espèces; celle quiest la plus commune en France et qui sert de type au genre est:
La MANTE RELIGIEUSE Mantis religiosa Linn.; la Mante Geoff. Ins. de Paris T. I p. 399 pl. 8 fig.4.; Gryllus religiosus Scop. Entora. Carn. p. 103.; Mantis oratorta var.. Fabr. Longue de près de deux pouces verte; corselet ayant une petite carène dorsale; ses bords latéraux étant d'une jaune roussâtre un peu dentelés; élytres bordées légèrement de jaunâtre; pâtes antérieures ayant une tache d'un noir bleuâtre au coté interne des hanches et jambes ayant une teinte d'un roussâtre clair. Cette espèce commune dans le midi de la France commence à se trouver non loin de Paris. Linné lavait bien distinguée de la Mante prêcheuse Mantis oratoria. Les auteurs qui ont écrit après lui ont confondu l'une avec l'autre et ont embrouillé la synonymie. Il sera facile d'éclaircir cette difficulté si l'on sépare ces deux espèces et si l'on rapporte tous les synonymes cités à la Mante religieuse; l'espèce nommée prêcheuse n'a été connue jusqu'à nos jours que de Linné. Draparnaud l'a tirée ae l'oubli où elle était et en a donné une bonne figure dans le N. 69 du Bulletin de la Société Philomatique. V. pour les autres espèces la Monographie qu'en a publié eLichtenstein dans le T. VI des Transactions de la Société Linnéenne de Londres.
On a improprement donné le nom de MANTES DE MER motivé sur une grossière ressemblance à des Crustacés du genre Squille. V. ce mot. (G.)
MANTEAU ZOOL. Les Animaux Mollusques bivalves ou plutôt les Conchitères ont tous leur coquille revêtue àl'intérienr d'une peau plus ou moins mince qui se partage en
deux lobes égaux Ou inégaux selom que la coquille est elle-même équi-valve ou inéquivalve. Cette partie charnue semble revêtir l'Animal à peu près de la même manière que les manteaux dont nous'nous couvrous d'ou est venu par comparaison le nom que l'on donne à cette partie des Conchifères; depuis on a également donné le même nom aux enveloppes cutanées des autres Mollusques quoiqu'elles aient des formes bien diffètentes. V. MOLLUSQUE.
Latreille ayant adopté la forme du Manteau et le nombre de ses ouvertares pour lui servir de moyens de division dans les Acéphales en plusieurs ordres a donné le nom de Manteaux-Biforés Bifori-Rolla au second ordre de cette classe. Il l'a sous-divisé en deux familles les MYTILACÈS et les NAÏADES après lui avoir donné les caractèies suivans: outre l'ouverture ordinaire servant de passage au pied le Manteau en offre enoore une antre qui est propre aux déjections; la coquille est toujours plagymione; tantôt l'impression antérieure ou celle du muscle censtricteur est petite et l'autre est air longée; tantôt les deux sont bien apparentes et l'antérieure est composée on divisée. Le ligament cardinal est extérieur marginal linéaire et sétendi souvent beaucoup plus sur le corselet ou la partie postérieure que sur l'antérieure. La coquille est souvent triangulaire avec le côté postérieur long et l'autre très court
MANTEAUX-OUVERTS Patuli-Palla. Latreille dans les Familles du Règne Animal a nommé ainsi le premier ordre des Acéphales qu'il caractérise par l'ouverture du Manteau entièrement fendue; l'Animal se trouvant par conséquent dépourvu ée tubes pour l'anus et la respiration; il les divisés en deux sections les Mésomiones et les Plagymionea qui eux-mêmes sont partagés en plusieurs familles comme ou le verra en conn sultant ces mots.
MANTREAUX-TRIFORéS Trifori-Pella. Troisième ordre établi par Latreille loc. cit. parmi les Acéphales ou Conchifères pour ceux qui ont au Manteau trois ouvertures sans tubes l'une pqur le passage du pied l'autre pour les branchies et la troisième pour l'anus. Cet ordre ne se compose que d'une seule famille les Tridacnites (V. ce mot) et ne renferme que les deux genres Hippope et Tridacne quoique cependant on puisse y rapporter les Cames dont le Gatàrob d'Adanson fait partie essentielle; par suite et par analogie devraient aussi y rentrer les autres genres de la famille des Camaeées c'est-à-dire les Ethéries et les Dicérates que Latreille place à tort suivant notre opinion dans son quatrième ordre les Manteaux-Tubuleux.
MANTEAUX -TUBULEUX Tubuli-Palla. Latreille a rassemblé dans le quatrième ordre des Acéphales auquel il a imposé ce nom tous les Conchifères dont le Manteau est terminé postérieurement par deux tubes plus ou moins prolongés tantôt séparés tantôt conjoints quelquefois même n'en formant qu'un mais à deux conduits intérieurs. Cet ordre est divisé en deux sections les Uniconques et les Tubicoles qui elles-mêmes sont sous-divisées en plusieurs familles. V. ces mots. (D..H.)
Le nom de MANTEAU est encore devenu spécifique avec l'addition de quelque épithète; ainsi l'on a appelé:
MANTEAU-BLEU ou BLXU-MANTEAU (Ois.) une espèce de Mouette.
MANTEAU-DUCAL (Conch.) une espèce du genre Peigne.
MANTEAU ou TROMPETTEDU CHRIST (Bot. Phan.) le Datura fastuosa L.
MANTEAU-GRIS ou GRIS-MANTEAU (Ois.) la Corneille mantelée.
MANTEAU DE GUSUX (Bot. Phan.) la Pulmonaire dont la feuille est tachée ou de grands Rumex aquatiaues dont les feuilles se trouent et se déchirent assez naturellement.
MANTEAU-NOIR OU NOIR MANTEAU
(Ois.) une espèce de Mouette ou Goêland;
MANTEAU-POURPHE (Conch.) une grande espèce du genre Peigné.
MANTEAU-ROYAL (Ins. et Bot. Phan..) une Chenille et l'Ancolic.
MANTEAU DE SAINTE-MARIE (Bot. Phan.) la Colocase etc. (B.)
* MANTÉES. BOT. PHAN. V.COMEGOMMI.
* MARTELÉE. OIS. Espèce du genre Corbeau V. CORBEAU. C'est aussi le nom d' une Buse du Brésil V. FAUCON. et d'une Colombe des Indes. V. PlGHON. (DR..Z.)
MANTELET. MOLL. Adanson (Voy. au Sénég.) trompe par quelques différences que présentent les Animaux et lès coquilles des Porcelaines jeunes avec les vieilles avait formé un genre pour les premières auquel il avait donné ce nom; quelques auteurs sans l'avoir examiné assez attentivement l'ont a'dopté à tort. V.PORCELAINE. (D..H.)
* MANTELLE. OIS. L'un des noms vulgaires de la Corneille mantelée. V. CORBEAU. (DR..Z.)
MANTICHORE. MAM. Animal fabuleux sur lequel les anciens opt rapporté beaucoup de contes ridicules et que sur leurs folles descriptions quelques naturalistes tels que Jons-ton et Ruysch ont figuré. (B.)
MANTICORE. Manticora. INS.. Genre de l'ordre des Coléoptères Section des l'entameres famille des Carnassièrs terrestres tribu des Ci-cindelètes établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes; ses caractères sont: tous les tarses semblables à articles cylindriques dans les deux sexes; dos du corselet formant une espèce de lobe demi-circulaire horizontal prolongé jusqu'au-dessus du bord postérieur et. tombant brusquement dans son pourtour avec les bords presque aigus et sinués; abdomen pédiculé presque eu forme de cœur plus large que la partie antérieure du corps presque entièrement enveloppé par les élyres qui sont carénées latéralement. Fabricius n'ayant vu que quatre anteunules aux Manticores et trompé d'ailleurs par la forme des élytres crut que ce genre avait beaucoup de rapports avec celui des Pimélies.Mais l'ensemble de tous ses caractères le rapproche tellement des Cicindèles que Clairville pense même qu'il n'en est pas distinct. Outre les caractères tirés de la forme des clytres et de l'abdomen qui éloignent ces Insectes des Cicindèles ils en sont encore séparés ainsi que des Insectes de la même tribu par la longueur du pénultième article de leurs palpes maxillaires extérieurs qui surpasse celle du dernier article des mêmes palpes. La tête des Manticores est très-grande aplatie sur le front presque cylindrique postérieurement. Les Mandibules sont trèst-grandès arquées et armées intérieurement de quatre dents dout la troisième est beaucoup plus petite que les aûtres la lèvre supérieure est plus avancée presque transversale elle à six dentelures à sa partie antéiîieure.Les palpes sont grands et leur dernier article est un peu sécuriforme. Les antennes sont minces et filiformes leur troisième article est allongé et anguleux. Les yeux sont arrondis petits et peu saillans; le corselet est presque de la longueur de la tête; il parnîu divisé en deux partiés par un sillon transversal peu éloigné du bérd antérieur parallèle à celui-ci et prolôngé'sur les côtés et en dessous jusqu'à l'origine des pates antérieures. II n'y a pas d'écusson visible l' abdomen paraît pédiculé et il est presque entièrement enveloppé par les élytres qui sont soudées larges planes en dessus presque en fortne ac coeur fortement chagrinées surtout postérieurement. Les bords latéraux sont en carène et légèrement deutélés et la partie qui envdoppe l'abdomen est presque lisse à l'exception de quelques points élevés vers l'extrémité; les pâtes sont grandes et couvertes de poils roides et assez serres. Le Manticore a la démarche vive
des Carabes; il court sur les sables de la partie la plus méridionale de l'Afrique et se cache souvent sous les pierres. Il se nourrit d'Insectes et sa larve est inconnue. Fabricius n'en mentionne que deux espèces propres à la colonie du cap de Bonne-Espé-rance; celle qui sert de type au genre est:
Le MANTICORE MAXILLAIRE Manticora maxillosa. Fabr. Oliv. Latr. Dej.; Carabe à tubercules Degéer; Cicindela gigantea Thunb. Herbst. etc. Cet Insecte est long de plus d'un pouce et demi il est entièrement d'une couleur noire peu luisante et l'on apercoit sur tout le corps des poüs assez longs roides et peu rapprochés les uns des autres. (G.)
MANTIDES. Mantides. INS. Famille de l'ordre des Orthoptères section des Coureurs établie par Latreille et renfermant line portion du grand genre Mantis de Linné. Les caractères de cette famille sont: corps allongé et étroit; tête découverte; palpes courts filiformes finissant en pointe; languette quadrifide; antennes simples dans les deux sexes ou pectinées dans les mâles; corselet grand étroit quelquefois dilaté sur les côtés; ailes simplement pliées dans leur longueur; les deux pieds antérieurs beaucoup plus grands que les autres avec les hanchçs longues les caisses fortes comprimées et épineuses et leà jambes terminées par un fort crochet susceptible de se replier sous ces cuisses afin de pouvoir saisir leur proie: les autres pieds sont grêles peu garnis d'épines et ont souvent au bout des cuisses appendice foliacé plus ou moins développé.. L'abdomen est un peu plus large que le thorax et festonné sur les bords dans plusieurs.
Ces Insectes se trouvent dans les pays tempérés et méridionaux; ils se tiennent sur les Arbres et sur les Plantes ressemblent même quelquefois à des feuilles par la forme et la couleur de leur corps et de leurs ailes. Ils recherchent la lumière du jour vivent d'autres Insectes qu'ils saisisseut avec leurs pieds antérieurs qu'ils relèvent ou portent en avant et dont ils replient avec promptitude la jambe contre le dessous de la cuisse. Leurs œufs très-nombreux sont renfermés dans autant de petites cellules composées d'une matière gommeuse se durcissant à l'air et disposés par séries régulières et réunies en une masse ovoïde; la femelle les colle sur des Plantes ou sur d'autres corps élevés à la surface de la terre. Le jabot de ces Insectes est longitudinal; leur gésier a en dedans de fortes dents crochues; on leur compte huit à dix cœcums autour du pylore. Ces Animaux ont été désignés par Stoll sous les noms de FEUILLES AMBULANTES; cette famille forme deux genres. V. EMPUSE et MANTE. (G.)
* MANTIS. INS. V. MANTE.
* MANTISALCA. BOT. PHAN. Cassini (Bulletin de la Société Philoma-tique septembre 1818) a formé sous ce nom un genre aux dépens du Centaurea de Linné. Entre autres caractères il lui attribue les suivans: invoîucreovoïde formé d'écailles régulièrement imbriquées appliquées ovales-oblongues. coriaces surmontées d'un appendice tubuleux spiniforme et réfléchi; réceptaqle plane épais garni de paillettes; calathide dont les fleurs centrales sont nombreuses et hermaphrodites celles de la circonférence sur un seul rang neutres et à corolles agrandies; ovaires dès fleurs centrales munis de côtes longitudinales et de stiies transversales surmontés d'une double aigrette; l'extérieure semblable à celle des autres Centaurées; l'intérieure irrégulière unilatérale composée de trois ou quatre paillettes soudées entre elles et formant une large làme membraneuse. Ce genre quel'auteur lui-même consent à ne regarder que comme un simple sous-genre ou subdivision des Centaurées secompose uniquement du Centaurea Salmantica espèce & laquelle Linné a donné
pour nom spécifique celui d'une ville d'Espegne où elle ne se trouve pas plus abondamment que dans le reste e l'Europe méridionale. C'est pourtant avec l'anagramme de cet adjectif insignifiant que Cassini a formé le nom générique de Mantisalca quoique cette manière de forger des mots soit aujourd'hui proscrite par la plupart des botanistes; mais d'après les idées particulières de Cassini les règles ne doivent être respectées qu'autant qu'elles sont fondées sur des motifs raisonnables et l'on ne doit voir dans les noms génériaaes que des lettres et des syllabes arbitrairement assemblées et fixées par convention. C'était le même raisonnement que faisait Adanson il y a soixante ans pour justifier ses innovations et ses singularités. (G..N.)
MANTISIE. Mantisia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Amomées et de la Monandrie Monogynie L. établi par Sims (Bot. Magazine p. et t. 1320) qui l'a ainsi caractérisé: anthère doubles filament linéaire très-long bilobé au sommet et muni d'un appendice à la base et de chaque câté. A ce caractère abrégé l'auteur a ajouté celui de l'inflorescence radicale en quoi le genre proposé diffère surtout du Globba. don't il est d'ailleurs très-rapprocné. L'espèce sur laquelle il est fondé et que Sims a nommée Mantisia saltaioria a même été décrite par Roxburgh (Asiatic Researches vol. 11 p. 559) sous le nom de Globba radicalis. Cette Plante croît dans les Indes-Orientaies. Ses fleurs dont les couleurs offrent un mélange de jaune et de violet ont un aspect fort agréable. (G..N.)
MANTLSPE. Mantispa. INS. Genre de l'ordre des Névroptères famille des Planipennes tribu des Raphidines(Latr. Fam. Nam.du Règn. Anim.) établi par Illiger et ayant pour caractères: antennes sétacées; prothorax en forme de corselet allongé cylindracé; ailes en toit; pâtes antérieures ravissetuses. Les espaces qui forment ce genre ont été long-temps placées pami les Orthoptères et confondues avec les Mantes; la forme de leurs pates antérieures et leurs mœurs pouvaient en effet autoriser cette réunion; cependant Poda et après lui Linné et Scopoli n'avaient point commis cette faute et noa-seulement ils plaçaient la Mantispe alors connue Mantispa pagana parmi les Névroptères mais ils en faisaient même une espèce du genre Raphidia. Les autres caractères fixent définitivement la place des Mantispes auprès des Raphidies et Lepelletier de Saint-Fargeau et Serville ont reconnu que la disposition des nervures des ailes est ici d'aooord avee la méthode. Ce genre se distingue de tous ceux de sà mille par un caractère bien tranché par la forme des pâtes antérieures qui sont propres ainsi qufe celles des Maniides à saisir les petits Insectes dont ces Animaux se nourrissent.
Ces Insectes ont le corps long; leur corselet a son segment antérieur fort allongé évasé à la partie antérieure; le Second segment est court et transversal; la tête est triangulaire verticale; les yeux sont grands saillans; on voit entre eux trois petits yeux lisses peu apparens; les antenens sont sétacées seulement un peu plus longues que la tête composées d'articles nombreux moniliformes; les deux de la base presque égaux entre eux. Le labre est avancé presque carré attaché au chaperon arrondi et entier à sa partie antérieure; les mandibules sont fortes cornées; les palpes sont au nombre de quatre filiformes presqu'égaux en longueur le dernier article des maxillaires étant ovale et fort allongé. Les ailes sont de grandeur égale un peu réticulées élevées en toit dans le repos. La plupart des nervures qui se dirigent vers les bords postérieur et intérieur se bifurquent en manière d'Y. L'abdomen est en forme de massue rétréoi vers sa base Les pates antérieures ont leurs hànches très-longues; leurs cuisses sont dilatées carenées en dessous; cette carène est garnie de dents.
Les jambes sont arauées comprimées et tranchantes en dessous et s'appliquent sur la cuisse entre la série de dentelures et une épine qui est placée près de la carène; les tarses ne paraissent consister qu'en un fort onglet. Les quatre autres pâtes sont petites; leurs tardes sont composés de cinq articles et terminés par deux crochets s'élargissant un peu vers leur extrémité qui est tridentée et par une pelote grosse et bilobée.
Ce genre se compose de cinq ou six espèces dont uue seule est propre à l'Europe; c'est:
La MANTISPX PAYZNNE Mantispa pagana Illig. Latr.; Raphidia Manrispa Scop. Linn.; Mantis persa Pall. Spicil. Zool. fasc. 9 pl. 14 tab. 1 fig. 8); Mantis pagana Fabr. Elle est petite d'une couleur ferrugineuse avec les yeux noirs. Ses ailes sont transparentes et réticulées et ont à la côte une tache ferrugineuse. Elle se trouve dans le midi de la France. (G.)
MANTODDA-VADDI. BOT. PHAN. Rhéede (Hort Malab. t. 23) a décrit et figuré sous ce nom de pays qui a été employé comme génériaue par Adanson un Arbrisseau du Malabar qui ne diffère pas du Tamarindus indica L. V. TAMARINIER. (G..N.)
MANUCODE. OIS. Espèce du genre Paradis dont Vieillot a fait le type du genre Cicinnurus. V. PARADIS. (DR..Z.)
MANUCODE A DOUZE FILETS OIS. Pour Promerops à douze filets V. ce mot. (DR..Z.)
MANUCODIATES. Paradisœi. OIS. Vieillot a formé sous ce nom dans la tribu des Anisodactyles de l'ordre des Sylvains une famille dont les caractères sont: pieds médiocres; tarses annelés; quatre doigts dont trois devant et un derrière les extérieurs réunis à la base; les plumes hypocondrïales ou cervicales sont de diverses formes; le bec est emplumé à la; la queue composée de douze rectrices. Quatre genres (Sifilet Lophorine Manucode et Samalie) composent la famille des Manucodiates. (B.)
MANUL. MAM. Espèce du genre Chat. V. ce mot. (B.)
MANULéE. Manulea. BOT. PHAN. Geure de la famille des Rhinanthacées et de la Didynamie Angiospermie établi par Linné et ainsi caractérisé: cafice à cinq divisions profondes; corolle tubuleuse dont le limbe est découpé en cinq segmens subulés l'inférieur éloigne des autres; étamines didynames à anthères inégales; un style; capsuleovée biloculaire bivalve et polysperme.
Bergius (Descript. Plan. Cap. 6 sp. 160) a décrit une espèce de ce genre sous le nouveau nom générique de Nemia. Linné lui-même a placé parmi les Selago une Plante qui appartient réellement à son Manulea et que Thunberg Lamarck et Jacquin ont fait connaître sous le nom de Manulea tomentosa. C'est sur cette espèce que Mœnch a établi son genre Lychnidea qui n'a pas été adopté. Enfin quelques espèces nouvelles ont été rapportées aux Buchnera par Andrews; et Roth a formé de l'une d'elles son genre Sutera qui n'a pas été adopté.
Les Manulées sont des Plantes herbacées ou frutescentes à feuilles opposées ou alternes à fleurs en grappes terminales ou latérales et accompagnées de bractées. Linné n'en connaissait qu'un petit nombre d'espèces; mais Thunberg (Prodr. Fl. Cap. p. 100) en a décrit plus de vingt nouvelles; ses descriptions il est vrai sont fort incomplètes et laissent quelques doutes sur la validité de plusieurs d'entre elles. A l'exceptiou d'une seule espèce (M. alternifoliua Desf.) qui croît & la Nouvelle-Hollande toutes les autres sont indigènes du cap de Bonne-Espérance. On en cultive dans les jardins de botanique quelques-unes qui pourraient être considérées comme Plantes d'ornement. On les sème sur cou-
che dans des pots remplis de terre de bruyère; on repique en pleine terre les espèces annuelles et l'on rentre les ligneuses dans l'orangerie aux approches de l'hiver. De toutes ces espèces la plus remarquable est la suivante:
MANULEE A FEUILLES OPPOSéES Manulea oppositifolia Veuten. Jard. de Malmaison 1 t. 15. C'est un Arbuste d'environ neuf décimètres de hauteur à feuilles opposées pé-tiolées en ovale renversé pubes-centes dentées en scie. Les fleurs sont blanches solitaires axillaires soutenues par des pédoncules umüo-res de la longueur des feuilles. (G..N.)
* MANURE OIS. Espèce du genre Engoulevent. V. ce mot. (DR..Z.)
MAOKA. BOT. PHAN. Variété de Cotonnier. (B.)
MAOS.OIS. Syn. vulgaire de Goêland Bourguemestre. V. MOUETTE. (DR..Z.)
MAOU MAO ET MAUO. BOT. PHAN. II n'est pas aisé de savoir si ces mots sont passés des colonies d'un monde à l'autre; mais ils n'en sont pas moins employés à la Guiane à 'Ile-de-France à Mascareigne et ailleurs pour désigner l' Hibiscus tiliaceus et par extension plusieurs autres Arbres et Arbustes plus ou moins voisins par la forme de leurs grandes feuilles entières. On peut faire dériver tous ces mots de Mahot qui dans l'idiôme malegacbe signifie Plantes textiles. (B.)
MAOURELO. BOT.PHAN.(Gouan.) Qui n'est évidemment que la corruption du nom de Morelle dont on a déplacé la signification. Le Croton tinctorium dans le Languedoc. (B.)
MAPACH. MAM. (Charleton et Niéremberg.) Nom de pays du Raton Ursus lotor L. (B.)
MAPANIE. Mapania. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cypéracées et de la Triandrie Monogynie L. établi par Aublet (Guian. 1 p. 47 t. 17) pour une Plante qu'il nomme Mapania sylvatica et dont voici les caractères: sa racine est vivace; le chaumes sont dressés simples triangulaires hauts d'un à trois pieds épourvus de feuilles radicales et caulinaires excepté à leur sommet qui se termine par trois feuilles elliptiaues oblongucs aiguës entières glabres très-rapprochées les unes des autrès comme verticillées et canalicu lées à leur base où elles embrassent un ou deux épilletssessi les brunâtres. Chacun de ces épillets est ovoïde presque cylindrique obtus au sommet composé d un granc nombre d'écailles imbriquées en tous sens minces membraneuses étroites diaphanes canaltculées marquées d'une nervure moyenne à peine saillante et velue et contenant chacune à l'exception des inférieures qui sont vides une fleur sessile un peu plus longue et plus étroite. Cette fleur est hermaphrodite composée d'un involucre de six écailles dont deux extérieures carénées et en gouttière forment une sorte de glume deux valves carenées et hispides sur leur nervure moyenne; échau-crées et mucronées à leur sommet; les quatre autres sont plus intérieures et plus minces mais de même forme. Les étamines sont au nombre de trois à filamens un peu élargis vers leur milieu. L'ovaire est stipité comprimé et triangulaire surmonté d'un style qui paraît formé de la réunion de trois styles distincts terminés chacun par un stigirtate li-néaire recourbé glanduleux seulement sur sa face interoe. Le fruit est un akène triangulaire terminé en pointe à son sommet et recouvert par les valves de l'involucre. Cette Plante croît dans les forêts de la Guiane. Quelquefois elle est stérile et proliféré c'est-à-dire qu'au lieu d'épillets on trouve au centre des trois feuilles terminales des rameaux ou rejets également stériles et terminés par trois feuilles verticillées. (A.R.)
MAPIRA. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. d'Olyra. V. ce mot. (B.)
MAPOU. BOT. PHAN. A la Guinue
les Fromagers et autres grands Arbres à bois mou; aux îles de France et de Mascarcigne le Malacoxylon de Jacquin et notre Ambora tomentosa qui est le Monimia de Du Petit Thouars outre d'autres Arbres également à bois mou. (B.)
* MAPOURIA. BOT. PHAN. Le genre de Rubiacées décrit sous ce nom par Aublet paraît devoir être réuni au Psychotria. V. ce mot. (A. B.)
* MAPPA. BOT. PHAN. On avait accunalé dans le genre Ricin plusieurs espèces qui n'avaient ensemble que des rapports éloignés et qui rendaient cegenre vague et peu naturel. Aussi axons-nous cru devoir le réduire à celles qui se rapprochaient évidemment de son type le Ricinus communis et alors le R. Mappa de Linné a dn devenir celui d'un genre nouveau assez distant du premier et que nous avons ainsi caractérisé: fleurs monoïques ou dioïques; dans les mâles un calice triparti de trois à dix étamines dont les filets libres ou bien soudés entre eux à leur base portent des anthères à deux tiges globuleuses; dans les femelles un calice bi ou trifide deux ou trois styles oblongs réfléchis en dehors plumeux le long de leur face interne on bien un seul style bi ou triparti; un ovaire hérissé à l'extérieur de pointes roides divisé intérieurement en deux ou trois loges dont chacune contient un seul ovule et devenant plus tard une capsule à autant de coques armée de pointes peu nombreuses mais assez longues. Les espèces de ce genre sont des Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles alternes peltées entières veinées portées sur de longs pétioles qu'accompagnent à leur base deux stipules grandes et caduques. Les épis axillaires et plusieurs fois ramifiés sont garnis de bractées assez grandes qui enveloppent les unes une fleur femelle solitaire les autres un paquet de fleurs mâles extrêmement petites. On doit rapporter à ce genre outre le Ricinus Mappa de Linné lequel crott aux Indes et dans les Moluques le Ricinus tanarius observé dans les mêmes pays et dans la Cochinchine et peut-être aussi le R. dioicus de Forster d'après sa description. De deux espèces inédites l'une rapportée de Timor devra vraisemblablement être réunie à l'une des précédentes; l'autre originaire de l'îledeCeylan est bien distincte par plusieurs caractères et notamment par ses fleurs mâles où on ne trouve que trois étamines. V. notre Dissertation sur les Euphorbiacées p. 44 tab. 14 no 44. (A. D. J.)
* MAPPEMONDE MOLL. Coquille du genre Porcelaine Cyprœa Mappa à laquelle on donne aussi le nom de Carte de géographie. V. PORCELAINE. (D..H.)
MAPPIA. BOT. PHAN. Schreber (Gener. Plant. n. 1775) a donné ce nom au Soramia d'Aublet qui a été réüni par De Candolle au Doliocarpus. V. ce mot. (G..N.)
MAPROUNIER. Maprounea. BOT. PHAN. Genre de la famille des Euphorbiacées établi sous ce nom par Aublet mais décrit par Linné fils ét Smith sous celui d'Ægopricon. Ses fleurs sont monoïques: Tes mâles se composent d'un petit calice bi ou guadrihde du fond duquel part un filet saillant terminé par deux authères biloculaires accolées; les femelles offrent un calice à trois lobes un style court épais trifide trois stigmates réfléchis un ovaire globuleux à tiois loges uniovulées devenant une capsule à trois coques. Les graines osseuses sont creusées sur une partie de leur surface d'une foule de petites fossettes. La seule espèce connue de ce genre est un Arbre de la Guiane: peut-être en rencontre -t -on une seconde au Congo où Robert firown cite une Plante voisine de l'Ægopricon mais en différant notamment par son fruit capsulaire et non bacciforme (tel que Linné fils avait décrit celui du genre qui nous occupe). Or cette différence disparaît d'après les descriptions; de
Smith et de Gaertner qui s'accordent à le regarder comme capsulaire et d'après nos propres observations. Quoi qu'il en soit l'espèce de la Guinne figurée par Aublet (tab. 342) et par Smith (Icon. Exot. tab. 42) est un Arbre à feuilles alternes entières glabres veinées luisant sur leur surface supérieure. Ses fleurs mâles très-petites et qu'accompagnent de petites écailles se réunissent en tètes ou chatons dout chacun a sa base ceinte d'un court involucre biparti et dont l'ensemble est disposé au sommet des branches en courtes panicules. Au-dessous de chaque chaton mâle s'observe une seule fleur femelle portée sur un pédoncule muni de deux bractées. (A.D.J.)
MAPURITA MAPURITEOU MANIPURITE ET MAPURITO. MAM. Carnassiers plantigrades qu'on avait rapportés aux Gloutons aux Martes et aux Mouffettes mais qui ne sont point encore déterminés avec certitude. V. GLOUTON et MOUFFETTE. (IS. G. ST. H)
MAQUEREAU POIS. Espèce du genre Scombre. V. ce mot. On a étendu ce nom à deux ou trois outres Animaux du même genre dans les pays où ils se rencontrent. (B.)
MAQUI. BOT. PHAN. V. ARISTOTéLIE.
MAQUIRA. BOT. PITAN. Aublet a nommé Maquira Guianensis(Pl. Guian. Suppl. 36 t. 38o) un Arbre dont il n'a pu observer la fleur ni le fruit. La figure qu'il en donne est trop incomplète pour pouvoir déterminer à quelle famille appartient ce genre qu'on doit considérer comme non avenu. (A.R.)
* MAR. OIS. Espèce de genre Pic. V. ce mot. (DR..Z)
MARABOU. OIS. Les plumés auxquelles on donne ce nom et qui sont recherchées dans la parure des dames proviennent de l'Argala espèce du genre Cigogne oui se trouve en Afrique et dans l'Inde où on le réduit en domesticité pour lui ôter à mesurequ'elles repoussent ces plumes précieuses. (B.)
MARACA. BOT. PHAN. Pour Maraka.V. ce mot. (B.)
MARACANA. OIS. Nom de pays adopté par Azzara pour désigner diverses espèces d'Aras et de Perroquets. (B.)
MARACAYA. MAM. Nom de pays du Margay au Brésil V. CHAT. Selon d'autres dialectes de l'Amérique méridionale quelques voyageur sont écrit MARAGNA MARAGAIA MARAGNAO etc. (B.)
MARACOANI. CRUST. Pison et Marcgraaff nomment ainsi une espèce du genre Gélasime de Latreille; c'est le Cancer vocans de Linné. V. GéLASIME et OCCIPODE. (G.)
MARACOC OU MARACOT. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Passiflora incarnata. (B.)
MARA-COUJA. BOT. PHAN. Même chose que Murucuja. V. ce mot. (B.)
* MARAIAIBA OU MARAJAIBU. BOT. PHAN. Pison citesous ce nom Un Palmier brésilien fort épineux produisant des fruits bons a manger de la grosseur d'un œuf et disposés en grappes. On ne sait à quel genre le rapporter. (B.)
MARAIGNON. POIS. La très-jeune Anguille dans certains cantons. (B.)
MARAIL. OIS. Espèce du genre Pénélope. V. ce mot. (DR.>Z.)
MARAIS. GéOL. On nomme ainsi tout espace de terrain comme délayé par des eaux stagnantes Une végétation particulière caractériseles Marais; il est dans toutes les classés du règne végétal des espèces qui leur sont propres depuis lès Arbres les plus élevés jusqu'aux Mousses les plus humbles. Les Champignons y sont cependant extrêmement rares. Cette végétation des Marais est en général pompeuse et d'un aspect frais et verdoyant.Elle frappe surtout par son éclat et sa richesse lorsque les Maraisis étendent le long d'un sol que pare une végéta-
tion telle que celle de noi Landes quitanioues courte rigide luisante fermée a'Arbustes ou -de Pins. Les Marais étendus sur de vastes surfaces de pays indiquent le fond de quel qu'ancien lac ou d'une mer intérieure dont les eaux nourrirent des Plantes inondées jusqu'à l'époque où la détritus de ces Plantes ayant for-né une vase substantielle élevée jusqu'au voisinage de la surface produisit des Scirpes des Roseaux des Méayantes des Nénuphars dont les racines ajoutèrent par leur destruction à la consistance du sol. A ces Plantes succèdent quelques Ombelliferes des Lysimaques desSalicaires plusieurs Fougères des Laiches des Massettes qui veulent un peu moins d'inondation et enfin quand les débris de ces Plantes mortes ont porté le terrain au niveau de la surface des eaux absorbées des Arbustes dont la plupart sont foit élégaps tels que les Mirica des Andromèdes des Airelles des Lédum des Kalmies viennent ajouter par l'entrecroisement de leurs racines prodigieusement divisées un élément de plus au terrain qui bientôt supportera de profondes forêts. Les Marais ont aussi une zoologie aui leur est propre; des Vers y sillonnant la vase attirent des Oiseaux dont les for-oies sont appropriées à la nature des lieux où ils se peuvent substanter. Ainsi la plupart(Echassiers)sont perchés sur de longues pâtes que terminent des doigts considérables et ouverts de façon à couvrir une telle surface du terrain amolli que l'Animal ne puisse s'y enfoncer. Le bec au contraire sera propre à pénétrer dans la boue; pointu et généralement grêle il n'a pas besoin d'être fort dur; aussi beaucoup d'Oiseaux de Marais ont le bec flexible comme du cuir; plusieurs n'introduisen t passeulement cet organe dans la vase où se cache leur proie; ils y enfoncent encore tout le cou pour parvenir à de plus grandes profondeurs et alors cette partie finît par se dépouiller de plumes.
L'entrelacement des racines de la Végétation marécagecse produit souvent comme des îles flottantes sur la surface d'étangs prêts à s'effacer pour devenir des terrains humides; d'autres fois elle compose sur des espaces considérables un sol mouvant.On trouve des Marais partout; mais lorsqu'ils sont peu étendus et qu'ils ne doivent leur existence qu'à la présence de quelques ruisseaux dont le cours se ralentit on les appelle simplement des marécages. Un des Marais les plus curieux de ce genre est celui de quatre à cinq lieues d'étendue au'on trouve au milieu de la Manche l'une des provinces centrales de l'Espagne tres-élevée audessus du niveau de la mer. Il est formé parla disparition d'un coursd'eau considérable sorti d'un chapelet de lagunes dites de Ruidéra et qu'on regarde comme l'orique du Guadiana. A l'autre extrémité du marécage jaillissent tout-à-coup plusieurs grosses fontaines bouillonnantes appelées Yeux dans le pays et par où le fleuve renaît et déjà considérable parcourra désormais un pays assaini. Une lisière de marécages d'un quart de lieue à une lieue de largeur borde les rives orientales des étangs formés à la base des dunes mobiles de nos Landes aquitaniques dans une longueur de près de vingt-cinq lieues du nord au sud. Tantôt herbeuse tantôt ombragée de petits bois d'Aunes et de Saules tantôt couverte de forêts de divers Chênes elle donne une idée fort exacte des vastes Marais dont se couvrent des contrées immenses du reste de l'univers. Elle mérite d'être étudiée et visitée par un naturaliste; on y trouvera encore bien des objets nouveaux pour la Flore et pour la Faune européenne.
Les régions riveraines du nord de l'Europe depuis Calais Jusqu'au golfe de Finlande dans la Baltique doivent être considérées Comme un seul et vaste Marais qui s'étend dans la direction du sud-ouest au nord-est dans l'espace de près de trente degrés en longitude; les hauteurs calcaires de la Belgique du cap Gri-
nés à Maëstricht sur la gauche de la Meuse; celles qui de la rive opposée par Fauquemont Roldhuc Stolberg Duren et Bonn s'étendent jusqu'à la droite du Rhin pour se ramifier un peu vers la Westphalie septentrionale en se liant ensuite au Hartz et aux monts de la Saxe fixent les côtes primitives de l'ancienne mer du Nord qui plus récemment qu'on ne le croit couvrait encore ce qu'on nomme à juste titre les Pays-Bas la totalité du pays d'Oldenbourg du Hanovre et du Danemarck le Mecklembourg la totalité des Marches brandebourgeoises les Poméranies tout le bassin delà Vistule et du Niémen la Livonie et l'Esthonie. Il suffit d'avoir visité ces lieux pour être convaincu de cette vérité; et l'on retrouve aisément jusqu à la série non interrompue des dunes de sable qui bordaient le rivage d'alors. La totalité de ces contrées est basse et marécageuse; ce n'est qu'à force de canaux et de saig nées que les hommes sont parvenus les vendre cultivables. Ils n'y ont pas réussi partout et à de grandes distances des rivages artificiels construits à grands frais ils ne sont pas toujours à l'abri des retours d'un élé-ment qui semble vouloir reprendre l'espace dont il se laissa déposséder. Des lacs sans nombre y demeurent comme monument de l'ancien règne de Neptune et comme ils se touchent presque les uns les au très et s'anasto-mosent par de petits cours d eau depuis la Prusse ducale au sud de la Baltique jusqu'à la mer Blanche on reconnaît que ces deux mers furent naguère unies. La Scandinavie était alors une île et les changemens récens qui ont eu lieu dans toutes ces régions expliquent des points de géographie historique qui sont demeurés très-obscurs jusqu'à ce jour où des savans totalement étrangers à la géographie physique ont cherché à retrouver le berceau des peuplades germaines connues par les Romains dans un temps où l' Allemagne était de moitié plus étroite qu'aujourd'hui sur l'Allemagne actuelle qui ne ressemble plus du tout à l'antiqueGermanie. Peu avant cette époque cette même mer du Nord qui environnait la Suède et la Norwège communiquait à l'Euxin et à la Caspienne. En effet de Pétersbourg à l'Euxin et à Astracan On voyage toujours par un pays tellement plat qu'excepté dans les lieux défrichés et en divers points légèrement accidentés on ne sort pas d'un Marais quon est obligé la plupart du temps afin de ne pas s'y perdre de couvrir de gros troncs d'arbres qui font comme une route pontée. Il en est de même des sources de la Narew et du Bug afiluens de la Vistule et de celles du Boristhène qui tombe dans la mer Noire; elles se confondent dans des Marais sans fin pour couler cependant dans deux mers opposées. Les troupes de Charles XII et de Napoléon firent la triste expérience des difficultés que présente encore un tel pays demeuré en litige entre la terre et les eaux. Des Marais semblables se prolongent jusqu'en Sibérie où Patrin nous apprend qu'ils sont infects et impénétrables. On trouve bien dans l'étendue de ces Marais quelques monts dont les racines sont plus marécageuses encore parce que les cours d' eau descendus des rochers les viennent délayer; mais ces monts furent des îles quand les Marais appartenaient à la mer.
Le Nouveau-Monde présente également des Marais immenses; ceux de l'embouchure du Mississipi de l'Oré noque et du fleuve des Amazones sont les plus vastes. On doit à Humboldt des détails fort intéressaus et instructifs sur ces derniers peuplés de Reptilesextraordinaires d'Insectcs variés et la plupart du temps ombra gés d 'Arbres pressés dont au temps des inondations des familles humaines disputent les cimes aux tribus de Singes pour en faire leur habitation. Ici la yie et la végétation se montrent dans tout le luxe de développement qui peut résulter de la chaleur et de l'humidité c'est-à-dire de l'eau fécondée par les flots de
lamière émanés d'un soleil ardent.
Partout les Marais desséchés et défrichés deviennent des terres fertiles; nais la culture n'en est pas d'abord sans danger. Les exhalaisons qui s'en élèvent causent des maladies graves auxquelles des populations entières finissent cependant par s'habituer. Ainsi les habitans de la Zélande et de ses bords fangeux vivent avec des fièvres endémiques qui abrègent à peine leurs jours; tandis que comme à Batavia autre possession hollandaise des Indes les étrangers y meurent assez promptement presque tous de ce qui n'est qu'une simple incommodité pour les indigènes.
Les Tourbières pénétrées d'eau et devenues boueuses peuvent présenter une apparence de Marais mais cependant ne sont pas la même chose: elles offrent leur nature et leur végétation particulière; peu d'Animaux les habitent et jamais elles ne deviennent fertiles par le défrichementV. DUMES LANDES TOURBIéRES.
On a appelé MARAIS SALANS des marais du bord de la mer où le flot monte et qu'il imprègne d'un sel qu'on y vient recueillir au moyen de travaux particuliers cpii appartiennent à l'art du saulnier. On y pratique des digues pour retenir les eaux dans divers bassins d'évaporation et de graduation. Le sol de ces digues fortement imprégné de chlorure de Sodium présente une végétation sensiblement distincte de celle des rivages ordinaires et encore qu'il s y trouve beaucoup de Plantes communes il eu est aussi de particulières; les autres prennent un aspect plus rigide Ou plus succulent selon chaque famille. Aussi quand les Graminées y sont plus dures les Soudes et les Chénopodiées y sont épaisses et charnues. L' Aster Tripolium est chez nous une Plante commie essentielle des Marais salans; aux environs de Cadiz c'est un Mésembrianthème africain desStatices charnus el le Cressa de Ciète. V. SALINES. (B.)
MARAKA ET TAMARA BOT.PHAN. Lefruit comparé à üneCourge dont les Brésiliens font un instrument de musique en le remplissant de cailloux après l'avoir vidé paraît provenir d'un Arbre du genre Créscentia. (B.)
MARALIA. BOT. PHAN. Du Petit-Thouars (Nova Genera Madagasc.) a formé sous ce nom un genre de la famille des Araliacées et de la Pentan-drie Trigynie L. auquel il a impose les caractères suivans: calice très-petit; corolle à cinq pétales; cinq étamines; ovaire inférieur cylindrique surmonté de trois styles; baie noirâtre contenant trois graines. Ce genre est tellement voisin de l'Aralia que Kunth n'a pas hésité à indiquer leur réuuion. La Plante sur laquelle il est constitué croît à Madagascar. C'est un petit Arbrisseau à feuilles alternes ailées à fleurs en grappes pendantes et composées de petites ombelles longuement pédonculées. (G..N.)
MARANTA. BOT. PHAN. Ce genre de la famille des Amomées et de la Monandrie Monogynic L. présente les caractères suivans: calice extérieur à trois folioles lancéolées; calice intérieur (corolle) tubuleux oblique à limbe double savoir: à trois divisions extérieures et deux intérieures égales entre elles outre le labelle qui est difforme et convexe; une étamine formée d'une authère simple adnée à un filet membraneux pétaloïde bipartite et enveloppant le style: celui-ci attaché au tube de la corolle et terminé par un stigmate trigone et couvexe; fruit capsulaire triloculaire à trois valves et contenant une seule semence fertile. Roscoë (Transact. of Linn. Societ. T. VIII) a exclu de ce genre le Maranta Galanga L. et l'a rapporté aux Alpinia. Dans sa Flore d'Essequebo Meyer a constitué un genre nouveau sous le n om de Calathea qu'il a composé de plusieurs espèces de la Guiane et des Antilles décrites par Aublet et Jacquin comme appartenant aux Maranta. Sil'on admet ces retranchemeus le genre Maranta est un de ceux parm
les Amomées dont les espèces sont le moins bien déterminées. On doit considérer comme type le Maranta arundinacea Willd. et Roscoë loc. cit. p. 339 qui croit dans l'Amérique que l'on cultive dans quelques jardins d'Europe et sur lequel Fischer (in Act. Mosq. 3 p. 49 t. 8) a observé les caractères que nous avons exposés plus haut. Les autres espèces sont indigènes des contrées les plus chaudes du globe. (G..N.)
MARAPUTE. MAM. Espèce de Chat indéterminée de la côte de Malabar qu'on a prise à tort pour le Serval. Elle a la queue courte comme le Lynx et vit sur les Arbres où elle se fait une bauge. (B.)
MARASCA. BOT. PHAN. La variété de Cerises dont se fait le Marasquin. (B.)
* MARASSUS. REPT. OPH. Le Serpent d'Arabie représenté sous ce nom par Séba T. II t. 55 n. 2 n'est pas déterminé. (B.)
MARATHRUM. BOT. PHAN. Humboldt et Bonpland ont décrit et figuré (Planteséquinoxiales vol. 1 p. 40 t. II) sous le nom générique de Marathrum une Plante très-singulière qui appartientàlaPentandrieDigynie L. et que ces auteurs avaien t placée parmi les Naïades; mais cette petite famille composée d'élémens hétérogènes amassés par les divers auteurs qui y rejetaient tous les genres dont ils méconnaissaient les affinités n'existe plus. Dans les Nova Genera et Species Plant œquin. rédigé par notre collaborateur Kunth le Marathrum a été ajouté à la famille des Podosté-mées de Richard. II est ainsi caractérisé: calice & cinq ou huit folioles en forme d'écailles; cinq ou huit étamines à anthères linéaires sagittées à la base; ovaire elliptique surmonté de deux stigmates sessiles; capsule elliptique striée biloculaire bivalve et polysperme.
Le Marathrum fœniculaceum Humb. et Bonpl. loc. cit. a une souche tubéreuse qui émet de nombreuses racines et des feuilles très-découpées à pinnules dichotomes multindes linéaires sétacées analogues à celles du Fenouil. Les fleurs sont solitaires sur des pédoncules radicaux enveloppés d'une graine à la base. Cette Plante croît dans la Nouvelle-Grenade sur les rochers auxquels elle adhère par les racines.
Malgré l'existence du genre que nous venons de faire connaître Rafinesque Schmaltz(Journ. Sc. Phys. vol. 89 p. 10) a constitué plus tard sous le même nom de Marathrum un genre parmi les Ombellifères et qui a pour type le Seseli divaricatum de Pursh; il n'a pas été adopté. V. SESELI. (G..N.)
MARATTIA. BOT. CRYPT. (Fougères.) Une des Plantes qui composent ce genre fut d'abord indiquée par Commerson et par DeJussieu sous le nom de Myriotheca; mais le nom de Marattia donné à ce genre par Smilh quoiqu'il soit postérieur de plusieurs années a généralement prévalu parce que cet auteur a donné son caractère avec plus de précision et y a joint la description et la figure de plusieurs des espèces qui lui appartiennent. fructification de ces Plantes consiste en des capsules beaucoup plus grosses que celles de la plupart des Fougères oblongues s'ouvrant par une fente qui parcourt toute la longueur de leur bord supérieur; ses capsules sont divisées intérieurement par des cloisons transversales en deux rangs de loges étroites dont les orifices correspondent à la fentede la capsule et ne sont visibles qu'après la déhiscence. Cescap-sules sont sessiles et solitaires & l'extrémité de la plupart des nervures près du bord de la fronde; elles ne sont recouvertes par aucun tégument. Ce genre se rapproche beaucoup du Danaea dont il différé essentiellement par ses capsules plus petites plus espacées qui ne couvrent pas toute la surface de la fronde et par l'absence de toute espèce de tégument. Toutes les Plantes qui le composent
ont une fronde deux fois pinnée dont les folioles et les pétioles communs sont articulés et caducs; les pétioles secondaires sont souvent régulièrement opposés; mais les folioles sont ordinairement alternes dentelées ré trêcies à la base en un court pétiole; leurs nervures sont pinnées et les nervules simples ou une seule fois bifurquées. Les pétioles communs secondaires sont ailés dans quelques espèces.
On ne connaît que quatre espèces de ce genre; deux habitent les Antilles et deux croissent à l'île de Mascareigne; il en existe en outre qodnues espèces dans les herbiers qui diffêrent peut-être de celles-ci; cse de la Nouvelle-Hollande se rapproche beaucoup du Marattia sorbifolia ainsi que le Marattia attenuala décrit par Labillardière comme de la Nouvelle-Calédonie; une autre de l'Inde est très-voisine du M. Fraxinea. On voit que toutes les Plantes de ce genre sont propres aux régions équatoriales. (AD. B.)
* M ARATTIÊES. BOT. CRYPT. V. FOUGÈRES.
* MARAVARA. BOT. PHAN. Ce mot est dans les langues malaises synonxme d'Angrec pour tant de Boms de Plantes dans la composition duquel il entre. (B.)
MARAYE. OIS. (Bajon.) Syn. du Marail à Cayenne. V. PÉNÉLOPE. (DR..Z.)
* MARAYE. POIS. Le monstre marin plus grand que le Tuburon mentionné sous ce nom par Rondelet est peut-être le Squale très-graud. (B.)
MARBRE. Marmor. GÉOL. MIN. Nom vulgairement donné depuis les temps les plus reculés à presque toutes les Pierres qui prennent un poli brillant et sont employées par les sculpteurs elles architectes soit à la confection de monumens des torts soit à l'embellissement et l'ornement des palais des maisons et des meubles; dans un langage plus rigoureux on n'appelle assez généralement Marbres que les variétés de Chaut carbonatée(V ce mot) à tissu compacte ou cristallin qui peuvent recevoir un beau poli.On en distingue les Granits et les Porphyres que les anciens comprenaient aussi sous la dénomination de Marmor et dont la dureté bien supérieure à celle des véritables Marbres a sans doute donné lieu à l'adage bien connu: dur comme du Marbre. Il conviendrait aussi de séparer des Marbres les Pierres polissables employées aux mêmes usa ses qu'eux et qui sont évidemment formées de fragmens réunis par une pâte ou ciment lesquelles sont ou des Brèches ou des Pouddings suivant que les fragmens sont anguleux ou arrondis (V. ces mots).
Les Marbres ainsi limités devront faire effervescence avec l'Acide nitrique se laisser rayer par une pointe de Fer et se' réduire en chaux vive par la calciuation caractères au moyen desquels ils ne peuvent être confondus qu'avec l'Albâtre calcaire (V. ce mot et CHAUX CARBONATÉE CONCRÉTIONNÉE) qui en diffère par sa texture intérieure presque toujours fibreuse par sa translucidité etc.
Les Marbres sont blancs ou noirs ou le plus souvent mélangés de diverses couleurs quelquefois très-opposées et distribuées d'une manière particulière que l'on désigne par les expressions marbrure marbré. Ils appartiennent parla position géologique qu'ils occupent à des terrains différens. Les Marbres blancs employés principalement par les statuaires et nommés Marbres statuaires Marbres salins Calcaires saccaroïdes se rencontrent exclusivement dans les formations les plus anciennes tandis que les Marbres veinés de plusieurs couleurs occupent des étages supérieurs sans toutefois se montrer audessus des terrains secondaires dans les derniers desquels ils sont très-rares. On trouve bien dans les formations jurassiques et même jusque dans les dépôts tertiaires (Liquart de Luzarches Pierre de Saillancourt Calcaire d'Eau douce de Château-Landon) des lits plus ou moins épais de roclie calcaire qui
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sont employés dans la marbrerie commune mais rarement pour des objets d'ornement; letirs couleurs ternes et même sales n'ont lien de comparable à celles des Marbres plus anciens. Le nombre de variétés de Marbres qui ont rescu daus le commerce des noms particuliers est immense. Ces noms s'appliquent non-seulement aux Pierres tirées des divers pays et des diverses exploitations mais souvent ils distinguent certains lits d'une même carrière. On est aussi dans l'habitude de désigner comme Marbres antiques ceux qui ont été employés phr les anciens et dont ou ne connaît plus les carrières; il arrive aussi très-souvent que pour leur donner plus de valeur on range dans cette classe des Marbres encore exploités qui ressemblent à ceux employés par les anciens. Presque tous les pays et surtout la France possèdent des Marbres d'un grand nombre de variétés qui sont ou pourraient être exploités avec avantage pour la décoration des bâthnens et même pour la sculpture. Parmi les Marbres blancs employés par les artistes de l'antiquité on peut citer comme les plus célèbres celui de Paros dont les carrières existaient daus l'île de ce nom et dans celles deNaxos et Ténos (Vénus de Médicis Vénus du Capitale); celui extrait du mont Penteles près d'Athènes et nommé Marbre pentehque (téte d'Alexandre Bacchus indien torse statue d'Esculape tête d'Hippocrate etc) celui de Luni et de Carrare (Antinoüsdu Capitole et à ce qu'assure Dolomieu l'Apollon du Belvédère etc.). La vallée de Carrare dont les deux côtés sont formés de couches de Marbre blanc d'une belle qualité fournit maintenant à presque tous les tiavaux des sculpteurs quoique dans la Savoie et pour la France dans les Pyrénées on pourrait trouver des Pierres de même qualité; mais leur exploitation en grand serait trop dispendieuse pour qu'ils puissent entrer en concurrence pour les prix avec ceux de la côte de Toscane.
Ne pouvant ici entrer pour la partie technique de cet article dans les détails qu il exigerait noua renverrons à l'intéressant ouvrage publié par Brard sur la Minéralogie appliquée aux arts et nous nous bornerons à citer quelques-uns des Marbres les plus connus en indiquant leurs couleurs el les lieux d'où on les tire.
MARBRE ROUGE ANTIQUE rouge foncé sablé de petits points noirs et de très-petites veines; d'Egypte entre le Nil et la mer Rouge.
MARBRE GRIOTTE D'ITALIE rouge de feu avec des taches ovales plus claires coquilles à peine reconnaissables mais formant des lignes spirales noires; de Caunes près de Nar-bonne.
MARBREDE LANGUEDOC rouge mêlé de blanc et gris en zônes contournées; des cairièrcs de Caunes comme le précédent.
MARBRE JAUNE DE SIENNE jaune clair; de Sienne en Italie.
MARBRE CIPOLIN tout Marbre blanc avec des veines ou zônes verdâtres dues à du talc.
MARBRE DE CAMPAN (α) vert vert d'eau très-pâle avec linéamens d'un vert plus foucé; (β) Isabelle fond rose et veiné de talc vert; (γ) rouge rouge sombre veiné de rouge encore plus foncé. Ces trois variétés se voient réunies ensemble. On les exploite au bourg de Campan près Bagnères dans les Pyrénées.
MARBRE BLEU TURQUIN gris clair tirant sur le bleuâtre avec zônes blanches ou grises. Le véritable vient dit-on de la Mauritanie; mais le plus commun vient des carrières de Carrare.
MARBRE PORTOR fond noir veiné d'un jaune d'or; des Apennins au cap de Porto-Venere et dans les il es Voisines.
MARBRE SAINTE-ANNE fond noirâtre veiné de blanc et de gris; des environs de Maubeuge Belgique très-employé à Paris.
MARBRES LUMACHELLES ceux qui renferment beaucoup de Coquilles
de Madrépores d'Encrines tels que le Drap-Mortuaire noir foncé avec Coquilles coniques blanches éparses; le petit Granité foud noir avec une immense quantité d'Encrines; des Ecaussines près Mons; il est très communément employé maintenant à Paris etc. etc.
Parmi les Marbres les uns ne renferment point de corps organisés apparens et ils sont en général cristallins et à texture laminaire tels que les Marbres statuaires blancs; les autres an contraire à tissu compacte serré paraissent comme pétris de Polypiers et de Coquilles. Ces corps sont quelquefois liés d'une manière si intime avec la pâte qui les enveloppe que poli seul peut démontrer leur présence qui ne se manifeste au premier aspect que par des taches diversement colorées. Dans certains Marbres les couleurs différentes qui les caractérisent semblent entremêlées et îoancées entre elles comme le sont celles que prennent dans nos laboratoires les Savons marbrés et I'on dirait qu'au moment de leur formation des sédimens de diverses couleurs se sont réunis dans un même point sans se mêler intimement ou bien qu'une pâte sédimenteuse a été inégalement pénétrée par des solutions colorées. Cependant dans un grand nombre de cas les veines et principalement les veines blanches paraissent être des fientes qui après coup ont été remplies par des infiltrations de Spath calcaire. On peut surtout remarquer cette disposition dans les Martres Sainte-Anne et voir que quelquefois après que les premières tentes produites soit par retrait soit par brisement ont été remplies de nouvelles fentes se sont faites qui ont coupé les premières et ont été également remplies; c'est en petit ce que présentent tes filons. Tous les Marbres ne résistent pas également aux influences atmosphériques; ceux qui contiennent de l' Argile s'exfolient promptement; mais certaines variétés telles que les Marbres blancs antiques qui sont presque uniquement formés de carbonate de Chaux pure sont à peine altérés par les injures du temps ainsi que le prouvent les statues les vases les colonnes et autres monumens cjue les anciens ont laissés à notre admiration. (C. P.)
MARBRé. Polychrus. REPT. SAUR. Genre détaché par Cuvier des Agames de Daudin dans la méthode auquel il formait la section appelée les Lézardets. Le seul Animal qui le constitue est l'intermédiaire des Iguanes et des Anolis. Il diffère des premiers parce qu'il n'a pas de crête dorsale et des seconds parce que ses doigts ne sont pas dilatés; du reste il se rapproche des Agames mais surtout des Caméléons avec lesquels il a de commun la faculté de changer de couleur au plus haut degré un poumqn très-volumineux remplissant la presque totalité du corps et se divisant en plusieurs branenes enfin les fausses côtes entourant l'abdomen et se réunissant pour foi mer des cercles entiers. Il peut dilater sa gorge et lui donner l'apparence d'un goitre; ses cuisses présentent une série de pores. Le MARBRé Lacerta marmorata L. Encycl. Rept. pl. 9 fig. 4 d'après Lacépèae; Agama marmorata Daud. est un joli Lézard qu'on a cru mal à propos habiter l'ancien continent jusqu'en Espagne mais qui paraît propre à l'Amérique méridionale et fort commun à Surinam. Sa queue est trois fois environ aussi longue que sou corps; ses couleurs brunâtres cendrées ou de vert-de-gris sont tellement variées qu'on les a comparées aux nuances que présente le Marbre.
On a étendu le nom de Marbré à un Poisson du genre Achire à un Oiseau-Mouche ainsi qu'à des Coquilles du genre Turbinelle. V. tous ces mots. (B.)
MARBRé BOT. CRYPT. L'une des familles de Champignons de Paulet aussi appelée les MOUSSEUX MARBRéS. Elle contient les Marbré-bistre MarbréCouleuvre etc. etc.
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Ce sont tout simplement des Bolets. (B.)
MARBREE POIS. L'un des noms vulgaires de la Lamproie. (B.)
* MARCANTHUS. BOT. PHAN. (Loureiro édit. Willdenow.) Pour Macranthus. V. ce mot. (G..N.)
MARCASSIN MAM. Le Sanglier dans la grande jeunesse. V. COCHON. (B.)
MARCASSITE. MIN. On désignait autrefois sous ce nom lescristaux cubiques de Fer sulfuré d'un jaune d'or et d'une assez grande pureté pour être laillés polis et employés comme objets d'ornement. V. FER SULPHURéJAUNE. (G. DEL.)
MARCEAU. BOT. PHAN. L'une des espèces du genre Saule les plus communes en France. (B.)
MARCESCENT. Marcescens. BOT. PHAN. Cette épitbète s'emploie pour exprimer les organes foliacés qui se dessèchent sur la Plante avant de s'en détacher; telles sont par exemple les feuilles du Chêne; tandis que es feuilles persistantes sont celles qui demeurent attachées à l'Arbre plusieurs années de suite sans se des-sécher comme dans les Lauriers les Pins les Sapins etc. (A. R.)
MARCGRAVIA. BOT. PHAN. Ce genre d'abord placé dans la famille des Capparidées et dans la Polyandrie Monogynie L. est devenu le type d'une famille nouvelle que Jussieu nomme Marcgraviacées. V. ce mot. Les Marcgràvia sont des Arbrisseaux parasites el surmenteux croissant comme le Lierre sur le tronc des autres Arbres où ils s'accrochent au moyen de sucoirs. Leurs rameaux stériles sont étalés et adhérens ceux qui portent les fleurs sont libres et pendans. Leurs feuilles sont alternes très-enlières coriaces persistantes dépourvues de stipules; celles des rameaux stériles sont souvent de figure différente. Les fleurs longuement pédonculées sont disposées en sertules ou ombelles simples ou quelquefois en grappes; les pédoncules portent un appendice on bractée d'une forme particulière dans les diverses espèces; le plus généralement il est concave en forme de capuchon quelquefois pédicellé. Dans les espèces a fleurs en sertule les fleurs centrales avortent généralement et les pédoncules ne portent què l'appendice dont nous venons de parler. Le calice est cupuliforme peisistant formé de cinq à sept sépales obtus et imbriqués latéralement. La corolle est monopétale coriace entièrement close s'ouvrant circulairement par sa base en forme de coiffe glandiforme. Les étamines varient de dix-huit à quarante; elles sont hypogynes ainsi que la corolle dressées dans le bouton mais étalées et un peu recourbées quand la corolle est tombée. Les mets sont libres distincts subulés; les anthères allongées à deux loges introrsess'ouvrant par un sillon longitudinal et attachées An peu au-dessus de leur base; l'ovaire est sessile ovoïde ou presque globuleux à une seule loge Son organisation singulière n'a été bien connue et bien décrite que par le professeur Richard qui en a communiqué une description et un dessin manuscrit à Jussieu lors de la rédaction de son Mémoire sur le genre Marcgravia. De la paroi interne de l'ovaire naissent de quatre à neuf placentas ou trophospermes pariétaux lamelliformes se réunissant avec ceux du côté opposé dans la partie supérieure et inférieure de l'ovaire libres dans leur partie moyenne qui s'avance jusqu'à environ le quart de la largeur de la cavité et s'y divise en trois branches; l'une moyenne plus courte se dirige vers le centre du fruit les deux latérales se recourbent brusquement vers les parois de l'ovaire et se bifurquent à leur sommet. La surface entière de ces lames placentaires est couverte d'ovules fort petits et excessivement nombreux. Cet ovaire a été décrit par tous les botanistes même les plus modernes comme étant à plusieurs loges distinctes et comme ayant des placentas
on trophospermes axillaires Il est évideut qu'ils ont pris les tropbospermes pariétaux et lamelliformes pour des cloisons. L'ovaire s'amincit légèrement à son sommet où il se termine par un stigmate sessile divisé superficiellement en quatre ou neuf lobes par des sillons disposés en étoile. Le fruit est globuleux coriace extérieurement pulpeux à son intérieur qui offre la même organisation que celle de l'ovaire restant indéhiscent ou s'ouvrant d'une manière irrégulière de la base au sommet. Les graines sont petites très-nom-breuses pulpeuses extérieurement contenant un embryon dressé dépourvu d'endosperme.
Les espèces au genre Marcgravia sont peu nombreuses puisqu'on n'en compte que quatre dans le premier volume du Prodrome de De Candolle savoir: Marcgravia umbellata L.; M. coriacea Vahl.; M. spiciflora Juss.; M.picta Willd. auxquelles il faut ajouter une espèce encore incertaine mentionnée par Kunth sous le nom de Marcgravia dubia; mais en étudiant avec soin ces espèces nous avons reconnu que plusieurs Plantes différentes avaient été réunies et confondues sous le nom de Marcgravia umbellata. Ainsi la Plante décrite et figurée sous ce iiom par Jacquin (Am. p. 156 tab. 96) est certainement différente de celle de Plumier publiée antérieurement et que nous considérons comme le type véritable du M. umbellata. Dans l'espèce de Plumier en effet les feuilles sont elliptiques aiguës éloignées les unes des autres; dans celles de Jacquin elles sont lancéolées étroites et très-rapprochées; dans la première les fleurs sont très-obliquement placées à la partie supérieure du pédoncule tandis que dans la seconde elles sont tout-à-fait terminales. Nous pensons même que l'on peut établir deux sections parmi les espèces de ce genre suivant que leurs fleurs offrent l'une où l'autre de ces deux positions. Ainsi dans la section des espèces à Heurs obliques nous placerons:1°Marcgravia umbellate L. Plum. Ic. 173 fig. 1; 2° M. coriacea Vahl. Eclog. 2 p. 36; 3° M. parviflora N. espèce nouvelle et inédite. originaire de la Guiane. Dans la seconde section nous placerons: 1° Marcgravia Jacquini N. ou M. umbellata Jacq.; 2° M. spiciflora Juss. Ann. Mus. 14 tab. 25; 3° M. grandiflora N. espèce nouvelle et inédite originaire des Antilles et de la Guiane; A la suite de ces espèces nous reporterions comme trop imparfaitement connues les M. dubia Kunth et M. picta Willd. Nous comptons publier prochainement un travail sur ce genre dont toutes les espèoes sont originaires de l'Amerique méridionale. (A. R.)
MARCGRAVlACÉES. Marcgraviaseœ. BOT. PHAN. Nous avons dit dans l'article précédent au'on appelait ainsi une petite famille naturelle ayant pour.type et genre principal le Marcgravia Ce genre avait été placépar Adanson et Jussieu daus la famille des Capparidées Mais-plustard ce dernier botaniste adoptant l'opinion du professeur Richard qui raprprochait le genre Marcgravia du Clusia en a fait une section à part dans la famille des Guttifôres qui plus tard a été considérée comme une famille distincte par Choisy De Candolle et Kunth. Voici les caractères généraux que nous avons observes dans ce groupe naturel. Les fleuirs sont constamment hermaphrodites le calice est formé de quatre à six ou sept sépales courts imbriqués et persistans dans tous les genres è exception de l'Anthloma de Labillardière où ils sont longs et car ducs; la corolle est monopétale en forme de dé à coudre ouverte ou fermée à son sommet s'enlevant comme une sorte de coiffe ou formée de cinq pétales sessiles; les étamines sont généralement en grand nombre quelquefois cinq seulement (Sourousbea Aublet) ayanl leurs filets distincts et hypogynes et leurs enthères terminales dressées à deux loges introrses s'ouvrant par un sillon lon-
gitudinal ou seulement par leur partie supérieure (Antholoma.) L'ovaire est libre et généralement globuleux surmonté d'un stigmate sessile et lobé en étoile et d'un style dans le seul genre Antholoma. Coupé transversalement cet ovaire est uniloculaire et offre de quatre à douze trophospermes pariétaux saillans en forme de demi-cloisons divisés par leur bord libre en deux ou trois lames diversement contournées et toutes couvertes d'ovules fort petits. Le fruit est généralement globuleux accompagné à sa base par le calice jui est persistant. Il est coriace extérieurement pulpeux à son intérieur qui présente l'organisation que nous venons de décrire pour l'ovaire. Les placentas lamelliformes se détachent quelquefois de la paroi interne du péricarpe et forment avec les graines et la pulpe qui les environne une masse globuleuse libre au milieu du péricarpe. Celui-ci reste en général indéhiscent ou bien se rompt régulièrement ou irrégulièrement en un certain nombre départies ou valves dont la déhiscence se fait de la base vers le sommet. Les trophosperrnes correspondent au milieu de la face interne de chaque valve. Les graines sont très-petites et nombreuses. Leur tégument propre qui est généralement chagrine recouvre immédiatement un embryon dressé à radicule courte.
Les Marcgraviacées sont des Arbres ou plus souvent des Arbustes sarmenteux grirapans et parasites à la manière du Lierre. Leurs rameaux sont souvent pendans; leurs feuilles sont alternes simples très-entières presque sessiles et coriaces. Leurs fleurs sont généralement disposées en un épî très-court et en forme de cyme quelquefois en un épi plus ou moins allongé. Ces fleurs sont longuement péaonculées tantôt terminales tantôt obliques au sommet de leur pédoncule; celui-ci porte souvent une bractée d'une forme bicarré creuse et cuculliforme ou eu cornet. Dans les espèces à fleurs encymes les fleurs du oentre avortent t assez souvent et la bractée prend plus d accroissement.
C'est le professeur Richard qui a le premier Bien fait connaître l'organisatiou du fruit des Marcgraviacées et indiqué ses véritables rapports avec la famille des Guttiférées comme le rapporte Jussieu dans son Mémoire sur le genre Marcgravia. Cette petite famille se compose outre le genre dont elle a emprunté son nom de l' Antholoma de Labillardière et des Norantea et Souroubea d'Aublet. Mais si l'on réfléchit que le Souroubea ou Ruyschia de Jacquin ne diffère du Norantea ou Ascyum de Vahl que parce qu'il n'a que cinq étamines ou verra que ces deux genres devraient être réunis et que par conséquent la famille des Marcgraviacées ne se composerait plus que e trois genres mais ayant entre eux la plus grande affinité et par leur port et par l'organisation des diverses parties de leur fleur.
On est aussi asses généralement d'accord de placer les Marcgraviacées auprès des Guttifères dont elles se rapprochent beaucoup par plusieurs caractères. Néanmoins cette famille nousparaît s'en écarter sensiblement par l'organisation de son fruit et selon nous ce fruit rapprocherait un peu les Marcgraviacées des Flacourtianées ou des Bixinées qui ont également avec une corolle polypé-tale des étamines indéfinies et hym pogynes un ovaire globuleux um-loculaire contenant un grand nombre d'ovules attachés à des trophos-permes pariétaux. Mais dans ces deux ramilles l'embryon est pourvu d'un endosperme charnu et dans les Bixinées il y a des stipules organes qui manquent dans les Marcgraviacées. (A.R.)
MARCHAIS POIS. Variété du Maquereau qui n'a pas de taches. On appelle aussi de même le Hareng qui n a plus ni laite ni œufs. (B.)
MARCHAND OIS. Espèce du genre Canard. V. ce mot. (DR..Z)
MARCHANTE. Marchantia. BOT. CRYPT. (Hépatiques.) Ce genre est l'un des plus curieux la famille des Hépatiques et Il paraîtrait que ce sont les Plantes qui le composent qui ont porté plus particulièrement le nom a'Hé-patiqnes qu'on a donné depuis à tonte cette famille. Dillen le dési-gnait sous le nom de Lichen Micheli sous celui de Marchantia et d'Hepatica. Marchant dans les Mêmoires de l' Académie des Sciences le déécrivit le premier avec soin et le dèdia à son père.
Toutes les Plantes qui composent genre offrent une fronde membrane verte plus ou moins distinctement réticulée étalée en rosette sur la terre divisée en lobes diebotoraes donnant naissance de sa face inférieure à une infinité de fibrilles qui la fixent au sol; de la surface supérieure de cette fronde ou des échancrures de son bord s'élèvent des organes de deux sortes tantôt réunis sur le même individu tantôt portés sur des individus différtns.
La MARCHANTE ÉTOILÉE Marchantia polymorpha L. qui a servi de type à ce geave ayant été mieux «tùaiée que les autres va nous fouroir les principaux caractères des Marchantes. Dans cette Plante les organes des deux sortes sont portés tur des individus différens. Les uns ont la forme d'une ombrelle et sont portés sur un pédicellequi sort d'une fpine membraneuse produite par la fronde; ce réceptacle en forme d'ombréile est divisé en lobes ou rayons oui varient pour lq nombre protondeur suivant les espèces; chique lobe ou rayon porte intérieurement un involucre membraneux divisant ta deux valves et renfermant dans son iniérieur depuis unejusqu'à six capsules. Chaque capsule est penfermée dans une enveloppé membraneuse propre analogue à ce qu'om a nommé calice dans les Jun-germannes; cette enveloppe propre plus ou moins grande formant une saillie plus ou moins marquée hors de l'involucre commun est percée au sommet; dans son intérieur on trouve une capsule recouverte par une membrane particulière se prolongeant en un appendice tubuleux analogue à la coiffe des Mousses.'La capsule augmente déchire cette coiffe se dégage de l'enveloppe propre extérieure et bientôt elle s ouvre ellemême en quatre ou huit valves; son intérieur est rempli de sétninules mêlés d'Elaters ou fils en double spirale élastiques qui les projettent au dehors; ces séminules mis dans des circonstances convenables ont germé et reproduit la mértie Plante. Les autres organes ont également la forme d'une ombrelle niais leur contour n'est que légèrement sinueux; leur sfirîace supérieure est un peu concave; intérieurement ils renferment dans des loges particulières des petits corps ovales fixés par une de leurs extrémités et qui paraissent analoguesàce qu'on a regardé comme des organes mâles dans les Mousses.
Outre ces deux organes on observe encore sur la fronde des sortes de copules sessiles qui renferment plusieurs corps lenticulaires qui sont susceptibles de se développer et de produire une Nouvelle Plante. Tels sont les organes de la fructification dans le Marchanda polymorpha l'espèce la plus commune et la mieux observée; Schneider et ensuite Hedwig qui l'ont parfaitement décrite s'accordent à regarder les premiers comme des orgaues femelles les seconds coiuniu des organes mâles dont I'influénce est nécessaire au développement des graines; enfin lesderhiers dommede simples bulbilles qui se développent sans fécondation. Hedwig rapporte à l'appui de cette opinion une observation qui si elle avait été répétée plusieurs fois serait décisive: il dit qu'ayant trouvé le Marchantia polymorpha en grande quantité sur le bord d'un bassin il remarqua aue tous les individus de cette localité étaient des individus femelles è-
ceptacle étoile sans aucun mélange d'individus mâles; qu'ayant examiné les capsules d'un grand nombre de ces Plantes il les trouva toutes avortées et ne renfermant que des filamens sans graines ce qu'il attribue à l'absence de fécondation.
Les autres espèces de Marchantes n'ont pas été aussi bien observées que celle-ci et on a été porté peutêtre un peu légèrement à en faire des genres particuliers; ainsi Raddi a divisé les Marchantes eu cinq genres: Marchantia Grimaldia Rebouillia Fegatella Lunularia; de ces genres le Grimaldia avait déjà été établi par Nées d'Esenbeck sous le nom de Fimbraria; le Rebouillia fondé sur le Marchantia hemispherica ne paraît pas différer essentiellement des Marchantia; le Fegatella qui a pour type le Marchantia conioa avait été depuis long-temps désigné par Hill sous le nom de Conocephalum. Il ne diffère réellement du Marchantia qu'en ce que chaque lobe de l'ombrelle ne renferme qu'une seule capsule presque entièrement renfermée dans le réceptacle et parles organes mâles qui au lieu d'êtrecontenus dans un réceptacle pédicellé sont renfermés dans un réceptacle en forme de disque sessile. Enfin le Lunularia ou Lunaria de Micheli qui ne renferme que le Marchantia cruciata de Linne est encore très-imparfaitement connu mais ses formes extérieures peuvent faire présumer que ce genre méritera d'être adopté.
Le genre Fimbraria seul paraîtrait jusqu'ici mériter d'être séparé des Marchantas; il en diffère par des caractères assez importans et par un port particulier. La coiffe qui enveloppe chaque capsulé fait une saillie considerable au dehors; elle reste fermée au sommet et s'ouvre latéralement par une infinité de fentes qui lui donnent un aspect fibreux; la capsule qu'elle contient au lieu die s'ouvrir en plusieurs valves se divise transversalement en deux comme les capsules qu'on a nommées pyxides ou comme l'urne des Mousses. Toutes les espèces de ce dernier genere sont beaucoup plus petites à fronde à peine divisée coriace; la plupart croissent dans les parties méridionales del'Europe ou dans les zônes plus chaudes du globe.
Les espèces exotiques de Marchantes sont encore très-imparfaitement connues; on en a indiqué plusieurs dans les Antilles au Brésil au cap de Bonne-Espérance etc.; mais leurs caractères n'ont pas été bien comparés: le Marchantia polymorpha si commun en Europe par raît se retrouver sans différences appréciables sur presque tous les points du globe. (AD. B.)
* MARCHE. C'est l'action par laquelle les Animaux pourvus de pieds se meuvent et ont la faculté de se porter d'un lieu Vers un autre.Nous renvoyons au mot PROGRESSION où nous parlerons des divers modes de Marches tels que course saut etc. V. PROGRESSION. (A. R.)
MARCKEA. BOT. PHAN. Genre établi par le professeur Richard (Act. Soc. Hist. Nat.de Paris p. 107) et dédié à Lamarck l'un des naturslistes les plus profonds de ce siècle et à qui la botanique et'la zoologie doivent également d'importans ouvrages. Ce genre de là famille des Solanées' et de la Pentandrie Monogynie offre pour caractères: un calice monosépale tubuleux persistant presque pentagone à cuiq lanières peu profondes: étroites aiguës et dressées; unée corolle monopétale infundibuliforme eegrave;gulière a tube plus long que le calice à limbe étalé à cinq divisions obtnses; cinq étamines incluses attechées vers la partie inférienre du tube de la corolle ayant les anthères allongées àdeux loges s'on vrant chacune par un sillon longi tudinal; l'ovaire est libre conoïde allongé; le style filiforme de là longueur des étamines terminé par un stigmate allongé et glanduleux. Le fruit est une capsule oblongue cylindrique à deux loges contenant
chacune un grand nombre de graines attachées à un trophosperme central et ouvrant en deux valves. Ce genre se compose d'une seule espèce Marckea coccinea Rich. loc. cit (V. planches de ce Dictionnaire). Cest une Liane grimpante ligueuse et volubile ayant ses rameaux dressés ou plus souvent pendans en forme de festons portant des feuilles alternes pétiolées elliptiques acuminées très-entières glabres luisantes et presque sans nervures. Les fleurs sout grandes comme celles du Nicotiena Tabacum mais d'un beau rouge écarlate; elles forment une sorte de grappe pendante au sommet l'un pédoncule axillaire plus long que les feuilles. Cette jolie Plante qui n'avait pas encore été figurée croit dans les forêts humides de la Guiane. (A. H.)
MARCOTTE BOT. On nomme ainsi une branche tenant encore à la Plante -mère et qui placée dans un milieu humide comme de la terre ou de la mousse y pousse des racines. Le marcottage est un des moyens le plus fréquemment employés pour la multiplication de certains Végétaux. C'est une imitation de celui dont la nature se sert pour reproduire plusieurs Végétaux tels que ceux qui sont dits siolonifères; car les stolons ne sont que des branches couchées qui en quelquesunes de leurs parties ont émis des racines par l'action de l'humidité du sol sur lequel elles sont étendues. II suffit quelquefois de laisser intacte la branche d'un Végétal et de la mettre dans des circonstances favorables pour eu faire une Marcotte; c'est le cas des Plantes succulentes; mais souvent on est obligé d'entailler l'écorceetde lui faire une ligature ou une section qui détermine la formation d'un-bourrelet propre à faciliter l'émission des racines. Ces opérations sont connues sous les noms de marcottage de couchage de provignage lorsqu'il s'agit des Œillets et de la Vigne dont en détache les branches après leur avoirfait prendre racine en les courbant et en couvrant de terre quelques-unes de leurs parties. (G..N.)
MARE. GÉOL. Dépression peu profonde et de peu d'étendue à la surface du sol dans laquelle s'écoule et séjourné l'eau fournie par l'atmosphère aux terres environnantes. Les Mares naturelles ne se rencontrent pas seulement dans les lieux bas et humides; il en existe également dans les montagnes et sur les plateaux secs et élevés. Les environs de Paris offrent un exemple remarquable à l'appui de cette observation dans les plaines hautes qui de Versailles s'étendent au Midi vers la Beauce. Au milieu des champs cultivés on rencontre cà et là beaucoup de Mares séparées entièrement les unes des autres et qui dans plusieurs endroits ;paraissent être disposées sur des lignes presque continues de manière à faire présumer qu'elles ont pu être anciennement réunies lors que la culture n'avait pas encore modifié et nivelé le terrain qui les entoure et les sépare. Ces petits amas d'eau isolés nourrissent des Mollus ques d'eau douce (des Lymnées des Planorbes etc.) et sont favorables à la végétation de Plantes particulières. Chaque année le nombre de ces Mares diminue; l'intérêt des cultivateurs les porte à en dessé cher et combler quelques-unes pour rendre le sol à l'agriculture après avoir employé le fond vaseux à l'amendement des terres voisines. Dans presque toutes les fouilles entreprises dans ce dernier but on rencontre sur plusieurs pieds d'épaisseur des couches de Marne très-fines d'un blanc jaunâtre ou bléuâtre avec des lits minces de matière charbonneuse provenant de la décomposition de feuilles et de bois d'Arbres et même on trouve souvent des troncs entiers et Couchés de grands Chênes ou de Châtaigniers dont le bois est devenu très-dur et d'un noir d'Ebène. Les fruits du Noisetier sont très-com-muns dans ces dépôts. En général
ces débfis du règne végétal sont enveloppés par des sédimens vaseux qui contiennent des tests de Coquilles analogues à celles dont les Animaux vivent actuellement dans les mêmes lieux. Les dépôts isolés formés par des eaux douces stagnantes que nous venons de signaler ont sûrement beaucoup d'analogie avec les dépôts anciens de Marne blanche remplie de Gyrogonites de Planorbes el de Lymnées qui se trouve à quelque profondeur dans le sol des mêmes plaines hautes où elle est exploitée pour le marnage des terres notamment dans les plaines de Trape de Gometz des Mollières près Chevreuse etc.; ces dépôts anciens ne sont pas non plus continus car toutes les recherches ne sont pas fructueuses et de deux puits creusés à très-peu de distance dans la même pièce de terre l'un atteint une couche de Marne de plusieurs pieds d'épaisseur avant d'arriver au sable qui est le sol sur lequel elle repose tandis que l'autre puits pénètre dans le sable sans rencontrer aucun vestige de Marne. Il ne faut pas confondre les Marcs avec les Marais. V. ce mot. On remarque que les Batraciens qui sont si communs daus les Mares sont moins fréquens dans les grands Marais.
Ou donne également le nom de Mare à des cavités artificielles que l'on fait dans les campagnes pour y recueillir les eaux des pluies. (C.P.)
MAREC. OIS. Espèce du genre Canard. V. ce mot. (DR.Z.)
MARÉCA. OIS. Espèce du genre Canard. V. ce mot. (DR..Z.)
* MARÉCAGINE. BOT. CRYPT. Bridel propose ce nom pour désigner en francais son genre Paludella. V. ce mot. (B.)
MARÉCHAL. INS. L'un des noms vulgaires dos Taupins. (B.)
MARÉCHAUX. OIS. Svn. vulgaire du Rossignol de muraille. V. SYLVIE. (DR..Z.)
MARÉES. GÉOL. Mouvement périodique et alternatif d'élévation et d'abaissement des eaux de la Mer qui se fait remarquer d'une manière plus ou moins sensible sur ses rivages. Dans presque tous les points des continens et des îles qui sont baignés par les eaux de l'Océan on voit le niveau de celles-ci s'élever pendant l'espace de six heures environ pour redescendre dans le même espace de temps au point de départ ou à peuprès. L'instant du flux ou flot est celui ou la Marée monte; lorsque le mouvement d'ascension s'arrête la Mer est pleine haute elle étale; puis lorsque les eaux s'abaisseut on a le reflux ou Jusan la Marée descend; et enfin pendant le moment très-court qui précède une nouvelle élévation graduelle on dit que la Merest basse. Les effets de ce grand phénomène général ne sont cependant pas chaque jour les mêmes dans un même lieu et ils varient d'une manière très-sensible dans le même moment d'un lieu à un autre soit pour l'instant de la haute ou de la basse Mer soit pour la quantité d'élévation et d'abaissement des eaux. Cette quantité varie aussi dans un port déterminé selon les saisons et les jours; toutes ces différences et ces irrégularités tiennent d'une part immédiatement aux causes qui produisent les Marées et d'une autre à des circonstances secondaires et locales qui modifient les effets des premières causes telles que la forme et le plus ou moins d'étendue des bassins des différentes Mers la masse et la profondeur des eaux mises en monvement la disposition particulière des rives des plages des falaises des golfes des détroits l'action irrégulière des courans et des vents etc. Ainsi bien que la cause qui détermine le mouvement des eaux de la Mer soit la même dans un même point du globe on remarque par exemple que sur les côtes de notre Océan et plus spécialement sur celles de la Manche la différence de niveau des eaux varie depuis quelques pieds
jusqu'à quarante et quarante-cinq pieds entre la haute el la basse Mer tandis que ce niveau change à peine dans la Baltique la Méditerranée la Mer Noire et encore moins dans la Caspienne. On observe que dans tel port la Mer est haute plusieurs heures plus tôt ou plus tard que dans an autre port voisin: lorsque la Mer est pleine à 3 h. à Amsterdam elle l'est à 6 h. 45' à Anvers; à 11 h. 45' à Calais; à 10 h. 40' à Boulogne; à 7h. 45' à Cherbourg; à 6 h. à SaintMalo; à 3 h. 33' à Brest etc. Ici la Mer s'avance lentement sur une plage qu'elle abandonne de même; la elle s'álance avec unerapidité telle qu'elle peul atteindre le cheval le plus agile ce quion voit surtout au Mont-Saint-Michel dans la baie de Cancale.
Malgré le nombre infini de modifications de ce genre qui doivent résulier du grand nombre de causes secondaires et perturbatrices que nous avons signalées le calcul et l' observation se sont réunis pour rendre compte de presque toutes les anomalies et pour dévoiler la véritable cause productrice des Marées. Ce phénomène si imposant et que les anciens connaissaient à peine tant qu'ils ne quittèrent pas les côtes de la Méditerranée fixa cependant leur attention lorsqu'ils eurent l'occasion de l'observer dans les Mers des Indes et tories bords del'Océan. Les rapports qu'ils remarquèrent exister entre les époques des hautes et basses eaux avec la position de la lune dans le ciel firent soupconner à plusieurs que les Marées étaient le résultat de l'action de cet astre. Pline les attribue aéme à l'influence du soleil et delà lune; mais cette vérité n'a été démontrée incontestable que depuis la découverte et l'analyse des lois de la gravitation universelle et depuis que l'immortel Newton a fait voir que les phénomènes compliqués du mouvement périodique des eaux delà Mer n'étaient qu'une conséquence rigoureuse de ces lois. En effet l'une d'elles est que les molécules des corps célestes comme celles de la matière en général tendent l'une vers l'autre en raison inverse du carré de la distance qui les sépare et d'après cela chacune des molécules dont se compose le globe terrestre est attirée différemment par celles du soleil et par celles de la lune. Pour ne parler dans ce moment que de l'action exercée par ce dernier astre sur la terre on concoit que les parties de celle-ci qui sont le plus rapprochées de la lune sont dans le même moment plus fortement attirées que celles qui sont au centre et bien plus encore que celles qui sont à la surface de l'hémisphère opposé cependant malgré cette intensité différente d'attraction leé molécules qui composent la masse solide du globe ne pouvant se séparer pour se mouvoir isolément et obéir a la force qui sollicite chacune d'elles l'effet définitif de la lune sur la terre solide est le résultat de toutes les actions exercées sur chaque molécule en particulier; mais il n'en est pas de même pour la masse liquide diseaux dont toutes les parties mobiles séparément sout attirées en. raison de l'intensité de l'action qui les solicite; il en résulte que lorsque la lune est au-dessus d'un point quelconque de la surface des Mers l'eau s'élève vers cet astre et comme par suite des mouvemens de la lune et de la terre le même lieu se retrouve sous la même influence lunaire toutes les 24 h. 49' ou à peu près (24h. 48' 44" 1'" 48'"') l'élévation des ieaux a lieu par suite. de cette influence une fois par jour; mais par une conséquence de la loi d'attraction dans le moment ou la Mer se gonfle en un point donné d'un hémisphère les eaux qui occupent la portion diamétralement opposée daus l'autre hémisphère étant plus éloignées de la puissance attractive que ne l'est la masse solide de la teire elles restent pour ainsi dire en arrière de celle-ci et elles forment en sens inverse une élévation analogue à celle produite par soulè-
vement. De-là vient qu'au lieu d'une seule Marée montante dans les 24 h. il y en a réellement deux l'une étant produite par le plus grand rapprochement de la lune el l'autre au contraire l'étant par son plus grand éloignement; de cette manière la masse générale des eaux de la Mer a la forme d'un sphéroïde allongé dont le grand diamètre devrait être dirigé vers la lune si le mouvement de Ja terre celui imprimé aux molécules aqueuses et l'action variable du soleil suivant sa position respective par rapport à la lune et à la terre ne s'opposaient pas à ce que l'effet suivît instantanément l'action qui le produit. Nous u'avons parlé dans l'explication précédente que de l'action exercée par la lune sur les eaux du globe; mais nous devons dire que celle du soleil la modifie soit en s'y ajoutant soit en s'y opposant; ce dernier astre malgré sa masse n'exerce à cause de son éloignement qu'une action évaluée au quart de celle de la lune. Dans les syzygies c'est-à-dire au moment de la nouvelle et de la pleine lune lorsque le soleil et.la lune agissent concurremment les Marées sont lès plus fortes tandip que dans les quadratures (premier et dernier quartier) elles sont plus faibles. Il y a donc une variation dans le gonflement de la Mer pendant une lunaison; le plus grand se nomme grande Mer ou Maline et le plus petit morte Eau. Lorsque la lune est le plus près de la terre c'est-à-dice à son périgée toutes choses étant égales d'ailleurs les Marées sont plus grandes; de même aux équinoxes les Marées des syzygies sont les plus grandes et les mortes eaux sont les plus basses; dans les solstices les variations entre l'élévation et l'abaissement des eaux sont moindres; en général l'abaissement dans la même Marée est en raison inverse de l'élévation c'est-à-dire que la Mer se retire d'autant plus qu'elle s'est élevée davautage précédemment. De même que l'effet produit par la lune n'a pas lieu immédiate ment au moment du passage de cet astre au méridien de même la grande Mer et la morte eau n'arrivent que trois ou quatre Marées après les syzygies et les quadratures. Les Marées du soir ne sont pas égales à celles du matin; elles sont plus grandes le soir dans l'hémisphère où se trouve le soleil; ainsi en Europe les Marées du matin sont plus grandes pendant l'hiver et en été elles sont plus petites. On voit par tout ce qui précède de combien de données se compose le problème du mouvement des eaux de la Mer mouvement dont la connaissance est d'une importance première pour les navigateurs qui chaque jour dans leurs voyages ont besoin desavoir d'une manière exacte la quantité d'élévatiou ou d'abaissement des eaux dans un lieu donné et à une époque déterminëè afin de pouvoir diriger la marche de leur vaisseau en conséquence. Pour obtenir ces résultats les calculs théoriques ne suffisent pas; il est nécessaire qu'ils soient établis sur des observations préliminaires. Pour arriver par exemple à déterminer à quelle heure la Mer sera haute tel jour dans tel port et savoir en même temps quelle sera la différence de hauteur d'eau entre la haute et la basse Mer il faut que des observations précédentes aient indiqué à quelle heure ordinairement la Merest haute les jours de pleine et de nouvelle lune dans ce port: c'est ce que l'on nomme l'éstablissement du port ou de la Marée point de départ des. calculs. On peut cependant comme on le pense nésoudre les mêmes problèmes en sachant quelle est l'heure de la haute Mer pour un jour dounné les marins possèdent des tàbles toutes faitès dressaées d'après l'observation et qui leur indiquent l'établissement des Marées dans les principaux ports counus. C'est à ces tables que nous emprunterons quel ques exemples qui donneront une idée des irrégularités locales qui peuvent exister si l'on compare les différences des heures avec la position
relative et géographique des ports cités.
Heures de la pleine mer les jours de la nouvelle et de la pleine lune dans les ports ci-après:
Haabourg | 6h | 1" |
Amsterdam | 3 | 0 |
Groningue | 11 | 15 |
Aavers | 6 | 45 |
Ehonchure de laTamise | 11 | 15 |
Laedres | 2 | 45 |
Dvares | 10 | 50 |
Calsis | 11 | 45 |
Deppe | 10 | 50 |
Pouth | 11 | 40 |
Hiwre de Grâce. | 9 | 00 |
Reves | 1 | 15 |
Deves | 8 | 20 |
Cherbourg | 7 | 45 |
Pouth | 6 | 5 |
Morlaix | 5 | 15 |
Cap Lés ard (Anpleterre) | 7 | 30 |
Brest | 3h | 33" |
Rochefort | 4 | 15 |
Embouchure de la Giroude: Tour de Cordouan | 3 | 40 |
Bordeaux. | 7 | 47 |
Bayonne | 3 | 30 |
Lisbonne. | 2 | 15 |
Cadix | 4 | 30 |
Fayal (îles Açores) | 2 | 30 |
Funchal (Madère) | 12 | 4 |
Ste-Hélène(île). | 10 | 30 |
Cap de Bonne-Espérance. | 3 | 00 |
Foulepointe (Madagascar). | 1 | 20 |
Avec ces tables les marins en consultent encore d'autres qui leur apprennent de combien l'effet calculé d'après le passage de la lune au méridien d'un lieu retarde ou avance selon que cet astre est à son plus grand rapprochement son plus grand éloignement ou bien à des distances moyennes de la terre; mais nous ne saurions entrer ici dans plus de détails sur ce sujet.
Les vagues qui viennent se briser continuellement contre les rivages qu'elles couvrent de leur écume sont donc en grande partie dues au mouvement sidérique des eaux delà Mer; aussi existent-elles lorsque l'atmosphère est le plus calme bien que dans les tempêtes les vents augmentent quelquefois d'une manière considérable mais momentanée cette agitation constante; celle-ci donne lieu à un bruit monotone particulier et imposant que l'Homme ne peut entendre pour la première fois sans une profonde émotion. Lorsque la Marée monte de même que lorsqu'elle descend les caux ne s'élèvent pas et ne s'abaissent pas d'une manière continue il se lait une suite d'oscillations répétées àchacune desquelles la Mer semble se retirer et s'avancer; on appelle aussi cé mouvement oscillatoire flux et reflux. C'est au choc de la vague contre le sol résistant qu'est dû en partie le bruit dont nous venons de parler; car il s'y joint celui que font les pierres amassées sur la plage et que les eaux soulèvent continuellement les frottant les unes contre les autres et finissant par les arrondir. On appelle cailloux roulés ou mieux galets les pierres ainsi usées par l'action des eaux de la Mer et l'on observe que leur grosseur varie sur chaque plage et pour ainsi dire de pied en pied de manière qu'ils paraissent comme réunis d'après leur dimension ce qui tient sans doute aux différentes intensités d'action des vagues sùreux selon la forme des rives. On peutvoir un exemple remarquable de cette distribution par grosseur des galets en suivant l'espèce d'isthme qui réunit l'île de Portland au sol de l'Angleterre; sur une longueur de plusieurs lieues on voit de pas en pas les galets croître pour ainsi dire en progression géométrique depuis la dimension d'une noisette jusqu'à celle de la tête d'un enfant sans qu'il y ait mélange. On remarque encore si l'on suit une plage en étudiant la nature des roches qui forment les côtes que les galets existent là où les roches peuvent être dégradées par les vagues et que si la nature des roches change ta nature des galets change de même; de sorte que la formation de ces derniers paraît locale et subordonnée à la nature des côtes. Il arrive cependant que par des circonstances particulières et exceptionnelles que par des causes ordinairement violentes et passagères les galets après avoir été arrondis sur un point de la côte sont transportés sur un autre peu éloigné; mais alors ils ne sont plus aussi bien assortis; ils sont mélangés avec du sable ou de la vase caractère qui indique qu'ils ne sont pas à la place on ils ont été formés. Ces observations et un grand nombre d'autres du me-
me genre présentent un grand intérêt aux géologues pour l' étude des couches de la terre qui renferment ou sont entièrement composées de galets et surtout pour la recherche des circonstances particulières sous lesquelles ces couches se sont formées.
Lorsque les côtes sont à pic les vagues viennent en miner et saper périodiquement le pied et les parties supérieures restant en surplomb ne tardent pas à s'ébouler; c'est ce que l'on indique en appelant ces côtes des falaises. Les matières molles fines délayables sont entraînées par les flots à différentes distances et elles forment sous les eaux de nouvelles couches sédimenteuses tandis que les fragmens durs et pesanssont transformés en galets qui s'éloignent beaucoup moins de la rive.
La Marée montante coïncide presque toujours avec certains vents et un état hygrométrique particulier de l'atmosphère.
Le flux ou flot se fait sentir d'une manière remarquable jusqu'à une distance plus ou moins grande de l'embouchure de certains fleuves; une ou plusieurs vagues qui se succèdent remontent avec bruit contre le cours des eaux fluviatiles dont la marche est arrêtée. On connaît ce phénomène sous le nom de Barre à embouchure du Gange du Séné-gal de la Seine de l'Orne etc.; sous celui de Mascaret dans la Gironde la Dordogne la Garonne; et de Pororoca sur les rives du fleuve des Amazones. Dans ce dernier lieu comme dans la Garonne et même la Dordogne les lames d'eau qui remontent le fleuve ont douze à quinze pieds de haut et même plus; elles renversent tous les obstacles sur leur passage et le bruit effrayant qu'elles produisent surtout dans les grandes Marées s'entend à plusieurs lieues.
Des géologues ont essayé de rendre compte de la formation de nos continens actuels de la présence des débris de corps marins de galets etc. dans des lieux qni se trouvent maintenant de plusieurs centaines de toises au-dessus du niveau des Mers par des Marées gigantesques qui auraient existé à un âge moins avancé du globe. Dolomieu l'un des partisans de ce système pensait que les matériaux de toutes les couches coquillières avaient été tran portés du fond des Mers par des Marées de huit cents toises; que les vallées secondaires étaient dues à l'action de ces immenses Marées et aux courans puissans qui résultaieutde la retraite des eaux après leur gonflement. Chaque flux disait-il déposait des couches qui étaient ensuite morcelées et dégradées par le reflux; dans d'autres circonstances les Marées sub-séquentes comblaient les valléescreu-sées par celles qui les avaient précédées et elles rassemblaient dans les couches qu'elles y déposaient les produits de tous les règnes et de tous les climats. Par le développement exagéré d'un phénomène de la nature actuelle Dolomieu cherchait à expliquer les faits que l'observation lui avait fait connaître sans avoir besoin de supposer des retraites des séjours et des retours de la Mer plusieurs fois répétés sur le même point du globe comme on ne se fait pas scrupule de l'admettre aujourd'hui dans des ouvrages célèbres. Mais est-il plus facile de concilier l'opinion de Dolomieu que celte dernière supposition avec les connaissances astronomiques qui nous ont dévoilé l'ordre établi dans l'univers et les lois immuables qui les régissent? Par quelles causes les Marées de huit cents toises auraient-elles été produites à moins de supposer que la masse des eaux les rapports de la terre avec le soleil et la lune ses raouvemens mêmes étaient différens de ce qu'ils sont aujourd'hui à une époque où cependant végétaient et vivaient déjà sur cette même terre des Plantes et des Animaux analogues sous le rapport de leur organisation avec les êtres de la terre actuelle? V. TERRE. (C.P.)
MARÉKANITE. MIN. Nom d'une variété globuliforme d'Obsidienne hyaline. V. OBSIDIENNE. (G. DEL.)
MAREL. OIS. (Sepp.) Syn. de Barge à queue noire V. BARGE. (DR..Z.)
MARÈNE. POIS. Espèce du sous-genre Corégone. V.SAUMON. (B)
MARENGE. OIS. Syn. vulgaire de Charbonnière V. MéSANGE. (DR..Z.)
MARENTERIA. BOT. PHAN. Ce genre établi d'après Noronha par DuPetit-Thouars (Nov. Gen. Madagasc. p.18 n. 60) a été réuni par Dunal (Monographie des Anouacées p. 43) aux Unona et l'espèce unique dont il était composé a été nommée par De Candolle Unona Marenteria. Celai-ci a employé le mot Marenteria pour désigner une sous-section des Unona. V. UNONE. (G..N.)
MARETON. OIS. Syn. vulgaire de Millouin. V.CANARD. (DR..Z.)
* MARFOURÉ. BOT. PHAN. (Gouan.) L'un des noms vulgaires de l'Helleborus fœtidus L. dans le Languedoc. (B.)
* MARGADON. MOLL. La Seiche commune sur quelques côtes de la France septentrionale. (B.)
MARGAGNON. POIS. Nom vulgaire de l'Anguille mâle dans certains cantons de la France. (B.)
MARGAL ET MARGAN. BOT. PHAN. L'Ivraie dans certains cantons de la France méridionale. (B.)
MARGARITA. MIN. V. NACRITE.
* MARGARITACÉS. Margaritacea. CONCH. Famille nouvellement proposée par Blainville pour remplacer celle des Malleacées de Lamarck. Ce sont à peu près les mêmes genres qui cul servi aux deux zoologistes pour la formation de ce groupe; seulement les Margaritacés contiennent plus de genres que les Malleacées parce que depuis la publication de l'ouvrage de Lamarck ils ont été établis et adoptés et sont venus naturellement se ranger dans leurs rapports naturels avec les anciens. Un changement heureux que Blainville a fait c'est de rapprocher les Vulselles des Marteaux dont elles sont fort voisines bien plus que des Huîtres ou Lamarck les avait laissées. La famille des Margaritacés est composée des genres Vulselle Marteau Perne Crénatule Inocéraroe Catille Pulvmite Gervilie et Avicule auxquels nous renvoyons. (D..H.)
MARGARITARIA BOT. PHAN. Dans le supplément donné par Liuné fils aux genres de son père on en trouve un ainsi nommé et caractérisé de la manière suivante: fleurs dioïques; calice à quatre dents; quatre pétales attachés au calice: dans les mâles huit étamines insérées au réceptacle à filets longs et sétacés à anthères arrondies et petites; un rudiment d'ovaire surmonté dun style unique: dans les femelles quatre ou cinq styles filiformes des stigmates simples; un fruit globuleux renfermant sous une enveloppe légèremeut charnue quatre ou cinq coques luisantes qui s'ouvrent en deux valves. Une seule espèce originaire de Surinam se rapporte à ce genre jusqu'ici très-obscur et qui peut-être n'existe pas dans la nature comme fauteur lui-même paraît le soupconner. Il est possible en effet que les rameaux mâles qui offrent des feuilles opposées et semblables à celles du Fusain de nombreuses fleurs disposées en panicules rappelant celles du Spirœa Aruncus n'appartiennent pas à la même Plante que les rameaux à feuilles alternes et à fleurs solitaires axillaires d'après lesquels les femelles ont été décrites. On rencontre assez fréquemment dans les herbiers sous le nom de Margaritaria une espèce d'Euphorbiacée que nous avons fait connaître sous le nom de Cicca Antillana dont les fruits offrent quelque analogie avec ceux que Linné fils a décrits mais dont les fleurs mâles sont tout-à-fait différentes de celles qu'il attribue au genre en question. (A. D. J.)
MARGARITE. Margarita. CONCH.
Leach avait proposé ce genre pour une partie des A vicules de Bruguière; Lamarck lui a donné depuis le nom de Pintadine; Megerle l'avait aussi formé dés 1811 sous le nom de Margaritiphore et Klein enfin l'avait bien avant tout cela assez bien indiqué sous le nom de Mater perlarum. V. PINTADINE. (D..H.)
MARGARITIPHORE. CONCH. V. MARGARITE.
* MARGARITITES. MOLL. FOSS. Les anciens ont donné ce nom à des corps arrondis pétrifiés qu'ils ont cru être des pérles. On n'a point de certitude à cet égard. II n'en est pas de même d'une perle véritable que nous avons trouvée en vidant une Avicule fossile de Bordeaux Avicula phalenacea Bast. dont les deux valves étaient encore réunies. Ce corps parfaitement rond d'une ligne de diamètre environ avait conservé une partie de l'éclat de la Nacre. (D..H.)
MARGAY. MAM. Espèce du genre Chat. V. ce mot. (B.)
MARGE BOT. CRYPT; (Lichens.) On donne le nom de Marge Margo à cette bordure qui entoure le disque des Lichens; elle n'est jamais formée par le thallus quelquefois elle est concolore c'est-a-dire de la mémo couleur que l'apothécion comme cela a lieu dans le Lecidea ou formée d'une substance propre comme on peut l'observer dans les Lecanora; dans le premier cas elle se dit propre et dans le second elle est accessoire. On nomme Marge vraie celle qui fait partie de l'apothécion et fausse le bourrelet formé par le thallus qui ceint quelquefois l'apothécion tresétroitement mais sans faire pourtant corps avec lui. On tire de cette partie des organes carpomorphes d'excellens caractères spécifiques. (A. F.)
* MARGENAS. OIS. Syn. de Perroquets chez les sauvages de l'Amérique méridionale. (DR..Z.)
* MARGINAlRE. Marginaria. BOT. CRYPT. (Fougères.) Nous avons proposé la création de ce genre qui rentrera dans la famille de nos Polypodiacées proprement dites c'est-à-dire parmi les vraies Fougères où les sores sout dépourvus d'induse. La position complètement marginale et avons-nous dit (T.VI p. 587 de ce Dict.) comme à cheval sur le bord des frondes de paquets arrondis et distincts de fructification caractérise les Marginaires qui sont aux Polypodes ce que les Vittaires sont aux Ptérides; ce genre est sans doute un peu artificiel mais ne l'est pas plus que tant d'autres dont les différences ne sont empruntées que de la situation des organes fructificateurs; les positions des sores dans les sinus sur la page aux marges le long de telle ou telle nervure sont des caractères vagues il en faut convenir et propres tout au plus pour l'etablissement de sous-genres ailleurs que chez les Fougères; mais dans la multitude des espèces dont plusieurs genres sont composés on s'est vu réduit pour éviter la confusion à emprunter des caractères de cette sorte pour pouvoir isoler quelques espaces du reste des masses. Les Marginaires offrent d'ailleurs quelques autres traits de connexion; indépendamment de la position de leurs paquets de capsules leur consistance est épaisse leur surface est plus ou moins écailleuse. Nous n'en connaissons que de simples ou tout au plus de pinnatifides et leur racine tracante serpente sur l'humus végétal des Arbres pourris dans les forêts; nous en possédons six espèces toutes des pays chauds entre lesquelles nous citerons: 1° la MARGINAIRE SCOLOPENDRINE Polypodium marginatum N. in Willd. Sp. T. IX p. 149 que nous avons découverte dans les bois de Mascareigne; 2° la MARGINAIRE CETE áRACINE;Polypodium ceteracinum Mich. Amer. t. 2 p. 271; Polypodium incanum Willd. Sp. T. IX p. 174; Acrostichum Polypodioides L.; Sp. 1525. Nous avons dû préférer le nom imposé à celte espèce par Michaux qui rappelle la ressemblance de cette Plante qui n'est pas blanchàtre avec le Cétérach dont elle offre la
couleur: elle se trouve dans les partie chaudes des Etats-Unis d'Amérique dans la Floride à la Jamaïque à la Martinique à Cumana et jusque dans les Guianes; 3° la MARGINAIRE MINIME Marginaria minime N. semblable par ses formes et l'aspect à la précédente mais trois ou quatre fois plus petite et plus roussâtre: confondue dans les herbiers avec elle; on la trouve dans les parties tempérées du Brésil; 4° la MARGINAIRE ARGENTéE Polypodium argyratum N. in Willd. Sp. T. X p.175 assez semblable au n° a mais plus longue et plus étroite dans toutaxs parties à pinnules plus aiguës et route revêtue d'une poussière blanche argentée qui fait ressortir la leunte blonde des sores qui sont grosses et forment comme des globules or les bords de la fronde. Nous avous découvert cette espèce dans les hantes montagnes de Mascareigne particulièrement en arrivant à la plaine des Chicots vers mille toises l'eacute;lévation au-dessus du niveau de In mer. (B.)
MARGINELLE.Marginella. MOLL. Gare de la famille desColumellaires de Lamarck qui se place dans les Pectinibranches buccinoïdes de Cuvier. C'est à Adanson que l'on doit sa création; il le nomma Porcelaine eu conservant le nom vulgaire de Pucelage aux Coquilles qui portent aujourd'hui celui de Porcelaine; il;confondit les Olives ce qui prouve que les Animaux qu'il avait vus sont bien voisins. Malgré rétablissement de ce genre Linné n'en rangea pas moins les Marginelles au nombre de ses Volutes ce que Bruguière imita. Lamarck en démembrant le genre Volute de Linné et par suite le genre Porcelaine d'Adanson donna à celuici le nom de Marginelle qui lui est resté: depuis lors ce genre a été adopté par la plupart des zoologistes quoique ses Animaux ne diffèrent de ceux des Porcelaines que par un peu moins d'ampleur dans les jolies du manteau. Les coquilles offrent assez de différences pour être distinguées facilement; elles servent même de point intermédiaire entre les Volutes et les Enroulés auxquels elles touchent par les espèces dont la spire n'est pas saillante; elles s'en rapprochent par le bourrelet marginal du bord droit et souvent par les plis columellaires qui accompagnent tout le bord gauche. Voici les caractères de ce genre: coquille ovale oblongue lisse à spire courte et à bord droit garni d'un bourrelet en dehors; base de l'ouvertureà peine échancrée; des plis à la columelle presque égaux.
Les Marginelles sont des coquilles lisses de taille médiocre agréablement colorées qui viennent toutes des mers équatoriales des deux mondes; elles peuvent se diviser en deux groupes comme l'a proposé Lamarck. Blainville avait adopté cette sous-division dans son article MARGINELLE du Dictionnaire des Sciences Naturelles; mais à l'article MOLLUSQUE il propose un troisième groupe pour le genre Volvaire (V. ce mot) ce qui détruit une partie des caractères imposés aux Marginelles. Nous ne suivrons pas cet exemple; ce même zoologiste ait que Klein avait établi ce genre depuis long-temps sous le nom de Cucumis; nous trouvons bien effectivement un genre de ce nom dans Klein; mais en vérifiant les citations nous le trouvons composé d'un plus grapd nombre de Mitres et de Volutes que de véritables Marginelles.
† Espèces dont la spire est saillante.
MARGINELLE NEIGEUSE Marginella glabella Lamarck Anim. sans vert. T. VII p. 355 n. 1; Voluta glabella Linn. Gmel. p. 3445 n. 32; la Porcelaine Adanson Voy. au Sénég. pl. 4 fig. 1; Encyclop. pl. 377 fig. 6 a b. Coquille ovale oblongue rougeâtre marquée de deux zânes transversales d'un rouge plus foncé tonte parsemée de taches blanches irrégulièrement disposées; spire courte obtuse conique; sutures peu profondes marquées par une zône rouge plus marquée interrompue
TOME X 12
par des taches blanches plus grandes; bord droit épais formant une légère échancrure à sa réunion avec le bord gauche; quatre plis saillans à la columelle.
MARGINELLK BLEUATRE Marginella cœrulescens Lamk. loc. cit. n. 4; Voluta prunum Linn. Gmel. pag. 3446 n. 33; l'Egouen Adanson Voy. au Sénég. pl. 4 fig. 3; Encyclopédie pl. 376 fig. 8 a b.
MARGINELLE ÉBURNÉE Marginella eburnea Lamk. Annales du Mus. T. 11 p. 61 n. 1 et T. VI pl. 44 fig. 9 a b; ibid. Anim. sans vert. loc. cit. n. 15. Petite espèce fossile des environs de Paris fort commune à Grignon et qui a beaucoup de rapport avec la Marginella muscaria Lamk. loc. cit. n. 13 qui vient de la Nou-velle-Hollande.
†† Espèces dont la spire n'est pasaillante.
MARGINELLE RAYÉE Marginella lineata Lamk. Anim. sans vert.; loc. cit. n. 23; Voluta persicula(Var. b.) Linn. Gmel. p. 3444 n. 29; le Bobi Adans. Voy. au Sénég. pl. 4 fig. 4; Martini. Conch. T. 11 tab. 42 fig. 419 et 420; Encyclopédie pl. 377 fig 4 a b. Elle est assez commune dans les mers du Sénégal. (D..H.)
MARGOUSIER. BOT. PHAN. Nom vulgaire du Melia Azaderach. (B.)
MARGRAVE. Margravia. BOT. PHAN. Pour Marcgravia. V. ce mot. (A. R.)
MARGUERITE. BOT. PHAN. Nom vulgaire de la Pâquerette Bellis pèrennis étendu à d'autres Composées. Ainsi l'on a appelé:
GRANDE MABGUERITE ou MARGUERITE DES CHAMPS le Chrysanthème Leucanthème.
MARGUERITE JAUNE le Chrysanthemum coronarium L.
REINE MARGUERITE l'Aster chinensis.
MARGUERITE DE SAINT-MICHEL l'Astère annuelle etc. (B.)
MARGYRICARPE. Margyricarpus. BOT. PHAN. Et non Margyncarpus. Genre de la famille des Ro sacées et de la Diandrie Digynic L. établi par Ruiz et Pavon (F Peruv. Prodr. 7 t. 33) et adopté par Kunth (Nov. Gener. et SpecPlant. œquin 6 p. 299) qui e a ainsi aéterminé les caractères calice persistant dont le tube est corr primé tétragone la gorge resserrée le limbe à quatre ou cinq division profondes munies chacune extérieu rement et à la base d'une petite épin dentiforme; corolle nulle; deux éta mines insérées sur l'orifice du tub calicinal à anthères biloculaires di dymes; ovaire étroitement renferm dans le calice surmonté d'un style terminal court terminé par un stigmate pluitieuz et multifide; akènt adhérent au tube du calice converti en une sorte de baie à quatre épines couronné par le limbe calicinal; graine pendante ayant son poinl d'attache près du sommet. Ce genre a été place par De Candolle (Prodr Syst. Veg. 2 p. 591) dans la tribu des Sanguisorbées; il ne renferme qu'une seule espèce Margy ricarpus setosus de Ruiz et Pavon (Flor. Peruv. 1 p. 38 t. 8 f. d). Cette Plante a été décrite par Lamarck sous le nom d'Empetrum pinnatum dans le Dic-tionnaire Encyclopédique puis réunie aux Ancistrum dans les Illustrations des genres. C'est un Arbrisseau très-rameux à feuilles alternes imparipin nées composées de folioles très-étroites subulées à fleurs axillaires solitaires et sessiles: ses baies globuleuses blanchâtres ont une saveur agréable; l'infusion de cette Plante sert à arrêter les hémorrhagies. Elle croît sur les collines arides de l'Amérique méridionale au Pérou au Chili au Brésil àSanta-Fé de Bogota Popayan Quito etc. (G..N.)
MARIALVA. BOT. PHAN. Ce genre établi par Vandelli (in Rœmer Script. Brasil. p. 118) est le même que le Beauhamoisia de Ruiz et Pavon déjà décrit dans ce Dictionnaire T. 11 p. 239. Choisy (Mémoires de
la Soc. d'Hist. Natur. T. I p. 225) adoptant le nom de Marialva comme séaerique sans égard à l'antériorité la placé parmi les Garciniées seconde action de la famille des Guttifères et lui a définitivement réuni le Tovomatad'Aublet; il l'a composé de trois spèces savoir: 1° Marialva guianensis Choisy ou Tovomita guianensis Aublet Plante indigène de la Guiane; 2° M. fructipendula Choisy ou Beauharnoisia fructipendula de Ruiz et Pavon; et 3° M. uniflora Choisy; espéce nouvelle très-voisine de la seconde et qui habite la Guiane. (G..N.)
MARIARMO. BOT. PHAN. (Garidel.) L'Hysope en Provence. (B.)
MARIBOUSES. INS. (Mademoiseile S. Mérian.) Une Guêpe de Surinam dont la piqûre est fort douloureuse. Ce mot est peut-être une corruption de Mariposa espagnol qui si-gnifie Papillon. (B.)
MARICA. BOT. PHAN. (Willdenow.) V. CIPURE.
* MARICOCA. OIS. Syn. vulgaire de Traîne-Buisson. V. SYLVIE. (DR..Z.)
* MARIE OIS. Syn. de Canard de Bahama. V.CANARD. (B.)
* MARIÉE. INS. Noctua Sponsa L. Espèce de Noctuelle. (B.)
MARIE-GALANTE BOT. PHAN. Le Quinquina corymbifère à la Martinique selon Bosc. (B.)
* MARIETTE BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Campanula Medium L. (B.)
MARIGNAN. POIS. L'un des noms vulgaires du Sogo espèce d'Holocentre aux Antilles. (B.)
MARIGNIA. BOT. PHAN. Commerson avait établi dans ses manuscrits et dans son herbier ce genre que La-marck et Jussieu ont réuni depuis au Bursera. Dans sa Révision de la famille des Térébinthacées p. 19 Kunth l'a rétabli et en a ainsi fixé les caractères: calice persistant divisé en cinq segmens peu profonds ovales aigus et dont la préfleuraison est valvaire; cinq pétales larges à la base du double plus longs que les divisions calicinales ovales aigus ouverts et réfléchis à préfleuraison valvaire; dix étamines hypogynes et libres à anthères ovées-oblongues échancrées à la base biloculaires et déhiscentes longitudinalement; ovaire supère sessile presque globuleux à cinq loges contenant chacune deux ovules fixés à l'axe et collatéraux; disque annulaire entier n'embrassent pas étroitement l'ovaire; stigmate sessile orbiculé à cinq lobes peu distincts; fruit drupacé ombi-liquépar le style persistant recouvert drune écorce épaisse et coriace renfermant un à cinq noyaux monospermes entourés selon Lamarck d'une pulpe gélatineuse; graines ovoïdes dépourvues d'albumen contenant un embryon droit et renversé à radicule supérieure et à cotylédons planes d'après Kunth qui les a observés sur une graine non mûre chiffonnés et ridés d'après Gaertner. Ce genre a été placé par Kunth dans la nouvelle famille pour laquelle il a proposé le nom de Burséracées. II est le même que le Dammara de Gaertner genre qu'il ne faut point confondre avec un autre du même nom adopté par Richard. V. DAMMARA. L'espèce que l'on doit considérer comme type du Marignia a été décrite dans l'Encyclopédie sous le nom de Bursera obtusifolia. C'est un Arbre balsamifère indigène de rile-de-France où on le nomme vulgairement Colophane bâtard. Ses feuüles sont alternes imparipinnées à folioles opposées coriaces très-entières sans stipules. Les fleurs sont blanchâtres et disposées en panicules axillaires au sommet des rameaux et accompagnées de bractées. C'est surtout dans les fruits que réside le suc résineux balsamique. De Candolle (Prodrom. Syst. Veg. 2 p. 79) a fait du Dammara nigra ue Rumph (Herb. Amboin. 2 p. 160 52) une espèce nouvelle sous le nom de Marignia
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acutifolia Cette Plante croît dans les Moluques. (G..N.)
MARIKANITE. MIN. V. MARéKANITE.
MARIKINA. MAM. Ce nom diminutif espagnol de Marie a été appliqué à une espèce d'Ouistiti qu'on se plaisait sans doute à appeler d'un nom de femme car c'est aussi la Rosalie. V. ce mot. (B.)
MARILA. BOT. PHAN. Ce genre de la Polyandrie Monogynie L. établi par Swartz (Prodrom. p. 84) est ainsi caractérisé: calice à quatre sépales disposés en croix les deux extérieurs enveloppant la fleur; corolle à quatre pétales; étaïuines très-nombreuses légèrement soudées par la base à authères aduées; un style surmouté d'un stigmate capité; fruit couronué par le calice persistant à trois ou quatre loges et à autant de valves qui par leur introflexion viennent se fixer à un placenta central et après la déhiscence s'enroulent par leurs bords membraneux; graines très-nombreuses ceintes d'une membrane jaune et frangée. Jussieu avait marqué la place de ce genre entre les Hypéricinées et les Guttifères; il a du rapport avec la première de ces familles par la structure du fruit et par ses graines mais il se rapproche davantage de la seconde par son inflorescence semblable à celle des Calophylum par son style et son stigmate simples et par ses anthères. Ces considérations ont décidé Choisy (Mém. de la Société d'Hist. Nat. de Paris T. 1 p. 221) à le ranger parmi les Clusiées première section de la famille des Gutlifères. On n' en connaît qu'une seule espèce Marila racermosa Swartz Arbre indigèue des Antilles. (G..N.)
* MARIMARI. BOT. PHAN. (Aublet.) Nom de pays du Cassia biflora. (B.)
MARIMONDA. MAM. Humboldt donne ce nom comme une désignation de pays de l'Atèle Belzebuth. Nous avons des raisons de croire qu'il y a une faute d'orthographe espagnole et qu'il faut écrire Marimoua. (B.)
MARINGOUIN. OIS. Espèce du genre Bécasseau. V. ce mot. (DR..Z.)
MARINGOUINS. INS. On donne ce nom dans diverses contrées de l'Amérique et surtout dans les Antilles aux Cousins qui sont très-nombreux dans les pays chauds où leurs piqûres sont encore plus douloureuses que dans nos climats. (B.)
* MARION-LAREUCHE. OIS. Syn. vulgaire de Rouge-Gorge. V. SYLVIE. (DR..Z.)
MARIPA. BOT. PHAN. Genre delà famille des Convolvulacées et de la Pentandrie Digynie L. établi par Aublet (Plantes de la Guiane p. 230 t. 91) qui l'a ainsi caractérise: calice à cinq divisions obtuses aui se recouvrent mutuellement; corolle tubuleuse dilatée à sa base et dont le limbe est divisé eu cinq lobes; cinq étamines insérées à la base du tube (opposées aux lobes d'après la figure donnée par Aublet); anthères longues sagittées; stigmate pellé; fruit biloculaire et disperme. Le Maripa scandens Aublet et Lamarck Illustr. t. 110 est un Arbrisseau grimpant dont les branches trèslongues retombent vers la terre et sont garnies de feuilles pétiolées alternes ovales aiguës entières trèsgrandes vertes el lisses. Les ileurs de couleur blanche forment des pauicules terminales ou axillaires; elles sont soutenues par des pédoncules accompagnés de bractées. Cette Plante croît sur les bords de la rivière de Sinainary dans la Guiane.
Le nom de Maripa encore donné par Aublet (Observations sur les Palmiers p. 100) à un Palmier de la Guiane dont il n'a pas fait connaître avec assez de détails les caractères de la fleur pour gu'on puisse déterminer à quel genre il appartient. Barrère a aussi parlé de ce Maripa qu'il nomme Chou-Maripa parce qu'on mange les jeunes pousses qui
occupent le centre de la touffe de ses feuilles. (G..N.)
MARIPOSA. OIS. Espèce du genre Gems-Bec. Ce nom dérive du mot qui en espagnol signifie Papillon. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
MARIPOU ET MARIRAOU. BOT. PHAN. Nom de pays del' Eugenia sinemariensis Aublet. (B.)
MARIQUE. BOT. PHAN. Pour Marica V. ce mot. (B.)
MARISQUE. Mariscus BOT. PHAN. Quiques auteurs ont formé sous ce nom employé par Linné pour une espece de Schœnus des genres très differens dans la famille des Cypéracées. Ainsi le Mariscus de Haller et de Mœnch se compose des Scirpus acicularis et setaceus qui rentrent dans l'Isolepis de Brown. Celui de Gaertner a pour type le Schœnus Marisus L. auquel sontréunis le Scirpes retrofractus et le Killingia panicea de Rottboll. Enfin Vahl (Enumerat. Plant. 2 p. 37a)a mieux défini ce genre Mariscus qui a été adopté par Rob. Brown et Kunth. Voici ses caractères essentiels: épillets formés d'un nombre de fleurs (deux à trois selon R. Brown); écailles imbriquées et distiques les inférieures vides; trois étamines ou quelquefois deux seulement; style trifide; point de soies hypogynes; akène triquètre recu dans l'excavation du rachis. Les espèces qui se rapportent à ce genre ootété confondues avec les Killingia par les auteurs. R. Brown en a publié quatre nouvelles indigènes de la Nouvelle -Hollande; et Kunth (Nov. Gener et Spec. Plant œquinoct. 1 p. 212) en a décrit neuf qui croissent dans l'Amérique méridionale. Ce sont des Plantes herbacées à chaumes garnis de feuilles seulement à la base. Leurs épis sont composés d'épillets nombreux involucrés terminaux rarement solitaires disposés en ombelles ou agglomérés en capitules. Selon R. Brown le genre Mariscus a le port des Cyperus et n'en diffère que par le petit nombre des épillets. (G..N.)
MARITACACA. MAM. Et non Maricata. V. BIARATACA.
MARITAMBOUR. BOT. PHAN. L'un des noms de pays de la Passionnaire bleue. (B.)
MARJOLAINE. Majorana. BOT. PHAN. Ce nom vulgaire d'une espèce d'Origan avait été employé par Touruefort pour distinguer génétiquement cette Plante; mais Linné n'a pas trouvé que les caractères assignés à ce genre fussent suffisans pour motiver son admission. V. ORIGAN. (G..N.)
MARL. BOT. PHAN. L'un des syn. vulgaires d'Agrostis Spica-Venti. (B.)
* MARLITE. GÉOL. Nom proposé par Kirwau pour réunir plusieurs roches calcaires mélangées d'Argile et de Sable et qui par leur dureté et la résistance qu elles opposent à l'action de l'air atmosphérique diffèrent des Marnes proprement dites. Les Molasses de Genève et Lausanne le Schiste marno bitumineux à empreintes de Poissons du Mansfeld seraient des Marlites pour Kirwan; mais ces distinctions nombreuses établies sur quelques caractères particuliers entre les mélanges variables presqu'à l'infini aue présentent les substances minérales et surtout la création de nouveaux noms pour désigner de pareilles variétés sont peut-être plus nuisibles qu'utiles pour l'avancement de l'histoire naturelle de la terre. (C. P.)
* MARMELADE NATURELLE. BOT. PHAN. Nom vulgaire aux Antilles del' Achras Sapota L. qui est un.Arbre du genre Lucuma. V. ce mot. (B.)
MARMELOS. BOT. PHAN. V. EGLé.
MARMITE DE SINGE BOT. PHAN. V. AMANDE D'ANDOS et LÉCYTHIS.
MARMOLIER. BOT. PHAN. Syn. de Duroia. V. ce mot. (B.)
* MARMOLITE. MIN. (Nuttall.) Substance opaque d'un vert pâle
avec un éclat légèrement perlé facile à entamer avec le couteau; pesant spécif. 2 5 et se présentant en masses clivables dans deux directions obliques l'une à l'autre. Elle est composée d'après une analyse de Nuttall de Magnésie 46; Silice 36; Eau 15; Chaux 2; oxide de Fer et de Chrome o 50. On la regarde comme étant une variété cristallisée de Serpentine. On la trouve dans ce dernier Minéral à Hoboken près de Baltimore aux Etats-Unis. (G.DEL.)
* MARMON. OIS. Syn. de Macareux. V. ce mot. (DR..Z.)
MARMONTAIN ET MARMONTAINE. MAM. Vieux noms francais de la Marmotte. (B.)
MARMOR. GÉOL. V. MARBRE.
* MARMORARIA. BOT. PHAN. L'un des noms antiques de l'Acanthe. (B.)
MARMOSE. MAM. Espèce du genre Didelphe. V. ce mot. (B.)
MARMOT POIS. L'un des syn. vulgaires du Denté commun. (B.)
MARMOTTE. Arctomys. MAM. Genre de Rongeurs claviculés que l'on considère ordinairement comme appartenant à la famille des Rats mais qui a aussi des rapports très-intimes avec celle des Ecureuils. Les dents sont en même nombre que chez ces derniers c'est-à-dire que la mâchoire supérieure a cinq molaires de chaque côté et l'inférieure quatre seulement. Parmi les supérieures la première beaucoup plus petite que les autres ne présente qu un seul tubercule et n'a qu'une seule racine; les quatre dernières qui sont toutes à peu près de même forme ont au contraire trois racines dont deux sont externes et l'autre interne et sont divisées transversalement en trois collines par deux sillons profonds dont le premier traverse entièrement la dent tandis que les deux collines postérieures se réunissent par leur extrémité interne et forment ainsi un petittalon. Les quatre molaires inférieures ont toutes la même grandeur et la même forme générale; elles sont échancrées sur leur côté externe et présentent en dedans de l'échancrure Un enfoncement dont la largeur est presque égale à celle de la dent tout entière. Les incisives sont comme chez presque tous les Rongeurs au nombre de deux à l'une et à l'autre mâchoires; elles sont très-fortes très-longues et taillées en biseau à leur face interne. Le système de dentition des Marmottes est donc très-peu différent de celui des Ecureuils; et ces deux genres forment véritablement sous ce rapport une seule et même famille comme on l'a remarqué; mais les premières ont aussi plusieurs caractères qui leur sont exclusivement propres et qui permettent de les distinguer même au premier coup-d'œil de tous les autres Rongeurs. Les quatre membres et surtout les postérieurs sont très-courts; et ils le paraissent même dans l'état naturel plus encore qu'ils ne le sont réellement parce que l'Animal les tient habituellement un peu fléchis: aussi les Marmottes sont-elles dans le cas de toutes les espèces qui présentent les mêmes modifications des organes de la locomotion: leur démarche est lourde et embarrassée surtout lorsqu'elles veulent courir. Elles ont au contraire beaucoup de facilité pour fouir à cause de la forme et de la force de leurs ongles et aussi à cause de la disposition de leurs membres de devant qui se trouvent un peu tournés en dedans. Les doigts réunis jusqu'à la seconde phalange par une membrane sont au nombre de cinq à l'extrémité postérieure et de quatre seulement à l'antérieure le pouce ne consistant (du moins chez toutes les espèces bien connues) que dans un petit tubercule placé vers le haut du métacarpe et fort peu apparent. La queue très-courte ne présente rien de remarquable. Le col est court; le corps est gros et trapu et ses formes sont généralement lourdes. Il est d'ailleurs couvert en en-
tier d'une épaisse fourrure composée ét poils laineux et de poils soyeux généralement longs el très-abondans. Les yeux sont latéraux et la pupille est ronde. Le mufle peu étendu est compris entre les deux narines; et la lèvre supérieure est fendue en partie et divisée comme chez beaucoup de Rongeurs par un sillon longitudinal. Les oreilles sont très-simples et très-courtes et se trouvent même presque entièrement cachées èns le poil. II y a de chaque côté (du moins chez la Marmotte des Alpes) cinq mamelles dont trois sont ventrales et deux pectorales.
Les Marmottes sont au nombre des Rongeurs omnivores de quelques naturalistes. Elles mangent en effet à peu prés tout ce qu'on leur donne desirnits des feuilles des racines du pain dela viande et même des Insectes; néanmoins c'est de matières végétales S'elles se nourrissent de préférence la se creusent de profondes et spacieuses retraites qui consistent ordinairement en deux galeties aboutissant à une sorte de cul-de-sac; c'est là qu'elles se renferment dans la saison roide pour se livrer à leur léthargie hibernale qui commence dès que la température n'est plus que de 8ou 9°. Elles sont alors très-grasses et leur épiploon est chargé d'une grande abondance de feuillets adipeux; elles sont au contraire assez maigres à l'époque de leur réveil et leur poids total est même alors sensiblement diminué. « Cette différence de poids nous prouve évidemment dit Mangili (Mémoire sur la léthargie des Marmottes Ann. Mus. T. IX) que la graisse dont elles sont pourvues leur est infiniment utile; non-seulement il s'en consomme une partie pendant le sommeil léthargique; mais elles en sont encore nourries pendant les intervalles de veille auxquels elles peuvent être exposées par l'élévation ou l'abaissement de la température. ff On sait en effet que les Marmottes do même que tous les autres Animaux hibernans se réveillent dès que le froid vient à augmenter qu'elles souffrent alors beaucoup et que s'il est prolongé elles ne tardent même pas à périr. C'est au r'este à quoi elles ne sont que très-rarement exposées parce que l'extrême profondeur de leurs terriers et le soin qu'elles ont de fermer les galeries qui y conduisent font que la température s'y maintient presque constamment mime pendant les plus grands froids à plusieurs degrà au-dessus de o.
Ce genre composé dans l'état présent de là science d'un grand nombre d'espèces si l'on admet toutes celles qui se trouvent indiquées dans les auteurs mais qui est encore très-imparfaitement connu habite également l'Amérique et l'Ancien-Monde. On est redevable de sa formation à Gmelin qui dans la treizième édition du Systema Naturœ sépara pour la première fois les Marmottes des Rats avec lesquels Linné les avait confondues. Nous décrirons d'abord l'espèce type du genre.
La MARMOTTE DES ALPES Arctomys Marmotta Gm.; Mus Arctomys Pall. a plus a un pied du bout du museau a l'origine de la queue; elle est généralement d'un gris foncé avec le bout de la queue noir les pieds blanchâtres le tour du museau blanc-grisâtre et les parties inférieures du corps d'un roux clair. Cette espèce qui habite les montagnes alpines de l'Europe est connue de tout le monde; et personne n'ignore que malgré son apparence stupide elle est un des Animaux les plus susceptibles d'éducation. Elle est d'ailleurs assez intelligente et ses mœurs dans l'état de nature sont tout-à-fait dignes d'attention. Elle creuse ordinairement sa retraite sur le penchant de la montagne en sorte que les deux galeries ne se trouvent pas dirigées horizontalement; c'est dans l'inférieure qu'elle va faire ses excrémens; c'est par la supérieure qu'elle entre dans son domicile et qu'elle en sort. La partie centrale celle où elle se tient habituellement est de niveau; on y trouve toujours une grande quantité de foin et de mousse
qu'elle prend le soin d'y transporter pendant l'été. Chaque terrier est l'ouvrage et la propriété d'un assez grand nombre d'individus qui forment ce qu'on pourrait nommer une société. C'est ce qu'on a particulièrement l'occasion d'observer lorsque l'époqne est venue de récolter le foin qui doit former pendant l'hiver le lit de toute la troupe; tous ceux qui font partiè de la même société travaillent ensemble; et lorsqu'ils ont préparé ce qui leur est nécessaire l'un di eux se couche sur le dos et les autres le tirant par la queue s'en servent comme d'un chariot pour transporter leurs provisions au domicile commun. On dit encore que quand la troupe vient à sortir pour brouter ou pour jouer sur le gazon comme il arrive souvent dans les beaux jours de l'été une sentinelle est toujours placée sur le sommet d'un rocher pourveiller à la sûreté générale. Enfin (et ce fait non moins remarquable que les précédens est beaucoup plus certain) quand l'époque de la léthargie hibernale est venue l'Animal se compose avec les provisions qu'il a faites pendant la belle saison un petit tas de fourrage de forme ordinairement sphérique et au centre duquel il va se placer; il y entre toujours à reculons tenant dans sa boucheune poignée de foin qu'il emploie à boucher l'ouverture par laquelle son corps a pénétré. La Marmotte des Alpes ne paraît pas être à beaucoup près aussi féconde que la plupart des Rongeurs; elle ne fait dit-on dans l'année qu'une seule portée de cinq petits environ.
Le BOBAK Buff. T. XIII pl. 18; Arctomys Bobac Gm. La Marmotte de Pologne de quelques auteurs habite également l'Europe mais plus particulièrement sa partis la plus septentrionale et elle se trouve également dans le nord de l'Asie. Elle est généralement d'un gris jaunâtre mêlé de brun noirâtre avec les parties inférieures du corps d'un fauve roussâtre clair la queue et la gorge roussâtres le tour des yeux brun et le bout du museau gris argenté. Elle vit comme nous l'avons indiqué dans des contrées plus froides que la Marmotte des Alpes; mais elle n'habite pas comme elle sur les hautes montagnes et préfère les collines peu élevées et dont l'exposition est au midi.
La MARMOTTE DE QUéBEC Penn. Quad. p. 270; Arctomys empetra Gm.; Mus empetra Pall. est la Marmotte du Canada de l'Encyclopédie méthodique mais non pas celle de Buffon; elle paraît également différer de la Marmotte de Québec de Forster espèce que nous décrirons d'après Harlan sous le nom de Marmotte de Parry. Elle est généralement d'un brun noirâtre varié de blanc avec le sommet delà tête d'un brun uniforme passant au brun rougeâtre sur l'occiput les joues et le menton d'un blanc grisâtre sale et la poitrine et les pâtes de devant d'un roux vif; la queue assez comte est couverte de poils noirs assez abondans. La Marmotte de Québec habite particulièrement le Canada et les environs de la baie d'Hudson; elle est plus anciennement et beaucoup mieux connue que toutes les autres Marmottes de l'Amérique. Celles-ci considérées par divers auteurs les unes comme de simples variétés de l' Arctomys empetra et par d'autres comme devant au contraire former des genres nouveaux paraissent être assez nombreuses. Ainsi l'auteur de la Faune américaine que nous avons déjà plusieurs fois citée Richard Harlan établit qu'il existe dans l'Amérique du nord 'jusqu'à onze espèces distinctes et il les décrit toutes en détail et avec beaucoup de soin dans son ouvrage. Nous croyons donc devoir suivre à cet égard ce naturaliste tout en remarquant que la plupart des espèces qu'il admet étant encore inconnues en France son travail doit encore laisser quelque doute sur la réalité de leur existence.
Le MONAX- Edwards Av. II; Buff. Suppl. III; Arctomys Monax
Gen. Harl. Esp. I p. 158; Cuniculus béhamensis Catesby a les oreilles arremedies les ongles longs et aigus; le pelage d'un brun ferrugineux un peu meins foncé sur les flancs et les parties afcrieures du corps que sur le dos avec le museau gris bleuâtre et la quene noirâtre. Cette espèce queHarlan a observée vivante habite particulièrement la partie centrale des Etats-Unis.
La MARMOTTE DU MISSOURI Arctomys Missouriensis Warden; A. Ladeviciani Ord Geog. de Guthrie; Harl. Esp. III p. 160 est généralement d'un rouge brun. Elle a la tête large et déprimée en dessus; les yeux grades; i'iris brun obscur; les oreilIes courtes et comme tronquées; les moustaches de moyenne longueur et de couleur noire; en outre de leagues soies naissent au -dessus de l'ceil et sur la joue. Tous les pieds sont pentadactyles couverts de poils très-courts et armés d'ongies noirs assez longs. La queue assez courte présente vers son extrémité une bande brune. Cet intéressant Rongeur dont le Muséum de Philadelphie possède un très-bel individu a recu dit Harlan le nom impropre de Chien de prairie à cause dune ressemblance qu'on a cru trouver entre son cri et l'aboiement du Chien. On imite assez bien ce cri ajoute le même auteur par la syllabetcheh lorsqu'on la prononce avec une sorte de sifflement. Cette espèce surtout abondante dans la province du Missouri où l'on connaît sous le nom de Villages des Chiens prairie certains lieux où se trouvent réunis en grande quantité les terriers de ces Animaux. Quelquesuns de ces villages des Chiens de prairie n'ont qu'une petite étendue mais d'autres ont jusqu'à plusieurs milles de circonférence.
La quatrième espèce admise par Harlan est celle qu'il nomme Arctomys tridccemlineata; c'est le Rondeur décrit par Mitchill sous le nom de Sciurus tridecemlineatus ou l'Ecureuil de la Fédération de plusieurs ouvrages et particulièrement de ce Dictionnaire. Mais (suivant Harlan) c'est à tort qu'il a été placé parmi les Ecureuils dont il s'éloigne à beaucoup d'égards; la forme générale du corps de la tête et des oreilles la longueur la direction et la forme de la queue enfin la forme et la proportion des jambes et des ongles le rapprochent en effet des Marmottes dont il a aussi les mœurs. Au reste Desmarast avait déjà en France soupconné les véritables rapports de cette espèce ou'on pourra nommer Marmotte de la Fédération si (comme nous le pensons aussi) elle doit réellement être placée dans le genre Arctomys. Quoi qu'il en soit Harlan nous apprend qu'elle se creuse des terriers et ne monte pas volontiers dans les Arbres. Elle est répandue dans une grande partie de l'Amérique du nord et se trouve depuis les lacs les plus septentrionaux jusqu'à la rivièred'Arkansa et très-probablement jusque dans le Mexique. (V. pour sa description l'article ECUREUIL T. VI).
La MARMOTTE DE FRANKLIN Arctomys Franklinii Sabine Trans. Lin. T. XIII; Harl. Esp. v. p. 167; connue aussi sous le nom de Marmotte grise d'Amérique a la gorge d'un blanc sale; les poils du dessus du corps sont courts et annelés de noirâtre de blanc sale de noir de blanc jaunâtre et de noirâtre (en sorte que le pelage est d'un gris jaunâtre varié); ceux du ventre sont noirâtres à leur origine d'un blanc sale à leur extrémité; enfin la queue est couverte de poils annelés de blanc et de noir et paraît elle-même dans son ensemble annelée des mêmes couleurs. Les incisives supérieures sont rougeâtres les inférieures plus pâles. On remarque en outre des moustaches (qui sont de couleur noire) de longs poils qui naissent au-dessus et au-dessous de l'œil.
La MARMOTTE DE RICHARDSON Arctomys Richardsonii Sabine loc. cit.; Harl. Esp. VI p. 168 est aussi connue sous le nom de Tawny American Marmot(Marmotte d'Amérique
couleur de tan). Elle a le sommet de la téte couvert de poils courts noirâtres à la base plus clairs au sommet; le museau couvert de poils brunâtres se joiguant à ceux du sommet de la tête; les joues de même couleur; la gorge d'un blanc sale la partie supérieure du corps couverte de poils courts et doux au toucher qui sont noirâtres à leur base fauves à leur extrémité; le dos à peu près de même couleur que le sommet de la téte; les flance d'un gris brunâtre; les parties inférieures d'un brun roussâtre; enfin la queue couverte de poils annelés longs mais peu abondans. Les oreilles sont ovales et courtes; les ongles de couleur cornée sont arqués et aigus; seulement le doigt interne des pieds de devant très-petit et très-reculé en arrière est terminé par un petit ongle obtus. Harlan n'indique pas d'une manière précise la patrie de cette espèce non plus que celle de la précédente; il ne donne non plus aucuns détails sur leurs mœurs et leurs habitudes.
La MARMOTTE POUDRÉE Arctomys pruinosa Gm. Harl. Esp. VII p. 159 est de la taille d'un Lapin; elle a le bout du nez noir les oreilles courtes et ovales les joues blanchâtres. Le pelage formé de poils cendrés à leur racine noirs dans leur milieu blanchâtres à leur extrémité est dans son ensemble d'un gris blanchâtre. La queue est d'un noir mélangé de roux et les jambes sont noires. La description ae Harlan a été faite d'après un individu que l'on croyait venir du nord de l'Amérique septentrionale.
La MARMOTTE DE PARRY Arctomys Parryii Richardson exp. Franklin: Harl. Esp. VII p. 170; l'Ecureuil de terre Hearne Journ. a les mains antérieures pentadactyles; le museau très-obtus; les oreilles très petites; la queue allongée noire à I'extrémité; le corps marbré de noir et de blanc en dessus d'un roux ferrugiueux en dessous. Cette espèce a des abajoues; elle habite comme la précédente le nord de l'Amériqu septentrionale.
La MARMOTTE BRACHYURE Arcto mys brachyura Harl. Esp. I Supp. p. 304; Anisonyx brachyura Ratin. Burrowing Squirrel(l'Ecureuil fouis seur) Lewis et Clarke exp. Miss avait servi de type à l'éstablissemen du genre Anisonyx de Rafinesque genre qui ne doit pas être conservé suivant Harlan les espèces qui I composaient u'étant que de véritables Marmottes. La Marmotte brachyure est généralement d'un bruitirant sur le gris roussâtre avec ledes sous du corps rougeâtre; la queue forme le septième de la longueur totale d'un brun rougeâtre en dessus et elle est d'un gris de fer en dessous blanche sur les bords. Cette espèce qui vit en société à la manière de l' Arctomys Ludoviciam habite les plaines de la Colombie.
La MARMOTTE ROUSSE Arctomys rufa Harl. Esp. ni Suppl. p. 308; Anisonyx rufa Rafin. est généralement d'un brun rougeâtre; les oreilles courtes et minces sont couvertes de poils courts d'un rouge brun uniforme. Elle habite les plaines boisées de la Colombie où elle ne paraÎt pas être très-commune; car nous apprenons de Harlan que le capitaine Lewis a offert des sommes considérables aux Indiens sans pouvoir se procurer un seul individu vivant.
Enfin la dernière espèce admise par Harlan est celle qu'il nomme Arctomys latrans Esp. II Supp. p 300; c'estlc Barring Squirrel(Ecureuil aboyant) de Lewis et de Clarke (loc. cit.);elleest généralement d'un rouge de brique uniforme avec le dessous du col et le ventre plus clairs que les autres parties du corps. En outre des moustaches on remarque aussi de longs poils qui naissent au-dessus des yeux. Chaque pied a cinq doigts parmi lesquels les deux externes sont les plus courts. Cette espèce qui habite les plaines du Missouri a comme on le voit les plus grands rapports avec l'Arctomys Ludoviciani dont elle pourrait bien ne pas différer. Le Cy-
nomys social de Rafinesque type du nouvea genre Cynomys de ce naturaliste paraît également se rapporter mêine Animal.
Teles sont les espèces admises dans le genre Arctomys par Richard Harlra; mais il n'est pas impossible que quelques-unes d'entre elles dovient quand elles seront mieux connues en être séparées. C'est ainsi qu'une espèce d'Europe te Souslik long-temps considérée comme une vériuble Marmotte est devenue lorsqu'on l'a étudiée d'une manière plus approfondie le type du nouveau genre Spermophile. V. ce mot. Quant à quelques autres espèces rapportées cosme lui au genre Arctomys on ne possède encore à leur égard que des descriptions fort incomplètes ou méme des indications fort vagues; et en chercherait vainement à établir une manière certaine à quel genre la doivent réellement appartenir. Tels sont: le Maulin Mus Maulinus Molina Arctomys Maulina Sh. qui aurait tous les pieds pentadactrles et les dents semblables pour leur nombre et leur disposition à celles de la Souris: la Marmotte de Circassie de Pennant Mus Tscherkessicus Exxl. qui a les jambes antérieures courtes les yeux rouges et brilles etc. et qui se creuse des terriers aux environs du fleuve Terek; et surtout le Gundi de l'Atlas Mus Gundi Rothmann Arctomys Gundi Gm. qui n'aurait que quatre doigts à tous les pieds. Le Hamster a également recu les noms de Marmotte de Strasbourg et de Marmotte d'Allemagne (V.HAMSTER) et le Damau celui de Marmotte bâtarde d'Afrique (Vosmaer) et de Marmotte du Cap. (V. DAMAN.) (IS. G. ST. H.)
MARMOUTON. MAM. L'un des noms vulgaires des Béliers réservés pour étalons. (B.)
MARNAT. MOLL. Adanson nomme ainsi(Voy. au Sénég. pl. 12 fig. 1) une Coquille du genre Turbo dont Linné a fait une espèce particulière à laquelle il a donné le nom de Turbo punctatus(Syst. Nat. 13e édit. T. I pag-3597 no 37). (D..H.)
MARNE GÉOL. Mélange naturel et dans des proportions très-variables des particules calcaires argileuses et sablonneuses d'une ténuité telle que leur réunion présente à l'œil une substance homogène dont les caractères minéralogiques principaux sont d'être très-peu dure souvent même très-tendre et friable d'avoir l'aspect terne et pulvérulent de se délayer plus ou moins facilement dans l'eau en ne faisant avec celle-ci qu'une pâte courte qui soumise à l' action du feu acquiert peu de dureté et se fond facilement. Ces derniers traits joints à celui de donner lieu à une très-vive effervescence avec l'Acide nitrique distinguent les Marnes des Argiles proprement dites tandis que le résidu considérable qui reste au fond de la dissolution par l'Acide nitrique établit une différence entre elles et les Calcaires sans mélange.
Malgré ces distinctions qui paraissent bien tranchées cependant à l'exception de quelques substances particulières que les usages auxquels elles sont propres font désigner par tout le monde sous le même nom il est difficile de savoir si beaucoup de dépôts dont les couches nombreuses et souvent très-puissantes entrent essentiellement dans la composition des divers terrains secondaires et tertiaires doivent être considérés comme appartenant à des variétés de Calcaire ou d'Argile ou bien comme étant de véritables Marnes. La difficulté qui est ici la même que pour toutes les substances minérales mélangées est d'autant plus grande que dans la même coucue les quantités relatives de Calcaire d'Argile et de Sable varient d'un point à un autre. De-là viennent les expressions journellement employées dans les descriptions géologiques d'Argile marneuse de Calcaire marneux de Marne calcaire oa Marne argileuse Marne sablonneuse etc.; expres-
sions que loin de bannir il est bon d'employer puisqu'elles expriment vaguement les modifications sans nombre qui existent dans la nature mais dont il faut à ce qu'il me semble se garder de limiter te sens d'une manière trop étroite et trop systématique dans 1a crainte de donner en les employant des idées inexactes.
Les auteurs allemands désignent la Marne sous le nom de Mergel dont Werner ne distinguait que deux variétés: la Marne terreuse Mergel Erde et la Marne endurcie Verhœrteter Mergel qu'il regardait comme des espèces de Calcaires. Haüv ne considérant pas avec raison la Marne comme une substance minérale particulière mais comme un mélange d'Argile et de Calcaire l'appelait Argile calcarifère. Brongniart (Traité de Minéralogie) fait des Marnes une espèce de sou ordre des Pierres argiloïdes sorte d'appendice aux véritables Minéraux et que depuis il comprend dans la classification des Roches d'apparence homogène et tendre.
L'auteur célèbre que nous venons de citer reconnaît parmi les Marnes deux variétés principales: 1° les Marnes argileuses se délayant et faisant une pâte courte avec l'eau variant pour les couleurs du gris au jaune au vert et brun quelquefois marbrées de gris de jaune de rouge. C'est à cette variété qu'il faut rapporter la Terre ou Argile à potier (Marne argileuse figuline) qui ressemble beaucoup a l'Argile plastique par sa texture fine et serrée mais qui a moins de ténacité et se casse plus facilement qu'elle en présentant des surfaces raboteuses dans la cassure. Quoique toujours elle fasse effervescence avec l'Acide nitrique elle ne contient quelquefois que cinq pour cent de Chaux carbonatée et rarement plus de quinze ce qui suffît cependant pour la rendre fusible au feu. La couche puissante de Marne verte qui dans les terrains des en-yirous de Paris et notamment à Montmartre recouvre la formation gypseuse est un exemple de Marne argileuse; c'est elle qui est employée à la fabrication des tuiles des briques des carreaux autour de la ville et qui alimente un grand nombre d'établissemens dans la vallée de Montmorency. Les Marnes argileuses schistoïdes et compactes diffèrent entre elles par leur texture et par leur gisement. La première dont la couleur est assez généralement foncée est quelquefois confondue avec les Schistes et l'Argile schisteuse des terra ins houillers (Schiefersthon) avec lesquels elle se trouve. A la seconde sous-variété se rapportent des Marnes verdâtres et d'un gris marbré qui séparent les bancs de la seconde masse de Plâtre à Montmartre et qui sont employées comme pierre à détacher: on peut en rapprocher aussi quelques Terres à foulon employées en Angleterre et dans d'autres pavs. 2°. Les Marnes calcaires diffèrent des précédentes par la difficulté avec laquelle elle font pâte avec l'eau; on ne parvient à lier les parties humectées que si prélirainanement on les a réduites par le broyement à une très-grande ténuité. Quoique souvent assez dures pour êtres employées dans les constructions les Marnes calcaires n'ont point de ténacité; elles se brisent facilement et souvent elles se réduisent d'elles-mêmes sous l'influence atmosphérique en une poussière fine; leurs couleurs dominantes sont le blanc le jaunâtre; elles offrent beaucoup plus rarement des teintes foncées que les Marnes argileuses. La plupart des couches de Marne qui précèdent et surmontent la formation gypseuse des environs de Paris et celles qui alternent avec les lits de Plâtre appartiennent à la sous-variété de Marne calcaire compacte. Une autre sous-variété offre une structure fissile schistoïde; c'est â elle qu'il faut rapporter les célèbres Schistes calcaires d'OEningen près du lac de Constance du Locle près de Neufchâtcl d'Aix en Provence qui renferment entre leurs feuillets des débris nombreux de Végétaux de
puissons de Reptiles et de Coquilles l'eau douce. On regarde assez généralement aussi comme des Marnes calcaires schistoïdes celles qui au mont Bolca près Vérone renferment une si prodigieuse quantité d'Ichthyo-lithes; mais la dénomination qu'on leur applique souvent de Calcaire arneux ou de Schiste calcaire les désigne tout aussi bien que ceux des environs d'Eichtedt et de Pappen-heim non moins célèbres par les Fossiles nombreux qu'ils contiennent.
On a donné le nom de Marne silicense feuilletée à une couche particaliere de la formation gypseuse de Montmartre qui au milieu de ses follets contient des rognons ou des les de l'espèce de Silex connu sous le nom de Menilite. Cette Marne qui est brune et se délite en feuillets très-noces est remarquable par la petite quantité d'Alumine et de Chaux qu'elle contient son analyse ayant donné sur cent parties environ seiyante de Silice huit de Magnésie me à quatre d'Alumine une de Chaux etc. Quelques auteurs regardent comme une variété bitumineuse de Marne feuilletée le Minéral qui se trouve auprès de Syracuse en Sicile et auquel Cordier'a donné le nom ée Dusodyle. V. ce mot.
Comme on vient de le voir les Marnes ne contiennent pas seulement de l'Argile du Calcaire et du Sable; la Magnésie les oxides de Fer entrent dans le mélange qui les constitue mais accessoirement. C'est par la présence de la Magnésie que l'emploi de certaines Marnes en agriculture est plus nuisible qu'utile; c'est aux oxides de Fer de Mangtoèse qu'elles doivent leurs couleurs variées. Les paillettes de Mica caractérisent par leur existence presque constante les dépôts puissans et continus qui dans le sud de la France dans les collines sub -apennines la Dalmatie la Hongrie les environs de Vienne en Autriche etc. appartiennent à une même formation moderne riche en Coquilles fossiles.
Bien que l'on trouve quelquefois les Marnés en amas au milieu d'autres substances elles se présentent plus généralement en couches qui alternent avec des Calcaires et des Argiles; elles offrent alors tous les ca ractères de dépôts sédimenteux opérés sous des eaux tranquilles qui tenaient en suspension les particules dont elles se composent et qui dans beaucoup de cas ont été comme plus fines séparées mécaniquement d'un mélangé plus grossier et transportées en raison de leur pesanteur spécifique loin du lieu où s'est fait le premier délayement. Beaucoup de Marnes paraissent avoir été portées par des courans continentaux qui les ont laissé déposer soit daus des lacs soit dans la mer.
En perdant l'eau qui les tenait délayées et en se desséchant les Marnes ont affecté différentes formes; les unes se sont fendillées dans tous les sens d'autres se sont divisées par le retrait en parallélipipèdes et même en colonnes prismatiques analogues à celles des Basaltes. On voit un exemple de cette dernière disposition dans une Marne calcaire blanche et compacte de la formation gypseuse sur les bords de la Seine près d'Argenteuil. Le premier avec notre ami Desmarets nous avons fait connaître il y a plus de seize années une sorte de retrait encore plus remarquable. (Journal des Mines mars 1809.) Nous l'avions observé d'abord dans une couche de Marne calcaire jaunâtre remplie en même temps de cristaux de Sélénite et de nombreuses empreintes de Coquilles marines qui fait partie de la troisième masse de Plâtre visible alors dans une carrière dite de la Hutte-aux-Gardes r au pied de Montmartre du côté de la route de Saint-Ouen mais actuellement comblée. Depuis lors cette même couche a été suivie dans toute la ceinture nord de Paris à partir de Passy jusqu'au faubourg du Temple et elle a présenté les indices d'un semblable retrait. Dernièrement encore y nous venons d'en retrouver des exemples remarquables par certaines
modifications particulières dont nous parlerons ci-après dans des Marnes calcaires très-dures qui accompagnent les deux bancs d'Huîlres fossiles supérieurs au Gypse à Montmorency Moulignon Saint-Prix. Voici ce que l'on observe dans les premières Marnes que nous avons citées c'est-à-dire dans celles de Montmartre: si l'on frappe un bloc de Marne pour le briser il s'en détache souvent une pyramide à quatre faces striées assez profondément et parallèlement aux côtés de sa base qui sont à peu près égaux entre eux et ont d'un à cinq et six pouces la hauteur de la pyramide est environ égale à la longueur de chacun de ces côtés et son sommet est obtus (V. les planches de ce Dict. fig. 1). La cavité pyramidale laissée dans le bloc de Marne (fig. 2 A) paraît au Premier aspect n'être que le moule ou l'empreinte de la pyramide qui vient de se détacher; mais en examinant et séparant avec précaution le bloc on s'apercoit bientôt que la cavité a pour parois quatre faces d'autant de pyramides semblables à la première et dont les sommets se réunissent en un point central. Enfin le système se complète par une sixième pyramide dont le sommet est directement opcosé à celui de la première pyramide.pour se faire une idée exacte de cette disposition qu'il est difficile d'expliquer sans une figure il faut se représenter un solide cubique (fig. 3) imaginer des plans qui de chacune des arêtes du cube passent à l'arête qui lui est diamétralement opposée et se figurer quelle sera la division opérée dans la masse solide par l'intersection de ces différens plans. Il est évident quil en résultera six pyramides semblables dont tous les sommets seront réunis au centre du cube et qui auront chacune pour base l'une des faces de celui-ci (fig 4). On voit encore que chaque face des pyramides sera en contact immédiat avec l'une des faces d'une autre pyramide. Toutes ces circonstances sont offertes par le mode de retrait que nous cherchons à décrire à l' exception qu'on ne peut pas supposer dans la Marne.la préexistence de solides cubiques à la formation des pyramides; car la base de chacune de celles-ci qui serait l'une des faces du cube n'est jamais libre et apparente; elle se confond toujours avec la masse de la Marne. Avant que d'avoir bien concu cet assemblage des six pyramides et lorsqu'on en trouva isolément quelques-unes on a été tenté de regarder chacune d'elles comme des moitiés d'octaèdre. Aussi malgré l'explication que nous avons donnée dans le temps nous les avons souvent entendu citer sous le nom d'ocfftaèdres de Montmartre. Serait-ce ainsi qu'il faudrait entendre ce que dit de Boru des Marnes présentant des octaèdres? et Emmerline qui dit que l'on a trouvé dans des Marnes des pseudo-cristaux ayant la forme d'une pyramide à quatre faces doubles a-t-il voulu indiquer autre chose que ce mode de retrait? Il nous a toujours paru évident que l'on ne saurait attribuer cette division si singulièrement régulière à une cristallisation et qu'elle ne pouvait avoir été que le produit d'un retrait par dessèchement mais il fa ut avouer que nous croyons difficile de rendre compte d'une manière satisfaisante d'un semblable effet par cette cause. La solution de cette question a excité l'attention de plusieurs savans; Girard a recherché si la division observée n'avait pas pu être occasionée par une pression comparable à celle exercée sur l'une des deux faces parallèles d'un solide prismatique et particulièrement d'un cube dont l'autre face serait appuyée sur un plau résistant. Ce savant ingénieur étayait sa supposition par des calculs rigoureux et par les observations entreprises par Coulomb et Rondelet pour connaître la force avec laquelle les différentes pierres employées dans les constructions résistent au poids des masses dont elles sont chargées. Eu effet Rondelet avait vu que des cubes de matièrl homogéue de pierre calcaire par exemple étant fortement
comprimés sur deux faces parallèles a partageaient en six pyramides arables. Mais par cette explication ingénieuse on ne peut rendre mun des stries que présentent les faces des pyramides qui devraient ère lisses; et au surplus on rencontre ces pyramides dans la même cou-àe placées suivant des directions qui se croisent;de plus les sommets des x pyramides qui sont obtus ainsi que nous l'avons dit laissent entre eux un vide qui au lieu de faire prétæmer une pression indique au contraire un écartement ou retrait. Cest cette dernièrc observation qui lie le les précédent à celui qui nous reste à rapporter et que voici: dans la calcaire très-compacte des commets de Montmorency Moulicron Saint-Prix on observe un grand membre de cavités cubiques dont les plus petites ne sont visibles qu'à la pe et dont les plus grandes n'ont use quelques lignes de diamètre. les remarquâmes long-temps sans pouvoir nous rendre compte d'une telle régularité; nous vîmes que plus ces cavités étaient grandes et moins les parois en étaient planes; celles-ci devenaient de plus en plus convexes de sorte que les angies de reunion étaient plus aigus. Il nous fnt facile de concevoir qu'en exaîerant par la pensée cet effet croissant la masse solide au centre de la quelle était la cavité cubique serait divisée en six pyramides qui auraient chacune pour sommet la paroi convexe de la cavité et nous vîmes alors dans chacune de celles-ci lorigine d'unedivision pyramidale analogue à cellesdes Marnes de Montmartre V.les planches de ce Dict. fig. 5). Notre conjecture ne tarda pas à devenir aue vérité démontrée; car nous sûmes fie dans les mêmes couches on avait trouvédes pyramides isolées et nous en rencontrâmes nous-même quelques fragmeos. L'identité d'origine ne peut à donc plus être contestée pas plus à ce qu'il nous semble que la cause qu'il faut regarder comme un mode derstrait particulier dont le caractère serait d'avoir commencé dans plusieurs points isolés au milieu d'une masse plus ou moins molle. Mais qui a déterminé le retrait à commencer ainsi? c'est ce que nous ne saurions expliquer. Nous nous contenterons do faire remarquer que si dans une pâte humide une cause quelconque vient faire qu'un point central se dessèche plus tôt que ceux qui l'environnent (la disparition par exemple d'une ou plusieurs mo-écules d'eau qui se combineraient chimiquement avec d'autres molécules accessoires dans la pâte) les molécules s'écarteront de ce point dans des directions opposées; et la pâte diminuant de volume en raison inverse de son éloignement du point central où a commencé le dessèchement il se fera nécessairement des solutions de continuité des fentes qui auront lieu suivant les diagonales différentes des forces les plus rapprochées. Si le retrait s'opère dans six directions principales opposées les unes aux autres douze fentes seront produites chacune sur la ligne intermédiaire entre deux forces perpendiculaires l'une à l'autre à partir du point central; et le résultat sera la division de la pâte en six pyra-mides dont la hauteur et la largeur croîtront avec le desséchement et dont par conséquent les bases ne sauraient exister réellement. Le phénomène n'aura-t-il pas quant aux effets beaucoup d'analogie avec ceux de la pression extérieure quoique produit par une cause agissant du dedans au dehors?
Les Marnes en général jouent dans la nature un rôle dont l'importance est bien supérieure à celui de la plupart des substances minérales simples dont l'existence n'est presque toujours qu'accessoire dans les couches dont se compose l'écorce terrestre tandis que celle-ci est dans beaucoup de lieux essentiellement formée ne Marnes; elles entrent pour près des deux tiers dans la composition de certains terrains comme ceux qui constituent les collines sub-
apennînes el on les retrouve dans presque toutes les formations. Plusieurs variétés alternent avec les lits de Schiste de Grès et de Charbon de terre dans les terrains houillers. Des Marnes diversement colorées en vert et surtout en rouge abondent tellement dans les terrains gypseux et muriatifères que les Anglais ont désigné spécialement celui de ces terrains qui sépare la formation houillère des Calcaires oolithiques sous le nom particulier de Marne rouge (red Marl). Les grands dépôts de Calcaire jurassique sont entrecoupés par des séries puissantes de couches marneuses dont la couleur dominante est le gris et le verdâtre. Quelquefois les couches de Marne qui alternent avec des dépôts très-coquilliers ne renferment pas de Fossiles ou bien ceux qu'elles renferment sont dans un état de conservation différent de celui des couches inférieures ou supérieures; ils sont en général plus entiers; elles renferment des sque lettes d'Animaux qui sont entiers et des débris de Végétaux bien conservés. Sous le rapport de la nature des Fossiles qu'elles renferment on peut distinguer des Manies «narines et des Marnes d'eau douce; mais il faut remarquer que dans les premières des débris d'êtres terrestres ou fluviatiles sont associés aux dépouilles généralement entières de productions marines.
Les Marnes ne sont pas seulement d'un grand intérêt pour le géologue; les usages auxquels elles sont propres invitent les fabricans et surtout les agriculteurs à les rechercher et à étudier leur variable composition; elles sont employées comme nous l'avons déjà dit pour la fabrication des poteries des tuiles carreaux etc. pour le dégraissage des draps etc.; mais leur emploi sur les terres cultivées pour en modifier la nature et les renore plus fertiles est de la plus haute importance. Le marnage des terres est une pratique suivie de temps immémorial en certaines contrées et que la routine n'a pas jusqu'à présent laissé s'établir dans d'autres qui en possèden t tous les moyens et en retireraient les plus grands avantages. Pour le succès de l'opération non-seulement il n'est pas indifférent d'employer toute espèce de Marne mais il faut encore que les qualités de celle employée soient en rapport avec là nature de la terre que l'on veut amender par ce moyen. Les Marnes argileuses par exemple conviennent aux terres sablonneuses qu'elles rendent plus tenaces et plus propres à retenir l'humidité; les Marnes calcaires au contraire serviront à ameublir les terres argileuses trop grasses; les Argiles ou les Sables purs pourraient à la rigueur opérer ces deux actions mécaniques; mais il paraît que la quantité de carbonate de chaux qui entre dans la composition des Marnes exerce une action chimique favorable à la végétation soit que ce sel absorbe l'oxigène de l'air soit qu'il fournisse aux Plantes de l'Acide carbonique et rende soluble l'humus qui doit les nourrir. Quoi qu'il en soit il est certain que l'effet des Marnes sur les terres n'est pas rapide; il n'est le plus souvent sensible que la seconde la troisième ou même la quatrième année mais il dure jusqu'à quinze années et plus. Il faut que l'expérience apprenne au cultivateur quelle est la quantité de Marne qu'il doit répandre sur sa terre car une trop forte dose peut produire une stérilité complète. Pour les employer les Marnes doivent être réduites en poudre; et beaucoup d'entre elles qui paraissent fort dures s'y réduisent d'elles-mêmes en se délitant par leur exposition à l'air. Aussi est-on dans l'habitude dé les laisser réunies pendant quelque temps en tas auprès des marnières avant que de les employer. A defaut de Marne proprement dite on emploie atux mêmes usages dans quelques contrées la Craie des amas de Coquilles fossiles (Faluns) des Vases e mer et même la Chaux éteinte à l'air. Il faut éviter de se servir des Calcaires ou Marnes qui contiennent
temp de Magnésie parce qu'il paraît que cette substance frappe les terres de stérilité. (C. P.)
* MARO. BOT. PHAN. (Garcia é par l'Ecluse.) Syn. de Cocotier. (B.)
* MAROC OU MOROC. OIS. Espèce du genre Coucou. (B.)
MAROCHOS. OIS. (Albert -le-Grand.) Le Guêpier commun. (B.)
MAROLY. OIS. Valmont de Bouare croit reconnaître l'Orfraie dans I'Oiseau imaginaire si bizarrement déent sous ce nom par La Chesnayedes-Bois. (B.)
* MARON ROTI. MOLL. Pour MERRON ROTI. V. ce mot. (B.)
* MARONITE MIN. (Link.) Syn. De Macle. V. ce mot. (G..N.)
MAROTOU. OIS. et BOT. L'un des noms vulgaires du Milan dans cercoins cantons de la France océanique. On l'etend aussi aux Souchets Cyperns: (B.)
MAROTTI. BOT. PHAN. L'Arbre du Malabar décrit et figuré sous ce nom par Rhéede ne peut être rapporté avec quelques probabilités a aucun des genres connus. Les caractères que cet auteur en a donnés ne suffisent même pas pour déterminer fans quelle famille on doit le placer; car Jussieu indique mais avec beaucoup de réserve les Sapindacées ou plutôt les Berbéridées. (G.. N.)
MAROUETTE. OIS. Espèce du genre Gallinule. V. ce mot. (DR..Z.)
MAROUTE. BOT. PHAN. Nom vulgaire d'une espèce de Camomille devenue le type du genre Maruta de Casini. V. MARUTA. (G..N.)
MARQUETTE MOLL. Les pêcheurs donnent ce nom à de jeunes Sèches qu'ils emploient comme appât. (B.)
MARQUISE BOT. PHAN. Variété de Poires. (B.)
MARRACHÉMIN. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Marrube commun dans certains cantons de la France. (B.)
MARRON OU CIMARRON. ZOOL. Nous saisissons l'occasion que nous fournit ce mot qui se rattache si douloureusement à l'histoire du genre hu main pour citer un passage de Virey aussi bien écrit que bien pensé. « Ce mot supplique pareillement dit-il à tous les Animaux échappés au joug de l'Homme. Le MARRON est surtout le Nègre qui s'est enfui de l'habitation de èon maître et qui se cache dans les bois les cavernes et les montagnes pour échapper aux châtimcns rigoureux dont on l'accable. Le misérable végète tristement dans les lieux déserts cherchant quelques racines agrestes quelques mauvais fruits rebut des Animaux pour soutenir sa vie. Loin de son pays de sa. famille de ses amis il demeure toujours en crainte d'être découvert et tuépar les blancs. Dans les colonies les blancs vont en effet à la chasse des Nègres Marrons ou fuyards et les tuent a coups de fusil comme des bêtes. Si de tels malheureux accablés de misère reviennent demander leur grâce on les punit cruellement on les attache à une grande chaîne pour les empêcher de fuir désormais; ils y sont pour le reste de leurs jours à la merci d'un Homme qui ayant tout pouvoir sur eux est intéressé à ' multiplier leurs travaux sans qu'il leur en revienne le moindre profit:ils se trouvent encore heureux lorsqu'on ne les accable pas de coups.ff
Nous avonscounu personnellement des créoles et des blancs qui n'avaient d'autre état que celui de chasseurs d'Hommes.Ils battaient les bois elles montagnes chargés de cordes pour atfacher les malheureux qu'ils venaient à surprendre; et lorsque ne pouvant les saisir pour les revendre ils les tiraient comme on tire le gibier leur habitude était de couper la main du mort afin de la porter au gouvernement qui payait une prime pour ces sortes d'offrandes. Dès que de tels chasseurs savent qu'il s'est échappé un es-
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clave de quelque habitation ils vont chez le propriétaire et s'arrangeât avec lui à bas prix pour la 'propriété du fuyard. Nous avons encore vu un de ces Marrons reconduit chez son maître auquel celui-ci fit couper la jambe droite pour le mettre dans l'impossibilité de retourner au bois; ainsi mutilé le malheureux était employé à épouvanter par des cris les Oiseaux et les Singes le long des champs de Maïs ou de Riz. De tels exemples sont fort rares à Mascareigne;plus fréquens à l'Ile-de-France assez communs à la Guiane très-nombreux à la Martinique et furent si multipliés à Saint-Domingue que les plaintes des victimes parvinrent enfin jusqu'au Dieu veugeur.
On a encore étendu le nom de MARRON à d'autres créatures moins à plaindre sans doute que les nègres et appelé ainsi une espèce de Poisson du genre Spare.
MARRON ÉPINEUX un Conchifère du genre Came.
MARRON ROTI le Murex Ricinus etc. etc. (B.)
MARRON BOT. Ce nom désignait premièrement les plus belles Châtaignes choisies pour les tables recherchées. On l'étendit à d'autres Végétaux; ainsi l'on appela:
MARRON D'INDE les fruits de l'Hippocastane.
MARRON DE COCHONS les racines du Cyclame commun.
MARRON D'EAU les fruits de la Macre.
MARRON NOIR un Agaric dans Paulet. (B.)
MARRONNIER BOT. PHAN. L'un des noms du Châtaignier quon a étendu à l'Hippocastane appelé vul-gairemeut MARONNIER D'INDE et au Pavia appelé MARONNIER A FLEURS ROUGES. V. HIPPOCASTANE et PAVIA. (B.)
MARRUBE. Marrubium. BOT. PHAN. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie L. ainsi caractérisé: calice tubuleux cylindrique à dix stries et à cinq ou dix dents; corolle hilabiée dont le tube est un peu plus lonç que le calice légèrement arqué; la lèvre supérieure dressée plane étroite et ifide; l'inférieure a trois lobes inégaux deux latéraux plus petits ovales et obtus celui du milieu plus grand et échancré; étamines didynames très-courtes renfermées dans l'intérieur de la corolle; style très-court terminé par un stigmate à deux lobes inégaux. Ce genre se compose d'une vingtaine d'espèces dont la plupart sont indigènes de l'Europe méridionale et orientale. On en cultive plusieurs dans les jardins de botanique; et quelques -unes par exemple le Marrubium peregrinum si ce n'était la petitesse de leurs fleurs mériteraient de fixer l'attention des amateurs comme Plantes d'ornement. Les deux espèces suivantes offrent assez d'inlérét pour que nous en donnons une courte description.
Le MARRUBE COMMUN Marru-bium vulgare L. et Rich. Bot.Méd. p. 261 a une racine vivace qui donne naissance à des tiges dressées longues de trois à six décimètres rameuses velues et blanchâtres; les feuilles sont pétiolées ovales aiguës crénelées crépues et cotonneuses; les fleurs sont blanches petites formant aux aisselles des feuilles des verticillcs compactes accompagnés en dehors de nractées subu ées et courtes. Cette Plante est fort commune dans les lieux incultes sur le bord des routes et des fossés de presque toute l'Europe. Elle disparaît cependant en certaines contrées comme par exemple dans la ré-gion Alpine. Le Marrube est d'une odeur aromatique comme musquée et d'une saveur âcre qui dénotent en lui des propriétés assez actives. C'est un bon stimulant dont l'usage peut convenir dans certains cas d'a-ménorrhée et dans les catarrhes chroniques.
Le MARRUBE FAUX-DICTAMNE Marrubium Pseudo-Dictamnus L. est originaire de l'île de Crète et on le cultive dans les jardins de botanique.
Ses tiges sont sous-frutescentes hautes de cinq à six décimètres coumtes ainsi aqe toutes les parties delà Plante d'un duvet blanchâtre et très-abondant; les feuilles sont cordiformes presque arrondies cré-bdées et très-ridées; les fleurs de couleur rosée sont disposées par verticilles rapprochés et accompagnés de bractées spatulées et velues. On a cru que cette Plante représentait le fameux Dictamne de Crète des poeies de l'antiquité; mais il est plus pobeble que ce spécifique était une epice d'Origan. (G..N.)
MARRUBIASTRUM. BOT. PHAN. les espèces dont se composait le gener constitué sous ce nom par Tournefort ont été réparties dans les genres Sideritis Stachys et Leounis de Linné. V. ces mots. (G..N.)
MARRUBIUM. BOT. PHAN. V. MARRUBE.
MARS. INS. Geoffroy appelle «nsi le Papilio Ilia de Fabricius. Ce nom a servi depuis à désigner une petite famille du genre Nymphalis de Latreille. V. NYMPHALE. (G.)
MARS. MIN. Syn. de Fer chez les alchimistes d'où il était passé dans la chimie ancienne. (B.)
MARSAN A. BOT. PHAN. (Sonnerat.) Syn. de Murraya. (B.)
MARSCHALLIA OU MARSHALLIA. BOT. PHAN. Ce nom énérique a eu deux emplois. Scopoli la substitué à celui de Racoubea genre d'Aublet qui a été réuni à l' Homalium de Jacquin. Dans son édition du Systema Vegetabilium de Linné Gmelin tout en adoptant cette substitution a également admis la même dénomination dont s'était servi Schreber pour un genre de Synanthérées qui a reçu depuis d'autres noms tels que ceux de Persoonia Trattenichia et Phyteumopsis proposés par Michaux Persoon et Poiret. C'est donc à ce dernier genre que le nom de Marschallia doit être appliqué principalement à cause de son antériorité.
Le Marscàallia appartient aux Corymbifères de Jussieu et à la Syngé-nésie égale de Linné. Il offre pour caractères essentiels: involucre composé d'écailles lancéolées disposées presque sur deux rangs; réceptacle garni de paillettes de la longueur de l'involucre; calathide de fleurs toutes hermaphrodites et fertiles dont la corolle est régulière à cinq divisions linéaires; ovaire allongé surmonté d'un style à deux stigmates réfléchis; akène ovale strié surmonté de cinq paillettes membra-neuses. Ce genre se compose de trois espèces M. lanceolata latifolia et angustifolia qui habitent la Caroline et les contrées voisines de l'Amérique du nord. (G..N.)
MARSDÉNIE. Marsdenia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asclépiadées et de la Pentandrie Digynie L. établiparR. Brown (in Wern. Transact. 1 p. 28) qui l'a ainsi caractérisé: corolle urcéolée quin-quéfide quelquefois rotaéée; couronne staminale à cinq folioles comprimées indivises et simples intérieurement; anthères terminées par une membrane; masses polliniques dressées fixées par la base; follicules lisses; graines aigrettées. Ce genre est extrêmement rapproché du Pergularia duquel selon R. Brown lui-même il ne diffère que par les folioles simples de la couronne staminale tandis qu'elles sont augmentées d'une laciniure dans les Pergu-laires. Les cinq espèces qui composent ce genre croissent dans la Nouvelle-Hollande entre les tropiques. Ce sont des sous -Arbrisseaux le plus souvent volubiles à feuilles opposées assez larges et planes; à fleurs tantôt en cymes tantôt en thyrses situés entre les pétioles. Brown (loc. cit. et Prodr. Nov.-Hol. p. 461) les a distribués en deux sections. La première caractérisée par son stigmate mu tique renferme les Marsdenia velutina viridiflora cinerascens et suaveolens. Cette dernière espèce a été décrite avec plus de détails et figurée par Rudge. (Transact.
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of Linn. Society X p. 299 tab. 21.) La secopde section ne contient qu'uno seule espèce M. rostrata. Elle se distingue des vraies Marsdénies par son stigmate rostré; les masses polliniques sont réniformes presque transversales fixées par leur extrémité qui est éloignée du corpuscule du stigmate. Cette section est désignée par R. Brown sous le nom de Nephrandra. (G..N.)
MARSEA. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. de Baccharis. (B.)
MARSEAU ou MARSAULT. BOT. PHAN. Même chose que Marceau. V. ce mot. Ces orthographes devraient être préférées vu l'étymologic qui vient de ce que le Saule ainsi nommé fleurit dans le mois de mais. (B.)
MARSETTE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Phleum pratense. (B.)
MARSHALLIA BOT. PHAN. V. MARSCHALLIA.
MARSILÉACÉES. Marsiieaceœ. BOT. CRYPT. Cette petite famille désignée successivemeut sous les noms de Rhizospermes de Salvinièes et de Marsiléacées paraît avoir été plus généralement adoptée sous ce dernier nom. Quoique ne renfermant que quatre genres elle se divise en deux groupes très-naturels et assez différons pour qu'il soit très-difficile de donner un caractère commun et exact à toute la famille.
Dans les MARSILÉACÉES PROPREMENT DITES renfermant les deux genres Marsilea et Pilularia on observe à la base des feuilles des involucres coriaces épais indéhiscensou s'ouvrant en plusieurs valves divisés intérieurement par des cloisons membraneuses en plusieurs loges; chacune de ces loges renferme des organes de deux sôrtes qui sont insérés à une partie de ses parois; les uns en moins grand nombre sont des ovaires ou plutôt des graines composées d'une membrane extérieure transparente se gonflant par l'humidité et devenant une couche épaisse de substance gélatineuse et d'une membrane interne dure et coriace jaune qui présente à sa surface un point particulier par lequel doit sortir l'embryon lors de son développement; mais qui du reste n'offre aucune continuité vasculaire avec la Plante mère; la graine est tout-à-fait libre au milieu de la substance gélatineuse; les autres organes plus nombreux sont des sacs. membraneux se gonflant légèrement par l'humidité s'ouvrant alors au sommet et renfermant au milieu d'un mucus gélatineux des globules sphériques assez nombreux beaucoup plus petits que les graines. Les Plantes qui composent cette section rampent au fond des eaux stagnantes peu profondes et sont complètement submergées. Leurs feuilles sont enroulées en crosse avant leur développement comme daus les Fougères.Dans la Pilulaire ces feuilles ne doivent être regardées que comme des pétioles dont les folioles sont avortées; dans le Marsilea les folioles ont une structure tout-à-fait semblable à cette des pin-nules de certaines Fougères; mais ce n'est que par leurs organes végétatifs que ces deux familles se ressemblent; leur fructification est tout-à-fait différente.
Dans la secondé section de cette famille à laquelle on peut conserver la nom de SALVININIÉES et qui renferme les genres Salvinia et Azolla on trouve à la base des feuilles des involucres membraneux de deux sortes et renfermant des organes diffé-rens; les uns contiennent une grappe de graines qui sont ovoïdes et ne renferment qu'un seul embryon dans le Salvinia tandis qu'elles sont sphériques et contiennent six à neuf embryons daus l'Azolla; le tégument de ces graines est mince réticulé brunâtre et ne se gonfle pas dans l'eau comme celui des vraies Marsiléacées; le pedicelle assez long qui les supporte parait renfermer un vaisseau qui dans le Salvinia vient s'insérer latéralement sur la graine. Les autrès involucres regardés com-
me des organes mâles ont une structure assez compliquée dans l'Azolla ou ils ont été bien observés par R. Brown. V. AZOLLA. Dans le Salvins (V. fig. 2 c d de l'Atlas de ce Dictionnaire) ils renferment un grand nombre de grains sphériques attachés par de longs pédicelles à une colonne centrale; ces globules sont beaucoup plus petits que les graines; leur surface est également réticulée et ils ne se rompent pas par l'action de l'eau. Toutes les Plantes de cette scction flottent sur l'eau; leurs feuilles opposées dans le Salvinia alternes dans l'Azolla ne sont pas enroulées en ensse dans leur jeunesse et n'ont pas du tout la structure de celles des Fougères. L'ensemble de ces caractères établit des différences bien notables entre ces Plantes et les vraies Marsiléacées et sous plusieurs rapports elles forment le passage entre cette famille et celle des Lycopodiacées.
Les expériences de germination faites sur le Salvinia et sur le Pilularia avaient prouvé depuis long-temps que dans ces Plantes les globules les plus gros étaient de vraies graines: l'analogie nous permettait de l'admettre pour les organes analogues des Marsilea et des Azolla; mais il restait encore à prouver que les autres organes étaient de vrais organes mâles dont le concours était nécessaire au développement des graines; c'est ce que Savi professeur à Pise nous paraissait avoir établi d'une manière claire. Le Salvinia croît abondamment aux environs de cette ville et les expériences ont pu être faites sur des Plantes fraîches et en bon état. Il a mis dans des vases différens: 1° des graines seules; 2° des globules mâles seuls; 3° les uns et les autres mêlés. Dans les deux premiers vases rien n'a germé; dans le second les graines sont venues à la surface de l'eau et se sont parfaitement développées. Cependant G.-L. Duvernoy vient de publier une Dissertation sur cette Plante dans laquelle il annonce qu'ayant répété les expériences de Savi il n'a pas obtenu les mêmes résultats que lui et que les'graines mêmes séparées des globules sphériques se sont parfaitement dére loppées; ce sujet est donc encore loin d'être parfaitement éclairci et exige de pouvelles recherches tant sur cette Plante que sur les vraies Marsiléacées. On a beaucoup discuté pour savoir si dans ces Plantes l'embryon est visible avant la germination. aucun auteur n'a pu le voir clairement et il faut avouer aue la petitesse de ces graines rena une semblable recherche très-difficile. D'ailleurs si comme ces auteurs le prétendent il ne peut exister d'embryon sans fécondation et que dans ces Plantes la fécondation n'ait lieu qu'après la dissémination des graines par le séjour dans le même milieu des organes mâles et femelles il est évident qu'on ne devra chercher l'embryon que lorsque cette fécondation aura eu lieu c'est-à-dire peu de temps avant le commencement de la germination ou plutôt au moment même ou la germination commence; car il nous paraît impossible de concevoir que dans ces Plantes la fécondation puisse s'opérer pendant que les grai-nes sont encore renfermées dans les involucres puisqu'à cette époque les organes mâles sont renfermés dans des organes parfaitement clos et que d'ailleurs les involucres femelles n offrent aucun organe propre à transmettre le fluide fécondant du dehors en contact avec les graines dans les espèces à involucres mâles et femelles distincts. Il nous paraît donc certain ou qu'il n'y a pas de fécondation ou qu'elle a lieu après que les graines sont sorties des involucres qui les renfermaient.
Le genre que nous avons établi parmi les Plantes fossiles sous le nom de SPHÉNOPHYLLITES nous parait devoir se rapporter à la famille des Marsiléacées quoique bien distinct de tous les genres qu'lle renferme actuellement. V. SPHéNOPHYLLITES. (AD. B.)
MARSILEE. Marsilea BOT. CRYPT.
(Marsiléacées.) Micheli créa d'abord sous ce nom un genre qui depuis fut réuni aux Jungermannes; il renfermait toutes les espèces dont la fronde est continue lobée et appliquée sur la terre. Depuis Linné transporta le nom de Marsilea au genre que Jussieu avait désigné sous celui de Lemma. La nomenclature de Linné ayant été généralement adoptée c'est ce genre dont nous allons tracer les caractères.
Les Marsilées sont des Plantes aquatiques dont la tige rampe dans les eaux peu profondes; de ces tiges naissent des feuilles portées sur un long pétiole et composées de quatre folioles cunéiformes opposées en croix; à la base de ces feuilles ou sur leurs pétioles même sont insérés un deux ou trois involucres coriaces in-déhiscens ovoïdes aplatis; ces involucres sont divisés par des cloisons verticales membraneuses en deux ou quatre grandes loges qui sont elles-mêmes subdivisées par d'autres cloisons horizontales en loges linéaires transversales; chacune de ces loges renferme des organes de deux sortes insérés aux membranes qui forment les cloisons; les uns sont des vésicules membraneuses se gonflant légèrement par l'immerSion dans l'eau; de forme ovoïde parfaitement transparentes renfermant dans leur centre une graine elliptique lisse d'un jaune pale paraissant tronquée ou perforee vers la base. Ces organes sont insérés sur la partie des cloisons qui est la plus procne de la circonférence ou de l'involucre: on n'apercoit rien à leur surface qui puisse être comparé à un style quoique quelques auteurs aient prétendu qu'il en existe un au sommet de chaque vésicule; elle est au contraire parfaitement lisse et formée par une membrane uniforme. Les autres organes sont insérés vers le milieu des cloisons; ce sont des vésicules membraneuses plus petites que les précédentes moins régulières ovales ou oblongues parfaitement transparentes et renfermantun assez grand nombre de grains sphériques libres très serrés d'un jaune clair dont la surface parait elle-même chagrinée ou granuleuse.
Il est difficile de ne pas reconnaître dans les premiers de ces organes des graines analogues à celles qu'on a vu germer dans la Pilulaire et dans les seconds des anthères à une seule loge renfermant des grains de pollen. La germination de ces Plantes n'a pas encore été observée; mais il est extrêmement probable que chaque graine ne donne naissance qu'à une seule Plante et que les globules renfermés dans ces graines qu'Hedwig a indiquées comme des graines ne sont qu un périsperme granuleux analogue à celui des Chara et de la Pilulaire avec laquelle ce genre a tant d'affinité.
Le genre Marsilea est le type de îa famille des Marsiléacées et réuni à la Pilulaire avec laquelle il a les rapports les plus intimes il forme une section remarquable par ses involucres qui renferment les deux sexes réunis par l'analogie de structure de ses organes sexuels enfin par l'enroulement des feuilles en crosse et par la structure de ces feuilles caractères qui lient cette famille à celle des Fougères
Linné avait d'abord réuni à ce genre sous le nom de Marsilea natons la Plante dont Micheli avait formé son genre Salvinia genre parfaitement distinct et qui a été rétabli depuis et adopté généralement.
Les vraies Marsilées forment un genre extrêmement naturel tant par les caractères de leur fructification que par ceux de leur végétation. On connaît huit espèces de ce genre. L'une le Marsilea quadrifolia paraît se retrouver sans différences appréciables dans les lieux les plus éloignés du globe; elle est abondante dans l'Europe tempérée et méridionale; elle croît dans l'Amérique méridionale dans le Népaul àla Nouvelle-Hollande et à l'île Maurice. Les autres espèces croissent la plupart dans les régions les plus chaudes du globe dans l'Inde au cap de Bonne-Espé-
rance à la Nouvelle-Hollande en Egypte. Le Marsilea Ægyptiaca est figureé dans les planches de ce Dictionnaire (fig. 3 a). C'est une des plus petites espèces de ce genre; les pétioles longs de quatre à cinq centimètres portent quatre folioles étroites cunéiformes irrégulièrement lobées à leur extrémité (b); les involucres sont solitaires (c) portés sur un pédoncule distinct et non pas insérés sur le pétiole comme cela a lieu pour la plupart des autres espèces; ils sont légèrement velus presque quadrilatères et divisés en quatre loges par des cloisons verticales (d e); ils renferment un assez grand nombre de graines et d'anthères entremêlées.
Úne nouvelle espèce de ce genre vient d?ecirc;tre découverte au Sénégal par Le Prieur jeune et ardent botaniste que l'amour de la seience a déterminé à aller affronter ces climats dangereux; sa taille de beaucoup intérieure à celle de toutes les espèces connues l'a engagé à donner à cette Plante le nom de Marsilea pygmea. Comme le M. Ægyptiaca ses involucres sont solitaires et partent de la tige elle-même et non des pétioles des feuilles; ils sont comprimés presque triangulaires insérés latéralement au sommet des pédoncules; leur surface externe est lisse et brillante d'un brun rouge; leur cavité est simple et n'est pas partagée par des cloisons. Elle renferme des graines elliptiques et des anthères entremêlées insérées aux parois; les feuilles sont portées sur des pétioles beaucoup plus longs que les pédoncules mais qui n'ont cependant pas plus de cinq à six lignes; les folioles sont cunéiformes arrondies au sommet et trèsentières; leur tissu est épais et coriace. (AD. B.)
* MARSIO ET MARSIONE. POIS. Noms vulgaires de l'Aphye espèce de Gobie. V. ce mot. (B.)
MARSIPPOSPERMUM. BOT. PHAN. (Desvaux.) V. JONC.
* MARSOLEAU. OIS. Syn. vulgaire de la Linotte. V. GROS-BEC. (DR..Z.)
MARSOUIN. MAM. Espèce du genre Dauphin. V. ce mot ainsi que pour les autres Mammifères auxquels ce nom fut étendu comme type d'un sous-genre. (B.)
MARSUPIAUX. Marsupialia. MAM. L'une des divisions les plus remarquables de la grande classe des Mammifères et l'une des familles du règne animal dont l?eacute;tude est la plus propre à éclairer la théorie physiologique de la génération à cause des phénomènes singuliers que présente cette fonction dans les espèces qui la composent. Les petits ne se développent pas comme chez tous les autres Mammifères dans la matrice mais dans une poche ou selon l'expression usitée dans une bourse extérieure formée par un repli de la peau de l'abdomen et soutenue par un os particulier. De-là le nom de Marsupiaux ou d'Animaux à bourse donné ces êtres singuliers qu'on appelle souvent aussi Didelphes c'est-à-dire Animaux à deux matrices parce que la bourse a été comparée à un second utérus; mais on désigne plus ordinairement de cette dernière manière le genre de Marsupiaux le plus anciennement connu.
Ces Quadrupèdes offrent tous les mêmes modifications de l'appareil sexuel; mais les autres organes et particulièrement ceux de la mastication de la digestion et du mouvement se rapportent pour ainsi dire à autant de types différens qu'il existe de genres parmi eux. Aussi parmi tous les caractères que nous pourrions indiquer comme appartenant aux Animaux à bourse n'en est-il pas un seul qu'on puisse dire commun à toute la tribu et qui ne soit au contraire propre seulement à quelques-unes ou même à une seule des subdivisions qu'elle comprend. Ces subdivisions qu'il est donc important de faire connaître sont suivant la méthode de Cuvier au nombre de six (T. I Règne Animal).
La première a de longues canines et de petites incisives aux deux má-
choires des arrière-molaires hérissées de pointes et en général tous les caractères des Carnassiers insectivores. Le pouce des pieds de derrière est opposable et manque d'ongle. Elle correspond à la famille des Entomophages de Latreille et comprend le genre Didelphis de Linné le genre Chironectes d'Illiger et les genres Dasyurus et Perameles de Geoffroy Saint-Hilaire.
La seconde subdivision porte à la mâchoire inférieure deux longues et larges incisives pointues et tranchantes par leur bord couchées en avant et auxquelles il en répond six à la mâchoire supérieure. Les canines supérieures sont encore longues et pointues; mais il n'y a plus pour canines inférieures que des dents si petites qu'elles sont souvent cachées par la gencive; quelques espèces n'en ont même pas du tout. Elle comprend le genre Phalangista de Geoffroy et le genre Petaurus de Shaw.
La troisième subdivision a beaucoup de rapports avec la seconde; mais elle manque de pouces postérieurs et de canines inférieures. Elle ne comprend que le genre Hipsyprymnus d'Illiger.
La quatrième ne diffère de la précédente que parce qu'elle n'a point du tout de canines; elle comprend le genre Kangurus de Geoffroy.
La cinquième que forme le genre Phascolarctos de Blainville a deux longues incisives sans canines à la mâchoire inférieure et à la supérieure deux longues incisives au milieu quelques petites sur les côtés et deux petites canines.
Enfin la sixième ne différe de l'ordre des Rongeurs que par le mode d'articulation de la mâchoire inférieure; elle ne comprend que le genre Phascolomys de Geoffroy.
Les genres qui appartiennent à ces six subdivisions ont été considérés par Cuvier comme constituant la quatrième famille des Carnassiers; mais Geoffroy Saint-Hilaire et Latreille en ont formé un ordre distinct; et Blainville les regarde même comme composant une sous-classe particulière. Si en effet les Didelphes et les Pasyures sont de véritables Carnassiers et les Phascolomes de véritables Rongeurs comme tous les mammalogistes en conviennent on doit convenir également que dans un système rigoureux ils ne peuvent être réunis dans le même ordre: car n'est-il pas évident que le Rongeur didelphe est aussi éloigné par ses rapports naturels du Carnassier didelphe qu'un Rongeur ordinaire l'est d'un Carnassier ordinaire ou monodelphe? Au reste Cuvier qui comme nous l'avons dit ne formait de tous les Animaux à bourse qu'une seule famille avait lui-même eu cette pensée. «Ondirait remarque l'illustre zoologiste que les Marsupiaux forment une classe distincte parallèle à celle des Quadrupèdes ordinaires et divisible en ordres semblables; en sorte que si l'on plaçait ces deux classes sur deux colonnes les Sarigues (ou Didelphes) Dasyures et Péramèles seraient vis-àvis des Carnassiers insectivores à longues canines tels que les Tanrecs et les Taupes; les Phalangers et Kanguroos-Rats vis-à-vis des Hérissons et des Musaraignes. Les Kanguroos proprement dits ne se laisseraient guère comparer à rien; mais les Phascolomes devraient aller vis-à-vis des Rongeurs.ff
C'est d'après de semblables idées que Blainville a divisé la classe en deux sous-classes formées l'une de tous les Mammifères ordinaires on Monodelphes l'autre des Marsupiaux ou Didelphes auxquels il joint les Mouotrêmes qui sont en effet liés des rapports assez intimes avec es véritables Animaux à bourse V. Monotoêmes. Desmoulins a même tout récemment subdivisé la sousclassc des Didelphes en plusieurs sections auxquelles il donne généralement des noms oorrespondans à ceux des familles ou des ordres établis parmiles Monodelphes.
Dr LA GÉNÉRATION ET DES MODIFICATIONS DE L'APPAREIL SEXUEL CHEZ LES MARSUPIAUX.
Geoffroy Saint-Hilaire dans plusieurs Mémoires publiés à diverses époques et particulièrement dans l'article Marsupiaux du Dictionnaire des Sciences Naturelles a traité avec détail cette importante et difficile question; et il a émis à ce sujet plusieurs idées qui nouvelles encore paraissent néanmoins assez généralement goûtées des zootomisles pour que nous croyions ne pouvoir mieux faire que de donner ici pour ainsi dire un simple extrait de son travail.
L'opinion que les Animaux à bourse naissent aux tetines de leur mère remonte presque à la même époque où les naturalistes européens puisèrent dans les vagues indications des voyageurs quelques notions sur ces êtres singuliers. Il est dans les deux Indes attestaient unanimement ceux qui avaient visité ces contrées des Mammifères dont le mode de génération est tout différent de celui des Quadrupèdes ordinaires: les petits ne se forment et ne se développent pas dans la matrice de leurs mères mais bien dans une poche ou bourse particulière située extérieurement. «La bourse est proprement l'utérus du Çarigueya; la semence y est élaborée et les petits y sont formés ff écrivait Marcgraaff il y a près de deux siècles au sujet d'une espèce du genre Didelphe qu'il avait observée en Amérique. «La poche des Filandres est une matrice dans laquelle sont concus les petits ff écrivait également Valentin dans son Histoire des Moluques: «Les jeunes Sarigues existent dans le faux-ventre sans jamais entrer dans le véritable et ils se développent aux tetines de leur mère ff disait enfin Béverley dans son ouvrage sur la Virginie; et tous les voyageurs s'exprimaient à peu près dans les mêmes termes. Néanmoins l'accord parfait des nombreux témoignages venus presque à la fois des deux mondes n'empêcha pas qu'un fait qui paraissait tellement contraire à l'analogie ne fût rejeté comme fabuleux d'abord par la plupart des naturalistes et même ensuite par tous quand on se fut procureé des Didelphes et qu'on eut reconnu qu'il n'existait pas de communication intérieure et directe entre la bourse et la matrice. On ne pouvait s'expliquer par la théorie physiologique de la génération ce qui était si généralement attesté: on le regarda comme impossible et on se contenta de considérer les Marsupiaux comme des êtres dont la naissance prématurée était compensée par une sorte d'incubation dans la bourse.
Cette idée qui en effet pouvait paraître véritablement spécieuse était en core généralement adoptée lorsque le sénateur d'Aboville (alors officier d'artillerie) fit de nouvelles observations qui ramenaient à l'ancienne manière de voir. On les trouve rapportées dans le Voyage en Amérique au marquis de Chastellux: «Deux Opossums (Didelphis Virginiana) mâle et femelle et apprivoisés allaient dit Chastellux et venaient librement dans une maison que M. d'Aboville occupait aux États-Unis en 1783. Ces Animaux qu'il retirait le soir dans sa propre chambre s'y accouplèrent: M. d'Aboville en suivit attentivement les effets ce qui donna lieu aux observations ci-après: le bord de l'orifice de la poche fut trouvé dix jours après un peu épaissi et cela parut de plus en plus sensible les jours suivans. Comme la poche s'agrandissait en même temps l'ouverture en devenait bien plus évasée. Le treizième jour la femelle ne quitte sa retraite que pour boire manger et se vider; le quatorzième elle ne sort point. M. d'Aboville se décide enfin à la saisir et à l'observer. La poche dont précédemment l'ouverture s?eacute;vasait était presque fermée: une sécrétion glaireuse humectait les poils du pourtour. Le quinzième jour un doigt est introduit dans la bourse et un corps rond de la grosseur d'un pois y est au fond sensible au toucher:
l'exploration en est faite difficilement à raison de l'impatience de cette mère douce au contraire et tranquille précédemment. Le seizième jour elle sort un moment de sa boîte pour manger. Le dix-septième elle se laisse visiter: M. d'Aboville sent deux corps gros comme un pois et conformés comme serait une figue dont la queue occuperait le centre d'un segment de sphère: il est toutefois un plus grand nombre de ces petits naissans. Le vingt-cinquième jour ils cèdent et remuent sous le doigt. Au quarantième la bourse est assez entrouverte pour qu'on puisse les distinguer; et au soixantième quand la mère est couchée on les voit suspendus aux tetines les uns en dehors de la bourse les autres en dedans. Quant au mamelon il est après le sévrage long de deux lignes; mais il se dessèche bientôt et il finit par tomber comme ferait un cordon ombilical. ff
Les observations du docteur Barton faites quelque temps après celles de d'Aboville ne sont pas moins importantes. Il vit que « les Didelphesmettent bas non des fœtus mais des corps gélatineux des ébauches informes des embryons sans yeux ni oreilles. Nés de parens gros comme des Chats ils pèsent à leur première apparition un grain environ; mais quinze jours de aéveloppement suffisent pour les amener à la taille d'une Souris. Lorsqu'ils ont atteint celle d'un Rat ils cessent d'adhérer aux mamelles; mais ils les reprennent à volonté et sont alors nourris du lait de leur mère et en même temps de ce qu'ils trouvent. ff Barton conclut qu'on peut distinguer deux sortes de gestation l'une qu'il appelle utérine et qu'il estime être de vingt-rdeux à vingt-six jours et l'autre qu'il nomme marsupiale. Quant à la manière dont il est possible de Concevoir le transport de l'embryon de la cavité utérine dans la bourse il remarque que la femelle du Didelphe se couche fréquemment sur le dos et principalement lorsqu'elle a des petits. « Dans cette position elle touche quand il lui plaît tous les points des parois intérieures de sa bourse avec l'extrémité de son vagin; et elle peut ainsi au moment de la mise bas y verser ses petits sans recourir à un ongle ou à l'un de ses doigts. ff
C'est principalement d'après les observations de d'Aboville et dé Barton et d'après les faits qu'ont pu lui procurer ses recherches anatomiques et les secours de l'analogie que Geoffroy Saint - Hilaire a établi sa théorie de la génération des Animaux à bourse; théorie que nous allons exposer en commençant par l'examen anatomique de l'appareil sexuel.
* Des modifications de l'appareil sexuel chez les Marsupiaux.
L'appareil sexuel des Marsupiaux s?eacute;carte presaue à tous égards du type classique des Mammifères; néanmoins les nombreuses et importantes anomalies qu'il présente peuvent toutes être rapportées à deux modifications du système artériel qu'on peut nommer fondamentales.
1°. On sait que chez l'Homme etles Mammifères ordinaires l'aorte abdominale donne successivement deux grosses branches connues sous le nom de mésentériques supérieure et inférieure et qui toutes deux appartiennent au canal intestinal. Chez les Marsupiaux une seule existe; c'est la mésentérique supérieure. La portion terminale de l'aorte ne donne ainsi chez eux aucune branche aux organes de la nutrition; elle appartient exclusivement soit à ceux de la génération soit au membre postérieur et à la queue.
2°. L'aorte se termine chez les Marsupiaux commechez les Mammifères monodelphes à peu près à la hauteur de la crête des os des îles; mais comme le bassin a beaucoup de longueur chez les premiers les iliaques primitives naissent véritablement plus haut et l'angle de bifurcation est sensiblement plus aigu. Cette disposition fort simple est de la plus haute
importance; car tandis que chez l'Homme et chez presque tous les Mammifères l'iliaque externe ou la première portion de la crurale et l'iliaqueinterne oul'hypogastrique sont des artères d'un calibre presque égal l'artère iliaque externe forme chez les Marsupiaux une mère - branche dont l'hypogastrique n'est plus qu'un simple rameau; etla sacrée moyenne est également d'un diamètre assez considérable. La conséquence évidente d'une pareille combinaison est le grand développement du prolongement caudal et du membre postérieur qui chez les Animaux à bouse sont en effet presque constamment l'un et l'autre d'importans organes de locomotion ou de préhension. De plus comme l'artère utérine et l'artère vaginale sont des branches de l'hypogastrique et comme l'artère épigastrique vient au contraire de l'iliaque externe on conçoit que le cahbre des premières doit être diminué et que toutau contraire celui de l?eacute;pigastrique doit être de beaucoup augmenté. Aussi l'utérine et la vaginale suffisent seulement à nourrir l'appareil sexuel; et les fluides nourriciers ne se portent plus dans la saison de l'amour aux organes que ces artères nourrissent à l'utérus et au vagin mais à ceux auxquels appartient l'épigastrique les mamelles et les téguroens qui les environnent.
Ces considérations peuvent déjà donner une idée des modifications fondamentales de l'appareil de la génération: quelques remarques sur chacun des organes qui le composent sont maintenant nécessaires.
1 De l'utérus et des autres organes génitaux internes.
La détermination des organes génitaux internes a long-temps embarrassé les zootomistes; ils trouvaient entre le premier et le troisième segment du canal sexuel ou comme ils le disaient entre le vagin et l'utérus deux tubes placés l'un à droite l'autre à gauche et dont ils cherchaient en vain les analogues chez l'Homme et les Mammifères normaux. A la vérité Tyson avait supposé que ces tubes pourraient bien n'être que les cornes de la matrice; mais cette hypothèse était évidemment inadmissible puisque ces appendices sont toujours placés au-dela et non pas en-deçà de l'utérus. C'est ce que sentit l'illustre Daubenton qui ne trouvant d'ailleurs aucune détermination plus exacte qu'il pût substituer à l'ancienne se borna à désigner les deux tubes latéraux sous le nom de canaux communiquant du vagin à l'utérus.
La difficulté naissait d'une erreur le prétendu vagin n?eacute;tant selon Geoffroy Saint-Hilaire que le canal urétro-sexuel. Ce naturaliste dans un Mémoire sur les Oiseaux a ainsi nomraé la seconde portion de leur appareil génital ou le segment qui résulte de la réunion des oviductus et des uretères chez la femelle des canaux déférens et des uretères chez le mâle. Ce canal existe également chez les Mammifères; mais il est généralement assez petit dans cette classe et il est même si rudimentaire chez la Femme que les anthropotomistes l'ont à peine remarqué: au contraire il a une étendue considérable chez les Marsupiaux qui sous ce rapport se rapprochent ainsi des Oiseaux.
Ce premier point établi il est assez facile de saisir les véritables rapports de tous les autres organes sexuels: les deux tubes latéraux placés entre le canal urétro-sexuel et l'utérus ne peuvent être que deux vagins l'un droit l'autre gauche. « Leur duplicité comme le remarque Geoffroy ne doit pas plus nous surprendre que celle du clitoris et que celle d'une partie du pénis chez les mâles; chaque vagin reiçoit dans l'accouplement sa portion correspondante du pénis; ajoutez à ces considérations que les Oiseaux ont également un vagin à droite et un à gauche. ff
L'utérus est également très-différent de celui des Mammifères: e'est un simple canal d'une structure très-peu compliquée et où l'on ne voit point
de ces rétrécissemens qui forment chez les autres Mammifères ce qu'on a coutume de nommer les cols de la matrice. Il résulte de la réunion des deux vagins qui partant l'un et l'autre au canal urétro-sexuel aboutissent également tous deux dans une même cavité celle de l'utérus. Mais cette disposition remarquable ne s'observe que chez les femelles qui ont dejà mis bas; car chez les vierges les deux moitiés de la matrice sont séparées par un diaphragme en sorte qu'elles forment véritablement alors eux organes distincts.
Quant aux cornes de la matrice et aux tubes de fallope ces segmens ont été parfaitement déterminés par Daubenton; les cornes ont en effet chez les Marsupiaux la même position et les mêmes rapports que chez les autres Mammifères et on ne voit pas ce qui a pu causer l'erreur de Tyson.
« Ainsi dit Geoffioy Saint-Hilaire après avoir exposé les faits que nous venons d'indiquer; ainsi les appareils sexuels des Didelphes forment deux longs intestins entièrement semblables aux oviductus des Oiseaux à ces différences près 1° qu'ils sont réunis et greffés sur uu point de leur longueur à la région utérine et 2° que partagés en compartimens antérieurs et postérieurs ceux-là sont plus courts que ceuxci. Enfin une dernière conséquence c'est que les poches utérines sont seulement des canaux et ne sont pas établies sur le modèle d'un utérus de Mammifère: il leur manque pour cela d?ecirc;tre concentrées ramassées et en partie plissées. L'organe n'existe que pour satisfaire à la théoric des analogues; il manque sous le rapport d'une partie de ses fonctions. Point d'obstacle à la sortie du produit ovarien; celui-ci échappe s?eacute;coule nécessairement. On explioue ce fait chez les Mammifères en le déclarant un fait d'avortement; l'ovule est expulsé avant que le phénomène de sa transformation en embryon ait commencé; mais chez les Oiseaux on se contente de dire un œuf est pondu. ff
β De la bourse et des os marsupiaux.
La bourse n'existe pas chez tous les Marsupiaux; elle est remplacée chez beaucoup de Didelphcs par de simples replis de la peau qui entourent les mamelles; au contraire les os marsupiaux se retrouvent constamment chez tous. Ce sont deux pièces de forme allongée mais un peu aplaties qui s'articulent par leur extré mité postérieure avec le pubis et qui s'avancent de-là dans les parois antérieures de l'abdonien en s?eacute;cartant l'une de l'autre; elles sont d'ailleurs mobiles à peu près à la manière d'un pivot et susceptibles de se rapprocher et de s?eacute;loigner l'une de l'autre.
Ces mouvemens peuvent résulter de la contraction de plusieurs muscles parmi lesquels on remarque surtout les triangulaires ainsi nommés par Tyson à cause de leur forme et qui sont les analogues des pyramidaux: leurs fibres naissent d'une ligne aponévrotique médiane et se terminent au bord interne des deux os dont ils remplissent l'intervalle. Ils ont donc pour usage de les amener vers la ligne médiane et d'opérer ainsi leur rapprochement.
Un autre muscle dont la disposition chez les femelles des Animaux à bourse n'est pas moins remarquable c'est l'iléo-marsupial du savant anatomiste Duvernoy ou l'analogue du crémaster. Il s'insère sur le ligament rond qui se trouve ainsi couvert de fibres musculaires comme le cordon spermatique chez le mâle et va se terminer par plusieurs digitations sur la glande mammaire.
Les os de la bourse ou les os marsupiaux avaient été nommés par Tyson marsupii janitores; mais ils paraissent avoir des fonctions beaucoup plus importantes que ne l'avait supposé cet anatomiste: « Ils secondent merveilleusement la misebas en se rapprochant dit Geoffroy Saint-Hilaire; car alors toutes les masses musculaires de l'abdomen entrant eu jeu et serrant fortement
le bas-ventre les organes génitaux et principalement le canal urétro-semel sont contraints de descendre vers le fond du bassin; cette pression persévérant de plus en plus le canal urétro-sexuel sort en se retournant comme un doigt de gant et s'en vient porter au dehors l'entrée même des ragins. L'effet de ces contractions générales et en particulier de celles du muscle pyramidal est d'obliger les os marsupiaux à se rapprocher; la glande mammaire est au milieu d'eux; elle ressent leurs efforts et ny échappe qu'en se portant en devant. C'est aussi au même moment qu'agissent les muscles crémasters; tirant la bourse chacun vers son annean inguinal ils l'entraînent dans la diagonale de leurs efforts; c'est-àdire qu'ils l'abaissent et qu'ils la portent sur le vagin. Ainsi s'exécute ce que Barton a raconté d'après ses propres observations. Le vagin qui a la faculté de toucher toutes les surfaces internes de la bourse a par conséquent et à plus forte raison celie d'y déposer les produits accumulés dans l'oviductus. C'est une chose dont j'aurais pu douter malgré l'assertion formelle de ce médecin si je ne savais pertinemment aujourd'hui que c'est la fonction de tout canal urétro-sexuel de s'employer à mener au dehors tantôt le méat vaginal et tantôt le méat urinaire. Le rectum des Oiseaux bien plus reculé dans l'abdomen agit de même et réussit également à porter au dehors son extrémité. ff
De l?eacute;volution du germe et du développement de l'embryon chez les Marsupiaux.
« Les Didelphes mettent bas non des fœtus mais des corps gélatineux des ébauches informes ff avait dit Barton; c'est-à-dire suivant Geoffroy Saint-Hilaire qu'ils mettent bas non des fœtus mais des ovules. Ce zootomiste établit en effet que les produits de l'ovaire ou ces corps transparens qu'on a désignés sous le nom de corpora lutea et qu'il nomme ovules sont promptement rejetés à l'extérieur sans avoir subi ces transformations qui les amènent successivement à l?eacute;tat d'embryon et de fœtus chez les Mammiféres normaux à celui d?oelig;uf d'embryon et de fœtus chez les Oiseaux. Les organes qui dans cette dernière classe produisent les couches albumineuses par l'addition desquelles l'ovule est changé en œuf sont encore moins développés chez les Marsupiaux que chez les Mammifères ordinaires les portions fallopiennes de leur oviductus étant très-courtes commechez les Didelphes et même quelquefois presque nulles comme chez les Kanguroos. L'ovule arrive donc promptement dans la matrice et il y arrivetel qu'il a été produit par l'ovaire. Mais le canal utéro-vaginal n?eacute;tant point ramassé sur lui-même n?eacute;tant point pourvu de cols il n'y est point retenu et ne s'y arrête pas comme cela a lieu chez les Mammifères normaux: il est au contraire promptement rejeté au dehors et la mère le dépose au moyen du mécanisme que nous avons indiqué dans sa bourse abdominale.
Suivant cette manière de voir on peut donc comprendre comment le produit ovarien traverse si rapidement le canal sexuel sans s?ecirc;tre développé et comment il n'est encore qu'un simple ovule tout au plus baigné de fluides albumineux lorsqu'il arrive dans la bourse; on peut de même concevoir les nouveaux rapports qui à ce moment s'établissent entre ce même produit et le mamelon. Les nombreux cas de grossesses extrautérines observés chez la Femme elle-même suffisent pour démontrer qu'un ovule détourné de sa route peut se greffer sur une artére quelconque soit dans les trompes soit sur d'autres organes. Or ces faits qu'on n'observe que par anomalie chez la plupart des Mammifères sont précisément analogues aux phénomènes qui ont lieu dans l?eacute;tat normal chez les Marsupiaux: leur ovule parvenu dans la bourse se greffe sur
le point de cette cavité où les vaisseaux sanguins sont répandusle plus abondamment sur le mamelon; et c'est là qu'il se développe. L'artère épigastrique remplit à l'égard des jeunes Dideiphes les fonctions de l'utérine de même que la matrice est remplacée pour lui par la bourse.
Cest donc dans cette poche que l'ovule atteint successivement l'âge embryonnaire et l'âge fœtal et qu il parvient enfin au même degré de développement où se trouve le Mammifère monodelphe à l'époque de sa naissance. Le fœtus didelphe naît aussi à ce moment: la tetine qui jusqu?agrave; cette époque n'avait cessé de croître dans la même raison que l'embryon est rompue; et ses vaisseaux qui se prolongeaient dans le fœtus s'arrêtent et ne se terminent plus que dans la glande mammaire.
L'artère épigastrique reprend alors les mêmes fonctions qu'elle a chez les Quadrupèdes normaux; elle n'est plus que l'artère nutricière de laglande mammaire c'est-à-dire de l'organe sécréteur du lait. Le jeune Animal à bourse est alors allaité par sa mère dont il peut à volonté prendre et quitter la mamelle et il rentre à ce moment dans les conditions communes de tous les autres Mammifères.
Telle est la manière dont on peut concevoir et expliquer les phénomènes et les anomalies de la génération des Marsupiaux: on voit qu'ils atteignent successivement tous les mêmes degrés de développement que les autres Mammifères; lmais ils naissent à l?eacute;tat d'ovule dans la bourse tandis que ceux-ci s'arrêtent dans la matrice lorsqu'ils sont dans cetâge de formation.
Il nous resterait à rechercher quel est le mode de nutrition de l'ovule de l'embryon et du fœtus du Didelphe; mais cette question non moins difficile qu'importante nous entraînerait dans une discussion trop longue pour que nous puissions l'entreprendre dans cet article: nous nous bornerons donc à renvoyer au travail déjà cité de Geoffroy Saint-Hilaire (on à l'excellente analyse qu'en a donnée dans les Annales des Sciences Naturelles notre savant collaborateur Dumas) et à une note publiée depuis ou le même auteur annonce l'existence de quelques vestiges d'organisation placentaire et d'ombilic chez les très-jeunes embryons des Animaux à bourse. (Ann. Sc. Nat. T. II.) (IS. G. ST.-H.)
* MARSUPITE. Marsupites. ÉCHIN. FOSS. Genre de l'ordre des Échinodermes pédicellés ayant pour caractères: un corps subglobuleux libre formé de plaques calcaires contiguës par leurs bords; celle du centre ou la base supportant cinq plaques (costales); celles-ci cinq autres (intercostales) qui donnent à leur tour insertion à une troisième série de plaques encore au nombre de cinq (les scapulaires) desquelles naissent cinq bras. L'espace circonscrit en dessus par les plaques scapulaires est couvert par une sorte de tégument protégé par des plaques calcaires petites et nombreuses; la bouche se trouve au centre de ce tégument La seule espèce qui constitue ce genre a la forme d'un ovoïde tronqué; on l'a comparée à une bourse (Marsupium) d'où lui vient son nom. On ne l'a point encore trouvée complète on n'en connaît que le corps sur lequel on a remarqué l'origine des bras; mais on n'a point encore découvert ceux-ci; il paraît également que les échantillons avec le tégument supérieur recouvrant la cavité limitée par les plaques sont fort rares et que ce Fossile intéressant est presque toujours mutilé ou incomplet. La plaque qui occupe le centre du corps a cinq côtés à peu près égaux; sa surface extérieure est un peu convexe elle est couverte de stries rayonnantes subcrénelées elle n'est point percée dans son centre on n'y remarque aucune dépression qui puisse indiquer qu'elle fut articulée à une tige ou colonne. Cinq plaques (costales) également à cinq côtés viennent s'appliquer par l'un
de leurs bords sur la plaque centrale et s'articulent entre elles par deux de lears bords correspondans; elles sont striées à l'extérieur comme la plaque centrale. Cinq autres plaques (intercostales) viennent s'articuler sur les bords de celles-là et entre ells; elles ont six côtés et sont striées comme les précédentes; de plus elles offrent quelques gros cordous rayonnans du centre à la circonférence. (Miller en indique quatre dans son texte; mais sa plancne en indique distinctement six.) Viennent enfin les cinq plaques scapulaires à cinq côtés; elles s'articulent sur les intercostales et entre elles et sont marquées à l'extérieur de deux gros cordons saillans en fer à cheval qui s'embranchent avec ceux des plaques intercostales. Le bord supérieur de chaque plaque scapulaire estmarqué d'une dépression ou échantrure destinée à recevoir l'implantation des bras. Les débris de ceux-ci remarqués sur quelques échantillons étant de forme anguleuse ont porté Miller à penser qu'ils étaient divisés dès leur origine et par analogie qu'ils continuaient de se bifurquer comme les bras des Euryales. La présence des rugosités extérieures des plaques du Marsupite fait également présumer à Miller que cet Animal était couvert d'un tégument membraneux susceptible de contraction et de dilatation. L'intervalle que circonscrivent supérieurement les plaques scapulaires est occupé par de petites plaques polygonales et nombreuses analogues à celles que l'on remarque dans le genre Actinocrinite; elles indiquent suivant Miller qu'il existait un tégument protégé par ces plaques dans le centre duquel était la bouche et qu'il recouvrait la cavité abdominale contenant les viscères.
Le Marsupite n'a encore été trouvé que dans les couches de Craie à Lewes à Hurlspoint (Sussex) à Brighton dans le comté de Kent et à Warminster. Les plaques d?eacute;paisseur médiocre sont changées en Spath calcaire à cassure oblique et particulière aux Échinodermes pétrifiés; l'intérieur de la poche formée par l'union des plaques est rempli de Craie.
D'après Miller le Marsupite se rapproche des Actinocrinites et des Cyatocrinites par ses formes et l'arrangement de ses plaques mais il en diffère par l'absence de colonne; il le regarde également comme voisin des Euryales par la forme de ses bras et pense qu'il forme un passage des Crinoïdes inarticulées aux Stellérides; de même que les Comatules par la présence de leurs rayons dorsaux semblent faire le passage des Stellérides aux Crinoïdes articulées. Miller nomme cette espèce Marsupites ornatus. (E. D..L.)
MARSYAS. MOLL. Nom que Oken dans son Système de zoologie a donné à un genre de Mollusques que Lamarck a établi sous le nom d'Auricule qui a été généralement adopté. V. AURICULE. (D..H.)
MARSYPOCARPUS. BOT. PHAN. Le Thlaspi Bursa-pastoris L. a été distingué génériquement sous ce nom par Necker (Elem. Bot. n. 1416); mais De Candolle d'après Médikus et Mœnch a adopté le nom de Capsella jadis employé par Césalpin. V. CAPSELLE. (G..N.)
MARTAGON. BOT. PHAN. Espèce du genre Lis. V. ce mot. (B).
MARTE. Mustela. MAM. (On écrit également Martre.) Genre de Carnassiers digitigrades comprenant presque toutes les espèces qui appartiennent à la famille des Vermiformes; ou ce qui revient à peu près au même presque toutes celles que Linné avait placées dans son grand genre Mustela. Toutes les Martes ont à l'une et à l'autre mâchoire six incisives deux canines et parmi les mâchelières deux carnassières et deux tuberculeuses: mais le nombre des fausses molaires est sujet à quelques variations: plusieurs espèces en ont six supérieures
et huit inférieures et d'autres quatre supérieures et six inférieures seulemeut eu sorte que le nombre total des dents varie de trente-huit à trente-quatre. Mais ces différences sont de peu de valeur: comme nous l'avons déjà remarqué dans un autre article la fonction étant déterminée par la forme et non par le nombre la forme est toujours beaucoup plus importante que le nombre lorsqu'on étudie l'appareil dentaire: c'est en effet parce qu'il est physiologiquement en rapport avec toutes les autres parties de l'appareil digestif qu'il indique si constamment leurs diverses modifications par les siennes propres et qu'il fournit ainsi aux zoologistes des caractères qu'on peut nommer de premier ordre. D'ailleurs les dents surnuméraires s'il nous est permis d'employer cette expression sont toujours très-peu développées très-rudimentaires même et par conséquent de très-peu d'usage: ainsi elles n'ont qu'une seule racine et se terminent par une pointe très-mousse. Les autres fausses molaires qùi ont au contraire plusieurs racines sont minces de dehors en dedans larges d'arrière en avant et très pointues. Les carnassières qui viennent ensuite sont assez semblables à celles des Chats: les supérieures ont cependant le tubercule interne plus distinct et les inférieures sont remarquables par un talon assez étendu que présente leur partie postérieure. Les tuberculeuses inférieures sont petites arrondies et leur couronne se termine par trois petites pointes; les supérieures assez grandes ont le diamètre transversal plus grand que l'antéro-postérieur et sont divisées par un sillon assez profond en deux parties de grandeur un peu inégale et qui se composent l'une et l'autre de trois petits tubercules.
Les pieds sont courts et terminés par cinq doigts réunis par une membrane dans une grande partie de leur longueur: ce caractère est même assez prononcé dans quelques espèces pour que divers auteurs aient cru devoir les placer parmi les Loutres. Le pouce est le plus court de tous les doigts; le médian et le quatrième sont ordinairement les deux plus longs; les deux autres égaux entre eux tiennent le milieu pour la grandeur. On voit à la base des doigts des tubercules nus et de forme allongée: un autre se remarque également vers le milieu de la plante du pied; il présente en devant trois prolongemens qui se dirigent vers les doigts.Enfin il en existe également un à la paume. Les ongles sont arqués et très-pointus (excepté chez le Zorille); aussi les Martes ont - elles comme plusieurs autres genres de Carnassiers la faculté de grimper sur les Arbres. La queue présente quelques variations: elle est tantôt aussi longue que le corps et tantôt beaucoup plus courte. Le corps est au contraire toujours très-long très-grêle ou comme on a coutume de le dire vermiforme: il est couvert de poils de deux sortes les uns soyeux les autres laineux ceux-ci étant les plus abondans. Le pelage est doux et moelleux dans toutes les espèces; mais quelques-unes et particulièrement celles qui vivent dans les régions les plus septentrionales sont particulièrement remarquables à cet égard; et il n'est personne en effet qui ne sache combien les founrures de Zibeline d'Hermine et de Marte sont recherchées et estimées dans le commerce. Les moustaches sont assez longues et les narines sont entourées d'un mufle. L'oreille est courte arrondie et assez simple. La pupille est allongée transversalement. L'os pénial existe assez développé chez toutes les Martes; mais sa forme n'est pas exactement la même chez toutes. Ainsi il differe chez la Marte et chez le Putois chez la Fouine et chez la Belette; et il présente aussi chez l'Hermine quelques caractères particuliers. Les mamelles très-peu apparentes sicen'est au temps de l'allaitement et vers la fin de la gestation sont ventrales:
leur nombre varie suivant les espèces: ainsi il est de huit dans quelques-unes tandis que d'autres telles que la Fouine en ont quatre seulement. On ne trouve point près de l'anus des poches profoudes comme chez les Civettes mais seulement de petites glandes qui sécrètent une substance dont l'odeur ordinairement désagréable est souvent même excessivement fétide comme chez plusieurs Putois.
Les Martes quoique généralement d'une fort petite taille sont au nombre des plus carnassiers et surtout des plus sanguinaires de tous les Animaux qui se nourrissent d'une proie vivante: personne n'ignore quel ravage la Fouine fait dans les basse-cours lorsqu'elle vient à bout de s'y introduire; et toutes les autres espèces du genre ont à peu près le même instinct et les mêmes penchans. Elles sont cependant assez susceptibles d'être apprivoisées; et chacun sait que le Furet depuis long-temps réduit en domesticité est même au nombre des Animaux qui rendent aux chasseurs les services les plus importans. Ce genre est un de ceux qu'on a coutume de dire cosmopolites; et la Nouvelle-Hollande est en effet presque la seule contrée où l'on n'ait encore trouvé aucune espèce qui lui appartienne: il habite d'ailleurs plus particulièrement les pays froids ou tempérés que les pays chauds.
Nous comprendrons sous le nom de Mustela comme l'ont fait Geoffroy Saint-Hilaire Desmarest Frédéric Cuvier Ranzani et quelaues autres mammalogistes non-seulement les Martes proprement dites mais aussi les Putois les Belettes et le Zorille; mais à l'exemple de Desmarest nous les diviserons en trois sous-genres les Martes proprement dites les Putois et les Zorilles qui correspondront le premier au genre Marte Mustela de G. Cuvier; les deux autres à son genre Putois Putorius.
* Les MARTES PROPREMENT DITES Mustela Lin. Ce sont toutes les espèces qui ont six fausses molaires à la mâchoire supérieure et huit à l'inférieure: elles habitent particulièrement l'Europe l'Asie et l'Amérique septentrionale.
La MARTE Mustela Mortes Lin. La Marte Buff. T. VII pl. 22 a été appelée aussi Marte sauvage et Marte des Sapins Martes Abietum paropposition avec la Fouine à laquelle on avait donné les noms fort impropres de Marte domestique et de Marte des Hêtres Martes Fagorum. Enfin la Marte commune de quelques auteurs français se rapporte encore à la même espèce quoiqu'elle soit beaucoup plus rare en France que la Fouine. Elle est généralement d'un brun lustré avec une tache d'un jaune clair sous la gorge: l'extrémité du museau la dernière portion de la queue et les membres sont d'un brun plus foncé et la partie postérieure au ventre d'un brun plus roussâtre que le reste du corps. Elle a environ un pied et demi depuis le bout du museau jusqu?agrave; l'origine de la queue; et celleci a un peu moins de dix pouces. La Marte vit au fond des forêts fuyant également et les pays habités et les lieux découverts: elle détruit une grande quantité de petits Quadrupèdes et surtout d'Oiseaux s'emparant de leurs œufs qu'elle va dénicher jusque sur les branches élevées des arbres. Elle fait au printemps une portée de deux ou de trois petits qu'elle dépose ou dans le trou d'un vieil arbre ou même dans le nid d'un Ecureuil qu'elle chasse ou dont elle fait sa proie. Les petits naissent les yeux fermés mais ils grandissent rapidement. L'espèce est répandue dans une grande partie de l'Europe; mais elle est rare en France: elle paraît exister également dans le nord de l'Amérique.
La FOUINE Buff. T. VII pl. 18; Mustela Foina Lin. est un peu moindre que la Marte; sou pelage est généralement brun avec une tache blanche sous la gorge et les jambes et la queue noirâtres; et ses proportions sont presque exactement celles de la Marte. Buffon et Daubenton indi-
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quent cependant quelques différences; mais elles sont pour la plupart si peu importantes qu'on peut en trouver d'aussi prononcées entre deux individus de la même espèce. La Fouine qui est répandue dans toute l'Europe ou elle est généralement assez commune et qui se trouve également dans une partie de l'Asie diffère autant de la précedente par ses habitudes qu'elle lui ressemble par ses caractères extérieurs et par son organisation. Elle se tient à portée des habitations où elle pénètre fréquemment la nuit et où elle fait de grands ravages: on sait en effet que lorsqu'elle vient à s'introduire dans un poulailler ou dans une faisanderie elle commence ordinairement par mettre à mort tout ce qu'elle peut atteindre et qu'elle n'est pas moins redoutée dans les campagnes que le Renard lui-même avec lequel elle a quelques ressemblances de mœurs. Il paraît qu'elle fait chaque année deux ou même plusieurs portées: car on trouve également à plusieurs époques de l'année de jeunes individus. Elle dépose ses petits dans les trous des vieux arbres et des murailles où elle leur prépare un lit de mousse: il lui arrive quelquefois de mettre bas dans les granges et les greniers à foin. Sa fourrure est beaucoup moins estimée que celle de la Marte parce qu'elle a moins de douceur de moelleux et d'éclat; elle serait cependant assez recherchée si l'Animal était plus rare. La Marte et la Fouine sont comme on le voit liées par les rapports les plus intimes; et la couleur de la gorge jaune chez l'une et blanche chez l'autre forme presque la seule différence sensible qui existe entre elles. On ne doit donc pas s'étonner que plusieurs auteurs les aient regardées comme de simples variétés d'une seule espèce; et cette opinion paraîtrait même trêsvraisemblable si elles étaient moins complètement connues et surtout si l'on ne savait combien leurs mœurs sont différentes. On avait même affirmé qu'elles s'accouplent ensemble: mais Buffon et Daubenton ont révoqué ce fait en doute; et tous les zoologistes modernes pensent maintenant avec ces illustres naturalistes que la Fouine forme bien réellement une espèce particulière.
La ZIBELINE Buff. T. XIII Mustela Zibellina Lin. est encore une espèce fort voisine de la Marte dont elle diffère cependant en ce qu'elle a du poil jusque sous les doigts: elle est généralement d'un brun lustré noirâtre en hiver mais d'une nuance moins foncée en été avec le dessous de la gorge grisâtre et la partie antéricure de la tête et les oreilles blanchâtres. Elle vit dans la région la plus septentrionale de l'Asie et se trouve jusqu'au Kamtschatka où elle est assez abondante. « Les fourrures des Zibelines de Sibérie dit Sonnini passent pour les plus précieuses et l'on estime surtout celles de Witinski et de Nerskinsk. Les bords ds la Witima (rivière qui sort d'un lac situé à l'est du Baïkal et va se jeter dans la Léna) sont fameux par les Zibelines que l'on y chasse. Ces Martes abondent dans la partie des monts Altaïs que le froid rend inhabitable ainsi que dans les montagnes de Saïan au - delà du Jénisseï et surtout aux environs de l'Oby et des ruisseaux qui tombent dans la Touba. ff Les Zibelines noires c'est-à-dire les Zibelines en pelage d'hiver sont les plus estimées; leur fourrure a dans cette saison autant d'éclat que de douceur et de moelleux; et elle est à juste titre l'une de celles que le luxe européen recherche comme les plus magnifiques et les plus précieuses. La chasse de cette Marte au milieu des solitudes glacées de la Sibérie et du Kamischatka est peutêtre la plus pénible et la plus périlleuse où l'appât du gain ait jamais entraîné l'Homme; et l'on a plusieurs exemples de chasseurs qui succombaut à la fatigue au froid et à la faim ont péri au milien des déserts. Au reste il paraît que les Russes
importent annuellement soit en Europe soit en Chine et vendent pour de la véritable Zibeline d'hiver un grand nombre de pelleteries de Zibeline d'été qu'ils savent préparer avec une telle perfection qu'il est très-difficile de s'apercevoir de la fraude et que les personnes habituées au commerce des fourrures sont quelquefois exposées à se laisser tromper elles-mêmes.
Le PÉKAN Buff. T. XIII pl. 13 Mustela Canadensis L. est d'une taille un peu supérieure à celle des espèces précédentes. Elle a les pates la queue le dessous du corps et le museau d'un brun-marron trés-foncé et les oreilles blanchâtres; le reste du pelage est d'un gris-brun varié de noiràtre et dont la nuance est d'ailleurs trés-différente suivaut les divers individus; quelques-uns sont même presque entièrement noirs. Cette espèce qui habite le Canada et les Etats-Unis du nord a selon Harlan les mêmes habitudes que le Vison.
La MARTE DES HURONS Mustela Huro Fr. Cuv. Dict. Sc. Nat. est généralement d'un blond clair avec les pates et l'extrémité de la queue plus foncées et même brunes chez quelques individus. Du reste les couleurs de cette espéce varient suivant les individus. Un de ceux que possède le Muséum a les parties inférieures du corps d'une nuance plus foncée que les supérieures tandis que la disposition inverse s'observe chez les autres. La tête ordinairement d'un blond clair comme le corps est quelquefois blanchâtre et quelquefois même entièrement blanche. La Marte des Hurons ne seraitelle comme on l'avait peusé qu'une variété en pelage d'hiver de quelque espèce encore inconnue?
Quant aux Carnassiers désignés par Buffon sous les noms de petite Fouine de Madagascar de petite Fouine de la Guiane et de grande Marte de la Guiane ils n'appartiennent pas à ce genre. Le second paraît n'être qu'un jeune Coati et les deux autres se rapportent l'un à une Mangouste celui-ci au Glouton Taïra; enfin la Fouine de la Guiane est également une autre espèce du même genre le Grison. (V. GLOUTON et MANGOUSTE au mot CIVETTE.)
** Les PUTOIS Putorius Cuv. Ils n'ont que quatre fausses molaires à la mâchoire supérieure et six à l'inférieure; leur tête est un peu moins allongée que celle des Martes proprement dites auxquelles ils resemblent d'ailleurs généralement par tous leurs caractéres extérieurs. Les espèces de ce sous-genre sont trésnombreuses: plusieurs d'entre elles habitent la France.
Le PUTOIS Mustela Putorius Lin. Le Putois Buff. T. VII pl. 23 est presque de la taille de la Marte: il a plus d'un pied depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue et celle-ci a environ six pouces. Il est d'un brun noirâtre assezfoncésur les membres mais plus clair et prenant une teinte fauve sur les flancs: le bout du museau est blanc et les oreilles et une tache placée derrière l'œil sont aussi de cette couleur. Les poils laineux sont blanchâtres. Le Putois habite les climats tempérés de l'Europe où il est assez abondant: son nom lui est venu de l'odeur infecte qu'il répand. Ses mœurs sont peu différentes de celles de la Fouine: comme elle il vit près des lieux habités et s'introduit la nuit dans les bassecours et dans les colombiers où il fait de grands ravages. « Les Putois dit Buffon vivent de proie à la ville et de chasse à la campagne: ils s'établissent pour passer l'été dans des terriers de Lapins dans des fentes de rochers dans des troncs d'arbres creux d'où ils ne sortent guère que la nuit pour se répandre dans les champs dans les bois: ils cherchent les nids des Perdrix des Alouettes et des Cailles; ils grimpent sur les arbres pour prendre ceux des autres Oiseaux: ils épient les Rats les Taupes les Mulots et font une guerre continuelle aux Lapins qui ne peuvent leur échapper parce qu'ils entrentaisément dans leurs trous: une
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seule famille de Putois suffit pour détruire une garenne. Ce serait le moyen le plus simple pour diminuer le nombre des Lapins dans les endroits où ils deviennent trop abondans.ff
Le FURET Mustela Furo Linn. Buff. T. VII pl. 25 et 26 varie comme tous les Animaux domestiques pour la couleur de son pelage. Cependant la plupart des individus sont d'un jaune que Daubenton a compareé à celui du buis. On appelle Furets-Putois ceux qui ont comme le Putois du blanc du noir et du fauve plus ou moins foncé et qui se trouvent ainsi avoir plus de ressemblance avec lui. Au reste les Furets ont généralement des rapports si intimes avec l'espèce précédente que plusieurs zoologistes ont pensé qu'ils n'en constituent réellement qu'une simple variété; et cette opinion est même aujourd'hui celle du plus grand nombre des naturalistes malgré l'autorité de Linné et de Buffon.—Le Furet est originaire des pays chauds et particulièrement de la Barbarie oè il porte suivant le docteur Shaw le nom de Nimse. Son instinct en fait l'ennemi mortel du Lapin suivant l'expression de Buffon; et dès qu'il aperçoit un de ces Animaux il s'élance sur lui le saisit à la gorge et lui suce le sang: aussi l'emploie-t-on principalement pour la chassede ce gibier comme chacun le sait. On l?eacute;lève dans des tonneaux où on lui fait un lit d'étoupes: il dort presque continuellement et ne s'éveille guère que pour manger. Il est néanmoins très-ardent en amour; et les chasseurs prétendent même (V. Gesner Hist. An. Quadr.) que la femelle meurt lorsqu'elle est séparée de son mâle à l'époque du rut.
La MARTE DE SIBéRIE Mustela Sibirica Pall Spic. Zool.; le: Chorok? Sonnini éd. de Buff. T. XXXV est généralement d'un beau fauve doré: seulement le tour du inufle est blanc et la partie du museau comprise entre les yeux et cette partie blanche est brune. Elle est à peu près de la taille du Furet auquel elle ressemble aussi par ses proportions; mais son poil est beaucoup plus long. Certains individus ont le dessous de la mâchoire inférieure blanc et d'autres d'un roux seulement un peu plus clair que celui de tout le corps. Cette espèce qui habite la Sibérie se tient ordinairement dans les forêts les plus épaisses: elle se rapproche cependant l'hiver des habitations et s'introduit souvent même dans les basse-cours comme la Fouine et le Putois.
Le PÉROUASCA Mustela Sarmatica Pall. Spic. Zool. Cette espèce est un peu plus petite que la précédente et elle a les poils plus courts. Les membres le dessous du corps et le bout de la queue sont d'un brun foncé; la tête est brune avec une liçne blanche qui naissant sous l'oreille passe sur les yeux et le front et va se terminer sous l'autre oreille en dessinant sur le front une sorte de fer-àcheval. L'oreille le bout du museau et le dessous de la mâchoire inférieure sont blancs; enfin le dessus du corps est d'un beau fauve clair parsemé d'un très-grand nombre de taches brunes; et la queue est dans sa première moitié variée de brun clair et de gris blanchâtre. Les mœurs de cet Animal diffèrent peu de celles des autres Martes: comme le Putois il répand une odeur désagréable surtout lorsqu'il est irrité. Au reste nous devons remarquer que notre description faite d'après l'individu que possède le Muséum différé à quelques égards de celle de Pallas: il est donc à penser comme on l'a déjà remarqué que la distribution du pelage n'est pas identique ches toutes les Martes Pérouascas.
L'HERMINE ou le ROSELET Buff. T. VII pl. 29 et 31 Mustela Erminea Lin. Cette espèce est particulièrement connue sous le nom d'Hermine dans son pelage d'hiver et sous celui de Roselet dans son pelage dété; elle a neuf pouces six ligues du bout du museau à l'origine de la queue et celle-ci a un peu plus de trois pouces
et demi. L'Hermine d?eacute;té ou le Roselet a le pelage généralement hun avec le dessous du corps d'un june soufré clair la mâchoire inferieure blanche et la queue brune nec son extrémité noire. L'Hermine d'hiver ou l'Hermine proprement dite est toute blanche: seulement la queue est noire à son extrémité. On voit que cette dernière couleur se conserve seule pendant toute l'année chez cette espèce; remarque qu'on peut faire également à l'égard de la plupart des Mammifères et des Oiseaux qui blanchissent en hiver comme sont parmi les premiers les Lièvres variables qui ont en tout temps le bout de l'oreille noir et parmi les Oiseaux plusieurs Lagopèdes.—Cette espèce qui est assez abondante dans les parties septentrionales de l'ancien continent se trouve anssi dans l'Europe tempérée et dans le nord de l'Amérique. Ses mœurs sont peu différentes de celles de la Belette: elle se tient cependant moins constamment dans le voisinage des habitations; et l'on assure qu'elle est encore plus carnassière que celle ci; elle est d'ailleurs susceptible d?ecirc;tre élevée en domesticité et se laisse même très-bien apprivoiser. Sa fourrure d'hiver est comme chacun sait l'objet d'un commerce très-important: mais l'Hermine des climats les plus septentrionaux est la plus estimée parce qu'elle n'a pas comme celle des pays tempérés une légère teinte jaunâtre et qu'elle est au contraire d'une blancheur éclatante.
La BELETTE Buff. T. VII pl. 29 Mustela vulgaris Lin. a un demipied du bout du museau à l'origine de la queue et celle-ci a deux pouces environ: son pelage ne diffère guère de celui de l'Hermine d?eacute;té ou du Roselet que par la couleur de sa queue entièrement brune en dessus et blanche en dessous: nous pouvons cependant ajouter que les parties inférieures du corps sont blanchâtres ou d'un jaune lavé de roussâtre mais non pas d'un jaune soufré. Cette espèce est aussi commune dans les climats tempérés de l'Ancieu-Monde que la précédente dans les climats septentrionaux; elle est au contraire plus rare dans les pays où celle-ci se trouve le plus abondamment répandue. Elle vit dans le voisinage des habitations comme la Fouine et elle est peut-être encore plus à craindre pour les basse-cours et les poulaillers que cette dernière elle-même parce que sa petite taille lui permet de s'y introduire par les plus étroites ouvertures. Elle n'attaque que rarement les Coqs qui la repoussent à coups de bec et parviennent souvent ainsi à la mettre en fuite; mais elle choisit les poussins et les jeunes Poules. Elle craint le froid et va se réfugier l'hiver dans les greniers et dans les granges et rend alors de véritables services en détruisant un grand nombie de Rats et de Souris. Elle fait au printemps une portée de plusieurs petits qu'elle dépose dans un tronc d'arbre creux ou dans toute autre cavité: elle s?eacute;tablit même quelquefois au milieu des débris des Animaux morts dans les bois et Buffon rapporte l'exemple de trois individus trouvés dans le thorax d'uu Loup qu'on avait suspendu à un arbre par les pieds de derrière et qui déjà entièrement putréfié répandait une odeur infecte.
La BELETTE DES NEIGES Mustela nivalis Lin. Faun. Suec.; Mustela vulgaris Var. Gm.; Mustela erminea Var. Bodd. est à peu près de la taille de la Belette et a le pelage entièrement blanc avec quelques poils noirs au bout de la queue. Elle est encore fort peu connue et on ne sait si on doit la regarder comme une véritable espèce ou comme une simple variété soit de l'Hermine soit de la Belette: quelques auteurs modernes et particulièrement Desmarest se prononcent néanmoins pour cette dernière opinion.
La BELETTE D'AFRIQUE Mustela Africana Desm. a dix pouces du bout du museau à l'origine de la queue et celle-ci a six pouces environ. Son
pelage est généralement d'un brun roussâtre eu dessus et d'un jaune blanchâtre en dessous avec une ligne brune longitudinale sur le milieu du ventre. Cette espèce qui ressemble beaucoup à la Belette a été établie par Desmarest d'après un individu que possède le Muséum et que l'on croit venir d'Afrique. Ses habitudes ne sont pas connues.
La MARTERAYéE Mustela striata Geoff. S.-H. est à peu près de la taille de la Belette: son pelage est généralement d'un brun foncé avec cinq raies blanches longitudinales en dessus la queue blanche et le dessous du corps d'un blanc grisâtre. Cette espèce dont les mœurs ne sont pas connues a été établie par Geoffroy Saint-Hilaire d'après un individu donné au Muséum par Sonnerat. Elle habite Madagascar.
Le NUDIPèDE ou le FURET DE JAVA Mustela nudipes Fr. Cuv. Mam. lith. est d'une taille un peu inférieure à celle du Putois; son pelage est généralement d'un beau roux doré très-brillant avec la tète et l'extrémité de la queue blanches. Cette espèce remarquable par la nudité du dessous de ses pieds a été décôuverte à Java par Diard et Duvaucel; et c'est d'après un individu envoyé au Muséum par ces voyageurs que Fr. Cuvier l'a décrite.
La BELETTE DE JAVA Geoff. S.-H. Mustela Javanica Séba. Geoffroy Saint-Hilaire a décrit ainsi cette espèce d'après l'individu même qui a servi de type à la figure de Séba: longueur ds six pouces environ; forme plus effilée que celle de l'Hermine et plus rapprochée de celle de la Belette; les joues sont blanchâtres; on remarque un demi-cercle de cette couleur au devant de chaque œil; le reste du pelage a les couleurs de l'Hermine dété ou du Roselet; la queue est terminée de même par une touffe de longs poils noirâtres; les pieds sont garnis de poils assez longs. Ainsi quoique la Belette de Java soit encore très-imparfaitement connue il est facile de voir qu'elle diffère du Füret de Java. Il est donc important de ne pas confondre ces deux espèces; et c;est pour éviter la confusion qui résulteraltnécessairement de la ressemblance de leurs noms que nous proposons celui de Nudipède pour la dernière connue.
Le VISON Buff. T. XIII pl. 43 Mustela Vison Lin. doit être placé dan le sous-genre des Putois et non pas parmi les Martes proprement dites comme on le fait ordinairement. Il est à peu près de la taille de la Fouine: son pelage est généralement d'on brun marron avec le bout de la queue plus foncé que le corps et la pointe de la mâchoire inférieure blanche en dessous. Cette espèce à laquelle on assigne pour patrie le Canada et les Etats-Unis vit sur le bord des eaux et se nourrit en partie de Poissons et de Reptiles. Sa fourrure est assez estimée.
La MARTE MARRON Mustela rufa de Geoffroy est ainsi caractérisée par ce zoologiste: pelage d'un roux marron; la queue de même couleur; les quatre extrémités plus foncées; longueur totale un pied septpouoes. Il est impossible d'après cette phrase indicative et même d'après la description plus détaillée que le même auteur donne ensuite de cet Animal de décider dans l?eacute;tat présent de la science s'il forme réellement une espèce distincte ou si comme il paraît plus vraisemblable il doit être rapporté au Vison ou au Mink.
Le MINK Mustela Lutreola Pall. Spic. Zool. Cette Marte qui ressemble presque entièrement au Vison et qui paraît avoir aussi les mêmes habitudes est ainsi caractérisée par les auteurs les plus modernes: une taille inférieure à celle du Vison; le pelage d'un marron presque noir avec le dernier tiers de la queue tout-à-fait noir et la pointe de la mâchoire inférieure blanche. Le Mink habite particulièrement le nord da l'Europe et de l'Asie; mais on trouve dit-on jusque sur les bords de la mer Noire.
Le MINK DES AMéRICAINS War-
den Etats-Unis T. v p. 613; Mustels lutreocephala Harlan ne doit pes suivant ces auteurs être coulædu avec le Mink ou avec le Vison. Il ressemble beaucoup dit ce dernier au Mink mais il en différé cependant par sa couleur par ses formes générales et par sa taille. Il est généralement d'un blanc brunâtre plus clair en dessous avec la queue d'un brun ferrugineux: sa taille est double de celle du Mink; du reste il ressemble à la Loutre par la forme de sa tête et de ses oreilles mais il se rapproche davantage de la Belette par son pelage par sa queue et par les proportions générales de son corps: ses pieds sont légèrement palmés. Cette courte description et les indications données par Warden dans son ouvrage ne permettent pas de décider si le Mink des Américains différé réellement du Vison et du Mink d'Europe et s'il existe deux espèces dans les Etats-Uuis sans compter le Pékan et les autres Martes bien caractérisées que nous avons dit appartenir à la même contrée. L'examen des diverses pelleteries que possède le Muséum laisse dans le même doute: nous avons trouvé en effet parmi les Animaux de l'Amérique du Nord des individus d'un bran foncé d'autres d'un marron clair d'autres enfin d'une nuance intermédiaire. Chez quelaues-uus la tache blanche de la mâcboire inférieure se prolonge en une ligne étroite sur le milieu de la gorge tandis que chez la plupart on ne voit rien de semblable: mais d'autres n'ont qu'une ligne blanche très-petite ou très-peu prononcée et tiennent ainsi le milieu entre ceux où elle existe entière et ceux où elle n'existe pas. Enfin leur taille n'est pas moins variable en sorte qu'ils ne sont ni assez différens pour qu'on puisse les considérer comme types de deux espèces distinctes ni assez semblables pour qu'on soit certain de leur identité spécifique.
Quant à l'Animal désigné par Buffou sous le nom de Putois rayé de l'Inde ce n'est point un véritable Putois mais'une Civette (V. ce mot).
Putois fossiles.
Deux espèces fossiles appartenant à ce sous-genre ont été indiquées par Cuvier (Oss. Fos. T. IV). L'une d'elles n'est connue que par deux dents découvertes par Buckland dans la caverne de Kirkdale et qui sont la carnassière et la tuberculeuse supérieures d'un Animal très-semblable à la Belette. La seconde a quelques rapports avec le Zorille; mais elle est surtout voisine du Putois comme l'a reconnu Cuvier par l'examen de quelques phalanges digitales et métatarsiennes de quelques vertèbres dorsales et caudales et surtout d'un fragment de bassin trouvés à Gaylenreuth.
*** Les ZORILLES Zorilla. Ils ont avec le système dentaire des Putois des ongles longs robustes et assez semblables à ceux des Mouffettes auxquelles ils ressemblent aussi par leur système de coloration. Par suite de cette modification ils ne peuvent plus grimper sur les arbres comme le font les autres Martes; mais ils peuvent fouir avec beaucoup de facilité et se creusent des terriers comme les Mouffettes. On n'a encore distingué dans ce sous-genre qu'une seule espèce.
Le ZORILLE Buff. T. XIII pl. 41; Mustela Zorilla et Viverra Zorilla des auteurs systématiques a plus d'un pied du bout du museau à l'origine de la queue; celle-ci a huit pouces environ. Il est généralement noir avec plusieurs taches blanches sur la tête et plusieurs lignes longitudinales de même couleur à la partie supérieure du corps. Ces bandes et ces taches ont assez constamment la môme disposition mais leur étendue proportionnelle varie beaucoup. Cette espèce n'habite pas seulement les environs du cap de Bonne-Espérance; mais elle existe aussi au Sénégal et sur les bords de la Gambie où elle a été trouvée par le malheureux voyageur Bodwich. Le Zorille du Sénégal et de
la Gambie diffère d'ailleurs de celui du Cap à quelques égards: ainsi on retrouve bien chez l'un et chez l'autre les mêmes taches et les mêmes lignes; mais chez le premier les parties blanches ont beaucoup plus d?eacute;tendue que les noires en sorte que le pelage est presque entièrement blanc sur le dessus et les côtés du corps taudis que la disposition inverse s'observe dans la variété du Cap. Nous ne pensons pas néanmoins qu'on doive considérer ces deux Animaux comme des espèces distinctes: car l?eacute;tendue proportionnelle des taches blanches varie même tellement entre les individus d'un même pays qu'il est assez difficile d'en trouver deux exactement semblables.
Enfin le genre Mustela comprend encore quelques autres espèces qu'il nous suffira d'indiquer en peu de mots parce qu'elles sont encore très-imparfaitement connues. Telles sont les suivantes:
La MARTE ZORRA Mustela Sinuensis Humbodt. Elle est généralement d'un gris noirâtie avec l'intérieur des oreilles et le ventre blancs: son corps est moins vermiforme que celui des autres Martes. Elle habite la Nouvelle-Grenade où comme dans l'Espagne européenne Zorra signifie un Renard.
Le CUJA Mustela Cuja et le QUIQUI Mustela Quiqui Molina habitent le Chili. Le premier est généralement noir et son pelage est trèstouffu et très-doux: le second est brun avec une tache blanche au milieu du nez. Si la description de Molina est exacte le Quiqui n'est point une Marte quoiqu'il le rapporte à ce genre; car il n'aurait que douze incisives douze molaires et quatre canines en tout vingt-huit dents.
La MARTE A GORGE DORéE Mustela flavigula Bodd. est noire avec la gorge le ventre et le dos jaunes et les joues blanches. Sa patrie est inconnue.
La MARTE PÉCHEUSE Mustela Pennantii Erxl.; Mustela melanorhyncha Bodd. habite l'Amérique du Nord: elle est généralement noire avec les côtés du col et la face d'un cendré brunâtre. Elle pourrait bien n?ecirc;tre selon la remarque de Harlan qu'un double emploi du Pékan.
La MARTE A TÉTE GRISE Viverra poliocephala Traill. Mem. Wern. Soc. paraît également appartenir an genre Mustela quoique l'auteur l'ait rapportée au genre Viverra et elle est ainsi caractérisée: corps noir; téte et col gris avec une tache jaunâtre bordée de noir. Cette espèce habite la Guiane.
Le PUTOIS DES ALPES Mustela Alpina Gebler Soc. Imp. Nat. de Moscou ressemble beaucoup au Putois commun: il est généralement jaune avec le dessus du corps brunâtre et le menton blanc. Cette espèce est très-bien connue des habitans des mines de Riddersk: elle se nourrit particulièrement de Souris d'Oiseaux et de Lagomys. Sa fourrure est peu estimée parce que ses poils sont généralement assez courts. (IS. G. ST.-H.)
MARTEAU. Zygæna. POIS. Espèce de Squale type d'un sous-genre trèsremarquable. (B.)
MARTEAU. Malleus. CONCH. Linné confondait les Coquilles de ce genre parmi les Huîtres comme beaucoup d'autres qui en diffèrent cependant d'une manière essentielle. Bruguière dans les planches de l'Encyclopédie sépara des Huîtres de Linné son genre Avicule dans lequel il plaça les Marteaux; enfin Lamarck en fit un genre particulier auquel il donna le nom de Marteau à cause de la forme des coquilles qui a quelque ressemblance avec cet instrument des couvreurs. Ce fut dans l'ouvrage sur les Animaux sans vertèbres publié en 1801 que ce genre fut établi pour la première fois. Depuis cette époque il fut admis par le plus grand nombre des conchyliologu es qui ne varièrent pas sur la nécessité de l'admettre mais sur la place qu'il devait occuper dans la séné. C'est ainsi que son auteur lui-même après l'avoir
placé près des Vulselles et des Avicales dans le Système des Animaux saas vertèbres les en sépara quelques ansées après pour les porter dans la famille des Byssifères tandis que les Vulselles restèrent dans la famille des Ostracées. Le savant auteur de l'Extrait du Cours et des Animaux sans vertèbres conserva ces rapports dans ces deux ouvrages; cependant dans le dernier il sépara de ses Byssifères la famille des Malléacées (V. ce mot) dont il crut devoir exclure encore les Vulselles; les Marteaux se trouvèrent voisins des Pernes des Crénatules etc. Cuvier (Règne Animal) n'a point imité Lamarck; il a laissé les Marteaux près des Vulselles. Férussac en conservant la famille des Malléacées y a apporté quelques changemens; c'est ainsi qu'il en a óté les Crénatules pour y placer les Vulselles qui sont mises en contact avec les Marteaux. Blainville a conservé le genre Marteau l'a mis près des Vulselles et a donné le nom de Margaritacés (V. ce mot) à la famille des Malléacées en y faisant des changemens nécessaires. On ne connaît pas encore l'Animal du Marteau; on sait seulement qu'il s'attache par un byssus. Voici les caractères de ce genre: coquille subéquivalve raboteuse difforme le plus souvent allongée sublobée à la base à crochets petits divergens; charnière sans dents une fossette allongée conique située sous les crochets traversant obliquement la facette du ligament; celui-ci presque extérieur s'insérant sur la facette courte et en talus de chaque valve.
Les espèces de ce genre sont peu nombreuses et on n'en connaîit point de fossiles; elles peuvent se diviser assez naturellement en deux groupes.
† Coquilles lobées ou ariculées à la base.
MARTEAU COMMUN Malleus vulgaris Lamk. Anim. sans vert. T. VII 1re part. pag. 144 n° 2; Oslrea Malleus Lin. pag. 3333 n° 99; Knorr 3 tab. 4. fig. 1 Chemnitz; Conch. T. VII pl. 70 fig. 655; Encyclop. pl. 177 fig. 12. Coquille recherchée à cause de sa forme singulière; elle présente une variété blanche dont les oreilles sont plus courtes; on la trouve dans l'Océan des grandes Indes. Bougainville découvrit dans cette mer une petite île déserte dont les rivages après une tempête s'en trouvèrent couverts; il lui avait donné à cause de cela le nom d?icirc;le aux Marteaux.
†† Coquilles non auriculées à la base.
MARTEAU VULSELLÉ Malleus vulsellatus Lamk. Anim. sans vert. loc. cit. n° 4; Ostreavulsella Lin. Gmel. pag. 3333 n° 100; Chemnitz Conch. T. VIII pl. 70 fig. 657; Encyclop. pl. 177 fig. 15. Coquille de taille médiocre allongée aplatie droite ou courbée sur elle-raême d'une couleur violet foncéou noirâtre avec une tache blanche nacrée à l'intérieur. Cette Coquille se trouve dans la mer Rouge et à Timor. (D..H.)
MARTEAU OU NIVEAU D'EAU DOUCE. INS. Quelques auteurs anciens ont donné ce nom aux larves des Agrions qui offrent une sorte de ressemblance avec un T. (G.)
MARTEAU. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Narcisse Faux-Narcisse. (B.)
MARTELA. BOT. CRYPT. Genre établi par Adanson et adopté par Scopoli mais qui ne doit être considéré que comme une division du genre Hydnum. V. ce mot. (G..N.)
MARTELET. OIS. Syn. vulgaire de Martinet noir. V. MARTINET. (DR..Z.)
MARTELOT. OIS. Syn. vulgaire de Traquet Pâtre L. V. TRAQUET. (DR..Z.)
* MARTIA. BOT. PHAN. (Leandro.) Pour Martiusia. V. ce mot. (G..N.)
MARTIN. Acridotheres. OIS. Genre de l'ordre des Omnivores. Caractères: bec conique allongé; mandibules très – comprimées à bords tranchans avec la base nue; la supé-
rieure faiblement échancrée à la pointe qui est un peu fléchie; narines ovoides placées de chaque côté du bec et près de la base en partie recouvertes par une membrane emplumée; quatre doigts trois devant dont l'intermédiaire moins long que le tarse est soudé à sa naissance avec l'extérieur; première rémige presque nulle la deuxième et la troisième plus longues.
Les Martins ont avec les Etourneaux la plus grande analogie de mœurs; comme eux on les voit presque toujours en troupes plus ou moins nombreuses voler assez bruyamment d'un champ à l'autre et y faire une recherche exacte des Insectes cachés sous la feuille ou réfugiés entre les mottes de terre. Ils paraissent se nourrir de préférence de Sauterelles et de Criquets dont ils font une telle consommation que dans les régions où ces Orthoptères apparaissent en masses innombrables on élève des Martins expressément pour les opposer au fléau destructeur. C'est le seul moyen que l'on ait pu employer avec succès pour purger certaines îles de la désolante multiplication de ces Insectes. D'un naturel très-familier les Martins ne témoignent qu'une faible appréhension à la vue de l'Homme; ils se mêlent parmi les troupeaux et rendent même de grands services aux Animaux sur lesquels ils s'accroupissent en les débarrassant de la vermine qui les ronge. Ce sont sans doute ces soins et la fréquentation habituelle des paisibles habitans des prairies qui ont déterminé Temminck a choisir pour dénomination latine du genre le mot Pastor.
Les Martins sont très-dociles aux leçons qu'on leur donne et retiennent avec facilité les sons qu'ils entendent fréquemment. On assure même que quoique à l?eacute;tat de liberté on les a entendus contrefaire le chant des Oiseaux domestiques et même imiter le bêlement des Agneaux. Les habitans civilisés de l'Inde et de l'Afrique se plaisent à élever ces Oiseaux qui en revanche les amusent par la gentillesse de leurs manières et la vivacité de leurs mouvemens. Il paraît probable que ces Oiseaux ont deux couvées par an du moins les jeunes que l'on a observés à deux époques éloignées d'une même saison tendent à le faire croire; les voyageurs se taisent sur leur nidification de même que sur la durée de l'incubation. Levaillant qui a cherché à observer l'une et l'autre est porté à croire qu'ils nichent dans des trous creusés en terre. La seule espèce qui paraisse passagèrement en Europe place queluefois son nid dans des trous d'arbre ou des crevasses de ruines. Outre les Insectes et dans les temps de disette de cette nourriture on voit les Martius attaquer les petits Quadrupèdes tels que Souris et Mulots les dépecer et se repaître de leur chair; ils se jettent quelquefois sur les fruits qu'ils gâtent outre mesure sans en faire une grande consommation.
MARTIN BRAME Turdus pagodarum Lin.; Gracula pagodarum Daudin; Acridotheres pagodarum Vieill. Levail. Oiseaux d'Afrique pl. 95. Parties supérieures d'un cendré bleuâtre nuancé de fauve à l'extrémité des tectrices alaires; front sommet de la tête et nuque garnis de longues plumes soyeuses et effilées d'un noir bronzé; des plumes presque semblables mais d une couleur isabelle variées de blanchâtre ornent le derrière et les côtés du cou; rémiges noirâtres terminées de cendré bronzé; rectrices d'un gris noirâtre bronzé terminées de blanc mais de manière que celles des oôtés soient presque entièrement blanches; parties inférieures d'un fauve isabelle avec l'extrémité de chaque plume striée d'une teinte plus pâle; tectrices caudales et alaires inférieures d'un blanc nuancé de cendré; bec noir à la base et jaune dans l'autre partie; pieds jaunes. Taille sept pouces et demi. Des diverses parties de l'Inde où il se perche sur les tours des temples; de passage en Afrique dont
il habite vraisemblablement quelques contrées.
MARTIN COMMUN Gracula tristis Lat.; Paradisæa tristis Gmel. Buff. pl. enl. 219. Parties supérieures d'un brun – marron; sommet de la tête garni de plumes noires longues et effilèes; un espace triangulaire nu derrière l'œil; grandes rémises noires à l'extrémité blanches à la base; rectrices brunes avec l'extrémité des latérales blanche; gorge cou et haut de la poitrine d'un gris foncé; abdomen et tectrices caudales intérieures d'un blanc mat; bec et pieds jaunes. Taille neuf pouces et demi. De toutes les parties de l'Inde où il construit assez souvent son nid dans l'enfourchennent des grosses branches. « Le Martin dit notre collègue Bory de Saiut-Vincent(Voy. au quatre îles d'Afrique t. 1 p. 224) est un Oiseau précieux à l'Ile-de-France; il préserve le pays de la multiplication prodigieuse entre les Tropiques de tous les Insectes dévastateurs. Avant qu'il l'habitât les Chenilles les Sauterelles les Réduves et les Blattes infestaient la campagne et dévoraient ses productions. On imagina de faire venir des Martins des Philippines; on les lâcha: en peu de temps ils se multiplièrent au point d'inquiéter les habitans qui les détruisirent mais qui par la suite furent obligés de les rappeler à leur secours. Ils ont maintenant ruiné l'entomologie de l'île qui ne fournit plus que quelques beaux Insectes. ff
Le MARTIN AUX ALLES NOTRES Grocula melanoptera Daud. paraît n?ecirc;tre qu'une variété du Martin commun dont les parties inférieures seraient beaucoup plus blanches et les rémiges et rectrices noires; du reste les deux espèces sont tout-à-fait semblables.
MARTIN DE GINGI Turdus Ginginianus Lath. Parties supérieures d'an gris cendré avec les tectrioes alaires verdâtres; rémiges en partie moines et en partie rousses; tectrices brunes roussâtres vers l'extrémité nuque ornée de plumes noires longues et étroites; un espace longitudinal nu depuis l'anele de la bouche jusqu'à celui de l'œil; parties inférieures grises; bec et pieds jaunes. Taille neuf pouces. De l'Inde.
MARTIN GOULIN Gracula calva Buff. pl. enl. 200. Parties supérieures d'un gris blanchâtre qui prend une teinte plus sombre sur les ailes et la queue; un grand espace nu autour le l'œil de couleur de chair ou jaunâtre; une seule ligne de plumes sur le sommet de la téte; parties inférieures d'un beau brun qui prend une teinte plus claire vers l'abdomen; bec et pieds jaunes. Taille huit pouces. Des Philippines.
MARTIN GRIS-DE-FER Gracula grisea Daud.; Cossyphus grieeus Dum. Levail. Ois. d'Afrique pl. 95 f. 2. Parties supérieures grises; tête garnie de plumes noires et effilées; une peau nue orangée derrière l'œil; tectrices alaires d'un fauve blanchâtre; rémiges et rectrices noirâtres les quatre latérales de celles-ci terminées de fauve blanchâtre; parties inférieures d'un brun ferrugineux avec une bande fauve sur la poitrine; bec orangé; pieds jaunes. Taille sept pouces et demi. De l'Inde où il se trouve mêlé avec le Martin de Gingi dont il n'est peut-être qu'une varieté.
MARTIN HUPPÉ DE LA CHINE Gracula cristatella Lath. Buff. pl. enl. 507. Tout le plumage d'un noir bleuâtre sombre à l'exception des rémiges et des tectrices qui sont blanches les premières à leur origine les autres à l'extrémité; front sommet de la tête et nuque garnis de plumes noires longues et étroites; bec et pieds jaunes. Taille huit pouces et demi. De l'Inde.
MARTIN A LONGUE QUEUE Cossyphus caudatus Dum. Parties supérieures brunes variées de roussâtre les inférieures d'un cendré foncé avec quelques stries blanchâtres; gorge blanche; bec et pieds jaunes. Taille huit pouces. De l'Inde.
MARTIN OCHROCÉPHALE. V. MERLE OCHROCÉPHALE.
MARTIN OLIVE Cossyphus olivaceus Dum. V. MANORINE.
MARTIN AUX OREILLES BLANCHES Pastor oricularis. Parties supérieures d'un brun noirâtre bronzé; tête cou gorge haut de la poitrine et tectrices d'un noir brillant; sommet de la tête garni de plumes noires longues et étroites; espace nu au milieu duquel se trouve l?oelig;il de couleur de chair; méat auditif couvert d'une plaque de petites plumes soyeuses blanches; petites tectrices alaires croupion et parties inférieures d'un blanc pur; bec et pieds jaunes. Taille huit pouces. Nous avons recu cette espèce de Java et du continent de l'Inde.
MARTIN A PLUMES SOYEUSES Sturnus sericeus Lath. Parties supérieures ceudrées; rémiges et rectrices noires avec l'origine blanche; tête d'un blanc jaunâtre presque jaune sur le sommet; dessus du cou jaune; parties inférieures d'un gris blanchâtre; bec d'un rouge pourpré; pieds d'un jaune tirant sur le rouge. Taille sept pouces et demi. La femelle a les rémiges et les rectrices brunes le sommet de la tête noir et le front mélangé de brun et de blanchâtre; cette dernière couleur se montre encore sur le croupion et sur les flancs; elle a le bec et les pieds bruns. De la Chine.
MARTIN PORTE-LAMBEAUX Sturnus gallinaceus Lath.; Gracula carunculata Gmel.; Cossyphus carunculatus Dum.; Gracula curvata Shaw Levaill. Ois. d'Afriq. pl. 93 et 94. Parties supérieures d'un gris roussâtre; rémiges et rectrices d'un noir bronzé; parties inférieures et cou d'un blanc roussâtre; mandibule inférieure garnie d'un double lambeau qui embrasse toute la gorge fendu en pointe et se sépare en deux vers l'extrémité; front relevé par une espèce de crête ovulaire transversale qui couronne une seconde crête cordiforme partant du sommet de la tête; un espace nu sur la joue; cet espace de même que les lambeaux sont d'un brun noirâtre; bec et pieds bruns. Taille neuf pouces. La femelle est un peu plus petite; les couleurs de son plumage sont beaucoup plus ternes et les lambeaux quoique assez semblables à ceux du mâle sont beaucoup moins grands. Les jeunes ont la tête totalement emplumée conséquemment dépourvue de lambeaux; leur plumage est d'un gris cendré avec les rémiges et les rectrices d'un brun terne; les tectrices alaires et les parties inférieures sont blanchâtres. De l'Afrique.
MARTIN PYGMÉE Cossyphus minutus Dum. Parties supérieures brunes; tête rayée longitudinalement de roux et de brun; parties inférieures d'un gris fauve avec la gorge blanche. Taille quatre pouccs et demi. De l'Inde.
MARTIN A QUEUE STRIÉE Cossyphus striatus Dum. Parties supérieures d'un gris roussâtre les inférieures d'une teinte plus pâle rayées de brun. Taille neuf pouces. De l'Inde. Ces deux espèces sont encore douteuses.
MARTIN ROSELIN Pastor roseus Tem.; Turdus roseus Gmel.; Turdus selentis Gmel.; Merle couleur de rose Buff. pl. enl. 251. Parties supérieures ventre et abdomen couleur de rose; téte cou et haut de la poitrine noirs à reflets violets; nuque garnie de plumes longues et étroites noires; rémiges et rectrices d'un brun irisé; tectrices alaires noirâtres lisérées de rose; tectrices caudales inférieures et cuisses noires rayées de blanchâtre; bec d'un jaune rougeâtre avec la base de la mandibule inférieure noire; pieds jaunes; iris brun. Taille huit pouces. La femelle a les couleurs moins vives; et le rose est lavé de brunâtre les plumes de la nuque sont moins longues. Les jeunes ont les parties supérieures d'une seule nuance fauve isabelle; les rémiges et les rectrices brunes frangées de blanc et de cendré; les parties inférieures d'un brun cendré
à l'exception de la gorge et du milieu de l'abdomen qui sont d'un blanc pur. Point de longues plumes sur la tête. Des parties chaudes de l'ancien continent. De passage dans le midi de l'Europe.
MARTIN TIROUCH Upupa Capensis; Coracia cristata Vieill. Parties supérieures d'un gris foncé; rémiges noirâtres avec une tache blanche vers le milieu; tête garnie d'une belle huppe blanche composée de plumes longues flexibles à barbes désunies et susceptibles de se recourber eu avant quand l'Oiseau les redresse; dessus du cou grisâtre; parlies inférieures blanches; bec et pieds jaunes. Taille dix pouces. Du cap de Bonne-Espérance.
MARTIN VIEILLARD Turdus Malabaricus Lin.; Acridotheres Malabaricus Vieill. Parties supérieures d'un gris cendré; rémiges et rectrices noires; tête et cou cendrés avec une ligne blanche au centre; les plumes de ces parties sont longues et déliées; parties inférieures rousses; bec noir avec l'extrémité jaune; pieds jaunes. Taille huit pouces. De l'Inde. (DR..Z.)
MARTIN – CHASSEUR. Dacelo. OIS. Genre de l'ordre des Alcyons. Caractères: bec gros fort tranchant dilaté sur les côtés convexe en dessus sans arête vive déprimé a sa base subitement compriméet courbé à la pointe qui est très-évasée; mandibule inférieure large concave plus courte que la supérieure terminée en pointe; narines percées obliquement de chaque côté de la base du bec à moitié fermées par une membrane couverte deplumes; pieds assez robustes; tarse plus court que le doigt intermédiaire auquel sont unis l'externe jusqu?agrave; la troisième articulation et l'interne jusqu?agrave; la seconde le pouce larpe à sa base; ailes médiocres; premiere rémige plus courte que la seconde qui est un peu moins longue que la troisième; plumage non lustré à barbes faibles et décomposées.
Des considérations contestées long temps par différens ornithologistes et admises par quelques autres ont porté Leach à réaliser une idée produite par Levaillant et qui consiste à enlever du genre Martin-Pêcheur l'espèce connue sous le nom de Géant pour en former le type d'un genre nouveau auquel il a donné un nom que l'on a traduit en français par le mot composé Martin-Chasseur dénomination admise d'abord spécifiquement par Levaillant. Quoique nous reconnaissions la justesse des motifs qui rendent les méthodistes extrêmement sévères dans les nouvelles formations de genres nous pensons cependant que la différence de mœurs si tranchée entre les Martins-Pêcheurs et les Martins-Chasseurs paraît suffisante pour ne point confondre les uns et les autres dans une simple division d'un même genre. Du reste la différence de mœurs et d'habiludes n'est point la seule qui puisse justifier l?eacute;tablissement du genre; on en retrouve d'autres dans la nature du plumage qui suffisent pour faire reconnaître même à la simple vue un Martin-Chasseur d'avec un Martin-Pêcheur: dans les premiers une souplesse soyeuse dans es barbules remplace le tissu serré roide et lustré qui constitue les plumes des autres et qui convient admirablement à leur manière de chercher leur nourriture. La forme de la queue et même celle des ailes aident encore à reconnaître les espèces de l'un et de l'autre genres. Les Martius-Chasseurs habitent les forêts touffues et ne se trouvent qu'accidentellement comme les autres Sylvains sur les bords des ruisseaux; non moins sauvages que les Martins-Pêcheurs ils n?eacute;vitent cependant pas ainsi que l'a avancé Sonnerat la société des autres Oiseaux car plusieurs observateurs les ont vus disputant aux Merles et aux Moucherolles les Insectes dont ils font presque leur unique nourriture. Ils construisent leur nid qu'ils placent dans un creux ou une bifurcation des arbres élevés. Leur
ponte consiste en quatre ou cinq œufs d'un blanc bleuâtre également tiqueté de brun. La composition de ce genre formée d'abord de deux ou trois espèces paraît devoir s'accroître à mesure que les richesses zoologiques des Moluques et de l'Australasie nous serout mieux connues.
MARTIN-CHASSEUR DE GAUDICHAUD Dacelo Guadichaudii Gaim. Voyage de Freyc. p. 25. Parties supérieures noires; côtés et derrière du col blancs nuancés de roussâtre; trait oculaire blanc; croupion et tectrices alaires supérieures d'un bleu très-vif; rémiges et rectrices d'un bleu foncé terminées de noir; gorge blanche; poitrine et parties inférieures d'un roux foncé; flancs fauves avec une grande tache noire cachée par l'aile lorsque l'Oiseau est en repos; bec grisâtre avec le bord des mandibules verdâtres; pieds bruns. Taille onze pouces et demi. Rapporté de la Nouvelle-Hollande par Quoy et Gaimard naturalistes de l'expédition du capitaine Freycinet.
MARTIN-CHASSEUR GÉANT Alcedo fusca Lin.; Alcedo gigantea Lath.; Martin-Pêcheur de la Nouvelle-Guinée Buff. pl. enl. 663. Parties supérieures d'un brun olivâtre; sommet de la tête brun strié de gris; nuque garnie de plumes longues et effilées brunes formant une espèce de huppe; occiput et côté de la tête variés de blanchâtre et de noirâtre; côtés du cou d'un brun foncé; rémiges brunes blanchâtres à leur base noires à l'extrémité et bordées de bleu; sur les tectrices alaires une tache d'un bleu verdâtre pâle et brillant; cette couleur est aussi celle du croupion; rectrices fauves ondées de noir et terminées de bleu; parties inférieures d'un faux brunâtre striées de noir; un collier blanc également strié de brun foncé; mandibule supérieure noire l'inférieure orangée; pieds gris; ongles noirs. Taille quatorze pouces. De la Nouvelle-Hollande.
MARTIN-CHASSEUR MIGNON Dacelo pulchella Temm. Ois. color. pl. 277. Parties supérieures bleues rayées de noir la plus grande étendue de chaque plume rayée de noir et de blanc alternativement; rémiges noires rayées de blanc; front joues côtés du cou et nuque d'un roux marron; sommet de la tête et occiput garnis de plumes longues et touffues brunes à la base bleues à l'extrémité et tachetées de blanc; rectrices étagées à barbes extérieures rayées de noir et de bleu avec quelques taches blanches; les barbes intérieures sont rayées de noir et de blanc; ce qui ne fait paraître que ces deux nuances en dessous de la queue; devant du cou et milieu du ventre blancs; poitrine flancs et abdomen roussâtres; bec rouge; pieds bruns. Taille sept pouces. De Java.
MARTIN ?CHASSEUR OREILLON BLEU Dacelo Cyanotis Temm. Ois. color. pl. 262. Parties supérieures d'un brun olivâtre; sommet de la tête d'un roux vif garni de plumes longues et effilées formant une sorte de panache; bande oculaire qui se dilate sur la nuque et y forme un large demi-collier bleu: cette bande est noirâtre sur les joues; côtes du cou mélangés ou nuancés de roussâtre et de rosé; tectrices alaires bleues; bord des scapulaires blanc; rémiges brunes bordées et terminées de noir; rectrices étagées longues d'un roux foncé en dessus fauves roussâtres en dessous; gorge blanche; parties inférieures blanchâtres nuancées de fauve et de rosé; bec rouge; pieds bruns. Taille neuf pouces. De Sumatra.
MARTIN-CHASSEUR A TÊTE GRISE Alcedo Senegalensis Lath. Buff. pl. enl. 594. Parties supérieures d'un bleu azuré brillant; sommet de la tête d'un gris-brun; sourcils et dessus des narines d'un gris blanchâtre; joues noires; dessus et côtés du cou d'un gris bleuâtre finement striés ainsi que la poitrine et les flancs d'un gris foncé; scapulaires noirs; rémiges blanches à la base et à l'intérieur noires à l'extrémité de même
qu'extérieurement; rectrices bleues en dessus noires en dessous; gorge et parties inférieures blanchâtres; mandibule supérieure rouge; l'inférieure noire; pieds d'un brun foncé. Taille huit pouces et demi. D'Afrique.
MARTIN-CHASSEUR A TÊTE ET POITRINE STRIÉE Dacelo striata. Parties supérieures d'un brun noirâtre; sommet de la téte et occiput bruns; striés de noirâtre; dessus côtés et devant du cou poitrine et flancs d'un gris brunâtre clair strié tacheté et finement rayé de brun; croupion et barbes extérieures des grandes tectrices alaires bleus; rémiges noires extérieurement et à l'extrémité brunâtres à la base et intérieurement; rectrices bleues en dessus bordées de noirâtre qui est la nuance du dessous; gorge et milieu du ventre blanchâtres; tectrices caudales inférieures roussâtres; bec rouge varié de noirâtre et d'un blanc rougeâtre à la pointe; pieds noirâtres en dessus blanchâtres en dessous. Taille huit pouces. De la Cafrerie. Nous ne pensons pas que cette espèce puisse être confondue avec celle que Levaillant présume être le mâle de la précédente.
MARTIN-CHASSEUR TRAPU Dacelo concreta Temm. Ois. color. p. 346. Parties supérieures d'un noir mat frangées de bleu foncé; front vert bordé de jaune roussâtre; sommet de la tête d'un vert foncé varié de vert brillant; bande oculaire et nuque noires; sourcils. joues et cou d'un roux vif; une large moustache d'un bleu vif foncé; croupion d'un bleu verdâtre brillant; rémiges et rectrices noires bordées de bleu foncé; gorge roussâtre; poitrine et flancs roux; le reste des parties inférieures blanc; bec noirâtre à l'exception des bords des mandibules qui sont jaunes ainsi que les pieds. Taille sept pouces et demi. De Sumatra. (DR..Z.)
MARTIN-PÉCHEUR. Alcedo. OIS. Genre de l'ordre des Alcyons. Caractères: bec long droit anguleux tranchant gros à sa base pointu rarement déprimé; narines placées de chaque côté du bec et près de sa base percées obliquement presque entièrement fermées par une membrane nue; pieds courts placés fort en arrière du corps; jambe découverte; tarse assez gros et arrondi; quatre doigts trois en devant dont l'externe soudé à l'intermédiaire jusqu'à la seconde articulation; l'interne ne l'est que jusqu'à la première; un en arrière fort large à son origine; ongles épais celui du pouce plus petit; première et seconde rémiges moins longues que la troisième qui dépasse toutes les autres.
Si la nature a prodigué tout le luxe de sa palette sur la robe lustrée des Martins-Pêcheurs il semble qu'elle n'ait voulu rien faire de plus pour ces tristes Oiseaux; tout l'éclat de leur plumage ne peut effacer l'impression désagréable que fait sur nos sens ou que laisse dans notre imagination une conformation trapue et pour ainsi dire grotesque des mœurs âpres et solitaires. En effet si l'on met en opposition leur cri perçant avec le chant mélodieux du Rossignol leur vol brusque et rapide avec l'agréable légèreté de la Bergeronnette leurs habitudes défiantes avec l'agaçante familiarité du Pinçon leur sombre maintien avec l'aimable pétulance du Chardonneret enfin leurs accouplemens passagers avec les constantes amours de la Colombe on sera obligé d'avouer que malgré l'infériorité de leur parure les hôtes enjoués des booages l'emportent de beaucoup sur les fastueux mais tristes Martins-Pêcheurs.
Quoique ce genre soit assez nombreux en espèces on n'en trouve qu'une seule en Europe et comme elle est également répandue dans les deux autres parties de l'ancien continent il ne serait point étonnant qu'elle fût originaire d'un climat où les Oiseaux se distinguent par la vivacité des couleurs qu'une circonstance particulière ait déterminé son expatriation et qu'ensuite cette es-
pèce ayant vainement cherché à regagner les lieux de naissauce où l'instinct ramène soit habituellement soit périodiquement la plupart des Oiseaux elle ait laissé des colonies égarées dans toutes les régions qu'elle a successivement parcourues. Ces colonies étant parvenues insensiblement à se faire un climat où elles étaient demeurées il en est résulté que l'espèce du Martin-Pêcheur Alcyon est devenue propre à toutes les températures.
Outre la séparation des Martins-Chasseurs d'avec les Martins-Pêcheurs on a encore sous-divisé le dernier de ces genres en plusieurs sections. Vieillot établit d'abord sa coupe principale sur le nombre des doigts: il place d'un côté tous ceux qui ont quatre doigts visibles et de l'autre ceux dont le doigt interne représenté seulement par un rudiment donne au pied une apparence tridactyle. Cuvier et Lacépède ont même fait de ces Martins-Pécheurs prétendus tridactyles un genre qu'ils ont appelé Ceix. Malgré tout le respect que nous portons à deux naturalistes si célèbres et dont l'opinion est du plus grand poids dans l?eacute;tude des sciences naturelles nous n'avons pas cru devoir adopter le genre Ceix par la raison que le caractère sur lequel il est fondé (celui qui est pris de l'existence de trois doigts seulement) n'est point d'une rigoureuse exactitude. De l'aveu de plusieurs ornithologistes qui avant nous en ont fait l'observation les Ceix ne sont point privés du doigt interne; ce doigt existe véritablement mais il n'est pas entièrement développé; et dans les deux espèces qui constituent le genre l'Alcedo tribrachys Shaw présente un moignon bien distinct; à la vérité il est dépourvu d'ongle mais l'autre espèce Alcedotridactylus présente un ongle parfaitement formé et implanté sur un rudiment de doigt. Il ne resterait donc que ces subdivisions prises de la conformation du bec qui serait tétragone dans le plus grand nombre des espèces et trigone avec la mandibule inférieure renflée dans les autres; cette subdivision offre cependant chez certains individus des transitions ou passages qui en rendent les caractères difficiles à établir.
Les Martins-Pêcheurs ne fréquentent que les bords ombragés des fleuves et des ruisseaux: rarement on les trouve sur les dunes sur les rivages arides; il est vrai que l'embarras qu'ils éprouvent dans la marche leur interdit en quelque sorte l'accès de ces côtes. Doués d'une patience extrême ils sont constamment occupés à guetter les petits Poissons dont ils font leur principale nourriture; immobiles sur l'une des branches qui garnissent la rive ou sur la pointe du rocher que baigne une eau tranquille ils attendent les regards fixément tournés vers la surface de l'onde que l'objet de leur persévérance s'y montre. Dès qu'ils l'ont aperçu aussi prompts que l?eacute;clair ils s?eacute;lancent perpendiculairement et la proie se trouve saisie avant même qu'elle ait eu le temps de songer à la fuite. Il arrive assez souvent que ces Oiseaux pêchent en volant; on les voit alors dans leur course rapide décrire brusquement un angle parfait plonger la tête dans l'eau et se relever tout aussitôt avec le Poisson dans le bec. Quelquefois celui-ci est trop gros pour être avalé en entier; dans ce cas l'Oiseau le dépose sur une pierre et à coups de bec il le dépèce avec l'adresse que procure l'habitude de l'exercice. Lorsqu'il y a pénurie de Poissons ils se jettent sur les larves d'Insectes aquatiques. Les Martins-Pécheurs vivent isolés jamais on ne les rencontre en troupes et quand le besoin de se reproduire leur fait rechercher une compagne la sociabilité n'existe entre eux que durant le temps nécessaire pour termiuer la couvée et voir la jeune famille en état de pourvoir elle-même à sa nourriture. Ils nichent dans les terriers que pratiquent le long du rivage les petits Amphibies; ils en consolident la galerie avec de la terre gâchée de manière
à pouvoir y déposer avec sécurité la ponte qui est de quatre à huit œufe ordinairement tout blancs. Le mâle et la femelle les couvent alternativement et viennent après apporter la pâtée aux jeunes.
On a prétendu que les Martins-Pêcheurs que l'on voit plus fréquemment en hiver qu'en été se retiraient pendant la belle saison dans les parties les plus obscures des forêts. Ce fait n'a point été constaté et il paraît qu'il a été avancé trop légèrement; si ces Oiseaux apparaistent en plus grand nombre en hiver c'est qu'alors les feuilles ne les dérobent point à la vue que la recherche de la nourriture leur cause plus d'exercice et que lorsque la gelée vient glacer la surface des rivières ils sont forcésàde longues excursions avant de trouver des endroits propres à la pêche.
Les Martins-Pêcheurs n'ont qu'une mue annuelle; les femelles diffèrent peu des mâles et les jeunes leur ressemblent entièrement; on distingue néanmoins ceux-ci à la couleur du bec et des pieds qui n'acquièrent leur véritable couleur qu'après la première roue.
MARTIN-PÊCHEUR ALATLI Alcedo torquata Lath. Buff. pl. enl. 284. Parties supérieures d'un gris bleuâtre; rémiges noirâtres dentelées de blanc à l'intérieur; rectrices noires largement rayées de blanc; parties inférieures d'un roux marron à l'exception de la poitrine qui est couverte de plumes d'un gris bleuâtre et de la gorge qui est blanche ainsi que les côtés du cou dont les extrémités se joignent sur le derrière et dessinent un large collier; bec noirâtre; pieds gris. Taille seize pouces. Des Antilles.
MARTIN-PÊCHEUR ALCYON Alcedo Ispida L.; Gracula Athis Gmel.; Ispida Senegalensis Briss. Buff. pl. enl. 77. Parties supérieures d'un vert bleuâtre obscur tacheté de bleu d'azur sur la tête et les tèctrices alaires milieu du dos et croupion bleus; gorge et côtés du cou d'un bleu roussâtre; trait oāulaire roux une large moustache d'un vert noirâtre tachetée de vert brillant ou de bleu d'azur; rémiges noires blan-châtres intérieurement avec une partie du bord extérieur verte; rectrices d'un bleu d'aigue-marine en dessus noirâtres en dessous; parties inférieures d'un roux vif; bec noirâtre avec la base de la mandibule inférieure rougeâtre; pieds rouges. Taille sept pouces. Les femelles ont les teintes du plumage plus ternes et la couleur bleue passant presque entièrement au vert. Les jeunes ressemblent assez aux femelles; ils ont de plus le bec tout noir et les pieds d'un roux pâle. En Europe en Asie et eu Afrique.
MARTIN-PÊCHEUR DE L'AMAZONE Alcedo Amazona Lath. Parties supérieures d'un vert brillant; une espèce de collier blanc sur la nuque; tectrices alaires et rémiges vertes tachetées de blanc; rectrices vertes les intermédiaires plus pâles et brillantes les autres tachetées de blanc; parties inférieures blanches avec la poitrine et les flancs verts; bec noir avec la base de la mandibule inférieure jaune. Taille douze pouces. De la Guiane.
MARTIN-PÊCHEUR D'APYE Alcedo venerata Lath. Parties supérieures d'un brun clair varié de verdâtre Elus ou moins brillant; sourcils d'un lanc verdâtre; tectrices alaires rémiges et rectrices vertes avec la tige rousse; parties inférieures blanchâtres; bec noir avec la base de la mandibule inférieure blanche; pieds bruns. Taille neuf pouces. Des îles des Amis où cette espèce est pour les naturels un objet de vénération.
MARTIN-PÊCHEUR AZURé Alcedo azurea Lath. Parties supérieures d'un bleu foncé brilliant; rémiges et rectrices brunes; un trail fauve sur les joues; une longue bande blanche sur es côtés du cou; gorge côtés du cou et parties inférieures d'un ronx fauve; bec noir; pieds rouges. Taille six pouces trois lignes. De l'Australasie île de Norfolk.
MARTIN-PÊCHEUR BABOUCARD. Alcedo
TOME X 15
Senegalensis Briss. Variété du MARTIN-PÊCHEUR ALCYON.
MARTIN-PÊCHEUR A BEC BLANC Alcedo leucorkyncha Lath. Parties supérieures d'un vert brillant; tête et cou d'un brun pourpre; rémiges et rectrices vertes en dessus cendrées en dessous; parties inférieures jaunâtres; bec blanc; pieds rougeâtres. Taille quatre pouces six lignes. De l'Amérique.
MARTIN-PÈCHEUR DU BENGALE Alcedo Bengalensis Var. Lath. Edwards pl. 11. Parties supérieures d'un vert bleuâtre brillant; rémiges et rectrices brunes bordées de vert; trait oculaire roussâtre; sommet de la tête rayé de bleu foncé; parties inférieures d'un fauve roussâtre avec la gorge blanche; bec noir rougeâtre à la base de la mandibule inférieure; pieds rouges. Taille quatre pouces six lignes. On en distingue une variété de plus petite taille dont la trait oculaire se divise en deux et qui a les plumes de la tête et de la queue tout-à-fait brunes: ce n'est peut-être qu'une variété de sexe.
MARTIN-PÊCHEUR BIRU Alcedo Biru Horst. Temm. Ois color. pl. 239 fig. 1. Parties supérieures d'un bleu daigue-marine; plumes du sommet de la tête et des petites tectrices alaires terminées de bleu plus foncé; extrémité des rémiges et dessous des rectrices noirâtres; trait oculaire taché sur les côtés du cou; gorge et parties inférieures blanches; poitrine bleue; bec noir; pieds bruns. Taille cinq pouces. Des Moluques.
MARTIN-PÊCHEUR BLANC ET NOIR. V. MARTIN-PÊCHEUR PIE.
MARTIN-PÊCHEUR BLEU D'AMERIQUE. V. MARTIN-PÈCHEUR A BEC BLANC.
MARTIN-PÈCHEUR BLEU ET BLANC Alcedo cyanoleuca Vieille Parties supérieures d'un bleu d'aigue-marine; trait oculaire et petites tectrices alaires d'un noir profond; côlés du cou et parlies inférieures d'un blanc rayé et tacheté de bleu; bec rouge avec l'extrémité noire; pieds noirs. Taille neuf pouces D'Afrique.
MARTIN-PÊCHEUR BLEU DE CIES Alcedo cærulea Vieill. Parties supérieures d'un beau bleu pâle strié de noirâtre; tectrices alaires supérieures tachetées de noir; rémiges noires extérieurement et marquées de blanc qui est aussi la nuance de leur extrémité; les barbules intérieures blanchâtres rayées de noir; petites tectrices alaires inférieures dun brun rougeâtre; joues blanches de même que la gorge et une espèce de demicollier; parties inférieures d'un roux vif; bec noir; pieds bruns. Taille seise pouces De l'Amérique méridionale.
MARTIN-PÊCHEUR BLEU DE MADAGASCAR V. MARTIN-PÊCHEUR BLEU ET ROUX.
MARTIN-PÊCHEUR BLEU ET NOIR DU SÉNÉGAL Alcedo Senegalensis Var: Lath. Buff. pl. enl. 356. Parties supérieures d'un bleu foncé; rémiges et tectrices alaires noirâtres: gorge blanche; parties inférieures rousses; bec brun; pieds rougeâtres. Taille sept pouces.
MARTIN-PÊCHEUR BLEU ER ROUX Alcedo Smyrnensis Var. Lath. Buff. pl. enl. 232. Parties supérieures d'un bleu verdâtre brillante épaules tectrices alaires intermédiaires et bout des rémiges noirs; tête cou et parties inférieures d'un roux marron vif; bec rouge trigone avec la mandibule inférieure renflée; pieds rouges. Taille neuf pouces. D'Asie et d'Afrique.
MARTIN-PÊCHEUR BLEUATRE Alcedo cærulescens Lath. Parties supérieures variées de bleu pâle et de blanc; moustache bleue descendant sur la poitrine qui est de la même teinte et avec laquelle elle se confond; joues gorge devant du cou et abdomen blancs; bec noir; pieds onglés. Taille quatre pouces six lignes. Des Moluques.
MARTIN-PÊCHEUR DU BRÉSIL Alcedo Brasiliensis Lath. Parties supérieures fauves variées de roux de brun et de blanc; rémiges et rectrices roussâtres rayées de blanc; trait oculaire brun; parties inférieures
blanches; bec et pieds noirs. Taille sept pouces.
MARTIN-PÊCHEUR DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE Alcedo Capensis Lath. Buff. pl. enl. 590. Parties supérieuresd'un bleu verdâtre; tectrices alaires d'un bleu d'aigue-marine; sommet de la téte d'un gris clair; dessous des rectrices gris; parties inférieures d'un fauve terne; bec rouge fortement renflé; pieds rougeâtres. Taille quatorze pouces.
MARTIN - PÊCHEUR DE CAYENNE Alcedo Cayenensis Lath. Parties supérieures d'un bleu pâle tirant au verdâtre vers le croupion; rémiges noires avec les barbules externes bleues en dessus; rectrices intermédiaires entièrement bleues en dessus; un demi-collier noir: parties inférieures blanches; bec noir avec la mandibule inférieure rouge de même que les pieds. Taille huit pouces.
MARTIN - PÊCHEUR DE LA CHINE Alcedo atricapilla Lath. Buff. pl. enl. 673. Parties supérieures d'un bleu violet luisant; tâte et cou noirs ainsi qu'une partie des tectrices alaires; un demi-collier blanc; gorge et poitrine blanches le reste des parties inférieures d'un roux clair; bec et pieds rouges. Taille dix pouces.
MARTIN-PÊCHEUR A COIFFE NOIRE. V. MARTIN-PÊCHEUR DE LA CHHINE.
MARTIN-PÊCHEUR A COLLIER DU BENGALE Alcedo Erithaca Lath. Parties supérieures d'un bleu foncé avec les ailes grises; sommet de la téte croupion et tectrices caudales rouges; côtés de la téte jaunes ornés de deux bandes l'une noire et l'autre bleue; front et parties inférieures jaunes; gorge et collier blancs; dessous de la queue gris; bec et pieds rouges. Taille sept pouces. Espèce douteuse.
MARTIN-PÊHEUR A COLLIER BLANC Alcedo collaris Lath. Parties supérieures d'un bleu nuancé de verdâtre; un petit collier blanc ainsi que les parties inférieures; bec noir avec la mandibule inférieure jaunâtre; pieds noirâtres. Taille huit pouces. Des Philippines.
MARTIN-PÊCHEUR A COLLIER DES INDES Alcedo cærulea Lath. Parties supérieures d'un beau bleu; sourcils blancs qui s?eacute;tendent vers l'occiput; une tache roussâtre aú-dessous de l?oelig;il de chaque côté; un collier blanc; tectrices alaires croupion et tectrices caudales supérieures d'un vert brillant; rémiges et rectrices bleues en dessus noires en dessous; gorge roussâtre; parties inférieures rousses; bec noir grisâtre è sa baset pieds gris. Taille sept pouces.
MARTIN - PÊCHEUR DE LA COTE DE MALABAR. V. MARTIN - PÊCHEUR (GRAND) DU BENGALE.
MARTIN - PÊCHEUR A COU ROUGE. V. MARTIN-PÊCHEUR MORDORÊ.
MARTIN-PÊCHEUR CRABIER Alcedo cancrophaga Lath. Buff. pl. enl. 334. Parties supérieures d'un bleu verdâtre brillant; sommet de la téte d'un cendré bleuâtre tirant sur le blanc au-dessus des yeux; trait oculaire tectrices alaires et extrémité des rémiges noirs; parties inférieures d'un fauve pâlo; bec et pieds rouges; mandibule inférieure renflée. Taille douze pouces. D'Afrique.
MARTIN - PÊCHEUR A DOS BLEU Alcedo tribrachys Shaw. Parties supérieures et joues d'un bleu foncé qut forme aussi une bande de chaque côté sur la gorge la poitrine et le cou; parties inférieures d'un roux ferrugineux; bec noir; tarse orangé; doigt interne presque nul. Taille cinq pouces. De Timor.
MARTIN - PÊCHEUR DOUBLE OEIL Alcedo Diops Temm. Ois; color. pl. 272. Parties supérieures d'un bleu nuancé de vert d'aigue-marine; sommet de la téte dessus et côtés du cou bande pectorale cuisses rémiges et rectrices d'un bleu vif; une grande tache blanche de chaque côté du front; trait oculaire varié de noirâtre; extrémité des rémiges et dessous de la queue noirs; menton gorge et abdomen blancs; bec et pieds noirs. Taille sept pouces six lignes. Des Moluques et des Célèbes.
MARTIN - PÊCHEUR ÉGYPTIEN Alcedo Ægyptia Lath. Espèce placée
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mal à propos dans ce genre et qui paraît selon Savigny devoir être rangée parmi les Bihoreaux. V. HÉRON.
MARTIN-PÊCHEUR EROORO Alcedo tuta Lath. Parties supérieures d'un vert olive; sourcils blancs; collier noirâtre; parties inférieures blanches; bec noir avec la mandibule inférieure blanche; pieds noirs. Taille huit pouces. De l'Océanique.
MARTIN-PÊCHEUR A FRONT GRIS Aceldo cinereifrons Vieill. Parties supérieures d'un bleu d'aigue-mariue; front gris; trait oculaire noir ainsi que les tectrices alaires; rémiges brunes avec le bord extérieur d'un bleu verdâtre brillant; poitrine d'un bleu d'aigue-marine; le reste des parties inférieures blanchâtre; bec noir tacheté en dessus de jaune et de rougeâtre; pieds bruns. Taille neuf pouces six lignes. La femelle a les parties supérieures et la poitrine d'un gris bleuâtré et les tectrices alaires brunes. De l'Ethiopie.
MARTIN-PÊCHEUR A FRONT JAUNE. V. MARTIN-PÊCHEUR A COLLIER DU BENGALE.
MARTIN-PÊCHEUR GARGANTA. V. MARTIN-PÊCHEUR MORDORÉ.
MARTIN-PÊCHEUR GAUDICHAUD. V. MARTIN-CHASSEUR GAUDICHAUD.
MARTIN-PÊCHEUR GÉANT. V. MARTIN-CHASSEUR GÉANT.
MARTIN - PÊCHEUR GIP - GIP. V. MARTIN-PÊCHEUR DU BRÉSIL.
MARTIN-PÊCHEUR GHOTARRÉ Alcedo sacra Var. Lath. Parties supérieures bleues; nuque noire; collier blanc; sourcils jaunâtres ainsi que les parties inférieures à l'exception de la gorge qui est blanche; tectrices alaires inférieures noires; bec et pieds bruns. Taille huit pouces. De la Nouvelle-Zélande: on présume que cette espèce n'est qu'une variété du Martin-Pêcheur des mers du Sud.
MARTIN-PÊCHEUR (GRAND) DU BENGALE Alcedo Smyrnensis Var. Lath. Buff. pl. enl. 894. Parties supérieures d'un bleu verdâtre brillant; tête et dessus du cou d'un brun marron; tectrices alaires supérieures brunes les intermédiaires noirâtres de même que l'extrémité des rémiges et le dessous des rectrices; gorge devant du cou et haut de la poitrine blancs avec quelques taches sur les flancs d'un roux marron qui est la couleur des autres parties inférieures; bec rouge avec la mandibule inférieure renflée; pieds orangés. Taille dix pouces six lignes.
MARTIN-PÊCHEUR (GRAND) DE L'ILB DE LUÇON Alcedo atricapilla Var. Parties supérieures d'un bleu clair brillant; sommet de la tête et haut du cou bruns; sourcils et collier blanchâtres; petites tectrices alaires brunes; rémiges bleues terminées de noirâtre; parties inférieures blanches avec chaque plume marquée d'un trait longitudinal brun dans le milieu; bec noirâtre avec la mandibule inférieure renflée; pieds bruns. Taille neuf pouces.
MARTIN-PÊCHEUR (GRAND) DE MADAGASCAR. V. MARTIN-PÊCHEUR BLEU ET ROUX.
MARTIN-PÊCHEUR (GRAND) DE LA NOUVELLE - GUINÉE. V. MARTIN-CHASSEUR GÉANT.
MARTIN-PÊCHEUR (GRAND) DU SÉNÉGAL. V. MARTIN-CHASSEUR A TÊTE GRISE.
MARTIN-PÊCHEUR A GROS BEC. V. MARTIN-PÊCHEUR DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.
MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ Alcedo maxima Var. Lath. Buff. pl. enl. 679. Parties supérieures d'un gris noirâtre varié de lignes blanches; sommet de la tête d'un gris noirâtre parsemé de taches d'un gris ardoisé; sourcils blancs; rémiges et rectrices noirâtres régulièrement tachetées et terminées de blanc; gorge blanche striée de noirâtre et de roussâtre; poitrine mêlée de ces deux couleurs; le reste des parties inférieures blanc avec les flancs d'un rouge orangé; bec et pieds noirs. Taille seize pouces. La femelle a la gorge et le devant du cou d'un brun ferrugineux pâle des lignes étroites et noirâtres sur les parties inférieures. De l'Afrique.
MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ DU BRÉSIL Alcedo Guacu Vieill. Parties supérieures d'un brun ferrugineux; collier blanc; rémiges et rectrices tachetées transversalement de blanc; parties inférieures blanches; bec et pieds noirs. Taille dix pouces.
MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ DU CAP DE BONNE - ESPÉRANCE. V. MARTIN-PÊCHEUR PIE.
MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ DE LA CAROLINE Alcedo Alcyon Lath. Buff. pl. enl. 715. Parties supérieures d'un gris ardoisé varié de nuances plus claires; téte d'un bleu ardoisé munie de plumes assez longues et effilées susceptibles de se relever en huppe; cou blanc; tectrices alaires tachetées de blanc; rémiges noires bordées de blanc; gorge blanche; poitrine ardoisée; parties inférieures blanches avec le bas de la poitrine et les flancs roux; tectrices caudales inférieures blanches; bec et pieds noirs. Taille onze pouces. La femelle n'a point de roux à la poitrine et aux flancs.
MARTIN - PÊCHEUR HUPPÉ DE LA LOUISIANE. V. MARTIN - PÊCHEUR HUPPÉ DE LA CAROLINE.
MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ DU MEXIQUE. V. MARTIN-PÊCHEUR ALATLI.
MARTIN-PÊCHEUR DE L'ILE DE LUÇON Alcedo tridactyla Lath. Parties supérieures d'un rouge de lilas; tectrices alaires d'un bleu sombre foncé bordées de bleu vif éclatant; rémiges et rectrices noirâtres; parties inférieures blanches; bec et pieds rouges; doigt interne presque nul. Taille quatre pouces.
MARTIN-PÊCHEUR DES ILES DE LA SOCIÉTÉ Alcedo sacra Var. Lath. Parties supérieures d'un bleu verdâtre brillant; sourcils d'un blanc sale; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre bordées extérieurement de bleu; parties inférieures blanches; bec et pieds noirâtres. Taille neuf pouces. De l'Australasie.
MARTIN-PÊCHEUR DES INDES Alcedo orientalis Lath. Parties supérieures d'un vert brillant; sommet de la téte trait oculaire et gorge d'un bleu éclatant; sourcils blancs; une tache rousse sur la joue; rémiges noirâtres bordées extérieurement de bleu verdâtre; rectrices semblables à l'exception des deux intermédiaires qui sont vertes; parties inférieures rousses; bec et pieds rouges Taille quatre pouces six lignes.
MARTIN-PÊCHEUR SAGUACATI. V. MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ DE LA CAROLINE.
MARTIN-PÊCHEUR SAGUACATI GUACA. V. MARTIN-PÊCHEUR HUPPÉ DU BRÉSIL.
MARTIN-PÊCHEUR DE JAVA Alcedo leucocephala Lath. Buff. pl. enl. 757. Parties supérieures d'un bleu verdâtre pâle brillant; sommet de la téte jaunâtre ainsi que le cou mais strié de petits traits noirs ce qui lui donne une teinte plus sombre; tectrices alaires et dessus des rectrices d'un vert sombre; rémiges noirâtres bordées extérieurement de vert; parties inférieures jaunâtres; dessous des rectrices noirâtre; bec rouge; mandibule inférieure renflée; pieds bruns. Taille douze pouces.
MARTIN - PÉCHEUR KOATOO. Cetle espèce que l'on considère comme une variété du Martin-Pêcheur des mers du Sud a les parties supérieures d'un vert sombre; les sourcils d'un blanc sale verdâtre; un collier blanc; les tectrices alaires vertes bordées de jaunâtre; les rémiges et les rectritces noirâtres bordées de bleu; les parties inférieures d'un blanc jaunâtre; bec et pieds noirâtres. Taille huit pouces. De la Nouvelle-Zélande.
MARTIN-PÊCHEUR A LONGS BRINS Alcedo Dea Lath. Parties supérieures noirâtres bordées de bleu foncé; sommet de la tête cou et tectrices alaires d'un bleu foncé; rémiges bleues bordées de noir; les deux rectrices intermédiaires dépassant de beaucoup les autres et dénu&eac