RECORD: Anon. 1816-30. Dictionnaire des sciences naturelles. Par plusieurs Professeurs du Jardin du Roi. 60 vols (and 8 vols plates). Strasbourg: F.G. Levrault. Volume 60.

REVISION HISTORY: Transcribed by AEL Data 03.2014. RN1

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DICTIONNAIRE

OES

SCIENCES NATURELLES,

DANS LEQUEL

ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, D'APRÈS L'ÉTAT ACTUEL DK NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A L'UTILITÉ QÜ'EN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, L'AGRICULTURE, LE COMMERCE ET LES ARTS.

SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES.

Ouyrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages.

PAR

Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris.

TOME SOIXANTIÈME.

F. G. IiEmrxT, Éditèur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS.

Le NoaxAOT, rue de Seine, N.° 8, à PARIS.

1830.

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Physique générale.

M. LACROIX, membre de l'Académie des Science" et professeur au Collège de France.'(L.)

Chimie*

M. CHEVREUL, Membre de l'Académie des sciences, professeur au Collège royal de Charlemagne. (CH.)

Minéralogie et Géologie.

If. ÀL"XAWD. BRONGNIART, membre de rAcadémie royale des Sciences, professeur de Minéralogie au Jardin du Roi. ( B. )

M. BROCHANT DE VILLIERS, membre "le l'Académie des Sciences. ( B. de V.)

M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.)

Botanique.

M. DESFONTA1NES, membre de l'Académie des Sciences. (Dssr.)

M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie de" Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.)

M. M1RBEL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.)

M. HENRI CAáSINI, associé libre de l'Aca- démie des Sciences, membre étranger de la Société Linnéenne de Londres. (H. CASS.)

M. LEMAN, membre de la Société pbilo- matique de Paris. (La*.)

M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. )

M. MASSEY. (Mass.)

M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires, continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poia.)

M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur dé la Flore des Antilles. (DR T.)

Zoologie générale, Anatomie et Physiologie.

M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie de* Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.)

M. FLOURENS. (F.)

Mammifères.

M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (G.)

Oiseaux.

M. DUMONT DE S.™ CROIX, membre d* plusieurs Sociétés savantes. ( Ci. D.)

Reptiles et Poissons. "

M. DELACËPEDE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.)

M. DUMÉRIL, membre de ^Académie des Sciences , professeur au Jardin du Roi et à l'École de médecine. ( C. D.)

M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C.) Insectes.

M. DUMÉRIL, membre de l'Académie des Sciences , proferseur au Jardin du Roi et A l'École de médecine ( C. D. )

Crustacés.

M. W. E. LEACH , membre de la Société roy, de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. ( W. E. L.)

M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, profes- seur " l'école royale vétérinaire d'Alfort, membre correspondant de l'Académie des sciences, etc.

Mollusques, Vers et Zoophytes.

M. DE BLAINV1LLE, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté dea Sciences. (Di D.)

M. TURPIN, naturaliste, est chargé de l'exécution des dessina et de la direction de la gravure.

MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objeta nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nons a fail la même promesse.

M. PRÉVÔT a donné l'article Oc¿art', M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Orni- thologie; M. DESPORTES l'article Pigeon domestique, et M. LESSON l'article Pluvier.

M. F. CUVIER, membre de l'Académie des sciences, est chargé de la direction géné~ raie de l'ouvrage y et il coopérera aux articles généraux de zoologie et o l'histoire de" mammifères. (F. C.)

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DICTIONNAIRE

DES

SCIENCES NATURELLES.

zoo

Zoophytes, Zoophyia, Sous cette dénomination complexe, qui signifie des animaux-plantes, ou qui ont quelque chose des végétaux, nous comprenons réellement les animaux qui, n'ayant plus pour caractère d'être bilatéraux, ne sont pas sua* ceptibles d'étre partagés en deux côtés similaires, situés à droite et à gauche du plan sécant, qui passerait dans là longueur du corps, et dont toutes les parties peuvent être rapportées à ce plan ; mais chez lesquels, au contraire, elles sont disposées d'une manière plus ou moins régulière autour d'un point pris comme centre9 ou de l'axe du corps: ce qui les a fait comparer quelquefois à des fleurs, dont toutes les parties ont aussi cette disposition. C'est de là que Pallas a tiré la dénomination de centrina, qu'il a donnée à une divi- sion de ces animaux, et qui a été traduite depuis par celles de radiaires, d'animaux rayonnés et d'actinozoaires.

Comme nous voici enfin arrivés à la erminaison du Dic- tionnaire, nous allons faire pour ce grand groupe d'anU maux ce que nous avons déjà fait pour les malacozoaires et pour les entomozoaires, chétopodes et apodes, c'est-à-dire que nous allons en traiter d'une manière générale, en envi- sageant successivement l'histoire de la partie de la science qui s'occupe de ces animaux, leur organisation, leur histoire naturelle, et enfin leur distribution systématique, jusqu'à rémunération des espèces inclusivement. Il en résultera un lien qui servira à coordonner tous les articles du Dictionnaire qui ont trait aux zoophytes, en même temps qu'il nous sera 60. 1

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possible de placer convenablement ceux qui auroient été ou- bliés, ou qui, ayant été publiés depuis que la lettre alphabé- tique qui les concerne a paru, n'ont pu être traités à leur place, et même de réparer quelques erreurs.

Quoique nous soyons assez éloigné de considérer comme appartenant à ce type tous les animaux que les zoologistes les plus récens et nous-même y avons rangés, nous allons momentanément les envisager comme tels, nous proposant d'en faire la distinction dans l'exposition du système général.

VHistoire de la zoophjytologie ou de la partie de la zoo- logie qui traite des animaux zoophytes, peut être, comme Routes les autres parties de la science, partagée en différentes époques, caractérisées par les ouvrages systématiques, à me- sure qu'ils ont été exécutés sur un plan nouveau ; plan qu'ont adopté un certain nombre d'auteurs copistes, abbréviateurs, traducteurs, et qui ont eu pour base des travaux plus ou moins spéciaux, plus ou moins étendus, ayant rapport à l'orga- nisation , à la physiologie, à l'histoire naturelle ou à la distribu- tion systématique des espèces. C'est, en effet, l'ordre que nous adoptons; c'est-à-dire, que nous intercalerons les travaux spéciaux dans l'exposition des travaux d'ensemble, qui ont eu pour but la grande division des zoophytes, que nous consi- dérerons un moment comme* naturelle, sauf à démontrer plus tard le contraire.

Ce dernier type du règne animal, que l'on ne trouve dé- signé sous un nom collectif que par les zoologistes anciens ou par les plus modernes, Linné et son école les ayant re- portés, d'une manière presque arbitraire, dans sa grande classe des Vers, étoit beaucoup trop difficile à se procurer, et surtout à conserver, et même à observer par les moyens ordinaires de nos sens, pour que les naturalistes de l'anti- quité aient pu s'en occuper d'une manière un peu étendue.

Ainsi Aristote , qui paroit cependant avoir connu des espèces des classes principales qui le constituent, n'a jamais employé le mot de zoophytes comme nom collectif ou au- trement, quoiqu'à l'occasion des éponges il ait dit qu'elles tiennent davantage des plantes que des animaux, et qu'on peut douter si ce sont des animaux ou des végétaux; mais le mot complexe de zoophytes ne se trouve pas dans ses

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ouvrages ; aussi ¿'est à tort que quelques auteurs le lui at* tribuent.

Je né vois pas qu'il àit connu les animàux que nous dési- gnons aujourd'hui sous le nom à*Holothuries* Il emploie bien cette dénomination* dont l'étymOlogie paroit inconnue; mais il VappliqUe à des êtres qui n'ont pas la faculté de se mou- voir, quoiqu'ils ne soient pas attachés; ce qui fait présumer qu'il indique par ce mot les actinies, que bous allons voir cependant désignées par lui sous les noms d'acalcphos, dé biide ou ortie, et qu'il range également, en effet, parmi les animaux qui tiennent à la fois de l'animal et de la plante*

Aristote a, au contraire, parfaitement connu les oursins et les astéries, qu'il désigne, les premiers, sous le nom de hérissons de mer; les secondes, sous celui d'étoiles de iner; mais il en a fait des animaux de sa division des testacés : rapproche- ment que nous verrons avoir été Admis jusqu'à la fin du dernier siècle. Du reste, il en distingue très-bien plusieurs es- pèces: les spatangues, lesbrysses, les échinomètres, qui sont les plus grandes, les hérissons de mer proprement dits, et enfin une plus petite espèce; mais je ne vois pas que sa distinction soit établie sur des caractères suffisans pour qu'il soit possible de reconnoitre aujourd'hui, d'une manière un peu certaine, les animaux dont il a voulu parler*

Pour les étoiles de met4, qu'il énumère dans un passage parmi les êtres équivoques entre Ranimai et la plante * tandis que dans un autre il les range parmi les testacés, le peu qu'il en dit est très-incomplet et assez difficile à entendre*

Les méduses paroissent aussi avoir été connues d'Aristote i mais il les confond avec les actitiies proprement dites, sous la dénomination commune d'orties de mer, Acalèpheet Knide^ qui signifie ortie. Ce sont encore des êtres dont la nature est équivoque entre la plante et l'animal* En-effet, dit-il* il est de l'animal de se mouvoir, de se diriger vers sa nourriture ef de sentir ce qu'il rencontre, ainsi que de faire servir à sa défense les parties fermes et dures de son corps; mais avoir une organisation très*simple, s'attacher facilement aux ro* chers, et aVoir une bouche sans orifice apparent qui serve d'issue aüx excrémens, cela tient davantage delà plante. En d'autres endroits de ses ouvrages* Aristote donne quelques

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détails d'organisation et de mœurs sur ses acalephes. En Ire autres choses, il dit qu'il y en a qui restent fixés sur les rochers et autres corps submergés, et d'autres qui s'en déta- chent; observation qui a porté un assez grand nombre d'au- teurs à penser qu'il étoit question d'actinies et de méduses; mais cela n'est pas hors de doute.

De tout le reste des animaux qui constituent les zoophytes des zoologistes modernes, fe ne vois pas qu'Aristote en ait connu d'autres que les éponges, sur lesquelles il donne des détails assez étendus"

Quant aux animaux qu'il appelle polypes, il est bien connu que ce ne sont pas ceux que nous nommons ainsi aujourd'hui; mais bien nos poulpes, sur lesquels Aristote a laissé de bonnes observations.

11 n'est pas certain que son Pneumon, que l'on a traduit par poumon marin, soit une méduse, comme quelques auteurs l'assurent, et non pas un testacé.

Pour ses téthyes, il est évident que ce sont nos ascidies.

Pline, comme on le pense bien 9 n'a pas beaucoup ajouté à ce qu'Aristote avoit dit de nos zoophytes. 11 s'est borné à traduire les noms grecs d'oursins, d'étoiles de mer, d'orties, d'éponges, par ceux d'echini, de stellæ marinee, A'urticœ ma- rinee et de spongiœ, sans rien ajouter au peu qu'avoit dit Aris- tote. Il n'a pas plus que lui employé le terme de zoophytes, quoiqu'il ait trés-bien dit que ces êtres ne sont ni des plantes, ni des animaux; mais quelque chose d'intermédiaire.

Élien ne s'est pas servi davantage de cette dénomination de zoophytes ou d'animaux-plantes, et si l'on trouve en différens endroits de son recueil les noms de hérissons, d'étoiles, de poumons de mer; ce n'est qu'à l'occasion de quelques particula- rités tout-à-fait insignifiantes et même complètement erronées*

Je ne vois pas qu'Oppien, dans son poëme sur la pêche, ait rien dit de plus que les auteurs qui l'avoient précédé.

Sextus Empiricus pourroit bien être l'auteur qui, le pre- mier, ait réellement employé l'expression de zoophytes; mais il ne paroît pas que ce soit pour indiquer les êtres qu'Aristote regardoit comme intermédiaires aux animaux et aux végétaux, puisqu'il dit que ce sont des êtres qui se trouvent dans les chemins et qui se produisent par le feu.

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Isidore de Séville et, beaucoup plus tard, Albert-le-Grand ont fait usage de cette expression pour les véritables zoo- phytes ; mais ils n'ont rien ajouté a ce que les anciens nous ont laissé sur l'histoire naturelle de ces animaux.

Les premiers traducteurs d'Aristote, Budée et Théodore Gaza, durent aussi l'employer, et, depuis, elle a été générale- ment adoptée.

Wotton, dans l'ouvrage fort remarquable qu'il a publié sur les animaux, emploie aussi le même mot pour les mêmes êtres. En effet, ses zoophytes comprennent les téthyes, les holothuries, les étoiles, les poumons marins, les orties de mer et les éponges.

Je trouve également, dans cet auteur, l'emploi de l'expres- sion purgamcnta maris pour une division d'êtres dont on ne connoissoit pas les rapports.

Depuis lors, tous les naturalistesde la renaissance des lettres employèrent la dénomination classique de zoophytes; mais il y eut toujours quelque incertitude sur l'application qu'ils firent des noms laissés par les anciens aux objets qu'ils avoient sous les yeux. En outre ils rangèrent parmi les zoophytes des animaux de classes toutes différentes, qu'ils désignèrent par des noms tirés d'une ressemblance grossière avec des êtres terrestres.

Ainsi Belon y plaça les anatifes ou pouce-pieds avec les éponges, les holothuries et les téthyes, qu'il paroit avoir fort mal connues et confondues, quoique sa téthye fût évidem- ment une ascidie.

Il rangea, au contraire, les orties de mer, dénomination qu'il réserva pour les actinies, parmi les mollusques, de même qu'il traita des oursins et des étoiles de mer parmi le" testacés ou ostracodermes, toutefois en les spécifiant d'une maniere assez complète.

Set dejectamenta maris sont encore beaucoup plus hété- roclites, puisqu'elles contiennent les néréides, les méduses, tous le nom de lièvres marins, et sous celui de poumon ma- rin, hqtar marinum, le rémora, qui est sans doute une aplysie; le priape de mer, qui paroit être une holothurie, et enfin les cymothoas, sous la dénomination â'asilus ou A'astrus marinus, des larves de friganes, les arénicoles, sous le nom de lombric marin, et jusqu'à up poisson, l'hippocampe.

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Rondelet, peu de temps après, en adoptant les mêmes divisions, lit à peu près la même confusion ; mais il corn" mença à faire connoltre quelques espèces nouvelles, comme différentes étoiles de mer, des genres Ophiure et Euryale; en outre, des animaux de genres toutrà-fait nouveaux, comme des Pennatules, des Eschares, des Alcyoniens sous le nom de malum insanum n\arinum. Il appliqua, d'une manière défi- nitive , la dénomination d'holothurie aux animaux que nous connoissons aujourd'hui sous ce nom. Cependant il en plaça encore unp espèce parmi les orties de mer, et il y rapporta, au contraire, une espèce de firole, 11 en distingua nettement les téthyes, qui split nos ascidies d'aujourd'hui; il appliqua, d'une manière définitive, le non* d'orties de mer libres aux jnéduses, et celui d'orties de mer fixées aux actinies, en ap- puyant cette distinction de figures reconnoissables.

Ces différentes améliorations forent consignées dans le grand Dictionnaire de Conrad Gesner, publié pour la pre- mi ère fois en 1604. Ën effet, il y donna une table synopr tique des espèces d'orties de m?r partagées comme l'avoit fait Rondçlçt. Les oursins et les étoiles 4© mer sont réunis parmi les testacéf; mais les eschares, les pennatules, constir tuent les zoophytes marins.

Je trouve aussi dans cet auteur le lobulaire, indiqué et figuré sous le nom de main-de-mer, manu s marina.

Dans un autre ouvrage du même auteur (de jig. lapidum * pag. 36 ), on voit paroître pour la première fois une espèce de gorgone (G. verrucosa), dans la description de laquelle il est question de pores ou de cellules comme contenant un ver à beaucoup de pieds (vermis multipes).

Je noterai aussi que cet auteur avoit parfaitement senti que dans cette dernière division des animaux il y avoit un ordre de perfcction/iement d'organisation depuis les éponges " qui sont les plus voisines des plantes, par les poumons de mer (alcyon), les holothuries, les téthyes, et d'autres zoophytes plus parfaits, jusqu'aux conques que précèdent les coquillages ynivalves.

Aldrovande nous montre peut-être encore mieux que Ges- ner l'état de la zoophytologie, parce que sa compilation est méthodique. On y voit ces êtres former la dernière

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vision de tout le règne animal, et se composer des actinies, sous le nom d'orties de mer fixées; des méduses, sous celui d'orties de mer libres; des alcyons, sous la dénomination de poumons marins et de malum gran at um; des holothuries, en y confondant une firole; des ascidies, qu'il nomme téthyes, en y confondant cependant les véritables téthyes de M. de La- marck; des pennatules (pennœ marinas) ; des tabulaires, sous le nom de manus marina, et probablement des espèces encroû* tantes.

Les oursins sont définitivement parmi les testacés; mais, par une singularité assez remarquable, les astéries sont pla- cées a la fin de la division des insectes.

11 n'jr a pas de division pour les purgamenta maris.

Ici se termine la première partie de l'histoire de la zoo* phytologie, où Ton voit la dénomination de zoophyte adoptée généralement avec Tidée que les êtres qu'on rangeoit danscètte division, étoient intermédiaires aux animaux et aux végé- taux, mais elle ne renferme encore que le plus petit nombre des êtres que les zoologistes y ont rapportés par la suite.

Vers le milieu du siècle où l'ouvrage d'Aldrovande avoit fait connoitre l'état de l'histoire naturelle en général, parut un des ouvrages les plus intéressans pour l'histoire naturelle des zoophytes ; ouvrage qui commence la longue série de ceux que nous devons sur le même sujet aux naturalistes italiens. Je veux parler de l'Histoire naturelle de Ferrante Imperato, de Naples. Outre un grand nombre d'observations nouvelles sur des animaux vivans qui ont été rangés depuis, quoique à tort, parmi les zoophytes, comme les vélelles, on y trouve sur les coraux, les madrépores, les tubipores, etc., les bases de l'opinion généralement adoptée depuis sur la nature véritablement animale de. tous ces corps organisés; mais avant que la vérité de cette opinion fut reconnue, il falloit qu'ils eussent été successivement placés dans les deux autres régnes.

Les anciens, qui avoient une connoissance très-incomplète des coraux, le génie d'Aristote ne leur ayant rien laissé à ce sujet, s'étoient déterminés, d'après la considération seule de la forme extérieure, à en faire des végétaux, d'ou les noms de tythophyton ou de lithodendron, sous lesquels ils furent con-

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nus pendant long-temps, d'après Dîoscoride. Ayant lui on les trouve désignés par les dénominations de eoralium, de ciira- lium, et enfin, de corallium, dont l'étymologie est inconnue, dans Théophraste, Pline et Ovide*

A la renaissance des lettres les commentateurs nombreux de Dioscoride n'allèrent guères plus loin que lui. C'est donc, à ce qu'il paroit, Imperato qui, le premier, entrevit le pas- sage graduel des coraux aux tubulaires, aux madrépores, et qui reconnut, comme sur ces derniers, le caractère animal se prononcer de plus en plus, au point qu'il les compare aux vélelles. C'est aussi dans cet auteur original que l'on trouve pour la première fois les termes de pore, madrépore, millé- pore , rétépore, tubipore, ainsi que ceux de fungite, d'as- tréolites, de porpites, etc., qui depuis ont été affectés à des formes déterminées, ce que nous avons nommé des genres* On y trouve aussi les dénominations d'alcyon déjà employée par Dioscoride, de coralline, de sertulaire et plusieurs autres, qui ont été adoptées comme désignant des genres par les zoologistes modernes*

Ces germes, semés par Imperato, furent cependant long- temps enfouis, au point que, dans tout le cours du 17.* siècle, les corps organisés, dont il avoit signalé l'existence par de bonnes figures et par des dénominations particulières, furent regardés comme appartenant au règne minéral, ce qu'il fai- soit lui-méme, par exemple par Boccone, Guisoni, et la plu- part des premiers oryctographes, ou au règne végétal, comme on le voit dans les ouvrages de Césalpin, de Bauhin, de Lo- bel, de Tournefbrt, de Rai, de Morison, de Geoffroy, etc. Malgré cela, ees différens auteurs, tout en se trompant sur la nature des coraux, qu'ils partageoient en lithophytes et en kératophytes, suivant que leur partie solide, la seule qu'on connût, jétoit calcaire ou cornée, n'en augmentèrent pas moins le nombre des espèces et les partagèrent en genres, qu'ils s'efforcèrent de caractériser d'une manière plus nette. C'est ainsi que les corallines et les sertulaires, qu'ils plaçoient parmi les mousses, les eschares, les alcyons et même les pen- natules, dont ils faisoient des fucus, furent successivement et assez clairement établis en genres distincts*

Dès cette époque on remarque cependant déjà plusieurs

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antean qui, comme Boccone et LIuid, soupçonnèrent 1" nature animale de quelques-unes de ces productions. Ainsi le premier, quoiqu'il eûtyoulu que le corail fût une pierre " et non pas une plante, avoit reconnu , à tort peut-être, que Yalcyonium asbestinum étoit une ruche d'animaux, et le der- nier (Acia anglica, vol. 28, p. 275) avoit pensé que la tu* hulaire indivise devoit être regardée comme un zoophyte.

Ces différens faits eoïncidant avec l'époque à laquelle la clas- sification des plantes commençoit à prendre ses bases sur la considération des fleurs, il étoit tout naturel que Marsigli, probablement éveillé a ce sujet par l'opinion des apothicaires de Marseille, qui, comme nous l'apprend Boccone, admet* toient des fleurs pour le corail, décrivit comme telles, dans son Essai sur la mer, les polypes qu'il avoit observés dans l'alcyon palmé, dans le véritable corail et dans les antipathes. Ainsi l'opinion des botanistes qui réclamoient tous les coraux, tous les polypiers , comme appartenant au régne végétal, parut confirmée, et la véritable natnre de ces êtres fut encore inconnue pendant quelque temps, quoique des chimistes eus- sent fait l'observation que les principes qui entroient dans leur composition étoient beaucoup plus animaux que végé- taux , et que Marsigli lui-même eût fait l'observation que les fleurs du corail disparoissoient, quand on le mettoit dans l'eau douce ou quand on le retiroit tout-à-fait de l'eau; aussi le moment étoit arrivé où ils alloient passer définitivement dans le régne auquel ils appartiennent, quoique en 1700 même Tournefort ait encore publié un mémoire pour dis- tinguer les plantes marines des plantes maritimes, et dans lequel il se sert de la manière dont il suppose que croissent les madrépores, pour établir son opinion sur la germination et la végétation des pierres. Du reste il décrit et figure même assez bien dans ce mémoire la fongie bonnet de M. de La- marck et deux espèces de gorgones sous le nom de lithophyton. Réaumur lui-même publia encore en 1727 un mémoire pour expliquer comment des corps pierreux peuvent végéter, en supposant que, dans le corail, par exemple, il n'y avoit que l'écorce seule qui végétoit et qui formoit une tige en dépo- sant les grains rouges dont elle étoit remplie.

Rumph, qui avoit eu l'occasion d'examiner un grand nom-

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bre de coraux vívaos daos l'archipel Indien , où ils sont ré- pandus avec profusion, ayant éiabli une division particu- lière pour les zoophytes, fut peut-être le premier qui démon- tra la nature animale de beaucoup d'espèces de ces préten- dues plantes; mais ce ne fut réellement qu'en 1727 que Réaumur fit connoitre a l'Académie des sciences la décou- verte célèbre faite par Peyssonell dans la Méditerranée, scit à Marseille, soit sur les côtes de Barbarie, de l'animalité des lithophytes, en assurant que ce que Marsigli avoit décrit et figuré comme les fleurs du corail, étoient de véritables ani- maux agrégés, tout- à * fait analogues aux actinies, et nulle- ment à ce qu'il avoit décrit lui-même comme les fleurs des plantes marines dans les Mémoires de l'Académie, en 1711 et 1712 : par conséquent, qu'il falloit regarder les madré- pores, les millépores, et en général tous les lithophytes, comme des têts agrégés, comme les habitations de ces ani- maux.

Cette découverte importante, à laquelle avoit été conduit certainement Peyssonell par les observations de Marsigli, ne fût cependant pas immédiatement adoptée, et Réaumur lui-même, dans le mémoire ou il l'a rapportée, chercha à en contester l'évidence, et craignit même d'en nommer l'auteur; mais il fut obligé de l'admettre, lorsque Trembley, dans une lettre qu'il lui adressa au mois de Décembre 1740, eut fait connoitre toutes les singularités de l'histoire naturelle d'un petit animal connu dans les eaux douces de l'Europe, et qui, déjà signalé par un auteur anonyme dans les Mémoires de la Société royale de Londres, avoit été oublié pendant plus de dix ans. On vit en effet dans le polype d'eau douce, nommé hydre par Linné, le type nu des animaux des coraux.

En vain Shavv, dans son Voyage en Barbarie, proposa-t-ii de regarder comme de simples radicules nourricières les fila- mens onduleux qu'il avoit vus sortir-des impressions stelli- formes du madrepora ramea et de quelques autres madrépores agrégés vivans, la découverte de Peyssonell prit toute la con- sistance qu'elle méritoit, surtout lorsque Bernard de Jussieu et Guettard, de l'Académie des sciences, eurent exécuté un voyage sur lés bords de la mer : l'un dans la Manche, Tautre dans l'Océan, dans le but spécial de la vérifier et de l'éteudre,

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en l'appliquant A un plus grand nombre d'êtres, ce qu'ils firent pour les tubulures, les ilustres, les tabulaires. C'est, a ce qu'il me semble, dans le mémoire de Bernard de Jus- sieu que se trouve pour la première fois employé le nom de polype, pour désigner les petits animaux qui, habitant de prétendues plantes marines, sont pourvus à la tête ou sur le corps de cornes (tentacules), qui leur servent de mains ou de pieds, pour prendre leur nourriture ou pour marcher.

Réaumur, dès-lors convaincu, dans la préface du sixième volume de ses Mémoires sur les insectes, publiés en 1 742, adopta pleinement la maniere de voir de Peyssonell, con- firmée par Jussieu et Guettard. Il créa le nom de polypier, adopté généralement depuis, sans trop de critique, poor dé- signer la partie solide de quelque nature qu'elle soit, sur la- quelle vivent ces petits animaux qu'il désigna, avec B. de Jussieu, sous la dénomination générale de polypes, qu'il avoit donnée a ceux découverts par Trembley, parce que, dit-il, leurs cornes ( tentacules) lui parurent analogues aux bras de l'ani- mal de mer que les anciens nommoien t pompos. Ainsi rentra définitivement dans le régne animal une classe toute entière et extrêmement nombreuse d'êtres que, par leur mode de réunion intime, on avoit considérés long-temps comme des végétaux, et qui* regardés à part, furent reconnus comme des animaux voisins des actinies et j>ar conséquent devant entrer dans la grande division des zoophytes.

Cependant, malgré la confirmation donnée à la manière de voir de Peyssonell par Lœfling, sur les sertulaires et les eschares, dans une communication à la Sociétéroyalede Suède, et par Trembley lui-même, d'après le témoignage de Wat- son, sur le ycrtularia cupressina, Linné, qui, dans les pre- mières éditions du Sistema naturçs, avoit imité Rai, en pla- çant les lithophytes dans le règne végétal, conserva encore quelques doutes. En effet, en 1745, dans l'introduction à sa Dissertation sur les coraux de la Baltique, il dit, après avoir louméré les raisons qu'ont opposées successivement les au- teurs qui ont soutenu que c'étoient des minéraux, des végé- taux ou des animaux, qu'il est obligé d'avouer que l'opinion à j>réf£rer aux autres ne lui paroit pas encore facile à choi-

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sir1. Toutefois il paroit que peu de temps après il fut con- vaincu, puisque dans la sixième édition de son immortel ou- vrage , Linné comprit les coraux dans le règne animal sous le nom de Vermes lithophyta, en admettant les genres Tubi- pora, Madrepora, Millepora etSertularia, qui correspondent au genre Corallina de Rai. Mais en même temps que Linné fai- soit cette heureuse innovation, il rompoit évidemment les rapports naturels de ces êtres, en les séparant parson ordre des Vermes testacea de celui qu'il désignoit par la dénomina- tion de Vermes zoophyta; ordre qui, avec les genres Echinus , Asterias, Medusa, Salada et Hydra, convenablement réunis, renferme les genres Amphitrite, Nereis, Aphrodita, qui sont des entomozoaires chétopodes, ainsi que les genres Sepia, Li- mar et Lemœa ( Aplysia), qui sont des malacozoaires.

Ainsi, à cette seconde époque de la zoophytologie, tous les animaux zoophytes sur la nature desquels on avoit eu des doutes prolongés, étoient définitivement rangés dans le règne animal par les auteurs systématiques ; mais ils étoient encore bien loin d'être groupés, d'être réunis d'une manière con* venable, comme nous allons le voir dans la troisième épo- que, par suite de travaux particuliers sur quelques-uns de ces animaux.

Un des premiers ouvrages qui ont dû servir an perfection- nement de la zoophytologie, est sans aucun doute celui que Vitali Donati publia sur la mer Adriatique, et dans lequel il a décrit les animaux d'un assez grand nombre de polypier# qu'avoit déjà figurés Imperato.

C'est aussi à la même époque que les polypiers plus ou moins flexibles, connus sous les noms de sertulaires, de cellu- laires, d'eschares, de tubulaires, d'alcyons, purent être encore beaucoup mieux distribués, par suite du travail extrêmement remarquable d'Ellis, sur les corallines; travail qui a servi de base à tout ce qu'on a fait de bon sur ces genres d'animaux. Cet auteur ne fut cependant pas très-heureux dans la distri-

i //lis autem singulis quum gravissimœ tint causa, cur pot ¡us eut lapídeo9 out vegetabili, out animali regno adjudicare velint corailia 9 nobis ingenue faieri licehit, nondum facile patere, quanam sentent ¡a re- liquit sit anteponenda.

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buti'on méthodique des nombreuses espèces qu'il a exami- nées. 11 les réunit presque toutes sous la dénomination com- mune de corallines, comme l'avoit fait Rai, en les regardant comme des plantes.

Malgré les nouvelles recherches d'Ellis, qui sembloient de- voir confirmer la découverte de Peyssonell d'une manière irrécusable , quelques auteurs, et entre autres Hill, Tar- gioni, et surtout fiaster, voulurent encore lui opposer des objections ; mais elles furent solidement réfutées par Ellis ioi-méme dans un mémoire inséré dans le 5o.* volume des Transactions philosophiques, en sorte que Bas ter, dans l'un des meilleurs mémoires de ses Oputeula subtccciva, l'adopta complètement.

Tandis qu'ainsi la division des zoophytes augmentait en nombre et en consistance par le rapprochement d'êtres nou- vellement découverts ou qui en avoient été depuis long- temps éloignés, les groupes qui y étoient anciennement admis, comme les holothuries, les oursins, les astéries, les méduses, les actinies, les pennatules, les alcyons, les éponges même, éprouvoient une plus grande extension et étoient beaucoup mieux connus par des travaux particuliers des zoologistes et des voyageurs.

Ainsi Link publia, en 1735, une monographie des étoiles de mer, qui est encore aujourd'hui la base de tout ce qu'on a fait sur la distribution systématique des espèces de cette iamille fort remarquable ; ouvrage auquel a été ajouté ce que Réaumur avoit dit sur le mode de locomotion de c^s ani- maux, et Kade sur leur organisation.

Bianchi (Plane us), dans les mélanges qui constituent son ouvrage, fournit des élémens souvent intéressans à la distri- bution naturelle des zoophytes ; ainsi c'est lui qui le premier, s ce qu'il me semble, sentit les rapports qu'il y a entre les holothuries et les oursins, en nommant celles-là des oursins coriaces.

Klein, dans sa monographie des véritables échinides, pré" paroit la classification plus complète qui a été donnée de ces animaux par Van Phelsum, Leske, etc.

Borlase, dans son Histoire naturelle de Cornouailles/, ajou- tait à la connoissance réelle de plusieurs agipiaux de ce type.

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Sloane et surtout Browne, Tun dans son Histoire naturelle des Barbades, l'autre dans celle de la Jamaïque, commencè- rent à donner des détails sur les méduses et sur quelques ani- maux qu'on en a rapprochés à tort, comme les physales, etc* Lœfling, dans son Voyage en Espagne, faisoit aussi connoi- tre quelques méduses.

Enfin, vers la même époque, les observations de Trembley sur des animaux d'une assez petite dimension, conduisirent à l'étude d'animaux encore beaucoup plus petits, auxquels ou donne le nom d'animaux microscopiques, parce qu'on ne peut guère les apercevoir qu'au moyen du microscope* Leuwen- hoeck et Hartsoëker avoient commencé; mais les observations de Hill, de Ledermuller, de Backer, de Rttesel ,o de Schæffer en augmentèrent considérablement le nombre. La difficulté de l'observation, le peu de principes qui guidoient la plupart des observateurs, furent sans doute la cause que ces animaux fu- rent assez mal connus, pour que les auteurs systématiques se crussent en droit de les agglomérer tous en un seul groupe * et même de les réunir aux zoophytes, ce qui a été imité par tous les zoologistes subséquens, comme si le degré de grandeur étoit nécessairement en rapport avec le degré d'organisation*

Le premier auteur systématique dans lequel on trouve rangé les animaux microscopiques, me paroit être Hill; mais oomme cet auteur fc'a pas admis le système de subdivision dont les germes sont dans Aristote, et qu'il n'a pas de classe sous la dénomination de zoophytes, il est assez difficile d'en donner ici l'analyse. Qu'il nous suffise de dire que, selon cet auteur, les animaux que les zoologistes les plus récens réunis- sent sous ce nom, sont répartis dans des sections extrême* ment éloignées ; ainsi les animaux infusoires, sous le nom d'animalcules, sont tout au commencement du règne animal 1 parce qu'il suit l'ordre d'accroissement; les Méduses, les Ac- tinies, les Hydres, sous le nom générique de Biota, et les As- téries, sont pêle-mêle sous la dénomination d'Iiwccte gymno- thria, dans la même section que les malacozoaires nus, et que les chétopodes, entre les insectes proprement dits et les amphi- bies, animaux vertébrés ; tandis que les oursins, sous la dénomi- nation classique de centroniæ, sont immédiatement après les poissons; au-dessus des coquillages : d'où l'on voit que le seul per-

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fccíionnement de l'ouvrage de Hill se borne ¿ l'introduction dans le système des animaux microscopiques, qu'il partage du reste d'une manière assez convenable en trois classes, suivant (pi'ils sont nus (gymnia), qu'ils ont une queue (cercaría), ou qu'ils ont des membres visibles (arthronia), et parmi lesquels il a formé les genres Enchelides, Cyclidium, Paramœcia, Cras- pidaria (Urccolaria), Brachurus , Macrocercus ( Vorticella et Zoosperma) , Scdarium et Brachioides.

Lin né, dans les éditions du Systema naturas qui précédèrent le traité spécial de Pallas sur les zoophytes, ne changea que fort peu de chose aux six premières éditions, du moins sous le rapport des animaux que l'on réunit aujourd'hui sous le nom de zoophytes; ils furent toujours divisés dans sa classe des vers.

L'ouvrage spécial de Pallas sur les zoophytes que nous venons de citer, doit être considéré comme le terme de la troisième époque de la zoophytologie, et en effet c'est encore en ce mo- ment l'un des plus classiques et des mieux faits qui aient été publiés en zoologie. Il n'y traite cependant pas, il s'en faut de beaucoup, de tous les animaux que l'on connoit aujour- d'hui sous le nom de zoophytes, la définition qu'il en donne, ne leur convenant nullement1. Il se borne à y ranger les genres Hydra, Eschara, Ccllularia, Tabularía, Ser tu laña, Gorgonia, Antipathcs, Isis , Millepora, Madrepora , T ubi pora, Alcjonium, Pennatula, Spongia, caractérisés d'une manière parfaite, et sous le titre de Genera ambigua, les genres Ta- nia, Volvox et Corallina. Ainsi, dans les zoophytes de Pallas il n'y a presque aucun des animaux que les anciens regardoient comme intermédiaires aux végétaux et aux animaux ; mais bien tous ceux qu'ils ne connoissoient pas, ou qu'ils pensoient appartenir au régne minéral, c'est-à-dire leurs Corallia.

Du reste, ces genres sont parfaitement groupés, si ce n'est cependant le genre Brachionus, qu'on est étonné de trouver entre les tubulaires et les sertulaires ; mais, sauf cette légère erreur, les considérations générales que Pallas a placées dans ion introduction, celles qui ont rapport achaque genre, la ma-

i Anima lia veré vegelantia, in plantee formant excrescentia , planta* rumtjue alias quotjue proprietates affectantia , e tse plantas quasi anímalas,

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nière dont les espèces sont déerites, sont tout* à-fait digneâ de la célébrité du zoologiste allemand* Malheureusement les genres semblent être presque placés au hasard, ce qui n'a pas lieu pour les espèces, et surtout pour celles qui compo* sent son grand genre Madrépore, qu'il partage en : 1) Sim* pliees , a) Concaténala: et Conglomérala:, 3) Aggregates, 4) Dichotomœ, 5) Vegetantes, 6) Anómalas (intermédiaires aux deux précédentes), divisions qui pour la plupart sont deve* nues des genres pour les zoologistes modernes*

Il faut aussi remarquer que Pallas a laissé les corallines proprement dites parmi les végétaux*

Le système zoophytologique de Pallas fut exposé d'une ma- nière assez convenable et accompagné de figures, dans un mémoire de J* £. Roques de Maumont sur les polypiers de mer; on y trouve cependant peu de choses nouvelles, si ce n'est que les genres de Pallas sont distribués d'une manière assez convenable en trois ordres.

Dans le premier, dont les polypiers sont mous et flexibles, sont les corallines envisagées à la manière d'Eilis, les eschares molles, nommées ilustres aujourd'hui ; les éponges, les alcyons et les kératophytes ou gorgones.

Dans le second, où la substance du polypier est plus dure et plus roide, se trouvent seulement les faux coraux ou le genre Isis, tel qu'il est maintenant défini.

Enfin, dans le troisième, 011 le polypier est d'une nature pierreuse, sont les coraux proprement dits, dont l'auteur fait un genre distinct, les madrépores, les astroïdes (as- trées), les tubipores, les millépores, les rétépores, les fron- dipores ou eschares pierreuses, les méandrites et les fon- gipores.

Ainsi Roques de Maumont a commencé a désigner, sous des noms génériques particuliers, une partie des divisions de Pallas.

Dans l'intervalle qui sépare l'apparition de VElenchus zoo- phytorum de ce dernier et la dernière édition du Systema na+ turæ de Linné, ainsi que le tableau des vers de l'Encyclo- pédie méthodique par Bruguière, ouvrages qui closent à peu près la période de la distribution artificielle des animaux, l'étude des différentes classes qui constituent le type des zoophytes, s'étendit d'une manière remarquable, et au fur

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et mesure les perfectionnemens qui en résultèrent) furent mis en œuvre par quelques auteurs systématiques*

Un seul peut-être, Maratti, essaya encore çn 1776, de sou- tenir après discussion dans la préface de son Catalogue des zoophytes et des lithophytes de la Méditerranée, que ce sont de véritables plantes, dans lesquelles desanimaux de genres dif- iéreos déposent leurs œufs, comme certains insectes le font (tons la peau de plusieurs mammifères ou dans le parenchyme des fruits et des plantes; mais cette hypothèse ne dut certai- nement pas ébranler la conviction devenue générale sur l'ani- malité des coraux.

Parmi les travaux particuliers qui durent contribuer au perfectionnement de la classification des zoophytes, je dois d'abord faire observer que Pallas lui-même, dans plusieurs mémoires particuliers insérés dans ses Miscellanea et ses Spi- ciùgia, éclaira plusieurs points de l'organisation et de la clas- sification de quelques animaux de ce type. Ainsi, dans un mé- moire sur l'animal qu'il nomme actinia doliolum, et qui est une véritable holothurie pour les zoologistes modernes, il établit la división des espèces de ce genre en deux sections: les actinies fixées qui n'ont pas d'anus, ou les véritables actinies actuelles, et les actinies vagantes ou libres (holothuries), qui ont un anus et des cirrhes tentaculaires analogues à ce qui existe dans les oursins et les astéries, avec lesquels il trouve qu'elles ont de grands rapports. A ce sujet il rappelle même que, d'après sa manière de voir pour l'établissement des ordres naturels parmi les mollusques, on devra y former, sous le nom de ctntroniœ, un ordre distinct et bien naturel avec les actinies, y compris par conséquent les holothuries, les oursins, les astéries et les encrines, dont les entroques, lesastrées, les caryophyllies, lui paroissent être des articulations.

Dans un autre mémoire sur les pennatules il reconnoit parfaitement l'analogie de ce genre avec les alcyons, dont on fait aujourd'hui le genre Lobulaire, ce qui au reste avoit été établi, quelques annéeauparavant, par Bohadsch, dans un des mémoires qui constituent son livre déjà très-remarquable pour le temps, mais encore fort utile à consulter aujourd'hui, sur quelques animaux marins. On trouvera aussi dans ce même ouvrage un mémoire sur les holothuries qu'il nommoit

60. "2

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Aydra, parce qu'il crut que ces animaux offroient les carac- tères assignés à ce genre par Linné * et dans lequel on remar- que déjà de bonnes observations anatomiques. Dans un autre èhapitre il parle aussi des siporicles sous le nom générique de àyrinx, et il les rapproche des holothuries.

Les travaux nombreux et importans d'un au Ire naturaliste ' du Nord, Othon-Frédériç Muller, quoique dirigés par un fcsprit moins profondément systématique que celui de Pallas, eurent cependant aussi une influence fort remarquable pour l'avanéement de la zoophytologie. En effet, son ouvrage sur les animalcules infusoires fluviátiles et marins, qui parut après Sà mort par les soins d'Othon Fabricius, son compatriote, sem- bla quadrupler et au-delà le nombre de ces animaux que leur petitesse avoit fait nommer microscopiques et qu'alors ou qua- lifloit d'infusoires, parce qu'on ad met to it qu'ils se produisoient de toutes pièces dans les infusions végétales et animales, ce qui nous semble bien loin d'être démontré. L'exactitude des descriptions confirmées ou peut-être même établies sur les figures, permit de faire entrer ces êtres dans le système gé- néral de la nature; non*seu!ement les genres de Hill furent conservés, définis d'une manière plus rigoureuse ; mais le nom- bre des espèces fut considérablement augmenté, et Muller trouva à former quelques nouvelles coupes génériques, qui ont été adoptées. Quoique dans ma manière de voir, établie sur des observations nombreuses continuées pendant plusieurs années, l'ouvrage de Muller contienne un assez grand nombre d'erreurs et surtout de doubles emplois, déterminés peut-être par la raison que cet auteur n'y avoit pas mis la dernière main lorsqu'il est mort, et que son écriture étoit souvent indéchif- frable, comme nous l'apprend Othon Fabricius, il n'en est pas moins regardé jusqu'à un certain point, avec raison, comme un ouvrage classique sur ce sujet, et quidevta servir de point de départ à tout ce qu'on fera par la suite sur la même matière.

Mais Muller ne porta pas seulement son attention sur les.ani- maux microscopiques. Ayant entrepris un grand ouvrage sur la zoologie de son pays, il dut nécessairement rencontrer un nombre Considérable de véritables zoophytes, à la connoissance desquels il a contribué plus que tout autre; il fit en outre plusieurs changemens au système de Linné , en adoptant

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cependant sa classe des vers. Des cinq ordres qu'il y établit, le premiercontient les infusoires, qu'il partage en deux sec- tions, suivant qu'ils sont ou non pourvus d'organes externes* Daos la première, encore subdivisée en deux d'après la forme générale épaisse ou membraneuse, il place les genres Monas et Protœus, nouvellement établis, avec les Volvox, les Enchelides et les Vibrions, ainsi que les genres Kolpode, Gonium et Bur- sana, qui sont également nouveaux, avec les Paramécies et les Cyclidés. Dans la seconde section, partagée de même çn deux, se trouvent les genres Cercaire,Trichode, Keroné, Himantope, Leucophre, Vorticelle, dont le corps est nu, et l'ancien genre Brachio, chez lequel il est couvert d'un têt. La plupart de ces genres sont nouveaux.

Le second ordre renferme les vers intestinaux ou lès htU minthica*

Le troisième, sous la dénomination de mollutca, contient encore un certain nombre d'actinozoaires, et entre autres les genres Mammaria, Pedicellaria, Beroe et Lucernaria, qui, pour la plupart, sont nouveaux, et établis sur des animaux récem- ment découverts.

Le quatrième ordre, ou celui des vermes testacea, n'est pas encore purgé des oursins et des étoiles de mer, et par consé- quent diffère peu de ce qu'il étoit dans Linné.

Enfin, le cinquième et dernier comprend, sous la dénomi- nation nouvelle de ctUularia, ou d'habitans de cellules, les lithophyta et les zoophyta de Linné, partagés en trois sections : la première (calcarea) contenant les genres Coralline, Isis, Tubipore, Cellépore, Madrépore et Millépore; la seconde (subcomea), les genres Fisbularia, Tulularía, Sertularia et Gor- gonia; la troisième (fungosa) , les genres Pennatula, Alcyo- nium, Spongia et Clavaria.

Ainsi, en définitive, Muller n'a que fort peu perfectionné la disposition méthodique des zoophytes, et quoique son.5.* or- dre ne contienne plus d'étreshétéroclites, il en est encore resté quelques-uns parmi ses Mollusques et parmi ses Testacés.

1777. Scopoli, qui n'ajouta rien de ses propres observations à cette partie de la science, fi t cependant des changement heureux à la distribution systématique de Linné. Il réunit, en effet, ses soophytes, ses mollusques et ses intestinaux dans une seule

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tribu , à laquelle il donne le nom d'helminthica au lieu de célitî de vermes; ce qui revient à peu près au même : il les parta- gea ensuite en deux sections, dont la première, celle des cor- ticata, renferme les astéries, oursins, madrépores, millépores, isis, gorgones, alcyons, éponges, ilustres, corallines, afertu- lairés, pennatules, tubulaires, brachions et vorticelles; la seconde, celle des nuda, est elle-même subdivisée en quatre groupes ou distributions; savoir: a) les brachiata, qui renfer- ment les méduses; b) les cirrhata, qui contiennent les holo- thuries et les actinies; c) les mutica, où se trouve le genre Si- phunculus ; d) les tenculata, qui se composent de deux genres de mollusques , Doris et Limax. Enfin, tous les genres de Muller constituent une tribu particulière sous le nom d'In- fusoria.

Ainsi, dans ce système, presque tous les animaux qui cons- tituent les zoophytes dans la plus grande extension qu'on a donnée à ce type, sont assez bien groupés, les astéries et les oursins n'étant plus parmi les testacés, les holothuries et les actinies parmi les mollusques ; les Brachions et les Vorticelles sont peut-être les seuls genres qui ne soient réellement pas À leur place.

1779. Blumenbach ne fut peut-être pas aussi heureux dans les modifications qu'il fit également subir au Systema naturaso En effet, il laissa encore les méduses, les actinies et les holothu- ries parmi les mollusques ; mais il fit un ordre particulier, sous le nom de Crustacea, des oursins, des astéries, auprès desquelles il rangea le nouveau genre Encrinus, établi pour une espèce de vorticelle de Linné; il plaça du reste dans son ordre des cu- rallia tous les anciens coraux des auteurs et presque tous les zoophytesde Pallas, ne conservant dans son dernier ordre que les Pennatules, les Hydres, Brachions, Vibrions, Vol vox et son genre Chaos. Enfin il termine le règne animal par les infu- soires, qu'il divise en Aquatile, Infusorium etSpermatium.

Batsch, dans son Manuel d'histoire naturelle, qui parut à peu près à la même époque, essaya aussi une nouvelle dis- tribution de la classe des Vers de Linné, dans laquelle les Holothuries sont, on ne sait pas trop pourquoi, avec lesTarets, les Serpules et lesBalanes, les Oursins et les Astéries, dans une division particulière; tandis que le genre Ophiure, qu'il a le

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premier distingué des Astéries, est, avec les Pennatules, dans une autre. Les Hydres, Tubulaires, Sertulaires, Eschares, Co- rallines, avec tousles Coraux et les Madrépores, forment la di- vision des Blumenthiere; les Vorticelles, Crachions et Tri chodes, les SonnerUhiere, et enfin les infusoires constituent la dernière.

Dans l'intervalle où parurent les deux derniers ouvrages systématiques qui terminent cette période de l'histoire de ia zoophytologie, savoir : l'édition du Systema natures de Gme- Jin en Allemagne, et le Tableau méthodique des vers de Bruguière en France, divers auteurs publièrent encore des travaux plus ou moins importans sur les zoophytes.

1786.Dans ce nombre il faut compter: 1.° l'ouvrage de ForsLal sur les animaux qu'il avoit observés dans son voyage en Orient, et qui renferme, quoique d'après le système de Linné, des ob- servations. intéressantes sur plusieurs genres de polypiers et quelquefois même sur leurs animaux. On y trouve décrit en outre un assez grand nombre d'espèces nouvelles d'actinies et d'holbthuries, que Forskal désigne sous les noms génériques ûepriapus et de Jistularia. C'est ce même naturaliste qui, le premier, a décrit des animaux physogastres et établi le genre Physsophore ; enfin il aaussi faitconnoîtrebeauçoup de méduses nouvelles. 2.0 Le grand ouvrage d'Ellis sur les zoophytes, con- tinué et terminé par Solander, dans lequel on trouve assez de bonnes descriptions, des figures encore meilleures d'un grand nombre d'espèces de polypiers ; mais sans rien de nouveau dans le système. 3.° Les excellens mémoires de Cavolini pour servir à l'histoire des polypes, et dans lesquels il fit, pour la première fois, pour un certain nombre de madrépores, de eoraux et de lithophytes, ce qu'Ellis avoit fait pour les sertu- laires ou polypiers flexibles, c'est-à-dire, qu'il chercha àr les distribuer entre eux d'après l'étude des animaux, et non plus seulement d'après les polypiers. 4/ Le mémoire de Macri sur une grande espèce de méduse (M. pulmo), qui fait par- tie maintenant du genre Rhizostome.

On peut aussi compter comme ayant dû contribuer à l'avan- cement de la zoophytologie, les descriptions et les figures qu'Es- per commença à publier vers 1788 , et parmi lesquelles il y en a de fort bonnes et d'priginales, quoiqu'un assez grand nombre soient copiées d'Ellis et Solander : je ne parle pas du système

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que cet auteur a suivi, il ne difiere en rien de celui de Linné.

Malgré ces nombreux élémens, la nouvelle édition du Systema natures, donnée par Gmelin en 1789, n'offrit non plus presque aucune modification un peu importante à la classifica- tion des vers de la douzième édition. On peut dire même, d'une manière générale, que le seul changement qu'elle présente se bornoit à l'introduction d'une partie des observations de Muller sur les infusoires et des auteurs que nous venons de citer. En effet, le type des actinozoaires, vrais ou faux, est toujours en partie disséminé a) parmi les mollusques, comme les actinies et les méduses 3 b) parmi les testacés, comme les oursins et les astéries; c) et constitue du reste les trois derniers ordres, litho- phytes, zoophytes et infusoires; celui-ci entièrement imité de Muller. Aucun genre nouveau n'est établi ; et Gmelin n'a pas profité desperfectionnemens qu'il auroit pu puiser dans les ou- vrages de Pallas, de Scopoli, de Blumenbach et de Cavolini.

On en peut dire à peu prés autant de Bruguière dans son Tableau méthodique des vers faisant partie de l'Encyclopédie. Il admit aussi l'ordre des infusoires de Muller ; il conserva encore, dans celui des mollusques, les actinies, les hydres, les holothuries, les méduses, les physsçphores et lesbéroës; mais il imita Blumenbach en faisant un ordre à part des our- sins et des astéries sous le nom de vers échinodermes. Enfin, il termina, après les testacés, par l'ordre des zoophytes, con- tenant à peu près les animaux qu'y admettoit Pallas, et dans lequel il n'établit de genre nouveau que celui des Méandrines, démembré des Madrépores de cet auteur, et le genre Botrylle proposé par Gærtner, et séparé des alcyons, parmi lesquels les zoologistes modernes ont montré qu'il n'auroit jamais dû être placé, puisqu'il se compose de véritables ascidies.

Jusqu'ici, c'est-à-dire jusqu'à la fin de cette troisième époque de l'histoire de 1? zoophytologie, on peut dire que, malgré les avertissemens de Pallas, etc., la méthode naturelle n'avoit pas encore été introduite en zoologie. Ainsi, pour les animaux qui nous occupent, on pouvoit sans doute réunir dans la même division les Centrina de Pallas, c'est-à-dire les mollusques de Linné qui ont une disposition radiaire,les oursins et les astéries, que cet auteur plaçoit aussi dans ses centrina, et dont nous avons vu que Blumenbach et Bru-

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guie re faisoient un ordre distinct. En y joignant les zoophytes de Palias, qui comprennent les lithophytes de Linné, on auroit eu une division bien naturelle. 11 y avoit peu de chose à faire; mais l'habitude qu'on avoit, de suivre le système de Linné, lempéchoit. Aussitôt qu'on a commencé à l'abandonner, la réunion s'est pour ainsi dire fuite d'elle-méixie ; elle a été la suite de l'application à l'ordre des mollusques du principe établi par Pallas, que la considération de la présence ou de J'absence de la coquille n'étoit pas suffisante pour néeessiter la formation des deux ordres des testacés et des mollusques. Une fois cette fusion exécutée, il restoit les mollusques ra- diaires, les centrina de Pallas, et leur place étoit naturellement déterminée auprès des zoophytes du même zoologiste. Cette détermination étoit encore une conséquence de l'pbserva- tion faite par Olivi, que dans les zoophytes la considé- ration de la présence ou de l'absence d'une partie solide n'a pas plus d'importance que dans les mollusques. Ainsi M. Cuvier, ayant exécuté la réunion indiquée par Pallas pour ces derniers animaux avec les testacés, a dû nécessairement réunir aux zoophytes les centrina et les échinodermes, et constituer ainsi la division des zoophytes d'une manière tout- â-fait naturelle, si ce n'est dans quelques détails. Mais entre le dernier perfectionnement du système de zoologie de Linné et l'introduction de la méthode naturelle en zoologie, la partie dont nous faisons l'histoire en ce moment, s'enrichit encore de quelques ouvrages spéciaux plus ou moins éten- dus, qui facilitèrent beaucoup cette introduction, parce qu'ils portèrent davantage sur l'organisation des différentes familles de zoophytes, ce qui permit de les comparer d'une manière plus profonde entre eux et avec les autres animaux.

Nous avons déjà parlé plus haut des mémoires extrême- ment intéressans de Cavolini, sur les polypiers marins. Nous mettrons au moins au même rang la Zoologie adriatique d'Olivi, à cause du grand nombre d'observations aussi nou- velles qu'intéressantes qu'elle contient sur les zoophytes en gé- néral, et sur presque tous les genres en particulier.

Quoique cet auteur, malheureusement mort jeune, et aussi remarquable par la sagacité que par la sagesse de son esprit ¿ ait cru devoir suivre dans tout son ouvrage le sya-

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téme de Linné, il a parfaitement senti que les lithophytes et les zoophytes ne devoient former qu'un seul et même Ordre, comme au reste l'avoit établi Pallas. Il n'a pas été aussi heureux pour la place des oursins, en établissant qu'ils doivent être rangés parmi les véritables testacés, et cela peu après avoir établi un rapprochement convenable entre les actinies, les méduses et les astéries, s'appuyant sur le principe que les tégumens calcaires ne peuvent pas four- nir un, caractère d'ordre.

Comme considérations générales sur Tes zoophytes, sur leur nature réelle, sur leur histoire naturelle même, Olivi con- firme la plupart des faits établis par Cavolini; il cherche a démontrer que les madrépores sont des animaux agrégés, dont le polypier est en dehors et ne fait pas partie de l'animal, cè qui eàt réellement faux; tandis que les gorgones, Tisis, le corail ne forment qu'un seul animal, ayant autant de têtes que de polypes, et dans la composition duquel entre néces- sairement le polypier.

Comme spécialités, on peut remarquer comment Olivi a éclairci Fhistoire du genre Alcyon, tel que Linné et Gmelin l'avoient adopté d'après Pallas. 11 fait voir par exemple que VAloyonium Schlosseri doit constituer un genre distinct, comme l'avoit établi Gærtner, et que c'est un animal voisin des ascidies; manière de voir adoptée par tous les zoologistes modernes : il montre qu'il en est de même de VA. variolosum, type du genre Distome de Gærtner.

Dans le reste des Alcyons il établit les rapports et les différences qu'il y a entre les espèces chez lesquelles les po- lypes sont distincts, et celles chez lesquelles la matière ani- male est seulement à l'extérieur de la masse, sans affecter une forme particulière, comme dans VAlcyonium cydorùum, dont il propose de former un genre distinct, ce qu'a fait depuis M. de Lamarck.

Olivi démontre ensuite que les éponges ont les plus grands rapports avec ces dernières espèces d'alcyons, et tout ce qu'il dit à ce sujet est véritablement rempli d'aperçus ausi exacts qu'ingénieux. . .

S'appuyant sur ses propres observations, il établit sous le nom de Lamarekia un genre distinct pour un corps-organisé

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fort singulier, commun dáosnos mers, et dont on faisoit aussi une espèce d'alcyon, mais qui, suivant lui, n'appartiènt pas même au règne animal.

11 soutient la même opinion sur les corallines et s'appuie sur des raisonnemens de première valeur.

Ainsi, comme on le voit par cette analyse rapide de l'ou- vrage d'Oiivi sur les zoophytes, cet auteur avoit parfaite* meat connu et établi l'animalité des éponges, léurs rapports avec les alcyons, en même temps qu'il repoussoit du règne animal les corallines, comme l'avoit fait Cavolini, ét contre la manière de voir d'EUis et dé tous les auteurs linnéens.

Spallanzani avoit aussi fourni à la zoophytologie plusieurs observations intéressantes sur quelques polypiers, sur les eschares et sur les méduses, que Modeer étudia aussi d'une manière assez intéressante dans un travail ex professo, qui fait partie des mémoires de Tacadémie de Stockholm.

Tous ces travaux particuliers avoient été publiés dans dif- férentes parties de l'Europe, lorsque parut en France le pre- mier ouvrage élémentaire sur la zoologie, à l'imitation de celui que Blumenbach avoit publié en Allemagne. Dans cet ouvrage M. Cuvier réunit pour la première fois, comme il a été dit plus haut, tous les animaux qui ne pouvoient en- trer dans la division des mollusques, et encore moins dans celle des insectes et des vers proprement dits, sous le nom commun de zoophytes, caractérisés par l'ensemble de l'orga- nisation d'une manière fort convenable. Il les partage en sept ordres.

Le premier, caractérisé par la nature de l'enveloppe coriace ou calcaire, répond aux échinodermes de Bruguière, mais contient de plus les holothuries avec les astéries et les oursins.

Le second, moins heureusement circonscrit et par consé- quent caractérisé par la seule mollesse du corps, contient : a) les méduses, les béroès, les actinies, parmi lesquelles sont distinguées pour la première fois comme genre, sous le nom de Zoanthe, les espèces pédiculées; b) les hydres ou polypes à bras, les botryllfs, les corynes, les cristatelies, nouveau genre établi avec les polypes à plumets de Roësel, les vorticelles; c) les animaux infusoires, comme les roti- fèrea, les brachions, les trichocerques, les*vibrions, les cer-

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eaires, les bacillaires, les volvóces et les monades, entière- ment d'après Muller.

Le troisième, ou celui des zoophytes proprement dits, dont le caractère consiste à présenter la substance animale tra- versant Taxe de la substance cornée servant d'enveloppe et chacun des rameaux terminé en polype, comprend les genres Fistulaire, établi par M. Cuvier pour un animal décrit et figuré par Roësel, qui n'est qu'un brqchion ou rotifère, Tubulaire, Capsulaire, genre encore nouveau, établi avec une espèce de coryne de Muller, et Sertulaire.

Le quatrième, ou celui des eschares, dans lequel chaque po- lype est adhérent dans une cellule cornée ou calcaire, à parois minces, renferme les cellaires, les ilustres, et avec doute les corallines.

Le cinquième, celui des cératophytes, ayant un axe de substance solide recouvert partout d'une chair sensible, des creux de laquelle sortent des polypes, est composé des genres Antipathe, Gorgone, renfermantle corail, comme subdivision, Isis, Pennatule, Vérétille et Ombellaire, deux genres nouvel- lement établis par M. Cuvier, et depuis généralement adoptés l'un pour le Pennatula cynomorium j et l'autre pour son Penna- lula encrinus.

Le sixième, celui des lithophytes qui ont un axe ou une base pierreuse, dans laquelle sont creusés les réceptacles des polypes, renferme les madrépores, partagés en fongites, en méandrites, en astroïtes, en porites et en madrépores pro- prement dits; les millépores, partagés en espèces, a) bran- chues, b) foliacées^ et c) réticulées.

Enfin, le septième et dernier, composé des zoophytes qui ont pour base une substance spongieuse, friable ou fibreuse, enduite d'une croûte sensible , contenant quelquefois des polypes, renferme les genres Alcyon et Éponge.

Cette distribution des zoophytes étoit tellement bien circons- crite, sauf l'introduction parmi eux des infusoires de Muller, des béroës et des botrylles; chacun des ordres qui y étoient établis, étoit tellement naturel et bien caractérisé, à l'ex- ception du second , qu'aujourd'hui même il y auroit peu de chose à y changer, si ce n'est dans la disposition des espèces, dont le grand nombre, vivantes ou fossiles, a nécessité l'établis*

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semeat de genres nouveaux. Aussi dans les tableaux qui font suite au premier volume de ses Leçons d'anatomie comparée, M. Covier ne fît aucun chançemènt à sa méthode de zoophyto- logie ¡seulement il ajouta, sçlon nous à tort, le genre Siponcle aux holothuries, et il établit parmi les méduses le genre Rhi- zostomeavec une grande espèce de nos côtes.

Toutefois, si ce système ce division des zoophytes fut à peu près généralement admis par les zoologistes qui avoient abandonné le système de Linné, il n'en fut cependant pas tout-à-fait de même de sa distribution intérieure. Les ré- formes devoient porter et portèrent en effet sur le se- cond ordre. C'est ce que fit M. de Lamarck, dans la pre- mière édition de son Système des animaux sans vertèbres, en même temps qu'il établit un bien plus grand nombre de coupes génériques, au point que presque chaque genre lin- néen devint le type d'une famille distincte ; il introduisit aussi plusieurs genres qui détruisirent la netteté de la cir- conscription des zoophytes établis par M. Cuvier.

M. de Lamarck, imitant Pallas encore plus peut-être que M. Cuvier, sépara les zoophytes de celui-ci en deux classes distinc- tes; les radiaires, correspondant aux centrina de Pallas,et les po^ types, se rapportant à ses zoophytes, et par conséquent renfer- mant les lithophytes, les zoophytes et les infusoires de Gmelin.

La classe des radiaires est ensuite divisée en deux ordres, û) les Radiaires échinodermes, pour les mêmes animaux que Bruguière avoit ainsi nommés, en y joignant les holothuries et même les siponcles, comme M. Cuvier; mais les oursins ou échinodes sont subdivisés en oursins proprement dits, et en galérites, nucléolites, ananchites, spatangues, cassidules et clypéastres, d'après les travaux de Klein, de Van Phelsumet de Leske; les stéllerides sont aussi subdivisés en deux genres, Astérie et Ophiure.

) Le second ordre, sous le nom de Radiaires mollasses, com- prend les genres Méduse, Rhizostome, Béroë, Lucernaire, Por- pite, Vélelle, Physale, Thalie et Physsophore, dont les cinq derniers sont nouveaux ou pris dans Browne et dans Forskal, mais bien à tort placés parmi les zoophytes.

La classe des polypes est beaucoup plus nombreuse et partagée en trois ordres.

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Le premier, celui des Polypes à rayons, est divisé en deux sections : la première, ayant pour caractère d'être nus, contient les genres Actinie, Zoanthe, Hydre, Coryne et Pédicellaire ; la seconde (les coralligènes), est subdivisée en deux sections, sui- vant la nature du polypier : dans Pune, où il est pierreux, sont les genres Madrépore, Millépore, Tubipore et Eschare de Pallas, avec les subdivisions génériques plus ou moins nou- velles, sous les noms de Cyclolite, Fongie, Caryophyllie, As- trée, Méandrine, Pavonie, Agaricie, Nullipore, Rétépore , Alvéolite, Orbulite et Sidérolite: dans l'autre section, où le polypier n'est pas entièrement pierreux, sont les genres Isis, Corail, Gorgone, Antipathe, Pen na tule, Vérétiile, Coral- line, Tubulaire, Sertulaire, Cellaire, Cellépore, Ombellulaire, Cristatelle et Encrine, dont un très-petit nombre sont réel- lement nouveaux.

Les deux derniers ordres, savoir : les Polypes rotifères et amorphes, renferment les infusoires de Muller, dont M. de Lamarck n'adopte cependant pas tous les genres.

D'après cette analyse du Système de zoophytologie de M. de Lamarck, on-voit qu'adoptant à peu près la disposition systématique de Pallas, améliorée par M. Çuvier, il la per- fectionne encore en cela qu'il a nettement séparé les in- fusoires, qu'il rejette à la fin du régne animal, et peut-être en établissant un plus grand nombre de coupes génériques dans les genres de Linné et de Pallas; mais on ne peut se cacher, qu'il a commencé à en gâter la circonscription, en y intro- duisant les genres Physale, Thalie et Physsophore, qui ne sont point radiaires et qui, suivant nous, n'appartiennent en effet nullement à ce type.

Malgré les importans perfectionnemens apportés à la classification des zoophytes par les deux zoologistes dont nous Venons d'analyser les systèmes, les naturalistes étrangers et même quelques français ne crurent pas devoir abandonner le système linnéen, modifié par Bruguière; ainsi Blumen- bach , dans les différentes éditions de son excellent Manuel d'histoire naturelle, ne fit qu'un petit nombre de changemens à la méthode qu'il avoit adoptée dans les premières, etBosc > dans son Histoire naturelle des Vers, faisant suite au Buffon de Déterville, suivit à peu près rigoureusement Bruguière*

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Il ajoutacependant quelques faits peu importans ou assez mal observés à ce que l'on connoissoit sur quelques-uns des animaux encore rangés aujourd'hui parmi les zoophytes.

Pendant le long espace de temps qui sépare la première édition des ouvrages de MM. Cuvier et de Lamarck de la se- conde, les observations particulières sur d ifférens groupes de zoo- phytes mis ou faux, s'accumulèrent en assez grande quantité, et durent fournir des élémens de perfectionnement à la con- noiaance et à la distribution systématique de ces animaux.

La plupart n'éteient pas encore publiées ou bien n'étoient pas parvenues à la connoissance de M. Duméril, lorsqu'en 1806 il fit paroitre sa Zoologie analytique : aussi se borna-t-il presque entièrement à adopter pour la classe des zoophytes la méthode de M. de Lamarck, comme il en avertit lui-même. Seulement il ne les divise pas d'abord en radiaires et en po- lypes, mais de suite en sept familles, 1) les Échinodermes, 2) les Ma Jaco dermes, pour les radiaires mollasses de M. de La- marck; 3) les Infusoires ou microscopiques, parmi lesquels il place cependant les Hydres, 4) les Lithophytes ou Coralli- gènes, 5) les Cératophytes pour tous les polypiers flexibles, cornés ou calcaires, en y confondant les Sertulaires, les Flus- hes avec les Corallines, les Pennatules, les Éponges, les Al- cyons avec les Gorgones, absolument comme M. de Lamarck ; mais deux points sur lesquels M. Duméril diffère de ce der- nier, c'est qu'il place à la tête des zoophytes les vers intes- tinaux en masse, et qu'il passe sous silence les genres de radiaires mollasses anomaux.

Trois ans après, M. de Lamarck, chargé de professer au Muséum cette partie de la zoologie, fit éprouver quelques changemens à son système de zoophytologie; mais ils étoient réellement assez peu importans. Le premier consiste -en ce qu'il sépare encore plus nettement et avec juste raison les infusoires des radiaires et des polypes, en en formant une dasse distincte, qu'il partage en deux ordres, toujours d'après l'existence ou l'absence d?organes extérieurs. 11 laisse cepen- dant danssa classe des polypes, sous le nom dePolypesrotifères, les Brachions et genres voisins, qui sont évidemment des ani- maux bilatéraux.

Son second ordre des polypes, ou celui des polypes à po"

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lypiers, est partagé en quatre sections, encore d'après la considération de la nature du polypier et sans envisager le moins du monde les animaux.

Dans la première, où il peut être membraneux ou flexible, sont les genres Cristatelle, Tubulaire, Sertulaire, Cellaire, Flustre, Cellépore et Botrylle, avec un genre nouveau, sous le nom de Plumatelle.

Daos la seconde, où le polypier est composé d'un axe corné/revêtu d'un encroûtement, sont, comme dans le Sys- tème, les genres Coralline, Alcyon, Antipathe, Gorgone çt Éponge, avec un nouveau genre, admis de Donati, celui des Acétabules, c'est-à-dire des être* dans lesquels les ani- maux sont bien distincts et d'autres où certainement il n'y en a pas, et enfin quelques-uns qui n'appartiennent pas même au règne animal.

La troisième division, dont le polypier est en partie ou tout-à-fait pierreux ou recouvert d'un encroûtement cortici- forme, ne contient que les genres Isis et Corail.

Enfin la quatrième, où le polypier est toufcà-fait pierreux , sans encroûtement, répond à la première division du Système des animaux sans vertèbres; seulement elle contient comme nouveaux, les genres Lunulite, Ovulite, Turbinolie, Ocel- laire, Dactylopore et Virgulaire.

Le troisièmç ordre est nouveau et ne comprend que les gen- res En cri ne et Pennatule; celui-ci subdivisé en Vérétille, Fu'- niculine et Ombellulaire.

Enfin le quatrième, celui des polypes nus, n'a éprouvé au- cun changement.

La classe des radiaires n'en a pas non plus éprouvé de bien considérables; cependant l'ordre des radiaires mollasses con- tient les nouveaux genres établis par Péron et Lesueur sous les noms de Stéphanomie, dePyrosome et d'Équorée; celui-ci de la division des méduses.

C'est dans l'intervalle qui sépare la publication de la Philo- sophie zoologique de celle de l'Extrait du cours de M. de La- marck, que la nombreuse collection d'objets recueillis dans leur voyage aux terres Australes par Péron et Lesueur , dé- termina encore de nouveaux changemens dans son Système de zoophytologie.

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Ces naturalistes voyageurs publièrent en effet plusieurs mémoires sur quelques-uns des animaux qui nous occupent, et entre autres le Prodrome d'un grand travail sur les mé- duses, dans lequel ils se proposèrent de décrire et de figurer non-seulement toutes les espèces qu'ils avoient. rencontrées pendant leur voyage, mais encore celles qui avoient été ob- servées dans nos mers par eux et par leurs prédécesseurs, lis en firent une sorte de Synopsis rigoureusement systématique, ce qui lesa conduits à l'établissement d'un grand nombre de coupes génériques, dont la plupart n'ont pas encore été adoptées.

Dans ce travail Péron et Lesueur établissent parmi les mé- dusaires, qu'ils ne définissent pas, deux premières Coupes générales, suivant qu'elles sont en partie membraneuses ou entièrement gélatineuses. Dans la première sont les Porpites et les Vélelles ; dans la seconde, partagée en méduses à côtes ciliées et en méduses sans côtes ciliées, sont les Béroè's, qui ne sont très-probablement pas des animaux de ce type, et les méduses proprement dites.

Celles-ci sont ensuite divisées d'une manière rigoureuse, d'après la considération de l'existence ou de l'absence de l'es- tomac, du nombre des bouèhes dans celles qui en sont pour- vues, et ensuite d'ajprès l'existence d'un pédoncule central, et d appendices ou bras qui peuvent ou non l'accompagner ; enfin, d'après l'existence ou l'absence des cirrhes marginaux.

Ainsi les méduses agastriques peuvent être sans pédoncules et sans tentacules, ou bien pourvues en même temps ou sépa- rément de ces parties, ce qui les partage en Eudore, Béré- nice, Orythie, Favonie, Lymnorée et Géryonie.

Les méduses gastriques à une seule ouverture ou bouche, peuvent être également dépourvues à la fois de pédoncules, de bras et de tentacules, ou manquer d'un seul dé ces trois organes, ou les avoir tous ^ ce qui produit les geûres Caryb- dée,Phorcyuie? Eulimène, Équorée* Fovéolie, Pégasie, Calli- rhoë, Mélitée, Évagore, Océanie, Pélagie, Aglaure et Mélicerte.

Enfin, les méduses gastriques polystomes, ou à plusieurs ouvertures buccales, sont également partagées d'après les mêmes considérations en Euryale, Éphyre, Obélie, Ocyrôë, Cas- siopée, Aurellie, Céphée, Rhizostome, Cyanée et Chrysaore. Quelque rigoureuse que soit cette distribution systématique

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des méduses, elle n'a pu être adoptée : d'abord parce qu'elle n'a été connue que par un Prodrome sans figiires, les auteurs n'ayant pubUé depuis que des Considérations générales sur le genre Equorée, ce qui est fort à regretter, et ensuite parce qu'elle est évidemment tout-à-fait artificielle, et ne repose pas sur des assertions hors de doute. En effet, il me semble que les observations et les figures faites pendant le voyage des auteurs, sont bien loin d'être aussi satisfaisantes que celles qui ont été faites depuis sur les méduses vivantes de nos mers.

Quoi qu'il en soit, M. de Lamarck trouva dans ces travaux, et surtout dans les richesses zoologiques rapportées par Pé- ron et Lesueur, les matériaux de plusieurs mémoires insérés dans les Annales du Muséum, et qui entrèrent dans le Pro- drome de la seconde édition de son Système des animaux sans vertèbres, qu'il publia alors sous le titre d'Extrait d'un cours sur ces animaux.

Dans cet ouvrage les mêmes principes qui avoient dirigé M. de Lamarck dans ses deux premiers essais, sont encore admis, et la Méthode de distribution systématique des zoo- phytes est à peu près la même. Ainsi les animaux infusoires de Muller sont toujours partagés entre la première classe toute entière et le premier ordre de celle des polypes; seu- lement, s'en rapportant entièrement, à ce qu'il paroit, aux figures de Muller, il a cru devoir y établir un assez bon nom- bre de genres nouveaux.

L'ordre des polypes nus ne contient plus les actinies, qui ont .été reportées plus haut auprès des holothuries.

Celui des polypes à polypiers n'a éprouvé de modifications un peu importantes que dans l'addition de genres tout-à-fait nouveaux, ou démembrés de ceux précédemment connus.

Ainsi dans la section des polypiers vaginiformes les sertu- laires ont été partagées en antennulaires, plu mu lai res, séria- laircs, campanulaires et cornulaires; et les cellaires en an- guinaires, dichotomaires et lichénulaires.

Celle des polypiers à réseau contient les genres nouveaux Adéone et Frondiculine..

Les Polypiers foraminés renferment les genres anciens Ovu- lite, Lunulite, Orbulite, Millépore, Favosite, Tubipore, avec les genres nouveaux Aspéropore, Échinopore et Distichopore.

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Toas les autres polypiers pierreux constituent la section des Polypiers lamellifères, aiosi nommés à cause des lames qui garnissent les cellules des polypes; elle contient, outre les an- ciens, les genres nouveaux Styline ou Fasciculaire, Sarcinule, Monticulaire, Porite, Sériatopore et Oculine.

Le genre Virguiaire en a été retranché avec raison.

La cinquième section, sous le nom de Polypiers Corticifères, réunit à peu près les seconde et troisième de la Philosophie zoologique, et renferme à la fois, d'une manière fort conve- nable, les genres Corail, Isis, An tipa the, Gorgone. ainsi que les genres nouveaux Cymosaire et Papillaire, qui en sont dé- membrés; mais bien à tort les corallines.

La sixième, qui est nouvelle, et que M. de Lamarck désigne par le nom de Polypiers empâtés, contient, outre les genres Alcyon , Éponge , Pinceau, Flabellaife et Botrylle déjà éta- blis, les genres nouveaux Synoïque, Géodie, Téthie et Poly- phore, dont le premier est une Ascidie complexe.

L'ordre des polypes flottans n'a éprouvé d'autres change- mens que de s'augmenter avec raison du genre Virguiaire, qui n'est en effet qu'une Pennatule.

La classe des Radiaires a aussi éprouvé d'assez nombreuses augmentations, dues principalement aux travaux de Péron et Lesueur.

Malheureusement l'ordre des Radiaires mollasses, partagé en deux sections, contient dans la première, très-justement nommée des Radiaires irréguliers, des êtres extrêmement hé- téroclites, c'est-à-dire de véritables Actinozoaires avec des animaux de toute autre famille-, comme, par exemple, lesVé- lelles, les Porpites et les Lucernaires, avec les Béroës, Phy- sale, Physsophore , Stéphanomie, Pyrosome, Callianyre et Noctiluque.

Quant aux Radiaires mollasses réguliers ou Méduses pro- prement dites, ils sont partagés en cinq ou six genres, d'après le Mémoire de Péron et Lesueur.

' Les Radiaires échinodermes ont deux divisions génériques de plus dans la section des Stellérides, les genres Comatule et Euryale, et dans les Fistulides, les Actinies y ont été re- portées en même temps que le genre Fistulaire a été établi parmi les Holothuries*

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' Aîosi, dans cette nouvelle modification de son Système de Zoophytologie, M. de Latnarck ne fit peut-être qu'augmenter lés inConvéniens que nous ayons fait ressortir dans la Philoso- phie zoologique; en effet, M. de Lamarck rétablit encore plus rigoureusement sur la considération artificielle du po- lypier dans son ordre des Polypes, en même temps que, dans ses Radiaires, il voulut introduireles nouveaux genres dont la science avoit fait l'acquisition. En un mot, il ne fut pas assez guidé par l'organisation ni même par la forme des animaux7 et n'en connut presque que la partie la moins importante.

Entre l'Extrait du cours et la nouvelle édition des Animaux sans vertèbres, nous voyons encore quelques travaux spéciaux qui devoient contribuer au perfectionnement de la zoophy- tologie.

Je citerai d'abord le mémoire de M. Lesueur sur l'Organi- sation des Pyrosomes, quoique ces animaux n'appartiennent nullement à ce type ; mais parce que c'est le premier ou- vrage en France ôù l'on fit voir que plusieurs prétendus Al- cyons étoient de véritables malacozoaires agrégés, voisins dçs* Ascidies et des Biphores. En effet, le mémoire de MM* Le- sueur et Desmarest sur l'Organisation du Botrylle étoilé, et, par conséquent, le grand travail de M. Savigny sur ce genre, et sur tout ce qu'il a nommé, suivant nous à tort, des alcyons a double ouverture , ne sûnt pour ainsi dire qu'une consé- quence du premier travail de M. Lesueur. Au reste, nous avons dit plus ha,ut que dès 1790 Olivi, et depuis lors Re- nieri, avoient parfaitement mis hors de doute que les Botrylles et les Distomes de Gærtner sont de véritables Ascidies et non des Alcyons.

Nous devons aussi noter un mémoire d'anatomie de M. Me- ckel, sur la Structure des Astéries, soutenu par Konrad, sous forme de dissertation académique.

Mais un ouvrage qui a dû avoir une influence immédiate sur les progrès de la zoophytologie, est celui que Lamou- roux a publié sur les Polypiers flexibles. En effet, cet auteur ayant eu aussi à sa disposition une bonne partie des récoltes faites par Péron et Lesueur 4 dut nécessairement augmenter beaucoup le nombre des espèces connues. C'est aussi sans doute ce qui l'aura conduit à l'établissement de beaucoup de

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gíMtá nouveaux* qui correspondent asset souvent à ceux que M. de Lamarck avoit proposés de son cté sous d'autres déno* minatiôns. Je n'ose décider à qui est le tort, car c'en est un véritable ; mais il est certain que là première ébauche du tmail de Lamouroux fut présenté à l'Académie des science! dès 1810, et que M. de Lamarck ftit un des commissaires char" gés de faire un rapport sur le mémoire* Mais je sais aussi que ittiibms de genres furent pour la plupart changés, lorsque ¿'extrait en fût imprimé dans le Bulletin de la Société philo* matique en 1812. Or M. de Lamarck, dans la publication qu'il fit alors de l'Extrait de son cours, 011 sont indiqués ses nou- veaux genres, ne citant pas Ceux de Lamouroux> il eàt pro* bable que les siens étoient établis avant dans ses leçons ; quoi qu'il en soit de cette présomption, il n'en reste pas moins une confusion de noifts extrêmement nuisible à la science. Forcé de choisir cependant, nous avons pour la plupart du temps adopté les dénominations de M. de Lamarck, comme plus en harmonie avec notre système de nomenclature. Mais donnons l'analyse du travail de Lamouroux* *

Cet auteur, ayant établi une première division artificielle comme limite de son ouvrage, les polypiers flexibles > comme si cela se pouvoit dire du corail, et même de plusieurs gor- gones et isis, a été nécessairement conduit à une distribution également artificielle de ses familles, qui ne sont en réalité que les genres de Pallas ; mais comme elles portent les noms de ces genres, on peut s'y reconnoitre assez aisément. L'ordre dans lequel il les a rangées, n'est pas le même dans le corps de l'ouvrage et dans la table synoptique qui le précède $ mais comme c'est le dernier qu'il paroit préférer, c'est celui que nous analyserons"

Les familles sont distribuées en quatre sections : Polypiers cellulifères, cal ci fé res,corticifères et carnoïdes"

Dans la première sont les genres Cellépore, Flustre, Cel- laire, Sertulaire et Tubulaire; mais subdivisés, le second, en Phérüse, Éléctre, Eherine, Cabérée, Canda, Acâmarchis, Crisie, Ménipée, Eucratée et Aetée ; le troisième, en Pasythée, Ama- thie, Néinertésie, Aglaophénie,Dynamène,Idie, Clytie, Lao- médée, Thoa, Salacie et Cymodocée ; enfin, à ces genres qui ne sout pour la plupart que dés subdivisions de genres déjà connus

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d'après la disposition des cellules, se joignent, comme se rapprochant surtout des Tubulaires, les genres Tibiane et Naïs, qui sont nouveaux.

La section des Polypiers calcifères contient, outre les genres nouveaux Télesto, Liagore et Néoméris, voisins des tubulaires, les Corallines, partagées en Acctabulaire, P®ly- physe, Nésée, Galaxaure, Janie, Cymopolie, Amphiroë, Halimède, Udotée et Mélobésie.

Les corticifères contiennent les genres Éponge, Gorgone, Antipathe, Corail et Isis : le premier subdivisé en Éponges proprement dites et en Éphydaties ou Éponges fluviátiles; le second, en Anadyomène , Plexaure, Eunicée et Primnoa; et le quatrième, en Isis, Mopsée et Mélitée. Le genre Adéone est entièrement nouveau , mais n'est nullement corticifère.

Enfin les carnoïdes ne contiennent que les Alcyons, compo- sés des deux genres Alcyon et Palythoë.

Ainsi Lamouroux, parti d'un point de départ artificiel, sans aucune considération des animaux, p été conduit à des rapprochâcnens souvent aussi artificiels, comme lorsqu'il a placé les Adéones, qui sont de véritables Eschares, avec les "Isis, et les Palythpës, qui sont des Actinies, avec les Alcyons.

Avant de passer à l'examen des derniers changemens que les zoologistes françois ont introduits daps la distribution sys- tématique des zoophytes, nous avons parlé du premier essai qui ait été fait en Allemagne, d'abandonner le système linnéen pour la méthode dite naturelle. C'est .à M. Okenque nous le devons.

Comme dans toutes les autres parties de la zoologie, l'ordre que cet auteur suit dans le corps de son ouvrage, n'est pas le même que celui des tableaux analytiques qui le précèdent. Dans le premier les zoophytes sont répartis dans différentes classes, quínese suivent pas.En effet, appès celles des Infu- soires, des Coraux ou Polypiers, et des Méduses, vient celle des Vers intestinaux, et après tout le type des Malacozoaires arrivent les Oursins, les Astéries, les Actinies et les Holothu- ries; tandis que dans les tableaux cette confusion n'a plus lieu, et la disposition générale est, à très-peu près, sem- blable à celle de M. de Lamarck, commençant par les Infù- soîi'es, et se terminant parles Ëchinodermes; mais le nombre des genres a été considérablement augmenté, en même temps

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que par un principe h priori ils sont groupés quatre a quatre* C'est surtout dans les premières divisions, ou dans celles des animaux infusoires par lesquels M. Oken commence le régne animal, qu'il a établi un plus grand nombre de genres, proba- blement d'après les figures de Muller, comme avoit commencé àlefaire M. de Lamarck, et comme Ta fait depuis, d'une ma- nière bien plus étendue encore, M. Bory de Saint-Vincent; du reste ne s'inquiétant guère de ce que peuvent être des ani- maux infusoires, et en effet paraissant lui-même attacher si peu d'importance à ces genres, qu'il ne leur a donné que des noms allemands.

Mais dans ce premier ordre, outre les animaux infusoires, qui constituent les trois premières familles, il place encore dans une cinquième les polypes nus de M. de Lamarck, et ses poly* pesciliés, comprenant quelques divisions génériques nouvelles.

Le second ordre, ou celui des Coraux, contient dans quatre divisions les Madrépores de Linné, avec ses Millépores, ses Eschares et même ses Isis; mais partagés, surtout les premiers, en un nombre encore plus considérable de genres que dans la méthode de M. de Lamarck.

Le troisième réunit, dans le même nombre de familles, les Alcyons et les Éponges, les Sertulaires, Cellaires etFlustres, les Anthipates et les Gorgones, divisées en trois genres, et enfin les Pennatules avec les Encrines.

La seconde classe, divisée toujours en quatre sections, con- tient, dans les deux premières , les Médusaires seulement, partagées comme par Péron et Lesueur, les Porpites et les Vélelles, malheureusement avec les Lucernaires; (dans la troi- sième tous les Radiaires mollasses irréguliers de M. de Lamarck, avec quelques nouvelles divisions génériques, établies sur des espèces connues de Béroës, enfin, dans la quatrième, égale- ment quadrifide, comme toutes les autres, les Actinies par- tagées en Zoanthes, Ruches (Ctreus), Métridies et Actinies proprement dites; les Holothuries, les Oursins et les Astéries, tous trois partagés en quatre subdivisions génériques, comme toutes les autres familles du système.

Ainsi là distribution systématique des Zoophytes de M. Oken est dominée, comme celle de tout le règne animal, parle type quaternaire, ce qui a porté le plus souvent ce naturaliste

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á rétablissement de ses divisions génériques ; mais du reate elle diffère fort peu de celle de M. de Lamatck : la plupart des rap" prochemens erronnés du zoologistefrançoissont adoptés parle naturaliste allemand. Je ne m'arrêterai donc pas plus long- temps à rémunération des genres qu'il a établis, parce qu'il me semble évident qu'il y a été conduit plutôt d'après un prin- cipe priori, que par un examen rigoureux des choses. Il est cependant vrai qu'un assez grand nombre de ces coupes gé- nériques, ou bien avoient déjà été établies par MM. de Lamarck et Lamouroux, ou l'ont été depuis par le premier dans la pu- blication définitive de son Système des animaux sans vertèbres, qui eut lieu en France presque au moment où l'ouvrage de M, Oken paroissoit en Allemagne.

Dans le Système des animaux sans vertèbres (seconde édition), M. de Lamarck divise toujours les zoophytes en trois classea distinctes: les infusoires, les polypes et les radiaires; ainsi le liomde zoophytes n'est pàs même employé par lui.

La classe des infusoires ne diffère pas de ce qu'elle étoit dans l'Extrait du çours.

Celle des polypes est divisée en cinq ordres au lieu de quatre.

Le premier, celui des polypes ciliés n'a subi aucun chan- gement.

Le second, celui des polypes nus, contient de pluslegenre Zoanthe, qui n'est véritablement qu'une actinie, tandis que ce genre d'animaux doit être placé tout au commenceme/it de la classe des radiaires.

Le troisième s'est accru d'une section de plus, celle dea polypes fluviátiles, pour des genres bien mal connus:Diffiugie , Spongille, Alcyonelle et Cristatelle, La seconde section n*a éprouvé de modifications que dans la suppression des genrea Cristatelle et Télesto. et dans l'établissement des genres Tu- ïipaire, Tibiane et Polyphyza, comme Pavoit fait Lamouroux, La troisième a perdu les frondiculines, et s'est accru des genre* Tnbulipore et Discopore, fort peu importans. La quatrième a perdu avec raison les genres Aspéropore et Échinopore, qui ont passé dans la suivante, et a été augmentée d'un genre nou- veau sous le nom de Caténipore. La cinquième section a reçu l'ancien genre Échinopore et les genres Explanaire et PociJ*. lopore, nouvellement établis; et d'ailleurs les genres ont été

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distribués tout-à-fait artificiellement; ainsi nous ne nous arrêterons pas à cette distribution. La sixième section contient encore à tort les corallines, qui ne sont certainement pas ani- males, et du reste on y trouve les mêmes genres que dans l'Ex- trait du cours, sauf que pour celui que M. de Lamarck avoit formé avec quelques gorgones, la dénomination de cymosairea été échangée en eelle de mélite, imaginée par Lamouroux. De to septième seetion ont été retranchés, avec raison, les genres fynoïque, Botrylle etPolyphore, qui sont des ascidies agré- gées; mais elle contient toujours les genres Pinceau et Flabel- Jaire,qui ne sont que des corallines, tandis que celles-ci ap- partiennent k la section précédente.

Le quatrième ordre, que M. de Lamarck nomme des Polypes tobiféres, entièrement nouveau ,'estle résultat des travaux de M. Savigny sur les alcyons de Linné : il comprend tous ceux qui portent des polypes distincts à huit tentacules ciliés, faisant par- tie d'une masse commune, vivante et fixée. ILestparfaitement circonscrit et contient, avec Yalcyonium digiLatum de Linné, qui sert de type au genre Lobulaire, un assez petit nombre d'es- pèces constituant les genres Xénie, Anthélie et Ammothée, etc.

Enfin, le sixième et dernier ordre, celui des Polypes flottans, est le même que dans l'Extrait du cours; mais il contient de plus le genre nouveau Rénille, divisé des Pennatules ; il ren- ferme encore à tort les Encrines.

La classe des radiaires est toujours divisée en deux ordrei d'après la nature de la peau, les radiaires mollasses et les ra- diaires échinodennes, et le premier en deux sections, suivant que les animaux sont irréguliers ou réguliers. Des espèces ir- régulières, le genre Pyrosome a été retranché pour passer dans les Malacozoaires, et les genres Ceste et Rhizophyse de Lesueur ont été admis. La seconde section ne comprend toujours que les véritables méduses, avec la plupart des divisions géné- riques de Péron, autrement circonscrites cependant que dans l'Extrait du cours; mais les porpites et les vélelles sont encore dans la première section, malgré leur régularité parfaite? avec les lucernaires.

L'ordre des Radiaires échinoderjnes est toujours divisé en trois sections : les stellérides, les échinides et les fistulides;les divisions génériques des échinides ont été augmentées desgenrea

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Seutelle, Fibulaire et Échinonée; quant aux fistulides, elles contiennent toujours les actinies, mais elles ont perdu les zoan- thes, que nous avons vus parmi les polypes nus, en sorte que les actinies, les zoanthes et leslucernaires, qui appartiennent réellement au même genre envisagé à la maniere de Linné, sont répartis dans des classes différentes.

C'est à cette époque que je fis connoitre, dans le Bulletin de la Société philomatique, les résultats auxquels j'étois alors parvenu sur la classification générale des animaux, et quoi- que je n'eusse pas encore eu l'occasion de disséquer beau- coup d'espèces du type des zoophytes, je crus devoir les divi- ser en deux sous-règnes celui des actinomorphes ou Act. rayonnés et celui des hétéromorphes. Dans le premier, sub- divisé en deux, je plaçois, dans les Act. douteux, les sangsues, les entozoaires et les annulaires, parce qu'ils terminoient aussi le type des entomozoaires, et je divisois les A. vrais en cinq classes : i.° les échinodermaires, contenant les holothuries, les oursins et les stellérides; 2.° les arachnodernaires pour les mé- dusaires; 3.° les actiniaires pour les actinies; 4.0 les polypiaires simplésou agrégés, contenant en autant d'ordres, les Hydres, les Millépores, les Madrépores, les Rétépores ou Eschares, les Celléporesou Cellaires;et enfin, 5.° leszoophytairesou polypes vraiment composés, pour les tubulaires, les pennatules et les corallaires.Dans le dernier sous-règne, je formoisdeux classes, les spongiaires et les infusoires, en ne comprenant sous ce nom que les espèces qui n'ont ni forme paire ni forme rayon- née , admettant que sous ce nom Muller a confondu des ani- maux de différens degrés d'organisation?

Enfin, je plaçois les corallines hors de rang, n'admettant pas que ce fussent des animaux.

Mon Système de zoophytologie reposoit donc entièrement sur la considération des animaux, et d'une manière très- secondaire sur celle de ce qu'on a nommé les polypiers.

A peine le Système des animaux sans vertèbres étoit-il publié, que parut le Règne animal de M. Cuvier, et dans le der- nier volume, la distribution systématique des animaux qui nous occupent sous la dénomination générale de zoophytes ou d'animaux rayonnés, formant le quatrième embranchement de tout le règne animal, et ayant pour caractère prin-

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cipal d'avoir au moins des traces d'une disposition radiaire.

Cette grande division est ensuite partagée en cinq classes: les échinodermes, les intestinaux, les acaléphes, les polypes et lesr infusoires. o

La première est partagée en deux ordres, les Échinodermes pédiceUés et les Échinodermes sans pieds. Le premier contient les oursins et les astéries divisés comme par M. de Lamarck, et déplus, avec raison , les encrines auprès des comatules; et ie second: les Siponcles, les Priapules, les Molpadies et les Mi- niades, nouveaux genres dont le dernier est certainement éta- bli sur une espèce d'actinie, comme l'a montré M. Lesueur.

La seconde classe renferme les vers intestinaux, comme dans le Système de M. Duméril; mais ces animaux, au moins pour la très-grande partie, n'ont certainement rien de rayonné. 11 en a été question à l'article VERS.

La troisième classe, sous le nom d'Acalèphe, tiréd'Aristote, "taussi partagée en deux, comme chez les anciens : les Acalè- phes fixes ou orties de mer fixées, comprenant les Actinies, les Zoanthes, les Lucernaires, et les Acaléphes libres pour les mé- duses, subdivisées encore autrement que par Péron et Lesueur et même que par M. de Lamarck; les Béroës, les Cal lian ires, lesCestes, les Diphyes, genre nouveau qui n'a absolument rien derayonné, les Porpites et les Vélelles, et enGn, sous le nom d'Acalèphes hydrostatiques, les Physalies, les Physsophores, les Hhizophyses et les Stéphanomies, genres qui n'ont également rien de rayonné , mais qui sont heureusement rapprochés.

La quatrième cia se est subdivisée en deux ordres sous le nom de Polypes.

Le premier, ou celui des Polypes nus, est comme dans le système de M. de Lamarck.

Le second, ou celui des Polypes à polypiers, est partagé en trois familles : a) celle des P. à tuyaux comprend, avec les tubi- pores, les tubulaires et lès sertulaires; b) celle des P. à cellules pour les cellaires, dont M. Cuvier propose de séparer les C. sali- comia, pour former un nouveau genre (Salicorniaria), les Flus- tr*s, Cellépores, Tubulipores , et, avec quelques doutes, les corallines, et tous lesgenresqui en ont été démembrés par MM. de Lamarck et Lamouroux ; c) celle des P. corticaux, partagée en quatre tribus : i.° cératophytes, pour les Antipathes et les

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Gorgones; 2.0 lithophytes, pour les Isis, le Corail, les Madré- pores, les Millépores, les Eschares, les Ré tép or es, les Adéones; 5.° polypiers nageurs, pour les Pennatules, parmi lesquelles M. Cuvier propose encore deux genres nouveaux : Scirpéairc et Pavonaire ; 4.0 alcyons, contenant par-là les espèces à po- lypes distincts, les Téthyes et les Éponges.

Enfin, la cinquième et dernière classe des zoophytes dáosle Système de M. Cuvier, estcelle des Infusoires, partagésen deux ordres : les Infusoires rotifères et les Infusoires homogènes, avec l'indication des genres de Muller et de M. de Lamarck.

Ainsi, dans cette distribution systématique des zoophytes, M. Cuvier n'a pas évité la plupart des rapprochemens erronnés qu'avoit faits M. de Lamarck, et il en a augmenté le nombre, en y plaçant les vers intestinaux en totalité, ainsi que les dipbyes. Sa division des Polypes a polypiers renferme égale- ment des rapprochemens qui ne sont pas naturels : ainsi les Tubipores, dont les animaux out huit tentacules pinnés, sont avec les Sertulaires ; les Antipathes et les Gorgones, dont les polypes sont fort analogues aux leurs, en sont au contraire très-loin, quoique séparés des Isis et du Corail, qui sont au con- traire confondus dans la même tribu que les Madrépores. En général, dans celte classification M. Cuvier n'a pas eu beaucoup plus égard aux caractères qu'offrent les animaux que n'en avoit eu M. de Lamarck; aussi nous semble-t-elle moins naturelle que celle qu'il avoit donnée dans son premier ouvrage.

1819. Pendant que les zoologistes françois tàchoient ainsi de perfectionner la distribution systématique des zoophytes, un naturaliste allemand avoit entrepris un voyage sur les bords de la Méditerranée en France, en Italie et en Sicile, où il a malheureusement péri, dans le but d'éclairer plusieurs ques- tions ayant rapport à ces animaux ; je veux parler de Schweig- ger, qui a fait connoitre le résultat de ses travaux dans un volume publié en 1819. Cet ouvrage se borne à traiter, sous le nom de zoophytes, des animaux composant les deux classes des polypes et des infusoires de M. de Lamarck ; mais en retranchant avec juste raison des êtres faussement re- gardés comme des zoophytes, d'abord les Botrylles', les Sy- noïques, qui sont des Ascidies agrégées, comme cela étoit déjà reconnu, et les Encrines, qui sont des comatules pédiculées

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équité lei Corallines et toutes les subdivisions qni y ont été établies, ainsi que les genres Cyraopolie, Amphithoè', Pinceau, Udotée, Liagore , Spongodium, Acetabulum etPolyphyza, qui sont pour lui des végétaux ou des êtres d'une nature ambi- guë, comme nous Pavions admis quelques années auparavant.

Quant aux zoophytes proprement dits, Schweigger les par- tage en deux grandes sections, qu'il nomme monohyles et hé" férohyles, d'après un* nouvelle considération, suivant qu'ils Motionnés d'une seule substanceou de plusieurs juxta-posées.

La première est ensuite partagée en six familles, d'après dif- férentes considérations empruntées à M. de Lamarck : i.° infuso- ria; a.® inf, vasculosa; 3.° monohyla vibratoria (Polyp, vibrátiles de Lamarck); 4.° M. rotatoria (P. rotifères de Lamarck); 5.* M.hydriformia (P. nus de Lam.); 6.° Ai. pelalopoda (P. lobifères de Lamarck.)

Les zoophytes hétérohyles sont subdivisés en dix familles, daprèsla considération principale de la nature calcaire ou cor- née du polypier, de l'absence ou de l'existence des polypes, et assez peu d'après celle des animaux en eux-mêmes.

La première (Lithophyta nultipora) ne contient, en effet, que le genre Nullipore de M. de I*amarck.

La seconde (L. poroèa) réunit les genres Distichopore, Sériatopore, Madrépore, admettant seulement comme sous- genres les Pocillopores et Porites de M. de Lamarck, Millépore etStylopore, nouveau genre établi sur un polypier fossile altéré.

La troisième ( L. lamtllosa ) correspond assez exactement à la division des polypiers lamellifères de M. de Lamarck, avec quelques modifications dans la circonscription des genres et rétablissement des nouvelles coupes génériques : Lithoden- bon, Anthophyllum, Strombodes et Acervularia, en général 8km mal caractérisés.

La quatrième fistulosa) contient les genres Caténipore. Tuhipore et Favosite.

La cinquième commence la série des cératophytes sous le nom de Ceratophyta spongiosa, et comprend les éponges et les alcyons sans animaux, avec les nouvelles divisions génériques Ackilleum, Manon, Tragos et Scyphia.

La sixième (C, alcyonea) renferme les genres Cristalelle, AU cyoneüe et Lpbulaire.

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La septième (C. tubulosa) est composée des genres Tubu* laire, Sertulaire et Cellaire de Linné, avec les divisions de MM. Lamouroux, de Lamarck et Cuvier, le plus ordinairement comme simples sous-genres, mais de plus, avec lés gen res Ovulke et DaptyJopore de M. de Lamarck, considérés fort à tort, sui- vant nous, comme des articulations de cellaires gigantesques.

La huitième (C. foliacta) est composée des genres Tubu- lipore, Cabérée, Canda, Elzérine, Phéruse, Flustre, Cellé- pore, Alvéolite, Ocellaire, Eschare, Rétépore, Adéone, Lu- nulite et Orbulite, en n'ayant égard qu'à la forme du polypier.

La neuvième (C. corticosa) est fort naturelle., et répond en effet aux polypes corticifères de M. de Lamarck ; mais la dénomination de cératophytes ne convient guères au corail.

La dixième (pennœ marinas) est dans le même cas, et cor- respond également aux polypes nageurs de M. de Lamarck, les encrines exceptées, à l'imitation de M. Cuvier.

D'après cette analyse du Système de zoophytologie de Schweigger, on voit qu'il n'est véritablement pas établi sur des principes convenables ; ce qui a dû conduire son auteur à faire des rapprochemens souvent peu naturels.

1820. Il n'a pas été plus heureux dans son Manuel d'histoire naturelle des animaux invertébrés inarticulés qu'il publia l'an- née suivante, et où il a dû traiter de tous les animaux que nous comprenons en ce moment sous le nom de zoophytes. Il paroit d'abord qu'il n'admettoit pas de grandes divisions typiques dans le Règne animal, ou qu'il reconnoissoit seule- ment celles tirées de la considération de l'existence ou de l'ab- sence du squelette ; quant aux animaux sans vertèbres, il les partage en classes, dont la première (zoophytes), la troisième (méduses), la quatrième (échinodermes), appartiennent au su* jet qui nous occupe en ce moment : entre la première et la troisième il intercale les vers intestinaux, comme dans le Système de M. Cuvier, qu'il a à peu près suivi dans le reste* C'est aussi ce qu'a fait à peu près M. Goldfuss dans le Ma- nuel d'histoire naturelle qu'il a publié dans la même année

1820, avec cette différence, qu'il ne s'est pas borné à pla- cer les vers intestinaux auprès des méduses, entre elles et les échinides, mais qu'il y a fait passer tous les animaux articulés dont nous avons composé nos classes des chétopodes et des

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apodes, en sorte que les animaux inférieurs sont ainsi distribués en quatre classes :

i.° Protozoa (dénomination substituée à celle de zoophytes), partagée ën quatre ordres : a) infusoria; b) phytozoa; c) litho- zoa ; d) medusina, contenant les mêmes genres que dans le Système de Schweigger, et disposés a peu près de la même manière, à l'exception que les encrines forment une famille distincte de Tordre des lithozoa, et que les corallines sont placées de nouveau parmi les animaux dans une famille dis- tincte qu'elles constituent avec les cellaires et les Ilustres.

2.0 Enlhelmintica, ou vers intestinaux, dont nous ne nous occupons pas.

5.° Annularia, correspondant à nos deux classes des chéto- podes et des apodes, et dont nous ne parlerons que pour faire remarquer que M. Gold fuss a placé dans cette division les genres Siponcle, Priapule et Thalassème, ce que nous avons imité en Ifs retirant des échinodermes, parmi lesquels MM. Cuvier et de Lamarck ont persisté à les placer.

4.0 Radiaría, divisée en quatre ordres d*une manière fort convenable, en supposant que les actinies doivent appartenir à cette classe.

Ainsi l'on peut dire que M* Gold fuss, malgré un petit nom- bre d'innovations heureuses, non-seulement n'a pas introduit de nouveaux principes dans la distribution systématique des zoophytes, mais a augmenté ia confusion en y plaçant des genres encore plus hétérogènes que ses prédécesseurs, de ma- nière à en rendre la caractéristique presque impossible.

Lamouroux, dans le Genera Polypiariorum, qu'il publia en 1821 pour un nouveau tirage des excellentes planches d'Ellis* etSolander,a donné un tableau méthodique des genres, qu'il annonça lui-même être artificiel, et n'être qu'une combinaison du Système de M. de Lamarck et de celui qu'il avoit suivi dans son histoire naturelle des polypiers flexibles. En effet, sa pre- mière distinction porte toujours sur la nature du polypier: a) flexible ou non entièrement pierreux ; b) entièrement pierreux et non flexible ; e) sarcoïde , plus ou moins irritable et sans axe central.

La première division, est composée de trois sections : a) les ceUulifèfes, divisés en cinq ordres 1 ceiléporées, flustrées,

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ceUar¡éc8, sertulariées et tubulariées ; b) les calciféres, par- tagés en deux ordres: acétabulariées et corallinées; ¿) les cor- tic i fér es, formant trois ordres t spongiées, gorgoniées et isidées.

La seconde division est partagée en trois sections, sous les tnémes dénominations que dans le Système de M* de Lamarck : a) les foraminés, partagés en eschariés et millépores; b) les lamellifères, en caryophyllaires , méandrinaires , astrées et madréporées; c) les tubulés pour les tubiporées.

Enfin, la troisième division contient trois ordres : les al- cyonés, les polyclinés et les actiniaires*

Nous ne nous arrêterons pas à faire ressortir combien cette classification est artificielle, puisque l'auteur en prévient lui* même. Nous nous bornerons à dire que Lamouroux a encore considérablement augmenté le nombre des genres, surtout parmi les polypiers pierreux, pour y placer un grand nombre de corps organisés fossiles, trouvés dans le calcaire à poly- piers de Caen, et que malheureusement la plupart de ces genres sontmal caractérisés, ce dont je me suis assuré directe- ment sur les objets mêmestjui ont servi à ses observations. Cet ouvrage n?a donc pas pu contribuer aux progrès réels de la zoo* phy tologie ; mais il a eu cependant quelque avantage en orycto- logie, en faisant rechercher des corps fossiles jusque-là assez négligés.

Le même inconvénient que nous avons signalé dans la méthode de M" Goldfuss, peut être reproché à celle de M. Latreille, qui, adoptant quelque chose de toutes les métho* des, en a fait une qu'on pourroit nommer éclectique* Sa pre- mière division du Règne animal, portant sur la distinction plus ou moins tranchée de la tête ou sur son absence, forme trois grandes séries : a) les animaux intelligens ou spini-cérébraux , vertébrés; b) les animaux instinctifs ou céphalidiens; c) les automates ou acéphales, ne doit pds nous occuper en ce mo- ment , puisque c'est dans la dernière 50division seulement que se trouvent nos zoophytes.

La division des animaux aeéphales est subdivisée en deux races, d'après kt Considération introduite par nous, du canal intestinal, en gastriques et agastriques.

Les gastriques se partagent ensuite en trois branches : i.° les Entozoés, qui sont les rers intestinaux; a.° les Àctinozoés ou

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animaux rayonnés; et 3.° les Pbytodozoës ou animaux à forme végétale.

Je n'ai rien à dire des Entozoés.

Quant aux Actinozoés, ils sont composés de quatre classes :

>1) Les Tuniciersy pour les ascidies simples ou composées, ainsi que pour les biphores simples ou composés, c'est-à-dire pour des animaux du type des malacozoaires sous tous les rap- ports.

B) Les Holothurides, partagés en apodes pour les genres Siponcle , Bonellie et Miniade; et en polypodes pour les vé- ritables Holothuries.

C) Les Échinodermes, contenant les échinides et les astérides de Bruguière, en y comprenant aussi les encrines.

D) Les Hélianthoïdes, qui se composent des Actinies et des Zoanthes.

Les Phytodozoés sont partagés en deux classes :

A) Les Acaléphes, partagés en deux ordres, les Pœcilomorphes et les Cyclomorphes, absolument comme dans la méthode de M. Cuvier, mais avec de nouvelles dénominations.

fi ) Les Polypes, formant aussi deux ordres, les Brachios- lomes et les Trichostomes*

Le premier est subdivisé en quatre familles : a) les Calamides, pour les polypes flottans de M. de Lamarlk ; b) les Alcyonés de Lamouroux ou P" tabifères de M. de Lamarck; c) les Alvéo- laires , divisés tn six tribus, lamellifères, foraminés, cor- ticifères, réticulaires, vaginiformes et spongites; d) les Lym- nopolypesy pour les polypes d'eau douce de M, de Lamarck.

Quant au second ordre des polypes, il renferme en trois familles : cancriformes, campaniformes et caudés, une partie des infusoires de Muller.

Quant aux acéphales agastriques, ils sont partagés en crypto- gènes pour les animalcules spertnatiques, et en gymnogènes pour les infusoires définis, et distribués comme selon M. de Lamarck.

D'après cette analyse il est aisé de voir que M. La treille na introduit aucune Considération nouvelle dans la classifi- cation des animaux inférieurs, et qu'il l'a encore fortement embrouillée en intercalant de véritables malacozoaires, qui n'ont rien de radiaire, dans son ordre des actinozoés, et en considérant d'une manière définitive comme des animaux,

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des êtres dont l'existence organique est fort douteuse; du reste ses divisions et subdivisions ne sont nouvelles que pour les dénominations, étant empruntées à MM. Cuvier, de La* marck et même à Lamouroux.

Fendant ces différens essais, les observateurs directs ne eessoient cependant de fournir à la science des élémens plus solides, parce qu.'ils étoient tirés de l'organisation et d'observations sur le vivant. Ainsi M. Délie Chiaje, dans ses premiers mémoires sur les Animaux invertébrés du royaume de Naples, a donné des détails intéressans sur les actinies et sur le Madrepora calycularis , confirmant ce que Cavolini avoit dit sur la similitude d'organisation de. ces animaux, et établis- sant la concomitance, chez eux, des ovaires et des testicules* Pans ses recherches intéressantes sur un nouvel appareil aquifère, il montre comment il existe dans les Holothuries, les Oursins, les Astéries, les Actinies et les Pennatules; enfin, sur Y A ley onium vcrmicu lare de Gmelin, qu'il démontre être un amas d'œufs de crustacés? Ses mémoires sur les Astéries, les Oursins et les Holothuries ,. ont dû aussi contribuer à faire connoitre plus complètement ces animaux et par conséquent à mieux décider de leurs rapports.

M. Gaillon, en appliquant le microscope à l'étude des Thalassiophytes, fut conduit à porter son attention sur un assez grand nombre d'êtres très-petits, sur la nature desquels les naturalistes ne sont pas d'accord; il crut que ces êtres, véritablement animaux, se réunissoient de manière à prendre la forme de filamens végétaux, d'où il créa pour eux la dé- nomination de.nématozoaires, sous laquelle nous en avons traité dans ce Dictionnaire.

Occupé à peu près du même genre de travaux, M. Bory de Saint-Vincent fut également conduit à étudier les mêmes êtres, ce qui le porta à créer ce qu'il nomme un nouveau règne, sous le nom de Psychodiairesj mais ce qui nous.in- téresse plus directement, c'est qu'a joutant une foi absolue aux figures de Muller, il a essayé d'introduire dans ses in- fusoires un grand nombre de genres nouveaux, ce qui n'a pu avancer la science, parce qu'il n'a publié malheureuse- ment aucune observation nouvelle à l'appui.

i82". On trouvera quelques idées nouvelles et surtout une

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distribution méthodique assez naturelle, dans le Tableau du régne animal publié en 1828 par M. Van der Hœven.

Le règne animal est d'abord distribué en quatre types, comme dans la méthode que j'ai publiée, et placés a peu près de même, mais dans un ordre inverse. Les trois derniers ne doivent pas nous occuper.

Le premier, sous le nom d'Animalia gelatinosa, est divisé en quatre classes seulement, parce que les Entozoaires ont été répartis dans chacune d'elles comme appendices, sans doute d'après ce que nous avions dit de ces animaux, qu'ils appar- tenoient à des classes et même à des types différens.

Ainsi la première classe, celle des Infusoires, partagée selon le système de M. de Lamarck en deux ordres suivant, l'absence ou la présence de quelques organes extérieurs, comprend comme appendice , sous le nom d'Infusoria entozoa, le genre Ecbinocoque.

La seconde (les Polypes) est divisée en deux ordres , Triches tomata et Brachiostomata : le premier, correspondant aux Polypes rotifères de M. de Lamarck, a pour appendice le genre Cœnure, que l'auteur regarde comme ayant de l'affi- nité avec les Vorticelles composées: le second est partagé en cinq familles, les Polypes hydriformes, pétalopodes, corticaux, celluleux et tubuleux, à peu près comme dans les systèmes de M. de Lamarck et de M. Latreille, sans avoir d'appendice d'entozoaires.

Il n'en est pas de même de la classe des Acaléphes, imitée de MM. Cuvier et de Lamarck, avec la différence qu'elle comprend les Actinies. M. Van der Hœven lui assigne pour appendice, sous le nom d'Entozoa acalephoidea, le genre Cys- ticerque et les deux familles des Cestoïdes et des Trématodes de M. Rudolphi.

Enfin, la classe des Échinodermes, également composée selon les systèmes des zoologistes françois, a pour appendice les Entozoaires acanthocépales et nématoïdes, comme faisant le passage aux animaux articulés.

Nous sommes loin de soutenir ces rapprochemens que M. Van der Hœven a établis entre plusieurs classes de zoo- phytes et certains genres d'entozoaires, mais enfin c'est une idée nouvelle; il semble du resté que ce jeune zoologiste a fait

60. 4

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abstraction dans son tableau de tous ces êtres que Schweigger, a notre imitation, en avoit retranchés.

Dans la même année nous voyons le type des Actino- zoaires s'augmenter d'un assez bon nombre de genres, par suite du travail important de M. Miller sur les Encrines, et de la découverte d'une Encrine vivante sur les côtes d'Irlande par M. Thomson ; et enfin des recherches particulières de M. Flemming et de M" Grant, dans les mers d'Angleterre.

On trouve toutes ces additions réunies dans l'ouvrage que M* Flemming a publié sous le nom de British animalso

Les zoophytes de l'auteur anglois, sous la dénomination ty- pique de radiata, n'y sont partagés qu'en quatre classes; Échi- nodermes, Acaléphes, Zoophytes et Infusoires. Il n'est pas du reste autrement question de la dernière.

La classe des Échinodermes est divisée en deux ordres : a) les E. libres, composé, comme dans les méthodes des zoologistes françois, des échinides, des fistulides ou holothuriesy des astéries et des siponcles, disposés seulement dans un ordre différent, et b) les É. fixés, les Crinoïdes et les Blastoïdes, contenant les nouveaux genres Apiocrinite, Potériocrinite, Cyathocrinite, Actinocrinite, Rhodocrinite, Platycrinite et Pentacrinite, établis par M. Miller.

La classe des Acaléphes comprend les Actinies, les Mam- maires, les Lucernaires, avec les Vélelles, les Médusaires et les Béroës, parmi lesquels M. Flemming établit un nouveau genre, sous le nom de Pleurobrachia, avec le Beroe pileus.

Celle des Zoophytes, enfin, est partagée en cinq ordres: a) Carnosa, comprenant les pennatules, les lamellifères, les gorgoniées , les corallines, parmi lesquelles il place avec les corallines proprement dites, les genres Isis, Lobulaire, Cris- tatelle et deux ou trois nouveaux genres démembrés des Al- cyons, Cydonium, Clione et Alcyonium; b) Spongiadiæ, com- prenant le genre Tethjya (Lamk.) et trois divisions géné- riques établies parmi les éponges, par suite de l'excellent travail de M. Grant sur ce groupe d'animaux ; c) Celluli- fera, correspondant à peu près aux Polypiers foraminés de M* de Lamarck, et subdivisés en Millépores, Tubipores, Eschares et Flustres, avec les deux genres nouveaux, Filipora pour le Serpula Jilograna de Linné, et Farcina pour le Cellaria sali-

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eomia; d) Theeata pour les Cellaires, les Seriulairea et les Tu- bulaires, avec la plupart des divisions génériques établies par MM. de Lamarck et Lamouroux, et même quelques-unes nouvelles, comme Tricellaria, PVaiktria; e) Nuda, pour les Corynes et les Hydres.

Quant à la classe des infusoires, elle n'est que nommée sans développemens.

Dans cette distribution, considérée systématiquement, il n'y a en général rien de neuf; mais la description des espèces est souvent pleine d'intérêt, parce qu'elle a été faite d'après des animaux vivans, ce qui n'avoit guères eu lieu depuis le célèbre traité des Corallines d'Ellis.

1829. Nous terminerions ici cette histoire de la Zoophy- tologie, si tout dernièrement, depuis même l'impression des premières épreuves de notre article, M. Rapp n'avoit eu la bonté de nous remettre une dissertation publiée cette année (18^9), et dans laquelle il traite de la classification générale des Polypes et de celle des Actinies en particulier.

Dans cet ouvrage, M. Rapp a évidemment, comme j'en ai indiqué la nécessité dans beaucoup 4'articles de ee Diction- naire, eu égard aux formes des animaux des polypiers, dans la classification qu'il propose; mais en ne s'occupant que de la classe des polypes de M. de Lamarck. Un principe, à ce qu'il me semble entièrement nouveau, qui lui sert de base, est celui delà position des ovaires ou des germes reproducteurs; d'où il tire sa première division des polypes en polypes à ovaires ex- tern ese t en polypes à ovaires internes. Dans la première division font les genres Hydre, Coryne, Sertulaire et Tubulaire, réunis en une petite famille fort naturelle, sous le nom de Corynéero, et lé genre Millépore, en limitant probablement cette déno- mination au M. trúncala.

Dans la seconde division, celle des polypes à ovaires internes, sont placés.* a) les Alcyoniens ou polypes tubifères de M.de La- marck, avec les divisions de M. Savigny; b) lesTubipores, conte- nant le genre Tubipore proprement dit; c)les Coraux, compre- nant les genres Corail, Gorgone, Isis et Anti path e; d) les Pen- natules, répondant aux polypes flottansde M. de Lamarck, les Encrines justement exceptées; e) lesZoantfyaires, composés des genres Zoantbe et Corsulaire ;/) les Madrépores, comprenant

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toutes les subdivisions que M. de Lamarck a introduites dans le grand genre Linnéen.

Ainsi, après un grand nombre d'années écoulées depuis que la méthode naturelle a été introduite en zoologie, par suite de l'abandon successif du système Linnéen, à peine a- t-on commencé à faire entrer dans la distribution métho- dique des zoophytes la considération de l'animal, la tres- grande partie des auteurs n'ayant porté leur attention que sur ce qu'on a nommé les polypiers, et même ne s'étant occu- pés qu'à peine de ce qu'on désignoit par ce nom d'animal.

En ce moment, la direction est meilleure; elle tend à porter dans la classification méthodique des zoophytes lis principes qui ont déjà été employés dans la plupart des autres parties delà zoologie; mais il faut convenir que, pour parvenir à ce résultat, il falloit s'appuyer sur la connoissancè extérieure et intérieure des animaux, ce qui n'étoit pas facile.

Dans cette histoire de la zoophytologie j'ai nécessairement dû passer sous silence un grand nombre de travaux tout-à- fait limités et bornés à la description d'espèces nouvelles, ou à l'établissement de quelques genres peu importans, sou- vent sans que les auteurs se soient occupés de rechercher à quel groupe naturel ces genres devoient appartenir.

Ces travaux spéciaux n'en ont pas moins été fort utiles à la science, et on peut surtout compter dans ce nómbreles mémoires de M. Lesueur, qui les premiers nous ont fait con-* noître les animaux d'un assez grand nombre de madrépores; ceux de MM. de Chamisso et Eysenhardt, sur quelques ani- maux de la classe des vers de Linné; ceux de MM. Otto, Leuckart, Ruppell, Flemming, Grant, Gray,Raspail, et de plusieurs autres naturalistes, qu'il seroit trop long d'énu* mérer.

Je ne saurois en dire autant des travaux des oryctologues, qui, ayant un autre but que la zoologie, s'inquiètent souvent moins de la distinction des corps organisés fossiles en eux- mêmes, que considérés comme des élémens de comparaison entre les terrains plus ou moins éloignés, où on les rencontre. D'ailleurs, comme ils ont rarement les objets de leurs recher- ches en bon état de conservation et dans un volume suffisant, il arrive souvent que les caractères qu'ils en donuent sont incom-

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plets ou insignifians, quand ils ne sont pas erronnés. A la tête des travaux qui sous ce rapport doivent être considérés comme ayanté(émoins utiles aux progrès de la zoophytologie, il faut placer les mémoires que M. Rafinesque a publiés sur quel- ques genres de fossiles des États-Unis, ainsi que l'ouvrage de Lamouroux sur les zoophytes, où sont établis un grand nombre de genres avec des polypiers fossiles des environs de Caen,

En première ligne, au contraire, des travaux oryctolo- giques qui ont contribué à perfectionner la zoophytologie, je placerai le bel ouvrage que M. Goldfuss publie en ce moment sur les pétrifications du cabinet de Bonn, et dont j'ai pu vé- rifier moi-même la bonne foi et la rare exactitude, ainsi que le travail de M, Miller, sur les encrinites.

De la forme et de V organisation des Actinozoaires.

Dans l'histoire que je viens de donner de la zoophytolo- gie, j'ai dû nécessairement faire mention de tousles animaux qu'on avoit à tort ou à raison rangés dans cette dernière division du règne animal, afín de montrer comment, à l'aide des véritables principes, on a retiré non-seulement quelques espèces, quelques genres qui ne lui appartenoient pas, mais encore des familles entières qui ne fépondoient nullement à la caractéristique qu'on en donnoit et qui ne permettaient pas d'en donner une. Dans le moment où je vais traiter des généralités de la forme des zoophytes, de leur organisation , de leur physiologie, de leur histoire naturelle et de leur classi6cation, je suis obligé de faire abstraction de tout ce qu'on peut nommer des faux zoophytes, afin de pouvoir atteindre facilement à des généralités; aussi, dans ce que je vais exposer, je ferai abstraction non-seulement des alcyons à doubles ouvertures, et des vers intestinaux, mais encore des Diphyes, des Béroës, des Physales, et de tous les autres genres que l'on a établis autour d'eux. Je passerai également lous silence les Corallines, les Infusoires, et a plus forte raison les êtres organisés qui constituent les Nématozoaires de M. G ai lion et les Psychodiés de M. Bory de Saint-Vin- cent, me proposant, pour ne pas laisser de lacune, de trai- ter de chacun de ces groupes sous un titre particulier.

D'après cette élimination préliminaire, on voit que jepour-

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rai alors employer indifféremment la dénomination générale d'Actinozoaires ou d'animaux Tayonnés, au lieu de celle de Zoophytesou d'animaux-plantes, qui ne peut réellement être appliquée à des Holothuries, à des Oursins; à des Méduses même, sans blesser jusqu'à un certain point le sens commun.

En se rappelant ce que nous avons déjà eu l'occasion de dire sur la manière dont on doit envisager les animaux qui constituent les espèces les plus arboriformes par leur com- position, il est certain que tous les animaux que nous resser- rons dans ce type sont évidemment radiaires ou rayonnés, c'est-à-dire que leur forme générale cylindrique, semi-sphé- rique, globuleuse ou discoïde, présente toujours dans le corps lui-même ou dans les appendices, de quelque nature qu'ils soient, une disposition rayonnée. Ainsi la dénomination ty- pique d'Actinozoaires est parfaitement autorisée. Il ne faut cependant pas oublier de faire connoitre que dans un petit nombre de genres, et même les plus avancés peut-être vers le type des animaux bilatéraux, on aperçoit quelque indice de la disposition bilatérale dans la forme et l'organisation : c'est ce qui a évidemment lieu dans les spatangues.

Avec cette disposition circulaire ou radiaire du corps de tous les Actinozoaires se présentent cependant des différences nombreuses dans le reste de la forme ou dans la proportion des deux diamètres; en effet, il arrive quelquefois que le lon- gitudinal ou bucco-anal est beaucoup plus grand que le trans- versal, et alors le corps est véritablement vermiforme, comme on le voit non-seulement dans la très-grande partie, des Ho- lothuries, et surtout dans les Fistulaires de M. de Lamarck, mais encore dans certaines Actinies, et même dans les véri- tables polypes, comme les Tubulaires et les Tubipores; d'au- tres fois c'est exactement le contraire, c'est-à-dire que le diamètre longitudinal est infiniment plus court que le trans* versai, et alors le corps est discoïde, comme cela se voit dans quelques Échinides, Astérides, Méduses, Actinies,'et même dans quelques Madrépores de familles différentes* Quelquefois aussi, non - seulement les deux diamètres per- pendiculaires sont presque égaux, mais tous les autres le sont également, et alors la forme particulière est plus ou moins sphéroïdale, comme on en voit des exemples dans le" Échi-

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nides et dans les Médusaires : on trouve aussi dans ces deux mêmes classes une forme hémisphérique; mais le plus sou- vent le corps est cylindrique, sans être vermiforme, ou co- nique, tronqué à une extrémité ou à l'autre.

Dans le plus grand nombre de cas la circonférence de ce corps est circulaire; mais il arrive aussi qu'elle est poly- gonale, comme on en voit des exemples dans plusieurs Holothu- ries et dans quelques Oursins, mais surtout dans les Astéries.

Enfin, la plupart des espèces d'Actinozoaires ont la cir- conférence du corps bien circulaire ou entière; mais quel- quefois elle est plus ou moins échancrée, ce qui la divise en lobes ou appendices rayonnans, qui offrent dans certains cas la singularité de se subdiviser d'une manière dichotome, au point de devenir radiciformes, comme dan" les Euryales.

La forme du corps des Actinozoaires a dû avoir et a eu en effet une influence remarquable sur la position normale de l'animal. En effet, il est rare que cette position soit hori- zontale, comme cela a lieu dans l'immense majorité des ani- maox binaires; elle est le plus souvent verticale, l'orifice buccal en bas ou en haut, suivant que l'animal est libre ou qu'il est fixé.

Les faux zoophytes, qui sont des animaux agrégés, sont tou- jours fixés , lorsqu'ils adhérent aux corps étrangers, par une face latérale; les vrais zoophytes ne le sont jamais que par une ex- trémité.

Si de l'étude de la forme du coTps des Actinozoaires, con- férés dans leur état de simplicité, nous passons a les exami- ner dans le cas où ils se réunissent et où ils se greffent entre eux, en ayant ou n'ayant pas de partie commune, nous pourrons remarquer que leur forme se modifie suivant leur mode de rapprochement ou d'agrégation, au point quel- quefois de ne plus offrir rien de radiaire ; mais cela n'a lieu que dans une certaine famille d'Actinozoaires, et essentiel- lement dans les Actinies coriaces et dans celtes qui produisent par leur destruction ce qu'on est convenu de nommer des polypiers lamellifères.

Dans d'autres familles, les individus forment, par leur réu- nion sur une partie commune, des êtres en général arbo- rescens, qui affectent une forme assez constante et tout-à-fait

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différente des composans, comme cela se voit dans les Cel" laires, les Sertulaires, les Gorgones, les Isis, le Corail,

Quelquefois même, mais dans un seule groupe, cette par-f tie commune est régulièrement binaire, ce dont on voit un exemple curieux dans la famille des Pennatules.

L'organisation des Actinozoaires est au moins aussi sin- gulière que leur forme; mais elle offre des différences nom- breuses , quand on l'étudie dans l'espèce de série d'accrois- sement qu'ils forment depuis les Holothuries, que l'on peut placer à la tête, jusqu'aux Éponges et aux Téthyes, qui sont certainement à la fin.

Je dois d'abord dire que leur composition chimique est tout-à-fait semblable à celle des animaux supérieurs, en cela que l'azote entre pour beaucoup dans leur composition; mais je dois faire remarquer que la partie inorganique qui entre quelquefois comme moyen de solidification dans leur tissu, est peut-être encore plus exclusivement composée de carbonate de chaux que dans le type des Malacozoaires, et que dans les*derniers genres la silice se trouve aussi former cette partie solide, comme cela a lieu quelquefois dans le règne végétal.

Si ensuite nous envisageons les élémens anatomiques qui entrent dans la composition de l'organisme des Actinozoaires, nous voyons l'uniformité de tissu se prononcer de plus en plus, et par conséquent l'élément primitif ou celluleux de- venir de plus en plus dominant et affecter même cet état mu- queux ou gélatineux que nous reconnoissons à ce tissu dans le second âge des animaux supérieurs. Cet élément primitif est du reste très-rarement et à peine modifié en ses variétés dermeuse, fibreuse, séreuse, et encore n'est-ce que dans les classes les plus élevées du type. Mais il est au contraire fort souvent soutenu, solidifié par un dépôt crétacé qui se fait régulièrement par couches , ou irrégulièrement dans toute l'étendue du corps; et c'est ce qui donne lieu à ce que nous nommons les polypiers : c'est, si l'on veut, une sorte de squelette, mais occupant rarement l'enveloppe seule de l'animal, et bien plus souvent la presque-totalité de son* corps ; quelquefois cependant cette partie endurcie s'est fracturée en plusieurs pièces, simulant une espèce de co-

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loniie vertébrale, comme dans les Astéridesetdansles Encrines.

Si l'élément générateur offre à peine quelques- unes des modifications peu importantes qui existent dans les animaux des types supérieurs, on conçoit que ses modifications pro- fondes en élément contractile ou fibre musculaire, et en élé- ment excitant ou fibre nerveuse , sont encore moins évidentes et moins communes à tout le type.

On ne trouve en effet de fibre évidemment musculaire que dans les trois premières classes; c'est-à-dire dans les Échinodermes en général, dans les Médusaires un peu, et à peine dans les premières espèces de la classe des Zoan- thaires. Au-delà, tout le tissu de l'animal non encroûté est bien contractile, mais sans nous offrir cette forme particu- lière de la fibre musculaire des animaux supérieurs.

Quant à la .fibre nerveuse, c'est à peine si son existence est démontrée dans les Holothuries. Quelques anatomistes le disent, mais je conviens que, malgré beaucoup de recher- ches faites pour m'en assurer, cela m'a encore été impossible, et cependant il y a certainement sensibilité dans ces animaux, puisqu'il y à rétraction des parties molles à la suite d'une irritation extérieure.

1 Les élémens liquides qui entrent dans la composition du corps des Zoophytaires paroissent être fort peu nombreux; il se pourroit même qu'il n'y en eût qu'un seul, la lymphe, et que le sang n'en différât pas. Je trouve cependant que M. Delle Chiaje assure que le sang veineux et artériel des Holothuries, des Oursins et des Astéries, est composé d'une grande quantité de lymphe et d'un certain nombre de glo- bules; il ajoute que dans les Oursins ces globules se réunissent en petits groupes, ayant un peu la forme-des corpuscules de la semence humaine, qui jouissent d'un ^nouvement rota- toire général, outre celui qui est propre à chaque globule composant ceux d'attraction et de répulsion, et enfin celui de la translation déterminée par la circulation.

Si les élémens organiques, si leurs modifications en tissus sont si peu variés dans les Actinozoaires, il est tout simple comme résultat, que les organes qu'ils forment soient peu nombreux , peu distincts, et que par conséquent les appareils de composition, de décomposition et d'excitation soient

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extrêmement peu compliqués, si même ce dernier existe.

Et d'abord l'enveloppe extérieure ou sensible est à peine distincte du tissu sous-jacent dans les premières classes, et si elle l'est, comme dans les Holothuries, les Oursins, les Astéries, elle n'en est certainement jamais séparée de manière à être libre. On peut cependant alors y distinguer une sorte de derme d'un tissu assez serré, avec un réseau vasculaire, un pigmentum souvent fort brillant, mais très-peu tenace, à cause de l'absence totale d'un véritable épiderme.

Dans les Holothuries le derme est évidemment composé de fibres croisées, feutrées dans tous les sens; il est fort épais, coriace, et recouvert par un pigmentum épais et vivement coloré.

Dans les Oursins, le derme, solidifié en dedans par un sys- tème de pièces calcaires, est recouvert en dehors par une couche mince, mais très-sensible, d'une substance muqueuse, presque ñuante, contenant la matière colorante, analogue au pigmentum des Holothuries.

Dans les Astéries, le derme est encore fort distinct: il est d'une épaisseur assez considérable; mais il offre la particu- larité de n'être ni entièrement mou ni entièrement résistant.

Dans les Médusaires, et même dans les Actinies, il n'y a plus de peau distincte.

Si la peau, siège et organe générateur de tout appareil des sens, existe à peine dans les zoophytes, il est inutile de re- chercher chez eux ces modifications profondes qui donnent naissance à l'appareil du goût, de l'odorat, et surtout à ceux de la vision et de l'audition. Tout le monde est d'accord à ce sujet, il n'y a aucun organe des sens dont on puisse démon- trer l'existence dans aucune espèce d'Actinozoaires.

L'appareil locomoteur est, comme la peau, distinct dans la première classe, celle des Échinodermes; mais il l'est fort peu ou même point dans les dernières.

Dans l'ordre des Holothuries, on peut dire qu'il est composé de la seule couche musculaire qui double la peau, sans aucune partie solide, si ce n'est autour de l'anneau buccal. Cette par- tie solide, que quelques auteurs ont considérée comme compo- sée de dents, forme un anneau à l'entrée de la bouche; mais comme cet anneau est couvert par la peau rentrée de l'intes-

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tin, cette opinion ne peut être adoptée. Cet anneau, parfaite- ment circulaire, est formé de pièces alternativement plus grandes et plus petites, s'engrenant régulièrement entre elles et de structurefibro-crétacée : elles donnent attache à des muscles rétracteurs longitudinaux, qui se prolongent plus ou moins loin dans la cavité viscérale.

Le reste de l'appareil locomoteur est formé par deux plans de fibres: les unes, transverses, se trouvent dans toute l'étendue de la peau; les au tres, longitudinales, se rapprochent en deux fais* ceauxpour chaque série de cirrhes tentaculaires, et les fais- ceaux sont par conséquent au nombre de dix ou de cinq doubles.

Dans l'ordre des oursins, l'appareil locomoteur général n'existe qu'à la racine des piquans, puisque toutes les autres pièces qui solidifient la peau ne sont point mobiles les unes sur les autres. Chaque piquant, articulé avec un tubercule de la peau par une surface lisse, concave, est mis en mouvement dans tous lessens par une couronne de très-petits muscles, qui delà peau se portent à leur racine.

Quant à l'appareil locomoteur spécial de l'armature de la bouche, il est beaucoup plus complexe, aussi bien dans les parties solides que dans les muscles; mais il n'existe pas dans dans tousles Échinides; les Spatangues, les Ananchites en sont pleinement dépourvus.

L'ordre des Astérides offre, dans l'appareil locomoteur, une disposition inverse de ce qui existe dans les Échinides centros- lomos. En effet, chez elles l'appareil locomoteur général est considérable et celui de la mastication est nul, ou du moins lait réellement partie du premier; car, dans les animaux, il D y a rien de comparable à l'armature de la bouche des oursins.

Dans les Méduses on remarque une couronne de petits muscles dans le rebord de l'ombelle.

Dans les Actinies, on peut très-bien distinguer encore une couche de fibres submusculaires transverses en dehors, et une couche de fibres longitudinales formant des lamelles ou des cloisons extrêmement nombreuses sous la membrane sto- oachale. Chacune d'elles est attachée inférieurement à la couche circulaire du pied et se partage en trois faisceaux : le premier va à l'estomac et au bord du bourrelet oral; le se- second à la racine des tentacules, et le troisième se prolonge

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vers le bourrelet labial, où il se recourbe pour former se" bord libre.

Far la même raison que la peau n'est réellement distincte que dans les animaux qui constituent la première classe de ce type, la modification de l'enveloppe générale qui forme le canal intestinal n'est séparée, ne forme un véritable intes- tin que dans les Holothuries, les Oursins, les Astéries. Dans les Actinies, et peut-être dans leszoophytaires, il n'y a pas de véri- table intestin libre ; mais ses parois sont cependant distinctes. Chez toutes les autres espèces la cavité intestinale est creusée dans la masse du corps, sans qu'il y ait de parois proprement dites. Dans les espèces même où l'intestin a des parois dis- tinctes et est flottant dans une cavité viscérale, il offre encore des différences assez importantes.

Dans les Holothuries, le canal intestinal est complet, c'est- à-dire, qu'il traverse toute la longueur du corps, et qu'il est par conséquent pourvu de ses deux orifices également termi- naux, une bouche et un anus.

La bouche des holothuries est au fond d'une sorte d'enton- noir ou de cavité labiale formée par un rebord de l'enveloppe générale, et pouvant contenir un cercle d'appendices souvent ramifiés, et du reste variable de forme et même de nombre dans la même espèce; à son intérieur, ses parois sont solidifiées par lanneau de pièces calcaires dont nous avons parlé plus haut.

Comme on trouve à sa circonférence un anneau de vési- cules coniques, M. Cuvier a pensé que ce pourroient bien être des glandes salivaires. Je suis plutôt tenté de les regarder comme appartenant à l'appareil aquifère; mais sans oser le moins du monde l'assurer.

Le canal intestinal qui suit a ses parois fort minces ; il est long et cylindrique : après s'être porté en arrière, il forme une longue anse qui le ramène en avant; après quoi il se dirige vers l'extrémité postérieure, oii il se termine dans une sorte de cloaque, ayant à l'extérieur un orifice circulaire terminal, quelquefois pourvu de cinq tubercules papillaires.

Dans les Échinides, en général, le canal intestinal est aussi complet; il est également distinct et arachnoïdien : il forme de même des circonvolutions assez étendues avant de se porter à l'anus j mais une grande différence avec les Holothu-v

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fies, c'est que la position de la bouche varie d'une maniere remarquable. En effet, dans les espèces subbinaires, la bouche, toujours inférieure cependant, est plus ou moins rapprochée de l'extrémité antérieure du corps, qui est barlong, tandis que dans les espèces régulièrement ovales, circulaires, ou même pentagonales, la bouche est parfaitement centrale. La position de l'anus offre peut-être encore plus de varia- tions. Il peut être tout-à-fait supérieur, central et opposé à la bouche, comme dans les espèces régulières; mais aussi il peut descendre successivement, se porter en arrière et en dessus, se placer dans le bord'même, et enfin passer en des- sous, de manière à tendre à se confondre avec la bouche, comme dans les Echinonées*

Sous le rapport de l'armature de la bouche, les Échinides offrent aussi des variations importantes: ainsi il y a des es- pèces qui n'en ont aucune trace, et dont la bouche membra- neuse est transverse ou bilabiée, comme les Spatangues; d'au- tres ont des espèces de mâchoires sans dents véritables, commç les Clypéastres; enfin, tous les Oursins proprement dits et les Cidarites, ont un appareil très-complexe de mâchoires armées chacune d'une véritable dent.

Les Astérides diffèrent encore plus des Échinides dans l'ap- pareil digestif que les Holothuries. En effet, chez elles le ca- nal intestinal a une tout autre forme ; il est d'abord incom- plet, c'est-à-dire qu'il n'a qu'un seul orifice, servant à la fois de bouche et d'anus, et il est constamment médian, sauf peut-être cependant cjiez les Comatules. Il n'est réellement pas armé; mais comme il est quelquefois assez profondément en- foucé entre les racines anguleuses des appendices du corps, il en résulte que celles-ci, souvent garnies d'épines dentiformes, aiguës, peuvent réellement agir comme des espèces de mâ- choires armées de dents. Quant à l'estomac, il est également membraneux ¿ peu étendu, quelquefois avec des productions qui s'avancent plus ou moins dans la cavité des appendices radiaires du corps.

Dans toutes les autres classes du type des Actinozoaires, ja- mais l'intestin n'est distinct, ni complet, en sorte qu'il n'y a pas d'anus. La bouche est toujours centrale et n'est jamais armée; iiya cependant encore quelques différences suivant les classes.

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Daos les Arachnodermaires ou Méduses, la bouche, cons- tamment inférieure, offre des différences assez remarquables, en ce qu'elle peut être simple et sessile, ou à l'extrémité d'une sorte de trompe ; mais il arrive aussi qu'elle peut sembler mul- tiple par la manière dont les appendices médians se joignent au corps par une espèce de pédicule en croix. Je ne puis véri- tablement admettre qu'il y ait des Méduses sans bouche et agastriques. Péron , qui en fait une division dans son Système des Médusaires, a sans doute été induit en erreur par quelque circonstance inappréciable. M. Cuvier les admet cependant ; mais il me semble que c'est toujours d'après Péron.

Dans les Actinies proprement dites, comme dáosles Actinies coriaces et même dans les Actinies pierreuses ou Madrépores, du moins à en juger par les caryophyllies simples, il paroit que l'intestin ne forme qu'un enfoncement plus ou moins pro- fond, dans lequel on peut cependant quelquefois distinguer une cavité præbuccale ou labiale, une bouche ou cavité buc- cale, et enfin une sorte d'estomac séparé de celle-ci par un indice de bourrelet. Les parois de l'intestin sont distraetes, fort minces, très-plissées ; mais ne sont pas d'ailleurs séparées du tissu qui compose le corpa*

Tous les madrépores lamellifères ou Madréphyllies sont sans doute dans ee cas ; mais avec une disposition un peu diffé- rente., comme cela doit être dans les Fongies, par exemple, où il semble que l'estomac soit presque entièrement retourné et présente ses lamelles en dehors.

Les Madrépores échinulés doivent offrir un estomac plus profond et plus ou moins lamelleux sur les côtés, du noips à en juger d'après la forme des cellules qu'occupe la partie spécialisée du corps de ces animaux; mais c'est ce que je ne puis assurer positivement, n'ayant pas encore disséqué>une espèce de cette famille.

Dans la classe des Folypiaires proprement dits, la disposi- tion du canal intestinal est aussi peu connue. S'il falloit en juger d'après les Hydres, ce ne seroit qu'un enfoncement assez profond , occupant une grande partie de la longueur du corps et sans plis ou lamelles, ét dont la surface est tellement semblable à l'extérieure, que l'une peut remplacer l'autre par suite du retournement,* cqmme l'a montré Trembley;

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mais il n'y a peut-être que ce genre qui offre cette particu- larité. 11 est même à remarquer que, dans les Flustres, les Eschares et les Cellaires, l'appareil digestif paroit'être plus com- plexe que dans les autres genres, en ce qu'on remarque une sorte d'estomac distinct de l'intestin proprement dit, qui se recourbe en avant, et qui paroit même se terminer à l'extérieur par un orifice anal; du moins dans les Eschares on a pu le croire. Nous devons aussi faire observer que, dans un assez grand nombre de ces animaux, l'ouverture de la cellule dans la- quelle leur corps est renfermé, est véritablement bilatérale, symétrique et pourvue d'un opercule ; ce qui n'a jamais lieu dans aucune autre famille des zoophytes.

Dans toute la classe des zoophytaires, le canal intestinal re- devient simple et droit comme dans lesZoanthaires; mais il me semble qu'il a ses parois distinctes, du moins si j'en juge par ce qui existe dans les Peonatules : il y commence souvent par une sorte de petite cavité labiale, libre, et au dehors de la- quelle sont les tentacules; ensuite vient un estomac à parois libres et se terminant en arrière, ou par une sorte de mame- lon que j'ai cru percé, ou par un prolongement vasculi- fornae qui se perd dans le tissu commun.

Quant aux Épooges et aux fa*ix Alcyons ou Téthyes de M. de Lamarck, il n'y a réellement plus de canal intestinal ; car il est impossible de considérer comme lui étant analogues, les canaux tortueux qui traversent les premières dans tous les sens, et à l'orifice desquels M. Grant a reconnu des mouve- mens d'entrée et de sortie du fluide ambiant.

Le canal digestif dans les Actinozoaires semble devoir être accompagné d'un véritable foie dans les espèces chez les- quelles il est libre. Ainsi, dans les Holothuries on peut sans doute regarder comme en remplissant les fonctions des or- ganes pénicillés qui se trouvent remplir l'espace situé entre les deux grands replis de l'intestin.

Dans les Oursins, cet organe n'est pas aussi facile à démontrer ; cependant j'ai décrit comme analogues au foie des plaques glanduleuses que j'ai cru remarquer dans les parois mêmes de l'estomac ; mais dans les Astéries il est apparent et même^ssez considérable: il occupe la circonférence del'estgmac, formant des espèces de grappes qui se prolongent plus ou moins dans la

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cavité des appendices, quand il y en a ; du moins c'est l'opi- nion de M. Cuvier, suivie par Spix , par M. Meckel. M. Delle Chiaje, au contraire, regarde ces parties comme des espèces de cœcums de l'estomac, et pense que le foie est un organe irrégulier, en forme de plaque, situé à la partie supérieure de l'estomac, dont aucun autre auteur ne fait mention et que je n'ai pas non plus encore observé.

Dans les Méduses, dans les Actinies, ainsi que dans les Ma- dréphyllies et dans les Madrépores, il me paroît à peu près certain quïl n'existe pas d'organe hépatique.

Je n'ose en dire autant des Flustres, des Eschares et de quel- ques genres voisins. En effet, il m'a semblé apercevoir dans les premières un organe que je rapporterois volontiers au foie.

Dans les zoophytes du premier ordre , c'est-à-dire dans les Tubulaires, les Campanulaires et les Sertulaires, je puis à peu prés assurer qu'il n'y en a pas ; mais dans le second ordre je crois plutôt pouvoir assurer le contraire, du moins à en juger d'après les Pennatules: en effet, dans ces animaux, disséqués vivans ou très-frais, on remarque, dans les parois mêmes du corps de l'estomac, des rangées d'organes en forme de pe- tites taches jaunâtres, que je regarde comme analogues au foie.

L'appareil respiratoire spécialisé* doit nécessairement exis- ter dans les zoophytes qui ont une circulation évidente; mais il paroit qu'il tend à se confondre avec l'appareil aquifère, qui est très-développé dans plusieurs familles de ce type ; d'ail- leurs il offre des différences importantes.

Dans les Holothuries on regarde assez généralement comme formant l'appareil respiratoire, un ou deux arbres vasculi- formes, libres et ñottans dans la cavité abdominale, et dont les ramifications très-nombreuses, naissant en avant, se por- tent, se réunissent successivement en arrière, et s'ouvrent par un seul tronc considérable dans l'intérieur du cloaque. Les parois de cette espèce d'arbre aquifère sont fort minces et ne m'ont pas paru avoir de vaisseaux, comme on en voit, par exemple, dans le mésentère ; ainsi il se pourroit bien que réellement cette partie de l'organisation des Holothuries ap- partînt plutôt au système aquifère qu'à l'appareil respiratoire.

Chez les Oursins on trouve dans chaqüe ambulacre un organe vasculiforme ressemblant à une foliole, étroite, régulièrement

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planée, dirigée verticalement de bas en haut, et qui semble être analogue à l'arbre aquifère des holothuries. Monro, qui en a donné une excellente description avec de bonnes figures, montre, en effet, que ces organes sont entièrement vasculaires.

M. Delle Chia)e, qui décrit aussi ces organes, quoique moins bien que Monro, ne les regarde pas comme des branchies; mais il considère comme telles d'autres organes situésàla circonfé- rence de la masse buccale, et dont il avoue cependant n'avoir pu connoitre la relation avec le système vasculaire. Ne se- roient-ce pas plutôt des glandes salivairesP Dans les astéries, Monro a regardé comme appartenant à l'appareil de la respiration, les nombreux filamens qui sortent par une infinité de petits trous dont la peau du dos et des appendices est percée; mais ces organes n'existent pas dans les ophiures, ni dans les comatules, et peut-être appartien- nent-ils à l'appareil aquifère, qui, il est vrai, peut très- bien être considéré comme une sorte d'appareil respiratoire* Dans les médusaires, je ne crois pas qu'on puisse y recon- noitre de véritables organes de la respiration , à méins qu'on ne regarde comme tels des espèces de crêtes qu'on rencontre dans la cavité stomachale de quelques espèces, ou bien les appendices considérables et radiciformes qu'on remarque dans d'autres.

Les actinies offrent encore moins des organes qu'on puisse considérer comme formant un appareil de respiration.

Les zoanthaires moqs, coriaces, pierreux, madréphyllies ou madrépores, en sont également dépourvus; à plus forte raison les polypiaires et les zoophytaires.

L'appareil aquifère sur lequel M. Delle Chiaje a appelé l'attention d'une manière si intéressante dans un mémoire à ce sujet, est, au contraire, fort développé, au moins dans les premières classes de zoophytaires, et peut-être même remplace-t-il complètement chez eux l'appareil respiratoire des animaux supérieurs; dans lequel cas la dénomination de trachées aquifères, queM. de Lamarck à donnée à ce q u'il con- noissoit de ce système, seroit fort heureuse. En effet, cet ap- pareil, formé de canaux diversiform es, plus out moins bornés et quelquefois arborescens, a pour caractère propre que ces canaux sont ouverts et en communication avec le milieu li-

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quide dans lequel vit l'animal: or, ce caractère, qui n'a ja- mais lieu pour une branchie, se remarque dans les trachées des. insectes, où le milieu ambiant pénétre aussi tout le tissu de l'animal.

Dans les holothuries, en supposant que l'arbre que nous avons décrit tout à l'heure ne lui appartienne pas, il faut au moins considérer comme tel le système de canaux qui en- tourent la bouche et qui se prolongent dans les tentacules arborescens, n'étant eux-mêmes qu'une continuation de la peau.

Dans les oursins, les espèces de cirrhes tentaculaires qui sortent du têt par les trous qui constituent les ambulacres, re- gardés par Monro comme des vaisseaux absorbans dans sa phy- siologie des poissons, et par M. Cuvier comme des organes de la respiration, appartiennent certainement à l'appareil aqui- fére. Ces petits organes cylindriques, musculaires, contrac- tiles, garnis à l'extrémité d'un disque circulaire percé dans son milieu, sont tapissés à l'intérieur par un vaisseau qui, après s'être divisé et anastomosé dans des espèces de lamelles vascu- laires et plexiformes occupant les espaces interambulacraires, va s'ouvrir dans un tube vertical qui, après avoir reçu succes- sivement tous ceux de chaque ambulacre, se termine à la ra- cine de chaque mâchoire dans une sorte d'ampoule. Ces am- poules communiquent entre elles par un canal transverse, et avec l'extérieur par un canal ou sillon qui suit le dos de la dent et s'ouvre à sa racine.

Dans les astéries, le système aquifère a une disposition assez analogue avec ce qui existe dans les oursins. En effet, il est évident qu'il faut regarder comme lui appartenant, ces tubes extrêmement nombreux, contractiles, extensibles, qui, sortis par des orifices correspondans de la peau du dos, s'ouvrent immédiatement dans la cavité viscérale, comme le pensent quelques anatomistes, ou sont en communication directe avec le système vasculaire, comme l'établit M. Delle Chiaje dans ses mémoires sur les animaux sans vertèbres du royaume de Naples.

Dans les médusaires, peut-être faut-il regarder aussi comme appartenant à cet appareil tout le système vasculaire et res- piratoire de ces singuliers animaux. 11 paroit, en effet, certain

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que dans les espèces d'appendices dont les rhizosfèmes, pai exemple, sont pourvus, ces organes sont terminés par des fibrilles comme radiculaires, qui sont elles-mêmes percées k leur extrémité d'un pore extrêmement fin. Du moins c'est ce que je crois avoir vu dans l'espèce de la Méditerranée que j'ai eu Toccasion d'étudier vivante.'

Dans les actiniaires proprement Hits, et sans doute aussi dans la plupart des madréphyllies, l'appareil aquifère est fort considérable. En effet, dans les actinies on démontre avec la plus grande facilité, que les tentacules qui forment le cer- cle labial sont réellement des espèces de sacs fort minces, largement ouverts à l'extrémité ; qu'ils communiquent avec un grand canal circulaire qui se trouve k l'intérieur du bord labial, et qu'avec celui-ci communiquent les longues cellules situées entre les lamelles verticales et les parois de l'estomac et contenant les ovaires.

Je crois qu'il doit en être de même des polypes à tentacules pinnés qui entrent dans mon ordre des zoophytaires; ces or- ganes sont du moins certainement creux, mais je ne veux pas assurer qu'ils soient percés à leur extrémité. Quant au corps des pennatules, il est certain qu'il est traversé par un grand nombre de canaux lacuneux, et que ceux-ci communiquent largemeùt avec l'extérieur par des orifices distincts situés à l'extrémité de la partie commune de la pennatule.

. Tous les autres actinozoaires n'ont peut-être point de traces de l'appareil aquifère ; mais dans les éponges cet appareil acquiert tou tie développement dont il est susceptible. En effet, chez elles il constitue à la fois l'appareil digestif, celui de la respiration et celui de la circulation.

Ce dernier appareil dont il nous reste à parler, paroit exis- ter d'une manière certaine dans les premières familles des Ac- tinozoaires; mais il est dans une telle connexion avec l'appareil respiratoire et aquifère, qu'il peut être aussi difficile de l'en distinguer nettement; c'est du reste dans les holothuries qu'il est le plus distinct. On peut même y distinguer un cœur mus- culaire, auquel arrivent des vaisseaux veineux à parois bien distinctes, provenant d'une grosse veine mésaraïque, et d'où "ort évidemment un autre ordre de vaisseaux, dont l'un va suivre l'intestin dans toute sa longueur.

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Dans les oursins je crois également qu'il existe un renfle- ment cardiaque musculaire. Je suis aussi certain qu'il re- çoit un gros vaisseau mésaraïque provenant du canal intes- tinal et dont les ramifications sont soutenues par un véri- table mésentère. J'en ai pareillement vu sortir un gros vaisseau qui, après avoir formé un anneau autour de 1'œsophage, fournit des ramifications aux mâchoires, aux lèvres, et pro- bablement aux lamelles, peut-être branchiales, que nous avons vues tout le long des espaces interambulacraires : mais assu- rer lequel est le système veineux ou artériel, c'est ce que je ne puis. Il se pourroit même que cette distinction n'existât plus à ce degré de l'organisation, et que ces vaisseaux fussent à la fois veines et artères.

Dans les astéries on remarque autour de l'œsophage un anneau vasculaire central, avec un cercle de vésicules sim- ples ou multiples, mais n'ayant qu'un tube de communica- tion avec l'anneau. On voit également sortir de celui-ci des vaisseaux en aussi grand nombre qu'il y a de rayons, et qui, après avoir communiqué avec des ramifications vasculaires nombreuses de l'estomac, suivent ces rayons, l'un à la face inférieure et l'autre à la face dorsale. Mais peut-on assurer que les branches vasculaires de chaque rayon sont les unes veineuses et les autres artérielles, comme le veut M. Delle Chiaje? c'est ce qiie je suis loin d'admettre, d'autant plus que celui-ci assure que les tubes aquifères qui sortent par lçs pores dorsaux des astéries, s'ouvrent ou se continuent avec le vaisseau dorsal, qui lui-même, par des rameaux annulaires, va s'anastomoser avec des branches du système vasculaire inférieur de chaque rayon également en communication ma- nifeste avec les cirrhes tentaculaires. Il se pourroit donc que dans cette famille les trois parties de l'appareil fussent con- fondues en une seule.

Cela me paroit à peu près évident chez les méduses, dont le mode de locomotion semble, en effet, être exécuté par des mouvemens réguliers, à peine volontaires, et qui ressemblent beaucoup à ceux du cœur des animaux supérieurs.

Les actinies et les pennatules aussi sont peut-être dans ce casi niais il est certain que chez elles il n'y a plus de système circulatoire distinct. A plus forte raison manque-t-il dans tous

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les autres polypi ai res et même dans les zoophytaires: on remar- que cependant chez quelques-uns de ceux-ci, dans les sertulaires par exemple, un mouvement fort remarquable dans la par- tie médullaire qui remplit Taxe de la partie commune ; mais ce mouvement n'est qu'une oscillation analogue à ce qu'on voit dans quelques plahtes.

Les éponges offrent aussi dans leurs oscules un mouvement qui a quelque rapport avec celui de la circulation ; mais il se fait dans des espèces de tubes ouverts à l'extérieur et représen- tant à la fois Je canal intestinal, le canal respiratoire, le canal aquifère et un canal vaseulaire..

L'appareil de la génération offre, dans le type des Actino- zoaires, à peu près les mêmes variations que celui de la nutri- tion : en effet, assez compliqué dans les premières familles, il se simplifie beaucoup dans d'autres, et enfin il n'est plus dis- cernable dans les espèces les plus inférieures, quoique toutes produisent de gemmes distincts.

Les holothuries ont un seul ovaire bilatéral, parfaitement visible, libre et flottant dans la cavité viscérale, et qui, com- posé d'un grand nombre de cœcums excessivement longs, se termine cependant par un seul orifice situé dans la ligne mé- diane. et au bord antérieur du corps.

Il m'a aussi semblé que, dans ces animaux, l'appareil sexuel étoit composé d'une partie masculine en relation immé- diate avec la partie femelle. On a cru aussi qu'un amas sin- gulier de filamens qui.existe à la partie postérieure du corps, et qui paroît n'avoir aucune communication avec l'ovaire, pourroit appartenir au sexe mâle.

Dans les oursins la partie femelle de l'appareil générateur n'est jamais uniqtie ou seulement bilobée, comme dans tous les animaux supérieurs sans exception ; mais elle est au moins quadrilobée , le plus souvent quinquelobée, et disposée d'une manière plus ou moins radiaire : aussi a-t-elle toujours au moins quatre orifices extérieurs, et le plus souvent elle en a cinq autour de l'anus , quand il est médian, et d'autres fois sans rapports avec lui, du reste, les ovaires eux-mêmes sont parfaitement distincts et à une place déterminée dans la ca- vité viscérale.

Aucun anatomiste n'a parlé d'organes mâles dans les échi-

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nides, et cependant un certain nombre d'espèces sont pour* vues d'une plaque poreuse dans la région anale.

Lesastérides ont aussi un nombre d'ovaires considérable (au moins de cinq, nn pour chaque rayon) : ces ovaires, évidem- ment ici disposés en grappes, sont doubles pour chaque rayon, et s'ouvrent à l'extérieur par des orifices situés du côté de la bouche, dans Tangle de séparation des rayons. Ils se prolon- gent ensuite plus ou moins loin dans l'intérieur de ceux-ci, selon la forme du corps; ce qui est fort peu important.

On croit aussi que dans les astéries, du moins dans le genre Astérie de M. de Lamarck, il y a quelque trace de la partie mâle de l'appareil de la génération ; c'est du moins une opinion déjà émise anciennement par Fischer, dans le Traité de Linck, et soutenue fortement par Spix, au sujet d'un or- gane fort singulier, flexueux, intestiniforme, qui se trouve a l'intérieur de l'animal au-dessus de l'estomac, et se ter- mine à l'extérieur par un corps spongieux, madréporiforme, situé à la partie postérieure du dos. Bosc a pensé que cet organe n'étoit rien autre chose que la terminaison du canal intestinal: mais cette opinion ne peut être admise; car on trouve quelque chose d'analogue dans toute une division des échinides, qui ont cependant un anus distinct. Ce qui me porte davantage a croire que cet prgane appartient à l'ap- pareil delà génération, c'est que la considération de sa.forme offre des caracteres distinctifs et parfaits. M. Meckel, qui a décrit cet organe dans son Anatomie des astéries, persiste à croire qu'il a quelques rapports avec le sac calcaire des mala- cozoaires subcéphalés, que nous regardons comme apparte- nant à l'appareil dépurateur.

Dans les médusaires il n'y a plus de doute, et l'appareil de la génération consiste seulement dans quatre ovaires, or- dinairement disposés en croix, et occupant la face dorsale ou opposée à la bouche.

Dans les actinies les ovaires, en forme de petites grappes verticales, alongées, attachées par un petit mésentère, sont beaucoup plus nombreux, filiformes; ils occupent la circon- férence de la cavité stomacale, logés entre les lames verticales qui la circonscrivent; ils s'ouvrent dans l'intérieur de cette cavité, et d'une manière assez irrégulière, s'il en faut croire

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Spix; ce qui me paroit douteux : j'avoue cependant que, malgré toute l'attention que j'ai apportée dans met recherches, il m'a été impossible de voir la terminaison des ovaires dans la circonférence du bourrelet labial, où l'analogie portoit à faire penser qu'on devoit les trouver. J'ai vu même l'extrémité supérieure des ovaires dépasser l'orifice buccal et se prolonger plus ou moins dans ce bourrelet labial.

Spix et M. Delle Chiajc admettent aussi que, dans ces ani- maux, il y a des espèces de testicules également filiformes, tortueux et entremêlés avec les ovaires.

Dans les madréphyllies, il est probable que les ovaires sont comme dans les actinies, du moins si j'en juge d'après ce que j'ai vu dans la caryophyllie calyculaire.

Les zoophytaires de la seconde division, et cela dans les trois familles des corollaires, des pennatulaires et des alcyo* naires, ont aussi des ovaires internes, comme les actinies; et suivant Cavolini ils sont dans les gorgones en aussi grand nombre qu'il y a de tentacules, c'est-à-dire, au nombre de huit, ¿'ouvrant par autant d'orifices à la marge de l'orifice buccal.

Les autres zoophytes, c'est-à-dire les tubulaires, les sertu- laires et les cellaires, offrent cette particularité, que ce ne sont plus les polypes particuliers qui sont pourvus d'organes de la génération, et que les gemmes se produisent et se déve- loppent dans des espèces de loges ou d'ovaires externes qui sont en communication immédiate avec la partie commune.

Les hydres offrent quelque chose de semblable; mais ce ne sont plus des gemmes distincts, accumulés dans une sorte d'ovaires; ce sont de véritables bourgeons poussant daos un lieu déterminé du corps de l'animal.

Les éponges, quoique n'ayant peut-être pas d'organe de la génération, produisent cependant des gemmes libres, comme les alcyons.

Existe-t-il un appareil d'excitation ou un véritable système nerveux dans les actinozoaires, ou du moins dans un certain sombre de familles de ce type P 11 est généralement admis que ce système n'existe réellement pas dans les polypiaires, les toephytaires, les madréphyllies, les médusaires, et même dans les actinies. Spix l'a cependant indiqué dans ces der- rières; mais j'avoue que, quelque soin que j'aie mis à le

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chercher où il l'indique sur des individus d'une grande taille, tout frais et même vivans, il m'a été absolument im- possible de Tien rencontrer de semblable à ce qu'il a décrit et même iiguré. Je trouve, au contraire, noté et dessiné dans mes porte-feuilles que, dans le bord même du bourrelet labial, il y a une sorte de cordon gris, pulpeux, que j'ai cru pouvoir être regardé comme nerveux,

Danà les astéries, il y a long-temps que M. Cuvier a émis le doute qu'il pouvoit y avoir un système nerveux, doute que Spix a cru pouvoir convertir en certitude. M. Meckel pense aussi qu'il existe; mais il ne pense pas que ce soit la partie de l'organisation décrite comme telle par Spix. M. Delle Chiaje me paroit n'avoir pas réussi à le rencontrer, et il soutient que ce que M. Meckel a regardé comme appartenant au système ner- veux, n'est rien autre chose qu'une partie de l'appareil circu- latoire. J'avoue que, malgré des recherches nombreuses et reprises à plusieurs fois, je ne puis assurer que j'aie vu un système nerveux dans les astéries.

J'ai cru davantage l'apercevoir dans les oursins. Je dois ce- pendant dire que M. Delle Chiaje ne parle nullement de sys- tème nerveux dans ce genre d'animaux.

Je n'ai pas été aussi heureux dans les holothuries, quoique je l'aie cherché avec beaucoup de soin autour de l'anneau buccal et dans les sillons qui séparent les doubles faisceaux longitudinaux du corps. M. Mertens m'a assuré qu'il l'avoit très*bien vu autour de l'œsophage.

Physiologie des Actinozoaires.

Les phénomènes de la vie dans ces derniers animaux ne sont peut-être pas plus explicables que dans les animaux plus élevés j mais leur étude n'en est pas moins intéressante, parce que ces phénomènes sont considérablement simplifiés.

La sensibilité générale des zoophytes est certainement beau- coup moindre que ne le disent la plupart des physiologistes, puisqu'elle se borne au plus à apercevoir l'irritation pro- duite par un contact grossier; et même dans la plus grande partie des espèces cette sensibilité paroit-elle être fort ob- tuse. Les hydres font cependant à ce sujet une sorte d'excep* tion, au point que l'on a pensé qu'elles pouvoient voir par

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tous les points de leurs corps, sans faire attention que la preuve qu'on en donne, qu'elles se dirigent vers la lumière, montre leurs rapports avec les végétaux, qui semblent aussi chercher l'action de la lumière : mais ce qui ne prouve pas qu'ils la sentent, et surtout qu'ils voient réellement.

M. de Lamarck a donc eu parfaitement raison, lorsqu'il a défini ces êtres des animaux apathiques.

Les actinozoaires, du reste, offrent même beaucoup de va* nations sous le rapport du degré de sensibilité générale ; ainsi les méduses, les éponges ne m'ont jamais offert aucun signe de sensibilité, lorsqu'on porte une irritation quelconque à leur surface et même dans leur tissu, et cependant elles exé- cutent des mouvemens continuels. Au contraire, les hydres, ainsi que les polypiaires en général, se retirent et se con- tractent fortement au moindre mouvement du fluide dans lequel ils sont immergés. .

Les zoophytaires sont-ils dans le même cas? et surtout jouis- sent-ils de la sensibilité dans la partie commune ? Leurs polypes eux-mêmes, quoique beaucoup moins sensibles que ceux des polypiaires proprement dits, le sont cependant encore à un "legréassez remarquable, et ils se contractent assez rapidement quand on vient à les irriter ; mais je n'ai jamais vu, dans tous ceux que j'ai pu examiner, que l'irritation produite sur l'un eût le moindre effet sur les autres. A plus forte raison doit- on admettre que la partie commune doit être insensible. C'est cependant ce que je ne voudrois pas assurer, parce que j'ai remarqué qu'une pennatule vivante, sur la partie commune de laquelle on porte une irritation, devient phosphorescente dans cette partie seulement ; et comme la phosphorescence dans ces animaux me paroit due à une humeur qui suinte de leur" corps, je suppose que l'irritation portée à un endroit en a déterminé la contraction, et par suite une sorte d'expression de l'humeur phosphorescente.

Mais s'il y a quelque doute sur l'existence de la sensibilité générale de quelques espèces d'actinozoaires, il n'y en a pas wr l'absence totale de sensibilité spéciale. En effet, puisqu'il n'y a pas d'organe de sens spécial, on ne peut concevoir qu'il y ait de sensation également spéciale; on peut cependant con- server quelques doutes sur celle du goût, du moins dans les

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©¦"¡¦s et peut-étre dans les astéries, qui paraissent recher- cher leir nourriture e( ne pas se jeter indifféremment sur tout ce qu'ils rencor tren t ; mais c'est nne question qn'il est encore difficile de résoudre.

La contractiütë dans les actinoxoaires paroit exister dans tontes les parties de l'organisme et mène souvent à un hant degré, comme on le voit dans les hydres et dans la plupart des polypes : mais quelquefois elle est nulle, ou du moins n'est pus appréciable, comme dans les éponges et les téthyes, qui sont sous ce rapport les derniers des animaux.

Quand la contractai té est à son degré le plus inférieur, il ne peut y avoir de locomotion visible, ni partielle ni générale; mais quand elle est, au contraire, plus élevée. alors les acti- notoaires peu rent exécuter une locomotion partielle et même générale, comme cela se voit dans les trois on quatre pre- mières classes et même dans celle des polypiaires.

Les actinotoaires ne présentent cependant pas tons les modes de locomotion. Ainsi il y en a qui marchent sur un sol ré- sistant* à l'aide d'espèces d'appendices solides, comme les our- sins avec leurs piquans: mais surtout à l'aide de cirrhes ten- tj.ruUires f bant l'office de v*mouses, et qui, pouvant être cteudues et attachées au loin, serrent ensuite comme d'es- pèces d'ancres vers lesquelles l'animal tire son corps.

Les ophiures* et sans doute aussi les coma tu les. rampent réellement un peu à la manière des serpens, à l'aide des ap- pen ixes serpentiformes dont ib sont pourras.

l a petit nombre d'act;*omaires peuvent ramper également sur un m) résistant* a I^Je de la contraction moléculaire ""'une partie de leur wrw C'est ce que peuvent faire cer- taines espèces d'actinies et même f^vdre verte.

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et musculaires. Si les pennatules nagent aussi, ce dont je doute un peu, quoiqu'elles rampent très-lentement, c'est peut-être en chassant le fluide qui est entré dans leur système aquifère, plutôt qu'à l'aide des pinnules polypifères.

Tous les autres actinozoaires sont fixés d'une manière plus ou moins serrée, immédiatement ou médiatement, par leur partie commune, et alors la locomotion est partielle, soit dans le corps lui-méme, qui peut être plus ou moins retiré dans sa cellule par -des muscles qui se portent de la partie fixée à la partie mobile, soit dans les tentacules, qui soot éminemment contractiles dans tous leurs points, qu'ils soient aquifèresou non, et sans que souvent la fibre musculaire y soit distincte.

La partie de la locomotion la plus importante ou celle de la préhension buccale, est aussi celle qui est la plus constante et la plus développée dans les actinozoaires, qui presque tous sont pourvus d'appendices tentaculaires autour de la bouche. La forme et la structure de ces appendices doivent avoir quel- que influence sur le mode et la promptitude de la préhension buccale; mais elle consiste, en général*, en ce que la proie arrêtée, retenue dans sa marche quand elle est vivante par quelques-uns des tentacules, est ensuite attirée et amenée par les autres vers l'orifice buccal alors proportionnellement di- laté, et ensuite introduite dans l'estomac ; mais auparavant on observe, dans quelques espèces d'actinozoaires, une véri- table mastication.

Ce n'est guère que dans les clypéastres, les oursins, les cida- rites de l'ordre des échinides, que l'on remarque une véri- table mastication exécutée par un appareil très-fort, armé de dents puissantes, dont il a été question plus haut : dans toutes les autres espèces de ce groupe il n'y a rien de sem- blable; mais dans les astérides on conçoit que les angles ar- uufs de la racine des appendices du corps, quoique d'une tout autre nature que l'appareil masticatoire des oursins, puissent produire un effet assez analogue. Il n'en est pas de même de la couronne de pièce/calcaires des holothuries: leur disposition permet pas de croire que ce soient de véritables dents, même dans leurs usages.

Dans aucun autre actinozoaire il n'y a certainement pas le moindre indice de mastication, et alors la matière alimentaire,

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prise ordinairement en masse, est introduite sous la même forme dans la cavité digestive. Dans la plupart des espèces il paroit que cette déglutition est fort lente; aussi Cavolini dit-il qu'une gorgone a mis devant lui huit à dix minutes pour faire pénétrer une proie dans son estomac.

Quant à la digestion elle-même, nous devrons faire remar- quer qu'elle ne doit être aidée par un fluide hépatique que dans un assez petit nombre d'espèces, puisque le foie n'existe au plus que dans les oursins, les astéries proprement dites, et peut-être dans les pennatules. Ainsi les phénomènes de la conversion des substances alimentaires en chyme et par suite en chyle, si toutefois cette conversion a lieu, ne peuvent être attribuée dans les zoophytes qu'à l'action du fluide mu- queux qui est exhalé des parois de l'estomac, et qui paroit peu ou point différer de celui de la surface extérieure, s'il faut s'en rapporter à la curieuse expérience de Trembley sur le retournement complet de l'hydre verte.

Le résidu de la digestion, après que l'absorption a tiré de la substance alimentairè tout ce qui étoit susceptible d'en être extrait, est rarement obligé de suivre les circonvolutions d'un intestin, si ce n'est dans les holothuries, les échinides et peut- être quelques faux polypiaires, puisque chez eux seuls il y a un véritable anus. Dans toutes les autres espèces les fèces sontre* jetées par le même orifice qui a servi a introduire l'aliment, et cela par un mouvement an ti péris tal tique de l'estomac.

La nature même des élémens qui constituent le corps des actinozoaires, doit faire supposer que, dans la plupart de ces animaux, l'absorption peut se faire avec une très-grande facilité par tous les points de la surface. Il est cependant pro- bable qu'elle doit se produire, en général, beaucoup plus complètement à la surface intestinale, surtout dans les espèces dont l'enveloppe cutanée est épaisse ou plus ou moins solidi- fiée par quelque dépôt calcaire, comme dans les astéries, les oursins et les holothuries.

Dans les médusaires on a même supposé qu'elle pouvoit avoir lieu à la surface cutanée seulement : ce qui ne peut guère être autrement pour les espèces sans bouche ni estomac, si réellement il en existe.

Dans les éponges, et surtout dans les téthyes, il est évident

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que l'absorption ne peut avoir lieu qu'à la surface externe.

Wous avons vu que 1'appareiJ de la respiration des actino* zoaires avoit éprouvé une grande modification, en ce qu'il étoit devenu un appareil aquifère qui introduisoit, à l'aide d'un système variable de vaisseaux ouverts; une quantitéplus ou moins considérable du fluide ambiant dans l'intérieur de Tanimal. Ainsi l'absorption dans ce grand groupe d'animaux porte, comme dans tous les autres, sur le résultat de la diges- tion, comme sur l'eau dans laquelle ils sont immergés, et cette absorption a lieu à toute la surface externe ou interne.

Mais le résultat de cette absorption paroit n'avoir pas besoin d'être transporté dans un lieu particulier, distinct, où le fluide ambiant agiroit plus facilement sur lui. L'action de ce fluide semble se produire dans tous les points de l'organisme, en sorte qu'il n'y a pas de véritable respiration spéciale.

On pourroit aussi en conclure qu'il n'y a pas de véritable circulation, et que le système de vaisseaux, que l'on trouve indubitablement dans les médusaires, dans les astéries, et peut- être même dans les échinides, n'est rien autre chose que le système aquifère ramifié un peu à la manière des trachées des insectes; et en effet, il paroit certain que cfs vaisseaux com- muniquent avec l'extérieur par des orifices plus ou moins évi- dens. Mais il est difficile d'en dire autant des vaisseaux que l'on trouve dans les holothuries ; aucun anatomiste n'a soup- çonné leur communication directe ni avec le système arbus- culaire des tentacules, ni avec l'arbre aquifère ou respiratoire abdominal, en sorte que dans ces animaux l'on conçoit une oscillation du fluide sanguin dans des vaisseaux sanguins rami- fiés aux deux extrémités ; mais non pas cependant une véri- table circulation.

Quoi qu'il en soit, c'est-à-dire que les fluides absorbés dans le canal intestinal ou à la surface cutanée, ou même dans les tissus, circulent ou oscillent dans des vaisseaux distincts ou dans les mailles mêmes du tissu composant, il est toujours cer- tain >qu'ils servent à la grande fonction de l'assimilation , de la nutrition , et par suite à l'accroissement des animaux dont BOUS faisons ici l'histoire générale ; fonctions dont nous ne eoneevons pas autrement le mécanisme que dans tous les au- tres animaux.

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Les fonctions de décomposition sont bornées, dans les actî- noxoaires, à celle d'exhalation générale de surface, qui par la nature mène de leur structure est très-grande, au point que tous sont aquatiques et peuvent à peine quitter un mo- ment le milieu qu'ils habitent, et à celle d'où résulte la géné- ration. En effet, nous avons déjà eu l'occasion de dire que l'exhalation spéciale de sécrétion n'existoit que pour Tap pareil biliaire; et encore n'est-il pas absolument certain qu'il y ait un véritable foie dans aucun genre de ce type. Quelle est la modification de la fonction d'exhalation externe qui produit l'humeur phosphorescente et urticante que quelques-uns de ces animaux présentent? c'est ce que nous ignorons.

Quant à la génération, nous devons remarquer que c'est dans ce type dNanimaux que le mode ordinaire de cette grande fonction étoit le moins nécessaire, puisque celui qui se fait par scissure spontanée ou artificielle, est presque général à toutes les familles.

La rédintégration d'une partie pins on moins considérable du corps des actinozoaires a été, en effet, démontrer par des expériences directes dans les astéries " dans les actinies et sur*" tout dans les hydres, où elle est véritablement miraculeuse, c'est-à-dire dans les espèces qui peuvent aisément être sou- mises à Fexpérience.

La génération par scissure spontanée ou par bourgeon ex- terne, qui semble n'être qu'une extension de tissu, a lieu dans ces mêmes hydres ainsi que dans les éponges, du moins suivant quelques auteurs.

Quant à la génération proprement dite, il paroît réelle- ment qu'elle est constamment produite par des gemmes in- ternes et non par de véritables œufs, quoique ces gemmes y ressemblent au premier abord.

Ces gemmes présentent seulement une différence sous le rapport du lieu de leur production. En effet, dans les holo- thuries, Jes échinides, les astérides, les médusai res, les acti- niüires et le second ordre des aoophytaires, c'est dans un lieu déterminé et intérieur, ayant un débouché également déterminé à F extérieur; mais il n'en est pas de même dans les sertulaires " les ceilaires, où les gemmes reproducteurs sont produits dans des espèces de bourgeons ovariformes, ré-

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guliers en eux-mêmes, mais épars en difiéreos points de la partie commune*

Enfin dans les éponges ils naissent dans toutes les parties de leur tissu pour sortir cependant par les oscules.

Ainsi dans ce type d'animaux la génération semble être, plus clairement que dans tous les autres, une simple exten- sion de tissu , qui se détache plus ou moins complètement et produit un nouvel être*

D'après cela on pourroit conclure que dans les actinozoaires il ne doit pas y avoir d'autre sexe que le sexe femelle ; mais nous avons cependant vu dans notre chapitre sur l'organisation, que quelques auteurs croient qu'il existe des organes mâles dans les holothuries, dans les astéries et même dans les actinies, llfau- droit donc admettre que chez ces animaux le geinme interne, à un certain degré de son développement, a besoin d'une pre- mière substance incitante ou nutritive qui lui est fournie par un appareil mâle; mais que cela n'a pas lieu dans les autres groupes.

Après avoir ainsi envisagé rapidement les deux grandes fonctions de composition et de décomposition dans le type des actinozoaires, voyons leurs résultats, c'est-à-dire l'assimilation, la nutrition, l'accroissement, la génération et la mort.

L'assimilation, d'où suit la nutrition , ne nous est pas plus connue dans les actinozoaires que dans les animaux des autres types ; nous voyons seulement que la substance étrangère, con- vertie en matière muqueuse ou gélatineuse, est transportée ou transmise par la faculté absorbante au moyen du fluide aqueux dans lequel elle est suspendue sous forme de grumeaux extrê- mement fins, et enfin livrée à l'actipn moléculaire de tous les points de l'animal. La nutrition s'ensuit, si l'exhalation est égale à cette assimilation, et l'accroissement ou le décrois- sement dans le cas contraire.

L'accroissement dans les zoophytes parott être extrêmement prompt, d'où il résulte sans doute une vie courte et rapide; car il est assez bien reconnu que la durée de la vie naturelle est composée de deux demi-courbes à peu près égales.

Examinés à l'état de gemmes, les actinozoaires n'ont nulle- ment la forme qu'ils auront par la suite : ce sont des espèces de globules plus ou moins gros, dont quelques-uns, hérissés de

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poils, jouissent de la singulière propriété d'être continuelle- ment dans un mouvement plus ou moins rapide de gyration, comme Cavolini Tavoit observé depuis long-temps dans les gorgones, ce que M. Grant a confirmé sur plusieurs sertulaires et même sur les éponges.

Dans les espèces libres et simples, comme les oursins, les gemmes ne jouissent pas de cette faculté gyratoire; mais on remarque déjà qu'ils sont pourvus d'une portion de leur têt , du moins qu'il est déjà solidifié dans la partie moyenne, le reste étant membraneux.

Les astéries ont des œufs réunis en masses oviformes et dont je ne connois pas le mode de développement.

Les holothuries sont dans le méitie cas : leurs œufs sont réu- nis en masse et composés de longs filamens. Je ne leur ai re- connu aucun mouvement, du moins dans l'ovaire, quoiqu'ils fussent assezavancés quand j'eus l'occasion de les observer. Je n'en connois pas le développement.

Je n'ai pas observé moi-même ceux des méduses; on sait seulement que, nés dans l'ovaire, ils acquièrent la plus grande partie de leur développement dans le canal dont les appen- dices sont creusés dans toute leur longueur: par exemple dans les rhizostomes, d'après les observations de MM. Gæde et Eysenhardt. En effet, les jeunes méduses sortent toutes for- mées de la cavité stomacale, où elles sont restées plus ou moins long-temps.

Les actinies paroissent être dans le même cas ; c'est-à-dire qu'elles rejettent de leur bouche leurs petits, en tout sembla- bles à leur mère, du moins d'après ce que nous apprend Die- quemare, qui a fait des expériences nombreuses sur ce genre d'animaux. Mais combien de temps ces jeunes actinies sont- elles à parvenir à la grandeur déterminée pour chaque es- pèce, et combien pourroient-elles vivre de temps, s'il étoit possible de concevoir qu'aucune circonstance défavorable ne vint les arrêter dans leur existence normale, c'est ce qu'il nous est impossible de déterminer.

Dans les madréphyllies et les madrépores, dont les ovaires sont internes comme dans les actinies, et qui pour la plupart sont intimement soudées, du moins dans la partie de leur corps qui contient les ovaires, les corps reproducteurs doivent

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avoir les plus grands rapports avec ceux des actinies, mais avec cette différence cependant, que leur tissti contient déjà une certaine quantité de matière calcaire avant que la bou- che et les tentacules du petit animal ne soient encore dé- veloppés. Une autre différence consiste en ce qu'ils peuvent être tout-à-fait rejetés de quelques-uns des individus com- posai", et alors ils deviennent le centre d'individ us complexes, s'ils tombent et se placent dans des circonstances convenables, ou bien pousser dans la masse commune, à peu près au hasard; mais surtout vers les extrémités et à la circonfé- rence, où cela est plus facile, de manière à ressembler à des espèces de bourgeons qui, d'abord entièrement mous ou géla- tineux , deviennent peu à peu calcaires, avant que la partie antérieure du petit animal ne soit encore développée.

Les zoophytaires à ovaires externes offrent encore plus que les madrépores les deux modes de développement dont il vient d'être question. En effet, les gemmes, qui poussent dans la par- tie commune et vivante, dans cette espèce de substance mé- dullaire qui remplit la tige et les rameaux des sertulaires et autres genres voisins, après s'être accumulés dans les capsules ovariformes, sont rejetés à l'extérieur, et jouissent de la fa- culté rotatoire, sans qu'on puisse y reconnoitre la forme qu'ils acquerront plus tard. S'ils rencontrent des circonstances favo- rables, le gemme fixé s'élèvera d'abord sous forme de bour- geon alongé ; l'enveloppe extérieure se distinguera de la pulpe intérieure en prenant plus de.solidité, et enfin il se dévelop- pera un polype à l'extrémité libre : à mesure que l'élévation de la tige s'augmentera, le nombre de ces polypes s'accroîtra dans Tordre et la disposition propre à l'espèce; mais alors on peut dire que cette augmentation est due au développement de gemmes internes qui, s'ils étoient parvenus dans les capsules ovi- formes, en auroient formé d'extérieurs. Du reste nous savons que le développement des sertulaires est fort rapide, comme nous l'apprend l'observation de Pallas d'individus de quelques pouces de haut attachés sur un œuf de squale encore assèz éloigné d'éclore; mais nous ignorons la durée totale de leur vie.

Dans les zoophytaires à ovaires internes, comme les corol- laires, les pennatules et les alcyons, les gemmes peuvent être ¿gaiement rejetés à l'extérieur ou pousser dans le tissu de la

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masse commune, et par conséquent contribuer à son accrois- sement: dans le premier cas iis sont certainement formés par la partie commune, d'abord entièrement molle et ensuite sou- tenue par de la substance calcaire, cornée ou même par des acicules. Ce n'est qu'après un certain développement qu'on voit se produire à son extrémité un mamelon, qui bientôt pousse en un polype de plus en plus complet. La partie com- mune s'accroît alors d'autant plus vite que le nombre des po- lypess'est lui-même plus augmenté, et elle atteint la grandeur dont elle est susceptible. C'est du moins ce qui a lieu dans le corail, les isis, les gorgones, les antipathes, ainsi que dans les al- cyons et toutes les subdivisions que M.Savigny y a établies. C'est même toujours les extrémités de ces zoophytes qui sont les plus vivantes, qui contiennent le plus grand nombre de polypes dis- tincts, tandis que la base est souvent morte.

Quant aux pennatules, dont la forme générale est beaucoup plus limitée, je ne cûnnois pas les gemmes rejetés, et aucun auteur que je sache n'en a parlé. Par rapport au mode d'accrois- sement des pennatules elles-mêmes, il est certain qu'il a lieu par les deux extrémités; mais surtout par celle de la partie po- lypifère et par la terminaison des pinnules, quand il y en a.

Dans le type des animaux amorphes on ne connoît même les corps reproducteurs que dans les éponges, et c'est à M. Grant que nous devons des observations curieuses à ce sujet. Les gemmes sont, comme dans les gorgones, hérissés de cils ou de poils, et jouissent également de la faculté gyratoire: en examinant leur composition, on voit qu'ils sont formés d'une partie gélatineuse, soutenue dans le centre par un petit amas d'acicules. Par suite de l'accroissement que cette partie commune est susceptible de prendre, non-seulement cette masse augmente de volume , mais on commence à voir se creu- ser à sa surface des pores, et surtout des oscules plus ou moins grands , autour desquels se disposent des acicules nouveaux ; peu à peu et dans un laps de temps que nous ne connoissons pas, l'éponge atteint la forme et la grandeur qui lui convient, peut-être non-seulement par l'accroissement de la masse com- mune, mais aussi par le développement de gemmes qui sont restés pour ainsi dire emprisonnés dans cette masse^ Qn expliqueroit, dans cette manière de voir, comment les

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éponges se reproduisent par des bourgeons qui poussent à leur base : ainsi les éponges, sous le rapport de leur accroissement, ne diffèrent qu'assez peu des alcyons véritables, et seulement en ce quelatnbsse commune ne produit pas d'êtres individuels que l'on puisse comparer à des polypes.

Un des points les plus remarquables de la physiologie des actinozoaires, est la faculté extraordinaire de rédintégration, dont ils jouissent au point que certaines espèces peuvent être pour ainsi dire hachées en morceaux, devenus ainsi des par- ticules, et celles-ci reproduire chacune un animal complet* Cette faculté est évidemment en rapport avec la simplicité'de l'organisation de ces animaux ; mais elle n'en est pas moins fort singulière.

Dans les ostéôzoaires à sang chaud, la rédintégration n'a lieu quedáosle tissu cellulaire, et par suite dans le tissu vasculaire: ainsi une partie simplement cellulaire ou vasculaire se re- produit, quand elle a été enlevée, dans de certaineslimites sur un individu jeune, bien portant et bien nourri; c'est ce que l'on savoit pour les plaies dans les chairs chez les mammifères et chez les oiseaux : les appendices cellulo-vasculaires de ces derniers, comme les crêtes, se reproduisent aussi; M. le pro- fesseur Mayer nous a montré que la rate est également susi- ceptible de reproduction.

Dans les ostéozoaires à sang froid, la rédintégration est beaucoup plus forte, puisqu'elle porte sur d'autres tissus. Ainsi les salamandres reproduisent leurs pattes , les poissons leurs nageoires, c'est-à-dire de la fibre contractile, des os, des nerfs, etc.

Les écrevisses, parmi les entomozoaires, nous offrent aussi une rédintégration complète dans lés pattes; mais les nais et les lombrics même, les néréides, portent cette faculté beau- coup plus loin, puisqu'elle a lieu pour le corps lui-même, qui peut repousser ce qu'on lui a enlevé d'abord à la partie posté- rieure, comme dans les néréides, et ensuite tout ce qui manque à chacun des morceaux dans lesquels on l'a coupé : c'est ce que Bonnet a expérimenté pour les naïs.

Dans le type des malacozoaires la rédintégration ne paroit pas portée si loin , à moins que d'admettre que la tête des limaces, composée de tentacules , d'yeux, de dents, de muscles et de

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nerfs, ne se reproduisît, comme nous rassurent plusieurs ex* périmentateurs.

Mais, dans le type des actinozoaires cette faculté arrive a ion summum, même dans les espèces simples; car dans les es- pèces composées, et surtout dans celles qui ont une partie commune, cela est beaucoup plus aisé à concevoir.

Je ne connois cependant aucune expérience qui prouve, que les holothuries reproduisent quelque partie qui leur au- roit été enlevée, quoique cela soit probable pour leurs ten- tacules arborescens et pour leurs cirrhes tentaculaires.

Les oursins peuvent sans doute aussi reproduire ces mêmes cirrhes; mais encore cela n'est pas prouvé par le fait.

Il n'en est pas de même des divisions du corps des astéries polymérées, et des appendices de celui des ophiures et pro- bablement des comatules. Des observations journalières et des expériences instituées ad hoc, ont montré qu'un rayon d'asté- rie, pourvu sans doute qu'il emporte avec lui une partie de la bouche et de l'estomac, peut produire toutes les autres, et par conséquent tous les tissus et les organes différens qui les com- posent.

Si nous ne pouvons rien avancer d'aussi positif pour la rédin- tégration des méduses, nous n'en dirons pas ainsi des actinies, comme l'ont prouvé les belles expériences de l'abbé Dicque- mare. En effet, ces animaux coupés par quartiers se réparent au bout d'un temps plus ou moins long, et chaque morceau peut reproduire une actinie complète.

Il est probable qu'il en est de même des actinies solidifiées par une matière calcaire, mais simples, et à plus forte raison chez celles qui sont agrégées et même greffées d'une manière intime dans une partie plus ou moins considérable de leur cqrps; ainsi l'extrémité d'un madrépore, tronqué par une cause quelconque, doit se reproduire en peu de temps.

Les tubulaires, les campanulaires, les sertulaires, se rédintè- grent non-seulement dans la partie libre de chaque polype, mais dans la partie commune.

Cela est encore probablement vrai pour les corallaires en général et même pour les alcyons, mais plus douteux pour les pennatules. En effet, si dans ces animaux chaque polype peut reproduire quelque partie qu'on lui auroit coupée, ce

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fui est certain, du moins par analogie, on peut douter qu'il en soit de même du corps de la pennatule. Je pencherois en- core volontiers à croire que la partie basilaire d'une pennatule coupée en deux, pourroit repousser la partie terminale; mais je doute fort qu'il en soit de même de celle-ci, qu'elle puisse repousser celle-là.

Les spongiaires, au contraire, ont nécessairement la faculté de rédintégration à un haut degré, à cause de la similitude complète de toutes les parties ; mais cela est peut-être moins étonnant que dans les hydres, qui jouissent de la faculté dé locomotion, de préhension, de digestion, etc.,et qui cepen- dant sous le rapport qui nous occnpe sont au premier de- gré. En effet, les expériences de Trembley, répétées par beaucoup d'observateurs et par moi-même, ont montré que des fragmens extrêmement petits d'un hydre peuvent former, au bout d'un temps assez court, un animal tout-à-fait sem- blable à l'individu d'où ils sont provenus.

Histoire naturelle des Actinozoaires.

L'histoire des mœurs et des habitudes des actinozoaires doit être nécessairement assez courte, comme on peut le penser, à Ton réfléchit au peu de complication de leur organisation; nais elle est surto ut assez peu avancée, et ce que nous en savons, est à peu près entièrement dû aux observateurs italiens.

Cette histoire n'est cependant pas dépourvue d'intérêt, puisque ces animaux, étant réellement les dernières limites du règne animal, peuvent offrir aux philosophes et aux phy- siologistes des faits extrêmement importans. Les oryctologues et les géologistes pourront aussi y trouver des élémens d'une grande utilité pour l'explication des changemens qu'a éprouvés et qu'éprouve encore la surface de la terre.

Séjour et Habitation*

Tous les actinozoaires, sans exception, sont aquatiqnes, et même ne peuvent; sans périr, être abandonnés pendant un temps considérable par les eaux; quelques-uns cependant, mais en très-petit nombre, étant littoraux, sont à découvert pendant le reflux de la mer; et encore sont-ce des espèces qui, pour la plupart, sont revêtues d'une enveloppe cornée.

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Un auteur, dont je ne me rappelle pas le nom, a cru trou* ver une espèce de polype dans un champignon, qui, par conséquent, ne seroit pas aquatique; mais cette découverte n'a pas été confirmée.

C*est essentiellement dans les eaux de la merque se rencon- trent les zoophytes. Le nombre des espèces qui habitent les eaux douces est extrêmement peu considérable, et se borne à des hydres, à des éponges et à des corynes.

Je n'en connois pas encore qui puissent alternativement vivre dans les eaux douces et dans les eaux salées; il est même surprenant devoir l'effet subitement mortel que l'eau douce produit sur les espèces marines: à peine y sont-elles immer- gées qu'elles sont mortes.

Les circonstances particulières du séjour des actinozoaires ne sont pas très-variables; la plupart des espèces sont littorales, et celles qui se trouvent en haute mer paraissent ne pas vivre au-delà d'une profondeur qui n'est pas très-considérable.

Les espèces qui sont libres peuvent, comme on le pense bien, varier davantage les circonstances de leur séjour, et d'autant plus que leur locomotion est plus étendue; ainsi les holothuries vivent au milieu des fucus, dans les endroits sablonneux, où elles rampent et se nourrissent des débris des corps organisés.

Les échinides sont à peu près dans ce cas, du moins les spatangues, qui s'enfoncent dans le sable; quant aux oursius prop reniement dits, c'est dans les endroits rocailleux qu'ils vivent en plus grande abondance, pour y chercher les crus- tacés, dont ils font leur nourriture ordinaire.

Les astéries habitent aussi les plages sablonneuses et rocail- leuses, celles qui abondent en fucus.

11 en est de même des ophiures, des comatules et des en* crines, quoique celles-ci soient fixées. *

Les médusaires, au contraire, évitent les plages et même les parages des côtes, et vivent à plus ou moins de distance en pleine mer; la foiblesse de leur locomotion ne pourroit les défendre contre les courans qui les porteraient à la côte.

On en peut dire à peu près autant de toute la famille des pennatulaires, qui, par les mêmes raisons sans doute, vivent plus ou moins en pleine mer*

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Quant à tous lés autres actinozoaires qui sont fixés, sauf encore quelques actiniesy c'est sur les rivages, ou à peu de distance des côtes, qu'on les trouve quelquefois; cependant encore à d'assez grandes profondeurs. On^n a découvert dans les cavernes plus ou moins profunde*/dans des anfrac- tuosités où l'eau est tranquille et où ne pénétrent pas les rayons solaires; c'est du moins ce qu'a observé Cavolini pour les gorgones, le corail, et même pour quelques madrépores. Quelques personnes disent cependant qu'en général les ma- drépores n'existent qu'à d'assez petites profondeurs, et dans des lieux où pénétrent les rayons lumineux.

Les actinozoaires ne sont certainement pas répartis d'uné manière égale dans l'intérieur des mers; toutefois on peut dire qu'il en existe de presque toutes les formes dans tous les parages. On ne peut nier cependant qu'en général ils de- viennent plus abondans à mesure que des pôles on se porte davantage vers l'équateur.

On peut assurer, d'après les faits que nous connoissons , qu'ils sont aussi généralement plus nombreux dans l'hémi- sphère austral que dans le boréal, et dans la mer des Indes et toutes ses dépendances, comme la mer Rouge, le golfe Persique, l'archipel Indien, que dans toute autre mer; mais cette différence ne porte pas également sur toutes les fa- milles. Ainsi, les actinies sont assez égalemeut réparties dans toutes les mers, dans celles des pays froids comme dans celles des pays chauds: mais il n'en est déjà plus tout-à-fait de même pour les holothuries et pour les astéries en général, qui m'ont paru bien plus abondantes dans la Méditerranée que dans l'Océan, dans l'Océan que dans la Manche et dans les mers du nord. Les méduses sont probablement dans le même cas; mais la différence est bien plus tranchée pour les madrépores en général. En effet, rares et fort petitsdans les mers du nord , dans la Manche, et même dans l'Océan, ils deviennent un peu plus nombreux dans la Méditerranée, et surtout vers son rivage méridional; mais les eaux dans lesquelles ils abondent, "ont les mers de l'Amérique méridionale, le golfe du Méxique, celui des Antilles, la mer des Indes, et surtout la mer Rouge, dont les madrépores, d'après ce que nous apprend Forskal, semblent constituer le fond du soU

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Les corallaires sont absolument dans le même cas; aussi a peine existe-t-il quelques espèces de gorgones dans les mers du nord; tandis que la Méditerranée en offre déjà un assez grand nombre qui atteignent une grande taille, et que la mer des Indes, en est pour ainsi dire remplie dans quelques localités. Le corail et les isis ont encore une habitation plus limitée dans la mer Méditerranée ou dans celle des Indes.

Quant aux sertulaires, aux tubulaires et aux cellaires, toutes les mers en offrent, et même en assez grand nombre.

Les éponges sont, comme les corallaires, infiniment plus nombreuses en espèces et en individus dans les mers des pays chauds, même que dans la Méditerranée, que dans les mers du nord, ou elles sont aussi en général bien moins volumineuses.

Si les actinozoaires sont limités à une espèce de séjour constamment le même, dont quelques-uns seulement ne peuvent sortir que contre leur volonté et très-momentané- ment, on-peut dire que le genre de nourriture dans tout le type est également unique; en effet, tous, sans exception1, se nourrissent de substance animale : elle peut être sous diffé- rentes formes, c'est-à-dire qu'elle peut être en masse et pro- venir d'animaux entiers, morts ou vivans, qu'ils devront déchirer, ou bien décomposée, et, pour ainsi dire, dissoute ou suspendue dans le milieu qu'ils habitent, ce qui est le pas le plus ordinaire.

Les actinozoaires dont la nourriture se compose d'animaux entiers, vivans ou morts, sont : les clypéastres, les oursins, les astérides en général; les méduses, au moins un certain nombre d'espèces, les actinies, les hydres même : ceux qui se nourrissent de matière animale conservée dans le sable ou même dans l'eau qui les environne, sont les holothu- ries, les spatangues et les madréphyllies, du moins la plu- part, les madrépores, les polypiaires, les zoophytaires. et à plus forte raison les éponges. Il seroit cependant possible de croire que ces animaux pourroient aussi bien se nourrir d'ani- malcules que les hydres; mais Cavolini dit positivement que,

1 Je trouT© dependant que Cavolini dit que les oursins rongent sur les rochers les fucus et les corallines-

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quoiqu'il ait souvent observé des polypes, des gorgones, des millépores dans des eaux remplies d'animalcules, il ne les a jamais vus essayer à en saisir avec leurs tentacules.

Puisqu'il paroit assez peu commun que dans les zoophytes la nourriture soit sous forme solide ou résistante, il est évi- dent que rarement il doit y avoir chez eux quelque manière particulière de la saisir. Nous savons cependant que les our- sins cherchent les crustacés et même les testacés dans les an- fractuosités des rochers et peut-être dans le sable, et que les cirrhes tentaculaires dont la circonférence de leur bouche est armée, la retiennent et poussent la proie vers les mâchoires dentifères, qui la brisent et en facilitent la déglutition. 11 pa- roit qu'il en est à peu près de même desastérides; il faut aussi admettre que dans les méduses la manière de saisir leur proie doit être plus ou moins semblable, et que cette proie doit être amenée vers la bouche à l'aide des rebords de l'ombrelle ou des cirrhes dont elle est souvent pourvue; mais c'est ce qui n'est pas encore hors de doute. M. Paul-Émile Botta a bien observé une méduse digérer un petit poisson dans son estomac ; mais il ne l'a pas vue le prendre. Les actinies sont à peu près dans le cas des hydres, c'est-à-dire que dans l'état de parfaite acti- vité dans une eau tranquille, elles ont leurs tentacules forte- ment étendus en rose et attendant qu'un animal vienne à passer. Ces organes s'attachent à la proie, l'entourent, l'enveloppent et la dirigent vers l'ouverture de la bouche, où elle est engloutie.

11 se pourroit que dansles véritables millépores les choses se pas- sassent comme dans les hydres, parce que leurs tentacules sont souvent assez longs; mais dans la plupart des madréphyllies, dont quelques-unsJi'ont pas même de tentacules, et peut-être Aussi dans les madrépores, la nourriture eut introduite avec

1 eau dans laquelle vit l'animal et il n'y a besoin d'aucun artifice pour cela. La nature des tentacules des zoophytaires ne permet pas de penser que chez ces animaux il y en ait davantage.

Les rapports des actinozoaires entre eux n'ont certainement aucun but de véritable société, et cependant un assez grand nombre sont dans un rapport tellement intime, qu'il en ré- cite un tout, une masse commune , à laquelle tiennent orga- niquement tous les individus et qui semblent être pour ainsi dire un ovaire commun : alors on ne peut véritablement nier

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qu'il n'y ait quelques ressemblances avec un arbre ; c'est une sorte de société ; mais elle n'est pas de choix : elle est forcée.

Aucun des animaux des premières familles n'offre cepen- dant rien de semblable, puisqu'ils sont libres, et si on ren- contre quelquefois un assez grand nombre d'individus dans un espace resserré, c'est une circonstance fortuite ou bien qui a quelque relation avec la génération, suivant certains auteurs.

Les actinies commencent à présenter des agglomérations plus ou moins considérables d'individus, quelquefois serrés les uns à côté des autres, d'autres fois en partie soudés et même ayant une sorte de base commune : il y a cependant ici indi- vidualité*

Cette disposition se remarque bien plus fréquemment dans les madréphyllies et encore plus dans les madrépores, au point que la réunion intime des individus, du moins dans la partie postérieure et productrice de leur corps, donne lieu à une masse commune, qui semble pousser indépendamment deá ani- maux composans. Dans ce cas, l'individualité ne paroit pas complète, toutefois dans l'appareil générateur et par suite dans celui de la digestion ; ' et l'on conçoit que la nourriture que prend un individu puisse réellement profiter aux autres : quant à l'individualité de sensibilité et même de locomotilité, nous avons déjà vu comment elles doivent exister l'une et l'autre.

Un rapport d'individus en nombre également indéfini, mais qui doit être encore plus profond, se remarque dans les zoo- phytaircs en général, quoiqu'il y ait quelques différences entre les deux ordres qui constituent cette classe.

Dans le premier, qui renferme les ilustres, lescellaires, les sertulaires, les individus sont réunis entre eux par une par- tie commune, vivante, fixée, qui affecte une forme déter- minée, mais qui peut être encore considérée comme la'par- tie reproductrice commune: c'est d'elle, en effet, comme nous l'avons vu, que naissent les ovaires extérieurs dans tout ce groupe.

Mais, dans la plupart des genres qiii constituent le se- cond ordre, la partie commune à un nombre indéfini d'ani- maux affecte une forme encore bien phis déterminée et réel- lement bilatérale ¿ elle est libre et elle* jouit d'une locomo-

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tiliíé qui, quoique obscure, n'en est pas moins réelle, en sorte que l'individualité des animaux composans n'existe peut* être que pour la sensibilité*

Eofin le sumrttum de la confusion intime et de l'absence de toute individualité se remarque dans les éponges, qu'on ne peut pas considérer réellement comme un seul animal, et dans Jesquelles pourtant on ne peut pas séparer les individus com- posans sous aucun rapport.

Nous avons dit plus haut que les actinozoaires les plus libres li'avoient probablement entre eux aucun rapport de sexes qui aient pour but la génération; si, cependant, il étoit vrai que certaines espèces fussent pourvues des deux parties de l'appa* reil et que leur hermaphrodisme ne fût pas suffisant, on con- cevrait alors que les individus de la même espèce dussent se réunir et même peut-être s'accoupler* C'est l'opinion qu'a émise M. Spix ; mais qui n'a été adoptée, jç crois, par aucun observateur subséquent : nous la croyons, en effet, peu pro- bable.

Les rapports des actinozoaires avec le produit de leur géné- ration sont assez peu connus, mais ne sont certainement pas nombreux"

Les holothuries déposent sans doute leurs œufs, comme les échinides et les astéries, dans des lieux qu'elles habitent, sans aucun choix et sans s'en inquiéter autrement.

Les médusaires paraissent les déposer quelque temps, du moins certaines espèces, dans les appendices dont elles sont pourvues.

Les actiniaîres les vomissent, pour ainsi dire, dans le milieu où elles vivent, et les seuls de ces gemmes quise développent sontceux qui tombent convenablement sur quelque corps 011 ils peuvent adhérer par la matière glutineuse qui les enveloppe*

Il est probable qu'il en est de même chez les madrép.hylliet et même les madrépores, du moins pour un certain nombre* des gemmes reproducteurs, les autres se développant succès* rivement dans la partie génératrice commune.

C'est ce que l'on peut dire à plus forte raison pour les zoo* phytaires, chez lesquels il y a sans doute un certain nombre de gemmes qui restent et se développent dans la partie conJ- wune, mais ici dans des limites déterminées; t^ndi* que d'au*

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tres, rejetés parles individus, vont ensuite, sans aucun rapport avec leurs parens, donner naissance à une nouvelle souche.

Ainsi sous ce rapport, parmi les actinozoaires, les zoophy- taires ont véritablement une certaine ressemblance avec les végétaux arborescens, qui nous offrent des gemmes ou bour- geons reproducteurs adventifs qui se développent sur la masse commune, et des gemmes graines qui, rejetées du végétal, vont, dans des circonstances favorables, donner naissance à un nouvel individu complexe.

Les rapports des a .linozoaires avec les autres animaux ne sont pas, comme on le pense bien, à leur avantage. Des êtres qui pour la plupart sont d'une mollesse extrême, qui sont dé- pourvus d'organes des sens, dont la locomotion générale est nulle ou très-bornée, quine jouissent que d'une locomotion partielle peu importante, ne pourraient guère exercer d'action un peu notable sur le reste des animaux. En effet, sauf les oursins, les astéries, les méduses et les actinies, qui détruisent un certain nombre de crustacés ou de poissons pour leur nourri- ture, tous les autres n'ont probablement aucune action sur le régne animal.

Les actinozoaires sont, au contraire, la proie d'un grand nombre d'animaux marins, et surtout de poissons, du moins les espèces qui, parleur grosseur et leur disposition, peuvent réellement être saisies par ces animaux, comme les holothu- ries, les stellérides, les méduses, les actinies; quant à celles qui sont solidifiées par une grande quantité de matière cal- caire ou dont la ténuité est extrême, aucun animal, du moins a notre connoissance, n'en fait sa proie; et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles les madrépores pullulent avec tant d'abondance dans les lieux où ils trouvent les circonstances convenables.

Les rapports des animaux dont nous faisons l'histoire gé- nérale avec l'espèce humaine, ne sont pas beaucoup plus nombreux qu'avec les animaux. En effet, il en est peu qui ser- vent à notre nourriture ; les oursins, dans l'état de développe- ment de leurs ovaires, sont même peut-être les seuls qui soient dans ce cas. Il nous semble cependant avoir lu quelque part que les holothuries et les actinies sont quelquefois mangées par les peuples pauvres qui habitent les bords de la mer ; mais

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c'est ce que nous n'avons jamais eu l'occasion de confirmer" M* Delle Chiaje le dit positivement des holothuries sur la côte de Naples.

La partie solide de certaines espèces, comme les madré- phyllies, les madrépores, etc., est employée, soit à faire de la chaux dans les pays où il n'y a pas de roches calcaires, soit même couime pierres de taille , ainsi que nous l'apprend Forskal ; il dit, en effet, que toutes les maisons anciennes et îbodernes de la ville de Djidda sont entièrement bâties de pierres équarries, que les habitans vont ¿ailler à même des masses prodigieuses de madrépores qui bordent la mer Rouge.

De tout temps historique l'axe pierreux du corail paroit avoir été employé à faire des bijoux, qui sont encore fort recherchés de nos jours et qu'on fabrique dans des manufac- tures assez considérables à Marseille, en Italie et en Sicile.

L'axe solide et corné des vieilles antipathes est aussi em- ployé pour le même usage; mais pour des bijoux de deuil.

Les éponges molles ou les véritables éponges de M. Grant, nous sont d'une utilité beaucoup plus réelle, soit dans notre économie domestique, soit même en chirurgie.

Au reste, si les actinozoaires sont d'une assez foible utilité à l'espèce humaine , ils lui sont encore beaucoup moins nui- sibles, à moins qu'ou n'admette comme hors de doute que les madrépores peuvent assez rapidement s'accroître en tous sens pour former des écueils dangereux à la navigation : asser- tion qu'ont combattue MM. Quoy et Gaimard par des raisons qui m'ont paru plausibles, mais qui n'ont pas convaincu M. le professeur Reinhardt, comme nous le dirons plus loin.

Quoi qu'il en soit, les actinozoaires sous aucun autre rap- port ne nous sont réellement nuisibles; mais un plus petit nombre qu'on ne pense produisent, dit-on, une sorte d'urti- cation quand leur corps vient à toucher quelque partie njie du nôtre : trop de personnes le disent, pour que cela ne soit pas vrai; mais nous avouons que nous avons manié bien des fois des holothuries, des oursins, des astéries* des méduses, des actinies, dans les trois mers qui circonscrivent la Françe, tans en éprouver le ihoindre effçt qui ait pu leur mériter le nom d'orties de mer ou d'acalèphes, qui leur a été donné depuis Aristote jusqu'à nous*

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Les actinozoaires n'ont aucun rapport, de quelque nature que ce soit, avec le régne végétal1 ; mais il n'en est pas de même avec le régne minéral ou mieux avec la masse du globe ter* restre. En effet, les recherches des géologues concourent avec celles des voyageurs zoologistes pour démontrer que les dé- pouilles des madrépores, des madréphyllies, des millépores, des coraux même, entrent pour beaucoup dans la compoSi* tion de formations calcaires puissantes.

A la fin du siècle dernier, cette idée étoit tellement domi- nante qu'on étoit arrivé à admettre comme aphorisme, que toute la chaux provenoit des polypiers; et aujourd'hui on est assez revenu de cette exagération, mais peut-être même a-t-on été trop loin dans ce sens. C'est à MM. Quoy et Gaimard que nons devons d'avoir considérablement modifié l'idée qu'on s'étoit faite de la rapidité et de l'étendue de l'effet que Forster surtout avoit attribué aux polypes coralligènes et qu'avoient adoptée un grand nombre de géologues du siècle dernier; mais cet effet, quoique atténué, n'en existe pas moins. 11 suffit, pour s'en assurer, de lire les détails que Forskal a donnés sur les madrépores de la mer Rouge, parmi lesquels il dit que l'on en tire des blocs qui ont vingt-cinq pieds, et qui ne coûtent cependant qu'une piastre ou trente et quelques sous: ce qui prouve combien ces matériaux y sont communs. En effet, il assure que toutes les maisons de Tor en sont construites. D'a- près ce que M. Paul-Émile Botta m'a dit des îles Sandwich, il paroît que les maisons de la ville de Wawoue sont éga- lement construites en entier avec une pierre madréporique que les habitans taillent en pleine roche sur le rivage même, et dont l'étendue est considérable. Ainsi il n'y a pas à douter que les polypiers coralligènes ne forment réellement encore de nos jours des masses d'une grande étenduç, comme ils en faisoient anciennement ; je me rappelle, en effet, d'avoir re- marqué avec M. Constant Prévost, sur la côte de Normandie, à peu de distance de la vallée de la Touque, des blocs énormes qui étoient entièrement composés de madrépores fossiles.

Mais la production de ces masses calcaires est-elle aussi

t Cavolini dit cependant positivement que les oursins rongent les fucus , comoie nous l'avons déjà noté plus haut.

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rapide que le pensoit Forster et même Péron, tfu point de former des écueils, de barrer des passes, ce qui n'existoit pas peu de temps auparavant? Nous avons déjà fait remarquer que ce n'étoit pas l'opinion de MM. Quoy et Gaimard. Toute- fois M. le professeur Reinhardt, qui a séjourné pendant plu- sieurs années dans Tarchipel des Indes, nous a assuré que ses propres observations à ce sujet le forçoient de croire que Forster et Péron ne s'étoient pas autant éloignés de la vérité que les naturalistes de l'Uraniele pensoient; et M. Paul-Émile Botta, que je citois tout à l'heure, m'a rapporté qu'un capitaine américain qu'il a rencontré dans la mer du Sud, lui a parlé d'une localité dont il ne s'est malheureusement pas rappelé le nom. où une crique peu fermée a été pour ainsi dire trans- formée en un port bien clos par l'augmentation des roches de co- rail , et cela dans un intervalle d'un assez petit nombre d'années.

Ainsi, en définitive, il paroit que la grande abondance des polypes coralligènes dans certaines mers, dans certaines lo- calités, et que la rapidité avec laquelle ces animaux se re- produisent des deux manières par l'extension de la masse com- mune qui se forme et par la production de nouvelles agglo- mérations, doivent véritablement contribuer pour beaucoup à la modification de la forme de la surface de la terre actuelle, ce qui a dû avoir également lieu dans les temps les plus reculés.

La manière dont les madrépores constituent ces masses, ces bancs calcaires, qui entrent dans la composition des couches solides de la terre, est beaucoup plus simple que pour les dé- pouilles de malacozoaires. En effet, pour celles-ci il fulloit concevoir une grande accumulation de débris plus ou moins at- ténués , réunis par une sorte de gluten également calcaire, provenant des eaux qui les auroient traversas, et ces accu- mulations ne sont presque jamais dans la place où les coquil- lages ont vécu ; mais pour les roches coralligènes, elles sont nécessairement aux lieux où elles ont été formées, et cette formation consiste dans la diminution proportionnelle de la matière animale, dans la densité augmentée par la pression des couches supérieures, et enfin également dans l'introduc- tion de nouvelle matière calcaire par le fluide aqueux qui les traverse. Ainsi Forskal, en parlant des carrières pres- que vivantes de la mer Rouge, dit que lorsqu'on enlève une

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masse de lamer, la partie supérieure est molle, que le reste devient de moins en moins cartilagineux et que le fond est tout à fait solide. On conçoit dûne très-bien comment, par la suite des temps, des roches calcaires, ayant appartenu à des successions d'individus dont la dernière est encore vivante, sont déjà modifiées, changées par la réaction moléculaire de la substance calcaire, au point de perdre déjà beaucoup de leur texture ordinaire, à plus forte raison lorsque ces roches, étant depuis long-temps dans le sein de la terre pressées, recouvertes par des détritus également calcaires, ont été tra- versées d'une eau calcarifère; alors toute la roche devient plus ou moins cristalline, et le tissu originel finit par dispa- roître complètement. C'est ce dont nous avons vu des exemples remarquables dans la collection de Faujas sur des échantillons de beau marbre de Carrare, faisant partie aujourd'hui de la collection de M. Régley : les surfaces frustres de ces morceaux n'offroient aucune trace d'organisation, tandis que celles qui avoient été polies montroient, sous un certain aspect, une dis- position stelliforme provenant évidemment des loges d'astrées.

Après avoir analysé rapidement les différens points de l'his- toire naturelle des animaux que nous comprenons dans le type des actinozoaires, il nous reste, avant d'en exposer la classification méthodique, à dire quelques mots sur les prin-? cipes qui nous semblent devoir guider et qui nous ont, en effet, guidé dans cette classification.

Nousavons défini depuis long-temps l'espèce, une collection plus ou moins nombreuse de variétés plus ou moins fixes, constituée par un nombre variable d'individus, qui, sembla- bles dans l'ensemble de Inorganisation, et surtout dans toutes les parties de l'appareil reproducteur, peuvent se continuer dans le temps et dans l'espace par la génération.

La variété est une collection plus ou moins nombreuse ^in- dividus d'une même espèce, et qui, pouvant se reproduire et se perpétuer, diffèrent par quelque proportion dans la forme , dans 1? grandeur et dans la couleur; différences pouvant pro- venir de causes également différentes, d'où les variétés d'àge 9 de sexe, de localités, etc.

Enfin, l'individu est l'être vivant ou mort, indépendant, adulte ou non, que nous avons actuellement sous les yeux,

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et que nous caractérisons en le rapportant a une variété fixe ou non, et par suite à une espèce déterminée.

11 est d'autant plus monstrueux qu'il s'éloigne davantage de son type spécifique, et surtout quand il ne peut se reproduire.

D'après ces définitions il est évident que la distinction de Tes* pèce doit porter d'abord sur l'appareil générateur, et qu'elle sera d'autant plus facile que cet appareil sera plus distinct, plus compliqué et aura plus de rapports avec les appareils ex té- rieurs. Or, dans les actinozoaires il n'y a presque toujours qu'une seule partie; la partie femelle de l'appareil, celle qui a le moins de rapports avec l'extérieur : cette partie n'est pas toujours localisée, même dans sa terminaison; d'où il résulte que la distinction des espèces est souvent d'une trés>grande difficulté et même quelquefois presque impossible, comme dans les éponges et les téthyes, quand on n'a pas égard à leur tissu.

Dans les espèces qui ont quelque organe extérieur appar- tenant de près ou de loin à la génération, leur distinction doit porter sur cette considération. Ainsi, dans les oursins, dans les astéries, le tubercule dorsal est celui qui nous a paru offrir le plus d'utilité sous ce rapport.

Dans les espèces qui ont ce qu'on a nommé des ovaires ex- térieurs, comme les ilustres, les cellaires, les sertulaires, la forme de cet organe est de première importance et varie sen- siblement pour chaque espèce.

Dans celles dont il est possible d'apercevoir les ovaires in- ternes à cause de la transparence du corps, comme dans les méduses, on pourra aussi trouver dans leur considération de très>bons caractères pour la distinction des espèces.

Enfin, dans celles où l'appareilv générateur ne se traduit à l'extérieur que par sa terminaison , on trouvera encore beau- coup d'avantages a considérer la position, la disposition et le nombre des orifices qui la constituent, comme cela est évi- dent chez les échinides et peut-être dans les gorgones et au- tres genres des pectinicères.

Les principes qui doivent ensuite diriger dans la distinction des espèces d'actinozoaires devant varier presque dans chaque classe ou chaque ordre, nous ne nous en occuperons pas ici, mais dans les généralités propres à chacun d'eux.

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Quant à ceux qui peuvent servir a la distribution des es- pèces en genres, en familles, en ordres et en classes, il m'a semblé qu'ils pouvoient être réduits aux considérations sui- vantes, que je range dans l'ordre de leur importance.

î.* La forme déterminée , régulière, définissable, commen- surable, ou bien irrégulière et incommensurable, d'où j'ai tiré la séparation des zoophytes en deux types, celui des actino- zoaires et celui des amorphozoaires.

2.0 La distinction, la séparation des individus, qui, com- plète dans plusieurs groupes, comme dans les holothuries, les échinides, les astéries, les méduses, Test déjà quelquefois moins dans les actinies, ne l'est que dans les parties antérieures du corps chez presque tous les madréphyllies, les madrépores, les millépores, etc., et peut-être encore moins dans les tu- bulaires , les pectinicères, où la réunion est encore bien plos intime, et enfin n'a plus lieu dans les éponges et les téthyes.

3. ° L'existence ou l'absence d'un intestin avec un ou deux orifices, libre ou flottant dans une cavité abdominale, don- nent aussi lieu à des caractères de premier degré pour la sé- paration des zoophytes en classes, ordres et familles.

4. ° L'existence douteuse ou certaine des deux parties de l'appaVeil générateur, le nombre des divisions de l'ovaire, sa position interne ou externe, sa disposition binaire ou com- plètement radiaire, son mode de terminaison par un ou plu- sieurs orifices autour de l'anus ou de la bouche, doivent aussi être pris en considération..

5. ° La liberté ou la fixité des individus simples, agrégés ou réunis, n'est pas non plus sans utilité dans la classification des actinozoaires, quoiqu'on trouve dans presque toutes les classes des espèces libres et d'autres fixées. Ainsi, les encrines sont fixées parmi les astérides, qui sont libres; les zoanthes parmi les actinies; les turbinolies, les fongies parmi les madré- phyllies ; les hydres parmi les polypiaires ; les pennatules parmi les pectinicères, et peut-être meme certaines téthyes parmi les spongiaires.

6. ° Le nombre, la nature et la forme des appendices qui entourent l'extrémité antérieure du corps, et qui servent à des usages très-différens, et surtout à la respiration et à la préhension buccale*

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7/ La nature épaisse, mince, molle, dure, lisse ou épi- neuse de la peau.

8.° La hature molle, coriace ou calcaire d'une*partie du tissu même qui compose le corps des actinozoaires.

C'est en combinant les caractères obtenus à l'aide de ces différentes considérations que nous sommes arrivés au système général des zoophytes que nous proposons, et que nous avons adopté dans le Genera qui va terminer cet article. Nous ne le regarderons cependant pas encore comme définitif, la con- noissance un peu approfondie des principaux animaux de ce type n'est pas encore assez avancée pour cela. Ainsi, quoique nous placions les polypiaires avant les zoophytaires, afin de passer par une série naturelle des çornulairrs ou des espèces simples, parles corallaires, les pennatulaires, auxalcyoïiaires qui sont si voisins des éponges et des téthyes, il se pourroit réellement qu'ils dussent être mis beaucoup plus loin dans l'échelle, du moins à en juger par ce que nous savons des hy- dres , chez lesquelles il semble qu'il n'y a aucune sorte de vis- cere et pas même d'ovaire ou d'organe spécial de la géné- ration.

Nous n'avons pas osé non plus prendre un parti définitif au sujet de la classe que nous avons désignée d'après un carac- tère singulier de la présence d'un opercule fermant l'ouverture bilatérale des loges, dans lesquelles le petit animal peut ren- trer-ou sortir à volonté. Sans doute nous avons très-bien vu la disposition fort remarquable du corps de l'animal, qui est recourbé dans sa cellule, de manière que l'extrémité posté- rieure, très-rapprochée de l'antérieure, semble se terminer par un orifice anal communiquant avec l'extérieur : nous voyons bien un certain rapprochement 4.faire entre ces ani- maux et les plumatelles, qui ne sont très-probablement pas des actinozoaires ; mais, nous le. répétons, nos observations, quoi- que nombreuses, ne sont cependant pas encore assez mûres pour pouvoir prononcer.

D'après l'observation que nous avons faite sur les premiers développemens des cellaires, et entre autres de la cellaire sa- licor, nous pensons être déjà en droit de rapprocher de ces derniers êtres la très-grande partie des coquilles microscopi- ques dites polythalames, et rapprochées, on ne sait réellement

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pourquoi, des nautiles et desspirules, cependant nous n'avons pas cru devoir encore faire ce rapprochement.

Nous avons, an contraire, éloigné de ce type une assez grande quantité d^tres que les auteurs systématiques les plus récens rangeoient parmi les zoophytes ou parmi les radiaires et les polypes; les uns étant bien certainement des animaux , mais de types très-différons et plus élevés; les autres étant au contraire des végétaux, et enfin quelques-uns n'étant pas, suivant nous, des êtres organisés.

Dans la première catégorie nous rangeons : a) les Physo- gastres, contenant les Physales, les Rhyzophyses, les Physo- phores ; b) les Ciliobranches, contenant les Béroè's, les Callia- nyres, les Cestes, etc.; c) les Diphyes avec les genres déjà assez nombreux qu'ont établis M. Lesueur d'une part, et MM* Quoy et Gaimard d'une autre ; et d) enfin, les Infusoires ou Mi- croscopiques, que nous regardons comme des animaux de types et de familles très-différens, les uns étant de véritables ento- m os tracés, les autres des ascaridiens, ceux-ci des planariés, et enfin ceux-là peut-être des gemmes d'animaux zoophytaires, se mouvant rapidement en cercle, comme quelquescyclides, etc.

Dans la seconde, nous rangeons sans hésiter les Corallines et les genres assez nombreux qu'on a déjà établis dans cette famille, età plus forte raison lesDichotomaires, Liagores, etc., qui sont évidemment des Fucus.

Nous y plaçons aussi les Oscillatoires, les Conferves, les Bacillaires: en un mot, ces différens genres qu'a étudiés avec beaucoup de soin M. Gaillon, et dans lesquels il a cru voir des animalcules se réunir par leur mort, ou plutôt au moment de leur fécondation, en de longs filamens, ce qui les lui a fait nom- mer Nématozoaires.

Enfin, dans la dernière catégorie nous classons les zoo- spermes ou les prétendus animaux spermatiques, qui ont été al- ternativement regardés comme des animaux ou comme n'en étant pas par les micrographes; mais que, d'après des expériences nombreuses et répétées sur un grand nombre d'animaux de classes différentes, et depuis quatre ou cinq ans. nous croyons n'être que des particules d'une densité et peut-être d'une na- ture chimique différentes, tendant à se dissoudre dans un

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fluide aqueux, opinion qu'ont également soutenue dans ces derniers temps, MM. Dutrochet et Raspail.

Ce n'est peut-être pas le moment d'exposer les raisons sur lesquelles nous nous fondons pour soutenir ces différentes ma- nières de voir en opposition avec presque tous les zoologistes systématiques, d'au tant plus que nous en donnerons au moins une partie dans les observations jointes à 4'exposition du sys- tème qui appartient achaque famille.En effet, pour ne rien né- gliger des partiel du Dictionnaire qui nous ont été confiées, quoique ces êtres ne doivent pas être considérés comme des zoo- phytes , nous ne devons pas moins en faire mention dans cette espèce de résumé de tous les animaux invertébrés inar- ticulés.

Au reste, pour mieux faire sentir notre plan, nous allons l'exposer sous forme de tableau synoptique.

LES PHYSOGRADES

Corps régulier, symétrique, bilatéral, charnu, contractile,

. souvent fort long, pourvu d'un canal intestinal complet, avec une dilatation plus ou moins considérable, aérifère ; une bouche, un anus, l'une et l'autre terminaux, et des bran- chies anomales en forme de cirrhes très-longs, très-con- traclilcs, entremelés avec les ovaires.

Observât. Les animaux qui constituent cette classe sont tellement anomaux au premier aspect; ils semblent tellement s'éloigner de la forme des types connus, qu'il étoit réellement assez difficile de s'en faire une idée un peu satisfaisante. Aussi les zoologistes qui ont suivi la méthode naturelle, en les pla- çant parmi les animaux rayonnés, étoient-ils obligés d'en faire une section particulière, sous le nom de Radiaires anomaux ou irréguliers; et, en effet, c'étorent des Radiaires bien anomaux, puisqu'il n'y a rien chez eux qui offre le moins du monde la disposition rayonnée.

Une autre raison qui a dû aussi contribuer pour beaucoup à faire méconnaître les rapports des physogrades, c'est qu'il est assez rare de les rencontrer sans qu'ils soient mutilés, sans doute par les poissons qui ont essayé d'en faire leur proie; et surtout parce qu'il est presque impossible de s'en emparer sans

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les endommager; et par conséquent de les conserver dans les collections, tant leur consistance est foible, et la liqueur con* servatrice les crispant, les contractant, en un mot les chan- geant de ce qu'ils étoient dans leur état naturel.

Depuis long-temps j'avois des doutes très-prononcés sur la place^ssignée à ces animaux dans le cadre zoologique, fondés seulement sur la forme extérieure, qui dans mes principes suffit pour déterminer le degré d'organisation d'un animal; mais je n'avois pu réussir à les éclaircir complètement, jusqu'au moment où MM. Quoy et Gaimard ont bien voulu soumettre à mon observation plusieurs individus de la phy- sale commune, et surtout où M. Hérissier de Gerville a eu la complaisance de m'en envoyer un individu assez complet et fraîchement conservé dans l'esprit de vin.

Depuis lors j'ai eu l'occasion d'observer quelques échan- tillons de physsophore et de stéphanomie, que m'ont également communiqués MM. Quoy et Gaimard ; de sorte que je crois pouvoir retirer, avec connaissance de cause, tous ces animaux du type des Actinozoaires, pour en former un ordre distinct dans le type des Malacozoaires. Peut-être cependant les stépha- nomies ne doivent-ils pas appartenir à la même famille que les physsophores proprement dits.

Les auteurs qui ont parlé des animaux qui constituent cet ordre, sont assez nombreux; mais un assez petit nombre d'entre eux les a examinés d'une manière un peu complète. Les physales ont été remarquées les premières; et en effet, depuis Browne, qui en a donné les premières figures, jusqu'à M. Lesson, qui vient d'en publier de nouvelles dans l'Atlas du voyage autour du monde, par le capitaine Duperrey, il est peu de voyageurs qui n'en aient fait mention.

Les physsophores ont été moins observées, et c'est Forskal qui me semble les avoir le mieux connues.

Les stéphanomies ont été découvertes par MM. Péron et Lesueur; mais ils ont caractérisé ce genre d'après des individus incomplets.

Enfin, MM. Quoy et Gaimard ont publié un travail expro- fesso sur les physsophores; travail qu'ils ont adressé à l'Acadé- mie des sciences, pendant la durée même de leur dernier voyage.

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C'est à l*aide de ces différera travaux, et surtout au moyen des matériaux que MM. Quoy et Gaimard m'ont géné- reusement fournis, que j'ai pu exécuter la distribution systématique des Physogrades que je propose ici, et qui devra servir à rectifier ce que j'ai dit de ces animaux dans le Dictionnaire.

* Les P. à organe natatoire simple et lamelleuxo

Physale , Physalus.

Corps ovale un peu alongé, plus étroit et proboscidiforme eu avant, hydatiforine au milieu, atténué et obtus en airrière; bouche étoilée et terminale; anus latéral; un pied en forme de crête ou de lame oblique, dirigé d'avant en arrière ; branchies fort anomales et composées d'un très-grand nombre de productions cirrheuses, trés-diver- siformes; organes de la génération se terminant au tiers anté* rieur du côté droit, par deux orifices fort rapprochés.

Espèces. La Physale aa6thuse, P. arethusa.

Arethusa, Browne, Jam., p. 586.

La P. glauque; P. glauca, Tilésius, Motiogr., p. 92, t. 2, fig. 1. La P. pélagique; P. pelagica, Bosc, Vers, 1, p. 169, tab. 19, fig. 1 et 2 ; Tilésius, ibid., pag. 94, tab. 1, fig. 7, 8 et 9.

La P. de Lamartinière; P. Lamartinieri, La martini ère, Voyage de la Peyrouse, tom. 4, pl. 20, fig. i3 et 14.

Medusa utriculus, Linn., Gmel., p. 3155, n.® 20.

La P. CORNUE; P. cornu ta, Tilésius, Monogr., tab. 1, fig. 14 et 16.

La P. de GAIMARD; P. Gaimardi, de Blainv., Dictionn. des sc. nat., tom. XL, p. i32.

Observ. Ce genre, établi d'abord par Browne sous le nom d7 Arethusa, et ensuite par Osbeck sous la * dénomination qui a été adoptée, a été admis par tous les zoologistes, mais tout autrement défini par nous qu'il ne l'avoit été jusqu'alors; en effet, il ne nous a pas été difficile de démontrer que les animaux qui le constituent, n'ont absolument rien de radiaire dans leur organisation. Dans notre premier travail à ce sujet9 inséré dans le Dictionnaire des sciences naturelles, nous avions été conduit à considérer les physales comme appar-

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A

tenant à la famille des biphores du type des malacozoaires; mais dans notre mémoire lu à l'Académie des sciences sur la fin de 1828, nous avons montré que ce rapprochement étoit erronné : en effet, il nous a été facile de faire voir dans ces animaux une bouche à l'extrémité d'une sorte de prolon- gement antérieur du corps, un anus latéraL vers la partie postérieure, un pied ou organe locomoteur dans ce qu'on nomme la crête ou la voile, des branchies dans les longs filamens diversiformes qui sont placés sur toute la partie pos- térieure du dos, dans la ligne opposée à celle qu'occupe le pied; enfin, nous avons reconnu la terminaison des organes de la génération dans deux orifices fort rapprochés qui se remarquent au côté gauche du corps, à la racine de la partie proboscidiforme. D'après cela J nous en avons conclu que les physales étoient des animaux mollusques , nageant renversés à la manière des Éolides, des Cavolinies et des Glauous, et de beaucoup d'autres genres de la même famille* Dans le peu qu'il nous a été possible de voir dans leur organisation , nous avons parfaitement reconnu les deux enveloppes animales, l'une pour la peau, l'autre pour l'estomac ; celui-ci susceptible de se gonfler d'air par la disposition du sphincter de la bouche ; nous croyons aussi avoir remarqué une plaque hépatique, des vaisseaux et l'organe central de la^circula- tion. C'est aux personnes qui pourront étudier ces animaux vivans, ou fraîchement morts, qu'il appartient de confirmer notre manière de voir et d'aller plus loin.

Le nombre des espèces de physales est bien loin d'être établi d'une manière un peu rationnelle, et par conséquent certaine. Nous avons adopté celui de six, qu'a fixé M. Tilésius, mais nous sommes bien loin de croire qu'elles sont réellement distinctes. En effet, MM. Quoy et Gaimard, dans leur mémoire sur les physsophores envoyé ¿l'Académie, assurent qu'il n'y en a que deux. Les caractères sur lesquels on a établi la distinc- tion des espèces, ont été essentiellement tirés de la disposition des productions cirrhiformes branchiales : or, rien n'est aussi variable que ces organes, soit pendant la vie, soit après la mort. L'âge paroit y apporter des différences encore bien plus considérables, surtout dans le nombre, comme je m'en suis assuré moi-même sur des individus rapportés par

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MM. Quoy et Gaimard. Je ne crois cependant pas qu'à aucune époque de la vie il y ait jamais rien de rayonné dans leur disposition, comme me Ta dit M. Mertens à son passage à Paris.

** Les Pè à organes locomoteurs complexes et vésiculcux.

PHYSSOPHORE , Phjs soph ora.

Corps plus ou moins alongé, cylindroïde*, hydatiformc dans sa pariie antérieure, pourvu au-delà de deux séries de corps vésiculeux diversiformes, à ouverture régulière, et en arrière d'un nombre variable de productions cirrhi- formes très-diverses, dont deux beaucoup plus longues et plus complexes que les autres; bouche à l'extrémité de la partie hydatiforme; anus terminal; organe de la géné- ration ?

Espèces. La P. HYDROSTATIQUE, P. hydrostaticu, Forskal, Y aun. arab., p. 119; Icones, tab. 53, fig. E; cop. dans l'Enc. méth., pl. 89, fig. 7-9.

La P. MCJZONBME, P. muzo mena, Péron et Lesueur, Voy. aux terres aust., pl. 29, fig. 4.

La P. BLANCHE, P. alba y Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zoologie.

La P. INTERMEDIAIRE, P. intermedia, id,} ibid.

La P, AUSTRALE, P. australis, id., ibido

La P. A DEUX VESSIES, P. bivesiculata, id*, ibid.

Observât. Ce genre, établi et assez bien caractérisé par Forskal, a été adopté par tous les zoologistes subséquens; mais souvent avec des modifications dans la caractéristique qui l'ont un peu dénaturé.

Avant le dernier voyage de MM. Quoy et Gaimard, n'ayant jamais rien vu de ces .animaux, il m'avoil été absolument impossible de m'en faire une idée un peu satisfaisante ; je m'étois borné à assurer que ce n'étoient nullement des médu- saires, et qu'il n'y avoit rien de radiaire dans leur organisa" tion. J'étois donc porté à croire qu'ils devoient être rapprochés des physales, comme on l'avoit fait jusqu'alors.

Grâces à la complaisance des voyageurs 4me je viens de

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citer, j'ai pu étudier deux animaux de ce genre dans un* a"it bon état de conservation ; et j'ai converti la plupart de mes doutes en certitude. Ainsi je me suis assuré que ce qu'on nomme la vessie hydrostatique est musculaire, et est évi- demment un renflement du canal intestinal, avec un orifice ou bouche à son extrémité; qu'au-delà le corps non vésicu- leux, à parois plus épaisses, est pourvu d'organes singuliers, musculaires, creux, avec un orifice bien symétrique à l'extré- mité postérieure, et que ces organes sont bien régulièrement disposés par paires plus ou moins nombreuses et sériales. J'ai reconnu enfin que le corps, plus ou moins prolongé en arrière et comme intestiniforme, est également pourvu, mais seulement dans une partie de son étendue, d'une assez grande quantité de productions cirrhiformes très-diversifiées, et dont quelques-unes, beaucoup plus longues que les autres, sont ap- pendiculées dans toute leur étendue.

D'après cela, j'ai été conduit à considérer la vessie hydro- statique des physsophores comme la partie antérieure du corps des physales; la seconde partie de celles-là, comme le corps proprement dit de celles-ci: les poches contractiles des unes représentant le pied des autres; enfin , j'ai vu des branchies dans les productions cirrhiformes de l'un et de l'autre genre.

Tous ces rapprochemens ne sont peut-être pas tout-à-fait hors de doute, mais ils nous semblent fort probables; aussi pensons-nous que la figure de la seconde espèce donnée par M. Lesueur, a été un peu arrangée dans l'idée que c'étoit un animai rayonné, du moins dans les parties inférieures; car il est aisé de voir que les organes natateurs sont sur deux séries longitudinales.

Les physsophores diffèrent cependant des physales, en ce qu'elles nagent ou flottent dans nne position verticale, la poche aérifère étant en hatit et les productions cirrhiféres en bas.

La distinction des espèces de physsophores me semble devoir porter surtout sur le nombre et la forme des organes nata- teurs; malheureusement il paroit qu'ils tombent avec la plus grande facilité : c'est peut-être à cela qu'est due la singularité signalée dans la P. hydrostatique de Forskal,

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de trois de te s organes d'un côté et de cinq de l'autre. Cependant, comme le nombre total huit est le même que dans le F. muzonème de Péron, peut-être la différence entre les deux côtés, dans celle de Forskal, tient-elle uniquement à ce que l'un de ces organes a été à tort rapporté à un côté auquel il n'appartenoit pas.

J'ai observé moi-même la dernière espèce, et je suis certain qu'elle n'a qu'une paire d'organes natateurs.

DIPHYSE, Diphysa.

Corps cylindrique, alongé, contractile, musculaire, composé de trois parties: l'antérieure Vésiculeuse; la moyenne portant à sa partie inférieure deux organes natateurs creux, placés l'un devant l'autre, et enfin la troisième, la plus longue, pourvue en dessus d'une plaque fibrillo-capillacée, et en des- sous de productions cirrhiformes; bouche terminale; anusP

Espèce. La D. SINGULIERE, D. singular is, Quoy et Gaimard, Astrolabe, zoolog.

Obscrv. Ce genre est établi sur une espèce de physogrades que j ai pu étudier, parce qu'elle a été rapportée en assez bon état de conservation par MM. Quoy et Gaimard ; elle m'a paru différer beaucoup des véritables physsophores, en ce que les organes locomoteurs sont médians et ne forment qu'une seule série composée de deux poches inégales, placées l'une au-devant de l'autre, de manière à ressembler davan- tage à un pied de malacozoaire. La partie postérieure du corps, qui n'est peut-être pas complète, est couverte en, dessus par une espèce de plaque entièrement formée par une sorte de guillochis capillaire, tandis qu'au-dessous sont des racines de productions cirrhiformes, du moins à ce que je suppose. En avant du premier organe locomoteur est lin organe bilobé dont j'ignore la nature, et à sa racine un orifice ovalo-médian, appartenant peut-être a la génération.

RHJZOPHYSE, Rhizophyscu

Corps libre, transparent, très-contractile, fort alongé, fistu- leux, renflé à une extrémité en une sorte de vessie aérifère, avec un orifice terminal, pourvu dans toute sa longueur de

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productions tèntaculiformes éparses, mêlées avec des filete' cirrhiformes.

Espèce. La RHIZOPHYSE FILIFORME, R. Jiliformis, Péron, Le- sueur, Voyage, pl. 59, fig. 3; PhjssophoraJiliformis, Forskal,

F aun. aràb.y p. 120, u.® 47 ; Icones, tab. 25, fig. F.; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 89, fig. 12.

Qbserv, Ce genre, établi par Péron sur un animal que Fors- kal plaçoit parmi ses physsophores, ne m'est connu que par la figure et la description que ce dernier en a données; à en juger d'après cela, il se pourroit réellement que ce fût un ani- mal incomplet et qui auroit perdu ses organes natateurs, comme le pensent MM. Quoy et Gaimard. Cependant, Fors- kal paroit ne pas le supposer, et M. Mertens nous a assuré qu'il l'avoit aussi rencontré sans aucun de ces organes.

MM. Quoy et Gaimard, dans leur manière de distribuer les espèces de physsophores, ont tout autrement défini les Rhi- zophyses que Péron et que nous, puisqu'ils considèrent comme telles les espèces chez lesquelles les organes natateurs ne sont pas limités à un espace du corps, mais existent dans toute sa longueur entremêlés avec les productions cirrhiformes; ils les partagent ensuite en deux sections, suivant que ces organes natateurs sont ou ne sont pas creux, et alors ils rapportent à ce genre celui qu'ils avdient désigné sous le nom d'hip- popode.

*** Les Stéphanomies.

Les organes locomoteurs en forme d'écailles pleines et dis- posées en séries transverses.

STEPHANOMIE, Stephanomia.

Corps en général fort alongé, cylindrique , vermiforme, couvert dans toute son étendue, si ce n'est dans la ligne médiane inférieure, d'organes natateurs squameux, pleins et disposés par bandes transverses, entre lesquelles sortent, et surtout inférieurement, de longues productions cirrhi- formes très-diversifiées, mêlées avec des ovaires.

Orifices du cananl intestinal terminaux.

Espèces. La STEPHANOMIE HERISSEE, 5. amphitrid.es, Pérôn et Lesueur, Voyage aux terres aut., p.45, pl. 29, fig. 5 9 de

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Chamisso, Eysenhardt, De anim. quibusd, verm., Nov* acadetn. cur. nat., tom. 2 , pag. 362, tab. 32, üg. 5, A.F.

La S. GRAPPE, S. uvaria, Lesueur, Voyage, pl. dernière; de Blainv., allas de ce Dictionnaire.

La S. PÉDICULÉE, S, pediculata9 Lesueur, Mém. mas.

La S. appendiculée , 5. appendiculata, id., iíid.

La S. rosacée, S. rosacea, id. ibid.

La S. triangulaire , S. triangularis, Quoy et Gaim., Astros- labe , Zoolog.

La S. imbriquée, S. imbrícala, id., i¿i2.

La S. hexacantbe, 5. hexacantha, id., iiid.

La S. foliacée , S.foliacea, id. i¿id.

Observ. Ce genre a été établi par Péron et Lesueur dans l'ouvrage cité, pour des animaux incomplets sur lesquels MM. de Chamisso et EysCnhardt nous ont donné des détails un pea plus sütisfaisans.

Je ne Tai long-temps connu que sur ce que ces auteurs en ont dit, et sur un petit tronçon de la S. à grappes, que m'avoit donné M. Lesueur. Depuis lors fai eu à ma disposition quel- ques individus peut-être complets qu'ont rapportés dernière- ment MM. Quoy et Gaimard, et de jolis dessins fails par M. Lesueur sur des animaux qui étoient sans doute entiers, en sorte que j'ai pu m'en faire une idée plus nette.

D'abord je me suis assuré que les stéphanomies sont des animaux bilatéraux et parfaitement symétriques, c'est-à-dire que leur corps, quelquefois extrêmement alongé, en forme de long ver tortillé sur lui-même, est partageable en deux côtés égaux par un plan dirigé dans son axe ; il est du reste à peu près cylindrique, avec un long et assez large sillon médian à sa partie inférieure, ce qui donne à la coupe du corps l'aspect un peu réniforme. Il est, en outre, entièrement composé de lamelles musculaires placées de champ, libres à leur bord tx*' terne ; ce qui fait que sa surface extérieure est profondément cannelée, disposition que je ne connois encore que dans ce genre d'animaux. C'est dans le sillon médian inférieur que s'attachent la très-grânde partie des productions diversifor- mes plus ou moins alongées, qui, parla grande extension dont elles sont susceptibles, donnent aux stéphanomies un aspect si singulier. Mais, outre ces productions, je crois m'être assuré

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qu'il en est d'autres, peiit-être ovifères, dont la succession d'ef- pace en espace forme trois séries longitudinales : l'une médio- dorsale et les deux autres latérales. Quant aux organes squa- zniformes, ils sont pleins et disposés par bandes transverses commençant vers la ligne dorsale et finissant vers celle qui lui est opposée; ils m'ont paru tenir fort peu an reste du corps et presque seulement par un vaisseau radiculaire. Je ne puis assu- rer que j'aie vu une stéphanomie bien entière ; il se pourroit cependant que cela fût : alors je penserais que le canal intesti- nal, étendu d'une extrémité à l'autre,seroit terminé par deux orifices arrondis, dont l'antérieur, plus grand, seroit au mi- lieu d'une sorte de bourrelet labial : il n'y auroit donc pas dans ce genre de renflement hydatiforme. Je dois cependant faire observer que M. Lesueur en indique un dans la figure de l'es- pèce qu'il nomme appendiculée, et que MM. Quoy et Gai- mard dessinent et décrivent très-bien la vessie des espèces dont je forme le genre Rhodophyse ci-dessous.

Ainsi il y a encore quelques incertitudes sur la structure de ce genre singulier ; je doute au moins àutant de la vérité des détails que Péron a donnés sur la manière dont ils saisissent leur proie.

Protomédée, Protomedea.

Corps libre, flottant, cylindrique, fistuleux, fort long, pourvu supérieurement d'un assemblage imbriqué sur deux rangs latéraux, alternes, de corps gélatineux, pleins, hippopo- diformes, et dans tout le reste de sa longueur de produc- tions filamenteuses, cirrheuses, diversiformes. Bouche pro- bqscidi forme à l'extrémité d*une sorte d'estomac vésicu- leux.

Espèces. La Protomédéë jaune, P. lutta.

Hippopoda lutea, Quoy et Gaimard, Mem., Ann. des sc. nat., tom. 10, pl. 4^4, fig. 1 - 12.

Gleba exesa, Otto, Mollusq. et Zooph,, Nov, act. curtom. 11, tab. 42, fig. 3, a, b, c, d

Le P. uniforme, P. uniformis, Lesueiir, Mém. mss. (Mer d'Amérique mérid.)

Le P. soulier, P. calcearia, Lesueur, Mém. mss. (Mer d'A~ mérique.)

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La P. NOTEE, P. notata, id., ibid. (Mer d'Amérique.)

Observ, On trouve depuis assez long-temps un organe natateur d'une espèce de ce genre considérée comme type d'un nouveau genre établi parMulIer, et reproduitdans les planchesdel'Ency- clopédie méthodique sous le nom de Gleba, du moins cela me pa- roit probable pour le corps figuré pl. 89, fig. 5 et 6 j aussi M.Otto, qui a eu l'occasion de rencontrer dans la mer de Naples un or- gane analogue, lui a-t-il donné le nom de Gleba exesa que nous rapportons à YHippopoda lutea de MM. Quoy et Gaimard ; mais la première connoissance de ranimai entier et rétablissement du genre nous paroissent dus à M. Lesueur, comme nous rap- prenons d'un mémoire qui a été envoyé à Paris il y a déjà plusieurs années et qui malheureusement n'a pas été publié. De leur côté, MM. Quoy et Gaimard, ayant eu l'occasion d'observer un de ces animaux complets dans les eaux de Gibraltar, en ont fait un genre qu'ils ont appelé Hippopode, à cause de la ressemblance des organes natateurs avec un sabot de cheval; depuis ils paroissent l'avoir abandonné, puisque dans leur mémoire sur les physsophores ils ont réuni leur H. lutea au genre Rhizophyse : ce que n^ous ne croyons pas devoir imiter. ATors nous rétablissons ce genre, qui ne diffère des Stéphanomies que parce que les organes natateurs sont autrement disposés.

Si la rhizophyse filiforme est réellement un animal altéré par la perte de ses organes locomoteurs, il est évident, comme l'ont pensé MM. Quoy et Gaimard, que le gfenre Protomédéc doit être réuni aux Rhizophyses de Péron.

Quant à la caractéristique que M. Otto a donnée de son genre Gleba, et dans laquelle il fait-entrer un canal intestinal simple et droit, aboutissant a un amas de glandules, il est probable qu'il y a quelque erreur, et que le canal intestinal n'est rien autre chose que le vaisseau qui, partant de la base de l'organe, va se ramifier dans son tissu.

J'ai dit plus haut qu'il me sembloit probable que les figures 5 et 6, pl. 89, de l'Encyclopédie représentoient un organe na- tateur de Protomédée; mais je ne voudrois pas assurer qu'il en soit de même pour le corps représenté fig. 2 et 5.

Les protomédées se trouvent, à ce qu'il paroit, dans toutes les mers; mais surtout dans celles des pays chauds : c'est sans

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doute d'une espèce de ce genre que M. Lesueur m'écrivoit en j 818 : " Les physsophores, balancés par les légères ondulations de la mer du golfe de Bahama, s'abandonnent pour ainsi dire avec confiance et étendent les nombreuses et diverses parties de leur organisation : leurs filets si délicats sont réellement dignes de l'admiration de l'observateur. L'une d'elles ressem- ble assez bien à une pomme de pin dont les capsules où se loge la graine seroient autant de soufflets que l'action et la volonté de l'animal feroient mouvoir dans toutes les direc- tions. Ces capsules, tronquées extérieurement et bifurquées a la partie attachée au tube commun, sont bien distinctes entre elles. La pomme gélatineuse qui constitue leur ensemble, est soutenue par un globule ou vessie pleine d'air; aussitôt que l'on touche ces animaux pour les prendre, toutes les capsules se détachent, et chacune d'elles peut être prise pour un ani- mal distinct par les personnes qui n'auroient pas observé un physsophore entier. *

RHODOPHYSE , Rhodophysa.

Corps court, cylindrique, charnu , renflé supérieurement en une vessie aérifére, et pourvu au-dessous d'un nombre va- riable de corps gélatineux, pleins, costiformes, formant une seule série transverse, et d'un nombre variable de produc- tion filamenteuses, diversiformes.

Bouche et anus terminaux.

Espèces. La RHODOPHYSE HELIANTHE, H. helianthus. Rhizopujsa helianthus, Quoy et Gaimard, Mém. Ann. des sc. nat., tom. io, pl. 5 A , fig. i - 8.

La R. MELON, il. melo.

Rhizoph. melo, Quoy et Gaimard, ibid, pl. 5C, fig. i-9" La R. DISCOÏDE, R. discoidea.

Rhizoph. discoidea, id., i'id., pl. 5 2?, fig. î, 2 et 3.

La R. ROSACEE, R. rosacea.

Pbyssopkora rosacea, Forskal, Faun. arabp. 120 n.° 46; leones, tab. 43, fig. cop. dans TEncycl. méthod., pl. 89, fig. 1 o et 11.

Observ. Ce genre est évidemment fort rapproché du précé- dent, dont il ne différé même que par la brièveté du corps, et parce que les organes locomoteurs ont une tout autre forme,

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et surtout une tout autr*1 disposition ; elle paroit même tel- lement radiaire dans les figures de MM. Quoy et Gaimard 9 qu'il seroit réellement bien difficile de ne pas regarder ces ani- maux comme de véritables actipozoaires, si Ton ne pouvoit pas conserver quelque doute sur la rigoureuse exactitude du dessin. En effet, nous avons déjà eu l'occasion de faire ob- server plus haut, au sujet du Physsophora muzonema, que M. Le- sueur, entraîné sans doute par l'idée que cet animal étoit voisin des méduses, lui avoit donné une forme complètement ra- diaire, très - probablement contre la vérité, à en juger du moins d'après le P. hydrostatice décrit par Forskal, et le P. à deux vessies, que nous avons not^s-même examiné; peut- être le dessin de M. Quoy est-il dans le même cas.

Quant à sa A. discoidea, qui est dépourvue d'organes nata- teurs, il faut convenir que la disposition des productions ovi- gères est bien radiaire. Cet animal formeroit-il un passage du type des malacozoaires à celui des actinozoaires ? ou biense- roit-ce réellement une méduse voisine des porpitesP ou, enfin, y a-t-il quelque inexactitude dans le dessin? Je n'ai pas assez de données pour répondre à ces différentes questions: en gé- néral, c'est un sujet de recherches extrêmement intéressant, mais malheureusement fort hérissé de difficultés, que l'étude de l'organisation des animaux qui constituent la famille toute entière des physsophores.

LES DIPHYDES.

Corps bilatéral et symétrique, composé d'une masse viscérale très-petite, nucléiforme, et de deux organes natateurs, creux, contractiles, subcartilagineux ët sériaux: l'un anté- rieur, dans un rapport plus ou moins immédiat avec le nu- cléus, qu'il semble envelopper; l'autre postérieur et fori peu adhérent.

Bouche à l'extrémité d'un estomac plus ou moins proboscidi- forme.

Anus inconnu. Une longue production cirrhiforme, et ovi- gère sortant de la racine du nucléus et se prolongeant plus ou moins en arrière.

Observ, Les animaux qui constituent cette famille, quoi-

6o. 8

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que fort connus dans toutes les iners des pays chauds, pa- roissent avoir été signalés pour la première fois d'une manière certaine par M. Bory de Saint-Vincent, qui en a parlé dans son Voyage aux côtes d'Afrique en les considérant comme des tbiphores. Tilésius en a dit également quelque chose dans la partie zoologique du Voyage de Krusenstern ; mais M. Cuvier est le premier qui en ait formé un genre distinct sous le nom deDiphye, ou du moins qui l'ait publié dans la première édi- tion de son Régne animal. En effet, M. Lesueur, plus d'un an auparavant, m'avoit envoyé le dessin d'un genre de la même famille, auquel il donnoit le nom d'Amphiroa, et qui, d'après ce que je sais maintenant des diphydes, en étoit au moins bien voisin, mais que le défaut de renseignemens sur les caractères de ce genre m'empêcha sans doute de rendre, public. Nous devons même ajouter que M. Lesueur avoit été plus heureux que M. Cuvier, en ce qu'il avoit en sa disposition un animal vivant et complet; tandis que celui-ci faisoit d'une diphyeun composé'de deux individus, en donnant pour type la moitié antérieure seulement, à laquelle il attribue deux ouvertures, l'une pour la bouche et l'autre pour la sortie de la produc- tion cirrhigère, qu'il regarde comme l'ovaire.

Depuis lors, MM. Quoy et Gaimard, ayant eu l'occasion d'ob- server un grand nombre d'espèces différentes dans les eaux du détroit de Gibraltar, en firent le sujet d'un mémoire spécial accompagné de figures nombreuses, et qui, envoyé à l'Aca- démie des sciences, a été publié dans les Annales des sciences naturelles.

En même temps qu'ils firent parvenir leurs observations en France, ils voulurent bien m'envoyer plusieurs diphyes con- servés dans l'esprit de vin, et c'est ce qui m'a permis de me . faire une tout autre idée que celle qu'on avoit de ces ani- maux. En effet, M. Cuvier, en créant ce genre, le plaça, on ne peut trop deviner pourquoi, dans sa classe des acaléphes, entre les Béroës et les Porpites.

Pendant le reste de leur voyage, MM. Quoy et Gaimard eurent l'occasion de rencontrer d'autres diphyes, dont ils firent des genres distincts, qu'ils ont eu également la bonté de soumettre à mes observations.

J'ai eu aussi l'heureuse occasion de me procurer de char-

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mans dessins de diphyes, faits par M. Lesueur dans le golfe de fiahama, lors de son passage en Amérique.

M. Paul-Emi|e Botta, placé à ma recommandation sur un bâtiment de commerce qui vient de faire le tour du monde, m'a également communiqué les observations qu'il a pu faire sur les diphydes, en sorte que, quelque difficile que soit leur étude, j'ai pu arriver à entrevoir leurs véritables rapports naturels, surtout en m'aidant de l'examen de certaines es* péces de physsophores.

Le corps d'une diphye au premier aspect, et surtout à ce qu'il paroit pendant la vie, semble n'être composé que de deux parties polygonales, subcartilagineuses, transparentes, placées à la suite l'une de l'autre, et se pénétrant plus ou moins, celle de derrière dans une excavation de celle de de* van t. Ces deux parties, plus ou moins constamment dissent" blables, offrent en outre cela de commun , qu'elles sont ordinairement creusées plus ou moins profondément par une cavité aveugle et s'ouvrant à l'extérieur par un orifice fort grand et régulier, quoique diversiforme : en ajoutant a cela une production regardée comme un ovaire par M. Cuvier, et qui sort de la cavité supérieure de la partie cartilagineuse antérieure ,* c'étoit tout ce qu'on avoit remarqué sur les diphyes avant le mémoire de MM. Quoy et Gaimard. Ils ont cependant décrit les nombreuses espèces qu'ils ont ob- lervées à peu près comme M. Cuvier ; avec cette modifica* tion cependant, qu'ils ont considéré les d'eux parties comme appartenant au même animal ; mais l'étude des différences de forme nécessaires pour l'établissement des genres nouveaux qu'ils ont proposés, et surtout les bonnes figures qu'ils ont données, a permis d'aller plus loin, et de voir dans les diphyes autre chose que les deux parties subcartilagineuses. En effet, en prenant pour exemple les calpés, et surtout les cucubales ou les capuchons, on voit que le corps des diphyes forme un véritable nucléus, situé a la partie antérieure de la masse totale, et que ce nucléus est composé d'un œsophage proboscidien à bouche terminale en forme de ventouse, se continuant dans un estomac entouré de granules verts hépatiques et quelque- fois dans un second rempli d'air. On remarque en outre, k la partie inférieure, un autre amas glanduleux, qui est probable-

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tnent l'ovaire et en rapports plus ou moins immédiats avee la production cirrhigère et peut-être ovigère qui se prolonge en arriére. Ce nucléus paroft plus ou moins enveloppé par le cartilage antérieur, qui lui offre, en effet, une cavité quel- quefois distincte d'une seconde, dont il a été parlé plus haut, servant à la locomotion et d'autres fois confondue avec elle; fil est du reste en connexion intime avec son tissu par des fila- mens que nous croyons vasculaires. 11 en est de même de la . partie postérieure du corps. Nous avons déjà fait remarquer que cette partie étoit creusée par une grande cavité qui se continue dans presque toute sa longueur ; c'est du fond de cette cavité que naît un prolongement peut-être également vasculaire, qui se porte au-dessus de la racine de la production ovigère et qui s'unit sans doute au nucléus. Ainsi il me paroit certain que cette partie appartient réellement à la diphye ; mais Von conçoit comment elle s'en détache au moindre effort, puisque son union se fait par le moyen d'un seul filament.

D'après ce qui vient d'être dit de l'organisation des diphyes, on voit que la partie que M. Cuvier regardoit comme consti- tuant l'animal à elle seule, n'en est qu'un organe peu im- portant; qu'il faut y joindre la partie postérieure, qu'on re- gardoit comme un individu distinct; mais surtout, qu'il faut tenir compte du nucléus viscéral, qui, avec la production pvifère, forme la partie essentielle de l'animal.

D'après cette manière d'analyser une diphye, il est évident que ce ne peut être un animal du type des actinozoaires; mais pour établir ses rapports naturels, voyons ce que les obser- vateurs cités nous ont rapporté dé leurs mœurs et de leurs habitudes.

Les diphyes sont des animaux d'une grande transparence, qu'il "st souvent fort difficile d'apercevoir dans les eaux de la mer, et même dans une certaine quantité d'eau prise à part.

C'est essentiellement à d'assez grandes distances des rivages qu'on les rencontre dans les mers des pays chauds, et souvent en très* grand nombre.

Elles flottent et nagent à ce qu'il paroit dans toutes lesdirec* lions, l'extrémité antérieure ou nucléaleen avant, et parla contraction des deux parties subcartilagineuses, chassantl'eau

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fielles conservent; aussi leur ouverture est-elle toujours di- rigée en arriére. Quand lçs deux organes natateurs sont éga- lement pourvus d'une cavité spéciale, il est probable que la locomotion est plus rapide : elle peut du reste être exécutée par l'un ou par l'autre proportionnellement a leur grandeur.

Le postérieur est si peu solidement attaché au nucléus, qu'il arrive sou vent que par accident il s'en détache; au point que M. Botta croyoit qu'une diphye entière n'étoit formée que d une seule de ces parties, n'ayant que fort rarement trouvé ces animaux complets.

Pendant la locomotion, la production cirrhigère et ovifére, à ce qu'il paroit, flotte étendue en arrière, en se logeant en partie dans une gouttière dont le bord inférieur de l'organé natateur postérieur est creusé; mais elle n'a pas la même longueur, l'animal pouvant la contracter fortement et même au point de la faire rentrer entièrement; d'après cela, il est évident que cet organe est musculaire. Mais ce qu'il offre déplus remarquable, c'est que dans toute sa longueur, et es- pacés d'une manière assez régulière, se trouvent des organes que MM. Quoy et Gaimard regardent comme des suçoirs, et qui jouissent en effet de la faculté d'adhérer et d'an- crer l'animal, comme s'en est assuré M.'Botta. Je n'ose dé- cider ce que cet organe peut être; mais je suis assez porté à croire, ou bien que c'est un prolongement du corps analogue à ce que nous avons vii dans les physsophores, ou que c'est, sinon un ovaire, du moins un assemblage de jeunes individus, un peu comme dans les biphores.

Dans l'état actuel de nos counoissances sur les diphyes, il me semble qu'elles sont pour ainsi dire intermédiaires aux bi- phores et aux physsophores : elles se rapprochent dès premiers, dont l'enveloppe subcartilagineuse est quelquefois tripartite: comme nous rapprenons de M. de Chamisso, en ce que la masse des viscères est nucléiforme, qu'elle est contenue en grande partie dans cette enveloppe, que celle-ci a deux ouvertures, et que c'est par la contraction que s'exécute la locomotion.

On trouve au contraire à rapprocher les diphyes des phys- sophores, en regardant les organes natateurs comme analogues de ceux que nous avons vus dans le genre Diphye, oit le plus petit est en avant et le plus grand en arriére ; l'un et

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l'autre étant parfaitement bilatéraux. Là bouche est aussi s o l'extrémité d'une sorte de trompe. Il y a quelquefois un renflement bulloïde plein d'air; enfin, le corps est terminé par une production cirrhigère et peut-être ovifère.

Au reste, nous sommes obligés de convenir que ces rap- prochemens , pour être mis hors de doute, ont besoin d'une connoissance plus complète que celle que nous avons non- seulement de ¡'organisation des diphyes et des physsophores, mais même de celle des biphores eux-mêmes.

Dans la manière de voir de M. Mertens, naturaliste en chef dans la dernière circumnavigation des Russes, les diphyes ne seroient que des stéphanomies; alors il faudroit considérer les productions ovifère et cirrhigère de ces diphyes Comme les analogues de la partie postérieure et tubuleuse des stéphanomies.

Nous avons déjà dit plus haut que MM, Quoy et Gaimard, dans leur mémoire sur les diphydes, avoient établi plusieurs genres nouveaux, en ayant principalement égard à la forme et à la proportion des deux organes natateurs ou partiës du corps. M. Lesueur en a aussi établi, dont quelques-uns paroissent rentrer dans ceux des zoologistes de l'Astrolabe} malheureusement nous ne les connoissons que d'après des figures.

Enfin, M. Otto en a aussi proposé un ou deux, mais sup des parties détachées, ou sur des animaux incomplets.

La plupart de ces genres ne sont réellement pas fort distincts; nous les adopterons cependant, au moins provisoi* rement, pour faciliter l'étude d'animaux aussi singuliers.

Les diphydes nous paroissent pouvoir être divisées en deux grandes sections, suivant que la partie antérieure est pourvue d'une seule ou de deux cavités,

* Diphydes dont la partie antérieure n'a qu'une seule cavité* CUCUBÁLB, Cuçubalus,

Corps pourvu d'un grand suçoir proboscidiforme exsertile, avec une grappe d'ovaire à sa base, logé dans une large excavation d'un unique organe natateur antérieur cordi- forme, recevant aussi le postérieur, également cordiforme, et creusé d'une cavité à orifice postérieur et ovalaire*

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Espèces. Le C. CORDIFORME, C. cordiformis, Quoy et Gaimard, Astrolabe , Zoolog.

Observ. Ce genre, établi par MM. Quoy et Gaimard, ne con- tient "pie l'espèce citée, qui n'a pas plus de deux lignes de long; elle diffère des autres diphydes, d'abord en ce que le nucléus est'beaucoup moins caché et enfoncé dans le corps natateur antérieur, qui n'a* d'ailleurs qu'une seule grande cavité, dans laquelle il s'enfonce; ensuite en ce que la produc- tion ovigère est très-courte ; enfin en ce que cet animal nage toujours dans une position verticale.

Capuchon, Cucullus.

Corps pourvu d'un grand suçoir exsertile, proboscidiforme, avec une grappe d'ovaires à sa base, logé dans une exca- vation profonde, unique de l'organe natateur antérieur, en forme de capuchon, dans lequel s'emboîte le postérieur; celui-ci tétragone et percé en arrière d'un orifice arrondi terminal.

Espèce. Le C. DE Dorey ; C. doreyanus, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zoolog. ( Nouvelle Guinée. )

Observ. 6e genre ne diffère réellement du précédent què par la forme des organes natateurs; aussi je doute qu'il mérite d'être conservé, d'autant plus qu'il ne contient qu'une espèce. M. Botta, qui a eu l'occasion d'observfer fréquemment dans presque toutes les mers des *pays chauds, depuis la côte du Pérou jusque dans l'archipel indien, un grand nombre d'ani- maux semblables au capuchon de Dorey de MM. Quoy et Gaimard, et les ayant trouvés quelquefois libres et d'autres fois faisant partie de la production cirrhigère et ovifère des diphyes ordinaires, a été conduit à penser que les capuchons pourraient bien n'être qu'un degré de développement d'une diphye. Quoique cela puisse se concevoir jusqu'à un certain point, en observant que dans les capuchons il n'y a pas de production cirrhigère, ce qui semble prouver qu'ils ne sont pas adultes; cependant la différence de forme des organes natateurs est tellement grande, que je n'ose décider de ce rapprochement.

NACELLE, Cymba.

Corps pourvu d'un grand suçoir exsertile proboscidiforme,

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ayant k sa base un amas d'organes ovariformes, logé dans une excavation unique, assez profonde, d'un organe nata- teur naviforme, recevant et cachant en partie l'organe natateur postérieur; celui-ci sagittiforme, percé en arrière d'un orifice arrondi, couronné de pointes, et creusé à son bord libre par une gouttière longitudinale.

Espèces. La N. SAGITTEE; N. sugitlata, Quoy et Gaimard, Mém. ( Du détroit de Gibraltar. )

La N. tronquée; N. truncata, id. ibid. ( Océan Atlantique.) Observ. Ce genre ne diffère encore des capuchons que par la forme des organes natateurs; en effet, la disposition du nucléus dans le fond de la cavité unique dont est creusé l'antérieur, la pénétration du postérieur dans cette même cavité, sont absolument comme dans les deux genres précé- dens. C'est ce dont j'ai pu m'assurer sur plusieurs individus conservés dans l'esprit de vin*

CDBOÏDE, Cuboides.

Corps nucléiforme pourvu d'uri grand suçoir proboscidiforme, entouré d'une masse hépatique, ayant à sa base un ovaire d'où sort une production filiforme ovigère, contenu daos une grande excavation unique, hémisphérique, d'un organe natateur antérieur, cuboïde, beaucoup plus grand que le postérieur, qui est tétragone, et presque entièrement caché dans le premier.

Espèce. Le C- vrré; C. vitreus, Quoy et Gaimard, Mém.* pl. 7, B, i à 3. ( Du détroit de Gibraltar.)

Observ. G'est encore un genre à peine distinct des précé- dens, et seulement parla forme et la proportion des organes natateurs. Comme j'en ai eu un assez grand nombre d'individus a ma disposition, j'ai pu m'assurer de la caractéristique que j'en ai donnée; j'ai en effet très-bien reconnu que la grande et unique cavité de l'organe antérieur et cubique contenoit un nucléus viscéral considérable, dans lequel j'ai pu recon- noitre une sorte d'estomac proboscidiforme, entouré à sa base d'un organe hépatique, et plus en arrière un ovaire granuleux, contenu dans une membrane propre, et d'ou s'échappoit une longue production ovigère; j'ai pu également très-bien m'assurer que l'organe natateur postérieur, conformé

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du reste eomme dans les véritables diphyes, étoit entiè- rement caché dans l'excavation de l'antérieur avec la masse viscérale.

ENNEAGONB, Enneagona*

Corps nucléiforme pourvu d'un grand suçoir exsertile, ayant à sa base un assemblage d'ovaires, d'où sort une production ovigère; organe natateur antérieur ennéagone, contenant avec le nucléus dans une excavation unique (?) le postérieur, beaucoup plus petit, à cinq pointes et canaliculé en des- sous.

Espèce. L'E. HYALIN; E. hyalina, Quoy et Gaimard, Mém., pl. 7, A, i à 6. ( Du détroit de Gibraltar. )

Observ. Ce genre, établi par MM. Quoy et Gaimard paroit, au premier abord asses peu différer du précédent; cepen- dant, outre la forme des organes locomoteurs, il se pourroit que le premier eût deux cavités distinctes, l'une locomo- trice, l'autre pour la pénétration du second; et en effet çelui-ci est eanaliculé en dessous*

AMPHIBOA, Amphiroa.

Corps nucléiforme assez considérable, pourvu d'un estomac proboscidiforme, ayant à sa base une grappe d'ovaires, prolongé en un long filament, contenu dans un organe natateur antérieur, polygone, court, coupé carrément, à une seule cavité, dans laquelle s'enfonce le postérieur, qui est également court, polygone et tronqué*

Espèces. L'A. ailée, A. alata, Lesueur, Mém* ( Mers de Bahama. )

L'A. cakenéb, A. carinata, id., ibid.

L'A. TH.ONQOÉE, A. truncata, id-, ibido

Obscrv, Ce genre ne m'est connu que par de charmantes figures envoyées par M* Lesueur, et dont une m'est parvenue il y a plus de dix ans, mais sans description, ce qui m'a empéché de la publier. Cependant, à s'en rapporter à ces figures, il est évident que les amphiroas sont des diphyes, mais avec des organes natateurs d'une forme et d'une pro- portion particulières* La dernière espèce paroit toutefois

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se rapprocher assez des calpés de MM. Quoy et Gaimard, par la grande disproportion des deux parties.

** Diphydes dont la partie antérieure a deux cavités distinctes.

CALPE, Calpe,

Corps nucléiforme sans trompe exsertile, ayant une sorte de vésicule aérifère, et à sa base un ovaire prolongé en une longue production cirrhigère et ovifère; organe nata- teur antérieur court, cuboïde, ayant une cavité locomo* trice distincte ; organe natateur postérieur très-long, tronqué aux deux extrémités, ne pénétrant pas dans l'an- térieur, et pourvu d'une ouverture terminale ronde. Espèce. Le C. PENTAGONE; C. pentágono,, Quoy et Gaimard. Mém*, pl. 6, fig. i à 7.

Observ. Ce genre, établi parles auteurs cités, est réellement assez distinct des véritables diphyes, avec lesquelles il a cependant beaucoup de rapports, non-seulement par la grande différence des deux organes locomoteurs, mais parce que le postérieur est seulement appliqué contre l'antérieui; et ne pénètre pas dans la cavité viscérale.

J'ai examiné quelques individus assez bien conservés du C. pentagone, et j'ai pu aisément reconnoitre que le nucléus est composé d'une sorte d'estomac, avec une bouche sessile, et même une petite plaque hépatique de couleur verte, appliquée contre lui, et en outre d'une sorte de vessie aérifère, située en arrière. A la racine inférieure du renfle- ment stomacal est l'ovaire formé par un amas de granules, et qui se prolonge en arrière en une longue production Chargée de corps oviformes, et d'autres plus longs et plus en forme de cloche. Cette production, sortie de l'organe nata- teur antérieur, passe sous le postérieur en suivant la gouttière dont il est creusé à sa face inférieure. Du reste, celui-ci, également tronqué aux deux extrémités, est creusé dans presque toute sa longueur par une grande cavité, du fond de laquelle on voit très-bien partir un vaisseau qui se con- tinue jusqu'à la racine de l'ovaire du nucléus.

ABYLE, Abyla.

Corps nucléiforme fort peu considérable, avfcc une pro-

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duction cirrhigère et ovifère très-longue ; corps natateur antérieur beaucoup plus court que l'autre, subcuboïde, avec une cavité distincte pour recevoir l'extrémité anté- rieure du corps natateur postérieur, qui est polygonal et fort long.

Espèces, L'ABYLE TRIGONE ; A, trígona, Quoy et Gaimard, Mém., pl. 62?, fig. i à 8. ( Détroit de Gibraltar.)

L'A. QUADRILATERE, A, quadrilatcra,

Bassia quadrilatcra, Quoy et Gaimard , Mém. manuscr., Astrolabe, Zoolog.

Oberv. Ce genre ne diffère réellement du précédent que par la forme des organes natateurs, et surtout parce que l'antérieur est percé d'un enfoncement assez considérable pour loger une partie de l'autre; celui-ci, du reste, a tou- jours un long sillon inférieur et une ouverture postérieure terminale.

J'y rapporte une espèce de diphydes trouvée par MM. Quoy et Gaimard dans le détroit de Bass, et dont ils ont fait, provisoirement, un genre sons le nom de Bassia, Il me semble qu'il n'est pas susceptible d'être suffisamment carac- térisé.

DIPHYE, Diphyes,

Corps nucléiforme peu distinct, situé dans le fond d'une cavité profonde, d'ou sort une longue production fabu- leuse, garnie dans toute son étendue de suçoirs proboscidi- formes, ayant k leur racine des corpuscules granuleux et un filament cirrhifère; corps natateurs à peu prés égaux et même subsemblables ; l'antérieur à deux cavités bien distinctes, le postérieur à une seule, avec une ouverture ronde, garnie de dents.

Espèces, Le D. BORY, D, Bory, Quoy et Gaimard, Mém., ibid, y pl. i , fig. i a 7.

Le D. VITRE, D, vitrea, Lesueur. Mém. man.

Le D. amphiroa, D* amphiroa9 id,9 ibid. Le D* NAVicuLE, D. navícula, id., ibid. Le D. DE CoviEB, D. Cuvieri, id., ibido

Le D, de Domont, D, Dumonfa, id.t ibid.

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Observ. La dénomination de diphye, employée parM. Cuvier pour une seule espèce, la plus commune et la plus généra- lement répandue dans toutes les mers, est restreinte, dans le travail de MM. Quoy et Gaimard, aux espèces qui ont deux organes natateurs presque semblables de forme et de grandeur, et dont le premier a deux cavités profondes, dont Tune reçoit une partie seulement du second ; celui-ci a du reste un long sillon inférieur pour loger la production cirrhigère.

M. Lesueur, qui a également adopté cette division jdes diphydes, lui donne le nom de Dagysa, adopté de Solander et même de Gmelin; mais est-il certain que l'animal vu par Solander soit une diphye et non pas un biphore ? c'est ce qui ne me paroit pas hors de doute. Quoi qu'il en soit, M. Lesueur a figuré cinq espèces dans ce genre, peut-être même toutes nouvelles et des mers de l'Amérique méri- dionale.

*** Espèces douteuses ou composées cFune seule partie.

PYRAMIDE, Pyramis.

Corps libre, gélatineux, crystallin, assez solide, deforme pyramidale, tétragone, à quatre angles inégaux par paires, pointu au sommet, tronqué à sa base, avec une seule grande ouverture arrondie communiquant dans une cavité unique, profonde, vers la fin de laquelle est un corpus- cule granuleux.

Espèce. La P. TETRAGONE ; P. tetragona, Otto , Mollusq. zooph", Not', act. nat, cur.9 tom. 11, part. 2, tab. 42, fig. 2, a y by cf d t e,

Observ, Ce genre, établi par M. Otto ( loc. cit. ) ne m'est connu que par ce qu'il en dit ^t d'après sa figure. A en juger d'après celle-ci, je supposerais volontiers qu'elle est faite d'après, l'organe natateur postérieur d'une diphye, peut-être de la division même des diphyes proprement dites, en admettant toutefois que le corpuscule granuleux seroit étranger. .Cependant, en réfléchissant que M. Otto ne fait aucune mention ¿lu sillon médian inférieur, qui existe à

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l'organe natateur postérieur de toutes les diphyes véritables, j'aime mieux rester daos le doute.

PRAIA, Praia.

Corps? subgélatineux, assez mou, transparent, binaire, dé- primé, obtus et tronqué obliquement aux deux extrémités, creusé d'une cavité fissez peu profonde, avec une ouverture ronde presque aussi grande qu'elle, et pourvu d'un large canal ou sillon en dessus.

Espèce. Le P. DOUTEUX; P. dubia, Quoy et Gaim., Astrolabe, Zoolog., msc.

Obscrv. J'ai vu le corps organisé sur lequel ce genre a été établi provisoirement par MM. Quoy et Gaimard; il est d'une nature subgélatineuse, assez molle et transparente. Sa forme est bien régulièrement symétrique ; * il semble être divisé en deux parties égales par un grand sillon qui le traverse d'un bout à l'autre; il offre en outre une cavité assez peu profonde, avec une ouverture arrondie, sans den- ticules ni appendices àja circonférence; enfin, dans le tissu même j'ai pu très-bien apercevoir un vaisseau médian donnant deux branches latérales, avec des ramifications bien similaires.

D'après cela, je suis porté à penser que ce corps n'est rien autre chose qu'un organe natateur de quelque grande espèce ¿le physsophore. La substance est trop molle pour une véritable diphye.

TETRAGONE, Tetragona.

Corps ? gélatineux, transparent, assez solide, binaire, de forme alongée, parallélipipède, tétragone, canaliculée en dessous, tronqué obliquement en avant, percé en arrière par un orifice béant, garni de pointes symétriques, et conduisant dans une longue cavité aveugle.

Espèces. Le T. TRONQUE; T. truncatum, Quoy et Gaimard, Astrolab., Zoolog., msc. ( Oc. Atlantiq.)

Le T. HISPÍ DE ; T. hispidum, Quoy et Gaimard, Uranie, Zoolog., pag. $79; Atlas, pl. 86, fig. ii.

Le T. A CINQ DENTS ; T. quinquedentatum, id., Astrolab., Zoolog. man.

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Observ. D'après la définition que nous venons de donne? du corps sur lequel MM. Quoy et Gaimard ont établi leur genre tétragone, et qui est tirée de 1* figure et de la des*? cription qu'ils en ont publiées, il me semble qu'il ne peut y avoir de doute, et que ce n'est qu'un organe natateur postérieur ou inférieur d'une véritable diphye.

SulcuuSolaibe, SulcuUolaria.

Corps? subcartilagineux, transparent, alongé, cylindroïde, traversé dans toute sa longueur par un sillon' fort large, bordé de deux membranes, tronqué aux deux extrémités, avec une ouverture postérieure, garnie dans sa circonfé- rence de lobes appendiculaires, et conduisant dans une cavité fort longue et aveugle.

Espèces, Le S. QUADRIVALVE ; S. quadriJalvis, Lesueur, Mém. man., fig. 1 k 6. ( De la mer de Nice. )

Le S. A deux pointes; S, biacuta, id., ibid., fig. 10, il et 12. Le S. petit; 5. minuta, id., ibid., fig. 7, 8 et 9.

Observ. J'ai trouvé ce genre établi dans les figures de M. Lesueur, et je l'ai caractérisé sur elles. D'après l'exis- tence du sillon longitudinal que nous avons vu se trouver dans l'organe natateur postérieur de toutes les diphyes, je suis fortement enclin à penser que ce genre est encore établi sur une partie d'animal, et non sur un animal entier. Cependant, comme il me paroît aussi avoir beaucoup de rapports avec le suivant, surtout dans la forme de l'ouver- ture postérieure, et peut-être même dans celle de la cavité, qui est plus prolongée que dans l'organe natateur postérieur des diphyes, j'ai préféré me tenir encore dans le doute.

Dans le cas ou les sulculéolaires de M. Lesueur ne seroient que de ces organes, ils devroient appartenir au genre Calpé de MM. Quoy et Gaimard.

GALEOLAIRE, Galeolaria.

Corps gélatineux, assez résistant, parfaitement régulier, bien symétrique, subpolygone ou ovale, comprimé sur les côtés, et garni de deux rangs latéraux de cirrhes extrêmement fyis; une grande ouverture postérieure percée dans une

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sorte de diaphragme avec des lobes appendiculaires, bi- naires au-dessus , conduisant dans une grande cavité à parois musculaires ; un ovaire à la face antérieure- supé- rieure, sortant par un orifice médian et bilabié.

Espèces. Le Galéolaire austral, G. australiso

Beroides australis, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zoolog. man.

Le G. bilobé; G. bilobata, Lesueur, Mém. man*

Le G. Riáso; G. Rissoi, id., ibid.

Olserv. Ce genre m'est connu d'abord par les charmans dessins de M. Lesueur, qui lui a donné le nom de Galéo- laire, que j'ai cru devoir adopter de préférence à celui de Bé- roïde, employé par MM. Quoy et Gaimard; ensuite par le mé- moire manuscrit que ces Messieurs ont eu la complaisance de me confier, et dans lequel j'ai pu trouver la particularité des deux rangs de cils de chaque côté. M. P. E. Botta a eu aussi l'oc- casion de rencontrer le G. austral dans le cours de sa circum- navigation, et il m'en a même remis plusieurs individus con- servés dans l'esprit de vin, que j'ai pu examiner.

D'après cela, il m'a semblé que ces animaux différoient réellement des Diphyçs pour se rapprocher des Béroës. Pour confirmer ce rapprochement, il auroit fallu trouver l'ou- verture postérieure du canal intérieur, ce dont n'a parlé aucun observateur; mais il me semble que l'existence des deux séries de cirrhes, leur rapport avec un canal qui suit leur racine, les parois distinctes et musculaires de la cavité" la position de l'ovaire, suffisent pour montrer dans ces ani- maux au moins un passage vers les Béroës, qui constituent la famille suivante.

ROSACE, Rosacea.

Corps libre, gélatineux, très-mou, transparent, suborbicu- laire, à une seule ouverture terminale à l'un des pôles, donnant dans une cavité ovale, qui communique à'une dé- pression d'où sort une production cirrhigère et ovifère.

Espèce. La Rosace de Ceuta, R. ceutensij, Quoy et Gaim., Mém., ibid*, pl. 4 B, fig. 2 , 3 et 4*

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Observ. Ce genre a été établi par MM. Qtioy et Gaimard dans le mémoire cité.

Je ne le connois que par la description et la figure assez incomplètes qu'ils en ont données : ce qui ne me permet pas d'assurer positivement ce que c'est. Je suppose cependant que cet animal est plutôt une physsophore qu'une diphye.

NOCTILUQUE, Noctuluca.

Corps' libre, gélatineux, transparent, sphéroïdal, réniforme, avec une sorte de cavité infundibuliforme d'où sort une production proboscidiforme, contractile.

Espèce. Le NOCTILUQUE MILIAIRE; N. miliaris, de Lamk., Anim. sans vert., tom. 2 , p. 471, d'après Suriray, msc.

Observ. Ce genre a été établi par M. le D. Suriray pour un animal extrêmement petit, fort commun dans les bassins du Hàvre, et que j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'observer avec lui au microscope : sa grosseur est à peine égale à celle d'une tête d'épingle;il m'a paru presque régulièrement sphérique; mais un peu fendu ou excavé à sa partie antérieure, de ma- nière à ressembler un peu à une cerise; du milieu de ¡'exca- vation sort une sorte de long tentacule cylindrique, diminuant peu de grosseur dans toute son étendue, et se terminant par une extrémité obtuse. Sur l'animal vivant, cet organe se porte dans tous les sens, en se repliant, un peu à la manière de la trompe de l'éléphant. Il m'a paru, en effet, composé de fibres annulaires et traversé par un canal dans toute sa longueur, en sorte qu'on peut le supposer terminé par un suçoir. Le corps même est enveloppé dans une membrane transparente formant quelquefois des plis irréguliers; à l'intérieur on aperçoit une espèce d'œsophage en entonnoir, commençant en avant vers la trompe, et se terminant en arrière par une sorte d'estomac sphérique; s'il existe ensuite un canal intestinal avec une ou- verture anale, c'est ce qu'il m'a été impossible de déterminer.

Dans quelques individus, mais à ce qu'il paroft à une cer- taine époque de l'année seulement, on voit à l'intérieur plu- sieurs groupes ou petites masses placées irrégulièrement, et composées d'une enveloppe transparente, contenant de petits globules d'un brun noirâtre, que M. Suriray considère comme des œufs.

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A une époque pluà avancée, que M. Suriray suppose celle du frai, l'eau devient d'un rouge lie-de-vin, et l'on trouve alors un certain nombre d'individus qui ont la production pro- boscidi forme du double plus longue et qu'il regarde comme de nouveaux nés.

Les mouvemens généraux de ces petits animaux paroissent être fort lents, et sçnt essentiellement exécutés au moyen de l'espèce de trompe, qui se meut continuellement de droite à gauche.

M. Su ri ray, qui a eu l'occasion d'observer fréquemment ces animaux, les a vus quelquefois se dépouiller entièrement de leur enveloppe membraneuse et même sur le tentacule.

Dans l'état de vie, les noctiluques sont excessivement phos- phoriques, et j'ai vérifié avec M. Suriray qu'au Hàvre la phos- phorescence de l'eau de mer est due à ces animaux; aussi en la passant à travers une étamine, elle perd cette propriété ; elle est, du reste, beaucoup plus forte dans les temps chauds et orageux, bien plus foible dans l'hiver et nulle par un vent d'ouest.

Quoique nous rangeons provisoirement cet animal dans cette section, nous sommes loin de croire que ce soit sa véritable place; il me semble, en effet, avoir beaucoup de rapports avec celui dont MM. de Chamisso et Eysenhardt ont fait leur genre Flagellum, et que MM. Quoy et Gaimard ont aussi dési- gné sous une dénomination particulière*

D OLIO LE , Doliolum.

Corps? gélatineux, hyalin, cylindrique, tronqué et également

atténué aux deux extrémités, qui sont largement ouvertes

et sans organes apparens*

Espèce, Le DOLIOLE DE LA MEDITERRANEE , D. Mediterránea9 Otto, Mollusq*, Zooph., Nov* act. cur. nat*9 vol. 11, tab. 42"

*g- 7*

Observ. Le corps organisé sur lequel ce genre est établi par M. Otto, nage, dit-il, en chassant et absorbant l'eau par la contraction et la dilatation alternatives de ses deux orifices. S'il en est ainsi, il est probable que c'est un véritable biphore^ dont le nucléus aura échappé à l'observation; mais si, par ha- sard, il n'y avoit qu'une ouverture, alors ce seroit un organe

60. 9

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natateur de quelque physsophore: ce qui concorderoit mieux avec l'absence totale d'organes intérieurs.

LES CILIOGRADES.

Corps gélatineux, très-contractile, libre, diversiforme, évif^ demment binaire ou bilatéral, quelquefois paroissant sub- radiaire, pourvu d'espèces d'ambulacres étroits, formés par deux séries rapprochées de cils vibratoires*

Canal intestinal complet ou pourvu de ses deux orifices ; une bouche et un anus*

Organe de la génération p

Observ. Quoique nous n'ayons jamais encore étudié les ani- maux qui constituent cette petite famille sur la nature vivante, et que nous ne les connoissions que d'après des figures et des descriptions, ou au plus d'après quelques individus conservés dans l'esprit de vin que nous devons à la complaisance de MM. Quoy et Gaimard, nous n'avons cependant presque aucun doute qu'elle doit être retirée de la classe des arachnodermaires, dans laquelle tous les zoologistes sans exception l'ont placée jusqu'ici. Je n'ose toutefois assurer si elle doit passer dans le type des malacozoaires, ou bien si elle ne devroit pas rester auprès des holothuries* C'est donc encore un sujet de recherches qui ne pourra être éclairci que sur le vivant*

Un assez grand nombre de personnes ont parlé de ciliogra- des; mais ce sont presque toujours des voyageurs qui les ont observés vivans, il est vrai, mais d'une manière incomplète*. Nous ne connoissons même encore aucun zoologiste qui ait pu- blié quelque chose d'un peu rationnel sur leur organisation* Ce que nous en savons, se borne à quelques détails sur leur mode de locomotion. Ainsi nous apprenons de ceux qui les ont vus ¿ la mer, que les ciliogrades sont des animaux géla- tineux, transparuns, agitant continuellement les cils dont leur çorps très-con trac tile est pourvu, organes qui jouissent de la faculté phosphorescente au plus haut degré: ils flottent ainsi continuellement libres et voguant dans les eaux de la mer a d'assez grandes distances des rivages.

On iguore, du reste, leur espèce de nourriture, le mode

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de leur génération, et autres circonstances de leurs mœurs et de leurs habitudes.

Il existe des ciliogrades dans toutes les mers; mais il nous semble qu'en général ils sont plus abondans dans les mers du Nord que dans toutes les autres, ce qui n'est peut-être qu'apparent et dû à ce qu'on a négligé de les rechercher dans ces dernières.

Les zoologistes systématiques ont été jusqu'ici d'accord pour imiter plus ou moins complètement Ginelin, au suj^t de la place des ciliogrades dans la série animale, c'est-à-dire pour en faire un genre voisin des Méduses; ainsi MM. de Lamarck, Cuvier, Latreille et Ocken, n'ont pas même émis de doutes à ce sujet.

Nous devons cependant faire .remarquer que Péron, dans son Mémoire sur les ptéropodes, avoit cru devoir y compren- dre le genre qu'il a nommé Callianire et que M. de Lamarck a rangé auprès des Béroës.

Cet ordre ne contient encore qu'un assez petit nombre de genres.

Béofi, Beroe. '

Corps régulier, parfaitement libre, ovale ou alongé, convexe en dessus, concave et comme tronqué en dessous, partagé en huit bandes longitudinales alternativement plus étroites et plus larges, par autant de rangées de cils ou de cirrhes vibratoires étendues du sommet à la base.

Une grande ouverture inférieure, ou mieux à l'extrémité tronquée, dans laquelle s'ouvre la bouche, et une autre supérieure ou opposée, très-petite et souvent peu visible, pour l'anus.

A- Espèces qui ont neuf rangées de cils.

Le BéftoË OVALE, Bo infundibulum, Muller, Prodrom., 1816; Oth. Fab., Faun. Groenl., pag. 36o, n.° 352 ; Beroe ovatus, Lion., Gmel., pag. 3152, n.° i3 ; Baster, Opuscul. subs. pag. 123, tab. 14, % 5.

Le B. TROIS POINTS , B. tripunctata, Quoy et Gaim., Astro- labe, Zoolog.,msc.

Le B. AMPHORE, B. amphora, id., ibid. (Nouvelle-Zélande.) L.e B. STRIE, B. striata, id., ibid. (Nouvelle-Zélande.)

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' B. Espèces qui ont huit rangées de cils.

Le BEROË melon , B. cucumis, Linn., Gmel., p. 315a , n.# 15 ; d'après Oth. Fab., ibid., n.° 353.

Le B. CYLINDRIQÜE} B. macrostomus, Péron, Lesueur, Voyage, tom. i, pl. 3, fig. i ; Beroe cylindricus, de Lamarck, Anim. sans vert., 2, pa^. 469. (Océan indien.)

Observ. Ce genre, qui est le type de la classe, a été établi par Browne, dans son Histoire de la Jamaïque, et ensuite par Gronovius, et adopté par tous les zoologistes systématiques, si ce n'est par Gmelin, qui a fait des espèces qui le constituent la première division de ses Méduses.

Linné, dans la douzième édition du Systema naturas, lui a donné le nom de Volvox.

Nous avons déjà dit, en parlant de la famille, que nous n'a- vons pas encore eu Toccasion d'observer un béroë frais vivant ou mort y et qu'aucun auteur n'avoit donné de détails un peu satisfaisans sur ce genre d'animaux. Nous nous sommes cepen- dant décidé à en faire une division particulière du règne ani- mal, à cause de l'existence de cils ou de cirrhes appendicu- laires servant à la locomotion : ce qui n'existe pas dans les arach- nodermaires. Aussi ai-je admis que dans les béroès il y a un vé- ritable canal intestinal pourvu d'une bouche et d'un anus. En effet, dans la figure du beroe ovatus, donnée par Muller, on voit à travers le corps gélatineux de l'animal deux intestins dans une situation légèrement oblique, et dont l'un paroit se terminer par une grande ouverture à l'extrémité supérieure*

Sur le B. cylindrique nous remarquons que Baster, qui le décrit et le figure en le rapportant avec juste raison au genre établi par Browne, assure qu'il a neuf rangées de cils: ce dont nous doutons cependant un peu, tandis que l'espèce de Browne n'en a que huit; il ajoute que, quoiqu'il soit parfaitement transparent, on voit à l'œil nu des intestins, et surtout deux es- pèces de tubes ou canaux, dont un offre une grande ouverture à sa partie supérieure.

Othon Fabricius, observateur connu par sa grande exacti- tude et sa bonne foi, dit positivement de son B. cucumis qu'il a deux ouvertures terminales, donnant l',une et l'autre dans une cavité médiane plus ample ; il ajoute que íes huit sillons

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longitudinaux sont pourvus sur les c6tés (ad latera), de lamelles très-petites, variées de vert et de rouge : ce qui me porte à croire que ce sont des espèces d'ambulacres, ou peut-être même encore des branchies.

Parle contact, dit-il, l'animal se contracte et prend la figure d'une pomme, caractère qui certainemeut n appartient à au- cun médusaire, et qui tend à démontrer que les béroês "ont ou des actinozoaires voisins des holothuries qui jouissent d'une haute contractilité, ou mieux peut-être des malacozoaires.

Enfin nous trouvons dans un mémoire de M. Flemming, inséré dans le recueil de la Société wernérienne d'Édimbourg, tome 3 , pag. 401, tab. 18, fig. 3 et 4, des détails intéressans que nous allons donner en extrait ; c'est encore du B. ovatug dont il est question.

Le corps étoit partagé en huit bandes verticales ou - côtes étendues du sommet à la base ; elles étoient étroites, denti- culées sur les bords, n'existant.qu'à la surface , et d'une subs- tance plus dure que l'intérieur, qui étoit gélatineux; du mi- lieu de la surface de ces côtes partoiçnt un grand nombre de filamens, qui se perdoient dans la substance du corps; la bouche ou l'ouverture de la base avoit quelque apparence d'avoir été divisée en quatre lobes; le canal qui en dérivoit, et qui se prolongeoit dans Taxe du corps jusqu'au sommet, avoit de chaque côté un organe comprimé, adhérent à sa parois ; il se terminoit dans le centre par un élargissement ovale, et qui peut-être contenoit de l'air ; immédiatement derrière chacun de ces organes il y avoit un grand nombre de vaisseaux entortillés, dont quelques-uns contenoient un fluide rougeâtre. Le canal qui traverse le corps, en appro- chant de son milieu, s'élargissoit subitément et envoyoit une branche de chaque côté à une vésicule, après quoi ilsembloit se réunir avec celui qui provenoit de la bouche. Chacune des vessies latérales se terminoit en dessous par une cavité aveu- gle, contenant un corps glandulaire, à la surface supérieure duquel étoient attachés plusieurs fils blancs ; l'extrémité su- périeure de chaque vésicule se terminoit à la surface du côté correspondant par une ouverture située dans l'espace qui sé- pare deux côtes. De chaque côté du même organe, tout prés de la connexion avec le canal central, naissoit un vaisseau qui,

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après s'être divisé, envoÿoit une branche à chaque côte con- tiguë; l'intérieur de ces canaux a leur réunion avec les côtes, paroissoit être rempli d'un pulpe blanchâtre; chaque côte étoit creusée par un canal qui s'unissoit avec ce vaisseau à peu prés au milieu de la longueur.

En conséquence de cetle structure toute particulière, on pouvoit aisément observer l'entrée de l'eau dans le canal mé- dian jusqu'au sommet, la voir passer dans les vésicules latérales et sortir par leurs ouvertures extérieures; il ne paroissoit pas y en avoir à l'extrémité des canaux qui se joignent aux côtes, quoique l'eau pût se mouvoir en arrière et en avant' dans leur intérieur. Quand l'animal étoit vivant, il y avoit de nombreux petits espaces dans les différens canaux où le fluide contenu circuloit en remous ou tourbillon : c'est ce qu'on pou- voit surtout observer vers le milieu et dans le canal descen- dant du sommet. 11 a été impossible d'apercevoir à l'œil nu, dans ces tubes, aucune structure dont peuvent dépendre ces xnouvemens partiels, et la forme orbiculaire de l'animal a empêché l'emploi du microscope pour y parvenir.

Nous ajouterons encore h ces observations ce que M. le D.r Macartney nous a dit du B. cucumis, Phil, trans., 1810, 264 , t. i5 , fi g. 1 - 8. Cet animal, dont la forme du corps est assez difficile à exprimer, tant elle varie à sa volonté par des con- tractions partielles, est d'une couleur changeante entre le pourpre, le violet et le bleu pâle. Il est creux ou forme une cavité infundibuliforme, ayant une ouverture large d'un côté et une beaucoup plus petite de l'autre; les deux tiers supérieurs ou postérieurs sont ornés de huit côtes longitu- dinales, ciliées, et qui sont dans un mouveitient rotatoire extrêmement rapide, au point que, quand l'animal nage, il semble qu'un fluide passe continuellement dans leur lon- gueur.

Lorsque le béroe se meut tranquillement a la surface de l'eau, tout son corps devient par occasion peu a peu phosphores- cent; pendant la contraction il sort une plus forte lumière des côtcs, et lorsqu'on donne un choc subit à l'eau dans la- quelle il y a plusieurs de ces animaux, on voit un éclair subit et vif en sortir; les fragmens mêmes du corps du bé- roë continuent d'être phosphorescens pendant quelques se-

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condes; mais quand ils sont tout-à-fait morts, la phosphores- cence ne reparoit plus.

EUCHARIS, Eucharis"

Corps régulier, libre, gélatineux, de forme ovale, partagé en huit côtes plus ou moins distinctes par autant de doubles rangées longitudinales de cils vibratoires.

Une cavité intérieure avec une grande ouverture buccale ? d'où sort et se prolonge plus ou moins en dessous une paire de longs appendices rétractiles et également garnis de cils vibratoires.

Espèces. L'EUCHARIs globuleuse, E. pileus.

Beroe pileus , Baster, OpuscuL subsec., 3, pag. 123', tab. 14" fig. 6 et 7, cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 90, fig. 3 et 4.

Medusa pileus, Linn., Gmel., pag. 3i52, n.° 14, Scoresby, Arct. Reg., 1, pag. 549, tab. 16 , fig. 4*

Pleurobrachiapilcys, Flemming, Brit, anim., pag. 5O4, n.° 67. L'E. œdf, E. ovum.

Medusa ovum, Linn., Gmel., ifcid., n.° 16, d'après Othon Fab., Faun. Groenl., pag. 362, n.° 365.

Observ. C'est Péron qui a établi ce genre, qui paroit sus* ceptible d'être adopté, ce que vient de faire M. Flemming sous le nom de Pleurobrachia. Nous préférerons la dénomination de Péron, d'abord pour son antériorité, et ensuite parce que celle du zoologiste anglois est basée sur une erreur; les appendices s'insérant non sur les côtés, mais dans l'intérieur de l'animal.

Nous ne le connoissons que d'après les figures et les des- criptions incomplètes qui ont été données des espèces qui le composent. Baster, qui nous paroit le premier qui en ait parlé, se borne à dire que les appendices sont très-contrac- tiles, et que les cils des sillons du corps sont très-fins et con- tinuellement en mouvement.

Othon Fabricius, dans l'excellente description qu'il donne de la seconde espèce, dit positivement que chacun des huit sillons a ses bords anguleux, saillans et couverts de lamelles innombrables. Il ajoute que deux de ces sillons occupant les côtés ventrus, sont plus grands et se réunissent avec leurs torrespondans, tandis 'que les autres, qui occupent les côtés

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comprimés, sont beaucoup plus courts et ne se réunissent pas : ce qui montre, suivant nous, quç ces animaux ne sont pas véritablement radiaires. A chaque extrémité, entre les côtes terminales, un orifice arrondi, dont l'un peut être considéré comme la bouche, donne dans une cavité qui, comme un ca- nal, traverse tout le corps, en s'élargissant cependant surtout vers l'extrémité opposée, où il semble former un estomac en, rapport avec l'autre ouverture ou l'anus.

Dans le milieu du grand canal, mais plus proche cependant de l'ouverture anale, prennent racine deux cirrhes filiformes couleur de sang, qui peuvent sortir par l'orifice opposé et s'étendre au-delà dans une longueur double de celle du corps; mais qui 'peuvent aussi y rentrer entièrement, et alors ils of- frent des nodules dus au raccourcissement.

Entre ces deux cirrhes et un peu plus en avant, sont deux autres appendices également rouges, mais plus petits, et qui ne paroissent pas pouvoir sortir de la cavité.

C'est, ajoute Oth. Fabricius, un desplus jolis animaux qu'il soit possible de voir; mais aussi l'un des moins consistans, car à peine est-il touché, qu'il est brisé et réduit en morceaux.

Il nage un peu obliquement, l'anus ou l'extrémité arrondie en haut, et traînant ses deux longs cirrhes comme deux queues : quelquefois il atteint rapidement la surface de l'eau, comme s'il vouloit y puiser de l'air ; mais à peine y a-t-il touché, qu'il s'enfonce rapidement. Il peut tourner en rond sur lui-même: ses longs cirrhes sont continuellement en action d'extension et de rétraction, l'animal s'en servant pour attirer vers la bouche la proie qui s'y est attachée probablement par une matière glutineuse. Othon Fabricius a trouvé souvent danssa cavité in- térieure des petits crustacés, d'où il suppose qu'il s'en nourrit.

Si on le déchire et qu'on mette les morceaux dans l'eau, ces morceaux vivent encore et se meuvent au moyen des la- melles qui restent.

CALLIANIRE, Callianira.

Corps régulier, gélatineux, hyalin, cylindrique, alongé, tu- buleux, obtus aux deux extrémités et pourvu de deux paires d'appendices aliformes, se développant en grandes feuilles et garnis d'un double rang de cils vibratoires sur les bords*

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Une grande ouverture transverse à l'une des extrémités,

et probablement une plus petite à l'autre.

Espèces. Le Callianire d'Amboine , C. amboinensis, Quoy et Gaim., Astrolabe, Zoolog., msc., pl. 31.

Le C. SIPLOFTERE, C. d'\plopteray Péron, Lesueur; Pteropod., Ann. du Mus., tom. 16, pl. 2, fig. 16.

Le C. TRIPLOPTERE , C. triploptera, de Lamarck, 2, pag. 467, n.a 1.

Beroe hexagonus, Brug., Dictionn., n.° 3 , pl. 90, 6g. 5 et 6, cop. de Slabber. (Mer du Nord.)

Le C. hétéroptère , C. hcteroptcra, de Chamisso et Eysen- hardt, Ferm., tab. 3i, fig. 3 > A, B, C.

Observ. Ce genre a été incomplètement établi par Péron et Lesueur dans leur mémoire sur les ptéropodes,' et considéré par eux comme appartenant au type des malacozoaires; mais sans preuves.

Nous ne le connoissons que d'après des figures assez peu détaillées et sur des descriptions incomplètes.

M. de Lamarck, qui a justement senti les rapports de ce genre avec les bérofo, nous apprend qu'il avoit été d'abord établi par Péron sous le nom de Sophia dans les manuscrits rapportés de son voyage, et nous voyons par sa phrase ca- ractéristique, faîte sans doute sur l'animal vivant, que celui-ci est mou et protéiforme ; ce qui ne convient guère aux mé- duses; nous y trouvons, en outre, qu'il n'avoit pu y aper- cevoir d'organes intérieurs.

L'espèce décrite par Péron avoit, suivant lui, de chaque côté une aile membranoso-gélatineuse, se partageant en deux folioles fort larges, pourvues de cils sur les bords, ce qui nous semble réellement former deux paires d'ailes.

La seconde est beaucoup plus singulière, s?il faut s'en rapporter à la figure de Slabber, copiée par firuguière, seul auteur qui en ait parlé; mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que la figure de Slabber est faite d'après un animal des côtes de la Hollande, et la description d'après un autre des eaux de Madagascar, observation que je dois à M. le pro- fesseur Vanderhœven, lors de mon séjour à Leyde.>

Quant a la troisième espèce, elle est encore plus remar-

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quable; MM. de Chamisso et Eysenhardt la décrivant ainsi t corps hyalin , très-peu consistant, cylindrico-tubuleux, dilaté à une extrémité, avec une bouche transverse, dans laquelle il a été cependant impossible de pénétrer; une grande aile de chaque côté, cestoïde, garnie sur les bords de cils vibratoires; six ailes intermédiaires plus petites, dont quatre inférieures (buccales), lancéolées, ciliées sur les bords, et attachées à la base du corps; deux inférieures, cestoïdes,se réunissant aux deux grandes latérales, que Péron, ajoutent- ils, a, par erreur, regardées comme des branchies.

Ne pourroit-on pas concevoir que les deux paires d'appen- dices de la bouche seroient les analogues des appendices buccaux des malacozoaires lamellibranches? les deux doubles bandes de chaque côté leurs branchies? et alors les ciliogrades ne devroient-ils pas être placés dans ce type-et y former une classe particulière, peu éloignée de celle des biphores, et fai- sant un passage encore plus marqué vers les A c tin ozoai res?

Les cils, qui ont quelque analogie avec ceux qu'on remarque au bord du manteau des lamellibranches, ne sont réellement pas colorés par eux-mêmes, mais par la décomposition de la lumière entre leurs bords.

OCYROË , Ocyroe.

Corps gélatineux, transparent, vertical, cylindrique, pourvu supérieurement de deux lobes latéraux, musculo-membra- neux, bifides, épais,larges; de deux côtes ciliées, charnues, avec deux autres côtes ciliées sur les bords entre les lobesj ouverture avec quatre bras également garnis de cils.

Espèces. L'O. crystalline, O. crystallina, Rang, Mém. dels Soc. d'hist. nat. de Paris, tom. 4, pag. 164.

L'O. BRÜNE , O, fusca, id., ibid.

L'O. TACHEE, O. macúlala, id., ibid.

ObserŸ. Ce genre a été établi par M. Rang dans le mémoire cité.

Nous ne le connoissons que d'après les descriptions et les figures données par cet auteur.

Il nous paroit avoir beaucoup de rapports avec la dermere espèce de calliaoire.

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Alcynoë, Alcynoe.

Corps gélatineux, transparent, vertical, cylindrique, avec des côtes ciliées, cachées en partie sous des lobes nata- toires verticaux, libres à la base et sur les côtés seulement.

Ouverture pourvue de quatre appendices également ciliés.

Espèce. L'A. vermiculée ; A. vermiculata, Rang, Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, tom. 4, pag. 166.

. Observ. Ce genre, établi par M. Rang sur un animal qu'il a observé sur les côtes du Brésil, ne nous est connu que d'après la description et la ligure qu'il en a données (¿oc. cit,).

Ceste, Cesium.

Corps gélatineux, libre, régulier, très-court, mais élendu ou prolongé de chaque côté en un long appendice en forme de ruban, bordé sur chaque angle d'une série de cils vibratoires, formant ainsi quatre ambulacres, deux 'de chaque côté.

Bouche inférieure et médiane.

Espèces. Le C. de Vénus, C. Veneris, Lesueur, Nouv. bullet" des sc., vol. 3, Juin 1815, n.° 569, pag. 281, pl. 5.

Observ. Ce genre a été établi par M. Lesueur pour un animal de.la Méditerranée.

Nous ne le connoissons que d'après la figure et la description données par cet auteur, malheureusement sur un individu tronqué aux extrémités des prolongemens latéraux, et qui, cependant, avoit plus d'un mètre et demi de large.

C'est un animal évidemment bien singulier, mais que l'on peut sans doute considérer comme un béroë très-court, à huit rangées de .cils, et qui auroit été somme pincé et tiré de chaque côté en un énorme ruban peu épais, et portant sur chaque angle ses ambulacres de cils. Il paroit, en effet, que la cavité intestinale, très-courte, à cause de la brièveté du corps, est prolongée latéralement dans les appendices; en sorte qu'il faut croire que l'ouverture terminale a échappé à M. Lesueur, et qu'elle est exactement opposée a la bouçhe, comme dans les véritables" béroës.

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M* Mertens en a observé un individu complet, à eause de sa petite taille, et il s'est assuré positivement que ce n'est qu'un véritable béroë ; c'est ce qu'il nous a dit lors de son passage à Paris avec les officiers d'une expédition russe autour du monde.

LES MICROZOAIRES.

Animaux infiniment petits, au point de n'être accessibles à la vue qu'au moyen d'instrumens fortement grossissant, constamment aquatiques, et du reste extrêmement varia- bles de forme et d'organisation.

Observ. Sous cette dénomination et sous cette définition, nous comprenons ces êtres évidemment animaux, du moins pour la très>grande partie, que les naturalistes ont désignés sous le nom d'animaux microscopiques, ou sous celui d'ani- maux infusoires, comme nous l'avons exposé dans notre His- toire de la zoophytologie.

Nous avons également averti dans nos généralités sur les zoophytes pour quelle raison nous n'admettions pas cette di- vision, qui n'est fondée absolument que sur la grandeur ou sur une hypothèse fort contestable. Ce n'est donc que provi- soirement que nous la reconnoissions en ce moment, et pour ne pas laisser de lacunes dans le genera de tous les êtres dont nous étions chargés de faire l'histoire dans ce Dictionnaire. Au reste, la grande différence qui existe entre les microzoaires est déjà évidente, si Ton fait attention à la définition qui en a été donnée plus haut. En effet, peut-on comparer un protée ou une monade avec un vibrion, et surtout avec un brachion, animal pourvu d'appendices nombreux, d'organes de la cir- culation ?

C'est d'après cette considération de la grande différence existante entre les microzoaires, que même dans cette distri- bution provisoire nous avons été conduits à les partager en quatre sections bien distinctes, qui devront passer dans des classes assez éloignées du type des entomozoaires, et que nous avons dénommées d'après cette considération, entornos- tracés, ou hétéropodes, ascaridiens, planariés et gemmaires, qui paroissent les plus simples, et qui pourroient bien être ou de jeunes âges d'animaux connus ou même des gemmules

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qui, comme ceux des éponges, des gorgones, jouiraient de la faculté de se mouvoir en tournant.

Nous allons donc en parler sous ces quatre titres ; mais au- paravant nous donnerons ici une note que nous avons lue, il y a quatre ou cinq ans, à la Société philomatique, renfermant les résultats que nous avions obtenus à cette époque, d'obser- vations nombreuses faites sur les êtres auxquels on a donné les noms d'Infusoires, de Microscopiques ou de Monadaires.

Notre but a été de tâcher de résoudre ces trois questions.

1. ° Sont-ce des animaux qui doivent former un type, une classe, un ordre unique et distinct, comme l'ont fait à peu prés tous les zoologistes, ou bien n'est-ce qu'une réunion hé- térogène d'animaux parfaits ou imparfaits , de types et de classes extrêmement différens, comme nous l'avons dit depuis long-temps ; mais seulement à priori et d'après les figures et les descriptions de Muller ?

2. ° Quelle est leur origine P c'est-à-dire, sont-ce des animaux naissant spontanément, se formant pour ainsi dire de toutes pièces dans les infusions végétales ou animales, ou bien sont- ce des êtres dont les germes se développent dans certaines circonstances seulement et que l'on peut reproduire à volonté P

3. ° Enfin, est-il vrai que plusieurs d'entre eux peuvent être regardés comme des végétaux et comme des cnimaux aux différentes époques de leur vie P

Pour résoudre la première question, nous avons employé les moyens suivans :

A. L'observation directe au microscope simple ou composé, en analysant avec soin les illusions provenant de l'organe, de l'instrument, et qui peuvent agir sur la forme extérieure, sur la couleur, sur l'organisation et même sur les mouvemens.

B. L'observation directe de l'action d'une dissolution d'o- pium sur ces animaux, qui, en produisant d'abord plus de ra- pidité, plus de désordre dans les mouvemens, les ralentit, les calme et finit par les anéantir peu à peu et dans un temps assez court, sans que le petit animal puisse revenir à la vie.

C. L'observation médiate ou indirecte, que dans tous les animaux une forme définie emporte toujours un degré d'or- ganisation également défini, de manière à ce qu'on puisse conclure rigoureusement de l'une à l'autre.

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D. L'observation également médiate ou indirecte, mais tout aussi concluante, qu'une espèce ou même une variété de loco- motion est nécessairement exécutée dans chaque type du règne animal par une disposition particulière des organes qui le constituent, en sorte que l'on peut descendre de la forme de l'appareil à son résultat, ou remonter de celui-ci à celle-là.

A l'aide de ces difTérens moyens, nous sommes arrivé (aujour- d'hui 29 Mai 1827 ) à ce résultat dans la première question posée. Les Infusoires doivent être partagés en trois groupes : les uns évidemment animaux, les autres sur la nature des- quels nous ne prononcerons pas encore en ce moment, et enfin les derniers, qui ne sont certainement pas animaux.

Les Infusoires animaux appartiennent à des points extrê- mement diffèrens et éloignés de la série animale.

i.° A la classe des hexapodes, se mouvant avec des appen- dices au nombre de trois paires : tel est le tardigrade de Spal- lanzani, se mouvant par les contractions des anneux peu nombreux de son corps, comme plusieurs espèces de Rotii* fères, qui ne sont très-probablement que des larves.

2.0 A la classe artificielle des entomostracés ou de nos hété* ropodes, comme les espèces qui se meuvent sans ondulations de leur corps qui est couvert d'un têt uni- ou bivalve, tels que les Monades, les Volvoces, les Kolpodes, certaines Paramé- cies et les Kéronés, ou comme celles dans lesquelles le corps, sans bourlier général, est terminé par une queue avec un seul appendice médian ou avec une paire d'appendices, tels que les Brachions, les* Cercaires, les Furcocerques, etc.

3.° A la classe des apodes, ordre des nématojdes, comme les Vibrions véritables de la colle et du vinaigre, dont les mouvemens et tout le reste de l'organisation sont tout-à-fait semblables à ce qui a lieu dans les Filaires, les Ascarides, etc.

4. A la même classe des apodes, ordre des planariés dont le. corps, sans trace d'articulation, se meut en glissant à la sur- face du plan de position, en se répandant presque comme une tache d'huile.

Telles sont plusieurs espèces de Paramœcies ou de Bursai- res, plusieurs espèces de Vibrions de Muller, que M. Bory de Saint-Vinceut en a séparées avec juste raison dernièrement;

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et enfin très-probablement les Protées que nous n'avons mal- heureusement pas encore rencontrés.1

Les lnfusoires sur la nature desquels nous n'osons encore nous prononcer, sont ceux que Tona nommés Bacillaire, Dis- tóme et Navicule, séparés encore avec raison des Vibrions de Muller. Nous nous bornerons a dire en ce moment que leur genre de mouvement n'a rien de comparable à ce qui existe dans les lnfusoires de la section précédente ou évidemment animaux; et en effet, une dose d'opium double ou triple de celle qu'il faut pour tuer presque immédiatement les plus te- naces de ceux-ci, n'a aucun effet sur les mouvemens des Na- vicules.

Enfin, les êtres que nos recherches ne nous permettent pas de regarder comme des animaux, sont les zoospermes ou ani- malcules spermatiques. Pour nous décider à ce sujet, nous avons déjà observé le fluide spermatique de plusieurs mammi- fères, d'oiseaux, d'amphibiens, de poissons, d'hexapodes, de mollusques, et nous croyons pouvoir assurer que les formes ap- parentes que l'on a regardées comme des animaux, sont dues aux mouvemens plus ou moins nombreux de décomposition, de mélange ou d'évaporation des deux parties de la liqueur spermatique, comme au reste l'avoit déjà très-bien vu Buffon.

Pour répondre à la seconde question que nous nous sommes proposée, quelle est l'origine des petits animaux infusoires, nous avons dû avoir recours à peu près aux mêmes moyens qui ont servi à Redi, il y a deux siècles, pour démontrer quq les vers de la viande ou du fromage ne naissent pas de ces substances en putréfaction ; mais des germes ou œufs déposés tur elles par les parens.

Nous avons fait des infusions avec de la viande de différens animaux (bœuf, veau, poisson), crue, cuite, dans de l'eau distillée, de pluie, filtrée à la pierre, non filtrée ou de rivière, et cela dans des vases bien bouchés ou complètement ouverts.

Nous en avons fait également avec de la substance de cham- pignon, d'agaric, de collema, ainsi qu'avec des tranches de radis, de pétiole de choux, des feuilles de cresson, et cela toujours dans des eaux de différentes sortes.

1 Nous les avons rencontrés depuis, et nous nous sommes assurés que ce sont des planaires.

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Nous avons comparé les résulta ts que nous avons obtenus avec ceux qui ont été produits d'infusion de conferves de différentes sortes bien lavées ou non dans de l'eau distillée, ou avec des eaux naturelles de mares, de fossés, soit douces, soit saumâtres soit salées, et quoique nos expériences ne soient pas encore ter- minées, du moins pour la plupart, qu'il nous en reste quelques nouvelles à tenter, et que plusieurs même des premières n'ont pas toujours été concluantes, parce qu'elles n'avoîent pas été instituées d'une manière satisfaisante, nous croyons cependant pouvoir presque affirmer en ce moment que les petits ani- maux que Ton observe dans les infusions végétales ou animales, y ont été apportés a l'état de germe ou d?œuf, ou même à l'état parfait, avec l'eau ou la substance dont se compose l'in- fusion. Cela est surtout bien évident pour les volvoces et les monades, que l'on peut très-bien obtenir en quantité innom- brable en infusant de la conferve parié tine dans de l'eau distillée.

Nous n'avons du reste rien encore de bien positif sur le mode de reproduction de ces animaux.

Nous sommes bien certain d'avoir ressuscité des animaux fort voisins des Rotifères de Spallanzani, jusqu'à dix fois après les avoir desséchés successivement de deux jours l'un sur le porte-objet du microscope et au soleil.

Mais aussi nous n'avons pu réussir a ressusciter ainsi le même animal trouvé dans de l'eau de réservoir.

Nous sommes également certain que les vibrions de la colle offrent les mêmes différences sexuelles que les autres néma- toïdes, et qu'ils produisent des petits vivant comme eux.

Nous nous sommes assuré positivement que plusieurs espèces de kolpodes, quoique bien pourvus d'appendices ciliformes paires, peuvent se propager en se coupant peu à peu cons- tamment au milieu du corps. Nous avons vu cette singulière scissure plusieurs fois d'une manière indubitable.

Mais nous ne concluons pas de là que ces animaux n'ont pas un autre mode de reproduction.

D'après cela, nous nous trouvons conduit à comprendre le développement des vers intestinaux, même de ceux qui n'ont jamais été trouvés que dans le tissu mém* des parties, sans avoir recours à ce qu'on est convenu de nommer une géné"

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ration spontanée; des germes aussi ténus que ceux qui don- nent naissance aux animaux microscopiques, ne peuvent-ils pas en effet circuler avec nos fluides, traverser avec eux les pores du tissu des vaisseaux, et ne se développer que lors- qu'ils trouvent des circonstances convenables P Quant a la troisième question, y a-t-il des êtres qui peuvent être presque indifféremment des végétaux ou des animaux, suivant les circonstances, ou devenir l'un après l'autre à diffé- rens degrés de leur vie, ou enfin affecter par leur assemblage la forme de certains êtres qu'on a rangés parmi les végétaux ? Nous avouons n'être pas encore en état de la résoudre, du moins à posteriori; nous nous bornerons en ce moment à faire l'observation que cette question, bien posée, se résoudra très- probablement en une dispute de mots, et que cela dépendra de la définition que l'on donnera de ces deux divisions évi- demment artificielles dans l'empire organique.

Les MICROZOAIR.ES HETEROPODES.

Corps pourvu d'appendices latéraux, diversiformes, servant à la locomotion ou à quelque autre usage, et assez générale- ment couvert par un têt mince, univalve ou bivalve.

Observ. Cette division des Microzoaires est évidemment celle qui offre le plus de complexité dans sa forme et dans son organisation; en effet, outre les appendices très-diversiformes qui s'ajoutent sur les parties latérales du corps et qui indi- quent une disposition articulée, on remarque chez eux un canal intestinal complet, pourvu d'une bouche et d'un anus. Celle-là est même souvent accompagnée d'appendices fort singuliers, divisés et vibrans, qu'on a comparés à des roues, à cause de l'apparence qu'ils offrent quand ils sont en mou- vement. On a pu observer, d'une manière évidente, un or- gane central de la circulation dans plusieurs espèces ; les organes de la génération sont même quelquefois visibles, ou du moins les œufs sont réunis en paquets souvent intérieurs, comme cela se remarque dans plusieurs entomostracés.

Cette complication de l'organisation dans les espèces de cette section est en parfait rapport avec le mode de locomotion, qui est évidemment analogue à ce qu'on observe dans les Ço. *o

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Entomostracés; en effet, il y en a qui marchent avec une grande rapidité, d'autres qui nagent dans tous les sens, quel- quefois en s'élançant comme un trait. On les voit souvent s'agiter dans tous les sens autour d'une substance qui leur sert évidemment de nourriture.

Mais, malgré cette similitude entre tous les Microzoaires q "e je place dans cette division, il est certain qu'ils appar- tiennent à des familles très-différentes, dont Mullera fait au- tant de divisions génériques, qui ont été adoptées par tous les zoologistes sans presque aucune modification importante; cependant MM. de Lamarck, Oken et Bory de Saint-Vin- cent, en examinant les figures de Muller, ont cru que les animaux qui leur ont servi de modèles, différoient beaucoup trop entre eux pour qu'ils pussent appartenir au même genre ; et dès-lors ils se sont exercés à partager les genres de Muller en beaucoup d'autres, sous lesquels ils ont distribué les es- pèces. Dans un certain nombre de cas il est réellement pos- sible qu'ils aient eu raison ; mais, comme leurs caractéris- tiques paroissent entièrement tirées des figures de Muller, sans être appuyées sur de nouvelles observations, la science n'a pas beaucoup gagné à ce travail , aussi nous paroît- il presque indifférent d'adopter ou de ne pas adopter ces genres.

Cependant, pour ne laisser le moins possible de lacune, nous allons rapporter les principales espèces sur lesquelles ils sont établis, et dont malheureusement M. Bory a changé les noms; ce qui a produit de la confusion sans aucune avant tage.

Ensuivant les erremens de M. de Lamarck, les Microzoaires hétéropodes peuvent être partagés en deux sections, d'après la disposition générale des appendices que l'on a pu observer. Dans la première sont ceux que l'on a désignés sous le nom de Rotifères, parce que l'on a cru à tort qu'ils étoient pourvus d'espèces de roues à droite et à gauche de l'extrémité anté- rieure, tan (iis que ce sout des faisceaux de cils vibrans. Dans la seconde, que M. de Lamarck nomme des Polypes ciliés, sont les espèces chez lesquelles les côtés du corps sont pour- vus d'appendices en forme de cils servant d'organes locomo- teurs.

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Corps plus ou moins évidemment divisé en téte, thorax et abdomen, et paraissant n'être pourvu d'appendices qu'aux deux extrémités ; les antérieurs ciliformes, ramassés en faisceaux, et produisant l'effet d'une roue quand ils sont en mouvement ; les postérieurs simples et terminaux.

Observ. Plusieurs de ces animaux ont été observés depuis long-temps; mais d'une manière plus ou moins incomplète et sans ancune critique. Ce sout sans doute des larves ou des degrés de développement.

BRACHION, Brachionus.

Corps couvert en plus ou moins grande partie par un têt d'une ou de deux pièces, et plus ou moins prolongé en ar- riére par un abdomen caudiforme ; deux faisceaux de cils vibratoires à l'extrémité antérieure.

A* Espèces dont le tèt univalve est ovale, beaucoup plus court que le corps, prolongé postérieuremeat en un abdomen caudiforme, fort long, et pourvu à sa terminaison d'une paire d'appendices très-courts.

Le BRACHION URCEOLAIRE: B. urceolaris, Muller, 7n/¡, p. 356, tab. 5o, fig. 15 - a i ; copié dans l'Encycl. méth., pl. 2 8, fig. 22 - 27.

Le B. DE BAKER: B.Baheri, Muller, ibid., pag. 359, tab. 471 fig. 23, et tab. 5o, fig. 22 et 23; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 28 , fig. 29 et 3o.

Le B. OUVERT: B. patulus, Muller, ibid., pag. 361, tab. fig. 14 et i5 ; cop. dans l'Encycl. méth., pl. 28 , fig. 32 et 33.

Le B. PLISSE : B. plicatilis, Muller, ibid., tab. 5o, fig. 1 - 8 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 27, fig. 33-40.

Le B. POISSON , B. piscis.

Trichoda piscis, Muller, ibid., pag. 214* tab. 3i, fig. 1, 2 , 3 et 4 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 15 , fig. 24 et 25.

Le B. GIBECIERE: B. impressus, Muller, ibid., tab. 5o , fig. 12 "-14; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 27, fig. i5 - 17.

Le B. PATELLE: B.patella, Muller, ibid., tab. 48 , fig. i5-195 cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 27, fig. 26 -3o.

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Le BRACHION LAMELLAIRE: B, lameüaris, Mull., ib., tab. 47, fig. 8 à 11 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 27, fig. 22 , 25.

Le B. ciHRHEüx : B, cirrhatus, Muller, ibid,, pag. 352 , t. 47, fig. 1 2; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 27, fig. i3.

B. Espèces dont le têt, ovale, alongé, bivalve, recouvre presque entièrement le corps; celui-ci terminé par un abdomen caudi- forme, court. et pourvu d'une paired* appendices en général assez longs, (G. Mytilina, Bory de Saint-Vincent.)

Le B. ovale : B. ovalis, Muller, ifcii., tab. 49" fig" 1 ^ 3; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 28, fig. 1 à 3.

Le B. ARME : B. mucronatus, Muller, ¿¿id., tab. 49, fig. 8 et 9 -, cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 28, fig. 8 et 9.

Le B. denté : B. dentatus, Muller, ibid., tab. 49, fig. 10,11 ; cop. dansFEncycl. méthod., pi. 28, fig. 6 et 7.

Le B. TRICORNE : B, tripos, Muller, ibid,, tab. 49, fig. 4 et 5 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. 28, fig. 4 et 5.

Le B. A CROCHETS : B. uncinatus, Muller, pag. 35o , tab. 5o , fig. 9, > 1 ; cop. dans 1'Encycl. méthod., pi. 28 , fig. 12.

C. Espèces dont le corps est entièrement couvert par un bouclier ovale, presque rond, univalve, et terminé par un abdomen eau- diforme sans appendices terminaux, (G. PROBOSCIDIA, Bory.)

Le B. PATINE: B, patina , Muller, ibid,, tab. 48, fig. 6 à 10; cop. dans 1'Encyc!. méthod., pl. 27, fig. i3 à 17.

Le B. BOUCLIER : B, clypeatus, Muller, ¿¿id., tab. 48 , fig. 11 ¿14; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 27, fig. 18à21.

D. Espèces dont le corps entièrement couvert par un têt presque circulaire, est terminé en arrière par une paire d*appendices fort longs et sétacés, (G. SqüAMELLA , Bory.)

Le B. BRACTEE:B, bractea, Muller, ibid., pag. 343, lab. 49, fig. 6 et 7 ; cop. dans FEncycl. méthod., pl. 27, fig. 3i et 32. Le B. LUNE, B. luna.

Cercaría luna, Muller, ibid., pag. 139, tab. 20, fig, 8 et 9; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 10, fig. 9 et 10.

Le B. ROBIN , B, togata.

V orticeUa to gat a, Muller, ibid,, tab. 42, fig. 8; cop. dans FEncycl. méthod., pl. 22 , fig. 15.

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Le BmACHiON bono, B. orbiso

o Cercaría orbis, Muller, ibid, pag. i38y lab. §0, fig. 7; cop. dans l'Encycl. méthod., tab. 10, 6g. 8o.

Observ. Dan s l'impossibilité où nous sommes de caractériser, par Ta disposition particulière des appendices, les genres plus ou moins nombreux qu'on pourra former parmi les Micro- Eoaires, nous proposons d'étendre à toutes les espèces dont le corps est couvert d'une sorte de tét d'une ou deux pièces dans une partie plus ou moins considérable de son étendue, la dénomination de Brachion , imaginée par Hill, adoptée par Pallas, Muller et de Lamarck. On trouvera ensuite à y for- mer quelques coupes en considérant la forme, l'étendue de ce têt, ainsi que celle des prolongemens caudiformes et des appendices, qui terminent le corps.

Nous avons observé déjà plusieurs espèces de ce genre et appartenant à différentes sections.

Le B. urcéolaire de la première est commun dans toutes les eaux vives de marais; c'est très-probablement le Rotifére de Hill, Essai i5, pag. 288, sur lequel cet auteur donne des détails fort intéressans, qui montrent que c'est un véritable Entomostracé.

Le Corona de Corti appartient aussi sans doute à cette section"

Nous avons également étudié le triehodapisciêde Muller ; c'est bien certainement un Brachion. Nous ne concevons pas com- ment Muller a pu dire qu'il rampe à la manière des Planaires; il s'attache avec l'extrémité de sa queue, et il marche comme s'il étoit pourvu d'un grand nombre d'appendices sous son tét*

Le B. ovalis s'est aussi présenté plusieurs fois à mon obser* vation. Il a certainement deux faisceaux de cils vibratoires en avant et en arrière, une paire d'appendices assez longs, à l'aide desquels il peut aussi se fixer. Son tét m'a paru bivalve; mais c'est ce que je ne puis assurer.

Le B. patina nous est aussi tombé une fois sous les yeux, et assez bien avec les particularités indiquées par Muller. 11 étoit dans une eau des bassins du Jardin du Roi, contenant une quantité innombrable d'Entomostracés.

En général, je suis fort porté à penser que les Brachions ne sont que des jeunes âges d'Entomostracés, dont ils ont la plu- part des habitudes.

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TRICHOCERQUE , Trichocercao

Corps alongé;, nu ? subdivisé en trois parties assez distinctes,

la dernière prolongée en un abdomen caudiforme, pounru

d'une paire d'appendices très-longs et sétiformes.

Espèces. Le TRICHOCERQUE LONGUE SOIE, T. longiseta.

Vorticella longiseta, Muller, ibid,, pag. 29S , tab. 42, fig. 9 et io; cop. dans l'Encycl. méthod., pl.22, fig. 16 et 17.

Le T. LONGUE QUEUE , T. longicauda.

Trichoda longicauda, Muller, ibid,, pag. 216, pl. 3i, fig. d à 10; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 26, fig. 9, 10 et 11.

Le T. GOBELET , T. pocillum.

Trichoda pocillum, Muller, ifcid., tab. 29, fig. 9812; cop. dans l'Encycl. méth., pl. i5, fig. 19 à 22.

Le T. TIGRE, T. tigris.

Trichoda tigris, Muller, i£id., pag. 206, tab. 29, fig. 8 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. i5, fig. 18.

Le T. BiLUNAiRE, T. bilunaris.

Trichoda bilunaris, Muller, ¿¿¿¿., pag. 204, tab. 29, fig. 4" cop. dans l'Encycl. méthod., pl.Ji59 fig. 14.

Le T. PETIT CHAT, T. catellus.

Cercaría catellus, Muller, ifo'd., pag. 129, tab. 20, fig. 10et 11 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 9, fig. 22 et 23.

Observ, Ce genre, établi par M. de Lamarck pour les Micro- zoaires dont le corps est terminé par deux longs appendices, ne nous est connu que par le T. tigre, que nous avons eu plu- sieurs fois l'occasion d'observer vivant. C'est un petit animal fort vif, se mouvant dans tous les sens, dans tous les plans, dont le corps est un peu comprimé latéralement et peut-être même revêtu d'un têt fort mince, et qui est pourvu en arrière d'une paire de longs appendices comme articulés à la base.

Les Trichocerques semblent intermédiaires aux Brachions proprement dits, dont ils paroissent principalement différer parce qu'ils ne sont pas couverts d'un têt, et aux Furculaires, qui ont la queue terminée par des appendices très-courts, et dont le corps est très-contractile et larviforme.

FURCULAIRE , Furcularia.

Corps alongé, plus ou moins larviforme, contractile dans tous

les sens, subarticulé, quelquefois assez bien partagé en tête"

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thorax et abdomen caudiforme, et pourvu en avant d'un

double faisceau de soies vibrátiles , et en arriére d'une

paire d'appendices très-courts.

Espèceso La FURCULAIRE REVIVIFIABLE, F. rediviva.

Vorticella rotatoria, Muller, Inf, tab. 41, fig, 11 à 16; cop. dansl'Encycl. méthod., pi. 22, fig. 18 à 23.

La F. VERMICULAIRB . F. vermicular is.

Cercaría vermicu Laris, Muller, z¿¿d., tab. 20, fig. 18 1 90; cop. dans l'Encycl. méthod., pi.9, fig. 3o, 3i eft 32.

La F. PORTE-PINCE, F. forcipata.

Cercaría forcipata, Muller, ¿¿id., pag. id4, tab. 20 , fig. ai à 23 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. 9, fig. 33, 34 et 3fr.

La F. LOOP , F. lupus.

Cercaría lupus, Muller, ¿(id., tab. 20, fig. 14 a 17; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. 9, fig. 24 et s5.

La F. LARVE, F. larva.

Vorticella larva, Muller, iîid., tab. 4°> fig* 1 à Í; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. 21, fig. 9 a 11.

La F. CAPITEE , F. succolata.

Vorticellasuccolata, Muller, ¿¿id., tab. 40, fig* 8 à 12; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. 21, fig. 12 à 16.

La F. AURICULÉE, F. aurita,

Vorticella aurita , Muller, ibid,, tab. 419fi©* 1 à 3; cop* danS l'Encycl. méthod., pl. 21, fig. 17 à 19.

La F. HERISSEE , F. senta.

Vorticella senta, Muller, ibid. tab. 42, fig. 8 à 14 ; cop. dans l'Encycl. mélhod., pl. 22, fig. 1 kj.

La F. FRANGEE, F. lacinulata.

Vorticella lacinu lata, Muller, ibid., tab. 42, fig* 1 à 5; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 22, fig. b à 12.

La F. BODRSE, F. crumena.

Cercaría crumena , Muller, 1 fcîd., tab. 20, fig. 4 à 6 " cop. dans l'Encycl. méthod*, pl. 9, fig. 19 à 21.

La F. CHAUVE, F. canícula.

Vorticella canícula, Muller, ifcid., tab. 42, fig* 21 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. 22, fig. 28.

La F. ETRANGLEE, F. constricta*

Vorticella constricta, Muller, ifcid., t. 42 " fig- 6 et 7 ; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 20, fig. 15 et 14"

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La FÜRCULAIRE TREMBLANTE, F. trémula*

Voréicella trémula, Muller, ibid., t. 41, fig. 4 à 7; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 21, fig. 30 a ¿3.

La F. PETIT CBAT, F. cateUina.

Cercaría catellina, Muller, ibid., tab. 20, fig. 12, 13 ; cop*, dans l'Euc. méthod., pl. 9, fig. 24 et 2 5.

La F. PETIT CHIEN, F. canícula.

Vorticella canícula, Muller, i6id., t. 42, fig. ai ; cop. dam l'Enc. méthod., pl. 22 , fig. 28.

La F. catdle, F. cat ulus.

Vorticefla catulus, Muller, ibid., t. 42 , fig. 17 ¿ 20; cop. dans l'Enc. métho l., pl.22, fig. 29 à 32.

Obierv. On peut provisoirement rapporter à ce genre établi par M. de Lamarck, les Microzoaires larviformes, qui ont des rapports évidens avec le Rotifère de Spallanzani, et dont le corps, plus ou moins alongé, contractile, nu, est pourvu en avant de deux, faisceaux de cils, imitant dans leur action des espèces de roues, et en arrière, d'appendices extrême- ment courts.

La locomotion sur un sol résistant est semblable à celle des chenilles arpen teuses; mais dans l'eau elle s'exécute au moyen des organes rotifères, et elle se fait en ligne droite comme un trait.

Nous avons observé fréquemment la F. rediviva de Spallan- zani , et en outre plusieurs autres espèces vivant dans les eaux de marais. Nous sommes à peu prés certain que ce sont des larves; mais nous ignorons de quels animaux.

M. Bory de Saint-Vincent a cru pouvoir former un asses grand.nombre de genres avec les espèces de microzoaires que nous rangeons parmi les furculaires.

11 nous paroit à peu près certain que Muller a beaucoup trop multiplié les espèces.

Ratüle, Ratulus.

Corps alongé , non contractile, peut-être même couvert par un têt, offrant des traces de division en tête, thorax et abdomen; celui-ci terminé par un long appendice sé- tiforme, articulé à sa base ; des appendices ciliformes en avant*

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Espèces. Le RATULE CARINÉ, R. carinólas.

Trichoda rattus, Muller, I*£, p. ao5, tab. 29, fig. 5 à 7; cop. dans l'Enc. méthod., pl. i5, fig. i5 à 17.

Le R. LUNAIRE, R. lunaris.

Trichoda lunaris, Muller, iid., p. 204 , tab. 29, fig. 1 à 3 ; cop. dans l'Enc. méthod., pl. i5, fig. 11 à i3.

Le R. SOURIS , R. musculus.

Trichoda musculus, Muller, i¿id., p. 210, tab. 3o, fig. 5 à 7 ; cop. dans FEnc. méthod. pl. i5 , fig. 28, 29 et 3o.

Le R. CLOD, A. clavus.

Trichoda clavus, Muller, i£ii., tab. 29, fig. 16 à 18; cop. dans l'Enc. méthod., pl. i5, fig. 23.

Observ. On peut rapporter à cette division générique lea animaux microscopiques dont le corps est terminé en ar- riére par un prolongement caudiforme plus ou moins brus- quement sétacé.

Nous avons eu l'occasion d'observer la première espèce: son corps, ovale, peu alongé, m'a paru recouvert par un têt brun ; aussi n'étoit-il pas contractile: il étoit comme tronqué en arc à sa partie antérieure, où je n'ai pas vu de cils ; en arrière il étoit terminé par une sorte de queue d'une seule pièce, se fléchissant à la naissance du tét et tout d'une seule pièce.

Du reste, ce petit animal se mouvoit très-vite dans tous les sens, la queue étendue et comme s'il étoit pourvu d'un grand nombre de pieds.

11 est probable qu'il faut rapporter à cette division quel- ques espèces de cercaires, et entre autres le C. turbo y type du genre Turbinelle de M. Bory de Saint-Vincent.

VORTICELLE, Vorlicclla.,

Corps contractile, diversiforme, mais ordinairement globu- leux , tronqué en avant et prolongé en arriére en un abdomen pédonculé plus ou moins long et très - contrac- tile.

Bouche k l'extrémité d'une sorte de trompe courte et ayant de chaque côté un faisceau plus ou moins considérable de cils vibratoires.

A.

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Espèces libres dont le corps est très-distinct du prolongement' caudiforme et qui n'ont que deux soies de chaque côté de ce corps.

* Simples.

La VORTICELLE MUGUET: V. convallaria, Muller, Inf us,, tab. 44? fig* *6i cop. dans l'Enc. méthod., pl. 24, fig. 19.

Ainsi que les V, nutans, lunaris, acinosa, fasciolata, annu- laris, tubulifera, globularia, patellina, putrina, hians, cyathina.

** Complexes.

La VORTICELLE EN CRAPPE : racemosa, Muller, , t. 46,

fig. 10 et 11 ; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 25, fig. 16 et 17.

Ainsi que les K. pyraria, anaslatica, digitalis, poljpina, ovifera, umbellaria, opèreularia et berberina.

B. Espèces contenues dans une sorte de gaine, don£ Je prolonr gement caudiforme est long et très - distinct du reste du corps. (G. FOLLICULINA et VAGINICOLA, de Lapiarck.)

La V. AMPOULE , K. ampulla,

Vort. ampulla, Muller, In/*., t. 40, fig. 4^7; cop. dans l'Enc. method., pl. 21 , fig. 5 à 8.

Et les K. vaginata et folliculata,

C. Espèces nues, urcéolaires , sans prolongement caudiformeo

( G. URCEOLARIA , de Lamarck. )

La V. APPENDICULEE : K. nasuta, Muller, t. 37, fig. 20 à 24; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 20, fig. 16 à 20.

Ainsi que les bursata, truncatella, sacculus, varia, dis- cïaa, crateriformis, fritillina,

D. Espèces nues, p/1/5 01/ moins tubiformes, at>ec des ci/s vibra- toires dans presque toute la circonférence antérieure du corpso (G. STENTOREA, Bory.)

La V. TROMPETTE: K. stentorea, Muller, ifcid., tab. 43 , fig. 6 à 12; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 23, fig. 6 à 13.

Ainsi que les K. multiformis, nigra, poOymorpha, citrina, inclinans% etc., de Muller.

Observ. Nous laissons provisoirement ce genre tel qu'il a été circonscrit par Muller, quoique nous soyons bien certain qu'il renferme des êtres très-hétérogènes.

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Nous n'avons malheureusement encore observé que des vorti- celles a queue et des vorticelles sans queue, mais point de va- ginicoles ni de stentorées, ni même de vorticelles complexes. Au point où nous sommes parvenu nous sommes fort porté à croire que les vorticelles sans queue ou Urcéolaires de M. de Lamarck, ne sont que des jeunes ou des divisions des vorticelles à queue; et en effet, on peut aisément s'as- surer que, quand celles-ci se propagent par division lon- gitudinale, une des moitiés seulement reste pourvue de la queue, tandis que l'autre n'en a d'abord aucune trace. Nous croyons aussi nous être assuré que les vorticelles ne sont pas plus des animaux rayonnés que les brachions, et que ce qu'on regarde comme la bouche, n'est rien autre chose que le rebord même du corps, pourvu k droite et à gauche de cils vibratoires disposés par paires. L'orifice buccal nous semble être à l'extrémité de la partie conique, qui a yalu le nom de nasuta à une espèce observée par Muller.

Les vorticelles à queue et les vorticelles sans queue ont do reste les mêmes habitudes; les unes et les autres se fixent au moyen de l'extrémité postérieure. Elles marchent sur un sol résistant dans une position renversée et à l'aide des cils dont les côtés du corps sont pourvus, et elles nagent au contraire la queue tendue et par la vibration rapide de leurs cils, comme les Furculaires.

Section IL Les Microzoaires ciliés.

Corps diversiforme, mais en général ovale et court, sans prolongement caudiforme , nu ou couvert d'un têt, et pourvu d'appendices locomoteurs latéraux en forme de cils, sans faisceaux rotatoires antérieurs.

Locomotion rapide dans tous les sens et sans doute au moyen des appendices.

Observ. Les microzoaires qui composent cette section dif- fèrent évidemment de ceux de la précédente, par la forme générale du corps, qui est toujours plus ou moins globuleuse ou tout au plus ovale, sans prolongement caudiforme, et parce que les appendices en forme de cils sont disposés sur

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les parties latérales du corps dans toute sa longueur, et ne forment jamais les deux faisceaux antérieurs qui ont valu le nom de rotifères à la premiere section; aussi le mode de locomotion des microzoaires ciliés est-il tout différent. Leurs mouvemens sont très-rapides dans tous les plans, dans toutes les directions , et sont exécutés , soit sur un sol résistant, soit dans un milieu liquide, par les appendices ciliformes dont le corps est sans doute constamment pourvu.

La plupart des animaux de cette section que nous avons pu examiner, nous ont paru voisins des cypris et peut-être même n'en être que des degrés de développement.

Sur un grand nombre des microzoaires ciliés, les cils sont évidens et en rapport avec le mode de locomotion ; mais chez un assez grand nombre d'autres, où le mode de locomo- tion est le même, quoique les cils ne sont pas perceptibles , nous n'en avons pas moins conclu à l'existence de ceux-ci.

KEBONE, Kerona.

Corps ovale, également arrondi aux deux extrémités, dé- primé, quelquefois subcrustacé et pourvu d'appendices

ciliformes, dont les antérieurs et les postérieurs sont les

plus longs.

Espèces. Le KERONE CRIBLE : K. vannus, Muller, Infus., t. 33, fig. 19; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 18, fig. 6 et 7.

Le K. PATELLE K. patella, Muller, ibid., tab. 33, fig. 14 4 18; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 18, fig. 1 à 5.

Le K. CHARON, K. charon.

Trichoda charon, Muller, ibid., p. 229, t. 32, fig. 12 20; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 17, fig. 8 à 14.

Le R. PUNAISE, K. cimex.

Trichodacimex, Muller, ibid,, p. 231, tab. 32, fig. 21 à 24; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 17, fig. i5 à 18.

Le K. CIGALE, K. cicada.

Trichoda cicada, Muller, ibid., p. 232, tab. 32, fig. 2S k 27; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 17, fig. 18, 19 et 20.

Le K. CHAUVE : X. calvitium, Muller, ibid., p. 24$, tab. 34, fig. nàiSP cop. dans l'Enc. méthod., pl. 16, fig. 21 à 23.

Le K. MASQUE : K. histrio, Muller, ibid., pag. 235, tab. 33, fig. 3 et 4; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 17, fig. 7 !t 8.

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Le Kéronó moule : K. mytilus, Muller, p. 242, lab.

34, fig. 1 à 4; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 18, fig. 11 à 14.

LeK. PUSTULEUX : K.pustulata, Muller, ibid.,p. 246 , tab. 34 , fig. 14 et 15? cop. dans l'Enc. méthod., pl. 18, fig. 24 et 25.

Le K. SILURE: K. silurus, Muller, ¿¿id., p. 244, tab. 34, fig. 9 et 10? cop. dans l'Enc. méthod., pl. 18, fig. i5 et 16.

Observ. Ce genre établi, mais fort mal circonscrit, par Muller, au point qu'on pourroit très-bien confondre sous la même caractéristique les Himantopes du même auteur, et peut-être même ses Tiïchodes, nous semble devoir être limité aux espèces qui ont plus ou moins de rapports avec le Ké- roné chauve que nous avons observé plusieurs fois et dont nous avons pu remarquer parfaitement les appendices en le faisant mourir lentement au moyen d'une dissolution d'opium.

M. Bory de Saint-Vincent a formé les genres PLASCONIA avec le K. vannus, et COCCUDIKA avec les K. patella, cimex et ci- coda.

HIMANTOPE, Himantopus.

Corps ovale, plus ou moins alongé, renflé en avant, atté- nué et quelquefois bifide en arrière, pourvu sur les côtés

d'appendices nombreux cirrhiformes.

Espèces. L'HIMANTOPE CHIQUE: H. acarus, Muller, In/I, p. 248, tab. 34 , fig. 16 et 17 ; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 18, fig. 1 et 2.

L'H. BALADIN : U. ludio, Muller, ibid., pag. 249, tab. 34, fig. 18; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 18, fig. 3.

L'H. BOUFFON : H. sannio, Muller, ibid,, pag. 2 5o, tab. 34" fig. 19; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 18, fig. 4.

L'H. TOURNOYANT :H. volutator, Muller, ibid., p. 251, t. 34, fig. 20; cop. dans l'Enc. méthod,, pi. 18, fig. 5.

L'H. larve : H. larva, Muller, ifa'd., p. 251, tab. 34? fig* 21 ; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 18, fig. 6.

L'H. VERT, H"viridis.

Cercaría viridis, Muller, ibid., tab. ig, fig. 6 à 13; cop. dans l'Enc. méth., pi. 9, fig. 6 a 13.

L'H. PODURE, H. podura.

Cercaría podara, Muller, ibid., tab. 19, fig. 1 à 5 ¡ cop. dans lEuc. méthod., pi. 9, fig. 1 à 5.

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L'HIMANTOPE lare , H. larus.

Trichoda larus, Muller, ibid,, tab. 3i, fi g. S et 6 j cop. dans l'Enc. méthod., pl. 16, fig. 6, 7 et 8.

Observ. Ce genre paroît n'avoir été que préparé par Muller, mais ses caractères et sa dénomination lui ont été imposés par Othon Fabricius, dans l'ouvrage posthume de son ami.

Nous l'avons caractérisé d'après l'espèce désignée sous le nom de cercaríapodura, par Muller, et que nous regardons comme très-voisine, si même elle diffère de YHimantopus ludio. Ce petit animal ressemble assez bien à une Lépisme : son corps ihqu, flexible, plus large en avant, atténué et bifurqué en ar- rière, est pourvu de chaque côté d'appendices inégaux, assez courts et sans doute branchiaux. Il s'en sert très-bien pour nager.

M. de Lamarck a réuni les himantopes aux kéronés; mais, à ce qu'il nous semble, bien à tort.

M. Bory de Saint-Vincent a formé de la dernière espèce son genre Diceratella, et avec le Cercaría podura ou l'avant- dernière, qui très-probablement ne doit pas être distinguée du Trichoda larus, un autre genre, sous le nom de Raphanclla.

PARAMECIE, Parametrium.

Corps membraneux, fort mince, transparent, ovale alongé,

pourvu sur les côtés dans toute leur étendue de cils extrê- mement fins, égaux et difficilement perceptibles, se mou- vant dans tous les sens, et changeant assez peu de forme.

Espèces. La PARAMECIE AÜRELIE : P. aurelia, Muller, Infus.9 p. 86, tab. 12, fig. 1 à 14; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 5, fig. 1 à 12.

La P. CHRYSALIDE : P. chrysalis, Muller, ibid., p. 90, tab. 12, fig. ib à 20; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 6, fig. 1 à 5.

Observ. Nous avons observé fréquemment la P. aurélie dans toutes les eaux de nos marais, et nous avons vu, comme Glei- chen, que son corps est bordé de cils extrêmement fins; c'est ce qui nous a forcé de changer un peu la caractéristique du genre, et de le faire passer dans la division des. Microzoaires ciliés. La P. chrysalis en est également pourvue ; mais nous ne croyons pas qu'il en soit de même des P. versutum, oviferum

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et marginatum 1 qui pourroieot bien n'être que des Planaires voisines des Kolpodes, comme Ta pensé M. Bory.

TRICHODE, Trichoda.

Corps de forme extrêmement diverse, et pourvu d'appen- dices ciliformes sur quelque partie de sa surface.

A. Espèces urceiformes. (G. OPHRYDIA, Bory.)

Le TRICHODE TROQUE î T. Irochus, Muller, Infus., p. i63, tab. a3, fig. 8 et 9; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 12, fig. 8 et 9.

B. Espèces ovales. (G. YPSISTOMON, Bory.)

Le T. ROUGE : T. ignita, Muller, ibid., p. 186, tab. 26, fig. 17 à 19; cop. dans l'Enc. méthod., pl. i3, fig. 39 à 41.

C. Espèces ovales alongées, avec une excavation bordée de cils.

( G. KONDYLOSTOMA, Bory.)

Le T. BAILLANT: T. patens, Muller, ibid., p. 181 , tab. 26, fig. 1 et 2 ; cop. dans l'Enc. méthod., pl. i3, fig. 21 et 22.

D. Espèces globuleuses et couvertes partout de cils. (G. Péri-

TRICHA , Bory. )

Le T. SOLEIL: T. sol~, Muller, ibid., p. 164, tab. a3, fig* i3 à 15; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 12, fig. 12, 13 et 14.

E. Espèces alongées, aplaties, a^ec des cils sur la moitié de leur

face inférieure. (G. Plagiotrique, Bory.)

Le T. ORANGE : T. aurantia, Muller, ibid., p. 185, t. 16r fig. i3 ¿ 16; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 13 , fig. 33 à 36.

F. Espèces ovales, plus ou moins alongées et pourvues de cils à Leur partie antérieure seulement. (G. MYSTACODELLA, Bory.)

Le T. CISEAU: T.forfex', Muller, ibid,, p. 189, t. 27, fig. $ et 4; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 13, fig. 42 et 43.

G. Espèces en massue, et pourvues à une extrémité d'une sorte de renflement céphalidien garni de cils. (G. STRAVOLÆNA, Bory.)

Le T. MIELLEUX: T. melitœa, Muller, ibid., p. 199, t. 28 r fig. 5 a io; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 14, fig. 3* à 37.

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H. Esp. dt même forme, mais très-versatiles. (G. Phi aun a, Bory.)

Le T. VERSATILE : T. versatilis, Muller, ibid., p. 178 , t. a5, fig. 6 à 10 ; cop. dans l'Enc. méthod., pl. i3, fig. 6 à 10.

Observ. Ce genre est évidemment une des réunions les plus artificielles qu'il soit possible de former : aussi M. Bory de Saint-Vincent a pu aisément trouver à y établir un assez grand nombre de nouveaux genres, que nous avons cités le mieux que nous avons pu, et qu'il auroit pu doubler fa- cilement, mais sans aucun avantage réel pour la science.

Nous n'avons sans doute pas rencontré tous les animaux que Muller rapporte à ce genre; mais à l'aspect seul de ses figures, et en s'aidant un peu de ses descriptions, il est aisé de voir qu'il a réuni ici de véritables vorticelles ou urcéolaires, des kéronés, des planaires, des siponcles et peut-être même des gemmes d'éponges fluviátiles.

Nous ne parlons pas des doubles emplois que le zoologiste danois a faits nécessairement dans les quatre-vingt-huit espèces de Trichodes qu'il définit; il serait trop long et bien peu utile de les relever.

Leucophre, Leucophra.

Corps diversiforme, en général ovale ou globuleux et en- tièrement couvert de cils.

Espèce. Le Leucophre verdâtre : L. virescens, Muller, Infus.7 p. 144, t. ai , fig. 6 à 8; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 10, fig. 6, 7 et 8.

Observ. C'est encore un genre extrêmement artificiel, défini presque au hasard, et sur lequel nous n'avons qu'un petit nom- bre d'observations à faire ; aussi n'avons-nous cité qu'une seule espèce. Nous avons cependant eu l'occasion de rencontrer la L. no tata, et nous sommes à peu près certain que c'est une jeune cypris.

Volvoce, Volvox.

Corps extrêmement petit, ovale ou globuleux, sans cils vi- sibles, mais se mouvant rapidement et dans tous les sens" Espèces. Le Volvoce point : V. punctum, Muller, Inf us., t. 3, fig. 1 et 2 ; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 1 , fig. 1, a b.

Le V. globule: V. globulus, Muller, ibid., t. 3, fig. 4" cop" dans l'Enc. méthod., pl. 1, fig. 3, a b.

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Observ. Ce genre a été établi par MuIIer et admis par tous les zoologistes sans exception. M. Bory a cru cependant de- voir former deux genres distincts, l'un avec le V. uva, sous le nom d'UvelLa, et l'autre avec le V. vegetans, sous celui d 'A nthcphysa.

En analysant les espèces d'après le mode de locomotion, on peut les rapporter k trois ou quatre sections :

i.° Celles qui ont des mouvemens rapides dans tous les sens, et nécessairement exécutés par des appendices, quoi" que leur transparence, sans doute, empêche de les aperce- voir. Ex. les V. punctum, globulus et pillulao

2.0 Celles qui ont des mouvemens lents, comme le V.gra- nulum et qui sont sans doute des planaires.

3.° Celles qui ont des mouvemens très-peu apparens et gy- ratoires de différens degrés et qui ne sont très - probable- ment pas des animaux, comme les V. socialis, globator, mo- rus, uva; peut-être des amas d'œufs.*

Quant au V. vegetans, dont M. Bory a fait son genre An- thophysa, nous croyons nous être* assuré que ce sont des vol- voces ordinaires agglomérés par accident à l'extrémité de plantules.

CYCLIDE , Cyclidiumo

Corps ovale ou pyrifortne, aplati, sans cils ni appendices visibles, mais se mouvant rapidement et dans toutes les di- rections.

Espèces. Le Cyclide millet : C. millium, Muller, ïnfus., t. 11, fig. 2 et 3; cop. dans l'Enb. méthod*, pL 5, fig. 2 et 3.

Le C. flottant: C.Jluitans, Muller, ibid., t. 11, fig. 4 et S; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 5, fig. 6 à 8.

Observ. En analysant avec soin les êtres que Muller a ran- gés dans son genre Clyclidium, il nous a semblé que la plupart, k en juger d'après leur mode de locomotion, ne doivent pas être séparés des Leucophres, comme les C. milium, jluitans, glaucoma, pediculus et dubium, tandis que quelques autres, comme lesC. nigricans et rostratum, sont des planaires; quant aux C. bulla, nucleus et hyalinum, il nous paroit douteux qu^- ce soient des animaux.

60. 11

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MONADE, Monas.

Corps extrêmement petit, ovale ou globuleux, sans cils ni appendices perceptibles à l'aide des instrumens les plus grossissons, et cependant"se mouvant très-rapidement dans tous les sens.

Espèces, La MONADE LENTE : AL lens, Muller, Inf,, t. i , fig. 9 ¿11; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 1, fig. 5 , a, b, c.

La M. luisante: M. mica, Muller, ibid., t. 1, fig. 14 et i5; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 1 , fig. 6, a, b.

La M. POUSSIERE : M. putvisculus, Muller, ibid., t. 1 , fig. 6 et 6; cop. dans l'Enc. méthod., pi. 1, fig. 9, z, c.

Observ. Ce genre n'est véritablement établi que sur la gran- deur relative, sans aucune autre considération; aussi con- tient-il des êtres de nature très^ différente.

Un certain nombre ne sont pas des animaux ni des végé- taux, mais des grumeaux; tels sont les Ai. termo et tranquilla dont les mouvemens sont nuls et qui sont dans le même cas que les cyclidium hyalinum et nucleus.

Le M. lamellula, type du genre Lamellina de M. Bory, pour- roit bien être dans le même cas.

Quant aux espèces qui sont véritablement des animaux, en quoi diffèrent-elles des Leucophres? si ce n'est en ce qu'on ne voit pas les organes qui servent à leurs mouvemens.

Les MICROZOAIRES APODES.

Corps subgélatineux ou peu consistant, en général très-con* tractile, très-polymorphe, sans aucun indice d'appendices de quelque nature que ce soit.

Observ. Les microzoaires qui constituent cette seconde divi- sion, sont bien évidemment des animaux binaires comme les précédens; mais d'une structure beaucoup plus molle, plus gélatineuse, plus contractile et par conséquent protéiforme. Ils n'ont aucune trace d'appendices locomoteurs, aussi leur mode de locomotion consiste-t-il dans un glissement ou une sorte de reptation sur un sol résistant, et dans une natation à l'aide du corps lui-même, généralement membraneux, mais quelquefois anguilliforme.

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La forme du corps a permis de les subdiviser en deux sections.

Sect. I. Les M. apodes planaires.

Corps membraneux et transparent.

Observ. La plupart des espèces qui constituent cette divi- sion des Microzoaires apodes nous paroissent n'être autre chose que de jeunes Planaires, ou peut-être même de jeunes Hirudinés; opinion qui a été prouvée par les recherches inté- ressantes de M. Nitzsch, sur les Cercaires.

Burs aie , Bursaria.

Corps membraneux, ovale, assez court, et un peu replié sur

lui-même, de manière à être concave en dessous et con- vexe en dessus.

Espèce. La BURSAIRE TRONCATELLE : B. truncatella , Muller, Inf., pag. 115, tab. 17, fig. 1 à 4; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 8, fig. 1 à 4.

Observ. Ce genre est très-probablement formé d'espèces de Planaires flottantes, et alors un peu repliées sur elles-mêmes; mais c'est ce que nous ne pouvons cependant assurer, n'en ayant observé aucune d'une manière certaine.

Quant au B. hirudinella, dont M. Bory a formé un genre sous le nom à'Hirudinella, il est encore plus difficile de dire ce que c'est.

Kolfode, Kolpoda.

Corps membraneux, transparent, ovale, aplati, en général

atténué en avant, très-contractile et assez protéiforme.

Espèces. La Kolpode méléagre: K. meleagrisy Muller, Inf pag. 99, tab. 14, fig. 1 à €, et tab. i5, fig. i à 5 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 6, fig. 17 à 27.

La K. marteau : K. zygœna, Muller, ibid., p. 99, tab. i5; eop. dans l'Encycl. méthod., pl. 6 , fig. 26 et 27.

La K. botte : K. ocrea, Muller, ibid., tab. i3, fig. 9 et 10; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 6, fig. 7 et 8.

La K. MüCRONÉE : K. mucronata, Muller, ibid., t. i3, fig. 12* à i5 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 6, fig. 11 ài3.

Ob ser v. C'est encore un genre presque insignifiant 9 et qui *

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ne peut être que fort difficilement caractérisé; aussi Muller lui-même y a-t-il confondu des espèces qui, d'après ses dé- finitions , devroient être reportées dans d'autres genres. Le K. triqueter, par exemple, paroît être une Leucophre; le K. cu- culus est une Bursaire pour M. Bory de Saint-Vincent, etc.,, tandis que la Paramécie ovifére de Muller est pour ce dernier un kolpode; ce qui nous paroit probable.

En étudiant les espèces décrites et figurées par Muller, il nous semble qu'elles peuvent être partagées en deux sections. Dans la première sont celles qui, étant membraneuses et plates, se meuvent en glissant sur le plan de position; ce sont des planaires. Dans la seconde sont les espèces plus épaisses, et qui, se mouvant en nageant dans tous les sens, sont né- cessairement pourvues de cils, quoique imperceptibles, comme le K. cuculus et quelques autres,

TEACHELINE, Trachelina.

Corps gélatineux, transparent, très-contractile, membraneux,

ovale, rétréci aux deux extrémités, et surtout en avant,

où il forme une sorte de cou plus ou moins alongé.

Mouvemens lents de reptation sur un sol résistant.

Espèces. La TRACHELINE ETROITE, T. stricta.

Vibrio strictus, Muller, Inf., p. 71, tab. io, fig. 1 et2 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 5, fig. 1 et 2.

La T. CANARD, T. anas.

Vibrio anas, Muller, Inf., pag. 72 , tab" 10, fig. 3 à 5; cop. dans l'Enc. rnéth., pi. 5, fig. 3 à 5.

La T. OIE , T. anser.

Vibrio anser, Muller, lnf.\ p. 73, tab. 10, fig. 7 à 12; cop. dans l'Enc. méth., pi. 5, fig. 7 à 12.

LaT. CYGNE , T. olor.

Vibrio olor, Muller, Inf., pag. 75, tab. 10, fig. 12 à 15 ; cop. dans l'Énc. méth., pl. 5, fig. 12 à i5.

Ainsi que les V. cjgnus, intermedias, fascicularis, colymr bus, linter et faix de Muller.

Observ. En conservant le nom de Vibrio, comme nou*le fai- sons depuis long-temps,aux Microzoaires ascaridiens, voisins, si même ils diffèrent, des Filaires, il reste un grand nombre

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d'espèces qui ont dù en étrfe séparées. C'est aux espèces pla- nariformes, avec la différence seulement du grand alonge- ment de l'extrémité antérieure, que nous donnons provisoi- rement le nom de Trachéline: nous disons, provisoirement, parce qu'il est k peu prés indubitable que ces microzoaires-,' mieux connus , devront être reportés à leur place dans le genre Planaire.

M. Bory de Saint-Vincent a distingué ces espèces de Vibrions sous la dénomination de lacrima toi res, sans doute à cause de la forme qu'ils présentent quelquefois.

Nous avons eu l'occasion d'observer plusieurs fois la T. ca- nard, et nous avons pu nous assurer que ce n'est qu'une très- jeune Planaire.

PROTEE, Proteus.

Corps gélatineux, membraneux, extrêmement contractile, très - protéiforme, sans aucun appendice, et se mouvant en glissant sur un sol résistant.

Espèces. Le PROTEE DIFFLUENT : P. diffluens, Muller, lnf. pag.9 , tab. 2, fig. i à 12 * cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 1, fig. a a m.

Le P. TBNACB : P. tenax9 Muller, ibid., pag. 10, t. 2, fig. i3 à 18; cop. dans l'Enc. méth., pl. 1, fig. g k k.

Observ. Nous avons rencontré deux ou trois fois l'animal auquel Muller a donné le nom de P. diffluens, et nous nous sommes assuré que ce n'est qu'une très-jeune Planaire. 11 en est sans doute de même du P. tenax du même auteur.

CERCAIRE, Cercaría.

Corps gélatineux, très-contractile, élargi en avant, et terminé en arrière par une sorte d'abdomen caudiforme plus ou moins distinct.

Espèces. La CERCAIRE EPHEMERE : C. ephemera, Nitzsch, His- toire nat. des Cerc., pag. 29, tab. 1 , fig. 1 k i3.

La C. lemna : C. lemna, Muller, Inf., pag, 122, tab. 18 , fig. 8 à 12; cop. dans l'Encycl. méthod., 'pl. 8, fig. 8 à 12. Cerc. major, Nitzsch, ibid., pag. 44, tab. 2, fig. 1 à 8.

La C. petite; C. minuta, Nitzsch, ibid., p.46, tab. 2,fig.9 a 11.

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La Ceb£AHie inquiète : C. inquieta, Muller, ibid., pag. 121, tab. 18, fig. 3 à 7 ; cop. dans i'Enc. méth., pi. 8, fig. 3 à7.

La Cé MARTEAU, C. malleus.

Vibrio malleus, Muller, ¿¿id., pag. 58, tab. 8, fig. 7 et 8; çop. dans l'Encycl. méthod., pl. 4, fig. 7.

7y puteorum, Bory de Saint-Vincent.

Cercaría fur cata, Nitzsch, , tab. 2 , fig. 12 à 18.

La C. GYEiN : C. gyrinus, Muller, pag. 1199 tab. 18, fig- 1 ; cop. dans l'Euc. méth., pi. 8, fig. i.

Là C. bossue: C. gibJfa, Muller, ibid,, pag. 120, tab. 18, fig- 2; cop. dans l'Enc. méth., pi. 8, fig. 2.

Observ. Le genre Cercaire, tel qu'il vient d'être défini, surtout d'après le Mémoire de M. Nitzsch, diffère assez de ce qu'il étoit dans l'ouvrage de Muller et même dans M. de La- marck; aussi ne renferme-t-il plus tout-à-fait les mêmes es- pèces. En effet, les C. turbo , pleuronectes, cyclidium, tenax t de Muller, n'appartiennent sans doute pas au même genre que les espèces voisines du C. lemna , qui sont de véritables Planaires, comme on le pouvoit déjà juger d'aprés les figures de Muller, mais ce qui a été mis hors de doute par M. Nitzsch.

ENCHELIDE, Enchelis.

Corps gélatineux, très - contractile, plus ou moins alongé et

subcylindrique, se mouvant très-lentement en rampant, ou

par des flexions peu nombreuses, sur un sol résistant.

Espèces. L'Enchélide VERTE : E. viridis, Muller, Inf., p. 23, tab. 4, fig. 2 et 3 ; cop. dans l'Ecycl. méthod., pl. 2 , fig. 1.

L'E. PONCTIFERE : E. punctifera, Muller, ibid., pag. 24 , t. 4, fig. 2 et 3; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 2 , fig. 2 et 3.

L'E. paresseux: E. deses, Muller, ibid., pag. 26, tab. 4, fig. 4 à 5 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 2, fig. 4, a, b.

L'E. INTERMEDIAIRE: £. intermedia, Muller, ibid., pag. 28, tab. 4, fig. 24 ; cop. dans l'Enc. méth., pi. 2 , fig. 10.

L'E. A QUEUE: E. caudata, Muller, ibid., pag. 34, tab. 4, fig. 25 et 26 ; cop. dans l'Enc. méth., pi. 2 , fig. 16.

Observ. D'aprèece que dit Muller lui - même de la plupart des animaux qu'il a rangés dans son genre Enchelis, il est évi-

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dent que ce sont des Planaires ou des Distomes cylindriques. En effet, il en a quelquefois décrit les ouvertures.

Il y a renfermé cependant aussi quelques êtres dont les mouvemens et même la forme indiquent des appendices cili- formes, qu'il faudra par conséquent en retirer; tels sont : les

E. similis, serótina, nebulosa, seminulum, ovulum, pyrum^cons* tricta, qui devront passer dans les Volvoces.

Il faudra, au contraire, placer parmi les Enchélides, les Vibrio vermiculus , intestinum, verminus9 sagitta, etc.

GONE, Gonium.

Corps membraneux et plus ou moins anguleux.

Espèces. Le GONE obtusangle : G. obtusangulum, Muller, Tnf.9 pag. 114, tab. 16, fig. 18 i cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 7, fig. 10.

Le G. rectangle : G. rectangulum, Muller, ¿¿id., pag. 115 , tab. 16, fig. 17; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 7 , fi". 9.

Observ. D'après ce que nous avons observé nous-même des espèces de ce genre établi par Muller, nous croyons que les deux seules espèces nommées ci-dessus sont des animaux; les G. corrugatum et pulvinatum n'en sont certainement pas : ce sont probablement de simples parties de végétaux décompo- sés. Quant au G. pectorale, dont M. Bory fait un genre sous le nom de PeotoraUna, c'est un assemblage d'étres dont la nature nous parott encore douteuse.

Sect. II. Les M. apodes ascaridiens.

Pour terminer cette analyse du système des Microcozoaires, nous aurons encore à parler des Vibrions proprement dits et de quelques genres qu'on en a justement séparés; mais depuis long-temps nous avons réservé le nom de vibrio à des animaux qui appartiennent indubitablement à la classe des Vers apo- des " comme on a pu le voir ¿-^article général VERS.

Quant aux V. paxilHfer, lunula, bipunctatus, tripunctatus, il est évident que ce ne sont pas des animaux, mais bien des conferves. Il en sera question à l'article des Némazoaires, qui doit terminer le système général des êtres que l'on à réunis, à tort ou à raison , sous le nom de Zoophytes*

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TYPE

Les ACTINOZOAI RES, Actinozoa.

Corps régulier diversifonne, mais offrant constamment une disposition rayonnée en lui-même, ou dans les organes de nature différente dont il peut être pourvu.

Observ. Quand on veut comprendre sous la même caracté- ristique tous les animau* q* i constituent ce type, on est forcé de la réduire à cette simple phrase, qui suffit en effet pour en repousser tous ceux qui ne lui appartiennent réellement pas. Sous tous les autres rapports les Actinozoaires présentent des différences véritablement classiques, comme on a pu le voir dans nos généralités sur leur formV et leur organisation. £o effet, l'enveloppe peut être d'une nature extrêmement diffé- rente, quand on la compare dans les Holothuries, les Our- sins, les Étoiles de mer, les Méduses, les Actinies, etc., et par suite l'appareil de la locomotion générale ou partielle offre de nombreuses variations. Le canal intestinal est daos le même cas, puisqu'il peut être complet, tandis que d'autres fois il n'a qu une seule ouverture , servant de bouche et d'anus. L'appareil de la génération présente aussi des dispo- sitions extrêmement différentes, au point que dans certaines espèces il n'est peut-être pas même localisé.

La simplicité des individus, ou leur agrégation plus ou moins intime, quelquefois même sur une partie commune, leur liberté ou leur fixité, offrent aussi des caractères très- variables*

D'après ces grandes différences que les Actinozoaires pré- sentent dans presque toutes les parties de l'organisation, on conçoit combien il a été facile de les partager en classes, en général fort distinctes, que l'on peut borner à cinq dans l'état actuel de nos connoissances ; mais dont on conçoit pouvoir augmenter le nombre par la suite. Ce sont les Échinodermaires ou Polycérodermaires, les Arachnodermaires, les Zoanthaires, les Polypiaires et les Zoophytaires.

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CLASSE I."

ÉCHINODERMAIRES, Echinoderma.

Corps, trés-diversifbrme, enveloppé d'une peau épaisse, molle ou solidifiée par des parties calcaires, mais toujours pourvu de suçoirs tentaculiformes, exsertiles, épars ou disposés par séries longitudinales.

Observ, En admettant cette classe ainsi circonscrite, on réunit des animaux qui ont un canal intestinal complet, et d'autres chez lesquels il ne l'est pas; cependant on ne peut nier qu'il n'y ait de très-grands rapports entre eux, surtout eu considérant que tous sont pourvus de ces singuliers or- ganes tentaculiformes, servant à la locomotion par leur dis- position en suçoirs, et qui sortent de différens endroits de la peau.

La dénomination d'Êchinodermaires n'et peut-être pas bien convenable pour les Holothuries, dont la peau est quelque- fois au contraire fort lisse et très-molle : et il seroit peut-être préférable d'en employer une qui fût en rapport avec le ca- ractère classique, l'existence des suçoirs tentaculiformes; c'est ce qui nous a fait proposer depuis long-temps le nom de Po- lycéroderm aires.

D'aprés notre caractéristique, nous avons dû retrancher de cette classe les Siponcles et les Priapules, pour les rapporter dans la classe des Vers, sous-type des Entomozoaires.

Quoique cette classe soit aujourd'hui assez compliquée, à cause des genres assez nombreux qu'on y a établis, elle ne renferme cependant réellement que trois genres linnéens, Holothuria, Echinus et Asterias, qui sont devenus les types d'au- tant d'ordres avec juste raison, puisque ce sont autant de de- grés d'organisation.

L'ordre dans lequel nous les rangeons, est nécessairement celui qui est déterminé par la forme de plus en plus radiaire ; ce qui se trouve heureusement concorder avec le décroisse- ment général dans toute l'organisation. Ainsi les Holothuries dont le corps est quelquefois vermiforme, qui ont un canal intestinal complet et un organe de la génération pair avec un seul orifice médian, doivent être à la tête, et les Étoiles de mer, dont le corps est souvent radié, dont le canal intestinal

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n'a qu'une seule ouverture, et les organes de la génération pentamérés avec cinq orifices, doivent être à la fin.

ORDRE V HOLOTHURIDES, Holothuridea.

HOLOTHURIE; Holothuria, Linn.

Corps plus ou moins alongé, quelquefois subvenniforme, mou ou flexible dans tous ses points, pourvu de suçoirs tentaculi- formes, souvent nombreux, très-extensibles, complètement rétractiles, et percé d'un grand orifice à chaque extrémité. Bouche antérieure au fond d'une sorte d'entonnoir ou de ca- vité præbuccale, soutenue dans sa circonférence par un cercle de pièces fibro-calcaires et pourvue d'un cercle d'ap- pendices arbusculaires, plus ou moins ramifiés.

Anus se terminant dans une sorte de cloaque , s'ouvrant à l'extérieur par un grand orifice terminal.

Organes de la génération se terminant à l'extérieur par un ori- fice unique, médian, à peu de distance de l'extrémité an- térieure et presque marginal.

Les holothuries forment un groupe d'animaux dont l'or- ganisation offre réellement quelque chose d'assez particulier, au point que quelques personnes doutent encore de la posi- tion qu'elles doivent avoir dans la série.

Bianchi nous semble être le premier auteur qui ait jugé qu'elles devoient être rapprochées des oursins, et, en effet, il en a désigné une espèce sous le nom d'echinus coriaceus : opinion qui a été adoptée par tous les zoologistes modernes et surtout par Blumenbach , quand il en a fait une division de ses vers échinodermes avec les oursins et les étoiles de mer.

Quelques zoologistes ont cependant suivi l'idée de Pallas, qui a cru devoir les rapprocher des actinies.

Quoique signalés peu de temps après la renaissance des lettres et des sciences en Italie (puisque Columna en a donné déjà une assez bonne figure et surtout une assez bonne description dans ses Aquatilia), et qu'à presque toutes les époques des observateurs s'en soient occupés, ce sont des animaux dont l'organisation n'est pas encore complètement connue , malgré les travaux de Bohadsch, de Muller, de Vahl, de Forskal, de Monro, de Tiedeman et de M. Delle Chia je.

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On trouve cependant différentes espèces de ce genre dans toutes nos mers, et surtout en grande abondance dans la Mé- diterranée.

En général, il paroit qu'il existe des holothuries dans toutes les mers ; mais peut-être davantage dans celles des pays froids que dans celles des contrées chaudes.

Ce sont des animaux qui vivent constamment dans les eaux, souvent à d'assez grandes profondeurs, mais quelquefois aussi sur nos rivages au milieu des fucus, des rochers, à une distance assez peu considérable pour que souvent les flots les poussent à sec sur le sable, où ils meurent nécessairement, car leur mode de locomotion ne leur permet pas de retourner k la mer.

Ils s'attachent au sol dans les momens de tourmentes, au moyen des singuliers suçoirs tentaculaires dont leur peau est pourvue en différens endroits déterminés ou non, et qui sont susceptibles d'une grande extension.

On ne connoît pas encore d'une manière un peu complète ce qui tient au reste de leurs mœurs et de leurs habitudes; ainsi on ne sait rien de positif sur l'espèce de leur nourri- ture, non plus que sur les circonstances de leur mode de re- production, sur la durée de leur accroissement et sur celle de leur vie. 11 est à désirer que les naturalistes qui habitent les bords de la Méditerranée, où certaines espèces sont si com- muñes, veuillent bien diriger leurs observations sur ce sujet.

Nous n'avons jamais entendu dire qu'aucun de ces animaux fût d'une grande utilité à l'espèce humaine. M. Delle Chiaje nous apprend cependant que les pauvres habitans des côtes de Naples les mangent.

La distinction des espèces nous paroît être assez difficile, et nous n'osons pas encore assurer le degré de certitude que peu- vent fournir les différentes considérations de leur organisation.

i. ° La forme générale est extrêmement variable, suivant qu'on étudie l'animal bien tranquille et jouissant de toutes ses facultés au fond de l'eau ; il est alors, dans le plus grand nombre des cas du moins, très-alongé, souvent cylindrique et presque vermiforme; est-il au contraire en repos, alors ¿1 devient beaucoup plus court et ordinairement plus renflé au milieu qu'aux extrémités.

Quand on le tourmente, soit dans l'eau ou même hors de

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l'eau, Taction dé contraction est plus forte, et il n'est souvent plus reconnoissrible.

Mais c'est surtout quand il a été plongé dans une liqueur conservatrice, comme l'esprit de Vin, que la forme diffère totalement de ce qu'elle étoit quand l'animal étoit vivant.

Il faut ci pendant remarquer que c'est principalement dans le diamètre longitudinal que les principaux changemens s'o- pèrent et que la forme de la coupe en offre moins-, ce qui permet de s'en servir avec quelque avantage dans la distinc- tion des espèces; ainsi elle peut être, à peu de chose près, circulaire ; elle peut être ovale, le grand diamètre en tra- vers, ou bien convexe.en dessus et J)late en dessous; enfin, elle peut être assez régulièrement pentagonale.

2. ° La grosseur, la forme même et la distribution des tu- bercules plus ou moins mamelonnés qui hérissent la peau, nous ont paru offrir aussi un trop grand nombre de variations, pour pouvoir être employées comme caractère spécifique.

3. ° 11 n'en est pas de même , sinon de la forme, mais du moins de la distribution des suçoirs tentaculiformes qui sor- tent par des pores ou trous de la peau et au moyen desquels ces animaux s'attachent aux corps sous-marins. Dans un cer- tain nombre d espèces ils sont, pour ainsi dire, répandus à peu près égalementsur toute la superficie du corps; mais dans d'autres iis sont accumulés à la face inférieure, sans ordre ou avec un ordre déterminé, ou enfin, ils sont disposés en doubles séries sur cinq lignes longitudinales, comme dans Y H. pent ac tes,

4. La position plus ou moins terminale des deux orifices, oral et anal, paroit pouvoir être prise en considération avec quelque avantage.

5 .° Quelques zoologistes, et entre autres M. Lesueur, atta- chent une grande importance au nombre des appendices ten- taculaires de la bouche, à leur forme et à leur inode de di- vision ; mais nous craignons bien que ce ne soit à tort. Ea effet, nous nous sommes assuré positivement que l'espèce la plus commune dans la Méditerranée, l'H. tubulosa, et qu'on trouve par centaines dans la rade de Toulon, varie beaucoup tous le double rapport du nombre de ces organes et de leurs divisions terminales*

[page] 173

6*' Il nous a semblé qu'on tireroit un bien meilleur carac- tère de la forme du cercle de pièces solides de la bouche, qui est constante, a ce que nous croyons, pour chaque espèce; mais il y a quelque difficulté a s'en servir.

7* La couleur, à en juger aussi d'après le grand nombre d'individus de VHolot. tubulosa que nous avons vus, varie aussi beaucoup, du moins pour l'intensité, qui peut passer du noir presque foncé au roux presque blanchâtre.

8.' Quant aux dimensions totales 9 outre la difficulté de mesurer ces animaux quand ils sont en notre puissance, il parott qu'ils varient assez de grandeur, sans doute avec l'âge.

En analysant avec quelque soin la description des espèces d'holothuries décrites dans les auteurs , à l'aide des obser- vations que nous avons faites sur sept ou huit d'elles que nous avons observées vivantes, nous les distribuerons en cinq sec- tions, que nous croyons assez naturelles, et dont quelques- unes pourront, si l'on veut, être établies en genres distincts.

En voici d'abord la table synoptique, d'après laquelle on verra que nous les rangeons suivant le degré de perfectionne- ment de la forme générale radiaire.

¡

aplati, arec suçoirs en dessous Coviuu.

subprismatique, à suçoirs inférieurs HOLOTHÜMA.

fusiforme, à suçoirs épars THYORZ.

vermiforme, à tentacules pinnés FISTÜLARU.

(subpentagonal, à suçoirs ambulacrifères . o . COGUMAEIA*

A. Espèces dont le corps, assez court, plus bombé et plus dur en dessus qu'en dessous, est pourvu de suçoirs tentaculiformes, seu- lement de ce côté, et d'appendices buccaux assez développés ; les deux ouvertures plus ou moins supérieures. (G. Cuvieria , Péron ; PSOLUS, Oken.)

L'Holotburiephantope: H.phantopus, Linn., Gmel. ,p. 3i38, n.° 2 ; d'après Muller, ZooL Dan., i , tab. lia - ia3; cop. daos PEnc. méth., pl. 86 f fig. i - 3; Pennant, Brit. zooL , 41 page 48, tab. 33, fig. 35.

L'H. feuillée : H. frondosa, Linn., GmeL, page 3138, n.# 1 ; d'après Gunner, Act. Stockh*, 1767; cop. dans l'Enc. méth., pl. 87 , lig. 7 et 8.

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L'HoLOTüuaiE de Covjer ¡ H. Cuvitri, Péron, Cuv., Règne anim., 4, pl. i5, fig. 9.

L'H, ECAILLEUSE : H. squamota, Lian., Gmel., pag. 3141 * n.° 11 ; d'après Muller, Zoo¿. Dan., 1, tab. 10, fig. 1 - 3; cop. dans l'Enc. méth., pl. 87, fig. 11 et 12.

L'H. obscure; H. obscura, Lesueur, Descript. of verevel new sp, of Ho loth., Acad. sc. not. Phi Lad., v. 6, part. 1, p. 156, esp. 1.

Observ. Nous n'osons pas assurer d'une manière positive que VH. frondosa, dont nous devons la connoissance à Grunner, appartienne réellement à cette section.

B. Espèces dont le corps, coriace, assez alongé, es¿ subprismatique; le ventre même assez distinct du dos et pourvu seul de suçoirs tentaculiformes, épars dans toute son étendue; les appendices buccaux en général peu ramifiés ; la bouche subinfère. (G. Fis- tdlària, de Lamk.)

L'Holothurie limace : H. maxima, Linn., GmeL, p. 3i42, n.° 20; d'après Forskal, Faun. arabpage 121 ; Icon., tab. 58, üg.

L'H. de Columna : H. Columna?, Cuvier; Pudendum regale, Fab. Columna, Aquat.j cap. 14, p. 26, tab. 26, fig. 1.

L'H. tubuleuse : H. tubulosa, Linn., Gmel., p. 3i38, n.° 3; d'après Bohadsch , Anim. mar., page 75, pl. 6 - 8.

L'H. élégante : H. elegans, Linn., Gmel., page 3138, n.°io; d'après Muller, Zool. Dan., 1, tab. 1 , fig. 1 et 2; cop. dans l'Enc. méth., pl. 86, fig. 9 et 10 ; Fistularia elegans, de Lamk., Anim. sans vert., tome 3 , page , n.° 1.

L'H. de Fobskal : H. Forskalii, Delle Chiaje, Mém. sur les Holoth.; Forsk., Icon", page 22, tab. 3i, fig. A.

L'H. dePoli; H. Poli, id., ibid., tab. 6, fig. 1.

L'H. de Sanctori ; H. Sanctori, id., i¿., p. 2 3, tab. 6, fig. 2. L'H. de Cavolini ; H. Cavolinii, id., ¿¿id., tab. 7, fig. 1. L'H. de Petagna; H. Petagrii, id., ¿¿id., tab. 9, fig. 4. L'H. de Stellati;H. Stellati, id., ¿¿id., tab. 7, fig. 3.

L'H. fleurillade : H. Dicquemari, G. Cuv., Règne anim.,

4, p. 22, note; d'après Dicquemare, Journ. de phys., 1778* Octobre, pl. 1 , fig. 1.

L'H. appendiculée ; H. appendiculata, de Blainv., Monogr. du Dictionn. des sc. nat., tome 21, page 317.

[page] 175

L'Holothurie Barillet : H. doliolum, de Lamk., ibid,, p. 74, fig. 4 ; d'après Pallas, Sp, zoolog., tab. 9 et tab. 10; cop. dans l'Enc. méth., pl. 86 , fig. 6 - 8.

L'H. de Radack; H. Radackensis, de Cham, et Eisenhardt,

De anim. verm., tab. 26,

L'H. buke; H. brunnea, id., ¿¿id., page 353.

L'H. agglutinée; H. agglutinata, Lesueur, ¿¿id., n.° 2. '

L'H. ombrine; H. umbrina, Ruppel et Leukart, Voyage a.la mer Rouge, atlas, p. 10, tab. 2 , fig. 4, a, K

Observ. Cette division commence par des espèces qui ont véritablement un certain nombre de rapports avec celles de la première section.

Nous avons observé les H, Columnas, tubulosa, de nos mers, et appendiculata de l'Isle-de- France.

Nous doutons beaucoup de la distinction des six espèces in- troduites dans ce genre par M. Delle Chiaje, et toutes vivantes dans le golfe de Naples. Il est fort présumable que plusieurs ne sont que des variétés de l'H. tubulosa, si commune dans toute la Méditerranée et si variable pour la couleur.

L'espèce qu'il nomme H, Columnas n'est certainement pas l'espèce décrite par Columna ; car celui-ci dit qu'elle n'a que dix appendices buccaux, tandis que M. Delle Chiaje en donne vingt à la sienne.

C. Espèces dont le corps, en général alongé, peu coriace, cylindri- que ou fusiforme, est partout couvert de papilles rétractiles, et dont les appendices buccaux sont fort grands. (G. Thyone, Oken ; Mulleria , Flemming. )

L'Holothurie papilleuse: H, papillosa, Lion., Gmel., p. 3140, u.° 24; d'après Muller, Zool, Dan3, page 47,\ tab*. 108, fig. 3 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 86, fig. 5 et 6.

L'H. fuseau: H.fusus, Linn., Gmel., page 3i4t, n.° i3; v d'après Muller, Zool. Dan,, 1 , page 37 , tab. 10, fig. 5 et 6.

L'H. impatiente : H. impatiens, Lino., Gmel., page 3142, n.° 21 ; d'après Forskal, Faun, arab,, page 121 ; Icon., pl. 39, fig- H; cop. dans l'Enc. méth., pl. 86, fig. 11 ; Fistularia im- patiens , de Lamk., ibid., page 76, n.° 3.

L'H. digitée : H. digitata, Mont., Linn. Trans., 11, p. 22 , tab. 4, fig. 6 ; Mulleria digitata, Flemm., Brit. anim,, p. 484.

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L'Holothorie TACHETEE; H. macúlala, Lesueur, ibid., n.° 3* L'H. BRIAREE ; H. briar eus, id., iid., n.° 6.

L'H. lapidifère; H. lapidifera, id., ibid., n.# 5*

Observ. Nous avons observé une espèce de cette division sur nos côtes de la Manche, YH.fusus.

La troisième espèce, ayant vingt appendices buccaux, n'ap- partient peut-être pas à cette division.

D. Espèces très-molles, peu ou point coriaces, très olongues et vermiformes, cylindriques ou subpentagonales, pourvues de pa- pilles cirrhiformes, très-petites, éparses, el d'appendices buccaux d'ordinaire régulièrement pinnés.

L'HOLOTHURIE A BANDES : H. vittata, Linn., Gmel., p. 3i42 , n.° 19 ; d'après Forskal, Faim. arab., page 120 ; icon., tab. 37 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 87, fig. 8 et 9.

L'H. GLCTINEUSE : H. reciprocans, Forskal, ibid., page 121; Icon., tab. 33, fig. A; cop. dans l'Enc, méth., pl. 87, fig. 7 ;

H. glutinosa, de Lamk., ibid., page 74, n.° 7.

L'H. maculée; H. macúlala, de Chamisso et Eysenh., ifc'd., tab.. 25.

L'H¿ HYDRiFORME; H. hydrifornds, Lesueur, *£id., n.° 7. L'H. VERTE; H, viridis, id., ibid., n.° 8.

Observ. Nous n'avons pas encore eu l'avantage d'observer une des cinq espèces de cette division, et nous ne les con- noissons que d'après les figures et les descriptions données par les auteurs cités.

La grande longueur et la proportion vermiforme du corps, et peut-être aussi la disposition régulièrement pectinée des appendices buccaux, pourraient autoriser à en former un genre distinct, auquel on pourroit conserver le nom de Fistularia, imaginé par Forskal et adopté par M. de Lamarck, pour une coupe générique toute différente et qui est notre division B.

E. Espèces assez coriaces, lisses, en général courtes ou médiocre- ment alongées, régulièrement pentagonales, avec les suçoirs ten- taculiformes, sur dix rangs, deux à chaque angle en forme d'am- lulacres. ( Les CONCOMBRES DE MER. )

L'HOLOTHUAIB pbntacte : H.pentactes, Linn., Gmel., p. 3x3c},

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ü.° 8; d'après Muller, Zool. Dan., tab. 3i, fig. 8; cop. dans l\Euc. méth., pl. 86, fig. 5.

L'Holothuríe inhérente: H. inhœrens, Linn., Gmel., p. 3141 ^ n.° 14 ; d'après Muller , Zool. Dan., tab. 3i, fig. 7} cop. daos l'Enc. méth., pl. 87, fig. 1 - 3.

L'H. PELLGCIDE; H. pellucida, Muller, Zool. Dan., tab. i35. fig. 1.

L'H. LISSE : H. Icrvis, Linn., Gmel., page 3141 , n.* 15 ; Oth. Fabr., Faun. Groenl., page 353 , n. 345,

L'H. PETITE : H. minuta, Linn., Gmel., page 3147, n.# 16; d'après Oth. Fabr., id., ibid., page 354 , n.° 346.

L'H. TENTA cu LÉE ; H. tentaculata, Forst., de Blainy., Mo* nographie du Dictionn. des sc. nat., tome XXI, page 338.

L'H. DE GÆRTNER: H. Gcertneri, de Blainv., id., ibid. ; Hy- dra corallifera, Gærtner, 'Act. angl., 1761 , page 75, tab. 1, fig. 3, A, B; H. pentactes, Pennant, Brit, zool., 4, page 5i , tab. 26.

L'H. DE MONTAGU : H. Montagui, Flemm., Brit, anim.; H. pentactes, var., Mont., Linn., Trans., 9 , p. 119, tab. 7, fig. 4*

L'H. de Neil; H. Neilii, Flemm., Brit, anim., page 483, J3.° 1 2.

L'H. DISSEMBLABLE; H. dissimilis, id., ibid., n.° i3.

L'H. CONCOMBRE: H. cucumis, Risso, Hist, de la France mérid., t. 5, page 291, n.° 66 ; Bianchi, Jan. Plane, pag. 99, tab. 6, fig. d, e; de Blainv., Faun. fr., Échinod., pl. 1, fig. 2.

L'H. FASCIAE ; H. fasciata, Lesueur, ibid., n.° 4.

Observ. Nous avons souvent trouvé une de ces espèces vi- vantes fixée sur les grosses huîtres de la Manche, et nous en avons rencontré plusieurs fois une autre plus grande dans la Méditerranée.

C'est une division assez tranchée et dans laquelle la dispo- sition des suçoirs tentaculaires rappelle les ambulacres des oursins.

Le nombre des espèces qui la constituent seroit assez con- sidérable, si.tou tes celles que nous y rangeons étoient certaine- ment distinctes; mais c'est ce dont il est permis de douter. Les caractères portent essentiellement sur la forme des tentacules buccaux qui nous paroissent offrir de nombreuses variations.

Quant à VH.penicillus de Muller, Zool. Dan., 2, page 39,

60. 12

[page] 178

n.° íi, tab. 10, fig. 4; cop. dans l'Enc. méth. , pl. 86, fig. 4; Linn., Gmel., p. 3141, n.# 12, dont M. Oken a fait son genre Psolus, il nous a semblé évident que c'est l'appareil buccal d'une espèce d'Holothurie que nous ne connoissons pas positi- vement, mais que nous croyons volontiers être l'H. pentactes.

UHolothuria priapus, Linn., Gmel., est le type du genre Priapule, dont il a été placé à son article, et qui est rangé avec les siponcles dans la classe des vers.

Dans cette énumération des espèces assez nombreuses d'ho- lothuries, il est aisé de voir que la fort grande partie pro- vient des mers d'Europe. Celles des mers étrangères ont été jusqu'ici fort peu étudiées. 11 en existe cependant beaucoup dans l'hémisphère austral, comme nous avons pu en juger d'après les figures que nous avons vues dans les porte-feuilles de M. Lesson , de l'expédition du capitaine Duperrey, et dans ceux de MM. Quoy et Gaimard de la dernière expédition de M. de Durvilie.

Nous nous bornerons à citer les noms des espèces d'holothu- ries que M. Risso a établies dans son Histoire naturelle de la France méridionale, parce qu'il nous est impossible de croire qu'elles sont toutes distinctes de celles que Ton y connoissoit déjà, avec lesquelles au reste l'auteur n'établit aucune com- paraison , et surtout parce que ses phrases caractéristiques, ne portant que sur la forme du corps, sur la couleur si variable et jamais sur la disposition des cirrhes tentaculaires, ne per- mettent pas d'établir soi-méme cette comparaison.

L'H. très-lisse; H.glaberrima, Risso, Hist. nat. de la France mérid., tome 5 , page 289, n.° 60.

L'H. OVALE; H. ovata, id., ibid., n.° 61.

L'H. MAMELONNEE; H. mamillata, id., ibid., n.° 62.

L'H. LITTORALE : H. liUoralis, id.t ib., n.° 63 ; an H. tubulosa ? L'H. ETOILEE; H. stellata, id., ibid., n.° 64.

L'H. PONCTUEE; H. punctata, id.f ibid., n.° 65.

ORDRE II. ÉCHINIDES, Echidna.

Corps ovale ou circulaire, régulier, soutenu par un têt so- lide, calcaire, composé de plaques polygones, disposées ra- diairement sur vingt rangs égaux, ou alternativement et régulièrement inégaux, portaht sur des mamelons propor-

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tîonnelsdes épines roides, cassantes, de forme extrêmement variable, et percé par des séries de pores, formant par leur assemblage des espèces d'ambulacres, s'irradiant plus ou moins régulièrement du sommet à la base, et donnant issue à des cirrhes tcntaculiformes.

Bouche armée ou non armée, percée dans une échancrure du têt constamment inférieure.

Anus toujours distinct, mais offrant beaucoup de variations dans sa position.

Orifices de l'appareil de la génération au nombre de quatre ou de cinq autour du sommet dorsal.

Olserv. Les Échinides, plus connus sous le nom générique d'Oursins, sous lequel Linné les a réunis en un seul genre, sont des animaux réellement assez singuliers, que Ton se borne à les envisager à l'extérieur, ou bien que l'on pénétre dans leur organisation.

Leur forme, parfaitement régulière et radiaire, quoique jamais divisée en rayons dans un certain nombre d'espèces, comme dans les Oursins proprement dits, se rapproche da~ vantage de celle des animaux pairs ou binaires dans les es- ' pèces que nous plaçons à cause de cela à la tête de l'ordre, comme dans les Spatangues, dont le diamètre antéro-posté- rieur est évidemment plus long que le transverse, et qui en outre ont les ouvertures du canal intestinal assez proche des extrémités. C'est sur cette considération que nous avons dis- o tribué les espèces et les genres de cette famille.

Un grand nombre d'auteurs ont dirigé leurs observations sur cette famille d'animaux, et l'ont considérée sous les diffé- rens rapports d'organisation, d'histoire naturelle et de classi- fication ; mais nous sommes obligés de l'avouer, aucun de ces points n'est véritablement arrivé au degré de perfection dont il étoit susceptible.

Ainsi, malgré les travaux de Réaumur, de Klein, de Leske, de MM. Cuvier, de Lamarck, de Blainvilie, Gray et Delle Chiaje, qui s'en sont le plus spécialement occupés, l'anato- mie des Échinides est bien loin d'être parfaite ; on connoît fort peu leurs mœurs et leurs habitudes, et enfin leur clas- sification même est encore assez imparfaite.

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Le nombre des espèces vivantes est cependant déjà assez considérable, et celui des espèces fossiles est aussi assez grand*, pour qu'on ait déjà fortement senti le besoin d'une classifica*- tion à la fois solide et naturelle.

On trouve des Échinides dans to.utes les mers; mais surtout dans celles des pays chauds.

Ils vivent sur les rivages, dans les régions rocailleuses ou sablonneuses, souvent libres, mais quelquefois enfoncés dans le sable.

Tous sont libres, et peuvent changer de place, quoiqu'assez difficilement, au moyen de leurs cirrhes tcntaculiformes et un peu de leurs piquans.

Leur nourriture paroit être animale et moléculaire pour les espèces édentées. Quant aux autres, qui ont la bouche plus ou moins armée, il paroît que plusieurs se nourrissent aussi de fucus, comme le dit Cavolini des Oursins proprement dits.

Les Échinides étant très-probablement tous hermaphrodi- tes, il faut en conclure qu'il n'y a pas de rapprochement ou d'accouplement entre les individus.

C'est au printemps que dans nos mers les Échinides se pré- sentent avec leurs ovaires gonflés, d'ou il faut conclure que c'est au commencement de l'été qu'ils les déposent, sans doute en masse, dans des anfractuosités de rochers ou au milieu des fucus.

Nous ignorons du reste comment ces œufs se développent, la durée de ce développement, ainsi que celle de la vie des Échinides.

Ces animaux n'offrent d'utilité à l'espèce humaine que lors- que leurs ovaires sont parvenus à tout leur développement. On les recherche alors, mais seulement, à ce qu'il paroît, cer- taines espèces de véritables Oursins, dont une même a reçu le nom d'oi/rsm comestible à cause de cela, et on les mange comme des œufs à la mouillette.

Les échinides fossiles sont extrêmement nombreux, ce qui tient sans doute à ce que souvent ils se trouvent naturelle- ment enfoncés et conservés dans le sable, ainsi qu'à la nature m^tne de leur têt, qui est déjà presque spathique, quand il lait encore partie de l'animal vivant. Aussi n'y a-t-il rien de plus aisé à reconnoitre dans la composition des roches comme

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des parties d'Échinides, quelque déformées qu'elles soient, par leur cassure lamelleuse. Cette seule observation auroit suffi pour montrer que les Encrinites, les En troques, etc., appar- tiennent réellement aux Échinides* ét non pas aux Zoophy- taires voisins des Pennatules, comme quelques zoologistesl10nt admis.

La distribution systématique des Échinides a été tentée paf un assez grand nombre de zoologistes,, et entre autres par Klein , Breyn, Van Phelsuin, Leske, MM. de Lamarck, Gray, Desmarest et Goldfuss, principalement en ayant égard ¿ position relative de la bouche et de l'anus, mais surtout de celui-ci et des ambulacres, ce qui a conduit à des rappro- chemens assez peu naturels.

Le système que nous avons cru devoir établir, porte :

1. ° Sur la forme générale du corps de l'animâl, qui, d'abord subradiaire, devient peu à peu complètement radiaire dans toutes les parties qui le constituent;

2. Sur la position de la bouche, qui, presque terminale et transverse, ou bilabiée, dans les premières espèces, devient complètement centrale et circulaire dans les dernières ;

3.9 Sur l'armature de cette bouche, qui, complètement nulle dans une grande moitié des Échinides, est au contraire très-puissante dans l'autre moitié;

4.0 Enfin , sur la position de l'anus, sur le nombre des ovaires et de leufs orifices, sur la nature des piquans et de? tubercules qui les portent, ainsi que sur la disposition des ambulacres.

Voici la table synoptique des genres que nous avons cru devoir établir:

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Fam. I/e Les E. excetctrostomes.

Souche subterminale, ou plus ou moins à l'extrémité anté- rieure du corps, sans aucune dent, et ouverte dans une échancrure bilabiée du têt.

SPATANGDE , Spatangus.

Côrps ovale, plus ou moins alongé, cordiforme, plus large en avant qu'en arrière, avec un sillon plus ou moins profond k f extrémité antérieure.

Tèt mince, peu sofidè, composé de grandes plaques poly- gones peu nombreuses,

Épines courtes, aplaties, couchées et éparses. jimbulacres incomplets, au nombre de quatre seulement. Échancrure buccale plus ou moins antérieure, transverse, bilabié?, circonscrivant une bouche sans dents.

¿nus terminal et plutôt au-dessus qu'au-dessous" du bord" forés génitaux au nombre de quatre en deux paires.

Observ. Nous avons observé plusieurs espèces de ce genre, qui offre cela de particulier, que le corps n'a pas encore une forme bien ràdiaire; la bouche et l'anus étant aux deux ex- trémités du grand diamètre du corps.

Ces animaux vivent, à ce qu'il paroît, presque constant ment enfoncés dans le sable, du moins n'en avons-nous jamais rencontré de vivans qui en fussent sortis, comme cela a près* que constamment Heu pour les oursins.

Il faut aussi qu'ils ne se nourrissent que de la matière ani~ mâle qui s'y trouve mêlée, car leur canal intestinal, qui est d'une ténuité arachnoïdienne, m'a toujours paru rempli de sable fin.

Nous ignorons du reste leurs mœurs et leurs habitudes.

On en connoit déjà un assez grand nombre d'espèces, ré- pandues dans toutes les mers et même dans les nôtres, sur-" tout dans la Méditerranée.

M. Defrance en annonce vingt-une espèces fqssilcs; en lea admettant comme distinctes, ce qui est peu probable, ainsi que les huit que M. Risso indique comme exist íntes dans la craie chloritëe et dans le calcaire marneux des environs de Vice, on en connoitroit déjà vingt-neuf à cet état*

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M. Gold fuss en porte le nombre total a trente.

Elles appartiennent essentiellement aux parties inférieures de la formation crayeuse, mais on en trouve aussi dans les terrains plus anciens et dans des formations plus modernes.

Leur distinction n'a encore porté que sur la forme de la coque calcaire, souvent même sans les piquans.

Quoiqu'on soit obligé de convenir que les espèces jusqu'ici déterminées se nuancent assez bien depuis les plus biniires jusqu'à celles qui deviennent plus circulaires, ou peut cepen- dant , pour en faciliter la distinction, les partager en plu- sieurs sections assez naturelles, en considérant surtout la forme des ambulacres et la position de la bouche*

* Vivantes.

A* Espèces dont les ambulacres ne sont pas pétaloïdes et ne for- ment presque que deux lignes, un peu brisées ou coudées à leur

côté interne, et qui ont un sillon antérieur assez profond;

bouche assez ptu en avant.

Le SPATANGUE ARCUAIAE, S. arcuarius.

De la Manche. Klein, Leske, tab. 38, fig. 5 ; d'après Muller.

De la mer Adriatique; de la Méditerranée.

Des côtes de Guinée. Séba, 3, tab. 10, fig. 2 et 3.

Le S. PETIT : S. pusillus, Leske , Klein, p. 23o, tab. 38, fig. 5; d'après Muller; Spatang. cordatus, Flemming, Brit. anim., p. 489.

Nous avons séparé ces deux espèces d'après des individus de la Manche et de la Méditerranée, que nous possédons: elles sont bien distinctes.

M. Gray place aussi dans cette section le S. átropos, qui en différé très-sensiblement et dont nous ferons une section particulière.

B. Espèces cordiformes 9 avec cinq sillons dorsaux y profonds et étroits, où sont cachés les ambulacres.

Le S. TETE-DE-MORT : 5. átropos, de Lamk. ; Knorr, Délie.y lab. 5o3, fig. 3; Enc. méth., pl. 153 , fig. 9 et 10.

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C. Espèces dont les ambulacres sont bien pétaloïdes, parlant d'un centre, et qui ont un sillon antéro-dorsal plus ou moins profond', occupant la place du cinquième ambulacre. La paire posté- rieure plus courte que l'antérieure.

* Ambulacres peu^enfoncés. (G. Spàtàngus, Klein el Gray.) Le Spatangue cœur-de-mer : S. purpureus Linn., Gmel., p. 3197 , n.° g3 ; d'après Muller, Zool. dan., tab. 6 ; copié par Leske, Klein , p. 235', tab. 43, fig. 3-5; vulgairement le Pas- de^poulain , E. lac unos us, Penn., Brit. zool., 4, p. 69, tab. 35, fig. 76.

Le S. méridional : S. meridionalis, Risso, Fr. mérid., 5, p. 280 , n.° 3a ; Ginnani, Adr., p. 41, t. 29 , fig. 174.

Le S. ovale : S. ovaius, Leske, Klein, p. 262 , tab. 49, figi

12 et 13; Flemm., IVern. mem., vol. 5, tab. 6, fig. inf., et Brit. anim., p. 480.

** Ambulacres très-enfoncés. (G. Ovum, Van Phelsum, Gray.) Le S* a gouttière : S. canaliferus, de Lamk., Anim. sans vert., 3, p. 31 , n.* 11 ; Scilla, tab. 25 , fig. 2.

La première espèce se trouve dans nos trois mers.

La seconde est aussi de la Méditerranée; je Tai reçue de Palerme. M. de Lamarck la croit de l'océan Indien.

D. Espèces dont le sillon antérieur est beaucoup moins profond ou presque nul, et dont les ambulacres, plus ou moins pétaloïdes , au nombre de quatre, occupent la plus grande partie d'une sorte de plaque dorsale, circonscrite par une ligne sinueuse sans tu- bercules nipiquans. (G. Brisscs , Klein, Gray.)

Le S. plastron : S. pectoralis, de Lamk., Anim. sans vert., 3, p. 29, n.° 1 ; Séba, Mus., 3, tab. 14,6g. 5 et 6 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 169, fig. 2 et 3.

Le S. CARENE : S. carinatus, id., ibid., p. 3o, n.° 5; Klein" Leske, tab. 48, fig. 4 et 5.

Le S. COLOMBAIRE : 5. columbaris, id., ibid., n.° 6; Séba, Mus.,. 3 , t. i o, fig. 19 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 158, iig. y et i o* Le S. unicolore : S. unicolor, Leske, Klein, p. 248> tab. 26 % fig. B, C; S. ovatus, de Lamk., ibid., n° 4.

Le S. ventru : S. ventricosus, Leske, Klein, tab* 2.61 S. maculosus, de Lamk., id,., ibid., p. 3$, n.° 2.

[page] 185

E. Espèces cordiformes, assez fortement élargies et échdncrées en

avant, avec cinq ambulacres distincts et tronqués.

Le Spatangue bossu : S.gibbus, de Lamk., iid., p. 33, n.° 18; Enc. méth., pl. 156, fig. 4, 5, 6.

F. Espèces dont le sillon antérieur est encore assez distinct; les ambulacres, au nombre de quatre, bien marginaux et quelque- fois complets ou jusqu'à la bouche; les pores génitaux au nom- bre de cinq.

* Ambulacres n'atteignant que la circonférence.

Le S. SUBGLOBULEUX : S. subglobosus t Leske, Klein, p. 340, tab. 54, fig. 2 et 3 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 1 Sj , fig. 7 et 8.

Le S. BICORDE : S, bicordatus, Linn., Gmel., p. 3199, n.°98; Klein, Leske, tab. 47 , fig. 8; Ananchites bicordata, de Lamk., ibid,, p. 26, n.° 5. '

Le S. CARENE : S, carinatus, Linn., Gmel., p. 3199, n/99; Klein, Leske, p. 245, tab. 5i, fig. 3 et 4; Ananchites carinata% de Lamk., ibid., p. 26, n.° 6.

** Les ambulacres atteignant le bord.

Le S. EN CŒUR : S. cordatus; An. cordata, de Lamk., ibid., p. 26, n.° 8 ; Klein, Leske, tab. 53 , fig. 1 et 2.

Le S. ANANCHITES; Ananchites spatangus, de Lamk., ibid., p. 26, n.° 9.

** Fossiles.

Le S. PONCTUE : S. pu ne talus, de Lamk., Anim. sans vert., 5, p. 32, n.° i4; Leske, Klein , tab. 23, fig. C.

Le S. cœur-d'anôuille : S, cor anguinus, Leske, Klein, p. 221 , tab. 23, fig. A, B, C, D;cop. dansl'Enc.méth.,pl. i55, fig. 4-8 ; Parkins., Organ, rem,, 3 , pl. 3, fig. 11 ; Brongn., Géolog. par., pl. 4, fig. 11. (Craie, Fr., Anglet., Saxe.)

Le S. ECRASE: S. complanatus, Linn., Gmel.,p. 3188, n.^95 ; Breyn, Echintab. 5, fig. 3 et 4; S. retusus, de Lamk., loc, cit,, n.° 16. (France.)

Le S. SUBGLOBULEUX :, S> subglobulosus, Leske, Klein, p. 240, tab. 54, fig. 2 et3; cop. dans l'Enc. méth., pl. 157, fig. 7 et 8. (Craie de )a haute Normandie.)

Le S. BOSSU : S. gibbosus, de Lamk., loc. cit., n.° 19 ; Eue. méth., pl. i56, fig. 4 - 6..

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Le SPATANGUE PRUNELLE : S. prunella, id., ibid., n.° 19; Enc. méth., pl. 158 , fig. 3 et 4 , et Faujas, Hist. nat. de Maëstricht, pl. 3o, fig. 2. (Craie.)

Le S. DE MASSTRICHT : S. radiatus, id., ibid., n.° 20; Leske, Klein,,p. 284, tab. 25; cop. dans l'Enc. méth., pl. i56, fig. 9 et 10.

Le S. SUBORBICULAIRE : S. suborbicularis, Defr., Diet, des sc. nat., t. L, p. 95 ; Brongn., Géolog. par., pl. 5 -, fig. 5. (Craie, France.)

Le S. CRAPAUD ; S. bufo , Brongn., ibid., fig. 4*

Le S. ORNE: S. omatuSf Defr., ibid.; Brongn., ibid., S. (Craie, France.)

Le S. LISSE : S. lœvis, Deluc; Brongn., ibid., pl. 9, fig. 12. Le S. DE PARKINSON : S. Parkinsonii, Defr., ibid., pag. 96; Parkins., Organ, rent., t. 3, pl. 3, fig. 12.

Le S. du Dauphiné;S. Delphinus, Defr., ibid.

Le S. TRES-EPAIS; S. crassissimus, Defr., ibid. (Craie chlori- tée, France.)

Le S. ocellé : S. occllatus, Defr., ibid.; Parkins., loc. cit., y>l" o, fig. 9.

Le S. DE LA SnissE : S. helvetianus, Defr., ibid., pag. 97" Bourguet, P^trif., pl. 519 fig. 33o.

Le S. ROSTRE : S. rostratus, Flemming, Brit. anim., p. 481} Manl. gcol., p. 192, tab. 17, fig. 10-17" (Craie, en Angle- terre. )

Le S. PLANE : S. planus, id., ibid.; Mant. gcol., tab. 17, fig. 9-21.

ANANCHITE, Ananchites.

Corps ovale d'avant en arrière, arrondi et un peu plus large, mais sans sillon anlérieurement, subcaréné postérieure- ment, conique, élevé à son sommet, qui est médian, tout- à-fait plat en dessous, couvert de tubercules très-petits, épars et fort peu nombreux.

Ambulacres au nombre de cinq, assez larges, divergens, et com- pris entre des doubles lignes de pores peu serrés et dépas- sant à peine les bords.

Bouche et anus subterminaux et inférieurs.

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?Ambulacres prolongés jusqu'aux bords. (G. ANANCHITES, de Lamk.)

Espèces. L'ANANCHITE OVALE: A. ovatus, Leske, Klein, p. 178, tab. 53, lîg.5; cop. dans l'Enc. méth., pl. i54, fig. i3 ; Ananchi- tes ovatus, de Lamk., Anim. sans ver t., p. 25, n.° 1. (Craie, en France.)

L'A. STRIE : A. striata; Echinocorytes striatus, Leske, Klein, p. 176, tab. 42 , fig. 4; cop. dans FEnc. méth., pl. 154 , fig. n et 12; Ananchites ovatus, de Lamk., iftid., n.° 2.

** Ambulacres prolongés jusqu'à la bouche.

L'A. PUSTULEUX : A. pustulosus ; Echinocorytes pustulosus , Leske, Klein, p. 180, tab. 16, fig. ^4, B; cop. dans l'Enc. méth., pl. i 54, fig. 16 et 17 ; Ananchites pustulosus, de Lamk., ibid., p. 25 , n.° 4.

L'A. demi-globe : A. minor; Echinocorytes minor, Leske,, Klein, p. 185, t. 16, fig. C, D; cop. dans l'Enc. méth., pl. 355, fig. 2 et 3 ; Echinus minor, Linn., Gmel., p. 3186, n.° 59; Ananchites semi-globus, de Lamk., ibid., p. 27, n.° 10.

L'A. bombé ï A. gibbus, de Lamk., ibid., p. 25,u.° 5; Echi- nocojytes scutatus, Leske, Klein , p. 175 , tab. i5 , fig. A, B?

L'A. A QUATRE RAYONS : A. quadriradiatus, Leske, Klein, pl. Ô4 , fig. î.

Observ. Il' est à remarquer que toutes les espèces d'échi- nides qui constituent cette division, ne sont encore con- nue" qu'à l'état fossile. M. Defrance en porte le nombre à douze, ce qui feroit en tout quinze, en supposant que les trois espèces auxquelles M. Risso donne les noms d'A, carina- tus, rotundatus et Stella sont distinctes.

Les A. ovale et pustuleux ont leur têt composé de plaques polygones, formant vingt séries.

L'Ananchites elliplicus de M. de Lamarck n'appartient très- probablement pas à cette division.

Son A. cor avium appartient à la même division que le S. violet, dont il est fort voisin.

Cette division générique avoit été établie par Klein, sous la dénomination de Casque, Gcdea, Galeota, que Leske a transformée en celle d'Échinocorys, adoptée par M. Gray. ,

On ignore ce cjue sont Içs Ao cannatus et tybercutotus, décrits

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par M. Defrance, Dictiono. des sc. nat., tom. II, Supfpl., p. il. Le dernier pourroit bien n'être que VA. pustulosus de M. de Lamarck. M. Goldfuss en décrit trois espèces nouvelles.

Fam. IL Les E. PARACENTROSTOIVIES EDENTES. Bouche subcentrale, plus antérieure que médiane, non armée et percée dans une échancrure du têt, régulière, arrondie.

NUCLEOLITE, Nucleolites.

Corps ovale ou cordiforme, plus large et avec un large sil- lon en arrière, assez convexe, avec le sommet subcentral et médiocrement élevé en dessus, un peu concave en des- sous, couvert de tubercules petits, égaux et épars. Ambulacres au nombre de cinq, subpétaloïdes , ouverts a l'extrémité, dorsaux et marginaux, se continuant par au" tant de sillons jusqu'à la bouche.

Bouche inférieure et subcentrale, antérieure.

Anus supérieur et subcentral dans le sillon. fores génitaux au nombre de quatre.

Espèces. Le N. ECUSSON ; N. depressa; Spatangus depressus, Leske, Klein, p. 238, tab. ôt, fig. i et s ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 157, fig. 5 et 6; N. sculata, de Lamk., Anim. sans vert., 3, pag. 36, n.° i ; Clypeus lobatus, Flemming, BriU anim., p. 479 ? List., An. angl., p. 22 3, t. 7, fig. 26.

Le N. COLOMBAIRE; N. columbaria, de Lamk., ibid.% n.° 2. Le N. OVULE; N. ovùlum, id., ibid., n.° 3.

Le N. amande; N. amygdala, ûL, ibid,, n.° 4.

Le N. CHATAIGNE; N. cas tanca, Brongn., Géol. par., pl. 9, €g. 14, A, B, C.

Le N. HETEROCLITE ; N. hctcroclita, Defr., Diet, des sc. nat., tom. XXXV, p. 214.

Le N. DE LAMARCK; N. Lamarckii, id., ibid.

Le N. LISSE; N. lœvisy id., ibid.

Le N. DE BOMABE; N. Bomarii, id^9 ibid.

Le N. DE GRJGNON; 2V. Grignonensis, id., ibid.

Le N. CLupicriLAiRE : N. clunicularis, Flemm., British Ann.; Smiths, Foss., fig. 6. (Oolithe, en Angleterre.)

Observ. Ce genre, établi par Breyer sous le nom d'Echmo- Irissus, que lui a conservé M. Gray, ainsi que M. Goldfuss r en

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y réunissant les cassidules, ne contient encore que des espèces fossiles ; aussi sommes-nous loin d'admettre qu'elles soient bien distinctes.

Elles viennent souvent de la craie, mais aussi des couches qui lui sont antérieures et postérieures.

J'ai cependant pu le caractériser assez complètement d'après des individus bien conservés de ma collection d'une espèce fort voisine, ce uie semble, de celle de Klein, qui fait le type du genre. J'ai pu alors m'assurer que les ambulacres ne sont réellement pas complets, mais qu'à prendre du bord, ils se continuent en dessous par un double sillon peu mar- qué jusqu'à la bouche : c'est une disposition véritablement particulière.

ÉcuisocLVTEyÆchinocljrpeus.

Corps déprimé ou conique, circulaire ou ovalaire, avec un sillon en arrière, convexe et à sommet subcentral en dessus, assez excavé en dessous, form# de plaques distinctes et couvert de très-petits tubercules égaux.

Ambulacres au nombre de cinq, dorso - marginaux, subpéta- loïdes; les doubles rangées de pores réunies par un sillon transverse.

Bouche subcentrale, un peu plus antérieure, pentagonale, avec cinq sillons convergens, ambulacriformes*

Anus tout-à-fait supérieur en arrière du sommet et à l'origine du sillon postérieur.

Fores génitaux au nombre de quatre.

Espèces, L'É. patelle : E. patella ; Galerites patella, de Lamk., Anim.sans vert., 3, p. a3, n.° 14 ;Enc. méth., pl. 143, fig. 1 et 2.

L'É. ombrelle: E. umbrella, de Lamk., ibid., n.° 15 ; Clypeut sinuatus, Leske, Klein, p. iSj , t. 12 ; Enc. méth., pl. 142 , fig. 7 et 8; Clypeus sinuatus, Flemm., British anim., p. 479} List., Angl., p. 224, tab. 7; Parkins., Organ, rem., 2, tab. 2, fig. 1. ( Oolithe, France et Angleterre.^

L'É. hémisphérique; E. hemisphæricus, Leske, Klein, tab. 43, fig. 1.

L'É. QUiNQUELABiÉ : E. quinquelabiatus, Leske, Klein, tab. 41, fig. 2 et 3 ; d'après Walch, Délie, nat., p. 81 , tab. E, 3, fig. 4. L'É. conoïde; E. eonoideuêy Leske, Klein, tab. 43 , fig. 2.

[page] 190

L'Échinoclype ce Sowerby; E. Sowerby, Defr., Diet, des SC# nat., tom. XXXV, p. 213.

Observ. Cette section générique, établie par Klein sous le nom de Clypeus, a été confondue par M. de Lamarck avec ses galérites, qui appartiennent à une tout autre division des échinides: ce seroitbien plutôt avec les nucléolites qu'elle pourroit être confondue, et même il seroitpeut-être mieux de le faire, à l'imitation de M. Defraoce.

Toutes les espèces qui la constituent ne sont encore con- nues qu'à l'état fossile, comme les galérites, avec cette diffé- rence que dans celles-là c'est le têt qui a été conservé, au con- traire de ce qui a lieu dans ces dernières.

Nous avons pu caractériser ce genre assez complètement d'après des individus bien conservés des deux premières es- pèces, qui proviennent des environs de Boulogne-sur-mer, ce qu'ignorait M. de Lamarck. C'est d'après cela que nous avons pu nous assurer quW lieu d'appartenir au genre Galé- rite, ce seroient plutôt des espèces de nucléolites.

Nous ne serions pas étonnés quand la cassidule scutelle de M. de Lamarck appartiendrait aussi à cette division.

ÉCHINOLAMPE, Echinolampas.

Corps ovale ou circulaire, déprimé, subconvexe en dessus, un peu concave en dessous, arrondi et élargi en avant, un peu rétréci vers l'extrémité anale, composé de grandes plaques polygones et couvert d'épines, probablement fort petites, égales et éparses.

Ambulacres au nombre de cinq, subpétaliformes, non clos à leur extrémité et s'approchant beaucoup du bord.

Bouche ronde, subcentrale et cependant un peu antérieure. Anus tout-à-fait marginal, terminal.

Ports génitaux au nombre de quatre seulement.

Espèces. L'ÉCHINOLAMPE ORIENTAL : E. orientalis, Gray, Séba, 3, tab. 10, fig. 23 et 24; cop. dans l'Enc. méth., pl. 144, fig.

1 et 2.

L'É. LAMPE ; E. lampas f de Labèche, Trans. geol. soc,9 1, tab. 3, fig. 3, 4 et 5.

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L'Échinolamfe excentrique: E. exeeníricut; Clypeaster excen~ trie us, de Lamk., ibid., p. i5, n.° 6.

L'É. oviforme : E, oviformis, Linn., Gmel.,p. 3187, n.°62; Echinanthus ovatus, Leske, Klein, p. 192, tab. 20, fig. C,D,

Observ, Cette division, proposée par Leske sous le nom à*Echinanthus, et adoptée sous celui â'Echinolampas par M. Gray, est principalement établie sur l'échinide vivante, re- présentée par Séba, loc. cit,, et que nous n'avons encore ren- contrée dans aucune collection.

Quoiqu'au premier abord les espèces de ce genre aient une certaine ressemblance avec les spatangues, au point que M. de Lamarck les place en effet parmi eux, il est cependant aisé de les en distinguer par la forme générale; puisque dans ceux-ci c'est l'extrémité postérieure ou anale qui est la plus large, au contraire de ce qui a lieu dans les échinolampesj mais avec les ananchites, et surtout avec les échinoclypes, la distinction est moins aisée, si ce n'est par la forme des am- bulacres pour les premiers, et par l'absence du sillon anal pour les derniers.

CASSIDULE, Cassidulus,

Corps ovale, plus ou moins déprimé, composé de plaques peu distinctes et couvert d'épines petites, égales, portées sur des tubercules.

Ambulacres au nombre de cinq, bornés, dorsaux, rarement marginaux.

Bouche inférieure, submédiane, dans une échancrure stelli* forme.

Anus postéro-dorsal ou au-dessus du bord.

Pores génitaux au nombre de quatre.

A. Espèces dont les ambulacres, bien complets, forment une étoile dorsale et dont la bouche est au fond dfune dépression stelli- forme.

Le CASSIDULE PIERRE-DE -CRABE : C, lapis cancri, Linn., Gmel., page 3281, n.° 106; Echinites lapis cancri, Leske, Klein, page 2$6, tab. 49, fig. 10 et 11 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 143, fig. 6 et 7, et Echinites pyriformis, Leske, Klein, page 255 , tab. 5i, fig. 5 et 6 ¡ C, belgicus, de Lamk., Anim.

[page] 192

sans vert., i.r édité, tom* 3, pag. 3499 et Defr*, Diet, des sc. nat., tome VII, page 227; Fauj., Mont de Saint-Pierre, pl. 3o; fig. i. (Fossile, craie de Maèstriçht.)

'B. Espèces dont les ambulacres sont prolongés jusqu'au bord eS

non clos.

Le Cassidule austral : C. australis, de Lamk., ibid,9 p. 35 , n.° 2; Enc. méth., pl. 245 , fig. 8, 9 et 10; C. caraibœorum9 de Lamk., Anim. sans vert., i.r* édit.

C. Espèce dont les ambulacres non clos sont seulement dorsauxo

Le CASSIDULE DOUTEUX J C. dubius, Bruguière, Enc. méth., pl. 146, fig. 3, 4, 5.

D. Espèces dont les ambulacres ne me sont pas connus.

Le Cassidule scctelle : C, scutella, de Lamk., ibid,, p. 35, n.° 1 ; C, veronensis, Defr., Dictionn. des sc. nat., tome VU, page 226 ; Knorr, vol. 2 , tab. E, fig. 3.

Le C. APLATI : C, complanatus, id., ibid,, n.° 2 ; C. unguis, Defr., ibid,, page 227. (Fossile, calc, gross, de Grignon. )

Le C. LENTicuLÓ : C, lenticulatusy Defr., loc.cit., page 227. ( Fossile de Paris, Fr. )

# Observ, Ce genre, établi par M. de Lamarck, est évidem- ment artificiel ; car la position de l'anus ne peut fournir qu'un caractère peu important.

Il ne comprend encore qu'une seule espèce vivante, que nous n'avons pas vue; les autres sont fossiles et au nombre de neuf, suivant M. Defrance, provenant de terrains antérieurs à la craie, et quelques-unes, mais avec un peu de doute, de couches plus récentes.

FIBDLAIRE , Fibularia,

Corps globuleux et même plus haut que large, comme cô- telé par une vingtaine de côtes, formées probablement par autant de rangées de plaques polygonales, et couvert d'épines extrêmement fines.

Ambulacres au nombre de cinq, forts courts et non fermés à l'extrémité.

Bouche ronde % subcentrale.

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Anus inférieur et très-rapproché d'elle*

Pores génitaux inconnus.

La FIBULAIRE CRANIOLAIRE : F. craniolaris, Linn., Gtnel., p. 3193, n.° 80; Enc. méth., pl. i54, fig. 1, 2, 3, 4, 5.

La F. TRIGONE; F. trígona, de Lamk., 3, p. 17, n.° 1.

La F. OVULE; F. ovulum, id., ibid., n.° 2.

La F. DE TÁRENTE; F. Taren tina, id., ibid., n.° 3. (Viv. dan* la Médit.)

Observ. Ce genre a été établi par Van Phelsum et par Leske, tous la dénomination d'Echinocyamus, adoptée par M* Gray* D'après notre caractéristique, nous n'y laissons que la F. craniolaire de Linné et les sept ou huit espèces peu ou point distinctes, que Van Phelsum a établies autour de celle-ci, et probablement la C. trígona de M. de Lamarck , que nous n'avons vues ni l'une ni l'autre.

Nous conservons dans un genre particulier les fibulaires ré- gulières , oviformes et déprimées, dont le type est Vechinus mi- nutos de Gmelin, et qui se trouve constamment sur nos côtes.

Tel que nous le définissons, ce genre ne contient encore que des espèces vivantes.

*

ÉCHINONEE , Eohinoneus.

Corps arrondi ou ovale, ordinairement excavé ei^ dessous, composé de plaques souvent distinctes et couvert de petites épines semblables, portées sur de très-petits tubercules. Ambulacres au nombre de cinq, larges, complets, rayonnés du centre dorsal à la bouche, et formés par des lignes am- bulacraires fort serrées et imprimées.

Bouche centrale ou subcentrale, sans dents et percée dans un trou subrégulier du têt.

Anus vers le bord en dessous ou même en dessus, dans un trou longitudinal et subsymétrique du têt.

Pores génitaux au nombre de quatre (les deux paires anté- rieures seulement), et un peu obliques.

A. Espèces ovales, avec le trou anal, longitudinal et inférieur"

L'É. SEMI-LUNAIRE: JE. minor, Leske, Klein, p. 174, tab.49, fig. 8 et 9; cop. dans l'Enc. méth., pl. i53, fig. 21 et 22.

60. 15

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L'Ëchinxïnée cyclostome : E. cyelostomus, linn", Gmel., p" 3183 ; Klein, tab. 37, fig. 3 et 4; cop* dans l'Enc* méth., pl. i55, fig. 19 et ao.

B* Espèces circulaires, avec l'anus inférieur et rond. (G. Dis- coidea, Gray.)

L'Échinonée rotulaire : E. subuculus, Linn., Gmel., page 3183 9 n.° 5i ; Klein, tab. 14, fig. L, O; cop. dans l'Enc. méth., pl. 315, fig. 16 et 17 ; Galerites rotularis, de Lamk., 3, p. 21, n.° 8.

L'É. conique : E. albo - galerus, Linn., Gmel., page 3i8i, n.°46; Conulus albo-galerus, Leske, Klein, page 163, tab. i3, fig. A, B; cop. dans l'Enc* méth., pl. i52, fig. 5 et 6 ; Flemm., Brit. anim., page 481. ( Craie ; Fr., Angl. )

C. Espèces ovales, avec l'anus tout-à-fait marginal et les pores génitaux au nombre de sept ?

L'ÉCHINONEE OVALE, E* ovaláis; cop. dans l'Enc. méth., pl. 243, fig. i3 et 14.

D* Espèces circulaires , déprimées, à ouverture anale 9 margino- dorsale et non symétrique.

L'Échinonée cassidulaibb , E* cassidulariso

Observ. Ce genre, établi par Van Phelsum et admis sous la même dénomination par MM. de Lamarck, Gray, etc., nous paroit surtout caractérisé par la disposition de ses lignes ambulacraires, composées chacune de deux séries de pores fort rapprochés et formant une petite gouttière enfoncée.

11 faut aussi remarquer que les échancrures du têt, pour les ouvertures buccale et anale , ne sont jamais réellement* symétriques, mais plus ou moins obliques.

Les tubercules spinifères sont à peu près égaux et répartis d'une manière régulière.

Enfin, les quatre orifices générateurs forment un tout obli- que, ceux du côté gauche étant un peu plus avancés que ceux du côté droit.

11 se pourrait que l'espèce que nous plaçons dans la qua- trième section, et qui dans le système rigoureusement suivi, d'après la position de l'anus, devroit être un cassidule , fût

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en effet le C. scutelle ou le C. aplati de M. de Lamarck, Tun et l'autre fossile. Cependant, d'après ce zoologiste, ils sont ellip- tiques.

Dans le système dM* de Lamarck on ne voit pas trop ce qui sépare ce genre de celui des galérites, si oe njest la position de la bouche centrale dans çeux-ci et subcentrale dans les échinonées ; mais nous avons montré qu'il y avoit d'autres caractères.

On ne connoit pas encore d'échinonée avec l'ouverture anale en dessous à l'état fossile ; ainsi dans ce genre, tel qu'il est défini par M. de Lamarck, il n'y a pas encore d'espècea fpssiles, d'après M. Defrance; mais dans notre manière de le caractériser, on voit qu'il en contient plusieurs. M. Gold fuss en figure quatre espèces de la craie.

Fain. III. Les £o paracentbostomes dentés. Bouche subcentrale, dans une échancrure régulière du têt, et pourvue de dents.

ÉCHINOCYAME, Echinocyamus.

Corps déprimé, ovale, plus large en arrière qu'en avant, un peu excavé en dessous, couvert de tubercules arrondis% percés au sommet et proportionnellement assez gros, sou- tenu à l'intérieur par cinq doubles côtes inférieures, se terminant autour de l'échancrure buccale par autant d'a- pophyses simples.

Ambulacres dorsaux, non marginaux, complètement ouverts a l'extrémité, un peu élargis et foimant une sorte de croix à branches dilatées.

Ouverture buccale subcentrale, régulière, armée de cinq dents comme dans les clypéastres.

Anus inférieur entre la bouche et le bord.

Pores génitaux au nombre de quatre.

L'ÉCHINOCYAME MIGNON î E. minutus, Linn., Gmel., p 865 d'après Pallas, Spic. zool,, 9, tome 34, t. 1 , fig. 2 et 3; Spa- tangus pusillus% Muller, Zoo/. Dan., 3, page 18, tab. 91 , fig. 3 - 6 ; E. pusillus, Flemm., Brit. anim., page 481.

Observ. Nous avons caractérisé ce genre d'après un assez grand nombre d'individus d'une très-petite espèce d'échinides, trouvée dans les intestins' d'un turbot, et qui se rencontre

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en'effet en grande quantité dans le sable des côtes de la Manche , d'après Pallas, soit en France, soit en Angleterre.

C'est très-probablement le fibulaire ovule de M. de La- marck, et sans doute que le fibulaire de Tárente appartient aussi à ce genre.

LAGANE, Lagaña.

Corps déprimé, circulaire ou ovale dans la longueur, un peu convexe en dessus, concave en dessous, à disque et bords bien entiers, composé de plaques peu distinctes et couvert d'épines semblables et éparses.

Ambulacres au nombre de cinq, réguliers, pétaloïdes, fermés ou à peu près à l'extrémité; avec les pores de chaque côté réunis par un sillon.

Bouche médiane au milieu d'un trou, avec sillons convergent et pourvue de dents.

Anus inférieur, percé dans un trou régulier, situé entre la bouche et le bord.

Pores génitaux au nombre de cinq.

À. Espèces de forme circulaire.

Le LAGANE ORBXCULAIRE : L. orbicularis , Linn., Gmel., page 3191 , n.° 73; Echinodiscus orbicularis , Leske, Klein, page 208, tab. 45 , fig. 6 et 7; Scutella orbicularis, de Lamk., 3 , page 11, n.° 10; cop. dans l'Enc. méth., pl. 147,.fig. 1 et 2; cop. de Gualtieri, Test., t. 210, fig. F.

Le L. BEIGNET : L. laganum; Echin. laganum, Linn., Gmel., p. 3190, n.° 71 ; Echinodiscus laganum, Leske, Klein, p. 104, tab. 22, fig. a, b, c; Clypeaster laganum, de Lamk., i£id., page i5, n.° 5.

B. Espèces de forme ovale.

Le LAGANE OVALE: L. ovalis, Brug., Enc. méth., pl. 144, "g. 5 et 6 ; cop. de Gualt., Test., tab. CX, fig. D.

C. Espèces de forme polygonale.

Le LAGANE DECAGONE; L. decagona, Lesson.

Observ. Ce genre, assez bien indiqué par Van Phelsum et Leske, sous le nom d'Echinodiscus, a été établi par M. Gray sous le nom que nous lui conservons.

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. Nous l'avons caractérisé d'après un individu bien conservé de la dernière section, et qu'a bien voulu nous donner M. Lesson.

11 est évident que ce genrfe a beaucoup de rapports avec les véritables clypéastres, parmi lesquels en effet M. de La- marck confond les espèces qui le constituent; cepeiulant la forme générale, ainsi que la position de l'anus, pajroissent offrir des caractères sufiisans pour le distinguer*

CLYPEASTRE , Cljpeaster.

Corps ¦ très-déprimé, arrondi et assez épais sur les bords, quel* quefois assez incomplètement orbiculaire ou rayonné, élargi vers l'extrémité anale, composé de plaques larges et inégales, couvert d'épines très-petites, égales, éparses, portées par de très-petits tubercules percés d'un pore. Ambulacres constamment au nombre de cinq, bornés ou dor- saux, pétaloïdes; les deux rangées de pores de chaque branche réunies par un sillon.

Souche centrale ou subcentralë, au fond d'une sorte d'enton- noir, formée par cinq rainures et armée de cinq dents. Anus terminal et marginal.

Pores génitaux au nombre de cinq.

* Espèces vivantes.

Le Glypéastre rosacé : C. rosaceus, Linn., Gmel., p. 318(5, n.° 14; Echinanthushumilis, Leske, Klein, p. 185, tab. 17, tig.

A, et 18, fig.B; cop.dans l'Enc. méth., pl. i4 fig* 5 et 6.

Le C. AMBIGNE: C. ambigenus;Scutella ambigena, de Lamk.,

3, page 12 , n.° 17 ; Séba, Mus., 3, tab. 15, tig. 13 et 14.

Le C. scot!forme : C. scutiformis, de Lamk., ibid., p. 14, n.° 4, Echinus planus scutiformis, Séba, Mus., 3, tab. 10, fig. 23 et 24" cop. dans l'Enc. méth., pl. 147, fig. 3 et 4*

** Espèces fossiles.

Le Glypéastre élevé : C. altus , Linn., Gmel., page 3187, n.° 61 ; Echinanlhus altus, Leske, Klein , page 189 , tab. i53, fig* 4 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 146, fig. 1 et 2. (Tern tert. d'Italie, de Malte, du Langued.)

Le G. A LARGE BORD : C. marginalus, de Lamk., ibid., p. 14"

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n.°3; ScilL, De corp. mat., tab. ii, fig. inf. (France: Dax, Champagne ; Sicile. )

Le CLYPEASTRE EXCENTRIQUE: C. exeentricus, id., ibid., n.°6 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 144, fig. 1* et 2. (France, à Chau- xnont. )

Le C. oviFORMfe : C. oviformis, Linn. , Gmel., page 3187 , n.° 62 ; Leske, Klein , page 191 , tab. 20 , fig. c, d. (France, prés le Mans, et Valogne.) '

Le C. uni; C. politus, de Lamk., ibid., n.° 8. (Italie, env. de Sienne.)

Le C. HEMISPHERIQUE : C. hemisphœricus, id., iid., n.° 8 j cop. dans l'Enc. méth., pl. 144, fig. 3 et4? (France, S. Paul- trois-Chàteaux.)

Le C. TELUFÈRE : C. stelliferus, id., iid., n.° 10; Knorr, Petr., page 11, tab. E, 111, fig. 5 P

Le C. TRILOBE : C\ trilobus, de Lamk., Defr., Dictionn. des sc. nat., torn. IX, pag. 45o.

Observ. Cette division des échinides a été établie -depuis long-temps par Breyn sous le nom d'echinanthus, qu'a con- servé M. Gray, et sous celui à'echinorodum par Van Phelsum. Quoique fort rapprochée de la précédente et même de la suivante par le caractère commun de l'existence des dents à la bouche et des singuliers piliers irréguliers qui remplissent une grande partie de l'intérieur, la forme générale, la posi- tion de l'anus et la disposition des ambulacres fournissent des caractères suffisans distinctifs.

Nous avons cru devoir retrancher de ce genre le C. laga- num de M. de Lamarck, qui constitue le genre précédent, et au contraire y placer la scuielle ambigéne.

Le petit nombre d'espèces vivantes que nous connoissons, viennent des mers des pays chauds, en Asie et en Amérique.

Les espèces fossiles sont plus nombreuses, M. Defrancp en décrit onze, et M. Goldfuss en figure neuf autres ; elles se trouvent en général dans les terrains tertiaires.

PLACENTULE, Echinodiscus.

Corps arrondi, déprimé, subquinquélobé; le lobe postérieur uu peu échancré dans la ligne médiane, un peu conique en dessus, concave en dessous, composé de plaques sur

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vingt rangs, accolées deux à deux; les ambulacraires plus étroites , couvertes d'épines très-petites, très - serrées, comme soyeuses"

Ambulacres au nombre de cinq, divergens parla séparation complète de chaque ligne double de pores.

Bouche médiane, ronde, vers laquelle convergent cinq sillons droits et stelliformes.

Anus marginal.

Pores génitaux au nombre de quatre.

Espèces. Le PLACENTULE PLACUNAIRE : E. placunaria; Scutella p lacunario,, de Lamk., Anim. sans vert., 7, page 12, n.° iô. Le P. LARGE PLAQUE; E. lotis s ima., id., ibid., n.° 16.

Le P. arachnoïde : E. placenta , Linn.., Gmel., page 3195, n.° 76 ; Echinarachnius, Leske, Klein, page 218 , t. 20, tig.A, B; cop. dans l'Enc. méth., pl. 143, iig. 11 et 12; Scutella pla- centa, de Lamk., ibid., page 11, n.° 12.

Le P. RONDACHE, E.parma, de Lamk., ibid., n.° i5.

Le P. DE RUMPH: E. Kumphii, Rumph, Mus., tab. 14, fig. G. Le P. oRBicuLAiRE : E. orbicularis , Linn., Gmel., p. 3188, n.°63; Gualtieri, tab. 210, fig. B; cop. dans l'Enc. méth., pl. 147 , fíg. 1 et 2.

Ohserv. Nous avons observé dans la collection de M. le duc de Rivoli les trois premières espèces, et nous nous sommes assurés que la forme singulière des ambulacres pouvoit très- bien distinguer ce genre des véritables scutelles, dont il est cependant fort rapproché.

Ces échinides semblent faire le passage vers les astérides polygonales.

La figure de Y E. placenta, donnée par Leske et copiée dans l'Encyclopédie, représente l'anus vis-à-vis Tambulacre impair ; mais n'y auroit-ii pas quelque erreur? En effet nous ne con- noissons jusqu'ici aucun exemple de cette disposition ; dans tous les oursins où l'anus n'est pas médian, il répond toujours a l'angle des deux ambulacres postérieurs.

On avoit cru jusqu'ici que toutes les espèces vivantes de ce genre ne se trouvoient que dans les mers des pays chauds; mais nous apprenons de M. Flemming, que M. le professeur Jameson a reçu la première espèce de l'île de Foulah, où il paroît cependant qu'elle est excessivement rare.

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Nousn'en corinoîsons pas encore de fossiles, à moins que le scutella lentieularis de M. de Lamarck n'appartienne à ce genre, ce qui est fort probable, à cause de la* position marginale de l'anus.

Scuteixe, Scutclla.

Corps irrégulièrement circulaire, plus large en arrière, ex- trêmement déprimé, à bords presque tranchans, subcon- vexe en dessus, un peu concave en dessous, composé de grandes plaques polygones et couvert d'épines très-petites, égales et éparses.

Ambulacres (cinq) bornés ou dorsaux, plus ou moins pétali- ibrmes; les deux rangées de pores de chaque branche réu- nies par des sillons transverses, qui les font paroitre striés. Bouche médiane ronde, pourvue de dents, et vers laquelle convergent cinq sillons vasculiformes plus ou moins rami- fias et quelquefois bifides dès la base.

Anus toujours inférieur et assez éloigné du bord.

Pores génitaux au nombre de quatre.

* Espèces vivantes.

A. Espèces dont le disque seul est perforé.

La S. sexforée : S. hexapora, Linn., Gmel., p. 3189, n.° 66 ; Echinodiscus sexiesperforatus, Leske, Klein, p. 199, tab. 5o, fig. 3 et 4; cop. dans l'Enc. méth., pl. 149, fig. 1 et 2 ; Scut. sexforis , de Lamk., 3, p. 9, n.° 4.

La S. QüiNQUpFORÉE : S.pentapora, Linn., Gmel., p. 3189, n.°65 ; Echinodiscus quinquiesperforatus, Leske, Klein, p. 197, tab. 21, fig. C, D; cop. dansl'Enc. méth., pl. 149, fig* 3 et 4 5 Scut. quinquefora, de Lamk., ibid.-, n.° 5.

La S. a deux trous:5. biforis, Linn., Gmel., p. 3188,n.°64; Echinodiscus biperforalus, Leske, Klein, p. 196, tab. 21 , fig.

A, B; cop. dans l'Enc. méth., pl. 147, fig. 7 et 8; Scut. bifora, de Lamk., ¿¿¿d", p. io, n.° 7.

B. Espèces dont le disque et les bords sont perforés.

La S. a quatre trous : S. tetrapora, Linn., Gmel., p. 3190, n.° 70; Echinodiscus quadriperforatus, Leske, Klein, pag. 204? Séba, Mus., 3, tab. 15, fig. 5 et 6; copiée dans l'Enc. méth.,pl. 148; Scut. quadrifora, de Lamk", ibid., p. 9, n.° 6.

[page] 201

La Scutelle émárginée : S. ¿margínala, de Lamk., ífc., p. 9 f d.° 3 ; Echinodiscus marginatus, Leske, Klein, p. 200, tab. 5o, fig. 5 et 6 ; copiée dans l'Enc. méth., pl. 15o, fig. 1 et 2.

C. Espèces dont le bord seul est échancré.

La S. auriculae: S. aurita, Linn., Gmel., p. 3189, n.°68; Echin. auritus, Leske, Klein9 p. 202;Séba, Mus., 3, tab. 15, fig. 1 et 2 ; copiée dans l'Enc. méth., pl. i5i, fig. 5 et 6; Seul, bifissa, var. 2, de Lamk., ¿¿id., p. 10, n.° 8.

La S. inauriculée : S. inaurita, Linn., Gmel., p. 3190, n.° 69 ; Echin., Rumph., Mus., tab. 14, fig. F; copiée dans l'Encycl. méthod. , pl. 15a, fig. 1 et 2¡ Scut, bifissa, de Lamk., ¿¿¿d., u.° 7.

D. Espèces dont le disque et le bord sont entiers.

La S. ENTIERE; S. integra, Brug., Enc.méth., pl. 146, fig. 4 et 5.

E. Espèces dont le disque est perforé et le bord multidigité.

La S. 0 CTO DACTYLE : S. octodactyla, Linn., Gmel., p. 3192, n.° 76J Echinodiscus octiesdigitatus , Leske, Klein , pag. 911, tab 22, fig. C, D; copiée dans l'Enc. méth., pl. i5o, fig. 3 et 4; Scut, digital a, var. b, de Lamk., i¿id., p. 8 , n.° 2.

La S. DEC A DACTYLE : S. decadactyla, Linn., Gmel., p. 3191, n.° 75; Echin. deciesdigitatus, Leske, Klein, p. 209, tab. 22, fig. ^, B; copiée dans l'Enc. méth., pl. i5o, fig. 5 et 6 ; Scut. digitata, var. a, de Lamk., ibid., p. 8, n.° 2.

F. Espèces dont le disque est imperforé et le bord multiradié.

(Les DEMI-SOLEILS.)

La S. DENTEE : S. denlala ; Echinodiscus dentatus, Leske, Klein, pag. 212, tab. 22, figi E, F; copiée dans l'Enc. méth., pl. i5i, fig. 1 et 2.

La S. RADIEE : S. radiata, Séba, Mus,, 3, tab. 15, fig. 19 et 20 ; copiée dans l'Enc. méth., pl. 151, fig. 3 et 4.

** Espèces fossiles.

La S. RONDE : S. subrotunda, Leske, Klein, p. 206, tab. 47, fig. 7 ; Echin. melitensis, Scilla, De corp. marin., t. 8, fig. 1-3.

La S. PE FAUJAS; S. Fauja$ii,'DefT*, Diet, des sciences nat., tom. XLVIII, p. a3o.

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La SCUTELLE LENTICULAIRE i S. lenticularis, de Lamk., loe. e¿£. p. 49, n.° 11.

La S. enflée ; 5. ínflala, Defr., íoc. ci/-, pag. 23 o. (Cale, gross, de París.)

La S. NUMMULAiRE; S. nummularia, id., ibid.(Cale, gross.de Grignon.) v

La S. de Hauteville; 5. altavillensis, id., ¿iid.

La S. DU LANGUEDOC: 5. occitana, id., ¿¿id.; Parkins., Org. rem., tom. 3 , tab. 3, fig. 8.

La S. D'ESPAGNE ; S. Hispana, id., i ¿id.

La S. pyramidalb ; S. pyramidalis, Risso, Fr. mérid., 5, p. 384, n.° 45. (Calc, gross, des env. de Nice.)

La S. bossue ; S. gibbosa , id., i¿id. (Grès tert. de Nice.)

Observ. Ce genre, que Klein avoit désigné sous le nom de Mellilaet que Leske confondoit avec les spatangues sous la dénomination commune d'Echinodiscus, ne diffère guères en effet de ceux-ci que par la forme générale beaucoup plus déprimée, par la position de l'anus, et peut-être aussi par la manière tout-à-fait singulière dont le disque est perforé ou di- gité. 11 faut aussi remarquer les sillons vasculiformes dont la façe inférieure est labourée; du reste c'est la même or- ganisation. Aussi toutes les espèces ont vingt séries radiaires de plaques. Il n'y a que la dernière qui, si l'on doit s'en rapporter à la figure, en auroit vingt-six. Ses ambulacres ont aussi une forme étoilée toute particulière. Nous ne l'avons malheureusement vue en nature dans aucune collection.

Nous n'avons pas osé introduire dans le système une autre es- pèce, que nous ne connoissons également que d'après la figure qu'en a donnée Séba, Mus., 3, tab. i5, n.°ai et 22, et qui a été reproduite dans l'Enc. méth., pl. i5a, fig. 3 et 4. Le nombre des lignes de plaques est de vingt, comme dans tous les échi- nides : elles sont à peu près égales et disposées comme dans la S. radiée, mais le bord est entier et nullement denté. On ne voit du reste aucun indice des ambulacres, qui ont peut- être été oubliés; l'échancrure pour la bouche est très-grande, et l'anus n'a pas été indiqué.

Les espèces vivantes de ce genre, dont on connoit la patrie, appartiennent aux mers étrangères et essentiellement aux mers australes; cependant nous devons faire remarquer que M. De-

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france, en décrivant la S. d'Espagne fossile, dit qu'elle a de très-grands rapports avec une espèce qui vit dans la Manche et qu'on trouve sur les côtes du département du Calvados. Nous n'avons pas vu cette espèce, et c'est la première fois que nous trouvons cité qu'une scutelle existe dans nos mers. Au- cun des autenrs anglois, italiens et françois que nous avons consultés n'en parle.

Les espèces fossiles dont on connoît le gisement certain, ont toujours été trouvées dans des terrains postérieurs a la craie.

Fam. IV. Les E. CENTROSTOME$.

Bouche parfaitement centrale.

Sommet médian.

Corps régulièrement ovale ou circulaire, couvert de tuber- cules et de mamelons et par conséquent de baguettes de deux sortes et dissemblables.

Anus variable, prdinairement médio-dorsal.

GALERITE, Galérites.

Corps bien régulièrement circulaire ou polygonal, tout-à-fait plat en dessous, convexe et souvent conique avec le som- met bien médian en dessus, formé de plaques très-dissem- blables et couvert de tubercules de deux sortes. Ambulacres complets, étroits, au nombre de cinq ou de quatre, dorso-buccaux.

Bouche centrale et probablement armée.

Anus inféro-marginal.

Pores génitaux au nombre de cinq.

A. Espèces à quatre ambulacres et par conséquent à seize séries de plaques.

La GALERITE A QUATRE BANDES : Galerites quadrifasciatus, Bru g. ; Leske, Klein, t. 47, fig. 3,4, 5 j copiée dans l'Enc* méth,, pl. i54, fig. 8 et 9.

B. Espèces à cinq ambulacres.

La G. COMMUNE : G. vulgaris, Linn., Gmel., p. 3182, n.a 48} Leske, Klein, p. i65, tab. a3, fig. C, K, et tab. 14, fig.

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Ay K; copiée dans l'Enc. méth., pl. 155,fig. 6 et 7. (Craie: France et Angleterre.)

La GALERITE RACCOURCIE: G. abbreviates, de Lamk., 3, p. 20, n.° 3 ,* Leske, Klein, p. 166, t, 40, fig. 3. (France et Allemagne^

La G. déprimée : G. depressus, Linn., Gmel., pag. 3182, n.° 47 ; d'après Leske, Klein, pag. 164, tab. 40, fig. 5 et 6j copiée dans l'Enc. méth., pl. i52 , fig. 7 et 8.

La G. HEMISPHERIQUE : G. hemisphœricus, de'Lamk., ibid., p. sr, n.° 6; Echinites subuculus, Leske, Klein , p. 171, tab. 14, fig. L, O?

La G. iæmi'Globe : G. terni globus, de Lamk., ¿¿¿d., p. 22, n.° 12; Leske, Klein, p. 179, tab. 42? fig* 5*

La G. GLOBULEUSE : G. globosus, Defr., Diet, des sc. nat., t. XVIII, p. 86; Park., Rem., tom. 5, pl. 2, fig. 10.

C. Espèces à six ambulacres.

La G. A six BANDES : G. sexfasciatus, Linn., Gmel., p.3i83 , n.° 5o ; d'après Leske, Klein, pag. 170, tab. 5o, fig. 1 et 2; copiée dansl'Enc. méth., pl. i53, fig. 12 et i3.

Observ. Ce genre a été établi par Klein sous le nom de Conulus, que nous avions converti en celui d'Echinoconus, d'après notre système de nomenclature. M. de Lamarck, en le circonscrivant d'une manière très - incomplète, l'a admis sous la dénomination de Galerites, adoptée par M. Gray.

Nous avons pu l'étudier à peu près suffisamment sur un in- dividu bien conservé de la craie chloritée ou inférieure des environs de Rouen, et nous avons pu nous assurer que dans ce genre la forme du corps est parfaitement circulaire ou très- régulièrement polygonale; le sommet étant bien central, ainsi que la bouche, les ambulacres sont alors parfaitement égaux; l'anus, complètement inférieur, étant dans l'écartement des deux postérieurs, comme de coutume. Il nous a paru à peu prés certain que le nombre des pores génitaux éioit de cinq, et très-probable que la bouche étoit armée de dents; du moins nous avons cru voir des indices d'auricules: il y avoit aussi des épines de deux sortes, à en juger du moins d'après la diffé- rence de grosseur des tubercules.

D'aprés cela nous avons dû retirer de ce genre non-seulement les G.patella et umbrella de M. de Lamarck, que M. Defrance

[page] 205

avoit déjà rapprochées avec juste raison des nucléolites, mais encore les G. albogalerut et rotularis, qui sont pour nous des espèces d'échinonées. Pour les autres espèces admises par M, de Lamarck, outre celles que nous n'avons pas citées, et même celles qu'a ajoutées M. Dcfrance, n'en ayant pas vu de figures, nous n'osons assurer qu'elles doivent entrer dans notre genre Échinocone, et c'est ce qui nousa empêché d'eo parler. Nous croyons cependant pouvoir assurer que les G. scutiformis et excenlricus n'appartiennent pas a cette division générique, puisque le sommet n'est pas central.

Quant aux G. à quatre bandes et à six bandes, ainsi nom- mées parce que la première n'a que quatre ambulacres et la dernière en a six, il feut avouer que si le fait est certain, comme on peut l'admettre d'après les figures de Leske, qui paroissent exactes, on pourroit très-bien en former des genres distincts; carie caractère tiré du nombre des ambulacres est de première importance, et ces combiliaisons n'ont encore été trouvées, du moins à notre connoissance, dans aucun échinide vivant.

Toutes les espèces de galérites ne sont connues qu'à l'état fossile, le plus souvent à l'état de moule, et quelquefois avec le têt conservé et siliceux.

La plupart appartiennent à la craie.

Un petit nombre lui sont antérieures.

Jusqu'ici on n'en a pas encore trouvé dans les couches plus récentes.

ÉcBiNOMàTE, Echinometra.

Corps épais, solide, ovale transversalement,'un peu déprimé, convexe, avec le sommet médian, en dessus, plat et arqué en dessous, couvert de tubercules mamelonnés de deux sortes et portant des épines diversiformes, mais toujours fortes et grosses.

Ambulacres (cinq) complets, s'élargissant inférieurement. Ouverture buccale du têt grande, transverse, avec des auri- cules très-puissantes à sa circonférence intérieure.

Cinq dents aiguës à la bouche , avec un appareil compliqué, comme dans lès oursins.

Anus médio-supère ou opposé à la bouche.

Pqres génitaux au nombre de cinq.

[page] 206

Espèces. L'Échwohètre de Leschexadlt; Eehinometra L esche* naullii, De Blainv., Diet., tom. XXXVII, p. 93.

L'É. de Maugé ; E. Maugei, id., ibid.

L'É. de MATHIEU; E. Mathœi, id., ibid., p. 94.

L'É. PORTE-AIGUILLE; E. aeufera, id., ifo'd.

L'É. OBLONG ; E. oblongus, id., p. 95.

L'É. FORTE-EPINE : E. lucunter, Linn., Gmel., p. 3176, n.° 1 o ; Cidaris lucunter, Leske, Klein, p.v 109, t. 4, fig. C, D, E, F; copié dans l'Enc. méth., pl. i34, fig. 3 - 7; Echinus lucun- ter, de Lamk., Anim. sans vert., 3, p. 5o, n.° 3a.

L'É. festonné; E. lobatus, de Blainv., ¿¿¿d., p.95.

L'É. ARTICHAUT : E. atratus, Linn., Gmel., p. 3177, n.° 11'; Cidaris violacea, Leske, Klein, p. 117 , tab. 47, fig. 1 et 2 ; copié dans l'Enc. méth., pl. 140, fig. 1 - 4 ; Echinus àtratus, de Lamk., ¿¿id., p. 5i , n.° 33.

L'É. de Quoy ; £. Quoyii, de Blainv., ibid., p. 96.

L'É. FORTE-HOULETTE : E. pediferd, Lesson; de Blainv., Mon. da Diet., tom. XXXVII, p. 97.

L'É. MAMELONNE : E. mdmilldtus, Linn., Gmel., p. 3175, n.°9; Séba, Mus., 3, tab. i3, fig. 1 et 2 ; copié dans Leske, Klein, tab. 39, fig. 1 , et dans l'Enc. méth., pl. 138; Echinus mamillatus, de Lamk., ibid.y p. 5i , n.° 34*

L'É. A BAGUETTES CARENEES : E. carinatus, Lesson; de Blainv., Monogr. du Dictionn., ibid., p. 98.

L'É. TRTGONAIRE : E. trigonarius, de Lamk., ibid., pag. 51, n.° 25; Séba, Mus., 3, tab. i3, fig. 4 ; copié dans TEncycl. méthod., pl. 139, fig. 2.

Observ. Ce genre a été dernièrement établi par M. Gray. Il est certainement à peine distinct des véritables oursins, si ce n'est par la forme du corps, qui est transverse, plus ou moins courbé, et par celle des piquans, qui sont toujours fort singuliers ; aussi M. de Lamarck n'en fait-il qu'une divi- sion particulière de son genre Echinus. Nous l'avions d'abord imité; mais comme le nombre des espèces de cette division est maintenant assez considérable, nous adopterons le genre Échinométre.

Nous avons pu en étudier plusieurs en bon état de conserva- tion dans l'esprit de vin, grâces à la complaisance de MM" Quoy, Gaimard et Lesson.

[page] 207

TI est ¿1 remarquer que toutes les espèces d'échinomètres vivent dans les mers des pays chauds, et qu'on n'en connoit aucune dans les nôtres. /

Nous n'en connoissons pas encore non plus de fossiles.

OURSIN, Echinus.

Corps en général fort régulièrement circulaire ou subpoly- gonal , composé de vingt séries radiaires, alternativement inégales, de plaques polygones hérissées d'épines diversi- form es de deux sortes, et portées sur des tubercules ma- melonnés non perforés.

Ambulacres constamment au nombre de cinq et complets. Bouche centrale, armée de cinq dents pointues, portées sur un appareil intérieur très-compliqué.

Anus médian supérieur ou exactement opposé à la bouche. Pores génitaux au nombre de cinq.

A. Espèces parfaitement régulières, ordinairement déprimées; aire$ très-inégales ; les ambulacraires très-étroites, bordées par des am- bulacres presque droits , et composés à droite et à gauche d'une double série de pores rapprochés; auricules divisées et spatulées" L'OURSIN pustuleux: E.pustulosus, de Lamk., ibid,, p. 49,

n.* 14; Cidaris pustulosa, Leske, Klein, pag. i5o, tab. 11} fig. D, etûg.A, B, C.

L'O. PIQUETE : E, punctulatusy id., ibid,, p. 47 , n.° 18 ; Séba, Mus., 3 , tab. 10, 6g. a, b.

L'O. locouá : E. loculatus, ibid. ; Leske, Klein, tab. 11, fig. D. L'O. ¿toil# ; E. stellatus, de Blainv., Diet., t. XXXVII, p. 76,. L'O. équituberculé; E. equituberculatus, id,, ibid.

L'O. se Düfresne; £. Dufresnii, id*, ibid.

B. Espèces régulières, plus ou moins bombées, mais du reste di- ver sif ormes ; aires subégales , bordées par une double série de pores, formant à l'extérieur des denticulations plus ou moins marquées, chacune de trois paires de trous.

a. Angles de l'ouverture buccale du tét non fissurés.

* Aires ambulacraires égalant la moitié seulement des anam- bulacraires.

L'O. melon-de-mer : E. mclo, de Lamk., 3, pag. 45, n.° 8; Gualth., Test., tab. 107, fig. E.

[page] 208

L'Oursin faux-melon; E. pseudo-meló, de Blainville, ibid., Pag- 77-

L'O. perlé ; E. margaritaceus, de Lamk. , ibid., pag. 47, n.* 16.

L'O. pointu; E. acutus, id., ibid., p. 45, n.° 10.

L'O. subanguleux : E. subangulosus, id., ¿¿¿d., p. 48, n.° ai; Cidaris angulosa ( var. minor), Leske, Klein , pag. 94 , tab. 5 , fig. A, B; copié dans FEnc. méth., pl. iSS, fig. 3-6.

L'O. QUiNQUANGULEUx ; E. quinquangubosus, de Blainv., iid., p. 79.

L'O. globiforme;' E. globiformis, de Lamk., ibid., p. 44, n.° 5.

L'O. orange-de-mer; E. aurantiacus, de Blainv., ib., p. 79.

L'O. VIOLET ; E. violaceus , id., ibid., p. 80.

* * Aires ambulacraires égalant les deux tiers des autres.

L'O. MiLiAiRE : E. miliaris, de Lamk., ibid., p. 49, n.° 36 ; Cidaris miliaris saxatilis, Leske, Klein , p. 82 , tab. 2 , fig. A ,

3, C, D, et tab. 35, fig. 2 et 3; copié dans FEnc. méth., pl. i35, fig. 1 et 2, a, b.

L'O. paucituberculé; E. paucituberculatus, de Blainv., ibid., p. 80.

L'O. mignon; E. minutus, id., ibid.

L'O. œuf; E. ovum, de Lamk., ïb.id., p. 48, n.° 19.

L'O. pale; E.pallidus, id., ibid., n.° 20.

L'O. CRIS ; E. griseus, de Blainv., ibid., p. 81.

*** Aires égales.

L'O. petit-globe : E. globulus, Linn., Gmel., p. 3171, n.* 2; Klein, Leske, tab. 11, fig. E, F.

VO. sculpté : E. loreumaticus, Linn., Gmel., pag. 3180, b.°42 ; Leske , Klein, p. 155 , tab. 10 , fig. D, E; E. sculptas, de Lamk., ibid., p. 47, n.° 17.

b. Angles de l'ouverture buccale du tét plus ou moins fissurés.

L'O. excavó : E. excavatus, Gualt., Test., tab. 107, fig. F.

L'O. PANACHE : E. variegatus, de Lamk., ibid., p. 48, fig. 22 o Cidaris varie gata t Leske, Klein, p. 1499 tab. 10, fig. B, C; copié dans FEnc. méth., pl. 41 * fig" 4 5"

[page] 209

ti'OüRsm tmzonal; E. trízonalis, de Blainv., Dictionn., tom. XXXVII, pag. 84. L'O. déprimé î E. depressus, id., ¿¿¿d.; Gualt., Tetf., pl. 107, fig. A. L'O. polyzonal : E. polyzorudis, de Lamk., ¿¿¿d., pag. 46 , n.° 13 ; Gualt., Testtab. 107, fig. Ai; E. obtusahgulatus, de Lamk., ¿¿id., p. 46, n.° 12.

C. Espèces régulières, de forme un peu variable; let lignes ambu- laer aires formant à V extérieur des dentelures droites ou arquées, chacune de quatre paires de pores.

L'O. comestible : E. esculentus, Linn., Gmel.*, p. 3168, n.° 1 $ Leske, Klein , p. 74, tab. 38 , fig. 1 ; copié dans l'Enc. méth., pl. l32 , fig. 1.

L'O. vulgaire ; E. vulgaris, de Blainv., Diet, des sc. nat., tom. XXXVII, pag. 86.

L'O. de Gaimard ; E. Gaimardi, id., p. 86.

L'O. équituberculé ; E. equituberculatus, ¿i., ¿¿¿d.

L'O. douteux; E. dubius, ¿d., ¿¿¿d., p. 87.

L'O. maculé; E. mac u lotus, de Lamk., ¿¿id., p. 46, n.° 14.

D. Espèces régulières, de forme un peu variable ; /es denticules des lignes ambulacraires droites ou arquées de cinq paires de pores au moins.

L'O. livide : E. lividuSf de Lamk., ¿¿¿d., p. 5o, n.° 28, et

F. neglect us, ejusd., p. 49, n.° 2 5.

L'O. parvituberculé; E.parvitubercul at us, de Blainv., Diet., tom. XXXVII, pag. 88, sous le nom d'E. microtuberculatus. L'O. meule; F. mola, id., ibid,

L'O. longue-épine; E. longispina, ¿d., ¿¿¿d., p. 89. L'O. subglobiforme; E. subglobiformis, xd., ¿¿¿d.

E. Espèces régulières ; les lignes ambulacraires formées de séries

obliques et simples de six poreso

L'O. calotte; E" pileolus, de Lamk., ibid., p. 45, n.° 7.

F. Espèces régulières ; les lignes ambulacraires festonnées ou com* posées d'espèces de dents très-arquées, de *cp£ paires de pores.

L'O. variolaire; E. variolaris, de Lamk., ¿¿., p.47"n.° i5. L'O. tuberculé; E. tuberculatus, id., ibid., p. 5o, n.° 29.

60. 14

[page] 210

G. Espèces régulières , à aires ¿gales par le grand élargissement des ambulacres, qui sont formés -par trois séries verticales de doubles pores; les angles de Vouverture buccale du tèt fortement fissurés.

L'OURSIN ENFLE: E. sardicus, de Lamk., ibid., p. 43, fig. 9; Cidaris sardica, Leske, Klein, p. 146, tab. 9, fig. A, B; cop.

o dans l'Enc. méth., pi. 141 , fig. 1 et 2.

L'O. flammulé; E. virgatus, de Lamk., ibid., p. 44, n.° 4. L'O* ventru : E* ventricosus, de Lamk., ibid,, p. 44, n.° 2 ; Cidaris miliaris, Leske, Klein , p. 11, tab* 1 , fig. A, B; cop. dans l'Enc. méth., pl. i32, fig. 2 et 3.

L'O* a bandes; E.fasciatus, de Lamk., ibid,, p. 45, n.° 6. L'O. bleuâtre; E, subcœruleus, de Lamk., ibid,, pag. 49, n.° 23.

L'O. de Péron ; E. Peronii, de Blainv., Diet., tom. XXXVII, pag. 92.

L'O. pentagone ; E, pentagonus, de Lamk., ib,, p. 46, n.° 11,

Espèces fossiles.

L'O. perlé : E. perlatus, Desm., Monogr. des échin. foss*; Defr., Diet, dessc. nat., tom. XXXVII, p. 100; Knorr, Petr vol. 2 , tab. 11, F, fig. 1 ?

L'O. COLLIER; E, monilis, id., ¿¿id.

L'O. DE MILLER; £. Milleri, id., ibid*, p. 101.

L'O* DOME; E. doma9 id., ¿¿d*

L'O. pétalifère : E. petaliferus, id*, ibid,; Parkins., Rem., tab. 1 , fig. 12 et 13.

L'O. DE MENARD; E. Menardi, iV., îfo*d.

L'O. rotulaire; E. rotularis, cíe Lamk., Anim. sans vert., tom. 3, p. 5o, n.° 27.

L'O. EFFACE; E* obsolétus, id,9 ibid,, p. 102.

L'O" DE BRONGNIART; E. Brongniartii, id,, ibid,

L'O. TUBER COLÉ ; E* tubcrculatus, id., ¿¿id.

L'O. couronne ; E. corona, Risso, Fr.mérid*, 5, p. 278,

o JI.° 27..

L'O* saxatile : £. saxatilis, Flemm., Brit, anim,, pag. 479; Parkins., Org, rem., 3 , tab. 3 r fig. 4. (Angleterre, craie.)

L'O. de Kœnig : E. Kanigii, id., ¿¿¿d.; Park., Org. rem,, 3, tab* is, fig* î* (Craie, Angleterre*)

[page] 211

Oherv. Ce genre est maintenant circonscrit de manière qu'il ne peut plus être confondu avec aucun autre, pat même avec les échinomètres, dont il ne diffère cependant que par la forme générale du têt, toujours parfaitement régulière, ainsi que par celle des épines, qui sont assez souvent de deux sortes, mais constamment plus ou moins aciculées.

Nous avons pu en étudier un grand nombre d'espèces vi- vantes et par conséquent bien complètes ; beaucoup d'autres ne nous sont malheureusement connues que par la coque ; mais comme nous avons pu y trouver des caractères spécifiques constans, i.°dansla proportion des aires ambulacraires et an- ambulacraires; 2.° dans le nombre des lignes de doubles pores qui limitent les ambulacres ; 3.° dans le nombre de ces doubles pores qui forment les festons de ces lignes ; 4.° dans la forme des auricules servant d'insertion aux muscles dé l'appareil den- taire ; 5.° enfin, dans la disposition des bords de l'orifice buc- cal : il en résulte que, quoique nous ayons presque doublé le nombre des espèces indiquées par M. de Lamarck9 elles sont beaucoup plus fticiles à reconnoitre.

On trouve des échinides de ce genre dans toutes nos mers; la Méditerranée en contient même de fort belles espèces très-communes.

Ils vivent parfaitement libres dans le fond de la mer à d'assez grandes profondeurs, ou même sur les rivages dans les rochers, au milieu des fucus.

Ce sont des animaux éminemment carnassiers.

Ils pondent une quantité innombrable d'œufs.

Outre les espèces vivantes que nous avons définies dans l'ar- ticle OURSIN , M. Risso en décrit deux autres sous les noms d'E. purpureas et d'E. brevispinosus; mais, comme à son or- dinaire, si incomplètement, qu'on ne peut dire ce que c'est* M. Defrance distingue treize espèces de ce genre à l'état fossile et provenant de terrains antérieurs et postérieurs à la craie. M. Risso en ajoute une nouvelle des environs de Nice, et M. Goldfuss neuf d'Allemagne.

CiDARiTE, Cidaris.

Corps bien circulaire, bien régulier, de forme plus ou moins élevée ou déprimée, composé de plaques polygones, cou*

[page] 212

yertes de tubercules mamelonnés, constamment perforés au sommet et portant des épines de deux sortes : les unes très-longues et trèfr-aiguës, les autres courtes et presque squameuses.

Ambulacres complets, au nombre de cinq.

Bouche inférieure, centrale, pourvue de cinq dents aigüës. Anus supérieur et central.

Porcs génitaux au nombre de cinq.

A* Espèces subsphéroïdales et même plus élevées que larges, à aires ambulacraires très-étroites ; les lignes de doubles pores si- nuleuses. ( Les Turbans.)

Le C-id abite impérial : Cidaris imperialist de Lamk., Anim. sans vert., tom. 3, p. 54 , n.° 1 ; Cidaris papillata major, Leske, Klein , p. 126, t. 7; copiée dans l'Enc. méth., pl. 136, fig. 8; Echin. cidaris, var. a, Sower by, Br. Mus.y tab. 44; Cidaris papillata, Flemm., Brit. anim., p. 477.

Le C. PORC-EPIC : C. hystrix, id., ibid., p. 55 , n.° 3 ; Cidaris papillata, var. 3 , Leske, Klein, p. 129 , t. 7, fig. B, C; cop. dans l'Enc. méth., pl. 136 , fig. 6 et 7. (De la Méditerranée.)

Le C. BEC-DE-GRUE : C. geranioidcs, id., ibid., p. 56, n.° 5; Echinometra singularissima j Séba, Mus", 3 , tab. i3 , fig. 8; cop. dans l'Enc. méth., pl. i36, fig. 1.

Le C. pisTiLLAiRE : C. pistillaris, de Lamk., ibid., page 55 , n.° 2 ; cop. dansTEnc. méth., pl. 137.

B. Espèces orbiculaires, déprimées ; aires ambulacraires moins étroites y bordées par des ambulacres droits; épines ordinaire- ment fist uleu ses. ( G. DIADEMA , Gray. )

Le C. diademe : C. diadema, Linn., Gmel., page 3173, n.° 7 ; Leske, Klein, pag. 100, tab. 37, fig. 1 et 2 -, cop. dans l'Enc. méth., pl. i33, fig. 10.

Le C. porte-chaume : C. calamaria, Pallas, Spicil. zool., 10, page 3i, tab. 2 , fig. 4 - 8 $ cop. dans l'Enc, méth., pl. i34, fig. 9-11.

Le C. porte-quille : C. metularia, de Lamk., iiià., p. 56, n.° 7; Séba, Mus., 3, t. i3,fig. 10; cop. dans i'Enc. méth., pl. 134, fig. 8.

[page] 213

C. Espèces orhiculaires, très - déprimées ; les, tires interambu la- craires égalant la moitié des autres, et bordées par des ambu- facris droits et fort larges. (G. Astrofyga, Gray.)

Le Cidarite rayonné : C. radia ta, Leske, Klein, page 116, tab. 44, fig. i ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 140, fig. 5 et 6.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck pour des échinides que Klein et Leske confondoientavec les véritables oursins, sous le nom commun de Cidaris, n'offre réellement pour caractère constant que la perforation des tubercules, qui ne sont pourtant pas perforés d'outre en outre, commé le dit M. de Lamarck. 11 faut cependant ajouter que presque toujours il y a deux espèces bien différentes de piquans, dont les uns deviennent de véritables baguettes quelquefois fistuleuses.

M. Gray a cru devoir former un genre distinct des dia- dèmes de M. de Lamarck, parce qu'en général la forme est plus surbaissée et que les baguettes sont fistuleuses; mais sont- ce des caractères suffisans pour l'établissement d'un genre P Quant à celui qu'il a cru devoir former avec l'espèce qui entre dans la division C, il y a évidemment des différences plus importantes dans la forme, dans la mollesse du têt, qui rappelle un peu les astéries placentiformes; mais nous ne croyons cependant pas qu'elles doivent former un genre dis- tinct.

On connoît quelques espèces de ce genre à l'état fossile dans la craie et dans des terrains antérieurs. M. Defrance en reconnoit trois, mais à peine s'il les caractérise, et M. Risso en ajoute deux nouvelles; mais j'en trouve quatre de mieux indiquées dans l'ouvrage de M. Flemming, et qui sont figurées par Parkinson. M. Goldfuss en définit et figure dix- neuf dont deux de la div. A, treize de la div. B, et quatre de la div. C.

Quoique la plupart des échinides qui entrent dans ce genre, soient des mers de l'hémisphère austral, on en con- nott cependant déjà deux espèces dans nos mers : l'une très- commune dans la Méditerranée ; l'autre, sur les côtes d'Écosse, où elle paroit être bien plus rare*

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Ordre III. STELLÉRIDES 9 Stelleridea.

(Genre ASTERIAS, Linn.)

Corps généralement déprimé, large, et régulièrement divisé à sa circonférence en angles plus ou moins aigus , souvent prolongés en lobes ou rayons parfaitement semblables, cou- vert d'une peau plus ou moins soutenue par des pièces calcaires.

Canal intestinal pourvu d'un seul orifice buccal, non armé, mais entouré de suçoirs tentaculiformes.

Ovaires rayonnés et s'ouvrant à la marge de la bouche.

Observ. Cet ordre, extrêmement naturel, correspond près* que exactement au genre Asterias de Linné. On a cependant été obligé d'y réunir les Encrines, dont oet auteur faisoit des Isis ou des Pennatules.

Sa caractéristique ne peut guères porter que, i.° sur la na- ture de la peau, qui est toujours plus ou moins flexible, quoique solidifiée par des pièces calcaires très-diversiformes, et qui, à la face buccale, présentent une sorte de disposition vertébrale, servant en effet à la locomotion; 2.°sur l'absence d'anus au canal intestinal, qui n'est plus qu'un estomac plus ou moins lobé à sa circonférence ; 3.° sur la terminaison cons- tante des ovaires, disposés en rayons à la circonférence de la bouche. Quant à la forme du corps, il faut convenir qu'elle est souvent très-différente, quoiqu'elle soit toujours au moins régulièrement polygonale ; en effet, ses angles, qui sont quel- quefois très-obtus, peuvent se prononcer au point que, dans la famille des Ophiures et des Comatules, ce sont de vérita- bles appendices en forme de longs rayons, quelquefois même divisés ou dichatomisés. C'est cette disposition qui a fait com- parer ces animaux à des étoiles, et qui leur a valu le nom d'asterias*

Nous avons parlé des principaux points de l'organisation des Stellérides dans les généralités sur les Actinozoaires. Nous nous bornerons à faire observer que ces animaux sont évi- demment inférieurs aux Echinides, puisque leur appareil nutritif est considérablement simplifié , n'y ayant plus de masse buccale, plus d'intestin proprement dit, plus d'anus,

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plus de cœur , et encore moins d'appareil respirateur dis- tinct. Aussi les fonctions de ces animaux offrent-elles des dif- férences analogues.

On trouve des Stellérides dans toutes les mers et généra- lement sur les rivages; mais en plus grand nombre cependant d.nns les mers des pays chauds.

Toutes jouissent de; la faculté de locomotion générale à un assez haut degré; il faut cependant en excepter les Comatules jusqu'à un certain point, et surtout les Encrines, qui sont constamment fixées.

Elles se nourrissent toutes d'animaux morts du vivans, qu'elles font pénétrer tout entiers dans leur estomac.

Au printemps et au commencement de l'été leurs ovaires se gonflent, et elles jettent leur frai dans des lieux convena- bles, et surtout sur les plages sablonneuses, exposées au so- leil. C'est ce frai qui, dit-on, rend les moules dangereuses à manger.

Nous ne connoissons rien sur le développement des Stellé- rides et sur la durée de leur vie.

L'espèce humaine n'en tire aucun avantage que de s'en ser- vir quelquefois comme engrais.

Les auteurs qui se sont ¿le plus occupés de ces animaux, sont Gaëde, Monro, Spix, De lie Chiaje, pour l'organisation; Link, de Lamarck, pour la connoissance des espèces.

Le nombre paroît en être assez considérable ; malheureu- sement on les conserve asse difficilement dans les collections, à cause de l'eau de mer qui les imprègne, et qui les rend susceptibles d'attirer long-temps l'humidité de l'air.

M. de Lamarck a suivi peu près les erremens de Link dans la distribution systématique des Stellérides. En faisant concorder l'étude de l'organisation de ces animaux avec celle de leurs mœurs, on peut trouver à l'extérieur de fort bons caractères pour les partager en trois familles bien natu- relles, dans lesquelles les genres sont cependant assez peu nombreux.

Quant à la distinction des espèces, les principes qui doi- vent guider, varient assez dans chaque famille, pour que nous devions remettre à en parler à l'article de chacune d'elles.

Voici les noms et la table synoptique des familles et des

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genres ou sous-genres qui constituent Tordre 4e* Stelérides

Fam. I." ÂSTÉaiDES , Asteridea.

Corps large, polygonal ou mulülobé, traversé inférieurement par des sillons étendus de la bouche k l'extrémité des an- gles ou des lobes, et contenant plusieurs rangées de suçoirs tentaculiformes.

Un tubercule madréporiforme sur le dos.

Observ. Cette famille comprend les véritables Astéries > celles que Ton peut souvent comparer, avec assez de raison , k des Étoiles parla manière dont le corps est divisé, plus ou moins profondément, a sa circonférence en cinq lobes ou da- vantage.

ASTERIE, Asterias.

Corps régulier, déprimé, stelliforme, pentagonal ou plus ot" moins profondément et régulièrement divisé à sa circón- férence en lobes ou rayons convexes en dessus, constam- ment aplatis en dessous, avec autant de sillons profonds" convergeant de la,circonférence au centre, qui! y a ¿'an- gles ou de rayons; ces sillons remplis de suçoirs.

Bouche centrale.

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Office des ovaires double pour chaque lobe ou rayon et situé

à sél base.

Un tubercule madréporiforme à la partie supérieure du corps.

Observ. Nous avons observé un assez grand nombre d'espèces de ce genre à l'état vivant ou conservées dans l'esprit de vin, mais malheureusement le plus souvent desséchées.

Nous en avons étudié l'organisation avec quelque soin ; mais il n'en est pas tout-à-fait de même de leur histoire naturelle, sur laquelle on n'a encore que des renseignemens bien in- complets.

Les unes se meuvent fort peu et très-lentement, comme les espèces de la première section, tandis que d'autres nagent avec vitesse, comme celles de la dernière, et alors elles agi- tent leurs rayons.

Toutes sont éminemment carnassières; nous igoorons de quels animaux elles se nourrissent principalement.

Comme il est à peu prés certain qu'elles sont pourvues à la fois des deux sexes, il doit y avoir une sorte d'accouple- ment, et en effet Othon Fabricius dit qu'au mois de Mai on les trouve réunies deux à deux, face à face, et d'une ma- nière très-forte.

A la même époque on trouve leurs ovaires gonflés d'œufs, qui nous ont paru composés comme ceux des holothuries; mais nous ignorons combien de temps ils sonta éclore; à quel état sort le jeune animal, la durée de son accroissement et par conséquent celle de sa vie.

On trouve des espèces d'astéries dans toutes les mers d'Eu- rope, dans la Manche, dans l'Océan et surtout dans la Médi- terranée; mais les plus grandes existent dans les mers des pays chauds, dans l'archipel Indien et dans l'Amérique méridio- nale.

Leur distinction est véritablement assez difficile; d'abord parce qu'il est fort rare qu'elles existent bien complètes dans nos collections, et surtout parce qu'elles y sont desséchées et pàr conséquent entièrement décolorées. Les figures assez nom- breuses qui ont été données dans les ouvrages de Link et de Séba , copiées dans l'Encyclopédie méthodique, ont été faites également d'après des individus desséchés*

[page] 218

Le meilleur caractère que nous ayons encore trouvé pour distinguer les astéries, est la forme du tubercule madrépori- forme de leur dos; tubercule qui est certainement en rapport avec la génération, mais dont nous ignorons encore l'usage spécial.

Le nombre des espèces de véritables astéries actuellement connues est assez considérable pour nécessiter entre elles une distribution systématique qui en puisse faciliter la connois- sance. Celle que nous proposons, qui est à peu près celle de Link, est jusqu'à un certain point artificielle; cependant, dans bien des cas, elle les groupe assez naturellement et dé- note même des mœurs et des habitudes un peu différentes. Elle repose essentiellement sur la forme générale du corps, pentagonal, pentalobé OH pluriradié, et dans ce dernier cas, en ayant égard au nombre des rayons.

A. Espèces dont le corps est pentagonal et peu ou point lobé à

sa circonférence; les angles étant fissurés. (Les OREILLERS.)

L'Astérie lune : Asteria luna, Linn., Gmel., p. 3160, n.° 1; d'après Linné, Aman. acad., 4 9 p* 256, t. 3 , fig. 4.

L'A. DISCOÏDE : A. dioscoidea, de Lamk., Anim. sans vert.,

2, pag. 534, n.° 7; cop. dans l'Enc. méth., pl. 97, fig. 3, et pl. 99, fig. j.

L'A. GRANULAIRE : A. granularis, Linn., Gmel., p. 3164, n.° 28; d'après Retzius, Not', act. Stochh., 1783 , p. 231, n/7; Link, Stell, mar., p. 20, tab. i3, fig. 22.

L'A. PENTAGONULE ; A* pentagonula, de Lamk., loc. cit., n.° 9.

B. Espèces pentagonales, minces et comme membraneuses.

(G. Palmipes, Link; les Palm astéries.)

L'A. PATTE-D'OIE : A, membranacea, Linn., Gmel., p. 3164* n.° 27; d'après Retzius, Nov. act. Stockh., 1783 , p. 256, n.°6; oLink, tab. 1, fig. 2.

L'A. ROSACEE : A. rosacea, de Lamk., ibid., n.° 19 ; cop. dans l'l'nc. méth., pl. 99, "g. 2,3.

/VA. éperon; A. calcar, de Lamk., n.° 17.

L'A. COUSSINET: A. pulvillus, Linn., Gmel., p. 3160, n.° 18; d'après Muller, Zool. Dan., 1, pag. 64, n.°2Ô, tab. 19, fig. 1 et 2; cop. dansl'Enc. méth.,pl. 107, fig. 1 à 3.

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C. Espèces quinquélobées et non articulées i la circonférenceo

L'Astérie exiguë: A. minuta, Linn., Gmel., page 3164, n.° 4; cop. dans l'Enc. méth., pl. 100, fig. 1, 2, 3.

L'A. gibbeusb : A. gibbosa, Penn., Brit. zool., 4, n.° 62; Pentaceros gibbus plicatus, Link, Stell., p. 25, t. 3, n.° 20.

L'A. gentille; A.pulchella, de Blainv., Faune franç., Acti- noz.

% Petite espèce de la Méditerranée, ayant beaucoup de rap~ ports avec VA. minuta, Linn., avec laquelle elle a été con- fondue.

D. Espèces pentagonales et plus ou moins lobées et articulées à leur circonférence. ( Les SCUTASTERIES ; PLAT ASTERIES. )

L'A. parquetée : A, tessellata, de Lamk., loc. cit., p. 652, n.° 1 ; Link, Stell. mar., t. 24 > fig* 3g; copiée dans l'Enc. méth., pl. 97, fig. 1, 2, et Link, tab.* 23, n.° 37.

L'A. équestre : A. equestris, Linn., Gmel., p. 3164, n.° 9; Pent, planus, Link, p. 21, tab. 12 , fig. 21, et tab. 33 , fig. 53 ; copiée dans l'Enc. méth., pl. 101 et 102. (Mers du Nord.) L'A CARiNirèitE; A. carimfera,' de Lamk., loc. cit.f n.# i3. L'A. noble: A. nobilis, Linn., Gmel., p. 3160, n.° 17 ; Ai\

A, equestris?

L'A. 'Pleyadella; A. pleyadella, de Lamk., loc. cit., n.* 4* L'A. oculée : A. oculata, Link, t. 23, fig. 11 ; Penn., loc. cit., tab. 307, fig. 56. (Mers du Nord et de la Manche.)

L'A. ocelufère; A. ocellifera, de Lamk., ibid., n.° 5.

L'A. ponctuée; Ao pu ne tata, id., ibid., n.° 2.

L'A. cuspidée; A. cuspidata, id., ibid., n.° 3.

L'A. VERMiciNE ; A. vermicina, id., ibid., n.# 6.

L'A. OBTU9ANGLE; A. obtusangula, id., ¿¿id., n.° i4- L'A. réticulée : A* reticulata, Linn., Gmel., p. 3i63, n.°6; Link, tab. 23, n.° 36, et tab. 41 et 42, n.° 72 ; Séba, tab. 7, fig. 1 ; copiée dans l'Enc. méth., pl. 100, fig. 6, 7, 8.

L'A. de Séba : A. Sebœ, de Blainv.; Séba, 3, tab. 8, n.° 1.

L'A. couronnée : A. nodosa, Linn., Gmel., p. 5i63, n.°7^

Link, tab. 2 et 3, n.° 3, et tab. 26, n.° 41 ; Séba, tab. 7 , fig. 3 ; copiée dans l'Enc. méth.

L'A. de LINK : A. Linkii, de Blainv.; Link, Stell. mar., tab. 7 > n.° 8.

[page] 220

Les espèces de cette section, dont plusieurs existent'dans nos mers, ne nous paroissent pas avoir encore été examinées avec assez d'attention par les zoologistes. Nous pensons qu'on en a confondu plusieurs sous le même nom.

£. Espèces profondément divisées en cinq rayons.

* Rayons triangulaires déprimés et articulés sur les bords.

(G. ASTROPECTEN, Link; CRENASTER, Luid.)

L'ASTERIE FRANGEE: A. aranciaca, Linn., Gmel., p. 3164f

u.° 8; d'après Link, Stell. mar,t pag. 27 , tab. 5 et 6, n.® 6. (Mers Adriatique, Méditerranée et du Nord.)

L'A. CHAUSSE-TRAPE; A. calcitrapa, de Lamk., loc. cil.>pag. 563, n.° 3a.

L'A. IRREGULIERE ï A, irregularis, Link, Stell. mar., p. 27, tab. 6 , n.° 13; Penn., British zool., 4, p. 61, n.° 57. (Anglet. mérid. )

L'A. REGULIERE; A. regularis, Link, id., ibid., p. 16, tab.8, n.° 1.

L'A. fimbriée : A. fimbriata, Link, ibid., p. 27, tab. 23 et 24, n.° 38.

L'A. BI-EPINEUSE : A. bispinosa, Otto, Beschreib. einig. neuen Mollusk. und Zooph., p. 23 , tab. 39.

** Rajons triangulaires, assez courts et arrondis en dessus.

L'A. COMMUNE : A. rubens , Linn., Gmel., pag. 3161, n.° 3; Link, Stell., tab. 3o, n.°5o; copiée dans l'Enc. méth., pl. n3, fig. 1, .2 , et 112 , pl. 3 et 4. (Mers du Nord, Baltique, Manche, Océan et Méditerranée?)

L'A. VIOLETTE; A. violacea, Linn., Gmel., p. 3i£3, n.°a4" d'après Muller, Zool. dan. ,2, tab. 48; copiée dans l'Enc. méth., pl. 116, fig. 4.

L'A. SPONGIEUSE : A. spongiosa, Othon Fabr., F aun. Groenl p. 368 , n.° 563.

L'A. acuminée; A. acuminata, de Lamk., p. 564, n.° 33.

L'A. sTriée; A. striata, id., ibid., n.° 34.

L'A. GLACIALE : A. glacialis, Linn., Gmel., p. 3162, n.°5; Link, Stell., p. S2 , tab. 38 et 39; copiée dans l'Enc. méth., pl. 117 et 118.

[page] 221

Asterias angulosa, Muller, Zool. dan., 2 , p. 1, tab* 41 ; cop* dans l'Enc. méth., pl. 119, fig. i.

A. clathrata, Penn., Brit. zoo/., 4, p. 61 , tab. 3o, fig. 1. (Mers du Nord, de la Manche, de l'Océan.)

L'Astérie MILLEPORELLE; Milleporella, id., ¿¿id., n.° 35.

L'A MCLTIFOREE : A. multifora, id., ¿¿¿d., n.° 37; Pentado multifora, Link, p. 35, n.° 7, tab. 36, n.° 62.

*** Rayons longs, étroits et souvent rétrécis à leur origine.

L'A. VARIOLEE : A. variolata, ¿i., ¿¿¿d", n.° 36; Link., Stell. f tab. 1, fig. 1 , et tab. Ô, fig. 10; copiée dans l'Enc. méth., pl. 119, fig. 4 et 5.

L'A. granifèae; A, granifera, de Lamk., /oc. cit., pag. 560, n.° 24.

L'A. EPINEUSE : A. spinosa, Link, Stell., p. 35, tab*4" n/7; copiée dans l'Enc. méth., pl. 119, fig. 2 et 3 ; A. echinophora, de Lamk., n.° 25. (Des mers du Nord.)

L'A. M1LIA1AE : A. lœvigata, Linn., Gmel., p. 3164, n.*io; Link , Stell., t. 28 , n.° 47.

L'A. comète ; A. cometa, de filainv., ibid., p. 566.

L'A. bicolore; A. bicolor, de Lamk., n.° 38.

L'A. réticulée; A. reticulata, Link, Stell., p. 34, tab. 39, n.° 16.

L'A. phrygienne: A. phrygiana, Linn., Gmel., pag. 3i63, n." 3o; d'après Mull., Zool. Dan. prod., 2829; Act. nidr., 4, p. 424, t. 14, fig. 1 et 2.

L'A. PERTÜSE : A. pertusa, Linn., Gmel., p. 3165 , n.° 3o; Mull., Zool. Dan. prod., 2839.

L'A CLAVIGERE; A. clavigera, de Lamk., 2, p. 562 , n/ 29.

L'A. Riscardrude : A. sep o si ta, Linn., Gmel., p. 3162 , n.9 21 ; d'après Retzius, Nov. act. Stockh., 1783, p. 239, n.° 2.

L'A. cylindrique; A cilindrica, de Lamk., p. 567, n.° 4i.

L'A. SUBULEE ; A subulata, id., ibid., n.° 44.

L'A. ophidienne, A. ophidiana, id., ibid., n.° 43.

Observ. Les espèces d'astéries qui entrent dans cette section sont assez nombreuses, même dans nos mers ; mais leur distinc- tion n'a pas été encore suffisamment établie. Nous sommes certains, par exemple, que l'on confond sous le nom d'A. fran- gée au moins quatre espèces; il sepourroit par contre que celles

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de la derhière section aient été trop multipliées. Cependant nous nous sommes assurés qu'il faut distinguer de l'astérie mi- liaire l'astérie connue sous le nom de comète, à cause de la disposition singulière qu'elle offre fréquemment dans la grande disproportion d'un seulde ses rayons.

Les trois divisions que nous établissons dans cette section sont assez naturelles : en effet, les espèces de la dernière font le passage aux ophiures ; aussi sont-elles beaucoup plus agiles que les autres et nagent-elles avec une grande vitesse; comme nous nous sommes assurés dans la mer des fies d'Hyères, en poursuivant à quelque distance de la côte l'astérie épineuse, qui est d'un beau rouge de vermillon. Nous avons eu bien de la peine pour nous en emparer.

Celles de la première division sont au contraire probable- ment peu agiles, et elles ont de certains rapports avec les astéries de la seconde , en ce que leurs bords sont par- quetés.

M. Risso, outre huit espèces de M. de Lamarck, en a en- core trouvé sur la côte de Nice quatre, auxquelles il a cru devoir donner des noms particuliers : A. tricolor, verrucosa, bifida et spinosa; mais, a en juger par là phrase caractéris- tique qu'il en donne, il est absolument impossible de dire ce que c'est. Il ne signale pas même toujours le nombre de rayons, et il parle d'un disque qui n'existe réellement jamais dans les véritables astéries; peut-être cependant son A. bi- fida est-elle la même que notre A. pulchclla,

F. Espèces qui sont divisées en un plus grand nombre de rayons que cinq ou six. ( Solastéries. )

L*Astérie fine-épine ; A. tenuispina, de Lamk., loc. cit., p. 561 , n.® 27.

L'A. sableuse; A. arénala, id., ibid., n.° 40.

L'A. du Sénégal : A. Senegalensis, id., ibid., n.° 42; copiée dans l'Encycl. méthod., pl. 12, fig. 1 et 2.

L'A* dactyloÏbe : A. endeca, Linn., Gmel., p. 3162, n.° 2 2 ; Link, Stell. mar., tab. i5 et 16, n.° 26, et tab. 17, n.° 27; copiée dans l'Encycl. méthod., pl. 114 et 115. (Mers du Nord.)

L'A. A AIGRETTES : A. pqpposa, Linn., Gmel., p. 3160, n.° 2; Link, Stell., p. 43, tab. 17, n.° 28, et tab. 3a , n.° 52; cop.

[page] 223

dans l'Enc. méth", pl. 107, fig. 3 et 4* (Mers du Nord, de la Manche.)

L'Astérie échinite : A. echinitis, de Lamk., I, c., p. 558, n.° 21 ; Solander et Ellis, tab. 60 - 6 a ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 107 , fig. A, B, C.

L'A. HELIANTHE: A. helianthus, id., ¿¿¿d., n.° 20; cop. dans l'Enc. méth., pl. 108 et 109.

Cette division est évidemment assez artificielle; en effet, elle comprend des espèces de structure assez différente et qui ne se rapprochent pour la plupart que par un nombre de rayons constamment supérieur à celui de cinq ou de six, que nous avons trouvé dans les astéries des sections précédentes. Une seule est de nos mers.

Fam. II. Asterophides, Asterophidea.

Corps petit, disciforme, très-aplati, pourvu dans sa circon- férence d'appendices plus ou moins alongés, serpentifor- mes , squameux, sans sillon inférieur.

Observ. Les Astérophides diffèrent réellement dans plu- sieurs points de leur organisation des véritables Astéries, auspi leurs mœurs sont-elles également différentes.

Ophiure, Ophiura.

Corps discoïde, déprimé, assez petit, subquinquélobé, cou- vert d'une peau coriace et pourvu à sa circonférence de cinq rayons simples, très-longs, très-grêles, squameux, sans traces de sillon inférieur, mais toujours accompagnés latéralement d'épines plus ou moins mobiles, et en des- sous de deux rangs seulement, un de chaque côté, de gros cirrhes ou suçoirs.

Bouche au milieu de cinq fentes fort courtes, ne dépassant pas le demi-diamètre du corps et garnies de ventouses papilliformes peu nombreuses (huit), et sur les bords de cinq groupes d'écailles souvent dentiformes.

Orifices des ovaires très-grands, en forme de fente de chaque côté de la racine des rayons.

Point de tubercule madréporiforme.

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A. Espèces dont les épines des rayons sont tris-courtes et

appliquées.

L'Ophiure nattée, de Lamk., Anim. sans vert., 2, p. 542 , n.° 1.

Síella lacertosa, Link, Stello mar., pag. 47, tab, 2, n.° 4 * copiée dans l'Enc. méth., pl. 123, n.°* 2 et 3.

Ast. lacertosa, Penn., Brit. zoo/., 4, p. 63, tab.32, fig63.

Opfo. bracteata, Flemm., Bri/. anim., p. 488, n.° 29.

L'O. lézardelle : O. longicauda;Stella longicauda, Link, /o"r. ci*., p. 47, tab. 11, n.° 17.

Si. lœvis, id., itid., tab. 22, n.° 35.

O. lacertosa, de Lamk., /oc. ci/., n.° 2.

O* squama ta, Risso, Eur. mérid.

O. Rondeletii, Risso, Europ. mérid., 5, pag. 173, n.° 14; Rondel., 82, 12.

O. aurora, id., itid., n.° 15 ; pl. 6, n.° 29.

(De toutes les mers d'Europe.)

L'O. brachiée : O. brachiata, Montag., Linn. Transact., 7, p. 84 -, A. minuta 9 Penn.,/oc. ci/., p. 63,n.°6i. (Mers du Nord. )

L'O. épaisse; O. incrassata, de Lamk., /oc. ci/., n.° 3. (Aus- iralasie P )

L'O. géante; O. gigas, de Blainv. (Nouvelle espèce dont nous ignorons la patrie. )

L'O. a rayons courts; O. breviradiata, de Blainv. (Nouvelle espèce, rapportée par MM. Quoy et Gaimard.)

L'O. t^ois-épines; O. trispina, de Blainv. (Nouvelle espèce, rapportée par MM. Quoy et Gaimard.)

B. Espèces dont les épines des rayons sont longues et non

appliquées.

L'O. écailleuse; O. squamata, de Lamk., /oc. ci/., n.* 11. ( Mers d'Europe. )

L'O. granulée : O. granúlala, Link, loe. cit., p. 5o, tab. 26 f n.° 43; copiée dans l'Enc. méth., pl. 124, fig. 2 et 3.

St. scolopendroides, Link, loe. ci/., p. 02, t. 26, n.° 42. aculeata, Linn., Gmel., p. 3166 , n.° 12.

O. echinata, de Lamk., /oc. ci/., p. 543, n.° 6.

A. nigra, Mull., Zoo/. Dan., 3, p. 21, tab. 93"

(De$ mers d'Europe.)

[page] 225

L'Ophiure noCtilüque; O. noctiluca, Viviani, Anim. phosph., p. 5, tab. 1, fig. 1 el 2.

L'O. annuleuse : O. annulosa, de Laxnk", Zoc. cif., n.° 4. (Australasie?)

L'O. MARBREE; O. marmorata, id., ibid,, n.° 5. (Australasie?)

L'O. seolopendriñe; O. scolopendrina, id., ibid., n.° 7# (Mers' de I'IsIe-de-France.)

L'O. LONGIPÈDE; O. longipeda, id., ibid., n.° 8, (Mers de l'Isle-d e-F ranee. )

L'O. néréidine; O. nereidina, id., ibid., n.° 9. (Des 91ers Australes ? )

L'O. ciLiAiRE5 O. ciliaris, Linn., Gmel., p. 3166, n.° 13.

Stella pentaphyllum, Link, pag. 53 , t. 34, n.° 56, et p. S2, tab. 37, n.° 65.

(Des mers d'Europe et Australes.)

L'O. fragile: O.Jragilis, Abildg. ; Mull., Zool. Dan., 3, p. 08, tab. 98^ de Lamk., loc. cit., n. 13.

Rosula scolopendroides, Link, loco ci£., tab. 26, n.° 42.

Ast. sphœrulata, Penn., Zoc. ci¿., 4 , p. 62 , tab. 32, fig. 3.

O. rotularía, de Lamk., loc. cit.

O. rosula, Flemming, loc. cit., p. 489, n.° 32.

O. spinulosa, Risso, loc. cit., pag. 272, n.° 12, pl. 6, fig. 3o; Rondelet.

L'O. a grandes épines; O. macrospina, de Blainv. (Nouvelle espèce du voyage de MM. Quoy et Gaimard.)

L'O. PEINTE; O. picta, de Blainv. (Nouvelle espèce du pre- mier voyage de MM. Quoy et Gaimard. )

L'O. Marguerite: O. bellis, Flemm., loc. cit., p. 488, n.° 3.

S. .scolopendroidesy Link, Stell., p. 52, tab. 40, n.° 71.

L'O. pentagone, O. regularise

Stella regularise Link, Stell., pag. 5i, tab. 27, fig. 48 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 123, fig. 4 et 5.

O. pentagona, de Lamk., ibid., p. 546.

L'O. filiforme : O.Jilifomis, Linn*, Gmel", p* 3166, n.° ï3; d'après Mull., Zool. Dan., 2, tab. 59; de Lamk., p. 546.

L'O. trîcolore : O. tricolor, Linn., Gmel. * p. 3168,' n.° 36; d'après MulL, Zool. Dan,, 3 , p. 28, tab. 97. (An diff. a fragili?)

L'O. LOMBRIC ALE : O. lombricalis, de Lamk., pag. 547; C0P* dans l'Enc. méth., pl. 124, fig. 1.

60. 15

[page] 226

L'Ophiüre porte-pointesí O. cuspidifera, id., ibid.; copiée dans l'Enc. méth., pl. 2 23 , fig. 5 - 8.

L'O. oLieète : O. oligœtes, Linn., Gmel., p. 3167, n.° 34 ; d'après Pallas, Noy. act. petrop,, 2, pag. 2 3$, tab. 6, fig. 23, A, B. (Mers d'Amérique.)

L'O. PETITE; O. minuta, Risso, /oc¿ ci£., n.° 17.

Observ. Nous avons eu l'occasion d'observer vivantes, dans les trois mers qui baignent les côtes de France, au moins trois espèces de ce genre. v

Il est évidemment très-distinct de celui des véritables asté- ries par la disposition singulière des appendices du corps et par l'absence du tubercule madréporiforme. La bouche est aussi beaucoup mieux armée par la manière dont les épines ou tubercules se réunissent aux angles des entresillons de la bouche, pour former des espèces de dents aussi épaisses que le corps lui-même.

Les ophiures ont en effet des mœurs assez différentes. Elles nagent et marchent souvent avec une très-grande facilité dans toutes les directions, deux bras en avant et un en arrière, servant d'arc-boutant, en agitant leurs appendices tout-à-fait à la manière des serpens.

Nous, ne connoissons encore rien du reste de leurs mœurs; nous savons que leurs œufs sont réunis en masses Oviformes considérables.

11 paroit qu'il existe des ophiures dans toutes les mers; il s'en trouve même plusieurs dans celles d'Europe, mais il nous paroft fort probable que les zoologistes en ont considérable- ment exagéré le nombre, parce que leurs descriptionsnesont pas comparatives et qu'ils ne se sont pas occupés de savoir sur quels caractères repose cette distinction. Ainsi M. de La- marck ne s'est pas attaché à rapporter celles qu'il avoit sous les yeux aux espèces décrites par Link, Muller ou Gmelin: il a préféré leur donner de nouveaux noips. Les auteurs an- glois ont fait de même, et à plus forte raison M. Risso. Cela étoit beaucoup plus aisé.

Nous avouons être encore un peu dans ce cas. 11 nous sem- ble cependant que les meilleurs caractères peuvent se tirer du nombre et de la longueur des épines latérales des rayons, et peut-être de la proportion de ceux-ci, comparés avec le

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diamètre du corps, et mieux encore de la disposition et du nombre des séries de plaques qui recouvrent les rayons. C'est ce caractère qui nous a paru le plus fixe et dont nous nous sommes essentiellemenlservis dans une monographie que nous préparons.

EURYALE, Euryale.*

Corps régulier, déprimé, assez petit, pentagonal, pourvu de cinq appendices ou rayons arrondis en dessus, aplatis en dessous, se divisant, se dichotomisant et s'atténuant déplus en plus jusqu'aux extrémités, qui sont cirrheuses.

Bouche au centre de cinq sillons converges, en forme de trous, n'allant pas jusqu'à la circonférence du corps, et bordés de ventouses papilliformes.

A* Espèces dont les rayons se dichotomisent peu et loin de la racine.

L'ËÜRYALB PALMIFERE: E. palmiferum, de Lamk., 2, p. 539, n.° 6 ; cop. dans l'Encycl. méth., pl. 126 , fig. 1 et 2.

J3. Espèces dont les rayons se divisent et se dichotomisent dès la

base.

L'E. verruqueuse : E. scutatum; Ast. caput Medusæ, Linn., Gmel., p. 3167, n.° 16 ; Ast. scutatum, Link, Stell., pag. 65 , tab. 29, et tab. 3o, n.° 49; Ast. arborescens, Pennant, Brit.

* ool.y 4, p. 67 , n.° 73 ; E. verrucosum, de Lamk., ibid., n.° i. Des mers des Indes et du Nord, même sur les côtes d'Écosse. L'E. a'côtes lisses : E. costosum, Link , Stell., p. 64 > tab. 18 et 19; cop. dans l'Encycl. méth., pl. i3ox, fig. 1 et 2.

Des côtes d'Amérique.

L'E. rude: E.asperum, de Lamk., ibid., n.° 3 ; Link, Stell., p. 65 , tab. 20 , fig. 32.

De la mer des Indes.

L'E. MURIQUEE : E. muricatum, de Lamk., n.° 4; cop. dans l'Enc. méth., pl. 128 et 129.

L'E. de la Méditerranée : E. Mediterranean, Risso, Europe mérid., 5 , p. 174, n.° 18 ; d'après Rondelet, 85 - 15.

L'E. ExicuË; E. exiguum, id.9 ibid., n.°5.

Des mers Australes.

Astrophyton.

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Obstrv. Nous avons observé les E. verrugueuse et à côte" lisses qui sont communes dans les collections, mais jamais k l'état vivant.

C'est un genre véritablement distinct de celui des ophiures par un assez bon nombre de caractères; aussi avoit-il été éta- bli depuis long-temps par Link sous le nom d'Astrophyton, qui a été conservé par quelques zoologistes, par M. Flemming, par exemple. M. le docteur Leach l'a aussi proposé soüs la déno- mination de Gorgonocéphale.

Nous ne connoissons encore aucun auteur qui ait observé une euryale a l'état vivant, ou qui du moins ait publié ses observations. On dit cependant que ces animaux se servent des cirrhes de leurs rayons pour saisir leur proie et la porter

la bouche; mais cela nous paroit assez douteux. Un auteur anglois, nommé Cordier, assure que les euryales adhèrent for- tement par leur disque supérieur, et qu'il est même assez dif- ficile de les détacher.

Aucun auteur n'en a fait non plus l'anatomie.

On trouve, à ce qu'il paroit, des euryales dans toutes les mers et même dans celle du Nord.

La distinction des espèces est assez facile, sans doute prin- cipalement à cause de leur petit nombre.

Nous sommes loin de croire que TE. de la Méditerranée de M. Risso soit distincte; nous doutons même qu'il existe d'es- pèce d'euryale dans cette mer; du moins aucun autre auteur n'en parle : et l'autorité de Rondelet n'est pas suffisante, cet au- teur ayant plusieurs fois parlé d'animaux étrangers à cette mer.

Fam. III. Les Asterencriniens ? A s ter en crinea.

Corps régulier, cupuliforme plus ou moins distinct, libre ou fixé, pourvu de cinq rayons simples ou bifides, articulés, pinnés; d'une bouche subcentrale et d'une cavité viscérale, ayant un grand orifice béant à l'extrémité d'une sorte de tube, simulant un anus. *

Observ. C'est à l'intéressante découverte faite par M. Thomp- son d'une très - petite espèce d'encrine vivante , sur les côtes d'Irlande , et à son Mémoire à ce sn jet, que nous devons la possibilité d'établir et de caractériser cette famille d'une

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manière convenable, en nous appuyant aussi sur le travail ex professo de M. Miller sur les encrinites fossiles ; et comme nous avons pu disséquer une comatule bien conservée dans Tesprit de vin, nous sommes maintenant certains que les en- crines sont de véritables stellérides, puisque les comatules et les encrines sont extrêmement rapprochées et ne différent presque que par la tige, qui manque dans celles-là et qui est au contraire fort grande dans celles-ci.

Nous allons nous servir de cette considération pour par- tager cette famille en deux sections.

Sect. /. Les Astérencriniens libres.

Corps libre et sans tige qui servirait à le fixero Cómatele, Comatula. '

Corps orbiculaire, déprimé, membraneux, protégé en dessus par un assemblage de pièces calcaires, dont une médio- dorsale, avec un ou deux rangs de rayons accessoires, ar- ticulés, simples, et pourvu dans sa circonférence de cinq grands rayons, profondément bifides et pinnés, commen- çant par trois pièces basilaires simples.

Bouche assez antérieure, isolée, membraneuse, au fond d'une étoile formée par cinq sillons bifurqués.

Un grand orifice pseudo-anal à l'extrémité frangée d'un sac viscéral.

Espèceso La COMATULE ROSACE: C. rosacea; Decameros rosacea, Link, Stell. mar., p. 55, tab. 37, fig. 66 5 Ast. bifida, Penn., Brit, zool., p. 65, n.° 70; C. mediterránea, de Lamk., Anim. sans vert., 2 , p. 535, n.° 69 C. fimbriata, Miller, Crinuid., p. 132, fig. 1.

La C. barbue: C. barbata; Decam. barbata, Link, Stell., p. 55 , tab. 57 , fig. 64 j Asterias dec ameno $, Pennant, Brit, zool.,

4, p. 66, tab. 33, fig. 71 j Ast. peclinata, Adans., Trans, linn., vol. 10.

Des côtes d'Angleterre.

La C. carénée; C. carinata, id., ibid., n.° 5.

Des mers de l'Isle-de-France.

1 Aitrocom*.

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La Comatule BRACHIOLEE; C. braehiolata# id., ibid., n.°B.

La C. DE l'Adéone; C. Adeonœ, id., i£id., n.° 7.

Des mers de la Nouvelle-Hollande.

La C. FRANGEE: C,Jimbriata, id., ièid., n.° 4 ; SteHa chinensis, Petiver, Gaz., 4, fig. 8.

Des mers Australes?

La C. ROTCLAIRE; C. rotularía, id., ¿¿id., n.° 3.

La C. mcltirayonnée : C. muUirodiata, id., i£id., n.° 2 ; Link, Stell.y tab. 22, fig. 34; Encycl. méthod., pl. 125, n.° 3.

Des mers de l'Inde.

La C. SOLAIRE ; C. solaris, id., t¿íd., n.° 1.

* Des mers Australes ?

Observ. Les stellérides qui composent ce genre ont été confondues par Linné et par les auteurs qui ont suivi son sys- tème avec les astéries ordinaires, quoique Link les eût déjà distinguées sous la dénomination de decameros.

Parmi les auteurs modernes, M. de Fréminville paroit être celui qui ait senti le premier la nécessité d'en former un genre, auquel il a donné le nom d'Antedon, qui n'a pas pré- valu contre celui de Comalula, que proposoit de son côté M. de Lamarck.

Nous avons étudié une espèce étrangère, conservée dans l'es* prit de vin, et nous nous sommes assurés que ce genre est par- faitement distinct ; car son organisation diifère beaucoup de celle des stellérides de la famille précédente.

Le corps delà comatule, presque entièrement membraneux én dessous, est au contraire protégé en dessus par une sorte de cupule épaisse et composée de pièces calcaires, articulées et contenues par une peau fort mince et peu distincte. C'est cette cupule qui est formée par une partie centrale dorsale, dans ' laquelle entrent deux pièces posées l'une au-dessus de l'autre. C'est autour de la première que s'articulent les rayons auxi- liaires dont il va être question tout à l'heure; et c'est autour de la seconde que se joignent les grands rayons, au moyen de leur partie basilaire.

Les rayons auxiliaires, en quelque nombre qu'ils soient, parce qu'ils peuvent former un ou deux rangs, sont toujours simples, c'est-à-dire qu'ils sont composés d'articles simples, joints bout à bout, et dont le dernier est atténué et reçourbe

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en forme de crochet, sans que jamais ils soient pinnés. Il pa- rolt qu'en outre ils ne sont pas pourvus de suçoir.

Les grands rayons entrent réellement par leur base dans la composition de la cupule ou de l'espèce de loge dans la- quelle la masse viscérale est comprise. Chacun d'eux est formé par une partie basilaire simple et par une partie bien plus étendue, divisée et pinnée.

l^a partie basilaire est composée de trois articles; un pre- mier, articulé avec la pièce centro-dorsale; un second inter- médiaire, et un troisième terminal, avec lequel se joignent les deux divisions principales des rayons, et qui pour cela est taillé en angle à son sommet.

Les articles de cette partie basilaire non-seulement s'arti- culent entre eux et avec la pièce centrale de chaque rayon, mais latéralement ils touchent les correspondans des deux rayons voisins.

C'est par cette disposition de plus en plus complexe que nous verrons se former le têt des encrines et des genres voi- sins.

Quant à la partie pinnée ou complexe du rayon, elle est d'abord constamment double, c'est-à-dire formée de deux di- gitations, qui souvent elles-mêmes se divisent d'une ma- nière variable; en sorte que quelquefois la comatule ressem- ble à un grand soleil : chaque subdivision est composée d'ar- ticles en général peu alongés, qui augmentent assez peu en nombre dans un espace donné à mesure que l'on approche davantage de l'extrémité ; mais ce qu'ils offrent de plus re-* marquablë , c'est qu'ils sont alternativement un peu différens de longueur, et que les plus longs portent à droite et à gauche de leur face interne des pinnules comprimées, triangulaires, presque cirrheuses à l'extrémité, et composées également d'un grand nombre d'articles courts. Il en résulte, dans l'état de mort, qu'une digitation de comatule ressemble assez bien aux feuilles composées des mimosa, parce que les pinnules, dans le repos, se collent les Unes contre les autres, comme cela a lieu pour les folioles des sensitives le long de leur rachis, quand elles sont ferçiées.

Mais le caractère principal qui distingue les grands rayons des rayons accessoires, c'est que dans toute la longueur de

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l'axe et des pinnules, se continue le sillon buccal ou labia!, charnu et pourvu de cirrhes ventousaires, qui sert à l'animal à saisir sa proie.

En suivant ces espèces de sillons, dont le nombre est pro- portionnel à celui des digitations du rayon, on arrive par un sillon unique pour chacun d'eux et qui en occupe la base, au centre d'une sorte d'étoile à bords épais, frangés, et par suite à la bouche, qui est au fond. L'étoile formée par la réunion des sillons des rayons n'est pas symétrique, c'est-à-dire que ses branches sont très-inégales ; les unes, que nous appellerons les antérieures, étant bien plus courtes que les autres, ou postérieures. 11 en est résulté que la bouche n?est pas au centre de l'étoile; mais bien plus proche d'un côté que de l'autre : elle est assez difficile à voir, au contraire d'un autre orifice, dont il va être question, et que M. de Lamarck pa- roît avoir pris pour elle. Elle est profondément enfoncée dans l'étoile des sillons; elle est ronde, sans aucune armature, et conduit immédiatement dans l'estomac. Ce que celui-ci offre de plus singulier, c'est qu'il a ses parois épaisses, et sur- tout qu'il n'est pas simple. Il est en effet lacuneux, ou plutôt il forme une sorte de tissu caverneux, enveloppé de toutes parts d'une matière jaune, grenue, considérable, qui doit être le foie. Il résulte de cette disposition de l'estomac et du foie une masse viscérale considérable, qui occupe la partie *excavée de la cupule calcaire et qui s'atténue peu à peu en se portant en arrière, où elle se termine par une pointe mousse ou obtuse. v

Toute cette masse fait saillie dans l'intérieur d'une grande cavité dont il me reste à parler. Cette cavité, entièrement membraneuse, du moins en dessous, car en dessus et sur les côtés elle est doublée par l'appareil solide, fait le toùr de la masse viscérale, la détache de tout le reste de l'animal, si ce n'est au-dessus de la bouche , où elle se continue avec lui. Je n'ai pu y découvrir d'orifice intérieur. Elle est parfaitement lisse ; mais à l'extérieur elle se prolonge en une sorte de vessie, dont la base est en arrière et dont le sommet, tronqué, est en avant. Ce sommet, libre, dépasse même un peu la bouche .,en s'avançant au-dessous d'elle. Il est percé par un très-grand 4rifice béant, garni d'un rang circulaire de papilles tçntacu*

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li/birtes. C'est lui que M. de Lamarck a pris pour la bouche et que les auteurs anglois ont considéré comme l'anus : ce n'est réellement ni l'un ni l'autre. Est-ce une sorte de cavité respi- ratrice ou locomotrice P ou mieux la terminaison des ovaires P C'est ce que je ne puis dire, n'ayant pu trouver ces derniers organes dans le seul individu que j'ai disséqué.

Quoi qu'il en soit, il est au moins aisé de voir, par ce que je viens de dire de l'organisation des coma tu les, que ces ani- maux diffèrent considérablement des ophiures et autres véri- tables astérid es: aussi leurs mœurs et leurs habitudes sont-elles également différentes, du moins d'aprés le peu que l'on en sait. On assure en effet que ces animaux, probablement libres dans les mers qu'ils habitent, s'attachent, se cramponnent aux ro- chers à l'aide de leurs rayons accessoires, et qu'ils se servent des autres, qu'ils étalent en tout sens, pour atteindre et pour attirer la proie vers l'orifîce buccal. Il seroit bon de chercher si les coxnatules, pour changer de place, ne se serviroient pas de leur vessie abdominale, en la contractant sur l'eau, qui y pénétreroit, un peu à la manière des sèches.

C'est un point que l'on peut espérer de voir prochainement éclairci, puisqu'il existe une ou deux espèces de ce genre dans nos mers d'Europe..Le plus grand nombre cependant appartient aux mers Australes. *

Nous n'avons pu encore nous assurer sur quelles parties de l'organisation doit porter plus convenablement la distinction des espèces. Nous remarquons que M. de Lamarck, qui en porte le nombre à huit, les distingue principalement parle nombre des divisions des grands rayons et par celui des rayons auxi- liaires : nous n'osons assurer que ces nombres soient constans.

Sect. Z£ Les Astérencriniens fixés.

Corps plus ou moins bursiforme et porté sur une longue tige cmti- culée et fixée par une partie radiciforme.

Observations. Le beau travail de Guettard sur les Encrines vivantes et fossiles a montré depuis long-temps les grands rap- ports qu'il y a entre ce genre et les Stellérides, dont on fait . aujourd'hui le genre Comatule. Cependant, malgré la confir- mation qu'en donna Eliis peu de temps après, ce point de

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doctrine étoit encore resté douteux; en sorte que M. de La- marck , suivant sous ce rapport Linné et ses adhérens, range encore les Encrines parmi les zoophytaires, à côté des Pen- natules. Mais depuis le mémoire ex prcfesso de M. Miller sur les Encrines en général, et surtout depuis la découverte et l'excellente description d'une espèce d'encrine vivante sur les côtes d'Irlande par M. Thompson, il ne peut plus rester de doute, et il est possible en outre dç caractériser ces genres d'une manière à peu près complète et comparative. Nous avons pris pour base de notre terminologie des parties ce qui existe dans les coinatules; en sorte que, nous trouvant con- corder avec la manière de voir de Rosinus sur ce sujet, nous n'avons pas cru devoir adopter celle qu'a proposée M. Miller dans sa monographie du reste très-intéressante des crinoïdes. En effet, il nous est difficile de voir dans le têt de ces animaux un bassin, peWis, des costaux, des intercostaux, des scapu- laires, une main, des doigts, etc., dénominations empruntées d'animaux d'un, tout autre type et de parties qui ne sont nul- lement comparables.

Pour nous, le pelvis de M. Miller est l'article dorso-central.

Le costal est le premier article basilaire de chaque rayon.

L'intercostal, le second article basilaire.

Le scapulum est le troisième, ou celui sur lequel portent les rayons.

La main est la partie du rayon divisée, mais non séparée.

Les doigts sont les digitations ou divisions des rayons.

.Enfin, les pinnules sont les divisions latérales des digita- tions. *

Quant aux rayons, nous les divisons en rayons principaux et en rayons accessoires ou auxiliaires, comme M. Miller.

Enchine, Encrinus.

Cyps membraneux, régulier, au fond d'une sorte d'entonnoir

radiaire ;

Composé d'une pièce centro-dorsale unique, pentalobée, d'une articulation à cinq rayons doubles et dichotomo- sés, avec trois articulations simples et parfaitement li- bres à leur base ;

Porté sur une tige composée d'un grand nombre d'articles

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pentagonaux , percés d'un trou rond au centre, k sur- face articulaire radiée et pourvue de verticilles de rayons accessoires épars.

Espèce. L'Encrine TETE-DE-MEDUSE : Encrinus caput medusa?, Guettard, Mem. acad. sc. par., 1755 , p. 224, pl. 8, 9 et ioj Ellis, Encrin. Trans.phil.¡ 1764, tab. i3, fig. 4.

Isis asterias, Linn., Gmel., Verm., p. 3794, n.® 5.

Observ. Ce genre a pu être caractérisé d'après l'individu incomplet que possède la collection du Muséum au Jardin du Roi, le même que Guettard a décrit le premier (loc.cit.) dansla collection de M. de Bois-Jourdain, dont il faisoit alors partie et qui provenoit, non pas des mers de la Martinique, comme on l'admet généralement, mais plus probablement de celles de l'Inde. En effet, Guettard dit positivement qu'il avoit été envoyé de la Martinique, mais qu'il y avoit été ap- porté par un officier quijvenoit des grandes Indes. ^

D'après la description de cet animal, il est évident qu'il diffère sensiblement de la petite espèce d'encrinoïdiens vi- vante sur les cAtes d'Irlande, non-seulement par la forme pentagonale de sa tige, mais surtout par la disposition des rayons, qui sont ici trichotomisés et pinnés, tandis qu'ils ne sont que bifides et pinnés dans l'encrine de Thompson. D'ail- leurs on voit aussi que ces rayons sont susceptibles de s'éta- ler dès leur base, ce qui n'a pas lieu dans cette dernière, qui, par cela seul, se rapproche beaucoup plus des espèces fossiles sous ce rapport.

Quant à ce que pense M. Gray, que l'encrine tête-de-mé- duse pourroit bien ne pas avoir cet orifice qu'il regarde comme un anus, cela est au moins fort douteux.

En rapportant la caractéristique que nous avons donnée de ce genre à la nomenclature deM. Miller, la pièce centro-dorsale constitue un pelvis indivis pentagonal, et les trois articles basilaires simples de chaque rayon seroient, le premier son costal, le second son intercostal, et le troisième son scapu- dum, ce qui feroit en tout cinq costaux, cinq intercostaux, et cinq scapulums, avec des doigts multifides pour les rayons.

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PHYTOCRINE , Phytocrinus.

Corp$ régulier, circulaire, recouvert et entouré en dessus par

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une sorte de cupule solide, composée d'une pièce centro- dorsale indivise, autour de laquelle s'articulent d'abord un seul rang de rayons accessoires onguiculés, puis un autre rang de grands rayons didymes et pinnés au-delà de trois articles basilaires, dont les premiers seuls se touchent en partie. Porté sur une tige articulée ronde et sans rayons accessoires.

Bouche centrale au milieu de cinq écailles foliacées et bordées d'une rangée de cirrhes tentaculaires ; un grand orilice tu- buleux un peu en arriére de la bouche.

Espèce. La PHYTOCBINE D'ECROPE : Phytocrinus europæus ; Pentacrinus europæus, Thompson, Mem. on the pent. Europo Cork, 1827, tab. 1 et 2.

Observ. Nous avons caractérisé ce genre, que nous n'avons pas vu en nature, d'après l'excellente description et les figures qu'en a données M. Thompson dans le mémoire cité. 11 en ré- sulte , ce nous semble, qu'il y a des différences suffisantes entre l'encrine d'Europe et celle d'Asie ou d'Amérique, pour les dis- tinguer génériquement. En effet, dans la phytocrine la tige est ronde, peut-être même inarticulée et flexible : elle ne porte de rayons accessoires qu'à son sommet, et en outre les grands rayons sont tout autrement conformés dans leur partie basi- laire, comme dans leur partie pinnée. On conçoit même que la partie membraneuse du corps diffère également soit dans la disposition de la bouche, soit dans celle de la poche vis- cérale ; mais c'est ce qu'on ne peut assurer, cette partie n'étant pas connue dans la grande encrine vivante.

M. Flemming, en admettant le doute de M. Gray sur l'exis- tence de la poche viscérale dans cette dernière, avoit été également porté à faire un genre distinct de l'encrine d'Eu- rope, et il a même proposé de le nommer Hybernula, que l'on pourroit sans doute adopter; mais nous avons préféré de créer un nom analogue à ceux imaginés par M. Miller pour toute la famille des encrinoïdiens.

Nous avons déjà eu l'occasion de dire que c'est le mémoire de M. Thompson qui a détruit toute espèce de doute sur la place des encrines vivantes ou fossiles, et qui a démontré clairement la justesse de la manière de voir de Rosinus,

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adoptée par Guettard, Ellis, Parkinson, Cuvier, contre celle de Linné , suivie par M. de Lamarck. Une encrine n'est pour ainsi dire qu'une comatule renversée, en supposant même que cette position ne soit pas également naturelle k celle-ci, ce que je suis fortement porté à penser, et qui, au lieu de se cramponner à l'aide des rayons accessoires, est fixée par le prolongement de la partie centro-dorsale.

D'après M. Thompson la tige de la phytocrine, ainsi que sa double couronne de rayons et en général toutes ses parties solides, sont recouvertes par une membrane contractile très- fine, qui se trouve aussi dans l'intervalle des articulations. Les pinnules également articulées, qui sont de chaque côté de la face inférieure des grands rayons, alternent avec des suçoirs charnus également annelés, et qui sont susceptibles d'extension, de cdiitraction et en général de mouvemeos éten- dus dans tous les sens.

Le corps proprement dit ressemble assez bien à une mé- daille; il est logé dans l'espèce de cupule ou de cavité formée par les ossicules du péristome et par les pièces basilaires des grands rayons. Son sommet présente une ouverture centrale ou bouche, autour de laquelle est un cercle de cinq valves pétaliformes, qui peuvent s'écarter ou se rapprocher com- plètement, et en dedans un autre cercle de tentacules mous, analogues à ceux des bras, et qui commence la série le long des sillons convergens de la bouche et ensuite dans toute leur longueur.

Sur un des côtés du corps, derrière l'insertion d'une des pièces valvulaires de la bouche , est une grande ouverture béante à l'extrémité d'un tube proportionnellement assez étendu et susceptible d'un alongement ou d'un raccourcisse- ment considérable, au point qu'il est quelquefois assez diffi- cile de l'apercevoir.

M. Thompson ne parle pas des organes de la génération, qui étoient sans doute difficiles à apercevoir sur des animaux si pe- tits; mais il nous assure qu'ils ressemblent à des fleurs, qu'ils peuvent se diriger dans tous les sens, par la grande flexibilité de leur tige, qui peut mêrnè être tordue en spirale et porter ainsi dans toutes les directions le corps etses rayons, probable* ment pour atteindre leur nourriture.

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Ce qui est encore plus singulier et qui indique encore da- vantage les rapports de cet animal avec les comatules, c'est que dans le jeune âge il n'a ni tige, ni même de bras ou de rayons, en sorte que le corps ressemble à une petite massue fixée par une base élargie et donnant issue à son sommet à un petit nombre de tentacules pellucides.

Pentacrine, Pentacrinus.

Corps régulier, hémisphérique, du reste inconnu, enveloppé

en partie par une sorte de cupule ou de têt;

Composé d'une pièce inédio-dorsale enfoncée et de trois couronnes ou cercles d'articles basilaires plus larges que longs, se touchant tous latéralement et formant la racine de cinq rayons courts, quadrisériés, divisés en deux di- gitations à leur extrémité seulement et non pinnés,-

Porté sur une tige fort longue, pentagonale, composée d'ar- ticles nombreux, percés d'un trou rond au milieu et radiés à leur surface articulaire, avec desverticiiies.de rayons accessoires épars.

Espèces. La Pentacrine entroque : Pentacrinus entrocha; Isit entrocha, Linn., Gmel., Verm., p. 3794, n.° 4.

Encrinus liliiformis, de Lamk., Anim. sans vert., 2, p. 435*

Pent, caput medusas, Mill., Crin., pag. 56 ; Park. Org. r"m., vol. 2, p. i3, fig. 6 - 8, et tab. 19, fig. 1.

P. Milleri, Flemming, Brit. anim., p. 494, n.® i*

(Blue-lias, Angleterre.)

La P. briarée : P. briareus, Park., loc. cit., t. 17, fig* ^ - 17 , et tab. 18, fig. 1 - 3; Mill., Crin., 56. ( Lias, Anglet.)

La P. subangulaire : P. subangularis, id., ibid., pl. i3, fig* 48 - 51 ; Mill., Crin., 89. ( Lias, Angleterre.)

La P. BASALTiFORME : P. basaltiformis, id., ibid., pl.

54" Mill., Crin., 62. (Lias, Angleterre.)

Observ. Nous avons caractérisé ce genre d'après un individu bien complet, sauf la tige, qui fait partie de la collection de la Faculté des sciences de Paris, et qui provient sans aucun doute du terrain de blue-lias. *

Nous avons admis une pièce centro-dorsale qui s'enfonceroit dans l'espace pentagonal laissé par la disposition des cinq pre"

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mi ères pièces basilaires des rayons, qui sont ici trapézoïdales et très-convexes; mais.nous ne voulons pas assurer positive- ment qu'elle existe et que ce ne soit pas la première pièce de la tige, ce que nous supposerions volontiers.

Ce genre diffère notablement des deux genres d'Encrinoï- diens vivans, en ce que les articles basilaires de chaque rayon sont complètement contigus entre eux , d'où résultent trois cercles superposés de cinq pièces chacun, et une cupule ou têt complet, dont il est probable que les rayons ne pouvoient guéres se mouvoir ou s'écarter dans cette partie. Les rayons sont du reste encore 'plus différens, en ce que chacun d'eux est composé de quatre séries d'articles, partagés seulement à l'extrémité en deux digitations de deux séries chaque, et qu'ils étoient certainement sans pinnules.

Nous ne connoissons pas au juste sur quoi doit porter la distinction des quatre espèces établies par M. Miller et qui toutes sont fossiles.

M. Rafinesque avoit déjà depuis plusieurs années proposé d'établir un genre distinct avec les encrines à articulations pentagonales, sous le nom de Pentagonites.

APIOCRIMTE, Apiocrinites.

Corps régulier, circulaire, du reste inconnu, contenu dans une sorte de cupule ou de têt conique, composé de trois rangs superposés de cinq plaques scaphoïdes chacun, par- tout réunies, et dont les supérieures portent sur une sur- face radiée les rayons qui sont formés d'une série simple d'articulations non pinnées?

Tige ronde, d'abord aussi large que le corps et s'atténuant peu à peu jusqu'à sa racine; articulations circulaires peu élevées, percées d'un trou arrondi et radiées à leur surface. Rayons auxiliaires épars.

Espèces. L'APIOCRINITB RONDE : Apiocrinites rotundus, Mill., Crin., 18; Park., Org. rem., 2, p. 108, tab. 16, fig. 1.

Astropoda elegans, Defr., Diet, des sç. natur., tome XIV, atlas, pl. 14, fig. 3,3a. (Oolithe, Angleterre.)

L'A. ELLIPTIQUE : A. elliptica, id., ibid., 33 ; Park., Qrg.rem.,

2, p. ¿3i , tab. 15, fig. 3i, 34, 35. (Craie, Angleterre.) Observo Nous avons étudié ce genre sur des échantillons in-

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complets, venant de La Rochelle, et sur les figures et des* criptions de M- Miller.

11 avoit été déjà désigné par M. Defrance sous la dénomi- nation d'Astropoda.

Il diffère des pentacrinites, 1.° parce que les plaques ou article^ radiculaires des rayons sont autrement conformées, et surtout qu'elles sont encore beaucoup plus articulées entre elles, d'où il résulte un têt beaucoup plus solide ; 2.° parce que les rayons sont formés d'une simple série d'articles, et

3. ° que ceux de la tige, d'abord aussi larges que le corps, oont constamment arrondis.

Dans le système de nomenclature de M. Miller, ce genre est caractérisé par un pelvis de cinq piècespar cinq costaux, cinq scapulums et des doigts formés par une seule série d'arti- culations.

POTERIOCRINITE , Poleriocrinites.

Corps régulier, compris dans une sorte de cupule infundibu-

liforme radiaire ;

Composée de deux couronnes ou cercles de cinq pièces cha- cune, à peine articulées entre elles, la dernière donnant attache aux cinq rayons formés d'une simple série d'ar- ticulations.

Tige ronde, non élargie supérieurement.

Articulations nombreuses, arrondies, percées au centre par

un trou rond, à surface extérieure radiée.

Rayons auxiliaires arrondis.

Espèces. La POTERIOCRINITE EPAISSE; Poteriocrînites crassus, Mili., Crin68. (Calcaire houiller, Angleterre.)

La P. GRELE; P. tenuis, id., ibid., n.° 71. (Calcaire houiller, Angleterre.)

Observ. Ce genre ne m'est pas du tout connu en nature, mais seulement d'après M. Miller, qui l'a établi.

Il ne paroît guère différer des apiocrinites que parce que la tige n'est pas élargie à sa partie supérieure et que les pièces basilaires des rayons sont moins serrées entre elles et sans doute moins immobiles.

Pour M. Miller il y a cinq pièces pelviennes, cinq costales, et les doigts sont formés d'une simple série d'articles.

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Cvathocrinitb; Çyathocrinitês?

Corps régulier, compris dans une sorte de têt;

Composé de trois cercles superposés de plaques basilaires, dont les supérieures se joignent avec cinq rayons formés d'une seule série d'articles*

Tige élargie à sa partie supérieure et composée d'articula- tions " ombreuses, percées d'un trou central, avec les sur- faces articulaires radiées.

Rayons accessoires épars*

Espèces" La Cyathocrinite plane; C, planus, Mill*, Crin", n.° 85. (Calcaire houiller d'Angleterre.)

La C. TÜBERCULEE; C. tuberculatus, id., ibid., n.° 88. (Cal- caire houiller d'Angleterre.)

La C. RUGUEUSE; C. rugosus, id,, ibid*, n.° 89. (Calcaire houiller d'Angleterre.)

La C. QUINQUANGULAIRE; C. q uinq u angular is, id., ibid., h° ¿2. (Calcaire houiller d'Angleterre.)

Observations* On ne connoît ce genre que d'après M. Miller. Il paroît avoir beaucoup de rapports avec les apiocrinites. Dans le système de nomenclature de M. Miller, le têt de la cyathocrinite est composé de cinq pièces pelviennes, de cinq costales réunies entre elles par des sutures et de cinq doigts, formés d'une seule série d'articles*

ACTINOCRINITE) Actinoeriniteso

Corps régulier, circulaire, contenu dans une sorte de têt; Composé de trois rangs de plaques articulées entre elles, dont la dorsale n'en a que trois et les autres cinq. Hayons formés de deux séries d'articulations et multiûdes.

Tige radiculée, ronde, à articles nombreux, à canal central arrondi, à surfaces articulaires radiées.

Rayons accessoires ronds et épars.

Espèces. L'ACTINOCRINITETRIACONDACTYLEJ A. triacondactylus, Miller, Crm., n.° 96.

L'A. POLYDACTYiE; A. polydactylus, id., ibid., n.° ao3. Observ. C'est encore un genre que nous ne connoissons que d'après des figures, et dont nous ne pouvons par conséquent assurer la caractéristique. 11 nous paroit essentiellement dis- Go. 16

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tinct par la grande division des rayons, ce qni le rapproche de l'en crine tête-de-Méduse.

Pour M. Miller, le corps de cet encrinoïdien est composé de trois pièces pelviennes, de cinq costales, d'une seule infer' costale (ce que nous concevons difficilement), et les doigts sont formés de deux séries d articles.

RHODOCRINITF., Rhodocrinites.

Corps régulier, contenu dans une sorte de têt rádiaire; Composé de trois pièces médio-dorsales et de trois rangs superposés de cinq pièces contiguas chaque, dont la der- nière s'articule avec cinq rayons formés de deux séries d'articles.

Tige ronde ou légèrement pentagonale , à articulations nom- breuses, percées au milieu par un canal pentapétalé. Espèce. Le RHODOCBINITE VRAI ; R. verus, Mili., Crin.} n.° 106. (Calcaire houiller d'Angleterre.)

Observ. Nous ne connoissonsce genre que d'après M. Miller, qui l'a établi.

Il nous paroit différer fort peu de celui que le même auteur a nommé Platycrinites.

M. Miller définit le têt de cet encrinoïdien comme composé d'un pelvis de trois pièces, de cinq costaux, de cinq inter- costaux, et probablement de cinq scapulaires, avec lesquels s'articulent des doigts composés de deux séries d'articles.

PLATYCRINITE, Platycrinites.

Corps régulier, inconnu, contenu dans une sorte de têt ra- diaire ;

Composé de trois pièces dorsales inégales et d'une seule rangée de plaques terminales, s'articulant avec des rayons formés de deux séries d'articles.

Tige enracinée, pentagonale; articles pentagonaux, dont le supérieur n'est pas élargi.

Rayons accessoires arrondis et irrégulièrement répartis.

' Espèces. Le PLATYCRINITE RUGUEUX : P. rugosus, Miller, Crin.7 7 ; Trans. geol. soc., vol. 5 , tab. 5, fig. 10. (Irlande.)

Le P. lisse : P. larvis, id., ibid., n.° 74; Parkinson, Organo rem", vol. 2, t. 17 , fig. 12. ( Calc, houiil. d'Anglet., Irlande.)

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Le PLATYCRINITE PENTANGULAIRE { P. pentangulafis, id., ibid., ti.tf83. (Calcaire oolithique d'Angleterre.)

Le P. GRANULEUX,* P. granulosus, id., ibid., n.° 82. (Calcaire oolithique d'Angleterre.)

Le P. STRIE; P. striatus, id., ib., n.° 82. (Calc, hoiiill. d'Angl.)

Observ. Nous ne connoissons pas ce genre en nature, mais seulement d'aprés ce qu'en a dit M. Miller. Nous n'osons tou- tefois assurer que nous l'avons convenablement défini. D:a près cet auteur, cette tête d'encrinoïdien ne seroit composée que de deux cercles de pièces, un de trois pour ce qu'il nomme le pelvis, et un de cinq pour les scapulaires qui portent la partie mobile des rayons, ou les doigts, formés de deux séries d'articulations.

CARYOCRINITE , Carjocrinites.

Corps régulier, ovoïde, subpolygonal, entièrement recouvert

de plaques polygonales, complètement articulées entre elles

et formant un têt solide ;

Composé de six pièces dorsales, de six moyennes' et de huit terminales; quatre de celles-ci donnant attache à des rayons bifides.

Bouche au milieu de quatre pièces pétaloïdes bien radiaires* Tige articulée et fixée.

Espèce. Le CARYOCRINITE ORNE : C. ornatus, Say, Journ. acad. sc. Philad., 4, n.° 9, et Zool. journ., 2 , p. 3i 1, pl. 11 , fig. 1.

Le C. LoniQUÉ ; C. loricatus, id., ibid.

Observ. Nous avons caractérisé ce genre, établi par M. Tho- mas Say, loc. cit., d'après une belle tête d'encrinoïdien, pro- venant de Loockport, état de New-York, et que nous devons à la générosité de M. Stokes. Il est évident qu'il doit être rap- proché de celui des marsupites; car les plaques polygonales qui constituent le têt sont également couvertes de rangées ra- diaires de tubercules, ce qui pourroit faire croire que dans ce genre d'animaux il y avoit des espèces de piquans, comme dans les oursins. Elles offrent en outre le caractère commun de se toucher complètement par les bords, d'où les rayons ne peuvent jouir d'aucune liberté à leur racine. Il en est ré- sulté un corps qui, au premier abord, ressemble assez bien au péricarpe de certains fruits.

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D'aprcs M. Say, le corps du caryocrinite ne seroît com- posé que dé quatre pièces dorsales ou pelviennes et de six costales.

MABSUPITE, Marsupites.1 Corps régulier, ovale, bursiforme, arrondi à l'extrémité dor- sale, tronqué et plan à l'autre, enveloppé dans une sorte de coque ou de têt;

Composé de grandes plaques polygonales, articulées entre elles, une centro-dorsale, et trois rangs de superposées, dont les terminales portent dix rayons simples.

Bouche au milieu de quatre pièces squamiformes.

Tige nulle.

Espèce. La MABSUPITE OBNEE: Marsupites ornatus, Mantell., tab. 16, fig. i o, 14 et 15 ; Park., Organ. rem., vol. a , pl. 13 9 fig- 24; Defr., Diet, des sc. nat., t. XXIX, p. 244, atlas, fig. 5.

Observ. Nous n'avons pas observé ce genre d'après nature, et nous ne l'avons défini que d'après les figures et les courtes descriptions données parles auteurs cités; mais surtout d'après l'analogie que nous supposons entre le fossile qui le constitue et le genre Caryocrinite. En effet, il nous semble qu'il y a les plus grands rapports entre ces deux genres, et ils ne diffèrent peut-être même que par le nombre des rayons.

PENTREMITE , P entremîtes.

Corps inconnu, renfermé dans une sorte de têt pentagonal, régulier, solide ;

Composé de trois très-petites pièces dorsales, inégales, en- foncées, et de deux rangées coronaires de cinq autres, dont les terminales, pétaloïdes, sont percées d'un trou rond à l'extrémité libre, et sculptées dans toute la lon- gueur de cinq espèces d'ambulacres limités par'une série latérale de pores.

Tige cylindrique, composée d'articles percés d'un trou rond, et radiés à leur surface articulaire.

Espèceso Le PENTBEMITE GLOBULEUX : P. g lobos us, Say, Siliman's journ., vol. 2, p. 36, et Journ. acad. nat. sc. phil., 4, n.® 9, et. Sow.,' Zool. journ., 2, p. 314.

1 Mfarsupiocrinites.

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Le PENTRÉMITE PYRI FORME ; P. pjriformis, id., ibid,, n.® 2.

Le P. FLOREAL : P.Jlorealis, id., i¿id., n.° 5; Park., Organ. ran., 2 , pl. 13, et Sow., iiid., pl. 11 , fig. 2.

Le P. du Derby ; P. Derbensis, Sowerby, Zoo/, joum., 2 , pag. 317, pl. 11, fig. 3k

Le P. ELLIPTIQUE: P. cllipticus, id., i£id., p. 318 ; Encrinites Godo ni, Defr., Diet, des sc. nat., tom. XIV, p. 467; atlas , pl. des encrinites, fig. 4 et 4a, et Sow., ibid., fig. 4.

Ofaer*'. Nous ayons caractérisé ce genre, établi par M. Say (loc. cit.) , d'après deux individus que nous devons encore à la complaisance de M. Stockes.

C'est un genre véritablement distinct et mêipe bien sin- gulier: en effet, il nous semble peu probable qu'il y ait eu dè véritables rayons, à moins que de supposer qu'ils étoient appliqués vis-à-vis des trous des plaques terminales, ce qui est peu probable. Les ambulacres pouvoient au contraire en tenir lieu , puisque les suçoirs tentaculiformes devoient sortir par les pores qui les limitent.

Pour M. Miller , cette tête d'encrinoïdien est composée d'un pelvis de trois pièces inégales, l'une tétragonale et les deux autres pentagonales, ce qui est parfaitement juste, et servant à l'articulation de la tige, et de cinq scapulaires fort grands et percés de cinq avenues de pores; mais ici il me semble qu'une rangée de plaques a échappé à l'observa- teur anglois; car il y en a certainement deux cercles de cinq chacun, alternantes, et dont les dernières sont percées d'un grand trou à l'extiémité libre. Il est même extrêmement pro- bable que ces cinq dernières pièces étoient les seules suscep- tibles d'écartement pour la communication de la bouche de l'animal à l'extérieur. Quant aux trous terminaux, on con- çoit qu'ils aient pu se continuer dans des palpes ou rayons.

Nous trouvons encore indiqué dans l'ouvrage de M. Mil- ler (Encrin.) un autre genre de cette famille des encrinoï- diens, sous le nom d'Eugeniacrinites; mais on ne peut trop savoir ce que c'est, cet auteur se bornant à dire que les cinq plaques dorsales qui constituent le pelvis sont ankylo- sées avec le premier article de la tige. M. Goldfuss (Petref.¡ tab. L) depuis en a figuré plusieurs espèces*

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CLASSE II. ARACHNODERMAIRES, Arachnoderma.

Genre MEDUSA, Linn.

Corps libre, régulièrement ovale ou circulaire; subgélati- neux, couvert d'une peau extrêmement fine, peu ou point distincte ; soutenu ou non par une partie solide, subcarti- lagineuse, et pourvu d'appendices rayonnés très-diversi- formes.

Canal intestinal borné à l'estomac et pourvu d'un seul orifice. Ovaires multiples, radiaires, et s'ouvrant dans l'intérieur de l'estomac.

Observ. Cette classe d'Actinozoaires répond exactement au genre Medusa de Linné.

Elle est aisée à caractériser, puisqu'elle diffère presque par tous les points de l'organisation des autres classes du même type,.

Ce sont des animaux toujours libres et constamment dans une position renversée, comme les Échinides et la plupart des Stellérides, composés d'une substance presque gélatineuse transparente, et dont l'enveloppe externe et interne, d'une ténuité arachnoïdienne, est à peine distincte.

Leur forme, bien régulière, est presque toujours circulaire (les Vélelles seules étant ovales), quelquefois discoïde ou sphéroïdale, mais le plus souvent hémisphérique, ce qui, les faisant ressembler à nos ombrelles, a valu ce nom à leur corps proprement dit. Celui-ci est quelquefois en outre garni dans sa circonférence de cirrhes plus ou moins longs, auxquels on a donné le nom de tentacules, ou mieux de cirrhes tenta* culi form es.

La face inférieure de l'ombrelle est quelquefois entière-" ment nue, mais d'autres fois elle est pourvue de suçoirs tenta- culiformes nombreux et épars, comme dans les Porpites et les Vélelles, ou bien d'appendices très-diversiformes, capil- lacés au moinsà leurs extrémités, que les zoologistes ont nom* més des bras, d?où la dénomination de brachidées, qu'ils ont donnée à quelques espèces. Ces appendices ou bras sont quel- quefois libres dès leur base, mais d'autresfois ils sont réunis, ce qui produit vne sorte de pédoncule, qui a, valu aux es-

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pícea qui en sont pourvues, le nom de pédonculées. Au mi* lieu de la face inférieure de l'ombrelle des Méduses est quel- quefois une espèce de pédoncule, formé par un prokr 'rement proboscidiforme de l'orifice buccal, et alors on les d* *obos- cîdées; mais dans un plus grand nombre de cas, le milieu in- férieur de l'ombrelle est occupé par une masse plus ou moins considérable, s'attachant au corps par quatre racines en croix, de manière à partager l'orifice buccal en quatre parties semi- lunaires. Ce pédoncule, terminé par des divisions capillacées plus ou moins nombreuses, a fait donner aux Méduses qui en sont pourvues le nom de pédonculées et de polystomées*

Nous avons parlé dans les généralités sur les Actinozoaires des principaux points de l'organisation des Arachnodermaires, et nous n'avons pas besoin d'y revenir.

Les Arachnodermaires sont tous des animaux aquatiques et marins. 11 s'en trouve dans toutes les mers, souvent en amas considérables, mais surtout dans les mers des pays chauds, quelquefois en assez grand nombre pour retarder la marche des vaisseaux qui traversent les énormes bancs qu'ils forment.

Quoique tous les Arachnodermaires soient libres dans le fluide, où ils vivent à des profondeurs plus ou moins grandes, ils sont constamment dans une position renversée, a la ma- nière des Oursins.

Leur force de locomotion est bien loin d'être suffisante pour résister aux courans du milieu qu'ils habitent; elle con- siste dans un mouvement isochrone de systole et diastole, qui se continue, sans suspension, jusqu'au terme de la vie, et dans une contraction plus volontaire des rebords de l'om- brelle.

C'est au printemps, du moins dans nos climats, que les Arachnodermaires se reproduisent. Les ovaires, dont nous avons exposé la structure et la position à la partie dorsale de la cavité viscérale, de manière à former souvent une croix vivement colorée, visible au milieu de la face supérieure de l'ombrelle, à cause de la transparence de celle-ci, se gonflent alors d'une manière remarquable, et les jeunes méduses sont rejetées a l'extérieur parla bouche ; quelquefois après un dé- veloppement plus ou moins considérable dans les appendices.

Je supposerais volontiers que ces animaux ne naissent pas

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au degré de développement qu'ils devront atteindre par la suite ; mais je ne possède aucun fait positif qui appuie cette hypothèse.

Nous ne connoissons rien de plus positif sur la durée de ta- vie de ces animaux ; nous savons seulement que certains Rhi- zostômes acquièrent un développement considérable, au point d'avoir près d'un pied et demi de diamètre, sur une longueur totale d'au moins deux pieds ; mais il paroît que le nombre des espèces presque microscopiques est infiniment plus consi- dérable. M. Scoresby, dans ses Observations sur la zoologie des régions arctiques, a fourni des détails curieux à ce sujet.

La distinction des espèces de cette classe est peut~êtrç assez difficile par elle-même; mais elle le devient d'autant jplus, que ces animaux sont à peine visibles dans la mer, à cause de leur grande transparence ; qu'on peut assez difficilement s'en saisir, à cause de leur mollesse, et qu'à peine pëut-on les conserver dans les collections, et encore sont-ils alors dans un état de contraction et de déformation considérables. Ce sont sans doute ces difficultés, inhérentes au sujet, qui font que la classification des Méduses est aussi peu avancée. C'est à Péron et Lesueur que nous devons le plus grand travail à ce sujet; mais il ne faut pas se dissimuler qu'il est encore fort peu satisfaisant; aussi M. de Lamarck et surtout M. Cu- vier, l'ont-ils considérablement modifié. N'ayant pas encore observé un assez grand nombre de ces animaux pour établir dans leur distribution méthodique quelque chose de rationnel, j'ai mieux aimé adopter, k peu de chose près, celle de Péron et Lesueur; mais je le répète, je ne doute en aucune ma-* ni ère qu'elle ne doive être modifiée par la suite.

La première subdivision que j'établis, porte sur l'existence ou l'absence d'une pièce solide pour soutenir l'ombrelle ou le corps de l'animal, d'où les Chondrogrades qui en sont pourvus, et les Pneumogrades ou Cardiogrades qui en sont dépourvus. Ces deux ordres sont en outre distingués par la nature très-différente des appendices dont I'omhrelle est pourvue à sa face buccale.

L'ordre des Cardiogrades, beaucoup plus considérable que l'autre, et contenant les Méduses proprement dites, pouvoit £tre subdivisé en sections assez naturelles, d'après la consi-"

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dératio a de l'absence ou de l'existence d'une cavité stoma- cale , s'ouvrant à l'extérieur par un orifice simple,-rétréci ou non, prolongé ou non en une sorte de trompe, quelque- fois pourvue ou non d'appendices, ou bien complexe et par- tagé en plusieurs parties par l'insertion des racines de ces appendices; mais j'ai préféré momentanément établir mes sec- tions d'après la seule considération du système appendicu- laire, pour éviter la discussion préliminaire de savoir, si réel- lement il y a de ces animaux sans estomac, et par conséquent sans bouche, ce dont je doute beaucoup. Quoi qu'il en soit, voici la table synoptique des genres établis par Péron et Le- sueur, mais dont je suis assez éloigné de garantir l'existence :

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Ordre I.#r Les PULMOGRADES , Piilmograda.

(G. MEDUSA, Lino.)

Corps entièrement gélatineux, parfaitement circulaire, sans partie plus solide à l'intérieur, pourvu de cirrhes diversi- formes, marginaux, ou d'appendices foliacés inférieursr diversifiés.

Observ. Sons cette caractéristique nous comprenons les ani- maux rayonnés, auxquels il nous semble que le nom de Mé- duse convient exclusivement, c'est-à-dire ces êtres entière- ment mous, gélatineux, sans partie plus solide qui augmen- terait un peu leur consistance, et auxquels on suppose que les anciens donnoient le nom de poumons marins, qui leur a encore été conservé sur les rivages de l'Italie. Nous les avons quelquefois aussi appelés Cardiogrades, parce que leur mode de locomotion est principalement exécuté par un mou- vement alternatif de systole et diastole, analogue à celui du cœur des animaux élevés. C'est en effet une particularité qui leur est tout-à-fait spéciale, et que nous ne connoissons dans aucun autre groupe d'animaux, pas même dans les Porpites et les Vèlclles, qui cependant ont été regardées par Linné comme de véritables Méduses.

Nous venons de dire plus haut comment nous suivons à peu de chose près la distribution méthodique des Médusaires, telle qu'elle a été établie par Péron et Lesueur, mais sans la regarder comme définitive, reconnoissant qu'elle est souvent artificielle, et qu'elle repose quelquefois sur des observations incomplètes.

Sect L Les Méduses simples, c'est - à - dire ^ans tentacules proprement dits, ni pédoncules, ni bras.

Eu DORE , Eudora*

Corps très-déprimé, discoïde, simple, sans cirrhes tentacu- laires, sans pédoncules ni appendices, et n'offrant à l'inté- rieur que des canaux ramifiés, s'abouchant par quatre gros troncs en croix dans une petite cavité centrale sans ouver- ture extérieure.

L'Eu no RE ONDULEE, E. undulosa, Péron et Lesueur,

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Hist. gén. des méduses, p. 14, pl. i, fig. 1,2 et 3. (De l'Aus- fralasie.)

Observ. Nous ne connoissons ce genre que d'après la caracté- ristique et la courte description de la seule espèce qui le constitue, données par Péron et Lesueur dans l'ouvrage cité.

Nous doutons réellement assez que cette méduse n'ait pas de bouche; car, pour l'estomàc, il nous semble qu'on doit regar- der comme tel le centre de réunion des quatre gros troncs des canaux. D'ailleurs est-il certain que l'individu qui a servi a la figure de M. Lesueur fût complet. Ce dernier nous a dit qu'à la face inférieure il y avoit une membrane; peut-être étoit-ce quelque reste de la cavité stomacale ?

M. Cuvier réunit ce genre avec les géronyes, parmi les* rhizos tomes.

Ephyre, Ephyra.

Corps hémisphérique ou subhémisphérique, sans folioles ni cirrhes à sa circonférence, creusé d'une cavité stomacale à quatre ouvertures simples, opposées deux à deux, sans pédoncule ni appendices brachidés.

Espèces. L'Ephyae SIMPLE: E. simplex, Péron et Lesueur, Hist, gén. des méduses, p. 42 ; Pennant, Brit. zool., et Borlase, Hist, of Corn,, p. 2bj, pl. 25 , fig. i3 et 14.

L'É. TUBERCULEE; E. tub er cu lata, Péron et Lesueur, Hist. gén. desméd., pl. 44, fig. 166 et 169.

Observ. Ce genre ne nous est connu que par la figure et la description données par Borlase, aiqsi que par la caractéris- tique de MM. Péron et Lesueur : aussi nous paroît-il assez mal établi et fort rapproché du précédent. Nous supposons même qu'il ne l'a été que d'après la figure, et qu'on a regardé les ovaires comme autant de bouches.

M. Cuvier admet que le medusa simplex de Pennant n'est qu'un rhizostome mutilé de son pédoncule.

Phorcynie, Phorcynia.

Corps de forme un peu variable, en général assez déprimé, sans tentacules ni cirrhes à sa circonférence, largement ex- cavé en dessous par une grande cavité stomacale, garnie de plusieurs bandelettes rayonnantes et à ouverture aussi grande qu'elle, sans pédoncules ni appendices brachidés.

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Espèces. La PHORCYNIE CUDONOÏDE; P. cudonoidea, Péron ef Lesueur, Hist. gén. des méd. pl. 13, fig. 23 et 24. (Des mers Australes. )

La P. PETASELLE; P. p et a $ ella, id., ¿¿id., pl. 14 , fig. 2 5 , 2G et 27. (Des mers Australes.)

La P. istiophore; P. istiophora, id., iiid., pl. i5, fig. 28. (Des mers Australes.)

La P. BONNET; P. pileata, Quoy et Gaimard.

Observ* Les trois premières espèces qui entrent dans ce genre sont des mers Australes. Nous n'avons encore observé aucune méduse qui appartiendroit à ce genre.

11 nous paroit à peu près certain que ce genre n'a réellement été établi par Péron que sur des figures rapportées de son voyage, qui, avec quelque soin qu'elles aient été exécutées d'abord parM. Lesueur, ont pu cependant être incomplètes ou faites d'après des animaux altérés: aussi nous doutons un peu de la muscularité de l'estomac de la première espèce. Quant aux deux autres, elles ne nous semblent pas avoir les caractères du genre.

EULYMENE , Eulymenc.

Corps un peu diversiforme, très-simple , c'est-à-dire sans ten- tacules ni cirrhes marginaux, mais pourvu d'espèces de rayons dans son pourtour; creusé d'une cavité stomacale assez grande, et communiquant à l'extérieur par un orifice plus étroit qu'elle, entouré d'une lèvre frangée, sans pé- doncules ni appendices brachidés.

Espèces. L'ÈOLYMENE SPHEROIDALE ; E. spheroidalis , Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., pag. 22, pl. 16, fig. 29. (Des mers Australes.)

L'E. CYCLOPHYLLE ; E. cyclophylla, id., ibid., pl. 17, fig. 5® et 3i. (Des mers Australes.)

Observ. Nous ne connoissons encore ce genre que d'après les figures et les courtes descriptions données par les auteurs cités. Il est fort rapproché du précédent, et peut-être, comme lui, n'est-il établi que sur des figures et sur des animaux in- complets.

M. Flemming a décrit une nouvelle espèce dans ce genre, sous le nom d'E. quadrangularis {Edimb.phil. journ., 8 , p. 3i 2) j

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víais il est évident, d'après sa description même, que cvest une espèce de béroë. En effet, il parle de huit côtes ciliées, étendues d'une extrémité à l'autre, les cils étant continuel- lement en mouvement.

Cartbdée, Carybdea.

Corps hémisphérique, subconique ou même semi-elliptique, garni dans sa circonférence de lobes foliacés, subtentacu- laires, creusé en dessous par une grande excavation sto- macale à ouverture aussi grande qu'elle.

Espèces. La Carybdée PERIPHYLLE; C. periphylla, Péron et Le- sueur, Hist. gén. desméd., p. 20, pl. 11 , fig. 19-21.

. La C. MARSUPIALS: C. marsupiçLlis, id., ibid., p. 215 Plancus, Conch., tab. 4 , fig. 5.

Observ. C'est encore un genre que nous ne connoissons que d'après les figures citées.

Euryale, Euryale.

Corps subdiscoïde; fort aplati, garni à sa circonférence d'ap- pendices foliacés, subtentaculaires, excavé en dessous par une grande cavité stomacale, percé dans son contour de loges distinctes, mais ne communiquant à l'extérieur que par un seul orifice presque aussi large qu'elle, sans pédon- cule ni appendices brachidés.

Espèce. L'EURYALB ANTARCTIQUE ; E. antarctica, Péron et Le- sueur, Hist. gén. des méd., p. 42, pi. 42, fig. 165. (Des mers Australes. )

Observo Ce gènre ne m'est connu que par la courte carac- téristique donnée par MM. Péron et Lesueur, et qui a été probablement établie sur des figures. Comme nous les avoqs vues dans le porte-feuille de ce dernier, il nous a semblé, en les étudiant, que cette méduse n'a réellement qu'une seule ou- verture buccale fort grande, avec des locules dans la circon- férence de la cavité où elle conduit ; c'est ce qui m'a forcé dé modifier les caractères de ce genre.

o Au reste, en supposant qu'il soit adopté, son nom devra du moins être changé; car M. de Lamarck a déjà employé te dénomination d'Euryale pour un genre de Stellérides.

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iSect II. Méduses tentaculées, c'est-à-dire dont la circonfé- rence du corps et quelquefois l'orifice buccal sont pourvus de cirrhes tentaculiformes.

BERENICE , Bereniceo

Corps médiocrement déprimé, hémisphérique, pourvu à sa circonférence d'une rangée de longs filamens tentaculi- formes, cirrheux, largement et assez profondément excavé en dessous, avec un orifice buccal aussi large que l'exca- vation, sans pédoncule central ni appendices brachidés. Des ramifications vasculiformes, aboutissant par quatre gros troncs en croix à un sinus médian.

Espèces. La Bérénice eüchrome; B. euchroma, Péron et Le- sueur, Monogr., pl. 2, fig. 4 et 5. (Des mers équatoriales.)

La B. THALASàiNE; B. thalassina, id,, ibid., pl. 3, fig. 6. (De l'Australasie. )

Observ. Nous avons défini ce genre tout autrement que MM* Péron et Lesueur, qui l'ont établi, et cela d'après la figure assez bonne qu'ils ont donnée de la première espèce. Nous sup* posons en effet que la cavité stomacale est la concavité même du disque, qui est assez profonde, et que l'orifice buccal est presque aussi large qu'elle.

On pourroit cependant aussi concevoir qu'elle seroit au milieu du sinus de réunion des quatre arbuscules vasculifor- mes ; mais alors il faudroit qu'elle fût fort petite et qu'elle eût échappé à l'observation de MM. Péron et Lesueur; car ils rangent ce genre dans leur division des méduses agastriques. Les deux espèces .de ce genre sont des mers Australes. Dans sa classification, M. Cuvier fait de ce genre une partie de ses rhizostomes, division des géronyes.

ÉQUOREB, Æquoreao

Corps un peu diversiforme, garni à sa circonférence d'un cercle de cirrhes tentaculaires filamenteux, souvent fort longs et plus ou moins nombreux, assez fortement excavé en dessous, avec un orifice médian, souicent à l'extrémité d'une sorte de lèvre circulaire plus ou moins saillante et pourvue d'appendices tentaculaires, simples ou complexes.

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A. Espèces à appendices en lignes simpleso

L'Équorée sphéroÏdale; Æ. spheroidalis, Péron etLesueur, Hist. gén. des méd., p* 23, pl. 18, fig. 32- 55. (Des mers Australes. )

L'É. amphjcurte; Æ. amphicurta, ¿d., ¿£¿d., p]. 19, fig. 34 et 35. (Des mers Australes.)

L'É. bunogastre ; Æ. bunogoster, id., ¿¿id., pl. 19, fig. 36. (Des mers Australes.)

B. Espèces à appendices lamelleux.

L'E. mésonème: Æ. mesonema, id., i£id., p. 24; Medusa? Forskal, Icon., tab. 28, fig. B. (De la Méditerranée.)

L'É. phosphériphore ; Æ. phospheriphora, id., ibid., pl. 21, 38. ( Des mers Australes")

L'É. Forskalienne : Æ. Forskalea, id,, ibid,; Med. œquorea, Forsk., Faun. Arab., p. no, et Icon, anim., tab. 32.

L'É o eurodienke; Æ, eurodina, id., ibid., pl. 23, fig. 40 et 41"

( Des mers Australes. )

L'E. cyakée; Æ. cjyanea, id., ¿¿id., p. 25, pl. 24, fig. 42, 43 et 44.(Des mers Australes.)

L'É. thalassine; Æ. thalassina, ¿d., ¿¿id., pl. 25, fig. 45, 46 et 47. (Des mers Australes.)

L'É. stauroglyphe; Æ. stauroglypha, id., ibid., pl. 26, fig. 48, 49 et 5o. (De la Manche.)

L'É. pourprée; Æ. purpurea, id., ibid., pl. 27, fig. 5i et 52. (Des mers Australes.)

L'É. pled roñóte ; M* pleuronota , id,, ibid., p. 26, pl. 28, fig. 53 - 56. (Des mers Australes. )

L'É. onduleuse ; Æ. undulosa? id., ibid., pl. 29, fig. 57-60. - ( Des mers Australes. )

C. Espèces à appendices cylindroïdes.

L'É. atlantophore ; Æ. atlantophora, id,, ibid. , pl. 3o, fig, 61 -65. (De la Manche.)

L'É. Risso ; Æ. Risso, id., ibid., pl. 3i , fig. 66 et'67.^De la Méditerranée. )

Observ. Ce genre, fort aisé à caractériser par la présence d'une cavité stomacale distincte, avec un orifice médian ré- tréci, et par l'existence de cirrhes tentaculaires à la circón-

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férence du corps, m'est connu par ¡'observation de plusieurs espèces vivantes dans les mers qui entourent la France, et même dans la Manche. C'est un genre bien distinct.

Le nombre des espèces qui le constituent est fort grand.

Il en existe dans toutes les mers.

Leur distinction porte essentiellement sur la forme et la disposition des appendices sous-ombrellaires.

Fovéolie, Foveolia.

Corps circulaire, plus ou moins élevé, garni dans sa circon- férence d'un cercle peu nombreux de cirrhes tentaculaires en général assez courts, avec des fossettes ou sinus inter* znédiaires; excavé en dessous, avec un orifice buccal cen- tral , très-grand, sans pédoncules ni appendices brachidés.

Espèces, La FOVEOUE BUNOGASTRE ; P, b uno gas ter, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méduses, pl. 32, fig. 68 - 70. (De la Méditerranée. ) '

La F. piLÉAiRE: F. pilearis, id., ibid., p. 27; Med, pilearis, Linn., Gmel., p. 3iô4. (De l'Océan.)

La F. mollicine: F. mollicina, id., ibid., p. 28; Med. molli- cina, Forsk., Faun. Arab,, pag. 109; et Icon,, tab. 33, fig. C. (De la Méditerranée.)

La F. DIADEME; F. diadema, id., ibid,, pl. 34 > fig- 73. (Des mers Australes.)

La F. LINEOLEE; F. lineolata, id,9 ibid,, pl. 35, fig. 74 - 77. ( De la Méditerranée. )

Observ. C'est encore un genre que nous ne connoissons pas en nature, et seulement d'après la figure de la F. bunogastre citée. En en jugeant d'après elle,il ne nous semble pas qu'i] diffère beaucoup de celui des équorées.

PégASIE , Pegasiao

Corps circulaire, du reste diversiforme, garni à sa circonfé- rence d'un cercle de cirrhes tentaculaires, sans fossettes in- termédiaires , ni faisceaux lamelleux; excavé en dessous, avec un orifice buccal très-grand et des bandelettes pro- longées jusqu'à lui.

Espèces, La Pégasie dodécagone; P" dodecagona, Pérou et

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Ltauéur, Hist. gén. des méd., pag. 39, pl. 36, fig. 78. (Des mers Australes. )

La PÉGASIE cylindrbllb; P. cylindrelld, id,, ibid,, fig. 79. (Des mers Australes.)

Observ. Nous connoissons à peine les figures des méduses qui ont servi à établir ce genre, et notre caractéristique est copiée de celle de Péron*

Les deux espèces qu'il contient, viennent des mers Australes. La figure de la première, que nous avons vue dans les porte- feuilles de M* Lesueur, rappelle fort bien les fovéolies.

Obéue, Obelia,

Corps orbiculaire, conique et mamelonné en dessus, garni à sa circonférence de cirrhes tentaculaires assez courts, peu excavé en dessous, avec un orifice médian, conduisant dans un estomac quadrilobé.

Espèce, I/Obéliesphôruline: O. spherulina, Péron et Lesueur; d'après Slabber, Phys, Belust,, p. 40, tab. 9 , fig. 5 -8 ; copié dans l'Encycl* méth., pl. 9a , fig. 12- i5. *

Observ, Ce genre n'est évidemment établi par Péron que sur la figure et la description de Slabber; aussi sommes-nous assez loin de croire qu'il soit véritablement bon.

Sect. III. Méduses subproboscidées ou dont la cavité stoma- cale se prolonge dans un court pédoncule, à l'extrémité duquel est l'orifice buccal, accompagné de quatre appen- dices brachidés.

OCEANIE, Oceaniao

Corps circulaire, plus ou moins convexe ou déprimé, pourvu dans sa circonférence d'un rang de cils ou de cirrhes ten- taculaires, variables dans leur forme et leur nombre; forte- ment excavé en dessous, avec une sorte de trompe médiane, pourvue de quatre appendices brachidés et pédonculés. Quatre ovaires prolongés jusqu'au bord.

A. Espèces simples,

L'Océanie pbosphoriqce; O.phosphorica, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 32, pl. 42, fig. 89 - 91. (De la Manche.)

L'O. LiNÉOLÉB ; O. lineo la ta, id,, ibid,, pl. 43, fig. 92. (De la Méditerranée..)

60. 17

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L'Océanie FLAVIDULE; O. Jlavidula, id., ibid., p. 55, pl. 44" fig. 93 -96. (De Ja Méditerranée.)

I/O. Lesueur; O. Lesueuri, id., ibid., pl. 45, fig. 97 - io3. (De la Méditerranée.)

B. Espèces appendiculées.

L'O. BONNET : O. pileus, id., ibid., pl. 46, fig. 104 -112; Med. pileata, Forskal, Faun, Arab., p. i'io, n.° 26; Icon., tab.- 33, fig. D.

L'O. niMÈNE; O. dimena, id., ibid., p. 34, pl. 47 " fi©* 11^ - 117. (De la Manche. )

C. Espèces proboscidées.

L'O. vtridule; O. viridula, id., ibid., pl. 48, fig. 118 -124. (De la Manche.)

L'O. bossue; O.gibba, id. , ibid,, pi. 49, fig. 125.

D. Espèces douteuses,

L'O. CYMBALLOÏDE ; O. cymballoidea, id,. ibid.; Slabber, Ptyys* Belust., p. 53, tab. 12, fig. 1- 5.

L'O. TETRAMENE: O. /etramena, id., ibid., p. 55; Slabber, ibid., p. 64, tab. i5, fig. 1. (De l'océan Germanique.)

L'O.SANGUINOLENTE: O.sanguinolenta, id., ibid.; d'après Slab- ber, ibid., p. 59, tab. i3 , fig. 3. (De l'océan Germanique.)

L'O. hémisphérique : O. hemisphœr'ica, id., ibid.; d'après Gro- novius, Acta hdv., tom. 4 , p. 58 , et tab. 4, fig. 7. (De l'o- céan Germanique. )

L'O. DANOISE: O. danica, id., ibid., p. 56; d'après Muller (Medusa hemisphærica), Zool. Dan., p. 6, tab. 8, fig. 2 - 5. (De la mer Baltique.)

L'O. PARADOXALE; O. poradoxa, id., ibid., pl. 55, fig. 159. ( De la Méditerranée. )

L'O. MICROSCOPIQUE í O. microscópica, id. , ibid. ; d'aprés Slabber, loc. cit., p. 46, tab. 1 1 , fig. 1 et 2. (De l'océan Ger- manique.)

L'O. hétéromne; O. heteromena, id., ibid., pl. 54, fig- (De la Manche.)

Observ. Quoique toutes les espèces qui constituent ce genre appartiennent aux mers d'£urope, nous n'avons pas encore eu

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Foccasion d'en observer une d'une maniere suffisante pour nous assurer si réellement il y a un orifice buccal à l'extrémité du pédoncule central, ou si la bouche ne seroit pas seulement l'orifice de la grande excavation inférieure du corps de l'a- nimal.

ACLACRE, Aglaura.

Corps sphéroïdal, pourvu dans sa circonférence de cirrhes tentaculaires peu nombreux ; fortement excavé en dessous et t contenant dans cette excavation une masse proboscidi- forme, entourée des ovaires, au nombre de huit, et ter- minée par quatre .appendices brachidés, très-courts, au milieu desquels est la bouche.

Espèces. L'Aglaure HEMISTOME; A. hemistoma, Péron et Lç- sueur, Hist. gén. des méd., p. 39, pl. Ô9, fig. 1S2 - 156. ( De la Méditerranée.)

L'4 RONDE : A. rotunda; Dianea rotunda, Quoy et Gaimard , Mém., Ann. des sc. nat., 10, pl. 6 A, fig. 1 et 2.

L'A. conique : A. cónica; Dianea cónica, Quoy et Gai- mard , ibid., pl. 6 A , fig. 3 et 4.

L'A. FUNERAIRE : A, funeraria; Dianea funeraria, Quoy et Gaymard , ibid., pl. 6 A, fig. 10 - iô.

Observ. C'est un genre que nous n'avons pas encore vu en nature, quoique la première espèce soit de la Méditerranée et les autres du détroit de Gibraltar.

Nous ne voyons réellement pas trop en quoi il diffère des océanies, du moins de celles de la troisième section, et en- core moins des mélicertes.

Les ovaires entourent la masse viscérale de la même ma- nière, et il y a également une sorte de diaphragme percé d'un trou médian, à la face inférieure du corps.

Les trois dernières espèces, dont on doit la découverte à MM. Quoy et Gaimard, ont été regardées par eux comme appartenant au genre Dianée; mais, à ce qu'il nous semble, à tort; car il est évident que ce sont des aglaures ou même des océanies proboscidées.

MELICERTB, Meîicerta.

Corps circulaire, diversiforme, pourvu dans sa circonférence de tentacules ordinairement fort courts et très-peu nom-

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breux; assez excavé en dessous et présentant dans son mîlieti un pédoncule central, bordé à son orifice par un grand nombre d'appendices brachidés filiformes.

Espèces. La MELICERTE PERLE: M. perla, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 40; Medusa perla, Slabber, Phys.Belust p. 58, tab. i3, fig. 1 et 2. (De Tocéan Germanique.)

La M. DIGITEE : M. digitata , id., ibid.; d'après Muller, Prodr. zool. dan., p. 233. (Des mers du Nord.)

La M. CAMPANULE : M. campanula, id., ¿¿/d.; d'après Fabri- cius, Fauna Groenl.. p. 366.

La M. pleurostome; M. pleurostoma, id., tiid., pl. 41 9 fig* îôg et 160. (Des mers Australes.)

La M. fa9Ciculée ; M. fasciculata, zi", ¿¿¿d., pl. 42, fig. 161 164. (De la Méditerranée. )

Observ. Ce genre est établi sur plusieurs espèces de mé- duses, dont deux de nos mers. Nous ne les avons pas vues, et nous n'en connoissons pas même de bonnes figures.

Sect. IV\ Méduses proboscidées on dont la partie inférieure et médiane du corps se prolonge en un appendice pro- boscidiforme, simple ou accompagné d'appendices bra- chidés. (G. Geronia, Cuv.)

ORYTHIE, Orythia.

Corps semi-sphéroïdal ou discoïde, sans cirrhes tentaculaires à la circonférence, fortement excavé à sa partie inférieure et pourvu dans son milieu d'un prolongement proboscidi- forme, sans appendices brachidés, et comme suspendu par plusieurs bandelettes.

Espèces. L'ORYTHIE VERTE ; O. viridis, Péron et Lesueur , Monogr., p. 15, pl. 4, fig. 7.

L'O. minime : O. minima, id., ibid., p. 16, pl. 5, fig. 8 et 9; Medusa minima, Baster, Op. subs., 2, p. 62.

Observ. Ce genre nous paroit encore avoir été établi sur des figures î aussi il est permis de douter que le prolongement pro boscidiforme ne soit pas percé, comme le veut M. Péron , et que par conséquent il n'y ait pas d'estomac.

D'après ce que nous a ditM. Lesueur lui-même, l'animal sur

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lequel ce genre a été établi, étoit incomplet, ce que nous croyons aisément.

GEYONIE, Geryonia.

Corps hémisphérique, avec ou sans cirrhes à sa circónférence, profondément excavé en dessous, avec un prolongement proboscidiforme, médian, ouvert et muni de quelques lobes ou appendices fort courts à l'extrémité.

Espèces. La Gébyonie DINEME; G. dinema, Péron et Lesueur, Hist. géo. des méd., p. 17, pl. 9, fig. 14 , 15 et 16.

La G. HEXAPHYLLE: G. hexaphylla, id., ¿Mi., pl. 10, fig. 17 et 18 ; Med. proboscidalis, Forskal, F aun. Arab., p. 108, n.° 13 ; Icon.y tab. 36, fig. 1 ; cop. dans l'Encycl. méth., pl. 93 , fig. u La G. EQUOREE: C. equorea, Muller, Prodrom., pag. 2 33; Jamerson ; Verner, Mein., 1, p. 358; Flemm., British Anim., p. 5oo, n.# 5o.

La G. HEMISPHERIQUE : G. hemisphcerica, Muller, ZooUDan.,

1 , tab. 7; Macartney, Philos. Trans., 1814, p. 268, tab. i5, fig. 5 ; Flemming, loe. cit., p. 5oi, n.° 56.

La G. OCTONE; G. oclona, Flemm., Philos, journ., 8, p. 209, et loc. cit., p. 5oi, n.° 57.

La G. EXIGUË; G. exigua, Quoy et Gaimard, Mém., Ann. des sc. nat., tom. 10, pl. 6 A, fig. 5, 6, 7 et 8.

La G. BITENTACULEE; G. bitcntaculata, id., ibid., fig. 9.

La G. TETRAPHYLLE, G. tetraphylla, de Cham., Verm., t. 3A, fig. 2, A, B, C.

Observ. Quoique la plupart des méduses qui constituent cette division générique, établie par Péron et Lesueur, soient de nos mers, nous n'en avons encore observé aucune.

D'après les figures que nous en avons vues, c'est un genre bien voisin du précédent.

DIANEE, Dianœa.

Corps hémisphérique, garni dans sa circonférence d'un petit nombre de cirrhes tentaculaires, excavé en dessous et pourvu dans son milieu d'un fort appendice proboscidi- forme, avec quatre appendices brachidés à l'extrémité. Espèces. La DIANEE GABERT ; D. Gabert, Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie, Zool., pl. 84 , fig. 2.

La D* DUBUST; D. Dubust, id., ibid., fig. 3.

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Observ. Ce genre, qui a été établi par MM. Quoy et Gai- mard dans la zoologie du Voyage au tour du monde de l'Uranie nous paroit trop peu différer des précédens pour mériter d'être conservé.

FAVONIE, Favonia.

Corps subhémisphérique, sans cirrhes ni cils tentaculiformes marginaux, assez profondément excavé en dessous, avec un. long prolongement proboscidiforme, médian, ayant à sa racine six ou huit appendices brachidés, garnis de suçoir* radici formes.

Quatre ovaires.

Espèces. La FAVONIE OCTONEME; F. octonemay Péron et Le- sueur, Hist. gén. des méd., p. 16 , pl. 6, fig. 10. (Des mers Australes.)

La F. HEXANEME; F. hexanema, id., ibid., pl. 7 , fig. 11. (Des mers équatoriales, )

Observ. Nous ne connoissons ce genre que d'après les figures trop peu détaillées des auteurs cités, qui admettent que dans ce genre il n'y a ni bouche ni estomac.

LYMNOREE, Jjymnorea.

Corps subhémisphériqne, garni dans sa circonférence de cils tentaculaires très-fins, courts et nombreux, assez excavé en dessous et pourvu d'un long prolongement proboscidi- forme, ayant à sa base huit appendices bifides et finement divisés.

Quatre ovaires en croix.

Espèce. La LYMNOREE TRIEDRE; Lymnorea triedra, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 17, pl. 8, fig. 12 eti5. (Des mers Australes.)

Observ. Ce genre, que nous ne connoissons que par la carac- téristique et les figures de Péron et Lesueur, ne diffère du pré- cédent que par l'existence des cils tentaculaires du rebord de l'ombelle qui forme le corps, et ne mérite pas d'être conservé.

Sect. V'. Méduses brachidées, ou dont la partie inférieure est pourvue d'un nombre plus ou moins considérable d'appendi- çes brachidés et ramifiés.

OcYRofi, Ocyroe.

Corps hémisphérique., festonné à sa circonférence, excavé en

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dessous, l'excavation communiquant avec Pezt/rïeur par quatre orificessemi-lunaires, formés par l'attache de quatre appendices brachidés simples, réunis en un prolongement central, court et polyèdre.

Espèces. L'OCYROE LINEOLEE; O. lineolata, Péron et Lesueur, Hist. gén. des médr, p. 43, pl. 146, fig. 174 et 175. (Des mers Australes. )

L'O. LABIEE ; O. labiata; Cassiopea labiata, de Cham, et Ey- seiihardt, Vermtab. 3o, fig. 1 , A, B.

Observ. Nous ne connoissons ce genre que d'aprés^les figures, et surtout d'après celle de la seconde espèce, dont M. de Chamisso nous semble avoir faiti à tort une cassiopée ; car ses appendices brachidés paroissent être très-simples.

CASSIOPEE, Cassiopea.

Corps circulaire, hémisphérique ou déprimé, lobé, mais non tentaculé à sa circonférence, assez fortement excavé en des- sous. L'excavation stomacale communiquant avec l'exté- rieur par quatre orifices semi-lunaires, formés par l'attache d'une sorte de disque central, d'où partent huit grands appendices brachidés et quelques autres plus petits inter- médiaires.

Espèces. La CASSIOPEE DIBUPHYLLE ; C. dieuphylla, Péron et Lesueur, Monogr., pl.77, fig. 176 et 177.

La C.FORSK AL ; C. Forskalea, id., ibid., pl. 68, fig. 178 - 181. (De la mer Rouge et des Indes.)

La C. BORLASE : C. Borlasi, id., ibid., p. 45 ; d'après Borlase, Hist, nat, of Cormv., p. 208, pl. a5 , fig. 16 et 17; C. lunulata, Flemm., Brit.Anim., p. 5o2, n.° 64. (Des mers Britanniques.)

La C. PALLAS : C. Pallas, id., ibid.; d'après la med. frondosa, de Pallas, Spicil. zool., fasc. 10, p. 3o, tab. 2, fig. 1 - 3j cop. dans l'Encycl. méth., pl. 92, fig. 1 et 2 , A.

Observé Ce genre, comme il est aisé de le voir, ne diffère guère du précédent que par le nombre et le grand dévelop- pement des appendices brachidés, et parce qu'il n'y a pas de^ prolongement central.

La dernière espèce lui appartient-elle réellement P

AURELIE, Aurelia.

Corps circulaire, assez diversiforme, garni à sa circonférence

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de cils tentaculiformes, nombreux, et de huit auricules* Cavité stomacale quadrilobée, avec autant de très-petites ouvertures que de loges, sans orifice au centre de la racine de quatre longs appendices brachidés, frangés et cotylifères ¿'leur côté interne.

Quatre ovaires*

Espèces. L'Auréue ROSE : A, aurita, Péron et Lesueur, Hist, gén. des méd., p. 46 ; Muller, Zool, Dan", tab. 76, fig. 1-3; cop. dans l'Enc. méth., pl. 94, fig. 1, 2 et 3. (Mers d'Europe") L'A. Suriray; A. Suriray, Péron et Lesueur, ibid., p. 45 , pi. 74, fig. 128 et 129.

L'A. CAMPANULEE ; A, campanulata, ido, ibid., p. 46, pl. 7$ , fig. 10. (De la Manche.)

L'A. MELANOSPILE: Ao melanospila, id., ibid,; d'après la med, aurita de Baster, Opuse, subs., liv. 3, pag. 123, tab. 14, fig.

3 et 4. (De l'océan Germanique.)

L'A. FUOSPHObique : A, phosphorica, id., ibid.; d'après la med, phosphorica de Spallanz., Viagg, del. Sic,, t. 4, p. 192 -241.

L'A. AMARANTHE : A. amaranthea, id., ibid,, p. 47; d'après la med. amaranthea de Macri, Del polm. mar,, p. 19*

L'A. FLAVIDULE : A.Jiavidula, id., ibid.; d'après la med. aurita de Fabricius, Fauna Groenl,, p. 363, n.° 336. (Mers du Nord.)

L'A. POURPREE : A.purpurea, id., ibid.; d'après la med. aurita deKalm, Trav. inNorth-Am., t. 1, p* 12. (De l'océan Europ.)

L'A. roussatre; A rufescens , id., ibid., pl. 78, fig. 201 - uo3. (De la Méditerranée.)

L'A. LINEOLEE : A. lineolata, id,, ibid,; d'après Borlase, Corn,, p. 257, tab. 25, fig. 9 et 10.

L'A. CRENELEE ; A. crenata, de Cham, et Eysenh., Verm,9 pl. 29, fig. 1, A, B, C.

L'A. GLOBULE; A, globulus, id,, ibid,, pl. 29, fig. 2 , A,, B, Co Observ, C'est un genre assez distinct des précédens par la disposition des appendices brachidés et par celle des orifices stomacaux

Nous ne le connoissons que d'après les auteurs cités, et surtout d'après l'excellente Dissertation de Gaede, qui ne permet pas de douter que Pérou ne se soit trompé en supposant qu'il y avoit une ouverture au centre delà racine des appendices brachidés. U est plus que probable que Péron a trop multiplié les espèces*

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CallirhoS, Callirhoeo

torps circulaire, diversiform e, garni de cils ou de cirrhes tentaculiformes à la circonférence, très-excavé en dessous, avec un orifice unique au milieu de quatre appendices brachidés assez longs et triangulaires.

Ovaires au nombre de quatre et chenillés.

Espèceso La CallirhoB bastérienne : C. basleriana, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 28; Baster, Opuse, subs., tom. 2 , p. 55, tab. 5, fig. 2 et 3. (De l'océan Germanique.)

La C. micromème; C. micromema, Péron et Lesueur^ ibid., p. 29, pl. 37, fi g. 80 et 81. (Des mers Australes.)

Observ. Ce genre, que nous ne connoissons pas en nature, nous paroit assez mal caractérisé par MM. Péron et Lesueur. Il n'y auroit même rien d'étonnant qu'il ne différât pas des au- ré lies. Baster dit cependant positivement de sa M. œquorea qu'il n'a pu y reconnoitre de bouche, et alors cette espèce se roi t- elle dans le cas de celles ou on peut la considérer comme aussi grande que l'excavation ombrellaire, et les quatre appendices ne seroient-ils pas les ovaires ?

Mélitée, Melitea.

. Corps circulaire, hémisphérique, sans cirrhes tentaculiformes à la circonférence, fortement excavé a l'intérieur ; l'exca- vation communiquant avec l'extérieur par huit ouvertures formées par autant de pédicules d'attache, d'une sorte de disque médian percé au milieu, d'ou naissent huit appen- dices brachidés fort courts.

Espèce. La Mélitée pourpre; M.purpurea, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 3i , pL 39, fig. 84. (Des mers Aus- trales.)

Observ. Nous ne connoissons ce genre que d'après la carac* téristique et la figure de Péron, figure faite par M. Lesueur" Notre définition est tirée de celle-ei, que nous avons vue dans les porte-feuilles de ce dernier. N

Evagore, Evagora.

Corps circulaire, hémisphérique ou subcampaniforme, sans

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cils ni cirrhes tentaculiformes à la circonférence, assez fai- blement excavé en dessous, mais pourvu d'une masse con* sidérable d'appendices brachidés et pédoncules.

Ovaires, au nombre de quatre.

Espèces. L'Évagore tétrachire : E. tetrachira, Péron et Le- sueur, Hist. gén. des méd., p. 3i ; Medusa persea, Forskal, Faun. Arab., p. 107; leones, tab. 3, fig. B, b. (De la Méditer- ranée.)

L'É. CHEVELUE ; E. capillata, id., ibid,, pl. 41 , fig. 87 et 88. (Des mers Australes.)

Observ. Ce genre n'est distingué des mélitées dans le Mé- moire de MM. Péron et Lesueur que par l'apparence des ovaires; mais ce caractère ne provient-il pas tout simplement de l'époque de l'année à laquelle ces méduses ont été obser- vées? c'est ce qui nous paroit à peu près certain.

M. Cuvier réunit ce genre aux cyanées.

Céphée, Cephea.

Corps en général hémisphérique ou orbicularire, souvent lobé, mais sans cils ni cirrhes tentaculiformes à sa circonférence. Ouverture inférieure complexe ou quadrifide par l'inser- tion de quatre paires d'appendices brachidés très-compli* qués, souvent entremêlés de cirrhes fort longs.

Quatre ovaires en croix.

Espèces, La CBPHEE CYCLOPHORE : C. cyclophora, Péron et Le- sueur, Hist. gén. des méd., pag. 48; d'après la med. cephea, Forskal, Faun. Arab., p. 108 -, Icon., tab. 29; cop. dans l'Enc. méth*, pl. 92, iig. 3 et 4. (Delà mer Rouge.)

La C. RHIZOSTOMOÏDE : C. rhizostomoidea, id., ibid.; d'après la med. octostyla, Forskal, Faun. Arab., p. 106, et Icon., tab.

So ; copié dans l'Encycl. méth., pl. 92, fig. 4? (De la mer Rouge. )

La C. OCELLÓE : C. oceilata, id., ibid., p. 49 ; d'après la med. ocellata de Moder, No*', act. Holm., 1791.

La C. POLYCHROME: C. polychroma, id., ibid.; d'après la med. tubcrculatü de Macri, Poím. mar,, p. 20. (De la Méditer- ranée.)

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La C^phée brunâtre ; C, fusca,id,, ib. ( Des mers Australes.) La C. Guàein : C. Guerin; Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie, Zoolog., pl. 84, fig. 9.

LaC. mosaïque; C. mosaica, id,, í£íd., pl. 85 , fig. 3.

Observ, Aucun auteur, à notre connoissance, n'a donné en- core des détails un peu satisfaisans sur une méduse de ce genre, qui nous semble extrêmement voisin de celui des rhi- zostomes, puisque les céphées paroissent n'en différer que par les cirrhes fort longs dont sont entremêlés les appendices brachidés.

M. de Lamarck, en effet, réunit ces deux genres en un.

RHIZOSTOME; Rhizosloma,

Corps circulaire, hémisphérique, pourvu à sa circonférence de lobes ou festons entremêlés d'auricules, largement ex" cavé en dessous, avec quatre orifices semi-lunaires, pro- duits par quatre pédoncules d'insertion d'une masse consi- dérable de huit appendices brachidés très-complexes, sans prolongement médian.

Espèces, Le RHIZOSTOME DE CUVIER : R, Cuvieri, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 5o, pl. 82, 84 et 85, fig. 208, 209, 210, 211 et 214 ; R, undulata, Flemm., ibid., p.5oa} n.° 68. (Des mers d'Europe.)

Le R. D'ALDROVANDE : R, Aldrovandi, id*, ibid,, p. 5o, pl. 86, fig. 2i5, 216 et 217; Aldrov., Zooph., liv. 4, p. 576.

Le R. DE FORSKAL; R. Forskali, id,, ibid., p. 5o; Medusa co- rona, Forskal, Fauno Arab., p. 107.

Le R. a petits pieds; R, leptopus, de Chamj^so et Eysenh., Verm,, tab. 3o, fig. i,A,B,

Observ, Ce genre, établi par M. Cuvier pour une des plus grandes méduses de nos mers, mérite d'être conservé, et ser- vira sans doute de type a beaucoup de ceux qui ont été pro- posés par Péron.

Nous avons plusieurs fois examiné l'organisation de cette belle espèce, soit dans la Manche, soit dans la Méditerranée, où nous l'avons conservée vivante pendant plus d'un jour, et ce sont absolument les mêmes habitudes que dans les autre* espèces de l'ordre.

Nous doutons de la distinction des trois espèces de Pérou, s

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CHRYSAORE, Chrysaora.

Corps circulaire, hémisphérique, sans cils ni cirrhes tenta- culiforines à sa circonférence, creusé intérieurement d'une assez grande cavité communiquant à l'extérieur par un orifice unique, percé dans le centre d'un pédoncule mé- dian, pourvu dans son pourtour d'appendices brachidés distincts et non chevelus.

Espèces. La CHRYSAORE LESUEUR ; Chrysaora Lesueur, Péron et Lesueur, Hist. gén. des méd., p. 53, pl. 9:2, fig. 223, et pl. 93, iig. 224. (Delà Manche.) *

La C. apsilonote; C. apsilonota, id., ibid., pl. 93 , fig.225. (De la Manche.)

La C. CYCLONOTE : C. cyclonota, id., iftid., fig. 226; Urticâ marina, Borlase, H/$£. na£. o/*Corn., p. 256 , tab. 25, fig. 7 et 8; Med. fusca, Pennant, 2?r¿*. Zool., t. 4, pag. 57 ; et Flem- ming, Brit. Anim., p. 591 , n.° 59. (De la Manche.)

La C. spilhémigone; C. spilhemigona, id., i¿id., pl. 93, fig. 227. (De la Manche.)

La C. spiLOGONEj C. spilogona, id., iüd., pl. 93, fig. 228. (De la Manche.)

La C. pleurophore } C. pleur op kora, id., ibid., pl. 94, fig. 23o. (De la Manche. )

La C. MEDITERRANEENNE: C. mediterránea, id., i6id., p. 54; Pulmo marinus, Belon, Aquat,, liv. 2 , p. 438. (De la Médit.)

La C. PENTASTOME; C. pentasloma, id., ibid., pl. 95 , fig.a5i. (De la Nouvelle-Hollande. )

La C. HEXASTOME; C. hexastoma, id., ibid. (De la Nouvelle- Hollande. )

, La C. H épia mène : C. heptamena, id., ibid.; Martini, Spitzb., y p. 261.

La C. MACROGONE: C. mocrogona, id., i£id.; Var. of medusa, Borlase, Corn., p. 257, tab. 25, fig. 11 et 12; Medusa tuber- culata, Pennant, £ri¿. Zool., 4, pag. 58; Cyanasa tuber culata, Flemming, ibid. ,,n ° 61.

La C. JAUNE; C. Jw/ea, Quoy et Gaimard, Mém., Ann. des scienc., nat., t. 1 o, pl. 4 B, fig. 1.

Observ. Nous ne connoissons pas encore une bonne descrip- tion d'une espèce de ce genre. A en juger d'après les figures

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qùî en ont été données, U seroit fort voisin des rhizostomes; mais ici il y a un pédoncule commun considérable, percé dans son centre, ce qui est douteux, en admettant que les attaches du pédoncule partagent la grande ouverture en plusieurs.

Il est à remarquer que la plupart des espèces existent dans les mers européennes ; mais le nombre n'eñ a-t-il pas été exagéré ?

CYANEE, Cyanea,

Corps circulaire, hémisphérique, échancré ou lobé et auri- culé, sans cils ni cirrhes tentaculiformes à sa circonférence, largement excavé en dedans, avec des espèces de vésicules aériennes au centre. L'excavation interne communiquant à l'extérieur par un seul orifice quadrangulaire , de Tangle duquel partent quatre appendices simples, peu distincts et comme chevelus.

Espèces. La CYANEE DE LAMARCK : C. Lamarckii, Péron et Lesueur, Hist. nat. des méd., p. 5i , pl. 87, fig. 218, et pl. 95, fig. 229; ORTIE DE MER, Dicquemare, Journ. de phys., Décemb. 1784, pi* 1. (De la Manche.)

La C. arctique : C, árctico., id. ibid,; Medo capillata, Fabr., Faun. GroenUy n.°358 , p. 364.

La C. Baltique: C. baltica, id,, ibid,, pl. 88, fig, 219 et 220; Med. capillata, Linn., Iter West. Gothl., p. 200, tab. 3 , fig. 3. (De la mer Baltique.)

La C. LABICHE; C. Labiche, Quoy et Gaimard, Voyage de TUranie, Zool.

La C. BOREALE : C. borealis, id,, ibid,, p. $2 , pl. 89, fig. 221 ; Med. capillata, Baster, Opuse, subs., tom. 2, pag. 60, tab. 5, fig. 1. (Des mers du Nord.)

La C. BRITANNIQUE : C. britannica, id,, ibid,, pl. 90, fig. 222, The capillated medusa, Barbut, The genera verm., p. 79" p!*9> fig. 8. (De la Manche.)

La C. LUSITANIQUE: C. lusitanica, id., ibid., pl. 91, fig. 2 25 ? et pl. 92 , fig. 224; Med, capillata, Tilesius, Jahrb.der Naturg,, p. 166 et 177. (Del'Qcéan.)

Observ, Nous avons pu observer une des méduses de ce genre, qui est assez commune dans la Manche, et reconnoitre l'exacti- tude de la description qu'en a publiée M. Çaede. C'est ce qui

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nous a permis de modifier considérablement la caractéristique que Péron a donnée de ses cyanées, qui ont pour type la M. capillata de Linné. En effet, dans cet animal il n'y a certaine- ment qu'un orifice central et non quatre bouches, quoique la cavité stomacale soit réellement partagée en. quatre par- ties distinctes. Il n'y a pas de pédoncule central. Les vésicules aériennes ne sont probablement que les divisions stomacales.

Quant aux six espèces que Péron admet dans son genre Cyanée, comme nous supposons qu'il ne les a pas toutes obser- vées lui-méme, il se pourroit que les différences spécifiques dépendissent de l'observateur duquel il les a tirées, plus que de la nature elle-mêine, et que la plupart ne fussent que la medusa capillata de Linné, qui se trouve, à ce qu'il paroit, dans toutes nos mers. ^

PELAGIE, Pelagia.

Corps subhémisphérique , garni dans sa circonférence de cirrhes tentaculiformes peu nombreux ; ouverture infé- rieure unique à l'extrémité d'un pédoncule fistuleux , pourvu de quatre bras très-forts et foliacés.

Quatre ovaires.

Espèces. La PELAGIE PANOPYRE : P. panopyra, Péron et Le- sueur, Hist. gén. des méd., p. 37, pl. 55, fig. i43 et 144 î Med. panopyra, Péron et Lesueur, Voyage aux terres Aust., pl. 5i* fig. 2. (Océan Atlantique équatorial.)

La P. ONGUICULEE : P. unguiculotu, id., ibid.; Med. unguiculata., Swartz, KongL Vetinsk., p. 198, tab. 6, fig. a, c. (Des côtes de la Jamaïque.)

La P. CVANELLE : P. cyanella, id., ibid,; Med. pelagica, Sw., loe. cit.^ p. 200, et p. i38, tab. 5.

La P. DENTicüLÉE: P. denticulata, id., ibid., p. 38; Med. pela- gica , Bosc, Vers , t. 2 , p. 140, pl. 17 , fig. 3.

La P. NOCTILUQÜE : P. noctiluca, id., ibid.; Med. noctiluca, Forskal, Faun. Arab., p. 109*

La P. POURPREE: P. purpurea, id., ibid.; Med. noctiluca, var. purpurea, Forskal, Faun. Arab., p. 109.

Observ. Nous ne connoissons ce genre que d'après les figures et les descriptions citées. D'après M. Lesueur lui-méme, Fes-

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pècc de Méduse qui lui sert de type appartient au genre Chry- saore ; en sorte que c'est un genre à supprimer, ou du moins b mieux observer.

Péron et M. Lesueur indiquent encore dans ce genre trois espèces douteuses.

La PELAGIE AUSTRALE , P. australis, qu'ils n'ont pas figurée et qu'ils ont observée aux îles Joséphine.

La P. AMERICAINE , P. americana (d'après la Af. peïagica de Lœfling, Iter Hisp., p. i o5 ), provenant des mers d'Amérique.

La P. GCINEENNE o P. guineensis; d'après la M. peïagica de Forster, a.e Voy. de Cook, t. 1, p. 44.

Ordre II. Les CIRRHIGRADES, Cirrhigrada.

Corps ovale ou circulaire, gélatineux, soutenu à TintériCur de sa face dorsale par une partie solide, subcartilagineuse, et pourvu dans toute sa face inférieure de cirrhes tenta- culiformes très-extensibles.

Observo Cet ordre nous paroit devoir être établi pour un petit nombre d'animaux rayonnés, gélatineux, arachnoder- maires, comme les Méduses, avec lesquelles Linné les con- fondoit, mais qui en diffèrent sans doute beaucoup plus qu'on ne pense; en effet, outre l'espèce de cartilage bien régulier, bien transparent, qui soutient la face dorsale de l'ombrelle de ces animaux, on doit remarquer que l'estomac probosci- diforme, qui en occupe la face inférieure, est accompagné d'un très-grand nombre de cirrhes tentaculiformes très-con- tractiles, très-extensibles, et tout différens des appendices dont les Méduses sont pourvues. Ils ont évidemment plus de rapports avec les tentacules des Actinies, et peut-être même avec les cirrhes tentaculiformes des Physales et genres voi- sins, ce qui avoit sans doute porté a rapprocher tous ces ani- maux. N'ayant pas eu encore l'avantage d'observer des Por- pites ni des,Vélelles vivantes, mais seulement conservées de^ puis long-temps dans l'esprit de vin , nous ne pouvons encore décider positivement sur leurs rapports naturels ; nous som- mes cependant portés à les regarder comme ayant plus de rapports avec les Actinies qu'avec tout autre genre. Peut- être même la partie cartilagineuse est-elle une sorte de po-

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lypier, et en effet elle est dans les mêmes rapports que I* partie calcaire dans les Cyclolites, etc.

Cet ordre ne coatient encore que deux genres, que l'on pourroit très-bien réunir en un sans inconvénient.

Vélelle , VeUUa.

Corps membraneux, ovale, transverse, très-déprimé, con- vexe, bombé, soutenu en dessus par une pièce subcartila- gineuse, surmontée d'une crête verticale et oblique, con- cave en dessous, avec une sorte de nucléus médian, offrant une bouche centrale à l'extrémité d'un prolongement pro- boscidiforme , entouré de cirrhes tentaculaires de deux or- dres, les externes beaucoup plus longs que les internes. Espèces* La Vélelle a limbe nu; V. limbosa, de Lamk., 2, p. 482, n.° 2.

Holothuria spirans, Linn., Gmel., p. 3143, n." 23; d'aprés Forsk., Faun. arab., page 104, n.° 15; Icon., tab. 26, fig. K; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 90, fig. 1 et 2.

La V. MUTiQUE; Vo mutica., de Lamk., ibid., n.° 1 ; Lfcsson et Garnot, Voy. de la Coq., £ooph., n.° 6, fig. 1 et 2.

LaV. bleue; V. cyanea, Lesson et Garnot, ibid., fig.3 -4* Medusa velelLa, Linn., Gmel.,1 p. 3155 , n.° 12.

Phyllodoce labris cœruleis, P. Browne, Jam., 387, t. 48, fig. i" La V. petit - v erre ; V. poculum, Flemming, Brit. aium., p. 5oo, n.° 13.

Medusa poculum, Montagu, Trans. linn., 11, p. 201 ,. tab. 14 "

4.

La V. scaphidienne ; V. scaphidia, Péron et Lesueur, Voy., 1, p. 44, pl. 3o, fig. 6.

La V. gauche; V. sinistra, de Chamisso et Eysenhardt, D* anim. verm., tab. 32 , fig. 1.

La V. oblongue;4K. oblonga, id., ¿£id., fig. 2, C.

La V. large ; V^ lata, id., ¿¿id., fig. 3, A , B.

Observ. Imperato et Columna paroissent être les auteurs qui ont les premiers parlé des animaux qui constituent ce genre, établi d'abord sous le nom de Phyllodoce par Patrick Browne, et que Forskal avoit rangé dans son genre Holothuria. Lœfling en faisoit une Méduse, sous la dénomination de M. vdella, en sorte que Gmelin a adopté les deux manières de voir.

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Dana (Soc. Toy. de Tarin, 1766 ) a proposé ce genre sous le nom d'Armenistarus, et enfin M. de Lamarck l'a décidément établi tel qu'il est aujourd'hui.

Forskal est jusqu'à présent l'observateur qui a donné la meilleure description d'une vélelle.

Nous avons cité toutes les espèces que nous avons trouvé indiquées dans les auteurs; mais nous sommes bien loin d'ad- mettre qu'elles soient suffisamment distinctes; nous ignorons même sur quels caractères doit reposer leur distinction. MM. de Chamisso et Eysenhardt ont eu principalement égard à la forme du cartilage et à la direction de la çrête, ainsi qu'à la forme du corps, très-probablement avec raison. Ils assu? rent qu'ils ont pu en reconnoitre trois, mais sans qu'il leur ait été possible de les rapporter rigoureusement à celles que leurs prédécesseurs avoient déjà distinguées.

D'après les auteurs que nous avons cités, on voit qu'il existe des vélelles dans toutes les mers d'Europe, ainsi que dans celles d'Amérique, de l'Asie et de PAustralasie.

Ce sont des animaux qui vivent en pleine mer et souvent réunis en masses considérables, jeunes et vieux.

PORPITB, Porpiteié

Corps membraneux, régulier, circulaire, déprimé, un peu convexe en dessus, et soutenu dans son milieu par un dis- que subcartilagineux, radié; concave en dessous, et pourvu d'une bouche proboscidiforme médiane, entourée de su- çoirs tentaculaires épars, et d'un rang de tentacules plus longs vers la circonférence.

Espèces. La PORPITE VULGAIRE , P. vulgaris.

Medusaporpita, Linn., Gmel., pag. 3i53, n.° 1 ; Linn., Ann. aead,, 4* P* a$5 > ^b. 3, fig. 7 - 9.

P. nuda y de Lamk., 2 , p. 484* n.° i.

La P. chevelue; P. gigantea, Péron et Lesueur, Voyage, 1, pl. 3i, fig. 6.

La P. GLANDIFRE; P. glandiftra, de Lamk., ibid,, n.# 3. Holothuria denúdala, Forskal, Faun. arab., p. io3, n.° 145 Icon., 26, fig. L; cop. dans l'Enc. méth., pl. 90, fig. 6 et 7. Holothuria nuda, Linn., Gmçl., p. 3143, n.° 22.

60. 18

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La Porpîte appendicdlée; H. appendiculata, Bosc, Vers, a, p. i55, pl. 18, fig. 5 et 6.

Obscrv. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour ün animal que Linné rangeoit parmi ses méduses, et dont un auteur ancien avoit donné une asset bonne figure dans les Transactions philosophiques. Il ne diffère guères de celui des Vélelles que par la forme générale, et surtout par l'absence de la crête verticale.

Ayant pu étudier quelques individus de Porpites conservées dans l'esprit de vin, nous donnons dans le Dictionnaire des sciences naturelles d'assez nombreux détails sur leur organi- sation.

Nous avons également montré queues quatre espèces éta- blies par M. de Lamarck, pourront bien n'en former qu'une seule. M. Cuvier est de la même opinion, ainsi que MM. de Chamisso et Eysenhardt; mais c'eât ce qui n'est pas encore tout-a-fait hors de doute.

CLASSE III.

Les ZOÀNTHÀIRES, Zoantharia.

Corps régulier, floriforme, plus ou moins alongé, libre on fixé, très-contractile, pourvu d'un canal intestinal, à pa- rois non distinctes, avec une seule et grande ouverture terminale et entourée de tentacules diversiformes, mais constamment creux et en communication avec le paren- chyme musculo-caverneux de la peau"

Observ. Cette classe, telle que nous la définissons mainte- nant, ne contient pas seulement les genres plus ou moins rap- prochés des actinies, que de tout temps on a comparées à des fleurs, sous le nom de fleurs animales, mais encore tous ceux que les zoologistes modernes ont démembrés du grand genre Madrépore de Pallas. En effet, comme nous nous en étions déjà assurés d'après l'examen d'une astrée en bon état de conser- vation, et surtout depuis les observations multipliées de MM* Quoy et Gaimard, pendant leur dernière navigation, les ma- drépores peuvent être considérés comme de véritables acti- nies, dans le parenchyme desquelles se dépose une quantité considérable de matière calcaire, produisant ce qu'on a nommé

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le polypier. L'on trouve même des passages sous ce rapport depuis les zoanthaires les plus mous jusqu'aux plus solides et aux plus calcaires. Nous nous sommes donc décidés à réunir tous les animaux qui (plus ou moins semblables à des fleurs), quand ils sont épanouis, n'ont qu'une seule ouverture au oa- nal intestinal; cette ouverture étant toujours pourvue d'une couronne plus ou moins complexe de tentacules, qui ont eux- mêmes une disposition et une structure particulières, et ne sont pas en nombre déterminé.

Le corps des zdanth^ires est toujours dans l'état normal parfaitement régulier et circulaire. 11 peut varier seulement dans la proportion de ses diamètres longitudinal et transver* sal, au point de ressembler quelquefois à une piéçe de mon- noie, comme dans cf rtaines actinies, ou bten à une sorte de ver, comme dans les cylindractinies ou moschates. Quoi qu'il en soit, il est toujours comme tronqué aux deux extré- mités , qui le plus souvent sont élargies en espèce de disque, l'un inférieur, dans la position normale de l'animal, et l'autre supérieur. Le premier n'est jamais percé et lui sert de pied pour se fixer et même pour ramper un peu a la surface des corps, du moins dans les espèces libres. Le second est au contraire percé d'une ouverture en général fort grande, bien régulièrement ronde, quand elle est entièrement épanouie , et le plus souvent linéaire ou transverse dans le cas contraire. C'est la bouche, ou mieux le seul orifice, dont soit pourvu l'intestin. Cette bouche est au milieu d'un limbe dont la circonférence est garnie d'un nombre souvent considérable de tentacules ou mieux de cirrhes tentaculaires plus ou moins développés, le plus souvent simples, quelquefois arbores- cens, tantôt sur un seul rang, tantôt épars sur plusieurs, et même, dans certains cas, disposés à la surface d'espèces de lobes qui partagent le limbe, mais sans doute toujours creux.

En pénétrant plus en avant dans l'étude de l'organisation des zoanthaires, on trouve que leur tissu, presque homo- gène, n'offre que difficilement une distinction de peau ou derme et de membrane muqueuse ou d'intestin. 11 forme une masse cylindrique ou conique, creusée plus ou moins profondément par une cavité stomacale. La surface exté-

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rieure présente cependant souvent un pigmentum vivement coloré, sous un vernis épidermique excessivement mince et muqueux, et la surface interne au-dessous de la lame stoma- cale est quelquefois solidiOée par des faisceaux assez dis- tincts de fibres , qui ont un aspect musculaire. C'est sur- tout à la base des actinies que cette disposition est plus sen- sible.

Le canal intestinal n'a pas de parois distinctes; il est comme creusé dans le parenchyme éminemment contractile qui constitue le corps; cependant ses parois sont garnies d'un grand nombre de lamelles ou de replis longitudinaux. On peut le considérer comme partagé en trois cavités par deux étranglemens assez sensibles. La première constitue la bouche ou l'œsophage : c'est à sa circonférencç que sont implantés les tentacules. Après un rétrécissement qui nous semble une sorte de cardia, vient une seconde cavité , qui est l'esto- mac. Il est en général fort court et fort large. Après un ré- trécissement également assez sensible, et qui.peut être re- gardé comme un pylore, vient la troisième et dernière ca- vité, qui se termine par un cul-de-sac, creusé dans la base.

C'est autour de la seconde ou de la cavité moyenne que se trouvent rangées circulairement et séparées par autant de cloisons, les lobes du foie et ceux des ovaires, à peu près comme dans les astéries ; ils se prolongent aussi dans la der- nière cavité, mais nous ignorons s'ils ont des orifices particu- liers, ce qui est cependant fort probable, et la position de ces orifices.

Les tentacules dont il nous reste à parler, sont en général cylindro-coniques et fort gros. Ce qu'ils offrent de remarqua- ble, c'est qu'ils sont creux dans toute leur étendue, ouverts à leur extrémité, et qu'ils communiquent avec le parenchyme cellulo-vasculaire du corps lui-même. Il en résulte qu'ils peu- vent entrer dans une sorte de turgescence par l'introduction de l'eau dans leur intérieur, et que par leur contraction ils peuvent la lancer à d'assez grandes distances, comme cela se remarque souvent sur les actinies qui ont été abandonnées depuis peu de temps par la mer.

Nous avons déjà fait observer que leur nombre, leur forme

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même, leur proportion et leur disposition varient beaucoup.

Les zoanthaires sont en général d'uu tissu très-mou et pres- que muqueux, surtout quand il n'est plus soutenu par l'eau qui le pénétrer mais il en est un certain nombre qui ont la faculté de s'enduire d'une plus ou moins grande quantité de corps étrangers, qui, lorsqu'ils sont nombreux, leur for- ment une sorte d'enveloppe solide, quelquefois assez résis- tante, par la dessiccation. Dans un certain nombre d'espèces les corps étrangers sont compris dans la substance même de l'enveloppe, et alors elles sont coriaces; enfin, dans un bien plus grand nombre les mailles du corps sont remplies par un dépôt considérable de substance calcaire, qui par son accu- mulation , par sa prédominance sur la matière animale, cons- titue un corps plus ou moins spongieux, quelquefois même fort dur, comme dans les oculines, et que l'on connoît sous le nom dé polypiers.

Dans cette classe d'animaux le polypier ou la partie so- 'ïide qui reste quand la partie animale a été desséchée et en- levée , est donc une sorte de réseau calcaire d'un tissu plus ou moins compacte, qui remplissoit les mailles , les vacuoles de celle-ci. La proportion de ces deux parties est en rapport avec l'áge du zoanthaire : plus il e¿t jeune, plus il y a de matière animale; plus il est âgé, et plus il y a de matière inorganique; aussi )a base de ces polypiers, le plus souvent morte, est-elle fort dure " tandis que le sommet ou les bords essentiellement vivans sont entièrement mous.

Un autre point singulier de l'organisation des zoanthaires, c'est que souvent simples et vivant un à un et séparés, il arrive aussi fréquemment qn'ils se Rapprochent, qu'ils se sou- dent même a un point, tel qu'ils se déforment* presque complètement; c'est ce que l'on voit surtout dans les méfen- drines"

On observe le commencement de cette disposition dans cer- taines espèces d'actinies molles ou coriaces, qui se rangent les nnes a côté des autres, de manière à former des croûtes plus ou moins serrées et régulières à la surface des corps submer- gés : ces espèces sont constamment fixées et ne peuvent chan- ger de place.

Un petit nombre présente même une disposition plus re-

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marquable, en ce que , réunies à leur pied par une partie commune, elles ressemblent un peu sous ce rapport à des lichens couverts de leurs cupules. C'est aux espèces de ce genre que Ton a donné plus spécialement le nom de zoanthes.

Mais, dans un très-grand nombre de cas, les corps des zoanthaires confédérées se serrent, se rapprochent au point d'empécher leur développement réciproque, et de se défor- mer plus ou moins. On en voit un exemple bien marqué dans les caryophyllées, qui sont même quelquefois simples, dans les astrées, mais encore plus dans les monticulaires, les pa- vonies et surtout dans les méandrines. Alors il semble que la greffe du corps de tous les individus a produit une partie commune calcaréo-membraneuse, et que chacun n'a de dis- tinct que sa bouche et ses tentacules. Les madrépores pro- prement dits en sont un exemple manifeste. C'est ainsi que sont produites ces énormes masses calcaires de forme très-va- riable, plus ou moins lapidescentes, formant des croûtes ou des expansions relevées, foliacées, ou même des espèces'd'ar- brisseaux plus ou moins ramifiés, que l'on désigne d'une ma- nière générale sous le nom de polypiers.

Si l'organisation des zoanthaires est assez simple, il en est sans doute de même de leurs mœurs et de leurs habitudes, qui sont une suite nécessaire de l'organisation.

On trouve des zoanthaires dans toutes les parties du monde; mais c'est surtout dans les pays chauds qu'ils sont plu? com- muns et qu'ils atteignent à une plus grande taille.

Les espèces madréporifères sont surtout fort rares dans nos mers, au contraire de ce qu'elles sont dans les mers des Indes et d'Amérique, où Ton a remarqué depuis long-temps qu'elles sont excessivement abondantes.

Tous les animaux de cette classe sont aquatiques et marins : on n'en connoit pas encore une seule espèce qui viv.e dans l'eau douce,"

Quoique la mollesse de leur tissu nécessite l'immersion constante dans un milieu aqueux, il en est cependant un cer- tain nombre qui peuvent vivre, ou du moins ne pas mourir immédiatement, quand elles sont abandonnées par les eaux; telles sont les actinies.

C'est essentiellement sur les rivages et même à assez peu

4

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c distance des eAtes, que vivent habituellement les toan* t hair es*.

Il paroit que la profondeur a laquelle ils se trouvent n'est pas non plus fort considérable : ils sont dans le cas de la plupart des corps organisés, sous l'influence nécessaire de la lumière et de Taction du soleil.

C'est surtout dans les lieux où la mer est calme, dans des baies peu profondes* bien exposées à Faction de la lumière solaire., k l'abri des vents, que Ton rencontre le plus de zoanthaires, fixés sur des corps de nature extrêmement dif- férente. La mer Rouge en est un exemple bien frappant*

La très-grande partie ne changent jamais de place et sont fixées depuis le moment de leur naissance jusqu'à leur mort; mais il en est quelques-unes qui peuvent voyager à volonté. Un grand nombre d'actinies ordinaires sont dans ce cas, et ram- pent sur le sol qui leur sert de support, comme l'a observé Réaumur, ou même à l'aide de leurs tentacules. Il en est même qui peuvent* nager renversées à la manière des médusaires. Des espèces calcaires sont même quelquefois entièrement li* bres et probablement jouissent aussi de la faculté de changer de place : telles sont les turbinolies et genres voisins. MM. Quoy et Gaimard nous assurent qu'ils ont trouvé des monticulaires libres et flottantes comme de larges plaques au milieu des eaux.

Si nous jugeons de tous les animaux de cette classe par ce que noiis savons des actinies, que l'on a pu observer plus fréquemment et d'une manière plus complète, les zoanthaires seroient éminemment carnassiers et senourriroient d'animaux proportionnels à leur taille" qu'ils attendraient, saisiraient et entraîneraient dans leur estomac au moyen de leurs tenta- cules* En effet, en les examinant dans l'eau sous l'influence d'une douce température, et surtout sous celle d'une vive lumière solaire, on les voit dans une sorte de tension, les tentacules autant épanouis que possible , attendre qu'une proie quelconque vienne k passer. Aussitôt qu'elle en touche quelques-uns, il est rare qu'elle ne soit pas un peu retardée dans sa course; alors tous les autres agissent et l'ont bien- tôt amenée vers la bouche, ou elle est engloutie. On peut aisément en faire l'expérience avec des moules et des pa-

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telles, et même avec de petits poissons ou des crustacés, qui sont la nourriture habituelle des actinies.

Nous supposons que les autres zoanthaires se nourrissent également de petits animaux vivans, qu'ilssaisissent au passage.

Quant à la reproduction, nous savons aussi par les expé- riences faites suç des actinies par Dicquemare , que les zoanthaires jouissent à un haut degré delà faculté de repro- duire une partie qui leur a été enlevée accidentellement. Ainsi cet observateur est parvenu à voir sur des actinies cou- pées transversalement en deux, la moitié inférieure donner naissance, au bout de quelque temps , à un animal com- plet et pourvu de tous ses tentacules. Il a aussi vu des acti- nies, coupées en deux longitudinalement, produire defcx ani- maux complets.

Le mode ^de génération par scissure accidentelle n'est cependant pas le seul qu'on remarque dans cette classe d'animaux. On sait en effet, qu'ils produisent un nombre considérable de gemmes globuleux, que Réaumur, Dicque- mare et plusieurs autres naturalistes ont vu sortir du fond de la bouche ou de l'estomac retourné et suivre leur déve- loppement un peu à la manière de ceux des hydres.

En est-il de même des zoanthaires lapidescens ? Cela est fort probable. C'est-à-dire qu'ils se reproduisent aussi par des gemmes qui vont se fixer dans les lieux qui présentent les circonstances favorables à leur développement; mais il faut croire qu'ils le peuvent aussi par une sorte d'extension de leur tissu contenant les gemmes, ce qui produit l'augmenta- tion de la masse agglomérée.

La durée du développement de ces animaux, l'époque à laquelle ils sont aptes à se reproduire, et la durée totale de leur vie, nous sont complètement inconnues.

On a bien publié que les zoanthaires madréporifères se reproduisoient avec une extrême rapidité, au point que dans les mers des pays chauds, où ils sont trés-abondans, Ton a dit avoir vu se former des récifs, dans des endroits ou il on'y en avoit pas quelques années auparavant; mais MM. Quoy et Gaimard, ont relevé l'inexactitude de cette assertion, dans la partie zoologique de la circumnavigation de l'Ura- nie , et ont montré combien elle étoit exagérée.

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M. Reinhardt, de Leyde, nous a cependant assuré que pendant un séjour de plusieurs années dans l'archipel des Moluques , il avoit confirmé ¡'observation de Forster, de Cook, etc.

Les animaux de cette classe ne sont que d'une utilité assez foible à l'espèce humaine, du moins comme nourriture : il pa- roft cependant que l'on mange quelquefois des actinies en Grèce et même en France, sur les côtes de la Méditerranée. Les polypiers sont souvent employés pour faire de la chaux, dans les pays où manque la pierre calcaire. Dicqüemare æ aussi proposé d'employer les actinies comme des espèces de baromètres propres à présager le beau ou le mauvais temps; mais lui seul paraît s'en être servi à cet usage.

Ainsi pour Tespèce humaine on peut dire que les zoan- thaires ne sont utiles que comme moyen philosophique. Ce sont en- effet des animaux fort remarquables sous ce rapport, et dont la connoissance a introduit des considérations très- intéressantes dans la science de la vie.

Ils nous sont peu nuisibles, à moins d'admettre que par leur accroissement ils ne puissent donner naissance à des récifs, à des écueils dangereux pour la navigation. On con* çoit en effet qu'ils rehaussent les bas-fonds des mers où ils se trouvent, qu'ils en rétrécissent les passes, etc.

' Pour le reste de la nature organique, il est aisé de voir que les zoanthaires doivent être plus souvent victimes que déprédateurs. En effet, les actinies sont la nourriture habi- tuelle de beaucoup d'espèces de poissons, et entre autres des morues.'

Quant aux modifications que ces animaux peuvent appor- ter à l'accroissement et à la ligure du globe terrestre, on voit par quelques circonstances de géognosie, que les po- lypiers fossiles sont quelquefois en masses assez considérables pour former des couches puissantes qui portent des dénomi- nations particulières; ainsi le corql-rag des géologues anglois, le calcaire à polypiers des formations normandes, en sont une preuve évidente. On est donc en droit d'en conclure que dans la nature vivante il peut en être également ainsi, et que les restes de zoanthaires madréporifères peuvent réellement, par leur accumulation, produire aujourd'hui ce qu'ils ont

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produit autrefois, c'est-à - dire des coaches ou des amas consi- dérables qui augmentent l'écorce de la Ierre el en modii fient la configuration. C'est un fait qui nous paroit hors de doute, quoiqu'il ait été exagéré par les géologues du der- nier siècle.

La connoKsance des espèces qui composent cette classe et par conséquent leur distribution méthodique et systématique, s sont d'une telle difficulté, à cause de l'impossibilité presque a absolue de les posséder dans nos collections, que jusqu'ici -a cette partie de la science n'a fait que de très-foibles pro- * grés. ii

Leur distinction n'a en effet presque porté que sur les c polypiers et il n'étoit pas certain que des différences dans i ceux-ci fussent nécessairement concomitantes avec des dif- a férences dans les animaux. Nous devrons sous ce rapport j des connoissancés d'une haute importance aux résultats du i dernier voyage de MM. Quoy et Gaimard. Ils ont en effet ¿ examiné et peint avec une scrupuleuse exactitude, les ani- v maux de tous les polypiers qu'ils ont rencontrés. Nous avons eu à notre disposition leurs figures, leurs manuscritsr et souvent même les animaux qui en ont été l'objet, en sorte que nous ayons pu donner à notre travail un caractère bien plus instructif qu'il n'eût été sans cela; c'est même ce qui a dû en retarder un peu la publication. 11 nous a ce- pendant encore été impossible de comparer les espèces ani- males avec les espèces de polypiers , et nous admettons jnême momentanément celles que M. de Lamarck a établies; mais nous "avons pu caractériser les genres d'après l'animai tout entier, et par suite établir une disposition systéma- tique qui fût en rapport avec l'organisation.

La première division que nous établirons dans cette classe, portera sur la structure du corps, qui est mou et flexible dans la première section ; coriace et quelquefois encroûté dans la seconde, et constamment calcaire dans la troisième. Avec ce caractère extérieur et parfaitement visible, il s'en trouve d!aulres que l'on pourra considérer comme plus importaos ; ainsi dans la première section , les individus sont toujours isolés, solitaires; dans la seconde, ils sont presque constamment au moins agrégés et quelquefois sou-

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dés, et enfin dans la troisième, ils sont presque toujours soudés et peuvent former des masses arborescentes.

La distinction des genres n'a pu encore être bien ration- nelle; mais cependant elle porte le plus souvent sur la forme générale du corps et surtout sur la disposition des tenta- cules. Dans les espèces madréporifères, elle repose en outre sur la forme et la structure du madrépore.

Quant à la distinction des espèces, elle ne nous parpit pas être aussi avancée; dans les actinies, p*r exemple, elle est d'une très-grande difficulté, car elle ne peut porter sur la couleur, qui est extrêmement variable; elle doit donc re- poser presque entièrement sur la proportion des tentacules, sur leur forme, sur le nombre de leurs rangs, ce qui est également assez variable. Dans les zoanthaires coriaces ou so- lides il faut avoir recours au polypier, jusqu'à ce que les ob- servations curieuses de MM. Quoy et Gaimard aient pu nous fournir des élémens tirés des animaux et de leurs rapports avec les polypiers.

Fâm. I/9 ZoAjfTHaires mous ou Actiniens.

Corps constamment mou ou contractile dans tous les points, sans croûte ni partie intérieure solide*

Lücernaire, Luctrnaria.

Corps libre ou adhérent, comme gélatineux, transparent, cylindrique, élargi antérieurement en une sorte d'enton- noir divisé plus ou moins profondément en lobes rayon- nés, garnis à leur extrémité de tubercules papilliformes, et postérieurement en une espèce de pied ou de ventouse propre à le fixer.

Bouche centrale, un peu infundibuliforme, a lèvre quadri- lobée.

Espèces. La Lucernaire quadricorne : Lucemaria quadricor- nis, Linn., Gmel*, p. 3i5i, n.° i; d'après Muller, Zoolo Dan., i, p. 5a , t. 39, fig. 1- 6 ; cop. dans l'EnC. méthod", pl. 89, fig. 1 - 6. ( Mer du Nord. )

La Lè oero corne; L. auricula, Muller, ibid. 4, p. 35, t.i52,

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fig. i - 3; Montagu, Acta soc. Linn., 9, p. n3 , t. 7, fig. 5. (De la Manche. )

Observ. Ce genre, établi par Muller, a été adopté par tou* les zoologiste?.

Othon Fabricius a donné d'exceilens détails sur la pre- mière espèce, observée vivante dans les mers du Nord. Lainouroux en a donné quelques-uns sur la dernière. Nous avons eu l'occasion d'en observer aussi un individu, mais conservé dans l'esprit de vin. C'est un genre véritable- ment distinct et qui a quelque chose des stellérides.

Il ne nous paroît pas certain que les deux espèces admises soient véritablement différentes. En effet, il semble que le nombre des lobes du limbe offre assez de variations : Montagu en figure un individu avec sept lobes ; celui que nous avons observé en avoit huit bien réguliers. 11 est figuré d'après notre dessin dans l'atlas du Dictionnaire des sciences naturelles.

Nous aVons cru devoir retirer de ce genre la Lucernaria phrygia de Linn., Gmel., p. 3151, n.° 2, établi d'après la des- cription d'Othon Fabricius, et qui certainement n'appartient pas au type des Actinozoaires. Nous en formons un genre dis- tinct, sous le nom de Candelabrum, et qui prendra sa place auprès des siponcles.

MOSCHATE , M os ch a ta.

Corps cylindro-conique, alongé, atténué à l'extrémité noa buccale, élargi en une sorte de disque à l'autre.

Bouche assez petite, linéaire, transverse, au milieu de tenta- cules de deux sortes, le rang externe bien plus long que l'interne.

Espèce. La M. rhododactyle ; Ai. rhododactyla, Renieri, Catal. adriatiq. ( Médit, et Adriatiq. )

Observ. Ce genre, proposé par M. Renieri, ne nous a été d'abord connu que d'après une note et un dessin pris parM. Eysenhardt sur un animal conservé dans le cabinet de Vienne et provenant de l'Adriatique, et qu'il a bien voulu nous com- muniquer. Depuis lors nous avons observé nous-même dans la collection de Turin, en Juillet 1828, un animal conservé dans l'esprit de vin, trouvé à Nice par M. Bdnelli, et que nous rapportons à ce genre et probablement à la même es-

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pècc. Son corps étoit presque vermiforme, cylindrique, un peu atténué cependant à l'extrémité postérieure, et couvert d'un grand nombre de corps étrangers adhérens. La bouche étoit pourvue de deux rangées de tentacules; cçux de l'exté- rieure beaucoup plus longs que ceux de l'intérieure, qui doivent à peine sortir de la cavité buccale : à l'intérieur, nous n'avons pu observer qu'une cavité étendue d'une extrémité à l'autre sans intestin distinct, mais seulement avec une sorte de rétrécissement pylorique formé par des plis frangés dans le milieu de sa longueur.

Cet animal, qui ressemble un peu à une holothurie, vit flottant et libre dans Tintérieur de la mer.

ACTINECTE, Actinecta,

Corps libre, court, plus ou moins globuleux, côtelé, pourvu à une extrémité d'unè sorte de cavité aérienne, et à l'autre d'un disque couvert, d'un grand nombre de tentacules très- courts et souvent lobés, et percé dans son centre par la bouche.

A. Espèces sans suçoirs extérieurs,

L'ACTINECTE OLIVATREJ A. olivacea, Lesueur, Acad. d'hist. nat. Philad., tome 1, part. 1, tab. 7, fig. 1,2 et 3. ( Mer d'Amériq. )

L'A. D'OUTRE-MER : A. ultramarina, id,, ibid., fig. 4, 5 , 6, 7; Minyas cyanea, Cuv., Règn. anim., t. 4, P- 24.

L'A. 3 AUNE; A. Jlava, id., ibid,, fig. 8,9.

L'A. TUBERCULEUSE; A, tuberculosa, Quoy et Gaim., Astro* labe, Zoolcftg., msc.

B. Espèce pourvue de lignes de suçoirs (G. Minyas, Cuv.)-

L'A. VERTE ; A. viridula, Quoy et Gaim., Astrolabe, msc. ( Nouvelle - Zélande. )

Observ, Ce genre a été réellement établi par M. G. Cuvier dans la première édition de son Règne animal, sous le norçi d e Minyas, mais caractérisé d'une manière erronnée, en sorte qu'il a dû le placer dans la division de ses échinodermes sans pieds, à côté des siponcles et loin des actinies. C'est à M. Lesueur que la science doit cette rectification : il a, en effet,

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remarqué que l'ouverture indiquée par M. Cbvier à l'extrémité non buccale, étoit due à la contraction du corps de l'animal, ainsi qu'à l'existence d'une sorte de cavité aérifère, et n'avoit aucun rapport avec celle qui se voit à l'extrémité postérieure des holothuries; aussi a-t-il réuni l'espèce type du genre Minyas avec les autres actinies. En faisant cependant l'ob- servation que cette espèce et quelques autres qui s'en rap- prochent, jouissent de la faculté de nager, au moyen de l'espèce de vessie aérifère qu'elles peuvent former à l'extré- mité non buccale, et en y ajoutant ce que nous apprennent MM. Quoy et Gaimard d'une espèce qu'ils considèrent aussi comme une espèce de minyas, que les tubercules qui for- ment des côtes le long du corps, sont séparés par des lignes simples de suçoirs, qui peuvent servir à produire une adhé- sion , il nous semble que le genre Minyas peut être conservé* Ce seroit donc un genre qui auroit, comme le font observer MM. Quoy et Gaimard, quelque chose d'intermédiaire aux holothuries, aux porpites et aux actinies, mais qui réelle- ment diffère assez peu de celles-ci et doit du moins rester dans la même famille.

Dans le doute où nous sommes que les actinectes, décrites par M. Lesueur, sont pourvues de ces lignes de suçoirs ob- servées par MM. Quoy et Gaimard dans leur minyade verte, BOUS conserverons les deux divisions.

DISCOSOME , Discosoma.

Corps très-déprimé, circulaire, trè*-mince, élargi en disque à ses deux extrémités et pourvu dans toute la surface buc- cale d'une grande quantité de petits tubercules, disposés en rayons, avec la bouche très-petite et comme mame- lonnée au centre.

Espèce. Le DISCOSOME NUMMIFORME; D. nummiforme, Leu- ckart, Ruppel's Reise, tab. 1, fig. a, b, c. (Mer Rouge.y

Observ. Ce genre a été établi par M. Leuckart, dans l'ou* vrage cité, pour une actinie de la mer Rouge, qui diffère principalement de toutes les autres par sa forme discoïde et par l'absence de tentacules , remplacés par de très-petites papilles.

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Nous ne la connoissons que d'après la figure et la descrip- tion de Fauteur cité.

Dans notre Système de nomenclature nous nommerons vo- lontiers ce genre Actinodiscus.

ACTINODENDRE, Actinodendron,

Corps cylindrique, assez court, fixe, élargi aux deux extré- mités. Le disque buccal avec un ou deux rangs de tenta- cules très-gros, très-longs, arborescens, garnis dans leur longueur de masses alternes de tubercules granuleux.

Espèces. L'ACTINODENDRE ALCYONOÏDE; A. alcjonoidea, Quoy et Gaim. , Astrol., Zool., msc. (Isles des Amis.)

L'A. ARBORESCENT; A. arbórea, id., ibid. (Nouvelle-Guinée. )

Observ. Cette division générique a été proposée par MM. Quoy et Gaimard, dans le manuscrit de leur voyage, pour deux espèces d'actinies, dont les tentacules sont véritablement bien singuliers, en ce qu'ils ressemblent à des arbres ou mieux à certaines espèces d'alcyons ; elles sont en outre remarquables par leur grande taille, puisqu'elles ont au moins un pied de haut sur autant de large.

Elles offrent aussi la particularité d'étre extrêmement ur- ticantes, plus sur la peau que sur les membranes muqueuses.

METRIDIE, Melridium.

Corps subcylindrique, lisse, terminé inférieurepient par un disque contractile et préhensile, et supérieurement par une bouche anguleuse, au centre de tentacules de deux sortes, les plus longs pinnés.

Espèce. La Métridie plumeuse; M, plumosa; Actin. plumosa, Linn., Gmel., p. 3i32*, n.° 3 ; d'après Muller, Zool. Dan., 3, pag. 12, tab. 88, fig. i -4. (Mer du Nord.)

Observ. Ce genre a été établi par M. Oken dans son Manuel d'hist. nat., tom. 1, pag. 349, pour un petit nombre d'es- pèces d'actinies chez lesquelles il admet qu'une partie des tentacules sont pinnés comme les branchies des serpules.

Nous ne connoissons directement aucune des espèces de znétridie, et pour Y Act. plumosa le nom indique que ses ten- - tacules sont pinnés ; mais pour VA. dianthûs, que l'op connoit

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d'aprés Ellis, il est certain qu'ils ne le sont pas : cela est peut-être même assez douteux pour la première.

THALLASIANTHE , Thallasianthus.

Corps circulaire, déprimé , élargi à ses deux extrémités et surtout à l'extrémité buccale, qui est garnie dans sa circonfé- rence d'un grand nombre de tentacules ramifiés et pinnés. Bouche centrale fort petite et mamelonnée.

Espèce. Le THALLASIANTHE ETOILE; T. aster, Leuckart, Rup- peVs Reise, tab. 1, fig. 3 , a, ". ( De la mer Rouge.)

ObsetŸ. Ce genre, établi par M. Leuckart dans le voyage en Afrique de Ruppel,*a un certain nombre de rapports avec le précédent, dont il ne diffère en effet que parce que les tentacules sont beaucoup plus nombreux et surtout bien plus petits.

Nous ne le connoissons du reste que d'après l'auteur cité.

ACTINERIE, Ac tiñería.

Corps cylindrique, court , élargi aux deux extrémités et pourvu dans tout son disque supérieur de tentacules très- petits, villeux, lanugineux, ramifiés et réunis en petites masses fusiformes et radiaires.

Espèce. L'ACTINERIE VILLEDSE; A, villosa, Quoy et Gaimard, Astrolab., Zoolog., msc. ( Isles des Amis. )

Observ. Cette division des actinies est assez particulière, à cause de la forme et de la disposition des tentacules, pour pouvoir être admise.

ACTINOLOBE , Actinolobao

Corps déprimé, très-élargi à sa base et plus ou moins lobé a son disque buccal, couvert de tentacules très-courts et presque tuberculeux.

Espèces. L'ACTINOLOBE ŒILLET ; A. dianthus, Ellis, Trans.phil,, 1767, pag. 436, tab. 19, ñg. 8.

Ac tin. pentapeta, Pennant, Brit. Zool.9 4" 8o.

A. senilis, Adans., Linn. Trans., 5, 9.

L'A. noueuse: A. nodosa, Linn., Gmel., pag. 3i33, n.° 11; Otbon Fabr., Faun. GroenL, pag. 35o , n.° 341*

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Observ. Nous ne connoissons cette aclinie, qui est le type de ce genre, que d'arprès la description et la figure qu'en a données Ellis ; mais s'il est vrai que son limbe soit pentalobé, il est évident qu'elle doit former une division particulière, faisant le passage aux lucernaires. M. Rapp donne une excel- lente figure (tab. 3, fig. 1) d'une espèce de cette division sous le nom à'A. plumosa.

ACTINIE, Actinia.

Corps cylindrique., quelquefois alongé et même pédiculé, élargi, üxé à sa base et pourvu à la circonférence du limbe buccal d'un nombre plus ou moins considérable de longs tentacules simples , obtus , disposés irrégulièrement sur plusieurs rangs.

Bouche grande et linéaire dans le repos.

Observ. Ce genre , ainsi défini, ne contient plus que les es- pèces ordinaires d'actinies, celles dont le corps, en général assez court, cylindrique, dans l'état d'extension médiocre, hémisphérique dans le repos et constamment fixé, est pourvu de tentacules sur plusieurs rangs et généralement assez longs.

Malgré cette réduction le nombre des espèces d'actinies est encore fort considérable, et il en existe en effet dans toutes les mers. Malheureusement ce sont des animaux dont la conservation dans les collections ne peut être de presque aucune utilité pour la distinction des espèces, et pendant la vie elles diffèrent tellement de couleur et même de forme, ouivant les localités et le degré d'épanouissement, qu'il est véritablement fort difficile de les caractériser d'une manière suffisante pour les faire reconnoitre sûrement; aussi les ob- servateurs qui ont traité de ces animaux dans nos différentes mers, ont-ils trouvé, beaucoup plus aisé d'établir de nouvelles espèces que de chercher si elles n'avoient pas été décrites" D'après cela, nous sommes bien éloignés de croire que toutes celles qui ont des noms différens sont réellement distinctes. Nous ne voudrions pas davantage assurer que celles que l'on a réunies sous la même dénomination soient véritablement de la même espèce. Dans cet embarras, les descriptions étant souvent beaucoup trop peu comparatives pour qu'il nous fût possible d'y remédier, nous avons pris le parti d'énumére?les

60. 19

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espèces d'actinies suivant les mers qu'elles habitent : il y aura, sans doute, beaucoup de doubles emplois; mais du moins cette liste servira à porter Inattention des naturaüstes sur ce point encore fort obscur de la science. Nous avouerons même que, quoique noiis ayons eu l'occasion d'observer une partie des espèces qui vivent en France, siir les côtes de la Manche, sur celles de l'Océan et dans la Méditerranée, nous ne pou- vons encore assurer les parties de l'organisation sur lesquelles doit porter la distinction des espèces.

Ce ne peut étte la couleur ; car VA. equina, si commune sur tous les rochers de la Manche, est tantôt d'un beau vert-bou- teille uniforme, tantôt d'un beau brun-prune de Monsieur, quelquefois d'un rouge assez vif, et, enfin, quelquefois aussi d'un vert tacheté de violet, ou, au contraire, d'un violet tacheté de vert.

Le nombre des rangées de tentacules ne peut que diffici- lement être employé dans ce but ; car ces organes ne sont réel- lement pas rangés en cercles.

Leur proportion offriroit sans doute de meilleurs carac- tères; mais comme ces organes sont susceptibles de degrés très- différens d'extension, elle est encore assez difficile à juger.

M. Wilh. Rapp, dans la Monographie qu'il vient de pu-* blier (1829), n'en définit que vingt-trois espèces, dont cinq douteuses et deux nouvelles, A. depressa et Jiliformis.

* Actinies de la Manche et des mers du Nord.

: L'Actinie écarlate: A. coccínea, Linn., Gmel., p. 3i23, n.° 60; Muller, Z00L Dan., tab. 63, fig. 1 - 3; cop. dans " l'Enc. méth., pl. 72, fig. 1 et 2.

L'A. ONDULEUSE : A, undata, Linn., Gmel., p. 3133 , n.° 7 ; Muller, Zool. Dan., tab. 63 , fig. 45 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 72 , fig. 6.

L'A. VEUVE : A. viduata, Linn., Gmel., p. 3i33, n.° 8¿ Muller, ibid., fig. 6 - 8; cop. dans l'Enc. méth., pl. 72, fig. 4 - 5.

L'A. TRONQUEE : A. truncata, Linn., Gmel., p. 3133 , n.° 9; Dicquemare, Acta anglic., 63 , p. 387 , t. 17 , fig. i3.

L'A. blanche : A. candida, Linn., Gmel., p. 3i35, n.° 17; Muller, ibid,, U 115.

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L'ActiNiB ANGULEUSE : Ao effata, Lion., Gmel., pag. 3i33, n.° 7 ; Baster, Opuse. subs., 1, lab. 14, fig. a ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 74, fig. 1.

L'A. rousse: A. equina, Linn., Gmel., p, 3131 ; Muller, -Zoo/. Dan., !. 23 , fig. 1 - 5 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 71, fig. 6 - 10.

Actinia hemisphœrica, Pennant, Bril. Zool., 4, 60.

j4. ru/à, de Lamk., 3, p. 67.

-4. mesembryanthemum, Turton , Brit. Faun., p. i3u

^4. macúlala, Adams, Linn. Trans., 5, p. 8.

L'A. SENILE : seniUs, Linn., "Sys/. no/., p. 1088 ; Gærtner,

P/iii. /r., 1761 , p. 82 , tab. 1 , fig. 4, A, B; cop. dans l'Enc. méth., pl. 70, fig. 4, et Dicquemare, , 1773, p. 866, lab. 16, fig. io.

Jf. verrucosa, Pennant, Bril. Zoo/., 4, p. 49.

^4. crassicornis, Adams , Linn. Trans., 3 , p. 252. equina, Sow., Bn/, miscellan., tab. 4. gemmacea, Ellis et Soland., p. 3 , n.° 3.

L'A. remarquable; A. spectabilis, Othon Fabr., i£id., p. 351, n.° 342.

L'A. dilatée : A. dilatóla, Linn., Gmel., p. 5i34, n.° 12; Muller, Zoo/. Dan. prod., 2796.

L'A. crassicorne ; ^1. crassicornis, Othon Fabr., ifcid., p. 348, n.° 340.

L'A. clayonnée: A. Ji scella, Linn., Gmel., p. 3135 , n.° 22; Muller, Zoo/. Dan., p. 13 , tab. 83, fig. 3.

L'A. iris : ins, Linn., Gmel., p. 3i35, n.° 21 ; Muller,

i¿i2., p. 3, tab. 82, fig. 5 et 6.

L'A. très-petite : ¿4. pu silla, Linn., Gmel., p. 3135 , n.° 23 j Ol. Swartz, No?. Act. Stockh., 1788, 3, n.° 7, tab! 6, fig. 2.

** Actinies de l'Amérique septentrionale.

L'ACTINIE cavernate; -d. cavernata, Bosc, Vers, 2 , p. 221, pl. 21, fig. 2. ( Caroline. )

L'A. réclinée; ^4. reclinata, id., i(id., fig. 3. (Océan çtlant., sur deux fucus.)

*** Actinies de la Méditerranée et de VAdriatiqueo

L'Actinie verte : -4. viridis, Linn., Gmel",.p. 3i34, n.° i5 ¿

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Forskal, Faun. Arab., p. 102, n.° 11 ; Icon., tab. 27 , litt. B;

cop. dans l'Enc. méth., pl. 7, fig. 8 et 9.

L'Actinie rouge : A. rubra, Forskal, ibid. , p. 101 , n.° 20, et leones, tab. 27 , litt. A; cop. dans FEnc. méthod., pl. 72, fig. 7 ; Delle Chiaje, pl. 17, fig. 1.

L'A. JUDAÏQUE : A. judaicay Linn., Gmel., p. 3i33, n*° 4;

Plancus, Conch, min., p. 43, tab. 6.

L'A. blanche ; A. alba, Renieri, Prodromo d'osservazioni, etc. L'A. géante j gigasy id., ibid.

L'A. ROUGE; A. rubra y id. y ibid.

L'A. PENCHEE ; A. reclínala, id., ifcid.

L'A. brune ; A. effata? Risso, Europe mérid., t. 4> P*

n. 47*

L'A. ROUSSATBE , A. rufa, id. i£id., n.° 48.

L'A. CORALLINE : A. corallina, id.y ibid. y n.° 285; Rondelet,

p. 381, 14.

L'A. VIOLATRE; A% violacea, id. y ibid. y n.° 5o.

L'A. CONCENTRIQUE; A. concéntricay id., ibid. y n.° 5i.

L'A. feinte; A. pi eta y id., ibid.y n.° 52.

L'A. striée; A. striata, id., ibid.y n.° 53.

L'A. blanche; A. alba, id., ibid.y n.° 54"

L'A. BRÉVITENTACOLÉE ; A. brevitentaculata, id., ibid., n.° 55. L'A. ROSE ; A. rosea, id., ibid. , n.° 56.

L'A. glanduleuse : A. glandulosa, id., ibid.y n.° 57; Otto, 18, 32.

L'A. VAGANTE : A. vagans; Ammonia vagans , Risso, ibid., p. 288, n.° 58.

L'A. COMESTIBLE : A. edulis; Anemonia edulis, id., , n.° 59. L'A. CRASSICORNE; ^4. crassicomis, Delle Chiaje, tab. 16, fig. 10 , 11. (Mer de Naples.)

L'A. PÉ00NCULÉE; ¿4. pedunculata y id., ibid.y fig. 11. (Mer de Naples.)

L'A. carciniopode : A. carciniopodos , Otto , Acta Leopold. fiat. ac. cur. y 11 , p. 3, tab. 40; Medusa palliata, Bohadsch, Zooph.y tab. 11, fig. 1. (Mer de Naples.)

L'A. de Carus; A. Cari y Delle Chiaje, tab. 17, fig. 2. (Mer de Naples.)

L'A. transparente; A. hyalina, id., ibid.y fig. 3.

L'A. ipoisÉE, A. effata.

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**** Actinies d'Afriqueo

L'Actinie ECAILLEUSE : A. squamata, Brag., Diet., n.° 17; de Lamk., 3 , n.° 19. (De Madagascar.)

L'A. quadr angulaire: A. quadrangularis, id., ibid., n.° 19; de Lamk., n.° 21. (De Madagascar.)

***** Actinies de la mer Rouge.

L9Actinie géante : A. gigantea, Linn., Gmel., p. 3134 " n.° i3 ; d'après Forskal, Anim. descript., p. 100, n.° 8.

L'A. blanche: .¿4. alba, Linn., Gmel., p. 3i34, n.° 14; d'après Forskal, ibid., p. 101, n.°9.

L'A. POLYPE : A. polypus, Forskal, ibidp. 102, n.° 12; Icon., tab. 27, fig. C; cop. dans l'Enc. méth., pl. 72, fig. 10. ^4. priapus, Linn., Gmel., p. 3i34, n.° 16.

-¿4. maculata, Brug., Enc. méth.; Dictionn., n.° 14, et de Lamk., 3, p. 69, n.° 14.

L'A. QUADRICOLORE ; A. quadricolor, Leuckart, Voyage de Ruppel dans l'Afrique sept., atlas, tab. 1, fig. 2.

****** Actinies des mers de l'Inde et Australe.

L'Actinie A COURTS TENTACULES; A. brevitentacula, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zoolog., msc. (Nouvelle-Irlande.)

L'A. AURORE; A. aurora, id.ibid. (Nouvelle-Irlande.) L'A. VIOLETTE; ^4. violacea, id., ibid. (Nouvelle-Irlande.) L'A. DES PAPOUS; A. papuana, id., í¿id. (Terre des Papous.) L'A. DE DOREY; .¿4. doreensis, id., ¿¿¿d. (Nouvelle-Guinée. ) L'A. MAGNIFIQUE; .¿4. magnifica, id., ¿¿id. (Vanicoro.)

L'A. D'AZUR; -4. azurea, id., i¿id"

L'A. vase ; ^4. vasa, id., ifcid.

L'A. VERDATRE; A. viridescens, id., ibid.

AcTiNOcàRE, Actinocereus.

Co/ps fixe, cylindrique, alongé, élargi aux deux extrémités, très-contractile et pourvu d'un seul rang de tentacules plus ou moins pétaliformes à la circonférence du disque buccal.

Espèces. L'ACTINOCERE SESSILE ; A. sessilis, Gærtner, Philos. Trans., 1761 , p. 82, tab. 1, fig. 4, y4.

^4. verrucaria, Pennant , BriJ. Zoo/., 4, p. 49*

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L'AcTiNOcfeaE sillón Né E: A. sulcata, Pennant, Brit. Zool., 4 , pag. 48 ; Gærtner, ibid., fig. 1 ; cop. dans FEnc. méthod., pl. 73, fig. 1 et 2.

A. maculaba, Adams, Linn. Soc., 5, p. 8.

A. cereusj Turton, Brit. Faun., i3i.

Hydra ccrcus, Linn., Gmel., p. 3867, n.° 35.

L'A. PEDONCOLEE :pedunculata, Pennant, p. 49 î Gærtn.j tab. 1 , fig. 2.

bellis, Turton, Brit* Faün.f p. 13lo

A. plumosa, Stewarts, Ellis, 1, 394.

L'A. intestinale; intestinalis, Oth. Fabr., Faun. Groenl., p. 351, t. 1, fig. 11, var. 5.

truncata, Linn., Gmel., p. 3i33, n.° 9.

L'A. CALICIFORME ; ^4. calyciformis, Gærtner, i¿í¿., pl. fig. 2, A, B, C; cop. dans l'Enc. méth., pl. 71, fig. 4 , ^4,B.

L'A. ETOILE : ^4. aster.

Hydra aster, Linn., Gmel., pag. 3868 , n.° 10 ; Ellis, Iran*, pfeii., 57, tab. 19, fig. 3 ; cop. dans FEnc. méth., pl. 71, fig. 3.

L'A. souci; A. calendula, Soland. et Ellis, tab. 1, fig. 3.

Hydra calendula, Linn., Gmel, p. 3869, n.° 14*

Observ. Ce genre, établi par M. Oken sous le nom de Cereus, pour les espèces d'actinies qui n'ont qu'un seul rang de ten- tacules, souvent pétaloïdes, est véritablement assez distinct et peut être adopté ; il sert en effet de passage au genre des Zoanthes, qui n'en diffère guère que parce que dans celui-ci les individus commencent à se greffer entre eux d'une ma- nière peu serrée et seulement peut-être par une sorte de racine.

Les espèces d'actinocères sont assez nombreuses, mais fort difficiles à caractériser.

Fam. II. Les ZOANTHAIRES CORIACES.

Corps plus ou moins rapprpché, quelquefois soudé, encroûté

ou solidifié par des corps étrangers, et formant par la des- siccation une sorte de polypier coriace.

Observ. Cette famille ne contient qu'un assez petit nombre de genres, que l'on a souvent regardés comme des alcyons.

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ZOANTHE, Zoanlhut,

Corps alongé, conique, élargi à sa partie supérieur^, avec une bouche linéaire, transverse, au milieu d'un disque bordé de tentacules courts, atténué, pédonculé à sa base et naissant d'une partie commune, traçante, comme une sorte de racine.

Espèces. Le ZOANTHE SOCIAL ; Z. socialis, Lesueur, Menu Act. acad. sc. phil., t. i, p. 176. (Côtes de la Guadeloupe.)

Le Z. DE SOLANDER ; Z. Solanderi, id., ibid., p. 177, pl. 8, fig. 1. (Côtes de Saint-Thomas.)

Le Z. DOUTEUX ; Z. dubius, id., ibid.

Observ. Ce genre a été établi par M. Cuvier dans ses Élé- mens de zoologie ; mais il y comprenoit des espèces d'actinies qui ne naissent pas d'une partie commune. M. de Lamarck, en l'adoptant, Fa restreint ¿ celles qui offrent ce caractère. Cependant M. Cuvier, dans la première édition de son Règne animal, y a encore réuni les espèces courtes qui, s'agrégeant par les côtés, forment ainsi des espèces de membranes en- croûtantes, et dont M. Lesueur a fait ses genres Mamillifère et Corticifère.

Nous ne connoissons les zoanthes que d'après les bonnes descriptions et les figures que nous devons à M. Lesueur. 11 en résulte que ce sont de véritables actinies, constamment fixées.

Ce genre, dans notre Système de nomenclature, pourroit être nommé Actinorhyse, Actinorhyza.

MAMILLIFERE , Mamillifera.

Corps coriace, court, mamilliforme, un peu élargi ¿ l'extré- mité buccale, qui est pourvue de tentacules marginaux sur plusieurs rangs, subpédonculé à l'autre extrémité , et naissant en plus ou moins grand nombre de la surface d'une expansion membraneuse, commune et fixée.

Espèces. La MAMILLIFERE AURICULE ; M. auricula, Lesueur, Mem. Acad. sc. nat. Pkilad., 1, p. 178, pl. 8, fig. 2. (Del'Ar- chipel américain. )

La M. NYMPHÆA ; M. nymphœa, id., ibid. ( Côtes de Saint* Christophe. )

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La MAMILUFERE MAMELONNEE , M. mamiüosa.

Alcyonium mamillosum, Linn., Gmel., p. 38i5, n.° 16; Soland. et Ellis, Zooph., p. 179, n.° 5, tab. 1 , fig. 4 et 5 ; Sloane, Jam., 1 , tab. 21, fig. 2 et 3 ; de Lamk., Anim. sans vert., 2.

Palythoe mamiüosa, Lamx., Polyp, flex., p. 361 , n.° 513. (Côtes de la Jamaïque.)

La M. OCELLEE , M. ocellata.

Alcyon, ocellatum, Linn., Gmel., p. 38i5¿ Soland. et Ellis, Zooph., p. 180, n.° 6, tab. 1, fig. 6 j Sloane, Jam., 1, tab. 21, fig. 1 ; de Lamk., ibid.

Palythoe ocellata, Lamx., iftii., n.° 514. (Côtes de Saint- Domingue.)

Observ. Cette division générique a été réellement établie pour la première fois par Lamouroux, sous le nom de paly- thoe ; mais d'après des individus desséchés ou d'après le*s figures et dc$ descriptions de Solander, en sorte qu'il en faisoit encore un genre d'alcyons, comme tousses prédécesseurs; mais M. Lesueur, en observant ces animaux vivans, a parfaite- ment reconnu que c'étoient des actinies, tout en en formant un genre que l'on peut adopter. Cependant il est évident qu'il ne diffère des zoanthes qu'en ce que le corps est mame- lonné et qu'il fait saillie à la surface d'une membrane com- mune.

Quant aux espèces que nous signalons dans ce genre, il est probable que les deux décrites par M. Lesueur ne dif- fèrent pas de celles que 3olander avoit dénommées depuis long-temps, puisqu'elles proviennent des mêmes mers; mais c'est ce que nous ne pouvons assurer.

MM. Quoy et Gaimard en ont distingué cinq ou six espèces nouvelles dans le cours de leur dernier voyage; elles nous pa- roissent cependant différer un peu des autres, en ce qu'elles sont bien davantage séparées.

Nous en avons aussi reçu une de la Méditerranée, mais desséchée, en sorte qu'il seroit difficile de la définir.

M. Savigny a donné le nom d'Isaure à un genre qui nous paroît devoir être fort rapproché de celui-ci, Description de l'Égypte, Polypes, pl. 2 , fig. j, 2 et 3.

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CORTICIFERE, Corticifera.

Corps court, cylindrique, pourvu à son extrémité libre d'une bouche longitudinale au milieu d'un disque, garni sur ses bords de tentacules pé tali for mes, enveloppé dans une peau encroûtée de sable, et formant, par la réunion latérale et complète d'un plus ou moins grand nombre d'individus, une sorte de polypier ou de croûte solide à la surface des corps marins.

Espèces. La Corticifèrb CLAREÓLE; C. glareola, Lesueur, Acad. sc. not. Philad., t. 1, p. 178, pi. 8, fig. 6 et 7. (Des côtes de la Guadeloupe. )

La C. JAUNE; C.Jlava, id., ibid. (Isle Saint-Thomas.)

Observ. Ce genre, établi par M. Lesueur, loc. cit., passe véritablement aux astrées. En effet, la solidité de la peau des actinies composantes , la manière complète dont elles sont soudées entre elles par les côtés, en font une sorte de poly- pier encroûtant.

Fam. III. Les MADREPORES, Madreporeao

Animaux simples ou agrégés, et alors plus ou moins défor* més par leur greffe avec ceux qui les environnent, et contenant dans leur tissu une grande quantité de matière calcaire, d'où résulte par la dessiccation un polypier en- tièrement solide, pierreux, libre ou fixé, à surface ou cellules lamelleuses.

Observ. Cette famille constitue le grand genre Madrépore de Pallas, dont les* espèces, avant les observations de M. Le- sueur, de M. de Chamisso, et surtout de MM. Quoy et Gai- mard, n'étoient pour la plupart connues que par leurs dé- pouilles.

Les travaux de Donati, et surtout de Cavolini, avoient cependant fait connoître depuis assez long-temps les animaux de ces polypiers, auxquels on attribuoit naguère la formation de la plupart des îles et des écueils de la mer du Sud.

On trouve des madrépores dans toutes les mers, mais ils sont bien plus communs dans celles des pays chauds, en Amé- rique, dans l'Inde, dans l'Australasie, que dans la Méditer-

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ranée, et surtout que dans les mers du Nord, où ils sont en général plus rares.

Les oryctologues ont cependant déjà distingué un très-grand nombre d'espèces de madrépores à l'état fossile et dans des terrains d'ancienneté très-différente.

La distribution méthodique des madrépores n'a mime été essayée que d'après les polypiers seulement, par Pallas d'abord, mais surtout par M. de Lamarck, qui a donné des dénomina- tions particulières aux divisions du zoologiste allemand. M. de Lamarck, dans la* classification méthodique des polypiers, a pris en considération , non-seulement la forme des loges, mais encore celle de leur agglomération générale, et leur distribution à l'une ou aux deux faces de ces agglomérations ou du polypier, et enfin la fixité ou la liberté de celui-ci, comme nous l'avons exposé dans l'histoire de la zoophyto- logie.

Aidé par les manuscrits de MM. Quoy et Gaimard, nous avons essayé de caractériser les genres d'après les animaux conjointement avec les polypiers, en ayant égard beaucoup plus à la forme des loges, qu'à celle du polypier et de leur distribution à la surface.

L'ordre que nous aurions le plus désiré de suivre, auroit dâ * porter essentiellement sur la considération des animaux, et sur- tout sur celle des tentacules dont le nombre diminue et de- vient de plus en plus fixe, à mesure qu'en partant des Actinies bn se rapproche davantage des Polypiaires; mais malheureu- sement nous ne connoissons pas encore ceux d'un assez grand nombre de Polypiers. Nous avons donc été obligés de conti- nuer à mettre en première ligne la considération de la par- tie calcaire, toutefois en ayant égard à ce qui doit le plus traduire l'animal, ou à la nature réelle des cellules, et non plus à leur liberté ou adhérence, qui varie peut-être même dans une seule espèce, à leur nombre et à la forme de leur accumulation, comme les zoologistes l'ont fait jusqu'ici. En effet, outre qu'il est certain que toute espèce de polypier de Zoanthaire a commencé par une seule loge, il est évi- dent que dans chaque genre réellement naturel on peut concevoir qu'il en existe de simples et de complexes. Les Caryophyllies simples et les Turbinolies proprement dites ne

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sont-elles pas en effet des polypiers du même genre P Quant au mode d'accumulation des loges, il nous est également dé- montré qu'il pent varier dans chaque groupe naturel, au point qu'il en résulte des espèces d'arbres, des masses fasci- culées, glomérulées, des expansions encroûtantes ou libres, et alors cellulifères sur l'une ou sur les deux faces. Nous avons donné un bel exemple de cette assertion dans le genre que nous nommons Gemmipore et dans celui des Pavonies. Toutefois il est digne de remarque que, suivant l'ordre que nous avons cru devoir adopter, la forme arborescente, d'a- bord nulle ou très-rare, devient de plus en plus prédomi- nante, au point que dans la division des madrépores propre- ment dits il est très-rare que le polypier ne soit pas ramifié, tandis que dàns les madréphyllies, et peut-être même dans les madrastrées on ne le voit presque jamais avec cette forme"

Nous devons aussi fair£ l'observation que les limites des différences que l'àge apporte a la forme et peut-être à la structure même des polypiers, ne nous sont que très-impar- faitement connues, ce qui doit encore empêcher l'introduc- tion de la méthode naturelle dans la classification de ce groupe intéressant d'animaux.

D'après ces différentes considérations, il est évident que nous ne pouvons donner la classification que nous proposons comme définitive, mais seulement comme provisoire. D'au~ tant plus que, pour rendre notre travail complet, il nous auroit fallu reprendre pièce à pièce toutes les espèces de M. de Lamarck, en les comparant avec celles qui ont été établies ou figurées par Pallas, Ellis et Solander, Esper, et surtout en les comparant avec les polypiers pourvus de leurs animaux rapportés par MM. Quoy et Gaimard, Garnot et Lesson, ce que nous n'avons en ce moment ni le temps ni la possibilité de faire.

Dans l'état actuel de nos connoissances sur les zoanthaires pierreux, nous avons cependant trouvé à former plusieurs coupes génériques ou subgénériques, ce qui nous a permis de donner à nos caractéristiques plus de précision, et par conséquent plus de facilité d'application.

En voici une sorte de table synoptique qui en montrer^ la disposition générale :

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Cellules quelquefois déformées, mais toujours garnies de la- melles plus ou moins nombreuses, sur un polypier très-ra- rement arborescent.

CYCLOLITE , Cyclolit es.

Animal inconnu, solidifié par un polypier calcaire, court, simple, orbiculaire ou elliptique, aplati, et marqué de li- . gnes concentriques en dessous, convexe en dessus, avec un grand nombre de lamelles très-fines, entières, conver- gentes vers un centre sublacuneux.

Espèces. La Cyclolite NUMisMale: C. porpita ; Mad. porpita, Linn., Gmel., page 56, n.° 3; Guettard, Mém. 3, pl. 23, fig. 4,5; G old fuss, tab. 14, fig. 4, a, b.

La C. RADIEE ; C. radiata, Goidf., Petref., 47, tab. 14, fig. 1, *, d. (Des couches aréno-crétacées d'Aix-la-Chapelle. )

La C. lisse; C. lœvis, id., ibid., fig. 2 , a, d. (Calc, jurassiq. de la Suisse. )

La C. CANCELLÉE; C. cancellata, id., ibid,, fig. '5, a, c. (Calc, crayeux de Maastricht.)

La C. ondulée; C. undulata, id., i£., fig. 7, a, d. (Du pays de Salzbourg. )

La C. DISCOÏDE; C. discoidea, id., ibid., fig. 9, a. (Du pays de Salzbourg. )

La C. a crête : C. cristata, de Lamk., 2, pag. 234, n.° 2; cop. dans l'Enc. méthod., pl. 483, fig. 6 , a, b; Madrepo cris- to/a, Linn., Gmel, p. 3758 , n.° 8.

La C. elliptique: C. elliptica, de Lamk., i£id., n.° 4 ; Guet- tard , Mém. 3 , p. 21, fig. 17, 18.

La C. hémisphérique : C. hemisphœrica, de Lamk., ibid., n.° 2; Fungia poly môrpha, Gold fuss, i¿id., fig. 6, a, c et^ jusqu'à m. ( Calc, du Dauphiné. )

La C. SEMIRADIEE : C. semiradiata; Fungia radiata, Goldfuss, iiid., fig. 8 , n.° 6. ( Oolithe inf. d'Angleterre. )

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour des polypiers qu'on ne connoît encore qu'à l'état fossile.

Il a été adopté par la plupart des zoologistes. M. Gold- fuss l'a réuni cependant à celui des fongies et très-probable- ment avec raison ; car il n'en diffère que par ce que le

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dessous du polypier est garni de striés concentriques et que les lamelles de l'étoile sont entières.

M. Gold fuss réunit aussi à ce genre la pélagie de Lamou- roux, sous le nom de P. clypeata; mais véritablement à tort, car ce polypier appartient à une tout autre division.

Le C" cristata est véritablement très-différent des autres espèces : sa surface supérieure est en effet garnie de tuber* cules radiés autour d'une traverse également radiée; dispo- sition tout>à-fait particulière et qui rappelle un peu les mon- ticulaires ou mieux nos turbinastrées.

MONTLIVALTIE , Montlivaltia.

Animal inconnu, solidifié par une masse calcaire, ou polypier subconique ou pyriforme, fixé? ridé transversalement en dessous, élargi, excavé et lamello-radié en dessus.

Espèces. La MONTLIVALTIE CARYOPHYLLIE ; M. caryophyllata, Lamx., Zooph., tab. 79, fig. 8 à 10. (Cale, de Caen.)

La M. DE GUETTARD I M. Guettardi, Defr., Diet, des scienc. nat., tom. XXXII, p. 5o3 ; Guett., Mém., 3 , pl. 26, fig. 45.

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux ( loc. cit. ) pour un fossile des environs de Caen, qu'il dit, sans donner aucune raison à l'appui de son assertion, devoir être rappro- ché du genre Isaure, figuré par M. Savigny dans la planche 2 des polypes de la Description de l'Égypte , quoique cette Isaure ne soit qu'une véritable Actinie.

M. G old fuss fait de la M. caryophyllie de Lamouroux une espèce du genre Anthophylle de Schweigger; mais bien à tort, caries anthophylles ne sont presque que des turbinoiies fixées, tandis que le polypier type du genre Montlivaltie est une véritable Cyclolite, dont les rayons lamelleux débordent pour ainsi dire la base, qui est en outre plus conique que dans les autres cyclolites. C'est ce dont nous nous sommes assurés po- sitivement sur l'échantillon même de la collection de La- mouroux, faisant partie aujourd'hui de celle de Caen. Nous avons pu en même temps remarquer que la figure citée de Lamouroux est fort inexacte.

FONGIE, Fungia.

Animal gélatineux ou membraneux, le plus souvent simple, déprimé, orbiculaire ou ovale, ayant une bouche supé-

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r¡ eu re .transverse au milieu d'un large disque, couvert d'un grand nombre de cirrhes tentaculiformes fort gros, et solidifié dans son intérieur par un polypier calcaire, solide, simple, rarement complexe, ayant en dessus une étoile formée par un grand nombre de lamelles radiaires hérissées, et en dessous de simples rayons rugueux.

* Espèces vivantes.

A. Simples et circulaires.

La Fongie patellaire : F. patellaris ; Mad. patellar is, Linn., Gmel., p. 3757, n.°5; Ellis et Soland., p. 148, tab. 28, fig. 1. - 4. (Des mers de l'Inde et de la Méditerranée. )

La F. AGARICIFORME: F. agariciformis ; Mad.fungites, Linn., Gmel., p. 3757, n.° 4; Ellis et Soland., p. 149, lab. 28, fig. 5 et 6. (Des mers Rouge et de l'Inde.)

La F. CYCLOLITE; F. cyclolites, de Lamk., 2, p. a36, n.°3. La F. ROUGE; F. rubra, Quoy et Gaimard, Uranie, Zoolog., %o 1,2.

B. Simple et comprimée.

La F. comprimée: F. compressa, de Lamk., ibid., n.° 2¿ cDp. dans TEnc. méthod. pl., 483 , n.° 2. ( Océan indien. )

C. Complexes et oblongues.

La F. BOUCLIER : F. scutaria, de Lamk., ibid., n.°6; Seba, Mus., 5 , tab. 112, fig. 28 et 3o. ( Mer de l'Inde.)

La F. limace: F. limacina, id., ibid., n.° 7 ; Mad.pileus, Linn., Gmel., p. 3758, n.° 7 ; Ellis et Soland., tab. 45. (Mers de l'Inde.)

La F. bonnet : F. pileus, id., ¿¿id., n.° 9 ; Mitra polonica , Rumph., Amb., 6, tab. 88, fig. 3. (Mers des Indes.)

** Espèces fossiles.

La F. CROISSANT: F. semiluna ta, id., iíid., n.° 1 ; Mad. semi- lunata , Bruguière, Journ. d'hist. nat.

La F. CORONULE ; F. coronula, Goldfuss, Petref, tab. 14, fig. 10, a, £, c. ( Part. sup. du calc. houiller de Westphalie.)

La F. aplatie : F. complanata, Defr., Diet, des sc. nat., t" XVII, p. 2i7;Knorr, Monum. 5, part. 2 , tab. E, 3, fig. 6 et 7. La F. hétéroclite; F. heteroclita, id., ifcid.

La F. MACTRE : F. mactra\ Cyathoph. mactra , Goldf., Petref. ¿ p. 56, tab. 16, fig. 7, a, fr, c.

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La FUNGIR LENTICULAIRE; F.Unticularis, Risso, Eur. mérid., 5, p. 338, n.° 143. (Cale. tert. près Nice. )

La F. agARicoÏDE; F. agaricoidcs, id.f ibid*, n.° 144. (Cale, tert* près Nice. ) -

Observ. L'animal qui constitue ce genre, établi par M* de Lamauck sur la considération seule du polypier, ne nous est connu que par les observations faites par MM. Quoy et Gaimard, dans leur premier, et surtout dans leur second yoyage autour du monde, et d'où il résulte qu'il est presque entièrement semblable à celui de certaines espèces de ca- ryophyllies. La forme du polypier a en effet les plus grands rapports avec celle de ce dernier genre, avec cette diffé- rence cependant que dans celui-ci il y a un espace central que n'atteignent pas les lamelles et qu'on ne remarque pas dans les fongies, qui d'ailleurs sont toujours libres, et dont la face inférieure est toujours striée ou radiée.

MM. Quoy et Gaimard se sont assurés sur une espèce qu'ils ont nommée F. actinie, que ranimai enveloppe de toutes parts ce polypier, et passe en dessous, où il forme une sorte de boursouflement semblable au disque des actinies. On est alors forcé d'admettre beaucoup d'analogie entre ces deux genres , du moins pour les espèces simples pourvues de tentacules Cylindriques, et même pour celles chez lesquelles ils sont remplacés par des languettes espacées, comme dans la fongie rouge. Mais pour les espèces complexes, il est pro- bable que les animaux ressemblent moins à des actinies.

Cette différence dans le polypier va nous servir à partager les espèces de ce genre en deux sections principales, sui- vant qu'il est simple, c'est-à-dire qu'il n'offre qu'une étoile circulaire ou ovale, composée d'un seul centre, vers lequel convergent les lamelles, ou suivant qu'il y a plusieurs de ces centres souvent peu considérables et par conséquent un grand nombre d'étoiles imparfaites, ce qui conduit aux poly- piers du genre Pavonie.

M. Goldfuss a réuni aux fongies le genre Cyclolite.

Le nombre des espèces de fongies connues à l'état vivant est au moins de neuf, et en ne comptant pas les F. actinieset à gros tentacules, observées avec les animaux par MM. Quoy

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et Gaimard, el qui (ont peut-être double emploi avec celles décrites par M. de Lamarck sur le polypier.

Elles appartiennent presque toutes aux mers de l'Inde. La première se trouve cependant, dit-on, dans la Méditerranée.

Quant aux espèces fossiles, les oryctographes n'en ont en- core défini que neuf ou dix, et dont la plupart p^oissent provenir de calcaires anciens.

Nous avons vu la dernière espèce dans la collection de M. Michelin, et je me suis assuré que c'est une véritable fongie.

POLYPHYLLIE, Polyphyllia.

Animaux nombreux, confluens, a bouche un peu saillante', lobée à sa circonférence, couverts de tentacules nombreux, épars à la surface d'une partie charnue enveloppant de toutes parts et contenant un polypier calcaire solide, libre, ovale, alongé en plaque, un peu convexe en dessus et garni de petites crêtes lamelleuses denticulées, saillantes, fort minces, transverses, sans disposition stelliforme, un peu concave et hérissé de tubercules serrés en dessous.

Espèces. La POLYPHYLUE BASSIN ; P. pelvis, Quoy et Gaimard ^ Astrolabe, Zool., msc. (De la Nouvelle-Zélande.)

La P. TAUPE : P. tàlpa; Fungia talpa, de Lamk., 2, n.°8; Seba, Mus., 3, tab. 111, fig. 6, et tab. 112, fig. 31. (Mer des Indes. )

La P. SUBSTEILEE; P. subsidíala, de Blainv., Collect, du Mus* La P. HERISSEE; P. echinata, de Blainv., Collect, de Caeo. ( Mers de Ceilan. )

La P. A cbête; P. crislata, de Blainv., Collect, de Caen."

La P. ANASTOMOSEE; P. coadúnala, deBlainvillé,Collect, de Caen.

Observ. Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour des zoanthaires pierreux, fort remarquables en ce que les individus sans tentacules autour de la bouche, mais épars sur la partie commune, comprehnent dans leur intérieur une masse calcaire, analogue aux fongies complexes, c'est- à-dire mince, libre, en grande plaque, mais qui, au lieu de lamelles partant de centres plus ou moins nombreux, formant des loges stelliformes, distinctes, présente des crêtes courtes, 60. ao

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denliculées,,tranchantes, toutes perpendiculaires au grand diamètre du polypier, sans qu'il y ait même de grand sillon médian. Dans ce genre il n'y a certainement aucune ap- parence d'étoile sur le polypier, et cepeAdant il appartient réellement à un grand nombre d'animaux actinoides, bien distincts par la bouche, et conñuens complètement par leur circonférence.

Cette agrégation de zoanthaires pierreux ëst tout-à-fait libre au fond de la mer et seulement posée sur le sol.

On conçoit qu'on puisse réunir à ce genre la seconde division des fongies; mais c'est ce qu'il seroit trop hardi de faire eirce moment.

Ayant comparé les polypiers indiqués sous le nom de fungia talpa an Musée avec celui rapporté par MM. Quoy et Gaimard, nous avons cru y trouver des caractères spéci- fiques, distincts. Les dernières espèces nous paroissent nou- velles.

ANTHOPHYLLE , Anlhophyllam.

Animal inconnu, contenant une masse calcaire, ou polypier coniqne ou pyriforme, fixé k sa partie inférieure, élargi, aplati, excavé et inultilamelleux k la supérieure.

Espèces, L'Antbophylle de Güettard î A. Guettardi, Defr., Diet.; Guettard, Mém. 3, pl. 26, fig. 4 et 5. ( Fossile.)

L'A. TRONQUEE ; A. truncatum , Goldfuss, Petref, 46, pl. i3, fig. 9. ( Cale, grossier du Valmondôis. )

L'A. DENTICULE ; A, denticulatum, id., ibid., fig. 11. (Calc, de trans. de TAm. sept. )

L'A. BICOSTE; A. bicostatum, id., ib. (Calc, de trans. del'Eifel.) L'A. prolifère ; A. proliferum, id., ibid., fig. i3 , a, b.(De Suède. )

Observ. Ce genre a été établi par Schweiggefr, et adopté par Mi Goldfuss sous le nom que le premier lui avoit donné, mais sous une caractéristique tout-à-fait insuffisante pour le distinguer des turbi'nolies, à moins que d'admettre que celle*- ci soient toujours libres,'ce qui n'est pas, comme nous le di- rons plus loin.

C'est ce défaut dans la caractéristique qui a fait que M. Goldfuss a placé parmi ses anthophylles le polypier fossile,

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dont Lamouroinc a fait son genre Montlivaltia, et qui n'est certainement qu'une espèce de cyclolite, comme nous nous .sommes assurés sur les objets mêmes de la collection de La- mouroux.

o Le polypier dont M. Goldfuss fait son Anthophyllum proli- Jerum, est tout différent des autres, puisqu'il n'a que huit rayons lamelleux, dentés. Ses A. sessile ( tab. 37, fig. 8 ) et A* obconicum nous semblent être de véritables turbinolies.

Turbinolie, Turbinolia.

Animal simple, dont le corps conique, partagé en vingt-quatre côtes alternativement grandes et plus petites, est terminé supérieurement par une ouverture médiane entourée de tentacules nombreux, solidifié par un polypier calcaire, li- bre, conique, sillonné en dehors, atténué à une extrémké, élargi et terminé à l'autre, par une grande ctllule peu pro- fonde, et radiairement lamelleuse.

* Espèces vivantes.

La Turbinolie des amis, T. amicorum. (Des mers Australes.) La T. boréale: T. borealis; Fungia turbinata, Flemm.; YVern., Mém. 2, p. a5o.

** Espèces fossiles.

La T. sillonnée : T. sulcata, de Lamk., tom. 2, pag. a3i, n.° 6; Goldfuss, Petref., p. 5i , tab. i5, fig. 3, a, i, c. (Du calcaire parisien.)

La T. caryophyllie : T. caiyophyllia, id., ¿¿¿d.; Enc.méth., pl. 483, fig. 3.

La T. crépue : T. crispa, id., ibid., pl. 483 , fig. 4" Goldf., ibid., fig. 7, a, , c. ( Cale, grossier de Paris. )

La T. comprimée: T. compressa, id., iiid., n.° 4; Goldjfuss, ibid., fig. 10, a, . ( France méridionale. )

La T. mitre; T. mitrata, Goldfuss., ¿¿¿d., fig. 5, a, b, c. ( Environs d'Aix-la-Chapelle. )

La T. a dix côtes; T. decemcostata, id.,iiid., fig. 6, a, b, c. ( Collin, subappen. du Plaisantin. )

La T. courbée; T. cemua, id., i¿id., fig. 8, a, b, c. ( France mérid.)

La T. en coin; T. cuneata, id., iMd., fig. 10, a, t. (Pyrénées.)

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La Turbinoue didyme; T. didyma, uî., ibid., 6g. 11. (Dr Provence. )

La T. de Kœkig; T. Kcenigih, Mant., Gcol, Suss., 85, tab. 19, H- 22 et 28. ( Marne calc. blanc d'Angleterre. )

La T. FONGiTE; T.fongites, Ure, kuth, 627, tab. 20, fig. 6. ( Calc. houiller d'Angleterre. )

La T, patellée; T. p ate Liât a, de Lamk., ibid., n.° 1. (Des environs du Mans. )

La T. cyathoïde : T. cyalhoides , de Lamk., n.® 3 ; Esper, Sttpplém., 2 , Petref., t. 2.

La T. CLOU; T. clavus, id., ibid., n.° 7. (Des environs d'A- gen et d'Aix-la-Chapelle. )

La T. GIRAFFE; T. caryophyllus, id., ibid., n.° 8. (D'Angle- terre. )

La T. DOUTEUSE; T. dubia, Defrance, Dictionn., tom*LVI, p. 92; Parkinson, Organ. Rem. 2, pL 4 , fig. 11.

La T. du DAUPHINE : T. delphinus, Defrance, ibid.; Turbin. compressa, Lamx.> Genre des Polyp., pl. 74, fig. 22, 23. (Du Dauphiné. )

La T. ELLIPTIQUE; T. elliptica, A. Brongniart, Géolog. des environs de Paris, pl. 8, fig. 2. (Calc. grossier inf. des en- virons de Paris. )

La T. différente; T. dispar, Defrance, Dictionn., et Vé- lins du Mus., tab. 49, fig. 9. (Calc. grossier de Beynes, pré? Grignon. )

La T. DE MILLET; T. milletiana, id., ibid. (Calc. grossier de Thorigny en Anjou. )

La T. GRANULEUSE; T. granulosa, id., ibid. (Caic. grossier du département de la Manche. )

La T. DE BASOCHES; T. Basochesii, id., ibid. (Des environs de Fréjus. )

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour un certain nombre de polypiers fossiles, simples, libres, sillon- nés extérieurement, que l'on trouve fréquemment en Eu* rope dans les terrains calcaires.

Nous l'avons caractérisé d'après une espèce conservée dans l'esprit de vin, et rapportée par MM. Quoy et Gaimard de leur premier voyage sur TUranie. Quoique l'animal fût assez fortement contracté par Taction de Talcool, il nous a cepen-

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dant été facile de voir que la masse calcaire fait réellement partie du corps de l'animal, comme dans les astrées, et qu'il n'est nullement à découvert.

C'est un genre véritablement fort rapproché de celui des caryophyllies, et qui n'en diffère que parce que le polypier est libre, strié ou sillonné longitudinalement en dehors.

M. Goldfuss nous a même assuré qu'une espèce de turbino- lie avoit été observée tantôt libre et tantôt adhérente, ce qui dépend peut-être de l'âge.

D'aprés le même naturaliste le genre qu'il a établi sous le nom de Diploctenium (Petref., pag. 5i , tab. i5, fig. 1, a-e; Faujas, Mont Saint-Pierre, pl. 35, fig* 3 et 4), doit rentrer parmi les turbinolies comprimées, comme M. de Haan nous l'a montré, et comme nous avons pu nous en assurer nous-mêmes.

Les turbinolies sont fort communes à l'état fossile et dans tous les terrains zootiques ; nous sommes cependant bien loin de croire que les espèces indiquées par les oryctologues soient véritablement toutes 'distinctes.

Il est à remarquer que l'espèce qui, dans l'origine, a servi de type au genre, et qui lui a valu son nom, le Mad. tur- iinata, Linn., est maintenant dans le genre Çyathophyllum de Schweigger.

On devroit placer dans ce genre plusieurs des anthophylles de Goldfuss.

Tubinolopse , Turbinolopsis.

Animal inconnu9,composé en partie ou soutenu par une masse calcaire, ou polypier simple, turbiné, libre, lacuneux, pourvu en dessus de lames rayonnantes, réunies entre elles à des intervalles courts et égaux, et marqué en de- hors de stries longitudinales flexueuses, formant, par la réunion des angles de flexion, des séries verticales de trous ou de locules.

Espèce. La Turbinolopse ochracée: T. ochracea, Lamx*, Gen. des polyp., tab. 82 , fig. 4, 5,6; De fra nee, Dictionn. des sc* oat., t. LVI, p. 94 , atlas, pl. des Fossiles.

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux pour un seul indi- vidu d'une espèce de polypier trouvé fossile aux environs de Caen, nous paroit devoir rentrer dans les turbinolites de

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M. de Lamarck, ou dans les anthopbylles de Sehweîgger. Nous ne le connoissons pas en nature.

CARYOPHYLUE, Caiyophyllia.

Animaux actiniformes, subcylindriques, pourvus d'une cou- ronne simple ou double de tentacules courts, épais et perforés,, saillant k la surface d'étoiles ou de loges cylin- dro-coniques, garnies de lames rayonnantes, complètes en dedans, striées en dehors et formant un polypier solide, conique j fixe par la base, simple ou k peine agrégé.

* Caryophyllies vivantes.

A. Espèces simpleso

La CARYOPHYLLIE GOBELET , C. cyathus.

Mad. cjathus, Linn., Gmel., p. 3757, n.°6 ; Ellis etSoland., tab. 28 , fig. 7. ( Mers d'Europe.)

. La C. ŒILLET, C. dianthus.

Mad, dianthus, Esp., tab. 49" fig. 1, 2 et 3.

La C. pygmée; C.pygmœa, Risso, Europe mérid., 5, p. 352, n.° 125. (Méditerranée.)

La C. APLATIE; C. compressa, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zoolog., msc.

La C. solitaire ; C. solitaria, Lesueur.

La C. FLExcEUSE, C. flexuosa.

Mad. flemosa, Linn., Gmel., p. 3770, n.° 68. (Océan ind.)

B. Espèces fascicutées.

La CARYOPHYLLIE ANTHOPHYLLE, C. anthophyllum,

Mad. anthophyllum, Ellis et Soland.,p. i5i, n.°4, tab. 29. ( Indes orient. )

La C. TRONCULAIRE; C. truncularis, de Lamarck, 2, p. 226, n.° 3.

I41 C. ASTREIFORME; C. astrata9 de Haan, Mus.Leyd.

La C. FASCICÜLEE , C.fasciculata.

Mad. fascicularis, Linn., Gmel., p. 3770, n.° 69 jEllîi et So- lander, t. 3o, fig. 1 et 2.

La C. BN TOUFFE, C. flexuosa.

Mad. Jlexuosa, Linn., Gmel*, p. 3770 , n.° 68 P Ellis et So- lander, tab. 52, fig. 1. (Océan Indien.)

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La CaryopHyllie en cebbe, C. cespitosa.

Mad. cespitosa, Linn., Gmel., p. 3770, n.# 67; Elli* et Solander, t. 3i, fig. 5 et 6.

** Carçrophyllies fossiles.

A. Espèces simples.

La C.-DOUTEUSE, C. dubia,

Gyathophyllum hexagonum, Goldfuss, Petref,, t. 19, fig. 5, ", 5, c, et peut-être d. (Calc.?)

La C. PUSTULAIRE : C. pustularia, Ail ion., 38, 2 ; Risso, Eu-

rope mérid., 5, p. 334, n.° 129.

La C. BONNET, C* capulus, id., iÿid., n.° i3o. (Calc. tert.,

Contes.)

B. Espèces fasciculées. ( G. LITHODENDRON, Schweig.)

La C. annulaire: C. annularis, Flemm., Bril. anim., p. 509, n*° 1 ; Parkinson, Organ. remain., 1, pag. 67, tab. 6, fig. 3. ( Calcaire oolithique d'Angleterre. )

La C. FASCICULEE : C. fasciculata, id., ibido, n.° 2 ; Parkinson , . Hid., tab. 6, fig. 8. (Calcaire houiller d'Angleterre.)

La C. DOUBLEE, C. duplicata.

Mad. duplicata, Mart., Pet* Derb., t. 3o. (Calcaire houiller d'Angleterre.)

La C. VOISINS, C. affinis,

Mad. affinis, id., iid., tab. 3i. (Calcaire houiller d'Angle- terre.)

La C. JONC: C. júncea, Flemming, i¿d., n.° 5 ; Ure, Ruth. , 337 , t. 19 , fig. 12.

La C. centrale : C. centralis, Man tell, Geolog., 15 g, tab. 16, £g. 2-4. (Craie, Angleterre.)

La C. STRIEE; C.striata, Defr., Dictionn., tom. VII, p. 192. (Calcaire grossier, Plaisantin.)

La C,. DE HAUTEVILLE; C. altavillea, id., ifcid. (Çalc. grossier, Jlifapche.)

La C# TRONQUEE : C. trúncala, id., i¿id.; Guettard, tom. 2, pl. 25. (Calcaire jurass., Verdun.)

La C. ALONCEE; C. elongata, id.t ibid,, pl. 26, fig. 6. (Calc* jurass., Lorraine.)

La C. GRELE, C. graciliso

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Lithodendrongracile, Goldfuss, Petref., p. 41, tab. i3 , fig. 2, a, h, (Quadersandstein, près Quedlinbourg.)

La CARVOPHYLLIE DICHOTOME , C. dicho tomao

Lithodcndron dichotomum, id., ibid. f fig. 3, a, b. (Calcaire jurassique des environs de Giengen.)

La C. en gerbe, C. cespitosa.

Uthod. cespitosum, id., ift/d., fig. 4* C Calcaire de trans. des environs de Bensberg. )

La C. plissée, C. plicata.

Litfi. plicatum, ùi., ¿¿¿d., fig. 5. (Des montagnes du Wur- temberg. )

La C.TRICHOTOMB, C. trichotoma.

Lith. tricaotomum , id., iid., fig. 6. (Des montagnes du Wurtemberg.)

La C. CARIEE, C. cariosa.

Lith. cariosumf id. , ibid.9 fig. 7. (Calcaire grossier, environs de Paris.) *

La C. oeillet; C. dianthus, id., i¿ii., fig. 8. (Des monts du Wurtemberg.)

C. Espèces fasciculi es non, empâtées. (Calamophyllia.)

La C. STRIEE, C. striata.

Calamite, Guettard , 5, pl. 34, fig. 1. (Cale, tert., Dax.)

La C. LISSE; C. lœvis,id,, iid., p. 486, pl. 35, fig. 2. (Cale.? Besançon, Verdun.)

La C. carquois; C.Jlabellum, id., ibid., pl. 38, fig. 1,2, et 5. ( Calc. P Besançon. )

Observ. C'est à M. de Lamarck que nous devons rétablisse- ment de ce genre, adopté par tous les zoologistes, à l'excep- tion, cependant, de M. Goldfuss, qui, dans son ouvrage sur les fossiles du cabinet de Bonn, a réuni les caryophyllies aux oculines, sous la dénomination commune de Lithodendron*

Nous Pavons défini d'après la description complète que Ca- volini nous a donnée de la C. calycularis, si commune dans la Méditerranée, et qui montre que c'est une véritable ac- tinie ; aussi M. Renieri, qui a eu l'occasion de voir fréquent* ment cette espèce, lVt-il rangée dans ce genre sous le nom d'actinia costulata.

Avant ces observateurs Spallanzani avoit publié dans le

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Journal de physique pour >786, quelques observations sur le même animal: il dit d'abord que le polypier n'est pas adhé- rent et qu'il repose seulement sur le sable ; ce qui paroît bien singulier : il ajoute que le polype ne meurt pas quand on le plonge dans une eau acidulée, et ce qui est encore plus par- ticulier , que, si on ne change pas l'eau dans laquelle on le conserve, l'animal peut abandonner sa loge et aller se pro* mener a quelque distance, sans cependant s'en écarter beau- coup. Tout cela nous paroît bien douteux.

D'après la connoissance que MM. Quoy et Gaimard nous ont donnée de la C. angulosa et de quelques espèces voisines, nous avons réservé le nom de caryophyllie à celles dont le pô- lypier offre un caractère assez particulier dans la manière dont sont formées les loges toujours turbinées ou coniques, renversées, l'ouverture assez peu profonde étant garnie de lamelles radiées et tranchantes, et qui sont simples ou seu- lement fasciculées. Dans la dernière division les tubes sont empâtés, un peu comme dans les sarcinules, mais sans être striés.

Parmi les espèces vivantes il y en a au moins deux qui se trouvent dans nos mers.

Les espèces fossiles dans les terrains d'Europe sont beau- coup plus nombreuses ; mais nous sommes bien loin d'assurer qu'il n'y ait pas de doubles emplois dans celles que les orycto- logues ont distinguées. Peut-être même toutes ne sont-elles pas de véritables caryophyllies.

Nous avons observé dans la collection de M. Michelin le cyathophyllum hexagonum simple de M. Goldfuss , et nous croyons nous être assurés que c'est une véritable caryophyl- lie , voisine de la C. calycularis vivante.

Sacinule, Sarcinulo.

Animaux inconnus, contenus dans des loges arrondies, la- mellifères, stelliformes, distantes, situées à l'extrémité de longs tubes cylindriques , plus ou moins remplis par des lames rayonnantes, striés longitudinalement en dehors et réunis en nombre plus ou moins considérable par une pâte ou des cloisons celluleuses, transverses, de maaière

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à former un polypier calcaire, solide, à surfaces supérieure

et inférieure planes et parallèles.

* Espèces vivantes.

La SARCINULE ASTREENNE, S. as treat a,

Caryophyllia astreata, de Lamk., 2, p. 227, n.° 5. (Océan Indien p)

La S. MUSICALE, S, musicalis.

Madrep. mu si cali s, Esper, 1 , lab. 3o, fig. 2.

Caryophyll. musicalis, de Lamk., ¿¿¿d., n.° 6. (Océan In- dien.)

, La S. PAUCIRADIEE , 5. pauciradiata.

5. organum, de Lamk., ifcii., pag. 228, n.* 2; cop. dans TEnc. méth., pl. 482, fig. 3. (Mer Rouge.)

La S. perforée: S. perforata, de Lamk., iii., n.° 1; de Blainv., Dictionn., tom. XLVII, pag. 5i, atlas, pl. des Foss., fig. Ç. ( Ausfralasie ?)

La S. divergente : S. divergeas; Mad. divergent, Forskal, Faun. arab., p. 136 , n.° 19. ( Côte de la mer Rouge. )

La S. CHALCIDIQUE, S, chalcidica; Mad. chalcidiea, id", ii., n.° 17.

** Espèces fossiles.

La SARCINULE ORGUE, 5. organum.

Mad. organum y Linn.5 Ann, acad,, 1, fab. 49 fig* 6 ¡ Goldfuss, Petref., 33, tab. 74, fig. 10, a, fe. (Gothlande.)

La S. côtelée; 5. costata, Goldfuss, ¿¿¿d., p. 73, tab. 74, fig. 24, 11, a,

La S. DE BOUGAINV.ILLE; 5. Bougainvillii, de Blainv. (Collect, du Mus., de Flnde?)

La S. DOOTEusE ; S, dubia, de Blainv. (Collect, du Mus.)

La S. divergente, S. di varie ata.

Calamite, etc., Guettard, 3, tab."33.

Car. musicalis, de Lamk. , 11, p. 227, n.# 6. (Calcaire sur les côtes d'Irlande.)

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck , peut être réellement défini comme composé de caryophyllics iubuleuses, réunies par une pâte ou par des cloisons celluleuses, de même que nous verrons plus tard des astrées tu bilieuses. La seule différence un peu tranchée, c'est que dans les sarcinules les

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tube" sont plus ou moins saillans hors de la p^te, qu'ils sont striés en dehors, mais que ces stries ne forment pas upe cou- ronne radiée sur la surface de la pâte.

Nous nous sommes assurés de visu, sur les échantillons de la .collection du Muséum et de celle de M. de Lamarck, du rapprochement qu'il faut faire des deux premières espèces avec les autres.

Le Muséum possède l'échantillon qui a servi à la figure du 5. organum de l'Encyclopédie : il n'est pas fossile et n'a aucun des caractères du Mad. organum fossile de Linné, du moins si l'on s'en rapporte à la figure qu'en donne M. Gold- fuss. Les étoiles du polypier du Muséum n'ont que six rayons complets.

Il possède aussi l'échantillon dont nous avons fait la S. de Bougainville. Ses tubes sont bien plus grands et ils ont au moins quinze rayons complets. Ce polypier est de couleur rou- geâtre et semble fossile : ce que nous ne voulons cependant pas assurer.

Quant à l'avant-dernière espèce, il existe encore au Muséum un morceau considérable, dans lequel on voit d'un côté le type du S. perforata de M. de Lamarck, en ce que ce sont des tubes cannelés, percés d'outre en outre, et de l'autre une véritable caryophyllie tubuleuse, composée, en effet, de loges striées en dehors et remplies à l'intérieur de cloisons complètes, radiaires, au nombre de dix seulement, avec une demi-cloison entre deux contiguës : c'est donc encore une autre forme. Le polypier, du reste, est indubitablement fossile. Nous avons appelé cette sarcinule douteuse, parce que nous ne savons a quelle espèce de M. de Lamarck la rapporter.

On remarquera aussi que nous sommes loin d'admettre que la S. organum de Linné, fossile en Suède, soit identique avec un polypier vivant actuellement dans les mers des Indes.

Des espèces fossiles que M. Goldfuss rapporte à ce gente, nous avons retiré les S. microphthalma et conoidea,, qui appar- tiennent au genre Styline de M. de Lamarck, et les S. aslroi- tes et auletioon, qui sont des astrées tubuleuses. Nous ne vou- lons pas assurer que le M. organum de Linné, du moins si l'on s'en rapporte k la figure qu'en donne M. Goldfuss, soit réellement une sarcinule et non pas une astrée tubuleuse.

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Faut-il rapporter k ce genre ou aux columnaires le genre Lithostrition de M. Flemming? - '

COLUMNAIRE, Columnatia*

Animaux inconnus, contenus dans des loges stelliformes, très* peu profondes , multiradiées, à l'extrémité d'espèces de tubes prismatiques, agrégés, contigus, plus ou moins paral- lèles, formant par leur réunion une masse calcaire ou po- lypier très-solide, épais, basaltiforme ou fasciculé.

A. Cellules avec un axe solide au centre des rayon*. (G. LITHOS- TRITION, Flemming.)

La COLUMNAIRE STRIEE: C. s tríala, Flemming, Brit. anim*, p. 5o8; Luid, Lith122, tab. 23; Parkinson, Organ. rem. , 2 , 43, tab. 5, fig. 6, 3. (Du calcaire houiller en Angleterre.)

La C. FLORIFORME: C* Jloriformis, ii., ¿¿id.; Mart., Dçrb*, t. 43, fig. 44. (Du calcaire houiller en Angleterre.)

B. Cellules sans axe distinct*

La COLUMNAIRE OBLONCUE : C* oblonga, id*, ibid*, n.* 3 ; Parkinson, ibid*, 2, p. 56, tab. 6, fig. 12 et i3. (Du calcaire à oolithes d'Angleterre.)

La C. BORDEE* C. marginóla, id*, i¿id., n.° 4* (Du calcaire houiller en Angleterre.)

La C. ALVEOLEE ; C. alveolala, Goldfuss, Petref., p. 72, tab. 24, fig. 7. (Calcaire de transition de l'Amérique sept.)

La C. LISSE; C. lœris, id., ibid* ? fig. 8, a, ¿.(Calcaire des environs de Naples P )

La C. SILLONNEE; C. sulcata, id", > fig.9, a, b, c* (Des environs de Bamberg. )

Observ* Ce genre a été établi d'abord par Goldfuss et en- suite par M. Flemming, car son genre Lithostrition nous semble rentrer dans la définition du genre Columnaria du premier* Il ne contient encore que des polypiers fossiles, qui ont pour caractère distinctif d'être composés d'espèces de tubes ou de petites colonnes prismatiques, appliqués les uns contre les autres, sans substance intermédiaire t ce sont certainement des astrées fistuleuses. Les premières espèces ont à L'intérieur

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une sorte d'axe solide, vers lequel tendent les lamelles des loges; ee qui les rapproche un peu des stylines.

Stylïne , Stylina.

Animaux entièrement inconnus, contenus dans des toges ra- dio-lamelle uses , situées à l'extrémité de longs tubes cylin- driques , verticaux, garnies intérieurement de lamelles bien distinctes et rayonnantes autour d'un axe solide, plus ou moins saillant, réunis en grand nombre au moyen d'une pâte celluleuse, de manière à former une masse ou po- lypier pierreux, plus ou moins étendu, épais et hérissé 4 sa surface supérieure.

Espèces. La Stylïne HERISSEE : S* echinulata, de Lamk., 2, p* 221 , n.° 1 ; de Blainv., Dictionn., tom. LI, p. 182, atlas, fig. 5 , 5 a, 5 b ; Schweigger, Beob., tab. 7, fig. 63.

Sarcinula conoidea, Goldfuss, Petref,, p. 33, tab. 25 , fig. 3. La S. A PETITS YEUX , 5. microphthalma.

Sarcinula microphthalma, Goldfuss, tfcîd., tab. 2 5, fig. 1, a, b, Observ" Ce genre a été proposé d'abord par M. de Lamarck dans l'extrait de son Cours (1812) sous le nom de Fascicu- laria, qu'il a changé depuis pour la dénomination de Sty- line, tirée de la ressemblance de l'axe saillant avec le style de la plupart des fleurs. Il nous paroit avoir beaucoup de rapports avec certaines astrées tubuleuses.

11 ne contient encore que l'espèce qui a servi de type. L4 masse madréporique sur laquelle elle est établie, nous a paru composée de petits cylindres, entassés par couches les uns sur les autres, et dont le centre forme une espèce de bou- ton. Ces cylindres ne se touchent pas, sont même assez dis- tans, mais ils sont saisis ou retenus dans leur position verti- cale par des lames celluleuses transverses.

Il est bien évident que ce polypier fossile est celui avec lequel M. Goldfuss a formé sa sarcinula conoidea.

On trouve des polypiers fossiles appartenant aux genres Astrée ou Caryophyllie, avec un axe solide et saillant hors des cellules ; mais qui ont du reste la forme de celles des astrées, c'est-à-dire que les cellules polygonales sont telle- ment unies, que leurs parois sont communes à celles qui les entourent.

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Catbnipohe, Catenipora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges fabuleuses, à ou- verture terminale, souvent ovale, garnies de lames rayon- nantes, et formant par leur réunion latérale une sorte de polypier calcaire un peu turbiné, fixe, et composé de lames plus ou moins verticales, anastomosées d'une manière très- variable.

Esp. Le Caténiporr eschaeoïde : C. esoharoiies, de Lamk., Anim. sans vert., 2, p. 207 ; Goldf., Petref., pag, 74, tab. 2Ô , fig. 4, a et c.

M illep ora catenulata, Linn., Am. acad., 1, p. io3, tab. 4, fig. 20.

Tubipora catenulata, Linn., Gmel., p. 3753.

Millep. catenularia, Esper, Petref., tab. 5, Millep., 1, fig. 2. (Cale, de trans., Nord d'Eur. et d'Amér.)

Lç Ç. labyrinthiquej C. labyrinthica, Goldf., ifcid., p. 75, tab. 26 , fig. 5 , a, (Calc.P Envir. de Groningue.)

Observ. Ce getire a été établi par M. de Lamarck pour deux polypiers fossiles, l'un et l'autre de terrains fort anciens, mais évidemment trop différens pour appartenir à la même coupe générique. Aussi M. Goldfuss en a-t-il séparé le second pour en faire le type d'un nouveau genre, qu'il a nommé Aulàstomà, bien voisin , si même il est différent de celui que Lamouroux a nommé Alecto. Ainsi le genre Caténipore pro- prement dit ne repose plus que sur le C. escharoïde.

Avant d'avoir examiné des échantillons de cette espèce dans un état suffisant de conservation, nous avions réelle- ment cru que ce genre devoit être rapproché des eschares , supposant que les lames anastomosées qui le constituent, étoient formées de deux plans de cellules dont les ouvertures avoient été effacées; mais depuis que nous avons observé, dans lamelle collection de Bonn, un échantillon parfaitement semblable à celui qu'a figuré Esper (loc. ci/.), et dont l'inté- rieur des tubes étoit encore rempli gardes lames rayonnantes, e'n même temps qu'ils étoient striés longitudinalement en de- hors, nous avons regardé les caténipores comme n'étant que des caryophyllies fabuleuses, à ouvertures souvent ovales,

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et agglutinées verticalement sur le côté, de manière à former des espèces de lames épaisses anastomosées.

SYRINGOFORE ,' Syringopora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges tubuleuses, ver* ' ticalcs, fort longues, subflexueuses, à ouverture ronde, complètement terminale, anastomosées par des branches transverses et formant un polypier tubuleux, en mae plus ou moins considérable.

Espèces. Le SYRINGOPORR VBRTICILLE; S. verticiüata, Gold- ' fuss, Petref., tab. 25, Gg. 6, af b. (Amérique septentrionale.) Le S. R A MU LEUX ; S. ramulosa, Goldfuss, ibid., tab. a5, fig. 7, a, b. (Calcaire de transition, Belgique.)

Le S. RETICULE ; 5. reticulata, Goldfuss, ibid., tab. 25, fig. 8. (Calcaire de.transition , Belgique.)

Le S. EN BUISSON ; S. cespitosa , Goldfuss, ibid., tab. 25, fig* 9 5 a > h ( Calcaire de transition, Prusse rhénane. )

Le S. filiforme ; S.jilifovmis, Goldfuss, ibid,, tab. 38, fig. i G.) (Calcaire des environs de Groningue.)

Observ. Ce genre, indiqué par Guettard sous le nom de Calamites, a été établi par M. Goldfuss.

Nous avons observé dans la collection de M. Michelin plu- sieurs des fossiles qui le constituent, et qui sont véritablement assez singuliers. La première espèce est certainement formée par des tubes plus ou moins distans, cylindriques, un peu flexueux, à parois peu épaisses, marquées de stries trans- verses à l'extérieur et de cannelures longitudinales bien pro- noncées à l'intérieur. Ces tubes sont comme anastomosés ou réunis entre eux par des productions transverses, également tubuleuses. L'intervalle qui les sépare est rempli par une ma* tière étrangère, qui en forme une masse, mais qui n'appar- tient réellement pas au polypier.

Quant aux autres espèces, ce sont évidemment des moules tubiformes, qui sont contenus dans la masse environnante solide. 11 ne reste plus rien des tubes proprement dits ou de leurs parois.

DENDROPHYLLIE, DendrophyUia.

Animaux actiniformes, pourvus d'un grand nombre de tenta- cules bifides, au milieu desquels est la bouche polygonale,

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contenus et í peine saillans dans les loges assez profondes f rayonnés par de$ lames nombreuses, très-saillantes d'un polypier calcaire , largement fixé , arborescent ou den- droïde, strié en dehors, lacuneux intérieurement et comme tronqué*

* Espèces vivantes.

La DENDROPHYLLIE EN ARBRE , D. ramea.

"Mad. ramea, Linn., Gmel., p. 3777, n.* 93 ; Soland eret Ellis, t. 38, et Donati, Adriatiq., p. ôo, tab. 7.

La D. SEMI-RAMEUSE; D. semiramea, de Haan, Mus. Leyd. (Du Japon, Siebold.)

La D. CORNIGERE , D. cornígera.

Cor. cornígera, de Lamk., t'iid., 228, n.9 10; Esp., Mad., 1, tab. 10.

La D. ROUGEATRE; D. rubeola, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zoolog., msc.

** Espèces fossiles.

La DENDROFHYLLIE DOIGT, D. digitalis.

Héliolithe conique, Guettard, 3, p. 5i3, pl. 53, fig. 8. (Cal- caire tertiaire, Tourraine.)

La D. irrégulière, D. irregularis.

Astroïte ramifiée, Guettard, tôtd., p. 516, pl. 56, lig. 1. (Calcaire tertiaire deDax.)

La D. VARIABLE, D. variabilis.

Coralloïde branchut striée, id.,, i¿id., p. 519 et 520, pl. 57, fig. 3, 6, 7 et 9. (Calcaire tertiaire, environs de Paris.)

Observ. Quoiqu'il soit assez probable que la description et les figures du madrepora arbórea, données par Donati (loc. cit.), reprises dans les Trans.phil., vol. 47, p. io5, pl. 4, et ensuite dans Ellis et Solander, tab. 32, fig. 3 - 8, s'éloignent un peîi de la vérité, il nous semble cependant qu'en considé- rant le polypier seulement, on doit penser que les animaux dont il fait partie doivent s'éloigner assez des autres caryo* phyllies pour en être distingués génériquement. Cette dis- tinction aura d'ailleurs l'avantage d'attirer l'attention des na- turalistes qui habitent-les rivages de la Méditerranée. $ehweigger a réuni le Ai* arbórea a son genre Lithodendron.

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LOBOPHYLLIE, Lobophyllia.

Animaux actiniformes, pourvus d'une grande quantité de tentacules cylindriques, plus ou moins longs, sortant de loges coniques, à ouverture subcirculaire, quelquefois même alongées et sinueuses, partagées en un grand nombre de sillons par des lamelles tranchantes, laciniées, situées a l'extrémité des branches , en général peu nombreuses et fasciculées, composant un polypier calcaire, fixe, tur- biné, strié longitudinalement a l'extérieur et très*lacu- neux à l'intérieur.

* Espèces vivantes.

La LOBOPHYLLIE GLABRESCENTE , L. glabrescens.

Caryoph. glabrescens, de Chamisso.

La L. ANGULEUSE : L. angulosa, de Lamk., 2, p. 229 , n.° i3 ,* Esper, 1 , tab. 8; Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zool., msc.

La L. ORANGEE ; L. aurantiaca, Quoy et Gaimard, Astro* labe, Zool., msc*

La L. EN CIMB , L. fastigiada.

Mad, fastigiata, Linn., Gmel., p. 3777, n.° 92; Ellis et Solander, tab. 33.

La L. EN CORYMBS, L. corymbosa.

Mad. cotymbosa, Forskal, Descript. anim*, p. i3§, n.° 20. (Mer Rouge.)

La L. SINUEUSE, L. sinuosa.

Car. sinuosa, de Lamk., 2 , p. 229, n.° 14 ; Ellis et Solander, tab. 34.

La L. CHARDON, L. car du us,.

Car. carduusj id., ¿¿id., n.° i5; Ellis et Solander, t. 35"

** Espèces fossiles.

La L. LOBEE, L. lobata. (Calcaire oolithique de Ranville.)

La L. DE JOUVENCEAU r L. Jouvencensis, Guettard, 3 , pl. 26, fig. 1. (Calcaire jurassique de Verdun.)

La L. de Leucas , L. leu ó a si ana.

Meandrina leucasiana, Defr., Dictionn. des scienc. natur., tom. XXIX , p. 377.

Observ, Nous avons cru devoir séparer des véritables caryo- phyllies de M. de Lamarck les espèces doi^t l'animal est pourvu ,

60. 21

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d'un grand nombre de tentacules, comme MM. Quoy et Gai- znard et de Chamisso nous l'ont appris des deux premières es- pèces et dont le polypier est tout différent par sa structure et même par la forme très-lamelleuse de l'étoile qui en termine les branches. Il est en outre à remarquer qu'il n'est jamais oimpie, mais composé de branches peu nombreuses et fasci- culées.

Les cinq espèces vivantes que nous rapportons à ce genre, sont toutes des mers de l'Inde,

Il seroit possible qu'un certain nombre des polypiers fossile" que nous avons rapportés avec M. Goldfuss au genre précé- dent, appartinssent réellement à celui-ci. Quant à la Dendro- phyllie lobée, nous en avons vu un bel échantillon dans la collection de M. Michelin : elle a beaucoup de rapports avec la D. anguleuse. La D. de Jouvenceau n'en diffère peut-être pas spécifiquement ; mais c'est ce que nous ne pouvons assurer.

MEANDRINE, Meandrina.

Animaux plus ou moins confluens, sur un seul plan, en lon- gues sériestortueuses, ayant chacun une bouche distincte, saillante et des tentacules très-courts, seulement dans le sens longitudinal, contenus dans des loges assez peu pro- fondes, non séparées, et formant par leur confusion la- térale des espèces de vallons sinueux, garnis de chaque côté de la ligne médiane de lames transverses, subparal- lèles, remontant jusqu'à des crêtes collinaires, limitant les vallons, occupant la surface d'un polypier calcaire, fixé, simple, turbiné dans le premier âge et plus ou moins glo- buliforme dans un âge plus avancé..

* Espèces vivantes.

La Méandrinê DEDALE, M. dœdalea.

Mgd. dœdalea, Ellis et Solander, tab. 46, fig. 1 ; cop. Esp., Madreptab. 57, fig. 1 à 3; Linn., Gmel., pag. 3762, n.° 2. ( Océan Indien. )

La M. PECTINEEJ M. pectinata, de Lamk., 2, p. 24, n.° 2, Mad. meandrites, Ellis et Solander, tab. 48, fig. 1, Linn., Gmel., p. 3761, n.° 20. (Mers d'Amérique.)

La M. caÊPtiE : M. crispa, id., ihd., n.° 6 ; Séba, Mus., 3 , tab. 108, fig. 3 - 5. (Océan Indien?)

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La MÉANDRINE LABYRINTHIQUE, M. labyrintHica.

Madrepora labyrinthica, Linn., Gmel., pag. 3760, n.® 18; Ellis et Solander, tab. 46, fig. 3 et 4* (Mers d'Amérique.)

La M. aréolée, M. areolata.

Afad. areolata, Linn., Gmel., p. 8761 , n.° 21 ; Ellis et Solander, tab. 47 , fig. 4 et 5 ; Séba, 3 , tab. 111, fig. 7. (Mers des deux Indes. )

La M. CEREBRIFORME; M. cercbriformis, de Lamk., iii., n.° 2 , Séba, Mas., 3, tab-112, fig. 1, 5, 6. (Mers d'Amérique.)

La M. ONDOYANTE, M.garosa.

Mad. gyrosa, Ellis et Solander, t. 5i, fig. 2; Linn., Gmel., p. 3763, n.° 27. (Patrie inconnue.)

La M.. ONDES ETROITES. M. phrygia.

Mad. phrygia, Ellis et Solander, t. 48, fig. 2, Linn., Gmel., p. 3762, n.° 2 5. (Océan des Grandes-Indes.)

La M* FIL06RANE, M. filo grana.

Mad.fUograna, Linn., Gmel., p. 4760, n.° 114; Gualtiéri, Ind., t. 97 , in verso. (Mers des Indes.)

** Espèces fossiles.

La MÉANDRINEorbiculaire; M. orbicularis, Defr., Dictionn. des sc. nat., tom. XXIX, p. 377.

La M. ANTIQUE ; M. antiqua, id., ifciá.

La M. DE DELUC ; M. Deluci, id., ibid.; Bourguet, pl. 9, fig. 41. (Mont Salève. )

La M. MINCE; M. tenella, id., ¿¿id., fig. 4. (De Gengoud.)

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck sur les polypiers seulement, a été adopté par tous les zoologistes.

Son nom vient des circonvolutions ou méandres que les cellules confluentes font à la surface du polypier.

M. Lesueur est le premier à notre connoissance qui ait donné la description et la figure des animaux d'une espèce qu'il rapporte au M. labyrinthica, et ce qu'il y a de remar- quable, c'est qu'ils sont parfaitement distincts dans leur bouche et dans la couronne des tentacules qui l'entoure. Aussi sommes- nous plus portés à penser qu'il y a erreur d'espèce, et que c'est plutôt le M. dœdalœa, ou quelque espèce voisine qu'il aura observée. En effet, d'après les nouvelles observations faites par MM. Quoy et Gaimard dans leur dernier voyage,

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observations que nous avons pu confirmer sur les échantil- lons conservés dans l'esprit de vin, les animaux d'une même série sont confluens dans le sens de la longueur des ambu- lacres, et ils n'ont de tentacules que dans le même seas; en sorte qu'il en résulte deux séries tortueuses de tentacules, entre lesquelles est la série des bouches tubuleuses de chaque animal. 11 faut convenir que cette disposition des animaux est plus en harmonie avec la forme du polypier que celle qui est indiquée par M. Lesueur. Peut-être celui-ci a-t^il observé de ces espèces où les ambulacres sont séparées en cellules subdistinctes. Quoi qu'il en soit, il en résulte toujours que ce sont des animaux actiniformes, a un seul rang de ten- tacules, comme certaines caryophyllies.

En examinant avec quelque attention les polypiers que M. de Lamarck a rapportés à ce genre , on voit aisément que les uns passent aux caiyopbyllies anguleuses ou aux astrées, tandis que d'autres se rapprochent de certaines pavonies par l'étroitesse et le peu de sinuosités des ambulacres.

Il faut aussi faire l'observation que dans le jeune âge toutes commencent par un polypier régulièrement arrondi ou ovale , turbiné* strié en dehors et peut-être libre ou non adhérent. Avec l'âge, il se lobe9 se festonne, s'évase, se renverse et se globulise plus ou moins*

M. de Lamarck caractérise neuf espèces de méandrines vi- vantes : aucune ne se trouve dans nos mers européennes; toutes viennent des mers des Indes ou de l'Amérique méri- dionale.

MM. Quoy et Gaimard ont observé deux espèces vivantes : l'une qu'ils nomment la M. brune et bleue, M.fusco-cœrulea, de l'île des Amis, et l'autre M. brune, M. fusca, de la Nou- velle-Irlande. Nous ne pouvons dire si elles sont distinctes de celles qui ont été établies sur la considération seule du po- lypier.

Les oryctologues ont aussi caractérisé quelques espèces de méandrines fossiles, et entre autres MM. Defrance et Gold- fuss; mais il se pourroit qu'ils aient confondu dans ce genre des espèces qui ne lui appartiennent pas; aussi le À/. leuca- siana de ce dernier est certainement une caryophyllie méan- driniforme, dont nous avons fait notre genre Lobophyllia. La

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M.astréoïde estune véritable astrée ; peut-être en est-il de même de l'espèce à laquelle M. Goldfuss a donné la même dénomi- nation. Quant à la M. réticulée de ce dernier, il est évident que c'est encore un polypier de ce dernier genre ou d'un genre nouveau, toujours est-il que ce n'est pas une méandrine.

Dans l'énumération des espèces, nous les avons disposées dans l'ordre du passage des caryophyllies aux pavo ni es*

DICTUOPHYLLIE, Dictuophyllia.

Animaax inconnus, contenus dans des loges assez grandes, polygonales, un peu irrégulières, séparées par des cloisons denticulées des deux côtés, et formant, par Leur réunion intime, un polypier calcaire encroûtant, fixé, et profon- dément réticulé à sa surface.

Espèceso La D. réticulée, D. reticulata,

Meandrina reticulata, Goldf., Petref., p. 63, tab. 21, fig. 5, a, b, et Faujas, Mont Saint-Pierre, pag. 190, tab. 35, fig. 1. (Craie de Maastricht.)

LaD. HEMISPHERIQUE; D. hemisphœrica, de Blainv., Collect, de M. Michelin. (Cale. jur., Bourgogne.)

Observ. Nous établissons cette division générique pour un polypier fossile assez commun dans la craie de Maastricht, dont M. Goldfuss a fait une espèce de Méandrine, mais qu'il est absolument impossible de ranger sous la caractéristique de ce genre. C'est ce dont nous nous sommes assurés sur un très- bel échantillon de la Collection de M. Defrance. Ce sont réellement des espèces de cellules polygonales, généralement subhexagonales, un peu alongées, bien terminées, et dont les parois peu élevées sont denticulées de chaque côté, de manière à représenter assez bien l'intérieur de l'estomac des animaux ruminant connu sous le nom de Bonneto Le fond de la loge elle-même est large, plane, et finement tuber- culeux. La figure donnée par Faujas diffère beaucoup de ce que nous avons vu; celle de M. Goldfuss est beaucoup plus exacte, surtout celle qui représente quelques cellules gros- sies. Cependant il nous semble que les denticules ne sont pas assez prononcées. Nous avons observé, à Bonn, l'échantillon qui a servi de modèle pour cette figure, et nous ne conce- vons pas comment il l'a regardé comme un ectype ou moule.

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Quant à la seconde espèce, elle diffère de la premiere en ce que les loges sont moins hexagones, et que le polypier a une forme hémisphérique. Nous l'avons observée dans la col- lection de M. Michelin. Elle provient des environs de Pouiily eu Auxois.

Acaricie, Agaricia.

Animaux entièrement inconnus, contenus dans des loges souvent imparfaites ou confuses, sublamelleuses à l'inté- rieur, constituant par leur réunion sur un seul plan un polypier pierreux , fixé, formé d'expansions aplaties , subfoliacées et irrégulières.

* Espèces vivantes.

L'Acaricie contournée , A. cuouüata ; Madrep* cucullala, Ellis et Soland., p. 157, tab. 42.

L'A. ONDEE, A. undata; Mad. undata, Ellis et Soland., pag. 1Ô7, tab. 40.

L'A. ridée; A. rugosa, de Lamk., 2, p. 243, n.° 3. (Des jpers Australes. )

L'A. FLABELLiNB, Ao amp lia. ta ; Mad. ampliata, Ellis et Sol., p. i Ô7, tab. 41, fig. 1, 2. (De la mer des Indes.)

' L'A. papilleuse ; A. papillosa, de Lamk., ibid., n.° 5. (Mers Australes. )

L'A. LIME ; A. lima, id., ibid., n.° 6. ( Mers Australes. ) L'A. EXPLANULEE : A. explanulata, id. ibid., n.° 7 ; Madrep. pileus, Esper, vol. 1, t. 6.

** Espèces fossiles.

L'A. rayonnée; radiata9 Risso, Fr. mérid., 5, p. 079, n.° 145. ( Calc. marneux, Nice. )

Observ. Personne, à notre connoissance, n'a encore observé les animaux des polypiers de ce genre, confondus d'abord par M. de Lamarck avec ses pavonies, dont il Jes a définiti- vement séparés, parce que les cellules stelliformes n'existent en général que sur l'une des faces du polypier. Mais vérita- blement c'est à peine de quoi former une division d'espèces, tánt ce caractère est artificiel.

M. de Lamarck définit sept espèces d'agaricies vivantes ? toutes proviennent des mers Australes ou de l'océan Indien.

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Les A* undata et Jlabellum diffèrent beaucoup de VA. eu- túllala.

VA, Jlabellum a line forme assez singulière, maïs est plus voisine de VA. undata que de toute autre.

Celle-ci est certainement une Pavonie ordinaire, analogue à la P, agaricites, mais qui n'a de cellules que d'un côté, VA. rugosa est très-singulière; elle diffère beaucoup des agaricies à étoiles; ce sont en effet des collines plus ou moins alongées et striées par des lames courtes, perpendiculaires à la longueur, ce qui en fait presque une espèce de méan- drine.

VA. explanata a des étoiles beaucoup plus complètes $ mais nous croyons qu'elle ne diffère pas de Vastrea stellula.

Les quatre espèces de polypiers fossiles que M, Goldfuss rapporte à ce genre, nous paroissent peu distinctes des véri- tables astrées. Quant à celle de M. Risso, on ne peut dire ce que c'est.

TaiDACOPHYLUE, Tridacophylliao

Animaujractiniformes, confluens, très-déprimés, élargis et épa- nouis sur les bords, finement déchiquetés à la circonfé- rence , avec une bouche centrale un peu o tuberculée, mais sans traces de tentacules, paraissant contenus dans des loges profondes, irrégulières, foliacées sur les bords, garnies de lamelles rayonnées et denticulées à l'intérieur, de stries à l'extérieur, irrégulièrement et intimement réunies, et forman^ ainsi un polypier calcaire, foliacé, non poreux, strié, turbiné et fixé par le sommet.

Espèces. £.a T. LAITUE, T. lactuca; Madrep. lactuca, Linn. , Gmel., p. 3758, n.° 9; EUis et Solander, pag. i58, tab. 44; Pavonia lactuca, de Lamarck, 2 , p. 239; Quoy et Gaimard , Astrolabe, Zoolog., msc. ( Mers de l'Australasie. )

La T. PIQUANTE , T. áspera; Madrep. aspera, Ellis et Soland., t* 49; Explanaría aspera, de* Lamk., 2, pag. a56, n.° 4. (Indes orient.)

Observ. Nous avons cru devoir retirer cette belle espèce de polypier du genre dans lequel M. de Lamarck l'avoit placée, parce qu'il nous semble qu'elle n'en a réellement aucun ca-

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ractère. En effet, il est certain que ce serait plutôt une

agaricie.

MM. Quoy et Gaimard, en nous faisant connoitre les ani- maux du madrépore laitue, nous ont montré qu'ils different beaucoup de ceux des autres madrépores, par l'absence de tout tentacule.

Nous avons cru devoir rapprocher de ce madrépore, celui dont M. de Lamarck a fait une espèce de son genre Explanaire, parce qu'il n'en a réellement pas les caractères.

MONTICÜLAIRE , Monlicularis.

Animaux inconnus, contenus dans des loges assez peu limitées ou circonscrites, quelquefois même un peu confuses et confluentes, formées par des lamelles très - saillantes, 'très - dû line tes, peu nombreuses , et partant d'une sorte de mamelon élevé en forme de monticule, formant, par leur accumulation marginale et sur un seul plan , un polypier calcaire, très-lacuneux, polymorphe, encroû- tant les corps marins ou se formant en boule sur lui-même, . ou en6n s'élevant en expansions sinueuses , striées à la face externe.

* Monticulaires vivantes.

A* Espèces dont le polypier est encroûtanto

La MONTICÜLAIRE A PETITS CONES, M. exesa.

Mad, exesa, Linn., Gmel., p.3759, n.° 17; Ellis etSoland., tab. 49 , fig. 3.

Monticularia mitroconos, de Lamarck, 2 , p. s5i , n.° 4. Hydnophora Pallasii, Fischer, Recherches, n.° 2. (Mersdes Indes orient. )

La M. MEANDRINE: A/* meandrina, de Lamk., ibid., n.° 5 ; Mad. exesa, vol. 1, tab. 3i , fig. 1 et 2.

B. Espèces dont le polypier est foliacé.

La MONTICULAIAE FEUILLE .* M, folium, de Lamk., ibid,9 n.° 1 ¿ de Blainv., Diction, des sc. nat., tom. XXXII, p. 498 , figurée dans l'atlas.

C. Espèces dont le polypier est glomérulé.

La MONTICÜLAIRE LOBEE ; M. lob ata, de Lamk., ibid., n.° 2.

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¦ La MONTICVIAIBE POLTGONALC ; Mont.polygonalis, de Haan, Coll. Lcyd. (Du Japon, Siebold.)

** Monticulaires fossiles*

La M. DE Moix, M. Molli i.

Hydroph. Mollü, Fischer, ibid., n.° 6; Guettard, Mém. 3, pl. 27, fig. 1 et 4*

La M. de GUETTARD, M. Guettardi.

Hydnoplu Guettardi, Fischer, ibid., n.® 7$ Guettard, i¿i¿., pl. 64, fig. 1 , 4 et 5.

La M. de BOURGUET, M. Bourgeti.

Hydnophore Bourgeti, Fischer, i¿id., n.° 8; Guett., Mém. 3, pl. 44, fig. 37 et 8.

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck, et peut- être avant lui par M. Fischer, de Moscou . sous un autre nom. Le nom employé par le premier a prévalu.

Après avoir étudié le polypier de la M. feuille et celui de la M. à petits cônes, il nous paroit certain que c'est à tort que M. de Lamarck a admis que c'est dans les vallons qui séparent les monticules que sont les polypes; mais nous convenons qu'il est difficile de préjuger la forme de l'animal dont le polypier des monticulaires fait partie. On ne conçoit guère comment son corps peut être disposé. En effet, la place qu'il occupoit n'est nullement excavée; c'est au contraire un petit monticule plus souvent ovale que régulièrement circulaire, et formé par la convergence et la réunion en cônes de lamelles entières et très - distinctes, convergentes vers l'axe. Les vallons intermé- diaires ne peuvent nullement être comparés à ce qui a lieu dans les méandrines, et il nous paroit bien certain que les petites actinies ne peuvent y être placées comme cela a lieu dans celles-ci. C'est donc un genre tout-à-fait à part et dont on ne connoit pas trop le rapport avec les autres madré- pores. On doit le distinguer des astrées à axe saillant autour duquel remontent les lamelles, que les oryctographes ont souvent confondues avec les véritables monticulaires, parce que dans celles-là les cellules sont bordées et circonscrites, ce qui n'a jamais lieu dans celles-ci.

Il est composé d'un assez petit nombre d'espèces vivantes 9 toutes provenant des mers de l'Inde. Nous avons vu dans la

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collection de Leyde les deux dernières espèces vivantes, en* voyées de" mers du Japon par M. Siebold.

M. de Lamarck en a admis, d'après M. Fischer, quatre es- pèces fossiles en Europe; mais, comme le fpit justement ob- server M. Defrance, il est probable que ces polypiers ne ¿ont pas de véritables monticulaires, mais des moules d'as- trées, et en effet cela est certain pour les M. Cuvieri et Knor- rii. Le M. ob su sata de Lamouroux (Gen. Polyp., pl. 8?" fig. i3) est évidemment un moule d'astrée de la division des fa- vastrée?"

PAVONIE, Pdvonia.

Animaux inconnus, confluens et contenus dans des loges ou cellules coniques, petites, assez profondes, un peu obliques, garnies de lamelles très-serrées, subégales, disposées d'une . manière irrégulière, mais quelquefois par séries, et cons- tituant par leur réunion intime un polypier calcaire, solide, fixé, à bords tranchans, quelquefois se dilatant en plaques simples, et d'autres fois se glomérulant et se hérissant de lobes aplatis, arrondis, fort irréguliers et tranchans sur les bords.

* Pavonies vivantes.

A. Espèces dont le polypier est relevé en crêtes tranchantes, ceüulifères sur les deux faces.

La PAVONIE BOLETIFORME , P. bolætiformis; Madrep, cristataf Linn., Gmel., p. 3758, n.° 8 ; Ellis et Soland., p. i58, tab. 52, v fig. 3, 4. ( Mers de l'Inde. )

La P. ACARICITE, P. agaricites; Mad, agaricites, Linn., Gm., pag. 3759, n.° 13 ; Ellis et Solander, lab. 63. (Mers d'Amé- rique.)

La P. A CRETES : P. cristata, de Lamk., 2, pag. 240, n.° 2; Knorr,Délie., p. 25, tab. a, x, fig. i. ( Mers d'Amérique.)

La P. DIVERGENTE; P. divaricata, id,, ibid,, n.° 5. ( Océan Indien.)

La P, plissée , P. contigua ; Mad, contigua, Esp., Supplem., 1, tab. 66; Pav.plicata, de Lamarck, ibid,, n.° 6. ( Oc. Indien.) La P. oetusangle; P. obtusangula, id., ibid., n.° 7.

La P. FRONDIFERE; P. frondífera, id,, ibid., n.° 8. (Mers Australes. )

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fi. Espèces aplaties en membranes, ou celluliferes sur une seule face.

La P. ONDEE, P. undata; Mad. undata, Ellis et Soland., p. 15*j, tab. 40; Acaricia undata, de Lamarck, a, p. 242, n.° 2.

La P. flabelline, P. ampli ata; Mai. ampliata, Ellis et So- land., tah. 41, fig. 1, 2.1 Mers de l'Inde. )

La P. ANGULEUSE, P. angula ta; Agaricia angulata, de Lamk.

** Pavonies fossiles.

La P. tubéreuse; P. tuberosa, Goldfuss, Petref. , tab. 12, fig. 9. (De l'Eifel.J

La P. ïNFUNDiBULiFORME ; P. infundibuliformis , de Blainv. ( Collect, de M. Michelin. )

La P. IRREGULIERE; P. irregularis, Guettard, pl. 5o, fig. 1. ( Cale. jur. des environs de Toul. )

Observ. Nous ne connoissons aucune observation sur les ani-* maux de ce genre, à moins que d'admettre que Yastrœa stellula lui appartiendrait, comme cela est possible, et alors nous saurions, d'après MM. Quoy et Gaimard, que ce sont des ac- tinies sans tentacules.

M. de Lamarck qui l'a établi, l'a fait sur un certain nombre d'espèces de polypiers qui quelquefois semblent réellement se rapprocher des astrées, quand les cellules sont parfaitement formées ; qui d'autres fois et dans le cas contraire passent aux méandrines; mais qui en diffèrent toujours parce qu£ les lamelles, stelliformes ou non, sont beaucoup moins éle- vées et surtout beaucoup plus nombreuses.

Nous avons cru devoir un peu modifier le genre Pavonia de M. de Lamarck, d'abord en retranchant le madrepora lactuca pour en former un genre distinct, et au contraire, en y faisant rentrer plusieurs espèces d'agaricies, qui ne diffèrent des pavonies que parce que le polypier qui résulte de la con- fusion des loges polypifères, au lieu d'étre plus ou moins glomérulé avec des élévations lobiformes, est tout-à-fait aplati.

Aucune pavonie vivante n'existe dans nos mers; toutes proviennent des mers de l'Inde et de l'Amérique méridio- nale.

Parmi les deux espèces fossiles, la dernière est fort g£r

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marquable, en ce qu'elle est fongiforme, pédiculée, et que le disque, un peu excavé, est marqué de petites étoiles sé- riales , à côté d'une plus grande et semblable à celles des cyathopylles.

ASTREE , Astrœa.

Animaux courts, plus ou moins cylindroïdes, pourvus d'une bouche arrondie au milieu d'un disque couvert de tenta- cules en général assez courts, peu nombreux; contenus dans des loges peu profondes, garnies de lamelles radiaires, partant ou non d'un tubercule central, et formant par leur réunion plus ou moins serrée un polypier stellifère, fixé, polymorphe, mais en général encroûtant ou en boule sur lui-méme, et de structure subtubuleuse.

A. A étoiles rondes et souvent disjointes ou non contigues. (G. Astréoïdes, Quoy et Gaimard.)

Espèces. L'ASTREE calyculaire, A. calycularis.

Astréoïde JAUNE; A. lutea y Quoy et Gaimard, Mém. ann. des sc. nat.

Caryophyllia calycularis, de Lamk., 2, p. 226, n.° 2. Mad. calycularis y Cavolini, Mem., 1 , tab. 3, fig. 1 - 5. Observ. Cette division est établie pour une espèce assez commune dans la Méditerranée, et dont le polypier est com- posé de loges rondes" souvent séparées les unes des autres, mais quelquefois aussi réunies et subalvéoliformes.

B. A étoiles distinctes, inégales, oblongues et plus ou moins dif- Jluentes, formant des masses encroûtantes ou se glomérulant. ( Les A. MÉANDRINIFORMES.)

L'ASTREE RAISIN , A. uva.

Mad. uva, Esper, Mad. y 1, 43.

L'A. vsúe, A. detrita.

Mad. detrita y Esper, Suppl.y 1, p. 26, t. 41.

L'A. crevassée, A. porcata.

Mad. porcata, Esper, Suppl., 1 , tab. 71.

L'A. difluente; A. diffluenSy de Lamk., 2, p. 266, n.° 26. (Mers Australes?)

Observ. Cette division est remarquable en ce que les étoiles

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ne sont pas arrondies ni polygonales, mais oblongues et plus ou moins diffluentes : ce qui rappelle un peu leur disposi- tion dans certaines caryophyllies et dans les méandrines.

C. A étoiles circulaires, fort distantes, saillantes en mamelons et formant des masses encroûtantes. (Les Gbmmastrées.)

L'ASTREE DE LUCAS ; A. lucasiana, Defr., Diet., tom. XLII, p. 38o.

Héliolithe demi-sphérique, Guettard, 3, pl. 45, fig. i -3, et pl. 5i, fig. i. (Calcaire jurassique de Besançon.)

L'A. CYLINDRIQUE, A* oylindriça.

Héliolithe cylindrique, Guettard, ibid., pl. 54, fig. 5. (Calc. jurass. de Besançon.)

L'A.TUBULEUSE; A. tubulosa, Goldfuss, Fetref,, p. 112, t. 38, fig. i5. (Calc. jurass. du Wurtemberg.)

L'A. LOBEE, A. lobata.

Explanaría lob ata, Munster, Goldfuss, ibid., p. 110, pl, 18, fig. 5, a, b, (Calcaire jurass. du Wurtemberg.) '

L'A. striée; A, striata, id., ibid., p. 111, fig. 11, a, b. (Calcaire grossier de Hallstadt.)

Observ. La forme de ces astrées est assez remarquable pour être distinguée, en ce que les loges arrondies, plus ou moins distantes, sont saillantes en mamelons à la surface du poly- pier; ce qui les rapproche des madrépores, qui sont dans ce cas, et encore mieux des oculines, avec lesquelles on pour- roit les réunir sans inconvénient.

D. A loges tubuleuses, verticales, plus ou moins distantes, à ou- verture arrondie, à bords peu ou point saillans et radiés par un

nombre médioçre de lamelles complètes. (Les TUB astrées. )

* Espèces vivantes.

L'ASTREE favéolée, A. faveolata.

Mad.faveolata, Linn., Gmel., p. 3769, n.° 64; Ellis et So- lander, tab. 53, fig. 5 et 6.

Astrœaviridis, Quoy et Gaimard, msc. ( Austral asi e.)

L'A. VERMOULUE, A. interstincta.

Mad. interstincta, Esper, Madrep,, tab. 34. (Amérique mé- ridionale ? )

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L'ASTREE stellulée , A, stellulata.

Mad. stellulata, Linn., Gmel., p. 3767 , n.° 5o $ Ellis et Solander, p. 166, tab. 53, fig. 3 et 4*

L'A. ANNULAIRE, A. annularis.

Mad. annularis, Ellis et Solander 9 tab. 53, fig. 1 et 2.

L'A. RAYONNANTE, v4. radiola.

Mad. radiata, Linn., Gmel., p. 3j6S 9 n.° 42; Ellis et So- lander, tab. 47 , fig. 8.

L'A. ARGUS, ^4. cavernosa.

Mad. cavernosa, Esper, Suppl., i,t. 37.

^4. argus , de Lamk., 2, p. 258, n.° 2. (Mers d'Amérique.)

L'A. PLEIADE, ^4. pleiades.

Mad. pleiades, Linn., Gmel., p. 3j6S, n.° 4°> Ellis et So-" lander, pl. 53, fig. 7 et 8.

L'A. ASTROÏTE : ^4. astroites, Pallas, Zooph.f p. 320; Esper, Mad., tab.37, fig. 2.

**Espèces fossiles*

L'ASTREE DES VOSGES; A. vosagensis, de Blainv., Collection, de M. Michelin. (Calcaire jurass. des Vosges.)

L'A. BORDEE; /4. limbata, Goldfuss, Petref., p* 22, tab. 8, fig. 7, et p. 110, tab. 38, fig. 7, a, (Calcaire jurass. du Wurtemberg. )

L'A. ASTROÏTE, ^4. astroites.

Sarcinula astroites, Goldfuss, /¿id., tab. 24 > ^6* 12 " a> (De France.)

L'A. AULETIQUE, -4. auleticon.

Sarcinula auleticon, id.,, i£id., tab. s5, fig. 2, a, t. (Delà province de Juliers.)

Observ. Ces espèces d'astrées sont assez remarquables en ce que les loges forment de longs tubes parallèles, verticaux, plus ou moins distans, mais jamais assez rapprochés cependant pour perdre leur forme circulaire. Les bords de l'ouverture sont peu ou point saillans, et les lames, en nombre mé- diocre de douze à vingt-quatre, s'irradient du centre à la circonférence.

Lesasfréesde cette section font le pasage aux sarcinulesde M. de Lamarck, ou mieux, ce son t des astrées sa rein ules, comme les véritables sarcinules sont des caryophyllies tubuleuses.

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MM. Quoy et Gaimard nous out fl-it connoitre ranimai de la première espèce.*

E. Astrées encroûtantes ou se glomérulant, à loges rondes, quoi- que assez serrées, quelquefois un peu déformées, assez peu pro- fondes, à lamelles bien distinctes3 tranchantes , complètes, se prolongeant sur les bords , qui sont arrondis en bourrelet.

L'ASTREE ANANAS, A. ananas.

Mad. ananas, Lion., Gmel., p. 3764, n.° 36; Ellis et So* lander, t. 47 > n.° 24.

L'A. HELIOPORE ; A. heliopora, de Lamk., 2, p. ¿65, n.°?4" (Mers Australes.)

L'A. RADIEE, ^4. radians.

Mad. radians, Pallas; Esper,.Mad., tab. 35, fig. 1 et 2.

L'A. crépue; ./4. crispa, id., n.° 25. (Océan Indien.) L'A. petits-yeux; ./4. microphthalma, id., ifod. (Mers Aus- trales.)

Observ. Cette division des astrées est moins tranchée que la plupart des autres. Elle contient les espèces ^ont les loges sont contigues et cependant à peu près rondes, et dont les bords sont relevés en bourrelet traversés par les lames très- prononcées de l'étoile.

F. A loges superficielles ou peu profondes, non marginées, à la- melles nombreuses, très-fines, peu saillantes, partant d'un centre excavé, et se portant jusqu'à celles d'une autre étoile, avec lesquelles souvent elles se continuent. (Les A. sidérales; SIDERASTREA. )

* Espèces vivantes.

L'A. ETOILEE, A. sidérea.

Mad. siderea, Linn., Gmel., p. 5765, n.° 38; Ellis et So- land., p. 168, tab. 49, fig. 2.

L'A. GALAXEE , A, galaxea.

Mod, galaxea, Linn., Gmel., p. 3765 ? n.° 39; Ellis et So- land., tab. 47, fig. 7. ( Océan Indien.)

L'A. cierge; A. cactus, Forskal, Descrip. anim., p. 1347 n.° 11. ( Semi-fossile des bords de la mer Rouge. )

[page] 336

** Espèces fossiles"

a) En plaques ou glomérulées.

L'ASTREE DE FAUTAS: A. Faujasii, Defr., Diet., tom. XXV, p* 387 ; Monticularia Cuvierii, de Lamarck, 2 , p. 251, n.° 6; Astrœa geo metric a, Goldfuss, Petref., tab* 22, fig* 11 " a, c, d, e* ( Craie de Maëstricht.)

L'A. agaricite ; A. agaricites, Goldfuss, iid., fig. 9, a,

( Craie de Maëstricht. )

L'A. FLEXUEÜSE; A. Jlexuosa, id., ibid., fig. 10, a, b. Monticularia Knorrii, de Lamarck, p. 251, u.° 5, Guet- tard, pl. 27, fig. 4. ( Craie de Maastricht, de Russie? )

L'A. A CRETE; ^4. cristata, id., i¿id., fig. 8 , a, b, c* (Cale, près Grig non. )

L'A. oculêb;^. oculata, id., ifo'd., fig. 2, a, . ( Calc. jur. de Wurtemberg. )

L'A. CAVERNEUSE, -4. cavernosa.

Mod. cavernosa, de Schlotheim, Pef., p. 358.

Astrœa alveolata, Goldfuss, i£id., fig. 3, a,

L'A. grillée; ./4. clathrata, Goldfuss, ¿¿¿d., tab. 23, fig* ", a, i. (Craie de Maastricht. )

L'A. a petits cônes ; A. microconos, id., Hid., p. 63, tab. ai, fig. 6, a, b.( Cale. jur. de Baireuth.)

L'A. ESCHAROÏDE ; A" escharoides, id., ibid., fig., 2, d, b. ( Craie de Maastricht. )

L'A. TISSUE; A. textilis, id., iKd", fig. 3, a, (Craie de Maastricht. )

L'A. CRENELEE ; A. crenulata, ti., ibid., fig. 6 , a, ( Cale,

tertiaire, Plaisantin. )

L'A. concentrique ; A. concéntrica, Defr., Dictionn., t.XLV, p. 386.

Astroïte demi-sphérique, Guettard, 3 , pl.*20, fig. 2. (Cale, jur., Ardennes.)

L'A. GÉNEvoisE ; A, genevensis, Defrance, ibid., p. 387. ( Cale. Mont-Salive. )

L'A. voile; A. velamentosa, Goldfuss, tab. 23 , fig. 4, a, b. ( Craie de Maëstricht. )

L'A. macrophthalme; A. macrophthalma, id., i¿id., p. 70, tab. 24, fig. 2, a, (Ectyp.)

[page] 337

Astroïtc, Guettard, pl. 37, fíg. 2. (Craie de Maastricht.) L'ASTREE HÉLiÂirrms, A. heliantina. *

Astrea heliantoides ( exesa), Goldfuss, pl. 22 , fig. 4.

L'A. arrondie, A. rotundata.

Héliolithe arrondiy Guettard, 3, p. 507, pl. 49, fig. 1.

o L'A. DEMI-SPHERIQUE, A. hemisphœrica.

Astroïte demi-sphérique, Guettard , iiid., fig. 2.

Agaricia boletiformis , Goldfuss, pag. 42, n.° 3, pl. 12, fig. 11.

L'A. ETALEE: ^4. explanata, Munster ; Goldfuss, üid., p. 112, tab. 38, fig. 14, a, (Calc. jur. Wurtemberg.)

L'A. grêle : A. gracilis, Munster ; Goldfuss, ib., fig. i3, a, £o L'A. granulée: y4. granúlala, Munster; Goldfuss, p. 109, tab. 28, fig. 4, a,

b) En masse turbinoïde. ( G. TURBINASTREA. )

L'A. DE DEFRANCE, A. Defrancii.

Microsolenaporosa, Defrance, Dictionn. des sc. nat., atlas, pl. des Fossiles, fig. 5, 5, a, S b. (Calc. jur. polyp, de Caen. ) L'A; EN ROUE, A. rotata.

Agarites rotata, Goldfuss, ifo'd., pl. 12, fig. a, b. (Calc. jur. de Suisse. )

c) En masses plus ôu moins dendroïdts.

( G. THAMNASTRÆA , Lesauvage. )

L'A. dendroïde, A. dendroidea ; Thamnastræa gigas , Lesau- vage, Mém. de la soc. d'hist. nat. de Caen, tom. 1, part. 2, p. 241, pl. 14.

Astrœa dendroidea, Lamx. ; Esper, Méthod., pl. 78, fig. 6. ( Calc. k polyp* ¡ur. de Caen.)

L'A. A PETITES ETOILES, A. microstella; Thamn, microstella, Lesauvage, ibid. (Calc. jur. à polyp, de Caen.)

L'A. DE MAGNEVILLE, A. Mugnevillia; Thamn. Magnevillia^ id., ibid. ( Calc. polyp, jur. de Caen. )

L'A SCYPHOÏDE; A*scyp'ioidea, de Blainv., Coll. de Michelin. > L'A. BEIGNET ; A. laganum, id., ibid*

Observations. Les espèces d'astrées qui entrent dans cette division, sont véritablement remarquables par la forme dei loges qui, souvent fort grandes, sont cependant toujourstrés-

60. 22

[page] 338

peu profondes, et même superficielles, en sorte qu'elles n'ont pas de parois ni de bords. Elles se touchent cependant, et à un point qu'il arrive souvent que les rayons d'une étoile se continuent avec ceux des étoiles environnantes.

Ces astrées sont donc intermédiaires à certaines espèces de pavonies et aux cyathophyllies de Schweigger.

D'après l'examen que nous avons fait des deux polypiers dont MM. Defrance et Lesauvage ont fait, le premier sa Microso- lène poreuse, et le second le genre qu'il a nommé Thamnostræa, nous nous sommes assurés qu'ils doivent rentrer dans la division des sidérastrées. On pourra, si l'on veut, en former autant de sous-genres caractérisés par la forme générale du polypier.

Quant aux trois espèces de thamnostræa définies par M. Le- sauvage, il est fort probable qu'elles n'en forment qu'une.

G. Plus ou moins globuleuses, formées de loges profondes , in- fundibuliformes t subpolygonales, à parois communes, à' bords élevés, multisillonnés et échinulés. ( Les Astr. card ères ; Dir-

SASTRÆA. )

* Espèces vivantes.

L'ASTREE cardare ; A. dipsacea, de Lamk. , 2 , p. 262, n.° 16. Mad. favosa, Ellis et Soland., p. 167, tab. 5o, fig. 1 ; Linn., Gmel., p. 3763, n.° 33. (Indes or.)

L'A. ALVEOLAIRE; A.favosa, de Lamk., ibid., n.° 17.

Mad. favosa, Esper, Suppl., 1, tab. 45. (Indes or.)

L'A. DENTICULEE; A. denticulata, id., ibid., n.° 18.

Mad. denticulata, Ellis et Soland., p. 166, tab. 49, fig. i; Linn., Gmel., p. 3769, n.° 63.

L'A. VEACIFOE; A. vercipora, id., ibid., n.° 19. (Indes or.) L'A. DIFFORME; A. deformis, id., ibid., n.°20.

L'A. calyeuLAiRE ; A. calyculoris, id., ibid. , n.° 27. ( Aus- tràlasie. ) *

L'A. SOUDE, A. solida.

Mad. solida, Forskal, Descript. p. 131, n.° 1. ( Mer Rouge. ) L'A. GATEAU D'ABÉILLE, A. favus.

Mad. favus, id., ibid., n.° 2. ( Mer Rouge. )

L'A. A RESEAU ; A. retiformis, id., ibid., n.® 2S.

L'A. ANOMALE ; A. abdita, id., ibid.

Mad. abdita, Ellis et Soland., tab.* 5o, fig. 2"

[page] 339

L'A. confidente; A.oonfluens, Goldfuss, ibid,, p. 65 , tab. 22, fig. 5. ( Calc. jur., Souabe. )

L'A. muriquée; A. muricata, id., iîd., p.71, tab. 24, fig. 3, a,ft. ( Craie, Paris. )

L'A. DE BOURGOGNE; A. Burgundiœ, Faujas, Géologie, 1 , p. 99, pl. 4. (Du calc. jur., Bourgogne.)

H. En masses épaisses, composées de cellules tubuleuses assez ser- rées pour être polygonales, à bords non saillans, à cavité assez profonde, garnie de lamelles nombreuses, remontant le long d'un axe solide plus ou moins saillant. ( Les A. monticulaires; MONTASTRÆA. )

L'A. DE MICHELIN ; A. Michelini, de Blainv., Collect, de M. Michelin.

L'A. Guettard: A. Guettardi, Defr., Dictionn., tom. XLV, p. 379; Héliolithe, Guettard, 3 , pl. 48, fig. 2, 3, 4.

L'A. DIAMANTAIRE, adamantina.

Cÿathophjyllumhexagonum (exesum), Goldfuss, ibid., tab. 19,

fig. 55.

L'A. CONIFORME, ^4. coniformis.

Gyathoph. quadrigenium (exesum), id., ibid., tab. 19, fig. 16. L'A. DE BOULOGNE; A. Boloniensis, de Blainv., Collect, de M. Michelin. (Calc. jur. de Boulogne.)

Observ. Cette division, dans laquelle nous ne connoissons pas encore d'espèces vivantes, est asiez particulière par la manière dont les lamelles des loges, polygones, tubuleuses, remontent le long d'un axe central, ce qui les fait un peu ressembler à celles des monticulaires, avec la grande, diffé- rence que dans eelles-ci les loges ne sont pas limitées.

Les troisième et quatrième espèces que noüs avons observées dans la collection de M. Michelin , sont pour M. Goldfuss des exemplaires usés (exesa) de ses cjathophjllum quadrigenium et hexagonum; mais c'est ce que nous ne pouvons admettre: des cellules alvéoliformes profondes ne pouvant, à ce qu'il nous semble, produire par leur usure des monticules radiées, il faudroit donc croire que be seroit des moules, ce qui ne se peut pas davantage.

I.

[page] 340

En masse turbinoïdeou hémisphérique composée de loges grandes, polygone", évasées, plu s ou moins faviformes, multistriées, avec un enfoncement au milieu, et plus ou moins évasées à la cir- conférence. (Les Fa vastares; G. Acervularia, Schwr., Cyatho* phyllum, Goldfuss.)

* Espèce vivante.

EAstrée MAGNIFIQUE; A. magnifica, de Blainv., Collect, de M. Michelin. ( De l'Archipel indien. )

** Espèces fossiles,

L'A. DE LA BALTIQUE ; A. báltico.

Mad. ananas , Linn. , Am. Acad. L., tab. 4 , fig. 8. Acervularia baltica, Schweigger, Handb., p. 418. Cyathophyüum ananas, Goldfuss, Petref, p. 60, tab. 19. fig. 4, a, ¿. ( Cale, de trans., Suèdè, Belgique. )

L'A. PENTAGONE, A. pentágono..

Çyath. pentagonum, Goldfuss, ¿¿id., fig. 5. (Cale, de trans., Belgique. )

L'A. QUADRIGEMINEE, A. quadrigcminata.

Çyath. quadrigeminum, Goldfuss, p. 5o , lab. 18, fig, 6, a, ¿, c. (Cale, de trans. de l'Eiffel.)

L'A. ALVEOLEE , A. alveolata.

Mad.tr une at a, Esper, Petref, tab. 4? fig- 3.

Çyath. quadrigeminum, Goldfuss, iiid., tab. 19 , fig. 1, a f perfect. et 16 exesum. (Cale, de trans. de l'Eiffel.)

L'A. HEXAGONE, A. hexagona.

Çyath. pentagonum, Goldfuss, i¿id., fig. 5 , a,/, et tab. 20, fig. 1, a, ¿.

Astroïte à étoiles pentagones et hexagones, Guett., 3, pl. 5 a, fig. 2.

Mad. trúncala, Parkinson, Remains, tom. 2, pl. 5, fig. 1. Astrœa arachnoïdes, Defr., Dictionn., tom. XLII, p. 383. L'A. TOILE D'ARASGNEE; aranea, Defr., i¿id., p. 383. L'A. HYPOCRATERIFORME, .¿4. hypocrateriformis.

Çyath. hypocrateriformis, Goldfuss, ¿¿id., p. 7, tab. 17, fig. 1, a, ¿, c. ( Cale, de trans. de l'Eiffel. ) %

L'A. ENRACINEE ; ^4. radicata, de Bl. (Collect, de Michelin.) L'A. MANON , ^4. 'manon.

Manon favosùm, Goldfuss, tab. 1, fig. a, h.

[page] 341

L'ASTRÉE HELIANTHOÏDE , A. helianthoidea.

Cyathoph, helianthoides, Goldfuss, tab. 20, fig. 2, a, *, e, ^ " ef/>g9i9 fc, et 21, fig. a, ¿. ( Cale, de trans. de l'Eiffel, et de l'Am. sept.)

Observ. Cette division générique a été distinguée sous le nom à*Acervularia par Schweigger, pour une espèce de po- lypier fossile que M. de Lamarck confondoit avec s es favo si Us.

M. Goldfuss, en Intendant à un assez grand nombre d'autres espèces, lui a donné le nom de eyathophyllum, que l'on peut très-bien conserver.

Nous avons observé outre la belle espèce vivante à laquelle nous avons donné le nom de magnifique, les A. baltica, he- lianthoides, radicata, quadrigemina, ainsi que VA, manon, et nous nous sommes assurés que cette division peut très-bien être définie, quoique ce soient de véritables astrées.

On a vu à la division précédente que nous ne pouvons ad- mettre que VA. hexagona usée puisse donner le polypier figuré par M. Goldfuss sous le n.° i a, qui est pour nous une as- trée monticuliforme.

Nous croyons aussi, d'après ce que nous avons observé sur un individu de la collection de M. Michelin, en bon état de conservation, que le polypier dont M. Goldfuss fait son manon favosum, appartient à cette section. Les stries intérieures sont effacées sans doute par la grande ancienneté de l'état fossile.

Nous devons aussi faire remarquer que Guettard, dans la description qu'il donne de son astroïte à étoiles pentagones et hexagones, dit positivement que l'une avoit ses cellules fermées par un opercule de même forme, également multi- radié et un peu pyramidal. M. Defrance croit que c'est l'axe de la cellule ; mais cela est véritablement difficile à conce- voir. Ne seroit-ce pas plutôt un moule ?

K. En masses corticiformes composées de loges infundïbuliformes,

polygonales, radio-lamelleuses, prolifères , ou se succédant Vune

Vautre verticalement. ( Les STROMBASTREES ; G. Strombodes,

Goldfuss. )

L'ASTREE A CINQ ANGLES, A. quinquangulosa.

Strombodes pentagonus, Goldfuss, Petref,9 62, tab. 2.1, fi*- "¦" *, b. ( Cale, de trans., Amér. sept. )

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L'ASTREE stellaire; A. stellaris , Linn4., Aman. Acad.L.jCo- rail. Balt., tab. 4, fig. 11. ( Calc. de trans., Suède.)

L'A. tronquée; A. trúncala, id., ib., fig. 10. (Calc, de trans., Suède. )

Observ. Cette division, établie par Schweigger, doit-elle être distinguée de la précédente, parce que l'augmentation du polypier se fait non-seulement par l'apposition latérale de nouvelles cellules comme ¿l'ordinaire, mais encore parleur pullulation dans le sens vertical? C'est ce dont nous doutons, plusieurs espèces de la section précédente étant aussi dans ce cas.

L. En masses globuliformes ou étalées, composées de loges plus ou moins coniques et divergentes, serrées, polygonales, irrégu- lières, à ouverture anguleuse, tranchante sur les bords, plus ou moins saillans, échinulés, et pourvues à l'intérieur assez pro- fondément de lamelles stellif ormes peu nombreuses. ( Les CEL- IASTREES. )

* Espèces vivantes.

L'ASTREE incertaine ; A. incerta, Ellis et Soland., t. 47; fig* 3. L'A. clôturée; Am intersepta, de Lamarck, p. 266, n.* 28. ( Mers Australes. )

** Espèces fossiles.

L'A. MAIGRINE; A. emarciata, de,Lamk., 2, p. 226, n.° 29. A. stylophora, Goldf., Petref, p. 24, fig. 4>ûj b. (Calc. tert. de Paris.)

L'A. IRREGULIERE ; A. irregularis, Defr., Dictionn. des scienc* nat., tom. XLII, p. 38i.

Astroïte circulaire, Guettard , 3 , £04, pl. 48, fig. 1. (Calc. tertiaire, Dax.)

L'À>HERISSON ; A. hystrix, Defr., Dictionn., tom. 42, p. 385. (Calcaire tert., Grignon. )

Observo Les astrées de cette division, quoique ayant un cer- tain rapport avec celles de la division des cardérastrées, en diffèrent cependant par un moins grand qombre de lamelles, et par une structure celluleuse assez particulière.

Elles paroissent toutes provenir de terrains assez récens. Observ. gén. Le genre Astrée a été établi d'une manière définitive par M. de Lamarck, en ne considérant que le po-

[page] 343

ïypier, et même d'une manière véritablement fort incom- plète. Aussi n'est-il pas douteux que, lorsqu'il sera possible de connoitre les animaux d'un certain nombre d'espèces, on ne doive les partager en plusieurs genres fort distincts. Malheureusement nous n'en sommes pas encore là ; nous sa- vons seulement, d'après ceux que MM. Quoy et Gaimard ont observés, que les véritables astrées n'ont pas de tentacules.

Provisoirement, et en s'en rapportant aux polypiers seule- ment, no Us avons essayé de répartir les espèces de ce genre en plusieurs petites sections, qui en faciliteront l'étude. D'après cela on verra que dans ce genre il y a des divisions qui rappellent presque toutes les formes de polypiers. En effet, il y en a de simples, comme les caryophyllies; d'autres ont leurs loges confluentes, un peu comme dans les méan- drines; quelques-unes sont tubuleuses, comme les sarcinules : un grand nombre ont des cellules presque semblables à celles des pavonies. Plusieurs rappellent les oculines. Enfin il en est qui oftt des rapports avec les Favosies et même avec les Porites. En général, ce genre et même toute la classe des polypiers a besoin d'étre reprise de.nouveau pied à pied, pour en établir la classification d'une manière.un peu ration- nelle ; mais auparavant il faut attendre la comparaison des animaux avec les polypiers.

Nous n'avons pu citer toutes les espèces d'astrées vivantes ou fossiles qui sont indiquées dans les auteurs, faute de rensei- gnemens suffisans. Ainsi M. Risso en cite une, vivante sur les côtes de Nice, et à laquelle il donne le nom de A. mediter- ránea, p. 359 ,'n.° 146. Nous n'avons pu deviner à quelle dir vision elle peut appartenir. Nous en disons autant de son A. porulosa, n.° 147 , qui est subfossile.

Échinastre, Echinastrœa.

Animaux inconnus, contenus dans des loges mamelonnées, en forme d'étoiles fortement lamelleuses, assez peu régulières, échinulées, et n'occupant que la face supérieure d'un po- lypier calcaire, libre ou fixé, en forme de grande plaque lobée ou relevée sur les bords, fortement échinulé en de- dans et strié, mais non poreux en dehors.

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L'Échinastrée grimaçante; E. ringens, de Lamk. ,2, p. 256, n.° 5. (Mers d'Amérique.)

L'E. BOUTONNEE; E. gem macea, id., ibidn.° 3.

? Madrep ora lamellosa, Esper, SuppL, 1 , tab. 58. (Océan " Indien. )

L'É. a rosettes , £. rotularía.

Echinopora rosularia, de Lamk., 2, p. 253, n.° 1 ; Schw., Beob., tab. 7, fig. 64 ; de Blainville, Dictionn. des sc. natur., atlas.

L'É. ROSACEE, E. rosacea.

Madrep. rosacea, Ellis et Soland., tab. 52, fig. i.

Porites rosacea, de Lamk., ¿¿id., n.° i5.

** Espèces fossiles.

L'É. ALVEOLEE; E. alveolala, Goldf., Pelref;, p. 110, tab. 38, fig. 6. (Cale. jur. du Wurtemberg.)

Observ. Ce genre a réellement été établi par M. de La- marck sous le nom d'Expkmarûz; mais pour des polypiers en général fort hétérogènes, et en n'ayant égard qu'à la forme générale, et surtout à la position des loges polypifèressur une seule face. Aussi, en prenant les bases des genres de Madré- pores sur la structure des cellules elles-mêmes, sur celle du polypier, et par conséquent sur les animaux, nous avons dû considérablement modifier les explanaires de M. de Lamarck.

Nous en avons d'abord retiré les £. mesenterina, infundibu- Zirni et cristata, qui sont de véritables madrépores, et dont nous avons fait un genre distinct sous le nom de Gemmipora.

Nous en avons aussi retranché l'E. aspera, dont nous avons fait une espèce de notre genre Tridacophyllia, dont elle a plutôt les caractères que ceux des véritables explanaires.

Au contraire, nous avons fait rentrer dans ce genre le madrépore qui sert de type au genre Echinopora de M. de Lamarck; nous étant assurés que c'est une véritable expla- naire dont les caractères n'ont pas été aperçus, parce que Fexemplaire qu'il en avoit sous les yeux, étoit encore cou- vert de matières animales. L'ayant nettoyé nous-mêmes, nous bous sommes assurés de ce fait. Nous nous sommes également

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assurés que la caractéristique du géure Échinopore donnée par Schweigger, est tirée d'une crusie enfoncée, comme cela a souvent lieu dans la substance du polypier.

Enfin, voyant que le Jiom d1 explanaire pourroit beaucoup moins bien indiquer le caractère réel de ce genre que celui d'échinopore, et que d'ailleurs il pourroit induire en erreur, en portant à penser que tous les polypiers qui forment de grandes expansions lui appartiennent , nous avons préféré, pour ces deux genres réunis, la dénomination d'Eehinastrée, qui montre bien que ce sont des astrées épineuses.

On ne connoit pas encore d'échinastrées vivantes dans nos mers.

Toutes les espèces viennent des mers Australes ou Inter- tropicales.

M. Goldfuss admet une espèce d'explanaire fossile; mais il est évident que c'est une astrée qu'il a figurée.

Quant à son E. lobata (Goldf., t. 18, fig. a), il nous semble que ce n'est qu'une astrée de la division des' OculinASTREES. Voyez cet article, où elle est reportée.

Schweigger fait le contraire de nous; c'est-à-dire qu'il conserve dans ce genre les M. cinerascens et crater d'Ellis et Solander, dont nous avons fait notre genre Gtmmipora~

OCULINE , Oculinq...

Animaux inconnus, contenus dans des loges stelliformes, ré- gulières, arrondies, plus ou moins saillantes, mamelonnées

et éparses , à la surface d'un polypier calcaire, solide ,

compacte, arborescent et fixé.

* Espèces vivantes.

L'Oculine VIERGE, O. virgínea.

Mad. virgíneay Linn., Gmel., p. 3779, n.° 95; Ellis et So- lander, tab. 36; Goldfuss, Petref., 41, tab. i3, fig. 1. (Mers de l'Inde; Calcaire tertiaire des environs de Paris.)

L'O. AxiLLAiRE, O. axillaris.

Mad. axillaris, Ellis et Solander, t. 13, fig. 5. (Indes orient.)

L'O. PROLIFERE, O. proliféra.

Mad. proliféra, Linn., Gmel., p. 3780, n.° 101 ; Solander et Ellis, tab. 32, fig. 2. ( Mers de Norwége.)

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L'Oculine hirtelle , O. hirtclla.

Mad. hiríella, Linn., Gmel., p. 3779, n.* 97; Solander et Ellis, t. 37. (Indes orientales.)

L'O. diffuse ; O. diffusa., de Lamk., 11, p. a85, n.° 3. (Amérique méridionale.)

L'O. FLABELLiFORME : O. Jlabelliformis f de Lamk. , p. 287, n.° 8; Séba, Mus., 3, tab. 110, fig. 10. (Indes orient.)

L'O. infundibulifèrEt Q. infundibuUftra, de Lamk., ibid., n.° 7. (Indes orient.?)

L'O. ROSE, O. rosco.

Mod. rosca, Pallas, Linn., Gmel., p. 3779, n*° 9^5 Esper, Suppl., 1, tab. 56. (Amérique mérid. et Méditerr. )

** Espèces fossiles.

L'O. DE SOLANDER ; O. Solanderii, Defr., Diet, des sc. nat., tom. XXXV, p. 355.

L'O. D'ELLIS; O. Ellisii, id,, ibid,, p. 556.

L'O. RARE* ETOILE ; O. raristella, id., ibid., p. 356. *

L'O. OCELLEE; O. ocellata, id., ibid.r p. 356.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, ne nous est encore connu que par les polypiers. Il diffère réellement fort peu de certaines astrées, et surtout de quelques caryo- phyllies, au point que Schweigger ne l'a pas adopté et l'a réuni à ce dernier genre.

Les trois dernières espèces vivantes diffèrent beaucoup des autres et mériteroient d'étre distinguées génériquement.

Nous avons dû retrancher de ce genre le polypier dont M. de Lamarck a fait son O. echidnœa, parce que c'est un véri- table madrépore.

Les oculines se trouvent assez fréquemment à l'état fossile, et même dans des terrains peu anciens. M. Defrance en a distingué six espèces dont deux analogues ; mais nous doutons qu'elles soient bien distinctes.

BRANCHASTREE , Branchastrœa.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules profondes, cy- lindriques, cannelées en dedans, saillantes, radiées hors de la partie commune, et formant par leur réunion intime un polypier rameux, cylindrique et non poreux.

[page] 347

Espèce, La Branchastée bordée, B. limbata.

Mado limbata, Goldf., Petref., pag. 22, tab. 8 t fig. 7, a, Í. (Calc. jur.? de la Souabe.)

Observ, Ce polypier que nous avons examiné dans la riche collection de Bonn, n'a aucun des caractères des véritables madrépores, parmi lesquels M. Goldfuss Ta rangé. C'est une véritable astrée branchue, à cellules saillantes, radiée hors de la partie commune, et dont le polypier rappelle un peu la structure du millepora trúncala, Linn.

La seule espèce qui constitue cette section générique poiir- roit bien avoir quelques rapports avec l'astrée violette de MM. Quoy et Gaixnard.

Sect. IL Les Madréporés.

Polypiers en général arborescens, k loges petites, sublamel- leusesr et constamment poreux dans les intervalles et dans leurs parois.

Observ. Cette section a évidemment un assez grand nombre de rapports avec certaines espèces de la section précédente, surtout au premier aspect, au point que M. de Lamarck a pu placer dans les astrées et dans les oculines des espèces de véritables madrépores; mais un caractère qui nous a paru constant, c'est que l'intervalle des cellules des madréporés est constamment percé de pores et échinulé ; ce qui n'a pas lieu dans les madréphyllies ; ajoutons à cela que ceux-ci sont très-rarement arborescens, au contraire de ceux-là.

Malheureusement ces caractères ne sont pas encore con- firmés par l'étude des animaux, que nous connoissons peu.,

Dentipore, Dentipora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges assez profon- des, circulaires, mamelonnées, garnies de dix lamelles den- tiformes, saillantes, espacées, marginales, éparses à la sur- face d'un polypier calcaire , compacte, expianariforme . anastomosé, et hérissé dans les intervalles de tubercules alongés.

* Espèces vivantes.

Le DENTiroRE vierge. IX. virgínea.

[page] 348

Madrepora virgínea,.Ellis et Soland., Zooph., t. 36.

Oculina virgínea, de Lamk,* 2 , p. 2 05.

Le DENTIPORE ANASTOMOSE , D. anastomozans.

Oculina anastomozans, de Haan, Collecto

Le D. CRIÓLE , D. cribrosa.

Oculina cribosa,, id., z¿¿2.

** Espèce fossile.

Le D. COALESCENT , D. coalescens.

Mad. coalescens, Goldf., Petref., tab. 8 , fig. a, b, c.

Observ, Dans cette division nous placerons les espèces d'o- culines anastomosées, explanariformes, dont les*cellules, au lieu d'être xnultilamellées, ne sont pourvues que de dix la- melles saillantes, bien espacées entre elles, et assez loin de se toucher au centre, qui est enfoncé. Outré cela, les inter- valles des cellules ne sont pas striés radiairement par la con- tinuation des lamelles, comme cela a lieu dans les véritables oculines; mais ils sont hérissés par des tubercules alongés, si- nueux , ce qui donne à ces polypiers un aspect particulier, en sorte qu'il nous a été impossible de les rapporter à aucun genre connu et bien défini.

Des trois espèces vivantes que nous signalons, une seule est figurée dans Ellis et Solander; quant aux deux autres, nous les avons observées dans la Collection de Leyde.

ASTREOPORE, Astreopora.

Animaux inconnus (mais très-probablement pourvus d'une seule couronne de douze tentacules), contenus dans des loges saillantes, mamelonnées, cannelées ou subradiées in- térieurement, et irrégulièrement éparses à la surface d'un polypier calcaire, extrêmement poreux et échinulé , élargi en membrane fixée ou glomérulée.

Espèces. L'ASTREOPORE MILLE^YEUX, A. myriophthalmao Astrœa myriophthalma, de Lamk., 2, p. 260, n.° 9.

? Mad. myriophthalma, Esper, Suppl., 1 , p. ¿9, tab. 54, fig .B, 2.

L'A. VERMOULUE, A, stellulata.

Mad. interstincta, Esper, Suppl., 1, p. 10, tab. 34.

Astrœa stellulata, de Lamk., ibid.y n.° 12. (Mers d'Amér;)

[page] 349

L'Astréoporb pulvinaire , M. pulvinaria.

Astrœapulvinaria, de Lamk., ibid¿, n.° i5. (Mers Australes.)

L'A. retiforme, -4. retiformis.

Astrœa retiformis, de Lamk., p. 263 , n.° 23.

L'A. OBLIQUE, obliqua.

Astrœa obliqua, de Lamk., iftid;, n.° i3. (Amérique méri- dionale.

L'A. PALIFERE , palifera*

Astrœa palifera, id., ibid., n.° 14. (Mers Australes.)

L'A. fonctifère, A* punctifera.

A. punctifera, id., ¿¿¿d., n.° 8.

Observ, Les espèces de madrépores qui constituent ce genre ont été regardées par M. de Lamarck comme appartenant aux astrées; mais véritablement à tort, comme nous nous en som- mes assurés en étudiant les individus mêmes de la collection de M. de Lamarck, dans celle de M. le duc de Rivoli : ce sont de véritables madrépores, dont les cellules sont seulement plus régulières, cannelées, mais non radio - lamelleuses, et réunies en plaques encroûtantes, comme dans la plupart des astrées; mais ces cellules sont échinulées et leurs intervalles sont poreux, absolument comme dans les madrépores.

Nous supposons que les Astrœa obliqua et palifera de M. de Lamarck appartiennent aussi à ce genre; mais c'est ce que nous ne pouvons assurer.

Ce genre pourroit sans inconvéniens être réuni à celui que nous avons établi plus bas sous le nom d'Heliopora. Il en forme seulement une troisième division. En effet, VA. myriophthalma a beaucoup de rapports, par les cellules du moins, avec notre héliopore bleu.

Aucun des polypiers de cette division ne vit dans nos mers.

Ils habitent les mers Intertropicales et Australes.

Nous ne connoissons encore aucun fossile qu'on puisse rap- porter à ce genre.

SIDEROPORE , Sideropora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges profondes, im- mergées, ou à peine un peu mamelonnées, de forme cir- culaire subhexagonale, avec six entailles profondes à cha- que angle, et un axe pistilliforme au centre, irrégulière*

[page] 350

ment éparses a la surface d'un polypier arborescent, palmé,

très-finement granulé, mais non poreux.

Espèces. Le SIDEROPORE DIGITE; S. digit ata, de Blainv. (Coll. de Leyde. )

Le S. PALME , 5. palmata.

Porites F palmata, de Haan, Collect, de Leyde. (Du cap de Bonne-Espérance ).

Le S. SCABRE, S. s cabra.

Mad. digitata, Pallas, Zooph., p* 326, n.° 195.

Porites scabra, de Lamk., 2, p. 270, n.° 6.

Le S. ALONGÉ, S. elongata.

Porites elongata, de Lamk., iiid., n.° 7.

Le S. scBDiGiTÉ, 5. subdigitata.

Porites subdigitata, de Lamk., i£ii., n.® 10.

Observ. Nous avons observé deux des madrépores sur les- quels ce genre est établi, dans la belle collection de Leyde, grâces à la complaisance de M. de Haan , qui en est le con- servateur pour les animaux invertébrés.

La première espèce forme un polypier arboresceni digité, dont les cellules, à peine mamelonnées, sont circulaires, avec une ouverture hexagonale, ayant chaque angle prolongé par une entaille profonde, élargie à sa terminaison. Au centre est un axe pistilliforme, et les intervalles sont quelquefois un peu tuberculeux, peut-être même très-finement granuleux, mais non poreux.

La seconde espèce est établie sur un polypier de la même collection, palmé, flabelliforme, à branches comprimées, lobées, divergentes en corne de daim. Les cellules sont un peu gemmacées, très-distantes, profondes, cylindriques, à six rayons dilatés à l'extrémité, avec un axe pistilliforme. Les intervalles sont granuleux, et peut-être très-finement poreux.

Ce sont évidemment des porites pour M. de Lamarck, mais qui peuvent en être distinguées, à ce qu'il nous semhle, par la structure des cellules, qui, n'ayant que six rayons, doivent faire présumer que l'animal n'a pas un plus grand nombre de tentacules. 1

Nous ne pouvons assurer que les cinq espèces que nous in- diquons dans ce genre soient réellem en indistinctes. Cela même est assez peu probables

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STYLOPORE, Stylopora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges paucilobées h la circonférence, striées intérieurement avec un axe pis- tilliforme au centre, disposées assez irrégulièrement ^t ser- rées de manière à former un polypier calcaire, arborescent, lobé ou subpalmé, fixé, poreux et écliinulé dans les inter- valles.

Espèce. Le STYLOPORE PISTILLAIRE; S. pistillaris, Schweigger, Beob., tab. 6, fig. 62.

Mad. pistillaris, Esper, Mad., tab. 60.

Observ. Ce genre a été établi par Schweigger (loc. cit.) pour deux polypiers, dont l'un fossile et l'autre vivant.

Nous avons observé le premier dans la collection de M. Huot, de Versailles, et nous nous sommes assurés que ce n'est rien autre chose qu'une espèce d'astrée, VA. hystrix de M. Defrance , qui ne diffère peut-être pas de VA. cmarciata de M. de Lamarck, comme au reste M. Goldfuss paroit l'avoir reconnu , quoiqu'il lui donne le nom d'A, stylophora.

Quant au second, à en juger d'après la figure et la des- cription d'Esper, il est évident qu'il est tout différent des as- trées, et qu'il doit passer dans la division des madrépores, et former une section générique. Peut-être cependant pour- roit-il rentrer dans celle que nous avons désignée sous le nom de Sidéropore ?

COSCINOPORE, Coscinopora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges infundibuli- formes, quinconciales, formant les ouvertures de tubes fibriformes serrés et dont la réunion intime constitue un polypier calcaire, cyathiforme, adhérent et quelquefois en- croûtant.

Espèces. Le COSCINOPORE INFUNDIRCLIFORME ; C. infundibuli- formis, Goldfuss, Pctref., pl. 9, fig. a, b, c, et pl. 5o, fig. io. Le C. MACROPORE; C. macropora, id., ibid., fig. 17, a, b. Le C* PLACENTA; C.placenta, id., ib,, fig. 18. (Calc.de trans. de l'Eiffel.) '

Le C. sillonné; C. sulcata, id., ibid., fig. 19, 9, K (Calc, jur., Suisse.) .

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Observ. Ce genre, établi par M* Goldfuss, ne contient que des espèces fossiles, qui nous semblent véritablement assez hétérogènes. Nous l'avons essentiellement caractérisé d'après la première que nous avons pu examiner ainsi que les trois autres dans la collection de l'université de Bonn, et c'est ce qui nous a déterminés à le placer dans les madrépores, contre la manière de voir de M. Goldfuss. En effet, cet auteur en fait un genre voisin des rétépores, en se fondant à ce qu'il nous a dit sur la structure réticulée des polypiers qui le cons- tituent; mais ce caractère indiqueroit plutôt, ce nous semble, un genre d'Alcyon ; quoi qu'il en soit, dans l'examen que nous avons pu faire des fossiles sur lesquels les quatre es- pèces se trouvoient, nous n'avons pu voir que des amas de lo- ges tubuleuses, séparées par des intervalles poreux, et for- mant des polypiers-très-diversiformes.

GEMMIPORE , Gemmipora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges profondes, cy- lindriques, cannelées et presque lamelleuses à l'intérieur, saillantes, en forme de bouton, et éparses assez régulière- ment à la surface d'un polypier calcaire , fixé, poreux, arborescent ou développé en grande lame plus ou moins ondée et pédiculée.

* Espèces vivantes.

A. Arborescentes et partout cellulifères. ( SPICIPORES. )

Le GEMMIPORE ABROTOKOÏDE; G. abrotonoidea, Quoy et Gai- mard, Astrolabe, Zool., msc. (De l'Australasie.)

B. Explaniformes et cellulifères sur une face seulemento

(EXPLANIPORES.)

Le GEMMIPORE MESENTERINE , G. mesenterina.

Mad. cinerascens, Linn.; EUis et Solander, tab. 43. Explanaría mesenterina, de Lamk., 2, p. 255, n.° 2. (Océan Indien. )

Le G. ENTONNOIR , G. crater.

Mad. crater, Pallas, Zoophyt., p. 332.

Mad. irffundibuliformis, Linn., Gmel., p. 3781,, n.° 108 ; Esper, Suppl., 2 , tab. 86.

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. Explanaría infundibulum, de Lamk., ibld., n.* i ¡ de Blainv., Pict. des se. nat", atlas# (Océan Indien.)

Le GEMMIPORE PE LTE , G. peltata.

Mad. peltata, Esper, Mad., tab. 42 , fig. 1 - 4.

Le G. FONGiFORME; G. fungiformis, de Blainv., Collect* de Michelin.

** Espèce fossile.

Le G. CYATHIFORME; G. ûyathiformis, de Blainv. * Collect, de Michelin. (Calc. tert., Daxi)

Observ. Nous établissons cette division générique pôur un petit nombre de polypiers que M. de Lamarck cohfondoit dans son genre Explanaire, avec des espèces évidemment lamel- lifères, voisines des astrées, et auxquelles nous àvons donné le nom d'Echinastrées. Celles qui constituent notre genre Gem* tnipora, ainsi nommé à cause de la saillie des cellules en forme de mamelons, sont au contraire à peine distinctes des véritables madrépores, le polypier étant éminemment po- reux et échiiinlé, et n'en différant que parce que les loges des polypes sont beaucoup plus distinctes, plus régulières, et sur- tout beaucoup plus lamelleuses à l'intérieur.

Des trois espèces qui constituent ce genre, l'une a ses cel- lules disposées comme dans les véritables madrépores, autour et surtout au sommet des branches du polypier, en forme d'épis, et les deux autres n'en ont qu*à l'une des surfaces de ses expansions, ce qui suffirait dans la manière de voir de M. de Lamarck pour les séparer en deux genres ; mais la structure des cellules et celle du polypier en général sont si semblables, que dans notre principe de classification des po- lypiers, elles doivent réellement appartenir au même genre.

Les oryetographes ne nous paroissent pas avoir encore si- gnalé de gemmipores fossiles.

MONTIPORE, Montipora,

Animaux actiniformes, très-èourts, pourvus de tentacules très-petits, au nombre de douze seulementsur un seul rang, contenus dans des loge" arrondies, enfoncées, ré- gulières, paucicannelées, assez régulièremen^épaffes à la surface d'un polypier encroûtant ou glomérulé, tr£S-p©- 60. a3

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reux, très-échinulé, et garni de mamelons ou monticule" également poreux et échinulés à sa surface non adhérente"

Espèces, Le MONTIPORE VSRRUQUEUX ; M. verrucosa, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zool., msc.

Toriles verrucosa, de Lamk., 2, p. 371, n.° 12. (Australasie.) Le M. TUBERCULEUX, M. tuberculosa.

Porites tuberculosa, de Lamk , ib,, n.° i3.

Observ, Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour des zoanthaires pierreux, dont le polypier rappelle un peu celui des montiçulaires de M. de Lamarck, mais qui s'en éloigne réellement beaucoup par sa structure, pour se rap- procher des madrépores proprement dits,.

Nous avons vu et observé nous-mêmes une des espèces qui constituent ce genre, et elle nous semble n'avoir aucun des caractères des véritables porites, avec lesquels M. de Lamarck la place. En effet, elle a ses cellules profondes et rondes, tandis que dans les porites elles sont toujours polygones et plus ou moins superficielles.

MADREPORE, Madrepora.

Animaux actiniformes, assez courts, pourvus de douze tenta- cules simples et contenus dans des loges plus ou moins profondes, plus ou moins saillantes, à peine stelliformes, irrégulièrement éparses à la surface et surtout aux extré- mités d'un polypier calcaire, multiporé , arborescent ou frondescent, fixé et ramifié en espèces d'épis ou en expan- sions.

* Espèces vivantes.

A. Polypier Jlabelliforme,

Le MADREPORE PALME: M. palmata, de Lamk., 2, p. 278, n.° 1 ¡ Séba, Mus., 3 , tab. 113.

Le M. EVENTAIL; M. Jlabellum, id,, ibid., n.° 2. ( P Océan Américain.)

Le M. COSTULE; M. costiculala, de Haan, Collect, de Leyde. Le M. DU JAPON; M, japónica, id,, ibid.

fi. Polypier spiciforme.

Le MADREPORE ABROTANOÏDE ; Ai. abrotanoides, de Lamk.r ibid,, n.° 7.

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Madrepora muriaata, linn., Gmel., p. $775, n.° 91 ; EUU et Solander, tab. 5?.

Le Madrépore en corymbe ï M. eorymbosa, id., iíid., n.° 3 { Rumphius, Amb., 6, tab. 86, fig. a. (Océan Indien.)

Le M. PLANTAIN; M. plantaginea, id., i6id", n.° 4.

Planta marina lapídea, Besler" Mus., tab. 48. (Mers des Ind.)

Le M. pocillifàb; M. pocillifera, ¿d., i£id., n.° 5. (Mers des Indes et Australes. ) #

Le M. lache ; Ai. /axa* id.t ibid., n.° 6. (Mers Australes.)

Le M. corne-de-cerf : M. cer vie omis, id., ibidM n.° 8 ; Séba, Mi/s., 3, tab. 114, fig. 1. (Mers d'Amérique.)

Le M. PROLIFERE; Mé proliféra, id., ibid., n.° 9.

Mad. muricata, Esper, Suppl., 1, tab. So. (Mers des deux Indes. )

Le M. ELEGANT ; M* elegans, de Haan, Mus. de Leyde. (Molu- qües, Reinhardt.)

** Espèces fossiles.

Le MADREPORE CARIÉ; Ai. cariosa, Goldfuss, Petref, tab. 8, fig. 8 , a, b. (Calcaire, France. )

Le M. orné; M. ornata, Defr., Dictionn., t. XXVlII, p* 8. ( Calcaire tert., environs de Paris" )

Le M" de Solander; M. Solanderi, id., ibid. (Calcaire tert.* environs de Meaux.)

Le M. de Gerville ; Ai. Gervillii, id*, ibid. (Calcaire ter t., Manche.)

Le M. coalescent; M. coaliseens, Goldfuss, p* 2a, tab. 8, fig. 6, a, b. (Calcaire ancien, Gothland.)

Le M. palmé; M. palmata, id*, ibid., p. a3, tab. 3o, fig. 6, a, . ( Amérique sept.)

Observ. Ce genre, tel qu*il a été conservé par M. de Lamarck, après les nombreuses rectifications que lui a fait subir ce "a* furaliste, de ce qu'il étoit dans les ouvrages de Linné et de Pallas, et quoique assez bien rigoureusement caractérisé, ne nous étoit cependant connu que d'après le polypier. Nous sa* yons maintenant,, par les observations de six espèces, faitea sur des individus vivans par MM. Quoy et Gaimard dans leur seconde circumnavigation, que les véritables madrépores n'ont jamais plus ni moins de douze tentacules simples et assez courts.

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Schweigger a réuni Ies pocillopores de M. de Lamarck a se" madrépores, en quoi il a été imité, à ce que nous croyons à tort, par M. Goldfuss.

M. de Lamarck a caractérisé neuf espèces de madrépores vivantes. MM. Quoy et Gaimard en ont décrit cinq, qu'ils ont nommées : M. à animaux jaune-soufre, M. à animaux rose- lilas, Mr nid d'hirondelle, M. rouge-brun et M. des îles Fidji. Il est probable que *)ans celles-ci il y en a quelques-unes qui rentrent dans les espèces déjà connues ; mais c'est ce qu'on pe pourra décider que lorsqu'on aura comparé leurs polypiers avec ceux qui ont été décrits par M. de Lamarck.

Quant aux espèces fossiles admises par M. Defrance et par M. Goldfuss, il ne nous paroit pas absolument certain que .parmi elles il y en ait qui appartiennent indubitablement à ce genre, dm moins tel que nous favons défini.

PALMIPORE, Palmipora.

Animaux inconnus, mais sans doute extrêmement déliés, con- tenus dans des loges très-petites, inégales, éparses, à ou- verture obsolétement radio-cannelées, complètement im- mergées, et formant par leur réunion intime nn polypier calcaire, fixé, celluleux intérieurement, très-finement po- reux et réticulé à sa surface, de forme en général palmée et digitée à la circonférence.

Espèces. Le P. CORNE D'ELAN , P. alcicornis,

Millepora alcicornis, Linn., Gmel., p. 3781 , n.° 1; Esper, Suppl., ", tab. 5 - 7 et tab. 26.

Le P. squ arreux , P. squaTTosa,

Millep, squarrosa, de Lamk., 2, p. 2qi , n.° 1.

Le P. APLATI, P. complanata.

Mill. complanata, de Lamk., î", n.° 2; Knorr, DélieM tab. A XI, fig. 4, et Esper, 1 , tab. 8.

Observ. En considérant la grande différence qui existe entre les polypiers, et probablement entre les animaux que M. de Lamarck, malgré la grande réforme qu'il a faite dans le genre Millepora de Linné, a encore conservés dans c£ genre , nous nous sommes décidés à le partager en deux : dans celui que nous nommons Palmipore, à cause de la forme palmée du polypier 9 nous conservons les espèces qui ne diffèrent

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réellement des madrépores proprement dits, que parce que l£s loges sont complètement immergées, qu'elles sont beau- coup plus petites, et que les cannelures rayonnantes sont beaucoup moins prononcées. Nous réservons au contraire le nom de Millépore aux espèces qui se rapprochent plus ou moins du millepora truncata, et qui sont fort rapprochées des eschares.

HéuoroRe, Heliopora

Animaux courts et cylindriques, pourvus d'une couronne simple de quinze à seize tentacules larges et assez peu longs , contenus dans des loges cylindriques , verticales ou subdivergentes, immergées, crénelées intérieurement par des demi-lames radiaires, et constituant un polypier calcaire, diversiforme, fixé, et poreux dans les intervalles des cellules.

* Espèces vivantes.

L'HELIOPORE BLEU, H* cœrulea.

Mad. cccrulea, Ellis et Solander, p. 141, tab. 12, fig. 4. Pocillopora cœrulea, de Lamk., 2, p. 276; Quoy et Gai- xnard, Uranie, Zool., fig. 5 et 6. (Des mers du Sud.)

L'H- FOURCHU; H.furcata, id., ibid., p. 271, n.° 8.

L'H. anguleux; H. angulosa, id. , ibid*, n.° 9. (Mers Aus- trales. ) ê

L'H. SUBDIGITE; H. subdigitata, id., ibid.y n.° 10. (Mers des Indes et Australes.)

** Espèces fossiles.

L'Héliopore rYRiFORME; H. pyriformisy Guettard, 3, pl. 32, fig. i3 et 14.

Astrœa porosa, Goldfuss, Petref., p. 65, n.° 6, tab. 21, fig* 7 9a9 c y d, e, /, g. (Calcaire jurassique de l'Eiffel.) L'H. ELEGANT, H. clegans.

Astrœa clegans (jeune), Goldfuss, p. 69, n.° 19, tab. 23, fig. 6, a, L (Craie de Maastricht.)

L'H. CANNELE, H. sulcata.

Astrœa elegans (adulte), id., ibid., fig. c, d" (Craie de Maëstricht.)

L'H. douteux ; H. dubia, de Blainv., Collection de Miche- lin. ( Calcaire oolithique, environs d'Auxerre.)

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L'Híliopore faniforme ; H. panicea, de Blainv.

Héliolilhe irrégulière, Guettard, 5, p. 5o2, pl. 47, eg. 5 et 6. (Calcaire tertiaire, Valmondois.)

L'H. IRECOLIER ; H. irregularis, Guettard, 3 , p. 5oi, pi. 47 * fi*. 3 et 4, ( Calcaire tertiaire de l'île Adam. )

o L'H. PLANE ; H. plana, Guettard ,3, pl. 47, fig. 7 et 8. (Calcaire tertiaire, Dax.)

Observ. Nous établissons ce genre d'après la connoissance que MM. Quoy et Gaimard nous ont donnée des animaux du pocil- lopore bleu, dans leur dernier voyage, et en même temps sur la structure particulière du polypier. £0 effet, les pre- miers ont une forme et une disposition particulières de ten- tacules , et le second est remarquable en ce que ses loges sont cannelées plutôt que lamelleuses, en même temps que l'espace qui les sépare est lui-même percé de gros pores assez peu nombreux.

Ainsi ce genre, qu'on pourroit définir des astrées poreuses, est plus voisin de celles-ci que des véritables pocillopores.

Nous avons séparé comme espèce distincte le polypier dont M. Goldfussa fait son aslrœa elegans adulte,parce qu'il nous semble impossible que l'âge puisse produire des différences aussi grandes que celles que cet auteur indique, entre lui et son 4* elegans jeune.

L'H. dâbia est formé par un polypier composé de tubes verticaux, cylindriques, très - distans, séparés par une pâte épaisse, cannelés longitudinalement à l'intérieur, avec une sorte de couronne de dents assez fortes vers l'ouverture, II fait partie de la collection de M. Michelin.

L'H. panicea, que nous avons vu dans la même collection, est également composé de tubes cylindriques, à bords en" tiers, un peu saillans au-dessus de la pâte, qui est réticulée et un peu hispide.

L'H, irregularis ne diffère peut-être pas du précédent.

Alvéopore, Alveopora.

Animaux actiniformes, peu saillans, pourvus de douze ten- tacules simples , assez longs , contenus dans des loges profondes, ajvéiformes ou polygonales, irrégulières, iné- gales, non lamelleuses, non cannelées, mais seulement

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tuberculées intérieurement, limitées par des'cloisons per- forées ou réticulées, échinulées à leur bord terminal, et formant par leur réunion intime un polypier pierreux, po- reux, celluleux, fixé, en masse subphytoide ou arrondie*

Espèces. L'Alvéopore vert ; A. viridis, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zool., msc. (Isles des Cocos, Nouvelle-Irlande.) L'A. dédale, A. dedalœa.

Mad. dedalœa , Forskal, Descript. anim,, p. i33, n.* 7. ( Mer Rouge. )

L'A. rétépore, A. retepora,

Mad. retepora, Linn.; Ellis et Solander.

Porites reticulata, de Lamk., 2, p. 269, n.* i.

Porite de Péron\ de Blainv., Dictionn. des sc. nat., atlas. L'A. OCTOFORME, A. octoformis,

Astrœa octoformis, de Haan, Collect, de Leyde.

L'A. brévicorne, A. brevicornis.

Pocillop. brevicornis, de Lamk., tom. 2, p. 275, n.° 4.

Nom devons l'établissement de ce genre à MM. Quoy et Gaimard, qui ont observé l'espèce qui le constitue dans leur dernière circumnavigation. Quoique pourvus de douze tentacules, les animaux diffèrent cependant de ceux des véri- tables madrépores, parce qu'ils sont beaucoup plus gros et plus actiniformes. La structure du polypier est en outre tout-a- fait différente, en ce que, comme dans quelques porites, par exemple dans le porites reticulata de M. de Lamarck, les cellules sont profondes, contiguës, alvéoliformes, et que leurs parois sont presque réticulées, tant elles sont percées de trous.

Goniofore, Goniopora.

Animaux actiniformes, alongés, cylindriques, pourvus d'une couronne de plus de douze tentacules simples et assez longs , contenus dans des loges polygonales , assez irrégulières ou inégales, cannelées assez fortement à l'intérieur, échi- nulées sur les bords, se réunissant les unes à côté et au-dessus des autres, de manière à former un polypier glomérulé ou encroûtant, adhérent, extrêmement poreux et non fas- piculé.

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Espèce. Le Gontopore pédoncülé; G. pedunculatá, Quoÿ et Gaimard, Astrolabe , Zool., msc;

Observ. Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour une espèce de zoanthaire pierreux, dont le polypier ressemble tellement au premier abord à une astrée gloméru- lée, que ces naturalistes avoient été portés à en faire une es- pèce de ce genre sous le nom d'A. pedunculata; mais en voyant que les goniopores ont une seule rangée de tentacules assez longs, et que les loges du polypier ne sont nullement la- me lieu se s ou étoilées, et sont au contraire éminemment po- reuses et échinulées, ils y ont reconnu un type générique particulier, voisin du précédent, mais cependant distinct, surtout par la forme de l'animal. "

Porite, Porites.

Animaux urcéoliformes, à douze tentacules très-courts, con- tenus dans des lo¿es peu profondes , polygonales , irré- gulières, inégales, à peine circonscrites par .un rebord échinulé, incomplètement radiées par des lamelles filamen- teuses , cuspidées, éparses à la surface d'un polypier cal- caire, fixé, polymorphe, divisé en lobes ou rameaux ob- tus ou seulement encroûtant, mais toujours poreux et échinulé.

A . Polypier encroûtant.

Espèces. Le Porite astréoïde ; P. astreoites, de Lamk., 2, p. 269, fig. 3. (Mers d'Amérique.)

Le P. arénacé; P. arenacea, id., ibid., n.° 4*

Mad. arenosa?, Linn., Gmel., p. 3766 ; Esper, Suppl., 1, p. 80, tab. 65. (Mer de l'Inde.)

Le P. de Forskal, P. rus.

Madrep. rus, Forskal, Faun. arab., pag. i35, n.° 14. (Mer^~ Rouge.)

B. Polypier congloméré ou en plaque.

Le P. congloméré; P. conglomérala, de Lamk", 2, p. 269. Mad. conglomerata , Esper, Suppl., 1 , tab. 59, fig. A. (Mers d'Amérique.)

Le P. aplati; P. complanata, de Lamk., ibid,f n.° 14" (Mers Australes ? )

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*

C. Polypier rameux.

Le PORITE ALONGÉ ; P.elongata, de Lamk., ibid. ,gi.° 7. (Océan Indien.)

Le P. SCABRE , P. scabra.

Mad. digitata, Pallas, Linn., Gmel., p. 3774" n.° 88 ; Ellis et Solander, n.° 74. (Océan Indien.)

Le P. CLAVAIRE; P. clavaria, de Lamk., ibid., n.° 5.

Mad. porites, Linn., Gmel., p. 3774, n.° 87; Ellis et So- lander, tab. 47, fig. 1. (Mers des deux Indes.)

Le P. CERVINE; P. cervina, de Lamk., ¿¿¿d., n.° 11. (Mer des Indes.)

Le P. TUBERCULEUX; P. tuberculosa, id., ¿¿id., n.° i3. (Mers des Indes?)

Le P. ECUMEUX ; P. spumosa, id., ibid. 9 n.° 16 ; Knorr, Délie., tab. A , 1, fig. 4.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, est assez généralement adopté; Schweiggér n'a cependant fait des es- pèces qui le constituent qu'une simple division de ses ma- drépores.

MM. Quoy et Gaimard ont rapporté une partie de poly- pier que nous rapprochons du P. subdigitata. de M. de La- marck, et sur laquelle nous avons pu reconnoitre que les ani- maux'n'ont que douze tentacules.

Nous avons étudié plusieurs polypiers de ce genre et nous nous sommes convaincus qu'il doit être conservé; en effet ils ne pourroient évidemment être placés dans aucune division des astrées, quoiqu'ils offrent quelquefois des lamelles radiaires assez bien formées; ils ne pourroient pas non plus être confon- dus avec les madrépores, quoiqu'ils soient échinulés et po- reux comme ceux-ci, parce que les cellules sont polygonales et très - peu profondes : ainsi c'est une sorte d'intermédiaire aux genres Astrœa et Madrepora, comme le dit M. de La- marck ; mais, cependant, plus voisin du dernier.

M. de Lamarck définit seize espèces de polypiers vivans dans son genre Porites; mais nous sommes assez éloignés de croire qu'elles appartiennent toutes à ce genre, tel que nous l9avons défini. Nous en avons déjà retiré le P. verrucosa, type du genre Montipore et le P. reticulata, qui entre dans celui

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que nous avons nommé Alvéopore. Les P. clavaria et conglo- mérala sont des pocillopores.

Aucun pdrile ne vit dans nos mers.

Tous existent dans les mers Intertropicales ou Australes. Aucun oryetographe n'a mentionné d'espèces de ce genre fossile en Europe.

SéaiAToroRE, Seriatopora.

Animaux inconnus, mais probablement fort Peu différens de ceux des madrépores , contenus dans c^es loges immer- gées, un peu ciliées sur les bords, mais peu ou point la- metleuss à l'intérieur, disposées par séries transverses dans toute l'étendue des branches d'un polypier calcaire , po- reux, fixé et composé de rameaux grêles et cylindriques.

Espèces. Le SERIATOPORE PIQUANT: S. subulata, de Lamk. , 2, p. 283, n.° 1; de Blainv., Dictionn. des scienc. nat., atlas, pl. des Actinoz., fig. 3,3 a.

Mad. seriata, Linn., Gmel., p. 3780, n.° 102 ; Ellis et So- lander, tab. 3i ,* fig. i et 2. (Océan Indien.)

Le S. AIGU; S.ucuta, de Haan, Mus. de Leyde.

Le S. OBTUS; 5. obtusa, id., ibid.

Le S. LACHE; 5. laxa, id., ibid.

Le S. A GRANDS EPIS ; 5. macrostachys, id., ibid,

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour trois espèces de polypiers véritablement hétérogènes, comme nous nous en sommes assurés sur les individus mêmes de la collec- tion de M. de Lamarck, faisant partie de celle de M. le duc de Rivoli : c'est même en réunissant ces espèces qu'il a pu dire que ce genre fait le passage de ses polypiers lamellifères à ceux qu'il a nommés foraminés. Le Sériatopore piquant est en effet un véritable madrépore, tandis que les S. nuda et annulata sont de la famille des milléporés, comme nous allons le voir bientôt. C'est aussi au même genre que devront être rappor- tés les sériatopores fossiles que M. Defrance a décrits dans le Dictionnaire des sciences naturelles, tom. XLVIII, p. 496, sous les noms de S. antiqua, cretacea, grignonensis et'cribaría, et que M. Goldfuss a répartis dans différens genres.

Les quatre espèces que nous avons Indiquées d'après la col-

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îection de Leyde, pourraient bien n'être que des variétés du S. subulata.

POCILLOPORE , Pocillopora.

Animaux inconnus, contenus dans des loges petites, enfon- cées, subpolygonales, contiguës, alvéoliformes, échinulées finement sur leurs bords et quelquefois même un peu la* melleuses dans leur circonférence, formant par leur réu- nion intime et irrégulière un polypier calcaire, fixé, ar- borescent, d'un tissu assez compacte et non poreux, mais échinulé.

* Espèces vivantes.

Espèces. Le POCILLOPORE CORNE- DE- DAIM ; P. damicofnis, de Lamk., 2, p. 274 , n.° 2.

Mad. damicornis? Esper, SuppL, 1, tab. 46 9 et tab. 4 SA. (Océan Indien.)

Le P. AIGU; P. acuta, id., ibid., n.° 1.

Mad. damicornis, Ellis et Solander, p. *70, n.°73. (Océan Indien )

Le P. AMARANTHE; P. verrucosa, id., ibid., n.° 3.

Mad. verrucosa, Ellis et Solander, p. 172. (Océan Indien.) Le P. BREVICORNE ; P. brevicornis, id., ¿¿id., n.° 4. (Océan Indien.)

** Espèces fossiles.

Le POCILLOPORE GLABRE; P. glabra, Goldfuss, p. 27, pl. 3o, fig* 7* a> b* (France.)

Le P. DE SOLANDER; P. Solanderi, Defr., Dictionn., t. XLII, p. 48. (Calcaire tertiaire, Valmondois, près Paris.)

Le P. SUBALPIN; P. subalpina, Risso, Europe mérid., 5, p. 36o, n.° 148. (Calcaire tertiaire, Nice.)

Le P. PATELLIFORME ; P. patelliformis, id., i¿id., n.° 149* (Calcaire tertiaire, Nice.)

Observ. Ce genre a été séparé des véritables madrépores par M. de Lamarck , et assez généralement adopté. M. Gold- fuss n'en fait cependant qu'une division de son genre Ma- drep or a.

Nous ne connoissons les animaux d'aucune des espèces qui le composent; mais d'après la structure seule des loges et des polypiers, il nous semble qu'on ne peut pas les confondre

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avec les madrépores, qui ont des cellules coniques', fortement lainelleuses, et dont toute la substance est poreuse et réti- culée. 11 est vrai qu'il faut retrancher des pocillopores de M. de Lamarck son P. bleu, qui appartient au genre pré- cédent, et les P. fenestrata et stigmalaria, dont il faudra sans doute former une coupe particulière, s'ils ne rentrent pas dans les porites* Malheureusement nous ne les connoissons ni en nature ni même figurés. Peut-être, au contraire, faudra- t-il rapporter à ce genre quelques porites de M. de Lamarck. Aucune espèce de pocillopore ne vit dans nos mers. Toutes viennent des mers Intertropicales et Australes. Quoique les oryctographes admettent qu'il y a des pocil- lopores fossiles en Europe', cela n'est rien moins que certain. Nous doutons, en eff'et, que le polypier fossile dont M. Goldfuss a fait son P. glabra, appartienne réellement à ce genre. Probablement en faut-il dire antant du P. de Solander de M. Defrance, et encore mieux des deux espèces de M. Risso, qui, d'après sa description même, sont des astrëes.

CLASSE IV.

Les POLYPIAIRES, Polypiaria.

Animaux hydriformes, c'est-à-dire en général fort grêles, pourvus de tentacules filiformes sur un seul rang, assez peu nombreux, nus ou contenus dans des cellules très-di- versifiées . niais jamais lamellifères, et s'agglomérant de ma- nière à former un polypier très-variable de nature et de forme.

Observ. Cette classe ne peut certainement être regardée que comme provisoire; en effet, elle contient des êtres telle- ment différens, du moins à eu juger surtout d'après leurs po- lypiers ou leurs parties desséchées, qu'il est difficile de croire qu'ils appartiennent au même degré d'organisation. Ainsi, parmi les millépores, il se peut qu'il y ait quelques genres qui devront passer parmi les madrépores, et vice versa, il se peut que parmi ceux-ci il y ait de véritables polypiaires.

D'après ces observations, nous diviserons cette classe en quatre sous-classes fort distinctes, dont quelques-unes ne de- vront peut-être pas même rester dans le type des actinozoaires.

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Mais c'est ce qu'une observation exacte des animaux vivans peut seule établir d'une manière positive.

SOUS-CLASSE 17e Les POLYPIAIRES pierreux^ P. solida.

Animaux contenus dans des cellules en général fort petites, calcaires, à ouverture terminale, accumulées de manière à former un polypier solide, souvent arborescent et fixé. Ovaires internes?

Observ.Cette sous-classe, caractérisée par la nature du po^ lypier, ne contient que deux petites familles.

Fam" I/' Les Milléporés. (G. Millepora, Linn.)

Animaux en général polypiformes , c!est-à-dire, très-grêles et pourvus d'une seule couronne de tentacules très-déliés, contenus dans des cellules quelquefois assez grandes, mais

o toujours sans lamelles ou stries à l'intérieur comme à l'ex- térieur , et formant par leur réunion intime un polypier diversiforme, constamment fixé.

Observ. Quoique nous ayons désigné cette famille par une dénomination empruntée au genre de Linné, qui en forme la plus grande partie, nous devons cependant faire observer que le principal caractère que nous lui assignons repose sur l'ab- sence totale de lamelles, de cannelures et même de stries à l'intérieur ou à l'extérieur des cellules qui renferment la par- tie spéciale de chaque polype; aussi y faisons-nous entrer plu- sieurs genres dont les cellules sont au moins aussi grandes que dans beaucoup de genres de la famille précédente.

Dans les milléporés on ne connoît pas encore d'exemple d*animaux simples.

Dans ce groupe les cellules sont toujours sans lamelles ni cannelures intérieures; elles sont accumulées, et se touchent sans tissu intermédiaire, de manière à former une masse cal- caire ou un polypier alvéoliforme, toutefois en en retran- chant les milléporés palmés, dont nous avons fait le genre Palmipore et qui sont de véritables madrépores.

L'ordre et la disposition des genres de cette famille sont établis d'après la considération des cellules, passant de la

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forme alvéolaire à la forme fabuleuse; par la première on passe aux derniers genres de la famille précédente, et par la dernière on arrive aux tubulipores.

C'est d'après cette considération que nous établissons la table synoptique suivante :

La dénomination générale que nous employons, auroit peut- être été convenablement remplacée par celle de nudipora, qui indique le principal caractère des polypiers de cette fa- mille.

i.'T Cellules polygonales, souvent assez grandes.

FAVOSITE, Favositcs.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules prismatiques , verticales ou plus ou moins divergentes, à parois com- munes, percées de pores, traversées par des cloisons trana-

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verses, et formant par leur agglomération un polypier cal- caire , diversiforme, le plus souvent épais et comme ba-

saltiforme.

Espèces. La FAVOSITE DE GOTHLAND ; R gothlandica, de Lamk.,

2 , p, 206, n.° 2*

Corallina gothlandicum , Linn., Ann. acad., 1, p. 106, tab. 4, fig. 7.

Calamopora gothlandica , Goldfuss, Petref., p. 77, tab. 26, fig. a, ft, c, d, e. (Calcaire de transition de Gothland et de l'Eiffel.)

La F. ALVEOLAIRE, F. alveolaris.

Calamoporaalveolaris, Goldfuss, p. 77, tab. 26, fig. 1 , a, c. (Calcaire de transition de l'Eiffel.)

La F. BASALTIQUE, F. basaltica.

Calam. basaltica, id., iiid., fig. 4 , a,b, c, d. (Calcaire de transition, Amérique septentrionale; Eiffel. )

La F. ALCYON; F. alcyon, Defr., Dictionn. des sc. nat., t. XVI, p. 298, atlas, pl. des Foss., fig. 5,5 a.

La F. DE VALOGNE ; F. valonensis, id., i£id.

La F. STRIEE; F. striata, id., íiid.

La F. DEMOCRATIQUE; F. democrática, Risso , Europe mérid., 5, p. 35o, n.° 121. (Nice.)

La F. CLOISONNEE; F.septosa, Flemming, Brii. anim., p. 529, n.° 1. (Calcaire houiller, Angleterre.)

La F. DEPRIME; F. depressa, id., ibid., n.° 2. (Calcaire houiller, Angleterre.)

La F. QUADRIGEMINEE, F. quadrigemina.

Cyàthophyllum quadrigeminum , Goldf., Petref., pag. 5o, tab. 18, fig. 6, a, b. (Cale, de trans. de l'Eiffel.)

La F. RADIEE, F. radiata.

Eunomià radiata, Lamx., Gen. Polyp., pl. 81 , fig. 10 et 11 ; Defr., Diet, des sc. nat., t. XL1I, p. 383 , allas, pl. des Foss.^ fig. 44 U.

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck dans le prodrome de son cours en 1812 ; mais en en retranchant avec Schweigger le F. alveolata , type du genre Acervularia de. celui-ci, il ne reste plus dans les favosites que des corps or- ganisés fossiles, souvent tellement dénaturés par la fossilisa-

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lion, qu'on n'y reconnoît plus que des assemblages de prisses verticaux, basaltiformes ou subarticulés. Quelquefois, ce* pendant, on trouve encore les parois des tubes prismatiques, et M. Goldfuss dit y avoir remarqué qu'elles sont perforées par des trous qui les font communiquer les uns avec les au- tres; disposition que nous avons fait entrer dans là caracté- ristique du genre, sans que nous ayons pu la reconnoitre nous- mêmes. Ainsi on conçoit que la même espèce puisse se pré- senter avec les tubes complètement vides ou bien remplis par une substance étrangère qui s'y est moulée, ou enfin que les tubes aient des pores, et qu'il ne reste plus que leurs moules sous forme de prismes. C'est ce que M. Goldfuss croit avoir observé pour les favosites gothlandica et basaltica. Nous doutons cependant un peu que les trois états qu'il en figure, appartiennent réellement à la même espèce. Il y a trop de différences entre les tubes et leur? moules.

Quoi qu'il en soit, M. Goldfuss ayant réuni aux Favosites de M. de Lamarck ses Alvéolites, leur a donné le nom com- mun de Calamopora; disposition que nous n'adopterons pas.

Lamouroux, faute d'attention, sans doute, a adopté le genre Favosite de M. de Lamarck et en a créé un autre sous Je nom d'Eunomia, qui y rentre tout-à-fait, comme nous nous en sommes assurés en examinant un individu de son E. radíala dans la collection de M. Defrance et un autre dans celle de Caen.

On ne connoît encore de favosites qu'à l'état fossile. Nous ne voulons pas assurer qu'il n'y ait pas de doubles emplois dans les espèces de fossiles que nous rangeons daos ce genre; mais nous avons cru devoir les mentionner, pour diriger les observations des oryctographes sur ce sujet. Il se pourroit même que plusieurs de ces prétendues espèces ne lussent que des moules d'astrées tubuleuses, polygonales. La favosite radiée, Eunomia raliata de Lamouroux est certaine* ment un moule.

f

ALVEOLITE, Alveolites.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules assez courtes,

- tubuleuses, prismatiques, alvéoliformes, à parois très- minces , formant par leur réunion intime des couches

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calcaires réticulées , encroûtantes , s'enveloppant l'une l'autre, ou même constituant un polypier branchu.

* Espèces vivantes,

L'Avéolite ENCROUTANTE : A. incrustans, de Lamk., 2, p. 186, n.° 4; de Blainville, Dictionn. des sc. nat., atlas, pl, 2 , 3,3 d"

L'A. celluleuse; A, cellulosa, Risso, Europe mérid., 5, p. 345, n.° 106.

** Espèces fossiles.

A. Enveloppantes ou globuleuses.

L'A. escharoÏde ; A. escharoidea, de Lamarck, i¿id., p. 180, n.° 1. (Cale, ancien de Dusseldorf.)

L'A. suBOtiBiculaire; A. suborbicularis, id,, iid., n.° 2. Calamophora spongites, Goldfuss, Petref,, tab. 28 , fig. i,a, c, d, e, /, g, h. (Cale, ancien de Dusseldorf. )

L'A. RETICULEE, ¿4. retioulata.

Calant. spongites, var. Goldfuss, ibid., tab. 28, fig. 2,

a, b, c p d, e,/, g. ( Cale, ancien de Dusseldorf. )

L'A. spongite, -4. spongites,.

Ceriopora spongites, Goldfuss, ibid., tab. 10 , fig. 14, a, c. L'A. EN MASSUE, -4. clavata.

Ceriopora clavata, id., iftid,, tab. 10, fig. i5, a,¿,c,d,¿,/, L'A. INFUNDIBULIFORME, -4. infundibuliformis.

Calamorphora infundibuliformis, Goldfuss, ibid, 9 tab. 27, fig. 1, 2. (Calc, de trans. de l'Eiffel.)

L'A. polymorphe, -4. polymorpha.

Calam. polymorpha , var. a, Goldfuss, tab, 27, fig. 2, a, ft, c, d, et var. fc, fig. 3 , a, b9 c, d. ( Cale, ancien des bords du Rhin. )

B. Cylindriques et branchues.

L'A. madréporacée; -4, modreporocea, de Lamarck, iftid., p. 186, n.° 3.

Astroïte ramifiée, Guettard , 3, p. 517, tab. 36, fig. 2, a, £. ( Cale. tert. de Dax. )

L'A. ramifiée, -4. ramosa.

Astroïte ramifiée, Guettard, 3 , pl. 55. ( Cale. tert. , Dax, )

L'A. CBRVICORNE, ^t, cervicornis.

60. 24

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Calam. polymorpha, var. c, Goldfuss, tab. 27, fig. 49 *1

b, c, d. { Calc. de trans., Palatinat. )

L'Alvéolite douteuse, A. dubia.

Calam. polymorphe, var. d, Goldfuss , tab. 27, fig. 5. (De Bamberg. )

L'A. MiLLÉporacée, A. miüeporacea.

Ceriopora milltporacea, Goldfuss, tab, 10, fig. 10, a, ft, c*

L'A. GiftLE, -4. gracilis.

Ceriop. gracilis, Goldfuss, îftid., tab. 10, fig. 11, a, t, c.

( Craie, Maastricht. )

L'A. QUiNCONCiALF., A. quincuncialis.

Ceriopo madreporacea, id., iftid., tab. 10, fig. 12, fl, ft.

L'A. tubipoeacée, tubiporacea.

Ceriop. tubiporacea, id., iftid., tab. 1 o , fig. 13 , a, ft.

C. Planulées et infundibuliformes.

L'A. FONCiFOBME, A. fungiformis.

Fungites infundibuliformis, Guettard, iftid., pl. 9, fi g. 1,2.

Calam. polymorpha 9 var. C, Goldfuss. (Cale, jur., Caen.)

Observ. Ce genre a été établi depuis assez long-temps par M. de Lamarck, pour des polypiers la plupart fossiles, de forme très-variable, mais toujours reconnoissables par le grand nombre de cellulesalvéoliformes, en général assez petites, dont ils sont composés.

M. Goldfuss reconnoissant avec raison, sans doute, le grand rapport qu'il y a entre ce genre et celui des Favosites, des deux n'en fait plus qu'un, qu'il désigne sous le nom de cala- mopora. Nous n'avons pas cru devoir adopter sa manière de voir, pour ne pas embrouiller encore le sujet, et parce qu'il y a réellement d'assez grandes différences entre les polypiers de ces deux genres.

Les véritables alvéolites paroissent offrir des formes très- variables-, mais nous n'admettons cependant pas tout-à~fait les déterminations de M. Goldfuss, qui, selon nous, a souvent réuni sous un seul nom des polypiers trop différens pour avoir appartenu à la même espèce et qui proviennent quelquefois de terrains également très-différens. Nous ne rapporterons pas non plus, comme lui, aux alvéolites le genre Chénodç-

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pore de Lamburotix, parce que nous nous sommes assuré" dans la collection de Caen, que ce genre est établi fur un véritable alcyon.

Frondipore, Frondipora.

Animaux inconnus, contenus dans des èdlates inégales, sub- polygonales, rapprochées en plaques ou protubérances ir- régulières, un peu saillantes à la surface externe seulement des rameaux très-nombreux, souvent anastomosés d'un po* lypier fixé, calcaire , dendroïde, diversement réticulé et strié transversalement à la face non cellulifère.

Espèces. Le F. vèrruqueux , F. verrucosa.

Krusensternia verrucosa, Tilésius, Lamouroux* Gen. Polyp., p. 41, tab. 74, fig. tio, 11, 12, i3. (Mers du Kamtchatka.) Le F. réticulé, F. reticulata.

Millep. reticulata, Linn., Gmel., p. 3785 y n.° 20*

Retepora reticulata, de Lamarck, 2, p. 182 , n.° 1. ( Mers d'Europe. )

Le F. de Marsigli; F. Marsiglii, Marsigli, Hist, de la mer, tab. 34, fig. i65, 166. (Méditerranée.)

Observ. Ce genre, établi par Tilésius, sous le nom de Kru- sensternia, pour un polypier des mers du Kamtchatka, a été adopté par Lamouroux sous le même nom, auquel nous avons préféré celui de Frondipore , déjà employé pour une des deux dernières espèces. Son caractère principal consiste à avoir les cellules contiguës, alvéoliformes, groupées à la face interne ou vers l'extrémité de rameaux anastomosés , flabeliformes et striés en travers à la face non cellulifère.

Une erreur singulière de Lamouroux, c'est qu'il rapporte à son Krusensternia verrucosa, le Millepora reticulata d'Ellis et Solander, et le Retepora reticulata de M. de Lamarckr en en excluant, dit-il, la synonymie prise de Marsigli. Mais ce n'est réellement que d'après ce dernier que cette tespèce a été établie; car elle existe en abondance dans la mer Médï-

1

terranée. Cependant cest peut-être a tort que M. de La- xnarck a fait une seule espèce de celle de l'Inde et de celle de la Méditerranée. Quoi qu'il en soit, Lamouroux a évi- demment eu tort de nier qu'il en existe une au moins fort voisine dans la Méditerranée. Il cite également A faux Peron

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dans sa synonymie, car M. de Lamarck ne dit pas quesonr ¿I. reticulata ait été rapporté par ce voyageur.

Nous avons observé communément la F. réticulée de la Mé~ di terra née; elle est généralement verte quand elle est fraîche. Elle est très-réticulée.

II se pourrait même qu'il y en eût deux espèces voisines. L'une plus anastomosée ou à ramusctiles alvéoliformes plus latéraux, et l'autre dont ces ramuscules sont au contraire plus ascendans. Nous avons vu ces deux variétés dans la col- lection de M. Michelin. .

Lichénopore , Lichenopora.

, Animaux inconnus, contenus dans des cellules poriformes assez grandes, quelquefois subtubuleuses , subpolygones, serrées et irrégulièrement éparses à la surface intérieure seulement d'un polypier calcaire, fixé, orbiculaire, cupuliforme et tout-à-fait lisse en dehors.

* Espèce vivante.

La Lichénopore de la Méditerranée, L. Mediterranean

** Espèces fossiles.

La L. tur binée ; L. turbinata, Defr., Dictionn., tom. XXVI, pag. 3577 atlas, pl. des Fossiles, fig. 4, 4 a, 4 K La L. crépue ; L. crispa, id., ibid.

La L. des craies ; L. cretacea, id,, ibid.

Observ, Ce genre a été établi par M. Defrauce ( loc, cit. ) pour de très-petits polypiers fossiles très-délicats , qu'il a trouvés dans la craie au dans le calcaire grossier des envi- rons de Paris.

Nous avons étudié dans sa collection les individus mêmes qui ont servi à ses observations, et nous croyons nous être assurés que ce sont de très-jeunes polypiers d'une espèce fort voisine du retepora reticulata ou frondiciilata de M. de Lamarck. C'est du moins ce que nous sommes fort portés à penser, en voyant que nous avons fréquemment trouvé attachés à des productions de la Méditerranée de petits polypiers vivans de même forme, et qui étoient évidemment des jeunes retepora reticulata.

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THÉONÉE, Theone.

Animaux Inconnus, contenus dans des cellules assez grandes, assez profondes, à ouverture subpolygonale, rassemblées par groupes irréguliers, saillans à la surface bosselée et crêtée d'un polypier calcaire, fixé, irrégulièrement lobé et plus ou moins lacimeux dans les intervalles des çmas de pores.

Espèce. La THEONEB CHLATREE : T. chlatratu, Lamx., Gen. Polyp., p. 82, pl. 80, fig. 17,18; Defr.,Dictionn., tom. L1ÍI, p. 470, atlas, pl. des Fossil., fig. 2, 2 a* (Cale, jurass. de Caen. )

Observ. Nous avons observé dans la collection de M. De- france un* échantillon bien complet du petit polypier fossile sur lequel ce genre a été établi par Lamouroux, et nous nous sommes assurés que ce n'est autre chose qu'une espèce de millépore à cellules subpolygonales , ramassées par petits groupes sur des bosselures ou des crêtes dont le polypier est hérissé.

Dans la collection de la ville de Caen, qui renferme au- jourd'hui les objets sur lesquels Lamouroux a travaillé, le T. clathrata forme une masse encroûtante, bosselée, avec des lacunes diversiformes entre les amas de pores.

APSEUDESIE, Apseudesia.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules subpolygonales, petites, poriformes, irrégulièrement disposées, et occu- pant le bord supérieur et externe de crêtes ondées, si- nueuses, lisses d'un côté, plissées de l'autre, constituant un polypier calcaire , globuleux ou hémisphérique , diver- geant de la base à la circonférence.

Espèces. L'Apseudésie crbtée; A, cristata, Lamx., Gen. Pol., p. 82, tab. 80, fig. 12, i5, 14. (Calc, à polyp, de Caen.)

L'A. ŒILLET; A. dianthus, de Blainv., Collect, de Michelin" ( Cale. jur. supr de Caen. ) !

, L'A. cÉaéBRiPORME ; A. cerebriformis, id. ibid. (Calc. tert. de Doué, d'Anjou.)

* Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux dans l'ou^ "vrage cité 5 mais fort mal caractérisé et mal figuré, comme

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nous nous en sommes assurés d'après un échantillon de la collection de M. Defrance, et d'après ceux mêmes qui fai- soientpartie du cabinet de Lamouroux. En effet, outre que ce polypier ne se rapproche nullement des méandrine*, comme il le suppose, c'est une véritable alvéolite dont les pores, plus ou moins alvéoliformes, existent au bord même des lames ou crêtes ondées et festonnées qui le constituent. Dans la première espèce, M. de Magneville a distingué deux fortes variétés; l'une presque entièrement globuleuse , et l'autré hémisphérique : toutes deux du calcaire à polypier" de Caen.

La seconde espèce, qui vient des mêmes lieux, est très-re- marquable parla forme et le dessin de ses crêtes, cjui portent les cellules à tout leur bord externe.

Enfin, la troisième ressembla à une méandrine dont lea collines seroient alvéolifères.

Térébellaire, TerebeUaria.

Animaux inconnus, contenus dans des ceHules assez petites, ovales, subtriangulaires, disposées assez bien en quinconce a la surface d'un polypier calcaire, composé de rameaux peu nombreux, coniques, et comme tortillés en tire-bou- chon de la base au sommet.

Espèces. La T. très-rameuse ; T. ramosissima, Lamx., Exp. méthode des Polyp., pl. 82, fig. 1 a. (Foss* du calc. à polyp, de Caen.)

La T. Antilope ; T. Antilope, id., ibidfig. 2 et 3. (Foss, du calc. à polyp, de Caen. )

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux (loc. cit.) pour deux polypiers fossiles, appartenant sans doute à la même espèce, comme le fait justement observer M. Defrance, et qui offrent de remarquable l'espèce de torsion que leurs rameaux semblent avoir éprouvés. Quant aux cellules, elles ne sont réellement pas subtubuleuses, comme l'on pourroit le croire d'après les figures citées; c'est l'usure du polypier qui leur donne dette apparence, en sorte que ce genre doit être placé non loin des alvéolites*

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Pélagie , Pelagia,

Animaux inconnus, contenus dans des cellules subpolygonales, serrées, irrégulières, occupant le bord convexe de lames ou crêtes verticales nombreuses, disposées radiairement et constituant un polypier calcáire, libre, fongiforme, excavé et lamellifère en-dessus, convexe, pédiculé et ridé circuki- rement en-dessous.

Espèce, La P. bouclier : P. clypeata, Lamx., Gen. Polyp., p1- 79, fig. 5, 6, 7 ; Defr., Dictionn. des sc. nat., t. XXXVIII, atlas, pl. des Fossil., fig. 3, 3 a, 3 b,

Observ. C'est encore un genre établi par Lamouroux, mais également mal caractérisé e't'maJL figuré, comme nous avons pu nous en convaincre sur l'échantillon même qui a servi à ses observations. En effet, au lieu d'être voisin des turbinülies ou des cyclolites, comme il le dit, ce genre est encore une véritable alvéolite libre, dont les loges occupent les bords des lames disposées radiairement à la partie supérieure du poly- pier, un peu comme cela a lieu dans certaines espèces ou variétés de Lichénopores.

Polytrème, Polytrema.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules poriformes, po- lygonales, irrégulières, inégales, nombreuses, occupant les rameaux tuberculeux d'un polypier calcaire et fixé.

Espèce, Le P. rouge , P. rüiniacea,

Millepora miniacea, Linn., Gmel., p. 3784, n.°6; Esp., x,

- tab. 17.

Millepora rubra, de Lamk., 2 , p. 202 , n.° 8.

Polytrema corallina, Risso, Europe mérid., 5, page 34o, n.° 91.

Observ, Ce genre, assez insignifiant, a été établi par M. Risso (/oc. cit.) pour un très-petit polypier guttifotme, que l'on trouve communément sur tous les corps submergés de la Méditerranée et dans d'autres mers; mais que l'on ne con* noit que très-incomplétement. L'auteur cité le regarde à tort comme une espèce nouvelle.

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J. 2. Cellules arrondies, poriformes et très-jines.

ORBITOLITE , Orbitoliles.

Animaux inconnus, constitués en partie par un corps crétacé, régulier, orbiculaire, discoïde, à peu prés également plan en dessus comme en dessous, celluleux. Les cellules.sur deux plans, quelquefois apparentes à l'extérieur et surtout dans le bord, qui est épaissi,

* Espèce vivante.

L'ORBITOUTE MARGINALE ; O. marginalis, de Lamk., 2 , p. 196, n.° 1. (Mers d?Europe.)

** Espèces fossiles.

L'ORBITOLITE PLANE; O. eomplanata, de Lamk., ibid., n.* 2. Hélicite, Guettard, 3, p. 434, pl. i3, fig. 3o, 3i, 3s. (Cal* caire tertiaire de Grignon, de Courtagnon.)

L'O. lenticulée : O. lenliculala, de Lamk., ibid. * n.° 3; Lamx., Gen. Polyp., tab. 72, fig. i3 - 16. (Calcaire juras- sique delà Perte du Rhône.)

L'O. SOUCOUPE; O. cóncava, id., ibid., n.9 4* (Calcaire ter- tiaire du Maine.)

L'O. MACROPORE: O. macropora, id., ibid., n.° 5; Goldfuss, Petref., pag. 41, tab. 12, fig. 8, a, b. (Calcaire tertiaire P des environs de Paris.)

L'O. CALOTTE; O.pileolus, de Lamk., ibid., n.° 6.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, d'abord sous le nom d* Orbitoliles, qu'il a depuis changé en celui d'Orbulites, sans penser qu'il avoit déjà établi un genre de polythalames sous cette dénomination, ne contient encore qu'une espèce vivante et assez commune dans nos mers, et surtout dans la Méditerranée. Nous l'avons étudiée avec soin, et nous sommes ptesque convaincus que ces petits corps crétacés ne sont pasde véritables polypiers, mais bien quelque pièce intérieure, qui s'accroît par la circonférence. Il est en effet évident qu'il n'y a pas de cellules proprement dites, à moins qii'on ne veuille regarder comme telles les deux plans de locules qui occupent le bord et qui n'offrent rien de terminé. Tout le reste est

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couvert d'une légère croûte crétacée, qui ferme les anciens pores.

Les espèces fossiles, dont plusieurs sont très-probablement nominales, appartiennent essentiellement aux terrains ter- tiaires.

On doit cependant remarquer que la dernière espèce vient de la craie de Maëstricht, suivant M. Defrance, et des en- virons de Paris, suivant M. Goldfuss.

Marginopore, Marginoporao

Animaux irfconnus, contenus dans des cellules poriformes, excessivement petites, rondes, serrées, éparses dans les sinuosités, très-fines et tortueuses, qui guillochent la cir- conférence d'un polypier calcaire , libre, un peu irrégu- lier, discoïde, concave et concentriquement strié en dessus comme en dessous et plus épais sur les bords.

Espèce. Le Marginopore vertébral-, M. vertebralis, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zool., msc.

Observ, MM. Quoy et Gaimard ont établi ce genre pour un petit polypier, qui ne peut rentrer, ce nous semble, dans aucun de ceux que nous connoissons aujourd'hui, soit vi- vant, soit fossile. Il est extrêmement léger et parfaitement calcaire. Sa forme représente très-bien une petite vertèbre de squale, qui, en se desséchant, se seroit un peu tour- mentée, c'est-à-dire, qu'il est un peu excavé au centre des deux faces, le rebord étant au contraire plus épais et plus ou moins flexueux. Ces deux faces n'offrent que des stries d'ac- croissement , sans aucune trace de pores. 11 n'en est pas de même de la circonférence rebordée ; elle est entièrement criblée de pores très-fins, arrondis et situés dans les sinuosités d'un guillochis très-serré et peu profond. Les lames, qui ter- minent aussi le polypier à sa circonférence, sont comme boursouflées et transparentes. Il en résulte qu'à l'intérieur il est très - celluleux, et en usant une de ses faces on trouve qu'il est formé de canaux concentriques, séparés par des es- pèces de cloisons, partagés eux-mêmes en cellules : ce qui rappelle un peu la structure des orbitolites.

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STROMatopore, Stromatopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules très-petites, finement poreuses , irrégulièrement disposées dans les sillons transverses, circulaires, concentriques, d'un polypier cal- caire, hémisphérique ou subglobuleux, composé de couches superposées et décroissantes.

Espèce. Le Strom atopore concentrique ; S. concéntrica, Goldfuss, Petref.} tab. 8, fig. 5, a, b, c.

Observ. Ce genre , établi (loc. cit.) par M. Goldfuss sur un corps organisé fossile, nous est connu d'après la description et l'excellente figure qu'il en a données, ainsi que d'après l'échantillon de la collection de Bonn. En l'examinant, nous avons douté si ce nç seroit un véritable polypier ou un morceau de sphérulite.

Cériopore, Cericopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules poriformes, rondes, serrées, irrégulièrement éparses, et formant par leur réunion et leur agglomération en couches corfcen- triques, un polypier calcaire, polymorphe, mais le plus souVent globuleux ou lamelleux.

Espèces. Le Cériopore micropore; C. micropora, Goldfuss, Petref, p. 32, pl. 10, fig. 4, a, d. ( Craie de France , de Maëstricht, de Westphalie.)

Le C. verruqueux; C. verrucosa , id., ibid., fig. 6, a, ft, c. (Calcaire de transition de Bamberg.)

Le C. POLYMORPHE; C. polymorpha, id., ibid., fig* 7 ,a, ft,c, d. Le C. COMPRIME; C. compressa, id., ibid,, tab. 11 , fig. 4> a> b. (Craie de Maastricht.)

Observ. Ce genre a ét^ établi par M. Goldfuss dans l'ouvrage cité; mais en ayant égard principalement au mode d'accrois- sement du polypier par couches enveloppantes, il y a fait entrer la plupart des alvéolites de M. de Lamarck, les cbry- saores de Lamouroux et beaucoup d'autres espèces, dont la forme et la disposition des cellules sont très-différentes : c'est ce qui nous a déterminés à le simplifier beaucoup et à n'y plus conserver que des milléporés à couches concentriques et en- veloppantes.

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, CH rts AO re, Chrysaora.

Animaux inconnus, contenus dans "les cellules poriformes, très-fines, a ouverture arrondie, éparses et serrées dans les intervalles d'espèces de côtes ou de ligues saillantes, anas- tomosées à la surface d'un polypier calcaire, solide, fixé, irrégulièrement rameux, lobé ou très-polymorphe.

Espèces, La C HR YSAORE EPINEUSE ; C. spinçsa, Lamx., Gen7 Polyp., pl. 81, fig. 6 et 7.

Ceriopora spinosa, Goldfuss, Petref,, lab. 11, fig, a, (Cal- caire jurassique supérieur de Caen.)

La C. CORNE-DE-DAIM : C, damicomis, id., i¿id., fig. 8 et 9 ; Defr., Diet, des sc. nat., tom. XLII, p. 392 , atlas, pl. des Fossiles, fig. 2, 2, a,

Ceriopora angulosa, Goldfuss, ibid,, fig. 7, a,b9 c. (Cal- caire jurassique de Caen, de Baireuth.)

La C. STRIEE, C, striata.

Ceriop. striata, Goldfuss, i¿id., t. 11, fig. 5, a, c, d, ",

1 *o (Calcaire jurassique de Baireuth.)

La C. TRIGONE, C. trigona.

Ceriop. trigona, id., ¿¿¿d., fig. S, a, b.

La C. CREPUE , C. crispa.

Ceriop. crispa, id., ibid., fig. 9, a, b, c, d. (Calcaire ju- rassique de Baireuth.)

La C. PAVEUSE, C. favosa,

Ceriop, favosa, id., ibid,, fig. 10, a, à, 0, d.

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux dans son Ex- position méthodique des genres de Polypiers, pour des poly- piers fossiles.

Nous les avons étudiés dans la collection de Caen, et ils nous ont paru offrir un type assez particulier; aussi nous n'avons pas adopté la manière de voir de M. Goldfuss, qui tonfond ce genre dans ses cériopores.

Les espèces de ce genre varient considérablement de forme, en sorte qu'il est très-probable que plusieurs de celles de M. Goldfuss, qui proviennent de lar même localité, sont nominales.

Elles ont toutes été trouvées dans le calcaire jurassique. Nous n'en connoissons pas encore de vivantes"

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TILIE, Tilesia.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules fort petites, k ouverture circulaire , réunies en groupes irréguliers et saillans à la surface d'un polypier pierreux, fixé, cylin- dracé, tortueux et lisse dans les intervalles des plaques de pores.

Espèce. La Tilósib tortueuse: T. distorta., Lamx., Gen. Polyp., p. 42, pl. 74, fig. 5 et 6; Defr., Dictionn. des sc. nat., torn. LIV, p. 365, et atlas, pl. des Fossiles, fig. 5 et 5 a. (Calcaire jurassique supérieur de Caen.)

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux pour un frag- ment de polypier, trouvé dans le calcaire jurassique des en- virons de Caen, ne nous est connu que par la description et La figure incomplètes que cet auteur en donne. Nous n'avons pu en trouver d'échantillon ni dans la collection de M. De- france ni dans celle de la ville de Caen; aussi nous ne sau- rions dire au juste ce que c'ost : il nous semble cependant probable que c'est encore un milléporé.

SFINOPORE, Spinoporao

Animaux inconnus, composant un polypier calcaire , circons- crit, diversiforme, appliqué, adhérent par une face or- dinairement concave et à cercles concentriques en dessous, réticulé et hérissé de tubercules épineux, entre lesquels sont des cellules poriformes en dessus.

Espèces. Le SPINOPORE PROTEE; S. Prolœus, Defrance, msc. ( Craie de Paris, de Néhou. )

Le S. ELEGANT; S. elegans, id., ibid. (Craie de Néhou, du Cotentin.)

Le S. MITRE, S. mitra.

Ceriopora mitra, Goldfuss, Petref., p. 39, tab. 5o, fig. 15, a, b. (Craie de Westphalie.)

Observ. Nous avons trouvé ce genre indiqué dans la collec- tion de M. Defrance, sous le nom de Pagrus, que nous ayons changé en celui de Spinopore , plus en harmonie avec les dér nominations génériques de cette famille. Son caractère princi- pal est d'offrir des pores arrondis, irréguliers, cachés entre

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des tubercules épineux, dont la surface supérieure, non ad- hérente, est hérissée. Il se pourroit que les corps sur lesquels il est établi, ne fussent que de jeunes polypiers d'un autre genre; mais c'est ce que nous'ne pouvons assurer.

Nous ne connoissons pas encore de spinopore vivant.

Les trois espèces indiquées ont été trouvées daus la craie*

DISTICHOPORE, Distichopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules de deux sortes, les unes stelliformes, éparses, extrêmement superficielles et laissant peu de traces; les autres poriformes, profondes, inégales, formant trois séries latérales de chaque côté des branches d'un polypier calcaire, fixé, dendroïde, com- posé de rameaux comprimés, obtus, arrondis, subfiexueux et vásculo-tubuleux à l'intérieur.

Espèce. Le DISTICHOPORE VIOLET : D. violacea, de Lamk., 2, p. 198, n.° 2; Enc. méth., pl. 481, n.° 1 , a, b.

Millepora violacea, Linn., Gmel., p. 5785, n*° 12. (Mers Rouge et de l'Inde.)

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour un polypier véritablement différent de tout ce que l'on connoît de milléporés. En effet, toute sa surface est couverte de cellules stelliformes, polygonales, extrêmement superficielles, au point d'être difficilement visibles, tandis que de chaque côté des rameaux sont des trous ronds ou ovales, assez pro- fonds, disposés en trois séries longitudinales; celle de la ligne médiane étant beaucoup plus grande: est-ce dans ceux-ci que sont logés les polypes P c'est ce que nous ne voulons pas assurer, quoique nous le croyions assez probable; ce qui est certain, c'est que le polypier est extrêmement poreux et peu solide*

HéréROPORE, Heteropora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules rondes, pori- formes, complètement immergées, de deux sortes; les unes bien plus grandes que les autres, et assez régulièrement éparses à toute la surface d'un polypier calcaire, fixé, lobé ou branchu, et composé de couches enveloppantes.

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Espèces" L'HétÉroforb cryptopore, H. cryptopcfra*

Ceriopora cryptopora, Goldfuss, PetrefM p, 32, pl. 10, fig. 3, a,b, c. (Craie de Maastricht.)

L'H. anomaloporb, H* anowalopora"

Ceriop. anomalopora y id., ¿¿¿d., fig. 5, 0, , e, d. ( Craie de Maëstricht. )

L'H. dichotome, H. dichotoma.

Ceriop. dichotoma y id.y ibid.y fig. 9, a, b, c, d. ( Craie de Maëstricht. )

Observ. C'est un genre démembré des céríopores de M. Goldfuss, et qui se distingue essentiellement par l'existence de deux sortes de cellules ou de pores, les unes deux ou trois fois plus grandes que les autres : ce sont, au reste, des po- lypiers branchas, à branches cylindriques et composées de couches enveloppantes: Nous ne voudrions cependant pas as- surer ce dernier point, n'ayant pas encore analysénous-mémes une espèce d'hétéropore.

Nous n'en connoissons pas encore de vivantes.

Les trois que nous signalons sont fossiles et proviennent également de la craie de Maëstricht. Les deux premières sont peu distinctes.

Nous avons observé dans la collection de M. Michelin plu- sieurs individus d'un polypier provenant de Luc, prés Caen x et qui ont tous les caractères de ce genre et même de la pre- mière espèce. Cependant on ne peut pas dire que les pores sont cachés, parce qu'ils sont véritablement assez grands, en sorte qu'il se pourroit que ce fût une espèce distincte.

$. 3. Cellules rondes et plus ou moins saillantes.

Pcstulopore, Pustulopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules un peu saillantes, pustuleuses ou mamelonnées, à ouverture ronde, distantes, régulièrement disposées par couches enveloppantes et cons- tituant par leur réunion intime un polypier calcaire, cy- lindrique, digitiforme, peu rameux et fixé.

Espèces. Le Püstulopore madréporacé, P. madreporacea. Ceriopora madreporacea y Goldfuss, Petref, y pl. 10, fig. 12* a, b,

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Madrep., Fauja", Mont de Saint-Pierre, pl. 40, fig. 5, a, b. (Craie de Maastricht.)

Le PUSTULOPORE RADICIFORME, P. radiciformis.

Ceriop. radiciformis, id., ifcid., fig. 8 , a, fc,c, d, e. (Cale, jur* de Baireuth.)

Le P. pustuleux , P. pustulosa.

Ceriop. pustulosa, id., i¿id., tab* 11, fig. 5, a, 5. (Craie de Maestricht. )

Le P. VERTiciLLÉ, P. verticillata.

Ceriop. verticillata, id., , fig. 1, a, (Craie de Maas-

tricht. )

Observ. Nous avons encore cru devoir séparer du genre fort hétéroclite des Cériopores de M. Goldfuss, les polypiers dont les cellules, bien distinctes, bien séparées, en forme de pus- tules surbaissées, percées au centre par un orifice arrondi, se disposent d'une manière régulière, quoique diverse, les unes à côté des autres, en couches enveloppantes, et forment des branches cylindriques peu divisées.

Nous ne connoissons pas encore de polypier vivant qui ré- ponde à la caractéristique des pustulopores.

Les quatre espèces connues, sont fossiles et se trouvent dans des couches en général peu anciennes. *

HORNERE, Homerù.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules k ouverture circulaire, saillantes, assez distantes et disposées presque en quinconce à la face interne seulement des rameaux d'un polypier calcaire, fragile, fixé, dendroïde, fistuleux et sil- lonné a la face non polypifère.

* Espèces vivantes.

La Hornère frondiculée ; H. frondiculata, Lamx., Gen. Polyp., p. 40, pl. 74, fig. 7, 8, 9.

Millepora lichenoides, Linn., Gmel., p. 3785 ; Ellis et Soland* 9 tab. 26, fig. i.

Retepora frondiculata, de Lamarck, 2, p. 182, n.° 3. (Mers d'Europe.)

La H. VERSIPALME , H. versipalma.

Retipora versipalma, de Lamarck, ibid., n.° 4.

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La Hohníre rayonnante, H. radiata*

Retep. radiata, id., ibid., n.° 5. (Australasie.)

** Espèces fossiles.

La H. HIPPOLYTE-, H. Hippolyta, Defr., Dictionn. des sc. nat., torn. XXI, p. 432 , atlas, pl. des Fossiles, fig. 3,3 a.

La H. crépue , H. crispa, id., ¿¿id.

La H. RAYONNANTE, H. radians, id., ¿¿¿d.

La H. élégante, H. elegans , id., ¿¿¿d.

La H. OPUNTIA, H. opuntia, iJ., ¿¿¿d.

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux (loc. cit.)

pour quelques espèces de polypiers que M. de Lamarck a lais- sés parmi les Rétépores, et qui en différent surtout parce qu'ils sont arborescens et qu'ils ne forment pas un réseau, quoique leurs ramifications soient quelquefois assez élargies et même un peu anastomosées, et surtout parce que les cellules sont saillantes, presque tubuleuses ou alvéolaires, et rapprochées par paquets.

Nous avons observé la première espèce, qui est commune dans la Méditerranée.

Les espèces fossiles appartiennent'à des terrains de calcaire coquillier grossier.

IDMONEE , Idmonea.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules saillantes, un peu coniques, distinctes, à ouverture circulaire, disposées en demi-anneau ou en lignes brisées, transverses sur les deux tiers seulement de la circonférence des branches, très-divergentes, et triquètres d'un polypier calcaire, fixé, rameux, non poreux, mais légèrement canaliculé sur la face non cellulifère.

* Espèce vivante.

L'IDMONEE VERDATRE; I. vires cens, de Haan,Mus. de Ley de. (Japon, Siebold.)

** Espèces fossiles.

L'I. A échfxon ; I. gradata, Defr., Dictionn. des sc. nat., atlas, pl. des Fossiles, fig. 5 et 5 a. (Cale. tert. de Paris.)

L'I. TRIQUETRE : I. triquetra, id., ¿¿¿d., fig. 2, 2 a; Lamx., Gen, Polyp., pl. 79, fig* i3, 14, i5. (Cale, jur.de Caen.)

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L'Idmonés corne-de-cerf ; I. coronopus, id., ib. (Cale. tert. de Paris, du Cotentin.)

L'I. DISTIQUE, I. disticha. ,

Retepora disticha, Goldfuss, Petref., p. 29, tab. 9, fig. i5, a, c, d, e, /, g, h. (Craie de Maastricht.)

L'I. TRONQUEE, I. truncata.

Retepora truncata, id. itid., fig. 14, û, b, c, d. (Craie de Maastricht. )

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux (/oc. ci£.), a beau- coup de rapports avec le précédent, duquel il ne diffère peut- être que par la disposition des cellules.

Nous avons observé les deux espèces décrites par M. De- france dans sa collection , et FI. triquètre dans celle de la ville de Caen. La figure que Lamouroux en a donnée, est assez exacte : ce n'est qu'un fragment.

Les espèces fossiles proviennent de terrains d'ancienneté assez différente, puisqu'il en existe dans les terrains juras* siques, dans ceux de craie et même dans des terrains ter- tiaires. M. Defrance dit même que celle qu'il a trouvée à Grignon ne diffère pas de l'I. triquètre qui provient du cal- caire à polypiers des environs de Caen, si ce n'est qu'elle est plus grêle.

CRICOPORE, Cricopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules tubuleuses, un peu saillantes , à ouverture circulaire, se disposant en cercles simples, transverses ou obliques à la surface d'un polypier calcaire, peu résistant, rameux, à rameaux cy- lindriques peu nombreux, arrondis et alvéolés a l'extré- mité et intérieurement.

* Espèces vivantes.

Le Cricopore annelé, C. annulata.

Seriatopora annulata, de Lamk., Anim. sans vert., 2, pag. 283, n.° 2. (Océan Austral. )

Le C. nu, C. nuda.

Seriatopora nuda, id., ibid., n.° 3. ( Océan Austral. )

** Espèces fossiles.

Le C. élégant î C. elegans, Lamx., Gen. Polyp., p. 47) $0. 2 5

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pl. 73, fig. 19 -22 ; cop. dans l'atlas du Diet., pl. des Foss., fig. 1 , 1 a, 1 b, 1 c. ( Calc. jur. sup. de Caen.)

Le CRICOPORB CAZÓN; C. cespitosa, id., ibid. (Calc. jur. sup. de. Caen. )

Le C. EN BUISSON; C. dumetosa, id., ibid. (Calc, jurass. sup. de Caen.)

Le C. TETRAGONE; C. tetragona, id., ibid., tab. 82, fig. 9 et 10.

Le C. CAPILLAIRE; C. capillaris, id., ibid.

Le C. DEFAUJAS, C. Faujasii.

Millepore, Faujas, Mont de Saint-Pierre, pl. l\o, fig. 6, a, b. ( Craie de Maastricht. )

Le C. RACCOURCI; C. abbreviate, de Blainv., Collect, de Mi- chelin. (Cale. jur. sup. de Caen.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux, loç. cit., pour de petits polypiers fossiles dans le calcaire jurassique supérieur des environs de Caen; mais c'est à tort que dans la caractéristique qu'il en donne, ainsi que dans le nom (spi- rçpora) qu'il lui assigne, il dit que les cellules forment une spire autour des rameaux. En effet, comme M. Defrance le fait justement observer, ce sont de véritables anneaux, quel- quefois obliques, et le plus souvent transverses. C'est ce .qui nous a déterminés à donner à ce genre la dénomination de Cri- copora, que nous avions adoptée pour désigner les deux der- nières espèces du Sériatopore de M. de Lamarck, auxquelles faisoitsans doute allusion Lamouroux, quand il a dit que son genre Spiropore existoit vivant dans les collections du Mu- séum, et qu'il avoit été rapporté par MM. Péron et Lesueur.

Nous avons én effet étudié ces deux Sériatopores dans la collection de M. de Lamarck, et nous nous sommes assurés qu'ils n'appartiennent certainement pas au même genre que le madrepora seriata, dont M. de Lamarck a fait le type de son genre Sériatopore.

Nous avons également étudié les Cricopores fossiles de la collection de Lamouroux, surtout son S. tetragona, ainsi que ceux du cabinet de M. Defrance, et nous avons pu reconnoitre que le rapprochement indiqué par Lamouroux étoit juste.

Ces espèces fossiles ont été presque toujours trouvées dans le calcaire jurassique supérieur ou à polypiers des environs

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de Caen. Une seule, que nous ne voulons pas assurer être ocertainement distincte, provient de la craie de Maëstricht.

Nous avpns observé la dernière espèce fossile dans la col- lection de M* Michelin; elle est composée de branches cour- tes, presque mamelonnées, avec des cellules peu régulière* ment en anneau.

Fam. II. Les Tübuliporés, Tubuliporea"

Animaux en général inconnus, contenus dans des cellules tu- buleuses, à ouverture arrondie, terminale ou oblique, agré- gées ou accumulées plus ou moins irrégulièrement , de manière à former un polypier constamment fixé, mais en général peu solide.

Observ. Cette petite famille est peut-être artificielle, parce qu'on ne co/inoit pas encore les animaux de tous les genres qui la constituent. Ce que le polypier offre de remarquable, c'est qu'il est presque toujours composé de cellules plus ou moins distinctes, dont la réunion est rarement intime, et que par conséquent il est en général peu solide et résistant* Il faut aussi remarquer que l'ouverture des cellules est . constamment terminale, oblique ou non, et que le petit animal y est contenu comme dans un fourreau.

MICROSOLENE, Microsolena.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules tubuleuses, a ouverture arrondie, située à l'extrémité de tubes très-fins, s'accumulant par faisceaux divergens, de manière à cons- tituer un polypier calcaire, solide, plus ou moins consi- dérable, de forme un peu variable, mais en général tur- biné, hémisphérique à sa partie supérieure et strié radiai- renient en-dessous.

Espèce. Le MICROSOLENE POREUX; M. porosa, Lamx., Gen. Polyp., pl. 7, fig. 24, 25, 26. (Calc. jur. sup. de Caen.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux (loc. cit.), pour un polypier fossile dont notis avons étudié un échantil- lon reconnu par lui comme son M. porosa, dans la collec- tion de la ville de Caen. C'est une masse hémisphérique sur* baissée, entièrement composée de tubes extrêmement fins 9

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un peu comme dans les tobulipores, et qui, s'irradiant de la! face inférieure aplatie, se portent à la supérieure convexe. On remarque en outre çà et là sur celle-ci quelques petits amas commeriçans et qui forment des espèces d'étoiles; mais éès étoiles ne sont nullement des loges stelliformes, que Ton puisse comparer à celles des astrées ou de quelque autre genre de polypier lamellifère.

D'après cela, il nous semble que le polypier qué M. De- france a fait figurer dans l'atlas du Dictionnaire des sciences naturelles, n'est pas le véritable Microsolena porosa de La- mouroux, mais, comme nous nous en sommes assurés de visu, une véritable astrée de la division dé celles que nous avons nommées Turbinastries, et qui se réunissent en effet en masses turbinoïdes, comme certaines cyathophyllies.

Nous ajouterons que s'il étoit certain, comme le dît La- mouroux dans la caractéristique qu'il donne de son Micro- solène, que les tubes communiquent latéralement entre eux, ce genre ne différeroit qu'assez peu de celui que M. Gold- fuss a nommé Syringopora.

COSCINOPORE, Coscinopora,

Animaux inconnus, contenus dans des cellules infundibuli- formes, quinconciales, formant les ouvertures de tubes fibri- for mes, serrés, dont la réunion intime constitue un polypier calcaire, polymorphe, cyathoïde ou encroûtant.

Espèces. Le Coscinopore infundibuuforme ; C. infundibuli- for mi s, Goldfuss, Pctref,I, pl. 9, fig. 16, a, by e et pL $oT fig. 10.

Le C. MACROPORE; C. macropora, id., ibid., fig. 17, a, b.

Le C. placenta; C. placenta, id., ibid., fig. 18. (Calc, de trans. de l'Eiffel. )

Le C. sillonné; C. sulcata, id., ibid.y fig. 19, a, (Cale, jur. de la Seine.)

Observ" Ce genre, établi par M. Goldfuss dans l'ouvrage cité, pour des polypiers fossiles, ne nous est connu que par les figures et les descriptions qu'il en donne. Suivant luiv .c'est un genre voisin des rétépores; mais c'est ce qui bous paroit assez douteux, du moins d'après ce qu'il dit delà pro-

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mière espèce, de laquelle nous avons principalement tiré notre caractéristique"

OBELIE , Obeli a.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules tubuleuses* coniques, à ouverture terminale, arrondie, rapprochées et plus ou moins cohérentes à leur origine, divergentes et relevées à leur terminaison, de manière à former une sorte de polypier calcaire, adhérent, très-petit, en forme de tache irrégulièrement arrondie.

Espèces. L'Obélie tdbuufíre ; O. tubulifcra, Lamx., Geo" Polyp., Suppl., p. 81, tab. 80, fig. 7 et 8. (Méditerranée.)

L'O. RAYONNANTE; O. radiola, Quoy et Gaimard, Uranie9 Zoolog., fig. 11, 12, i3.

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux pour des amas de cellules tubuleuses, coniques, en forme de petites taches blanches, circulaires à la surface des corps sous - marins et surtout des fucus, est véritablement bien peu important et peu différent de celui des tubulipores.

Nous ne le connoissons que par les figures et les descrip- tions citées.

11 est à remarquer que Lamouroux ne cite que la première espèce comme constituant son genre Obélie.

TUBULIPORE, Tubuliporao

Animaux grêles, alongés, hydriformes, pourvus de huit ten- tacules simples, contenus dans des cellules profondes, plus ou moins tubuleuses, un peu coniques, a ouverture en- tièrement terminale, arrondie, agglomérées plus ou moins fortement, de manière à constituer une sorte de polypier parasite, encroûtant, diversiforme, crétacéo-membraneux.

Espèces. Le TOBULIPOBB DE Diémen ; T. Diemeni, Quoy et Gaimard , Astrolabe, Zool., msc. (De FAustralasie.)

Le T. TRANSVERSE; To transversa, de Lamk., Anim. sans vert., a, pag. 162, n.° 1.

Millep. tubulosa, Linn", Gmel., p. 3790, n.° 3i.

Eschara millep ora, Ellis, Corallin., tab. 27, fig- e9 E; copf dans l'Enc. méth., pl. 479, fig. 1.

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Tubipora serpens, Linn., Gmel., p. 3754" n.* 5. (Men d'Europe. )

Le TUBULIPORE ORBICULE; T. orbiculus, de Lamk., i£., n.°3.

Madrep. verrucaria, Esper, vol. 1, t. 17, lig. B, C; cop. dans l'Ènc. méth., pl. 479, fig. 3 a, 3 (Mers d'Europe.)

Le T. FORAMiNULÉ: T. foraminulata, de Lamk., i¿id., n.* 4; de Blainv.. atlas de ce Dictionnaire, pl. des Actinoz., fig. 5} 3 a. ( Méditerranée. )

Le T. PATENE; 7*. patena, de Lamk., iiid., n.° 5.

Mai. verrucaria, Linn., Gmel., p. 3756, n.° 2; Esper, vol. 1, tab. 17, A. (Méditerranée.)

La T. PATELLE; T. patellata, de Lamk., /¿¿d., n.° 6. (Mers Australes. )

Le T. ANNULAIRE; T. annularis, de Lamk., ibid., n.° 7.

Eschara annularis, Pallas, Zooph., p. 48 ; de Moll, Eschar., pl.* 36, fig. 1 - 4.

Le T. TRONQUE; T. trúncala, Flemm., British anim., pag. 58o, n.° 120. (Mers d'Angleterre.)

Observ. Ce gjenre, établi par M. de Lamarck, est vérita- blement tout-à-fait artificiel et devra être étudié dans cha- cune des espèces qu'il y rapporte, avant d'être adopté défini- tivement.

Nou"l'avons essentiellement caractérisé d'après la première espèce, figurée et décrite dans les manuscrits de MM. Quoy et Gaimard ; mais que nous n'avons pas vue.

Nous nous sommes assurés que le T, patellata de M. de La- marck , observé dans sa collection, n'a point de pores à l'extrémité des espèces de rayons qui le composent.

Le T. orbiculus de la même collection est une masse arbo- rescente , plus ou moins ramifiée, spongieuse, toute com- posée de cellules, qui pourroit bien n'être qu'une variété de cellépore-

Quant au T.Jimbria de M. de Lamarck, c'est une véritable tubulaire, du moins il est composé de petits tubes comme cornés : c'est peut-être l'entalophore de Lamouroux.

RUBÜLE, Rubula.

Animaux Inconnus, contenus dans des cellules subcylindriques,

un peu mamelonnées, saillantes, irrégulièrement réunie"

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à la base, et formant un polypier calcaire, irrégulier, hé- rissé, et glomérulé probablement autour des corps étraro" gèrs.

Espèce. La RCBULE DE SOLDANI; R. Soldanii, Defrance, Diet, des sc. nat., tom. XLVI, p. 396, atlas, pl. des Foss., fig. 2 a et 2b. (Fossile du calc. de Hauteville.)

Observ. Ce genre, fort insignifiant, a été indiqué plutôt qu'étnbli par M. Defrance, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, d'après un corps fossile figuré dans son atlas. Nous l'avons observé dans sa collection : c'est une petite masse calcaire, irrégulière, branchue, très-épineuse; chaque épine est un tubercule percé d'un trou non strié et fort peu profond.

SOUS-CLASSE II.

Les POLYPIAIRES membraneux, P. membranacea.

minimaux fort courts, urcéolaires, pourvus de tentacules ci- liés? assez nombreux, sur un seul rang, contenus dans des cellules membraneuses, rarement calcaires, appliquées, a ouverture plus ou moins bilatérale, et rangées dans un ordre souvent déterminé, mais trés-variable.

Ovaires externes*

Observ. Cette sous - classe offre de remarquable la disposi-* tion des loges en membrane appliquée, et leur état plus ou moins flexible, enfin la position constamment extérieure des ovaires.

Nous la diviserons en trois familles assez distinctes, mais*, qui passent cependant les unes aux autres.

Fam. I. Les P. OPERCULIFJERES, P. operculifera.

Animaux pourvus d'un opercule corné, servant à clore les cellules qu'ils habitent.

Observ. Cette petite famille, à en juger du moins d'après les eschares, dont on connoit assez bien les animaux , est réellement très-remarquable, non-seulement parce qu'on peut supposer qu'ils sont plus binaires que ceux des autres polypiers, et qu'ils ont deux ouvertures au canal intestinal; mais ene ore parce que les cellules qu'ils habitent sont sou-

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vent fort régulièrement binaires, et qu'elles sont constam- ment fermées par un opercule corné.

Dans la disposition des genres qui constituent cette famille ', nous commençons par ceux qui sont le plus madréporiformes, et nous terminon par ceux qui sont le plus înembraniformes, et qui passent ainsi aux ilustres et aux celia ires.

MYRIAFORE, Myriapora.

Animaux cylindriques, terminés en avant par une'sorte de trompe évasée, extensible, au centre d'une espèce d'enton- noir, formé par un grand nombre de tentacules simples et portant sur un des côtés de leur corps un opercule car- tilagineux et rond , contenus dans des cellules simples, ovales, à ouverture très-petite, arrondie, formant par leur accumulation irrégulière et leur réunion intime un polypier calcaire, fixé, très-finement poreux, subrameux, à branches à peu près rondes, et quelquefois dilatées et subfoliacécs à l'extrémité.

Espèce. Le MYRIAPORE TRONQUE : M. truncata, Linn., Gmel., p. 3783, n.° 5 ; Cavolini, Polyp., 1, tab. 3 , fig. 9 - 11 ; Ellis et Solander, Zooph., tab. 23 , fig. 8.

Observ. On connoît l'animal de ce genre par ce qu'en ont dit Donati, et surtout Cavolini. Quant au polypier, il est fort commun dans les collections; en effet, il se trouve ezz grande abondance dans la Méditerranée.

Sous la dénomination de Millepora, Linné confondoit plu- sieurs espèces, qui certainement n'étoient pas congénères ; aussi M. de Lamarck en a-t-il séparé le M. violacea, Linn. , dont il a fait son genre Distichopore, ët toutes les espèces qui n'ont pas de pores distincts, qu'il a nommées Nullipores. La considération plus spéciale des animaux et de leurs cel- lules nous a forcé d'aller encore plus loin que M. de La- marck , et nous avons encore séparé de ses millépores les es- pèces palmées, qui constituent notre genre Palmipore parmi les madrépores*

Quant aux nullipores, nous pensons que ce ne sont que des concrétions et non des polypiers véritables* On pour- roit cependant concevoir que ce fussent des polypiers mort"

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depuis long-temps, et dont les cellules auraient été remplies"

ESCHARE, Eschara.

Animaux hydriformes, pourvus d'un renflement céphalique et d'une couronné de tentacules simples et filiformes, contenus dans des cellules non saillantes , non distinctes à l'extérieur, à ouverture circulaire enfoncée, poriforme, operculée, formant, par leur réunion régulière en quin- conce , un polypier calcaire, cassant, chartacé , friable, poreux, diversiforme.

* Espèces vivantes,

A. Développées en branches peu ou point comprimées.

L'ESCHARE cervicorne, E. cervicornis.

Millepora cervicornis, Linn., Gmel., p. 3784, n.° 7; Mar- sigli, Hist, de la mer, tab. 32 , fig. i52.

Cellepora cervicomis, Flemm., Brit. anim., p. 582 , n.° 128. Millep. compressa, Sowerby, Brit. Miscellan., tab. 41. (Manche et Méditerranée.)

L'E. grêle ; E. gracilis, de Lamk., Anim. sans vert" 2 , p. J76, n.° 6.

Millep. lenella, Esper, Suppl., 1 , tab. 20.

L'E. lichékoïde; £. lichenoides, de Lamk. , îfa'd", p. 176, n"°7; Séba, Mus., 3, tab. 100, fig. 10. (Océan Indien.) L'E. lobulée ; E. lobulata, id., i¿¿d., n.° 8. (Australasie.) L'E. A bandelettes; E. fascialisy de Moll, tab. 1, fig. 1. Millep.fascialis, Linn., Gmel., p. 3785, n.° 14; Marsigli, ibid., tab. 32, fig. 16. (Manche et Méditerranée.)

L'E. PALMEE, E. palmata.

Cellep. palmata; Flemm., ibid., pag. 58a, n.° I29. (Zé- lande.)

L'E. LISSE, E. lævis.

Cellep. lævis y id. y ibid.y n.° i3o. (Zélande.)

B. Développées en larges expansions sur deux plans. L'Escharb BOUFFANTE, E.foliacea.

Millep. foliacea, Linn., Gmel", p. 3786, n.° 15, Ellis, Ccrallin., tab. 3o , fig .a,b,c.

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Esch.rrtiformis, Flemm., British anim., pag. 581 , n.* 124* (Océan d'Europe.)

L'ESCHARE CHARTACÉE; E, chartaceaf de Lamk., ¿¿id., n.° 9 , p. 176.

L'E. croisée ; E. decussata, id., i¿id., n.° 5.

L'E. EPAISSE; E. incrassata, de Blainv. (Coll. de Michelin.)

L'E. A GRANDS PORES; E. grandipora, id,, ibid.

C. Développées en larges expansions sur un seul plan.

L'ESCHARE SPONGITE; E. spongites, Fallas, Zooph., p. 45; dé Moll, tab. 1, fig. 3.

Cellepora spongites, Linn., Gmel., p. 3791, n.° 2 ; de Lamk., ¿¿id., n.° 7. ( Méditerranée.)

D. Développées en croûtes adhérentes.

L'ESCHARE ENCROUTANTE; E. incrustans, de Lamarck, ibid., n.° 11. (Mers de Tlnde?)

** Espèce fossile.

L'ESCHARE CRUSTULENTE , E. crustulenta.

Cellepora crustulenta, Goldfuss, Petref., p. 27, tab. 9 , fig. 6, a, b. ( Craie de Maëstri ch t. )

Observ. Ce genre a été établi par Pallas ; mais il y confon- doità tort les Flustres, ce qui a été imité par de Moll. M. de Lamarck a distingué ces deux genres; mais sa caractéristique des Eschares n'étant fondée que sur la nature du polypier et sur la disposition des loges sur deux plans, il en est résulté qu'il étoit encore assez peu nettement circonscrit. En pre- nant en première considération la forme des loges, celle de leur ouverture, leur disposition régulière, nous croyons avoir mieux caractérisé ce qu'on doit entendre par Eschares, et alors nous avons été forcés de regarder comme de ce genre, le Cellepora spongites de Linné, quoique n'ayant qu'un seul plan de cellules.

Nous ne connoissons pas VEschara incrustans de M. de La- marck ; mais il est évident qu'il fait le passage au genre des Crustipores; comme l'E. cervicornis passe aux Myriapores.

Il existe plusieurs eschares vivantes dans nos mers.*

Quant aux espèces fossiles, quoique les oryctographes,

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et entre autres M. Goldfuss, en définissent et figurent un assez grand nombre, il n'y en a peut-être qu'une seule qui soit pour nous une véritable Eschare, les autres rentrent dans le genre que nous avons nommé Crustipora.

DIASTOPORE, Diastopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules un peu tubu- leuses, ¿ouverture arrondie, disposées assez irrégulièrement en séries verticales à l'une des faces d'un polypier lamelli- forme, irrégulier, encroûtant ou s'élevant en expansions foliacées, quelquefois enroulées en tubes ou en cornets*

Espèce. La D. FOLIACEE : D. foliacea, Lamx., Gen. Polyp., pag. 42, pl. 73, fig. 1 -4 , et Diet, des sc. nat., tom. XL1I, pag. 392 , atlas, pl. des Foss., fig. 1-1 c. (Foss. calc, à polyp, de Caen.)

Observ. Ce genre a été établi, mais fort mal caractérisé et mal représenté par Lamouroux, comme nous nous en sommes assurés en examinant la D. foliacée de sa collection et les individus de celle de M. Michelin. C'est en effet une véritable Eschare, formée par des cellules tubuleuses, flçxueuses, dont la terminaison arrondie est plus ou moins saillante à la sur- face du plan. Ce plan est quelquefois encroûtant des corps étrangers; d'autres fois il s'élève simple, en se contournant di- versement; et enfin il arrive que deux plans s'appliquent l'un contre l'autre, dos à dos, mais c'est bien certainement la même espèce. Ce sont de simples variétés.

OCELLAIRE , Oc diaria.

Animaux inconnus , contenus dans des cellules arrondies, élevées au centre et réunies sur deux plans en quinconce, de manière à former un polypier pierreux, fixé, frondés- cent, aplati ou infundibuliforme.

Espèces. L'OCELLAIRE NUE ; O. nuda, Ramond, Voy. au Mont- Perdu, p. 128, pl. 2 , fig. 1, et p. 345. (Cale, du Mont-Perdu, dans les Pyrénées.)

L'O. ENVELOPPANTE ; O. inclusa, id., ibid., pl. 2, fig. 2. (Craie ? d'Artois?)

Observ. Ce genre, établi par Ramond dans son voyage au '

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Mont-Perdu, sur des fossiles à l'état de moule, n'est qu'assez incomplètement connu. On te regarde en général comme voisin des Eschares; mais nous ne voyons pas trop sur quoi cette opinion est fondée.

ADEONE, Adeone.

'Animaux inconnus, contenus dans des cellules fort petites, non distinctesà l'exlérieur, à ouverture arrondie, enfoncée, poriforme, operculée, réunies d'une manière très-serrée en séries quinconciales sur les deux faces d'un polypier composé d'expansions foliacées, lobées, et d'une sorte de tige articulée et fixée.

Espèces. L'ADEONE FOLUFÜRE; A. foliifera, de Lamarck, 2, p. 179, n.° 1.

A. foliacea, Lamx., Polyp, flexibl., p. 482, n.° 624; de

* Blainv., Diet, dessc. nat., atlas, pl. des Actinoi-, fig. 2, 2 a. (Mers Australes. )

L'A. GRISE; A. grísea, Lamx., ibid., pag. 481? n.# 622, pl. 19, fig. 2. (Mers Australes.)

L'A. alongée ; A. elongata, id., ii., n.° 631. (Mers Australes.) L'A. crible; A. cribriformis, de Lamarck, ibid., pag. 181, n.° 5. ( Mers Australes. )

Observ. Ce genre, découvert par Péron et Lesueur, a été établi par Lamouroux et adopté par M. de Lamarck, d'abord sous le nom de Frondiculaire et ensuite sous celui qu'avoit imaginé Lamouroux. Mais ces deux auteurs different sur les affinités et par conséquent sur la place qu'ils lui assignent. En effet, celui-ci, s appuyant sur les articulations de la tige, en fait un genre voisin des Isis, tandis que celui-là le place auprès des Eschares et des Rétépores, avec juste raison, suivant nous, et d'après l'examen que nous avons fait des échantillons de la collection de M. de Lamarck et de celle de Lamouroux; en effet, les cellules polygonales irrégulières, or- dinairement hexagonales, sont à peine distinctes extérieure- ment; elles sont percées par un orifice arrondi, enfoncé, sub- xnédian et fermé par un opercule corné; celles de la tige sont absolument comme celles des expansions; mais cette tige est eoupée d'espace en espace, et à des distances t^cs-variables ?

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par des intervalles étroits, et est composée de fibres* tubu- leuses cornées, par lesquelles sans doute le polypier com- mence et établit son adhérence.

Ce que nous venons de dire est tiré de l'A. crible: quant à YA.falcifera, il se pourroit que ce fût autre chose, du moins ¿s'en rapporter à la figure que Schweigger en a donnée dans la première planche de ses Beobachtuv gen. En effet, il semble qu'elle soit composée de cellules distinctes, ovales, avec l'ouverture terminale.

Les A. grisea et elongata de Lamouroux appartiennent réellement, ainsi que Ta dit M. de Lamarck, à une même es- pèce, dont le caractère est d'être rétiforme, comme dans les rétépores.

Mésentéipore, Mesenteripora.

Animaux Inconnus, contenus dans des cellules distinctes, ovales, obliques,,un peu saillantes, à ouverture subterminale, oblique, disposées régulièrement en quinconce, sur deux plans, de manière à former un polypier calcaire, fixé, subglobuleux et composé d'expansions contournées dans tous les sens, divergentes du point d'attache.

.* Espèce vivante.

Le MésENTétiPORE petite rafe, M. scobinula.

Eschara scobinula, de Lamarck, 2, p. 177, n.° 9.

** Espèces fossiles.

Le Méseistéripore de Michelin; M. Michelini, de Blainv., Collect, de Michelin. (Calc. jur. sup. de Caen.)

Le M. dédale; M. dedalœa, de Blainv., Coll. de Michelin. (Cale. jur. sup. de Ranville.)

Observ. Nous établissons ce genre pour des polypiers fossiles parfaitement conservés dans la collection de M. Michelin, et provenant du calcaire à polypiers des environs de Caen. Vus en dessus, ils ressemblent un peu à une méandrinej mais les circonvolutions qu'ils présentent sont formées par le bord libre d'expansions plus ou moins flabelliformes, contournées dans tous les sens, mais non anastomosées, et composées de deux plans serrés de cellules ovales, assez sail- lantes, assez distantes, k ouverture oblique et subtermir

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nale, et disposées assez régulièrement en quinconce. D'après eela, ces polypiers ne peuvent être des Rétépores, dont les cellules peu distinctes ne sont que sur un seul plan; ils ne peuvent être davantage des Eschares, dont ils sont évidem- ment plus rapprochés, mais dont les cellules et leur ouver- ture sont toutes différentes.

Nous avons rapporté à cette coupe générique Yeschara sco- binula de M. de Lamarck, mais seulement d'après la courte description qu'il en donne; car nous ne l'avons pas observée en nature.

Rétépobe, Retepora.

Animaux très-gréles, très-petits, a corps cylindrique^ pourvu d'une couronne de tentacules simples et filiformes, conte- nus dans des cellules très-petites, non distinctes à l'exté- rieur, contiguës, à ouverture oblongue, operculée? for- mant par leur réunion intime et sur un seul plan un po- lypier subcalcaire , foliacé ou memhraniforme , composé de rameaux anastomosés en réseau et porifères à la face interne seulement.

* Espèces viVantes.

A. En manchettes.

Le Rétépore dentelle de mer , R. cellulosao

Millepora cellulosa, Lion., Gmel., p. 0787, n.° ai ; Ellis, Coratlin., tab. 25, fig. d, D, E; Ellis et Solander, tab. 26, fig. 2. (Océan d'Europe.)

Le R. réticulé, R. reticulatao

Milltp. reticulata, Linn.

Millep, retepora. Borlase, Corn., 289, tom. 24, fig. 8. (Mers du Nord.*)

Le R. échinulé; R. echinulata, Marsigli, Hist, de la mer. (Méditerranée.)

Le R. spinifère; R. spinifera, de Blainv., Coll. de Michelin. Le R. ambigu; R. ambigua, de Lamarck, 2 , p. 7, n.° 7*

( Mers Australes ? )

Le R. violacé; R. violacea9 de Haan, Mus. de Leyde. (Ja- pon, Siebold.)

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B. En chaînes alvéolées.

Le RKTEPORE FOLÏAC£; ft. foliacea, de Haan, Mus. de Leyde. (Japon, Siebold.)

Le R. alvéolé ; R. alveolata, de Blainv., Collection de Mi- chelin.

Le R. EPINEUX ; ft. spinosa, de Blainv., Collect, de Michelin.

** Espèces fossiles.

Le R. flustriforme ; ft. Jlustriformis, Mart., Petref. Derb.r lab. 43, fig. 1 - 2. (Cale, houiller d'Angleterre.)

Le R. alongé; ft. elongata, Ure, Ruth., 329, tab. 20, fig. 3 - 4. ( Calc, houiller d'Angleterre. )

Le R. antique ; ft. antiqua, Goldfuss, Petref., tab. 9, fig. 10, a, (Calc, de trans. de l'Eiffel.)

Le R. CYATH1F0RME, ft. cyathiformis, id., ibid., fig. 11. (Du Inc Arral. )

Le R. TRès-ancien; ft. antiquissima, Defr., Dictionn. XLV, p. 285. (Calc. jur. de Valognes. )

Le R. d'Ellis; ft. Ellisii, id., ibid. ( Craie ? d'Orglandes, de la Manche. )

o Le R. frustulé ; ft. frustulata, de Lamarck, ibid., p. 184* ( Calc. tert. de la Touraine , d'Anjou. )

Le R. RAMEU,\: ft. ramosa, Defr", ibid.; Faujas, Mont Saint- Pierre, pl. 35, fig. 5 - 6. (Craie? de Maëstricht.)

Le R. FLABELLIFORME; ft. Jlabelliformis , de Blainv., Collect, de Michelin. ( Cale. tert. de Rennes. )

Le R. alvéolaire; ft. alveolaris, de Blainv., Collect, de Mi- chelin. (Cale. tert. d'Anjou.)

Le R. appliqué; ft. applicata, de Blainv., Coll. de Michelin. (Cale. tert. d'Anjou.)

Observ. Ce genre a été établi,par M. de Lamarck pour des polypiers dont Cavolini nous a fait connoître les ani- maux sous le nom de millépores, et qui en effet leur res- semblent beaucoup, en observant toutefois que le millépore dont il parle, et qui lui sert de terme de comparaison , est le M/ truncata de Linné, le seul que nous ayons conservé dans notre genre Myriapore qui correspond au Millepora de Linné. Il ne nous paroît cependant pas absolument certain qu'ils ¿oient pourvus de l'opercule qui existe dans celui-ci. Quant

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au polypier, il est aisément reconnoissable par la forme par- ticulière des cellules qui, peu ou point distinctes à l'exté- rieur, sont extrêmement petites, à orifice enfoncé, et parce qu'elles ne sont que sur un seul plan, ne s'ouvrant par consé- quent qu'à une seule face des expansions flabelliformes, cons- tamment réticulées, que forment leur agrégation in time. 11 ne faut cependant pas croire que ce soit là le caractère essentiel du genre Rétépore, comme l'a établi M. de Lamarck.

Les espèces vivantes de rétépores sont encore assez peu nom- breuses, sans doute parce qu'elles ont été mal étudiées. La- mouroux prétend que M. de Lamarck en a confondu plusieurs sous le nom de R. cellulosa, et en effet, il en existe une dans la Méditerranée, qui est toute différente de l'espèce connue par la manière dont ellfc est échinulée à sa face interne et par beaucoup plus de délicatesse.

L'espèce vivante qui constitue la seconde section, est fort remarquable, en ce que Jes expansions réticulées se rappro- chent souvent de manière à former sur le bord une succès- si on de trous alvéoliformes, analogues à ce qui existe dans les caténipores.

Les espèces fossiles sont assez nombreuses, et elles pro- viennent de terrains d'ancienneté très-différente.

M. de Lamarck a réuni à tort dans son genre Rétépore des polypiers arborescens, à cellules alvéoliformes ; ils constituent le genre Hornère de Lamouroux.

Nous avons cru devoir en éloigner aussi les deux dernières espèces fossiles de M. Goldfuss; elles ont été reportées dans le genre Idmonée.

Quant au R, ameliana de M. Defrance, nous ne pouvons dire ce que c'est; mais il est à peu près certain que ce n'est pas un rétépore.

VERTICILLIPORE , Verticillipora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules poriformes, réticulées à la surface d'espèces de lames convexes, comme imbriquées, prolifères autour d'une sorte d'axe creux, et formant dans leur ensemble un polypier calcaire, irrégu- lier, subcylindrique, arrondi aux extrémités et fixe.

Espèces. Le Vertí ci llipor^ crétacé; V. cretacea, Defrance,

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Dictionn. des sc. nat., torn. LVIII, p. 5, atlas, pl.deFoss., fig. 1,1 a, sous le nom de V. d7£llis. ( Craie.)

Le Vertîcillipore grand chapeau , V. grandipetasus.

Porite à grand chapeau , Guett., Mém., tom. 3 , pl. 14, jSg. i et 2. (Mézières. )

Observ. Ce genre a été établi par M. Defrance (loc. cit.), pour un corps organisé fossile assez informe, que nous avons observé dans sa collection. 11 est en grande partie k l'état de moule; mais quelques points sont assez bien conservés pour que nous ayons pu y reconnoitre les caractères par lesquels nous l'avons déûni et qui ne sont pas rendus dans la figure.

11 nous a semblé en effet que ce polypier, quoique d'une forme subcylindrique irrégülière en masse et dans l'état ou il est fossile , est réellement composé de lames renversées ou évasées en entonnoir, réticulées à leur surface supérieure, se succédant, s'empilant pour ainsi dire les unes dans les autres, et laissant ainsi une sorte d'axe creux qui a été rempli dans le moule. Les espèces de tubes qu'on voit dans la figure à la surface des lames sont aussi des ectypes formés dans les pores du réticule. Ceux-ci étoient-ils les véritables cellules polypifères P c'est ce que nous ne pouvons assurer. Nous ne voulons pas non plus garantir que la porite à grand chapeau de Guettard soit congénère du verticillipore crétacé; mais cela est possible.

DACTYLOPORE, Dactylopora.

Corps crétacét régulier, cylindracé, puppiforme, fistuleux, arrondi aux deux extrémités, mais percé à l'une d'elles seulement d'un orifice arrondi, au milieu d'un rebord fes- tonné, réticulé à sa surface extérieure et intérieure par un grand nombre de trous infundibuliformes, subréguliers, et percé de pores en dedans des branches du réticule.

Espèces. Le DACTYLO PORE CYLINDRACE : D. cjylindracea, de Lamk., 2, p. 189, n.* 1; Defr., Dictionn. des sc. natur., tom. XII, p. 443, et atlas, pl. des Foss., fig. 4, 4 2, b.

Releporitesj Bosc, Journ. de physiq., Juin, 1806, p. 453, pl. 1, fig. A; Lamx., Zopph., p. 44* 7 9 8.

Observ. Ce genre a été établi par Bosc et ensuite par M.

60. 26

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de Lamarck, pour un petit corÿs organisé fossile, que l'on trouve assez communément dans le calcaire tertiaire des en- virons de Parnés.

Nous avons pu en étudier un individu assez complet dans la collection de M. de Roissy : c'est un corps bien régulier, fis- tuleux, subcylindrique, arrondi et un peu plus renflé à.une extrémité, plus étroit et percé à l'autre. Son orifice terminal est parfaitement rond, et il est entouré par une sorte de bourrelet élégamment festonné à sa circonférence, du moins quand il est parfait, ce qui est assez rare. Les parois de l'es- pèce de tube qu'il forme sont assez épaisses ; elles ne sont point formées de couches, mais de cellules arrondies au mi- lieu de la partie compacte ; elles sont traversées de part en part par des trous coniques ou infundibuliformes, perpen- diculaires au plan de position et pourvues de deux orifices, l'un externe et l'autre interne. Toutes lea ouvertures exté- rieures forment, par leur réunion à la surface du corps, un réseau assez régulier, tandis que les internes sont disposées en séries circulaires et assez distantes. Les cellules sont un peu inégales, les plus grandes étant au milieu : elles dimi- nuent un peu vers les extrémités : mais outre ces trous du réticule il y a des pores bien plus petits, arrondis, qui occu- pent le milieu de ses branches et qu'on ne peut guère voir que sur des échantillons briàés. Peut-être étoient-ce là les vé- ritables cellules polypifères.

D'après cette description il sembleroit d'abord que ce corps ne peut être un polypier : il est beaucoup trop régulier pour cela, et d'ailleurs aucun polypier connu jusqu'ici n'a une cavité régulière à l'intérieur, et encore moins une ouverture commune bien circulaire, avec un bourrelet lobé tout au- tour. Aucun polypier n'a deux ouvertures terminales aux cellules qui le constituent; car certainement les trous inté- rieurs correspondent à ceux de l'extérieur, et il n'y a nul- lement deux réseaux, comme M. de Lamarck l'admet.

On peut au moins assurer que ce n'est pas un polypier encroûtant qui se seroit formé en enveloppant un corps étranger qui se seroit détruit ou décomposé, comme le pen- soit Bosc en décrivant ce corps sous le nom de rétéporite; opinion qui paroît avoir été adoptée par Lamouroux.

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. Schweigger, dans ses observations faites à la suite de son voyage dans la Méditerranée, cherche à établir que les dac- tylopores et les ovulites ne sont rien autre chose que des articulations d'une grande espèce de cellaire, analogue à la cellaire salicorne. Quelque spécieuse que soit au premier abord cette opinion, elle ne peut tenir contre un examen un peu scrupuleux. En eifet, les articulations des cellaires ne sont pas tubuleuses, mais formées d'un certain nombre de loges convergentes vers le centre. Il y a donc au point d'attache autant de trous que de loges, et non un bourrelet unique et régulier. D'ailleurs, comme dans tous les dactylopores il n'y a jamais qu'une seule ouverture commune, il faudroit donc admettre que ce sont toujours des articulations terminales. Nous avions pensé un moment que ces corps pourroient bien être des épines de spatangues, qui sont creuses et criblées de pores; mais en examinant le problème de plus près, cette idée ne peut pas se soutenir.

Ainsi donc, en faisant l'observation que les branches du réticule sont véritablement percées de pores arrondis, obli- ques, nous sommes portés à penser que les dactylopores sont de véritables polypiers, assez rapprochés des rétépores.

On ne connoît encore dans ce genre que l'espèce qui lui sert de type.

CONIPOBE , Conipora.

Animaux inconnus, formant un corps crétacé, obconique, py- riforme, creux, formé par une croûte mince, percé de trous poriformes, disposés en quinconce.

Espèce, Le C. STRIE, C. striata.

Conidyctium striatum, Goldf., Petref., p. io3 , tab. 37, fig. 1. (Des conch. arén. du calc. jur* de Baireuth.)

Ohserv. Ce genre, établi par M. de Munster sous le nom de Conulina, que M. Goldfuss a changé en celui de Conodjyc+ tium, et que nous modifions dans la dénomination de Coni- porc, beaucoup plus courte et plus en harmonie avec la no- menclature des polypiers, ne contient encore qu'un corps organisé fossile, trouvé par M. le comte de Munster dans une couche arénacée du calcaire jurassique des environs de Baireuth. Nous l'avons observé dans la collection de Bonn. IX

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ressemble à une figue un peu alongée et côtelée, sans qu'il y ait d'ouverture terminale. 11 est possible qu'il ait été fixé par son extrémité atténuée. Sa forme générale est bien régu- lière; il est entièrement creux; ses parois sont fort minces : elles sont entièrement composées de cellules quadrangulaires assez distinctes, assez régulièrement disposées par séries al- ternes, transpercées, avec une ouverture extérieure en gé- néral transverse, régulière et.un peu en trou de serrure. C'est ce qui nous fait penser que ce genre doit être rappro- ché des dactylopores.

OVUUTE, Ovulites.

Animaux inconnus, formant un corps crétacé, régulièrement oviforme ou cylindracé, creux, constamment pourvu à chaque extrémité d'une ouverture régulière, l'inférieure plus grande et marginée, parsemé de pores irréguliers , polygonaux, extrêmement fins à sa surface.

Espites. L'Ovulite perle: O, margaritula, de Lamk., 2, p. n.° 1 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 479, fig. 7 (mala); Pefr., Dictionn. des sc. natur., tom. XXXVll, p. 155 ; atlas, pl. des Foss., fig. 2, 2a. (Calcaire tertiaire de Grignon.)

L'O. ALONGEE: O. elongata, de Lamk., ibid.f n.° 2; cop. dans l'Enc. méth", pl. 479, fig. 8 (ma/a); Defr.,'ibid., fig. 3,

3 a (bona). /

Observ, Ce genre a encore été établi pa? M. de Lamarck pour de petits corps organisés fossiles qu'on trouve communément a Grignon, près Paris.

Nous avons observé un grand nombre d'individus de la pre- mière espèce dans la collection de M. Michelin, parmi lesquels s'en trouvent qui ont deux ouvertures à une extrémité, régu- lièrement placées à droite et à gauche de l'axe. Malgré cela, il nous semble encore difficile d'admettre l'opinion de M. Schweigger, qui veut que les ovulites, qu'il réunit aux dacty- lopores, soient des articulations de cellaires. Nous en avons dit la raison dans nos observations sur ce dernier genre.

Les deux espèces d'ovulites sont certainement criblées de pores extrêmement fins, et par conséquent exagérés dans les figures de l'Encyclopédie.

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Polytripe, Polylripa.

Animaux inconnus , contenus dans des cellules tubuleuses, courtes, serrées, formant par leur réunion presque intime un polypier crétacé , subcylindrique , fistuleux , percé . aux deux extrémités d'un orifice arrondi (l'inférieur plus grand que le supérieur), et criblé, en dehors comme en dedans, de pores arrondis, très-serrés et disposés en an- neaux, surtout intérieurement.

Espèce. Le Polytripe alongé; P. élongata, Defrance, Diet, des sc. nat., tom. XLII, p. 453, et atlas, pl, des Foss., fig. 1,

i a, i b. (Calcaire tertiaire de Valognes. )

Observ. Ce genre a été établi par M. Defrance pour un petit corps crétacé que Ton trouve fossile dans les terrains tertiaires.

Nous avons observé plusieurs individus dans différens états de conservation de ce joli polypier, et nous nous sommes assu- rés d'abord qu'il diffère sensiblement des dactylopores, parce que le corps fistuleux qui résulte de l'assemblage des cellules, est percé aux deux extrémités, ensuite parce que ces cellules sont véritablement tubuleuses, quoique assez courtes, ce que l'on voit fort bien à la circonférence de la grande ouverture, où elles forment une sorte de couronne divergente ; ainsi ces deux genres ne sent peut-être pas de la même famille.

M. Defrance possède dans sa collection des échantillons turbinés ou coniques, quoique tronqués aux deux extrémités, dont la structure est du reste la même et qu'il regarde comme de simples variétés : ils proviennent du calcaire grossier de Villin , près Noufle.

Ce genre a peut être quelques rapports avec les tubuli- pores ou avec les alvéolites. Cependant la réunion des cellules tubuleuses est bien autrement régulière.

VAGiNOPORE, Vaginopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules assez Régulières, hexagonales , alvéoliformes, à ouverture très - petite, ar- rondie, subcentrale, réunies en quinconce, de manière à former un encroûtement cylindrique autour d'un axe

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également cylindrique, tubuleux et formé lui-même de cellules oblongues, disposées en anneaux articulés.

Espèce. Le Vaginopore fragile; V. fragilis, Defr,, Diet, des sc. nat., tom. LV1, pag. 428 , atlas, pl. des Foss., fig. 3, ' 3 a. (Calcaire tertiaire de Pames.)

Observ. Ce genre a été établi par M. Defrance pour un fragment de polypier fossile , de quatre à cinq lignes de long sur une ligne de diamètre, et qui a été trouvé dans un calcaire grossier de Parnés.

Nous avons observé plusieurs fragmens de ce fossile dans la collection de M. Defrance, et nous nous sommes assurés que la figure qu'il en donne est assez exacte. Lercellules du tube enveloppant sont cependant représentées trop régulières, et leur forme hexagonale n'est pas rigoureusement rendue; elles sont réunies par anneaux parallèles, et chacune est percée d'un trou à l'intérieur, ce qui forme des séries circulaires en dedans.

Quant au tube intérieur, il est d'un diamètre bien plus petit que l'extérieur, en sorte qu'il y est libre et flottant* Les cellules dont il est composé ont une tout putre forme; elles sont en effet étroites, alongées comme des cannelures et bien plus hautes, en sorte qu'un anneau de celles-ci cor- respond à deux ou trois d'un cercle de celles-là. Faut-il en conclure que c'est par accident que cet axe se trouve dans le cylindre alvéolé P c'est ce qu'il est difficile d'assurer, quoique l'on ne connoisse encore rien dans les polypiers vi- vaos qui offre quelque chose d'analogue.

Larvaire, Larvaria.

Animaux inconnus, formant un corps crétacé, cylindrique, antenniforme, fistuleux, composé de grains celluliformes disposés en anneaux et laissant entre eux des séries cir- culaires de trous poriformes, arrondis, transpercés, c'est- à-dire visibles aussi bien en dehors qu'en dedans.

Espèces. La Larvaire réticulée; L. reticulata, Defrance, Dictionn. des sc. nat. XXV, p. 287. (Calc. tert. de Grignon.) La L. a manchette; L. limbata, id. ibid., n.° 2.

La L* encrinule; L. encrinula, id. ibidn.° 3.

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La LARVAIRE FRAGILE; L.fragilis, Defrance. (Coll. de terr. tert. de l'Oise.)

Observ. C'est encore un genre établi par M. Defrance pour des fragmens de petits corps organisés qu'il a trouvés dans le calcaire grossier des environs de Paris, et que, grâces à sa complaisance, nous avons pu étudier dans sa collection.

Ces corps ont véritablement quelque ressemblance avec les antennes de certains crustacés macroures. Les fragmens les plus longs sont presque tout-à-fait cylindriques; ils sont fis- tuleux et parsemés de trous régulièrement disposés en cercle, et aussi visibles en dehors qu'en dedans. Mais ces trous sont le résultat du rapprochement d'échancrures qui existent entre les grains cellulifortnes , et réellement pleins, qui composent les anneaux, du moins cela est ainsi dans la pre- mière espèce. Qhanta la dernière, ce sont bien de véritables pores, percés complètement dans le milieu de chaque anneau.

D'après cela, il est fort probable que ces corps ne sont pas des polypiers.

PALMULAIRE, Palmularia.

Animaux inconnus, formant un corps crétacé, fixé, ovale, alongé, aplati et lisse*en dessous, et garni en dessus et sur les côtés de deux séries obliques de petites côtes celluliformes, qui en denticulent les bords sans ouverture distincte.

Espèce. La PALMULAIRE DE SOLDANI; P. Soldanii, Defrance, Dictîonn. des sc. nat., t. XXXVll, p. 292 , atlas, pl. des Foss.? fig. 6, a, b, c.

Observ. C'est encore un genre établi par M. Defrance pour un petit corps fossile que nous avons pu étudier dans sa col- lection. Il est véritablement régulier ou symétrique, du moins à très-peu de chose près, plat en dessous, convexe en dessus. La face inférieure est toute, lisse et n'offre rien à remarquer, si ce n'est qu'elle étoit probablement adhérente. La supérieure au contraire est bordée de chaque côté par des espèces de loges ou de cellules qui. étant recourbées à leur extrémité la plus saillante, simulent une sorte d'orifice. Nous ne croyons cependant pas qu'il y en ait de réel; sur cette même face et

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vers l'extrémité nous avons très-bien vu, mais sur un seul in- dividu, une ouverture transverse, qui nous a paru bien régu- lière; cependant elle doit être to ut-à-fait superficielle, puis- que la section longitudinale d'un individu a montré que la masse est entièrement pleine.

En définitive, il nous semble impossible de dire ce que c'est que ce corps.

Cellépore, CelUporâ.

Animaux hydriformes, pourvus de huit tentacules simples, contenus dans des cellules complètes, bien distinctes, ur- céolées, ventrues, à ouverture terminale ronde, oper- culée, formant par leur accumulation irrégulière une sorte de polypier crétacé, fragile, comme spongieux, po- reux, appliqué ou encroûtant; et quelquefois madrépori- forme.

* Espèces vivantes.

A. Rameuses et madréporiformes. ( G. Celleporaria , Lamx. )

Le Cellépore épais : C. incrassata, de Lamk., 2, p. 171 y n.° 6 ; Marsigli, Hist, de la mer, t. Sa, fig. 15o et 151. (Médi- terranée. )

Le C. a crêtes ; C. cristata, de Lamk., ibid., n.® 6. ( Aus- tralasie. )

Le C. oculé ; C. oculata, id., ibid., n.° 4. (Australasie.)

Le C. OLIVE; C. oliva, id., ibid.y n.° 3. (Australasie.)

Le C. RAMEDx ; C. ramosa y Linn., Gmel., p. 3791, n.° 1. (Mer de Norwége.)

B. Crustiformes.

Le Cellépore ponce : C. pumicosa, Linn., Gmel., p. 3791, n.° 3; Ellis, Corallin.y tab. 27, fig./F,et tab. 3o, fig. dD; cop. dans l'Enc. méth., pl. 480, fig. 2.

Mîlleporapumicosa, Linn., Gmel., p. 3790, n.° 20; d'aprés Ellis et Solander, p. i3 , n.° 10. (Mersd'Europe.)

Le C. ovoïde; C. ovoidea y Lamx., Polyp, flex., p. 89, n.° 172, pl. 1 , fig. t y a B. (Australasie.)

Le C. de Magneville; C. Magnevilliana, id., ibid., n.° 175, pl. 1, fig. 3 , aB. (Océan.)

Le C. calyciforme; Ç. calyciformis, id., ib., n.° 182. (Océan.)

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Le CELLÉPORE ANNULAIRE) C. annularis, Pallas , Zooph., pag* 48, n.° i3*

Eschara annularis, de Moll, Esch., p. 36, fig. 49 B, C. (Mers d'Europe.)

Le C. VERRÜQÜEÜX ; C. verrucosa, Linn., Gmel*, p. 3791, n.° 4. (Mers d-Europe.)

** Espèce fossile.

Le C. mamelonné, C. mamillata, de Blainv., Collect, de M. Huot. (Du crag d'Angleterre.)

Observ. Ce genre a été proposé par Fabricius dans sa Faune du Groè'nland, mais mal caractérisé.

M. de Lamarck l'a beaucoup mieux circonscrit: cependant, ayant eu principalement égard à la nature du polypier, il a dû y faire entrer des espèces assez hétérogènes, comme le

C. spongites, qui est une véritable eschare.

Lamouroux a d'abord confondu sous ce nom un grand nombre des eschares de Moll ; mais ensuite il en a séparé les espèces madréporiformes pour former son genre Celleporaria.

Nous faisons à peu près le contraire, en regardant comme cellépores les animaux hydriformes dont les cellules urcéo- lées, complètes, calcaires, avec une ouverture terminale, operculée, s'unissent d'une manière fort irrégulière, soit en croûtes, soit en anneaux, soit même en masses arborescentes* Nous en avons étudié plusieurs espèces de nos côtes, et entre autres les C. pumicosa et incrassata, qui pourroient bien être identiques, et nous nous sommes assurés que ce genre diffère fort peu des discopores*

Bérénice, Berenicea,

Animaux inconnus, contenus dans des cellules submembra- neuses, saillantes, ovoïdes, distantes, à ouverture arron- die, subterminale, éparses irrégulièrement, quelquefois radiairement à la surface d'une sorte de croûte fort mince ou de tache appliquée ou parasite.

* Espèces vivantes.

La B. SAILLANTE; B. proeminens, Lamx., Gen* Polyp*, Supply p. 80, tab. 83, fig. 1 et 2. (Méditerranée*)

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La Bérénice ANNELEE ; B. annulata, id., ibid. , fig. 5 et 6.

La B. ECARLATE; B. coccínea, Flemm., Brit. anim., pag. 533 , n.° i32.

Cellepnra coccínea, Muller, Zoo/. Dan., tab. 1669 fig. i et 2. Discopora bispinosa, Johnson, Edimb. phil. journ., XIII, p. 222. (Mers du Nord.)

La B. HYALINE , B. hyalina.

Cellep. hyalina, Linn., Gmel., p. 3792, n.° 6; Cavolini, Polyp, marit., 3, p. 242 , fig. 8 et 9. (Mers d'Europe.)

La B. IMMERGEE; B. immersa, Flemm., ibicL, n.° i34*(Mers d'Angleterre. )

La B. UTRICULEE; B. utriculata, id., ibid., n.° 135. (Mers du. Nord.)

La B. BRILLANTE; B. nítida, id., i¿¿d., n.° 136.

Cellepora nítida, Linn., Gmel., p. 3792, n.° 7; d'après Oth. Fabr., F aun. Groenl., p. 436 , n.° 443- (Mers Boréales.)

** Espèce fossile.

La BERENICE DILUVIENNE ; B. diluviana, Lamx., Gen. Polyp., p. 81 , tab. 82, fig. i. (Calcaire jurassique de Caen.)

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux dans son Exposi- tion méthodique des polypiers pour un petit nombre d'es- pèces, a été adopté et étendu par M. Flemming. Cependant il ne diffère des véritables cellépores qu'en ce que le poly- pier, que l'assemblage des cellules forme, a pour base une sorte de croûte crétacée.

Nous avons observé plusieurs espèces de Bérénices vivantes sur les corps marins de nos mers d'Europe , mais jamais avec les animaux.

Nous ne sommes pas bien loin de croire que ces petits po- lypiers soient des jeunes âges de polypiers adultes d'autres genres.

DISCOPORE, Discopora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules complètes, sail- lantes, ouvertes par un orifice arrondi, terminal, plus ou moins tubuleux et operculé, formant par leur réunion, plus ou moins régulière sur un seul plan, une sorte de polypier appliqué, très-petit, fort mince, en forme de croûte ou de taches circonscrites.

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Espèces. te DISCOPORE VERRUQUEUX : D. verrucosa, de Lamk., Anim. sans vert., 2 , p. 165, n,° 1 ; cop* dans l'Enc. méthod.,

P1- 479" a>

Cellep. verrucosa, Linn., Gmel., p. 3791 , n.° 4. (Des mers d'Europe. )

Le D. FORNICJEN ; D. fornicina, de Lamk., ibid., n.° 3. (Aus- Iralasie. )

Le D. CRIBLE ; D. criblum, id., ibid., n.° 4.

Le D. RAPE; D. scobinata, id., ¿¿id., n.° 5.

Le D. CORIACE; D. coriacea, ¿d., ¿¿¿d., n.° 7.

F lustra coriacea, Esper, Suppl., 2, tab. 7.

Le D. ARENULE ; D. arenulata, id., ¡¿id., n.° 8.

Le D. RUDE; D. scabra, id., ¡¿id., n.° 9.

Le D. HERISSE ; D. hispida, Flemm., Brit. anim., p. 53o, n.° i32.

Le D. palmata ; D. palmata, Risso, Europ. mérid., 5 , pag. 389,n.°89.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, ne diffère du précédent que parce que Fassemblage des cellules forme un petit polypier limité ou circonscrit. Les espèces du rest'e qui le constituent, sont assez hétérogènes : aussi le D, arenulata est une flustre ; le D. coriacea est dans le même c^s~

MEMBRANIPORE , Membranipora.

Animaux hydriformes , contenus dans des céllules distinctes dans leur bord, non saillantes, fermées à leur face supé- rieure par une membrane fort mince, très-fugace^dans laquelle est percée l'ouverture, formant par leur réunion une sorte de polypier membraneux, non circonscrit, s'é- talant en lame à la surface des corps marins.

* Espèces vivantes.

Le MEMBRANIPORE RETICULE, M.' reticulata.

Discopora reticulata, de Lamk., 2 , p. 166, n.° 2; cop. dans l'Enc. méth., pl. 479, fig. 4.

Le M. PETIT-RETS, M. reticulum.

Discop, reticulum, de Lamk., 2, p. 167 , n.° 6.

Millep. reticulum, Linn., Gmel., pag. 3788, n.° 23 ; Esper,

1, p. 2O5, tab. il.

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Le MEMRRANIFORE TOILE DE MER , M. telacea.

Flustra telacea, de Lamk., ibid., p. 167, n.° 7.

Le M. froncé, M. corrúgala.

Flustra? Savigny , Égypt. zool. potyp., fig. 10-1 et 10-2. Le M. MEMBRANEUX , M. membranacea,

Flustra membranacea, Linn., Gmel.,

Le M. LNicoRNE, Ai. unicornis.

Flustra membranacea, Muller, Zoo/. Dan., tab. 117, fig. 1 et 2.

** Espèces fossiles.

Le M. ALVEOLE; M. alveolata, de Blainv. (Collect, de Mi- chelin. )

Le M. VOISIN; M. ajfinis, de Blainv. (Collect, de Michelin.) Le M. BipoNCTuÉ, AL bipunctata.

Cel'epora bipunctata, Goldf., Petref., p. 27, lab. 9, fig. 7, a,

Le M. ANTIQUE, M. anliqua.

Cellepora anliqua, id., ¿¿id., tab. 9, 'fig. 8, a, ¿.

I4e M. DENTÉ, M. dcntata.

Cellepora dentata, id., ¿¿id., tab. 9 , fig. 5, a, b,

Observ, Nous établissons cette division générique pour un certain nombre de polypiers membraneux qui sont, pour ainsi dire, intermédiaires aux discopores et aux eschares, étant toutefois plus rapprochés de celles-ci; en effet, il n'est pas certain qu'elles soient pourvues d'opercule. Ces espèces sont déjà assez nombreuses, et pourront être subdivisées en deux sections, suivant que les cellules ne forment qu'un seul plan appliqué sur les corps, ou qu'elles se relèvent en deux plans appliqués Tun contre l'autre, ce qui leur donne un aspect fo- liacé.

Fam. II. Les Pol. membr. cellariés, Cellariœa.

Animaux hydriformes, pourvus de tentacules très-fins, sépa- rés, distincts, contenus dans des cellules ovales, aplaties, membraneuses , à ouverture bilatérale , non terminale, formant par leur réunion latérale, sur un ou deifx plans, une sorte de polypier crétacé oû membraneux, limité, di- versiforme et fixé.

Ovaires externes.

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Observ. Cette famille est réellement assez particulière, en ce que les cellules plus ou moins polygonales, avec une ou- verture évidemment binaire, sont toujours disposées en lames ou plaques appliquées, soit contre des corps étrangers, soit contre une autre lame semblable, suit enfin autour d'un axe fixatif, assez bien comme dans les derniers genres de la famille précédente; mais jamais elles ne sont pourvues d'opercule.

L'ordre dans lequel les genres sont disposés, est établi sur la considération du plus grand rapprochement des eschares d'une part et des sertulaires de l'autre.

Il se pourroit que toute une division des prétendues co- quilles multiloculées appartint à cette famille et ne se com- posât que de jeunes cellaires.

Lunulite, LunuliteS.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules k ouverture su- périeure , disposées sur un seul plan en cercles concentri- ques et par rayons divergens, de manière à former un po- lypier crétacé, assez régulier, orbiculaire, convexe en des- sus, concave en dessous, et marqué de sillons rayonnans du centre à la circonférence.

' Espèces. La L. rayonnante: L. radiata, de Lamk., Anim. sans vert., 2, p. 1951; cop. dans l'Enc. méth., pl. 479? fig* 6* a, b, et atlas du Diet, des sc. nat., pl. des Foss., fig. 5, a, b.

La L. urcéolée: L. urceolata, id., ibid,; Lamx., Gen. Polyp., tab. 73, fig. 9 - 12.

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour deux petits polypiers fossiles, qui ne diffèrent des véritables ilus- tres que parce que l'assemblage des loges est libre et a une forme circonscrite assez bien déterminée.

La seconde espèce a paru assez différente à Lamouroux pour qu'il ait proposé d'en faire un genre distinct sous le nom de Cupularia; en effet, la disposition des cellules est un peu différente, et le polypier n'est pas radié.

Electre , Electra.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules membraneuses, verticales, campanulées, ciliées sur les bords, fermées par *üne membrane diaphragmatique, avec une ouverture très-

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petite et semi-lunaire, et réunies en verticilles autour d'un corps étranger ou sous forme de rameaux spiciformes.

Espèce, L'ÉLECTRE VERTICILLEE; E. verticillata, Lamx., Pol. flex., p. 121, n.° 232, pl. 2 , fig. 2, a, B.

Flustra verticillata, Linn., Gmel., p. 3828, n.° 10.

Sertularia verticillata, Esper, Zooph,, tab. 26, fig. 1 et 2.

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux pour un po- lypier qui ne difiere des autres ilustres que parce que ses cel- lules se disposent en verticilles autour des corps qu'elles en- croûtent, et qui mérite à peine être distingué de la F. pilosa, dont les cellules se disposent aussi quelquefois un peu en verticilles.

FLUSTRE, Flustra.

Animaux hydriformes, pourvus de tentacules simples, nom- breux, sur un seul rang, contenus dans des loges com- plètes , distinctes, très-plates, formées par un rebord plus épais, plus résistant, sertissant une partie membraneuse, dans laquelle est percée l'ouverture subterminale et trans- verse, se disposant régulièrement et en quinconce , de manière à former un polypier membraneux, flexible, étalé en croûte, non limité ou relevé en expansions frondescen- tes, fixées par des fibrilles radiculaires.

* Espèces vivantes.

A. Encroûtanteso

La Flustre dentée : F. dentata, Linn., Gmel., p. 3828, n.#

11 ; Ellis et Solander, p. 15 ; Ellis, Corallin., tab. 29, fig. D, JD 1. (Mers du Nord.)

La F. MEMBRANEUSE : F. membranacea, Linn., Gmel., p. 383o, n.° 5; Ellis et Solander, Zooph,, 18. (Mers du Nord.)

La F. unicorne; F. unicornis, Flemm., Brit. anim,, pag. 536, n.° 146.

F. membranacea, Muller, Zool, Dan,, 3, p. i63, tab. 117, fig. 1 et 2. (Mers du Nord.)

La F. DENTS EPAISSES ; F. crassidentata, de Lamk., 2 , p. 169, n.° 9. (Amérique méridionale.)

La F. HispiDE; F. hispida, Othon Fabric., Faun, Groenl,, pag. 430.

[page] 415

Flustra hirta, Linn., Gmel., pag. 383o, n.° 19. (Mers du Groenland.)

La Flustre likéée : F. lineata, Linn., Gmel., p. 385o, n.° 6¿ Oth. Fabr., ibid,, p. 437 , n.° 447.

Ia F-pileuse; F. pilosa, Linn., Gmel., p. 3827, n.° 3.

Eschara millepora, Ellis, Corallin., 73, tab. 3i.(Mersdu Nord. )

La F. vebticillée: F. verticillata, Linn., Gmel., p. 3828, n.° 10 ; Ellis et Solander, p. i5, tab. 4, fig. a, A.

Eschara pilosa, var. de Moll, Monogr., tab. 2, fig.6.

Sertularia verticillata, Esper, Suppl., 2 , t. 26.

Electra verticillata, Lamx., Polyp, flex., p. 121, n.° 232, pl. 2, fig. 2, a,B. (Mers du Nord.)

B. Frondescentes , à deux plans de loges.

La Flustbe foliacée; F. foliacea, Linn., Gmel., p. 38*5, n.° 1.

Eschara foliacea, Ellis, Corallin., p. 70, t. 29, fig. a, y! ,

B, C, D, E. (Mers d'Europe.)

La F. tronquée : F. trúncala, Linn., Gmel., p. 3827, n*°ai Ellis, Corallin., p. 68, tab. 28, fig. a, A, B,

Eschara securifron$, Pallas, Zooph., p. 56. (Mers d'Europe.)

La F. PAPYRACEE; F. papyracea, Ellis, Corallintab. 38 , fig. 8.

F. chartacea, Lamouroux, Polyp, flex., p. 104, n.° 198. (De la Manche.)

La F. Bi dentée; F. bi dent ata, Quoy et Gaimard , Astrolabe, Zool., msc.

La F. pyrif'orme; F. pyriformis, Lamx., iûf., p. io3, n.° 194, pl. 1, fig. 4, a, fi. ( Australasie.)

La F. céranoÏde; F. ceranoidea, id., í¿d., n.° 195. (Aus- tralasie. )

C. Frondescentes, à un seul plan de loges.

LaFlustre BOMBYCiNE: F.bombycina, Linn., Gmel., p. 3828 , n.° 9; Ellis et Solander, Zooph., p. 14, tab. 4, fig. b, BBB2. ( Mers de l'Inde et d'Amérique. )

La F. voile: F. carbassea, Linn., Gmel.; p. 3828, n.° 8; Ellis et Solander, Zooph., p. 14, tab. 3, fig. 6 et 7 ; Grant, Ëdimb. new.ph. journ. (Mer d'Écosse.)

[page] 416

D. Frondescentes, h lobes étroits et à un seul plan de loges#

Le FLUSTRE AVICULAIRE ; F. avicularis, Sowerby, Brit* mis- tellan., tab. 71.

Sertularia avicularis, Linn., Gmel., p. 3859;Ellis, Corallin tab. ao9 fig. 2 , tab. 3i, fig. 7.

Cellaria avicularis, de Lamk., ¿¿id., torn. 2, p. 141, n.° 23*

Flustra angustiloba, id., ¿¿id., p. 158 , n.° 5.

Crisia avicularis etJlustroides, Lamx., Polyp, flex., p. 141* ( Mers d'Europe. )

La F. SETACEE ; F. setacea, Flemm., Brit. anim., pag. 536, n.° 143.

F. Ellisii,ejusd.; Werner, Mém., 2, p. s5i, tab. 17, fig. 1 .** (Mer d'Écosse.)

** Espèces fossiles.

A. Encroûtantes.

La FLUSTRE mosaïque; F. tessellata, Desmarest et Lesueur, Bull, de la Soc. phil., 1814, p. 53 , pl. 2 , fig. 2, c, d. (Craie de Bologne.)

La F. a cellules carries ; F. quadrata, id., ¿¿¿d., fig. 1 o , v, x.

La F. EPAISSE; F. crassa, id., ¿¿id., fig. 1 , a, b. (Calcaire tertiaire de Grignon.)

La F. CRETACEE; F. cretacea, ¿d., ¿¿id., fig. 3, c,/l (Cal- caire tertiaire du Plaisantin.)

La F. A PETITE OUVERTURE ; F. microstoma, id., í¿id., fig. 9,1,1/. (Calcaire tertiaire de Paris.)

La F. UTRICULAIRE ; F. utricularis , id., ¿¿¿d., fig. 8, r, s. (Craie de Paris.)

B. Frondescentes, à deux plans de loges.

La FLUSTRE EN RESEAU ; F. reticulata, id., ¿¿id., fig. 4. (Cal- caire de Valognes.)

La F. BIFURQUEE; F. bifurcata, id., ¿¿¿d., fig. 6, msc. (Cal- caire tertiaire de Grignon. )

Observ. Nous avons vu, en parlant des eschares, comment M. de Lamarck avoit été conduit à en séparer un assez grand nombre d'espèces sous la dénomination de ilustres. Nous ^doptons cette distinction, comme Font fait déjà la plupart des zoologistes; mais nous la caractérisons d'une manière plus

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tranchée, en ayant égard , non pas à la nature plus ou moins calcaire des cellules, ni à leur position sur un ou deux plans, mais à leur distinction évidente à l'extérieur, par un rebord saillant, sertissant une partie plus membraneuse que le reste, dans laquelle est percée l'ouverture, à leur disposition cons- tamment régulière et en quinconce, enfin, à l'absence de ses opercules.

Ellis et Cavolini nous ont fait connoitre les animaux de quelques espèces, et celui-ci a fait l'observation qu'ils sont tout-à-fait analpgues à ceux des millépores, entendant sous ce nom le M. truncata, type de notre genre Myrïapore.

M. Grant a publié des observations fort curieuses sur ceux de la F. carbassea, qu'il paroit avoir étudiés d'une manière particulière. 4

ELZERINE , Ëlzerina.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules assez grandes, ovales-alongées, subhexagonales, rebordées, avec un tym- pan membraneux, dans lequel est percée l'ouverture qui est sigmoïde , formant par leur réunion quinconciale et circulaire, les branches et les rameaux d'un polypier mem- braneux, phytoïde, non articulé, dichotome et fixé.

Espèce. L'Elzérjne DE BLAINVILLE ; F. Blainvillii , Lamx., Pol. flex., p. 123, n.° 2 32 , pl. 2, fig. 3, aB. (Australasie.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux (loc: cit.) pour un polypier rapporté des mers de l'Australasie par Péron et Lesueur, et que nous avons étudié dans sa collection. Nous avons pu ainsi nous assurer que c'est un genre à peine dis- tinct des flustres phytoïdes, et qui n'en diffère qu'en ce que les cellules sont réunies en quinconce circulaire, comme dans le cellaria salicornia, et qu'elles sont encore plus molles ou membraneuses.

D'après M. Risso , il existe deux espèces d'elzérines dans la Méditerranée : l'une, qu'il nomme E. venusta, et l'autre, E. mutabilis ; mais s'il est vrai que leurs cellules soient éparses, il est probable qu'elles n'appartiennent pas à ce genre.

PHERUSE , Pherusa.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules ovales, ter-

60. 27

[page] 418

minées par une ouverture assez grande, saillante, tubu- leuse, disposées par séries obliques à l'une des faces seule- ment d'un polypier membraneux ou subgélatineux , lobé et frondescent, flabelliforme et fixé.

Espèce. La PHERUSE TUBULEUSE: P. tubulosa, Esper, Zooph,, Suppl., i , t. 9, fig. i et 3 ; Lamx., Polyp, flex., p. 119, n.° 231, pl. 2, fig. 20 B. o

F lustra tubulosa, Ellis et Solander, p. 17, n.° 11.

Observ. Lamouroux, en retirant le corps organisé qui est le type de ce genre des ilustres, parmi lesquelles Ellis et Solander l'avoient placé, a eu certainement raison, comme nous nous en sommes assurés en étudiant un individu dessé- ché en bon état de conservation ; mais il ne nous paroit pas aussi bien démçntré qu'il soit intermédiaire aux ilustres et aux cellaires, tant la forme des cellules est différente , puis- qu'elles sont tubuleuses.

ViNCULAiRE, Vincularía.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules ovales, sub- hexagonales , régulières, à orifice subterminal, semi-lu- naire, appliquées et réunies longitudinalement sur plu- sieurs rangs, de manière à former un polypier crétacé, cassant, en forme de baguette.

Espèces. La VINCULAIHE FRAGILE; V. fragilis, Defr., Diet, des sc. nat., tom. LVIII, pag. 214 , et atlas, pl. des Fossiles, fig. 3 , 3a, 3 b.

Glauconoma tetragona, Goldfuss, Pelrefp. 100, tab. 36,

eg. 7.

La V. MARGINEE , V. margínala.

Glaucon. margínala, Goldfuss, ibid., tab. 36, fig. 5. (Cal- caire tertiaire de'VVestphalie. )

La V. RHOMBOÏDALE, V. rhomboidalis.

Glaucon. rhomboidalis, id., ibid., fig. 6. ( Calcaire tertiaire de Westphalie. )

La V. HEXAGONE; V. hexagona, id., ibid., fig. 8, a, b.

Observ. Ce genre a été établi par M. Defrance dans l'ou- vrage cité, et adopté par M. Goldfuss sous la dénomination de Glauconoma, que nous n'avons pas dû adopter.

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Celui-ci le regarde comme fort rapproché du cellaria salicornis; mais il se pourroit qu'il le fût encore davantage des ilustres flabelliformes à deux plans de cellules ; en effet, le vincularía fragilis, que nous avons étudié dans la collec- tion de M. Defrance, pourroit bien n'être autre chose qu'une partie d'une série de cellules, provenant d'une flustre véri- table , qui se trouve fossile dans le même terrain que le Vo fragilis. M. Defrance nous a montré, à l'appui de cette opi- nion, un échantillon qui est composé de deux séries au lieu d'une seule.

CELLAIRE, Cellaria.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules régulières, hexagonales ou ovales, à ouverture transverse ou subtu- buleuse, disposées en quinconce circulaire, à la surface des articulations cylindriques, dichotomes, d'un polypier subcalcaire, phytoide, fixé par un grand nombre de tubes cornés, radiciformes.

A. Espèces à cellules hexagonales et à ouverture transverse.

( G. SALICORNIA , Cuv. )

La CELLAIRE SALICORNE : C. salicornia, Pallas, Zooph., p. 61, n.° 21 ; Ellis, Corallin., p. 60, tab. 2 3 , ûg.aA ,B,C,D.

Tubulariafistulosa, Linn., Gmel., p. 383i, n.° 3. (Mers d'Europe. )

La C. salicornioïde: C. salieornioides , Lamx., Polyp, flex., p. 127, n.° 236 ; Peliver, pl. 1 , tab. 2 , fig. 9. (Méditerranée.)

B. Espèces à cellules ovales, avec l'orifice arrondi et tubuleux.

La CELLAIRE CIERGE; C. cereoides, Ellis et Solander, Zooph., p. 26, n.° 14, tab. 5 , fig. 6, B, C, D , E.

Sertularia cereoides, Linn., Gmel., p. 3864" n"° 71, et Sert. opuntioides, p. 3863, n.° 77. (Méditerranée et mers des Indes.)

La C. DENTELEE; C. denticulata, de Lamk., ibid., p. i37> n.° 9. (Océan d'Europe.)

La C. VELUE; C. hirsuta, Lamx., iiid., n.° 254, pl. 2, fig.

4 , a£. (Mers d'Amérique.)

La C. FILIFORME; C. jiïiformis, Pallas, Zooph., p. 63 , n.°2i. Sertularia Jiliformis. Linn., Gmel., p. 3862, n. y 6. (Océan Indien. )

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La Cellaire délicate; C. tenella, de Lamk., 2, p. i55, n.° 3. (Australasie ?)

Observ, Ce genre, établi par Pallas sous le nom de Cdlu- laria, a été successivement simplifié par M. de Lamarck, et surtout par Lamouroux, qui a établi plusieurs genres à ses dépens.

Nous ne connoissons aucun auteur qui ait décrit les ani- maux d*une espèce de cellaire véritable. Pallas a fait one observation curieuse, sur la rapidité de la croissance du C. salicomia. En effet, il a trouvé des individus d'un pouce et demi de haut sur des œufs de squales encore éloignés du mo- ment de leur éclosion.

Nous avons étudié les deux espèces vivantes dans nos mers, les C. salicorhia et cereoides, mais à l'état de dessiccation. Nous ne concevons pas comment Linné a pu donner à la C. sali- cornia le nom de tubularia fistulosa ; car il n'y a rien de fis- tuleux dans sa structure : c'est cependant peut-être cette dé- nomination qui aura porté Schweigger à regarder le dacty- lopore comme une articulation de cellaire.

Aucun auteur n'en mentionne de fossiles, à moins d'adop- ter comme certaine l'opinion de Schweigger, qui prétend que les dactylopores et les ovulites ne sont que des articula- tions de cellaire; ce qui ne nous paroît pas admissible.

INTRICAIRE, lnlricaria.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules hexagones, alofl- gées, - à bords relevés, et couvrant toute la surface d'un polypier calcaire, assez solide, joncacé intérieurement, com- posé d'un assez grand nombre de rameaux cylindriques, anastomosés irrégulièrement.

Espèce, L'Intricaire üe Baveux j I. Bajocensis , Defrance, Dictionn. des sc. natur*, tom. XXIII, pag. 546, atlas, pl. des Foss., fig. 1 , 1 a ( sous le nom d'Intricaire d'Ellis ).

Observ. Ce genre a été établi par M. Defrance pour un joli polypier fossile, trouvé par M, de Gerville dans le dé- partement de la Manche. En l'observant dans la collection du premier de ces naturalistes, nous avons pu nous assurer que ce genre est véritablement fort rapproché des Cellaires,

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et surtout de la C. salicorne, par la forme de ses cellules; mais il en diffère parce qu'il n'est pas articulé et parce que pro- bablement il n'adhéroit pas par des fibrilles radiculaires.

CANDA, Canda.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules non saillantes, résistantes, subcrétacées, disposées sur deux rangs alternes et sur une face seulement de rameaux dichotomes, arti- culés , réunis par des fibrilles transverses et formant dans leur ensemble un polypier frondescent, flabelliforme et ra- diculé.

Espèce. Ia Canda arachnoïde; C. arachnoidea, Lamouroux, Polyp, flex., p. i32 , n.# 241 , pl. 2, fig. 6, a, B, C, D, et Zooph., p. 5, pl. 64, fig. 19-22.

Cellaria filifera, de Lamarck, 2, p. i56, n.° 4. (Austra- lasie. )

Observ. C 'est un genre établi par Lamouroux pour une espèce de Cellaire rapportée par Péron et Lesueur des mers Australes, que nous avons observée dans sa collection, faisant aujourd'hui partie de celle dè la ville de Caen. Les assemblages de loges ressemblent à une colonne vertébrale de poisson. Sur une des faces sont deux files de loges alternes, séparées par une crête anguleuse. Sur l'autre face on voit le dos des loges avec des filamens tubuleux, qui se portent transversa- lement d'un rameau à l'autre et qui sont analogues aux tubes radiciformes. 11 paroit que quelquefois ces fibrilles transverses manquent, comme cela a lieu dans une variété signalée par M. de Lamarck.

CABEBEE, Caberta.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules fort petites, disposées en quinconce à l'une des faces seulement des articulations, comme pinnées, d'un polypier calcaire,phy- toïde, dichotome, portant à la face dorsale la continua- tion des radicules fistuleuses, à l'aide desquelles il est fixé.

Espèces. La Cabéréb pinnée; C.pinnata, Lamouroux , ^olyp, flex., p. i3o, n,° 239.

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Cellaíria pectinatdj de Lamarck, 2, p. i38, n.# 11. (Aus- tralasie.)

La CABEBEE DICHOTOME : C. dichotoma, id., ibid., n.° 240, pl. 2, fig. 5, a, ft, C; ibid., pl. 2, fig. 2, a, ft, C.

P Cellaria barbata, de Lamarck, 2, p. 136, n.° 5. (Aus- tralasie. )

Observ. Nous avons observé le polypier sur lequel Lamou- roux a établi ce genre. 11 est réellement remarquable par la manière dont les loges sont empilées obliquement sur une face seulement du polypier qu'elles forment, et parce qu'elles sont soutenues par un faisceau de tubes radiciformes qui occu- pent la face dorsale.

La description et la figure données par Lamouroux sont tout-à-fait inexactes; le sillon qu'il représente et décrit, n'é- tant qu'une disposition des tubes radiciformes.

La cabérée pinnée de la collection de Lamouroux est toute différente de la C, dichotome.

TRICELLAIRE, Tricellaria.

Animaux hydriformes, contenus dans des cellules a ouverture ovale, à bords sessiles, terminale, et disposées sur trois rangs, composant les articulations d'un polypier phytoïde, dichotome et fixé par des fibrilles radiculaires.

Espèces. La TRICELLAIRE TERNEE , T. ternata,

Sertul. ternata, Linn., Gmel., p. 386a , n.° 75.

Cellaria ternata, Ellis et Soland,, Zooph,, p. 3o.

Crisia ternata, Lamouroux, Polyp, flex., p. 142, n.° 253. (Mers d'Écosse.)

La T. A TROIS CELLULES , T. tricythurao

Crisia tricythura y Lamouroux, ibid., n.° 2 54 > pL 3, fig. j, a, ft, C. ( Australasie. )

Observ. Cette division générique vient d'étre établie par M. Flemming, dans son ouvrage sur les animaux d'Angleterre, pour une espèce des mers d'Ecosse, qui diffère des Crisies de Lamouroux par la disposition des loges, trois à trois pour chaque articulation.

Nous n'avons observé ni l'une ni l'autre des espèces qui constituent ce genre.

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Animaux inconnus, contenus dans des cellules unies, serrées et cornues, avec un vésicule à leur ouverture, disposées sur deux rangs latéraux alternes et formant les articulations d'un polypier corné, phytoïde, dichotome et fixé par des fibrilles rad ici formes.

Espèces* L'Acamarchis néritine; A. neritina, Ellis, Corail., p. 5o , tab. 19 , fig. a, A, B, C.

Cellaria neritina, Linn., Gmel., p. 385g, n.° 34*

Sertularia neritina, Brug., Enc. méth. (Méditerranée.) L'A. dentée; A. dentata9 Lamx., Polyp, flex., pag. i35, n.° 243, pl. 3, fig. 3, A, B. (Australasie.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux, dans son premier ouvrage.

Il n'a pas été adopté par M. de Lamarck, ni par M. Flem- ming, qui le confond dans le genre suivant.

Nous n'avons observé nous-mêmes aucune des deux espèces qui le constituent; mais il nous semble qu'il diffère trop peu des véritables cellulaires pour pouvoir être admis.

Animaux hydriformes, pourvus de huit tentacules simples, et contenus dans des cellules peu ou point saillantes, di¿" posées sur deux rangs alternes et s'ouvrant sur la même face des articulations d'un polypier crétacé, phytoïde, di- chotome et fixé par des filamens radiciformes.

Espèces. La Bicellaire ciliée ; B. ciliata, Ellis, Corallin., pag. 38, tab. 20, n.° 5, fig. d, D.)

Sertularia pilosa, Linn., Gmel., p. 386o, n,° 38. (Mers d'Europe. )

La B, VELUE, B. pilosa.

Sertularia pilosa, Linn., Gmel., p. 386o , n.° 68.

La B. RABOTEDSE ¡B. scruposa, Ellis, Corallin., p. 38, tab. 20, n.° 4, fig. c, C.

Sertularia scruposa, Linn., Gmel., p. 3859, n*° 2^*

La B. épineuse; B. muricata, Lamx. , Polyp, flex., p. 140, n.° 248. (Mers du Japon.)

Bicellaire, Bicellaria,

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La BICELLAIRE RAMPANTE; B. reptans, Ellis, Corallin., p. 37, tab. 20, fig. 5.)

Sertularia reptans, Linn., Gmel., p. 386o, n.° 36.

Crisia reptans y Lamx., ibid., p. 140. (Mers d'Europe.)

La B. PLUMEUSE; B. fastigiata. (Ellis, Corallin., 33, tab. 28, "g. 1.)

Sertularia fastigiata, Linn., Gmel., p. 3858, n.° 32.

Cetlul. pluviosa, Pallas, Zooph., p. 66.

Crisia plumosa, Lamx., ibid., p. 143. (Mers d'Europe. ) La B. de Hooker , B. Hookeri.

Cellularia Hookeri, Flemming, Brit. anim., p. 389, n.° 151. (Mers d'Angleterre.)

Observ. La circonscription de cette division des cellaires est due à M. Flemming, qui lui a donné le nom de cellularia, imaginé par Pallas depuis long-temps pour toute la famille, et auquel nous proposons de substituer celui de bicellaire, emportant avec lui le caractère principal du genre.

C'étoient des crisies pour Lamouroux et ce sont des cel- laires pour M. de Lamarck.

M. Savigny, dans la planche de son grand ouvrage sur l'Égypte qu'il a consacrée aux cellaires, a fait figurer la partie solide de quatre espèces qui, étant composées de deux rangées de cellules, doivent appartenir à cette section*

CrjsiE; Crisia,

Animaux hydriformes, du reste inconnus, contenus dans des cellules terminées par une ouverture saillante, tubuleuse, et disposées sur deux rangs alternes des articulations d'un polypier phytoide, dichotome, fixé par des fibrilles radi- culaires.

Espèces. La CRISIE IVOIRE ; C. ebúrnea , Ellis, Corallin., P* 59, tab* 21 , fig. 6.

Sertularia ebúrnea^, Linn., Gmel., p. 386i,n.° 39.

CelluL ebúrnea, Pallas, Zooph., p. 75. (Mers d'Europe.)

La C. LUXEE; C. luxata, Flemming, Brit. anim., p. ¿40, n.° ¡5y. (Mers d'Angleterre.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux (loc. cit.) ; mais il a été considérablement restreint par M. Flemming,

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qui en a retranché les espèces rangées plus haut dans les genres Tricellaria et Bicellaria.

Dans un système rigoureux de nomenclature rationnelle, on pôurroit le nommer Tubicellaria,

GEMICELLAIRE , Gemicellaria.

Animaux hydriformes, contenus dans des cellules ovales , à ouverture oblique, subterminale, réunies deux à deux par le dos et formant ainsi les articulations d'un polypier phytoïde, dichotome, adhérent par des fibrilles radici- formes.

Espèces, La Gemicellaire cuirasse; G. loriculata, Ellis, Co- rallin,, p. 40, tab. 21, n.* 7, fig. b, B,

Sertularia loriculata, Linn., Gmel., p. 3858 , n.° 3i.

Cellul. loriculata, Pallas, Zooph., p. 64, n.° 22.

Crisia loriculata, Lamx., Polyp, flex. p. 140, n.° a5o. Loricaria europœa, ibid., Zooph,, p. 7.

Notamia loriculata, Flemming, JBrii. anim., p. 541, n.° 158. Gemellaria loriculata, Savigny, Égypte, Zool. (Mers d'Eu- rope. )

La G. boursette; G. Bursaria, Ellis, Corallin., 4, tab. 22, fig. a,

Sertularia bursaria, Linn., Gmel., p. 3858, n.° 3o. Cellularia bursaria, Pallas, Zooph,, p. 65.

Dynamena bursaria, Lamx., Polyp, flex., p. 179, n.° 3o2. Notamia bursaria, Flemm", ¿¿¿¿., n.® 159. ( Mers d'Europe.)

Observ, Ce genre, proposé par M. Savigny, dans les planches du grand ouvrage sur l'Égypte, sous le nom de Gemellaria, a été établi par Lamouroux, dans son tableau des genres de zoophytes, sous la dénomination de Loricaria, que M. Flemming a changée en celle de Notamia, parce qu'elle est déjà em- ployée pour un genre de poissons.

C'est véritablement un genre qui passe aux Sertulaires de la division des dynamènes et qui mérite à peine d'être con- servé.

UNICELLAIRE, Uni cellaria.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules longues à ou- verture terminale , formant une à une les articulations

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d'un polypier calcaire, phytoïde, fixé par des fibrilles radi-

culaires.

A. Espèces à cellules peu arquées. (G. EUCRATEA, Lamx.)

L'UNICELLAIRE CORNET; U. chelata, Ellis, Corallin., pag. 6j, tab. 2 2 , fig. 9, , B.

Sertularia lorie ala, Linn., Gmel., p. 386i, n.° 41.

Cellul. chelata, Pallas, Zooph., p. 77.

Eucratea chelatd* Lamx., Polyp, flex., p. 149, n.°26i.

E"/c. loricata, Flemming, Brif. anim., p. 541, n.° 161. (Mers d'Europe. )

L'U. CORNUE; U. comuta, Ellis, Corallin., pag. 57, tab. 3i, n.° 10, fig. c, C.

Sertul. comuta, Linn., Gmel., p. 3861, n.° 40.

Cellul. falcatat Pallas, Zooph., p. 76.

Eucratea comuta, Lamx", ¿¿¿¿., p. 149, n.° 260.

L'U. APPENDicoLÉE ; U. appendiculata , Lamx., Zooph. , tab. 65, fig. ii.)

Eucratea appendiculata, íi., , p. 8. (Amérique septen-

trionale. )

B. Espèce à cellules en long cornet. (G. LAFOEA, Lamx.)

L'U. cornet ; U. Lafoyi, Lamx.,Zooph., tab. 65,fig. 12-14.

Lafoea comuta, id., p. 8. (Amérique septentr.)

Observ. Cette division générique, qu'il est aisé de caracté- riser par la disposition solitaire des cellules, ainsi que par leur forme, a été partagée en deux genres par Lamouroux, sous les noms d'Eucratea et de Lafoea. Nous les avons observés l'un et l'autre dans sa collection à Caen, et nous nous som- mes assurés qu'ils différent trop peu l'un de l'autre pour être conservés.

M. de Lamarck n'a pas admis ce genre , ce qu'a fait M, Flemming.

CATENICELLE , Catenicella.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules cornées, ovales,

à orifice nonterminal, marginé, naissant l'une de l'autre,

et bout à bout ou transversalement, et formant une sorte

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de réseau ou de chaîne appliquée ou adhérente A la sur- face des corps marins.

Espèces. La CATENICELLE DE SAVIGNY; C, Savignyi, Savigny, Égypte, Zool., Polyp., pl. i3,fig.i.

La C. DIVERGENTE; C, divaricata, Lamx., Gen. Polypier, tab. 80, fig. i5, 16.

Hippothoe diyaricata, id., p. 82. (Méditerranée.)

Observ, Nous avons trouvé ce genre, indiqué par M. Savigny, dans les planches de zoologie du grand ouvrage sur l'Égypte, sous le nom de Catenaria , que nous avons modifié en celui de Catenicella; mais nous l'avons caractérisé d'après un individu que nous avons trouvé sur des productions marines de la Mé- diterranée.

C'est évidemment un genre fort voisin des unicellaires, dont il ne diffère que parce que les cellules sont appliquées et n'ont pas leur orifice terminal.

Il correspond exactement à celui que Lamouroux a nommé Hippothoe, peut-être même son H. divergente n'est-elle rien autre chose que la caténicellaire de Savigny.

MENIPEE, Meriipœa.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules ovales, à ori- fice non terminal, arrondi, disposées d'i^n seul côté, sur un seul rang, et naissant l'un de l'autre par dichotomie, de manière à former les articulations et les rameaux d'un polypier subcalcaire, phytoïde, comme paliçé et fixé par un grand nombre de fibrilles radiculaires.

Espèces. La MENIPEE CIRRHEUSE; Ai. cirrhata, Ellis et So- lander, Zooph,, tab. 4, fig. d, D,

Cellaria cirrhata, id., ibid,, p. 29, et Linn., Gmel., p. 386o, n.° 69. (Océan Indien et Méditerranée.)

La M. EVENTAIL; M,flabellum, Ellis et Solander, Zooph,, tab. 4, fig. c, C.

Cellariafîabellum, id., ibid,, p. 28, n.° 16; Linn., Gmel., p. 3862, n.° 72. (Mers des Indes orientales et occidentales.) La M. PELOTONNEE , M. jlocosa.

Sertul,Jiocosa, Linn., Gm., p. 386o,n.°7o. (Océan Indien.) La M. HYALE; M. hyalœa, Lamx., Polyp, flex., p. 259, pl. 3, fig. 4, a9 B, C, D. (Mers des Indes..)

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Observ. C'est encore un genre démembré des cellaires par Lamouroux, mais qui n'a pas été adopté par M. de Lamarck. Le fait est cependant que les polypiers qui le constituent ont une disposition assez particulière. En effet, les cellules sont plates, courtes, vésiculeuses, trifurquées à l'extrémité ou est l'orifice. A la division médiane correspond celui - ci, qui est arrondi et non terminal; les deux autres portent cons- tamment par dichotomie les ramifications formées d'une seule rangée de cp}lules, et qui, étant nombreuses, donnent au polypier un aspect touffu, assez particulier.

Ainsi c'est un genre qui, par la forme des cellules, se rapproche des caténicellaires, mais qui s'en éloigne beaucoup par la manière dont elles constituent le polypier.

ALECTO , Alecto.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules alongées, tu- buleuses, à orifice ovale, subterminal, peu saillant, nais- sant les uns des autres, souvent par dichotomie; mais tou- jours sur un seul rang et formant une sorte de réticule à la surface des corps marins.

Espèces. L'ALECTO DICHOTOME; A. dichotoma, Lau}x.,Zooph., p. 84, tab. 81, fig. 12, i3, 14. (Calcaire jurassique supé- rieur de Caen. )

L'A. RAMEUSE; A. ramea, de Blainv., Collection de M. Huot. (Craie de Meudon.)

Observ. Cette division a été établie par Lamouroux dans son ouvrage sur les genres de polypiers, p. 84, pour un petit polypier fossile, adhérent et rampant sur les térébratules, et qui est évidemment composé délogés distinctes, tubuleuses, naissant par dichotomie les unes des autres, à peu près comme dans les caténicellaires, qui sont aussi rampantes.

> Ce genre, au premier aspect, a aussi un certain nombre de rapports avec un autre, également fossile, que M. Gold- fuss a nommé Aulopore; du moins avec la première espèce, le catenipora axillaris, qui est aussi en réticule à la surface des corps; mais comme cela n'est pas certain, nous aimons mieux conserver les deux genres.

La seconde espèce a été trouvée par M. Huot sur une bé-

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lemnile de Ja craie des environs de París, et en très-grande partie comprise dans la croûte de dépôt qui enveloppe cette bélemnite, de manière à paroître en faire partie, ce qui n'est certainement pas. Cette jolie espèce est ramifiée comme certaines dichotomaires, et c'est à l'endroit des divi- sions que sont les orifices arrondis des cellules.

Fam. III. Les Pol. MEMBR. PHYTOÏDES OU les Sertü- LARIES j Sertulariœa.

Animaux hydriformes, pourvus d'un nombre un peu variable de tentacules simples, peut-être ciliés, et d'ovaires constam- ment externes : contenus dans des cellules tubuleuses ou plus ou moins dentiformes, disposées d'une manière un peu variable, et se continuant dans l'intérieur d'un tube formant une partie commune (polypier), cornée, subar- ticulée et fixée par des tubules radiciformes.

Observ. Cette famille répond à deux genres de Linnæus, Tubularia et Sertularia, qui passent l'un à l'autre d'une ma- nière insensible.

Elle est réellement fort naturelle.

Son caractère le plus tranché consiste en ce que le corps de l'animal quand il est simple, ou la partie commune à tous les individus quand il est complexe, ce qui est le plus ordinaire, est composé d'une enveloppe cornée, contenant une sorte de moelle liquide et oscillante, qui se continue dans le corps de chaque petit animal, et comme ce carac- tère principal se trouve aussi bien dans les tubulaires que dans les campanulaires et les sertulaires, nous n'avons pas dû admettre la famille que Lamouroux a nommée tubulariées, dont le type est en effet le genre Tubularia, L., autour du- quel il a groupé les genres Liagora et Galaxaura, qui sont sans doute des corallines, avec les genres Tibiana et JV¿o- meris, sur lesquels il est fort difficile de prononcer.

Ellis est bien certainement l'observateur auquel la science doit le plus sur les animaux de cette famille intéressante, qui ressemblent tellement à de petits arbuscules, qu'on les connott vulgairement sous le nom de plantes marines. Cavo- lini en a étudié la structure.

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M. de Lamarck, et surtout Lamouroux, sont les zoologistes qui se sont le plus occupés de la distribution systématique des espèces de cette famille ; mais malheureusement, n'ayant soumis à leur observation que les polypiers desséchés et non les animaux eux-mêmes, ils n'ont presque eu égard, dans l'établissement de leurs genres, qu'à la forme générale, et sur- tout à la disposition des cellules; aussi sont-ils peu limités et passent-ils pour la plupart les uns dans les autres, surtout ceux de Lamouroux.

Nous les admettrons cependant, au moins provisoirement; car nous les regardons comme étant tous à reviser.

On trouve des sertulaires dans toutes les mers : il y en a un assez grand nombre d'espèces dans les nôtres et même dans l'océan Boréal.

Leurs habitudes naturelles ont été assez peu étudiées.

La disposition des genres que nous avons adoptée est celle qui des plus simples va aux plus compliqués. Nous en pla- çons ici notre table synoptique, pour en faciliter la re- cherche.

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§. i.tT Espèces tubuleuses. (Les Tubulakiés.)

ANGUINAIRE, Anguinaria.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules subcalcaires, solitaires, tubuleuses ou en masses arquées, à ouverture fort grande, ovale, oblique, subterminale, naissant irré- gulièrement d'une tige cornée, anastomosée, rampante, à la surface des corps marins.

Espèces. L'ANGUINAIRE SERPENT; A. anguina, Ellis, Corail p. 42, tab. 22 , fig. 11 , c, C, D.

Cellaria anguina, Linn., Gmel., p. 3862, n.° 42.

Anguin. spathulata, de Lamk. , 2, p. 143, n.° 1.

./icfea anguina, Lamx., Polyp, flex., p. 153 , n.° 262 , pl. 3, fig. 6, ^4. (Mers d'Europe et d'Australasie.)

Observ. Ce genre paroit avoir été proposé presque en même temps pur Lamouroux et par M. de Lamarck, et quoique celui-là Tait peut-être publié le premier, la dénomination de celui-ci a dû prévaloir comme plus euphonique et comme rappelant davantage l'objet.

Il ne contient encore qu'une seule espèce, commune dans nos mers, et que Lamouroux regarde comme identique avec des individus rapportés des mers de l'Australasie, opinion qui auroit besoin d'être confirmée par une comparaison sur le vivant.

Quoi qu'il en soit, ce genre, que nous ne connoissons que d'après des échantillons desséchés, nous paroit avoir plus de rapports avec les tubulaires qu'avec les cellaires, puisqu'il y a une partie commune d'où s'élèvent les cellules, qui parois- sent, il est vrai, plus calcaires que dans les sertulaires en général.

Aucun observateur n'a encore parlé de l'animal.

AULOPORE , Aulopora,

Animaux inconnus, contenus dans des cellules tubuleuses, à ouverture arrondie, plus ou moins saillantes ou relevées, s'anastomosant entre elles d'une manière très-variable et formant une sorte de polypier fixé, rampant et réticulé ou relevé en masse tubuleuse.

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Espèces. L'Aulopore RAMPANT; A. serpens, Goldfuss, Petref., p. 82 , tab. 39, fig. 1, a, b, c, d.

Millepora dichotoma, Linn., Aman, acad,, 1, p. io5, tab. 4" fig. 26.

Tubipora serpens, Oth. Fabr., Faun. Groenl., p. 428.

Catenipora axillaris, de Lamk., 2, p. 207, n.° 2. (Calcaire de transition de la Suède, d'Allemagne.)

L'A. EN EPI; s picata, Goldfuss, i¿id., t. 29, fig. 3, a, b.

(Calcaire de transition de l'Eiffel.)

L'A. TUBIFORME; A. tubœformis, Goldfuss, ibid., t. 29, fig.

2 , a, 6. (Calcaire de transition de l'Eiffel.)

o L'A. CONGLOMEREE; A, conglomérala, Goldfuss, ibid., tab. 29, fig. 4, a, b. (Calcaire jurassique de Barnberg. )

L'A. COMPRIMEE; A. compressa, Goldfuss, ibid., lab. 38, %o 17- (Calcaire oolithique de Baireuth.)

Observ. Ce genre a été établi par M. Goldfuss pour un po- lypier fossile, depuis long-temps signalé par Linnæus, et qui se trouve communément dans un calcaire fort ancien de la Suède j mais que M. de Lamarck avoit confondu à tort avec ses caténipores, voisins des caryophyllîes tubuleuses.

D'après l'examen que nous avons pu faire dans la collection de M. Michelin de l'aulopore rampant et de l'aulopore conglo- méré, il nous semble que ce genre a des rapports nombreux, par sa première espèce, avec le genre Alecto de Lamouroux, et par la seconde avec les Syringopores de M/ Goldfuss. En effet, l'une est composée de loges tubuleuses ou cylindriques, rampantes, anastomosées irrégulièrement et fréquemment; les ouvertures seulement un peu saillantes et situées en général à l'endroit des bifurcations, ce qui est assez bien comme dans FAlecto, tandis que l'autre est formée de tubes épais, ver- ticaux , striés en travers, contournés irrégulièrement, avec des anastomoses transverses et remplis d'une matière diffé- rente, solide, comme cela a lieu dans les syringopores.

Les aulopores ne sont encore connus qu'à l'état fossile, et il paroit qu'ils proviennent tous de terrains fort anciens.

TIBIANE, Tibiana.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules cylindriques,

tubuleuses, à ouverture ronde, plus ou moins saillantes

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et récurrentes, situées a chaque flexion de tubes anguleu- sement flexueux, fasciculés, et réunis à la base radiculée et fixée.

A. Espèce simple.

La TIBIANE FASCICÜIJE : T. fasciculata, Lamx., Polyp, flex., pl* 7> fig* 3a; de Lamk., 2, pag. 149, n.° 2; Lamx., ibid., pag. 219, n.° 359, et Zooph., p. 16; Schweigger, Beobackt., tab, 6, fig. 55. (Australasie.)

B. Espèce rameuse. (G. SACCULINE, de Lamk.)

La TIBIANE RAMEUSE ; T. ramosa, de Lamk., ibid., n.° i.

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck, et adopté par Lamouroux, avec cette différence que le premier le place dans la famille des corallinées, tandis que le second le met avec plus de raison auprès des tubulaires; aussi leur caractéristique est-elle toute différente.

La nôtre a été faite d'après l'exameu des individus de la collection de ces deux zoologistes, et surtout d'après un bel exemplaire de la collection de Leyde. Dans l'état de dessic- cation où ils sont, c'est un tulje membraneux, fort mince, de couleur brune, cylindrique, comme plié assez régulière- ment en zigzag, avec une ouverture ronde et un peu saillante ¿chaque loge, située à chaque angle et dirigée inférieurement. Nous ignorons s'il y a des cloisons intérieures qui diviseroient la cavité du tube en autant de loges particulières qu'il y a d'ouvertures; mais cela est peu probable. Ces tubes peuvent être isolés ou réunis les uns à côté des autres, mais sans communication entre eux, si ce n'est inférieurement, où ils sont fixés par leur extrémité inférieure pointue.

Nous n'avons pas vu la seconde espèce, qui nous paroit différer assez fortement de la première, en ce qu'elle est ra* me use et que sescellules sont sacciformes.

NEOMERIS, Neomeris.

Animaux inconnus, formant un corps alongé, renflé au mi* lieu, atténué aux deux extrémités, dont l'une est fixe et composée d'un axe corné, fusiforme, un peu flexueux, portant dans toute sa moitié inférieure un très-grand nombre de petits cylindres tubuleux, très-serrés; des tubercules 60. 2$

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arrondis, granuliformes, crétacés au-dessus, et enfin des fossettes serrées en quinconce, jusque vers son extrémité supérieure, qui est libre et comprimée.

Espèce. Le NEOMERIS EN BUISSON; N. dumetosa, Lamx., Polyp.flex.,pl.7, fig. 8, a, 5; Lamx., ibid., p. 2^3, n.° 383, et Zooph., p. 19 , tab. 68, fig. 10-11. (Des Antilles.)

Observ. C'est à Lamouroux qu'est dû rétablissement de ce genre, d'après un corps organisé desséché, comprimé, dé- formé, que nous ayons vu dans sa collection, sans qu'il nous ait été possible de deviner ce que ce peut être. Nous pouvons seulement assurer que la figure et même la description qu'il en a données, sont extrêmement incomplètes et même fautives. Le milieu de la masse totale est occupé par un corps vermi- forme, atténué aux deux extrémités, et cependant élargi à chacune d'elles, et surtout à l'inférieure, par un petit disque d'attache, un peu comme on en voit dans les fucus, et qui en sert, en effet, à plusieurs individus. Ce corps central fistuleux est recouvert dans toute sa moitié inférieure par une sorte de croûte entièrement formée de petits cylindres tubuleux, ser- rés les uns contre les autres et divergens. Plus haut la croûte est composée de petits tübercùles globuleux, pédiculés, d'un blanc mat, et, enfin, le reste de l'axe est enveloppé par une autre croûte, formée par des locules ou fossettes très-ser- rées, disposées en quinconce. Au-delà, l'extrémité de l'axe est dilatée, aplatie et d'un noir assez foncé; mais, nous le ré- pétons, la dessiccation et la conservation prolongée en herbier a tellement déformé ces petits corps, dont trois naissent du même pied, que nous n'avons pu même avoir un soupçon de leurs rapports naturels. Cependant un nouvel examen d'un bel individu de la collection du Muséum nous porte à penser que c'est auprès des liagores qu'il doit être placé.

TUBULAIRE, Tubularia.

Animaux hydriformes, pourvus d'une sorte de trompe buc- cale, saillante au centre d'une couronne simple de tenta- cules ciliés et contenus dans des cellules infundibuliformes, portées à l'extrémité de longs tubes cornés, simples ou à peine bifurqués, fixés, et formant par leur assemblage peu serré une sorte de polypier radiculé.

A.

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Ebpèces indivises.

La TUBULAIRE CHALUMEAU : T. indivisa, Ellis, Corallin., tab. 16, fig, c; Linn,, Gmel., p. 3829, n.° 1.

Tumularia calamari, Pallas, Zooph,, p. 81. (Mers d'Europe.)

La T. muscoïde: T. muscoides, Ellis, Corallin., p. 45, n.° 1 , tab. 16, fig. 6; Linn., Gmel., p. 5832 , n.° 5.

Tubul, larynx, Ellis et Solander, Zooph., p. 3i ; de Lamk., 2, p. 110, n.° 2. (Mers d'Europe.)

La T. corne d'abondance: T. cornucopia:, Cavolini, Polyp., t* 9 9 fig* 11 et 12 ; Lamouroux, Polyp, flex., p. 229, n.° 367, pl. 7, fig. 6. (Méditerranée. )

La T. LAQUE; T. laccd, Quoy et Gaimard, Astrolabe, Zool", msc.

B. Espèces rameuses.

La T. RAMEUSE: T. ramosa, Ellis, Corallin., pag. 47, n.° 3, tab. 17, fig. d, A; Linn., Gmel., p. 3831, n.° 2.

Fistulosa ramosa, O th. Fabr., Faun. Groenl., p. 441, n.°45i. (Mers d'Europe.)

La T. trichoïde : T. trichoides, Ellis, Corallin., tab. 16, a; Pallas, Zooph., p. 84, n.° 41 ; Lamx., Polyp, flex., p. 23i, n.° 370. (Mers d'Europe.)

La T. PYGMEEj T. pygmœa, Lamx., ibid., p. 2Z2, n.° 372. ( Australasie. )

Observ. Ce genre, établi par Pallas et successivement adopté par la plupart des zoologistes, qui y ont compris un grand nombre d'étres tout-à-fait hétérogènes, a été réduit à peu près à ce qu'il doit être, par M. de Lamarck et par Lamouroux; cependant le premier y a encore fait entrer un byssus de' moule sous le nom de T. splachna, et le second , sous celui de T. annulata, un tube de chétopode, vivant dans la Mé- diterranée.

Définis et limités comme nous venons de le faire, les tu- bulaires forment un genre véritablement fort peu différent des campanulaires, si ce n'est par la forme moins distincte et moins renflée des cellùles. '

L'animal de la première espèce a été observé pour la pre- mière fois par Bernard de Jussieu et Guettard. Filis nous en a donné une fort bonne figure. 11 est assez remarquable

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qu'Olivi dise, au sujet de la T. ramosa, que dans cet animal on voit l'œsophage, l'estomac et le rectum, qu'il nomme l'intestin de l'anus.

La distinction des espèces porte sur la grosseur du tube et sur sa simplicité ou sa ramification*

La plupart des espèces connues se trouvent dans les mers d'Europe*

M., Risso en définit deux comme nouvelles, qu'il nomme T. hyalina et T. oaly culata; mais U est permis de douter que ce soient réellement des tubulaires*

Les tubularia fistulosa, Esper, tab. 11 ; subulata, tab. 12 ; anguina, tab* i3; compressa, tab. 14" clathrata, tab. 16, sont des œufs de malacozoaires paracéphalés*

CORYNE , Coryna.

Animaux claviformes, pourvus de tentacules linéaires, ter- minés par des suçoirs, et épars sur un corps céphaloïde, porté sur une longue tige simple ou ramifiée, et fixée verticalement.

Espèces. La CORYNE ECAILLEUSE ; C. squamata, Pallas, Spic. zool., 10, tab. 3, fig. 9.

Hydra squamata, Muller, Zool. Dan., t. 4.

Tubularia ajjinis, Linn., Gmel., p. 3634, n.° 14* (Mers d'Angleterre. )

La C* GLANDULEUSE ; C* g!andulosa, Pallas , ibid., tab. 3, fig. 8.

Coryne ajfinis, Gærtner, ibid., 10, p. 40.

Tubularia coryna, Linn., Gmel*, p. 3834, n.° i3. (Mers d'Angleterre. )

La C. MOLTICORNE; C. multicomis, Forskal, Icon., tab. 26, fig. B b.

La C. amphore; C. amphora, Bosc, Vers, 2, p. 240, pl. 22, fig. 6. ( Océan Atlantique. )

La C. sétifére; C. setífera, id,, ibid., pl. 22, fig. 7. (Océan Atlantique. )

La C. PROLIFIQUE; C. prolifica, id., ibid., pl. 22, fi g. 8* ( Océan Atlantique. )

La C. rameuse; C. ramosa, de Chamisso et Eysenhardtt Verm., tab* 3o, fig. 3, a,

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Observ. Ce genre a été établi par Gærtner dans les Spioi- iegia de Pallas et admis par presque tous les zoologistes subsé- juens. Les deux espèces principales qui le constituent parois- sent n'avoir guère été revues que par M. Flemming. D'après l'étude que nous avons pu faire de quelques échantillons que nous a donnés M. de Haan à Leyde, nous avons pensé avec Gærtner, que ce genre doit être placé à côté des tubulaires. En effet, ce naturaliste dit que le corps et le pédicule ont une enveloppe papyracée , remplie d'une matière muco-géla"- tineuse.

Quant aux trois espèces de Bosc, elles sont bien douteuses. Le clava parasitica de Gmelin, p. 3i3i, n.° 1 , appartient probablement à ce genre.

§. 2. Espèces à cellules non tubuleuses. (Les Sertularies.)

CAMPANULAIRE , Campanularia.

Animaux hydriformes, pourvus d'une couronne simple de tentacules ciliés, contenus dans des cellules urcéolées, pé- dicellées; attachées le long d'un axe commun, filiforme, rameux, volubile ou grimpant.

A. A tige simple, volubile ou rampante.

La Campanulaie grimpante ; C. volubilis, Ellis, Corallin., p. 29, n.° 20, tab. 14, fig. a A.

Sertul. uniflora, Pallas, Zooph., p. 121, n.° 70.

Sertularia volubilis, Linn., i^mel., p. 3851 , n.° 16.

Clytia volubilisy Lx., Pol.flex., p. 202, n.°340. (Mers d'Eur.) La C. SYRINGA ; C. syringa, Ellis, Corallinp. 41, tab. 14 > n.° 21 , fig. b B.

Sertularia syringa, Linn., Gmel., p. 3851, n.° 16.

Clytia syringa, Lamx., ibid., p. 202, n.°34i* (Mers d'Eur.) La C. URNIGERE : C. umigercL, Lamx., Polyp, flex., pl. 5, fig. 6, a, B, C ; id,, ibid., p. 2o3, n.° 342. (Australasie.)

La C. A GRANDES CELLULES; C. macrocythora, Quoy et Gai- mard , Uranie, Zool. ( Australasie. )

La C. rampante; C. reptans, Lamx., Gen. Polyp., tab. 67, fig. 4.

Laomedea reptans, id,, ibid., p. 14. (Australasie.)

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B. A tige simple, non volubile.

La Campanulaire ovifère; C, ovifera, Ellis, Corallin., tab. 35 , n.° 25, fig. c Ct D,

Sertularia ovifera, Linn., Gmel., p. $847, n.° 7.

Clytia ovifera, Lamx., ¿¿id. (Mers d'Europe.)

La C. RUGUEUSE ; C. rugosa, Ellis, Corallin., p.43 , tab. i5 , n.° 23, fig. a ^4.

Sertularia rugosa, Linn., Gmel., p. 3847 , n.° 7.

Clytia rugosa, Lamx., ¿¿¿d. (Mers d'Europe.)

La C. MURIQUEE ; C. muricata, Ellis et Soland., Zooph., tab. 7 , fig. 3, 4.

Sertularia muricata, Linn., Gmel., p. 3853, n.° 36. Laomedea muricata, Lamx., Gen. Polyp., p. 14, et Polyp, flex., p. 209, n.° 353. (Côtes d'Écosse.)

Observ. Ce genre a été établi presque en même temps par M. de Lamarck, sous le i>om que nous lui avons conservé, comme ayant plus de rapports avec la dénomination de Ser- tufaría, et sous celui de Clytia, par M. Lamouroux. Toute-* fois ces deux auteurs n'y comprennent pas absolument les mêmes espèces, le dernier ayant formé un genre particulier de celles ^qui, ayant les cellules bien campanulées, les ont disposées tout autrement sur la tige.

M. Flemming, dans l'ouvrage où il a admis ce genre circons- crit comme M. de Lamarck l'a fait, nous a donné des dé- tails intéressans sur la dernière espèce.

LAOMEDEE, Laomedea.

Animaux hydriformes, pourvus de tentacules ciliés au nombre de 12 et contenus dans des cellules généralement càmpanu- lées, toujours plus ou moins pédicellées, éparses sur les rameaux peu nombreux d'un polypier phytoïde, à tige simple ou complexe , fixé par un grand nombre de fibrilles radiculaires.

A. A tige simple et à cellules éparses.

Espèces, La LAOMEDEE FRDTICULEUSE J L. fruticosa, Esper, Zooph., tab. 34, fig. 1, 2.

Laomedea Sauvagii, Lamx., Polyp, flex., p. 206, n,° 546. (Océan Indien.)

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La LAOMéDÉe DE LAIR : L. Lairii, Lamx., Gen. Zooph., lab. 67, fig. 3; id., ibid., p. 14, et Polyp, flex., p. 207,0.° 348. ( Australasie. )

La L. siMPLEf L. simplex, Lamouroux, iiid., n.° 347. (Aus- tralasie. )

B. 4 /¿g* simple et à cellules alternes.

La Laomédée dichotome; L. dicho toma, Ellis, Corallin., P* 37y n. 18, tab. i3, fig* aj c.

Sertularia dichotoma, Linn", Gmel., p. 3855 , n/ 22. (Mers d'Europe. )

La L. géniculée; L. geniculata, Ellis, Corallin., p. 37, tab. 12, n.° 19, fig. b B. ^

Sertularia geniculata, Linn., Gmel., p. 3854, P*° ai* (Mers d'Europe. )

La L. antipathe ; L. antipatkes, Lamx., iid., p. 206, n.° 345, pl. 6, fig. 1 y a, B. (Australasie.)

C. A tige complexe et à cellules éparses.

La LAOMEDEE TOUFFUE; L. dumosa9 Johnson, Edimb" phiU journ. 15 , tab. 3, fig. 2,3.

Tubularia tubifex, id. ifod., p. 222.

Campanularia dumosa, Flemming, Bril. anim. (Mers d'An- gleterre. )

La L. épineuse; L. spinosa, Ellis, Corallin., p. 37, n.° 18, tab. 12 , fig. a, c.

Sertularia spinosa, Linn., Gmel., p. 3855, n.° 23. (Mers d'Europe. )

D. -4 lige complexe et à cellules alternes.

La LAOMEDEE GELATINEUSE; L. gelatinosa, Ellis, Corallin., tab. 12, fig. c C et tab. 38, fig. 3.

Sertularia gelatinosa , Linn., Gmel., p. 3851, n.° 5i.

Campanularia gelatinosa, Flemm., Edimb. phi/, journ., t. 2, p. 606, tab. 5, fig. 3. ( Mers d'Écosse. )

E. -4 lige complexe et à cellules verticillées.

La LAOMEDEE VERTICILLEE; L. verticillata, Ellis, Corallin., p. 29, tab. 14, n.9 20, fig. a -4.

Sertularia verticillata9 Linn., Gmel., p. 385i, n.° i5.

[page] 440

Clytia verticillata, Lamx., ibid*, p. 202 , n.* 33g.

Camp anularía verticillata, de Lamk., 2, p. n3, n/ 1. (Mer* d'Europe. )

La LAOMánáE OLIVATRE; L. olivacea , Lamx., Gen. Polyp.> tab. 67, fig. 1, 2.

Clytia olivaeea, ¿¿id., p. i3. (Terre-Neuve.)

Observ. Cette division générique, établie par Lamouroux, est réellement assez peu distincte des Campanulaires, quand on n'a égard qu'à la forme des cellules et peut-être même à celle des animaux; aussi MM. de Lamarck et Flemming ont-ils placé les espèces qui la constituent, dans ce dernier genre. Toutefois on peut la conserver en ayant égard à la forme du polypiér, qui est constamment arborescent, ainsi qu'au nombre des cellules plus grand et autrement disposées.

Les divisions que nous avons établies parmi les espèces, serviront au moins à les faire reconnoitre.

La plupart des Laomédées vivent dans nos mers.

M* Risso en ajoute encore trois, qu'il regarde comme nou- velles et qu'il nomme L. clegans, variabilis et viridis.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules bien distinctes, coniques, alongées ou non et presque tubuleuses, placées en série sur un seul côté des articulations d'un polypier fis- tuleux, rameux et fixé.

La Sérialaire lendigère; S. lendigera, Ellis, Corallin,, p" 43 , n.° 24, fig. b B.

Sertularia lendigera, Linn., Gmel., p. 3854, n.° 20; Cavo* lini, Polyp, mar., 3 , p. 229, tab. 9, fig. 1, 2. (Mers d'Eu- rope. )

La S. CORNUE; S. comuta, Lamx., Polyp., p. 149, n.° 260, pl. 4, fig. 1, a , B, ( Australasie. )

La S. UNILATERALE; S. unilatcralis, Lamx., Gen. Polyp** tab. 66, fig. 1,2.

Amathia unilateralism id., ibid., p. 10, et Polyp, flex., p. 160, n.° 267. (Méditerranée.)

SERIALAIRE , Serialaria.

A. Espèces à cellules partagées en groupes plus ou moins distincts.

[page] 441

La SÉRIALAIRB ALTERNE ; S. altérnala, Lamx" " Gen# Polyp*, tab. 65, fig. 18, 19.

Amathia altérnala, id., í¿íd#, p. 10, et Polyp, flex., p. 160, n.° 268. (Mers d'Amérique. )

B. Espèces à cellules en spirale continue.

La S. contournée ; S. convoluta, Lamx., ibid., n.° 269. ( Aus- tralasie. )

La S. spirale; S. spiralis, Lamx., ifcid., pl. 4, fig. 2, aB. Amathia spiralis, id., i¿id., n.° 270. ( Australasie.)

Observ. Cette division des Sertulaires a été établie pres- que à la fois par MM. de Lamarck et Lamouroux, sous des noms différens. Nous avons préféré à la dénomination d'A- mathia, employée par celui-ci, celle imaginée par M. de La~ marck, comme plus expressive et plus en harmonie avec les noms des autres genres démembrés des Sertulaires.

Nous avons étudié l'espèce commune dans nos mers, mais desséchée dans les herbiers; Cavolini (/oc. cit.) a donné des détails fort intéressans sur cette même espèce.

La S. unilateralis est une véritable Plumulaire.

Plümulaire, P tumularia.

Animaux hydrîformes, pourvus de i5 à 18 tentacules ciliés, contenus dans des cellules bien distinctes, axillaires, di- versiformes, mais constamment disposées sur un seul côté des ramilles d'un polypier fistuleux, articulé, penni forme, et fixé par un grand nombre de filamens tubuleux radi- ciformeS'

Espèceso La Plumulaie plume; P. pluma, Ellis, Corallin., p. 27, tab. 7, n.° 12, fig. b B.

Sertularia pluma, Linn., Gmel., p. 385o, n.° 12. ( Mers d'Europe. )

La P. en faux; P. falcóla, Ellis, Corallin.y p. 26, tab. 7, n.° 11, fig. a A.

Sertularia falcata, Linn., Gmel., ,p. 385o, n.° 12. (Mers d'Europe. )

La P. MYRIOPHYLLE; P* myriophylla, Ellis, Corallin., p. 28', tab. 8, fig. a A.

[page] 442

Sertularia myriophylla, Linn., Gmel., p. 38¿,8, n.° i o. ( MerS d'Europe. )

La PLUMULAIRE ÉCHINULÉE; P. echinulata, de Lamarck, 2, p. 126, n.° 6. ( Océan européen.)

La P. FRUTESCENTE ; P. frutescens, Ellis et Soland., Zooph., tab. 6, fig. a, -4 Æ

Sertularia frutescens, Linn., Gnjel., p. ¿852 , n.° 53. (Côtes d'Angleterre. )

La P. PEN N AIRE ; P. pennaria, Cavolini, Polyp* mar., 5, p. i34, tab.. 5, fig. 1-6.

Sertularia pennaria, Linn., Gmel., p. 3856, n.° 26. (Jtfé* ' 0i ter ranée.)

La P. PINNEE ; P. pinnata, Ellis, Corallin., p.. 34 j tab. 11, n.° 16, fig. a A.

Serf. pinnata, Linn., Gmel., p. 3856, n.° 24. ( Mers d'Eu- rope et de l'Inde. )

La P. SETACEE; P. setacea, Ellis, Corallin., p. j 17, tab. 38, fig. 4, P, T.

Ser/, setacea, Linn., Gmel.,p. 3856, n.° 64. (Mers d'Europe.)

La P* SECONDAIRE; P. secundaria, Cavolini, Polyp, mar., 3, p. 226, tab. 8, fig. )5 et 16.

Sert, secundaria 9 Linn., Gmel., p. 3854 > n.° 61. (Méditer- ranée. )

*La P. PENNATULE; P. pennatula, Ellis et Soland., Zooph. , tab. 7, fig. 1, 2.

Sert, pennatula, Linn., Gmel., p. 3853, n.° 55. (Mers d'An- gleterre et océan Ind. )

La P. AMATHOÏDE ; P. amathoidea, Lamx., Polyp, flex., p. 173, p.° 294. (Baie de Cadix.)

La P. BIPINNEE; P. bipinnata, de Lamarck, ibid*, n.* 7, (Océan Indien.)

La P. OBSCURE, P. obscura.

Sert, obscura, Forsk., Faim. ar., p. i3o, n.° 83.

La P. ANGULEUSE; P. angulosa, de Lamarck, ibid., n*° 8. ( Mers Australes. )

La P. KRACHIEE; P. brachiata, de Lamarck, ifcid., n.° 9. ( Mers Australes. )

La P. FRANGEE; P. fimbriata, de Lamarck, ibid.,n.° 10* ( Mers Australes. )

[page] 443

La PLUMULAIE SCABE; P. scabra, de Lamk., ibid., n.° 11.

( Mers Australes. )

La P. SILLONNEE; P. sulcata, de Lamarck, ibid., n.° i3. (Mers Australes.)

La P.filamenteuse; P. filamentosa, de Lamarck, ibid.,n.° 14, (Mers Australes.)

LaP. ARQUÉE; P. arouata, Lamx., Polyp, flex., pl. 4, fig.4.

Aglaophcnia arcuala, id. ¿¿id., p. 167. (Mers des Antilles.)

La P. EN EPI, P. spicata.

Aglaophcnia spicata, Lamx., ¿¿id., n.° 75. (Océan Indien.)

La P. FLEXÜEUSE, P. Jlexuosa.

Aglaophcnia flexuosa, Lamx., ¿¿¿d., n.° 276. (Océan Ind.)

La P. ELEGANTE , P. elcgans.

Aglaoph. elcgans, Lamx., ¿¿¿d., n.° 281. (Océan Ind.)

La P. CYPRES , P. cupressina.

Aglaoph. cupressina, Lamx., ¿¿¿d., n.° 482. (Oc. Indien.)

La P. CRUCIALE, P. crucialis.

Aglaoph. crucialis, Lamx., ¿¿¿d., n.° 285. (Australasie.)

La P. SPECIEUSE, P. speciosa.

Aglaoph. speciosa, Lamx., ¿¿id., n.° 286. Mers de Ceilan.)

La P. GLUTINEUSE, P. glutinosa.

Aglaoph. glutinosa, Lamx., ¿¿¿d., n.° .287. (Australasie.)

La P. DELICATE , P. gracilis.

Aglaoph. gracilis, Lamx., ¿¿id., n.° 288. (Oc. Ind.)

La P. HYPNOÏDE, P. hypnoidea.

Sertularia hypnoidea, Linn., Gmel., p. 3849, n.° 49" (Oc. Indien. )

Observ. Cette division des Sertulaires, qui ne repose que sur la disposition des cellules du polypier, étoit proposée par M. de Lamarck dans ses cours au jardin du Roi, avant que Lamouroux l'eût établie dans son premier travail en 1812 , et plus tard en 1816, dans son ouvrage, sous le nom d'Aglaophcnia; aussi avons-nous adopté la dénomination don- née par M. de Lamarck.

On ne connoit guères de ces animaux que trois ou quatre espèces de nos mers, et encore Ellis, qui les a décrites, ne donne-t-il pas le nombre de leurs tentacules.

Nous n'avons étudié nous-mêmes qu'une espèce vivante, la Plumulaire pinnée, très "commune dans la Manchet

[page] 444

Le nombre des espèces que nous rapportons à ce genre, ést sans doute notablement augmenté par les doubles emplois que MM. de Lamarck et Lamouroux ont dû faire, puisqu'ils ont eu, chacun de son côté, les Sertulaires rapportées des mers Australes par Péron et Lesueur; mais les caractéristiques qu'ils donnent sans figures, sont trop peu comparatives pour qu'oñ puisse aller au-delà du doute. Ils oublient même assez souvent de donner quelques détails sur la structure simple ou complexe de la tige, de manière qu'il nous a été impossible d'adopter la division établie dans ce genre par M. Flemming, en ayant égard à cette considération.

D'après les espèces que nous ayons pu étudier à l'état de des- siccation, il nous semble que ce genre est assez artificiel; car la forme et même la disposition des cellules sont souvent ex- trêmement différentes.

La distinction des espèces pourroit aussi porter sur la .fbrme des ovaires; malheureusement on ne les trouve pas toujours persistans.

Les Plumulaires ne diffèrent du reste en rien d'essentiel des autres Sertulariés.

SERTCLAIRE, Sertularia.

Animaux hydriformes, pourvus de tentacules ciliés, contenus dans des cellules sessiles, urcéolées, diversiformes et dis- posées par paires obliques sur la tige et les rameaux d'un polypier corné, fistuleux, ordinairement flexueux ou en zigzag et fixé au moyen de filamens radiciformes.

Espèces. La SERTULAIRE ZONEE : S. polyzonias, Ellis, Corallin.t p. 5, tab. 2 , n.° 3, fig. a, b, A, B; Linn., Gmel., p. 3856, n.° 25. (Mers d'Europe.)

La S. DENTEE ; S. dentata, Lamx., Polyp, flex., p. 188, n.° 315. ( Baie de Cadix.)

La S. LUISANTE; So splendens, Lamx., ibid,, n.° 3ai. (Baie de Cadix.)

La S. CYPRES : 5. cupressina, Ellis, Corallin., p. 21, tab* 3, n.° 5, fig. a, A; Linn., Gmel., p. 3847? n*° 48.

Dynamena cupressina, Flemming, Brito anim", p. 543, n.° 170. (Mers d'Europe.)

[page] 445

La Sbrtuiaire sapinette : S. abietina, Ellîs, Corail., tom. 5, tab. i, fig. b, B; Linn., Gmel., p. 3845 , n.° 5.

Dynamena abietina, Flemming, Brit, anim, y p. 543 ,.n.° 169. (Mers d'Europe.)

La S. ARGENTEE: S. argéntea, Ellis, Corallin. y p. 60, tab. 2, n.° 4, fig. c y C; Linn., Gmel., p. 3847, n.° 48.

Dynamena argenteay Flemming, ibid., n.° 171. (Mers d'Eu- rope et d'Amérique.)

La S. cüpRBS50ÏDE : 5. cupressoidea y Lepechin, Acta Petrop.y 1780, n.° 224, tab. 9, fig* 2,4; Linn., Gmel., p. 3846 , n.° 7. (Mer Blanche.)

La S. de MisàNE: S.' Misenensis, Cavolini, Polyp, mar., 3 , p. 187, tab. 7, fig. i9 2; Linn", Gmel., p. 3854, n.° 62. (Méditerranée.)

La S. rameuse : S. ramosa, Cavolini, ibid., 3, p. 160, tab. 6, fig. 1,2; Linn., Gmel., p. 3854, n.° 63. (Méditerranée,)

La S. MORiQUÉE; S. muricata, Ellis et Soland., Zooph., p. 58, tab. 7, fig. 3. (Mers d'Europe.)

La S. de Templeton; 5. Templelonis, Flemming, Edimb. phil. journ., 2 y 88. (Mers d'Angleterre.)

La S. CONFERV1FORME ; 5. conferviformis, Esper, Suppl., 2, tab. 33. ( Mers d'Europe. )

La S. deGay; S. Gayi, Lamx., Gen. Polyp., p. 12 , tab. 66, fig. 8 et 9. ( Manche.)

La S. PECTINÉE ; S.pectinata, Ellis et Soland., Zooph., p. 55? tab. 6, fig. b, B; Lamx., Polyp, flex., p. 116, n.° 3.

La S. tridentée; S. tridentota, Lamx., ibid.y n.° 312. ( Aus- tralasie.)

La S. alongée : S. elongata, Lamx., pl. 5, fig. b, B7o; id. ibid.y n.° 316. (Australasie.)

La S. grimpante; S. scandens, Lamx., ibid.y n#° 317. (Aus- tralasie. )

La S. roide; S. rigida, Lamx., ibid., n.° 319. (Australasie.)

La S. distante; 5. distans y Lamx., ibid.y n.° 3 20. (Austra- lasie. )

La S. arbrisseau : S. arbuscula, Lamx., ibid., pl. 5, fig. 4, a, By C; id., ibid.y n.° 022.

La S. mille-feuille; S. millefolium, de Lamarck, tom. 2, n*0 5. (Australasie.)

[page] 446

La Setulaibe ltcopodb; 5. lyeopodimm, de Lamarck, ¿¿id., n.° 9. (Australasie.)

La S. divergente, S. divergent, de Laaarck, n.° 8.

( Australasie.)

Observ. Ce genre, réduit par M. de Lamarck et surtout par Lamouroux et M. Flemming, ne contient plus que les es- pèces dont les cellules sessiles, presque dentiformes, ne sont pas rigoureusement opposées deux à deux, ou qui sont di- dymes obliquement; mais il faut convenir que Ton passe in- sensiblement des espèces où ce défaut d'opposition est évident, à d'autres où elle est à peu près parfaite, et alors ce sont pres- que des dynamènes. Ainsi ces deux genres sont au moins ex- trêmement voisins, s'ils ne doivent pas être tout-à-fait confon- dus, au point que ceftaines espèces, qui sont des Sertulaira pour Lamouroux, sont des Dynamènes pour M. Flemming.

La distinction des espèces de Sertulaires paroît pouvoir être établie sur la forme des cellules et sur celle .des ovaires, malheureusement il n'y en a qu'un assez petit nombre de figures et les phrases caractéristiques de MM. de Lamarck et Lamouroux sont peu comparatives.

Nos mers renferment un assez bon nombre de Sertulaires vivantes. Les mers étrangères ont été moins explorées sous ce rapport.

M. Risso en définit deux espèces qu'il regarde comme nou- velles, et qu'il nomme S. spiralis et 5. bifida.

BISERIAIRE , Biseriaria.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules turbinées, ses- siles , non saillantes, appliquées et placées à la file sur deux rangs le long des rameaux et des ramuscules d'un polypi# corné, phytoïde, fixé par des filamens radiciformes. Espèces. La Bisériaire thüia ; B. thuia, Ellis, Corallin., p. M " tab. 5, n.° 9, fig. b B.

Sertularia thuia, Linn., GmeL, p. 3848, n.° 9. (Mers d'Europe. )

La B. ARTICULEE; B. articulata, Ellis, Corallin., tab. 6* n.° 10, a A.

Sertularia articulata, Linn., Gmel., p. 3857 , n.° 27. (Mers d'Europe.)

[page] 447

Sert. lichenastrum, Lamx., Polyp, flex., 194, n.° 528. lonchitis, Ellis et Solander, Zooph., p. 42, n.° 10.

Observ. Cette division générique a été établie par M. Flemming (Brit. anim., p. 545) pour deux espèces de sertu- lariés que Lamouroux, et à plus forte raison M. de La- marck, conservoient dans les sertulaires proprement dites. Quoiqu'elle ne nous soit connue que d'après les figures d'Ellis et sans les animaux, il nous semble qu'élle est tout aussi admis- sible que la plupart de celles qui ont été proposées par les deux zoologistes François. Nous nous sommes bornés à en changer le nom Thuiaria en un autre plus significatif.

Joie, Idia.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules ovales , un peu recourbées, disposées d'une manière serrée sur deux rangs alternes, et saillantes sur les côtés des rameaux, également alternes et comprimés, d'un polypier phytoïde et fixé.

Espèce. L'Idie SQUALE-SCIE : I. pri$tis9 Lamx., Polyp, flex., pl. 5, fig. a, B, C, D, E; id., ibid., p. 200, n.° 558. (Aus- tralasie. ) #

Observ. L'établissement de ce genre est dû à Lamouroux. A en juger d'après sa figure et sa description, l'une et l'autre, fautives et incomplètes, on pourroit le croire assez distinct; mais d'après l'échantillon même qui a servi à son observa- tion et que nous avons vu dans la collection de Caen, c'est une véritable sertulaire , à cellules plus serrées, plus sail- lantes sur les côtés et alternes, ainsi que les rameaux.

Dynamène , Dynamena.

Animaux hydriformes, pourvus de douze tentacules simples, contenus dans des cellules urcéolées ou dentiformes, ses- sile*, disposées par paires ou bien régulièrement gémi- nées et saillantes le long des rameaux et de la tige d'un polypier corné, articulé, phytoïde, fistuleux et fixé au moyen de fibrilles radiculaires, rampantes.

Espèces. La Dynamène operculée ; P. operculata, Ellis, Co- rallin.y p. 21 , tab. 3 , n.° 6 , fig. b, B.

[page] 448

Sertularia operculata, Linn., Gmel., p. 3844> n*# 3. (Mers d'Europe et d'Amérique.)

La DYNAMENE BOURSETTE; D. bursaria, Ellis, Corallinn.° 8, tab. 22, fig. a A.

S¿r£. bursaria, Linn., Gmel., p. 3858, n.° 3o. (Mers d'Eu- rope. )

La D. RoiDE, D. rigida.

Serf. rigida 9 Forskal, Faun. arab,, p. i3o, n.° 85. (Mer Rouge.)

La D. tamarisque ; D. tamarisco,, Ellis, Corallin., 4, tab. 1, fig. 1.

Sert. tamarisca, Linn., Gmel., p. 3845, n.® 4. (Mers d'Eur.)

La D. fi Lieu le; D. JiUcula, Ellis et Solander, Zooph., t. 6, fig. c C.

Sertularia filicula, Linn., Gmel., p. 3853, n.° 56; Lamx. t Polyp, flex., p. 188, n.° 324. (Mers d'Europe.)

La D. brunâtre; D. fuse esc ens, Bast., Op. subsc., 1, tab. 1, fig. 6.

Sert, pinnata, Pallas, Zooph., p. i36, n.° 83.

Sert, fuscescens, Lamx., Polyp, flex., p. 195, n.°33o. (Côtes de Cornouailles.)

La D. scie, D. serra.

Sert. serra, de Lamk., 2 , p. 128 , n.° 12, et Risso, Europ. mérid., 5, p. 3n, n.° 12. (Mers d'Europe.)

La D. pin astre ; D. pinaster, Ellis et Solander, Zooph., tab. 6, fig. ¿ B.

Sert, pinaster, Linn., Gmel., p. 3853 , n.° 254. (Mers d'Europe.)

La D. d'Évan; D. Evanii, Flemming, Brit. anim., p. 544, n.° 176.

Sert. Evansii, Linn., Gmel., p. 3853, n.° 59. (Mers d'An- gleterre. )

La D. rosacée; D. rosacea, Ellis, Corallin,, p. 22, tab. 4, n.° 7, fig. -4, B, C.

Ser/, rosacea, Linn., Gmel., p. 3844, n"° (Mers d'Eu- rope.)

La D. naine; D. pumila, Ellis, Corallin., p. 23, tab. 5, n.° 8 , fig. a A.

Sert, nana, Linn., Gmel., p. 3844, 11o ° 2. (Océan Atlant.)

[page] 449

La DYNAMENE NOIRE, D. nigra, Fie mm., Brît. anim., 545, n.° 178.

Sertularia nigra, Pallas, Zooph., p. i35. (Côtes d'Angle- terre. )

La D. distante: D. distans, Lamx. Polyp.flex., pl. 5 , fig. 1, û, B; id., ibid., p. 180, n.° 5o5. (Océan Atlantique.)

La D. DISTIQUE; D. disticha, Bosc, Vers, 3, tab. 29, fig. 2.

Sert, disticha, id., ibid., p. it>i. (Océan Atlantique.)

La D. PELAGIENNE; D. pelasgica, Bosc, ibid., tab. 29, fig* 3.

Sert, pelasgica, ¿d., ibid., p. 102. (Océan Atlantique.)

La D. DIVERGENTE: D. divergens, Lamx., Polyp.flex., pl. 7., fig. 2, û, B;id., ¿¿id., p. 180, n.° 307. (Australasie,)

La D. TUR BINEE; D. turbinata, Lamx., ibid., n.° 3o6. (Aus- tralasie. )

. La D. oblique; D. obliqua, Lamx., ibid., p. 279, n.° 3o4. (Australasie.)

La D. BARBUE; D. barbata, Lamx., ibid., p. 178, n.° 5oi. (Australasie.)

La D" TUBIFORME : D. tubiformis, Lamx., Gen. Polyp., tab. 66, fig. 6 et 7 ; id., ibid., p. 12. (Australasie.)

La D.SERTULARIOÏDE; D. sertularioidea, Lamx., ¿¿¿d., n.° 299.

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux, adopté par M. Flemming, mais non par M. de Lamarck, contient Ies ser- tulaires, dont les cellules dentiformes sont exactement op- posées deux à deux; du reste, ce sont absolument les mêmes mœurs, les métnes habitudes et la même organisation. On conçoit cependant qu'il puisse servir à distinguer les espèces, et encore jusqu'à un certain point, puisque quelques-unes, dont Lamouroux fait des sertulaires proprement dites, comme les S. tamarisca, abietina, cupressina, argéntea, Jilicula, sont des dynamènes pour M. Flemming.

Nous n'avons pas assez étudié les nombreuses espèces de ce genre pour assurer sur quoi doit porter plus spécialement letir distinction ; mais la forme des cellules et des ovaires nous paroissent aussi devoir fournir les meilleurs caractères. .

On connoît des dynamènes dans toutes les mers. Les nôtres en contiennent un assez grand nombre.

60. 29

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TULIPAIRE, Tulipariao

Animaux inconnus , contenus dans des cellules sessiles ou pédiculées, disposées par paires et par petits groupes sur chaque articulation, composant un polypier, naissant d'une tige rampante.

A. Espèce dont les cellules pédicellées sont trijuguées.

(G. LIRIZOA , de Lamk.)

La TULIPAIRE TULIPIFERE ; T. tulipifera, Ellis et Solander, Zooph., tab. 5, fig. a A.

Sertul. tulipifera, Linn., Gmel., p. 3862, n.° 72. (Mers d'Amérique.)

B. Espèce dont les cellules sont sessiles et bijuguéeso

(G. PASYTHŒA, Lamx.)

La TULIPAIRE A QUATRE DENTS; 1\ quadridentata, Ellis et Solander, Zooph., tab. 5, fig. G.

Sertularia quadridentata, Linn., Gmel. , p. 3853, n.° 57. (Océan Atlantique.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux dans son Histoire des polypiers flexibles, en y comprenant les deux espèces sous le nom de Pasythœa.

M. de Lamarck n'a compris très-probablement avec raison dans son genre Tulipaire que la première espèce, qui est en effet toute différente de la seconde, par la forme des cel- Jules et par leur disposition particulière. Quant à celle-ci,

il est évident que c'est une dynamène, dont les cellules bi- juguées se serrent par petits groupes. Nous ne les connois- sons l'une et l'autre que d'après les bonnes figures d'Ellis.

ANTENNULAIRE, Antennularia.

Animaux polypiformes, pourvus de huit, tentacules, contenus dans des cellules extrêmement petites, peu distinctes, ouvertes au côté interne d'articles cil i form es, disposés en verticilles autour d'une tige simple ou peu divisée, fistu- leuse, cornée, articulée et fixée par un grand nombre de filamens radiciformes.

Espèces. L'ANTENNULAIRE SIMPLE : A. indivisa, Ellis, Corail., pag. 29, tab, 29, fig. a, Af B, C; de Lamk., 2, p. ia3.

j

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Corallin. antennina, Linn., Gmel., p. 385o, n.° 14.

Nemertesia antennina, de Lamx. , ibid., pag. 163 , n.° 271. (Mers d'Europe.)

L'Antennulaire RAMEUSE; ramosa, Ellis, Corallin., p. 3i ,

tab. 9, n.° 14, fig. 6.

Nemertesia ramosa, Lamx., iiid., n.° 273. (Mers d'Europe.) L'A. de Janin ; ^4. Janini, Lamx., Polyp, flex., pl. 4, fig. 3, A, B,C.

Nemertesia Janini, id., ibid., n.° 272. (Océan Atlantique.)

Observ. Ce genre a été établi presque en même temps par MM. de Lamarck et Lamouroux : le premier, dans ses leçons; le second, dans un Mémoire lu à l'Académie des sciences" La dénomination employée par M. de Lamarck a prévalu.

Nous n'avons pas encore étudié ces animaux vivans; mais seulement desséchés, et il nous semble que les deux pre- mières espèces sont distinctes. M. Flemming vient cependant encore de les réunir en une seule.

CYMODOCEE, Cymodocta.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules filiformes, plus ou moins longues, sétacées ou dentiformes, régulière- ment opposées deux à deux et en croix le long de tiges cornées, fistuleiises, peu rameuses, et fixées par une base mince et élargie.

Espèces. La CYMODOCEE SIMPLE : C. simplex, Lamx., Polyp, flex., pl. 7, fig. 2, a A; id., ibid., pag. 206 , n.° 357. (Côte d'Angleterre. )

La C. RAMEUSE : C. ramosa, Lamx. , ibid., pl. 7 , fig. 1, a A; id., ibid., n.° 358. (Mer des Antilles.)

La C. CHEVELUE: C. comata, Lamx., Zooph., tab* 67, fig.

12 et i3; id., ibid., p. 15 ; Flemming, Brit, anim., p. 55i, n.° 199. (Côtes d'Angleterre#)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux (loc. cil.) pour une espèce nouvelle de sertulaire, la C. ramosa, que nous avons étudiée dans sa collection et qui nous semble assez rap- prochée des antennulaires ; mais qui en diffère pour la dis- position des cellules, au nombre de deux, opposées par cha-

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que article, celles de l'article voisin étant dans une diree- tion croisée.

La C. chevelue nous paroit en être bien différente, si même c'est une sertulaire.

Quant à la C. simplex, il a été reconnu par M. Flemming, que ce n'étoit qu'un échantillon mal conservé de la campa- nularia dichotoma.

SALACIE , Salaria.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules dentiformes, très-petites, ovales, verticillées quatre à*' quatre le long des branches tubuleuses d'un polypier corné, phytoïde et fixé.

Espèce. La SALACIE A QUATRE CELLULES : S. tetracythara f Lamx., Poly, flex., pl. 6, fig. 3,a,£, C;id., ibid., p. 3i4, n.° 556. (Australasie.)

Observ. C'est encore un genre établi par Lamouroux pour une nouvelle espèce de sertulaire, qui ne diffère bien sensi- blement des autres que par la manière dont les cellules sont groupées quatre à quatre par verticilles le long de rameaux aigus et quadrifistuleux.

Nous avons observé la salacie a quatre cellules dans la col- lection de Caen.

THOA, Thoao

Animaux hydriformes, alongés, pourvus de douze tentacules simples, saillans en grande partie hors de cellules denti- formes, très-petites, peu distinctes, alternes de chaque côté des rameaux nombreux, en forme d'arêtes ; d'une tige cornée, composée de tubes entrelacés , dont les in- férieurs sont radiciformes.

Espèces. La Thoa HALECINE ; T. halecina, Ellis , Corallin. , tab. îo, fi g. a, A , B, C.

Sertularia halecina , Linn., Gmel., p. 3848, n.° 8 ; de Lamk.,

2, p. 116, n.° 16; Flemming, Brit. anim., p. 542, n.° 165. (Mers d'Europe.)

La T. DE Savigny : T. Savignii, Lamx., Polyp., pl. 6 , fig. 2 f AyB,C; id., ibid., p. 212, n.° 355.

Tubularia ramea, Linn., Gmel., p. 383i, n.° 10. (Médi- terranée. )

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Observ, Ce genre a été établi par Lamouroux dans l'ouvrage eité, et n'a été adopté par aucun zoologiste.

Nous avons étudié le polypier desséché de la première es- pece, commune dans la Manche, et en y joignant la connois- sanee des animaux que nous fournit Ellis, nous concevons que l'on puisse en former un petit groupe, distinct parla forme des cellules, en partie membraneuses et caduques, et par la structure générale du polypier.

Quant à la seconde espèce, nous doutons un peu, d'après la figure même de Lamouroux, qu'elle doive appartenir au genre Thoa ; mais est-elle exacte ?

ENTALOPHORE , Entalophora.

Animaux inconnus, contenus dans des cellules très-longues, dentaliformes, un peu courbes, à ouverture terminale ronde, éparses et hérissant toutes les parties d'un poly- pier phytoïde, peu rameux, cylindrique, non articulé et

fixé.

Espèce, L'ENTALOPHORE CELLAROÏDE; E, cellaroides, Lamx., Gen. Polyp., p. 81 , tab. 80, fig. 9- 11. (Calcaire jurassique supérieur. Caen. )

Obrv. Ce genre, établi par Lamouroux sur un corps fossile, (loc, cit,), ne nous est connu que par la description et les figu- res qu'il en a données et qui sont tout-à-fait insuffisantes pour déterminer au juste ses rapports, Cet auteur suppose qu'il doit être placé dans les sertulariés, entre les clyties et les idies : ce qui nous paroît fort peu convenable.

SOUS-CLASSE III.

Les POLYP, douteux , P. dubia.

Animaux urcéiformes, pourvus de tentacules longs, ciliés f disposés en fer à cheval au-dessus et autour de l'ouverture buccale, et naissant d'une partie commune, membraneuse.

Observ. La disposition particulière des tentacules des pe- tits animaux qui composent cette sous-classe, leur nature même, portent à croire que ce ne sont pas des actinozoaires; c'est aussi ce que tend à prouver l'existence certaine d'un au us distinct, ainsi que la forme toute particulière des corps

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reproducteurs. Mais il nous est encore impossible d'assigner positivement leur place dans la série ; et c'est ce qui nous a déterminés à les laisser provisoirement dans ce type, en en formant toutefois une sous-classe distincte.

CRISTATELLE, Cristatella.

Animaux assez courts, pourvus d'un grand nombre de. cirrhes tentaculaires, ciliés, disposés en avant en une sorte de fer à cheval, avec la bouche au milieu de ses branches, et un orifice médian à la racine du dos, naissant irrégulièrement d'une partie commune, libre et non adhérente.

Espèce. La C. VAGABONDE : C. vagans, Cuvier, Règne anim.,

3 , p. 296; de Lamk., 2, p. 97 , n.° 1 ; Roèsel, Ins., 3 , p. 539* fig. 91.

Observ. Cé genre a été proposé et établi par M. Cuvier, dans son Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des ani- inaux, et par suite dans les deux éditions de son Règne ani- mal, pour un animal observé et figuré par Roësel. M. de La- znarck l'a adopté dans les différens ouvrages qu'il a publiés, en le distinguant des polypes à panaches de Trembley, que nous décrirons ci-après, et qu'il a nommés Plumatelles, tou- tefois en reconnoissant lui-méme combien ces deux genres ont de rapports ; mais M. Raspail, dans son travail sur les al- cyonelles, inséré dans les Annales des sciences naturelles, va beaucoup plus loin , puisqu'il a cherché à établir que les genres Cristatelle, Plumatelle , Alcyonelle et Difflugie , de M. de Lamnrck, appartiennent à un seul et même animal, observé dans différens états de développement. Quoique cette manière de voir soit en grande partie probable, nous ne vou- lons cependant pas la garantir d'une manière absolue, et c'est ce qui nous porte à faire encore mention de ces genres,

PLUMATELLE , Plumatella.

Animaux courts, pourvus de deux faisceaux de cirrhes ten- taculaires, inégaux, et formant un fer à cheval, au milieu duquel est l'orifice buccal, pouvant se rétracter dans une partie gemmiforme de leur corps, et saillant à la surface d'une sorte de thallus rampant et fixé.

Espiaes. La P. a panache; P. cristata, de Lamk*

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Poljy. à panache " Trembley, Polyp., 3, pl. jo, fig. 8 et 9. Tubularia reptans, Blumenbach, 2Va*i/r., p. 440, n.° 1.

La PLÜMATELLE CAMPANÜLEE, P. campanulata.

Tubularia campanulala, Lino., Gmel., pag. 5834; Roè'sel, Jrw., 3, p. 447, t. 73 - 75 ; cop. dans l'Euc. méth., pl. 47* f

4 b.

La P. RAMPANTE, P. repens.

Tubularia repens, Linn., Gmel., p. 3835; Vaucher, Bullet, de la soc. phil., 3, pl. 19, fig. 1 - 5.

I"a P. LUCIFUGE, P. lucífuga.

Tubularia lucífuga, Vaucher, ¿¿¿i., pl. 19, fig. 6 - 10. Observ. Les animaux qui constituent ce jgenre ont été ran* gés par Blumenbach parmi les tubulaires, et c'est sous ce nom que Vaucher a publié ses observations. Mais c'est Bosc qui, le premier, a senti la nécessité de séparer les tubulaires d'eau douce des tubulires marines, et qui même a proposé le nom de Plumatelles, pour les distinguer génériquement, sans s'aper- cevoir que le genre Cristatelle de M. Cuvier pouvoit être la même chose. M. de Lamarck, en suivant Bosc, s'est borné à ajouter que les plumatelles sont fort voisines des cristatelles, ainsi que des alcyonelles, quoiqu'il les place dans des sections différentes.

Lamouroux, qui a aussi admis ce genre, dont il a changé le nom en celui de Nais, fait l'observation que le P. reptans est très-voisin de l'alcyonelle des étangs.

M. Raspail pense en effet que c'est le même animal.

Nous avons eu l'occasion d'observer, en 1826, des pluma- telles vivantes, que nous avoit envoyées M. Dutrochet, et il nous a semblé que ces petits animaux ne sont pas de véri- tables actinozoaires. En effet, les tentacules sont inégaux; ils sont disposés en deux panaches, formant une sorte de fer ¿ cheval. Nous n'avons pu y distinguer de cils.

ALCYONELLE, Alcyonella.

Animaux hydriformes, pourvus de tezrtacules assez nombreux, disposés en fer à cheval ou cercle incomplet, rétractiles dans une sorte de polypier fixé, subéreux, composé de tubes verticaux, subpentagonaux, remplis de corpuscules grani- formes.

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Espèce. L'ALCYONELLE DES ETANGS : A. stagnorum , de Lamk.,

2 , pag. 102 , n.° i ; Enc. méth., pl. 472 , fig. 5, a,b, c, d.

Alcyonium Jluviatile , Bruguière , Enc. méth., p. 24, n.° 10.

Observ. Bruguière paroît être le premier naturaliste qui ait observé la production subériforme dont M. de Lamarck a fait son genre Alcyonelle, et que celui-là rangeoit parmi les alcyons. M. de Lamarck, en l'examinant plus attentivement, crut reoonnoitre que ce prétendu alcyon étoit habité par des polypes, et il sentit fort bien sa grande ressemblance avec ses plumatelles. D'après cela il est probable que l'espèce d'éponge ' fluviatile, de laquelle Lichtenstein avoit vu sortir des crista- telles, n'étoit réellement pas une spongille , mais bien la masse alcyoniforme de l'alcyonelle. On conçoit cependant que les cristatelles , étant quelquefois libres , ont pu s'attacher sur une spongille, aussi bien que SUT celle-là. La liberté des cris- tatelles seroit prouvée par l'observation de Muller, qui, dans nne eau où il conservoit des tubulaires d'eau douce, a trouvé un petit animal qu'il a décrit et figuré sous le nom de leuco- phra heteroclita, si l'assertion de M. Raspail étoit tout-à-fait hors de doute. En effet, ce naturaliste, dans un mémoire lu à l'Académie des sciences le 27 Septembre 1827, a établi comme certain le premier doute de Muller, savoir: que ce pourroit bien être une cristatelle (tubulaire) qui auroit quitté sa cellule.

Dans notre article LEUCOFHRE de ce Dictionnaire , nous avions bien senti que cette leucophre hétéroclite appartenoit à un tout autre degré d'organisation que les autres espèces, et nous avions même pensé que ce pourroit bien être une ascidie, sans penser aux circonstances dans lesquelles Muller l'avoit trouvée.

Quant à l'alcyonelle de M. de Lamarck, MM. Raspail et Robineau Desvoidy, dans un premier mémoire, lu à l'Aca- démie des sciences, l'avoient d'abord envisagée tout autre- ment que le célèbre auteur du Système des animaux sans vertèbres. Ils cherchoient à prouver que les animaux que M. de Lamarck avoit vus sur la masse alcyoniforme, n'étoient que des parasites, et très - probablement, suivant eux, des nais ; mais depuis lors , mieux éclairé par un travail plus étendu, et fait sur des animaux frais, M. Raspail a cherché

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à démontrer que l'alcyon elle des étangs n'est rien autre chose que la plumatelle, qui n'est elle-même qu'une crista- 'telle.

Difflügie , Difflugia.

Corps très-petit, gélatineux, contractile, pourvu de tenta- cules inégaux, rétractiles, contenu dans une sorte de four- reau ovale, subspiral, prolongé en ligne droite à sa ter- minaison, et couvert de grains de sable à sa surface.

Espèce. La D. protéiforme : D. proteiformis, Leclerc, Mém. communiq. à l'Inst.; de Lamk, 2 , p. 98 ; cop. dans l'Encycl. méthod., pl. 472, fig. 1 ,a,b.

Observ, Ce genre a été proposé par M. Leclerc dans un mé- moire lu à l'Institut, il y a une douzaine d'années, mais qui n'a pas été publié, et qui n'est connu que par ce qu'en dit M. de Lamarck, et par la figure qu'il en a donnée dans l'Ency- clopédie méthodique. Cet animal est très-petit, puisqu'il a à peine un dixième de ligne de long ; il se meut avec lenteur entre les plantes qui se trouvent dans les eaux douces qu'il habite.

M. Raspail pense que, comme le leucophra heteroclita de Mul- ler ' ce n'est qu'un degré de développement d'une alcyonelle. C'est ce que nous ne pouvons décider, n'ayant pas encore eu l'avantage de voir de difílugie. M. Michaux nous a confié un petit corps brun, enroulé en planorbe et couvert de grains de sable agglutinés, qu'au premier aspect on prendroit pour une coquille. Nous supposerons volontiers que c'est un tube de difflügie : car ce ne peut être celui d'une larve de Fri- gane ou de quelque insecte voisin, qui est toujours droit; alors nous douterons un peu que la difflügie soit un simple degré de développement de la cristatelle.

DEDALE, Dedalœao

Corps ovoïde, glandiforme, pourvu de tentacules simples, .assez longs, disposés subradiairement, contenu dans des cellules de même forme, transparentes, fixées et réunies en groupes plus ou moins considérables, mais irréguliers, sur les côtés d'un axe commun, gélatineux ou membraneux,

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cylindrique, anastomosé de maniere à former une sorte de grand réseau irrégulier, non fixé.

Espèce. Le Dkpale DE MACRICE; D. mauritiana, Quoy e( Gaim., Astrolabe, Zoolog., msc.

Observ. Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour un animal bien singulier qu'ils ont découvert dans les mers de l'Isledc-France. Nous avons pu, grâces à leur com- plaisance habituelle pour nous, l'examiner dans un bon état de conservation dans l'esprit de vin, et assurer la caracté- ristique que nous en donnons. D après cet examen il nous semble que ce genre doit avoir des rapports avec les pluma* telles; en effet, la partie commune est tout-à-fait membra- neuse et nullement cornée. Elle est formée par une sorte de tube membraneux, sans moelle vivante intérieure, comme cela a lieu pour tous les Sertulariés et genres voisins. Ce tube offre un jpode de ramification fort singulier, en ce que d'es- pace en espace il se bifurque , et le plus souvent même se tri- furque, les rameaux s'anastomosant avec ceux d'une autre trifurcation. Il en résulte un grand réseau irrégulier, ayant sur les côtés de presque toutes les branches des séries de trois ou quatre polypes semblables à des bourgeons; ce réseau pa* roît être libre: quant au polype lui-même, il est recourbe dans sa loge, à peu près comme dans les eschares, et il est également formé d'une masse de tentacules, d'un œsophage, . d'un estomac entouré du foie, et d'un viscère en communi- cation avec lui, que nous pensons être l'ovaire.

SOUS-CLASSE IV.

Les POLYP, nus, P. nuda.

Corps gélatineux, très-contractile, libre, creusé d'une cavité stomacale, simple, pourvu à son entrée de cirrhes tenta- culaires, sans traces de viscères, et se reproduisant gemmes extérieurs.

Observ. Cette sous-classe est caractérisée aisément par 1* simplicité de son organisation, par l'absence de tout organ* interne ou viscère, au point qu'on n'y reconnoit pas même d'ovaire.

Elle contient dans les au tres auteurs systématiques les genre*

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Hydre, Coryne, Zoanthe et Pédicellaîrc ; mais, dans notre manière de voir, le premier genre seul lui appartient : en effet les corynes sont des sertulariés, voisins des campanu- laires; les zoanthes sont des actinies. Quant aux pédicellaires, nous n'osons encore assurer ce que c'est.

HYDRE, Hydra.

Corps en général oblong, mais très-protéiforme, pourvu à spn

exirémité buccale d'un seul rang de cirrhes tentaculaires

fort longs.

Espèces. L'HYDRE verte ; H. viridis, Trembl., Polyp. , 1, tab. i, fig. î.

H. viridissima, Pallas, Elench., 8i , n.° 3.

L'H. COMMUNE; H. grísea, Trembl., ibid., i, tab. i , fig. 2.

H. vulgaris t Pallas, ibid., p. 80, n.° 2.

L'H. brune; H. fusca, Trembl., ibid., tab. 1, fig. 5 et 4.

H. oligactis, Pallas, ibid., p. 79', n.° 1.

L'H. PALE : H.pallens, Roësel, Ins., tab. 76 et 77 ; cop. dans l'Enc. méth., pl. 68.

L'H. GELATINEUSE; H. gelatinosa , Muller , Zool. Dan., 3, p. 25, tab. 95 , fig. 3 et 2.

L'H. JAUNE ; H. lutea, Bosc, Vers, 2, p. 236 , pl. 22, fig. 2.

L'H. corynaire; H. corynaria, Bosc, ibid., fig. 3.

Observ. Ce genre, dont la découverte est due à Leu\Ven- boeck, et l'histoire naturelle à Trembley, a été établi par Linné, du moins pour la dénomination qu'il a substituée à celle de polype, imaginée par Réaumur, et ensuite adopté par tous les zoologistes. Gmelin est le seul qui ait placé un assez grand nombre d'actinies parmi les hydres, mais dans une section particulière.

Depuis le milieu du dernier siècle, où l'histoire de ces sin- guliers animaux fut enrichie des travaux successifs de Trem- bley, Réaumur, Roësel, Schæfifer, Bonnet, Spallanzani, les naturalistes y ont ajouté peu de chose* Nous avons cru re- marquer que, dans l'hydre verte, les gemmes reproducteurs poussent toujours au même endroit, au point de jonction de la partie creuse et de celle qui ne l'est pas. Mais M. Van der Hoëven, professeur à Leyde, nous a dit avoir fait des obser-

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vations contradictoires, peut-être est-ce sur une espèce diffé- rente. Nous trouvons en effet que Pallas, qui dit de la plu- part que les bourgeons naissent de toutes les parties du corps, rapporte de la première (Hydra oligactis), qu'ils ne sortent que de la partie voisine de la queue, et jamais de celle-ci.

La distinction des espèces d'hydres est assez difficile, et ne nous paroît pas encore suffisamment assurée. Aussi dou- tons- nous un peu des deux espèces marines établies par M. Bosc.

CLASSE Y.

Les ZOOPHYTAIRES, Zoophylaria.

Corps assez gros, un peu diversiforme , pourvu d'une cou- ronne simple de tentacules pinnés en nombre déterminé, avec les ovaires internes.

Observ. Cette classe, composée d'animaux généralement plus gros que ceux de la précédente, est aisément caracté- risée par les tentacules, qui sont toujours en nombre déter- miné, ordinairement de huit sur un seul rang, et plus ou moins pinnés. Leur organisation paroît aussi être un peu plus compliquée, et surtout que celle des hydres; aussi ont-ils tous un ovaire distinct, et cet ovaire est-il interne. On con- çoit donc que ces êtres puissent être remontés dans l'échelle animale. Les uns sont simples, d'autres sont seulement ag- grégés; mais la plupart au contraire sont réunis organique- ment sur une partie commune, vivante en elle-même, à peu prés comme les bourgeons d'un arbre font partie de la tige de cet arbre dans une dépendance limitée. C'est ce qui nous a fait réserver à cette classe seule le nom de zoophytaircs, voulant dire par là que ce sont des animaux qui jouissent de toutes les facultés de l'animalité, mais liés entre eux par une partie commune vivante, et s'accroissant à la maniere des plantes.

Nous partagerons cette classe en deux familles, d'après la considération de la séparation ou de la réunion des indi* vid us.

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minimaux polypiformes, à ovaires internes, pourvus de huit tentacules pinnés, contenus dans des espèces de loges cy- lindriques, alongées, calcaires ou coriaces, à ouverture ronde, tout-à-fait terminale, fixées à la base et sans partie commune, formant un véritable polypier.

Observ. Cette petite famille est véritablement assez particu- lière, quoiqu'au premier aspect elle offre quelque ressem- blance avec éertaines espèces d'actinies, et entre autres avec celles dont Lamouroux a fait son genre Palÿthoé. Les ani- maux qui la constituent ont pour caractère d'être pourvus de huit tentacules pinnés, comme tous ceux de la dernière famille des zoophytaires -, mais ils en diffèrent en ce qu'ils sont plus ou moins solitaires, et que par conséquent il n'y a jamais de partie commune ou de polypier proprement dit. Leur enveloppe, ou mieux la partie inférieure de leur corps dans laquelle peut rentrer la supérieure, est en général co- riace, et est soutenue dans son intérieur par des acicules si- liceux ou calcaires comme cela a lieu dans tous les lobulaires et même dans les pennatulaires. Leur corps est toujours long, cylindrique et plus ou moins cannelé, du moins dans l'état de dessiccation.

Le tubipore fait exception parmi les autres genres, en ce que son enveloppe est calcaire ; mais cependant elle est d'une structure toute différente de celle des véritables polypiers calcaires. Au reste, l'animal est tout semblable à celui des télestes.

$o i.*r Enveloppe charnue*

CUSCUTAIRE , Cuscutaria.

Animaux pourvus de huit tentacules ciliés régulièrement, contenus dans des cellules ovales, attachées alternativement vers l'extrémité des articulations, constituant une tige fis- tuleuse, rampante, simple et tortueuse.

Espèce. La CUSCUTAIRE CUSCUTE; C. cuscuta, Ellis, Corallin, % p. 28, tab. 14, fig. 2, by c.

Sêrtularia cuscuta, Linn., Gmel., p. 3852, n.° 18.

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IValkeria cuscuta, Flemm., IVern. Mem.^ 4, p. 485, tab.

i 5, fig. 1. (Mers d'Europe.)

Observ. Ce genre , établi par M. Flemming sous le nom de IValkeria, ne nous est connu que par ce qu'a dit Ellis de la S. cuscuta, et surtout par les observations que le premier de ces naturalistes a insérées dans les Mémoires de la Société Wernérienne. Les polypes n'ayant que huit tentacules régu- lièrement ciliés, il nous semble qu'il doit appartenir à la fa- mille des tubipores. Cependant e'est ce que nous ne voudrions pas positivement assurer.

M. Flemming réunit aussi dans son genre Walkeria les Ser- tularia uva et spinosa de Linnæus ; mais nous avons cru devoir les conserver dans les campanulaires.

Téleste, Telesto. '

Corps polypiforme, pourvu de huit tentacules pinnés? sor- tant de l'extrémité de tubes crétacéo-membraneux, plus ou moins marqués de huit cannelures longitudinales, et formant par leur réunion une sorte de polypier phytoïde ou rameux et fixé.

Espèces. Le TELESTE JAUNE; T. lutea, Lamx., Polyp, flex., p. 284, n.° 374. (Australasie.)

Le T. ORANGE; T. aurantiaca, Lamx., ibid.y pl. 7, fig. 6 ; id., ibid.y n.° 874.

Synoicum aurantiacum? de Lamk., 3, p. 98. (Australasie.) Le T. pélagique; T. pelasgica, Bosc, Vers, 3, pl. 5o, íg. 6 et 7.

Alcyonium pelasgicum, id. y ibid., p. i3j.

Synoicum pelasgicum y de Lamk., ibid.y n.° 3. (Océan At- lantique.)

Le T. ALBURNE , T. alburnum.

Alcyon alburnum, Linn., Gmel., pag. 38i6, n.° 21 ; Pallas, Zooph., Elench., p. 246, n.® 201. (Océan Indien.)

Observ. C'est à Lamouroux qu'est dû la proposition et la dénomination de ce genre, qu'il place dans son ordre des tubulariées, par la raison que les polypes devoient être à l'extrémité des tubes; mais n'ayant connu que le polypier desséché, il n'a pu ni le définir convenablement, ni sentir

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aes rapports véritables; aussi il a encore conservé dans les alcyons, sous le nom d'A. alburnum, un animal qui appartient évidemment à ses télestes.

M. de Lamarck, qui n'a pas adopté ce genre , en a con- fondu les espèces, il est vrai, avec un point de doute, dan" le genre Synoïque de Phipps, qui est un ascidien agrégé.

Nous avions observé depuis long temps un petit échantillon de téleste orangé, mais desséché, et nous n'avons connu net- tement ses rapports naturels qu'en examinant un animal rap- porté dernièrement par MM. Quoy et Gaimard, et que nous allons ranger parmi les cornulaires de M. de Lamarck.

Nous avons examiné la seconde et la troisième espèce dans la collection de Lamouroux : ce sont certainement des ani- maux de çe genre et des espèces différentes.

CORNOLAiRE, Cornularia.

Animaux claviformes, pourvus de huit tentacules pinnés, dis- posés sur un seul rang, contenus dans des loges infundibu- liformes, redressées, ouvertes à l'extrémité et se continuant par la base avec une partie commune, rampante ou adhé- rente.

Espèces. La Cornulaibe ridée: Ç. rugosa, Cavolini, Polyp, mar., tab. 9, fig. 11 et 12 ; de Lamk., 2 , p. 112 , n.° 1.

Tubularia cornucopiœ, Linn., Gmel., p. 383o, n.° 9. (Mé^ diterranée.)

La C. THALASSIANTHOÏDE , C. thalassianlhoidea.

Zoantha thalassianlhoidea , Lesson, Voyage de Duperrey, Zoophytes, n.° 1, fig. 2.

La C* FLEURIE, C.Jloridea.

Actinantha Jlorida, id., ibid., n.° 1, fig. 3.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, a été adopté par Lamouroux, et l'un et l'autre l'ont placé dans la famille des sertulariées ; mais il est évident que, d'après ce qu'en dit Cavolini, il a les plus grands rapports avec le genre suivant, dont il ne diffère peut-être même que par présence d'une partie commune à tous les polypes.

Les deux espèces nouvelles, observées par MM. Lesson et Garnot, nous semblent avoir été à tort rapportées à la famille des Actinies. Quoique nous ne les connoissions que d'après

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les figures citées, il est évident que ce sont des Cornulaires, et nullement des Zoanthes dont les tentacules ont une tout autre forme.

Quelques Isaures de cette famille appartiennent peut-être aussi à ce genre. /

CLAVÜLAIRE, Clavularia.

Animaux oviformes, claviformes, pourvus d'une bouche cen- trale , entourée de huit tentacules pinnés, et sortant de tubes claviformes, alongés, substriés, subpédiculés, fixés et agglomérés en nombre variable à la surface des corps marins.

Espèces. La CLAVÜLAIRE VERTE ; C. viridis, Quoy et Gai- mard , Astrolabe, Zool., msc. ( Australasie. )

La C. VIOLETTE; C. violacea., id. ¡ibid. (Vanicoro.)

Observ. Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour des animaux qu'ils'ont rencontrés dans les mers Aus- trales, fixés sur les corps submergés, à la manière des acti- nies; mais qui sont évidemment fort rapprochés des télestes et des tubipores.

Il est même fort possible qu'ils ne diffèrent pas généri- quement des premiers, et encore moins peut-être des cornu- laires; mais ces animaux n'étant connus que desséchés, nous avons préféré les tenir séparés provisoirement.

$. 2. Enveloppe calcaire.

TÜBIPORE, Tubipora.

Animaux cylindriques, pourvus de huit tentacules pinnés et contenus dans des tubes minces, membraneux, enveloppés de tubes calcaires, cylindriques, verticaux, à ouverture parfaitement ronde et se réunissant en masse plus ou moins considérable, irrégulière et fixée? constituant une sorte de polypier.

Le TÜBIPORE MUSICAL Ï T. musicalis, Quoy et Gaimard, Uranie, Zool., pl. 88, fig. A, B, C, D, E, F, G, H, I, X, L, M; Linn., Gmel., p. 3753, n.° 1.

Tub. purpurea, Pallas, Zooph., p. 339. (Océan Indien.)

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OhUr?. Ce genre, établi sur le polypier seulement par Lin* næus et adopté par tous les zoologistes subséquens, a pu être plus nettement caractérisé, et surtout considérablement res- treint depuis qu'on en a observé l'animal. Ellis et Solander avoient depuis long-temps donné une figure dès polypes des- séchés, lorsque Péron et Lesueur, dans le Voyage aux Terres australes, publièrent quelques nouveaux détails, que M. de Chamisso a regardés comme erronnés. Enfin MM. Quoy et Gaimard ayant rapporté d'assez grands morceaux de tubi~ pore avec les animaux conservés dans l'esprit de vin, M. Des- longchamps a pu nous les faire connoitre d'une manière suffi- sante, comme nous nous en sommes assurés sur des échantil- lons que nous avoient bien voulu donner aussi MM. Quoy et Gaimard. Aussi c'est bien à tort que quelques zoologistes ont supposé que les tubipores musiques dévoient être hdbitéé par des animaux semblables aux sabelles du par quelque anne-* tide, comme le disent Schweigger et Lamouroux.

Fam. II. Les CORAUX , Corallia.

Animaux hydriformes, à ovaires internes, pourvus de huit tentacules pinnés, irrégulièrement épars et plus ou moins saillans à la surface d*un polypier ou d'une partie commune, arborescente, fixée par un empâtement, et composée d'un axe solide, calcaire ou corné, enveloppée par une sorte d'écorce gélatino-crétacée.

Observ. Cette famille, qui comprend les coraux propre- ment dits et les cératophytes des zoologistes anciens, est ex- trêmement aisée à caractériser, non pas par la forme des polypes , qui ont huit tentacules pinnés, comme dans les deux familles suivantes, mais par la manière dont ils sont placés dans une sorte d'écorce vivante et commune, enveloppant un axe solide, calcaire ou corné, constamment composé de couches concentriques (ce qui rappelle un peu l'organisation de la tige d'un arbre dicotylédon) ¿ et toujours fixé par un large empâtement.

Elle diffère donc de la précédente parce* que les polypes sont ici réunis à une partie commune y avec laquelle chacun d'eux est en communication de substance, et de la suivante ¿ $o* ïo ;

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perce qme cette porfíe cmmmmnr at mmátame fee mm we

solíde lb¿

Elle cemftemà let genre* IM, Caipt et Anfipatte * ÍÁmnetmt et de Pallas.

CirtHsisoitidoioé a grand atabre 4e détaih imito* flgai nr l'organisation des iiini rims de ckacu de" g/eere*, et qui montrent qolls sut bin de la mnème SsmSk.

On treme des espèces de chacun cTevx dits mm am d'Europe, et surtout dans la liéditerranée.

Leurs meurs, leurs habitudes, ont été asex bin étsdiéo par les observateurs italiens; Donati, Marsigli, Ciroliii? Spallanzani et Olivi, sont ceux auxquels la science doit le plus 1 ee sujet.

La distinction des espèces, leur disposition systématique, a été le sujet des travaux de Pallas, de Linnaeus, d'Ellis et Solander, de M* de Lamarck et de Lamouroux, qui s in- troduit un aises grand nombre de divisions génériques dins chacun des grands genres de Linné.

Leur établissement porte essentiellement sur la nature de l9axe central, qui peut être calcaire et corné ou entièrement corné; sur la proportion de Taxe et de Pespèce d'écorce qui le recouvre, et enfin, sur la saillie plus ou moins considé- rable des loges polypiféres.

Quant k la distinction des espèces, elle repose malheu- reusement davantage sur des caractères tirés d'individus desséchés dans nos collections, que sur ceux que ces ani- maux offrent à l'état de vie.

CORAIL, Cor allium.

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés" contenus dans des cellules immergées dans une écorce asseï peu épaisse, charnue, qui enveloppe un axe épais, entière- ment pierreux, très-solide, strié, irrégulièrement ramtô* et largement fixé.

Espèceso Le CORAIL ROUGE ; C. ruhrum9 Cavolini, Polyp- mar., i, tab. 9.

Isis nohilisy Pallas, ZoopK, p. 22S, n.° 14a.

Gorgonia nobilis, Linn., Gmel., p. 38o5, n/ 53.

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Gorgonia pretiosa, EHis et Solander, Zooph., p. 90, n.° i6y fab. i3, fig. 3 et 4. (Méditerranée.)

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck áur la considération de l'uniformité de substance dans l'axe de la partie commune et sur sa nature calcaire ; ce qui le distingue des Isis et des Gorgones. En effet, celle des animaux seule, d'après ce que nous en ont appris successivement Marsigli, Donati et Cavolini, n'auroit pas demandé cet établissement, tant ils ressemblent i ceux des autres loophytaires arbori- formes.

Ce genre ne contient encore qu'une seule espèce vivante, et il est remarquable qu'on n'en a pas encore rencontré de

fossile.

Isis, Isis.

Animaux polypi formes, très-petits, à huit tentacules pinnés, confondus et épars en très-grand nombre dans une subs- tance molle, charnue, fort épaisse, formant l'éeorce d'un axe central, arborescent, fixé et composé de pièces cal- caires, articuliformes, striées, séparées par des intervalles , cornés.

* Espèces vivantes.

L'Isis queue-de-cheval : I. hippuris, Ellis et Soland. Zooph., tab. i3, fig. 1 - 5; Linn., Gmel., p. 3792 , n.° 1. (De toutes les mers. )

L'L alongée : I. elongata, Séba, 3, tab. 106, fig. 4; de Lamarck. ( Océan Indien P )

L'L grêle: I. gracilis, Lamx., Polyp, flex., pl. 18, fig. 1; id. ibid., p. 477, n.° 621. (Mers des Antilles.)

L'I. inéqdarticle ; I. inequ articulata, de Haan, Mus. de Leyde. (Japon, Siebold.)

** Espèces fossiles.

L'Isis courtaetccle j I. breviarticulata, Guettard, 3, p. 520, pl. 18, fig. 5. (Angleterre, Kent.)

L'I. de Malte: I. melitensis, Scilla, Corps mar., tab. 20, fig- 1; Goldfuss, Petref., p. 20, n.° 1, tab. 7, fig. 17, a, b. (Cale. tert. de la Sicile.)

L'I. bétéporacé ; I. reteporaeea, Goldfuss, ibid., tab. 20, fig. 4. (Calc. tert. de yVestphaüe.)

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Oíserv. Ce genre a été établi par Linné, mais il y confbn- doit le corail proprement dit ; ainsi c'est à M. de Lamarck qu'est due sa circonscription actuelle.

Aucun auteur n'a encore décrit ces animaux vivans# M" de Lamarck dit qu'ils ont huit tentacules pinnés ; mais dans les excellens détails qu'Ellis a donnés de la structure de VI. queue- de-cheval ^ les tentacules paraissent être simples.

Quoique M. de Lamarck dise que cette espèce se trouve vivante dans toutes les mers, nous n'avons réeUement aucune preuve qu'elle existe dans la Méditerranée.

MELITEE, Melilota*

Animaux inconnus, contenus et épars dans une substance molle, charnue, formant par la dessiccation une sorte d'é- corce à un ctxe central arborescent, irrégulièrement ra- mifié, noueux et composé d'articles pierreux, substriés et séparés par des intervalles spongieux et renflés"

Espèces" La Méutée ochhacée ; M. oehracea, Séba, 3, tab. 104, fig. î.

Isis ochracea, Linn#, GmeL, p. ^793, n.* 3. (Mers des Indes. )

La KL ECARLATE ; M. coccínea, Ellis et Sçkuid., tab. 12, fig. 5.

Isis coccínea, Linn., Gmel., p. 3794, n.° 6. (Oc. Ind. ) La M. rétifère; M. retifera, Esper, SuppL, 2, tab. 9.

Isis aurantia, id., ibid, (Océan Austral.)

La M. TEXTIFOKME ; M# textiformis, Lamx", Polyp. ffexM pl. 19, fig. 1.

Observ, Ce genre f qui n'est connu que d'après des poly- piers desséchés, a été établi par Lamouroux et adopté sous le même nom par M. de Lamarck pour quelques espèces d'ïsis de Pallas et de Linnaeus, dont Faxe est spongieux dans les in- tervalles des articulations et dont les polypes sont un peu saiilans à la surface de l'écorce.

Il est assez' remarquable que ces polypiers sont constam- ment colorés en rouge plus ou moins vif et très-élevés. Nous avons vu un individu de la première espèce, qui avoit plus de quatre pieds de haut*

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Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés avec la bouche au centre, et autant d'orifices pour les ovaires; contenus dans des cellules mamelonnées ou non, et éparses dans une écorce mince, enveloppant un axe phyfoïde, solide, entièrement corné et largement fixé.

La GOIGONE gladiée : G. anceps, Ellis, Corallintab. 27, "g- 9; Linn., Gmel., p. 38o5 , n.° 10. (Mers d'Eur*etd'Amér.)

La G. pinnée : G. pinnata, Séba, 3, tab, 114, fig* 3; Linn., Gmel., p. 38o6, n.° 11,

G. americana, ibid., p. 5799, n,° *7*

G. sètosa, ibid., p. 3807, n.° 12.

G. acerosa, Pallas, Zooph., p. 172, n,° io5, (Mers du Ijïordet Méditerranée.)

La G, FiQOETÉE î G. peteehizans, Marsigli, p, io3, tab, 20, fig. 89-93; Linn., Gmel,, p, 38o3 , n.° i3,

G, abietina, Linn., Gmel,, p, 38o8,n,® 37; Ellis et Soland., p. 95, tab. 16, n,0 a5, (Méditerranée et Atlantique.)

La G. étalée: G. patula, Ellis et Soland., Zooph,, tab. Î5, fig. 3 et 4; Linn,, Gmel., p. 38oo, n,° 19. (Méditerranée.)

La G, rhizomorphe: G. rhizomorpha, Lamx,, Polyp, flex,, p. 401, n,* 549, (Océan, golfe de Gascogne.)

B, A loges polypifères saillantes et pustuleuses. ^

La Gobcone éventail: G.Jlabellum, Ellis, Corallin*, p. 76, tab, 26, fig. >1; Linn*, Gmel., p. 3809, n,° 16. (De toutes les mers.)

La G. tuberculée: G. tuberculata, Esper, 2, tab* 37, fig. 2; de Lamk., tàid., n.Q 11, (Méditerr,, Corse.)

La G. placóme: G.placomuSj Ellis, Corallin., p. 82 , tab, *7, fig. ", A, A\, A 2, A 3; Linn., Gmel,, p. 3799, n,° 3. ( Méditerr. et mer de l'Inde, )

La G. FOURCHUE; G. furcata, de Lamk,, ibid*9 n,° 16. (Mé- diterranée. )

L G. VER1UQUEUSE : G. verrucosa, Cavolini, Polyp, mar,, 1, tab, 1 ; Linn,, Gmel.i p.38o3, n,° 8. (Méditerranée et Oçéan*}

* Espèces vivantes,

A. A loges polypifires non saillantes,

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La GORGONE CERATOPHTTE : G. ceralophyta , Cavolini, ibid., f. 29, tab. 1, fig. 1 ; Linn., Gmel., p. 38oo, n.° 6. (Méditerr. et Océan. )

La G. LIANTS : G. viminaliS) Ellis et Soland., p. 32, n.* 5, tab. 12, fig. 1; Linn., Gmel., p* 38o3, n.° 3a. (Méditer- ranée.)

La G. sarmenteüse: G. sarmentosa, Esper, 2, tab. 21, fig. 1 et 2; t. 45, fig. 1 et 2; de Lamk., ibid., n.° 32. (Méditer* ranée. )

La G. RESSERREE : G. stricta, Marsigli, í¿., p. 91, tab. 16, fig. 80; Bertoloni, Decad. 3 , p. 94, n.° 3.

C. /oges polypiftres; saillantes et recourbées en haut.

La G. VERTÍ CILLAI RE ; G. verticillaris, Linn", Gmel., p. 3798, n.° 2.

La G- a longée : G. elongata, Esper, Supplem., 2, tab. 55; Linn,, Gmel., p.38o2, n.° 7. (Océan et mers du Nord.)

La G. FLEURIE: G.florida, Muller, Z00U Dan*, 4, t. id., iiid., p. 20. (Mers du Nord.)

** Espèces fossiles.

La G. incertaine : G* anceps, Goldfuss, Petref.r tab. 36, fig. 1, a, c, d; Schlotheim. (Dolomie de Thuringe*)

La G. INFUNDIBULIFORME ; G. infundïbuliformis, Goldfuss, tôzd., tab. 36, fig. 2, a, (Dolomie des monts Oursls.)

La G. ANTIQUE; G. antiqua, Goldfuss, ¿¿id., tab. 36, fig. 3, a, £. (Monts Ourals. )

Observ. Ce genre,* établi par Linné, a été assez réduit par Lamouroux, qui en a retiré les espèces qui constituent ses genres Eunicea, Plexaura, Primnoa.

11 contient cependant encore un assez grand nombre d'es- pèces de toutes les mers et dont plusieurs vivent dans 1* Méditerranée,

Cavolini et Bertoloni ont étudié ces animaux vivans.

Quoique nous ayons cité les Gorgones fossiles de M. Gold- fuss , nous doutons fort que ce soient de véritables Gorgones; nous croyons même pouvoir dire positivement que cela n'en est pas pour le corps organisé, dont il a fait sa G. incerta, et que nous avons vu dans la collection de M. Michelin.

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EUNICÉE , Eunicea.

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules courts, pionés P contenus dans des espèces de cupules ou mame- lons sailians, épars et en séries à la surface des ramifica- tions d'un polypier phytoïde, composé d'une écorce épaisse, cylindrique, recouvrant un axe corné çt généralement comprimé.

Espèces. L'Eünicée antipathe; E. antipathes, Séba, 3, t. 104, n.° a, et 107, n.° 4. 4

Gorgon. antipathes, Linn., Gmel., p. 38o4, n.° 9. (Médît, et Indes orientales. )

L'E. PAPILLEU8E ; E. papillota, Esper, Zooph,, tab. 60.

Eun. microthela, Lamx., Polyp, flex., p. 435, n.° 601.

L'E. LiMiFORME : E. limiformis , Ellis et Soland., tab. 18 r fig. 1 ; Lamx., ibid., p. 436, n.° 602. (Mers d'Amérique.) L'E. SUCCINEE , E. succinea. t

Gorgon, succinea, Linn., Gmel., p. 3799, n.° 5.

L'E. FAÜX-ANTIPATHE , E. pseudo-antipathes. ,

Gorgon, pseudo antipathes, de Lamk., n/ 40. (Mer" d'A* mérique. )

L'E. clavaire; E. clavaria, Ellis et Soland, Zooph., tab. 4, fig. 2. (Mers des Antilles.)

L'E. A GROS MAMELONS: E. mammosa, Lamx., Polyp* ftat., pl. 17 ; id., ibid., n.° 607.

L'E. CALICIFERE, E. caljculata.

Gorg. calyculata, Linn., Gmel., p. 38o8 , n.° 38.

Observ* Ce genre, établi par Lamouroux (iriez "il*),'ne repose guères que sur l'épaisseur de la partie charnue cor* ticale et peut-être sur la saillie directe et la forme cupùldïde des mamelons polypifères. Tout le reste est comme dans les Gorgones ; aussi M. de Lamarck ne l'a pas adopté.

Ellis a donné de bonnes figures de deux espèces, avec l'enveloppe et les animaux vivans; malheureusement sans description; en sorte qu'il est impossible d'assurer que les tentacules soient pinnés.

FÜNICULINE, Funiculinau Animaux papilliformes ou mamelonnés, disposés par réries

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alternes de chaque côté et dans toute la longueur "Tiw corps commun, libre? fort grêle, composé d'une écorce assez mince et d'un axe corné.

Espèces. La FUNICULINE CYLINDRIQUE : F. cilindrica, Linn., Mu$. Adolph., tab. 19, fig. 4; cop. Tr. phil., 53, tab. ao,

%o '7-

Pennatufa mirabilis y Pallas, Zooph., p. 37a ; Linn., Gmel. ? p. 3865, n.p 5.

La F. ARONDINACÉE: F. arundinacea, Linn., Gmel., p. 3866, a.° 11; d'après Modeer, Nov. act. Stockh.9 1786, 4, D.°6, ¿hap. 28.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, a pour ca- ractère essentiel la disposition des animaux en deux séries longitudinales et alternes dans toute la longueur du corps commun, assez semblable à une petite ficelle atténuée aux deux extrémités, du moins d'après la figure citée et la description de M. de Lamarck; mais en étudiant de plus près la funicu- line de la collection du Muséum, nous nous sommes assurés que ce n'est réellement qu'une gorgone à polypes mamelon- nés , saillans, a peu près comme dans le genre Eunicée de La- mouroux, mais dans une autre disposition. Ainsi le genre Fu- sicoline a dû être retiré de la famillç des Pennatules.

Outre la Pennat. mirabilis de Pallàs, M. de Lamàrck plaçoif àussi dans ce genre la J*. quadrangularis du même zoologiste, maisM. Cuvier l'en à retirée pour former son genre Pavonaría; et ce qu? est assez singulier, c'est que M. Cuvier a en outre établi un nouveau genre avec la P. mirabilis de Linné, sous le nom de Scirpearia, sans penser qu?il étoit établi avee le même anÍB}al, typ? du genre Funiculine de M. de Lamarck.

PLEXAURE, flexaura.

Animaux inconnus, contenus et épars dans des cellules non saillantes, immergées dans une écorce fort épaisse., très- peu calcaire, subéreuse dans l'état de dessiccation, recou- vrant un axe arborescent, souvent dichotome, corné et fixé.

Espèces. La PLEXAURE EPAISSE, P. crassa.

Gorgonia crassa, Linn., Gmel., p. 38o6, n.° 34. ( Mçrs d'A*" mérique,)

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La Plevaurba grandes cellules; P. macrocylhara, Lamx., Polyp, flex., p. 429, n.° 694.

La P. hétéropobe , P. heteropora.

Gorgon, heteropora^ de Lamk., Mém. du Mus., t. 2, p. 162 , et Anim. sans vert., 2, p. 321, n.° 139. (Amér. mérid.)

La P. friable; P.friabilis, Ellis et Soland., Zooph., tab. 18, fig. 3.

Gorgon, friabilis, id., ibid., p. 94* (Océan Indien.)

La P. 14ÉGE ; P. suberosa, ELlis, Corallin., p. 78, tab. 26, fig. P, Q, H,

Gorgon, suberosa, Linn., Gmel., p. 38o2, n.° 37. (Indes orient, et occid.)

La P. penchée ; P. homomalla, Esp., 2, tab. 29. fig. 1,2. Gorgon, homomalla, de Lamk., ¿¿id., p. 159, n.° 28. (Mers d'Amérique. )

La P. olivâtre* P. olivácea, Lamx., ifod., pl. 16, n.° 599. La P. flexueuse: P.jlexuosa, Lamx., Gen. Polyp., tab. 70, "g- 2; id, ibid. y p. 55. (Océan des Antilles.)

Observ. Cette division des Gorgones, établie par Lamou- roux , repose sur d'assez foibles caractères, l'épaisseur de l'écorce et l'immersion des cellules polypifères; malheureu- sement toutes les espèces qui la constituent ne sont encore connues qu'à Fétat de dessiccation.

Muricée, Muricea.

Animaux inconnus, formant des mamelons coniques, squa- meux, très-saillans, tubuliformes et épars à la surface des rameaux subdistiques d'un polypier phytoïde, composé d'une enveloppe corticiforme médiocrement épaisse et re- couvrant un axe corné, cylindrique, si ce n'est k l'origine des rami G cations.

Espèces. La Muricie épineuse ; M. muricata, Lamx., Gen. Polyp., tab. 71, fig. 1,2.

Muricea spicifera, id., ibid., p. 56.

Eunicea muricata, id., Polyp, flex., p. 4^9, n.° 609. Gorgonia muricata, Linn., Gmel", p. 38o3, n.° 32. (Mers de Çuba.)

La M. a longée ; M. elongata, Lamx., Gen. Polyp., tab. 71, fig. 3, 4* ( Mers de la Havane. )

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Observ. Ce genre, établi par Lamouroux (loe, cit.), diffière- t-il assez des Eunicées pour être admis P c'est ce qui nous pa- roit fort douteux. 11 diffère peut-être encore moiiis dés Prim- noas du même auteur.

Primnoa , PrimnoQ,.

Animaux inconnus, formant des mamelons alongés, squameux, trés-saillans, épars à la surface d'un polypier dendroïde, dichotome, formé d'une écorce assez mince et d'un axe corué, très-dur.

Espèce. La PIÜMNOA LEPADIFERE; P. lepadifera, Esper, tab. 18, "g. 1,2.

Gorgon, lepadifera, Linn., Gmel., p. 3798, n.® 1. (Mer* du Nord. )

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux, ne contient qu'une seule espèce, qui paroit être assez commune dans les mers de Norwége. *

Nous avons pu en étudier un assezbel individu, en bon état de conservation, que nous devons à la générosité de M. Sto- ckes.

C'est un genre assez peu important.

ANTIPATHE, Antipathes.

Animaux inconnus, contenus et épars dans une substance gélatineuse, épaisse , caduque par la dessiccation, formant l'enveloppe corticale d'un polypier corné, flexible, ordi- nairement hérissé de quelques épines, rameux et.plus ou moins filiciforme.

Espèces. L'ANTIPATHE DICHOTOME ; A. iichotofna , Marsigli, Hist, de la mer, tab. 21, fig. 101 et io3et tab. 22, fig. 104 ; Linn., Gmel., p. 3796, n.° 8. (Méditerranée.)

L'A. en balais : A. scoparia? Espér, Supplem,, 2, tab. 4" de Lamk., Mém. du Mus., t. 1, p. 473, n.° 7. (Méditerr.)

L'A. MELEZE : A. larix, Esper, 2, tab. 4; de Lamk., ibid., n.° 11. (Mer Adriatique.)

L'A. MYRIOPHYLLE : A. myriophylla, Ellis et Soland., Zooph; tab. 19, fig. 11, 12; Linn., Gmel., p. 379S, n.° 4" (Médi- terranée et océan Indien.) *

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L'Ántipathe FENOUIL DE MER : A. faniculaeea, Rumph., Amboin., 6 , p. 208, tab. 80, fig. 3; Linn., Gmel., p. 3797, n.° i5. (Méditerranée.)

L'A. subpinnée: A. subpinnata, EU is et Soland., tab. 19, fig* 9? 10" Linn., Gmel., p. 3795, n.° 3. (Méditerranée.)

L'A. BAYONNANT : A. radians, Esper, SuppL, 2, tab. 7; de Lamk., Mém. du Mus., 1, p. 475, n.° 14. (Méditerranée.)

L'A. AJONC : uUxy Ellis et Soland., Zopph., tab. 19,

fig. 7, 8; Linn., Gmel., p. 3795, n.° 1. (Océan Indien.)

Oijem Ce genre, établi par Pallas dans son Elenchus zoo- phytorum, a été admis sans modifications par les zoologistes. Cependant, à en juger parles polypiers, la seule chose que l'on connoisse et encore qui sont le plus souvent dépouillés de leur écorce, il difiere à peine des Gorgones; seulement, dans l'état de dessiccation où ces animaux existent dans nos col- lections , l'enveloppe corticiforme desséchée est beaucoup plus mince et presque pelHcuIaire dans les antipathes, tandis que dans les Gorgones elle est toujours assez épaisse, plus ou moins friable et très-crétacée. Quant aux épines qui existent le plus ordinairement sur les antipathes et que Von donne comme leur caractère distinctif, Lamouroux fait l'observation fort juste, qu'il existe de véritables antipathes qui en sont dépourvues. Toutefois Pallas, en disant que les Antipathes offrent, comme les Sertulaires, des ovaires turbinés, saillans à la surface, fournit un caractère plus important pour les sé- parer des Gorgones.

On trouve des Antipathes dans toutes les mers.

Le nombre des espèces caractérisées par M" de Lamarck et par Lamouroux est assez considérable; mais elles .ne le sont que d'après le polypier.

CiRRHiPATHE, Cirrhipalhes.

Animaux polypi formes, extrêmement petits, pourvus de six tentacules ridés, non pinnési* entourant une masse buccale, fort saillante et lobée, épars et enfoncés dans une stibs-" tance gélatineuse fort peu épaisse et servant d'écorce à un axe corné, simple , fistuleux , formant un polypier co* nique, très-alongé, cirrhiforme, hérissé de spinules sériales.

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Espèces. Le CIRRHIPATBE SPIRAL; C. spiralis, Ellis et Soland., tab, 19, fig. i,6.

Antipathes spiralis, Linn., Gmel., p. 3795, D.° 1. (Médi- terranée et iners des Indes. )

Le C. de Siebold; C. Sieboldi, de Haan, Mus. de Leytfe. (Ja- pon, Siebold. )

Observ. Nous croyons devoir distinguer génériquement cette espèce d'Antipathe, qui diffère notablement dés autres par sa forme générale et par celle des animaux qui la constituent, du moins en s'en rapportant à ce qu'Ellis nous a donné à ce sujet. L'axe est fístuleux dans l'état de dessication.

Est-il certain que le Palmijuncus anguinus , figuré par Rumph, Amboin., 2 , p. 202, tab. 78 , appartienne à la même espèce que VA* spiralis, qui se trouve dans la Méditerranée? c'est ce qu'assure Pallas; mais c'et ce dont on peut douter avec Lamouroux. Nous ne serions pas étonnés quand ce se* roit la même que le C" de Siebold*

Fam. III. Les PennatulaireSj Pennatularîa.

(G. Pennatula> Linn.)

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés, plus ou moins saillans et régulièrement épars à la surface d'une partie seulement d'un corps commun libre ou adhé- rent? ayant une forme fixe et composé d'un axe central, solide, enveloppé par une substance corticiforme charnue, souvent fort épaisse et soutenue par des acicules calcaires plus ou moins nombreux.

Observ. Cette famille véritablement fort naturelle corres- pond exactement au genre Pennatuta de Linnæus. .Elle est remarquable en ce que la partie commune du Zoophyte s une forme déterminée, régulière, symétrique, ce qui n'a lieu ni dans les Coraux ni dans les Alcyonaires", de ma- nière à représenter un peu le rachis ou la tige d'une plume, et en ce qu'elle est soutenue par une pièce solide, plus ou moins osseuse, poussant à la fois par les deux extrémités, et ne servant jamais à l'attache du zoophyte, même dans les espèces qui sont indubitablement fixées*

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Nous croyons, en effet, que tous les pennatulaires ne sont pas nécessairement libres et que par conséquent ils ne méri- tent pas le nom de polypes flottans, sous lequel M. de La- marck les a réunis. Les ombellulaires, par exemple, ne peu- vent certainement pas être libres et flottantes.

On trouve, à ce qu'il paroit , des pennatulaires dans toutes les mers.

"lis ont été jusqu'ici assez incomplètement étudiés et presque toujours à l'état de dessiccation, sans qu'on ait presque jamais eu égard aux animaux. Aussi les genres proposés par MM. de Lamarck et Cuvier ne doivent-ils être admis que provisoi- rement.

Ombëllulaire, Umbellularia,

Animaux polypiformes, alongés, subcylindriques, pourvus de huit tentacules fortement pinnés, réunis en forme de bouquet ou d'ombelle, et en petit nombre à l'extrémité d'une partie commune, régulière, tétragone, peu épaisse, corticale, contenant dans son intérieur un long osselet de même forme et entièrement calcaire.

Espèces, L'Ombellulaire ENCRINB; U. encrinus, Ellis, Corail.^ p. 86, tab. 37, fig. A, B, C, D, E, F.

Pennatula encrinus, Linn., Gmel., p, 3867, n.° 16. Vorticella composita, Linn., Syst. nat., 12, 2, p. 1317, n.° 1* Isis encrinus, Linn., Sjyst. nat., 10, tom. 1, p. 80. TJmbellulafia groenlandica, de Lamk., a, p. 406. (Mers du Groënland. )

L'O. stelufere ï O. itellifera, Linn., Gmel., p. 3866, n.°9j d'après Muller, Zoolog. Dan.f 1 , pag. i33, n.° 67, tab. 35, fig. i - 3.

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, ne contient encore que l'espèce qui lui sert de type, et dont un seul in- dividu a été arraché du fond de la mer au Groenland. On n'en a pas revu d'autres depuis plus de cent ans, et l'on ignore même dans quelle collection se trouve aujourd'hui l'individu figuré par Ellis et dont la figure a été copiée par* tout.

La seconde espèce est placée ici avec doute.

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Bohadsch est le premier qui ai1 senti les rapports die cet animal avec les pennatules. Avant lui on croyoit qu'il en avoit avec les encrines, comme l'indique le nom spécifique que Linnæus lui a donné.

VIRGULAIRE, Virgularía.

Animaux polypiformes, a huit tentacules ciliés, disposéssur un seul rang au bord postérieur de petites pinnules, em- brassantes, obliques, non épineuses, occupant l'extrémité postérieure d'un corps commun ou rachislibre, cylindrique et presque linéaire.

Espèces. La VHIGULAIRE A AILES LACHES; Vo mirabilis, Muller, Zool. Dan., p. 11, tab. 11; Sowerby, Brit. miscelL , 1, p. 5i , tab. 25. (Mers du Nord.)

La V. JUNCOÏDE: V.junèea, Esper, Zooph. Pennat. 9 tab. 4, fig. 1 - 6 ; de Lamk. ,2, p. 432^ n.° 2. (Mers d'Europe.) La V. AUSTRALE; V. australis, Séba, 3, tab. 114, n.° 2. Pennat. júncea, Pallas, Zooph., p. 371, n.° 217. (Océan Indien.)

Observ. Ce genre, en le considérant comme établi principa- lement sur lapennatula mirabilis de Muller, ne semble différer des pennatules proprement dites que parce que le rachis est linéaire et que les animaux sont portés sur des pinnules obliques, sur un seul rang. Il se pourroit que les deux pre- mières espèces n'en fissent réellement qu'une, la seconde 41e différant de la première que parce qu'elle a été décrite et figurée d'après un individu desséché; mais bien plus, sui- vant M. Flemming, qui a eu l'occasion d'examiner la pre- f mi ère vivante, il paroit presque certain que, malgré l'obser- vation de M. de Lamarck, la P. mirabilis de Linnæus, celle de Pallas et celle de Muller , appartiendroient à la même espèce ; alors celle qui sert de type au genre Funiculine de M. de Lamarck, le P. mirabilis de Pallas, figurée par Linné, ne seroit aussi qu'une Virgulaire; mais est-il certain que la pennatule que M. Flemming avoit sous les yeux, fût bien le P. mirabilis de Pallas P c'est ce dont on peut douter : en effet, nous nous sommes assurés que la Funiculine de M" de Lamarck, établie sur le P. mirabilis de Pallas, figuré dans le Mus. reg. (édit. fr.), n'est pas même une pennatule, mais une

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gorgone. Ce qui est hors de doute, comme le fait observer M* FJemmiog, c'est que M. de Lamarck a cité la figure de Linné (Mus. Ad., t. 19, fig. 4 ) une fois pour sa funiculina cilindrica, et une autre fois pour sa virgularía júncea.

Ainsi, en admettant comme un fait l'observation de M. Flçmming, il en résulterait que les deux genres Virgularía et Funiculina de M. de Lamarck, et le genre Scirpearia de M. Cuvier, reposeraient sur une seule et unique espèce , ce qui nous semble erroné.

Quant ¿ la virgularía australis de M. de Lamarck, établie sur un axe calcaire, nous n'osons assurer que cet axe, que nous avons examiné d'après un individu rapporté par MM. Quo/ et Gaimard, provienne d'un animal qui ait ses polypes disposés comme dans la première espèce ; mais sa structure est bien différente de celle de l'axe d'une véritable penna- tule. Ne serai t-ce pas un osselet d'une espèce d'ombellulaire ?

Depuis la première rédaction de cet article, nous avons observé dans la collection de Leyde plusieurs individus, par- faitement conservés dans l'esprit de vin, de deux pennatules lombrieiformes, rapportés des mers des Moluques par M. lie professeur Reinhardt, l'une nous paroît être au moins fort rapprochée, si même elle en diffère, du P. funcea de M. de Lamarck, en prenant pour type de cette espèce la Ggure citée d'Esper (Pjlanzenthiere), et l'individu desséché qui existe dans la Collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. C'est une véritable pennatule à renflement bulboïde distinct, beaucoup plus court que le rachis, qui est couvert dans ses deux tiers postérieurs de polypes disposés en forme d'écailles courtes , imbriquées, serrées , alternes, de manière à res- sembler un peu vers la terminaison à un fruit de houblon. Quant à l'autre espèce, que nous croyons nouvelle, à moins que ce soit la Virgulaire australe, elle est encore beau- coup plus grêle, plus lombriciforme ; le renflement bul- boïde n'est pas séparé distinctement du rachis, qui se pro- longe en s'atténuant lentement. L'enveloppe charnue est peu épaisse, et elle cache un osselet dont la coupe est quadran- gulaire et radiée; quant aux polypes, d'abord disposés par petites séries linéaires, peu ou point séparés de la tige, ils se groupent de plus en plus, en formant de petites masses

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saillantes alternativement de chaque côté ou obliquement gé- minés , qui deviennent enfin de petits ailerons bien distincts*

PAVONAIRE, Pavonaría.

Animaux polypiformes, sessiles, non rétractiles, pourvus de huit tentacules pin nés, disposés en quinconce sur une face seulement de la moitié postérieure d'un rachis libre, régu- lier, quadrangulaire et très-alongé.

Espèces. La PAVONAIRE QUADRANGULAIRE; P. quadrangularis, Bohadsch , Mar., p. 112, tab. 9, fig. 4 et 5.

Pennatula antennina, Linn., Gmel., p. 3865, n.° 7. Funiculina tetragona, de Lamk., 2, p. 421, n.° 2. (Médi- terranée.)

La P. JONC, P. scirpea.

Pennat. scirpea, Fallas, Zooph., p. 372, n.° 48. (Ofcéan.) Observ. Ce genre a été établi par M¿ Cuvier dans la pre- mière édition de son Règne animal (tom. 4, p. 85) , et seu- lement sur ce que, le rachis étant grêle et fort alongé, les polypes n'en occupent qu'une seule face; mais en ajoutant que l'osselet intérieur est quadrangulaire et que les polypes ne sont pas rétractiles , on conçoit qu'il puisse être admis. Alors la seconde espèce devra-t-elle y être rangée P ce que nous croyons, ou devra-t-elle former un genre nouveau, comme le fait M. Cuvier, sous le nom Scirpearia?

PENNATULE, Pennatulao

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pectinés, entièrement rétractiles et disposés irrégulièrement au bord postérieur d'espèces d'ailerons ou de pinnules latérales, symétriquement placées dans toute la longueur d*un rachis régulier, symétrique, spiculifère et prolongés par un ren- flement bulboïde, percé de quatre ouvertures terminales. Espèces. La PENNATULE GRISE: P* grísea, fiohadsch, Mor", p. 109, tab. 9, fig. 1 -3; Linn", Gmel., p. 3864, n.® 1. Penn. spinosa, de Lamk., 2, p. 427 , n.° 4. (Méditerranée.) La P. LUISANTE : P. phosphor ta, fiohadsch, ibid., tab* 8, fig. 5; Linn., Gmel., p. 3864, n.° 4.

Pennat. rubra, Pallas, Zooph., n.° 215.

Pennat. britannica, Ellis et Solander, p. 61. (Men d'Europe*)

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la pBNNAÎÜLE GKANULEUSE : P. granulosa , Bohadsch, ibid. ,

'oab. 8, fig. 1 - 3 ï de "Lamk., ibid., n.° 2.

Pennat. rubra, Lion.

Pennat. italica, Ellis et Soland., Zooph., p. 61. (Médi- terranée. )

La P. ALONGÉE : P. grandis, Shaw, Miscellan., 4, tab. 124^ Esper, Supply 2, t. 8 ; Linn., Gmel., p. 3867, n.° 14.

Pennat" argentea, Linn., Gmel., p. 3867, n.° 15 ; Ellis et Solander, Zooph,, p. 66 , tab. 8, fig. 1 - 3. (Grandes Indes.)

Observ. Dans la distribution systématique des espèces du genre Pennatula de Linnæus, M. de Lamarck a réservé ce nom à celles qui ont une forme de plume assez évidente, les po- lypes occupant le bord postérieur d'espèces d'ailerons ou de pinnules imbriquées et disposées de chaque côté de la moitié postérieure du rachis, formant la tige de la pluçie.

Nous avons étudié la grande espèce de la Méditerranée, vivante pendant plusieurs jours dans de l'eau de mer fré- quemment renouvelée, et nous en avons donné une figure laite d'après le vivant dans la Faune françoise.

Les pennatules sont assez abondantes dans nos mers euro- jpéennes, et il est assez remarquable que MM. Quoy et Gai- mard, dans les deux circumnavigations qu'ils ont exécutées, n'en ont jamais remarqué.

Les espèces de ce genre sont assez difficiles à caractériser* et nous ne serions pas étonnés qu'il n'y# en eût réellement qu'une seule dans nos mers.

M. de Lamarck rapporte encore à ce genre la pennatula sagitta, Linn., qui, ainsi que la P.filota de Gmelin , sont cer- tainement des lernées.

Vérétille , Veretillum.

Animaux polypiformes, cylindriques, pourvus de huit ten- tacules pinnés, rétractiles dans des oscules épars dans la substance même d'un rachis régulier, cylindrique, obtus, presque entièrement charnu et prolongé en un renflement bulboïde, percé de quatre orifices à l'extrémité.

Espèces. Le Véríitille phalloïde; V.phalloidea, Pallas,Mis- cellan. Zool., t. i3, fig. 3 - 9.

60. 5i

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Pennatula phalloïdes, Lion., Gmel., p. 3866, n.° io; (Tapres Fallas, Zooph., p. 373. (Océan Indien.)

Le VERETILLE CYNOMOIRE : V. cynomorium, Pallas, ib., tab. 13, fig. i - 4 ; de Blainv., Faunefranç., Zooph., pl. 2 , fig. 1 - 2. Alcyonium epipetrum, Linn., Gmel., p. 3811, n.°2.

Pennat. digitiformis, Ellis, Acta angl., vol. 53 , p. 434? tab. 3i, fig. 3 - 5. (Méditerranée.)

Observ. Ce genre, établi depuis long-temps par M. Cuvier, diffère des véritables pennatules en ce que le rachis n'a pas de pinnules, que l'axe solide est presque rudimentaire, et que les polypes sont immergés dans son tissu même.

Il ne contient que les deux espèces citées, dont la der- nière est extrêmement commune dans la Méditerranée et éminemment phosphorescente. Nous en avons donné une figure d'après le vivant dans la Faune Françoise.

. RENILLE , Renilla.

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés ? épars et immergés dans la substance même du rachis, qui est dilaté régulièrement en une grande plaque réniforme, pour- vue d'une sorte de pédicule cylindrique, arrondi et libre à sa terminaison.

Espèces. La RENILLE D'AMERIQUE : R. americana, Ellis, Acta angl., 53, t. 19, fig. 6- 10; Schweigger, Beobacht., tab. 11 , fig. 10 et 11. o

Alcyonium agaricum, Linn., Gmel., p. 38n, n.° 4. Pennatula reniformis, Pallas, Zooph., p. 374, n.° 222.

La R. VIOLETTE; R. violacea, Quoy et Gaimard, Uranie. Zool., pl. 86, fig. 6, 7, 8. (Australasie.)

Observ. Ce genre, établi par M. de Lamarck, diffère seu- lement du précédent par la forme du rachis ou de la partie polypifère, et parce qu'il ne porte de polypes que sur une seule face.

Il en auroit été très-distinct s'il eût été certain que les polypes ne fussent pourvus que de six tentacules, comme le dit Pallas, sans doute d'après Ellis; mais nous aimons à croire que cette anomalie, qui seroit d'autant plus singulière que dans toute la classe des zoophytaires les polypes en offrent

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toujours huit , provient d'un défaut d'observation : en effet, Schweigger, qui a publié des détails circonstanciés sur l'or- ganisation d'une rénille qu'il a observée a Londres, en décrit et en figure huit.

MM. Quoy et Gaimard en ont également décrit et figuré huit sur leur R. violette.

Fam.IV. Les Zoophytaires sàrcinoïdes ou Alcyonaires, Alcyonaria.

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés, plus ou moins immergés et épars à la surface d'une masse commune, polymorphe, irrégulière, charnue, adhérente et composée d'une seule substance subériforme, soutenue par des acicules calcaires en plus ou moins grand nombre,

Observ. Cette famille, composée des véritables alcyons de Linnæus, c'est-à-dire des espèces dont les animaux sont dis- tincts et véritablement polypiformes, faisant partie d'une masse commune, vivante, informe et fixée, se distingue de la précédente , non pas essentiellement parce qu'il n'y a pas d'axe central solide, et qu'il y a une adhérence cons- tante, mais parce que la masse commune n'a pas de forme déterminée et symétrique; du reste, ce sont presque tous les mêmes caractères, au point que les rénilles ont pu être considérées comme des alcyons.

On trouve aussi entre cette famille et celle des corallaires plusieurs rapports, et entre autres dans l'irrégularité de la forme générale de la partie commune et dans l'adhérence constante; mais la nature sarcoïde de cette partie commune, l'absence d'axe solide, l'en distinguent suffisamment.

Les alcyonaires se placent tout naturellement à la fin de la grande division des actinozoaires, et, en effet, les premiers animaux amorphes semblent n'être que des alcyonaires sans polypes ou animaux distincts.

L'organisation des animaux de cette famille n'offre rien de bien différent de ce qui existe dans les deux précédentes t si ce n'est dans la partie commune, qui est formée par un tissu tout particulier, comme charnu ou contractile, sou-

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tenu par un nombre plus ou moins considérable de spiculetf

calcaires.

Quant aux animaux proprement dits , ils ne nous parois- sent pas différer de ceux des pennatulaires.

Les mœurs, les habitudes des alcyonaires ont été peu étu- diées ; mais il est fort probable qu'elles ne different presque en rien de celles des corollaires, qui sont également des ani- maux fixés.

On trouve des alcyonaires dans toutes les mers et sonvenC même en fort grande abondance dans certaines localités.

Le nombre des espèces qui constituent cette famille n'est pas très-considérable, et cependant, en considérant la forme générale de la masse commune et la manière dont les polypes y sont groupées, des zoologistes récens, et entre autres M. Savigny, ont trouvé à établir un certain nombre de genres, véritablement fort peu importans.

La distinction des espèces nous a paru reposer assez bien sur la couleur de la masse commune ou du polypier, ainsi que sur celle des polypes.

Briarée , Briareum. '

Animaux polypiformes, assez gros, pourvus de huit tenta- cules pinnés, sortant de mamelons irrégulièrement épars à toute la surface d'un polypier largement fixéy subra- meux , composé d'une enveloppe charnue , épaisse, dis- tincte , entourant un axe semi-solide et formé d'un assem- blage d'acicules serrés et fasciculés suivant leur longueur. Espèces. Le Briarée gorgonoïde; B. gorgonoideum, Solander et Ellis, Zooph., tab. 14, fig. 1 et 2.

Gorgonia briareus, Linn., Gmel., p. 38o8, n.° 12; Lamx., Polyp, flex., p. 481, n.° 589.

Corail briaré, Bosc, Vers, 3, p. 23. (Amérique septen- trionale. )

Le B. mou; B. mollis, Ginnani, Op. posth., 1 , p. 16, tab.

10, fig. 2 3.

Gorgonia mollisj Linn., Gmel., p. 3799, n.° 34; d'après Pallas, Zooph., p. 2o3, n.° i3o; Olivi, Mer Adriat., p. 235, (Mer Adriatique.)

Observ. Nous établissons cette division générique pour ui|

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Ônîmal qui est pour ainsi dire intermédiaire aux gorgones et aux lobulaires , quoiqu'il soit réellement plus rapproché de ceux ci, contre l'opinion d'Ellis. En effet, l'espèce d'axe solide qui occupe le milieu du polypier n'est pas composé, comme daos les gorgones, de couches cornées, mais bien d'acicules, comme il en existe d'éparses dans le tissu des lobulaires.

Quant à la seconde espèce, nous ne sommes pas aussi cer- tains qu'elle doive appartenir au même genre ; mais les détails - d'organisation que Pallas et surtout Olivi ont donnés sur leur gorgonia mollis, permettent au moins d'assurer que ce ne peut être une gorgone.

LOBULAIRE , Lobulariao

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés, entièrement rétractiles dans des espèces de cellules octan- gulaires, éparses et cependant plus nombreuses et plus serrées à l'extrémité des digitations d'un polypier plus ou moins pédiculé et largement fixé.

Espèces. Le Lobulaire dicité ; L. digitata, Spix, Ann. du Mus., i3, pl. 33, fig. 8- 14.

Alcyonium exos, id., ibid., p. 451.

Alcyon, digitatum, Linn., Gmel., p. 3812, n.° 5.

Alcyon" lobatum, Pallas, Zooph,, p. 35n, n.° 5. (Manche.) Le L. palmé; L. exos, Esper, Alcyon., tab. 2.

Alcyonium exos, Linn., Gmel., p. 3810, n"° 2.

Alcyoniumpalmatum, Pallas, ibid,, p. 3499 n*° 2°3* (Médi- terranée.)

Le L. ARBORESCENT ; R. arbórea, Esper , Suppl., 2, ¿ab. 1 A et tab. 1 B,

Alcyonium arboreum, Linn., Gmel., pag. 38io, n.° 1. (Mer de Norwége, mer Blanche et mer des Indes.)

Le L. MAiN-DE-DiABLE; L. manus diaboli9 Séba, 3, tab. 97, fig. 3 et 4.

Alcyonium manus diaboli, Linn., GmeL, p. 38i4,n.° 12.

Observ. Cette division des alcyons ne diffère des autres que parce que la masse commune est toujours garnie de lobes et même souvent arborescente à sa partie supérieure : ce sont, du reste, absolument les mêmes caractères.

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C'est Tune des espèces de ce genre qui a servi aux obser- vations anatomiques de Spix et de Lamouroux.

Des quatre qu'on y range , la première et la dernière sont sans doute la même; la seconde et la troisième, si communes dans la Méditerranée, n'en font aussi très - probablement qu'une.

AMMOTHEE, Ammothea.

Animaux polypiformes, assez courts, non rétractiles, à huit tentacules pinnés, épars et serrés à toute la surface des ramifications, courtes et ramassées d'une masse commune, phytoïde et fixée.

Espèce. L'AMMOTHEE VERDATRE : A. virescens, Savigny, Mém. msc.; de Lamk., 2, p. 411, n.° 1. (Mer Rouge.)

Observ" C'est un genre établi par M. Savigny, adopté par- M. de Lamarck, et seulement sur la non-rétractilité des animaux ; sans cela il rentreroit dans le précédent.

M. Cuvier ne l'a pas adopté, et Schweigger doute, pro- bablement avec raison, qu'il doive l'étre.

XENIE, Xenia.

Animaux polypiformes, pourvus de huit tentacules pinnés, les pinnules sur plusieurs rangs, peu ou point rétractiles à leur base, se groupant ou se fasciculant à l'extrémité de productions assez courtes, lobées, et naissant d'une base rampante et membraneuse.

Espèces. La XENIE bleue: X. umbellata, Savig., Mém. msc.; de Lamk., 11, p. 41 o, n.° 1. (Mer Rouge. )

La X. spongieuse ; X. spongiosa, Esper, SuppL, 2, tab. 3.

A ley onium spongiosum, id., ibid.

Ammothœa phalíoides, de Lamk., ibid., p. 412 , n.° 2.

Xenia Esperi, Schweig., Beobacht., p. 99. (Mers orientales.)

Observ. Ce genre, établi par M. Savigny, ne nous est connu que par ce que M. de Lamarck a rapporté de son Mémoire manuscrit; nous douions cependant qu'il doive être conservé, car dans beaucoup d'autres alcyonaires les pinnules des ten- tacules sont sur plusieurs rangs.

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ZOO 487

Neptée, Neplœao

Animaux polypiformes, ôctotentaculés, non rétractiles, sail- lans à la surface de lobules falciformes, nombreux, spicu- lifères, portés par des tiges pédiculées, et naissant d'une base commune, élargie et fixée.

Espèces. La NEPTEE DE SAVIGNY ; N, Savignyii, Sav., Egypte, Zoolog. polyp., pl. 2, fig. 5i à 57.

La N. INNOMMEE; N. innominata, Sav., ibid., fig. 61 et 68. La N. DES AMIS; N. amicorum, Quoy et Gaim., Astrolabe, Zool., msc.

La N. POURPRE; N.florida, Esp., Suppl. 1 , Alcyon., tab. 16. AlcyoniumJloridum, id., ibid., p. 49*

Xenia purpurea, Sav., Msc. apud de Lamarck, 2, pag. 410, n.° 2.

Observ. Nous trouvons ce genre indiqué dans la planche citée de la Zoologie d'Égypte par M. Savigny, et nous l'avons caractérisé d'après la figure fort bonne, mais malheureuse- ment faite sur un animal conservé dans l'esprit de vin.

Il diffère fort peu du genre des Xénies, avec lequel M. Sa- vigny devoit peut-être le confondre, puisqu'il paroit n'en avoir pas parlé dans son Manuscrit remis à M. de Lamarck.

Akthélie, Anthelia.

Animaux polypiformes, octotentaculés, à demi rétractiles, et hérissant la surface d'un polypier crustiforme et appliqué sur les corps marins.

Espèces. L'ANTHELIE GLAUQUE; A. glauca, Sav., Mém. msc., dans Lamarck, 2, p. 408, n.° 1. (Mer Rouge.)

L'A. ROUGE; A. rubra ? Muller, Zool. Dan., tab. 82, fig. %

Alcyonium rubrum, Linn., Gmel., pag. 38i5, n.® i5. (Mers de Norvvége. )

L'A. D'OLIV,! ; A. Olivi, Ginnani, Adr., 2, p. 42, fig. 101. Alcyonium epipetrum, Olivi, Adr., p. 289. (Mer Adriatique.) L'A. DOMUNCÜLE , A. domuncula.

Alcyonium domuncula, Olivi, Adr., p. 241- .

Observ. C'est encore un genre établi par M. Savigny, avec quelques espèces d'alcyons qui nous semblent avoir pour ca-

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ractère principal de s'étaler en croûtes à la surface des corps submergés. Quant ¿ la saillie de la partie inférieure du corps des polypes, cela pourroit bien dépendre de l'état de con- servation , et ne pas être une particularité normale.

Outre les deux espèces établies par M. de Lamarck, nous avons ajouté VA. epipetrum d'Olivi, que cet excellent obser- vateur dit positivement former un enduit autour des corps marins, être intermédiaire aux alcyons et aux pennatules, et que cependant il rapporte à VAlcyonium epipctrum de Linné, qui est certainement la Pennatula cynomorium, comme l'avoient fait observer Pallas et Gmelin.

ALCYON, Alcyonium.

Animaux polypiformes, pourvus d'un cercle complet de ten- tacules simples, longs, filiformes, contenus dans des cellules papilliformes, éparses à toute la surface d'une partie com- mune, charnue, arborescente, ou encroûtante et fixée.

Espèces. L'Alcyon gélatineux : A. gelatinosum , Ellis, Co- rallin., p. 87 , tab. 32 , fig.dD; Linn., Gmel., p.38i4, n.° 11 ; Muller, Zool. Dan., tab. 147, fig. 1-4.

Alcyonidium diaphanum, Lamx., Gen. Thalass.,p. 71, tab. 7, fig. 4. ( Manche.)

L'A. VELU; A. hirsutum, Flemm., Brit. anim., pag. 517, n.* 87. (Manche.)

L'A. HERISSE; A. echinatum, Flemm., ib., n.° 88. (Manche.) L'A. PARASITE; A.parasiticum, Flemm., ib., n.° 89. (Manche.)

Observ. C'est à M. Flemming qu'est dû l'établissement de ce genre.

Nous avons observé fréquemment la première espèce sur les bords de la Manche, mais toujours jetée à la côte par les flots, en sorte que nous n'avons pas pu en voir les animaux. Toutefois, en admettant qu'elle en est pourvue, ce que nient sans doute les auteurs qui en font une plante marine, et qu'ils aient douze tentacules filiformes, il est alors certain que ce genre ne doit pas appartenir à cette famille.

Il est également probable qu'il est composé d'espèces hété- rogènes. f

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Cydonie , Cydonium.

Animaux polypiformes, pourvus d'une bouche centrale et d*un orifice à la base de chacun des huit tentacules pinnés dont elle est entourée, rétractiles dans des oscules stelli- formes, épars à la surface d'une masse commune, coriace extérieurement, charnue intérieurement, avec de nom- breux spicules roides et perpendiculaires à la surface.

Espèce. La Cydonie de Müller; C. Mulleri, Muller, Zool. Dan., tab. 81, fig. 3,4 et 5.

Alcyonium cydonium, id., ibid.

Cydon. Mulleri, Jameson, Wern. Mem., 1, p. 563. Lobularia conoidea, de Lamk., 2, p. 413, n.° 2. (Mers du Nord.)

Observ. Ce genre a été établi parM. Jameson pourunalcyo- naire que M. de Lamarck range sans doute avec raison parmi les lobulaires, quoique sa forme ne soit réellement pas trop lobulée. Nous ne sommes pas certains de l'avoir observé; mais si le caractère principal de ce genre porte sur l'existence des huit orifices à la base des tentacules, comme Cavolini assure en avoir observé dans les Gorgones, il nous semble qu'il est insuffisant pour constituer un genre distinct; car il est pro- bable que ces orifices existent aussi dans les lobulaires et genres voisins.

Nous n'avons pas besoin de faire observer qu'il faut distin- guer avec soin de l'espèce qui sert de type à ce genre, les cita- tions que Gmelin joint à son A. cydonium, et entre autres VA. cydoniumde Pallas et encore mieux celui d'Olivi, qui est une espèce du genre Téthye de M. de Lamarck.

Pulmonelle, Pulmonellum.

Animaux polypiformes, fusiformes, pourvus de six tentacules simples, immergés dans des cellules sexdentées et éparses, d'une manière assez serrée à la surface d'une masse com- mune, arrondie, lobée, adhérente et formée d'une substance charnue et de spicules.

Espèce. La Pulmonelle figue; P. ficus, Ellis, Corallin., p. 97, tab. 17, fig. b, B9 C, D.

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Alcjyonimeficus, Linn., Gmel., p. 58i3, n/ 10. (Mers du Nord.)

Observ. L'animal qui constitue ce genre, nous paroit trop différer de celui des lobulaires pour ne pas en être distingué. En effet, le nombre des tentacules et des denticules de la cellule n'est que de six. Ce nombre, qui se trouve dans les papilles d* orilices des ascidies complexes, pourroit faire croire que l'alcyon figue appartiendroit à ce groupe d'animaux ; mais Inexistence des acicules indique bien un alcyonien.

Massaire, Massarium.

Animaux polypiformes inconnus, contenus dans des cellules à cinq rayons, éparses à la surface d'une partie commune spongieuse et informe.

Espèce. Massaire masse; M. massa, Muller, Zool. Dan., S, tab. 81, fig. i et 2.

Alcyonium massa, Linn., Gmel., p. 5815, n.° i3. (Mers de Norwége.)

Observ. C'est encore un genre provisoire, proposé pour di- riger l'attention des observateurs sur le corps organisé dont Muller à parlé sous le nom d'A. massa, qui doit sensiblement différer des autres alcyonaires, si ses loges n'ont que cinq dents.

CUONE, Cliona.

Animaux polypiformes, cylindriques, très-grêles, transparens, pourvus de huit tentacules simples, contenus dans des loges papillo - tubulaires, formées par une substance charnue, spiculifère , anastomosée 9 et perforant les coquilles bi- valves.

Espèce. La Clione cachée ; C. celata, Grant, Nw Edinb. phil. journ. (Manche et mers du Nord.)

Observ. Ce genre a été établi par M. Grant pour un corps organisé que nous avions depuis long-temps observé dans les trous dont les vieilles huîtres pied-de-cheval, si communes sur nos côtes, sont percées; mais dônt nous n'avions vu que la masse commune. M. Grant a été plus heureux, en dé- couvrant que cette substance appartient a un polype com-

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posé, très-difficile à apercevoir, à cause delà grande trans- parence de son corps. "

M. Beudant npus a assuré avoir observé, il y a déjà un assez grand nombre d'années, un animal fort voisin du clione, si ce n'est lui-même ; mais il n'a pu se rappeler positivement dans quel recueil il a publié son observation.

TYPE II.

Les AMORPHOZOAIRES, Amorphozoa.

Corps organisés, animaux, informes ou sans forme détermi- née , percés d'oscules et de pores nombreux, mais sans bou- ches, ou animaux particuliers, distincts, constamment ad- hérens et composés d'une substance fibroso-gélatineuse, en- tremêlée ou non d'acicules calcaires ou siliceux, avec des gemmules intérieurs non localisés.

Observ. Cette sous-classe des corps organisés, évidemment animaux par un grand nombre de caractères, offre cela de remarquable, que ce sont toujours des masses plus ou moins considérables, sans forme déterminée et surtout sans corps d'animaux distincts, en faisant partie, comme nous l'avons vu dans la dernière famille des morphozoaires ou chez les al- cyonaires. L'animalité devient de moins en moins prononcée, et par conséquent la forme animale ; aussi ne peut - on plus reconnoitre dans leur structure ni dans leur organisation intérieure , rien qui rappelle les animaux précédens. Il semble qu'il n'en est resté que la partie commune ou le po- lypier, et que les polypes ont disparu.

Cette sous-classé correspond au grand genre Spongia de Linnœus, et comprend en outre un grand nombre d'êtres qui avoient été confondus par lui dans ses alcyons et que MM. de Lamarck, Lamouroux et Goldfuss ont successivement ré- partis dans plusieurs divisions génériques qu'ils ont établies.

L'organisation et la physiologie des animaux de ce type ont été considérablement éclaircies par les travaux extrême- ment intéressans de M. Cirant sur les éponges; travaux dont nous donnerons un extrait à leur article.

Quant à leur classification ou distribution systématique, il faut convenir qu'elle devient très-difficile , en ce que ces

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animaux n'ont plus de parties, et n'ont plus même de forme déterminée; aussi les genre! que les zoologistes les plus réceos ont établis, n'ont pu être caractérisés que d'une manière lâche et fort peu arrêtée.

Quant aux espèces, surtout celles qui ont perdu leur cou- leur, il est peut-être encore plus difficile de les distinguer et de les faire distinguer aux autres, les figures mêmes, quelque bonnes qu'elles soient, ne pouvant plus servir à reconnoitre les espèces, mais seulement les individus, qui présentent entre eux un nombre immense de variétés.

On trouve des animaux vivans de ce type dans toutes les mers et surtout dans celles des pays chauds, et entre autres dans la Méditerranée; mais on en connoit peut-être davantage à l'état fossile. Leur nature fibreuse et surtout les acicules, souvent très-nombreux, qui entrent dans leur struc- ture, en ont sans doute été la cause.

Alcyoncelle, Alcyonccllum.

Corps fixé, mou, subgélatineux, solidifié par des spicules tri- cúspides, phytoïde; à branches peu nombreuses, cylindri- ques , fistulaires, terminées par un orifice arrondi, à pa- rois épaisses, composées de granules réguliers, polygones, alvéoliformes, percés d'un pore à ^extérieur et à l'intérieur.

Espèce. L'ALCYONCELLE SPECIEUX; A. speciosum, Quoy et Gai- mard., Zool., Astrolabe, msc.

Observ" Ce genre a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour un corps organisé, rapporté dans leur dernier voyage, et qu'ils ont bien voulu soumettre à notre observation. Quoique sa forme rappelle un peu celle des cellaires, il est cependant évident que c'est auprès des alcyons et des éponges qu'il doit être placé. Mais ensuite, pour déterminer si c'est un alcyon proprement dit, ou un spongiaire, il faudrait savoir si chaque grain celluliforine contient un polype; toutefois, comme cela nous paraît peu probable, nous nous sommes déterminés à en faire un faux alcyon ou un spongiaire.

ÉPONGE, Spongia.

Corps mou, très-élastique, multiforme, plus ou moinsirrégu-

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lier, tres - poreux , traversé par des canaux tortueux , nombreux, s'ouvrant à l'extérieur par des o seul es bien dis- tincts et composé d'une sorte de squelette subcartilagineux, anastomosé dans tous les sens et entièrement dépourvu de spicules.

Espèces. L'EPONGE COMMUNE; S. communis, de Lamk., Ann. du Mus., i5, p. 570, n.° 1. (Méditerranée.)

L'É. usuelle; S. usitatissima, de Lamk., ibid., n.° 45.

L'É. PLUCHEE; S. lacinulosa, Esper, Spong., tab. i5 - 17. Sp. officinalis ? id., ibid. (Mers des Indes.)

L'Ë. gentille? 5. pulchella, Sow., Brit, miscellan., tab. 43. (Mers d'Angleterre.)

L'É. TUBULIFERE ; S. tubulifera, de Lamk., ibid., n.° 46. ( Mers d'Amérique. )

L'É. stellifère; S. stcllifera, de Lamk., ibid., n.° 46.

L'É. bullée : 5. bullata, Esper, Suppl., 1, tab. 54; de Lamk., ibid., n.° 70.

L'E. SIPHONOÏDE; S. siphonoidea, de Lamk., ibid., n.° 71.

Observ. D'après les modifications que les travaux de M. Grant ont permis de faire dansf la distribution méthodique des éponges, M. Flemming a réservé cette dénomination aux espèces dont la partie coméo-cartilagineuse n'offre dans son tissu aucune trace de spicules de quelque nature qu'elles soient : ce sont les éponges molles, douces, élastiques, of- frant toutes les propriétés que nous recherchons dans l'éco- nomie domestique ; elles sont en effet extrêmement poreuses, et leur tissu, anastomosé dans tous les sens, jouit d'une élasticité et d'une hygrométricité très-remarquable.

Quant à leur aspect général, il paroit que les véritables éponges peuvent présenter les formes principales qui se re- marquent dans les trois autres divisions ; elles $pnt cependant plus généralement globuleuses ou un peu eratériformes.

Les espèces d'éponges véritables sont sans doute assez nom- breuses; mais c'est ce que nous ne pouvons assurer, à moins que de prendre pour caractère distinctif la mollesse et la douceur du tissu; en effet, jusqu'à M. Grant, les zoologistes s'étoient presque bornés à étudier la forme générale et celle des oscules.. .

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Avant les travaux de l'observateur écossois, M. Schweigger avoit établi, sous le nom d'achilleum, une division parmi les éponges, qui comprend la S. officinalis; mais il l'a caractérisée d'une manière incomplète et tout-à-fait insignifiante; elle n'en a pas moins été adoptée par M. Goldfuss, qui a rangé sous ce titre un certain nombre de corps organisés fossiles, que nous passerons sous silence, ne pouvant espérer de les placer convenablement.

CALCEPONGE, Caleispôngiao

Corps peu mou, peu élastique, en forme de masse irrégu- lière, poreux, traversé par des canaux irréguliers, ou- verts à l'extérieur par des oscules, et composé d'une subs- tance subcartilagineuse, soutenue par des spicules de nature calcaire, et la plupart stelliformes.

A. Espèces tubuleuses.

La CALCEPONGE COMPRIMEE; C. compressa, Montagu, TVem. Mem., 2 , tab. 12.

Spongia foliacea, id., ibid., p. 92.

Spong. compressa, Oth. Fabr., Faun. Groenl., p. 448 , (Mers du Nord.)

La C. BOTRYOÏDE; C. botryoides, Ellis et Solander, Zooph., t. 58, fig. 1 - 4.

Sp. botryoides, Linn., Gmel., p. 3823, n.° 25.

Sp. complicata, Montagu, ibid., t. 9, fig. 3 et 4. (Mers du Nord.)

La C. CILIEE : C. ciliata, Ellis et Solander, Zooph., 190, tab. 58 , fig. 9; Oth. Fabr., ibid., 418. (Mers du Nord.)

B. Espèces non tubuleuses.

La CALCEPQ^GE PULVERULENTE : C. pulverulenta, Montagu, ibid,, tab. 16, fig. 3.

o Sp. ananas, id., ibid., p. 97.

Grantia pulverulenta, Flemm., Brit, anim., p. 525, n.° n'5. (Mers d'Écosse.)

La C. NEIGEUSE ; C" nivea, Grant, New Edinb. phil. journ., 1, p. 168, tab. 2, fig. 14, i5, 16. ( Mers d'Écosse.)

Observ. Cette division générique , établie sous le nom de

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Grantia par M. Flemming et que M. Grant lui-méme nous a dit devoir être changé par lui en celui de Luchelia, nous pa- roît devoir être admise. 11 faut cependant convenir que si elle peut être assez aisément distinguée de la précédente par la dureté, la roideur plus ou moins prononcée du tissu, il n'ea peut être de même de la suivante, qui doit également manquer de la souplesse qui caractérise les véritables éponges, mais dont la dureté est due à des spicules siliceux.

' Le genre des calcéponges contient sans doute bien plus d'espèces que celles citées ci-dessus; mais, n'ayant pu les re- connoitre parmi le grand nombre des espèces définies par M. de Lamarck, nous avons préféré ne parler que de celles que M. Grant a reconnues positivement comme des éponges à spi- cules calcaires.

Haléponge , Halispongia.

Corps plus ou moins rigide ou friable, en masse irrégulière, poreux , traversé par des canaux tortueux, aboutissant par des oscules épars à toute la surface, et composé d'une substance subcartilagineuse, soutenue par des spicules simples, de nature siliceuse.

* Espèces encroûtantes.

L'Haléponge PAPiLLAiRE; H. papillaris, Grant, New Edinb. ph. journ., 2, tab. 11 , fig. 21.

Sp, papillaris, Linn., Gmel., p. 3824, n.° 34.

Sp. compacta, Sow., Brit, miscellan,, 1, p. 45, tab. 43.

Sp, tomentosa et cristataf Montagu, Wern. Mem., 2, p. 99

et io3. (Manche et mers du Nord.)

L'H. PANIFORME; H. panicea, Grant, ibid.f fig. 4. (Manche.) ' L'H. PARASITE , H. parasitica,

Sp, parasitica, Grant, ibid,, 114. ( Mers d'Ecosse.)

L'H. CENDREE, H. cinerea.

Sp. cinereat Grant, ibid., fig. 3. (Mers d'Ecosse.)

L'H. SANGUINE, H. sanguínea,

Sp, sanguínea , Grant, ibid,, fig. 9. ( Mers d'Écosse. )

L'H. VELUE; H, hirsuta, Gardiner's Ruins, n.° 24, fig. e E.

( Zéelande. )

L'H. subéreuse > H. suberica,

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Sp. suberica, Montagu, IVern. Mem., ", p. 100. (Mers d'Angleterre. )

** Espèces subbranchues ou branchues.

L'Haléponge ARBORESCENTE; fí.fruticosa, Montagu, IVem. Mem., t. 14 , fig. 3 et 4.

Sp. fruticosa, id., ibid. (Mers d'Angleterre.)

L'H. coalescente; H. coalita, Muller, Zool. Dan., t. 120.

Sp. coalita, Linn., Gmel., p. 38a5, n.° 43. (Mers du Nord.)

L'H. colombe; H. columbee, Sow., Brií. miscell., t. 6.

Sp. cancellata, id., iiid., 1, p. i3s.

Sp. columbee y Walker, Essay, 12 6. (Mers d'Angleterre.)

L'H. rameuse ; H. ramosa, Ellis, Corallin., 80 , t. 32 , fig./F.

Sp. ramosa, Ray, Synopsis, p. 29.

Sp. oculata, Pallas, Zooph., p. 3go.

Sp. oculata et dicho to ma, Linn., Gmel., p. 3820, n.° 9, et 3822, n.° 14 ; Montagu , i'iid., t. 3, fig. 4 - 6. (Manche.)

L'H. PALMÉE; H. palmata, Ellis et Solander, Zooph., t. 5;, fig. 6.

Sp. palmata, id., p. 189. (Mers d'Angleterre.)

???Espèces foliacées.

L'Haléponge van; H. ventïlabra, Montagu, ¿¿id., tab. i5, fig. 1.

Sp. ventilabra, Linn., Gmel., p. 3827, n.° 1, (Mers du Nord.)

L'H. INFÜNDIBULIFORME , H. infundibuliformis.

Sp. infundibuliformis, Linn., Gmel., p. 3818, n.° 3. (Mers du Nord. )

Observ. Cette division générique, que les travaux de M. Grant ont déterminé M. Flemming à établir parmi les éponges, est beaucoup moins facile à distinguer que celle qui com- prend les espèces flexibles et sans spicules, et à laquelle il a réservé le nom d'éponge. On pourroit donc très-bien la confondre avec les calcéponges. Cependant, outre la nature siliceuse de leurs spicules, il est à remarquer que dans les I haléponges elles sont toujours simples et d'une seule sorte, ce qui paroit n'avoir jamais lieu dans les calcéponges.

M. Flemming a donné à ce genre le nom d'Alichondria,

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que M. Grant nous a dit devoir changer en Halina. Par les raisons que nous avons données souvent, nous proposerons de préférence le nom d'Halispohgia, indiquant le caractère es- sentiel.

On peut du reste former dans ce groupe les mêmes divi- sions que dans les deux autres, en ayant égard à la forme générale, encroûtante, branchue, fistuleuse, foliacée, etc.

SPONGILLE, Spongilla.

Corps plus ou moins rigide ou friable, en masse irrégulière, percé de pores, mais sans oscules véritables, composé d'une matière fibro-cartilagineuse, peu abondante comparati- vement au grand nombre de spicules simples et siliceuses qui la solidifient.

La S. fluviatile; 5. Jluviatilis, Esper, Suppl., tab. 62.

5p. jluviatilis, Linn., Gmel., p.38i5, n.° 16.

Sp. fluviatilis et pulvinata, de Lamk., 2, p. 100, n.°* 1 et 2. (Étangs et rivières d'Europe.)

La S. LACUSTRE; S. lac us tris, Esp., 2, tab. 2$.

Sp. lacustris, Linn., Gmel., p. 382 5, n.° i5.

Spongilla ramosa, de Lamk., ibid., n.° 3. (Europe.)

La S. des canaux; S. canalium, Schroëter, Natuif, 23, p. 149, t. 2.

Spongia canalium, Linn., Gmel., page 3826, n.° 5o. (Eu- rope.)

La S. friable , 5. friàbilis.

Spongia friàbilis, Linn., Gmel., page 382^, n.° 49- (Eu- rope. )

Observ. Ce genre, établi d'abord par M. Oken sous le nom de Tupha, puis par Lamouroux sous celui de Ephydatia, et enfin par M. de Lamarck sous la dénomination que nous adoptons comme plus en harmonie avec notre système de nomencla- ture, mérite à peine d'être distingué du précédent ou des ha- léponges, d'après l'observation de M.. Grant. Cependant, si les éponges fluviátiles manquent réellement d'oscules, ce que dous ne pouvons assurer, parce que nous n'en a voris pas ob- servé de vivantes, on conçoit que le genre qui les renferme puisse être conservé.

60. 3a

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Il ne contient au reste que deux espèces au plus, vivant constamment dans les eaux douces, et qui offrent beaucoup de variations dans la grosseur, la forme plus ou moins lobée ou rameuse de leur corps, ce qui a été cause sans doute que les zoologistes les ont beaucoup trop multipliées.

GEODIE, Geodia.

Corps charnu, tubériforme, irrégulier, creux intérieurement et formé à l'extérieur par une sorte de croûte ou d'en- veloppe percée d'un grand nombre de pores, et d'une réu- nion d'oscules, ou de pores plus grands, dans un petit es- pace subcirculaire.

Espèce. La GEODIE BOSSELEE : G. gibberosa, Schweig., Bcob., tab. 111, fig. 18 et 19; de Lamk., Mém. du Mus., 1. p. 334. ( Mers de la Guiane.)

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck pour un corps desséché que nous avons observé danssa collection faisant maintenant partie de celle du duc de Rivoli, et dont Schweig- ger a donné une fort bonne figure.

C'est une masse globuleuse irrégulière, creuse, à parois as- sez peu épaisses, de deux lignes environ, et recouverte sur les deux faces, mais surtout à l'externe, d'une sorte d'in- crustation qui cache des faisceaux de fibres perpendicu- laires à cette surface, et qui constituent ces parois. L'externe est percée d'un grand nombre de pores arrondis, assez régu- lièrement espacés en quinconce, d'un tiers de ligne de dia- mètre environ, sans rides ni plis à leur circonférence. Dans un espace irrégulièrement circonscrit, et qui semble être placé au hasard, est une dépression ou un enfoncement peu profond, circonscrit par un bourrelet fort peu saillant, et dans le milieu de cet espace sont des trous plus grands que les autres, et que M. de Lamarck a nommés desoscules ,* ils ont la même forme que ceux du reste du corps.

CÆLOPTYCHIE, Cœloptichium,

Corps agariciforme, fixé, composé de fibres réticulées, pourvu d'un pédicule étroit et d'une ombelle ou chapeau concave et radioporé en dessus , plat et radioplissé en dessous.

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Espèce. Le Cæloftychie acaeicoïde; C. agaricoides, Goldf., Petref., p. 3i , pl. 9, fig. 20, a-e. (Craie, Wéstphalie.)

Observ. Nous avons observé dans la collection de l'Uni- versité de Bonn le corps organisé fossile sur lequel ce genre a été établi (loc. cit.) par M. Goldfuss. C'est bien certaine- ment un spongiaire en forme de champignon, offrant à la face supérieure de son disque des espèces de rayons sail- lans et marqués par des oscules subparallélogrammiques; mais il y en a également, quoique moins profonds et plus fins, dans les intervalles. Toute la face inférieure présente des plis ou rayons plus prononcés que ceux de dessus > auxquels ils correspondent, mais sans oscules.

SiPHONiE, Siphonia.

Corps polymorphe libre ou fixé, composé de fibres denses, constituant des canaux de deux sortes, les uns plus grands, longitudinaux, osculés à la base ainsi qu'au sommet, les autres transverses , anastomosés, s'irradiant vers la péri- phérie , et pourvu d'un enfoncement terminal plus ou moins considérable, dans lequel sont des oscules agrégés radiairement.

* Espèce vivante.

La SiPHONiE TYPE; S. typum, de Blàinv. (Collection de Mi- chelin. )

** Espèces fossiles.

La S. PYRIPORME J 5. pyriformis, Goldf., Petref., tab. 6, fig,

7)anbiC)d,ic.

La S. EXCAVEE; 5. excavata, Goldf., ibid., tab. 6, fig. 8.

La S. MORDUE; 5. præmorsa, Goldf., ibid., tab. 6, fig. 9. La S. PISTIL; S. pistillum, Goldf., ib., tab. 6, fig. 10, a, b, c. La S. EPAISSE; S. incrassata, Goldf., ibid., tab. 3o, fig. 5. La S. CERVICORNE; "S. cervicornis, Goldf., ibid., tab. 6 , fig. 11, a et b.

Observ. Ce genre, établi par les oryctographes et entre autres par Parkinson, est composé de corps alcyoniformes, assez polymorphes, terminés supérieurement par une exca- vation marginée ou non, mais dont les parois sont toujours perforées par des oscules plus ou moins radiairement disposés.

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Les auteurs anciens, comme Guettard, les coofondoient avec beaucoup d'autres espèces sous le nom de ficoïdes.

La très-grande partie des siphonies est fossile; mais nous ayons observé une jolie espèce vivante dans la collection de M. Michelin. M. de Roissy en possède aussi un individu.

MYRMECIE, Myrmeciumo

Corps subglobuleux *, sessile, composé de fibres serrées, cons- tituant des canaux rameux, irradiés de la base à la circon- férence , ouverts à la surface, avec un grand trou central au sommet.

Espèce. La Myrmécie HEMISPHERIQUE; M, hemisphærica, Gold- fuss, Petref., tab. 6 , fig. a, b, c.

Observ. Ce genre, établi par M. Goldfuss (loe. cit.),' pour un corps organisé fossile de la famille des ficoïdes des anciens oryctologues, ne nous est connu que par la figure et la des- cription qu'il en a données.

Scyphie , Scjrphia.

Corps cylindracé, simple ou rameux, fistuleux, terminé par un grand oscule arrondi et composé par un tissu entière- ment réticulé.

* Espèces vivantes.

La S. fistulaire; S. fistularis, Esper, Spong., tab. 20, fig. 2. Spongia fistularis, Linn., Gmel., page 3818, n.° 4. (Océan Indien.)

La S. aiguillonnée; S. aculeata, S loan., Jam., tab. 25, fig. 4. Sp. aculeala, Linn., Gmel., p. 3818 , n.° 5. (Océan Amér. et Ind.)

La S. tubuleuse; S. tubulosa, Séba, Mus., 3, tab. 97 , fig. 2. Sp. tubulosa, Linn., Gmel., p. 3819, n.° 6.

Sp. fasti gi ata, Pallas, Zooph., p. 392. (Océan Indien.)

** Espèces fossiles. o

La S. mamillaire; S. mamillaris, Goldfuss, Petref, tab. 2, fig. 1, a, b.

La S. cylindrique ; S. cilindrica, Goldfuss, ibid.tab. 2, fig. 3 , a, b.

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La ScYPHiE tétragone; 5. tetragona, Goldfuss, ibid, tâb. 2, fig. 2 , a, b.

La S. CONOÏDE; S. conoidea, Goldf., ib., tab. 2, fig. 4, a,

La S. ELEGANTE; 5. clegans, Goldf., i¿., tab. 2 , fig. 5, a,

La S. FOURCHUE; S.furcata, Goldf., ¿¿., tab.. 2, fig. 6,a,

La S. calopore; S. calopora, Goldf., i¿., tab. 2 , fig. 7 , a. b. La S. pertuse ; S. per tu sa, Goldf., ib., tab. 2, fig. 8, a, ¿, c, d. La S. texturée ; 5. tcxturata, Goldf., ¿¿id., tab. 2 , fig. 9, a, b, et tab. 32, fig. 6, a, b. (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. côtelée ; S. costata, Goldf,, ib., tab. 2 , fig. 10, a, b,c. La S. verruqueuse; S. verrucosa, Goldfuss, ibid., tab. 2 , fig. 11 , a, ¿.

La S. TISSUE; S. texata, Goldf., ¿¿¿d. ^tab. 2, fig. 12, a,b, et tab. 32, fig. 4. (Calc, jur.)

La S. turbinée; S, turbinata, Goldf., it., tab. 2, fig. i3, a, b. La S. cariée; S. cariosa, Goldf., ¿¿¿d., tab. 2, fig. 14', a,b. La S. fénestrée ; 5. fenestrata, Goldf., ib., tab. 2 , fig. 15, a,

La S. POLYOMATHE ; 5. polyomatha, Goldf., ibid., tab. 2 , fig. 16 , a, b.

La S. FORAMINÉE; S. foraminosa, Goldf., ¿¿id., tab. 3i, fig.

4, a, ¿. (Cale. cr. de Westphalie.)

La S. CYLINDRIQUE; S. cilindrica, Goldf., ¿¿id., tab. 3i, fig.

5, a, b, c. (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. paradoxe; S. paradoxa, Goldf., ibid., tab. 3i, fig. 6 , a y b,c, d. (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. de Sack ; S. Sackii, Goldf., ibid., tab. 3i, fig. 7,a, b. (Calc. cr. de Westphalie.)

La S. EMPLEURE: S. empleura, Munster; Goldf., ¿¿id., tab* 32, fig. 1 , a, (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. RUGUEUSE; 5. rugosa, Goldf., ¿¿¿d., tab. 32, fig. 2. ( Calc. jur. de Baireuth.)

La S. striée; 5. striata, Goldf., ib., tab. 32, fig. 3, a, b, c. (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. DE Buch; S. Debuchii, Goldf., ibid., tab. 32, fig. 5. (Calcaire jur. de Bavière.)

La S. de Monster ; S. Munster i, Goldf., ibid., tab. 32, fig, 7, a, ¿. ( Calc. jur. de Bavière. )

La S. voisine; S. propinqua, Goldf., ¿¿¿d., tab. 32, fig. 8,

a, by c. (Calc. jur. de Baireuth.)

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LaScYFHiE càncellée; S, cancellata, Goldf., ibid,, tab. 33, fig. i, a, h, (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. DECOREE; £. decorata, Goldf., ibid, tab. 33, fig. 2, a, b. (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. DE HUMBOLDT; S, Humboldtii, Goldf., ibid,, tab. 32, fig. 3, a, b, c, ( Calc. jur. de Baireuth.)

La S. de Steânberg; S. Sternbergii, Goldf., ibid,, tab. 32, fig. 4, a, b, (Calc. jur. de Baireuth.)

La S. DESCHLOTHEIM; S, Schlotheimii, Goldf., ibid,, tab. 32, fig. 5, a, b. (Calc. jur. de Baireuth.)

Observ. Ce genre, démembré des éponges de Linnæus, a été établi par M.Oken et adopté par MM. Schweigger et Goldfuss. Il renferme les espèces réticulées , plus ou moins cylindri- ques, creuses, et par conséquent terminées par un grand os- culé. Comme elles sont constamment d'un tissu très-dur, il est-fort probable qu'elles contiennent des spicules calcaires ou siliceuses ; mais cela n'est cependant pas certain : on con- noit en effet la même forme dans les trois genres d'éponges.

M. Goldfuss a rapporté à ce genre un grand nombre dç corps organisés fossiles , que l'on confondoit sous le nom d'alcyoûitcs, mais évidemment d'une manière presque arbi- traire.

Eudêe, Eudea,

Corps filiforme, atténué, subpédiculéà une extrémité, élargi, arrondi, et percé d'un grand oscule arrondi à l'autre, avec des pores à peine visibles dans des lacunes irrégulières, ré* ticulées à toute sa surface.

Espèce. L'Eodêe EN MASSUE: E. clavata, Lamx*, Gen. Polyp., p. 74, fig. i - 4 ; Defr., Diet, des sc. nat., tom. XLII, pag. 393, atlas, pl. des Fossiles, fig. 3,3a. (Cale. jur. sup. de Caen.)

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux (l, c.), et placé par lui bien à tort dans la famille des milléporés, ne contient encore que la seule espèce qui lui sert de type. Nous Pavons observée dans la collection de Caen. C'est bien certainement un spongiaire réticulé dans son intérieur, et comme glacé en dehors par une couche formant une sorte de grand réseau par les oscules assez considérables dont il est percé. Ainsi il doit être rapproché des myrmécies de M* Goldfuss.

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HALLIEHOE, Hallirhoe.

Corps turbiné , presque régulier, circulaire ou lobé dans sa circonférence , parsemé de pores ou de cellules peu dis- tinctes a l'extérieur, avec un assez grand oscule au centre de la partie supérieure élargie.

Espèce. L'HALuaHofe A COTES: H. costata, Lamx., Gen. Pol., pl. 7 et 8 , fig. i ; Defr., Diet, dessc. nat., t. XLII ; p. 393,atlas, pl. des Fossiles, fig 1, 1 a. (Cal. jur. sup. de Caen.)

Observ. Le corps fossile sur lequel ce genre a été établi par Lanrouroux, dans son Exposition méthodique des genres de polypiers, varie considérablement de forirfe, étant quel- quefois presque régulièrement divisé en 7, 6 , 5 et 4 lobes ou côtes, et d'autres fois parfaitement turbinésans traces de côtes, comme nous nous en sommes assurés en visitant la collection du Muséum de Caen, avec M. de Magneville. Ainsi il doit ren- trer dans une des divisions précédentes ; en effçt, M. Goldfuss en fait une espèce de son genre Tragos.

HIPPALIME, Hippalimus.

Corps fongiforme , terminé inférieurement par un pédicule distinct, et supérieurement par un large chapeau conique, parsemé d'enfoncemens irréguliers et de pores peu dis- tincts, avec un grand oscule supérieur et central.

Espèce. L'HIFPALIME FONGOÏOE : H. fungoides, Lamx., Gen. Polyp., pl. .79, fig. 1 ; Defr.> Dictionn. dessc. nat., atlas, pl. des Fossiles, iig. 2. (Calcaire jurassique sup. de Caen.)

Observ. C'est encore un genre établi par Lamouroux pour un corps organisé fossile, trouvé dans le calcaire à polypiers de Caen , et que nous avons observé dans la riche collection de cette ville. La figure donnée par Lamouroux est assez exacte, mais les lobes de la circonférenee ne sont pas assez réguliers. Du reste, c'est bien un spongiaire avec un grand trou au sommet et d'assez grands oscules dans ses parois. D'a- près cela il est évident que ce genre doit rentrer dans celui des Siphonies.

CNENIMIDIE, Cnenimidium.

Corps turbiné, sessile, composé de fibres denses et de canaux

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horizontaux, divergen* du centre à la périphérie, avec un enfoncement médio-supére plus ou moins tubuleux, carié à l'intérieur et radié sur ses bords.

Espèces, Le Cnénimide lamblleux; C. lamellosum, Goldfuss, Petref., tab. 6, fig. 1 , a, b.

Le C. ETOILE ; C, stellatum, ii., ibid., tab. 6 , fig. 2 , a, , et tab. 3o, fig. 3.

" Le C. STRiATOPONCTUÉ ; C. striato-punctalum, zi., iid., tab. 6,

"g. 3.

Le C. rimuleux ; C. rimulosum, id., ¿¿¿i., tab. 6, fig. 4? p, b, c, d.

he C. MAMiLLAiRE ; C. mamillare, ¿¿id., tab. Ç, fig. 5",

a, b*

Le C. ROTOLE; C. rotula, id., ¿¿id., tab. 6, fig. 6, a,

Observ. Cç genre , établi par M. Goldfuss (Joe. cif.), ne con- tient encore que des corps organisés fossiles, considérés par les oryetograp h es anciens comme des Alcyons ou des Ficoïdes. Son caractère principal consiste dans l'existençe d'un grand enfoncement médio-supére, dont les bords sont plissés ra- diairement , et dont les parois ne sont pas criblés de pores ou de trous. La plupart des espèces qui le constituent for- moient les genres Mantellia et Siphonia de Parkinson. *

LYMNUREE, Lymnorea%

Corps mamelonnés très-finement poreux et réticulés, avec ou sans oscule au sommet, agglomérés en plus ou moins grand nombre en une masse diversiforme, sortant d'une sorte de cupule ou de calice basilaire commun, ridé trans- versalement et adhérent.

Espèce, La Lymnobée mamelonnée: L. mamillosa, Lamx., G. Polyp., pl. 79, fig. 2 - 4 ; Defr., Dictionn. des sc. nat., t. XLII, p. 394, atlas, pl. des Fossiles, fig. 4, 4 a. (Cal- caire jurassique supérieur de Caen. )

Observ. C'est encore un genre établi par Lamouroux et que n'a pas adopté M. Goldfuss.

Nous avons observé un grand nombre d'individus de l'espèce qui lui sert de type dans la collection de Caen : ce sont des corps-assez remarquables, assez régulièrement globuleux,

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parsemés de pores, avec une sorte d'excavation terminale, et qui, ramassés, accumulés en plus ou moins grand nombre, de manière quelquefois à former une masse subsphériquè, semblent sortir d'une sorte de cupule adhérente et ridée transversalement.

C'est cependant un véritable spongiaire, quoique la figure de Lamouroux puisse très-bien donner l'idée d'une actinie pétrifiée.

CHENEKDOPORE , Chenendopora.

Corps conique, infundibuliforme , garni d'espèces de plis ou de rides transverses en dehors, et percé de p"res irré- guliers, nombreux, assez grands, dans toute sa surface in- terne.

Espèce, Le CHENENDOPORE FONGIFORME : C.fungiformis, Lamx., G. Polyp., p. 77, pl. 75, fig. 10; Defr., Diet, des sc. nat., t. XLU, p. 391, atlas, pl. des Fossiles, fig. 1. (Calcaire ju- rassique supérieur de Caen. )

Observ, D'après ce que dit Lamouroux lui-méme du corps organisé fossile qui a servi à l'établissement de ce genrë, il doit être à peine distingué des spongiaires ficoïdes, mais il doit l'être des véritables alcyons , à animaux distincts, comme nous nous en sommes assurés en examinant l'échan- tillon figuré par Lamouroux.

C'est à tort que eet auteur a cité comme synonyme la figure de Guettard, 3, p. 420, pl. 9, fig. 1 : ce qui a porté également à tort M. Goldfuss à regarder le chénendopore fongiforme comme une espèce d'alvéolite.

TRAGOS, Tragos.

Corps diversiforme, composé de fibres denses, serrées, coa- lisées et couvert d'ostioles distinctes et éparses.

Espèces, Le TRAGOS DIFFORME; T. difforme, Goldfuss, Petref., tab. 5, fig. 3, a,

Le T. RUGUEUX ; T. rugosum, id., ibid,, tab. 5 , fig. 4, a, b. Le T. FISIFORME, T.pisiforme, id., ibid,, tab. 5, fig. 5, a, b, et tab. 3o, fig. 1, ayb.

Le T. EN TETE; T. capitatum, id,, ibid., t. 5, fig. 6, a, bo

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Le Tragos châtaigne, T. hippocastanum , ¿d., ¿¿id., tab. 5, fig* 7 , a , b.

Le T. PEZIZOIDE; T. pezizoides, ¿d., ¿¿id., tab. 5 , fig. 8.

Le T. ACETABULE ; T. acetabulum, ¿d., ibid., tab. 5, fig. 9,

a , b y c y d.

Le T. patelle; T. patella, id., ¿¿id., tab. 5 , fig. 10, a, ¿, c. Le T. sphéroïde; T.spheroides, id., ¿¿id., tab. 5, fig. 10, a, Le T. étoile; T. stellatum, id., ¿¿id., tab. 3o, fig. 2, a,i.

Observ. Ce genre, établi par Schweigger a été adopté par M. Goldfuss, qui y a réuni un assez grand nombre de corps orga- nisés fossiles, assez hétéroclites. Les deux dernières espèces surtout ¿nt de véritables étoiles à leur surface. Quelques- unes sont excavées en soucoupe, comme les T. pezizoides, acetabulum et patella; elles devroient donc passer dans le genre Chénendopore.

MANON , Manon.

Corps polymorphe, subéreux, lacuneux, fixé, composé de fibres utriculées, et percé à sa surface supérieure par un grand nombre d'ostioles distinctes, encroûtées et circons- crites.

Espèces. Le Manon tubulifère; M. tubuliferum, Goldfuss, Petref.) tab. 1, fig. a, ¿.(Craie de Maastricht. )

Le M. TUBULIFERE; M. tubuliferum, ¿d., ¿¿id., tab. 1, fig.

5, a, ¿, c. (Craie de Maastricht.)

Le M. PULVINAIRE ; M. pulvinarium, id., ibid., tab. 1 , fig.

6, a, ¿, et tab. 9, fig. 7, a, ¿. (Craie de Maastricht.)

Le M. PEZIZE; M.peziza, id., ¿¿¿d. * tab. 1 , fig. 7, a, b,c; "g- 8, a, ¿, c, d, e, et tab. 29, fig. 8, a, ¿, c.,

Le M. ETOILE ; M. stellatum , id., ¿¿/d., tab. 1, fig. 9, a, b, c. Le M. CRIBLE; M. cribrosum, ¿d., ¿¿¿d., tab. 1 , fig. 10, a,

Le M. gateau d'abeille ; M. favosum, ¿d., ibid. * tab. 1, fig. 11, a, ¿.

Observ. Ce genre a été établi ppr Schweigger, et adopté par M. Goldfuss, qui y a fait entrer quelques espèces hétéro- gènes. Les trois ou quatre premières sont bien des spongiaires ficoïdes" La cinquième a des ostioies stelliformes, et est un alcyon proprement dit ou quelque espèce d'actinie mame- lonnée; enfin, la dernière est probablement une favosie.

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, IéRÉE, Icrea.

Corps ovale, globuleux, subpédiculé, finement et irréguliè- rement poreux, percé à son extrémité supérieure et tron- quée par un grand nombre d'ostioles, servant de termi- naison à des espèces de tubules dont il est composé.

Espèce. L'Iérée pyriforme; I. pyriformis, Lamx., Gen. Po* lyp., p. 79, tab. 78, fig. 3. (Argile bleue de Caen.)

Observ. Nous avons vu dans la collection de Caen le corps organisé fossile sur lequel ce genre est établi par Lamouroux. La figure qu'il en a donnée est exacte; mais il n*en est pas de même de sa définition. En effet, il nous a semblé que c'étoit un véritable ficoïde. Cependant sa structure, paroît plus tu- buleuse que dans aucune espèce de cette famille. Les ouver- tures supérieures des tubes, que nous croyons produites par l'usure, sont remplies par une matière brune cristalline.

TETHIE, Tethium.

Corps subglobuleux , irrégulier, tubériforme, charnu, mais assez ferme, subéreux, composé d'une substance charnue, résistante, soutenue et entremêlée par une immense quan- tité d'acicules siliceux ? simples, fasciculés et divergens du centre à la circonférence.

Espèces. La Téthie orange: T. lyncurium, Marsigli, Mar., tab. 14, fig. 72 et 73 ; de Lamk., Ann. du Mus., t. 1, p. 71, n.° 5.

Alcyon lyncurium, Linn., Gmel., p. 38i2, n.° 7.

Spongia verrucosa, Montagu, IVern. Mem., 2, p. 117, tab. ii3, fig. 4 - 6. ( Mers d'Europe. )

La T. crane; T. cranium, Muller , Zool. Pan., tab. 85, fig. 1.

Aie. lyncurium , Jameson, IVem. Mem., 1 , p. 56.

Spongia pilosa, Montagu, IVern.Mem., 2 , p. 119 , tab. i3, fig. 1 et 2. (Manche et mers du Nord.)

La T. pulvinée; T. pulvinatum, Schweigger, Beobacht., tab.

2 , fig. 17 et 18; de Lamk., ibid., n.° 5.

La T. caverneuse ; T. cavernosum, de Lamk., ibid,, n.° 2, La T. asbestelle; T. asbestellum, id., ibid., n.° i.

Observ. Nous avons rédigé la caractéristique de ce genre,

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dont on doit rétablissement à M. de Lamarck , d'après plu- sieursindividus de la première espèce, que nous avons obser- vés vivans dans la rade de Toulon; ce qui est la cause pour la- quelle elle diffère un peu de celle donnée par M. de Lamarck.

La dénomination de tethium avoit été employée par les auteurs anciens pour les mêmes corps organisés; mais Bo- hadsch l'a employée pour indiquer le genre Ascidia.

La distinction des espèces de téthie est assez difficile, comme en général dans tous les genres de la famille des spon- gidiens, tant elles varient dans leur forme générale. Peut-être trouveroit-on de bons caractères dans la forme des acicules.

PSEUDOZOAIRES, Pseudozoa.

Êtres organisés non animaux, mais végétaux.

CLASSE I."

Les CA.LCIPHYTES, Calciphytœ.

Corps organisés phytoïdes, plus ou moins solides, fixés, sans radicules pénétrantes, composés de deux substances, une intérieure, plus ou moins fibreuse; l'autre extérieure, crétacée, poreuse, continue ou non, d'où résultent alors des espèces d'articulations.

Observ. Nous avons rapporté, en traitant des corallines dans le Dictionnaire des sciences naturelles, les opinions opposées qui ont été professées par les naturalistes sur la nature de ces corps organisés, qui constituent la division artificielle à la- quelle nous donnons le nom de pseudozoaires ou de phyto- zoaires. Les uns suivent l'opinion d'Ellis, comme Lamouroux, de Lamarck, etc., et veulent que ce soient des animaux, que celui-ci par exemple place dans ses polypiers corticifères, avec nos corallaires et avant toute la classe des madrépores; tandis que les autres, suivant l'opinion des auteurs italiens, comme Cavolini, Spallanzani, Olivi, etc., pensent que ce sont des végétaux plus ou moins voisins 4es thalassiopbytes. C'est la manière de voir que nous'avons toujours adoptée tl'après nos propres observations. Depuis leur publicatiçn, M. Schweigger a repris le sujet dans un chapitre spécial de son ouvrage, intitulé : Beobachtungen auf naturhistorischen Reisen,

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et sans avoir rapporté de raisons bien nouvelles, il a admis également la non-animalité des corallines. Nous croyons donc cette question à peu prés hors de doute, et nous n'allons parler ici que de leur distribution systématique.

M. de Lamarck, et surtout Lamouroux, sont les auteurs qui s'en sont plus spécialement occupés; mais il nous semble qu'il y auroit encore quelque chose de mieux à faire.

La classification de ces êtres nous paroît devoir porter i.* sur la considération de la nature du tissu flexible inté- rieur, qui peut être plus ou moins corné ou même subgéla- tineux ; 2.° sur celle de l'abondance de la substance calcaire encroûtante et sur sa continuité ou intermittence : ce qui produit des articulations.

Cette double considération nous donne un ordre tel que les espèces passent de plus en plus aux véritables thalassio- phytes, qui ne sont composées que d'une seule substance, mais qui peuvent aussi être articulées ou non.

La distinction des genres et des espèces est peut-être plus difficile : elle porte cependant sur la forme générale et sur la couleur.

Fam. I. Les Corallines, Corallinœ.

Tige et rameaux encroûtés d'une substance calcaire, assez épaisse, très-finement poreuse, non continue ou manquant d'espace en espace; ce qui les rend articulés.

Observ. Cette famille correspond exactement au genre Corallina de Linnæus, que MM. de Lamarck et Lamouroux ont subdivisé en plusieurs genres souvent assez peu importans.

CYMOFOLIE , Çymopolia.

Corps crétacé, phytoïde, fixé, composé d'articulations fort distinctes, moniliformes , parsemées de pores circulaire^ assez gros pour être visibles à l'œil nu.

Espèces. La CYMOFOLIE BARBUE; C. barbata, Ellis, Corallin p. 68, tab. 2S, fig. c C.

Corallina barbata, Lino., Gmel., p. 3841 9 n* 6. (Côtesde la Jamaïque.)

La C. ROSAIRE; C. rosarium, Ellis et Solander, Zooph., tab. 21, fig./, H, H1 -3i, H 2^H3.

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Corallin. rosarium, Linn., Gmel., p. 3842, nJ° 32. (Mers des Antilles.)

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux dans son Histoire des polypiers flexibles, n'a pas été adopté par M. de Lamarck, ni même par aucun autre Zoologiste. En effet, les espèces de corallines qu'il contient ne paroissent différer des autres que parce que les pores de la surface des articulations sont plus évidens que dans les corallines ordinaires.

Ce sont, à ce qu'il paroît, ces pores qui ont porté Ellis à soutenir que ces corps organisés étoient produits par des polypes, comme les milléporés; mais, d'après les figures mêmes d'Ellis, il est évident que ces pores sont formés par la terminaison des fibrilles de l'axe, qui semblent être elles- mêmes tubuleuses.

Cette structure ne pourroit-elle pas porter à rapprocher de ce genre les dactylopores et surtout les polytripes de M. Defrance ?

Coralline , Corallina.

Corps crétacé, phytoïde, trichotome, flabellifórme, com- posé d'articulations distinctes, ¡nais non distinctement po- reuses et dont les supérieures sont aplaties.

Espèces. La C. officinale : C. ojficinalis, Ellis , Corallin., p. 62, n.° 2 , tab. 24 , fig. a A, A 1, A 2 ; Linn. , Gmel., p. 3838 , n.° 2. (Mers d'Europe.)

La C. cuirassée; CAoricata, Linn., Gnrel., p. 3837 > n*°

Cor. laxa, de Lamk., 2 , p. 329, n.° 2. (Méditerranée.)

La C. nodulaire; C. nodularia, Linn., Gmel., p. 3837, n.° i3. (Méditerranée.)

La C. alongée : C. elongata, Ellis, Corallin., p. 63 , n.° 3, tab. 24, fig. 3; Linn., Gmel., p. 3838, n.° 17.

Cor. longicaulis, de Lamk., ibid,, n.° 3. (Manche.)

La C. FOLYCHOTOME; C. potychotoma, Lamx., Polyp, flex., p. 285 , n.° 418. (Mer de Cadix.)

La C. lobée; C. lobata, id., ibid., n.° 419. (Mer des Ca- naries.)

La C. cyprée : C. cupressina, Esper, Zooph., tab. 7, fig.

1 et 2 ; de Lamk., Ann. du Mus., 1, p. 233, n.° 9. (Manche.)

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La Coralline de Cuvier; C. Cuvieri, Lainx., ibid., p. 286, n.°42i, pl. 9, fig. 8, a, B. (Australasie.)

La C. écailleuse : C. squamata, Éllis, Corallin., p. 63, n.° 4, pl. 24, fig. c C; Linn., GmeL, p. 3837, n*° (Mers d?Europe. )

La C. granifère: C. granifera, Ellis et Solander, Zooph., tab, 21 , fig. c C; Linn., Gmel., p. 3838 , n.° 19. (Médi- terranée. )

La C. subulée : C. subulata, Ellis et Solander, Zooph., tab. 21 , fig. 6j Linn., Gmel., p.3838, n.° 18. (Mers d'Amérique.)

La C. GRELE; C. gracilis, Lamx., ibid., p. 288, n.° 425, pl. 10, fig. 1, a,B. (Australasie.)

La C. DE TURNER; C. Turneri, id., ibid., n.° 426, pl. 10, fig. 2, a, B. (Australasie.)

La C. frisée; C. crispata, id., ¿¿rid.9 n.° 427 , pl. 10, fig. 3. (Australasie.)

La C. PILIFERE ; C. pilifera , id., iiid., p. 289, n.° 428. ( Australasie. )

La C. simple; C. simplex, id., i£id., n.° 429? pl- 10? fig* 4- ( Amérique. )

La C. PALMEE: C. palmata, Ellis et Solander, Zooph., tab.

21 , fig. a, A; Linn., Gmel., p. 3838, n.° 16.

Cor. squamata, Esper, Zooph., tab. 4, fig. 1 et 2. (Amé- rique. )

La C. prolifère; C. proliféra, Lamx., ¿¿id., n.°432, pl. 10, fig. 5. (Indes orient.)

La C. PECTINEE ; C. pectinata, de Lamk., Mém. du Mus., vol. 2, et Anim. sans vert., 2, p. 329, n.° 6. (? Amérique.)

La C. pinnée; C. pinnata, Linn,, Gmel., pag. 3839, n.°2o. ( Amérique mér.)

Observ. Ce genre, ainsi qu'il a été réduit par M. de La- marck et surtout par Lamouroux, ne contient plus que les espèces dont les ramifications sont le plus ordinairement tri- chotomes, et dont les articulations, surtout les terminales, sont plus ou moins comprimées ou dilatées, et où les pores extérieurs ne sont pas appareils.

11 n'a pas été admis par M. de Lamarck, qui se borne à en faire la première division de ses corallines. M. Flemming vient cependant de l'adopter.

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Le nombre des espèces de cette division générique seroit encore assez considérable ; mais comme la distinction en est fort difficile, qu'e ce sont des êtres dont les variations sont très - nombreuses, nous craignons bien qu'il n'y en ait plu- sieurs de nominales , et à plus forte raison si les deux auteurs qui se sont le plus occupés de leur détermination ont donné des noms différens aux mêmes espèces, comme cela est à peu prés certain.

Jaicie, Jania.

Corps fibro-muscoïde, composé de ramifications grêles, ca- pillaires, cylindriques, articulées, et constamment dicho-

t ornes.

Espèces. La J. coRNicuLâE, J. corrdculata, Ellis, Corail., p. 65, n.° 6, tab. 2 4, fig. d Do

Cor. corniculala, Linn., Gmel., p. 384o, n.° 4. (Mers d'Eu- rope. )

La J. rouge*; J. rubens, var. A, Ellis, Corallin., tab. 24, fig. c E.

Cor. rubens, Linn., Gmel., p. 3839, n.° 3.

Var. B, pyrifera, Lamx., ibid., pl. 9, fig. 7.

Var. C, cristata, Ellis, Cotall., tab. 24, fig./F.

Cor. cristata, Pallas, Zooph., pag. 425, n.° 6; de Lamk., n.° 21.

Var. D, spermophoros, Ellis, iiid., tab. 24, fig. g G.

Cor. spermophoros, Linn., Gmel., p. 3840, n.° 22 ; de La- marck, n.° 18.

Var. E, concaténala, Lamx., p. 273, pl. 9, fig. 6.

Var. F, africana, id., iiid., pl. 9, fig. 7.

Var. G, americana, id., ib. (Des mers d'Europe, d'Afrique et d'Amérique.)

La J. adhérente; J. adhcerens, Lamx., ibid., n.° 408. (pMé- diterranée. )

La J. pourprée, J. purpurata.

Cor. purpurata, de Lamk., n.° 22. (Oc. Atlantiq.)

La J. pygmée; J. pygmœa, Lamx., ibid., n.° 4°6, pl* 9, fig. i.re (Mers du Cap.)

La J. verruqubusb; J. verrucosa, id., ibid., n.°4io, pl. 9, fig. 4 aB.

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? Cor. Jioccosa, de Lamk.\ ibid,, n.° 29. (Amériq. mérid.) La JANIE BOSSUE; J. gibbosa , id., i¿., n.° 4o5. (Mer Rouge.) La J. PETITE; J. pumita, id., ib., n.° 407; pl. 9, fig. 2. (Mer Rouge et Ind. orient. )

La J. PÉDONCULÉE; J. pedunculata, id,, ibid, n.° 409, pl, 9, fig. 3, a B. ( Australasie. )

La J. micrarthrodie; J. micrarthrodia, id., ¿¿id., n.° 411 , pl* 9? fig* 5aB. ( Australasie.)

Observ. Ce genre n'est établi par Lamouroux que sur la considération que les ramifications sont constamment dicho- tomes, plus ou moins cylindriques et moins encroûtées de ma- tière calcaire que dans les véritables corallines. Ce sont du reste absolument les mêmes caractères que pour celles-ci.

Une espèce est extrêmement commune dans nos mers et surtout dans la Méditerranée : c'est la janie rouge, qui est souvent verte, violette ou blanche.

FLABELLAIRE, Flabellaria.

Corps phytoïde , à rameaux ordinairement trichotomes et composés d'articulations très-distinctes, très-aplaties , et fort rarement cylindriques.

Espèces. La FLABELLAIRE A COLLIER; F. monile, Ellis et Soland., tab. 20, fig. c.

Cor. monile, Linn., Gmel., p. 3827, n.° 10. (Mers d'Amé- rique.)

La F. EPAISSE; F. incrassata, Ellis et Solander, Zooph., tab. 20, fig. d Di et D 6.

Çor. incrassata, Linn., Gmel., p. 3827 , n.° 11. (Mers des Antilles. )

La F. multicaüle; F. multicaula, de Lamk., Ann. du Mus., 20, p. 3o2 , et Anim. sans vert., 2 , p. 344, n.° 6,

La F. IRREGULIERE; F. irregularis, Lamx., Polyp, flex., page 307 , n.° 452 , pl. 11, fig. 7. ( Mers des Antilles*)

La F. TRIDENT; F. tridens, Ellis et Solander, tab. 20, fig. a. Cor. tridens, Linn., Gmel., p. 3836 , n.° 9. (Mers d'Amé- rique.)

La F. raquette; F. opuntia, Ellis, Corail., p. 67, tab. 25 # fig. b B B 1 o

60. 33

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Cor. opuntia# Lino., Gmel., p. 3836 , n.°i. (Mers d'Europe.)

. La FlabelLaib túne; F. tuna, Ellis et Soland., Zooph., tab. 30, fig. c.

Cor. tuna, Linn., Gmel., p. 3827, n.° 12. (Méditerranée.)

Observ. Cette division générique, extrêmement peu impor- tante , puisqu'elle ne repose que sur l'élargissement des arti- culations, a été cependant établie presqu'à la fois par M. de Lamarck et par Lamouroux : l'un dans ses cours et l'autre dans son Mémoife à l'Ipstitut" Nous avons préféré la dénomi- nation employée par M. de Lamarck à celle d'Halimcdea, donnée par Lamouroux, comme exprimant mieux le ca- ractère principal de ces corallines, leur forme flabellée.

Il est extrêmement probable que les espèces ont été trop multipliées. La première passe évidemment aux corallines ordinaires. *

Amphiroa , Amphirça.

Corps phytoïde, à rameaux dichotomes, composés d'articula- tions assez comprimées, surtout les terminales, et séparées par des intervalles fibro-cartilagineux, plus prononcés que dans les autres corallines.

A. A rameaux épars.

Espèceso L'A. roide;-¿. rígida, Lamx., Polyp, flex.,p. 197, n.°Z,36, pl. 11, fig. 1. (Méditerranée.)

B. A rameaux dichotomes.

L'A" LUISANTE; A. lucida, id., ibid., n.° 437.

L'A. fusoÏde; A. fusoides, ib., ibid., n.° 438, pl. 11, fig. 2. ( Océan Indieft. ) v

L'A. TRES-FRAGILE; A. fragilissima, Ellis et Soland., Zooph., tab. 21 , fig. d. (Océan, Méditerr. et mers des Indes.)

L'A. de Gaillon; A. Gaillonii, Lamx., ibid., n.° 440, pl. 11, fig. 3.

Cor. ephidraca, de Lamk., Ann. du Mus., 2, et Anim. sans vert., 2, n.° 24. (Australasie.)

L'A. DILATEE; A. dilatata, id., ibid., n.°44i.

Cor. anceps, de Lamk., ibid., n.° 23. (Australasie.)

L'A. DEBBAUVOIS; A. Beauvoisii, id., ibid., n.° 442. (Côtes de Portugal.)

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L'Amphiaoa foliacée ; A. foliacea, Quoy et Gaiip., Uranie, Zoolog., pl. i, fig. 2 et 3, (Australasie.)

C. A rameaux trichotomes.

L'A. fourchue: A. cuspidata, Ellis et Solander, Zooph., n.° 3o, tab. 21 , fig./; Linn., Gmel., p. 3842, n.° 33. (Mers d'Amériq. )

L'A. chausse-Trapps ; A. tribulus, Ellis et Soland., Zooph., n.° 32, tab. 21, fig. e.

Cor. tribulus, Linn., Gmel., p. 3842 , n.°34. (Mers d'Amé- rique. )

L'A. verruqueuse; A. verrucosa, Lamx., ibid.,n.° 444, pl.

11, fig. 4. ( Australasie. )

D. A rameaux verticillés.

L'A. interrompue; ^4. interrupta, id.., ibid., n.° 445, pl. 11, fig. SA. (Australasie.)

L'A. a crinière ; A. jubata,id., ibid., n.° 3o2 , pl. 11, fig. 6.

Cor. stellifera, de Lamk, ibid.., n.° 29. (Australasie.)

L'A. CHAROiDE; A. ch aro i des , id., ibid., n.° 447.

Cor. charat de Lamk, ¿¿ii., n.° 3o. (Australasie.)

L'A. rayonnée, A. radiata.

Cor. radiata, de Lamk., ibid., n.° 3i. (Australasie.)

L'A. gallioïde, A. gallioides.

Cor. gallioides, id,, ibid., n.° 32. (Australasie.)

Observ. C'est à Lamouroux qu'est encore due cette division des Corallines, qui ne repose guères que sur ce que les ar- ticulations sont un peu plus distinctes, plus séparées que dans les autres espèces; aussi M. de Lamarck ne lVt-il pas adoptée et n'en fait-il que la troisième division de son genre Coralline, auquel nous l'aurions également réunie, si l'articlç Amphiroa avoit pu être traité dans le pictionnaire.

Nous avons observé, dans la collection de Caen, les nom- breuses espèces que Lamouroux a placées dans ce genre, nous nous sommes convaincus que ce sont hiendes Corallines.

Les espèces de la dernière division méritent peut-être seules d'être séparées des autres Corallines, à cause de leur mode verticillé de ramification.

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PINCEAU, Peniçillus.

Çorpi fîbroso-crétacé, fixé, composé inférieurement de fila- mens fibreux, capillaires, nombreux, réunis en une sorte de tige simple, et supérieurement de rameaux cylindriques, dichotomes, articulés, disposés en pinceau terminal.

Espèces. Le PINCEAU PHŒNIX; P. Phanix, Ellis et Solander, Zooph., n.° 34, tab. 2 5, fig. 2 et 3.

Cor. Phanix, Linn., Gmel., pag.3843 , n.° 37. (Mer de Ba- hama. )

Le P. annelé; P. annulatus, Ellis et Soland", ibid., n.° 36, tab. 7 , fig. 5 -8 , et tab. 2S , fig. i.re ( Antilles. )

Le P. ÉMOPHORE, P. :eriopkora.

Nesæa eriophora, Lamx., Polyp, flex., n.° 389. (Antilles.) Le P. CAPITE; P. capitatus, Ellis et Solander, ¿¿id., n.° 35, tab. 2 5, fig. 4.

Cor. peniçillus, Linn., Gmel., p. 3845, n.° 27. (Antilles.) Le P. PYRAMIDAL; P. pyramidalis, Ellis et Soland., ibid., tab. 25 , fig. 5 et 6.

Nesæa pyramidalis, Lamx., ¿¿¿d. r n.° 39t. (Antilles. )

Le P. EN BUISSON ; P. du meto sa, Lamx., ifod., n.° 392 , pl. 8, fig. 5 , a B. ( Antilles. )

Le Pi NODULEUX , P. nodulosus.

Nesæa nodulosa, Quoy et Gaim., Uranie, pl. 91, fig. 8 et 9.

( Australasie.)

Observ. Ce genre a été réellement établi et publié pour la première fois par Lamouroux, sous la dénomination de Nesæa; mais M. de Lamarck en l'établissant de son côté ou en Tadoptant, en a changé le nom en celui de Peniçillus, qui, plus expressif, a prévalu.

Son caractère principal consiste en ce que les radicules par lesquelles cette plante s'attache, se fasciculent et se pro- longent en un long pédicule, encroûté de substance calcaire, non interrompue, et que c'est à l'extrémité de celui-ci ou le long de son prolongement, que naissent les ramifications dichotomes et articulées de la coralline, disposées en pinceau.

En remarquant que la très-grande partie des espèces distinguées par Lamouroux viennent des mêmes mers, celle des Antilles, il est fort probable que plusieurs sont nominales.

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OALAXAURE, Galaxaura.

Corps fíbro-Crétacé, composé d'articulations tubuliformes, cylindriques, ridées ou non, se ramifiant et se dichoto- misant de manière à former une petite touffe conique commençant par une seule articulation membranoso - cal- caire et fixée.

Espèces. La Galaxaure oblongue; G. oblongata, Ellis et So- lander, Zooph., n.° il, tab. 22 , fig. 4.

Cor. oblongata , Linn. , Gmel., pag. 3841 , n-° 29. (Merl d'Amérique.)

La G. OMBELLEE; G. umbellala, Esper, Zooph., CoralL, tab. J7 * %o 1 et 2.

Galaxaura umbellata, Lamx., Polyp, flex. , n.° 394. ('Mer des Antilles.)

La G. OBTUSE; G. obtusa, Ellis et Solander, iii., n.° 9, tab. 22, fig. 2.

Cor. ob tu sala, Linn., Gmel., pag. 3841, n.° 5o. (Mers des Antilles. )

La G. ANNELEE; G. annulata, Esper, Zooph., CoralL, tab.

6, fig. 1 et 2.

Galaxaura annulata, Lamx., i£{., n.° 396. (Indes oriental.) La G. RUGUEUSE; G. rugosa, Ellis et Solandèr, n.° i3, tab.

22 , fig. 3.

Corallin. rugosa, Linn., Gmel., p. 3841 > n.° 26.

Corallin. tubulosa, id., ibid., p. 3832, n.° 4*

Tubularia fragilis, Esper, Zooph., CoralL, t. 3, fig. 1 et 2.

( Mers d'Amérique. )

La G. MARGINEE; G. marginóla, Ellis et Solander, n.° 12, tab. 22 , fig. 6.

Cor. marginata, Linn., Gmel., p. 3841, n.° 27. (Antilles.) La G. LAPIDESCENTE : G. lapidescens, Ellis et Solander, Zooph., n.° 8, tab. 21 , fig. g, et tab. 22, fig. g.

Cor. lapidescens, Linn., Gmel., p. 5841, n.° Si. (Mers du Cap.)

La G. ENDURCIE ; G. indurata, Ellis et Soland, Zooph., n.° 15, tab. 22, fig. 7.

Cor. indurata, Linn., Gmel., p. 384i, 24. (Mers des

Antilles. )

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Iæ GALAXAURE ROIDE ; G. rígida, Lamx., Polyp, flex., n.® 402, pl. 8 , fig. 4, a, B, ( Indes orientales. )

La G. LicHÉvoínc; G. lichenoides, Ellis et Solander, Zooph,, n.° 14, tab. 22, fig. 8.

Car. lichenoides, Linn., Gmel., p. 3841, n.° 25. (Mers des Antilles. )

La G. JANIOÍDE; G. janioidea, Lamx*, ibid., n.° 424. (Aus- tralasie. )

Observ. Ce genre, établi par Lamouroux, contient des corps organisés que plusieurs Zoologistes plaçoient parmi les Corallines, tandis que d'autres en faisoient des tubulaires. Le fait est, en en jugeant du moins d'après la D. rugueuse, que nous avons étudiée, que ce sont des Corallines moins articulées et moins solides que les espèces ordinaires, la couche cal- caire extérieure étant moins épaisse : il n'y a donc pas plus de canal intérieur que dans celles-ci, et elles ne sont pas plus tubuleuses qu'elles. L'ouverture terminale que les figures montrent n'est qu'une apparence due à la rentrée de la par- tie terminale, qui est encore plus molle que le reste. Tout l'intérieur est rempli par une cellulosité plus lâche que dans les autres corallines , ce qui par la dessiccation et en n'y regardant pas de très-près, produit une sorte de canal.

M. de Lamarck fait des Galaxaures de Lamouroux la première division de son genre dichotomaire*

ACETABULE, Acelabulum,

Corps fibro - calcaire , composé d'une tige simple, filiforme, articulée, adhérente, et d'un petit plateau orbiculaire, ter- minal, radié en dessus et en dessous.

Espèces. L'ACETABULE DELA MEDITERRANEE; A.mediterraneum, Cavolini, Polyp, mar., 3, p. 254, tab. 9, fig. 14.

Tubularia acetabulum, Linn., Gmel,, p. 3833, n.° 6. Corallina androsace, Pallas, Zooph,, p. 43o.

Olivia androsace, Bertoloni, décad. 3, pag. 117, n,° 1, (Méditerranée.)

L'A, DES ANTILLES; A. caribæum, Esper, Zooph,, tab. 1, fig. x -4; Brown, Jam,, tab. 40, fig. A; de Lamk., 2, p. j5i, nt° 2,

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Acetabularia crenulata, Lamx., Polyp, flex., p.*4g, n.°385, pl. 8, fig. 1.

Tubul, acetabulum, var. B; Linn., Gmel., p. 3833, n.° 6. (Mers des Antilles.)

L'ACÉTABÜLE A PETITS GODETS ; A. microcythera, Quoy et Gaimard, Uranie, Zool., pl. 90, fig. 6 et 7. (Australasie.}

Observ, Ce genre avoit été établi depuis long-temps par Tournefort (In$¿. rei herb.) sous la même dénomination, que lui a conservée M. de Lamarck, et que Lamouroux a modifiée en celle d'Acetabularia, Donati l'avoit appelé Callopilophorum, et Bertoloni, long-temps après, Ta dédié à Olivi sous le nQni d'Olivia,

Nous avons eu l'occasion fréquente d'obtenir l'espèce de la Méditerranée, qui vit en immense quantité sur les bords de l'étang de Carouge, conduisant des Martigues à la Méditer- ranée ; et nous croyons nous être assurés par beaucoup de re- cherches, que ce ne peut être un polypier; ce qui est l'opi- nion de presque tous les observateurs de la Méditerranée.

POLYPHYSE, Polyphysa.

Corps fibro-crétacé, adhérent, fixé , composé d'une tige verticale, filiforme, fistuleuse, articulée, portant à son extrémité supérieure un capilulum formé de huit ou dix petits corps bulloïdes, membraneux et radiairement dis- posés.

Espèce. La POLYPHYSE AUSTRALE : P. australis, Lamx., Polyp* flex., pl. 8, fig. 2 , a B CD ; de Lamk., ibid,, 2, p. 162, n.° i. Polyph, aspergillum, Lamx., ibid,, p. 2Ôo, n.° 386.

Fucus peniculus, Dawson Turner, Hist, fue,, 4 , p. 77 , tab. 228,fig. a, , c, d,e, (Australasie.)

Observ, Ce genre, établi par M. de Lamarck, est composé d'une tige grêle, articulée comme dans les Acétabules; mais il en diffère par le capitulum, qui est ici composé de petits côrps ovales, foliacés, membraneux, radiairement disposés autour d'un petit élargissement de la tige.

Pour Dawson-Turner, qui le premier a parlé de ce corps, c'étoit une espèce de Fucus, et en vérité, d'après l'étudç

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que noua avons pu faire d'un individu, il nous semble que ce ne peut être un polypier*

Fam. II. Les P. non articules ou les Fucoïdes, Fucoideœ.

Tige et rameaux encroûtés d'une couche crétacée fort mince, contioue ou non articulée et sans aucune trace de pores.

Observ. Cette famille a évidemment les plus grands rap- ports avec la précédente; mais elle en diffère en ce que la couche crétacée qui enveloppe la substance organisée est beaucoup plus mince et qu'elle est constamment continue, de manière à ce que les rameaux ne sont pas articulés. La substance organique est aussi plus gélatineuse et se rapproche par conséquent davantage de ce qu'elle est dans les véri- tables fucus,

UDOT^E, Vdotea.

Corps fibro-crétacé, flabelliforme, non articulé, formé d'une tige très-courte, s'épanouissant rapidement en une large expansion, lobée ou divisée à sa circonférence, et marquée sur ses deux faces de plusieurs lignes courbes concentriques.

Espèces. L'U. FLABELLIFORME ; U. Jlabelliformis, Ellis et Sol., Zooph*, n.° 3s , tab. 24.

Cor,jlabelliformis, Linn., Gmel, p. 3842, n.°35. (Amériq. équat.)

L'U. conglutinêe ; U. conglutínala, Ellis et Soland., Zooph., n.° 33, tab. 2 5 , fig. 7.

Cor. conglutínala, Linn., Gmel., p, 3845, n.° 36. (Amér. équat.)

Observ. Cette division générique, établie par Lamouroux, est confondue par M. de Lamarck avec ses Flabellaires, dont elle diffère cependant par l'absence de toute articulation.

Les corps organisés qui la constituent ont tant de rap- ports avec les thalassiophytes du genre Diçtyota, qu'il se pourroit réellement que la seconde espèce appartînt à ce genre.

Quanta la première, que nous avons observée dans la collec tion de Lamouroux, c'est bien certainement une coralline

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inarticulée. On y distingue très-bien les fibres cornées du centre et la croûte crétacée qui les enveloppe.

DICHOTOMAIRE, Dichotomaria.

Corps membrano-crétacé, lichénoïde, non articulé, commen- çant par une tige courte, simple, et se terminant par

des ramifications comprimées, dicho tomes, arrondies à

leur extrémité.

Espèces. La Dichotomaire divariquée; D. divaricata, de La- marck, 2, p. 147, n.° lo. (Méditerranée.)

La D. FRUTICULEUSE; D. fruticulosa, Ellis et Soland., Zooph., tab. 22, fig. 5.

Cor. fruticulosa? Linn., Gmel., p. 3840, n.® 23. (Mers des Antilles. )

La D. LICHENOÏDE; D. lichenoides, Ellis et Solander, ibid,9 tab. 22 , fig. 8.

Cor. lichenoides, Linn., Gmel., p. 3841, n.° 20. (Amériq. méridion.)

La D. usnéale ; D. usneale, id., iiid., n.° 8.

La D. BORDEE; D. margínala, Ellis et Solander, ¿¿tâ., tab.

22, fig. 6.

Cor. marginata, Linn., Gmel., p. 3841 , n.° 27. (Côtes de Bahama.)

La D.'DE MADAGASCAR; D. ramospongia, de Lamk., ii'd., n.° 12.

La D. CERAMOÏDE, D. ceramoides.

Liagora ceramoides, Lamx., Polyp, flex., page 239, n.° 377; ( ísle Saint-Thomas. )

Observ. Ce genre a été établi par M. de Lamarck, mais nous 71'y conservons plus que les espèces de la seconde section et qui sont plus ou moins lichénoïdes, non articulées, les autres ayant été reportées dans le genre Galaxaure de La- mouroux. Le meilleur caractère distinctif porte sur la non- articulation des rameaux; car celui qui est tiré de leur com- pression, pourroit très-bien être artificiel et n'avoir lieu que dans l'état de dessiccation où ces plantes sont conservées dans nos collections.

Les Dichotomaires étoient du reste pour les zoologistes

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linnéens des corallines ou des tubulaires, comme les Ga- lax a urea.

LIAGOBB, Lia go r a.

Corps phytoïde, subcrétacé, rameux, non dichotome, fixé?

à ramifications terminées par des renfiemens ou bourgeons

plus mous que le reste.

Espèces. La LIAGORE VERSICOLORE ; L. versicolor , Lamx., Polyp, flex., p. 237, n.° 376.

Dichotomaria corniculatay de Lamk,, a, p. 147, n.° 11.

Fucus lichenoides, Gmel., Hisl.fuc., p. îao, tab. 8, fig. \ et a. (Méditerranée.)

La L, féniculacée, L. fœniculacea.

Dichotom. fœniculacea, de Lamk., ibid., n.° 9. (Amér. mé- ridion.)

La L. physcioïde; L.physcioides, id., ¿¿id., n.° 377. (Médi- terranée.)

La L. ORANGE; L. aurantiaca, id., iiid., n.° 378. (Méditer* ranée.)

La L. farineuse; L. farinosa^ id., i¿., n.°38o. (Mer Rouge.)

La L. BLANCHATRE; L, albicans, id., i¿id., n.° 381 f pl. 7, fig.

7, sous le nom de L. canescens.

Dichotom. alterna, de Lamk., a , p. 146, n.° 5.

La L. étalée; L. distincta, id., i¿id., n.° 38a.

FI/CÍ/J distinctus, Roth, Ca¿, ¿ot., 3, p. io3, tab. 2. (Baie de Cadix.)

Observ. Ce genre a été établi par Lamouroux pour des corps organisés que les naturalistes précédens plaçoient parmi les fucus.

M. de Lamarck les a réunis daps son genre Diçhotomaire.

D'après une variété de la première espèce que nous avons étudiée malheureusement à l'état de dessiccation, il est certain que la caractéristique donnée par Lamouroux est entièrement erronnée. En effet, ce corps organisé n'est nullement tubuleux et il ne se termine pas par des cellules. C'est un véritable fucus, régulièrement dichotome et dont les rameaux ¿ont encroûtés de matière calcaire peu épaisse, si ce n'est au sommet actuellement végétant, qui est mou et d'un.vert noirâtre, comme l'intérieur de tous les rameaux.

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Il paroit que la premiere espèce est susceptible de beau* coup de variations, et même, suivant Lamouroux, elle peut être rameuse ou régulièrement dichotome.

11 est probable qu'il faudra placer ici le genre de corps or- ganisés que Lamouroux nomme Spongodium, et qu'il a placé dans les thalassiophytes.

Néoméris, Neomeris.

Corps alongé, renflé au milieu, atténué aux deux extrémités, dont l'une est fixée et composée d'une sorte d'axe membra- neux, fistuleux, fusiforme, un peu flexueux, terminé pat un mamelon, hérissé dans toute son étendue par un très- grand nombre de petits cylindres tubuleux, très-serrés, terminés par des tubercules arrondis, granuliformes, cré- tacés et enveloppés par une légère couche également cal- caire, imprimée de fossettes alvéoliformes, très-peu pro- fondes.

Espèce, Le N. en buisson : N. dumetosa ,. Lamx., Polyp, flex., pl. 7 , fig. 8, a, B; id., ibid., p. 243, n.°383, et Zooph., p. 19, tab. 68, fig. 10 et 11.

Observ. C'est à Lamouroux qu'est dû l'établissement de ce genre, d'après un corps organisé desséché, comprimé, dé- formé, que nous avons vu dans sa collection, sans qu'il nous ait été possible de deviner ce que ce peut être. Nous pouvons seulement assurer que la figure et même la description qu'il en a données, sont extrêmement incomplètes et même faur tives. Le milieu de chaque corps est occupé par un axe ver- miforme, atténué aux deux extrémités, et cependant élargi à chacune d'elles, et surtout à l'inférieure, par un petit dis- que d'attache, un peu comme dans les fucus, et qui en sert, en effet, à plusieurs individus. Ce corps central est creux et membraneux; il est enveloppé dans toute son étendue par une sorte de croûte entièrement formée de petits cylindres tubuleux, serrés les uns contre les autres et divergens. Plus haut la croûte est composée de petits tubercules globuleux, d'un blanc mat, et enfin le tout est enveloppé par une autre croûte calcaire, fort mince, formée par des locules ou fos- settes très-serrées, disposées en quinconce. Au-delà, l'extré-

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mité de l'axe est un peu dilatée, mamelonnée et d'un noir assez foncé; mais, nous le répétons, la dessiccation et la conser- vation prolongée en herbier a tellement déformé ces petits corps, dont trois naissent du même pied, que nous n'avons pû même avoir un soupçon de leurs rapports naturels.

La collection du Muséum de Paris contient un bien plus bel échantillon du néoméris en buisson que celui de Lamou- roux. Il forme un touffe assez considérable, composé de corps vermiformes, fixés un à un sur un morceau de roche. En l'examinant avec soin, il nous semble que ce genre doit être rapproché des liagores plutôt que des tubulaires, où il se trouve cependant déjà placé plus haut.

CLASSE II. Les NEMATOPHYTES , Nematophytœ.

Côrps généralement filamenteux, gélatineux, de couleur

verte, libres et constamment aquatiques.

Observ. Depuis que la célèbre découverte de Trembley sur les polypes d'eau douce eut confirmé l'animalité des madré- pores, des coraux, des sertulaires, des alcyons, etc., on fut porlé à croire que beaucoup de corps organisés, que l'on rangeoit également dans le règne végétal, devoient aussi passer dans le règne animal, d'autant plus que l'analyse chi- mique sembloit confirmer cette manière de voir.

Ainsi quelques naturalistes ont douté de la nature des champignons. Merhausen, par exemple, admet que ces corps organisés ne sont ni des végétaux ni des animaux, et qu'ils doivent être rangés dans une sorte de règne intermédiaire, proposé depuis long-temps par des auteurs italiens.

Giraud Chantrans soutint* de son côté que les conferves étoient des polypiers dont les animalcules vivoient tantôt libres et tantôt agrégés en forme de plantes.

Vaucher émit une opinion assez analogue ; mais ni l'une ni l'autre de ces manières de voir ne fut adoptée, et les corps organisés qui constituent la classe des nématophytes restèrent dans le règne végétal. Les auteurs systématiques les plus estimés, comme MM. Cuvier, Oken, et même M. de Lamarck f et pourtant ce dernier étoit le plus en état de

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juger la. question, puisque ses travaux avoient porté avec une égale distinction sur les deux régnes, ne me semblent avoir jamais émis de do ule à ce sujet.

Ce fut d'abord en Allemagne, où les hydrophytes ont été jusqu'ici beaucoup plus généralement étudiés qu'en France, que fut émise l'idée de considérer un certain nombre de corps organisés comme susceptibles de se métamorphoser d'animaux en végétaux, ou de végétaux en animaux. Agardh fut le premier qui établit cette manière de voir, soutenue depuis par Friese, que certaines productions, qui sont des al- gues à une certaine époque de leur existence, peuvent ap- partenir à une autre famille ou même être alternativement animales ou végétales.

Mais depuis lors quelque chose d'analogue fut proposé en France, d'abord par M. Gaillon, comme nous l'avons exposé à l'article NEMAZOAIRES du Dictionnaire des sciences natu- relles, et ensuite par M. Bory de Saint-Vincent dans le Dic- tionnaire classique des sciences naturelles et dans l'Eucyclo" pédie méthodique aux articles MATIERE VERTE, OSCILLAIRE, PSYCHODIAIRE, etc.

Suivant le premier, des animalcules simples, libres et bien vivans, jouissent de la faculté de se réunir, de s'agglutiner par une matière exsudée de leur corps* de manière à prendre une forme filamenteuse, mais cependant sans cesser d'être des animaux : ce qui lui a fait employer le nom de néma- zoaires pour les distinguer par leur caractère le plus singulier.

Suivant le second, M. Bory de Saint-Vincent, qui n'a pu admettre cette manière de voir, les nématophytes sont de vé- ritables végétaux, dont les séminules ou les propagules sont animés, ou ce qu'il nomme des zoocarpes, ce qui nous avoit paru rentrer dans la .manière de voir d'Agardh; mais c'est ce que nie fortement M. Bory, et c'est ce que nous laisserons a juger aux personnes qui voudront prendre la peine d'ana- lyser cette question, assez peu importante en elle-même" Peut-être, en effet, trouvera-t-on cette opinion plus rappro- chée de celle exprimée en ces termes par Sprengel (Philoso- phia botanica; Halœ, 1809, p. 467) : Utriculif etc., . . massa granulosa prorumpens ex utriculi* confervœ, animaleula format, observante Trentephlio in Rothii obseryalionibUs nuperrimis"

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Qnoi qu'il en soit, depuis la publication de notre article sur les NEMAZOAIRES , M. Gaillon, malgré les objections très- fortes qui lui ont été faites, parolt avoir de nouvelles raisons pour soutenir son opinion, comme il nous l'apprend à la fin de son excellent article sur les THALASSIOPHYTES, inséré dans le même Dictionnaire. M. Desmazières, de Lille, prétend en effet s'être assuré que les mycodermes sont de véritables némazoaires, comme les a définis M. Gaillon. M. Bonnemaison a confirmé ce que ce dernier avoit dit du conferva eomoides. M. Chauvin s'est assuré que la conferva zonata est aussi com- posée d'animalcules. Enfin M. Gaillon trouve dans les obser- vations de Lyngbye sur plusieurs espèces de conferves des faits à l'appui de sa manière de voir.

D'un autre côté, M. Marquis, que la science vient de perdre il y a peu d'années, ayant cherché à asseoir son opi- nion sur ce sujet controversé, nous paroît porté à nier égale- ment l'animalité des némazoaires, aussi bien que celle des zoocarpes.

M. Rennie croît être certain que la matière verte qui se forme sur les eaux stagnantes, est absolument la même que celle qui se trouve sur les pierres, les briques, le ciment, etc.; qu'elle n'appartient pas plus aux byssusetaux conferves, qu'à des animalcules; mais que c'est tout simplement le germe des mousses les plus communes, tortule, hypne, polytrique, qui, à défaut d'un sol convenable pour végéter, ne peuvent prendre tous leurs caractères.

M. Turpin n'a pas vu non plus dans le conferva eomoides ce que MjGaillon y avoit aperçu. NoUs sommes forcés d'avouer que nous sommes dans le même cas, et que les observations Nombreuses que nous avons faites, il est vrai, avec un mi- croscope d'emprunt, et depuis cinq ou six années seulement, sur la matière verte, sur la conferve des murs, sur les con- ferves ordinaires, ainsi que sur les oscillatoires, ne nous laissent presque aucun doute sûr la nature végétale de ces dîfférens êtres. Nous avons mêàie la presque-conviction que, si les différentes personnes qui ont examiné ce sujet eussent eu plus de connoissance de ce que c'est qu'un animal, elles ft'auroient pas eu beaucoup plus de doutes que nous ; car on peut très-bien aŸôir un microscope à soi , s'en servir depuis

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trente ou quarante ans, et cependant se tromper, lorsqu'on suit plutôt les suggestions faciles de l'imagination que le sen- tier direct, mais ennuyeux, de la rigoureuse et persévé- rante observation.

Toutefois, pour ne pas laisser de lacunes dans cet article général sur tous les êtres que Ton a rapportés à tort ou à raison aux dernières classes du règne animal , nous nous sommes décidés à ne pas passer sous silence les némazoaires de M* Gaillon, non plus que les psychodiaires de M. Bory.

Malheureusement le premier n'a pas encore publié le Ge- nera, auquel il travaille, et qui contiendra le résultat définitif de ses observations sur les êtres qu'il doit comprendre dans sa classe des némazoaires. Nous n'avons donc pu que rassem- bler artificiellement les genres qu'il a annoncés lui appartenir, et encore ne nous sommes-nous point arrêtés à les définir; ce qui nous auroit été souvent assez difficile. Cette simple énumération montrera que toute cette partie du règne orga- nique est un véritable chaos, comme Lyngbye lui-même s'est plu à le déclarer.

Quant aux Psychodiaires de M. Bory, comme ils se trouvent compris pour la plupart dans les némazoaires de M. Gaillon, pour éviter la confusion et le double emploi, nous nous bor- nerons à donner l'analyse du système jusqu'aux genres ex- clusivément. Cette exposition-suffira, à ce que nous espé- rons, pour montrer aux personnes qui s'occupent un peu sé- rieusement de ces matières, que ce prétendu règne, déjà pro- posé plusieurs fois, est complètement iuutile et ne sera pro- bablement pas adopté par les naturalistes.

Dans l'énumération des genres que l'on peut rapporter aux némazoaires, nous avons employé un ordre systéoiatiq ue ; mais nous avertissons qu'il est entièrement artificiel, et qu'il n'a pas d'autre but que de rassembler sous un seul point de vue les espèces qui doivent être soumises à l'observation. Nous avons tâché de n'oublier aucun des genres qui ont été pro- posés dans ces derniers temps, quoique la très-grande partie ne signifient réellement rien, comme l'a fait observer Mar- quis, qui nous paroit avoir examiné ce sujet d'une manière bien philosophique. Au reste nous apprenons que M. Turpin, dans l'explication des planches de l'Atlas, doit donner des dé*

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COCCODEA (Pal. de Beauv.)

tails nombreux sur ces corps organisés. Nous ne pouvons mieux faire que d'y renvoyer.

A. Corps granuleux , pulvérulent, libres ou contenus dans des masses gélatineuses.

CHAOS (Bory de Saint-Vincent).

Matière verte (Priestley).

Lepra infusionum ( Schrank).

Vaucheria infusionum (Decand). Oscillatoria parietum ( Agardh).

État primitif de* conferres et de* oscil-

laires (Marquis).

!

Chaos primordialis (Bory).

Monas lens et Pulvisculus (Muller). Pulviscules d'oscillat. (Gaillon). 1

Í

Batrachosp., sp. (Decand.).

Chaod. j sp. (Bory).

Œufs de mollusq. (Marquis).

!

,Vorticella versât ilis (Muller).

OEufs de mollusq. (Marquis). Tessarthonia ( Turpin ).

Hericella Echinella radiosa (Lyngbye).

B. Corps médiocrement alongé et inflexible.

Baciluru (Muller)* \nbrion, sp. (Muller).

I Arthrodia (Rafinesq. ).

Navícula (Bory) . . I Vibrio tripunctatus (Muller).

(État du conf. comoides (Gaill.).

Mulleria (Leclerc) { Vihrîo lunula (Muller).

I Lunulina vulgaris ( Bory ).

Luiïulina ( Bory ), vid. Mulleria.

Arthrodia (Rafínesq.), vid. Ba- ciliar ia.

Surirella ( Turpin ) Sur. striata, nouv. esp.

jScYTOWEMA ( Agardh ), vid. Giro- della.

(

Conferva comoides (Dillwyn).

Vaurheria appendiculata (Decand.}.' Scftonema, sp. (Agardh).

Achnanthes ( Bory Confer9. ar mill aria.

1 M. Nitîsch a publié un travail intéressant sor ce genre , dont il partage les es" Çëces en B. animales et B. végétales.

2 C'est sur le corps organisé qui constitue ce genre que M; Gaillon a fait les pre- mières observations, qui l'ont conduit à établir ses Fémazoaires ; les animaux libre* éi"nt des Bacillaires ou des Navicules, suivant leur degré de développement.

[page] 529

C" Corps très-filamenteux, plus ou moins cloisonnéso (ARTHRODIEES, Bory de Saint-Vincent. )

thATOMA (Decahd. ) Conferç., sp. (Dillen., Muller).

Fragillaria (Lyngbye) , . , . . Cotferça nummuloidea¿

I

* Conferç., sp. (Linn.)*

Conjugata (Vaucher).

Zygnema ( Agardh ).

I

Conferç. , sp. ( Decand. ).

Conjug-t sp. (Vaucher).

Zygnema sp. ( Agardh )

Salnwcis} sp. (Bory).

Clobcliha (Link).

Conjugata (Vaucher) . . * . . . Conferç., sp.

Diadena (Pal. de Beauv.) " * . . Conf. bipunctata.

Leda (Bory) . . * . . j Conf monilina.

I Zygnemat., sp. ( Lyngbye),

Lucerkaria (Roussel) Conferç. , sp.

Zygkema (Lyngb. ) ....... Conferç., sp.

Mougeotia (AgardK) . . . . . . Conferç., sp.

Tybdarisea ( Bory ) . Conferç., sp.

Conferç. jugalis ( Decand. ).

Salmacis (Bory) . ........ Conjugata princeps (Vaucher).

Spirogyra ( Link).

Cl(Tëss LoZ^pu,^ ( "un. ) o"¦ fes!lien;Lmiïr étant des zoocarpes, suW.M.Bory). J Spharoplea sp. (Agardh).

Tiresias (Bory) Conf. bipartito, (Dillwyn).

( Les cercaría podura et viridis (Mull.) éunt des zoocarpes, suiv.

M. Bory. )

!

Conferva rivutaris, Linn.

Antacotes ( Léon Leclerc).

Vaucheiia (Bory).

Conferç.JUiviatilis (Linn. ).

Polysperma (Vaucher). .

_ , _ v Chantransia, sp. ( Decand. ).

Lehàhia ( Bory) -{Noiularia (Liik).

Gonycladon (Link).

Trichogonum ( Pal. de BeauY.J).

Nodularia (Link), vid. Lemania.

Gowycladow ( Lint), vid. Letna-

TRIchogohum (Pal. de Beauv.) r vid. Lemanim

6ot $4

[page] 530

VAUCHEEIA (Decani.)

JPolyspeema ( Vaucjier ), vid. Le- nt ania.

" j \ "j "_ ( Confer*. rintlaris (Lin". ).

CH"T.uH.ii(Decand.), Vli- ! Proliféra (Vaucher).

ajera. | pQ^sperma ( Vaucher ).

Í

Conf., ^p. (Linn.).

Proliféra riçularis.

Polysp. glomerata (Vaucher).

Gaillaejdotella (Bory) Linkia natans (Lyngbye).

Bys sus velutina (Linn. )1

Oscillatoria parietum (Vaucher). Ectosperma, sp. (Vauch., Bory). Tremella, sp. ( Dilhryn ).

Conf. muralis (Marquis). Lynghya muralis ( Agard ).

Ectosperma (Vauch. )9vid. Fau- cher ia.

Mzmzomya C Pollini ). í Conf. aponina ( Pollioi ).

\ Vaucheria aponina ( Sprengel )o

¡

Conf. hirsuta (Thore). flatrach. hispida (Decand.).

Th. ramosissima (Bory).

Mesogloia (Agardh. ) M. vermicularis ( Lyngb. ).

Bateachospeema (Roth) Conf. gelatinosa (Linn.).

DeapAehaldia ( Bory ) * j Conf. mutabilis ( Roth ).

J Batrach. glomerata ( Vauch.).

Hydrodictiok (Roth) Conferva reticulata (Linn.).

OESEGOHIUV ( Link ) Prolifer., sp. ( Vaucher ).

Lïkgbya ( Agardh), vid. V\lucheria.

CALLOTHRIX ( Agardh).

Cluzella ( Bory ) Palme lia myosurus (Lyngb. )

Confer9. atropurpúrea (Roth).

SPERM AGOBIA ( Bonuemais. )

BAHGIA (Lyngb.)

Riyulaeia (Roth).

Oscillât., sp.

Scytonema, sp.

Gloionema , sp.

Bangia ( Lyngb. ).

Confer*., sp. ( Linn. ) Rivularia, sp. ( Decand. ) TVemella et Ulva,sp. (Linn.). Linkia ( Lyngb. ).

Batrachosp., sp. (Daudin).

1 M. Desmarières dit positivement qu'il n'a pn découvrir de mouvement dans cttt® production, et qu'elle appartient sans aucun doute au règne végétal.

2 M. Bory place encore entre íes genres Batrachosperma et Drapamaldia le genre Dasytriçhioi mais M. Gaillon dit que ce rapprochement a lieu dç surprendre.

[page] 531

CflSromoiu (8cbr"nk) f Batrachosp. fiueiculata (V"uch. ).

( Mjrriodactjlus ( Desvaux ).

MYRIODACTYLUS (Desvaux), vid.

Chœlophora.

SPHJBROFLEA (Agardh) Con/, anttuîin*.

^ _ v Conf. chthonoplastes.

YACINARIA (Bonnem.). ... -- -

Gioioncma chthon. (Agardh).

Oscillât. chthon. ( Lyngb. ).

_ ( Oscillât. vaginata (Yaucher).

Cloioxtema (Agardh) \Vaginaria (Bory).

( Microleus ( Bory ).

MICROLEUS ( Bory ) , vid. Gloio- nenui.

Osci llato ai a ! Confer^, sp. ( Linn. ).

I Trichophora ( Pal. de Beauv. ).

Dillwyheila (Bory). ...... Oscillât., sp.

Awabaina (Bory) Oscillât, fios aqua.

Spirulika (Turpin) ....... Oscillât, tqrta.

ClAVATELLA ( Bory ) JYostoc marinvm ( Linn. ).

Nosroc (Yauch. ) Aostoc commun*.

ULVA.

CE RAM 1 CM ?

D. Corps filamenteux, mais très-fins, très-courts et aériens"

( Les Moississubs. )1

MUCOR.

BOTRTTIS.

MONILIA.

MY CODE KM A.

E* Corps entièrement phytoïde*, articulés, fistuleux, aquatiques,

etc., etc.

CHARA. *

M. Gaillon pense aussi que les mélobësieâ de Lamouroux, qui paraissent n'être que des taches à la surface des thalas- siophytes, doivent être rangées dans sa division des néma-

1 Cest d'après les observations de M. Desmazières que ces corps organisés sont rangés parmi les Némazoaires de M. Gaillon.

2 Dans la manière de voir de M. Gaillon, ce qu'il .y a sans doute de plus extra- ordinaire, c*est de croire que les charagnes sont des agrégations d'animalcules. Les recherches de M. Amiet sur ce genre de eorps orgaijôi, aeuc p"rei"sent jeter bit* du doute sur cette opinion.

[page] 532

zoaires. Ce que nous connoissons de ces êtres, ne noús per- met pas trop d'adopter cette opinion.

Les tremelles, les nos tocs, les collémas, sont-ils aussi des némazoaires P

Sur les Psychodiaires.

Nous ayons donné à l'article de cette dénomination, pro- posée par M. Bory de Saint-Vincent, pour ce qu'il a nommé un régne intermédiaire au règne animal et au régne végétal, un extrait critique de cette innovation ; en ce moment " et dans le but seul de remplir une petite lacune laissée dans l'histoire de la zoophytologie, nous allons en donner une courte analyse.

Règne psychodiaire.

Êtres végétans et7vivans successivement, et où chaque indi* vidu apathique se* développe et croit à la manière des mi- néraux et des végétaux, jusqu'à l'instant où des propaguletf animés ou des frogmens répandent l'espèce dáns des sites d'élection.

CLASSE I."

Les ICHNOZOAIRES.

Animaux muqueux, sans support phytoïde ni pierreux, libres, ou jouissant en général de fonctions locomotrices, animales et contractiles dans toutes les parties.

Un sac alimentaire avec un seul orifice (qui n'est ni une bouche ni un anus ) environne les prolongemens tentacu- laires, ébauches d'organes de préhension, de locomotion, types du régne animal.

ORDRE I.#r LES POLYPES NUS, Cuv.

Fam. I/# Les Hydrines , Hÿdrinœ*

, Polypes vivans isolés.

G. Polype, Coryne, Difflugie, Cristatelle.

[page] 533

Fam. II. Les PHILADELPHES.

Polypes vivans en masse plus ou moins confuse.

G. Plumatelle, Alcyooelle, Zoanthe ? et pent-être quel- ques Ascidies agrégées.

ORDRE IL POLYPES NAGEURS, de Lamarck.

G. Pennatule et ses divisions.

CLASSE II.

Les PHYTOZOAIRES.

Zoophytes dont le support n'est ni calcaire ni pierreux.

ORDRE Lw LES VORTICELLAIRES.

Animaux k peu prés semblables à ceux de la classe précédente, ou aux Ichnozoaires.

Les polypes à tuyaux.

Les polypes à cellules.

Les cératophytes, Cuv.

ORDRE II.

Animal non distinct pendant un certain temps de la vie, pa- raissant n'être qu'un simple végétal, de l'extrémité et de l'intérieur des tubes duquel se projettent des animalcules qui sont des espèces de graines.

Fam. I/* Les ARTHRODIEES.

Fam. II. Les BACILLARIEES.

Fam. III. Les SPONGILLAIRES OU ÉPHYTADIE.

. -* o

ORDRE III.

Production animale dans laquelle les animaux ne; sont pas

distincts. j

Fam. I/* Les SPONGIAIRES.

Fam. II. Les ALCYONIDIENS.

Fam. 1IL Les .CORALLINES.

[page] 534

Les LITHOZOAIRES.

Animaux polypiformes ou diversiformes , recouvrant des sup*. ports inorganiques entièrement pierreux, non susceptibles de se reproduire par boutures.

Cette classe comprend sans doute les polypiers pierreux de M. de Lamarck.

D'aprés cette analyse, que j'ai disposée en espèce de table synoptique, afin de la rendre plus claire, mais dans laquelle j'ai employé les expressions mêmes de l'auteur, il est évident que le régne psychodiaire de M. Bory correspond presque exactement a la classe que M. de Lamarck a désignée sous le nom de polypes, avec cette différence capitale cependant que M. Bory y a introduit un ordre nouveau pour y placer ses arthrodiées et ses bacillariées, dont la nature végétale est a peine douteuse, et que cet ordre est mis avaot celui des lythophytes, ordre si rapproché des actiniés, que quelques espèces, quoique pierreuses, ont été rangées dans ce genre.

Genre dHncertœ sedis.

RECEPTACDLITE , Rec ep tac u lites.

Corps ovale, déprimé, clypéiforme, subrégulier, convexe, avec une sorte de sommet mamelonné supérieurement, concave inférieurement, peu épais et paroissant composé de pièces polygones, constituant des espèces de loges ver- ticales, ouvertes par des orifices arrondis en dessus, lo- zangiques en dessous, et formant ainsi sur les deux faces une .sorte de réseau régulier.

Espèce. Le R. DE NEPTUNE; R. Neptunii, Defr., Diet, des sc. nat., t. XLV, p. 5, atlas, pl. des Foss.

Observ. Le corps organisé fossile qui constitue ce genre paroit avoir été signalé pour la première fois par M. Defrance (loc. cit.)-, mais quoiqu'il lui ait imposé un nom, il n'a pas pu le caractériser, et s'est borné à décrire les échantillons qu'il avait sous les yeux, et que noiis avons observés dans sa collection. Nous en avons examiné un bien plus grand nombre

[page] 535

dans les cabinets des Pays-Bas, mais surtout dans celui de M. Van der Wine à Harlem. Ce fossile est en effet extrême- ment commun dans une roche très-ancienne des environs de Chimey ; il est souvent très-informe et en plus ou moins grande partie à l'état de moule, et c'est alors qu'étant hérissé de petits tubercules, comme le premier échantillon décrit par M. Defrance, il ressemble un peu à une large écaille, ou même à certains fruits. Mais dans les échantillons assez bien conservés, comme le second de ceux décrits par M. De- france , on peut aisément apercevoir les caractères que nous avons assignés a ce genre. Mais à quel groupe zoologique appartient-il P C'est ce que nous ignorons complètement; nous n'osons pas même assurer que ce ne soit pas un fruit*

TABLE ALPHABÉTIQUE

Des auteurs et des ouvragés cités dans cet article et dans ceux qui concernent les zoophytes,

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Idem, Toyages dans les quatre principales Iles des mers d'Afrique. Paris,

1804, 1 vol. in-8.°, avec fig.

Idemj Dictionnaire classique d'histoire naturelle. Paris, in-8.°, avsc fig-

idem} Encyclopédie méthodique; Zoophytes. Paris, 1 vol. in-4.0

Bosc (Louis). Histoire naturelle des vers, etc. Paris, ld02," 3 vol. in-18, avec fig., faisant partie du Buffon de Déterville.

Boürgüet (Louis). Traité des Pétrifications. Paris, 1742, 1 vol. in-4.0, avec fig.

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Depuis cette édition, une seconde a paru en 5 volumes : les trois pre- miers en 1829, et le dernier, qui traite des Zoophytes, en 1830. Je

n'ai pu le consulter.

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i. re Classe. Zoophytes formés de sous-carbonate de chaux et d'une très-petite quantité de maliène organique azotée.

Madrepora muricata,

- labyrinthica ;

Millepora carulea,

- alcicornis.

â." Classe. Zoophytes formés de sous-carbonate de chaux et d'une assez grande quantité de matière organique azotée.

Madrepora fascicularis;

Millepora cellulosa,

- fascicularis,

- trúncala.

3. ® Classe. Zoophytes formés de sous-carbonate de chaux, de sous- phosphate de chaux et d'une assez grande quantité de matière animale azotée.

Madrepora polymorpha;

Iris ochracea;

Coralina opuntia;

Gorgonia nobilis (corail rouge)*

4. * Classe* Zoophyte formé presque exclusivement de matières

organiques.

Éponge"

Elle est formée, selon M. Hatchett, de gélatine et d'albu- mine coagulée.

Depuis le travail de M. Hatchett, M. Vogel, de Munich, a- examiné le cprail, et il n'y a pas trouvé de sous-phosphate de chaux. Suivant lui, il est composé de

[page] 548

Acide carbonique 37,%

Cbaux So, S

Magnésie 5

Oxide de fer 1

Sulfate de chaux o,5

Débris animaux o,5

Eau S

Chlorure de sodium, trace.

Le principe colorant n'y est que dans une proportion foiblr M. Fife annonce avoir découvert l'iode dans l'éponge. (CH.) ZOOPHYTOLITHES. (Fois.) Les oryctographes ont quel- quefois employé cette dénomination pour désigner les poly- piers fossiles. (Desm. )

ZOOTYPOITHES. (Foss.) On a autrefois nommé ainsi 1" pierres qui portent l'empreinte de quelque animal, ou de quelques-unes de ses parties. (D. F")

ZOPHOSE, Zophosis. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes coléoptères hétéromérés, de la famille des lucifuges ou pho- tophyges, établi par M. Latreille pour y ranger quelques es- pèces placées auparavant avec les érodies.

Ce genre est ainsi caractérisé : antennes en fil ; corps en carène en dessous; corselet court, transversal, échancré an- térieurement. A faide de ces caractères il est facile de dis- tinguer les espèces qu'on a ainsi rapprochées de toutes celles qui sont rangées dans les genres voisins (voyez l'article PHO- tofhygbs, et consultez aussi la planche 14 de l'atlas de ce Dictionnaire, où nous avons fait représenter une espèce sous le n.° 8). En effet, dans les deux genres Érodie et Scaure, les pattes de devant, et surtout les cuisses, sont renflées ; puis dans les Sépidies, les Akides et les Eurychores, le corselet et les élytres présentent des angles ou des lignes saillantes" tandis que dans les quatre autres genres le corps est lisse; mais dans les Blaps, les élytres se prolongent en une pointe mousse, et dans les Pimélies et les Tagénies le corselet n'est pas caréné en dessous.

On connoît peu les mœurs des zophoses, qui sont des in- sectes étrangers ; elles sont probablement les mêmes que celles des insectes dont nous les avons rapprochés, c'est-à-dire, que sous l'état parfait ils se nourrissent de débris de végétaux

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et qu'il* aiment l'óbscurité. C'est même de là que M* La- treille a tiré le nom, emprunté du grec Zo?ui#ç7 signifiant ténébreux j et ZoQtoffiÇ, obscurité.

Zophose tortde ; Zophosis testudinarius.

C'est l'espèce que nous avons fait figurer; elle est du cap de Bonne-Espérance. (C. D.)

ZOPILOTE. (Omith. ) Nom mexicain du catharte ou vau- tour urubu, que M. Vieillot a transporté au roi des vautours et au condor. Voyez Zopilotl, au mot Vaütoch, tome LVI, pag. 540* (Ch. D* et L.)

ZOPISSA. (Bot.) Dioscoride et ses commentateurs citent sous ce nom la poix qui, après avoir été employée a cal- fater les vaisseaux, en est enlevée après quelque temps 9 comme ayant besoin d'être renouvelée. Pendant son contact avec l'eau de mer, elle s'est imprégnée d'un principe salin, qui lui donne quelques propriétés particulières. Quelques-uns donnent le même nom à la simple poix extraite du pin. *

ZOPLEME. (Bot.) Tournefort, dans son Voyage du Levant, dit qu'on nomme ainsi à Pruse, ville d'Asie, l'hellébore, qui croît dans ses environs, et qui est regardé comme le véritable hellébore des anciens : c'est Yhelleborus orientalis de M. de Lamarck; I'Helléboke du Levant. Voyez ce mot. (J.)

ZOPOBOTIN. (Bot.) Dénomination égyptienne du zéodaire. ( Lem. )

ZOPYROS. (Bot.) Pline dit que quelques personnes nom- moient ainsi de son temps le clinopode, qui est une plante labiée. (J.)

ZORAW. (Omith.) Nom polonois de la grue. (Ch. D. et L.)

ZORBEH. (Bot.) Voyez Kueees. (J.)

ZORCA. (Omith.) Selon Cetti, ce nom seroit donné en Sardaigne à une espèce de petit-duc, qu'il caractérise assez vaguement. Il auroit huit ou neuf plumes de couleur jaune- verdàtre sombre à chacune de ses aigrettes auriculaires" ( Desm. )

ZORILLA et ZORILLE. (Mamm.) Espèce de carnassier du genre Marte, qui habite l'Afrique australe. Son nom est un diminutif de zorra qui, en espagnol, signifie renard.

Le nom de zoriltos est aussi donné par les Espagnols à plu-

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sieurs mammifères de 1*Amérique méridionale, qui appar- tiennent au genre Moufette. (DESK.)

ZOR ILLE. ( Bot. ) M* Poiret, dans le Dictionnaire encyclo- pédique. a donné sous ce nom le Gompholobium, genre de légumineuses, très-voisin du Podatyria, si même il en difiere. Voyez GOMPHOLOBE. (J.)

ZORIN. (Bot.) Nicolson cite sous ce nom caraïbe une es- pèce de bignonia grimpante, qu'il dit, d'après Barrère, être la Liane rocge de Cayenne, Voyez ce mot. ( J.)

ZORKES. ( Mamm.) Nom du daim dans Élien. (DESM.)

ZORNIA. ( Bot. ) Ce nom générique, conservé à un genre de plantes Iégamineuses, détaché à eVHedysarum. de lànnæui, avoit aussi été donné par Mœnch a des espèces de dracoce- phalum, dont le calice n'étoit pas exactement bilabié. (J.)

ZORNIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumineuses, de la diadelphie décandrie de Linnæus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, campanulé, à cinq lobes, les deux supérieurs très-grands; une corolle papilionacée; l'étendard rabattu; dix étamines diadelphes; cinq anthères linéaires, alongées ; cinq autres plus petites, ovales-arrondies; un ovaire supérieur, sessile; le stigmate obtus; une gousse comprimée, hérissée, k quatre ou six articulations orbicu- laires, monospermes, indéhiscentes. Les fleurs sont accompa- gnées de deux bractées.

ZORNIA A DEUX FOLIOLES : Zornia diphylla, Poir. ; Hedysarum diphyllum, Linn., Spec.; Pluk., Almag., tab. 246, fig. 6, et tab. 102, fig. 1, anvaretBurm., ZeyL, tab. 5o, fig*1* Cette plante a des tiges grêles, couchées, cylindriques, lé- gèrement pubescentes; les rameaux touffus, filiformes, nom- breux -, les feuilles alternes, pétiolées , composées de deux folioles glabres, lancéolées, aiguës, ponctuées en dessous, longues d'environ six lignes, entières; deux* stipules étroites, lancéolées, droites, aiguës, ponctuées. De l'aisselle des feuilles sortent des épis longs de deux ou trois pouces, simples, très-droits, presque entièrement couverts de bractées imbri- quées, ovales, aiguës, ponctuées, ciliées à leurs bords, mar- quées de nervures. Les fleurs sont fort petites, sessiles ; le ca- lice est glabre, et a ses divisions lancéolées, aiguës. La corolle

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est un peu plus longue que 4e calice : il lui succède une gousse courte, à peine plus longue que les bractées, composée de deux ou trois articulations ovales, comprimées, pubescentes, hérissées d'aiguillons courts, subulés. Cette plante croit dan* les Indes orientales. On la trouve également à Cayenne et ¿ Saint-Domingue"

Linné avoit présenté comme variété la plante figurée par Plukenet et Burman. Willdenow en a fait une espèce sous le nom d'hedysarum conjugation : elle diffère de la précédente par ses tiges droites, bien moins rameuses, par ses feuilles ovales et non lancéolées, par ses gousses ordinairement plus longues, plus larges, épineuses, mais non pubescentes" Elle croit dans l'Inde et à l'île de Ceilan.

ZORNIA A GRANDES BRACTEES : Zomin hracteala, Walth., Flor. Carol,; Zornia tetraphylla, Mich., Amer. ; Hedysarum letraphyllum, Willd., Spec. Cette plante a des racines grêles, peu rameuses, à filamens capillaires : elles produisent une tige haute d'environ un pied, foible, grêle, à peine ra- meuse, glabre, garnie de feuilles alternes, pétiolées, com- posées de quatre folioles presque sessiles, à l'extrémité du pétiole commun, ouvertes, en digitation, inégales, étroites, oblongues, lancéolées, glabres, entières, aiguës à leurs deux extrémités, longues d'un pouce et plus, larges d'environ trois lignes; les pétioles filiformes; des stipules membraneuses, courtes, lancéolées, aiguës. Les fleurs sont axillaires ou ter- minales, petites, alternes, sessiles, disposées en un épi droit, renfermées chacune entre deux grandes bractées, larges, ovales, un peu arrondies. Le calice est court, campanulé, presque à deux lèvres, à cinq dents^ la corolle petite, ca- chée par les bractées; l'étendard réfléchi, échancré en cœur; les anthères alternativement oblongues et globuleuses. Les gousses sont étroites, linéaires, un peu plus longues que les tractées; les articulations ovales, comprimées, hérissées de poils courts et roides. Cette plante croît dans la Caroline du Sud.

Zornia a feuilles dé thym : Zornia thymifolia, Kunth, in Humb. et Bonpl., Nov. gen*,J5y pag. 514. Ses tiges sont un peu ligneuses, diffuses et rameuses, filiformes, longues de trois ou quatre pouces, cylindriques et pubescentes. Les feuille? "ont alternes, pétiolées, conjuguées; les folioles médiocre-

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ment pédicellées, oblongues, aiguës, entières, glabres ci dessus, un peu pubescentes et pins pâles en dessous, ponc- tuées à leurs bords de petites glandes; elles sont pourvues de deux stipules oblongues, obliques, un peu aiguës à leurs deux extrémités, persistantes. La tige se termine par deux ou trois épis axi liai res, pédonculés, chargés de quatre ou huit fleuri sessiles : le rachis est un peu flexueux, filiforme et pubescent; les bractées sont grandes, ovales, aiguës ; le calice est camp* nulé, à cinq lobes blanchâtres, diaphanes, glabre, persistant; les deux supérieurs sont grands, arrondis; les latéraux beau- coup plus petits; l'inférieur est ovale - lancéolé , acuminé;la corolle un peu plus longue que les bractées ; les pétales sont munis de longs onglets; l'étendard est orbiculaire, en rein, une fois plus long que le calice ; les ailes sont un peu plut courtes ; la carène est plus longue que les ailes; les anthères ont deux loges, les plus grandes sont linéaires, les plus petites un peu ovales ; l'ovaire est sessile, linéaire , un peu comprimé, un peu velu vers son sommet ; les gousses ont quatre articula* tions, longues de trois lignes, hérissées de pointes subulées. Cette plante croit dàns le Mexique, procheSanta-Rosa. (Pou.)

ZORRA. (Mamw.) Nom espagnol du renard. Il a été appli- qué à un carnassier américain du genre Glouton, le glouton atok de M. de Humboldt. (DESM.)

ZORZOL. (Omith.) Nom espagnol des grives. (CH. D. et L)

ZOSTÈRE; Zestera, Linn. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, de la famille des arotdées, Juss., et de la mo* noécie monandrie, Linn., don tie caractère principal est: d'avoir des fleurs monoïques ou dioïques renfermées dans la gaine des feuilles remplissant les fonctions de spathe, et contenant un spadice linéaire, unilatéral', dont les fleurs mâles occupent la partie supérieure* et les femelles l'inférieure. Dans les fleurs mâles : calice et corolle nuls ; plusieurs étamines à anthères presque sessiles, ou une seule étamine à filament saillant,ter- miné par une anthère à quatre loges. Dans les fleurs femelles: calice et corolle comme dans les mâles ; des ovaires ovales, comprimés, surmontés d'un style très-court, à stigmatesubulè" bifide; une capsule membraneuse, monosperme.

. Les zosières sont des plantes qui habitent dans la mer,* elles ont des feuilles simples, étroites, fort longues, leurs fleurs

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sont renfermées dans la gaine des feuilles, et leur fructifia cation s'opère daos les eaux sans s'élever à leur surface. On en connoît sept espèces.

Zostbbe marine; Zostera marina, Linn., Spec. , i374* Sa tige est cylindrique, glabre, sarmenteuse, noueuse, divisée en rameaux courts, redressés, garnis de feuilles linéaires, entières, engainantes à leur base, s'évasant sous la forme d'une spathe ouverte latéralement et renfermant un spadice linéaire, qui porte sur une de ses faces des anthères presque sessiles, placées dans la partie supérieure, et dans le bas de" ovaires presque sessiles. Cette plante croit au fond de lamer, dans l'Océan et la Méditerranée.

Zostère de la Méditerranée ; Zostera mediterránea, Decand., FI. franç., 3 , p. 164. Sa tige est cylindrique, glabre, sar- menteuse, articulée d'espace en espace, divisée en rameaux garnis de feuilles linéaires, engainantes à leur base. Les fleurs sontdioïques, et naissent, ¿l'extrémité des rameaux,cachées dans la gafne des feuilles. Les fleurs mâles n'ont qu'une éta- mine à filament grêle , saillant, chargé d'une anthère à quatre loges. Les femelles ont des ovaires géminés, presque sessiles, jurmontés d'un style filiforme, et d'un stigmate à deux divi- sions subulées, plus longues que le style. Lesfruits sont des capsules monospermes, dépourvues de bec saillant* Cette es* pèce croît dans les eaux de la Méditerranée.

La zostère marine est l'espèce la plus commune et la plus généralement employée; on lui donne vulgairement le nom d1 Algue marine; la seconde espèce est d'ailleurs aussi connue sous le même nom. En Suède et en Hollande on s'en sert dans quelques endroits pour couvrir les toits des habitations rustiques, et ceux-ci durent beaucoup plus long-temps que ceux qui sont faits avec de la paille ou des roseaux. Dan* les cantons de la Suède où l'on construit les maisons avec des arbres posés longitudinalement les uns sur les autres, on bouche avec l'algue marine les interstices que laissent les ar- bres entre eux. Dans plusieurs endroits de la Hollande on revêt les digues avec des algues, leurs longues feuilles et leur élasticité étant très-propres à Amortir l'impulsion des flot" de la mer. ,

En Hollande, en Suède, en Danemarck, en Italie et en

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France 9 sur les côtes de Bretagne et de Normandie, on se sert des algues pour faire de la litière aux bestiaux, et par suite on les emploie comme engrais pour fumer les terres; dans quelques-uns de ces pays on les emploie même immédiatement comme fumier, en les amassant seulement par tas qu'on laisse pourrir à moitié.

Dans quelques parties du Portugal on les fait servir a la nourriture des bestiaux, en ayant auparavant le soin de les dessaler en les lavant à plusieurs reprises dans l'eau douce.

En France, et surtout en Angleterre, les habitansdes côtes de la mer les brûlent, après les avoir fait sécher dans des trous préparés à cet effet, et ils en retirent un alcali minéral ou soude, qui est employé dans la fabrication du verre ou du savon.

En Suède et en Danemarck la zostère marine est commu- nément employée par les habitans de la classe peu fortunée, et dans les établissemens publics, comme les hôpitaux, à faire des matelas; la souplesse et l'élasticité de ses feuilles la rendent très-propre à cet usage. Avant de former ces ma- telas, on a soin de débarrasser les algues de toutes les matières étrangères qui peuvent y être attachées, et à cet effet on les lave à plusieurs reprises dans de l'eau douce, ce qui leur enlève en même temps l'odeur de marée dont elles sont fortement imprégnées dans le moment où on les recueille sur les bords de la mer, dans les lieux où les vagues les déposent naturellement. Après les avoir lavées, on les fait sécher en les étendant sur un pré, comme du foin, et en les retournant de temps en temps pour faciliter la dessiccation. Dans les ports de mer, on se sert encore des algues marines pour emballer les objets fragiles, comme faïence, porcelaine, verre, etc.

En Hollande on a essayé, dit-on, avec succès, de fabriquer du papier avec les algues marines. (L. D.)

o ZOSTEROPS ; Zosterops. ( Omith,) Ce genre d'oiseau a été établi par MM. Vigors et Horsâeld, dans le tome 15, p. 234, desTrans. de la Société linnéenne de Londres. Ces naturalistes lui assignent les caractères suivans :

Bec médiocre, grêle, arqué ; mandibule supérieure à peine échancrée j narines basilaires, linéaires, longitudinales, re-

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couvertes d'une membrane ; ailes médiocres ; première et cinquième rémiges à peu près égales; deuxième, troisième et quatrième un peu plus longues, presque égales; les premières des plumes secondaires les dépassent un peu en longueur ; pieds assez robustes et assez alongés ; tarses scutellés en avant; queue égale ; tête petite, forte; œil entouré d'un cercle de plumes blanches soyeuses, formant un bourrelet (de Zmrp, cercle, œil).

Ce genre, démembré dessyhda de Latham, auroitpour type le motacilla maderaspatana de Linnæus ( sylvia madagasca- riensis de Latham). MM. Vigors etHorsfîeld lui adjoignent le sylvia a anulosa de Swainson, Illustr., pL i65, sous le nom de zosterops dorsal, qui est de la Nouvelle-Hollande ( Zoste- Tops dorsalis, Vig. et Horsf,, Transact., p. 235). Cet oiseau est jaunâtre, a le dos cendré; une raie noire en avant et au-dessus des yeux; il est blanc-jaunâtre en dessous; la gorge est d'un jaune pâle; les flânes sont teints de ferrugineux: le bec et les pieds d'un jaune fauve ; les orbites sont recouverts deplumes blanches. 11 a de longueur totale, six pouces environ, et ha- bite les environs de Sidney et de Paramatta à la Nouvelle* Hollande.

Cette espèce est parfaitement figurée dans le tome 3, pl. 165 des Illustrations zoologiques de M. Swainson. (LESSON.)

ZOTTENFISCH. ( Ichthyolog.) Nom allemand du kétrodon spenglérien. VoyezT^trodon. (H. C.).

ZOUCANTHE. (Bot.) Voyez EXOACANTHA. (POIR.)

ZOUCET ou ZOUCHET. (Omith.) Ainsi est appelé parfois le castagneux, d'après le nom qu'il portait chez les anciens. (CH. D. et L.)

ZOYDIA. (Bot.) M. Persoon (ou peut-être son imprimeur) a substitué"ce nom à celui du Zoysia de Wiildenow, genre de graminées. ( J. )

ZOZIMA. (Bot.) Genre de la famille desombellifères, fondé par Hoffmann sur Yheracleum absinthifolium de Ventenat, le tordylium absinthifolium de Persoon. Il est caractérisé ainsi: Involucres universels et particuliers, polyphylles, persistans* fleurs presque égales; calice renflé, à cinq dents; pétales presque égaux, ohovales, fléchis en dedans, émarginés; laci- niule oblique, linéaire, pointue, courbée; fruit comprimé,

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velu, ¿marginé, ovale - arrondi, à bordure double; Fexté- Heure renflée, entourée par l'intérieure, hyaline. Graines à .trois stries, à quatre raies se recouvrant, pointues des deux côtés, tomenteuses, à commissure plane, à deux raies gla- bres; raies du dos semblables, parallèles ; spermodion sétacé. bipartite. Ici Hoffmann place VHeracleum, désigné sous le nom de zozima orientalis. Curt Sprengel laisse cette espèce dans le genre Heracleum. ( LEM. )

ZUBR. ( Mamm. ) Nom poionois de l'aurochs. Voyez l'ar- ticle BŒUF. (DESM.)

ZUCCA. (Bot. ) Commerson, dans son Herbier de l'Ile de Bourbon, avoit inscrit sous ce nom une plante ayant le port d'une cucurbitacée, munie d'une grande fleur axillaire et solitaire, consistant en une grande bractée verte, en forme de cœur, qui entoure un grand calice blanc en cloche, à cinq divisions, muni à sa base de cinq appendices extérieure* "t intérieurement de cinq étamines distinctes, dépourvues d'ailleurs d'ovaire : ce qui annonce que la plante est dicline €t que cette fleur est mâle, telle que nous l'avons consi- gnée dans le Genera plantarum, à la suite du Passiflorçu On doit désirer que quelques nouvelles recherches dans File de Bourbon puissent aider à compléter le caractère de cette plante. (J.)

ZUCCAGNE, Zuccagnia. (Bol.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, irrégulières, de la famille des légumineuses, de la décandrie monogynic de Lin- næus, offrant pour caractère essentiel : Un calice turbiné, persistant, coloré, à cinq divisions ; l'inférieure un peu plus longue ; cinq pétales ovales ; le supérieur plus large et con- cave ; dix étamines libres; les filamens velus à leur base; les anthères ovales, à deux lobes; l'ovaire supérieur, comprimé; le style courbé ; le stigmate infundibuliforme ; une gousse com- primée , à une seule loge, à deux valves, couverte de longs poils en crinière; une seule semence attachée au sommet de la suture des valves par un pédicelle court.

Ce genre, établi par Cavanilles, est consacré au docteur Attilius Zuccagni, censeur royal, directeur du jardin de bota- nique de Florence. Il se rapproche des hœmatoxylum , dont il diffère par le pétale supérieur de la corolle, plus grand et con*

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eàve, par la forme de ses gousses et par Tattache des semences,

Thunberg avoit établi sous ce nom un genre de la famille des liliacées, adopté par Willdenow, différent de relui de Cavanilles. Sa corolle est monopétale, à six divisions très- profondes ; les trois extérieures plus longues; les capsules ovales et non ailées.

Züccacne ponctuée ; Zuccagnia punctata, Cavan., Je. rar,, 5 , tab. 4o3. Arbrisseau de quatre ou cinq pieds de haut, très-ra- in eux, revêtu d'une écorce brune, ayant ses rameaux tortueux etglutineux, garnis de feuilles alternes, ailées, composées de folioles sessiles, alternes, petites, elliptiques, glutineuses, couvertes, à leurs deux faces, de points noirâtres fort petits. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité des rameaux, en grappes simples, solitaires, un peu plus longues que les feuilles; les pédoncules partiels épars, un peu plus longs que les fleurs, munis à leur base d'une petite bractée subulée. Le calice est glabre, d'un brun rougeâtre, un peu plus court que la co- rolle, à cinq divisions obtuses; l'inférieure un peu plus lon- gue; la corolle d'un jaune de safran, traversée de lignes d'un jaune plus foncé; les pétales sont ováles, petits, insérés sur le calice, rétrécis en onglet, élargis et arrondis au sommet ; les étamines libres, de la longueur de la corolle; les fîlamens subulés, velus à leur partie inférieure, attachés à l'orifice du calice; les anthères ovales, à deux lobes ; l'ovaire est ovale, comprimé, sessile et velu; le style arqué, capillaire, un peu plus long que les étâmines; le stigmate court, rougeâtre, en forme d'entonnoir. Le fruit consiste en une gousse ovale, comprimée, couverte de longs poils roussâtres, longue d'en- viron trois lignes sur deux de large, à deux valves. Une seule semence, comprimée, brune , luisante , attachée au sommet des valves par un pédicelle court. Cette plante croît sur les montagnes du Chili : elle fleurit au mois de Janvier. (Poia.)

ZUCCAJUOLA. ( Entom. ) Dénomination italienne, appli- quée à la courtilière ou taupe-grillon. (DESM.)

ZUCCARlNIA.(Æo£.)Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des rubia* oées, delà pentandrie mono gy nie de Linnæus, offrant pour carac- tère essentiel : Un calice persistant, à cinq dents; une corolle

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tubuleuse; le tube court; le limbe droit,' a cinq lobes ; cinq étamines non saillantes, situées eotre les lobes de la corolle; les anthères linéaires; un ovaire inférieur, couvert par un disque déprimé; un style; un stigmate bifide, à peine sail- lant ; une baie ovale, pédicellée, couronnée par le calice, a deux loges polyspermes; les semences comprimées, dispo- sées sur deux rangs dans chaque loge.

ZuccARiNiA A GRANDES FEUILLES' : Zuccarinia macrophylla, Blume, F/or. jamn., fasc. \Sf pag. 1007. Très-bel arbre, dont les plus jeunes rameaux sont comprimés, garnis de feuilles opposées, obl'ongues, elliptiques, disposées sur deux rangs opposés, longues de plus d'un pied, glabres, ondulées, acn- minées, accompagnées de stipules géminées, en carene* Les pédoncules sont axillaires, solitaires; ils se terminent par une têle de fleurs sessiles, accompagnées de bractées, réu- nies sur un réceptacle hémisphérique. Cette plante croît dans les forêts, sur les montagnes situées dans la partie occiden- tale de l'île de Java : elle fleurit dans le mois de Décembre. Les naturels la nomment zibara. (POIR.)

ZUCHNIDA. (Bot.) Nom de l'ortie dans Pile de Crête, cité par Belon. (J.)

ZUCHO. (Bot.) Suivant Belon, le laitron, sonchus, est ainsi nommé dans Pile de Crête. (J.)

ZUFALZEF, HUNEN, HANAB. (Bot.) Noms arabes du jujubier, cités par Daléchamps : c'est le onnab de Forskal et de Delile. (J.)

ZUIGERVISCH. (IchthyoL) Voyez Zeeluys. (H. C.)

ZULAT1A. (Bot.) Une espèce de mélastome a été ainsi nommée par Necker. (J.)

ZUMBAL. (Bot.) Nom dè la jacinthe des jardins dans la Syrie, et principalement aux environs d'Alep, où elle croît abon- damment, suivant Rauwolf. Clusius l'écrit zumbul. (J.)

ZUMPALFISCHEL. (Ichthyol.) Voyez l'article Spitzlacbek. (H. C.)

ZUORINSIPET. (Bot.) Nom africain du genévrier, selon Mentzel. ( J. )

ZUOSTE. (Bot,) Les Daces nommoient ainsi, suivant Ruel- ïius*, l'armoise, qui, pour d'autres, étoit le sozusa des Grecs.

(*o)

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ZUPHIE, Zuphium. (Entom.) Nom donné par M. Latreille à un genre de coléoptères créophages, pour y placer quelques espèces de carabes de Linné ou .de galérites de Fabricius , et en particulier l'espèce dite olens, qui se trouve en Italie et en Espagne. Son corselet est en cœur, de couleur rousse; ses éljtres bruns, avec trois taches rousses. (C. D.)

ZLJRA. (Bot.) Nom africain du zizyphus ctnoplia, cité par Mentzel", ( J. )

Z U H APHATE, ZURN AB A, ZURNAPA. (Mamm.) Ces noms arabes sont ceux de la giraffe dans son pays natal. (DESM.)

ZURCHA. ( Ichthyol. ) Les Kalmouks appellent ainsi le bro- chet. Voyez ÉSOCE. (H. C.)

ZURLER1TE. (Min.) C'est la même chose que la zurlite. Voyez l'article ci-après. fB. )

ZURLITE. (Min.) M. de Monticelli a donné dans sa Miné- ralogie vésuvienne, publiée en 1825 (pag. 3y2), les caractères

* et la description de ce minéral, découvert et décrit par M. Rcmondini en 1810.

Ce minéralogiste lui avoit assigné pour forme primitive le cube ; mais M. de Monticelli a reconnu que cette forme de- voit être rapportée au prisme droit rectangulaire; ses formes secondaires périhexaèdre, périoctaèdre, péridodécaèdre, s'ac- cordent assez bien avec cette détermination.

Le minéral ainsi nommé est peu dur; il se laisse rayer par l'acier, et ne raye pas le verre; sa couleur est le vert d'as- perge , passant au vert noirâtre.

Sa texture est lamelloso-granulaire, à grains fins; sa pesan- teur spécifique est de 3,27.

11 fait une foible effervescence dans l'acide nitrique, et ¿'y résout en gelée imparfaite; il fond au chalumeau en un yerre bu lieux.

Les cristaux de zurlite ont généralement un aspect mat$ leur surface est âpre, même granuleuse; leur texture n'est point homogène, et ils paroissent composés de pyroxène, de calcaire spathique, et du minéral que le même auteur a nommé humboldtilite. Ils pourroient bien même n'être qu'une variété hétérogène ou d'humboldtilite ou de pyroxène; mais dans ce dernier cas il ne faudroit pas leur attribuer pour forme primitive un prisme droit.

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Le nom de zurlite ou de zurlerile a été donné a cette Subs- tance en Thonneur de M. le chevalier de Zurlo.

Elle se trouve parmi les minéraux rejetés autrefois par le Vésuve, qui sont tous répandus en si grand nombre dans le vallon qui sépare la Somma du Vésuve actuel. ( B. )

ZtJRRMA. (Momm.) Nom calmouque du spermophile sous- lik. ( DESM. )

ZURSACK.(Bot.) Vamona muricata, espèce de corossolier, est ainsi nommé à Surinam, suivant Sibylle Mérian. ( J.)

ZURUMBETH. (Bot.) Voyez ZARNEB. (J.)

ZURVAD1. (Mamm.) Nom grec moderne du chevreuil, (Desm.)

ZUYGERFISCH. (Ichthyol.) Voyez ZEELÜYS. (H. C.)

ZUZYGIUM. (Bot.) Ce genre, de P. Browne, est le myr* tus zuzygium de Linnæus. Voyez à l'article Calyptranthe. , (j.)

ZWAARDVISCH. (Ichthyol.) Nom hollandois de I'Espadok* Voyez ce mot et Zaagvisch. (H. C.)

ZWEISTACHEL. (Ichthyol.) Nom allemand du loup de mer, perca labrax. Voyez PERSEQUE. ( H. C. )

ZWE1STACHELICHTER HORNFISCH. ( Ichth.) Nom alle- mand du triacanthe double-aiguillon. Voyez à Particle TRIA- canthe. (H. C.)

ZWERGDORSCH. (Ichthyol.) Un des noms allemands du capelan. Voyez MORUE. (H. C.)

Z WIN GERA. (Bot.) Ce genre d'Aiton est le Nolana de Linnæus; le Zmngera de Heister est le Ziziphora; celui de Schreber est le Simaba d'Aublet. ( J. )

ZYBB-ALKAA, HODAR. ( Bot. ) Noms arabes de Yoroban- che tinctoria de Forskal, qui est parasite sur des vieilles ra- cines. Delile regarde le lathrœa quinquefolio de cet auteur comme la même plante. (J.)

ZYÉGÉE, Zoegea. (Bot.) Ce genre de plantes appartient à l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Centauriées, k la section des Centauriées-Prototypes, à la sous-section des Jacéinées, et au groupe des Jacéinées vraies, dans lequel nous Pavons placé entre les deux genres Cheirolophus et Pse- phellus. (Voyez notre tableau des Centauriées, tom. XUV, pag. 35 et 36; tom. L, pag. 247.)

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2, YE "i

Voici les caractères du genre Zoegea, tels que nous les avons observés sur des individus vivaos, cultivés au Jardin du Roi.

Calathide très-radiée : disque multiflore, régulariflore, an- drogyniflore ; Couronne unisériée, obliguliflore, neutriflore. Péricline campanulé, égal ou supérieur aux fleurs du disque, formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées, coriaces, striées, plurinervées; les extérieures et les inter- médiaires ovales, surmontées d'un appendice non décurrent, ovale-lancéolé, scarieux, roussâtre, garni sur ses deux côtés et son sommet de très-longs filets grêles, mous, non ciliés, un peu élargis et laminés à leur base; {es squames intérieures oblongues, surmontées d'un appendice oblong, simple, sca- rieux, blanchâtre, denté au sommet, radiant. Clinanthe épais, charnu, plan, garni de fimbrilles libres, longues, inégales, laminées, linéaires-subulées. Fleurs du disque : Ovaire (souvent stérile dans les fleurs extérieures) comprimé bilaté* ralement, obovale, un peu ridé transversalement au sommet) garni de poils très-fins, épars, fugaces; aréole basilaire très* oblique-intérieure dans une échancrure; bourrelet apiciiaire distinct, saillant, un peu laminé* cartilagineux, crénelé; aigrette normale, parfaite, double: l'extérieure longue deux fois comme l'ovaire, composée de squamellules quinquésériées, régulièrement imbriquées, étagées, linéaires, très^obtuses au sommet, laminées, subtriquètres, garnies sur les deux côtés et sur l'arête dorsale de barbelles courtes, très^régulièrement disposées, égales, contiguês, dressées obliquement, droites et roides; l'aigrette intérieure (très-appliquée sur la base de la corolle) régulière, longue comme le tiers de l'ovaire, composée de dix squamellules unisériées, égales, contiguês, entregreffées à la base, oblongues, membraneuses-charnties, jaunâtres supérieurement, nues, tronquées et denticulées au sommet. Corolle (jaune) régulière, glabre, à limbe très-profon- dément divisé, ayant la partie indivise subglobuleuse, et les lanières très-longues, linéaires. Étamines à filets un peu pa- pillés ; appendices apicilaires des anthères libres, courts, droits, arrondis au sommet. Style à deux stigmatopbores très-longs et entregreffés. Nectaire élevé, cylindrique, tu bulé supérieure- ment, denticulé. Fleurs de la couronne: Faux-ovaire grêle, gla" 60. 3$

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bre, inaigretté. Corolle (jaune) à tube grêle, à limbe ldnf, oblong, obligulé, c'est-à-dire comme fendu jusqu'à sa base sur la face externe ou inférieure, tri- quadridenté au sommet

On ne connott qu'une seule espèce de ce genre, la Zoe¿ gea leptaurea, Linn., qui est une plante orientale, herbacée, annuelle, à feuilles sessiles, oblongues, très-entières, et à calathides fort élégantes, composées de fleurs jaunes. Linné fils avoit attribué au même genre une seconde espèce, qu'il nommoit capensis : mais elle n'étoit point du tout congénère de l'espèce primitive, et l'Héritier l'a rapportée à son genre Relhania.

Le genre Zoegea, dont le nom dérive de celui d'an bot* niste suédois, fut établi par Linné, en 1767 , dans son Mon- tissa plantarum. L'auteur le distingua du Centaurea par la forme des corolles de la couronne, qu'il assimiloit aux co- rolles ligulées, quoiqu'elles offrent précisément une dispo- sition tout-à-fait inverse, ce que nous exprimons en disant que ces corolles sont obligulées (obligulatæ, obvenè ligulatœ). Ce caractère, qu'on ne retrouve dans aucun autre genre, suffit à nos yeux pour constituer celui-ci, parce que nous distribuons les Centauriées en une quarantaine de genres : mais puisque Linné, sans avoir égard à beaucoup de différences caractéristiques autant et plus notables que celle-ci, avoit confondu toutes les autres Centauriées dans son grand gente Centaurea , il commettoit certainement une inconséquence en proposant le genre Zoegea. M. de Lamarck a donc eu de justes motifs pour supprimer ce genre en le réunissant an Centaurea. Cependant M. De Candolle, qui, dans le tome 16 des Annales du Muséum (pag. 158), divise en plusieurs genres le groupe naturel des Centauriées, n'auroit pas dû, selon nous, réunir le Zoegea au Çyanus. La couronne du Zotga offre l'exemple le plus manifeste des corolles que nous avons nommées intracrescentes (tom. L, pag. 246), c'est-à-dire dont la force d'accroissement est plus grande sur la face intérieure que sur l'extérieure. Cette disposition peu commune n'exista qu'à un degré beaucoup moindre dans quelques autres Ces* tauriées où on la retrouve.

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Parvenu àu tetme de la carrière que nous devions par- courir, il nous reste encore à remplir l'engagement quel nous avons pris dans notre article SVNANTHEROLOGIE (tom* LI, pag. 446)* Nous allons donc insérer ici une double table gé- nérale* méthodique et alphabétique * des matières concernant la Synanthérologie* avec des renvois indiquant les volumed et les pages de ce Dictionnaire où elles sont traitées. Dans l'article qui .vient d'être cité * nous avons démontré l'indis- pensable nécessité de cette double table, qui seule peut donner la clef de tout nôtre travail, le tirer du chaos où il est en- seveli, en rapprocher les élémens épars, en offrir le résumé * lui conférer enfin le degré d*utilité dont il est susceptible.

Notre Table méthodique est divisée end eux parties* dont la première offre le Tableau synoptique de la Synanthérologie ¿ avec l'indication des volumes et des pages où chaque ma* t ¡ère est traitée ; la seconde présente le Tableau synoptique des Synanthérées, c'est-à-dire, la liste nominale de tous les genres ou sous-genres méthodiquement classés dans les vingt tribus naturelles et dans leurs sections et sous-sections, avec les caractères abrégés de ces tribus et de leurs divisions et subdivisions. Il n'y a point de renvois indicatifs dans cette seconde partie de la table méthodique, parce qu'il sera plus commode de les chercher dans la table alphabétique.

Cette Table alphabétique est; comme la précédente, divi- sée en deux parties : mais la première est consacrée aux árdeles concernant l'ordre, les tribus, les sections, les sous-seo- lions * les groupes; la seconde a poür objet les genres et les sous-genres. Il nous jparoit inutile de comprendre dans cette table les articles mentionnés avec des renvois indicatifs dans la première partie de la table méthodique, où on les trou- vera très-facilement. Chaque article, soit de la première* soit de la seconde partie, de la table alphabétique, est suivi d'un renvoi indicatif des tomes et des pages.

TABLE MÉTHODIQUE*

I.

TABLEAÜ SYNOPTIQUE OE LA SYNANTHEROLOGIE.

Nous voulions indiquer par des renvois, sous chacun dejs titres énoncés dans ce Tableau, tous les endroits du Diction-

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naire qui s'y rapportent, et oit le sujet dont il s'agita été successivement traité ou remanié plusieurs fois, avec des additions, des changemens, des modifications, des correc- tions, des éclaircissentens, des complémens, des supplémens, etc. Mais il auroit fallu pour cela compulser fríen exacte- ment le texte entier de tous nos articles dispersés dans une soixantaine de volumes : car nous avons habituellement in- séré des considérations générales sur toutes les matières de la Synanthérologie dans une foule d'articles, dont les titres n'annoncent que des descriptions particulières de genres et d'espèces. Le peu de temps qui nous est donné pour faire ces tables, ne nous permettant pas d'entreprendre un travail aussi long et aussi minutieux, nous nous bornons à indiquer les principaux endroits auxquels il faut recourir pour avoir une notion suffisante de chaque sujet.

Synanthérologie.-volume 51, page 443 ; v. 10, p. 131 ; etc.

Première partie. Synanthérotechnis. - v. 5i , p. 446; r.

IO, p. 1Ô2 ; etc.

Chapitre I. Histoire de la Synanthérologie.- v. 5i, p. 44^í v. 10, p. 152 ; v. 20, p. 389; v. 16, p. 6; etc.

Chapitre II. Glossologie synanthérologique. - v. 5i, p. 447; v. 10, p. i33 ; etc.

Chapitre III. Théorie des Genres de Synanthérées. - r* 5i, p. 447; v* 10 > P* 1^7î etc.

1. * Article. Etablissement d'une règle pour la formation des genres. - ibidem; etc.

2. e Article. Des avahtages et des inconvéniens de la mul- tiplicité des genres, - ibidem; v. 23 9 p. 569; etc.

3. ® Article. Sur l'évaluation respective des différens carac- tères génériques. - v. 5i, p. 447; v. 10, p. 158; etc.

4. ® Article. De la forme des descriptions génériques. ~ v. ôi, p. 448; v. 10 , p. 158 ; v. 2 S , p. 470; etc.

5. ® Article. Des Sous-genres. - v. 5i , p. 448; v. p. 57;; etc.

Chapitre IV. Théorie des Tribus naturelles et de leun sec- tions, dans l'ordre des Synanthérées. - v. 5i, p. 449? v*10" p. 155 ; etc.

i. er Article. Des organes propres à caractériser les tribu* naturelles. - ibidem ; etc.

2.

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e Article. Lois constitutives et fondamentales des tribus naturelles. -p ibidem ; etc.

3. e Article. Sur l'évaluation relative des différens caractères des tribus. - v. 5i, p. 4$o; v. 20, p. 355 ; etc*

4. ® Article. De la forme des descriptions de tribus. - .

ibidem; etc. . >

5/ Article. Du nombre des tribus. - v. Sx , p. 45o ; v. 10, p. 155 ; etc.

6. ® Article. De la disposition des trilMi*. - v. 5i, p. 451 ; ¦v. 10, p. 156 ; v. 23, p. 577 5 etc.

7. * Article, pes sections de tribus. - v. 5i, p. 4$i ; etc.

Chapitre V. Méthode de classification artificielle pour les $y-

nanthérées. - v. 5i, p. 452; v. 5o , p. 497; etc.

Seconds partie. Synantbéronomie. - v. 61, p. 452; v* 10, p. 13 3 ; etc.

Chapitre L Analyse de la Fleur des Synanthérées. - ibidem ; etc.

1 .er Article. De l'Ovaire (ou du Fruit) et de ses accessoires. - ibidem; v. 25p. .260 à 272 ; v. 26, p. 22 ; etc.

2. e Article. Du Style, des stigma top hores, des sjÿgpnatfes, des collecteurs. - v. 10, p. 140 ; etc.

3. ® Article. Des Étamines. - Vè 10, pf 139 ; etc.

4. ® Article. De la Corolle. -- v. 10, p. 137; etc.

Chapitre II. Analyse de la Calathide des Synanthérées*

v. 5i , p. 453 ; v. 10, p. 142; etc.

i.#r Article. Considérations générales sur l'Inflorescence, ou la disposition des fleurs, dans l'ordre des Synanthérées. - y, 10 , p. 15i ; etc.

2/ Article. Composition de la Calathide. - v. 10 , p* 142 ; v. 25 , p. 480; etc.

3 .* Article. Du Clinanthe (de l'anticlinanthe) et de ses ap- pendices. - v. 10, p. 1461 v. 23, p. 14; y.,26, p. 81; v.

17, p, 56 ; v. 48 , p. 451 ; v. 5o, p. 61 ; etc.

4. ® Article* Du Périçline, - v" 10, p. 148; y. 26, p. 14 ¡ etc.

5. ® Article. De l'Involucre.~v. 10, p. i5o$ y. 5o, p. 61 ; etc.

6. ® Article. Du Capitule. ~ v. 5i, p. 453 ; .v, 10, p. i43" Y" *5" P" 479" pic*

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Chapitre III. Sur les différens modes de la Dissémination ehet les Synanlhérées , et sur les dispositions dont ils dépendent. - V. 51, p. 453 ; etc.

ChapitreIV. Géographiesynanthérologique. - v. 5i, p. 453; v. 2o , pw 356, 358, 359, 36i , 364, 366, 367, 36g, 371, 372, 373, 375, 377, 378, 379, 381, 38a, 383, 384, 385; etc,

Chapitre V. Caractères des tribus. - y. 5i , p. 454 j v. 20, p. 355 à 384 î "te.

Chapitre VI. Tableau méthodique des tribus. >- v. 5i, p. 454; etc. (Voyez la seconde partie de cette Table méthodique, et la première partie de la Table alphabétique. )

TROISIEME PARTIE. SyNANTHÉBOGRAPHIE. V. 5 1 , p. 4$4"

(Voyez la féconde partie de la Table alphàbétique.)

' II.

TABLEAU SYNOPTIQUE DES SYNANTH£R£ES.

Ce Tableau ne comprend que les genres observés par nous- même, et èeux sur lesquels nous avons trouvé dans le" liras des documens suffisans pour les classer avec assurance, ou tout ati rtioins avec une probabilité satisfaisante, dans les différentes divisions et subdivisions de notre méthode. Nos lecteurs y chercheroient donc-en vain les noms de plusieurs genres récemment proposés f>ar divers botanistes, et quinóos sont tôut-à-fait inconnus, ou dont nous n'avons pas de no- tion suffisante. *

Nous admettons dans ce Tableau 719 genres, dont environ 5^4 ont été créés par nous : mais loin de prétendre que tous ces genres doivent être conservés, nous déclarons que la plu- part de ceux dont nous sommes l'auteur ne sont tout au plus que des sous-genres, et que nous ne les avons proposés quepour appeler l'attention1 dés botanistes *ur lés espèces qui offrent dans leui*à caractères génériques quelque particularité remar- quable, et surtout jiout niettre en évidence toutes fes modi- fications de la structure et toutes les nuances des affinités.

Le mot ordinairement est toujours sous-entendu dans l'énoncé des caractères de nos tribus et de leurs divisions ; car on ne peut assigner à ces groupes naturels, fondés principalement sur l'ensemble'des affinités , que des caractères ordinaires, cet* traux ou typiques, c'est-à-dire, qui existent dans le plus grand

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nombre des plantes composant le groupe, et surtout dans celles qui en occupent le centre ou qui en offrent le véritable type.

Pour satisfaire au vœu des botanistes, nous présentons ici 90US une forme abrégée les caractères dç nos tribus et de leurs sections, en les réduisant à la plus simple expression qu'ils puissent comporte*. Nous ne pouvons opérer cette réduction qu'en abandonnant la plupart des caractères propres a chaque groupe, et en conservant de préférence ceux qui peuvent s'exprimer en peu de mots. Malheureusement presque tou"' ces caractères sont très-faibles isolément, et ils n'ont de va-? leur que par leur réunion. Il s'ensuit que its signalement abrégés offerts dans ce Tableau seront très-souventinsuffisans, et qu'il faudra encore recourir aux descriptions complètes indiquées par des renvois dans la première partie de la Table alphabétique. *

Pour bien comprendre ces signalemens, et surtout pour* en faire usage, il ne faut jamais oublier, r.° que le vrai type de l'ovaire et de ses accessoires étant souvent altéré dans les fleurs marginales, -et quelquefois dans les fleurs cen- trales de la calathide, il doit être observé dans les fleurs intermédiaires; 2.° qüe le type du style et des parties qu'il supporte n'existe sans altération qne dans les fleurs herma- phrodites; et que, lorsqu'il n'y en a pas, il faut combiner la structure de cet organe dans la fleur femelle avec sa struc- ture dans la fleur mâle; 3.° que le type d la corolle ne se trouve que dans les fleurs pourvues d'étamines parfaites, c'est-à-dire hermaphrodites ou mâles.

Les genres dont la classification est douteuse sont désignés dans ce Tableau par un point d'interrogation.

Les noms génériques mis quelquefois entre parenthèses, à la suite de ceux qui sont numérotés, indiquent tantôt dies* divisions de genres ou de sous-genres, tantôt des synobymes, tantôt des changemens de noms.

Nous avons ajouté à la suite de ce Tableau quelques Notes prises presque au hasard parmi un très*grand nombre que nous avions préparées pour les insérer en ce lieu ¡ mais après* avoir tant écrit sur un même sujet, il faut modérer l'jnlem- pérançe d'Une plume qui fatigue l'écrivain et surtout sel'

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lecteurs* 11 est temps que aou abandonnions pour toujours un, travail qui occupe presque tous nos loisirs depuis vingt ans, et que pourtant nous laissons très-imparfait et très- incomplet (a).,

Ordré des Synanthôr t es.

I.re Tribu. Les Lactucées.

Stigmatopbores divergen*, arqués en dehors, demi-cylin- driques, ayant la face interne toute couverte de petites pa- pilles stigma tiques, et la face externe entièrement garnie de poils-collecteurs 9 qui occupent aussi la partie supérieure du style* Corolle à cinq incisions, dont l'intérieure se prolonge jusqu'à la base du limbe , et dont les quatre autres sont ex- trêmement courtes.

Première section. Lactucées - Prototypes. Fruit aplati ou tétragone ; aigrette blanche, de squameliules filiformes très- £pib|es, à barbellules rares et peu saillantes*

I. Scolymées. = Clinanthe squamellifère*

j* Scolymus. - a. Myscolus.

II. Urospermées. = Aigrette barbée*

3. Urospermunu

III. Lactucées-Protçtypes yrçiest = Aigrette barbellulée.

4* Picridium. - 5. Lomatolepis. - 6. Rhabdotheca. - 7. Laib

nœa. - 8* Ætheorhiza* - 9. Sonchus. - 10. Mulgedium (Agi- thyrsus).- 11. Lactuca. - 12. Phœnixopus. - i3. MyceHs*

Seconde section. LACTUCEES-CREPIDEES. Fruit alongé, plu" ou moins amipci vers le haut; aigrette blanche (quelquefois nulle), de squameliules filiformes, grêles, peu barbellulées, quelquefois barbées.

I. Lampsanées. = Aigrette nulle.

14. Lampsana, ¦- 15. Aposeris. - 16. Rhagadiolus. - 17* Kotlpinia, : >,

II. Crépidées vraies. = Aigrette barbellulée*

18. Chondrilla, - 19. tVillemetia. - 20. Zacintha. - Ntmauchenes, o+- 22. Gatyona. - a3. Anisoderis. - 24* hausiaf -1- 2 5. Paleya. - e6. Colonia ( Lêpiçaune, Hapalor phi*m)" ™* 27. Crépis (Calliopea)* - 28. Brachyderea. - 29' Pkœcaiitm. - 3o. Intybellia. - 3n Deloderium* -,3a.

//teco" - 33. Ixeris. -r- £4. Taraxacum. . 35* Omaloclint,

III.

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Picridées. = Aigrette barbée.

36. Helminlhia. - Picriso - 38. Medicusia.

Troisième section. LACTÜCEES-HIERACIEES. Fruit court, aminci à la base, tronqué au sommet ; aigrette (quelquefois nulle ou stéphanoïde) de squamellules filiformes, fortes, roides, très- barbellulées, quelquefois accompagnées de squamellules pa- léiformes.

39. Prenanthes. - 4o. Nabalus ( Harpalyce ). - 41. Hiera- cium. - 42. Schmidtia (Æthonia). -43. Drepania. - 44. Kri~ gia. - 45. Amo ser is. - 46* Hispidclla. - 47. Apalanihus. - 48 P Moscharia. - 49. Rothia. - 5o. Andryala.

Quatrième section. LACTUC£ES-SCORZON£R£ES.. Fruit cylin- dracé; aigrette composée de squamellules à partie inférieure laminée , à partie moyenne épaisse et ordinairement barbée, à partie supérieure grêle et barbellulée. .

I. Hypochéridées. = Aigrette barbée. Clinanthe squamel- lifère.

5i. Rolertia. - 5a. Piptopogon (Agenora). - 53. Seriólao

54* Porcellites. - 55. Hypochœris.

II. Scorzonérées vraies. = Aigrette barbée. Clinanthe nu.

56. Geropogon. - 57. Tragopogon. - 58. Millina. - 5g.

Thrincia. - 60. Leontodon ( Scorzoneroidcs, Oporinia), - 61 o Asterothrix. - 62. Podospermum. - 63. Scorzonera. - 64. La- êiospora. - 65. Gelasia.

. 111. Hyoséridées. = Aigrette barbellulée. Clinanthe nu.

, 66. Agoseris. - 67. Troximon. - 68. Hyoseris. - 69. He- dypnois.

IV. Catanancées. = Aigrette de squamellules paléiformeS|t

ou barbées au sommet. Clinanthe nu ou fimbrillé. j

70. Hymenonema. - 71. Catanance- 72. Cichoriumo , f

11/ Tribu. Les Caruns.

Stigmate lisse, nu, sans papilles ni bourrelets. Étamines, ayant les filets absolument nus, les appendices apicilaires longs et entregreffés intérieurement, les appendices basilaires très- longs et barbus. Corolle plus ou moins courbée en dehors" Calathide ordinairement incouronnée.

Première section. CARUNEES -XERANTHEMEES. Aigrette de

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*7® . ZYE

squamellules paléiformes ou laminées, quelquefois accompa- gnées de squamellules filiformes ; rarement 'nulle.

i. Xeranthemum. - 2. Xeroloma, -¦ 3. Ckardinia. - 4. Sic- èera. - 5. Niteliam, -6. Die0ma; -¦ 7 ? Lachnospermum. -

8, Cousinia. - 9. Stobæa. - 10. Cardopotium.

Seconde section. C A RLINEES-PROTOTYPES. Péricline entouré de bractées foliacées, ordinairement dentées-épineuses, qui tantôt forment un involucre distinct attaché i sa base, tantôt forment les appendices de ses squames extérieures.

11* Carlina. - 12. Mitinao - i3. Carlowiziao ^ 14. Cfcs* mœleon. - iS. Aearna. - 16. Anaclis. - 17. Atractyliî.

18. Spadaetis.

Troisième section. CARLIN^ES-BARNAD^SIS. Corolle velue.

19. Barnàdesia. -20. Diacantha. - 21. Bacasiqo -¦- 22. Dar iyphyllum. - 2 3. Doliehostylis. - 24. Chuqviraga.

Quatrième section. CARLINEES-STEHELINEES. Aigrette de squa- mellules filiformes. Péricline dénué de bractées" Corolle glabre.

"5. Proustia. - 26 p Plazia. - 27 ? Flotovia. - 28.

- 29. Goehnatia, *- 3o. Hirtellina. - 3t. BarbclHna. - 3a. Stœhetvna. - 33. Arction. - 34. Lag uros temon. -*55. Sws- st/réa. - 36i Theodorea.

III. * Tribu. Les CENTAURIEES.

"Ovaire muni de poils, et dont l'a réole basilaire es* au-dessuJ de la base rationnelle, sur le côté intérieur, dans une écban* crure. Stigmate lisse, nu, sans papilles ni bourrelets* Éta- mines à filets poilus ou papillés. Corolle courbée en dehors. Calathide pôurvué d'une couronne Üe fleurs neutres, do*" ligulées.

Première section. CENTAÜRIEES - PROTOIYPES. Aigrette ordi- nairement double, composée de squamellules dont les plu* longues sont filiformes -laminées, étrécies de bas en haut" làiinies de barbelles ou Quelquefois de barbellules.

ï. Jacéinées. =± Appendices intermédiaires du péricline scarieux, au moins en grande partie,

A ) Jacéinées vraies. Appendices intermédiaires point ou presque point décurrens sur Ids bords dès squames.

î, Çhartùlepis.-2,Phalolepii.- 3* Jiicca' - 4. Pterolophus.

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5. Platyiophus. - 6. Stenôlophus* - 7. Stizolophus. - 8. Æth€opappus. - 9. Cheirolophut. - 10. Zacgea. - 11. Pse- pliellus. - 12. Heterolophus. 1 .

(B) Cyanées. Appendices intermédiaires notablement dé- currens sur les bords des squames. *

i3. Mclanoîoma. -^-14. Cyanus, - i5. Odontolophus, - 16. Isopholoma.- 17. Acrolophus. - 18. Acrocentron* - 19'. Hy- menocerUrono - 20. Crocodilium. '

II. Calcitrapées" = Appendices intermédiaires du périciine entièrement cornés, piquans.

(A) Calcitrapées vraies. Appendices intermédiaires pennés.*

ai. Cnicus. 32. Mciocentron. - i¿3. Verutina. - 24. Tri-

plocentron. - 2 5. Calcitrapa.

(B) âéridiées. Appendices intermédiaires palmés.

26. Philostizas. - 27. Seridia. - 28. Pèctinastrum.

III. Centauriées-Prototypes vraies. == Appendices intermé- diaires du périciine nuls, presque nuls, ou très-petits.

29. Microlophus. - 3o¿ Piplàccras. - $1. Mantisalca (ou Microlonèhus).-34. Centaurium.-o 33. Crupina.

Seconde section. CENTAURIEES-GHRYSEIDEES. Aigrette ordi- nairement simple, composée de squamellules dont les plus longues sont paléiformes, élargies de bas en haut, ou étrécies vers la base, dentées^ mais privées d'appendices distincts.

I. Chryséidées vraies. = Aigrette simple. Appendices inter- médiaires du périciine tantôt nuls, tantôt scarieux ou cor- nés, tantôt spi ni formes.'

34* Alophium. --35. Spilacron. - 36. Goniocaulon. - 37. Volutdrella, - 38. Cyanopsis (ou Cyanastrüm). - 3g. Chryseiso

II. Fausses Chryséidées.^ = Aigrette double. Appendices' intermédiaires du périciine foliacés.

40. Kentrophyllttm (ou Centrophyllum.) - 41 ? Hohenwarlha.

JV.C Tribu, Les CARDUINEBS^

Ovaire parfaitement glabre. Stigmate lisse, nu, sans pa- pilles ni bourrelets. Etamines à filets poilus ou papillés. Co- rolle courbée en dehors, et dont les deux incisions extérieures sont plus pi*ofbndes que les trois autres. Calathide presqde toujours incouronnée.

I. Carthamécs. = Appendices du périciine plus larges qufc

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le sommet des squames, foliacés, plus ou moins épineux. Fruit tétragone, peu ou point comprimé, privé de plateau. Appendice apicilaire de l'anthère arrondi au sommet.

î. Cardunccllui. - 2. Carthamus.

II. Rhaponticées. = Appendices du péricline plus larges que le sommet des squames, scarieux, inermes ainsi que les feuilles*

3. Catrinas. - 4. Rhaponticumo - 5. Leuzea. - 6. Form- cium, - 7. Stemmacantha* - 8 ? Acroptilon,

III. Serratulées. = Appendices du péricline plus étroits que le sommet des squames, et inermes.ainsi que les feuilles.

9. Jurinea. - 10. Klasea. - 11. Serratilla,. - 12. Mastru- *ium. - i3. Lappa.

IV. Silybées. = Appendices du péricline plus larges que le sommet des squames, scarieux ou foliacésf dentés, épi- neux* Fruit oblong ou obové, comprimé, portant un plateau très-manifeste. Appendice apicilaire de l'anthère aigu.

14. Alfredia. - i5. Echenau. - 16. Silybum.

V. Cinarées. = Appendices du péricline larges ou étroits, cpriaces, piquans au sommet. Fruit tétragone, à péricarpe dur.

17, Cinara, - 18. Onçpordan.

VI# Lamyrées. = Appendices du péricline plus étroits qu* le sommet des squames, épais, très-roides, piquans au sommet* Fruit subglobuleux, à péricarpe dvr.

19. Platyraphium.- 20. Lamyra. - ai. Ptilo$lemon, -i2t Notohasis,

VII. Carduinées vraies. = Appendices du péricline pl°* étroits que le sommet des squames, et piquans au somm^* Fruit oblong, comprimé, à péricarpe flexible.

23. Picnomon, - 24. Lophiolepis.25.Eriolepis.-26. Ono- trophe ( Apalocentron, Microoentron). - 27. Cirsium. 28. Or*

thocentron. - 29. Galaotites. - 3o. Tyrimnu$> - 5i. Cnrduui (PlatylepiSj Chromolepis, Stenolepis).

V. e Tribu. Les ÉCHINOPODEES.

Ovaire cylindracé, non comprimé, dont la.partie rieure, amincie etalongée en forme de pédoncule, porte au* dessus de sa base des squameliules plurisériées, paléiform#>

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foliacées, coriaces, très-grandes, enveloppant le corps de Povaire et simulant un péricline uniflore. Stigmate lisse, nu, sans papilles ni bourrelets.

i o Echinopus.

VI. e Tribu. Les AROIOTID^ES.

Stigmate dénué de papilles et de bourrelets. Étamines ayant les filets souvent papillés, les appendices apicilaires courts et libres, les appendices basüaires courts et nus. Corolle très- droite et très - régulière. Calathide radiée, à couronne de fleurs ligulées, rarement biligulées.

Première section. ARCTOTiDÉEStGoRTéRiÉES. Péricline pléco- lépide, c'est-à-dire, formé de squames plus ou moins entre- greffées.

i. Hirpicium.- 2. Gorteria (Ictinus). - 3. Gazania. - îi. Mélanchrysum. - 5. Cuspidia. - 6. Didelta. - 7. Favonium.- 8. Cullumia. - 9. Apuleja, - 10. Berkheya. - 11. Evopis.

Seconde section. ARCTOTIDEES- PROTOTYPES. Péricline chori- solépide , c'est-à-dire, formé de squames entièrement libres.

12. Heterolepis. - i3. Cryptostemma. - 14. Arctothcca.- i5 ? Cymbonotus. - 16. Odontoptera. - îj.Stegonotus, - i8# Arctotis. -19. Dqmalris.

VII/ Tribu. Les CALENDUIS*

Ovaire privé d'aigrette, et dont le péricarpe acquiert en mûrissant un développement considérable. Stigmatophores très-courts, larges, obtus, divergens, arqués en dehors, ayant la face interne bordée de deux gros bourrelets stigmatiques oblitérés au sommet, et la face externe terminée en demi-cône muni de collecteurs. Anthères pourvues d'appendices basi- laires subulés. Corolle régulière, à divisions demi - transpa- rentes.

Première section. CALENDUL^ES-PROTOTYPES. Calathide ordi- nairement grande. Péricline supérieur aux fleurs du disque, formé de squames subunisériées, à peu prés égales, longues, étroites.

1. Ovaires de la couronne très-arqués en dedans.

I. Calendula.

II, Ovaires de la couronne presque droits.

2.

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Blaxium, - 3. Meteorina,- 4- Amoldia. - Sé Castalia*

Seconde section. CAtBNDuuáEs-OsTéosPERMÉEs. Calathide or*" dinairement petite. Péricline à peu près égal aux fleurs du disque, formé de squames pauc¡sériées, un peu inégales, courtes, les intérieures larges.

I. Faux-ovaires du disque longs.

6. Gibbaria, - 7. Garuleum.

II. Faux-ovaires du disque courts.

8. Osteospermum. - g. Eriocline*

VIIL* Tribu. Les TACETINEES.

Fruit très-long et très-étroit, ordinairement subcylindraeé et strié, portant une aigrette composée de plusieurs squamef- lules persistantes, très-adhérentes, fortes, roides, fermes, cornées ou coriaces, point fragiles, point blanches, très-di- versifiées du reste. Corolle à incisions ordinairement inégales. Péricline et feuilles munis de réservoirs glanduliformes, con- tenant un suc doué d'une odeur particulière, forte et désa- gréable.

Première section* Tag£tin6es-Dyssodi^es. Péricline double, ou involucré, ou bisérié* ou imbriqué.

1. Clomenocoma* 2. Djssodia4 5* Schlcchtendalia. - 4*

Lebetina.

Seconde section. TAG^IN^ES-PROTOTYPES. Péricline très-sim- ple, formé de plusieurs squames unisériées, entregrefifées jus- ques prés du sommet.

5* Hymenatherum. - 6* Tagetes. - 7. Di gloss us, - 8. Enalr cida. - 9. Thymophyllh.

Troisième section. TACETINEES - PECIIDEES. Péricline très- simple, formé de plusieurs squames unisériées, .parfaitement libres jusqu'À la base.

10. Ponophyllum.- 11. Cryptopctalon* - 12* Peclis* - i3¿ Chthonia.

IX.® Tribu. Les Hélianthées.

Ovaire obovoïde, à quatre faces limitées par quatre arêtes* dont deux souvent oblitérées. Stigmatophores divergeas, ar- qués en dehors, demi-cylindriques i u férié ü rement, semi-co- niques supérieurement, munis de collecteurs sur la partie supérieure de leur face externe, et portant sur leur fact

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interne deux bourrelets stigmatiques papillulés, ordinaire- ment contigua , qui s'oblitèrent et s'évanouissent vers le som- met. Anthères ordinairement noirâtres ou brunes. Corolle ré- gulière, à divisions épaissies et papillées sur la face interne.

Première section. H^LIANTH£ES-H£L£NI£ES. Aigrette composée de plusieurs squamellules paléiformes ou laminées, membra- neuses, scarieuses, ou quelquefois fîliformes-laminées et bar- bées*

I. Héléniées vraies. = Calathide radiée, à couronne ordi- nairement féminiflore, quelquefois neutriflore. Clinanthe or- dinairement nu, rarement alvéolé ou iimbrülé.

i. Schkuhria. 2. Trichophyllum. - 3. Eriophyllum. - 4" Achyrofappus. - 5. Bahia. - 6. Ac tinta. - 7. Dugaldia.- 8. Htltnium. - 9. Tetro du s. - 10. Leptopodao- 11. Balduina. -- i 2. Gaillardiao

II. Galinsogées. = Calathide radiée , à couronne fémini- flore. Clinanthe garni de vraies squamelles.

i3. Sabazia. - 14. Stlloa. - iô. Leontophthalmum. - 16. Mocinna. - 17. Galinsogao- 18. Carphostephium. - 19. Pti- losttphium. - 20. Sogalgina. - 21. Balbisia, - 22. Allocarpuso

- 2 3. Caleacte.

III. Caléinées. = Calathide incouronnée. Clinanthe squa- mellifère.

24. Calta. - 25. Caltbrachys. - 26. Calydtrmos, - 27. Di- merostemma. - 28. Marshallia.

IV. Hyménopappées. = Calathide incouronnée. Clinanthe inappendiculé.

29. Cephalophora. - 3o. Hymenoxys. - 31. Polypteris. - 32. Hymenopappus. - 33. Flortstina.

Seconde section. H£LIANTH£ES-COR^OPSID£E9. Ovaire obcom- primé, c'est-à-dire dont le grand diamètre est de droite à gauche ; aigrette le plus souvent formée de deux squamel- lules situées Tune à droite, l'autre à gauche, ordinairement triquètres et continues avec l'ovaire.

I. Silphiées. = Disque masculifiore. Couronne féminiflore.

34? Clibadium. - 35. Oswalda. - 36. Baillitria. - 37. Par-

thenium, - 38 P G u ardióla. - 39. Espele Lia. - 40. Silphium.

II. Synédrellées. " Disque androgyniflore. Couronne fémi- niflore.

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41 ? Telragonolheca. - 4 2 ? Mnesileon. - 43. Synedrella 44. Chrysanihellina, - 45. Neuractis. - 46. Glossocardia, - 47. Heterospermum. - 48. Glossogyne. - 49. Narvalina. - 5o. Georgina.

III. Coréopsidées vraies. = Disque androgyniflore.Couronne n eu tri flore (rarement nulle).

5i. Coreopsis. - 5a. Calliopsis. - 53. Leachia.- 54? Pmi- mïbus. - 55 P Heliophthalmum. - 56 ? Aspilia. - 57. lot)teca. - 58. Cosmos. - 59. Kerneria. - 60. Bidens,

Troisième section. HELIANTREES-PROTOTYPES. Ovaire com- primé bilatéralement, c'est-à-dire dont le grand diamètre est de dehors en dedans/aigrette le plus souvent formée dedeui squamellules situées l'une en dehors, l'autre en dedans, adhérentes ou caduques, filiformes , triquètres ou paléi- formes.

I. Spilanthées.= Calathide incouronnée.

61. Spilanthes. - 62. Platypteris. - 63. Ditrichum. -64? Petrobium. - 65. Salmea. - 66 P Isocarpha. - 67. Melanthcrü.

II. Verbésinées. = Calathide à couronne féminiflore.

68. Lipolriche. - 69. Blainviüea.- 70. Acmella. - 71.W-

çitaïia. - 72. Zinnia. - 73. Tragoceros. - 74. Hamulium.- 75. Verbesina. - 76. Ximenesia.

III. Hélianthées-Prototypes vraies. = Calathide à couronne neutriflore.

77. Simsia. - 78. Encelia, - 79. Pterophyton.- 80. Helian- thus.- 81. Harpalium. - 82. Leighia. - 83. Viguiera.

Quatrième section. HELIANTHEES-RUDBECKIEES. Aigrette sté* phanoïde.

I. Rudbeckiées vraies. = Disque androgyniflore (rarement mnsculiflore au centre). Couronne neutriflore (rarement nulle ).

(A) Feuilles ordinairement alternes.

84. Tithonia. - 85. Echinacea. - 86. Dracopisi - 87. Oit0 liscaria. - 88. Rudbeckia.

(B) Feuilles ordinairement opposées.

89. Gymnolomia. - 90. Chatiakella.- 91. IVulJfia. - 9*? Tilesia. - 93 P Podanthus. - 94. Euxenia.

II. Héliopsidées. = Disque androgyniflore (rarement masen- liûore au centre). Couronne féminiflore.

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(A) Feuilles alternes. Calathides corymbées.

95 ? Ferdinanda,

( B ) Feuilles opposées. Calathides solitaires.

96. Diomedea (ou Diomedella). - 97. Heliopsis. - 98. KaZ- iias (ou Callias). - 99. P asc alia, - 100. Helicta. - 101. Stem- modontia. - 102. IVedelia. - io3. Trichostephus (Trichostem- ma). - 104. Eclipla.

III. Baltimorées. = Disque masculiflore. Couronne fémini- flore.

io5. Baltimora. - 106. Fougeria. (ou Fougerouxia). - 107. Diotostephus. - 108. Chrysogonumo

Cinquième section. HELIANTHEES-MILLEAIEES. Ovaire ordi- nairement épais ou large 9 arrondi vers le sommet, arqué en dedans, toujours absolument privé d'aigrette.

I. Millériées vraies. = Disque masculiflore.

(A) Millériées vraies, régulières. Clinanthe complètement et régulièrement garni de squamelles bien manifestes ; péri- cline parfaitement symétrique ou régulier.

1 09. M damp odium.- 110. Zarabellia, - 111 .Alcina, - 112. Centrospermum. - 113. Polymniastrum. - 114* Polymnia.

(B) Millériées vraies, irrégulières. Clinanthe tantôt incom- plètement, irrégulièrement, ou imparfaitement squamellé, tantôt absolument privé de squamelles; péricline ordinaire- ment plus ou moins irrégulier.

115o Pronacron. - 116. Milleria. - 117. Mcratia, - 118. Elvira* - 119. Riencourtia. - 120. Unxia.

II. Sigesbeckiées. = Disque androgyniflore (ou quelquefois androgyni-masculiflore ).

(A) Sigesbeckiées irrégulières. Clinanthe tantôt nu, tantôt irrégulièrement squamellé ; péricline ordinairement plus ou moins irrégulier.

121. Villanova. - 122. Madia. - 123. Biotiao - 124. Scie- rocarpus. - 125. Enydra, - 126. Broiera.- 127. Flaveria. -

128 P Monactis. - 129. Eriocarpha.

( B) Sigesbeckiées régulières. Clinanthe régulièrement squa- mellé; péricline régulier.

1 3o. Ogiera. - 131. Trimcranth.es. - 132. Sigesbeciia. - 133. Jœgeria. - j34" Cuizotia. - i35. Zaluzaniao - i36. Hybri-

délia.

60.

37

[page] 578

Ovaire glabre, lisse, privé d'aigrette. Stigmatophoresbor- dés de deux gros bourrelets stiguiatiques espacés, très-pa- pi liés. Anthères libres; pollen un peu verdâtre. Corolle ver* dàtre, herbacée, imitant un calice, en forme de figue, ¿di- visions très-courtes. Fleurs unisexuelles.

I. Fausses Ambrosiées. = Calathides bisexuelles, discoïdes.

1. Iva.

II. Ainbrosiées vraies. = Calathides unisexuelles; les femelle" et les mâles réunies sur le même individu.

2. Xanthium.- 3. Franseria. - 4. Ambrosia.

XI. e Tribu. I^es ANTHEMIDEES.

Aigrette jamais composée de squamellules filiformes et ap" pendiculées. Stigmatophores divergens, arqués en dehors, demi*cylindriques, dont la face interne est bordée d'un bout a l'autre par deux bourrelets stigmatiques non confluens,dont la face externe est glabre, et dont le sommet est trooqué et muni de collecteurs. Étamines ayant le filet greffé à la partie inférieure seulement du tube de la corolle ; l'article anthé- rifère subglobuleux; les appendices basilaires nuls.

Première section. ANTHEMIDEES-CHRYSANTHEMEES. Clinanthe privé de vraies squamelles.

I. Artémisiées. = Calathide non radiée. Fruits inaigrettè" point obeomprimés.

I. Abrotanella. - 2. Oligosporus. - 3. Artemisia. -4. êinthium. - S. Humea.

II. Cotulées. = Calathide non radiée, ou quelquefois cour* temen t radiée. Fruits inaigrettés, obeomprimés.

6. Solivœa. - 7. Hippia. - 8. Cryptogyne. - 9. Monoà- lœna.- 10. Eriocephalus. - il. Leptinella. - 12. Cenia, - i3. Cotula.

III. Tanacétées. = Calathide non radiée. Fruits aigrettés.

14* Balsamita. - i5. Pentzia. - 16. Tanacetum.

IV. Chrysanthémées vraies. = Calathide radiée.

17. Gymnocline.- 18. Pyrethrum. - 19. Coteostephus. - Ismelia. - 21. Gtebionis. - 22. Pinardia. -o 23. ChiytünÙ mum. - 24. Matricaria. - 25. Lidbeckia"

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Seconde section* ANTHáMU)áfis-Pa.OTOTTPEa, Clinanthe garni de vraies squamelles.

I. Santolinées. = Calathide non radiée.

26. Hymenolepis.- 27. Athanasia. - 28. Lonas.- 29. Mo- ryiia. - 3o. Diotis, - 3i. Santolina. - 3a. abIonium* - 33. Lyonnetia. - 34. Lasiospermum. - 35. Marcelia.

II. Anlhémidées-Prototypes vraies. = Calathide radiée.

(A) Aigrette stépbanoïde.

36. Anacyclus. - 37. Anthémis.

( B ) Aigrette nulle.

58. Chamœmelum.- 39. Maruta. - 40. Ormenis. - 41. C/a- danthus. - 42. Achillea.- 43. Osmilopsis.

(C) Aigrette composée de Squamellules.

44* Otmites* - 45" Lepidophorum. - 46. Sphenogyne. - 47. Ursinia.

XII. ® Tribu. Les Indlées.

Stigmatophores tantôt semblables à ceux des Anthémidées; tantôt peu ou point arqués, arrondis au sommet, où les deux bourrelets confluent sur la face interne, et où les collecteurs sont épars sur la face externe. Etamines ayant le filet greffé à la partie inférieure seulement du tube de la corolle; Par- ticle anthérifère grêle; les appendices basilaires longs , su- bulés, souvent plumeux. Corolle très-régulière.

Première section. INULEES-GNAPHALIEES. Péricline scarieux. Stigmatophores tronqués au sommet. Article anthérifère long; appendice apicilaire de l'anthère, obtus; appendices basilaires longs, non pollinifères.

I. Leysérées. = Aigrette tantôt stéphanoïde, tantôt paléa- cée, tantôt filiforme et paléacée. "

I. Relhania. - 2. Eclopes. - 3 ? Rosenia. - 4 ? Lapeirousia.

- 5. Leysera. - 6. Leptophytus. - 7. Longchampia.

II. Luciliées. = Corolles très-grêles.

8. Chevreulia. - 9. Lucilia. - 10. Euchiton. - 11. Factlis.

- 12. Phœnopoda (Podotheca, Podosperma).

III. Faustulées. = Péricline k peine scarieux.

i3. Quinetia (b). - 14. Millotia (c). - i5. Syncarpha. -

16. Faustula.

IV. Gnaphaliées vraies. = Péricline peu coloré.

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17. Schizogyne* - 18* Phagnalon. - 19. Panœlia (d). - 20, Gnaphalium.- 21. Omalotheca. - 22. Lasiopogon.

V. Cassiniées. = Clinanthe squamellifère.

a3. Ijloga. -. 24. Billy a. -JS. Ammobium. - 26. Apaloch- lamys. - 27. Achromolcena, - 28. Chromochiton. -- 29. Cas* sinia. - 3o, Ixodia.

VI. Hélichrysées. = Péricline pétaloïdé.

3i. Lepiscline ou Lepidocline (Euchloris). - $2, Edmondit (Aphehxis )o - 33. Macledium. - 34* Damironia (Astelma). -

35. Argyrocome. - 36, Hclichrysum. - 37, Scalia. - 38.Po- dolepis.-39. Antennaria.- 40. Oiothamnus.-41. Petalolcpis.

- 42. Metalasiao

VII. Sériphiées. = Calathides rassemblées en capitule.

(A) Sériphiées vraies. Tige ligneuse.

43. Endoleuca. - 44. Anaxetono - 45. Perotriche. -46. Sf* riphium (Acrocephalum, Pleurocephalum). - 47, Stoic (Eustcrbe, Etceranthis , Eremanthis). - 48. Leucophyta. - 49. Dkparago>

- 5o. Œdera, - 5i. Elytropappus.

(B) Léontopodiées. Tige herbacée.

52. Ogcerostylus (ou Siloxerus)" - 53. Hirnellia. - 54* phosis, - 55. Angiatithus. - 56. Calocephalus. - 57. Richta.

58. Leon/ori^x (Spiralepis). - 5g. Leontopodium.

Seconde section. INULEES-PROTOTYPBS. Péricline non scarieux. Stigmatophores arrondis au sommet. Article anthérifére long; appendice apicilaire de l'anthére 9 obtus ; appendices basi- lai res longs, non polliniféres.

I. Filaginées. = Clinanthe ordinairement nu sur une partie et squamellé sur l'autre.

60. Fîlago. --61. Gifola. - 62. Logjia. - 63. Micropus. - .64. Oglifa.

II. Inulées-Prototypes vraies. = Clinanthe nu.

65. Conyza. - 66. Inula. - 67, Limbarda. - 68. Vicoa(t)>

- 69. Allagopappus. *- 70. Francauria (Du ches nia). - 71. licaria. - 72. Tubilium. - 73. Jasonia. - 74. Chiliadenu${Mf riadenus). - 75. Carpesium. - 76 P Denekia. -^77. Columctte**

- 78. Pentanema.- 79. lphiona. - 80. Pegolcttia.

III. Rhantériées. = Clinanthe squamellé.

81. Rhanterium. - 82. Cylindrocline.- 83. Molpadia,~W Neurolœna.

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Troisième section. INÜLEES-BUPHTHALM^ES. Péricline non sca- rieux, Stigmatophores arrondis au sommet. Article anthéri- fère court; appendice apicilaire de l'anthère, aigu; appen- dices basilaires courts, pollinifères.

I. Buphthalmées vraies. = Clinanthe squamellifère.

85. Buphthalmum. - 86. Pallenis. - 87. Nauplius. -- 88. Ce- ruana.

II. Grangéinées. = Clinanthe inappendiculé.

89. Egletes, - 90. Xerobius. - 91. Pyrarda. - 92. Grangea*

- 95. Centipeda. - 94. Cyathocline (/).

III. Sphéranthées. = Calathides rassemblées en capitule.

95p Sphœranthus (Oligolepis, Polylepis). - 96? Gymnar-

rhena.

XIII. * Tribu. Les ASTEREES.

Ovaire plus ou moins comprimé bilatéralement, obovale- oblong; aigrette irrégulière. Stigmatophores convergens, ar- qués en dedans, ayant une partie inférieure demi-cylindri- que, bordée de deux bourrelets stigmatiques non confluens, et une partie supérieure semi-conique, garnie de collecteurs sur la face externe. Anthères privées d'appendices basilaires.

Première section. Astérées-Solidaginées. Calathide radiée ou quasi-radiée. Couronne jaune.

I. Grindéliées. = Disque androgyniflore. Aigrette nulle, ou composée de squamellules peu nombreuses, subfiliformes.

I. Xanthocoma. - 2. Grindelia, - 3. Aurelia.

II. Psiadiées. = Disque masculiflore.

4. Elphegea, - 5. Sarcanthemum. - 6. Psiadia. - 7. Nido- relia.

III. Solidaginées vraies. = Disque androgyniflore. Aigrette de squamellules nombreuses, filiformes.

8. Glyphia (ou Glycyderas). - 9. Euthamia.- 10. Solidago.

- 11. Aplopappus. - 12. Diplopappus. - i5. Heterotheca.

IV. Lépidophyllées. = Disque androgyniflore. Aigrette de squamellules paléiformes.

14. Brachyris. - i5. Gutierrezia. - 16. Lepidophyllum.

Seconde section. Astérées-Baccharidées. Calathide jamais radiée (dans l'état naturel).

I. Chrysocomées. = Calathide incouronnée, androgyniflore.

17? Kleinia. - 18. Pachyderis. - 19. Scepinia (g). -

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20. Crinitaria. --21. Linosyris. - 22. Pterophorus. - 20. Ch'ry- socoma. - 24. Nolletia,

II. Baccharidées vraies. = Calathide? uni sexuel! es, ou dis- coïdes.

25. Sergilus, - 26. Baccharis. - 27. Tursenia, - 28. Fim" brillaría.

Troisième section. ASTERIES - PROTOTYPES. Calathide radiée. Couronne point jaune. Disque plus haut que large. Clinanthe plan.

I. Érigérées. = Couronne à petites languettes, très-nom- breuses, ordinairement disposées sur plus d'un rang.

29. Dimorphanthes, - 3o. Lacnnecia. -3i. Trimorphœa. - 32. Erigeron, - 33. Munychia. .- 34. Podocoma. - 35. Ste- naclis. - 36. Phalacroloma,

II. Astérées-Pro to types vraies. = Couronne k grandes lan- guettes, toujours disposées sur un seul rang.

57. Diploslephium (/1). - 38. Aster, - 39. Euryb\a*-+l\o. Ga- latella, - 41. Olearia, - 42 P Printzia, - 43. Zyrphelis (i). - 44* Chiiiotriehum. - 45. Agathœa, - 46. Charieis,

Quatrième section. ASTÓRÉES- BELLIDEES; Calafhide radiée. Couronne point jaune. Disque plus large que haut. Clinanthe plus ou moins élevé.

I. Fausses Bellidées. = Vraie tîge dressée, garnie de feuilles, et plus grande que les pédoncules.

47. Amellus, - 48. Polyarrhena, - 49. Felicia, - 5o. Henri- cia, - 51. Kalimeris. - 5 2. Callistephus, - 53. Boltonia, - 54. Brachycome, - 55. Paquerina,

II. Bellidées vraies. = Hampes ou pédoncules plus élevés que la vraie tige, qui est souterraine ou couchée sur la terre.

56. Solenogyne, - 5j, Lagenophora, - 58. Ixauchenus. - 59. Bellis, - 60. Bellium, - 61. Bellidiastrum,

XIV. ® Tribu. Les SENECIONEES.

Ovaire non comprimé , cylindracé, strié? aigrette de squa- mellules filiformes, très-grêles, foibles, fragiles, striées, bar- bellulées, blanches. Stigmatophores ordinairement analogues à ceux des Anthémidées. Article anthérifère épaissi et strié; anthère privée d'appendices basilaires. Corolle régulière.

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Première section. SENECIONEES - DoRONICEES. Péricline formé de squames bi-trisériées.

I. Calathide radiée.

i. Arnica. - 2. Doronicum, - 3. Grammarthron. - 4. Do? robæa.- 5. Aspelina.

II. Calathide incouronnée.

6. Culcitium. - 7. Eriotrix.

Seconde section. SENECIONEES-PROTOTYPES. Péricline formé de squames unisériées, et de squamules surnuméraires.

I. Calathide radiée.

8, Hubertia.- 9. G/noxps. - 10. Synarthrum. - 11. Scie* robasis, - 12. Xenocarpus. - i3. Jacobœa, - 14. Obœjaca.

IL Calathide discoïde.

i5. Eudorus. - 16. Neoceis.

IN. Calathide incouronnée.

17. Cremocephalum, - 18. Gémira" - 19.? Ætheolœna, - 20. Carderina, -r- 21. Senecio. - 22. Faujasia. - 23 P Sorobio caria,- 24? Pentacalia. o- 25. Cacalia. - 26. Pericalia.

Troisième section. SENECIONEES-OTHONNEES. Péricline form£ de squames unisériées, sans aucune squamule surnuméraire.

I. Calathide incouronnée.

27 P Arnoglossumo - 28. Erechtiles. - 29. Emilia. - 5o. Pi- thosillum.

II. Calathide discoïde.

31 ? Doria.

III. Calathide radiée.

32 ? Brachyglottis, - 33. Euryops. - 34* Othonna. - 35. Cineraria,

XV, e Tribu. Les Nassauviées (j ).

Stigmatophores analogues à ceux des Anthémidées; bourre* lets stigmatiques très-menus. Anthères longuement appendi- culées. Corolle à deux lèvres* très-dissemblables : l'extérieure plus longue et plus large, radiante, liguliforme, tridentée; l'intérieure bipartie. Calathide toujours radiatiforme 9 jamais radiée.

Première section. NASSAUVIEES-TRIXID6ES. Calathide compo- sée de plus de cinq fleurs, disposées sur plus d'un rang.

I. Aigrette barbée.

I.

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Dumerilia. - 2. Jungla.- 3. Martrasiao - 4* Lasiorrhizam

II. Aigrette barbellulée.

5. Leuceria. - 6. Trixiso - 7. Platycheilus.- 8. Pereziao -

9. Clarionea, - 30. Homoianthus. - 11. Drozia.

III. Aigrette nulle.

12. Panphalea.

Seconde section. NASSAU VI^ES-PROTOTYPES. Calathide compo- sée de deux à cinq fleurs unisériées.

3 3. Triptilion, - 14. Triachne.- 15. Nassauvia. - 16. Ma$- tigophorus. - 17. Caloptilium. - 18. Panargyrus. - 19. Po- lyachyrus.

XVI. e Tribu. Les MUTISMES.

Stigmatophores courts, non divergens, demi-cylindriques, arrondis au sommet, ayant la face interne bordée de deux bourrelets stigmatiques très-menus, confluens au sommet, et la face externe parsemée supérieurement de quelques petits collecteurs. Anthères longuement appendiculées. Corolle à deux lèvres égales en longueur: l'extérieure à trois divisions, Tintérieure à deùx divisions. Calathide presque toujours ra- diée, jamais radiatiforme.

Première section. MUTISIEES-PROTOTYPES. Vraie tige herba- cée ou ligneuse.

i. Cherina. - 2. Chœtartïhera. - 3. Guariruma. - 4" Aplo- phyllum. - 5. Mutisia. - 6. Dolichlasium. - 7. lycoseris, - 8. Hipposeris.

Seconde section. MUTISIEES-GERBERI^ES. Hampes simples, ou quelquefois rameuses, souvent garnies de bractées.

9. Onoseriso- 10. Isotypus. -- 1 ]. Trichocline. - 12. Ger- beria. - i5. Lasiopus. - 14" Çhaptalia. - i5, Loxodon, -

36. Lieberkuhna. -.17. Leria. - Ï 8. Perdicium (Pardisium)o -

19. Leibnitzia.

XVII. * Tribu. Les TUSSILAGINEES.

Style féminin ayant deux stigmatophores extrêmement courts, cylindriques , arrondis au sommet, couverts sur toute leur surface de petites papilles stigmatiques souvent imperceptibles; style masculin ayant sa partie supérieure épaissie en une masse hérissée de collecteurs, et fendue su-

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périeurement en deux languettes. Corolle régulière. Fleurs jamais hermaphrodites.

i. Tussilago. - 2. Nardosmia. - 3. Petasites.

XVIII. * Tribu, Les ADENOSTYLEES.

Stigmatophores divergens, arqués en dehors, demi-cylin- driques , arrondis au sommet, ayant la face externe toute couverte de collecteurs gland uli form es, et la face interne occu- pée d'un bout à l'autre par deux gros bourrelets stigmati- ques poncticulés, très-peu distans, confluens au sommet. Co- rolle régulière. Calathide contenant toujours des fleurs her- maphrodites.

I. Calathide radiée.

i ? Senecillis. - 2. Liguiar ia. - 3. Celmisia.

II. Calathide discoïde.

4. Homogyne.

III* Calathide incouronnée.

5. Adenostyles. - 6. Paleolaria.

XIX. e Tribu, Les ËÜPATORIEES.

Stigmatophores très-longs, colorés, ayant une partie infé- rieure arquée en dehors, plus courte, plus mince, demi- cylindrique, bordée de deux bourrelets stigmatiques très- menus, et une partie supérieure arquée en dedans, plus longue, plus épaisse, subcylindracée, arrondie au sommet, couverte de collecteurs papilliformes ou glanduliformes.

Première section. EUPATORIEES-AGERATEES. Fruit subpenta- gone; aigrette tantôt paléacée ou laminée, tantôt stéphanoïde, tantôt nulle.

î. Nothites.- 2. Stevia.- 3. Agératum. - 4* Calestina, - 5. Alomia. - 6. Sclcrolepis. - 7. Adenoslemma. - 8. Piquería.

Seconde section. EUPATORIEES-PROTOTYPES. Fruit subpenta- gone; aigrette de squameliules filiformes.

g. Mikania, - 10. Bat s chia. - 11. Gyptis. - 12. Eupato- rium.- i3. Praxelis.

Troisième section. EÜPATORIEES-LIATRIDEES. Fruit subcylin- dracé, muni d'environ dix nervures; aigrette dé squamel- iules filiformes.

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14- CoUosanthus. - i5. Kuhnia. - 16. Carphcplwrus. - 17. Trilisa. - 18. Suprago. - 19. Li abrís.

XX. e Tribu. Les VERNOI^TEES.

Style et stigmatophores analogues à ceux des Lactucées, Corolle à incisions égales ou inégales, mais jamais semblable à celle des Lactucées.

Première section. VERNONIEES-LIABEES. Calathides couron- nées, radiées.

). Munnozia, - 2. Liabum. - 3. Oligactis. - 4" Cacosmk Seconde section. VERNONIEES-PLUCHEINEES. Calathides cou- ronnées , discoïdes.

5. Epaltes. - 6. PLuchea. - 7. Chlœnobolus. - 8. Moneir teles. -y. Phalacromesus.- 10. Monarrhenus.- 11. Tessarii.

Troisième section. VERKONIEES-TARCHONAKTHEES. Calathides unisexuelles, dioïques, pluriflores.

12. Tarchonanthus.- i3. Oligocarpha. - 14 P Piptocarphb

- i5. Arrhenachne. - 16. Pingrœa.

Quatrième section. VERNONIEES- PROTOTYPES. Calathides bi- sexuelles, incouronnées , pluriflores.

I. Éthuliées. = Fruit anguleux, non strié.

, (A) Aigrette nulle ou stéphanoïde.

17. Ethulia. - 18. Sparganophorus. - 19 ? Xanthocephalun

(B) Aigrette composée de squamellules.

20. Stolcesia. - 21. Isoncmq. - 22. Herderia (fc). - 23. Pif toco ma, - 24* Oliganthes.

IL Vernoniées - Prototypes vraies. = Fruit cylindracé, strié.

(A) Aigrette double.

2 5. Lychnophora. - 26. Distephanus. - 27. Heterocomi1.- 28. Lepidaploa. - 29. Vernonia, - 3o. Centrapalus (/)o - ^ Ascaricida.

(B) Aigrette point double.

32. Achyrocoma. - 33. Gymnanthemum. - 34 ? Critonit*

- 35. HoloUpis. - 36. Ampherephis. - 37. Centratherumo- 38. Pacourinopsis. - 39. Pacourina.

III. Éléphantopées. = Fruit aplati et strié.

40. DiaUsta. -41. Distreptus (m).- 42. Elephantopus.

[page] 587

Cinquième section. VERNON^ES-ROLANDR^E^. Calathides uni- flo res.

(A) Aigrette composée de squameliules.

43. Trichospira. - 44* Spiracantha. - 45* Shawia.

(B) Aigrette stéphanoide ou nulle.

46. Odontoloma. - 47* Noccœa. - 48 ? Tetranthus. - 49? Cœsulia, - 5o. Rolandra, - 5i. Corymbium, - 52. Gundels- heimera.

NOTES.

(a)

Au moment où nous terminons le Tableau synoptique dçs Synanthérées, on nous communique pour quelques instans deux Mémoires de M. David Don, que nous parcourons ra- pidement, et toutefois péniblement, ne pouvant comprendre Tangíais qu'à l'aide d'un Dictionnaire.

Le premier de ces deux Mémoires, publié à Edinbourg, en 1826, dans les Mémoires de la Société Wernérienne d'his- toire naturelle (vol. 5 , part. 2 ), est intitulé Mémoire sur la classification et la division des Gnaphalium et Xeranthemum de Linné.

L'auteur prétend que les Gnaphalium et les Xeranthemum, que nous avons classés dans deux tribus différentes, ont tous les caractères essentiels des Carduacées, et que cela est évi- dent pour quiconque a dirigé son attention sur ce sujet; que le Buphthalmum et le Carpesium, attribués par nous aux Inulées, appartiennent le premier aux Hélianthées, le second aux Anthémidées; que nos Eupatoriées et nos Vernoniées doivent être réunies ensemble et avec les Carduacées ; que le Carduus marianus a la corolle évidemment bilabiée; que la grande classe des Composées doit nécessairement être di- visée, pour faciliter l'arrangement et la connoissance des genres, mais que ces divisions ne doivent être qu'artifi- cielles.

Après avoir promis de donner plus tard ses observations sur les autres groupes de Composées, M. Don s'occupe de celui qui est le sujet de son Mémoire.

Nous y remarquons un genre Astelma de M* Brown, que nous ne connoissions point, et qui est le même que notre

[page] 588

Damironia, VAstelma ayant été publié avant le Damironia9 le premier nom doit incontestablement être préféré. C'est parce que notre position ne nous permet pas de nous tenir au courant des nouvelles publications scientifiques, qu'il a pu souvent nous arriver de proposer et de nommer, comme étant de notre invention, des genres publiés avant nous sous d'autres noms par d'autres botanistes : mais nous n'avons jamais commis cette faute sciemment.

Nous devons croire que M. Don professe les mêmes prin- cipes de justice que nous ; et quoiqu'il soit sans doute bien mieux informé que nous de tout ce qui se publie journelle- ment en botanique, puisqu'il fait son état de la science que nous ne cultivons qu'en amateur; quoiqu'il paroisse connoitre nos travaux sur les Synanthérées, puisqu'il les critique; quoique dans son préambule il cite les noms de quelques- uns dennos genres, ce qui pourroit faire croire qu'il les con- noît tous ; nous sommes néanmoins persuadé que ce n'est point sciemment qu'il a présenté comme nouveaux et sous d'autres noms des genres qué nous avions publiés long-temps avant lui. 11 nous saura donc bon gré de les lui indiquer ici, et nous ne doutons pas qu'il ne s'empresse de nous rendre justice, en effaçant lui-même ses noms génériques, pour adopter les nôtres.

Ainsi, nous avertissons M. Don, 1* que son genre Aphe- lexis, publié en 1826, est le même que notre genre Edmon- dia, proposé d'abord dans le Bulletin des sciences de Mai 1818 (pag. 75), et décrit en 1819 dans ce Dictionnaire (tom.

XIV, pag. 252); 2.0 que son genre Euchloris, publié en 1826, est le même que notre genre Lepiscline ou Lcpidocline, pro- posé d'abord dans le Bulletin des sciences de Février 1818 (pag. 31 ), et décrit en 1823 dans ce Dictionnaire (torn. XXVI, pag. 49); 3.° que son genre Spiralepis, publié en 1826, est le même que notre genre Leontonyx, publié en 1822 dans ce Dictionnaire (tom. XXV, pag. 466); 4.a que le genre Léon- topodium, indiqué d'abord en 1807 par M. Persoon, puis en 1817 par M. Brown, qui ne l'a point du tout caractérisé, a été décrit pour la première fois par nous, d'abord dans le Bulletin des sciences de Septembre 1819 (pag. 144), puis en

1822, dans ce Dictionnaire (tom. XXV, pag, 473); et que

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ZŸE sa*

cette dernière description surtout, faite avec tout le soin dont nous sommes capable, méritait peut-être d'être citée par M. Don en 1826.

Le second Mémoire de M. Don, publié à Édinbourg, en 1829, dans le Nouveau Journal philosophique de Jameson (pag. 3o5), est intitulé Essai d'une nouvelle classification des Chicoracées.

L'auteur y admet quarante-quatre genres, distribués en sept tribus, nommées Hieraceœ, Taraxaoeœ, Hypocharideœ, Lactuceœ, Scorzonereœ, Cichoreæ, Catanancheœo

M* Don paroit ignorer ou avoir oublié que nous nous sommes beaucoup occupé comme lui, et peut-être plus que lui, mais certainement bien avant lui, des Chicoracées ou Lactucées* Notre nom ne se trouve pas même cité une seule fois dans tout ce Mémoire, où plusieurs de nos observations, de nos sections, de nos genres, se trouvent pourtant reproduits.

Toujours convaincu que ce n'est point sciemment que M. Don a été injuste envers nous, nous croyons lui faire plaisir en lui procurant, par les indications suivantes, le moyen de réparer quelques-unes de ses injustices involontaires.

Nous nous garderons bien de dire ce que nous pensons de la classification de M. Don, de ses tribus (ou sections), de leur arrangement, de leurs caractères, de leur çomposition: mais nous ferons seulement remarquer que notre classifica- tion des Lactucées a été publiée en 1822 dans ce Dictionnaire (torn. XXV, pag. 59), avec une dissertation sur ce beau groupe naturel, et que nous l'avons définitivement perfectionnée et complétée en 1827 dans ce même Dictionnaire (tom. XLVÍI1, pag. 422); en sorte qu'il ne peut y avoir aucun doute à cet égard sur la question d'antériorité.

A l'égard des genres, nous remarquons, i.° que le genre Hapalostepkium de M. Don est le même que le Catonia de Mœnch, publié en 1794, reproduit en 1813 par M. de La- peyrouse, sous le nom de Lepieaune, et rétabli par nous, en

1823, sous son premier nom, dans ce Dictionnaire, où nous l'avons décrit et discuté (tom. XXVI, pag. 8); 2.0 que le genre Prenanthes est restreint par M. Don dans les mêmes li- mites que celles qui lui avoient été assignées par nous, en 1825 et 1826, dans les articles Nabalb et Paénanthe de ce

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Dictionnaire; 3.° que le genre Harpalyce de M. Don , publié en 1829 , est le même que notre genre Nabalus, publié en 1825 dans ce Dictionnaire (torn. XXXIV, pag. 94); 4* que le genre Oporiniu de M. Don, fondé sur le Lcontodon autom- nale, est le même que le Scorzoneroides de Mœnch, et que nous croyons avoir démontré dans ce Dictionnaire (torn. XXVII, pag. 2), que cette plante ne peut pas être retirée du genre Leonlodon ; 5.° que le Leontodon aureum de Linné, sur lequel M. Don établit son genre Calliopea, est un vrai Crépis, que nous avons décrit en 1823 dans ce Dictionnaire (torn. XXVII, pag. 4) sous le nom de Crépis aurea; 6.° que le genre Œthonia de M. Don est le même que le Schmidtia de Mœnch, publié en 1802, et que nous avons soigneusement décrit en 1827 dans ce Dictionnaire (tom. XLVIII, pag. 91 et 453), en y rapportant deux espèces; 7.° que le genre Agenora de M. Don , publié en 1829 , est le même que notre genre Piptopo- gon, publié en 1827 dans ce Dictionnaire (tom. XLVIII, pag. 5o7); 8.° que le genre Agathyrsus de M. Don, publié en 1829, est le même que notre genre Mulgedium, publié en 1824 dans ce Dictionnaire (torn. XXXIII, pag. 296); 9.° que les Prenanthes muralis et viminea , rapportés par M. Don au genre Lactuca, avoient été considérés par nous comme types de deux genres particuliers nommés Mycelis et Pkænixopus;

io.° que le genre lygodesmia de M. Don se confond peut-être avec notre genre Pkænixopus, décrit en 1826 et 1827 dans ce Dictionnaire (torn. XXXIX, pag. 5g 1 ; tom. XLVIII, pag. 426); n.° que le genre Atalanthus de M. Don comprend la Prenanthes pianatai que nous avons rapportée au genre Son- chus, en la nommant Sonchus leptocephalus (tom. XL1II, pag. 281), et la Prenanthes spinosa, que nous avons rapportée à notre genre Pkænixopus (tom. XLVIII, pag. 426).

(*)

QÜINETIA, H. Cass. Calathide incouronnée, équaliflore, tri- flore (quelquefois uniflore), régulariflore, androgyniflore. Péricline très-inférieur aux fleurs (un peu supérieur aux ovaires), oblong, formé de trois squames (correspondant cha- cune à une fleur) égales, unisériées, appliquées, entregref- lces à la base / libres du reste et se recouvrant par les bords.

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oblongues, insensiblement élargies de bas en haut, obtuses au sommet, canaliculées, subcarénées, foliacées, un peu mem- braneuses sur les bbrds; la base du périciine ordinairement accompagnée de deux squamules surnuméraires, inégales et irrégulières. Clinanthe très-petit et nu. Ovaire ou* fruit long, mince, cylindrique, aminci vers sa base, hérissé de poils ca- ducs; aigrette plus longue que le fruit, composée d'environ huit squamellules un peu inégales, unisériées, libres, persis- tantes, roides, filiformes, barbellulées, ayant la partie basi- laire p aléi form e, large, coriace. Corolle plus courte que l'ai- grette, articulée sur l'ovaire, glabre, à tube très-long et menu, à limbe peu distinct du tube, court, peu large, ob- conique, divisé supérieurement en quatre lobes dressés. An- thères incluses, ayant l'appendice apicilaire aigu, les appen- dices basilaires presque nuls. Style à deux stigmatophores ex- serts, divergens, arqués en dehors, longs, menus, glabres, paraissant terminés chacun par un petit appendice filiforme, diaphane.

Quinetia Urtdllei, H. Cass. Petite plante herbacée, annuelle; racine pivotante, longue, menue, presque simple; tige lon- gue d'un à deux pouces, dressée, menue, cylindrique, lai- neuse, blanchâtre, ordinairement divisée près de sa base en quelques branches simples; feuilles alternes, presque dres- sées, ayant une partie inférieure (pétiole) ovale-oblongue, large, concave et embrassante à la base, étrécie vers le som- met, membraneuse, glabriuscule, et Une partie supérieure (limbe) obovale, étrécie vers la base, foliacée, plus ou moins laineuse, terminée au sommet par une pointe calleuse, un peu recourbée; calathides solitaires, ou quelquefois géminées, terminales et axillaires, dressées, longues de quatre lignes et demie;les axillaires supportées par un pédoncule long d'une à deux lignes, dressé, simple, nu; quelques calathides axil- laires sont sessiles, uniflores, à périciine souvent imparfait et privé de squamules surnuméraires; corolles à limbe rougeâtre; squames du périciine un peu laineuses sur le dos.

Nous avons fait cette description générique et spécifique sur des échantillons secs, recueillis en 1826 par M. d'Urville dans la Nouvelle-Hollande, au port du Roi-Georges , et don- nés í M. Mérat, qui a bien voulu nous les communiquer.

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Ce nouveau genre, que nous dédions au traducteur de Her* der, a beaucoup d'affinité avec le Pliœnopoda (Podosperma, Labill.), et avec le Facdis. On peut l'associer,'soit aux Ley- sérées, à cause de son aigrette paléacée vers la base ; soit aux Luciliées, à cause de ses corolles grêles ; soit aux Faustulées, à cause de son péricline, qui n'est point ou presque point scarieux.

(o)

Millotia , H. Cass. Calathide incouronnée, équali flore, mul- ti flore, régulariflore, androgyniflore. Péricline égal aux fleurs, oblong, cylindracé, formé de huit à dix squames égales, uni- sériées, libres, appliquées, se recouvrant par les bords, ca- naliculées, oblongues-lancéolées, terminées en pointe subulée, foliacées, à bords membraneux et diaphanes. Clinanthe plan et nu. Ovaire ou fruit long, étroit, comprimé, ohlong, un peu scabre, surmonté d'un cpl grêle; aigrette composée d'en- viron vingt-cinq squamellules égales, unisériées, libres, fili- formes, fines, barbellulées. Corolle plus*courte que l'aigrette, infundibulée, à tube long et menu, à limbe peu distinct, étroit, obconique, divisé supérieurement en quatre lobes dressés. Anthères incluses, courtes, ayant l'appendice apici- laire lancéolé, un peu obtus, et les appendices basilaires longs, capillaires. Style (de Gnaphaliée) à deux stigmatophores gla- bres , paroissant surmontés d'un petit appendice conique.

Millotia ttnuifolia,H. Cass. Petite plante herbacée, annuelle, à racine pivotante ; tige divisée dés sa base en plusieurs bran- ches presque simples, dressées, longues d'environ deux pou- ces , très-menues, laineuses, blanchâtres; feuilles alternes, sessiles, longues, très-étroites, linéaires, laineuses, blanchâ- tres; calathides solitaires au sommet des tiges ou branches, rarement axillaires, hautes de plus de deux lignes, contenant chacune environ vingt fleurs; squames du péricline un peu laineuses sur le dos; corolles jaunes.

Cette plante, recueillie comme la précédente par M. d'Ur- ville au port du Roi-Georges, se trouve dans l'herbier de M. Mérat, où nous l'avons observée. Elle constitue un nouveau genre, que nous dédions à la mémoire d'un sage et judicieux historien , et qui semble se rapprocher du Chtvrtulia par ses

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fruits pourvus d'un col et ses corolles grêles * mais il s'en éloigne évidemment par sa calathide incouronnée, et son pé- ricline de squames égales, unisériées, point ou presque point scarieuses.

(d)

PANÆTIA, H. Cass. Calathide discoïde : disque multiflore, régulariflore, androgyniflore; couronne unisériée, pau ci flore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs, hémisphérique, formé de squames nombreuses, régulièrement imbriquées, étagées, appliquées; les intermédiaires pétioliformes, linéaires, plus ou moins longues, étroites, épaisses, coriaces, vertes, sur- montées d'un grand appendice largement ovale, aigu au som- met, denticulé ou frangé sur les bords, scarieux, mince, mou, diaphane, point ou presque point coloré; les squames extérieures réduites au seul appendice; les intérieures mu- nies d'une large bordure diaphane, confluente avec l'appen* dice. Clinanthe large, plan , absolument nu. Fleurs du disque: Ovaire oblong, glabre; aigrette longue, persistante, compo- sée de trois ou quatre squameliules égales, unisériées, distan- cées, filiformes, ayant la partie inférieure très-mince, capil- laire, presque nue, et la partie supérieure épaisse, très-garnie de grosses barbelles rapprochées. Corolle égale à l'aigrette, glabre, à tube long, à limbe profondément divisé en cinq la- nières longues. Fleurs de la couronne: Ovaire semblable à ceux du disque ; aigrette ordinairement réduite à deux squamel- iules. Corolle glabre, à tube très-long et très-menu, à limbe divisé jusqu'à sa base en trois lanières longues, linéaires, sou- vent inégales. Étamines nulles.

Panœtia Lessonii, H. Cass. Plante herbacée, annuelle, haute de quatre à cinq pouces; racine pivotante; tige dressée, me- nue, cylindrique, d'un brun rouge, parsemée de quelques longs poils frisés, simple inférieurement, divisée supérieure- ment en quatre ou cinq branches pédonculiformes ; feuilles peu nombreuses, alternes, sessiles, oblongues, ovales, ou lancéolées, pointues au sommet, entières sur les bords, gla- briuscules en dessus, laineuses et grisâtres en dessous; cala- thides peu nombreuses, subglobuleuses, ayant trois à quatre lignes de diamètre, solitaires au sommet des rameaux, qui Co. 39

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sont péd on culi formes, très-longs, très-menu s, simples, nus, un peu flexueux, bruns-rouges, très-glabres, très-lisses, roi- des, ressemblant à du gros crin; périciine un peu rougeâtre ou roussâtre ; corolles jaunes.

Cette plante habite aussi les environs du port du Roi- Georges, où elle a été recueillie en 182G par M. Lesson. Nous l'avons décrite sur des échantillons appartenant à M. Mérat. Le nom de ce genre nouveau rappelle celui d'un an- cien philosophe stoïcien.

(e)

Vicoa, H. Cass. Calathide quasi-radiée : disque multiflore, régula ri flore, androgyniflore; couronne unisériée, ligulifîore, féminiflore. Périciine à peu près égal aux fleurs du disque, formé desquames nombreuses, imbriquées, appliquées. ob- longues, étroites, aiguès, unincrvées. Clinanthe subhémis- phérique , nu , fovéolé. Fleursdu disque : Ovaire oblong, velu, muni d'un bourrelet basilaire cartilagineux; aigrette com- posée de squamellules peu nombreuses, unisériécs, distan- cées, à peu près égales, filiformes, trèsrfines, presque nues. Corolle à cinq divisions très-courtes. Anthères munies d'ap- pendices apicilaires obtus, et d'appendices basilaires longs, subulés. Fleurs de la couronne (à peu près égales én longueur à celles du disque) : Ovaire oblong, glabre, privé d'aigrette. Corolle à partie inférieure plus étroite, entière, tu búlense, incolore} à partie supérieure élargie de bas en haut, liguli- forme, colorée, presque dressée, terminée au sommet par trois crénelures arrondies.

Vicoa auriculata. H. Cass. Plante herbacée, annuelle ; tige dressée, simple, haute d'environ sept pouces, cylindrique, striée, glabriuscule, rougeâtre, un peu ramifiée supérieure- ment; feuilles alternes, sessiles, semi-amplexicaulcs, oblon- gues, un peu dentées sur les bords r aiguës au sommet, à base élargie, échancrée, formant deux oreillettes obtuses; la face supérieure d'un vert foncé, parsemée de poils; la face inférieure pâle, parsemée de glandes et de poil"; calathides larges d'environ trois lignes, peu nombreuses, solitaires au sommet Ue la tige et des rameaux, qui sont grêles, nus. pé* don eu lifo raies ; fleurs jaunes.

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Nous avons fait cette description, générique et spécifique, sur un échantillon see, en très-mauvais état, que M. Mérat nous a communiqué, et qui vient, dit-il, de Ceylan.

Cette plante nous semble être le type d'un nouveau genre, Immédiatement voisin du Limbarda, mais suffisamment dis- tinct par les fleurs femelles de la couronne, dont l'ovaire est glabre et privé d'aigrette, et dont la languette est courte, large, cunéiforme, presque dressée : c'est pourquoi on pour- roit nommer ce genre Gymnogyne (femelles nues), ou P/m- lacrogyne (femelles chauves), ou Sphenoglossum (languettes cunéiformes), ou Orthoglossum (languettes dressées). Nous proposons le nom de Vicoa, qui rappelle celui du célèbre auteur de la Science nouvelle.

Il y a tant de ressemblance entre le Vicoa aurieulata et Vlphiona pu tic tata, que nous serions presque tenté de croire que cette dernière plante n'est autre chose que la première accidentellement privée de couronne. Si cette conjecture se vérifioit, Vlphiona punctata rentrant dans le genre Vicoa, se trouveroit heureusement exclue du genre Iphiona, où elle s'accorde mal avec Vlphiona junipcrifolia, qu'il faut considérer comme le vrai type de ce genre.

(f)

CVATHOCLINE, H. Cass. Calathide subglobuléuse¿ discoïde: disque pauciflore, régulariflore, masculiflore ? ; couronne tnultisériée, multiflore, tubuliflore, féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs du disque, mais supérieur au clinanthe, formé de squames inégales, subtrisériées, appliquées; les ex- térieures plus courtes, lancéolées, foliacées ; les intermédiaires plus longues, lancéolées, membraneuses; les intérieures linéaires - subulées, membraneuses. Clinanthe élevé, large, très - concave, évasé, cyathiforme , nu , portant les fleurs du disque au centre ou au fond de sa cavité, et les fleurs de la couronne sur tout le reste de sa surface interne et externe. Fleurs du disque: Faux ovaire nul?, ou peut-être confondu avec la base de la corolle. Corolle infundibulée, étroite à la base, large au sommet, à cinq divisions courtes. Anthères demi-exsertes, munies d'appendices apicilaires ob- tus, presque arrondis, et privées d'appendices basilaires.

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Style indos, paroissant indivis, garni de collecteurs. Fta de la couronne: Ovaire ou fruit très-petit, ovoïde-oblong, à peine comprimé, glabre, lisse, absolument privé de col, de bourrelet apicilaire et d'aigrette. Corolle articulée sur l'ovaire, longue, grêle, tubuleuse, ayant la base très-reofiff, globuleuse, et le sommet tridenté.

Cyathocline lyrata, H. Cass. Petite plante herbacée, an- nuelle ; tige simple, dressée, longue de deux a quatre pouces, grêle, cylindrique, pubescente; feuilles alternes; leí infé- rieures rapprochées, longues d'environ neuf lignes, larges d'environ trois lignes, lyrées très-régulièrement, ayant les divisions latérales alternes , oblongues, dentées surtout vers le sommet, et la division terminale arrondie, subquinque- lobée et dentée ; la côte moyenne munie de longs poils mem- braneux, articulés, comme frisés; quelques poils de mfaf nature épars sur les deux faces; les feuilles supérieures da- tantes, graduellement plus petites que les inférieures et mou" découpées; calathides petites, subglobuleuscs, d'une ligne de diamètre, peu nombreuses, courtement pédonculées, rapprochées au sommet de la tige, qui est à peine ra- mifié.

Nous avons fait cette description, générique et spécifique, sur deux échantillons secs, recueillis dans le Pégu, èldooflà par M. Raynaud, en 1828, à M. Mérat. qui a bien voulu nous les communiquer. Mais ces échantillons n'ayant qut quelques calathides, en très-mauvais état, et que nous avons dû ménager avec la discrétion convenable, nous avonspu commettre quelques erreurs dans cette analyse tr¿s-di®CI^

Quoi qu'il en soit, il nous semble évident que cette johe petite plante est une Grangéinée, voisine du Centipeà, * qu'on peut fonder sur elle un genre distinct, bien remar* quable par la forme singulière de son clinanthe, à laqueJif fait allusion le nom de Cyathocline, qui signifie litengobtM'

(§)

Nous distinguons de la manière suivante les trois gM**5 eu sous-genres Pachyderis, Scepinia, Criniiaria ; 1.° dans le Pachyderis, le corps de l'ovaire est séparé de son bourrelet Apicilaire par un col très-manifeste extérieurement et

[page] 597

longueur sensible; 2.® dans le Scepinia, ce col ést réduit à un étranglement caché par les poils de l'ovaire, et dont la longueur est nulle ou presque nulle $ 3.° dans le Crinilaria, Xe corps de l'ovaire et son bourrelet ne soiit point ou presque point distincts l'un de l'autre9 parce que ces deux parties ne sont séparées ni par un col proprement dit , ni par un étranglement, mais qu'elles sont immédiatement superposées et parfaitement continues ensemble.

w. ,

o Diplostephium longipes, H. Cass. Nous avions décrit cette plante (tom. LVÍ, pag. 171) sur un très-petit échantillon, qui, n'étant qu'un bout de rameau florifère, nous avoit laissé dans l'incertitude sur le port et sur quelques caractères spé- cifiques : mais nous avons récemment trouvé dans l'herbier de M. Mérat un second échantillon, beaucoup plus grand et plus complet, recueilli, comme le premier, au cap de Bonne- Espérance ; et nous avons reconnu que cette espèce est li- gneuse, rameuse, et que ses calathides sont solitaires au som- met de longs pédoncules formés par la partie supérieure des derniers rameaux, laquelle est dénuée de feuilles et ne porte que quelques petites bractées.

. (*) .

Zyrphelis, H. Cass. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, masculiflore ; couronne unisériée, ligulifîore, féminiflore. Périciine supérieur aux fleurs du disque, subcy- lindracé ou subcampanulé, formé de squames peu nombreu- ses, inégales, subIrisériées, imbriquées, appliquées, lancéo- lées, coriaces-foliacées, ciliées sur les bords. Clinanthe plan, nu, fovéolé. Fleurs du disque: Faux-ovaire long, étroit, li- néaire, aplati, membraneux, glabre, privé d'ovule, aigretté tout comme, les ovaires de la couronne. Corolle un peu plus courte que l'aigrette, glabre, à tube court, bien distinct, à limbe long, large, subcylindracé, divisé au sommet eu cinq lobes. Anthères incluses, absolument privées d'appendices ba- silaires. Style (d'Astérée) à deux stigmatophores demi-ex- serts, libres, mais dont les bourrelets stigmatiques sont tout- ¿-fait oblitérés. Fleurs de la couronne .* Ovaire grand, obovale,

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très-comprimé bilatéralement, muni d'un bourrelet sur cha- que arête, et parsemé de très-petits poils; aigrette articulée sur l'ovaire, un peu plus longue que lui, composée de quinze à vingt squameliules égales, unisériées, libres, filiformes, pointues et non épaissies au sommet, garnies sur les deux côtés de longues barbes capillaires. Corolle glabriuscule, à tube MI peu plus court que l'ovaire, a languette deux fois longue comme le tube, oblongoe, entière au sommet. Stjlr féminin, à deux stigmatophores un peu exserts, munis de bourrelets stigmatiques peu apparens.

Zyrphelis amana , H. Cass. Tige ligneuse, presque dicho- tome, à écorce grisâtre; les rameaux de l'année simples ou presque simples, ayant la partie inférieure très- garnie de feuilles nombreuses , rapprochées , et la partie supérieure nue, pédonculiforme , terminée par une calathide ; feuilles alternes, sessiles, demi-embrassantes, longues d'environ six lignes, étroites, linéaires-lancéolées, pointues au sommet, épaisses, coriaces-charnues, glabres, lisses, luisantes, d'un vert glauque, uninervées, très-entières sur les bords, qui sont ciliés par de longs poils blancs et mous; la partie supérieure du rameau, pédonculiforme, grêle, pubescente, rougeâtre, munie de deux ou trois petites feuilles bractéiformes, très* distantes, et terminée par une calathide dressée, large d'en- viron huit à neuf lignes, haute de trois lignes; disque jaune, composé de viogt à trente fleurs; couronne bleue ou violette, composée de dix fleurs ; languettes longues de trois lignât larges de plus d'une demi-ligne ; péridiae glabre; aigrettes grisâtres.

Nous avons fait cette description sur des éçhantillonsseftf recueillis, en 1829, au cap de Bonne-Espérance, par MM. Lesson et d'Urville, et qui se trouvent dans l'herbier deM" JMérat.

Ce joli petit arbuste est assurément le type d'un nouveau genre, qui a beaucoup de rapports avec le Printzia, et sur- tout avec le Polyarrhena, mais qui est bien distinct de l'u0 et de l'autre.

/ U)

Il séroit peut-être plus convenable d'intituler la XV.e^°

[page] 599

TfUxiDÉEs, et de nommer sa première section Trixjd¿es-Pilo*- TOT y f ES , et la secoude TRIXIDEES-NASSAUVIEES.

. ' w

HER DERI A, H. Cass. Calathide incouronnée, équàliflore, multiflore, régulariflore, androgyniflore. Périciine inférieur- aux fleurs, double : l'extérieur à peu près égal à l'intérieur, irrégulier, involucri forme, composé de plusieurs bractée^ foliacées, inégales, irrégulièfemeht disposées, uni*bisériées, souvent greffées par la hase avec le périciine intérieur, lus ou moins étalées, subpétioléès, lancéolées; le périciine inté* rieur régulier, plécolépide, formé de douze à quinze squames égales, unisérlées, entregreffées par les bords inférieureinenl, libres supérieurement, dressées, appliquées, oblongues, stib* foliacées. Clinanthe plan , absolument nu. Fruit oblong, aminci de haut en bas , trigone ou irrégulièrement tétra- gone, glabre, presque lisse ; aréole apicilaire offrant, en des dans de l'aigrette, un rebord saillant, calleux, annulaire, cupuliforme, qui supportoit la base de la corolle; aigrette persistante, blanche , composée de plusieurs squamellules unisériées, ordinairement libres, inégales et dissemblables; les unes plus courtes, plus larges, paléifèrmes, oblongues, frangées sur les bords ; les autres (moins nombreuses, situées sur les angles du fruit) beaucoup plus longues et plus étroites, subiiliformes , barbellulées. Corolle parsemée de glandes, ayant la base élargie horizontalement, et la partie supérieure divisée en cinq lanières. Style et stigmatophores de Ver- noniée.

Herdcria truncata, H. Cass. Plante herbacée, plus ou morns rampante, à branches longues, probablement couchées sur la terre, souvent enracinées ça.;et là, cylindriques, striées, pubescentes, garnies de feuilles d'üri bout à l'autre; feuilles alternes, longues de cinq à six lignes , larges de près de trois lignes , obovales-cunéiformes, parsemées de petites glandes, glabriùseules en desâus, plus ou moins garnies de poils eri dessous, étrécies alabase en forme de pétiole, entières sur les bords latéraux, à sommet large, comme tronqué, formant trois crénelures, dont la médiatre est beaucoup plus large; calathides de deux lignes de diamètre, solitaires, sessiles ou

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presque sessiles au sommet des derniers rameaux, qui sont presque toujours munis de feuilles.

Nous avons fait cette description, générique et spécifique, sur un bel échantillon sec, recueilli au Sénégal, et qui le trouve dans l'herbier de M. Mérat, où il est nommé Amphe- rephi".

Cette Vernoniée est certainement le type d'un nouveau genre, appartenant 4u groupe des Étbuliées aigretlées, dans lequel il se fait remarquer par son péricline double, dont l'extérieur est invojucriforme et l'intérieur plécolépide,* par l'aréole apicilaire du fruit, imitant une cupule ; par les squa- mellules de l'aigrette, qui sont inégales et dissemblables, quoique situées sur le même rang; enfin, par la dilatation de la base de la corolle.

Nous dédions ce genre à la mémoire de l'illustre auteur des Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité. Ceux qui préfèrent les noms exprimant des caractères, pourront adopter celui de Symphyolepis (écailles entregreffées), qui fait allu- sion aux squames du péricline ; ou celui de Cœlacron (sommet concave), qui fait allusion k l'aréole apicilaire du fruit; ou celui. d'Anisoslephus ( couronne inégale), qui fait allusion à l'aigrette ; ou enfin celui de Platybasis (large base) , qui fait allusion à la corolle.

(0

Le Centrapalus galamensis, décrit par nous en 1817 dans ce Dictionnaire (tom. Vil, pag. 383), est la même plante que la Vernonia senegalensis, décrite en 1829 par M. Desfou- fontaines dans son Catalogas plantar um, 3.® édition , pag. 400* Notre ancienne description, faite sur un vieux échantillon sec, doit être rectifiée en quelques points, d'après ce que nous avons récemment observé sur des individus vivans. Les corpllessont bleues et subrégulières, c'est-à-dire à incisions un peu inégales. L'aigrette est vraiment double; mais l'extérieure est composée de squamellules filiformes et barbellulées, non paléacées. Les appendices du péricline se terminent insen- siblement en une sorte d'arête cartilagineuse, molle, non piquante. Ce genre ou sous-genre Centrapalus est intermédiaire entre le vrai Vernonia et ÏAscaricida. Il ressemble au V*r-

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nonia par les appendices du péricline ; mais il s'en distingue par les squames intérieures lancéolées, étrécies de bas en hau t, terminées en pointe, et par l'aigrette extérieure à peine manifeste, filirme, barbell ulée.Ii sedis tingue de

par l'aigrette, dont toutes les squameliules sont filiformes, et par les appendices du péricline très-étroits, subulés, in- sensiblement terminés en une sorte d'arête molle, cartilagi- neuse. On ne pourreit pas confondre le Cenlrapalus avec le Lepidaploa, dont il diffère par l'aigrette extérieure et par les appendices du péricline. Le nom de Cenlrapalus signifie pointe molle, et fait allusion à l'aréte cartilagineuse qui termine chaque appendice du péricline.

M

UElephantopus nudijlorus, Willd., appartient à notre genre Distreptus , et doit être nommé Distr, crisp us, à cause de son aigrette frisée. Cette aigrette est composée de quatre à six squameliules plus ou moins inégales, filiformes , lisses : les unes plus courtes, plus menues, subcapillaires, presque droi- tes ; les autres plus grandes, plus fortes, un peu laminées inférieurement, très - tortillées et comme frisées supérieure- ment. Dans notre Distreptus spicatus9 qui seroit mieux nommé Dislr. replicatus, les deux plus longues squameliules, au lieu d'être frisées , ne sont que pliées et repliées deux fois en sens contraires. Le caractère essentiellement distinctif des deux genres Elephantopus et Distreptus doit s'exprimer ainsi : dans VElephantopus, l'aigrette est composée de squameliules égales et semblables, barbellulées, droites; dans le Distreptus, l'aigrette est composée de squameliules inégales et dissem- blables, nues, les plus longues tortillées supérieurement. Le nom de Distreptus, qui signifie deux tordus ou deux fois tordu, fait allusion à l'aigrette, dont deux squameliules au moins sont tordues au moins deux fois.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Le Tableau synoptique qui précède, étant le dernier résumé de tout notre travail, et contenant beaucoup d'améliorations importantes^ devra jaéçessai rement être consulté par nos lec- teurs sur chacun des articles de eette Table alphabétique. 11

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auroit donc fallu le citer continuellement a la tin des renvois qui suivent les titras de tous les articles. Mais pour abréger et éviter la répétition perpétuelle d'une même citation, il suflit d'avertir ici que le renvoi au Tableau synoptique desty nanthéréei est toujours sous-entendu dans chaque article.

1.

ORDRE, TRIBUS, SECTIONS, SOUS-SECTIONS, GROUPES.

L'ordre et les tribus sont inscrits dans cette table en let- tres majuscules, pour les distinguer des sections, sous-sec- tions et groupes, qui sont en lettres ordinaires.

Adénostylées. volume 1, supplément, page 59; Y. 20, p.

58:? ; V. 26, p. a ¿6. AmbROSIÉES. V. 2, SUppl., p. 9; V. 20,

p. 071 ; v. 2 5 , p. ig5 ; v. 29 , p. 175. - Ambrosiées vraies, ibi- dem. - Anthémidées. v. 2, suppl., p. y3 ; v. 20, p. 372; v.29, p. 176; v. 5o, p. 497. - Anthémidées-Chrysanthémées. ibi- dem. - Anthémidées-Prototypes, ibidem. - Anthémidées- Prototypes vraies, ibidem. - Arctoiidées. v. 2, suppl*, p.ntf; v. 20, p. 564; v. 29, p. 447. - Arctotidées-Gortériées. ibi- dem; v. 19, p. 234. - Arctotidécs-Prototypes. ibidem; v.:5, p. 397. - Artémisiées. v. 29, p. 177 ; v. 5o , p. 497. - Asté- rées. v. 3, suppl., p. 64; v. 20 , p. 575; v. 07, p. 458. - Asté- rées-Baceharidées. ibidem. - Astérées-Bellidées. ibidem.- Astérées-Prototypes. ibidem. - Astérées-Prototypes vraies, ibidem. - Astérées-Solidaginées. ibidem. - Baccharidées vraies, v. 5j , p. 461. - Baltimorées. v. 46 , p. 399 ; v. 48, p* 545. - Bellidées vraies, v. 57, p. 464. - Buphthahnées vraies, v. 23, p. 566; v. 49 , p. 224. - Calcitrapées. v. 44, p. 55; v. 5o, p. 247. - Calcitrapées vraies, ibidem. - Caléinées. v. 55 , p. 265. - Calendulées. v. 6, suppl., p. 55 ; v. 20, p- 366; v. 5o, p. 322. - Calendulées-Ostéospermées. ibidem.- Calendulées-Prototypes, ibidem. - Cardoinées. v. 7 , p. ^4; v. 20, p. 359; v. 41 , p. 3o8 , v. 5o, p. i|63. - Carduinées vraies, ibidem. - Carlinées. v. 7 , p. 109 ; v. 20, p. 557 ; v. 47> P* 497- - Carlinées-Barnadésiées. ibidem. - Carlinées- Prototypes. ibidem. - Carlinées-Stéhelinées. ibidem ; v. 55, p. 469. -Carlinées-Xéranthémées. ibidem ; v. 5cj, p. 127.- Carthamées. v. 41, p. 3o8, 338*; v. 5o, p. 463. - Cassiniées. Vé233 p. 561 j y. 49, p. 224. - Çatânancées. v. a5, p.66; *

48,

[page] 603

p. 42$, - CENTAURIEES. vw 7, p. 576 ; v. 20, p. 558 ; v. 44, p. 35 ; v. 5o, p. 243 , 247.- Centauriées-Chryséidées. ibidem*

- Centauriées-Prototypes. ibidem. -Centauriées-Prototypes. vraies, ibidem ; v. 54, p. 495. - Chrysanthémées vraies, v. 29, p. 178; v. 41, p. 45 ; v. 5o, p* 498* - Chryséidées vraies, v. 4/", p. 35 ; v. 5o, p. 247 ; V. 54, p. 493. - Chrysocomées. v. 67 , p. 460. - Cinarées. v. 41, p. 3i 1, 338 ; v. 5o, p. 465. - Coréopsidées vraies, v. 59, p. 320. - Cotulées. v. 29 , p. 177 ; v. 5o, p. 498. - Crépidéçs vraies, v. 25, p. 62 ; v. 48, p. 422.

- Cyanées. v. 44, p. 35 ; v. 5o, p. 247. - Echinopodées. v. 14" p. 200; v. 20, p. 36a; v. 41, p. 3i4, 339. - Éléphantopées. v. 5j , p. 342. - Érigérées. v. 37 , p. 461. - Éthuliées. v. i5, p. 488; v. 57, p. 340. - Ecfatoriées. v* 16, p. 9 ; v. 20, p. 585; v. 26, p. 227. - Eupatoriées-Agératées. ibidem. - Eu- paioriées-Liatridécs. ibidem.- Eupatoriées- Prototypes, ibi- dem. - Fausses Ambrosiécs. v. 29, p. 175 ; v. 60, p. 578.- Fausses Bellidées. v. 57, p. 463. - Fausses Chryséidées. v. 44, p. 36 ; v. 5o, p. 247. - Faustulées. v. 23, p. 561 ; v. 49, p. 223. - Filaginées. v. 25, p. 564, 571 ; v. 49, p. 224. - Galin- sogées. v. 55, p. 264. - Gnaphaliées vraies, v. 23, p. 561 ; v. 49, p. 223. - Grangéinées. v. 23 , p. 566 ; v. 49, p. 224 ; v. 60, p. 581. - Grindeliées. v. 37, p. 458. - Héléniées vraies, v. 55, p. a63. - Hélianthées. v. 20, p. 869; v. 20, p. 346; v. 58, p. 16. - Hélianthées-Coréopsidées. v. 10, p. 419 ; v. 20, p. 547 ; v. 58, p. 17 ; v. 59, p. 319. - Hélianthées-Héléniécs. v. 20, p. 346 ; v. 38, p. 16 ; v. 55, p. 263. - Hélianthées- Mil- lériécs. v. 20, p. 347; v. 38, p. 17 ; V..59, p. 254. - Hélian- thées-Prototypes. v. 20, p. 347 ; v. 58, p. 17 ; v. 59, p. 137.- Hélianthées-Prototypes vraies, v. 59, p. 169. - Hélianthées- Rudbeckiées. v. 20 , p. 547 ; v. 58 , p. 17 ; v. 46 , p. 397 ; v. 54, p. 461. - Hélichrysées. v. a3 , p. 562; v. 49, p. 224. - Hé- liopsidées. v. 46, p. 098 ; v. 54, p. 461. - Hyménopappées. v. 55, p. 265. - Hyoséridées. v. 25, p. 65 ; v. 48, p. 422. - Hy- pochéridées. v. 25 , p. 64; v. 48, p. 422. - Inulées. v. 20, p, 574; v. 23 , p. 559; v. 49 , p. 223. - Inulées-Buphthalmées. v. 25, p. 565; v. 49, p. 224. - Inulées-Gnaphaliées.v. 19, p. 122 ; v. 23 , p. 56o ; v. 49, p. 2 25.- lnulées-Prototypes, v. 209 p. 564 ; v. 49, p. 224. - 111 ulées-P roto types vraies, ibidem. - Jacéinées. v, 44, p. 55 ; v. 5o, p. 247.- Jacéinées vraies, ibi-

[page] 604

deni ; v. 54, p. 493. - LACTÜCEES. V. 8, p. 025 ; v. 20, p. 355 ; V- 25, p. 59; y. 48, p. 421.- Lactucées-Crépidées. ibidem.- Lactucées-Hiéraciées. ibidem.*-Lactucées-Prototypes. ibidem.

- Lactucées-Prototypes vraies, ibidem. - Lactucées-Scorzo- uérées. ibidem. - Laropsanées. v. 25, p. 61 ; v. 48, p. 422.

- Lamyrées. v. 41 , p. 312 , 338 ; v. 5o, p. ¿63. - Léontopo- diées. v. a3 , p. 563 ; y. 49 , p. 224. - Lépidophyllées. v. 07, p. 460. - Leysérées. v. 23, p. 560 ; v. 49 " p. 223. - Luciliées. v. 23, p. 561 ; y. 49, p. 22 3.-Millériées vraies, v. 59, p. 234- - Millériées vraies irrégulières, ibidem. - Millériées vraies régu- lières. ibidem. - Mutisiées. v. 8, p.394 ; v. 20, p. 379 ; v. 53, p. 463. - Mutisiées-Gerbériées. v. 33 , p. 464. - Mutisiées- Prototypes. v. 53, p. 463. - Na$sauviées. v. 8 , p. 3gô ; v. 20, p. 378 ; v. 34, p. 204 ; v. 60, p. 583, 598.-Nassauviées-Prototypes. v. 34, p. 207. - Nassauviées-Tirixidées. v. 34, p. 206. -Pi- bridées. v. ¿5 , p, 63 ; v. 48 , p. 422. - Psiadiées. v. 37, p. 459.

- Rhautériées. v. 23 , p. 565 ; v. 49 , p. 224. - Rhaponticées. y. 41, p. 309, 338 ; v. 5o j p. 463. - Rudbeckiées vraies, v. 46, p. 397; v. 54,.p. 461. - Santolinées. v. 29, p. 179 ; v. 34 , p. 102 ; v. 47, p. 291 ; v. 5o, p. 498. - Scolymées. v. 2S , p. 60; v. 48, p. 422. - Scorzonérées vraies, v. "5 , p. 64 ; v. 48 , p. 422. - SéNécioKÉEs. v. 20 , p. 377 ; v. 48, p. 446 , 466. - Sé- nécionées-Doronicées. ibidem. - Sénéciouées-O thon nées, ibi- dem.- Sénécionées-Prototypes. ibidem.- Séridiées. y. 44, p. 35 ; v. 5o, p. 247. - Sériphiées. v. 23, p. 563;v.49,p. 224.- Sériphiées vraies, ibidem. - Serratulées. v. 41 , p. 3io, 359; v. 5o, p. 463. - Sigesbeckiées. v. 59, p. 205. - Sigesbeckiées irrégulières, ibidem. - Sigesbeckiées régulières, ibidem. - Silphiées. v. 59, p. 019. - Silybées. v. 41 , p. 3io, 338 ; v. 5o, p. 463.- Solidaginées vraies, v.57, p. 459. - Sphéranlhées. v. 23, p. ^66 ; y. 49 , p. 224. - Spilanthées. v. 5g, p. 137. - SYNANTHÉRÉES. v. 10, p. i31 ; v. 20, p. 354 ï v. 51, p. 443.

- Synédrellées. v. 5g, p. 319. -1 Tagéfinées. v. 20, p. 567 ; v. 5g, p. 61. - Tagétinées-Dyssodiées. ibidem. -Tagétinées- Pectidées. ibidem. - Tagétinées-Prototypes. ibidem. - Tana- cétées. v.29, p. 177 ; v. 5o, p. 498. - TUSSILAGINEES. V. 20, p. 381 ; v. 34, p. 195 ; v. 39, p. 2O3. - Urospermées. v. ¡¿5, p. 60; v. 48, p. 422. - Verbésinées. v. 69, p. i58. - Verno- viées. v. 20, p. 384i v. 67, p. 538. - Vernoniées - Liabées.

[page] 605

ibidem. - Vernoniées-Pluchéinées. ilpirlcm. - Vernoniées- Prototypes. ibidem. - Vernoniées-Pro to types vraies, ibidem*

- Vernoniées-Rolandrées. ibidem. - Vernoniées-Tarchonan- thées. ibidem.

II.

Genres et SODS-genres.

D^ns cette table, les noms placés entre parenthèses, immé- diatement à la suite d'autres noms, sont des synonymes.

Arrotanella* volume 36, page 27. - Absinthium. v. 29, p. 177, 184 ; v. 36, p. 26. - Acama. v. 47 , p. 498, 509 ; v. 5o, p. 57. - Achillea, v. 29, p. 180, 186. - Achromolœna. v. 56, p. 222. - Achyrocoma.v. 26 , p. 21 ; v. 57, p. 341. - Achyro* pappus, v. 55 , p. 264, 270. - Acmella. v. 24, p. 328 ; v. 5o-f p. 208; v. 59, p. i38. - Acrocentron, v. 44, p. 35, 37; v. 5o, p. 247, ¿53. - Acrocephalum. v. 48, p. 509. - Acrolophuso v. 5o, p. 247, 253. - Acroptilon. v. 5o, p. 463, 464. -Acti- nea. v. 1, suppl., p. 5i ; v. 55, p. 264, 270. - Adenostemma, v. 25 , p. 36o; v. 26, p. 227. - Adenostyles. y. 1, suppl., p. 59; v. 26, p. 226.-Ætheolœna. v.48 , p. 447 , 453. - Ætheo- pappus. v. 5o, p, 247 , 2Ôo ; v. 5i , p. 53. - Ætheorhiza. y. 48, p. 42a, 4^5. - Agathœa (Detris). v. 1, suppl., p. 77; y. 3, suppl., p. 63 ; v. i3 , p. 116 ; v. 37, p. 463 , 489. - Agératum. v. 26, p. 227. - Agoseris. v. 2 5 , p.65. -Alcina. v. 59, p. 234, 242. - Alfredia, v. 1, suppl., p. 115 ; v. 21, p. 422; v. 41, p. 3i 1, 324. - Allagopappus. v. 56, p. 21. - Allocarpus. v. 55, p. 265 , 276. - Alomia. v. 26, p* 227. - Alophium. v. 54, p. 493. - Ambrosia. v. 25 , p. 2o3 ; y. 29 , p. 176. - Amellus. v. 8, p. 577 ; v. 26, p. 21 o ; v. 37 , p. 463 , 489. - Ammobiumo v. 46, p. 524. - Ampherephis. v. 57, p. 342 , 346. - Anactis. v. 47, p. 499, 51 o ; y. 5o , p. 56. - Anacyclus. v. 29, p. 179, a85 ; v. 34, p. io3, 104. - Anaxeton. v. 26, p. 52 ; v. 54. p- 37.

- Andryala. v. 25 , p. 64; v. 46, p. 312. - Angianthus. v. 14, p. 482 ; v. 23 , p. 563. - Anisoderis ( Hostia) . v. 21, p. 442 ¿ v. 25 , p. 62; v. 48, p. 422, 429. - Antennaria. v. 23 , p. 56?.

- Anthémis. v. 29, p. 179 , 185 ; v. 34 , p. io5.'- Apaloccntron. v. 35, p. 172; v. 36, p. 146. - Apalochlamys. v. 56, p. 2^5.

- Apatanthus. v. 58, p. 459. - Aplopappus, v. 56. p. 168. -

Aplophyllum, v. 33, p. 460 , 472. * Aposeris. v. 48 , p. 422 ,

[page] 606

427. - Apuleja. v. 35 , p. 397, - Arction. v. 41, p. 5i 1 , 33o? v. 5o, p. 443 j v. 53, p. 468, 469. - Arctotheca. v. 2, suppl., p. 117 ; v. 25 , p. 271 ; v. 29, p. 449, 454. - Arctotis. v. p. 270; v* 29, p. 449 , 456. - Argyrocome. v. 19, p. 117 ; v. 20, p. 451 ; v, 23, p. 662 ; v. 34, p. 5g. - Arnica. v. i3 , p. 455 ; V, 5i , p. 459. - Arnoglossum. v. 26, p. 228 , 232 ; V. 48, p. 460 ; v. 5i , p. 462. - Amoldia. v. 3o, p. 5s3 , 53o. - Ar- noseris. v. 25 , p. 63 , 214. - Arrhenachne. v. $2 , p. 2 55 ; v. 57, p. 340 ; v. 59, p. i3o. - Artemisia, y. 22 , p. 59 ; v. 29, p. 177, 184; v. 36 , p. 26. -- Ascaricida. v. 3 , suppl., p. 38; v. 26, p. 19 ; v. 57, p. 541. - Aspelina. v. 41, p. 166; r. 48, p. 447 , 453. - Aspilia. v. 3, suppl., p. 57 ; v. 5g, p. 32 ". - Aster. v. 16 . p. 46 ; v. 37, p. 462 , 486. - Asterothrix. v. 48, p. 422 , 434.- Athanasia. v. 22, p. 5i 5 ; v. 27, p. 168 ; v. 29, p. 179 , 185. - Atractylis. v. 47 , p. 499" $10î v. 5o, p. 55. - Aurelia. y. 3, suppl., p. 129; v. 37, p. 4^9 ? 468.

Bacasia. volume 47, page 499- - Baccharis. v. 37, p. 461, 479. - Bahía. v. 55, p. 264. - Baillieria. v. 5g, p. 319. - Balbisia, v. 3 , suppl., p. 169; v. 55 , p. 265 , 276. - Balduina. v. 55, p. 264 , 27a. - Balsamita. v. 29 , p. 177 , 184* - Balti- mora. v. 46 , p. 399 , 411. - Barbellina. v. 47 , p. 5oo, 511 ; v. 5o, p. 440. - Barkhausia. v. 21, p. 442 ; v. 25 , p. 62 ; v. 48, p. 428. -r Barnadesia. v. 47 , p. 499^ - Batschia. V. 4, suppl., p. 49; v. 16 , p. 3 ; v. 26, p. 228, 2o3. - Bellidiastrum. v. 4 , suppl., p. 70 ; v. 57 , p. 464 , 494. - Bellis. v. 37 , p. 464 9 493.

- Bellium. v. 4, suppl., p. 71-, 72 ; v. 57 , p. 454, 464* 494* o*- Berkhcya. v. 29 , p. 448 , 452. -Bidens. v. 24 , p. 402 ; v. 5q, p.32i, 329. - Billy a. v.34, p. 38. - Biotia.y. 34, p* 5o8; v. 5q, p. 256. - Blainvillea. v. 29, p. 495 * v. 47* P- 90 ; v. 5g, p. 1515.

- Blaxium. y. 3o, p. 323, 328. - Boltonia. v. 37 , p. 464, 49!*

- Brachycome. v. 5 , suppl., p* 63; v.37 * P* 4^4" 49l* - Bra- chyderea. v.48 , p.422 , 429. - Brachy glottis, v.48, p. 449? 464*

Brachyris. v. 57, p. 460, 474. - Brotera. v. 34? p. 3o4 ; y. 5g, p. 256. - Buphthalrnum. v. 25, p. 566; v. 54* p- 276.

Cacaua. volume 48, pages 448, 459. - Cacosmia. y. 57, p. SSg. - Cœsulia. v. 57, p. 545. - Calcitrapa. v. 44, p. 35, 38 ; v. 5o , p. 247.- Calca, v. 55, p. 265, 277. - Caleacte. y. 55, p. 265 , 276. - Calcbrachys. v. 55, p. 265, 277. - Calen- dula. v. 3o, p. 323 , 327. - Calliopsis, y. 59 , p. 321, 5a6.-

[page] 607

Callistephus (Callistemma). v. 6, suppl., p. 45 ; v. Z7 , p. 464, 491 o - Calocephalus. v. a3 , p. 563. - Caloptilium. v. 6, suppl. t p. 5i ; v. 34, p. 207, 2¿5.- Caljdermos. v. 55, p. 265. 277- -> Campy loth ec a. v. 5", p. 475 ; v. 59, p. 021. - Corderina* v. 55 , p. 2*7 2 ; v. 48, p. 447 , 454.- Cardopfltium. v. 7, p. $3* v. 47 5 p" 498, 5o6. - Carduncellus, v. 7 , p. 91 ; v. 24, p. 385 ; v. 41, p. 309, 318. - Cawduus. v. 41, p. 314 , 336. - Car- lina, v. 25, p. 262; v. 47, p. 498. 507. - Cariowizia. v. 7, p. 111 ; v. 25 , p. 53; v. 47 , p. 498, 609, - Cbrpesium. v. 7, p. 146; v. 23, p. 565. - Carphephorus. v. 7, p, 148; v. 26, p. 228, 234. - Carphostephium. v. 44, p. 62; v. 55, p. 264, 275. - Carthamus. v. 7, p. 160; v. 24, p. 585 ; v. 41 , p. 509, 318. - Cassinia. v."6, suppl., p. 52 ; v. 14, p. 485 ; v. 25, p. 561 ; v. 34, p. 5o4 ; v. 56, p. 219. - Castalis, v. 3o, p. 323, 532. - Catanance. v. 7, p. 265; v. 25 " p. 66. - Catonia (Le- picaune, Hapalostephium). v. 7. p. 274; v. 25, p. 62 ; v. 26* p. 8: v. 60, p. 589. - Celmisia. v. 7 , p. 556; v. 26 , p. 226 ; V. 57, p. 259. - Cenia. v. 7, p. 667; v. 26, p. 283; v. 29, p. 177, 184.- Centaurium. v. 44, p. 35, 59; v. 5o , p. 247; v. 58, p. 9. - Centipeda. v. 19, p. 3o6 ; v. 25, p. 566 ; v. 4 * , p. 1 22. - Centrapalus. v. 7 , p. 382 ; v. 57 , p. 041 ; v. 60, p. 600. - Centrathefum. v. 7 , p. 383 ; v. 57 . p. 542 , 344* - Centrospermum. v. 59, p. 235, 244" -" Cephalophora. v. 7, p. 4o5 ; v. 55, p. 265, 277. - Ceruana. v. 8, p. 12 ; v. 23, p. 566; v. 41 , p. 123. - Cestrinus. v. 8, p. 24; v. 41 > P" $09* 3i8 ; v. 5o, p. 463, 464. - Chœtanthera. v. 8, p. 55 ; v. 33, p. 463, 466. - Chamœleon. v. 47, p. 498, 509; v. 5o, p. 59.

- Chamcemelum. v* 29, p. 179, 185. - Chaptalia. v. 8, p. 161 ; v. 26, p. 104; y. 35, p. 464,476. - Chardinia. v. 8,p. 185 ; v. 47, p. 497 ; v. 59 , p. 123. - Charieis. v. 8, p. 191 ; v. 24, p. 069; v. 37, p. 463 , 489. - Chartolepis. v. 44, p. 55,

36 ; v. 54, p. 492. - Chatiakella. v. 29 , p. 491 ; v. 46, p. 398, 402.- Cheirolophus. v. 5o, p. 247, 25o; v. 5i , p. 55.

- Cherina. v. 8, p. 457 ; v. 55, p. 463 , 466. - Chevreuliao v. 8, p. 516; v. 23, p. 561 ; v. 5i, p. 467. - Chiliadenus (My- riadenus ). v. 25 , p. 565 ; v. 54 * p* 54. - Chiliotrichum. v. 8, p. 576; v. 57 , p. 465, 489. - Chlœnobolus. v. 49, p. 557; v. 67, p. SSg. - Chondrilla. v. 9, p. 64ÿ 25 , p. 61 ; v. 53, j>. 485 ; V. 45, p. 281 ; v. 48 , p. 427. Chromochiton, v. 56,

[page] 608

p. 22©. - Chroniolepis. 5o, p. 463, 47®* - Chrysanthellina,

Y. 25, p. 391 ; v. 59, p. 3ao. - Chrysanthemum. r. 9, p. i5i ; v* 29, p. 178, i85 ; v. 41, p. 46.- Chryseis. v. 9, p. i54? v. 44 9 p. 36 , 39 ; v. 58, p. 11. - Chrysocoma* v. 37, p. 461, 477* - Chrysogonum* v. 9, p. 161 ; v. 48, p. 545. - Chtho- nia. v. 9 , p. 173 ; v. 27 , p. 204 ; v. 5g, p. 62 , 71. - Chit* quiraga. v. 9, p. 178; v. 47, p. 499, - Cichorium. v. 8, p. 525 ; v. 25, p. 66. - Cinarao v. 41, p. 3i 1, 328 ; v. 5o, p. 470. - Cineraria, v. 9, p. 237 ; v. 48, p. 449* 464. - Cirsiun1. v. 9, p. 269; v. 27, p. i85, 190; v. 35, p. 172 ; v. 36 , p. 146; v. 41, p. 3i3,332. - Cladanthus. v. 9, p. 3425 v. 29, p. 180, 186.- Clarionea* v. 34, p. 206, 2i3. - Clibadiumo v. 9 , p. 59$ ; v. 29, p. 176, 181 ; v. 59 , p. 324. - Clomenocoma. v. 9, p. 416; v. £9, p. 61, 66. - Cmciii. y.9, p. 457 ; v. 44, p* 55, 37; v. So, p. 247, 254. - Calestina. v. 6, suppl., p. 8 ; v. 26, p. 227.

- CoUosanthus.v, 10, p. 36; v. 24, p. 5i9;v. 26,p.228,234.- Coleostephus. v. 41 , p. 43. - Columellea. v. 10, p. 102 ; v. 2 3, p. 565. - Conyza. v. 10, p. 3o5; v. a3, p. 558,5 64; r. 39 , p. 40J.

- Coreopsis,vo 10, p.419; y. 69,p. 320, 'BiG. - Corymbium.w.

10, p. 58o; v. 57, p. 343. - Cosmos. v. 11 , p. 4; v. 59, p. 321.- Cotula. v. 11, p. 67; v. 26 , p. 283; v. 29 , p. 177,

184. - Cousinia, y. 47, p. 498, 5o3. - Cremocephalumo v. 34, p. 390; v. 48 , p. 448, 458. - Crepis (Calliopea). v. 11, p. 395 ; v. 25, p. 62; v. 27, p. 4; v- 60, p. 590. - Crinitaria. v. 37, p. 460, 475; v. 60, p. 596. - Critoniao v. 26 , p. 233; v. 57, p. 342; v. 59, p. 60. - Crocodilium, v. 12, p. 19; r. 44, p. 35 , 37 ; v. 5o, p. 247 , 256. - Crupina, y. 12, p. 67; v. 44, p. 35, 39 5 v. 5o, p. 239. - Cryptogyne.r. So , p. 491.

- Cryptopetalon. v. 12, p. 123 ; v. 27 , p. 206; v. 5g, p. 62, 71. - Cryptostemma. v. 12, p. 126 ; v. 29, p. 449" 4^4. - Culcitium, v. 12 , p. 210; v. 48, p. 447, 452. - Cullutnia. v. 12, p. 213; v. 29, p. 448, 462. - Cuspidia. v. 12, p. 25] ; v. 29, p. 448, 451. - Cyanopsis (oU Cyanastrum), v. 12, p. 268; v.

44, p. 36, 39; v. 58, p. 458. - Cyanus. v. 24, p. 92 ; v. 44, p. 35, 37; y. 5o, p. 241, 245. - Cyathocline, T. 60, p. 58i, 595. - Cylindrocline. v. 12, p. 318; v. 23, p. 565. - Cymbo* notus. v, 35, p. 397.

Dakatbis. volume 12, page 471 ; v. 29, p. 449, 457. - Da- mironia (Astelma)* V.-56, p. 224; v. 60, p. 588.- DasyphyL

[page] 609

lum. v. 47 , p. 499* ~ Deloderium. V. 48 * p. 422 5 43o" " "De- nefcia. v. i3, p. 65; v. 23, p. 5S5. - Diacantha. v. i3,p* i52 ; v. 47 , p. 499. - Dialesta. v. 57, p. 342. - Diooma. y. i3 , p. 194 5 v. 47 , p. 49S, 5o3.-Didelta, y, i3, p. 221 ; y* 29 , p. 448,451. - Diglossus. v, i3,p. 241 ; v. 59, p. 62, 70* - Dimerostemma. v. j3, p. 2 53 ; y. 55, p. 265 , 277. - DimoTphanth.esv. i3 , p. 254; v* a5, p. 93 ; v. 37, p. 461 , 481,

- Diomedea (ou Diomedella). v. i3, p. 283 ; v. 46, p. 398, 4o5. - Diotis. v. i3, p. 295; v. 29, p. 179, i85. - Diotoste- phus. v. 48, p. 543. - Diplopappus. v. i3, p. 3o8; v. 25, p.

96 ; y. 37 , p. 460, 473. - Diplostephium. y. 37 , p. 462 486 ; v. 56, p. 171 ; v. 60, p. 597. - Disparago. v. i3, p. 348; y. 23 , p. 563 ; y. 34, p. 42. - Distephanus. v. i3, p. 361 ; y. 26, p. 22 ; v. 57, p. 341. - Distreptus. v. i3, p. 366} y. Sj y p. 342 ; v. 60, p. 601. - Ditrichum. v. 13, p. 371 ; v. 5g, p.- 137. - Dolichlasium. v. i3, p. 406; v. 33 , p. 463, 474*"' Dolichostylis ( Turpinia). v. .47, p. 499 > v. 56 , p. i38. - Do- rm. v. 48, p. 449, 463, - Dorobœa. v. 48, p. 447 > 4^3. - Doronicum. y. i3, p. 454; v. 485 P* 447 > 4$2.- Dracopis. v. 35, p. 273 ;v. 46, p. 397, 400. - Drepania. v. i3,p. 5o6; v. 25, p. 63. - Drozia. v. 34, p. 206, 217. - Dugaldia. v" 55 , p. 264, 270. - Dumerilia. v. i3 , p. 553 ; v. 34, p. 2o5, 209. - Dyssodia. v. 25, p. 396; v. 5g, p. 61, 67*

Echenais. volume 14, page 170; v. 25, p. 226; v. 41, p. 3i 1 , 32 5. - Echinacea. v, 35 , p. 274; v. 46, p. 397, 4°o* - Echinopus. v. 14, p. 199; v. 41, p. 314, 339.-Eciipta. v. 14* p. 2 31 ; v. 46, p. 399 , 41 o. - Eclopeso v. 45, p. 3o. - Edmon- dia (.Aphelexis). v. 14* p* 2Ô2; v.,25 , p. 562 ; v, 60, p. 588. -" Egletes. y. 14, p* 265; v. 19, p. 3o6; v. 23, p.66.-Elephanto- pi/s. v. 14, p.'¿41 ; v. 57, p. 342. - Elphegea. v. 14, p. 361 ; v.

37 , p. 459, 469. *- Elvira, v. 3o, p. 67 ; v. 5g, p# 235. - Ely tro- pappus, y. .14, p. 376; v. 23, p. 563. - Emilia, v. 14 > P* 4°$" v. 34, p. 3g3 ; v. 48, p. 449, 461.-Enalcida. v. 14 > P* 443,*- v. 59, p. 62 , 70. - Encelia. v. 14 , p. 447" ,V- $91 P* ^9* -* Endoleuca. y. 14 9 p* 474; v. ^3 , p. 662. --JEnydra. v. 14* p. 553 ; v. 3o, p. 47^; v. 59, p. a36.- Epato, v. 15, p* 6 j v. 57, p. 339. - Erechtites. v. 4$* p* 449" 46**- Ereman- this. v. 5i, p. 63. - Erigeron. v. i5, p# 181 ; v. 37, p. 462 , 482.-^ Eriocarpha (Eriocoma). v. i5, p. 193,* v. 59, p. 236.

60. 39

"

-

[page] 610

Eriooepkalus. v. 15, p. 188 ; v. 29, p. 18d, 186 ; v. So, p. 493. - Eriocline. v. i5 , p. 191 ; v. 3o, p. 324 , 333. - Erio-* Itpis.y. 35, p. 172; v. 36, p. 146; v. 41, p. 3i3, 33i ;%v. So, p. 470. - Eriophyllumo v. i5, p. 196; v. 55, p. 263, 269.- Eriotrix. V. i5 , p. 200 ; v. 48 >p* 447 > 42. - Espeletia. v. i5, p. 327; v. 59, p. 319.- Etœranthis. y. 5i, p. 62. - Ethulia. v. i5 , p. 487 5 y. 57 , p. 340. - Eu chiton, v. 56, p. 214. - Eu dor us. v. i5, p. 5a 5; v. 48 , p. 448, 458. - Eupatorium. y.

16, p. 2j y. 25, p. 432 ; v. 26, p. 228.-Eurybia.v. 16, p. 46; y. 37, p. 462,486.-Euryops. y. 16,p. 49; v. 48, p. 449, 461. ~Eustabe. y. 5i, p. 6o. - Euthamia. v. 37, p. 459 , 471. - Euxenia. y. 35, p. 445; v. 5o, p. 472. - Evopis. v. 16, p. 65 ; y. 29, p. 449" 453.

Facelis. volume 16, page 104; v. 23, p. 561.- Faujasia. y. 16 , p. 247 ; v. 48, p. 448, 457. - Faustula. v. 16 , p. 25i ; v. 2 3, p. 561. - Favonium. y. 16, p. 295; v. 29, p. 448, 452.

- Felicia. v. 16, p. 514 ; v. 25, p.* 97} v. 37, p. 464 , 490.- Ferdinanda,. v. 16, p¿ 429; v. 46, p. 3g8, 404.- Filago.r.

17, p. 2 ; v. 23, p. 664. - Fimbrillariao v. 17 , p. 54; v. 37, p. 461, 481*- Flaveria. v. 17, p. 127 ; v. 59 , p. 236.- Flo- reslina. v* 17 , p¿ i55 ? v. 55 , p. 266 , 280. - Flotovia. v. 55, p. 398; v. 60, p. 570. -Fomicium. v. 17, p. 249; v. 26, p. 181 ; v. 41, p. 3io, 320. - Fougeria (ou Fougerouxia). y. 17, p. 283; v. 46, p. 399, 412"- Francauria (Duchesnia). v. i3, p. 545 ; v. 23, p. 565; v. 34, p. 44; v. 38, p. 375. - Frame* ria. v. 17, p. 364; v* 29, p* 176.

Gaillardia. volume 18 , page 17; v. 55, p. 264, 273.- Calactiteso v. 18, p. 34; v. 41 , p. 314, 334*- Galatella (Ga- latea). v. 18 , p. 56; v. 37 , p. 463 , 488. - Galinsoga. v. 18, p. 96 ; v. 55, p. 264, 274. - Garuleum. v. 18, p. 162 ; v. 3o, p. 324, 333.- Gatyona. y. 18, p. 184; v. 25 , p. 62.- Gasa- nia. y. 18, p. 245 ; v. 29, p. 444, 448, 45o. - Gelasia. v. 18 , p. 285; v. 25, p. 65, 82, 310; v. 42 , p. 815 v. 48, p. 435.

- Georgina, v. 18, p. 439; v. 5g, p. 320, 325.- Gerieriam v. 18, p. 459; v.33, p. 464,475.- Geropogon. v. 18, p.498; v. 25, p. 64 ; v. 48, p. 434. - Gibbaria. v. 18, p. 526 ; v. 3o , p. 324 , 333. - Gifola, v. 18, p. 531 ; v. 23, p. 664. - G/e- bionis. vo 41, p. 41. - Glossocardia* v. 19, p. 62 ; v. 69 , p. 320.

- Glossogyne. v. 5i, p"475 ; v.59, p.3ao.- Glyphia (ou Gty-

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cyderas). v. 19 , p. 108 ; v. 5g, p. 63, 73. - Gnaphalium. v. 19, p. 115 ; v. 23, p. 561. - Gnephosis. y. 19, p. 127 ; v. 23 , p. 563.- Gochnatia. y. 19, p. 149; y. 47, p. 499. - Gôniocaulon. y. 19, p. 201 ; v. 44, p. 36 , 39. - Gorteria (ef Ictinus). y- 19, p. 23ij v. 22, p. 559; v. 29, p. 448 * 45o¿ v* 33, p. 454. - Grammarthron. v. 19, p. 294; v. 48, p. 447, 452. - Grangea, y. 19 , p. 3o4; v. 23 , p. 566; v. 41, p. 121.

- Grindelia. v. 19, p. 461 ; v. 37 , p. 459, 468. - Guardiola. v. 20, p. 12; v. 59, p. 319.- Guariruma, v. 33, p. 463 , 472.

- Guizotia. y. 59 , p. 237 j 247- - Gundelsheimera ( Gundclia)o v. 20, p. 93 ; v. 57, p. 344. - Gutierrezia. v. 20, p. 100; V*

37, p- 460, 474* - Gymnanthemum. v. 20, p. 108; v. Sj, p. 342. - Gymnarrhena. v, 20 , p. 111 ; v. 23 , p. 566. - Gym- nocline. v. 20, p. 119 ; v. 29, p. 178 , i85. - Gymnolomia. y. 20, p. 124 ; v. 46, p. 398 , 402. - Gynoxj's. v. 48, p. 448 455. -- Gynura* y. 34, p. 391 ; v. 48, p. 448, 458.- Gyptis. v. 20 > p. 177 ; v* 26 , p. 228.

Hamulium. volume 20, page 260; v. 59, p* 139, 143. Harpalium. y. 20, p. 299 ; v. 25, p. 437; v. 59, p. 140, -** Hedypnois. v. 20, p. 337 î v. 25 , p. 65. - Helenium. v. 20, p. 348 ; v. 55, p. 264, 271. - Helianthuso v. 20, p, 351 ; v. 25, p. 267; v. 59, p. 140. - Helichrysum. v. 20, p. 449; y. 23 , p. 562 ; v. 25 , p. 469. - Helicta. v. 20 , p. 461 ; y. 46 , p. 399, 406. - Heliophthalmum* v. 20, p. 471 ; v. 46, p. 398 , 401 ; v. 59 , p. 32 u - Heliopsis. v. 20, p. 472; v. 24, p. 33a 2 V. 46 , p. 398 , 4o5; v. 59 , p. 248. - Helminthia. v. 20, p. 490 ; v. 25, p. 63. - Henricia. v. 20, p. 567 ; v. 37, p. 464, 491" - Herderia. v. 60, p. 586, 599. - Heterocomao v, 21, p. ï 14" v. 57, p. 341.- Heterolepis.v. 21, p. 120; v* 29, p. 449, 454.- Helerolophus. v. 5o, p. 247, 2 5o. - Heterospermum. v. 21, p. 128; v. 59, p. 320. - Hetcrotheca. v. 21, p. i3d; v. 37, p. 460, 473^ v. 5i, p. 460. - Hieracium. v. i5 , p. 37; v. 2 5, p. 63 ; v. a6, p, 11 ; v. 48, p. 432. - Hippia, v. 21, p. 173 ; v. 29, p. 177 , 184. - Hipposeris. y. 33 , p. 464, 474*

- Hirnellia. v. 21, p^ 199 ; v. 23, p. 563. - Hirpicium. v. 21, p. 238 j v. 29 , p. 448, 45b. - Hirtcllina. v. 47 , p. 499, 5.11 ; v. 5o, p. 441. - Hispidella. v. 21, p. 247; v. 25 , p. 63. - Hohenwartha. v. 21, p. 273; v. 41, p. 314, 337; y. 44, p. 36, 40 * y. 5o, p. a56* - Hololepiso v. 21, p. 307 ; vv57? p. 342.

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o- Homogyne, v. 21, p. 412> v* 26, P* 226.- Homoianihi/so v. 21, p. 413 ; v. 34" P* 206, 215 ; v. 38, p. 458. - Haber- tia, v. 21, p. 506 j v. 48, p. 448, 457. - Humea. v. 22 fjp. 38 ; v. 29, p. 177 , 184. - Hybridella. v. 22, p. 86; v. 5g, p. 237. - Hymenatherum. v. 22 , p. 313 ; v. 5g, p. 62, 69. - Hymenoc entrón. v. 44, p. 35, 37; v. 55, p. 351.- Hymeno* lepis. v. 22, p. 3i5 ; v. 29 , p. 179 , i85 ; v. 33, p. 61. - Hy- menonema, v. 22 , p. 3i6; v. 25, p. 66. - Hymenopappus. v. 22 , p. 318; v. 55, p. 266, 279. - Hymenoxys. v. 55, p. 265, 278. - Jtiyoseris, v. 22 , p. 338; v. 25, p. 65. - Hypochœris, v. 22, p. 366 ; v. 25, p. 64; v. 33, p. 3o2. .

Ifloga. volume 23 , pages i3, 561. - Intyhellia. v. 23 j p. 547 ; v. 25, p. 62, 125. - Inula. v. 23, p. 55o, 564 ; v* 44j p. 96. - Iphiona. v. 23, p. 565, 609. - Ismelia. v. 41 , p. 40.

- Isocarpha. v. 24, p. 18; v. 26, p. 280; v. 59, p. i3.8" - Isonema. v. 24, p. 25 ; v* Sy , p. 34o. - Isotypus. v. 24, p* 3o; v. 33, p. 464, 475. - Iva. v. 24, p. 43; v.-25,'-p.*207 ; v. 29, p. 176. - Ixauchenus. v. 56, p. 176. - Ixeris. v. 24, p. 49; v. 25, p. 62 ; v. 39 , p. 389. - Ixodia. v. 23, p. 562 ; v. 24, p. 56.

Jacëa. volume 24, page 88 ; v. 44, p. 35, 36. - Jacobœa. V. 24 , p. 110; v. 48, p. 448 , 454. - Jœgeria. v. 24, p. 125; v. 59, p. 237. -~Jasonia. v. 23, p. 565; v. 24 , p. 200; v. 59, p. 407. - Jungia, v. 24 , p. 283 ; v. 34, p. 2o5 , 209. - Ji/ri- nea. v. 24, p. 287 ; v. 41 , p. 3io, 321 ; v. 56, p. 207.

Kalfmeius. volume 24, page 324; v. 37 , p. 464,. 491. - Kallias (ou CalUas). v. 24, p. 326 ; v. 46 , p. 399, 406. - Ken- trophyllum (ou CeñirophyHum), v. 24, p. 381 ; v. 44, p. 36 , 40; v. 5o, p. 257, 463.-Kerneria. v. 24, p. 397; v. 5i , p. 473, v. 59 , p. 321, 328. - Klasea, v. 35, p. 17$ ; v. 41 ,p. 3io, 321 ¡ V*. 5o, p 468 ; v. 56, p. 208. - Kleinia. v. 24, p- 459? v.* 5$, p. 63,73* - Koelpinia.y, 24, p.482; v.25, p%6i. - Krigia. v. 24, p. 5o8; v¿ 25,p. 63. - Kuhnia.v. 24,p.5i5;v. 26, p.228, 234.

Lachnospermdm. volume 25, page 5i j V. 47, p* 498. - Lactuca, v. 25, p. 61, 154; V. 33, p. 3oo. -Laennecia. v. 25, p. 91 ; v. 37 ,-p. 462 , 482. - Lagenopkora, y, 20 , p. 109 ; v.

37, p. 464, 493.-Lagurostemon, v. 53, p. 466. - Lampsana, v. 25, p. 61 , 210. - Lamyra, y, 25, p. 218 ; v. 41, p. 3i2, 33o 5 v* 5o 1 p. 470'-Lapcirousia, v. 23, p. 56o ; v. 25, p. a5i.

-

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Lappa. v. a5, p* a57 ; v. 41, p. 310, 324* -Lasiôpogon. v. *3, p. 56i ; y. 25, p. 3o2. - Lasiopus, v. 25, p. 2981 v, 33, p. 464, 475.- Lasidrrhiza (Chabrasa). v, 8 , p. 46 ; v* .34, p* ,ao5, 209, a3o; v" 43, p. 79. - Lasiosptrmum. v, 25, p. 3o4s v* 29? P* *79 > 185. - Lasiospora. v. 25, p. 65, 3o6. - Lau-

v. 25, p. 61, 321. - Leachia. y. s5, p. 388 ;y. 5g, p, 321^ ,326. - Lebetina. v. 25 , p. 394; v. 59, p. 62, 68. - JLeibr nitzia. v. 25, p. 420 ; v. 33, p. 465, 478; v. 55 , p. 394, t*- Leighia. v. 25, p. 435; v. 59, p. 140. - Leontodon ($coxzon6r Toides, Oporinia). v* 25 , p. 65 ; y. 27, p. 1v. 60, p. 690, - Leontonyx (Spiralepis). v. 23, p. 563 ; v. 25, p. 466; v. 60, p. 588. - Leontophtjialmum. v. 25, p. 471; v. 55, p. 264, 274.7-7- Leontopodium. y. 23, p. 563 ; v. 25 , p. 473. *-Lepidaploa. v. 26, p. 16; v. 57, p. 341*t- Lepidophorum. v. 29, p. i£o,, 186.

- Lepidophyllum. v. 26, p. 36; v. 37, p. 460, 474. - i"pis- cline ou Lepidocline (Euchloris). v. 23, p. 662 ; v. 26, p. 49; v. 60, p. 588.- Leptiriella. v. 26, p. 66; v. 29, p. 177 , 18.4*

- Leptophytus. v. 23 , p. 56o ; v. 26, p. 77 ; v. 34 , p- 37. - Lepttopodao y. 26, p. 79 ; v. 55, p. 264 , 272. - Lena. v. 26 , p. 101 ; v. 33, p. 465,476. - Leuceria (Leucheria, Leucairia). y. 26, p.,i5i ; v.34, p. 206, 209; v. 55, p. 391. - Leucopbytd. v. 23, p. 563; y. 26, p. i58. - Leuzca. v. 26, p. 179; v. 41, p. 510,319. - Leysera. v. 23, p. 56o ; v. 26 , p. 185.- Lù*. ¿urn. v. 26, J). 2o3; v. 57, p. 338. - Liatris. v. 26> p. 229, 234, 235, - Lidbeckiao v. 26 , p. 275 ; v. 29, p. 178 , i85. - Licberkuhna. v. 26, p. 286; v. 33 , p. £65., 476, 479. - Li gu- iaría. y. 26 , p. 226, 40 u - Limb arda. y. 23, p. 557 , 565'; v.

26, p. 437. - Linosyris. v. 37, p. 460, 476. - Lipotriche. v. 27 , p. 8; v. 59, p. i38. -Logfia. v. 23, p. 564;y. 27, p. 116.

- LomatoUpiso v. 48, p. 422. - Lonaso y. 27 , p. 166 ; v. 29, p* 179 , 185. - Longchampia. v. 23 , p. 5$o; v. 27, p. 172 ; y. 34, p. 37. - Lophiolepis. v. 25 , p. 22$ ; V. 27, p. 180 ; v. 41, p. 3i3, 331 ; y. 5o, p. 470. - Lopholoma. v.44, p.35, 37.- Loxodon. v. 27, p. 253 ; v. 33, p. 464^ 476. - Lucilia. v. 23 , p. 561 ; v. 27 , p. 263.- Lychnophora. v. 57 , p. 34o.- Lycoo seris. v. 33, p. 463, 474. - Lyonnçlia, y. 34, p. 106.

Macledium. volume 34, page 39. - Madia. v. 34, p. 309^ V. 59, p. 236. - Mantis ale a (ou Microlonchus). V. 29, p. 80; v. 44, p. 35, 38. - Mar celia. v. 34, p. 107. - Marshalliao v.

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55, p. 265, 277. *- Martrasia. v. 29, p. 294; v. 34, p. 2o5, 209. - Mar uta, y, 29, p. 174, 180, i85. - Mastigophorus. v. 34, p. 207, 222. - Mastruciumo v. 35, p. 173; y. 41, p* 3io , 323; v. 56, p. 211. - Matricaria, v. 29, p. 178, i85 Medien si a. v. 25, p. 63 ; y. 29, p. 386. -- M damp odium. v. 59, p. 234, 237. - Melanchrysum. v. 18, p. 248; v. 29, p. 441, 448, 45i. - Melanoloma. v. 29, p. 472 ; v. 44, p. 35, 37 ; v. 5o, p. 252.-Mdanthera. v. 29, p. 483; v. 59, p. i38. -Me- ratia. v. 3o, p. 65 ; v. 59 , p. 235. - Mesocentrono y. 44 , p. 35, 38 ; v. 55, p. 349. - Metalasia. v. 23, p. 562 ; v. 3o, p. 222.

- Meteorina. v. 3o, p. 319, 323, 329.- Mierocentrono v. 35, p. 172; v. 36, p. 146. - Microlophus. v. 44, p. 35, 37 ; v. 5of p. 247, 248; v. 54, p. 490. - Micropus. v. 23 , p. 564 ; v. 3i, p. 39. - Mihania. v. 16, p. 3 ; v. 26 j p. 228, 233; v. 48, p. 4615 y. 55, p. i3o. - Milleriao v. 3o, p. 67, 68 ; v. 59, p. 235. -Millina. v. 3i, p. 89.-Millo tia, y.6o, p. 579, 592.-Milina, y. 47 , p. 498, 507. - Mnesiteon, v. 59, p. 320. - Mocinna. ym 55, p. 264, 274. - Molpadia(TdekiaP), v. 23, p. 565; y. 32, p. 400 ; v. 52, p. 516. - Monactis. y. 59, p. 236. - Monarrhenus. v. £2, p. 433 ; v. 57, p. 339. - Monenteleso v. 53, p. 236 ; y. 57, p. 339. - Monochlœna. y, 5o, p. 496, 498. - Moiysia. y. 33, p.

59. - Moscharia, y, 25, p. 63, 78, 79. - Mulgedium (Aga- Ifeprsus ). v. 33 , p. 296 ; v. 48, p. 426 ; v. 60, p. 590. - Mun- noziasy* Sj , p. 338. - Munychia (Felicia brachyglossa), v. 25, V* 97 ;v* 37 , p. 462, 483. - Mutism, y, 33, p. 463, 471, 472. " Mjycelis. v. 33, p. 483. - Myscolus, v. 25, p. 6o; v. 34, p. 83.

Nabaltjs (Harpalyce). volume 34, page 94; v. 60, p. 590.- Nablonium, v. 34, p. 101. - Nardosmiá, v. 34, p. 186, 195; v. 39, p. 2o3. - Narwalina (Needhamia). v. 34, p. 335 ; v. 38, p. 17 ; v. 59 , p. 320. -Nassauvia. y. 34, p. 207, 221 ; y. 38, p. 456. - Nauplius, y, 2 3, p. $66; v. 34, p. 272. - Nemau- chenes, v. 25, p. 62; v. 34, p. 362. - Neoeeis, v. 34, p. 386; v. 48, p. 448 j 457. - Neuractis, v. 34, p. 496; v. 59 , p. 320.

- Neurolœna, V. 23, p. 565; v. 34, p. 5oi.-1Sidorella, v. 57, p. 459 , 469 ; v. 56, p. 166. - Nitelium, v. 35 , p. 11 ; v. 47 , p. 497. - Noccæa (Làgascea ). v. 25 , p. 102 ; v. 57, p. 343.

- Nolletia. y, , p. 461 , 478, 479, 490. - Nothites. v. 35, p. i63. - Notobasis. v. 25, p. 225 ; v. 35, p. 170; v. 41, p. 3i2 . 33i

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Obæjaca. volume 24, page u3; v.35,p. 270;v. 48,p.448, 454. - Obeliscaria. v. 35, p. 272; v. 46, p" 397 , 401.-Oiori- toloma. v" 57, p. 343. - Odontolophus. v. 5o, p. 247 , 25 2.- Odontoptera. v. 35 , p. 3g6. - Œdera, v. 23, p. 563 ? v. 55, p. 401. - Ogcerostylus (ou Siloxcrus). v. 23, p. 563; v. 49, p. 221. - Ogiera. v. 35, p. 445; v. 43, p. 371 j v. 59, p. 2^7.- Oglifa. v. 23, p. 564 ; v. 35, p. 448. - Olearia. v. 37 , p. 463 * 488. - Oligactis. v. 36, p. 16 ; v. 57, p. 338. - Oliganthet, v. 36, p. 18 ; v. 57 , p. 340. - Oligocarpha. v. 36, p. 21 ; v. 57, p. 339. - Oligolepis. v. 5o, p. 212. - Oligosporus. v. 29, p. 177 , 184 ; v. 56 , p. 24. - Omaloeline. v* 48, p. 422, 431 o - Omalotheca. v. 56, p. 218. - Onopordon. v. 41 , p. 3i 1, 329*

- Onoseris. v. 33, p. 464, 474.- Onotrophe. v. 35, p. 172 ; v" 36 , p. 145 ; v. 41, p. 3i3 , 332.- Ormenis.v. 29, p. 180, i85; v. 36, p. 355. - Orthocentrón, v, 27, p. 184; v. 35, p. 173? v. 36, p. 480; v. 41, p. 3i4 , 334* - Osmites" v. 29, p. 180, 186. - Osmitopsh. v. 29, p. 180, 186; v. 37, p. 5. - Osteo- sperm um. v. 3o, p. 324, 333. - Oswald a* v. 59, p*3i9, 32 2.

- Othonna. v. 48, p. 449 , 462. - Ozothamnus" v. 23 , p. 562 ;

v. 39, p. 196.

Pachyderis. volume 56, page 170'; v. 60, p. 596.- Pûcoa- rina (Haynea). v, 20, p. 319; v. 37, p. 211 ; v. 57, p. 342.- Pac our inop si s. v. 37, p. 212 ; v. 57, p. 342. - Paleolaria. v. 1 , suppl., p. 59, 60 ; v. 26, p. 226, 229 ; v. 37, p. 256. - Paleytk (Barkhausia albida). v. 26, p. 12 ; v. 39, p. 398. - Pallenis. v. 23 , p. 566 ; v. 37, p. 275.-Panastia, v. So, p. 58o, 5g3.-Panargyrus. v.34, p. 207, 225.-Panphalca. v. 34, p. 207, 219; v. 37, p. 345.

- Paquerina. v. 37, p. 464, 492.-Parthenium. v. 38, p. 14 ; v.

59, p. 319. - Pascalia. v. 46, p. 399, 406. -Pectinastrum. v. 44, p. 35, 38 ; v. 48, p. 5oo. - Pectis. v. 38, p. 202; v. 69, p. 62, 71. - Pegolettia. v. 38, p. 23o. - Pentacalia. v, 48" p. 449, 461. - Pentanema. v# 23, p. 565 ; v. 38 , p. 3y3. - Pentzia. v. 29, p. 178, 184 ; v. 38 , p. 386, - Ptramibus. v. 381 p. 416; v. 59, p. 321.- Perdicium (Pardisium). v. 33, p. 464, 465, 475, 476; v. 37, p* 534* v. 38, p. 426; v. 55, p. 21 ft 1 393. - Pcrezia. v. 34> p* 206, 2i3; v. 38, p. 4Ô4* - Pericalia. v. 48, p. 448 ,459.- Perotriche.v. 23, p. 563 ;v. 38, p. 5a5.- Petalolepis. v. 23, p. 562 ; v. 39, p. 194. - Petasites. v. 34, p. 191, 195; y. 39, p. 199, 2o5. - Petrobium. v. 39, p. 307 ;

[page] 616

v. 59, p. i38. - Phœcasium. v. 39, p. 387. - Phœnixopus. v. 39, p. 391 ; v. 48, p. 426. - Phœnopoda (Podotheca, Pod- spcrma). v. a3 , p. 56i, 569*5 v. 4a , p. 77, 79 , 84. - Phagnar Ion. v. 19, p. 118, 119; v. 23, p. 56j ; v. 39, p.400. - Pha- lacroloma. y. 39, p. 404 ; v. 5o, p. 485.-Phalacromesus. v. 53, p. 235 ; v. 57 , p. 339. - Phalolepis. v. 5o, p. 247 , 248. - Philostizus. v. 3g, p. 498 ; v. 44, p. 35 , 38. - Picnomoiu v. 25, p. 225; v. 27, p. 184 ; v. 40, p. 187 ; v. 41, p. 3i3, 331.- Picridiumo v. 25, p. 60 ; v. 39, p. 394. - Picris. v. 25, p. 63.

- Pinardia. v. 41, p. 38. - Pingrœa.y. 41, p. 57 ; v. 67, p. 340; v. 59, p. i3i.- Piptoearpha. v. 41 , p. 109; v. 57, p. 539. - Pip toe eras. v. 5o, p. 469 ; v. 54, p* 487* - Piptoeoma. v. 41, p. 111 ; v. 57, p. 340. - Piptopogon (Agenora). v. 48 , p. 422, 434, 5o7; v. 60, p. 590.- Piquería. v. 26, p. 227, 232 ; v. 41, p. 115. - Pithosillum. v. 41, p. 164; v. 48 5 P- 449" 461. - Platycheilus (Holocheilus). v. 21, p. 3o6 ; v. 34, p. 206, 212. - Platylepis. y. 41 ,p. 337. - Platylophus.Y. 445 P* 35,36 ; v. 5o, p. 5oo. - Platypteris. v. So, p. 25g ; v. 59, p. 137. - Platy- raphium* v. 35 , p. 173 ; v. 41 , p. 3o5 , 312 , 33o. - Plazia. V. 33 , p. 480 ; V. 34 , p. 208 , 227 ; V.5l , p. l3 ; Y* 55, p. 598.

- Plturocephalum. v. 48 , p. 510. - Pluchea. v. 42, p. 1 ; v. 57, p. 339.- Podanthus. v. 46, p. 398, 404.- Podo coma. v. 57, p. 462 , 484 ; v. 42, p. So. - Podolepis. v. 23, p. 562 ; v. 42, p. 62. - Podospermum. v. 2S , p. 65 ; v. 42, p. 77. - Polya- chyrus. v. 34, p. 207 , 22S. - Polyarrhena. v. 56, p. 172.- Polylepis. v*5o, p. 212.-~Polymnia.v, 5g,p. 235,247.-Polym* niastrum. v. 59, p. 235, 246. - Polypteris. v. 55 , p. 265, 279.

- Porcellites. v. 25, p. 64, 86 ; y. 43, p. 42 ; v. 48, p. 5o6.- Porophyllum. v. 43, p. 56 ; y. 59 , p. 62, 71. - Praxelis. v.

43, p. 261. - Prenanthes. v. 25, p. 61 , 74; v. 33, p. 485; V. 34 , p. 96 ; v. 43 , p. 279. - Printzia. v. 37 , p. 463 , 488 ;

V. 43, p. 324. - Pronacron. v. 43, p. 370; v. 59, p. 235. - Proustia. y. 33-, p. 463, 4661 v. 5i , p. i3; v. 55 , p. 3g5.- Psephellus. v. 43, p. 488 ; v. 44" p- 35, 36. - Psiadiao v. 37, p. 459, 469 ; v. 43, p. 5o3; v. 56 , p. 167. - Pterolophus. v,

44, p. 34, 35, 36; v. So, p. 249. - Pterophorus. v. 37, p. 460, 474; v. 44, p. 44* - Pterophyton. y. 44, p. 48 ; v. 5g, p. 139,

- Pterotheca. v. 25, p. .62, 124; v. 44, p. 56. -Plilostemon. v. 25, p. 225.; y. 35, p. 173 ; v. 41 ? p. 3i2 , 33o; v. 44, p. 58.

-

[page] 617

Ptilostephium. y. 44 > P" 60 ; v. 55 , p. 265 , 275. - Pulicaria. v. 23, p. 565 ; v. 44, p. 93. - Pyrarda. y. 41 , p. 120. - Py- rethrum. v. 29, p. 178, 185 ; v. 44, p. 148.

QUINETIA. volume 60, pages 579, 590.

RELHANIA. volume 23, page 56o ; v. 45, p. 29. -Rhabdo- Iheca. v. 48 , p. 422, 424. - Rhagadiolus. y. 25 , p. 61 ; v. 45 , p. 3o2. - Rhanterium. v. 23, p. 565 ; v. 45, p. 312. - Rha- ponticum. v. 41, p. 309, 319. - Richea ( Craspedia). v. 11 , p. 355 ? v. 23, p. 563, 568. - Riencourtia. v. 43, p. 571 ; v.

45, p. 466; v. 59 , p. 235. - Robertia. v. a5, p. 64*, v. 48, p. 434. - Roiandra. v. 46 , p. 170; v. , p. 343. - Rosenia. v. 23, p. 56o. - Rothia. v. 25 , p. 64 ; v. 46, p. 3i 1. -- Rud- hechia. v. 46, p. 398, 401.

Sabazia. volume 46, page 480 ; v. 55 , p. 264, 273. - Sal- mea" v. 47 9 p. 87 ; v. 59, p. i38. - Santolina. v. 29 , p. 179, 185 ; v. 47 , p. 289.- Sanvitalia. v. 47 , p. 292 ; v. 59, p. 13g.

- Sarcanthemum. v. 37 , p. 459 , 469 i v. 47 " p" 349. - surea. v. 47 " P" 494 ; v. 56, p. 211. -Scah'a. v. 42 , p. 64.- Scepinia. v. 37, p. 460, 475 ; v. 48, p. 44; v. 60, p. 596. - Schizogyne. v. 56, p. 23. - Sckkuhria. v. 48, p. 87 ; v. 55, p. 263, 269. - Schlechtcndalia (Adenophyllum). v. 1, suppl,, p. 58; v. 25, p. 398; v. 59, p. 62, 67. - Schmidtia (CEthoo nia), v. 25, p. 63 ; v. 48 , p. 91 , 433 ; v. 60, p, 590. - Sc/e- robasis. v. 48 , p. 145 , 448 , 45 5. - Sclerocarpus. v. 48, p. 148 ; v. 5g, p. 236. - Sclerolepis. v. 20, p. 365 ; v. 26, p. 227 , 2 33 ; v. 48 , p. 15 5. - Scolymus, v. 25 , p. 60 ; v. 34 , p. 86. Scor- zonera. v. 25 , p. 65, 264.- Scrobicaria. v. 48, p. 448, 456.-7 Selloa. v. 55, p. 264, 273. - Senecillis. v. 26, p. 226, 229.- Senecio, v. 48 , p. 447, 454. - Sergilus. v. 37 , p. 461, 479.- Seridia. v. 44, p. 35 , 38 ; v. 48 , p. 498. - Serióla, v. 25 , p, 64; v. 48, p. 504. - Seriphium. v. 23, p, 563; v. 48, p. 5o8,

- Serratula. v. 35 , p. 173; v. 41, p. 3io, 32 2; v. 47, p. 496 ; v. 5o, p. 468 ; v. 56 , p. 208. - Shawia. v. 23 , p. 563 ; v. 34, p. 40 ; v. 49, p. 69 ; v. 57, p. 343. - Siebera. v. 5o , p. 445 ;

V. 59 , p. 125. - Sigesbechia. v, 49 , p. 114 ; v. 59 , p. 237.- Silphium. v. 5g, p. 319 , 324. - Siljybum. v. 41, p. 3i 1 , 326 ; v. 5o, p. 469. - Simsia. v. 59, p. i36, i3g. - Sogalgina. v^ 49 , p. 397 ; v. 55, p. 265 , 275. - Solenogyne. v. 56,p. 174.- Solidago. v. 37, p. 459, 472; v. 56, p. 167. -Solivcea (Gym-

[page] 618

nostyles), v. 20, p. i5a; y* 29, p. 177 , 184; v. 49, p. tk$2. - Sonchus. v. a5, p. 61, 151 - - Spadactis. y. 47, p. 499, 510; v. 5o, p. 5i. - Sparganophorut. v. 5o, p. 71 ; y. S7, p* 340,

- Sphœranthus. v. 23, p, 566; y. 5o, p. 208. - Sphenogync. v. 29, p. 180, 186, 187; v. 5o, p. 204, - Spilacron. v. 5o, p. 258 , 242, 247. - Spilanlhes. v. 5o, p, 257 ; v* 59, p. i3?.

- Spiracanlha. v. 57, p. 343. - Stœhelina. v. 47, p. 5oo, 512 ; y. 5o, p. 438. - Stegonotus. v. 35, p. 3g6. - Stem- macaniha. v. 41, p. 310, 320; v. 5o, p. 460. - Stemmodon- fifl. y. 46, p. 399, 407; v. 5o, p. 472. - Stenactis. v. 37, p. 462, 485; v. 5o, p. 483. - Stenolepis, v. 41, p. 337. - Stenolophus* v, 44 , p. 35 , 36; v. 5o, p. 499. - S te via* v. 26, p. 227. - Stîjftia. v. 47, p. 499, Su j v. 5i, p. 10. - Sùzo- lophui. v. 44, p. 35, 36; v. 5i, p. 49. - Stobœa. v. 47, p. 498. -Stabeo v. 23, p. 563; v. 5i, p. 5g. - Stokesia. y. 5i, p. 64; v. 57, p. 340. - Suprago. v. 26, p. 228, 234; v. 5i, p, 384. - Synarthrum. v. 48 , p. 448 , 455 ; y. S1 * p. 457. - Syncarpha. v. 23, p. 56i ; v. 5i, p. 462. - Synedrella. v. 5i, p. 469; y. 59, p. 020*

Tagetes* volume 59, pages 62, 69. - Tanacetum* v. 29, p. 178, i85.- Taraxacum. v. 24, p. 5i ; v. 25 , p. 62.- Tar- chonanthuso v. 52, p. 245; v. 57, p. 339* - Tessaria. v. 53, p. 233 ; v. 57 , p. 339. - Tetragonotheca.v. 59, p. 319. - Te- tranthus. v. 57, p. 343.- Tetrodus. y. 55 , p. 264 , 272.- Theodorea. V. 47, p. 5oo, 513 ; v. 53 , p. 4^3. - Thrincia. v. 25, p. 65. - Thymophylla. v. 59, p. 62, 71. - Tilesia. y.

46, p. 598, 404.- Tithonia. v. 35, p. 277; v. 46, p. 397, 399 î v. 47, p. 295 ; v. 54, p. 464; v. 59, p. 147. - Tragoce- ros. v. 59, p. 159. - Tragopogon. v. 25, p. 64. - Triachne. v. 54, p. 207, 221; y. 55, p, 181. -r- Trichocline. v. 33, p. 464, 475; y. 55 , p. 215. - Trichophyllum. v. 55 , p. 263, 269. - Trichospirao v. 57, p. 343.- Trichostephus ( Trichos- temma). v. 46, p. 399, 409. - Trilisao v. 26, p. 228, 2 34;v. 55 , p. 310.- Trimeranthcs. v. 49 , p* 115 ; Y. ¿9, p. 237.- Trimorphœa. v. 37, p. 462 * 4^2 ; v. 55, p. 323* - Triploccn- tron* v. 44, p. 35 , 38 ; y. 55 , p. 348. - Triptilion. y. 34, p. 207 , 219. - Trixis. v. 34, p. 206, 210 ; v. 55, p. 3g 1. - Troximon. v. 25 , p. 65. - Tubiliumo v. 23 , p. 565 " v. 56, p* 19.- Tursenia. v. 37 ,p. 461, 480* - Tuailago. v. 26, p. io3,

[page] 619

ZYG 6l9

no; v, 34, p. 190, 195, 196; v- 39, p. 2o3. - Tyrimnus. v. 41, p. 314, 335; v. 56, p. 207.

Unxia. volume 59, page 235.- Vrospermum, \. 25, p. 60; v- 56, p. 369. - TJrsinia. v. 29, p. 180, 186 ; v. 5o , p. 208.

Verbesina. volume 59, pages 139, i42-- Vernonia. v. 26, p. 39 ; v. 57, p. 34i.- Verutina. v. 44, p. 35, 38; v. 58 , p. 8.

- Vicoa. v. 60, p. 58o, 594. - Viguiera. v. 59, p. i4o, 146.

- Villanova. v. 59, p. 236. - Volutarella. v. 44, p. 36 , 59; v. 5o, p. 247, 256; v. 58, p. 452. - IVeddia. v. 46, p. 099, 409.- Willemctia. v. 48, p. 422 , 427. - IVulffiao v. 46, p. 398, 4o3.

Xánthiüm. volume 25, page 195; v. 29, p. 176; v. 59, p. 101. - Xanthocephalum, v. Sj, p. 340; v. 59, p. 101. - Xan- Ihocoma. v. 37, p. 459, 467. - Xenocarpus, v. 59, p. 108.- Xcranthemum. v. 47, p. 497, 5o2 ; v. 5g , p. 11 2. - Xerobius.

V. 59, p. 127. - Xeroloma, v. 5g, p. 120.-Ximcnesia. V. 59, p. 134 , 139.

Zacintha. volume 2S, page 62. - Zaluzania. v. 59 , p. 233, 237.- Zarabellia.v. 5g, p. 234 5 24°*-Zinnia, v. 59, p. i3g, 315. - Zoegea, v. 44, p. 35, 36; v. 60, p. 56o, 561. - Zyr- phelis. v. 60, p. 582, 597. (H. Cass.)

ZYGÈNE, (Entom. ) Nom d'un genre d'insectes

lépidoptères, établi par Fabricius pour y placer quelques es- pèces rangées auparavant parmi les sphinx et déjà séparées par Degéer, qui lesappeloit papillons phalènes, sous le nom d'adscita ou ajouté. Quant au nom de zygæna, il a été pris au hasard par Fabricius : c'est celui d'un poisson, espèce de squale, dont parle Aristote dans son Histoire des animaux,

2 vyeuvat.

Le caractère du genre est facile à saisir. Nous en avons fait représenter une espèce, planche 42 de l'atlas entorno- logique de ce Dictionnaire, figure 3. Les antennes sont prismatiques ; dans l'état de repos , les ailes sont en toit et l'insecte a le port d'une phalène. Ce genre appartient à la famille des fusicornes ou clostérocères, les antennes étant plus grosses dans la partie moyenne qu'aux extrémités, et les ailes inférieures étant retenues par leur bord externe sur le bord interne des supérieures à l'aide d'un crin ou d'uné soie roide, qui fait l'office d'un ardillon dans une boucle.

[page] 620

Les chenilles des zygènes ont seize pattes : elles ne sont pas aussi rases que celles des sphinx, et elles n'ont pas non plus le tubercule corné que la plupart de ces dernières portent sur leur dernier anneau ; elles ne s'enfouissent pas non plus dans la terre pour y subir leurs métamorphoses ; elles se filent un cocon d'une matière'soyeuse, qu'elles attachent sur les tiges ou les branches des végétaux.

Les insectes parfaits ont été nommés sphinx béliers à eause de leurs antennes souvent courbées en crochets, et papillons phalènes, parce qu'avec le port des phalènes ces insectes volent de jour et même en plein soleil, quoique lourdement. Les principales espèces de ce genre sont les suivantes : j. Zvgène DE LA FiUPENDULE, Zjygæna jilipendulœo

C'est l'espèce que Geoffroy a décrite sous le nom. de sphinx bélier, page 88 du tome 2, n.° i3.

Car. D'un noir verdâtre ou bleuâtre. Ailes supérieures à six taches rouges ; ailes inférieures rouges, bordées d'un noir bleuâtre.

L'insecte provient d'une chenille jaupe-pâle : on la trouve sur différentes plantes et particulièrement sur la spirée fili- pendule. Son cocon est alongé, couvert d'un vernis brillant, comme soufré; il est souvent plissé ou ridé en long. L'insecte y reste ordinairement près de quarante jours.

2. ZYCENE DE L'ESPARCETTE , Z. onobryçhiso

C'est l'espèce dont nous avons donné la figure citée plus haut. Elle diffère surtout de la précédente parce que les taches rouges sont bordées de blanchâtre ou d'une teinte rouge plus pâle.

Flusieurs autres espèces, voisines pour les couleurs, ont été nommées, l'une, du lotier, Z. loti : elle n'a que cinq poiots rouges sur les ailes supérieures; une autre, dite de la scabieuse, a les taches rouges des ailes réunies en une seule; celle de lapiloselle n'a que trois tachesrouges distinctes; celle delà bruyère, Z. fausta, a le devant du corselet rouge ; celle de la lavande, Z. lavandulœ, a le devant du corselet blanc, avec cinq points rouges sur les ailes supérieures. (C. D.)

ZYGÈNE ou MARTEAU, Zygœna. (Ichthyol.) D'après le mot grec Z v y cuva, employé par Aristote pour désigner un chien de mer dont la tète est en forme de joug ou de Jléau de balance,

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(Wp/ }Zcev, jS//0A. ), on appelle ainsi aujourd'hui un genre

de poissons chondroptérygiens de la famille des plagibstomes, démembré du grand genre des Squales de Linnæus.

Ce genre peut être ainsi caractérisé :

Squelette cartilagineux ; opercules et membranes des branchies nulles; trous de celles-ci latéraux; des dents; quatre nageoires paires, les pectorales entières; corps arrondi; museau pointu ; tète transver- sale f sans évents et percée par la bouche au-dessous du museau; une nageoire anale.

D'après cela, il devient facile de séparer les ZYGENES des RHINOBATES, des RHINA, des RAIES, des MYLIOBATES, des TOR- PILLES, des CEPHALOPTERES , des PASTENAGUES, qui ont le corps plat et déprimé ; des SQUATINES, qui ont les nageoires pecto- rales échancrées; desAoDONs, qui sont privés de dents; enfin des CARCHARÍAS, des LAMIES, des MILANDRES, des GRISETS, des ÉMISSOLES , des CESTRACIONS, des AIGÜILLATS, des HUMANTINS , des LEICHES et des*PELERINS, dont la tête n'est point disposée sur une ligne transversale à l'axe du corps; disposition dont le règne animal n'offre d'exemple que dans les poissons dont nous faisons l'histoire. (Voyez ces divers noms de genres, et PLAGIOSIOMES).

Parmi les espèces du genre Zygène, nous citerons :

Le MARTEAU ou POISSON JUIF; Zygœna vulgaris; Squalus zy- gœna, Linnæus. Tête aplatie horizontalement, tronquée en avant, à côtés prolongés transversalement en branches , comme la tête d'un marteau de serrurier, ou comme un T : yeux gros, saillans, logés aux extrémités de ces branches, qui sont per- cées par les narines à leur bord antérieur et un peu festonnées; ouverture de la bouche demi-circulaire; dents larges,aiguës, dentelées des deux côtés, sur trois rangs à chaque mâchoire.

Ce poisson habite toutes les mers, aussi est-il un des plus connus des navigateurs, à l'attention desquels sa conforma- tion singulière et ses grandes dimensions le recommandent d'ailleurs particulièrement. Son corps un peu étroit, ce qui le fait d'autant mieux ressembler au manche de¡'instrument auquel on a comparé cet animal, est grisâtre, tandis que la tête est xtoirâtre; ses yeux, d*un jaune doré, ont la pupille noire ; ses catop es, petits, et ses autres nageoires, ont une teinte grise, plus foncée à la base ; sa première nageoire dorsale est

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ZYGr *

plus grande que la seconde, qui'cst implantée au-dessus de l'anale : sa caudale est partagée en deux lobes, dont le supé- rieur est quatre fois plus long que l'inférieur.

Quoique assez commun partout, le marteau fréquente plus habituellement les eaux des contrées méridionales que celles des climats froids : évitant le sable et les roches, il se tient de préférence dans les fonds vaseux. Suivant M. Risso, il se montre sur la c6te de Nice en Juillet, Août et Septembre; mais à Marseille il passe pour très-rare, et n'a pu y être ob- servé par Brünnich ; il en est de même sur les côtes d'Arabie baignées par la mer Rouge, au moins au rapport de Forskal.

Il atteint quelquefois la taille de douze ou quinze pieds, et peut peser jusqu'à cinq cents livres. La femelle donne ordi- nairement le jour à dix ou douze petits à la fois.

La chair du marteau est dure, coriace et d'une saveur désa- gréable , aussi est-elle méprisée comme celle du requin, si ce n'est pourtant par les matelots de Mascate, qui, au dire de Forskal, la regardent comme aphrodisiaque , et s'en nourrissent avec plaisir.

Son foie fournit beaucoup d'hiiile, et sa peau, hérissée de fins tubercules, sert à polir les ouvrages de bois et d'ivoire, comme celle de plusieurs autres plagios tomes. (Voyez GALU- CHAT).

Son nom porte son étymologie avec lui presque dans toutes les langues; les Grecs l'appeloient Ivyetiva., comme qui diroit joug ou fléau de balance, et c'est à peu près ce que signifient l'anglois balancerfish, l'italien balista, le hollandois balansvick, comme les expressions de pesce marldlo de nos provinces mé- ridionales et du littoral de la Ligurie, de martel, des Maltais, répondent à notre mot françois marteau. Quelques auteurs de la basse latinité le comparant à un niveau de maçon, l'ont également appelé libella. Quant à ses noms de poisson juif et de pesce jouziou, ils sont tirés de la ressemblance qu'a sa tête avec la coiffure que les Israélites portoient jadis en Provence, comme l'a noté Bochar t dans son Hierozoicon.

Ce poisson est, au reste, d'üne extrême voracité, et est même dangereux pour les hommes, qui, dans certains parages, semblent le redouter autant que le requin. Il se nourrit ha- bitueÿement de raies..

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On le pêche avec de forts hameçons amorcés de lard ou de viande.

Le Pantouflier : Zygcena tiburo; Squalus tiburo, Linn. Tête plus large que celle du marteau commun, échancrée dans son milieu et à triple feston inégal de chaque côté; langue rude, épaisse; dents courbées, sur plusieurs rangs; corps presque lisse, d'un gris clair en dessus, blanchâtre en dessous; na- geoires lisérées de noir ; yeux d'un vert azuré.

Cette espèce est généralement confondue avec le marteau. Elle a les mêmes habitudes, mais elle ne parvient pas à une aussi grande taille et ne dépasse guère trois ou quatre pieds de longueur.

Le pantouflier. vit sur les rivages de la Guiane et du Brésil.

Il a été observé aussi sur ceux de la Méditerranée par Com- xnerson et par M. Risso.

Les Nègres en mangent la chair sans aucune répugnance.

M. Cuvier pense que le pantouflier à large tête de Lacépède ( 1, vu, 3) et celui de M. Risso, ne sont pas lç vrai pantou* flier, squalus tiburo, de Linnæus, figuré par Marcgrave et reconnoissable à sa tête cordiforme.

Sous la dénomination de zygœna Bloehii, le même savant a considéré comme une espèce particulière, un poisson répré- senté par Bloch ( 117), et qui a les narines placées bien plus près du milieu et la deuxième dorsale plus voisine de la cau- dale. (H. C.)

ZYGÉN1DES. (.Entom*) C'est le nom donné par M. Latreille à la troisième tribu des insectes lépidoptères, dits crépuscu- laires, qui comprend en particulier les zygènes. Il les dis- tingue en deux groupes, d'après la disposition des antennes, qui sont simples ou a peine pectinées, et tout-à-fait en peigne, au moins dans les mâles. M. Latreille rapporte à cette tribu le genre Sésie et le genre Zygène, qu'il subdivise en quatre autres : Ægocère, Thyride, Zygène proprement dit, et Syn- tomide. A l'autre division de la tribu appartiennent le genre Stygie et ceux qu'il nomme Procris, Atychie, Glaucopide et Aglaope. (C. D.)

ZYGIA. (Bot.) Cet arbre de Théophraste, paroit être, sui- vant Lonicer et C. Bauhin, un érable à feuilles frisées, acer laciniatum. P. Browne avoit aussi fait un genre Zygia9 qui

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doit être réuni à YInga de Willdenow, et se rapprocher de son inga margínala. (J. )

ZYGIA (Bot.), Browne, Jam., tab. 22, fig. 3. Genre peu connu, de la famille des légumineuses, qui est peut-être con- génère du Mimosa bourgoni, Aubl., tab. 358. Son calice est fort petit, à cinq crénelures; sa corolle tubuleuse, persis- tante, a cinq dents. Il a seize étamines plus longues que la corolle, réunies en tube à leur base; les anthères sont arron- dies; l'ovaire supérieyr ; un style; un stigmate ; une gousse alongée, comprimée, renfermant huit ou neuf semences. Cet arbrisseau a les feuilles presque ailées, et les fleurs presque disposées en épis. (POIR.)

ZYGIE, Zygia. (Entom.) Fabricius a désigné sous ce nom de genre une espèce d'insecte coléoptère, rapportée d'Égypte * par Forskal, et qui paroît appartenir à la famille des apaly- tres, près des mélyres. Olivier dit l'avoir trouvé à Bagdad. (C. D.)

ZYGIS, Diosc"; Thymus zygis, Linn. (Bot.) De Theis écrit sans autorité Zigis, et le fait dériver de ziggos, the hum of bees (abeilles), ce qui semble prouvé par le nom moderne de la même plante, smare the delight of bees. Ce nom convient spécialement à une plante bien connue pour être très-aimée' de ces insectes, et que Ion suppose donner son odeur ou par- fum au fameux mi'el du mont Hymète, où le thym abonde. Indubitablement c'est une autre plante du même genre ou de celui du Thipulea ou du Satureia, trouvés dans les mêmes environs, qui contribue à donner ce parfum dans un aussi haut degré ou peut-être à un degré approchant. Voyez Ser- PYLLUM et THYM. (LEM. )

ZYGIS. (Bot.) Ruellius et Clusius appliquent ce nom de Dioscoride au serpolet sauvage. Linnæus le rapporte aussi à un serpolet, qui est son thymus zygiso ( J.)

ZYGNEMA. (Bot. ) Agardh, dans son Synopsis algarum, dé- crit sous ce nom le genre de cryptogames que Vaucher a établi, le premier, sous la dénomination de conjuguées, con- jugata , et qui a été appelé conferva par M. De Candolle. Nous en avons exposé les caractères et fait connoitre les princi- pales espèces àl'article CONFERVES de ce Dictionnaire.

Le nom de zygnema, dérivé du grec, peut être traduit par

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Jiiamens accouples, et rappelle la manière dont se reproduisent les plantes qui constituent ce genre.

Le Zygnema d'Agardh a été adopté par Lyngbye et la plupart des botanistes. Agardh, dans son Synopsis, publié en 1817, eü décrit dix espèces; mais depuis, dans son Systema (1824)* il en porte le nombre à dix-neuf. Un nouveau genre, le Mougeotia, est aussi créé par lui, et il y ramène, u°le Conjugata atigu lata 9 Vauch. (Zygnema génuflexum, Agardh., Syn., Lyngb.) ; 2.0 le Zygnema compressum, Lyngb., présumé être le Conjugata ser- pentina, Vaucher. Ce dernier naturaliste avoit déjà formé de ces deux conjugata un ordre particulier, fondé sur la manière dont les filamens anguleux et coudés s'anastomosent par leurs angles, et produisent en ces points des petits corpuscules pro- pagateurs , sorte de fructification. Agardh définit ainsi ses genres Zygnema et Mougeotia :

1. ° Zygnema. Filamens articulés par l'effet des cloisons trans- versales qui divisent leur tube intérieur, contenantdesgrains (la matière colorante ou globuline) quise disposent en étoile ou en spirale : presque toutesles conjugata deVaucher y rentrent*

2. Mougeotia. Filamens articulés, s'anastomosant en manière de réseau, contenant des grains disposés sans ordre et des fruc- tifications rassemblées sur les angles du réseau.

Bory de Saint-Vincent réserva le nom de Zygnema aux es* pèces de conjugata de Vaucher chez lesquelles la matière colorante est parsemée, à certaines époques, de points hyalins; mais remplissant la totalité du tube intérieur sans y affecter la disposition de filamens spiraux, jusqu'à l'instant de l'accou* plement, 011 elle se condense en corpuscules linéaires. L'auteur donne pour exemple le conjugata angulata, Vauch. ^ et une autre espèce, le zygnema bullosa, figurée sous le n.° 11 de l'une des planches des arthrodiées qui accompagnent le Nouveau Dictionnaire classique. Les filamens de cette plante formen! un réseau.

D'après ces caractères, on peut juger que le Zygnema de Bory et le Mougeotia d'Agardh sont le même genre.

Le Salmacis, dû également à M. Bory de Saint-Vincent, com- prend une grande partie des espèces de conjugata de Vaucheri il est caractérisé parla matière colorante, disposéeen filets par- semés de points hyalins, et affectant les figures les plus variées,

60. 40

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mais toujours en spirales jusqu'à l'instant où, par l'accouple- ment, cette matière s'oblitère, passe des articles d'un filament dans ceux d*un autre, et forme, dans chaque article, une seule gemme. Le Conferva jugal is ou nítida, Muller, peut en être considéré comme le type. Une autre espèce, le salmacis nítida, Bory, représentée fig. 10 de l'une des planches des arthro- diées qui accompagnent le Nouveau Dictionnaire classique d'histoire naturelle, est également figurée n.° 1, planche :", cahier 49 de l'atlas du présent Dictionnaire" LeSalmacis estle Zygnema nitidum, Lyngb., et le Conjugata princeps, Vauch.; les figures citées représentent lemode d'accouplement des fila* mens, et les diverses dispositions de la globuline ou matière colorante dans l'intérieur des tubes. A la planche 3, fig. 1, du cahier 49 de l'atlas de ce Dictionnaire, est représenté le 5al- macis quinina, Bory, ou Zygnema quininum, Agardh, Lyngb.; le Conjugata porticali*, Vauch., est décrit à l'article Confeato (voyez ce mot). Ainsi, de ce qui vient d'être exposé, on peut conclure que le Salmacis, Bory, répond au Zygnema d'Agardh.

Les genres Zygnema et Salmacis de Bory, sont réunis à ses Leda (où rentre le Zygnema bipunctatum, Lyngb.) et à "es Tendaridea. Pour composer sa tribu des conjuguées dans la fa- mille des arthrodiées, 011 il place des êtres qui, quoique con- fondus long-temps avec les végétaux, semblent devoir consti- tuer un groupe particulier entre le règne végétal et le règne animal.

Link ( Hort.phys. Berol., p. 4 ), avant Agardh et Bory, adi- visé le Conjugata de Vaucher en trois genres , savoir :

1. Le Globulina, qui répond au second ordre des conjugata, Vauch*; il renferme les espèces chez le^guelles la matière co- lorante prend la forme de globule et d'étoile.

2. Le Conjugata, dont la matière colorante est éparse, etau- quel Link rapporte les conjugata du troisième ordre de Vau* cher, qui représentent le Mougeotia d'Agardh.

3. Le Spirogyra qui contient les espèces du premier ordre des conjugata, chez lesquelles la matière colorante se dispose en spirale. Cuit Sprengel ( Syst. veget. ), loin d'admettre le genre établi sur les Conjugata, en limite considérablement les espèces. Sous le nom de Zygnema, il n'en décrit que sept, et dans une seule le Zygnema stellatum 9 il confond, saos critique, huit ou

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dix espèces de Conjúgala de Vaucher ou de Zygnema des au- ' teurs : d'autres espèces offrent des exemples à peu près pareils. Ces changemens 9 qu'il admet sans les motiver, ne semblent point devoir être admis.

A l'article Conferve de ce Dictionnaire, les caractères du genre Conjugata de Vaucher ou Zygnema ont été exposés ¦ l'on a cité quelques espèces comme exemples, mais leur sy- nonymie doit être complétée ainsi qu'il suit :

i.° Le Conjugata princeps, Vauch. ; Zygnema nitidum, Agardh, Synops. algp. 98 ; Lyngb., Hydroph., 172, pl. 59 ; Salmacis ní- tida, Bory. (Voyez atlas de ce Dictionnaire, n.° 49, pl. 2 , fig. i.*)

2.0 Le Conjugata porticalis , Vaucher ,* Zygnema quininum, Agardh , Lyngb., var. C; Salmacis quinina i Bory. (Voyezatlas de ce Dictionnaire, cahier 49, pl. 3 , fig. 18.)

3. ° Le Conjugata lutescens, Vaucher? Zygnema cruciatum, Lyngbye, var.

4. Conjugata cruciata, Vauch. ; Zygnema cruciatum, Agardh, Lyngbye.

5. ° Conjugataangulata, Vauch. ; Zygnema genujlexum, Agardh, Bory. (Voyez l'atlas du Dictionnaire des sciences naturelles,

n.° 49> pl* fig- 2.)

La figure 3, planche 2, du cahier n.°49, de l'atlas de ce Dictionnaire, représente le Zygnema compressa, Lyngb., ou Mougeotia compressa d'Agardh, qui le soupçonne être le Con- jugata serpentina, Linn., Vauch. (Lem.)

ZYGODACTYLES. (Ornith.) Sous ce nom, M. Temminck a établi un ordre d'oiseaux ayant deux doigts soudés en avant et deux en arriére, et qui répond à l'ordre des grimpeurs de Linné et de M. Cuvier. ( Ch. D. et L. )

ZYGODON, Accoupletteo (Bot.) Genre de la famille des mousses, établi par Hooker et adopté par Nées, Bride 1, etc. ;

il est caractérisé par son péristome double, l'extérieur à seize dents réunies deux à deux, fortement adhérentes et un peu réfléchies en dehors ; péristome intérieur composé de huit cils, repliés en dedans et horizontaux; capsules régulières; coiffe lisse, cuculliforme.

Ce genre offre des fleurs monoïques ou dioïques et ter- minales : elles contiennent six à dix et plus d'anthères,

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entremêlées de paraphyses filiformes très - nombreux dans les fleurs femelles.

Les espèces sont peu multipliées, et présentent le port des gymnostomum ou celui des orthotrichum; elles ont beaucoup d'affinité avec ces genres, et en font très-bien le passage, ayant le port et la coiffe du Gymnostomum, et la capsule et le péristome de Y Orthotrichum; leurs tiges, droites, lin peu ra- meuses , sont garnies de feuilles marquées d'une nervure mé- diane, tortillées dans la sécheresse; les pédicellessont a longés ; les capsules droites, oblongues, sillonnées, lorsqu'elles sont sèches. Ces mousses forment des gazons et des touffes sur les arbres, quelquefois sur les rochers ou bien sur la terre. Bridel en décrit trois espèces, dont deux sont d'Europe et une croit dans l'Inde.

î. Le Zygodon conoide: Zygodon conoideum, Hook, et Tayl., Musco brit,, p. 71, pl. 3i ; Zygodon conoideus, Bridel , BryoL univ., 1, p. 591 ; Zygod, conoides, Schwæg., Suppl.> 2 , p. i58, pl. 136 ; Amphidium pulyinatum, Nées, tn Sturin. Fl. germ., 2 , p. 17; Funk, Moostasch., p. 33 , pl. 22 ; Gagea, compacta, Reddi, Raccotdec. 2; Bryum conoid eu m, Dicks., Fase, crypt,, p. 9, pl. 11, fig. 2 ; Mnium conoideum, Smith , Engl. bot., pU 1239. Tige droite, longue de six lignes, un peu rameuse, très? garnie de feuilles presque imbriquées, droites, planes, très-en- tières, ondulées et un peu tortillées lorsqu'elles sont sèches; pédicelle terminal, droit, jaunâtre, long de six lignes; cap: suie obovale ou oblongue; opercule convexe, terminé en un bec oblique. Cette espèce se trouve, au printemps, sous les arbres en petits coussinets compactes, d'un vert foncé, presque noir. Elle croît en Angleterre, en Allemagne, en France, et en Italie. M. Hooker en possède des échantillons rapportés de l'Isle-de-France, et dont les feuilles sontplus larges. Schwæg- richen et Bridel avoient d'abord compris cette plante dans leur genre Gymnocephalus. M. Arnott ( Mém. de la Soc. d'hist, nat., Paris, 2, p. 265) considère le Gagea compacta de Reddi comme VAmphidium pulvinatum, Nées , et en fait une variété distincte.

2. Le Zygodon vert: Zygodon viridissimus, Bridel, BryoU Univ., 1, p. 592; Gymnostomum viridissimum, Hook. et Tayl., Musc. brit., p. 10 , pl. 6; Diçranüm viridissimum, Smith , Britu

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ZYG

S, p. 1224; Bryumviridissimum, Dicks., Fase, crypt,, 4" P*9* t. 10, fig. 18 ; Bryum Forsteri, Dicks., loc. cit., 3, pl. 7 , fig. 8 Grimmia Forsteri, Smith, i7/. ¿ri£., 3, p. 1196; Engl. hot., pl. 2225. Tige longue de deux pouces, divisée en quelques ra- meaux fastigiés, garnis de feuilles nombreuses, denses, larges et lancéolées, pointues, un peu réfléchies et un peu tordues à l'état sec, d'un beau vert dans leur jeunesse, mais d'un brun ferrugineux dans l'âge avancé ; pédicelle terminal droit, long de six lignes environ , contourné et d'un brun pâle; capsule droite, ovale ou oblongue, brune, à ouverture res- serrée; opercule convexe, prolongé en un bec court courbé. Cette espèce ressemble à la précédente * mais elle est plus ro-r buste. Elle croit dans les pâturages, sur les troncs d'arbres, les souches desséchées, et les murs. Elle forme des gazons d'un vert foncé. On la trouve en Écosse, en Irlande, en Angleterre, en Italie, sur le mont Marius à Rome. Le péristome de cette mousse n'ayant pas été décrit, il n'est pas certain que cette plante doive rester dans ce genre.

Le Zygodon obtusifolius de Schwægrichen (Suppl., 2, pl. 136} Hook., Musc, exot.y 2 , pl. 159 ), est une mousse qui croit dans le royaume de Napoul, dans les Indes orientales. Sa tige est rampante , rameuse, à rameaux fastigiés ; ses feuilles sont lâches, imbriquées, ligulées, très-obtuses ; ses capsules alon* gées, pyriformes; son opercule est conique, acufhiné.

On rapporte à ce genre, et comme troisième espèce, le Codonoblepharum Menziesii, Schwægr. , Suppl., 2, pl. 137 9 dont Hooker et Greville ont fait une variété alongée du Zy+ godon conoidtum. Dans cette espèce le péristome interne est composé de seize cils au lieu de huit. Bridel conserve le genre. ( LEM. )

ZYGOPHYLLÉES. (Bot.) Dans notre première distribution des familles de plantes nous avions établi une famille des ru- tacées, diviséesen trois sections, dont la première renfermoit leZygophyllum , et quelques genres ayant avec lui une grande affinité. M. R. Brown , sans la déplacer, en a fait une famille distincte sous le nom de zygophyliées, que d'autres ont adoptée. M. Adrien de Jussieu , dans son travail sur let rutacéeÿ, Ta présentée comme une section de cette grande famille. Ce changement de nom est peu important, pourvu que lasérte

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ne soit pas'interrompue , et dés-lors nous avons continué dans ce Dictionnaire à présenter les zygophyllées comme première section des RUTAC¿ES¿ tom. XLVI, pag. 463. (J.)

ZYGOPHYLLUM. (Bot*) Voyez Fabagelle. (Pois.)

ZYGOTRICHIA, Trabtculum.(Bot.) Genre de plantes crypto- games de la famille des mousses, établi par Bride], pour placer 1 eBarbula leucostoma de Rob. Brown, in Parry's Voyage, App., p. 298 ; ou Zygotrichia leuco$trma, B ri del , Bryol, univ., 1, p. 521 et 821. Cette mousse a été recueillie, par le docteur Sabine, dans TSle Melleville , dans le nord de l'Amérique ; elle se dis- tingue par son péristome simple, à trente-deux dents filiformes, rapprochées par paires, adhérentes depuis leur base jusqu'au milieu par des cils transverses, mais libres dans le haut, avec l'extrémité tordue.

o La tige de cette mousse est droite, un peu rameuse, gar- nie de feuilles ovales, lancéolées, un peu mucronées, trés-en- tiéres, un peu roulées; le pédicelle est terminal, droit, soli- taire, lisse, brun; la capsule, cylindrique, droite, et l'oper- cule conique.

Ce genre tient le milieu entre le Barbula et le Didymodono Bridel présume que quelques espèces de barbula, dont le pé- ristome n'est pas bien connu, et de didymodon dont les dents du péristome sont réunies inférieurement.comme dans le Zy- gotrichia, pourront lui être rapportées. (Lem.)

ZYMBANE. (flot.) M. Caillaud dit que dans la Haute-Égypte ce nom est donné, dans la langue des Païens, au gingembre, amomum zingiber, qui est le guinaby des Arabes. ( J.)

ZYMOLOGIE ou ZYMOTECHNIE. (Chim.) Les anciens chi- mistes donnaient ce nom à la partie de la chimie qui traite des fermentations. (CH.)

" ZYMUM PORHONA, Jussieu. (Bot,) Voyez Tristellateia. (Lem.)

ZYSEL" (Mamm,) Nom polonois du spermophile souslik. (Desm. )

ZYSÈLE. (Ornith.) Nom du tarin, cité dans l'Encyclopédie méthodique. (CH. D. et L.)

ZYTH1A. ( Bot. ) Genre de plantes cryptogames, de la famille des champignons et de la division de pyrenomycetes, dans la méthode de Fries, division qui représente la famille des hy-

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poxylées. Dans ce genre, le caractère est donné par le pé- rithécium membraneux, libre, renfermant des sporidies mu- queuses, qui finissent par se déchirer irrégulièrement, et qui sont agglutinées sous la forme d'un globule. L'auteur annonce qu'il rapporte à ce genre une partie des espèces de sphœro- nema, décrites dans son Systema mycologicum ; mais il ne les cite pas. Il ne laisse dans le sphœronema que les espèces dont les périthéciums sont cornés, superficiels, quoique enfoncés dans le thallus, contenant chacun un petit sac très-mince, ren- fermant des sporidies muqueuses, qui se déchirent ensuite et s'agglomèrent en un globule solide. Les vraies spiiœronema sont noires, tandis que les zythia sont colorées. (LEM.)

ZYTHON. (Bot.) Dioscoride et Pline désignent sous ce nom la bière faite avec de l'orge. (J.)

FIN DU SOIXANTIEME VOLUME.

STRASBOURG, de l'imprimerie de F. G. Levrault, impr. du Roi.


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Citation: John van Wyhe, ed. 2002-. The Complete Work of Charles Darwin Online. (http://darwin-online.org.uk/)

File last updated 25 September, 2022