RECORD: Bory de Saint-Vincent, Jean Baptiste Georges Marie, ed. 1822-31. Dictionnaire classique d'histoire naturelle. 17 vols. Paris: Rey & Gravier. Volume 16.

REVISION HISTORY: OCRed by AEL Data, prepared by John van Wyhe. 04.2014. RN1

NOTE: See the record for this item in the Freeman Bibliographical Database by entering its Identifier here. This work formed part of the Beagle library. The Beagle Library project has been generously supported by a Singapore Ministry of Education Academic Research Fund Tier 1 grant and Charles Darwin University and the Charles Darwin University Foundation, Northern Territory, Australia. See the introduction to the Beagle library by John van Wyhe. See also The Complete Library of Charles Darwin.


[page break]

Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs.

MM.

AD. B. Adolphe Brongniart.

A. D. J. Adrien de Jussieu.

A. F. Apollinaire Fée.

A. R. Achille Richard.

AUD. Audonin.

B. Bory de Saint-Vincent.

CAMB. Cambessèdes.

O. P. Constant Prévost.

D. Dumas.

D. C..E. De Candolle.

D..H.Deshayes.

DR..Z. Drapiez.

E. Edwards

E. D..L. Eudes Deslonchamps.

G. Guérin.

G. DEL. Gabriel Delafosse.

GEOF. ST.-H. Geoffroy St.-Hilaire.

G..N. Guillemin.

H.-M. E. Henri-Milne Edwards.

ISID. E. Isidore Bourdon,

Is. G. ST.-H. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire.

K. Kunth.

LAT. Latreille.

LESS. Lesson.

La grande division á laquelle appartient chaque article, est indiquée par l'une des abréviations suivantes, qu'on trouve immédiatement après son titre.

AQAL. Acalèphes.

ANNEL. Annelides.

ARACHN. Arachnides.

BOT. CRYPT. Botanique. Cryptogamie.

BOT.PHAN. Botanique. Phanérogamie.

CHIM. ORG. Chimie organique.

CHIM. INORG. Chimie inorganique.

CIRRH. Cirrhipèdes.

CONCH. Conchifères.

CRUST. Crustacés.

ECHIN. Echinodermes.

FOSS. Fossiles.

GÉOL. Géologie.

INS. Insectes.

INT. Intestinaux.

MAM. Mammifères.

MICR. Microscopiques.

MIN. Minéralogie.

MOLL. Mollusques.

OIS. Oiseaux.

POIS. Poissons.

POLYP. Polypes.

PSYCH. Psychodiaires.

REPT.BAT. Reptiles Batraciens.

— CHÉL. — Chéloniens

— OPH. — Ophidiens.

— SAUR. — Sauriens.

ZOOL. Zoologie.

IMPRIMERIE DE J. TASTU, RUE DE VAUGIRARD, N° 36.

[page break]

DICTIONNAIRE

CLASSIQUE

D'HISTOIRE NATURELLE,

PAR MESSIEURS

AUDOUIN, Isid. BOURDON, Ad. BBONGNIART. AMBESSÈDES, DE CANDOLLE, G. DELAFOSSE, ESHAYES, E. DESLONCHAMPS, DRAFIEZ, DUMAS, EDWARDS, H.-M. EDWARDS, A. FÉE, GEOFFROY SAINTHILAIRE, Isid. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GUÉRIN, GUUXEMIN, A. DE JUSSIEU, KUNTH, LATREILLE, LESSON, G. PRÉVOST, A. RICHARD, et BORY DE SAINT-VINCENT.

Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajouté, pour le porter au niveau de la science, un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs.

TOME SEIZIEME

T-Z

PARIS.

REY ET GRAVIER, LIBRAIRES-EDITEURS,

Quai des Augustins, n° 55;

AMABLE GOBIN ET Cie, LIBRAIRES-EDITEURS,

Rue de Vaugirard, n° 17.

OCTOBRE l830.

[page break]

[page 1]

AVERTISSEMENT.

Après huit ans d'efforts continus, les rédacteurs du Dictionnaire claanqoe d'Histoire naturelle sont arrivés au terme de leur travail, Nous avions d'abord espéré qu'il serait possible de borner cet ouvrage à dix ou douze volumes; les accroissemens reçus journellement par la science nous ont forcé à rétendre jusqu'à seize; encore un Supplément, où nous avons plus d'une fois renvoyé pour certains articles, y deviendra-t-il nécessaire. Nous préférons cette manière de compléter un livre, composé en conscience, sous tous les rapports, à la mise au jour d'une seconde édition, moyen par lequel on trompe trop souvent les acquéreurs d'une édition première, laquelle demeure ainsi une chose à jamais incomplète et de nulle valeur, quoique l'acquéreur l'ait payée comme a die devait être suffisante. A ce motif que nous n'hésitons point à considérer comme de probité, se joint une raison non moins puissante en faveur des Supplémens faits pour compléter et tenir à jour les Dictionnaires; cette raison se trouve dans la facilité que donne pour les recherches l'ordre alphabétique commencé et invariablement suivi. Cet ordre étant le seul moyen commode pour le lecteur de trouver le mot qu'il cherche, il est vraiment déplorable de voir tant d'auteurs s'éloigner de cette manière de procéder dans certains Dictionnaires, dont beaucoup de parties sont sans contredit parfaitement rédigées, mais qui sont devenues d'un usage presque impossible, à cause de la confusion qu'on s'est complu à introduire en beaucoup de cas. On y a inventé des noms arbitrai, rement francisés ou qui n'ont aucune espèce de rapport avec la racine usitée et scientifique, afin de reproduire des objets qu'on

[page] 2

avait omis à leur véritable place, ou qui ne furent connus qu'après que leur série alphabétique se trouvait être depuis long-temps épuisée. Ces articles dont l'apparition intempestive est une sorte de tour de force, et dont qui que ce soit ne saurait deviner l'existence, sont devenus de volumes en volumes des augmentations égarées à tous les volumes précédens; on a, sous la rubrique de simples adjectifs, dans des livres dont l'essence est de ne présenter que des séries de titres substantifs, introduit violemment de véritables traités que leur étendue démesurée ne rend pas toujours plus complets, parce qu'on y a négligé, comme par caprice, des branches entières de la science qu'on forçait en quelque sorte à comparaĉtre à la place qui ne devait point être la sienne. Il est inutile de citer le moindre exemple de ces désignations arbitraires érigées en titre pour amener tel ou tel sujet à la commidité de l'auteur ou pour réparer quelque négligence; il n'en pouvait résulter qu'une longue superfétation de texte sans rapport réel aux mots avec lesquels on prétendit le rattacher; mots qu'on n'ira probablement jamais chercher; or, comme on. ne lit pas un dictionnaire de la même manière qu'on lit un livre ordinaire, et que cette sorte d'ouvrage n'est faite que pour être en quelque sorte feuilletée selon qu'on a besoin d'y trouver tel ou tel sujet, on ne saurait trop signaler les voies confuses où s'engageraient les auteurs de pareilles entreprises s'ils persistaient à suivre de mauvais exemples. Nous n'eussions pas touché cette question si nous n'avions lu quelque part que l'une des personnes qui a le plus abusé de la faculté de faire perdre pour ainsi dire la tête à ceux qui consultent ses écrits, se complaisait à signaler dans notre ouvrage l'omission de quelques genres formés assez récemment, et dont nous renvoyons l'histoire à des volumes futurs; nous le demandons au lecteur, lui fût-il jamais venu dans l'idée de chercher des mots qui commencent naturellement par l'une des premières lettres de l'alphabet dans un article, qu'à force de tortures faites au langage, l'auteur est parvenu à faire com-

[page] 3

meneer par la lettre Zi Notre esprit ne nous fournit pas d'autre repense.

On a aussi trouvé que le Dictionnaire dont voici le dernier volume, avait paru avec quelque lenteur; il nous a effectivement occupé durant huit ans, ce qui n'équivaut guère, dit-on, qu'à deux tomes chaque année. Hais pour repousser -tel reproche, il suffira de iaire remarquer à nos Abonnés que la plupart de nos vokMs qui devaient se composer de trente à trente-six feulles, en contienment de quarante à quarante-huit; que par notre format et par le caractère employé, chacun équivaut à deux ou trois de ceux dont se composent les Dictionnaires imprimés jusqu'ici. Nos articles ne sontrik pas d'ailleurs presque tous originaux, et composés ordinairement sur des matériaux propres à chaque auteur au lieu de l'étre simplement à coups délivres? Il est plus d'un de ces articles dont la leeture eàt pu être faite devant la première des sociétés savantes du monde, ou imprimés dans les recueils académiques à tout aussi juste titre que tant de mémoires à prétentions dont on occupe le plus le inonde savant et les oent bouches de la renommée.

Des planches ont été jointes à notre Dictionnaire; nous disions dans notre Préface (T. I, p. XII) que nous ne les y croyions pas indispensables, et que nous les donnerions plus pour nous conformer à l'usage que dans un but direct d'utilité; cependant, pour nous mieux conformer au dessein qui domine d'un bout à l'autre de l'ouvrage, celui de donner autant que possible du nouveau, chaque collaborateur, selon sa partie, a dû désigner à la gravure des objets qui lui paraissaient avoir besoin d'étre reproduits, ou qui n'avaient jamais été figurés. Pour que ces objets ne fussent pas confusément mêlés en suivant la série alphabétique, et qu'on pût à la fin les ranger dans un ordre naturel, on n'a point numéroté les planches; il devient conséquemment indispensable d'en donner une Explication raisonnée en douze à quinze feuilles qui, reliée avec lesdites planches dans l'ordre rationnel qu'on aura soin de

[page] 4

suivre, devra former avec elles un volume complémentaire de grosseur à peu près égale à ceux du texte. Ce catalogue raisonné devenait d'autant plus nécessaire, que divers objets dont il n'est rien dit dans le cours des seize volumes demeureraient incomplètement connus, et que les figures dispersées dans les diverses livraisons, n'ont presque jamais le moindre rapport, même alphabétique, aveo les volumes de texte que ces livraisons accompagnèrent. Une pareille marche fut suivie dans toutes les collections du même genre; sas l'explication ici promise, nos planches demeureraient à peu près inutiles; cette explication étant jointe à l'Atlas du Dictionnaire classique, et s'y trouvant intimement ralliée, il ne restera rien à désirer pour en faire un premier Supplément destiné à décrire plus d'un objet nouveau ou bien au redressement de quelques erreurs. Ceux de messieurs les Souscripteurs qui voudraient acquérir le petit volume complémentaire dont il est ici question, sont engagés à faire connaître leur intention à MM. Rey et Gravier. On ne leur fera guère attendre un texte qui est rédigé d'avance, et dont la publication donnera la facilité de relier l'Atlas du Dictionnaire classique en même temps que les seize autres tomes.

[page] 1

DICTIONNAIRE

CLASSIQUE

D'HISTOIRE NATURELLE

TAALEB. MAX. Nom arabe que Forskahl rapporte au Renard et que Desrnarest pense devoir appartenir plutôt au Cnacal. (AUD.)

TAAOU - Yü -TCHIN. ois. Nom sous lequel oa connaît plus communément. le Martin-Pêcheur du Bengale. V. MARTIN-PÀCHEUR. (DR..Z.)

TABAC. BOT. PHAN. V. Nicotiane. On a étendu ce mot à des Plantes qui n'ont aucuns rapports avec les Nicotianes; ainsi l'on nomme vulgairement: Tabac des montagnes, Des Vosoes ou des Savoyards, l'Arnica montana. V. Arnica. (G..N.)

TABAC D'ESPAGNE, INS. Nom spécifique donné à un Papillon du genre Argynne. (AUD.)

TABAK. FOIS. Même chose qu'A- tan-Tabak, espèce de Centrogastre. V.ce mot. (B.)

TABANIENS. Tabanides. INS. (Auparavant TAONIENS.) Famille de Diptères composée du genre Tabanus de Linné, et qui a pour caractères: antennes de trois articles, dont le dernier annelé; trompe toujours saillante, terminée ordinairement par deux lèvres, renfermant un suçoir de six pièces écailleuses, lancéolées, avecles palpes avancés. Ces Insectes sont bien connus, surtout des habitans de la campagne, à raison des tourmens qu'ils font éprouver aux bœufs et aux chevaux, dont ils percent la peau afin de sucer leur sang. Il paraît hors de doute que ce sont les OEstros des Grecs et les Asili des Romains. D'autres Diptères non moins importuns. plus généralement répandus, que l'on distinguait des précédens, taut par leur physionomie que par leur origine, puisque les précédens étaient censés provenir de petits Animaux aquatiques, de Sangsues même, selon quelques auteurs, tandis que les derniers tiraient leur existence de Vers s'engendrant dans le bois, furent appelés par les premiers Myops, et par les seconds Tabani. Cette dernière dénomination, plus ou moins altérée, a remplacé dans les langues modernes dérivant de la latine, les noms d'OEstre et d'Asile. Quant aux Insectes qui furent nommés Myops et Tabani, nous soupçonnons que ce sont les Stomoxes des naturalistes actuels, et particulièrement l'espèce distinguée par l'épithète de Calci-

[page] 2

trans. V. STOMOXE. Quoi qu'il en soit, les Taons ordinaires ressemblent à de grosses Mouches et en ont le port. Leur corps est peu velu, et généralement tacheté, tantôt de blanc ou de gris, tantôt de roussâtre, sur un fond plus ou moins bruu ou noirâtre. Leur tête est de la largeur du thorax, presque hémisphérique, et occupée presque entièrement, surtout dans les mâles, par les yeux qui sont communément d'un vert doré, avec des raies et des taches pourprées. Les antennes sont environ de a longueur de la téte dans les grandes espèces, plus allongées dans quelques autres de petite taille, de trois articles, dont le dernier plus grand, conique, terminé en pointe, sans aucun appendice; il est le plus souvent taillé en croissant, à quelque distance de sa base, avec des divisions transverses et superficielles, au nombre de trois à sept. La trompe dans la plupart est presque membraneuse, toujours saillante, perpendiculaire, de la longueur de la téte ou un peu plus courte, et terminée par deux lèvres allongées. Les deux palpes sont ordinairement couchés sur elle, d'une forme coniqne, comprimés, velus et composés de deux articles. Le suçoir est formé de six pièces, écailleuses, étroites et allongées, qui, au moyen de rainures et d'arêtes, s'emboîtent réciproquement et ne forment qu'un seul corps. Elles représentent le labre, les deux mandibules, les deux mâchoires et la languette des Coléoptères. Ces Insectes et les Cousins sont les seuls Diptères dont les pièces du suçoir soient aussi nombreuses. Les ailes sont étendues horizontalement de chaque côté du corps, et leur réticulation est plus compliquée que celle des Athéricères et de plusieurs autres Diptères, ayant le même port. Les cuillerons recouvrent presque entièrement les balanciers. L'abdomen est triangulaire et déprimé. Les tarses sont terminés par trois pelotes situées entre les crochets. Ces Insectes sont très-communs dans les pâturages, les forêts humides, et volent en boardonnant. C'est surtout dans les temps chauds et orageux qu'ils assaillent, et souvent en grand nombre, les Bêtes de somme et l'Homme même. Les Chevaux sont quelquefois couverts de sang par l'effet de leurs piqûres. Il paraîtrait que ces penchans sanguinaires sont plus propres aux femelles qu'aux mâles. On rencontre souvent ceux-ci sur les fleurs et sur les troncs d'arbres. «Le plus souvent, disent Lepelletier et Serville (Encylop. méthod.), on les voit voler dans les allées des bois, y faisant en quelque sorte la navette, restant quelque temps suspendus à une même place, puis se transportant, par un mouvement brusque et presque direct, à l'autre bout de leur station aérienne pour y reprendre la même immobilité, et tournant la tête dans chacun de ces mouvemens vers des côtés opposés. En cherchant à nous rendre compte de ces évolutions, nous nous sommes assurés qu'ils guettent alors le passage des femelles et tâchent de les saisir en se précipitant sur elles, puis s'enlèvent, lorsqu'ils ont réussi à s'en emparer, à une hauteur où l'œil ne peut les suivre.ff

Le Taon des Boeufs (Tabanus bovinus) est la seule espèce dont on ait encore observé les métamorphoses. Degéer nous apprend qu'elle vit dans-la terre, qu'elle est sans pâtes, cylindrique, mais amincie par devant, d'un blanc jaunâtre, et que son corps est formé de douze anneaux. Sa tête porte en devant deux crochets écailleux, robustes, mobiles, recourbés en dessous, avec lesquels elle creuse la terre. Son mode de nourriture est inconnu. L'Insecte y subit ses attires transformations. La nymphe est presque cylindrique, nue, avec deux tubercules sur le front. L'abdomen est partagé en huit anneaux, ayant à leur bord postérieur une frange de longs poils. Le dernier est armé de six pointes écailleuses, à l'aide desquelles elle monte à la surface de la terre lorsqu'elle est sur le point de devenir Insecte parfait, ce qui a lieu

[page] 3

après avoir passé environ un mois sous cette forme.

Lepeilelier et Serville ont exposé, dans l'Encyclopédie méthodique, les divers changemens qu'a éprouvés le genre Tabattus de Linné, ainsi que les caractères de tous ceux qui en dérivent. Dans notre Histoire générale des Crustacés et des Insectes, nous avions nous-même commencé cette élaboration. Depuis cette époque, l'excellent ouvrage de Meigen sur les Diptères d'Europe, les recnerches de Wiedemann et de Macquart, les observations sur diverses espèces d'Amérique de Palisot-Beauvois, et celles que nous avons insérées dans l'Encylopédie méthodique (article Pan-goine), ont aplani les principales difficulties que présentait l'étude des Insectes de cette famille. Mais il n'en est pas ainsi de leur histoire proprement dite, puisque, depuis Degéer, elle n'a fait aucun pas. Les Tabaniens peuvent se diviser ainsi:

I. Trompe beaucoup plus longue que la tête, grêle, en forme de siphon, terminée ordinairement en pointe; palpes très - courts proportionnellement à sa loneueur; dernier article des antennes à huit anneaux.

Genre: PANGONIE (Pongonia), II. Trompe plus courte ou guère plus longue que la téte, membraneuse, terminée par deux grandes lèvres; palpes grands, avancés; dernier article des antennes divisé en cinq ou quatre anneaux.

A. Longueur des antennes ne surpassant que peu celle de la téte; leur dernier article terminé en alêne, taillé en croissant, divisé en cinq ameaux, dont le premier très-grand, unidenté supérieurement.

Genre: TAON (Tabanus).

B. Antennes notablement plus longues que la tête, terminées par un article en forme de cône allongé ou presque cylindrique, n'offrant souvent que quatre anneaux.

a. Dernier article des antennes partagé en ciuq anneaux; trois yeux lisses.

Genres: SILVIE (Silvius), CHRYSOPS (Chrysops).

b. Dernier article des antennes partagé en quatre anneaux; point d'yeux lisses.

Genres: HÆMATOPOTE (Hœmatopota), HEXATOME (Hexaloma). (LAT.)

TABANUS. INS. Dénomination latine du genre Taon. (AUD.)

TABAQUEUR. INS. Goedart, dans son ouvrage sur les métamorphoses des Insectes, décrit et figure sous ce nom une larve et un Papillon que Duméril croit être la Noctua gamma ou lambda. (AUD.)

TABAXIR ou TABASHEER. BOT. et MIN. Concrétion siliceuse qui se trouve dans les entre-nœuds des Bambous.V. ce mol. (B.)

TABELLAR1A. ois. Aldrovande donne ce nom à un Oiseau qui paraît être notre OEdicnème. V. ce mot.(DR..Z.)

TABERN ÆMONTANA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Apocynées et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant pour caractères essentiels: un calice persistant, trèspetit, à cinq divisions plus ou moins profondes; une corolle hypocratériforme, dont le limbe est divisé en cinq lobes étalés, plans et obtus; cinq étamines incluses, à anthères sagittées; deux ovaires surmontés d'un style filiforme portant un stigmate bifide et dont la base est élàrgie; deux follicules un peu renflés, contenant des graines nichées dans une pulpe. Linné réunissait dans ce genre quelques espèces qui ont formé un genre particulier nommé Amsonia. D'un autre côté, les botanistes modernes y font rentrer le Cleckia de Necker établi sur le Tabtrrtœ-montana grandiflora, L., et le Nerium divaricaium, L., ou N. coronarium, Jacq. C'est à R. Brown, Ruiz et Pavon, Kunth, et aux auteurs de l'En-

1*

[page] 4

cydopédie, qu on doit la connaissance de la plupart des espèces qui coustituent le genre Tabernœmontana, et dont le nombre s'élève à plus de quarante. Ce sont en général des Arbrisseaux ou Arbustes, rarement des Arbres, à feuilles opposées, excepté peut-être dans une espèce (T. alternifolia, L., ou T. orientalis, R. Brown), ovales, acumiuées, lisses, entières, accompagnées de stipules interpétiolaires, adnées inférieurement, libres au sommet, et à fleurs souvent jaunes et odorantes, disposées en corymbes ou en cimes presque dichotomes. Les Tabernœmontanasout indigènes des diverses contrées chaudes du globe. On en trouve la plupart dans l'Amérique équinoxiale, quelques-unes dans l'IndeOrientale, à la Nouvelle-Hollande, etc. Parmi les espèces les plus remarquables, nous citerons, i° le T. citrifolia, L.; Plumier, Icon., tab. 248, fig. 2, qui croît dans les Antilles et que l'on cultive au Jardin des Plantes de Paris. Le T. alba, Jacq., Amer., 58, tab. 175, fig. 15, est une espèce des mêmes régions, et qui a été souvent confondue avec la précédente, 20. Le T. grandiflora, L.; Jacq., Amer., 40, tab. 51, que l'on rencontre dans les forêts de Carthagène. 3°. Le T. Pandacqui, Poiret, Encycl. méth., qui est la Plante décrite et figurée par Sonuerat (Voyage à la NouvelleGuinée, p. 49, tab. 19) sous le nom de Pandacqui.Cel Arbuste croît dans la Nouvelle-Guiuée. 4°. Le T. divaricata, R. Brown; Nerium divaricalum, L.; N. coronarium, Jacq., Iconrar., tab. 52; Flos manillanus, Rumph, Herb. Amb., vol. 4, p. 87, tab. 39; Nandi-Erv atam, Rbéede, Hort. Malab., vol. 2, p. 105, tab. 54 et 55. Cette espèce habite les IndesOrientales. 5°. Enfin le T. orientalis, R. Brown, Nov.-Holl., p. 468, qui se trouve dans la Nouvelle-Hollande intertropicale, et auquel paraît appartenir le Curutu-Pala de Rhéede, Hort. Malab., 1, p. 83, tab. 46, qui, selon Murray, est le T. alternifolia, L. (G..N.)

TABERNE. BOT. PHAN. On a ainsi francisé, dans quelques Dictionnaires, le nom de Tabernœmontana.V. ce mot. (G..N.)

TABITHUS. INS. Genre de Charansons établi par Mégerle, et admis par Germar qui le nomme Thylacites.V. Rhynchophores. (AUD.)

TABLIER, BOT. PHAN V. LABELLE.

TABOLEIRINHO. MOLL. Même chose que' Canterinho. V. ce mot.(B.)

TABOURET, BOT. PHAN. Nom vulgaire adopté dans certains Dictionnaires pour le genre Thlaspi. V. ce mot. (G..N.)

TABUAN. OIS. Nom sous lequel on désigne, dans plusieurs ouvrages, la grande Perruche à collier et croupion bleus.V. PERROQUET. (DR..Z.)

TACAMAHACA. BOT. PHAN. V. CALOPUYLLE et TACAMAQUE.

TACAMAQUE. Tacamahaca. BOT. PHAN. Ce nom a été donné à plusieurs substances résineuses qui diffèrent entre elles, soit par leur origine, soit par leurs qualités physiques. Celles qui se trou veut encore quelquefois dans le commerce de la droguerie découlent d'Arbres faisant partie des genres Icica et Elaphrium qui appartiennent à la famille des Térébinthacées, tandis qu'une autre résine nommée aussi Tacamaque provient du Calophyllum Inophyllum, Plante de la famille des Guttifères. La Tacamaque ordinaire est attribuée, par la plupart des auteurs, à l'Elaphrium tomentosum, Jacq., ou Fagara octandra, L., Arbre qui croît dans la province de Venezuela de l'Amérique méridionale. Cette résine est en masses brunes, bigarrées de taches jaunâtres ou rougeâtres; elles sont formées par l'agglomération de petites larmes molles et transparentes, et mêlées des débris d'une écorce jaune très - mince. Les larmes sout quelquefois séparées; leur odeur est peu sensible lorsqu'elles sont eu masses. Elles se pulvérisent facile-

[page] 5

ment, el elles exhalent alors une odeur faible et assez suave. Brûlées, elles répandent une fumée dont l'odeur tient le milieu entre celles de la lavande et du musc.

La Tacanaque angélique ou sublime, est produite par l'Icica Tacamahacca, Kunth, ou par l'Icica heptaphylla, Anblet, Plantes qui ont beaucoup de rapports entre elles, si toutefois elles ne sont pas identiques. Ce sont des Arbres indigènes de la république de Colombie et de la Guiane. Le second y est nommé vulgairement Aroucou des Galibis et Arbre dencans. La sorte de résine Tacamaque dont il est ici question est plus pure que les autres; son odeur est persistante et a de l'analogie avec celle de l'Angélique. Elle est à demi opaque, d'une couleur grisâtre à l'extérieur, un peu jaune ou rougeâtre à l'intérieur, d'une cassure terne et d'une saveur amère. On la trouve ordinairement contenue dans des çalebasses.

La Tacamaque de l'île Bourbon est aussi désignée sous les noms de Baume vert, Baume Marie et Baume de Calaba. Elle découle par incisions du Calophyllum Inophyllum, Lamarck, ou C. Tacamahaca, Willdenow, et probablement aussi du C. Calaba, Arbres de la famille des Guttifères qui croissent dans les îles de Madagascar et de Mascareigne. Cette substance est sous la forme d'une masse molle, gluante, se solidifiant lentement à l'air, d'une couleur verte foncée, d'une odeur trèsforte, qui, en s'affaiblissant, devient assez agréable et analogue à celle du Fenu-Grec. La Tacamaque de Bourbon ne se dissout qu'imparfaitement dans l'alcohol froid, et même dans l'alcohol bouillant; elle laisse surnager sur ce dernier un liquide buileux. Traitée par l'éther, elle laisse un résidu floconneux.

Les résines Tacamaques, dont nous venons d'exposer une courte description, étaient autrefois regardées comme des édicamens précieux, et on les prescrivait dans beaucoup de préparations officinales Leurs propriétés sont analogues à celles de larésine de Gomart, de la Myrrhe et d'autres résines qui découlent par incisions de l'écorce des Térébinthacées. Aussi leur usage est-il aujourd'hui fort limité. La Tacamaque ordinaire est un des ingrédiens du baume de Fioraventi. (G .N.)

TACAUD. POIS. Espèce du genre Gade. V. ce mot. (B.)

TACATACA. OIS. Nom vulgaiie des Pics et non pas des Toucans, ainsi que l'avancent plusieurs ornithologistes.V. Pic. (DN..Z.)

TACCABOT. PHAN. Ce genre, de l'Hexandrie Monogynie, a été établi par Forster (Plant, escul., u. 28, etProdrom., n. aôg), et placé par R. Brown à la suite des Aroïdées, comme intermédiaire entre cette famille et celle des Aristolochiées. Il a été ainsi caractérisé par ce dernier botaniste (Prodr. Flor. Nov.-Holl., p. 340): périanthc supère, à six divisions régulières et persistantes; six étamines, dont les filets sont insérés à la base des divisions du périanthe, dilatés et en capuchon au sommet; anthères ayant leurs loges séparées, adnées par la base à la partie interne et concave des pétales; ovaire uniloculaire, à trois placentas pariétaux, pluriovulés; style marqué de trois sillons, portant trois stigmates dilatés; baie polysperme, renfermant des graines striées, pourvues d'albumen, et d'un embryon petit, situé près de l'ombilic.

Le Tacca pinnatifida, Forst., loc. cit.; L. fils, Suppl.; Lamk., Illustr., tab. 232; Tacca phallifera et T. littorea, Rumph, Herb. Amb., vol. 5, tab. 112 et 114; Katu - Schena, Rhéede, Hort. Malab., vol. 11, tab. 21, est une Plante dout les racines sont très - épaisses, tubéreuses, munies de fibres capillaires. Elles sont employées comme aliment par les habitans d'Otahiti et d'autres îles de la mer du Sud. Les feuilles sout toutes radicales, pétiolées, fort amples, assez semblables à celles du Dracontium polyphyllum, ordinairement à

[page] 6

trois grandes divisions, chacune déliés pinnatifide, composée de folioles eonflueutes, allongées et trèsétroites. Du centre des feuilles s'élève une hampe droite, terminée par une ombelle simple de fleurs, dont les pédoncules sont inégaux et accompagnés à la base d'un involucre de folioles vaginales, étroites, longuement acuminées. Cette Plante croît á Madagascar où les habitans la désignent sous le nom de Tavoulou; elle est aussi répandue dans Indes Orientales, la Nouvelle-Hollande et les îles de la Polynésie.

Une seconde espèce a été décrite par Gawler (Bòt. Magaz., n. 1488) sous le nom de Tacca integrifolia. Cette Plante, ainsi que l'indique son nom spécifique, est remarquable par ses feuilles entières. Elle est originaire des Indes-Orientales. (G..N.)

TACCO. Saurothera. OIS. Vieillot a séparé des Coucous cet Oiseau que nous avons déjà décrit parmi les espèces du genre Coua, pour en former le type d'un genre nouveau auquel il assigne les caractères suivans: bec plus long que la tête, glabre à sa base, lisse, comprimé par les côtés, convexe en dessus, droit; mandibule supérieure dentelée sur les bords, courbée seulement à son extrémité; nariues oblongues, couvertes par une membrane; langue aplatie, pointue; orbites nues; ailes courtes, arrondies, à penne bâtarde courte; les deuxième et troisième rémiges les plus longues; dix rectrices; quatre doigts: deux devant réunis a leur base, deux derrière. Vieillot, qui paraît avoir particulièrement observé cet Oiseau, et qui peut être fondé à l'isoler sous une dénomination générique, ajoute qu'il fait sa principale nourriture de chenilles, de gros bcarabés et de très-petits Reptiles; qu'il les chasse avec un tel abaudon, cjue lui-même devient souvent la victime de son audace trop imprudente ou bien de son aveugle confiance. Son nom lai vient des sons qu'il articule réquemment et d'une manière réitérée en relevant chaque fois la quene, habitude qui lui a, en outre, valu le surnom de Pie, sous lequel le désignent assez vulgairement les Nègres et les Créoles de Saint-Domingue où l'espèce est assez commute. V. COUA.(DR..Z.)

TACHE NOIRE, POIS. Espèce du genre Choetodon. V. ce mot. (B.)

TACHET. OIS. Espèce du genre Fourmilier. On désigne aussi sous ce nom une espèce du genre Batara. V.FOURMILIER et BATARA. (dr..z.)

TACHETé, REPT.OPH. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (B.)

TACHIA. BOT. PHAN. Aublet (Plant. Guian., 1, p. 75, tab. 29) a décrit, sous le nom de Tachia guianensis, une Plante de la Tétrandrie Monogynie, L., et de la famille des Gentianées, formant un genre nouveau dont le nom a été inutilement changé par Schreber en celui de Myrmecia. Ses caractères sont les suivans: calice tubuleux, cylindrique, à cinq dents droites et aiguËs; co-rolle tubuleuse, un peu renflée près de l'orifice, le limbe divisé en cinq segmens ovales, pointus, étalés; quatre étamines dont les filets sont attachés à la partie inférieure du tube, portant des anthères droites et oblongues; cinq petites glandes entourant la base de l'ovaire; style filiforme plus long que les étamines, termine par un stigmate à deux lames; capsule oblongue, à deux valves qui, par leur introflexion, constituent une cloison qui divise la capsule en deux loges, et qui portent sur les bords des graines nombreuses très-petites et visqueuses. Le Tachia guianensis, Aubl., loc. cit.; Myrmecia scandent, Willd., est un Arbrisseau grimpant dont les tiges sont quadranguiaires, hautes de cinq à six pieds, divisées en rameaux opposés, létragones, sarmenteux, munis de feuilles opposées, ovales-lancéolées, acuminées, portées sur des pétioles canaliculés, dilatés à la base de manière à embrasser la tige. Les fleurs sont jaunes, solitaires dans

[page] 7

l'aisselle des feuilles. A en juger par 1a mauvaise figure qu'en a donnée Aublet, cette Plante a le port de certaines Rubiacées; elle paraît en outre douée de stipules, quoique l'auteur ne mentionne dans le texte qu'un pétiole engaînant à la base. Mais son ovaire libre et la structure de sa capsule empêchent de la classer permi les Rubiacées; elle pourrait plutôt avoir quelques rapports avec les Loganiées de R. Brown qui ont aussi les caractères des Rubiacées, à l'exception de l'ovaire libre. V. l'article LOGANIÉES.

Persoon a donné le nom de Tachia au Tachigalia d'Aublet. V. ce mot. (G..N.)

TACHIBOTE. Tachibota. BOT. PHAN. Aublet (Plant, Guian., 1, p. 287, tab. 112) a décrit et figuré sous le nom de Tachibota guianensis une Plante de la Guiane, tvpe d'un genre particulier qui se place dans la Pentandrie Trigynie, L., mais dont les affinités naturelles ne sont point éclaircies, quoiqu'on lui ait trouvé quelques rapports avec les genres Piparea et Piriqueta. Ce genre a reçu de Schreber, Willdenow et Gmelin, le nouveau nom de Salmasia qui n'a pas été adopté. Voici ses caractères essentiels: calice divisé profondément en cinq segmens lancéolés; corolle à cinq pétales, insérés sur le réceptacle, un peu plus long que le calice; stigmates sessiles, courts, écartés; capsule ovoïde-arrondie, trigone, couverte par le calice persistant, à trois valves divisées jusqa'à leur milieu et à trois loges, renfermant des graines très petites, anguleuses, pointues. La Tachibota guianenis, Aubl., loc. cit.; Salmasia racemosa, Willd., est un Arbrisseau gui croît dans les forêts de la Guiane. Ses rameaux sont cylindriques, hérissés de poils roux, garnis de feuilles alternes, presquesessiles, ovales, oblongues, acuminées, très-entières, accompagnées de deux stipules linéaires et caduques. Les fleurs sont blanches, disposées en grappes trèslongues, terminales et axillaires.(G..N.)

TACHIGALIA BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Cassiées, et de la Décandrie Monogynie, L., établi par Aublet (Guian., p. 372, tab. 143), et offrant les caractères suivans: calice à cinq sépales un peu inégaux, obtus, soudés en un tube obconique, strié; corolle à cinq pétales inégaux, insérés sur la gorge du calice; dix étamines saillantes, à filets velus à la base; trois plus courts dressés; ovaire légèrement stipité; style filiforme, aigu; gousse comprimée-plane, membraneuse, indéhiscente, monosperme - oblongue, ressemblant à celle des Dalbergia. Le nom de ce genre a été inutilement changé par Schreber, Necker et Persoon, qui lui ont substitué ceux de Cubœa, Valentynia et Tachia. Les deux espèces décrites par Aublet sous les noms de T. paniculata et T. trigona, sont très-ressemblantes entre elles, au point que Richard père, qui les a étudiées sur les lieux mêmes, les considère à peine comme de simples variétés. Elles croissent sur les rives des fleuves dans la Guiane, où les habitans leur donnent le nom de Tassi. Ce sont des Arbres à feuilles pinnées sans impaire, à pétioles et pédoncules trigones, à fleurs jaunes paniculées, les divisions des paniculcs en épis denses, dépourvus de bractées. (G..N.)

* TACHIMA. BOT. PHAN. Les habitans de Quito, près du volcan de Cotopaxi, donnent ce nom au Cacalia teretifolia, Kunth, Nov. Gencr. et Spec. Amer., IV, p. 159, tab. 357.(G..N.)

TACHINE. Tachina. INS. Genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides. Avant que d'exposer sa composition dans les diverses méthodes, nous remarquerons d'abord que cette dénomination, étant trop rapprochée de celle de Tachinus, donnée par Gravenhorst à un genre de Coléoptères, devrait être abandonnée, et avec d'autant plus

[page] 8

de raison encore que Duméril avait depuis long-temps désigné sous celle d'Echinomyia la coupe générique, appelée Tachina par Fabricius. Duméril place les Echinomyies dans sa famille des Latéralistes ou Chétoloxes de l'ordre des Diptères, et comme, d'après lui, le second article des antennes est le plus long de tous, qu'elles sont cachées dans une fossette, et que le corps est hérissé, il est évident qu'il a en vue des Mouches que Linné nomme Musca grossa, fera, puisqu'elles offrent seules ces caractères. C'est aussi de cette manière que nous avons composé ce genre dans nos divers ouvrages. Quoique Fabricius signale autrement son genre Tachina, il y comprend néanmoins les Echinomyies du naturaliste précédent, en leur associant toutefois des Muscides essentiellement différentes, comme les espèces appelées tremula, rotundata, globosa, etc. Fallen et Meigen, en n'attachant pas la même importance aux disproportions relatives de la longueur des deux derniers articles des antennes, et en employant d'autres considérations, ont beaucoup plus étendu le genre Tachina, de sorte qu'il est composé, dans l'ouvrage sur les Diptères a d'Europe du dernier, de trois oent quinze espèces, mais divisé cependant en un grand nombre de groupes, d'après les antennes, les ailes et les yeux. Selon cet auteur, ce genre a pour caractères essentiels: antennes inclinées ou couchées, de trois articles, dont le troisième tronqué inférieurement, avec une soie nue ou simple, située sur son dos, près de sa base. Bouche garnie de moustaches. Ailes écartées, avec une nervure transverse près du sommet. Ces Diptères rentrent dans notre première section des Muscides, celle des Créophiles, et qui se distingue de toutes les autres par la grandeur des cuillerons recouvrant presque entièrement les balanciers. La cellule extérieure et terminale, située immédiatement au-dessous de la cubitale, est fermée postérieurement par une nervure transverse, et la soie des antennes est simple, caractères qui les éloignent de beaucoup d'autres Créophiles. Enfin les côtes de la cavité orale sont garnis de longs poils en forme de crins, ou d'espèces de moustaches, ce qui ne permet pas de confondre ces Diptères avec d'autres analogues ou trèsvoisins, comme les Gymnosomes, les Phasies, les Trixes, les Mittogrammes, etc., où la bouche est simplement soyeuse. Pour éclaircir ce sujet, qu'aucun naturaliste français n'a encore traité à fond, ajoutons à ces remarques quelques considérations tirées de la disposition des nervures des ailes. A partir de leur base et vers le bord extérieur, une première nervure longitudinale, beaucoup plus courte que les suivantes et se réunissant à ce bord, se bifurque, et forme en se terminant une cellule triangulaire et allongée qui nous paraît répondre à cet espace des ailes supérieures des Hyménoptères occupé par le stigmate ou point épais. Viennent immédiatement après deux autres nervures longitudinales, gagnant aussi le même bord, mais plus bas, avant le sommet de l'aile, et formant deux longues cellules linéaires, dont l'extérieure ou supérieure est censée une cellule radiale, et l'autre ou l'inférieure une cellule cubitale. L'inférieure de ces deux nervures forme le côté externe d'une cellule discoïdale, et par son prolongement celui d'une autre cellule située immédiatement au-dessous de la précédente, mais beaucoup plus étendue, en forme de triangle scalène et terminale; une nervure transverse, manquant dans la plupart des Muscides des autres sections, et même dans plusieurs de celle-ci, la ferme en arrière et à quelque distance du bord postérieur. Au -dessous de cette cellule en est une autre pareillement terminale et triangulaire, un peu moins avancée postérieurement, mais remontaut plus haut, et de niveau avec la discoïdale dont nous avons parlé. La nervure transverse de l'autre cel-

[page] 9

lule terminale ou de celle qui est située sous la cubitale, tantôt gagne directement le bord extérieur, tantôt se réunit avec la nervure longitudinale, formant le côté intérieur de cette cubitale avant qu'elle se joigne au même bord, de sorte que la cellule terminale extérieure est comme pétiolée on unidentée.

La première division des Tachines de Meigen se compose des plus grandes Muscides connues, et dont quelques-unes se lient avec quelques Stomoxides exotiques (Stomoxys bombylans, Fabr.) par leur port. Ces espèces, ainsi que les autres Tachines du même auteur, ressemblent à nos Mouches ordinaires. Le corps est court, hérissé de gros poils, avec la tête presque hémisphérique, un peu avancée et rétrécie en pointe vers le front; les ailes écartées, bordées extérieurement d'une rangée de petits cils ou de petites épines courbés; l'abdomen triangulaire, en partie coloré ou transparent dans plusieurs; les pates épineuses, et les tarses terminés par deux crochets et deux petites palettes membraneuses; les articles des tarses antérieurs sont souvent plus élargis, du moins dans les femelles. Les yeux sont velus dans plusieurs. La soie des antennes est simple, et se compose de deux à trois articles. La plupart des larves, dont on a observé les habitudes, dévorent celles de divers autres Insectes, et notamment des Lépidoptères. En ouvrant la tribu des Muscides par les Echinomyies, nous arriverons naturellement aux Ocyptères, aux Lophosies, par les dernieres Tachines de Meigen, très-voisines de ces Diptères par les antennes et la disposition des nervures des ailes. Nous passerons ensuite aux Phanies, aux Xystes, aux Gymnosomes de ce savant, et de-là aux Phasies, aux Trixes, aux Mittogrammes et aux Gonies. A ces genres de Muscides en succéderont d'autres, tels que ceux de Zeuxie, d'Idie, de Mésembrine, de Sarcophage, etc., où la soie des antennes est barbue.

Meigen partage sou genre Tachina en quatre sections principales: 1°. Troisième et dernier article des antennes évidemment plus court que le précédent; soie toujours triarticulée; angle postérieur et externe de la cellule terminale située sous la cubitale, toujours fermé par le bord extérieur (la nervure transverse de cette cellule se rendant directement à ce bord, de sorte que l'angle cidessus est ouvert et n'est fermé que par le bord). Cette section répond au genre Echinomyie de Duméril. La T. ferox de Meigen s'éloigne des autres espèces par les palpes terminés en massue, ou plutôt en forme de spatule. Elle est le type d'un nouveau genre, celui de Fabricia, établi par Robineau-Desvoidy.

2°. Les deux derniers articles des antennes presque de la même longueur; soie à deux ou trois articles. Cette section peut se diviser ainsi: angle postérieur et externe de la cellule terminale située sous la cubitale, fermé, ainsi que dans la section précédente, par le bord extérieur. Le même angle fermé à ce même bord par la réunion de la nervure transverse de cette cellule et de la nervure longitudinale formant son côté extérieur. Le même angle fermé de même, mais à quelque distance du bord de l'aile, de sorte que la cellule est comme pétiolée au même angle, ladite nervure longitudinale se prolongeant au-delà. Les Tachines de cette subdivision formaient anciennement pour Meigen un genre particulier, celui de Mêlanophora; nous avons cru devoir le rétablir. Les Tachines des deux subdivisions précédentes en composeront un autre, celui de Tachinaire (Tachinaria).

3°. Troisième article des antennes manifestement plus long que le précédent, mais d'une fois au plus. Ailes comme dans le dernier genre. On en formerait un autre, Campemyie (Campemyia), avec ces Tachines.

4°. Troisième article des antennes quatre fois au moins plus long que

[page] 10

le précédent. Quatre espèces seuiement se rapprochent des Mélanophores quant aux ailes. Quelques autres, dont le troisième article des antennes est fort long, sont remarquables par la saillie et l'éclat argentin de l'extrémité antérieure de leur tâte; elle a la forme d'une courte pyramide. Celte section composerait aussi un genre particulier auquel on donnerait le nom de Métopie (Metopia), déjà employé par Panzer pour désigner un genre comprenant ces dernières espèces. Le côté postérieur de la cellule terminale extérieure est tantôt courbe, tantôt droit ou presque droit; son angle interne postérieur est ordinairement aigu et même prolongé dans plusieurs, au moyen de la nervure; mais, dans la plupart des Mélanophores, il est obtus ou arrondi, et la portion du limbe, comprise entre le. bord postérieur et les deux cellules terminales, forme une sorte de demi-équerre. Ici les yeux sont nus; là ils sont velus. Meigen s'est servi avec avantage de ces caractères pour subdiviser ses premières coupes, celles qui reposent sur les différences respectives de la longueur des deux derniers articles des antennes. Il rapporte à la seconde les Diptères suivans de Fabricius; les Mouches: radicum, puparum, helluo; les Tachines: quadripustulata, tremula, ocyptera, lateralis; la Téphrite: grossificationis, à laquelle il faut réunir sa Musca roralis. Dans la troisième section se placent encore les Muscides suivantes de Fabricius: Musca larvarum, Tachina erinaceus. Enfin la dernière comprend les espèces du genre Musca, que celuici nomme labiata, marmorata. Parmi celles de cette section, dont la nervure transverse se réunit avant le bord avec la nervure longitudinale formant le côté externe de la première cellule terminale extérieure, nous citerons celle que Panzer a figurée (Faun. Germ., LIV, 15) sous fa dénomination de Carbonaria, Si le nombre des espèces, offrant la même disposition de nervures, était plus considérable, on pourrait aussi les séparer génériquentent, de même qu'on l'a fait-pour les Mélanophores. (LAT.)

TACHINE. Tachinus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Brachélytrès, institué par Gravenhorst, et dont beaucoup d'espèces avaient été confondues par Fabricius et Panzer avec les Oxypores. Il a pour caractères: tête enfoncée postérieurement dans le corselet jusqué près des yeux; corselet trapéziforme; antennes grossissant insensiblement et composées d'articles obconiques; palpes filiformes; jambes épineuses; l'avant-dernier anneau de l'abdomen ordinairement le plus long de tous (échancré dans plusieurs mâles). Ces Insectes sont très-petits, fort agiles, et habitent les substances stercoraires, les fumiers, etc. Quelques-uns se trouvent dans les Champignons. Gyllenhal en a décrit (Insect. suec.) vingt-deux espèces qu'il répartit dans deux sections. Les uns ont le corps proportionnellement plus large et entièrement pointillé. Le TACHINE SOUTERRAIN, Oxyporus subterraneus, Fabr. D'un brun noir, luisant, glabre, avec une tache roussâtre et allongée sur chaque élytre, vers l'angle huméral; les pieds d'un roussâtre obscur; anus biépineux. — Le TACHINE BORDé, Oxyporus marginatus, Fabr. De la couleur du précédent, mais avec la marge du corselet, les pieds et les élytres tirant sur le fauve; suture de ces élytres et une grande tache oblique, triangulaire, près de leur bord extérieur, noires. — Le TACHINE RUFIPÉDE, Oxyporus rufipes, Fabr. Corps d'un brun noir encore, mais dont les élytres n'ont point de taches, et sont simplement bordées de fauve postérieurement; pieds roussâtres; antennes entièrement d'un brun noirâtre. Les autres Tachines ont le corps plus étroit et plus long, rétréci aux deux bouts, avec la surface du thorax et des élytres lisse, ou n'offrant que quelques points assez grands, et formant sur les élytres des lignes. —

[page] 11

Le TACHINE TÈTE NOIRE, Staphylinus atricapillus, Fabr., fauve, luisant, avec la tête, la poitrine, l'écusson et l'extrémité postérieure de l'abdomen noirs; élytres d'un bleu foncé, avec une tache en croissant à l'angle extérieur de la base et l'extrémité pâles. (LAT.)

TACHITES. BOT. PHAN. Solander a constitué sous ce nom un genre qui, selon Gaertner, est le même que le Melycitus de Forster. V. ce mot. (G..N.)

TACHYDROMIE. INS. V. SIQUE.

TACHYDROMIENS. Tachydromiœ. INS. Nom donué par Meigen à une petite famille de Diptères, composée des Empis de Linné, dont les antennes n'offrent que deux articles distincts, avec une soie terminale dont la trompe est courte, perpendiculaire, avec les palpes couchés sur elle; dont l'abdomen est de sept anneaux, et qui ont deux pelottes entre les crochets des tarses. Meigen compose cette famille des genres Hémérodromie, Tachydromie et Drapétis. (LAT.)

TACHYDROMUS. OIS. (Vieillot.) V. COURE-VITE.

TACHYERGES. INS. Schœnherr désigne ainsi un sous-genre de Coléoptères de la famille des Rhynchophores ou de celle des Curculionides, qui ne s'éloignerait du genre Orchestes (V. ce mot), auquel il se rattache, que par le nombre apparent ou distinct des articles des antennes; il serait de douze au lieu de onze, la portion de ces organes comprise entre le premier article et ceux composant la massue, ou ce qu'il appelle funiculus, offrant un article de plus, ou sept à la place de six, dont elle est formée dans les Orchestes propres. Cet auteur cite pour exemples les Rhynchènes suivans de Fabricius: Salicis, Saliceti; l'espèce nommée Iota par Gyllenhall, l'Orchestes rufitarsis de Dejean, el l'O. confinis de Mégerle. (LAT.)

TACHYGLOSSUS. MAM. Nom proposé par Illiger pour être substitué à celui d'échidné. (AUD.)

TACHYLITE. MIN. Breithaupt a désigné sous ce nom une espèce minérale qu'on trouve dans le Basalte et dans la Wacke à Sasebühl près Gottingue. Ce Minéral mal caractérisé a des rapports extérieurs avec l'Obsidienne et la Gadolinite. (AUD.)

TACHYPE. Tachypus. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, donné d abord par Weber à un groupe formé des genres Procruales et Carabus de Bonelli. (LAT.)

TACHYPETES. OIS. (Vieillot.) Syn. de Frégate. V. ce mot. (DR..Z.)

TACHYPHONE. Tachyphonus. OIS. Vieillot a formé d'une partie de notre sixième division des Tangaras, un genre auquel il assigne les caractères suivans: bec lougicorne, assez robuste, convexe en dessus, un peu comprimé latéralement; mandibule supérieure échancrée, droite ou un peu inclinée vers son extrémité; l'inférieure entière; narines oblongues situées près du capistrum; langue pointue, fendue à son bout; les deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes; quatre doigts: trois devant, un derrière; les extérieurs réunis à leur base. V. TANGARA. (DR..Z.)

TACHYPORE. Tachyporus. INS. Genre de Coléoptères établi par Gravenhorst, et ne différant de celui de Tachine (V. ce mot) que par les palpes terminés en alêne. L espèce la plus commune et que l'on trouve sous les pierres, la mousse, sur le gazon, et même sur les fleurs, est le TACHYPORE CHRYSOMÉLIN, Oxyporus chrysomelinus, Fabr. Son corps est convexe, d'un noir luisant, trèslisse, glabre, avec le corselet, les pieds et la base des élytres d'un roux jaunâtre. Les élytres, à l'exception de leur base, sont d'un roussâtre vif. V. pour les autres espèces, les ouvrages de Gravenhorst et de Gyllenhall. (LAT.)

[page] 12

TACHYS. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères proposé par Ziegler pour désigner plusieurs espèces de Bembidions qui, par la grosseur des yeux et leur habitus, se rapprochent plus particulièrement des Elaphres. La tête, à raison des yeux, paraît être plus large que le corselet. Celte dernière partie a la forme d'un cœur tronqué, sans impressions prononcées aux angles postérieurs. De toutes les coupes génériques qu'on a détachées de celle de Bembidion, celle-ci est la plus tranchée. L'espèce sur laquelle on l'a fondée est la Cicindela flavipes de Linné, que Fabricius range avec les Elaphres. Le corps est en dessus d'un bronzé marqué de rouge cuivreux, avec deux gros points enfoncés sur chaque élytre près de la suture; le dessous est d'un vert noirâtre. La base des antennes, les palpes et les pieds sont jaunâtres. Cet Insecte est très-commun aux environs de Paris, dans les lieux aquatiques. On trouve en Autriche deux autres espèces. (LAT.)

TACHYSURE. POIS. Genre établi par Lacépède et qui ne paraît pas avoir été adopté par Cuvier. (AUD.)

TACHYTE. Tachytes. INS. Genre d'Hyménoptères ainsi désigné par Panzer, et le même que celui de Lyrops. V. ce mot. (LAT.)

TACKHAITZE. MAM. (Samuel-Daniels.) V. BOUQUETIN A CRINIÈRE D'AFRIQUE au mot CHÈVRE.

TACSONIE. Tacsonia. BOT. PHAN. Jussieu, dans son Genera Plantarum et dans le sixième volume des Annales du Muséum, a séparé du genre Passiflora les espèces qui ont le tube du calice long, le limbe à dix segmens, et la gorge munie d'une membrane squammuleuse au lieu d'une couronne de filets. Ce genre a reçu le nom de Tacsonia, et il a été adopté sans modifications par Kunth et De Candolle. Son organisation étant la même que celle des Passiflores, sauf les caractères essentiels que nous venons de mentionner, nous renvoyons aux articles PASSIFLORE et PASSIFLORÉES, qui contiennent des détails fort étendus sur la singulière structure florale de ces Plantes. Dans le troisième volume de sou Prodromus Systematis Vegetabilium, De Candolle décrit vingt-six espèces de Tacsonies, qui pour la plupart croissent au Pérou et en d'autres contrées de l'Amérique équinoxiale. Elles sont distribuées en quatre sections de la manière suivante:

La première (Eutacsonia) a un rand involucre, composé de trois bractées tantôt libres, tantôt cohérentes. On y compte huit espèces, parmi lesquelles nous ne citerons que celles qui ont été figurées, savoir: 1°. Tacsonia adulterina, Juss.; Passiftora adulterina, L. fils; Smith, Plant. ined., tab. 24. Originaire de la Nouvelle-Grenade. 2°. T. lanata, Juss., Ann. du Mus., 6, tab. 59, fig. 1. Des Andes de Quindiu. 3°. T. pinnatistipula, Juss.; Passiflora pinnatistipula, Cavan., Icon., 5, tab. 428. Du Chili. 4°. T. tomentosa, Juss.; P. tomentosa, Cavan., Dissert., 10, tab. 275 et 276. Du Pérou.

La deuxième section a reçu le nom de Bracteogama, parce que les trois bractées qui forment l'involucre sont soudées entre elles en un tube. Elle se compose de neuf espèces, parmi lesquelles on distingue le Tacsonia peduncularis, Juss.; ou Passiflora peduncularis, Cavan., Icon., 5, tab. 426; le Tacsonia tripartita, Juss., loc. cit., tab. 60; et le T. Mixta, Juss., ou Passiflora mixta, Smith, Icon. ined., tab. 25. Ces Plantes sont indigènes du Pérou et de la Colombie.

La troisième section (Distephana) est caractérisée parson involucre petit, à trois folioles libres munies de deux glandes aux aisselles; la gorge du calice porte un tube membraneux et une série de ligules. Le Tacsonia glandulosa, Juss., ou Passiflora glandulosa, Cavan., Dissert., 10, tab. 281, est le type de cette section qui renferme trois autres espèces de Cayenne,

[page] 13

et auxquelles De Candolle réunit avec doute quelques Plantes nouvelles, mais insuffisamment connues.

Enfin la quatrième section (Psilanthus) se distingue fort bien par l'absence d'involucre floral. Elle ne se compose que du Tacsonia trinervia, Juss., loc. cit., tab. 58; et du T. vïridiflora ou Passiflora viridiflora, Cavan., Icon., 5, tab. 428. Cette dernière espèce fait le passage des Tacsonia aux Passiflora et aux Murucuia. (G..N.)

TADIN. MOLL. Adanson (Voyage au Sénégal, pl. 13) donne ce nom à une espèce de Nérite marine que Gmelin rapporte avec doute au Nerita tessellata; elle parait bien en effet être la même espèce. V. NÉRITE.(D..H.)

TADORNE, OIS. Espèce du genre Canard. Cette espèce est pour Cuvier (Règne Animal) le type d'une sous-division du genre Canard. V. ce mot. (DR..Z.)

TÆNIA. INT. V. TENIA.

TÆNIA. POIS. Espèce du genre Ruban, Cepola. V. ce mot. (B.)

TÆNIANOTE. Tœnianotus. POIS. Ce genre, établi par Lacépède, a été adopté par Cuvier (1re édition du Règne Animal) qui le place parmi les Acanthoptérygiens, à la fin de la section des Peicoïdes, et lui donne pour caractères essentiels de ressembler à des Scorpènes, mais d'avoir le corps très-comprimé verticalement avec la partie épineuse et la partie molle de la dorsale non distinguées l'une de l'autre, et formant un large ruban vertical étendu tout le long du dos, commençant très-avan't et presque entre les yeux. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'espèces. Dans la deuxième édition de son Règne Animal, Cuvier les distingue à peine des Scorpénes. (AUD.)

TÆNIOIDES OU POISSONS EN RUBAN, POIS. Cuvier a établi sous ce nom une famille de Poissons acauthoptérygiens, qui sont très-allongés, très-aplatis par les côtés et à trèspetites écailles. Cette famille a été divisée (2° édition du Règne Animal, T. II, p. 217) en trois tribus, de la manière suivante:

† Museau allongé; bouche fendue, armée de fortes dents pointues et tranchantes; mâchoire inférieure plus avancée que l'autre.

Genres: LÉPIDOPE, TRICHIURE.

†† Bouche petite et peu fendue.

Genres: GYMNÈTRE, STYLÉPHORE.

††† Museau court, bouche fendue obliquement.

Genres: RUBAN, LOPHOTE. V. ces mots et le Supplément. (AUD.)

TÆNITIS. BOT. CRYPT. (Fougères.) Les Plantes que Swartz a placées dans ce nouveau genre étaient auparavant confondues avec les Pteris; cependant elles en diffèrent par leurs groupes de capsules nus, placés entre le bord et la nervure moyenne et forment une ligne continue ou interrompue parallèle à cette nervure. Le Pteris furcata est le type de ce geme qui comprend encore trois ou quatre espèces à frondes simples ou pinnées, toutes propres aux régions équatoriales. (AD. B.)

TAERNA. OIS. Syn. du Sterna Hirundo de Linné, grande Hirondelle de mer. V. STERNE. (DR..Z.)

TAFALLA. BOT. PHAN. SOUS ce nom, Ruiz et Pavon (Prodr. Flor. Peruv., 136, t. 29) ont établi un genre composé de quelques espèces du Pérou où on les connaît vulgairement sous le nom d'Aytacupi. Voici les caractères que ces auteurs lui attribuent: fleurs dioïques; les mâles disposées en un chaton allongé, cylindroïde, portant des anthères sessiles, tétragones, sans calice ni corolle; les fleurs femelles constituent un chaton ovale, charnu, à quatre ou cinq segmens imbriqués, composé de deux à quatre fleurs qui ont un calice fort petit, supère, tridenté; point de corolle; un ovaire trigone enfoncé dans un chaton; un stigmate trigone, al-

[page] 14

longé; le fruit est un cône ovale, charnu, renfermant deux à quatre graines trigones. Les espèces qui constituent ce genre, dont le nom a été légèrement changé par Pevsoon en celui de Tavalla, sont des Arbres ou Arbrisseaux résinifères, exhalant une odeur forte, à rameaux opposés, et à feuilles opposées, dentées en scie. Kunth (Nov. Gen. Amer., VII, p. 164) a signalé ce genre comme identique avec l'Hedyosmum. (G..N.)

TAFELDSPATH. min. V. GRAMMIT et WOLLASTONIE.

TAFFETAS, MOLL. Les marchands emploient quelquefois ce nom pour désigner le Conus Tulipa, L.(AUD.)

TAFON. MOLL. Nous avons lu avec attention la description qu'Adanson donne de la Coquille qu'il nomme ainsi. Il est impossible de la rapporter au Purpura lapillus ou à toute autre Coquille connue. Elle doit faire partie, selon nous, du genre Fuseau. (D..H.)

TAFTAF. BOT. PHAN. Selon Lippi et Cailliaud, les Arabes donnent ce nom au Corindum cardiospermum, qui croît sur les bords du Nil et que les chameaux mangent. (G..N.)

TAGAL. MOLL. Adanson (Voy. au Sénég., pl. 19) a donné ce nom à une espèce de Solen que Gmelin rapporte bien à tort au Solen strigillatus. Lamarck ne le cite à aucune de ses espèces. Cette Coquille d'Adanson n'a donc point encore été introduite dans nos catalogues modernes. (D..H.)

TAGENARIOS. OIS. Suivant Gesner, il faut considérer sous ce nom déjà fort ancien, le Lagopède Ptarmigan. V. TÉTRAS. (DR..Z.)

TAGÉNIE. Tagenia. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, distinct des autres de la même division par les caractères suivans: menton carré, à bord supérieur droit ou presque droit; corps oblong, étroit; tête allongée postérieurement derrière les yeux, et portée sur une espèce de cou ou de nœud; antennes presque perfoliées, avec le troisième article guère plus long que les suivans, et le onzième ou le dernier trèspetit, ou réuni avec le précédent; palpes un peu plus épais à leur extrémité; corselet en forme de cœur allongé, tronqué aux deux bouts; abdomen ovalaire. Ce genre ne se compose jusqu'ici que de peu d'espèces, toutes très-petites, habitant pour la plupart le littoral de la Méditerranée, et vivant à terre, souvent cachées dans le sable ou sous des pierres. Il paraît que ce genre avait d'abord été établi par Herbst sous le nom de Stenosis. Celui de Tbgénie que nous lui avons donné a prévalu. Fabricius a rangé, mais avec doute, l'espèce la plus commune, la Tagénie filiforme avec les Akis. Une autre espèce se trouvant aussi en France, mais plus rare, est celle que nous avons nommée Tagenia minuta. (LAT.)

TAGETES. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, type de la tribu des Tagétinées, et de la Syngénésie superflue, L., offrant les caractères suivans: involucre composé de folioles sur une seule rangée, soudées entre elles par leurs bords et dans presque toute leur longueur; ou, eu d'autres termes, involucre simple, tubuleux, marqué de côtes longitudinales, et divisé au sommet en autant de dents qu'il y a de côtes. Réceptacle plan ou un peu convexe, nu, glabre et ponctué. Calathide composée au centre de fleurons hermaphrodites, et à la circonférence de demi-fleurons femelles, souvent au nombre de cinq; fleurons du centre tubuleux, droits, à cinq découpures linéaires, souvent un peu velues en dedans; demi-fleurons de la circonférence à languette très-large et arrondie. Ovaires oblongs, surmontés d'un style filiforme, de la longueur du tube anthéral, et terminé par un stigmate à deux branches réfléchies; akènes oblongs, étroits, comprimés, surmontés d'une

[page] 15

aigrette composée de trois à six paillettes ou poils rudes, droits, inégaux et subulés. Ce genre se compose d'environ quinze espèces, qui pour la plupart croissent au Mexique et dans les contrées adjacentes de l'Amérique. Quelques-unes en ont été retirées pour être plus convenablement placées dans le genre Bœbera. Cassini a formé son genre Enalcida sur le Tagetes fœniculacea de Desfontaines.

Parmi les Plantes de ce genre le plus anciennement connues, il en est deux que l'on cultive fréquemment dans les jardins, et sur lesquelles nous devons attirer un moment l'attention. Le Tagetes erecta, L., Lamk., Illustr., tab. 684, a été désigné dans les vieux auteurs sous les noms bizarres et incorrects de Caryophyllus indicus, de Flos africanus, d'Othonna major, etc. Encore aujourd bui on lui donne vulgairement celui d'OEillet d'Inde, quoique cette Plante ait pour patrie le Mexique, et non l'Inde proprement dite; mais on donnait autrefois le nom d'Indes - Occidentales aux contrées équinoxiales de l'Amérique, dénomination vicieuse qui a fait commettre beaucoup de semblables erreurs quant à l'origine des objets d'histoire naturelle, et à une époque où l'on ne se doutait guère de la géographie botanique. La tige du Tagetes erecta est droite, presque simple, glabre, striée, fistuleuse, munie de feuilles alternes, pétiolées, ailées, à folioles linéaires-lancéolées, dentées en scie et un peu ciliées sur les bords. Les fleurs sont solitaires aux extrémités de la tige et de ses ramifications; elles sont jaunes ou orangées, offrant d'ailleurs beaucoup de nuances dans les couleurs, et formant ainsi autant de variétés produites par la culture. Cette Plante exhale une odeur forte quand on la froisse entre les mains; elle est cultivée comme Plante d'agrément dans les parterres où elle fleurit à la fin de l'été, et se présente souvent dans un état de monstruosité ou de doublure qui donne naissance à des variétés assez agréables à l'œil.

Le Togetes patula, L., est une autre espèce aussi cultivée dans nos jardins depuis la fin du seizième siècle, et originaire des mêmes contrées que la précédente. Elle a des tiges divisées en rameaux nombreux, touffus et étalés. Ses fleurs sont grandes, d'un jaune orangé, et, de même que dans le T. erecta, elles offrent plusieurs variétés, soit dans leur grandeur, soit dans le mélange des couleurs. (G..N.)

TAGÉT1NÉES. BOT. PHAN. Tribu établie par Cassini dans la famille des Synanthérées. V. ce mot. (G..N.)

TAGNICATI. MAM. Espèce du genre Cochon. V. ce mot. (B.)

TAGONE. Tagona. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, établi par Fischer (Entem. de la Russie) sur deux espèces de la Russie méridionale, qui, à en juger d'après les figures qu'il en donne, semble se rapprocher de celui de Tentyrie. Cependant, par la manière dont se terminent les palpes, par la dilatation des tarses antérieurs, les cils dont ils sont garnis, la forme des antennes, et quelques autres caractères, ce genre avoisine aussi celui d'Hélops. Il s'en éloignerait simplement par l'absence des ailes. Banon nous a communiqué un Hélops de la Turquie européenne qui est aussi aptère. (LAT.)

* TAGUA. BOT. PHAN. Nom donné par les habitans de Santa-Fé de Bogota à une espèce de Loranthus arborescent décrit par Kunth sous le nom de L. Tagua. (G..N.)

TAGUATO. OIS. Plusieurs auteurs désignent sous cette dénomination générale les Accipitres ou Oiseaux de proie. (DR..Z.)

TAGUC. BOT. PHAN. V. CAMANDAG.

TAGYARIOS. OIS. (Suidas.) Même chose que Tagenarios. V. ce mot. (DR..Z.)

TAHIA. OIS. Flacourt donne ce

[page] 16

nom à une Sarcelle qui paraît être la même que celle de l'île de Luçon. V. CANARD. (DR..Z.)

TAIBI. MAM. (Marcgraaff.) Syn. de MARMOSE. V. DIDELPHE. (B.)

TAILLE - MER. OIS. Syn. vulgaire du Goéland à pieds jaunes. V. MOUETTE. (DR..Z.)

TAILLE-VENT. OIS. (Fleurieu.) Nom que les matelois donnent aux GoËlands, V. MOUETTE. (DR..Z.)

TAILLBUR. OIS. Nom donné vulgairement à la Fauvette couturière. La même désignation spécifique a aussi été appliquée à la Frégate. V. SYLVIE et FRÉGATE. (DR..Z.)

TAIOBA. POIS. (Lacépède.) Espèce du sous-genre Eleotris. V. GOBIE. (B.)

* TAIPA. BOT. PHAN. Selon le docteur F. Hamilton, c'est le nom que porte dans l'Inde une cspèce de Mangifera, décrite par Rumphius Herb. Amb., 1, p. 97, sous le nom de Manga sylvestris secunda. (G..N.)

TAIRA, MAM. Espèce du genre Glouton. V. ce mot. (B.)

TAIT-SON. OIS. Espèce du genre Coua. V. ce mot. (B.)

TALAB. BOT. PHAN. Même chose que Chada. V. ce mot. (B.)

TALAPIOT. OIS. Espèce du genre Picucule de l'Amérique méridionale. V. PICUCULE. (DR..Z.)

TALAUMà. BOT. PHAN. Genre de la famille des Magnoliacées et de la Polyandrie Polygynie, L., établi par Jussieu sur une espèce confondue anciennement avec les Magnolia, et offrant les caractères essentiels suivaus: calice à trois sépales pétaloïdes; corolle composée de neuf à douze pétales; étamines et ovaires, en nombre indéfini, agrégés sur un réceptacle en massue; carpelles réunis en un fruit strobiliforme, ovoïde, ligneux, extérieurement muni d'écailles, s'ouvrant à la maturité en plusieurs parties semblables à des valves, et offrant alors le réceptacle séminifère dénudé; graines au nombre de deux, ou par avortement solitaires dans chaque loge, pendantes et fixées à un fil. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce anciennement figurée par Plumier (Généra, p. 38, tab. 7), décrite par Swartz sous le nom de Magnolia Plumieri, et par Lamarck sous celui d'Anona dodecapetala. De Candolle (System. Veget., 1, p. 460) en a donné une description très-détaillée d'après les manuscrits et les dessins de Richard, et il l'a nommée Talauma Plumieri. C'est un Arbre très-élevé qui a le port d'un Magnolia, et qui ne s'en distingue que par la singulière déhiscence de son fruit. Il croît le long des torrens, à la Martinique, à la Guadeloupe et en quelques autres îles des Antilles. (G..N.)

TALC. MIN. Le mot de Talc, comme celui de Spath, s'employait dans l'ancienne minéralogie pour désigner une certaine structure commune à des substances de nature différente. On appelait de ce nom tous les Minéraux qui se divisent avec facilité en lames minces et brillantes. C'est dans ce sens qu'on disait Talc de Moscovie pour dénommer cette variété de Mica en grandes lames transparentes que l'on trouve en Sibérie, et que les Russes font servir à quelques usages; Talc de Venise, pour distinguer une autre substance laminaire d'un blanc verdâtre et très-douce au toucher, que l'on transporte dans cette ville de plusieurs points du Tyrol. Depuis que les minéralogistes considèrent la composition chimique comme la base fondamentale de leurs classifications, le mot de Talc est devenu spécifique suivant les uns, et générique selon d'autres; il ne sert plus qua distinguer un certain groupe de substances tellement rapprochées par leur composition et par leurs caractères extérieurs, qu'on les confond presque toujours entre elles; les différences qu'elles présentent sont en effet si peu tranchées que l'on conçoit sans peine que les minéralo-

[page] 17

gistes aient été long-temps partagés sur la question de savoir si on doit les considérer comme les variétés d'une seule espèce ou bien comme autant d'espèces distinctes, mais trèsvoisines les unes des autres. Les substances dont nous parlons ici sont ces Pierres magnésiennes très-onctueuses au toucher, que l'on distingue communément par les noms de Talc proprement dit, de Chlorite, de Stéatue et de Serpentine. Les résultats des analyses modernes tendent à faire croire qu'il existe entre elles des différences essentielles de composition, et qu'ainsi l'on doit leur conserver ces dénominations spécifiques; toutefois, comme il est assez difficile de séparer l'histoire du Talc de celle de la Stéatite, et qu'il y a de l'avantage à les étudier comparativement, nous continuerons à les réunir ici sous leur ancien nom commun, et nous renverrons pour la Chlorite et la Serpentine aux articles où il en a été traité d'une manière spéciale.

Le TALC proprement dit; Trisilicate de Magnésie. Substance douce et grasse au toucher, tendre. se laissant facilement rayer par l'ongle ou râcler avec le couteau, et s'offrant sous des formes qui se ramènent à un prisme droit rhomboïdal. Le Talc a fréquemment la structure laminaire; il est divisible en feuillets minces, flexibles, mais non élastiques comme ceux du Mica. Sa forme primitive est, suivant Haüy, un prisme droit rhomboïdal de 120° et 60°, dont les dimensions sont encore inconnues. C'est l'un des Minéraux les plus tendres: les arêtes et les angles de ses cristaux s'émoussent avec la plus grande facilité; passé avec frottement sur une étoffe, il y laisse des taches blanchâtres. Sa pesanteur spécifique est de 2, 7..Sa poussière est douce et savonneuse; son éclat est vitreux, passant quelquefois à l'éclat soyeux ou à un éclat gras adamantin. Il possède deux axes de réfraction, et acquiert par le frottement l'électricité résiueuse. Chauffé seul dans un matras, il ne dégage point d'eau, et ne perd pas sa transparence; à un feu vif, il s'exfolie et blanchit sans se fondre, ou s'arrondit vers les bords en une masse bulleuse; dans le Borax, il se dissout avec effervescence en un verre transparent. Il est composé d'un atome de Maguésie et de deux atomes de Silice, ou en poids de Magnésie 20, et Silice 70. L'Oxide de Fer y fait quelquefois l'office de principe colorant. Les variétés de forme et de structure sont peu nombreuses; elles composent la série suivante:

1°. Le Talc hexagonal: en prisme hexaèdre régulier, produit par la troncature des arêtes longitudinales aiguËs de la forme primitive; cristaux verts du lac de Viana en Piémont. On peut rapporter à cette variété des cristaux en prisme droit triangulaire, qui n'en sont probablement qu'une modification accidentelle due à l'oblitération de trois des pans du prisme hexagonal, ou, si l'on veut, à l'accroissement démesuré des trois autres.

2°. Le Talc laminaire: en feuillets minces, droits ou contournés, d'un vert foncé, d'un blanc verdâtre ou d'un gris jaunâtre. An Saint - Gothard, avec des cristaux rhomboïdaux de Dolopmie; au Tyrol dans le Zillerthal; au Taberg en Suède.

3°. Le Talc lamellaire: en petites lamelles ordinairement flexueuses, blanches, jaunâtres ou rosâtres. A Snarum, près Modum, en Norvège; à Guauaxuato, au Mexique; à Easton, aux Etats-Unis d'Amérique.

4°. Le Talc écailleux appelé fort improprement Crale de Briançon: en masses qui se divisent par écailles, et sans offrir de joints continus. A Prasles, en Piémont.

5°. Le Talc fibreux. Blanc, vert, ou gris jaunâtre; composé de fibres rayonnées.

6°. Le Talc endurci: en masses fibreuses ou un peu compactes qui ont pris plus de dureté.

7°. Le Talc pulvérulent: en masse terreuse ou argiloïde d'un gris blan-

TOME XVI. 2

[page] 18

châtre. A Boutbois, au nord d'Héric, près de Nantes, au Brésil, à Cantagallo et à Minas-Geraes.

Le Talc appartient aux terrains primordiaux, où on le rencontre en lits ou couches subordonnées au milieu des Micaschistes, des Calcaires, des Dolomies, des Serpentines et des Phyllades; il est la base des Stéaschistes, et entre dans la composition de plusieurs Roches de la même époque, telles que les Ophiolites et les Ophicalces. Quant aux variétés minéralogiques de Talc pur, on les trouve assez communément dans les terrains où abondent les Roches magnésiennes et amphiboliques. Le Talc laminaire ne se rencontre qu'en petites masses et superficiellement; il ne forme à lui seul ni filons, ni lits, ni couches; il s'associe fréquemment au Quartz, au Feldspath, au Grenat, à la Dolomie. Le Talc écailleux et le Talc endurci se rencontrent au contraire en couches assez puissantes; le dernier abonde dans tous les endroits où l'on observe la Stéatite et la Serpentine.

Le Talc est employé à différens usages; la variété laminaire d'un blanc nacré légèrement verdâtre, que l'on recueille au Zillerbhal et dans l'Oberwald en Tyrol, est transportée à Venise où elle est connue dans le commerce sous le nom de Talc de Venise. Quand elle est pulvérisée, broyée et réduite en pâte fine, on en compose des crayons colorés que l'on nomme pastels. La propriété dont jouit sa poussière de rendre la peau isse et luisante, et de lui donner une apparente fraîcheur, la fait employer comme cosmétique; elle est la base du fard dont se servent les femmes, et dont le principe colorant est le rouge de carthame; on fabrique également ce cosmétique avec le Talc blanc écailleux, dit Craie de Briançon, que les Briançonnais tirent de la montagne Rousse, près de Fenestrelles; du hameau de Brailly, dans la vallée de Saint-Martin, et de Prasles en Piémont. Ce même Talc écailleux, dans son état naturel, est employé par les tailleurs en guise de craie pour tracer leurs coupes sur les étoffes; enfin on se sert du Talc pulvérulent pour dégraisser les soies, pour diminuer le frottement des machines et pour faciliter l'entrée des pieds dans les bottes neuves.

La STÉATITE. Silicate de Magnésie hydraté; Talc Stéatite, Haüy. Substance à structure non lamelleuse, très-onctueuse au toucher, et donnant de l'eau par la calcination; elle diffère du Talc proprement dit en ce qu'elle n'offre aucune trace de structure cristalline, et que les formes régulières sous lesquelles on la reucontre quelquefois sont empruntées à d'autres Minéraux. Elle a la cassure inégale, mate, souvent écailleuse; elle est tendre; se laisse rayer facilement par l'ongle et couper au couteau comme du savou; sa râclure est blanche, quelle que soit la couleur de l'échantillon. Elle est susceptible de poli. Sa pesanteur spécifique est de 2, 6 à 2, 8. Au chalumeau, elle blanchit et fond difficilement en émail, ou se réduit en une pâte blanche. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc; elle passe à des teintes différentes de gris, de jaune, de vert, de rose et de rouge; elle est composée d'un atôme de bisilicate de Magnésie et d'une proportion d'eau qui n'est pas encore connue exactement. La Stéatite de Bayreuth, analysée par Klaproth, lui a donné 59, 50 de Silice, 30, 50 de Magnésie, 2, 50 d'Oxide de Fer, et 5, 50 d'Eau.On distingue parmi les variétés de Stéatite: la Stéatite fibreuse, Stéatite asbestiforme de Saussure. Elle ressemble à de l'Asbeste dur, mais ses fibres sont grossières et inégales; elles sont beaucoup plus tendres, disposées parallèlement entre elles ou en faisceaux divergens. Au Saint-Gothard; dans la vallée d'Ala, en Piémont; en Norvège, dans la Serpentine; en Sibérie, près d'Ekaterinebourg. La Stéatite granulaire. Grisâtre ou gris-bleuâtre, à structure grenue ou oolitique. La Stéatite compacte ou endurcie. Plus dure que les précédentes; à structure

[page] 19

parfaitement compacte; à cassure luisante ou terne, inégale ou cireuse; blanche, verte, rosâtre et souvent marbrée. En Corse, en Saxe, en Bohèrne, en Sibérie, etc. La Stéatite terreuse, vulgairement nommée Craie d'Espagne. A cassure écailleuse, trèsfriable; elle accompagne la Stéatite endurcie. Au cap Lézard, en Cornouailles; dans les moutagues de l'Aragon. La Stéatite dendritique. Compacte, blanche, avec dendiites noirâtres, dues à des particules de Fer ou de Manganèse, ou, comme le pense le docteur Schneider, à des particules de Graphite. A Wunsiedel et à Gopfersgrün, près de Thiersheim, dans la principauté de Bayreuth. La Stéatite pseudomorphique ou polyédrique. Se montrant sous des formes régulières qui appartiennent à d'autres espèces, telles que le Quartz hyalin, le Calcaire spathique, le Calcaire brunissant, etc., et dont la Stéatite s'est bornée à copier la figure extérieure sans conserver aucune trace de leur structure interne.

On ne peut douter que les corps réguliers dont il s'agit ne soient de véritables pseudomorphoses, c'est-àdire que la Stéatite n'offre ici des formes d'emprunt dont les types préexistaient dans d'autres cristaux qui lui ont cédé leur place. Mais comment s'est opéré le remplacement de la substance de ces cristaux par la matière stéatiteuse? C'est ce qu'on n'a pu jusqu'à présent expliquer d'une manière satisfaisante; il est seulement probable que cette substitution a eu ieu graduellement par des causes chimiques qui agissaient à la fois pour détruire ou dissoudre les particules de la première substance, et pour déposer celles du nouveau corps en leur place. On ne peut admettre en effet que ces formes empruntées aient été produites, comme après coup, par une sorte de moulage dans des cavités régulières qui seraient restées libres après la destruction des premiers cristaux, car ici la matière de la pseudomorphose et celle de la gangue environnante ne diffèrent aucunement par leur nature, et elles ont été par conséquent de formation contemporaine. On distingue dans la Stéatite polyédrique les sous-variétés suivantes:

1. La Stéatite quartziforme. En Quartz hyalin prismé; à Gopfersgrün et à Wunsiedel, dans le pays de Bayreuth, dans un lit d'Argile, et à Altenberg, en Saxe, En Quartz émarginé, dans la vallée de Biel, près du glacier du Mont-Rose, au milieu de la Serpentine. Ces petits corps réguliers sont implantés dans une Stéatite amorphe de même nature, avec laquelle ils se confondent. Ils n'offrent aucune différence dans la mesure de leurs angles avec les cristaux de Quartz auxquels nous les rapportons, et plusieurs ont comme ceux-ci des stries qui sillonnent transversalement les pans de leurs prismes. On trouve souvent, dans la même Stéatite ou dans le voisinage, de véritables cristaux de Quartz qui sont restés intacts.

2. La Stéatite calcariforme. En calcaire spathique rhomboïdal, primitif ou équiaxe; en calcaire métastatique; en rhomboïdes contournés, comme ceux du Calcaire brunissant; dans la Stéatite de Bayreuth.

3. La Stéatite feldspathiforme. En Feldspath quadrihexagonal; à Carlsbad en Bohême, dans un Grauite; à Niederschona, près de Freyberg. Cette dernière pseudomorphose présente cela de remarquable que l'altération a commencé par le centre du cristal, et que la partie extérieure a souvent conservé la dureté et le tissu lamelleux du Feldspath de Bonnard.

On a rapporté à la Stéatite une substance qui a beaucoup de rapports avec elle par ses caractères extérieurs, et que l'on trouve à la Chine, d'où elle nous est rapportée sous la forme de petites figures grotesques appelées Magots. Il est possible que la matière de quelques-uns de ces petits bustes ait été fournie par la véritable Stéatite; mais, dans le plus grand nombre de cas, la substance qui les compose est sensiblement plus dure, quoi-

2*

[page] 20

qu'elle se laisse encore rayer par l'ongle; elle est infusible, et se distingue surtout de la Stéatite par l'absence de la Magnésie et par la présence de l'Alumine et d'une quantité notable de matière alcaline. Haüy l'a décrite sous le nom de Talc graphique; mais les minéralogistes modernes s'accordent à la considérer comme formant une espèce distincte du Talc et de la Stéatite qu'ils placent à la suite des Silicates alumineux. Elle a reçu un grand nombre de dénominations différentes: on l'a nommée Agalmatolite, Koreite, Lardite, Pierre de lard, Pierre à Magots, Pagodite, Glyphite.

Léonhard regarde la Pimélite de Kosemütz et de Baumgarten en Silésie comme n'étant qu'une simple variété de Stéatite colorée par l'Oxide de Nickel; mais cette substance terreuse, d'un vert pomme, pourrait bien constituer une espèce à part, si l'on en juge d'après une analyse de Klaproth qui ne l'a trouvée formée que de Silice, d'Oxide de Nickel et d'Eau.

Enfin, il est encore une substance qu'on pourrait être tenté de rapporter à la Stéatite, et qui n'en diffère que par une petite quantité d'Alumine. C'est le Minéral connu sous le nom de Pierre de savon (Seifenstein) que l'on trouve en veines dans la Serpentine du cap Lézard, en Cornouailles. Il est grisâtre ou bleuâtre, et souvent bariolé ou tacheté; sa surface est très-onctueuse. Son analyse par Klaproth a donné le résultat suivant: Silice, 45; Alumine, 9, 25; Magnésie, 24, 75; Oxide de Fer, 1; Eau, 18.

La Stéatite appartient aux terrains primordiaux de sédimens, et aux terrains de sédimens inférieurs; elle accompagne presque toujours la Serpentine, au milieu de laquelle elle forme des veines dans toutes sortes de directions, et plus rarement des amas irréguliers ou des lits. Elle est commune dans les Serpentines de la Corse, des Pyrénées, d'Espagne; dans celles de la vallée d'Aost et de la montagne Rousse, en Piémont; du cap Lézard et de Saint-Cleer en Cornouailles; de Portsoy, des îles de Sky et d'Arran en Ecosse, de l'île d'Anglesca, de Zæblitz et d'Ehrenfriedersdorf, en Saxe; de Kazzenberg et d'Erbendorf en Bavière. On la rencontre quelquefois dans les filons métallifères (en Suède, en Hongrie) et dans les Roches trappéennes (aux îles FeroË, dans le Basalte; dans la mine Weierhecke, près de Tringenstein).

On a étendu le nom de Talc à diverses substances minérales qui n'appartiennent pas à ce genre.

TALC BLEU. Syn. de Disthène. V. ce mot.

TALC DE BRIANÇON. Variété écailleuse du Talc lamellaire ou de la Stéatite. V. TALC.

TALC CHLORITE. V. CHLORITE.

TALC GRANULEUX. V. NACRITE.

TALC GRAPHIQUE. V. PAGODITE et TALC STÉATITE.

TALC DE MOSCOVIE. V. MICA LAMINAIRE.

TALC OLLAIRE. V. SERPENTINE.

TALC DE VENISE. Variété de Talc laminaire du Tyrol, que l'on transporte à Venise pour les besoins du commerce.

TALC ZOGRAPHIQUE. V. CHLORITE et TERRE VERTE. (G. DEL.)

TALÉGALLE. Talegalla. OIS. Genre de l'ordre des Gallinacés. Caractères: bec très-robuste et trèsépais, égalant la longueur du tiers de la tête, comprimé en dessus; mandibule supérieure convexe, entamant les plumes du front; narines placées de chaque côté, à la base, ovalaires, oblongues, percées dans une membrane large; mandibule inférieure moins haute, mais plus large que la supérieure, presque droite en dessous, obliquement taillée en bec de flûte à sa pointe, à bords lisses, à branches écartées à la base, et l'écartement rempli par une membrane emplumée; tête et cou garnis de plumes à barbules; joues entièrement nues; ailes arrondies, médiocres; première rémige très-courte,

[page] 21

la deuxième un peu plus longue, la troisième dépassant toutes les autres, les quatrième et cinquième diminuant de longueur après la troisième; queue assez longue 9 arrondie; tarses assez robustes, médiocrement longs, garnis de larges scutelles en devant; doigts assez longs: celui du milieu le plus allongé, l'externe le plus court, les trois de devant garnis a leur naissance d'un rebord membraneux, plus large entre les doigts externes et médians; ongles convexes, aplatis en dessous, légèrement recourbés et médiocrement robustes; le pouce est long, appuyant en entier sur le sol, et garni d'un ongle également robuste. Ce genre, nouvellement établi par Lesson, ne se compose encore que d'une seule espèce découverte par ce savant dans les forêts de la Nouvelle-Guinée. Comme il ne nous dit rien de scs mœurs et de ses habitudes, tout fait penser qu'il n'aura pu rencontrer aucune occasion d'observer particulièrement l'Oiseau. D'après l'indication des caractères génériques, les Talégalles, dont le nom est composé des mots Taleva et Gallus, deux Oiseaux différens qui rappellent le Talégalle dans ses formes, pourraient prendre place dans la méthode immédiatement après les Peintades.

TALÉGALLE DE CUVIER, Talegalla Cuvierii, Less. Plumage entièrement noir. Taille, celle d'une Poule moyenne. De la Nouvelle-Guinée où l'espèce paraît être fort rare. (DR..Z.)

TALÈVE. Porphyrio. OIS. Genre de la seconde famille de l'ordre des Gralles. Caractères: bec fort, dur, épais, conique, presque aussi haut que long, plus court que la tête; arête de la mandibule supérieure déprimée, se dilatant jusque très-avant sur le crâne; narines placées de chaque côté du bec, près de l'arête, percées dans la masse cornée, à peu près rondes, ouvertes de part en part; pieds longs et robustes; doigts allongés: les antérieurs entièrement divisés, garnis sur les côtés de petites membranes très-étroites; ailes médiocres; la première rémige plus courte que les deuxième, troisième et quatrième qui sont régulièrement étagées.Les Talèves, que l'on nomme Porphyrions ou Poules sultanes, sont de charmans Oiseaux aquatiques, revêtus pour la plupart de couleurs fort éclatantes; ils habitent les fleuves et les rivières, mais plus souvent les lacs, les marais et les basfonds que la saison des pluies couvre d'eau qui s'y maintient pendant une partie de l'année. Daus leur manière e vivre, ils diffèrent assez peu des Gallinules; seulement on les voit, pour leur nourriture, rechercher les fruits et les graines de préférence aux feuilles et autres parties des Végétaux, ainsi qu'au poissou dont s'accommodent plus ordinairement les Gallinules; aussi, par ces motifs, sontils plus souvent à terre, occupés de cette recherche, et courapt à travers les champs cultivés et ensemencés de riz et de maïs surtout, que nageant à la surface des eaux ou plongeant dans leur sein. Ce n'est point qu'ils y manquent des grâces et de la facilité que l'on remarque dans la plupart de ces Oiseaux qui, quoique privés des larges membranes servant de rames aux Palmipèdes, se tirent néanmoins avec une adresse et une aisance admirables de tous les genres de natation; au contraire, ils en étalent beaucoup plus encore que les autres, et ont eu outre cet avantage, qu'ils sont également prompts et agiles à la course. La disette de leurs alimens favoris les porte à pénétrer quelquefois dans les forêts où les attire sans doute l'espoir de rencontrer ces amandes qu'une enveloppe solide et dure préserve pendant un temps plus long de la pourriture ou de la germination. A l'aide de leur bec fortement armé d'énormes mandibules, ils parviennent sans efforts apparens à briser ces enveloppes ligneuses, et à dégager la portion nutritive dont ils sont très-friands et qu'ils portent au bec, de même que toutes les autres nourritures, avec

[page] 22

les doigts de l'un des tarses, et en se tenant debout sur l'autre. Quoique les Talèvcs soient propres aux contrées les plus chaudes du globe, une espèce néanmoins se trouve abondamment répandue dans toutes les parties méridionales de l'Europe. En est-elle originaire? s'y est-elle établie accidentellement? est-elle la même espèce qui jadis excita si éminemment la sensibilité des maîtres du monde en gastronomie comme ils le furent en puissance? Ce sont des questions que l'on a bien des fois agitées sans les avoir résolues d'une manière satisfaisante. Ces Oiseaux en général sont timides et craintifs; on les a vus cependant déployer un grand courage en diverses circonstances, et même dans les pièges où ils se trouvaient pris. Leur humeur solitaire et tranquille les retient éloignés des lieux habités; c'est là qu'ils cèdent au besoin de se reproduire: leur nid fort ample, mais négligemment arrangé, consiste en toute espèce de débris de végétaux sur lesquels sont déposés de la mousse et du duvet. La ponte est de trois ou quatre œufs blancs et parfaitement ronds. Il est possible que le genre Talève soit nombreux en espèces; mais tout porte à croire que beaucoup d'auteurs ont regardé comme telles de simples variétés d'âge ou les mêmes individus aux différentes époques de la mue. Nous ne rapportons ici que les espèces qui paraissent bien constatées et généralement adoptées.

TALÈVE BLANC, Porphyrio albus, Lath. Plumage entièrement blanc; bec, membrane frontale et pieds rouges. Taille, vingt pouces. Les jeunes sont d'un bleu cendré; ils ont le bec et la membrane d'un rouge terne, et les pieds grisâtres. Del'île de Norfolk.

TALÉVE ÉMERAUDIN, Porphyrio smaragdinus, Temm., Ois. color., pl. 421; Porphyrio indicus, Horsf. De Java.

TALÈVE A MANTEAU NOIR, Porphyrio melanotus, Temm. De la Nouvelle-Hollande.

TALÈVE A MANTEAU VBBRBT, Porphyrio smaragnotus, Temm. Des côtes méridionales de l'Afrique.

TALÈVE MEUNIER, Porphyrio pulverulentus, Temm., Ois color., pl. 405. Taille, quatorze pouces et demi. Des côtes méridionales de l'Afrique.

TALÈVE PORPHYRION, Porphyrio hyacinthinus, Temm. Parties supérieures d'un bleu foncé éclatant, de même que les tectrices alaires, les rémiges, les rectrices et la poitrine; joues, gorge, devant et côtés du cou d'un brun bleu verdâtre pâle; occiput, nuque, cuisses et abdomen d'un bleu foncé; tectrices subcaudales blanches; bec d'un rouge vif, ainsi que la plaque frontale et coronale qui est presque de niveau avec l'arête du bec, et vient aboutir derrière les yeux; pieds et doigts d'un rouge de chair pâle, l'intermédiaire, sans l'ongle, plus long que le tarse. Taille, dix-huit pouces. Des contrées méridionales de l'Europe. (DR..Z.)

TALI-BOCOMPOL-MERA. BOT. PHAN. (Rumph.) V. CLOMPAN.

TALIEBOEBOT. REPT. OPH. V. CORA-CORAS.

* TALIERA. BOT. PHAN. Le Corypha Taliera, Roxburgh (Corom., 3, p. 51, tab. 255 et 256), a été érigé en un genre particulier sous le nom de Taliera par Martius (Genera Palm., p. 10) qui l'a ainsi caractérisé: fleurs sessiles, hermaphrodites; spathes nombreuses incomplètes; calice trifide; corolle à trois pétales; six étamines, cohérentes à la base en une cupule insérée au-dessous des pistils; trois ovaires, cohérens par leur côté interne; style court; stigmate non distinct; trois baies mouospermes, qui rarement parviennent toutes à la maturité; albumen homogène, creux; embryon vertical. L'espèce sur laquelle ce genre a été constitué, est un Palmier de l'Inde Orientale dont le stipe est marqué de cicatrices annulaires; les frondes sont palmées-flabelliformes, étalées en éventail arrondi; les fleurs, petites, verdâtres,

[page] 23

sont disposées en un régime trèsrameux, terminal, dressé, à rameaux étalés; les baies sont d'une couleur olivâtre. (G..N.)

TALIGALÉE. Taligalea. BOT. PHAN. Aublet, dans son ouvrage sur les Plantes de la Guiane, a établi sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Verbénacées et à la Didynamic Angiospermie du Système sexuel. Linné fils a changé ce nom en celui d'Amasonia qui a été adopté par Vahl, Persoon, Kunth et la plupart des auteurs modernes. D'un autre côté, Necker a encore surchargé la synonymie en conférant à ce genre le nom de Diplostema. Voici ses caractères principaux: calice quinquéfide; corolle tubuleuse, beaucoup plus longue que le calice, ayant le limbe à cinq segmens presque égaux; quatre étamines à peine didynames; stigmate biparti; drupe entourée par le calice persistant, à deux ou quatre osselets uniloculaires, monospermes. Le type de ce genre est le Taligalea campestris, Aubl., Guian., 2 p. 625, tab. 252; Amasonia erecta, Vahl, Eclog., 2, p. 512 Sa tige est herbacée, haute d'environ trois pieds, garnie de feuilles aiternes, lancéolées-ovales, légèrement dentées en scie et scabres. Les fleurs sont jaunes, penchées, tournées d'un même côté, disposées en grappe terminale. Cette Plante croît à la Guiane. Vahl en a décrit une seconde espèce indigène de l'île de la Trinité, sous le nom d'Amasonia punicea. Enfin Kunth en a fait connaître une nouvelle espèce arborescente (A. arborea) qui croît près de Javita dans les Missions de l'Orénoque. (G..N.)

* TALINASTRÜM et TALINELLUM. BOT. PHAN. (De Candolle.) Sous-genres du Talinum. V. ce mot.(G..N.)

TALINUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Portulacées et de la Dodécandrie Monogynie, L., établi par Adanson qui le composait des espèces de Portulaca dont la capsule était trivalve. Adopté par les botanistes modernes, il a été augmenté de plusieurs espèces nouvelles, dont quelques-unes ont été érigées par Kunth en un genre particulier sous le nom de Calandrinia. Voici les caractères essentiels du genre Talinum ainsi réduit par Haworth et De Candolle: calice caduc, à deux sépales opposés et ovales; cinq pétales hypogynes ou insérés à la base du calice, libres ou légèrement soudés dans leur partie inférieure; dix à vingt étamines insérées au même point que les pétales, et souvent un peu adhérentes avec ceux-ci; style filiforme, fendu au sommet en trois stigmates étalés ou réunis en tête, et figurant un stigmate simple; capsule a trois valves, uniloculaire et polysperme; graines aptères fixées à un placenta central. Ce genre se compose de Plantes herbacées ou suffrutescentes, glabres et charnues. Leurs feuilles sont alternes, très-entières; leurs fleurs sont fugaces, s'ouvrent sous l'influence d'un beau soleil, et sont disposées en cimes ou en grappes. Elles croissent en Amérique, tant septentrionale que méridionale, à l'exception d'une seule espèce qui se trouve en Arabic, et qui forme le genre Orygia de Forskahl. De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 3, p. 356) a distribué les onze espèces connues jusqu'à ce jour en trois groupes qui pourront par la suite former autant de genres particuliers.

Lie premier est le Phemeranthus de Rafinesque, ou Talinum de Pursh et Nuttall. Ce sont des Plantes grasses herbacées ou vivaces, remarquables en ce que leurs trois stigmates sont ramassés de manière à imiter un stigmate simple. Les feuilles sont cylindriques; les fleurs disposées en cime dicnotome. C'est à ce groupe que se rapportent: le Talinum teretifolium, Pursh, qui croît dans l'Amérique septentrionale, et le T. napiforme, nouvelle espèce du Mexique.

Le second groupe a été nommé Talinastrum, et se compose de cinq espèces, parmi lesquelles nous cite-

[page] 24

rons le Talinum crassifolium, Willd., ou Portulaca crassifolia, Jacq., Hort. Vindob., 3, tab. 52; le T. patens, Willd., Portulaca patens, Jacq., loc. cit., 2, tab. 151, Rulingia patens, Ehrarth; et le T.cuneifolium, Willd., ou Orygia portulacifolia, Forsk., Fl. Arab. descript., 103. Ces Plantes sont indigènes des contrées chaudes de l'Amérique équinoxiale et des Antilles; la dernière croît dans l'Arabie heureuse près d'Hadie. Elles se distinguent par leur style filiforme, à trois stigmates distincts et étalés, et par leur ovaire globuleux. Ce sont de petits Arbrisseaux un peu charnus, à feuilles planes, à fleurs en panicule ou en corymbe lâche.

Sous Je nom de Talinellum, De Candolle comprend quatre espèces du Pérou et des régions adjacentes de l'Amérique septentrionale, décrites par Ruiz et Pavon et par Kunth. Ces Plantes sont herbacées et probablement toutes annuelles; elles ont un style épais, surmonté de trois stigmates épais, presque plans. Cette section se rapproche beaucoup du Calandrinia, dont elle ne diffère que par la caducité du calice. (G..N.)

TALIPOT. BOT. PHAN. Syn. de Corypha umbraculifera. (B.)

TALISIA. BOT. PHAN. Ce genre est composé d'un petit nombre d'Arbres et d Arbustes originaires des régions tropicales d'Amérique. Leurs feuilles sont grandes, alternes, pennées sans impaire, dénuées de stipules. Leurs fleurs sont disposées en grandes panicules. Le calice est fendu jusqu' audelà du milieu en cinq lobes; les pétales, au nombre de cinq, sont alternes avec les lobes du calice, et munis intérieurement, au-dessus de leur base, d'un long appendice couvert de poils; le disque est très-charnu, son bord régulier se prolonge entre les pétales et les filets; les étamines, au nombre de huit, sont insérées sur le disque autour d'un ovaire situé au centre de la fleur; le stigmate est presque sessile, divisé à son sommet en trois dents très courtes; l'ovaire renferme trois ou quatre loges uniovulées; les ovules sont insérés au fond des loges, dressés; le fruit n'a point encore été décrit. Le Talisia a été placé par Aublet dans l'Octandrie Monogynie de Linné, et par Jussieu dans la famille des Sapindacées, où il doit, selon nous, prendre place non loin du Cupania et du Nephélium; nous pensons cependant que son rang, dans la série des genres de cette famille, ne pourra être décidément fixé que lorsque son fruit sera connu. (CAMB.)

TALITRE. Talitrus. CRUST. Genre de l'ordre des Amphipodes, famille des Crevettines, qui, suivant la Méthode de Milne Edwards, exposée dans une belle Monographie des Crustacés de cet ordre, appartient à sa tribu des Crevettines sauteuses, ou celles dont le corps est fortement comprimé latéralement, avec les divisions latérales des premiers segmens thoraciques grandes, clypéiformes, el les hanches des dernières paires de pates fort grandes. Il s'éloigne maintenant des autres genres de cette tribu par les caractères suivans: antennes supérieures beaucoup plus courtes que les inférieures, et de la longueur à peine de celle de leur pédoncule; palpe des mandibules nul ou simplement rudimentaire. Aucune des pâtes terminée par un renflement ou dilatation en manière de main, avec un crochet ou doigt susceptible de se courber en dessous. Ce dernier caractère distingue ce genre de celui d'Orchestie qui en est très-voisin. La seule espèce connue et très-commune sur nos côtes est la TALITRE SAUTEUSE, Gammarus locusta, Fabr.; Oniscus locusta, Pall., Spicil. Zool., IX, tab. 4, fig. 7. Milne Edwards en a observé deux autres, qui lui ont paru inédites. Il les publiera bientôt dans les Annales des Sciences naturelles. (LAT.)

TALLARET. OIS. Syn. vulgaire de la Mouette rieuse. V. MOUETTE. (DR..Z.)

[page] 25

TALLO. BOT. PHAN. Syn. d'Arum esculentum à Otaïti. V. GOUET. (B.)

TALPACOTA. OIS. Espèce du genre Pigeon. V. ce mot. (B.)

TALPOIDE. MAM. (Lacépède.) V. ASPALAX et BATHYERGUS.

TAMAG. BOT. PHAN. L'un des noms indiens de la Zédoaire. (B.)

TAMAGAS. OIS. Vieux mot par lequel on désignait en Languedoc les deux principales espèces du genre Pie-Grièche. V. ce mot. (DR..Z.)

* .TAMALAPATRÆ. BOT. PHAN. (L'Ecluse.) Nom indien donné à la feuille du Laurier, que Lamarck a regardé comme une espèce distincte du Cannelier sous le nom de Malabathrum emprunté des pharmacies. V. LAURIER. (B.)

TAMANDUA. MAM. Espèce du genre Fourmilier. V. ce mot. (B.)

TAMANDUA-GUACA. MAM. (Marcgraaff.) V. TAMANOIR au mot FOURMILIER.

TAMANOIR, MAM. Espèce du genre Fourmilier. V. ce mot. (B.)

TAMARA, BOT. PHAN. V. PADA-MACTU.

TAMARAKA. BOT. PHAN. V. MARAKA.

TAMAR-HENDI. BOT. PHAN. (Delile.) Même chose que Tamarin. V. TAMARINIER. (B.)

TAMARIN, MAM. Espèce du genre Ouistiti devenue type d'un sous-genre. V. OUIST1TI. (B.)

TAMARINIER. Tamarindus. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Cassiées, offrant les caractères suivans: calice à cinq sépales soudés en un tube par la base; trois supérieurs libres, réfléchis supérieurement et oblongs; deux inférieurs cohérens eu un seul lobe, plus larges, à deux nervures et souvent bidentés au sommet. Corolle à trois pétales alternes avec les trois sépales supérieurs; deux ovales renflés en capuchon vers le milieu. Etamines au nombre de neuf à dix dont deux ou trois plus longues, monadelphes, anthérifères; sept plus courtes, stériles. Style subulé. Légume pédicellé, en forme de sabre, comprimé, uniloculaire, à valves charnues, pulpeuses entre l'épisperme et l'endosperme, renfermant trois à six graines ovoïdes-carrées, à troncature oblique vers le hile, à cotylédons inégaux à la base. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce, car la Plante américaine paraît n'être qu'une simple variété de celle que nous allons décrire succinctement et qui a été transportée dans toutes les colonies des pays chauds.

Le TAMARINIER DE L'INDE, Tamarindus indica, L., Rhéede, Hort. Malab., 1, tab. 23, est un Arbre originaire des Indes-Orientales, de l'Afrique et surtout de l'Egypte. Son tronc est très-élevé, revêtu d'une écorce brune et gercée, divisé supérieurement en branches fort étendues et garnies de feuilles également pinnées sans impaires, composées de dix à quinze paires de folioles presque sessiles, elliptiques, obtuses et équilatérales à leur base. Les fleurs, roses ou d'un jaune-verdâtre et assez grandes, sont disposées en grappes un peu pendantes, situées au sommet des rameaux. Les fruits sont des gousses à valves épaisses, longues de quatre à cinq pouces, un peu recourbées, d'une couleur brune-rougeâtre, remplies d'une pulpe jaunâtre ou d'un rouge brun. Le Tamarin du commerce est cette pulpe que l'on envoie séparée de sa gousse et contenant encore les graines ainsi que les filamens dont elle est naturellement entremêlée avant de l'expédier en Europe. On lui fait subir une légère coction dans des bassines de cuivre, afin de l'empêcher de moisir. Elle est alors d'une couleur rouge-noirâtre, d'une consistance pâteuse, d'une odeur vineuse et d'une saveur aigrelette sucrée et un peu astringente. La pulpe de Tamarin, analysée par Vauquelin (Annales de Chimie, T.V, p. 92), a fourni les résultats suivans:

[page] 26

Acide citrique, 9, 40; Acide tartrique, 1, 55; Acide malique, 0, 45; surtartrate de Potasse, 3, 25, Sucre, 12, 50; Gomme, 4, 70; Gelée végétale, 6, 25; Parenchyme, 34, 35; Eau, 27, 55. La grande quantité de sucre contenue dans la pulpe de Tamarin ne paraît pas y être inhérente. Cette quantité n'est aussi considérable que parce que l'on y ajoute du sucre par couches alternatives pour la conserver; du moins c'est ainsi que l'on agit aux Antilles et dans diverses contrées de l'Inde. La pulpe de Tamarin ayant été préparée dans des bassins de cuivre, où probablement on la laisse séjourner pendant un temps plus ou moins long, il arrive assez souvent qu'elle renferme du cuivre; on reconnaît la présence de ce métal vénéneux en y plongeant une lame de fer bien polie, sur laquelle le cuivre se revivifie. La falsification des Tamarins est une des plus fréquentes de la droguerie: c'est surtout avec des pruneaux réduits en pulpe, à laquelle on mâle des fibres de racines de fraisier, et que l'on acidulé au moyen de l'Acide tartrique et même de l'Acide sulfurique. Cette falsification se reconnaît facilement par les sels de Baryte, si l'Acide employé est le sulfurique; mais lorsqu'on s'est servi de l'Acide tartrique, il n'y a guère moyen de reconnaître bien positivement cette fraude.

On emploie la pulpe de Tamarin comme médicament purgatif et rafraîchissant: on en fait bouillir une once dans une pinte d'eau, et l'on administre cette décoction, convenablement édulcorée, dans les maladies aiguËs qui réclament les antiphlogistiques. A une dose plus élevée (deux onces dans une pinte d'eau bouillie pendant un quait-d'heure), cette boisson devient laxative. Le Tamarin est employé en Egypte et au cap de Bonne-Espérance pour assaisonner les viandes. Les peuples de l'intérieur de l'Afrique en font des provisions pour les voyages qu'ils entreprennent dans ces contrées brûlantes: cette pulpe leur fournit des boissons acidules propres à calmer la soif, et dont les effets n'ont rien de nuisible à la santé des voyageurs.

(G..N.)

TAMARIS OU TAMARISC. Tarmarix. BOT. PHAN. Les anciens auteurs et Tournefort donnaient à un genre de Plantes le nom de Tamariscus, que Linné abrégea en celui de Tamarix, et qui fait partie de la Pentandrie Trigynie du système sexuel. Il était placé par Jussieu dans la famille des Portulacées; mais Desvaux, dans un Mémoire lu à l'Institut en 1815, et dans les Annales des Sciences naturelles pour 1827, établit sur ce genre la petite famille des Tamariscinées qui a été adoptée par les auteurs modernes, V. TAMARISCINÉES. Cet auteur élimina du genre Tamarix les espèces à étamines monadelphes (Tamarix germanica, L., etc.) dont il forma le genre Myricaria (V. ce mot) et réduisit le genre Tamarix à celles qui offraient quatre à cinq étamines. Voici ses caractères essentiels: calice profondément divisé en quatre ou cinq segmens; corolle à quatre ou cinq pétales; étamines au nombre de quatre à cinq, alternes avec les pétales presque entièrement libres; ovaire longuement atténué au sommet, surmonté de trois stigmates longs, divergeas et glanduleux; capsule triangulaire, à trais valves, renfermant un grand nombre de graines insérées à la base des valves ou dressées presqu'au fond de la capsule. Aigrette des graines composées d'un grand nombre de poils simples. Dans le troisième volume du Prodromus Systematis Vegetabilium, De Candolle a décrit dix-huit espèces de Tamariscs qui sont des Arbustes ou des Herbes croissant pour la plupart dans les contrées chaudes et tempérées de l'ancien monde. Plusieurs sont indigènes des contrées orientales, principalement de la Sibérie et des environs de la mer Caspienne; quelques - unes se trouvent au Sénégal, dans l'Inde-Orientale et en Chine. Parmi ces Plan-

[page] 27

tes nous citerons seulement la plus commune.

Le TAMARISC DE FRANCE, Tamarix gallica, L.; Blackw., Herb., tab. 351; Tamariscus Narbonensis, Lobel. Icon., 2, tab. 218; est un Arbrisseau dont la tige s'élève à quinze ou vingt pieds, divisée presque dès sa base en rameaux nombreux, grêles, revêtus d'une écorce rougeâtre et garnis de feuilles courtes, très-glabres, glauques, amplexicaules, aiguËs, appliquées et paraissant imbriquées sur les jeunes pousses. Ses fleurs sont blanches ou légèrement purpurines, disposées en épis grêles, un peu lâches au sommet et dans la partie latérale des branches. Cet Arbrisseau est très-commun dans les localités sablonneuses des côtes de la Méditerranée et de l'Océan. Il se trouve aussi le long des rivières de l'Europe méridionale. On le cultive dans quelques jardins comme Arbuste d'ornement. Son écorce, ses racines, ses feuilles et son bois étaient autrefois usités comme diurétiques; elles ont une saveur amère, légèrement stiptique, et, en quelques pays, on les a substituées au Houblon pour donner de l'amertume à la bière. Le bois prend quelquefois assez d'accroissement pour qu'on puisse le travailler et en faire des tasses et des barils; on l'emploie aussi comme bois de chauffage, et ses cendres donnent beaucoup de soude si l'Arbuste a crû dans un terrain salé, et de la potasse s'il provient d'un sol éloigné de la mer. (G..N.)

TAMARISCINÉES. Tamariscineœ. BOT. PHAN. Desvaux (Mémoire lu à l'Institut en 1815, et Ann. des Scienc. nat., 4, p. 344) a constitué sous ce nom une petite famille de Plantes polypétales hypogynes, qui a été ainsi caractérisée: calice persistant, composé de quatre à cinq sépales soudés à la base, ou en d'autres termes à quatre ou cinq lobes profondément découpés et un peu imbriqués pendant l'estivation. Corolle à autant de pétales que de lobes au calice, insérés à la base de celui-ci, marcescens, à estivation imbriquée. Etamines en nombre égal ou double de celui des pélales, a filets tantôt entièrement libres, tantôt monadelphes. Ovaire libre, ovoïde-pyramidal, trigone, surmonté d'un style tantôt très-court, tantôt trigone, et de trois stigmates étalés ou réunis en capitule. Capsule trigone, trivalve, uuiloculaire, polysperme, à trois placentas fixés tantôt à la base, tantôt le long de la ligne médiane des valves. Graines dressées ou ascendantes, oblongues-comprimées munies au sommet d'une houpe de poils, dépourvues d'albumen, ayant un embryon droit, à radicule petite, inférieure. à cotylédons plans, convexes, oblongs. Les Plantes de cette famille sont des Arbrisseaux ou rarement des Herbes vivaces, à branches effilées, garnies de feuilles alternes, petites, persistantes, entières, squammiformes et ordinairement glauques. Leurs fleurs, .dont la corolle est blanche ou rose, sont disposées en épis ou en grappes, et leurs pédicelles sont munis de bractées. Cette famille a des affinités avec les Portulacées et les Paronychiées; mais la structure et la position de ses graines l'en distinguent suffisamment. Selon Auguste Saint-Hilaire, elle se rapproche davantage des Lythraires et des Onagraires, mais elle diffère des premières par l'estivation imbriquée de ses parties florales, par ses pétales insérés à la base du calice et par ses graines pariétales; elle se distingue des Onagraires par son ovaire libre et par l'estivation imbriquée des parties de la fleur. L'ancien genre Tamarix de Linné, maintenant divisé en deux (Tamarix et Myricaria) constitue à lui seul cette petite famille. (G..N.)

TAMARISCUS. BOT. PHAN. C'était le nom sous lequel les anciens botanistes désignaient le genre Tamarix. V. TAMARISC. (G..N.)

TAMARIX. BOT. PHAN. V. TAMARISC.

TAMATIA. Capito. OIS. Genre de

[page] 28

l'ordre des Zygodaclytes. Caractères: bec assez long, plus large que haut, droit à la base, sans arête proéminente et comprimée à la pointe; mandibule supérieure courbée vers l'extrémité et dépassant l'inférieure qui se termine en pointe; narines placées de chaque côté à la base, percées dans la masse cornée, entièrement cachées par les poils courts et roides de la face; pieds médiocrement robustes; tarse de la longueur du doigt extérieur; quatre doigts: deux antérieurs, réunis jusqu'à la seconde articulation, deux postérieurs libres; ailes courtes, les trois premières rémiges étagées, la quatrième et la cinquième la plus longue. A des formes massives et pour ainsi dire un peu grotesques, les Tamatias joignent un caractère silencieux, une physionomie triste, qui prend assez souvent une teinte de stupidité. Ils habitent les contrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale, et passent les journées presque entières au milieu des broussailles écartées ou sauvages; jamais ils n'entrent dans les grands bois et les forêts, ni ne se hasardent dans les plaines; aussi est-il fort difficile de les observer. D'Azara, qui a recherché et étudié d'une manière fort scrupuleuse la plus grande partie des Oiseaux du Paraguay, n'a pu parvenir à se procurer qu'une seule espèce de Tamatia, et cependant il n'y a aucun doute que toutes celles qui habitent le Brésil ne se trouvent également au Paraguay, du moins il en est ainsi de presque tous les Oiseaux de ces deux pays limitrophes. Dans leur état d'immobilité, les Tamatias, soit qu'ils épronvent quelque gêne particulière, soit qu'ils ne istinguent point facilement ce qui les environne, se laissent approcher de très-près avant de prendre leur vol; mais lorsqu'ils sont à la quête des insectes qui paraissent faire leur unigue nourriture et dont le besoin les force à quitter leur retraite, alors tout leur porte ombrage, et l'on s'aperçoit, à leurs ricochets continuels, qu'ils sont constamment agités par la crainte d'être découverts. Les Tamatias se réunissent par couple dans la saison des amours; et, tant qu'elle dure, les deux sexes se tiennent fidèle compagnie; ils apportent ensemble dans le trou d'un' arbre carié les débris de végétaux et le duvet, qui doivent former la couche sur laquelle la femelle dépose, ordinairement les cinq œufs d'un blanc jaunâtre et tachetés de brun, dont se compose ordinairement la ponte des Tamatias; ensemble encore ils élèvent la jeune famille, et lorsqu'elle peut se passer des soins paternels, tous se séparent et vont chacun de leur côté pourvoir à leur existence. Nous citerons les principales espèces:

TAMATIA A BEC ROUGE, Bucco calcaratus, Lath.; Corvus australis, Gmel.; Monasa tranquilla, Vieill. Parties supérieures d'un noir foncé, les inférieures d'un noir grisâtre; tectrices alaires bordées de blanc; bec et iris rouges; pieds bruns; ailes tuberculées à leur partie supérieure; queue facilement étagée. Taille, onze pouces. De la Guiane.

TAMATIA CHACURU, Bucco Chacuru, Vieill. Parties supérieures rousses, rayées transversalement de noirâtre; côtés de la têle noirs; une bande blanche sur la nuque; une bandelette de même nuance, qui part de l'angle du bec, entoure l'œil et s'étend jusqu'au méat auditif; rectrices brunes, rayées de roux; gorge, devant du cou et parties inférieures blanchâtres; bec rougeâtre à sa base, noir vers la pointe; pieds verdâtres. Taille, huit pouces. Du Paraguay.

TAMATIA A COLLIER, Bucco collaris, Lath., Buff., pl. enl. 395. Parties supérieures rousses, rayées transversalement de noir; sur le dos une bande transversale fauve qui descend sur les côtés de la poitrine; sur le dessus du cou une bandelette noire; rémiges premières brunes, les secondaires bordées extérieurement de jaunâtre, et les tertiaires brunes rayées de noir; rectrices rousses,

[page] 29

rayees transversalement; joues rousses; gorge et devant du cou blanchâtres; parties inférieures roussâtres, plus foncées vers l'abdomen; mandibule supérieure noirâtre, l'inferieure cendrée, ainsi que les pieds. Taille, huit pouces. De la Guiane.

TAMATIA A DOS BLANC, Bucco leuconotus, Vieill. De l'Afrique. Cette espèce pourrait bien n'être qu'une variété du Barbican fulvirostre.

TAMATIA A GROS BEC, Bucco macrorhynchos, Lath., Buff., pl. enl. 69. Parties supérieures noitâtres; sommet de la tête noir; les côtés, le front, l'occiput, un demi-collier sur le cou, gorge et devant du cou blancs une bande transversale sur la poitrine et extrémité des plumes des flancs noires; parties inférieures blanches; rémiges secondaires et rectrices terminées de blanchâtre; bec noir et fort; pieds noirâtres. Taille, sept ponces. De la Guiane.

TAMATIA A VENTRE TACHETé, Bucco cayennensis, Lath., Buff., pl. enl. 206, fig. 1 et 2. De la Guiane. Cette espèce s'est glissée par double emploi à l'article BARBU sous le nom de Barbu à tête et gorge rouges.

TAMATIA VULGAIRE, Capito vulgaris, Bucco Tamatia, Lath., Buff., pl. enl. 746, fig. 1. Parties supérieures brunes variées de rcussâtre; sommet de la tète et front roux; un demi-collier varié de roux et noir; une grande tache noire derrière l'œil; gorge d'un jaune orangé; parties inférieures d'un blanc roussâtre, tachetées de noir; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. De Cayenne.(DR..Z.)

TAMBOUL. BOT. PHAN. Même chose qu'Ambore. V. ce mot. (B.)

TAMBOUR, POIS. On désigne sous ce nom vulgaire un Poisson des mers de 1a Caroline qui fait entendre sous l'eau un bruit sourd; c'est le Labrus chromis, L. V. LABRE. (AUD.)

TAMBOURETTE. OIS. Espèce du genre Pigeon. V. PIGEON-TOURTERELLE. (DR..Z.)

TAMBOURISSA. BOT. PHAN. Nom sous lequel Sonnerat a décrit l'Arbre qui est aussi appelé Tamboul ou Bois Tambour, et dont Jussieu a formé le genre Ambora. V. ce mot. (G..N.)

TAMIA, MAM. Sous-genre d'écureuil. V. ce mot. (B.)

TAMIER OU TAMINIER. Tamue. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asparaginées ou Smilacinées, et de la Diœcie Hexandrie, L., offrant les caractères suivans: les fleurs mâles ont un périgone campanulé, profondément divisé en six segmeus; six étamines dont les filets sont plus courts que le calice, et terminés par des anthères dressées. Les fleurs femelles se composent d'un périgone semblable à celui des fleurs mâles; d'un ovaire infère, portant un style cylindrique, termine par trois stigmates. Le fruit est charnu, bacciforme, à trois loges, contenant deux à trois graines globuleuses. Les espèces de Taminiers sont en très-petit nombre et indigènes de l'Europe, de l'Asie et du cap de Bonne-Espérance. La principale espèce est le Tamus commuais, L., vulgairement nommé Sceau de Notre-Dame, Vigne noire, etc. Sa racine tubéreuse produit des tiges sarmenteuses qui s entortillent autour des Arbrisseaux du voisinage. Ses feuilles sont cordifonnes, pétiolées, luisantes et d'une couleur verte. Ses fleurs sont petites, d'un blanc verdâtre, disposées en grappes dans les aisselles des feuilles. Les fruits sont bacciformes, rouges, de la grosseur d'un grain de groseille. La racine du Taminier a une saveur âcre et amère; elle passait autrefois pour purgative, et pour résolutive lorsqu'on l'appliquait extérieurement sur les coutusions: aujourd'hui elle est inusitée. (G..N.)

TAMNOPHILUS. OIS. Vieillot a donné ce nom aux Bataras de d'Azara. (AUD.)

TAMNOPHORA. BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Dans son Species Algarum publié en 1899, Agardh a

[page] 30

fondé sous ce nom un genre de la tribu des Floridées, et qui comprend les Fucus corallorhiza, triangularis et Seaforthii de Turner. (G..N.)

TAMONEA. BOT, PHAN. Aublet, dans ses Plantes de la Guiaue, a constitué sous ce nom un genre de la famille des Verbénacées et de la Diandric Monogynie, L., qui a reçu inutilement de Schreber le nom de Ghinia. Voici ses caractères essentiels: calice persistant, à cinq dents subulées; corolle tubuleuse, renflée à sa base, rétrécie à son orifice, ayant son limbe à quatre ou cinq lobes inégaux; deux étamines fertiles, deux plus petites stériles; ovaire libre, surmonté d'un style et d'un stigmate quadrilobé; baie sèche, enveloppée par le calice, renfermant un noyau globuleux à quatre loges monospermes. Le type de ce genre est le Tamonea spicata, Aubl., loc. cit., tab. 268; Tamonea mutica, Swartz; Ghinia mutica, Willd.; Leptocarpus Chamœdrifolius, Link. C'est une Plante herbacée, à racines fibreuses, à tiges glabres, droites, hautes d'un pied et demi, presque tétragones, garnies de feuilles opposées, pétiolées, ovales, crénelées et obtuses. Les fleurs, dont la corolle est fort petite, sont disposées en épis lâches, opposés et axiltaires. Celte Plante croît sur le bord des chemins à Cayenue. Swartz a réuni à ce genre sous le nom de Tamonea spinosa, le Verbena curassavica de Linné, ou Zapania curassavica de Lamarck. Le Tamonea lappulacea de Poiret a été plus convenablement rangé dans le genre Priva. V. ce mot. (G..N.)

TAMPOA. BOT. PHAN. Un Arbre de la Guiane a été décrit fort incomplètement sous ce nom générique par Aublet, dans son ouvrage sur les Plantes de la Guiane, vol. 2, Suppl., p. 35, tab. 388. Ses fruits sont axilaires, disposés en grosses grappes, ayant la forme et la grosseur d une pomme moyenne, à plusieurs côtes lisses, jaunâtres, remplies d'une substance tendre et comme gélatineuse, dans laquelle il y a plusieurs pépins blancs dont l'amande exhale une odeur d'ail. Le calice est composé de cinq petites folioles ovalesaiguËs qui persistent avec le fruit. On ne connaît pis les autres parties de l'organisation florale de cet Arbre qui s'élève à la hauteur de vingt à trente pieds, sur un pouce de diamètre. Il se divise au sommet en branches longues, ramifiées et dirigées dans tous les sens, garnies de feuilles alternes, pétiolées, fermes, ovales, entières, aiguËs, vertes et lisses en dessous. L'écorce, ainsi que les feuilles, répandent un suc épais et jaunâtre lorsqu'on les déchire. Le bois, que les Nègres nomment Bois portugais, est jaunâtre, dur, compacte, et employé pour la construction des bâtimens. Cet Arbre croît à la Guiane, dans les plaines de Caux surmergées pendant la saison pluvieuse. (G..N.)

TAMPOY. BOT. PHAN. Nom sous lequel Camelli a décrit, dans le grand ouvrage de Ray, un Arbre des Philippines qui parait être une Myrtacée, voisine de l'Eugenia Jambos. (G..N.)

TANÆCIUM. BOT. PHAN. Genre de la Didynamie Angiospermie, établi par Swartz (Prodr. Flor. lnd.- Occid., p. 92), et offrant les caractères suivans: calice tubuleux, cylindrique, tronqué, à bords entiers; corolle dont le tube est élargi à sa partie supérieure, le limbe divisé en cinq parties presque égales; quatre étamines didynames presque égales en longueur, plus le rudiment d'une cinquième étamine; ovaire arrondi, surmonté d'un style simple et d'un stigmate bilamellé; baie très-grosse, revêtue d'une écorce fort épaisse, renfermant plusieurs graines éparses dans la pulpe. Ce genre a des rapports avec le Crescentia, dans lequel les auteurs ont placé quelques - unes de ses espèces. Celles-ci sont en petit nombre et indigènes des contrées équinoxiales, principalement des An-

[page] 31

tilles. Les Tanœcium Jaroba et T.parasiticum, Swartz, espèces sur lesquelles le genre a été fondé, sont des Plantes à tiges nombreuses, grimpantes, quelquefois radicantes, garnies de feuilles géminées ou ternées, ovales, épaisses, coriaces, très-entières, glabres et luisantes. Dans la première espèce, les aisselles des feuilles émettent des vrilles par lesquelles la Plante s'accroche aux Arbres voisins. Les fleurs sont latérales et solitaires.

Willdenow a placé dans ce genre le Crescentia pinnata, Jacq., Collect., vol. 3, p. 203, tab. 18, qui est un grand Arbre à feuilles pinnées avec impaire, à fleurs solitaires, latérales, et à fruit bacciforme comme dans les autres Tanœcium. Cette Plante croît dans la Mozambique. (G..N.)

TANAGRA. OIS. (Linné.) Syn. latin de Tangara. V. ce mot. (DR..Z.)

TANAISIE. Tanacetum. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées corymbifères de Jussieu, tribu des Anthémidées de Cassini, et offrant les caractères essentiels suivans: involucre hémisphérique, composé de folioles étroites, nombreuses et imbriquées; réceptacle un peu conique, nu et ponctué; calathide composée de fleurons nombreux, réguliers, ceux de la circonférence femelles, à corolle tubuleuse à trois dents; ceux du centre hermaphrodites, ayant la corolle à cinq segmens; akènes petits, pentagones, obconiques, couronnés par un léger rebord membraneux, à cinq dents. Les Tanaisies sont des Plantes herbacées ou sous - frutescentes, qui croissent dans les contrées voisines de la Méditerranée et dans le Levant. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces, dont la plus remarquable est la TANAISIE COMMUNE, Tanacetum vulgare, L., que l'on rencontre fréquemment dans les terrains pierreux et un peu humides de l'Europe méridionale et tempérée. Cette Plante a un port très-élégant; ses tiges sont droites, rapprochées en touffe, garnies de feuilles vertes, pinnées ou bipinnées, à pinnules sessiles, étroites, incisées, crépues dans une variété. Les fleurs sont d'un beau jaune doré, et forment par leur réunion un large corymbe terminal. Toutes les parties de la Tanaisie, et principalement les feuilles, exhalent une odeur pénétrante, due à la présence d'une huile volatile fort abondante. Elles possèdent à un haut degré des propriétés stimulantes et anthelmintiques. (G..N.)

TANAOS. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Porte-Becs ou Rhynchophores, tribu des Attalabides, institué par Schœnherr, et qu'il place dans la huitième division de ses Curculionides orthocèrcs ou à antennes droites, celle des Ithycérides. La seule espèce connue avait été rangée par Thunberg avec les Apions (Sanguineum), dont, en effet, elle se rapproche beaucoup pour le faciès. Mais le corps est plus allongé, avec les antennes composées de douze articles distincts, et dont le troisième et les suivans jusqu'au huitième inclusivement, sont presque égaux et lenticulaires; les quatre derniers forment une massue ovoïde et pointue. Le museau-trompe est de la longueur de la tête, cylindrique et avancé. Les yeux sont arrondis et peu saillans. Le corselet est presque conique. Les élytres sont allongées, rétrécies vers le bout et recouvrent l'anus. Les pieds sont très-courts, robustes, avec les cuisses épaisses, les jambes presque droites et mutiques. Le pénultième article des tarses est bilobé. Ces caractères tirés de Schœnherr ont été vérifiés sur un iudividu que l'un de nos collaborateurs, Guérin, a eu l'amitié de nous donner. (LAT.)

TANARIUS. BOT. PHAN. La Plante de l'Inde décrite sous ce nom par Rumph, a été placée dans le genre Ricinus par Linné, et réunie, dans ces derniers temps, au nouveau genres Mappa par Adrien De Jussieu. V. MAPPA. (G..N.)

[page] 32

TANCHE, POIS. Sous - genre de Cyprins dont la Tanche vulgaire forme le type. V. CYPRIN. (B.)

TANCHE DORÉE, POIS. Espèce du genre Cyprin. V. ce mot. (B.)

TANCHOR. POIS. (Lacépède.) Syn. de Tanche dorée. V. CYPRIN, (B.)

TANDALE-COTTI. BOT. PHAN. Syn, malabare de Crotalaria juncea. V. CROTALAIRE. (B.)

TANG. POIS. Espèce du genre Muge. V. ce mot. (B.)

TANGARA. Tanagra. OIS. Genre de l'ordre des Granivores. Caractères: bec plus ou moins conique, presque triangulaire à la base et terminé en pointe; mandibule supérieure convexe, un peu échancrée à l'extrémité, l'inférieure droite, un peu renflée vers le milieu; les bords de toutes deux un peu fléchis en dedans; narines placées de chaque côtc du bec, près de sa base, dans une fosse nasale fort petite, arrondies, ouvertes, en partie cachées par les plumes avancées du front; pieds médiocres; quatre doigts: trois devant, l'inter-médiaire de la longueur du tarse, uni à l'externe par la base, l'interne libre; ailes médiocres; la première rémige un peu plus courte que la deuxième et la troisième qui dépassent toutes les autres. Si tous les Tangaras égalaient en richesse, en éclat et en diversité de coulcurs, la plupart des espèces de ce beau genre, aucun autre, bien certainement, n'exciterait à un plus haut degré notre admiration; et, sous ce rapport, ces Oiseaux, avec les Cotingas et les Colibris, peuveut balancer en faveur du Nouveau- Monde, la réputation qu'ont valu aux contrées les plus orientales de l'ancien, les Paradisiers, les Souimangas, les Rolliers, etc., etc. Ils l'emportent sur ces derniers par une douce sociabilité. Ils se tiennent de préférence dans les bosquets et sur la lisière des grands bois, où ils ne s'enfoncent que lorsqu'ils ne trouvent plus ailleurs les petits fruits sucrés, les baies et les insectes dont ils st nourrissent. On a observé que, dans ce cas, ils cessent de se tenir constamment dans les broussailles ou ils passaient les journées eutières quand ils ne quittaient point les jardins, et s'élèvent jusqu'à la sommité des plus grands arbres: ce qui prouve qu'ils n'aiment point les fourrés obscurs qui masquent la retraite des reptiles, pl us sou ven t qu'elles ne servent d'abri aux habitans des airs. Leurs chants sout, en général, dépourvus d'harmonie; quelques espèces seulement expriment, par des sons agréables, le plaisir que leur fait éprouver l'attente de voir bientôt éclore une nouvelle famille à laquelle ils prodigueront, long-temps encore après la naissance, les mêmes soins que réclamait l'extrême jeunesse. Les nids, construits avec beaucoup d'adresse et de solidité par les époux qui y travaillent en commun et avec une constance remarquable, sont hémisphériques, composés en dehors de petites bûchettes el de brins d'herbe entrelacés que garnit intérieurement un matelas de laine ou de duvet. Les femelles y déposent deux et rarement trois œufs elliptiques, d'un blanc assez souvent verdâtre, parsemé de petites taches brunes et quelquefois rougeâtres. On sent que pour des roupes tels que celui-ci, composés e plus de soixante espèces, ri est difficile d'établir des généralités qui' ne soient point sujettes à de grandes modifications: aussi ne les traçonsnous qu'avec hésitation, et seulement pour esquisser les Iraits les plus saillans du genre.

On peut répartir les Tangaras en six sections que l'on caractériserait de la manière suivante:

I. Bec conique, plus court que la téte, aussi large que haut; mandibule supérieure arquée, un peu aiguË: les TANGARAS PROPREMENT -OITS.

II. Bec court, présentant, lorsqu'il est observé verticalement, un élargissement à chaque côté de sa base; queue proportionnellement plus

[page] 33

te que dans les autres sections: les

TANGARAS EUPHONES.

III. Bec conique, gros, bombé, aussi large que haut; dessus de U mandibule supérieure arrondi: les TANGARAS GEOS-BECS.

IV. Bec conique, un peu bombé, une deat saillante sur le côté: les TANGARAS CALLÜRIONS.

V. Bec conique; mandibules inférieures à branches renflées en arrière: les TANGARAS RAMPHOCELES.

VI. Bec conique, légèrement arqué, échancré à la pointe: les TAN- GARAS TACHYPHONES.

Plusieurs méthodistes ont érigé en genres particuliers chacune de ces sections ou divisions. Nous suivrons, dans l'énumération que nous allons faire des principales espèces, Toi dre alphabétique, mais nous ajouterons un chiffre qui indiquera la section à laquelle chacune doit appartenir.

TANGARA AUX AILES VERTES, Tanazra chloroptera, Vieill. Du Brésil. I.

TANGARA ARCHEVEQUE, Tanagra Episcopus, Desm.: Tachyphunus Episcopus, Vieill. Parties supérieures d'un vert olivâtres téte, cou et poitrine d'un gris ardoisé, irisé en violet; croupion et abdomen gris; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre, bordées de vert jaunâtre; petites tectrices alaires d'un jaune doré; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. La femelle est un peu moindre; elle est d'un gris brunâtre avec des reflets verdâtres sur les paities supérieurs; les inférieures sont cendrées, irisées deviaiâtre, les autres nuances sont les mêmes, unis beaucoup moins vives. Uu Brésil et du Pérou. I.

TANGARA A BANDEAU, Tanagra vittata, Temm., Ois. color., pl. 48. Du Brésil. I.

TANGARA BLCU DE LA CAROLINE. V. Gros-Bec bleu.

TANGARA BLEU ET JAUNE, Pyrange cyanïcierus, Vieill. Parties supérieures d'un bleu azuré avec des reflets verdâtres; tête, cou, goree, croupion, tectrices alaires et caudales, reclnces intermédiaires d'un bleu d'azur; rémiges et rectrices noirâtres, bordées de bleu; devant du cou et haut de la poitrine d'un bleu brillant, avec une tache lunuléc, semblable de chaque côté des flancs; parties inférieures jaunâtres; bec noir; pieds jauues. Taille, sept pouces. IV.

TANGARA BLEU A TETE BLANCHE, Tanagra leucocephaia, V ieill. Parties supéiieurcs d'un bleu pâle, faiblement cendré; rémiges et rectrices noires, bordées de meuâtre; fiont, auréole des yeux et tour du bec d'un noir velouté; sommet de la têie d'un blanc bleuâtre, avec quelques plumes rouges en avant; parties inférieures bleuâtres; bec noir; pieds cendrés. Taille, sept pouces. Du Paraguay. I.

TANGARA DU CANADA, Tanagra rubra, Lnth.; Pyranga erylhrometa, Vieill. Plumage d'un beau rouge de feu; ailes et queue d'un noir velouté; bec jauue; pieds bleuâtres. Taille, six pouces. La femelle a les paities supérieures verdâtres, les îémtgcs et les lectrices noires, bordées de verdâtre; le mâle tiès-jeune est couvert d'une livrée à peu près semblable; mais k l'âge d'un an, api es la première mue, il prend la couleur rouge, alors les rémiges et les rectiices sont d'un brun noirâtre, bordées de blanchâtre. V.

Tangara cardinal brun. V. Trou piale brun.

Tangara chlorotique, Tanagra chlorotica, L., Bull'., pl. col. 114, fig. 1; Euphone chlorotique, Desm. Parties supérieures d'un noir violet, brillant; front, moitié du vei tex, poitrine, ventre, côtés du corps et tectrices sub - caudales d'un beau jaune foncé; rémiges noires avec une tache blanche veis le tiers de leur longueur à l'intérieur; rectrices noiies avec une tache blanche aux deux latérales, veis l'extrémité en dedans; bec et pieds noirâtres. La femelle a les teintes brunes au lieu d'être noires et verdâtres où elles sont d'un jaune pur chez les mâles. Taille, quatre pouces. Du Brésil el de la Guiane. II.

Tangara citrin, Tanagra citri-

TOME XIV. 3

[page] 34

nella, Temm., Ois. col., pl. 42, fig. a. Du Brésil. I.

TANGARA DESMAREST, Tanagra Desmaresti, Vieill. Parties supérieures variées de jaune et de noir; front et milieu du devant du cou noirs; sommet de la tête d'un bleu verdâtre; occiput, côtés de la tête, menton et parties inférieures jaunes; rémiges et rectrices noires, bordées de jaune; bec brun; pieds rougeâtres. Taille, quatre pouces. Du Brésil. VI.

TANGARA DIADÈME, Tanagra Diademata, Natterer, Temm., Ois. color., pl. 243. Parties supérieures d'un bleu vif; les inférieures d'une nuance plus foncée; tour du bec d'un noir velouté; nuque couverte d'une belle calotte de plumes blanches que précède une touffe d'autres plumes soyeuses d'un rouge de feu; rémiges noires, bordées de bleu et terminées de brun; rectrices noires, bordées de bleu; bec et pieds d'un gris noirâtre. Taille, six pouces et demi. Du Brésil. II.

TANGARA A ÉPAULETTES BLEUES, Saltator cyanopterus, Vieill. Parties supérieures d'un cendré bleuâtre, les inférieures d'une nuauce plus pâle; petites tectrices alaires d'un bleu azuré très-vif; rémiges et rectrices noires, bordées d'aigue-marine; bec et pieds noirâtres. Taille, six pouces. La femelle est presque généralement d'une nuance brunâtre et crise ou le mâle est bleu. Du Brésil.III.

TANGARA ESCLAVE, Tanagra dominica, Lath., Dulus Palmarum, Vieill., Buff., pl. enl. 156, fig. 2. Parties supérieures brunes, irisées de vert-olive; tectrices alaires, rémiges et rectrices brunâtres, bordées d'olivâtre; parties inférieures blanchâtres, tachetées longitudinalement de brun; bec et pieds couleur de corne. Taille, six pouces. Des Antilles. I.

TANGARA EVÊQUE, Tanagra Episcopus, Lath., Buff., pl. enl. 178, fig. 1 et 2. Plumage d'un gris bleuâtre â reflets verdâtres et violets; dos, croupion et parties inférieures violâtres; petites tectrices alaires d'un blanc bleuâtre, les moyennes nuancées de violet et les grandes ceudrées; rémiges et rectrices noirâtres, bordées de bleu; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. La femelle est presque entièrement d'un cendré olivâtre avec les parties plus ou moins foncées. De Cavenne. I.

TANGARA A FACE ROUGE, Pyranga erythropis, Vieill., Ornith. amer., pl. 20, fig. 1. Parties supérieures noires; cou, croupion, tectrices caudales et parties inférieures d'un jaune verdâtre; grandes tectrices alaires terminées de jaune, les rectrices le sont de blanchâtre; devant de la têle jusqu'au-dessous de l'œil et le menton d'un rouge écarlate; bec jaunâtre; pieds bleus. Taille, six pouces. Du territoire des Osages. IV.

TANGARA FRINGILLOÏDE, Tachyphonus fringilloides, Swains. Parties supérieures d'un gris cendré; tête surmontée de deux huppes rouges; côtés du cou, rémiges et rectrices d'un noir assez pur; parties inférieures blanches; bec et pieds noirâtres. Taille, cinq pouces. Du Brésil. VI.

TANGARA A FRONT JAUNE, Tanagra flavifrons, Lath. Parties supérieures d'un vert-olive; sommet de la tête, occiput et partie de la nuque bleus, avec la base des plumes brune; front jaune; rémiçes et rectrices noires; parties inférieures jaunâtres; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. II.

TANGARA A GORGE NOIRE ET BLANCHE, Saltator atricollis, Vieill. Parties supérieures brunes; une tache noire eu avant de l'œil; gorge et partie du devant du cou noirs, variés de blanchâtre, quelquefois entièrement noirs; parties inférieures blanchâtres, nuan cées de rouge; bec d'un jaune orangé;.pieds noirâtres. Taille, huit pouces. Du Paraguay. III.

TANGARA GRIVERT, Coracias cayennensis, Lath.; Saltator virescens, Vieill., Buff., pl. enl. 616. Parties supérieures d'un vert-olive; un trait blanc sur les côtés de la tête; joues, devant du cou, poitrine et abdomen

[page] 35

d'un gris cendré; gorge blanche, encadrée d'un trait noir; rémiges bordées de verdâtre clair; bec rouge; pieds gris. Taille, neuf pouces. De Cavenne. III.

Tangara Jacarini. V. Gros-Bec JACARINI.

Tangara Jacapa, Tanagra Jacapa, Lath.; Ramphocetus purpureus, Desm. Humage noir à l'exception de la tête, de la gorge et de la poitrine Qui joot d'un rouge pourpré trèswoce, bec noir, avec la base de la mandibule inférieure très-élargie et d'un blanc argentin très-brillant dans l'état de vie; pieds noirs.Taille, six pouces. La femelle a toutes les mandibules noirâtres, tout le plumage bran et dun pourpré terne. De la Guiane. V.

Tangara jaune, Tanagra flava. Parties supérieures d'un brun jaunâtre; sourcils et parties inférieures d'un jaune foncé; tecuices alaires et rémiges brunes, bordées de jaune; bec nouâtre; pieds bruns. Taille, huit pouces. Du Paraguay. III.

TANGARA JAUNE ET NOIR, Pyranga icieromelas, Vieill. Parties supérieures et côtésde la lête noirs; les inférieures jaunes; des raies transversales jaunes et noires sur le milieu de la gorge; bec noirâtre en dessus; pieds d'un brun rougeâtre. Taille, sept pouces. Du Brésil. IV.

TANGARA LANION, Lanio cristatus, Vieill. Plumage noir; sommet de la tète garni d'une huppe rouge; joues et capistrum jaunes; milieu de la gorge roux; petites tectrices subulaires blanches; bec et pieds noirs. Taille, six ponces. Du Brésil. IV.

Tangara nègre, Tanagra cayennensis, Lath., Buff., pl. enl. 114, fig. 3. Plumage noir, faiblement irisé en bleu; une tacheorangée de chaque côté de la poitrine; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. De l'Amérique méridionale. 11.

TANGARA NOIR, Tanagra nigerrima, Lath.; Tachyphonus leucopierus, Vieilli Plumage noir, à l'exception des petites tectrices alaires qui sont blanches; bec et pieds noirs. Taille, six à sept pouces. La femelle a le plumage roux, plus foncé en dessus qu'en dessous. Delà Guiane. VI.

Tangara noir et blanc, Saltator melanoleucus, Vieill. Parties supérieures noires; celte nuance se prolonge par deux échancrures sur la poitrine qui est d'un beau blanc, ainsi que le reste des parties inférieures; bec noir, jaune inférieurenient; pieds noirs. Taille, sept pouces. De U Guiane. 111.

Tangara noir du Brésil. V. Gros-Bec Jacarini.

Tangara Nom et jaune, Tanagra melanictera, La th. Parties supérieures d'un cendré ferrugineux; croupion ioux; sommet de la tête et joues noirs; tectrices alaires striées de blanc; rémiges brunes, bordées de blanchâtre; reetiices brunes, bordées de jaune; parties inféiieures d'un j-iune foncé; bec et pieds livides. Taille, sept pouces. La femelle est d'un vert olive en dessus, d'un jaune blanchâtre en dessous. IV.

Tangara onglet, Tanagra striata, Lath. Parties supérieures noires; tète, dessus du cou, petites et moyennes tectrices alaires d'un bleu azui é, avec l'origine des plumes noire; poitrine el croupion d'un jaune orangé; tectrices caudales d'un noir verdâtre; abdomeu jaune; bec noirâtre, mais blanchâtre en dessous; pieds bruns. Taille, sept pouces. La femelle a les parties supérieures brunes, la téte et les petites tectrices alaires variées de bleu et de blanc, les rémiges et les rectrices noiiâtres, le devant du cou mordoré, les parties inférieures d'un brun clair. Du Paraguay. II.

Tangara organiste, Tanagra musica, Vieill.; Pipra musica, Lath. Sommet de la tête, occiput et dessus du cou bleus, bordés de chaque côté par un trait noir; rémiges el rectrices noires, irisées de bleu; fiont, croupion et parties inférieures jaunes; bec et pieds noirs. Taille, quatre pouces. La femelle a les parties supérieures d'un vert cendré et le dessus du cou d'un bleu grisâtre pâle. Des Antilles. II.

3*

[page] 36

Tangara passe-vert, Tanagra cayana, Lath., Buff., pl. enl. 290, fig. 1 et 291. Parties supérieures vertes; sommet de la tête roux; dessus du cou et croupion d'un jaune doré; côlés de la léle noirs; gorge d'un gris bleuâtre; parties inférieures variées de jaune, de roux et d ardoisé; rémiges et lectrices bordées de vert doré; bec et pieds noirâtres. Taille, quatre pouces et demi. La femelle a les pai lies supérieures d'un vert olive, les iuférieures d'un jaune à reflets verts. De la Guiane. I.

Tangara passe - vert a tête bleue, Tanagra Linnœi. Parties supérieures variées de vert et de jaune; tectrices alaires vertes; rémiges et reclrices latérales brunes, bordées de vert; rectrices intermédiaires vertes; sommet de la tête, occiput, joues, nuque, dessus et côtés du cou d'un bleu violâtre, irisé en vert, avec la base des plumes d'un brun noirâtre; gorge jaune; abdomen d'un jaune doré; le reste des parties inférieures varié de jaune, de mordoré et de vert; bec noirâtre, gris en dessous; pieds gris. Taille, quatre pouces et demi. De la Guiane. I.

Tangara plombé, Saltator cœrulescens, Vieill. Parties supérieures d'un gris de plomb; un trait d'un blanc jaunâtre qui traverse la région de l'œil; croupion et tectrices alaires d'un noir bleuâtre; une tache noire à l'angle du bec; parties iuférieures d'un roux blanchâtre; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces. Du Paraguay. III.

Tangara ponceau, Saltator purpurascens. Parties supérieures d'un rouge de feu foncé, variées de brunâtre; rémiges et rectrices brunes, bordées d'un rouge vineux très-vif; tectrices alaires d'un rouge brun, encadrées de rouge pur; parties inférieures d'un rouge ponceau; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. Du Paraguay. III.

Tangara rouge, Tachyphonus ruber, Vieill. Parties supérieures d'un rouge sombre; sommet de la tête couvert de longues plumes effilées dont celles du centre sont d'un rouge vif; menton et gorge d'un rouge ponceau, qui passe au rouge de rose sur les parties inférieures; flancs d'un rouge obscur; bec et pieds d'un brun rougeâtre. Taille, six pouces. Du Brésil. IV.

Tangara rouge bu Mississipi, Tanagra mississipiensis, Lath.; Pyranga œstiva, Vieill., Buff., pl. enl. 741. Plumage rouge, à l'exception des rémiges qui sont brunes; bec jaunâtre; pieds bleuâtres. Taille, six pouces et demi. La femelle a les parties supérieures d'un jaune brunâtre ou olivâtre; les parties inférieures d'un jaune orangé terne. IV.

Tangara rouge-cap, Tanagra gularis, Lath.; Nemosia gularis, Vieill. Parties supérieures d'un noir brillant; tête et haut de la gorge d'un rouge vif; bas de la gorge d'un pourpre obscur; devant et côlés du cou, poitrine et parties inférieures d'un blancpur; rémiges et reclrices noirâtres; bec brun, orangé en dessous; pieds gris. Taille, six pouces. Du Brésil. I.

Tangara scarlate, Tanagra rubra, Var., Lath.; Ramphocelus coccineus, Vieill. Plumage d'un rouge écarlate très-vif; ailes, queue et jambes d'un noir velouté; bec noirâlre en dessus, blanc en dessous. Taille, sept pouces. La femelle a les parties supérieures vertes, les inférieures d'un vert jaunâtre, les rémiges et les rectrices d'un brun verdâtre. Du Mexique. V.

Tangara septicoiore, Tanazra Tatao, Lalh. Parties supérieures d un noir velouté; tête et petites tectrices alaires vertes; croupion d'un rouge orangé; gorge, cou inférieur et grandes tectrices alaires d'un bleu violet; poitrine et parties inférieures d'un vert d'aigue-marine; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. La femelle a les teintes beaucoup plus ternes. De la Guiane. I.

Tangara silencieux, Tanagra silensy, Lath.; Arremon silense, Vieill. Parties supérieures d'un brun olivâtre; tête noire, ornée sur le sommet d'une bande d'un gris clair;

[page] 37

unc ligne blanche qui part du bec et traverse l'œil; une large bande noire sur la poitrine qui est blanchâtre, ainsi que toutes les parties inférieuies; bec et pieds noiiâlies. Taille, six pouces. De l'Amérique méridionale. III.

Tangara de Süch, Tachyphonus Suchii, Swains. Parties supérieures d'un vert d'olive; une huppe jaune sur le sommet de la tète; scapulaires et tectrices subalaires blanches à leur base j parties inférieures blanchâtres, tirant sur le roux* bec et Sieds noirs. Taille. cinq pouces. Du résil. VI.

Tangara Syacou, Tanagra punctata, Lath., Buff., pl. enl. 133, fig. 1. Parties supérieures d'un vert brillant, bleuâtre, tacheté de brun-noir sous certains aspects; les inférieures de nuances plus pâles et sans taches; rémiges et rectricos noires, bordées de vert; bec noirâtre; pieds bruns. Taille, six pouces. Du Brésil. I.

TANGARA TACHETE, Saltator maculatu, Vieill. Parties supérieures brunes; côtés de la lête variés de brun et de noirâtre; rémiges noirâtres -, tectrices alaires noires, tachetées de blanc; rectrices tachetées de même à rexception des deux intermédiaires; parties inférieures roussâtres, tachetées longitudinalement de brun, sur le devant du cou; bec noiiâtre, bleu en dessous; pieds bruns. Taille, sept pouces. Du Paraguay. 111.

TangabaTangavio, Tanagra bonariensis, Lath.; Tachyphonus bonariensis, Vieill. Plumage d'un noir violet; des reflets verts sur les ailes et la queue; petites tectrices alaires blanches; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces. La femelle a la tête d'un noir azuré, et le reste du plumage d'un brun tacbeté de noir luisant sur le dos. De l'Amérique méridionale. VI.

Tangara a tête bleue, Tanagra cyanocephala, Temra., pl. color. 215, fig. 2. Femelle: parties supérieures noires, avec la plupart des plumes terminées de vert; tête et menton d'un bleu de turquoises; joues et nuque rouges; petites tectrices alaires noires, terminées d'orangé; rémiges et rectrices brunes, bordées de verdâtre; parties inférieures vertes: bec et pieds noirâtres. Taille, quatre pouces. La femelle a la tête et le menton d'un bleu cendré, les joues et la nuque d'un brun rouge, et toutes les teintes en général d'une nuance moins décidée que chez le mâle. DerAmérique méridionale. I.

TANGARA A TETE ET GORGE ROUSSES, Nemosia ruficapilla, Vieill. Parties supérieures d'un vert olive; téte et gorge d'un roux foncé; une tache jaune de chaque côté du cou, sur le croupion et les tectrices sub-caudales; devant du cou et haut de la poitrine d'un jaune foncé; abdomen d'un jaune pâlte, rémiges brunes, bordées de veidâtre; bec noirâtre, jaune en dessous; pieds bruns. Taille, cinq pouces. Du Brésil. 1.

TANGARA A TETE ROUSSE, Saltator rujicapillus, Vieill. Parties supérieures d'un gris bleuâtre; tête, nuque et parties inférieures d'un brun roussâtre; front, lorum et ventre d'un uoir roussâtre; rémiges et rectrices noires, frangées degrisbleuâtre; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. De l'Amérique méridionale. IlL

TANGARA A TETE VERTE, Pyranga chlorocephala, Vieill. Parties supérieures bleuâtres; tête verdâtre; parties inférieures jauues; bec brun; pieds rougeâtres. Taille, six pouces. La femelle a les parties supérieures d'un vert olivâtre et les inférieures d'un jaune verdâtre. De l'Amérique méridionale. IV.

Tangara tricolore, Tanagra tricolor, Lath., Buff., pl. enl. 33, fig. 1. Parties supérieures d un brun noirâtre, avec le bord des rémiges et des reclrices d'un vert brillant; sommet de la téte, nuque et côtés du cou d'un vert jaunâtre doré; front et devant de la gorge noirs; petites tectrices alaires d'un bleu violet; croupion orangé; poitrine et ventre d'un vert bleuâtre; bec noir; pieds gris. Taille, cinq pouces. La femelle a toutes les teintes beaucoup moins

[page] 38

vives et comme recouvertes de poussière. Du Brésil. I.

Tanagra varié, Tanagra velia, Vieill, Motacilla velia, L., Buff., pl. enl. 669, fig. 3. Parties supérieures noires; Front, joues, petites tectrices alaires et caudales, bord des réiniges et des rectrices, gorge, poitrine et flancs d'un bleu irisé; un collier d'un noir velouté; tectrices subalaires blanches; croupion d'un jaune pâle; milieu du ventre et parties inférieures de couleur tnairon; bec et pieds bruns. Taille, cinq pouces. De la Guiane. 1.

TANGARA A VENTRE BLEU, Tanagra cyanouentris, Vieill. Parties supérieures variées de jaune et de noir; sommet de la tête, nuque et menton d'un veit jaunâtre; capistrurn et milieu de la gorge noirs; rémiges et rectrices noiresy bordées de verdâtre; poitrine et ventre d'un bleu qui se nuance de verdâtre; bec noir; pieds rougeâtres. Taille, six pouces. Du Brésil. I.

TANGARA VERDATRE, Vireo virescens, Vieill. Parties supérieures d'un gris olivâlre; sommet de la tête noirâtre; sourcils blancs; une tache grise entre le bec et l'œil: rémigrs et rectrices brunes, bordées de verdâtre; petites tectrices alaires d'un vertolive foncé; parties inférieures grises; orge blanchâtre; lectrices sub-cau- ales jaunâtres; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. De l'Amérique septentrionale. I.

TANGARA VER DEROUX, Tanagra guyanensis, Gmel. Parties supérieures d'un vert olivâtre; sommet de la tête et jones d'un gris cendré; front et trait oculaire d'un roux vif; parties inféiieures d'un vert jaunâtre; gorge et abdomen d'un gris blanchâtre; bec et pieds brunâtres. Taille, six pouces.

TANGARA VERT-OLIVE, Tanagra mugua, Lalh.; Saltalor olivaceus, Vieill., BufF., pl. enl. 206. Parties supérieures d'un vert-olive foncé; un trait blanc entre le bec et l'œil, et plus bas uu autre noir; menton blanc; gorge jaunâtre, avec une ban delette noirâtre; devant du cou el parties inférieures d'un jaune roussâtre; tectrices sub-caudales rousses; bec et pieds bruns. Taille, huit pouces. De la Guiane. III.

TANGARA VERT DU BRESIL, Tanagra virens, Lalh. Parties supérieures vertes; une tache noire sur la joue, une autre un peu plus haut, la gorge de la même nuance; un trait bleu qui pari du bec et descencTsur chaque coté du cou; petites lectrices alaires d'un vert-bleuâtre très-brillant, les moyennes et les grandes, vertes; réiniges et rectrices brunes f bordées de vert, irisé en bleu; devant du cou jaune; parties inférieures d'un vert jaunâtie; bec et pieds bruns. Taille, six pouces. I.

TANGARA VERT ET BLEU, Tanagra chlorocyanca, Vieill. Parties supérieures, côtés de la gorge, du cou, de la poitrine cl du ventre, d'un vert olivâtre; rémiges el rectrices brunes, bordées de verdâtre; parties inférieures d'un bleu pâle; bec et pieds bruns. Taille, cinq pouces. De l'Amérique méridionale. I.

Tangara de Vigors, Tachyphonus Vigorsii Swains. I'lumage d'un noir violâtre; tête ornée d'une huppe rouge rscapulaircs et tectrices sub— alaires blanches; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. Du Brésil. VI. (DR..Z.)

TANGARACA. BOT. PHAN. Pison a décrit sous ce nom des Plantes du Brésil, remarquables par leurs dan— gereuses propriétés, mais trop imparfaitement connues pour qu'on puisse les déterminer. Adanson a employé ce mot Tangaraca comme synonyme à Hamelia de Jacquin et de Linné. (G..N.)

TANGAROU. ois. (Buffon.) Pour Tangara roux. V. TANGARA. (DR..Z.)

TANGAY. Bot. Phan. V. Alagao.

TANGILING. MAM. V. PANGO-LING.

TANGHINIA. BOT. PHAN. Du Petit- Thouars (Gener, Madagasc. p. 10) a établi sous ce nom un genre

[page] 39

de la famille des Apocynées, auquel il a imposé les caractères suivans: calicequinquéfide, étalé; corolle infuodibuliforme, plus longue que le calice, ayant la gorge dilatée, le limbe plan, quinquclobé, à estivatioo torse; cinq étamines dont les anthères sont sessilcs, cordiformes, et insérées sur le tube à l'endroit ou il est élargi; chaque anthère munie infericurnnent de tubercules; ovaire double, portant un seul style, surmonté d un stigmate capité, et porlant deux bourrelets au sommet, renfermés dans les anthères; fruit drupacé, à deux carpelles, ou à un beuf par suite d'avortemeut; ces carpelles sont pyriformes, acuminées, contenant un noyau ligneux, hérissé defilamens; la graine se compose de deux grands cotylédons épais, concaves, sans albumen, et d'un embryon renveisé. Ce genre, d'après on propre auteur, est peut-être fondé sur la même Plante que le Cerbera Manghas, figuré par Gaertner, tab. 123 et 124. Si cette détermination est exacte, le C. Manghna est certainement une Plante mal décrite par les auteurs, et forme un geme absolument distinct du vrai Celbera qui a pour type le C. Thevetia. D'un autre côté, on a indiqué le Tanghiuiia comme congénère de l'Ochrusia de Jussieu. V. ce mot. Quoi qu'il en soit, l'Arbre sur lequel Du Petit-Thouars a fondé son genre, croit à Madagascar oii les habitans lui donnent le nom de Voa-Tanghing. Dans l'Encyclopédie méthodique, Poiret lui a imposé celui de T. veneni fera. Cet Arbre ne manque pas d'élégance; ses rameaux sont dressés, rnis de feuilles ramassées; les urs sont disposées en paniculrs terminales. L amande de son fiuit possède des propriétés excessivement vénéneuses, analogues à celles qui résident dans plusieurs autres Apocynées.Chez les peuples ignorant de Madagascar, on se sert de ces graines comme épreuve judiciaire; si l'accusé résiste au poison, il est innocent; s'il succombe, on regarde son délit comme suffisamment avéré. (G..N.)

TANI. BOT. PHAN. V. BELLEBEGI.

TANIBOUCA. BOT. PHAN. La Plante décrite et figurée par Aublet (Guian., 1, tab. 178) sous le nom de Tanibouca guianensis, a été réunie par la plupart des auteurs modernes au genre Tcrminalia. V. ce mot. Nonobstant celle indication, Sprengel l'a placée dans le genre Gimbernatia de Ruiz et Pavon, qui est le même que le Chunchoa de Jussieu. (G..N.)

TANJOÜG. BOT. PHAN. Syn. de Mimusops à Sumatra. (B.)

TANMANAK. Phibalura. ois. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères: bec très-court, un peu conique, convexe en dessus, dilaté sur les côtés, épais, fort; mandibule supérieure à dos arqué, dchancrée à la pointe; narines placées de chaque côté du bec, à sa hase, dans une très-petite fosse nasale, peu distinctes et couvertes d'une membrane; pieds médiocres; quatre doigts: trois en avant, soudéd à leur base, un en arrière; ailes de médiocre longueur; première et deuxième rémiges dépassant toutes les autres; queue longue, grêle et très - fourchue. Lu genre Tanmanak, institué par Vieillot sur l'inspection d'une seule espèce rapportée du Brésil, ne se tiouve point encore plus nombreux; et, quoique plusieurs observateurs aient entrepris la tâche d'eludier particulièrement les mœurs de cet Oiseau, la difficulté de l'approcher au milieu des forêis presque encore vierges, a rendu leurs tentatives à peu près vaines. On ne connaît même pas la nourriture dont il fait habituellement usage, et l'on n'a pu présumer qu'elle consistait en insectes que par les débris trouvés dans l'estomac du petit nombre d'individus qui ont été tués et prépares pour venir occuper une place méthodique dans les collections d'ornithologie. Temmiuck, jugeant, par la conformation de cot Oiseau, que sa place devait être in

[page] 40

termédiaire de celles des Tangaras et des Manakius, a forgé une dénomination générique qui tient aussi des uns et des autres. Il eût été plus convenable sans doule de respecter celle adoptée par Vieillot, et qui est moins discordante à l'oreille; mais nous avons pensé qu'ayaut adopté la méthode de l'auteur du Manuel d'ornitholoçie, nous ne pourrions dans ce cas-ci nous dispenser d'adopter un nom qu'il a composé à dessein.

Tànmanak A BEC JAUNE, Phibalura flaivirostris, Viei11., Temm., Ois. col., pl. 118. Parties supérieures brunes, rayées transversalement de vert jaunâtre et de noir; sommet de la tête bruu, varié de noir; les plumes de l'occiput longues et susceptibles de se relever en huppe, sont d'un roux doré; cou rayé de brun, de noir et de blanchâtre, les nuances sont plus foncées en dessus; rémiges brunes, les secondaires bordées de verdâtre; rectrices inégales de manièie à rendre la queue très-fourphuc, vertes à l'extérieur, noirâtres intérieurement; menton et haut de la gorge d'un jaune doré; parties inférieures et tectrices caudales rayées de blanc, de noir et de jaune verdâtre; bec jaune; pieds rougeâtres. Taille, sept pouces. (DR..Z.)

TANOS. min. On trouve ce nom appliqué dans Théophraste et dans Pline à îles Pierres verlcs très-volumincuses qu'on trouvait en Perse. Quelques minéralogistes ont cru qu'on pouvait les rapporter à la Chaux fluatée. (AUD.)

TANREC. Centenes. mam. (On écrit aussi Tenrec; l'orthographe que nous adoptons est celle de Buffon.) Genre d'insectivores composé d'un petit nombre d'espèces remarquables par leur corps couvert en totalité ou en partie de soies rudes et à peine flexibles, ou même de véritables piquans, semblables à ceux des Hérissons. Ce genre d'insectivores est, avec le genre

Taupe, celui qui se rapproche le plus par son système dentaire, des Carnassiers proprement dits ou Carnivores. II a quarante dents, savoir: de chaque côté et à chaque mâchoire, trois incisives, une canine et six mâchelièrcs, parmi lesquelles on distingue deux fausses molaires et quatre vraies, dont la couronne présente plusieurs pointes. La têfe des Tanrecs est très-allongée, conique, pointue, terminée par un museau assez fin. Un petit mufle entoure les narines. Les yeux sont assez petits; les oreilles sont arrondies et très-courtes. Le corps, de forme allongée, n'est point terminé par une queue. Les membres, qui sont plantigrades, se terminent par cinq doigts armés d'ongles robustes et propres à tout. Tels sont les caractères de ce genre confondu par les anciens auteurs avec les Hérissons, mais distingué par Cuvier et Geoffroy qui l'ont nommé Setiger, par Illiger qui l'a nommé Centenes; enfin par Lacé- pède qui l'a nommé Tenrecus.

Les espèces de ce genre, au nombre de trois, sont originaires de Madagascar; mais elles se trouvent aussi maintenant aux îles de France et de Mascareigne. Elles se nourrissent d'insectes, et vivent dans des terriers placés dans le voisinage des eaux. Elles passent une portion de l'année dans cct état de sommeil léthargique qu'on a nommé hibernation, parce que c'est toujours dans la saison froide que s'eugourdissent les Animaux de nos contrées, tels que les Hérissons, les Loirs (V. ce mot), etc. On assure au contraire que le phénomène de l'hibernation se produit chez les Tanrecs pendant les plus grandes chaleurs; fait extrêmement curieux et de la plus haute importance pour la physiologie.

Le TANREC soyeux, Centenes setosus; Erinaceus setosus, Gmel., c'est le Tanrec de Buffon, T. xn, pl. 56. Le front, le dessus du col, les épaules, sont couverts de piquans an nelés de noir et de blanc jaunâtre; le dos, les flancs et la croupe, de soies rudes de même couleur, et les joues, les membres et les parties inférieures

[page] 41

du corps, de poils blanchâtres. Une huppe, formée de piquans assez fins, existe vers la nuque. Cette espèce est â peu près de la longueur du Hérisson; mais scs formes sont plus grêles. On sait, et Buffon l'a dit'le Premier, qu'il ne peut se mettre en houle comme ce dernier; ce qui tient an développement moins parfait du muscle peaucier.

Le Tendrac, Buff. T. xn, pl. 57, on Tanbec épineux, Centenes spinosus, Desm., est un peu plus petit que le précédent. Tout le dessus du corps et les flancs sont couverts de piquans blancs à leur base, bruns dans le reste de leur étendue, sauf J extrême pointe qui est quelquefois blanche: la téte, les membres, les parties inférieures du corps, sont couvests de poils d'un blanc roussâtre.

Le Tanrec RAYE, Centenes semispviosus, Desm., a été décrit par Buffon dans le Tome 111 des Supplé- mens. On serait porté à le prendre pour le jeune en livrée de l'une des espèces précédentes, si des observalions faites par Geoffroy sur une mère et ses petits, n'avaient établi sa distinction spécifique. 11 n'a que quatre à cinq pouces de long, et se distingue par trois raies longitudinales d'un blanc jaunâtre sur lin fond noirâtre, et par des poils entremêlés de piquans qui forment vers la nuque une huppe, comme chez le Tanrec soyeux. (IS. G. ST.-H.)

TANROUJOU. BOT. PHAN. V. Hy-MENEE—COURBABIL.

TANTALE. Tantalus. ois. Genre de la seconde famille des Gralles. Caractères: bec très - long, droit, sans fosse nasale, un peu fléchi à la pointe qui est courbée; mandibule supérieure voûtée, avec sa base large et dilatée sur les côtés, sa pointe comprimée et cylindrique; les bords des aeax mandibules sont très-courbés en dedans et tranchans; face nue; narines placées s Ja base duec et à sa surface, fendues longitudinalement dans la substance cornée qui les recouvre par-dessus; pieds très-longs; quatre doigts: trois devant, l'intermédiaire de moitié moins long que le tarse, les latéraux réunis par de larçes mcmbranns découpées; un derrière portant à terre dans toute sa longueur; ongles un peu aplatis, courts, presque obtus; ailes assez longues; première et deuxième rémiges à peu près égales et dépassant toutes les autres. Si l'on Prenait à tâche de faire l'histoire tymologiqne des noms imposés gé- nériquemen! aux Oiseaux, sans doute il serait difficile de déterminer les motifs qui ont pu faire choisir celui de Tantale pour le groupe qui nous occupe. En effet, l'observation n'a trouvé dans les mœurs ou les habitudes de ces Oiseaux rien qui puisse avoir quelques rapports avec le cruel festin donné aux Dieux par le fils de Jupiter el de Plota, ainsi qu'avec le juste châtiment infligé par la colère céleste; à moins cependant qu'il 11'y ait matière à comparer l'immobilité des Tantales sur le bord des eaux, à la position du Roi phrygien au milieu du lac où Mercure le tenait plongé; mais nos Tantales ne sont frappés d'une apparente immobilité que lorsqu'ils sont parfaitement repus; et la victime, condamnée à la faim et à la soif perpétuelles, enfoncée dans le lac jusqu'au menton, ne pouvait ni humer l'eau qui se retirait à son moindre mouvement, ni mordre à la grappe qui lui échap Îtait sans cesse. Les quatre Tantales, es seules espèces connues jusqu'à ce jour, sont des Oiseaux paisibles et tranquilles, qui rendent même defranas services aux habitans des ieux qu'ils fréquentent, en les débarrassant de reptiles extrêmement incommodes par leur féconde multiplication. Ces reptiles joints à quelques poissons, font la nourriture habituelle des Tantales (fui, du reste, sont des Oiseaux stupides auxquels l'approche de l'homme et l'effet de ses armes ne paraissent imposer aucun sentiment de crainte, ni même donner l'envie de fuir. Ils établissent

[page] 42

leur nid tur les arbres élevés: l'aire assez spacieuse, composée de joncs et de bûchettes, liés par un ciment de terre, reçoit deux ou trois wufs verdâtres, poiutillés de brun-noiâtre. Les jeunes restent long-temps au nid ou les parens leur portent la nourriture avec une constauce remarquable. Ces Oiseaux émigrent périodiquement; ils subissent chaque année une mue qui n'apporte qu'une différence momentanée et peu sensible dans leur plumage. On les trouve dans toutes les contrées chaudes et marécageuses des deux continens.

TANTALE D'AMERIQUE, Tantalus loculator, Lath., Buff., pl. enl. 868. Plumage assez généralement blanc; rémiges et rectrices noires, irisées de bleu et de rougeâtre; occiput cl haut du cou garnis de petites plumes brunes, roides et tfElces; téte et cou nus à membrane ridce, calleuse et d'un bleu noiiâtre surtout dans la région des yeux; gorge nue extensible; becd un brun jaunâtre; pieds noirâtres. Taille, trois pieds. La femelle a le cou garni d'un duvet grisâtre; la téte et la gorge seules sont dénudées. Le jeune a la tête et le cou emplumés d'un blanc varié de jaunâtre; le corps noir; le dos, le ventre et la téte d'un gris cendré, fort sujet h varier. Dans FAmérique méridionale, depuis la Caroline jusqu'au Brésil.

Tantale Iris, Tantalus Ibis, Buff., pl. enl. 389. Plumage blanc, à l'exception des tectrices alaires quitirent sur le rose pourpré, et onl de plus une zone d'un pourpre éclatant qui serpente sur l'aile; des rémiges et des rectrices qui sont d'un noir brillant, faiblement irisées en bleuâtre et en rouge; sommet de la tête, joues et devant du cou dénudés en partie, laissant voir la membrane d'un rouge vif; bec jaune; pieds rouges. Taille, quarante-deux pouces. La femelle piesque semblable au mâle, seulement les membranes nues occupent moins d'espace. Le jeune a le plumage en tout ou en partie, suivant son âge, d'un gris cendré.Du Sénégal.

Tantale Jaunohill, Tantalus leucocephalus, Lath. Parties supérieures blanches; rémiges et grandes tectrices alaires noires; partie de la tête nue, couverte d une membrane jaunâtre; une bande transversale noire sur la poitrine; tectrices caudales d'un violet pourpré, mais celte nuance disparaît presque entièrement à l'époque de la mue; bec jaune; pieds lougeâtres. Taille, quarante à quarante - deux pouces. La femelle a les nuances Qui sont complètement noires chez le mâle, d'un brun plus ou moins foncé; le jeune, suivant qu'il se rapproche plus de l'état adulte, est d'un gris brunâtre, varié de blanc. De l'Inde et de Ceylan.

Tantale lacté, Tantalus lacteus, Temin., Ois. color., pl. 352. Taille, trente-six pouces. De Java. (DR..Z.)

TANTALE, min. Ce Métal, dont la découverte est due à Ekcberg, et dont le nom fait allusion à la propriété qui le distingue, d'être insoluble dans les acides, est la base d'un genre minéralogique composé de deux espèces: la Tautalite et l'Yttro— Tantalite. La détermination de ces espèces laisse encore beaucoup à desirer, k raison de la variété des échantillons que l'on en connaît, et de l'imperfection de leuis formes cristallines. Elles sont liées par un caractère commun, celui de donner avec le Borax un verre plus ou moins coloré par le fer, et susceptible de prendre au flamber l'aspect d'un émail.

La TANTALITE. Tantalate de Fer et de Manganèse, nommée aussi Colombite et Tantale oxidé ferro-manaoésilere. C'est une substance d'un run noirâtre, opaque, à poussière d'un noir brunâtre, et quelquefois d'un brun rougeâtre, pesante, ayant un éclat faiblement métalloïde. Ses cristaux, qui sont fort rares, dérivent d'un prisme droit rectangulaire, d'un octaèdre rhomboïdal, dont les

[page] 43

faces s'inclinent deux à deux sous les angles de 145° 8′, 99° 8′ et 91° 12′ (Mobs). Cette détermination ne se rapporte toutefois qu'aux cristaux de Tantalite trouvés eu Bavière. Ceux de Finlande, dont les formes sont moins nettes, pourraient bien avoir pour type un prisme à base oblique, et formeront peut-être un jour une espèce distincte. La Tantalite est susceptible de clivage parallèlement aux laces du prisme rectangulaire. Le clivage parallèle à l'un des pans est assez net; celui qui est dans le sens de la base est le moins distinct. Les faces verticales, situées dans la direction du principal clivage, sont fortement striées parallèlement à l'axe. Sa cassure est généralement inégale ou conchoïde. Sa dureté est supérieure à celle de l'Apatite, et inférieure à celle du Quartz. Sa pesanteur spécifique varie depuis 6 jusqu'à 7, 9. Traitée seule au chalumeau, elle n'éprouve aucune altération; avec le Borax ou le Sel de Phosphore, elle se fond en un verrequi offie la couleur indicative du Fer; avec la Soude, elle donne une fritte verte, ce qui est l'indice de la présence du Manganèse. Les analyses de la Tantalile ne s'accordent point entre elles, et il est difficile d'assigner la véritable composition de la Tantalite. Elles semblent même indiquer au moins deux espèces, savoir: la Tautalite de Kimilo en Finlande, qui serait, d'après Berzelius, un Tantalate simple de Fer et de Manganèse, composé d'Acide tantaliqiie, 81; Bioxide de Manganèse, 10, et B oxide de Fer, 9; et la Tautalite de Bodenmais en Bavière, qui serait un sous-Tantalate.

La Tautalite de Broddbo, en Suède, ne diffère de celle de Kimito, que parce qu elle est mélangée avec queles centimèties de Tantalate de chaux et de Fer, et de Tungstate de Fer et de Manganèse. Celle de Finbo s'en distingue par une proportion d'Oxide d'Etain assez considérable, mais qui paraît variable. On connaît encore une Tanlalite de Haddam, en Connecticut, qui renferme de l'Acide tungstite et se rapproche ainsi de celle de Broddbo. Enfin Ekeberg a décrit anciennement une variété de Tanlalite trouvée à Kimilo, dont la pesanteur spécifique et les propriétés extérieures diffèrent de celles de la Tantalite ordinaire. Il l'en avait distinguée par le nom de Tantalite à poudre couleur de cannelle. Ce n'est, suivant Beizelius, qu'un mélange de Tantalile ordinaire avec une grande quantité de Tantalure de Fer. Sa pesanteur spécifique augmente avec la proportion de Tantalure, et peut aller jusqu'à 7, 94.

Les variétés se réduisent à deux, qui sont:

La Tanlalite cristallisée. Les formes de la Tantalile de Bodenmais représentent le prisme rectangulaire, soit pur, soit modifié légèrement sur ses arêtes et sur ses angles.

La Tantalite massive; en petits nodules ou nids, engagés dans des Roches granitiques.

La Tantalite appartient aux terrains primordiaux cristallisés; elle se rencontre disséminée accidentellement, et toujours en petite quantité dans le Granité graphique ou la Pegmatite, et dans le Micaschiste On la trouve en Finlande à Skoghohle, sur la paroisse de Kimilo et dans le district de Haliko, dans une Peginatiteà Feldspath rougeâtre; à Broddbo el Finbo près de Fahlun en Suède, avec l'Albile, la Topaze pyrophysalite, le Feldspath et le Quartz; dans l'Amérique du nord, à lladdam et à New-London en Connecticut, avec l'Albite au milieu d'un Pegrnatite; à Bodenmais en Bavière, dans un Micaschiste avec le Béryl aigue-mariue, la Cordiérite et l'Urane phosphaté.

L'YTTRO - TANTALITE. Tintalate d'Yttiia, nommée aussi Tantale oxidé yttrifère (Ilaüy), Yltro - Columbite (Phillips), Yltro-Tantale. Sous ce nom on a réuni des substances amorphes dont la composition est encore mal connue, mais qui toutes renferment de l'Yttria combiné avec

[page] 44

l'Oxide de Tantale. Elles sont noires, jaunes ou d'un brun sombre; et la couleur de leur poussière est le griscendré verdâtre. Leur cassure est inégale; leur dureté est supérieure à celle de l'Apatite. Elles sont susceptibles d'être râclées avec le couteau. Soumises à l'action de la chaleur, elles changent de couleur sans se fondre; avec le Borax, elles se dissolvent en un verre iucolore qui peut devenir opaque au flamber. Leur composition est encore mal connue: la proportion de l'Acide tantalique varie de 50 à 60 pour cent. Elles sont fréquemment mêlées de Tungstates.

On distingue trois variétés de couleurs:

1°. L'Yttro-Tantalite noire. Elle présente quelques indices de cristallisation. Elle est opaque et a un éclat demi-métallique. Sa pesanteur spécifique est de 5, 395 (Berzelius). On la trouve disséminée en petits grains dans les Roches granitiques.

2°. L'Yttro-Tantalite jaune. Sans aucune trace de cristallisation. éclat résineux à la surface et vitreux dans la cassure. Pesanteur spécifique, 5, 88 (Ekeberg). Elle se rencontre en petites lames ou en grains au milieu d'un Feldspath.

3°. L'Yttro-Tantalite noir brunâtre. Translucide sur les bords, se présentant, comme la précédente et avec elle, en lamelles ou en grains, ayant un éclat intermédiaire entre le vitreux et le résineux. Ces trois variétés d'Yttro-Tantalite se trouvent disséminées dans des lits de Feldspath et au milieu de la Pegmatite à Ytterhy, et dans les environs de Finbo et de Korarfsberg en Suède. La même substance existe aussi au GroËnland, où elle a pour gangue un Feldspath d'un rouge incarnat. (G. DEL.)

TANTAREVEL. BOT. PHAN. On désigne sous ce nom, aux environs de Montpellier, le Houblon. (aud.)

TANYGLOSSE. Tanyglossa. INS. Genre de l'ordre des Diptères établi par Meigen, et qui correspond à celuique Latreille a nommé Pangonie. V. ce mot. (aud.)

TANYMÈQUE. Tanymecus. INS. Nom donné par Germar à un genre de Coléoptères de la famille des Porte-Becs ou Rhynchophores, adopté par Dejean, Schoenherr, et que celuici place dans la troisième division des Curculionides gonalocères (antennes coudées) et à museau court, celle des Brachydérides, subdivision de ceux dont le corps est oblong, le plus souvent ailé, avec les épaules plus on moins saillantes, en manière d'angle. Parmi les Charansonites à antennes coudées, dont le museautrompe est court, avec ses deux sillons latéraux obliques, les Thylacites, les Herpistiques, les Brachydères, les Eusomes, les Tanymèques, les Promécops et les Sitones, forment un groupe naturel. La plupart des espèces vivent à terre, et sont généralement de couleur grise ou cendrée. Le premier article de leurs antennes s'étend souvent, lorsqu'il est rejeté en arrière, au - delà des yeux, qui sont arrondis. Le museau-trompe est déprimé et en carré plus ou moins long, échancré en devant; le bord inférieur de la cavité gulaire se divise en trois lobes ou festons, dont l'intermédiaire est occupé par un menton arrondi. Les mandibules sont épaisses et arrondies. Le corselet est tronqué aux deux extrémités. Les pates sont presque semblables, ou du moins les deux antérieures diffèrent peu des autres, et les cuisses sont simples. Quelquesuns de ces genres sont aptères; les autres sont ailés, et de ce nombre est celui de Tanymèque. Le corps est oblong, avec la tête et le corselet notablement plus étroits que l'abdomen. Les antennes sont composées de douze articles, dont le premier plus long que la tête, les sept suivans obconiques, et dont les quatre derniers formant une massue ovalaire et pointue; le second est un peu plus long que les suivans. Le museau-trompe est déprimé, carré, presque uni, ou simple-

[page] 45

ment plus élevé, ou plus enfoncé longitudinalement dans son milieu, un peu plus long que large, avec les sillons latéraux courts et arqoés. Le corselet est presque cylindrique, sensiblement plus long que large. L'écusson est petit et triangulaire. L'abdomen forme un carré allonge, rétréci en pointe postérieurement. Les cuisses sont renflées au milieu. Les jambes n'offrent ni dentelures ni épines sensibles.Schœnherr divise ce genre en trois sections, selon que le museau-trompe a une impression longitudinale, que sou milieu offre une ligne élevée, ou que sa surface superieure est égale. La première est encore distinguée des autres, en ce que chaque élytre se termine isolément en pointe, tandis que dans celle-ci les deux éluis se rapprochent pour former ensemble une pointe commune. A la première appartient l'espèce de ce genre la plus commune en France, le TANY-MÈQUE MANTELé, Curculio palleatus, Fabr.; Panzer, Faun. Insect., XIX, tab. 5, son corps est noir, mais couvert de petites écailles épaisses, dont les supérieures noiiâtres, et dont les inférieures et les latérales blanchâtres. v. pour les autres espèces, Schœnherr (Curculion. Disposit. Method.). (LAT.)

TANYPE. Tanypus. INS. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Némocères, tribu des Tipulaires, division des Culiciformes, établi par Meigen, et que nous caractérisons ainst: pales longues, déliées, les deux autérieures plus longues et avancées; yeux grands, échancrés; point d'ocelles ou d'yeux lisses; palpes saillans, filiformes, courbés, de quatre articles (ou de cinq, y compris le tubercule radical), tous simples et sans divisions annulaires; antennes presque filiformes, plus longues que la tête, de quatorze articles, presque tous globuleux, et dont le dernier un peu plus gros; celles des mâles garnis de poils longs et épais, formant un grand panache, avec l'avant-dernier article fort long, cylindrique; celles des femelles simplement garnies de quelques poils, avec le pénultième article semblable aux précédens; ailes étroites, inclinées sur les côtés du corps, velues. Degéer nous a donné l'histoire d'une espèce de ce genre, qu'il range avec les Tipules, et qu'il nomme TIPULE BIGARRÉE, Tipula maculata; c'est, suivant Meigen, le Chironomus monilis de Fabricius (System. antliat.), et la Tipule à pates d'arlequin de Geoffroy. Elle est blanchâtre, avec des taches cendrées sur les ailes, et les pates entrecoupées de noir. La larve est aquatique, a la forme d'un ver long et cylindrique, avec la tête ovalaire, munie de deux petites antennes et de deux petits yeux noirs. Le corps est ensuite divisé en douze segmens, dont le premier plus grand, ayant la forme d'un thorax, et portant en dessous deux pates longues, cylindriques, réunies supérieuiement en une seule tige, et couronnées à leur extrémité par une série de longs crochets mobiles, courbés en dehors et en dessous. L'Animal peut en retirer les extrémités ou les divisions dans la tige commune, et même presque entièrement le tout dans l'intérieur du corps, de manière qu'elles ne paraissent plus au dehors que sous la forme de moignon. Lorsqu'elles sont étendues, soit perpen-diculairement, soit obliquement, elles ressemblent à des béquilles ou à des jambes de bois. Le dernier anmeau du corps offre deux autres pates presque semblables aux précédentes, mais entièrement sépaiées, et point susceptibles, à ce qu'il paraît, de rentrer dans le corps. La larve s'en sert à peu près comme les chenilles arpenteuses, en courbant alors le derrière en dessous; mais ces organes restent toujours roides. Quatre petites lames triangulaires, très-transparentes, sont placées immédiatement au - dessus de ces deux pates postérieures. Vers le dos sont deux petits corps cylindriques, perpendiculaires, terminés chacun par une

[page] 46

aigrette de longs poils, et que l'on doit considérer comme des tubes respiratoires, puisque deux corps de trachées y aboutissent.

Au rapport de Benoît - Frédéric Fries, auteur d'une Monographie des Tanypes de Suède, les larves de ces Diptères diffèrent de celles des Chironomes, dont elles se rapprochent d'ailleurs beaucoup par l'existence de ces deux organes. La nymphe ressemble en général à celle des Tipulaires aquatiques, et particulièrement des Tipulaires culiciformes. Son corps est plié en double. La tête est arrondie et pourvue de deux yeux ovales. Le thorax, gros et comme bossu, offie en dessus deux pièces ovales, terminées en une pointe transparente, élevées perpendiculairement, représentant deux sortes d'oreilles, et de chaque côté une grande lame ovale renfenmant les ailes. L'abdomen est cout bé en dessous, allongé, divisé en huit anneaux, et terminé par deux pointes roides, allongées, coniques, formant une sorte de petite queue, et par des aigrettes de longs poils. Ces pièces, ainsi que les deux espèces d'ailerons de la partie supérieure du thorax, sont probablement des organes respiratoires. Cette nymphe se tient toujours perpendiculairement dans l'eau, le plus souvent dans son milieu et fixée à quelque Plante; elle vient aussi quelquefois à sa surface. La tête est toujours en haut, et l'abdomen en bas et courbé. Lorsqu'elle veut changer de place ou nager, elle redresse cette dernière partie du corps et bat le liquide qu'elle habite par coups réitérés. L'auteur de la Monographie précitée l'a enrichie de quelques nouveaux détails historiques, et en mentionne douze espèces. V. cet ouvrage, Meigen et Macquart(Diptères du nord de la France). (lat.)

TANYPÈZE. Tanypeza. INS. Genre de Diptères institué par Fallen, adopté par Meigen, qui le range dans la famille des Muscides et qu'il signale ainsi: antennes couchées surla face, rapprochées, de trois articles, dont le dernier oblong, comprimé, avec une soie dorsale, nue, insérée à sa base; hypostome un peu incliné, plan, nu; yeux oblongs, écartés; front étroit, nu; abdomen allongé, de six anneaux; ailes couchées, parallèles, avec la quatrième nervure longitudinale recourbée. Meigen ne cite qu'une seule espèce, le TANYPÈZE LONGIMANE, Tanypeza lungimana. La soie des antennes y est représentée avec des poils, ce qui ne s'accorde pas avec la description. La figure qu'il donne de la trompe, des palpes, et de l'Animal entier, nous fait soupçonner que ce genre n'appartient point à cette famille, et qu'il se rapproche bien plus de celle des Dolichopodes. V. pour plus de détails, le même article dans l'Encyclopédie méthodique. (LAT.)

TANYRHYNCHIDES. ins. Nom donné par Schœnherr à sa neuvième division des Gurculionides gonatocères et à museau-trompe court, ou brachyrhynques, et quil distingue des autres de la même section par les caractères suivans: rostre (museau-trompe) perpendiculaire, allongé, presque linéaire; pédoncule (scapus) des antennes prolongé au-delà des yeux. Cette division comprend les genres Tanyrhynchus et Miorhinus. (lat.)

TANYRHYNQUE. Tanyrhynchus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Rhynchophores ou Porte-Becs, tribu des Charansonites, établi par Schœnherr, et qu'il range dans sa division des Tanyrhbynchides. V. ce mot. Ce genre, formé sur une seule espèce, Tanyrhynchus terranus, et propre au cap de Bonne-Espérance, paraît se rapprocher des Otio-rhynques (ancienuement Pachygastres) et autres genres analogues, mais en différer par le museau - trompe une fois plus long que la tête, presque filiforme, linéaire et arque. Ses deux sillons ordinaires sont supérieurs, presque droits et s'étendant dans toute sa longueur jusqu'aux

[page] 47

yeux. Les antennes sont très-grêles, longues, composées de douze articles, dont le premier ou le pédoncule acapus) s'étendant au-delà des yeux, et reuflé en massue à son extrémité; les suivans sont allongés, presque obeoniques, et se raccourcissent graduellement; les quatre derniers forment une massue ovale et allongée. Les yeux sont oblongs et déprimés. Le corselet est transversal, arrondi latéralement, et légèrement lobé derrière les yeux. Les ailes manquent. L'écusson est à peine distinct. Les étuis réunis sont trois fois plus longs que le corselet, forment un ovoïde-oblong, et sont un peu écbancrés en dedans à leur base. Les pieds sont robustes, avec les cuisses en massue; les antérieures sont un peu dentées; les jambes sont mutiques. (lat.)

TANYSPHYRE. Tanysphyrus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Porte-Becs ou Rhynchophores, tribu des Charansonites, établi par Germar, et que Schœnherr place dans sa division des Mulytides, la cinquième de ses Brachyrhynques, ordre des Curculionides gonatocères. Dans notre article RHYNCHOPHORES de ce Dictionnaire, nous l'avons fort éloigné des genres qui l'avoisinent dans cette méthode, et nous avons pensé que, dans un ordre naturel, fl devait être associé aux Rhynché-nides. Le corps est court, presque ovoïde et ailé, avec le museau-trompe fort, presque aussi long que la tête et le corselet, cylindrique, arqué; les yeux oblongs et point saillans; le corselet à peu près isométrique, tronqué aux deux bouts, arrondi sur les côtés et un peu plus étroit en devant; l'écusson peu sensible; l'abdomen ovoïdo-carré, recouvert entièrement en dessus par les élytres; les pates fortes, avec les cuisses en massue, et les jambes terminées par un fort crochet. Mais ce qui distingue ce genre, ainsi que ceux de Bracho-nyx et d'Anoplus des autres Rhyn-ehénides, c'est que les tarses sont fort courts, larges, aplatis, et que ledernier article est embrassé en ma-jeure partie par les deux lobes de l'article précédent; le dessous est tout garni d'un duvet soyeux. Les antennes sont composées de douze articles, dont le premier, le plus long de tous, atteint presque les yeux;le second obeonique, épais, plus grand que les suivans; ceux-ci petits et serrés, et dont le huitième forme avec les derniers une massue épaisse, presque globuleuse. Ce genre a pour type le Rhynchœnus Lemnœ de Fabricius, Insecte ayant à peine une ligne de long, noirâtre, obscur, ponctué, avec les élytres assez fortementstriées; elles offrent, dans certains individus, quelques taches grisâtres; ses côtés, ceux du corselet et du dessous du corps, sont de cette couleur, qui est formée par de petites écailles, mais s'obliléiant. Cette espèce vit sur la Lentille d'eau. Outre l'Allemagne, la Suède, elle habite les environs de Paris. Nous l'avons reçue aussi de Rouen, d'où elle nous a été envoyée par Lebas, entomologiste des plus zélés et des plus habiles à découvrir les plus petites espèces. (LAT.)

TANYSTOMES. Tanystoma. ins. Famille del'ordre des Diptères, ayant pour caractères: trompe saillante; palpes insérés près de la cavité orale, découveits; suçoir de quatre soies; antennes de trois ou deux articles, dont le dernier, non compris le stylet ou la soie, sans divisions; larve changeant de peau pour passer à l'état de nymphe. Ce dernier caractère, le nombre des pièces du suçoir et la forme du dernier article des antennes, distinguent cette famille de celles de quelques autres du même ordre, dont la tiompe est en totalité ou en grande partie saillante, et auxquelles la dénomination de Tanystomes (bouche étendue) pourrait rigoureusement être appliquée. Elle se compose des genres Asilus, Empis et Bombylius de Linné, et des suivans de Fabricius: Anthrax, Cylherea, Bibio, Leptis, Aiherix et Doitchopus. La plupart de ces genres for-

[page] 48

mant autant de tribus ou de petites familles particulières, la coupe des Tanystomes peut être considérée comme une grande section de l'ordre des Diptères. Leurs larves ont la figure de vers allongés, presque cylindriques, sans pâtes; la tête armée de crochets ou d'appendices réiractiles, dont elles se servent pour ronger ou sucer les matières qui leur servent d'alimens. Elles changent de peau lorsqu'elles veulent se métamorphoser. Les nymphes sont nues, et offrent extérieurement les organes locomoteurs et les antennes de l'Insecte parfait, qui sort de sa dépouille par une fente dorsale de la peau.

La plupart des Tanystomes, tels que les Asiliques, les Empides, les Thérèves, les Leptides et les Dolichopodes, font leur proie de divers Insectes; quelques-uns, tels que les premiers, les saisissent avec leurs pales et s'envolent avec eux. Certains Asiles s'emparent même de gros Bourdons et de Coléoptères de moyenne taille. Leurs larves, à l'exception de celles des Leptides, paraissent avoir des habitudes différentes; on les trouve dans la terre. Les autres Tanystomes, comme les Bombilles, les Anthrax, etc., qui, en étnt parfait, vivent du suc des fleurs, ou du moins ne montrent point alors le même instinct carnassier, sont carnassières sous la forme de larves. Nousavons souvent rencontré la dépouille de leurs nymphes dans les nids de quelques Apiaires solitaires, ce qui nous fait présumer que ces larves sont parasites. Les organes sexuels des mâles de ces Insectes sont ordinairement saillans, et font paraître leur abdomen terminé en massue ou par un bourrelet.

Nous partagerons cette famille en deux coupes principales. Dans la première, la trompe, toujours entièrement ou presque entièrement saillante, se présente sous la forme d'un tube ou d'un siphon plus ou moins long, tantôt cylindrique ou conique, tantôt filiforme ou sétacc; la gaîne est de consistance assez solide; les deux lèvres du bout se confondent avec elles, ou ne forment qu'un empâtement peu volumineux comparativement à son étendue. Les palpes sont petits. Le dernier article des antennes offre souvent un stylet articulé. Les larves ont une tête écailleuse, et qui dès-lors ne change point de forme.

Une première subdivision com-prendra ceux qui sont éminemment carnassiers, dont le corps est oblong, avec le thorax rétréci en devant, l'abdomen tantôt conique ou cylindrique, tantôt ovalaire et rétréci à sa base, et les ailes croisées. Les antennes sont toujours rapprochées. La trompe est généralement courte, cylindrique ou conique. Ici vient la tribu des Asiliques et celle des Hybotides et des Empides.

La seconde subdivision nous présentera des Tanystomes à formes proportionnellement plus courtes et plus larges, et dont le port se rapproche de celui de nos Mouches ordinaires. La tête est exactement appliquée contre le thorax; les ailes sont écartées; l'abdomen des uns est déprimé, triangulaire ou presque carré; celui des autres est renflé, vésiculeux; la trompe est souvent fort longue et menue. Trois autres tribus, les Vésiculeux, les Bombyliers et les Anthraciens, composent cette subdivision.

Les derniers Tanystomes, ceux de notre seconde division, ont une trompe membraneuse, dont la tige est tiès-courte et point ou peu saillante au-delà de la cavité orale, et se termine par deux grandes lèvres, toujours à découvert et souvent relevées ou ascendantes. Les palpes sont plus grands que dans la division, précédente. Le dernier article des antennes est le plus souvent tantôt ovoïde ou globuleux, tantôt en forme de palette. Il porte généralement une soie assez longue. Les pieds sont presque toujours longs et menus. Les larves ont une tête molle et de forme variable.

[page] 49

Nous partagerons aussi en deux celle seconde division générale. Les uns ont les ailes écartées et dont les nervures forment plusieurs cellules complètes, ainsi que dans presque tons les Tanystomes précédens. Le dernier article des antennes est ovoï-do-conique ou presque semi-globuleux et transversal. Ces Tanystomes composeront la tribu des Leptides. Dans les autres et derniers, les ailes sont couchées sur le corps et n'of fremau plus que deux cellules completes ou fermées, ainsi que celles des Muscides. Les antennes se ter-minent aussi par une palette.

Ceux dont le corps est comprimé latéralement, avec la tête triangulaire, un peu avancée en manière de museau, les palpes plats et couchés sur la trompe, l'abdomen courbé en dessous, et les pates longues, dé-liées, garnies de petites épines, forment la tribu des Dolichopodes.

Ceux dont le corps est déprimé, avec la tête arrondie, presque entièrement occupée dans les yeux, du moins dans les màles; les palpes relevés, filiformes ou en massue; les pieds courts ou peu allongés, sans épines, et dont les postérieurs ont souvent les tarses larges et aplatis, composeront une dernière tribu, celle des Céphalopsides, et qui comprendra les genres Callomyie, Pla-tpèxe, Pipuncule et Scénopine.

TAON. Tabanus. ins. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Ta-baniens, embrassant dans la Méthode de Linné celte famille, mais ne comprenant aujourd'hui que les espèces dont les caractères sont: trompe guère plus longue que la tête, membraneuse, terminée par deux grandes lèvres; palpes grands, avancés, renflés à leur extrémité dans les mâles, subulés dans les femelles; antennes de la longueur environ de la tête, dont le dernier article taillé en croissant, terminé en alêne, divisé en cinq anneaux, dont le premier tiè-grand, avec une dent supérieure; point d'yeux lisses. Ayant exposé à l'article TABANIENS ce que l'histoire de ces Insectes, et particulièrement des Taons, nous offre de plus intéressant, nous nous contenterons ici de mentionner quelques-unes des espèces principales:

TAON ALBIPÈDE, Tabanus albipes, Fabr., l'un des plus grands du genre; d'un noir foncé, avec le thorax et la base de l'abdomen couverts d'un duvet grisâtre; jambes blanches. Il est rare aux environs de Paris.

TAON DES BOEUFS, Tabanus Bovinus, L., l'un des plus grands encore; brun en dessus; segmens de l'abdomen bordés postérieurement en dessus de gris roussâtre, avec une tache triangulaire et grisâtre au milieu; jambes d'un jaunâtre pâle; yeux verts; ailes ayant des nervures d'un brun roussâtre.

TAON AUTOMNAL, Tabanus auturnnalis, L., noirâtre; des raies cendrées et longitudinales sur le thorax; dessus de l'abdomen noir, avec trois rangées longitudinales de taches blanchâtres, celles de la rangée du milieu triangulaires; les autres ou les latérales plus larges, échangées, en forme de demi - équerre; jambes blanchâtres.

TAON MARROCAIN, Tabanus marrocanus, Fabr., grand, noir, avec des taches d'un jaune doré sur l'abdomen. En Barbarie et en Portugal. Au rapport du professeur Desfontaines, les Chameaux sont quelquefois tout couverts de ces Insectes.(LAT.)

TAÛNABO. BOT. PHAN. (Aublet.) Syn. de Ternstrœmia. V. ce mot.

TAONIENS. INS. V. TABANIENS.

TAPAYE. REPT. SAUR. Espèce du genre Agame devenu type d'un sous-genre qui a conservé son nom. V. Agame. (B)

TAPE-BOIS. OIS. Syn. vulgaire de la Sittelle. V. ce mot. (dr..z.)

TAPEINE. Tapeina. ins. Lepelletier et Serville ont ainsi désigné, dans le Dictionnaire des Insectes de l'Encyclopédie méthodique, un genre

[page] 50

de Coléoptères de la famille des Longicornes, composé des Lamies à corps aplati, et dont les mâles oot leurs antennes insérées chacune à la partie postérieure d'un long appendice naissant des rebords latéraux du front, et s'étendant transversalement en ligne droite de manière à couvrir les yeux; elles sont formées, dans les deux sexes, de onze articles. Ils en décrivent quatre espèces, toutes du Brésil, et qui leur ont paru être inédites. (LAT.)

TAPEINIA. BOT. PHAN. (Jussieu.) Syn. de Witsenia. V. ce mot. (G..N.)

TAPETI. MAM. Espèce du genre Lièvre. (B.)

TAPHIEN. Taphozous. MAM. Genre établi par Geoffroy Saint-Hilaire dans la famille des .Chauve-Souris, et qui sera traité au mot VESPERTILLON. (LESS.)

TAPHRIE. Taphria. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, section des Simplicimanes dans notre méthode, tribu des Féroniens dans celle de Dejean, et distingué des autres genres de cette division par les caractères suivans: les trois premiers articles des deux tarses antérieurs dilatés dans les mâles; crochets de tous dentelés; dent du milieu de l'é-chancrure du menton bifidej palpes maxillaires filiformes; les labiaux terminés en massue obconique; corselet orbiculaire. La dénomination de ce genre, quoique ses caractères n'eussent pas été publiés par Bonelli, créateur de cette coupe, s'est tellement répandue par ses relations.avec divers entomologistes, qu'elle a prévalu sur celle de Synuchus que lui a donnée Gyllenhal. La seule espèce connue est le Carabus vivalis d'Illieer ou l'Agotmm vivale de Sturm. Elle est longue de trois à quatre lignes, d'un brun très-foncé ou presque noire, avec les auteunes el les pales fauves. Les élytres ont des stries simples dont les plus internes, plus marquées, et offrant chacune deux ou trois pointes eufoncées. On la trouve dans les bois et les forêts, sous les pierres et sous les feuilles. Elle est rare aux environs de Paris. (LAT.)

TAPHRINA. BOT. CRYPT. (Mucédinées.) Fries avait donné d'abord à ce genre le nom de Taphria que porte déjà un genre d'insectes, et qu il a légèrement modifié par cette raison; il ne renferme qu'une seule espèce décrite d'adord sous le nom d'Erineum aureurn, el qui croît sur les feuilles de divers Peupliers. Il diffère des vraies Erineum par ses filamens renflés et presque vésiculaires, arrondis, continus, réunis en groupes serrés, d'un aspect soyeux. Cette petite Cryptogame, qui forme des taches d'un jaune d'or, est fréquente sur les feuilles des Peupliers et surtout du Tremble. (AD. B.)

TAPHRODÈRE. Taphroderes. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Rhyuchophores, tribu des Brenthides, établi par Schœnherr, et qui, d'après les caractères qu'il lui donne, différerait plus particulièrement de celui de Brente, à raison des fossettes latérales de son corselet et de son abdomen dont les premières recevraient les cuisses des deux parties antérieures, et les deux autres les cuisses intermédiaires, ainsi que par la briéveté des jambes, et les taises dépourvus de pelotes. La tête est très - allongée, plus étroite en devant, et portée sur un cou distinct; les élytres sont tronquées obliquement et eu dedans à leur extrémité. Le Brentus foveatus de Fabricius entre dans ce genre. Schœnherr cite une autre espèce qu'il nomme brevipes. (LAT.)

TAPI A. BOT. PHAN. Espèce de Cratœva. V. CRATEVIER. (G..N.)

TAPIAI. INS. Suivant Latreille, on a donné ce nom dans l'Amérique méridionale à une espèce de Fourmi. (AUD.)

TAPIER. BOT. PHAN. On a ainsi fiaucisé dans certains Dictionnaires le nom du genre Cratœva, dont une

[page] 51

espèce porte le nom de Tapia. V. CRATÉVIER. (G..N.)

* TAPINA. BOT. PHAN. Martius (Généra et Spec. Plant. Brasil., 3, p. 59) a créé sous ce nom uo nou-veau genre qui appartient à la famille des Gesnériées de Richard et à la Didynamie Angiospermie, L. Il l'a ainsi caiactérisé: calice libre, profondement découpé en cinq segmens inégaux; corolle infundibuliforme, un peu rîngente, bossue à la base et dans la partie postérieure; le tube fort renrfé antérieurement, la gorge étranglée, le limbe dressé, à deux lèvres dont la supérieure est bilobée, l'inférieure trilobée quatre étamines didynames avec le rudiment d'une cinquième; anthères cohérentes; disque annulaire hypogyne, tuméfié postérieurement en une glande; capsule ovée, coriace, uniloculaire, bivalve, à deux placentas pariétaux, bilamellés, portant des graines nom-breuses et obliques. Deux espèces reulement constituent ce genre; l'une d'elles, Tapina barbata, Mart., loc. cit., lab. 225, fig. 1, a déjà été mentionnée par Nées d'Esenbeck et Martius, dans le onzième volume des Actes de Bonn. sous le nom de Gesneria barbara; l'autre espèce, Tapina pusilla, Mart., loc. cit., tan. 225, fig. 2, est entièrement nouvelle. Ces Plantes croissent dans les lieux ombragés et fourrés des forêts vierges du Brésil oriental. Leurs tiges sont simples ou rameuses, naissant d'une tubérosité souterraine; ainsi que tout le reste de la Plante, elles sont molles et charnues; leurs feuilles sont pétiolées, opposées, mais quelquefois devenant un peu alternes et éloignées par suite d'un dérangement dans l'opposition des feuilles qui forment chaque paire. Les fleurs, dont la corolle est blanche, sont solitaires ou rarement géminées, portées sur des pédoncules axillaires. (G..N.)

TAPIIVIA. BOT. CRYPT. V. AGARIC.

TAP1NOTE. Tapinotus. INS. Genre de Coléoptères de la femille des Rhynchophores, tribu des Charansonites, fondé par Schœnherr qui l'a placé dans sa division des Cryptorhynchides, ordre des Curculionides Gonatocères, légion des Mécorbynques. Ainsi que dans les autres Cryptorhynchides, la poitrine offre un silon, mais peu prononcé et court; les yeux sont latéraux, presque ronds et peu saillans; le museau-trompe est tort, cylindrique el arqué. Les antennes n'offrent que onze articles dont les quatre derniers forment une massue ovale et pointue; le premier et ensuite les trois suivans sont les plus longs de tous; le corselet semble être un peu plus long que large; il est presque coniaue, rétréci eu devant, bisinué à sa base, avec les angles antérieurs un peu avancés en manière de petits lobes; l'écusson est à peine sensible; les élytres forment un carré long, aplati dorsalement et ne recouvrant point l'anus; les pates sont assez longues, presque égales; les antérieures sont distantes aes autres, avec les cuisses eu massue et dentées; les jambes sont droites et mutiques à leur extiémité. Ce genre a été établi sur une seule espèce que Schœnherr nomme Erhippiger, et qu'il dit être de l'Europe tempérée. (LAT.)

TAPIOKA. BOT. PHAN. Fécule blanche obtenue de la racine de Jatropha ou Janipha Manihot, Plante qui fournit en outre la farine de Cassave. V. ce mot. Le Tapioka ne diffère de celle-ci que par un plus grand degré de pureté, car In Cas save est un mélange d'amidon, de fibres végétales et de matière extractive, tandis que le Tapioka est de l'amidon parfaitement purifié, surtout après qu'on lui a fait subir plusieurs lavages. Cette fécule se rassemble sous orme de grains durs, brillans, assez gros, sans odeur, d'une saveur qui se rapproche de celle de la fève, et ayant beaucoup de ressemblance avec le sagou extrait de la moelle des Palmiers; aussi lui donne-t-on, dans le commerce, le nom de sagou blanc. De même que toutes les autres substances féculentes, le Tapioka est

4*

[page] 52

nourrissant, el sert à préparer des potages et des bouillies convenables aux convalescens. (G..N.)

TAPIR. Tapirus. MAM. Genre de Pachydermes, de la tribu des Tridactyles, créé par Brisson, admis par tous les zoologistes, et avant pour caractères: molaires préntant à leur couronne, avant d'étre usées, deux collines transverses et rectili-gues; nez terminé en une petite trompe mobile en tous les sens, mais non terminée par un organe de tact comme celle de l'Eléphant; cou assez long; peau assez épaisse et recouverte de poils ras; deux mamelles inguinales. Six incisives en haut et six en bas; quatre canines et quatorze molaires en haut et douze en bas.

Long-temps on a cru ce genre particulier seulement à l'Amérique. Les riches et belles découvertes de Diard et Duvaucel ont prouvé qu'il existe aussi en Asie.

§ 1. Tapirs vivant.

Le TAPIR d'AMERIQUE, Tapirus americanus, Gmel., Desm., 645. La synonymie du Tapir est très-élendue. Cet Animal a en effet été mentionné dans beaucoup d'écrits: c'est le Maipouri de Barrère, le Tapürète Marc-graaff, le Mborebi d'Azara, l' Anta des Espagnols, et le Tapir de Buffon. LeTapir a la tête assez grosse, très-relevée sur l'occiput; les yeux très-petits; le museau est terminé par une petite trompe mobile dans lous les sens, et presque entièrement musculaire; le corps est gros; la queue très-courte et en forme de tronçon; les poils sont courts, serrés et lisses, d'un brun ou brun fauve plus ou moins foncé. Le mâle a sur le cou une sorte de petite crinière. Le Tapir vit solitaire dans les profondes forêts et les savanes du Nouveau-Monde; son naturel est doux et timide, et il s'apprivoise aisément: il vit de fruits et d nerbes tendres, et se trouve dans toute l'Amérique méridionale.

Le TAPIR PINCHAQUE, Tapirus Pinchaque, Roulin, Ann. nat., 1829. Occiput aplati; nuque ronde; corps couvert d'un poil épais, brun noirâtre; une place nue sur les fesses; une raie blanche à l'angle de la bouche. Sauelette différant beaucoup de l'espèce ordinaire. N'habite que les sommités des montagnes, tandis que l'espèce précédente vit dans les plaines.

Le TAPIR DE L'INDE, Tapirus indicus, F. Cuv.; le Maïba, Desm., 646; Tapirus malayanus, Raffles. Cette espèce, nouvellement découverte par Diard, a le corps gros et trapu; sa trompe a de sept à nuit pouces; son pelage est composé de poils courts et ras, de couleur d'un blanc sale, tandis que la tête jusqu'aux épaules, les jambes et la queue sont d'une couleur noire foncée; le mâle n'a point de crinière sur le cou. Ce Tapir, figuré par F. Cuvier, est très-com-mundans les forêts de Sumatra et de la presqu'île de Malak. D'après une figure du des Chinois, un Anglais a cru reconnaître un Tapir qu'il a fait graver dans l'Asiatic Journal. Tout porte à croire que c'esl un Animal fantastique ou composé de quelques traits de l'Eléphaut, du Tigre, etc.; cependant on en a fait le Tapirus sinensis qui n'est rien moins qu'authentique.

§ 2. Tapirs fossiles.

TAPIR GIGANTESQUE, Tapirus giganieus, Cuvier, Desm., 647. Ce Tapir avait la taille des plus grands Elephans; ses molaires présentent des collines droites et non saillantes à leur extrémité, et de nombreuses crénelures sillounent l'arête de ces collines dans les germes des dents; on ne counaît point d'os fossiles de cette espèce, autres que les dents qu'on a trouvées dans les terrains meubles en plusieurs lieux de la France.

TAPIR MASTODONTOÏDE, Tapirus mastodontoides, Harlan, Fauneamér. D'un tiers moins grand que le Tapirus giganteus, et bien supérieur au Tapir d'Amérique vivant. Les molaires, lorsque leur couronne est

[page] 53

ée, présentent des disques approchant de ceux du Mastodon giganteum. Il a été trouvé dans le Kentucky: on doit regarder cette espèce comme un vrai Mastodonte et non on Tapir. (LESS.)

TAPIRé. OIS. Surnom que l'on donne aux Perroquets qui, par maladie ou par un accident quelconque, ont la couleur qui forme naturellement le fond du plumage parsemé de teintes variées. (DR..Z.)

TAPIRIER. Tapiria. BOT. PHAN. Ce genre, établi par Aublet (Guian., 1, p. 370, tab. 188) appartient à la Décandrie Pentagynie, L., et a été placé à la suite de la famille des Térébinthacées. Cette place n'est pas définitive, car, d'après le sentiment de Kunth, on doit exclure ce genre des Térébinthacées. Necker et Schreberont inutilement substitué au nom imposé par Aublet ceux de Salabcrria et de Joncquetia. Voici les caractères essentiels de ce genre: calice divisé profondément en cinq segmens égaux, presque arrondis et caducs; cinq pétales insérés sur un disque hypogyne? proéminent; dix étamines insérées au même endroit; cinq stigmates sessiles et obtus; capsule marquée de cinq sillons, à cinq valves et à cinq graines munies d'arille, ou plutôt capsule composée de cinq carpelles monospermes.

Le TAPIBIER DE LA GUIANE, Tapiria guianensis, Aubl., loc. cit.; Joncquetia paniculata, Willd., est un Arbre trèsélevé, divisé supérieurement en branches nombreuses et étalées qui forment une cime touffue. Les feuilles sont pétiolées, ailées, à deux ou trois paires de folioles glabres, entières, acuminées, terminées par une impaire. Les fleurs sont petites, disposées enjpanicules axillaires et terminales. Cet Arbre croït dans les forêts de Sinemari et de la Terre de Caux, à la Guiane. (g..n.)

TAPIROSTHERIUM. MAM. FOSS. Bhiaville a proposé ce nom pour un genre de Mammifères fossiles que Cuvier désigne sous celui de Lophiodon. (AUD.)

TAPIS. Tapes, MOLL. Schumacher, dans son Traité de Conchyliologie, a donné ce nom à un démembrement des Vénus qui rassemblerait celles qui sont treillissées. Ce genre est inadmissible. V. VÉNUS. (D..H.)

TAPIS DE PERSE, MOLL. Les marchands désignent par ce nom une Coquille qui appartient au genre Fasciolaire de Lamarck, Fasciolaria Trapezium. V. FASCIOLAIRE. (D..H.)

TAPOA-TAFFA. MAM. (John White.) V. DASYURE TAFFA. (B.)

TAPOGOMÆA. BOT. PHAN. (Aublet.) V. CALLICOQUE et CEPHAÉLIS

TAPOMANA. BOT. PHAN. Adanson a ainsi nommé la Plante figurée par Burraann (Thesaur. Zeyl., lab. 89) sous le nom de Rhus zeylanicus, trifoliaius, et qui a été placé dans le genre Connarus par Linné. Gaertner a fait de cette Plante le type de son genre Omphalobium. V. ce mot. (G..N.)

TAPON. OIS. Syn. vulgaire du Bouvreuil. V. ce mot. (DR..Z.)

TAPXJIT. OIS V. (Sepp.) Syn. vulgaire du Motteux. V. Traquet. (DR..Z.)

TAPUN. OIS. V. pour ce qui est relatif aux œufs nommés Tapuns, le mot DAIC. (DR.Z.)

TAPURE. Tapura. BOT. PHAN. Aublet (Guian., p. 126, tab. 48) a établi sous ce nom on genre qui a été placé par DeCandolle dans la famille des Cnailletiacées. Schreber en a inutilement changé le nom en celui de Rohria que Ton a réservé pour une autre Plante. Voici ses caractères essentiels: calice divisé profondément en oinq lobes ciliés, inégaux; corolle à trois pétales soudés à la base avec les filets des étamines, et simulant une corolle monopétale, deux plus longs, bipartis; le troisième plus court, triparti; trois étamines; un style long, terminé par trois stigmates; fruit incounu. Le Tapura guia

[page] 54

aensis, Aubl., loc. cit.; Rohriapetio-flora, Willd.; Chailletia scssilîflora, D. G., Aud. du Mus., vol. 17, p. 133, tab. 1, fig. 2, est un Arbrisseau dont la tige se divise en rameaux nombreux, flexibles, diffus, garnis de feuilles alternes, simples, pétiolées, glabres, entières, oblongues, acuminées, accompagnées à la base de deux stipules caduques. Les fleurs sont très-petites, velues, disposées en grappes courtes sur des pédoncules axillaires, et insérées sur les pétioles. Cet Arbrisseau croft dans les grandes forêts de la Guiane où les créoles le connaissent oous le nom de Bois de Golette. (G..N.)

TARA. BOT. PHAN. Sous ce nom chilien, Molina a décrit une Plante de la famille des Légumineuses qui a été réunie par quelques auteurs aux genres Cœsalpinia et Poincinia. De Candolle Fa placé dans le nouveau genre Coulteria. V. ce mot au Supplément. (G..N.)

TARALÉE. Taralea. BOT. PHAN. Aublet (Guian., 2, p. 745, tab. 298) a décrit sous le nom de Tarales oppositifulia, une Plante qui a été réunie par Willdenow au genre Dipterix, synonyme de Coumarouna. V. COUMAROU. (G..N.)

TARANDUS. MAM. V. RENNE au mot CERF.

TARAS, MOLL. Genre proposé par Risso et trop imparfaitement caractérisé pour être adopté, (D..H.)

TARASPIC. BOT. PHAN. Les jardiniers donnaient ce nom, par corruption du mot Thlaspi, à diverses espèces d'IBeris cultivées comme Plantes d'ornement, qui étaient autrefois confondues avec les Thlaspi, et notamment à l'Iberis amara. V. IBÉRIDE. (G..N.)

TARATUFOLO. MOLL. V. BISERONE.

TARAX. OIS. (Gesntr.) Syn. de la grande Outarde, V. ce mot.(DR..Z.)

TARAXACON ASTRUM. BOT. PHAN. (Vaillant.) Syn. d'Hyoseris, L. V. ce mot. (G..N.)

TARAXACONOIDES. BOT. PHAN. Le Leoniodon hastile, L., avait été érigé en un genre particulier sous ce nom par Vaillant: c'est le même que le Virea d'Adanson. (G..N.)

TARCHON. BOT. PHAN. Ayicenne et les vieux botanistes donnaient ce nom, ainsi que ceux de Tarcon et de Targon, à diverses espèces de Synanthérées, notamment à l'Estragon (Artemuia Dracunculus), à la Ptarinique (Achillea plarmica) et à la Pyrèthre. V. ces mots. (G..N.)

TARCHONANTHE. Tarchonanthus. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Synanlhérées, tribu des Vernoniées, a été anciennement établi par Vaillant qui lui réunissait en outre la Plante dont on a formé le genre Iva. Linné, Bersius et la plupart des botanistes modernes commirent de graves erreurs dans la description des fleurs du Tarchonahthus en les considérant comme herma-phrodites munies d'un ovaire supère et d'une aigrette plumeuse. Gaertner fut le premier qui en observa les fleurs femelles, et qui les décrivit avec son exactitude accoutumée. Richard père, dans le Catalogue du jardin de l'Ecole de Médecine, publié en 1801, reconnut les affinités naturelles du Tarchonanthus en le plaçant près du Vernonia, parmi les Synantnérées. Malgré ces rectifications, DeCandolle, dans son premier Mémoire sur les Composées, publié en 1810, ayant examiné de nouveau les fleurs du Tarchonanthus camphoratus, pensa que les descriptions de Linné el de Bergius n'étaient pas erronées, et conséquemment n'adopta pas les idées de Gaertner sur la structure florale de ce genre. D'après sa manière de voir, on devait placer le Tarthonan—thus dans une autre famille que les Composées, et Desfontaines, adoptant cette opinion, indiqua les Thymélées comme la famille où le genre en question était placé par De Candolle. Ces controversesn ont pas man-

[page] 55

qué d'inspirer beaucoup d'intérêt à Pauteur qui s'est le plus occupé de la famille des Svnanthérées, à H. Cassini dont la décision fut en faveur de Gaertner. Ce botaniste s'est assuré qne le pré tendu ovaire libre ou supère, observé par les auteurs, et de nouveau par De Candolle, était un nectaire épigyne, et que ces auteurs n'avaient étudié que les fleurs mâles. En réunissant les descriptions qu'il a foies de ces fleurs à celles des fleurs femelles observées par Gaertner, il a tracé de nouveaux caractères génériques que nous ne pouvons reproduire ici dans toute leur étendue, mais dont nous allons présenter les plus remarquables.

La calathide mâle se compose d'un assez grand nombre de fleurons égaux, presque réguliers, entourés d un involucre composé de cinq à dix folioles presque sur un seul rang, soudées par la base, appliquées, ovales, tomenteuses en dehors. Le réceptacle est petit, plan, garni de poils longs et nombreux. La corolle est laineuse en dehors, glabre en dedans, en tube cylindrique, campaniforme, divisé profondément en cinq segmens inégaux, longs et très-arqués en dehors. Les étamines ont les filets glabres, insérés sur la partie inférieure de la corolle, les anthères saillantes, soudées par les bords, munies au sommet d'appendices courts, et à la base d'appendices très-longs, filiformes. Le nectaire est très-grand, en forme de godet. Il n'y a point d'o-vaire, mais un style écnancré ou bilobé au sommet, glabre inférieurement, couvert de poils collecteurs dans sa partie supérieure.

La calathide femelle est formée de fleurons nombreux, égaux, ayant un involucre et un réceptacle semblables à ceux de la calathide mâle. La corolle imite celle des fleurs mâles; elle est continue par sa base avec le sommet de l'ovaire, et persiste avec le fruit auquel elle sert d'aigrette. L'oraire est petit, obovoïde, oblong, couvert de longs poils laineux, mais privé d une véritable aigrette. Il n'y a point de nectaire comme dans les flours mâles. Le style est saillant, à deux branches stigmatiques, courtes et divergentes. On trouve des rudimens d'étaraines incluses dans la corolle.

Les espèces de Tarchonanthes sont peu nombreuses, et toutes indigènes du cap de Bonne-Espérance; nous ne parlerons ici que du TABCHONANTHE CAMPHRé, Tarchonanthus camphoraius, L., qui est le type du genre, et que l'on cultive dans les jardins de botanique. C'est un Arbrisseau d'environ quinze pieds, dont la tige est droite, roide et rameuse; les jeunes rameaux sont couverts d'un coton court et blanc. Les feuilles sont alternes, persistantes, analogues à celles de la Sauge officinale, lancéolées oblongues, planes, très -entières, épaisses, vertes en dessus, blanches et cotonneuses en dessous, exhalant une odeur de camphre quand on les froisse. Les calathides de fleurs dout les couleurs sont rouges ou blanches, forment des épis ou des panicules à l'extrémité des rameaux. (G..N.)

TARCON. BOT. PHAN. V. TARCHON.

TARDARAS. OIS. L'un des synonymes vulgaires du Gerfaut. V, Faucon. (DR..Z.)

TARDAVEL. BOT. PHAN C'est le nom inalabare du Spermacoce hispida, L. Adanson l'a substitué comme générique au Spermacoce de Linné. V. ce mot. (G..N.)

TARDIGRADES. MAM. V. EDITES et BRADYPES.

TARDIGRADE. Tardigradus. MICR. Spallanzani a donné ce nom, dans son Mémoire sur les Animaux qui peuvent revivre, à un être microscopique que Blainville dit avoir observé, et qu'il croit être une larve de Coléoptère; mais il serait hasardeux de s'en tenir k cette détermination. (AUD.)

TARDONS. OIS. Syn. vulgaire de Tadorne. V.Canard. (DR..Z)

[page] 56

TAREIRA. POIS. Espèce du Geure Erythrin. V. ce mot. (B.)

TAREFRANCHE. OIS. Syn. vulgaire de l'Orfraie. V. FAUCON.(DR..Z.)

TARENNA. BOT. PHAN. Une Plante de Me de Ceylan et qui n'est connue, que par ses fruits, a été érigée sous ce nom en un genre particulier par Gaertner (De Fruct., 1, p. 139, tab. 28), et qui a été placé par Jussieu à la suite des Rubiacées. Ces fruits sont des baies sphériques disposées en panicules dont les ramifications sont un peu flexueuses. Elles sont couronnées par le calice persistant, striées, biloculaires, renfermant quatre à six graines dans chaque loge; celles-ci sont placées horizontalement, attachées au centre et non sur les parois de la loge, bombées d'un côté en jforme de croissant, composées de deux cotylédons foliacés et d'une radicule cylindrique recourbée t ayant diverses directions dans les différentes graines. (G..N.)

TARENTULE, ARACH. Nom donné à une Araignée très-célèbre en Italie, rangée aujourd'hui dans le genre Lycose (V. ce mot.) et employé aussi génériquement par Fabrltius (Tarentula) pour désigner une coupe de notre famille des Pédipalpes, ordre des Arachnides pulmonaires, comprenant le genre Phryne d'Olivier, et celui que nous avons nommé Thélyphone. V, ces mots. (LAT.)

TARET. Teredo. MOLL. De tous les Animaux mollusques celui-ci est sans contredit le plus nuisible; vivant dans les bois qu il crible de trous, les qieilleurs pilptis ne résistent pas long-temps à ses attaques réitérées. Assaillis comme des bois vermoulus, les plus grosses pièces de bois, des vaisseaux même sont détruits, si on n'a su les garantir de ce fléau dont la Hollande, plus que tout autre pays, copnaît les dommages. Les Ta rets attaquent tous les bois plongés dans la mer au-dessous des plus basses marées; ils ne peuvent, comme beaucoup de Mollusques, supporter les alternances des marées. Cette observation, dont on pourrait tenir compte pour quelques travaux maritimes, n'est d'aucune utilité pour ceux qui doivent être en permanence dans l'eau; ces bois ne peuvent être préservés que par une assez profonde carboniasation ou par le doublage en cuivre de la partie couverte par la mer.

Les Tarets appartiennent aux Conchifères, de la famille des Tubicolés de Lamarck, et des Lamellibranches adesmacés de Blainvilie, et sont de véritables Coquilles bivalves qui longtemps furent méconnues, et qu'A—danson le premier, dans un beau Mémoire qu'il publia parmi ceux de l'Académie, ramena à leur place naturelle, à côté des Pholades qui ont avec elles la plus grande analogie. Quelques - unes, en effet, vivent dans les bois flottans et pourris, et d'autres dans des Argiles, ou enfoncées assez profondément. La lon—gueur des siphons supplée au tube es Tarets. Lamarck, en plaçant les Tarets dans sa famille des Tubi-colées, y a été entraîné par la présence du tube calcaire dont l'Animal revêt, à mesure qu'il grandit et s'enfonce dans le bois, le trou qu'il y creuse. Cette circonstance, que Lamarck a regardée comme de première valeur, n'est cependant que secondaire devant d'autres caractères pris principalement dans lá nature et la structure de la coquille. Entraîné par le même motif, Lamarck plaça parmi les Fistulanes un véritable Taret à tube isolé, et déjà nous avons pu faire remarquer à l'article FISTULANE une autre erreur à laquelle les figures de l'Encyclopédie, copiées du Journal de Schrœter, ont donné lieu, l'Animal d'un Taret vu hors de la coquille ayant été pris pour une Fislulane complète, portant son tube et sa coquille, et le tube lui-même cité comme une autre espèce que Lamarck range parmi les Fistulanes. La Coquille qui a donné lieu à ces erreurs est le Fistulana gregata qui est un Taret véritable. Un autre genre que Lamarck a placé dans ces

[page] 57

Tubicolés aussi à tort que les Tarets, est le genre Térédine que l'on n'a jamais trouvé que fossile, et qui pourrait fort bien servir de liaison entre les Tarets et les Pholades. Un autre genre dont on ne connaît que l'énorme tube, la Cloisonnaire, viendra, selon toutes les probabilités, se ranger à côté des Tarets, ce qu'on ne saurait décider maintenant, puisque la Coquille n'est pas connue. La réunion de ces quatre genres formerait pour nous une famille distincte de celle des Tubicolés qui ne contiendrait plus que trois genres, Arrosoir, Clavagelle et Fistulane. Le genre Clavagelle devra se partager en deux, car on ne samait confondre celles dont les valves sont presque ostréiformes avec celles qui sont épineuses et couronnées comme les Arrosoirs.

Ce que nous venons de dire indique naturellement la place que doivent occuper les Tarets dans la série générique au commencement de la taraille des Adesmacés, et suivis des Cloisonnaires, des Térédiues et des Pholades. Le genre Taret, introduit dans la science par Adanson, fut compris, malgré ce travail, parmi les Multivalves de Linné, et il en suivit le sort, c'est-à-dire qu'après y être resté jusqu'aux premiers travaux de Lamarck, il fut placé par celui-ci dans une petite famille formée seulement de lui et des Fistulanes; de-puis ce moment il resta comme il evait dans la classe des Acéphales, et ses rapports, qui ne furent plus contestés, restèrent les mêmes dans toutes les méthodes, ou du moins n'éprouvèrent que des changemens peu importans. Les caractères que Blainville a donnés à ce genre sont fort étendus; nous allons les transcrire ici, et ils suffiront pour qu'on ait une idée satisfaisante de sa structure. Corps très-allongé, vermi-forme; le manteau fort mince, tubuleux, ouvert seulement en avant et à sa partie inférieure pour la sortie d'un pied en forme de mamelon; les tubes distincts très-courts, l'inférieur ou respiratoire un peu plus grand que le supérieur, et cirrheux; bouche petite; appendices labiaux courts et striés; anus à l'extrémité d'un petit tube flottaut et ouvert dans la cavité du manteau, assez avant l'origine des tubes; branchies fort longues, fort étroites, rubanées, réuuies dans toute leur longueur et librement prolongées dans toute l'étendue de la cavité tubuleuse du manteau; un seul gros muscle adducteur entre les valves; un anneau musculaire au point de jonction du manteau et des tubes, dans lequel est implantée une paire d'appendices ou palmules cornéocalcaires, pédiculées, jouant latéralement l'une vers l'autre. Coquille épaisse, solide, très-courte ou annulaire, ouverte en avant comme en arrière; les valves égales, équilatérales, anguleuses et tranchantes antérieurement, ne se touchant que par les bords opposés extrêmement courts; charnière nulle; un cueilleron interne considérable; une seule impression musculaire peu sensible; tube plus ou moins distinct de la substance dans laquelle vit l'Animal, cylindro-conique, droit ou flexueux, fermé avec l'âge à l'extrémité buccale, de manière à envelopper l'Animal et sa coquille, toujours ouvert par l'autre et divisé intérieurement en deux siphons par une cloison médiane.

Il est une particularité remarquable dans la structure des Tarets, c'est qu'ils peuveut clore l'ouverture postérieure de leur tube au moyen d une paire d'osselets qu'on nomme palmules: ces palmules sont tantôt simples comme dans le Taret commun, tantôt palmulées et articulées comme dans le Taret de l'Inde, tantôt enfin ils sont en entonnoirs, implantés les uns dans les autres. La manière dont les palmules sont articulées dans le Taret de l'Inde avait fait émettre à Lamarck l'opinion que ces osselets portaient les branchies de l'Animal, et que, dans chaque individu, il y avait non-seulement une paire de palmules articulées, mais encore une seconde

[page] 58

paire de simples; mais nous avons pu nous assurer dans plusieurs espèces qu'il n'y avait jamais qu'une paire de palmules quelle que soit d'ailleurs sa structure. Nous indiquerons les principales espèces.

TARET COMMUN, Teredo navalis, Lin., Gmel., p. 3747, n° 1; Lamk., Anim. sans vert. T. v, p. 440, n° 1; Blainv., Malac., p. 579 pl. pl. 81, fig. 6. Le Taret, Adanson, Voy. au Scnég., p. 264, pl. 19; Encyclop., pl. 167, fig. 1 à 5. Espèce très-commune sur nos côtes, à palmules simples, bicornes, en palettes. Blainville sépare de cette espèce celle décrite par Adanson; il lui donne le nom de Taret du Sénégal; il le distingue surtout d'après Adanson par les palmules qui sont simples, tandis qu'elles sont bicornes dans le Taret commun de nos côtes.

TARET EN PAQUET, Teredo gregatus, Nob.; Fistulana gregata, Lamk., Anim. sans vert. T. V, p. 435, n° 3. Schrœter, Einl. in Conch., 9, p. 574, tab. 6, fig. 20; Encycl., pl. 167, fig. 6 à i4; Guettard, Mém. T. 3, tab. 70, fig. 6 à 9. Il n'est pas douteuxque cette espèce appartienne aux Tarets, elle en a tous les caractères, si ce n'est celui-ci de peu d'importance, que le tube reste fermé à tous les Ages; mais la coquille en anneau, mais les palmules dentées, et la nature de l'Animal figuré par Schrœter et recopié dans l'Ëncyclopédie où Lamarck l'a pris pour la Fistulane corniforme, tout indique que cette Coquille est un Taret véritable.

TARET DES INDES, Teredo palmulatus, Lamk., loc. cit., n° 2; Teredo bipalmulata, ibid., Syst. des Anim. sans vert.; Cuv., Règ. Anim. T. II, p. 494; Adanson, Act. de l'Acad. des Scienc., 1759, pl. 9, fig. 1a. Cette espèce, beaucoup plus grande que les précédentes, est remarquable par ses palmules articulées, assez semblables aux larges antennes de quelques Bombyces mâles. (D..H.)

TARFEH. BOT. PHAN. Nom vulgaire, dans la Haute-Egypte, des Ta-marix africana et gallica, selon Cail liaud et Delile. (G..N.)

TARGER. POIS. Nom vulgaire de la Plie. (b.)

TARGEUR. POIS. Nom d'une espèce de Pleuronecte appartenant au genre Turbo. (b.)

* TARGON, BOT. PHAN. V, TARCHON.

TARGIONIA. BOT. CRYPT. (Hépatiques.) Micheli a créé ce genre qui ne comprend qu'une seule espèce, croissant sur la terre humide dans presque toute l'Europe. Il est très-voisin du Sphœrocarpus qu'on avait réuni avec lui. Le Targionia hypophylla forme sur la terre de très-petites rosettes composées de frondes oblongues, spalulées, vertes en dessus, noirâtres et couvertes de radicelles en dessous; à l'extrémité de ces frondes, naissent les fructifications qui consistent en un involucre membraneux, formé de deux membranes et renfermées entièrement, jusqu'à la maturité, dans l'intérieur de la fronde; la capsule, qui est contenue dans cet involucre, est d'abord surmontée d'un prolongement styliforme, analogue à celui des capsules des Jun-germannes; il tombe bientôt, et à la maturité, la capsule s'ouvre en deux valves; elle renferme des sporules mêlées à des filamens en spirales. (AD. B.)

TARIER. OIS. Espèce du genre Traquet. V. ce mot. (DR..Z.)

TARIER. CONCH. Guettard, dans le T. III de ses Mémoires, a établi d'une manière très-précise, d'après la coquille, le tube et l'Animal, le genre Taret des auteurs, V. ce mot.(D..H.)

TARIÈRE ou OVISCAPTE. Terebra. INS. Nom donné au prolongement caudiforme et postérieur de l'abdomen des femelles de divers Insectes, tantôt servant simplement à introduire leurs œufs dans des cavités propres à les recevoir, tantôt, et plus rigoureusement, servant à percer ou

[page] 59

inciser diverses substances ordinaireaient végétales où seront aussi placés ces œufs. Dans le premier cas, cette Tarière n'est qu'un simple oviducte extérieur; dans le sécond, c'est un instrument offensif, destiné à préparer le logement de la postérité de l'Insecte, V. AIGUILLON, INSECTES, SAUTERELLE, CIGALE, HYMÉNOPTÈRES, PORTE-TARIÈRE, etc. (LAT.)

TARIN. OIS. Espèce européenne dn genre Gros-Bec, qui ressemble le plus au Serin des Canaries, et qui se croise le plus facilement avec elle. Il apprend aussi à chanter, s'engraisse bien et rivalise pour la délicatesse de sa chair avec l'Ortolan. V. GROSBIC. (B.)

TARIRI. BOT. PHAN. Selon Barrère et Aublet, les Galibis donnent ce nom à un Arbrisseau de la Guiane dont on ne connaît dans les herbiers que les feuilles qui servent à ces peuples pour teindre en violet le coton. Lamarck a cru reconnaître quelques similitudes entre ces feuilles et celles du Pseudo-Brasilium de Plumier qui est une espèce de Comocladia. (G..N.)

TARO. BOT. PHAN. Pour Tarro. V. ce mot. Le mot Taro est cité par Mentzel comme synonyme de Lentisque (Pistaica Leniiscus) dans Avicenne. (G..N.)

TARPA. INS. Nom donné par Fabricius à un genre d'Hyménoptères, formé aux dépens de celui de Tenthredo de Linné, et que nous avious désigné auparavant sous la dénomination de Mégalodonte. V. ce mot. (LAT.)

TARRIÈRE. INS. V. TARRIÈRE.

TARRIÈRE. Terebellum. MOLL. Ce genre fut établi pour la premiere fois par Klein (Ostrac. 9 p. 38), et ce qui est étonnant, c'est qu'il est presque l'unique que l'on a pu conserver de cet auteur qui a fait ae ses genres le pins souvent de singuliers mélanges de Coquilles diverses. Oublié Quelque temps, ce genre fut reproduit par Lamarck dans le Système des Animaux sans vertèbres, et depuis conservé comme genre ou comme sous-genre dans toutes les méthodes. Cependant tous les zoologistes ne lui conservèrent pas les mêmes rapports; Lamarck les mit entre les Porcelaines et les Ancillaires dans sa famille des Enroulés; Cuvier les rangea entre les Ovules et les Volutes, tandis que Sowerby (the Généra recent of fossil Shells) émet l'opinion qu'elles pourraient bieo avoisiner les Strombes, parce qu'il leur trouve deux échancrures à la base de la lèvre droite. Blainville se rapproche beaucoup de l'opinion de l'auteur anglais en réunissant dans sa famille des Angjs-tomes les Strombes et la famille des Enroulés de Lamarck, dans laquelle est également agglomérée celle des Columellaires du même auteur. Il est à présumer que cet arrangement ne sera pas conservé; on en verra les raisons à l'article ANGYSTOME dans le Supplément auquel nous renvoyons.

Malgré le petit nombre d'espèces dont se compose le genre Tarrière, Montfort (Conchyl. syst. T. II) a trouvé moyen de faire, sur uu caractère de la plus mince valeur, un genre Sérapne que presque personue n'a adopté; Sowerby cependant l'a conservé dans son Mineral Conchology, et Defrance l'a également conservé dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, où, après avoir décrit à cet article le Terebellum convolutum sous le nom de Séraphe, il l'a décrit de nouveau à l'article TARRIÉRE du même ouvrage. Les caractères génériques peuvent être exprimés de la manière suivante: Animal inconnu, mais ayant certainement un ample manteau couveant la coquille; coquille involvée, mince, étroite, luisante, pointue, à spire extérieure ou cachée; ouverture longue, étroite; bord droit, subbisinueux à la base; columelle lisse, droite, plus longue, que la base du bord droit. Les Tar-rières ont un aspect particulier qui les rend faciles à distinguer: très-lisses, très-brillantes comme les Olivos

[page] 60

ves et les Ancillaires, elles s'en distinguent, et par la forme de l'ouverture beaucoup plus étroite, et par la columelle qui est toute lisse, et non terminée par un bourrelet comme dans ces genres.On ne connaît encore dans ce genre que les trois espèces suivantes.

TABRIERE SUBULÉE, Terebellum subulatum, Lamk., Anim. sans vert. T. VII, p. 410, u° 1; Bulla Terebellum, L., Gmel., p. 3428, n° 22; Lister, Conch., tab. 736, fig. 30, 31, 757, fig. 32; Favanne, pl. 19, fig. D; Knorr, Verg., 2, tab. 4, fig. 4, 5; Martini, Conch. T. 2, tab. 51, fig. 568, 569; Encyclop., pl. 360, fig. 1, a, b, c. C'est la seule espèce vivante connue; sa spire est saillante; elle est variable dans ses couleurs; tantôt ponctuée, tantôt vergettée, quelquefois flaramulée ou foudroyée.

TARRIÉRE FUSIFORME, Terebellum fusiforme, Lamk., Ann. du Mus. T. XVI, p. 301, n° 3; ibid. Anim. sans vert., loc. cit., n° 3; ibid. Ann. du Mus. T. I, p. 383, n° 3. Espèce fossile des euvirons de Paris. Elle a beaucoup d'analogie avec l'espèce vivante; sa spire est visible.

TARRIÉRE EN OUBLIE, Terebellum convolutum, Lamk., Ann. du Mus. T. I, loc. cit., n° 1, et T. VI, pl. 441, fig. 3; ibid., Ann. T. XVI, loc. cit., n° 2; ibid. Anim. sans vert., loc. cit., n° 2, Blainv., Malac., pl. 27, fig. 2; Serapha convolutum, Montfort, Conch. syst. T. II, p. 374; ibid., Sow., Mineral Conchol., pl. 286; Bulla sopita, Brand, Foss. hant. T. I, fig. 29, a, et Bulla voluntata, ejusd., tab. 6, fig. 75. Fossile des environs de Paris, surtout deGrignon et de l'argile de Londres. Sa spire est complètement intérieure. (D..H.)

TARRO. BOT. PHAN. A l'article CHANCHAN de ce Dictionnaire, on a cité le mot Tarro comme celui que les insulairesd'Owhyhée et d'autres contrées de la Polinésie, emploient pour désigner les variétés de L'Arum esculentum, dont les racines contiennent beaucoup de fécule amylacée. Le mot de Tarro ou Taro est généralement équivalent à celui de pain, daus toutes les îles de la mer du Sud, quelle que soit la distance qui les sépare; ce qui, suivant notre collaborateur Lesson, est une preuve en faveur de l'identité d'origine des ces diverses peuplades. Ainsi les nou-veaux Zélanaais qui n'ont pas chez eux L'Arum esculentum donnent le nom de Tarro au pain grossier qu'ils font, eu broyant sur des pieires, les racines fibreuses d'une Fougère (Acroslichum furcatum). (G..N.)

TARSE, ZOOL. V. INSECTE et SQUELETTE.

TARSIER. Tarsius. MAM. Genre de Lémuriens Quadrumanes, établi par Storr et adopté par Cuvier, ayant pour caractères: tête arrondie;.museau court; yeux très-grands; membres postérieurs très-allongés, à tarse trois fois plus long que le métatarse; queue longue. Formule dentaire: incisives, quatre en haut et deux eu bas; canines, une en haut et une en bas; molaires, six en haut et six en bas. Ce genre, plus voisin des Galéo-pithèques et des Chauve-Souris que des Quadrumanes, se compose de trois espèces dont deux sont des Moluques, et une seule de Madagascar.

Le TARSIER AUX MAINS ROUSSES, Tarsius Spectrum, Geoff. Buffon a décrit cet Animal sous le nom de Tarsier, et Pennant sous celui de Woolly Gerboa. Les Malais d'Amboiue, sa patrie, le nomment Podje; il a la taille d'un Mulot; les jambes postérieures plus longues que le corps; le pelage roux; les yeux énormément grands; les oreilles nues, transparentes et de moitié moins longues que la tête; sa queue est très-longue et en partie dénuée de poils. Il habite les îles Moluques.

Le TARSIER AUX MAINS BRUNES, Tarsius fuscomanus, Fisch., Geoff. Cette espèce est un peu plus grande que la précédente; elle en diffère par la couleur brune peu foncée du corps qui est d'un gris blanc en dessous; les oreilles ont de longueur les deux

[page] 61

hers de celle de la tête. Elle habite l'île de Madagascar.

TARSIER DE BANCA, Tarsius Bancanus, Horsf., Zool. Reseac.; Desm., 821. Ce Tarsier n'a point d'incisives intermédiaires à la mâchoire supérieure; les oreilles sont arrondies, horizontales, beaucoup plus courtes quela tête: la queue est très-grêle, el le pelage brun. Il habite l'île de Banca, une des Moluques. (LESS.)

TARTARET. OIS. L'un des synoojmes vulgaires du Faucon péleriu. V.FAUCON. (DR..Z.)

TARTARIN. MAM. Espèce du genre Cynocéphale. V. ce mot. (B.)

TARTARIN. OIS. Syn. vulgaire du Sizerin. V. Gros-Bec. (DR..Z.)

TARTON - RAIRA. BOT. PHAN. Nom d'une belle espèce de Daphné à feuilles soyeuses, commune sur les côtes de la Méditerranée. (G..N.)

TARTRATES. CHIM. ORG. Sels provenant de la combinaison de l'Acide tartrique avec les bases. La plupart d'entre eux étant des produits artificiels, nous ne devons pas nous en occuper. Le BI-TARTRATE DE POTASSE est un sel tout formé dans plusieurs substances végétales et notamment dans les raisins Il constitue presqu'entièrement le Tartre qui se dépose du vin renfermé dans les tonneaux. Celui-ci contient en outre de Ja matière colorante jaune ou rouge, du Tartrate de Chaux, souvent du Sulfate de Chaux et une matière azotée. Quand ou a purifié le Tartre on obtient le bi-Tartrate de Potasse en cristaux que l'on counaît sous le nom vulgaire de CRÈME DE TARTRE, et qui est fréquemment employé en médecine comme purgatif. On s'en sert aussi pour la préparation du sous-carbonate de Potasse très-pur, pour celle de l'émétique ou Tartrate de Potasse et d'Antimoine. (G..N.)

TARTRE, CHIM. ORG. V. BI-TARTHATEDE POTASSE au mot TARTRATBS.

TARTRIQUE. CHIM. ORG. V. ACIDE TARTARIQUE.

TARTUFFITE. MIN. Nom donné à une variété de Calcaire qui exhale, par le frottement, une odeur de Truffes. V. CHAUX CARBONATÉE.(G. DEL.)

TARUS. INS. Nom sous lequel Clairville désigne un genre de Coléoptères de la famille des Carnassiers, que nous avions appelé Cymindis. V. ce mot. (LAT.)

TASCHEC. OIS. Syn. vulgaire de la Mésange à longue queue. V. Mésange. (DR..Z.)

TASMANNIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Magnoliacées, établi par R. Brown (in D. C. Syst. Veget., 1, p. 445 et 547) et offrant les caractères suivans: (leurs dioïques ou polygames. Calice à deux sépales; pétales au nombre de deux à cinq. Les fleurs mâles ont des étamines nombreuses, et sont tantôt absolument dépourvues de pistils, tantôt en offrent seulement un rudiment. Les fleurs femelles ou hermaphrodites ont un ovaire uniloculaire, un stigmate adné longitudinalement au côté intérieur de rovaire; baie polysperme. Ce genre, d'après son auteur, doit former, avec l'Ilicium et le Wintera ou Drymis, un groupe particulier pour lequel il propose le nom de Wintérées (Wintereœ). Deux espèces, qui croissent à la Nouvelle-Hollande, composent ce genre. L'une a été décrite par De Caudolle, loc. cit., et figurée par Delessert (Icon. Select., I, tab. 84) sous le nom de Tasmannia aromatica. Elle a été trouvée dans les localités les plus froides de la Nouvelle-Hollande, sur les montagnes de l'île de Van-Dié-men, dans l'île King et au détroit d'Entrecastcaux. L'autre espèce est le Tasmannia insipida, mieux nommée T. dipetala, parce que son écorce n'est pas entièrement dépourvue d'arôme. Elle se trouve près de Port-Jackson. Ces espèces sont des Arbrisseaux très-glabres, toujours verts, garnis de feuilles très-entières, portées sur de courts pétioles. Les pédicelles sont unillores, plus

[page] 62

courts que les feuilles grêles, naissant par paquets des aisselles des feuilles supérieures. Les branches sont terminées par une petite stipule enroulée, aiguË et caduque. (G..N.)

TATAIBA. BOT. PHAN. L'Arbre décrit sous ce nom brésilien par Marcgraaff, paraît être le Morus tinctoria, L., vulgairement nomme Bois jaune. (G..N.),

TATAMA. BOT. PHAN. Oviédo, dans son Histoire naturelle de l'Inde, désigne sous ce nom l'Ananas. (G..N.)

TAT ARE. OIS. Syn. vulgaire du Martin-Pêcheur sacré. V. TODIRAMPHE. (DR..Z.)

TATARET. OIS. Syn. vulgaire du Faucon pèlerin. V. FAUCON.(DR..Z.)

TATEPAL. BOT. PHAN. Svn. d'Aira arundinacea, espèce du geure Canche, à Amboine. (B.)

TATOU. Dasypus. MAM. Genre de Tordre des Edentés, créé par Linné et subdivisé par les auteurs modernes. Les espèces de ce genre sont remarquables par le test écailleux et dur qui les recouvre. Les Tatous ont de grandes oreilles; des ongles allongés, quatre ou cinq doigts en avant et toujours cinq en arrière; le museau pointu. Ils se creusent des terriers, vivent de végétaux et d'insectes. On les subdivise en sous-genres ainsi qu'il suit:

† PRIODONTE, PRIODONTES, F. Cuv. Incisives nulles; canines nulles; molaires, vingt-cinq en haut et vingtquatre en bas. F. Cuvier a créé ce genre pour recevoir le Tatou géant; le nombre des dents varie un peu dans cette espèce; toutes les molaires ont à peu près les mêmes proportions entre elles, et toutes sont comprimées latéralement, surtout les antérieures; les unes et les autres sont divisées longitudinalement dans leur milieu par une partie plus claire que les autres, et demi-transparente; les dents inférieures ont aussi la forme de lames, et sont divisées. Les caractères extérieurs sont les mêmes que ceux des Tatusies; deux mamelles pectorales; cinq doigts aux pieds de devant.

Le PRIODONTE GÉANT, Priodontes giganleus, Dasypusgiganteus, Cuv., Desm., 584; le deuxième Kabassou, Buffon; le grand Tatou d'Azara; le Tatou noir des bois, au Paraguay. Le Priodonte a la tête proportionnellement plus petite que les Tatusies; sa queue est ronde, ayant à peu près la moitié de la longueur du corps et recouverte d'écailles tuilées; douze ou treize bandes mobiles à la cuirasse, composée de compartimens plus longs que larges; les oreilles assez petites; le museau long et les ongles très-robustes; la couleur de la tête, des flancs et de la queue est blanchâtre, le reste noirâtie. Il vit dans les bois, fouille la terre et habite les alentours de l'Assomption au Paraguay.

†† TATUSIK, Taiusia. F. Cuvier a institué ce genre pour recevoir les Tatous sans dents iucisives ou sans dents implantées dans l'os inter-maxillaire. Incisives nulles; canines nulles; molaires, neuf en haut et huit en bas. Le nom d'Arrnadillo, généralement employé par les peuples des pays où les Tatusies vivent, aurait peut-être été préférable.

§ I. Quatre doigts aux pieds de devant; deux ou quatre mamelles.

La TATUSIE APAR, Tatusia A par; Dasypus Apar, Desm., 581; le Tatou Apar, Buff.; le Tatou mataco d'Azara; Tolypeutcs, lilig.; c'est le Dasypus tricinctus, L. Ce Tatou a la tête oblongue, presque pyramidale; le museau pointu; la queue très-courte et aplatie; les oreilles médiocres; trois bandes mobiles à la cuirasse; les compartimens tuberculeux; les pied s assez faibles; deux mamelles pectorales; treize rangées de plaques polygones sur le bouclier de la croupe, de couleur plombée; poils bruns, rares sous le ventre, abondans sur les jambes et

[page] 63

mt le rebord des plaques mobiles; ü peut se rouler complètement en boule, et fouille la terre difficilement. Cette espèce habite la république Argentine et le Tucumau, surtout aux environs de Buénos-Ayres.

La TATUSIE A QUATRE BANDES, Tatma quadricincta. Cette espèce, au doins douteuse, est le Dasypus quaéricinctus de Linné, et qu'il ne spécifie que par ces mots: quatre rangées d'écailles osseuses. C est le Chelomiscus de Columna; le Cataphractus au sentis duobus, cingulis quatuor de Brisson. Linné penche à regarder cette espèce comme une variété de la précédente, et comme étant identique avec le Dasypus quadricinctus de Molina. Patrie inconnue.

La TATUSIE PÉNA, Tatusia Peba, Dasypus Peba, Desm., 582; Dasypus septum, octo-et novemcincius, L.; le I Cachicame, Buff.; l'Aiatochtli de Hernandez. Le Tatou noir d'Aiara; le Tatou Péba, Marcgraaff. Linné avait kit trois espèces de cet Animal; sa queue est ronde, annelée dans presque toute son étendue, et est de la longueur du corps; la cuirasse est fermée de sept, huit ou neuf bandes mobiles, dont les compartimens sont rectangulaires; ceux des bandes sont petits et arrondis; les oreilles sont très-longues, et il a quatre mamelles; le test est de couleur noire; les écailles se dépouillent souvent sur les Bancs, et leur partie osseuse blanche est mise â nu. Il creuse la terre, et est très-commun au Brésil, à la Goiane et au Paraguay.

La TATUSIE MULET, Tatusia hybrida, Dasypus hybridus, Desm., 583; le Tatou mulet d'Azara; le Mbouriqua des Guaranis. Ce Tatou se rapproche du précédent dont il diffère par sa queue arrondie, longue de la moitié du corps à peu près; son museau est allongé; ses oreilles sont grandes; ses jambes courtes, et il a cinq, six ou sept bandes mobiles à la cuirasse. Ce Tatou habite les endroits découverts, les pampas de Boéoos-Ayres; il est assez commun au Paraguay.

§ II. Cinq doigts aux pieds de devaut; deux mamelles.

La TATUSIE TATOUAY, Tatusia Tatouay, Dasypus Tatouay, Desm., 586; Armadillo africanus, Seba; Dasypus unicinctus, L., 1; le Kabassou, Buff.; le Tatouay d'Azara. Cette espèce est remarquable par douze ou treize bandes mobiles qui composent son test; les oreilles sont rectangulaiies, plus longues que larges; la queue est arrondie, moins longue que la moitié du corps, et chargée de tubercules distans et rares; la tète est légèrement bombée; les oreilles sont grandes et le museau long, couleur plombée obscure. On le trouve à Cayenne, au Brésil et au Paraguay.

La TATUSIE VELUE, Tatusia villosa, Dasypus villosus, Desm., 587; le Tatou velu, d'Azara. Ce Tatou est plus petit et plus velu que le précédent, auquel il ressemble beaucoup; il n'a qu'un pied cinq pouces de longueur totale; ses poils sont abondans, bruns et très-longs; les bandes mobiles son t au nombre de six ou sept; le test a postérieurement des écailles aiguËs et dentelées; les plaques des bandes sont rectangulaires; la queue, annelée à sa base, est plus longue un peu que le tiers du corps; les oreilles sont médiocres; des écailles rudes, très-âpres, revêtent la tête; le ventie et les pâtes sont très-velues; il recherche les cadavres des chevaux ou autres Animaux morts, et mange les parties molles putréfiées. Cette espèce habite les pampas de la Plata.

La TATUSIE PICHIY, Tatusia minuta, Dasypus minutas, Desm., 588; le Tatou Pichiy, d'Azara; l'Encoubert, F. Cuv., Mamm. Sa queue est ronde, longue de presque la moitié du corps, couverte de fortes écailles disposées en anneaux; le test à six ou sept bandes mobiles, formées de plaques rectangulaires; les oreilles sont très-petites; les écailles de la tête sont lisses, échaucrées sur les côtés au-dessus de l'œil; des poils bruns, assez abondans sur le test et sur les parties inférieures; le bouclier de la croupe est fortement denté sur son rebord

[page] 64

longueur, dix pouces. Elle habite tout le sud de l'Amérique, jusqu'au détroit de Magellan, depuis Buénos-Ayres; elle vit dans les pampas. (LESS.)

TATTIA. BOT. PHAN. Nom substitué inutilement par quelques auteurs à celui de Napimoga employé par Aublet. V. ce mot. (G..N.)

TATTULE. OIS. Syn. vulgaire du Choucas. V. CORBEAU. (DR..Z.)

TATULA. BOT. PHAN. Espèce du genre Datura. V. ce mot. (B.)

* TATUSIE. MAM. V. TATOU.

TAU. POIS. Espèce de Batrachoïde. V. ce mot. (B.)

TAUPE. Talpa. MAM. Genre de Carnassiers insectivores, composé dans l'état présent de la science de deux espèces dont Tune, excessivement commune dans presque toute l'Europe, est connue de tout le monde. Cet Animal, par l'habitude où nous sommes de le voir journellement, semble peu digne d'intérêt et peu propre à exciter la curiosité. Cependant. comme on va le voir, il n'est réellement aucuti Mammifère dont l'histoire présente un plus grand nombre de faits remarquables. L'histoire naturelle offre peu de sujets aussi intéressans que les mœurs de la Taupe, la conformation toute particulière de ses organes du mouvement, et surtout les anomalies si curieuses et si inexplicables que présentent' ses organes des sens et son appareil sexuel. Ces anomalies sont telles que la série zoologique n'en présente d'exemple dans aucune autre famille, et que pour trouver d'aussi profondes déviations organiques, il faut sortir de l'ordre normal et entrer dans le domaine des faits de la monstruosité. Aussi un grand nombre de pages serait-il nécessaire pour présenter l'histoire de la Taupe avec tous les développemens convenables, développemens dont nous sommes forcé, à notre grand regret, de nous abstenir presque toujours dans cet article où il importe surtout de donner un résumé clair et succinct des caractères et des principaux faits de rorganisation et des mœurs de la Taupe.

Organes de la nutrition. La Taupe est l'un des Mammifères qui possèdent le plus grand nombre de dents. On en compte onze de chaque côté et à chaque mâchoire, savoir: pour la supérieure, trois incisives, une canine et sept mâchelières parmi lesquelles on distingue quatre fausses molaires et trois vraies. Les incisives, assez petites, bien rangées, tranchantes, ressemblent à celles des Carnivores; la canine, forte et très-saillante, est remarquable en ce qu'elle a deux racines dont l'antérieure est plus grande, et s'insère si profondément dans le maxillaire qu'elle touche presque l'os du nez, ce qui offre quelque analogie avec ce qui a lieu cnez les autres Insectivores où l'insertion des canines (incisives, suivant la plupart des auteurs, V. MUSARAIGNES) est aussi très-profonde. Les trois premières fausses molaires sont petites, la quatrième est assez grande. Les vraies molaires diffèrent peu de celles des autres Insectivores; elles présentent plusieurs pointes dont la plupart sont très-aiguËs. A la mâchoire inférieure, on compte de même, comme nous l'avons vu, onze dents de chaque côté; mais les auteurs, tous d'accord sur la détermination des dents supérieures, ne le sont nullement à l'é-gard des inférieures: la plupart d'entre eux admettent, de chaque côté, quatre incisives, une cauine et six mâchelières, savoir: trois fausses molaires et trois vraies. Fréd. Cuvier, dans son ouvrage sur les Deuts (p. 61), admet au contraire quatre incisives et sept mâchelières, parmi lesquelles il distingue quatre fausses molaires et trois vraies; suivant cette détermination il n'existerait point de canines. Ces deux déterminations, la première surtout, nous paraissent peu admissibles: car elles supposeraient plusieurs anomalies

[page] 65

qui nous semblent ne pas exister réellement. Les onze dents de la mâchoire inférieure peuvent très-bien être déterminées comme les onze de la mâchoire supérieure; et rien n'empêche que l'on ne puisse distinguer a Tune comme à l'autre trois incisives, une canine, quatre fausses molaires et trois vraies: détermination qui ramène le système de dentition de la Taupe à celui de tous les Carnivores, et qui diffère essentiellement de toutes celles données jusqu'à ce jour, en ce que la prétendue quatrième incisive est prise ici pour une canine. Nous ne pouvons indiquer que très-succinctement les motifs sur lesquels nous nous fondons pour proposer ce changement: voici les principaux d'entre eux, 1° la cinquième dent considérée comme une canine par la plupart des auteurs, et comme la première fausse molaire par Fr. Cuvier et par nous, n'a point la forme d'une canine: elle ne diffère des autres fausses molaires que parce qu'ellé est plus grande et leur ressemble entièrement par sa forme et sa composition; 2° elle n'a point non plus la position d'une canine; car, lorsque les mâchoires soot rapprochées, elle se trouve derrière la canine supérieure, tandis qu'elle devrait se trouver au-devant si elle était iéeiferaent la canine inférieure; 3° la quatrième dent, jusqu'à présent regardée comme une incisive, et que nous prenons pour la canine, diffère des vraies incisives par sa forme et sa direction; ellé est aussi plus grande, comme ou le voit en regardant la mâchoire par sa face interne; 4° notre détermination ramène à la règle le système dentaire de la Taupe, en montrant qu'elle n'a, comme tous les Carnivores, que six incisives à l'une et à l'autre mâchoire; 5° enfin elle nous semble aussi plus conforme à la règle que celle de Frédéric Cuvier, suivant laquelle la Taupe n'aurait point de canines inférieures; anomalie d'autant plus remarquable que les canines sont très-constantes chez les Insectivores, ainsi qu'on l'avu dans notre article MUSARAIGNE. Le système dentaire de la Taupe est donc celui d'un Insectivore, plus rapproché que les genres voisins des véritables Carnassiers ou Carnivores: les organes internes de la digestion indiquent les mêmes rapports. L'intestin n'est que dix fois aussi long que l'Animal; son diamètre est peu considérable, et varie peu dans ses différentes régions; il n'existe aucune trace de cœcum. L'estomac est cependant très-ample: il reçoit le cardia à son centre.

Organes du mouvement. La Taupe peut être considérée comme le type des Animaux fouisseurs: aussi dans nui autre genre, les membres, et en général tout le squelette, n'ont subi de modifications plus profondes et plus remarquables. Les membres antérieurs sont très-rapprochés de la tête et extrêmement courts, quoique mus par des muscles d'un volume considérable, et voici quelle est leur composition; l'omoplate est un os grêle, de forme allongée, et où l'on remarque à peine quelques vestiges d'epine. Au contraire, par l'effet d'une modification inverse, c'est tout au plus si la clavicule mérite le nom d os long; elle est tellement raccourcie que son diamètre surpasse sa longueur; enfin l'épaule tout entière se trouve placée au-dessous des vertèbres cervicales et en avant du troue, arce que le steruuin se prolongeant eaucoup en avant reporte antérieurement avec lui la clavicule, et par suite l'épaule et tout le membre. L'humérus est modifié à peu près de la même manière que la clavicule: cette partie moyenne, que l'ou nomme le corps de l'humérus, existe à peine en vestige, et ses deux extrémités se trouvent presque contiguËs. Le radius forme une tige courte, tuais robuste, entièrement séparée du cubitus; et celui-ci, de forme triangulaire, est surtout remarquable en ce que son apophyse olécrane remonte beaucoup au-delà de l'articulation du bras avec l'avant-bras. Telle est chez la Taupe la disposition des os

TOME XVI. 5

[page] 66

quisou tiennent la main, sorte de pelle construite par la nature arec une admirable perfection. La paume est tournée en debors; d'où il résulte que lorsque la Taupe fouille, la terre est rejetée de chaque côté de son corps, et non lancée sous son ventre, comme il arriverait si la main eût conservé sa direction ordinaire. Mais ce qui rend surtout cette main remarquable, et ce qui même lui donne une ressemblance grossière avec la main humaine, c'est sa largeur à peu près égale à sa longueur. Les os du métacarpe et les premières phalanges des doigts sont, comme l'humérus lui-même, des os à extrémités articulaires sans corps ou tige intermédiaire, et par conséquent beaucoup plus courts que de coutume. Au contraire la phalange onguéale est à tous les doigts très-forte et très-longue; elle est droite, convexe en dessus, et est reçue tout entière dans la cavité d'un ongle long, robuste et de même forme qu'elle. Les membres postérieurs de la Taupe sont, de même que les antérieurs, terminés par cinq doigts, et armés d'ongles allongés, robustes et propres à fouir: leur composition ne présente d'ailleurs rien de particulier. Le péroné est soudé avec le tibia dans sa portion inférieure; le fémur est de forme ordinaire; le bassin est au contraire très-remarquable en ce qu'il est ouvert en devant, très-long et tellement étroit qu'un fœtus ne saurait le traverser. Nous allons voir comment cet obstacle à l'accouchement a été levé par une disposition particulière des organes génitaux.

Organes de la génération. La Taupe femelle se distingue de toutes les autres femelles de Mammifères (en exceptant quelques genres voisins) en ce que l'appareil génital et l'appareil urinaire débouchent à l'extérieur par des orifices entièrement distincts: il n'y a plus rien de commun chez elle entre la vulve et le méat urinaire. Ainsi les trois systèmes d'organes qui, chez les autres Animaux, traversent le bassin et se confondent à leur extrémtté, de manière à n'avoir plus qu'un orifice comme chez les Ovipares et les Monotrémes, ou deux comme chez les Mammifères normaux, restent distincts chez la Taupe jusqu'à leur terminaison. Une autre anomalie plus remarquable encore peut-être, et dont la connaissance est due à Breton, savant naturaliste de Grenoble, c'est que le bassin étant devenu très-étroit mais en même temps s'étant ouvert, les organes génito-urinaires et le rectum ne sont plus enfermés dans sa cavité, et se placent en partie dans l'écartement des deux pubis ou même au-dessous, de telle sorte que le fœtus en nais—sant ne traverse point le bassin: circonstance très-remarquable en elle-même, et plus encore en ce qu'elle lui permet de grandir davantage dans le sein maternel. Dans aucune espèce, en effet les petits ne naissent avec un volume plus considérable, proportion gardée avec celui de la mère. Enfin d'autres faits non moins curieux, que Geoffroy Saint-Hilaire a fait connaître dans son Cours sur l'histoire naturelle des Mammifères, sont les suivans: les Taupes femelles ont dans leur jeune âge, et probablement jusqu'au premier accouplement, l'entrée du canal sexuel entièrement fermée: il n'existe chez elles aucune trace de vulve. Cette disposition suffirait seule pour rendre difficile la distinction du sexe des jeunes Taupes: mais cette distinction devient bien plus difficile encore par l'effet d'une modification très-remarquable du clitoris, lequel est perforé par le canal de l'urètre, et se trouve, à l'extérieur, entièrement semblable au pénis du mâle. Aussi les jeunes femelles sont-elles presque toujours prises pour des mâles jusqu'à ce que l'examen de leurs organes internes ait révélé leur véritable sexe, qu'un seul caractère peut trahir à l'extérieur: c'est que le pénis des mâles est sensiblement plus éloigné dé l'anus que ne l'est le clitoris des femelles. Ces faits, récemment connus, et qui fournissent de nouvelles preu-

[page] 67

ves en faveur de l'analogie du clitoris arec le pénis (V. MAMMIFÈRES), sont d'autant plus curieux que jusqu'à présent on ne connaissait de clitoris perforé chez aucun autre Animal, les Tortues exceptées: encore chez ces dernières, le canal, que noire ami Martin de Saint-Ange et nous avons démontré traverser le clitoris, n a-t-il rien de commun avec l'urètre, et appartient-il à un tout autre appareil (V. TORTUE).

Les organes génitaux de la Taupe mile sont beaucoup moins anomaux que ceux de la Taupe femelle: il n'existe chez elle comme chez les autres Mammifères que deux orifices, l'un intestinal et l'autre commun aux organes urinaires et aux organes génitaux. Le pénis est pourvu à son extrémité d'un petit os conique et très-pointu, dont la connaissance est Hue à Geoffroy, et qui parait destiné à percer la membrane qui bouche l'orifice vaginal de la femelle.

Le nombre des mamelles de la Taupe a généralement été mal indiqué: la plupart des auteurs ont dit qu'il en existe six, d'autres qu'il en existe deux seulement, taus en avons compté buit, savoir: deux pectorales, quatre placées dans la région ombilicale, et deux dans la région inguinale. La Taupe ne produit cependant qu'un très-petit nombre de petits et souvent même qu'un seul.

Organes des sens. La tête de la Taupe, très-longue comme celle de I* plupart des Autres Insectivores, est terminée par un boutoir ou par une sorte de trompe qu'elle emploie ordinairement à la manière d'une tarière pour percer et soulever la terre, mais qui est aussi un organe de toucher et peut-être; méme un organe de préhension, passez longues moustaches sont placées autour de la base du boutoir; c'est sans doute dans cette partie extérieure de la lête que réside principalement le siège du toucher; car la paume des mains et la plante des pieds sont entièrement nues, il est vrai, mais recouvertes d une peau rude et calleuse. La langue et le palais sont très-étendus, même que les arcades dentaires sont très-longues et l'appareil olfac-tif très-considérable. Il y a en effet un rapport intime et nécessaire entre le développement des organes du goût et ceux de l'odorat, puisque les mêmes os forment à la fois et la voûte palatine et le plancher des fosses nasales. Celles-ci sont très-profondes; les cornets forment de nombreux replis; le lobule olfactif est très-volumineux: en un mot tout concourt à amener chez la Taupe le sens de l'odorat à un haut degré de perfection. L'ouie a aussi beaucoup de finesse chez la Taupe, quoiqu'il n'y ait pas de conque auditive, et que l'oreille externe ne soit composée que d'un très-long conduit sous-cutané. C'est à Geoffroy Saint-Hilaire qu'est due la connaissance de ce conduit, et ce qui est un fait digne de remarque, c'est que, dans le même temps, les savans naturalistes de l'Astrolabe, Quoy et Gaiinard, trouvaient un semblable conduit chez l'Echidué qui, de même que la Taupe, est un Animal fouisseur et manque de conque auditive.

Noos venons de voir que sur les quatre appareils de seusation que nous avons examinés, trois sont très-développés chez la Taupe: celui qui nous reste à examiner est au contraire beaucoup au-dessous du degré de développement auquel il parvient ordinairement. Toutefois il ne faut pas croire que l'œil soit chez la Taupe commune aussi simple et aussi incomplet que l'ont dit la plupart des auteurs: c'est surtout par sa petitesse qu'il se distingue des autres Mammifères normaux. Nous transcrivons textuellement les résultats d'observations que nous avons faites à laide du microscope, il y a environ un an, et auxquels nous ne sommes pas arrivé sans quelque étonnement, prévenu que nous étions par lès idées généralementadmises danslascience. Du reste, des observations analogues aux nôtres avaient déjà été faites assez anciennement, mais elles avaient été négligées jusqu'à ces derniers temps. La

5*

[page] 68

cornée, très-couvexe, est transparente, comme on le voit en l'examinant de profil: vue de face, elle paraît d'un gris noirâtre. Elle est enchâssée dans une membrane d'un noir profond, qui paraît être composée d une sclérotique très-fine et de la choroïde; en dedans de cette membrane, est une autre membrane blanchâtre, comparable à la rétine, que l'on voit très-bien au fond de l'œil, lorsqu'on a enlevé la cornée et extrait le cristallin et les humeurs. La matière colorante de la choroïde est comme chez les autres Mammifères; le cristallin, qui paraît entouré d'un cercle ciliaire, est très-convexe de même que la cornée; en sorte que, si les humeurs de l'œil ont la densité ordinaire, la Taupe doit n'apercevoir que d'une manière confuse les objets éloignés d'elle; elle ne doit voir que comme les personnes affectées de myopie. Nous n'avons pu apercevoir la pupille bien distinctement: elle paraît être elliptique et verticale.

Nous arrivons maintenant à l'examen d'une question qui, dans ces derniers temps, a beaucoup occupé les anatomistes, et a donué lieu à de vives et nombreuses discussions, et que l'on ne peut cependant regarder comme résolue d'une manière complète et définitive, plusieurs anatomistes distingués admettant encore celle des deux opinions qui paraît la moins fondée. Le nerf optique existe-t-il ou n'existe-t-il pas? Cette question peut être envisagée sous deux points de vue, et l'a été en effet successivement. Existe-t-il un nerf optique ayant les mêmes connexions que chez l'Homme et les Mammifères normaux, c'est-à-dire se rendant du globe de l'œil aux lobes optiques ou tubercules quadrijumeaux? ou bien existe-t-il un nerf qui, sans avoir toutes les connexions aue présente le nerf optique chez l'Homme et les Mammifères normaux, doive cependant être considéré comme l'analogue de la seconde paire de nerfs? Quelques observateurs, par exemple Durondeau, et, dans de premiers travaux, le docteur Gall, se fondant sur l'impossibilité d'admettre la vision sans nerf optique, ont attribué à la Taupe un nerf optique complet et semblable à celui de l'Homme et des Mammifères normaux; mais leur opinion ne peut être admise aujour-d'hui. Carus, Treviranus, Bailly, ont cherché à établir l'existence d'un nerf optique rudimentaire, tandis que l'opinion qui admet l'absence complète du nerf, a été défendue par Serres et Desmoulins. Le premier surtout, dans son Anatomie du cerveau (T. II, p. 53) s'est livré à une discussion étendue sur cette question, afin d'établir sur de nouvelles preuves son opinion déjà exposée dans le premier volume de cet ouvrage, et de répondre aux objections qui lui avaient été faites par Bailly. Enfin Geoffroy Saint-Hilaire, admettant comme Serres l'absence d'un trou optique, et celle d'un nerf optique qui présenterait les mêmes connexions que celui des Mammifères normaux, s'éloigne de l'opinion de ce célèbre anatomiste, eu établissant que l'analogue du nerf existe dans une branche qui du fond de l'œil se porte à la cinquième paire et se confond avec elle. Telles sont les principales opinions émises sur ce sujet par divers anatomistes: nous avons cru devoir les citer toutes à cause de l'importance et de la difficulté de cette question qui peut-être, comme nous le disions, ne doit pas être considérée comme résolue d'une manière certaine et définitive. Toutefois, ayant assisté et pris part à un grand nombre de dissections, ayant vu et examiné les preuves sur lesquelles la plupart des auteurs que nous avons cités appuyaient leur opinion, il nous paraît dès à présent démontré que le trou optique manque chez la Taupe, et qu'il n'existe aucun nerf qui de l'œil se porte aux tubercules quadrijumeaux; fait d'autant plus remarquable que ces lobules encéphaliques sont très-développés chez la Taupe.

[page] 69

Mœurs delà Taupe. La Taupe passe généralement et avec raison pour un Animal nuisible, et il n'est poinl de pays où l'on ne cherche à la détruire. Cependant il est faux qu'elle se nour-lisse de racines de végétaux; les dommages qu'elle produit sont dus à d'autres causes. Les galeries nombreuses qu'elle se creuse peu au-desssous de la surface de la terre, causent un préjudice notable aux plantes qui se trouvent placées au-dessus d'elles; les amas de terre qu'elle élève au-dessus du niveau du sol, et que l'on connaît sous le nom de Taupinières, empêchent qu'ou ne puisse faucher près de la terre; enfin, d'apiès des observations récentes de Geoffroy Saint-Hilaire, il arrive souvent à la Taupe de s'emparer, pour construire son nid, de tiges de diverses Graminées qu'elle saisit par la racine, et fait descendre verticalement et peu à peu sous terre. C'est ainsi que l'on, a trouvé dans un seul nid quatre cent deux tiges de blé parfaitement conservées et avec leurs feuilles entières.

Nous ne pouvons pas entrer ici dans les détails que rendrait nécessaires la description des galeries souterraines de la Taupe: nous nous bornerons donc à dire que ces galeries sont construites avec un art admirable, que plusieurs issues sont ménagées autour du gîte ou de la portion centrale qui forme le domicile habituel de l'Animal, qu'enfin tous les moyens de sûreté, toutes les précautions que pourrait indiquer le plus savant calcul, ont été prises par l'instinct de la Taupe. Aussi cet Animal sort peu de ses galeries, ou pour parler plus exactement, vient rarement à la surface du sol: car deux fois chaque jour la Taupe quitte son gîte pour aller fouiller la terre au loin, et chercher les larves d'Insectes dont elle fait sa nourriture habituelle. La Taupe peut, en très-peu de temps, sillonner dans tous les sens une très-grande masse de terre, ou plutôt telle est la toute-puissance d'organisation de cet Animal, que les chemins naissent partout sur ses pas, et qu'elle marche à travers la terre presque aussi facilement que nous marchons à travers l'air. «La Taupe n'a rien, dit Geoffroy (Cours sur les Mammif.), qu'elle ne le doive à son travail. Elle n'a de demeure qui la reçoive, de routes à parcourir, d'espace pour se répandre, de lieux où paître, qu'autant qu'elle s'est tout donné.

De même que les auteurs ont été peu d'accord sur la composition de l'appareil oculaire, de même des opinions très-différentes ont été émises sur ses fonctions. Toutefois, c'est aujourd'hui un fait démontré que la Taupe voit; et il est inutile de rapporter les expériences positives qui démentent la prétendue cécité de cet Animal. Nous insisterons, au contraire, sur un fait des mœurs de la Taupe qui est beaucoup moins connu: c'est l'extrême appétit qu'elle ressent pour la chair, et la faim canine qui la dévore presque sans cesse « La Taupe, dit Geoffroy Saint-Hilaire, n'a pas faim comme tous les autres Animaux: ce besoin est chez elle exalté; c'est un épuisement ressenti jusqu'à la frénésie. Elle se montre violemment agitée; elle est auimée de rage quand elle s'élance sur sa proie; sa gloutonnerie désordonné toutes ses facultés; rien ne lui coûte pour assouvir sa faim; elle s'abandonne à sa voracité, quoi qu'il arrive; ni la présence d'un homme, ni obstacles, ni menaces ne lui en imposent, ne l'arrêtent. La Taupe attaque ses ennemis par le ventre; elle entre la tête entière dans le corps de sa victime; elle s'y plonge; elle y délecte tous ses organes des sens.ff Une Taupe meurt de faim au bout de très-peu de temps, et il est à remarquer que, dans le cas même où sa faim est portée au plus haut degré, elle ne touche pas aux matières végétales qui se trouvent près d'elle. Qu'au contraire, unAuimal se trouve à sa portée, elle s'élance sur lui à l'improviste, lui ouvre le ventre, el le dévore.presque tout eu lier en peu

[page] 70

de temps. Les Crapauds sont à peu près les seuls Animaux qui lui répugnent; elle dévore avec avidité les Grenouilles et les Oiseaux. Si même on place dans un lieu fermé deux Taupes de même sexe, la plus faible est bientôt dévorée, et l'on ne retrouve plus d'elle que sa peau et quelques os. Après avoir assouvi sa faim, la Taupe est tourmentée d'une soif ardente, tellement que si on la saisit par la peau du cou, et qu'on l'approche d'un vase plein d'eau, on la voit boire avec avidité, malgré la gêne d'une telle position. C'est au docteur Flourens qu'est due la connaissance de la plupart de ces laits intéressans, auxquels il importe d'a-jouter que les Taupes mangent, au moins lorsqu'elles manquent d'une meilleure nourriture, les Courtilières et les Vers blancs ou larves de Hanneton. Nous insistons à dessein sur ce fait qui a été nié par quelques observateurs, et qui prouve que la Taupe, si nuisible à l'agriculture sous plusieurs rapports, lui est aussi utile a quelques égards.

La TAUPE COMMUNE, Talpa vulgaris, Talpa europœa, L., est connue de tout le monde. Son pelage est composé de poils très-fins, d'un noir profond, et qui, ainsi que nous l'avons constaté, présente, sous certains aspects et surtout lorsqu'il est mouillé, quelques reflets métalliques analogues à ceux qui rendent si remarquables les Chrysochlores ou Taupes du cap de Bonne-Espérance: sa longueur totale est de cinq pouces, sans y comprendre la queue qui a un peu plus a un pouce. C'est à cette même espèce que se rapportent comme variétés, les Taupes tachetées, jaunes, blanches et cendrées que l'on rencontre accidentellement en Europe, et qui ont été décrites par dir vers auteurs, sous les noms de Talpa variegata, flava, alba et cinerea.

La TAUPE AVEUGLE, Talpa cœca, Savi, Mem. scient., est une espèce distinguée récemment par Savi, et qui paraît être, comme la Taupe commune, répandue dans, plusieurs contrées de l'Europe et notamment em France, quoique sa présence n'ait été bien constatée qu'en Italie. Elle esl sensiblement plus petite que la Taupe commune, n'avant que quatre pouces environ depuis le bout du museau jusqu'à l'anus; et elle en diffère encore par la forme plus aplatie de son boutoir. Du reste, ses couleurs et ses formes sont généralement les mêmes. Le nom de Talpa cœca a été donné à cette espèce parce que l'œil est presque entièrement caché sous la peau. L'ouverture des paupières se trouve réduite à n'être plus qu'un petit trou semblable à celui quirésulterait de la piqûre d'une épingle. Cette Taupe voit-elle comme la Taupe commune? Son petit globe oculaire et les nerfs qui y pénètrent présentent -ils quelques caractères particuliers? Ce sont là des questions pleines d'intérêt et que peuvent seuls résoudre les observateurs placés dans les lieux où la Talpa cœca est abondamment répandue.

On a étendu le nom de Taupe à quelques genres voisins (V. SCALOPE, CHRYSOCHLORE) et même à quelques Rongeurs (V. ASPALAX). (IS. O. ST.-H.)

TAUPE, POIS. Espèce du genre Baliste. V. ce mot. (B.)

TAÜPE-GRILLON. INS. V. COURTILIÈRE

TAUPE DE MER. POLYP. Nom donné par Séba au Fungia Talpa de Lamarck. V. FONGIE. (E. D..L.)

TAUPIN. MAM. Espèce du genre Campagnol, V. ce mot. (B.)

TAUPIN, Elater. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Serricornes, tribu des Elatérides, appelés vulgairement en français Scarabés à ressort, et en latin Notopeda, Elater, parce que, comme nous l'expliquerons plus bas, oes Insectes étant placés sur le dos, peuvent sauter en l'air comme par une sorte de ressort et avec un son, résultant du choo du corps contre le plan. Ils sont généralement ovales on

[page] 71

elliptiques, déprimés ou plus larges que hauts et défeudus par des tégumens solides. La tête est enfoocée jusqu'aux yeux dans le corselet, avec les antenomes ordinairement filiformes et en scie ou pectinées (appendicées sa bout dans plusieurs et paraissait alors être composées de douze articles), appliquées dans le repos sur les cêlés inférieurs du corselet, se lo-géant même quelquefois chacune dans une rainure longitudinale, pratiquée de chaque côté de l'avant-sternum ou sous les bords du corselet; la bouche plus ou moins enfoncée dans la cavité antérieure de cette partie qui forme ainsi une espèce de mentonnière; les mandibules échancrées ou bidentées à leur pointe; les palpes, et surtout les maxillaires, terminés par un article plus grand, en forme de hache ou de triangle renversé. Le corselet a la figure d'un trapèze plus ou moins allongé, s'élargissant insensiblement de devant en arrière, avec les angles postérieurs prolongés, pointus, appliqués contre les épaules; le milieu au bord posté rieur est un peu dilaté en manière de petit lobe, souvent échaneré; et à la fonction de ce bord avec la base des élytres est une dépression transverse. Le préstemum se termine postérieurement en une pointe comprimée latéralement et souvent unidenté. L'écusson est généralement petit. Les élytres sont allongées, étroites et presque toujours striées. Les pates sont courtes, comprimées, en partie contractiles, unies, sans épines, avec les tarses filiformes et à articles ordinairement entiers. La brièveté de ces organes locomoteurs ne permettant pas à ces Animaux de se relever lorsqu'ils sont couchés sur le dos, ils se rétablissent dans leur position naturelle en mettant à profit la faculté qu'ils ont de sauter. Afin d'exécuter ces mouvemens, ils contractent leurs pates, et les serrant contre le dessous du corps, baissant inférieurement la tête et le corselet qui est très-mobile de haut en bas, et rapprochant ensuite cette dernière partie de l'arrière-poitrine, ils poussent avec force la pointe du présternum contre le bord du trou situé en avant du mésosternum où elle s'enfonce brusquement et comme par ressort. Le corselet, avec ses pointes postérieures, la tête, le dessus des élytres, heurtaut avec force contre le plan de position, surtout s'il est ferme et uni, aident, par leur élasticité, à faire élever perpendiculairement le corps en lair de manière qu'il puisse retomber sur ses pales. L'Insecte réitère cette manœuvre s'il n'a point réussi; souvent aussi il vient à bout par-là d'échapper à ses ennemis. Se laisser tomber à terre est encore un moyeu qu'il emploie lorsque quelque danger le menace. Il est bien peu de personues qui n'aient eu occasion de rencontrer quelques-uns de ces Animaux et de remarquer leurs habitudes. Ils se tiennent sur les fleurs, les plautes et à terre. Certaines espèces, propres aux contrées chaudes du Nouveau-Monde, ont, ainsi que les Lampyres, une propriété phosphorique dont le principe est probablement identique, mais ne résidant pas dans les mêmes parties du corps; elle est annoncée par la présence de deux taches jaunâtres et arrondies, placées près des angles postérieurs du corselet. Delacordatre, qui a souvent observé les Taupins en état vivant, nous a cependant dit que le principal réservoir de la matiere phosphorescente était situé intérieurement à la jonctiou du thorax et de l'abdomen. Suivant Brown, toutes les parties intérieures de l'Insecte jouissent de cette propriété. Les Taupins phosphorescent sont connus aux Antilles sous le nom de Mouches lumineuses; les sauvages les appellent Cucuyos, Coyiouyou, et de-là dérive le nom Cucujo des Espagnols. L'une de ces espèces, transportée de l'Amérique à Paris sous la forme de larve ou de nymphe, dans les bois ou elle avait vécu, et y ayant achevé sa métamorphose, a été pour les habitans du faubourg Saint-Antoine un sujet d'étonnement et d'admiration (Mém.

[page] 72

de l'Acad. des Scienc.). Les derniers anneaux du corps des femelles de Taupins forment, ainsi que dans les Buprestes du même sexe, une sorte de queue leur servant d'oviducte. Les larves de quelques espèces, celle du Taupin strié de Fabricius, par exemple, rongent les racines des blés, et peuvent, parleur multiplicité, être très-nuisibles: d'autres vivent dans la terre et les bouses. Degéer en a décrit une qu'il avait trouvée dans du terreau de bois pourri. Elle est presque cylindrique, allongée, munie de deux petites antennes, divisée en douze anneaux dont la peau est écailleuse; le dernier est en forme de plaque rebordée et anguleuse sur les bords, avec deux pointes mousses et courbées en dedans; l'on voit audessous un gros mamelon charnu et rétractile, qui fait l'office de pied. Léon Dufour a public (Aun. des Sc. nat.) plusieurs observations anatomiques sur diverses espèces de Taupins. A raison du nombre des conduits hépatiques, de leur longueur et de leur mode d'insertion, ces Insectes se rapprochent, ainsi que les Buprestides, des Carabiaues. Le tube digestif n'a guère plus d'une fois et demie la longueur du corps; immédiatement après un œsophage court, renfermé dans la tête, est un petit jabot conoïde et lisse, qui a échappé aux regards d'un habile anatomiste, Ramdhor. Le ventricule chylifique de quelques espèces est bilobé. Les testicules sont généralement formés chacun de quarante à cinquante capsules spermatiques, soit réunies en une grappe arrondie, comme dans le Taupin sanguin, soit composant plusieurs petits groupes, comme dans le Taupin nébuleux, Elater murinus. Il y a deux ou trois paires de vésicules séminales. Dans cette dernière espèce, l'armure de la verge est composée de trois pièces cornées, soudées à leur base et plus ou moins libres à leur extrémité; l'intermédiaire est une espèce de stylet logé dans un fourreau membraneux. L'organe générateur des femelles est bien plus compliqué que celui des femelles de plusieurs autres Coléoptères. La glande sébacée de l'oviducte est surtout fort remarquable; ses vaisseaux sécréteurs représentent un arbuscule à trois branches, à rameaux capillaires, dichotomes, et offrant dans quelques-unes, à chaque division, une dilatation triangulaire dont la terminale émet deux filets tubuleux flottans. Cet appareil fait présumer à notre observateur qu'il en est des Taupins comme de divers autres Insectes, notamment les Cassides, les Mantes et la plupart des Lépidoptères, où il existe, avant ou après la ponte des œufs, une humeur propre à former à ceux-ci une enveloppe commune ou une sorte de cocon. Dans le Taupin nébuleux, la tige de cet appareil, qui ici n'offre point la dilatation dont nous venons de parler, s'abouche dans un réservoir obrond dont les parois épaisses semblent être cornées à l'intérieur. Cette espèce offre encore deux vésicules, remplies d'une matière tantôt blanche, tantôt diaphane, et confluentes par le bout le plus aminaci, afin de s'ouvrir soit dans le réservoir, soit à l'origine de l'oviducte. Aucun autre Coléoptère, soumis à ses dissections anatomiques, ne lui a présenté de vésicules analogues. Les Taupins, ainsi que la plupart des Serricornes malacodermes, n'ont que des trachées tubulaires.

Le genre des Taupins se compose d'une quantité assez considérable d'espèces, mais qu'il est difficile de sé-parer par divers groupes naturels et bien caractérisés. Dans notre ouvrage sur les familles naturelles du Règne Animal, nous avons indiqué quelques nouvelles coupes génériques dont nous donnerons le signalement, d'après l'exposé que nous en avons fait dans la nouvelle édition du Règne Animal de Cuvier. L'article TAUPIN de l'Enyclopédie méthodique offre aussi une distribution particulière des espèces de ce genre, et très-propre à faciliter leur étude. La forme des articles des antennes, celles

[page] 73

surtout du dernier, du second et du troisième, la présence ou l'absence des taches thoraciques phosphorescentes, en sont la base. Les auteurs de cet article y donnent en outre les caractères de notre genre Hémirhipe et à l'article TÉTRALOBE, ceux de deux autres genres qui leur sont propres, celui qu'ils désignent ainsi et celui de Péricalle; ils y traitent encore de notre genre Lissode ou celui de Lissome de Dalinan, dénomination que nous avons plus tard adoptée pour ne pas embrouiller davantage la nomenclature.

I. Antennes soit filiformes, et se logeant dans une rainure longitudinale située immédiatement au-des-sous des bords du corselet, soit terminées en une massue reçue dans une cavité latérale et postérieure de cette partie du corps.

A. Antennes filiformes, se logeant daus une rainure longitudinale et inférieure des bords du corselet. Tous les articles des tarses entiers.

Genre: GALBA, Galba, Latr.

Mandibules terminées en une pointe simple; dernier article des palpes presque globuleux; mâchoires unilobées. Corps presque cylindrique. Genre formé sur des Insectes du Brésil.

Genre: EUCNEMIS, Eucnemis, Arh.

Extrémité des mandibules bifide: dernier article des palpes presque en forme de hache; mâchoires bilobées. Corps presque elliptique.

Eucnemis Capucinus, Manheir.

Nota. On trouvera dans la partie entomologique de la relation du Voyage du capitaine Duperrey, la description d'un nouveau genre d'Iusectes de cette division, se rapprochant des Eucnémis par les mandibules et les palpes, mais ayant les antennes pectinées, le port des Mélasis, et le dessous des tarses garni de petites palettes comme le sont ceux des Lissomes.

B. Antennes terminées en une massue perfoliée, se logeant dans une cavité latérale et postérieure du corselet. Pénultième article des tarses bifide.

Genre: THROSQUE, Throscus. V. cet article.

II. Antennes libres ou se logeant au plus dans des rainures, le long du présternum et jamais en massue.

A. Antennes reçues en tout ou en partie dans deux rainures longitudinales du présternum.

a. Dessous des tarses garni de pelottes prolongées en manière de lones ou de palettes.

Genre: LISSOME, Lissoma, Dalm.

Antennes entièrement reçues dans les rainures du présternum; leurs articles, à partir au troisième, presque tous semblables. Tête, l'Animal étant vu en dessus, découverte. V. Dalman, Ephém. entom., 1822.

Genre: CHÉLONAIRE, Chelonarium, Fabr.

Second et troisième articles des antennes plus grands que les suivans, se logeant seuls dans les rainures sternales. Tête, l'Animal vu en dessus, ne paraissant point, et cachée par un corselet presque semi-circulaire.

b. Tarses sans prolongemens inférieurs lobiformes. (Les deux pieds antérieurs reçus, lorsqu'ils sont contractés dans des enfonceraens latéraux du corselet.)

Genré: ADÉLOCÈRE, Adelocera, Latr.

Ce genre sera figuré avec détails dans la partie zoologique du voyage précité, et dans l'Iconographie au Règne Animal, publiée par Guérin.

B. Antennes libres ou entièrement à découvert.

a. Palpes presque filiformes ou légèrement plus gros à leur extrémité.

Nota. Antennes pectinées.

Genre: PHYLLOCÈRE Phyllocerusi, Dej.

[page] 74

b. Dernier article des palpes, des maxillaires surtout notablement plus gros que les précédons, presque en forme de hache.

* Les quatre premiers articles des tarses courts, triangulaire; le pénultième bifide.

Nota. Côté interne du troisième article des antennes et des suivans des mâles prolongé à sa base en un rameau élargi au bout; les mêmes articles simplement en scie dans les femelles.

Genre: CÉROPHYTE, Cerophytum, Latr. V. ce mot.

** Articles des tarses presque cylindriques et entiers.

† Tête enfoncée jusqu'aux yeux dans le corselet; présternum s'avançant sur la bouene t avec son bord terminal arqué.

—— Labre et mandibules cachés par l'extrémité extérieure du présternum et l'épistome ou chaperon.

Genre: CRYPTOSTOME, Cryptostoma, Dej.

Troisième article des antennes prolongé au côté interne vers son origine en un rameau droit et linéaire; angle de son sommet et celui des sept suivans dilatés en manière de dent; le dernier article long et étroit; les second et quatrième plus courts.

V., pour d'autres détails, le quatrième volume de la nouvelle édition du Règne Animal de .Cuvier, p. 453.

Genre: NÉMATODE, Nematodes, Latr.

Premier article des antennes long; les cinq suivans obeoniques, égaux, à l'exception du premier d'entre eux ou du second qui est un peu plus court; les cinq derniers plus épais, presque perforés; le terminal ovoïde. (Corps presque linéaire.)

Exemple; Euonemis Filum, Manh.

— — Labre et mandibules découvertes.

λ Antennes des mâles au moins terminées en manière d'éventail.

Genre: HÉMIRHIPE, Hemirhipus, Latr.

Nota. Nous avons rapporté à ce genre les Elater flabellicornis et fascicularis de Fabricius; n'ayant plus cette dernière espèce à notre disposition, nous n'avons pu comparer ses tarses avec ceux de la précédente. Ici les quatre premiers articles ont en dessous des prolongemens lobiformes, caractère qui a servi de hase à l'établissement du genre Tétralobe, Tetralobus de Lepellelier et Serville (Encycl. méthod., Insect. x, p. 594). Si les tarses de l'autre étaient conformés de même, le genre précédent ne différerait pas de celui d'Hémirhipe.

λλ Antennes pectinées tout au plus dans les mâles. f Les quatre premiers articles des tarses offrant en dessous des prolon—gemens lobiformes. Côtés de la tête dilatés, au dessus de la tête, en manière de dent ou de corne pointue, dirigée en avant.

Genre: PÉRICALLE, Pericallus, Lepell. et Serv.

Les Elater furcatus, ligneus, suturalis, etc., de Fabricius. V.l'Encyct. méthod., Insect. x, p. 594.

Ff Tous les articles des tarses sans prolongemens inférieurs lobiformes.

Genre: NYCTÉRILAMPE, Nycteri-latnpus, Latr.

Deux taches phosphorescentes (jaunâtres ou roussâtres) sur les côtés du corselet.

Les Elater noctilucus, phosphoreus, ignitus, etc., de Fabricius. Une ou deux espèces du Brésil sont remarquables par la grosseur des yeux, caractère indiquant leur analogie avec les Lampyres mâles. Le—pelletier et Serville rangent ces Insectes (Encycl. méthod, ) dans la division des Taupins dont le dernier article des antennes est rétréci brus

[page] 75

qurment en une pointe particulière, imitant un douzième article; mais comme ce caractère est généralement commun à toutes les espèces, et qu'il est plus ou moins prononcé, son emploi, vu la difficulté d'apprécier les limites de celte distinction, nous a paru devoir être rejeté.

La première (E. noctilucus) des espèces précitāes, est celle dont nous avons parlé daus les généralités sous les dénominations de Cucujus, de Mouche lumineuse, etc.; elle est longue d'tin peu plus d'un pouce; d'un brun obscur, mais toute couverte d'un duvet cendré, plus ou moins foncé. Son corselet a de chaque côté, près des angles postérieurs, une tache jaune, ronde, convexe, luisante et glabre. Cet Insecte est très-commun dans toute l'Amérique méridionale. V. le n° 2, 1829, du Bulletin des Sciences naturelles.

Genre: CTÉNICÈRE, Ctenicera, Latr.

Corselet sans taches phosphorescentes. Antennes des mâles au moins pectinées dans toute leur longueur.

Les Elater hœmatodes, cupreus, pectinicomis des auteurs.

CTÉNICÈRE MARRON, Elater castaneus, L., Fabr. Son corps est noir, avec les élytres, leur extrémité exceptée, jaunes; le dessus du corselet est recouvert d'un duvet de cette couleur. Cette espèce est commune au printemps dans les bois, les jardins adjacens, et se tient de préférence sur les fleurs de groseiller.

Genre: TAUPIN, Elater, L.

Corselet sans taches phosphorescentes. Antennes tout au plus en scie, même dans les mâles.

TAUPIN OCULé, Elater oculatus, L. Long d'un pouce et demi, noir, pointillé de blanc; deux taches arrondies, très-noires, entourées de blanc sur le corselet. De l'Amérique septentrionale.

TAUPIN FERRGUGINEUX, Elater ferruginincus, L. L'une des espèces indigènes des plus grandes. Corps noir r pointillé, avec le dessus du corselet, le bord postérieur excepté, et les élytrès d'un rouge fauve. Le labre est de niveau, à sa naissance, avec l'épistome ou sur le même plan. D'après ce caractère, que l'on observe aussi dans d'autres espèces, nous avions établi (Fam. nat. du Règn. Anim.) le genre Ludie, Ludia.

TAUPIN SANGUIN, Elater sanquineus, L. Corps elliptique, long d'environ six lignes, noir, pubescent, avec les élytres entièrement rouges. Antennes en scie; leurs second et troisième articles plus petits que les suivans. Extrémité antérieure de l'épistome plus élevée que le labre et arrondie. Il se trouve aussi dans nos environs.

TAUPIN THORACIQUE, Elater thoracicus, Fabr. De la division du précédent, mais plus petit et noir, avec le corselet d'un rouge fauve.

TAUPIN PORTE-CROIX, Elater cruciatus, L. De la grandeur du précédent, mais un peu ni us large. Epistome pareillement plus élevé que le labre, mais moins arrondi en devant; troisième article des antennes aussi long que les suivans. Corps noir, avec les pates, le dessus du corselet et les élytres fauves; cette teinte plus vive sur le corselet: une bande longitudinale au milieu des ālytres, une autre le long de la suture, formant une croix, avec une troisième bande transverse, noires; une autre bande de cette couleur, partant des épaules et se réunissant avec la précédente. Rare aux environs de Paris.

TAUPIN GERMANIQUE, Elater germanus, Oliv.; E. œneus, Fabr. Epistome presque de niveau avec le labre, droit en devant. Troisième article des antennes de la longueur des suivans. Corps ovale, plus large que dans les espèces précédentes, d un bronzé luisant en dessus, d'un noir bronzé ou plus foncé en dessous Pâtes noires. Le Taupin bronzé, Elater œneus, L., n'en diffère guère que par la couleur roussâtre des pieds.

[page] 76

TAUPIN NÉBULEUX, Elater murihus, L. Espèce des plus communes dans nos environs, de la forme de la précédente, d'un noirâtre mélangé de cendré eu dessus, d'un cendré roussâtie en dessous; deux tubercules peu élevés sur le corselet. Tarses roussâtres.

†† Tête dégagée postérieurement ou ne s'enfonçant pas entièrement dans le corselet jusqu'aux yeux (qui sont saillans et globuleux).

Genre: CAMPYLE, Campylus, Fisch.; Exophthalmus, Lat., Fam. nat. du Règn. Anim.

Corps long, étroit, presque linéaire. Antennes insérées sous les bords d'une saillie, déprimée et arquée, formée par l'épistome.

Ce genre a pour type l'Elater linearis de Linné dont son Mesomelas n'est qu'une variété; il faut encore y joindre les Elater borealis et cinctus de Gyllenhal.

Dans cette exposition des genres dérivant de celui d'Elater de Linné, nous avons commencé par ceux qui, dans un ordre naturel, semblent se rapprocher davantage des Bupres-tides, ou faire le passage de cette tribu à celle des Elatérides. (LAT.)

TAURACO. OIS. Même chose que Touraco. V. ce mot. (DR..Z.)

TAUREAU, MAM. C'est le mâle entier dans l'espèce du Bœuf domestique, Bos Tauras. (IS.G.ST. H.)

TAUREAU D'ÉTANG, OIS. Syn. vulgaire du Butor. V. Héron. (DR..Z.)

TAUROCEROS. BOT. PHAN. Les anciens Grecs désignaient sous ce nom la Macre, Trapa natans, L. (G..N.)

TAURUS. MAM. C'est dans le langage ordinaire le nom latin du Taureau. Linné en a fait le nom spécifique de l'espèce du Bœuf domestique. (IS.G. ST.-H.)

TAUSCHÉRIE. Tauxheria. BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères, tiibu des Isatidées, et de la Tétradynamie siliculeuse, établi en manuscrit par Fischer et publié par De Candolle (Syst. Veget., 2, p. 563) qui l'a ainsi caractérisé: calice égal à la base; pétales oblongs, cunéiformes; étamines uon denticulées; silicule convexe d'un côté, plane de l'autre, et bordée d'ailes membraneuses, rugueuses-plissées, roulées du côté plan de la silicule qui est indéhiscente, uniloculaire, renfermant une seule graine pendante, oblongue, à cotylédons oblongs-li-néaires, incombans un peu obliquement. Ce genre est voisin de l'Isatis; sa silicule ressemble à celle de l'OEthionema monospermum, et n'en diffère qu'en ce que les ailes membraneuses qui la bordent ne sont pas planes. Les deux espèces qui le constituent (Tauscheria lasiocarpa et T. gymnocarpa) ont été découvertes par Tauscher dans les déserts des Kirghises près du lac Inderskoe. Ce sont des Plantes herbacées, annuelles, dressées, glabres. Leur tige est filiforme, munie de feuilles glauques, pareilles à celles des Isatis, les inférieures oblongues, rétrécies à la base, les caulinaires sessiles, entières et sagittées. Les fleurs sont très-petites, blanchâtres, dépourvues de bractées, et disposées en grappes opposées aux feuilles et presque terminales.(G..N.)

TAUVAR. MAM. Nom groËnlandais du Narval. (IS.G.ST.-H.)

TAYALLA. BOT. PHAN. Persoon a ainsi modifié le nom du Genre Tafalla de Ruiz et Pavon. V. ce mot. (G..N.)

* TAVERNIERA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Hédysarées, établi par De Candolle (Mém. sur les Légum., p. 339) qui l'a placé entre les genres Dicerma et Hedysarum, quoiaue tellement rapproché de l'un et de l'autre que son auteur a hésité à en faire une simple section de l'un d'eux. Il diffère cependant du Dicerma, 1° par son calice dont les cinq lobes sont

[page] 77

lous distincts et atteignent la moitié de sa longueur; 2° par ses gousses hérissées sur les faces des soies roides et épaisses, assez semblables à celles de plusieurs Hedysarum. Il se distingue de ce dernier genre, 1° par son calice dont les lobes, quoique égaux, sont presque disposés en deux lèvres; 2° par sa carène obtuse et non tronquée; 3° par le faisceau des étamines a peine courbé au sommet et non coudé à angle droit. Ce genre se compose de trois espèces nommées Taverniera nummularia, spartea et lappacea. La première est une Plante nouvelle décrite et figurée par De Candolle, loc. cit., tab. 52, d'après un échantillon recueilli près de Bagdad par Olivier et Bruguière. Les deux autres étaient décrites dans les auteurs sous le nom générique d'Hedysarum. Ces Plantes sont des Arbrisseaux de l'Orient, à branches cylindriques, couvertes vers leurs sommités d'un duvet blanc, mou et cotonneux. Les stipules sont souvent soudées ensemble; les pétioles sont courts, et portent tantôt une seule feuille terminale, tantôt trois; les fleurs sont disposées en grappes ou en faisceaux, aux aisselles des feuilles.(G..N.)

TAVERNON. BOT. PHAN. V. BOIS AHADA.

TAWA. OIS. Espèce du genre Guêpier. V. ce mot. (B.)

TAXANTHÈME. Taxanthema. BOT. PHAN. Necker (Elem. Bot., i, p. 115) a institué sous ce nom un genre dela famille des Plumbaginées et dela Pentandrie Pentagynie, L., qui correspond au genre Limonium anciennement établi par Tournefort, et réuni au Statice par Linné. En l'adoptant, Brown (Prodr. Fl. Nov.-Holl., p. 426) a ainsi posé ses caractères: calice infundibuliforme, dont le limbe est scarieux, à cinq plis et à cinq dents; corolle à cinq pétales ou divisé profondément eu cinq parties; cinq étamines msérées sur les onglets des pétales; cinq ou rarement trois tyles distincts; capsule unloculaire ne présentant point de valves, renfermant une seule graine pourvue d'albumen; épis unilatéraux dont les heurs sont accompagnées de deux ou trois bractées. Outre les espèces de Statice, qui composaient l'ancien genre Limunium, R. Brown y a compris une Plante de la Nouvelle-Holiande, et qu'il a nommée Taxanthema ausiralis. Elle a une racine fusiforme, des hampes paniculées, munies de feuilles oblongues, spatulées et très-glabres. (G..N.)

TAXICORNES. INS. Famille de Coléoptères héléromères, dont les mâchoires sont dépourvues au côté interne d'onglet corné; dont les antennes, le plus souvent insérées sous les bords avancés de la tête, sont couites, plus ou moins perfoliées ou grenues, grossissent insensiblement, ou se terminent en massue, et dont les pieds ne sont propres qu'à la coursé, avec les articles des tarses entiers, et deux crochets simples au bout du dernier. Plusieurs mâles ont deux cornes ou deux éminences sur la tête. Les jambes antérieures sont souvent élargies et en forme de triangle renversé. La plupart de ces Insectes vivent sous les écorces des Arbres ou dans les Champignons. Les uns tiennent de près au genre Ténébrion de Linné; et les autres à celui de Diapère de Geoffroy qui en fait partie, ainsi qu'à celui d'Anisotome. Suivant les observations de Léon Dufour, les Hypophlées, les Diapères et les Elédones ou Bolétophages ont un appareil de sécrétions excrémentitielles, et le ventricule chylifique est hérissé de papilles; mais les Diapères offrent de plus des glandes salivaires.

Nous partageons cette famille en deux tribus, les Diapérales et les Cossyphènes. Dans la première, la tête est découverte et jamais entièrement engagée dans une entaille profonde de la partie antérieure du corselet. Cette tribu comprend les genres Pbalérie, Ulome, Diapère, Néomide, Pentaphylle, Hypophlée, Trachys-

[page] 78

cèle, Léiode, Tétratome, Elédooe et Coxèle. La seconde tribu se compose d'Hétéromères qui, par la forme générale du corps, se rapprochent des Peltis de Fabricius, des Cassides et de plusieurs Nitidules; il est ovoïde ou subhémisphérique, débordé tout autour, par la dilatation des côtés du corselet et des élvtres; la tête, vue en dessus, est tantôt entièrement cachée par le corselet, tantôt comme encadrée par lui dans une entaille profonde de son extrémité antérieure. Cette division renferme les genres Cossyphe, Hélée et Nilion. (LAT.)

TAXIDERMIE, ZOOL. On a donné le nom de Taxidermie (mot forgé du grec peau et arrangement) à l'art de préparer, pour les collections, les dépouilles des Aninaux des classes supérieures, bien que, par une extension forcée du terme, on ait compris sous cette désignation la conservation des Insectes, les soins que réclament les lests des Mollusques, et par suite les axes solides des Polypiers coralligènes. La Taxidermie est donc ce qu'on nommait naguère l'art d'empailler les Quadrupèdes et les Oiseaux, et sur lequel divers auteurs nous ont laissé des traités ex-professo ou des Mémoires insérés dans divers recueils; tels sont ceux de Duhamel, Piuel, Chaptal, l'abbé M an esse, Mauduyt, Girardin, Denon, Mouton-Fonteville, Dufresne t Boitard et Dupont. On distingue de la Taxidermie les moyens simples de conservation, par le secours des préparations liquides ou des alcohols, des acides, dans lesquels on se borne à immerger ua Animal quel conque dans une liqueur plus ordinairement spiritueuse. V. le mot PRÉPARATIONS.

La Taxidermie est une découverte toute récente, et qu'on doit attribuer à la France, car il y a à peine quarante ans que les nations étrangères en pratiquent les procédés, et même en France, les auciens cabinets, et celui de Réaumur entre autres si célèbre, ne présentaient que des dé pouilles informes, des peaux écorchées et simplement bourrées, appendues aux parois des salles des musées. Les Allemands paraissent toutefois être les premiers inventeurs de ces Oiseaux faits plume à plume et placés sur carton et sous verre; mais bien qu'on cherchât le plus possible à imiter la nature, ces imitations étaient trop souvent fautives pour qu'on pût s'en servir pour l'é-tude, et elles n'eurent d'autre succès que celui de la curiosité, car les figures gravées devaient encore l'emporter sur elles en exactitude. La Taxidermie aujourd'hui est parvenue à rivaliser avec la nature. Par son art elle fait revivre les Animaux; et on ne saurait trop reconnaître le service que lui a rendu Bécœur en découvrant la composition du savon qui porte sou nom, et dont l'arsenic fait la base. Ce savon arsenical, bien que décrié, est préférable à tous les autres ingrédiens qu'on a cherché à lui substituer, et l'emporte surtout pour la belle et longue conservation des peaux que procure son emploi exclusif. On ne peut se dissimuler qu'il faut à celui qui veut se livrer à la Taxidermie, soit pour les collections publiques, soit pour les collections particulières, qu'il joigne une connaissance assez étendue des êtres à celle de leurs habitudes en rapport avec les diverses parties de leur organisation, pour donner a leurs membres remplis de filasse et de brins de fer, la souplesse, les contours qui les distinguaient dans l'état de vie. C'est principalement le crâne qu'il importe détudier dans ses divers contours, pour remplacer les plans musculaires enlevés par des couches artificielles bien entendues. Dans les Oiseaux, si nombreux en genres et en espèces, combien n'est-il pas nécessaire de prêter les plus minutieuses altentious aux détails de leurs parties diverses? Certes, il est facile de commettre bien des contresens, en ne tenant pas compte des formes relativement aux mœurs et aux habitudes de ces êtres.

Le but de ce Dictionnaire se refuse

[page] 79

à ce que nous traitions de la Taxidermie sous le rapport manuel et technique: nous nous bornerons donc à présenter l'ensemble de cet art. Sous le nom d'instrumens, les préparateurs désignent les scalpels, les pinces et autres ustensiles qui servent aux dissections, et l'on concoit qu'ils doivent parfois varier dans leur force suivant la taille relative et la classe des Animaux à conserver. Les préservatifs sont destinés à enduire les surfaces écorchées des peaux, et à s'opposer à ce que les insectes puissent s'y développer et les endommager. Par suite, en desséchant vivement la peau, ils s'opposent à la chute des poils ou des plumes. On a tour à tour exclusivement ou accessoirement employé le lan, le sublimé corrosif en poudre, le vert-de-gris, l'orpiment, l'essence de térébenthine, le soufre et l'huile de pétrole. Nicolas préconisa sa pommade savonneuse et la liqueur tannante de son invention, mais le savon arsenical ou de Bécœur, seul usité aujourd'hui au Muséum, a fait négliger avec raison tous ces moyens précités; seulement comme ce mélange est dangereux, il est nécessaire de s'entourer de précautions en s'en servant. Le savon de Bécœur est ainsi composé: arsenic blanc du commerce, 240 grammes; potasse, 90; chaux en poudre, 30; savon, 240; camphre, 12. Ces diverses matières sont battuès ensemble avec un peu d'eau et à froid, seulement on dissout préalablement le camphre dans quelques gouttes d'eau-de-vie. Cette pommade est étendue, à l'aide d'un pinceau, sur toutes les parties internes des peaux, partout où les tégumens adhéraient au tissu cellulaire.

Les Quadrupèdes se dépouillent sous l'abdomen, à l'aide d une longue incision verticale, aidée d'incisions cruciales sous les membres; mais on concoit combien doivent varier les procédés à employer pour détacher la peau, à cause de la taille et de la nature des enveloppes cutanées Toujours est-il nécessaire de laisser adhérer le moins possible de graisse à la peau, et c'est alors le cas de saupoudrer de tan ses surfaces dénudées pour absorber celle qui serait trop tenace à faire disparaître. Il faut aussi prendre toutes les précautions possibles pour que le sang ne ruisselle point sur les parties extérieures et sur te pelage, qu il tacherait fort souvent d'une manière disgracieuse. La peau, ainsi enduite, est appliquée sur des moules en bois, que maintiennent des tiges en fer garnies de chanvre dont la grosseur et la forme sont calculées sur le volume relatif de l'Animal; puis, avant qu'elle ait séché, ou donne les diverses formes à l'ensemble en soutenant les poils, les moustaches, etc., dans la position voulue jusqu' à parfaite dessiccation. Les yeux naturels sont arrachés de leur orbite et remplacés par des veux d'émail ou de verre, et les positions étudiées d'après les habitudes des familles naturelles. Les grands Quadrupèdes, tels que les Eléphans, les Rhinocéros, demandent des charpentes éuormes et de longs taunages pour leurs peaux, tandis que certains Mammifères se préparent aussi facilement que les Oiseaux. Les Cétacés, par l'abondante couche huileuse qui est placée sur les tégumens extérieurs, sont très-difficiles à dépouiller avee proprété, et lorsqu'on fait il sécher leurs peaux, l'épiderme s'en détache par plaques et par écailles, el perd tout l'éclat qu'il ne devait qu'à ce tissu plein de vie. Souvent la couleur de cet épiderme, qui est d'un blanc argenté très-éclatant, se transforme en couches jaunes huileuses très-intenses dues à l'oxigénation de l'huile.

Les Oiseaux se dépouillent avec la plus grande facilité: seulement le plomb qui les a frappés a souvent fait jaillir le sang sur leurs plumes, et tache leur parure. On doit chercher à y remédier, à cacher ces taches dégoûtantes. On doit aussi avoir égard aux aigrettes et aux divers ornemens accessoires qui surmontent la téte ou quelques autres parties du corps. Les

[page] 80

Oiseaux, dont la tête est garnie de peaux nues, tels que les Dindons, les Pintades, ont besoin de préparations anatomiques graduées et ménagées, pour obtenir une dessiccation de ces parties, qui ne blesse point la vue et qui ne dénature pas trop les caractères spécifiques. Les voyageurs ne recueillent que les peaux des Oiseaux en les bourrant simplement avec du coton. Sous cette forme, elles préseutent les plus grandes facilités pour leur transport, et, quoique sèches, on les ramollit lorsqu'on juge convenable de les monter en Europe, et les procédés sont les mêmes que ceux que l'on suit pour monter les Oiseaux fraîchement tués. Il est toutefois nécessaire de serrer avec précaution les peaux simplement bourrées et de veiller à ce que les plumes conservent leur position respective. Nous avons longuement traité des moyens de remédier aux cas accidentels qui se présentent, dans nos articles relatifs aux préparations, insérées dans les Annales maritimes et coloniales, année 1819, et dans notre long article Taxidermie du Dictionnaire des Sciences naturelles. C'est, lorsqu'il s'agit des Oiseaux, que les positions à donner à leurs membres doivent être soigneusement étudiées d'après leurs habitudes et leurs mœurs, et qu'elles doivent rivaliser par une heureuse imitation avec la nature: on doit à Hucklan quelques préceptes à ce sujet.

Les Reptiles ne présentent point de différence trop tranchée, dans les procédés qu'ils nécessitent, de ceux des Mammifères ou des Oiseaux. Seulement les Tortues, munies d'une enveloppe osseuse extérieure, sont dépouillées en feudant un des côtés de la carapace et détachant les tégu-mens. Les Lézards, les Grenouilles, les Serpens sont dépouillés de plusieurs manières, et quelquefois vernis à leur surface lorsque la peau est sèche.

Linné, dans ses Aménités académiques, a donné pour les Poissons uu procédé qui n'est plus suivi. La préparation de ces êtres est analogue a celle des Cétacés. Cependant la plupart d'entre eux se refusent à ce moyen, qui les raccornit et les rend très -souvent méconnaissables. La Taxidermie ne sert guère qu'aux gigantesques espèces et surtout aux Poissons cartilagineux. Les autres familles réclament uniquement le secours des liqueurs spintueuses.

Les Insectes se conservent desséchés et piqués sur des morceaux de liége ou des lames de moelle de Sa—gou. Quelques personnes ont cherché les vider à l'aide de procédés qui tous sont défectueux et inutiles. Les larves ont particulièrement besoin de quelques soins plus compliqués, mais leurs formes et leur coloration disparaissent si aisément par leur dessiccation, qu'on doit se borner à les conserver dans des liqueurs de force graduée alcoholique. La chasse de ces êtres, les moyens de les faire périr sans les endommager, les soins de leur éducation, lorsqu'on élève des chenilles pour en obtenir de brillans Papillons, la disposition à donner à leurs dépouilles, sont autant d'objets qui nécessitent une attention spéciale.

Il en est de même pour les Mollusques et les Zoophytes. Les liqueurs, pour les Animaux nus, sont de première nécessité. La simple conservation pour leurs parties solides, ne nécessite que des soins de propreté et d'arrangement. Les Crustacés ont besoin d'être dessalés dans de l'eau douce avant d'être desséchés, car, sans celte précaution, ils se désarticuleraient et attireraient l'humidité de l'air. On conçoit que nous ne pouvions entrer ici, ainsi que uous l'avons fait ailleurs, dans de nombreux détails sans outrepasser considérablement l'espace dont nous pouvions disposer. Nous avons donc dû nous borner à un exposé général de la Taxidermie. (LESS.)

TAXINÉES. Taxineœ. BOT. PHAN. Le professeur Richard a ainsi nommé la première section de la famille des Conifères, et qui comprend les geu-

[page] 81

res Podocarpus, Dacrydium, Phyllocladus, Taxus, Salisburya et Ephedra. V. ces mots. (G..N.)

TAXODIUM, BOT. PHAN. Richard père a érigé le Cupressus disticha, L., en un genre particulier qu'il a Dominé Taxodium. Le même genre a recu de Mirbel le nom de Schubertia, qui a été abandonné et transporté par Martius à un autre genre de Plantes. Le Taxodium appartient à la famille des Conifères et à la Monœecie Monadelphie, L. Il a été ainsi caractérisé par Richard (Mém.sur les Conif., p. 143, tab. 10): fleurs monoïques sur les mêmes rameaux. Les mâles forment de petits chatons globuleux disposés en une grappe pyramidale rameuse; les écailles en forme de bouclier, portant en dessous trois à cinq anthères. Les fleurs femelles forment deux à trois chatons rapprochés et placés à la base des grappes de fleurs; les écailles aiguËs, réfléchies au sommet et portant deux fleurs à la base. Le fruit est un gal-bule globuleux ou ovoïde, composé d'écailles pellées, en forme de clous, ligneuses, anguleuses; les péricarpes sont presque ligneux, irréguliers; l'embryon est cylindrique, presque de la longueur de l'endosperme, ; ayant six à sept cotylédons linéaires. Ce genre se compose uniquement du Taxodium distichum, Rich., vulgairement nommé Cyprès chauve de l'Amérique septentrionale. C'est un Arbre qui se distingue de toutes les autres Coniféres par son port. Au premier coup-d'œil, on le prendrait pour un Mimosa, à raison de ses feuilles distiques simulant des feuilles finement pennées. Ses racines sont remarquables par les exostoses coniques, nues et hautes de deux à trois pieds, qu'elles émettent. Cet Arbre cultivé en Europe pour l'ornement des jardins paysagers.

Le Taxodium se distingue des Cyprés, 1° par ses fleurs mâles, dont les chatons extrêmement petits et globuleux, sont disposés en grappes lameuses, au lieu d'ecirc;tre solitaires et terminaux; 2° par ses fleurs femelles qui sont également des chatons écailleux et arrondis, et dont les écailles ne portent que deux fleurs dressées. Par ce dernier caractère, il se rapproche du Thuya, mais il en diffère par son fruit dont les écailles sont en forme de clous comme celles des Cyprès. Son embryon constamment polycolylédoné, c'est-à-dire divisé en plusieurs lanières dont le nombre varie de cinq à neuf, le fait en outre suffisamment distinguer de l'un et l'autre de ces genres. (G..N.)

TAXUS. MAM. C'est dans quelques ouvrages le nom spécifique au Blaireau, Ursus meles, L. (IS.G. ST.-H.)

TAXUS. BOT. PHAN. V. IF.

TAYAZOU. MAM. Même chose que Coure. V. ce mot. (B.)

TAYLORIA. BOT. CRYPT. (Mousses.) Hooker a donné ce nom au genre que Schleicher avait établi sous celui de Hookeria. Ce dernier nom étant déjà appliqué par Smith à un autre genre de Mousse, le Tayloria de Hooker ou Hookeria de Schleicher et de Schwægrichen est ainsi caractérisé: péristome simple, formé de trente-deux dents très-longues, tordues en spirale, rapprochées par paires; capsule soutenue sur une apophyse; coiffe très-petite, campanulée. La seule espèce counue de ce genre, le Tayloria splachnoides, croît dans les Alpes et eu Norvège; elle a une tige simple, garnie à sa base d'une rosette de feuilles oblongues, deutelées; la capsule est longuement pédicellée, droite, cylindrique, insensiblement rétrécie à sa base, surmontée d'un opercule conique, allongé; la columelle fait saillie hors de la capsule et est renflée à son extrémité, (AD. B.)

TAYTETOU. MAM. Véritable nom brésilien, suivant le prince Maximilien de Neuwied, du Pécari à collier, Dicotyles torquatus, Fr. Cuv., que les colons portugais appellent Porco à quechada branca. Le Dicotyles labiatus est le Cayteto des Brésiliens. (LESS.)

TOME XVI. 6

[page] 82

TAZETTE. BOT. PHAN. Espèce du genre Narcisse. V. ce mot. (B.)

TCHIGITAI. MAM. Ce mot, que l'on a aussi écrit Czigithai, Czigtai, Dzygytai, est l'un des noms de pays de l'Equus hemionus. V. CHEVAL.(IS. G. ST.-H.)

TCHIN -CHIAN -KlAPP. MAM. Nom chinois d'un Mammifère qui paraît être le Pangolin à queue courte. (IS. G. ST.—H.)

TCOUG. OIS. Nom d'un Busard de l'Inde, Falco melanleucos.(IS.G.ST.-H.)

TECHICHI. MAM. Ce nom mexicain servait à désigner le Raton crabier (Procyon cancriuorus, Geoff.), que les premiers Espagnols qui découvrirent le Mexique, prirent pour un Chien, analogue aux espèces du genre Canis. (LESS.)

TECK. BOT.PHAN.On désigne sous ce nom le bois du Tectona grandis, L. V. TECTONA. (G..N.)

TECOIXIN. REPT. SAUR. (Séba.) Nom d'un Saurien du Mexique encore indeter miné. (IS. G. ST.-H.)

TECOLITHES. ÉCHIN. FOSS. Nom que Pline et quelques auteurs anciens appliquaient à des corps organisés fossiles qu'on croit être des Pointes d'Oursius. (AUD.)

TECOMA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Bignoniacées et de la Didynamie Aygiospermie, L., établi par Jussieu (Généra Plantaram, p. 137), et ainsi caractérisé: calice campanule, à cinq dents; corolle dont le tube est court, la gorge campa-nulée, le limbe bilabié, à cinq lobes; quatre étamines didynames, plus une cinquième rudimentaire; stigmate bila niellé; capsule en forme de silique, biloculaire, bivalve, ayant la.cloison opposée aux valves; graines placées sur deux rangées, imbriquées, bordées d'une aile membraneuse. Ce genre est un démembrement du Bignonia de Linné, dont il diffère à peine par les caraotères. Il se compose d'une dizaine d'espèces qui croissent en Amérique, particulièrement en Virginie, au Mexique et dans les Andes du Pérou. Une espèce a été trouvée à la Nouvelle-Hollande et dans l'île de Norfolk. Ce sont des Arbres ou rarement des Arbrisseaux à feuilles opposées, digitées, ou plus souvent imparipinnées. Les fleurs sont terminales, en paniculrs, jaunes ou rouges. Parmi ces espèces, nous citerons comme type le Tecoma radicans, Juss.; Bignonia radicans, L., Arbrisseau connu vulgairement dans les jardins sous le nom de Jasmin de Virginie. Ses tiges sont sarmaenteuses; elles s'accrochent aux murailles par de petits crampons qui naissent des nœuds, et elles s'élèvent quelquefois jusqu'à plus de trente pieds de haut. Son feuillage est très-beau, ailé avecimpaire, à folioles nombreuses, vertes, ovales-aiguËs et inégalement dentées en scie. Les fleurs sont grandes, infundibuliformes, d'un rouge vif, et disposées en bouquets au sommet des rameaux. Cette belle Plante est originaire de la Virginie et d'autres Etats de l'Amérique septentrionale. Elle se cultive avec facilité, et se perpétue au moyen de drageons et de boutures. Elle est très-propre à garnir les murs et les berceaux dans les bosquets d'été. Elle ne craint pas le froid, mais l'exposition au midi est celle qui lui est le plus favorable.

Jussieu a encore rapporté au genre Tecoma le Bignonia stans, L., ainsi que quelques autres espèces originaires des climats chauas de l'Amérique. Nous avons dit qu'une espèce était indigène de la Nouvelle-Hollande. R. Brown l'a décrite sous le nom de Tecoma australis, auquel il a réuni comme synonyme le Bignonia Pandorea de Ventenat (Malmaison, tab. 43). Enfin Kunth, dans ses Nova Généra et Species Plant arum aqui-noctialium, en a publié six espèces nouvelles sous les noms de T. digi-tata, azaleœflora, rosœfolia, sam bu-cifolia, sorbifolia tX mollis. Elles croissent au Pérou, au Mexique et dans la Nouvelle-Andalousie. (G..N.)

[page] 83

TECTAIRE. MOLL. Montfort (Coochyl. Syst. T. ii) a proposé ce genre pour une Coquille qui tait partie du genre Monodonte de Lamarck. V. MONODONTE. (D..H.)

TECTARIA. BOT. CRYPT. (Fougéres.) Nom donné par Cavanilles à vu genre de Fougeres qui répond exactement à l'Aspidium de Swartz et des autres auteurs plus réccps. V. ASPIDIUM. (AD.B.)

TECTIBRANCHES, Tectibranchia. MOLL. Cuvier le premier rassembla dans une famille à laquelle il donna ce nom, tous les Mollusques qui portent la branchie sur le dos, cachée par les lobes du manteau. Cette famille con tient les genres Pleurobranche, Aplysie, Dolabelle, Notarçhe et Acère. Ce dernier a pour sous-genres les Bullées, les Bulles et les Acères propres. Lalreille, en adoptant les Tectibranches dans ses Familles naturelles du Règne Animal, les a partagés en deux familles, les Tentaculés pour les genres Phyllirhoé, Notarche, Aplysie, Acléon, Dolabelle et Bulline, et les Acérés pour les genres Bullée, Bulle, Sormet et Boridie. V. tous ces mots.(D..N.)

TECTIPENNES eu STEGOPTÈRES. INS. Famille créée par Duméril dans l'ordre des Névroptères; elle correspond en partie à la famille des Planipennes de Latreille. V. ce mot.(AUD.)

TECTONA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Verbénacées et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: calice campanulé, persistant, tomenteux, à cinq ou six découpures ovales; corolle, a peine plus longue que le calice, pubestente en dehors, ayant le tube court, le limbe à cinq ou six divisions; cinq ou six étamines; ovaire velu, entouré d'un rebord glanduleux d'un rouge orangé, surmonté d'un style et d'un stigmate à deux ou trois divisions; drupe sec, globuleux, de la grosseur d'une noisette, renfermé dans le caliee renflé en vessie, renfermant un noyau à quatre loges qui contiennent chacune une graine. Ce genre n'est constitué que par une espèce qui offre assez d'intérêt pour mériter une mention détaillée.

Le Tectona grandis, L. fils, Suppl.; Roxb., Corom., tab. 6; Jatus, Rumph, Herb. Amboin., 3, tab. 18; Tekka, Rhéede, Hort. mal., 4, tab. 27; Teka grandis, Lamk., Illustr., tab. 136, est un des plus grands Arbres connus. Son trone est droit, trèsgros; son bois dur et serré; ses branches étalées, divisées en rameaux quadrangulaires, un peu pubescens, garuis de feuilles opposées, amples, un peu pendantes, portées sur de courts pétioles, presque ovales, rétrécies à la base, aiguËs, entières, parsemées de points blanchâtres, veloutées en dessous, marquées de nervures un peu saillantes. Les fleurs forment une belle et grande pauicule étalée au sommet des branches. Les ramifications de cette panicule sont d'un gris cendré, couvertes de base très-fins et glanduleux; à la ase de chaque division sout des bractées opposees, sessiles et lancéo-lées. Cet Arbre croît daus les grandes forêts de l'Inde-Orientale, au Malabar, au Coromandel, à Ceylan, Java, etc. Son bois, connu sous le nom de Teck, a une propriété qui le fait rechercher pour la construction des plus gros navires; il est solide, quoique léger, et il n'est pas sujet à être attaqué par les vers. Des bâtimens construits avec ce bois durent trois fois plus long-temps que ceux qui sont faits avec toute autre espèce de bois.. On a fait, il y a quelques années, dans les chantiers de Londres, la fâcheuse découverte qu'il a une qualité vénéneuse très-in-tense. Des charpentiers blessés par des éclats de ce bois, sont morts en très-peu de temps, les uns avec des symptômes gangréneux, les autres avec les signes qui suivent l'absorption des substances vénéneuses. Les Indiens l'emploient pour les charpentes de leurs habitâtes. On teint avec ses feuilles la soie et le coton en pour-

6*

[page] 84

pre. Ces feuilles, ainsi que les fleurs, servent encore à des usages médicaux.

Un Végétal aussi précieux serait une excellente acquisition pour l'Europe; et quoiqu'il semble requérir une température élevée, étant originaire des pays chauds, ou ne doit pas désespérer de l'acclimater dans es contrées méridionales, et particulièrement dans les lieux où se cultivent en plein air les Dattiers, les Orangers et les Citronniers, parmi lesquels il vit daus son pays natal. Le professeur Thouin (Ann. du Muséum, vol. 2, p. 82) a depuis longtemps fait connaître les motifs qui font présumer en faveur de son acclimatation. Il dit que cet Arbre a la faculté de dormir chaque année, c'est-à-dire de perdre ses feuilles, et de rester dans une inactivité au moins apparente pendant plusieurs mois. Les gelées n'auraient donc que peu d'action sur lui, puisqu'il paraît prouvé qu'elles ne sont nuisibles aux Arbres qu'autant que les vaisseaux séveux sont remplis de fluides. Il y aurait encore plus de chances de réussite s'il était reconnu que le Tectona grandis fût muni de bourgeons écailleux; ces écailles protégeraient les jeunes pousses contre les froids qui se font quelquefois ressentir dans un climat dont la température est moins élevée que celle de l'Inde. (G..N.)

TECTRICES, OIS. Nous avons, avec la plupart des ornithologistes, adopté ce mot pour désigner les plumes qui, disposées comme les tuiles ou les ardoises sur un toit, garnissent et recouvrent les ailes et la queue des Oiseaux. Les premières se distinguent par l'épithète d'alaires; les autres par celle de caudales. Les Tectrices sont alaires proprement dites ou supérieures, lorsqu'elles garnissent le dessus des ailes, cette partie qui s'offre constamment à nos regards; on les dit subulaires ou inférieures, lorsqu'on veut exprimer le dessous des ailes ou la partie en contact avec les flancs, et qui se trouve cachée quand l'Oiseau n'est point livré au vol ou à quelque agitation extraordinaire. On divise encore les Tectrices alaires en petites ou primaires, moyennes ou secondaires, et grandes ou tertiaires. Les petites garnissent le poignet ou le fouet; elles sont situées dans la région la plus rapprochée de la tête. Les moyennes sont intermédiaires de celles-ci et des grandes qui recouvrent immédiatement les rémiges ou les pennes. Les plumes qui recouvrent la queue en dessus sont appelées Tectrices caudales ou uropygiles; elles prennent naissance au bas du dos, vers le croupion, et se prolongent plus ou moins sur les rectrices qu'elles recouvrent quelquefois entièrement et qu'elles dépassent même de beaucoup dans certaines espèces, surtout parmi les Gallinacés. Les Tectrices subcaudales ou anales sont les plumes qui garnissent la base des rectrices en dessous de la queue. V. pour les autres détails, ce qui a été dit aux mots Ailes et Queue, (DR.Z.)

TEECOSE ET TEECOSE-BOURONG. MAM. Noms malais dont l'un, d'après Marsden, s'applique au Rat de Sumatra, et l'autre aux graudes Roussettes. Teecose-Bourong signifie Rat-Oiseau. (IS. O. ST.-H.)

TEEDIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Scrophularinées et de la Didynamie Angiospermie, L., établi par Rudolphi (Journal de Botanique de Schrader, a, p. 389) et offrant les caractères essentiels suivant: calice divisé profondément en cinq lobes; corolle hypocratériforme, le limbe à cinq divisions obtuses; style très-court, persistant; baie biloculaire polysperme. Ce genre a été constitué aux dépens du Capraria de Linné, dont il diffère par la forme de sa corolle, son style non caduc, et par son fruit qui est une baie au lieu d'une capsule. L'espèce principale de ce genre est le Teedia lucida, Rudolph., loc. cit., ou Capraria lucida, L.; Borkhausenia lucida, Roth. C'est

[page] 85

une Plante bisannuelle? douée d'une odeur forte, et qui croît au cap de Bonne-Espérance. Sa tige est rameuse, quadrangulaire, bordée par la décurrence des pétioles, garnie de feuilles opposées, oblongues-ovales, acuminées. Les fleurs sont roses et forment une panicule terminale. Une autre espèce, découverte par Burchell dans les mêmes contrées que la précédente, a été décrite daus le Botanical Register, n. 214, sous le nom de Teedia pubescens. Elle se distingue du

T. lucida par sa pubescence glanduleuse, et par ses fleurs plus grandes. (G..N.)

TEESDALIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères, tribu des Thlasnidées, et de la Tétradynamie siliculeuse, établi par R. Brown (in Hort. Kew., deuxième édition, vol. 4, p. 83) et adopté par De Candolle qui l'a ainsi caractérisé: calice décidu, divisé profondément en quatre sépales; corolle à quatre pétales, entiers, égaux ou inégaux; étamines pourvues d'une squammule à leur base interne; silicule déprimée, ovale, échancrée au sommet, à valves naviculaires déhiscentes, un peu ailées sur la caréné, à cloison oblongue, étroite, non surmontée d'un style; deux graines dans chaque loge, presque orbiculaires, comprimées, à cotylédons presque orbiculaires, accombans. Ce genre formé aux dépens de quelques Lepidium et Iberis des auteurs, est très-distinct par les caractères, ainsi que par le port. Il a été établi dans la même année par R. Brown, et par Bastard, dans sou Supplément à la Flore du département de Maine-et-Loire, qui l'avait nommé Guepinia; mais le genre de Brown a l'antériorité de quelques mois. Les Teesdalia Iberis et T. Lepidium, autrefois connus sous les noms de Iberis medicaulis et Lepidium medicaulis, sont de petites Plantes annuelles qui croissent dans les localités sablonneuses de l'Europe. Leurs feuilles sont radicales, disposées en rosette, pétiolées et pinnatilobées Du collet, s'élèvent plusieurs petites hampes presque aphylles, simples, terminées par des grappes de fleurs blanches très-petites. (G..N.)

TEFF. BOT. PHAN. Nom de pays du Poa abyssinica dont les grains servent à faire du pain. (G..N.)

TEFFLUS. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Carnassiers, très-voisin de ceux de Procerus, de Procruste, de Carabe proprement dit (V. ce mot). Il est composé d'une espèce aptère, à palpes extérieurs terminés par un grand article en forme de hache allongée, et dont les tarses, ainsi que ceux des Procerus, sont identiques dans les deux sexes. Mais ce genre est très-distinct des précédens et des autres qui lui sont analogues par son labre qui est entier ou sans échancrure. Le troisième article des antennes est trois fois au moins plus long que le précédent. La dent du milieu de l'échancrure du menton est petite. Ce genre a été établi par Leach sur une grande espèce que l'on trouve en Guinée et au Sénégal, dans le tronc des arbres pourris, et qui est le Carabus Megerlei de Fabricius. V., pour d'autres détails, le second volume du Spéciès général des Coléoptères de Dejean, p. 20. (LAT.)

TÉGÉNÉRIE. Tegeneria. ARACHN. Genre établi par Walckenaer, et qui correspond à celui d'Araignée de Latreille. V. ce mot. (AUD.)

TEGANIUM. BOT. PHAN. (Smie-del.) Syn. de Nolana. (G..N.)

TEGMEN. BOT. PHAN. Mirbel a employé ce mot pour désigner l'enveloppe immédiate de l'amande, aue les auteurs ont nommée généralement tunique interne, et De Candolle endoplèore. (G..N.)

* TEGMENS. Tegmenta. BOT. PHAN. Link a donné ce nom aux écailles qui recouvrent les graines dans les bourgeons. (G..N.)

* TEGULAHIA. BOT. CRYPT

[page] 86

(Fougères.) Reinwardt et Hornschuch (Sylloge Pt. nov. à Soc. BOT. Ratisb. edil. T. II, p. 5) ont récemment publié sous ce nom un genre ainsi caractérisé: sores presque marginaux . oblongs, déprimés au cèntre; induse oblong, pelté, échaücré à la base et adné, son bord déhiscent dans toute sa longueur. Ce genie est fondé sur l'Aspidum truneatum, Swartz, que les auteurs nomment Teguiaria adianthifolia. (G..N.)

TEGULCHÏTEH. MAM. C'est, d'après le voyageur Krascheninnikow, le nom d'un Rongeur qui vit au Kamtschatka, et dont le genre même est indéterminé, (IS. G. ST.-H.)

TÉGUMENS. ZOOL. Dans certains Zoophytes dont la structure est très-simple, toutes les parties du corps paraissent homogèues, et il n'existe aucune différence notable entre la texture considérée et la superficie du corps ou dans son épaisseur; mais chez la presque totalité des Animaux le contraire a lieu, et il est facile de distinguer dans leur composition anatomique une enveloppe extérieure ou tégumentaire et des organes intérieurs que celle-ci est destinée à protéger. En général c'est une membrane plus ou moins molle qui constitue cette enveloppe tégumentaire, à laquelle on donne le nom de PEAU; mais quelquefois l'une des lames qui la composent s'incruste de matièfe calcaire ou cornée, et constitue une espèce de squelette extérieure; d'autres fois, enfin, elle est le siége d'une sécrétion et se recouvre d'une croûte calcaire qu'on nomme coquille. Dans les Animaux Sans vertèbres, l'enveloppe tégumentaire est destinée non-seu-lement à protéger les parties intérieures, mais aussi à fournir des points d'appui aux organes actifs de la locomotion. Chez les Vertébrés, au contraire, il existe toujours un système d'organe spécial pour fournir aux muscles des leviers et des points d'appui, et la peau ne sert que peu aux mouvemens. Mais une fonction dont elle est le siège chez les uns comme chez les autres (pourvu toutefois que ses propriétés physiques ne s'y opposent pas), c'est le tact ou le toucher.

Quant à la structure et aux prinscipales modifications que présente le système tégumentaire, dans la série animale, il en a déjà été souvent question dans ce Dictionnaire, et le défaut d'espace ne nous permettant pas d'y revenir ici, nous nous bornerons à renvoyer aux articles MAMMIFÈRES, INSECTES, MOLLUSQUES, etc. (H.-M. E.)

TEICHMEYERA. BOT. PHAN. (Scopoli.) Probablement synonyme de Pirigara. V. ce mot. (G..N.)

TEIGNE, BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires de la Cuscute. V. ce mot. (B.)

TEIGNE. Tinea. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, section des Ténéites, auquel on avait donné d'abord une grande extension (V. TINÉITES), et qui, tel que nous l'avons réduit, se distingue de tous les autres de la même coupe par les caractères suivans: palpes inférieurs très-apparens, relevés, mais ne dépassant pas ou presque pas le front, cylindriques; trompe très-courte, formée de eux petits filets membraneux et disjoints; tête huppée; ailes inclinées. D'après ce signalement, il faudra retrancher du genre auquel Fabricius a conservé ce nom, un grand nombre d'espèces. Voici les principales qui doivent y rester. La TEIGNE DES TAPISSERIES, Tinea tapetzella, L, ; Pyralis tapezaaa, Fabr., Suppl., Entom. systém. Ailes supérieures noires; leur extrémité postérieure, ainsi que la tête, blanches (1). Sa

(1) Fabricius avait d'abord (Entom. Syst. emend.) placé cette espèce daos son genre Tinea, mais il en fit ensuite (Suppl.) une Pyrale, avec 1a dénomination de Tapezana, qu'il avait donnée précédemment à une véritable Pychenille

[page] 87

ronge les draps et les étoffes de laine, s'y forme une galerie en manière de voûte de leurs parcelles, et qu'elle allonge à mesure qu'elle avance. Réaumur la range parmi les Fausses-Teignes.— La TEIGNE DES PELLETERIES, Tinea pellioneila, L.; Réaum., Insect., III, pl. 6, fig. 12-16. Ailes supérieures d'un gris argenté, avec un ou deux points noirs sur chaque. Sa chenille coupe les poils des pelleteries et les détruit rapidement. Elle se forme avec eux un tuyau feutré. — La TEIGNE A FRONT JAUNE, Tinea flavifrontella, Fabr. Jaunâtre, avec le toupet d'une couleur plus vive, tirant sur le roussâtre. Sa chenille ravage les collections d'Oiseaux et d'insectes, et vit daus un fourreau soyeux. — La TEIGNE DES GRAINS, Tinea granella, Fabr.; Rœs. Insect, I, class. 4, Papil. noct., XII. Ses ailes supérieures sont marbrées de brun, de noir et de gris. Le duvet formant le toupet est roussâtre. Sa chenille, connue sous la dénomination de Fausse-Teigne des blés, en lie plusieurs grains avec de la soie, et se construit ainsi un tube d'ou elle sort de temps en temps pour les ronger. Elle nuit ainsi beaucoup aux blés que l'on conserve et qu'on laisse en repos. — La TEIGNE DES DRAPS, ou celle que Fabricius nomme, d'après Linné, Tinea sarcitella. Quoique l'une des plus pernicieuses et des plus communes, elle n'est pas encore bien connue. Les figures de Réaumur, citées par les auteurs, sembleraient, à en juger par l'une d'elles, la onzième, que cette espèce n'appartiendrait pas à notre genre Teigne proprement dit. Ses palpes inférieurs sont grands, recourbés et terminés en pointe; caractère qui rapprocherait cet Insecte des espèces de notre genre Volucre (1), et particulièrement de la Tinea vestianella de Scopoli et de Linné. Nous soupçonnons même qu'elles ne diffèrent pas. Suivant le dernier, la Tinea sarcitella est d'un gris argenté, avec un point blanc de chaque côté du thorax. Dans la Tinea vestianella, le dessus de la tête du thorax, et même la base des ailes supérieures, sont blancs. Les palpes intérieurs, recourbés en manière de cornes, sont aussi de cette couleur, mais avec quelques anneaux noirs. Les ailes sont couchées horizontalement sur le corps, blanchâtres, luisantes; le dessus des supérieures présente quelques taches de différentes grandeurs, noirâtre; les inférieures sont d'une couleur uniforme, bordées postérieurement de longs cils, ainsi que le bord interne des précédentes. Cette Teigne est ici la plus commune de toutes, ce qui nous fait présumer qu'elle est la même que la Tinea sarcitella de Linné, et que cet auteur en ayant donné une description défectueuse, probablement d'après quelque individu mal conservé, Scopoli n'aura pas reconnu cette espèce dans celle qu'il uomme Tinea vestianella. Quoi qu'il en soit la chenille de la Tinea sarcitella se trouve sur les draps et les étoffes de laine. Elle habite un fourreau de soie, ayant le plus souvent la forme d'un fuseau, et qu'elle revêt des poils qu'elle a détachés. Elle l'allonge par un bout à mesure qu'elle croit, le fend pour l'élargir, et y ajoute une pièce. Ses excrémens ont la couleur de la laine qu'elle a rongée. Toutes les Teignes aimant l'obscurité et le repos, c'est en visitant Souvent les étoffes et autres matières qu'elles rongent et en les exposant à l'air, que l'on peut empêcher, ou diminuer du moins leurs ravages. On peut aussi atteindre le même but en enveloppant ces corps dans des toiles d'un tissu très-serré, ou autant que possible imperméable; c'est ce que pratiquent généralement les marchands drapiers. On pourrait encore les renfermer avant l'époque où l'Insecte parfait dépose ses œufs, dans.

(1) C'est par ane inadvertancee typographique que dans la seconde édition du Règne Animal, la note (1) du tome v, p. 421, a été placée à l'article de la Teigne des tapisseries; elle se Apports à celle des draps.

[page] 88

des caisses que l'on calfeutrerait avec le plus grand soin. Du coton ou de l'étoupe, imbibé d'essence de térébenthine ou de quelque autre liqueur d'une odeur très-pénétrante, placé Sur les mêmes objets, paraissent aussi éloigner ces Insectes; mais le plus sûr est de leur interdire toute approche au moyen des précautions indiquées plus haut. (LAT.)

On a désigné sous ce nom de Teigne divers Insectes différens entre eux, et dont plusieurs n'appartiennent pas à l'ordre des Lépidoptères. On nomme vulgairement:

TEIGNE AQUATIQUE, des Larves de Friganes.

TEIGNE DES CHARDONS, des larves de Cassides.

TEIGNE DU CHOCOLAT, de petites larves qu'on trouve dans le chocolat fabriqué, et qui ont été décrites par Réaumur dans le tome III de ses Mémoires.

TEIGNE DE LA CIRE, une espèce du genre Gailerie. V. ce mot.

TEIGNE DES CUIRS, des larves du genre Crambe. V. ce mot.

TEIGNE DES FAUCONS, des espèces d'Arachnides du genre Ricin.

TEIGNE DU LIS, des larves de çriocères, etc., etc. (AUD.)

TEIRA. POIS. Espèce de Platax. V. Chgetodon. (B.)

TEISSON ou TAISSON. MAM. Nom du Blaireau dans plusieurs provinces de la France méridionale. Ce mot est dérivé du mpt latin Taxus.(IS.G. ST.-H.)

TEKA, TEKKA ET THEKA. BOT. PHAN. Ces noms, d'origine indienne, ont été employés par divers auteurs pour désigner le genre que Liuné a nommé Tectona. V. ce mot. (G..N.)

TÉLAGON. MAM. Espèce du genre Midas. V. ce mot. (b.)

TÉLAMONIA. BOT. CRYPT. V, Agaric.

TÉLÉBOITE. Telebois. MOLL. Genre que proposa Montfort (Couchyl. syst. T. I, p. 366) avec un fragment de tige d'Encrinite, qu'il place parmi les Coquilles multiloculaires. (D..H.)

TELEGGO. MAM. Marsden écrit ainsi le nom d'un Animal de Sumatra, qu'il dit exhaler une odeur fétide. C'est très-certainement le Télagou, Mydaus meliceps. V. MYDAS. (LESS.)

TELEKIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Baumgarten, dans le troisième volume de l' Enumeratio stirpium Transylvaniœ publié en 1816, est fondé sur le Buphtalmum cordifolium de Waldstein et Kitaibel, dont Cassini a fait, en 1818, le type de son genre Molpadia. Cependant, les caractères génériques assignés au Telekia ne concordent pas parfaitement avec ceux de ce dernier genre, surtout en ce qui concerne l'aigrette que l'auteur dit être plumeuse, tandis que Cassini a remarqué que cette aigrette est très-courte, en forme de couronne, offrant auelquefois une longue paillette filiforme, à peine plumeuse. Sprengel, qui a eu occasion de voir un échantillon authentique de la Plante observée par Baumgarten, a déclaré qu'il n'y avait pas a d'aigrette. Par ces motifs, Cassini pense qu'on doit regarder le genre Telekia comme identique avec son Molpadia, mais qu'il ne serait pas juste d'admettre le premier nom, malgré sa priorité, parce que les caractères génériques en sont trop imparfaits. V. MOLPADIE. (G..N.)

TÉLÉOBRANCHES. POIS. La famille à laquelle Duméril a donné ce nom dans sa Zoologie analytique, répond exactement à l'ordre que Cuvier appelle des Plectognathes. V. ce mot. (B.)

TÉLÉOSAURE. Teleosaurus. REPT. FOSS. Sous-genre nouvellement établi par Geoffroy Saint-Hilaire (Mémoires du Muséum, T. XII, pour y placer un Reptile fossile écouvert, il y a quelques années,

[page] 89

par notre collaborateur Lamouroux, et connu sous le nom de Crocodile fossile de Caon. V. CROCODILE. Ce Reptile a en effet de rapports avec les Crocodiles, surtout avec les Gavials; mais il présente aussi d'importantes différences qui ont porté Geoffroy à en faire un sous-genre particulier dans la famille des Crocodiliens. Les principaux caractères du sous-genre Teleosaurus sont les suivans: les arrière-narines, placées au niveau de la fosse orbitaire, sont très-grandes; l'os que Geoffroy appelle jugal, et que Cuvier considère comme un frontal postérieur, est plus grand que chez les Crocodiles, et plus descendu vers l'arcade maxillaire; l'adorbital, ou portion orbitaire du maxillaire, est extrêmement long et grêle; enfin tous les os placés dans le voisinage et en arrière de l'orbite, sont modifiés d'une manière remarquable. Le sous-genre

Teleosaurus, qui ne comprend encore qu'une seule espèce, Teleosaurus ou Crocodilus cadomensis, a été ainsi nommé à cause de la conformation de son crâne, plus voisine que chez les autres Crocodiliens, de la conformation propre aux Mammifères.(IS.G. ST.-H.)

TELEOZOMA. BOT. CRYPT. (Fougères.) Le genre désigné sous ce nom par R. Brown (Appendice au Voyage e Francklin) est le même que le Ceraiopteris d'Adolphe Brongniart. (G..N.)

TÈLÈPHE. Telephium. BOT. PHAN. Genre de la famille de Paronychiées, tribu des Téléphiées, et de la Pentandrie Trigynie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant, divisé profondément en cinq lobes oblongs et concaves; corolle à cinq pétales insérés à la base du calice, alternes avec ses lobes, et de la longueur de ceux-ci; cinq étamines opposées aux sépales et insérées à leur Base; trois styles étalés, recourbés et soudés par la base; capsule pyramidale, trigone, trivalve, divisée seulement à la base en trois loges, mais en apparence uniloculaire, parce que les cloisons ne se prolongent pas dans la partie supérieure; graines nombreuses attachées à un placenta central et disposées par six rangs; embryon latéral courbé, incomplètement annulaire; albumen farineux. Ce genre avait été placé par Jussieu dans les Portulacées; effectivement il tient le milieu entre cette famille et celle des Paronychiées. Il ne se compose que de trois espèces dont deux sont exotiques, indigènes de la Barbarie et du cap de Bonne-Espé-rance. L'espèce la plus anciennement connue croît dans la région méditerranéenne; c'est le Telephium Imperati, L., Plante herbacée, fruti-culeuse, à tiges couchées, glabres et glauques, garnies de feuilles alternes, munies de stipules. Les fleurs sont blanches, rapprochées au sommet des tiges en plusieurs corymbes serrés.

Les anciens botanistes appliquaient le nom de Telephium à diverses Plantes, telles que le Sedum Telephium, le Rhodiola rosea, l'Arenaria peploides, l'Ornithopus scorpioides, etc. (G..N.)

TELEPHIASTRUM. BOT. PHAN. Le genre que Dillen nommait ainsi est le même que le Talinum d'Adanson. V. ce mot. (G..N.)

* TÉLÉPHIÉES. Telephieœ. BOT. PHAN. De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 3, p. 366) a donné ce nom à la première tribu de la famille des Paronychiées, qui se compose des genres Telephium et Corrigiola. V. ces mots. (G..N.)

TELEPHIOIDES. BOT. PHAN. (Tournefort et Mœnch.) Syn. à'Andrachne de Linné. V. ce mot. (G..N.)

TELEPHIUM. BOT. PHAN. V. TELÉPHE. (G..N.)

TÉLÉPHORE. Telephorus. INS. Genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Serricornes, division des Malacodermes, tribu des Lampyrides, faisant partie, dans la Méthode de Linné, de celui de Cantharis, réuni pat Geoffroy A celui des

[page] 90

Malachies sous la dénomination commune de Cicindèle, distingué par Schæffer sous celle de Téléphore, que Degéer, Olivier et les autres naturalistes français ont adoptée, et préférable à celle de Linné, conservée par Fabricius et d'autres entomologistes. On a fait dériver l'étymologie de Téléphore de deux mots grecs, signifiant porte-mort; mais ne vient-elle pas plutôt de deux autres mots, porté au loin. Ces Insectes, en effet, d'après d'anciennes observations consignées dans les éphémérides des Curieux de la nature, et confirmées depuis par d'autres faits semblables, sont quelquefois transportés au loin avec leurs larves, et souvent en quantité considérable, par des vents impétueux, à la suite d'une tempête ou d'un ouragan, qui en bouleversant la terre, déracinant les arbres des forêts, les pins, et les sapins particulièrement, met à découvert leurs retraites. C'est dans la Suède et en Hongrie, lorsque la terre était couverte de neige, que ces phénomèues ont eu lieu, D'autres Insectes vivans, des Vers, et même des Araignées, étaient mêlés, mais en moins grand nombre, avec les Téléphores et leurs larves. Ces Animaux occupaient souvent une grande étendue de terrain. De-là, suivant les conjectures de Réaumur, auquel Degéer avait communiqué une observation de cette nature, faite en 1745 et réitérée en 1750, l'explication de ces pluies d'insectes dont divers historiens ont fait mention. Un corps déprimé, toujours mou, ailé dans les deux sexes, n'ayant aucune propriété phosphorique; une tête découverte, et point notablement prolongée en devant sous la (orme d'un museau: des antennes écartées à leur base, filiformes et simples; des mandibules finissant en une pointe simple et très-aiguË; des palpes terminés par un article plus grand que les précédens et en forme de hache des yeux ronds et très-saillans; un corselet presque carré, et des tarses dont le pénultième article est bilobé, (el est l'ensemble des caractères, au moyen desquels on distinguera toujours le genre Téléphore de ceux de a même tribu, celle des Lampvrides. Ces Insectes se tiennent habituellement sur les fleurs ou sur les feuilles. Leurs habitudes sont néanmoins, du moins en partie, carnassières, et on a vu des femelles dévorer même leurs larves. Nous les avons nous-même souvent rencontrées dans des momens où ils faisaient preuve d'un pareil instinct. Il est confirmé par l'anatomie; car, selon Dufour, le canal digestif est absolument droit. Les vaisseaux biliaires sont au nombre de quatre, ce qui rapproche ces Insectes des Lycus, avec lesquels ils ont aussi, sous le rapport des organes de la génération, beaucoup de conformité. La seule larve connue, celle du Téléphore ardoisé, est près-que cylindrique, molle, allongée, 'un noir mat et velouté, avec les antennes, les palpes et les pieds rous-sâtres. La tête est pourvue de fortes mandibules. Sous le dernier anneau ou le douzième, est uu mamelon servant à le progression. Elle vit dans la terre humide, oü elle se nourrit de proie. Elle se métamorphose de bonne heure, puisque l'Insecte parfait est lui -même printanier. Les faits rapportés au commencement de cet article nous porteraient même à croire qu'il peut arriver à ce dernier état pendant l'hiver. On aurait pu laisser dans ce genre celui de Silis, qu'on a formé depuis peu, et qui ne s'en éloigne guère que par les eux échancrures postérieures du corselet.

Le TÉLÉPHORE ARDOISé, Cantharis fusca, L., est le plus grand des indigènes. Son corps est long d'environ six lignes, d'un rouge jaunâtre en grande partie, avec l'extrémité pos-térieure de la tête, les étuis, les pates, à l'exception de leur origine, la poitrine et les derniers anneaux noirâtres; le milieu du corselet offre une tache noire.

Le TÉLÉPHORE LIVIDE, Cantharis livida, L., très-voisin du précédent, n'a qu'un point noir sur 1a tête; Le

[page] 91

corselet est d'un jaune roussâtre, sans taches; les élytres sont d'un jaune d'ocre; le bout des cuisses est noir. V. quant aux autres espèces et leur synonymie, Schœnherr et l'article Téléphore de l'Encyclopédie méthodique. (LAT.)

TÉLESCOPE. POIS. Espèce du genre Pomatome. V. ce mot. (B.)

TÉLESCOPE. Telcscopium. MOLL. Montfort (Conch. syst. T. II) institua d'abord ce genre pour le Cerithium Telescopium, et il suffit de voir celte Coquille, qui dépend certainement des Cérites, pour se convaincre que ce genre est inutile. Blainville l'a admis, non comme section des Cérites, mais, ce qui a droit d'étonner, comme section des Troques, V. ce mot et CÉRITE. (D..H.)

TÉLÉSIE. MIN. Nom créé par Haüy pour désigner les variétés du Corinaon hyalin, connues vulgairement sous celui de Gemme orientale, et qu'il regardait alors comme formant une espèce distincte du Corindon Adamantin. V. CORINDON. (G. DEL.)

TELESTO. POLYP. Genre de l'ordre des Tubulariées dans la division des Polypiers flexibles, ayant pour caractères: Polypier phytoïde, ra-raeux, fistuleux, crétacéo-membraneux, opaque, strié longitudinalement. Ce genre est très peu connu, et ne devrait peut-être pas rester parmi les Polypiers. Lamarck ne le distingue point du genre Synoïque, et le range dans l'ordre de ses Tuniciers, adoptant ainsi, jusqu'à un certain point, l'opinion de Savigny qui regarde les Symoïques comme des Ascidies agrégés. Lamouroux a eu connaissance de ces diverses opinions, il a néanmoins laissé son genre Telesto parmi les Polypiers. A l'état de dessiccation, il est difficile de prononcer sur la nature de ces êtres. Ils forment de petites touffes rameuses; les rameaux et les tiges sont peu volumineux, plissés, et comme fanés; on n'y voit point de pores; leur substance est flexible et d'un aspect subéreux; leurs couleurs varient du violet au jaune, au jaune oraugé et au vert. Ils se trouvent attachés aux rochers et aux Plantes marines desmers de l'Australie et de l'océan Atlantique entre les tropiques. Lamouroux rapporte trois espèces à ce genre: les Telesto iutea, aurantiaca et pelasgica. (X. D..L.)

TELIPOGON. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées, tribu des Epidendrées, établi par le professeur Kunth (in Humb. Nov. gen., 1, p. 355) et offrant pour caractères; un calice h six divisions profondes, étalées, régulières; labelle seulement un peu plus large que les autres; un gynostème dressé, court, poilu, terminé par un appendice subulé; une anthère pédicellée, et offrant postérieurement un crochet recourbé et aigu. L'anthère est cordiforme, et contient quatre masses de pollen solides et sessiles. L'organisation de cette étamine est très-singulière et demande à être examinée de nouveau.

Deux espèces appartiennent à ce genre, savoir: Telipogon angusttfolius, Kunth, loc. cit., tab. 75, qui, par erreur, a été décrite par Willde-now sous le nom de Tradcscantia nervosa; l'autre, Telipogon latifolius. Ce sont des Plantes parasites et originaires de la Nouvelle-Grenade. (A. E.)

* TELLIM A. BOT. PHAN. Genre de la famille des Saxifragées et de la Décandrie Digynie, L., établi par Brown dans l'Appendice botanique au Voyage du capitaine Francklin, et ainsi caractérisé: calice conique, renflé, à demi supère, quinquédenté; corolle à cinq pétales laciniés; dix étamines; deux styles surmontés de stigmates anguleux; capsule à demi supère, revêtue par le calice persistant, unilocnlaire, bivalve au sommet, à placentas pariétaux, polyspermes. Ce genre est très-rapprocné de l'Heuchera et du Vahlia de Thunberg; il a été formé aux dépens de quelques Mitellc, parmi lesquels

[page] 92

se trouve le Mitella grandiflora, Pursh, ou Tellima grandiflora, Liadl., Bot. Regist., n. 1178. Ce sout des Plantes herbacées et indi gènes de l'Amérique septentrionale. Leurs feuilles sont pétiolées, à limbe onduleux, lobé et crénelé ou denté. Les fleurs sont verdâtres ou d'un rouge livide, disposées eu épis et unilatérales. (G..N.)

TELLINE. Tellina. CONCH. Les anciens conchyliologues, qui les premiers donnèrent ce nom à un certain nombre de Coquilles bivalves, désignèrent plutôt par là celles que nous nommons aujourd'hui Donaces d'après Linné. Les autres Tellines étaient rangées par eux parmi leurs Pétoncles. Ce fut donc avec raison qu'A-danson, en établissant un genre Telline dans sa Méthode conchyliologique, n'y plaça que des Donaces, ce que Linné aurait dû imiter; mais il lui est arrivé quelquefois, ainsi qu'à d'autres auteurs depuis lui, de faire de pareils changemens à la suite desquels les dénominations génériques sont totalement dénaturées et ne s'appliquent plus aux mêmes êtres. Linné comprenait uu assez grand nombre de Coquilles diverses dans ses Tellines. Lorsque l'on commença à réformer la classification, les Tellines subirent plusieurs démembremens qui furent successivement adoptés. Les Animaux des Donaces et des Tellines ont entre eux une grande analogie. Poli la trouva telle, qu'il n'hésita pas à eu faire un seul genre sous le nom de Peronœa. Cependant il existe quelques différences, et surtout dans les Coquilles, qui justifient très-bien la séparation que Von en a faite. Voici les caractères que l'on assigne à ce genre: Animal à peu près semblable à celui des Donaces, mais plus comprimé, à pied plus grand et plus aplati; syphons très-longs. Coquille transverse ou orbiculaire, le plus souvent aplatie, à côté postérieur anguleux, offrant sur le bord un pli flexueux et irrégulier; une seule ou deux dents cardinales sur la même valve; deux dents latérales souvent écartées. Les Tellines sont de jolies Coquilles dont on connaît un assez grand nombre d'espèces, soit vivantes, soit fossiles. Ornées de belles couleurs, elles sont à cause de cela recherchées des amateurs. On les distingue assez facilement des genres qui les avoisinent par la charnière dont les dents latérales sont écartées, par l'aplatissement et le peu d'épaisseur du test, mais surtout par le pli postérieur que l'on ne trouve sur aucuu autre genre. Lamarck a établi sous le nom de Tellinide un genre très-voisin des Tellines, et que probablement on n'adoptera pas; car il ne diffère que par le pli postérieur qui est peu prononcé, et par la position des dents latérales: caractère que Lamarck juge de peu d'importance, puisque, dans le genre qui nous occupe (T. v, p. 620), il place plusieurs autres espèces analogues sans faire attention qu'elles ont les caractères des Tellinides, et dit que dans quelques autres la charnière ressemble à celle des Capses, mais que le pli du bord les en distingue. D'après cela on peut de-mauder pourquoi Lamarck admet dans les Tellines des Coquilles à charnière de Capse, lorsqu'il en sépare une seule sur un caractère de moindre valeur, pour en faire le genre Tellinide. Alors, de deux choses l'une, ou mettre dans les Tellinides toutes les Coquilles à pli postérieur peu prononcé qui ont des dents latérales, ou supprimer le genre Tellinide pour le joindre aux Tellines à côté des espèces analogues, ce qui est indispensable. Nous pensons que le genre Telline étant défini, avec des dents latérales et un pli postérieur, on pourrait bien réunir en un groupe particulier toutes les Coquilles à pli postérieur et sans dents latérales, on diminuerait de huit ou dix espèces le genre déjà très -nombreux aes Tel -lines. Lamarck compte dans ce genre cinquante-quatre espèces vivantes; il en existe au moins quarante de fossiles, dont plusieurs analogues ou.

[page] 93

subanalogues, avec des espèces actuellement vivantes. Nous allons citer quelques espèces pour servir d'exemple au genre.

TELLINE SOLEIL LEVANT, Tellina radiata, Lamk., Anim. sans vert. T. v, p. 520, n. 1; Tellina tadiata, L., Gmel., p. 3232, n. 21; Lister, Conch., tab. 393, fig. 240; Gualt., Test., tab. 89, fig. I; Chemnitz, Conch. T. VI, tab. 11, fig. 102; Encycl., pl. 289, fig. 2. Belle Coquille rayonnée de rose pourpré. Elle est commune.

TELLINE MACULÉE, Tellina maculosa, Lamk., loc. cit., n. 4; Lister, Conch., tab. 399, fig. 238; Favanne, Conch., tab. 49, fig. F, 1; Chemuitz, Conch., tab. 8, fig. 70, et tab. 11, fig-104; Encycl., pl. 288, fig. 5 et 7. Jolie espèce subrostrée, striée, couverte de taches litturées violettes, subrayonnées, sur uu fond blanc. On la dit des mers de l'Inde.

TELLINE DE SPENGLER, Tellina Spengleri, Lamk., loc. cit., n. 8; L., Gmel., p. 3234, n. 30; Chemnitz, Conch. T. VI, tab. 10, fig. 88, 89, 90; Encycl., pl. 287, fig. 5, a, b. Espèce très-remarquable, très-étioite, et élégamment dentelée supérieurement.

TELLINE LANGUE D'OR, Tellina foliacea, L., Gmel., p. 3232, n. 18; Lamk., loc. cit., n. 12; Rumph, Mus., tab. 45, fig. K; Chemnitz, Conch. T. IV, tab. 10, fig. 95; Encycl., pl. 287, fig. 4. Coquille précieuse, très-mince, très-aplatie, et d'un beau jaune d'or.

TELLINE PÉTONCULAIRF, Tellina remies, L., Gmel., p. 3339, n. 66; Lamk., loc. cit., n. 34; Lister, Conch., tab. 266, fig. 102; Born, Mus., tab. 2, fig. 11; Encycl., pl. 290, fig. 2; Rumph, Mus. tab. 42, fig. I. C'est une des plus grandes et des plus épaisses. Elle est suborbiculaire.

TELLINE RAPE, Tellina scobinata, L., Gmel., p. 3340, n. 68; Lamk., loc. cit., n. 54; Gualt., Test., tab. 76, fig. E; Chemnitz, Conch. T. VI, tab. 13, fig. 122, 123, 124; Encycl., pl. 291, fig. 4, a, b, c, d. Jolic Coquille écailleuse, vulgairement la Râpe ou la Langue de Chat.

TELLINE DENTÉE, Tellina gargadia, L., Gmel., p. 3228, n. 1; Lamk., loc. cit., n. 40; Rumph, Mus., tab. 42, fig. N; Chemnitz, Conch. T. VI, tab. 8, fig. 63, 64; Encycl., pl. 287, fig. 2. Elle est remarquable par les longues épines de son corselet.

Adansou (Voyage au Sénégal, pl. 18) a donné le nom de TELLINE, d'après les anciens conchyliologues, à un genre que Linné a nommé Donace, réservant le nom de Telline à une partie des Pétoncles des mêmes auteurs. V. DONACE et TELLINE. (D..H.)

TELLINIDE. Tellinides. CONCH. Genre établi par Lamarck, dans son dernier ouvrage, pour une Coquille très-voisine des Tellines qui n'en diffère que par le pli postérieur qui est moins marqué, et par l'une des dénis latérales qui est très-voisine de la charnière. Nous ne pensons pas que ces caractères soient suffisans pour un bon genre, et sous ce rapport nous sommes d'accord avec Blainville qui a joint les Tellinides aux Tellines. V. ce mot. (D..H.)

TELLURE, MIN. Cette substance métallique a été découverte en 1782 par Muller de Reichenstein dans le minerai d'Or de Transylvanie, nommé vulgairement Or blanc. Kirwan s'empressa de l'admettre dans sa méthode sous le nom de Sylvanite, tiré de celui du pays où elle avait été trouvée; mais Klaproth, ayant confirmé les expériences de Muller, et renouvelé en quelque sorte sa découverte en retrouvant le même Métal dans l'Or de Nagyak, lui donna le nom de Tellure, adopté depuis par tous les chimistes. Le Tellure n'existe à l'état natif, c'est-à-dire à l'état fibre ou dégagé de toute combinaison, que dans le minerai ou il a été découvert pour la première fois; encore ne l'a-t-on jamais trouvé parfaitement pur, et il est toujours mélangé de quelques parties de Fer et d'Or:

[page] 94

ce dernier Métal lut est associé dans tous ses minerais. Les autres substances métalliques, avec lesquelles le Tellure forme différens alliages, sont le Plomb, l'Argent et le Bismuth. Tous les minerais de Tellure ont pour caractères communs d'avoir l'éclat métallique, de se fondre au chalumeau, et de brûler sur le charbon avec flamme et fumée, en y laissant une auréole bordée de rouge ou d'orangé. Si l'on dirige sur cette trace le feu de réduction, elle disparaît, et on même teipps la üamme se colore en vert foncé; en outre ces minerais sont solubles dans l'Acide nitrique, et la solution précipite en noir lorsqu'on y plonge un barreau de Zinc. Les Alcalis forment dans la même solution un précipité blanc, floconneux, qu'ils redissolvent bientôt lorsqu'ils sont en excès. Ou connaît aujourd'hui quatre espèces de rainerais de Tellure qui paraissent distinctes les unes des autres tant par leurs formes cristallines que par leur composition chimique. Ces quatre espèces sont: le Tellure natif ferrifère, le Tellure feuilleté, le Tellure graphique et le Tellure bismuthique.

1. TELLURE NATIF AURO-FERRIFÈRE, aussi nomme Tellure blanc, Or blanc, Or problématique. Substance d'un blanc d'étain ou d'un gris jaunâtre, tendre et fragile, ayant une structure laminaire ou granuleuse & grain d'acier. Ses cristaux qui sont très-rares paraissent dériver d'un rhomboïde. Ce sont des prismes hexaèdres, réguliers, ayant les arêtes des bases remplacées par des facettes disposées en anneau. Sa dureté est supérieure à celle du Gypse, et inférieure à celle du Calcaire spathique. Sa pesanteur spécifique est de 6, 115 (Klaproth); passée avec frottement sur le papier, elle y laisse une trace légèrement noirâtre. Au chalumeau, elle décrépite, fond aisément sur le charbon, brille avec une flamme verdâtre et se volatilise; l'odeur de raves qu'elle répand quelquefois n'est pas due au Tellure, mais au Sélénium dont elle est mélangée. La variété de Facebay est composéeff suivant Klaproth, de Tellure, 92, 55; Fer, 7, 20; Or, 0, 25.

Les variétés connues sont: 1° le Tellure natif cristallisé, en prisme régulier, à six pans, dont les arêtes horizontales sont tronquées; les facettes des troncatures sont inclinées à la base d'environ 116°. Le Tellure natif lamelliforme, en petites lames groupées confusément et d'un éclat assez vif. C'est principalement & cette variété que Ion a donné le nom d'Or blanc; elle ressemble assez par son aspect à l'Antimoine natif en petites lames. 3°. Le Tellure natif à grains d' Acier, en petites masses grenues, à çrain fin, d un blanc jaunâtre. Cette teinte jaune paraît due à quelques parties de Fer pyriteux dont cette variété est accidentellement mélangée.

Le Tellure natif auro-ferrifère ne se rencontre qu'en petite quantité dans la nature; il appartient aux terrains primordiaux de Sédiment, ou terrains semi-cristallisés, et se trouve toujours disséminé ou sous la forme de veinules au milieu des Grauwackes et des Calcaires compactes de la Transylvanie. Les substances qui l'accompaenent le plus ordinairement sont le Quartz, le Fer pyriteux, l'Or natif, la Blende et la Galène. C'est à Facebay, près de Zalathna, qu'on l'a observé pour la première ois dans les mines de Maria-Hülfe, de Maria-Loretto et de Sigisraundi; on l'a retrouvé depuis en Amérique, à Huttington, dans le district de New-Stratford, en Connecticut. On l'exploite comme mine d'Or en Transylvanie. La quantité d'Or qu'il renferme est très-variable, et quelquefois elle est nulle; c'est pour cela qu'on lui a donné les noms d'Aurum problematicum, Aurum paradoxum.

2. TELLURE FEUILLETÉ OU PLOMBIFÈRE, Tellure natif auro-plombifère, Haüy; vulgairement Or de Nagyag. Tellure de Plomb mêlé de Tellurure d'Or, et souvent de Sulfure d'Argent et de Sulfure de Plomb. Substance d'un gris de plomb, à

[page] 95

structure lamelleuse, tendre et flexible sans élasticité. Ses cristaux dérivent d'un prisme droit rectangulaire, clivable, avec beaucoup de netteté, parallèlement à la base. Suivant de Bournon, ce prisme serait à bases cai rées. Sa dureté est supérieure à celle du Talc et inférieure à celle du Gypse laminaire. Sa pesanteur spécifique est de 8, 919 (Muller). Sa teinte la plus ordinaire est le gris de plomb passant au noir de fer; elle tache légèrement le papier en noir. Sur le charbon, elle fond aisément en répandant une fumée blanche, et finit par se transformer en nu grain métallique el malléable. Elle est composée, d'après Klaproth: de Tellure, 32, 2; Plomb, 54; Or, 9; Argent, 35; Cuivre, 1, 3; Soufre, 3.

Les variétés du Tellure feuilleté sont: le laminiforme: en lames rectangulaires à bords biselés, dout les grandes faces sont éclatantes et un peu raboteuses; les facettes obliques, ï lacées sur les bords s'inclinent sur a base sous un angle de 110°environ; d'autres facettes placées sur les angles font avec cette même base un angle de 122° 50′ (Phillips); le lamellaire: en petites lamelles disséminées dans un Manganèse lithoïde; le compacte.

Il est une variété de Tellure plombifère, d'un blanc jaunâtre, dont la composition parait s'éloigner beaucoup de celle des autres variétés, car elle contient, d'après une analyse de Klaproth, sur 100 parties: Tellure, 44, 7b; Or, 26, 75; Plomb, 19, 73; Argent, 8, 50; Soufre, 0, 50. Aussi la plupart des minéralogistes allemands et anglais la considèrent-ils comme une espèce particulière. Klaproth lui a donné le nom de Gelberz; Léonbard l'a décrite sous celui de -WeissTellur, et Phillips sous celui d' Yellow Teliurium; mais, suivant Brooke, sa cristallisation est analogue à celle de la variété ordinaire, et la différence des analyses peut s'expliquer par les quantités variables de Sulfure de Plomb et d'Argent dont le Tellure plombifère est toujours mélangé.

Le Tellure feuilleté est, comme l'espèce précédente, une substance accidentelle des filons métallifères. Son principal gisement est dans les mines de Nogyag en Transylvanie, ou il a souvent pour gangue immédiate le Manganèse lithoïde d'un rouge de rose; les substances qui l'accompagnent ordinairement sont la Blende, la Galène, le Cuivre gris, l'Arsenic natif, le Fer pyriteux et l'Or natif. On l'a observé aussi avec le Tellure graphique, à Offenbauya dans la même contrée.

3. Tellure graphique, vulgairementor graphique; Tellure natif atiro-argentifère, Haüy; Tellurure d'Or et d'Argent, Beudant. C'est une substance d'un gris d'acier clair, à cassure inégale et grenue, tendre et fragile. Ses formes cristallines dérivent d'un prisme droit rectangulaire, ou, suivant Beudant, d'un

Erihirie rhomboïdal, de 106° à 107°. es cristaux se clivent avec assez de netteté parallèlement à l'un des pans du priMne rectangulaire; ils sont en général striés longitudinalement sur l'autre pan. Sa dureté est supérieure à celle du Talc, et inférieure a celle du Calcaire spathique. Sa pesanteur spécifique est de 5, 723 (Muller). Ll fond aisément sur le charbon en un globuie métallique d'un gris sombre, el couvre le charbon d'une fumée blanche qui disparaît au feu de réduction; en continuant le feu, on obtient un grain métallique d'un jaune clair qui, après le refroidissement, est très-brillant et ductile. Elle est composée, d'après Klaproth: de Tellure, 60; Or, 30; Argent, 10.

Ses variétés sont: le Tellure graphique cristallisé: en petits prismes octogones, modifiés par une seule facette sur les bords qui correspondent aux grandes arêtes des bases de la forme primitive, et par plusieurs rangées de facettes sur les angles; en octaèdres rectangulaires, modifiés sur les angles et sur les arêtes; le Tellure graphique dendritique: en cristaux aciculaires, groupés régulièrement sur un même plan sous des angles de

[page] 96

60 et tao degrés, et quelquefois sous un angle droit. Plusieurs de ces doubles cristaux, en se rangeant à la file, imitent grossièrement des caractères orientaux, de là le nom d'Or graphique donné à cette variété.

Le Tellure graphique appartient, comme l'espèce précédente, aux filons métallifères du Porphyre syénitique de la Transylvanie. On ne l'a trouvé jusqu'à présent que dans la mine dite Franziskus, à Offenbanya, et dans celle de Nagyag; il est quelquefois accompagné par le Tellure plombifère. Les substances qui lui sont associées ordinairement sont le Quartz byalin, la Blende, le Cuivre et TOr natif. Le Tellure graphique est recherché par les mineurs et exploité avec avantage, à raison de la grande quantité d'Or qu'il contient.

4. TELLURE BISMUTHIQUE, aussi nommé Argent molybdique. D'après une ancienne analyse de Klaproth, ' cette substance avait été regardée comme un Sulfure de Bismuth contenant seulement 5 pour 100 de Soufre; mais l'essai chimique auquel Berzeiius l'a soumise a montré que c'était un véritable alliage de Bismuth et de Tellure dont les proportions sont encore inconnues. Elle se présente en lamelles plus ou moins étendues, disséminées dans une Roche porphyrique; ces lamelles paraissent être des prismes hexagonaux réguliers. Sa couleur est le gris d'acier. Elle est tendre, fragile, flexible et opaque. Sa pesanteur spécifique est de 7, 8. Elle est soluble dans l'Acidc nitrique, et la solution précipite abondamment par l'eau. Chauffée dans un tube ouvert, elle brunit, fond aisément en un globule en répandant une odeur de Sélénium; puis elle dégage une fumée blanche qui s'attache au verre et se résout en gouttelettes transparentes; ce qui reste de la masse est un globule de Bismuth qui, par l'action d'un feu prolongé, se couvre d'Oxide brun de Bismuth en fusion. Cette substance a été trouvée dans un Porphyre altéré à Deutsch-Pilsen et Borsony, en Hongrie; elle y est accompagnée de Calcaire brunissant et de Fer pyriteux.

La substance découverte par Esmark en 1814, à Tellemarken en Norvège, et prise par lui pour du Tellure natif, n'est encore qu'un alliage de Tellure, de Bismuth et de Sélénium, d'après les essais de Berzelius. Cette substance, que Haüy a classée dans sa méthode sous le nom de Tellure sélénié bismuthifère, est sous la forme de petites lames comme le Tellure bisrouthique de Hongrie. Elle est associée au Cuivre pyriteux, au Cuivre malachite, et à du Mica verdâtre par transparence, (G. del.)

TELOPEA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Protéacées et de la Té- trandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (Trans. Linn. Soc.,, 10, P. 197) qui l'a ainsi caractérisé: pé- rianthe irrégulier, fendu longitudinalement d un côté, quadrinde de l'autre; étamines situées dans la concavité supérieure des divisions du périanthe; glande hypogyne, unique, presque annulaire; ovaire polysperme, pédicellé, surmonté d'un style persistant, et d'un stigmate oblique, en forme de clou, convexe; follicule uniloculaire, cylindracée; graines munies au sommet d'une aile non bordée d'un côté, vasculaire de l'autre, à nervure obliquement récurrente; fleurs en corymbes ou eu grappes entourées d'un involucre imbriqué, caduc. Ce genre a été constitué sur des Plantes décrites par Cavanilles, Smith et Labillaraière, sous le nom générique d'Embothrium. Knight et Salisbury Pont appelé Hylogyne, nom qui n'a pas prévalu, quoique celui de Telopea eût déjà servi à Solander pour désigner un genre d'Euphorbiacées identique avec le Camirium de Rumph et de Gaertner, mais qui fait partie de l'Aleurites. Les Telopea speciosissima et truncata sont des Arbrisseaux très-élégans, ayant leurs branches munies de feuilles éparses, dentées ou entières. Les fleurs sont rouges, terminales, et munies de 'bractées solitaires

[page] 97

à la base de chaque paire de pédicelks. Ces Plantes croissent dans la Nouvelle-Hollande, aux environs du Boit-Jackson et à la Terre de Diémen. (G..N.)

TEMAPARA. REPT. SAUR. (Séba.) Syn. de Marbré. V. ce root ainsi que TUPIMAMSIS.(IS. G. ST.-H.)

* TEMEMAZAMA. MAM. Hamilton Smith (Trans. Soc. Linn. T. XIII) indique sous le nom d'Antilope Tememazama un Mammifère américain qu'il croit être le Pudu de Molina. (IS. G.ST.-H.)

TEMERI. BOT. PHAN. Le docteur Della-Cella indique sous ce nom bédouin, comme assez commune dans les parages africains des Sortes, une Plante dont les feuilles sont dentées, velues et blanchâtres, mais dont il n'a pas vu la fleur. Nous la recommandons aux recherches des voyageurs naturalistes, parce que la connaissance de ses racines fibreuses qui se chargent de tubercules très-nourrissans, a'un très-bon goût, et comparables à ceux de certains Souchets, peut devenir fort utile dans les déserts, comme objet de culture, ou dans certains cantons arides et sablonneux des pays chauds. (B.)

TEMIA. OIS. Genre de l'ordre des Omnivores. Caractères: bec médiocre, robuste, élevé à la base, comprimé sur les côtés; mandibules recourbées, convexes sur les côtés, légèrement conniventes vers la pointe; front large, revêtu de plumes veloutées, serrées; narines ovalaires, petites, placées au milieu d'un sillon à la base du bec; pieds robustes; quatre doigts: trois en avant, assez médiocres; l'externe faiblement uni par sa base à l'intermédiaire; un en arrière« ongles comprimés; ailes arrondies; rémiges entières, les troisième et quatrième dépassant toutes les autres; queue plus longue que le corps, composée de dix rectrices cunéiformes. Un dernier examen comparatif que nous avons pu faire des Glaucops et des Témias nous a décidé à adopter l'opinion du professeur Cuvier, que ces Oiseaux ne pouvaient être réunis sous un seul type générique. En conséquence, nous renvoyons au mot Glaucope pour la description du Glaucope Témia qui devra être reportée ici. (DR..Z.)

TEMM1A. OIS. Espèce du genie Bécasseau. V. ce mot. (dr..z.)

TEMNODON. pois. Genre de l'ordre des Acanlhoptérygicns, établi par Cuvier et placè récemment dans sa famille des Scombéroïdes (Règne Anim., 2° édit. T. n, p. 206). Il ne comprend qu'une espèce le Temnodon saltator, Cuv., et a pour caractères de présenter une queue sans armure; la petite nageoire ou les épines, libres au devant de l'anale comme les * sériales; leur première dorsale trèsfrêle et trèsbasse; la seconde et l'anale couvertes de petites écailles. Mais leur principal caractère, ajoute Cuvier, consiste daus une rangée de dents sépaiées, pointues el tranchantes à chaque mâchoire; derrière celle d'en haut en est une rangée de petites, et il y en a enfin en velours au vannier, aux palatins et à la langue. Leur opercule nuit en deux pointes, et ils ont sept rayons aux ouies. L'espèce connue est commune aux deux Océans. (aud.)

TEMPÉRATURE. Ce mot sert à désigner en physique l'état relatif des corps par rapport à la chaleur, état qui nous est manifesté par la sensation de froid ou de chaud que ces corps nous font éprouver. On mesure l'intensité de l'action du calorique sur les corps au moyen des thermomètres, instrumens composés de substances très-susceptibles de dilatation ou de condensation par l'effet d'une plus ou moins grande chaleur. L'examen de la Température propre des corps et des variations qu'elle subit selon la diversité de nature de ceux-ci, est une question de physique générale qui ne fait point partie des matières destinées à être traitées dans ce Dictionnaire. Nous ne devons nous

TOME XVI. 7

[page] 98

occuper ici que de la distribution de la ehaleur à la surface du globe, doni l'inégalité constitue lesdifl'érens climats. Déjà, à l'article Géographie, on a présenté des considérations astez étendues sur les zônes qui partagent la terre en plusieurs climats où les êtres organisés varient de telle sorte que chaque climat est caractérisé par l'existence d'Animaux et de Plantés qui lui sont propres. La Température est bien la principale cause de ces diversités qu'on observe dans la nature organique en passant d'un climat à l'autre; mais, pour caractériser un climat, il faut encore faire entrer en ligne de compte les considérations que fournissent les circonstance, météorologiques locales, telles que l'humidité ou la sécheresse, les vents, la lumière, etc. Renvoyant aux articles dont ces considérations font le sujet, ou qui ont fourni (occasion de les développer (particulièrement aux mots Atmosphère, Eau, Electricité, Lumière, Mer, Météores et Mines), nous nous bornerons ici à présenter quelques notions élémentaires sur les Températures moyennes des diverses régions et sur les causes qui établissentde si grandes différences d'un lieu à un antre entre ces Températures. Au moyen de ces renseignemens, nous pourrons faire sommairement connaître les résultats obtenus sur ce sujet par des savans du premier ordre, résultats qui, réunis en nu faisceau scientifique, forment aujourd'hui une doctrine d'un haut intérêt, mais qui demande d'être corroborée ou plutôt complétée par de nouvelles observations.

Pour évaluer la Température moyenne d'un lieu, il ne faut passe contenter, comme on le faisait autrefois, de prendre le milieu entre le maximum el le minimum de la hauteur du thermomètre pendant le cours de l'année, mais il faut encore avoir égard à la durée de chaque Température. Une série d'observations journalières qui présentent la Température moyenne de chaque jour, peut conduire à la détermination de la Température moyenne de Tannée. On fait la somme de ces Températures moyennes diurnes, et ou la divise par le nombre des jours de l'année, c'est-à-dire par trois cent soixante-cinq ou trois cent soixantesix, selon que l'année est commune ou bissextile. Dans notre hémisphère boréal, la Température moyenne de l'année est assez exactement représentée par celle du mois d'octohre; mais comme la quantité de chaleur, distribuée à la surface de la terre dans chaque contrée, varie beaucoup d'une année à l'autre, il convient d'epibrasser un grand nombre d'anu nées afin d'opérer des compensations entre les anuées les plus froides et les plus chaudes; c'est le seul moyen d'obtenir une valeur moyenne digne de quelque confiance.

Après avoir obtenu les Températures moyennes de diverses contrées du monde, on a recherché les causes qui occasionent entre elles une si grande diversité. Depuis long-temps on sait que les latitudes plus ou moins élevées, c'est-à-dire la plus ou moins grande proximité de 1 équateur, est la première cause de la chaleur des climats.'C'est aussi une connaissance fort ancienne que celle de l'influence de l'élévation du sol, de telle sorte que plus on s'élève dans l'atmosphère, et plus la chaleur diminue. Mais ce n'est que dans les temps modernes qu'on a déterminé avec exactitude la mesure de cette influence, el qu'on a fait connaître combien les divers points du globe situés aux mêmes latitudes présentaient entre eux de différences quant à la Température moyenne. C'est principalement au célèbre A. Humboldt que la science est redevable d'une immense quantité d'observations faitessur cette question. Ce savant a présenté dans un tableau les Températures moyennes de divers points de l'hémisphère boréal du globe; et à la première vue on est frappé du peu de concordance qu'il y a entre les Températures des lieux situés à des latitudes semblables. En joignant par des lignes, sur

[page] 99

un globe ou une mappe-monde, les points où la Température est la même, on forme des courbes non parallèles à l'equateur, présentant des sommets convexes vers le pôle et d'autres concaves, scion que la Température, correspondante à ces ligues, est plus forte dans certaines localités du nord, et vice versa, que celte Température se projette plus au midi. Ces lignes ont reçu le nom de lignes isothermes; leur auteur a constaté que, dans la zône torride, elles sont beaucoup moins sinueuses, à un tel point qu'elles deviennent presque parallèles à l'équateur.

La Température moyenne de l'année ne suffît pas pour indiquer complétement la distribution de la chaleur dans les divers points du globe, il faut encore considérer les Températures extrêmes dans chaque lieu, c'est-à-dire les moyennes de l'hiver et de l'été, ainsi que celles du mois le plus froid et du mois le plus chaud. Ce* évaluations acquièrent de l'importance aux yeux des agriculteurs, puisqu'elles leur fournissent des données fort utiles sur l'acclimatation el la réussite de certains végétaux* Ainsi la vigne ne réussit pas bien dans les ptoyinces du nord-ouest de l'Europe, parce que les étés ne sont pas assez chauds pour Ja maturité du raisin. D.ins le norci-est. au contraire, cette plemte est cultivée à de hautes latitudes, parce que les étés sont suffisamment chauds et forment compensation à la rigueur des hivers pa la Température moyenne de Pannée.

Nous n'ajouterons rien à ce qui a été déjà dit à l'article Géographie, concernant l'influence de la Température sur les êtres vivans; nous ne parierons pas non plus de la Température iutéiieure du globe, parce qu'il en a déjà été suffisamment traité ailleurs. V. le mot Mines. Enfin nous ne pouvons nous livrer, vu la stérilité des doeumens, à la discussion d'une question fort intéressante pour l'histoire naturelle générale, celle de savoir si la Température de certaines localités a diminué, et si, par cette Seule cause, les êtres qui les peufpaient ont disparu. Mais c'est ici le ieu d'offrir à nos lecteurs quelques détails sur les excessives chaleuis et les froids rigoureux auxquels l'Homme a résisté, quoique, si nous en jugions par ce que nous éprouvons sous noue climat européen, nous serions portés à croire qu'il est impossible de vivre à des Températures aussi éloignées de celles qui nous sont habiuelles. Le maximum de chaleur, observé à l'ombre et assez loin de toute réverbération, n'a pas dépassé 46°. A Pondichéry, à Bassora et au Sénégal, on a vu le thermomètre atteindre 44 et même 45°. A Pétersbourg, il est monté jusou'à 30, et à Paris, ce degré de chaleur a souvent été observé; ce qui prouve que la longueur du séjour du soleil au-dessus de l'horizon peut occasioner une chaleur diurne extrêmement forte, quoiqu'à des latitudes tiès-élevées. Enfin, d'après les observations des savans de l'expédition d Egypte, à PhiloË, le thermomètre exposé au soleil s'est élevé jusqu'à 70°. L'intensité du froid en Sibérie était counue depuis long-temps par l'observation de la congélation au Mercure, fait queGmelin annonça en 1734. Les voyages des capitaines Parry et Francklin, dans l'océan Glacial, ont fourni des observations d'un froid eucore plus considérable que celui delà Sibérie. En février 1819, le thermomètre de Parry est descendu jusqu'à 47°, et Francklin a observé 50° au fort de l'Entreprise. Si l'on compare ce degré extrême de froid avec l'extrême chaleur observée à Philoé qui était de 70° au-dessus de la glace, on a une échelle de 120 degrés, c'est-à-dire surpassant de 20 degrés l'intervalle qui sépare le terme de la congélation de celui de l'eau bouillante. (G..n.)

TEMPETE, OIS. Espèce du genre Pétrel. V. ce mot. (dr..z.)

TEMPLETONIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Lotées, el de la Dia-

7*

[page] 100

delphie Décandrie, L., établi par R. Brown (in Hort. Kew., édit. 2, vol. 4, p. 369) el ainsi caractérisé: calice à cinq dents un peu inégales; corolle papilionacée dont la carène est oblongue, un peu plus longue que les ailes; étamines réunies par la base, la dixième quelquefois plus courte, un peu libre ^ les anthères uniformes; gousse pédicellée, plane, comprimée, contenant plusieurs graines strophiolées. L'espèce, sur laquelle ce genre a été fondé, est une Plante de la côte occidentale et méridionale de la Nouvelle-Hollande, que Yentenat (Malm., tab. 53) a décrite et figurée sous le nom de Rafnia retusa. Une seconde espèce, indigène des mêmes contrées, a été publiée dans le Botanical Magazine, tab. 2008, el dans le Botanical Register, tab. 869, sous le nom de Templetonia glauca. Ces deux Plantes sont des Arbrisseaux glabres, à feuilles alternes, simples, cunéiformes, rétuses, mucronées. Les fleurs sont grandes, d'un rouge ponceau, solitaires dans les aisselles des feuilles. (G..N.)

TEMUS. BOT. PHAN. Molina, dans son Histoire naturelle du Chili, a décrit sous le nom de Temus moschata, un Arbre formant un genre nouveau quiappartientà la famille des Magnoliacées et à la Polyandrie Digynie, L. Cet Arbre est toujours vert, rameux, muni de feuilles alternes, pétiolées, ovales, vertes el luisantes. Les fleurs sont situées au sommet des branches et répandent une odcu-très-agréable. Le calice est à Vois découpures obtuses; la corolle jaune ou blanche, composée de dix-huit pétales étroits et longs; les étamines sont nombreuses, à filets sétacés plus courts que la corolle, à anthères globuleuses; il y a deux ovaires supères, surmontés de deux styles et de deux stigmates; le fruit est une baie à deux coques, assez semblable à celle du café, et contenant des graines arillées. Le bois de cet Arbre est très-dur, et employé au Chili à confectionner toutes sortes d'ouvrages; les feuilles ont une odeur aromatique, analogue à celle de la Muscade. (G..n.)

TENDARIDÉE. Tendaridea. BOT. crypt. (Arthrodiées.) Genre établi par Bory de Saint-Vincent dans la famille des Arthrodiées et la section des Conjuguées. Il comprend les espèces de Conjuguées de Vaucher dont a matière verte est disposée dans chaque article en forme d'étoiles qui, passant ensuite par l'accouplement des tubes d'un article dans un autre, le recueille pour former les corps reproducteurs. Le Conferva stellina de Müller et le Conjugata pectinalis de Vaucher appartiennent à ce genre. (ad. b.)

TENDONS, zool. On donne ce nom aux faisceaux ligamenteux plus ou moins arrondis qui donnent insertion aux fibres musculaires et servent à les fixer aux os. Ce sont en général des cordons allongés, étroits, d'une couleur blanche, brillante, et d'une solidité très-grand-e. Chez les Crustacés, les Tendons sont remplacés par des lames calcaires semblables aux parties qui constituent le squelette tégumentaire, et chez les Insectes ils présentent des modifications analogues. (H.-M. E.)

TENDRAC. mam. (Buffon.) Espèce du genre Tanrec. V. ce mot. (IS. G. ST.-H.)

TENE. BOT. PHAN. (Leschenault.) Syn. de Petit-Millet, Panicum italicum, L., aux environs dePondichéry. V. Panic. (b.)

TÉNÉBRICOLES ou LYGOPHILES. INS. Famille de Coléoptères hé- téromères, dans la Méthode de Duméril (Zool. anal.), composée des genres Upide, Ténébrion, Opatre, Pédiue et Sarrotrie. Les caractères qu'il lui assigne sont: élytres dures, nou soudées; au te nu es grenues, en masse allongée. Ils ne conviennent, pour ces derniers organes, qu'à plusieurs espèces de quelques-uns de ces genres, et peuvent s'appliquer à a'autres Hétéromères. Cette famille embrasse notre tribu des Ténébrio-

[page] 101

nites et une portion de celle des Blapsides. (LAT.)

TÉNÉBRION. Tenebrio. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Mélasomes, tribu des Ténébriooites, distingué des autres de cette tribu par les caractères suivans: corps allongé, étroit, presque de la même largeur partout; antennes grossissant insensiblement vers le bout, ou presque filiformes; pieds antérieurs à cuisses renflées et à jambes étroites, courbées ou arquées; les quatre tarses antérieurs offrant distinctement cinq articles, et les deux postérieurs quatre; corselet plus large que long. Parmi les espèces indigènes, la plus connue, est le TÉNÉBRION DE LA FARINE, Tenebrio molitor, L., qui se trouve fréquemment, surtout le soir, dans les lieux peu fréquentés de nos habitations, dans les boulangeries, les moulins 1 farine, sur les vieux murs, etc. Ainsi que plusieurs austrès Insectes nocturnes, elle est souvent attirée par la lumière. Son corps est long d'un peu plus de six lignes, d'un brun presque noir en dessus, couleur de marron et luisant en dessous, avec le corselet de la largeur de l'abdomen, carré et marqué postérieurement de deux impressions; les étuis sont pointillés et striés. Sa larve, que l'on donne en nourriture aux Rossignols, vit dans le son et la farine, où elle se transforme aussi en nymphe. Elle est longue, cylindrique, d'un jaune d'ocre, trèslisse et fort luisante, avec les pâtes très-courtes. An Tapport de Lacordaire, une grande espèce (T.grandis) de l'Amérique, méridionale, toute noire, avec les étuis avant des points disposés en séries longitudinales, mais peu profondes, et que Ton trouve sous les écorces des vieux arbres, lance par l'anus, et à la distance de plus d'un pied, une liqueur caustique.

Le TÉNÉBRION OBSCUR, Tenebrio obscurus, Fabr., n'est peut - être qu'une variété de la première espèce, 'un noir très-mat en dessus, et légèrement plus clair et un peu moins obscur en dessous.(lat.)

TÉNÉBRIONITES. INS. Tribu de la famille des Mélasomes, ordre des Coléoptères, section des Hétéromères. On a vu à l'article MÉLASOMES que cette famille embrassait le genre Tenebrio de Linné et'des naturalistes qui suivirent sa méthode. Il autrait été dès-lors plus naturel de désigner cette famille sous le nom de Ténébrionites. Mais comme elle est très-étendue, et que nous avons tâché de nous rapprocher à cet égard de Fabricius, cette dénomination désignera spécialement une division des Mélasomes, composée du genre Tenebrio de ce célèbre naturaliste et de Zuelques autres qui s'y rattachent. ies Ténébrionites sont munis d'ailes, caractère qui les distingue des autres Mélasomes. Leur corps est ordinairement oblong, déprimé ou peu élevé, avec le corselet presque carré et de la largeur de l'abdomen, à son bord postérieur. Les palpes sont plus gros à lenr extrémité, et le dernier article des maxillaires est plus ou moins en forme de hache ou ae triangle renversé. Les mâchoires sont toujours entièrement découvertes par devant, le menton étant beaucoup plus étroit que dans la plupart des autres Mélasomes. Léon Dufour n'a pu découvrir dans le Ténébrion obscur l'existence de cet appareil salivaire qu'il a observé daris les Piméliaires et même dans les Blaps, quoique ce dernier genre ait une grande affinité avec celui des Ténébrions. Nous partageons les Ténébrionites en trois sections:

1°. Ceux dont le corps est ovale, avec le corselet arqué latéralement, ou en demi-ovale tronqué antérieurement, plus large, au bord posté rieur au moins, que l'abdomen, peu ou point rebordé; les palpes maxillaires terminés par un article sécuriforme, et les antennes grossissant insensiblement.

Genres: CRYPTIQUE (Crypticus) et OPATRE (Opatrum).

[page] 102

2°. Ceux do ut te corps en allongé, étroit, presque de la même largeur partout, ou plus large postérieurement, arec le corselet presque carré, et les antennes disposées en une grosse massue, ou dilatées brusquement à leur extrémité.

Genres: TOXIQUE (Toxicum), CORTICUS (Corticus), ORTHOCÈRE (Orthocerus), CHIROSCÈLE (Chiroacelis) el Boros (Boros).

3°. Ceux dont le corps est à peu près conformé de même que dans la section précédente, mais dont les antennes sont de grosseur ordinaire et ne se terminent point brusquement en massue. Les deux pieds antérieurs ont les cuisses grosses et les jambes étroites, et courbées ou arquées.

Genres: CALCAR (Calcar), Upis (Upis), TÉNÉBRION (Tenebrio), et HÉTÉROTARSE (Heterotarsus). (LAT.)

TENGA. BOT. PHAN. Nom malais du Coco. (b.)

TENGYRE. Tengyra. INS. Genre d'Hyménoptères de la famille des Fouisseurs, tribu des Scoliètes. Nous l'avons établi sur une seule espèce (Tengyre de Sanvitale), et dont nous ne connaissions alors que le mâle. Il est infiniment rapproché de celui de Tiphie; mais ses antennes beaucoup plus longues que la tête et le corselet, ses mandibules bidentées à leur extrémité, la cellule radiale des ailes supérieures Se terminant en pointe S eu éloignée de leur extrémité, le ernier demi.-segment ventral formant un crochet recourbé et creusé en gouttière, l'en éloignent. Mais Van-der-Linden ayant trouvé cet Insecte accouplé avec une espèce du genre Méthoque, il s'ensuivrait que çelui de Tengyre devrait être supprimé. (lat.)

TENLIE. mam. Nom du Chacal â dos noir chez les Hottentots. V. ce mot à l'article Chien, (IS. G. ST.-H.)

TÉNIA. Tœnia. INT. Genre de Tordre des Cestoldes, ayant pour caractères: corps allongé, déprimé, articulé; tête munie de quatre suçoirs. Les Vers intestinaux, auxquels on a donné ce nom, se rencontrent trèsfréquemment dans les voies digestives des Animaux vertébrés et se caractérisent très-facilement. On ne pourrait les confondre qu'avec les Boihriocéphales, les Trienophores et quelques Cysticerqties; ils se distinguent aisément des deux premiers genres par la forme de leur tête et de leurs suçoirs; du dernier par le défaut de vésicule caudale. Les Ténias fournissent l'exemple de la plus grande différence observée dans les proportions entre les espèces d'un même genre. Il y a des Ténias longs à peine d'une ligne; il n'est pas rare d'en trouver de trente à quarante pieds; mais que serait-ce si l'on pouvait ajouter foi au dire de quelques auteurs, qui parlent de Ténias de auarante à cinquante aunes, et même de huit cents aunes de long Ces Animaux sont très-allongés, aplatis, rubanés, rétrécis en avant, formés de nombreuses articulations situées à la suite les unes des antres et plus ou moins solidement unies entre elles. Quelques naturalistes et médecins avaient supposé, d'après des observations inexactes, et guidés par une analogie trompeuse, que les Ténias étaient des Animaux composés, comparables, sous ce rapport, aux Polypes et à quelques autres Zoo— pliytes; que chaque articulation était un individu ayant ses moyens d'existence particuliers, mais vivant d'une vio commune avec toutes les autres articulations constituant la massa animée nommée Ténia; on supposait également que ces parasites étaient privés de tête, supposition qui découlait naturellement de la première. Ces opinions ne sont plus adoptées par personne; l'organisatisu des Ténias mieux connue, mieux appréciée, ne laisse plus sur ce point matière à aucun doute.

Quelle que soit la longueur q a'atteignent les Ténias, leur largeur n'excède pas un pouce, et le plus grand nombre reste bien au-dessous

[page] 103

de celte dimension. Ils sont dans tons les cas, très-amincis en avant où se trouve une partie distinote un peu renflée qui est la tête. Contractile dans tous ses points, la téte, pendant la vie de l'Animal, se montre sous une foule d'aspects, mais après la mort elle affecte en général me forme particulière qui parait assez constante pour chaque espèce; die a quelquefois la forme d'une tablette carrée plus ou moins épaisse, d'un coin tronqué ou arrondi; elle est oblongue, cordiforme, obeordée, hémisphérique, pyramidale, elliptique, etc., etc. Ou trouve constamment à la téte des Ténias quatre oscules ou suçoirs, orifices externes de eonduits nourriciers qui parcourent la longueur de l'Animal; ils sont le plus souvent circulaires, rarement elliptiques ou à contours anguleux, nunis d'un'rebord ou anneau plus opaque que le reste, et qui paraît être de nature musculaire dans les grandes espèces. La situation la plus ordinaire des oscules est la suivante: deux correspondent à Tune des faces du Ver, et les deux autres à la face opposée, plus rarement deux correspondent aux faces el deux aux bords: ils sont quelquefois dirigés tout-à-fait en avant; la tête alors prend une figure carrée dont les oscules occupent les angles; leur grandeur varie par rapport à celle de la léte; ils sont plus ou moins voisins les uns des autres, plus ou moins rapprochés de l'extrémité antérieure. Fendant la vie, on peut voir sur les grandes espèces que l'intérieur des seules a fa forme d'un eolônnoir dont le sommet se continue avec des aisseaux dont nous parlerons plus baa; après la mort, il est rare que le creux soit apparent, on n'aperçoit que lanneau béant extérieur qui en est lorifice. Beaucoup dé Ténias n'ont 4 la tête d'autre organe queJes oscules dont nous venons de parler; beaucoup aussi sont munis dune trompe rétractile nue ou armée de crochets; la trompe est située 'en avant et surmonte la téte; elle peut rentrer dans l'intérieur dé celle-ci en se ajournant comme un doigt de gant. Ou aperçoit dans le point de la tête qu'elle doit occuper, un petit enfoncement ou une légère saillie suivant qu'elle est plus ou moins rétractée: lorsque la tête est demi-transparente, on distingue fort bien au travers de ses parois la trompe retirée dans son intérieur. En la supposant saillante au-dehors autant au elle est susceptible de l'être, elle présente alors, suivant les espèces, un certain nombre de variétés de formes qui aident souvent à les caractériser; il est des Ténias dont la trompe est plus longue que la téte, aussi longue, ou plus courte; elle peut être conique, cylindrique, en massue, terminée par un renflement, etc. Beaucoup d espèces ont un double rang circulaire de crochets au sommet de leur trompe; il n'y en a quelquefois qu'un seul rang: ces crochets paraissent de nature cornée; leur pointe est dirigée en arrière, et leur grosseur, variable suivant les espèces, paraît assez constante pour tous les individus dune même espèce. On nomme cot l'intervalle situé entre la téte et les premières articulations; cette parties qui manaue souvent, et qui est en général plus étroite que la téte, n'ofjre d'ailleurs rien de remarquable1 que sa longueur plus ou moins considérable) et qu'on emploie souvent comme caractère spécifique; il n'est pas rare que la transparence du col permette de distinguer les quatre vaisseaux naissaus des suçoirs et quise rendent dans le corps. Toute portion articulée des Ténias porte lenou de corps et constitue à elle seule presque toute leur masse. Ses articulations autérieures sont souvent peu distinctes et ressemblent à des riaes1; à mesure qu'elles se rapprochent de l'extrémité postérieure, leurs dimensions augmentent et leurs formes prononcent. En considérant la série d'-articulations composant le corps d'un Ténia, on voit qu'elles affectent différentes figures, leur aspect change insensiblement et comme par grada-

[page] 104

tion; il n'y a que peu de Ténias dont toutes les articulations aient la même forme et qui ne diffèrent que par le volume. Leur adhérence entre elles est plus ou moins forte suivant les espèces, les dernières se détachent toujours avec beaucoup de facilité. Il est difficile de se procurer des Ténias pourvus de toutes leurs articulations; il est même presque impossible d'être assuré qu il n'en manque point quelques-unes. Quelle que soit a forme des articulations, on peut y distinguer quatre bords el deux faces. Le bord antérieur, uni avec l'articulation qui précède, est toujours plus mince que le postérieur et presque constamment plus étroit: le bord postérieur, qui s unit avec l'articulation suivante, est en générai épais, souvent renflé, et recouvre une étendue plus ou moins considérable des deux laces de l'articulation qui suit, au point qu'il v a des Ténias que cette disposition fait paraître comme imbriaués j ce bord est droit ou un pçu échancré. Les bords latéraux, rarement droits et parallèles, sont souvent un peu inclinés l'un sur l'autre, convexes, ondulés ou diversement échancrés; presque toujours ces bords, ou l'un des deux seulement, présentent une petite ouverture ordinairement bilabiée, à lèvres un peu saillantes, que nous nommerons pore génital, et dont nous parlerons ci-après. Les bords latéraux, en se réunissant avec le bord postérieur, forment un angle plus ou moins saillant, arrondi ou aigu, dont la série fait paraître les deux côtés des Ténias comme dentelés; dans quelques espèces, cet angle se prolonge considérablement en forme de petite lanière, quelquefois d'un côté seulement: il ne faut pas confondre ce prolongement avec ce que nous nommerons lemnisque. Les deux faces des articulations sont, dans la plupart des cas, planes et unies, auelquefois légèrement ridées longitudinalement ou transversalement; elles sont parfois un peu convexes dans leur milieu aux dernières articulations; cela dépend de la présence des ovaires remplis d'œufs eu maturité. Une ou deux espèces ont leur pore génital placé sur les faces près du bord antérieur. Quand les articulations sont translucides, on eut souvent distinguer la structure es ovaires. Les formes des articulations sont assez variables; on peut les rapporter aux suivantes: plus larges que longues (c'est la figure la plus ordinaire), presque carrées, plus longues que larges, cunéiformes (ré- trécies en avant), infundibuliformes (semblables aux précédentes) le bord postérieur échancré, cyathiformes (la figure précédente, mais beaucoup plus courte), cordiformes, elliptiques, moniliformes, etc. Quoique la figure des articulations soit souvent employée comme caractère spécifique, il ne faut pas y attacher trop d'importance, car souvent telle ou telle forme dépend, dans la même espèce, du degré plus ou moins considérable de contraction oh elles se trouvaient lors de la mort de l'Aniftial, et plus encore de la manière dont on les place pour les étudier: en tiraillant légèrement le corps des Ténias, nous avons vu changer du tout au tout la figure des articulations tiraillées. La dernière articulation a souvent une forme toute différente des autres.

Les divers organes dont se compose un Ténia sont recouverts d'une pellicule très-mince, transparente, intimement adhérente partout au tissu sousjacent, et au on ne peut parvenir à enlever par lambeaux que sur les articulations d'un certain volume. On dit que l'on trouve en dessous quelques fibres musculaires longitudinales qui ne sont pas interrompues sur le point de jonction des articulations; nous n'avons pu voir rien de semblable. La tête, le col et le corps des Ténias paraissent formés d'une matière ayant un aspect gélatineux, opaque ou demi-transparente, au milieu de laquelle on aperçoit quelquefois des granulations plus opaques que le reste, et qu'il ne faut pas confondre avec les oeufs;

[page] 105

nous ignorons si cette substance est douce de la propriété contractile, mais il est certain que toutes les parties des Ténias sont douées de cette propriété; si celle-ci dépend de Taclion de fibres musculaires, il faudrait que ce système musculaire fût très-compliqué dans les Ténias, et à peine peut*on y distinguer quelques fibres. Examinés vivans et encore au milieu des mucosités intestinales, on voit ces Animaux exécuter des mouvemens ondulatoires, et une partie de leurs articulations se resserrer, tandis qu'une autre partie s'allonge; nous avons vu de petits Ténias, mis dans l'eau tiède, nager à la manière des Sangsues, en faisant des ondulations assez rapides.

Le système digestif des Ténias consiste eu Quatre petits vaisseaux qui naissent aes suçoirs et qui se prolongent dans le col; ils ne tardent point à se réunir et à n'en former que deux qui parcourent toute la longueur de l'Animal; ils marchent parallèlement et sont situés près des bords latéraux. Au niveau du bord postérieur de chaque articulation, ils communiquent entre eux au moyen d'une branche transversale. Nous n'ayons point eu l'occasion de nous procurer de Ténias assez gros et assez frais pour pouvoir les injecter (1), mais nous aoûtons que le système de vaisseaux nourriciers soit aussi simple qu'on le dit; ce que nous avons observé en injectant le Distome hépatique, que 1 on peut comparer aux Ténias sous le rapport de l'organe digestif, nous porte à croire qu'il existe d'autres ramifications.

Il est difficile de savoir si les Ténias sont androgynes ou hermaphrodites; tous les individus parvenus à on certain degré de développement ont toujours présenté des ovaires; les premières articulations, dans une série plus ou moins longue, en sont dépourvus, mais ils existent dans les dernières, et d'autant plus développés que ces articulations sont plus voisines de l'extrémité postérieure; ils sont situés dans la partie moyenne et leur figure varie suivant les espèces. Ils paraissent tantôt comme une tache opaqtte ou translucide, tantôt comme un petit nodule ovale ou arrondi, ayaut une cavité intérieure, où ils sont ramifiés en grappe, en arbrisseau, etc.

Nous avons déjà indiqué l'existence d'un pore génital qui se trouve presque constamment sur les bords latéraux, et beaucoup plus rarement sur la ligne moyenne des articulations. De ce pore naît un petit canal qui se bifurque bientôt; l'une de ces branches va directement à l'ovaire; l'autre, plus petite, se dirige vers le bord antérieur de ('articulation, où elle paraît se terminer dans une petite ampoule. La situation des pores génitaux latéraux varie suivant les espèces; quelques-unes ont deux pores à chaque articulation, opposés sur chaque bord; d'autres en ont d'un côté seulement; chez d'autres, les pores génitaux sont alternes, c'est-à-dire une articulation ayant son pore géuital sur le bord gauche, celle qui suit a le sien sur le bord droit, et ainsi de suite; enfin il y a des Ténias où Ton trouve une suite d'articulations qui ont leur pore génital du même côté, et la série suivante sur le côté opposé, sans qu'il y ait d'ordre régulier pour le nombre d'articulations de chaque série: on désigne cette disposition par l'expression de pores vaguement alternes. On trouve quelquefois des Ténias par le pore génital aesquels sort un petit appendice en général cylindrique, que Rudolphi nomme lemnisque: cette partie est regardée comme l'organe génital mâle; rarement toutes es articulations sont munies de lemnisques; il arrive plus fréquemment que quelques-unes seulement en sont pourvues; on trouve également la

(1) On ne peut injecter les Ténias que par les oseules de la tête, et fort pea en ont d'aMex volumineux pour se prêter à cette préparation. Carlûle a essayé dinjecter les vaisseaux latéraux d'arrière en avant, mais l'injection ne put passer sans donte à cause de la présence de valvules.

[page] 106

même espèce avec ou sans lemnisques. Quelques auteurs ont considéré le pore, que nous nommons génital, comme un suçoir ou bouche destinée à absorber les sucs nutritifs nécessaires à chaque articulation. La trèsgrande longueur des Ténias, l'excessive petitesse des conduits par lesquels les sucs nutritifs doivent passer avant de parvenir aux articulations, surtout aux dernières qui sont en même temps les plus volumineuses, toutes ces considérations ne laissent

Eas que de donner une sorte de proabililé à cette opinion, et l'on peut ajouter encore que leq pores génitaux peuvent s'appliquer, à la manière de ventouses, et avec une certaine force aux parois intestinales^ Cependant le rapport direct des canaux naissant de ces pores, avec les ovaires, et le défaut d'anastomoses avec ceux qui, naissant de la tête, parcourent toute la longueur de l'Animal, nous font penser, avec Rudolphi, que Ion doit les regarder comme appartenant seulement aux organes reproducteurs. On a trouvé des Ténias repliés sur eux-mêmes, et ayant, dans cette situation, quelquesuns de leurs porcs génitaux accolés et comme anastomosés; nous avons trouvé dans l'intestin d'une Bécasse deux Ténias (Tœnia filum) entortillés, et ayant, dans plusieurs points, leurs pores génitaux accolés de cette manière et unis assez fortement. Estce ainsi qu'ils se fécondent eux-mêraes ou réciproquement? ou n'est-ce qu'une circonstance fortuite? On peut disserter là-dessus, mais non donner, ce nous semble, une solution définitive.

Tous les Ténias sont ovipares; leurs œufs, en général très-petits et en nombre incalculable, ont ordinairement plusieurs enveloppes; la plupart sont arrondis ou ovalaires: quelques espèces ont leurs oeufs fort allongés et très-aigusaux deux bouts. Les articulations chargées d'œufs en maturité se détachent très-facilement surtout dans les dernières; en ouvrant des Animaux contenant des Ténias, on trouve souvent en uiétue temps que ces Vers, quelques articulations détachées, souvent aussi elles sortent avec les ezcrémens. On avait pris ces articulations détachées pour des Vers particuliers que l'on nommait Cucurbitains. Il est probable que c'est le mode le plus ordinaire par lequel les Ténias répandent leurs œufs; la vie ne tarde pas à s'éteindre dans ces articulations, elles se détruisent peu à peu, et les œufs qu'elles contiennent sont mis en libellé. On a également observé sur Quelques espèces, . que les ovaires se étachent et tombent en totalité avec la peau qui les recouvre, laissant, percées dans leur centre, les articulations dont ils faisaient partie encore unies eutre elles: c'est encore là sans doute un moyen de partuiition des Ténias. Enfin il est présumable aussi que les œufs peuvent sortir par le petit canal qui s'étend des ovaires au pore génital. Ce mode de parturition n'a été observé qu'une seule fois par GoËze.

Les Ténias, comme tous les êtres vivans, sont sujets à des monstruosités: une des plus communes est celle qu'on a érigée en espèce sous le nom de Ténia marteau. Dans celte monstruosité, un assez grand nombre des articulations antérieures sont très-1 approchées d'un côté et très- écartées de l'autre, à peu près comme un éventail étendu; les autres articulations sont dans l'état normal; la partie difforme de l'Animal est posée transversalement sur celle qui a conservé la forme ordinaire, de sorte que cette anomalie de forme simule assez bien un mavtcau emmanché, arrondi par un bout et pointu pav l'autre. Le Muséum de Vienne possède un Ténia dont la tête présente six oscules au lieu de quatre; il a été trouvé dans les intestins d'un Chat. Le même Muséum possède un morceau de Tœnia folium (de l'Homme) dont l'un des bords est simple et l'autre double, ou plutôt il semble que ce soit deux Ténias soudés par un côté. Nous avons trou-

[page] 107

vé dans l'intestin d'un Cygne un assez grand nombre de Ténias dont la plupart avaient les premières articulations très-élargies dans un intervalle de quelques lignes de longueur, elles semblaient séparées longitudinalement par une pellicule mince non articulée.

Les espèces de Ténias sont trèsnombreuses, et se trouvent pour la plupart dans les intestins des Animaux vertébrés; ils sont rares néanmoins dans les Poissons, où ils semblent être remplacés par les Botliriocépbales. L'étude des espèces dans ce genre, comme dans tous les genres très-naturels, est fort difficile et laisse souvent de l'incertitude. Rudolphi partage les Tentas en trois sections; la première comprend les espèces dépourvues de trompe; la deuxième celles qui en sont pourvues, mais où elle n'est point armée de crochets; la troisième les espèces à trompe armée.

Ire section — Tœnia expansa, denticulata, pectinata, lanceolata, plicata, festiva, anthoccphala, vmphalodes, dimi nu ta, perlât a, cruciata, longiceps, crenata, nasuta, tripunctata, cucumerina, opuntioides, littéral a, dendritica, difformis, angustata, JiJicollis, longicollis, ocelia ta, torulosa, dispar, tuberculata.

IIe section. — Tœnia osculata, spltœropàora, variabilis, lœvigata, amphitrica, mutabilis, cy al kifur mis, campatiulata, infundibuliformis, vilosa, seligera, vaginala, polymorph sphœrvcephala, bacillaris, pyramidal a, sphenocephala, platycephala, anguala, lœvis, œquabilis, tenuirostris, inversa, capillaris, tapitellata, unilateralis, fasciata, filum, microcephala, linea, elliptica, racemosa, globifera, nymphœa, gracilis, pusilla, brevicollis, crassipora, obtusa, candelabraria, parallelipipeda, farciminalis, stylifera, paradoxa, interrupta, oligotoma, flagellum, malleus.

III section.—Tœnia folium, marginala, intermedia, serrât a, crassiceps, laticollis, crassicollis, comporta, quadrafa, au rita, macrorhyncha, octolobata, straminea, acuta, filiformis, multistriata, inflata, sinuosa, trilineata, undulata, serpentulus, porosa, crateriformis, megacantha, longirotris tris, crassula, capitala, scolacina. (e. d..l.)

TENNANTITE. min. Variété de Cuivre gris arsenifère, dont Phillips a fait une espèce qu'il a dédiée à Tennant. Sa forme ordinaire est le dodécaèdre rhomboïdal; elle est d'un noir bleuâtre métallique; sa poussière est d'un gris rougeâtre; sa pesanteur spécifique est de 4, 37. Au chalumeau, elle brûle sur le charbon avec une flamme bleuâtre, et en répandant une forte odeur d'ail. Elle est composée, d'après l'analyse de Phillips, de Cuivre, 45, 52; Soufre, 28, 74; Arsenic, 11, 84; Fer, 9, 26; Quartz, 5. La Tennantite a été trouvée en Comouailles dans les filons de Cuivre qui traversent le Granité et le Schiste argileux; elle y est accompagnée de Cuivre pyriteux, de Cuivre sulfuré et de Cuivre gris antimonifère. (g. del.)

TENNU. mam. V. SALADANG et TAPIB.

TENORIA. BOT. PHAN. Genre établi par Sprengpl dans la famille des Ombelliferes. Il renfermait plusieurs espèces de Buplevrum, tels que les B. fruticosum, plantagineum, spinosum, ainsi que le Crithmum latifolium. Les botanistes ne l'ont pas adopté.

Dans son Systema Vegelabilium, Sprengel cite comme synonyme de Trixis frutescensou Perdicium radiale le Tenoria calyculata de Bertero. Ce genre Tenoria ou Tenorea a été publié par A. Colla, botaniste de Turin, auteur d'un ouvrage ayant pour titre: Hortus Ripulensis, et où se trouvent les caractères de ce nouveau genre qui ne semble pas mériter d'être séparé du Trixis. (G..N.)

TENREC. maM. Pour Tanrec. V. ce mot.(IS.O.st.-h.)

TENTACULAIRE. Tentantlaria.

[page] 108

INTEST. Genre établi par Bosc (Bull, phil., 1797, n° 2. p. 9, fig. 1) et adopté par quelques naturalistes; réuni aux Tétrarhynques par Rudolphi, sous le nom de Tetrarhyncus macrobothrius. V. TÉTRABHYNQUE.

TENTACULITES. MOLL. (Schlotheim). V. MOLOSSE.

TENTHLAGO. rept. oph. L'un des noms de pays du Crotale durissus. (IS.G.ST.-H.)

TENTHRÈDE. Tenthredo. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Porte-Scies, tribu des Tenthrédines, qui, dans les premières méthodes, comprit d'abora celte tribu, mais qui, dans l'état actuel de la science, ne renferme plus que les espèces offrant les caractères suivans: antennes filiformes ou légèrement plus grosses vers le bout, de neuf articles, simples dans les deux sexes; deux cellules radiales et quatre cellules cubitales dont la dernière fermée par le bord postérieur de l'aile. Jurine, ayant cru devoir appliquer la dénomination générique de Tenthrède aux espèces dont les antennes sont terminées en forme de bouton, et qui sont généralement les plus granes de la tribu, celles que Geoffroy et Olivier en avaient déjà séparées, l'un sous le nom de Crabro et l'autre sous celui de Cimbex, appelle Allante, Allantus, le genre dont il s'agit ici. Le docteur Leach en a réduit l'étendue. Les espèces dont le corps est allongé ou de longueur moyenne, dont les antennes présentent les mêmes proportions, ont neuf articles, avec le quatrième plus long que le troisième, forment un genre propre auquel il conserve la dénomination précédented'Allantus; telles sont les espèces de Tenthrèdes appelées par Klug semi-cincta, notha, zonata, etc.; celles qui ne diffèrent de celles-ci, qu'en ce que ces deux articles sont d'égale longueur, composent le genre Tenthredo. Il y rapporte les espèces que le même auteur nomme rapœ, dimidiata, nassata, etc.; d autres Tenthrèdes de nous, ou d'autres Allantes de Jurine, dont le corps est court et épais, avec les antennes de neuf ou dix articles, plus épaisses dans leur milieu, terminées en pointe, et où le troisième article est plus long que le quatrième, forment dans la méthode du naturaliste anglais deux autres genres, Athalia et Selandria: ici les antennes ont neuf articles et là dix. Lepelletier adopte le premier, mais en donnant uu article de plus aux antennes; il nous a cependant paru que la séparation même du neuvième et du dixième était faiblement exprimée ou à peine rudimentaire. Les Tenthrèdes, spinarum, rosœ, annulata de Klug, rentrent dans cette coupe générique; celles qu'il nomme T. serua, cinereipes et ovata, appartiennent à la seconde, celle de Selandria. Lepelletier et Serville ne comprennent plus maintenant (Encycl. méthod.) dans le genre Tenthrède proprement dit que les Allantes de Jurine dont les antennes sont composées de neuf articles, assez longues, et ne vont point en grossissant. Les Allantes, où elles sont composées du même nombre de pièces, mais qui vont en grossissant, et sont plus courtes, forment le genre Coryna, dans lequel ils établissent plusieurs divisions et subdivisions d'après les proportions de ces organes, celles de l'abdomen et la considération de la seconde et de la troisième cellule cubitale. Il nous est impossible d'entrer dans d'autres détails. Devant e*poser en outre à l'article Tenthrédines les particularités les plus intéressantes de l'histoire de ces Insectes, nous nous abstiendrons d'en parler ici, et nous nous bornerons à la citation des espèces suivantes.

TENTHRÈDE GUÊPE, Tenthredo tricincta, Fabr.; la Mouche à scie à quatre bandes jaunes, Geoff., n° 11, pl. 16, fig. 5. Longue de six lignes, noire, avec le labre, le bord postérieur du prothorax, du premier segment de l'abdomen et celui des

[page] 109

autres, a partir du quatrième, jaunes. Antennes plus grosses vers le bout, noires, avec le premier article auve. Pates de cette couleur, avec du noir sur les cuisses. Une teinte brune à la côte des ailes supérieures. Trèscommune aux environs de Paris.

TENTHRÈDE de la SCRPHULAIRE, Tenthredo Scrophulariœ, L.; Panz., Faun. Insect. Germ., 10, le mâle. Longue de cinq lignes, noire, avec les antennes fauves et un peu plus grosses vers leur extrémité. Anneaux de l'abdomen, à l'exception du second et du troisième, ayant le bord postérieur jaune. Jambes et tarses fauves. Sur la Scrophulaire.

TENTHUÉDE VERTE, Tenthredo viridis, L.; Panz., ibid. 64, a. Antennes sétacées. Corps vert, avec des taches sur le thorax, et une bande le long du milieu du dessus de l'abdomen, noires. Sur le Bouleau.

Dans quelques autres espèces le corps est proportionnellement plus court et plus épais. Fabricius en a fait des Hylotomes, et Leach des Sé- landiies. Telle est la Tenthiède cotonneuse, Tenthredo ovata, L.; Hylotoma ovata, Fabr. Elle est longue d'environ quatre lignes, noire, avec la majeure partie du dessus du thorax rouge, et une tache blanchâtre près des cuisses. La côte des ailes supérieures est noire en majeure partie. Sa larve, qui vit sur l'Aune, est d'un vert céladon, mais toute couverte d'un duvet cotonneux blanc, composé de petites touffes plates de petits fils élevés eu forme de brosses, et partant de plusieurs cavités allongées. Cette matière s'enlève aisément et disparait dans les individus qui ont fait leur dernière mue. Ces larves entrent en terre pour passer à l'état d# nymphe; la coque qui la renferme est double; l'intérieure est très-mince, très-flexible, avec un cercle blanchâtre dans son milieu; l'extérieure est assez dure et assez élastique, d'une soie d'un brun obscur et recouverte de grains de terre.

Dans cette division se range encore la Tenthrede du Cerisier, Tenthredo Cerasi, L.; Mouche à scie de la larve Lirnace, Degéer. Elle est petite, d'un noir luisant, avec les ailes noirâtres; les jambes et même une partie des tarses pâles. Sa fausse-chenille a vingt pâtes; elle est noire ou d'un vert foncé, et enduite d'uuc matière visqueuse, d'une odeur désagréable, et qui lui sert à se tenir fixée sur les feuilles du Cerisier, du Poirier, de l'Aubépine, etc., dont elle se nourrit, et à tempérer l'ardeur des rayons du soleil. Elle ressemble à une petite Limace.

La Tenthrede des galles ou la Mouche à scie des galles ligneuses du Pin de Degéer, aue nous avions mentionuée à l'article Tenthrède de la seconde édition du nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, appartient au genre Némate. (LAT.)

TENTHRÉDINES. Tenthredinelœ, Tenthredinidea, Leach. INS. Hyménoptères composant la première tribu de la famille des Porte-Scies, section des Térébrans, ainsi nommée du genre Tenthredo de Linné qu'elle embrasse. Un abdomen parfaitement sesile, cylindracé, formé de neuf anneaux et muni dans les femelles, à son extrémité inférieure, d'une tarière logée dans uuc coulisse, constituée par deux lames aplaties, cultriformes, cornées, deutelées en manière de scie, et représentant l'aiguillon proprement dit des Hyménoptères poui vus de cette arme offensive; une tête carrée, offrant deux mandibules fortes, plus ou moins dentées, une languette trifide et comme digitée, des palpes maxillaires composées de six articles, et les labiaux de quatre; la présence de deux petits corps arrondis, en forme de grains et ordinairement colorés, situés derrière l'ecusson; des ailes luisantes, paraissant comme chiffonnées, et dont les supérieures oui toujours une cellule ruaiale au moins, et deux ou trois cellules cubitales complètes, outre celle qui les suit et qui est fermée par le bord postérieur, enfin un vol lourd, signalent ces Insectes. Con

[page] 110

sidérés dans leur premier état ou celui de larves, ils se distinguent aussi des autres Hyménoptères en ce que, un petit nombre excepté, ils sont les seuls qui vivent en plein air, et qui, par leurs formes, leurs couleurs et le nombre de leurs pâtes, ressemblent à des chenilles; mais ces larves diffèrent spécialement de celles que l'on désigne ainsi par le nombre même de ces pâtes, qui est, dans la plupart, de dix-huit à vingt-deux, dont les six premières, ainsi que celles des chenilles proprement dites, toujours écailleuses et les autres membraneu* scs. Nous avons dit dans la plupart, parce que quelques - unes sont dépourvues de celles-ci; leur tête offre aussi deux yeux très-distincts, caractère qui les distingue encore des larves des Lépidoptères. D'après ces dissemblances et quelques autres, on est convenu de désigner les larves desTenlhréitines parla dénomination de fuisses-chenilles. Degécr et Dutrochet ont publié quelques observations intérosautes sur leur anatomie intérieure. De même que les chenilles proprement dites, elles ont des vaisseaux propres à sécréter et à renfermer la soie qu'elles emploient à la construction de leur coque lorsqu'elles vçulent passer à l'état de nymphe, et dont les fils sortent par une tilière placée aussi au bout de la lèvre inféiieure, mais qui, suivant la remarque de Degéer, est plus compliquée que celle des chenilles. Les antennes de l'Insecte parfait varient beaucoup quant à leur composition et à leur forme; tantôt elles se terminent en manière de bouton ou de massue qui se divise même quelquefois en deux branches; tantôt elles sont filiformes ou sélacées; là elles sont simples dans les deux sexes; ici, celles des mâles forment un beau panache, ou sont au moins dentées en scie. Quoique le nombre des articles varie, il est généralement de neuf. La tête est un peu plus large que longue ou transverse, arrondie aux côtes postérieurs, avec les deux yeux écartés, ovales et entiers. Le labre est ordinairement découvert v membraneux et arrondi par devant. Les mâchoires et la lèvre sont courts. La languette est droite, divisée en trois lanières, doublées, et dont la mi— toyenue plus étroite. Ses palpes sont plus courts que les maxillaires, avec e dernier article ovalaire. Les extrémités latérales du prothorax se rejettent et s'élargissent en arrière, et résentent l'apparence de deux épauettes, souvent colorées en jaune. Le dessus du inésothorax offre deux lignes imprimées qui convergent postérieurement pour former un angle, et l'on distingue fréquemment dans leur entre-deux une autre ligne, mais droite. L'écusson est en carré transversal. Le segment portant les secondes ailes a de chaque côté un enfoncement, ce qui lui donne la figure d'une sorte de double Y renversé. Les deux petits corps en forrrte de grains aplatis, dont nous avons parlé plus haut, sont situés au-dessus de ce segment de chaque côté de l'écusson. La coulisse, entre laquelle est placée la tarière de la femelle, consiste en deux lames concaves: c'est avec le jeu alternatif des deux lames composant cette tarière et l'action des dentelures, que cet Insecte fait successivement dans les branches et autres partiesdes végétaux de petits trous dans chacun desquels il place uu œuf et ensuite une liqueur mousseuse qui empêche, à ce que l'on présume, les ouvertures de se fermer. A mesure que les œufs grossissent, les plaies, faites par les entailles de la scie, deviennent plus convexes; quelquefois elles prennent la forme a'uue galle ligneuse ou molle et pulpeuse, selon la nature et la consistance de la portion offensée du végétal; dans ce cas, cês excroissances servent à la fois de berceau et de nourriture à la larve; tantôt elle y subit toutes ses métamorphoses, tantôt elle quitte sa d^moure lorsqu'elle veut se changer en nymphe, et se laisse tomber a terre pour s'y cacher. C'est là aussi que beaucoup d'autres larves, qui ont vécu de feuil-

[page] 111

les, achèvent leurs transformations. Degéer en a observé dont lu nymphe était nue; mais presque toutes font des coques; celles même de quelques-uues, les Hylotomes, par exemple, sont doubles; l'extérieure est composée d'une soie grossière et à grandes mailles; l'intérieure est d'un tissu serré et flexible; d'autres fausses-chenilles fixent leurs coques aux parties des végétaux qui leur ont îourni leurs alimens. L'une des extrémités de ces coques se détache eu manière de caloltepour livrer passage à l'Insec te parfait. Plusieurs de ces larves vivent en société, quelquefois même sous une tente soyeuse, à l'instar de plusieurs chenilles, et ne sont pas moins nuisibles qu'elles. Celle qui vit $ur le Pin est souvent pour cet arbre un fléau des plus pernicieux.

Ou trouvera dans les Mémoires de Degéer la description et l'histoire d'un grand nombre de ces fausseschenilles: leurs formes et leurs légumens varient beaucoup, selon les espèces; il eu est surtout une très-remarquable, et que nous devons d'autant plus mentionner qu'elle est trèscommune dans nos jaidins, sur les feuilles du Poirier et du Cerisier; c'est celle qu'il nomme fausse-chenille Limace. Elle est presque conique, noire, gluante, et ressemble, au premier aspect, à un jeune individu du Mollusque désigné ainsi. Quelques espèces ont cela de propre, Sue le dessous de leur corps est inuni 'un certain nombre de petits mamelons rétractiles. Sous le rapport des attitudes, il y en a de singulières; ainn quelques-unes de ces larves se roulent en spirale, d'autres ont l'extrémité postérieure de leur corps élevé en arc. Celles des Cimbex peuvent seringuer par les côtés, et jusqu'à un pied de distance, des jets 'une liqueur verdâtre. Il en est qui conservent encore long-temps après être mises en coque leur forme primitive.

L'historien des Insectes des environs de Paris forma d'abord, avec les Tentbièdea de Liuué à antennes eu bouton, un genre propre sous le nom de Crabro ou Frelon, désignation assea impropre, et qu'Olivier remplaça enr suite par celle de Cimbex. Degeer n'adopta point ce changement, et, après avoir exposé une distribution de ces Insectes, d'après la variété de formes des antennes, il en suivit une autre fondée sur le nombre des pales de leurs larves; mais il est aisé de voir qu'elle contrarie l'ordre naturel, puisque parmi les Hylotomes, considérés daus leurs limites génériques actuelles, il en est dont lesfausses-cheniljes onfviugt et dix-huit pâtes. Uu naturaliste qui, par l'emploi d'un caractère dont on n'avait pas encore fait usage, celui tiré du réseau des ailes, a Je plus contribué à débrouiller le genre Tenthredo de Linné, est, sans contredit, Jurinc père. Nous citerons ensuite le docteur Kliig qui a public d'excellentes monographies de plusieurs genres de cette tribu, et le travail de Lepclletier de Saint- Fargeau qui les embrasse tous, mais dont la synonymie aurait besoin d'etre mise en concordance avec celle de l'entomologiste précédent, Lepclletier n'ayant pu se procurer ces ouvrages à l'époque où li a rédigé le sien. Le docteur Leach, dans le troisième volume de son Zoological Misccllany, a exposé une distribution générale et plus étendue de celte famille d'Hyménopicres qu'il partage en neuf races, et dans laquelle il a introduit plusieurs nouvelles coupes génériques, mais peu importantes pour la plupart. L'on pourra consulter, tant pour ces méthodes que pour la nôtre, ce qu'ont dit à cet égard Lepelletier de Saint- Fargeau el Serville, dans le dernier volume des Insectes de l'Encyclopédie méthodique.

LesTenthrédinesse divisent naturellement en deux sections, les Tenthrédines propres et celles que l'on peut nommer Siréciformes, a raison de leur affinité avec les Sirex. Dans les premières, l'abdomen est déprimé et la tarière n'en dépasse point

[page] 112

l'extrémité postérieure. Le bout interne des deux jambes antérieures offre deux épines droites et divergentes. Les antennes, lorsqu'elles sont simples, ne sont souvent composées que de neuf articles. Les fausscs-chenilles vivent en plein air ou retirées dans des excroissances végétales. Tantôt le labre est toujours apparent ou découvert; le milieu du côté interne des quatre jambes postérieures n'offre point d'épines ou n'en a qu'une au plus. Les fausses chenilles ont de dix-huit à vingt-deux pâtes. Là, les antennes toujours courtes, sont terminées par un re'ntlement, soit en forme de cône renversé et arrondi au bout ou en bouton, soit par un grand article en massue allongée, prismatique ou cylindrique, cilié ou velu, et quelquefois fourchu dans les mâles, plus épais dans l'autre sexe; le nombre des articles qui précèdent ce renflement est de cinq au plus.

I. Antennes terminées par un renflement en forme de bouton, précédé de quatre ou cinq articles semblables dans les deux sexes. (Toutes les fausses-chenilles connues ayant vingtdeux pâtes.)

A. Deux cellules radiales; trois cellules cubitales (1) dont la dernière fermée par le bord postérieur de l'aile.

Genre: CIMBEX, Cimbex.

Les espèces dont les quatre cuisses postérieures sont très-renflées dans les mâles composent les genres Cimbex, Trichiosoma et Clavellaria de Leach.

Celles où l'on n'observe point cette différence sexuelle forment ceux qu'il nomme Zarœa, Abia, Atnasis.

B. Une cellule radiale appeudicée; quatre cellules cubitales dont la dernière fermée par le bord postérieur' de l'aile.

Geures: Perga, Perga, et Syzigonie, Syzigonia.

II. Troisième et dernier article des antennes formant une massue allongée, prismatique ou cylindrique, plus grêle, ciliée, quelquefois fourchue dans les mâles. (Une cellule radiale ordinairement appendicée. Fausses-chcnilles ayant vingt ou dixhuit pâtes.)

A. Quatre cellules cubitales.

Genres: Hylotome, Hylotoma, et Schizocêre, Schizocera, Nob.; Cryptus, Leach.

Nota. Dans les Cryptus de Lepelletier la cellule radiale n'est point appendicée.

b. Trois cellules cubitales.

Genre: Ptllie, Ptilia, de Lepelletier.

Ici les antennes, offrant toujours distinctement neuf articles au moins, sont tantôt filiformes ou insensiblement plus grosses vers le bout, tantôt sétacées.

I. Antennes de quinze articles au plus, et le plus souvent de neuf, simples dans les deux sexes, ou tout au plus et très-rarement semi-pcctinées dans les mâles.

A. Antennes simples dans les deux sexes.

a. Deux cellules radiales.

* Quatre cellules cubitales.

Genres: Tenthrède, Tenthredo; Atualie, Athalia. Rapportez-y les suivans de Leach, Selandria, Allantus.

** Trois cellules cubitales.

† Antennes de onze à quinze articles.

Genre: MASADE, Masada de Leach, auquel nous réunissons ceux d'Acedera et Salona, qu'il avait pareillement établis d'après notre collection, mais encore inédits. V. Klug, Monogra

(1) L'étendue des deux premières dépend de la disparition de l'une des deux petites nervures qui, daas les ailes oùil y a quatre cellules cubitales, séparent la première de la seconde, ou celle-ci de la troisième.

[page] 113

phie du genre Tenthrède, espèces n° 182-186.

†† Antennes de neuf articles.

Genre: DOLÈRE, Dolerus. Rapportez-y les suivans de Leach, Fenusu, Dosytheus, Emphytus.

b. Une cellule radiale.

Genre: Pristipiiore, Pristiphora; Némate, Nematus. Joignez-y ceux de Messa et de Crœsus de Leach.

b. Antennes semi-pectinées dans les mâles.

Genre: CLADIE, Cladius, Nob.

II. Antennes de seize articles au moins, pectinées ou en éventail dans les mâles, et en scie dans les femelles.

Genres: Lophyre, Lophyrus, et Ptérygophore, Pterygophorus.

Tantôt le labre est caché ou peu saillant. Le côté interne des quatre jambes postérieures présente, avant son extrémité, deux ou trois épines. Les antennes sont toujours composées d'un grand nombre d articles. La tête est forte, portée sur une sorte de cou, avec les mandibules très-croisées. Les fausses chenilles n'ont point de pales membraneuses.

Genres: Mégalodonte, Mégalodontes, Nob.; Tarpa, Fabr., et Pamphllie, Pamphilius, Nob., Lyda, Fabr.

Les Tenthrédines de notre seconde section, les Siréciformes, ont l'abdomen généralement comprimé, avec la tarière saillante par-delà, en manière de queue. L'extrémité interne des deux jambes antérieures n'cfTie qa'une seule épine qui est courbe et terminée par deux dents. Celles des fausses chenilles, dont on a suivi les métamorphoses, vivent dans l'intérieur des végétaux ou dans le vieux bois.

I. Antennes et palpes maxillaires terminés en manière de fouet ou brusquement sétacés vers leur extrémité.

Genre: XYÈLE, Xyela.

II. Antennes soit terminées en manière de fuseau allongé, soit insensiblement plus grêles vers le bout.

Genres: CEPHUS, Cephus, et Xiphydrie, Xiphydria. (LAT.)

TENTYRIE. Tentyria. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Mélasomes, tribu aesPiméliaires, confondu par Fabricitis avec celui d'Akis, et que nous signalerons ainsi: corps ovula ire, avec le corselet presque orbiculaire, soit plus étroit que Fabdomen, soit de sa largeur, mais arrondi aux angles postérieurs, et laissant un vide entre eux et la base des éljtres. Tête point rétrécie postérieurement. Antennes grossissant insensiblement, de onze articles trèsdistincts, obconiques ou presque cy- 1 lindriques et amincis vers la base pour la plupart, les avant-derniers presque en forme de toupie, et le dernier ou le onzième presque aussi long que le précédent, ovoïde. Labre découvert et point reçu dans une échancrure du bord antérieur de la tête; milieu de ce bord un peu avancé en pointe ou en manière de dent. Dernier article des palpes maxillaires un peu plus grand, presque obeonique. Menton recouvrant la base des mâchoires, presque carré, avec le bord supérieur anondi et échancré dans son milieu. Abdomen en forme d'ovoïde renversé et tronque à sa base. Jambes étroites et simples.

Les Tentyries soul propres aux contrées méridionales el sablonneuses de l'Europe méridionale, ainsi qu'à d'autres de l'Afrique et de l'Asie; tels sont les Akis glabra, punctala, abbreviata, orbiculata et lœvisata de Fabricius. Il nous a pnru que Te genre Tagona de Fischer (Entom. de la Russie) n'en différait pas essentiellement. Nous renverrons, pour d'autres détails, au second volume de notre Généra Crust. et Insect. (LAT.)

TÉNUIROSTRES. OIS. Duméril emploie ce mot pour désigner, dans sa Zoologie analytique, plusieurs familles d'Oiseaux dont Ip. bec est en

TOME XVI. 8

[page] 114

général long et mince, flexible, peu dur et même souvent mou. L'une de ces familles appartient à son second ordre, les Passereaux, et l'autre au cinquième, les Echassiers. (dr..z.)

TEPE. mam. Hernandez, dans son Histoire du Mexique, a décrit sous le nom de Tepe maxilaton un Chat que Linné a cru être le Felis tigrina, espèce fort douteuse ou qui est plutôt e Chat margay. (less.)

TEPESIA. BOT. PHAN. Gaertner fils (Carpologia, p. 72, tab. 192, fig. 6) a érigé sous ce nom, en un fenre nouveau de la famille des Ruiacées, une Plante dont on ne donnait Lue le fruit couronné par le calice, e calice est supère, à quatre dents inégales; deux opposées plus grandes, extérieures, dressées, courbées en dedans; deux plus petites connivenles, alternes avec les plus grandes, toutes un peu obtuses, bossues à la base, marquées d'un sillon médian, et persistantes. Le fruit est une baie iufère, oblongue, quadriloculaire, renfermant plusieurs graines nichées dans une pulpe. pourvues d'un albumen charnu et d'une radicule vague. Ce fruit provient de la collection de l'Héritier. La Plante (Tepesia dubia) est probablement originaire du Chili. (G..N.)

TEPHIS. BOT. PHAN. (Adanson.) V. ATRAPHACE.

TEPHRANTHUS. BOT. PHAN. (Necker). Syn. de Meborea d'Aublet. V. ce mot. (G..n.)

TÉPHRINE. min. Nom créépar De Lamétherie, et adopté par Cordier pour désigner une espèce de Lave èldspathique provenant de la décomposition des Roches leucost iniques. V. Laves et Roches. (G.DEL.)

TÈPHRITE. Tephrilis. ins. Genre de l'ordre des Diptères, fomille des Athéricèrcs, tribu des Muscides. De petites Mouches dont les ailes sont généralement tachetées, et qu'elles haussent et abaissent presque continuellcment dans le repos, et dont le corps est terminé dans les femelles par un tuyau écailleux, leur servant à déposer leurs œufs dans les semences des plantes, de divers fruits, et Quelquefois encore sous l'épiderme de la tige de divers végétaux, ce qui occasione souvent ensuite une excroissance ou galle, avaient paru à Degéer (Mém. Jnsect., 6, p. 41) devoir Former dans le genre Musca une famille piopre. C'est avec ces mêmes Diptères que nous avons composé le genre Tephritis, que Fabricius a adopté, mais aux dépens duquel il en a établi un autre, celui de Dacus, ne différant du précédent que par l'allongement de la palette des antennes. Quelques espèces de son genre Scatophaga doivent être rapportées au premier. Dans la méthode de Meigeu, la dénomination générique de Tephritis est supprimée. Quelques espèces forment le genre Ortalis, introduit par Fallen, et les autres celui de Trypeta. En comparant les caractères qu'il leur assigne, on voit que le premier ne s'éloigne du second que par son hypostome ou surbouche, et que par l'abdomen dépourvu dans les femelles de stylet ou a'oviducte saillant; du moins n'attribue-t-il ce signalement qu'aux Trypètes. Cet oviaucte doit cependant exister dans les Ortalides, puisque plusieurs de ses espèces (O. cerosi, syngenesiœ) placent aussi leurs œufs dans des baies ou des semences; mais il peul être mou et retiré dans l'intérieur de l'abdomen. Quoi qu'il en soit, les Téphrites font partie d'une division des Muscides que nous avons nommée Carpomyzes, et s'éloignent des Cephalies, des Sepsis et des Diopsis, à raison de leur corps et de leurs pâtes beaucoup moins allongées. L'abdomen des femelles, composé de cinq anneaux de même que celui des Ortalides, est terminé par un oviducte tubulaire, toujours saillant. La têie vue en dessus est plutôt transverse que longitudinale, ce qui les distingue des Tétanops. L'abdomen des Pla lys tomes, autre genre de

[page] 115

la même division, ne présente en dehors que quatre segmens. Meigen mentionne soixante-trois espèces de Trypètes ou Téphrites, parmi lesquelles nous citerons le Téphrite de la Bardane, Musca Arctii, Deg., Ins., 6, p. 42, pl. 2, fig. 6, 14. Le corps est d'un vert jaunâtre et parsemé de poils roides et unis. L'extrémité de l'écusson offre uu point de cette couleur j on en voit d'autres sur l'abdomen et disposés sur quatre lignes longitudinales. Les ailes ont quatre bandes transverses, d'un brun clair. La tarière forme un tuyau conique) tronqué au bout, servant de fourreau à uu autre tuyau, mais mou, transparent, cylindrique, et emboîtant lui-même un autre tube ayant plus tle roideur, terminé en pointe et aui doit être l'oviducle proprement ait. L'abdomen du mâle est arrondi à son extrémité, et son dernier anneau est deux fois plus grand que le précédent. C'est dans les graines des fleurs de la Bardane que ces Insectes que l'on voit souvent roder autour d'elles en grand nombre, et en balauçant continuellement leurs ailes, placent leurs œufs. Les larves rongent l'intérieur de ces graines. Elles sont ovales, garanties par un derme coriace, d'un blanc jaunâtre luisant, rases, avec la partie antérieure du corps conique; la tête de figure variable et armée d'un instrument écailleux, en forme de crochet noir, rétractile, et au moyen duquel elles rongent la pulpe séminale. L'extrémilé opposée au corps est comme tronquée et aplatie au bout; on y aperçoit une grande tache d'un jaune d'oore sur laquelle sont deux points bruns formés par les stigmates postérieurs. C'est dans ces mêmes graines, et vers la fin d'août, que ces larves se convertissent en nymphes. Leur dernière transformation n'a lieu que dans le mois de juin de l'année suivante. La Té- parité du Chardon, Tephritis Cardui, L., Réaum., Insect., 3, pl. 45, fig. 12, 10, est d'un noir luisant, avec line ligne de chaque côté du thorax, l'écusson et les pâtes jaunes.

Les ailes ont une bande brune en zigzag. La femelle pique les tiges au Chardon hémorrnoïdal pour y enfoncer ses œufs; il y naît une galle servant d'habitation et d'aliment à la larve. Dans l'ouvrage sur le Règne Animal de Cuvier, nous avons cité une observation de Catoire, payeurgéncral à Colmar, relative à une autre espèce de Téphrite qui, dans l'Ile-de-France, nuit beaucoup à la culture du Citron, en ce que les femelles déposent leurs œufs dans les fruits de cet arbre et les empêchent de parvenir à une parfaite maturité.

L'espèce de la même division aui attaque plus communément les Olives, l'Oscinis Oleœ de Fabricius, offre tous les caractères des Téphrites; seulement la palette des antennes est proportionnellement plus allongée, ce qui rapproche cet Insecte des Z?acus de ce célèbre entomologiste. Le corps est rougeâtre, avec une grande partie du dessus du thorax et deux rangées de taches sur l'abdomen, noirâtres. L'écusson et les pieds sont jaunâtres. V. Coquebert, Illust. icon. des Insec., déc. 3, pl. 24, f. 16. Consultez, pour les autres espèces, Meigen et l'artrcle Tephrite de l'Encycl. méthod. (lat.)

TÉPHRITE. min. Nom donné par Pline à des Pierres dont la nature n'est pas bien connue, et dont le principal caractère était d'avoir une couleur d'un gris de cendre. (G. DEL.)

TÉPHROITE. min. Nom donné par Breithaupt à un Minéral compacte, à cassure imparfaitement conchoïde, ayant une couleur gris de cendre et un éclat tirant sur l'Adamantin. Il est plus dur que la Chaux phosphatée et moins que le Feldspath. Sa pesanteur spécifique est de 4, 10; il fond au chalumeau en une scorie noire. Ou le trouve dans la mine de Sparta, aux Etats-Unis, avec la Francklinite et le Zinc oxidé rouge. Breithaupt lui trouve quelque ressemblance extérieure avec l'Argent muriaté. (g.del.)

8*

[page] 116

TÉPHROSIE. Tephrosia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Lotées, établi par Persoon aux dépens de plusieurs Galega exotiques, puis adopté par Kunth et De Candolle qui l'ont augmenté d'un nombre considérable d'espèces décrites par les auteurs sous divers noms génériques, et principalement sous ceux de Galega et Robinia. Voici ses caractères essentiels: calice dépourvu de bractées, à cinq dents presque égales; corolle papilionacée, dont l'étendard est grand, arrondi, soyeux et pubescent au côté externe, rétléchi; les ailes adhérentes à la carène obtuse; étamines tantôt monadelphes, tantôt diadelphes; le filet supérieur quelquefois à demi soudé; style filiforme, terminé par un stigmate; gousse ordinairement sessile, comprimée, plane, linéaire, polysperme, à valves planes et à graines comprimées. De Candolle a établi quatre sections dans ce genre qui a pour synonyme le Needhamia de Scopoli; et il leur a donné des noms oui avaient autrefois servi à désigner des genres distincts du Galega. La première est nommée Mundulea, et se compose de quelques espèces de rinde-Orientale qui étaient placées dans les Robinia par Roxburgh. La seconde section se rapporte au genre Brissonia de Necker; elle est formée d'un petit nombre d'espèces de l'Amérique septentrionale. La troisième, sous le nom de Craccoides, renferme Suaire espèces de l'Amérique méridionale et des Antilles. La quatrième, à laquelle De Candolle a conservé le nom de Reineria, imposé par Mœnch à une espèce qu'il considérait comme type d'un genre particulier, se compose d'un grena nombre d'espèces (environ quarante) qui habitent les diverses contrées chaudes du globe; ainsi on en trouve dans l'Inde-Orientale, l'Afrique et l'Amérique méridionale. A Ceylan, le Tephrosia ou Galega tinctoria sert à préparer de l'Indigo, et on le connaît sous le nom vulgaire d'Anil, qui est aussi donné à l'lndigofera tinctoria. Une espèce des environs de Popayan, dans l'Amérique méridionale, est employée par les habitans en guise de Séné aussi Kunth l'a-t-il nommée T. Senna. En outre des quatre sections que nous venons de mentionner, De Candolle a rejeté à la fin, comme trop peu connues, une vingtaine d'especes pour la plupart décrites sous le nom de Galega. Les Téphrosies sont en général des Plantes frutescentes ou herbacées, munies de stipules libres et lancéolées, de feuilles imparipinnées, et de fleurs blanches ou rouges disposées en grappes axillaires.

Le genre Kiesera, récemment établi par Reinwardt et Hornschuch, paraît devoir rentrer dans le Tephrosia. (G..N.)

TEPION. BOT. PHAN. Adanson avait formé sous ce nom un genre désigné autrefois par Vaillant sous le uom de Ceratopetaloides, et que Linné a réuni au genre Verbesina. (G..N.)

TÉPUGUIPE. BOT. PHAN. L'Arbrisseau d'Amérique décrit sous ce nom par Lœfling appartient à la famille des Légumineuses, mais n'a pu être rapporté avec certitude à aucun genre connu. (G..N.)

TERAMNUS. BOT. PHAN. Patrick Browne (Hist.Jam., 290)a établi sous ce nom un genre de la famille des Légumineuses, qui a été adopté par Swarlz, et ainsi caractérisé: calice à deux lèvres, la supérieureplus longue, bifide, l'inférieure partagée profondément en trois lobes aigus; corolle papilionacée, dont la carène est trèspetite, cachée par le calice; étamines monàdelphes, dont cinq stériles; stigmate en tête, sessile au sommet de l'ovaire; gousse linéaire, comprimée et polysperme. Ce genre, qui a été placé par De Candolle dans la tribu des Phaséolées, ne se compose que de deux expèces auxquelles owartz a donné les noms de Teramnus uncinatus et T. volubilis. Linné avait placé la première parmi les Dolichos. Ce sont des sous-Arbrisseaux indigènes des Antilles, à rameaux

[page] 117

volubiles, un peu anguleux, à feuilles tri folio lées, et à fleurs petites, rougeâtres, formant des grappes axilfaires plus longues que la feuille. (G..N.)

TERANA. BOT. chypt. (Champignons.) Adanson a établi sous ce nom un genre qui comprend plusieurs Agaricus de Micheli, et particulièrement ceux figurés pl. 66, fig. 6 et 7, qui sont des Thelephora, et qui, d'après sa description, paraissent être es Thelephora cœrulea et ferruginea de Persoon. (ad. b.)

TERAPON. pois. V. Esclave et Perche.

TERCOL et TERCOU. OIS. Noms souvent employés au lieu de Torcol. V. ce mot.(dr..z.)

TÉUÉBELLAIRE. Tercbellaria. polyp. Genre de l'ordre des Milléporées, dans la division des Polypiers entièrement pierreux, ayant pour caractères: Polypier fossile, dendroïde, à rameaux cylindriques, épars, contournés en spirale de gauche à droite ou' de droite à gauche, indifféremment; pores saillans, presque tubuleux, nombreux, situés en quinconce, plus ou moins inclinés suivant leur position sur la sphère. Ce genre de Polypiers fthsiles, établi par Lamouroux, est un des mieux caractérisés de ceux qui se trouvent aux environs de Caen. On ne peut le confondre avec les Spiropores; ceux-ci out leurs pores seulement contournés en spirale, et sur une seule rangée; dans les Térébellaires, c'est la substance du Polypier qui semble tournée sur sou axe, et chaque tour forme un bourrelet saillant inférieurement. On ne peut mieux comparer cette structure, pour l'apparence, qu a la spire de certaines coquilles lurriculées, notamment aux Turritelles imbriquées et imbricataires; seulement on conçoit que dans le Polypier l'accroissement s est fait par la pointe et même parla surface. On peut s'assurer de cette structure, noneulcineni en examinant de? échantillons ou existent des rameaux qui commençaient à se former, mais encore en sciant ou en usant une branche sur sa longueur. Toute la surface des Térébellaires est couverte de petits pores faciles à distinguer à l'œil nu, disposés régulièrement en quinconce et très-voisins les uns des autres. Ces pores, étudiés sur des échantillons bien conservés, présentent une disposition fort singulière: en dessous au petit bourrelet formé par la saillie des tours de spire, les pores sont plus serrés que partout ailleurs; ils ne sont point saillans, et leur ouverture est béaute; sur la convexité du bourrelet, les pores sont tubuleux, saillans et ouverts; enfin, sur la portion inclinée de la spire, jusqu'au bourrelet du tour de spire qui succède, les pores bien évidens sont bouchés par un opercule. Quelque bizarre que pourra paraître une pareille structure, ce n'est point une illusion, nous l'avons constatée sur un grand nombre d'échantillons; les pores tubuleux du bourrelet sont souvent cassés, les autres presque toujours bien distincts.

Les Térébellaires naissent d'un petit empâtement; 1a tige, courte, plus grosse que les branenes, et proportionnée pour la grosseur au nombre de celles - ci, se ramifie beaucoup dans Tune des espèces et peu dans l'autre; c'est la seule différence essentielle, et il n'y aurait nul inconvénient à les réunir. Lamouroux les sépare l'une sous le nom de Terebellaria ramosissima, et l'autre sous celui de T. antilope. (e. d..l.)

TÉRÉBELLE. Terebella. annel. Ce genre, établi originairement par Linné, a subi de nombreux changemens dont les principaux sont dus à Savigny. Ce savant, dont nous suivons ici la méthode, admet le genre Térébelle en le restreiguant aux espèces qui ont pour caractères distinctifs: bouche semi-inférieure; tentacules très-longs, entièrement découvcits; six, quatre ou deux branchies complètement libres, supérieures, aibusculifovmes, a subdivisions nom-

[page] 118

breuses: premier segmeut dépourvu de soies et sans disque operculaire. Ce geure appartient dans la classification de Saviguy (Ouvr. d'Egypte, in-f°, Syst. des Annel., p. 69 et 83) à l'ordre des Serpulées et à la famille des Amphytrites. Il se distingue des autres genres de cette famille par des caractères assez tranchés; ainsi il diffère des Serpules, des Sa belles et des Hermelles, parce qu'elles ont des lames ventrales d'une seule sorte, portant toutes des soies à crochets, et parce qu'elles sont pourvues de longs tentacules. Elles partagent ces caractères avec les Amphictènes; mais ce qui les en éloigne, c'est la position semi-inférieure de leur bouche, leurs tentacules découverts i la base, et l'absence des soies au premier segment qui n'offre pas d'opercule. D'autres caractères différentiels le font encore reconnaître en étudiant avec plus de soin l'organisation extérieure des espèces de ce genre. Leur corps allongé, fuselé ou ventru, est garni par dessous d'une large bandelette charnue qui s'étend du second segment au quatorzième où elle se termine en pointe; il est ensuite prolongé après le dix-huitième et le vingtième segment en une queue cylindrique, dirigée en arrière et Composée d'anneaux très-nombreux; les trois ou quatre derniers anneaux forment un tube court, replié en dessous et terminé par un anus plissé et circulaire. La bouche, presque exactement antérieure, présente deux lèvres transverses dont la supérieure large, avancée, voûtée, est surmontée de nombreux tentacules, et dont l'inférieure est étroite et plissée en travers. Les tentacules qu'on voit insérés autour de la lèvre supérieure sont inégaux, la plupart sont longs, filiformes, striés circulairement, très-extensibles, marqués en dessous d'un sillon, frisés sur les bords et rendus visqueux et préhensiles par de fines aspérités. Les pieds ou appendices des trois premiers segmens sont nuls ou anomaux; ainsi, dans le premier segment, ils consistent en deux filets inférieurs, demi-circulaires, conligus à leur base, écartés à leur sommet et tournés en devant; ceux du second sont absolument nuls, et les appendices du troisième consistent en deux feuillets inférieurs, écartés dès leur base, semblables d'ailleurs aux précédens. Les pieds du quatrième segment et de ceux qui suivent sont conformés à l'ordinaire et de trois sortes: 10 les premiers pieds ont une rame dorsale pourvue de soies subulées, mais pas de rame ventrale ni soies à crochets; 2° les seconds pieds et les suivans, jusques et compris les dix-septièmes et même les dix-neuvièmes, sont à rame dorsale pourvue d'un faisceau de soies subulées et à rame ventrale en forme de mamelon transverse, armée d'un double rang de soies à crochets; 5° les dix-huitième ei vingtième pieds, et les suivans, compris fa dernière paire, manquent de rame dorsale, mais en ont une centrale garnie comme les précédens d'un double rang de soies à crochets. Les pieds des trois derniers segmens sont presque imperceptibles; toutes les soies subulées sont tournées en dehors et terminées simplement en pointe. Quant aux soies à crochets, elles sont courtes et minces, étranglées vers leur sommet qui est relevé, arrondi en dessus et découpé par dessous en quatre dents. Les branchies, au nombre de six, de quatre ou de deux, sont complètement supérieures et insérées sur les second, troisième et auairième segmens, près de la base des appendices quand ceux-ci existent: elles consistent eu autant d'arbuscules délicats plus ou moins touffus.

Les Térébelles construisent des fourreaux ouverts antérieurement, presque fermés en arrière, membraneux et peu solides; elles les entourent de fragmens de coquilles on de grains de sable, et se tiennent dans leur intérieur. Savigny a partagé le genre Térébelle en trois tribus.

† Lèvre supérieure non dilatée en deux lobes Appendices des premier

[page] 119

el troisième segmens formant ensemble quatre lobes latéraux dirigés en avant. Branchies au nombre de trois paires, ramifiées dès leur base, insérées aux second, troisième et quatrième segmens.

Ire Tribu. — Terebellæ simplices.

La TÉRÉBELLE COQUILLIÈRE, Terebella conchilega de Linné et de Cuvier, qui est

Ta même que la Nereis conchilega de Pallas. Des côtes de l'Océan.

La Térébelle Méduse, Terebella Médusa, Sav., Aun. d'Egypte, pl. 1, fig. 3. Des côtes de la mer Rouge.

La Térébelle cirreuse, Terebella cirrata, Sav., ou la Nereis cirrvsa de

Linné, et l'Amphitrite cirrata de Muller et d'Othon Fabricius, ou encore le Ver-Méduse, Dicquem., Journ. de Phys., 1777, mars, p. 215, tab. 1, fig. 10, 11.

†† Lèvre supérieure dilatée à sa base en deux lobes latéraux, tentaculifères. Appendices du premier et du troisième segment nuls. Branchies au nombre de deux poires, ramifiées dès leur base, insérées aux second et troisième segmens.

II. Tribu. — Terebellæ phyzeliæ.

La Térébelle chevelue, Terebella cincinnata d'Othon Fabricius (Faun. Groenl., n° 270). Des mers du Nord.

††† Lèvre supérieure…… Appendices des premier et troisième segmens nuls. Une seule paire de branchies ramifiée à l'extrémité, insérée, à ce qu'il paraît, au troisième segment.

IIIe Tribu. — Terebellæ Idaliæ.

La Térébelle ventrue, Terebella ventricosa, Bosc (Hist. des Vers, T. 1, pl. 6, fig. 4, 5). Des mers de l'Amérique septentrionale.

Savigny cite encore dans chaque section plusieurs espèces qu'il rapporte à son genre Térébelle, mais il n accepte pas toutes celles qui ont clé classées dans ce genre par les zoologistes; ainsi la Terebella aphroditois de Gmelin est une Léodice. Les Térébelles bicornis et stellata, Abild. et Gmel., sont des Serpulos; les T. carunculata, complanata et rostrata, Gmel., sont des Pleiones; sa Terebella chtysocephala est une Hermelle; sa Terebella flava est une Chloé. (aud.)

TEREBELLUM. MOLL. Klein (Meth. ostrac.) a depuis long-temps établi ce genre qui est absolument le même que celui que les auteurs modernes ont reproduit sous le nom de Tarrière V. ce mot. (D. H.)

TEREBENTHINA. BOT. PHAN. (Rumph, Amb., 6, tab. 67, fig. 2.) Même chose qu'Ambulie. V. ce mot. (B.)

TÉRÉBENTHINES, BOT. PHAN. On appelle ainsi des substances résineuses liquides, d'une consistance oléagineuse, d'une odeur forte et pénétrante, d'une saveur âcre et chaude, d'une couleur plus ou moins jaune. Les Térébenthines s'obtiennent en pratiquant des incisions à l'écorce n'Arbres qui appartiennent spécialement aux familles des Conifères, Térébinthacées rt Légumineuses. On les a souvent confondues avec les Baumes naturels, mais elles en diflèrent par l'abseuce de l'Acide benzoïque, qui forme le caractère spécial de ceux-ci. Elles ne sont composées que d'une résine dissoute dans une huile volatile. Nous allons indiquer ici les principales Térébenthines usitées dans les arts:

Térébenthine de CHIO. C'est la plus estimée de toutes; on la retire du Pistacia Terebinthus, L., famille des Térébinthacées. V. Pistachier.

Térébenthine de Copahu, vulgairement Baume de Copahu, qui se retire du Copaifera officinales, L., famille des Légumineuses. V. Copaïfère.

Térébenthine du Canada ou Baume dt; Canada, faux Baume de Gilead, fourni par l'Abies balsamea de la famille des Conifères. V. Sapin.

Térébenthine de Venise ou DU Méléze, fournie par le Larix euro

[page] 120

Pœsa, famille des Conifères. V. MÉLÈZE.

TÉRÉBENTHINE DE STRASBOURG OU DU SAPIN, qui découle de l'Abies taxifolia, famille des Conifères. V. Sapin.

TÉRÉBENTHINE DE BORDEAUX OU DU PIN, produite par le Pinus maritima, famille des Conifères. V. Pin, etc., etc. (a.r.)

TÉRÉBINTHACÉES. Terebinthaceæ. BOT. PHAN. Famille naturelle de Végétaux dicotylédons polypétales, sur laquelle le professeur Kunth a publié un excellent Mémoire dans le T. il des Annales des Sciences naturelles, p. 333. Nous allons indiquer d'abord les caractères généraux propres à toute la famille, après quoi nous ferons connaître les divisions ou tribus qu'on y a établies, et dont plusieurs ont été considérées comme des familles distinctes, entre autres par R. Brown et Kunth. Les Téré- DÎnihacées sont des Arbres ou des Arbrisseaux en général exotiques, souvent laiteux ou résineux. Leurs feuilles sont alternes, simples ou plus souvent composées, dépourvues de stipules, ce qui peut servir à les distinguer des Légumineuses qui ont le même port. Elles ont des fleurs hermaphrodites ou unise^uées, de peu d'apparence, généralement disposées en grappes plus ou moins rameuses; çhacuuc d'elles présente un calice de trois à cinq sépales, quelquefois réunis ensemble à leur base. La corolle qui manque quelquefois se compose en général d'autant de pétales simples qu'il y a de lobes au calice. Les étamines sont en nombre égal, rarement double ou quadruple des pétales; dans le premier cas elles alternent avec ceux-ci. Ces étamines sont tantôt immédiatement insérées sous l'ovaire, tantôt sur un disque adhérent avec la base du calice. Le pistil se compose de trois à cinq carpelles tantôt distincts, tantôt soudés par leur base, tantôt enfin entièrement réunis en un seul, et souvent environnés d'un disque périgyne et annulaire; quelquefois plusieurs de ces carpelles avortent, et il n'en reste qu'un seul au centre de la fleur; chacun d'eux est à une seule logé, contenant tantôt un ovule porté au sommet d'un podosperme filiforme qui naît du fond de la loge, tantôt un ovule renversé, tantôt enfin deux ovules renversés ou collatéraux. Les fruits sont secs ou drupacés, à une ou plusieurs loges suivant qu'ils proviennent d'un seul ou de plusieurs carpelles; ils ne contiennent en général qu'une seule graine: elle renferme un embryon épispermique, droit ou plus ou moins recourbé.

Nous avons dit au commencement de cet article que plusieurs auteurs avaient proposé de partager la famille des Térébinlhacées en un certain nombre de tribus ou de familles distinctes; ainsi Robert Brown avait divisé les genres de Térébinlhacées en trois familles qu'il nommait Anacardées, Amyridées et Connaracèes. Kunth, dans son Mémoire sur les Térébinthncées, en forme sept familles distinctes qu'il décrit sous les noms de; 1° Térébinlhacées vraies; 2° Juglandées; 3° Burséracées; 3° Amyridées; 5° Ptéléacées; 6° Connaracèes; 7° Spondiacées; mais, à l'exception de la famille des Juglandées déjà établie par nous depuis long-temps, et qui est bien distincte par ses fleurs mâles disposées en chatons et son ovaire infère, les autres familles ne nous paraissent être que de simples tribus d'un même ordre naturel, analogues à celles qui ont été établies dans d'autres grandes familles voisines, et en particulier dans les Rosacées et les Légumineuses. D'un autre côté nous ferons remarquer que le professeur Adrien de Jussieu, dans son beau travail sur les Rutacées, a joint à cette famille les genres qui forment le groupe des Ptéléacées de Kunth qui déjà avait parfaitement senti les rapports de cette famille avec celle des Rutacées. De ces diverses remarques, il résulte que la grande famille des Téréhin^ tnacées peut se diviser en cinq tribus

[page] 121

naturelles dont voici les caractères et l'indication des genres qui leur appartiennent.

1°. ANACABDTÉES OU TÉRÉBINTHACÉES vraies:

Fleurs en général unisexuées; étamines distinctes; disque périgyne; ovaire simple, uniovulé. Fruit monosperme, sec ou légèrement charnu. Anacardium, J.; Cassvuium, Ruraph; Rhinocarpus, Kunth; Cambeuedea, Kunth; Mangifera, L.; Buchanania, Roxb).; Pistacia, L.; Astronium, Jacq.; Comocladia, L.; Picramnia, Sw.; Rhus, L.; Mauria, Kunth; Duvaua, Id.; Schinus, L.; Sorindeia, Du Pet.-Th.

2°. BURSÉRACÉES, Kunth.

Fleurs en général hermaphrodites; étamines distinctes; disque périgyne; ovaire à deux ou cinq loges contenant chacune deux ovules ccmatéraux attachés à l'angle interne: Elaphrium, Jacq.; Boswellia, Roxb.; Balsamodendrum, Kunth; Icica, Aubl.; Protium, Burm.; Bursera, Jacq.; Marignia, Comm.; Colophonia, Comm.; Canarium, L.; Hedwigia, Sw.

3°. AMYRIDÉES, Kunth.

Cette tribu, qui ne comprend que le genre Amyris de Linné, se distingue par l'absence du disque, par un ovaire à une seule loge contenant deux ovules pendans. Le fruit est drupacé et monosperme.

4°. CONNARACÉES. R. Brown.

Fleurs en général hermaphrodites; étamines monadelphes par la base de leurs filets; pas de disque; ovaires au nombre de cinq, rarement réduit i un seul, contenant chacun deux ovules collatéraux et ascendans; capsules une à cinq, monospermes, souvent déhiscentes par une fente longitudinale: Cnestis, Juss.; Rourea, Aubl; Connarus, L.

5°. SPONDIACÉES, Kunth.

Fleurs souvent unisexuées; étamines libres; disque annulaire; ovaire sessile, à cinq loges contenant chacune un ovule pendant de leur angle interne. Drupe contenant un noyau à deux ou cinq loges: Spondias, L.; Poupartia, Comm.

La famille des Térébinthacées a de très-grands rapports avec plusieurs autres familles, et entre autres avec les Légumineuses, les Rosacées, les Rhamnées et les Rutacées. Elle diffère des deux premières par l'absence des stipules, des Rhamnées par leur ovaire constamment libre et leurs étamines alternes et non opposées aux étales, et des Rutacées par leur emryon dépourvu d'endosperme. (A. R.)

TÉREBINTHE. BOT. PHAN. Espèce du genre Pistachier, V. ce mot. (A. R.)

TEREBRA. MOLL. V. VIS.

TÉRÉBRANS. Terebrantia. ins. Latreille a établi sous ce nom une grande section de l'ordre des Hyménoptères comprenant tous ceux de ces Insectes dont les femelles sont pourvues d'une tarière. Cette section est partagée en deux familles, les Porte- Scies et les Pupivores. V. ces mots. (AUD.)

TÉREBRATULE. Terebratula. conch. Si nous u'étions restreints dans les articles de ce Dictionnaire à une fort grande concision, nous aurions cherché à présenter avec quelques détails l'histoire du genre Téré- bratule. Il est sans contredit un des plus intéressans, et pouvant devenir par la suite d'une grande utilité à la géologie, lorsque les nombreuses espèces qui le composent seront déterminées avec tout le soin convenable, ce genre mérite à tons égards de fixer l'attention des naturalistes.

Linné confondait les Térébratules dans son genre si indigeste des Anomies, dans lequel se trouvaient les Hyales. On dut à Bruguière, dans l'Encyclopédie, la formation du genre qui nous occupe; ce n'est pas seulement dans les planches de cet ouvrage qu'il fui indiqué comme on le ci oit ordinairement; mais il fut

[page] 122

caractérisé dans les tableaux qui commencent le volume des Vers que l'on doit à Bruguière. Les Té- rébratules sont trop évidemment différentes des Anomies pour que, dès le commencement, le genre oui Jes circonscrit ne fût pas adopté. La seule question, qui dès-lors restait à décider, était celle des rapports à donner au genre. La classification de Bruguière, calquée sur celle de Linné, ne pouvait présenter rien de bien satisfaisant; il n'en a pas été tout-à- fait de même de celle de Lamarck dans laquelle on ne trouve plus cette division peu naturelle des Multivalves; aussi les Cranies, les Orbicules, les Calcéoles el les Lingules furent rapprochées desTérébratules dans la série des genres dans laquelle on n'avait point encore formé de familles; dès que plus tard, dans la Philosophie zoologique, elles furent proposées, il y en eut une sous le nom de Brachiopodes qui rassembla les genres Lingulc, Térébratule et Orbicule. Ces rapports, établis sur la connais- % sance des Animaux des deux genres principaux, Térébratule et Lingule, ont été conservés dans toutes les méthodes; il en est quelques-unes, celle de Cuvier et de ses imitateurs, où les Brachiopodes ont constitué un ordre et non plus une famille comme chez Lamarck; mais cette question ne peut être traitée ici. V. Brachiopodes et Mollusques. Le genre Criopus de Poli n'est en effet qu'une Té- rébralule; mais le savant naturaliste italien n'avant point approfondi l'anatomie cfe ce Mollusque, et uen ayant d'ailleurs décrit qu'une.seule espèce, ceci est insuffisant pour en déduire les principes qui doivent guider dans la délimitation Ses espèces.

Les Térébratules se trouvent en immense quantité dans les couches de la terre; on les observe dans des terrains très-anciens. Elles sont les premiers Mollusques dont on retrouve les traces; et, depuis cette époque si reculée, on voit des Térébratules dans toutes les formations marines se succéder d'âge en âge, jusque maintenant que dans certaines mers on en trouve une très-grande quantité. Dans un si grand nombre d'objets qui constituent pour nous une famille naturelle, on a observé des formes, des accidens particuliers dans un certain nombre d'espèces, d'où ont pris naissance plusieurs genres; la plupart d'entre eux, formés d'après des caractères de peu d'importance ou variables, ne peuvent supporter un examen approfondi; nous citerons pour exemple le genre Spirifer qui, caractérisé surtout d'après les spirales qu'il renferme, contient, d'après ce caractère seul employé d'une manière exclusive, des Térébratules et des Productus. Si, d'uu autre côté, nous étudions les genres Magas, Strygocéphale, Peu lanière et Productus, nous ne leur trouvons pas véritablement de caractères suffisans; peut-être devrionsnous y joindre encore le genre Strorhnmène de Rafinesque qui, d'après ui, aurait une valve adhérente, ce que nous avons peine à croire dans une Coquille de cette forme et de cette structure.

Le genre Magas de Sowerby ne diffère que par les osselets de l'intérieur qui se simplifient et tendent à disparaître; le Slrigocéphale de Defrance a, au contraire, ces osselets très-réguliers et fort développés, un grand appendice médian de la valve supérieure se bifurque à son extrémité, et cctle bifurcation est reçue sur une lame saillante et médiane de la valve inférieure. Le Pentamère, Sow., est divisé dans la valve inférieure par une grande cloison médiane, et dans la supérieure par deux cloisons latérales, de sorte que, lorsque l'on vient à casser cette Coquille pétrifiée, la séparation se faisant dans l'endroit des cloisons, on la partage facilement en cinq morceaux, deux pour la valve inférieure et trois pour la supérieure. Les Productus, Sow., se distinguent plus nettement des Térébratules en ce qu'ils n'ont aucune ouverture soit au crochet de la valve inférieure,

[page] 123

soit au-dessous de lui, de soi te que l'on peut les regarder comme des Coquilies libres, ce qui les sépare des 'érébratules proprement dites qui toutes sont adhérentes par un pédicule ligamenteux.

Dans les dassifialions les plus nouvelles, on a cherché à établir des groupes d'espèces, et pour cela Blainville, dans sa Malacologie, et Rang, dans son Manuel de Conchyliologie, se sont servis des genres établis c^ue nous venons de citer pour en faire autant de groupes. On a dû observer que ces genres reposaient sur la forme de l'appareil apopliysaire de l'intérieur et ses diverses modifications. Blainville, dans son article Térébratule du Dictionnaire des Sciences naturelles, a proposé des divisions reposant sur ces mêmes caractères, et il u a pu les établir que pour les espèces vivantes, de sorte que l'immense quantité des espèces fossiles ne peut être admise dans ces groupes que par une analogie qui souvent peut tromper. Après avoir obseivé l'appareil apophysaire d'un assez grand nombre d'espèces vivantes de érébratules, nous l'avons vu varier pour chaque espèce, mais d'une grande constance dans les individus de même espèce, ce qui nous donne la conviction que c'est un moyen infaillible de distinguer les espèces; mais nous croyons aussi que ce moyen est mauvais-pour établir des divisions dans l'universalité du genre, puisque, pour les espèces fossiles, il sera toujours impossible d'en (aire l'application. Il faut en convenir, jamais une méthode ne peut être faite pour une petite portion d'un genre; il faut, pour être bonne et admissible, qu'elle l'embrasse tout entier, et ce n'est pas ce que l'on trouve dans celle que Blainville a faite pour le genre Térébratule dans l'article que nous venons de mentionner.

Après une étude long-temps continuée, après avoir recueilli une trèsgrande quantité d'espèces du genre qui nous occupe dans Vin ten tion d enfaire la monographie, nous nous hasarderons à présenter les divisions Sue uous nous proposions d'établir: eux grandes sections se présentent sur un caractère que nous croyons d'une assez grande valeur pour qu'il serve à l'établissement de deux genres voisins ou de deux sous-genres, les Térébratulcs qui toutes sont percées, cl les Productus qui ne le sont pas. Les vrais Productus, peu nombreux en espèces, ne sont susceptibles d'aucune division; il n'en est pas de même des Térébratules, elles se partagent en deux grandes sections, celles qui sont percées au sommet de la valve inférieure et celles qui ont une fente triangulaire au-dessous du crochet de la valve inférieure, crochet qui est toujours entier. Deux divisions se présentent encore dans les espèces à crochet perforé au sommet: 1° pour celles qui ont une petite pièce triangulaire aui complète le trou du crochet et aescend jusqu'au bord cardinal; 2° pour celles qui ont le crochet percé, mais toujours dépourvu de cette pièce. La seconde grande division y celle des espèces à ouverture triangulaire, pourrait être également divisée en deux d'après la forme du bord cardinal, tantôt droit, tantôt arqué ï enfin, toutes ces divisions pourraient encore en subir d'autres sur des caractères extérieurs, tels que les stries, 1rs côtes, les plis, etc., pour rendre plus facile la détermination des espèces. L'immense quantité d'espèces de Térébratules fossiles répandues dans les divers terrains du globe, la constance de quelques-unes à certains étages de ces terrains, les peuvent rendre d'une grande utilité pour leur étude et leur détermination certaine, comme cela a pu avoir lieu pour quelques espèces de Gryphées; mais, pour faire cette heureuse application de cette partie de la zoologie à la géologie, il manque une bonne monographie de ce genre, monographie qui, pour la bien faire, présentera une foule de difficultés que l'on surmontera avec d'autant plus de peine que les es-

[page] 124

pèces, étant très-nombreuses, passent insensiblement de l'une à 1 autre, et que l'on n'a poiut encore trouvé de principes à l'ai le desquels on pourrait les circonscrire.

Limité comme nous le sommes daos cet article, nous nous contenterons d'indiquer, pour servir d'exemple, une espèce dans chacune des sections que nous avons proposées.

† Espèces dont la grande valve est percée.

1°. Ouverture du crochet arrondie.

a. Une ou deux pièces triangulaires au crochet de la grande valve.

Térébratule bossue, Terebratula dors ata, Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p. a46, n° 8; Anomia dorsala, L., Gmel., p. 3348; Chemnitz, Conch. T. VIII, tab. 78, fig. 710, 711; Encycl., pl. 242, fig. 1, a, b, c, d. Coquille assez commune dans les collections. L'ouverture du crochet est fort grande, el complétée supérieurement par deux petites pièces triangulaires qui souvent sont disjointes dans la partie médiane de la coquille. On la trouve au détroit de Magellan, d'après Lamarck.

B. Ouverture du crochet sans pièces triangulaires.

TÉRÉBRATULE VITREE, Terebratula vitrea, Lamk., Anim. sans vert. T. VI, p. 245, n. 1; Anomia vitrea L., Gmel., n° 58; Knorr, Vergn., 4, tab. 30, fig. 4; Born., Mus., p. 116, vign.; Chemnitz, Conch. T. VIII, tab. 78, fig. 707, 708, 709; Encycl., pl. 239, fig. 1, a, b, c, d. Espèce grande, globuleuse, toute lisse, dont le crochet relevé est percé d'un petit trou, dont le bord est trèsépais. Dans cette même section doivent se placer les Terebratula caput serpentis, truncata, etc., qui ent l'ouverture du crochet sans pièces triangulaires, mais aui l'ont percée si près du bord carainal que quelquefois la valve supérieure sert à la borner.

20. Ouverture triangulaire du bord cardinal au sommet de la grande valve.

Térébratule A GOUTTIÈRE, Terebratula canalifera, Lamk., loc. cit., n. 40; Encyclop., pl. 244, fig. 4, a, b. Coquille pétrifiée, trigone, trilobée, dont la valve inférieure a un talon lsrge et aplati, divisé en deux parties égales par une fente triangulaire dont le sommet commence à la pointe du crochet, et la base se dirige vers la charnière où elle se termine.

†† Espèces dont la grande valve n'est jamais percée. Genre Productus en partie de Sowerby.

Térébratule de Martini, Terebratula Martini, Nob.; Productus Martini, Sow., Min. Conch., pl. 317, fig. 2, 3, 4; Anomites Productus, Mart., Pet., Derb., tab. 22, fig. 1, 2, 3. Coquille pétrifiée, couverte de stries longitudinales et rayonnantes du sommet à la base; la charnière est droite, linéaire, et le crochet de la valve inférieure n'est jamais percé; la valve supérieure est concave en dessus, ce qui n'est pas habituel dans les Térébratules.

On pourrait facilement diviser cette section en deux autres d'après la manière dont se comporte le bord cardinal qui tantôt est droit et tantôt courbé comme dans la presque totalité des Térébratules de la première division. (d..h.)

TÉRÉDINE. Teredina. MOLL. Genre curieux établi par Lamarck et placé par lui dans la famille des Tubicolés. La Coquille qui lui a servi de type est le Fistulaua personata qui peut, comme Lamarck lui-même l'a fort bien senti, servir de passage entre les Tarets et les Pholades. On ne peut contester en effet les rapports qui lient ces deux genres; on trouve un tube libre, en massue terminée par deux valves adhéréntes au pourtour «le l'ouverture du tube, et elles sodt parfaitement closes, lorsque celles des Tarets sont très-bâillantes; mais, à cet égard, nous présenterons

[page] 125

tout à l'heure quelques observations que nous a suggérées l'état de ces Coquilles. Les rapports eotre les Ta rets et les Pholades avaient été établis pour les Térédines d'après les caractères extérieurs seulement, tels que le tube et la forme de la coquille; nous avons pu y ajouter d'autres caractères plus essentiels, tels que l'existence, dans les Térédines, d'une pièce postérieure semblable à 1 écusson des Pbolfcdes et â l'intérieur des valves, de véritables palettes courbées, partant des crochets et terminées en mamelons absolument identiques à celles des Tarets et des Pholades. On doit faire attention que l'existence de l'écusson dans ce genre donne la preuve qu'il se rapproche plus des Pholades que des Tarets dans lesquels cette pièce ne s'est point encore rencontrée; elle amène aussi à cette conviction que la coquille, à tous les âges, doit être extérieure en dehors du tube, ce qui n'a pas lieu chez les Tarets où le tube se ferme au terme de l'accroissement de l'Animal. Nous avons un groupe de Térédines toutes enfoncées dans nn morceau de bois fossile, ce qui indique qu'elles ont une manière de vivre analogue aux Tarets et à quelques Pholades.

Lorsque l'on examine une Téré- dine, on doit être frappé de l'immobilité de ses valves, et nous sommes étonné qu'on ait admis le fait sans discussion, lorsque, de toute évidenee, il est contraire et à la manière de vivre de l'Animal et à la structure de sa coquille. Si l'on faisait à un zoolojgiste la question suivante: Une coquille bivalve dont la charnière est semblable à celle d*une Pholade, pourvne comme elle d'une pièce calcaire postérieure, couvrant les crochets, avant des palettes à l'intérieur et vivant dans le bois, est-elle faite pour être immobile? Nous pensons qu'il n'hésitera pas à dire qu'elle est laite pour se mouvoir. L'analogie a tant de force pour valider cette conclusion, qu'on peut la prendre comme prouvée par l'observation directe, et cependant il en est autrement pour les Térédines; elles sont construites pour se mouvoir, et cependant elles sont immobiles. L'Animal n'a pu tarauder le bois sans qu'elles fussent libres et mobiles comme dans les Tarets. L'observation nous fait voir constamment le contraire.

Il y a ici, on ne peut le nier, une évidente contradiction dans la nature des faits; on ne peut admettre cependant uue telle contradiction duns les fins de la nature qui, dans l'organisation des êtres, ne fait rien de superflu. Si elle crée un être pour percer le bois, elle lui en donne les moyens, qu'ils soient chimiques ou mécaniques. On sait que dans les Tarets ce moyen est mécanique; la coquille est coupante; elle reçoit des muscles puissans; elle est en un mot disposée pour couper le bois fibre à fibre. On doit donc penser que dans la Tét rédine, la coquille ayant la structure fort analogue, que, destinée à creuser le bois, elle a dû jouir de toute la mobilité convenable pour le faire. Nous sommes donc ramenés à conclure qu'elle a été mobile durant la vie de l'Animal, et peut-être ne nous sera-t-il pas impossible de donner l'explication de ce fait, de résoudre celle espèce d'énigme.

Toutes les Térédines se sont trouvées à l'état fossile seulement; leur tube et leur coquille sont épais, solides, et sont partout d'une égale épaisseur en dedans. On les trouve remplies d'un sable grossier dont on peut les débarrasser, et outre cela souvent des concrétions calcaires adhérentes le plus ordinairement dans l'intérieur des valves. Si l'on vient à casser un de ces tubes, on s'apercevra que non-seulement sa structure actuelle est absolument différente des tubes analogues même à ceux si solides des Cloisonnaires, mais encore que les concrétions se lient aux valves par continuité de substance, de sorte que l'on serait porté à croire au'elles existaient pendant la vie de 1 Animal, et qu'elles sont le résultat d'une maladie; on ne tarde pas à sc convaincre que ce n'est pas là leur

[page] 126

véritable origine, puisqu'elles enveloppent de couches concentriques des grains de sable; on voit ces couches s'étendre assez régulièrement sur toute la surface intérieure du tube et de la coquille sans discontinuité entre ces deux parties; on les voit dans quelques circonstances s'épaissir, dans une autre devenir onduleuses et presque stalactiformes. Lorsque ces corps n'ont pas été retirés du lieu d'habitation, on les trouve couverts d'une couche mince testacée qui se détache quelquefois assez facilement, et qui représente pour nous le tube luimême dans lequel se serait faite une incrustation calcaire qui, s'emparant de toutes les parois du tube et de la coquille, l'aurait épaissi, obstrué y pour ainsi dire, en la couvraut de ses couches concentriques. Comme le moulage s'est fait dans une cavité creusée dans le bois, au fond de laquelle était la coquille, il en résulte que, si cette coquille était bâillante, lespace vide a dû se trouver comblé, et alors la couche calcaire s'est moulée sur le bois, et on y retrouve en effet l'empreinte de couches fibreuses. Ceci ne peut se remarquer dans tous les individus, parce qu'il en est de cette coquille comme de quelques espèces de Pholades qui sont bâillantes à certain âge ou à certaine époque de leur vie, et qui se complètent ensuite. Les impressions ligneuses peuvent s'apercevoir sur les individus encore incomplets; elles ne peuvent exister sur les autres; aussi ces derniers sont toujours plus réguliers dans cette partie que les autres.

Par suite des observations que nous venons de présenter, il nous semble bien facile maintenant d'expliquer l'immobilité actuelle des valves des Térédines sur la partie antérieure du tube, et de détruire cette apparente contradiction dont on peut maintenant se rendre compte. On peut donc conclure que, pendant la vie de l'Animal, les valves étaient détachées du tube, qu'elles étaient libres de leur mouvement, et que la fixité qu'elles ont actuellement provient d'unecause accidentelle, indépendante de la nature du corps organisé qui fait le sujet de cet article.

Déjà, dans notre ouvrage sur les Fossiles des environs de Paris, nous avons rectifié en quelques points importans la caractéristique de ce genre; nous pensons qu'on peut aujourd'hui, d'après ce qui précède, l'exprimer de la manière suivante: coquille bivalve, équivalve, bâillante de chaque côté, avant une charnière comme celle des Pholades, et garnie postérieurement d'une seule pièce accessoire en écusson * des palettes à l'intérieur des valves, partant descrochets. Cette Coquille y pholadiforme, libre, à l'extrémité d'un tube ordinairement droit, en massue, ouvert aux deux extrémités dont la postérieure ovale, est partagée par deux arêtes longitudinales comme dans les Fistulanes. Malgré la grande analogie qui existe entre ce genre et les holades, on ne peut cependant le cou fondre avec elles; l'existence àvt tube et la forme de la coquille, qui est globuleuse, arrondie, séparent suffisamment ces deux genres, ainsi que le tube constamment ouvert r roit, en massue, tandis que l'écus— son postérieur le distingue fort bien des Tarets. Nous ne mentionnerons qu'une seule espèce, celle que Ton attribue aux environs de Paris.

Térédine masquée, Teredina personata, Lamk.; Fistulana personata, Lamk., Ann. du Mus. T. VII, p. 429, n° 4, et T. XII, pl. 43, fig. 6, 7; a, b; Teredina personata, ibid., Anim. sans vert. T. v, p. 438, n° 1, ibid.; Nob., Descript. des Coq. foss. de Paris, T. I, p. 18, pl. I, fig. 23, 26, 28; Teredo antenante, Sow., Min. Conch. T. 1, tab. 102, fig. 3, an eadem? fig. 1, 2, 3 et 4 de la même planche. La longueur de cette Coquille, son tube compris, est de deux pouces environ; son plus grand diamètre est de huit à neuf lignes dans les plus grands. (D..H.)

TEREDO. MOLL. Syn. de Taret. V. ce mot. (AUD.)

[page] 127

* TEREDO. ANNEL. Bergius (Act. Stockh., 1765, p. 228; tab. 9, fig. 1-3) a confondu avec les Tarets, sous le nom de Teredo Chrysodon, une espèce d'An nelide qui doit être rapportée à l'Amphiclère du Cap de Savigny. V. AMPHICTÈRE. (AUD.)

TÉRÉDYLES. ins. Famille de l'ordre des Coléoptères, fondée par Duméri). V. Perce-Bois. (aud.)

TEREGAM. BOT. PHAN. Syn. malabare de Ficus ampelos. V. Figuier. (B.)

TÉRÉTIFORMES. ins. Famiilc établie par Duméril dans le premier volume des Leçons d'Anatomie comparée de Cuvier, et désignée ensuite sous le nom de Cylindroïdes. V. ce mot. (aud.)

TERFEZ. BOT. crypt. (Lycoperdacées.) Un des noms vulgaires, en Arabie, de la Truffe de ce pays. (G..N.)

TERGIPÈDE. Tergipes. moll. Genre curieux dont Forskael le premier fit connaître le type sous le nom de Limax Tergipes. Ce petit Animal, admis par Linné au nombre des Dons, n'en fut séparé que fort tard par Cuvier (Règne Animal) et placé par lui dans les Nudibranches (V. ce mot) après les Eolides et non loin des Dons. Lamarck n'adopta pas ce genre, mais il n'imita pas Linné, et rangea le Tergipe dans le genre Eolide avec lequel il a en effet de grands rapports. Frussac n'imita par Lamarck, il suivit les rapports indiqués par Cuvier. La treille el Blainville ne changèrent rien à cet égard dans les rapports établis; on trouve les Tergipes dans l'une et l'autre méthode, à côté des Eolides et des Laniogères. On peut donc regarder comme définitivement fixée la place de ce petit genre dans la méthode.

Les Tergipes sont de très-petits Mollusques nus, liina ci formes, qui nagent souvent renversés, et qui, outre des teutacules, sont pourvus sur le dos de plusieurs paires d'appendices branchifères, en massue, terminées par une petite ouverture. Ces appendices, d'après Forskael, peuvent servir de pieds à l'Animal; il marche alors au fond de l'eau sur les corps solides, renversé sur le dos, ce qui lui a valu le nom que Cuvier a donné à ce genre. Le disque locomoteur ou le pied proprement dit s'étend dans toute la longueur du corps, et en est séparé par un sillon. Voici au reste comment sont exprimes les caractères de ce genre: corps conique, clavifonne, avec un pied encore assez peu sensible, comme dans les Laniogères, pourvu en dessus d'espèces de branchies tentaculiformes en petit nombre, et disposées sur deux rangs; les deux paires de tentacules céphaliques de grandeur un peu variable. Pendant très-longtemps on ne connut qu'uue seule espèce de cc genre; c'est à Krusenstern qu'on en doit une seconde.

TERGIPE LACINULÉE, Tergipes lacinulata, Cuv., Règ. Anim. T. 11, p. 394; Limax Tergipes, Forsk., Faun. arab., p. 99; et Icon., fig. E, 1, 2; Doris lacinulata, Gmel., p. 5105; Eolis lacinulata, Lamk., Anim. sans vert. T. VI, p. 502, n° 4; Blainv., Trait, de Malac., pl. 46 bis, fig. 6; Encyclop., pl. 82, fig. 5, 6. Animal de quelques lignes de longueur. (D..H.)

TERIN. OIS. Pour Tarin, espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (DR..Z.)

TERMES. Termes. ins. Genre de l'ordre des Névroptères, famille des Planipennes, tribu des Termitines, qui a pour caractères: quatre articles (1) à tous les tarses, dont les quatre premiers très-courts. Ailes couchées horizontalement sur le corps, très-grandes, égales, n'offrant que des nervures longitudinales, bifides au bout.Téte arrondie, avec trois yeux lisses, dont un peu distinct sur le front, et les deux autres situés, un

(1) Trois, selon la plupart; mais nous en avons compté un de plus sur de grands individus.

[page] 128

de chaque côté, près du bord interne des yeux ordinaires. Antennes presque mon iliformes, de la même grosseur partout, courtes, composées d'une vingtaine d'articles. Mandibules cornées el pointues. Quatre palpes filiformes. Lobe extérieur terminant les mâchoires en forme de galette (V. Orthoptères), l'interne corné et en forme de dent. Lèvre quadrifide. Prothorax presque carré ou semi-orbiculaire. Deux petits ap-Ecndices coniques et biarticulés au out de Tabdomen. Insectes actifs dans tous les âges ou à demi-métamorphose, vivant en société innombrable, composées plus spécialement d'individus en état de larve, les ouvriers ou les travailleurs, et d'une autre sorte d'individus, pareillement aptères, mais à téte et mandibules plus grandes, chargés de la défense de l'habitation, et distingués sous le nom de soldats. Abdomen des femelles excessivement volumineux au moment de la gestation.

Le nom générique de ces Insectes paraît provenir du mot termes ou tarmes, donné par d'anciens auteurs latins (Vitruve, Isidore de Séville, etc.) à une sorte de petit Ver qui rongeait le bois, et particulièrement le chêne et le tronc d'olivier, désigné aussi de même par quelques auteurs. Nous avons lieu de soupçonner que la dénomination d'Acarus, appliquée aujourd'hui à diverses espèces de Mites ou de Girons, fut primitivement donnée aux larves du Termès lucifuge qui, dans le midi de l'Europe et dans le Levant, fait un tort considérable à ces arbres, et qui, à une époque où les yeux étaient privés du secours des verres propres à augmenter leur puissance, pouvaient être considérés, parmi les Animaux dignes d'attention, comme les plus petits de tous. De-là, sans doute, l'origine du nom de Caria, par lequel les Arabes et d'autres peuples orientaux distinguent les Termès ou Termites; de-là aussi est venu le mot caries, indiquant la vermoulure ou pourriture u bois; c'est cc que prouve encore l'étymologie du mot Acarus. Fourmis blanches, Poux de bois, telles sont les dénominations de ces Insectes dans nos colonies. Adanson les appelle Vagvagues.

Leurs larves formèrent d'abord exclusivement, dans la méthode de Linné et de quelques autres naturalistes, le genre Termès proprement dit. Considérés dans leur état parfait ou pourvus d'ailes * ces mêmes Insectes furent associés aux Hémérobes et aux Perles ou Fausses-Friganes; mais les observations recueillies par Smeathman sur ces Animaux et msérées dans le Voyage de Sparmann au cap de Bonne-Espérance et dans les Transactions philosophiques de la Société royale de Londres, celles de Kœnig encore remplirent les lacunes de leur histoire; ces connaissances, quoique encore imparfaites, rectifièrent à cet égard la méthode, et l'Insecte pourvu d'ailes rentra dans le premier de ce genre ou devint aussi un Termès. Degéer (1) qui, dans le troisième volume de ses Mémoires, avait placé deux espèces ailées de ce genre avec les Perles ou Fausses-Friganes, présuma ensuite, en décrivant une autre espèce propre au cap de Bonne-Espérance (Tom. vu, p. 47 et suiv.), qu'il s'était trompé à cet égard. Il ne faut pas, à son exemple, réunir aux Termès un petit Insecte très-commun partout, et que l'on trouve plus particulièrement dans les livres négligés, le vieux papier, sur le bois et dans les collections d'insectes, semblable à un Pou, et qu'on a nommé pour cette raison Pou de bois. Cette espèce el plusieurs autres composent un genre propre, très-distinct du précédent, celui de Psoque. V. ce mot. Nous avons présenté à l'article Termès de la seconde édition du nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle un extrait fort étendu de l'histoire de ces Insectes. Forcés ici de nous restreindre, nous nous bornerons à reproduire le résumé que nous en avons donné posté-

(1) Il écrit Terme au singulier

[page] 129

rieurement dans l'ouvrage sur le Règne Animal de Cuvier. Cette esquisse, offrant d'ailleurs les particularités les plus intéressantes et les plus avérées, Sourra suffire au plus grand nombre e nos lecteurs.

Les Termites, propres aux contrées situées entre les tropiques ou à celles qui les a voisinent, sont connus sous le nom deFourmis blanches, Poux de bois, Caria, etc., et y font d'horribles déçâts sous la forme de larves Îdusparticulièrement. Ces larves ou es Termites ouvriers, travailleurs, ressemblent beaucoup à l'Insecte parfait, mais elles ont le corps plus mou sans ailes, el leur tête, qui paraît proportionnellement plus grande, est ordinairement privée d veux eu n'en a que de très-petits. Elles sent réunies en sociétés, dont la population surpasse tout calcul; vivent à couvert dans l'intérieur de la terre, des arbres et de toutes les matières ligneuses, comme meubles, planches, solives, etc., qui font partie des habitations; elles y creusent des galeries qui forment autant de routes conduisant au point central de leur domicile, et les corps ainsi minés, ne conservant que leur écorce, tombent bientôt en poussière. Si des obstacles les forcent d'en sortir, elles construisent en dehors, avec les matières quelles rongent, des tuyaux ou des chemins qui les dérobent toujours à la vue. Les habitations ou les nids de plusieurs espèces sont extérieures, mais sans issue apparente; tantôt elles s'élèvent au-dessus du sol en forme de pyramides, de tourelles, quelquefois surmontées d'un chapiteau ou d'un toit très-solide, et qui, par leur hauteur et leur nombre, ont l'apparence d'un petit village; tantôt elles forment sur les branches des arbres une grosse masse globuleuse. Une autre sorte d'individus, les neutres, nommés aussi soldals, et que Fabricius preud faussement pour des nymphes, défend l'habitation. On les distingue à leur tête beaucoup plus forte et plus allongée, et dont les mandibules sont aussi plus longues, étroites et très-croisées l'une sur l'autre; ils sont beaucoup moins nombreux, se tiennent près de la surface extérieure de l'habitation, se présentent les premiers dès quon y fait brèche, et pincent avec force. On dit aussi qu'ils forcent les ouvriers au travail. Les demi-nymphes (1) ont des rudimens d'ailes, et ressemblent d'ailleurs aux larves; devenus Insectee parfaits, les Termites quittent leurs retraites primitives, s'envolent le soir ou la nuit en quantités prodigieuses, perdent au lever du soleil leurs ailes qui se sont desséchées, tombent, et sont en majeure Eirtie dévorés par les Oiseaux, les ézards et leurs autres ennemis. Au rapport deSmeathman, les larves, recueillent les couples qu'elles rencontrent, renferment chacun d'eux dans une grande cellule, une sorte de prison nuptiale où elles nourrissent les époux; mais nous avons lieu de présumer que l'accouplement a lieu, comme celui des Fourmis, dans l'air ou hors de l'habitation, et que les femelles occupent seules l'attention des larves dans le but de former une nouvelle colonie. L'abdomen des femelles acquiert alors, à raison delà quantité innombrable des œufs don t il est rempli, un volume d'une grandeur étonnante. La chambre nuptiale occupe le centre de l'habitation, et autour d'elles sont distribuées avec ordre celles qui contiennent les œufs et les provisions. Quelques larves de Termites, dits voyageurs, ont des yeux et paraissent avoir des habitudes un peu différentes, et se rapprocher davantage, sous ce rapport, de nos Fourmis. Les Nègres ou les Hottentots sont très-friands de ces Insectes. On les détruit avec de la chaux vive et mieux encore avec de l'arsenic que l'on introduit dans leur domicile. Règne Animal, deuxième édition, Tome v, p. 254.ff

Les deux espèces, que l'on trouve dans nos départemens méridionaux

(1) Nous sommes le premier qui les ayons observes.

TOME XVI. 9

[page] 130

ainsi qu'en Espagne et en Italie, sont petites, et se logent, comme certaines Fourmis, dans les galeries qu'elles se pratiquent sous l'écorce des chênes, des oliviers et dans leur partie ligneuse. L'une d'elles, le Termes lucifugum, Termes lucifugum, Ross., Faun. Etrusc. mant. T. u, tab. 5, fig. 10, est très-commun dans les environs de Bordeaux. Son corps est noir, luisant, avec les ailes brunâtres, un peu transparentes, plus obscures à la tête, et l'extrémité des antennes, ainsi que les jambes et les tarses, d'un roussâtre pâle. Ce Termès s'est introduit à Rochefort dans les ateliers et les magasins de la marine, et a excité par ses ravages de vives alarmes. On a cru qu'il y avait été importé, d'autant plus que l'on trouve dans l'Amérique septentrionale une espèce très-analogue. Mais ce Termès, étant généralement répandu, de même que le suivant, dans toute l'Europe méridionale, a pu s'étendre jusqu'à Rocbefort.— Le Termes flàvicoixe, Termes flavicolle, Fabr., très-abondant aussi dans les mêmes contrées, et surtout en Espagne où il nuit-beaucoup aux oliviers, ne diffère du précédent que par la couleur jaunâtre du protborax. Les nids ou termitières des espèces qui habitent le nord de l'Afrique s'élèvent peu au-dessus de la terre; mais il n'en est pas ainsi des habitations que forment les esfjèces beaucoup plus grandes des régions intertropicales. Quelques-unes de celles-ci, ressemblant à des huttes coniques plus ou moins rapprochées, et souvent assez nombreuses pour offrir, comme nous l'avons dit, l'aspect d'un petit village, ont douze à quinze pieds d'élévation, et sont d'une telle solidité qu'elles ne s'affaissent point sous les pieds des Boeufs et de aivers autres Animaux assez lourds qui montent dessus.

Une bonne monographie de ce genre, surtout si elle était accompagnée de nouvelles observations des mœurs de ces Insectes, offrirait d'autant plus d'intérêt que sous le nom de Fatale, on avait confondu plusieurs espèces; que celles qui ont été décrites ne l ont été que très-imparfaitement, et que l'on en possède beaucoup d'inédites. Parmi les individus neutres, nous en connaissons dont chaque segment de thorax a de chaque côté une forte épine. Ce ca-* ractère semblerait annoncer quelque différence d'habitudes. La forme de la téte de ces individus n'est pas non plus la même dans tous. Dans noff espèces indigène* el quelques autres, cette partie du corps est allongée et presque cylindrique; dans d'autres, généralement plus grandes, elle est proportionnellement plus courte et plus large, presque carrée ou un peu en coeur. Ces Insectes sont étraners aux contrées septentrionales des eux mondes, et ne dépassent point en deçà de l'équateur, ou vers le pôle arctique, le 45° degré de latitude. (LAT.)

TERMINALIER. Terminalia. BOT. PHAN. Ce genre, que l'on désigne encore sous le nom vulgaire de Badamier, fait partie de la famille des Myrobalanées de Jussieu, ou Combrétacées de R. Brown, et se distingue par les caractères suivans: les fleurs sont polygames, c'est-è-dire que sur le même épi elles sont mâles à la partie supérieure et hermaphrodites à la base. Le limbe du calice est comme campanulé à cinq divisions ovales, velues intérieurement. La corolle manque. Les étamines, au nombre de dix, sont dressées et libres. L'ovaire est infère, ovoïde allongé; le style est simple, un peu arqué, terminé par un stigmate allongé et obtus. Le fruit est une drupe ovoïde, comprimée, contenant un noyau osseux et monosperme. La graine se compose d'un gros embryon sans endosperme. Les espèces de ce genre sont des Arbres plus ou moins élevés, originaires de l'Inde et des îles Maurice; ayant leurs feuilles alternes, très-rapprochées les unes des autres à l'extrémité des jeunes rameaux, qui est plus ou moins épaissie, ce qui donne à ces Arbres un port tout par-

[page] 131

ticulier. Leurs fleurs sont asset petites, disposées en épis solitaires à l'aisselle des feuilles. L'espèce la plus commune est le Terminalia Catappa, L., qui croît à l'Ile-de-France, et dont on mange les graines qui ont à peu prés la saveur des amandes douces et des noisettes. Une autre espèce, originaire de l'Inde, le Terminalia Benzoin, fournit une matière résineuse et odorante, analogue au Benjoin, et que l'on a cru long-temps être le vrai baume de ce nom; mais on sait aujourd'hui qu'on Je retire du Styrax Benzoin. V. BENJOIN. (A. R.)

TERMINOLOGIE, BOT. PHAN. Ce nom, d'une composition vicieuse puisqu'il est formé d'un mot latin et d'un mot grec, désigne cette partie de la botanique qui a pour objet la définition des termes employés dans le langage botanique: on lui a substitué le nom de Glossologie. Les mots employés dans la botanique sont de deux ordres. Les uns servent à désigner les organes ou leurs fonctions, ce sont des noms substantifs; ils sont peu nombreux, tels sont ceux de racine, tige, fleur, fécondation, etc. Les autres, au contraire, sont employés pour exprimer les modifications que chaque organe peut présenter dans toutes ses qualités internes ou externes, comme la forme, la couleur, la grandeur, etc. Ces derniers mots sont toujours des adjectifs qui sont excessivement nom- >reux, mais dont une très - grande partie sont employés, soit dans le langage vulgaire, soit dans les autres sciences. (A. R.)

TERMIS. BOT. PHAN. C'est le nom vulgaire en Arabie d'une espèce de Lupin que Forskahl a décrite sous le nom de Lupin us Terrais et qui est cultivée comme fourrage dans le royaume de Naples. V. Lupin. (G..n.)

TERMITE, ins. V. Termês.

TERMONITIS. BOT. PHAN. Nom ancien do Mufflier, Antirrhinum, suivant Dioscoride, cité par Adanson.(AUD.)

TERNATEA. BOT. PHAN. Tournefort avait institué sous ce nom un genre qui a été réuni par Linné au genre Cliforia. De Candolle en a fait une simple section de ce dernier genre, Quoiqu'il ait été rétabli par Kunth, dans ses Nova Généra, vol. 6, p. 415. V. Clitorb. (g..n.)

TERNIABIN ou TERENIABIN. BOT. PHAN. La substance sucrée que les Orientaux désignent sous ce nom, paraît être la Manne produite par l'Alhagi, espèce du genre Hedysarum de Linné dont on a fait un genre particulier, V. Manna et Sainfoin. (G..N.)

TERNIER. OIS. Syn. vulgaire de Grimpereau de muraille. V. TichoDROME(DR..Z.)

TERNSTROEMIA. BOT. PHAN. Ce genre, fondé par Mutis, a été placé par Linné fils clans la Polyandrie Mo-nogynie, et est devenu plus tard l'un des types de la famille des Terastrœmiacées. Il renferme seize espèces qui végétent dans les régions tropicales des deux hémisphères; quatorze sont originaires de l'Amérique, et deux deslndes Orientales. Les Ternstrœmia sont des Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles éparses, coriaces, très-entières ou légèrement dentées, dénuées de stipules, articulées au point de leur insertion. Les fleurs sont solitaires et naissent à l'aisselle des feuilles. Le calice est muni de deux bractées à sa base, composé de cinq folioles disposées sur deux rangs; deux d'entre elles sont extérieures et plus petites. Les pétales, au nombre de cinq, sont plus ou moins soudés à leur base en une corolle inonopés taie. Les étamines, glabres et en nombre indéfini, adhèrent légèrement à la base des pétales: les filets sont courts s les anthères sont longues, soudées dans toute leur longueur avec les filets, biloculaires, et s'ouvrent longitudinalement par leur face interne. Le style est unique, termiué par le stigmate: l'ovaire est divisé en deux 011 cinq loges renfermant chacune de deux à cinq ovules suspendus dans

9*

[page] 132

l'angle interne. Le fruit est coriace ou légèrement charnu, globuleux, terminé par les restes du style, enveloppé à la base par les folioles du calice qui persistent; à sa maturité, il se déchire irrégulièrement en plusieurs valves. Les graines sont oblongues, dépourvues d'aile membraneuse; le tégument est double; l'extérieur crustacé, l'intérieur membraneux; le périsperme est charnu; l'embryon est recourbé sur lui-méme, de sorte que la radicule et le sommet des cotylédons sont dirigés vers le hile.

Le type de ce genre est le Terrtstrœmia méridionalis décrit par Mutis; on doit, selon nous, réunir à ce genre le Taonabo d'Aublet (Tonabea, Juss. Gen.) Le Ternstrœmia, ainsi constitué, se distingue du Cleyera, Thunb., par ses pétales soudés entre eux et par ses anthères glabres. 11 diffère du Freziera Swartz, par la disposition des folioles ca 1 icinales, par ses pétales soudés eu Ire eux, par ses ovules peu nombreux dans chaque loge de l'ovaire, et par son embryon recourbé sur lui-méme et non presque droit. Ses fleurs hermaphrodites, ses étamines plus nombreuses, ses anthères adnées, l'éloi gnènt de l'Eurya de Thunberg, avec lequel on l'a quelquefois confondu. (CAMB.)

TERNSTROEMIACÉES. Ternstrœmiaceœ. BOT. PHAN. Famille établie en 1813, par Mirbel et qui a pour type les genres Ternstrœmia et Freziera, Depuis cette époaue, les recherches des botanistes sédentaires et les découvertes des voyageurs l'ont singulièrement enrichie, et elle se trouve aujourd'hui foi mée d'un nombre assez considérable de genres, originaires pour la plupart des régions tropicales des deux hémisphères. Les Ternstrœmiacées sont des Aibies ou des Arbrisseaux dépourvus d'aiâuillons. Leurs feuilles sont toujours énuées de stipules alternes, articulées à leur base, généralement entières, coriaces. Les fleurs sont presque toujours hermaphrodites, trèsrarement polygames. Le calice est souvent muni de deux bractées à sa base; il est composé de folioles imbriquées, tantôt disposées sur deux rangs, tantôt se recouvrant l'une l'autre.La corolle est formée de cinq ou d'un plus grand nombre de pétales hypogynes, souvent soudés entre eux à leur base; leur préfloraison est toujours imbriquée; les étamines sont nombreuses, hypogynes, tantôt libres, lanlôt adhérant légèrement à la corolle, tantôt enfin réunies plus ou moins à leur base ou formant plusieurs faisceaux distincts. Les anthères sont adnées ou vacillantes; leur mode de déhiscence varie dans les diflférens genres. Le pollen, plongé dans l'eau, présente une forme à peu près triangulaire; ses angles sont souvent terminés par une vésicule transparente. Le pistil est toujours libre; les styles sont tantôt au nombre de trois à sept, tantôt uniques dans chaque fleur; dans ce dernier cas le stigmate est divisé en autant de lobes qu'il y a de loges à lovaire. Les ovules & out insérés dans l'angle interne des loges. Les fruits sont tantôt déhiscens, tantôt indéhiscens. Les graines offrent tous les degrés d'insertion, depuis celles des Ternstrœmia, qui sont pendantes, jusqu'à celles des Bonnetia, qui sont dressées; tantôt elles sont recouvertes à l'extérieur par une enveloppe crustacée, tantôt terminées supérieurement, ou même des deux côtés, par une aile membraneuse; dans certains genres elles sont munies d'un périsperme, dans d'autres elles en sont totalement dépourvues. L'embryon est entièrement recourbé sur luiméme dans le Ternstrœmia et le Cochlospermum; il ne présente qu'une légère courbure dans le Freziera; enfin il est parfaitement droit dans tous les autres genres: la radicule est toujours dirigée vers le hile.

A l'exemple de Kunth, nous avons cru devoir réunir aux Ternstrœmiacées les Théacées de Mirbel (Cameliées, D. C.). Ainsi constituée, cette famille comprend vingt genres, sa

[page] 133

voir: Cocklospermum, Kunth (genre anomal, destiné peut-être à devenir un jour le type d'une nouvelle famille); Ternstrcemia, Mutis; Fresiéra, Swartz; Cleyera, Thunb.; Lettsomia, Ruiz et Pav.; Eurya, Thunb.; Saurau]a, Willd.; Stewartia, Cav.; Malachodendron, Cav.; Laplacea, Kunth; Gordonia, Ellis; Camellia, L.; Ventenatia, Palis.- Beauv.; Bonnetia, Nob. non Schreb. (Bonnetiœ spec., Mart. et Zucc.); Architœa, Mart. et Zucc.; Mahurea, Aubl.; Marila, Pers.; Kielmeyera, Mart. et Zucc.; Caraipa, Aubl.; Thea, L. A ces vingt genres, décrits dans un Mémoire que nous avons

Eublié récemment dans Je Recueil du luséum de Paris, ou doit eu ajouter plusieurs autres découverts à Java par Blume. Nous ne les mentionne* rons pas dans cet article, n'ayant point eu jusqu'ici l'occasion de les examiner.

Les Ternstrœmiacées ont de grands rapports avec les Guttifèi es: elles se distinguent de cette famille par leurs feuilles alternes; par le nombre normal des parties de leur fleur, qui parait être de cinq et de ses multiples, et non de deux et de ses multiples; ar leurs pétales souvent souaés à eur base; enfin par l'organisation de leur graine et de leur embryon. Elles différent des Hypéricées par leurs feuilles alternes; par leurs rameaux, leurs feuilles et leurs pédoncules articulés; par la structure de leur graine et de leur embryon. Elles ont aussi quelque affinité avec les Marcgraviacées et les Tiliacées; mais ces rapports nous paraissent beaucoup moins intimes que ceux qu'elles présentent avec les Hypéricées et surtout avec les Guttifères. (CAMB.)

TERPNANTHUS. BOT. PHAN. Lo genre décrit sous ce nom par Nées et Martius, est le même que le Spiranthera d'Auguste Saint-Hilaire. V. ce mot. (G..N.)

TERRA MERITA, BOT. PHAN. V. CURCUMA LONG.

TERRAIN, Géol. Les mois Terrain et Formation fréquemment employés dans tous les écrits qui traitent de l'histoire naturelle de la Terre, ont reçu des acceptions tellement variées, qu'il devient presque impossible aujourd'hui de donner une définition claire et précise de chacun d'eux, et surtout de bien faire sentir, sans entrer dans quelques explications préliminaires, en quoi les idées attachées à Tune de ces expressions doivent différer de celles rendues par l'autre: ce qu'on peut dire d'une manière très-générale, c'est que par Terrain on a jusqu'à présent entendu désigner en géologie une fraction quelconque de la masse solide de Tépiderme terrestre, un ensemble de substances minérales ou de Roches considérées, soit sous le rapport de leur nature (Terrain calcaire, granitique, schisteux, etc.), soit souff celui de leur origine présumée ou des circonstances aeleur production (Terrain neptunien, volcanique, marin, d'eau douce), soit enfin sous celui de leur âge ou ancienneté relative (Terrain primitif, secondaire, tertiaire, etc.)

On se sert très-souvent du mot Formation exactement de la même manière (Formation granitique, F. marine, F. primitive), bien que la plupart des auteurs s'accordent assez maintenant pour considérer les Terrains comme des groupes d'un ordre supérieur qui comprennent plusieurs formations. Ainsi la portion extérieure de la Terre, la seule dont nous puissions étudier la structure, est composée de substances minérales (Minéraux). Lorsque celles-ci se rencontrent en amas considérables ou en assises épaisses et étendues, qu'elles soient seules comme dans le Calcaire, le Gypse, le Sel Gemme, etc.; qu'elles soient mélangées plusieurs ensemble, comme dans le Granit, le Gneiss, etc., ou bien même encore qu'elles soient des agrégations de fragmens de différens mélanges préexistans (Poudingue polygénique, Brèche univeiselle), elles sont appelées Roches.

[page] 134

Les Roches qui semblent avoir été formées dans une même période, sous une suite de circonstances liées entre elles et non interrompues, constituent une Formation, et la réunion d'un plus ou moins grand nombre de Formations est un Terrain; de sorte que, comme on le voit dans cette classification des matériaux dont est composée l'enveloppe de notre planète, tes Formations sont des groupes d'un ordre inférieur à ceux aue représentent les Terraios, et elles sont établies sur une considération de même ordre, c'est-à-dire sur l'Age relatif des substances qu'elles comprennent, quelle que soit l'origine ou la nature de celles-ci. Les Terrains embrassent de grandes époques que les formations partagent en périodes plus ou moins longues. Cependant les masses minérales qui éntrent dans la composition du sol qui nous porte, peuvent être étudiées sous trois points de vue très-distincts.

1°. Elles n'ont point été produites toutes en même temps.

2°. Elles n'ont pas été formées de la même manière.

3°. Elles ne sont pas de la même nature.

Comme il n'y a pas de rapports conslans et nécessaires entre la nature intime des Roches et leur âge, de même au'il n'y en a pas entre celui-ci et leur mode de formation, les groupes établis sur chacune de ces considérations ne peuvent nullement se ressembler, et dans un arran Sement méthodique ils ne peuvent Lre opposés les uns aux autres, leurs caractères n'étant pas comparables; c'est exactement pour prendre un exemple, comme si, voulant écrire l'histoire des hommes célèbres, on les classait, i° suivant l'époque de leur naissance; 2° selon la nation & laquelle ils ont appartenu; 3° enfin d'après le genre de talent aui les a illustrés: il est certain que des associations qui ont si peu d'analogie entre elles ne devraient pas être dâipnées par un même nom, ainsi qu'on le fait Habituellement, en employant les mois Terrain et Formation comme synonymes. Il serait sans doute plus utile et plus philosophique de ne pas user d'un seul terme pour exprimer des idées différentes, tout comme il faudrait ne pas se servir indistinctement pour rendre' chacune de ces idées de plusieurs expressions qui ont dans le langage ordinaire des significations diverses: ne pourrait-on pas éviter ce double inconvénient en attachant définitivement aux mots consacrés et jusqu'à présent si variablement employés, Terrain, Formation, Dépôt, Sol, des valeurs déterminées et invariables? C'est ce que nous avons tenté de faire depuis assez long-temps $ mais le choix du mot à appliquer à telle idée plutôt qu'à telle autre, pouvant être considéré comme fait d une manière jusqu'à un certain pointarbitraire, nous sentons très-bien qu'une résolution quelconque prise à ce sujet ne saurait prévaloir qu autant qu'elle serait présentée comme le fruit de l'aocora des géologues influons de divers pays et de plusieurs écoles, et aui auraient consenti, dans l'intérêt e la science, à s'entendre, après avoir mis de côté toute opinion antérieurement adoptée par chacun d'eux t quoi au'il en soit et en attendant que les décisions d'un tel congrès viennent nous fixer, nous livrerons avec confiance à l'examen, à la critique et au jugement des observateurs, ce résultat de notre tentative pour répondre à ce qui nous semble être un besoin dans l'état actuel de la science.

Persuadé que la nécessité des distinctions que nous proposons d'établir est déjà reconnue et comprise, ou bien qu'elle le sera facilement; nous nous bornerons à faire précéder les définitions que nous avons adoptées, de quelques réflexions générales qu'il est indispensable de se rappeler.

La surface solide du globe n'est pas dans un état permauent, et nous sommes chaque jour témoins des modifications qu'elle éprouve. En effet, certains points de cette surface reçoi-

[page] 135

vent de l'accroissement, soit aux dépens d'antres points qui se dégradent, soit au moyeu de matières nouvelles qui sous différées états sont rejetées du sein de la terre; car tandis que les particules de Roches décomposées et atténuées par l'action des influences atmosphériques sont entraînées sans Cesse par les eaux courantes des sommités qui s'abaissent ers les cavités, qui se remplissent, les sources thermales, les volcans, viennent couvrir de leurs précipités et de leurs déjections une partie des dépôts précéaemment formés. Par intervalle encore des secousses violentes en écartant les parties continues de cette surface, en soulevant on abaissant des portions de sol plus ou moins étendues, produisent de nouvelles anfractuosités et par suite souvent le déplacement rapide et local des eaux.

Aussi avant que nous puissions pénétrer dans le sein de la terre, quelle que soit l'élévation des montagnes ou la profondeur des précipices dout les flancs et les bords escarpés s'offrent à notre examen, partout nous retrouvons dans l'épaisseur du sol l'indication d'une succession d'effets comparables à ceux que nous venons de signaler et dont nous voyons les causes agir autour de nous; l'analogie nous porte donc à reconnaître qu'au moins cette mince épiderme dont il nous est permis d'étudier la composition, n'a pas été formée d'un seul jet et instantanément.

La présence dans certaines Roches de fragmens usés et arrondis par un long frottement et qui proviennent de Roches nécessairement plus anciennes, celle au milieu de masses

Eierreuses, dures et épaisses, de nomreux vestiges de corps organisés qui ont dû vivre libres au sein des eaux on sur le sol découvert, avant leur enfouissement; les différences que présentent les fossiles de couches ou feuillets superposés, différences qui généralement sont d'autant plus grandes (si l'on compare ces débris des êtres détruits aux Animaux et aux Plantes qui existent maintenant)qu'on rencontre les premiers dans es dépôts formés à des époques relativement plus éloignées de répoquê actuelle, sont autant de faits qui concourent à nous prouver que nonseulement les périodes successives ont été très-raultipliées, mais encore qu'il s'est écoulé un temps inappréciable, mais certainement hien long depuis que les phénomènes qui se lient à ceux qui se produisent sous nos yeux, ont commencé à avoir lieu.

Ce serait toutefois commettre une grave erreur que de vouloir appliquer a l'histoire du globe entier ce qui n'est réellement relatif qu'à ce qu'avec raison les géologues appellent son en veloppe, son épiderme, son écorce, et de chercher à expliquer, comme on l'a fait souvent, rorigine et la formation de la planète, par ce que nous avons appris de positif sur l'origine et sur la formation de l'espèce d'encroûtement, pour ainsi dire insignifiant, qui la recouvre r ce sont deux choses probablement aussi étrangères l'une à l'autre que l'habit l'est au corps qu'il revêt, et autant vaudrait croire qu'il est possible de prendre une idée exacte de l'organisation physique de l'Homme par l'examen que l'on ferait du tissu ae ses vétemens.

Lorsque partant des temps présens nous pénétrons graduellement dans le passé, l'analogie peut bien nous servir de guide jusqu'au moment où l'enveloppe terrestre a commencé à se former; mais au-delà nous n'apercevons plus rien, tout est conjecture, et nous pouvons à peine, d'après certaines démonstrations de physique générale, d'après des documens fournis par l'astronomie et par le calcul faire quelques hypothèses plus ou moins probables, non pas encore sur la nature du noyau primitif et sur son origine, mais seulement sur la cause du peu de consistance qu'il a dû avoir pour prendre la forme particulière qui lui est propre et sur celle dçs modifications que sa surface a dû éprouver pour devenir habitable.

En prenant l'histoire de la Terre

[page] 136

an moment oh le fil de l'analogîe nous abandonne, c'est-à-dire lorsqu'une première pellicule solide, existant déjà autour de sa masse supposée fluide ou molle par l'effet d une chaleur propre, les anfractuosités de sa surlace étaient déjà remplies d'un liquide aqueux, il est possible de rapporter à deux agens principaux, à l'eau et au calorique, la série des phénomènes et des opérations successifs oui ont contribué simultanément, isolément ou concurremment, à augmenter l'épaisseur, à faire varier la composition et à modifier la forme de cette première pellicule.

Ce sont ces causes générales distinctes que l'on a voulu personnifier en appelant Neptuniens les effets produits par l'intermédiaire des eaux et en désignant par opposition, sous la dénomination de Plutoniens ou Vulcaniens, ceux qui peuvent être attribués à une force inconnue dont le siège est dans l'intérieur du globe et qui semble avoir quelques rapports avec le principe de la chaleur et du feu, si toutefois ceux-ci ne sont pas seulement des effets de cette puissance interne.

Cette première distinction très-importante, qui peut servir à envisager sous deux points de vue différens toutes les associations de substances minérales, ne suffit plus à la science; il est une foule de circonstances secondaires qui ont présidé à la formation des Minéraux et des Roches et qui ont produit des effets appréciables; il est donc nécessaire de trouver le moyen d'indiquer ces circonstances dans les descriptions géologiques; ainsi les produits neptuniens oivent être distingués suivant qu'ils ont été formés sous la mer ou sous les eaux douces, sur les rivages ou dans les profondeurs, à l'embouchure ou sur le trajet des fleuves, dans les lacs, dans les marécages, par des sources froides ou thermales, pures ou minérales, etc. D'un autre côté, les produits plutoniens poussés dehors par une force interne, soit à l'état solide, soit à celui de masses pateuses, ceux rejetés sous forme de coulée, de poussière ou de vapeur; les déjections des solfatares, des salses, aes volcans, etc., ne peuvent être non plus confondus.

Il est évident, d'après ee qui sepasse maintenant, qu'un grand nombre de causes ont dù agir dans le même moment, et que les effets variés qui en sont résultés, ont été contemporains. Ainsi tous les modes possibles de formation peuvent se trouver à une même époque, et à toutes les époques déterminables, des circonstances semblables se sont reproduites. On voit en second lieu que, sauf quelques exceptions, la même sorte e matière n appartient exclusivement à aucune période, ni à aucune formation.

Malgré ces généralités, il n'est pas moins vrai que l'expérience et l'habitude peuvent faire apercevoir à l'observateur qu'il existe certaines relations assez constantes entre la nature, l'âge et l'origine de telle variété de Minéral, de telle Roche ou de telle association de ces substances, pour qu'à la seule inspection il puisse reconnaître qu'un Calcaire, par exemple, dont il ne possède que des échantillons, a été formé plutôt dans l'eau douce que dans la mer, pour qu'il puisse présumer que ce Calcaire accompagnait telle autre matière, et qu'enfin il a été formé plutôt avant qu'après tel autre dépôt, etc.

Cela suppose qu'un assez grand nombre de substances minérales ont été précédemment vues dans une position constante qui leur est particulière, et qu'elles ont été étudiees comme type, dans l'ordre de leur ancienneté; c'est aussi là le but principal des travaux des géologues, et ce qu'ils appellent une classification géologique des Terrains n'est autre chose que l'établissement de cet oindre d'ancienneté des dépôts qui entrent dans la composition très-compliouée de l'épiderme terrestre.

Il serait facile de reconnaître le rang de chacun d'eux si la Terre s'é

[page] 137

tait successivement enveloppée de couches concentriques non interrompues, et si chacune de celles-ci recouvrait en tous points celle qui l'a précédée, car des superpositions directes seraient toujours visibles; mais il n'en est pas ainsi, l'enveloppe terrestre ne se divise pas en feuillets complets, et dont le nombre par conséquent soit égal sur tous les points; il faut la considérer plutôt comme composée de lambeaux de formes irrégulières, de nature et d'origine différentes, et qui ont été placés à côté ou au-dessus les uns des autres pendant un laps de temps plus ou moins long, de manière que les plus anciens dépôts, n'ayant jamais été recouverts par d'autres dans certaines de leurs parties, ou ayant été dénudés après coup, peuvent, aussi bien que les plus modernes, paraître à la surface du sol; tout comme entre deux bancs de Roches que l'on voit immédiatement superposées dans une localité, il peut s'en trouver beaucoup d'autres intermédiaires dans un autre lien.

L'objet de toute classification géologique est en définitive de conduire à faire connaître l'âge relatif d'une fortion quelconque du sol, lorsque on a pu étudier sa structure et sa composition. Sa plus grande utilité est d'apprendre à rechercher d'une manière rationnelle et à trouver les variétés de substances minérales précieuses pour l'industrie, les arts et (agriculture, que la Terre renferme dans son sein, et qui, loin d'y être disséminées au hasard, ont au contraire des gisemens déterminés.

Les classifications géologiques diffèrent essentiellement de celles qui ont pour fin dedisposer d'une manière méthodique les corps de la nature, et les mêmes principes ne peuvent diriger dans l'établissement des unes et des autres. En histoire naturelle proprement dite, on rapproche les animaux, les plantes et les minéraux mêmes., d'après les caractères physiques qui leur sont communs et iuhérens; on les réunit en genres et familles en raison de la somme des rapports que présente leur organisation; en géologie on n'opère plus sur des corps ni sur des espèces, mais sur des groupes que l'on établit presque arbitrairement, et que l'on cherche à disposer dans un ordre chronologique suivant l'époque relative à laquelle ont été produites les matières dont ils se composent; aussi les mots genre et famille ne pourraient-ils être employés dans une pareille méthode sans que le sens de leur acception ne soit changé.

Les travaux du géologue ressem-i blent beaucoup plus à ceux de l'historien et de l'anchéologue au'à ceux du naturaliste, puisque, à l'exemple des premiers, il essaie de combiner la connaissance de faits dont il est témoin, avec les traces des événemens passés, pour en conclure quelle a été la nature et la série de ces événemens; seulement l'un cherche à faire l'histoire de la Terre sur les renseignemens qu'il puise dans les phénomènes naturels, tandis que les autres écrivent l'histoire de l'homme, celle de la civilisation et des arts sur les documensque leur fournissent les livres, les traditions et les monumens.

Après ces prolégomènes, qui auront fait au moins sentir l'urgence d'avoir à employer dans le langage géologique des expressions propres pour exprimer celles des idées qui se présentent le plus fréquemment, nous définirons comparativement les mots Terrain, Formation, Dépôt et Sol.

Par Terrain, nous entendons tout groupe ou sous-groupe établi parmi les matériaux qui composent l'é- piderme terrestre, sur la seule considération du rang et de la place qu'il occupe relativement aux autres groupes, quelle que soit l'origine présumée ou la nature des substances qu'il comprend. Nous dirons alors un Terrain primaire, un Terrain secondaire, les Terrains primaires, les Terrains tertiaires, etc.: nous dirons aussi les Terrains parisiens, le Terrain jurassique, etc., comme indiquant des termes de comparaison dout la place est

[page] 138

bien déterminée dans la série des terrains, et auxquels on peut rapporter, comme ayant été formés dans le même temps, tels ou tels matériaux déposés plus ou moins loin des points où se trouvent Paris et le Jura. Mous dirons encore Terrain houitlier, Terrain salifère, Terrain oolithique, non pas pour indiquer tous les dépôts qui renferment de la Hoaille, du Sel gemme ou des Oolithes; non pas même pour dire que les dépôts ainsi dénommés renferment toujours les substances et les corps dont ils ont reçu leur nom, mais pour désigner, d'après l'usage presque généralement adopté, certains systèmes de couches dont la position relative est bien déterminée, et au milieu desquels la Houille, le Sel ou les Oolithes ont été fréquemment, mais non toujours et exclusivemeot rencontrés.

Nous réserverons le mot Formation pour préciser les différens modes de production des substances minérales, et nous rendrons ainsi à ce mot l'acception oui lui convient le mieux dans le génie de notre langue, acception dont il a été détourné par le célèbre Werner et par ses élèves, à une époque oii les idées théoriques et les observations ne faisaient pas sentir la nécessité de lui laisser sa valeur radicale; en effet, les premiers géologues Wernériens, qui avaient principalement étudié les Terrains anciens, regardaient toutes les Roches comme formées également dans le sein d'un liquide, et le peu d'attention qu'ils donnaient à la détermination précise des corps organisés que renferment les dépôts les plus récens, ne leur permit pas d'apercevoir la variété des circonstances qui ont présidé à la formation de ces derniers; aussi ils ont rapporté à la mêmeformation, non pas les choses formées de la même manière, mais celles formées dans le même temps.

Non-seulement, comme nous l'avons vu précédemment, des formations dues à des causes très-variées peuvent appartenir à la même époque, mais encore elles se trouvent quelquefois liées ensemble d'uné manière si intime, soit par des mélanges, soit par des alternances, soit par des enchevêtremens, qu'il est impossible de ne pas les laisser réunies dans un même groupe, c'est- à-dire dans un même Terrain, de sorte enfin qu'un Terrain bien limité peut réellement comprendre des formations marines, des formations d'eau douce, des formation, volcaniques qui se seront succédées à plusieurs reprises, ou qui auront eu lieu simultanément. C'est ainsi que le Terrain carbonifère ou Terrain houillier proprement dit, qui comprend le groupe de substances minérales placé entre le Grès rouge ancien et le Grès rouge nouveau, a, dans certaines localités, les caractères d'une formation fluviatile unique, lorsque dans d'autres il est représenté par des formations fluviatiles, alternant avec des formations marines qui sont les unes et les an très accompagnées ou traveisées par des masses ou strates trappéens et porphyritiques dont l'origine est ignée.

Un exemple achèvera de rendre plus sensible l'utilité des distinctions que nous indiquons. Dans les Terrains tertiaires du bassin de la Tamise, qui sont de même âge que ceux du bassin de la Seine, on ne rencontre ni le même nombre ni les mêmes sortes de formations distinctes. C'est ainsi que notre Gypse et nos Marnes à coquilles d'eau douce ne se retrouvent pas aux environs de Londres, et qu'autour de cette ville un dépôt argileux (London Clay) remplace le dépôt calcaire de notre Pierre à bâtir (Calcaire grossier).

D'après ce qui vient d'être dit, on voit qu'indiquant des 159 périodes, des âges, et comprenant un plus ou moins grand nombre de dépits formés simultanément ou successivement, quelle que soit d'ailleurs l'oriaine présumée ou la nature de ces épôts, les Terrains doivent avoir des limites tranchées, et pour ainsi dire de convention; d'un autre côté, on sent le nécessité de donner à chacun des

[page] 139

Terraims que l'usage général aura fait établir un nom insignifiant et tout- à-fait étranger au mode de formation ou à la nature des Roches dont il se compose; chaque nom de Terrain devrait porter avec lui comme un numéro d'ordre qui indiquât le ranjg d'ancienneté du groupe qu'il désigne par rapport à tous les autres groupes. Au contraire, les formations de même sorte peuvent être de même âe tout comme elles peuvent être dâge très-différent; en effet, depuis les Terrains primaires jusqu'au* moment actuel, il y a eu des formations marines, d'eau douce, volcaniques, et ces trois sortes de formations qui ont pu être produites dans le même moment physique, appartiennent souvent à une même époque, et par conséquent au même Terrain, il en est exactement de même des dépôts, puisque les Terrains primaires, comme ceux de formation récente, renferment des'Calcaires, des Grès, des Argiles, et que Ton rencontre des Calcaires, des Sables, des Silex marins, et des Calcaires, des Sables et des Silex formés par les eaux douces. Pour compléter cette nomenclature géuérale, on pourrait se servir exclusivement du mot Sol pour désigner, soit le Terrain, soit la formation, soit la nature de la Roche, qui dominent à la surface d'une contrée, et dire, par exemple, le sol de telle contrée est calcaire et il appartient aux formations marines des Terrains secondaires; le sol de ce bassin est de formation lacustre; celui de ces collines est granitique, schisteux, calcaire, etc.

Sans entrer dans aucune discussion relativement aux idées plus ou moins hypothétiques, assez généralement adoptées aujourd'hui sur la formation et la composition de la par* lie extérieure du globe que nous appelons épiderme, écorce, enveloppe, pour la distinguer du noyau planétaire qu'elle revêt, nous considérerons comme démontré ou au moins comme admis par un assez grand nombre de-géologues, que l'on peut rapporter à deux causes la production des masses dont il nous importe de connaître l'arrangement de celles-ci. Les unes ne sont: 1° que la substance même de la planète qui, en perdant à sa surface extérieure la chaleur qui est propre à sa masse, et tient encore celle-ci, selon un grand nombre de probabilités, dans un état de fusion et de liquidité, ont formé une pellicule solide que l'on peut regarder comme le sol vraiment primitit (Granit massif?);

2° ou bien que cette même matière, partie de points plus ou moins distans de la surface, qui, après avoir, à toutes les époques et momentanément, percé la première croûte durcie, l'avoir traversée et s'être répandue et épanchée partout où elle a pu se faire jour à la manière des laves, s'est également refroidie et solidifiée (Granit, Syénite, Porphyre, Trachyte, Basalte, Lave). Les Roches, ainsi produites, constituent d'une mauiète générale les formations ignées, plutoniennes ou vulca ni en nés des auteurs; elles appartiennent aux Terrains de tous les âges, et renferment des dépôts trèsvariés.

Les autres Roches paraissent par analogie avoir été formées sous un liquide aqueux qui tenait en dissolution ou en suspension les molécules dont elles se composent; ce sont des précipités cristallins (Marbre statuaire, Gypse, etc.) ou des sédimens proprement dits (Calcaire grossier, Grès, Marne). Elles sont comprises dans une seule classe opposée à la première sous la désignation de formations aqueuses ou neptuniennes. Leur existence suppose celle d'un liquide qui recouvrait la place qu'elles occupent; souvent elles sont évidemment composées des débris reconnaissables des formations préexistantes, et, dans un grand nombre de cas, elles renferment les vestiges de plantes et d'animaux que cette ma* nière d'être a fait appeler Fossiles, V. Fossiles, Géologie.

En adoptant arec plusieurs géolo-

[page] 140

gues deux classes principales de for* mations, 1 ° les Formations plutoniernes, 20 les Formations neptuniennes, que nous plaçons dans deux colonnes parallèles, nous ne considérons, ainsi que nous l'avons dit précédemment, cette division que comme une considération géuérafe qui ayant seulement pour objet l'origine présumée des substances minérales que chaque colonne renferme, doit être mise en dehors de la classification chronologique des Terrains. Nous devons même nous empresser de dire qu'il faudrait, pour être conséquent, établir une ou deux classes mixtes dans lesquelles on placerait les dépôts dont les particules sorties de l'intérieur de Im Terre à l'état pulvérulent, à celui de liquide ou de vapeur, ont été déposées comme de véritables sédimens par les eaux au sein desquelles elles ont . été jetées ou répandues par l'action plutonienne (Vakite, Pépérine, Tu fa, Moya, etc.); ce seraient là, si Ton voulait créer un nom nouveau. des formations plutoneptuniennes, de même que l'on pourrait appeler formations neptuno-plutoniennes, les dépôts formés par les eaux et modifiés après par l'action du feu (Tripoli, Jaspe? Schistes talqueux? Dolomie?); mais autant.il nous semble nécessaire de faire ces remarques, autant il nous paraîtrait impossible et inutile d'en faire la base d'une classification réelle. Il n'est peut-être pas superflu d'expli-uer ici que, par âge des Terrains et es diverses formations, on doit en* tendre l'époque où les matériaux qui les composent ont été associés et réunis dans les lieux où on les voit aujourd'hui (à l'exception cependant du cas de brisement et de soulèvement qui a pu, dans plusieurs points, produire des déplacemens), et non l'époque de la production primitive de ces matériaux. Ainsi, pour m'expliquer par un exemple, un poudding ou une brèche de Granit peut appartenir à un Terrain très-récent, tandis que le Granit de chaque galet ou fragment sera très-ancien; de même encore les matières qui sortent chaque jour de la bouche des volcans peuvent être réellement, au moins e, partie, aussi anciennes que tous les autres matériaux de la terre, eto.; l'âge enfin se rapporte au moment de la formation et du dépôt, il est facile de concevoir d'après cela que la position relative de deux dépôts qui n'ont point été bouleversés après coup, qui sont ce que l'on appelle en place, doit indiquer l'âge respectif de chacun, lorsque ceux-ci ont été également formés au sein des eaux par voie de sédiment et de précipitation de haut en bas; car dans ce cas le sédiment qui est dessous aura toujours été déposé avant celui qui est dessus. Mais au contraire dans les masses sorties à diverses époques du sein de la Terre, leur position peut n'avoir aucun rapport avec leur âge. En effet, la même lave qui s'épanche sur les Terrains les plus modernes et vient les recouvrir, si (comme on le croit) elle prend sa source sous la première croûte solide du globe, peut s'être intercalée entre chacun des dépôts qu'elle a traversés, de manière à être vue également dessus et dessous de la même Roche de sédiment, saus que l'on puisse déduire de ces diverses positions l'époque à laauelle elle est venue se Llacer ou elle est. La superposition, e meilleur moyen pour déterminer d'une manière directe l'âge des Terrains, ne peut donc être employée que pour les formations neptuuiennés; quant à l'âge des formations pluioniennes, il ne saurait être indiqué que par la manière dont celles-ci se coupent entre elles (les plus nouvelles devant couper les plus anciennes), et que par la connaissance du dernier des Terrains de formation neptunienne que chacune recouvre ou traverse, résultat en partie négatif auquel on ne peut arriver que par une suite d'observations difficiles à faire.

Il faut donc pour cette raison établir la série des Terrains, d'après leur superposition, en ne faisant attention qu aux formations neptunienues et de

[page] 141

sédiment, comme étant les seules qui puissent fournir le moyen d'étudier, dans Tordre de leur aucienneté, les nombreux feuillets dont se compose l'éptderme terrestre. Quant aux formations d'origine ignée, on ne peut que chercher à rapporter chacune 'elles aux divers groupes formés d'après ces premières observations directes, en réunissant les faits propres à indiquer la période pendant laquelle ies matériaux dont elle se compose sont sortis de l'intérieur du globe.ff Les Formations plutoniennes ne doivent, d'après ces considérations, être pour ainsi dire considérées aue comme accessoires dans une classification des Terrains; il en sera exactement de même des formations caractérisées par des débris d'animanx ou de végétaux, soit marins, soit des eaux douces, soit terrestres, et si la présence de telles ou telles espèces de Fossiles peut conduire à la détermination de l'âge de la Formation et par conséquent du Teirain qui les renferme, il n'en est pas de même de l'absence ou de 1 existence des fossiles en général, de la présence de fossiles marins ou de fossiles d'eau douce, en prenant ces caractères dans des termes vagues; car ces caractères ne sont que le résultat de circonstances qui se sont produites dans toutes les périodes, el ils ne peuvent servir de base à une classification chronologique des Terrains, comme plusieurs auteurs ont essayé de le faire, en divisant ceux-ci: 1°en épizoïques ou métazoïques supérieurs ou postérieurs à la présence, ou même, selon quelques-uns, à l'existence des corps organisés; et 2° en hypozoïques ou prozoïques inférieurs ou antérieurs aux corps organisés.

Nous ne pouvons nous dispenser d'entrer dans quelques explications relativement aux caractères tirés des Fossiles, pour faire sentir combien ces distinctions proposées sont peu en harmonie avec l'esprit d'observation qui commence à s'introduire dans l'étude de la géologie, depuis qu'abandonnant ces anciennes idées que le monde ancien était tout différent du monde actuel, on cherche à éclairer l'histoire du passé par l'étude des phénomènes qui ont lieu sous nos yeux.

Les Fossiles sont pour tout le monde aujourd'hui les débris, les vestiges et meme les empreintes de corps organisés qui ont vécu, soit sur fa terre, soit dans les eaux, et que les masses pierreuses enveloppent; les conditions essentielles pour au'un corps devienne fossile, sont qu il soit placé sous les eaux, et que celles-ci déposent autour de lui une matière minérale qui l'empêche de se détruire entièrement. Mais ces conditions qui se rencontrent fréquemment pendant la formation des dépôts qui ont lieu daus les mers, dans les lacs ou sur Je trajet des fleuves, n'existent pas pendant la formation des Roches qui sortent ou sont poussées de l'intérieur du globe à un état de liquidité et d'incandescence plus ou moins grand qui suffirait même pour détruire les corps qui v auraient été enveloppés; et aujourd'hui, comme aux époques

ïrécéaentes, les laves qui s écouent du Vésuve, de l'Etna, etc., et même celles que rejettent les volcans sous-marins, ne renferment trèsprobablement que peu de corps organisés, taudis qu'à l'embouchure de nos fleuves, sur nos rivages, il se dépose des vases, des sables qui enveloppent de nombreux débris. Si nous n'envisageons que les Formations neptuniennes et de sédiment, il n'est pas moins évident que tandis que loin des côtes, les dépôts formés dans la mer pourront n'envelopper aucun animal ou végétal, ceux qui auront lieu sur les rivages en seront 1 emplis qui ne seropt pas semblables, aux embouchures des fleuves, dans les golfes, sur les plages ouvertes, etc., et qui différeront également de ceux des sédimens du fond des lacs, des étangs, des marécages, etc., bien que tous ces dépôts appartiendront à la même période et qu'ils seront eu un mot du même âge. 11 est donc vrai de dire que la présence ou l'absence

[page] 142

des Fossiles, comme l'existence de telle ou telle sojte de Fossiles, ne peuvent fournir des caractères d'époque, et que ces faits peuvent indiquer seulement des modes différens de Formation à cbaque époque.

Par les mêmes motifs, on voit que les Fossiles, contenus dans les sédimens d'un même âge, ne sauraient donner qu'une idée approximative et très-peu exacte de l'ensemble des êtres qui peuplaient le sol au moment où ces sédimens ont été formés; car, tandis que certains animaux ou végétaux, sont exposés fréquemment, par suite de leurs habitudes et de leur habitation, à être entraînés dans les bassins marins ou lacustres'dans lesquels les sédimens se forment, les inividus d'autres espèces, peut-être plus multipliées, vivant dans des circonstances toutes différentes, périssent sans laisser aucun témoignage de leur existence, parce que leurs dépouilles restent après leur mort exposées au contact immédiat de l'air ou de l'eau. Qui peut douter en effet que, dans le moment actuel, des cadavres d'animaux qui habitent les rives et l'embouchure des fleuves, comme sont les Loutres, les Castors, les Hippopotames et la plupart des Pachydermes, les Tortues, les Crocodiles, etc., ne soient journellement portés dans la mer par les eaux douces affluentes qui charrient en même temps des sédimens vaseux et arénacés propres à les envelopper et à les conserver; lorsque, au contraire, les nombreuses tribus de Singes qui habitent les forêts, les Antilopes c^es déserts, les Chamois des hautes montagnes, sont presque tous à l'abri des causes qui pourraient les placer sous les eaux chargées de troubles; il en est de même des plantes marécageuses et de rivage, comparées à celles des contrées sèches et des hautes montagnes, les premières seront trèsabondant es dans les sédimens, et les secondes ne s'y rencontreront que très-rarement.

Mais, pour que ces. conséquences soient justes, il ne faut pas considérer tous les Fossiles comme ayant été en fouis à la place où les corps organisés qu'ils représentent ont vécu; il faut croire que presque toujours ils ont été apportés dans le lieu où on les trouve de points plus ou moins éloignés; c'est ce que l'on ne saurait se refuser à admettre pour presque tous les débris d'animaux et ae végétaux qui ont habité le sol découvert, pour presque tous ceux qui existaient dans les eaux douces courantes et même pour une grande partie des êtres marins; les premiers sont souvent dans des dépôts cristallins ou sé- dimenteux, stratifiés sur une grande épaisseur formée successivement et lentement (Gypse de Montmartre, Houillères). Ils occupent tous les étages de ces sédimens; ils y sont associés plus fréquemment avec des habilans des eaux douces ou avec des débris marins qui quelquefois sout mêlés aux uns et aux autres.

Si des inondations subites avaient nové et fait périr sur le sol qu'ils habitaient les animaux et les végétaux terrestres, leurs débris seraient entassés pêle-mêle sous les sédimens marins qui les auraieut conservés jusqu'à nous, les végétaux adhéreraient par leurs racines dans la couche terrestre qui les nourrissait; cet ancien terreau n'aurait point partout disparu, il n'aurait pas été délayé et entraîné par les eaux envahissantes plus facilement que les sédimens marneux et meubles sur lesquels ces corps reposent aujourd'hui; on retrouverait au moins sur les roches solides des témoignages de l'action précédemment exercée par les iuuences atmosphériques, etc.; les squelettes des Mammifères, de ces grands Herbivores dont on rencontre tant de débris épars dans les derniers sédimens de nos continens actuels, devraient s'y voir rËuuis aux restes encore en place des pâturages des forêts qui leur donnaient et la nourriture et un abri; car comment supposer qu'une inondation, qui aurait noyé des animaux en laissant leurs cadavres sur le lieu même qu'ils par

[page] 143

exurient juraient quelques moment auparavant, aurait en même temps arraché, déraciné toutes les plantes et détruit le terreau qui alimentait celles-ci? Comment cette cause impuissante pour détruire les squelettes de petits animaux que Ton trouve intacts dans le Plâtre, dans des Marnes, auraitelle arraché et brisé les arbres, etc.? Ob trouve bien dans quelques mines de Charbon de terre des tiges qui ont conservé une position verticale, mais ce cas est tout-à-fait exceptionnel; la plupart des plantes caractéristiques des mêmes terrains sont couchées dans le sens des strates, étendues et comprimées entre leurs feuillets; à Saint- Etienne, où le fait de la verticalité des tiges de grands végétaux mono- cotvlédones a été le mieux observé, celles-ci sont dans un banc de Grés supérieur à la Houille; pour quelquesnes qui laissent voir a leur base des divisions qui rappellent l'origine et la bifurcation des racines, presque toutes au contraire sont comme tronquées ou rompues; bien plus, le pied des tiges rameuses, souvent continues, est a des niveaux trèsdifférons oins le banc de Grèj qui les enveloppe, de sorte que celui des unes serait placé plus haut que le sommet des autres, ce qui indiquerait une surface de sol bien extraordinairement contournée; enfin, et cette raison est, à ce qu'il semble, une des plus puissantes, la substance pierreuse est homogène au-dessous, autour et au-dessus des tiges, de telle sorte qu'il faudrait supposer que les plantes ont végété sur une terre sablonneuse, tellement semblable par sa nature, sa composition, sa couleur, etc., au sable qui serait venu enfouir plus tard ce que Ton a appelé une foret de Fougères pétrifiée en place, qu'on ne pourrait voir aucune ligne de séparation entre le sol nourricier de ces plantes el le sédiment qui est venu les détruire. Comment une fissure suivant une ligne qui nasserait entre le collet des racines et Tes tiges, n'indiqueraitelle pas l'ancien sol terrestre? Comment aussi toutes les ramifications des racines auraient elles été détruites, elles aui auraient dû être protégées par le Terrain auquel on suppose qu'elles n'ont pas cessé d'adhérer, et lorsque dans les mêmes dépôts les empreintes des feuilles et des ramuscules les plus minces ont été conservées? On peut donc dire d'une manière générale et peut-être absolue que les vestiges de corps organisés terrestres, qui sont devenus fossiles, ont été apportés des terres sèches sur un sol depuis long-temps inondé, et le plus souvent par des eaux douces courantes qui, dans beaucoup de cas, ont porté aussi dans le bassin des mers les débris des ani- maux lacustres et fluviatiles qui existaient sur leur cours. De cette manière simple s'explique, ainsi qu'on le verra ci-après, et les mélanges et les alternances fréquentes, dans un même lieu, de Fossiles marins, de Fossiles des eaux douces et de Fossiles terrestres, sans qu'il soit en aucune manière besoin de supposer des envabissemens et des retraites plusieurs fois répétées des mers. Quant aux grandes accumulations de coquilles marines qui composent des épôts puissans divisés en un grand nombre de bancs (Calcaire grossier), celles de ces ooquilles qui sont entières, comparées a l'imtnerise quantité de celles dont les débris triturés les enveloppent, le mélange sans ordre de Mollusques qui n'ont pu vivre ensemble, la dispersion des valves, le changement subit que l'on remarque dans les espèces de deux lits trèsminces immédiatement superposés, le retour des premières espèces dans un nouveau lit, etc., sont autant de raisons qui portent à croire que beaucoup de Fossiles marins ont été réunis nors du lien de leur habitation ordinaire par les mouvemens cons- tans, périodiques ou irréguliers des eaux au sein desquelles les animaux vivaient, phénomènes analogues à ce qui se passe sur nos plages et sur le ond de nos mers.

Des faits bien constatés, et dont les navigateurs sont chaque jour té-

[page] 144

moins, donnent un grand poids à ces conjectures qui ne sauraient être taxées d'hypothèses ; des corps légers et flottans peuvent être transportés à d'immenses distances sans être brisés; on voit les plantes et les graines de l'Amérique méridionale entraînées dans l'Océan par les fleuves des Amazones, de l'Orénoque et du Mississipi, être portées sur les côtes du Groënland, de l'Islande, du Spitzberg; les Spirules de la mer des Antilles arrivent quelquefois en grand nombre avec les flots jusque sur nos rivages de l'ouest, etc.

Dans cette manière de voir, un changement dans la direction des courans aura suffi pour faire varier les caractères minéralogiques et zoologiques des dépôts qui se sont formés dans un point déterminé du bassin des mers. La réunion de plusieurs courans expliquera le mélange d'êtres qui n'ont pu vivre ensemble, et la succession de courans diflérens rendra compte des alternances de sédimens qui ne contiennent aucuns Fossiles avec d'autres qui en sont entièrement formés et qui se succèdent d'une manière tranchée, sans avoir recours à des causes générales, à des révolutions qui auraient anéanti subitement tous les êtres pour les remplacer par des espèces différentes, qui auraient fait varier la nature des eaux, etc.

Il ne faut pas cependant déduire de ce qui précède, que la série animale et végétale n'a pas éprouvé des modifications nombreuses, que les espèces ont toujours été les mêmes, et que la création n'a pas été graduée. Ces questions ne sauraient être résolues entièrement par l'étude des Terrains, bien que celle-ci puisse fournir quelques élémens pour leur solution. Il en est de même de la question d'un abaissement de température dans l'atmosphère qui entoure le globe et d'un changement successif dans le climat d'une même latitude; tout en admettant la possibilité d'uu tel changement, on ne peut en trouver la preuve irrécusable dans la seule comparaison des Fossiles des Terrains anciens avec ceux des Terrains modernes, car dans l'hypothèse de la formation des Terrains de sédimens par suite du transport des matériaux qui les composent, la présence dans le sol, d'une contrée froide actuellement, de Fossiles analogues aux êtres des pays chauds, serait moins une démonstration d'un changement de climat qu'une indication du point de départ relatif des matériaux apportés dans ce lieu.

Si le fond de la mer, qui sépare l'Europe de l'Amérique méridionale, et notamment la partie qui s'étend depuis le golfe du Mexique jusqu'au Spitzberg, est continuellement soumis, depuis que les continens ont leur forme actuelle, à l'action du grand courant équatorial ; si le fond de cette mer, disons-nous, venait à être mis à sec, quel serait le résultat des observations faites par les naturalistes sur un espace six fois plus considérable que celui occupé par toute l'Europe et trente fois plus grand que la France? Le géologue qui trouverait, depuis l'équateur jusqu'au pôle, des végétaux et des animaux semblables, devrait-il conclure qu'au moment de leur dispersion la température et la végétation étaient uniformes sur tout le globe; que là o ù l'on trouve des animaux terrestres ou des eaux douces existait un sol découvert ou des lacs? Le zoologiste qui, au milieu des sédimens formés dans ce grand espace, ne trouverait ni des os d'Eléphant, de Rhinocéros, d'Hippopotames, de Girafes, d'Hyènes, etc.; ni d'aucuns des animaux propresàl'ancien continent, devrait-il avancer qu'alors il n'existait que des Tapirs, des Cerfs, des Lamantins, des Crocodiles, etc.? Le botaniste, raisonnant d'après les faits et obéissant pour ainsi dire à leur empire, déciderait-il qu'à l'époque de l'enfouissement des végétaux dont il recueillerait et examinerait les débris, toutes les plantes propres à l'Europe, à l'Asie, à la Nouvelle-Hollande,

[page] 145

etc., et dont il ne trouverait point de vestiges parmi les Végétaux américains, n'existaient probablement pas encore et qu'elles sont de création récente, etc. S'il comparait la flore fossile à celle de l'Amérique elle-même, devrait-il s'étonner de voir un petit nombre d'espèces, habitant les rivages, composer la première presque exclusivement, tandis que dans la seconde, les Végétaux des hautes plaines et des montagnes entreraient dans une proportion trèsdifférente, sans qu'en réalité cette proportion ait changé dans la nature.

Du sol.

Quelques parties de la surface solide du globe terrestre changeant continuellement de composition et de forme, à mesure que de nouveaux dépôts sont venus recouvrir ceux qui avaient précédé; le sol actuel, considéré dans son universalité, doit différer beaucoup par sa composition de celui que l'on peut regarder comme ayant été le sol primitif. Son état est le résultat d'un nombre infini de causes et de circonstances qui n'ont pu agir et être créées que successivement et dont l'enchaînement n'est pas interrompu. Aussi voit-on que dans des localités très-rapprochées le sol est composé de dépôts variés, de formations différentes et de terrains de tous les âges, tandis que la simplicité de composition, l'uniformité d'aspect paraissent avoir été les caractères principaux du sol primitif; en effet on remarque que sur tous les points de la terre, quelle que soit la distance qui les sépare, la plus grande analogie existe entre les Roches que leur position relative doit faire regarder comme les plus anciennes, soit qu'elles s'élèvent en saillies à travers les autres pour former les hautes montagnes, soit qu'on les rencontre dans les plus grandes profondeurs après que l'on a traversé celles qui les ont recouvertes; la distribution actuelle des anfractuosités qui forment les bassins des mers, ceux des lacs, le lit des fleuves, la quantité de terre sèche et de terre inondée, la forme des continens, la direction, la hauteur des chaînes de montagnes, le nombre et la forme des vallées, etc., sont des accidens qui n'ont eu rien de constant et qui n'ont pu rester les mêmes que pendant des périodes trèscourtes comparativement au temps qui s'est écoulé depuis que l'épiderme terrestre a commencé à se former; cette considération, qui résulte des faits, peut être trèsutile dans l'histoire particulière de chaque groupe de terrain lorsque l'on veut se rendre compte des alternances et des différences nombreuses que présentent les formations que l'on observe dans un même lieu.

Il faudrait, à la rigueur, appeler sol primitif la surface de la première pellicule solide qui a enveloppé la terre considérée comme une masse incandescente et molle; mais, outre qu'il nous est impossible de reconnaître cette première enveloppe à des caractères certains, il nous suffit, pour l'étude des Terrains, de regarder comme sol primitif une ligue pour ainsi dire idéale au-delà de laquelle l'observation ne nous a rien fait connaître de la structure du globe. C'est le terme extrême de nos connaissances positives à ce sujet, et plutôt une abstraction qu'une chose réelle. Le tableau général que nous joignons à cet article (V, planches de ce Dictionnaire) nous dispense de donner plus de développement à notre idée; ce tableau, qui représente d'une manière simple la disposition relative des masses minérales qui entrent dans la composition de l'épiderme terrestre, peut également servir à faire voir comment le sol actuel peut être formé successivement de Terrains plus anciens ou inférieurs, qui paraissent à nu à mesure que l'on s'éloigne du centre d'un bassin pour s'approcher de ses bords, disposition que présente parfaitement le bassin au milieu duquel est situé Paris, puisque le voyageur, en partant de cette

TOME XVI. 10

[page] 146

ville pour se rendre, soit dans les Vosges, soit dans le Limousin, dans la Bretagne ou dans les Andennes, passe des Terrains les plus récens sur d'autres Terrains graduellement plus anciens qui sortent de dessous les premiers et les débordent dans presque toute la ceinture que nous venons de tracer. L'ensemble des Terrains qui surmontent et recouvrent la ligne qui nous semble être le point de contact de l'épiderme terrestre avec le noyau planétaire, n'a dans aucun point une épaisseur connue de mille mètres, c'est-à-dire que cette épiderme si compliquée dans sa structure et dont l'étude présente tant de faits remaiquables, n'est pas au globe qu'ellé levêt comme serait sur une sphère de trente six pieds de diamètre une enveloppe épaisse d'un millimètre.

Par Sol, il faut comprendre la surface terrestre qui est recouverte par les eaux aussi Lien que cette qui est en contact avec l'atmosphère; l'une est le Sol submergé, l'autre est le Sol émergé, distinction qu'il est, important d'établir, parce que les phénomènes qui ont lieu sur l'un ne sont nullement comparables à ceux qui se passent sur l'autre. Tant que le Sol est recouvert par les eaux, il est pour ainsi dire protégé par elles et mis à l'abri des dégradations qu'il éprouve promptement lorsqu'il est exposé à l'action atmosphérique. Les vagues et les courans littoraux déplacent bien quelques matières meubles sur les rivages et les bas-fonds; mais l'action la plus violente des mers agitées se fait à peine sentir dans les profondeurs. Aussi tout porte à croire que loin des côtes, dans la pleine mer, le fond resterait dans un état de calme et de stabilité parfait, si la cause qui produit les éruptions volcaniques, les tremblemens de terre, etc., ne venait momentanément agiter ce fond, et le revêtir par place de déjections ignées; si les pluies, les innombrables filets d'eau, les rivières et les fleuves qui détrempent et sillounent les continens, si les vagues qui battent les falaises escarpées n'apportaient pas sans cesse dans le bassin des mers des matériaux nouveaux enlevés aux terres sèches, et que les courans se chargent de distribuer dans leur marche, suivant la pesanteur de chacun d'eux, jusqu'à de grandes distances.

Aussitôt que, par une cause quelconque, une portion du Sol submergé est mise à sec, une grande révolution s'est opérée pour elle, dans ce sens, qu'elle va être modifiée tout autrement qu'elle ne l'était précédemment; alors seulement commencent l'action de la chaleur et du froid alternatifs, celle de l'air, des rayons solaires, de la pluic, des torrens, etc.; le sol sousmarin dont les ondulations étaient douces, dont les anfractuosités tendaient à s'effacer, est déchiré, découpé violemment, immédiatement après son émersion, jusqu'à ce que l'équilibre se rétablisse au moyen des éboulemens et du comblement du lit des fleuves par les débris que leurs eaux entraînent des hauteurs vers les parties basses. Sur le sol sec, il ne se fait plus ni sédimens ni fossiles; tous les êtres qui ont vécu sur lui, et qui y restent après leur mort, sont bientôt réduits à un peu de terreau qui ne saurait transmettre le souvenir de leurs formes. Si des sources, en sortant de terre, laissent déposer les sels qu'elles tenaient en dissolution; si les volcaus rejettent des matières fondues et pulvérulentes, ces substances précipitées ou refroidies à l'air, ne ressembleront pas à celles déposées par les mêmes agens sous des eaux profondes qui les soumettaient à une forte pression. Les dunes, les alluvions et attérissemens ne peuvent être produits qu'au contact du Sol submergé et du Sol émergé; les Stalactites, les Tourbes, l'Humus appartiennent tout-à-fait à ce dernier; il est donc vrai, en thèse générale, qu'il se fait peu de chose sur la terre que nous habitons qui puisse rendre compte de la formation des Terrains qui sont soumis à noire examen, et que, d'un autre côté, nous

[page] 147

ne retrouvons rien dans la composition de ces mêmes Terrains qui nous rappelle ce qui se fait sous nos yeux; mais s'ensuit-il que les causes qui ont produit les feuillets dont la terre est enveloppée, ont cessé d'agir? Au contraire, toutes les analogies, le raisonnement et les faits, portent à croire que sous les eaux actuelles, des dépôts sont formés, et que ceux-ci enveloppent des débris de corps organisés contre la conservation desquels nous ne saurions élever des doutes fondés, lorsque nous voyons nos eaux incrustantes conserver la substance et toujours la forme des plantes, des fruits et des animaux que l'on y plonge, par la seule raison que l'enduit inaltérable dont elles recouvrent ces corps, les met à l'abri de l'action désorganisatrice de l'air ou de l'eau.

Avancer qu'il ne sê fait plus rien de comparable à ce qui constitue par exemple les Terrains tertiaires parisiens, parce qu'effectivement on n'a pu constater d'une manière directe que des formations analogues se préparent dans les profondeurs de l'Océan, ou bien parce que, dans plusieurs localités connues, le sol sousmarin est resté le même depuis un temps immémorial, ce serait s'appuyer sur des argumens bien faibles pour essayer de nier les relations intimes et continues qui lient l'état présent de la terre à ses états précédens, et qui rattachent sans interruption le présent au passé; car, d'une part, que deviennent toutes les matières chariées périodiquement par les fleuves, si elles ne forment pas des bancs étendus et épais sur le sol où elles sont portées? D'un autre côté, que signifie l'observation réellement bien exacte que, dans un trèsgrand nombre de parages, le fond ne change ni de nature ni de profondeur, si ce n'est que ces parages sont éloignés de toutes les circonstances favorables à la production des sédimens? Depuis que l'on pêche des Huîtres dans la baie de Cancale, el du corail sur les côtes de Barbarie, si on a remarqué qu'aucune matière meuble n'avait été apportée dans ces lieux, c'est peut-être parce que là il ne débouche aucun grand cours d'eau continental: et que des courans balayeut le sol sous-marin, ou que les mouvemens de la mer portent tout à la côte, etc. Croirait-on que, dans les temps anciens, les sédimens couvraient plus qu'aujourd'hui également toutes les parties du sol des anciennes mers; et n'est-il pas démontré au contraire, par une foule d'observations, que les plus anciens sédimens n'occupent que des espaces limités? Si, dans les endroits où vivent habituellement les animaux fixés et ceux qui recherchent des roches dures et des eaux limpides, on ne voit pas le fond se couvrir d'épais limons, c'est que ces animaux ne se seraient pas établis, et n'auraient pu continuer à exister dans un lieu où des troubles les auraient gênés et bientôt enfouis.

Par Sol il ne faut pas entendre strictement la surface solide qui est en contact immédiat, soit avec l'air, soit avec l'eau; on doit soulever, pour ainsi dire, les derniers lits de gravier, de limon, de vase et d'humus, qui voilent dans un grand nombre e points les formations régulières plus anciennes, dont le sol émergé recoit ses véritables caractères et une physionomie particulière. Ge sont les carrières, les rives des vallées, les falaises, et en général toutes les excavations naturelles ou artificielles peu profondes, qui fournisent les moyens de connaître la nature réelle du sol d'une contrée que l'on veut comparer à une autre. La forme extérieure, la culture, la végétation, sont en général en rapport avec la composition des Terrains, et le géologue, qui a beaucoup voyagé et bien observé, peut, d'après ces indications en apparence étrangères au sujet dont il s'occupe, apercevoir qu'il quitte un Terrain pour passer sur un autre; il se laisse souvent diriger par elles sur les points qui lui présentent le plus d'intérêt pour l'é

10*

[page] 148

tude ou même pour la recherche et la découverte des substances utiles aux arts, à l'industrie et à l'agriculture, l'un des objets les plus importans de ses travaux.

La présence de débris de végétaux terrestres dans les plus anciens Terrains de formation neptunienne, et dans presque tous ceux qui se sont succédés, rend incontestable que, depuis les temps les plus reculés, il a existé simultanément un sol submergé et un sol émergé; il est en même temps très-probable que les diverses parties de nos continens actuels n'out pas été abandonnées par les eaux dans le même moment; tel plateau, comme celui du centre de la France, était peut-être déjà couvert de végétaux terrestres, lorsque les charbons de terre et tous les Terrains secondaires et tertiaires n'avaient pas encore été formés dans les mers environnantes, et depuis ce temps ce même plateau s'est trouvé sous les circonstances aux influences desquelles les parties basses de nos vallées n'ont été soumises que depuis la formation des Terrains les plus récens et après le dernier abaissement des eaux.

Les périodes d'immersion et d'émersion sont donc relatives pour chaque point de la surface terrestre, et l'on ne saurait par conséquent établir deux époques dans le temps et classer chronologiquement les Terrains et les phénomènes géologiques d'après la circonstance de la mise à sec de nos continens, puisque à la rigueur cette mise à sec a pu se faire successivement depuis la formation des premiers Terrains jusqu'à nos jours, et qu'elle peut continuer encore, ainsi que nous dirons de nouveau en parlant de la distinction de l'époque actuelle et de l'époque ancienne.

Des Dépôts.

Il ne faut pas confondre les dépôts avec les roches, malgré l'extrême rapprochement qui existe entre les uns et les autres; celles-ci, considérées minérqlogiquement, doivent in diquer des minéraux simples ou des associations constantes de certaines substances; leurs caractères, pris dans leur composition, leur texture, leur dureté, leur aspect, ne doivent pas varier sans que la roche ne change de nom; plusieurs roches peuvent ainsi se rencontrer dans un même banc, dans un même bloc, et faire, à plus forte raison, partie d'un même dépôt; car, pour être conséquent avec ses principes, le minéralogiste doit regarder comme autant de roches distinctes les mélanges qu'il voit être différens, sans faire aucune attention au gisement de cès derniers. Les dépôts doivent avoir une acception plus large; la roche dominante essentielle doit seule servir à les désigner, et avec cette roche principale peuvent s'en trouver d'accidentelles, subordonnées ou disséminées; ainsi la colline de Montmartre est composée à sa base d'un dépôt gypseux qui comprend, entre des bancs de Gypse, des lits de Marnes, d'Argile et même de Calcaire. Le sommet de cette montagne est un dépôt arénacé, au milieu duquel on trouve de l'Argile, du Grès, des Meulières, qui sont autant de roches distinctes. Le Terrain oolithique est un dépôt calcaire en général comparé au Terrain houillier qui est un dépôt arénacé.

Le même dépôt peut changer de nature graduellement par le changement dans la proportion des diverses matières dont il est composé: un dépôt calcaire passe à un dépôt argileux ou à un dépôt arénacé, et vice versâ. Aussi il peut être Utile dans le langage géologique de combiner ensemble plusieurs expressions pour indiquer ces diverses combinaisons. Lorsqu'un dépôt est formé de lits argileux et de bancs calcaires qui alternent, on peut dire qu'il est argileux et calcaire, ou calcaire et argileux, selon que l'Argile ou le Calcaire domineront. Si, au contraire, on veut exprimer que l'Argile et le Calcaire sont mélangés dans les mêmes roches et dans les mêmes bancs principaux, on ap

[page] 149

peilera le dépôt, argilo-calcaire, calcaréo-argileux. La diversité des mélanges qui constituent les dépôts est très-grande; cependant sur trois cents espèces environ de substances minérales distinctes, il n'en entre pas vingt dans la composition essentielle des dépôts qui constituent l'épiderme terrestre; encore les minéraux que l'on y découvre y sont-ils trèsrarement purs en grandes masses' et presque toujours ils sont méconnaissables au premier aspect. Les Roches de cristallisation sont celles que l'on voit presque exclusivement dans les Terrains anciens, tandis que celles de sédimens sont le plus abondantes dans les Terrains modernes; les unes et les autres alternent souvent ensemble, et principalement dans les Terrains moyens. On doit distinguer les dépôts selon qu'ils se présentent en masses non stratifiées, on bien en couches, tables ou feuillets, parce que ces dispositions sont souvent en rapport avec leur mode de formation et leur âge, et qu'il peut conduire à faire découvrir celui-ci. Non-seulement les fossiles enveloppés dans les dépôts anciens diffèrent de ceux que renferment les dépôts modernes, mais leur mode de conservation et surtout leur liaison plus intime avec la gangue qui les a conservés, peut encore, jusqu'à un certain point, indiquer à quel Terrain et à quelle sorte de formation doit être rapporté un dépôt que l'on observe isolément.

Loin d'assurer que les dépôts des diffèrens âges ont toujours été tels qu'ils se présentent à notre observation (et pour nous en tenir ici à ceux qui ont été formés au sein des eaux), nous devons croire que le temps et la circonstance de l'émersion ont modifié beaucoup leur consistance, leur aspect et peut-être même leur composition. Les sédimens argileux et calcaires purement mécaniques n'ont été originairement que des vases qui, sous 1 eau, seraient restées dans un état continuel de mollesse; ce n'est que depuis qu'elles font partie du sol émergé, que ces vases se sont durcies et qu'elles se sont fendillées par le retrait; ensuite l'évaporation des eaux a donné lieu à la précipitation des sels cristallins dissous par elles, et ceux-ci ont rempli les solutions de continuités, les fentes, les cavités, ou bien ils ont cimenté les molécules désagrégées; c'est ainsi que d'une boue homogène, le dessécheraent et l'évaporation ont fait, selon toutes les apparences, des marbres compactes, durs comme sont ceux deSainte-Anne, de Namur, etc., si fréquemment employés pour nos ameublemens. C'est sûrement par des causes analogues que beaucoup de sables ont été transformés en Grès; que des graviers ont été convertis en Pouddings dont les parties sont si solidement liées que le choc brise les fragmens les plus durs plutôt que de les séparer, Beaucoup de substances, que l'on trouve en nodules au milieu des dépôts mécaniques, tels que les Silex daus presque tous les Calcaires à grains fins, les rognons de Strontiane sulfatée dans les Argiles, les Meulières dans d'autres Argiles, sont des produits postérieurs au dépôt des matières au sein desquelles ils se sont formés par réaction chimique ou par le rapprochement lent de molécules similaires primitivement écartées.

Le changement de nature des corps organisés fossiles, la transformation des bois, des coquilles, des polypiers en Silex, en Agathes, en Fer sulfuré, en Spath calcaire, etc., ne s'est pas opérée instantanément; la liaison intime de ces corps avec la gangue qui les enveloppe, est l'effet d'une sorte de mouvement intestin que l'attraction moléculaire entretient dans les masses minérales les plus solides.

Il ne faut donc pas s'étonner si la solidité et l'aspect cristallin sont des caractères que l'on retrouve plus communément à mesure que l'on passe de l'étude des Terrains récens aux Terrainsanciens; il faut encore moins trouver, dans le peu de dureté des sédimens actuels comparés à ceux des premiers temps, une preuve que les

[page] 150

opérations de la nature ont changé, car c'est comme si, comparant des ruines antiques et dégradées depuis des siècles par les influences atmosphériques avec un monument moderne et que les ouvriers viennent d'abandonner, on s'étonnait de trouver les pierres de celui-ci réunies par un ciment moins dur, leurs surfaces plus polies, plus blanches et non corrodées, et comme si l'on assurait que, dans les siècles à venir, le même monument ne ressemblera pas tout-à-fait aux ruines dont il diffère tant aujourd'hui.

Des Formations.

Quoique la distinction des formations plutoniennes des formations neptuniennes paraisse très-naturelle et incontestable, il est cependant impossible, dans l'état actuel de nos connaissances, de tracer la limite entre ces deux classes et d'assigner aux produits qui doivent entrer dans chacune d'elles, des caractères distinctifs qui puissent indiquer leur origine; d'une part, on sait par des expériences directes que des matières fondues et refroidies lentement, ou sous une forte pression, peuvent ne pas différer de précipités cristallins dont les molécules auraient été dissoutes dans un liquide aqueux; d'un autre côté la stratification ou la disposition massive ne peuvent être considérées comme propres exclusivement, la première aux dépôts de sédiment neptuniens, et la seconde aux produits ignés; car certaines Roches, telles que le Calcaire et le Granit qui peuvent être pris comme exemples des deux groupes, se voient également en assises bien distinctes ou en masses irrégulières non stratifiées. Ce n'est donc que par un ensemble de caractères, et plus encore par la position relative des Roches, par de nombreuses analogies, que l'on pourra se décider à ranger certaines d'entre elles plutôt dans les produits du feu que dans celui de l'eau; la discussion qui, pendant long-temps, a partagé les géologues en deux camps, les Wernériens ou Neptuniens et les Plutoniens ou Huttoniens, n'est pas encore terminée pour un certain nombre de masses minérales à structure cristalline, que pour trancher la difficulté on attribue, dans les classifications modernes, en même temps aux deux agens (le Granit, le Gneiss, certaines Roches talqueuses et amphiboliques, etc.). Quant aux dépôts formés mécaniquement par l'agrégation de particules enlevées à des dépôts préexistans, et quant à ceux qui renferment des vestiges de corps organisés, leur origine aqueuse ne peut être contestée, et c'est principalement parmi les matériaux de ce dernier ordre qu'il importe de rechercher quelles sont les diverses circonstances qui ont présidé à leur formation; sans cela il serait difficile de parvenir à écrire l'histoire des événemens qui ont eu lieu sur la terre dans les temps les plus rapprochés du nôtre, pour essayer de remonter de proche et proche et par une suite d'inductions graduées jusqu'à l'époque où les causes dont nous pouvons apprécier les effets ont commencé à agir.

Dès l'instant que l'étude des fossiles et la comparaison de chacun d'eux avec des êtres vivans, a conduit à ne pas confondre les vestiges des animaux et des végétaux qui ont dû exister dans des eaux salées avec ceux des animaux et végétaux qui ont dû habiter les eaux douces, il a paru tout naturel et tout simple de supposer que les Roches qui contiennent les premiers ont été formées dans la mer, et que celles qui renferment les seconds ont été produites dans des lacs, des marais ou des fleuves; de là est résultée la distinction des Formations marines et des Formations d'eau douce. Cependant ici encore la limite n'est pas tranchée comme on aurait pu le croire, car dans les mêmes couches ou dans des couches contiguËs et qui ont évidemment succédé l'une à l'autre, sans trouble, et ont même alterné à plusieurs reprises entre elles; dans des

[page] 151

dépòts différens, mais placés non loin les uns des autres dans le même bassin, à une même hauteur et sans que rien annonce qu'ils ont éprouvé des dérangemens, on trouve des fossiles marins, d'ean douce et terrestres, dont le mélange, le rapprochement et l'alternance ne peuvent s'expliquer qu'en supposant que dans beaucoup de cas les eaux fluviatiles ont dans les temps anciens charié et déposé dans la mer, comme elles le font aujourd'hui, les débris des corps organisés qu'elles avaient nourris ou qu'elles avaient enlevés à la terre sèche dans leur trajet. On concoit que dans cette supposition le mélange de fossiles marins et d'eau douce, qui est propre à indiquer la circonstance particulière de l'embouchure d'un fleuve dans la mer, peut n'être pas toujours constant, et que par place les sédimens fluviatiles ne contiendront aucun corps marin; que plus loin le mélange se verra et qu'insensiblement plus loin encore les corps marins pourront rester seuls; où finira alors, pour le géologue qui ne s'en rapporterait qu'aux échantillons qu'il aurait sous les yeux ou à l'examen de quelques localités isolées, la formation d'eau douce, et ou commencera la formation marine? L'histoire géologique des Roches caractérisées par des animaux des eaux douces ou terrestres ne peut donc résulter que d'un grand nombre de considérations, et surtout de leur gisement ou position relative avec d'autres Roches; les caractères purement minéralogique ou zoologiques pourraient induire en erreur, et si l'on s'en rapportait à eux seuls, si de la présence alternative de fossiles marins et de fossiles d'eau douce dans le même lieu, il fallait en conclure la présence alternative de la mer et des eaux non salées, on serait foicé d'attribuer à des causes extraordinaires et tout-à-fait incompréhensibles, des faits très-faciles à expliquer par l 'observation de ce qui arrive sous nos yeux: il a déjà été dit précédemment que l'intégrité des fossiles nepeut être une objection à faire contre la possibilité de leur transport, car dans des dépôts évidemment marins, comme sont, aux environs de Paris, ceux de Grignon et de Beauchamp si célèbres par le grand nombre de coquilles marines qui y sont conservées entières au milieu d'un sable formé de débris, ou trouve également quelques Cyclostomes terrestres ainsi que des Planorbes et des Lymnées lacustres qui, quoique trèsminces et très-fragiles, ne sont brisées en aucune manière, et comme les animaux auxquels toutes ces coquilles ont appartenu n'ont pas habité les mêmes lieux, il faut bien admettre que les unes ou les autres de ces dépouilles ont été apportées.

La non-existence de fossiles marins dans des dépôts formés sous la mer par des eaux douces affluent es, n'est pas non plus inconcevable, car l'arrivée continuelle d'un liquide étranger, et pour ainsi dire délétère pour les habitans des eaux salées, l'abondance des troubles que ce liquide apporte et dépose, soit continuellement, soit périodiquement, l'agitation profonde qu'il produit en s'écoulant dans les abîmes de l'Occan, sont des motifs suifisans pour empêcher les animaux marins sédentaires de s'établir et de se propager dans des lieux qui sont pour eux comme des déserts inhabitables, et quant à ceux plus alertes qui les traversent par hasard ou même qui viennent y chercher leur proie, ils y périssent rarement, et il n'est pas étonnant de ne pas trouver leurs dépouilles coufondues avec celles des êtres que les fleuves ont entraînés le plus souvent après leur mort et qu'ils ont déposés à peu de distance de leur embouchure. Il est donc nécessaire d'admettre qu'outre les dépôts formés dans le bassin des mers par les eaux salées, loin de l'influence et sans la participation des eaux continentales, et ceux auxquels les eaux douces seules ont donné lieu, soit dans les lacs, soit sur le trajet des fleaves, il existe des formations mixtes, composées de sédimens ap-

[page] 152

portés par les eaux douees courantes et déposées par elles sous la mer, soit avant, soit après leur mélange, et à des distances plus ou moins grandes de leur embouchure. Peutètre, après examen, trouvera-t-on que beaucoup de sédimens sont dus à ce concours de circonstances; les formations que l'on pourrait appeler fluvio-marines sont peut-être les plus nombreuses. En effet, presque tous les dépôts de Houille et de Lignite, la plupart des couches argileuses et arenacées, qui alternent avec les diverses assises du Calcaire oolitique, tels que le Lias, L'Argile de Dives, celle de Honfleur, le Sable ferrugineux, les Argiles et Calcaires de Weald et de Purbeck, etc., etc., et parmi les Terrains plus récens des environs de Paris, l'Argile plastique, les parties supérieures du Calcaire grossier, le Gypse à ossemens, les faluns de la Loire, etc., contiennent des amas de végétaux terrestres, des squelettes d'animaux fluviatiles, des ossemens de Quadrupèdes mammifères dont la réunion annonce que, selon toutes les apparences, tous ces dépôts formés audessous du niveau des mers à des distances plus ou moins rapprochées des côtes, l'ont été en grande partie au moyen de matières enlevées au sol émergé par les eaux qui sillonnaient celui-ci. Si l'on réfléchit au peu d'action des eaux marines sur leur fond, si l'on compare le petit nombre de points où elles peuvent long-temps dégrader les côtes, la surface des terres lavées et sillonnées par les pluies, à l'immense étendue de rivages auxquels les eaux courantes enlèvent sans cesse des particules qui, en définitive, arrivent à la mer, il sera facile d'admettre cette proposition, que presque toutes les formations de sédiment ne sont que des at'érissemens fluviatiles.

Il est un mode de formation assez difficile à rapporter aux classes précédemment indiquées, c'est celui des dépôts produits par les eaux minérales chaudes ou froides, et qui, en sortant du sein de la terre, ont abandonné les matières qu'elles tenaient en dissolution; ces dépôts ne peuvent être assimilés à des sédimens, ils ne sont pas toujours formés de substances préexistantes et dissoutes, mais souvent ils sont le résultat de réactions chimiques; sortis de l'intérieur de la terre de bas en haut, ils sont comme les produits plutoniens rarement stratifiés; tels sont les Travertins, le Calcaire siliceux? etc. Leur présence n'annonce pas que le lieu qu'ils occupent était un bassin rempli d'eau; cependant ce phénomène dont les parties sèches des continens nous présentent des exemples a eu et doit avoir lieu encore sous les eaux, soit sur le fond des lacs (Ecosse, Auvergne), soit même beaucoup plus encore dans la mer en raison de son immense étendue. Il y aura donc des dépôts cristallins formés par des eaux que l'on peut appeler fontinales, soit sur la terre, soit sous les eaux douces, soit dans la mer, et ces précipités analogues entre eux, sous le rapport minéralogique, pourront différer entièrement par leurs caractères zoologiques.

La nature de cet article ne permettant pas d'entrer dans de plus grands développemens à ce sujet, et les exemples cités précédemment pouvant, à la rigueur, suffire pour faire voir combien il serait difficile d'assigner leur véritable cause, aux faits que l'on peut observer en géologie, si l'on n'avait pas pour se guider l'analogie et le raisonnement; il convient d indiquer maintenant les principaux modes de formation que l'on pourra être conduit à reconnaître dans les différens membres d'un même terrain et qu'il importe d'indiquer dans les descriptions géologiques.

Parmi les formations évidemment formées par l'intermède des eaux ou formations neptuniennes, il sera facile de trouver dans la composition des Roches, dans leur homogénéité, dans leur texture, dans leur aspect terreux ou cristallin, dans les mé-

[page] 143

langes que souvent elles offrent, dans la grosseur et la forme des parties dont elles se composent, dans le mode d'agrégation ou de cimenlation de celles-ci, etc., des notions souvent très-exactes sur les diverses circonstances qui ont occasioné ou accompagné leur production, on pourra au moins distinguer d'un manière générale celles qui sont dues à une décomposition et à un précipité chimique de celles qui ne sont que le résultat du remaniement de parties solides préexistantes. S'il n'est pas jusqu'à présent possible d'assigner aux divers modes de formation des caractères extérieurs exclusifs et précis, propres à faire connaître chacun d'eax; on peut déjà espérer que l'observateur pourra par la suite, au moyen de la réunion de certains signes dont l'analogie lui donnera la valeur, et en étudiant concurremment, mais non exclusivement la nature minéralogique des Roches, les espèces de fossiles, leur association, leur état de conservation, etc., parvenir à assurer que tel dépôt a eu lieu non-seulement sous les eaux de la mer ou bien sous celles d'un lac d'eau douce, mais encore à présumer que certains ont été formés dans la haute mer ou sur les rivages, et peut-être même arrivera-t-on sous ce rapport à un point de précision tel qu'il sera possible de dire: Telle couche annonce que là était un golfe, telle autre indique un cap placé au nord ou au sud du point observé, telle un détroit, telle une côte ouverte, telle une embouchure de fleuve, un courant constant, des courans variables, un remou, etc., etc., de manière enfin que par l'examen minutieux et bien entendu des diverses formations de sédiment, on pourra, jusqu'à un certain point, retrouver la forme des terres seches et des mers aux différentes époques qui ont précédé la disposition relative actuelle des unes et des autres, et assigner les places que chacune occupait sur la surface du globe. Il est déjà possible de justifier par des faits cette prétention qui pourrait paraître exagérée.

Depuis qu'une foule d'observations bien analysées ne laissent pour ainsi dire plus de doute sur le soulèvement d'une partie des Alpes et des Pyrénées a une époque tres-récenle, c'est-à-dire depuis le dépôt de la Craie, l'épaisseur considérable de certaines assises secondaires, comme celles du Lias et du Calcaire oolitique, que l'on reconnaît en couches presque verticales ou contournées sur le flanc des montagnes qui les ont soulevées, l'homogénéité de ces Roches, les espèces pélagiennes de coquilles qu'elles renferment, fournissent une somme de caractères qui, comparée à l'ensemble de ceux des mêmes Roches que l'on a étudiées loin du lieu de leur redressement sur les côtes de France et d'Angleterre, par exemple, annonce que vers ces dernières localités étaient les rivages d'une vaste mer qui, au point où se trouvent maintenant les cimes de nos plus hautes montagnes, avait plusieurs mille mètres de profondeur. On aura donc dans les formations neptunienues: 1° des formations marines, pélagiennes ou littorales; 2° des formations lacustres, centrales riveraines; 3° des formations fluviatiles; 4° des formations fluviomarines, et celles-ci différeront suivant qu'elles auront eu lieu à l'entrée d'un fleuve dans la mer, au point du mélange de ses eaux avec les eaux salées ou enfin sur le trajet de courans marins daus lesquels seront venues se répandre les matières apportées par les eaux douces; 5° des formations fontinales, c'est-à- dire dues à des sources d'eaux chaudes ou froides, qui ont déposé les substances qu'elles tenaient en dissolution, soit sous la seule influence atmosphérique, soit sous des eaux douces ou même sous des eaux salées peu ou très-profondes; circonstances dont chacune a pu donner aux produits des propriétés particulières correspondantes.

Parmi les formationsplutoniennes,

[page] 154

il y aura une distinction à établir entre les matières qui sont sorties de l'intérieur de la terre pour s'épancher sur les parties sèches de sa surface, soit fouducs, soit pulvérulentes ou volatilisées, et qui ont pris de la consistance à l'air et sous une simple pression, et celles qui, sorties sur le fond des mers, ont été modifiées par l'action du liquide qui les recouvrait; mais malheureusement on n'a pas encore assez comparé entre eux les produits volcaniques terrestres et ceux des volcans sous-marins pour pouvoir établir d'une manière positive entre les formations ignées anciennes des distinctions analogues. L'observation a seulement appris que les matières sorties de l'intérieur de la terre, à un état d'incandescence plus ou moins grand, ont varié de nature aux différentes époques; ainsi les Roches granitoïdes sont les plus anciennes f peut-être même le sol primitif ou la première pellicule refroidie autour de la masse planétaire était-il granitique; viennent eusuite les Porphyres qui coupent et traversent les Granités; puis les Trachytes, les Basaltes, et enfin les Laves qui dominent successivement dans les produits plutoniens des différentes époques que l'on peut tracer dans l'histoire de la Terre. A quoi tient cette différence entre des substances qui paraissent prendre leur source au même point? Est-ce aux différentes influences extérieures qu'il faut l'attribuerou plutôt est-ce réellement parce que l'épideirme terrestre prenant graduellement plus d'épaisseur, par le refroidissement et par la consolidation de nouvelles pellicules, les matières rejetées aujourd'hui viennent d'une zône moins éloignée du centre du noyau terrestre et par conséquent peut-être différente, par sa nature, des zônes extérieures. Daus cette supposition, il ne faudrait pas pour cela admettre qu'au-dessous d'une enveloppe de Granit on devrait retrouver successivement plusieurs autres enveloppes de Porphyre, de Trachyte, de Basalte et de Lave; car ces Roches n'existent probablement pas en nature et telles que nous les voyons au point d'où viennent les matériaux dont elles se composent. Ceux-ci sont des élémens qui ont besoin d'éprouver une certaine action, de réagir les uns sur les autres, d'être en contact avec l'eau, avec l'air, ou placés sous une moindre pression, etc., pour produire des Granits, des Porphyres, des Trachytes, des Laves, etc. G'est ce qui nous a engagé à désigner, dans le tableau théorique de la superposition des Terrains au-dessous de ce que nous avons appelé le Sol primitif, plusieurs zônes granitigènes, porphyrigènes, etc., pour indiquer que à est le gisement présumé des matières dont les Granits et les Porphyres ont été formés. Ces zônes sont tout-à-fait idéales, et leur existence comme la place relative qu'elles occupent sout fondées sur une hypothèse; elles font partie du noyau planétaire que les géomètres et les physiciens sont disposés à considérer comme composé de matière dont la densité et peut-être la nature sont différentes du centre à la circonférence du globe.

Le sol primitif sera dans cette même hypothèse: la ligne matérielle, qui limitait la Terre dans l'espace au moment où la surface de cette planète solidifiée et oxidée a commencé à s'encroûter peu à peu d'une série de dépôts, de sédimens et de précipités dont l'ensemble constitue l'é piderme terrestre.

Quelque réelle que semble être la distinction établie entre la masse originaire du globe et son enveloppe surajoutée, ce n'est que par supposition que l'on peut fixer la limite et reconnaître le sol primitif daus quelques points, sous les dépôts qui la cachent en partie; car si la composition semblable des Roches granitoïdes, sur presque tous les points du globe où on les a rencontrées; si l'existence de ces Roches sous toutes les autres Roches peut porter à croire que la première pellicule, devenue

[page] 155

solide autour de la terre, était de nature granitique: d'un autre côté, la superposition de certains Granits à des Roches qui renferment des débris de corps organisés, leur disposition analogue dans beaucoup de cas à celle des Roches sorties fluides à diverses époques du sein de la terre, sont des motifs qui doivent nous empêcher d'assurer qu'au-dessous des plus anciens Granits, pour nos observations, il n'existe pas des Roches de sédiment qui devaient faire partie de l'épiderme terrestre dont nous ne pouvons ainsi déterminer la limite inférieure.

Des Terrains.

Ayant suffisamment déterminé le sens que nous croyons convenable de conserver au mot Terrain, il suffira de faire remarquer que toutes les dénominations secondaires, qui indiqueront des particularités étrangères à l'ordre relatif des divisions que l'on voudra établir, devraient à la rigueur être rejetées: c'est ainsi que les deux classes de Terrains à nions et de Terrains à couches, proposées dans l'origine par les mineurs allemands, que la distinction des Terrains en zootiques et azootiques, n'ont pu subsister, lorsque plus éclairés sur le mode de production des masses minérales, les géologues ont reconnu que l'existence des nions ou des couches, l'absence ou la présence des débris de corps organisés, sont en rapport, non avec l âge de ces masses, mais avec la manière dont elles ont été formées.

Dans la théorie neptunienne, professée avec tant d'art et de succès par le célèbre Werner et adoptée pendant sa vie avec tant de confiance et d'enthousiasme par la plupart de ses nombreux élèves, les caractères minéralogiques des Terrains parurent correspondre avec l'ancienneté relative de formation de ceux-ci, et ces caractères servirent à distinguer les Terrains primitifs des Terrains secondaires. La première classe comprenait toutes les masses à texture cristalline, qui ne contiennent ni dé bris de Roches préexistantes ni vestiges de corps organisés et qui, constituant les montagnes les plus élevées de la surface du globe, se rencontrent sous toutes les autres Roches dans les profondeurs les plus grandes. La seconde classe embrassait toutes les Roches disposées en assises, couches ou lits, dans la formation desquelles on apercoit l'action mécanique de l'eau, et qui, renfermant, soit des fragmens brisés ou arrondis d'autres Roches, soit des corps fossiles, composent plus ordinairement le sol des plaines et des collines basses. L'observation ne tarda pas à faire voir que ces caractères, en apparence si tranchés, n'étaient pas exclusifs les uns des autres; que d'une part des Roches cristallisées étaient d'une origine postérieure à de véritables sédimens, et d'une autre que des assises remplies de galets et de vestiges d'animaux ou de végétaux, étaient recouvertes par des Roches que leurs caractères mineralogiques devaient faire ranger parmi les Terrains primitifs. C'est pour rendre compte de ces nombreuses anomalies et exceptions que l'on imagina, sous le nom de Terrains intermédiaires ou de transition, une troisième classe que l'on placa entre les deux autres, aux dépens desquelles elle s'accrut au point qu'il n'est pas un seul des géologues, qui ont conservé cette division des Terrains, qui puisse désigner avec certitude un Terrain primitif qui ne mérite, par analogie, de rentrer dans la classe des Terrains intermédiaires dont la limite supérieure ne peut être non plus tracée que d'une manière arbitraire, et non d'après des caractères minéralogiques et zoologiques certains.

Pénétrés des difficultés que présentaient ces premières divisions des Terrains, et surtout des inconvéniens que les dénominations employées entraînent avec elles, beaucoup de géologues essayèrent de lutter contre l'usage recu, d'abord en substituant

[page] 156

au mot primitif, qui a un sens trop précis, celui de primordial qui n'indique qu'un rang et peut comprendre des dépôts formés en partie des débris de dépôts antérieurs; les anciens Terrains primitifs et les Terrains de transition purent alors, sans contradiction, ne composer qu'une même classe. Telle est la base de la classification des Terrains que Brongniart proposa dans la deuxième édition de la Description géologique des environs de Paris. Ce savant divise les Terrains, 1° en Terrains primordiaux, qui embrassent les Terrains primitifs et intermédiaires de Werner; 2° en Terrains de sédiment qu'il partage d'une manière fixe en inférieurs, moyens et supérieurs.

La plupart des géologues anglais bannirent tous les noms de classes usités par l'école Wernérienne, et Phillips et Conybeare, dans leur Géologie de l'Angleterre, rangèrent les dépôts qui avaient été reconnus et étudiés dans le sol de la Grande-Bretagne, dans l'ordre de leur ancienneté, ils en composèrent des ordres qu'ils appelèrent inferior order (Terrain primitif, Wern.), submedial order (Terrain de transition, Wern.), médiat order (comprenant le Srincipal gîte des Charbons de terre et des Roches que certains auteurs rapportent aux Terrains de transition, tandis que d'autres les placent avec les Terrains secondaires', supermedial order (Termina à couches (Flœtz), Wern., Terrains secondaires), superior order (Terrains tertiaires).

Jusque-là les matières rejetées du sein de la terre par les volcans brûlans ou par ceux évidemment éteints depuis peu de temps, furent considérés comme peu importans sous le rapport de leur étendue, et comme des productions pour ainsi dire accidentelles dont on forma une classe, placée en appendiceà la suite des classifications de Terrain, sous le nom de Terrain volcanique, Terrain pyroïde, Terrain pyrogène, Terrain d'épanchement, etc.

Cependant les idées de Hutton et Playfair, les travaux et les observations de De Buch, de Humboldt, de Mac Gullock, de Boué, devaient étendre le domaine des formations analogues aux produits des volcans actuels; on vit que les effets dus à l'action de ceux-ci pouvaient, de proche eu proche, être comparés à des effets produits aux époques les plus reculées, et cette vérité reconnue fit naître l'idée de présenter deux séries parallèles de Terrains, les uns formés par l'eau, les autres attribués au feu. Cette nouvelle base de distribution des Terrains, présentée par Humboldt, développée avec un profoud savoir par Boué, vient d'être adoptée par Brongniart dans son important ouvrage sur la structure de l'écorce du globe, ouvrage qui renferme un grand nombre d'observations nouvelles et auquel nous renvoyons le lecteur pour les détails relatifs à l'histoire minéralogique et zoologique des groupes de substances minérales ou des formations. Si nous n'avons pas cru devoir suivre dans cet article les divisions principales et la nomenclature nouvelle proposées par l'auteur, c'est que l'une et l'autre nous ont paru trop s'écarter des idées généralement recues; comme toutes les grandes innovations, celle-ci a besoin de la sanction de l'expérience et du temps, et elle doit être soumise à la critique impartiale et sévère avant que d'être adoptée; nous nous bornerons en conséquence à donner un extrait trèssuccinct de cette classification à là fin du présent article, lorsque nous aurons exposé les caractères des Terrains et des formations, dans l'ordre que nous avons cru devoir suivre de préférence, comme s'écartant moins de l'usage général et comme étant plus en harmonie avec les principes que nous avons développés précédemment sur le choix du sens à donner aux mots Terrains, Formations, Dépôts et Sol.

Nous avons suffisamment dit que les Terrains étaient, pour ainsi dire, des cadres dans lesquels devaient

[page] 157

être placés toutes les formations et tous les dépôts, quelle que soit leur origine et leur nature, pourvu que les unes et les autres fussent du même âge ou à peu près; nous avons également essayé de démontrer que la classification des Terrains était l'arrangement chronologique des formations et dépôts, et que les lignes de démarcation entre les Terrains ou cadres pouvaient, jusqu'à un certain point, être arbitraires; qu'il suffisait pour la facilité de l'étude que ces lignes fussent placées d'une manière précise et fixe, et principalement celles qui établissent les grandes coupes; car, à mesure que l'on descend dans les subdivisions, on doit se rapprocher et l'on se rapproche, pour ainsi dire sans le vouloir, des groupes naturels.

Nous avons défini ce que l'on peut entendre par sol primitif: c'est audessus de lui, c'est dans les anfractuosités qu'il a présentées, que se sont déposées toutes les masses minérales qui composent l'épiderme terrestre; si, comme nous ne pouvons nous dispenser de le répéter, les parties dont sont formées ces masses minérales avaient été précipitées du sein d'un liquide qui aurait uniformément enveloppé le sol primitif, les plus anciens dépôts seraient ceux que recouvrent les autres, et l'ordre des superpositions indiquerait l'ordre exact d'ancienneté: cela est vrai pour tous les sédimens ou précipités produits dans le sein des grands amas d'eau; mais les matières rejetées du sein de la terre apporteut de nombreuses exceptions et vienuent déranger cet ordre; il est donc nécessaire, après avoir reconnu à des caractères positifs les produits des eaux ou neptuniens, de s'en tenir à eux pour établir la classification des Terrains, sauf à intercaler après, dans les cadres établis, ceux des produits ignés dont l'époque de la formation sera correspondante. Il s'en faut que dans l'état actuel de la science on possède assez de renseignemens pour distribuer, d'après ces règles, tous ces dépôts et toutes ces formations distinctes; mais il y a tout lieu d'espérer que l'observation lèvera successivement les difficultés qui restent encore à surmonter.

La principale tient à ce que nous ne connaissons, avec quelques détails, qu'une petite portion de la surface totale de la terre, l'Allemagne, la France, l'Angleterre, et quelques points seulement de chacun de ces pays ont été étudiés. Est-il probable que la structure de l'épiderme terrestre soit la même partout? Bien plus, l'expérience et l'analogie n'indiquent-elles pas déjà que les divisions bien tranchées que nous établissons, que les groupes bien distincts que nous réunissons en un lieu, ne sont nullement reconnaissables, même dans des contrées peu éloignées, tandis qu'au contraire certaines formations peuvent paraître identiques à des distances très-grandes, parce qu'elles sont les effets de causes analogues, sans que pour cela il faille en conclure qu'elles sont de même époque: ainsi les dépôts qui se forment à l'embouchure de tous les grands fleuves du monde pourront se ressembler, ainsi que les déjections des volcans les plus éloignés les uns des autres, tandis que dans un petit espace, la mer, les eaux douces, les sources, etc., produiront dans le même temps des formations qui ne seront nullement comparables.

Toute division de la portion connue du globe ne peut donc être encore regardée que comme provisoire et comme applicable seulement aux pays qui ont été étudiés; c'est un terme de comparaison très-utile pour les recherches ultérieures, et il est de la plus grande importance de prévenir les observateurs contre la tendance trop générale qu'ils ont à vouloir retrouver partout ce qui a été précédemment observé et consigné dans les livres; avec cette disposition d'esprit, il est toujours possible de comparer et d'identifier les choses

[page] 158

les plus dissemblables, tout comme, il est facile à certains étymologistes en changeant, retranchant ou ajoutant des lettres à un mot, de le faire dériver d'un autre mot entièrement différent. Une autre difficulté tient à ce que nous ne connaissons pas bien les Terrains qui forment les limites extrêmes des formations que nous devons classer; les plus anciennes se confondent avec la masse planétaire qu'ils enveloppent; mille causes secondaires, et le temps peut-être, les ont dérangées, altérées, modifiées; elles ne sont plus telles qu'elles ont été formées; les circonstances auxquelles elles sont dues sont difficiles à demêler, il manque au contraire aux formations qui ont lieu maintenant l'effet de ces causes secondaires qui ont agi sur les dépôts qui constituent la plus grande partie de l'écorce terrestre. Ainsi les dépôts actuels, précipités par les eaux, nous sont cachés au sein de ces mêmes eaux, tandis que toutes les formations de sédimens des époques plus ou moins éloignées ont été mises à sec, desséchées, sillonnées et en partie décomposées par les influences atmosphériques.

Pour prendre un point de coraparaison, qui puisse lier les phénomènes des temps les plus éloignés à ceux de l'époque actuelle, il conviendrait de prendre dans la série des formations un terme moyen bien connu, bien étudié, qui servît d'horizon géologique, tout comme l'on fait avec avantage dans l'étude de l'histoire d'un peuple, en étudiant d'abord ses mœurs et ses institutions dans un siècle sur lequel les documeus certains abondent, pour remonter de cette époque certaine à celles qui se perdent dans la nuit des temps, et pour redescendre ensuite de cette même époque à celle contemporaine.

Or, en géologie, l'époque principale de la formation de la Houille peut servir à former un Terrain type. Les nombreuses exploitations qui ont traversé, dans tous les sens, le sol qui renferme ce combustible, ont fait connaître sa composition et ses rapports avec les Terrains qu'il recouvre et avec ceux par lesquels il est recouvert. Le dépôt houiller est aussi celui qui s'est présenté dans les contrées les plus distantes, avec les caractères minéralogiques et phytologiques le plus constans. Après l'avoir bien caractérisé, il est facile de le comparer, 1° en rétrogradant de proche en proche avec les plus anciennes formations; 2° en s'élevant graduellement avec les dépôts qui viennent sous nos yeux augmenter et modifier encore l'écorce du globe.

Le groupe des Terrains carbonifères pourrait donc, en suivant l'exemple des géologues anglais, former un ordre moyen, intermédiaire ou médian (médial order), au-dessous duquel on aurait les Terrains inférieurs et au-dessus les Terrains supérieurs. Cette classification, l'une des plus simples, nous semble mieux que toute autre répondre au but que l'on se propose d'atteindre. Cependant notre intention ici étant d'innover le moins possible et de concilier le langage généralement compris avec les besoins de la science, nous conservons aux principales divisions des Terrains les dénominations de primaires, secondaires et tertiaires.

Sol primitif.

Dans la supposition, fondée sur un assez grand nombre de faits et de considérations, que le globe terrestre a été originairement et est encore, pour la plus grande partie de sa masse, dans un état de fluidité ignée, nous appelons sol primitif la surface solide du premier encroûtement que le refroidissement et l'oxidation ont produit autour du noyau incandescent; nous ignorons, il est vrai, la nature réelle de cette première épiderme, et ce n'est que par hypothèse

Sue nous regardons une partie des Roches granitoïdes, et spécialement les Granits massifs, comme entrant essentiellement dans sa composition; cette hypothèse, qui s'appuie au reste sur l'observation que du Granit se

[page] 159

retrouve presque partout au-dessous de toutes les autres Roches, est sans inconvénient pour le but que nous nous proposons d'atteindre, qui est d'avoir un point de départ pour la série que nous voulons établir entre les produits formés depuis les temps les plus anciens jusqu'à ceux de l'époque présente. Il suffît de faire remarquer que dans l'état actuel de la science on ne peut affirmer que nous les substauces minérales que nous sommes porté à regarder comme les premières, c'est-à-dire comme les plus anciennes de l'epiderme terrestre, il n'en existe pas un grand nombre d'autres qui, si elles nous étaient conuues, ajouteraient beaucoup à l'idée que nous nous nous faisons de l'épaisseur que nous attribuons à celles-ci. Quoi qu'il en soit, les analogies nous permettent de raisonner comme si le Granit avait composé cette première pellicule, pour ainsi dire figée, qui a constitué le sol primitif; ce serait lui alors qui aurait formé les parois des premiers bassins dans lesquels se sont rassemblées les premières eaux condensées; ce seraient les parties de ce premier sol qui brisées, triturées, décomposées, dissoutes, seraient entrées daus la composition des premiers sédimeus neptuniens. Comparable jusqu'à un certain point aux amas de scories que l'on voit flotter sur un bain de matière fondue, cette première enveloppe solide de notre planète, mince et flexible, a du être d'autant plus facilement et plus fréquemment soulevée et fendillée que son épaisseur était moindre; on conçoit que les matières liquides, analogues par leur composition à celles précédemment durcies, se sont fait jour à travers de nombreuses fissures, d'abord presque continuellement en raison du peu de résistance qu'elles rencontraient, mais ensuite plus rarement et à des intervalles plus longs, lorsque venant de points plus éloignés de la première surface, le poids des masses qu'elles avaient à soulever devenait plus considérable; dans les premiers momens surtout, ces matières en sortant sous différens états de dessous le sol primitif, se sont associées aux sédimens qui se formaient par une autre voie: elles ont pénétré et modifié celles-ci, elles se sont épanchées au-dessus d'eiles pour être recouvertes et modifiées à leur tour par de nouveaux sédimens, etc.; de cette action simultanée et continuelle de phénomènes dus à des causes différentes, delà prédominance de l'action plutonienne dans les premiers âges, de la ressemblance des débris remaniés par les premières eaux avec les matériaux a origine ignée, ont dû résulter des produits mixtes dans lesquels les caractères propres à l'une ou à l'autre origine sont confondus: aussi devient-il réellement impossible de séparer nettement, dans les Terrains les plus anciens, les Roches neptutuniennes des Roches plutoniennes. Ces deux ordres de formations établissent deux embranchemens qui partent d'une tige commune, et qui sont d'autant plus distincts qu'ils s'éloignent de celle-ci. En effet, si l'on examine d'une part les Calcaires anciens qui renferment les Trilobites, les Productus, les Spirifères, etc., on ne peut douter de leur formation sédimenteuse; les Qùartzites et les Schistes argileux, qui alternent avec les vieux Calcaires et qui renferment les mémes fossiles, ont aussi évidemment été déposés dans le sein des eaux; entre les Schistes argileux et les Phyllades satinés, entre les Stéaschistes, les Micaschistes et enfin les variétés nombreuses qui conduisent aux véritables Gneiss, où peut-on placer une ligne tranchée de démarcation? D'un autre côté combien de nuances, combien de liaisons intimes entre cette dernière Roche et le Granit qui, par sa structure, sa composition et ses rapports de position, ne peut plus être séparé de tous les produits évidemment plutoniens. Ainsi toujours forcés d'avoir recours à des conventions, à des décisions plus ou moins arbitrai-

[page] 160

res lorsque nous voulons soumettre les œuvres de la nature à nos divisions méthodiques pour essayer de faire comprendre ce que sent si bien celui qui étudie et voit par lui-même, et ce qu'il est si difficile d'expliquer aux autres d'une manière claire sans s'écarter de la vérité; nous croyons que dans la classification philosophique des formations, le Gneiss peut être réellement regardé comme le lien commun aux deux ordres principaux, comme le point de réunion des deux embrancnemens des Roches plutoniennes et neptuniennes, soit que l'on regarde sa véritable origine comme impossible à déterminer, soit que plus hardi on veuille concevoir son existence comme le résultat du dépôt dans les eaux et par les eaux a élémens sortis épars du sein de la terre.

Ire Classe. — TERRAINS PRIMAIRES.

Syn. Terrains primordiaux, T. primitifs, T. de transition et T. intermédiaires.

Comprenant toutes les associations de Roches dont la formation paraît avoir précédé le principal dépôt arénacé qui renferme la Houille, leur limite supérieure est ainsi déterminée d'une manière arbitraire, mais fixe par la présence du Grès rouge ancien (Old red Sandatone) qui commence la série des Terrains secondaires. Les Terrains primaires réunissent les Terrains primitifs et les Terrains de transition des géologues de l'école Wernérienne, qu'il n'est réellement plus possible de distinguer; presque toutes les Roches de critallisation hétérogène entrent essentiellement dans leur composition. Celles-ci sont par leur structure et leur gisement tellement liées entre elles et même avec des Roches évidemment agrégées et formées par voie de sédiment, au sein d'un seul liquide aqueux, que la distinction des formations neptuniennes et plutoniennes est dans les Terrains anciens, ainsi que nous venons de le dire en parlant du sol primitif, un des problèmes les plus difficiles de la géologie; il est également presque impossible d'assigner dans les Terrains primaires un ordre de superposition constant, et par conséquent un âge relatif aux divers groupes de Roches qui s'associent le plus généralement entre elles, et que l'on peut regarder comme formations indépendantes, expression que indique que ces associations ont été retrouvées les mêmes dans des contrées éloignées les unes des autres; et que chacune a été vue superposée indiffîremment sur l'une de celles qui sont plus anciennes; cependant au milieu des incertitudes dont les nouvelles observations viennent chaque jour augmenter le nombre, on peut reconnaître dans les terrains primaires connus trois groupes assez distincts par la prédominance de certaines Roches et par quelques caractères généraux. Ainsi les Roches cristallisées granitoïdes, dans lesquelles le Mica est partie essentielle (le Granit, le Gneiss, le Micaschiste), prédominent dans le plus ancien. Dans l'étage moyen on voit en plus grande abondance les Roches talqueuses et stéaschisteuses, tandis que les Schistes argileux, les Quartzites, de véritables Grès et des Calcaires coquillers indiquent l'étage supérieur. Ce caractère de la prédominance indique que dans chacun de ces étages on peut retrouver en amas, ou comme bancs subordonnés, presque toutes les Roches qui appartiennent aux deux autres et que le passage du premier au dernier terme de la séné se fait par une suite d'oscillation dont l'observateur peut, jusqu'à un certain point, se rendre compte pour se diriger, mais qu'il ne peut décrire d'une manière exacte; aussi les géologues qui ont étudié la structure des Terrains primaires dans divers pays leur ont bien reconnu une physionomie particulière et un faciès commun, mais ils sont loin de s'accorder sur les détails et sur les divisions secondaires à établir; les uns regardent

[page] 161

comme des formations distinctes ce que les autres appellent dépôts subordonnés, etc.; quoi qu'il en soit, une vérité importante parait ressortir des contradictions apparentes que l'on remarque dans les ouvrages des auteurs qui ont vu par eux-mêmes, c'est que non-seulement des Roches entièrement semblables ont été formérs ou ont pris place dans l'écoice terrestre à des époques très-différentes, mais encore que plusieurs associations semblables ou formations indépendantes sont entrées dans la composition de cette écorce à plusieurs reprises, tandis que des groupes distincts ont été formés dans le même moment. C'est dans les fissures ou filons dont sont traversés les Terrains primaires et principalement leurs Roches de cristallisation, que se rencontrent le plus grand nombre d'espèces minérales isolées et la plupart des Minérais métalliques; les débris de Végétaux et d'Animaux qu'ils renferment se voient presque exclusivement dans les Roches d'agrégation et de sédiment, et parmi celles-ci dans celles que l'on peut, par leur position, regarder comme les plus nouvelles (Calcaires, Schistes argileux, Grès).

Les Terrains primaires se voyent à découvert et constituent le sol de pays immenses; les principales chaînes de montagnes au globe en sont formées; les Roches cristallisées hétérogènes et massives dont l'otigine plutonienne est le moins équivoque, occupent ordinairement l'axe central de celles-ci, tandis que les flancs sont recouverts par les Strates redressés des dépôts plus ou moins sédimenteux, regardés par cette raison comme successivement plus récens; bien qu'ici une question très-importantese présente, soit que l'on considère dans le fait du soulèvement récent des montagnes, leur axe comme un sol profond mis en évidence par des matières restées cachées, ou que l'on regarde cet axe comme actuellement formé par les matières qui ont soulevé celles alots plus anciennes qui les recouvraient. Les corps organisés des Terrains primaires appartiennent à des êtres dont la plupart n'ont plus d'analogues existans. Les plus remarquables par leur organisation très-compliquée qui les rapproche des Crustacés sont les nombreuses espèces de Trilobites qui composeut une famille de plusieurs genres dont ou ne retrouve plus de traces dans les Terrains secondairea. Avec plusieurs espèces d'Orthocératites, de Spirifères, de Productus de Térébratules et un nombre immense de Polypiers pierreux, toutes dépouilles des habitans de la mer, on trouve des Végétaux terrestres appartenant aux mêmes genres que ceux beaucoup plus abondans dans les plus anciens Terraius secondaires. Celles des Roches des Terrains primaires qui ont été évidemment formées de parties piéexistantes tenues en suspension ou en dissolution dans un liquide aqueux qui les a laissé se déposer, et les fossiles marins qu'elles présentent associés avec des Végétaux terrestres, fournissent la preuve qu à l'époque reculée de leur formation, toute la surface de la terre était déjà sous l'influence de circonstances au moins analogues, sous beaucoup de rapports, à celles qui existent maintenant; c'est-à-dire par exemple qu'elle était entourée d'une atmosphère propre à la végétation de plantes dont nous retrouvons l'organisation dans des végétaux actuellement existans, qu'un sol d'une nature quelconque, et plus ou moins étendu, était à sec et fournissait la nourriture à ces végétaux; que la plus grande partie était recouverte par de vastes mers dont les eaux n'avaient sans doute point de propriétés contraires à la vie d'animaux organisés comme ceux qui peuplent nos mers.

Après avoir comparé les Terrains primaires des deux continens. Humboldt décrit comme formations indépendantes (Essai géognostique sur le gisement des Roches dans les deux hémisphères), les associations de

TOME XVI. 11

[page] 162

Roches que nous nous bornerons à indiquer ici, dans l'ordre d'ancienneté ou de contemporanéité que cet illustre géologue croit avoir reconnu; nous présentons ce tableau comme le résultat de l'observation faite sur la plus grande échelle, établie à l'aide des connaissances les plus étendues, renvoyant le lecteur à l'ouvrage fondamental qui en est le développement.

† TERRAINS PRIMITIFS.

I. Granit primitif.

Granité et Gneiss; Granit Stannifère; Weisstein (Eurite) avec Serpentine.

II. Gneiss primitif.

Formations parallèles.

Gneiss el Micaschiste; Granit postérieur au Gneiss et antérieur au Micaschiste; Syénite primitive? Serpentine primitive? Calcaire grenu.

III. Micaschiste primitif.

Granit postérieur au Micaschiste et antérieur au Thonschiefer (Schiste arqileux); Gneiss postérieur au Micaschiste; Grunstein-Schiefer (Diabase schisloïde?).

IV. Thonschiefer primitif (Schiste primitif.)

Formations parallèles.

Roche de Quartz; Granit-Gneiss postérieur au Thonschiefer; Porphyre primitif? Eupholide primitive.

†† Terrains de transition.

V. Calcaire grenu stéaliteux, Micaschiste de transition et Grauwake avec Anthracite.

VI. Porphyres et Syénites de transition recouvrant immédiatement les Roches primitives, Calcaire noir et Gruasiein.

VII. Thonschiefer de transition renfermant des Grauwackes, des Grunstein, des Calcaires noirs, des Syéniles et des Porphyres.

VIII. Porphyres, Syénites et Grunstein postérieurs au Thonschiefer de transition, quelquefois même au Calcaire à Orthocéralites.

IX. Euphotide de transition.

La Norvège, le Caucase, les fles Britanniques, la presqu'île du Cotentin, la Bretagne, la Saxe, le Hartz, la Tarentaise, la Suisse, la Hongrie, le Mexique et le Pérou, sont les points étudiés qui ont fourni des exemples pour l'établissement de cette dernière partie de la série.

IIe Classe.—TERRAINS SECONDAIRES.

Le Grès rouge ancien (Old red Sand stone) commence cette série qui s'étend jusqu'à la Craie inclusivement; entre les deux limites viennent se placer un assez grand nombre de groupes ou Terrains indépendans qui ont été observés et décrits isolément en Allemagne, en Angleterre et en France, et dont les rapports réciproques sont assez difficiles a saisir et à énoncer, parce que ces groupes qui ne se voient presque jamais ensemble dans une même contrée, semblent comme s'etclure les uns les autres, et s'être plutôt remplacés que suivis; il en résulte que la physionomie générale des Terrains secondaires varie beaucoup plus d'un pays à un autre que celle des Terrains de la classe précédente, et que la synonymie des noms qui ont été donnés à chacune de leurs divisions, dans lès diverses langues, est très-incertaine.

Les Terrains secondaires sont essentiellement composés de formations marines et de Roches de sédimens ou d'agrégation; ils sont trèsdistinctement stratifiés; leurs assises sont nombreuses, peu épaisses, alternantes, parallèles et horizontales ou à peu près dans le sol des plaines basses et des plateaux peu élevés; elles sont contournées, plissées et plus ou moins inclinées à l'approche des chaînes de montagnes, sur les flancs desquelles elles s'élèvent et qu'elles constituent même en partie jusqu'à une grande élévation, mais toujours alors dans un état de dislocation et de déplacement. Ces Terrains renferment un très-grand nombre de fossiles marins et terrestres et

[page] 163

quelques-uns qui ont vécu probablement dans des eaux douces; presque tous appartenant à des espèces ou même à des genres actuellement inconnus. Les Trilobites des dernières assises des Terrains primaires ne s'y montrent plus que très-rarement; les Ammonites, les Bélemnites et les ossemens d'Icthyosaures et de Plésiosaures s'y rencontrent exclusivement, au moins jusqu'à présent. Ces divers débris de corps organises ne sont pas indistinctement et également répartis dans les assises de différente nature minéralogique; les végétaux terrestres, lorsqu'à eux seuls ils ne forment pas des bancs, sont ainsi que les coquilles d'eau douce, enveloppas dans les Argiles feuilletées et quelquefois dans les Roches arénacées; celles-ci plus fréquemment ne contiennent rieu; les fossiles marins occupent les sédimens calcaires et les bancs marneux; mais dans les premiers ils sont généralement brisés et réunis pêle-mêle et sans ordre; dans les seconds ils sont entiers, groupés par familles et associés à quelques parties de végétaux terrestres. Les Minerais exploités dans les Terrains secondaires sont en petit nombre; ils sont généralement disséminés dans les Roches en tables, nodules, taches ou druses, mais non en filons.

A. TÉRRAIN CARBON ITÈRE.

On doit considérer d'une manière générale le gite principal de la Houille comme un seul et même grand système de couches arénacées, interrompu d'une manière irrégulière par des lits ou amas plus ou moins nombreux et épais de Charbon de terre el par des sédimens calcaires non continus, qui n'ont été déposés que localement et à des époques différentes et qui peuvent manquer par conséquent. Cependant d'après des observations de détail, faites particulièrement en Angleterre et dont on voit la confirmation sur quelques points du continent, l'on peut diviser ce grand système en trois sous groupes dans les quels le Grès rouge, le Calcaire bitumineux et la Houille prédominent, et qui se succèdent dans l'ordre que nous venons d'iudiquer.

* Grès rouge ancien.

Synonymie. Old Red Sand stone, A.; Jungère, Grauwake, G.

Formation. Alluviale, de transport sous des eaux courantes; bancs de sable ou plage.

Roches. Grès à grains quartzeux, plus ou moins fins, souvent micacé, en bancs parallèles, solides; Argile schisteuse en lits micacés; Conglomérat grossier; fragmens de Quartz, de Schiste, noyaux argileux; couleur générale, rouge de brique, quelquefois verdâtre, blanche ou rosée; taches de ces diverses couleurs.

Fossiles. Rares; Plantes terrestres. On cite en outre des Encrines et des Térébratules?

Nota. Le Grès de Mey près Caen dans lequel on a récemment trouvé des Trilobites, des Productus, des Modioles, etc., et que l'on a donné comme un exemple de l'Old Red Sand stone, appartient au Terrain primaire trilobitien.

Localités. Le sud du pays de Galles; Hereford; environs de Bristol, et sur le continent, Huy près Namur.

** Calcaire carbonifère.

Synonymie. Moutain et carboniferous Limestone, A; Calcaire anthracifère (Om. d'Halloy.)

Formation. Marine, pelagienne, de sédiment, fond vaseux.

Roches. Calcaire fin, sublamellaire, gris bleu ou noir, coloré par du Charbon et traversé par des veines blanches de Chaux; Calcaire spathique; bancs parallèles distincts; Schistes argileux; Grès micacé, Poudingue; Ampelite alumineux en lits subordonnés.

Fossiles, Nombreux, marins, plusieurs Productus, Spirifères, Evovriphales, Caryophillies, Encrines eu si grand nombre que le Calcaire a été appelé Calcaire àEulrpquçs, à Encrines.

11*

[page] 164

Exemple. Marbre de Namur (petit Granit), Clifton près de Bristol.

*** Terrain houiller.

Synonymie. Coal Measures, A.; Stein kohlengebirge, G.

Formation. Fluvio-marine, alternance répétée un grand nombre de fois de dépôts de vase, de sable et de matières végétales, charriés dans la mer ou dans de grands lacs par des courans constans, continus ou périodiques, effets de causes qui ont agi long-temps et d'une manière intermittente dans le même lien.

Roches. Grès micacé, souvent argileux et gris; Grès blanc: Poudingue; Schiste micacé; Argile schisteuse; Houille, alternant un grand nombre de fois dans le même ordre. Fer carbonaté en lits subordonnés; amas et petites veines de Blende et de Galène.

Fossiles. Essentiellement des Végétaux terrestres monocotylédons des familles des Prêles, des Fougères et des Lycopodiacées; quelques coquilles marines; et plus fréquemment des coquilles analogues aux Unio et autres bivalves des eaux douces.

Observations. Le Terrain qui renferme de la Houille est peut-être celui qui est le mieux connu, parce que les nombreuses exploitations, auxquelles ce combustible a donné lieu, ont permis de le traverser dans toutes les directions. Il couvre rarement des espaces d'une grande étendue; mais il occupe des bassins circonscrits qui souvent sont en série au pied des Terrains plus anciens et plus élevés. On connaît cependant des Terrains houillers à une grande élévation; mais leur position actuelle peut être considérée comme le résultat d'un dérangement de sol. Les couches de ces Terrains sont presque toujours contournées, brisées ou fléchies sur elles-mêmes, de sorte que la direction ries lits du charbon est assez difficile à déterminer sans des observations directes. Les diverses Roches de sédiment qui composent le Terrain houiller sont quelquefois traversées par des Roches d'une autre origine, telles que des Porphyres, des Basaltes, des Trapps, qui ont localement altéré la Houille et déplacé les couches; aussi les solutions de continuité, que les ouvriers nomment failles, sont-elles très-fréquentes dans ces sortes d'exploitations. Les diverses Roches plutoniennes que nous venons d'indiquer et qui paraissent s'être introduites de bas en haut au milieu des sédimens neptuniens, y forment ce que les Anglais appellent des dikes.

L'origine végétale de la Houille paraît admise actuellement par presque tous les géologues; mais cem-ci diffêrent d'opinion surles circonstances d'enfouissement des corps organisés dont le charbon provient; les uns regardent les Terrains houillers comme des espèces de Tourbières formées de Plantes qui auraient vécu dans le lieu même ou 011 reucontre leurs débris: tandis que les autres pensentque les Végétaux, enlevés aux Terres sur lesquelles ils vivaient, ont été portés par des eaux fluviatiles dans de profonds bassins marins ou lacustres. Les premiers fondent leur manière de voir sur la parfaite conservation des feuilles de Fougères que l'on voit en si grande abondance daos les Schistes qui accompagnent la Houille (car on en reconnaît fres-rarement dans la Houille elle-même dont la texture est plutôt celle d un Minéral et aussi sur Pesistence de quelques tiges qui ont été observées dans une position verticale. Les seconds en faisant remarquer que cette dernière circonstance, tout-à-fait exceptionnelle, n'est nulle part propre à démontrer en même temps I'insertion de ces mêmes tiges verticales dans un sol qui les aurait nourris, se servent, pour expliquer la formation des Charbons de terre, de l'exemple que fournissent tous les grands fleuves et notamment ceux de l'Amanque méridionale qui, comme l'on sait, charrient continuellement â la mer une immense quantité de bois

[page] 165

dont les courans marins s'emparent pour les distribuer jusque sur les côtes de l'Islande et du Spitzberg; ils s'appuient encore 1° sur la minceur extrême de certains lits de Houille qui n'ont que quelques lignes d'épaisseur; 2° sur ce que de la Houille de même sorte remplit des fissures qui se croisent dans divers sens, et 3° eu fin sur la puissance de quelques Terrains houillers qui ont plusieurs centaines de pieds sans que l'on remarque de différence, entre les premiers et les derniers dépôts; ce qui est difficile à expliquer dans la supposition que les Végétaux des lits inférieurs auraient, comme ceux des lits supérieurs, vécu en place sur un sol terrestre, taudis que les nombreuses couches de Schiste et de Grès qui les séparent, auraient été déposées sous des eaux profondes, comme on ne peut en douter d'après leur nature et leur structure. Le Terrain houiller est connu dans un trop grand nombre de localités pour qu'il soit possible de les citer toutes; 1 Angleterre, les Pays-Bas et la France possèdent beaucoup de mines de Houille; mais dans ce dernier pays toutes celles exploitées sous ce nom, principalement dans le midi, n'appartiennent pas au Terrain houiller proprement dit. Les Mines de Vulenciennes, de Mons, celle de Litry près Bayeux, de Saint Etienne près Lyon, sont des exemples du véritable Terrain houiller; dans l'Amérique septentrionale, la Nouvelle-Hollande, la Chine, il existe des miues de Charbon qui ont présenté aux observateurs des caractères généraux analogues à ceux des exploitations que nous venons de citer en Europe.

B. TERRAINS MURIATIFÉRES.

On peut désigner sous ce nom le groupe de Terrains placé entre celui qui renferme le principal gisement du Charbon de terre et les Terrains oolithiques proprement dits dont la série commence par le Lias.

Les Terrains muriatifères composés de Roches arénacées et de grands dépôts marneux, au milieu desquels paraissent de puissantes assises calcaires, ont offert les premiers exemples du gisement du Sel gemme en roche, et long-temps on a cru que cette substance ne se rencontrait que dans les Terrains de cet âge; mais les nouvelles observations ont appris qu'il en était du Sel comme de la Houille, et on a constaté sa présence non-seulement dans les argiles du Lias et de 1? Craie, mais dans celle des Terrains tertiaires.

On peut reconnaître, dans ce groupe et dans l'ordre de leur ancienneté relative, les Terrains suivans qui ont été fréquemment vus, placés en superposition contrastante sur le Terrain houiller.

*Grès rouge.

Synonymie. Grès vosgien; Psé-phite lougeâtre; partie du Lûwer Sand stoue, A.; Rothe Todtliegende, G.

Formation. Les Roches arénacées qui composent ce Terrain sont généralement des Grès blancs ou plus souvent colorés en rouge, très-analogues à ceux que Ton voit dans les groupes inférieurs au Terrain houiller avec lesquels il est presque impossible de ne pas les confondre lorsque celui-ci n existe pas; ces Grès qui sont très-fréquemment feldspa-tniques (arkoses) passent à des Poud-dings à cailloux quartzeux et à des conglomérats à fragmens anguleux. Quoique formés par voie de sédiment, ces dépôts se lient avec les Roches porphyritiques et trappéennes que l'on rencontre fréquemment dans leur voisinage et qui paraissent être du même âge; on pourrait par ces motifs croiie qu'uuc partie des Roches d'agrégation du Grès rouge sout composées de matériaux plutoniens, c'est-à-dire sortis du sein de la terre avec les Porphyres et qui auraient été immédiatement remaniés et disposés en strates par les eaux.

Tossiles. Ou n'a pas jusqu'il présent rencontré de fossiles dans ce

[page] 166

Terrain. Les Vosges, Cartigny dans le Calvados, les environs d'Ëxeter en Angleterre présentent des exemples bien caractérisés de ce Terrain.

Minératogie. Chrôme oxidé, Manganèse; Fer oligiste, Galène, Blende, Malachite, Calamine.

**Calcaire alpin.

Synonymie. Terrain Peneen, Magnesian Limestone, A.; Alpen Kalkstein, Zechstein, G.

Formation. Marine, de sédiment, grand dépôt calcaire placé entre le Grès rouge précédent et le Grès bigarré.

Roches. Calcaire compacte, de couleur grise ou rougeâtre, stratifié; Dolomie ou Calcaire magnésien en bancs subordonnés dans le premier, ou le remplaçant entièrement; Schistes bitumineux avec Cuivre pyriteux et des empreintes de Poissons.

Fossiles. Assez rares, Encrines, Madrépores, Térébratules, Ammonites; le Productus aculeatus.

Poissons des genres perdus Palæothrisaum et Palænoniscum; un Reptile du genre Monitor; des Végétaux marins (Fucoïdes, Zostérites), dans les Schistes bitumineux.

Les Schistes bitumineux et cuivreux du pays de Mansfeld, célèbres depuis long-temps par les exploitations auxquelles ils donnent lieu, forment les assises inférieures du système calcaire du Zechstein, nom d'abord donné par les mineurs aile-mandsau seul Calcaire compacte qu'ils devaient traverser avant que d'arriver aux Schistes exploitables, mais que les géologues ont appliqué à tout un Terrain qui renferme un grand nombre de Roches particulières connues en Allemagne sous les dénominations de Stinkslein, Slinkkalk, Hohlenkalh, Asche, Bitterkalk. Des Schistes marneux et bitumineux trèsanalogues par leur position au-dessus du Grès rouge et par les Poissons fossiles qu'ils renferment ayant été trouvés en France (Autun), en Angleterre (Durham), en Amérique (Connecticat), ces Schistes forment une sorte d'horizon géologique trè-remarquable, et leurs liaisons et leurs alternatives avec les dernières assises du Calcaire alpin, ou Zecftstein en Allemagne, et avec celles du Calcaire magnésien en Angleterre, établissent jusqu'à un eerlaiu point le parallélisme de ces deux dernières Roches calcaires qui ne se voient pas ensemble.

Le nom de Calcaire alpin pourrait induire en erreur, si l'on en iuferait que les Calcaires des Alpes appartiennent à ce Terrain; celle opinion qui a existé, cède chaque jour à l'évidence des observations qui prouvent que les Roches des Alpes assimilées à tort aux Calcaires de la Thuringe sont en général beaucoup plus nouvelles (Lias, Craie). Ce Terrain renferme comme Roches subordonnées des Gypses fibreux, des Argiles et du Sel gemme, et comme Minerais exploitables, du Fer hydroxidé, du Manganèse, de la Galène, de la Calamine, du Cuivre bitumineux, etc., du Mercure.

***Grès bigarré.

Synonymie. T. Pœcilien (Brone.); Bunler-Sandstein, G.; New, Red Sand stone, A.

Formation. Marine ou fluvio-marine, puisqu'elle contient des Fossiles terrestres avec des débris d'Animaux marins et qu'elle est essentiellement composée de dépôts de Grès et d'Argile qui alternent entre eux. Le nom donné à ce Terrain vieut de ce que souvent le Grès est coloré par bandes ou par taches rouges, blanches et verdâtres; les Marnes présentent le même accident.

Roches. Grès micacé, quelquefois oolithique (Rogenstein); Marnes, Gypse fibreux et Sel gemme.

Fossiles. Assez rares, Coquilles marines, Térêbratules, Plagiostomes, Trigonellies, Pecten, etc.; des Végétaux terrestres assez nombreux, des Equisétacées, des Fougères qui paraissent différer de celles des Terrains houillers; des Conifères; des

[page] 167

Liliacées. Dans un grand nombre de localités, les Marnes supérieures du Grès bigarré alternent et se confondent avec le système des Marnes irisées qui elles mêmes se lient avec les assises inférieures du Lias; mais, l'interposition d'assises puissantes d'un Calcaire très-distinct en Allemagne aux environs de Gœttingue, sert i isoler les uns des autres ces dépôts marneux gypso-muriatifères.

****Le Calcaire conchylien.

Synonymie. Muschelkalk. Ce Calcaire qui n'a pas été reconnu en Angleterre et dont quelques lambeaux sont indiqués dans le nord-est delà France (près Lunéville) et dans le midi (Toulon), est très-puissant dans le nord de l'Allemagne, dans la Tburinge, le Wurtemberg.

Formation. Marine, sédiment déposé dans une mer profonde, dépôt de Calcaire compacte renfermant comme Roches subordonnées du Calcaire marneux, du Gypse strié, et du Sel gemme.

Fossiles. Très-nombreux; les plus caractéristiques parmi les Mollus-ques sont Encrinites liliformis, Terebraiula vulgaris, Ammonites nodosus. Les Plésiosaures et Ichtyosaures, ainsi qu'un grand Sauricn, commencent à paraître dans ce Calcaire. Les Végétaux observés sont peu nombreux; ils indiquent des Plantes ters restres apportées dans la nier par les cours d'eau douce, à l'embouchure ou sur le trajet desquels vivaient sans doute les Reptiles qui viennent d'être indiqués.

***** Marnes irisées.

Synonymie. Kenper, G.; Variegated or Red Mari., A.

Formation. Fluvio-marine, attérissement.

Roches. Arénacées; sédimens vaseux; Marne bigarrée de rouge, de violet, de gris, de bleu et de verdâtre, en feuillets souvent très-minces', prenant la disposition schisteuse; Grès, Houille, Calcaire, Gypse et Sel marin en bancs ou amas suboi-donnés.

Fossiles. Plantes terrestres assez abondantes; Coquilles marines rares. Les environs de Lons-le-Saulnier, Vie, fournissent un exemple de ce Terrain qui se lie, comme il a été dit précédemment, avec les assises inférieures du Lias, d'une manière tellement intime que plusieurs géologues rattachent ce dernier Terrain au groupe muriatifère et le séparent du système jurassique ou oolithique, tandis que d'autres observateurs re^ gardent le Lias comme le dernier membre de la série oolithique.

Gisement du Sel gemme. On a remarqué que presque toutes les assises argileuses qui viennent d'étre indiquées depuis le Terrain houiller, renferment du Sel gemme; celte substance y est presque toujours accompagnée de Gypse fibreux, et bien qu'elle se présenle en baucs puissans que l'on a reconnus dans un espace de plusieurs lieues sans interruption, elle semble constituer plutôt de grands amas enveloppés, que des dépôts continus f souvent aussi les Argiles sont seulement imprégnées de Sel que l'on obtient pur après a voir lavé celles-ci et fait évaporer le liquide. Les Fossiles marins qui sont si abondansdans les dépôts calcaires sont rares au contraire dans les Argiles muriatiféres, et le Sel lui-même, ainsi que le Gypse, ont plus fréquemment conservé les vestiges de corps organisés continentaux. Quelques géologues pensent que la foi malion du Sel gemme et du Sulfate de Chaux qui accompagne constamment, pourrait être due en partie à quelque influence plutouienne du genre de celle qui aurait contribué à la transformation de certaines Chaux carbonatées en Dolomie.

C. TERRAINS OOLTHIQUES OU JURASSIQUES.

Ce groupe commence par le Lias et se termine aux couches arénacées du système crétacé. Comparés d'une manière générale aux Terrains muriatifère,

[page] 168

les Terrains jurassiques eu diffèrent par la prédominent des assises calcaires entre lesquelles des Argiles viennent s'iuteicalier d'une manière assez peu constante et comme secondaire. Les Calcaires sont généralement compactes ou oolithiques et d'une teinje jaunâtre, au lieu que ceux du groupe précédent sont plus fréquemment gris et verdâtres; les Argiles sont presque toujours grises ou bleuâtres, taudis que la couleur dominante des précédentes est le rouge, le violâtre; les Ammonites, dont plusieurs espèces caractérisent déjà les Calcaires plus anciens, abondent dans toutes les parties du système oolithique, ainsi que les Bélemnites, les Trigonies, les Ostrées, les Térébratules, etc.; c'est là aussi le gisement principal des Ichtyosaures, des Plésiosaures et de grands Reptiles Sauriens (Geosaurus, Mégalosaurus) dont les espèces paraissent perdues.

Les Terrains oolithiques ayant été étudiés avec beaucoup de soin en Angleterre, les géologues de ce pays ont été conduits, par leurs recherches spéciales, à y reconnaître un assez graud nombre d'associations constates de Roches et de Fossiles auxquelles ils ont donné des noms particuliers aujourd'hui assez généralement adoptés; car en étudiant les mêmes Terrains en France sur les côtes qui bordent le canal de la Manche et au pourtour du bassin au centre duquel est placé Paris, les mêmes subdivisions ont pu être établies; cette identité résulte sans doufe de ce que les Terrains anglais ci ceux de la France septentrionale fout réellement partie d'une même enceinte géologique, et il ne faut pas plus s'en étonner que de la difficulté que l'on éprouve à subdiviser de la même manière le même grand système lorsqu'on le rencontre hors de ces limites; il faut même se garder de ressemblances que l'on croit pouvoir trouver entre de miuces dépôts formés dans des contrées éloignées; car rien u'est si facile que de faire que deux formations de Terrains finissent par se ressembler au moyen de retranchemens, d'interprétations, etc.

Le Terrain oolithique est nettement stratifié; les Calcaires souvent compactes et évidemment formés par voie de sédiment sont rarement employés comme Marbre; les oolithes sont de petites particules plus ou moins régulièrement arrondies que l'on a comparées à des œufs de Poissons et dont certains grands dépôts de ce système sont entièrement composes; quelquefois les grains oolithiques sont de grosseur inégale et de forme irrégulière. Ils paraissent être dus à un mode particulier de dépôt de la Roche; on trouve souvent à leur centre un petit fragment de Coquille ou de tout autre corps qui semble avoir été encroûté de Carbonate calcaire; non-seulement tous les bancs du système oolithique ne renferment pas d'oolithès, mais ce caractère appartient à des Calcaires plus anciens et au Grès bigarré. Les Fossiles marins très-nombreux en espèces et individus sont accumulés et souvent brisés dans les bancs calcaires, tandis que dans les Argiles ils sont plus entiers et aussi plus fréquemment associés a des débris de corps organisés fluviatiles et ter resires.

*Lias.

Synonymie. Calcaire à Grypliées arquées; Mergelknlk, Gryphiteu Kalksteim, G. La dénomination anglaise de l'ias est. celle généralement adoptée.

Formation. Essentiellement fluviomarine, dans laquelle sont associés les débris généralement entiers d'Animaux marins et d'Animaux fluviatiles, ainsi que de Plantes terrestres. Dépôts faits probablement dans une mer très-profonde sous le trajet d'un courant venant des conlinens.

Roches. Arénacées . mais plus souvent marneuses et calcaires; le Calcaire rarement pur et cristallin, mais à grains lins et argileux; couches peu épaisses, nombreuses, présentant de fréquentes alternances. Lignite,

[page] 169

Houille, Anthracite, Gypse et Sel gemme en baucs ou amas subordonués.

Fossiles. Très-nombreux, marins, fluviatilcset terrestres, parmi lesquels plusieurs espèces d'ichtyosaures et de Plésiosauies. Plus de vingt Ammonites dont quelques-unes ne se trouvent pas dans les couches supérieures; des Bélemnites, Tiorhus, Mêlâmes, Patelles, Pernes, Modiules, des Cêrites, des Peutacrinites, etc., etc.

La Gryphée arquée, Gr. areuata on incurva; l'Ammonites Bucklandi, le Piagiostoma gigantea, sont les Coquilles données comme caractéristiques. Les Chai bons de terre du Lias qui paraissent provenir de Végétaux très-analogues à ceux des véritables Houilles sont en général de qualité inférieure, et ils ne constituent pas Jes dépôts éleudus.

Grès du Lias.—Les Roches arénacées de ce Terrain prennent localement un assez grana développement; elles renferment des empreintes de Végétaux et des lits subordonnés d'Argile; confondues avec le Grès de la Craie inférieure et même avec des Grès tertiaires, sous le nom de Quader Sandstein, elles sont en général placées immédiatement sur les Marnes irisées et sous le Lias argileux, de manière que les divers géologues peuvent par des motifs aussi valables les rapporter les uns aux Marnes irisées, les autres au Lias.

Les falaises de Lime-Regis en Dorset Shire, le Sol de la Bourgogne, les environs de Bayeux près Caen, présentent des exemples du Lias que l'on rencontre dans un grand nombre d'autres localités autour du bassin central de l'Europe.

**Oolithe inférieure.

Synonymie. Inferior Oolithe, A.; Riseuscliüssige Oolithe, G. C'est à celle subdivision qu'appartient l'Oolithe ferrugineuse des environs de Bayeux; la liste des Fossiles que cette Roche renferme, comparée à celle des Fossiles du Lias, concourt avec quelques superpositions non contrastantes que l'on a observées, à établir qu'il s'est écoulé un assez long temps avant que les Argiles du Lias aient été recouvertes par les premiers Calcaires oolithiques. La Gryphœa arcuata si commune dans le Lias est ici remplacée par la Gr. Cimbium.

L Oolithe inférieure renferme de la Houille exploitable (Whitby) avec des empreintes de Fougères, d'Equisetum et de Cycadées; des Sables argileux, micacés, jaunâtres, commencent assez généralement cet étage oolithique qui est séparé du second ou moyen par des bancs argileux.

***Calcaire marneux.

Synonymie. Fullers' Earth.

Les environs de Bath en Angleterre et les falaises d'Arromanches à Porten-Bessin (Normandie) fournissent des exemples d'un dépôt marno-calcaire, qui dans celte dernière localité surtout a pris un grand développement; sa couleur dominante est le gris jaunâtre; il se compose de couches nombreuses d'Argile et de Calcaire argileux qui alternent entre elles et qui renferment les Fossiles marins moins nombreux et mieux conservés qua dans l'Oolithe ferrugineuse.

**** Oolithe moyenne.

La pierre à bâtir de Caen, celle des environs de Bath, désignées par les géologues anglais par l'expression de Great Oolithe, appartiennent aux assises inférieures; c'est une Roche à grains oolithiques très-fins, très-égnux, donnant des pierres de grandes dimensions et faciles à tailler, d'une couleur blanche ou d'un jaune clair, et renfermant quelques Fossiles marins entiers au milieu de débris très-finement triturés; des Poissons, des Crocodiles et plusieurs espèces de Plésiosaures et Ichtyosaures sont les animaux vertébrés qui y ont été observés Au-dessus de celte Roche dont les exploitations importantes ressemblent beaucoupàcelles du Calcaire grossier des environs de Paris, les géologues anglais ont établi plusieurs groupes qui n'appartiennent

[page] 170

qu'à quelques localités; tels sont 1° le Fàrest-marble dont feraient partie les Roches de Calcaire fissile exploitées à Stonesfield près Oxford (Stonesfield Slate), au milieu desquelles on a trouvé avec des Coquilles marines (Trigonies, Ammonites, Nautiles, Bêleramnites), avec des Végétaux terrestres (Fougères, Cycaées et Conifères), des débris d'Insectes et jusqu'à des ossemens d'un petit Mammifère insectivore de la famille des Didelphes; ce fait unique jusqu'à présent et qui annoncerait l'existence ou du moins la présence des Mammifères sur les terres dont sont venus les Végétaux trouvés dans les mêmes couches, a besoin, pour être admis dans la science d'une manière définitive, qu'il ne reste aucun doute sur le gisement des Calcaires fissiles de Stonesfield qui n'ont point été retrouvés même à quelques lieues de la petite vallée dans laquelle on les exploite par des puits, tandis que les dépôts que Ton regarde comme leur étant inférieurs et supérieurs se voient en contact immédiat et se présentent avec des caractères constans à de grandes distances; d'une autre part les grains oolithiques que renferment les Schistes calcaires de Stonesfield et les Roches arénacées qui les accompagnent sont comme disséminés dans une pâte étrangère dans laquelle on trouve des frag mens et des galets roulés de véritable Calcaire oolithique; enfin tout en regardant théoriquement comme probable l'existence des Mammifères a cette époque reculée, on peut jusqu'à démonstration du contraire supposer que les matériaux remaniés d'un Terrain oolithique auraient pu être postérieurement entraînés avec des Fossiles de ee même Terrain dans des cavités préexistantes, de la même manière que les cavernes à ossemens ont été remplies.

Le véritable intérêt de la science veut qu'on laisse subsister les doutes tant que l'on n a pas réellement les moyens de les Lever, quelles que soient les théories que les laits douteux appuient ou contrarient. C'est au Forest-marble des Anglais que sur le continent on rapporte le Calcaire à Polypiers de Caen, les Schistes calcaires de Solenhofen (Pierre lithogra-phique) etd'Eichstœdt, célébrés par les nombreux Fossiles qu'ils renferment, parmi lesquels on cite aussi des Insectes et les ossemens de deux espèces perdues de Reptiles volais (Ptérodactyles) dont les Schistes de Stonesfield renfermeraient également des débris, si, comme le pense le célèbre fiuckland, les ossemens regardés jusqu'à présent comme desos d'Oiseaux evaient être plutôt rapportés à ces Reptiles singuliers. Le Cornbrash, l'Oolithe filicifère de Mamers (J. Desnoyers) appartiennent à l'étage supérieur de I Oolithe moyenne'.

***** Argile de Dives.

Synonymie. Oxford Cia y, A.; Marne oxfbrdienne.

Formation. Très-analogue à celle du Lias et par conséquent fluviomarine, composée de bancs épais d'une Argile bleue violâtre avec des lits minces ou des nodules de Calcaire marneux à grains fins. Les Fossiles entiers sont très-nombreux; des débris d'Animaux fluviatiles (Crocodiles, Ichtyosaures) et de Végétaux terrestres, sont mêlés aux Coquilles marines parmi lesquelles des Ammonites, des Trigonies, des Pernes, des Térdbratules, etc., et le Gryphœa dilataia, dominent. Les environs d'Oxford et les côtes du Calvados, de Villers-sur-Mer, Dives (Vaches-Noires), Mamers, Boulonais, etc. Le Gypse que l'on rencontre dans les Argiles de Dives et d'Oxford ne peut pas être considéré comme de formation contemporaine; ce sont des Cristaux disséminés produits après coup par le jeu des affinités à la suite de la décomposition des Pyrites que ces Marnes renferment abondamment.

****** Oolithe supérieure.

La grande quantité de Polypiers qui caractérisent les principaux bancs

[page] 171

de cette série supérieure à l'Argile de Dives et d'Oxford les a fait désir nier par les géologues anglais sous le nom de Coral-Rag, qu'il ne faut nés confondre avec le Calcaire à Polypiers de Caen qui est plutôt le Forest-marble. Le CalcaireàDicérates (Mortagne, Boutonais), celui de Villers à Trou vil le (Calvados), d'Heddington près Oxford, etc., sont des exemples de ce Terrain dont quel-ques assises supérieures semblent presque uni queroen t com posées d'u ne petite Gryphée, Gr. Virgula (Luma-chelle du Havre, du Boulonais, des environs de Beauvais, de la Rochelle, etc.)

******* Argijg d'Honfleur.

Synonymie. Kimmeridge-Clay, Marne argileuse havrienne.

Formation. Très-analogue à celles des Argiles de Dives et du Lias; fluvio-marine, Argile bleue, lits fissiles, Fossiles marins nombreux (Osfrea deltoidea, caractéristique), Bois, Crocodiles, Ichtyosaures, etc.; cap la Hève, Villers-Ville, Oxford, Kimmeridge, Boulonais, etc.

********Oolithe de Portland.

Synonymie. Portland Stone.

Formation. Marine, Calcaire oolithique à grains fins, fournissant de très-belles pierres à bâtir: Silex cornés en lits interrompus. Le Pecten lamettosus on l'Ammonites triplicatus sont donnés comme Fossiles caractéristiques de ce dépôt oolithique supérieur à l'Argile d'Honfleur. L'île de Portland est le type de ce Terrain dont on ne peut citer des exemples bien positifs sur le continent, quoique dans le Boulonais on en retrouve des traces.

D. TEBRAINS WELDIENS.

On peut réunir sous ce nom et comme un exemple bien caractérisé d'unis grande formation due aux attérissemens produits dans la mer par des eaux donces afflueutes qui alternativement ont déposé à peu de distesce de l'embouchure d'un fleuve des Calcaires, des sables et des vases avec de nombreux débiis de Végétaux terrestres, d'Animaux fluviatiles qui se sont trouvés accidentellement mêlés à quelques Fossiles marins.

Comme cela doit être, cette formation est locale et très-circonscrite; les différons étages que Ton a recounus dans sa composition, 1° le Calcaire de Purbeck, 2° le Sable ferrugineux d'Hasting, 3° l'Argile de Weald, ne sont pas également développés dans les mêmes lieux; ils le sont même plus souvent en raison inverse l'un de l'autre. La liaison intime de ces Terrains avec le Calcaire oolithique inférieur et avec les Roches arénacees de la Craie qui l'un et l'autre sont sans contredit des sédimens formés dans la mer, l'association des Fossiles marins avec les Fossiles terrestres et fluviatiles plus nombreux, il est vrai, fournissent des caractères et des indnetions qui suffisent pour empêcher de regarder ces dépôts comme lacustres.

*Le Calcaire de Purbeck.

Synonymie. Purbeck Limestonef Lumaclielle de Purbeck.

Formation. Fluviatile. Calcaire compacte, concrétionné ou fissile, en bancs quelquefois très*-durs et susceptibles de recevoir un poli brillant. Coquilles univalves analogues au Patudina vivipara, Coquille fluviatile.

Fossiles. Empreintes de Poissons dans les lits argileux fissiles, Crocodiles, Tortues, Huîtres.

Exemple. L'île de Putbeck, la partie supérieure de l'île de Portland au-dessus du Calcaire oolithique de ce nom, le même Calcaire eu bancs subordonnés dans les Argiles de Sussex.

** Sable ferrugineux d'Hasting.

Synonymie. Iron-Sand, Hasting's- Sand, Tilgate-Beds, Aiscn-Saudstein.

Formation. Attérissement fluviatile. Sable et Grès presque toujours colorés en rouge et en noir par le

[page] 172

Fer bydroxidé. Banc, très-puissans intercalés, d'Argile plastique marbrée de rouge, de jaune et de brun, comme l'Argile plastique tertiaire (Savigny).

Fossiles. Terrestres et fluviatiles; Lignite en bancs ou en fragmens disséminés dans les Sables et les Grès; os de Mégalosaure, d'Iguanodou, de Plésiosaures, de Crocodiles, de Tortues, de Poissons, d'Oiseaux; Carènes, Paludines, Unio, Potavniaes, Oursins.

Exemple. Sussex, Hasting, envirions de Beauvais (Savigny), cap la Hève, etc.

*** Argile Weldienne.

Synonymie. Weald-Clay, Tels-vorth-Clay, Oaktree-Clay.

Formation, Fluviatile. Argile souvent plastique contenant des bancs de Calcaire compacte et de Sable ferrugineux subordonnés.

Fossiles. La plupart de ceux des Sables ferrugineux (Cypris fàba, vivipara?). Ce dépôt bien caractérisé dans les vallées de Kent et de Sussex se voit, moins développé, sur la côte française auprès du cap la Hève et dans le pays deBray, au nord-ouest de Beauvais.

E. TERRAINS CRÉTACÉS.

Si l'on fait abstraction des formations d'eau douce accidentelles et locales dont il vient d'être question, les Terrains crétacés d'origine marine succèdent aux Terrains jurassiques ou oolithiques dont ils se distinguent par un grand nombre de corps organisés qui leur sont particuliers; cependant ils renferment encore la plupart des genres des systèmes antérieurs dont on ne retrouve plus d'indices dans les Terrains tertiaires, tels que les Ammonites, Trigonies, Plagiostomes, Bélemnites.

Parmi les Fossiles caractéristiques des Terrains crétacés, on cite les Hamites, Turrilites, Scaphites et Baculites, ainsi que l'Inoceramus sulcatus, le Calillus Cuvieri et le Gryphœa Columba. On peut dans ces Terrains distinguer l'étage inférieur ou aicnacé qui par ses Grès, scs Argiles et ses Liguites, le lie aux Terrains Weldiens, et litage supérieur ou calcaire dans lequel existe la Craie proprement dite: c'e à-dire cette Roche calcaire blanche, tendre, tachante, qui compose la plus grande partie des falaises des deux rives du canal de la Manche, entre le Hâvre et Calais.

La quantité de sable disséminé, qui entre dans la composition de la Craie supérieure, est très-variable, et les proportions généralement croissantes des ctages supérieurs aux inférieurs ont couduit les géologues à distinguer trois grandes assises crayeuses, auxquelles ils ont donné des dénominations particulières: 1° l'inférieure ou Craie chlorilée; 2° li moyenne ou Craie Tuffau; 3° la supérieure ou Craie blanche.

Il est cependant essentiel de faire observer que ces divisions distinctes qu'il est possible d'établir dans les Terrains du centre de l'Europe, et particulièrement sur les deux rives du canal de la Manche, s'effacent déjà dans les terrains crétacés qui s'appuient sur les hautes montagnes des Alpes et des Pyrénées, dont ils forment en partie les contreforts, et même les crêtes les plus élevées dans certains points. Dans ces dernières localités, les terrains crétacés ne sont plus reconnaissables pour les géologues habitués à les étudier autour du bassiu parisien. Les Roches, par leur dureté, par leurs couleurs, peuvent être et ont été confondues avec celles de Terrains plus anciens. Ce sont spécialement les Fossiles qui, dans ces derniers temps, ont couduit avec les inductions tirées des superpositions, à reconnaître la présence des terrains crétacés dans la composition de nos grandes chaînes européennes.

* Craie inférieure ou chloritéc.

Synonymie. S. Sable et Grès verts; Inferior Green Sand, A.

Formation. Attérissement marin; Sable ferrugineux ou coloré en vert

[page] 173

plus ou moios foncé par les grains souvent très-gros de Fer silicate; nodules de Fer phosphaté; bancs de Grès très-durs subordonnés.

Fossiles. Marins très-nombreux, parmi lesquels on trouve beaucoup de débris, quelques Fossiles terrestres (bois) subordonnés.

Ces Fossiles appartiennent à un très-grand nombre des genres qui caractérisent les Terrains secondaires précédens, et qui manquent dans les Terrains tertiaires, tels que les Ammonites, Plagiostomes, Podopsis, Inocérames, Trigouies, etc. Les plus caractéristiques sont les Geruilia aviculoides, Thietis minor, Trigonia aliformis.

** Craie moyenne ou Tuffau.

Cette variété, distincte dans la ceinture sud-est du bassin central de la France, se confond, soit avec la Craie inférieure sableuse, soit avec 1a Craie supérieure tendre; elle ne différé réellement de celle-ci que par une proportion plus seusible de sable; elle est plus dure, moins blanche, el fournit de très bonnes pierres à bâtir. Les assises distinctes sont souvent séparées par des baudes irrégulières plus siliceuses, et même par des rognons de Silex ordinairement blonds.

Les Fossiles, moins abomlnns que dans la Craie sableuse inférieure, sont à peu près les mêmes; cependant les dépouilles des Animaux pélagiens remportent sur celles des Mollusques littoraux.

Entre la Craie inférieure et la Craie Tuffau ou moyenne, ou rencontre fréquemment des lits argileux (Gault) qui contiennent beaucoup de Fossiles marins bien conseives.

*** Craie blanche.

C'est un précipité formé probablement loin des côtes, et après que les particules grossières, suspendues dans les mêmes eaux, avaient été déjà déposées. La Craie blanche, dont celle de Mcuùon et des côtes de Normandie (Dieppe, Cdais) offre des exemples, se voit également sur les côtes de l'Angleterre (Albion). La stratification y est peu apparente; la masse, qui a quelquefois plusieurs centaines de pieds d'épaisseur, est coupée horizontalement et de six, huit à quinze pieds de distance par des lignes de rognons siliceux (Silex pyromaque), et même par des lits minces et continus. La disposition et la forme de ces Silex annoncent que ces corps n'ont pas préexisté à la masse qui les enveloppe, mais plutôt que ce sont le résultat de la conglomération sur certains points de la matière siliceuse d'abord disséminée dans la pâte calcaire.

Toute la Craie blanche ne contient pas de Silex, la partie inférieure en est souvent dépourvue.

Les Fossiles sont plutôt rares qu'a-bondaos; cependant quelques lits eu renferment en graud nombre: ils sont tous marins et accompagués rarement de Bois terrestres.

Plusieurs grands Reptiles inconnus (Mososanrus) ont été trouvés dans la Craie supérieure de MaËstrichr. Ou cite avec raison le Catillus Cuvieri comme un des Fossiles le plus caractéristiques.

IIIe Classe.—TERRAINS TERTIAIRES.

Tous les Terrains supérieurs à la Craie doivent être compris sous cette dénomination générale; il s'en faut cependant qu'ils soient tous du même âge, et parmi eux il est possible de leconnoître des dépôts très-distincts formés soit en même temps sous des influences très - différentes, tantôt sous des influences semblables dans des temps différens. Jnsqu'à présent ou peut dire que la limite qui sépare la Craie des Terraius qui lui sout superposés, est suffisamment tranchée; mais il ne s'ensuit pas que ce que nous voyons autour de nous soit de même partout, il est même probable qu'entre les produits de Jeux époques tres-différentes pour nous, il s'est fait des dépôts qui participent, par leurs caractères zoologiques, et des Terrains secondaires et nés Ter-

[page] 174

rains tertiaires; aussi ne faut-il, dans l'état actuel de la science, regarder l'opposition que l'on remarque dans deux séries de Terrains immédiatement superposés que comme un fait local.

Dans les Terrains tertiaires on ne voit plus ni Ammonites, ni Bélemnites, ni Plagiostomes, Catillus, etc., et l'on voit, au contraire, un grand nombre de genres inconnus et d'espèces nouvelles. Presque tous les Terrains tertiaires sout ou des dépôts littoraux, ou des dépôts isolés, ails dans des localités circonscrites; de sorte que l'on conçoit facilement les différences qui les distinguent entre eux.

Tous les Terrains tertaires actuellement soumis à l'inspection des géologues, n'ont pas été émergés en méme temps, et les uns étaient peutêtre déjà depuis long-temps abandonnés par les eaux, que les autres n'étaient pas encore déposés; aussi parvient-on chaque jour à séparer et à rapporter à des âges très-différens des dépôts que Ton avait confondus et que l'on regardait comme contemporains. Desnoyers est l'un des géologues qui a, dans ces derniers temps, fourni les meilleures preuves de cette succession dans les formations tertiaires, et qui a classé une grande partie des dépôts connus dans l'ordre relatif de leur ancienneté. Ses observations, d'accord avec celles d'Elie de Beaumont, de Boué, de Lyell et d'un grand nombre d'observateurs, ont même démontré que, pendant la formation de la série des 'errains tertiaires, la surface de la terre a été agitée par de violentes commotions, à la suite desquelles nos plus hautes montagnes alpines ont été soulevées, et la forme, ainsi que la relation des bassins marins, ont changé. Un des accidens que présentent fréquemment les divers dépôts tertiaires, c'est l'alternance d'assises qui ne renferment que des dépouilles d'Animaux ou de Végétaux fluviatiles et terrestres avec d autres assises entièrement remplies de Fossiles marins; c'est encore le inêiango de Fossiles des eaux douces avec les débris des êtres qui ont habité la mer. Ces faits, déjà observés dans les Terrains plus anciens (Charbon de Terre, Calcaire de Purbeck, Argile de Weald), s'expliquent également, pour presque tous les cas, par les affluens d'eau douce dans les bassins marins; affluens d'autaut plus nombreux, que la sut face des Terres découvertes a été plus étendue. Dans un petit nombre de circonstances, ou peut, il est vrai, attribuer les alternances à des changemens relatifs de niveau de divers points du sol, à la suite des grands bouleversemens que nous avons signalés. Par exemple, il semble démontré que les Faluns marins de la Touraine sont superposés aux Meulières lacustres des Terrains parisiens; mais on peut moins expliquer cette alternance par un soulèvement des mers au-dessus de leur niveau précédent, que par l'affaissement du sol déjà émergé.

Entrer dans de plus grands détails à ce sujet, ce serait revenir sur les généralités, trop longues peut-être, qui sont en tête de cet article.

Jusqu'à ce que l'on soit parvenu à établir une série chronologique continue des dépôts tertiaires connus, si toutefois cette tentative peut être couronnée de succès, on les divise assez naturellement en deux grands groupes dont on peut trouver les types dans les Terrains des environs de Paris d'une part, et dans les collines subapennines de l'autre: 1° les Terrains tertiaires parisiens; 2° les Terrains tertiaires subapennins.

A. TERRAINS TERTIAIRES PARISIENS.

* Argile plastique.

Synonymie. Plastic-Clay.

Formation. Fluvio-marine.

Fossiles. Marins et fluviatiles, selon les localités.

Dans les anfractuosités de la Craie déjà consolidée et comme ravinée, on trouve des dépôts puissans, mais non continus, d'Argile blanche ou

[page] 175

colorée en rouge, jaune el (pris, qui est propre à la fabrication des poteries fines. Souvent ces dépôts reposent sur des galets ou cailloux roulés siliceux; ils alternent avec des bancs de Sable et de Grès qui le plus souvent les recouvrent; des amas de Lignite plus ou moins puissans, et dans lesquels on reconnaît la présence de Végétaux dicotylédonés. Des débris de Reptiles (Crocodiles) et des Mollusques fluviatiles caractérisent l'Argile plastique de nos environs, tandis qu'autour de Londres et dans l'île de Wight, le même Terrain ne renferme que des Fossiles marins. Au surplus, l'Argile plastique proprement dite, qui, dans ces différentes localités, offre les mêmes caractères minéralogiques, ne contient pas de Fossiles; ceux-ci se voient plutôt dans les Sables et Grès supérieurs.

Les Argiles de Vanvres, de Gentilly, de Dreux, sout des exemples du Terrain d'Argile plastique. Nulle part ce dépôt ne paraît contenir les Fossiles de la Craie.

**Calcaire grossier.

Synonymie. Calcaire à Cérithes, London-Clay; Calcaire tritonien (Brongniart).

Formation. Marine de rivage.

Le Terrain de Calcaire grossier est composé d'assises distinctes de sédimens plus ou moins fins, et dans lesquels on voit distinctement les débris triturés de Coquilles et d'autres corps marins avec lesquels on en trouve qui ont conservé leur intégrité, surtout dans certaines localités, comme Grigoon, Courts gnon, Parnes, Magny, etc. Ces Fossiles, qui ont été l objet de recherches et de travaux particuliers, sont en très-grand nombre (plus de douce cents espèces), et tous jusqu'à présent paraissent différer de ceux des Terrains plus anciens; ils diffèrent également, quoique d'une manière moins tranchée, des Fossiles des Terrains supérieurs ou subapennins. Le Calcnire gnossier, exploité autour de Paris, fournit les pierres d'appareils et les moellons employés dans les constructions de cette grande cité.

*** Gypse palœothérien.

Synonymie. Gypseous fresh-water.

Formation. Fluviatde, sous-marine.

Au milieu des Calcaires grossiers ou aperçoit déjà localement (Nan— terre, Vaugirard) des dépôts plus ou moins puissans d'Argile ou de Marnes calcaires, qui renferment des Co-quilles d'eau douce, des ossemens de grands Mammifères perdus, et du Gypse, ainsi que des nodules de Strontiane. Ces dépôts accidentels annoncent que dans la baie marine, sous les eaux de laquelle se déposait le Calcaire grossier marin, il débouchait quelque cours d'eau douce, qui de temps en temps apportait son tribut à la mer. Des circonstances qu'il n'est pas possible de développer ici, ont fait prédominer, pendant un temps plus ou moins long, l'arrivée des matériaux fluviatileS et du Gypse

3ui ont donné lieu à un Terrain a eau ouccqui s'est trouvé intercalé dans les dépôts marins; aussi le Terrain gypseux ne forme-t-il réellement qu'un grand amas ovoïde, dont la Elus forte épaisseur correspond aux buttes de Montmartre. On peut observer que cet amas n'a cependant été formé que successivement, puis-qu'il est stratifié. Les ouvriers qui l'exploitent distinguent trois masses gypseuses: 1° la supérieure ou haute masse; 2° la moyenne ou seconde masse; 3° l'inférieure ou basse masse. Elles sont séparées les unes des autres par des lits plus ou moins nombreux et épais de Marnes qui ne sont pas employées.

La Roche gypse use est un véritable Sel qui semble avoir été précipité d'une dissolution, soit que le Gypse soit arrivé réellement dissout dans les eaux courantes qui affluaient dans ce lieu, soit que ces eaux fusrent chargées d'une certaine quantité d'Acide sulfurique qui, ren-contiant de la Chaux carbonatée en

[page] 176

suspension, l'aurait transformée en Sulfate.

La présence dans le Gypse parisien des grands Mammiféres de genres inconnus, auxquels Cuvier a donné les noms de Patœotherium, d'Anoplotherium, de Dichobunes, Chœropotames, etc., est trop connue, et il nous reste trop peu de place pour que nous ne nous empressions pas e renvoyer aux ouvrages spéciaux de Cuvier et Brongniart sur ce sujet, l'un des plus importans de la géologie moderue.

Avec les Mammifères cités ci-dessus, le Gypse renferme encore les débris de nombreux Reptiles (Crocodiles, Tortues), de Poissons, etc. Les plâtrières d'Aix en Provence, qui paraissent devoir être comparées à celles de Paris, renferment en outre une très-grande quantité d'Insectes terrestres de tous les ordres. De méme que dans le Calcaire grossier, on a observé des dépôts d'eau douce intercalés, on voit dans le grand amas gypseux ses lits alterner avec d'autres lits qui renferment des Coquilles mariues (Hutte aux Gardes, Montmartre, Soisy, etc.); de sorte que les conséquences extraordinaires auxquelles avait d'abord donné lieu l'observation des Terrains parisiens, ne paraissent réellement pas fondées, et personne ne croit plus que des irruptions et des retraites alternatives des mers soient nécessaires pour expliquer la formation des Terrains parisiens.

Le Gypse proprement dit est recouvert par des Marnes, parmi lesquelles une Marne argileuse verte se tait remarquer par sa constance. Cette Marne, très-argileuse, et qui est employée aux environs de Paris à la fabrication des tuiles, carreaux, briques et poteries grossières, ne conlient pas de Fossiles, mais elle est au milieu d'autres lits de diverses couleurs, qui renferment les unes des Coquilles d'eau douce, telles que Lymnées et Planorbes (Pantin); les autres des Huîtres, des Cérites, des débris de Poissons marins, etc.

**** Sables et Grès marins supérieurs.

Synonymie. Upper marine.

Formation. Attérissement marin.

Sable stratifié en lits distincts ferrugineux, micacé, quelquefois très-blanc, remplacé par des bancs de Grès très-dur qui ne sont pas continus, et sout visiblement le résultat de l'agglutinntion du Sable par place. Ce graud dépôt sableux, qui couronne les hauteurs de toutes les collines des environs de Paris, renferme des Coquilles marines très-analogues à celles du Calcaire grossier; mais comme elles ont presque partout été détruites, leurs moules, très-difficiles à bien caractériser spécifiquement, ne se voient que dans les bancs de Grès qui généralement occupent les parties supérieures du dépôt.

***** Calcaire d'eau douce supérieur et Meulières.

Synonymie. Upper marine.

Formation. Un grand drpôt, qui semble avoir eu réellement lieu sous des eaux douces fluviatiles et lacustres recouvre les Sables marins, et il diffère par place quant à la nature des Roches dont il est composé: tantôt ce sont des Calcaires à grains fins, tantôt ce sont des Silex caverneux propres à faire des meules, et oui contiennent, avec des Lymnées, des Planoibes, des Hélices, etc., des débris de Végétaux aquatiques (Chara, Gyrogonites).

Les Meulières des plateaux parisiens et le Calcaire des euvirons d'Orléans appartiendraient à ce dépôt lacustre supérieur; mais il faut remarquer qu'à la partie sud et sud-est du Bassin parisien, la formation d'eau douce la plus superficielle se lie saqs interruption avec l'Argile plastique qui recouvre la Craie, et qu'une grande partie de cette formation peut être considérée comme contemporaine, et du Gypse, et du Calcaire grossier lui-même. Cette observation s'applique à ce que nous

[page] 173*

avons à dire en quelques mots des Terrains tertiaires subapennitis.

B. TERRAINS TERTIAIRES SUBAPENNINS.

Quoique d'une manière générale ils puissent être considérés comme plus récens que notre Calcaire grossier parisien, on ne peut établir, entre les différens membres dont ils se composent et les formations parisiennes, des rapports exacts; ils se composent de grands amas argileux bleuâtres, oui renferment des Lignites et de nombreux débris de Mollusques marins, presque tous différens de ceux du Calcaire grossier parisien, et ayant beaucoup plus d'anaiogie avec le test des Mollusques qui vivent encore dans les mers environnantes.

Les Argiles sont surmontées par des dépôts de Sables ferrugineux et de Cailloux roulés, au milieu des-quels on trouve non-seulement des Coquilles marines, mais aussi des ossemens de grands Mammifères terrestres. Ces derniers dépôts se confondent avec ce que Ton a appelé le Diluvium; mais devant avouer franchement qu'après avoir beaucoup étudié et réfléchi, nous ne savons plus ce que c'est que le Diluvium, ou plutôt s'il y a eu un Diluvium en tant qu il faudrait le considérer comme le résultat d'un cataclysme universel; nous renvoyons pour celte discussion au dernier Mémoire que nous avons publié dans ceux de la Société d'Histoire naturelle de Paris, T. IV, à l'Extrait de nos Mémoires sur les environs de Paris (Société Philomatique, 1825, cahier de mai et juin), et surtout aux beaux Mémoires de Desnoyers et Elie de Beaumont, dans lesquels on peut voir combien nous avons appris depuis peu en géologie, et combien il nous reste à apprendre encore. (Annales des Sciences naturelles, 18a8-1830.)

Depuis les côtes d'Espagne jusqu'aux environs de Vienne en Autriche, en suivant le littoral de la Méditerranée et remontant le Danube, on rencontre des Terrains appartenant à cette division et dont les caractères sont identiques. Le Craq des Anglais, les Falnns du Cotentin et de la Loire, une partie de la Molase co-quillaire de la grande vallée de la Suisse, sont également regardés comme analogues aux Terrains des collines subapennines.

Je ne puis terminer cet article sans chercher à faire excuser le retard que j'ai apporté, dit-on, à la publication du dernier volume du Dictionnaire, et sans en demander sincèrement pardon au public, à l'éditeur et à mes collaborateurs.

J'avais réuni beaucoup de matériaux, mais à mesure que j'ai étudié les auteurs récens, je me suis aperçu de l'impossibilité de les mettre d'accord entre eux. Forcé de choisir, je me suis trouvé dans la position d'un juge auquel on demande un jugement ayant qu'il ait pu acquérir une conviction. Je confie ma justification aux auteurs qui connaissent ce que c'est que la conscience littéraire, et, sous ce rapport, je suis certain que tous les collaborateurs du Dictionnaire classique prendront ma défense auprès de ceux qui auraient mal compris les motifs qui m'ont empêché de me livrer plus tôt à la critique. (c. P.)

TERRAPÈRE. rept. CHEL. Sousgenre de Tortues ainsi nommé par Merrem et comprenant les Tortues à boîte. (is.G.st.-h.)

TERRASSON. OIS. Syn. vulgaire de Motteux. V.TRAQUET. (DR..Z.)

TERRES, min. Sous ce nom, les minéralogistes désignent communément un grand nombre de substances minérales amorphes, très-variées dans leur nature intime et leurs différens caractères, et qui toutes ont un aspect terne el terreux. Nous allons énumérer ici rapidement les espèces principales qui portent ce nom.

TERRE ABSORBANTE. Dans les anciens traités de matière médicale, on trouve réunies sous ce nom les subs

TOME XVI. 11 bis.

[page] 176*

TERRE SIGILLÉE. V., TERRE DE LEMNOS.

TERRE DE SINOPE. Espèce d'Ocre rouge employée autrefois en médecine et dans la peinture.

TERRE DE SMYRNE. On donne quel-quefois ce nom au Natron du Levant.

TERRE A SUCRE. C'est l'Argile dont on se sert dans les raffineries pour purifier le sucre.

TERRE TALCAIRE OU TALQUEUSE. On appelle ainsi la Chlorite ou le Talc pulvérulent.

TERRE TUFIÉRE OU TOFACÉE. C'est un Tuf friable qui sert de castine dans beaucoup de forges.

TERRE VÉGÉTALE. On appelle ainsi la Terre qui est propre à (a végétation. Elle forme à la surface du globe une couche dont l'épaisseur est extrêmement variable, mais qui, en général, est plus considérable dans les vallées, les plaines déclives, que sur les montagnes qui en sont souvent tout-è-fait dépourvues. Les substances qui entrent dans la composition de touleTerrc végétale, sont l'Argile, la Silice, le Calcaire et l'Humus. C'est du mélange de ces quatre substances, dans des proportions diverses, que résulte la Terre propre à la végétation, et cependant, à l'exception de l'Humus, ces matières isolées sont impropres à la végétation. On distingue différens types de Terre végétale que nous allons rapidement caractériser:

1°. Terre argileuse ou Terre forte. Elle se compose d'Argile et de Silice, mais la première de ces substances y prédomine; on y trouve de plus une certaine quantité d'Humus, quelquefois de l'Oxide de Fer et quelques autres corps étrangers, mais dans de faibles proportions. Elle est onctueuse et douce au toucher, se pétrit facilement entre les doigts en retenant les formes qu'on lui a données; elle se laisse très-difficilement pénétrer par l'eau, et retient fortement ce liquide quand une fois il s'est interposé eutre ses molécules.

2°. Terre franche ou Terre normale. Cette Terre, que les Cultivateurs considèrent comme le type de la bonne terre végétale, est, comme la précédente, composée d'Argile et de Sable, mais dans des proportions beaucoup plus convenables a la végétation. Le Sable y prédomine. Sa couleur est grisâtre ou brune; elle est douce au toucher se divise avec une grande facilité, se laisse facilement pénétrer par Peau.

3°. Terre calcaire. C'est celle qui a pour base le Carbonate de Chaux, mêlé avec de l'Argile et du Sable, en différentes proportions. Elle est assez douce au toucher, retient l'eau facilement, a uue couleur plus ou moins blanchâtre.

4°. Terre silioeiue ou sableuse. Elle est formée de Sable ou Silice en excès; elle est rude au toucher, légère, se laisse rapidement pénétrer par l'eau.

5°. On nomme Humus ou Terreau le produit de la décomposition des substances animales et végétales à l'air libre. Par suite de la fermentation qui s'est établie dans ces substances, de nouveaux produits sont formés i tel est entre autres l'Ulmine ou Acide ulmique, résultat de la décomposition des tissus végétaux, et qui paraît jouer un rôle important dans les phénomènes de la nutrition des Végétaux. L'Humus est de toutes les Terras végétales la plus propre aux phénomènes de la végétation.

TERRE VERTE. Ce nom a été donné à un grand nombre de substances terreuses de nature diverse, mais offrant toutes une couleur verte.

TERRE VERTE DE HOLLANDE. Terre argileuse employée dans la peinture à I huile.

TERRE VERTE DE VÉRONE ou BALDOGÉE. On la retire du Monte-Bretonico, dépendant du Monte-Baldo. Faujas de Saint-Fond la considère comme un Feldspath décomposé. Elle est employée dans la peinture a fresque.

TERRE VITRIFIABLE. Nom vulgaire de la Silice. (A.R.)

[page] 177

TERRENOIS. BOT. PHAN. Nom vulgaire adopté comme scientifique parquela lies botanistes français pour désigner le genre Bunium, V. ce mot.(B.)

TERRÈTE. BOT. PHAN. Un des synonymes vulgaires de Lierre terrestre, Glechuma hedcracea. V. GLECHOME. (G..N.)

TERRIER, MAM. On nomme ainsi les retraites souterraines d'un grand nombre d'espèces de Mammifères, telles que le Lapin, etc., etc.(IS. G. ST.-H.)

TERRIER, OIS. L'un des synonymes vulgaires du Grimpereau de muraille. V. Tichodrome. (DR..Z.)

TERRITÈLES. ahachn. Latreille a établi sous ce nom une section parmi les Araignées fileuses; elle renferme quelques genres qui ont l'habitude de tendre sur la terre leurs toiles. Tels sont les Mygales, les Atypes et lesEriodons. (aud.)

TERSEX. BOT. chypt. V. Fécüxb DE TERRE.

TERSINE. OIS. Espèce du genre Procné. V. ce mot.(dr..s.)

TESAN. MOLL. C'est le nom qu'A-dansoo (Voyage au Sénégal, pl. 7) donne au Dolium Perdix, Lamk. V. Tonne.(D..H.)

TESSARIE. Tessaria. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthé-rées, tribu des Vernoniées, établi par Ruiz et Pavon (Flor. Peruv. et Chil. Prodr.) et offrant les caractères suivans: involucre turbiné ou presque campanulé, composé de folioles régulièrement imbriquées; les extérieures et iniermédiaires persistantes, appliquées, larges, concaves, coriaces, un peu pubescentes, frangées ou longuement ciliées sur les bords: les intérieures caduques, étroites, oblongues, aiguËs et un peu réfléchies au sommet, scarieuses et très - glabres. Réceptacle légèrement plan, hérissé de paillettes filiformes, longues et nombreuses. Calatbi le ayant au centre une fleurmâle, unique, dont la corolle est purpurine, grande, tubuleuse, régulière, à cinq lobes; les autres (leurs sont femelles, nombreuses. formant plusieurs rangées, ayant la corolle plus petite que celle de la fleur mâle, tubuieuse, très-grêle, terminée au sommet par des dents irrégulières. La fleur mâle est pourvue d'un ovaire presque entièrement avorté, mais surmonté d'une aigrette pileuse, très-dévcloppée. L'ovaire des fleurs femelles est petit, obloog, muni d'un bourrelél basilaire, et d'une aigrette de poils non plumeux. Le genre Tessaria a été de nouveau publié par Willdenow dans les Mémoires des Curieux de la nature de Berlin pour 1807, sous le nom de Gynheteria. Il se rapproche des genres Monarrhenus, Monenteles, Pluchea, Chœnolobus, et d'autres qui, pour la plupart, sont des déinembremens de l'ancien genre Conyza des auteurs. Kunth a décrit sous le nom de Conyza riparia, une Plante qu'il a soupçonnée être le Tessaria integrifolia de Ruiz el Pavon; mais Cassini pense qu'on peut la distinguer génériquement, parce que la fleur centrale mâle est privée d'aigrette. Les Tessaries sont des Arbrisseaux du Pérou, qui croissent sur le bord des rivières. L'un (T. integnfolia) a des feuilles oblongues, obovales, entières; l'autre (T. dentata) se distingue par ses feuilles oblongues et dentées. (g..n.)

* TESSAROPS. Tessarops. arach. Genre d'Arachnides pulmonaires, de la famille des Fileuses ou du genre Aranea de Linné, établi par Rafinesque, et qui s'éloignerait de tous les autres de cette famille par le nombre des yeux qui ne serait que de quatre. D'après les astres caractères et les habitudes de la seule espèce connue, et qui est propre aux Etats-Uuis de l'Amérique, ce genre nous semble avoir de grands rapports avec les Aranéides de la division des Sauteuses. V. les Annales des Sciences physiques, imprimées à Bruxelles, T. VIIT, p. 88. (LAT.)

TOME XVI. 12

[page] 178

TESSARTHONIE. Tessartlionia. MICR. Turpin a donné le nom de Tessarthome moniliforme à un être végétal microscopique entièrement dénué de mouvement, composé de quatre globules verts, développés bout à bout, et dans lesquels on ne rencontre aucune granulation reproductrice. Sa longueur totale est d'un cinquantième de millimètre, et le diamètre d'un de ses globules d'un deux centième. 11 se rencontre dans les croûtes vertes fixées aux surfaces des corps plongés dans les eaux douces et tranquilles.(g..n.)

THISSé LITE. min. Variété d'Apophyllite des îles FeroË. V. APOPHYLLITE. (G. DEL.)

* TESSERATOME. Tesseraloma. INS. Genre de l'ordre des Hémiptères, famille des Géocorises, établi par Lepelletier et Serville (Encyclopédie méthodique), voisin de celui des Pentatomes par la forme générale du corps, mais dont les antenues n'ont que quatre articles et dont le prothorax se prolonge postérieurement en forme de lobe tronqué. Les deux espèces connues, Edessa papiliosa, Fabr.; E. amelhystina, ejusd., sont des Indes-Orientaies. (lat.)

TESSON ou TAISSON. mam. Nom donné par quelques auteurs anciens ou Blaireau. V. ce mot.(aud.)

TEST. moll. Syn. de Coquille. V. ce mot, et les articles Mollusques et Conchyliologie. (aud.)

TESTACELLE. Testacella. moll. Ce genre, très-voisin des Limaces, a été institué par Draparnaud dans son utile ouvrage sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de France. Ce genre, adopté par Lamarck, lui fut attribuéainsiqu'à Fa ureBignet, peut-être plus justement à ce dernier qui fut le premier, à ce qu'il paraît, qui observa l'Animal singulier sur lequel ce genre a été constitué; if ne pouvait manquer d'être adopté, puisqu'il repose sur de bons caractères, et il le fut en effet par tous les zoologistes. La place qu'on devait douner à ce genredans la série était marquéeinvai iable-ment par sa nature comme un terme moyen, comme un intermédiaire entre les Limaces et les üélices. Jamais on n'a contesté ce point, et si l'on remarque quelques variations dans les méthodes, elles ne proviennent que de lamanière d'envisager le degré d'affinités avec les genres circonvoisinsanalogues à celui-ci.

La Testacelle est un Animal allongé, limaciforme, plus étroit antérieurement que postérieurement, nu dans presque toute son étendue, pourvu à son extrémité postérieure d'une fort petite coquille rudimentaire, à ouverture très-large et revêtue en dedans d'un manteau mince et extensible; la tête est beaucoup plus petite proportionnellement que dans les Limaces; elle présente, comme dans celles-ci, quatre tentacules, une paire buccale, plus courts que les autres céphaliques et oculi-ères au sommet. De la racine de ces tentacules partent deux petits sillons qui parcourent le dos et gagnent le bord de la coquille. On voit dans ce genre, comme on peut également le remarquer dans plusieurs autres, que la coquille a véritablement pour usage primitifde protéger les organes de la respiration. Ici la cavité pulmonaire est postérieure; la coquille l'est également: le cœur, organe de circulation et de respiration tout à la fois, ne s'écarte pas de la cavité pulmonaire, tandis que les organes de la génération, indépendant de ceux dont nous venons de parler, n'ont point changé de place; leur orifice commun est, comme dans les Limaces, à la base du tubercule droit. A l'exception de ces différences qui dépendent, comme on le voit, de la place relative des organes et non de leur modification profonde, tout le reste de l'organisation des Testacelles est semblable à celle des Limaces. Voici de quelle manière les caractères de ce genre sont exprimés: corps ellipsoïde, allongé, gastéropodes le pied non séparé par un sillon latéral; derme épais couvrant également tout

[page] 179

le corps comme dans les Limaces, si ce n'est à sa partie postérieure où il est protégé par une petite coquille extérieure; manteau fort mince et pouvant prendre dans quelques occasions une extension telle qu'il couvre tout le corps; trou pulmonaire arrondi, postérieur, à droite, au-dessous du sommet de la coquille; anus tout près de cet orifice; quatre tentacules complètement rétractiles; les postérieurs plus grands, oculifèresau sommet; orifice des organes de la génération à la base du grand tentacule droitl Coquille très-petite, externe, presque auriforme, légèrement spirale a son sommet, à ouverture fort grande, ovale, obliquement évasée, ayant le bord gauche roulé en dedans.

On crut long-temps que les Testacelles étaient rares parce que l'on n'avait point encore étudié leurs mœurs et leur manière de vivre. Au lieu de rester, comtne les Limaces, à la surface de la terre pour y chercher une nourriture végétale souvent en putréfaction, les Testacelles s'enfoncent dans la terre assez profondément, in ce qu'il parait, y recherchent les Vers Lombrics qu'elles attaquent et dont elles font leur nourriture habituelle; cependant elles ne restent pas constamment dans la terre, elles en sortent le soir surtout, et quelquefois on les trouve en très-grand nombre la où pendant le jour on n'en apercevait aucune; aussi doit-on les cher-cber à la lumière. Quelques conchyliologues ont cherché à établir plusieurs espèces dans la Testacelle de France; mais il est reconnu que ce ne sont que des variétés. Férussac, dans le Prodrome de son ouvrage sur les Mollusques terrestres et fluviatiles, indique trois espèces dont l'une est au moins fort douteuse-Nous allons indiquer les deux autres.

TESTACELLE ORMIER, Testacella haliotiden, Lamk., Anim. sans vert. T. VI, part., p. 2', n° 1; ibid., Faure Big., Bull. des Scienc., n° 61; Drap., Hist. nat. des Moll. de Fr., pl. 8, fig. 43 à 48, et pl. 9, fig. 12, 13; Cuv., Ann. du Mus. T. v, p. 440, pl. ag, fig. 6, 7; Féruss., Ilist. nat. des Moll. terr. et fluv., pl. 8, fig. 5 & 9; Blainv., Malac., pl. 41, fig. a. Longue d'un pouce et demi, ou un peu plus; celte espèce porte une coquille à peine de cinq ou six lignes, à ouverture très-ample, à peine spirée au sommet. L'Animal est grisâtre ou fauve, quelquefois rougeâtre, tantôt maculé de brun, tantôt de couleur uniforme. Il se trouve dans toute la France méridionale.

Testacelle de Maugé, Testacella Maugei, Féruss., loc. cit., u° a, pl. 8, fig. 10, 12. Espèce bien distincte de la première: son Animal est rougeâtre, parsemé de taches brunes; ses tentacules sont beaucoup plus grêles que dans l'espèce de France; ils sont filiformes, et le pourtour du corps est de couleur orangée. La coquille fort mince, allongée, ovalaire, est fauve, cornée et légèrement striée; la spire plus saillante que dans l'autre espèce. Celle-ci se trouve à Téné- riffe; elle a été rapportée vivante en Angleterre, et elle est acclimatée dans le jardin botanique de Bristol. Nous empruntons ces détails à l'ouvrage de Férussac. (d..h.)

TESTACÉS. moll. On entend Par ce mot, qui n'est plus en usage, les coquilles des Mollusques prises isolément et abstraction faite de leurs habitans. V. MOLLUSQUES et coquilles.(D..H.)

TESTAR. pois. Espèce de Lépi-dogastre du sous-genre Gobiesoce. V. ce mot.(b.)

TESTICULE, zool. V. Génération.

* TESTUDINARIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Dioscoiées et de la Oiœcie Hexandrie, L., établi par Burchell et Salisbury, et adopté par J. Lindley (Bot. Régist., n. 931) avec les caractères suivans: périanthe à six segmens étales, linéaires, presque égaux. Les fleurs mâles ont six étamines insérées à la base des segmens du périanthe. Los

12*

[page] 180

tlems femelles offrent Irois styles soudésentie eux; une capsule mem-bianeusc et des graines ailées. La Plante, sur laquelle ce genre a été constitué, avait été d'abord placée dans le Tamus; et, en effet, les individus mâles ressemblaient beaucoup à ceux du Tamus communia. Le voyageur Rurchell ayant découvert en abondance cette Plante à l'époque où elle portait du fruit, pensa qu'on devait en former un genre plus voisin du Dioscorea que du Tamus, et auquel il imposa le nom de Testitudinaria, à cause de la ressemblance de son caudex avec la carapace d'une Toi tue. Le Testitudinaria elephantipes est une Plante de la pointe australe d'Afrique, poussant chaque année de sa souche des tiges ou rameaux volubiles, garnis de feuilles vertes, réniformes, apiculées, et portant des fleurs mâles en grappes et des fleurs femelles presque solitaires. La souche, qui est la partie la plus remarquable de cette Plante, a des dimensions considérables (quelquefois trois pieds de diamètre et de hauteur). Elle est subéreuse ou charnue, marquée de lignes qui s'anastomosent de manière a simuler, comme nous l'avons dit plus haut, l'écaille des Tortues. Sa substance intérieure peut être comparée, pour la consistance et la couleur, aux Turneps, et les Hottentots la mangent après l'avoir fait cuire sur les charbons.

Une seconde espèce a été mentionnée par Burchell sous le nom de Testitudinaria montana. (g..n.)

TESTUDO.REPT.CHÉL. V. Tortue.

* TETA. BOT. PHAN. Roxburgh avait appliqué ce nom d'origine bengalaise à une Plante qui a été décrite sons le nom générique de Peliosatithes. V. ce mot. (G..N.)

TETAARSOAK. MAM. (Fabricius.) L'un des noms du Phoca groenlandica dans les langues du Nord. V. Phoque. (B.)

TÉTANOCÈRE. Tetanocera. INS. Ce genre de Diptères, de la famille des Athcricèrcs, a été établi depuis long-temps par Duméril. Il fait partie de sa famille des Latéralisètes ou Chétoloxes, qui se compose de nos Syr-phides et de nos Muselles. U s'éloigue, ainsi que celui d'Echinoinyie, nés autres genres de cette famille par la longueur du second ai ticle des antennes ou l'intermédiaire qui est plus grande que celle du suivant ou de la palette. Ces organes sont dressés, dirigés en avant dans le repos, tandis que ceux des Echinomyies dont le corps est d'ailleurs hérissé, sont cachés dans une fossette. Aucune espèce n'est mentionnée. Dans les notes relatives à chaque genre il est dit que les Tétanocères ont la tête grosse, hémisphérique, tronquée en arrière, avec la bouche renflée et vésiculeuse. On trouve ces Insectes sur les plantes qui se décomposent et sur les matières animales. Leurs larves s'y développent aussi. Ces additions nous font présumer que l'auteur a eu en vue nos Sépédons et plusieurs espèces de Scatophages de Fabricius ou celte division des Muscidesque, dans la seconde édition de l'ouvrage sur le Règne Animal de Cuvier, nous avons nommée Dolichocères. Les antennes peuvent avoir leur second article plus grand que le troisième, et différer cependant par d'autres considérations, de manière à pouvoir fournir divers caractères génériques. Nous ne comprenons dans le genre Téta-nocère que les Dolichocères dont les antennes, aussi longues environ quela tête, ont leur second article en carré long et étroit, aussi long ou un peu plus long que le troisième; tels sont les Scatopbagcs reticulata, graminum de Fabricius; son Oscinis planifrons, etc. La tribu des Muscides, au surplus, nonobstant les améliorations importantes que lui ont fait éprouver les recherches de Meigen et de Fallen, est encore très-embrouillée.(lat.)

* TETANOPS. Tetanops. ins. Genre de Diptères, de la famille des Athéricères, établi par Fallen et adopté par Meigen. Dans la nouvelle

[page] 181

édition tle l'ouvrage sur le Règne Animal de Cuvier, nous levons place da ns notre division des Carpomyzes, delà tribu des Muscides. Il se distingue des autres genres de cette tribu par la forme de la tête qui, vue en dessus, paraît être presque triangulaire et aussi longue que large, par les antennes qui sont écartées, avancées, petites, de trois articles dont le troisième ovale, comprimé, obtus et muni d'une soie simple; enfin, par son corps assez allongé. Le Diptère, servant de type générique, semble sc rapprocher de nos Oscines et de plusieurs Scaiophages de Fabricius. La partie antérieure de la tête. située immédiatement au-dessous nés antennes, que le dernier nomme bypos* tome, et que nous considérons comme la face, va en pente, est nue et carenée. Les ailes, dans le seul individu que nous possédons, sont un peu relevées. L'abdomen est conique, composé extérieurement de cinq anneaux, et terminé dans les femelles par un stylet courbé en dessous et articulé.

La Tétanops myopine, Meig., Dipt. T. v, p. 355, tab. 51, fig. 1-5, est longue d'environ deux lignes, blanchâtre, avec les pieds pâles, et des taches sur les ailes et l'abdomen; celles des ailes sont noirâtres et les abdominales noireâ et opposées. En Suède.(lat.)

TETANOSIA. BOT. PHAN. Richard avait désigné en manuscrit, sous ce nom, le Ximenia de Jussieu. V. XIMÉNIE.(G..N.)

* TETANURE. Tetanura. INS. Genre de Diptères de la famille des Alhéricères, tribu des Muscides, établi par Fallen, adopté et figuré par Meigen, et que nous avons placé provisoirement, d'après la seule inspection des figures, dans notre division des Scatomyzides. Le corps et les pâtes sont assez allongés. La tête, vue en dessus, est plane et soyeuse. Les yeux sont ronds, écartés; la face est perpendiculaire, carenée et presque nue; les antennes, beaucoup plus courtes que la tête, s'avancent obliquement, et sonl formées de h ois articles donl le dernier elliptique, comprimé, obtus, avec une soie velue, insérée au milieu de son côté supérieur ou dorsal. Les ailes sont couchées horizontalement sur le corps, et leur première nervure longitudinale est simple. L'abdomen est simple, allongé, cylindrique, de cinq anneaux.

La Tétanure a ventre pale, Tetanura pallidiientris, Meig. v, tab. 52, fig. 5-8, est noire, luisante, avec les antennes, le front et les pieds elles et l'abdomeu presque fauve, e Suède.(LAT.)

TÊTARD, Rept. bat. On sait que les jeunes Batraciens, principalement ceux de la famille des Anoures, comme les Grenouilles, les Rainettes, les Crapauds, les Pipas, naissent avec des formes très-différentes de celles de leurs parens, et qu'ils subissent des métamorphoses très-remarquables. Ce sont les jeunes dans leur premier état que l'on désigne sous le nom de Têtard, nom auquel on a quelquefois substitué celui de larve dont on se sert absolument dans le même sens en entomologie. K. Génération, Grenouilles, Métamorphose, OEuf, etc. (IS. G. st.-h.)

TÉTARTIN. min. Nom donné par Breithaupt à l'espèce de Feldspath à base de Soude, plus généralement connue sous ceux d'Albite et de Cléa-velandite. V. Feldspath, (G.dEl.)

TÊTE. ZOOL. V. SQUELETTE.

On a employé le nom de Téte en y joignant une autre dénomination pour désigner plusieurs objets très-différens. Ainsi, dans les Oiseaux on nomme:

TÊTE d'azur, une espèce de Gros-Bec.

TÉTE de fayence, une Mésange.

Dans les Reptiles:

TÉTE fourchue, une espèce d'Agame.

Dans les Poissons:

TÈTE D'ANB, une espèce de Chabot.

[page] 182

TêTE DE LIèVRE, une espèce de Gobie.

Parmi les Conchifères:

TÊTE D'ARAIGNÉE et de Bécasse, deux espèces différentes de Rocher.

TÊTE DE BARBET, une espèce de Cérite.

TÊTE DE DRAGON, une espèce de Porcelaine.

TÊTE D'ISIB, une Pyrule.

TÊTE DE BOEUF ou Mâchoire de Bœuf, un Casque.

TÊTE DE REQUIN, une autre espèce de ce dernier genre.

TÊTE DE SERPENT, une espèce de Porcelaine.

Dans les Insectes:

TÊTE ARMÉE, une espèce d'Aphodie.

TÊTE BLEUE, une espèce de Bombyx désignée sous ce nom vulgaire par Geoffroy.

TÊTE ÉCORCHÉE, une espèce de Coléopière du genre Attelabe.

TÊTE DE MORT, une espèce de Sphinx.

Parmi les Zoophytes:

TÊTE DE MÉDUSE, des espèces du genre Euryale. (aud.)

TETEMA, . ois. Espèce du genre Fourmilier. V. ce mot. (DR..Z.)

TÉTHIE, TÉTHYE, THÉTYE ou THÉTHYE. POLYP. MOLL. Il semble que les auteurs se soient entendus pour varier de toutes les manières possibles l'orthographe de ce malheureux nom qui a reçu de plus deux applications différentes. Lamarck (Anim. sans vert. T. II, p. 384) a formé le genre Téthie aux dépens des Alcyons: il le place dans la section de ses Polypiers empâtés, entre les Eponges et les Géodies. Pour lui les Téthies sont des Polypiers tubéreux, subglobuleux, très-fibreux intérieurement, à fibres subfasciculées, divergentes ou rayonnantes de l'intérieur à la circonférence, et agglutinées entre elles par un peu de pulpe; á cellules dans un encroûtement cortical, quelquefois caduc; les oscules rarement perceptibles. Ainsi le caractère essentiel des Téthies serait d'avoir à l'intérieur des fibres divergentes ou rayonnantes. L'auteur ne parle point des Animaux constructeurs. Cuvier (Règn. Anim.. T. iv, p. 88) considère les Théthyes à peu près de la même manière que Lamarck; il les place entre les Alcyons et les Eponges, dans sa quatrième tribu des Polypiers où l'écorce animale ne renferme qu'une substance charnue sans axe osseux ni corné, el réunit sous ce nom divers corps marins de tissus variés, mais toujours sans Polypes visibles, et dont l'intérieur, plus ou moins fibreux, est entouré d'une croûte de consistance variable suivant les espèces. 11 avertit (en note) qu'une grande partie des Alcy ons de Lamarck appartiennent réellement á ses Téthies. Savigny (Mém. sur les Anim. sans vert, il* part.) emploie le nom de Téthve comme nom d'ordre ou de famille d'Animaux, soit simples, soit agrégés, que leur organisation fait rapprocher des Mollusques acéphales sans coquilles ou ascidiens. Il est à remarquer que les Télhyes agrégées ou composées de Savigny avaient été confondues avec les Alcyons dont elles ont l'aspect surtout quand elles sont desséchées, et qu'il est très-probable qu'il reste encore dans le genre Alcyon beaucoup de productions marines, connues seulement á l'état de dessiccation, qu'il faudra rapprocher de ses Téthyes quand leurs Animaux seront connus. Ainsi le nom de Téthies, de quelque manière qu'on le considère et qu'on l'écrive, a servi á désigner des espèces dégagées du fenre Alcyon. Lamouroux, qui écrit 'éthyes el Thétves, n'a point adopté ce genre tel que l'entendent Cuvier et Lamarck; il en a réuni les espèces á son genre Alcyon (V. ce mot); il n'a point non plus conservé le nom de Téthyes composées aux genres établis par Savigny, et qu'il adopte, mais il les réunitàses Polypiers sarcoïdes. Audouin et Edwards ont fait une étude toute spéciale de ce genre;

[page] 183

leurs travaux importans, qui paraitrool dans leurs Recherches pour servir à l'histoire naturelle du littoral de la France, fixeront sans doute nos idées sur sa structure.(e.d..l.)

TETHYS. Tethys. moll. Genre de Mollusques nus que Linné créa avec la troisième espèce de Lièvre marin de Rondelet, et que depuis tous les zoologistes ont adopté. Comme tous les autres Mollusques nus connus de son temps, Linné plaça ceux-ci dans sa classe des Mollusca qui comprenait au>si bien des Mollusques véritables que des Radiaires et des zoophytes. Les réformes que Cuvier et Lamarck apportèrent dans sa méthode ne purent laisser subsister ce mélange que Bruguière avait toléré. Cuvier, dans son Tableau élémentaire de zoologie, et Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres, rapportèrent l'un et l'autre les Téthys aux Mollusques nus, et les rapprochèrent d'autres Gastéropodes analogues. Depuis, Cuvier donna une anatomie complète de ces Animaux, et ne fit que fortifier l'opinion que les travaux de Bohadsch avaient laissée avec quelque incertitude. Placé par Cuvier dans le Règne Animal, dans l'ordre des Nudibranches, entre les Tritonies et les Scyllées, il fut admis par Lamarck dans la famille des Tntoniens sans changer de rapports, car cette famille contient presque tous les mêmes genres que les Nudibranches. Si l'on consulte les Tableaux systématiques des Animaux mollusques de Férussac, on trouve dans 1 ordre des Nudibranches une famille des Tritonies dans laquelle le genre qui nous occupe est compris dans les rapports assignés par Cuvier. Blainville, en donnant le nom de Polybranches aux Nudibranches de Cuvier, les a partagés notamment en deux familles d'après le nombre de tentacules; il a nommé Dicères les Mollusques de la secoode, parce qu'ils n'en ont que deux; et les Téthys furent mises à la fin après les Tritonies. La méthode de La treille diffère assez notablement de celle que nous venons de citer; les divisions par familles sont établies d'après la disposition des branchies, et la seconde famille des Nudibranches, les Séribranches, est par ce moyeu absolument la même que celle des Dicères de Blainville, ce qui prouve que les deux moyens employés par ces zoologistes sont également bous. Les caractères génériques sont les suivans: corps ovale, déprimé, bombé en dessus, plan en dessous et pourvu d'un large pied dépassant de toute part le dos étroit et sans rebord; deux tentacules supérieurs fort longs, à la partie antérieure desquels est un tube contractile; bouche h l'extrémité d'un petit tube sans dents ni langue .hérissée? au milieu d'un large voile frontal, demi-circulaire, frangé dans tout son bord; branchies alternativement inégales et disposées sur une seule ligne de chaque côté du dos.

Ce qui frappe d'abord dans les Téthys, c est le grand voile frontal demicirculaire qu elles portent sur la tête. Ce voile, membraneux et cilié sur ses bords, ne se voit dans aucuu autre Mollusque; il est séparé du corps par un étranglement profond; ce corps ovalaire, plan en dessous, convexe en dessus, ne diffère pas d'une manière notable de celui acs autres Gastéropodes nus. La tête, dont le voile fait partie, est séparée du corps par un étranglement; elle porte en dessus une paire de tentacules en cornet évase, mais dépourvus de points oculaires; en dessous, et dans la partie médiane et inférieure, se voit l'ouverture buccale qui est simple et d'où sort une petite trompe; cette bouche est dépourvue de plaques ou de crochets cornés et même de langue; on y remarque seulement quelques papilles charnues. Le bord antérieur, comme nous l'avons dit, s'étale en une large plaque charnue fort miuce, et dont le bord est terminé par un nombre considérable de franges tentaculaires probablement extensibles durant la vie de l'Animal. Le corps, plus étroit que la tête, est

[page] 184

ovale-oblong; le pied est aussi large que toute la face inférieure, et il n'est séparé ni par un sillon ni par un manteau membraneux même rudimentaire. On trouve sur le dos, sur deux lignes longitudinales et latérales, aeux rangées de tubercules charnus, alternativement gros et petits; ils sont terminés par des cils, et ils constituent les branchies. A la partie antérieure, dans l'étranglement qui sépare la tête du corps, on remarque à droite et postérieurement l'anus, et un peu en avant un orifice double pour les organes de la génération. Nous ne donnerons pas plus de détails sur l'organisation des Té- thvs; elle a beaucoup d'analogie avec celle des Eolides, et nous renvoyons au beau Mémoire de Cuvier qui se trouve, comme nous l'avons dit, parmi ceux des Annales du Muséum. Groelin, Lamarck, etc., ont cité deux espèces de Téthys; Blainville croit qu il n'en existe qu'une dont l'autre ne serait qu'une variété. Comme ces Animaux n'ont pas été observés fréquemment, il est presque impossible dans ce moment de décider cette questiou.

Téthys léporine, Tethys leporina, L., Gmel., p. 3i36, n° 1 j Téthys, Cuv., Ann. du Mus. T. xn, pl. a4; Encyclop., pl. 81, fig. 1, a? Blainv., Malac., pl. 46 bis, fig. 9. Elle a jusqu'à huit pouces de longueur. Elle habite la Méditerranée.

Téthys de Bohadsch, Tethys Fimbria, Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p. 308, n° 2; Tethys Fimbria, L., Gmel., n° 2; Bohadsch, Anim. mar., tab. 5, fig. 1, 2; Encyclop., pl. 81, fig. 3, 4. Egalement de la Méditerranée. Diffère de la précédente en ce que les filainens du voile sont presque nuls. L'Animal que Bohadsch a examiné ayant été trouvé mort, on peut supposer une mutilation.(D..H.)

TÉTIGOMÈTRE. ins. V.Tetti- OOMÉTHE.

TÉTRABOTHRYDES. INTEST.V. BOTRYOCÉPHALE.

TÊTRACANTHE. pois. Espèce du genre Cbœtodon. V. ce mot. (b.)

TETRACARPUM. BOT. PHAN. (Mœnch.) Syn. de Schkuhria. V. ce mot. (G..N.)

TETRACERATIUM. BOT. PHAN. (De Caudolle.) V. Notoceras.

TÉTRACÈRE. Tetracera. BOT. PHAN. Ce genre de Linné est le même que le Tigarea d'Aublet, et que l'Euryandra de Forster. Il appartient à la famille des Dilléniacées et peut être caractérisé de la manière suivante: fleurs unisexuées, dioïques ou polygames, disposées en panicules ou en grappes. Calice de quatre à six sépales arrondis, persistans et prenant même de l'accroissement après la fécondation pour former une sorte d'involucre à la base du fruit. Les étamines sont très-uombreuses, insérées sous les pistils; leurs filets sont dilatés au sommet. Les pistils varient de trois à cinq, qui se terminent chacun par un style simple et aigu, et deviennent autant de capsules uniloculaires contenant une ou deux graines ovoïdes, luisantes, enveloppées d'un arille à leur base et attachées à l'angle interne de chacune d'elles; elles s'ouvrent comme en deux valves. Les espèces de ce genre sont des Arbustes sarmenteux ou des Arbrisseaux à feuilles alternes, en général très-rudes à leur face supérieure. Elles croissent communément dans les régions in ter tropicales de l'un et de l'autre continent, mais en plus grand nombre dans l'Amérique méridionale. (a.r.)

TÉTRACÈRES. Tetracerata. moll. Première famille des Polybranches de Blainville, lesquels correspondent aux Nudibranches de Cuvier. Cet ordre fut partagé en deux groupes, d'après le nombre des tentacules. La famille des Tétracères renferme les Polybtanches à quatre tentacules. Ce sont les genres Glaucus, Laniogère, Tergipède, Cavoline et Eolide. V. ccs mois. On ne peut disconvenir que ces genres

[page] 185

ont entre eux beaucoup d'analogie, si l'on en excepte seulement le Laniogère qui paraît s'éloigner des autres. (D..H.)

TÉTRACÈRES. crust. Nom employé anciennement par, Latreille pour désigner les Crustacés de l'ordre des Isopodes, qu'il ne distinguait pas encore de Insectes, (aud.)

TETRACMIS. BOT. crypt. (Mousses.) Nom donné par Bridel à la section du genre Telraphis qui comprend le Tetraphis pellucida. (ad. b.)

TETRACOLIUM. BOT. crypt.(Mucédiaées.() Genre établi par Link, et a^ant pour type le Torula tuberculariœ de Nées. Il a été réuni de nouveau et avec raison, à ce .qu'il nous semble, au Torula par Fries; il n'était en effet caractérisé que par ses filamens dont les articulations sont constamment au nombre de quatre, caractère propre tout au plus à établir une espèce. La petite Plante microscopique qui a été l'objet de cette distinction, croît parasite à la surface d'un autre Champignon, le Tubercularia vulgaris; etTon peut se demander, n après sa description, s'il ne fait pas partie de ce Champignon, et si c'est bien une Plante parasite et non de simples poils articulés, (ad. b.)

* TETRACTIS. BOT. PHAN. Sprengel (Neu. Entdecl., 5, p. 55) a établi sous ce nom un genre qu'il a rapporté à la famille des Renonculacécs et qu'il a ainsi caractérisé. point d'involucre sous la fleur; calice à quatre sépales obtus; corolle nulle; quatre étamines à anthères oblongues, attachées par la base; quatre caryopses aigus. Le Tetractis capensis est une petite Plante ligueuse, à feuilles alternes, oblongues, entières; à fleurs portées sur des pédoncules capillaires, groupés au sommet des branches. Cette Plante croît au cap de Bonue-Espérace. (g..n.)

TÉTRADACTYLES. mam. et OIS. Famille établie par Klein, et comprenant les Rongeurs pourvus de-quatre doigts à leurs pieds antérieurs; tels sont les Agoutis et les Edentés. V. Tatous. Vieillot a, dans la Méthode ornithologique, appliqué le nom de Tétradactyles à une tribu parmi les Oiseaux échassiers, tous pourvus de quatre doigts aux pieds.(aud.)

TETRADECAPODES. crust. Dénomination assez impropre appliquée par Blainville aux Crustacés isopodes qui ont sept paires de pâtes ou quatorze pieds, et qu'il a étendue aux Caliges, aux Chevrolles et aux Lernées, dont les pâtes n'atteignent pas ce nombre.(aud.)

TETRADIUM. BOT. PHAN. Loureiro a établi, d'après un Arbre de la Cochinchine, ce genre ainsi caractérisé: fleurs hermaphrodites; calice court, quadriparti; pétales plus longs que le calice et au nombre de quatre; quatre étamines égales aux pétales, à filets épais, su bu lés et velus; ovaire quadrilobé; style nul; quatre stigmates subulés et dressés; un fruit formé de quatre capsules arrondies, s'ouvrant par le sommet, renfermant chacune une graine de même forme, luisante, arillée. Les feuilles sont pennées avec impaire à folioles glabres et très-entières; les fleurs blanchâtres, disposées en grappes vastes, trichotomes, presque terminales. Ce genre appartient trèsvraisemblablement au groupe des Zanthoxylées dans les Rutacées. Suivant Smith il devrait même être rapporté au genre Zanthoxylum. Il a aussi des rapports fort grands avec le Brucea. (a. d. j.)

* TETRADONTIUM. BOT. CRYPT. (Mousses.) Schwægrichen a séparé sous ce nom générique les trois espèces de Tetraphis confondues autrefois sous le noin de Tetraphis ovata, mais qui différent plus du Tetraphis pellucida par leur port que par des caractères réellement génériques. (AD. B.)

TÉTRADYNAMES (étamines), bot. phan. On dit que les étamines sont Tétradynaraes, quand, étant au nombre de six, quatre sont coustamment

[page] 186

plus grandes que les deux autres. Les quatre grandes sont réunies par paires et séparées par les deux plus'courtes qui sont également opposées. Toutes les Crucifères ont les étamines Tétradynames. (a. h.)

TÉTRADYNAMIE. BOT. PHAN. Quinzième classe du Système sexuel de Linné, renfermant les Plantes dont les étamines sont tétradynames (V. ce mot). Cette classe se divise en deux ordres d'après la structure du fruit qui est une silique ou une silicule. De là la Tétradynamie siliqueuse, et la Tétradynamie silicu- Jeuse. V. Système sexuel, (A. b.)

TETRAGASTRIS. BOT. PHAN. Gaertner a décri t et figuré sous le nom de Tetragastris ossea (vol. 2, p. 130, tab. 109), un fruit charnu, offrant quatre noyaux monospermes, à graines pendantes et dépourvues de pé- risperme. Willdenow le rapportait à son Trewia nudiflora. Maintenant on le regarde comme appartenant à une Plante tout-à-fait différente et de la famille des Térébinthacées, l'Hedwigia balsamifera de Swartz. Cet Arbre croît à Saint-Domingue ou il porte vulgairement le nom de Bois cochon. C'est le même que Bertero a confondu à tort avec uue Sapindacée, l'Ephielis fraxinea, Willd., et qui se trouve cité à l'article Malayba, dans le Prodromus de De Candolle. (a. d. J.)

TÉTRAGNATHE. Tetragnaiha. abachn. Genre de la famille des Aranéides, ou des Arachnides fileuses, division des Orbitèles ou Tendeuses, dont les yeux, au nombre de huit, sont situés, quatre par quatre, sur deux lignes presque parallèles et séparées par des intervalles égaux; dont les mâchoires sont longues, étroites, élargies seulement à leur extrémité supérieure, et dont les chélicères (mandibules ou griffes de la plupart des naturalistes) sont pareillement allongées, surtout dans les mâles, et avancées. Le corps lui-même est généralement étroit et long. La toile de ces Aranéides est verticale. On n'a encore découvert en Europe qu'une seule espèce, qui est Aranea exietisa de Linné, l'Ara ignée à ventre cylindrique et pâtes de devant étendues, de Geoffroy. Le corps est roussâtre, avec l'abdomen d'un vert jaunâtre doré; il a sur le dos une ligne noire et ramifiée, une bande delà même couleur à la partie opposée du ventre, et deux lignes jaunâtres sur les côtés. Les couleurs sout un peu modifiées, suivant les différences d'âge. Les cbélicères du mâle sont proportionnellement plus grandes que celles de l'autre sexe, el leur première pièce est armée d'une forte épine. Cette Aranéide forme sur les buissons, les plantes, et plus particulièrement près des ruisseaux et des mares, une toile verticale, à réseau régulier, au centre de laquelle elle se tient, les quatre pâtes antérieures étendues en avant, tes deux postérieures dirigées en un sens opposé, et les deux autres rejetées latéralement. Lister l'a vue s'accoupler, le 95 de mai, vers le coucher du soleil. Les deux sexes sont suspendus en l'air, et par le moyen d'un fil, sous la toile. Ils appliquent mutuellement leur ventre l'un contre l'autre; le mâle est en dessous, et son abdomen s'étend en ligne droite; celui de la femelle est courbé, et son extrémité postérieure touche la base du ventre de l'autre individu. Leurs pâtes et leurs chélicères sont entrelacées. Leur réunion s'opère, comme les autres Aranéides, par le jeu alternatif des palpes. Un tubercule que l'on observe à leur dernier article, est le seul organe fécondateur que ce naturaliste ait bien reconnu. On voit, par la description qu'il fait de cet article, que sa structure est assez compliquée. La ponte a lieu vers la fin de juin. Le cocon est de la grandeur d'un grain de poivre, assez fort, et composé de fils lâches. Les plus intérieurs sont d'un bleu verdâtre; les extérieurs sont plus foncés, et présentent des inégalités produites par de petits globules. Les œufs sont d un jaune pâle. Le cocon est souvent attaché a des joncs ou à des feuilles.

[page] 187

Le même observateur ayant renfermé dans une boîte deux femelles, Tune d'elles tua l'autre sur-le-champ, se mit à la sucer, et une secousse de la buîte rayant forcée d'abandonner sa proie, elle revint la chercher et la saisir. Les œufs éclosent en automne. Degéer a trouvé de jeunes àranéides de cette espèce adhérentes & plusieurs de ces fils de soie que Ton voit, dans les beaux jours d'automne, voltiger en l'air; et il a même observé qu'elles les allongeaient. Elles se laissent emporter et flotter avec eux r le mouvement de Pair. Il combat l'hypothèse de Lister à l'égard de la faculté qu'auraient ces Animaux de seringuer ou d'éjaculer ces fils. Llle-de-France et l'Amérique produisent quelques autres espèces de Tétragnathes. (lat.)

* TETRAGOCYAN1S. BOT. PHAN. Du Petit-Thouars (Tableau des Orchidées des îles Australes d'Afrique) a ainsi nommé une Plante qu'il a figurée (tab. 33 et 54 du même ouvrage), sous les noms de Cyanorchies et d'Epidendrum tetragonum. Achille Richard l'a placée dans le genre Limodorum. (G..N.)

TÉTRAGONE. Tetragonum. ACAL. Genre établi par Quoy et Gaimard (Ann. des Sc. nat. T. vi, p. 82), qui lui assignent pour caractères: Animal libre, gélatineux, transparent, très-ferme, quadrilatère, allongé, tronqué & une extrémité, et terminé à l'autre, qui est l'ouverture unique, par quatre pointes saillantes, dont deux sont ordinairement plus petites. Ce genre renferme un seule espèce figurée dans l'Atlas des Annales; mais il est probable qu'on devra le supprimer, car il ne nous paraît être autre chose qu'un fragment de Dyphie. (AUD.)

TÉTRAGONE. Tetragonus, Tetragona. BOT. PHAN. Qui offre quatre côlés. Expression principalement consacrée pour les tiges de certaines Plantes, par exemple celle des Labiées. (G..N.)

TÉTRAGONIE. Tetragonia BOT, PHAN. Genre de la famine des Ficbïdées et de l'Icosandrie Pentagynie, L., offrant les caractères auivans: calice quadrifide ou rarement trifide, dont le tube est adhérent à l'ovaire portant quatre à huit prolongement cornus, et les lobes sont colorés à l'intérieur; corolle nulle; étamines en nombre variable; ovaire divisé en lojges dont le nombre varie de trois à huit, et surmonté d'autant de styles qu'il y a de loges; noix osseuse, ailée ou cornue, indéhiscente, divisée en trois à huit loges j graines solitaires dans chaque loge. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de dix à douze; la plupart croissent au cap de Bonne - Espérance; mais on en trouve quelques-unes au Japon, à la Nouvelle-Zélande et au Pérou. Ce sont des Herbes ou des Plantes un peu ligneuses, à feuilles alternes, planes, charnues, indivises, ordinairement très-entières, à fleurs axillaires, pédicellées ou sessiles. De Candolle (Prodrom. Syst. Veg., 3, p. 452) a formé deux sections dans e genre Tetragonia, lequel se rapproche du Mesembryanthemum, mais qui en diffère essentiellement par rabsence de la corolle: la première sous le nom de Tetragonoides, comprend trois espèces, dont la plus remarquable est le Tetragonia expansa, Ait., Hort. Kew., a, p. 178; DeCand., Plant. grasses, tab. 114; Demidovia tetragonoides, Pallas, Hort. Demid., tab. 1. Cette Plante est herbacée, à feuilles pétiolées, ovoïdesrhomboïdales . à fleurs sessiles, à fruits munis de quatre cornes. Elle est originaire du Janon et de la Nouvelle-Zélande, et elle a été transportée dans les iardins des diverses contrées du glone, oh on la cultive à cause de ses feuilles qui se mangent en guise d'épinards. La seconde section, nommée Tetragonocarpos, se compose de six espèces qui croissent toutes au cap de Bonne-Espérance, et parmi lesquelles nous citerons seulement les T. herbacea et fruticosa, qui sont le plus anciennement con

[page] 188

nues, et qui ont été figurées par Commelyn (Hort. Amstel., 2, tab. 102 et 103) sous le nom de Tetragonocarpus.(G..N.)

TETRAGONOCARPUS. BOT. PHAN. (Commelyn.) Syn. de Tetragonia. V. Tétragonie. (G..N.)

* TÉTRAGONODÈRE. Tetcagonuderus. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, établi par Dejean sur une petite espèce (T. variegatus) de Cayenne, et dont le rang, dans une série naturelle, n'est pas eucore fixé. Il nous avait paru au'il avoisinait celui d'Amara de Bonelli, et qu'il ne s'en éloignait guère qu'en, ce que les tarses antérieurs des mâles sont proportionnellement moins dilatés, et plutôt obeoniques qu'en forme de cœur; mais, dans le quatrième volume de son Spéciès, le comte Dejean le place avec ses Harpaliens. (LAT.)

TETRAGONOLOBUS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses qui était réuni au Lotus par Linné; il en fut séparé par Scopoli et Mœnch, sous le nom qu'il porte actuellement, et par Necker, sous celui de Scandalida. Ses caractères essentiels consistent dans un calice tubuleux, quinquéfitle; les ailes de la corolle plus courtes que l'étendard; la carène en forme de bec; le style flexueux; le stigmate infundibuliforme se terminant en bec ohlique; la gousse cylindracée bordée e quatre ailes foliacées. Ce genre contient quatre espèces qui croissent dans la région méditerranéenne; ce sont des Plantes herbacées, à stipules larges, foliacées, à feuilles trifoliées avant les pétioles munis d'une petite bordure, à fleurs solitaires ou géminées, portées sur des pédoncules axillaires. Le T. siliquosus est une petite Plante à grandes fleurs jaunes, très-commune dans les prés humides de l'Europe méridionale et tempérée. Le T. purpureus est remarquable par ses belles fleurs d'un rouge foncé. On cultive cette Plante pour l'ornement dans quelques jardins.(G..N.)

TETRAGONOPTÈRE. POIS.Sousgenre de Saumon. V. ce mot. (B.)

TETRAGONOTHECA. BOT. PHAN. Linné avait d'abord établi sous ce nom un genre qu'il réunit ensuite au Polymrnia et qui en a été de nouveau séparé par 1 Héritier. Ce genre appartient à la famille des Synanthérées, tribu des Héliantbées, et à la Syngénésie superflue, L. Il diffère du Polymnia par son involucre simple, tétragone, à quatre divisions trèslarges; ses fleurs radiées; son récep tacle garni de paillettes, et ses akènes privés d'aigrette. Le Tetragonotheca helianthoides, l'Hér., Stirp., tab. 17; Polymnia Tetragonotheca, L., est une Plante originaire de la Virginie et de la Caroline, et que l'on cultive comme Plante d'ornement dans quelques jardins d'Europe. Ses tiges sont hautes de deux ou trois pieds, rameuses vers le sommet, garnies de feuilles larges, rudes, spatulées, opposées, un peu sinuées ou dentées, et légèrement velues. Chaque rameau est terminé par une belle fleur jaune.(G..N.)

TÉTRAGONURE. POIS. Ce genre de Poissons Acanthoptérygiens, placé par Cuvier à la suite des Vomers, ne comprend encore qu'une seule espèce de la Méditerranée, le Tetragonurus Cuvieri de Risso, qui paraît être le Mugil niger de Rondelet, pl. 425, et le Corvus niloticus d'Aldrovande, Pisc., p. 610. Les caractères du genre Tétragonure offrent près de la queue deux carènes saillantes qui lui ont valu le nom qu'il porte. Le corps est allongé; la dorsale est longue, épineuse, mais très-basse; la deuxième est molle, plus élevée que la première dont elle est rapprochée. L'anale est située vis-à-vis cette deuxième; les pectorales sont un peu en avant des ventrales. Les branches de la mâchoire inférieure sont élevées verticalement et garnies d'une rangée de dents tranchantes, pointues, faisant la scie, et s'emboîtant dans la

[page] 189

mâchoire supérieure. La seule espèce connue est nommée Corbeau par les Provençaux. C'est un Poisson noir, recouvert d'écailles striées, et dont la chair est, dit-on, vénéneuse.(less.)

TETRAGONÜRIDES. pois. On a donné ce nom à une pelile famille de Poissons Aeanthoptérygiens, ayant pour type le genre Tétragonure de Cuvier. Cette famille n'a point encore été adoptée par les ichthyologistes, et rien d'ailleurs ne semble en faire naître la nécessité. (less.)

TÉTRAGULE. Tetragulus. int. Genre établi par Bosc (Nouv. Bull, phil., 1811, n° 44, p. 369, tab. a, fig. 1), réuni par Rudolphi aux Pentastonjes. V. ces mots. (E. D..L.)

TETRAHIT. BOT. PHAN. Dillen et Adanson donnaient ce nom générique à une Plante que Linné a placée dans le genre Galeopsis. V. ce mot.

* TETRAHITDM. BOT. phAn Legenre formé sous ce nom, aux dépens du Stachys, par Mœnch, puis de nouveau proposé par Link et Hoffmansegg dans leur Flore portugaise, u a pas été généralement adopté. V. Stacbide. (G..N.)

TETRALIX. BOT. PHAN. Les anciens botanistes donnaient ce nom à diverses Plantes, particulièrement à une espèce d'Erica, pour laquelle Linné l'a employé comme nom spécifique. V. Bruyère. (G..N.)

* TETRAMÈLES. BOT. PHAN. Sous ce nom, R. Brown (Append. BOT. au Voyage d'Oudney, Denham et Clapperton, p. a5) (ait mention seulement d'un nouveau genre de Plantes indigènes de Java qui a beaucoup de rapports avec le Datisca, et qui est remarquable par la division quaternaire de toutes les parties de ses fleurs dioïques. Il propose de constituer, avec ce genre et le Datisca, une nouvelle famille sous le nom de Datiscées, Dalisceœ. (G..N.)

TÉTRAMÈRES ou TÉTRAMÉRêS. INS. (Duméril.) Section de Coléoptères comprenant ceux dont tous les tarses ont quatre articles. Dans plusieurs, notamment les Longicornes, le dernier a un renflement noduleux à sa base, ce qui pourrait d'abord faire ranger ces Insectes avec les Pentamères. Mais il n'existe point de véritable articulation, et le dessous de cette partie renflée n'offre point les pelottes que Ton observe dans la plupart des Tétramères sous les trois premiers articles, ou du moins sous les deux intermédiaires.(LAT.)

TETRAMERIUM. BOT. PHAN. Gaertùer appelle ainsi un genre de la famille des Rubiacées, qu'il a établi et ayant pour type le Coffa occidenitalis d'Aublet. L'examen attentif que nous avons fait des caractères de ce genre, nous a prouvé qu'ils sont absolument les mêmes que ceux du Faramea d'Aublet, et que par conséquent ils doivent être réunis, ainsi que nous l'avons fait dans notre travail général sur les Rubiacées. Ces caractères sont: un calice à quatre dents; une corolle tubuleuse, infundibuliforme, à quatre lobes étalés; quatre étamines incluses; un fruit coriace, déprimé, à une seule loge contenant une seule graine également déprimée, attachée au fond de la loge par une large cicatrice d'oii partent deux lignes entrecroisées.(a.r.)

TÉTRANDRIE. BOT. PHAN. Quatrième classe du Système sexuel de Linné, qui réunit toutes les Plantes phanérogames et hermaphrodites, qui ont quatre étamines. Cette classe se compose de quatre ordres: i° la Tétrandrie Monogvnie; 20 la Tétrandrie Digynic; 3° la Tétrandrie Trigynie, et 4° la Tétrandrie Tétragynie. V. Système sexuel. (a.r.)

TETRANTHERA. BOT. PHAN. (Jacquin.)Syn. de Litsea. V. ce mot.(G..N.)

TETRANTHÜS. BOT. PHAN. Swartz (Prodrom. Veg. Ind. occid.,

[page] 190

p. 116) a décrit, sous le nom de Tetranthus littoralis, une Plante formant un genre nouveau de la Syngénésie séparée, L., mais qui est ti op imparfaitement connu pour qu'on puisse fixer exactement sa place dans la série des ordres naturels. Néanmoins il nous paraît appartenir à la famille des Synanthérées, sans que nous puissions reconnaître la tribu qui lui convient. Cette Plante a presque le port d'un Mittckella; sa tige est filiforme, rampante, garnie de feuilles opposées, pétiolées, ovoïdes, presque cordiformes, à trois nervures, glabres des deux côtés. Les fleurs sont situées dans les aisselles des feuilles et portées sur des pédoncules solitaires et plus longs que celles-ci; elles sont au nombre de quatre renfermées dans un involucre composé de cinq folioles. Le calice est aune seule pièce, avant le bord oblique; la corolle est tubuleuse; les étamines sont syngénèses; le fruit est un akène ou fausse graine couronnée par le bord cilié du calice; le réceptacle est nu. Cette Plante croit à Saint- Domingue. (O..N.)

TETRAO. OIS. Syn. latin de Tétras. V, ce mot. (dr..z.)

TÉTRAODON. POIS. V. Tétho-DON.

TÉTRAONYX. ins. Genre de Coléoptères de la famille des Tracbé- lides, voisin de ceuxjde Mylabre et de la Cantharide, à antennes grossissant insensiblement vers le bout, ou presque filiformes, à corselet en carré transversçl, & élytres de forme et de grandeur ordinaire, recouvrant les ailes, mais distinct des Insectes

Î'récédens et de quelques autres de a même famille par les tarses, dont le pénultième article est échancré ou presque bilobé. Ces Coléoptères sont propres au nouveau continent, et l'espèce sur laquelle nous avons établi ce genre, a été figurée, dans la partie zoologique du Voyage de Humboldt et Bonpland (pl. 16, fig. 7), sous le nom de Tétraontx a huit taches, Tetraonyx ocio - maculaium.

Elle est noire, avec quatre taches rouges sur chaque élytre. Klug en a décrit et figuré une autre espèce qui se trouve au Brésil, et qu'il a placée parmi les Cantharides (Lytia sexguttata). Elle est pareillement noire; mais chaque élytre n'offre que trois taches et qui sont d'un fauve jaunâtre. (LAT.)

TETRAOPE. Tetraopes. INS. Genre de Coléoptères indiqué par Dalman dans la Synonymie des Insectes de.Scltœnherr, et composé d'eapèces de Lamies (famille des Longicomes), dans lesquelles les yeux sont partagés en deux par le renflement des cotés de la tête, servant d'insertion aux antennes, qui sont d'ailleurs peu allongés et simples. Le corps est court, presque cylindrique, avec le corselet transversal et inégal. Quelques espèces semblent, par la manière aiguË dont se terminent leurs autennes, se rapprocher des Apomé— cynes de Dejean, qui, de même que les Tétraopes, font le passage des Lamies aux Sa perdes. La Lamie tornalor de Fabricius est le type du genre. Quelques autres espèces, pareillement originaires de l'Amérique septentrionale et d'autres des Indes- Orientales, y rentrent. (lat.)

* TETRAOTIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, trèsvoisin du JLagascea de Cavanilles, établi par Rein wardt et Blume (Bijdrag. FL nederL ind., a, p. 899) qui l'ont ainsi caractérisé; fleurs réunies en tête, accompagnées de bractées; involucre partiel, tubuleux (fendu sur le dos), à limbe denticulé. Fleurons du centre tubuleux, denticulés, hermaphrodites, stériles; ceux de la circouférence plus petits, femelles, à corolle en languette, divisé jusqu'à la moitié en trois segmens; akènes sans aigrette, enveloppés par l'involucre. Les deux espèces de ce genre, Tetraotis paludosa et longifolia, sont des Plantes herbacées, croissant dans les marais de Java.(G..N.)

* TETRAPATÆA. BOT. PHAN.

[page] 191

De Candollc a donne ce nom à la troisième section du genre Passiflora, laquelle ne renferme qu'une seule espèce, P. Tetrandra, originaire de la Nouvelle-Zélande, et dont les parties de la fleur sont en nombre quaternaire.(o.N)

TETRAPHIS. BOT. crypt.)Mousses.) Genre parfaitement caractérisé par son péristome simple, à quatre dents triangulaires, dressées; la capsule est droite, couverte par une coiffe campanulée, déchirée à sa base en plusieurs lanières. Toutes les espèces de ce genre sont fort petites et croissent en Europe; la plus commune esl le Tetraphis pellucida, dont la tige et les feuilles sont plus grandes, transparentes; les trois autres, confondues d'abord sous le nom de Tetraphis ovata, sont trèsvoisinesrunederautrejCtnediflfôient que par la forme des feuilles; elles sont extrêmement petites, presque dépourvues de tige et de feuilles, et croissent sur des rochers presque nus.(AD.B.)

TETRAPILE. Tetrapilus. BOT. PHAN. Loureiro (Flor. Cochinch., a, p. 750) a décrit sous ce nom un genre qui se place dans la Diœcie DianHrie, L., qui paraît faire partie de la famille des Jasminées. Selon quelques auteurs il serait identique avec le Fontanesia de Labillardière. Voici ses caractères: les fleurs mâles ont un calice très-petit, persistant, campa nulé, quadnfide, à segmens aigus; une corolle campanulée dont le tube esl très-court, a quatre sillons, le liinbe quadrifide, a segmens repliés rn forme de capuchon; deux étamines à filets épais, courts, portant des anthères ovées, fixes et biloculaires. Les fleurs femelles ont le calice et la corolle comme dans les fleurs mâles; un ovaire ovoïde, surmonté d'un style épais, très-court, et d'un stigmate bifide. Le fruit est une petite baie ovoïde, biloculaire, renfermant quelques graines un peu arrondies. Le Tetrapilus brachiatus, est un petit Arbrisseau à rameaux ouverts, garnis do feuilles opposées, ovales, lancéolées, légèrement dentées en scie, et glabres. Les fleurs sont blanches, petites, disposées en grappes courtes et axillaires. Cette Plante croît dans les buissons à la Cochinchiuc.(G..N.)

TETHAPNEUMONES. arachn. Nous avons nommé ainsi, dans nos Familles naturelles du Règne Animal, une première section des Aranéides, ayant pour caractères: quatre cavités pneumo'branchiales à la base du ventre, deux de chaque côté. Elle a été établie d'après les observations de Léon Dufour, et comprend les genres Mygale, Cténize, Atype, Eriodon, Filislate et Dysdère. (lat.)

TETRAPODE. Tetrapodum. mam. Le genre que Necker propose de former sous ce nom, dans la Phytologie zoologique, paraît devoir renfermer tous les Quadrupèdes vivipares, excepté les Dactylophores (V. ce mot) et les Cétacés, dont cet auteur ne dit pas ce qu'il faut faire. (b.)

TETRAPOGON. BOT. PHAN. 'Genre de la famille des Graminées et de la Polygamie Monœcie, L., établi par Desfonlaines (Flor, Atlanta vol. a, p. 389, tab. a55) qui l'a ainsi caractérisé: fleurs en épi, ses* siles, disposées sur quatre rangées; lépicène triflore, à deux valves membraneuses, oblongues, inégales, mutiques. Deux fleurs latérales hermaphrodites ayant leurs glurnes à deux valves, l'extérieure en carène, velue, tronquée, aristée; l'intérieure plus petite, membraneuse, mutique; trois étamines; deux styles barbus. La fleur centrale est pédicellée, plus petite, stérile, ayant la glume à deux valves tronquées, presque égales et toutes les deux aristées. Ce genre a été réuni au Chloris par PaUsot de Beauvois, quoique le port de l'espèce qui le constitue (Tetrapogon villosum) s'éloigne de ce dernier genre. Cette petite Graminée croît dans les sables près de Cafca.(g..n.)

TÉTRAPTÈRES. Tetraptera. INS.

[page] 192

Division générale des Insectes, composée de ceux qui ont quatre ailes membraneuses; tantôt elles sont dues, comme dans les Névroptères et les Hyménoptères, tantôt elles sont couvertes d'une poussière farineuse, comme dans les Lépidoptères. V. ces mots. (LAT.)

TETRAPTERIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Malpighiacées et de la Décandrie Trigynie, L., établi par Cavanilles, et adopté par Kunth et De Candolle avec les caractères suivans: calice persistant, divisé profondément en cinq folioles chargées extérieurement de glandes; corolle à cinq pétales onguiculés, orbiculés, rémformes; dix étamines à filets soudés par la base; trois ovaires soudés, surmontés d'autant de styles et de stigmates aigus; trois samares fixées à un axe central, munies sur le dos de crêtes membraneuses, subulées ou filiformes, et bordées d'ailes dont les deux inférieures sont plus petites. Ce genre ne diffère que par ces derniers caractères du Triopteris dont il est un démembrement. Il renferme sept espèces originaires de l'Amérique méridionale et des Antilles. Ce sont des Arbris-seaux volubiles, à feuilles opposées, portées sur des pétioles non glanduleux. Les fleurs sont jaunes, disposées en ombelles ou en panicules axillaires et terminales. Nous citerons comme principales espèces les Tetrapiteris acutifolia, buxifolia, et mucronata, Cav., Diss. 9, p. 453, tab. 361 et 262. Elles croissent à la Guiane et à Saint-Domingue.

Le nom de Tetropteris a été employé par Pluknet et d'autres botanistes anciens, pour désigner une espèce de Tetragonia. (G.N.)

TÉTRAPTURE. POIS. Sous ce nom Rafinesque-Schmalz a établi un genre de Poissons osseux Thoraciques ne renfermant qu'une espèce nommée Tetrapterus bellone, qui fréquente les mers de la Sicile, et qui est très-voisin du genre Isliophore de Lacépède dont il diffèrepar ses catopes à un seul rayon.(LESS.)

TÉTRARHYNQUE. Telrarhynchus. INTEST. Genre de l'ordre des Cestoïdes ayant pour caractères: corps aplati, non articulé; tête munie de deux fossettes bipartites, et de quatre trompes rétractiles garnies de crochets. Les espèces de ce genre ont, par la structure de leur tête et la forme de leur corps, beaucoup de ressemblance avec les Floriceps; ils n'en diffèrent essentiellement que par I'absence d'une vésicule caudale; de plus ils ne sont jamais contenus dans une enveloppe particulière, mais libres au milieu des chairs. Pour rendre plus intelligible ce que nous dirons ici des Tétrarhynques, et pour ne pas grossir cet article de détails inutiles, nous renvoyons au mot FLORICEPS, où l'on pourra prendre une idée de la tête et de ses accessoires. Nous ajouterons que les fossettes des Tétrarhynques sont en général plus grandes, divisées en deux parties par une lame longitudinale ou striées dans le même sens; les trompes sont beaucoup plus fortes; le corps est plus court, plus opaque, et terminé par une sorte d'appendice ou de queue très - mobile. Les mouvemens aes Tétrarhynques sont beaucoup plus vifs que ceux des Floriceps; leurs trompes sortent et rentrent avec une grande rapidité; leur queue est toujours en mouvement. Rudolphi fait observer que pour bien connaître ces êtres, il faut les avoir vus vivans. On n'a pu leur découvrir d'organes génitaux ni d'œufs. Ils se rencontrent rarement dans les voies digestives; c'est au milieu des viscères et des muscles qu'ils habitent. Jusqu'ici on ne les a trouvés que dans quelques Poissons et Mollusques céphalopodes.

Rudolphi a décrit dix espèces de Tétrarhynques dans son Synopsis: les Tetrarhynchus megacephalus, grossus, attenuatus, discophorus, tenuicollis, megabothrius, macrobothrius, appendiculalus, scolecinus, gracilis. (E. D. L.)

[page] 193

TETRARRHENA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Tétraadrie Digynie, L., établi par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.- Holland., p. 210), et ainsi caractérisé: lépicèue uniflore, bivalve, plus petite que le périanthe; celui-ci sessile, double, l'un et l'autre bivalves, sans squammules extérieures, ni fais-ceaux de poils; deux écailles hypogynes, opposées, alternes avec les valvules du périanthe; quatre étamines; deux styles surmontés de stigmates plumeux. Ce genre est trèsremar quable entre les Graminées par le nombre anomal de ses étamines. Il ne se compose que de trois espèces indigènes de la Nouvelle Hollande, et dont l'une a été figurée par Labillardière (Nou.- Holt., vol. 1, pag. 90, tab. 117), sous le nom d'Ehrahta distichuphylla. Ces Plantes ont des tleurs disposées en épis ou eu grappes simples(G..N.)

TÉTRAS. Tetrao. OIS. Genre de l'ordre des Gallinacés. Caractères: bec court, fort, nu à sa base; mandibule supérieure voûtée, convexe et courbée depuis son origine; narines placées à sa base, à moitié fermées par une membrane voûtée, cachées par les plumes avancées du front; sourcils nus, garnis de papilles rouges; pieds robustes; tarse emplumé jusqu'aux doigts, et souvent jusqu'aux ongles; quatre doigts: trois eu avant, réunis jusqu'à la première articulation, et garnis d'aspérités sur les bords; un derrière; ailes courtes; première rémige moins longue que a deuxième; troisième et quatrième dépassant toutes les autres; seize ou dix-huit rectrices. Tout en respectant l'opinion des savans ornithologistes, qui ne veulent point admettre la réunion en un seul genre des Tétras proprement dits, des Gelinotes et des Lagopèdes, nous trouvons entre tous les membres de ce groupe une liaison tellement soutenue que, si nous étions dans la nécessite absolue de poser les limites génériques des trois divisions, nous reuconirerions vraisemblablement des obstacles impossibles à sut monter, Néanmoins, comme il y a dans leurs habitudes différentes nuauces, nous nous réservons de tracer avec la description de chacune des espèces principales l'esquisse particulière de ses mœurs. Ces espèces principales sont:

TÈTRAS AUERHAN, Tetrao urogallus, Gmel.; le grand Coq de Bruyère, Buff., pl. enl. 73 et 74. Parties supérieures d'un brun noirâtre, parsemé de petits points cendrés; tête et cou d'uu noir cendré; sourcils rouges; tectrices alaires brunes, variées de petits points et de zig-zags d'un noir foncé; rectrices noires, avec quelques petites taches blanches, disposées à quelque distance de leur extrémité; gorge ornée de plumes allongées, noires; poitrine à reflets verts; ventre et abdomen noirs, avec des taches blanches; croupion et flancs noirs, parsemés de zig zags cendrés; bec blanchâtre; pieds bruns. Taille, trente-quatre pouces. La femelle est d'un tiers plus petite; elle a tout le plumage tacheté de roux, de noir et de blanc; les plumes de la gorge d'un roux clair, celles de la poitrine d'un roux foncé, les rectrices rousses, rayées de noir, et le bec brun. Les jeunes mâles, avant leur première mue, ressemblent'aux femelles; après ilsont la poitrine d'un vert légèrement lustré, et les parties supérieures variées de beaucoup de cendré; sur les autres parties ou voit encore plus ou moins de plumes rousses, restes de la première parure. On trouve les grands Coqs ne bruyère en assez grand nombre en Livonie, en Russie, en Sibérie, et généralement daus toutes les parties septen-trionales de l'Asie; ils sont plus rares en Allemagne, en Hongrie, et surtout en France; ils habitent les forêts montagneuses plantées de sapins, et ne fréquentent jamais de leur propre gi é les plaines ni les bruyères, quoique leur nom semble indiquer qu'ils choisissent ces dernières pour leur résidence habituelle. Ils font 'leur nourriture de plusieurs espèces de

TOME XVI. 13

[page] 194

fruits, de baies, de graines, el surtout de jeunes feuilles et de bourgeons. Ces Oiseaux commencent à ressentir les feux de l'amour vers le milieu du printemps, et ils s'y livrent avec tout le délire de la passion la plus vive. Le mâle relève les plumes de la tête, étale celles de la queue en forme de roue, laisse traîner celles des ailes, exprime par des contenances variées, et toutes plus extraordinaires les unes que les autres, l'ivresse dont il est animé; il voltige sans cesse du sol sur les arbres pour en descendre tout aussitôt et courir près de ses femelles; il les appelle par un cri très-fort qui commence et se termine par une explosion aiguË et perçabte; la femelle y répond par une espèce de rallement plus doux. A cette époque ces Oiseaux semblent avoir perdu leur défiance naturelle qu'ils portent à l'extrême; ils se laissent approcher assez pour être facilement ajustés par le chasseur; ils paraissent même ne faire aucunement attention au bruit du coup de fusil, tant est violente la passion qui les domine. Cette situation surnaturelle dure oldinairement six semaines; alors les femelles fécondées se séparent des mâles qui retournent à leurs habitudes solitaires et farouches; elles vont déposer à l'écart et sur le sol ou elles ont amassé quelques brins de mousses ou des feuilles sèches, quelquefois même simplement dans la poussière, de huit a seize œufs ovalaires, blancs, tachetés de jaunâtre. Elles les couvent avec assiduité, élèvent leurs poussins comme font nos poules domestiques, et les retiennent auprès d'elles jusqu'à l'époque de nouvelles amours.

TÉTRAS BIRKAN, Tetrao Tetrix, Lath.; Petit Coq de Bruyère à queue fourchue, Bufl., pl. enl. 179 et 173. Parties supérieures, tête, cou, croupion et poitrine noires, irisés de violet; sourcils rouges; tectrices alaires d'un noir mat, marquées d'une large bande blanche; rectrices noires; tectrices subcaudales blanches; bec noir; pieds bruns. Taille, vingt-deuxpouces; queue très-fourchue; les eux rectrices latérales, beaucoup plus longues que les autres, sont contournées en sens contraire. La femelle est moins grande d'un tiers; sa queue n'est presque pas fourchue; elle a tout le plumage brun, varié de lignes transversales rousses et noires; Les jeunes mâles, avant leur première mue, ressemblent aux femelles; après et suivant l'âge, ils offrent dans leur robe un mâlange qui tient plus ou moins de la livree des deux sexes. Le petit Coq de Bruyère, qui habite les mêmes lieux que le grand, est cependant moins rare dans nos contrées tempéfées. Ces Oiseaux se réunissent par troupes dans les forêts plantées de bouleaux, dont les jeuues pousses font leur nourriture favorite. Ils entrent en amour vers la fin de l'hiver et bien avant les grands Tétras; comme eux ils sont entièrement dominés par le besoin qui les tourmente, et déplus les maies se disputent les femelles avec un acharnement qui occasione souvent la perte de l'un des champions. Ces mâles, dans leur ravissement, et posés sur les branches des arbres, s'agitent en tout sens, appellent leurs femelles par un cri d'amour qui s'entend de tort loin et auquel on s'empresse de répondre. Les soins de l'incubation sont à peu près les mêmes: au bout de vingt-un jours il sort de huit ou douze œufs jaunâtres, tachetés de roux, autant de Poussins qui grandissent rapidement, mais qui ne se séparent qu'au bout de l'année. Aux approches de l'hiver toutes les petites troupes se rassemblent pour former des bandes nombreuses, et aller de concert à la re-cherche de la nonrriture, sous la neige qu'elles fouillent el soulèvent de manière qu'il en résulte des cavités très-dangereuses pour les chasseurs.

TÉTRAS GELINOTE, Tetrao bonasia, L., Buff., pl. enl. 474 et 475. Parties supérieures brunes, variées de taches rousses, noires et blanches; une bande blanche qui naît entre le bec

[page] 195

et l'œil et descend de chaque côté de la gorge; petits sourcils rouges; scapulaires entourées d'une bande blancne; croupion cendié varié de zig-zags noirs; rémiges et rectrices nuancées dé même, avec une bande noire vers le bout des dernières qui sont en outre, à l'exception des intermédiaires, terminées de cendré; bas de la gorge noir; plumes de la nuque un peu allongées; parties inférieures noires, avec le milieu des plumes roux et le bord blanc; bec noirâtre; pieds bruns. Taille, treize pouces. La femelle est moins grande; elle n'a point de noir à la gorge; ses joues sont rousses; la poitrine est de la même couleur, mais tachetée de noir; la bande scapulaire blanche et jaune. On trouve quelquefois une variété qui a de larges taches, et souvent même des parties tout entières blanches. Sparman en a fait une espèce sous le nom de Tetrao canus. On trouve des Gelinotes dans toutes les grandes forêts montueuses de l'Europe. C'est un excellent gibier, très-recherché des chasseurs qui tendent à ces Oiseaux une foule de pièges où on les attire avec des appeaux qui imitent leurs sifflemens; ils y donnent avec d'autant plus de facilité, qu'ils sont d'un caractère peu défiant. Les Gelinotes se nourrissent de toutes les parties tendres des végétaux, mais surtout de baies et autres fruits succulens; les sexes se recherchent à la fin de l'automne, mais leurs amours ne sont ni aussi vives ni aussi tumultueuses que celles des Coqs de Bruyère; au printemps ils s'occupent de la préparation du nid, qu'ils établissent dans les broussailles au milieu des touffes desséchées de fougères; on y trouve ordinairement de douze à vingt œufs roussâtres, tachetés de brunâtre; très-peu de jours après leur naissance, les poussins se mettent à courir, et à chercher leur nourriture sous la conduite de la mère qui ne les quitte pour ainsi dire plus pendant tout Pété. Ces Oiseaux extrêmement timides courent et volent avec beaucoup d'agilité; ils s'accoutument très-diffici-lement à la captivité, et toutes les tentatives que l'on a faites pour en peupler les basse-cours ont été in-fructueuses.

TÉTRAS GELINOTE DE LA BAIE D'HUDSON, Tetrao canadensis, Lath., Buff., pl. enl. 131 et 132. Parties supérieures brunes, rayées de noirâtre et de cendré; rémiges noirâtres frangées de blanc; rectrices noires, terminées de roux; une double tache blanche derrière chaque aile; lorum noir; sourcils rouges; gorge et poitrine noires; le reste des parties in-férieures brun, avec des taches lunulaires noires; bec noir; pieds gris et velus. Taille, douze pouces. La femelle est plus petite, avec le bec brun; la gorge et la poitrine rousses, et généralement toutes les nuances plus claires. Dans tout le nord de l'Amérique.

TÉTRAS GELINOTE D'ÉCOSSE, Tetrao scoticus, Lath. Parties supérieures d'un brun marron, tacheté de noir; tête et cou d'un brun marron uniforme; un cercle de petites plumes blanches autour des yeux, et audessus un sourcil dentelé très-élevé, d'un rouge très-vif au temps des amours; une petite tache blanche à l'angle de la mandibule inférieure; rémiges et moyennes tectricçs hrunes; seize rectrices: les quatre intermédiaires d'un brun marron, rayées de noir, les autres noirâtres; téutes terminées de roux marron; parties inférieures brunes, variées de nombreux zig-zags noirs; bec petit et noirâtre, caché en partie par les plumes qui garnissent les narines; pieds et doigts entièrement couverts de poils gris. Taille, seize pouces. La femelle a les nuances moins pures et moins foncées; les zig-zags et les taches sont plus nombreuses sur tout son plumage; les sourcils routes sont beaucoup plus petits. Les jeunes offrent de grandes variations dans la robe qui est ordinairement d'un roussâtrc très-clair, tacheté et rayé irrégulièrement de noir. Cette espèce se trouve très-abondarament répandue dans le

13*

[page] 196

nord de l'Ecosse, beaucoup moins en Angleten e et en Irlande; elle se tient sur les montagnes les plus élevées au milieu des bouleaux qui les garnissent; elle y vit solilaire et ne se rapproche des vallées que pendant l'hiver; en aucune saison on ne la voit eu plaine. Elle établit son nid au milieu des broussailles sur le sol; la femelle y dépose de six à dix œufs d'un cendré rougeâtre, tacheté de rouge obscur. Sa nourriture cousiste en bourgeons, feuilles, baies, etc.

TÉTRAS GELINOTE A FRAISE, Tetrao tanbellus, Lath., Buff., pl. enl. 104. Parties supérieures variées de brun, de roux, de noir, de cendré et de blanchâtre; nuque ornée d'une huppe de plumes assez longues, brunes, rayées de noir et de loux, susceptibles de se relever; de chaque côté au bas du cou, une touffe de longues plumes d'un noir irisé en vert et recourbées inféiieurement; gorge et devant du cou d'un roux assez vif, tacheté de brun; poitrine noirâtre; le reste des parties inférieures d'un, brun foncé, rayé de roussâtre et de noir; rectrices cendrées, variées de noir et de brun, avec une large bande noire; bec noirâtre; pieds garnis en devant de plumes cendrées qui descendent jusqu'à la moitié du tarse. Taille, dix-sept pouces. De l'Amérique septentrionale. La femelle et le jeune ont la huppe et les bouquets de plumes, au bas du cou, bien moins prononcés que chez le mâle adulte; généralement toutes les nuances noires inclinent au brun.

TÉTRAS GELINOTE DES INDES. V. GANGA A QUATRE BANDES.

TÉTRAS GELINOTE DES SABLES. V. GANGA A DES SABLES.

TÉTRAS GELINOTE DU SÉNÉGAL. V. GANGA A NAMAQUOIS.

TETRAS-LAGOPEDE PTARMIGAN, Tetrao lagopus, L.; Tetrao alpinus, Nils.;

Tetrao rupestris, Gmel.; Attagas blanc, Buff., pl. enl. 129 et 494. Plumage blanc; une bande noire qui part de l'angle du bec et traverse lœil; sourcils rouges, terminés par une petite membrane dentée; rectices latérales noires, terminées de blanc; queue composée de dix-huit rectrices; bec faible, comprimé vers la pointe et noir; pieds et doigts couverts de plumes laineuses blanches; ougles crochus subulés et noirs. Taille, quatorze pouces. La femelle n'a point de bandes noires sur lesyeux. En plumage d'été, le mâle a les parties supérieures d'un cendré roux, varié ne nombieux zig-zags noirs; les yeux traversés par une bande noire; la gorge blauche, tachetée de noir; la poitrine et les flancs variés de noir, de roux et de blanchâtre; le ventre, l'abdomen, les tectrices subcaudales, les ailes et les pieds entièrement blancs. La femelle a les parties supérieures assez régulièrement rayées de roux et de noir; comme dans le plumage d'été, elle est privée de la bande oculaire noire; le milieu du ventre, les ailes et les pieds sont blancs. Le jeune est finemeut rayé de roux, de cendré et de noir. Au printemps comme en au-tomne le plumage des adultes est presque toujours varié d'uu nombre plus ou moins grand de plumes blanches. Le Lagopède Ptarmigan habite les régions montagneuses et élevées de l'Europe et de l'Amérique. On le trouve en grand nombre en Suisse et dans les Alpes; il s'y nour-rit de jeunes plantes, de bourgeons, de fruits et de graines; il construit son nid au milieu de la mousse; la ponte est de dix à quinze œufs d'un jaune rougeâtre, tacneté de noirâtre. Quoique cet Oiseau paraisse peu sensible au froid, on le voit néanmoins pendant l'biver quitter le sommet des montagnes pour venir s'abriter dans les vallées: il s'y rend par troupes assez nombreuses. Son vol est bas, incertain et peu prolongé. La vie sauvage lui doune un air stupide; du reste il faut encore user d'adresse pour l'approcher à la portée du fusil; aussi les chasseurs qui recherchent ce gibier sont-ils souvent plus heureux dans les pièges qu'ils lui tendent.(DR..Z.)

TETRASPORA. BOT. CRYPT. (Ulva

[page] 197

cées.)Nom donné par Link à un genre formé aux dépens des Ulves, qui a été admis par Agardb. Il comprend des espèces à membrane tubuleuse gélatineuse, et dans lesquelles on a observe que les sporules sont groupées quatre par quatre. Telles sont les Ulva lubrica, gelatinosa et cylinadrica. Ces Plantes croissent dans les eaux douces stagnantes. V. ULVE.(AD. B.)

TETRATHECA. BOT. PHAN. Genre de l'Octandrie Monogynie, L., établi par Smith (Nov.-Holl., 1, tab. a), placé d'abord dans la famille des Polygalées, puis réuni par R. Brown à sa petite famille des Trémandrées. Il est essentiellement caractérisé par un calice persistant à quatre sépales presque égaux; une corolle à quatre pétales; quatre étamines à anthères quadriloculaires; un ovaire ovoïde surmonté d'un style; une capsule biloculaire, bivalve, renfermant une à deux graines dans chaque loge. Cinq espèces, originaires de la Nouvelle-Hollande et de la Terre de Van-Dié-men, constituent ce genre. Ce sont de petits Arbrisseaux qui ont le port de certaines Bruyères, à tiges droites, nombreuses, grêles, à feuilles alternes, épaisses ou rapprochées en verticilles, quel que toi s chargées de poils glanduleux. Dans certaines espèces, les pétales sont d'un rouge foncé. Outre les Plantes décrites et figurées par Smith (loc. cit., et Exot. BOT., tab. 90 et 22) sous les noms de Tetratheca juncea, ericifolia et thymifolia, deux espèces ont été publiées par Labillardière (Nov.-Holl. Spec., tab. 122 et 125) sous les noms de T. pilota et glandulosa. (G..N.)

TÉTRATOME. Tetratoma. INS. Genre de Coléoptères, famille des Taxicornes, tribu des Diapériales, distingué des autres de cette division par les caractères suivans: antennes insérées à nu, terminées en une grosse massue ovalaire, formée par les quatre derniers articles. Corps ovoïde. Dernier article des palpes maxillaires plus grand que le précédent, presqueen forme de triangle renversé. Jambes sans épines; tous les articles des tarses entiers. Ce genre se compose d'un petit nombre d'espèces que l'on trouve dans les Champignons et toutes de petite taille. Le TETRATOME DES CHAMPIGNONS, Tetr. Fungorum, Fab., est fauve, avec la massue des antennes et la tête, la bouche exceptée, noires. Les élytres sont d'un noir bleuâtre et vaguement pointillées. — Le TÉTRATOME DE DESMAREST, Tétr; Desmarestii, dont la découverte est due à l'un de nos zoologistes les plus distingués, est d'un vert cuivreux en dessus. Les premiers articles des antennes, la poitrine et les pâtes sont fauves. Cette seconde espèce, trouvée aux environs de Paris dans le mois de décembre, est extrêmement rare. (LAT.)

* TETRAZYGIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélastomacées, établi par Richard père dans son herbier et publié par De Candolle (Prodr. Sysf. Veget., 3, pag. 172) avec les caractères suivans: calice ayant le tube urcéolé, le limbe débordant l'ovaire, persistant et à quatre dents courtes; corolle à quatre pétales obovales; quatre à huit étamines égales, à anthères linéaires, obtuses à la base, munies d'un pore au sommet; ovaire glabre, portant un style grêle et un stigmate punctiforme; baie capsula ire à quatre loges renfermant un nombre considérable de graines anguleuses, cunéiformes, luisantes, marquées d'un hile linéaire. Ce genre sc compose d'Arbrisseaux indigènes des Antilles, à feuilles ovales ou oblongues, trinervées, discolores, blanchâtres, rougeâtres ou couvertes d'une poussière écailleuse en dessous, à fleurs blanches disposées en panicules ou en corymbes. Les especes sont au nombre de cinq, distribuées en deux sections. La première, sous le nom de Tetrastemon, est caractérisée par ses quatre étamines, et ne contient que le Tetrazygia tetrandra, D. C., ou Melastoma tetrandra de Swartz-

[page] 198

Là seconde, nommée Octoslemon, à cause de ses huit étamines, contient quatre espèces, savoir: I° T. discolor ou Melastoma discolor, L., Jacq., Amer., tab. 84; 2° T. elœagnoides ou M. elœagnoides, Swartz, Vahl, Icon. Pl. Amer., 2, tab. 28: 3° T. angustifolia ou M. angustifolia, Sw., Vahl, loc. cit., 3, tab. 96; 4° T. crotonifolia ou M. crotonifolia de l'Encyclopédie. (G..N.)

TÉTRIX. Tetrix. INS. Genre d'Orthoptères, de la famille des Sauteurs, tribu des Acridiens. Deux divisions de celui de Gryllus de Linné, la seconde (Bulla) et la cinquième (Locusta), composent dans la méthode de Geoffroy le genre Acrydium, dénomination presque identique avec celle d'Acrida, donnée par le précédent au genre Truxalis de Fabricius. Celui-ci en forma un nouveau avec certaines espèces de Criquets (lesdeux dernières de Geoffroy et quelques autres), remarquables par le prolongement postérieur et scutelliforme du corselet. Ce furent ses Acrydium; il comprit les autres espèces dans le genre Gryllus. Ne voulant pas l'imiter dans ce bouleversement de noms, et adoptaut cependant les deux coupes génériques, nous avons appelé Tetrix la première, ou celle d'Acrydium de ce savant. Des antennes filiformes n'ayant que treize à quatorze articles, présternum recevant dans une cavité une grande partie de dessous de la téte, lèvre quadrifide, tarses n'offrant point entre les crochets de pelotte, corselet prolongé postérieurement en forme de grand écusson, élytres très-petites, en forme d'écailles (1): tel est le signalement de ce genre, qui se compose d'une vingtaine aespèces, toutes petites, répandues dans les deux mondes, et dont la synonymie a été en partie débrouillée par Lepelletier et Serville, dans l'Encyclopédie méthodique, à l'article

Tétrix; ainsi que par un travail qu'ils n'ont point connu, celui de Zetters-tedt sur les Orthoptères de la Suède, et reproduit dans sa Faune des Insectes de Laponie. 11 divise ce genre en deux sections, selon que le corps est étroit, allongé, ou simplement oblong, et que le prolongement postérieur du corselet dépasse l'abdomen, ou qu'il est de sa longueur, pointu, et s'incline un peu, au lieu d être ascendant. Les espèces de cette seconde section aiment les lieux arides et paraissent en été; celles de la première fréquentent les terrains humides el sont printanières. Il a suivi, à cet égard, la nomenclature de Fabricius. Son A. subulatum, ou notre Tétrix subulé. est selon lui d'un brun roussi tre obscur, avec les jambes pâles, tachetées de noirâtre. Il appartient â la première division. Consultez, quant à ses variétés et â d'autres espèces, les ouvrages précités. (LAT.)

TÉTRODON. Telraodon. POIS. Genre créé par Linné pour des Poissons de l'ordre des Osseux Plectognates, et de la famille ries Gymnodontes de la méthode de Cuvier. Voisins des Diodons ou Boursouflés, et des Môles ou Poissons-Lunes, les Tétrodons ont leurs mâchoires divisées dans leur milieu par une suture, ce qui donne à leurs maxillaires l'apparence d'avoir quatre dents, ainsi que l'indique leur nom générique. Leur peau est dure, coriace et revêtue d'épines nombreuses et acérées. Leur chair est parfois vénéneuse. Lorsque ces Poissons nagent, leur corps est oblong et sans dilatation; mais lorsqu'ils sont inquiétés, ils remplissent toute leur cavité abdominale d'air, ce qui distend outre mesure cette partie; ils poussent aussi un petit grognement qu'on entend d'assez loin; dans cette position ils se renversent et présentent à leurs ennemis les épines qui les recouvrent, et dont les pointes se trouvent ainsi dressées. Ces Poissons appartiennent aux mers des régions chaudes, et ne sont nulle part plus communs que sur les rivages d'Afri-

(1) Les organes sexuels, comparés avec ceux des Criquets, présentent aussi des différences.

[page] 199

que, dans la mer Rouge et principalement sur les côtes d'Egypte. Le type du genre est le Fahaca des Arabes (Tetraodon lineatus, L.) décrit par Geoffroy Saint-Hilaire dans le grand ouvrage de la Commission d'Egypte, et figuré pl. 1, fig. 1. Ce Poisson, très-anciennement connu par les Grecs, est parfois jeté en grande abondance sur les rivages d'Egypte lors des inondations du Nil, et sert de jouet aux enfans. Il a le dos et les flancs rayés de brun, zig-za-gués de blanchâtre. Paterson a décrit, dans le soixante-sixième volume des Transactions philosophiques, une espèce qui jouit de propriétés élec-triques, et qu'il nomme à cause de cela, Teiraodon electricus. On con naît une nombreuse suite d'espèces toutes propres aux mers chaudes des contrées intertropicales, et parmi lesquelles, il est vrai, existent encore quelques doubles emplois, (LESS.)

* TETRODUS. BOT. PHAN. H. Cassini (Dict. des Scienc. nat., vol. Lv, p. 272) a proposé sous ce nom un genre ou sous-genre de Helenium, qui aurait pour type Y H. quadridentatum de Labillardière, et qui serait caractérisé par les corolles au centre à quatre divisions, à quatre étamines, par son réceptacle cylindracé, et par les squammules de l'aigrette non aristées, mais obtuses, coriaces et très-entières.(G..N.)

TETRONCIUM. BOT. PHAN. Willdenow a donné ce nom à un genre qui ne diffère du Triglochin que par le nombre quaternaire des parties de sa fleur. V. TRIGLOCHIN. (G..N.)

TETRORAS. POIS. Genre établipar Rafinesque pour une espèce de Poisson très-voisin des Carcàarias. (B.)

TETTIGOMÈTRE. Tettigometra. INS. Genre d'Hémiptères, section des Homoptères, famille des Cicadaires, tribu des Fulgorelles, dont les antennes plus courtes que la téte sont insérées dans une fossette transver sale, au-dessous des yeux, composées de trois articles, dont le piemierfort court, le second allongé, cylindrico-ovoïde, et le troisième très-petit, en forme de tubercule portant uue soie, et inséré à l'extrémité latérale et supérieure du précédent. La tête est en forme de triangle curviligne, presaue lunulée, terminée en pointe en devant, aplatie et unie, tant en dessus qu'en dessous, avec les yeux triangu-laires, et point saillans au-delà des bords latéraux. Les yeux lisses sont imperceptibles; le corps est ovoïde. On voit a la base des élytres, une écaille assez grande et de leur consistance. Les pâtes sont comprimées; l'extrémité des jambes postérieures et celle du premier article de leurs tarses sont couronnées de petites épines. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces. Nous citerons la T. dorsale (dorsalis) qui est d'un vert un peu jaunâtre, avec les pâtes et une tache près de la base de la suture, rouges. On la trouve à Paris, et en Anjou, d'où elle a été rapportée par Carcel. V. pour d'autres espèces l'Encyclopédie méthodique. (LAT.)

TETTIGONE. Tettigunia. INS. Sous cette dénomination aéiïvant du grec, Fabricius a désigné uu genre d'Hémiptères, composé de ces insectes que les Latins appelèrent, au singulier, Cicada, et qui sont les Cigales de la France méridionale. Ce

§enre embrasse la troisième division e celui de Cicada de Linné, ses Manniferœ non saltantes. Geoffroy avait pensé que, dans la supposition que l'on distinguât génériquement les Cigales de Provence, ou les grandes espèces, et qui sont pourvues de trois yeux lisses, des petites espèces, où ces organes ne sont qu'au nombre de deux, l'on pourrait conserver aux premières le nom de Cigale, Cicada, et appeler les dernières des Procigales, Tettigonia. Cette opinion a été adoptée par les entomologistes français; mais comme les Procigales forment une division considérable, subdivisée en plusieurs genres, cette division est

[page] 200

devenue une tribu, celle des Cicadelles, et la dénomination de Tetti-gonia a été restreinte à l'une de ces coupes. Le genre Tettigone, d'après l'exposition méthodique de la tribu des Cicadelles, proposée par Lepel-letier et Serville dans l'Encyclopédie méthodique, fait partie de la troisième division de cette tribu, celle des Tettigonides (V. cet article). Il paraît qu il s'éloignerait de ceux de Scaris, de Pentbiraie et de Proconie, de Ta même division, par les caractères suivans: corps linéaire, tête transversale, un peu moins longue que le prothorax, aussi large que lui, écnancrée circulairement dans toute sa largeur postérieure, avec le bord antérieur épais et arrondi. Ils en décrivent deux espèces qui leur ont paru inédites, en citent plusieurs autres exotiques, rangées par Fabricius dans son genre Cicada, et à l'é-gard des indigènes ne mentionnent que celle qu'il nomme viridis, ou la Cigale verte à tête panachée, de Geoffroy. Elle est longue de près de trois lignes, verte, avec la tête, les pâtes et des bandes jaunâtres sur le ventre. Le dessus de la tête et l'écusson ont deux points noirs. Cette espèce est aussi pour nous une Tettigone, (LAT.)

* TETTIGONIDES. Tettigonides. INS. Division de la tribu des Cicadelles, famille des Cicadaires, ordre des Hémiptères, établie dans l'Encyclopédie méthodique par Lepellelier et Serville, et qu'ils distinguent des deux autres divisions de la même tribu, les Ulopides et les Cercopides, par les caractères suivans: jambes postérieures triangulaires; leurs angles garnis dans toute leur longueur a épines fines, ordinairement fort nombreuses.

Les unes ont les ocelles ou yeux lisses placés sur le milieu de la partie supérieure de la tête.Ici le bord antérieur de la tête est arrondi et épais.

Gènres: SCARIS, PENTHIMIE, TETTIGONE, PROCONIE.

Là ce bord est mince, presque tranchant.

Genre: EUPÉLIX.

D'autres ont les ocelles placés sur la ligne aui sépare la partie supérieure de la tête de l'inférieure.

Genre EvACANTHE.

Enfin ces ocelles peuvent être situés sur le milieu de la partie antérieure de la tête.

Genre: IASSUS. (LAT.)

TETYRE. Tetyra. INS. Genre d'liémiptères de Fahficius, le même que celui de Scirtellère établi avant lui, par Lamaick. V. SCUTELLÉRE(LAT.)

TEUCRIUM. BOT. PHAN. V. GERMANDRÉE.

TEUTHLACO. BEPT. OPH. Nom mexicain de divers Serpens etjnlus spécialement du Durissus. V. CROTALE.(IS. G. ST.-H.)

TEXON, TEXUGO. MAM. On nomme ainsi le Blaireau dans quel-ques parties de l'Europe méridionale, (IS. G. ST.-H)

TEXTULAIRE. Textularia. MOLL. Genre de Coquilles microscopiques proposé par Defrance dans le Dictionnaire des sciences naturelles et caractérisé par Blainville dans le Traité de Malacologie. Formé d'abord pour une seule espèce, D'Orbignv l'adopta dans son tameau des Céphalopodes et en ajouta vingl à la première; il rectifia aussi le genre en lui donnant des caractères plus complets, car Défiance n'avait point aperçu l'ouverture. C'est dans la famille des Enallostègues à côté des Bigénérines, que D'Orbigny a placé ce genre. On ne peut contester que ce genre Bigénérine n'ait avec celui-ci beaucoup d'analogie; il ne diffère que par la position de l'ouverture et en ce que les Bigénérines, après avoir commence par deux rangs de loges qui alternent entre elles, se terminent par une seule se'rie comme dans les Nodosaires, tandis que les Textulaires, quel que

[page] 201

soit leur âge, ont toujours deux rangs de loges. Le genre Textulaire devra donc être consacré, et il restera bien probablement dans les rapports indiqués par D'Orbigny. On pourra le ca-ractériser de cette inauière: coquille allongée, conique, rarement déprimée, formée de deux rangées de loges alternantes, de manière à former par leur jonction une ligne médiane ou raphé, angulo-sinueuse, étendue de chaque côté de la base au sommet; ouverture en demi-lune, au côté interne de chaque loge.

Quoique ce genre comprenne déjà vingt-sept espèces, le plus grand nombre n'étant indiqué que nominativement, il nous est impossible d'en déterminer beaucoup. Nous indiquerons les suivantes pour servir d'exemple du genre.

TEXTULAIRE SAGITTULE, Textularia sagitiula, Defr., Dict. sc. nat., Atlas, pl. de Foss. fig. 6; ibid., Blainv., Malac., pl. 5, ng. 6; ibid., D'Orbig., Céphal., Ann. des sc. nat. T. VII, p. 263, n. 20; Soldani, T. Il, tab. 133, fig. T. Elle est fossile à Castel-Arquato, et son analogue vivant existe dans la Méditerranée.

TEXTULAIRE BOSSUE, Textularia Gibbosa, D'Orb., loc. cit., n. 6, et Modèles, 2 livrais., n. 28; Soldani, T. II, tab. 132, fig. I, K. Elle se trouve comme la précédente vivante et fossile dans les mêmes lieux.

TEXTULAIRE ACICULÉE, Textularia aciculata, D'Orb., loc. cit., n. 15, pl. II, fig. 1, 2, 3, 4. Coquille très-aiguË, très-étroite; de l'Adriatique. (D..H.)

TEYU-GUAÇU. REPT. SAUR. (Marcgraff.) Nom de pays d'un Tu-pinambis d'Amérique. V. TUPINAMBIS.(IS.G.ST.-H.)

TEZER-DEA. MAM. On nomme ainsi en Barbarie l'Ichneumon Pharaonis. V. CTVETTE. (IS. G. ST.-H.)

THAIS. Thais. Fabr.; Zerinthia, Ochs. INS. Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, tribu des Papillonides, division de ceux dont tous les pieds sont ambulatoires, etdont la chrysalide est attachée non-seulement par son extrémité postérieure, mais encore par un lien de soie fixé de chaque coté sur le corps où elle repose, et formant au-dessus d'elle une boucle ou un demi-an-neau transversal (1). Ainsi que les Pa-pillons proprement dits ou les Equités de Linné, et les Parnassiens, les Thaïs out le bord interne des ailes concave, et non susceptible d'embrasser l'abdomen par dessous et de lui former une gouttière propre à le recevoir. Mais les chenilles sont dépourvues de ce tenlaçule fourchu ou en forme de corne, que celles des Insectes des deux genres précédens peuvent faire sortir de la partie supérieure du cou et y faire rentrer. Ces chenilles, à en juger du moins par celle du T. hrpsipile, ont sur le dos une rangée d'épines charnues. Les femelles n'ont point à l'extrémité postérieure de l'abdomen cette espèce de poche cornée qui caractérise celles des Parnassiens. Les Thaïs ressemblent d'ailleurs, sous tous les autres rapports, à ces derniers Papillonides. Les palpes labiaux, ou ceux qui sont appareus, offrent aussi trois articles distincts, sont grêles, très-velus, et vont en pointe; les antennes sont pareillement courtes et terminées en noutou; mais cette massue est plus allongée et un peu courbe(2). Tous ces Papillonides sont pareillement propres à quelques contrées occidentales e l'hémisphère septentrional del'ancien monde; mais les espèces du

(1) Suivant Godart, la chrysalide des Thaïs est attachée par les deux bouts et terminée antérieurement par deux petites pointes, armées de crochets.

(2) La comparaison de ces parties avec les mêmes des Piérides et d'autres caractères nous annoncent que, dana une série naturelle, il faut passer des Papillons aux Parnassiens, de ceuxci aux Thaïs et de là aux Piérides el aux Coliades. Bois-Duval, en plaçant les Thaïs immé-diatement après les Papillons, afin de lier les Parnassiens avec les Piérides au moyen de l'espèce de ce dernier genre, nommée Cratagi, nous paraît avoir sacrifié l'ensemble des raports à quelques considérations isolées et de peu d'importance.

[page] 202

genre Parnassien sont toutes alpines, et ne peuvent se montrer que lorsque les chaleurs ont fondu la neige qui recouvrait les localités qu'elles nabitent. Les Thaïs, au contraire, sont confinées aux extrémités méridionales de la zône tempérée, ne se trouvent même en général que dans les contrées qui circonscrivent le bassin de la Méditerranée, ou dans quelques îles de cette mer, et sont pour la plupart très-printanières. On ne connaît encore que quatre espèces de Thaïs; mais, dapres uue communication que nous a faite Bois-Duval, il en existerait une autre, figurée dans l'ouvrage de Drury sur les Insectes de la Chine, se rapprochant du T. Cerisy, et dont on aurait négligé de faire mention. Ce savant lépidoptéro-logue rapporte au T. rumina, comme simple variété, le Thaïs médésicaste.

De ces quatre espèces, l'une, par la transparence de ses ailes et dont les inférieures parfaitement arrondies et sans dents au bord postérieur, se rapproche davantage des Parnassiens (1). Tel est le THAÏS APOLLINE, Thaïs apollina et Pythias, Esp.; Thia, Hübner. Les ailes sont presque transparentes, d'un blanc jaunâtre, plus vif et plus pur sur les inférieures, particulièrement dans le mâle, avec le limbe postérieur noirâtre; celui des inférieures offre une rangée de taches oculaires noires, ayant unS oint bleu au milieu, et surmontées 'un petit croissant rouge, bordé de noir. Les supérieures ont près de la côte et vers le milieu deux grandes taches noires; cette côte, ainsi qu'une grande partie de la surface, est cou-pée par de petits traits de cette couleur ou noirâtres; entre ces taches et le bord postérieur est une bande transverse de la même couleur, bordée de chaque côté de blanc jaunâtre; la bordure extérieure est plus étroite et ne forme qu'une raie; 1 autre bordure, ou l'interne et la plus large, offre dans la femelle, au côté interne, une rangée de petites taches rouges. Les. nervures, formant la cellule discoïdale et fermée des ailes inférieures, sont aussi en grande partie de cette couleur dans le même sexe. Le côté interne de ces ailes est, dans l'un et l'autre sexe, noir, de-puis la base jusaue près du milieu, De la Grèce et de la Syrie.

Les autres Thaïs ont les ailes plus farineuses, et les inférieures sont dentées au bord postérieur. Les unes et les autres sont toujours jaunes, avec des taches noires. Dans deux de ces espèces, aucune des dentelures des inférieures ne se prolonge manifestement en manière de queue. Dans l'une, le THAÏS HYPSIPTLB, Thais hypsipyle, Fabr.; T.polyxena, diar na, hypermnesira, selon d'autres; le bord postérieur des quatre ailes offre sur les deux faces une ligne jaune, bordée de noir, très-anguleuse, formant une rangée de dents aiguËs; la tache noire de la cellule discoïdale des ailes inférieures est divisée tant en dessus qu'en dessous; le dessus des supérieures n'a point de taches rouges, et celles des inférieures sont placées, du moins au côté supérieur, sur des taches noires, marquées d'un point bleu. La chenille, qui est d'un jaune citron, avec des lignes latérales fauves, entrecoupées de points noirs, et une rangée d'épines rougeâtres et charnues le long du dos, vit sur l'Aristoloche clématite. On trouve cette espèce en Piémont, dans la Hongrie et la Russie méridionale. Dans la suivante, le THAÏS RUMINA, Thais rumina, Fabr., et dont le T. medesicaste, propre à quelques départemens méridionaux de la France, n'est, comme nous l'avons dit, qu'une variété, a des taches rouges et plus grandes sur les deux faces des quatre ailes; le limbe postérieur du dessus des supérieures est noir, avec deux rangées transverses de taches jaunes; la tache noire de la cellule discoïdale des inférieures n'est point divisée en dessus, en manière de petites lignes, mais simplement échancrée ou près

(1) Nous soupçonnons que la chenille diffère sensiblement de celles des espèces suivantes.

[page] 203

que en forme de cœur; la base des mêmes ailes présente, en outre, des deux côtés, des taches rouges. L'espèce proprement dite habite l'Espaque et le Portugal. Sa chenille vit sur Aristoloche rouge. Dans la dernière espèce enfin, le THAÏS CERISY, Thais Carisy, God., les ailes intérieures pn t des dents plus avancées, et présentent l'apparence de petites queues. Ces ailes ont postérieurement une rangée de six taches d'un rouge écarlate, lunulées ou en croissant; les supérieures ont des deux côtés sept bandes noires. Ce Thaïs a été pris, au mois de février, sur les montagnes élevées et arides d'Ourlac, archipel de la Méditerranée. Consultez pour ce genre, l'Histoire naturelle des Lépidoptères de France de Godard, l'article Papillon de l'Encyclopédie méthodique, Hübner, Ochsenhei-mer et Bois-Duval (Europ. Lepidopt. indêx Method.).(LAT.)

*THALAMIA. BOT. PHAN. (Sprengel.) Syn. de Podocarpus, V. ce mot.(G..N.)

THALAMIUM. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ce mot qui signifie lit, habitacle, a été créé par Acharius pour nne sorte d'organe carpomorphe ou d'apothécie, presaue fermé, sphérique. niché dans la substance même au thalle, recouvert d'une enveloppe ou périthécium propre, dans lequel nichent les pores. Les Thalamium peuvent être en nombre plus ou moins considérable dans une même apothéde. Quelquefois il se termine par un pore, et quelquefois par un ostiole; tantôt il reste clos jusqu'à la fin de sa vie, et tantôt il est aéhiscent. Le mot Thalamium, employé par Acharius pour former les mots idiothalame, homothalame, etc., semble être alors synonyme du mot Appthécies uelle que soit la forme de celui-ci. Suivant cet auteur, les Lichens sont idiothalames quand leurs apothécies sont formés par une substance propre différente du thalle et discolore; cœsnothalames quand une partie du thalle seulement a concouru à leur formation; el homothalames quand ils sont formés en entier par cet organe. Acharius qualifie d'athalarnes es Lichens qui ne montrent point d'apothécie: le genre Lepra est seul dans ce cas. (A. F.)

THALAMULE. Thalamus, MOLL. Montfort, dans son Traité systématique de Conchyliologie, T. II, p. 322, a figuré un corps pétrifié qui a tous les caractères des Bélemnites, mais qui est arqué dans toute sa longueur. On s'est demandé si cette courbure était naturelle, et cela a semblé peu probable, lorsque, malgré les recherches de plusieurs personnes sur les Bélemnites, cette Coquille ne s'est pas retrouvée depuis lontfort. V. BÉLEMMITB. (D..H.)

* THALARCTOS. MAM. Sousgenre proposé par G ray parmi les Ours, et dont le type serait l'Ours polaire. V. Oums. (IS. G. ST.-H.)

THALASSÈME. Thalassema. ANNEL. Genre de l'ordre des Lom-bricines et de la famille des Echiures, établi car Cuvier et adopté par Savigny (Ouvrage d'Egypte, in-f*, pag. 100 et 101) qui lui donne pour caractères: bouche non rétractile située dans la cavité d'un ample tentacule plié longitudinalement et ouvert en dessous. Deux soies prismatiques et crochues sur leur extrémité antérieure du corps et des anneaux de soies plus petites à son extrémité postérieure. Ce genre, qui est jusqu'à présent le seul de la famille, présente quelques autres traits d'organisation extérieure que Savigny a éveloppés avec soin et qui avaient déjà été étudiés par Pallas. Leur corps est mou, cylindrique, obtus en arrière, aminci en avant, composé d'anneaux très-nombreux et très-serrés, et entourés chacun d'un cercle de papilles glanduleuses, plus saillantes vers l'extrémité postérieure qui se termine par un petit anus circulaire. Leur bouche est très-petite, exactement antérieure et renfermée dans la base d'un large et grand ten-

[page] 204

tacule courbé en forme de cuilleton, ouvert par dessous. Les soies sont droites, plates, lisses, disposées sur deux rangs circulaires à l'extrémité postérieure du corps, et il existe deux soies plus fortes et crochues, rapprochées et situées sous son extrémité antérieure.

On ne connaît encore qu'une espèce, la THALASSÉME ORDINAIRE, Thalassema vulgaris, Sav., ou la Tàalastema Echiurus de Cuvier qui est la même espèce que le Lumbricus Echiurus de Pallas; Misc. Zool., p. 146, t. 11, fig. 1-6, et Spic. Zoo., fasc. 10, p. 3, t. 1, fig. 1-5). Elle habite les cotes de I'Océan et vit enfoncée dans le sable. (AUD.)

THALASSI A. BOT. PHAN. (Kœnig.) Même chose que Zostera. V. ce mot. (B.)

TIIALASSIDROME. Thalassidroma. OIS. Vigors a séparé du genre Pétrel toutes les espèces qui, outre les narines réunies en un seul tube à la surface du bec, ou laissant voir deux orifices distincts, préseutaient une queue carrée ou faiblement fourchue, un tarse très-long, etc., et en a formé uu genre nouveau qu'il carac-térise ainsi: bec assez court, atténué, très-comprimé. subitement recourbé à la pointe en dessus; ailes longues, aiguËs; première et troisième rémiges les plus courtes, la deuxième la plus longue.

Dans ce genre doivent être placés le Pétrel Leach, le Pétrel tempête et autres Pétrels-Hirondelles, ainsi dé-signés, dans une troisième sectiou du genre, par Temminclt qui, en l'établissant, avait prévu la dislocation opérée par Vigors. (DR..Z.)

THALASSINE. Thalassina. CRUST. Genre de Tordre des Décapodes, famille des Macroures, division des Homards (Astacini), que nous avons établi sur une espèce des mers orientales, remarquable par la forme étroite et comme noauleuse de son post-abdomen, ce qui a motivé la dénomination de Scorpionide (Scorpionides) que nous lui avons donnée. Elle a été figurée par Herbst (Caulex anomalus, LXII), et par î^each dans ses Mélanges de Zoologie. Les quatre pieds antérieurs se terminent par deux doigts, mais dont le fixe, ou celui qui est formé par le prolon-gement de l'angle de l'avant-dernier article, est plus court que le doigt mobile ou le pouce, ou n'a presque que l'apparence d'une forte dent. Les feuillets des nageoires latérales de l'extrémité postérieure de l'abdomen sont étroits, allongés et sans arêtes; le segment intermédiaire ou le dernier a la figure d'un triangle renversé. Ces derniers caractères servent à distinguer ce genre de celui de Gébie de Leach, confondu par Risso avec le précédent. (LAT.)

THALASSINE. ANNEL. V. THALASSÉME.

THALASSIOPH YTES. BOT. CRYPT. Ce nom a été employé par La mouroux pour désigner la classe de Plantes cryptogames, à laquelle appartiennent les Fucus et autres Plantes marines. Il en a été traité au mot HYDROPHVTES plus généralement usité. (A. R.)

THALICTRELLE. BOT. PHAN. A l'article ISOPYAUM, nous avions proposé sous le nom de Thalictrella un genre qui aurait eu pour type l'Iaopyrum thalictroides, L.; mais nous avons reconnu depuis que ce genre reposait sur des caractères iusumsans pour mériter d'être adopté, (A. R.)

THALICTROIDES. BOT. PHAN. Amman avait formé sous ce nom un genre qui fut nommé Cimicifuga par Linné, puis réuni à I'Actœa. V. ce mot et Cimicaire. (G..N.)

THALICTRON. BOT. PHAN. Nom francisé du genre Thalictrum ou Pigamon. V. PIGAMON.(A.R.)

THALICTRUM. BOT. PHAN. V. PIGAMON.

THALIDES. MOLL. Sous ce nom Savigny a établi le second ordre de-

[page] 205

ses Ascidies; il le compose d'un seul genre que probablement il se proposait de démembrer de celui des Biphores (Salpa) auquel nous renvoyons. (d..h.)

THA LIE. REPT. OPH. Espèce du geure Couleuvre. V. ce mot. (B.)

THALIE. Thalia. MOLL. Browne, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque, avait donné ce nom aux Animaux que depuis on nomma Biphores (Salpa). V. ce mot. (D..H.)

THALIE. Thalia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cannées et de la Monandrie Monogynie, présentant les caractères essentiels suivans: calice ou périanthe extérieur à trois divisions; corolle ou périanthe inté-rieur à cinq segmens réunis par la Hase en un tube irigone, trois extérieurs plus étroits; labelle du bectaire cuculliforme; anthère simple, ovoïde, portée sur un filament particulier; style déprimé; stigmate perforé et ringent; capsule biloculaire, renfermant une seule graine pourvue d'un albumen corné. Ce genre ne renferme qu'un très-petit nombre d'espèces, car on en a séparé les Thalia cannœfbrmis et dichotoma qui se rapportent au genre Phrynium. Le Thalia dealbata, Fraser; Rosc., in Linn. Trana. VIII, p. 340; BOT. Magaz., tab. 1690; est une Plante de la Caroline méridionale ou elle croît dans les lieux aquatiques. Ses feuilles sont grandes, ovales, réfléchies au sommet, marquées d'une forte nervure médiane et de nombreuses nervures latérales qui se dirigent vers le sommet. La tige ressemble au chaume des Roseaux, et porte au sommet un spatbe qui renferme des (leurs blanches et violettes, disposées en particules.

Le Thalia géniculata est une autre espèce fort remarquable, indigène de l'Amérique méridionale. Elle a été figurée anciennement par Plumier, Icon., 108, fig. 1. (G..N.)

THALLE. Thallus. BOT. CRYPT. On donne le nom de Thalle ou de Réceptacle universel, à ces expansions lépreuses ou farineuses, foliacées ou dendroïdes, sur lesquelles naissent les organes qui, dans les Lichens, ont teçu le nom d'apothécies, parce qu'ils renferment les gongyles, ou celui d'organes carpomorphes, parce qu'ils simulent des fruits sans en être réellement. Le Thalle est essentiellement formé de deux parties, l'une extérieure que l'on qualifie de Corticale, et l'autre intérieure que l'on qualifie de Médullaire. Ces deux parties sont souvent distinctes; on peut lea séparer dans les Usnées, en aonnaut une extension suffisante à leurs expansions. Tous les Lichens ont un Thalle; la présence de ce support est donc le caractère essentiel qui les fait reconnaître. Plus la nature semble ajouter aux proportions de cet organe, et plus elle semble simplifier les apothécies: les Verrucariées, par exemple, qui nont qu'un Thalle mince et délié, souvent à peine visible, ont des apothécies d'une structure fort compliquée, tandis que les Ramalines et les Usnées, qui semblent donner le dernier terme de l'accroissement du Thalle, en ont au contraire de fort simples; la molécule rudimentaii e du Thalle est globuleuse ou ovoïde. Nous dirons ailleurs quelle influence a cette légère modification de forme sur la disposition du Thalle dans les Lichens adultes. Ces molécules se reproduisent dans tous les sens, et le Lichen est alors crustacé dès sa naissance; quelquefois elles se reproduisent seulement vers deux points opposés, et alors l'origine est filamenteuse. Le Thalle se détruit vers le centre dans la plupart des Lichens adhérens à folioles soudées; de bas en haut dans plusieurs Lichens dendroïdes (Cenomyce). Vers la fin delà vie du Végétal, il perd ses propriétés hygrométriques et s'oxide, pour nous servir de l'expression de quelques lichénographes, et passe au louge-brun. Cette particularité a donné lieu à l'introduction d'un bon nombre d'espèces douteuses dans la

[page] 206

plupart des ouvrages destinés à décrire ces Plantes curieuses. Le Thalle ne donne naissance à des apolhécies que dans les parties qui sont suffi-samment saturées de molécules organiques. Dans certains cas, on croirait que toutes sont destinées à recevoir des organes carpomorphes; si l'on examine attentivement le Thalle de certaines espèces de Lécanores, on le trouve quelquefois entièrement formé d'apothécies, soit déjà développées, soit à l'état rudimentaire. La bordure qui entoure certains Lichens est le point où siège le mouvement d'extension du Thalle; tous n'en montrent pas, mais il est une circonstance qui la développe: c'est lorsque deux Thalles se rencontrent et se gênent dans leur accroissement, la bordure est alors produite par un afflux de tissu cellulaire. Nous avons choisi le Thalle comme base secondaire de notre Système lichénogra-phique. Quelques autres croient à une possibilité de transmutation de la forme crustacée en forme foliacée; si cela arrive, les exemples sont trop peu uombreux pour qu'on puisse en déduire aucun principe de classification. Nous avons remarqué, et d'autres auteurs avant nous avaient fait la même observation, que le Thalle passait insensiblement de la forme crustacée à la forme dendroïde; mais en changeant ces formes, la nature amène d'autres modifications dans les organes essentiels. Nous aurions encore beaucoup d'autres choses à dire sur le Thalle; mais nous devons nous rappeler que des détails, intéressans peut-être dans un ouvrage spécial, seraient déplacés dans un ouvrage de la nature de celui-ci.(A. p.)

THALLITE. MIN. L'un des noms donnés en premier lieu à l'Epidote qui en a reçu bien d'autres, (AUD.)

THAMNASTÉRIE. Thamnasteria. POLYP. Genre de Polypiers établi par Lesauvage (Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, T. I, part 11, p. 241, pl. 14) sur une espèce fossile trouvée aux environs deGaen, dans la couche calcaire nommée Coral-rag (variété du Calcaire à Polypiers). Il lui donne pour caractères: Polypier pierreux, rameuxi surface des rameaux couverte d'étoiles lamelleuses, sessiles, à lames linéaires arrondies. Il est rapporté à l'ordre des Madréporées et placé immédiatement avant le genre Porite. Lamouroux, qui a connu ce Polypier, n'a point adopté le genre Thamnastérie j il consiaère l'espèce sur laquelle il a été établi comme une Astrée qu'il a décrite sous le nom d'Astrea dendroidea dans l'Encyclopédie méthodique, p. 126. (E.D..L.)

* THAMNEA. BOT. PHAN. Genre de la Pentandrie Monogynie, L., établi en manuscrit par Solander, et communiqué par R. Brown à Adolphê Brongniart qui l'a compris dans a nouvelle famille des Bruniacées dont il a donné la monographie (Annales des Sciences naturelles, T. VIII, pag. 386). Voici les caractères qu'il lui attribue: calice dont le tube est court, adhérent intérieurement à l'ovaire, libre supérieurement, à segmens lancéolés, glabres, scarieux, imbriqués, du dou-ble plus long que le tube; corolle dont les pétales sont onguiculés, avant leur limbe ovoïde étalé, l'onglet large, bicarené; étamines incluses, à anthères oblongues, linéaires, à loges parallèles, adnées, déhis-centes par une fente longitudinale; disque plan, charnu. couvrant l'ovaire, ayant le bord élevé; ovaire infère, plan dans sa partie supérieure 9 uniloculaire, traversé dans son milieu par une colonne cenürale qui porte à son sommet épaissi environ dix ovules pendans et insérés circula irem en t sur une simple rangée; style simple, cylindrique, surmonté d un stigmate entier. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, Thamnea uniftora, Sol and. mss., qui croît au cap de Bonne-Espérance. C'est un sous-Arbrisseau à rameaux filiformes, dressés, fastigiés, garnis de feuilles petites, presque rhomboïda-

[page] 207

les, cotutes, obtuses, carenées, appliquées en spirale contre les rameaux, les supérieures un peu plus longues et servant d'involucre aux (leurs qui sont solitaires, terminales et blanches.(G..N.)

THAMNIA. BOT. PHAN. (Patrik Browne.) Syn. de Latia. V. ce mot. (G..N.)

THAMNIDIUM. BOT. CRYPT. (MUcédinées). Ce genre, de la tribu des Mucorées, est caractérisé par ses filamens cloisonnés, droits, terminés par une vésicule arrondie, pleine de sporules, et portant intérieurement des filamens plus fins terminés par une très-petite vésicule ou par une seule spondie. Ces filamens inférieurs sont rameux et disposés en cime dans les vrais Thamnidium de Link; ils sont simples et vèrticillés dans le genre Thelacis de Martius qui paraît devoir être réuni au précédent. Ces petites Plantes croissent sur les matières en putréfaction. Martius a décrit et figuré quatre espèces du geure Thelactis observées par lui au Brésil sur les feuilles pourries. Ces petites moisissures sont aussi remarquables par leurs belles couleurs que par leurs formes élégantes. (AD. B.)

THAMNIUM. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ventenat avait donné ce nom à la grande division du genre Lichen de Linné, qui renferme les Lichens fmticuleux (Cenomyce, Pychnothelia, Scyphophora, Stereocaulon et Dufourea des modernes). Fries a adopté ce nom de Thamnium (Arbrisseau en grec) pour désigner les principales divisions des genres Usnea et Evernia. (A. F.)

THAMNOCHORTUS. BOT. PHAN. R. Brown a indiqué sous ce nom (Prodr. Nov.-Holl., 1, p. 244) un genre de la famille des Restiacées qui se composerait des Restio scariosus et spicigerus de Thunb., et Restio dichotomus de Rottboel. Ce genre se distingue par son style simple; son fruit qui est une noix monosperme, environnée à sa base par les folioles calicinales dont les plus extéiieures et latérales offrent une carène en forme d'aile. (A. B.)

THAMNOMYCES. BOT. CRYPT. Ce genre, dont la place naturelle est très-douteuse, se rapproche surtout des Rhizomorpha par son aspect et la nature de son tissu, et des Sphœria par ses organes reproducteurs. Il présente une tige rameuse, à rameaux cylindriques, noirs, creux intérieurement, lormé de fibres longitudinales, serrées, et portant des péridiums arrondis, enfoncés en partie dans la substance des rameaux, s'ouvrant par un pore au sommet, et renfermant des sporidies rassemblées en masse. Le type de ce genre est une Plante qui croît sur les rochers au Brésil, et qui a été déciite par Ehrenherg (Hor. phys. Berol., p. 80, pl. 17, fig. 1); il a en outre rapporté ce genre quelques autres riantes dont le rapprochement est très-dou-teux. (AD. B.)

THAMNOPHILE. Thamnophilus. INS. Genre de la famille des Curculionides de

Schœnherr, division des Thamnophilides, auquel il rapporte comme synonymes le genre magdalis de Germar, ceux de Rhynodes de Dejean, et de Rhina d'Olivier, et dont les espèces sont des Rhinchœnus pour Fabncius. Nous avons exposé à 'article RHYNCHOPHORES les caractères de la division des Thamnophilides. Ceux maintement Qui distinguent les Thamnophiles des Lœmosaccus sont plus spécialement fondés sur la considération des antennes. Elles sont insérées au milieu du museau-trompe; le quatrième article et les trois suivans sont courts, pressés les uns contre les autres, en forme de coupe, et les plus éloignés insensiblement plus gros; le neuvième forme, avec les trois suivans et derniers, une massue oblongo-ovoïde et pointue. Nous ajouterons que le museau-trompe est arqué, et que le corps est allonge et cylindrique.

Schœnaerr partage ce genre en

[page] 208

deux races. Dans la première le museau-trompe est une fois plus long que la tête, plus sensiblement arqué, et le corselet est bisinué au bord postérieur. Ici se placent le Rhynchœnus violaceus de Fabricius, les R. phlegmaticus, cerasi el slygius de Gylleuhal, et le Magdalis duplicata de Germar.

Dans la seconde race, type de l'ancien genre Edo de Germar, le museau-trompe est à peine plus long que la tête et presque droit. Le bord postérieur du corselet est presque droit, ou sans sinus bien prononcés.

Parmi les espèces de cette division, il en est où la massue des antennes est très-grande, sa longueur fait présenté la moitié de la longueur totale. Tel est le Rhynchœnus Rhina de Gyllenhal, ou la Rhine à antennes velues de notre Histoire générale des Insectes. Schœnherr en (ait un sous-genre qu'il nomme Panus. Le Rhynchène du Prunier (R. Pruni) de Fabricius, qui est d'un noir obscur, avec les antennes fauves, le corselet bituberculé, et les élytres marquées de stries crénelées, appartient à la division propre de cette race, distincte de la précédente par les proportions ordinaires de la massue des antennes. Sa larve, qui vit sur les feuilles du prunier, du cerisier, est, suivant Gyllenhal, gélatineuse et en forme de limace. Celle d'une espèce de Tenthrède se nourrit de même et présente les mêmes formes. Y auraitil eu à cet égard quelque méprise? ?(LAT.)

THAMNOPHILIDES. INS. Septième division de la famille des Curculionides de Schœnherr, ordre des Gonatocères, et qu'il signale ainsi: rostre allongé, cylindrique, fléchi; antennes arquées, en massue, de douze articles, insérées dans un petit canal, vers le milieu du rostre; tête point allongée derrière les yeux; pygidie (ou croupion) nu. Il compose cette division des genres Lœmosaccus et Thamnophilus. Ces Curculionides nont, selon nous, que des rapports bien éloignés avec ceux dout les antenues sont réellement droites, tels que les Attelabus de Linné et de Fabricius, et nous pensons qu'ils doivent faire partie de la division des Rhynchéniaes. V. ce que nous avons dit à cet égard daus le Tome xiv* de ce Dictionnaire, p. 599. (LAT.)

THAMNOPHILUS. OIS. Pour Tamnophilus. V. ce mot. (B.)

THAMNOPHORA. BOT. CRYPT. (Fucacées.) Agardh a établi ce genre qui a pour type le Fucus corallorhiza de Turner, et auquel il réunit avec doute les Fucus triangularis et Seaforthii du même auteur. Ce sont des Plantes d'uu port assez particulier, formées de rameaux filiformes, couverts de tubercules coniquesff semblables à de petites feuilles grasses, divisées souveut en plusieurs dents à leur extrémité et disposées sur deux ou trois rangs. Agardh caractérise ainsi la fructification de ce genres réceptacles filiformes, rameux comme de petits buissons; sporidies de deux sortes, les unes anguleuses, les autres en forme de disque. Les trois espèces de ce genre sont toutes des mers équatoriales ou australes. (AD. B.)

THANASIME. Thanasimus. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Serricornes, division des Maia-codermes, tribu des Clairones, correspondant à celui de Clerus de Fabricius. Ainsi que dans nos Opiles ou les Notoxes de cet auteur, les antennes ne se terminent point en une massue aussi bien tranchée que dans plusieurs autres Insectes de cette tribu, ou vont presque eu grossissant; les palpes maxillaires sont filiformes, et le dernier article des labiaux est grand, en forme de hache, tandis que dans les Opiles les quatre palpes fiuissent de la sorte. Il paraît que les larves de ces Coléoptères vivent dans le bois, ou dévo-rent du moins celles de divers autres Insectes xylophages. L ' Attlelabus for-micarius de Linné, et le Clerus mulillarius de Fabricius, sont les espèces

[page] 209

les plus connues du genre Thana-sime. La première est noire, avec le corselet et la base des élytres fauves; ces élytres offrent deux bandes trans-verses blanches. On en voit une de plus sur celles de la seconde espèce; leur base est d'ailleurs fauve, mais le corselet noir, ainsi que le corps. Celte espèce est en outre plus grande.(LAT.)

THANATOPHILE. Thanatophilus. INS. Nom donné par le docteur Leach à un genre formé aux dépens de celui de Bouclier (V. ce mot) ou Silpha, et qui comprend les espèces de cel ui ci dont les antennes sont distinctement peifolices à leur extrémité, et dont les élytres sont échancrées ou fortement sinuées postérieurement. C'e.st ce que l'on observe dans la Silpha sinuata de Fabricius et la Silpha dispar d'Illiger. (LAT.)

THANATOPHYTUM. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Nom donné par Nées d Lsenbeck au genre déjà décrit par De Catulolle sous celui de Rhizoctonia. V. ce mot. (AD. B.)

THAPSITI OU TAPITI. MAM. Même chose queTapeti. C'est le Lapin.(IS. G. ST.—H.)

THAPSIE. Thapsia. BOT. PHAN. Genre delà famille des Ombellifères et de la Pentandrie Digynie, L., offrant les caractères suivans: fleurs disposées en une ombelle dépourvue d'involucregénéral et composée d'une vingtaine de rayons ou ombellules courtes. Chaque tleur offre un calice entier à peine perceptible; une corolle à cinq pétales laucéolés, recourbés; cinq étamines à filets capil-laires de la longueur des pétales; un ovaire oblong, surmonté de deux styles courts, terminés par des stigmates obtus; un fruit composé de deux akènes oblongs, comprimés, convexes, striés dans leur partie extérieure, et munis chacun de deux ailes membraneuses, échancrées à leurs deux extrémités. Par la forme de son fruit, îc genre Thapsia se rapproche du Laserpitium, où le nombre des ailes est de huit pour les deux akènes, tandie qu'il n'y a que quatre ailes clans le double akène du Thapsia. On connaît environ douze espèces de Thapsies oui, de même que la plupart des Ombellifères, ont pour patiie l'Europe méridionale et la région méditerranéenne La plus remarquable est le Thapsia villosa, L., Plante qui croît dans nos départemens méridionaux ainsi qu'en Italie, en Espagne, dans le Levant et la Barbarie. Sa tige est haute de deux ou trois pieds, garnie de feuilles alternes, fort amples, plusieurs fois ailées, veluns et un peu blanchâtres en dessous. Les fleurs sont jaunes, et forment de grandes ombelles terminales. La racine contient un suc qui est ès-corrosif et dont on se sert en quelques pays pour guérir les dartres. Cette racine ressemble en tous points à celle du Thapsia garganica, L., autre espèce des coutrées méridionales, et qui a reçu le nom de faux Turbith, à raison de ses propriétés purgatives analogues à celles du vrai Turbith (Convolvulus Turpethum, L.)

Viviani (Florœ Lybicœ Specim., p. 17) a décrit sous le nom de Thapsia

Sylphium une Plante de la Cyrénaï que, qu'il croit être celle dont le suc e la racine était célèbre dans l'antiquité sous le nom de Sylphium, et qui avait valu à la contrée le nom de Regio sylphifera. SYLPHIUM. (G..N.)

THAPSUS. BOT. PHAN. Nom scientifique du Bouillon-Blanc, espèce du genre Molène. V. ce mot. (B.)

THARANDITE. MIN. Ce nom désigne non pas une espèce nouvelle, mais une variété de Doloinie spathi que, que le docteur Lang a trouvée en Saxe d;ffns les canières de Schwans-dorff, situées dans la vallée de Tharand.(AUD.)

THARASALIS. BOT. PHAN. Plante peu connue des environs d'Alep, citée par Ranwolf, et que Rai plaçait dans les Bermudiana ou Sisyrinchium. (G..N.)

THASPIUM. BOT. PHAN. Nuttall (Généra of north Amer. Pl., 1, p.

TOME XVI. 14

[page] 210

196) a donne ce nom à un genre de la famille des Ombeliifères, et de la Pentandrie Digynie, L. Voici les caractères essentiels quil lui a imposés: calice à cinq dents; pétales acuminés, roulés au dedans; styles divariqués; fruit presque elliptique; chaque akène convexe avec cinq côtes ailées, à ailes presque égales; les intervalles présentent des rainures ou sillons; point d'involucre; involucelles unilatéraux, à environ trois folioles. Ce genre qui a reçu le nom de Thaspiurn et non celui de Thapsium, comme quelques auteurs Tout écrit depuis Nuttall, se compose de cinq espèces qui croissent dans T Amérique septentrionale, et dont quelques unes ont été décrites sous les noms génériques de Smyrnium, Ligusticum et Cnidium. Ainsi le T. aureum est le Smyrnium aureum de Pursh; les T. Barbinode et actœifolium sont des Ligusticum dans Michaux; le T. atrupurpureum a été rapporté au genre Cnidium de Cusson. Ces Plantes ont des fleurs jaunes, dont plusieurs sont stériles; des feuilles niternées, les radicales rarement entières, plus souvent dentées en scie sur les bords. Chaque ombelle est ordinairement accompagnée d'une feuille qui lui est opposée. (G..N.)

THAUMASÌA. BOT. CRYPT. (Hydrophyles.) Agardh a établi sous ce nom un genre qui comprend le Fucus flavus, L., Suppl., et une nouvelle espèce également des mers équatoriales; mais ces Plantes, rares et trèsimparfaitemeut connues, doivent laisser encore beaucoup de doutes sur les véritables caractères de ce genre qui sont ainsi établis par Agardh: fronde composée de filameus cornés, assez roides, articulés, dont les aréoles sont remplis par une membrane. La fronde est rameuse, à rameaux dressés, presque pentagones, laciniés et dentelés dans le Thaumasia flava des mers de Ceylan; elle est simple et ovale dans le Thaumasia ovalis qui croît sur les côtes de l'Amérique du Sud. (AD. B.)

THé. Thea. BOT. PHAN. Genre d'abord placé dans la famille des Aurantiécs, puis devenu le type d'un ordre naturel distinct sous le nom de Théacées, qui, depuis, a été réuni aux Tei nstrœmiacées. F. ce mot. Voici les caractères de ce genre: calice nul, à cinq divisions profondes, égales et imbriquées entre elleff latéralement; corolle de cinq à neuf pétales inégaux, les extérieurs plus courts; étamines nombreuses mséiées à la base des pétales; filets subulés; anthères oblongues, s'ouvrant par un sillon longitudinal; style simple à sa base, trinde à son sommet, chaque divisiou terminée par uu stigmate capitulé; ovaire à trois loges, contenant chacune quatre ovules insérés à l'angle interne, les deux supérieurs dressés, les deux in-férieurs pendans. Le fruit est une capsule globuleuse, à trois côtes arrondies, à trois loges, dont une ou même deux avortent quelquefois, et qui s ouvrent par leur sommet; chaque loge contient une ou deux graines globuleuses, ayant leur tégument double, l'extérieur crustacé, Tinté* lieuï* mince et membraneux; l'embryon, dépourvu d'endosperme, est homotrope, à radicule très-courte et a cotylédons réniformes très-gros et très-épais. Ce genre se compose de deux ou trois espèces, originaires de la Chine et de la Cochinchine. Ce sont des Arbrisseaux à feuilles alternes, coriaces, dépourvues de stipules, ayant des fleurs blanches, assez grandes et axillaires. L'une des espèces de ce genre mérite de fixer notre attention, puisque c'est elle dont les feuilles, convenablement préparées, foi ment la substance connue sous le nom de thé, et avec laquelle on prépare une infusion qui est d'un si grand usage.

THé DE LA CHINE, Thea sinensis, Sims But. Mag. T. 998; Rich., BOT. Médic., 3, p 699; Thea bohea et Thea viridis, L. —Linné et la plupart des botanistes anciens ont distingué deux espèces du genre Thé, savoir: le Thea bohea, qui a six pé

[page] 211

taies à la corolle, et le Thea viridis, qui en a neuf. Mais cette distinction, uniquement fondée sur le nombre des Pétales, n'a point été adoptée par plusieurs modernes, qui regardent ces deux espèces, et même celles que Loureiroa mentionnées dans sa Flore de la Cochinchine, comme identiques.

Le Thé de la Chine est un Arbrisseau qui peut acquérir, quand il est abandonné à lui-même, une hauteur de vingt-cinq à trente pieds, mais qui, dans l'état de culture, dépasse rarement cinq ou six. Ses feuilles al-ternes sont courtement pétiolées, glabres, ovales - allongées, aiguËs, coriaces, longues d'environ deux pouces sur un pouce de large, légèrement dentées en scie dans leur contour. Les fleurs sont blanches, nxillaires et agglomérées au nombre de trois à quatre à l'aisselle des feuilles supérieures. Cet Arbrisseau est originaire des contrées orientales de l'Asie; il croît naturellement en Chine, au Japon et dans d'autres pavs voisins ou il est l'objet d'une culture extrêmement soignée. Tantôt on le plante sur les bords des champs; plus souvent on en forme des espèces de quinconces sur le penchant des coteaux. Ce n'est guère qu'après trois ou quatre années de plantation qu'en commence à re-cueillir les feuilles sur les jeunes pieds de Thé, et cette récolte cesse lorsqu'ils ont atteint huit à dix ans. Il est nécessaire alors de les recéper de la base, et c'est sur les jeunes pousses qui s'élèvent de leur souche que Ton recommence la récolte des feuilles. En Chine et au Japon, cette lécolte a lieu deux fois par an, au rintemps et vers le mois de seplemre. Les feuilles de la première cueillette forment un Thé plus fin et plus estimé. Nous allons brièvement décrire 1rs préparations qu'on fait subir à ces feuilles pour les amener P l'état ou nous les connaissons dans le com-merce.

Lorsque les feuilles ont été récoltées et triées, on les plonge dans l'eau bouillante, et ou les y laisse seulement pendant une demi-minute; on les retire, on les égoutte et on les jette sur des plaques de fer grandes et plates, qui sont placées au-dessus d'un fourneau. Ces espèces de poêles doivent être assez chaudes pour que la main de l'ouvrier en endure la chaleur avec peine. Les feuilles doivent être continuellement remuées; qunn.i on juge qu'elles ont été suffisamment chauffées, on les enlève et on les étend sur de grandes tables recouvertes de nattes. D'autres ouvriers s'occupent alors de les rouler avec la paume de la main, tandis que l'un d'eux cherche à les refroidir le plus promptement possible, en agitant l'air avec de grands éventails: cette opération doit être continuée, jusquà ce que les feuilles soient complètement refroidies sous la main de celui qui les roule. Ce premier temps a pour objet de blanchir les feuilles et de les priver du suc âcre et vireux qu'elles contiennent. Cette opération du grillage, sur des plaques de fer, doit être répétée deux ou trois fois, en ayant soin de les chauffer de moins en moins et de les rouler avec plus de soiu. Pour quelques espèces de Thé fort estimées, chaque feuille doit être roulée séparément; mais pour les espèces ordinaires, on en roule plusieurs à la fois. Lorsque le Thé ainsi piéparé a élé parfaitement séché, avant de le renfermer dans des boîtes ou dans des caisses, on J'aromatise avec diflféientes Plantesodo-riférantes. La connaissance de ces Végét aux a long-temps été un se ret pour les Européens; mais on sait généralement aujourd'hui que les Chinois emploient pour cet usage le; fleurs de I'Olea fragrans et celles du Camellia Sesanqua, Arbrisseau de la même famille que le Thé, et peutêtre encore celles de la Rose à odeur de thé que nous avons naturalisée dans nos jardins depuis un certain nombre d'années.

Le nombre des variétés ou sortes de Thé du commerce est très-consi-dérablc. Ces variétés dépendent en

14*

[page] 212

général de l'état plus ou moins avancé de développement des feuilles au moment ou on en a fait la récolte, du soin avec lequel elles ont été blauchies et roulées, et surtout de leur grillage plus ou moins long-temps prolongé. Nous iudiquerons ici les variétés principales, et surtout celles qui méritent la préférence. On peut diviser les espèces de Thés en deux sections: les Thés verts et les Thés noirs. Les premiers ont une couleur verte ou grisâtre et comme glauque; ils sont plus âcres, plus aromatiques que les seconds dont la couleur est plus ou moins brune, et qui sont généralement plus doux et donnent uue infusion d'une couleur plus foncée.

Parmi les Thés verts nous citerons les variétés suivantes:

1°. Thé Hayswen ou Hiswin. C'est une des meilleures sortes et Tune de celles que I on emploie le plus généralement en France. Il est d'une teinte verte-bleuâtre. Ses feuilles sont grandes, roulées dans le sens de leur longueur; son odeur est agréable et sa saveur astringente.

2°. Le Thé perlé. Ainsi nommé parce que ses feuilles sont plus rouées et affectent une forme presque globuleuse. Il est composé de feuilles plus minces et plus jeunes que le Thé Hayswen; son odeur est plus agréable et sa couleur plus brune. Celte forme arrondie des grains du Thé perlé provient de ce que les feuilles, après avoir été roulées dans le sens de leur longueur, sont repliées sur elles-mêmes suivant leur largeur.

3°. Le Thé poudre à canon. Il est choisi parmi les deux sortes précédentes et se compose des feuilles les plus petites et les plus exactement roulées sur elles-mêines, de manière à avoir quelque ressemblance, pour la grosseur de leurs grains, avec la poudre à canon. Cette espèce est très-agréable, fort recherchée et d'un prix élevé.

4°. Le Thé Schulangou Thèhulan. Il ressemble beaucoup au Thé Hays wen, mais sou odeur est iufiniment plus suave et plus développée. 11 est assez rare dans le commerce.

Au nombre des Thés noirs nous menlioüueions:

1°. Le Thé Saoutchon ou Souchon. D'un brun noirâtre, d'une odeur et d'une saveur plus faible (jue les Thés verts en général; forme de jeunes feuilles lâchement roulées dans le sens de leur longueur. En général on mélange pour l'usage habituel un tiers de Thé Souchon avec deux tiers de Thé vert. L'infusion est plus colorée et moins âcre que si l'on n employait que le Thé vert.

2°. Le Thé Pekao ou Peko. Diffère peu du Souchon, si ce n'est que son odeur est plus suave et plus développée. Il paraît formé de feuilles plus jeunes et recouvertes d*un duvet plus abondant. On y trouve quelquefois, ainsi que dans la variété précédente, de petits fragmens de jeunes branches.

Toutes les espèces de Thé doivent être soigneusement placées à l'abri du contact de l'air et de la lumière; pour cela on doit les conserver dans des boîtes de bois ou de plomb, ou mieux encore dans des vases de porcelaine hermétiquement fermés, et que l'on ne doit jamais laisser débouchés.

L'analyse chimique du Thé a été faite, il y a plusieurs années, par Cadet de Gassicourt, qui en a retiré, per la distillation, une eau astringente sans aucune trace d'huile volatile, un extrait amer styptique composé d'acide gallique et de tannin. Pendant long-temps on a attribué la couleur verle de certaines espèces de Thé aux plaques de cuivre sur lesquelles on les fait sécher; mais l'analyse chimique a prouvé le peu de fondement de cette assertion.

En considérant combien l'usage du Thé est généralement répandu dans presque toutes les parties de l'Europe, ou s'étonnera que l'introduction de cette substance, devenue en quelque sorte de première nécessité pour certains peuples, ne remonte

[page] 213

pas au-delà du milieu du dix-septième siècle. Ce sont les Hollandais, le seul peuple de l'Europe auquel les ports de la Chine et du Japon étaient ouverts, cjui les premiers firent connaître aux Européens les usagea et les propriétés du Thé, et qui ont ainsi rendu l'Europe tributaire de la Chine pour une somme qui, aujourd'hui, excède cent vingt-cinq millions de francs par année. L'empereur du Brésil a cherché, depuis un certain nombre d'années, à introduire dans ses vastes Etats la culture du Tiré. Il a fait venir de la Chine des babitans de cette partie de l'Asie habitués à ce genre de culture; mais jusqu'à présent ces tentatives ont été suivies de peu de succès.

Nous ne répéterons point ici les éloges qui ont été prodigués au Thé, ni tous les inconvéniens et tons les maux dont on a accusé son usage d'être la source. C'est auprès des peuples qui en font habituellement us*ge> et pour lesquels cette boisson est devenue un véritable besoin, qu'il faut recueillir les faits propres a éclairer cette question. Or, les Anglais, les Hollandais, les Belges, les Danois, les Suédois, les Russes, les Anglo-Américains, sont loin de cousidérer le Thé comme une boissou dangereuse. Chez la plupart de ces peuples elle a un avantage hygiénique incontestable. Dans un pays couverts de brouillards pendant une partie de l'année, au milieu d'une atmosphère froide et humide, le Thé, par la légère excitation qu'il déveoppe et surtout par la quantité d'eau chaude qu'il introduit dans l'estomac, entretient le corps dans un état de diaphorèse indispensable au libre exercice des fonctions et à l'entretien de la santé.

L'usage de cette boisson commence depuis plusieurs années à se répandre plus généralement en France. Il est rare, dans les classes aisées de la société, qu'une soirée d'hiver se passe sans prendre le thé. Cette boisson a le çrand avantage de favoriser la digestion: aussi estce toujours quelque temps après le repas que l'on en fait usage, et son administration est, comme chacun sait, un remède vulgaire contre les digestions laborieuses. L'usage habituel du Thé, surtout lorsqu'on le boit très-fort, ne convient qu'aux personnes d'uu tempérament mol et lymphatique; mais les hommes d'une constitution sèche et nerveuse, les femmes faibles et excitables doivent s'en abstenir, ou en corriger la trop grande activité en y mélangeant une quantité suffisante de lait.

Comme substance médicamenteuse, l'usage du Thé est hieu moins répandu. De même que les autres substances stimulantes, il active et développe les différentes fonctions; la digestion est plus prompte, le cours du sang plus rapide, l'exhalation cutanée plus abondante et les facultés intellectuelles plus dévelop-Sées. C'est surtout pour favoriser la igestion, le cours des urines et celui des sueurs, que les médecins prescrivent quelquefois l'usage d'une infusion de demigros à un gros de Thé dans une pinte d'eau bouil-lante: quelques auteurs ont même prétendu que l'usage habituel de cette boisson empêchait les calculs urinaires de se former dans la vessie, ou du moins favorisait singulièrement l'évacuation des petits gra-viers qui s'y développent si fréquemment; mais la première de ces assertions n'est malheureusement pas aussi vraie qu'on l'a prétendu, (A. R.)

Le nom ac THE a été donné par analogie à une foule de Plantes exotiques, dont les feuilles offrent la consistance et les formes du Thé. Elles sont employées chez les divers peuples du globe comme boisson d'agrément, et il y en a quelques-unes dont la consommation est très-considérable; tel est surtout le Thé du Paraguay dont l'usage est général dans l'Amérique du sud. Comme ces Thés sont connus sous le nom des pays où croissent les Plantes qui les produisent, nous mentionnons ici les principaux sous leurs titres vulgaires.

[page] 214

THÉ DES ANTILLES, le Capraria biflora, L.

THÉ DES APALACHES, le Cassine Peragua, L.

THÉ DE BOGOTA, les feuilles du Symplocos Alstonia, Rich,

THÉ CHINOIS, le Rhamnus theezans, L.

THÉ COMMUN DES COCHINCHINOIS, le Teucrium Thea de Louveiro.

THÉ D EUROPE, la Véronique officinale, Veronica officinalis, L., et le

Prunellier, Prunus spinosa, V. ces mots.

THÉ DE FRANCE, la Sauge officinale, Salvia officitialis, L. V. SAUGE.

THÉ DES JÉSUTIES. V. THÉ DU PARAGUAY.

THÉ DU LABRADOR, Ledum latifulium. Plante de la famille des Ericinées, dont les feuilles sont vertes supérieurement, couvertes d'un duvet ferrugineux en dessous et repliées ber les bords. Ces feuilles ont de l'analogie, quant à leurs propriétés, avec celles des Rhododendron. V. ce mot.

THÉ DE L'ILE BOURDON. Sous ce nom et sous celui de Faham ou Fahaon, on fait usage dans les îles Maurice, en guise de Thé, des feuilles d'une Orchidée originaire de l'île Bourbon, et que notre collaborateur A. Richard a reconnu pour I'Angrœcum fragrans de Dupetit-Thouars (Hist. des Orchidées d'Afr., pl. 64).

THÉ DE LA MARTINIQUE, même chose que le Thé des Antilles.

THÉ DE LA MER DU SUD, le Leptospennum Thea,

THÉ DU MEXIQUE, le Chenopodium ambrosioides, L.

THÉ DES NORVEGIENS, les feuilles d'une petite espèce de Ronce, Rubus arcticus, L.

THÉ DE LA NOUVELLE-HOLLANDE, les feuilles de deux espèces de Salsepareille, Smilax glyciphyllos et Ripogonum, Smith.

THÉ DE LA NOUVELLE-JERSEY, le Ceanothus americanus, L., qui croît abondamment dans l'Amérique septentrionale.

THÉ DU PARAGUAY, THÉ des JÉSUITES, HERBE DE SAINT-BABTHELE- MY. Ce Thé est produit par l'Iliex paraguariensis ou Ilex Male, Auguste Saint-Hilaire, Plantes remarquables du Brésil, Introduction, p. 41. C'est un Arbuste de la famille des Célastiinées, el du même genre que le Houx. V. ce mot.

THÉ DES TARTARES, le Rhododendron chrysanthum.(G..N.)

THÉACÉES. BOT. PHAN. V. TERNSTROEMIACCES.

THÉAMÈDE. MIN. Pline donne ce nom à uue Pierre trouvée eu Ethiopie, et qui avait la propriété de repousser le Fer. C'était piobablement une variété de Fer'oxidulé, douée d'un fort magnétisme polaire, et qui agissait par répulsion sur quelques morceaux de Fer ayant acquis la même propriété. (G.DEL.)

THEBESIA. BOT. PHAN. (Necker.) V. KNOWLTONIR.

THECACORIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Euphorbiacécs, que nous avons établi dans uotre Monographie des genres de cette famille (p. 12, tab. 1) d'après une Plante de Madagascar. Ses caractères sont les suivans: fleurs mâles dioïques; calice cinq ou six-parti; cinq étamines opposées aux divisions du calice et insérées au-dessous d'un pistil rudimentaire en cône renversé, à filets flexueux, dont le sommet dilaté porte un anthère à loges distinctes et ovales; cinq petites glandes alternant avec les étamines. Les fleurs femelles ont le calice quinqué - parti; trois styles un peu épais, bifides au sommet; l'ovaire placé sur un disque glanduleux, glabre, à trois loges biovulées. Tiçe ligneuse. Feuilles alternes, entières, glabres, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules caduques; fleurs disposées eu grappes axiftaires et terminales, soitaires ou géminées, lâches et courtement pédonculées. (A. D. J.)

THÊCADACTYLES. rept. saur. Stnis-genre de Geckos, V., ce mot.(IS. G. ST.-H.)

[page] 215

THÉCAPHORE. Thecaphorum. BOT. PHAN. (Ehrart.) Syn. du mot Basigync employé par feu Richard.V. BAS1GYNE. (B.)

THECARIA. BOT. CBYPT. (Lichens.) Genre voisin du Verrucaria, établi par Fée (Essai sur les Cryptog. Off., p. 97 et 150, tab. 1, fig. 16) et ainsi caractérisé: thalle étendu, membraneux, adhérent, uniforme; apothécies légèrement pédicellées, irré-gulières, arrondies ou ovales, presque en forme de scutelles, à bords épais et concolores; leur disque recouvert par une membrane qui fait corps avec leur substance, et qui s'en détache dans le pourtour en vieillissant; substance intérieure noire et homogène. Ce jgenre ne renferme qu'une seule espece (Thecaria quassiœcola) qui se trouve sur les écorces du Quassia excella. et d'Arbres inconnus.(G..N.)

THÉCIDÉE. Thecidea. CONCH. Genre fort curieux établi par Defrance, et que l'on devra conserver. Voisin des Térébratules sous plus d'un rapport, il s'en éloigne par un caractère d'une grande valeur, selon noos, par l'adhérence de la valve inférieure, qui, dans tous les cas, n'est jamais perforée, quand même, comme cela a lieu dans quelques espèces fossiles, les traces d adhérence auraient presque disparu. Mais un autre moyen de reconnaître sûrement ce genre et de le distinguer, c'est la singulière disposition de l'appareil apophysaire de la valve supérieure, appareil tellement considérable qu il remplit presque toute 1a cavité des valves, à tel point que dans certaines espèces on conçoit à peine comment un Animal a pu exister dans un si petit espace. Il est fort difficile qu'une des-cription sans figures pût suffire pour donner une idée exacte de la struoture de Tappareil intérieur de ces Coquilles; il est principalement formé d'un partie conique et centrale sur laquelle s'implantent des lames demi-circulaires de chaque côté qui, alternativement se reploient sur eltes-mêmes de manière à laisser entre elles un espace qui est occupé par une lame intermédiaire plus courte et non recouibée; dans quelques espèces, ces lames ont les bords simples; dans d'autres, au contraiie, elles sont couvertes de fines granulations, et se terminent pur un bord libie, frangé, très-finement et trèsrégulièiement. La valve inférieure est, comme dans la plupart des Térébratules, plus grande et plus profonde que la supérieure qui est presque tou-jouis opeiculiforme; tantôt elle est adhérente par une grande étendue de sa surface, et alors elle est très-irrégulière, quelquefois elle adhère seu-lement par une petite portion du crochet, et alors elle conserve une grande régularité. En dedans celle valve est couverte de fines granulations qui deviennent un peu plus grosses sur le bord qui ordinairement est large et aplati dans la valve suérieure; ces granulations sont moins prononcées, si ce n'est sur le bord où elles sont aussi grosses que dans l'autre valve. Le sommet de la valve inférieure est plus ou moins long, selon les espèces; et il est souvent marqué en dessus d)un sillon médian

3ui correspond à l'échancrure méiane du bord cardinal. La charnière a de lanalogie avec celle des Térébratules; de chaque côté d'une échancrure médiane au bord cardinal de la valve inférieure se voit une apophyse oblique qui s'implante dans une cavité correspondante de la valve supérieure de manière à retenir celle-ci fortement sous l'aile d'un ligament. Le bord cardinal de la valve supérieure présente h sa partie moyenne une saillie assez large et aplatie qui s'engage dans l'écnancrure de la valve inférieure, et de chaque côté creusée dans son épaisseur, et à sa base se voient les cavités articulaires de la charnière.

Ce genre, encore peu considérable en espèces, peut être caractérisé de la manière suivante: coquille petite, arrondie ou ovale, inéqtiivalve, térébraluliforme, adhérente, plus ou

[page] 216

moins régulière selon le degré d'adhérence; valve supérieure plate, operculiforme, armée à l'intérieur d un appareil apophysaire considérable, composé de lames demi-circu-laires; jamais d'ouverture au crochet de la valve inférieure.

Toutes les espèces de Thécidées sont petites; elles ont l'aspect de petites Térébratules. On en connaît une vivante dans la Méditerranée et cinq ou six autres fossiles; ce qui est remarquable, c'est qu'elles ne se sont trouvées jusqu'à présent que dans la craie et surtout dans les parties infélieures de cette formation.

THÉCIDÉE DE LA MÉDITERRANÉE, Thecidea mediterranea, Defr., Dict. sc. nat. T. LIII; Risso, Hist. nat., Nice, T. iv, fig, i83. Petite, pustu-leuse, blanche, lisse à l'extérieur.

THECIDÉE RAYONNÉE, Thecidea tadiata, Defr., loc. cit., Blainv., Ma lac., p. 513, pl. 56, fig. 1; Térébratule, Faujas, Hist. nat., Mont. S.- Pierre de MaËstricht, tab. J7, fig. 8 Fossile dans plusieurs endroits à MaËstricht, à Néhou, à Cypli, dans la craie. Elle est régulière, symétrique et très-granuleuse en dedans. (D..H.)

THEGCA. MAM. Nom chilien d'une race de Chiens d'après Molina.(IS.G.ST.-H.)

THELA. ROT. PHAN. Genre de la famille des Plumbaginées, et de la Pentanlrie Monogyme, L., établi par Loureiro (Flor. cochinch., 1, p. 147) et offrant les caractères suivaus: in-volucre à trois folioles; calice persistant, coloré, tubuleux; le limbe à cinq lobes, portant des glandes pé-dicellées; corolle hypocratériforme, dont le tube est une fois plus long que le calice, le limbe à cinq lobes; ovaire supérieur, surmonté d'un style et d'un stigmate à cinq divisions; baie à cinq côtes, uniloculaire et monosperme. Ce geure se compose de deux espèces, Thela coccinea et alba, Loui., loc. cit.; ce sont des Plantes originaires de la Chine et de la Co-chiuchine qui ont les plus grands rapports avec le Plumbago zejrianica. (g..n.)

THELACTIS. BOT. CRYPT. (Mucé-dinées.) Genre établi par Martius et qui ne paraît pas différer suffisamment du Thomnidium de Link. V. ce mot. (AD. B.)

* THELASIS. BOT. PHAN. Nouveau genre de la famille des Orchidées, fondé par fil urne (Bijdr, Fl. nederl. Ind., p. 585) cjui Va ainsi caractérisé; périanthe a cinq sépales presque égaux, dressés, connivens, les extérieurs soudés par la base, légèrement carénés; labelle à peu près de la grandeur des sépales, concave à la base, dressé y ayant son limbe indivis; gynostème petit, dressé, profondément échaucré au sommet; anthère biloculaire, terminant le gynostème à sa partie postéiieure; niasses poil iniques au nombre de quatre dans chaque loge, presque globuleuses, petites, pulpeuses, portées sur un pédicellc commun, écailleux au sommet et crochu à la base. Cegenre est fondé sur trois espèces de ava (Thelasis obtusa, carinata et capitata) qui sont des Herbes parasites, sociales, glabres; à racines fasciculées; à feuilles charnues, portées ordinairement sur des bulbes; à fleurs sessiles, disposées en épi sur une hampe radicale. (G..N.)

THÉLAZIE. Thelazia. INTEST. Genre établi par Bosc (Journ. de phys.T. xcvm, p. ai4)d'après la des-cription et la fleure faite par Rhodes, vétérinaire à Plaisance, département du Gers, sur une espèce de Ver qu'il trouva sous les paupières d'un Bœuf affecté d'ophtalmie. Ce genre est caractérisé ainsi: corps allongé, cylindrique, atténué aux deux bouts, terminé antérieurement par une bouche à trois valvules, entourée de quatre stigmates ovales, et postérieurement en dessous par une fente longue, bilabiée; canal aérien multilobé. Outre la caractéristique du genre, on trouve (loc. cit.) une description détaillée et une figure très-grossie de

[page] 217

P Auimal. Nous ne pouvons croire qu'on ne se soit point mépris en donnant la description des parties intérieures de ce Ver: « Quatre canaux aériens noirâtres, naissant de quatre stigmates voisins de la bouche, se réunissant au tiers de la longueur de l'Animal en un seul canal pourvu des deux côtés opposés d'environ soixante appendices creux, terminés eu pointe, et venant aboutir à l'anus.ff Voilà quelque chose de bien étrange dans un Ver intestinal Nématoïde, et ceux qui ont disséqué un certain nombre de Vers intestinaux, et pour qui il est démontré que ces Animaux n'ont point d'organes respiratoires, au moins appréciables, auront peine à ajouter foi à une pareille description. Ils observeront qu'en décrivant ce Ver, on parle d'un intestin, de canaux aériens, et nullement d'oranes génitaux; or, ils savent que ans les Néraatoïdes les organes génitaux mâles ou femelles sont prodigieusement développés, et se remarquent avant toute chose; ils ne pourront s'empêcher de penser que ce que l'on a pris pour des canaux aériens étaient probablement des organes génitaux, et qu'avant d'adopter le genre Thelazia, il devient nécessaire de disséquer de nouveau l'Animal sur lequel ce genre a été établi.(E. D..L.)

THELEBOLUS. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Tode a établi ce genre curieux et a fait connaître une des deux espèces qui le composent dans son ouvrage sur les Champignons du Mecklembourg. C'est une très* petite Cryptogame qui croît sur les fumiers; chaque individu est globuleux et gros comme un grain de millet; il est formé d'une masse spongieuse, arrondie, excavée à son sommet et contenant une petite vésicule sphérique, véritable péridium d'abord caché dans le péridium externe et chassé au-dehors lors de la maturité; ce pé-ridium interne est rempli de sporules mucilagincuses. Cette petite Plante croît par groupes sur les fumiers; elle est jaunâtre. Une autre espèce du même genre croît sur la terre, dans les lieux sombres; elle vient égale-ment par groupe, et est fixé sur un tomentum blanc; ses péridiuras sont plus gros, d'un jauue safran, (AD. B.)

THÉLÈPHE. BOT. PHAN. Pour Télèphe. V. ce mot.(G..N.)

THELEPHORA. BOT. CRYPT.(Champignons.) On peut cousidérer les Champignons qui constituent ce genre comme ceux dont la structure est la plus simple, la moins parfaite, et comme passant souvent à un état de développement incomplet qui les rapproche des Cryptogames Byssoïdes. Ces Plantes, dont la forme extérieure varie beaucoup, sont composées d'une masse charnue ou filamenteuse formant tantôt un chapeau distinct, porté sur un stipe court, central ou latéral, tantôt un demi-chapeau fixé par le côté sur les troncs des arbres, tantôt enfin une sorte de membrane plus ou moins épaisse et charnue, adhérente aux bois morts; à la surface inférieure de ce chapeau plus ou moins irrégulier est fixé une membrane complètement adhérente à la chair et à peine distincte de son tissu, lisse ou formant des papilles courtes, obtuses, irrégulières et éparses; toute cette membrane porte des thèques grêles, en partie plongées dans la membrane, quelquefois imparfaites, et qui semblent même disparaître complètement. C'est dans ce cas que ce genre diffère à peine des Byssus à fila mens entrecroisés et réunis en une masse charnue, qui ne sont peut-être què des Théléphores ou d'autres Champignons incomplètement développés ou avortés. Ces dernières Théléphores constituent le genre ou sous-genre Lejostroma de 'ries. Les espèces dont le chapeau est stipité croissent sur la terre, celle dont le chapeau est sessile ou même adhérent par sa face supérieure, vivent sur les arbres morts: ce sont les plus nombreuses.

Les couleurs de ces Champignons varient beaucoup, et, suivant les espèces, on y retrouve presque toutes

[page] 218

les teintes possibles excepté le vert. Aucune espèce n'est reconnue pour vénéneuse, et aucune non plus n'est comestible; leur tissu sec et fibreux ne paraît pas les rendre susceptibles de fournir un aliment agréable.(AD. B.)

THELEPOGON. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par Roth (in Rœm. et Schult. Syst., 2, p. 46) et ainsi caractérisé: involucre monophylle, cartilagineux, appliqué. Lépicène bivalve, cartilagineuse, renfermant trois fleurs sessiles; les latérales mâles, l'intermé-diaire hermaphrodite. Celle-ci offre une glu me à deux valves presque égales; trois étamines; deux stigmates un peu épaissis. Les fleurs mâles ont la valve extérieure surmontée d'une longue arête tordue et géniculée; trois étamines souvent imparfaites. Ce genre est fondé sur une Plante qui avait été placée parmi les Rottboella; mais il se distingue suffisamment par son involucre et la structure de ses fleurs. On n'en connaît qu'une seule espèce (Thelepogon élégant, Roth.), Graminée encore peu connue, et qui eroît dans l'Inde-Orientale. (G..N.)

THÉLIGONE. Theligonum. BOT. PHAN. Genre de 1a famïïle des Ché- nopodées, et de la Monœcie Polyandrie, L., ainsi caractérisé: les fleurs mâles out un périgone turbiné, à deux divisions roulées en dehors, et renferment douze à vingt étamines à filets droits, de la longueur du périgone, terminées par des anthères sim-ples. Les fleurs femelles ont le périgone plus petit que dans les mâles, et renferment un ovairesupère, presque globuleux, portant un style filiforme, terminé par un stigmate simple. Le fruit est une petite capsule globuleuse et monosperme. Le The-lisonum cynocrambe, L., est une Plante herbacée, succulente, divisée en rameaux étalés, garnis de feuilles ovales, atlenuées en pétioles et charnues. Les fleurs mâles sont géminées et pédicellées dans les aisselles des feuilles supérieures. Les fleurs femelles sont sessiles dans les aisselles du bas de la tige. Les fruits contiennent une grande quantité de cristaux en aiguilles d'oxalate calcaire. Ou trouve cette Plante dans toute ia région méditerranéenne. (G..N.)

THELOTREMA. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ce genre avait été primitivement établi par De Candolle sous le nom de Volvaria; mais Acharius lui a imposé la dénomination ci-dessus qui a été généralement adoptée. Voici ses caractères principaux: thalle crustacé, plan, étendu, uniforme, adhérent par toute sa surface infé-rieure, chargé en dessus de verrues formées par le thalle lui-même, et s'ouvrant au sommet par un trou entouré d'un rebord; a l'intérieur de ces verrues est un conceptacle muni d'un double péritbécium; l'un supé-rieur, épais, noir, et qui manque mûrement; l'autre très-mince, membraneux, quelquefois seul, ou se déchi-rant dans sa partie supérieure et recouvrant un noyau compacte un peu strié. Ce genre est voisin du Porina et du Verrucaria; il se compose d'une quinzaine d'espèces qui croissent sur les rochers et les écorces d'arbres. Une espèce décrite et figurée par Fée (Ess. sur les CRYPT. des éc. off, p. 14, pl. 54, f. 1) est parasite sur le thalle d'un autre Lichen que Ton trouve sur les écorces du Quinquina rouge. Parmi les Thelotrema anciennement connus, nous citerons les T. lepadinum, Ach., ou Lichen inclusus, Sowerb., Engl. BOT., p. 10, tab. 678; et le T. exanthematica, Ach., ou Lichen exanthematicus, Smith, Engl. BOT., vol. 17, tab. 1184. (G..N.)

THELPHUSE. Thelphusa. CBUST. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Quadrilatères, que nous avions d'abord désigné sous la dénomination de Po-

[page] 219

tamophile, que nous avons ensuite abandonnée parce qu'elle avait étË déjà consacrée à un genre d'insectes coléoptères. L'étymologie de ce nom et de eeux de Potamobie et Potamon, donnés géncriquement par Leach et Savigny à ces Crustacés, indique qu'ils fout leur séjour habituel dans les rivières, et c est effectivement le Crabe üuviatilc de fielon, de Rondelet et de Gesncr, qui est le type de ce genre. Ainsi que dans plusieurs autres quadrilatères plus rapprochés que les autres des Crabes proprement dits, le quatrième article des pieds-mâchoires extérieurs est inséré dans un sinus interne de l'extrémité supérieure de l'article précédent qui forme une sorte de quadrilatère irrégulier, arrondi extérieurement; mais les Thelphuses se distinguent des Crabes par leur lest ayant la figure d'un cœur, tronqué postérieurement, l'écarlement de leurs yeux, leur chaperon rabattu, leurs tarses chargés d'arêtes dentelées ou épineuses, et par leurs habitudes; elles semblent taire le passage des Crabes terrestres ou ceux que l'ou appelle communément Tourlouroux aux Antilles, aux Crabes de mer. Les pédicules oculaires sont proportionnellement plus longs que ceux de ces derniers Décapodes, et logés dans des cavités assez grandes et ovales. Les antennes latérales sont insérées, ainsi que celles des Pilumnes, à l'extrémité internes de ces fossettes, et sous l'origine des pédicules oculaires; mais elles sont beaucoup plus courtes, composées d'un petit nombre d'articles, et leur tige, cylindrico-conique, n'est guère plus longue que leur pédoncule. Les serres sont fortes, defrandeur inégale, et terminées par es doigts allongés, finissant en pointe et dentelés au côté interne. La troisième paire de pieds est un peu plus longue que la précédente et les suivantes. Le post-abdomen ou la queue est divisé, dans les deux sexes, en sept segmens ou tablettes; celui des mâles forme un triangle étroit et alloneé; il est ovale, beaucoup plus grand, et recouvre toul le plastron dans les femelles.

L'espèce propre à l'Europe méridionale, et à quelques autres contrées situées sur la Méditerranée, a jouichez les anciens, el particulièrement chez les Grecs, d'une grande célébrité à raison des vertus médicales qu'ils lui attribuaient; il paraît même qu'elle a été l'emblême de la constellation zodiacale dile le cancer. Pline, Dioscoride, Avicenne, et plusieurs autres auteurs anciens, en ont fait mention. Elle est représentée sur plusieurs médailles antiques, celles a'Agrigente en Sicile notamment. Au rapport d'Elien, le Crabe de rivière prévoit, ainsi que les Tortues et les Crocodiles, les débordemens du Nil, et gagne environ un mois auparavant les hauteurs voisines. Il est trèscommun dans toutes les rivières, et particulièremenl dans divers lacs de cratères d'anciens volcans. A Rome, on le mange dans tous les temps de l'année, et surtout les jours d'abstinence mais, ainsi que pour d'autres Crustacés, on préfère ceux qui viennent de muer ou qui sont près de cette crise; on les sert alors sur les tables du pape et des cardinaux; quelques personnes, pour adoucir leur chair, les font périr dans du lait. On les porte au marché attachés avec une corde, mais placés à une certaine distance les uns des autres afin qu'ils ne puissent pas se ronger ou se dévorer mutuellement. Suivant Beion, les Caloyers du mont Athos, dans les ruisseaux duquel cette espèce est commune, la mangent crue, sa chair leur paraissant plus savoureuse dans cet état que lorsqu'elle esl cuite. Les Arabes nomment ce Crustacé Sarataa; mais, comme ils désignent aussi de la même manière des Ocypodes du pays, il paraîtrait que cette dénomination est synonyme de celle deTour-lourou, donnée par divers voyageurs aux Crabes de terre et de rivière. La même espèce s'étend jusqu'en Perse. Lalande en a rapporté une autre de son voyage au cap de Bonne-Espé- rance; Leschenaullde la Tour en a recueilli une troisième dans les rivières des montagnes de l'Ile de Geylan, et qui se rapproche beaucoup du Cancer senex de Fabricius (Herbsl, Canc. XLIII, 5), que l'ou trouve sur la

[page] 220

côte de Coromandel ou elle est appelée en malabare Tille-Nandon. Toutes les Thelphuses de l'ancien continent se ressemblent par la forme du troisième article des pieds-mâchoires extérieurs, celle du test, ainsi que par les proportions; il offre toujours derrière les cavités oculaires une impression transverse et linéaire. Mais dans une espèce du nouveau continent, et la seule qui nous soit connue, la THELPHÜSE DENTELEE, Thèlphusa serrata, Herbst., Canc, x, 11, le test est plus large, $aus enfoncement par derrière les cavités oculaires; le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est en forme de ti iangle tronqué transversalement au sommet et arqué au côté extérieur. Les appendices sous-caudaux diffèrent aussi de ceux des espèces précédentes. Notre Thelphüse fluviatile a été très-bien figurée par Olivier dans son Voyage dans l'empire ottoman, ainsi que par Savigny, dans le grand ouvrage sur l'Egypte. Son chaperon est entièrement rebordé par devant, ce qui la distingue de la Thelphüse indienne, Cancer senex, Fab., où cette portion antérieure du test n'a de rebord que sur les côtés; elle est d'ailleurs presque bilobée et épaissie en dessous. Les bords de ce test, en arrière des dépressions, ne sont point dentés.

Nous renverrons pour d'autres détails à la seconde édition du nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, et à la partie entomologique de l'Encyclopédie méthodique, mais en prévenant que dans ce dernier ouvrage on a écrit par inadvertance Telphuse au lieu de Thelphüse. (LAT.)

THELXIOPE. Thelxiopa. CRUST. Genre de l'ordre des Crustacés décapodes de Rafinesque, et le même que celui d'Homole au docteur Leach. V. HOMOLE.(LAT.)

THELYMITRA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées, étahli par Forster, adopté par Swartz, R. ferown et la plupart des auteurs. Il contient des Plantes herbacées, originaires en grande partie de la Nouvelle-Hollande, et offrant pour caractères: uu calice régulier et étalé; un labelle sessile et semblable pour la forme aux autres divisions calicinales; une anthère terminale, para1Lèle au stigmate, contenant deux* masses poluniques, pulvérulentes. Les fleurs sont ordinairement disposées en épis. R. Brown a mentionné dans son Prodrome dix espèces de ce genre, toutes originaires de la Nouvelle-Hollande. (A. R.)

THÉLYPHONE. Thelyphonus. ARACH. Genre d'Arachnides pulmonaires, de la famille des Pédipalpes, confondu par Linné avec celui de Phalangium, et que nous avons séparé de celui de Tarentula de Fabricius. Il paraît faire le passage de celui de Phrvne à celui de Scorpion, dont il est bien distinct par le nombre des pneurao-branchies qui n'est que de quatre; par l'abdomen pédicuié; les chélicères terminées par un seul doigt, celui qui est mobile, et qui, de même que dans les Aranéides, est en forme de crochet ou de griffe; la languette ressemblant à uii petit dard, et cachée; les palpes épineux; la figure des pieds antérieurs qui se terminent par un tarse, composée deplusieurs petits articles, enfin par 'absence de ces lames dentelées propres aux Scorpions, et qu'on nomme peignes, ainsi que d'une queue noueuse et offrant au bout un aiguillon. L'abdomen des Thélyphones est ce-pendant terminé par une sorte de queue; mais c'est plutôt une soie ou un filet, et divisée en un graud nom-bre de petits articles. Ce caractère, un corps plus étroit et plus allongé, des palpes plus courts, plus gros, avec deux doigts connivens au bout ou formant bien la pince, distinguent ce genre de celui de Phryne. L'espèce la plus connue est le Phalangium caudalum de Linué, figuré par Pallas (Spicileg. Zool., IX, 3, 1-2) et par Guérin, Iconogr. du Règn. Anini., Arachn., pl. 3, fig. 5 et 3a, qui sc trouve à Java. Les Indes-Orien-

[page] 221

tales en fournissent une autre plus petite, et dont les pâtes sont fauves, il eu existe une troisième qui est propre aux Ad tilles, et qu'à la Martinique on appelle le Vinaigrier i (Journ. de Phys. et d'Hist. nat., 1777). Toutes ces espèces, ainsi que les Phrynes, ont le corps revêtu d'une peau assez ferme et tirant sur le brun foncé. (LAT.)

THELYPTERIS. BOT. CRYPT. (Tuougères.) Les anciens donnaient ce nom à une Fougère qui parait avoir été notre Pteris aquihna. Adansou s'en est servi pour désigner le genre Pteris, L. (G..N.)

THELYRA. BOT. PHAN. Du Petit—Thouars (Généra nov. Madag., n. 72) a établi sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Rosacées, tribu des Cbrysoba la nées. Ce genre offre les caractères essentiels suivans: calice campa nu lé à la base, formant un petit tube adnéau pédoncule comme dans le Pélargonium; corolle à cinq pétales; dix étamines dont six fertiles, placées sur l'un des côtés, quatre dentiformes, avortées sur l'autre côtc; anthères firées par le dos, déhiscentes latéralement; style latéral; ovaire biovulé; baie? rugueuse, velue intérieurement, renfermant une seule graine sans albumen, à cotylédons épais, inégaux et plissés, dont l'un enveloppe l'autre, ît à radicule inférieure. Les espèces de ce genre n'ont pas été décrites; ce sont des Arbres de Madagascar, à feuilles alternes et munies de bractées glanduleuses. (G..N.)

THELYTHAMNOS. BOT. PHAN. Sprengel fils (Tent, suppl. ad Syst. Veget., p. 25) a fondé sous ce nom un genre de la famille des Synanthérées, qui tient le milieu entre l'OEdera et l'Amellus, mais qui s'en distingue par son involucreet ses fruits. La Plante qui forme le type de ce nouveau genre a reçu le nom de Thelythamnos filifutmis, et a été trouvée par Zeyher au cap de Bonne- Espérance, près de Gnadenlhal et Caledon. C'est un très-petit sous-Arbuste, simple, glabre, grêle, haut de deux pieds et plus. Sa tige est garnie intérieurement de feuilles linéaires-filiformes, les inférieures pinnatifides et ramassées, celles du milieu de la tige éparses et presque Irifides, les supérieures ou florales simples. Les fleurs sont disposées en pamcule terminale. L'involucre est globuleux, ressemblant à un pois, composé de folioles étroitement imbriquées, les inférieures ovales, obtuses, scarieuses sur leurs bords, maculées au sommet; les supérieures munies au sommet d'un appendice o biculaire, étalé, scarieux, piesque aussi long que les fleurs. Le réceptacle est garni de paillei tes. Les fleurons du rayon sont jaunes en languette linéaire, ludmlécau sommet, fertiles aussi bien que ceux du disque qui sont rouges. Les akènes M>nt linéaires, cslindracés ou un peu comprimés, munis à la hase de longs poils, cou ion nés au bominet par une aigrette composée de paillettes. (G..N.)

THEMA A. OIS. V., MERLEMOQUEUR.

THEMA-MUSICUM. MOILL. Klein a formé sous cette dénomination un genre qui correspond assez bien à la première section des Volutes de Lamarck qui a pour type le Voluta musicalis. v. VOLUTE. (D..H.)

THEMEDA. BOT. PHAN. Forskahl (Fl. Egypt.-Arab., p. 178) a établi sous ce nom un genre de la famille des Graminées, et de la Polygamie Monœcie, L., auquel il a imposé les caractères suivans: fleurs polygames; les mâles pédicellées et mutiques; lé-picène uniflore, à une seule valve1; glurae à deux valves; trois étamines; une seule fleur hermaphrodite, scs-sile, intérieure, ayaut une arête trèslongue, partant du réceptacle; trois étamines et un ovaire fertile. Ce genre, qui pourrait bien être le même que l'Anthistiria, ne renferme qu'une seule espèce, Themeda polygama, Graminée qui croît en Arabie, et

[page] 222

dont les chaumes sont ramifies à leur partie supérieure; les fleurs en épi terminal, renfermées dans les gaîues des feuilles supérieures. (G..N.)

THÉMÉONE. Themeon. MOLL. Montfort a créé ce genre dans le premier volume de sa Conchyliologie systématique, p. 202, pour un genre de Coquilles microscopiques multilo-culaires, qui doit rentrer dans celui des Polystomelles dont il n'est qu'un double emploi inutile. P. POLYSTO-MELLE. (D..H.)

THEMISTO. Themisto. CRUST. Genre de l'ordre des Amphipodes, établi par Guériu dans le quatrième volume des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, et qui, d'après une monographie des Crustacés de cet ordre, communiquée à l'Acadcmie royale des sciences parMilne Edwards, son auteur, se place naturellement dans la famille des Hypé-rines de celuici. Tête grosse, presque entièrement occupée par les yeux, portant quatre antennes simples, toutes terminées par une tige pluriarticulée, s'amincissant graduellement pour sc finir en pointe, et dont les inférieures sont notablement plus longues que les supérieures; quatorze pieds, les quatre antérieurs beaucoup plus petits que les suivans, les seconds terminés par une pince di-daclyle, ceux de la cinquième paire beaucoup plus longs que les autres, avec le quatrième article armé en dedans d'un rang de petites dents en forme de peigne; les> trois premières paires d'appendices sous - abdominaux terminées chacune par deux filets sétacés, multiarliculés et ciliés: tels sont les caractères qui distinguent ce genre de ceux de la même famille, et particulièrement de celui d'Hypérie dont il sc rapproche le plus. On ne connaît encore qu'une seule espèce et qui a été trouvée aux îles Malouines par Gaudichaud, auquel Guérin l'a dédiée.(LAT.)

THENARDIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Apocynées, et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Kunth (Nov. gêner. Pl. œquui., 3 p. 210, t. 240) qui la ainsi caractérisé: calice petit, profondément divisé en ciuq segmeus; corolle rotacée, avant le tube excessivement court; le limbe à cinq segmens dout les côtés sont inégaux, l'entrée du tube nue; cinq étamines saillantes, insérées 4 la base de la corolle, ayant les anthères sagittées, adhérentes par leur milieu au stigmate; deux ovaires entourés de cinq écailles hypogynes; un style unique, filiforme; les fruits ou follicules sont inconnus. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce décrite et figurée par Kunth sous le nom de Thenardia floribunda. C'est une Plante à lige volubile, munie de feuilles opposées, très-entières, de fleurs verdâtres, disposées en ombelles agglomérées, et portées sur des pédoncules axillaires, rameux et trichotomcs. Elle croît près de la ville de Mexico. (G..N.)

THÉNARDITE. MIN. Sulfate anhydre de Soude. Substance saline, cristallisée, très-soluble, tendre, transparente lorsqu'elle est nouvellement retirée du lieu où elle s'est déposée; mais perdant bientôt sa transparence au.contact d'un air humide, et se recouvrant à sa surface d'une couche pulvérulente provenant de l'absorption d'une certaine quantité d'eau. Elle a une structure laminaire, dont les joints conduisent à un prisme droit, rhomboïdal, d'eu7 viron 125° et 55°. Elle est facile à casser; sa dureté est supérieure à celle du Gypse et inférieure à celle du Calcaire spathique. Sa pesanteur spécifique est de 2, 16; son éclat est vitreux dans les cassures fraîches. Soumise à l'action de la chaleur, elle ne diminue pas sensiblement de poids; elle se diswut dans l'eau distillée sans laisser de résidu. La solution que l'on obtient ne précipite sa base par aucun réactif. Si l'on évapore, le sel s'en sépare de nouveau sous forme cristalline sans retenir la moindre quantité d'eau. Il est com-

[page] 223

posé, suivant Casaseca, de 99, 8 de Sulfate anhydre de Soude, et 0, 22 de sous-Carbonate de Soude. Sur 100 parties, le Sulfate anhydre pur contient: Acide sulfurique, 56, 18, et Soude, 43, 82. La Thcnardite cristallise en octaèdres rhomboïdaux, sans modifications ou portant à leurs sommets une facette rhomboïdale, parallèle aux buses du prisme primitif. Elle a été découverte en Espagne, à cinq lieues de Madrid, et à deux lieues et demie d'Aranjuez, dans un endroit connu sous le nom de Salines d'Espartines. Pendant l'hiver, des eaux chargées de Sulfate de Soude transsudent du fond d'un bassin, et dans l'été, par suite de l'évaporation, elle se concentrent et déposent bientôt, sous forme de cristaux plus ou tnoms nets et irrégulièrement groupés, une partie du Sel qu'elles retenaient en solution. La découverte de cette substance a été mise à profit pour les arts. La quantité de Sulfate de Soude que l'ou retire du bassin d'Espartincs est si considérable, que depuis neuf à dix ans elle suffît à alimenter une fabrique de savon, et permet encore de livrer au commerce une graode quantité de Soude artificielle.(G.DEL.)

THÈNE. Thenus. CRUST. Genre de Tordre des Décapodes, famille des Macroures, et formé, par le docteur Leach, sur le Scyllarus orientalis de Fabricius(Rump., Mus. II, p). Cette espèce diffère des autres Scyllares par son lest qui, mesuré par devant, est plus large que long, offre a chaque bord latéral une entaille profonde, et par ses yeux situés aux angles an-térieurs de ce test. Celui des Ibacus du même naturaliste présente les mêmes proportions; mais ici les yeux sont beaucoup plus intérieurs et rapprochés des antennes mitoyennes.(LAT.)

THEODONION. BOT. PHAN. Ancien nom de la Pivoine chez lesGrecs, selon Mentzel et àdanson. (G..N.)

THEODORA. BOT. PHAN. (Médicus.) Syn. du genre Scholia de Jacquin. V. ce mot.(G..N.)

THÉODORÉE. Theodorea. BOT. PHAN. Cassini (Bull. des Sc. de la Soc. Philom., 1818, p. 168) a établi sous ce nom un geure de la famille des Synanthérées, tribu desCarlinées et de la Syngénésie égale, L., qu'il a placé à la suite du Saussurea, et qui est ainsi caractérisé: involucre presque campanulé ou turbiné, composé de folioles nombreuses, imbriquées, ap-pliquées, coriaces; les extérieures ovales-oblongues ou lancéolées, les intermédiaires semblables aux exté-rieures, mais toujours surmontées d'un appendice plus ou moins grand et étalé, senrieux, coloré et déchiqueté; les intérieures oblongues ou liruaires, appendieulées comme les intermédiaires; réceptacle plan, garni de paillettes nombreuses et membraneuses; calathidc composée de fleurons égaux, nombieux, presque réguliers, et hermaphrodites; ovaire glabre, muni au sommet d'un bourrelet en forme de couronne et membraneux, surmonté d'une aigrette double, l'extérieure courte, formée de poils inégaux un peu ciliés; l'intérieure longue, formée de paillettes égales et plumeuses. Ce genre se compose de deux espèces originaires de Sibérie: la première est lo Theodorea amara, décrit par Linné sous le nom gêner iqlie de Serratula, et par De Candolle sous celui de Saussurea. La seconde espèce a été envoyée par Fischer sous le nom de Saussurea pulchclla. Ce sont d'assez belles Plantes à feuilles oblongues, entières ou pinnatilides, ayant les folioles intérieures de l'involucre surmontées d'appendices plus ou moins étalés et découpés, d'une vivo couleur purpurine. C'est par ce caractère que le genre Theodorea se distingue essen-tiellement du Saussurea. (G..N.)

THEODORIA. BOT. PHAN. Necker a substitué ce nom à celui d'Ivira imposé par Aublet à un genre qui a été réuni au Sterculia. V. ce mot.(G..N.)

[page] 224

THÉODOXE. MOLL. Genre que Montforl, dans le tome n de sa Conchyliologie systématique, proposa pour le Nerita fluuiatilis dont Lamarck a fait le genre Néritine que tous les conchyliologues ont adopté. V. Néritine et Nérite. (d..h.)

THEOMBROTUM. BOT. PHAN. Ce nom, dans Pline, se rapporte, selon quelques vieux botanistes à l'Amaranthus tricolor. (G..N.)

THEOMESTRON. BOT. PHAN. Un des noms de la Potentille, chez les anciens. (G..N.)

THÉONÉE. Theonoa. POLYP. Genre de l'ordre des Milléporées, ayant pour caractères: Polypier fossile en masse conique grossièrement cylindrique et ondulée, simple ou hilobée; surface couverte de trous ou eufoncemens profonds, nombreux, très - ii réguliers dans leur foi me, épars; pores à ouverture presque anguleuse, Irès-petits, épais, toujours placés sur la partie unie du Polypier, jamais dans les enfouccmeus remplis seulement de légères rugosités. Ce genre, établi par Lamouroux, ne renferme qu'une espèce nommée T. claihrata, et qui se trouve fossile dans le Forest-Marble des environs de Caen. (E. D..L.)

THÉOPHRASTÉE. Theophrasia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Apocynées et de la Pentandne Digynie, L., que l'on désigne communément sous le nom de Coquemollier, et qui offre les caractères suivans: le calice est monosperme, à cinq divisions profondes et persistantes; la corolle est campaniforme, à cinq lobes égaux et arrondis, garnie a sa base interne d'un appendice circulaire, à cinq découpures obtuses et épaisses; les étamiues, au nombre de cinq, sont insérées à la base de la corolle, légèrement monadelphes in-térieurement oii leurs filets sont larges et plans; les anthères sont rapprochées et comme soudées entre elles autour du stigmate; l'ovaire est libre, ù cinq angles; le style, de la longueur des étamiues, se termine par uu stigmate capitulé et pentagone, recouvert par les anthères. Le fruit est une baie crustacée, charnue intérieurement, à deux loges contenant chacune un grand nombre de graines éparses dans la pulpe. Les graines contiennent un embryon dressé dans un endosperme corné. Ce genre se compose de plusieurs espèces toutes originaires d Amérique. Ce sont des Arbrisseaux portant de très-grandes feuilles coriaces, persistantes, allon-gées et profondément dentées, rarement entières, le plus souvent verti cillées et rapprochées au sommet des tiges et des rameaux. Les (leurs sont disposées en épis plus courts que les feuilles et naissent à leurs aisselles.(A. R.)

THEPHIS. BOT. PHAN. (Mentzel.) Ancien nom grec de la Renouée (Polygonum). (Adanson.)Syn. générique a Atraphaxis uadulata, L. (g..n.)

THÉRAPHOSES. Theraphosa. ARACIIN. Walkenaer donne ce nom à une grande division de la famille des Aranéides et lui assigne les caractères suivans: mâchoires horizontales; palpes insérés à l'extrémité ou sur les côtés extérieurs des mâchoires; mandibules articulées horizontalement, proéminentes, munies d'un onglet mobile qui se replie en dessous. Cette division renferme les genres Mygale, Oletère (Atype, Latr.) et Missulène (Eriodon, Latr.). Elle correspond parfaitement à la première section que Latreille a formée dans son grand genre Mygale de la nouvelle édition du Règne Animal. On peut se former une idée exacte de cette division en consultant l'atlas que nous publions pour faire suite à cette nouvelle édition, sous le titre d'Icouographie du Règne Animal; la planche première des Arachnides, première livraison, représente les genres Mygale et Eriodon de Latreille. (G.)

THËRATE. Therates. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, de la famille des Carnassiers, tribu des Ci-

[page] 225

cindelètes, établi par nous sous cette dénomination, et presque en même temps, par Bonelli, sous celle d'Eurychile, sur des Insectes qui paraissent exclusivement propres aux îles situées au nord de la Nouvelle-Hollande, et à celles de la Sonde. Ils ont en général le port des Cicindèles, mais leur tête est un peu plus forte, avec les yeux plus saillans et le labre avancé. L'écnancrure du menton n'offre point de dent. Les tarses sont semblables dans les deux sexes, avec le pénultième article en forme de cœur et sans échancrure; il est simplement creusé en dessus pour servir à l'insertion du suivant. Mais un caractère qui le distingue de tous les autres Carnassiers est l'état rudimentaire du palpe maxillaire interne; il pst extrêmement petit et aciculaire. L'espèce la plus saillante, et qui, depuis les voyages de d'Entrecasteau, de Freycinet, de Duperrey et de d'Urville, est assez répandue dans nos collections, a été placée par Fabricius parmi les Cicindèles avec le nom spécifique de labiata. Elle a près de dix lignes de long; le dessus du corps est d'un bleu violet luisant; le labre, l'abdomen et les cuisses sont d'un rouge fauve. Elle se tient sur les feuilles des arbres. Nous renverrons, quant aux autres espèces, au premier volume du Spéciès des Coléoptères de Dejean, et au Mémoire sur le genre Eurychile de Bonelli, inséré dans le recueil de ceux de l'Académie royale de Turin, T. xxm, p. 248. V.. aussi, quant aux détails des caractères de ce genre, le premier cahier de l'Iconographie du Règne Animal, par Guérin. (LAT.)

THÉRÉBINTHACÉES. BOT. PHAN. V. TÉRÉBINTHACÉES.

THÉRÈVE. Thereva. INS. Genre de Diptères de la famille des Tanystomes, tribu des Leptides, établi par Fabrieius sous le nom de Bibio, donné avant lui par Geoffroy à un genre de Tipulaires, et que, pour éviter tonie confusion, nous avons remplacé par la dénomination de Thé rêve, changement que Meigen a adopté. De même que dans les autres Leptides et autres Tanystomes de notre seconde division générale (Règne Animal de Cuvier, 2° édit., p. 467), la tige de la trompe des Thé rêves est très-courte, point ou très-peu saillante au-delà de la cavité orale, et se termine par deux grandes lèvres. Les ailes sont écartées et offrent plusieurs cellules complètes, ce que l'on voit aussi dans les Leptis et autres genres voisins. Mais les palpes des Thérèves ne sont point extérieurs. Les an tenues, guère plus longues que la tête, sont rapprochées à leur base, avancées et composées de trois articles dont le premier allongé et cylindrique, le second beaucoup plus court, en forme de coupe, et le dernier en fuseau avec un petit stylet articulé au bout. Les yeux lisses sont distincts. On trouve ces Diptères sur les feuilles ou sur le sable; ils sont agiles, et, à ce qu'il paraît, carnassiers. Degéer en a décrit la larve d'une espèce qu'il place avec ses Némotèles (hirtua) et que Meigen rapporte au Bibio nobilitata deFabricius. Elle vit dans la terre et a la forme d'un petit Serpent. Son corps est blanc et pointu aux deux bouts. Pour passer a l'état de nymphe, elle se dépouille de sa peau. Cette Thé- rève est hérissée de poils roux, avec les demisegmens supérieurs de l'abdomen noirs, bordés de fauve postérieurement; le ventre est noirâtre, avec des bandes jaunes. Une autre espèce et la plus commune de notre pays, est la THÉTÉVA PLÉBÉIENNE, Thereva plebeia. Suivant Meigen, qui cite comme synonyme, mais avec doute, le Taon noir à anneaux du ventre bordés de blanc, de Geoffroy, le mâle est noirâtre avec l'abdomen noir, velu, entrecoupé transversalement de lignes jaunes. La femelle a le thorax pâle, rayé de noirâtre, et l'abdomen ardoisé, avec des bandes noires et les incisions segmentaires pâles; c'est la Némotèle à bandes de Degéer. L'espèce qu'on a nommée anilis, est distinguée des autres par son thorax roussâtre et son

TOME XVI. 15

[page] 226

abdomen d'un blanc argenté ou grisâtre. Elle se tient sur le sable, et s'envole promptement dès qu'on veut la saisir. Meigeu met ce genre dans sa famille des Xylotomes, et il en mentionne vingt espèces. (LAT.)

THERIACALIS. BOT. PHAN. Montalbanus, ancien auteur cité par Mentzel et Adanson, nommait ainsi le Cochlearia armoracia, L. (G..N.)

THÉRIDION. ARACHN. Genre d'Arachnides pulmonaires, des la famille des Aranéides ou Pileuses, division des Inæquitèles et Filan-dières, établi par Walckenaer. Le nombre des yeux et leur disposition les distinguent des autres genres de cette iribu. Ces organes sont au nombre de huit, dont quatre intermédiaires formant un carré, et deux de chaque côté situés sur une élévation commune; les deux antérieurs des quatre précédens sont pareillement placés sur une petite éminence. Le céphalothorax est en forme de cœur renversé ou presque triangûlaire. Les longueurs respectives des pâtes des Latrodectes de ce savant ne nous ayant point paru différer de celles des pâtes des Théridions, el ces Aranéides se ressemblant d'ailleurs par tous les autres caractères, nous avons cru devoi r n'en former qu'une seule coupe génétique. Elle renferme un grand nombre d'espèces pour la connaissance desquelles nous reuverrons é ses ouvrages ainsi qu'à l'article THÉRIDION de la secondé édition du nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle. Il a publié, dans le cinquième fascicule de son Histoire des Animaux de celte famille, des observations fort curieuses sur l'accouplement du Théridion bienfaisant, Theridion benignum, petite espèce très-commune, s'établissant entre les grappes des raisins, et qu'elle garantit de l'attaque de plusieurs petits Insectes en les arrêtant au moyen de sa toile. La femelle a le céphalothorax brun avec des poils gris en devant. L'abdomen est renflé, fauve, avec une suite de taches noires le long du milieu du dos, dout la première grande, carrée, bordée de poils gris, et dont les autres transverses. Cette espèce ap-partient à la division de celles qui ont les yeux latéraux contigus, la languette triangulaire et l'abdomen ovalaire. Un autre Théridion encore plus petit, l'Araignée des morts de Rossi, habite l'intérieur des boîtes renfermant des Insectes, et détruit le Pso-que puisa teur et une espèce d' A car us qui infeste souvent nos collections lorsqu'on les laisse dans des lieux froids et humides. — Le THERIDION COURONNE, Théridion redimitum, dont l'abdomen est blanc, avec un ovale couleur de rose, rapproche les bords d'une feuille avec de la soie afiu d'en former une sorte de tuyau lui servant de domicile: l'intérieur est tapissé avec la même matière; l'ouverture est près l'un des bords. Le cocon est placé auprès, et Y Animal le garde soigneusement. En Toscane et en Corse on redoute beaucoup la piqûre du THERIDION MARMI- ONATTA, Aranea 13-guttata, Rossi; elle passe même, mais sans preuves positives et dignes de confiance, pour être mortelle. Le corps est noir, avec treize taches d'un rouge de sang sur l'abdomen. L'Araignée mactans de Fabricius, Théridion très-rapprocbé du précédent, inspire, dans les contrées de l'Amérique méridionale qu'elle habite, les mêmes alarmes, et qui tirent peut-être leur origine des couleurs de ces Animaux. (LAT.)

THERMANTIDE. MIN. Haüy a donné ce nom à des Roches homogènes qui ont subi l'action du feu, mais non pas de celui des volcans. Il nomme le Tripoli Thermantide tripoléenne, et le Jaspe-Porcelaine de Werner, Thermantide jaspoïde. V. Tripoli et Porcellanite. (G. DEL.)

THERMES, INS. V. TERMÉS.

THERMIA. BOT. PHAN. (Nuttal.) Syn. de Thermopsis. V. ce mot.(G..N.)

THERMOPSIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu

[page] 227

des Sophorées, établi par R. Brown (in Hort. Ketv., edit. a, vol. 3, p. 3) et ainsi caractérisé: calice oblong ou campanulé, quadriou quinquéfide, presque bilabié, convexe dans sa partie postérieure, et aminci la fcase; cinq pétales presque égaux, l'étendard et les ailes réfléchis, la carène obtuse; étamines persistantes 5 gousse comprimée, en forme de fer de faux ou linéaire, polysperme. Ce genre a été décrit par Nuttall sous le nom de Thermia, et par Rafinesquc sous celui de Scolobus. Il renferme cinq espèces dont la principale est le Thtermopsis rhombifolia de l'Amérique septentrionale. Trois espèces (T. fabacea, lanceolata et Ccrgonentis) étaient placées dans le genre Sophora par Pallas et Willdenow; elles sont indigènes de la Sibérie et des autres contrées du nord-est du grand continent asiatique. Enfin une nouvelle espèce, originaire du Napaul, a reçu le nom de T. napaulensis ou laburnifolia. (g..n.)

THERMUTIS. BOT. PHAN. Selon Meutzel et Ruellius, les anciens Grecs désignaient sous ce nom le Lchnis dioica, et le Thymus Acinos, L.(G..N.)

THERMUTIS. BOT. CRYPT. Fries a établi sous ce nom un genre qui a pour type le Collema velutinum d'Acharius. Il l'a retiré de la famille des Lichen^ pour le placer Eanni les Byssacées ou Champignons yssoldes des auteurs, et il a réuni à ce genre quelques Cryptogames que l'ou plaçait dans les genres Scylonema et Dematium. Ces Plantes croissent sur les pierres et la terre humide dans les contrées septentrionales de l'Europe. Le Thermutis a une trèsgrande affinité avec le Cœnogonium d'Ehrenberg; mais il s'en distingue par de légers caractères qui, néanmoins, ont paru suffisans à Fries pour l'établissement d'un genre. Voici ceux qu'il propose: thallus unpeu pulvérulent, formé de fibres àches, irrégulièrement entrelacées, annulées, opaques et devenant noires; conceptacles orbiculaires, enfoncés dans le thallus, raarginés, changeant d'apparence par .suite du développement des fibres internes; sporules en masse. (G..N.)

THÉSéE. Theseus. INS. Nom d'une espèce du genre Papillon proprement dit. V. PAPILLON. (G.)

THÉSION. Thesium. BOT. PHAN. Genie placé autrefois dans la famille des Eléagnées, mais reporté depuis ar Brown dans sa nouvelle famille es Santalacées où il se distingue par les caractères suivans: le périanthe est simple, tubuleuxet adhérent avec l'ovaire qui est infère; le limbe tubuleux ou étalé est à quatre ou cinq divisions plus ou moins profondes; les étamines, en même nombre que les divisions calicinales, leur sont opposées. Le style est simple, filiforme, terminé par un stigmate capitulé. Le fruit est couronné par le limbe du calice; il est légèrement charnu, uniloculaire et monosperme. La graine est renversée, et contient au centre d'un endosperme blanc et charnu un petit embryon cylindrique ayant la même direction que la graine. R. Brown (Prodr., 1, p. 353) a proposé de retirer du genre Thesium un grand nombre des espèces exotiques pour en former deux genres particuliers dont l'un aurait pour type les Thesium crassifulium, funale, etc., et l'autre les T. squanvsum, fragile, etc. Plus récemment Nuttal a établi un geure distiuct qu'il nomme Comandra pour le T. umbellaium. Au genre Thesium appartiennent les espèces distinguées sous les noms de T. linophyllurn, ramosum, alpinurn, hurnile et ebracleatum. Ce sont de très-petites Plantes étalées, à feuilles alternes, linéaires et à fleurs verdâtres, petites et de peu d'apparence.

Auguste de Saint-Hilaire (Mém. Mus. Hist. nat., 4, p. 382) a le premier bien fait conuaître l'organisation de l'ovaire dans le genre Thesium. Ayant examiné deux espèces de ce genre recueillies au Brésil, il leur a trouvé un ovaire uniloculaire

15*

[page] 228

offrant un réceptacle central, interrompu par la fécondation, du sommet duquel pendent trois ovules dont un seul est lécondé. La même organisation se retrouve dans les espèces d'Europe.(A.R.)

THESPESIA. BOT. PHAN. Corréa, sous ce nom générique, a séparé du genre Hibiscus une espèce fort remarquable, l'Hibiscusi populneus de Linné. Elle est, en effet t bien distincte par son calice tronqué, accompagné d*un autre calice extérieur ou involucelle, de trois folioles caduques, et par sa capsule dont les cinq loges sont coupées chacune par une demi-cloison f s'avançant de l'extérieur et présentant quatre graines insérées vers la base de son angle interne. Outre l'espèce primitive qui croît dans les Indes-Orientales et les îles de la mer du Sud, on en connaît une des Antilles dont les belles fleurs pourpres ont quatre ou cinq pouces de diamètre; c'est le Thespesia grandiflora, D. C. (A. D. J.)

THETHYON. MOLL. (Aristote.) Syn. d'Ascidie. V. ce mot. (B.)

* THETYS. MAM. Nom donné par le docteur Busseuil à une petite espèce du genre Kanguroo, .nouvellement rapportée de la Nouvelle-Hollande par ce voyageur. et dont Cuvier a publié la figure dans son Histoire naturelle des Mamnflfères. (IS. G. ST.-H.)

THETHYS. Thethys. MOLL. Pour Téthys. V. ce mot.

THEUTIS. POIS. Genre de Poissons abdominaux qui ne diffère guère des Chogtodons et que Linné n en avait peut-être séparé que par la considération des nageoires qui placent ces derniers dans les Thoraciens. Lacé- pède l'a depuis détruit en réunissant les deux espèces qui le constituaient à quatre Cnœtodons pour en former le genre Acanthure adopté par Cuvier. V. ACANTHURE.(B.)

THEUTOS. MOLL. (Aristote.) V. CALMAR.

THEVET1A. BOT. PHAN. Le gene établi sous ce nom par quelques auteurs a été réuni auCerbem. V. ce mot. (G..N.)

THIA. CRUST. V. Thie.

THIARE. MOLL. On a donné le nom de Thiare, en y ajoutant une épilhète, à plusieurs Coquilles; ainsi les marchands nomment:

THIARE BATARDE, la Voluta pertusa de Linné.

Thiare épiscopale, la Voluta episcopalis, L., qui appartient au genre Mitre de Lamarclt.

THIARE FLUVIATILE, une espèce du genre Mélanie.

THIARE PAPALE, la Voluta pavalis, L., qui est une Mitre pour Lamarck. (ACD.)

THIBAÜDIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Ericinées, tribu des Yacciniées, établi par Ruiz et Pavon et adopté par Kunth qui le caractérise ainsi: 1 ovaire est adhérent; le limbe du calice est a cinq dents; la corolle est tubuleuse, renflée dans sa partie inférieure, ayant son limbe & cinq divisions; les étamines, au nombre de dix? sont incluses et leurs anthères, privées d'appendices à leur base, se prolongent supérieurement en deux petits tunes; le style est dressé, simple, terminé par un stigmate presque capitulé; le fruit est une baie couronnée par le calice & cinq loges polyspermes. Ce genre est extrêmement voisin du Vaccinium dont il ne diffère que par sa longue corolle tubuleuse; il se compose d'un grand nombre d'espèces originaires de l'Amérique méridionale. Ce sont des Arbustes ou des Arbrisseaux à feuilles éparses, rarement opposées, très-entières, coriaces, persistantes; les fleurs sont ou solitaires ou disposées en grappes axillaires, ordinairement d'une belle teinte rouge; avant leur développement, elles sont recouvertes de larges bractées squamraiformes dont la réunion constitue une sorte de cône.(A. R.)

THIE. Tàia. CRUST. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Bra

[page] 229

cbyures, tribu des Arqués, établi par Leach. Le test, de même que celui des Atélécycles, est, relativement à sa longueur, moins large que celui des Crabes, plus arrondi ou suborbiculaire, et comme dans les premiers et les Pirimèles, les fossette recevant les antennes intermédiaires sont plutôt longitudinales que transversales. Le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est rétréci vers son extrémité supérieure, et se termine en manière de dent, caractère nue nous offrent encore les Até-lécycles; mais lesThiesse distinguent de ces divers genres par les yeux qui sont très-petits et peu saiüans. Le test est uni, et l'espace du plastron, compris entre les pâtes, est très-étroit et de la même largeur partout. Ces Crustacés semblent se rapprocher par quelques rapports des Courtes et des Leucosies. L'espèce sur laquelle ce genre a été formé (Thia polila), a été figurée par l'auteur sur la planche 103e de ses Mélanges de Zoologie. Il ignorait sa patrie; mais Milne Edwards nous Ta fait connaître, an ayant apporté plusieurs UMbfidm fln'il avait trouvés dans le sable, sortes bords de la Méditerranée, près de Naples.(LAT.)

THŒBAUTIA. BOT. PHAN. Dans la deuxième livraison des.Annales de la Société Linnéenne de Paris (mai, p. 152) que dirigeait Thié- baut de Berneaud, un genre d'Orchidées a été établi par Colla de Turin, sous le nom de Thiebautia. 11 a ur type le Limodorum purpureum, mk., qu'il ne faut pas confondre avec la Plante de ce nom décrite dans i'Hortus Kewensis. Celle de Lamarck est une Plante américaine, tandis que la Plante des auteurs anglais esc oriraire des Indes-Orientales. L'étude la figure du Thiebautia nervosa, Colla, loc, cit., nous a fourni la certitude presque complète que cette Plante n'est autre cnose que lemodorum altum de I'Hortus Kcwensis, figuré dans le Botanical Magazine, tab. 930, et placée par les auteurs modernes dans le genre Bletia.(G..N.)

THILACUIUM. BOT. PHAN. Loureiro (Flor. Cochinch., éd. Willd., 1, p. 417) a fondé sous ce nom un genre de la Polyandrie Monogynie, qui a été placé dans la famille des Capparidées, et ainsi caractérisé: calice en forme de follicule, acuminé au sommet, fermé, se coupant en travers lors de la maturité de la fleur; corolle nulle; un grand nombre d'é- tamines (environ soixante-dix) longues, dressées et insérées sur le torus; baie oblongue, à dix faces, sti— pitée, uniloculaire et polysperme. Le Thilachium africanum, Loureiro, loc. cit., est un petit Arbre à rameaux étalés, à feuilles ovées, alternes, à fleurs rassemblées sur des pédoncules terminaux. Cet Arhre croît sur la côte orientale et australe d'Afrique. DeJussieu (Ann. du Muséum, vol. 12, p. 71) a réuni à ce genre le Capparis panduriformis de Du Petit- Thouars, et une autre espèce indiquée sous le même nom par Lamarck. Ces deux Plantes sont indigènes de Maurice et Madagascar. En outre, De Candolle (Prodrom. Syst. veget., 1, p. 254) a décrit deux nouvelles especes de la Nouvelle-Hollande et des Antilles.(G..n.)

THILICRANIA. BOT. PHAN. Théopbraste a désigné sous ce nom une Plante que C. fiauhin a rapportée au Cornouiller sanguin, (AUD.)

THIOUR. ois. Le docteur Délia- Cella rapporte que c'est le nom donné par les Bédouins au Falco peregrinus qu'ils dressent pour la chasse au vol avec beaucoup de soin. Le prix d'un bon Thiour est souvent le même que celui du meilleur Chameau. (b.)

THIUM. BOT. PHAN. Mœnch avait établi sous ce nom un genre qui se composait des Astragalus hians et sulcatus, et qui n'a pas été adopté. (G..N.)

THLAQÜATZIN. MAM. Nom générique des Didelphes dans le Mexi-que.(IS. O.ST.-H.)

[page] 230

THLASPI. BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères, type de la tribu des Thlaspidécs, et ie la Té- tradynamie siliculeuse, L., offrant les caractères suivans: calice égal à sa base; corolle dont les pétales sont égaux et entiers; étamines dont les filets sont libres et dépourvus de dents; silicule déprimée, écbancrée au sommet, surmontée du style trèscourt, persistant, à valves naviculaires munies sur le dos d'une membrane aliforme, à cloison ovale ou oblongue; plusieurs graines non bordées dans chaque loge; cotylédons Elans, un peu convexes et accomans. Ces caractères ne conviennent u'à une partie des espèces de Thlaspi e Linné et de la plupart des auteurs, lesquelles sont maintenant placées dans d'autres genres anciennement établis ou nouvellement proposés, tels que le Capsella et l'Hutchinsia. Le genre Thlaspi différé essentiellement de ces deux derniers par sa silicule à valves naviculaires plus ou moins ailées sur le.dos. Il sc compose d'environ quinze espèces, formant cinq sections caractérisées d'après la forme des valves, du fruit, le nombre et la structure des graines, et qui ont reçu de De Candolle les noms de Pachyphragma, Carpoceras, JVomisma, Neurotropis et Pteropferis. Parmi ces Plantes nous nous bornerons à citer le Thlaspi arvense, L., qui appartient à la section des Nomisma, et qui croît abondamment en Europe parmi les moissons. Les Thlaspi sont en général des Herbes annuelles, rarement vivaces, dressées, rameuses, toutes glabres, à feuilles entières ou dentées, les radicales pétiolées, les caulinaires amplexicaules. Leurs fleurs sont blanches, formant des grappes terminales.

Le nom de Thlaspi, et par corruption celui de Teraspi ou Taraspic, sont fréquemment usités chez les jardiniers, pour désigner certaines espèces d'lberis cultivées pour l'ornement des parterres. (G..N.)

THLASPIDÉES. BOT. THAN. TroU sième tribu établie par De Candolle parmi les Crucifères. V. ce mot. (B.)

THLASPIDIUM. BOT. PHAN. Tournefort, Adanson et Mœnch ont ainsi nommé le Bisculella, L. —Ue Candolle s'en est servi pour désigner une des sections qu'il a établies dans ce genre.(G..N.)

THLASPIOTDES. BOT. PHAN.Nom employé par Barrère pour désigner le Dodonœa viscosa, L. (G..N.)

THLIPSENCÉPHALE. MAM. V. MONSTBE.

THLIPSOMYZE. Thlipsomysa. INS. Genre de Diptères établi par Wiedemann dans le premier volume de son ouvrage sur les Diptères exotiques, qui nous paraît avoir de grands rapports avec ceux de Géron et de Phthirie de Meigen, tribu des Bombyliers; mais dont nous n'avons pu encore bien apprécier les différences caractéristiques, faute d'avoir eu sous les yeux l'espèce (Bombylius compressus, Fab.) sur laquelle il a été formé. (LAT.)

THOA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Urficées et de la Monœcie Polyandrie, L., établi par Aublet (Plantes de la Guiane, vol. 3, pag- 874, tab. 336) et ainsi caractérisé: fleurs monoïques, dépourvues de pé- rigone, disposées sur un épi noueux, articulé; les mâles occupent presque toute la longueur de l'épi; les femelles, au nombre de deux, situées à la base. Chaque fleur mâle renferme un grand nombre d'étamines, situées à chaque nœud de l'épi, ayant les filets libres, courts, filiformes, terminées

Ear de petites anthères globuleuses. es fleurs femelles se composent chacune d'un ovaire sessile, surmonté de trois ou quatre stigmates. Le fruit est une capsule ovale-oblongue, mu-nie sous son écorce de poils soyeux et piquans, à une seule loge renfermant une seule graine. Le Thoaurens, Aubl., loc. cit., est un Arbrisseau à feuilles opposées, entières, à rameaux opposés, dicholomes à leur extrémité, et à fleurs en épi. Il

[page] 231

croît dans les forêts de la Guiane. Son écorce et ses branches laissent écouler, lorsqu'on les entame, une liqueur claire et visqueuse, qui se convertit, par la dessiccation, en une Forante transparente. Les poils que on trouve sous le test de la capsule, causent une vive démangeaison à la peau. L'amande de la graine, bouillie ou grillée, est bonne à manger.(G..N.)

THOEE. Thoa. poLYP. Genre de Tordre des Sertulariées ayant pour caractères: Polypier phytoïde, ra-meux; tige formée de tubes nombreux, entrelacés; cellules presque nulles; ovaires irrégulièrement ovoïdes; polypes saillans. Les Polypiers du genre Thoée, très-voisins des Tu-bulariées, appartiennent néanmoins aux Sertulariées par la présence des ovaires, la forme des cellules el plusieurs autres caractères. Ils ont un faciès qui leur est propre; ils ressemblent à une racine de substance roide et cornée, cassante dans sa rtie inférieure, un peu plus flexiedansla supérieure et garnie d'une grande quantité de fibres droites, courtes et roides; la substance des Théonées est merabrano-cornée, leur couleur fauve plus ou moins foncée. Tels sont les caractères que donne Lamouroux au genre Thoée qui ne renferme que deux espèces, Th. halecna et Savignyi. (e. D..l.)

* THOMÆA. BOT. PHAN. (Test le nom d'un des nombreux genres que Trinius a proposés dans la famille des Graminées, mais qui n'a pas encore été généralement adopté. (g..n.)

THOMASIA. BOT. PHAN. Genre établi par Gay dans son Mémoire sur la tribu des Lasiopétalées, et faisant partie de la famille des Byttnériacées. Ce genre se compose de petits Arbustes roides, originaires de la Nouvelle-Hollande. Leurs feuilles sont alternes, plus ou moins lobées; leurs fleurs sont disposées en grappes opposées aux feuilles; chaque fleur est accompagnée d'une bractée persistante et à trois divisions; le caliceest pélalotde, campanulé, persistant et velu; la corolle se compose de cinq pétales très-petits en forme decailles qui manquent quelquefois; les filets des étamines, au nombre de cinq à dix, sont monadelplies par leur base; quand il y en a cinq, tous sont fertiles el anthérifères; quand il y en a dix, cinq alternes sont stériles; les authères sout à deux loges et s'ouvrent par une fente longitudinale; l'ovaire est simple et à trois loges; le fruit est une capsule à trois loges el à trois valves; les graines sont ellipsoïdes. L'auteur de ce genre l'a composé des Lasiopetalum purpureum, L. triphyllum, L. solanaceum, L. quercifolium, et d'une espèce nouvelle qu'il nomme Thomasia foliota.(A. R.)

THOMISE. Thomisus. arachn. Genre d'Arachnides pulmonaires de la famille des Aranéides ou Filcuses, section des Latérigrades, et composé, aveccelyi de Philodrome, des Araignées-Crabes de plusieurs auteurs. Dans l'une et l'autre les mâchoires sont inclinées sur la languette qui est plus haute que large, el les yeux forment parleur disposition un croissant ou un demi-cercle. Mais dans les Thomises, les latéraux sont situés sur des éminences, tandis que les mêmes des Philodromes sont sessiles. Là, d'ailleurs, les quatre yeux postérieurs sont presque de niveau ou sur la même ligne; les Chélicères sont plus petites et cunéiformes, et les quatre dernières pales sont brus-

3ueraent plus courtes que les précé- entes. Les mâles diffèrent souvent beaucoup par les couleurs de leurs femelles et sont beaucoup plus petits.

Les Philodromes faisaient d abord partie du genre Thomise. Walckenaer les en a détachés, et peut-être pourrait-on simplifier davantage celte dernière coupe générique, eu en foi T maut une nouvelle avec quelques espèces exotiques, telles que les suivantes: Lamarck, Cancéride, Plagusie, Leucosie, Pinnothère, Chasseur, etc. t celles en un mot qui, à notre article Thomise de la seconde édition.

[page] 232

du nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, composent la première division de ce genre. Elles paraissent même se rapprocher beaucoup plus des Micrommates (Sparasse, Walck.) que des Thomises proprement dits. Parmi les espèces exotiques qui, d'après les caractères indiqués cidessus, appartiennent, sans aucun doute, à ce genre, nous citerons les trois suivantes: le Thomise arrondi, Artnea globota, Fabr.; Walck., Faun. Fr. Aran., vi, 4. Long d'environ trois lignes, noir, avec l'abdomen globuleux, rouge ou jaunâtre dans son pourtour. — Le Thomiss a CfisrE, ThomUus crislalas, Glerck, Aran. Suec.:- pl. 6, tab. 6. De la grandeur du précédent, roussâtre ou oruu, parsemé de poils. Yeux latéraux portés sur un tubercule plus gros que les autres; une raie jaunâtre à l'extrémité antérieure du céphalothorax s deux autres de la même couleur, formant un V sur son dos. Abdomen arrondi, avec une bande Jaunâtre, dentée latéralement, au miieu de son dos. Pieds épineux. Cette espèce se tient presque toujours à terre. — Le Thomise citron, Aro nea citrea, Degéer; Schoeff., Icon. Insect., tab. 19, figi3. D'un jaune citron, arec l'abdomen grand, dilaté postérieurement, et offrant souvent en dessus deux lignes ou deux taches, soit rouges, soit couleur de souci. Elle se tient sur les fleurs. Consulter pour d'autres espèces le Tableau des Aranéides deWalckenaer, et l'article Thomise de la seconde édition du nouveau Dictionnaire d'Hisloire naturelle. (LAI.)

THOMSONITE. MIN. (Brooke.) Substance blanche, vitreuse, transparente ou au moins translucide, d'une dureté médiocre et facile à casser 5 s'offrant sous la forme de prismes plus ou moins modifiés par des feoettes sur les bords et sur les an-gles, et susceptibles de clivage dans trois directions perpendiculaires entre elles. La forme primitive de ces erntaus est, suivant Beudant, un Srisme droit à bases carrées, et, selon rooke, Haidinger et Phillips f un prisme droit, rhomboïdal, de 90° 40′; le clivage parallèle aux pans est d'une grande netteté; la cassure est inégale; son éclat est vitreux et passe à l'éclat nacré. La Thomsonite est fragile; sa dureté est supérieure à celle e la Chaux fluatée et presque égale à celle de la Chaux phosphatée; sa pesanteur spécifique est de 2, 37. Elle se boursoufle au chai umeau, et donne de l'Eau par la calcination; par uis feu prolongé, elle devient opaque et d'un blanc de neige sans se fondre. Elle est soluble en gelée dans l'Acide nitrique. Elle a été analvsée par Thomson et par Berzelius. L'analyse de ce dernier chimiste a donné: Silice, 38, 30; Alumine, 30, 20; Chaux, 13, 54; Soude, 4, 53; Oxide de Fer, o, 40; Eau, 13. La Thomsonite se présente ordinairement en cristaux prismatiques, implantés par une de leurs extrémités sur leur gangue. Souvent ils se réunissent en rayonnant autour d'un centre, et composent ainsi des groupes flabelUiormes ou des masses bacillaires, à structura radiée; on la trouve aussi en masses amorphes passant à la variété précédente. On n'a encore observé 1a Thomsonite que dans nne seule localité, à Kilpatrick en Ecosse, dans les Roches trappéennes; die y est accompagnée de Prehnite. (G. DEL)

THON. Thynnus. pois. Cuvier a proposé sous ce nom un sous-genre pour les Poissons acanthoptérygienff de la famille des Scombres qui se distinguent des autres espèces, parce que la première dorsale se prolonge jusqu'à la seconde qu'elle touche même le plus souvent. Ce sont des Pbissons à chair dense, compactej très-estimée lorsqu'elle est préparée, et qui donnent lieu à de grandes pêches. Us ont été décrits au mot ScoK- bre, T. xt, p. 277 ce Dictionnaire. (LESS.)

THONIJSA. BOT. PHAN. V. ToNINA.

THONSCHIEFER. MIN. Ce nom

[page] 233

allemand qui correspond & notre Schiste argileux est souvent employé par les géologues français pour désigner cette roche. (AUD.)

THORA. BOT. PHAN. Les anciens donnaient ce nom à une espèce vénéneuse de Renoncule, à laquelle Linné l'a imposé comme spécifique. (G..N.)

THORACANTHE. Thoraeantha. INS. Par cette dénomination (Thorax épineux), nous avons désigné un enre d'Hyménoptères, de la famille esPupivores, tribu des Chalcidites, voisin, par la plupart de ses rapports, des Chalcis; mais s'en éloignant, ainsi que de tous les autres enres de cette division, à raison 'une dilatation prolongée de l'écusson, et a ui, comme dans lesScutellaires et plusieurs Cicadaires, recouvre, du moins en grande partie, les ailes. l*s Insectes sur lesquels nous avons établi ce genre ont été recueillis au Brésil par le célèbre botaniste Saint- Hilaire. (ULT.)

THORA-PAERU. BOT. PHAN. (Rheede, Malab., tab. 6, pl. 13). Syn. de Cytisus Cajan, L. V. CAJAN. (B.)

THORACIENS ou THORACI-SIJES. pois. Troisième ordre de la asse des Poissons de Linné, et le plus nombreux en espèces. Ses caractères consistent dans un squelette osseux et dans la disposition des nageoires ventrales placées sous les pectorales. Les genres renfermés aans cet ordre sont: Cepolh, Echeneis, Coryphœna, Gobius, Cottus, Scorphœna, Zeus, Pleuronectes, Chœtodon, Sparus, Scarus, La brus, Sciœna, Perça, Gasterosteus, Scomber, Centrogaster, Mullus et Trigla. Tous, à l'exception d'Echeneis et de Pleuronectes devenus des Malacoptérygiens subbracfaiens, rentrent dans l'ordre des Acantboptérygiens de Cuvier . ( V. ces mots.) (b.)

THORACIQÜES ou STER- NOXEa. INS. Famille de Coléoptères, établie par Duméril, dans sa Zoologie analytique, se composant des genres Ccbrion, A tope, Trosque,

THO 233 Taupin, Bupreste et Trachys. Elle embrasse ceux de nos Coléoptères serricornes qui forment la tribu des Cébrionites, et celles des Buprestides et des Elatérides, (LAT.)

THORACIQÜES. Thoracici. INS. Division que nous avions formée dans les Coléoptères pentamères de la famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, et que, dans la nouvelle édition du Règne Animal de Cuvier, nous avons remplacée par trois sections: les Quadnmanes, les Simplicimanes et les Patellimanes. Ce sont les Harpaliens, les Féroniens, et les Patellimanes de Dejean. (lat.)

THORAX, ZOOL. « Le Thorax, dans les Animaux articulés, dit Audouin, dans un article homonyme de l'Encyclopédie méthodique (insect., x., p. 637), est cette partie de l'enveloppe extérieure ou du squelette (1) situee entre la tête et l'abdomen.ff Cette définition répondant parfaitement à celle que Linné donne du mot TRONC, nous renverrons & ce dernier article et au mot INSECTES. (LAT.)

THOREE. Thorea. BOT. CRYPT. (Chaçdinées.) Genre que nous avons établi en 1808 dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle (T. XIJ, p. 126, pl. 18), çt dont les caractères consistent en des filamens solides, obscurément articulés, couverts dans toute leur étendue de raraules articulés par sections transverses, terminés en soie, muqueux et disposés en un duvet serré d'une grande mucosité au tact. Les Thorees diffèrent des Batrachospennes, parce que les arti-culations de leurs ramutes ordinairement simples ne sont pas ovoïdes, et des Cladostèphes, parce que les ramules de ceux-ci beaucoup plus rigides et non sétifères ne couvrant

(1) Nous pensons que lorsqu'il s'agit des Animaux sans rerlèbres, cette exdrestion ne devrait plus élre employée, et qu'à l'égard de ceux qui composent 1a classe des Insectes de Linné, comme aans ce cas, l'on pourrait désigner l'ensemble de leur enveloppe extérieure de segmentaire par 1a dénomination de Squeletoïde.

[page] 234

pas tout le filament principal, ne sont que verticillés. En retranchant de nos anciennes espèces le Tàorea pluma qui doit être examiné de nouveau, et le viridis que nous avons reconnu être un Oscillaire, il restait le Tàorea ramosiuima, ornement des eaux de la Seine devant Paris même, espèce découverte à Dax par Thore qui la nomma Conferva hispida, et le Tàorea violacea, l'un des Végétaux les plus élégans des eaux de l'île de Mascareigne où nous la découvrîmes en 1802. Nos recherches ont ajouté à ces espèces plusieurs espèces nouvelles, toutes d un port élé- nt. Tàorea Gratelupi, N., dont les amens simples et fasciculés sont revêtus d'un duvet jaunâtre, pâle. Grateloup a trouvé le premier cette charmante espèce aux environs de Dax. Tàorea villosà, N.; Conferva villosa, Roth. EUe habite la mer. — Tàorea hepatica, N., duvet blanc; les articulations des ramules alternativement opaques et translucides. Se trouve dans les eaux froides sulfureuses, particulièrement à Enghien, près l'étang de Montmorency; nous 'avons revue au pavs de Liège. — Le Conferva villosa d'Hudson et de quel-Sues auteurs pourrait bien rentrer aus ce genre. Il en est de même dequelques autres Plantes décrites par ivers auteurs. Telles sont le Càorda tomentosa, Lyngb., Tent., p. 74, pl. 19, A. — Le Càorda filum, variété j du même auteur, tab. 18, D, qui ne peut absolument être la même chose que le Filum. — Le Scytonema fœniculacea qui est i'Halimenia fœ- niculacea d'Agardh, et le TàoreaLeà- manni de la Flore Danoise, tab. i5g4, f. 1. Ce sont de véritables Thorées.

THORYBÉTRON. BOT. puan. (Pline.) Même chose que Dorypétron. V. ce moi. (b.)

THOS ou THOUS. MAM. Lés anciens désignaient sous ce nom un Mammifère carnassier que l'on croit avoir été le Chacal. (AUD.)

THOTTEA. BOT. PHAN. Rottboel(Nov. Act. Dan., 2, p. 530, tab. 2) a décrit sous le nom de Tàotiea grartdifiora, une Plante formant un genre nouveau sur lequel les renseignemens nous manquent pour pouvoir donner des indications précises sur ses caractères et ses affinités. (G..N.)

THOUARSIE. BOT. PHAN. On a voulu ainsi franciser le mot Tàuarea, nom d'un genre deGramiuées fondé par Du Petit-Thouars dans le Synopsis de Persoon. (G..V.)

THOUINIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Sapindacées et de l'Octandrie Monogynie, L., établi par Poiteau, et qu il ne faut pas confondre avec un autre du même nom publié par Thunberg.Voici auels sont ses caractères: calice divisé jusqu'è la base en quatre ou cinq segmens. Pétales au nombre de cinq, hypogynes, dépourvus d'appendices sut leur face interne. Disque régulier, occupant le fond du calice, terminé par un bord crénelé qui s'étend entre les pétales et les étamines. Etamines au nombre de dix, ou par avortement de huit, insérées sur te disaue; filets libres; anthères mobiles, fciloculaires, à loges s'ouvrant longitudinalement par leur, face interne. Ovaire central, divisé en trois lobes, triloculaire, à loges uniovulées. Style inséré entre les lobes de l'ovaire, triGde, à lobes portant les papilles stigmati- Iues sur leur face interne. Ovules ressés. Fruit composé de trois samares accolées par leur bord interne à un axe central triangulaire, et contenant chacune une graine dressée. Graines dépourvues d'arille; tégu-ment membraneux; embryon courbé; radicule courte, appliquée sur le dos d'un des cotylédons. Les Tàouinia sont des Arbres ou des Arbrisseaux originaires de l'Amériaue tropicale. Leurs feuilles sont alternes, dépourvues de stipules, pennées avec impaire ou composée^de trois folioles articulées. Les fleurs sont polygames et disposées en grappes ou en panicules. Ce çenre a des rapports avec le Scàmidelia dont il se distin-

[page] 235

gue par ses fleurs régulières et par l'organisation de son truit. Ainsi que dans ce dernier genre, les folioles latérales des espèces de Thouinia à feuilles trifoliolées sont quelquefois sujettes à avorter, et c'est un cas de ce genre qui a fait nommer l'une d'elles Thouinia simplicifolia.

Hamilton a changé récemment le nom de Thouinia en celui de Thyana qui ne nous paraît pas devoir être adopté. (CAMB.)

THOÜS ou THOS. ham. Nom donné par les anciens à un Carnas-sier qui paraît être le Chacal. (IS.G.ST.-H.)

THRACIE. Thracia. CONCH. NOUS avions depuis long-temps observé une Coquille fort rare encore dans les collections. Dans celle de Brongniart, elle portait une étiquette de Leach avec le nom de Thracia pubescens. Cette Coquille n'est autre que le Mya pubescens de Linné. C'est de cette manière que nous avons su que cette belle espèce était devenue le type d'un nouveau genre du zoologiste anglais. Nous nous étions depuis quelque temps livré à des recherches assidues sur plusieurs genres voisins des Corbules et des Anatines confondus surtout avec ces dernières et avec les Myes, lorsque la connais* sance delà Thracie nous détermina à la séparation définitive non-seulement de ce genre, mais encore de plusieurs autres, sur un caractère aui était resté inaperçu jusqu'alors, 1 existence d'une dent libre et caduque à la charnière. La forme de cette pièce osseuse supplémentaire, son mode d'articulation ou de jonction, et les accidens qui résultent de sa présence sur le test lui-même, ont été les moyens qui nous ont utilement servi pour la distinction de ces genres, Flous les avons réunis dans une famille que nous avons nommée Ostéodesmes ( V. ce mot au Suppl.), et le genre Thracie en fait partie. Nous avons pu le caractériser d'une manière plus complète que ne le fait Blainville, parce que lorsque nous lui communiquâmes le Thracia corbuloides de notre collection, nous ignorions que cette Coquille portât à la charnière un osselet; maintenant que nous connaissons une troisième espèce de nos côtes, que nous l'avons avec cette pièce essentielle, nous avons pu couclure par analogie pour les espèces où elle manquait, ayant pu étudier les impressions qu'elle laisse à l'intérieur sur le bord cardinal; nos inductions ont dû prendre une bien grande force lorsque nous avons retrouvé ces impressions sur les autres espèces.

Nous pensons que le genre Thracie peut être utilement conservé, puis* qu'il pourra être facilement reconnu, à l'aide des caractères suivans: Animal inconnu. Coquille ovale, ohlonue, transverse, subéquilatérale, inéquivalve, un peu bâillante aux extrémités; valve droite plus profonde et plus grande que la gauche; charnière présentant sur chaque valve un cuilleron plus ou moins grand, horizontal, contenant dans des fossettes un ligament interne dont le côté postérieur donne attache et retient fortement un osselet demicylindrique. Impression musculaire, antérieure, allongée, étroite, réunie à la postérieure, petite et arrondie par une impression palléale profondément échancrée postérieurement. Les rapports de ce eenre, comme l'a dit Blainville, s'établissent entre les Corbules, les Anatines et les Myes; mais ils sont plus grands avec les Anatines qu'avec les autres genres, puisque, comme on le verra au mot Anatine, au Supplément, les Coquilles de ce genre sont également pourvues d'un osselet cardinal; elles se rapprochent des Corbules par l'inégalité des valves, desLutraircs par la forme des cuillerons, et des Anatines par Pun et l'autre Ae ces carac-tères, mais aussi par l'osselet.

Thracie pubescente, Thracia PUbescens, Leach, Nob.; Blainv., Malac., p. 565. Coquille ovale, large de deux pouces et demi au moins et de la moitié moins large, arrondie antË-

[page] 236

rieurernent, carrée postérieurement; elle habile les mers d'Europe et la Méditerranée sur les côtes de Sicile.

Thraciü corbuloïde, Thracia corbuloides. Nob., Atlas de ce Dictionn.; ibid.. Blainv., Malac., pl. 76, fig. 7. Plus bombée 9 plus mince que la précédente, ses cuillerous sont obliques et fort petits. (d..h.)

THRAN. MAH. etpoiss. Nom vulgaire sous lcauel on désigne généralement dans les contrées du nord de l'Europe l'huile de Poisson et de Baleine. (AUD.)

THRASIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées établi par Kunth (Nov. gen. et spec. Plant. œquin., 1, p. 121, tab. 39) qui Ta ainsi caractérisé; épillets composés de deux fleurs, Tune hermaphrodite à deux étamiues, l'autre mâle à trois étamines; lépicène à deux valves, la supérieure profondément découpée en deux segmens munis d'une arête au-dessous du sommet, l'inférieure entière et mutique. La fleur hermaphrodite est munie d'une glume à deux valves mutiques; la fleur mâle n'a qu'une valve à la glume; point d'écailles hypopynes; deux styles à stigmates en pinceau f caryopse re-couverte par la glume. Le Tàrasia paspaloides est une Graminée rameuse, aui a le port du Paspalum platycaule. Les epis sont unilatéraux, non articulés; le rachis est membraneux, caréné. Cette Plante croit dans les lieux chauds et presque inondés de l'Ile Panumana sur TOrénoque. (G..N.)

THRATTA. POISS. Un des anciens noms de l'Alose. (B.)

THRELKELDIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Chenopodées établi par R. Brown (Prodr. FI. Nov. - HolL., p. 409) qui l'a ainsi çaractcrisé: périanthe urcéolé, muni, sur son bord intérieur tronqué, de trois écailles membraneuses; trois étamines hypogynes, opposées aux écailles; utricule renfermée dans le périanthe qui devient charnu en formede drupe ou de baie; graine ovoiJe, pourvue d'albumen et d'un embryon périsphérique, inverse. Le Tkreseldia diffusa est une Plante suffirutttcente, étalée, glabre, à feuilles alternes, à demi-cylindriques, à fleurs axillaires, solitaires, sessiles et dépourvues de bractées. Elle croît dans la partie australe de la Nouvelle-Hollande. (G..N.)

THRICHECÜS. mam. ( Linné.) V. Morse.

THRID ACINE ft THRIDAX BOT. PHAN. Les anciens auteurs grecs donnaient ces noms aux espèces de Laitues à feuilles épineuses sur leur côte médiane et inférieure. Linné a donné le nom de Tridax à une autre Plante de la famille des Synantbé- rées. V.

TRIDAX. (G..n.)

THRINAX. -BOT. PHAN. Genre de la famille des Piîftiiers et de l'Hexaü- drie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: fleurs sessiles, manies de bractées, hermaphrodites. Spadice engainant, composé de plusieurs;>patnes incomplètes et imbri-

3uées. Périanthe unique en (orme e cupule à six dents. Six étamines à filets filiformes et à anthères linéaires. Ovaire triloculaire? surmonté d'un style un peu épais, et d'un stig-mate unique, presqu'en massue, obliquement infundibuliforme. Baie sèche, contenant un noyau osseux fragile, et une seule graine pourvue d'un albumen solide, égal, et d'un embryon situé presqu'à la base. Ce genre, établi par Linné fils, adopté par Swartz et par les botanistes modernes, ne renferme qu'une seule espèce ( Thrinax parviflora, Sw., FL Ind.- Occid., 1, p. 614; Corypha palmËcea, P. Browne, Jam, p. 190). Ce Palmier a une tige des plus petites et des plus grêles, dépourvue d'épines. Ses frondes sont palmées, flabelli formes, terminales, à pétioles engaînans, fibreux, réticulés. Ses fleurs sont petites et disposées en longues çrapE paniculées. On trouve ce Palmier aux Antilles, particulièrement à la Janal

[page] 237

que et sur le continent adjacent de l'Amérique méridionale. (G..N.)

THRINCIE. Thrincia. BOT. PHAN. Genre de la famille desSynanthérées, tribu des Chicoracées, et de la Syn - génésie égale, L., établi par Roih [Calai. Bot., 1, p. 98) et offrant les aractères essentiels suivans: involucre composé de folioles inégales, imbriquées, sur deux ou trois rangs; réceptacle nu, alvéolé; calalhide composée de demi-fleurons nombreux, en languette et hermaphrodites; akènes des fleurs centrales pourvues d'une aigrette portée sur an court pédicelle et formée de poils plumeux, inégaux; l'aigrette est très-courte dans les fleurs de la circonférence. Ce genre se compose de quelques espèces qui étaient autrefois placées dans les genres Leontodon, Hyoseris et Hedypnois. Le Thrincia hirta, Rotb, loc. cit.; Léon todon hirtum, L., est une Plante as-sez commune dans les lieux stériles de l'Europe. On trouve encore en France, surtout dans les contrées méridionales, les T. hispida et tuberosa. (G..N.)

THRIOCEPHALUM. BOT. PHAN. La Plante décrite par Forster (Gen., 65) sous le nom de Thriocephalum nemorale, est la même que le Killingia monocephala de Kottboel. V. Klllinoie. (g..n.)

THRIPOPHAGOS. ois. (CharJeton). Ancien synonyme grec du Grimpereau. V. ce mot. (dr..z.)

THRIPS. INS. Genre de l'ordre des Hémiptères, section des Homopff tères, famille des Aphidiens, ayant pour caractères: an tenues filiformes ou presque sétacées, de huit articles; rostre gulaire; prothorax grand, analogue, pour l'étendue, au corselet des Coléoptères et des Orthoptères; ailes linéaires, frangées, couchées parallèlement sur le corps; tarses i deux articles, dont le dernier vésiculeux, sans crochets; corps étroit et allongé, avec l'abdomen terminé en pointe, susceptible de se re courber comme celui des Staphylins. La composition des tarses suffirait seule jusqu'ici pour distinguer ces Insectes des autres du même ordre. Mais les palpes qui accompagnent leur rostre, découverts d'abord par Degéer, et vus ensuite par nous et par Straus, forment un autre caractère non moins tranché, et qui, avec d'autres différences d'organisation buccale, a donné lieu à ce dernier savant de présumer que ce genre appartient à l'ordre des Ortnoptères. Mais les espèces les plus grandes n'ayant guère au-delà a une ligne de longueur, il nous parait difficile d'obtenir à cet égard une grande certitude ou de se garantir des illusions microscopiques, surtout lorsqu'on se livre a ces recherches avec 1 esprit subjugué par quelque idée systématique. Les Thrips vivent sur les fleurs, les plantes et sous les écorces des arbres. Une espèce (T. juniperina) habite les galles et les boutons du genévrier. Suivant Linné, le Thrips noir, Thrips physapus, déforme aussi ceux du Lotus corniculatus, et fait avorter les épis du seigle. Les larves, au défaut a ailes près, ressemblent à l'Insecte parfait. L'on soupçonne même que la femelle du Thrips de l'Orme, Thrips Ulmi, est aptère. Le Thrips noir, qui, adulte, est entièrement noir, se présente sous une teinte d'un rouge ae sang dans son premier âge. L'espèce aue l'on a nommée Thrips FAscié, Thrips fasciata, a les ailes blanches, entrecoupées de bandes noires, pegéer a décrit et figuré en détail ces espèces avec son exactitude ordinaire, (lat.)

THRIPSIDES. INS. Tribu de la famille des Hyménélytres ( celle des Aphidiens du Règne Animal de Cuvier), ordre des Hémiptères, composé du genre Thrips. V. cet article.(LAT.)

THRJSSE. Thrissa. pois. Sousgenre de Clupes, et nom scientifique du Cailleu-Tassart. V. Clupx. (b.)

THRIXPERMUM. BOT. PHAN. Loureiro (Ftor. Cochinch., 9, p. 634)

[page] 238

a établi sous ce nom un genre de la famille des Orchidées, et de la Gynaudrie Monaudrie, L., auquel il a imposé les caractères suivans: (leurs disposées en une sorte de chaton linéaire, comprimé, charnu, couvert de bractées alternes et aieuËs; perigone à cinq divisions subulées, linéaires, longueff, presque égales, dressées;- un nectaire hxé au réceptacle eulro les deux divisions inférieures du périgone, divisé en deux lèvres, l'intérieure trifide, à segmens laté-raux, obtus, courts, l'intermédiaire plus long, conique et ascendant; la lèvre extérieure ovale, entière et saillante; une étamine dont le filet est soudé avec le pistil, à anthère biloculuire, operculée; ovaire filiforme, droit; style épais portant un stigmate simple; capsule oblongue, trigone, trivalve, uniloculaire, renfermant un grand nombre de graines très-petites en forme de poils. Le Thirixpermum cenlipeda, Lour., loc. cit., est une Plante parasite sur les Arbres des forêts delà Cochinchine. (g..n.)

THROSQUE. Throscus, Nob.; Trixagus, Kugel. INS. Genre de Coléoptères pentainères, de la famille des Serricornes, tribu des Elatérides, établi sur une espèce (Dermestoides) rangée par Linné avec les Taupins (V. ce mot), et par Fabricius avec les Dermestes. Il se distingue de tous les autres de la même tribu par les caractères suivans: antennes terminées en une massue de trois articles, et reçue dans une cavité des côtés inférieurs du corselet; pénultième article des tarses bifide; aucuue fissure ou échancrure à l'extrémité des mandibules. La manière dont se terminent les autennes a déterminé Olivier à désigner spécifiquement ce Coléoptère sous le nom de clavicornis (Col., 11, genre Ta upiu, pl. 8, fig. 85 ra, b). Il est trèsetit, ovoïde, d'un brun foncé, puescent, avec des stries ponctuées sur les étuis. Lorsqu'on le touche, il contracte ses antennes et ses pieds. Ou le trouve dans les bois de chêne, souvent parmi les herbes. Sa lanre fit dans l'intérieur de cet arbre. V. pour d autres détails, Gylleuhal, Insect. Suec., 1, p. 158 et 159. (lat.)

THRYALLIS. BOT. PHAN. Linné donna ce nom à un genre qui resta long-temps dans l'obscurité la plus profonde pour la plupart des botanistes. Il l'avait fondé sur une Plante grossièrement figurée par Maicgraaff dans son Histoire naturelle du Brésil, p. 79, f. 3, mais que personne n'avait vue en nature; elle n'existe même pas dans l'herbier de Linné. Ce genre a été éclairci récemment par la publication de trois espèces nouvelles dont deux ont été décrites et figurées par Martius ( Nov. Gen. Pl. Bras., vol. 3, p. 77, fig. 250 et 231), et l'autre par Lindley (Bot. RegUt., n. 1162). Ces descriptions ne laissent aucun doute sur la place du Thryallis parmi les ordres naturels. Il appartient sans aucun doute à la famille des Malpighiacées, section des Hiptagées de De Candolle. Voici les caractères essentiels que Lindley ( loc. cit.) lui assigne: calice quinquéfide, inégal, dépourvu de glandes; cinq pétales onguiculés; dix étamines? ovaire triloculaire, surmonté de trois styles; péricarpe sec, triquètre, triloculaire, divisible en trois, contenant trois graines, et renfermé dans le calice. Les caractères assignés

§ar Martius diffèrent peu des précé- eds; néanmoins comme ils sont tracés d'après deux belles Plantes dont on connaît l'organisation du fruit, et qui ont un port bien différent de celle décrite par Lindley, à tel point qu'on les croirait de genres diflerens, nous croyons utile de mentionner ici les plus essentiels: le calice est à cinq divisions profondes; la corolle à cinq pétales onguiculés, étalés; les dix étamines sont monadslphes à la base; il y a trois styles connés inférieureinent et surmontés de trois stigmates simples; le fruit est une drupe sèche, placée dans le calice agrandi, à trois coques presque ligneuses, triangulaires et monospermes. Les espèces

[page] 239

de Thryallis sont peu nombreuses. La plus anciennement connue est le Thryallis brasiliensis, L., figuré par Marcgraafls. Le T. brachysiachys est la Plante décrite et figurée par Lindley. Enfin, les deux Plantes nouvelles que Martius a fait connaître avec tous les détails suffisans, ont reçu les noms de T. longifolia et T. latifolia. Ce sont des Arbrisseaux à feuilles ovales, à (leurs en panicules terminales, toutes originaires du Brésil.(G..N.)

THRYAS. BOT. PHAN. (Ruelîius et Mentzel.) Syn. d'Epimedium, L.(G..N.)

THRYOTHORE. Thryothorus. ois. Vieillot a fondé sous ce nom un genre qui renferme de petits Oiseaux très-voisins des Fauvettes et des Troglodytes. Ces espèces se trouvent à la Guinne, au Brésil et au Paraguay. (AUD.)

THRYSANTHE. BOT. PHAN. Pour Thyrsanthe. V, ce mot.(G..N.)

THRYSSES. Thryssa. POIS. Cuvier ' a créé un petit sous-genre de Poissons sous ce nom, destiué à séparer quelques espèces du genre Myslus de Lacépède. Ce sout des Poissons de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux de la famille des Clupées, et qui sout particularisés par des os « maxillaires garnis de dents nombreuses, se prolongeant en pointes libres au-delà de la mâchoire inférieure. Les Clupées appartenant au sous-genre Thryssa sont les Clupea inystus, L.; Clupea setirosiris, de Biousbounet, figuré planche 10 de 50Q premier fascicule, et enfin Clupea mystax, de Schneider, pl. 85, (less.)

THUAREA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par Du Petit-Thouars (in Persoon Synopsis, 1, p. no) el nommé MicroThuarea par le même savant dans ses Genres nouveaux de Madagascar. En adoptant ce genre, Rob. Brown ( Prodr\ Flor. Nov.-Holl., 197) l'a ainsi caractérisé: glu mes biflores, àune seule valve, disposées en épis sur un rachis dilaté, les inférieures androgynes, les autres mâles. Périauthe extérieur hermaphrodite, l'intérieur mâle avec uue valve extérieure en forme de çlume; deux écailles hypogyues; trois étamines; deux styles; stigmates plumeux; caryopse renfermée daus le périanthe et couverte par le rachis qui s'est endurci et enroulé. Le Thuarea sarmenlosa, Du Petit-Thouars, primitive espèce du genre, est une Graminée rampante, à feuilles digitées, à feuilles distiques et à fleurs en épis qui se cachent dans le sol à peu près comme dans Y Arachis hypogœa. Cette Plante croît dans les localités sablonneuses à Madagascar. R. Brown a réuni à ce genre Ischæmum involutum de Forster, et il a décrit deux nouvelles espèces de la Nouvelle-Hollande, sous les noms de

Thuarea latijolia et T. media.(G..N.)

THUIA. MIN. MOLL, V. THUYA.

THULITE. MIN. Substance laminaire d'un rouge de rose, à cassure vitreuse, d'une dureté inférieure à celle du Quartz, et se clivant, selon Brooke, dans deux directions différentes, parallèlement aux pans d'un prisme quadrangulaire de 920 30' et 87° 30. Elle est encore peu connue; on ignore quelle est sa composition, et ses caractères extérieurs ne suffisent pas pour la distinguer du Silicate de Manganèseanalysé et décrit par Henri Hose. Elle se trouve à Suhland en Tellemark, dans la partie méridionale de la Norvège, ou elle est accompagnée de Quartz, de Chaux fluatée et d'idocrase cuprifère. (G. DEL.)

THÜMERSTEUN ET THÜMITE.MIN. V, AXIMITE.

THUNBERGIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Acauthacées et de la Didynamie Angiospermie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice double; l'extérieur à deux folioles ovales-oblongues, aiguËs; l'intérieur tubuleux, trèscourt, ordinairement à douze dents

[page] 240

étroites; corolle infundibulifonne dont le tube s'élargit insensiblement, le limbe à cinq divisions ovales et étalées; quatre étamines didynames; capsule globuleuse, courbée en bec d'oiseau, à deux loges qui s'ouvrent longitudinalement. Le genre Thunbergia ne renfermait primitivement que le Thunbergia capensis, qui, comme son nom l'indique, croît au cap de Bonne-Espérance. C'est un Arbrisseau à tiges diffuses, quadrangulaires, garnies de feuilles ovales, ciliées et velues. Les fleurs ont une couleur jaune. On n décrit depuis six ou sept nouvelles espèces qui ont l'Inde pour patrie, et parmi lesquelles nous citerons le Thunbergia fragrant, Roxburgh (Corom., 1, p. 47, tab. 67) que l'on cultive aujourd'hui dans les serres des jardins d'Europe, et qui est fort remarquable par son port semblable à celui du Liseron des haies, et par ses fleurs de couleur chamois, et d'une odeur fort agréable.

ün autre genre Thunbergia avait été proposé dans les Actes de Stockkolm pour 1773; mais il a été réuni au Gardénia.(G..N.)

THUR. mam. V. Boeuf,

THURARïà. BOT. PHAN. Molina, dans son Histoire naturelle du Chili, a décrit sous ce nom un genre que Jussieu réunit au Codon. V. ce mot. (G..N.)

THURI. BOT. PHAN. Thuria. ( Rtimph., Amb. T. 1, pl. 76). Syn. d æsc/iynomene grandifiora à Amboine. (b.)

THUYA, BOT. PHAN. Genre de la famille des Conifères, tribu des Cupressinées, caractérisé de la manière suivante: fleurs monoïques sur des rameaux différens; les mâles forment de petits chatons ovoïdes, presque globuleux, composés de petites écailes peltées portant les anthères à leur lace inférieure; les chatons femelles Sont petits et déprimés, composés d'écailles imbriquées à la base desquelles sont deux fleurs dressées; lefruit est un petit cône globuleux ou ovoïde dont les écailles ont leur sommet renflé et recourbé; le péricarpe est osseux, et quelquefois se prolonge sous la forme de deux petites ailes latérales. Les espèces de Thuya sont des Arbres de hauteur médiocre, qui croissent dans l'Asie ou l'Amérique septentrionale. Deux espèces surtout sont cultivées dans les jardins, savoir: le Thuya orientalis, qui est la plus commune et originaire de la Chine, et le Thuya occidentaiis de l'Amérique du Nord. Les Thuyas, avons-nous dit dans le Traité des Conifères, pag. 139, se distinguent par un port qui leur est propre. Leurs feuilles sout toujours petites, sous la forme d'écailles imbriquées; les ramifications de la tige, quisont fort nombreuses, sont comprimées et presque planes, de manière à représenter en quelque sorte de grandes feuilles composées analogues à celles de quelques Ombellifères; leurs chatons femelles sont for-més d'écailles peu nombreuses, à la base de chacune desquelles on trouve deux fleurs dressées. On a séparé de ce genre le Thuya articulata de Desfontaines qui forme le type du genre Callitris. (A. R.)

THYANA. BOT. PHAN. (Hamilton.) V. Thouinia.

THYASSIRE. Thiyassira. moll. Ce genre est dû à Leach, et il paraît être un double emploi du genre Atnphidesme de Lamarck. Il n'a point été adopté. V. Amphidesme.(D..H.)

* THYLACINE. Thylacinus. MAM. Sous-genre de Marsupiaux, établi récemment par Temmmck (Mon. des Mamm. T. r, p. 60) et dont le type est le Didelphis cynocephala de Harris, que tous les auteurs modernes plaçaient dans le genre Dasyure de Geoffroy Saint-Hilaire. Le Tnylacine diffère en effet des Dasyures en ce qu'il a sept molaires de chaque côté et à chaque mâchoire, savoir: deux fausses molaires et cinq vraies. Le genre Phascogate, que Temminck a

[page] 241

également formé aux dépens des Dasyures, a, comme le Thylacine, sept molaires de chaque côté et à chaque mâchoire; mais on distingue parmi elles trois fausses molaires el seulement quatre vraies. Ce sous-genre très-remarquable, et que caractérisent en outre quelques différeuces d'une moindre importance, ne renferme encore qu'une seule espèce que Temtninck appelle Thylacinus Harrisii, et dont la description a déjà été donuée dans ce Dictionnaire sous le nom de Dasyurus cynocephalus.V. DASYIJRE. (IS. G. ST.-H.)

THYLACIS. MAM. Nom proposé par llliger pour le genre Perameles, et qui n'a point été adopté. (IS.G. ST.-H.)

THYLACITE. Thylacites. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Rbynchophores, tribu des Charansons, division des Brévirostres, établi par Germar. Il forme, avec ceux d' Herpisticus et de Brachyderes un petit groupe composé d'espèces aptères, ayant les sillons antennaires courbes; le museautrompe court, déprimé, presque carré, de la largeur de la base de la tête ou guère plus étroit; le corselet plus long que large, tronqué ou droit aux deux bouts, plus ou moins dilaté et arrondi vers le milieu des côtés; les yeux ronds et saillans; l'abdomen presque orbiculaire dans les uns, ovoïde ou ovalaire et tron-qué à sa base dans les autres; et les cuisses simples dans tous. Les Thylacites et les Herpistiques s'éloignent des Brachydères (Naupactus, Dej.) par leurs antennes de la longueur au pins du corselet, et dont le premier article ne dépasse guère ou de trèspeu les yeux. Les Thylacites ont des jamhes presque droites, sans crochet bien apparent au bout, les articles intermédiaires des antennes trèscourts, presque lenticulaires, et le corselet ordinairement presque orbiculaire, ce qui distingue ces Insectes des Herpistiques. Schœnherr y réunit le genre Polydius de Dejean. Ici cependant, les second et troisième articles des antennes sont presque de la même longueur, tandis que chez les Thylacites proprement dites, celui-ci est évidemment plus court que l'autre. Le naturaliste suédois précité partage les Thylacites en plusieurs sous-genres dont nous ne pouvons exposer les caractères. Quelques espèces ont le corps proportionnellement plus allongé. Telles sont les Curculio Robiniie d'Herbst, les C. fritillum et pilosus de Fabricius, Sch. Les Charansons geminatus, coryli, limbatus, muricatus, oniscits du même auteur ou d'Olivier, formant une autre division distinguée par le corps plus court, l'abdomen plus large, presque orbiculaire, etc.

Il en est, parmi ces espèces, dont le museau-trompe offre une ligne imprimée, transverse. (LAT.)

THYLACITIS. BOT. PHAN. Reneaume avait anciennement décrit et figuré sous ce nom le Gentiana acaulis, L. (G..N.)

THYLACIUM. BOT. PHAN.(Sprengel.) Pour Thilachium de Loureiro. V. ce mot. (G..N.)

THYM. Thymus, BOT. PHAN. Genre de la famille des Labiées, composé d'un grand nombre d'espèces qui toutes sont de petits sous Arbrisseaux ou des Plantes herbacées, plus ou moins odorantes; leur lige est rameuse, quadrangulaire; leurs fleurs et leurs feuilles sont petites. Les caractères de ce genre consistent en un calice tubuleux, strié, à cinq dents; trois supérieures et deux inférieures, formant ainsi deux lèvres; l'entrée du calice est garnie intérieurement d'une rangée circulaire de poils blancs, qui la bouchent complètement après la chute de la corolle; celle-ci est courte, à deux lèvres, la supérieure légèrement écliancrée, l'inférieure à trois lobes presque égaux, celui du milieu un peu plus grand et légèrement émarginé à son sommet. Le genre Thym est voisin du genre Mélisse dont il diffère surtout par les poils qui gar-

TOME XVI. 16

[page] 242

nissent l'iutérieur du calice. Plusieurs espèces sont passées successivement de l'un de ces genres dans Vautre. On a retiré du genre Thym les espèces qui ont les fleurs accompagnées de larges bractées réunies en petits épis terminaux et agglomérées, pour en former le genre Origan.

Les espèces de ce genre les plus remarquables sont le Thym ordinaire, Thymus vulgaris, L., Rich., Bot. méd., i, p. 263, qui est un petit sous-Arbrisseau trèsrameux, tomenteux, pulvérulent et blanchâtre, originaire des contrées méridionales de la France, et qu'on cultive dans tous les jardins comme Plante aromatique, employée comme condiment dans nos préparations culinaires. Le Serpollet, Thymus Serpyllum, L., Rich., loc. cit., 1, pag. 264, si commun sur les pelouses de nos bois où il s'étale et forme des touffes colorées et odorantes. Il y en a une variété à odeur de citron. Ses qualités et ses usages sont les mêmes que ceux du Thym ordinaire. (A.R.)

THYMALE. Thymalus. INS. Quelques Coléoptères rangés par Linné dans son genre Silpha ont paru à Fabricius devoir en former un autre, et qu'il a appelé Peltis. Mais cette dénomination ayant été déjà employée par Geoffroy pour désigner le genre précédent, nous l'avons remplacée par celle de Thymale. Ces çoléoptïres, dont on ne connaît encore qu un petit nombre d'espèces, ont de grands rapports avec les Nitidules (V. ce mot). Leurs antennes se terminent en une massue de trois articles; la bouche est découverte en dessus; les palpes sout plus gros à leur extrémité; le premier article des tarses est court, et les trois suivans sont allongés, entiers, égaux et simplement velus en dessous; le corps est tantôt plus ou moins ovalaire et déprimé, tantôt presque hémisphérique. On les trouve sous les écorces des arbres, dans les champignons qui croissent sur eux, le bois pourr, etc. La seule espèce qu'à notre connaissance l'on ait encore découverle en France, est le THYMALE BORDÉ, Peltis limbata, Fabr. Elle est presque lu misphérique, d'un biun ayant un reflet bronzé, pubesceute, et bordée de rouge. Les autres habitent les contrées du Nord et l'Ailemagne. Olivier a placé celles qu'il a décrites (lunata, ferruginea, oblonga) dans le genre Silpha; mais ces Coléoptères en sont distingués par leurs mandibules bifides ou échancrées à leur extrémité, par leurs tarses, (LAT.)

THYMALLE. POIS. V. CORÉGONE et SAUMON.

THYMBRA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., offrant les caractères suivans: calice presque cylindrique, comprimé latéralement, muni en dehors d'une rangée de poils sur ses deux bords, nu en dedans, divisé en deux lèvres dont la supérieure est plus large, trifide, l'inférieure plus étroite, bifide; corolle ayant le tube presque cylindrique, le limbe à deux lèvres, la supérieure plane, droite, échaucrée, l'inférieure à trois découpures presque égales; quatre étamines didynames; ovaire quadrilobé, portant à son milieu un style bifide; quatre akènes placés dans le fond du calice. Ce genre a beaucoup de rapport avec le Satureia dont les espèces ont les parties de la fleur plus régulières et les bords externes du calice non munis d'une rangée de poils. On le distingue plus facilement du Thymus, par l'absence des poils qui se trouvent à l'intérieur du calice dans ce dernier genre. Les espèces de Thymbra sont indigènes de la région méditerranéenne, principalement de la côte d'Afrique. On n'en connaît que trois ou quatre, parmi lesquelles nous mentionnerons seulement, comme type du genre, le Thymbra spicaia, L., qui croît dans les pays méridionaux et orientaux de L'Europe. C'est une Plante à tiges ligneuses, hautes d'environ un pied, rameuses, garnies de feuilles linéaires et cilices. Les

[page] 243

fleurs sont disposées à l'extrémité des rameaux en ver tic il les très-rapproebés qui forment un épi terminal. Cette Plante est très-odorante. (g..n.)

THYMELÆA. BOT. PHAN. Les anciens botanistes employaient cette dénomination pour désigner des Plantes qui n'avaient entre elles que des rapports extérieurs, telles qu'un Globularia, un Tournefortia, un Selogo, etc. Ils rappliquaient aussi à des espèces que Tournefort érigea en un genre particulier, qui a été partagé par Linné en deux sous les noms de Daphne et Passerina. V. ces mots. (G..N.)

THYMÉLÉES. Thymeleæ. BOT. phaN. Famille de Plantes Dicotylédones Apétales et Périgynes, composée de Végétaux ayant entre eux une grande ressemblance extérieure et beaucoup d'analogie dans l'organisation de leurs diverses parties. Ce sont en général des Arbustes élégans, très-rarement des Plantes herbacées qui portent des feuilles alternes ou opposées, dépourvues de stipules et entières. Leurs fleurs, d'un aspect agréable, sont solitaires ou agglomérées, tantôt à l'aisselle des feuilles, tantôt au sommet des rameaux. Ces fleurs se composent d'un périanthe simple, colore et pétaloïde, le plus souvent long et tuouleux, assez fréquemment velu extérieurement, à quatre ou cinq divisions imbriquées latéralement avant l'épanouissement de la fleur. Les étamines, insérées à la partie supérieure du tube sont en général en nombre double de ses divisions, et alors elles sont alternativement plus grandes et plus petites, en même nombre ou en nombre moindre que celui des divisions calicinales. Les filets sont courts; les anthères à deux loges, s'ouvrant chacune par un sillon longitudinal. L'ovaire est libre, à une seule loge contenant un ovule unique qui pend de son sommet, quelquefois un peu latéralement. Le style quelquefois trèscourt se termine par un stigmate capiualé eu déprimé et simple; à sa base l'ovaire est environné d'un disque périgyne annulaire plus ou mains saillant. Le fruit est charnu, quelquefois presque sec, à une seule loge et à une seule graine. L'endosperme, qui manque assez fréquemment, est en général charnu, et l'embryon offre une radicule courte, conique, supérieure, et des cotylédons beaucoup plus longs et en général asse épais.

Les genres de cette famille sont; Dirca, L.; Lagetta, Juss.; Pimelea, Banks et Sol.; Daphne, L.; Passerina, L.; Steliera, L.; Siruthiola, L.; Lachnea, L.; Dais, L.; Gnidia, L.; Nectandra, Berg. (a. h.)

THYMIATITIS. BOT. PHAN. Ancien nom grec, selon Ruellius et Mentzel, de la Potentille ou Quintefeuille. (G..N.)

THYMOPHYLLA. BOT. PHAN. Lagasca (Gen., p. 25) a établi sous ce nom un genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L. f auquel il a imposé les caractères essentiels suivans: involucre monophylle, campanulé, denté; calathide multiflore; réceptacle nu; aigrette composée de cinq paillettes tronquées et courtes. Le Thymophylla setigera est un sous-Arbrisseau à rameaux presque filiformes, garnis d'un grand nombre de feuilles opposées, sessiles, presque sétacées et tomenteuses. Les calathides des fleurs sont purpurines, solitaires au sommet de pédoncules terminaux. Cette Plante est originaire de l'Amérique méridionale.(G..N.)

THYNNE. Thynnus. Ins. Genre d'Hyménoptères, de la famille des Fouisseurs, tribu des Sapygites, créé par Fabricius, qui le compose de quatre espèces, mais dont une seule, celle qu'il nomme T. dentatus, forme le type de cette coupe, lés autres espèces rentrant dans la famille des Apiaires. Les Thynnes ont de grands rapports avec les Sapyges, et plus encore avec les Polochres. Ainsi que

16*

[page] 244

dans ces deux genres, les ailes supérieures offrent une cellule radiale allongée, quatre cellules cubitales, dont la dernière fermée par le bord postérieur de ces ailes, et dont les deux intermédiaires reçoivent chacune une nervure récurrente. Les yeux n'ont point d'échaucrure au côté interne, el les mandibules sont simplement bidentées, caractères qui les distinguent des Hyménoptères précédens. Les antennes sont filiformes comme dans les Polochres. Nous avons représenté, dans notre Généra Crust. et Insect., le mâle de celte espèce. Donovan, dans son ouvrage sur les Insectes de la Nouvelle-Hollande, a figuré les autres espèces mentionnées par Fabricius, mais qui, comme nous l'avons dit plus haut, ne sont point des Thynnes, mais de véritables Apiaires (Stelides et Cœlioxydes). Il existe cependant d'autres espèces de ce genre, dont les unes de la même contrée, el les autres du Brésil, mais inédites. (LAT.)

THYONE. MOLL. Oken (Manuel de zoologie) a établi ce nom pour désigner un genre créé aux dépens des Holothuries, et qui comprendrait l'Hol fusus de Gmelin. (AUD.)

THYREOCORISE. Thyreocorises. INS. Genre d'Hemiptères de Schranck, le même que celui de Scutellère. (LAT.)

THYRÉOPHORE. Thyreophora. INS. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, division des Scatomyzides (Règ. Anim. de Cuvier, 2e édit., il, p. 522), qui nous paraît avoisiner, dans une série naturelle, les genres Scatophage, Sphérocère, etc., et qu'il est facile de reconnaître aux caractères suivans: tête arrondie, sans avancement brusque à la région buccale; cet espace garni de moustaches; palpes spatuliformes; antennes très-courtes, logées dans une cavité frontale, avec la palette lenticulaire, munie d'une soie simple; ailes couchées sur le corps, longues, velues; toutes les cellules terminales fermées par le bord postérieur; pâtes postérieures à cuisses grandes et à articles des tarses presque égaux; écussou terminé par deux soies roides, ou crins. On trouve sur les cadavres des chiens et toujours dans l'a mère-saison l'espèce servant de type, celle qu'on a nommée Cyuophiïe (T. cynopila, Panz., Faun. ins. German., fasc. 34, tab. 32). Elle est d'un bleu foncé, avec la tête rougeâtre, et deux points noirs sur chaque aile. D'après une observation qui nous avait été communiquée par un entomologiste de nos amis, Percheron fils, et confirmée par une autre de même nature, citée par Lcpelletier et Serville, à l'article Thyréophore de l'Encyclopélie méthodique, la tête de cet Insecte est phosphorescente, nous avons rapportéà ce genre le Musca furcala deCoqucbert, rangée par Meigen dans celui de Scatophaga. (LAT.)

THYREUS. INS. Panzer, dans sa Révision des Hyménoptères figurés dans sa Faune d'Allemagne, nomme ainsi le genre Crocise. V. ce mot. (LAT.)

THYRIDE. Thyris. ins. Genre de Lépidoptères, famille des Crépusculaires, division des Sésiades, établi par le comte de Hofmansegg, à antennes légèrement fusiformes, sans hoappe d écailles à leur extrémité, et à ailes anguleuses et dentées. L'Insecte sur lequel ce genre a été formé est le Sphynx feneslruia de Fabricius (God., Lépid. de France, 3, pl. 23, fig. 1). Bois-Duval, dans son Essai sur une monographie des Zygénides (p. 18) nous l'a fait connaître le premier, dans son état de Chendile. Elle est, nous ditil, nue, d'un blanc sale, avec deux lignes latérales de points d'un noir bleuâtre; la tête, les pâtes écailleuses et le dessus du premier anneau soul d'un noir brun; sa partie anlérieure est un peu effilée. Elle vit à la manière des Cossus, dans les tiges des Sambucus ebulus el niger, et même dans celle del' Arctium lappa. La chrysalide est raccourcie, légèrement épiueuse sur les côtés, comme

[page] 245

celle des Sesia. L'Insecte parfait éclot en juillet; il vole à l'ardeur du soleil sur les Ombellifères, et plus particulièrement sur les les flems d'byèble. Il habite la France, l'Italie, l'Espagne, la Suisse, L'Allemagne et l'Amérique septentrionale. Il caractérise ainsi cette espèce: ailes dentelées, d'un brunâtre doré, avec des points fauves et deux taches vitrées (V. sa description et la figure, pl. 1, fig. 4). Il en décrit une seconde (Vitrina), qui se trouve dans l'Amérique septentrionale et même en Andalousie. Ses ailes sont faiblement dentées, noirâtres, avec des taches rouges et une tache vitrée, qui est très-petite sur les ailes supérieures et large aux inférieures. U en a donné la figure (pl. 1, fig. 5). (LAT.)

THYRSANTHUS. BOT. PHAN. Elliott a fondé sous ce nom un genre de Légumineuses précédemment établi par Nuttal sous celui de Wisteria. V. ce mot.

Le nom de Thyrsanthus a encore été employé par Schrank pour désigner un genre fondé sur le Lysimachia thyrsiflora, mais qui n'a pas été adopté. (g..n.)

THYRSE. BOT. PHAN. Ou appelle ainsi une inflorescence dans laquelle les fleurs forment une grappe rameuse, dressée et à peu près pyramidale, comme dans le Marronnier d'Inde, le Lilas, etc. Cette inflorescence n'est pas distincte de la grappe. (A. R.)

THYRSIE. Thyrsia. INS. Genre de Coléoptères, famille des Longicornes, institué par Dalman dans ses Analecia entomologica, qui, sous quel ques rapports, paraît se rapprocher e certaines especes de Saperdes du Brésil, décrites par Klüg (amieta, togata, palliata, dasycera, ciliaris), et par d'autres de divers Prioniens. V. Dalman et l'Encyclopédie méthodique, article Thyrsie. (lat.)

THYRSINE. BOT. PHAN. Selon Mentzel, les auteurs donnaient ce nom à l'Orobanche caryophyllœa, L. Gleditsch l'a employé pour désigner le genre Cytinus.(G..N.)

THYRSIS. BOT. PHAN. Reneaume a décrit et figuré sous ce nom le Dianthus barbatus, L. (g..n.)

THYSANOMITRION. BOT. crypt. (Mousses.) Sous le nom de Thysanomitrion Richardi, Schwægrichen (Spec. Musc. suppl., p. 61, tab. 118) a publié une Mousse formant un genre nouveau qui avait été primitivement observé, peint et décrit par L.-C. Richard. Bridel (Mantiss. Musc., p. 73) a donné au même genre le nom de Campylopus. La Plante sur laquelle ce genre a été fondé, est une Mousse assez élégante qui forme des touffes étalées à la surface du sol, sur les pierres, à la montagne de la Soufrière dans l'île de la Guadeloupe. Ses tiges sont ascendantes, très-peu rameuses, longues depuis un jusqu'à six pouces, grêles et brunes, garnies de feuilles rapprochées, dressées, lancéolées, cuspidées, concaves, carenées, brunes. Les organes fructificateurs sont fasciculés au sommet de la tige, portés sur des soies flexueuses, brunes; l'urne est cylindrique, égale, hérissée à la base de rugosités aiguËs; le péristome est à seize dents, courtes, fixées sur le bord intérieur de l'urne; la coiffe est campanulée-subulée, -frangée à sa base, munie au sommet de soies courtes.

Walker Arnott, dans le second volume des Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris, a réuni au genre Thysanomitrion plusieurs espèces décrites par les auteurs sous les noms génériques de Dicranum, Weissia, Trichostomum et Campylopus. Elles ont toutes la coiffe hérissée à la base de rugosités aiguËs, ce qui est le caractère essentiel du genre. (g..n.)

*THYSANOPODE. Thysanopoda. crust. Nous avons récemment établi ce nouveau genre pour recevoir un Crustacé voisin des Mysis, mais dont les branchies, rameuses comme celles des Squilles, sont placées, à l'exté-

[page] 246

rieur, à la base des pates tnoraciques, et flottent daus le liquide ambiant. (H.-M. E.)

THYSANOTHE. Thysanothus. BOT. Phan. Genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (Flor. Holl., p. 282) qui l'a ainsi caractérisé: périanthe étalé, persistant, divisé profondément en six segmens dont les intérieurs sont les plus larges, le limbe coloré de chaque côlé, les bords garnis de cils articulés; étamines, au nombre de six, rarement de trois, insérées à la base du périanthe ou hypogynes, déclinées, a filets glabres, à anthères linéaires insérées à la base de l'échancrure; les trois intérieures ordinairement allongées et renversées; ovaire à loges dispermes; style filiforme, déeliné; stigmate petit; capsule à trois loges et a trois valves portant les cloisons sur leur milieu; deux graines strophiolées, l'une dressée, l'autre pendante. Ce genre, voisin del'Arthropodium et de'l'Anthericum, a été constitué par Salisbury (Par ad. Lond., 103) sous le nom die Chlamisporum. Il renferme vingt-une espèces qui croissent dans la Nouvelle-Hollande, et parmi lesquelles se trouve la Plante figurée par Labillardière (Nov.-Holl., tab. 109.) sous le nom d'Ornithogalum dichotomum. Les Thysanothes sont des Plantes herbacées, vivaces, à racines fibreuses ou fasciculées, charnues, à feuilles étroites, linéaires, etàfleurs terminales, ordinairement en ombelles, portées sur des pédicelles articulés vers leur milieu. (G..N.)

THYSANOURES. Thysanoura. INS. Second ordre, dans notre méthode, de la classe des Insectes, composé de ceux qui sont aptères, pourvus de six pieds, de mandibules et de mâchoires, ne subissent point de métamorphoses, et offrent sur les côtés du corps et à son extrémité postérieure des appendices particuliers, facilitant la locomotion. Tous ces Insectes sont de petite taille, ont le corps mou, mais le plus souvent garni de petite écailles luisantes, remplacées par des poils dans d'autres, fuient la lumière et ne quittent leurs retraites que la nuit. Les uns habitent l'intérieur de nos maisons, et se tiennent cachés dans les armoires, les fentes de châssis, etc.; les autres se trouvent sous les pierres, ou dans les lieux humides. Ceuxci courent très-vite là ceuxlà ont la faculté de sauter. Cet ordre se divise en deux familles, les Lépismènes et tes Podurelles. V. ce mot. (LAT.)

THYSANUS. BOT. PHAN. Loureiro appelle ainsi un Arbrisseau de la Co-cninchine dont les feuilles sont composées de dix paires de folioles trèsentières et glabres; les pédoncules axillaires et multiflores. Les fleurs présentent un caliceàcinq folioles, rouge, persistant; cinq pétales oblongs et égaux au calice, ouverts, blancs; dix étamines courtes, à filets réfléchis, à anthères arrondies et dressées; un ovaire tétragone; quatre styles filiformes, insérés latérale— ment aux quatre angles de l'ovaire; autant de stigmates légèrement bifides; un fruit composé de quatre drupes oblongues, gibbeuses, recourbées au sommet, revêtues d'une écorce laineuse qui s'ouvre latéralement, et renfermant chacun un noyau solitaire, ovale-oblong, lisse, enveloppéàsa base par une tunique charnue et frangée. Loureiro indique son genre comme ayant de l'affinité avec une Simaroubée, le Simaba; suivant Willdenow, ce serait un Ailanthus. Tous les caractères énoncés cidessus portent à croire que c'est plutôt une espèce de Connarua ou du moins un genre voisin, et qu'il doit par conséquent prendre place dans le groupe des Conuaracées établi aux dépens des anciennes Térébintbacées. (a.d. J.)

THYSSELINÜM. BOT. PHAN. Les anciens désignaient sous ce nom une Ombeliifère que Linné plaça dans son genre Selinum (S. palustre), mais qui en fut séparée comme genre distinct par Crants et Hoffmann.

[page] 247

Ce genre n'a pas été admis par Koch et par les botanistes qui se sont occupés récemment de l étude des Ombellifères. (G..N.)

TIARELLA. BOT.PHAN. Genre de la famille des Saxifragées et de la Décandrie Digynie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant, prolondément découpé en cinq segmens ovales, aigus; corolle à cinq pétales oblongs, très-entiers, insérés sur le calice; dix étamines à filets aussi insérés sur le calice, plus longs que la corolle; ovaire bifide, surmonté de deux styles courts, terminés par des stigmates simples; capsule oblongue, uniloculaire, à deux valves presque planes et dont l'une est plus grande que l'autre. Ce genre est très-rapproché du Mitella; il n'en diffère que par de légers caractères, tirés de la forme des pétales et de celle des valves de la capsule. Dans ce deruier genre, les pétales sont presque pinnatifides et les valves sont égales. On ne connaît que quatre espèces de Tiarella; elles sont toutes originaires de l'Amérique septentrionale. Le Tiarella cordifolia, L., Lamk., Illustr., tab. 373, est une jolie Plante herbacée, dont les tiges ou hampes sont droites, grêles, nues, hautes de quatre à six Douces Les feuilles sont toutes radicales, portées sur de longs pétioles, larges, cordiformes, inégalement dentées à leur contour et quelquefois légèrement lobées. Les fleurs sont nombreuses, petites, blanches, situées au sommet des hampes. Cette Plante croît au Canada et dans les pays moutueux des extrémités de l'Amérique septentrionale. On la cultive en Europe dans la plupart des jardins de botanique. (G..N.)

TIARID1UM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Borraginées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Lebmann (Asperif., p. 13) qui l'a ainsi caractérisé: corolle hypocratériforme dont le tube est anguleux, la gorge resserrée etàcinq rayons ou dents inférieures, les découpures dulimbe ondulées; style très-court, surmonté d'un stigmate capité; quatre noix biloculaires, mitriformes, acuminées, cohérentes et close à la base; réceptacle commun nullement visible. Ce genre est formé aux dépens de quelques espèces d'Heliotropium et particulièrement de l' H. indicum, L., dont R. Brown (Prodr. Fl. Nov.-Holl., p. 493) a le premier indiqué la séparation générique, à cause de ses noix mitriformes et proondément bilobées. Lehmann réunitàce nouveau genre deux autres espèces, l'une de l'Inde-Orientale (T. velutinum), et l'autre du Brésil (T. elongatum). Ce sont des Plantes à tiges herbacées, dressées, hérissées ou très-velues, à feuilles ovales ou cordiformes aiguËs, et à corolles plus grandes que le calice. (G..N.)

* TIBERIA. mam. Rafinesque nomme ainsi une famille qu'il distingue parmi les Rats, et qui n'a point été adoptée. (IS. g. st.-h.)

TIBIANE. Tibiana. polyp. Genre de l'ordre desTubulariées, ayant pour caractères: Polypier phytoide, fistuleux; rameaux flexueux ou en zig-zag, avec des ouvertures polypeuses, latérales, alternes, rarement éparses. Ces Polypiers sont formés de tubes plus ou moins nombreux, agglutines et liés ensemble saus être anastomosés; à une hauteur qui varie, les tubes se séparent, s'écartent et forment des brauches peu ou point ramifiées enf général, flexueuses ou en zig-zag; les cellulas ou ouvertures dans lesquelles sont situés les Polypes se trouvent placées à l'extrémité de chaque flexuosité des branches; ces ouvertures sont dirigées vers la base du Polypier ou latéralement. Les tubes des tiges et de leurs divisions sont fistuleux, sous cloisons internes. La substance des Tibianes est de nature cornée, peu flexible, cassante, quelquefois légèrement crétacée. Ce genre ne renferme que deux espèces, Tibiana fasciculata et ramea. (E. D..L.)

TIBICEN. ins. Espèces du genre Cigale, V. ce mot. (b.)

[page] 248

TIBOUCHINA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélastomacées et de la Décandrie Monogynie, L., établi par Aublet (Guian., 1, p. 466, tab. 177), et ainsi caractérisé par De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 3, p. 143): calice dont le tube est turbiné, revêtu d'écailles imbriquées, ceint à la base d'un double involucre, l'un et l'autre composé de deux bractées soudées; le limbe à cinq lobes lancéolés, sans appendices entre les lobes. Corolle à cinq pétales ovales. Etamines ayant leurs filets glabres, le connectif des anthères muui à la base de deux oreillettes obluses. Ovaire entièrement libre, soyeux au sommet; capsule déhiscente; graines en hélice. Ce genre, que Necker a nommé Savasténia, se compose d'une seule espèce (Tibouchina aspera, Aubl.; Melastoma Tibouchina, Encyclop., M. aromatica, Vahl). C'est un Arbrisseau de la Guiane, à rameaux légèrement tétragones et à pétioles écailleux scabres. Les feuilles sont brièvement pétiolées, ovales, obtuses à la base, aiguËs au sommet, très-entières, à cinq nervures, hérissées, soyeuses en dessous, couvertes en dessus de poils appliqués et très-serrés vers les nervures. Les fleurs sont rouges, peu nombreuses, formant de petits corymbes terminaux ou axillaires. (G..N.)

TIBOURBOU. BOT. PHAN. Nom vulgaire chez les habitans de la Guiane, d'une espèce d'Apeiba. V. ce mot. (G..N.)

TIBURON. pois. Espèce du genre Squale, V. ce mot. (b.)

TICANTO or TIKANTO. BOT. PHAN. Rhéede (Hort. Mal., 6, t. 19) a décrit et figuré sous ce nom, qui a été adopté comme générique par Adanson, le Guilandina paniculata de Lamarck. Cette Plante fait maintenant partie du genre Cœsalpinia. (G..N.)

TICHODROME. Tichodroma. OIS. Genre de l'ordre des Anisodactyles. Caractères: bec très-long, faiblement arqué, grêle, cylindrique, anguleux à sa base, déprimé vers la pointe: narines percées horizontalement, à moitié fermées par une membrane voûtée; quatre doigts, trois en avant, l'externe soudé par la base à l'intermédiaire; un en arrière, armé d'un ongle très-long; ailes amples; première rémige courte, deuxième et troisième étagées, les trois suivantes les plus longues; queue arrondie; rectrices à baguettes flexibles. La seule espèce qui compose le genre Tichodrome fut pendant long-temps considérée comme un Grimpereau c'est bien à la rigueur un Grimpereau, mais qui ne court pas en tous sens, et avecl' extrême vivacité que l'on remarque dans ces petits hôtes des bois; il se cramponne sur les murs seulement, et s'y tient long-temps dans une situation verticale. Il est d'ailleurs doué de caractères distinctifs qui ne permettent pas de le confondre avec les trois véritables espèces de Grimpereaux, et Illiger a agi de la mauière la plus judicieuse en formant pour lui une coupe générique. Le Tichodrome, fidèle à ses murailles, ne les quitte pas pour nicher, à moins qu'il ne trouve plus de sécurité au milieu des rochers, dans les crevasses inaccessibles à d'autres qu'à lui. Son nid, fait assez négligemment avec des débris de matières ligneuses, entourant un peu de duvet, renferme cinq œufs blanchâtres, finement tachetés de brun. Cet Oiseau n'est pas très-rare dans les parties méridionales de l'Europe; il existe aussi en Barbarie, et Ion assure qu'on le retrouve sous les mêmes latitudes en Asie, jusqu'en Chine. Il se nourrit exclusivement d'insectes ou de leurs larves; il est assujetti à la double mue qui n'est vraiment apparente que chez le mâle, par la chute des plumes noires qui lui parent la gorge au printemps.

Tichodrome écaelette, Tichodroma phœnicoptera, Temm.; Certhia muraria, Gmel., Buff., pl. enl. 372. Parties supérieures d'un gris cendré, clair; sommet de la tête d'une

[page] 249

teinte plus rembrunie; tectrices alaires d'un rouge cramoisi vif; rËmiges terminées de noir, bordées de cramoisi et marquées intérieurement de deux grandes taches blanches; rectrices noires terminées de blanc et de cendré; gorge et devant du cou noirs, ainsi que le bec et les pieds; parties inférieures d'un cendré noirâtre. Taille, six pouces et demi. Les femelles et les mâles en plumage d'hiver ont toutes les parties supérieures cendrées, la gorge et le devant du cou d'un cendré blanchâtre. (DR..Z.)

TICHURI. mam. Nom du Minck en Finlande. V. MARTE. (IS.G.ST.-H.)

TICOREA. BOT. PHAN. Genre établi par Aublet et faisant partie de la tribu des Cuspariées dans la famille des Rutacées, où il se distingue par les caractères suivans: calice à cinq dénis ou à cinq divisions peu profondes; corolle de cinq pétales linéaires très-longs, réunis en une corolle pseudo-monopétale, tubuleuse, infundibuliforme, à limbe of-frant cinq divisions ouvertes, égales ou inégales. Les étamines au nombre de cinq à huit dont trois ou six sont stériles, ont leurs filets plans et insérés à la base de la corolle. Les ovaires au nombre de cinq sont soudés entre eux et glabres, entourés d'un disque hypogyne annulaire. Les styles souvent soudés entre eux se terminent par un stigmate à cinq lobes; le fruit se compose de cinq capsules mouospermes et déhiscentes. Ce genre est formé de sept espèces originaires de la Guiane et du Brésil. Ce sont des Arbustes ou de grands Arbres odorans, à feuilles alternes, articulées, simples, ou plus généralement trifoliolées; les fleurs sont blanches ou jaunes et forment des grappes ou des corymbes. A ce genre doivent être réunis comme de simples synonymes le Sciuris de Nées et Martius (non Schreb.) et l'Ozopkyllum de Schreber. (a. r.)

TICTIC. OIS. Espèce du genre Moucherolle. V. ce mot. (b.)

TICTIVIE. OIS. Espèce du genre Gobe-Mouche. V. ce mot. (b.)

TICUNAS.BOT. PHAN. V. Majobamba. (B.)

TIEDEMANNIA. BOT. PHAN. De Candolle (Mém. sur les Ombellifères, p. 51, tab. 12) a récemment établi sous ce nom un genre de la famille des Ombellifères, et qui a pour type une Plante que Walter et Pursh avaient placée parmi les OEnanthe et Elliott parmi les Sium. Elle croît dans les marais des forêts de Pins de la Caroline, et offre un aspect, rare dans la famille des Ombellifères, .par ses feuilles réduites à un pétiole fistuleux, cylindrique, pointu et marqué çà et là de cloisons transversales comme dans l'Eryngium corniculatum, et surtout dans l'Oltoa de Kunth. Elle ressemble tellement à cette dernière Plante qu'on serait tenté de la confondre avec elle, si les caractères carpologiques n'étaient très-différens et ne la rapprochaient davantage du Pastinaca. La fleur du Tiedemannia teretifolia présente, d'après Elliott, des pétales acuminés, réfléchis?, et des anthères adnées au filet. Le fruit est ovale-plan, formé de deux méricarpes aplatis par le dos, bordés d'une aile membraneuse et munis de cinq côtes filiformes légères et assez rapprochées. Les vallécules sont planes, remplies chacune par un canal oléifère; ou en compte deux sur la commissure. Le carpophore est divisé en deux filets jusqu'à la base; la graine est comprimée dans le même sens que les méricarpes. L'ombelle est composée; l'un et l'autre involucre est à quatre ou cinq folioles subulés; les fleurs sont blanches. (g..n.)

TIEN-SCHU. mam. V. éléphant.

TIERCELET, OIS. On désigne sous ce nom tous les Oiseaux de proie mâles dont le volume est toujours moindre d'un tiers que celui des femelles. (DR..Z.)

TIERS, OIS. Dénomination vul-

[page] 250

gaire de la Sarcelle d'été. V. CANARD.

Belon donne aussi ce nom au Harle huppé. V. HARLE. (DR..Z.)

TIET-EUWERIK. OIS. (Sepp.) Syn. néerlandais de la Farlouse. V. PIPIT. (DR..Z.)

TIEUTé. BOT. PHAN. Nom vulgaire à Java d'une espèce de Strychnos qui fournit une substance vénéneuse dont les naturels se servent pour empoisonner leurs flèches. V. STRYCHNOS. (G..N.)

TIGAREA. BOT. PHAN. Ce genre d'Aublet est le même que le Tetracera de Linné auquel il a été réuni. V. TÉTRACERA. (A. R.)

TIGE. Caulis. BOT. PHAN. La tige est cet organe des Végétaux qui croît en sens inverse de la racine, c'est-à- dire qui s'élève dans l'atmosphère, tandis que la racine s'enfonce dans la terre, et qui après s'être divisé en branches et en rameaux, porte les feuilles et les organes de la fructification. A l'exception de quelques Végétaux des dernières classes, toutes les Plantes phanérogames et une grande partie des Cryptogames ont une tige; mais quelquefois cet organe est si court, tellement peu développé, 3u'il paraît ne pas exister, et c'est ans ce cas que 1 on dit que les Plantes sont acaules ou sans tige, comme dans la Primevère, la Dent de Lion, etc. Il ne laut pas confondre avec la tige proprement dite pédoncule radical ou la hampequi Tun et l'autre ne sont que des supports propres de fleurs, nui ne donnent jamais naissanoe à des feuilles, comme dans la Jacinthe, la Dent de Lion, etc. D'après leur organisation et le mode suivant lequel elles se développent, on distingue cinq espères de tige, savoir: le tronc, le stipe, le chaume, la souche et la tige proprement dite.

1°. Le tronc est la tige ligneuse des Arbres de nos forêts, du Chêne, du Sapin, du Hêtre, etc. Il est conique, allongé, c'est-à-dire que sa plus grande épaisseur est à sa base et qu'il va en diminuant vers son sommet. Il est nu et simple inférieureraent, terminé à son sommet par des divisions successivement plus petites, auxquelles on a donné les noms de branches, de rameaux ou de ramilles ou ramuscules, et qui portent ordinairement les feuilles, les stipules et les organes de la reproduction. Le tronc est propre aux Arbres dicotylédones; il se compose intérieurement d'un canal médullaire central, autour duquel sont placées les couches ligneuses disposées par anneaux concentriques, et enveloppé à l'extérieur d'une écoroe bien aistincte. Il s'accroît par l'addition successive de nouvelles couches qui se forment chaque année entre le bois et l'écorce.

2°. Le stipe est la tige ligneuse des Végétaux dicotylédonés, tels que les Palmiers, les Dracœna, etc.; il a la forme d'une sorte de colonne cylindrique, c'est-à-dire aussi grosse à son sommet qu'à sa base (ce qui est le contraire du tronc), souvent même plus renflée à sa partie moyenne qu' à ses deux extrémités, rarement ramifiée, couronnée à son sommet par un bouquet de feuilles, entremêlées de fleurs; son écorce, lorsqu'il en a une, est ordinairement peu distincte du reste de la tige. Il se compose intérieurement d une masse de tissu cellulaire dans laquelle les fibres ligneuses sont éparses saus ordre; il s'accroît en hauteur par le développement du bouton qui le termine supérieurement, et en épaisseur par la multiplication des filets ligneux de sa circonférence.

3°. Le chaume est la tige propre aux Graminées, aux Cypéraoées, aux Joncs, etc.; elle est simple, rarement ramifiée, le plus souvent fistuleuse, c'est-à-dire creuse intérieurement, séparée de distance en distance par des nœuds ou cloisons pleines et saillantes, d'où partent des feuilles alternes et engainantes.

4°. La souche ou rhizome. On a donné ce nom aux tiges souterraines et horizontales des Plantes vivaces,

[page] 251

cachées entièrement ou en partie sous fa terre, et qui 'périssent par une de leurs extrémités de nouvelles tiges ou de nouvelles feuilles, à mesure que l'autre extrémité se détruit. C'est à cette tige souterraine que Ton donne communément les noms impropres de racine succise, racine progressive, etc. Les diverses soties d'iris, le Sceau de Salomon, la Sylvie, la Scabieuse succise, en offrent des exemples. La souche est absolument organisée comme la Tige proprement dite; ootre sa directionàpeu près horisontale sons terre, un des principaux caractères de la souche, caractère qui la distingue de la racine, c'est d'offrir toujours, sur quelques points de sa surface, les traces (tes feuilles ou des tiges des années précédentes, ou des écailles qui en tiennent lieu, et de s'accroître par sa base ou par le point 'le plus rapproché des feuilles, ce gui est le contraire de la véritable racine.

5°. Enfin on donne le nom commun et général de Tiges à toutes celles qui, différentes des quatre espèces précédentes, ne peuvent être rapportées à aucune d'elles. Le nombre des Végétaux oui ont une tige proprement dite est de beaucoup le plus considérable.

Nous ne parlerons point ici de la structure intérieure des Tiges, ni du mode suivant lequel elles s'accroissent; ces sujets importans ont déjà été traités aux mots Accroissement, Anatomie végétale, Monocottlé- dons, auxquels nous renvoyons.

La Tige peut présenter une foule de modifications, qui servent de signes pour caractériser les Végétaux. Nous nous contenterons d'énuraérer ici les plus importantes.

A. Suivant sa consistance. la Tige peut être: 1° herbacée, quand elle est tendre, verte, plus ou moins charmxe ou fibreuse, et qu'elle périt complètement chaque année. Une Tige herbacée peut appartenir à une racine annuelle, c'est-à-dire que tonte la Plante meurt chaque année, ou à use Racine vivace, qui tous les ans reproduit de nouvelles Tiges herbacées; 2° suffrutescente ou demi-ligneuse, celle qui est ligneuse à sa ase, mais dont les rameaux sont herbacés et annuels; telle est celle de la Rue odorante, du Chèvrefeuille, de la Vigne-Vierge, etc.; 5° ligneuse, celle qui est dure, persistante dans toutes ses parties. C'est d'après cette consistance de la Tige quel'on a distingué les Végétaux en: Herbes, ceux qui ont la Tige herbacée; Sous-Arb risseaux, ceux dont la tige est ligneuse à sa base et annuelle dans ses ramifications; Arbustes, Arbrisseaux ou Arbres, ceux dont la Tige est complètement ligneuse.

B. La forme de la Tige est très-sujetteàvarier; aiusi elle est en général cylindrique, d'autres fois comprimée; quelquefois elle présente des angles plus ou moins saülans et plus ou moins nombreux f et peut être triangulaire, carrée, pentagone, etc.

C. La Tige est simple, c'est-à-dire sans aucune ramification, comme celle de la Digitale pourprée, du Bouillon blanc, etc.; elle peut être plus ou moins ramifiée ou rameuse, dichotome, trichotome, etc.

D. La Tige n'afiècte pas toujours la direction verticale, bien que celleci soit la plus générale; quelquefois elle est oblique ou étalée à la surface du sol, rampante quand die s'étale et s'enracine par tous les points qui touchent à la terre; traçante ou stolonifère, quand elle pousse des reietsqui s'enracinent de distance en distance, comme dans le Fraisier par exemple, etc., etc. (a. b.)

TIGERERZ. min. V. Amphibole GLOBULIFORME RADIÉE.

TIGERINE. conoh. Espèce du genre Lucine. V. ce mot. (b.)

TIGLINE. BOT. PHAN. Substance' résineuse nouvellement obtenue du Croton Tiglium. V. Croton. (b.)

TIGLIUM. BOT. PHAN. Espèce de Croton. V. ce mot. (G..n.)

TIGRE, mam. Espèce du genre Chat. V. ce mot. (IS. G. ST.-H.)

[page] 252

TIGRE, REPT. OPH. Espèce du sous-genre Python. V. COULEUVRE. (B.)

TIGRE, MOLL. Espèce du genre Cône. V. ce mot. (B.)

TIGRé, rept. oph. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)

TIGRé, POIS. Espèce du genre Ostracion. V. ce mot. (b.)

TIGRE NOIR. Mam. (Laborde.) Variété foncée de Couguar. V. ce mot et Chat. (b.)

TIGR1DIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Iridées et de la Monadelphie Triandrie, L., établi par Jussieu (Gener. Pl., p. 57) sur une Plante que Linné avait réunie au genre Ferraria. Voici ses caractères essentiels: fleur enveloppée dans une spathe à deux folioles; périanthe pétaioïde, composé de six parties dont trois extérieures beaucoup plus grandes que les intérieures; trois étamines réunies par leurs filets en un long tube; style simple, terminé par trois stigmates bifides; capsule triloculaire. Le Tigridia Pavonia est une Plante magnifique remarquable surtout par sa fleur qui est ornée des plus vives couleurs; les bords sont d un rouge ponceau ou aurore, et le fond jaune clair marqué de taches de la même couleur que celle des bords. Celte Plante est originaire du Mexique, où elle fut observée dès les premiers temps de la conquête. La plupart des botanistes, depuis Hernandez et Lobel jusqu'à Linné, l'ont mentionnée. Cependant elle n'est devenue commune dans les jardins que vers la fin du siècle dernier. (G.N.)

TIGRINE. BOT. PHAN. V. TIGRIDIA.

TIGRIS. moll. Genre formé par Klein (Méth. ostrac., p. 41) pour deux espèces de Turbos; le Turbo Pica en est une. Ce genre ne pourrait être adopté. V. Turbo.(D..H.)

TIJé. OIS. Espèce du genre Manakin. V. ce mot. (b.)

TIJIN. mam. V. Ecureuil commun.

TIKANTO. BOT. PHAN. V. TICANTO.

TIKKA-ARIKELLO. BOT. PHAN. Espèce de Paspale qui paraît le même que l'espèce appelée dans les Indes Menya. V. ce mot.(b.)

TIKLIN. OIS. Espèces des genres Gallinule et Râle. V. ces mots, (b.)

TIKOUS. mam. C'est, d'après notre collaborateur Lesson, le nom malais de plusieurs espèces de Rats.(IS.G.ST.-H.)

TILDRA. OIS. Syn. vulgaire de l'Huîtrier Pie. V. HUITRIER. (DR.Z.)

TILESIA. BOT. PHAN. Sous le nom de Tilesia capitata, Meyer, dans sa Flore d'Essequebo, a publié une Plante formant un genre nouveau de Synanthérées qui, selon Sprengel, doit être réuni au Meyera de Schreber; mais ce dernier nom est luimême synonyme de ceux d'Enydra, Sobrya et Cryphiospermum. V. ENYDRE. (G..N.)

TILÉSIE. Tilesia. POLYP. Genre de l'ordre des Escharées, dans la division des Polypiers entièrement pierreux, ayant pour caractères: Polypier fossile, pierreux, cylindrique, rameux, tortueux, verruqueux; pores ou cellules petites, réunies en paquets ou en groupes polymorphes saillans, et couvrant en grande partie le Polypier; intervalle entre les groupes lisse et sans pores. Ce genre, établi par Lamouroux, ne renferme qu'une espèce, Tilesia distorta, trouvée dans le Forest-Marble des environs de Caen. (E.D..L.)

TILIA. BOT. PHAN. V. TILLEUL.

TILIACÉES. BOT. PHAN. Famille naturelle de Végétaux dicotylédons polypétales, à insertion hypogyne, ayant pour type et pour genre principal le Tilleul, et composée d'Arbres ou d'Arbrisseaux, rarement de Plantes herbacées, à feuilles alternes, simples, accompagnées à leur

[page] 253

base'de deux stipules. Les fleurs sonl axillaires, pédonculées, solitaires ou diversement groupées; leur calice est simple, formé de quatre à cinq sépales, rapprochés en forme de valves avant l'épanouissement de la lleur, une corolle d'un même nombre de pétales, qui manquent rarement, et sont souvent glauduleux ou munis d'un appendice à leur base ou frangés dans leur contour. Les étamines sont en grand nombre, libres, liypogynes, à anthères biloculaires, s'ouvrant par un sillon longitudinal, rarement par un trou placé au sommet de chaque loge. L'ovaire est libre, offrant de deux à dix loges qui, chacune, contiennent plusieurs ovules insérés à leur angle interne et sur deux rangées longitudinales. Le style est simple, terminé par un stigmate lobé. Le fruit est une capsule à plusieurs loges, contenant plusieurs graines; quelquefois la capsule est indéhiscente, ou bien le fruit est une drupe monosperme par avortement. Les graines contiennent un embryon droit ou un peu recourbé, dans un endospeime charnu.

Plusieurs genres, autrefois placésdans les Tiliacées, en ont été retirés pour former des types de familles nouvelles. Ainsi le Flacurtia est devenu le type de la famille des Fiacurtianées; les genres Bixa, Lœlia et Banara forment la nouvelle famille des Bixinées du professeur Runth; les genres Hermanuia, Valihcria et Mahernia forment la tribu; les Hennanniées dans la famille des Byttnériacées. D'un autre côté le genre Elœocarpus avait été retiré de elle famille par Jussieu pour en constituer une famille sous le nom Eléocarpées; mais cette uouvelle famille, qui ne diffère des Tiliacées que par des pétales frangés et des antheres s'ouvraut par un trou placé à leur sommet et non par une fente longitudinale, nous paraît établie sur des différences de trop peu d'importance, et nous l'avons réunie aux Tiiiacees comme une simple tribu. Voici l'énumération des genres qui appartiennent à cette famille.

I. Pétales entiers; anthères s'ouvrant par un sillon longitudinal.

TILIACÉES VRAIES.

Sparmannia, Thunb.; Abatia, R. et Pav.; Heliocarpus, L.; Antichorus. L.; Corchorus, L.; Honckenya, Willdenow; Triunfella, L.; Grewia, Juss.; Columbia, Pers.; Tilia, L.; Diplophractum, Desfont.; Muntingia, L.; Apeiba, Aubl.; Sloanea, L.; Prockia, Browne.

On réunit encore aux Tiliacées, mais avcc quelques doutes, les genrcs suivans:

Ablania, Aublet; Gyrostemon, Desf.; Christiana, D. C.; Alegria, Mocino; Lutrea, Willd.; Vatica, L.; Espéra, Willd.; Wiskstrœmia, Schrad.; Berrya, Roxb.

II. Petales frangés dans leur contour; anthères s'ouvrant par des pores terminaux.

ElÉOCARPÉES.

Elœocarpus, L.; Aceralium, De Cand.; Dicera, Forst.; Friesia, D. C.; Vallea, Mut.; Tricuspidaria, R. et Pav.; Decadia, Lour.

Les Tiliacées ont une très-grande affinité avec les Malvacées dont elles different par leurs étamines libres, leurs anthères à deux loges et leur embryon placé au centre d'un endosperme charnu, avcc les Byttnériacées dont elles se distinguent par leurs étamines nombreuses, libres; lenr style simple, etc. (A. R.)

TILIGUGU. REPT. saur. Nom d'une espèce du genre Scinque.(IS.G.ST.-H.)

TILIN. MOLL. Nom qu'Adanson (Voy. au Sénég., pl 6) a donné au Conus reliculalus. V.Cône. (D..H.)

* TILIQUA. REPT. SAUR. Sousgenre de Scinques, proposé par Gray, qui est caractérisé par le manque de ents au palais, et a pour type le Scincus ocellatus de Daudin. (IS. G. ST.-H.)

[page] 254

TILLANDSIE. Tillandsia. BOT.PHAN. Vulgairement C ara gâte. Genre de la famille des broméliacées et de l'Hexandrie Monogyuie, L., offrant les caractères suivans: périanthe double, non adhérent à l'ovaire; rextérieur ou calice à trois divisions lancéolées, persistantes, roulées sur cl les-mêmes; l'intérieur, ou corolle, tubiileux-tiifide ou divisé iusqu'à la base en trois pétales plus longs que le calice, ouverts et réiléchis a leur sommet; six étamines dont les filets sont insérés à la bae du périanthe intérieur; capsuleoblongue linéaire, acuminée, marquée de trois sillons, à trois loges et à trois valves dont les bords sont roulés en dedans; graines très-nombreuses, environnées d'une aigrette de poils. Ce genre renferme un trèsgrand nombre d'espèces dont le port est fort variable; pl usieurs sont des Herbes parasites sur les troncs des Arbres; les unes ressemblent à des Agave ou à des Aloes, les autres à des Bromelia. Les Tillandsia usneoides et trichoides sont surtout remarquables par leurs tiges filiformes et flexueuses. En général leurs feuilles sont engainantes et radicales; leurs fleurs sont situées au sommet de hampes garnies d'écailles vaginales; elles sont ordinairement disposées en épis, chacune accompagnée d'une spathe. Toutes les Titlandsies croissent en Amérique, particulièrement dans les Antilles, le Brésil, le Pérou, la Colombie et le Mexique. On en cultive environ dix espèces dans les serres chaudes des jardins d'Europe, parmi lesquelles nous citerons seulement les deux suivantes: 1° le Tillandsia utriculata Willd., qui croit sur les troncs des Arbres, dans les forêts des Antilles; ses feuilles, semblables à celles de l'Ananas, sont concaves à l'intérieur, et forment des espèces de réservoirs où l'eau s'amasse et fournit, tant aux hommes qu'aux divers animaux, une boisson excellente; 2° le T. usneoides, L. Cette espèce, originaire des mêmes lieux que la précédente, est employée à de nombreux usages. On en importe de la Jamaïque daus l'Amérique septentrionale une grande quantité, qui sert à faire des coussins, des selles, etc. (G..N.)

TILLE. Tillus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, de la famille des Serricornes, division des Malacodermes, tribu des Clairones, créé par Olivier, et dont l'espèce servant de type (T. elongaius) avait été placée par Linné avec les Chrysomèles. Ces Coléoptères ont une grande affinité avec ceux que Geoffroy a distingués génériquement sous le nom de Clairons; leur corps est cependant un peu plus allongé. Leurs tarses, même vus en dessus, offrent cinq articles dont les troisième et quatrième dilatés, en forme de triangle renversé; le dernier article des palpes est trèsgrand et sécuriforme; les mandibules sont bidentéesàleur extrémité, et les antennes sont tantôt dentées en scie, depuis le quatrième article jusqu'au dixième îndusirement, tantôt terminées brusquement depuis le sixième en une massue dentée de la même manière. On trouve ces Insectes sur le vieux bois ou sur les troncs des arbres. Ce genre a été adopté par Fabricius, mais il y a réuni des espèces (2, 3, 5) qui doivent être rapportéesàcelui d'Enoplie. Son Clerus unifasciatus a plutôt, selon nous, les caractères des Tilles que ceux des Clairons.

Le Tou allongé, Chrysomela elongata, L., est noir, avec le corselet fauve. L'espèce désignée sons le nom d'ambulans paraît n'être qn'une variété de la précédente avec le corselet de la couleur du corps, (lat.)

TILLÉE. Tillœa. bot. phan. Genre de la famille des Crassulacées, anciennement établi par Micheli, puis adopté par Linné qui y avait réuni des especes analogues par leur port et leur petitesse, mais assez différentes parleur structure. De Candolle (Prodr. Syst. Veg., 5, p. 381, et Mém. sur les CrassaJacées, p. 13)

[page] 255

a rétabli le genre Tillæa à peu piès dans les limites que Micheli lui avait l'primitivement assignées, et il a rejeté les Tillœa aquatica, L., et T. Vaillantii, Willd., dans le genre Builiarda dout il avait autrefois proposé rétablissement dans le Bulletin de la Société Pliilomatique, u. 49, P. 1 et dans les Plantes grasses, tab. 74. Ainsi réduit, le genre Tillæa se compose de très-petites Montes, glabres, annuelles, croissant dans les lieux humides, ayant les feuilles entières et opposées, les lleurs blanches, axillaitesei solitaires. Le calice est à trois ou quatre divisions; les pétales en même nombre ainsi que les étamines; les écaillés nectarifères hypogynes sont extrêmement petites ou peut-être manquent totalement; les carpelles, au nombre de trois ou quatre, sont un peu resserrés vers leur milieu et ne contiennent que deux graines. La Plante, qui forme le type de ce genre, est le Tillæa muscosa, L.; D. C., Pl. grass., tab. 73. Elle croît dans les lieux un peu humides et sablonneux de l'Europe. Cinq autres espèces ont été trouvées en Amérique et dans la Nouvelle-Hollande; mais quelques-unes d'entre elles seront peut-être uu jour rejetées parmi les Buliiarda. (G..N.)

TILLEUL. Tilia. BOT. PHAN. Genre et type de la famille des Tiliacées. Les espèces de ce genre sont des Arbres plus ou moins élevés, à feuillet alternes, pétiolées, simples, munies de deux stipules caduques à leur base; leurs pédoncules sont axillaires, uniou multiûores, accompagnés à leur base d'une bractée allongée, veinée, soudée en grande partie avec le pédoncule, libre dans sa moitié supérieure. Le calice est à cinq divisions profondes et caduques; la corolle formée de cinq pétales nus ou accompagnésàleur base interne d'une écaille nectarifère. Les étamines sont très-nombreuses et hypogynes. L'ovaire est libre, globuleux, à cinq loges contenant chacune deux ovules. Le style est simple, termine par uu stigmate à cinq lobes. Le fruit est une capsule globuleuse à cinq loges, indéhiscente. Les espèces de ce geuie, au nombre d'une dizaine, sont originaires de l'Europe ou de l'Amérique septentrionale. Presque toutes celles qui vienneut du Nouveau-Monde ont leurs pétales accompagnés d'une écaille qui naît de leur base et qui parfois est aussi longue que le pétale lui-même, tandis que dans les espèces européennes les pétales sont toujours nus. Parmi ces dernières, nous ferons remarquer: 1° le TILLEUL SAUVAGE, Tilia sylvestris, Desf., ou T. microphylla, Veut., Diss., p.4, t.1, f.1; qu'on reconnaît à ses jeunes rameaux verts, ses feuilles plus petites. — 2° Le TIleul A LABGES FEUILLES, T. platyphyllos, Vent., loc. cit., t. 1, f.2; qu'on cultive abondamment dans les jardins. Parmi les espèces exotiques introduites daus nos jardins, nous citerons ici les Tilia americana, L.; T. pubescens, Ventenat; T. alba, Michx., etc. (a. r.)

TILLY. OIS. Espèce du genre Merle. V. ce mot. (dr..z.)

TILLY. BOT. PHAN. On désigne sous le nom de Graines de Tilly celles du Croton Tiglium qui donnent par expression une huile excessivement purgative. (G..N.)

TILVAU. OIS. Syn. vulgaire du Chevalier aux pieds verts.V. Chevalier. (dr. z.)

TIMAC. BOT. PHAN. V. Liane coureuse.

TIMALIE. Timalia. OIS. Genre de Tordre des Insectivores. Caractères: bec médiocre, comprimé; mandibule supérieure courbée de la base au sommet, à peine échancrée, à arête arrondie et très-saillante entre les narines qui sont placées de chaque côté de cette base dans une fossette ovalaire; pieds médiocres, trèsrobustes; ongle postérieur du double plus grand que les antérieurs; ailes courtes; troisième à sixième ré

[page] 256

miges echancrées à leur bord extérieur; sixième et septième les plus longues; queue allongée, arrondie. Ce genre, établi par Horsfield, ne se compose encore que de deux espèces dont une a été décrite provisoirement, et d'après le sentiment deTemminck, clans le genre Brève, Piita. Toutes deux appartiennent à l'île de Java, et présentent dans leurs mœurs et leurs habitudes la plus grande analogie avec les Merles.

TIMALIE A COLATTE, Timalia pileata, Horsf. Parties supérieures d'un fauve olivâtre; sommet de la tête marron; rémiges fauves, bordées do brun châtain; rectrices fauves, rayées cle brunâtre; cou et gorge blancs, striés de noir qui est la couleur de la tige des plumes; parties inférieures blanchâtres; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. De Java.

TIMALIE THORACIQUE, Pitta thoracica, Temm., ois. col., 76. Plumage d'un brun marron, à l'exception d'une tache noire sur la gorge et d'une plaque blanche sur la poitrine; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. De Java. (DR..Z.)

TIMARCHE. Timarcha. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, indiqué par Megerle et Dejean, composé des espèces de Chrysomèles privées d'ailes, ayant les ély très réunies, le corps gibbeux, et dont les tarses sont ordinairement très-dilatés, surtout dans les mâles. On les trouve à terre, dans les bois, sur le gazon ou aux bords des chemins. Elles marchent très-lentement, et font sortir par les articulations des pâtes une liqueur jaunâtre ou rougeâtre. Les larves ont le corps très-renflé, nu, et presque de la couleur de l'Insecte parfait. Linné avait placé une espèce de ce genre, la TIMARCHE TÉNÉBRION, Tenebrio lœvigatus, Oliv., Col., 6, 91, pl. 1, fig. 11, dans celui de Tenebrio. Elle est longue de quatre à huit lignes, noire, avec le corselet et les élytres lisses, finement pointillés, les antennes et les pieds violets. Les Chrysomèles rugosa, scabra, latipes, coriaria, goettingensis, sont aussi des Timarches. (lat.)

TIMIE. Timia. ins. Genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, division desGymnomyzides (Règne Animal, 2e édit., 11, p. 535), établi par Wiedemann. Parmi les espèces de cette division à antennes plus courtes que la tête, il en est dont la première cellule du limbe postérieur des ailes est presque fermée, et telles sont celles qui composent les genres Timie et celui d'Uidie de Meigen. Le premier se distingue du second par la palette des antennes qui est courte, demi-ovoïde, et par l'abdomen, divisé extérieurement en six anneaux. L'on en a décrit deux espèces; l'une, la Timie tête rouge (T. erythrocephala, Wied., Anal. Entom., p. 15, f. 6), est noire, avec la tête, l'écusson et les pâtes d'un jaune rougeâtre; on l'a trouvée sur les bords du Jaïk et du Wolga, sur les fleurs de la Salicaire et des Tamarisques. Sa larve habite dans les Galles ou dans.les racines des Salicornes; l'autre espèce, la T. apicaiæ (T. apicalis, Meig., v, t. 53, fig. 16), est noire, avec les tarses fauves et uue tache noire sur les ailes, près de leur extrémité. Elle a été observée en Portugal par le comte de Hoffmansegg, et en Espagne par Léon Dufour. (LAT.)

TIMMIA. BOT. PHAN. (Gmelin.) Syn. de Cyrtanthus d'Ai ton. V. ce mot.(g..n.)

TIMMIE. Timmia. bot. cryft. (Mousses.) Ce genre établi par Hedwig a été réuni par quelques auteurs au Mnium ou Brynm, tuais il offre des caractères suffisais pour en être séparé. Voici ceux que Walker-Arnott (Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, vol. 2, p. 296) lui attribue: péristome double; l'extérieur à seize dents; l'intérieur composé de soixante-quatre cils réunis à la base en une membrane plane, libres au sommet, ou réunis par deux et quatre, et formant ainsi des dents opposées à celles du péristome extérieur. Ce genre a

[page] 257

pour type le Timmia megapolitana, espèce qui forme de très-belles touffes vertes sur les Rochers schisteux dans les Alpes et dans le duché de Mecklerabourg; elle se trouve également aux Etats-Uuis d'Amérique, car le T. cucullata de Michaux est la même Plante. On lui a réuni en outre le T. polytrichoides de Bridel, et comme simple variété le T. anstriaca. Les autres espèces admises par les bryologistes sont encore des variétés de la même Plante, ou des Mousses trop peu connues. (G..N.)

TIMONIUS. BOT. PHAN. Sous ce nom, Rumphius (Herb. Amb., vol. 3, tab. 140) a figuré une variété à feuilles étroites de Erithalis polygama, Forst. (G..N.)

TIMORIENNE. Timorienna. MOLL. Genre que Quoy et Gaimard crurent pouvoir distinguer suffisamment des Biphores, mais qui n'en est séparé réellement que par de trop fatales caractères. Blainville, dans le Traité de Malacologie, la admis seulement comme section ou groupe dans le genre Salpa. V. ce mot. (D..H.)

TIMSAH. rept. saur. Syn. arabe de Crocodile. (b.)

TIMUCU. POIS. Pison, dans son Histoire naturelle de l'Inde, liv. 3, p. 62, a figuré sous ce nom la Fistula ire Pétimbe, qu'il dit être nommée Peixe agulha par les Portugais de Macao. (LESS.)

TINA. BOT. PHAN. Rœmer et Schultes donnent ce nom au Gelonium de Gaertner et de Du PetitThouars, qu'il ne faut point confondre avec le genre du même nom établi par Roxburgh. Nous avons cherché à prouver; dans un Mémoire publié récemment, que le Tina' fondé sur deux Plantes originaires des îles de Fiance et de Madagascar, ne différait du Cupania que par ses fruits iiiloculaires, caractère qui nous paraît loin de suffire pour motiver, dans la famille des Sapindacées, des distinctions génériques. (CAMB.)

TINAC. BOT. PHAN. Liane a coureux.

TINAMOU. Tinamus. OIS. Genre de l'ordre des Gallinacés. Caractères: bec droit, grêle, déprimé, plus large que haut, obtus ou arrondi à l'extrémité; mandibule supérieure élargie en dessus, fléchie vers le bout; narines percées au milieu du bec, daus une longue fosse nasale, ovoïdes, ouvertes; pieds assez longs; tarse souvent garni d'aspérités à la partie postérieure; quatre doigts courts, entièrement divisés; trois en avant, un en arrière élevé ou touchant la terre: ongles petits et déprimés; ailes courtes; les quatre premières rémiges étagées, les cinquième et sixième les plus longues; queue cachée, composée de dix rcctrices, et quelquefois n'en montrant aucun vestige.

Les Tinamous sont, pour les contrées de l'Amérique méridionale, la ressource qu'offrent à l'Europe les diverses especes de Perdrix; on les y considère comme un excellent gibier, mais la consommation est bien loin d'y être aussi grande que celle que nous faisons chaque année en Perdrix; aussi les Tinamous ont-ils multiplié d'une manière qui serait vraiment affligeante, si les vastes plaines que souvent ils couvrent n'étaient mal heureusement destinéesàn'offrir de longtemps le spectacle d'une heureuse culture que tout semble appeler en vain sur ce sol fertile. Ces Oiseaux qui peuvent contrebalancer, par la rapidité de la course, le désavantage de la pesanteur du vol occasionée par la brièveté des ailes, sont néanmoins d'un naturel fort stupide, et ne songent guère à prendre la fuite3ue lorsque le chasseur est pour ainsi ire sur eux. Quoiqu'on les voie souvent en très-grand nombre dans des espaces fort resserrés, Ion n'a jamais aperçu entre eux de marques de sensibilité réelle, et chaque Tinamou paraît isolé au milieu du groupe. Les cris qu'ils font entendre pendant le jour, sont peu bruyans; il n'en est pas de même de ceux du soir, ce qui

TOME XVI. 17

[page] 258

Porterait à penser que s'ils passent solitairement la journée, ils aiment à se réunir pendant la nuit; mais comme ils sont presque toujours en garde contre leurs nombreux ennemis, et retirés sous les broussailles épaisses, il a, jusqu'ici, été difficile ae constater le fait. C'esi encore sous ces broussailles et sur la terre revêtue seulement de quelques feuilles lèches, que la femelle pond de quinze à vingt œufs; la couvée a lieu deux fois dans Tannée. Les Tinamous se nourrisseut de toute espèce de fruits, de baies, de graines et d'insectes surtout; ils fréquentent les bois, mais ne s'y tiennent pas habituellement. L'on n'est parvenu que fort difficilement à élever des Tinamous en captivité; ils conservent toujours quelque chose de leur humeur farouche, et dès qu'ils peuvent recouvrer leur indépendance, ils n'en laissent pas échapper l'occasion.

TINOMAOU APEQUIA, Tinamus obsolètes, Tem., Ois. color., pl. 196. Parties supérieures d'un brun noirâtre, nuancé de roux; sommet de la tête et dessus du cou d'un noirceudré; côtés du cou et gorge d'un cendré roussâtre; devaut du cou, poitrine, flancs et ventre d'un roux ferrugineux clair; longues plumes des flancs qui descendent sur les cuisses, de même que celles de l'abdomen, tousses, lancement rayées de noir; rémiges et grandes tectrices alaires brunes, bordées extérieurement de gris brunâtre; rectrices très-courtes; bec brun rougeâtre; pieds d'un brun roux; taille onze pouces. La femelle a toutes les teintes beaucoup plus ternes. Du Brésil.

TINAMOU CARAPé, Tinamus manus, Tenim., Ois. color., pl. 316; Crypturanana, Vieill. Parties supérieures brunâtres avec le bout des plumes du dos du croupion noir traversé par des raies fines et ondulées d'un gris blanchâtre; ces plumes sont en outre largement frangées de roussâtre, ce qui produit une espèce de réseau irréguier entre les grandes taches ou plaques noires; sommet de la tête varié de roux et do gris, avec le milieu des plumes noir; joues et côtés du cou d'un gris cenuré, avec le bord des plumes noirâtre; nuque et dessusdu cou d'uii brun cendré avec le milieu des plumes noir; petites et moyennes tectrices alaires d'un roux isabelle, rayé de noir avec de grandes taches blanchâtres; rémiges noires bordées extérieurement de roussâtre; gorge et milieu des parties inférieures blanchâtres, faiblement rayé de noirâtre; poitrine d'un fauve isabelle, rayé et strié de brun; plumes qui recouvrent le croupion touffues, duvetées, formant un épais faisceau d'une apparence soyeuse; bec brun avec la mandibule inférieure jaune à la base; Eieds jaunâtres. Taille, six pouces. >a femelle est moins grande d'un sixième; ses teintes tirent plus sur le roussâtre; elle a les taches du dos moins noires el moins grandes, avec les traits ondulés roussalres. Du Brésil et du Paraguay.

TINAMOU, CENDRé, Tinamus cinereus, Lath. Parties supérieures d'un brun cendré, les inférieures d'une nuance un peu plus claire; tête et cou roussâtres; rémiges noires; rectrices à peine visibles; bec d'un brun foncé avec la mandibule inférieure blanchâtre; pieds grisâtres. Taille, douze pouces. De la Guiane.

TINAMOU GUAZAU, Tinamus rufescens, Temm., Ois. color., pl. 418. Parties supérieures d'un gris faiblement nuancé de roussâtre, avec les plumes traversées par des raies noires et blanches, conligues par un de leurs bords; sommet de la tête cendré, parsemé de taches oblougues noires, bordées de roux; dessus du cou et poitrine d'un roux isabelle; un trait qui part de la bouche et une tache sur l'oreille, noiiâtrcs; joues, gorge et partie du devant du cou blanchâtres; ventre 'd'un gris isabelle, faiblement strié de noirâtre; abdomen et flancs grisâtres, rayés de noiiâtre; petites tectrices alaires d'un roux isabelle foncé, rayées de noir bordé de blanchâtre; rémiges de la même nuance aux barbes extérieures;

[page] 259

point de rectrices; bec assez long, noir à la pointe, jaunâtre & l'origine, pieds bruuâtres. Taille, quinze pouces. Du Brésil.

Tinamou Magoua, Tinamus brasiliensis, Lath., Buff., pl. enl. 476. Parties supérieures d'un brun cendré, tacheté de noirâtre; sommet de la tête d'un tout foncé; rémiges d'un brun noirâtre; rectrices très-courtes; gorge et abdomen blancs; le teste des parties inférieures, d'un gris cendré, tacheté tle brun; bec noirâtre, blanchâtre en dessous; pieds bruns; taille, seize pouces. De la Guiane.

Tinamou nocti vague, Tinamus noctivagus, Pr. Maxim. Parties supérieures d'un gris cendré obscur, varié de brun et de rougeâtre, rayées de noir 5 sommet de la tête et croupion d'un brun ferrugineux; rémiges d'un brun noirâtre; rectrices de même nuance et très-courtes; gorge blanchâtre; poitrine d'un roux pâle; le reste des parties inférieures roussâtre. Bec brun, blanchâtre à la base delà mandibule inférieure; pieds d'un brun cendié; taille, treize pouces. Du Brésil.

Tinamou Oariana, Tinamus strigulosus, Tcmm. Parties supérieures d'un roux foncé avec les grandes plumes frangées de noirâtre; front et sommet de la tête noirs; joues, occiput, nuque et bas du cou d'un roux foncé; bord des rémiges et grandes tectrices alaires brunes, tachetées de blanc et variées de zig-zags noirs; lectrices courtes d'un gris bleuâtre avec Textrémité olivâtre; tectrices caudales, terminées de blanc roussâtre, avec des zig-zags noirs; gorge d'un blanc roussâtre; poitrine et ûancs d'un gris bleuâtre, nuancé de vert olive; ventre d'un jaune cendré finement rayé de gris; milieu de l'abdomen blanc, les côtés variés de jaunâtre, de brun et de noir; bec brun, blanchâtre à la base en dessous; pieds d'un jaune cendré. Taille, dix pouces. Du Brésil.

Tinamou rayé, Tinamus undulotus, Temm.; Cryptura sylvicoia, Vieil. Parties supérieures rayées de noirâtre et de roussâtre; sommet de la tête d'un brun (bleuâtre; petites tectrices alaires, brunes, rayées de roussâtre et pointillées de noirâtre; les grandes ainsi que les rémiges d'un roux marron; paities inférieures d'un btanc jaunâtre; cuisses recouvertes de plumes roussâtres, bordées et ondulées de raies blanchâtres et noires; bec d'un noir bleuâtre, avec la base de la mandibule inférieure blanchâtre; pieds d'un brun jaunâtre. Taille, douze pouces tiois quarts. Du Paraguay.

TINAMOU SOUI, Tinamus Soui, Luth., Buff., pl. enl. 829. Parties supérieures d'un brun foncé; sommet de la tête et haut du cou noirâtres; rémiges noires, bordées de brun; rectrices d'un brun sombre, extrêmement courtes; gorge d'un blanc roussâtre; parties inférieures rousses. Bec brun, noirâtre en dessus, d'un blanc jaunâtre à la base des mandibules en dessous; pieds bruns. Taille, neuf pouces. La femelle a les nuances en général plus claires, la tête et le dessus du cou d'un roux brunâtre. Dans toute l'Amérique équinoxiale.

Tinamou Tataupa, Tinamus Tataupa, Temm., Ois. color., pl. 415; Cryptura Tataupa, Vieill. Parties supérieures d'un gris bleuâtre foncé, presque noir sur le sommet de la tête, les côtés et le derrière du cou; tectrices alaires brunes, bordées de roux foncé; les rémiges d'une nuance uu peu plus sombre; rectiices courtes et brunes; gorge blanche; parties inférieures d'un gris de plomb foncé; lectrices subcaudates et celles qui garnissent les cuisses d'un noir bleuâtre, bordées de blanc. Bec et pieds rouges. Taille, neuf pouces. Cette espèce est sujette à d'assez grandes variations de plumage, dépendantes de l'âge de l'oiseau; mais toujours y reconnaît-on les nuances caractéristiques. Du Brésil. (or..z.)

TINCAL ou TINKAL. min. V. Soude boratée.

TINDA-PARUA. BOT. PHAN. Rheede (Hort. Malab., 1, lab. 49) a figuré sous ce nom le Morus indica, L. (G..N.)

17*

[page] 260

a figuré sous ce nom le

TINEA. INS. V. TEIGNE.

* TINEA. BOT. PHAN. La Plante à laquelle Sprengel (Neue Entdeckungen) avait donné le nom de Tinea triplinervia, est le Prockia Crucis des auteurs.(G..N.)

TINÉITES. Tineites. INS. Section de Lépidoptères nocturnes, ainsi nommée du genre primitif, Teigne, Tinea, dont elle est formée. Tous les Lépidoptères nocturnes dont les chenilles vivent dans des fourreaux reçurent d'abord de Réaumur cette désignation générale, et il les distinguaen Teignes proprement dites et en Fausses-Teignes (1), selon que ces habitations sont mobiles ou transportées par ces Animaux lorsqu'ils marchent, ou qu'elles sont fixes. On peut rapporter aux Fausses-Teignes les chenilles mineuses de feuilles et celles qui vivent dans l'inlérieur de dievers frts; mais en adoptaut un tel caractère, Ton sera obligé de comprendre dans ce groupe, les Psychés, certaines espèces de Pyroles(Pomona), les Aglosses, Lépidoptères nocturnes, qui s'éloignent évidemment, en état parfait, des véritables Teignes ordinaires. Dans la méthode de Linné, les Teignes composent la septième division ae son genre Phalœna et qu'il signale ainsi: ailes roulées presque cylindriquement; front saillant. Elles constituent une coupe générique propre dans l'Histoire des Insectes des environs de Paris de Geoffroy; leur lête offre un toupet élevé et avancé; les chenilles sont cachées dans un fourreau qui sert aussi de retraite à leurs chrysalides. Voilà, selon lui, ce qui distingue cette coupe de celle des Phalènes. Les Teignes de nos appartenons et autres Insectes analogues en sont l'objet. A l'exemple de Linné, Degéer ne les sépare pas génériquement des Phalènes, et se borne à en former diverses sections de sa quatrième famille et de la suivante. La manière dont il distribue ces Phalènes est très-artificielle; car à des Géomètres ou Phalènes propres succèdent des Lépidoptères de divers genres, qui ue se lient point entre eux. D'après la connaissance des espèces dont Linné compose sa division des Teignes, on voit qu'il s'est proposé de réunir dans ce groupe toutes celles qui présentent les caractères suivans: ailes soit roulées ou moulées sur le corps, soit très-inclinées et appliquées sur ses côtés, relevées postérieurement en manière de queue de coq dans plusieurs; les supérieures étroites et allongées; les inférieures larges, plissées, avec une frange de poils au bord postérieur; corps, ces organes compris, ayant dans le repos, une forme presque linéaire. Chenilles rases, munies pour la plupart de seize pâtes (deux de plus ou deux de moins dans quelques-unes), cachées, tantôt sous une toile soyeuse, tantôt dans l'intérieur de diverses parties des Végétaux dont elles se nourrissent; mais se fabriquant le plus souvent avec les matières animales ou végétales qu'elles rongent, des fourreaux leur servant de aomicile, soit fixes, soit mobiles, et où elles subissent leurs métamorphoses. Tel sera le signalement des Tinéites. Les Aglosses et quelaues autres Lépidoptères rangés par Réaumur avec les Fausses-Teignes, et dont le port d'ailes forme, lorsque l'Insecte est tranquille, un triangle allongé, sont ainsi exclus de cette section, et rentrent dans celle des Pyralides.

Les Tinéites sont les pygmées de l'ordre des Lépidoptères, mais ne le cèdent pas, en ornemens, aux espèces plus grandes, excitant sous les mêmes rapports, notre admiration; et c'est avec raison que Scopoli (Entom. Carniol., p. 243) a dit: « Tinearum copia, parvilas, pulchritudo stupenda,

(1) Ses Teigoes aqualiques sonl des larves de Friganes. V. ce mot ainsi que celui de PSYCHé pour quelquerespèces de Teignes, auxquelles il applique la dénomination de Ligniperda donnée par des anciens auteurs à ces chenilles et à quelques autres analogues.

[page] 261

ut in his potissimum natura thesauros suos ejfu disse v'uleatur, tan laque in minimis hisce majestas, ut admirari pot lu s eam liceat, quam aptis verbis indicare; de même que dans les Hespéries Cupido et Gnidus de Fabricius (Entom. System.), les ailes présentent souvent des taches ou des points dorés, argentés et en relief, mais placés ici sur les supérieures. Malheureusement, beaucoup de ces Insectes nous sont très-pernicieux sous la forme de chenilles. Celles des Teignes proprement dites, nommées vulgairement Vers, se vêtissent aux déïens de nos étoffes en laine, de nos ôurrures, des crins employés dans nos meubles, des poils des Mammifères dont nous conservons les peaux dans nos musées, ainsi que des plumes ou du duvet des Oiseaux des mêmes collections. A l'aide de leurs mâchoires, ces chenilles coupent ces diverses substances et les réunissent avec de la soie, pour construire les fourreaux cylindriques ou coniques, qui leur servent d'habitation. La nature leur a appris à en augmenter, d'après les degrés de leur croissance, les diamètres; ellesles fendent, et, en y ajoutant une nouvellepièce, elles peuvent leur donner plus de grosseur ou Jes allonger par un bout. Elles y subissent leurs métamorphoses, après en avoir fermé les ouvertures avec de la soie. Réaumur a exposé avec détails les curieux procédés de ces Insectes et c'est aux Mémoires de ce grand naturaliste que nous renverrons ceux de nos lecteurs qui désireront les connaître. Une autre chenille de celle section, la Teigne des blés, dont Olivier a fait une Alucite et qui est pour nous un OEcophore, nous est bien plus nuisible par son extrême multiplication et eu ce qu'elle détruit l'une de nos premières substances alimentaires, le Blé. Il est encore exposé aux ravages de la chenille d'une autre Tinéite, la fausse-clienille des blés, qui, avec de la soie, en lie plusieurs grains pour s'en former un tuyau dont elle sort de temps en temps, pour ron ger le blé. D'autres Fausses-Teignes en perçant les rayons de cire qui leur sert de nourriture, font de grands dégâts dans nos ruches. D'autres chenilles de Tinéites creusent, en divers sens, le parenchyme des feuilles, et y produisent ces espaces desséchés et blanchâtres ou jaunâtres, en forme de taches, de lignes ondulées ou serpentiformes que l'on y observe souvent. Il en est qui rongent la surface de ces feuilles, en s'y meltaut à l'abri sous une espèce de tente soyeuse qu'elles se fabriquent. Les boutons, les fruits, les galles même résineuses de quelques Arbres conifères, sont pour d'autres leurs habitations et leurs provisions alimentaires. Réaumur en a observé qui se font des fourreaux de pure soie, et qu'il distingue, d'après leurs formes et leur composition, en fourreaux en crosse, et en fourreaux à manteau; l'un des bouts des premiers est contourné, en quelque sorte, en manière de crosse; les seconds sont renfermés dans une enveloppe à deux valves ou battans, formant une espèce de manteau, et qui est un assemblage de petites écadles transparentes, roides, de la couleur d'une feuille sèche, et arrangées à peu près comme les écailles des Poissons. Telle est encore la composition du bout recourbé en crosse des tuyaux précédens. Plusieurs autres chenilles ont pour logement des portions membraneuses de feuilles qu'elles divisent en deux James et qu elles appliquent ensuite l'une sur l'autre. Lorsque l'une d'elles est prise sur le bord d'une feuille dentée, l'un des côtés du fourreau présente alors une rangée de dentelures; par celles des deux extrémités du tuyau qui est appliquée sur la feuille, la chenille fait sortir sa tête et ronge le parenchyme du Végétal. Le bout opposé offre quelquefois trois arêtes ou trois cornes, et dans quelques autres encore, il est fermé par eux lames de soie identiques. Si l'on coupe une partie de ce tuyau, l'Animal répare celte perte en y substituant cfe nouvelles pièces. On trouve

[page] 262

sur l'Astragale et sur quelques autres Plantes des fourreaux de Teignes que le même naturaliste désigne sous la dénomination de fourreaux à falbalas, les fragmens de feuilles dont ils sont composés formant transversalement des saillies annulaires et dentées sur leurs bords. Certaines Tinéites, toujours eu étal de larves, logent leurs fourreaux même daus le parenchyme des feuilles. Une étude plus suivie de ces Insectes nous dévoilerait sans doute beaucoup d'autres particularités non moins dignes d'intérêt, et nous fournirait le moyen d'établir dans cette petite famille des coupes naturelles.

Afin de rapprocher notrt nomenclature de celle de Réaumur, nous n'avons formé, dans la seconde édition du Règne Animal de Cuvier, qu'une seule section des Pyralides et dt s Tinéites, mais en faisant observer que l'on pourrait les en séparer. Cette itLsIocation nous paraît même aujourd'hui nécessaire (V. plus haut); et la section des Tinéites se composera exclusivement des genres suivans:

I. Palpes inférieurs (ou labiaux) avancés; le dernier article, au plus, relevé; palpes supérieurs apparens.

Genres: GALLÉRIE (Galléria), CRAMBUS (Crambus), Alucite (Alucita), Euplocamb (Euplocamus), et Phycis (Phycis).

II. Palpes inférieurs entièrement relevés et même recourbés, dans plusieurs, par dessus la tête.

A. Palpes inféticurs moyens et très-apparens; yeux écartés.

Genres: TEIGNE (Tinea), ILITHYIE (Ilithyia), YPONOMETUE (Yponomeuta), et ŒCOCHORA (œcophora).

B. Palpes inférieurs très-petits et velus; yeux trèsrapprochés.

Genre: Adéle (Adela). (lat.)

TINELIER. BOT. PHAN. On a ainsi francisé dans quelques Dictionnaires le nom du genre Anguillaria. V. ce mot. (G..N.)

TINGAZU. OIS. Espèce du genre Coua. V. ce mot. (b.)

TINGIS. Tingis. ins. Genre d'Héraiptères, de la famille des Géocorises, tribu des Membraneuses, institué par Fabricius, et composé de petites espèces remarquables par leur corps très-aplati, presque diaphane et réticulé dans plusieurs, et dont les antennes sont terminées en boulon, avec le troisième article beaucoup plus long que les autres. La plupart vivent sur les Plantes, en piquent les feuilles ou les fleurs et v produisent quelquefois de fausses Galles. L'espèce qui se trouve sur les feuilles du Poirier et que les jardiniers nomment Tigre, s'y multiplie quelquefois en si grande abondance, que tout le parenchyme de ces feuilles est détruit, et que le fruit étant trop à découvert ne parvient point à maturité. La larve du Tingis Clavicorne habite les fleurs de la Germandrécetit Chêne (Teucrium Chamœdrys), es fait gonfler par ses piqûres, et le pétale s épaississant, son limbe'ne peut plus se développer. Lepellelier et Serville (Encyclop. méthod.) divisent ce genre en trois sections formant elles-mêmes des genres propres. Les espèces dont le corselet se prolonge postérieurement en manière d'écusson, et, dont les côtés sont fortement dilatés et membraneux, composent la première et le genre Tingis proprement dit. Nous citerons les T. pyri, gossypii, cardui, de Fabricius, et les espèces que nous avons nommées cristata, carinata, ainsi que la Punaise à fraise antique de Geoffroy. Les espèces où le corselet pareillement prolongé en arrière n'est point ou trèspeu dilaté latéralement, sont comprises dans la seconde section, ou le genre Monanthie: les T. ciavicornis, Echii, de Fabricius, et quelques autres. Celles oit Técusson est istinct du corselet forment la dernière section ou le genre Picma. Le Tingis capitata de notre Genera en est le type. (LAT.)

TINGMIK. OIS. Même chose que

[page] 263

Largup. V. ce mot et CORMORAN. (B.)

TINGULONG. BOT. PHAN. Syn. dans Rumphius (Herb. Amb., 7, 54, tab. 23) de Amyris Protium, L. (G..N.)

TINI. OIS. Syn. vulgaire de la Cresserelle. V. Faucon. (dr..z.)

TINIARIA. BOT. PHAN. Sousgenre de Renouée. V. ce mot. (B.)

TINIER. BOT. phan L'un des noms vulgaires du Pinus Cembra. V. Pin.

Dans l'Encyclopédie méthodique, on a donné le nom de Tinier à l'ancien genre Tinus de Linné, réuni depuis au Clethra. (G..n.)

TINNULNCULOIDES. OIS. Syn. de la Creserelette. V. FAUCON. (IS.G.ST.-H.)

TINNUNCULUS. OIS. Syn. De la Cresserelle. V. Faucon. (dr..z.)

TINOPORE. Tinoporus. moll. Genre que proposa Montfort (Conch. Syst. T. I, p. 146) pour un démembrement inutile des Sidérolites de Lamarck et compris aujourd'hui dans les Calcaires de DOrbigny. y. Si dé route et Calcarink. (d..h.)

TINTILAME. OIS. Syn. vulgaire de la Charbonnière, V. Mésange. (DR..Z.)

TINUS. Hot. phan. Tournefort employait ce mot comme nom générique de.la Plante nommée vulgairement Laurier-Tin qui appartient au genre Viburnum. Trois autres genres du nom de Tinus ont été établis par Linné, Burmann et Fabricius, mais tous les trois ont été supprimés et se rapportent aux genres Clethra, Ardisia et Decumaria. (g..n.)

TIONG BATU. OIS. On nomme, ainsi à Sumatra le Coracias orientalis de Linné, tandis que le nom de Tiong seul est appliqué au Gracula religiosa de Linné; celui de Tiong alu ou Punting alou désignel'Oriolus chinensis; et le Tiup api ou Burong papa la Lanius bentet d'Horsfield. (less.)

TIONGINE.BOT. PHAN. Nom français formé par Poiret dans l'Encyclopédie, du mot chinois Tsjongina, pour désigner le genre Bœckea. V. ce mot. (b.)

TIOQUET. OIS. Syn. vulgaire du Pinson d'Ardenne. V. Gros Bec. (dr..z.)

TIPHIE. Tiphia. ins. Genre d'Hyménoptères, famille des Fouisseurs, tribu des Scoliètes, institué par Fabricius, et qui se distingue des autres de la même division par les caractères suivans: palpes maxillaires allongés; languette évasée; mandibules étroites, arquées, allant en pointes sans dents; premier article des antennes presque conique, le second découvert; une épine recourbée à l'anus des mâles; un poiut épais, distinct, aux ailes supérieures; leur cellule radiale ouverte ou incomplète dans les femelles; deux cellules cubitales complètes, recevant chacune une nervure récurrente; ébauche d'une troisième cellule, s'étendant jusqu'au bord postérieur. Le corps de ces Insectes est noir et généralement velu ou pubesccnt.On les trouve sur les (leurs.ou à terre, et dans les lieux sablonneux. Les femelles déposent leurs oeufs dans des trous de la suiface du sol; mais comme ces Hyménoptères sont généralement lourds, nous doutons fort qu'ils puissent, à la manière des Sphex, s'emparer de divers autres Insectes pour approvisionner leurs larves, et nous présumons qu'ils sont parasites. La Tiphie Morio (Morio, Fab.) doutle corps est entièrement noir, paraît de très-bonne heure, tandis qu'une autre espèce, femorata, très-voisine de la précédente, mais dont les quatre cuisses postérieures sont fauves, ne se montre que sur la fin de l'été et en automue. Quelques ajutres espèces de Fabricius doivent être placées soit avec les Myzines, soit avec les Scolies. (lat.)

TIPHION ou TIPHIUM. BOT. PHAN. On a cru recouuaihe le Tussilago far

[page] 264

fara dans la Plante décrite sous ce nom par Théophraste. (G..N.)

TIPHLE. POIS. Sous ce nom, Gesner a décrit un Poisson qu'on croit être une espèce de Syngnathe. Dans ces derniers temps, Rafinesque l'a appliqué à un genre qui comprend les Syngnathus Typhle et Acus de Linné. (LESS.)

TIPULAIRES. Tipulariœ. INS. Tribu de l'ordre des Diptères, famille des Némocères, distinguée de la tribu des Calicides, composant exclusivement avec elle cette famille, par les caractères suivans: trompe soit, et le plus souvent, très-courte, termioée par deux grandes lèvres, soit lougue, en forme de siphon, mais courbée en dessous (asindule); suçoir très-court, de deux à quatre Soies au plus; palpes courbés et toujours très-courts, lorsqu'ils sont relevés. Cette tribu se compose du genre Tipula de Linné et des premiers entomologistes; de là l'origine de la dénomination de Tipulaires. Elle en comprend aujourd'hui un grand nombre, établis, pour la plupart, par Meigen. Ainsi que dans les Cousins, leur corps est ordinairement étroit et allongé, avec les pâtes longues et grêles; la tête ronde, occupée en majeure partie, surtout dans les mâles, par les yeux à facettes; le thorax élevé; les ailes longues et étroites, tantôt écartées, tantôt croisées horizontalement et quelquefois penchées ou en toit; les balanciers nus et proportionnellement plus longs que ceux des autres Diptères, et l'abdomen allongé, cylindrique, souvent terminé en massue dans les mâles, et finissant en pointe dans les femelles. Les antennes sont toujours plus longues que la tête, de quatorze à seize articles dans le plus grand nombre et variant souvent selon les sexes. Celles de plusieurs mâles sont dans les uns pectinées ou en scie, dans les autres garnies de poils formant des panaches, des faisceaux ou des verticilles. Ces Diptères se tiennent sur les Plantes, dans les prairies, les jardins. Gœdart et Leuwenhœck ont nommé Tailleurs les grandes espèces; d'autres les ont appelées Tipules Couturières. Les petites ont été désignées par la dénomination de Culiciforraes, à raison d'une sorte de ressemblance avec les Cousins. Quelques-unes de ces petites espèces s'élèvent dans les airs et y forment depetiles nuées qui montent et descendent continuellement dans une ligne verticale; elles font entendre un petit bourdonnement aigu. C'est surtout en automne que ces Iusectes sont plus abondaus; quelques espèces même se montrent I hiver. Leurs larves ont la forme de petits Vers allongés, dont la tête est écailleuse ou de figure constante, ordinairement munie de deux très-petites antennes coniques, de deux crochets et de quelques autres pièces, propres à la manducation. Leur corps est annelé ou articulé, saos pâtes, pourvu quelquefois cependant d'âppendices ou de mamelons qui les simulent ou lèur en tiennent même lieu. Les unes ont, de chaque côté, une série de stigmates; d'autres n'en ont que quatre, savoir deux sur l'un des premiers anneaux, et les deux autres postérieurs. Quelquefois les trachées se prolongent dans l'intérieur de divers poils, qui ont ainsi l'apparence de branchies; d'autres respirent au moyen d'un tuyau postérieur. Il en est qui offrent des yeux ou des organes considérés comme tels. Ces larves ont des habitudes très-variées; les unes, telles que celles des Tipulaires culicifurmes, sont aquatiques, et tantôtnagent trèsbieu, ainsi que la Nymphe, tantôt se tiennent dans des trous, ou dans des fourreaux de diverses matières qu'elles ont fabriqués; d'autres vivent dans la terre, le fumier, ou dans les parties corrompues et humides des Végétaux. Il en est qui se nourrissent de Champignons où elles font leur séjour; quelques-unes même de celles-ci les tapissent d'un enduit gluant qui leur sert de lit et de tente. Des Galles ou monstruosités végétales forment l'habitation de quelques autres. L'union

[page] 265

des deux sexes se prolonge souvent long-temps. Les derniers anneaux de l'abdomen des fpnelles composent un oviducte, allant en pointe, ce qui leur dounc le moyen d'enfoncer plus ou moins profondément leurs œufs dans les diverses substances propres h la nourriture de leurs larves.

I. Antennes, celles des mâles au moins, notablement plus longues que la tête, filiformes ou sétacées, de plus de douze articles dans presque tous 5 pieds longs et grêles.

I. Jamais d'yeux lisses; palpes toujours courts; tête point ou peu proongéc en devant; ailes croisées sur le corps ou en toit, avec des nervures généralement peu nombreuses, longitudinales, divergentes et libres postérieurement; yeux lunulés; jambes sans épines.

A. Antennes entièrement garnies de poils, mais beaucoup plus longs dans les mâles et formant un grand panache triangulaire.

TIPULAIRES CULICIFORMES.

a. Des ailes dans les deux sexes.

Genres: CORÉTHRE, CHIRONOME, TANYPE.

b. Point d'ailes, dans les femelles au moins.

Genre: CHIONÉE.

B. Antennes (de treize articles au moins, dans les deux sexes), n'offrant que des soies courtes, ou tout au plus, et dans les mâles seulement, un seul faisceau de poils, situé à leur base.

TIPULAIRES GALLICOLES.

Genres: Cératopogon, Psychode, CÉCIDOMYIE, LESTRÉMIE.

a. Des yeux lisses et palpes longs; tête prolongée en devant et ailes écartées, dans plusieurs; nervures de ces ailes, le plus souveut nombreuses, réunies, du moins en partie, transversalement; des cellules discoïdales fermées. Yeux ovales ou ronds, le plus souvent sans échancrure et accom pagnés d'yeux lisses, dans ceux qui en ont une; jambes épineuses.

Tipulaires terricoles.

A. Yeux toujours entiers; point d'yeux lisses (ailes écartées dans plusieurs).

a. Ailes toujours écartées; antennes des mâles ordinairement pectinées, en scie ou barbues; dernier article des palpes fort long, comme divisé en petits nœuds.

Genres: CTÉNOPHORE, PÉDICIE, TIPULE, NÉPHROTOME, PTYCHOPTÈRE.

b. Ailes le plus souvent couchées sur le corps; dernier article des palpes guère plus long que les autres, point noduleux.

* Antennes de plus de dix articles.

† Antenues presque entièrement grenues.

Genres: RHIPIDIE, LASIOPTÉRE, LIMONBIE, POLYMÉRE.

†† Derniers articles des antennes plus menus que les précédens et allongés.

Genres: TRICHOCÉRE, MACROPÉZE DIXE.

** Antennes de dix ou six articles

Genres: MOEKISTOCÉRE, HEXATIME, NÉMATOCÉRE.

B. Yeux échancrés dans quelques; deux ou trois yeux lisses (ailes toujours couchées sur le corps).

Tifulaires füngivores.

a. Palpes courbés, de quatre articles au moins distincts; antennes filiformes ou sétacées.

* Devant de la tête prolongé en manière de bec ou termiué par une trompe longue, eu siphon, se prolongeant le long de la poitrine.

Genres: RYPHE, ASINDULE, GNORISTE

** Tête point notablement prolongée en manière de bec; trompe fort courte.

† Antennes des mâles plus longues

[page] 266

que la tête et le thorax (en forme de soie, avec les deux premiers articles plus épais).

Genres: BOLITOPHILE, Macrocére.

†† Antennes des deux sexes de la longueur au plus de la tête et du thorax.

— Les quatre jambes postérieures entièrement garnies au côté extérieur de petites épines.

Genres: MYCÉTOPHILE, LÉIA.

— —Extrémité postérieure des jambes munie seule d'épines.

Genres: SCIOPHILE, Mycétobte, Platyure, Synaphe, Molobre, Campylomyze.

b. Palpes relevés, n'offrant qu'un seul article distinct. Antennes en forme de fuseau comprimé.

Genre: CÉROPLATE.

II. Antennes en forme de massue, presque cylindrique ou conique, épaisse, perfoliée, ou terminées par un article plus gros, guère plus longues que la tête, dans les deux sexes, e douze articles au plus; corps court, épais.

TIPULAIRES FLORALES.

1. Antennes de douze articles.

Genre: CORDYLE.

2. Antennes de onze articles.

a. Point d'yeux lisses distincts.

Genre: SIMULIE.

B. Des yeux lisses, distincts.

a. Yeux échancrés; palpes d'un seul article.

Genre: SCATOPSE.

b. Yeux sans échancrure; palpes à trois ou quatre articles distincts.

Genres: PENTHRÉTIE, , Dilophe.

3. Autennes de huit ou neuf articles.

Genres: BIBION, Aspiste. (LAT.)

TIPUL. OIS. Syn. vulgaire de la Grue, L. V. GRUE. (DR..Z.)

TIPULARIA. BOT. PHAN. Nuttalt (Gener. of north Amer., pl. 2, p. 195) a établi sous ce nom un genre de la famille des Orchiaees et de la Gynandrie Monandric, L., qu'il a ainsi caractérisé: périanthe dont les cinq segmens sont spathulés, ouverts, les trois extérieurs ohlongs ou obovales, les deux intérieurs plus étroits; labelle entier, très-court et concave, crénelé, muni à la base d'un éperon entier, étroit et filiforme, deux fois plus long que l'ovaire; gynoslème libre, dépourvu d'ailes, mais seulement muni d'un rebord sur les côtés; anthère operculée, persistante, renfermant quatre masses polliniques, parallèles, solides, ni granuleuses ni pulvérulentes. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce décrite par Pursh (Flor. Am. sept., 2, pag. 585) sous le nom d'Orchis discolor. C'est une Plante qui ressemble en quelques points au Limodorum abortivum; elle croît dans les endroits stériles plantés de Pins, depuis la Nouvelle-Jersey jusqu'à la Caroline méridionale. (G..N.)

TIPULE. Tipula. INS. Cette dénomination, ainsi que celles de Macropedium, Macrona, Pedo, etc., fut donnée par les anciens à des Diptères très-analogues par leur forme générale, la longueur de leurs pâtes, au Cousin, mais point offensifs. Quelques auteurs les ont encore appelés Tailleurs ou Mouches Couturières; mais leur histoire, établie sur des faits positifs et dégagés d'erreurs, ne date guère que de l'époque où Réaumur publia ses beaux Mémoires. Il proposa de séparer des Tipules, sous le nom de Protipule, d'autres Diptères ayant des rapports avec elles, mais qui en diffèrent par les palpes. Le genre Tipula de Linné et des entomologistes du même âge, est devenu le type d'une famille, celle des Tipulaires (V. ce mot), et tel qu'il est maintenant limité, se caractérise ainsi: trompe très-courte, bilabiée, dont le suçoir ne paraît formé que de deux soies. Deux palpes saillans, fili-

[page] 267

formes, courbés, de cinq articles (1), dont le dernier long, comme noueux ou annelé; tête plus basse que le thorax, prolongée eu devant en manière de museau cylindrique; l'épis tome terminé en pointe; yeux arrondis, entiers; point d'yeux lisses; antennes à peu près identiques dans les deux sexes, courtes, sétacées, de treize articles, presque tous cylindriques, avec quelques poils verticillés au bout; le premier plus long, le second court, presque en forme de coupe, et le dernier très-petit. Thorax élevé; ailes elliptiques, écartées dans le repos; deux cellules immédiatement après celle de la côle, partaut de l'origine de ces ailes et fermées vers les deux tiers de leur longueur; une troisième Cellule pareillement complète, mais petite et arrondie, située immédiatement sous 1 es deux précéden tes; trois au très cellules parcourant toute la longueur de l'aile, mais fermées par le bord postérieur, à la suite de celles-ci; l'extrémité extérieure de l'aile offrant plusieurs autres cellules incomplètes ou fermées de même. Abdomen allongé, terminé dans les femelles par un oviducte extérieur, formé de deux valves écailles écailleuses, conniventes ou réunies, et allant en pointe; plus gros au bout ou en massue dans 'autre sexe. Pâtes grêles, fort longues, n'ayant d'épines qu'à l'extrémité des jambes.

Ces derniers caractères, ainsi que la manière dont se termine l'abdomen, sont communs à d'autres Tipulaires, celles de ma division des Terricoles t ou des Porte-Becs de Meigen. Pour faciliter l'accouplement, la femelle recourbe son derrière en haut, et le mâle, placé au-devant d'elle, peut en contournant son corps, accrocher en dessous le dernier anneau de l'abdomen de sa compagne. Celle-ci, au moment de la ponte, se tient et marche dans une situation verticale, s'ai dant seulemeut de scs deux dernières pâtes et de la pointe écailleuse terminant son abdomen; elle lui sert à percer la terre et à introduire ses oeufs dans les trous qu'elle y fait, de distance en distance. C'est plus particulièrement au terreau et à la terre des marais qu'elle confie les germes de sa postérité. Ces œufs sont trèsdurs, d'un noir luisant et de figure oblongue, un peu contournée en manière de croissant. Les larves, d'après les observations de Réaumur, qui nous fournit ces détails, ressemblent à des vers allongés, grisâtres, cylindriques, mais amincis auxdeuxbouts, lisses et sans pales. La tête, qui est petite, écailleuse cl susceptible de se retirer dans l'anneau suivant, offre deux petites antennes charnues et une bouche inférieure, composée de deux crochets, paraissant moius agir l'un contre l'autre, que contre deux autres pièces placées au-dessous d'eux, sur une même ligne, fines, écailleuses, convexes extérieurement, coucaves sur l'auIre face et dentelées au bord supérfeur. Les seuls stigmates que ce grand naturaliste ait pu découvrir sont situés sur le dernier anneau de corps, au nombre de six, et sur deux rangées iransverses, deux, quatre. Les deux supérieurs sont plus grands, forment autant de taches brunes qui, vues à la loupe, paraissent être composées de deux plaques circulaires, représentant un œil avec son iris; deux grandes taches parcourant toute la longueur du corps y aboutissent par des filets qu'elles jettent à leur extrémité postérieure. Réaumur pense que l'air pénètre intérieurement par ces stigmates, tandis qu'il sort par les quatre autres plus petits et situés au-dessous; le pourtour du dernier anneau du corps est divisé en six rayons ou angles, dont les deux supérieurs plus grands. Ces larves se nourrissent uniquement de terre, et lorsqu'elles sont trèsabondantes dans les mêmes localités, elles nuisent aux Plantes, en détachant ou isolant leurs racines et les privant ainsi des sucs nutritifs qu el

(1) Nous tenons compte «la tubercule radical, ce que ne fait pu Meigen en n'admettant que quatre articles.

[page] 268

les recevraient. On trouve dans le terreau de divers Arbres d'autres larves analogues; mais celles-ci appartiennent à d'autres genres de la même division. C'est là aussi que les uns et les autres subissent leurs dernières métamorphoses; les nymphes sont allongées, ont antérieurement deux tubes respiratoires, en forme de cornes, les pales repliées sur elles-mêmes ou contournées, et présentant dans toute la longueur de l'abdomen des rangées annulaires et transverses de

ïetites épines, qui leur servent à s'é- ever à la surface du terraiu, lorsqu'elles doivent se dépouiller de leur peau et devenir Insectes parfaits. Elles peuvent aussi en faire usage four ramper. Lepelletier et Serville (Encycl. méth.) ont partagé les Tipules proprement dites en celles qui ont Tune des cellules postérieures des ailes pétiolée, et en celles où toutes ces cellules sont sessiles. Dans la première division se range la Tipule des cultures (T. oleracea, L.; T. pratensis, Dég., Ins. VI, tab, 18, fig. 18, 13), dont le thorax est cendré, rayé d'obscur; dont l'abdomen est d'un roussâtre foncé, et qui a les ailes noirâtres, avec le côté roussâtre. A l'autre division appartient la Tipule safranée (T. croceata, L.), qui est d'un noir velouté, avec trois bandes fauves sur l'abdomen, et une tache brune sur les ailes. Ici vient encore le T. CORNICINE (T. cornicina, L.), dont le corps est jaune, avec trois liffnes noirâtres sur l'abdomen. Les ailes ont une tache marginale obscure. V. pour les autres espèces Meigen et Macquart (Diptères du nord ae la France).(lat.)

TIQUE, OIS. Syn. vulgaire du Pipil des Buissons. V. PIPIT. (dr..z.)

TIQUE, arach. On nomme ici vulgairement certains Acarus de Linné Sui s'attachant au corps de divers inimaux, en sucent le sang; telles sont plus particulièrement les espèces du genre Ixode, V. ce mot. (LAT.)

TIQUES. Riciniœ. arachk. Nous avous désigné aiusi, parmi les Arachnides trachéennes, une tribu de la famille des Holètres, ayant pour caractères: huit pieds propres à la course ou du moius poiut natatoires; uu suçoir formé de trois lames ou lancettes dont deux représentant les chélicères, et l'autre la languette. Ces Arachnides sont la plupart parasites, et composent les genres suivans: Bdelle, Smaride, lxode et Argas. V. ces mots. (lat.)

TIQUILLA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Persoon ( Enchir., 1, p. 157) et qui avait pour type le Lithospermum dichotomum de la Flore du Pérou, a été réuni au Coldenia par Lehmann. V. Coldénie. (G..N.)

TIRAILLEUR, ins. V. Canonnier.

TIRANITE. Tiranites. moll. Un morceau dé Baculite usé ou incomplètement formé, dépourvu de ses cloisons persillées, a été pour Montfort le sujet de ce genre qui n'a pas été adopté. V. Baculite. (d..h.)

TIRATUNFULI. BOT. crypt. Même chose que Coatunfuli. V. oe mot. (b.)

TIRE-ARRACHE, OIS. Syn. vulgaire de la Rousserolle. V. Sylyie. (DR..Z.)

TIRE-FOND. Haustator. MOLL, Ce genre inutile fut créé par Montfort dans le second volume de sa Conchyliologie systématique pour une Turritelle fossile des environs de Paris, Turritelia imbricataria, parce que sa suture enfoncée et ses tours anguleux la font ressembler à une vis prenante que les tonneliers mettent en usage et nomment tire-fond. V. TURRITELLE. (D..H.)

TIRE-LANGUE, OIS. Syn. vulgaire du Torcol. V. ce mot. (dr..z.)

TIRÉSIAS. psych. Notre collaborateur Bory de Saint-Vincent a établi et décrit sous ce nom un genre nouveau de la famille des Arthrodiées et de la tribu des Zoocarpées, dans le

[page] 289

quel il signale comme espèce principale le Conferva bipartila de Dilwyn. Les caractères de ce genre ont été exposés dans ce Dictionnaire (T. I, pag. 597). Depuis ce temps, le çenre Tiresias a été adopté par Fries qui Ta placé parmi ses Hydrophyces ou Algues, et qui a fait oDserver que le Zoocarpea de Nées.d'Esembeck (Nov. Act. nat. cur., ann. 1813, pag. 517) était le même genre. Le mvme auteur pense que la majeure partie des Prolifera de Vaucher, ainsi que œdegonium de Link, doivent faire partie u Tirésias. (G..N.)

TIRICA. OIS. Espèce peu connue de Perroquets. V. ce mot. (b.)

TIRIN. OIS. (Belon.) Syn. vulgaire du Cini. V. Gros-Bec. (DR..Z.)

TIRIT. OIS. Syn. vulgaire du Mouchet. V. Accenteur. (dr..z.)

TIRITZ. OIS. Syn. vulgaire du Prayer. V. Bruan (dr.z.)

TIRU-CALLI. BOT. PHAN. Nom indien d'une espèce d'Euphorbe figurée par Rbéede (Hort. Malab., 8, tab. 44). C'est l'Euphorbia Tirucalli, L. (G..N.)

TIRUS. pois. Genre créé par Rafinesque pour recevoir une seule espèce des mers de Sicile, qu'il nomme Tirus marmoratus, et voisine des Salmones; il n'a pas été adopté. (LESS.)

* TISIPHONE. REPT. OPH. (Fitzinger.) Sous-genre de Vipères, voisin des Trigonocéphales. V. Vipére. (is. G.ST.-H.)

TISSERAND, OIS. L'un des noms vulgaires du Worabée. V. GROSBEC. (DR..Z.)

TISSERANDS. Textores. OIS. Vieillot a donné ce nom à la onzième famille des Oiseaux sylvains de sa méthode ornithologique; elle comprend les geores Loriot, Maliinbe, lctérie, Carouge, Baltimore, Troupiale et Cassique. (dr..z.)

TISSERIN. Ploceus. OIS. Genre de l'ordre des Granivores. Caractères: bec robuste, dur, fort, en cône assez allongé, convexe, presque droit, aigu, comprimé et fléchi vers la pointe; mandibule supérieure à arête qui s'avance entre les plumes du front; ses bords, ainsi que ceux de l'inférieure, sont courbés en dedans; narines ovoïdes, ouvertes, placées de chaque côté près de la surface; pieds médiocres; tarse aussi longque ledoigtintermédiaire; quatre doigts, trois en avant, soudés à la base, un en arrière; ailes médiocres; quatrième rémige la plus longue. Le nom de Tisserin, donné par Cuvier aux Oiseaux dont se compose ce genre, est tiré de l'art étonnant, de l'adresse toute particulière qu'ils apportent dans la construction de leurs nids: les premiers matériaux de la bâtisse consistent en quelques brins de jonc que l'Oiseau arrange symétriquement et enlace avec l'extrémité des feuilles roides et pointues d'un Pandanus ou de toute autre plante de même élévation; il amasse autour de cette charpente une abondante quantité de soie, de laine, de duvet, e coton et d'autres substances douces et molles, qu'il se met à tisser ou plutôt à feutrer de manière à donner a l'ensemble la forme d'un sac cylindrique, pyramidal ou conique, tout à la fois épais et léger. Ce sac est solidement attaché par un point de suspension, et l'ouverture pratiquée sur l'extrémité de la face opposée au côté d'où soufflent les vents pluvieux, garantit de l'humidité l'intérieur du nid où l'on observe une espèce de cloison qui partage l'appartement en deux; l'espace du fond est destiné à la couveuse, l'autre est occupé par le mâle que vient ensuite retrouver la femelle quand elle ne peut plus habiter avec scs petits sans danger de les écraser. Ces Oiseaux nichent en société, et non-seulement le même arbre reçoit un nombre considérable de couveuses, mais chacune d'elles a l'habitude d'appliquer, lors de chaque ponte, le nouveau nid contre l'ancien, de sorte que l'on finit par ne plus apercevoir qu'une masse de nids accolés les uns contre les autres,

[page] 270

et enveloppant les branches dont is ont occasioné le dessèchement, l a ponte est en général de trois à cinq œufs. On trouve des Tisserins sur les deux continens, dans la région intertropicale. Les espèces sont assez nombreuses; nous citerons:

Tisserin d'Abyssinie, Loxia abyssinica, Lath. Parties supérieures, ventre, abdomen et jambes jaunes; tête, gorge et poitrine noirs; scapulaires noii âtres; tectrices alaires brunes, bordées de gris; rémiges et rectrices noires, frangées de jaune; bec noir; pieds rougeâtres. Taille, cinq pouces.

Tisserin Alecto, Tex/or Alecto, Temm., Ois. col., pl. 446. Tout le plumage d'un noir lustré, avec la base des plumes blanche; côtés de la poitrine et tlancs garnis de plumes noires, dont les barbes intérieures sont largement tachetées de blanc; rémiges fiangées de brun; bec jaunâtre, recouvert à la base de protubérances cornées, blanchâtres; pieds d'un brun noirâtre. Taille, neuf pouces six lignes. Des contrées occidentales de l'Afrique.

Tisserin bicolore, Ploceus bicolore, Vieill. Parties supérieures brunes, rémiges et rectrices bordées d'olivâtre; gorge et devant du cou munis de jaune à cause de l'extrémité des plumes qui est de cette couleur; poitrine et parties inférieures d'un jaune vif et foncé; bec gris, avec les bords et le dessous jaunes; pieds gris. Taille, six pouces et demi. Du Sénégal.

Tisserin Cap-More, Oriolus Textor, Lath., Buff., pl. enl. 375 et 376. Parties supérieures d'un jaune orangé foncé; sommet de la tête, joues, menton et gorge d'un brun noirâtre; nuque et haut du cou d'un bruu rougeâtre; tectrices alaires, rémiges et rectrices d'un brun olivâtre, bordées de jaune; parties inférieures d'un jaune foncé. La femelle offre du jaune clair partout oii cette nuance est orangée chez le mâle; du reste il paraît que les teintes de ce deruier varient beaucoup et se rapprochent de celle de la femellependantl'hiver; bec et pieds bruns. Taille, sept pouces huit ligues. De l'Afrique.

TISSERIN A FRONT D'OR, Ploceus aurifrons, Temm., Ois. color., pl. 175. Parties supérieures variées de brun et de vert jaune; front et sommet de la tête d'un jaune doré; joues et gorge jaunes; côtés du cou et parties inférieures d'un jaune citrou: scapulaires, tectrices alaires, rémiges et rectrices d'un brun verdâtre, bordées de jaune; bec noir; pieds rougeâtres. Taille, six pouces. La femelle a les parties supérieures d'un cendré verdâtre avec le bord des plumes d'un vert jaunâtre, 1a gorge et les parties inférieures d'un jaune verdltre, varié de gris; bec et pieds bruns. De l'Afrique méridionale.

Tisserin Nélicourvi, Loxia pensilis, Lath. Parties supérieures d'un vert sombre; tête et devant du cou jaunes; trait oculaire verdâtre; rémiges noires, bordées de verdâtre; rectrices noires; parties inférieures d'un jaune verdâtre; bec et pieds bruns. Taille, cinq pouces. De Madagascar.

Tisserin orangé, Ploceus aurantius, Vieill. Parties supérieures d'un vert olive; tête, gorge et parties inférieures d'un jaune orangé; un trait noir qui part de l'angle du bec et s'étend au-dessus de l'œil; moyennes tectrices alaires jaunes; grandes tectrices alaires, rémiges et rectrices d'un vert noirâtre, bordées de jaunâtre; bec brun; pieds jaunâtres. Taille, cinq pouces. De l'Afrique.

Tisserin a tête noire, Ploceus melanucephalus, Vieill. Tout le plumage d'un jaune clair, à l'etception de la tête, du cou, de la gorge et de la poitrine qui sont noirs, des tectrices alaires, des rémiges et des rectrices qui sont noirâtres, bordées de jaunâtre; bec noir; pieds rougeâtres. Taille, cinq pouces six ligues. Du Sénégal.

Tisserin voilé, Ploceus velatus, Vieill. Parties supérieures d'un jaune olivâtre; front, côtés de la.tête, gorge, devaut du cou, d'un noir ve

[page] 271

louté qui finit eu pointe sur la poitrine; nuque, dessus et côtés du cou, croupion, poitrine ventre et abdomeu d'un jaune doré; rémiges, rectrices et grandes tectrices alaires d'un brun olive t bordées de jaune: bec el pieds d'un gris bleuâlre. Taille, six pouces. La femelle est plus petite, et n'a que le capistrum d'un noir velouté; toutes les autres nuances sout moins vives. (dr..z.)

TISSUS CELLULAIRE, MUS- CULEUX, MÉDULLAIRE ou NERVEUX et FIBREUX, zool.V. ANIMAL.

TITA. BOT. PHAN. ( Scopoli. ) Syn. de Cassipourea d'Aublet. (G..N.)

TITAN-COTTE, hot. phan. Nom vulgaire dans l'Inde d'une espèce de Strycfuios (S. Potaturum) doul les graines servent à purifier les mauvaises eaux. (G..N.)

TITANE, min. Métal découvert en 1781 par William Gregor, dans le sable ferrugineux d'un ruisseau de la vallée de Menachan en Cornouailles. Il reçut bientôt de Kirwan le nom de Ménachine; mais Klaprolh, ayant analysé le Schorl rouge de Hongrie, y découvrit aussi ce même Métal et lui donna le nom de Titane, qui lui est resté. On ne l'a point encore observé à l'état métallique dans la nature, et l'on n'est pas même parvenu à le réduite complètement dans les laboratoires; mais feu le docteur Wolbston l'a trouvé dans «les scories de forges du pays de Galles, en petits cristaux cubiques, ayant l'éclat et la couleur du Cuivre bruni; sa pesanteur spécifique est de 5, 3. Ce Métal, à l'état d'Oxide ou plutôt d'Acide titanique, est la base d'un genre composé de quatre espèces, dans lesquelles il est libre ou combiné, soit avec la Chaux, soit avec l'Oxidc de Fer. Ces quatre espèces sont le Titane oxidé rouge ou le Ruthile, le Titane analase, la Craïtonite et le Titaue silicéo-calcaire ou le Sphène. Les deux dernières, la Craïtonite et le Sphène, ayant déjà été déciites dans ce Dictionuaire, il ne nous reste plus à parler ici que des deux autres, le Titane oxidé rouge et le Titane anatase. Indiquons d'abord les caractères communs aux différens Minerais qui contiennent de l'Oxide de Titane. Fondus avec la Soude, ils produisent un sel insoluble dans l'eau, mais attaquable par l'Acide muriatique et dont la solution précipite en rouge brun par le ferro-prussiale de Potasse, si le minerai ne renferme que de l'Oxide de Tilaue, et en vert d'herbe s'il contient de l'oxide de Fer. Dans l'un et l'autre cas, une lame de Zinc, plongée dans la solution, lui communique toujours une teinte violette.

TITANE OXIDÉ ROUCE OU RUTIIILE, Schoi I rouge de Hongrie, de Born; Titauite, Kirwan. Minéral d'un rouge brunâtre, tirant quelquefois sur le rouge-auiore et sur le jaune-brun, translucide ou opaque, ayant uu éclat métalloïde, une dureté assez considérable, une structure laminaire, et s'oûïant fréquemment sous la forme de cristaux prismatiques, chargés de cannelures longitudinales. Ces cristaux dérivent d'un prisme droit, à bases carrées, dans lequel le côté de la base est à la hauteur à peu près comme 11 esr à fff. Leff clivages parallèles à l'axe ont beaucoup de netteté; la cassure transversale est conchoïde et un peu raboteuse. Le Ruthile est facile à casser; sa dureté est presque égale à celle du Quartz; sa pesanteur spécifique est de 4, a5. Seul, il est iniusible au chalumeau; avec le Borax, il se dissout en produisant beaucoup de bulles. Le ltuthile pur est formé de 66 parties de Métal pur et de 34 d'Oxigènc. Il est fréquemment mêlé d'oxide de Fer, d'oxide de Manganèse et même de Chaux, qui s'y trouvent en quautités très-variables. Les variétés de formes du Ruthile sont peu nombreuses; mais elles sont remarquables par leur tendance généraleàs'accoler deux à deux par une face terminale, oblique à Taxe. Les cristaux simples sont des prismes à qua-

[page] 272

treou huit pans, terminés par des pyramides du même nombre de faces. La réunion des cristaux maclés a tpujours lieu de manière que deux cristaux prismatiques se joignent par deux taces obliques à 1 axe, en formant une sorte de coude ou de genou; de*là le nom de Géniculés que donne Haüy aux cristaux de Ruthile ainsi accolés, et dont les axes font toujours entre eux, par leur croisement, un angle obtus d'environ 114°. Souvent la jonction se répète plusieurs fois entre un certain nombre de prismes, de telle sorte qu'il résulte de leur assemblage des portions de polygone ou des espèces de rosaces analogues à celles que Ton observe dans le Fer pyriteux prismatique. Les variétés de structure sont les suivantes: le Rutbile laminaire, en lames ou en grains à structure laraelleuse. — Le Lamelliforme, en petites lamelles répandues à la surface d'un Quartz hyalin (la Tête- Moire, au Mont-Blanc); en lames hexagonales, aiguËs, modifiées sur leurs angles et sur leurs bords (Saint- Chrîstophe en Oisans). — Le cylindroïde, en longs prismes striés et souvent engagés dans du Quartz; en cylindres creux et recouverts de Ghlorite (au Saint-Gothard ).—L'A- ciculaire, en filets capillaires ou en aiguilles qui ont quelquefois un décimètre de longueur et qui sont engagés ordinairement dans le Quartz hyalin (à Madagascar, au Brésil, à Cieylan).—Le Réticulé (Sagénile de Saussure, Crispite de Laroetherie ); composé d'aiguilles qui se croisent sous des angles constans, de manière à imiter un réseau ou un filet par leur assortiment (au Saint-Gothard, sur le Quartz, le Feldspath, le Fer oligiste; en Hongrie, près de Boï- nick).— Les variétés de mélanges sont: i° le Titane Ruthile ferrifère, Eisentitan; d'un gris de fer, agissant sur l'aiguille aimantée, renfermant de l'Oxidule de Fer en proportions variables. Certaines variétés granuliformes en contiennent jusqu'à 36 et 40 pour ioo; ce qui les a fait regarder comme constituant une véritable combinaison d'Oxide de Fer et d'Acide titanique, à laquelle on a donné les noms de Fer titané ou de Titanate de Fer. On peut distinguer deux sous-variétés dans le Titane Ruthile ferrifère: le Laminaire ou Massif, Gailitzioite; se trouve dans les terrains primitifs en masses ou en veines $ au Spessart près d'Aschafienboürg; à Egersuna en Norvège: le Granuliforme (Ménakanite, Isérine, Nigrine) provenant en grande partie de la destruction des Roches volcaniques. — 2°. Le Titane Ruthile Chromifère; d'un gris métallique noirâtre qui approche du gris de fer: à Karingbricka, paroisse de Fernbo, près Sanla en Suède, dans un Talc verdâtre. — 3°. Le Titane Ruthile Uranifêre: à Gersdof, en Saxe.

Le Titane oxidé rouge ou Ruthile appartient aux terrains primordiaux dans lesquels oû le rencontre pres-aue toujours disséminé sous la forme e cristaux, formant quelquefois des nids ou des veines plus ou moins puissantes, ou tapissant de ses aiguilles les cavités de différentes Roches, depuis le Granité le plus ancien jusqu'aux Schistes et aux Calcaires intermédiaires. Les substances qui lui sont le plus ordinairement associées, sont le Quartz hyalin qui lui sert presque toujours de gangue immédiate, le Feldspath, le Fer oligiste, le Fer spathique, la Chloritc, etc. On le trouve dans le Granité en France à Saint Yrieix, près de Limoges; dans le Gneiss, à Arendal en Norvège ou il est associé au Sphène; dans la Pegmatite, aux environs de Candy, île de Ceilan; dans le Granité alpin, vallée de Chamouny; dans le Micaschiste, à Boïnick et Rhonitz en Hongrie, au passage du Simplon et au Saiut-Gotnard; au milieu es Schistes talqueux, à Saint-Jeande-Belleville, vallée de Doron près de Moustiers en Savoie; dans la âyé- nite, à l'île de Mull; et dans le Cilcaire de Rannoch en Ecosse. Le Titane Ruthile se rencontre très-rarement dans les terrains pyrogènes:

[page] 273

on le cite dans le Basalte de Sattelberg en Bohême. H est beaucoup plus commun à l'état de Fer titane granuliforme ou de Nigrine dans les terrains d'alluvion et surtout dans les Sables ferrugineux qui proviennent de la destruction des Roches primordiales et volcaniques (vallée de Menakan en Cornouailles; iserufer en Bohême; Ohlapian en Transylvanie).

Titane Anatase; Octaédrite, Saussure; Schorl bleu indigo, Romé de Tlsle; Oisanite, Delamétherie. Découvert par Sclireiber en Daupbiné, dans les Roches primitives des montagnes de l'Oisans. Ce Minéral ne s'est encore montré que sous la forme de très-petits cristaux octaèdres, de deux à huit lignes de longueur; ces cristaux sont rarement incolores; le plus souvent ils ont une teinte d'un bleu indigo ou d'un gris d'acier joint à un éclat demi-métallique. La foi me primitive de ces cristaux est, suivant Haiiy, un octaèdre à base carrée dont les faces sont inclinées de part et d'autre de la base de i57°. Il ne serait pas impossible de faire dériver cette forme par des modifications a sez simples de celle que nous avons indiquée comme étant la forme primitive du Titane Ruthile; en sorte que les deux espèces ne sont pas neitement distinguées l'une de l'autre par les caractères cristallographiques. Leur séparation n'est pas établie non plus d'une manière rigoureuse par les résultats de l'analyse chimique; car on n'a pu retirer de cette substance que de l'Oxide de Titane; mais on ignore à quel degré d'oxidation se trouve ce Métal, et s'il est réellement à l'état d'Oxide pur. Le Titane Anatase se cîive avec netteté parallèlement aux faces de l'octaèdre primitif, et de plus dans le sens de la base commune des deux pyramides dont il est l'assemblage. Il est facile à briser; sa cassure est conchoïdale; son éclat se rapproche de l'éclat adamantin; il est transparent, ou au moins translucide, lorsqu'on le place entre l'œil et une vive lumière. Sa dureté est intermédiaire entre celles de la Chaux phosphatée et du Feldspath; sa pesanteur spécifique est de 3, 8a. Seul, il est iufusiblc; avec le Borax il se comporte comme l'espèce précédente. On ne connaît jusqu'à présent, dans cette espèce, que des variétés de formes et de couleurs; encore ne sont-elles pas très-nombreuses. On distiugue parmi les premières: le Titane Anatase primitif; en octaèdre pur, à base carrée, dont les faces sont recouvertes de stries transversales. — Le Baré, qui est la variété précédente dont les sommets sont tronqués parallèlement à la base. — Le Dioctaèdre, provenant d'une modification par quatre faces sur les angles des sommets. Les couleurs les plus ordinaires sont le brun jaunâtre, le brun enfumé, le gris, le roure brun, le bleu indigo pur. Il est plus rare de trouver des cristaux blancs ou presque incolores.

LeTitane Aualase, beaucoup moins répandu dans la nature que le Titane oxidé rouge, ne s'est encore trouvé que dans deux ordres de terrains: les terrains primitifs et les terrains d'alluvion. Dans les premiers, on ne le rencontre que daus les fissures et daus les veines quartzeuses qui traversent le Granité et le Micaschiste. C'est dans le Granité du Dauphiné que Schreiner le découvrit pour la première fois près du hameau de la Villette, commune de Yaujani en Oisans. Il est en cristaux disséminés dans des veines feldspalhiques et quartzeuses, et accompagné de Fêlas pal h albite, de Chlorite, de Craïtonite et de Fer oligiste. On l'a. retrouvé depuis daus la Gorge de la Selle, au-dessus du pont du Diable, dans la commune do Saint-Christophe. 11 a été découvert ensuite au Saint-Gothard par Saussure: il est en cristaux bruns ou noirâtres, quelquefois gris de lin, épars sur des druses de Quartz et de Feldspath adulaire et associés à d'autres cristaux de Fer oligiste, de Titane oxidé rouge, de Sphene et de Zircon. Ou l'a tiouvé encore au-dessus du vil-

TOME XVI. 18

[page] 274

lage de Selvaz dans les Grisons; aux environs de Moustiers en Tarentaise; à Barèges daus les Pyrénées; Diamans. (G. DEL.); enfin à Villa-Rica, au Brésil, -il se reucontre en cristaux isolés, transparens et d'un blanc grisâtre, au milieu des sables qui renferment l'Or et les Diamans. (G. DEL. )

TITAN - EISENSTE1N. MIN. V. FER.

TITANOKÉRATOPHYTE.POLYP. Nom un peu trop grec par lequel Boerhaave a désigné ses Gorgones. (E. D..L.)

TITARES. OIS. Espèce du genre Chevalier. V. ce mot. (DR..Z.)

TITA-TALI. BOT. PHAN. (Rhéede.) Syn. malabare d'une espèce de Liseron (Convolvulus maximus, L., Suppl.) (G..N.)

TITHON. INS. Papillon du genre Satyre.V. ce mot. (B.)

TITHONIE. Tithonia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthé- rées, tribu des Hélianthées-Rudbeckiées de Cassini, établi par Desfontaines dans un Mémoire lu à l'Académie des Sciences, en 1780, admis, d'après ce Mémoire resté manuscrit t daus le Généra Plantarum de Jussieu, et définitivement constitué par son auteur dans les Annales du Muséum d'Histoiie naturelle, T.I, pl. 49, tab. 4. Examiné de Nouveau par Cassini, ce genre a été ainsi caractérisé: involucre plus long que les fleurs du disque, presaue campanulé, composé de folioles entièrement libres et. irrégulièrement disposées sur trois rangs; les extérieures formant deux rangées, un peu inégales et dissemblables, larges, presque arrondies, coriaces, appliquées, se terminant en un long appendice étalé, ovale, foliacé; les intérieures, en une seule rangée, beaucoup plus petites, oblongues, membraneuses, non terminées par un appendice, plus ou moins analogues aux paillettes du léceptacie; celui-ci est conique, muni de paillettes enveloppantnt les fleurons, oblongues-lancéolées, coriaces-ment-braueuses, roides et presque spines-centes. La calathide est radiée, composée au centre de fleurons nombreux, réguliers, hermaphrodites, et à la circouférence d'un rang de demi fleurons ligulés et neutres. La corolle des fleurs du centre a le tube court et pubescent, le limbe trèslong; le tube autliéral est muni au sommet d'un appendice ovale-lancéolé, aigu, et à la base d'appendices très-courts. Le fruit est oblong, tétragone, lisse, comme tronqué au sommet, surmonté d'une aigrette en forme de couronne coriace, incisée ou deuticulée irrégulièrement, offrant eu outre sur les ovaires intérieurs une ou deux petites écailles filiformes, triquètres, légèrement ciliées sur les angles, placés entre les divisions de l'aigrette stéphanoïde. La corolle des fleurs de la circonférence a le tube très-court, la languette longue, large, elliptique, oldongue, ordinairement dentée au sommet. Il u'y a aucun rudiment d'étamines; mais on y observe un ovaire avorté, long, grêle, triquètre, privé de style et surmonté d'une petite aigrette stéphanoïde. Le genre Tithonia fut établi primitivement sur une belle Plante du Mexique, dont les graines avaient été envoyées en 1778 au Jardin-du-Roi par Thierry de Ménouville. Desfontaines décrivit cette Plante dans le Mémoire que nous avons cité plus haut, et lui donna le nom de Tithonia tagetiflora. Elle fut cultivée pendant quelques années au Jardin-du-Roi, mais elle ne tarda pas à disparaître. Lamarck en donna une mauvaise figure dans ses Illustrations des genres, tab. 708, et l'auteur du genre la fit connaître quelques années après par une description et une figure assurément bien supérieure à celle de Lamarck. Enfin, le Tithonia ne reparut dans les jardins que vers l'année 1822, époque à laquelle il fleurit à Neuilly chez le duc d'Orléans. Depuis ce temps, celte Plante n'est point rars

[page] 275

dans les parterres, et elle contribue à la décoration de ceux où Ton cultive les espèces remarquables. Sa tige est haute d'environ un décimètre, droite, légèrement pubescente, munie de feuilles alternes, cordiformes, triangulaires, divisées en rameaux inégaux, portant chacun une calathide dont les fleurs ont une belle couleur d'un jaune de feu. C'e3t à cette couleur que Desfontai- «es fit jadis allusion, en donnant U son nouveau genre le nom de Tamanl rajeuni de l'Aurore.

H. Cassini reconnut que le genre Tithonia ne devait point être placé près du Gaillardia de Fougeroux ainsi que Desfonlaines l'avait proposé; il le rapprocha de l'Helianthus, et même il y fit entrer, comme seconde espèce, l'Helianthus tubœformis de Jacquin, Hort. Schœnb., vol. 3, p. 65, tab. 575. (G..N.)

TITHYMALE. Tithymalus. bot. Sous ce nom les anciens désignaient le genre Euphorbe. V. ce mot. (G..N.)

TITHYMALOIDES. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Tourueforl avait été réuni par Linné à Y Euphorbia. Poiteau 1 a rétabli sous le nom de Pedilanthus. V. ce mot.

Ventenat employait le mot Tithymaloïdes pour désigner la famille des Euphorbiacées.(G..N.)

TITHYS. OIS. L'un des synonymes latins du Rouge-Queue. V. Sylvie. (DR..Z.)

TITI. mam. Nom de pays du Douroucouli, et aussi de quelques Ouistitis. (IS. G. ST.-H.)

TITI. BOT. crypt. (Fougères.) Nom qu'on donne à O-Taïti à une petite Fougère que Labillardière nomme Pteris rugulosa, et que les habitons de celle Ile emploient pour imprimer sur leurs étoffes. (a. r.)

TITIA. OIS. Nom générique proposé par Hcrmann pour recevoir des Fies à bec recourbé et ''ont le type est le Promépic de Levaillaut. (less.)

TITIRE. Ins. Nom vulgaire du Satyrus Bathseba de Fabricius. V. Satyre. (G.)

TITIRI. OIS. Espèce du genre Gobe-Mouche. V. ce mot. (dr..z.)

TITIRI ou TITRI. pois. Nom caraïbe d'un petit Poisson des Antilles, mentionné par Labat, et qui paraît être une Clupée. (less.)

TITIT. OIS. Espèce du genre Gros- Bec. (B.)

TITMOUSE. OIS. L'un des noms vulgaires de la Charbonnière, V. Mésange.(dr..z.)

TITREC. OIS. Syu. vulgaire du Motteux. V. Traquet. (dr..z.)

* TITTMANNIA. BOT. PHAN. Reichenbach a fondé sous ce nom un genre de ia famille des Scrophulaiinées et de la Didynamie Angiospermie, L., auquel il a imposé les caractères suivans: calice divisé en cinq segmens égaux; corolle personnée, la lèvre inférieure trilobée, redressée; quatre étamines didynames à filets arqués; les anthères supérieures cohérentes; capsule biloculaire bivalve, à cloison épaissie vers son milieu et formant le placenta. Ce genre se compose de plusieurs Plantes placées par les auteurs dans diflerens genres anciennement connus. L'auteur y rapporte le Torenia scabra de R. Brown, ainsi que Y Antirrhinum hexandrum de Forster, que Brown considérait comme un Torenia. Il y réunit encore les Lindernia alsinoides, scapiqera et subulata de R. Brown, l'Hornemannia viscosa de Willdenow, et les Lindernia monticola et grandiflora de Nuttall. A l'exception de ces deux dernières espèces qui croissent dans l'Amérique du nord, les autres sont indigènes de rinde-Orientale et de la Nouvelle- Hollande. Ce sont de petites Plantes herbacées, à feuilles opposées, àpédoncules axillaires et terminaux, dépourvues de bractées, les pédoncules fructifères penchés et re-

18*

[page] 276

dressés après la déhiscence de la capsule. [(G..N.)

TITYRA. ois. L'un des synonymes de la Bécarde. V. ce mot. (DU..Z.)

TIUTE. mam. L'un des noms de pays du Morse. (IS, G ST.-H.)

TIDTVA. ois. Syn. vulgaire du Slercoraire parasile. V Stercoraire. (DR..Z.)

TIVEL. conch. Adauson ( Voy. au Sénég., pl. i) a nommé ainsi une Coquille de sou genre Telline, Donax, Linné. Nous ne la trouvons mentionnée ui dans Gmeliu, ni dans Lamarck; il paraît que depuis Adanson cette espèce n'a pas été retrouvée. (D..H.)

TIVOUCH. ois. Espèce du genre Huppe. V. ce mot. (dr..z.)

TJAKKO. mam. (Schreber. ) L'un des noms du Macaque. (IS. O. ST. H.)

TJAlMPACA. BOT. PHAN. Espèce du genre Michelia, L. V. ce mot.(b.)

TJERU CANSJAVA. BOT. puan. V. Cansjava.

TKAKE.mam. Nom hoitentotd'un grand Célacé dont l'espèce n'est pas déterminée. (is. G. st.-h.)

TLACOCELOTL. mam. L'un des noms mexicaius de l'Ocelot, et dOu est dérivé ce dernier mot. V. Chat. \ïs. g. st.-h.)

TLACOOZLOT. mam. L'un des noms mexicains de l'Ocelot. V. Chat. (is.g. st.-h.)

TLAHUELILOCA - QÜAHÜITL. BOT. PHAN. Nom de pavs de l'Aibre t-ncore inconnu d'où 1 on relire au Mexique la gomme Carague. (b )

TLAM1TZI. mam. Niereinberg indique sous ce nom un Carnassier du Brésil que Desmarest croit êtie le Margay. V. Chat. (is. o, st.-h.)

TLAMOTOTLI. mam. Nom mexicain d'un Ecmeuil, d'après Heinandez. Séba a aussi employé ce nom qu'il paraît avoir appliqué à une autre espèce dont Pennant a fait depuis le Sciurus mexicanus. (IS. O. ST.-H.)

TLAQUATZIN et TLAQUA- CUM. mam. Noms mexicains des Didelphes. liernandez nomme en outre Tlaquatziu épineux le Coendou à longue queue. V. ce moi à l'article Porc-Epic. (IS. G. ST.-H.)

TLATLHAUHQUI ou TLATH- LHAlHlSQÜI. mam. C'est, d'après les auteurs, le nom mexicain a un Chat dont l'espèce est indéterminée, et peut-être aussi un nom donné en commun à plusieurs Chats; car on trouve l'Ocelot désigné sous le nom de Tlatlilauhsqui-Oceloll. (IS. O. ST.-H.)

TLAUQÜECHÜL. ois. ( Hernaudez. ) Syn. de Spatule rose. V. Spatule.(DR..Z.)

TL1P0T0N. BOT. PHAN. V. Co-HAYALLI.

TMEPTEIUS. BOT. CRYPT. (Lycopodiacces.) Bernhardi ( Journal de Sclnader, 1800, vol. a, p. iSi f pl. a, fig. 5 ) a établi sous ce nom un geure qui a été réuni par Brown au Psilotum de Swartz. Il ne différé, eu eflet, de ce dernier genre que par ses capsules biloculaires, caractère qui, selon R. Brown, ne sert qu'à établir une simple section du Psilotuni Le Trnesipteris tannensis, Bernh., loc. cit., est une Plante recueillie par Forster dans la Nouvelle- Zélande et non dans l'île de Tanna. L'espèce nommée aussi T. tannensis par Labillardière ( Nov. -Holl., a, p. io5, tab 25a) en ditTère par ses Veuilles tronquées au sommet et surmontées d'une petite pointe sétacée. C'e^t le Psilutum truncatum de R. Brown qui croît aux environs du Port-Jackson et à la Terre de l)ié- men. L'une et l'autre sont parasites sur les troncs des Fougères arborescentes. (O.-N.)

TMÊSITERNE. Tmesitemus. ins. Genre de Coléoptères, de la famille des Longicorne dont nous avons exposé les caractères dans la nou-

[page] 277

elle c.lilion du Règne Animal de Cuyier. Il forme, avec quelques autres genres, tels que ceux de Distri— cbocere t Tragocère1 et Leptocère, une division particulière se rapprochant sous quelques rapports des Saperdes, et sous d'autres, comme la forme du corselet et celle de l'abdomen, des Lcpturcs. Les Tmésiternes ont des palpes presque filiformes, les antennes insérées dans une échancrure des yeu*, sétacées, simples, plus longues que le corps* le corselet mutique, plus large et lobé postérieurement, avec le présternum prolongé postérieurement, tronqué el reçu, à son extrémité, dans une échancrure du mésosternum. Toutes les espèces que nous connaissons ont été apportées de l'Australasie, et c'est aussi la patrie des Tragocères et des Distichocères. Quelques-unes seront décrites et figurées dans la partie de la relation du voyage du capitaine Duperrey consacrée à l'histoire naturelle. (lat.)

* TOBINJA. BOT. PHAN. Genre établi par Des vaux ( in Hamilt. Prodr. Fl. Ind.-Occid., p. 56 ) aux dépens de quelques Zanthoxylum des auteurs, et ainsi caractérisé: calice petit, àtrois dénis peu prononcées, quelquefois divisé profondément en trois parties; corolle à trois pétales. Les ileurs femelles ont un ovaire à trois lobes, surmou té de trois stigmates filiformes; trois carpelles monospermes. Ce genre s'éloigne suffisamment du Zanthoxylum par son calice tridenté ou tripartite, par le nombre de ses pétales, de ses étamines, de ses styles et de ses carpelles. Il se compose de cinq espèces dont une seule ( T. coriacec ) est absolument nouvelle. Los quatre autres étaient connues antérieurement sous les noms de Zanthoxylum spinosum, acuminaium, emarginatum et ternatum, Swarlz. Ce sont des Arbres ou des Arbustes, les uns inermes et les autres munis d'aiguillons, ayant le port des Zanthoxylum, à feuilles impari-pinnées, rarement ternées, à fleurs dispo ces en grappes. Ils croissent dans 1rs Antilles, principalement à l'île de la Jamaïque.(G..N.)

TOBIRA. BOT. PHAN. Nom japonais d'une espèce de Pittospore. V., ce mot. (a. h.)

TOCARD, ois. Espèce du genre Toucan. V. Lev., Hist. des Touc., pl. 9. De 1* Amérique méridionale. V. TqUCAN. (DR..Z.)

TOCK. ois. Espèce du genre Calao. V.cq mot. (DR..z.)

TOCKAIE. REPT. SAUR. V. Tokaie.

TOCO. ois. Espèce du geure Toucan. V. ce mot. (dr..z.)

TOCOCO. ois. L'un des noms vulgaires du Flammant rouge. V. Piié-

NICOPTÈRE. (DR..Z.)

TOCOLIN. ois. Espèce du genre Troupiale. /'.ce mot. (dr..z.)

TOCOYENA. BOT. than. Dans notre Monographie de la famille des Rubiacées (V. les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, vol. 5), nous avons réuni en un seul les deux genres Posoqueria et Tocoyena d'Aublet, en lui conservant ce dernier nom, cl lui donnant les caractères suivans: le limbe du calice est marginal el à cinq dents; la corolle est longuement tuhuleuse, à tube grêle; le limbe du calice est un peu oblique, à cinq divisions profondes et étalées; les cinq élamines sont insérées à la gorge de la corolle qui est'velue; elles sont saillantes; les anthères sont allongées, pointues à leur sommet, terminées à leur partie inférieure p«ir deux petits culsde-sac arrondis. Le style est long, et se termine par un stigmate à deux divisions étroites. Le fruit est ovoïde j terminé supérieurement par le limbe du calice qui forme un petit tube légèrement saillant; il est charnu, à deux loges, contenant chacune un assez petit nombre de graines ovoïdes ou légèrement pf/lyédi iques, insérées sur deux rangs à l'angle imr-

[page] 278

terne de la loge. Ce genre se compose de trois à quatre espèces. Ce sont des Arbrisseaux quelquefois volubiles, originaires de l'Amérique méridionale. Leurs feuilles sont opposées, grandes, coriaces, persistantes, avec des stipules interpétiolaires. Leurs fleurs pnt sept à huit pouces de longueur; elles forment une sorte de corymbe qui termine les jeunes rameaux.

Le Tocoyena a de très-grands rapports avec les genres Gardénia et Mussœnda. 11 diffère de l'un et de l'autre par la forme de ses anthères; de plus du premier par son fruit dont les graines globuleuses et non planes, sont insérées à l'angle interne et sur deux rangs et non éparses dans la pulpe; du second par ses graines très-grosses et en petit nombre et nou fort petites et très-nombreuses. (A. R.)

TOCRE. Odontophorus. ois. (Vieillot. ) Genre établi aux dépens des Perdrix pour y placer une espèce, Perdixguianerisis, L., doift le bec, très-comprimé sur les côtés, est bidenté à chaque bord et vers le bout de sa partie inféiieure. V. Perdrix. (DR..Z.)

TODDALIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Térébinthacées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Jussieu ( Gencr. Plant., p. 371 ) et offrant les caractères suivons: calice à quatre ou cinq dents, persistant; corolle à quatre ou cinq pé-

[page] 279

munda barbara, Thunb.), qui croît également au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle-Hollande et dont les frondes sont épaisses et coriaces; 2° le Todea Fraseri, Grev. et Hook., espèce à feuilles membraneuses qui croît à la Nouvelle-Hollande dans les montagnes Bleues. Brown en indique une autre espèce étrangère à la Nouvelle-Hollande, à fronde pellucide, comme celle des Trichomanes; il a probablement voulu signaler par-là une charmante Fougère qui vient d'être rapportée de la Nouvelle-Zélande, par Lesson jeune, botaniste du voyage de l'Astrolabe. (ad. b.)

TODIER. Todus. ois. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères: bec assez allongé, plus large que haut, entouré de longs poils à sa base; mandibules très-minces, la supérieure à arête distincte se terminant en pointe, l'inférieure obtuse, tronquée; narines placées à la surface du bec et assez éloignées de sa base, ouvertes, arrondies; pieds médiocres; quatre doigts, trois en avant, les latéraux inégaux; l'interne uni jusqu'à la aecoude articulation; l'externe jusqu'à la troisième; ailes courtes; les aeux premières rémiges moins longues que la troisième, la quatrième dépassant toutes les autres.

Le genre Todier, que Temminck a réduit à une seule espèce, se lie frès-étroitement au genre Moucherolle par quelques-unes des plus lotîtes espèces que divers ornithologistes persistent même à considérer comme de vrais Todiers. Nous ne nous permettrons pas de décider la question, surtout si, comme le dit Temminck, l'observation du caractère et des mœurs a beaucoup influé sur la restriction du genre Todier. Cette unique espèce donc appartient aux Antilles, et très-probablement aux contrées cquatoiinles de l'Atné- riqtie: elle y jouit de la vie commune auxMoucherolles et aux Gobe-MouchrS, et comme certains Mni tins-Pê- cheurs, elle établit son nid dans la terre ou le tuf tendre des crêtes desravins, mais à une hauteur telle.lu'elle n'ait rien à redouter des inona lions, et que le berceau de la jeune famille soit parfaitement abrité de la pluie. Ce nid, ou plutôt cette loge souterraine, présente un appartement arrondi où l'on arrive par une galerie tortueuse; la couchette consiste en quelques brins de paille recouverts de duvet sur lequel la femelle dépose quatre ou cioq œufs gris, tachetés de brunâtre; elle les couve avec beaucoup de constance iusqu'à ce qu'ils soient éclos; alors le mâle rivalise de tendresse avec sa compagne envers les nouveau-nés qu'ils ne quittent plus jusqu'à la couvée suivante. Ce charmant petit Oiseau, que les créoles de Saint-Domingue nomment vulgairement petit Perroquet de terre, recherche les endroits solitaires, ce qui est cause sans doute qu'on les rencontre si rarement dans les collections. Le mâle fait entendre dans la saison des amours un petit chant assez agréable, auquel la femelle répond souvent par un petit cri d'appel; hors cette époque on les a toujours trouvés fort silencieux. Leur vol droit et rapide ne permet de les apercevoir que lorsqu'ils sont posés à terre ou sur des pierres élevées, car sur les arbres leur couleur et leur exiguité les dérobent aux yeux les plus attentifs.

Todier vert, Todus viridis, L., Buflf., pl. enl. 585, fig. 1 et a. Parties supérieures d'un vert brillant 5 front d un fauve verdâtre; rémiges et rectrices brunes, bordées de vert; gorge et devant du cou d'un rouge vif tirant un peu sur l'orangé trèsfoncé, avec l'extrémité de chaque petite plume frangée de blanc; angles du bec garnis de plumes blanches que suit, en se dirigeant vers les oreilles, une grande touffe d'un bleu d'aigue-marine; parties inférieures blanchâtres avec les flancs d'un beau rose; tectricessubcaudales d'un jaune verdâtre; bec d'un gris jaunâtre, noir à la pointe; pieds rougeâtres. Taille, trois pouces et demi. (dr..z.)

[page] 280

TODIRAMPHE. Todiramphus. ois. Genre de l'ordre des Alcyons. Caractères: bec droit, très-déprimé, plus large que haut; mandibules égales, obtuses et aplaties vers l'extrémité, à bords entièrement lisses, l'inférieure très-légèrement renflée; narines placées longitudinalement L la base au bec dans une fissure oblique, très-peu apparente; elles sont bordées par les plumes du front; pieds médiocres; tarses allongés; ailes courtes, arrondies; première rémige courte, 1a quatrième la plus longue; queue allongée; rectrices égales. La création du genre Todiramphe est due à Lesson, qui Ta publié daqs le troisième volume des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris. Il comprend deux espèces d'Oiseaux de la mer du Sud dont on avait jusqu'alors été fort embarrassé, ne pouvant, à cause de certains caractères, les placer parmi les Martins-Pêcheurs auxquels néanmoins ils ressemblent beaucoup. Ces Oiseaux font partie du petit nombre de ceux que les insulaires des archipels de la Société révèrent comme leurs divinités. Lesson, qui leur a vu décerner les honneurs du culte'le plus fanatique, nous apprend que cette coutume est pratiquée de temps immémorial, et que la défense sévère de porter la moindre atteinte à ces favoris ou protégés du grand dieu O/o, n'a pas peu contribué à en rendre la race aussi nombreuse u'clle l'est maintenant, et trèsdifciles les moyens de s'en procurer des dépouilles qui, lorsqu'on en rencontre accidentellement, sont de suite portées au temple, et offertes comme hommage au grand Oro.

Todiramphe sacre, Todiramphus sacer, Less., loc. cit., avec figure; Alcedo tutta, Gmel.; Alcedo sacra, Var., a, b et c; Lath. Cette espèce est sujette à de grandes variations occasionées par l'âge et vraisemblablement par les différentes mues. Ll est assez probable que, sur la foi des auteurs qui ne l'avaient pas vue plus que. nous, nous l'nvons dé crite plusieurs fois sous des noms différons à l'ariicle Martin-Pêcheur.

Todiramphe diyinisé, Todiramphus divinus, Less., loc. cit., avec figure. Parties supérieures brunes; sommet de la tête d'un brun trèsfoncé; joues verdâtres; rémiges brunes, faiblement bordées de vert; lectrices d'un brun verdâtre; gorge blanche, une bandelette noire et large, naissant de la commissure du bec, et séparant le blanc de la gorge du brun verdâtre delà tête; un large collier noir sur le haut de la poitrine, le reste des parties inférieures d'un blanc passant au roussâtre; longueur de la queue, trente-quatre lignes. La forme du bec, qui est beaucoup plus aplati que dans l'espèce précédente, qui est légèrement convexe en dessus et qui ressemblerait parfaitement à celui d'un Todier s'il avait la moindre trace de carène et les barbes qu'on observe à la base du bec des Oiseaux de ce genre, a éloigné l'idée qu'avait d'abord conçue Lesson que le Todiramphe divinisé pou vait être la femelle du Todiramphe sacré. Ce bec n'a que dix-huit lignes de longueur; celle de l'Oiseau est de sept pouces huit lignes. (dr..z.)

TODTLIEGENDES. min. C'esi-à- dire Sol mort ou stérile. C'est le nom que les Allemands ont donné, en y joignant l'épithète de Rothes, au Grès rouge ancien, ou Pséphite. V. ce mot. (o. DELff )

TODUS. ois. (Linné.) Syn. de Todier. V. ce mot. (dr..z.)

TO-EML bot. crypt. V. Lait de Tigre.

TOFFA. mam. Espèce du genre Dasyure. V. ce mot. (b.)

TOFFU. ois. L'un des noms vulgaires du Petit Oiseau de Paradis. V. Paradis.(dr..z.)

TOFIELDIA. BOT.. phan. Genre de la famille des Colchicacées et de l'Hexandrie Trigynie, L., offrant les caractères suivans: périanthe extérieur ou calice un peu éloigné de la fleur, membraneux, trifide, petit,

[page] 281

persistant; périanthe intérieur ou coiolle à six pétales oblongs, concaves, égaux, étalés, persislans, beaucoup plus longs que le calice; six étamines opposées aux pétales, avant leurs filets subulés, simples, glabres, de la longueur de la corolle; les anthères incombantes, cordiformes; trois ovaires supères, connivens, acuminéset finissant en styles très-courts el verticaux; stigmates capités; trois capsules cohérentes par la base, gibueuses, membraneuses, uniloculaires, bivalves, déhiscentes par le côlé intérieur, graines nombreuses, elliptiques-oblongues, anguleuses, insérées sur le nord interne de chaque valve. Le geure Tofieldia a été établi parHudson sur une Plante que Linné avait placée dans son genre Anthericum; mais ce dernier est aujourd'hui composé de plusieurs espèces qui se placent parmi les Liliacées. Jussieu et Michaux reproduisirent le même genre sous le nom de Nurthecium qui appartient aussi à d'auties Monocotylédon es. L'Isidirogalvia de Ruiz et Pavoti ne différé point du genre dont il est ici question. Enfin, Willdenow augmenta la confusion synonyraique en donnant le nomd' Helonias borealis à la Plante sur laquelle le Tofieldia a été fonde. Les espèces de ce genre, quoique peu nombreuses, étaient fort mal connues avant le travail que Smith a publié dans le quatorzième volume des Transactions de la Société Linnéennc de Londres. Ce savant botaniste y a éclairci l*histoire de six espèces dont les plus remarquables sont les T. palus/ris et T. alpina. La première est une petite Plante à capitule de fleurs ovoïde, qui croît dans le nord des deux continens, et qui se retrouve en quelques localités de l'Ecosse et de la Suisse; c'est 1'Anthcricum calyculalum de Linné, 11. Lapp., éd. 2, 106, tab. 10, fig. 3; le Narthecitim pusillum de Michaux, V Helonias borealis de Willdenow. Le T. alpina, est la Plante qui, dans la Flore Française, porte à tort le nom de T. palustris. Elle a un épi de fleurs cylindrique. On la trouve abondamment dans les pâturages gras et humides des Alpes. (o..N.)

TOILE D'ARAIGNÉE, moll. Syn. vulgaire du Conus arenosus. V. Cone. (a. r.)

TOILE A MATELA.S. moll. Syn. vulgaire du Murex melongena, V, Pyrule. (a. r.)

TOIT CHINOIS, moll. Nom vulgaire d'une Coquille du genre Ca- Fjptréc. V. ce mot. (b.)

TOJA. BOT. PHAN. Qu'on prononce Toca. Nom de Y Ulex europeus dans la Galice ou il parvient à une hauteur extraordinaire, et forme des espèces de bois taillis, V. Atocha et Ajonc. (b.)

TOKAIE. rept. saur. Espèce dn genre Gecko, V, ce mot. (1S. O. ST.-H.)

TOLAI. mam. Espèce du genre Lièvre, V. ce mol. (is. g. st.-h.)

TOLAK ou TULAK. BOT. PHAN. Même chose que Delb. V. ce mot. (B.)

TOLCHIQÜATLI. ois. Espèce du genre Chouette, V. ce mot. (dr..z.)

TOLEK. ois. Nom que Ton donne au Tourne-Pierre.V. ce mot. (dr..z.)

TOLOO-PARAH. pois. (Russel.) V. Gàstérostée, sou^genre Liche.

TOLPIS. BOT. PHAN. V. Dre-PAN IA.

TOLU. ois. Un Coucou de Sumatra, qu'on appelle dans le pays Kradok ou Boobool, est le Cuculus Tolu du Catalogue systématique de sir Raffles(less.)

TOLU. Toluifera. BOT. PHAN. Dans les Annales des Sc. natur., vol. a, p. 168, nous avons démontré que ce genre n'avait été fondé que sur une erreur, et parce qu'on fui avait attribué les caractères d'un fruit qui lui était totalement étranger. D'après les échantillons authcutiaucs conservés dans l'herbier du célèbre Hum-

[page] 282

boldt, nous avons reconnu que l'Arbre qui produit le baume de Tolu était une espèce du genre Myroxylum, de la famille des Légumineuses, genre dont une autre espèce produit le baume du Pérou; en conséquence nous l'avons désigné sous le nom de Myroxylum toluiferum. Le baume de Tolu ne cliflcre par aucun caractère du baume du Pérou solide. V. Myroxyle. (a. r.) *

TOLUIFERA. BOT. PHAN. V. My-HOXYLE.(A. R.)

TOLYPEUTES. mam. llliger avait établi sous ce nom, parmi les Tatous, un sous-genre qui n'a point été adopté, et dont le type était le Dasypus tricinclus. (is. o.st.-H.)

TOMATE, bot. phan. V. Lyco-PBRSICUM.

TOMBAC, min. V. Cuivre.

TOMBECORNE. BOT. PHAN. Ce nom, qui est une traduction française du mot Piploceras, a été inventé pour placer, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, la description d'un nouveau genre de Synanthérées créé parCassini, aux dépens du Centaurea de Linné. Plutôt cjue d'adopter un mot qui surcharge inutilement la nomenclature, nous préférons renvoyer au Supplément l'article Piploceras. (o..N.)

TOMENTfILE. Tomentella. BOT. CRYPT. fChampignons.; Genre établi par Persoon (Oâs. myc 2, p. 18), réuni ensuite au Theltphora. y. ce mot. (a. n.)

TOMENTEUX. Tomentosus. BOT. PHAN. Une partie couverte de poils courts, très-serrés de manière à offrir quelque ressemblance avec du drap, est dite tomenteuse: telles sont, par exemple, les feuilles du Bouillon blanc. (a. r.)

TOMEX. BOT. PHAN. Ce nom a été donnéàtrois genres qui, tous les trois, font partie rie genres admis ante'rieureinent. Le Tomex lomentosa, L., est synonyme du Callicarpa lanata; le Tomex de Thunberg se rapporte au Litsœa, et le Tomex de Foi skahl est le même que le Dobera de Jussieu. Mais comme ce dernier genre n'a pas été décrit dans ce Dictionnaire et qu'il a été renvoyé, àcet effet, au mot Tomex, nous devons dire un mot ici de ce genre qui est encore fort peu connu, et dont les affinités naturelles sont loin d'être déterminées.

La Plante sur laquelle il a été constitué par Forskahl ( Flor. Arab., p. 32 ) est un Arbre que les Arabes nomment Dober, à feuilles opposées, ayant le pétiole jaunâtre, épaissiàla base, les (leurs disposées en panicule resserrée, le fruit non à manger. Le calice est urcéolé, a quatre dents. Il y a quatre pétales plus longs que le calice; quatre étamines avant leurs filets subulés, réunisàla nase en un tube tétragone, les anthères dressées; quatre petites écailles entre les pétales et les étamines; l'ovaire supère, surmonté d'un style court et de deux stigmates. Le fruit est ovoïde, tuberculeux, charnu, visqueux et renfermant une seule graine. (O..N.)

TOMICUS. INS. V. Tomique.

TOMINEO. OIS. Même chose que Rubis, espèce d'Oiseau-Mouche. V. Colibri. (B.)

TOMIQUE. ( Tomicus, Latr, Jps. de G.) iss. Genre de Coléoptères, de la famille des Xylophages, répondant à celui de Bostrichus de Fabridius, moins quelques espèces, composant le genre Platypus, ainsi que les Hylésiues du même. Leur corps est cylindrique, avec la tête globuleuse, s'enfonçant dans le corselet, les palpes très-petits et coniques, les anteunes de onze articles, courtes et terminées en massue; mais oetiemassue est solide, et tous les articles des tarses sont entiers, ce qui distingue ces Insectes des H^lurges, des Scoutes, des Camptocères et des H_y lésines proprement dits, genres qui sont des cleinembremens de celui auquel Fabricius a donné ce dernier nom. Maintenant les Tomiques diffèrent

[page] 283

des Platypes par plusieurs caractères; les antennes ne sont point susceptibles de se replier sous la tête et leur massue est anuelée; leur tête est arrondie en dessus; les côtés du corselet n'offrent point d'échancrure, et la lougueur des tarses, dont le premier article est' peu allongé, égale au plus celle des jambes; les yeux sont allongés et un peu échancrés. Les larves de ces Insectes, lorsqu'elles sopt très-multipliées, ce qui arrive souvent ) font de grands dégâts dans nos forêts, en vivant dans le bois et le perçant en divers sens. Ce sont surtout tes Arbres résineux ou de la famille des Conifères qu'elles attaquent; on en a décrit un assez grand nombre d'espèces, la plus grande de ce genre est le T. typographe ( Bostrichus lypographus, Fab.; Scolytus lypographus, 01 iv., col. IV, pl. i, fig. 7, a, b). Il est long de trois lignes, d'un brun noirâtre, plus ou moins foncé, garni de poils jaunâtres, avec les élytres fortement striées, tronquées circiilairement à leur extrémité, qui offre plusieurs dents, et dont une plus grande, au bout de cette troncature. D'autres Tomiques ( laricis, monographus, bidens, chalcographus, etc.) ressemblent au précédent par la manière dont se terminent les élytres; mais le nombre des dents n'est pas toujours le même; d'autres caractères distinguent d'ailleurs ces espèces. Celles dont les élytres sont arrondies et inermes à leur extrémité, composeront une autre section. Gyllenhal y place le Dermestes micrographus de Linné ou l'Hylesinus villosus de Fabricius, les apatés cfispar, limbatus et Tiliœ de celuici, ainsi que son Hylesinus melanocephalus. (lat.)

TOMOGÈRE. conch. Mo ni fort (Conchyl. Syst. T. n, p. 35g ) avait établi ce genre avant que Lamarck eût proposé celui qu'il nomme Anostome, fait pour les mêmes Coquilles. On devait choisir celui des deux noms qui avait été publié le premier; il en a été autrement, la dénomination de Lamarck a prévalu. V, Anostome.(D..H.)

TOM0MYZE. Tomomyza. Genre de Diptères, établi par Wiedemann (Uipt. Exot.)> et qui paraît appartenir à notre tribu des àntbraciens, famille des Tanystomes. Il s'éloignerait des autres de la même tribu par l'absence d'yeux lisses, et à en juger, d'après la figure qu'il donne des antennes, en ce que ces organes n'ont point de styles à leur sommet; la trompe est à peine saillante. L'espèce servant de type (ànthracoides) est du cap de Bonue-Espérauce.(LAT.)

TOMOSITE. min.(Ch. Hartmann.) Variété de Carbonate de Manganèse. V. ce mot.(a.b.)

TOM-TIT. ois. L'un des noms vulgaires du Todier. V. ce mot. (DR..Z.)

TONABEA. BOT. PHAN. L'auteur du Généra Plantarum décrit sous ce nom le genre Taonabo d'Aublet, qui ne nous paraît point suffisamment distinct du Ternstrœmia de Mutis. V. Tebnsthoemia. (camb.)

TONGA, mau. On nomme ainsi sur la côte de Guinée, d'après le père Labat, une grande Chauve-Souris qui est très-certainement une Roussette, et que Lesson croit êtie la Roussette-Geoffroy. (is. o. st.-h.)

TONGA, bot. phan. (Pragon.) Frtiit d'un Solarium voisin du Melongena, L., qui croît sur les côtes d'Afrique au nord du Zaïre et que mangent les Nègres. (b )

TONG-CHü-BALANQÜE. BOT. PHAN. Syu. de Topier, espèce du genre Cratœua. V. ce mot.(b.)

TONINA. BOT. PHAN. Genre établi par Aublet pour une petite Plante tluviatile, originaire de la Guiane, et qui a été si incomplètement décrite jusqu'à présent, que nous croyons devoir en donner ici une description plus détaillée. La Tonina fluviatilis, Aublet, Guian., p. 85g, t. 530, croît dans les ruisseaux, daus les étangs et les marais de la Guiane. Ses tiges

[page] 284

sont simples, émergées, longues d'un pied et au-delà; leurs feuilles sont alternes, sessiles, canaliculées à leur base, linéaires, aiguËs et un peu recourbées; les tleurs forment de petits capitules globuleux, pédonculés, opposés aux feuilles et accompagnés aune spathe linéaire un peu plus longue que le pédoncule. Le capitule se compose de tleurs mâles et femelles disposées sans ordre. Chaaue fleur est accompagnée d'une très-petite écaille linéaire; les fleurs mâles sont pédicellées; elles offrent un calice presque globuleux, urcéolé, à trois divisions profondes, orbiculaires, convexes, acuminées; une sorte de sodet mouosépale, tronqué et entier a son sommet, plein et turbiné à sa base; en dedans de cet organe trois étamines insérées sur le sommet de la partie pleine, et en dedans des étamines qui sont plus longues que le calice, trois filamens qui paraissent être ou trois étamines avortées, ou trois stigmates d'un ovaire avorté. Les fleurs femelles sont presque sessiles; leur calice est composé de trois sépales ou écailles allongées., aiguËs, ciliées, plus longues que les fleurs mâles; en dedans du calice sont trois autres écailles plus courtes comme spathulées et ciliées de poils articulés, qui naissent de leur partie supérieure. L'ovaire est libre et sessile, à trois côtes très-prononcées, à trois loges contenant chacune un seul ovule attaché à la partie supérieure de l'angle intern#e et renversé; le style est triangulaire et terminé par trois stigmates oblongs et obtus. Le fruit est une capsule tricoque, environnée par les écailles caltcinales, à trois loges monospermes, qui s'ouvrent chacune par une suture longitudinale. Chaque graine qui est ovoïde et presque globuleuse se compose d'un endosperme charnu et d'un très-petit embryon discoïde, extraire, opposé au hile.

La seule espèce qui forme ce genre a été réunie par Roth à YEriocaulon, bous le nom d'E. amplexicaule, et Vahl l'a décrite sous le nom d Hyphydra amplexicaulis, Symb. 3, p. 99. (a. R.)

TONITE. ois. Espèce du genre Gros-Bbc. V. ce mot. (b.)

TONNE. Dolium. moll. Ce genre est un de ceux que les anciens conchyliologues reconnurent sans le caractériser d'une manière rigoureu>e; nous pourrions les citer presque tous, il nous suffira d'indiquer Lister et Gualtierri à l'appui de ce que nous avançons. Linné, comme pour plusieurs autres genres, ne fit que suivre leur indication en faisant des Tonnes une section distincte des Buccins, section qui, conservée par Bruguière dans l'Encyclopédie, fut enfin érigée en genre par Lamarck dans le Système des Animaux sans vertèbres; il le plaça tout près des Harpes et des Buccins, et tous les zoologistes depuis lui l'adoptèrent en lui conservant les mêmes rapports. Lamarck lui-même dans scs ouvrages suivans ne modifia que fort peu les relations de ce genre qu'il plaça dans la famille des Purpuracées* ou Purpurifères. Cuvier, ( Règne Animal) fit des Tonnes un des nombreux sous-genres des Buccins, ramenant ainsi ceux-ci presque à l'état où les avait laissés Linné. rerussac suivit l'opinion de Cuvier que Blainville ne partagea pas d'abord dans son Traité de Malacologie et à laquelle il revint un peu plus tard dans l'article Tonne du Dictionnaire des Sciences naturelles. Après avoir énoncé l'opinion de Linné, Blainville fait remarquer que l'on ne peut mieux faire que de l'adopter complètement; par conséquent le genre qui nous occupe redeviendrait une petite section des Buccins. Si l'Animal des Tonnes était connu, s'il était semblable à celui des Buccins, s'il portait comme eux un opercule, mais que la Coquille seule présentât quelques différences sur la valeur desquelles les auteurs trompés auraient établi un genre, nous concevrions facilement la nouvelle manière de voir de Blainville et nous serions un des premiers à l'adopter; mais l'Ani-

[page] 285

mal des Tonnes n'étant pas connu et les Coauilles présentant des différences telles avec les Buccins, qu'il n'existe aucun passage entre les deux genres, nous croyons qu'il y a de plus fortes présomptions à croire que l'Animal se trouvera différent des Buccins, qu'à supposer le contraire. Quel que soit d'ailleurs le sort du Retire Tonne qui sans doule ne tardera pas à être connu complètement, voici de quelle manière il peut être caractérisé: Animal inconnu; coquille mince, ventrue, globuleuse ) à spire courte, cerclée transversalement; bord droit, denté ou crénelé dans toute sa longueur; columelle eicavée, tordue, plus ou moins ouverte à la base; ouverture oblongue, échancrée à la base.

Le nombre des Tonnes connues jusqu'à présent est peu considérable; Lamarck en décrit sept et Brocchi tFois fossiles; mais parmi ces derniers le Dolium lampas nous semble bien incertain et pourrait fort bien n'être qu'un Buccin encore jeune; il s'en faut de beaucoup que cette Coquille offre tous les caractères des Tonnes; quant aux deux autres, elles ont cela de particulier, d'avoir leurs analogues parfaits vivans encore maintenant soit dans la Méditerranée, soit dans la mer des Indes ou celle d'Amérique.

Tonne tachetée, Dolium maculatum, Lamk., Anim.sans vert.T. vu, p. 260, n. 3; Buccinum Dolium, L., Ginel., p. 3470, n. 5; ibid., Brug, Encyclop., n. 4, pl. 403, fig. 3, a, b; Le Minjac, Adanson, Voy. au Sénégal, pl. 7, fig. 6; Lister, Conch., tab. 889, fig. 19; Favanne, Conch., pl. 27, ng. C 1, C. 2; Martini, Conch. T. 111, tab. 117, fig. 1073 et 118, fig. 1082. Espèce assez grande qui se irouve dans r Océan-Indien, dans les mers d'Afrique, au Sénégal, dans la Méditerranée, et fossile dans le Plaisantin.

Tonne cassidiforme, Dolium Pomum, Lamk., loc. cit., n. 5; Buccinum Pomum, L., Gmel., n. 4; ibid., Brng., n. 6; Encyclop., pl. 403, fig.

2, a, b; Favanne, Conch., pl. 27, fig. G; Knorr Vergn. 6, tab. 23, fig. 2; Martini, Conch. T. 11, tab. 36, fig. 070, 371: Buccinum Pomum, Brocc., Conch. foss. subap., p. 325, n. 3. On la trouve vivante dans la mer de l'Inde, en Amérique, à la Nouvelle-Zélande, etc., et fossile dans le Plaisantin. (d..h.)

TONNING1A- bot. phan. Genre proposé par Necker pour le Tradescanlia axillaris. Il n'a point été adopté. (a. r.)

TONSELLA. BOT. PHAN. (Schreber. ) Syn. de Tontelea. V. ce mot. (a. R.)

TONTANEA. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Aublet doit être réuni au Coccucypsilum, dans la famille des Rubiacées. (a. r.)

TONTELEA. BOT. PHAN. Le genre désigné par Aublet f-ous ce nom qui a été changé en celui de Tonsella par Schreber, a été réuni au Salacia de Linné. V. ce mot.(G..N.)

TOOK. mam. L'un des noms de pays de l'Elan. V. ce mot à l'article

Cerf. (is. o. st.-h.)

TOPAN. ois. L'un des noms vulgaires du Calao-Tock. V. ce mot. (DR..Z.)

TOPAZE, ois. Espèce du genre Colibri*. V. ce mot. (dr..z.)

TOPAZE, min. Les anciens ont appelé Topaze une Pierre verte que Ton trouvait dans une île de la mer Ronge, qui portait le même nom; mais celle Pierre paraît avoir élé de toute autre nature que les substances réunies sous la même dénomination par les minéralogistes modernes. vVerner avait composé son espèce Topaze des différentes sortes de Gemmes quo les lapidaires nomment Topazes de Saxe, du Brésil et de Sibérie, et qu'il ne faut pas confondre avec la Topaze dite orieutnle, qui est un Corindon Télésie. Haii a montré qu'il fallait y réunir, comme simples varié lés, deux substances que l'on avait

[page] 286

considérées comme des espèces distinctes et dont Tune & reçu les noms de Schorl blanc, de Béril schorliforme, de Leucolithe et de Pycnitc, et l'autre ceux de Physalithe et Pyrophysalithe. Les caractères communs aux variétés nombreuses et assez disparates qui sont renfermées dans l'esjffèce, telle que l'admettent aujourd'hui la plupart des minéralogistes, se tirent de la densité et de la dureté, de la structure cristalline et de la composition chimique. Les Topazes ont une dureté supérieuie à celte du Quartz hyalin. Leur pesanteur spécifique est assez considérable; elle est de 3, 4g dans les variétés les plus pures: elles sont toujours cristallisées et se clivenff avec une netteté remarquable dans une seule direction, perpendiculaire à l'axe de cristallisation, ou au sens suivant lequel se fait l'allongement des cristaux. L'éclat du joint, mis à découvert par ce clivage, est si vif qu'il peut servir de caractère pour faire reconnaître une Topaze, loutes les variétés de ce Minéral sont essentiellement composées de Silice, d'Acide sulfurique et d'A- lumiue, dans des proportions qui paraissent un peu variables, quand on compare les résultats des nombreuses analyses qui en ont été faites. Ces différences, qui semblent en rapport avec la diversité des phénomènes optiques, ne sont cependant ni assez considérables ni assez bien prouvées pour établir, entre les variétés qui les ont fournis, une ligne nette ae séparation. La forme primitive et fondamentale de la Topaze est un prisme droit rhomboïdal de ia4° aa (Haüy) et 55° 38. Ce prisme ne se clive avec netteté que parallèlement à ses bases. Haüy a néanmoins aperçu des joints parallèles aux pans, et d'autres obliques, qui mènent à un octaèdre rectangulaire. Les cristaux de Topaze ont donc une double structure, et l'on est maître de choisir entre un prisme et un octaèdre le solide qui représente le noyau ou la forme primitive de l'espree. Dans le prisme rhomboïdal, auquel on donne la préférence à cause de sa plus grande simplicité, la hauteur est à la grande diagonale de la base à peu près comme les nombres 39 et 3i. La Topaze est douée de la double réfraction attractive (Biot). Elle possède deux aies de double réfraction et l'angle des axes est sujet à varier.d'un échantillon à l'autre lorsque la substance n'est pas lout-à-fait pure. La Topaze est aussi du nombre des substances qui jouissent comme le Dichroïte ou la Cordiérite, de la propriété dt donner des couleurs différentes par réfraction, suivant les sens dans lesquels la lumière les traverse. Selon Soret, elle posséderait le trichroïsme, c'est- à-dire qu'elle manifesterait trois couleurs différentes, étant placée dans des positions diverses entre l'œil et la lumière. Certaines Topazes, celles du Brésil entre autres, sont phosphorescentes quand on les place sur un fer chaud. Toutes les variétés de l'espèce, le pyrophysalithe excepté, possèdent en outre la propriété de s'électriser par la chaleur. La vertu électrique est surtout très-sensible dans les Topazes du Brésil et de la Sibérie. Les Topazes de Saxe la possèdent à un faibledegré, et elles ont besoin d'être isolées pour la manifester. La Topaze S'électrise aussi avec une grande facilité par le frottement ou par la simple pression entre les doigts. Lorsqu elle est limpide, elle est isolante et conserve son électricité très-long-temps. Les Topazes sont iufusiblesau chalumeau; avec le Borax, elles se dissolvent lentement en un verre incolore. Les variétés de formes qu'elles présentent sont assez nombreuses. On peut les rapporteràtrois types principaux: le prisme droit rhomboïdal, l'octaèdre rectangulaire et l'octaèdre à base rhombe. Ce sont en effet des prismes rhomboïdaux terminés, soit par une base droite entourée de facettes annulaires (Topazes de Saxe et du Brésil), soit par des sommets cunéiformes (Topazes de Sibérie), soit par des sommets pyramidaux (Topazes du

[page] 287

Brésil). Quelques cristaux présentent une différence de configuration dans leurs sommets, qui est en rapport avec la diversité des pôles électriqueff, qui se développent aux deux extrémités du cristal. Les Topazes considérées dans l'ensemble de leurs propriétés ou de leurs modifications, peuvent se diviser en trois variétés principales que nous allons ctudier successivement, en leur conservant les noms qui leur avaient été donnés quand on les considérait comme des espèces distinctes.

1. Topaze Gemme. C'est la véritable Topaze du commerce. Elle se présente ordinairement sous la forme ae prismes surchargés de stries longitudinales ou même de cannelures profondes, qui en dissimulent les pans, et aussi sous forme de morceaux roulés ou arrondis par le flottement. Les cristaux de Topazes acquièrent quelquefois un volume considérable. L'on en cite quelques-uns dont le diamètre est de trois ou quatre pouces, et d'autres dont la longueur est d'un demi-pied environ. On a trouvé aussi des Topazes roulées de la grosseur du poing. Les plus remarquables, sous ce rapport, sont les Topazes de Sibérie et celles du Brésil. La Topaze Gemme est toujours transparente ou translucide, avec des couleurs assez variées. Elle a un éclat vitreux très-sensible et susceptibled'être rehaussé par le poli et par la taille; sa dureté est supérieure à celle du Quartz et inférieure à celle du Spinelle; sa pesanteur spécifique est de 3, 5. La Topaze est un fluo silicate d'Alumine, composé en poids de 59 d'Alumine, 33 de Silice, et 8 d'Acide fluoriquc ( Berzé- lius).

Les variétés de couleurs de la To paze Gemme sont assez nombreuses. Oo peut les partager en trois séries distinctes, dont chacune comprend plusieurs teintes différentes, et dont les types appartiennent aux principales localités dans lesquelles la Topaze a été observée jusqu'à présent.

Topazes du Brésil ou jaunes rous-sâtres et violettes. Leur teinte la plus habituelle est le jaune foncé tirant sur l'orangé. L'intérieur de ces cris- Jaux est souvent rempli de glaçuies qui les déparent, et leur contour déformé par de nombreuses cannelures. C'est néanmoins à cette division qu'appartiennent les Topazes les plus estimées dans le commerce. On peut les subdiviser en plusieurs sous-variétés comme le font les lapidaires: la Topaze jaune, qui est sans mélange de ioux ni de violet; très-ré- pandue, mais de peu de valeur. — La Topaze orangée, fort recherchée à cause de sa belle teinte. — La Topaze jonquille, d'un jaune safran, vulgairement Hyacinthe occidentale. — La Topaze rose pourprée, Rubis du Brésil des lapidaires. — La Topaze rose, d'un violet pâle; Rubis balais, suivant quelques-uns. On trouve souvent au Brésil des cristaux de Topaze rose ou d'un violet améthyste engagés dans des cristaux limpides de Quartz hyalin.

Les Topazes du Brésil sont beaucoup trop communes pour avoir une grande valeur daus le commerce; les plus estimées sont les Topazes roses et violettes et les Topazes orangées. Suivant Léman, une Topaze orangée, parfaite, d'environ huit ligues de diamètre, vaul à Paris a50 fr.; une Topaze d'un beau violet a une valeur double à volume égal. Il est rare d'avoir naturellement des Topazes de cette teinte; mais on y supplée en communiquant artificiellement cette couleur aux Topazes roussâtres, d:un jauue foncé; il suffit pour cela de leur faire subir un grillage modéré daus uu bain de sable. On donne à ces Topazes artificielles le nom de Topazes brûlées et l'on réserve celui de Rubis du Brésil pour les Topazes qui sont naturellement rouges-

Topazesde Saxe ou jaunes paille, d'un blanc jaunâtre ou d'uu jaune languissant. Les cristaux de cette variété sont peu vol uminetix; ce sont ordinairement des prismes fort courts, ayant au plus cinq lignes dediamè- lie et présentant quelquefois leurs

[page] 288

deux sommets; ils sont électriques par la chaleur, mais ils ont souvent besoin d'être isolés pour ifaanifester cette vertu.

Topazes de Sibérie blanches, bleuâtres et verdâtres. Ces variétés acquièrent souvent un volume considérable. Elles présentent des formes très-compliquées, mais dont les sommets sont presque toujours terminés en coin ou eu biseau. On distingue parmi ces Topazes les sous-variétés suivantes: la Topaze blanche ou incolore. Assez commune en Daourie, où on la trouve en cristaux groupés et réunis uu Béni aigue-marine et au Quartz hyalin noir; mais très-répandue aussi au Brésil, où elle est roulée en morceaux de grosseur très-variable t au milieu d'un conglomérait semblable au Cascalho des mines d'or et de diamant. On leur doune au Brésil le nom de Topazes de la nouvelle miue, pour les distinguer des Topazes jaunes et violettes du même pays que l'on appelle Topazes de 1 ancienne mine. On a aussi trouvé des Topazes incolores en Ecosse, dans la Nouvelle-Hollande, etc. Ces Topazes ont peu de valeur dans le commerce; elles ont un éclat assez vif lorsqu'elles sont parfaites et taillées convenablement; on a quelquefois essayé de les faire passer pour des Diamans d'une qualité inférieure.— La Topaze bleuâtre ou Topaze aigue-mariue orientale. D'un beau bleu céleste. Se trouve en Sibérie, et aussi au Brésil, eu Ecosse et en Saxe.—La Topaze bleuverdâtre, en prisme rhomboïdal, avec un double rat.g de facettes à l'entour des bases. Elle se trouve en Daourie, à la montagneOdon-Tché- lon. Les habitans du pays donnent à celle variété le nom de Dent de Cheval.

2. Topaze Pycnite, le Béril Schorliforme ou la Leucolitlie t'Altemberg. Cette variété se présente en cristaux blancs, opaques, présentant la forme de prismes rhomboidaux a vec un rang de facettes à l'entour des bases, et plus fréquemment en longs prismes non terminés, opaques, d'unblanc jaunâtre ou d'une teinte violette, chargés de cannelures longitudinales, et très-fragiles dans le sens latéral. Sa pesanteur spécifique est de 3, 5i; elle est composée en poids de Silice, 37; Alumine, 54; Acide fluoi iquc, 9. La Pycnite se 1 encontre à Alleinberg en Saxe, dans un Greisein composé de Quartz gris et de Mica argentin et formant un lit de plusieurs pouces d'épaisseur, subordonnée au Micaschiste; on la trouve aussi à Schlackenwald en Bohême, en cristaux blancs assez semblables au Béryl des environs de Limoges, dans un Minerai mélangé de Quartz, d'Etain oxidé, de Cuivre pyriteux, de Schéclin ferruginé et de Molybdène sulfuré, au milieu d'un Gneiss. On rencontre aussi la Pycnite en Sibérie, à Kongsbcrg en Norvège, et en France dans les Pyrénées.

3. Topaze pyrophysalite, Htsinger et Berzélius; Topaze piismatoïde d'Haüy. En masses ou cristaux informes de couleur blanche ou verdâtre, offrant quelques indices de structure, et entre autres un joint naturel d'une a*sez grande netteté. Les caractères physiques de cette variété s'accordent assez bien avec ceux de la Topaze Gemme, à l'exception de celui qui se tire de l'électricité par la chaleur. Elle est composée, d'après Berzélius, de Silice, 34; Alumine, 58; Acide fluorique, 8. La Topaze pyrophysalite se trouve eu cristaux groupés associés au Talc et à la Chaux fluatée, au milieu du Granité de Finbo et de Brodbo, près de Fahlun eu Suède. Elle existe aussi dans le Granité de Goshen, aux Etats-Unis avec la Touimaline verte et le Mica rose laminaire.

Si nous réunissons maintenant les trois variétés principales sous le point de vue de leur gisement général, nous pourrons jüre que les Topazes ne se sont moutrées jusqu'à présent que dans deux sortes de terrains diffËrens: i° en cristaux implantés dans les cavités des roches primordiales^ telles que le Granit, le Gneiss, la Pegmatite, le Greisen, le Micaschiste

[page] 289

et le Schiste argileux, et dans les filons qui traversent ces mêmes Roches. Cest ainsi qu'on les trouve en Sibérie, en Saxe et en Bohême, dans l'Ecosse, au Brésil et dans l'Amérique septentrionale. Les substances qui leur sont le plus ordinairement associées, sont le Quartz hyalin, le Mica, la Tourmaline, le Béryl, la Chaux fluatée, l'Etain oxidé, le Scbeelin ferruginé, le Cuivre pyriteux, le Molybdène sulfuré, etc. 2° en morceaux roulés au milieu des terrains d'alluvion anciens avec d'autres substances, telles que la Cymophane, l'Euclase, etc. C'est aiusi u'on les trouve au Brésil, dans le istrict de Serro-do-Frio aux environs de Villa-I\ica; près de Hawkcsbury dans la Nouvelle-Hollande; au Kamtschatka; sur les bords duPoyk dans le Caucase; en Ecosse, dans l'Aberdeenshire; à Eibenstock en Saxe. (o. del.)

TOPAZOLITE. min. Nom donné par le docteur Bonvoisin à un Grenat d'un beau jaune de Topaze des vallées d'Ala et de Mussa en Piémont. V. Grenat. (a. r.)

TOPAZOSEME. min. liaüy nommait ainsi une Roche qui n'est qu'un Leptynitc empâté de Topaze, (a. r.)

TOPHORA. BOT. crypt. Fries a ainsi nommé un groupe de Plantes cryptogames filarpenteuses, ayant la forme des Byssus, et qui formaient la section du genre Conferva d'Agardh (Syst. Alg., p. io5 ) désignée par ce savant sous le nom de Confervœ Fudi narum. Le Byssus Cryptarum, L., est le type de ce genre dans lequel viennent encore se ranger les Conferva Fodinarum, Brownii, mollis d'Agardli, et le C. cryptarum de Bory de Saint-Yincent, observé par celui-ci dans une grotte de l'île Mascareigne. Ces Plantes n'offrent rien qui puisse être considéré comme organe de fructification. Ce sont des filamens libres, verdoyons, cloisonnés et entrelacés. On les rencontre dans les mines elles grottes. (g..n.) tome xvi.

TOPINAMBOUR, bot. phan. Nom vulgaire del' Helianthus tuberosus, L. V. Hélianthe. (b.;

TOP1TA. ois. Espèce du genre Faucon, division des Busards, V. Faucon. (dr..z.)

TOPOBÉE. Topobea. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélastomacées, établi par Aublet, mais réuni au Blakea par De Candolle. (a. r.)

TOQUE, mam. Espèce du genre Macaque, V. ce mot. (b.)

TOQUE, bot. phan. Nom vulgaire du genre Scutellaria. V. Scutellaire. (a.r.)

TORARé. BOT. PHAN. ( Leschenaulî.) Syn. de Cytisus Cajan, L., aux environs de Pondichéry. (b.)

TORBÉRITE. min. Werner a donné ce nom, en l'honneur de Torbem, à l'Urane phosphaté vert, nommé aussi Chalkolithe et Urane micacé, V. Urane. (o. del.)

TORCHE-PIN. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Pinus Mugho. V. Pin. (b.)

TORCHE-POT et TORCHE- PERTUIS. ois. Syn. vulgaire de la Sittelle d'Europe, V. Sittelle.(DR..Z.)

TORCOL. Yunx. ois. Genre de la secondé famille de l'ordre des Zygodactyles. Caractères: bec court, droit, en cône déprimé, effilé vers la pointe, à arête arrondie; mandibules entières; narines placées à la base, percées dans les bords concaves de l'arête, nues, en partie fermées par une membrane; pieds médiocres; quatre doigts, deux en avant, soudés à leur origine; deux eu arrière entièrement divisés; ailes médiocres; première rémige un peu plus courte que la deuxième qui est la plus longue. On voit, d'après l'exposé de ces caractères, qu'il y a peu de différences entre les Torcols et les Pics; ces différences sont encore moins sensibles clans les mœurs de ces Oiseaux, cl tout ce que nous avons dit à l'article des Pics peut

TOME XVI. 19

[page] 290

rigoureusement s'appliquer aux Toicols; seulement ceux-ci, à cause de 'la force et de la dureté du bec moindres de beaucoup, ne causent point de dommage aux arbres qu'ils ne frappent point à coups redoublés pour en faire sortir les Insectes; ils ne courent point de la même manière non plus sur les troncs, parce que les languettes de leurs rectrices qui ne sont point roides et piquantes comme chez les Pics, ne peuvent pas leur servir de point d'appui pour exécuter une semblable manœuvre. Du reste le Torcol vit et émigre solitairement; il se nourrit d'insectes, mais les cherche plus souvent à terre que sur les arbres. à toute autre habitation il préfère le voisinage des fourmilières; c'est là qu'il trouve une abondante pâture, et chacune de ses visites à la république est pour elle une véritable calamité, car il ne lance pas de fois sa langue extensible et cylindrique dans Ta fourmilière, qu'il n'en tire un bon nombre d'habitans agglutinés contre les parois de l'instrument nourricier. Le Torcol s'apparie de bonne heure, et De quitte point l'objet de ses amours aussi longtemps qu'il lui fait partager ses feux; mais, dès que la saison en est passée, il retourne à ses solitaires habitudes. Comme aux Pics, un trou dans le tronc d'un arbre vermoulu est le berceau de sa jeune famille; la femelle y pond ordinairement six et quelquefois jusqu'à dix œufs parfaitement blancs. Le cri de ces Oiseaux est un sifflement plus ou moins aigu, suivant les circonstances qui l'occasionent. Le Torcol tire son nom d'une habitude singulière, et que l'on n'a observée chez aucun autre Oiseau: c'est celle de tourner le cou d'un mouvement lent et sinueux, de manière que la tête se renverse en tout sens. Ces contorsions qui tiennent à quelque disposition particulière des organes de l'Oiseau, puisqu'on les voit pratiquées par les petits dès leur naissance, est encore une sorte de mystère; du moins aucun naturaliste à uoti e connaissance n'est jusqu'ici pane nu à l'expliquer physiologiquement. Si nous osions liasarder une conjecture, nous dirions qu'ayant remarqué que le Torcol donnait à ses mouvemens une succession plus rapide lorsqu'il était frappé de quelque objet nouveau, tout nous portait à croire que ces mouvemens étaient déterminés par différentes impressions que recevait l'organe de la vue, et nous nous croyons d'autant plus fondés dans notre opinion que, pendant ces crises, le Torcol tient constamment les yeux à demi fermés. Ne voit-on pas d'ailleurs les Accipitres nocturnes prendre également ues attitudes singulières lorsque la lumière les offusque? Les Torcols ne paraissent assujettis qu'à une seule tnue annuelle, et elle apporte peu d'altération dans la robe. Les deux sexes, ainsi que les jeunes en état de voler, sc ressemblent au point qu'il est difficile de les distinguer. Le genre est extrêmement peu nombreux; l'on ne peut même rigoureusement admettre qu'une seule espèce qui parcourt successivement presque toutes les contrées de l'Europe.

Torcol d'Europe, Yunx Torquilla, L., Buff., pl. enl. 698. Parties supérieures très-élégamment mélangées de gris, de brun et de noirâtre; rémiges brunes, tachetées extérieurement de roux clair; rectrices grises, rayées de zig-zags noirs et bruns; devant du cou et poitrine d'un blanc roussâtre, rayé de noirâtre; le reste des parties inférieures blanchâtre, mêlé de quelques traits noiiâîre*; bec d'un cendré plombé; pieds brunâtres. Taille, six pouces et demi.

Torcol de la Guiane, Yunx minutissimus, Gmel., Buff., pl. enl. 786, fig. I. V. PlCUMNE MINULB.

Torcol du Pahaouay, Yunx minutes, Lath. V. PlCUMNE MINULE. (DR..Z.)

TORDA ois. Syn. de Pingouin macroptère. V. Pinoouiit. (dr..z.)

TORDEUSES. Tortrices. tns. Tribu de la famille des Lépidoptères noc-

[page] 291

turnes, composée d'une division du genre Phalœna de Linné, qu'il nomme Tortrices. Ce sont les Phalènes à larges épaules ou Phalènes chappes de Geoffroy, et les Lépidoptères formant le genre Pyralis de Fabricius. Ils sont tous de petite taille, agréablement colorés, ayant des antenues simples, une spiritrompe distincte, les palpes inférieurs presque semblables à ceux des Noctuelles; le thorax uni; les ailes en toit écrasé ou presque horizontales, et dont les supérieures ont ordinairement le bord extérieur arqué à sa base, rétréci ensuite, ce qui donne à ces Insectes une physionomie particulière, celle d'un ovale tronqué: de là l'origine de la dénomination de Phalènes chappes. Les chenilles ont seize pattes, le corps ras ou peu velu, et viventàcouvert, soit dans des tuyaux de feuilles qu'elles tordent et qu'elles roulent, en fixant successivement et dans un même sens, selon le nombre des tours, divers pointes de leur surface par des couches de fils de soie, soit entre des fleurs agrégées ou ombellifères dont elles lient les pédoncules partiels afin de s'y ménaeer une retraite. D'autres vivent dans l'intérieur de divers fruits, comme les pommes, les poires, etc. Elles rongent les parties tendres, et quelquefois aussi les graines des végétaux qu'ellos habitent. Plusieurs de ces chenilles sont rétiécies postérieurement, ce qui les a fait nommer par Réaumur chenilles en forme de poissons. Leurs coques ont la forme d'un bateau. Cette tribu se compose des genres Pyrale, Matronule, Xylopoae, Volucreet Procérate. (lat.)

TORDPIED. BOT. crypt. Nom proposé par Bridel pour désigner en français le genre Campylopus. V. ce mot. (b.)

T O R D Y L E. Tordylium. bot . phan. Genre de la famille des Ombellifères et de la Pentandrie Digynie, L. f offrant les caractères essentiels suivans: involucre et involucelles polyphylles; corolle dont lespétales sont étalés en rayons et bifides; akènes comprimés, munis d'un rebord de saillies tuberculeuses formant un anneau marginal, et présentant sur le dos quatre bandelettes (canaux oléifères) très-grêles. Ce genre ne se compose que d'un petit nombre d'espèces qui croissent dans l'Europe méridionale et daus l'Orient. Linné avait placé dans ce genre quelques espèces qui ont formé de nouveaux genres ou qui ont été réunies à des genres déjà établis. Ainsi les Tordylium Anthriscus et nodosum ont d'abord été réunis aux Caucalis, puis ont été érigés en un genre distinct sous le nom de Torilis. Ensuite Hoffmann en a séparé le Tordylium apulum, pour en former le nouveau genre Condylocarpus. Le Tordyle officinal est une Plante herbacée, àfeuilles pinnées, composées de folioles oblongues, lobées, cunéiformes, àfleurs blanches, munies d'involucelles plus longs que l'ombellule, à fruits munis d'un bourrelet épais, calleux et bhrac. Cette Plante passait autrefois pour posséder quelques propriétés médicales; mais on n'en fait plus aucun usage. Les Tordylium syriacum et maximum sont deux autres espèces très-remarquables. La première, qui croît en Syrie et que l'on cultive dans les jardins de botanique, a le fruit trèsgrand, ovale, presque orbiculaire, e il lourd d'un rebord crénelé, tuberculeux; les fleurs petites, entourées d'involucres et d'involucelles fort longs. La seconde espèce est une assez grande Plante herbacée, dont la tige est velue, les ombelles rougeâtres avant leur développement; les iuvolucellesàpeu près de la longueur des ombellules, et le fruit orbiculaire, ayant un rebord cartilagineux, crénelé. Cette Plante croît dans les lieux arides de l'Europe méridionale et tempérée. Elle se retrouve jusqu'aux environs de Paris. (O ..N.)

* TORDYLINÉES. BOT. PHAN. Koch a établi sous ce nom une petite tribu dan^ Ips Ombellifères, carac-

19*

[page] 292

térisée par le rebord plissd et comme denté du fruit. Elle ne renferme que les genres Tordylium et Hasselquifia. (o..N.)

TORÉNIE. Torenia. BOT. piian. Genre de la famille des Scrophularinées et de la Didynamie Angiospermie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant, tubuleux, anguleux, à deux lèvres, la supérieure à trois pointes aiguËs; l'inférieure entière, plus étroite; corolle tubuleuse, ringenle, à deux lèvres, la supérieure bilobée, l'inférieure trifide; quatre étamines didynames, les deux filets supérieurs plus courts, fertiles, à anthères cohérentes par paires, les deux filets inférieurs divisés au sommet en deux branches dont une stérile plus courte; ovaire oblong, surmonté d'un style filiforme, terminé par un stigmate bifide, aigu; capsule oblongue, à deux loges et à plusieurs graines attachées à une cloison parallèle aux valves. Ce genre est très-voisin du Vandellia et du Lindernia; il se compose d'un petit nombre d'espèces qui sont des Plantes herbacées, à feuilles opposées, dentées, à pédoncules axillaires et termiuaux, dépourvus de bractées, les fructifères dressés. Celle qui a servi de type au genre, est le Torenia asiatica, L., Lamk., Illust., tab. 5a3, fig. i; Kaka-pu, Rhéede, Malab., vol. 9, tab. 53. Elle croît dans les Indes-Orientales et à la Chine. R. Brown a indiqué comme appartenant au genre Torenia le Capraria cruslacea . L., et V Antirrhinum hexandrum, Forster. Dun autre côté, Reichenbach a fondé un genre Tittmannia où il a fait entrer cette dernière Plante ainsi que le Torenia scabra de R. Brown. v. Tittmannia.(g..n.)

TOREZIA. BOT. PHAN. Le genre de la famille des Graminées, fondé sous ce nom par Ruiz et Pavon dans leur Flore du Pérou et du Chili, paraÎt être le même que le Disarrhenum de Labillardière qui est cougénère, selon R. Brown, de l'Hierochloe de Gmelin. (g..n.)

TORILIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Ombellifères et de la Pentandrie Digynie, L., établi par Gaertner [de Fruct., 1, p. 82 ) et adopté par la plupart des botanistes modernes. Voici les caractères qui lui sont assignés par Hoffmann ( Umb. gen., p. 50 ): involucre universel, composé d'une à cinq folioles; involucres partiels de cinq à huit folioles non rabattues; calice persistant, égal; corolle dont les pétales sont bilobés, obeordiformes, munis d'une petite laciniure canaliculée, lancéolée; fruit ovale, couvert de soies ou de petites pointes sur les côtes et les vallécules; chacun des akènes rétréci au sommet, à vallécules marquées de quatre canaux oléifères ( vittœ), convexes, et portant des points sur deux ou trois rangées; spermapode filiforme, sétacé, presque bifide. Le lype de ce genre est le Tordylium Anthriscus, L., ou Caucalis Anithirisus, Willd., Plaute très-commune dans les haies de toute l'Europe. Sprenget y a joint plusieurs espèces ci-devant placées dans les genres Caucalis et Scandix. (g..n.)

TORMENTILLE. Tormentilla. bot. phan. Ce genre a été réuni par le professeur Nestler, de Strasbourg, au genre Potentille. (a. h.)

TORNATELLE. Tomatella. moll. Genre intéressant que Linné confondait avec les Volutes, sur le seul caractère des plis columellaires, sans faire attention à un autre caractère d'uue plus grande valeur, l'intégrité de l'ouverture, tandis que les. Volutes véritables sont toutes échancrées à la base. Lorsque Lamarck réforma le goure Volute de Linné, dans ses premiers travaux zoologiques, il est k présumer que les Torna telles furent comprises dans le genre Auricule. Plus tard (Extrait du Cours, 1811) elles en furent séparées et jointes aux Pyratnidelles; elles constituèrent la famille des Plica-

[page] 293

ces qui fut mise à une grande distance des Auricules. au milieu des Mollusques operculés. Cependant Lamarck ignorait complètement que ces genres fussent operculés; mais, guidé par son génie, il devina les rapports que tous les zoologistes lui contestèrent. Cuvicr, dans le Règne Animal, fut un des premiers à rejeter la manière de voir de Lamarck, en réunissant les Tornatellcs aux Auricules, et plusieurs autres genres qui constituent la famille des Pulmoinés aquatiques. Lamarck, néanmoins, persista dans son opinion sans y rien changer. Férussac, dans ses Tableaux systématiques des Animaux mollusques, divisa les Pulmonés aquatiques en plusieurs familles; l'une d'elles, celle des Auricules, contient le genre Tornatelle. Dans son Traité de Malacologie, non-seulement Blainville partagea l'opinion de Férussac; mais encore l'exagéra en réunissant dans le genre Piétin les Tornotelles et les Conovules, ces dernières séparées ainsi à tort des Auricules. Dans le même temps, Gray, savant zoologiste anglais, annonça que la Tornatelle est pourvue d'un opercule; on fut alors obligé de revenir à l'opinion de Lamarck, et Blainville (Dernières Additions et Corrections au Traité de Malacologie), sans réparer complètement son erreur, rétablit le genre Tornatelle en faisant la question s'il devra rester ou non dans la famille des Auricules. Cet auteur connaît trop bien l'importance d'un caractère tel que celui de l'opercule pour hésiter un moment dans la réponse qu'il aurait pu faire à cette question. Latreille eut le sage esprit d'adopter sans changemens la famille des Plicacés de Lamarck, et de la laisser parmi les Mollusques operculés, dans des rapports fort convenables, à la fin de la longue série des Mollusques operculés dont la coquille a l'ouverture entière. Rang, par suite d'un oubli involontaire sans doute, n'a mentionné nulle part le genre Tornatelle. Dans son Manuel de Conchyliologie, nous remarquons le même oubli pour le genre Pyramidelle: ce qui nous fait croire que, réunis dans une même famille, c'est cette famille tout entière qui inanque.

Les caractères génériques peuvent être exprimés de cette manière: Animal inconnu, operculé; opercule ovalnire, corné; coquille enroulée, ovale, cyliudracée, le plus souvent striée transversalement et dépourvue d'épiderme; ouverture oblongue, entière, un peu versante à la base; un ou plusieurs gros plis sur la columelle; bord droit, mince, tranchant, n'ayant jamais de bourrelet ni en dedans ni en dehors. Lamarck rapporte à ce genre une petite coquille marine nommée Piétin par Adanson; mais c'est à tort, selon nous, qu'elle se trouve dans ce genre. Ses caractères ne s'accordent pas avec ceux que nous venons d'indiquerpour les Tornatelles. Non-seulement a lèvre droite est épaisse et dentelée, ce qui ne se voit pas dans les Tornatelles, mais encore les plis du bord gauche ne sont pas tous persistans sur la columelle: deux caractères qui se retrouvent exclusivement daus les Auricules. Un autre motif non moins important pour réunir le Piétin à ce dernier genre, c'est qu'il manque d'opercule. Les espèces de ce genre sont encore peu nombreuses; on en connaît douze à quatorze tant vivantes que fossiles; elles sont toutes marines. A l'exception d'une seule, toutes les espèces sont striées élégamment en travers; elles sont généralement ovoïdes, cylindracées, spire courte et obtuse; l'ouverture est allongée, rétrécie postérieurement, évasée et un peu versante à la base. Parmi les espèces qui peuvent le mieux caractériser le genre Torna telle, nous citerons les suivantes:

Tornatelle brocard, Tomatella fiammea, Lamk., Anim. sans vert. T. vi, a partie, pag. 219, n. 1; ibid., Sowerby, Généra, n. 24, f. 1; Valuta flammea, L., Gmel., pag. 3435, n. 2; Lister, Cunchyi., tab.

[page] 294

814, fig. 34; Martini, Conch. T. II, t. 43, fig. 439; Bulimus variegatus, Brug., Encycl., n. 67, pl. 452, fig. 1, a, b. Très-jolie coquille qui a trois rangées de taches longues, flammulées, pourprées sur un fond blanc; un seul pli columellaire. Elle vient de la mer des Indes. Sa longueur esl de vingt-cinq & trente millimètres.

TORNATELLE LUISANTE, Tornatella nitidula, Lamk., loc. cit., n. 5; ibid., Sowerby, Généra, loc. cit., fig. 2; Encycl., pl. 452, fig. 2, a, b. Coquille remarquable en ce qu'elle est lisse, brillante et d'une belle couleur de rose; elle a quelques stries à la base du dernier tour, la columelle a deux plis, l'inférieur est très-gros, épais et oblique.

Tornatelle sillonnée, Tornatella sulcala, Lamk.; Auricula sulcata, Lamk., Ann. du Mus. T. iv, pag. 434, n. 1, et T. VIII, pl. 60, fig. 7, a, b; Sowerby, Genera, lue. cit., fig. 5. Espèce fossile des environs de Paris, élégamment sillonnée; les sillons sont simples et non traversés par des stries longitudinales comme dans une autre espèce que l'on pourrait confondre avec elle. Elle n'est pas très-rare A Grignon, à Parues, à Chauniont et à Mouchy.(D..H.)

TOROBRANCHE.Torobranchia. MOLL. Dans sa Classification naturelle des Mollusques, Gray nomme ainsi le deuxième ordre de la classe des Saccophora (Acéphalés nus, Cuv.), lequel contient le genre Pyrosome lui seul. V. ce mot ainsi que Acé- phalés. (d..h.)

TORPILLE. Torpedo, pois. Genre créé par Duméril et démembré du genre Raia de Linné, ayant pour type la Torpille, si célèbre par l'appareil électrique qu'elle possède qui se retrouve chez plusieurs autres espèces de genres différens. Les espèces e Torpédo appartiennent, dans la méthode de Cuvier, à l'ordre des Chondroptérygiens à branchies fixes, et ont long-temps été confondues sous le nom de Raia Torpedo, bienqu'on les eit distinguées dans ces erniers temps. Leur caractère générique est d avoir une queue courte, un disque arrondi, épais, le corps lisse, les dents petites et aiguËs. V. Raie.. (less.)

* TORQUATRIX. rept. oph. (Gray.) Syn. de Tortrix ou Rouleau. V ce mot. (is.o. st.-H.)

TORQÜEOLE. ois. Espèce du genre Perdrix. V. ce mot. (b.)

TORQUILLA. ois. Syn. du Torcol d'Europe. V. ce mot. (dr..z.)

TOURÉLITE, min. Minéral trouvé dans l'Etat de New-Jersey en Sussex, où il est disséminé dans le Minerai de fer d'Audover, l'une des plus célèbres mines des états-Unis; il est d'un rouge vermillon peu foncé et a une structure grenue; sa poussièié est d'un rouge de rose. Il est assez dur pour rayer le verre; il agit faiblement sur l'aiguille aimantée et fait effervescence dans les acides. Seul il est infusible au chalumeau; mais avec le borax, il donne un verre verdâtre, qui perd sa couleur par le refroidissement. Ce Minéral a été analysé par Ch. Renwick, qui l'a dédié au docteur John Torrey. Suivant lui, il serait composé de: Silice, 32, 60; Chaux, 24, o8; Protoxide de Fer, 21; Péroxide de Cérium, 12, 32; Alumine, 5, 68; Eau, 3, 50. Mais Children et Faraday, qui ont examiné un échantillon de ce Métal, n'y ont pu reconnaître la présence du Cérium. (O. DEL.)

TORREYA. BOT. pdan. Les Cyperus cespitasus et diantdrus de Torrey (Catal. pl. New-York, p. 89 et 90) ont été érigés par Rafinesque en un genre distinct sous le nom de Torreya; mais ce genre n'a pas été adopté.

Sprengel (Neue Entdeci., a, pag. 121 ) a établi un autre genre Torrey a qu'il a placé dans la famille des Nyctaginées, et dans la Pentandrie Monogynie, L. Il lui a imposé les caractères essentiels suivans;calice

[page] 295

coloré, à cinq lobes; corolle lubuleuse, ayant le limbe quinquéfide réfléchi; cinq étamines, à filets adnés au tube, spiraux, plus longs que la corolle, à anthères didymès; stigmate filiforme; noix à valves introfléchies. Cegenre ne renferme qu'une espèce qui croît dans le Brésil et que Sprengel nomme T. paniculata. (G..N.)

TORTRICES. ins. Troisième division formée par Scopoli ( Ent. carn., 232 ) dans sou genre Phalène. (b.)

TORTRIX. rept. oph. Nom latin du genre Rouleau.V. ce mot. (b.)

TORTUE.Testudo. rept. On connaît sous le nom de Tortues des Animaux vertébrés dont le cœur a deux oreillettes, et dont le corps, porté sur quatre pieds, est enveloppé par deux plaques ou boucliers osseux formés par le sternum et les cèles. Les Tortues se composent d'un grand nombre d'espèces dont les mœurs et les caractères généraux offrent assez de dissemblance pour qu'on ait établi plusieurs genres qui répondent au grand genre Testudo de Linné, et qui permettent aujourd'hui d'appliquer aux Tortues le nom de Chéloniens, en en fàisant une famille très-naturelle divisée en tribus et en petites sections de ces mêmes tribus. Linué, ou plutôt Gmelin, dans la treizième édition du Sysiema Naturœ, divisa tous les Reptiles en deux classes, les Reptiles à pieds, Reptilia, et les Reptiles sans pieds, Serpentes. Les Tortues s'y trouvent placées à la tête des vrais Reptiles comme genre caractérisé par un test enveloppant le corps, que termine une queue. Ainsi s'exprime Linné: Corpus caudatum, loried ossed aut coriaceâ super ne et inferne, vel squamis supernè obtectum. Oris mamlibula superior inferiorem pyxïdum instar claudens. Dan s ce genre sont classés trente-deux espèces. Alexandre Brongniart, dans son Essai de classificatiou naturelle des Reptiles, publié en i805, établit comme premier ordre les Chélouienset leur donne pour caractères distinctifs de ne point avoir de dénis enchâssées, et d'avoir le corps couvert d'une carapace. 11 propose de les diviser en trois genres qui sont les suivaps: i° Chélone, ayant pour type les Tortues luth, caret, franche et couanne; 2° Emyde, dont les espèces vivent dans les eaux douces, et qui sont les Emydes féroce, rostrée, matamata, bourbeuse, pensylvanique et Tortue à boîte; 3 enfin les vraies Tortues seraient des espèces terrestres, telles que la grecque, la géométrique, etc. Duméril, en 1806, dans sa Zoologie analytique, range les Tortues dans son premier ordre ou les Chéloniens, de la troisième classe, les, Reptiles; puis il divise ces Chéloniens eu quatre genres: i° les Chélonées dont les mâchoires sont cornées et tranchantes, les pâtes terminées par des doigts immobiles et aplatis en nageoires; 2° les Tortues, qui joignent aux mêmes caractères ceux d'avoir les doigts réunis en moignons sans être aplatis en nageoires; 3° les Emydes, dont les doigts sont mobiles et réunis par une membrane; 4° enfin, les Chélys, dont les mâchoires sont plates, sans bec corné, les pates membraneuses et palmées.

Daudin, dans sou Histoire naturelle des Reptiles de l'édition du Buffuti de Sonnini, adopta le genre Testudo qu'il divisa en trois sections, les Chélones ou Tortues marines, les Tortues d'eau douce et les Tortues terrestres qui comprennent cinquante-huit espèces. Toutefois il est le premier qui ait distingué les Tortues à boîte comme petite tribu. Latreille, dans son Histoire naturelle des Reptiles (1798), faisant suite au petit Bufibn de Déterville, admet les divisions suivantes: Tortues de mer (Chelonia de Bronguiart), et y décrit six espèces; Torlues d'eau douce et terrestres, cl y admet trente-une espèces. Celte division de Latreille est entièrement celle proposée en 1788 par Lacépède qui toutefois ne fit connaître que vingt-six espèces. Mais

[page] 296

l'ouvrage le plus important pour les Reptiles qui nous occupent, est celui que Schœpff leur consacra sous ce titre: Historia Testudinum iconibus illustrata, publié in-4° à Erlang en 1792 et enrichie de plus devingt-cinq planches très-bien gravées. Bonnaterre, en 1789, dans son Traité d'Erpétologie faisant partie de l'Encyclopédie, forme avec les Tortues sa deuxième classe ou celle des Reptiles k queue, et décrit vingt-huit espèces sans proposer de division parmielles. Met rem, dans son Tentamen systematis Amphibiorum, publié en i820, range les Tortues dans le premier ordre de ses Pholidota et il les nomme Testudinata, Il les sous-divise ensuite en quatre genres qu'il spécifie ainsi: i° Pedibus pinnijbrmibus: premier genre, Caretta, testd \corned; deuxième genre, phargis, testd coriaced. — 9g Pedibus digitatis: troisième genre, Trionix, testd coriaced, d'après Geoffroy; et quatrième genre, Testudo, testd corned. Ce dernier genre a quatre sous-genres qui sont: Malamata, labia carnifa; Emys, labia cornea, digiti distincti, sternum firmum; Terrapene, sternum lobo anteriore aut utroque mobili; Chersine, digitis indistinctis. Il en décrit soixante-deux espèces. Enfin Cuvier, dans les deux éditions de son Règne Animal, a apporté des modifications aux divisions de cette famille, que nous rapellerons ici, seulement parce que ce seront celles que nous suivrons dans cet article. Tels sont les ouvrages généraux écrits sur les Tortues; mais une foule d'auteurs en ont fait connaître des espèces nouvelles, des genres nouveaux, ont publié des Mémoires sur leur organisation, de sorte que nous nous bornerons k citer ceux dont nous auions emprunté des détails à mesure que nous arriverons à mentionner les espèces que leur travail concerne.

Les Tortues ou Chêlonées ont donc le cœur k un seul ventricule divisé en deux poches d'inégale capacité, communiquant l'une dans l'autre et surmontées de deux oreillettes. Lesang du corps, dit Cuvier ( Règne Animal, édit. T. 11, p. 6), entie dans l'oreillette droite; celui du poumon dans la gauche; mais les aeux sangs se .mêlent plus ou moins en passant par le ventricule. Les Tortues semblent au premier aspect des animaux retournés. Elles sont en effet enveloppées dans un double plastron, sous lequel la tête, la queue et les quatre membres peuvent rentrer lorsque l'individu a besoin de protéger ces parties, et qui en sortent au contraire dans les actes habituels de la vie. La partie supérieure de l'enveloppe des Tortues, faite en forme de voûte, est ce qu'on nomme la carapace. Cette boîte osseuse est donc le résultat de la soudure des huit paires de côtes, dont la surface et élargie, qui l'unissent intimement avec les apophyses articulaires des vertèbres, transformées elles -mêmes en plaques amincies. Ces soudures se faisant par engrainage, il eu résulte une immobilité parfaite dans leur jeu, et une grande force dans des parois disposées en voûte. La partie inférieure qu'on appelle le plastron, est aussi composée de neuf pièces soudées qui retracent le sternum et ses annexes, suivant Geoffroy Saint-Hilaire et dont les parties cartilagineuses se trouvent être représentées par une bordure circulaire de la carapace. Les vaisseaux qui s'introduisent dans ces pièces osseuses qu'ils nourrissent, sont recouverts d'un périoste assez épais et d'un épiderme dense, setuammeux extérieurement où il sc change en lamelles nommées écailles. Les côtes et les vertèbres dorsales et lombaires se trouvant ainsi complètement extérieures, il en résulte une inversion dans l'insertion des plans musculaires, qui s'attachent eu dedans des surfaces de ces os pour mouvoir les membres et le cou. L'extrémité vertébrale s'articule avec la carapace, et l'extrémité sternale, assez analogue^ la clavicule, s'articule avec le plastron, de manière que les deux épaules, dit Cuvier, forment un an

[page] 297

neau dans lequel passent l'œsophage et la trachée artère. Une troisième branche osseuse, plus grande que les deux autres, représente, comme dans les Oiseaux, 1 apophyse coracoïde, et son extrémité postérieure reste libre. Les os longs des Testudinées n'ont point de canal médullaire. Les pièces osseuses qui composent le crâne varient singulièrement dans les degrés d'aplatissemens qu'elles présentent. On dit que le sphénoïde manque complètement dans les têtes des Tortues terrestres. Les nerfs olfactifs et optiques traversent des cloisons cartilagineuses, car les osseux n'ont point de trous pour leur donner passage. Les poumons sont volumineux; mais comme les côtes sont immobiles, il en résulte une modification de la respiration qui s'exécute ar la bouche, et par un mouvement e déglutition, qui force l'air à entrer par les narines et puis à se diriger vers les poumons. Les maxillaires des Tortues sont revêtus d'une corne analogue k celle qui forme le bec des Oiseaux; seulement les Chélydes, au lieu de corne, ont une peau mince sur les mâchoires. Leur langue est courte, hérissée de papilles très-dé- veloppées. Leur estomac est robuste et a un seul ventricule; les intestins, privés de ccecum, ne donnent au tube intestinal qu'une longueur médiocre. Leur vessie est ample.

Dans ces derniers temps, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et J.-G. Martin ont découvert chez les Tortues femelles deux canaux qui mettent la cavité du péritoine eu communication avec les corps caverneux, et ont publié des remarques d'un haut intérêt sur la structure et la disposition do cloaque, du clitoris et des corps caverneux chez ces mêmes Animaux. Leur Mémoire a été lu à l'Académie des Sciences le 18 février 1828, et se trouve inséré dans les Annales des Sciences naturelles pour le mois de février 1828. Nous donnerons un extrait de ce travail qui, bien que serré, fera apercevoir l'intéressante découverte de ces deux naturalistes.

Les Tortues, principalement les terrestres, ont le cloaque disposé de la même manière que chez l'Ornithorhynque, c'est-à-dire la vessie, les deux uretères et les deux oviductes, pour les femelles, les deux canaux déférens, pour les mâles, s'ouvrent dans une première poche qui est le canal urétrhosexuel de M. Geoffroy Sainl-Hilaire. Ce canhl uréthro-sexuel s'ouvre ensuite avec le rectum dans une poche spacieuse qui est le véritable cloaque ou vestibule commun, et qui communique à l'extérieur par l'ouverture anale.

Un fait très-remarquable, et que l'on retrouve aussi chez l'Ornitnorhynque, c'est que les orifices des uretères sont séparés de l'orifice de la vessie par les orifices des oviductes ou des canaux déférens.

M. Cuvier a indiqué dans son Anatomie comparée, chez les Tortues mâles, deux canaux placés de chaque côté des corps caverneux, ayant leur orifice dans la cavité du péritoine, et se prolongeant jusqu'au gland, ou, disait-il, ils se terminent en cul-de-sac. MM. Isid. Geoffroy et Martin-Saint- Ange ont reconnu que cette assertion n'est pas exacte, et ils ont établi plusieurs faits qui donnent un grand intérêt physiologique à ces canaux qu'ils ont nommés péritonéaux. Au lieu de se terminer en cul-de-sac, ils se divisent k leur extrémité en deux branches dont l'une va s'ouvrir à l'extérieur à l'extrémité du pénis, chez les mâles, du clitoris chez les femelles, et dont l'autre s'ouvre dans le corps caverneux par une ouverture ou par un petit nombre d'ouvertures chez les Tortues terrestres, par une multitude de pores dans d'autres genres, chez les Trionix par exemple. Il résulte de là que la cavité du péritoine se trouve communiquer d'une part avec l'extérieur, de l'autre avec la cavité du corps caverneux et le tissu érectile du gland où, comme on sait, le sang s amasse pendant l'érection. Les canaux péritonéaux, qui ont quelque analogie avec les

[page] 298

conduits aauifères des Holothuries et d'un grana nombre d'autres Animaux sans vertèbres, joueraient-ils comme eux un rôle dans la fonctipn respiratoire? C'est ce que pense M. Geoffroy Saint-Hilaire père, et ce qu'il a surtout cherché à établir au sujet du Crocodile chez lequel Martin-Saint-Ange et Isid. Geoffroy ont aussi découvert des canaux péritonéaux, assez analogues par leur disposition à ceux des Tortues. M. Cuvier a adopté la même opinion a l'égard de plusieurs Poissons cartilagineux où l'on trouve des canaux qui mettent en communication la cavité du péritoine avec le fluide ambiant. Du reste, la communication qui existe entre les corps caverneux et la cavité péritonéale des Tortues, d'après MM. J. Geoffroy et Martin 9 est un fait au'on ne connaît encore que chez les lortues, et qui indioue que les canaux péritonéaux remplissent chez les Tortu« s de doubles fonctions dont il est encore impossible dans l'état présent de la science de se faire une idée.

Les membres des, Tortues se trouvent resserrés entre le plastron et la carapace, et leur longueur n'élève pas assez le corps au-dessus du sol pour que la locomotion soit aisée; aussi la démarche de ces Animaux se ressent d'un tel mécanisme et ne se compose que d'une sorte de reptation sur quatre pieds, embarrassée et lente. Mais les Tortues dont les membres sont terminés par des nageoires, vivant au milieu d'un fluide aans lequel leur corps aplati est enveloppé de deux lames, glisse aisément, possèdent une force puissante et par suite une natation rapide. Les Tortues terrestres se traînent donc péniblement sur le sol où elles ne vivent qu'une partie de l'année en se creusant des terriers où elles s'engourdissent dans les régions tempérées pendant les saisons d'hiver. Celles qui habitent au sein des mers fréquentent les côtes pendant un certain temps de l'année, pour y pondre, dans les sables des rivages, leurs œufs que la chaleur solaire faitéclore. et cette ponte n'a communément lieu que la nuit, lia taille de ces Animaux varie suivant les espèces, et on connaît des Tortues d'une très-petite taille aussi bien que des espèces de dimensions gigantesques et pesant plus de six cents livres. Les individus des Chélonées sont très-vivaces. On en a vu ne pas mourir à la suite de longues abstinences, et les navigateurs en conservent longtemps à bord des vaisseaux, bien que privées d'alimens et renversées sur le dos.

Les Tortues marines vivent d'herbes qu'elles paissent au fond de l'eau et aussi de petits Mollusques et d'A- nimaux. Les terrestres recherchent les racines, les herbes, les limaces et les larves des Insectes. Les Tortues des eaux douces trouvent dans les rivières les substances végétales et animales dont elles se nourrissent.

Les Tortues ont été divisées par les auteurs anglais en plusieurs familles qui sont les vrais Chéloniens, renfermant .le genre Testudo des auteurs; les émydées, Bell, ayant les genres Emys, Brongniart, Terrapene, Merrera, Tortue à boîtes, ou Temotherus, Bell, Kinosternon, Spix, et Chelys, Duméril. Les Kinosternon de Spix ont le corps déprimé, le sternum fixé à son milieu, les lobes an teneurs et postérieur à charnières et le plastron rétréci. On n'eu connaît qu'une seule espèce, le Kinostemum longicaudatum. La troisième famille est celle des Trionidées ne renfermai!? que le genre Trionyx de Geoflroybaint-Hilaire; la quatrième est celle desSphargidées, ayant le genre Sphargis de Merrera; la cinquième et dernière est celle des Chéloniadées, dont le type unique est le genre Chelonia de Brongniart. Cuvier dans le Règne Animal ne fait qu'une seule famille des Tortues ou qu'un seul genre qu'il divise en cinq sous-genres, en se servantdes caractères tirés de la forme des carapaces, de la nature des tégumens qui la recouvrent et de leurs pieds. Son premier sous-genre est celui des Tortues de terre, Testudo,

[page] 299

Brong., ou Chersine de Merrem, dont la carapace est bombée et soutenue par une charpente osseuse, solide et soudée de toute part. Les jambes sout comme tronquées, terminées par des doigts courts, réunis en une sorte de moignon presque jusqu'aux ongles, et pouvant se retirer, ainsi que la tête, sous la carapace. Les vraies Tortues sont terrestres et vivent de matières végétales. L'espèce qui se trouve en Europe est la Tortue grecque, Testudo grœca de Linné, représentée par Shoefier dans les planches 8 et 9, et q'uon rencontre communément dans 1 Archipel. Les autres espèces sont la grande Tortue des Indes, Testudo indica (Schœff-, pl. 22), la géométrique (Testudo geometrica, Lacép., pl. 9 j le Couï, T. radiata, Shaw, qui vit à la Nouvelle-Hollande. Bell a sousdivisé ce genre en deux tribus qu'il nomme les Prxis lorsque la partie antérieure dti bouclier est mobile, et les Kinyxis, lorsque la partie postérieure de la carapace est seule mobile. On compte dans le seul genre Tortue une vingtaine d'espèces parmi lesquelles plusieurs ont été découvertes dans ces derniers temps.

Le deuxième sous-genre ou les Tortues d'eau douce, les Emya de Brongniart, ne diffèrent des vraies Tortues que parce que leurs doigts sont allongés et garnis dans leur intervalle d'une membrane; leurs ongles sont au nombre de cinq en avant et de quatre en arrière. Les espèces de ce sous-genre sont organisées pour vivre presque constamment dans l'eau, où elles cherchent les petits Poissons, les Insectes des üeuves et des rivières L'é- wjde d'Europe est la Testudo europea de Schneider, l'orbicularis de Linné qui ext très-répandue dans nos rivières. A ce sous-genre appartiennent vingt-six espèces de toutes les parties du globe, et les Chelonida de Fitzinger et les Hydrespis de Bell qui oe sont que des Emydes à cou plus allongé, telle que l'Emys longicollis de Shaw où viennent encore se grouper cinq petites espèces. Les Tortues a boite sont encore des Emydes dont le plastron est divisé en deux battans, et qui comprennent cinq espèces. Enfin les Tortues çhélonures de Fleming, ou Chélydres de Fitzinger se distinguent des Emydes parce que leurs membres et leur queue sont trop volumineux pour rentrer sous la carapace. Le type de cette petite division est la Testudo serpentina de Linné. Le troisième sous-genre est celui des Turtues marines ou Chélonées, Chelonia, Brongniart; elles sont caractérisées par leurs membres terminés en larges nageoires pointues, enveloppant dans leur masse les doigts, et pouvant rentrer sous la carapace: ce sont les géans de la famille, et leur chair délicieuse est la ressource des navigateurs dans les parages qu'elles fréquentent, tels que l'2le ae l'Ascension. La plus célèbre par l'énorme taille qu elle acquiert, est la Tortue franche, Testudo Mydas, avec laquelle on en a confondu deux espèces très-voisines, les Testudo maculosa et lachrymata . Cuvier. Les arts tirent un très-grana parti de l'écaille d'une espèce de ce sous-genre, le Caret, Testudo imbricata, L., dont sont voisines les Testudo virgata, Cuv. et radiata, Schceff. La Couanne, Testudo caretta, Gm., est de la Méditerranée, et on obtient de ses chairs une huile à brûler. Quelques Chélonées ont leurs écailles tégumentaires remplacées par un épiderme analogue à du cuir. Ce sont les Sphareis de Merrem, dont le type est le Luth, Testudo coriacea, Linné, et le Desmochelis atlantica de Lesucur. Enfin les Tortues à gueule, ou Chelys de Duméril, sont des Tortues dont les membres ne peuvent point être serrés sous la carapace, qui ont le nez prolongé en une petite trompe, et dont la bouche est Tendue en travers sans avoir de mâchoiies de cornes. Le type de cette division est la matamata ou Testudo fimbria de Gmelin. Le cinquième sous-genre est celui des Trionyx ou Tortues molles, établi par Geoffroy Saint-Hilaire dans le bel ouvrage sur l'Egypte et dans les Annales du Muséum. Leur peau

[page] 300

est molle, les pieds soot palmes, terminés par trois doigts ongulés. Leur bec corné est garni de lèvres charnues, leur nez se prolouge en une petite trompe. Ces Trionyx vivent dans l'eau aouce des rivières, et l'espèce la plus remarquable est la Tortue molle du Nil, Testudo triunguis de Forskalh et Trionyx œgyptiacus de Geoffroy Saint- Hilaire, magnifiquement représentée dans le grand ouvrage de la commission d'Egypte. On y joint la Tortue molle d'Amérique, Testudo ferox de Gmelin, qui vit à la Floride et à la Guiane, que Bartram a représenté grossièrement, pl. 2, t. i de son Voyage. On joint encore aux Trionyx les T. jauanicus, Geoff, Ann. du Mus. T. xiv; T. carinatus, Geoff., ibid.; T. stellatus, ibid.; T. euphraticus, Olivier, Voyage en Turquie, pl. 42; le T. gangeticus, Duv., etle T. granulosus, Leach, ou T.granosa, dËdchœffer, pl. 30. Un assez grand nombre de Tortues sont décrites dans le Journal de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie. Il faudrait pour ce genre une révision générale qui nous manque, et nous avons dû aans cet article nous borner a une mention rapide et succincte, simplement indicative des détails les plus généraux. (iæss.)

TORTÜLA. BOT. PHAN. Genre établi par Roxburgh et réuni par Jussieu au Priva. V . ce mot.(a. r.)

TORTULE. Tortula. BOT. crypt. ( Mousses. ) Hedwig avait distingué deux genres de Mousses sous les noms de Tortula et de Barbula; la plupart des auteurs modernes ont reuni eu un seul ces deux genres, qui ne dif féraient que par la disposition des organes maies, et plusieurs en ont séparé sous le nom de Syntricàia quelques espèces dont le péristome présente quelques différences par ses cils soudés par la base. Du reste le genre Tortula pris dans son acception la plus étendue est un des groupes les plus distincts et les plus naturels de la famille des Mousses; il est caractérisé par son péristome formé de seize ou trente-deux cils très-allongés, filiformes, contournés en spirale, libres jusqu'à la base dans les vrais Tortula, soudés entre eux inférieurement dans les Syntricàia. La capsule est droite, cylindrique, l'opercule ordinairement allongé, conique ou subulé; la coiffe est fendue latéralement. Ces Mousses sont en général peu rameuses, à tige courte, droite; eurs feuilles sont insérées tout autour de la tige, souvent terminées par des poils blancs et le plus souvent disposées en rosette; elles croissent le plus ordinairement sur les murs, les pierres, ou sur la terre et souvent dans les terrains argileux; plusieurs croissent dans les pays chauds. Le nombre des espèces connues est considérable, il s'élève entre quarante et cinquante. (ad. b.)

TORULA. BOT. crypt. ( Mucédinées.) Sous ce nom Persoon avait réuni plusieurs Plantes qui ont été depuis divisées en plusieurs genres par les auteurs modernes. Link a donné au genre Torula un caractère qui le circonscrit davantage; il consiste k présenter des fitamens couchés, rameux, entrecroisés, moniliformes, et dont les articles globuleux, contigus, se séparent facilement et forment autant de sporidies noirâtres. Il n'admet dans ce genre que deux espèces, les Torula Herbarum et tenera qui croissent sur les herbes et les bois morts. Les T. expansa et alba de Persoon sont des Monilia suivant Link et des Hormiscium de Kunze; le T. fuliginosa de Persoon forme le genre Antennaria de Nées. Enfin le T. fructigera est devenu le type du genre Oïdeum; mais toutes ces distinctions fondées sur des caractères aussi légers que ceux qui séparent ces différens genres, méritent-elles d'être admises ? C'est ce que nous sommes bien loin de penser; la plupart des caractères qui distinguent ces divers genres nous paraissent au contraire tout au plus susceptibles d'établir des sections dans un grand

[page] 301

genre naturel; quelques - uns même ce sont peut-êtie que spécifiques, et d'autres résultent seulement de l'époque où les Plantes qu'on a décrites ont été observées. (ad. b.)

TORÜLEÜX. Torulosus. BOT. PHAN. Cet adjectif s'emploie pour une partie alternativement renflée et contractée: telle est la gousse d'un grand nombre de Légumineuses. (A. H.)

* TORULIN1UM. BOT. pban. Genre de le famille des Cypéracées, établi par Desvaux (in Hamilton Prodr. Plant. Ind.-Occid., p. 15) et qui se distingue du Cyperus par ses glu mes imbriquées en tous sens et uon distiques, et par ses épillets cyliodriques. Le type de ce genre (Torulinium confertum) est une Plante de Cayenne, qui a beaucoup d'affinites avec le Cyperus ferox de Richard (Aet. Soc. hut. nat. Paris, i, p. 66 ), que l'auteur place également dans le genre Torulinium. (o..n )

TOSAGR1S. BOT. PHAN. Ce genre, établi par Palisot-Beau vois dans la famille des Graminées, a été réuni 'au Podosœmum. V. Podosêhe.(A. H.)

TQSAR. conch. Quoique Gmelin ait rangé le Tosar d'Adanson (Voy. au Sénég., pl. 17, fig. 14 ) parmi les Tellines sous le nom de Tellina senegalensis, rieu ne prouve que cette coquille appartienne effectivement k ce genre. Comme le remarque Blainville, Adanson n'ayant point parlé de la charnière, il est assez difficile de se décider pour le genre. Cependant il annonce qu'elle est assez semblable à celle d'espèces précédemment décrites; alors on peut assurer, s'il en est ainsi, que le Tosar est une Vénus. Toujours est-il que cette Coquille n'a aucunement l'aspect d'une Tetline.(D..H.)

TOTANUS. ois. ( Bechstein. ) Syn. de Chevalier. V. ce mot. (dr..z.)

TOTHENA ou TOTENA. moll., V. Calmar.

TOTOMBO. moll. Adanson (Voy.au Sénég., pl. 8, fig. 11) a décrit bous ce nom uue jolie espèce de Buccin que Gmelin a nommée Buccinum Pullus, dénomination que lui a couservée Laraarck en la rangeant parmi les Masses. V. Buccin. (d..h.)

TOU AN. mam. Nom de pays d'un Didelphe. V. ce mot. (b.)

TOUCAN. Ramphastos. ois. Genre de la famille de Tordre des Zygodactyles. Caractères: bec cellulaire, très-grand, beaucoup plus long que la tête, plus large et plus haut que le front, presque droit, un peu courbé k la pointe, à arête vive et distincte; bords des mandibules ordinairement dentelés; narines placées presque sur le front, et cachées derrière la lame cornée du bec, ovoïdes et entourées par une membrane; pieds forts, robustes; quatre doigts, deux en avant, réunis jusqu'a la seconde articulation, l'externe de la longueur du tarse; deux en arrière; ailes médiocres et concaves; troisième et quatrième rémiges les plus longues, dix reeti ices. A l'aspect d'un Toucan et surtout de son bec énorme, presque aussi volumineux que tout e corps dépouillé de ses plumes, on est tenté ae croire k l'impossibilité qu'un aussi faible Animal puisse Sorter un organe de dimensions aussi éraesurées. En effet, si ce bec avait la densité que Ton observe dans ceux d'un volume ordinaire, il est probable que la force musculaire, quelque ptodigieuse qu'elle fût, ne pourrait remporter sur la pesanteur, et que l'Oiseau, forcé d'onsr k la gravité, essaierait en vain de se porter en avant, et plus vainement encore * de s'élever au-dessus du sol. Mais la structure interne de ce bec est si admirable que la densité diminue en fproportion de l'augmentation du volumc. Pour la pesanteur spécifique, ce bec est k celui du Faucon k peu près ce qu'est, dans les produits volcaniques, un gros morceau de pierre ponce à un assez petit cristal de Feldspath. L'intérieur est un tissu spongieux, présentant une multitude

[page] 302

de cavités aériennes formées par des cloisons excessivement raiuces, et enveloppées d'une paroi un peu plus épaisse qui donne à l'organe l'apparence de solidité qui nous trompe. Du reste, aucune observation satisfaisante n'a pu jusqu'ici faire deviner les motifs qui ont porté la nature à donner un si grand développement à l'appareil buccal des Toucans, et tous les raisonnemens auxquels on a été conduit nont offert aucune probabilité admissible. Les dimensions du bec paraissent néanmoins gêner fortement l'Oiseau; car, outre qu'il est obligé de saisir la nourriture par l'uu des côtés des mandibules. il doit immédiatement la pousser avec adresse vers leur extrémité, et, dès qu'elle y est parvenue, la lancer en 1 air afin qu'elle puisse retomber dans l an ière-bouche qu'à dessein il tient grandement ouverte par l'écartement des mandibules. Dans le vol, les Toucans ont constamment la pointe du bec dans la direction du vent: cette manœuvre est facile à concevoir, autrement l'Oiseau devrait obéir à une influence qui souvent contrarierait et ses raouvemens et sa volonté. Ils couservent cette même position dans le repos, et alors ce bec, formant un angle droit avec la tête

Îfu'il paraît emboîter, fait à l'œil l'efet d un fourreau assez mal ajusté. Comme les habitudes des Toucans sont absolument les mêmes que celles des Aracaris avec lesquels ils étaient précédemment confondus, on peut, a cet égard, revoir ce qui a été dit au premier volume de cet ouvrage, page 493. On trouve les Toucans avec les 9Aracaris dans les régions les plus chaudes de l'Amérique méridionale.

Les dames du Brésil et du Pérou emploient dans leur parure certaines parties du plumage des Toucans, et particulièrement celles qui constituent le devant du cou et de la poitrine; la mode, dont l'empire est universel, a transmis à la vieille Europe ces goûts du Nouveau-Monde, et pendant un certain temps nos belles ont considéré comme misetrès-recberchée une robe garnie de gorges de Toucans.

Nous citerons parmi ces espèces: Toucan d'Azara. V. Aracari d'Azara.

Toucan Bâillon. V. Aracari Bâillon.

Toucan a oorge blanche de Cayenne, Ramphastos erythrorhyncàos, Lalh. Parties supérieures noires, avec les tectrices caudales d'un jaune verdâtre; devant du cou et haut de la poitrine d'un blanc pur; le reste des parties inférieures d un noir mat; dessus du bec noir avec la base entourée d'une large bande grisâtre; dessous rouge avec une bande transversale d'un gris noirâtre; pieds verdâtres. Taille, dix-sept pouces.

Toucan a gorge jaune, Ramphastos discolorus, Lath. Parties supérieures d'un noir irisé de verdâtre; joues et gorge d'un jaune verdâtre; poitrine, haut du ventre et tectrices caudales d'un rouge vif; bec noir à sa base, d'un gris verdâtre à l'extrémité, avec les bords rouges; pieds noirâtres. Taille, dix-sept pouces. Du Brésil.

Toucan Tocard, Ramphastos Tocard, Vieill., Levaill., pl. 9. Parties supérieures d'un noir mat qui prend un certain brillant sur les ailes et b queue; devant du cou blanc; un large collier sur la poitrine, et tectrices caudales d'un rouge cramoisi; bec arqué comme une faux, arrondi sur les côtés et sur l'arête; mandibule supérieure jaune et d'un brun veidâtre, les deux nuances séparées diagonalement par une ligne noire: mandibule inférieure entièrement d'un brun verdâtre; pieds cendrés olivâtres. Taille, vingt pouces. Du Paraguay.

Toucan Tucai, Ramphastos Tucanus, Lath., Buff., pl. cnl. 307. Parties supérieures noires, à reflets bronzés; joues, gorge et devant du cou d'un jaune orangé; tectrices caudales d'un jaune de soufre; bec très-long; mandibule supérieure verte, avec trois grandes taches triangulaires d'un jaune orangé sur les côtés, une

[page] 303

raie jaune en dessus et l'extrémité bleue; mandibule inférieure bleue, nuancée de vei t au milieu; pieds d'un cendré bleuâtre. Taille, vingt pouces. Du Brésil. (dk..z.)

TOUCHES, bot. phan. Mêmechose queChouhak. (b.)

TOUCHIREA. BOT. PHAN. (Aublet. ) V. Apalaton.

TOÜCNAM-COURVI. ois. Espèce du genre Tisserin. V. ce mot.(DR..Z.)

TOUCOUMARI. ois. Nom sous lequel ou désigne communément les Pics à cravate noii e, jaune, mordorée, etc. V. Pic. (dr..z.)

TOUOA. ois. L'un des noms vulgaires du Pique-Bœuf. V. ce mot.(DR'.Z.)

TOUDRE. ois. Syn. vulgaire de la Grive. v. Merle. (dr..z.)

TOUFFE ARGENTINE, bot. crypt. (Champignons. ) Paulet désigne sous ce nom trois Champignons du genre Agaric dont les espèces n'ont point encore été rigoureusement déterminées par les auteurs systématiques. (A. R.)

TOUFFE SAVON 1ÈRE. BOT. crypt. ( Champignons. ) Espèce d'Agaric indéterminée.(a. r.)

TOÜHOU. ois. Nom sous lequel on désigne aussi le Pigeon océanique. V. Pigeon.(dr..z.)

TOÜI-éTé. ois. Espèce du genre Perroquet. V. ce mot. (dr..z.)

TOUIS. ois. Nom donné par Buffon à une petite famille de Perruches à queue courte; elles sont toutes de l'Amérique méridionale. V. Perroquet. (DR..Z.)

TOUFT. Pipilo. ois. Genre de la méthode de vieillot, qui doit être placé dans l'ordre des Insectivores. Caractères: bec robuste, épais à la base, convexe en dessus; mandibule supérieure couvrant à sou origine les bords de l'inférieure, recourbée et échancrée vers le bout; l'inférieure plus courte, entière, avec les bords repliés en dedans; narines rondes, ouvertes et glabres; base du bec garnie de quelques soies à la commissure; quatre doigts; trois en avant et un en arrière, les extérieurs réunis à leur base; ailes courtes; lesSuatre premières rémiges égales et épassant toutes les autres. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce qui, quoique connue depuis fort long-temps, n'avait jamais obtenu de place nxe dans les méthodes: elle fut tour à tour un Bruant, un Gros- Bec et un Bouvreuil. Sa patrie est l'Amérique septentrionale; on la trouve répandue en été dans presque tous les Etats de celte grande républia ue; en hiver elle se retire vers les bords tempérés du Mjssissipi. Elle lace son nid à terre au milieu des roussailles; il est construit d'un ample et épais matelas, d'herbes fines et molles qui entourent des feuilles et des tiges de gramen entrelacées avec d'autres parties de différens végétaux. La ponte est de cinq œufs rougeâtres, tachetés de rouge foncé. Pendant l'incubation le mâle fait entendre un chant vif et gai et presque non interrompu.

Touit noir, Pipilo ater, Vieill.; Emberiza erythrophtalma, Lath., Wils., Ara. omit., a, p. 10; Fringilla erythrophtalma, L.; Fringillacarolinensis, Briss. Parties supérieures d'un noir luisant; extrémité des rectrices latérales, poitrine et ventre blancs; flancs d'un brun jaunâtre; parties inférieures brunâtres; une tache blanche sur les cinq premières rémiges; un anneau noir nux jambes; bec et pieds bruns. Taille, six pouces et aemi. La femelle a les parties supérieures d'un brun olivâtre, les rémiges et les rectrices d'un jaune foncé, les parties inférieures jaunâtres. (DR..Z.)

TOUITE. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.) TOUKAN. ois. V. Toucan.

TOULICHIBA. BOT.phan. (Adanson.) Syn. de Robinia coccinea, L. (A. R.)

[page] 304

TOULICIA. BOT. PHAN. Aublet décrit sous ce nom uu genre de la Guiaae qui appartient à l'Octandrie Monogynie, L., et qui a été réuni par Jussieu à la famille des Sapinoacées. Ce genre se compose d'un seul Arbre qui a, selon Poiteau, quelque chose du port des Palmiers. Ses feuilles sont grandes, penuées sans impaire. Ses fleurs sont disposées en grandes panicules terminales. Le «calice est divisé jusqu'à la base en cinq folioles, presqu'égales entre elles, et dont deux sont extérieurs. Les pétales, au nombre de cinq, sont munis sur leur face interne d'un appendice assez long, bipartite et couvert de poils. Le disque occupe le fond du calice et se prolonge, entre les pétales et les étamines, en un bord à peu près régulier, et divisé en cinq lobes obtus. Les étamines, au nombre de huit, sont insérées sur le disque: les anthères sont biloculaires. Le style est court, trifide; ses lobes portent sur leur face interne les papilles stigmatiques. L'ovaire est triloculaire et contient dans chaque loge un ovule ascendant. Le fruit est composé de trois samares accolées par leur bord interne à un axe central triangulaire, et renfermant chacune à leur sommet une seule graine ascendante. Les Î(raines sout dépourvues d'arille; e tégument externe est crustacé; l'embryon est courbé; la radicule est petite, appliquée sur le dos d'un des cotylédons; ceux-ci sont assez grands, aplatis; l'extérieur, en iorme de hameçon, embrasse l'intérieur qui est replié transversalement sur lui-même. Le Toulicia a de grands rapports, par la structure de son fruit, avec les Serjania; mais il en diffère suffisamment par ses fleurs presque régulières et par ses feuilles penuées sans impaire. Schreber a changé le nom de ce genre en celui de Ponœa qui n'a point été admis par la majorité des botanistes.(CAMB.)

TOULOU. ois. Espèce du genre Coucal. Celte de nomination a été adoptée par Vieillot pour celle du genre. V. Coucal. (de..Z.)

TOUMANA. ois. Syn. vulgaire de la Chouette Hurfang. V. Chouette.(db..z.)

TOUNATEA. BOT. PHAN. Le genre nommé ainsi par Aublet rentre dans le Swartùa dont il ne forme plus qu'une section.V. Swartzie.(g..n.)

TOUNZI. ois. Espèce du genre Martin-Pêcheur. V. ce mot. (dr..z.)

TOUPIE, moll. Quelques zoologistes ont conservé cette dénomination française pour le genre Trochus de Linné: comme le nom d e.Trochus est le plus généralement employé, nous y renvoyons.

Adanson a donné le nom de Toupie à un genre composé de quelquesuns des Turbos de Linné, et entre autres du Turbo littoreus et de quelques autres analogues. Aujourd'hui ces Coquilles font partie du genre Littorine de Férussac.V. Littorine. (d.jb.)

* TOUPIE. INF. Espèce du genre Turbinelle.V. ce mot. (b.)

TOUR DE BABEL, conch. Ce nom vulgaire a été donné à plusieurs Coquilles du genre Pleurotome, et entre autres au Pleumtoma turris et au Plcurotoma babylonien de Lamarck.(a.r.)

TOURACO. Musophaga. ois. Genre de la première famille de l'ordre des Zygodactyles. Caractères:bec court, large et fort; arête ordinairement très-élevée, toujours arquée, échancrée à la pointe; extrémité de la mandibule fumant un angle; narines placées de chaque côté du bec, à la base et près de l'arête, fermées en partie par la substance cornée, souvent couvertes et cachées par les plumes du front; pieds robustes; quatre doigts, deux en avant et deux en arrière; quelquefois l'un de ces derniers se reporte eu avant, et l'Oiseau paraît momentanément avoir trois doigts en avant; ailes courtes; troisième et quatrième ré

[page] 305

mises les plus longues; dix rectrices. L'Afrique est la patrie des Touracos, et quoique ces Oiseaux y soient assez rares, on ne laisse pas que d'en trouver maintenant daus presque toutes les collections d'ornithologie; il est vrai que la beauté de leur port et l'éclat de leur plumage sont des motifs suffisans pour les rechercher avec beaucoup d'empressement par la plupart des collecteurs. La lareté des Touracos tient vraisemblablement à leur caractère très-peu défiant qui les fait tomber dans tous les pièges que leur tendent les Africains. Leur chair est pour ces peuples sauvages un mets tres-agréable, et il peut l'être en effet, car ces Oiseaux ne se nourrissent que de fruits succulcns, tels que ceux des diverses espèces de Musa.Ces fruits, que plusieurs Touracos recherchent de préférence à toute autre nourriture, leur ont valu le surnom de Musophages. Les forêts ombragées, que traversent les fleuves, sont la résidence habituelle des Touracos; ils y voltigent de branche en branche et ne s'en écartent guère, par la raison sans doute que leurs ailes, extrêmement courtes, leur interdisent les longues excursions. Les soins de la nidification se bornent, chez eux, au choix d'un trou assez grand et assez profond dans le tronc carié ou vermoulu de l'un He ces arbres sur lesquels plusieurs siècles ont passé; la femelle y dépose quatre œufs blancs et arrondis qui sont couvés avec beaucoup d'assiduité par elle et par le mâle. La jeune famille qui en résulte reste souvent unie aux parens jusqu'à ce que le besoin de la reproduction vienne soumettre chacun des membres qui la composent à l'immuabilité de la loi qui asiure la conservation des races.

Bec emplumé à la base.

Touraco de Buffon, Musophaga Buffonii, Levaill., pl. 17. Parties supérieures d'an beau vert avec les rémiges et les rectrices d'un bleu violet; tête ornée d'une hr.ppe relevée qui s'insère sur la nuque; premières rémiges rouges; petites tectrices alaires vertes, les moyennes d'un vert bleuâtre, les grandes se confondant insensiblement, par la dégradation des nuances avec le bleu violâtre des rémiges et du croupion; uue tache noire et blanche au-dessous de l'œil; parties inférieures d'un vert un peu lus pâle que celui des supérieures; ec d'un rouge de carmin; pieds noiis. Taille, dix-sept pouces.

Touraco Louri, Cuculus persa, Lath., tf uff., pl. enl. 601. Parties supérieures d'un vert foncé brillant à reflets violets; deux traits blancs dans la région des veux; un trait violet intermédiaire des deux blancs; yeux entourés d'une membrane papillaire rouge; tête ornée d'une huppe de plumes nombreuses, longues et effilées, disposées sur deux rangs qui se réunissent en ciête au sommet; ces plumes sont du même vert que celles du corps, mais terminées de blanc; croupion d'un vert noirâtre; tectrices caudales d'un vert trèsfoncé; grandes rémiges d'un rouge foncé et chatoyant, les moyennes rouges, bordées extérieurement de brun; rectrices d'un vert foncé en dessus, noirâtres en dessous; terminées de noir; parties inférieures vertes; plumes des cuisses effilées et noirâtres; bec blanchâtre; pieds noirâtres. Taille, dix-huit pouces. La femelle a les couleurs beaucoup moins vives. De l'Afrique méridionale.

Touraco a iiufpe rouge, Musophaga erythrolupha, Temm., Ois. color., pl. 23; Opaethrus erythrolophus Vieill. Parties supérieures d'un vert cuivreux foncé très-luisant; tête garnie d'une huppe ou espèce de casque formé par la réunion de deux plans latéraux de plumes fines, serrées, longues et très-douces au toucher; ces plumes, qui sont fort déliées, se réunissent au sommet: c'est en quelque sorte une crête rouge qui s'étend sur le haut du cou pour se confondre insensiblement avec les plumes d'un vert foncé qui recouvrent celte partie; rémiges primaires

TOME XVI. 20

[page] 306

et intermédiaires d'un beau rouge vif, qui pâlit sur les barbes internes, les petites vertes à reflets bleuâtres de même que les tectrices alan es; rectrices et tectrices caudales d'un vert, bronzé obscur cl brillant en dessus, d'un vert olivâtre en dessous; de chaque côté de la tête une grande plaque blanche qui remonte sur le front et y prend une teinte rougeâtre*, paupières et membranes papillaires des jeux d'un rouge pourpré; parties inférieures d'un vert cuivreux uu peu terne à reflets bleuâ- trei; bec jaune; pieds cendrés. Taille, dix-sept pouces. Du sud de l'Afrique.

Bec nu et large à sa base; mandibule supérieure se prolongeant quelquefois en plaquesarrondies sur le front.

Tour aco-Musoph âge géant, Musophaga gigantea, Vieill., Levaill., pl. 19. Parties supérieures d'un bleu éclatant; tête garnie d'une huppe noire, irisée de bleu; rémiges bleues terminées de noir; rectrices noires avec une baude transversale rousse; un plastron vert sur la poitrine; parties inférieures d'un brun vif tirant sur le roux; bec d'un jaune orangé; pieds noirs. Taille, vingt-cinq pouces. De l'Afrique méridionale.

Touraco-Musophâge varié, Musophaga variegata, Vieill.; Phasianus fricanus Lath., Levaill. Parties supérieures d'un gris cendré avec une tache longitudinale noirâtre sur le milieu de chaque plume; une huppe de plumes fort allongées, effilées et couchées sur la nuque qui est, ainsi que le sommet de la tête, les joues, la gorge et le devant du cou, d'un brun marron; rémiges noires, variées de blanc; rectrices d'un gris ardoisé terminées de noir; parties inférieures blanches, avec un trait longitudinal noir au milieu de chaque plume; bec et pieds noirs. Taille, dix-nuit pouces. Du Sénégal.

Touraco - Musophage violet, Musophaga violacea, Lath., Levaill., pl. 18. Parties supérieures d'uu pour pré à reflets violets; un large trait blanc derrière l'œil; rémiges d'uu rouge cramoisi; rectrices inégales, les intermédiaires plus longues; parties inférieures d'un violet tirant sur le cendré; bec jaune avec la base des mandibules recouverte par une peau nue, caronculée et rouge, qui s'étend jusqu'aux yeux; pieds uruns. Taille, aix-huit pouces. Du sud de l'Afrique.(DR..S.)

TOUR AT. ois. Nom vulgaire de la Draine. V. Meklb. (dr..z.)

TOURBE, min. Matière brune ou noirâtre, spongieuse, [plus ou moins combustible, formée par l'accumulation de certaines plantes qui croissent en abondance dans les marais. C'est un composé de parties végétales, entrelacées, comprimées, pénétrées de limon, et souvent faciles à reconnaître malgré l'altération qu'elles ont subies; elle renferme même presque toujours des débris d'herbes sèches, qui ont conservé leur première forme et leur structure. Cette matière brûle avec une flamme plus ou moins vive, en répandant uue fumée et une odeur analogues à celles des heibes sèches, elle se charbonne à la manière du bois, et donne pour résidu des cendies légères., susceptibles d'être employées comme amendement. On en distingue deux variété* principales.

Toubbe des marais. Cette variété est brune, spongieuse et tendre. C'est la plus commune et celle qui est généralement connue par son emploi dans l'économie domestique. Elle est tantôt filamenteuse dans sa cassure, par suite des végétaux non altéré qu'elle renferme, et tantôt compacte et terreuse, sans végétaux appareos ( Tourbe limoneuse ). Soumise à la distillation, elle doune du Gaz acide carbonique, du Gaz hydrogène carboné, de l'Acide pyro-ligneux, et environ quarante pour cent de matière charbonneuse. On n'y a trouvé ni Bitume, ni Résine, ni substance alcalines ou pyriteuses. Cette Tourbe se reucontre en amas considérables

[page] 307

dans les terrains marécageux et humides oui sont encore ou qui ont été le fond d'étangs ou de lacs d'eau douce. Elle s'y présente immédiatement au-dessous de la terre végétale, ou seulement recouverte d'une couche de sable et de limon. Elle couvre quelquefois des espaces immenses dans les parties basses de nos continens, et forme aussi de petits dépôts dans les hautes vallées, dans les gorges des montagnes, et dans des bassins qui se trouvent aux plus grandes hauteurs que la végétation puisse atteindre aujourd'hui. Les atnas de Tourbe ou les Tourbières sont souvent d'une grande épaisseur: ils sont quelquefois divisés en couches séparées par des lits minces de limon et de sanie. La plupart sont encore sous l'eau; mais il en est qui sont à sec cl recouverts par des alluvions qui ont donné naissance à de belles prairies. Lorsque les Tourbières sont ainsi masquées par la végétation, leur présence se manifeste par l'élasticité du terrain, qui tremble sous les pieds, surtout lorsqu'il est humide. Cette propriété peut même aider â sauter, etxrmet aux Hollandais de franchir des fossés de dix-huit pieds de large qu'ils pratiquent dans leurs Tourbières. Ces terrains ont souvent une certaine mollesse, qui est telle qu'on ne peut y marcher sans y enfoucer. Cette mollesse et cette élasticité des Tourbières leur donnent la double frculté de repousser les corps légers, tels que les pieux de bois qu'on y enfonce, et d'absorber les corps lourds cju'on laisse à leur surface, et qui disparaissent peu à peu, étant recouverts par la matière environnante qui se déverse au-dessus d'eux. Ainsi la Tourbe exerce une sorte de pression dans tous les sens, à la manière des liquides; et lorsqu'on y crcuse des fosses, il arrive qu'elles se trouvent comblées au boul d'un certain temps, ee qui a donné lieu à l'opinion que la Tourbe se régénérait assez promptement, même dans les endroits secs. Les Tourbières sont quelquefois flottantes à la surface decertains lacs, et forment des îlots qui se meuvent au gré des vents t et qui supportent et nourrissent des animaux. Les diverses parties d'une même masse présentent des Tourbes de qualité dilTéiente. La Tourbe la pins superficielle est lâche et trèsspongieuse: elle porte le nom de Bousin ou de Tourbe fibreuse*. A mesure que l'on s'enfonce au-dessous, on trouve une Tourbe de plus en plus compacte et noire, et! on finit par ne plus avoir qu'une masse homogène dans laquelle les végétaux sont réduits en une sorte de bouillie. Ce sont les Tourbes compactes et limoneuses qui passent pour les meilleures. On trouve au milieu des. Tourbières des substances de nature assez variée. D'abord quelques substances minérales, et entre autres le phosphate de Fer pulvérulent, qui enveloppe les racines et les tiges des végétaux qui entrent dans la compositionne ce combustible; ou prétend y avoir observé aussi du sulfate de Fer et des Pyrites $ mais, suivant Brongniart, la plupart des Tourbes nommées Pyriteuses sont de véritables Lignites. On rencontre en outre dans les Tourbières une grande quan* tité de coquilles, toutes d'eau douce, et dont les animaux se sont décomposés en même temps que les matières végétales; on y trouve aussi des débris de mammifères, qui appartiennent en général aux espèces qui vivent encore sur les lieux; des troncs d'arbres, qui ont conservé leur solidité, et qui portent souvent ^empreinte de la hache qui les a abattus; enfin diflférens monumens de l'industrie humaine, des armes, des outils, des bois de construction, des chaussées entières qui se sont enfoncées dans la Tourbe et ont été en quelque sorte submergées par cette substance molle. Ces observations tendent à prouver que la Tourbe est de formation moderne; et en effet il s'en pro luit encore de nos jours en assez grande quantité dans certains lieux. On n'a cependant aucune donnée bien certaine sur le mode de for

20*

[page] 308

mation de ce combustible, ni sur les causes qui fout que ceitains murais en reulerment, tandis que d'autres laissent pourrir les végétaux qu'ils nourrissent, sans pouvoir les tiansformer en Tourbe. 11 paraît seulement qu'il ne se produit de la Tourbe que lorsque le terrain est couvert d'uue eau peu profonde, privée de sels et lentement renouvelée, et qu'il n'est jamais complètement desséché par les chaleurs de l'été. Après ces conditions, la nature de la végétation qui s'établit dans cette eau exerce uue grande influence sur la formation de la Tourbe. Les plantes qui paraissent lui être les plus favorables sont, parmi les Cryptogames, les Conterves, le Sphagnutum des marais, les Prêles et les Chara, et parmi les autres Végétaux, les Roseaux, les Scirpes, les Carex, etc. Les principales Tourbières connues existent en Hollande, dans le Hanovre et la Westphalie, et en Ecosse. En France, nous en possédons d'assez considérables dans la vallée de la Somme, entre Amiens et Abbevilie; dans les environs de Beauvais, et même auprès de Paris, dans la vallée d'Essouue. La Tourbe est employée principalement comme combustible partout où elle est abondante, et oit le bois et la houille manquent; aussi les Hollandais en font-ils une immense consommation. On la carbonise eu vases clos, et le charbon que l'on obtient est employé aux mêmes usages que te chai bon de bois. On s'en sert aussi eu agriculture pour amender les terres sableuses et crayeuses. Ses cendres ont la propriété de fertiliser singulièrement les prairies.

Tourbe marine. C'est celle qui est composée en tout ou en partie de végétaux marins, et notamment de Fucus. Les Hollandais la pèchent dans certains lacs salés, et la nomment Darry. De Candolle en a observé, sur les dunes des environs de la Haie, qui était presque entièrement formée par une espèce de Yarcc, le Fucus digitatus. Cette variétéde Tourbe ne s'est point encore présentée eu ruasses assez étendues pour avoir été l'objet d'aucune exploitation. (G. DEL.)

TOURBE PAPYRACÉE. min. V. Dusodyle.

TOURBIÈRES. min. C'est le nom que l'on donne aux terrains tourbeux ou formés par la Tourbe. V. ce dernier mot. (O. DEL.)

TOURDE. ois. Nom que Von donne vulgairement â la Grive, V. Merle.(DR..E.)

TOURDELLE. ois. V., Merlb Litorne.

TOURDOU. ois. Syn. vulgaire de la Grive. V. Merle. (dr..z.)

TOURET. ois. On nomme ainsi le Mauvis dans certains cantons. V. Merle.(dr..z.)

TOURETTE. BOT. PHAN. On ne peut admettre ce nom francisé et dérivé de Turritis, parce qu'il pourrait se confondre avec le mot Tourrette ou Tourretie (Tourreiia) qui désigne un autre genre. V.Turritis. (g..n.)

TOURLOURI. BOT. PHAN. Le Palmier ainsi nommé à la Guiane est le Pilophora de Jacquin, ou Manicaria saccifèra de Gaertner. V. MANICARIA. (A. R.)

TOURLOUROU, crust. V. GÉCARC1N.

TOURMALINE, min. Espèce de la famille des Silicates dont ta nature chimique n'est point encore bien connue, et que les analyses les plus récentes tendeut à faire considérer comme un de ces genres, tels que ceux du Pyroxène et du Grenat, qui comprennent un certain nombre de substances de même formule, dans lesquelles les mêmes principes électro-ncgatifs sont unis à des bases différentes, mais isomorphes entre elles. Guidé par de puissantes analogies, Haüy a confondu, sous la dénomination commune de Tourmaline, des Minéraux que la diversité de leurs caractères extérieurs avait fait séparer les uns des autres et qui

[page] 309

ont porté beaucoup de uonas diflerens comme ceux de Seliorl commun ou electrique, d'Anhrizite, de Daourite Je Rubellite, de Sibérite et d'Indicolite. Celui de ces Minéraux qui a été le plus anciennement connu, est la Tourmaline brune de l'île de Ceylan, apportée en Europe vers le milieu du onzième siècle, et qui frappa l'attention parla propriété singulière d'attirer les coips légers lorsqu'elle avait été soumise à l'action de la chaleur, ce qui la fit appeler Tire-Cendres, il paraît que le nom de Tourmaline, sou lequel elle fut connue des savans, n'est qu'une corruption de celui qu'on lui donne à Ceylan. Dans la suite, on apporta du Brésil en Europe des Tourmalines vertes en prismes striés longitudinalement, que l'on rapprocha de celles de Ceylan, par cela seul qu'elles partageaient leur vertu attractive, et bientôt on en découvrit en Tyrol, en Espagne et dans une multitude d'autres pays. Réunies d'abord par Rinmann et Wallerius à l'ancienne famille des Zéolithcs, puis à celle des Schorls par Romé ae PIslc, les Tourmalines furent ensuite partagées par les minéralogistes modernes en quatre groupes principaux, considérés par eux comme autant d'espèces distinctes. Le premier groupe, composé de toutes les Tourmalines noires et opaques, fut désigné par le nom de Schorl commun; le second, formé de toutes les variétés vertes ou bi unes douées d'un certain degré de transparence, conserva !e nom de Tourmaline; le troisième ou Undicolitc comprit les variétés d'un bleu indigo de Suède, et le quatrième ou la Rubellite, 1 es variétés roses ou violettes de Sibérie. Depuis lors, on s'est accordé généralement à réunir toutes les Tourmalines en une seule espèce, à l'exemple d'Haüy; seulement la plupart des auteurs la partagent en plusieurs sous-espèces ou variétés principales, dans la vue de conserver quelques traces des anciennes distinctions, 011 de préparer celles que semblent devoir nécessiter un jour les résultats de l'analyse. Les Tourmalines sont des substances à cassure vitreuse, dures, fusibles avec plus ou moins de difficulté, très-électriques par la chaleur. Elles se présentent toujours cristallisées, et le plus souvent disséminées en cristaux prismatiques ou cylindriques très-allongés, dans les Hoches des terrains primordiaux. Ces cristaux se réunissent quelquefois pour former des groupes plus ou moins réguliers, des parties isolées au milieu de la Roche. Ils dérivent d'un rhomboïde obtus de 133° 26 Les clivages parallèles aux faces de ce rhomboïde sout peu sensibles, et ne se montrent que dans certains cristaux opaques. Ou aperçoit dans quelques autres des joints surnuméraires parallèles à l'axe et passant par les ai êtes culminantes de la forme primitive. La cassure est généralement raboteuse ou vitreuse et inégale, quelquefois articulée. Leur dureté est supérieure à celle du Quartz et inférieure à celle de la Topaze. Leur pesanteur spécifique varie de 3 à S, a5. Elles sont tantôt opaques ou légèrement translucides, tanlôt transparentes. Dans ce dernier cas, la transparence n'a souvent lieu que dans le sens perpendiculaire à l'axe des prismes, et elles paraissent opaques dans le sens parallèle à l'axe. Lorsqu'elles sont transparentes, elles possèdeut à un faible degré la doub!e réfraction, laquelle est toujours répulsive, d'après les expériences de Biot. Les Tourmalinesqui sont transparentes dans tous les sens, présentent fréquemment le phénomène du dichroïsme; elles sont ordinairement d'une teiute presque wr.ic, parallèlement à l'axe, et vertes, brunâtres ou rouges perpendiculairement à ce même axe. Les Tourmalines s'électrisent vitreusement par le frottement et quelquefois par la simple pression cuire les doigts; mais elles sont surtout remarquables par la propriété qu'elles ont de selectriser par l'action le la chaleur et de manifester Pune nu l'autre espèce d'électricité ou toute? les deux à la fois, suivantla

[page] 310

mauière dont le calorique se meut et se distribue dans leur intérieur. Cette vertu pyro-électrique dépend uniquement du changement de température de la Pierre; elle ne se manifeste que pendant tout le temps ue la température de la Tourmaline s é- lève ou s'abaisse; si celle-ci demeure stationna ire, l'action électrique finit bientôt par disparaître. Quand une Tourmaline a été chauffée également dans toutes ses parties et qu'elle est devenue électrique, elle présente toujours vers les extrémités de son axe deux pâles contraires, lun vitré et l'autre résineux. Les centres d'action de ces.pôles sont situés à une petite distance des sommets, et la partie moyenne est sensiblement dans l'état naturel. Les fluides électriques (ui se développent dans la Tourmaline, sont distribués à peu près comme le sont les fluides magnétiques dans une aiguille aimantée. La Tourmaline étant un mauvais conducteur de l'électricité, ne prend ni ne cède, en s'électrisant, aucune particule de fluide aux corps environnans. La séparation des deux électricités a lieu dans chaque molécule; aussi lorsqu'on casse une Tourmaline pendant qu'elle manifeste la vertu polaire, ctiaque fragment, quelque petit qu'il soit, a ses deux moitiés dans deux états opposés comme la Tourmaline entière. Si l'action électrique se développe par élévation de température, le pôle vitré se montre toujours à un même sommet dans chaque Tourmaline., et le résineux à l'autre. Si au contraire elle est développée par abaissement de lempérature, les pôles se renversent, c est-à-dire que l'extrémité qui est vitrée dans le premier cas devient résineuse, et vice versé. Les prismes de Tourmaline, dans lesquels se développent aussi des électricités contraires, dérogent k la loi de symétrie par une différence de configuration dans leurs sommets qui n'offrent pas le même nombre de facettes, et en eénéral te sommet qui en;t le plus est celui dans lequel réside le pôle vitré, lorsque la Tourmaline est électrisée par refroidissement. Si au lieu de chauffer et de refroidir celleci également dans toutes ses parties, comme nous l'avons supposé précédemment, on la chauffe ou on la refroidit par une de ses extrémités seulement, alors la Tourmaline ne manifeste, au moins pendant quel-bues instans, qu'une seule espèce 'électricité dans toute sa loogneur, et c'en toujours celle qui est propre au côté le plus cbaud, c'est-à-dire celle que 1 on y développerait en chauffant la Tourmaline uniformément: celle-ci reprend scs deut pôles aussitôt que la chaleur y est régulièrement répartie.

Tels sont les faits principaux qui servent de base à la théorie des propriétés électriques des Tourmalines Lémery passe pour être le premier auteur oui ait fait mention delà vertu pro - électrique des Tourmalines, il crut reconnaître que la chaleur communiquait à ces Pierres le pouvoir d'attirer et même de repousser dans certains cas les corps légers qu'on leur présentait, tels que des cendres, de la limaille de fer, etc. æpinus, en 1756, publia dans les Mémoires de Berlin une Dissertation dans laquelle il exposa, le premier, le phénomène de la polarité électrique des Tourmalines, et chercha à établir la parfaite analogie de ces corps avec ceux qui possèdent le magnétisme polaire. Bientôt après Wilson, physicien anglais, reconnut à l'aide d'expériences très-précises, que ce phénomène, observé et décrit par æpinus, n'avait lieu que dans le cas où la Tourmaline était également échauffée dans toute sa longueur, et que lorsqu'on la chauffait inégale-** ment, elle ne montrait qu'une espèce d'électricité. Enfin Canton a trouvé que la Tourmaline n'est électrique qu'autant que sa température s'élève ou s'abaisse et que la polarité a lieu en sens contraire dans ces deux cas. Ces faits importans, dont la plupart avaient été mal saisis, ou exposés pur les physiciens et les minéralogistes

[page] 311

d'aoe manière peu exacte, ont été constatés par les travaux récens de Becquerel, qui a répété toutes les expériences et observé la loi du phénomène à l'aide de procédés nouveaux et susceptibles d'uue grande précision

Quant aux propriétés chimiques des Tourmalines y elles sont sujettes à varier en raison des bases différentes qui pcutent se remplacer mutuellement dans leur composition. On peut dire en général que les Tourmalines sont fusibles au chalumeau, mais quelquefois avec difficulté, en une scorie grise ou noirâtre, et qu'elles se dissolvent dans le Borax en donnant un verre incolore. Celles qui renferment de la Lithine se boursouflent beaucoup et éprouvent la plus grande difficulté à se fondre. On les avait même regardées comme tout-à-fait infusibles, et delà le nom de Tourmaline Apyre qu'on leur donnait anciennement; mais lorsqu'on opère sur de légères escfuilles, sur des aiguilles très-*- minces, on parvient, quoiqu'avec peine, à les foudre sur leurs bords. Les Tourmalines qui renferment de la Chaux se boursouflent considérablement aussi; mais elles fondent assex facilement en une scorie jaunâtre et bulleuse. On reconnaît dans les Tourmalines la présence de l'A- cide borique k l'aide d'un procédé fort simple oui a été mis en usage par Turner. Il consiste à mêler k peu Erès à parties égales la poudre du linéral avec un flux composé d'une partie de Chaux fluatée et de quatre et demie de bi-sulfate de Potasse, et 4.1a fondre au chalumeau sur le fil de Platine. Au moment de la fusion, la flamme prend une belle eoüleur verte, qu'elle perd aussitôt.

Il est peu d'espèces minérales qui aient donné lieu à un plus grand nombre de recherches chimiques que la Tourmaline; et néanmoins il reste encore de nombreuses incertitudes sur la véritable nature de cette substance. Un travail récent de Gmelin de Tubingue a cependant avancénos connaissances sur ce sujet ci nous mettant sur la voie de reconnaître les différenS principes qui entrent essentiellement dans sa composition. Il résulte de cc travail qu'une grande partie des anciennes analyses Sue l'on a faites de ce Minéral sont mtives; que dans plusieurs de ses variétés, les fotigcs et les vertes par exemple, la Lithine a échappé aux chimistes en même temps que l'Acide borique que Gmelin a rencontré dans foutes les Tourmalines eü quantité notable. En comparant les nouvelles analyses que Ton doit k ce savànt, soit entre elles, soit avec les anâlyses anciennes, qui paraissent mériter le plus de confiance, on est conduit k regarder la Silice, l'Acide borique, l'Alumine, comme les prifecipes Us plus essentiels des Tourmalines, et a considérer celles-ci comme des boroicirc;licates d'Alumine et d'une base alcaline, qui est tantôt la Potasse Ou la Soucie, tantôt la Lithine, Quelquefois la Magnésie ou la Chaux, tuant aux Oxidés de Fer ou de Manganèse, ils font la fonction de principes colorans et entrent dans la composition de la substance en remplacement d'une certaine portion a Alumine. Sous le rapport des différences que présentent les Tourmalines dans la nature de leurs bases alcalines, et par suite dans leurs propriétés (mimiques, nous partagerons l'ensemble de leurs variétés en deux groupes principaux ou en deux sous-espèces; l'une comprendra les Tourmalines à base de Potasse ou de Soude, sans Lithine, qui sont de couleur noire et.opaaues, et qui fondent avec assez de facilité au chalumeau en une scorie grise ou noirâtre. Ce sont les Tourmalines communes des ftiinéralopistesallemands; nous les réunirons ici sous la dénomination de Tourmaline Schort, qui a été adoptée par Alex. Brongniart. La seconae sousespèce se composera des Tourmalines k base de Lithine qui sont plus ou moins transparentes, très-difficilement fusibles, et dont les couleurs les plus ordinaires sont le vert, le

[page] 312

bleu et le rouge. Nous Ia décrirous sous le noin de Toui maline Apyrite, qui avait été donné à l'une de ses variétés, à raison de son infusibililé très-marquée. Mais avant de passer à l'eiainen plus détaillé des caractères et propriétés de chacune de ces .sous-espèces, nous devons faire connaître l'histoire des propriétés oui leur sont communes ou les considé^ rer sous le rapport des variétés de formes et de structure.

Variétés de formes. — Les formes cristallines de la Tourmaline sont assez nombreuses. Haüy en a décrit dix-huit qui, toutes, manifestent d'une manière sensible dans la «iisposition de leurs facettes à l'entour du noyau rhomboïdal, ce défaut de symétrie dont nous avons parlé et qui se trouve en rapport avec les propriétés électriques que possède le Minéral. Parmi ces formes., les unes que Ton a pu observer en cristaux isolés et terminés des deux côtés, dérogent doublement à la symétrie, tant à cause de la différence de configuration que présentent leurs sommets, que par la tendance qu'ont les angles latéraux du rhomboïde à produire le prisme triangulaire au lieu du prisme hexaèdre régulier; trois dn ces angles étant constamment modifiés tandis que les trois autres ne subissent aucun décroissement. D'autres variétés, dont les cristaux se pré* sentent groupés ou implantés dans les Roches, n'ont été observées qu'avec un seul sommet, et par conséquent on ignore quelle aurait été la configuration du second sommet, s'il avait pu sc produire librement. Nous citerons quelques-unes desrrincipales formes qui appartiennent ces deux séries.

* Cristaux observés avec les deux sommets.

1°. Tourmaline trédécimale, Haüy; prisme à neuf pans, terminé d'un côté par un sommet à trois faces surbaissées, parallèles à celles du noyau, et de l'autre par un plan perpendiculaire à l'axe. En Sibérie, au Groenland ( variété noire), au Saiitt- Golhard, dans la Dolomie greuue (variété d'un vert clair).

Tourmaline sexdécimale: prisme hexaèdre régulier, terminé d'un côté par un sommet à dix faces obliques, et de l'autre par un sommet à quatre faces dont une perpendiculaire à l'axe. Au Saint - Ootbard dans le Micaschiste (variété verte).

3°. Tourmaline isogone: prisme à neuf pans terminé par un sommet & trois taces. et un autre è six faces. A Madagascar, au Groenland, à Bowdoinham, dans le Maine aux Etats-Unis d'Amérique, à Haddam en Conneclicut, è Bovey dans le Devonshire en Angleterre, au Saint-? Gothard. C'est une des variétés les plus communes.

4°. Tourmaline équidiffêrente. Prisme à neuf pans, terminé d'un côté par un sommet à six faces, plus surbaissé que celui de l'isogone, et de l'autre par un sommet è trois faces, plus surbaissé que le sommet correspondant de cette même variété. Souvent le prisme sc raccourcit extrêmement, et le cristal prend la forme lenticulaire. A Ceylan.

5°. Tourmaline nonodécimale. Le prisme a neuf pans, terminé d'un côte par un sommet à ueuf faces dont six disposées en anneau, et de l'au^ tre par un plan perpendiculaire à l'axe. En Sipérie (variété violette).

** Cristaux avec un seul sommet.

6°. Tourmaline prosbnnéaédrs. Prisme à neuf pans, terminé par un sommet à neuf faces.

Les variétés de formes indéterminables se bornent aux deux suivantes:

La Tourmaline cylindroïde. En prismes ordinairement très-allongés et déformés par des arrondissetnens et de nombreuses cannelures; ils se groupent fréquemment et composent des masses bacillaires ou des agrégats de cristaux entrelacés, dont les in-r tervalles sont remplis parla matière de la Roche environnante. Ces cristaux cylindroïdes ont généralement

[page] 313

une faible épaisseur. mais il en estqui atteignent deux ou trois pouces e diamètre. Ils se divisent quelquefois avec assez de facilité dans le sens perpendiculaire à Taxe. Dans certains cas ils sont naturellement partagés, suivant cette direction, en tronçons fort minces et séparés les ans des autres par une autre substance ordinairement quartzeuse ( la Tourmaline verte de Massachusels ); cette circonstance entraîne presque toujours la courbure de l'axe du cristal. Cette variété de forme de la Tourmaline est l'une des plus communes et se rencontre dans une multitude de lieux.

La Tourmaline aciculaire, en aiguilles plus ou moins déliées, fasciculées ou radiées; quelquefois en filets capillaires.

Les cristaux de Tourmaline montrent fréquemment dans leur cassure des indices de leur accroissement par couches ou enveloppes successives. Ces couches ou enveloppes sont rendues sensibles, comme nous le verronsplusbas, parles teintes qui les diversifient et les séparent nettement les unes des autres. Tantôt cette structure d'accroissement se manifeste principalement dans le sens perpendiculaire 4 l'axe, et le cristal paraît composé de couches planes parallèles, différemment colorées ( Tourmaline de Sibérie, de l'Ile d'Elbe); tantôt elle se manifeste parallèlement à l'axe par des couches cylindriques de couleurs variées qui s'emboîtent les unes dans les autres ( Tourmaline de Gosben et de Chesterfield aux Etats- Unis). Certains cristaux de Tourmalines semblent n'être formés que d'un faisceau régulier d'aiguilles très - déliées, fortement serrées et disposées k l'entour d'un axe commun ( Tourmaline de Bovey en Devonsbire). Cette structure composée ne nuit pas k la transparence ni même au poli et k l'éclat des surfaces extérieures; elle n'est sensible que lorsqu'on vient de briser le cristal.

Quelquefois les prismes ou cylindres de Tourmalines sont comme articulés, c est-à-dne qu'ils présentent, lorsqu'on les casse transversalement, une surface concave sur l'un des fragmens et une surface convexe sur l'autre.Sous-espèces.

Tourmalinb ScnoBL, Brongn.; Schorl, Wern. (pussi nommé Schorl noir, Schorl électrique et Schorl de Madagascar, Aimant électrique de Ccylan. Aphrizite. Elle comprend toutes les Tourmalines communes, le plus souvent de couleur noire, opaques ou légèrement translucides t k base de Potasse ou de Soude et quelquefois de Manganèse; facilement fusibles au chalumeau en une scorie grise ou noiiâtre. Elle se présente sous toutes les formes cristallines que nous avons décrites, et fréquemment aussi en masses bacillaires et en aiguilles fasciculées ou radiées; elle est colorée principalement par l'Oxide de Fer. Scs cristaux noirs sont faciles k confoudre avec du Pyroxène des volcans et de l'Amphibole hornblende. On les distingue, soit par leurs propriétés électriques, soit par leur forme et leur structure. Les cristaux de Tourmaline ont une teudance remarquable a produire des prismes composés d'un nombre impair de pans; les joint* longitudinaux sont rarement apparens, beaucoup moins sensibles que dans les deux autres espèces et toujours inclinés entre eux de iao°; enfin les pans sont ordinairement sillonnés ae stries parallèles à l'axe. Les Tourmalines Schorls n'ont pas d'autre usage que d'être employées, dans les expériences relatives à l'électricité produite par la chaleur. Celles qui ont obtenu k juste titre la préférence à cet égard, sont les Tourmalines cylindroïdes de la Nouvelle- Castille en Espagne. La Tourmaline Schorl appartient aux terrains primordiaux cristallisés, et se montre à presque tous les étages de ces terrains, en cristaux disséminés au milieu des Roches, plus rarement implantés dans leurs cavités drusiques,

[page] 314

et quelquefois pénétrant les veines quartzeuses qui les traversent. Les substances qui raccompagnent le plus ordinairement sont le Quarts hyalin, le Feldspath, le Mica, le Grenat, l'Etain oxidé, le Béril, la Chaux phosphatée: on la trouve moins fréquemment associée.au Triphane, au Sphène au Cuivre pyriteux, au Graphite, au Fer oxiaulé, au Fer arsenical, etc. Elle existe dans le Granité des euvirons de Nantes, et dans celui de Sainte-Hono* rine, près de Cherbourg; dans le Granité norphyroide de Bovey et de Chudbigh, près d'Exeter en Devonshire, en cristaux remarquables par leur volume et leur couleur dun noir.de velours. Ces cristaux, dont le prisme est assez court eu égard k safgrosseur, ont tantôt toutes leurs faces isses et brillantes et tantôt leur sommet hérissé de pointes capillaires* Leur forme est celle de la variété isogone; ils sont associés k de gros prismes hexaèdres de Phosphorite violâtre et k des cristaux de Feldspath. Leur surface est souvent revêtue d'une couche de Fer hydroxidé faune-brunâtre. La Tourmaline se rencontre dans le Gneiss en beaucoup d'endroits. Elle est assez commune dans la Pegmatite, où elle se présente ordinairement en cristaux assez gros, k surface terne et d'un noirisitre. Mais le Roche dans laquelle elle abonde principalement est le Micaschiste; elle y est Quelquefois en si grande quantité qu'elle parait faire

Î>artie constituante de la Roche, et orme alors ce qu'on a désigné en Allemagne sous le nom de Schiste à Tourmaline. Telle est la Tourmaline d'Auersberg en Saxe: on la trouve dans un Micaschiste noirâtre, en gros cristaux à surfaces lisses et brillantes k Karosulik i sur la côte occidentale du GroËnland Les Tourmalines d'un brun sombre, en prismes grêles et cylindriques r d'Espagne, de Mada-'dscar et de Ceylan, appartiennent à a même Roche. On reucontre aussi la Tourmaline Schorl dans les Calcaires lamellaires, et dans les Dolo mies grenues subordonnées au Mica* schiste aux environs de New-Yorkff k London-Grow eu Pensylvanie (variété orangée, avec Sphène ); k Catnpo-Longo; au Saint-Gotbard (variété d'un brun foncé et d'un vert clair). On la trouve dans les Roches stéatitcuses de Greiner en Tyrol; dans la Chlorite schistoïde, k Windisch-Kappel en Carinthie; dans le Porphyre argileux, à Menât en Auvergne (variété globdliforme, radiée ). Enfin la Tourmaline se rencontre aussi en morceaux roulés dans les sables des rivières et dans les terrains de transport: c'est ainsi qu'un la trouve au Brésil et à Ceylan. Leschenault a rapporté de cette Ile un échantillon de la Roche argilo-ferrugineuse qui lai sert de gangue et qui renferme aussi des cristaux roulés de Quartz et de Spitrelle pléonaste.

2. Tourmaline Apyhiti; aussi nommée Tourmaline Apy re, Haüj; Apyrite, Haustnann; Indicolithe, Rubellite, Sibérite, Daourite, Tourmaline brésilienne. Cette sous-espèce comprend toutes les Tourmalines transparentes, vertes, bleues, rouSes et incoloresordinairement à base e Lithine et quelquefois de Soude, et qui sont très-difficilement fusibles au.chalumeau. Plusieurs variétés se boursouflent considérablement par l'action du feu, d'autres se décolorent et répandent une lumière phospborique des plus vives. Cette sousespèce présente des couleurs extrêmement variées; souvent même plusieurs teintes différentes sont associées dans le même échantillon. Ces couleurs sont quelquefois très-vives, ce qui, joint au degré de dureté dont jouit la Tourmaline, la rend digne d'être admise au nombre des pierres Îprécieuses. Ce sont principalement es variétés vertes et rouges qui sont employées par les lapidaires; elles sont en général peu estimées; mais on a cherché souvent à les faires pas* ser dans le commerce pour d'autres pierres d'une plus grande valeur. Les Tourmalines Apyrites ne diffèrent pas, quant k leur manière d'être dam

[page] 315

la nature, des Tourmalines noires et opaques; elles sont toujours disséminées comme celles-ci dans les Rochw des terrains primordiaux; mais seulement elles y sont moins abondantes. Sous le rapport des couleurs, elles se divisent en un grand nombre de variétés. Nous n'indiquerons ici que les principales, en faisant connaître en même temps les lieux dans lesquels on les trouve.Couleurs simples.

Tourmaline blanche ou incolore: au Saint-Gothard, dans la Dolomie; k nie d'Elbe, dans un Granité; près du bourg d'Oisans en Dauphiué; en Sibérie. Plusieurs cristaux ont leur partie supérieure limpide et incolore, tandis qu'ils sont opaques et d'un brun noirâtre inférieurement. — Tourmaline orangée ou couleur hyacinthe ï k Ceylan. — Tourmaline vert-jaunâtre: à Ceylan. Péridot de Ceylan des lapidaires. —Tourmaline verte ou brésilienne: d'un vert céladon; en cristaux quelquefois gros comme le pouce, engagés dans le Quartz hyalin (Emeraude du Brésil). En prismes cylindroïdes, avec la Tourmaline violette dans le Granité de Goshen et de Chesterfîeldff province de Massachusets aux Etats- Unis. Ces prismes sont souvent trèsallongés, courbés et interrompus dans leur longueur par des veines de Quartz. — Tourmaline bleue ou iudicolithe de d'Andrada, d'un bleu indipo, translucide. En aiguilles fasciculées ou radiées, en prismes cylindroïdes. Dans la mine d'U- toË en Suède, oii elle est accompagnée de Feldspath albite; de Pétalite, de Triphane, de Quartz, de Mica, de Lépidolithe, d Etain oxidé, etc. A Gosnen au Massachusets, dans un Granité i gros grains de Feldspath laminaire et de Mica rose; k Chesterfield, même province, dans un semblable Granité avec la Tourmaline violette; k Iforthampton . ibid. — Tourmaline violette; nubellite, Kirwan et Karsten, Si hé ri te, Daourite, Schorl rouge et Rubis de Sibérie, colorée par l'Oxide de Manganèse. Cette variété se présente tantôt en cristaux implanté, transparens ou translucides, ayant depuis quelques lignes jusqu'à un pouce de grosseur, en prismes cylindroïdes; en aiguilles fasciculées ou réunies en gerbes; en cristaux divergens autour d'un centre commun et terminés de l'autre part par des sommets k facettes. La Tourmaline violette, surtout celle d'un beau rouge cramoisi, est employée avec succès par les lapidaires. On la vend souvent sous le nom de Rubis oriental: elle est d'un grand prix lorsqu'elle est parfaite, mais il est extrêmement rare de la trouver exempte de glaces. Celle qui vient de Sibérie el de l'Inde et qui est composée d'aiguilles divergentes, n'est que translucide; lorsqu elle est polie, elle devient chatoyante et d'un assez joli jeu. On la taille ordinairement en cabochon. Elle se rencontre en cristaux cylindroïdes violâtres, souvent assez grêles, engagés dans du guartz ou dans la Lépidolithe, à radisko, près Rosena en Moravie. Elle a été prise pour de la Lépidolithe cristallisée. En masses radiées d'un rose cramoisi, dans la Pegmatite, à Shaytanska district d'Ekaterinbourg, gouvernement de Pernrl eu Sibérie; a Ceylan; dans le rojau* me d'Ava. C'est de ce pays que vient le plus beau groupe connu, celui que possède le Muséum britannique, qui est presque de la grosseur de la tête. Il-a appartenu au docteur Greville, qui le tenait de la personne à laquelle le roi d'Ava l'avait donné. On l'estima f9, 50o francs, lorsque le parlement d'Angleterre fit apprécier la collection de Greville. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris en possède nn morceau moins volumineux, mais aussi très-remarquable; il est gros comme le poing; sa couleur est de rouge foncé. Il est probable u'il vient du même pays que celui u Muséum britannique.

Couleurs mélangées.—Les variétés noire, bleue, rouge et verte de Tourmaline, ont pendant quelque temps

[page] 316

constitué des espèces à part dans la minéralogie allemande, sous les noms de Schorl, d'Indicolithe, de Rubellite et de Tourmaline brésilienne. Haüy a le premier démontré la nécessité* de réunir tous ces Minéraux en une seule espèce, en se fondant tout à la fois et sur les rapports de formes et de propriétés physiques, qui semblent déjà les lier étroitement entre elles, et sur les rapports de position que ces mêmes corps ont entre eux dans la nature. Non-seulement ces quatre variétés principales de Tourmaline ont la même manière d'être et se rencontrent dans le même terrain, mais encore elles sont fréquemment associées deux a deux ou trois à trois dans le même échantillon, en offrant tantôt la disnosition par couches planes, parallèles et superposées dans le sens de l'axe des prismes, tantôt la disposition par couches cylindriques emboîtées les unes dans les autres. Les Tourmalines bicolores ne sont pas rares, en Sibérie; beaucoup de cristaux de Rubellite ont leur centre d'uu rouge cramoisi, et leur partie extérieure d'un rose tendre. D'autres fois le centre est d'un bleu indigo et le contour brun ou rougeâtre. Dans les Granités du Massa chu 5e ts, on voit souvent un cylindre de Rubellite entouré par une Tourmaline verte qui lui sert comme d'étui; dans d'autres échantillons, c'est la Tourmaline Schorl qui fournit l'axe du cylindre, et l'enveloppé est de la Tourmaline violette ou de l'indicolithe. La Sibérie, l'île d'Elbe, le Saint-Gothard, nous offrent des exemples de plusieurs couleurs disposées dans le même cristal par couches parallèles. 11 arrive souvent que dans les cristaux de Sibérie la partie inférieure est rouge, taudis que l'extrémité est jaune et blanchâtre. Quelquefois le cristal est terminé d'un côté par une couche limpide el incolore, tandis que le reste du prisme est rouge, bleu ou verdâtre. On trouve k l'île d'Elbe des prismes assez courts qui offrent trois nuances bien tranchées de rose, de jaune et de vert.

La distinction des Tourmaliues eu plusieurs espèces, fondée soit sur les couleurs, soit sur la composition, ne se maintient pas, comme on vient de le voir, dans leur gisement, puisqu'elles affectent la même positiou dans les mêmes terrains et qu'elles ofirent les analogies de rencontre les plus remarquables. Toutes les Tourmalines se présentent constamment cristallisées: presque toutes disséminées dans des Roches, plus rarement implantées sur les parois de leurs cavités, ne formant jamais à elles seules de véritables couches ou amas; elles ne se rencontrent que dans les 'terrains primordiaux cristallisés, et ne paraissent Sas remonter beaucoup plus haut, ans la série, que le terrain de Micaschiste. On en a cité cependant dans les Schistes argileux, et dans les Roches granitoïdes des dépôts intermédiaires. Mais c'est suitout dans la Pegmatite et dans le Micaschiste Su'clles abondent, ainsi que dans les Loches qui leur sont subordonnées. On ne connaît .point de Tourmalines dans les terrains de sédiment ni dans les terrains pyrogenes ou volcaniques; mais on les trouve en cristaux roulés, avec d'autres débris de Roches primordiales, dans les sables des rivières et les aiJuvions anciennes.(o. DEL.)

TOURMENTIN. ois. L'un des noms vulgaires du Pétrel-Tempête. V. PÉTREL.(DR..Z.)

TOURNEFORTIE. Tournefortia. bot. phan. Ce genre, delà famille des Borraginées et de la Pentandrie Monogynie, a été anciennement constitué par Plumier sous le nom de Pittonia, et dédié au célèbre Pitton de Tou ruefort. Linné changea le nom générique en celui de Tournefortia qui a été généialement adopté. Le nombre des espèces de ce genre s'étant énormément accru, plusieurs d'entre elles, étudiées avec plus de soin, ont clé recounues comme appartenant à d'au

[page] 317

très genres. D'un autre côlé, le Messcrschynidia de Linné a été réuni au Tournefortia par R. Brown (Provdr. Fl. NO0.-HOU., p. 476) qui a ainsi caractérisé ce dernier genre: calice divisé profondément en cinq lobes; corolle hypocratériforme, presque rotacée, ayantla gorge nue; étamines incluses; stigmate pelté, presque conique; baie à deux noyaux dispermes. Ce genre renferme un grand nombre d espèces pour la plupart indigènes de l'Amérique méridionale. Ce sont des Arbrisseaux ou Arbustes, souvent volubileset grimpans; quelques-uns, eu petit nombre, sont des Arbres droits. Leurs feuilles sont éparses ou rarement ternées, entières, scabres ou tomenteuse?. Les fleurs sont disposées en longs épis terminaux, roulés eu crosse au sommet, à peu près comme les fleurs des Héliotropes; elles >ont unilatérales et dépourvues de bractées, (o..N )T

TOURNE-MOTTES. ors. Syn. vulgaire du Motteux.V. Traquet.(DR..Z.)

TOURNEE-PIERRE. Strepsilas. ois. Genre de la seconde famille de Tordre des Gralles. Caractères . bec médiocre, dur à la pointe, allungé, conique, , droit, légèrement courbé en haut, assez fort, à arête aplatie, à pointe droite et tronquée; narines placées de chaque côté du bec à sa base et longitudinalement, percées de part en part, à moitié fermées par une membrane; pie.ls médiocres, nus jusque un peu au-dessus du genou; quatre doigts, trois devant et un derrière, les antérieurs unis k la base par une membrane très-courte, le postérieur articulé sur le tarse; ailes pointues, la première rémige la plus longue. L'habitude qu'ont les Oiseaux qui composent ce genre, de déplacer avec le bec, les pierres d'un certain volume, pour saisir les vers, les insectes et autres petites proies qui se réfugient ordinairement sous ces pierres, leur ont fait donner le nom de Tourne- Pierres; et si l'on n'en connaît jusqu'ici qu'une seule espèce, au moins on n*en pourrait trouver qui fût plus répandue, car on l'a observée dans tous les coins du monde qui ont été visités par les naturalistes. Néanmoins partout elle est peu nombreuse, et il est même rare de la rencontrer autrement qu'isolée; elle se tient ordinairement sur les plages maritimes où abondent les petits Mollusques qu'elle semble préférer h toute autre nourriture; elle les attend fixement avec une grande constance, et lorsqu'ils .viennent à pniaître, elle se jette sur eux avec tant de précipitation, qu'ils n'ont pas le temps ou de regagner l'eau, ou de s'enfoncer dans le sable. Tout porle à croire qu'elle passe vers le nord pour y faire sa ponte, car on n'en a trouvé de traces nulle part ailleurs; elle l'opère dans le sable au milieu d'uu enfoncement que la femelle pratique peu d'instans avant d'y déposer ses œufs; ils y sont au nombre de trois ou quatre; lei.r couleur est le vert cendré ou olivâtre. Le Touine-Pierre aime les vovages.

Tourne-Pierre a collier, Strepsilas collaris, Temin.; Tringa interpres, Gmel.; Mûrinella collaris, Meyer, CoulonCbaud, Buff., pl. enl., 856. Parties supérieures d'un roux marron vif, parsemé irrégulièrement de grandes taches noires; sdmmet de la tête d'un blauc roussâtre, strié de noir; front, joues, un large collier, partie du dos, deux bandes sur les tectrices alaires, tectrices caudales, milieu de la poitrine et parties inférieures d'un Diane pur; une bande noire qui part du frout, passe devant les yeux, s y divise en deux branches dont l'une va joindre la base de leur mandibule inférieure et l'autre descend en s'élargissant, sur les côtés du cou, entoure la gorge et forme un large plastron qui s'étend sur les côtés de la poitrine; une large bande brune sur le croupion; rectrices latérales blanches. Bec noir; pieds d'un jaune orangé. Taille, huit pouces et demi. La femelle ne diffère que par des nuances moins vives.

[page] 318

Les jeunes de l'année n'ont aucune trace de noir, ni de roux; ils onl les parties supérieurs d'un brun foucé avec le bord des plumes jaunâtre, la téte et la nuque d'un cendré obscur, rayé de noiiâtre; les côtés de la téte el du cou gi is, tachetés de blanc; la bande uropygiale brune, bordée de roux; la gorge et le devant du cou blanchâtres; les côtés de la poitrine d'un brun foncé avec l'extrémité de chaque plume blanchâtre; le* parties inférieures d'un blanc pur; le bec noirâtre; les pieds d'un jaune rougeâtre. C'est alors: Tringa morinella, L.; Arenana cinerea, Briss.; Coulon-Chaud de Cayenne, Buff., SI. enl. 340; çoulon-Chaud gris, uff., pl. enl. 857.

Les jeunes à l'âge rî'un an ont les plumes qui forment le large plastron ou collier sur le devant du cou et sur les côtés de la poitrine noires, bordées de blanchâtre; les joues et le front blanchâtres, pointillés de noir; le sommet de la téte et la nuque d'un bruu foncé t tacheté de noirâtre; le reste des plumes des parties supérieures noires entourées de roux; uue grande tache noire sur la rcctrice latérale.(dr..z.)

TOURNESOL, bot. phan. Espèce du genre Hélianthe. V. ce mot. Les anciens donnaient aussi ce nom à plusieurs Plantes dont les tleurs se tournent toujours du côté du soleil. La matière colorante, connue dans les arts et la chimie sous le nom de Tournesol, s'obtient du Croton tinctorium, que l'on frit macérer dans l'eau et que l'on traite par les alcalis. On obtient encore une sorte de Tournesol en traitant de la même manière la Parelle ( Lecanora Parella ) et d'auires Lichens tinctoriaux. (g..n.)

TOURNESOLIA. BOT. PHAN. (Scopoli). V. Crozophora.

TOURNIQUET, ins. Nom donné en fiançais par Geoft'ioy aux Insectes Coléoptères du genre Gyrinus. V, Gyrin. (lat.)

TOUROCO. qis. Espèce du genre Pigeon, yff Pioeon-Tourterellb. (DR..Z.)

TOUROü-TOUROU. rot. phan. A la Guiane, les Galibis nommaient ainsi la Plante dont Aublet a formé son genre Ivira, réuni maintenant au genre Sterculia. V. ce mot. (o..N.)

TOUROULIA. BOT. PHAN. Aublet (Plantes de la Guiane, vol. 1, p. 49s, tab. 194 ) a décrit, sous le nom de Touroulia guianensis, un grand Arbre de la Guiane formant un genre dont les affinités ne sont pas déterminées, et qui peut être caractérisé ainsi; calice turbiné, à cinq dents; corolle à cinq pétales concaves, arrondis, alternes avec les dents du calice; étamines nombreuses, ayant leurs filets insérés sur le calice, plus courts aue la corolle, terminés par des anthères à deux loges écartées: ovaire adhérent nu calice, surmonté d'un stigmatesessile, oblonget strié; baie charnue, marquée de stries, or- 'biculaire, comprimée, divisée en plusieurs loges (deux à sept) qui, chacune renferment une graine oblongue, anguleuse, couverte de poils roussâtres. Le nom du genre Touroulia a été inutilement changé par Schrebei* en celui de Robinsonia. Le T. guianensis croît dans les forêts voisines de la rivière de Sinamaryà la Guiane. C'est un grand Arbre, à feuilles imparipinnées, et à fleurs formant une panicule terminale. (O..N.)

TOURRETIE. Tourretia. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Bignonincccs et de la Didynamie Augiospermie, L., fut établi par Dombey et adopté sous ce nom par Jussieu dans son Généra Plantarum. L'Héritier ( Stirp. Nov., 1, tab. 17.) eu changea inutilement le nom en celui de Jombey a qui a été appliqué à d'autres genres et particulièrement à un genre de Buttnériacées. Voici ses caractères essentiels: calice divisé en deux lèvres, la supérieure plus étroite, acutuinée, l'inférieure plus large, à quatre crénelures; corolle tubuieuse, resserrée vers le milieu,

[page] 319

ayant le limbe à une seule lèvre supérieure prolongée en capuchon; deux petites dents à la place de la lèvre inférieure; quatre étamines didynames cachées sous le capuchon, à authères bilobées; un seul stigmate; capsule ovoïde, coriace, ligneuse, hérissée d'aiguillons crochus, à deux loges, à deux valves quis'ouvient par le sommet, ayant une cloison prismatique centrale séminilère, formée par le repli des valves, munies de deux ailes qui avancent dans les loges et les subdivisent chacune en deux fausses loges, renfermant un petil nombre de graines comprimées et bordées. Le Tourretia lappacea est une Plante herbacée, rampante ou grimpante, tétragone, dichotome, à feuilles opposées., ternées ei munies de vrilles dans les dichotomies des branches. Les fleurs sont disposées en épis terminaux. Celle Plante croît au Pérou. (g..n.)

TOURTE, ois. Espèce du genre Pigeon. V. ce mot. (b.)

TOURTEAU. CHi/ST. Nom vulgaire du Cancer Pagurus de Linné.(LAT.)

TOURTELETTE. ois. Espèce dugenre Pigeon. V. PIGEON-TOURTERELLE.(OR..2.)

TOURTELINE. ois. Espèce du genre Pigeon. 7'. ce mot. (b.)

TOURTEREAUX, ois. Nom que Ton donne vulgairement aux jeunes Tourterelles. V. Pigeon.(dr..s.)

TOURTERELLE, ois. Espèce qui forme le type d'une grande division dans te genre Pigeon. V. ce mot.(DR..Z.)

TOURTERELLE DE MER. ois. Nom sous (lequel on désigne souvent les Guillemots. V. ce mot. (dr..z.)

TOURTERELLE. moll. Nonseulement ce nom a été donné à une espèce de çolombelle, mais encore à un assez grand nombre de Slrombes que les conchyliologues du siècle dernier semblent avoir tous désigné de celte manière. (d..h.)

TOURTRAC. ois. Syn. vulgaiie du Traquet-Pâtre. V. Traqubt. (DR..Z.)

TOUT-BEC. ois. Syn. vulgaire de Toucan. V. ce mot. (dr..z.)

TOUTE BONNE bot. phan. Nom vulgaire de la Sauge orvale et de l'Auserine Bon-Henri. (a. r.)

TOUTE-EPICE, bot. phan. Syn. vulgaire du Myrtus Pimenta, espèce du genre Myrte. V. ce mot. (b.)

TOUTE-VIVE. ois. Nom vulgaire du Proyer. V. Brüant.

TOD'YOD, ois. Nom que Ton donne dans l'Amérique méridionale aux Cigognes Jubirus et que Ton a étendu fort improprement à l'espèce américaine du genre Rhea. (DR..Z.)

TOUYOUYOU. ois. Syn. du Jabiiu d'Amérique. V. Cigogne. (DR..Z.)

TOVARIA. BOT. PHAN. Ruiz et Pavon (Syst. fl. Peruv., i, p. 85, et Généray p. 49, t. 8) ont tonde sous ce nom un genre de 1 Octandrie Monogynie, L., et qui, dans un travail récent publié par Don ( Edimb. new philos. Journ., décemb. 1828, p. 49), a été placé parmi les Capparidécs. Voici les caractères que te dernier auteur lui assigne: calice caduc, ouvert, ordinairement à huit, rarement six, sept ou neuf folioles ovales-lancéolées. Corolle dont les pétales sont en nombre égal à celui des folioles calicinales et alternes avec elles, insérées sur un disque élevé, charnu et tuberculeux, obovés, à cinq nervures distinctes, ayant leurs onglets hérissés de papilles très nombreuses. Etamines en même nombre que les pétales, alternes avec eux et insérées plus intérieurement sur le disque; leurs filets sont subulés, munis à leur base de poils simples fort nombreux; leurs anthères sont introrses, biloculaires, d'abord dressée?, puis renversées après la floraison les loges sont parallèles, déhiscentes par une fente longitudinale. Ovaire uniloculaire, lisse,

[page] 320

sphérique, placé sur le disque, contenant plusieurs ovules pariétaux. Style très-court, épais, cylindrique, surmonté d'un stigmate a huit lobes tuberculiformes, concave en dessus, sillonné inférieurement et couvert de papilles nombreuses très-courtes. Baie globuleuse, uniloculaire, crustacée, couronnée par le style persistant et placé sur un disque élevé, entièrement remplie d'une pulpe succulente, déhiscente irrégulièrement, et polysperme. Graines logées dans la pulpe, tordues en spirale simple, munies de deux tégumens, l'extérieur crustacé, brun, fixement ponctué; l'intérieur membraneux, blanc, diaphane, cellulaire, offrant au sommet une petite chalaze brune, Proéminente. Embryon dépourvu 'albumen, courbé, jaune, à cotylédons presque cylindriques, obtus, à radicule un peu plus grosse, très - obtuse, vague, rapprochée latéralement de l'ombilic. Par la forme et la structure de son fruit, le genre Tovaria se rapproche du Morisonia et du Cratœva, mais il a le port et les feuilles composées du Cleome; son stigmate rappelle celui des Papavéracées, et ses grainrs sont plus semblables à celles des Kcsédacées qu'à celles des Capparidées. Le Tovaria pendula, Ruiz et Pav., Fl, Peruv., 5, p. 70, tab. 306, est une Plante herbacée, annuelle) glabre, à tige dressée, rameuse, munie de feuilles alternes, ternées, et de fleurs ayant l'aspect de celles du Pyrola uniflora et disposées en une grappe terminale. Cette Plante croît dans les forêts du Pérou.

Necker avait fondé uu genre Tovaria qui est synonyme du Smilacina de Desfontaines. Le genre Tovaria d'Adanson, fondé sur le Polygonum virginicum, n'a pas été adopté.(G..S.)

TO VOMIT A. BOT. PHAN. Genre de la famille des Guttifères, établi par Aublet el adopté par presque tous les autres botanistes, et spécialement par Choisy et J. Cambessèdes qui, l'un et l'autre, ont publié un travail particulier sur cette famille. Voici les caractères auxquels on peut reconnaître le genre qui nous occupe: le calice se compose de deux à quatre sépales; la corolle de quatre, six et même jusqu'à dix pétales égaux, équilatéraux et opposés aux sépales. Les étamines, dont le nombre varie de vingt jusqu'à cinquante, sont libres et disposées sur plusieurs rangées; leurs filets sont épaissis au sommet et se terminent en une anthère à deqx* loges très-petites et placées obliquement. Les styles au nombre de quatre ou cinq sont extrêmement courts et se terminent chacun par un stigmate épais; le fruit est une capsule couronnée par les styles et les stigmates persistons, à quatre ou cinq loges monospermes, s'ouvrant en autant de valves, et laissant à son centre la columelle chargée de cloisons; les graines sont enveloppées par un arille pulpeux.

Les espèces de ce genre sônt des Aibres ou des Arbrisseaux dont les feuilles sont marquées de points ou de ligues transparentes; les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuées, disposées eu grappes ou en cimes axillaires o;i terminales. Toutes les espèces sont originaires de l'Amcrique méridionale, à l'exception d'une seule qui a été trouvée à Madagascar. A ce genre les auteurs ont réuni le genre Marialva de Vandelli et le Beauharnoisia de Ruiz et Pavon.Dans son travail sur les Guttifères (Mém. Mus. 16, p. 384), uetre collaborateur Cambessèdes a cru devoir réunir au Tovomita les deux genres Ocàrocarpos de Du Petit-Thouars et micranthera de Choisy. (a. h.)

TOVÜS. mam. C'est, d'après Erxleben, le nom d'une Loutre à la Guiane.(is.g.bt.-h.)

TOXÉRITE. Toxerites. moll. Rafinesque a établi ce genre qui est resté fort douteux pour une Coquille cloisonnée que Rang rapproene des Hamites et Blainville des Orthocères. Cette dernière opinion nous semblerait préférable s'il est bien réel que le siphon de cette Coquille soit cen-

[page] 321

tral; mais les cloisons sont-elles simples ou découpées? Il nous semble indispensable de répondre à cette question avant de pouvoir rien statuer sur le genre dont il est ici question. (D..H.)

TOXICARIA. BOT. PHAN. La Plante décrite par quelques-uns sous le nom de Toxicaria macassariensis, est la même que celle qui a servi de type au genre Antiaris de Leschenault. V. Antiaris.(g..n.)

TOX1CODENDRUM. BOT. PHAN. Plusieurs Végétaux vénéneux ont été désignés sous ce nom trop banal pour mériter d'étre admis comme significatif. On Ta appliaué particulièrement à une espèce de Rhus dont les émanations sont dangereuses. Thunberg s'en est servi pour un genre d'Euphorbiacées du Gap, Plante qui est plus connue sous le nom à'Hyœ- nanche. V. ce mot.(g..n.)

TOXIQUE. Toxicurn. ins. Genre de Coléoptères, famille des Méiasoraes, qui ne diffère guère de celui de Tdnébrion que par les antennes, dont les trois derniers articles forment une massue comprimée. Il a été établi sur un Insecte apporté par feu Riche de son voyage aux Indes-Orientales, et que nous lui a vous dédié [Toxicurn Richezianum, Latr., Gener. Crust. et Ins. T. 1, pl. 9, fig. 1 et a, p. 168).(LAT.)

TOXOPHORE. Toxophora. ins. Genre de Diptères, famille des Tanystomes, triou des Bombyliers, distingué de tous les autres de cette division par ces caractères: trompe avancée, manifestement plus longue que la téte, très-grêle et allant en pointe; palpes apparens; des yeux fisses; antennes beaucoup plus lon-fues que la tête, rapprochées à leur ase, avancées, filiformes, de trois articles, dont les deux premiers cylindriques et le dernier conique, plus court que les précédens; le premier le plus long de tous.

Lepelletier et Serville (Encyclop. métbod., article Toxophore) font dériver l'étymologie du nom de Toxo-hore de deux mots grecs exprimant a forme arquée de leur abdomen; mais ne vient-elle pas plutôt de deux autres mois empruntés de la même langue, Porte-arc ou Porteflèche? c'est ce qui nous semble plus naturel.

Ces Diptères ont le thorax gibbeux, ainsi que les Bombilles, mais les proportions du corps varient. Dans les uns ou les plus ramassés v sa forme diffère peu de celle de ces derniers Insectes; l'abdomen est triangulaire et un peu courbé en dessous. Telle est une espèce de l'Amérique septentrionale, que nous devons à l'amitié d'un des naturalistes de ce pays, aussi recommandable par son obligeance que par son instruction et son zèle, Le Conte, major du génie d'artillerie, si souvent cité par le comte Dejean, dans son Spéciès des Coléoptères. Dans d'autres Toxophores, le corps est plus long, avec l'abdomen en forme de cône allongé et obtus; de ce nombre est la T. tachetée (maculata) figurée par Meigen (T. ii, tab. 19, fig. îa—16), mais qui lavait été bien long-temps avant lui par Villers ( Asilus fasciculatus, Entom. Lin., 3, pl. iof fig. 3i). Cette jolie espèce nous a été envoyée par Boyer de Fonscolombe, qui l'avait prise aux environs d'Aix; Labillardière l'a aussi rapportée de Syrie. Le corps est noir, avec un duvet doré, sur le devant et les côtés du thorax v ainsi que sur l'abdomen; le dos de cette dernière partie du corps offre deux rangées longitudinales de tafches noires; on en voit d'autres disposées de même et formant trois ligues en dessous. Les Toxophores de notre troisième division, semblables aussi par l'allongement du corps, à des Tipules ou à des Cousins, ont l'abdomen linéaire, déprimé, avec l'extrémité très-fournie d'écailles. Ces espèces sont particulières au nouveau coutinent, nous en avons reçu du Brésil et des Etats-Unis. Wiedemann en décrit une de Java; celle qu'il nomme cuprea, et à laquelle il rap

TOME XVI. 21

[page] 322

porte'le Bombylius cupreus de Fabricius, est de Cayenne. (lat.)

TOXOTE. Toxotes. ins. Genre de Coléoptères de la famille des Longicornes, propose par Megerle et auquel nous réunissons celui qu'il nomme Pachyta, il comprend des Rhagies et des Lepiures de Fabricius, dont les deux sexes sont ailés, ayant le demier article des palpes presque en massue triangulaire ou obeonique, la tête prolongée postérieurement derrière les veux, sans rétrécissement brusque, Tes côtés du corselet épineux ou luberculés, les yeux entiers ou peu échancrés, les antennes rapprochées à leur base, aussi longues au moins que le corps, simples, avec le premier article beaucoup plus court que la tête. Les espèces dont les tubercules latéraux du corselet sont pointus, en forme d'épines, composent le genre Toxotus proprement dit; telles sout les Lcptures meridiana, humeralis de Fabricius, et ses Rhagies (Rhagium): cursor, femelle du R. noctis, et cincium; celles où ces tubercules sont obtus ou arrondis forment le genre Pachyta les Leptures quadrimaculata, interrogationis, de Fabricius; et son Rhagium clathratum, dont sa Lepture réticulée n'est qu'une variété. y, l'article Toxote de l'Encyclopédie méthodique. Nous exposerons dans le Supplément les caractères d'un autre genre, celui d'Euryptère, qui termine additionnellcment cet article. (lat.)

TOXOTRÈME. Toxotrema. moll. Genre inutile proposé par Rafinesque pour quelques espèces d'Hélices sur lesquelles il est impossible de trouver motif non-seulement pour un genre, mais même pour une section du genre. V Hélice. (d., h.)

TOZZETTIA. BOT. PHAN. Le professeur Savi de Pise a fait sous ce nom un genre pour le Phalaris utriculata, qui n'a pas été adopté. (A. H.)

TOZZIE. Tozzia. BOT. PHAN. Cegenre appartient k la Didynarate An* giospermie, L., et a été définitivement classé parmi les Scrophularinées par Auguste Saint-Hilaire (Mém. du Mus. d'Hist. nat., 1837, T. xit, p. g4) qui l'a ainsi caractérisé: calice campanulé, presque bilabié, k quatre dents; corolle beaucoup plus touque, bilabiée; la lèvre supérieure bilobée, l'inférieure tripartie; quatre étamines didynames, à anthères attachées par leur sommet dorsal, ayant leurs loges aristées à la base et déhiscentes longitudinalement; un seul style surmonté d'un stigmate obtus f ovaire supère, k deux loges renfermant deux ovules oblongs, attachés Eresque dans toute leur longoeur, lires à la base; fruit un peu di upa-cé, monosperme par avortement; graines munies d'un ombilic linéaire, d'uti périsperme charnu et grand, et d'un embryon petit, placé sur le bord du périsperme, droit, parallèle k l'ora- !>ilic, ayant la radicule supère. Le Tozzia alpina, L., unique espèce du genre, est une Plante herbacée, k racine vivace, k tige faible, rameuse, garnie de feuilles ovales, dentées, opposées, presque amplexicaules. Leff fleurs sont jaunes et forment une sorte d'épi lâche dans les aisselles des feuilles. Cette Plante croît dans les bois des Alpes el des Pyrénées.(G..N.)

TRABICULINE. BOT. crypt. (Mousses.) Nom français donné par Bride! au genre Zygotrichia. (a. il.)

TRACAS, ois. L'un des Syn. vulgaires du Traquct-Pâtre. V.

TRAQUET. (DR..Z.)

TRACHÉE-ARTÈRE, zool. Toutes les fois que les organes de la respiration sont placés k l'intérieur du corps, il existe nécessairement un ou plusieurs canaux destinés k mettre en communication la cavité respiratoire avec le fluide ambiant. C'est ce qui a lieu dans tous les Vertébrés à respiration aérienne, et c'est au principal segment du conduit respiratoire que l'on donne le nom de Trachée-Artèi e.

La Trachée-Artère est un canal

[page] 323

plus ou moins régulièrement cylindrique, et composé d'anneaux cartilagineux, le plus souvent incomplets, superposés les uns aux autres eu nombre très-variable. La longueur de la Trachée-Artère est le plus souvent proportionnelle à celle du col: cependant elle peut commencer ou se terminer plus ou moins haut, et se replier sur elle-même au lieu de s'étendre en ligne droite. Les anneaux de la Trachée-Artère sont unis entre eux, et, lorsqu'ils sont incomplets, complétés en arrière par une membrane, ordinairement celluleuse ou fibreuse, et présentant aussi quelquefois des fibres musculaires.

Dans les Animaux chez lesquels il n'existe qu'un seul poumon, comme les Serpens, la Trachée-Artère se prolonge jusqu'à cet organe et s'ouvre dans sa cavité par un large orifice. Dans les Auimaux oii il existe deux poumons, la Trachée-Artère se divise au contraire presque toujours en deux canaux que Ion nomme bronches, et qui eux-mêmes se subdivisent ensuite dans l'intérieur du poutnon. La structure des bronches offre une grande analogie avec celle de ia Trachée-Artère.

C'est à l'union des bronches avec la Trachée-Artère que se trouve chez les Oiseaux le larynx inférieur ou1 organe producteur de la voix, aiusi nommé parce qu'on l'a comparé, à cause de sa fonction, au larynx propremen t dit, ou larynx supérieur, qui est l'organe producteur de la voix chez les autres Vertébrés à respiration aérienne. Ces larynx, soit le supérieur, soit l'inférieur, sont formés de plusieurs pièces cartilagineuses, de forme très -variable, ordinairement pourvues de muscles destinés à opérer leur rapprochement ou leur ccartement, et qui, sous le point de vue de Tanatomie philosophique, peuvent être considérés comme des anneaux ou comme des portions d'anneaux trachéens. La présence du larynx supérieur est constante chez tous les vertébrés à respiration aérienne; le larynx inférieur n'existe au contraire que chez les Oiseaux; encore manque-t-il chez quelquesuns, par exemple chez le Vautour royal.

Le canal aérien, dans lequel nous avons déjà distingué les bronches; le larynx inférieur, lorsqu'il existe, la Trachée-Artère, le larynx supérieur, est complété supérieurement par l'arrière-bouche et par le canal qui s'étend des narines postérieures aux narines antérieures; canal que Geoffroy Saint-Hilaire a nommé cranio-respiratoire, et qui appartient eu effet essentiellement à l appareil respiratoire, quoiqu'on le considère plus ordinairement comme appartenant aux organes de l'olfaction.

Il suit de ce qui précède qu'il ne peut exister chez les Vertébrés à respiration aquatique, ou les Poissons, ni Trachée-Artère ni Larynx, en prenant ces mots dans toute la rigueur de leur sens physiologique. Toutefois ces organes se retrouvent aussi bien chez les Poissons que chez les autres Vertébrés sous le point de vue philosophique, c'est-à-dire lorsqu'on les recherche, non dans leur ensemble, mais dans leurs élémens ( Phil. anat. T. i). Nous croyons devoir nous borner ici à indiquer ce fait sans chercher à fournir ses preuves que nous ne pourrions trouver que dans les résultats d'une discussion longue et abstraite. V. Respiration et Voix.(iS. G. ST.—H.)

TRACHÉENNES. Trachcariœ. araciin. Dénomination dans notre méthode, du second ordre de la classe des Arachnides et indiquant que ces Animaux ont, pour organes respiratoires, des Trachées. Au lieu de former, comme dans les Insectes, deux vaisseaux principaux s'étendant parallèlement dans toute la longueur du corps et recevant l'air par un grand nombre d'ouvertures latérales, elles sont ici, ou dans cet ordre d'Arachnides, concentrées: l'abdomen en est le centre ou le foyer, et de là partent en rayonnant, les rameaux destinés a porter le fluide respira ble dans les autres parties du

22*

[page] 324

corps. On ne découvre que deux stigmates et qui sont situés intérieurement près de l'origine de l'abdomen ou sur le dessous du céphalothorax, près de sa jonction avec cette portion du coros. Les Arachnides trachéennes diffèrent encore des pulmonaires, premier ordre de la même classe, par le nombre des yeux qui n'est que de deux à quatre; les organes sexuels sont toujours uniques. Si l'on étudie les formes de la bouche dans les familles et les tribus «le cet ordre, l'on se convaincra qu'elle piésente beaucoup plus de raoaifications que dans l'ordre des Pulmonaires. Les dernières Arachnides trachéennes semblent, par la simplicité ou l'imperfection de leur organisation, se rappiocher des Animaux invertébrés les plus inférieurs; ils ne se lient nullement avec les Myriapodes, premier ordre de la classe des Insectes; la transition est trop brusque, mais ils ont des rapports avec ceux de l'ordre des parasites et avec certains Diptères aptères. Nous partageons l'ordre des Arachnides trachéennes en trois familles, les Faux- Scorpions, les Pycuogouides et les Holètres. V. ces mots. (i, at.)

TRACHÉES, zool. Vaisseaux uniquement destinés, d'après leur organisation particulière, à transmettre l'air qu'ils reçoivent, dans l'Animal en « tat parfait, au moyen d'ouvertures piopre* (stigmates) pratiquées à la sui face de la peau, dans les différentes parties du corps, servir ainsi à la respiration et à suppléer au défaut de ciiculalion. Nous disons une organisation particulière, afin qu'on ne confonde pas des appendices ou prolongemeus cutanés pouvant, à raison de leur forme tubulaire, introduire l'air dans les Trachées, avec les or-

âanes désignés ainsi. Nous ajoutons ans l'Animal en état parfait, parce que certaines latves aquatiques ont aes expansions latérales t dans l'intérieur desquelles on aperçoit des Trachées, communiquant en manière de branches ou de veines avec les Trachées principales de l'intérieur du corps, et qui absorbent le fluide respira ble, soit par les pores de la peau, soit avec les poils dont ces expansions, que l'on considère comme des sortes de Fausses-Branchies, sont ordinairement garnies. Voulant éviter des répétitions inutiles, nous renverrons a l'article Insectes; on pourra aussi consulter celui de Trachées de la partie des Insectes de l'Encyclopédie méthodique, où Guérin, son rédacteur, a présenté un résumé assez étendu de tout ce qui a été dit jusqu'à ce jour sur cette matière. (lat.)

TRACHÉES, bot. phan. On appelle ainsi l'une des espèces de vaisseaux qui existent dans les Plantes Malpighi leur a donné ce nom k cause de la ressemblance de structure qui existe entre eux et les organes respiratoires dans la classe des Insectes. Ce sont des tubes formés par une lame extrêmement étroite, argentine, transparente, roulée sur elle-même en spirale, et dont les bords un peu plus épais se touchent de manière à ne laisser aucun espace entre eux, sans cependant contracter entre eux d'adhérence. Quelquefois néanmoins les spires des Trachées ne se déroulent pas, et c'est à cette sorte de vaisseaux3ue le célèbre professeur Link a onné le nom de vaisseaux en spirale soudée. On aperçoit facilement les Trachées en rompant avec soin l'extrémité d'une jeune branche de Sureau ou de Rosier; les filamens qu'on voit entre les deux fraginens sont des Trachées dont les spires sont plus ou moins écartées. Selon les professeurs Link et Schrader, la lame roulée eu spirale est creusée en gouttière sur son côté interne. Dans les Plantes dicotylédones on trouve les Trachées autour de la moelle, dans les parois du canal qui l'environne, et aans les monocotylédones, c'est ordinairement au centre des faisceaux ligneux; l'écorce et les couches annuelles du bois n'en contiennent jamais. On en trouve quelquefois dans les racines, bien que quelques au-

[page] 325

leurs eti aicul nié l'existence dans cette oartie; il est très-facile d'en dérouler dans les nervures des feuilles, les pétales, les filets des étamines, etc. On ne sait pas encore positivement comment les Trachées se terminent à leur sommet, ni comment elles commencent; ainsi, suivant le professeur Mirbel, les Trachées finissent par du tissu cellulaire, tandis cpe Du Trochet croit qu'elles se terminent par une sorte de cône plus ou moins aigu. Hedwig considérait les vaisseaux spiraux, que Grew appelait vaisseaux aériens, comme composés de deux parties, savoir: d'un tube droit et central, rempli d'air et que pour cette raison il nommait vaisseau pneumetophore, et d'un autre tube roulé en spirale sur le précédent, rempli de fluide aqueux, et auquel il donnait le* noms de vaisseau adducteur, chylifère, ctc. Bernhardi a émis une autre opinion sur la structure des Trachées; il les considère comme formées d'un tube extérieur très-mince, dans lequel une petite lame argentine est roulée en spirale de manière à en tenir les parois écartées. Enfin quelques auteurs admettent que les spires des Trachées sont unies entre elles par une membrane très-mince qui se déchire facilement quand le fil spiral vient à se dérouler. Il résulterait de cette opinion que, dans leur état naturel, les Trachées forment un tube continu.

Les Trachées ou vaisseaux en spirale varient beaucoup quant à leur grosseur; ainsi généralement elles sont plus grosses dans les Plantes dont le tissu est lâche et succulent; tandis qu'elles sont beaucoup plus petites dans celles dont le tissu est plus sec et plus dense. Dans les Conifères elles sont tellement fines et fugaces, que plusieurs auteurs en ont nié l'existence; mais le professeur Link les y a trouvées dans les jeunes pousses de toutes les Conifères qu'il a examinées. Elles sont aussi fort petitff dans les Plantes aauatiques, comme les Potamogétons, les Myriophyilum, les Zanichellia, etc. Elles manquent tout-à-fait dans les Naias, le Caulinia le Ceralophyllum, le Zostera, le Lemna et le Chara, toutes les Plantes acotylédones, excepté dans les Fougères, où elles existent évidemment.

Les Trachées ne sont pas toujours simples; on en trouve souvent à double, triple et même à un plus grand nombre de spirales parallèles. Ces modifications s'observent principalement dans beaucoup de Plantes monocotylédones. (a. r.)

TRACHÈLE. Traclielus. ins. Geure d Hyménoptères de Jurine, le même que celui de Cephus. V. ce mot. (j.at.)

TR ACHÉLIDES. Trachetides. ins. Famille des Coléoptères, de la section des Hétéromères, composée de ceux dont la tête, triangulaire ou en forme de cœur, est portée sur un pédicule ou rétrccie brusquement et en manière de cou postérieurement, et qui étant aussi large ou plus large que l'extrémité antérieure au corselet au peint où commence ce pédicule, ne peut rentrer dans la cavité de celte partie du corps. Ce corps est souvent mou ou peu solide, avec les élytres flexibles, sans stries f et quelquefois très-courtes; les mâchoires n'offrent jamais au côté interne d'onglet ou de dent écailleuse. Tous les articles des tarses sont le plus souvent entiers, et les crochets du dernier sont bifides dans plusieurs. La plupart de ces Insectes sont herbivores; beaucoup, lorsqu'on les prend, courbent la tête et replient les pieds, et contrefont le mort; les autres sont très-agiles. Dans la nouvelle édition de l'ouvrage sur le Règne Animal par Cuvier, nous avons partagé cette faff mille en six tribus: les Lagriaires, les Pyrochroïdes, les Mordellones, les Anthicides, les Horiales et les Cantharidies. (lat>)

TRACHÉLIE. Trachelium. bot phan. Genre de la famille des Campanulacées et de la Pentandrie Mo

[page] 326

nogynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice fort petit, persistant, à cinq dents; corolle inlundibuliforme dont le tube est grêle, allongé, le limbe court, à cinq lobes concaves; cinq étamines renfermées dans le tube et insérées à sa base; un style saillant, surmonté de trois stigmates fort petits; capsule presque globuleuse, petite, k trois loges, s ouvrant à la base par trois trous) renfermant des graines nombreuses, comprimées, elliptiques, luisantes* Ce genre ne renferme que trois es-Eèces dont deux croissent dans le «vant et la Barbarie, l'autre au cap de Bonne-Espérance. Le Trachelium cœruleum, L., est cultivé en Europe comme Plante d'ornement. Ses tiges sont rameuses, hautes d'un pied et demi, garnies de feuilles alternes, ovales ou un peu lancéolées, irrégulièrement dentées en scie, et glabres* Les fleurs ont une belle couleur azurée, quelquefois blanche, et sont disposées en corymbes terminaux très-épais. Cette Plante croît spontanément dans les lieux humides et ombragés de la région africaine et asiatique, voisine de la Méditerranée. (o..N.)

TRACHÉLIPODES. moll. Lamarck est le premier qui ait créé cette dénomination pour la donner k un ordre de Mollusques distraits des Gastéropodes des auteurs. Ces derniers se réduisent considérablement par cela seul, puisque dans le système de Lamarck tous les Mollusques k coquille extérieure sont Trachélipodes. Il est bien vrai que le plus grand nombre est réellement Trachélipode; mais comme ils dérivent évidemment des Gastéropodes, qu'il n'y a point de faits particuliers dans Torganisation qui puisse servir à les séparer selon tous les principes de la zoologie, nous pensons qu il sera inutile de conserver cette division comme nous l'avons fait, au reste, pressentir à l'article Mollusque. V. ce mot. (d..ii.)

TRACHÉLOBRANCHES. Trachelobrartchia. moll. Ce mot indique des Animaux qui portent leur branchie sur le cou. Gray, dans sa Classification naturelle des Mollusques, a proposé de le donner à un groupe formé d'une partie des Macros tomes et des Calyptraciens de Lamarck. C'est en effet des'huit genres suivans 2ue cet ordre est composé: Sigaret, ryptostome, Yélutine, Cabochon, Stomate, Crépidule, Calyptrée et Mitrule. Ce dernier est démembré des Calyptrées. On ne peut disconvenir qu'il n'existe une certaine liaison entre ces genres; cependant les Sigarets et les Cryptostomes, qui sont operculés, et les Vélutines qui s'en rapprochent par leurs rapports, ne nous semblent pas à leur place avec les genres qui suivent. P. chacun des articles que nous venons de citer. (0..11.)

TRACHICHTHE. Trachichtys. pois. Sous ce nom, qui signifie Poisson âpre, Shaw avait fait un genre pour recevoir le Pemphiprion carinatus de Schneider ( Add., p. 551) qu'il nommait Trachicthya australis. Ce genre a sur le dos une seule nageoire courte, clevée et pointue; le museau est court et obtus, les dents sont en velours, des écailles élevées et carenées sont placées dessus et dessous la queue; les branchies ont quatre rayons. Ce genre appartient aux Poissons Acanthoptérygiens de la deuxième tribu de Cuvier. (less.)

TRACHINE. Trachinus. pois. P. Vive.

TRACHINIDES. pois. Sous ce nom, Risso a proposé d'établir une famille de Poissons Jugulaires Acanthoptérygiens, destinée à recevoir les genres Tracàinus, Uranoscopus et Callyonymus. Cette famille des Trachinides ou la cinquième, est caractérisée par un corps subconique; deux yeux situés sur la partie supérieure de la tête et par des opercules années de fortes épines. (less.)

TRACHINOTE. pois. (Lccépède.) V. Gastærostke, sous-genre Lichx.

[page] 327

TRACHITE. min. et géol. Pour Trachyte. V. ce mot. (b.)

TRACHODE. Trachodes. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Rhynchophores, établi par Schüppel et adopté par Germar etSchœnberr. Il se compose de quelquesCharansonites dont le museau-trompe est long, arqué, linéaire, découvert; aont les pieds sont également rapprochés à leur naissance; qui ont douze articles aux antennes et dont huit avant la massue terminale; le corselet tronqué aux deux extrémités, resserré en devant et arrondi latéralement, les élytres ovales, légèrement convexes. Schœnberr y rapporte le Curculio hispidus de Linné; il cite aussi le Rhynchœ niissquamifèr de Gyllenhall et le Trachodes ptinoides de Germar. Ce genre, et quelques autres, sont réuuis eu un seul, celni de Miorhine, dans la nouTelle édition du Règne Animal de Cuvier.(lat.)

TRACJIONITE. Trachonites. CRUST. C'est ainsi que nous avions d'abord désigné le genre de Crustacés Décapodes, de la famille des Brachyures, tribu des Triangulaires, que le docteur Léach nomme Mithrax. Nous avons adopté depuis cette dernière dénomination.(lat.)

TRACHURUS. pois. Rafinesque, dans son lthiologia siciliana, forme sous ce nom un genre dont le Scomber Saurus de Linné est le type et qui contient quatre autres espèces, (b.)

TRACHUSE. Trachusa, ins. Genre d'Hyménopt ères, ainsi nommé par feu J urine père, et qui, à raison des principes très-exclusifs de sa méthode, est un grand magasin composé de beaucoup d'Apiaires trèsdifférentes par la conformation de la trompe et par les habitudes, et formant plusieurs genres très-distincts, tels queceux de Uasypode, Coelioxy de, Dioxyde, Stélide, Anthidie, Osmie, Anthocope, Mégachile, Hériade, Panurge, Eucère. (lat.)

TRACHYDE. Trachys. ins. Genre

de l'ordre des Coléoptères, section des Pentanières, famille des Serricornes, tribu des Buprestides, établi par Fahricius, et composé d'espèces généralement petites, dont le corps est court, presque triangulaire, avec une excavation au milieu du front, le corselet transversal et lobé postérieurement, les tarses courts et a articles larges; les deux premiers articles des antennes sont beaucoup plus gros que les suivans; les quatre suivans sont petits et grenus, et les cinq derniers ont seuls la forme de dents de scie. Parmi les espèces indigènes, nous citerons:

Le Trachyde minime, Trachys minuta, Fab., ou le Richard onde de Geoffroy, dont le corselet est bronzé, avec l.'s élytres noirâtres et traversées par des bandes.d'un blanc grisâtre et ondées.

Le Tracii ydb nain Trachysnana, Fab., ayant la forme du premier, le corps bronzé, avec la tête et le corselet d'un cuivreux brillant, et les élytres vertes. Nous avons souvent trouvé cette espèce en grande abondance, sur les feuilles de la Mauve, dans le département de la Charente. Ces trois espèces n'ont guère plus d'une à deux lignes de longueur; leurs élytres sont entières.

Guérin a figuré, dans son Iconographie du Rjègne Animal, Insectes, pl. 11, fig. 5, une espèce cjui lui a été envoyée de Saint-Domingue par Déjardin, et à laquelle Olivier a donné le nom de Bupreste ensanglanté, Buprestis cruentata. Elle est longue de près de trois lignes, noire; ses élytres sont en scie, striées, avec des taches jaunes et deux taches rouges à l'extrémité.(LAT.)

TRACHYDÈRE. Trachyderes. ins. Genre de Coléoptères, de la famille des Longicornes, formé par Dalman avec les Cerambix ou Capricornes, offrant les caractères suivans: corselet

[page] 328

grand, beaucoup plus large que la tête) extrémité postérieure du pré- sternum et souvent aussi l'antérieure élevée en carène; écusson allongé; abdomen en triangle tronqué ou obtus; antennes longues, grêles, sans faisceaux de poils. Toutes les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique méridionale ou aux Antilles, et font partie de celui de Cerambix de Fabricius; telles sont les suivantes: succinctus, dimidiatus, rufipes, striâtus, auxquelles il faut en ajouter quelques autres mentionuées par Schœnherr. La première, dont le corps est brun, avec le corselet ridé, biépineux, les antennes comprimées et un peu en scie, et le milieu des élytres traversé par une bande jaune, plus ou moins large, est très-commune aux Antilles et daus d'autres contrées de l'Amérique méridionale. Consultez l'article Trachydère de l'Encyclopédie méthodique. (lat.)

TRACHYDERME. Trachyderma. ins. Genre de Coléoptères, de la famille des Mélasomes, composé de Pimélies de Fabricius, d'Olivier, etc., dont l'abdomen est proDortionnelleraent plus étroit, plus allongé, souvent très-comprimé latéralement, et dont les paies sont longues, avec les jambes grêles, étroites, et terminées par de petits éperons; telles sont les espèces que FaDricius nomme, longipes, hispida, morbilosa, et la Pimelia anomala de Fischer. (lat.)

TRACHYLIE. Trachylia. BOT. crypt. (Lichens.) Fries a formé sous ce nom un genre qu'il a placé auprès des Calycium, mais qui ressemble beaucoup par ses caractères extérieurs aux Lecidea parmi lesquels plusieurs des espèces qui le constituent avaient été placées anciennement. Il caractérise ce genre ainsi: apothécies sessiles, enfoncées dans le tnallus, ronds ou irréguliers, légèrement convexes; surface inégale par la proéminence des sporidies; thaï lus adhérent crustacé. Ce genre diffère des Lecidea, suivant Fries, par l'absence d'une enveloppe commune au tour des sporidies. Meyer n'adopte pas ce genre dont il distribue les espèces parmi les Lecidea et les Patellaria.Les espèces que Fries rapporte à ce genre sont les Lecidea lignaria, Ach.; Lecidea tessulata, Flœrke; Lecidea citrinella, Ach.; Lecidear arthoniuides, Ach. (ad. b.)

TRACHYLOMA. BOT. crypt. (Mousses.) Bridel a formé sous ce nom un genre pour le Neckera planifolia, Hedw.; mais il n'a point été adopté. (a. r.)

TRACHYMÈNE. Trachymene. BOT. PHAN. Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Hydrocotylinées, voisin desHydrocotyles et qui se compose de plusieurs espèces que l'on a retirées du genre Azoreila de Lamarck. Voici les caractères de ce genre: son involucre est formé de plusieurs folioles distinctes, placées à la base d'une ombelle généralement simple; les pétales sont plans; le fruit est comprimé, rugueux, ayant son raphé étroit et côtes longitudinales. Toutes les espèces de ce genre croissent à la Nouvelle-Hollande; ce sont de petits sous-Arbrisseaux à feuilles linéaires, entières, (a. r.)

TRACHYMITRIÜM. BOT. crypt. (Mousses.) Genre établi récemment par Bridel et voisin des weissia et des Grimmia dont il ne diffère même que par sa coiffe couverte de petites soies qui lui donnent de la rudesse, caractère bien peu important pour fonder une distinction générique. La seule Plante placée dans ce genre, Sar son auteur, est le Weissia ciliaia, [ook., Musc. exot., pl. 171, ou Syrrhopodon ciliatus, Schwæer.; il croît à l'île de Ternate sur les bois pourris.(ad. b.)

TRACHYNOTE. Trachynotus. îns. Genre de Coléoptères, que nous avons formé (Règne Animal, 9e édit., a, p. i4) avec des espèces de Sépidies du cap de Bonne-Espérance, qui s'éloignent des autres par leurs yeux étroits, allongés, peu élevés, et leur corselet presque orbiculaire, sans ca-

[page] 329

rêne dorsale, ni dilatations latérales. Le dernier article des antennes est, an plus, de la grandeur du précédent; c'est ce que l*on observe dans les Sépidies, reticulatum, rugosum, vittatum, de Fabricius, et l'acuminatum de Schœnherr. (lat.)

TRACHYNOTLA. BOT. PHAN. Syn. de Spartina. V. Spartine. (a. r.)

TRACHYPÈTES. oIS. V. FUéiOATS.

* TRACHYPHLÉE. Trachyphlœus. ins. Genre de la famille des Rhynchophores, tribu des Charansonites, division de ceux qui ont le museautrompe court, les sillons recevant le premier article des antennes droits, et qui sont aptères. Le corps est ovoïde, hispide, avec les antennes courtes; le corselet transversal, tronqué aux deux bouts, dilaté et arrondi latéralement; l'abdomen grand, presque ovoïde, recouvert par des élytres soudées; les jambes droites, anguleuses et épineuses k leur extrémité interne. Ces Insectes se tiennent dans le sable. Schœnherr y rapporte les Cbaransons scabriusculus et erinaceus de Fabricius, aiusi que quelques autres espèces. (lat.)

TRACH Y PODIUM, bot. crypt. (Mousses.) Nom inédit que Bridel se proposait de donner au genre qu'il a décrit sous celui de Lepidopilum dans sa Bryologia universalis, T. 11, p. s68. V. ce mot au Supplément.(ad. b.)

TRACHYPTERE. pois. Le genre Trachypterus a été créé par Gouan pour une espèce de Poisson de la Mé- iterranée, décrite par Gmelin sous le nom de Sabre ou Cepola Trachyptera, et qui pourrait bien être le Gymnétre Cépéaien. C'est un Pois' son long de deux pieds et de couleur argentée. Ses caractères génériques sont de manquer de nageoire anale, mais d'avoir des ventrales thoracicrues, une caudale distincte et une ctorsale soutenue par des rayons longs, dentelés en scie antérieurement; leur ligne latérale est armée d'épines. Ce genre, de la famille des Percoïdes, appartient aux Poissons Acanthoptérygiens.(less.)

TRACHYS. ins. V. Trachyde.

TRACHYS. BOT. PHAN. Le Cenchrus mucronatus, L., a été érigé en un genre particulier sous le nom de Trachys par Persoon ( Enchirid. Bol. f 1, p. 85 ) qui le caractérise ainsi: épis digités; rachis membraneux; fleurs unilatérales; lépicène bivalve, uniflore; glume bivalve; trois étamines; ovaire surmonté de deux styles. Le Trachys mucronata est un petite Graminée annuelle qui croit dans les localités sablonneuses de rinde-Orientale. C'est le Panicum squarnosum de Willdenow.(O..N.)

TRACHYSCÈLE. Trachrscelis. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Taxicomes, tribu des Diapérales, formé de petits Insectes ayant le corps arrondi, souvent môme bombé, semblables au premier coup-d'œil aux Aphodies, de la tribu des Scarabéides, aont les antennes, insérées k nu, et guère plus longues que la têle, se terminent en une massue ovoïde, de six articles, et dont toutes les jambes sont larges, triangulaires et propres à fouir. C'est, en effet, dans le sable et sur les bords de la mer, qu'on trouve ces Insectes; nous en avons décrit deux espèces, dont l'une (aphodioides) est noire, très-bombée, avec les jambes épaisses et très-épineuses y et dont l'autre (rufus) est déprimée ou peu élevée, fauve, avec les jambes corn-

Srimées. Elles se trouvent dans les épartemens de la France, situées sur la Méditerrauée. Le comte Dejean en cite une troisième ( opatroides) qu'il a découverte en Espagne.(LAT.)

TRACHYSPERMUM. BOT. PHAN. Rafinesque-Schmalts a établi sous ce nom un genre qui a pour type le Menyantnes trachysperma de Michaux, que l'on a placé parmi les Villarsia, et qui en diffère par ses

[page] 330

pétales non ciliés et par ses graines vésiculeuses et glabres. (g..n.)

TRACHYTE. min. et oéol. Masegna, Da Rio; Nécrolite, Brocchi. Roche composée d'une pâte de Feldspath terreux, très-lâchc, cellulaire et rude au toucher, enveloppant fréquemment des cristaux de Feldspath vitreux, fendillés, linéaires et passant k la Ponce, et contenant aussi une petite quantité de Fer titané. On y trouve encore, comme parties accessoires, des cristaux d'Araphibole, de Pvroxène, de Mica brun, de Fer oligïte. Celte Roche est communément blanchâtre ou d'un gris cendré, quelquefois rougeâtre. Elle est fusible au chalumeau en émail blauc. Il en existe une variélé terreuse et friable à laquelle de Buch a donné le nom de Doinite, parce2u'elle forme le Puy-de-Dôme en .uvergne. Le Trachyte a ordinairement une structure porphyroïde. Cette Roche compose des terrains d'une assez grande étendue, sous forme de plateaux et de montagnes coniaues. Elle ne présente aucun indice ae stratification, mais des fissures irrégulières et presaue verticales. Le Trachyte forme en France les masses du Puy-de-Dôme et du Puy-Chopine, du Mont-d'Or et du Cantal, (g. del.)

TRACHYTELLA. BOT. PHAN. Genre établi par De Candolle ( Syst. Veget., 1, p. 410 ) sur deux Plantes que Loureiro avait placées, Tune parmi les Actœa l'autre dans les Calligonum. Quoique ces Plantes ne soient connues que par les descriptions imparfaites die Loureiro, elles semblent néanmoins former un genre jui appartient k la famille des Dilléniacées, tribu des Délimacées, dont elles diffèrent par leurs baies polysperraes. Au surplus, voici les caractères essentiels assignés k ce genre douteux par De Candolle, d'après Louveiro: calice persistant, à quatre ou cinq sépales; corolle k quatre ou cinq pétales; étamines nombreuses; un ou deux ovaires surmontés chacun d'un seul style; une ou deux baies polyspermes. Les Trachytella Actœa et T. Calligonum, D. C., /oc. cit., sont deux Arbustes grimpans, k feuilles alternes, couvertes a aspérités très-rudes v & fleurs blanches, disposées en grappes. Ils croissent en Chine, oh leurs feuilles sont employées k polir les ouvrages d'étain. (g..n.)

TRAC-TRAC. ois. Espèce du genre Traquet. V. ce mot. (dr..z.)

TRADESCANTIE. Tradescantia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Commélinées et de l'Hexandrie Monogynie, L., composé d'un grand nombre d'espèces toutes exotiques. Ce sont des Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à feuilles linéaires, engainantes, k fleurs disposées en ombelles on en grappes, tantôt axillaires et tantôt terminales. Ces fleurs offrent un calice k six divisions trèsprofondes, trois extérieures plus petites et verdâtres, trois intérieures plus grandes, colorées et pétaloïdes; six étamines à filamens velus, insérées k la base des divisions internes, ayant les anthères k deux loges écartées par un connectif assez large. L'ovaire est libre, à trois loges contenant chacune deux ovules attachés k leur angle interne; le style est simple, terminé par un stigmate également sim' pie; le fruit est une capsule ovoïde, obtuse, à trois loges, contenant chacune une ou deux graines et s'ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur angle interne.

Parmi les espèces de ce genre on doit mentionner ici la Tradescantie de Virginie, Tradescantia Virginiana, L., vulgairement appelle Ephémère de Virginie et qu'on cultive trèsabondamment dans nos jardins oielle est parfaitement acclimatée; ses jolies fleurs bleues sont très-fugaces. De-là le nom d'Ephémère sous lequel on la désigne généralement, (a. r.)

TRAGACANTHA. BOT. PHAN. Une des espèces d'Astragale d'où découle la gomme adragant. V. AstragaLe. (a. r.)

[page] 331

TRAGANTHES. BOT. PHAN. Les anciens grecs donnaient ce nom à la Matricaire. Il a été employé récemment par Wallroth ( Sched. Crit. de pl. fl. liai, select. T, i, p. 456 in adn.) pour un nouveau genre qui a pour type Y Arternisia tenuifolia de Willdenow, ou A. capillifolia de Lamarck. Voici les caractères qu'il lui a imposés: réceptacle resserré, nu; involucre oblong, simple, à six folioles égales; environ six fleurons hermaphrodites; pistil court; aigrette sessile, scabre, égale aux fleurons; port de l' Artemisia. L'auteur a rapporté ce genre à la tribu des Eupatorinées. H. Cassini, ayant examiné avec une scrupuleuse attention la Plante sur laquelle il est constitué, a décidé qu'elle n'avait pas en effet les caractères de l' Artemisia quoiqu'elle en offrît tout-à- fait le port, mais qu'elle devait être rangée parmi les Mikania qui, néanmoins, sont généralement pourvues d'une tige volubile, de feuilles opposées, et ordinairement large3. Malgré ces différences et quelques autres peu importantes, on ne peut la distinguer génériquement. (g..n.)

TRAGANUM. BOT. piian. Genre de la famille des Chénopodées, établi par Dclile (Flore d'Egypte, n. 5ia, lab. aa, f. 1 ) sur une Plante qui a la fleur des Salsola, mais qui se distingue essentiellement par son calice dont la base endurcie devient un noyau monosperme, et la partie inférieure ne se prolonge pas eu membranes latérales. Le Traganum nudatum est une petite Plante sous-ligneuse, tortueuse, qui n'offre rien ae remarquable, et qui croît en Egypte. (G..N.)

TRAGE. ois. L'un des synonymes de la Draine. V. Merle, (dr.-z.)

TRAGELAPHOS. mam. Les anciens désignaient sous ce nom un Cerf qne butlon a cru reconnaître dans une variété de Cerf ordinaire, et que quelques naturalistes modernes regardent comme le même que il Hippelaphc d'Aristote. V. Cehp.(18. O. ST.-H.)

TRAGELAPHÜS. mam. (Gesner.) V. QEgagre au mol Châvbe.

TRAGIA. BOT. piia.n. Genre de la famille des Eupliorbiacées et de la Monœcie Triandrie, L., offrant les caractères suivans: fleurs monoïques; les mâles ayant un calice triparti; deux à trois étamines dont les filets sont courts. Les fleurs femelles ont un calice à six rarement à cinq ou huit divisions, quelquefois pinnatiûdes, persistantes; le style tri— fide; trois stigmates. Le fruit est capsulaire, liispide, à trois coques presque globuleuses, bivalves et monospermes. Adrien De Jussieu a éloigné de ce genre le Tragia mercurialis, L., ainsi que d'autres espèces décrites dans l'Encyclopédie ( T. marginata, colorata, filiformis), pour les placer parmi les Acalypha. Son nouveau genre Microstachys est formé aux dépens de quelques espèces de Tragia de Linné et de Vahl ( T. chamelæa, corniculata et bicornis). Les Piaules qui restent dans le genre Tragia sont au nombre de quinze environ, dont la moitié est originaire d'Amérique, surtout du continent boréal; les autres croissent dans l'Inde orientale, l'Arabie, l'Afrique équinoxiale et australe. Parmi ces Piaules, nous indiquerons comme une des plus remarquables, le Tra-Îia volubilis, L., qui croît dans les ndes-Orientales, ainsi que dans les Antilles et sur le contiuent de l'Asie méridionale. Ses liges sont ligneuses, rameuses et grimpantes; elles s'élèvent à environ trois mètres en s'entortillant autour des arbres et des arbustes. Ses feuilles sont alternes, ovales ou oblongues, échancrées en cœur à la base, acuminées au sommet, irrégulièrement dentées en scie, portant sur les deux faces quelques poils rares, courbés et piquans.(Q..N.)

TRAGIUM. BOT. PHAN. Sprengel a rétabli sous ce nom un ancien genre d'Ombellifères que Linné a réuni au

[page] 332

Pimpinella, V, Bouc âge. Koch el De Candolle en font une section caractérisée par ses fruits velus et ses racines vivaces et annuelles. (g..n.)

TRAGOCAMELÜS. mam. Pallas a ainsi nommé le Nyl-Gaut. V. ANTILOPE. (IS. O. ST.-H.)

TRAGOCÈRE. Tragocerus. ins. Genre de Coléoptères, de la famille des Loneicornes, indiqué Dar le comte Dejean aans le catalogue de sa collection des Insectes de cet ordre, et ayant Smr type une espèce de la Nouvelleollande, et que dans la seconde édition du Règne Animal par Cuvier, nous avons placé avec les genres Distichocère, Traésisterne et Leptocère, dans une division particulière (V. Tmésistebne ). Les Tragocères s'en éloignent par les caractères suivans: point de saillie présternale; antennes filiformes, un peu plus courtes que le corps, un peu en scie; corselet inégal, un peu sinué latéralement; élytres formant un carré long, (lat.)

TRAGOCEROS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Héliauthées, établi par Kunth ( Nov. gen. et spec, PL. cœauin. T. iv, p. a4g, tab. 385 ), qui l'a ainsi caractérisé: involucre oligophylle; réceptacle plan, muni de paillettes; fleurons au disque nombreux, tubuleux et mAles; ceux de la circonférence, au nombre de cinq k six, en languette et( femelles; akènes linéaires, comprimés, couronnés par la corolle endurcie, et par une arête en forme de lauguette bifide. Le Tragoceros zinnioides est une Plante herbacée, très-rameuse, ayant le port de 1' Heterospçrmum maritimum. Ses rameaux cylindriques sont garnis de feuilles opposées, entières; ses fleurs sont terminales, solitaires et pédonculées. Cette Plante croît dans les lieux arides et montueux du Mexique.

Les anciens donnaient le nom de Tragoceros a l' VAnémone. (o..N.)

TRAGOPE. Tragopus. ins. Genre d'Hémiptères, de la famille des Cicadaires, que nous avons formé dans la seconde édition du Regne Animal de Cuvier (T. 11, j>. 319), sur des espèces de Membracis, dont le corselet présente, de chaque côté, une saillie en forme de corne, et qui se prolonge postérieurement en une pointe voûtée, de la longueur de l'abdomen et remplaçant l'ecusson; le milieu du dos n'est point élevé. Les M. glabra, albUnacula et xanthtocephala de Fabricius, nous paraissent entrer dans ce nouveau genre. (lat.)

TRAGOPOGON. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Chicoracées, offrant les caractères essentiels suivans: involucre simple, renflé à sa base et comme campanulé à sa partie supérieure, composé de huit k dix folioles lancéolées, aiguËs, égales et soudées entre elles; réceptacle plan et nu; calathide composée de demi-fleurons dont les extérieurs sont très-longs et étalés; akènes très-allongés, striés longitudinalement, brunâtres et tuberculeux, amincis supérieurement en un col très-grêle et couronnés par une aigrette plumeuse. Ce genre est trèsvoisin du Scorzonera dont il ne diffère que par la structure de son involucre. Il se compose d'un petit nombre d'espèces parmi lesquelles nous citerons comme type le Tragopogon pratense, L., vulgairement nommé Salsifix sauvage et Barbe de Bouc. Cette Plante, qui croît abondamment dans les prés de toute l'Europe, a une racine pivotante et charnue. Sa tige est dressée, rameuse, garnie de feuilles lancéolées, aiguËs, quelquefois crépues. Ses fleurs sont jaunes, grandes, solitaires et terminales. En plusieurs contrées on mange les racines de cette Plante comme celles de la Scorsonère d'Espagne. Les enfans sont même avides ae l'herbe qui est laiteuse et douce; ils la mangent crue, surtout lorsqu'elle est tendre et avant que la tige se soit développée. On cultive dans les jardins potagers le Tragopogon porrifolium, à cause de sçs racines qui sont comestibles. Les fleurs de

[page] 333

celte dernière espèce sont violettes.(O..N.)

TRAGOPŸRON. BOT. PHAN. L'un des noms anciens du Sarrasin.(A. R.)

TRAGORCHIS. BOT. PHAN. ( Lobel. ) Syn. d'Orchis coriophora.(a. r.)

TRAGORIGANUM. BOT. PHAN. Nom donné par le* auteurs anciens k plusieurs Labiées des genres Thym, Sarriette, Sideritis, etc. (a. r.)

TRAGOS. mam. Nom grec du Bouc. Klein a fait de Tragus le nom générique des Chèvres, (is.g.bt.-h.)

TRAGOS. BOT. PHAN. Deux Plantes portent ce nom dans Dioscoride; l'une est une Graminée dont la graine est alimentaire, l'autre est l'Ephedra.(A. R.)

TRAGOSELINUM. BOT. PHAN. (Tabernæmontanus.) Syn. de Pimpinelta. V. Bouc âge. (a. r.)

TRAGOSITE. Tragosita. ins. Dénomination altérée par Fabricius et Paykull qui l'a suivi, de celle de Trogossite, donnée par Olivier k un genre de Coléoptères, de la famille des Xylophages. Aux espèces dont celui-ci se compose, les deux autres naturalistes en ont ajouté qui appartiennent à divers genres de la section des Hé- téromères. V. l'article Trooosite.(LAT.)

TRAGOTROPHUM. BOT. PHAN. L'un des noms anciens du Sarrasin.(A. R.)

TRAGULUS. mam. Nom, du genre Chevrotain, dans la méthode de Brisson. (1S.G.ST.-H.)

TRAGUS. BOT. PHAN. Haller a ainsi nommé un genre de Graminées qui a pour type le Cenchrus racemosus de Linné. Plus tard, Schreber lui imposa le nom de Lappago qui fut admis par plusieurs .botanistes malgré l'antériorité du mot Tragus. Voici les caractères de ce genre: épillets géminés, ternes, quaternés ou quinés, uniflores et nus. Lépicène à deux valves, l'inférieure trèspetite, plane, membraneuse, la su périeure comprimée-concave, cartilagineuse, hérissée de pointes. Glume a aeux valves membraneuses. Ecailles hypog^nes au nombre de deux. Trois étamines. Deux styles surmontés de stigmates plumeux. Le Tragus racemosus, Desfont., Fl. atl., a, p. 388; Lappago racemosa, Willden., Host., Qram., 1, tab. 36, est une Graminée à feuilles planes, et k épis terminaux, solitaires, nou articulés. Elle croit dans les terrains sablonneux de l'Europe, de l'Afrique septentrionale et du Mexique. (g..n.)

TRAINASSE, bot. phan. L'un des noms vulgaires du Polygonum aviculare. V. Renouée. (b.)

TRAINE, ois. Syn. vulgaire de la Draine. V. Merle. (dr..z.)

TRAINE-BUISSON, ois. V. Accenteur.

TRAINE-CH ARRCE. ois. L'un des synonymes vulgaires du Motteux. V. Iraqüet. (DR..Z.)

TRAIT, rept. oph. (Bonnaterre.) Syn. de Javelot. V. Erix. (b.)

TRALE. ois. Syn. vulgaire du Mauvis. V. Merle. (dr..z.)

TRALLIANA. BOT. PHAN. Loureiro ( Flor. Cochinch., éd. Willd., 1, p. 194 ) a établi sous ce nom un genre peu connu de la Pentandrie Monogame, L., et qui a été placé par De Candolle, d après Jussieu, dans la famille des Célastrinées. Il offre les caractères .suivans: calice persistant, profondément divisé en cinq lobes arrondis; corolle k cinq pétales réfléchis, oblongs; disque élevé, à dix crénelures; cinq étamines hypogynes?; ovaire presque rond, surmonté d'un seul style; baie à peu près arrondie, biloculaire, contenant deux graines anguleuses sur le côté intérieur, arrondies sur le côté extérieur. Ce genre, encore trop peu connu, sc compose d'une seule espèce ( T. scandent ), Arbuste grimpant, qui croît dans la Cochinchme. Ses feuilles sont cordiformes, acuminées, entières; ses fleurs sont la-

[page] 334

térales, blanches-verdâtres, portées sur des pédoncules dichotomes.(O. N.)

TRANGEBRIS ou TRUNSJIBIN. BOT. PHAN. Sorte de manne ou de substance onctueuse, sucrée et purgative, que produit sur toutes les parties de sa superficie une espèce de Sainfoin d'Arabie et de Perse, Hedysarum Aihagi, L. C'est pendant les nuits d'été dont la fraîcheur la condense, que cette substance est la plus abondante. (b.)

TRAPA. BOT. PHAN. V. Màcre.

TRAPELUS. rept. saur. V. Changeant et Agamb.

TRAPÈZE. Trapezium. MOLL. Genre proposé par Schumacher pour quelques espèces du genre Fasciolaire de Lamarck; mais fondé sur de trop faibles caractères, il n'est pas admissible. V. Fasciolairb.(D..H.)

TR AP EZIE. Trapezia. crust. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Quadrilatères, qui a pour caractères: test presque carré, avec les yeux situés à ses angles intérieurs; quatrième article des pieds-mâchoires extérieurs inséré à l'angle interne du sommet du précédent; antennes latérales placées entre les cavités oculaires et les antennes médianes; serres grandes. Ces Crustacés ont de grands rapports avec les Rhombilles ou Gonoplaces, mais leur test est proportionnellement plus long et plus étroit, et se rapproche de la forme d'un trapèze, dont le côté antérieur est plus large; les pédicules oculaires sont, en outre, bienfilus courts. Nous avons décrit, dans 'Encyclopédie méthodique, cinq espèces de ce genre; celles dont la patrie nous est connue habitent les mers des Indes-Orientales. Les unes ont deux dents à l'extrémité antérieure de chaque bord latéral du test, tel est le Cancer cymodoce d'Herbst (Krabb., tab. 5i, fig. 5), ainsi que son C. rufopunctatus (ibid., tab. 47, fig. 6), nous paraissent être de ce nombre. Bosc avait placé la dernière avec les Ocypodes; les autres espèces n'offrent à chaque bord latéral qu'une seule dent, celle de l'angle antérieur. Le Cancer glaberrimus d'Herbst ( ibid., tab. ao, fig. n5) vient avec cellesci. (i-at.)

TRAPEZIUM. moll. V .Trapèze.

TRAPP. MIN. V. CoRNiBNNE- Trapp.

TRAPPE-BOIS. ois. L'un des noms vulgaires de la Sittelle. V. ce mot.(DR..Z.)

TRAPU, ois. Espèce du genre Sylvie d'Europe, y. Sylvie. C'est aussi le nom que porte un Pic de l'Inde, V. Pic. (OR..Z.)

TRAQUET. Saxicola. ois. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères: bec droit et grêle, un peu plus large que haut à sa base, muni d'une arête saillante qui s'avance sur le front; mandibules subulées, pointues, la supérieure sensiblementcourbée, entourée de quelques poils; narines placées de chaque côté de la base, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane; tarses ordinairement assez longs; quatre doigts, trois en avant, l'externe soudé parla base à l'intermédiaire; un en arrière, pourvu d'un ongle assez court, mais fort arqué; première rémige assez longue, la seconde plus courte que les troisième et quatrième qui dépassent toutes les autres. Les Traquets sont des Oiseaux généralement silencieux; néanmoins ils partagent avec les petits chantres des bois et des jardins une admirable douceur de mœurs, et témoignent par leurs habitudes une confiance extrême, se retiraut, pendant l'hiver, dans des contrées ou ils n'ont point à souffrir de la rigueur de cette saison; ils ne repassent qu'en avril dans les régions tempérées; c'est alors qu'ils se répandent dans les campagnes, qu'ils y étalent leurs grâces légères, qu'ils viennent surtout voltiger sur les terres abandonnées par la routine agricole à un repos périodique, qu'ils animent enfin la solitude des bruyères. Les uns se

[page] 335

fixent au sein des champs les plus riches en végétation, sautillant de buissons en buissons; là, perchés sur la branche la plus en évidence ou sur les bornes de démarcation, quelquefois sur les grillages de clôture, ils semblent appeler Taltention par un ramage sonore et souvent répété, tout en faisant parade d'un élégant plumage; d'autres, agitant sans cesse la queue, par un mouvement brusque et saccadé, se plaisent surtout dans les sillons nouvellement tracés par la charrue, et les effleurent d'un vol bas et rapide, pour sc poser sur la moite la pfus élevée, habitude qui leur a valu le nom de Motteux; il en est enfin qui, d'un caractère moins familier, préfèrent à tout les lagunes arides, les terrains vagues et plus solitaires. Tous out le vol peu soutenu, et ne gagnent jamais la sommité des grands arbre* à moins qu'ils ne s'y trouvent porlés par la poursuite d'ane petite proie, encore en descendent-ils tout aussitôt. Ils se uourrissent exclusivement d'insectes; ils établissent, soit dans les buissons les plus épais, soit sous une motte abritée de gazon, leur nid qu'ils construisent avec des herbes fines et de la mousse entourant un abondant duvet. La ponte est de cinq ou six œufs d'un blanc bleuâtre, presque toujours parsemé de taches nombreuses et roussâtres. On trouve des Traquels sur tous les points du globe; les espèces sont nombreuses, nous citerons:

Traquet d'Angleterre. V. Gobe- Mouche bec-figue.

Traquet aurore. V. Sylvie aurore.

Traquet blanc. V. Bruant ÏROYER.

Traquet blackburn. V. Sylvie blackburn.

Traquet bleu et roux. V. Sylvie ROUGE-GORGE BLEUE.

Traquet brun cendré. V.Sylvie de Magellan.

Traquet a chaperon noir, .Saxicola pileata; Sylvia pileata, Lath. Parties supérieures d'un brun roussâlre; téte et côtés de la tête noirs; base des reclrices blanche; extrémité noire ainsi que la totalité des deux intermédiaires; sourcils, front, haut de la gorge, ventre, croupion et tectrices caudales d'un blanc pur; une ceinture noire sur la poitrine; bec noirâtre; pieds bruns. Taille, cinq pouces. De la Chine.

Traquet citbin. V. Sylvie ci-TRINE.

Traquet commandeur, ænanthe nigra, Vieill., Levaill., Ois. d'Afrique pl. 189. Tout le plumage noir, à l'exception des petites tectrices alaires qui sont d'un blanc rosé; bec et pieds noirâtres. Taille, sept pouces. De l'Afrique.

Traquet familier, ænanthe sperata, Viei 11.; Sylvia speraia, Vieill.; Levaill., Ois. d Afrique, pl. i83. Parties supérieures d'uu bruu verdâtre très foncé; rémiges et tectricesalaireff brunes, bordées de brunâtre; rectrices intermédiaires noirâtres; les deux latérales fauves, marquébs obliquement de noirâtre; parties inférieures grises, nuancées de roux) bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. Du cap de Bonne-Espérance.

Traquet ferrugineux. V. Sylvie ferrugineuse.

Traquet a front jaune. V.Sylvie aux ailes dorées.

TrA QU ET A GORGE BLANCHE, ænanthe gutturalis, Vieill. Parties supérieures d'un brun roussâtre; rémiges et reclrices noires; sourcils, gorge, venire et base des rectrices blancs; poitrine d'un roux clair; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. Delà Nouvelle-Hollande.

Grand Traquet du cap de Bonne- Espérance, Sylvia hottentota, Lath. Parties supérieures d'un brun fauve; dessus de la téte brun varié de noirâtre; une bande transversale roussâtre sur le croupion; rémiges et tectrices alaires bruues, bordées de roussâtre; base des rectrices et tectrices caudales blanches, le reste noir terminé de blanchâtre; les intermédiaires noirâtres terminées de fauve; gorge blanchâtre; poitrine variée de brun el de noirâtre; parties inférieures

[page] 336

fauves, blanchâtres sur l'abdomen; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces.

Grand Traquet des Philippines, ænanthe philippensis, vieïïXr, Sytvia philippensis, Lath.; Buff., pl. enl., 185, fig. a. Parties supérieures noirâtres; tête et gorge d'un blanc roussâtre, tacheté de jaune orangé, un large collier d'un rouge terne, accompagné au-dessous d'une bande d'un noir bleuâtre, qui remonte sur le dos où sont deux taches blanches, outre les deux petites bandes de même nuance qui se trouvent sur les tectrices alaires; parties inférieures d'un blanc rougeâtre; bec et pieds jaunes. Taille, six pouces et demi.

Traquet gris. V. Sylvie gris de Souris.

Traquet imitateur, ænanthe imitatrix Vieil!.; Levaill., Ois. d'Afrique, pl. 181. Parties supérieures d'un brun noirâtre; sommet de la tête noir; front, sourcils, gorge, devant du cou, parties inférieures et tectrices caudales d*un blanc pur; croupion roussâtre; trait oculaire, descendant des deux côtés du cou noir; rémiges noires bordées de roussâtre; rectrices brunes frangées de blanc; un plastron noir sur la poitrine; bec et pieds noirs; taille, six pouces. La femelle est un peu plus petite et a généralement toutes les nuances ternes. Le jeune n'a point de plastron noir sur la poitrine; ses teintes brunes sont roussâtres et le blanc est nuancé de roux. De l'intérieur de l'Afrique.

Traquet Leucoméle, Saxicola leucometa, Temm., Ois. color., pl. 957, fig. 3. Parties supérieures d'un brun noirâtre; côtés de la tête, es* pace outre l'œil et le bec, gorge et devant du cou d*un noir pur; sommet de la tête, occiput et derrière du cou d'un blanc pur; origine des rectrices blanche, le reste et les deux intermédiaires entièrement noirs, parties inférieures blanches; flancs d'un gris cendré, obscur; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces et aemi. La femelle a les parties supérieuresdun cendré foncé, la tête et la nuque d'un cendré clair; la gorge blanchâtre, les parties inférieures cendrées, avec le devant du cou nuancé de roussâtre. Les jeunes mâles ont les plumes des parties supérieures terminées de brun roussâtre; le blanc de la tête sali par l'eztrémité brunâtre des plu* mes, la gorge et le devant du cou rayés de noir et de roussâtre, le ventre blanchâtre. Du nord de l'Europe.

Traquet a longs pieds. V. SylV1E A LONGS PIEDS.

Traquet de Madagascar. V. SyiVIE FITEBS.

Traquet montagnard, ænanthe monticola, Vieill.; Levaill., Ois. d'Afrique, pl. i84, f. 9, et pl. i85, fig. 1 et 9. Plumage noir à l'exception des petites tectrices alaires, des tectrices caudales, des rectrices latérales et de l'abdomen, qui sont blancs.Le jeune est en grande partie d'un gris bleuâtre avec le milieu des rectrices et des rémiges noir. Dans un âge plus avancé le plumage est plus noir, mais le front, le dessus et le derrière de la tête conservent la teinte grise; les épaules et le ventre sont blanchâtres; il y a du roux au croupion et au bord extérieur des rémiges. En tout temps le bec et les nieds sont noirs. Taille, six pouces. Uu'sud de l'Afrique.

Traquet motteux, Saxicola ænanthe, Bechst.; Sylvia ænanthe, Lath.; Buff., pl. enl., 654, fig. 1 et 9. Parties supérieures d'un gris cendré; front, bandeau, gorge et parties inférieures d'un blanc pur; une bande noire partant de l'angle des mandibules, passant sous les yeux et recouvrant les oreilles; rémiges et tectrices alaires noires; rectrices intermédiaires noires, les autres blanches aux deux tiers de l'origine; devant du cou d'un blanc roussâtre; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces et demi. La femelle a les parties supérieures d'un brun cendré; le front d'un épi roussâtre; la bande oculaire, les rémiges et les tectrices alaires d'un brun foncé; le cou et la poitrine roussâtres, les parties inférieures d'un blanc roussâtre. De l'Europe.

[page] 337

Traquet pâtre, Saxicola rubicola, Bechst.; Motacilla rubicola, Gmel.; Motacilla tschecantschia, Gmel.; Buff., pl. enl., 678, fig. 1; Levaill., Ois. a'Afrique, 180. Parties supérieures noires, ainsi qi^ela tête, la gorge et les rectrices; plumes de la nuque et du dos bordées de roussâtre; côtés du cou, petites tectrices alaires et croupion blancs; grandes tectrices alaires et rémiges noirâtres, bordées de roux; poitrine roussâtre; parties inférieures d'un blanc roussâtre; bec et pieds noirs. Taille, ouatre pouces, trois quarts. La femelle a les parties supérieures noirâtres bordées de roux, la gorge naine, finement taçhetée de blanchâtre et de roussâtre. De l'Europe et de l'Afrique.

Traquet a plastron voir, ænanthe pcctoralis, Vieill. Parties supérieures, gorge, devant du cou, haut de la poitrine, rémiges et moitié postérieure des rectrices d'un noir luisant; scapulaires, bord des tectrices alaires, moitié antérieure des rectrices et parties inférieures d'un blanc pur; bec et pieds bruns. Taille, cinq pouces. De l'Australasie.

Traquet a queue bleue, Sylvia cyanura, Lath. Parties supérieures crun cendré verdâtre; rémiges brunes bordées de verdâtre en dehors et de jaune en dedans; rectrices brunes, bordées de bleu; croupion bleuâtre; dessous des yeux, gorge et parties inférieures d'un blanc jaunâtre; côtés de la poitrine d'un roux orangé; bec et pieas noirs. Taille, cinq pouces. De la Sibérie.

Traquet a queue striée, ænanthe pty gmatura, Vieil 1; LevaiU., Ois. d'Afrique, pl. 188, fie. 1. Plumage d'un noir luisant à 1 exception des petites tectrices alaires qui sont blanches et seulement noires à l'extrémité; tectrices subcaudales rousses; rectrices noires, les deux intermédiaires* sont striées et semblent gauffrées transversalement, de sorte que les ondulations deviennent Irès-sensibles au toucher; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. De 1 Afrique et du Bengale.

Traquet rayé. V, Sylvie tachetée.

Traquet du Sénégal, ænanthe leucorrhoa, Vieill.; Sylvia leucorrhoa, Lath.; Buff., pl. enl., 583, fig. 1. Parties Supérieures dun roux sombre; front, sourcils et menton blancs; un espace noir entre le bec et l'œil; une tache d'un brun roussâtre sur les oreilles; une bande de même nuance et bordée de blanc en dessous partant du bec, traversant les yeux et se joignant à la tache auriculaire; remiges primaires noires, les autres et les tectrices alaires bordées de brun; gorge et parties inférieures rouges; tectrices caudales blanches, ainsi que les deux premiers tiers des rectrices latérales; bec et pieds bruns. Taille, sept pouces. La femelle a les parties supérieures beaucoup plus foncées en couleur; les rémiges et les rectrioes. à l'exception de l'origine, noires; les parties inférieures d'un blanc jaunâtre; la poitrine rougeâtre. Le reste comme le mâle.

Traquet a sourcils jaunes. V. Sylvie a sourcils jaunes.

Traquet Stapazin, Saxicola Slapazina, Temm.; Sylvia Stapazina, Lath.; Motacilla Stapazina, Gmel. Parties supérieures d'un blanc roussâtre; joues, côtés de la tête, gorge, scapulaires, tectrices alaires et rémiges noires; sommet de la tête, croupion et parties inférieures d'un blanc pur; rectrices blanches, terminées de noir, les deux intermédiaires noires; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. La femelle a les parties supérieures noirâtres, variées de roux; le sommet de la tête d'un brun roussâtre, les sourcils blanchâtres, les joues et la gorge d'un brun noirâtre, mélangé de roux; le devant du cou et la poitrine d'un blanc roussâtre, les rémiges noires frangées de roux. De l'Europe.

Traquet tarier, Saxicola rubctra, Bechst.; Motacilla rubetra, Gmel.; Sylvia rubetra, Latli.; BufF., pl. enl., 678, fig. a. Parties supérieures d'un brun noirâtre, avec le bord des plumes d'un brun roussâtre; bande des

TOME XVI. 22

[page] 338

yeux qui aboutit à l'occiput, de mêmeue celle qui descend de chaque côté u cou et gorge d'un blanc pur; une grande tache sur les ailes de la même couleur; rectrices intermédiaires et extrémité des latérales d'un brun noirâtre; leur base blanche; devant du cou et poitrine d'un roux clair; parties inférieures d'un blauc nuancé de roussâtre; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. La femelle a les nuances beaucoup moins vives, et toutes les parties blanches dans le mâle, nuancées de roussâtre. De l'Europe.

Traquet -Tarter a queue piquante. V. Sylvie de la/Ierre de feu.

Traquet Terat-Boulan. V. Merle DESiNDES. (DR..Z.)

TRASGOBANE. rept. oph. ( Bomare. ) Syn. d'Amphisbène. V. ce mol. (is. G st.-ii.)

TRASI. rot. phan. Syn. de Cyperus esculenlus dans les environs de Vérone. V. Souchet. (b.)

TRASS. min. C'est une sorte de Tuf volcanique blanchâtre, composé de débris de Ponce plus ou moins altérés et réunis par un ciment d'apparence argileuse. Oit en exploite à Andernach, sur les rives du Rhin entre Coblentz et Bonn, et il entre dans la composition du mortier dont on se sert en Hollande pour les travaux hydrauliques, (g. del.)

TRASSOITE. min. Spodite cristallifère altéré; espèce de Roche volcanique comprenant, suivant Cordier, les Trass et Tufs volcaniques d'un gris cendré, une partie des Tufs blancs ou d'un blanc jaunâtre, de prétendus Tripolis volcaniques et des Thermantides tripoléennes. V. Laves. (g. del.)

TRATRA-TRATRA. mam. V. Trétré-Trétré.

TRATTENIKIA. BOT. PHAN. Le genre nommé ainsi par Persoon est le même que le Marschallia de Schreber. V. ce mot. (g..n.)

TR ATTIN1CKI A. BOT. PHAN.

Genre de la Polygamie Monoecie, L.r établi par Willdenow ( Spec., 4, p. 975) et placé avec doute à la suite de la famille des Térébinthacées. Il est ainsi caractérisé; tieurs hermaphrodites et mâles mêlées; calice campanule, tridenté; corolle campanulée, tridentée; cinq étamines insérées sur le torus; ovaire ovoïde; style simple, suhulé; fruit inconnu. Le Trattinickia rhoifolia est un grand Arbre qui a le port d'un Rhus, â feuilles imparipinnées, à fleurs disposées en panicule terminale. II croît dans la province de Para au Brésil.(G..N.)

TRAUMATE. min. Nom donné par D'Aubuisson des Voisins à la Grauwackeou au Psammitedes terrains intermédiaires. (g. DEL.)

TRAVERTIN, min. Nom donné ar les Italiens au Tuf calcaire de a plaine de Tivoli, formé par les dépôts de l'Anio, et qui est employé à Rome comme pierre d'appareil. V. Chaux carbonatée.(g. DEL.)

TRAYE. ois. Syn. vulgaire de la Draine. V Merle. (dr..z.)

TREFEUIL. BOT. PHAN. Vieux nom français du Trèfle, employé par Rabelais. (b.)

TRÈFLE. Trifolium, bot. phan. Ce genre est un des plus nombreux en espèces et «les plus naturels de la famille des Légumineuses. Il forme le type d'un groupe nommé Trifoliées ( Trifolieœ) par R. Brown et De Candolle, lequel groupe fait partie delà tribu des Lotées. Il appartient à la Diadclphie Décandrie, L., et présente les caractères essentiels suivans: calice tubuleux, persistant, dépourvu de glandes, à cinq dents; corolle papilionacée dont les pétales sont souvent soudés par la base; la carène plus courte que les ailes et l'étendard; dix étamines diadelphes; gousse petite, déhiscente, souvent ovoïde, à une ou deux graines, plus courte que le calice dans lequel elle est enveloppée, ou rarement oblon-

[page] 339

gue à trois ou quatre graines, un peu plus longue que le calice. Linné réunissait au Trifolium les espèces qui forment maintenant les genres Melilotus et Pocockia. En excluant ces dernières des vrais Trèfles, ceux-ci sont au nombre d'environ cent ciu* quante, dont cent trente bien déterminés. Ces Plantes croissent pour laf lupart dans les contrées méridionaes de l'Europe, l'Afrique septentrionale et rOrient. Ou en trouve un assez grand nombre dans l'Europe tempérée; mais c'est principalement en Italie, en Hongrie et en Espagne que la plupartdes Trèfles outétéobservés.Le professeur Savi de Pise a donné, sur ceçenre de Plantes, des observations pleines d'intérêt, et a débrouillé, soit par ses écrits, soit par la communication des échantillons-types, la confusion qui régnait parmi les espèces. L'Amérique septentrionale, le Mexique et la pointe australe d'Afrique n'ont fourni qu'un très-petit nombre de Trèfles qui ont été décrits par Pursh, Nuttall, Kuuth et Seringe. Les Trèfles sont des Plantes herbacées, à feuilles ordinairement trifoliées, rarement quinquéfoliolées. Ces feuilles sont munies de stipules adnées au pétiole. Les fleurs sout reunies en capitules ou en épis très-, serrés. Leur couleur est variable; on en voit de purpurines, de blanches et de jaunâtres.

L'importance des Trèfles, comme Plantes fourragères, nous imposerait l'obligation d en faire connaître les principales espèces, si, d'un autre côté, nous n étions retenus par la considération du grand nombre de ces Plantes qui demandent à être décrites avec beaucoup de détails, pour qu'on puisse les distinguer facilement. Nous nous bornerons donc à mentionner ici celles qui sont les plus remarquables sous le rapport agricole.

Le Trèfle des prés, Trifolium pratense, L., a une racine vivace, de laquelle s'élèvent plusieurs tiges garnies de feuilles dont les folioles sont ovales, entières ou à peine dentées.

Les fleurs sont d'un rouge pourpre, rarement blanches, réunies en une tête arrondie, munie à sa base de deux feuilles qui forment une sorte d'involucre. Cette Plante est commune dans les prairies de l'Europe. On la cultive en graud dans les terres qui ont servi à la culture des Céréales; ce qui évite l'inconvénient des jachères, c'est-à-dire qu'on n'est pas obligé de laisser en culture le terrain, ' et qu'on peut se procurer jusqu'à deux ou trois récoltes de fourrages par an. Le Trèfle est le plus hâtif des fourrages que fournissent les prairies artificielles; c'est une excellente nourriture pour les bestiaux, mais il faut se garder de leur en donner en trop grande quantité, surtout à l état frais, parce qu'il leur cause des indigestious d'autant plus dangereuses que la Plante est plus succulente. Plusieurs autres espèces de Trèfles parmi lesquelles nous citerons le Trèfle incarnat, Trifolium incarnatum, L., nommé vulgairement Trèfle farouche; le Trèfle rampant, Trifolium repens, L.; et le Trèfle des campaones, Trifolium agraium, L., sont également cultivées comme Plantes fourragères. La première, qui a un aspect fort élégant, est très-répandue dans les pays méridionaux; les deux autres le sont dans le Nord, principalement en Angleterre et en Allemagne.

On a étendu le nom de Trèfle à des Plantes qui, pour la plupart, n'ont de commun avec ce genre que d'avoir des feuilles à trois folioles. Ainsi on a nommé:

Trèfle aiou, une espèce d'0xalis.

Trèfle aquatique, d'eau, des marais, le Ményanthe aquatique, Monyanthes trifoliata, L.

Trèfle bitumineux, le Psoralea bituminosa, L.

Trèfle de Bourgogne, la Luzerne cultivée, Medicago sativa, L.

Trèfle de Castor ou de Chèvre, le Ményaulhe.

Trèfle cornu, le Lotus corniculatus, L.

22*

[page] 340

TRÈFLE D'EAU. V, TRÈFLE aquatique.

TRÈFLE ÉPINEUX, le Fagonia cretica, L.

TRÈFLE HEMORROÏDAL, le Lotus hirsutus, L., ou Dorycnium hirsutum, Ser.

TRÈFLE DES JARDINIERS, le Cytisus sessilifolius, L.

TRÈFLE JAUNE, le Lotus corniculatus, l' Anlhyllis vulneraria et l'Oxakus structa, L., et petit TRÈFLE jaune, une espèce de Medicago (M. Luppulina).

TRÈFLE DES MARAIS, le Ményanthe.

TRÈFLE MIELLÉ et TRÈFLE musqué, le Melilotus cœrulea, L.(G..N.)

TRËFLIER. ois. Syn. vulgaire du Chardonneret. V, Gros-Bec.(dr..z.)

TREICHE. ois. Syn. vulgaire de la Draine. V. Merle. (dr..z.)

TREILLISSé. moll. Espèce du genVe Casque. V. ce mot. (b.)

TREILLISSÉE. rept. oph. Espèce du genre Couleuvre. (b.)

TREINATADES. int. Troisième ordre de la classe des Intestinaux dans la méthode de Zeder et de Ru-dolphi.(b.)

TREIZIA. BOT. PHAN. Le genre fondé sous ce nom par Haworth, aux dépens de quelques espèces à'Euphorbia, n'a pas été adopté. (g..n.)

TREMA, bot. phan. Sous le nom de Tréma cannabina, Loureiro ( Fl. Cochi/ich., a, p. 689) a décrit une Plante formant un genre particulier qui appartient à la Monœcie Pentandrie, et qui offre les caractères suivans: les ûeurs mâles ont un périanthe unique, à cinq folioles lancéolées, étalées; cinq étamines à filets plus longs que les folioles du périanthe, à anthères presque rondfes. Les (leurs femelles ont le périanthe comme dans les fleurs mâles; un ovaire presque rond f comprimé verticalement, portant deux stigmates sessi-les, courts et velus. Drupe presque arrondie, légèrement comprimée, supère et raonosperme; graines en forme de très-petites nucules, criblées de trous. Le Tréma cannabina est un Arbre de médiocre grandeur, à rameaux ascendans, recouverts d'une écorce fibreuse comme celle du Chanvre. Les feuilles sont alternes, cannelées y acuminées, dentées en scie et tomenteuses. Les fleurs sont nombreuses dans les aisselles des feuilles. Cette Plante croît dans les forêts de la Cochinchine. (g..n.)

TREMANDRA. BOT. PHAN. Genre établi par R. Brown, mais dont ce savant botaniste n'a point encore publié les caractères, il forme avec le Tetratheca de Smith une petite famille de Plantes toutes originaires de la Nouvelle-Hollande, et que R. Brown a nommée Trémandrées. Le genre Tremandra, outre les caractères communs à la famille et que nous allons exposer dans Tarticle suivant, se distingue du Tetratheca par son calice formé de cinq sépales, par sa corolle de cinq pétales et par ses dix étamines dont les anthères sont à deux et non à quatre loges. Ce genre se compose de deux espèces. Ce sont de petits Arbustes velus, raraeux, qui, par leur port, ressemblent à des Cistes.(A. R.)

TRÉMANDRÉES. Tremandreœ. BOT. PHAN. Dans ses General Remarks, p. 13, R. Brown a établi sous ce nom une petite famille nouvelle, voisine des Polygalées, et qu'il corn - pose du genre Tetratheca ae Smith, et d'un genre nouveau et inédit qu'il nomme Tremandra. Celte petite famille offre les caractères suivans: le calice est formé de quatre ou cinq sé1ales inégaux et valvaires, caducs; a corolle de quatre ou ciuq pétales réguliers, alternes avec les sépales, et roulés en dedans avant leur épanouissement. Les étamines, au nombre de huit à dix, sont dressées et hypogyucs, placées deux par deux en face de chaque pétale; leurs anthères sont terminales, à deux ou à quatre

[page] 341

loges s'ouvrant par ud porc ou une sorte de petit tube à leur sommet. L'ovaire est ovoïde, comprimé, à deux loges, contenant chacune d'un à trois ovules pendans. Le style est simple et se termine par un ou deux stigmates. Le fruit est line capsule ovoïde comprimée, k deux loges, s'ouvrant en deux valves septiieres sur le milieu de leur face interne. Les graines sont attachées à la partie supérieure de la cloison; elles sont pendantes et offrent un appendice en forme de caroncule. L'embryon est cylindrique, placé au centre d'un en- (losperme charnu el ayant sa radicule tournée vers le hile.

Les Végétaux qui composent cette famille sont de petits Arbustes originaires de la Nouvelle-Hollande, ordinairement rameux et couverts de poils glanduleux. Leurs feuilles sont alternes ou verticillées, sans stipules, entières ou deutées; leurs fleurs sont axillaires et solitaires. Les Tré- mandrées sont fort voisines des Polygalées, cependant elles en diffèrent par la régularité de leurs fleurs et la structure des anthères, par la préfloraison du calice et de la corolle, par l'appendice de la graine situé vers le sommet ernon au hile, et enfin par l'ovaire dont les loges contiennent en général plusieurs graines. (G..n.)

TREMANTHUS. BOT. PHAN. (Persoon. ) Syn. de Strigilia. V. ce mot. (A. H.)

TREMATODON. BOT. crypt. (Mousses.) Genre institué par Richard dans la Flore de l'Amérique du Nord de Michaux, et qui se distingue des Dioranum par les dents du périslome lancéolées et percées de trous; les autres caractères sont les mêmes dans ces deux genres. Les Trématodons présentent tous une apophyse linéaire, oblique à la base de leur capsule qui est inclinée. Ces Plantes croissent sur la terre et les rochers en Europe et en Amérique. Le Dicranum ambiguum ou Mnium setaceum, L., est le type du genre. (ad. b.)

TREMATOPNÉS. pois. Duméril( Zool. anal., p. 101) désigne sous ce nom son prçmier ordre des Poissons qui répona à peu près aux Chondroplérygiens de Linné et de Cuvier, et qu il divise comme ce dernier en Cycloslomes el en Plagiostomes. V. ces mots. (b.)

TREMBLE, bot. phan. Nom vulgaire d'une espèce de Peuplier. V. ce mot. (a. b.)

TREMBLEUR. pois. ( Bonaterre.) V. Malaperturk.

TREMBILEYA. BOT. i'han. Genre de la famille des Mélastomacées établi par De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 3, ia5 ) qui l*a ainsi caractérisé: calice dont le tube est ovoïde, resserré au sommet, le limbe à cinq lobes aristés ou oblnngs; corolle k cinq pétales ovales; dix étamines inégales dont cinq alternes avec les pétales, ayant des anthères ovales, terminées par un bec court, et portées sur un connectif qui se prolonge k sa base en une languette en forme de spatule ou de coeur avec l'échancrure au sommet; les cinq autres étar mines ayant cetteianguelte nulle ou demi avortée; stigmate punctiforme; capsule ovoïde, quinquéloculaire, glabre; graines en hélice? Ce genre appartient à la tribu de Rhexiées, et se distingue principalement par le nombre quinaire de ses parties florales. Il se compose de six espèces découvertes au Brésil, dans les provinces de Sainl-Paul et des Mines, parMartius. De Candolle en a formé trois sections qu'il a nommées Jacobia, Abrahanua et Erioleuca, et qui peut-être seront un jour considérées comme trois genres distincts ou dont les intervalles s'évanouiront lorsqu'on connaîtra un plus grand nombre d'espèces. Les Trembleya sont des Arbustes k feuilles sessiles ou *pétiolées, oblongues ou linéaires, très-entières, marquées de une à trois nervures. Leurs fleurs sont au nombre de une k troi* au sommet de pédoncules axillaires ou terminaux.(O -N.)

[page] 342

TREMELLAIRES, bot. crypt. Seconde tribu des Chaodinées. V. ce mot. (B.)

TREMELLARIA. BOT. crypt. Sous ce nom, Link a établi un ordre particulier des Algues, qui sont formées d'une substance gélatineuse, telles que le Nostoc, les Conferva fluviatilis, torulosa, nodosa, etc. Ces différentes Algues ont entre elles trop peu de rapports pour que le groupe proposé par Link soit adopté.(G..N.)

TREMELLE. Tremella. BOT. crypt. (Champignons.) Ce nom fut donné anciennement à beaucoup de Champignons et même d'autres Plantes cryptogames gélatineuses. Plusieurs d'entre elles en ont été exclues et font partie d'autçes familles; tel est le Tnemella Nostoch, type du genre Nostoch de la famille des Chaodinées; d'autres constituent divers genres de la tribu des Trémellinées (V. ce mot). Persoon a le premier mieux limité ce genre, et Fries depuis lui en a encore séparé différens groupes assez distincts. Il caractérise ainsi le vrai genre Tremelle: Champignons gélatineux, moux, homogènes, presque pellucides, de forme variée, lobés ou repliés; surface semblable, partout glabre, couverte d'une membrane mince, fructifère; texture fibro-cellulaire; sporidies nues, dispersées dans le tissu vers la surface et se répandant sur cette surface qui ne présente aucune papille. La plupart de ces Plantes croissent sur les troncs des Arbres morts ou sur les branches tombées; une seule a été observée sur la terre; leur couleur la plus habituelle est un jaune plus ou moins orangé; leur forme ressemble généralement à celle des lobes du cerveau ou aux replis des intestins. Leur surface est tantôt lisse, tantôt recouverte d'une poussière glauque formée par les sporules répandnes à la surface. A la suite de cc genre, Fries rapporte en appendice deux groupes qu'il considère comme pouvant devenir des genres distincts; 1° les Coryne dont le tissu est charnu et la forme ressemble à une massue; 2° les Phyllopta qui sont presque cartilagineuses et dont la forme est presque celle d'une fronde foliacée. (AD. B.)

TRÉMECLINEES. BOT. crypt. (Champignons.) Tribu de la famille des Champignons qui diffère essentiellement des Plantes de ce groupe par l'absence d'une membrane fructifère régulière; ce sont des Plantes d'une consistance molle, gélatineuse, qui deviennent en séchant dures et cornées, dépourvues de thèques, mais dont les sporules sont éparses à la surface de la membrane épidermique, ou sortent de dessous cette membrane. Les genres de cette tribu sont: Hymenella, Fries; Dacrymyces, Nées, Argyrium, Fries; Encephalium, Link (Næmathelia, Fries); Acrospermum, Tode, Fries; Tremella, Fnes; Exidia, Fries. (ad. b.)

TRÉMÉSIE. Tremesia. moll. Nom sous lequel Rafinesque fait connaître dans le supplément à la Monographie des Coquilles de l'Ohio (Ann. gén. des Sc. nat., septembre 1820), un nouveau genre qu'il avait déjà donné sous le nom de Notrême. Mais, quel que soit le nom qu'il lui ait donné, n'ayant présenté à son égard que des détails insuffisans, on doit conserver beaucoup de doutes quand il s'agit surtout d'admettre un genre dont la coquille adhérente est composée de trois pièces, et qui offre à la base une ouverture pour le passage de la tête de l'Animal: il est à croire que c'est une Balane ou une Cranie mal observée qui a donné naissance à ce genre. (D..H.)

TREMEX. Ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères, famille des Porte- Scies, tribu des Urocères, établi par Jurinc sur des espèces de Sirex, Trernex magus, fuscicornis, de Fabricius, dont les antennes n'ont qué treize articles dans les femelles et quatorze dans les mâles, et qui n'ont, en outre, que deux cellulescubitales dont la première recevant les

[page] 343

deux nervures récurrentes et la seconde incomplète: Comme dans les vrais Sirex, il n'y a que deux cellules radiales dont la seconde incomplète. Lepelletier et Serville ont cru (Encyclop. méthod.) qu'à l'égard du nombre des articles des antennes, il y avait erreur; mais ils se trompent du moins quant au Tremex fuscicornis femelle. Celles du Tremex Columba, mais que Jurine, d'après l'omission qu'il fait de cette espèce, paraît n'avoir point vues, nous ont paru avoir un ou deux articles de plus dans les individus du même sexe. Ce savant ne s'est pas non plus mépris quant au nombre des cellules cubitales. Nous n'en avons observé aussi que deux dans les mêmes espèces.(LAT.)

TREMOIS. BOT. pha.n. L'un des noms vulgaires du Blé de mars.(A. R.)

TREMOLITE. min. V. Amphibole.

TREMULA. BOT. PHAN. Nom latin du Tremble, Populus Tremula, L. V. Peuplier. Ce nom et celui de Tremularia ont été donnés à plusieurs Graminées, et en particulier aux espèces du genre Briza. (a. r.)

TREMULINE.bot. crypt. (Mousses.) Nom français donné par Bridel au genre Tayloria. V. cè mot. (a. r.)

TRENTEPOHLIA. BOT. PHAN. Ce nom, maintenant employé en cryptogamie, avait servi à désigner génériquement une Crucifère qui fait partie du genre Heliophila. (G..N.)

TRENTEPOHLIA. BOT. crypt. (Confervées.) Ce nom a été donné par Martius à un genre de Plantes filamenteuses dont plusieurs out été considérées comme des Mucédinées Byssoïdes et d'autres comme des Conferves. Nées lui a donné celui d'Amphiconium; mais Agardh l'a rétabli sous celui de Trentepohlia et l'a classé avec raison parmi les Confervées auprès du Scytonema. Le type de ce genre est le Trentepohlia aurea ou Byssus aurea, L., qui croît sur les pierres ou les bois humides; d'autres espèces habitent sur les bords des eaux douces ou dans leur sein. Le Trentepohlia purpurea croît sur les rochers baignés par la haute mer; elle est abondante près de Saint-Gille, sur les côtes de la Vendée où elle couvre les fentes des rochers de gazon semblable à du velours pourpré. Ces Plantes sont formées de filamens flexibles généralement de couleurs brillantes, articulés, se terminant par un article renflé qui renferme la fructification. Le Byssus Iolithus, L., que Martius avait rapporté à ce genre, est devenu le type au genre Chroolepus d'Agardh.

Parmi les Mousses le genre établi sous le même nom par Hoffinann n'a pas été adopté; il comprenait le Bryum annotinum, Hedw. (ad.b.)

TRÉPIZITE. min. Dür a nommé ainsi une Stalactite siliceuse trouvée par lui près du village de Trepiz, aux environs de Frohburg eu Saxe.(G. DEL.)

TREPOCARPUS. BOT. PHAN. Sous ce nom générique, Nuttall a communiqué à De Caudolle une Plante du territoire de l'Arkansa, qui forme un genre nouveau de la famille des Ombellifères et de la tribu des Cuminées. Voici les caractères que De Candolle (Mémoire sur les Ombellifères, p. 56) lui attribue: calice à cinq dents subulées, tardivement caduques après l'anthèse; corolle à pétales obeordiformes, échancrés, infléchis; fruit anguleux pyramidal, presque cylindroïde, un peu comprimé latéralement; méricarpes convexes sur le des, marqués de cinq côtes primaires à peine proéminentes et bordées de chaque côté d'une ligne brune, de quatre côtes secondaires élevées, ayant à leur partie inférieure un canal oléifère; commissure épaisse, sillonnée dans le milieu, marquée de deux canaux oléifères; graine droite, un peu comprimée sur le dos. Le Trepocarpus æthusæ, Nutt., D. C., loc. cit.,

[page] 344

pl. 14, est une Plante annuelle, rameuse, glabre, à tige grêle, et à feuilles multifides, linéaires, analogues à celles des æthusa. Les ombelles sont pédonculées et naissent opposées aux feuilles. Une seconde espèce, originaire de la Louisiane, a été décrite par De Candolle sous le nom de T. brachfcarpus. Ce n'est peut-être qu'une simple variété de 1a précédente. (g..n.)

TREPPOSA. BOT. crypt. (Ulvacées.) Link a proposé de former sous ce nom un genre, l'Ulva indica, caractérisé par sa fronde membraneuse percée de trous et privée de fructifications externes. (ad. b.)

TRERON. ois. Nom que Vieillot donne à l'une des sections de son genre Pigeon. (dr..z.)

TRESSULE. bqt. crypt. Nom proposé par Bridel pour désigner en français le genre Syntrichia. V. ce mot. (b.)

TRETORRHIJÜA. BOT. PHAN. L'une des divisions établies par Reneaulme dans le genre Gentiane. (A.R.)

TRÉTRé-TRÉTRé. mam. Flaccourt désigne sous ce nom un Quadrumane de Madagascar, voisin de l'lndri à courte queue, si ce n'est cette espèce elle-même. (Is. G. st.h.)

TREVIRANA. BOT. PHAN. Deux genres ont été dédiés aux deux frères Treviranus, célèbres naturalistes et physiologistes; mais tous les deux sont des doubles emplois de genres précédemment établis, ou du moins adoptés sous d'autres noms. Le Trevirana de Roth est le même que l'Hornemannia de Willdenow. Celui qui a été proposé par ce dernier botaniste, est l'Achimenes de P. Browne ou Cyrilla de L'Héritier.(G..N.)

TREVOUXIA. BOT. PHAN. (Scopoli.) Synonyme du Turia de Forskahl V, ce mot.(G..N.)

TREWIA. BOT. PHAN. Sous le nom de Trewia nudiflora, Willdenow a fait un genre particulier de la Plante que Rhéede (Hort. Malab., 1. tab. 42) avait décrite et figurée autrefois sous le nom de Canschi. Elle paraît, d'après le port, très-voisine du Rottlera de la famille des Euphorbiacées, et c'est dans ce genre que Willdenow lui-même l'avait placée. Voici les caractères assignés au Trewia: fleurs dioïques. Calice à trois ou quatre divisions, à préfloraison valvaire, puis réfléchies. Les mâles ont un grand nombre d'étamines à filets soudés par la base. Les femelles ont un style à quatre divisions oblongues, réfléchies, plumeuses à l'intérieur; un ovaire à quatre loges uniovulées; le fruit est tricoque, d'après la figure de Rhéede. La Plante sur laquelle le genre Trewia a été fondé est un Arbre du Malabar, à rameaux garnis de feuilles alternes, trèsgrandes, pétiolées, larges, ovales, un peu acuminées au sommet. Les fleurs sont latérales, disposées le long des rameaux en épis ou plutôt en longues grappes pendantes. Willdenow a cité comme spécifiquement semblable à cette Plante le Telragastris ossea de Gaertner, mais A. De Jussieu pense que ce fruit appartient à une Plante qui n'est même pas une Euphorbiacée. Le Mallotus de Loureiro, qui a été associé au Trewia par Willdenow, est plus rapproché du Roltlera. V. ce root. (G..N.)

TRIACANTHES. pois. Sous-genre de Balistes. V. ce mot. (b.)

TRIACHNE. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Nassauviées, établi par H. Cassini (Bull, de la Soc. Phil., janvier 1817 et mars 1818) qui l'a ainsi caractérisé: involucre double; l'intérieur formé de cinq folioles à peu près sur une seule rangée, égales, ovales-mucronées, se recouvrant par les bords; l'extérieur composé d'environ trois petites écailles membraneuses; réceptacle petit, nu; calathide radiatiforme, à cinq fleurs hermaphrodites, ayant leur corolle divisée en deux lèvres; akène obovoïde, muni de quelques côtes saillantes, surmonté d'une aigrette très-longue, caduque, compose de trois (rarement quatre ou cinq) paillettes nues, larges au sommet, presque spatulées, épaisses dans le milieu, membraneuses sur les deux côtés, rétrécies à la partie inférieure. Ce genre se rapproche tellement du Nassaupia, que la seule différence essentielle qui la distingue, réside dans les paillettes de son aigrette qui sont très-larges, tandis qu'elles sont fort étroites dans le Nassaupia. D'un autre côté, il a beaucoup d'affinité avec le Triplilion dont il diffère surtout par les paillettes de l'aigrette qui sont nues et non frangées. Ainsi la place de ce genre est fixée entre les genres Nassauvia et Triplilion, comme lien intermédiaire. Il est fondé sur une petite Plante originaire du détroit de Magellan, et étiquetée Perdicium recurvatum dans l'herbier de Jussieu. Cassini lui a imposé le nom de Triachne pygmœa. Cette Plante n'a qu'environ deux pouces de hauteur; elle est ramassée en peloton, rameuse, entièrement couverte de feuilles imbriquées, sessiles, ovales-aiçuËs, coriaces, persistantes. dentées-ciliées à la base. Les fleurs, dont les corolles paraissent avoir été jaunes, sont sessiles et rassemblées en capitules au sommet des rameaux.(G..N.)

TRIADELPHES (étamines), bot. phan; Etamines réunies par leurs filets en trois faisceaux comme dans l'Hypericum œgyptiacum. (a. r.)

TRIADENUM. BOT. PHAN. Genre proposé par Rafinesque pour l'Hypericum virginum, L. Il n'a pas été adopté. (a. r.)

TRIADICA. BOT. PHAN. Genre de la .famille des Euphorbiacées et de la Diœcie Diandrie, L., établi par Loureiro (Flor. Cochinch., 2, p. 748) et offrant les caractères suivans: les fleurs mâles sont disposées en un chaton filiforme, long, offrant une série de tubercules multiflores (bractées tuberculeuses à la base, selon

[page] 345

á. De Jussieu). Chacune des fleurs a un périanthe unique, trifide, petit et campanulé, * deux étamines à filets Elans, très-courts, à anthères bilobées. Les fleurs femelles, portées sur des pieds différens, ont l'inflorescence et le périanthe des fleurs mâles; leur ovaire est supère, presque rond, portant un style épais, court, surmonté de trois stigmates oblongs, dressés. Le fruit est une baie sèche, presque arrondie, triloculaire, et monosperme. Ce genre, encore trop peu connu, se compose de *deux grands Arbres (Triaa ica cochinchinensis et sinensis) à feuilles très-entières, obtuses ou acuminées. Ils croissent dans la Cochinchine, et en Chine près de Canton. (G..n.)

TRIÆNA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées, établi paràunth (Nov. Gen. et speci Plant, œquin., 1, p. 179, tab. 61) qui l'a ainsi caractérisé: épillets biuores; l'une de fleurs hermaphrodite, l'autre neutre munie de trois arêtes; lépicènc à deux valves, l'inférieure munie à la base d'une arête qui adhère à la valve jusqu'au milieu; glume à deux valves, acuminées, mutiques; trois étamines; deux styles surmontés de stigmates plumeux; caryopse libre, renfermée dans la valve supérieure de la glume. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce, T. racemosa, qui croît dans les lieux cultivés du Mexique, entre Guanaxuato et Villalpando. Son chaume est rameux, garni de feuilles linéaires-planes. Ses fleurs sont en épis terminaux, solitaires, à épillets alternes, pédicellés, écartés et distiques. (G..N.)

TRÆNOPHORUS. INT. V. TriENOPHORE.

TRIANDRIE. BOT. phaN. Troisième classe du système sexuel de Linné. V. Système. (a. r.)

* TRIANGIS. BOT. PHAN. Nom donné par Du Petit-Thouars à son Angrœcum triquetrum (Orchidées des îles australes d'Afrique, t. 40).(G..N.)

[page] 346

TRIANGLE, REPT. OPII. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (B.)

TRIANGULAIRE, REPT. OPH. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot.(B.)

TRIANGULAIRES. Trigona. crûst. Section de la famille des Brachyures, ordre des Décapodes, ainsi nommée de ce que le test de ces Crustacés est généralement triangulaire ou presqueovoïde et rétréci en pointe ou en manière de bec par devant; il est très-inégal ou raboteux; les yeux sont latéraux; l'épistome est presque carré et presque isométrique; les pieds sont souvent larges et grêles; dans beaucoup de mâles, les serres sont plus grandes que celles des femelles. On a désigné collectivement plusieurs de ces Animaux sous la dénomination d'Araignée de mer. On n'en connaît encore en état fossile que deux espèces.

Cette section ou cette tribu est composée d'un assez grand nombre de genres institués pour la plupart par le docteur Leach, mais souvent fondés sur des caractères très-minutieux. Dans les uns, tous les pieds, à commencer aux seconds ou ceux qui viennent après les serres, sont semblables, et leur grandeur diminue progressivement. Ici la queue ou le postabdomen des deux sexes, ou des femelles au moins, est divisée en sept tablettes. Viendront en tête les genres dont les serres sont grandes dans les deux sexes.

Genres: Parthbnope, Lambrus, Eubynome, Mithrax, AcantuoNYX.

Ceux ensuite où les serres, de grandeur moyenne dans les deux sexes, sont courtes ou même petites dans les femelles.

Genres: PISE, NAXIE, LISSA, CHOBINE, PÉRICÈHE (Amathia, ROUX), MAÏA, MICIFPE, STENOCIONOPS, CAMPOSCIE, HALIMB, HYAS, LIBINIE, DOCLÉE, EGÉEIE.Ici la queue offre au plus six tablettes.

Genres: LEPTOPB, HYMÉNOSOME, INACHUS, EURYPODE, ACHÉE, STENORHYNQUE, LEPTOPODIE.

Ceux de notre seconde division générale ont les pieds postérieurs autrement conformés que les précéder.

Genres: Pactole et Lithode.(LAT.)

TRIANTHÊME. Trianthema. BOT. PHAN. Genre de la famille des Portulacées et de la Décandrie Digynie, L., établi par Sauvages, dans sa Méthode des Feuilles, adopté par Linné, et offrant les caractères suivans: calice à cinq sépales persistans, réunis par la base, légèrement colorés à l'intérieur, mucronés audessous de leur sommet; point de corolle; cinq ou dix étamines, rarement en plus grand nombre, insérées à la base du calice et libres, à anthères réniformes; ovaire ovoïde, surmonté de un, deux, rarement trois styles ou stigmates filiformes; capsule s'ouvrant transversalement un peu au-dessous de son milieu, la valve supérieure formant les parois d'une loçe qui ne renferme qu'une seule graine; l'autre loge, formée par la valve inférieure, renferme une seule graine ou du moins un petit nombre de graines. Les genres Zaleya de Burmann, Rocama et Papularia de Forskahl, ont été réunis au Trianthema. Celui-ci a été divisé par De Candolle en deux sections nommées Zaleya et Rocama. La première est caractérisée par ses étamines au nombre de dix ou davantage. Elle renferme cinq espèces oui croissent les unes dans l'Inde- Orientale, les autres au cap de Bonne-Espérance, et parmi lesquelles nous citerons comme type le Trianthema decandra, L. — L'autre section se distingue par des étamines au nombre de cinq, et se compose de trois espèces, dont deux (T. pentandra, L., et T. cristallina, Vahl) croissent en Arabie et la troisième (T. monogyna, L.) se trouve dans les Antilles et au Mexique. Les

[page] 347

Trianthêmes sont des herbes plus ou moins charnues, quelquefois un peu ligneuses à la base. Leurs feuilles sont très-entières, pétiolées: leurs fleurs sont sessiles et axillaires. (G..N.)

TRIAS, BOT. PHAN. (Dioscorirle.) Syn. d'Epimedium. (Césalpin.) Syn. d'Anemone hepàtica. (A. H.)

TRIATHERA. BOT. PHAN. Desvaux et Palisot-Beauvois (Agrostogr., p. 39, tab. 9, fig. 4) ont établi sous ce nom un genre de la famille des Graminées, auquel ils ont imposé les caractères suivans: axe en épi simple; locustes fertiles; glumes(valves de la lépicène) aiguËs, plus courtes que les petites fleurs. Fleurs fertiles, composées d'une glume inférieure divisée au sommet en trois soies trèspetites presque égales, et d'une glume inférieure entière. Fleurs avortées, composées seulement d'un rudiment de glume, terminé par trois soies très-longues presque égales. Le reste de l'organisation florale n'est pas connu. Ce genre, encore fort douteux, ne renferme qu'une seule espèce nommée par Desvaux Triathera juncea. (G..N.)

TRIBLEMMA. BOT. PHAN. Ce nom a été donné, selon Martius, à un genre de la famille des Mélastomacées, établi par R. Brown; mais De Candolle n'ayant pu le retrouver dans aucun des ouvrages publiés par ce savant, lui a substitué celui de Bertolonia, qui avait été faussement appliqué à plusieurs genres antérieurement établis sôus d'autres dénominations. V. Bjebtojlonia au Supplément.(G..N.)

TRIBLIDIUM. BOT. CRYPT. (Champignons.) Ce genre établi par Rebentisch a été considéré par Fries comme une simple section de son genre Cœnangium, tandis que Persoon et d'autres auteurs l'ont admis. Il appartient à la tiibu des Pézizoidées et diffère des vrais Cœnangium par son réceptacle qui s'ouvre par plusieurs fentes rayonnantes; ce caractère le rapproche des Phacidium et de la famille des Hypoxylées; le fond de ce réceptacle est occupé par une membrane fructifère, lisse, formée de tbèques droites, persistâmes. Les espèces au nombre de quatre ou cinq croissent sur les rameaux des arbres; elles sont petites et noires.(ad. b.)

TRIBOLIE. Tribolium. ins. Genre de Coléoptères hétéromères, établi par Mac-Leay dans le premier fascicule de son ouvrage intitulé Annulosa javanica, ayant pour type le Colydium castaneum d'Herbst et le Trogosita fenuginea de Fabricius. Il parait se rapprocher de celui de Phalène, famille des Taxicornes, et en différer par ses antennes presque grenues et terminées en une massue perfoliée, de trois articles. Le corps est presque linéaire, déprimé, avec le corselet en carré transversal et un peu rebordé. (lat.)

TRIBRACHIA. BOT. PHAN. Genre de là famille des Orchidées, tribu des Malaxidées, établi par Lindley (Bol. Regist., n. 963) qui l'a ainsi caractérisé: masses polliniques au nombre de deux, sillonnées postérieurement, dépourvues de caudicule et de glande; anthère terminale, operculaire, caduque, semi-biloculaire, membraneuse; gynostême muni au sommet de deux appendices cirrhiformes; labelle entier, onguiculé avec la base prolongée du gynostême; sépales étalés; les latéraux extérieurs soudés avec la base du gynostême; les intérieurs trèspetits. Le type de ce genre (Trïbrachia pendula) est une petite Plante originaire de Sierra-Léone en Afrique; les autres espèces croissent dans l'Asie tempérée. Ce sont des Plantes herbacées, parasites, acnules, bulbeuses, à feuilles naissant des bulbes, et à hampes radicales portant de petites fleurs. (G..N.)

TRIBULUS. moll. Genre fait paràlein (Tenf. Meth. Ostrac., p. 18) pour quelques Coquilles hérissées de tubercules pointus, appartenant aux Ricinules et aux Pourpres. (d..h.)

[page] 348

TRIBULUS-ROSTRATUS. moll.àlein (Tent. Ostrac., p. 63) a formé ce genre pour quelques-uns des Rochers de Linné. Il ne peut être conservé, n'étant fondé sur aucuns bons caractères. V. Rocher. (d..h.)

TRIBULÜS. BOT. PHAN. V. Herse.

TRICA. BOT. CRYPT. (Acharius.) V. Gyrome.

TRICARIUM. BOT. PHAN. Le genre établi par Loureiro (Flor. Cochinch., 2, p. 681) a été signalé par Adrien De Jussieu comme ayant beaucoup d'affinités avec le genre Cicca de la famille des Euphorbiacées, et ne pouvant en être distingué que par le nombre des loges. D'un autre côté, Willdenow, éditeur de l'ouvrage de Loureiro, considère le Tricarium comme exessivement voisin de l'Argythamnia dont il ne diffère, dit-il, que par le fruit. Le Tricarium Cochinchinense est un petit Arbre des forêts de la Cochinctiine, à rameaux ascendans, garnis de feuilles alternes, très-entières et glabres. Les fleurs sont monoïques, disposées en grappes; elles ont un calice à quatre folioles, muni de quatre glandes; quatre étamines; un stigmate lacinié; un fruit drupacé à trois coques et à trois graines. (G..N.)

TRICENTRUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Rhexiées, établi par De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 3, p. 123) qui l'a ainsi caractérisé: calice dont le tube est ovoïde, surmonté de quatre lobes étroits, pointus et le plus souvent terminés par trois soies; corolle à quatre pétales ovales ou oblongs; huit étamines semblables entre elles, à filets glabres, à anthères linéaires, terminées en bec, munies d'un connectif qui, à son articulation, se prolonge en trois éperons, deux en avant et un en arrière; ovaire libre, non soyeux au sommet; style filiforme; capsule ovoïde, quadriloculaire; graines en limaçon. Ce genre a été fondé sur une Plante rapportée du Brésil par le prince de Neuwied, et conservée dans l'Herbier deàunth. De Candolle y réunit avec doute le Rhexia leptophylla de Bonpland (Rhex., tab. 24), qui lui ressemble par la fleur et le fruit, mais qui a un port très-différent. Ces Arbustes ont des fleurs roses solitaires assez semblables à celles des vrais Rhexia.(G..N.)

TRICERA. BOT. PHAN. Schreber et Swartz ont donné ce nom à un genre d'Euphorbiacées qui fevait d'abord reçu de Vahl celui de Cranfzia. Il a pour caractères principaux: des fleurs monoïques; un calice à quatre ou cinq divisions profondes; quatre étamines insérées sous un pistil avorté, à filets longs, saillans, à anthères introrses, arquées; trois styles épais, bipartis, persistans; capsule déhiscente par trois fentes, intérieurement à trois coques tricornes qui renferment chacune deux graines luisantes et noires. A. De Jussieu a proposé de réunir ce genre au Buxus dont il ne diffère que par la forme de ses feuilles qui ne se séparent pas en deux lames, et par la disposition de ses fleurs qui sont en grappes. La fleur femelle est unique, solitaire et terminale; à la base sont les fleurs mâles, nombreuses et pédonculées. On connaît trois espèces de Tricera, toutes de l'Amérique équinoxiale.(G..N.)

TRICERAIA. BOT. PHAN. (Rœmer et Schultes.) Synonyme de Lacepedea deàunth. (g..n.)

TRICEROS. BOT. PHAN. Genre de la Pentandrie Trigynie, L., établi par Loureiro (Flor. Cochinch., pag. 230) qui l'a ainsi caractérisé: calice infère, persistant, à cinq folioles aiguËs, étalées; corolle à cinq pétales oblongs, étalés, plus longs que le calice; cinq étamines à peu près de la longueur de la corolle; ovaire presque arrondi, portant trois styles courts, écartés à la base, et trois stigmates simples; baie coriace, supère, portant au sommet trois cornes, triloculaire, renfermant deux graines presque arrondies, acuminées. Le

[page] 349

Triceros Cochinchinensis est un petit Arbre à rameaux étalés, à feuilles bipinnées, avec une impaire, et à fleurs blanches disposées en grappes terminales. Cet Arbre croît dans les montagnes de la Cochinchine. Sprengel (Syst. Veget., 1, p. 947) a réuni sans motif plausible, aux Triceros, une Plante d'Amérique dontàunth a fait son genre Lacepedea. Willdenow, dans son herbier, avait nommé Triceraia ce dernier genre, et ce nom a été adopté par Rœmer et Schultes. (g..n.)

TRICHJETA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées, établi par Palisot - Beauvois (Agrostogr., p. 86, tab. 17, fig. 8) qui l'a ainsi caractérisé: axe en épi simple; locustes rapprochées; valves de la lépicène (glumes de Palisol-Beauvois) aiguËs, hispides sur le dos, de même que les paillettes inférieures, renfermant deux ou trois fleurs; valve inférieure de la glume divisée au sommet en deux dents ou soies entre lesquelles est une autre soie plus grande, flexueuse et réfléchie; valve supérieure bifide-kientée; écailles hypogynes, lancéolées, entières, glabres; style biparti; stigmate plumeux. Ce genre est fondé sur le Brotnus ovatus de Cavanilles, Plante de l'Europe méridionale, et qui n'a que des rapports éloignés avec les Bromus. Cette Plante serait mieux placée parmi les Triticum, si ce n'était son port et les différences qu'offre sa structure florale, particulièrement les poils piquans dont ses glumes sont hérissées ainsi que la forme de la soie, flexueuses et constamment horizontales.(G..N.)

TRICHANDRUM. BOT. PHAN. Les espèces d'Elychrysum qui offrent deux soies à la base de chaque anthère, ont été séparées par Necker en un genre particulier sous le nom de Trichandrum, qui n'a pas été adopté.(G..N.)

* TRICHANTHERA. BOT. PHAN. Le Ruellia gigantea de Humboldt et Bonpland (Pl. œquin., 2, pa'g. 75, tab. 102) doit former un genre nouveau, sous le nom de Trichanlhera, qui, selonàunth, est caractérisé par ses étamines saillantes, ses anthères velues, et les loges de sa capsule dispermes. (g..n.)

TRICHARIA. BOT. crypt. (Lichens.) Ce genre, placé parmi les incertœ sedis de notre méthode, est caractérisé de la mauière suivante: thalle membraneux, lisse, plan, presque arrondi, ayant l'aspect d'une pellicule mince. L'apotbécie est d'abord verruciforme; les verrues, remarquables par un ostiole proéminent, sont éparses sur leur support. Elles émettent avec le temps un filament allongé, solide et roide, atténué vers son extrémité, épaissi vers la base et de couleur noirâtre. Le Tricharia est un Lichen épiphylle qui se trouve fréquemment à la surface supérieure des feuilles d'un grand nombre d'Arbres de Cayenne et de Saint-Domingue. Il forme des taches ovales, irrégulières, d'un aspect grisâtre; ces taches ou plutôt ces thalles ont l'apparence d'une pellicule déliée qui n'adhère pas fortement à la feuille. Vue au microscope, cette pellicule est légèrement translucide, percée d'un grand nombre de pores cellulaires; elle est illimitée. La base verruciforme de l'apothécie le fait ressembler à un bulbe qui supporterait une hampe. Deux espèces composent ce genre: l'une est le Tricharia melanothrix; l'autre, le Tricharia leucothrix; toutes deux sont figurées tab. 3, fig. 18 de notre Méthode. Meyer veut que ce genre soit placé parmi les Champignons. Il y a cependant un thalle; en le plaçant à la fin de notre Méthode, nous avons annoncé qu'il demandait à être mieux connu. (a. F.)

TRICHE, OIS. Syn. vulgaire de la Draine. V. Merle. (dr..z.)

TRICHECHUS. mam. Nom latin du genre Morse. V. ce mot.(IS. G. ST.-H.)

TRICHELOSTYLIS. Bot. phan.

[page] 350

Genre de la famille des Cypéracées, proposé par Tliem. Lestiboudois pour les espèces de Fimbristylis qui ont trois stigmates et les fruits triangulaires. (A. R.)

TRICHERA, BOT. PHAN. Le professeur Schrader avait proposé de diviser en plusieurs genres les Scabieuses. L'un de ces genres, ayant pour type la Scabiosa arvensis, avait reçu le nom de Trichera. V, SCABIEUSE., (A. R.)

TRICHIE. Trickius. INS.Geurc de Coléoptères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, division des Mélitophiles, distingué des autres genres composant cette division par les caractères suivans: pièce axillaire de la médi-poitrine non avancée entre les extrémités latérales et postérieures du corselet et l'angle extérieur de la base des élytres; mésosternum non saillant antérieurement. Corselet presque orbiculaire, tronqué en devant. Longueur des pieds antérieurs identique dans les deux sexes. Menton aussi long ou plus long que large, échancré seulement au milieu du bord supérieur; mâchoires découvertes.

Les Mélitophiles se partàgent naturellement en deux sections, dont les caractères les plus saillans sont fondés sur l'aplatissement ou l'élévation de la pièce axillaire de la mé- di-poitrine et sur le mésoslernum dont l'extrémité antérieure n'est point prolongée dans les uns et s'avance dans les autres en manière de corne obtuse ou pointue. Il nous a paru encore que dans tous les Mélitophiles de la première section, ou ceux dont la pièce axillaire est aplatie et ne paraît pas en dessus, et dont le mésosternum n'est point saillant, l'insertiou des palpes labiaux est plus latérale, de sorte que la cavité de laquelle ils naissent est tout- à-fait marginale ou en partie intérieure. Les Trichies appartiennent à cette sectiou et se distinguent des Platygénies, des Crématoscheiles et des Incas, par le menton proportion nellement plus allongé, et laissant à découvert la base des mâchoires. Le genre Goliath, restreint aux espèces africaines, et quelques Cétoines à corselet arrondi latéralement et dont on formera de nouveaux genres, ouvriront la seconde section: le chaperon et les derniers anneaux de l'abdomen diffèrent un peu dans les deux sexes. V. l'Encyclop. méthod., et la Faune des Insectes de Laponie.

Sous le rapport des habitudes, les Trichies se rapprochent beaucoup des Cétoines, et vivent aussi généralement sur les fleurs. Quelques espèces, telles que l'Hemiptenis et deux ou trois autres de l'Amérique septentrionale, se tiennent constamment à terre, et la tarière toujours saillante, qui termine l'abdomen des femelles, annonce qu'elles doivent enfoncer plus profondément leurs œufs dans es lieux où elles les déposent, ou les placer dans d'autres substances, le bois, à ce que nous présumons. Les larves des autres viveut soit dans le tan ou le bois pourri, soit dans le terreau, et y subissent leurs métamorphoses.

Dans notre Gener. Ctust. et Insect. nous avions déjà partagé ce genre en deux coupes principales, fondées sur l'absence ou la présence de la tarière dont nous avons parlé plus haut. La première avait été subdivisée d'après les longueurs respectives des pâtes et quelques autres caractères. Lepelletier et Serville (article Trichie de l'Encyclop. mélhod.) ont augmenté le nombre de ces coupes et présenté quelques nouvelles considérations très-propres à faciliter l'étude des espèces.

Celles dont les femelles sont dépourvues de tarière saillante pourraient, selon eux, former quatre genres: là, les mandibules sont entièrement cornées, et tel est le principal caractère du genre Osmoderma qui a our type le Trichius Eremita de Fabricius. Gyllenhal avait distingué spécifiquement le mâle; Zetterstedt avait déjà relevé cette erreur dans sa Faune des Insectes de Laponie, ou-

[page] 351

vrage que Lepelletier et Serville ne connaissaient pas alors.

Ici les mandibules sont membraneuses; les Trichies, dont le menton est nu et dont les jambes extérieures sont tridentées extérieurement, etc., composent le second genre, celui d'Agenius, auquel ils rapportent le Trichius limbatus deSchœnherr. Parmi les espèces qui ont le menton velu, les jambes antérieures bidentées au côté externe, les unes ont les tarses postérieurs aussi longs ou guère plus longs que leurs jambes; le dernier article des palpes un peu dilaté extérieurement, et un enfoncement postérieur sur le pygidion, trèsprononcé surtout dans les femelles. Les Trichius nobilis et octo-punctatus de Fabricius sont dans ce cas, et forment le genre Gnorimus. Les Trichies de la même subdivision où l'anus n'offre point un tel enfoncement, dont les tarses postérieurs sont beaucoup plus longs que les jambes, et qui ont le dernier article des palpes cylindrique, composent seuls le genre Trichius. Nous citerons plus particulièrement le Trichius jasciatus de Fabricius, dout le corps est noir, couvert d'un duvet jaune, avec le chaperon échancré; les élytres traversées par deux bandes jaunes, souvent réunies du côté de la suture; à l'extrémité de chaque élytre est une élévation arrondie en forme de tubercule. Eu rendant compte de ce travail et de celui deàirby sur le même genre de Trichius de Fabricius (Bulletin des Scienc. nat., 1829, n. 2), Dejean reproche aux aeux entomologistes français précités d'avoir, ainsi qae l'avaient déjà fait d'autres naturalistes, confondu avec cette espèce deux autres qu'il dit être bien distinctes, savoir: le gailicus et l'abdominalis de son Catalogue. Mais, d'après la nature des caractères qu'il leur assigne, le nombre des variétés citées

Par Gyllenhal et Zetlerstedt, et l'influence du climat et du sol sur certaines espèces, nous sommes portés à rejeter ces distinctions spécifiques. Tous les individus du genre Trichius gallicus de ce savant, que nous avons observés, ont constamment sur l'extrémité postérieure de l'abdomen deux grandes taches jaunes très-rapprochées intérieurement on réunies. Elles n'existent point, ou sont plus petites et d'une teinte beaucoup plus pâle ou blanchâtre dans le Trichius fasciatus. Cette différence et celle de la taille doivent, selon nous, être attribuées à la diversité des températures des localités propres à ces Insectes.

Les Trichies, dont les femelles sont munies d'une tarière toujours saillante, composent le genre Valgus de Scriba, ou celui d'Acanthurus deàirby. Dans sa description de quelques nouveaux genres et espèces de Coléoptères pétalocères, insérée dans le Zool. Journ., n. 10, avril, septembre, 1827, ce dernier naturaliste avait forme avec le Trichius limbatus un autre genre, celui de Campullpus, le même que celui d'Agenius de Lepelletier et Serville. Il partage le genre Trichie, ainsi restreint, en sept sous-genres: ses Aleurostici répondent aux Gnorimes des derniers, et ses Gymnodi à leur genre Osmoderme. Les autres sous-genres sont des divisions du genre auquel ils ont conservé la dénomination de Trichie.(LAT.)

TRICHIE. Trichia. BOT. crypt. (Lycoperdtcées.) Haller a le premier donné ce nom à un genre de petits Champignons croissant sur les bois morts, présentant un péridiom ordinairement pédicellé et qui en se détruisant se transforme en une touffe de filamens entrecroisés; c'est ce même groupe que Bulliard a nommé Sphœrocarpus et que De Caudolle a conservé presque entier sous le nom de Trichia; les mycologistes modernes l'ont subdivisé ài'infini, et tout ce groupe aurait besoin d'uue révision pour établir des coupes intermédiaires entre celles des auteurs modernes et le groupe trop étendu d'Haller et de Bulliard. Le genre Trichia, tel qu'il est limité maintenant, peut être caractérisé ainsi: péridium glo—

[page] 352

buleux ou irrégulier, simple, membraneux, se rompant vers son sommet; filamens insérés vers le fond du péridium, repliés et s'étendant au dehors avec élasticité après sa rupture; sporules éparses à leur surface, non agglomérées. Toutes ces petites Plantes croissent sur les bois morts; leur péridium est ordinairement pédicellé. (ad. b.)

TRICHILIE. Trichilia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Méliacées. Dans un temps où cette famille comptait peu d'espèces, on en avait rapporte une assez grande partie à ce genre. Déjà plusieurs en ont été séparées avec raison; une étude plus exacte nous engage à proposer encore quelques nouvelles distinctions et à ne conserver parmi les Trichilia que celles auxquelles peuvent s'appliquer les caractères génériques suivans: calice court, à quatre ou cinq dents plus ou moins profondes; autant de pétales libres; des filets en nombre double, larges, bidentés à leur sommet qui porte une anthère dressée, soudées entre, elles plus ou moins bauf en un tube; style simple; stigmate en tête souvent marque de deux ou trois lobes; ovaire porté sur un disque qui tapisse tantôt une partie de sa surface, tantôt la base du tube, à trois ou plus rarement deux loges biovulées. Capsule* à deux ou plus souvent trois valves qui portent es cloisons sur leur milieu, a deux ou trois loges dans chacune desquelles sont une ou deux graines couvertes en partie et en totalité par un arille charnu; pas de périsperroe; embryon à cotylédons épais el collatéraux, à radicule à peine saillante, très-courte et supère. Le genre Trichilia ainsi circonscrit contient encore dix-sept espèces qu'on peut grouper naturellement en deux sections: l'une qui présente le nombre cinq dans les parties de sa fleur et des ovules collatéraux dans chaque loge; l'autre, à laquelle le Portesia de Cavanilles sert de type et qui devrait reprendre ce nom si elle était distinguée génétiquement, dans laquelle on remarque le nombre quatre, des ovules superposés et constamment des anthères velues. Toutes ces espèces sont originaires de l'Amérique équatoriale, à l'exception de deux qu'on a recueillies au Sénégal. L'une de ces dernières croît aussi dans les montagnes de l'Arabie, et c'est l'Elcaja de Forskahl. Nous avons proposé de faire du Trichilia mosçhata de Swartz, ou bois de Mtjsc de la Jamaïque, un genre particulier que nous nommons Moschoxylum et qui se distingue du précédent par ses pétales ordinairement soudés en une corolle monopétale, mais surtout par la forme du tube des étamines. Ce tube en effet est complet et présente sur son ouverture huit ou dix deofts subulées qui alternent avec autant d'étamides. euf espèces, la plupart nouvelles, se rattachent à ce genre: elles habitent également l'Amérique équatoriale.

La Trichilie glanduleuse, Triehilia glandulosa, Originaire de la Nouvelle-Hollande, nous a aussi présenté une organisation différente de celle du genre auauelon le rapportait, et nous en avons fait un nouveau sous le nom de Synoum, ainsi caractérisé: calice auadriparti; quatre pétales libres; nuit filets soudés en un tube court qui porte en dedans huit anthères dépassant à peine son rebord entier; style court; stigmate discoïde. Fruit capsulaire à trois loges; dans chacune d'elles du sommet de l'angle interne pend une lame charnue qui porte adfnées sur ses côtés et sa face interne deux graines: l'organisation de celles-ci parait la même que dans les Trichilia, et la lame charnue qui avec la forme du tube distingue bien ce genre est sans doute la réunion de deux arilles. Il y a enfin d'autres espèces qui présentent autour de leur ovaire un second tube plus court que celui des étamines et qui doivent également être séparées pour rentrer dans d'autres genres: tels sont les T. aliiacea et spectaèiliê de Forster. Toutes ces Plantes au reste sont des

[page] 353

Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles pennées, à folioles alternes ou disposées par paires.(a. d. J.)

TRICHILIÉES. Trichiliœ. BOT. PHAN. Seconde tribu de la famille des Méliacées qui renferme les geures Trichilia, Ekebergia, Guarea et Heynia. V. Méliacées. (a.r.)

TRICHINIUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Amaranthacées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (Prodr. FL. Nov.-Holl, p. 414) qui l'a ainsi caractérisé: périanthe divisé profondément en cinqsegmens linéaires; cinq étamines cohérentes par la base, dépourvues de dentelures, à anthères biloculaires; style indivis, surmonté d'un stigmate capité; utricule d'une seule valve, monosperme, renfermé dans la base connivente du périanthe dont les segmeus sont étalés et plumeux. Ce genre se compose de six espèces qui croissent à la Nouvelle- Hollande. Ce sont des Herbes à racines ordinairement vivaces, à feuilles alternes, à fleurs terminales, disposées en téte ou en épis, accompagnées de trois bractées scarieuses et luisantes. Les poils qui recouvrent le périanthe sont d'abord appliqués, puis étalés. (G..N.)

TRICHIOSOME. Trichiosoma. INS. Genre de l'ordie des Hyménoptères, famille des Porte-Scies, tribu des Tenthrédines, établi par le docteur Leach (Zool. Misccll, 3), mais qui ne nous paraît pas suffisamment distinct de celui de Cimbex. (lat.)

* TRICHIPTERIS. BOT. CRYPT. (Fougères.) Presle, dans son ouvrage intitulé Deliciœ pragenses, a établi sous ce nom un genre qui ne comprend jusqu'à présent qu'une seule espèce, le Potypodium Tœnitis, àaulf., Fougère du Brésil qui diffère plus des autres Polypodes par son aspect et la structure de sa fronde que par des caractères bien essentiels dans la fructification; les frondes sont bipiunées, à pinnules lancéolées, linéaires, pétiolces et articu-

lées; chaque pinnule est traversée par des nervures pinnées, à nervules bifurquées, portant vers leur milieu un groupe de capsules arrondies, recouvertes par un tégument formé de poils entrelacés qui s'ouvre par un côté et persiste sur la Plante. Le Trichipteris excelsa est une Fougère très-grande, peutêtre arborescente, qui croît au Brésil, près de Rio-Janeiro, et à l'île Sainte- Catherine. Elle est figurée dans l'Atlas du Voyage de la Coquille, sous le nom de Polypodium Tœnitis. (ad. b.)

TRICHITE. Trichites. conch. Defrance est le premier qui ait rappelé ce nom depuis long-temps oublié pour l'appliauer à un genre de Coquilles singulières. Ce nom avait d'abord été employé par les anciens minéralogistes; ils le dounaient aux Minéraux fibreux, tels qu'une variété d'Alun, un sulfate de Chaux fibreux, etc. Par suite de lâ ressemblance de contexture, le nom fut bientôt donné, aux Coquilles qui la présentaient, et ce furent Guettard et Beitrand qui les premiers l'employèrent de la sorte. Ces auteurs ne mettaient aucune distinction entre les Coquilles qu'ils nommèrent Trichites î dès qu'elles étaient formées de fibres, elles entraient dans le genre. La découverte que l'on a faite de plusieurs genres à coquilles fibreuses n'a.plus permis de ranger dans un même cadi e toutes celles qui présentent ce caractère; dès-lors il a fallu restreindre le genre Trichite à certaines Coquilles fioreuses, et il paraît que Defrance y rassemble celles que De Saussure indiquait assez vaguement sous Je nom de Piunigène, et de plus une grande coquille de l'Oolite ferrugineuse qui paraît en différer sous quelques rapports. La coquille de De Saussure est libre, allongée, étroite, équivalve, parfaitement close, chargée de grosses côtes longitudinales irrégulièrement onduleuses; celle de l'Oolile ferrugineuse est arrondie, inéquivalve, un peu bâillante au bord postérieur, et paraît avoir etc adhérente par sa valve plate

TOME XVI. 23

[page] 354

qui est la plus petite. Nous présumons que cette coquille a été adhérente par quelques indices que nous trouvous sur la valve que nous possédons, la seule entière connue. Il existe sur ces Coquilles beaucoup d'incertitudes; comme on ne connaît pas la charnière de la Pinnigène de De Saussure, on ne peut encore établir leurs rapports et admettre des genres qu'il faudra probablement changer. (D..H.)

TRICUITE. min. Les anciens paraissent avoir désigné par ce nom un Sel cristallin en filamens capillaires, comme l'Alun de plume, (G. DEL.)

TRICHLIS. BOT. PHAN. (Haller.) Syn. de Pharnaceum Cerviana, L. (A.R.)

TRICHOA. BOT. PHAN. Persoon (Enchir., 2, p. 624) a donné ce nom au genre Balschia de Thunberg, parce qu'il existait d'autres genres bous çette dernière dénomination. Le Trichoae est encore très-peu connu; il appartient à la famille des Ménispermacées, et offre les caractères suivans: fleurs dioïques; calice à trois sépales; corolle à trois pétales coriaces, velus, rapprochés vers leur milieu, réfléchis au sommet. Les fleurs mâles ont six étamines insérées sur le disque, trois extérieures stériles, alternes avec les pétales; trois centrales mouadelphes et fertiles. Les fleurs femelles offrent six étamines stériles, à filets bimaculés au sommet; trois carpelles drupacés, coriaces, oblongs, velus, renfermant une graine plissée en deux. Les Trichoa raccmosa et conferta sont des Arbustes grimpans, à feuilles simples et alternes. Ils croissent à Mariquita dans l'Amérique méridionale.(G..N.)

TRICHOCARPUS. BOT. PHAN. (Schreber.) Syn. d'Ablania, Aublet.(A. R.)

TRICHOCEPHALE. Trichocephalus. int. Geore de l'ordre des Nématoïdes, ayant pour caractères: corps cylindrique, élastique, capillaire dans sa partie antérieure, renflé et cylindrique dans sa partie postérieure; bouche orbiculaire; verge du mâle unique, renfermée dans une gaîne. L'extréinité antérieure amincie et capillaire du corps des Trichocéphales, et l'extrémité opposée, subitement renflée, donnent aux Animaux de ce genre un aspect qui les rend faciles à distinguer parmi les autres Nématoïdes. On reconnaît également les mâles avec facilité, parce que la partie renflée de leur corps est contournée en spirale, tandis que dans les femelles cette partie n'est que légèrement arquée; dans l'un et l'autre sexe tout le corps est couvert d'anneaux excessivement ténus, disposition commune à tous les Nématoïdes. La bouche est une petite ouverture arrondie, très-diflicile à voir à cause de la ténuité de l'extrémité antérieure; dans une espèce elle est entourée de petits crochets dirigés en arrière. On ne connaît des organes intérieurs que ce que l'on peut apercevoir au travers de la peau; l'intestin, très-étroit dans la portion capillaire du corps, se renfle un peu dans la partie postérieure; les organes génitaux internes mâles ou femelles paraissent l'entourer. Dans la femelle, l'anus et la vulve semblent confondus dans une petite ouverture qui termine le corps en arrière; dans le mâle, l'extrémité postérieure du corps présente une petite gaîne cylindrique dans laquelle est située une verge unique, ordinairement plus longue que la gaîne. Les œufs sont gras, eu égard au volume de ces Vers, elliptiques et termiués aux deux bouts par un petit nodule arrondi, forme très-singulière que l'on retrouve néanmoins dans les espèces, du genre Trichosome. Les Trichocéphales habitent les gros intestins et particulièrement le cœcum de quelques Mammifères. Une seule espèce a etc trouvée dans l'estomac d'un Reptile, le Bipède, Lacerta Apus, L.; elle se distingue en outre des autres Trichocéphales par quelques caractères qui nécessiteront de la placer dans un genre à part.

[page] 355

Rudolphi a décrit dix espèces de Trichocéphales: Trichocephalus dispar, palœformis, affinis, conlortus, unguiculatus, depressiusculus, crenatus, minutus, nodosus, échinatus (E. D..L.)

TRICHOCÈRE. Trichocera. Ins. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Némocères, tribu des Tipulaires, division des Terricoles, établi par Meigen, et distingué des autres genres de cette division par les caractères suivans: dernier article des palpes guère plus long que les précéciens, non annelé; ailes couchées sur le corps; antennes en forme de soie; les premiers articles presque ovalaires, les suivans plus menus, longs et pubescens. La Tipula hiemalis de Dégeer, et la T. rcgulationis de Fabricius, espèces que l'on trouve communément sur les murs, dans les maisons, même en hiver, sont de ce genre. (lat.)

TRICHOCEROS. BOT. pHan. Genre de la famille des Orchidées, tribu des Epidendres, établi par le professeuràunth (in Humb. et Bonpl. Nov. Gen., 1, p. 338) et auquel il assigne les caractères suivans: les six divisions du calice sont étalées, presque égales et régulières, le labelle est barbu à sa base; le gynoslême est velu et se prolonge de chaque côté en un appendice en forme d'antenne poilue; l'anthère est terminale et operculée; les masses de pollen sont simples, solides, et portées sur un rétinaclc qui leur est commun. Ce genre se compose de deux espèces parasites, ayant leur tige renflée en bulbe à sa base et feuillée. Les fleurs sont disposées en épis. L'auteur de ce genre en a figuré une espèce sous le nom de TricJioceros parviflorus, loc. cit., t. 76. Ces deux espèces croissent dans les Andes de la Nou-velle-Grenade. (a.r.)

TRICHOCERQUE. Trichocerca. INFUS. Genre établi par Lamarck pour quelques espèces raugées par Muller dans son genre Trichode. Bory de Saint-Vinccnt, dans son Article Microscopijues de l'Encyclopédie méthodique, a modifié les caractères de ce genre et n'y a plus laissé qu'une seule espèce, Trichocerca Pocillum, Lamk., Anim. sans vert., 2, pag. 26, n. 4; Encycl., tab. 15, fig. 19 et 22. Dans cet Animal, le corps est ovoïde, oblong, tronqué antérieurement, où se voit l'ouverture buccale garnie de cils; le corps, est enveloppé dans un fourreau trèsmusculeux, et se termine par une queue articulée et composée. Ce petit Animal vit dans l'eau des marais. Les autres espèces de ce genre forment le nouveau genre Leïodine de Bory de Saint-Vincent. (a. r.)

TRICHOCHLOA. BOT. pHan. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par De Candolle (Catal. du Jardin de Montpellier, 1813, p. 151), et qui a été réuni par la plupart des auteurs au Podosœmum de Desvaux et de Pa-

[page] 356

lisot de Beauvois. Celui-ci avait le premier indiqué la différence essentielle générique d'une espèce de Podosœmum de l'Amérique du Nord, qu'il nommait Trichochloa purpurca. Rœmer et Schultes ont adopté le nom imposé par De Candolle, en réunissant à ce genre les Podosœmum publiés paràunth. V. PODOSÆMUM.(g..n.)

TRICHOCLADUS. BOT. pHan. Persoon a ainsi nommé le genre Dahlia de Thunberg, parce que ce nom a été appliqué (mais postérieurement), par Cavanilles, à un autre genre dq Plantes auquel Willdcnow et De Candolle ont donué celui de Georgina. Nous avons suivi la nomenclature de ces derniers botanistes. V. Dahlia. (g..n.)

TRICHOCLINE. BOT. piian. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Mulisiées, établi par H. Cassini (Bull, de la Spc. hilom., janvier 1817), pour une Plante de l'Amérique méridionale que Lamarck avait rapportée au genre Duronicum. Le genre Trichocline a des rapports avec l'Isotypus deàunth, auprès duquel

23*

[page] 357

son auteur la placé; mais il eu diffère par son réceptacle garni de paillettes grandes plus longues que les ovaires, tandis qu elles sont courtes dans l'Isotypus. Du reste, le Trichocline a l'involucre irrégulier, les folioles extérieures plus longues que les intérieures; la calathide radiée, composée au centre de fleurons nombreux, bilabiés et hermaphrodites, et à la circonférence d'un rang de demi-fleurons biligulés et femelles. Les anthères sont munies à la base de deux appendices plumeux; le style des fleurs du centre est divisé au sommet en deux branches stigmatiques courtes, arrondies, non divergentes, munies en dehorsde poils collecteurs. Les corolles sont un peu variables; celles de la circonférence ont la languette intérieure ordinairement indivise, mais quelquefois divisée presque jusqu'à sa base en deux lanières; celles du centre offrent des variations dans la profondeur des incisions qui séparent les deux lèvres.

Le Tiichocline incana, Cass.; Doronicum incanum, Lamk.; Arnica incana, Pers., est une Plante herbacée, acaule, ayant des feuilles radicales, vertes et lisses en dessus, blanches et cotonneuses en dessous, les unes très-entières, linéaires, lancéolées, les autres atténuées en pétiole à la base, et pinnatifldes à la partie supérieure. La hampe est nue, cotonneuse, et porte au sommet une belle calathide de fleurs d'un jaune orangé, avec l'involucre blanc - cotonneux. Cette Plante a été rapportée des environs de Monte-Video par Commerson. (G..N.)

TRICHODACTYLE. Trichodaciylus. cRUST. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Bracbyures, tribu des Quadrilatères, voisin de celui des Thelphuses, ayant un lest presque carré, le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs en forme de triangle allongé et crochu au bout, et les tarses couverts d'un duvet serré. Nous avous établi ce genre sur un petit Crustacé habitant les eaux douces du Brésil, et apporte de ce pays par feu De Lalande, naturaliste voyageur qui a rendu tant de services au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, par les nombreuses collections qu'il a formées, soit dans cette partie de l'Amérique, soit au cap de Bonne-Espérance. (làt.)

TRICHODE. Trichoda. INFUS. Grand genre d'Infusoires établi par Muller, mais dont Lamarck et Bory de Saint-Vincent ont successivement retiré plusieurs espèces qui sont devenues les types de genres nouveaux. Tel qu'il est aujourd'hui circonscrit par notre célèbre collaborateur, le genre Trichode offre les caractères suivans: un seul faisceau de poils ou de cils vibratiles à la partie antérieure d'un corps glabre postérieurement, et qui, en avant, ne se termine par aucun bouton en manière de tete. Les espèces de ce genre sont encore extrêmement nombreuses; les plus remarquables sont les Trichoda navicula, Mull., t. 27, f. 11-12; T. cometa, Mull., t. 23, f. 4.5; T. Trornba, Mull., t. 23, f. 17-20; T. fœta, Mull., t. 25, f. 11-l5. (A.R.)

TRICHODERME. Trichoderma. rot. crypt. (Lycoperdacées.) Ce genre, fondé par Persoon, a été restreint par Fries dans des limites plus étroites. Il en a séparé le Trichoderma roseum, qui forme son genre Hyphclia; le Trickoderma fuliginoides so range dans les Reticularia, le Trichoderma tuberculatum doit former un autre genre distinct. Il caractérise ainsi les vrais Trickoderma: péridium irrégulier, formé de filamens raineux, entrecroisés, disparaissant ensuite dans son milieu: sporidies trèspetites, sèches, agglomérées. Le Trichoderma viride, espèce très-commune qui croit sur les branches mortes après les pluies, est généralement considérée comme le type du genre. Quelques espèces moins bien connues viennent se grouper autour d'elle. Toutes se développent dans les mêmes circonstances. (ad. b.)

TRICHODES. INS. V. Clairon.

[page] 358

TRICHODÉS. infus. Deuxième ordre établi par Bory de Saint-Vindans la classe des Microscopiques.V. ce mot. (a.r.)

TRICHODESMA. rot. phan. Ce genre de la famille des Borraginées et de la Pentandrie Monogynie, avait autrefois été distingué par Boerrhaave et Médicus, sous les noms de Boraginoides et de Pollichia. Il a été reconstitué par R. Brown (Prodr. Fl. Nov.- Holl., p. 496) qui l'a ainsi caractérisé: calice à cinq divisions profondes; corolle presque rotacée, ayant la gorge nue, les divisions du limbe subulées au sommet; étamiues saillantes, dont les filets sont trèscourts, les anthères cohérentes munies sur le dos de poils disposés en deux séries, terminées par des arêtes subulées et tortillées; stigmate presque simple; noix à demi enfoncées dans les fossettes d'une colonne à quatre ailes, et attachées près du sommet de celle-ci. Ce genre a été forméaux dépens du Borago de Linné, dont il diffère non-seulement par la structure du fruit et des anthères, mais encore par la gorge de la corolle dépourvue d'écailles. Les espèces qui le composent sont les Borago indica, zeylanica et africana. (g..n.)

TRICHODIUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par L.-C. Richard (in Michx. Flor. Bor. Amer., 1, p. 42, t. 8) qui l'a ainsi caractérisé: fleurs en panicule; lépicène (glume extérieure) à deux valves presque égales, linéaires, lancéolées, mutiques; glume intérieure univalve, plus courte que la lépicène, ovale, lancéolée, mutique et glabre; trois étamines; ovaire obovoïde, surmonté de deux styles divergens et velus. Ce genre est excessivement voisin d es Agrostis dont il a le port et la plupart des caractères, car il ne se distingue que par sa glume intérieure univalve au lieu d'être bivalve. Les Trichodium laxiflorum et decumbens sont des Graminées à chaumes dressés ou couchés, à feuilles linéaires courtes, à fleurs en panicules dont les pédoncules sont trèsfins et capillaires. Ces Plantes croissent dans les Etats-Unis d'Amérique.(G..N.)

TRICHODON. pois. Genre établi par Steller pour un Poisson décrit par Pallas sous le nom de Trachinus Trichodon, et que Cuvier nomme Trichodon Stelleri. Ses caractères sont d'avoir un preopercule muni d'épines assez fortes, et l'opercule terminé en pointe aplatie; la bouche est fendue dans le sens vertical, et le corps n'est point recouvert d'écailles. (LESS.)

TRICHOGAMILA, bot. phan. Le genre ainsi nommé par P. Browne a été réuni au Chalcas dans la famille des Aurantiées. (a.r.)

TRICHOGASTER. pors. (Schneider.) V. Osphronème, sous-genre Trichopode.

* TRICHOG LOTTIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées, établi par Blume (Bijdr. Fl. ned.Ind., p. 359) qui l'a ainsi caractérisé: périanthe à cinq sépales étalés, les latéraux extérieurs appuyés sur le labelle; celuici est ad né dans toute sa longueur avec le gynostême, terminé inférieurement en forme de sac et muni de chaque côté d'un processus; le limbe indivis, ayant l'orifice du sac calleux et presque fermé; gynostème pourvu a sa partie interne et basilaire d'un processus, et au sommet d'un rostelle recourbé; anthère, terminale biloculaire; masses polliniques solitaires dans chaque loge, bilobées, obovées, céréacées, portées sur un pédicelle crochu ou pelté à sa base. Ce nouveau genre se compose de trois espèces (T. retusa, lanceolaria et rigida) qui croissent dans les forêts des montagnes de l'île de Java. Ce sont des Plantes herbacées, parasites, rameuses, radicantes, à feuilles coriaces ou charnues, à fleurs solitaires ou peu nombreuses portées sur des pédoncules très-courts, latéraux ou opposés aux feuilles. (g..n.)

[page] 359

* TRICHOGNATHE. Trichognatha. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, établi par Latreille dans la nouvelle édition du Règne Animal, et auquel il assigne les caractères suivans: les quatre premiers articles des tarses antérieurs très-dilatés dans les mâles, et le pénultième de tous profondément échancré dans les deux sexes; dernier article des palpes extérieurs en forme de cône renversé et allongé; mâchoires ayant à leur côté extérieur une saillie triangulaire et velue; palpes fort longs; labre offrant deux crénelures et trois dents obtuses; sommet de la languette armé de trois épines. Ce genre remarquable diffère de tous ses congénères par la saillie des mâchoires. Il ne sc compose que d'une seule espèce propre au Brésil, a laquelle Latreille a donné le nom de Trichognatha marginipennis, et que nous avons figurée, dans l'Iconographie du Règne Animal, lre livr., Insectes, pl. 4, fig. 5 et 5 a, sous le nom de Trichognathus marginatus. Cet Insecte est long de plus de six lignes, déprimé comme un Brachine; sa tête, ses antennes, ses pâtes et son corselet sont d'un rouge brique; les élytres sont d'un noir bleuâtre, entourées du même rouge; le dessous est également rouge. Il a été trouvé une seule fois au Brésil par Auguste Saint-Hilaire.(G.)

TRICHOGONUM. BOT. crypt. (Palisot-Beauvois.) Syn. de Lemanea, Bory. (a. r.)

TRICHOLOMA. BOT. crypt. V. Agaric.

TRICHOMANES. BOT. crypt. (Fougères.) Ce genre constitue avec l'Hymenophyllum la tribu des Hyménophyllées, bien distincte de la plupart des Fougères par son port et par ses capsules sessiles, discoïdes, à anneau élastique complet. Il fut établi par Linné, qui y comprenait non-seulement les vrais Trichomanes, mais les Hymenophyllum, qui en ont été séparés par Smith. Les uns et les autres présentent des groupes de capsules placés sur le bord des frondes à l'extrémité des nervures, portés sur un axe filiforme plus ou moins allongé, et environnés par un involucre membraneux ouvert du côté extérieur; cet involucre est en forme d'entonnoir, à bord entier, dans les Trichomanes; il est à deux valves dans les Hymenophyllum. Notre collègue Bory de Saint-Vincent a séparé des Trichomanes les deux genres Fea et Hymenostachys qui, malgré leurs rapports très-intimes avec les Trichomanes, peuvent être considérés comme des genres aussi différens que les Osmunda et les Todea, que les Acrostichum et les Polybotrya. Les Trichomanes sont des Fougères à fronde membraneuse, transparente, simple dans quelques espèces, ordinairement très-découpée. Dans le premier cas, cette fronde est arrondie, réniforme ou allongée; les nervures partent toutes de la base en rayonnant et en se dichotomant. Dans le second cas, les frondes sont pinnées ou bipinnées, ou même encore plus divisées; les pinnules sont découpées en lauières oblongues, obtuses, quelquefois filiformes et réellement capillaires, chacune traversée par une seule nervure qui, dans quelques espèces, est presque totalement dépourvue d'expansion membraneuse; les involucres qui entourent les capsules sont en forme de cornet plus ou moins évasé, tantôt plongés en partie dans la fronde, tantôt complètement isolés et pédicellés; l'axe sur lequel sont portées les capsules se prolonge souvent au-dehors en une longue soie roide et fine. Toutes ces Plantes croissent dans les lieux frais et humides des pays chauds; elles sont très-nombreuses en Amérique et dans les îles de la mer du Sud. Une seule espèce croît en Europe, encore est-elle limitée à une petite partie de l'Irlande, (ad. b.)

TRICHOMATES. BOT. crypt. L'une des sections établies par Pa-lisot de Beau vois dans la famille des Algues. (a. R.)

TR1CHONEMA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Iridées et de la Triandrie Monogynie, très-voisin du genre lxia dont il a été détaché par Gawler (Bot. Magaz., n. 575), et caractérisé essentiellement par sa spathe bivalve, à valves lancéolées, aiguËs, très-entières; son periauthe à six divisions égales et à tube trèscourt; les filets de ses étamines trèscourts et velus, et ses trois stigmates bipartis. Les espèces, au nombre de six, qui constituent ce genre, sont de belles Plantes ayant l'aspect des lxia. et originaires, pour la plupart, du cap de Bonne-Espérance. Une seule croît dans le midi de l'Europe; c'est le T. Bulbocodiurn, qui a été également érigé par Maratti en un genre particulier sous le nom de Romulea, (G..N.)

TRICHONOTE. pois. Sous-genre de Collionyme. V. ce mot. (b.)

TRICHOON. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par Roth (Catal., 2, p. 2 et 3) sur une Plante placée par netz (Obs., 4, pag. 21) dans le genre Arundo. Le caractère essentiel qui distingue le Trichoon du Saccharum et de l'Arundo, est d'avoir l'ovaire, et non les glumes, entouré à la base d'une houppe de poils. Le Trichoonàarha, Pers., Enchir., 1, p. 102, est une Plante commune dans l'Inde-Orientale où son chaume sert à couvrir les toits.(g..n.)

TRICHOPHORE. Trichophorum. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cypéracées et de la Triandrie Monogynie, L., établi par Persoon (Enchir. Bot. T. 1, p. 69) et ainsi caractérisé: épillets presque ovales, composés d'écailles imbriquées en tous sens; akènes entourés de soies capillaires très-longues, ordinairement au nombre de six, et ne formant pas un paquet lanugineux, comme dans le genre Eriophorum dont le Trichophorum est un démembrement. Ce genre a été rejeté par la plupart des botanistes, attendu la faiblesse de ses caractères. Persoon y rapporte les Scirpus Eriophorum et lineatus de Michaux, et l'Eriophorum alpinum, L., espèces qui croissent, les premières dans l'Amériaue septentrionale, la dernière dans les Alpes d'Europe.(g..n.)

TRICHOPHORUS. BOT. crypt. (Palisot de Beauvois.) Syn. d'Oscil- laria. (a. R.)

TRICHOPHYLLUM. BOT. PHAN. Nuttall (Gen. Amer. T. 11, p. 167) a établi sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Synanthérées, et à la Syngénésie superflue de Linné. C'est probablemânt le même que l'Eriophyllum de Lagasca, et par conséquent il devrait être supprimé, puisque celui-ci a l'antériorité. Néanmoins Cassini est d'avis de le conserver provisoirement, attendu que les descriptions des deux genres sont incomplètes et laissent encore quelques doutes sur leur identité.Quoique Nuttal ait placé son genre près des Tagetes, Cassini ne pense pas qu'il doive faire partie des Tagétinées, parce qu'il a plus d'affinité réelle avec le Schkhuria dont il diffère principalement par ses fleurs de la circonférence en nombre à peu près égal à celui des folioles de l'involucre qui varie de cinq à quatorze. Ces deux genres forment le passage de la tribu des Héléniees à celle des Tagélinées, mais ils sont plus rapprochés de la première. Les deux espèces dont ce genre est composé sont des Plantes herbacées, à feuilles alternes ou opposées, palmées, pinnatifides et cotonneuses. Leurs fleurs sont d'un beau jaune, solitaires au sommet des pédoncules dichotomes et terminaux. Le Trichophyllum lanatum, Nutt., Actinella lanata, Pursh, croît près de la source de la rivière Columbia dans l'Amérique septentrionale. Le Tiichophyllum opposiiifolium, Nutt., a été trouvé sur les montagnes stériles, près du fort Mandan, sur les bords du Missouri. (G..N.)

[page] 360

TRICHOPODE. Trichopodus. pois. Sous-genre d'Osphronème. V, ce mot. (b.)

TRICHOPTERA. Ins. V. PhaLÆNULA et PSYCHODE.

TRICHOPTÈRE. Pois. Espèce du, genre Osphronème. V. ce mot. (b.)

TRICHOPTÈRE. Trichoptera. iNs. Nom donné par Meigen au genre de Diptères que nous avions établi sous la dénomination de Psychode, et qu'il a ensuite abandonné, en adoptant le nôtre.(lat.)

TRICHOPTERIS. BOT. PHAN. Sous ce nom générique, Necker avait formé un genre qui avait pour type le Knautia plumosa dont l'aigtette est plumeuse. Ce genre est le même «ue le Pterocephalus de Lagasca. V. ce mot. (g..n.)

TRICHOPTERIS. BOT. crypt. (Sprengel.) Syn. de Trichipteris. V. ce mot. (AD.B )

TRICHOPUS. BOT. PHAN. Sous ce nom générique, Gaertner a décrit un fruit de l'île deCeylanoù il est nommé vulgairement Bempul. C'est une capsule enveloppée dans le calice triangulaire-ailé, divisée intérieurement en trois loges contenant chacune deux graines attachées aux cloisons, munies d'un albumen cartilagineux à la base duquel est niché un trèspetit embryon à un seul cotylédon. Il n'est pas possible de décider à quelle famille de Monocotylédones ce fruit appartient; car il laudrait connaître le nombre et l'insertion des étamines, pour placer le Trichopus, soit dans es Amomées, soit dans les Iridées ou les Narcissées. (G..n.)

TRICHOSANTHE. Trichosanthes. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Cucurbitacées, avait reçu primitivement de Micheli le nom d'Anguina, d'oü est dérivé celui d'Anguine, sous lequel il a été désigné dans quelques ouvrages français. On lui a réuni le Ceratosanthes de Jussieu, et il a été ainsi caractérisé: fleurs monoïques, blanches. Les mâ les ont un calice profondément divisé en cinq lobes sétacés-appendiculés, munis extérieurement de cinq dents alternes avec les lobes; une corolle à cinq divisions ciliées; cinq étamines reunies en trois faisceaux à anthères soudées, ayant leurs loges extrêmement flexueuses. Les fleurs femelles offrent un calice à cinq dents; une corolle à cinq divisions laciniéesciliées; un style trifide; les stiçmates oblongs subulés. Le fruit est oblong, divisé en un nombre de loges aui varie de trois à neuf, renfermant des graines tuniquées, obtuses, très-difformes. Ce genre renferme environ vingt-quatre espèces indigènes des climats éauatoriaux, principalement des Antilles et des Inaes-Orientales. Linné n'en connaissait que quatre; les auteurs qui l'ont suivi, principalement Lamarck et Loureiro, en ont décrit onze autres; enfin Blume, dans son Abrégé de la Flore de Java, en a publié neuf nouvelles. Ce sont des Plantes à tiges ligneuses, quelquefois volubiles, munies de vrilles et de feuilles diversement découpées.(G..N.)

TRICHOSOME. Trichosoma. INT. Genre de l'ordre des Nématoïdes, ayant pour caractères: corps cylindrique, élastique, excessivement grêle, grossissant un peu et insensiblement vers sa partie postérieure; bouche punctiforme; verge du mâle unique, renfermée dans une gaîne à sa base. Les Trichosomes, au premier aspect, ressemblent à un poil blanc ou à un bout de cheveu plus étroit en avant qu'en arrière; de tous les Entozoaires, ce sont ceux dont le diamètre est le plus petit. Ils ne diffèrent des Trichocéphales (V. ce mot), qu'en ce que ceux-ci sont subitement renflés en arrière et dans une certaine étendue, tandis que les Trichosomes le sont beaucoup mains et d'une manière insensible. La bouche, l'intestin et les organes génitaux paraissent conformé de la même manière dans les deux genres; les œufs sont également elliptiques et terminés aux deux bouts par un nodule arrondi. Quoique beau-

[page] 361

coup plus minces que les Trichocéphales, les Trichosomes ont leurs oeufs de même volume que ceux des premiers; ils sont peu nombreux et placés à la file dans les ovaires. Les Trichosomes se trouvent particulièrement dans les gros intestins des Oiseaux; on en trouve néanmoins quelques-uns dans les Mammifères et même dans les Reptiles. Les espèces sont excessivement difficiles à distinguer entre elles, et leurs caractères presque nuls; aussi la plupart des Trichosomes meutionnés par Rudolphi sontils rangés dans les espèces douteuses, ou mieux sont désignés par le nom de l'Animal dans lequel ils ont été trouvés. Nous citerons seulement ici les espèces qui ont recu un nom spécifique: T. brevicolle, obtusiusculum, obtusum, inflexum, longiculle, plica. (E. d..L.)

* TRICHOSPERMUM. BOT. PHAN. Le genre fondé en manuscrit sous ce nom, par Palisot de Beauvois, n'a pu être adopté, car il repose sur un caractère qui appartient réellement au genre Parthenium dont il a été détaché. V. ce mot.

Sous le même nom, Blume (Bijdragen Flor. nederl. Indie, pag. 56) a établi un genre de la famille des Bixinées et de la Polyandrie Digynie, L., auquel il a imposé les caractères suivans: calice à cinq sépales ovales, caducs, imbriqués pendant l'estivation; corolle à cinq pétales ovales un peu plus courts aue le calice; étamines nombreuses, libres, insérées sur un disque hypogyne, à anthères didymes; ovaire presque biloculaire, surmonté de deux stigmates échancrés et sessiles; capsule réniforme, à deux valves hérissées en dehors, portant chacune sur leur milieu un placenta linéaire; graines nombreuses, lenticulaires, arillées, ciliées sur leurs bords, munies d'un albumen charnu, de cotylédons foliacés orbiculés, et d'une radicule dirigée vers le centre. Le Tnchospermum javanicum est un Arbre à feuilles alternes ovales, oblongues, échan-crées en cœur à la base, légèrement dentées en scie, munies de deux glandes en dessous, à stipules ovales et à fleurs formant des cimes axillaires. Cet Arbre croît dans les montagnes stériles de la province de Buitenzorg.(G..N.)

TRICHOSPIRA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Vernoniées de Cassini, établi paràunth (Nov. Gen. et Sp. Plant, œquin. T. IV, p. 28, tab. 312), qui l'a ainsi caractérisé: involucre nul; calathide entièrement composée de fleurons verticillés, agglomérés, séparés par des bractées, tubuleux, hermaphrodites; akènes surmontés de huit ou neuf arêtes, dont deux sont beaucoup plus longues et très-divergentes. Le Trichospira menthoides est une herbe rampante, à feuilles inférieures alternes; les supérieures opposées. Les fleurs sont de couleur violâtre. On trouve cette Plante dans les localités sablonneuses sur les rives de l'Apures dans l'Amérique méridionale.(G..N.)

* TRICHOSPOREES. Trichosporœ. BOT. phan . Sous ce nom, B1ume (Bijdr. Fl. nederl. Ind., p. 759) établit une section dans la famille des Bignoniacées, caractérisée par ses graines pendantes et prolongées aux deux extrémités ou seulement à l'une d'elles, en une aile sétacée ou membraneuse. Cette section se compose des quatre genres: Tromsdofffia, Bl.; Trichospurum, Don; Lysionutus, Don; et Agalmyla, Bl. V. ces mots à leur lettre ou au Supplément. (g..n.)

* TRICHOSPORUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Bignoniacées et de la Didynamie Angiospermie, L., établi par Don et adopté par Blume (Bijdr. Fl. nederl. Ind., p. 763) avec les caractères suivans: calice tubuleux divisé jusqu'ù la moitié en cinq lobes égaux; corolle tubuleuse, courbée, dilatée à l'oiifice, le limbe oblique presque bilabié; quatre étamines didynames, avec le rudiment d'une cinquième; anthères jointes ensemble, à loges parallèles; stig-

[page] 362

mate creux, presque infundibuliforme; capsule très-longue, en forme de silique, bivalve, à quatre fausses loges; graines petites, de chaque côte prolougées en une queue sétiforme. Ce genre se compose de deux espèces (T. radicans et T. pulchrum) qui sont des Plantes à tige radicante, à feuilles ovales ou lancéolées, glabres, à fleurs rouges, jaunes en dedans, portées au nombre de deux sur des pédoncules axillaires ou terminaux. Elles croissent dans les forêts de Java et de Sumatra. (G..N.)

TRICHOSTEMA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant, à deux lèvres, la supérieure plus grande, à trois découpures égales, l'inférieure à deux divisions aiguËs; corolle dont le tube est très-court, la lèvre supérieure en Corme de faucille, l'inférieure trilobée, le lobe du milieu fort petit; quatre étamines très-longues, courbées, didynames;, style surmonté d'un stigmate bifide. Linné a fondé ce genre sur deux espèces de l'Amérique septentrionale, qui ont reçu les noms de Trichostema brachiata et dichotoma. Ce sont de petites Plantes à tiges rameuses, garnies de feuilles sessiles, ovnles-lancéolées, entières, à fleurs pédicellées, situées au sommet de petits rameaux axillaires. Loureiro a décrit, sous le nom de T. spiralis, une Plante de la Cochinchine, qui probablement n'appartient pas au même genre que les précédentes. (G..N.)

TRICHOSTEMMA. BOT. PHAN. Cassini a ainsi nommé un genre ou sous-genre de Synanthérées, mais qui ne peut être conservé sous ce nom, puisqu'il existe un genre Trichostema fondé par Linné. (g..n.)

TRICHOSTOME. Trichostomum. BOT. crypt. (Mousses.) Hedwig avait formé sous ce nom un genre fort naturel dans son ensemble, qui a été adopté avec peu de modifications par les botanistes qui l'ont suivi immédiatement, et qui, même dans les temps plus récens, n'a été divisé qu'en un petit nombre de genres par Hooker, Arnolt et Schwægrichen, mais qui est devenu l'objet de subdivisions infinies de la part .de Bridel et de quelques autres muscologistes. Le genre Trichostomum a donné naissance à trois genres généralement adoptés: Trichostomum, Cinclidotus et Didymodon; mais Bridel a désigné les Trichostomesde Hooker et de Schwægrichen, sous le nom de Racomitrion, et les Didymodon sous ceux de Trichôstomes, de Cynodon et de Desmatodon. En admettant comme type du genre Trichostome les espèces européennes, qui ont été rapportées en premier à ce genre par Hedwig et qui en formaient anciennement la majeurepartie, on doit adopter ce genre tel que Schwægrichen et Hooker l'ont limité, et le caractériser ainsi: capsule terminale pédicellée; péristome formé de seize dents égales, filiformes, divisées jusqu'à la base, ou de trentedeux rapprochées par paires; coiffe campanulée. Ce dernier caractère le distingue des Didymodon qui ont la coiffe fendue latéralement. Les Trichostomes sont des Mousses généralement rameuses, à feuilles étalées, allongées, souvent terminées par un poil blanc qui les fait paraître laineuses; les capsules sont souvent allongées, droites: l'opercule est subulé, et les cils au péristome trèsallongés, filiformes. Les espèces les plus communes sont les Trichostomum lanuginosum, canescens, aciculare, etc. Les premières croissent sur les rochers arides, la dernière croît dans l'eau. (ad. b.)

TRICHOSURE. Trichosurus.MAM. Sous-genre de Phalanger. V. ce mot. (b.)

TRICHOTHECIUM. BOT. crypt. (Mucédinées.) La seule espèce comprise jusqu'à ce jour dans ce genre a été observée par Link qui en a formé un genre distinct, et qui lui donne

[page] 363

les caractères suivans, caractères qui l'éloignent beaucoup des Trichodermes et le rapprochent des Sporotrichum: fila mens rameux, entremêlés, tous cloisonnés; sporidies nues (sans appendice) à deux loges séparées par une cloison. C'est ce dernier caractère oui distingue ce genre des Sporotricnes. Le Trichothecium roseum croît sur les Plantes et les bois morts, ainsi que sur les excrémens desséchés de divers animaux, sur lesquels il forme des plaques de quelques lignes de diametre un peu saillantes, veloutées, d'abord blanches et devenant ensuite roses, couleur qui est due au développement des sporidies qui seules sont colorées. Link avait considéré cette Plante comme la même que le Trichoderma roseum de Persoon; mais il est reconnu que ce sont deux Plantes différentes, Sprengel a rapporté à ce genre plusieurs autres espèces, que les auteurs, qui se sont plus spécialement consacrés à l'étude de ces petits Champignons, considèrent comme se rangeant dans des genres différens; tels sont le Baclridium de Nées, le Polytlirincium deàunze, le Macrotrichum de Greville, et quelques Botrytis. (ad. b.)

TRICHOTOME. BOT. PHAN. Se dit d'une tige ou d'un pédoncule subdivisé par trifurcations. (a. r.)

*TRICHOTOSIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées, établi par Blume (Bijdr. Fl. ned. Ind., p. 342) qui l'a ainsi caractérisé: périanthe dont les sépales sont un peu ouverts; les extérieurs pubescens, les latéraux insérés sur l'onglet du gynostème, figurant un éperon obtus; labelle onguiculé, adhérent par la base à l'onglet du gynostème, le limbe à peine lobé ou trèsentier; anthère terminale, adhérente à la dent dorsale du gynostème, à deux loges partagées en quatre petites loges; masses polliniques au nombre de quatre dans chaque loge, comprimées, farineuses, pulpeuses, cohérentes au moyeu d'une mem-brane élastique. Ce genre se compose de quatre espèces (T. ferox, pauciflora, macrophylla et annulatà) qui croissent sur les arbres du mont Salak à Java. Ce sont des herbes caulescentes, un peu velues, à feuilles sessiles, coriaces ou légèrement charnues, à fleurs peu nombreuses, accompagnées de bractées, et portées sur des pédoncules solitaires et opposées aux feuilles. (g..n.)

TRICHURE. INT. Nom donné par Wagler et adopté par quelques auteurs, à un genre de Vers intestinaux, nommé depuis avec plus de raison Trichocéphale. V. ce mot. (E. B..L.)

TRICHURI. mam. (Spix.) V. Sapajou.

TRICLA. MOLL. (Retzius.) Même chose que Gioenia et Char. V. ce dernier mot et Bulle.(b.)

TRICLASITE. min. Cette substance, dont on doit la découverte à Walmann, a été décrite pour la première fois par Hausmann sous le nom de Triklasit, parce qu'elle se clive, selon lui, dans trois sens différens, propriété qui lui est commune avec une multitude d'autres Minéraux. De son côté, Hisinger, qui en a fait l'analyse, l'a désignée sous la dénomination de Fahlunite, tirée du lieu où elle se trouve; mais ce chimiste paraît avoir réuni sous ce nom deux substances de natures diverses: d'une part, celle qu'il appelle Fahlunite tendre, et qui est la véritable Triclasite d'Hausmann; de l'autre, celle qu'il décrit comme Fahlunite dure, et qui se rapproche beaucoup de la Coraiérite par sa composition.

La Triclasite est un Minéral d'un brun rougeâtre ou d'un yert olive plus ou moins foncé, tendre, fusible, donnant de l'eau par la calcination. Elle se présente tantôt en cristaux prismatiques, dont les bords sont fréquemment arrondis, tantôt en masses amorphes, compactes, à cassure écailleuse, inégale et luisante. Sa dureté est supérieure à celle de la

[page] 364

Phosphoritc et inférieure à celle du Feldspath adulaire. Sa pesanteur spécifique varie de 2, 61 à 2, 66. Chauffée dans le tube de verre, elle dégage de l'eau en assez grande quantité; sur le charbon, elle blanchit et fond sur les bords en un verre blanc et bulleux; avec le Borax, elle se dissout lentement en un verre légèrement coloré par le Fer. La détermination de cette espèce, sous les rapports cristallographique et chimique, laisse encore beaucoup à désirer. Suivant Haüy, ses formes cristallines dériveraient d'un prisme oblique rhomboï- dal dans lequel l'incidence de deux paus M serait de 109° 28′ et celle de la base P sur M de 99 0 24' Hausmann et Léonhard les font dériver d'un prisme droit rhomboïdal d'environ 110*, et Brooke adopte, pour leur forme primitive, un prisme hexaèdre régulier; il présume même qu'il pourrait y avoir identité entre la Triclasite et le Minéral du GroËnland auquel on a donné le nom de Gieseckite. Elle est composée, suivant Hisinger, de Silice, 46, 70; Alumine, 26, 73; Protoxide de Fer, 5, 01; Magnésie, 2, 97; Eau, i3, 60. Ou en connaît deux variétés: 1°. La Triclasite cristallisée. En prismes irréguliers ordinairement à six pans, quelquefois à huit et même à dix, dont les bords sont arrondis, en sorte que les cristaux ont l'air d'avoir été fondus. Ils offrent dans le sens longitudinal une cassure lamelleuse assez éclatante. Ces cristaux sont opaques ou seulement translucides dans leurs bords les plus amincis. Dans la mine de Cuivre de Fahlun, au lieu nommé Terra-Nova, avec la Galène et le Cuivre pyriteux. 2°. La Triclasite massive. En masses bacillaires ou réniformes, à cassure écailleuse ou conchoïde, semblable pour l'aspect à certaines variétés de Serpentine. A Fahlun, et principalement dans les mines de Lovise et d'Erik- Matts, où elle est disséminée dans un Schiste talqueux ou chloritique. La Triclasite est jusqu'à présent une substance rare, qui n'a encore été trouvée que dans une seule localité (la mine de Cuivre de Fahlun en Suède.); elle y est disséminée dans des Roches schisteuses et au milieu de Minerais qui paraissent appartenir au terrain de Micaschiste. (G. DEL.)

* TRICLINIUM. BOT. PHAN. La

Plante décrite sous le nom de Triclinium odoratum par Rafinesque, dans son Flora Ludoviciana, p. 79, a été réuni avec doute au genre Sanicula par De Candolle (Prodrom. Syst. Veget., 4, p. 85). (G..N.)

TRICLINUM. BOT. crypt. (Champignons.) Fée, dans son ouvrage sur les Cryptogames des écorces officinales, a établi sous ce nom un genre qui ne renferme qu'une seule espèce croissant sur le tronc et les branches des Quinquina du Pérou; il le caractérise ainsi: chapeau presque membraneux, imbriqué, divisé en lobes, crénelé, et dont la substance est formée de trois couches; la première supérieure, lisse, à tissu serré, cartilagino-membraneuse; la seconde ou moyenne formée de globules ou filainens velus, colorés; la troisième ou l'inférieure est un tissu byssoïde à filamens disposés en réseau. Dans l'espèce qui sert de type à ce genre, la couche supérieure est d'un gris brunâtre; la couche inférieure est blanchâtre, et la partie moyenne, qui est d'un rouge vif et qui devient ensuite orangée, paraît contenir des grains noirs oui sont probablement les sporidies. L'auteur de ce genre le rapproche des Hypocànus, avec lesquels il a en effet des rapports assez marqués. (ad. b.)

* TRICLISPERMA. BOT. PHAN. Le genre fondé sous ce nom par Rafinesque et qui a pour type le Polygala paucifolia, n'a pas été adopté.(G..N.)

TRICOLIE. Tricolia. moll. Genre non admissible proposé par Risso; il l'a formé avec deux espèces de Phasianelles. V. ce mot. (d..h.)

TRICONDÏLE. Tricondyla. ins. Genre de Coléoptères, de la famille des Carnassiers, tribu des Cidnde-

[page] 365

lèles, éabli par nous sur un Iusectc de la Nouvelle - Guinée, rangé par Olivier avec les Cicindcles (aptera) et par Schœnherr avec les Coilyris. Il appartient à la division des Ciciudelètes, dont les espèces n'ont point de dent au milieu de l'échancrure du menton, dont les palpes maxillaires ne dépassent guère le labre, et où les labiaux sont contigus à leur naissance, avec le premier article grand, épais. Ce genre est maintenant distingué de ceux de Thératc et de Colliure composant avec lui cette division, par plusieurs caractères. Les Tricondyles sont aptères, leurs antennes sont filiformes et l'avant-dernier article des palpes labiaux est le plus long de tous; le corselet est presque ovoïde, tronqué et rebordé aux deux extrémités; l'abdomen est ovalaire, rétréci vers sa base et un peu gibbeux postérieurement. Les trois premiers articles des tarses antérieurs sont dilatés dans les mâles; le troisième est prolongé obliquement au côté interne, en manière de lobe; le suivant, beaucoup plus petit et moins prolongé, est presque semblable. On en connaît deux espèces dont la seconde (Cyanca) est de Java. V. le Spéciès général du comte Dejean, etl'Iconographie du Règue Animal publiée par notre collaborateur Guérin (1re livr., Insec., pl. 3, fig. 3 et 3 a, b, c, d, e, f, g)(LAT.)

TRICOPHORE. OIS. V. Crinon.

TRICORYNE. BOT. than. Genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (Prodr. flor. Nov.- Holl., p. 278) qui l'a ainsi caractérisé: périanthe profondément divisé en six segmens étalés, égaux et caducs; six étamines ayant leurs filets barbus en forme de pinceau, * leurs anthères attachées par la base qui est êchancrée; ovaire partagé en trois loges dispermes et soudées par la base au style filiforme; stigmate simple; trois péricarpes (carpelles séparés), en forme de massue, à une seule valve, et monospermes. Ce genre est F lacé dans la série naturelle, entrel'Anthericum et le Cæsia; il se compose de cinq espèces qui croissent dans la Nouvelle-Hollande. Ce sont des Plantes herbacées, à racine fibreuse, ordinairement vivace, à feuilles étroites comme celles des Graminées. Celles qui sont rameuses ont à la base des rameaux une stipule intérieure. Les fleurs sont en ombelle, dressées, jaunes, portées sur des pédicelles articulés avec le périantne. Celui-ci après la floraison se roule en spirale et tombe bientôt. Les péricarpes simulent des noix couvertes de leur brou, et sont réduites quelquefois à deux ou à une seule par avortement.(G..N.)

TRICOT, moll. Nom marchand du Conus mercator. (a. R.)

TRICOTé. MOLL. Nom marchand donué à plusieurs Coquilles des genres Casque et Vénus. (a. r.)

TRICRATUS. BOT. PHAN. (L'Héritier.) Syn. d'Abronia. (a. r.)

TRICTRAC, OIS. Syn. vulgaire de la Draine, V. Merle. (dr..z.)

TRICUSPIDAIRE. intest. Nom donné par Rudolphi à un genre de Vers intestinaux qu'il a nommé depuis Triénophore. V. ce mot. (e. d..l.)

TRICUSPIDARIA. BOT. PHAN. Ruiz et Pavon (Syst. Fl. Peruv, p. 112, et Prodr. tab. 36) ont fondé sous ce nom un genre de la Polyandrie Trigynie, et qui a été placé dans la petite famille des Elæocarpées. Il offre les caractères suivans: calice à cinq dents; corolle à cinq pétales tricuspidés: torus annulaire glanduleux à dix faces; quinze anthères mutiques, déhiscentes par le sommet; capsule triloculaire, à trois valves qui porteut les cloisons sur leur milieu; graines peu nombreuses.

Le Tricuspidaria dependens, Ruiz et Pavon, loc. cit.; Tricuspis dependens, Pers. C'est un Arbre d'environ vingt-cinq pieds de haut, qui croit dans les grandes forêts et aux lieux inondés du Chili. Les feuilles sont

[page] 366

opposées, ovales-oblongues, dentées en scie. Scs (leurs sont portées sur des pédoncules axillaircs et solitaires. Les nabitansdu Chili donnent à cet Arbre le nom vulgaire de Patagua, et emploient son bois à divers usages économiques. (G..N.J

TRICUSPIS. BOT. PHAN. Persoon (Syng., 2, p. 9.) a ainsi altéré le nom du genre Tricuspidaria de Ruiz et Pavon.

Palisot de Beau vois, dans son Agrostographie, p. 77, tab. 15, f. 10, a donné le nom de Tricuspis à un genre de Graminées fondé sur le Poa cœrulescens de Michaux, et sur une autre espèce de la Caroline. Le Windsoria de Nuttail paraît être le même genre. Scs caractères consistent dans la lépiccne à deux valves naviculaires, renfermant cinq à sept fleurs; la valve inférieure de la glume terminée par deux dents, mucronée au milieu du sommet; la supérieure tronquée, un peu échancrée; les écailles hypogynes, frangées et tronquées; le style bifide; la caryopsesurmontée de deux cornes.(G..N.)

TRICYCLA. BOT. PHAN. (Cavanilles.) Syn. de Bugainvillea, Coramerson. (a. r.)

TRIDACNE. Tridacna.conch. Les Coquilles de ce genre, ainsi que celles des Hippopes, avaient été comprises au nombre des Cames par Linné et ses imitateurs. C'est à Lamarck qu'est due leur séparation sur des motifs suffisans pourla justifier; aussile genre Tridacne fut généralement admis dans toutes les méthodes. Dans le premier arrangement que donna Lamarck, le genre qui nous occupe fut très-éloigné des Cames et rapproché des Bucardes et des Isocardes avec lesquels, par sa forme, il a beaucoup plus de rapports. Lamarck ne fit pas attention alors, pas plus que lorsqu'il rangea ce genre dans la famille des Caraiacécs de sa Philosophie zoologique, qu'il ne présentait qu'une seule impression musculaire, ce qui le séparait assez nettement et des Cames et des Bucardes, en attachant, comme il le fit plus tard, une grande importance pour la méthode au nombre des muscles des Conchifères. Les idées de Lamarck à cet égard ne furent arrêtées que dans son dernier ouvrage, et par le nouvel arrangement qu'il proposa, il se rapprocha de l'opinion de Linné qui resta cependant profondément modifiée. Lamarck, en effet, par l'importance qu'il donna au nombre des muscles, introduisit dans la section des Dimyaires les Cames et autres genres adhérens et irréguliers justement éloignés des Spondyles près desquels ils étaient restés jusqu'alors. Cette grande division fut terminée par ces genres, et la suivante, celle des Monomyaires, commença par la famille des Tridacnes (V. ce mot), de sorte que les genres Came et Tridacne se trouvèrent rapprochés plus qu'ils n'avaient été dans aucune autre de ses méthodes précédentes. Lamarck en cela suivait a peu près la marche de Cuvier, en la modifiant suivant d'autres principes de classification. Cuvier, en effet, dans le Règne Animal, proposa le premier de faire des deux genres Tridacne et Hippope une famille des Bénitiers qu'il placa dans les Dimyaires entre les Mytilacés et les çardiacés. Cette dernière famille commence par les Cames; ainsi que nous l'observions, la manière de voir de Lamarck en ceci n'est qu'une modification de celle de Cuvier. Blainville, dans son Traité de Malacologie, a été plus loin que Lamarck et Cuvier en réunissant aans une seule famille les Cames et les Tridacnes, rentrant par là bien plus qu'eux dans l'arrangement linnéen; nous ne pensons nas que cette opinion soit admise, et plus d'un motif s'y oppose. Les Tridacnes sont des Coquilles régulières, non adhérentes, si ce n'est par un byssus. Quoique l'Animal, comme celui des Cames, ait trois ouvertures au manteau, il est cependant comme renversé dans sa coquille, et présente d'ailleurs une organisation assez différente pour justifier une famille à part. Latrcille, comme on le sait, s'est utilement servi de la forme du manteau

[page] 367

pour l'établissement des ordres et des Familles dans ses Familles naturelles du Règne Animal; il a conservé néanmoins la famille des Tridacncs dans les rapports donnés par Cuvier, et on voit que maintenant l'opinion est arrêtée à ce sujet. Les caractères génériques peuvent être exprimés de la manière suivante d'aprcs Blainville; cette caractéristique est assez exacte pour donner une idée suffisante de la structure de l'Animal: corps assez épais; les bords renflés et lobés du manteau adhérens et réunis dans presque toute la circonférence, de manière à n'offrir que trois ouvertures; la première en bas et en avant pour la sortie du pied, la seconde en haut et en arrière pour la cavité branchiale; la troisième, beaucoup plus petite, au milieu du bord dorsal ou supérieur pour l'anus; deux paires d'appendices labiaux extrêmement grêles et presque filiformes au milieu desquels est un orifice buccal fort petit; branchies allongées, étroites, la supérieure beaucoup plus que l'inférieure, réunies entre elles dans presque toute leur longueur. Un trèsgros muscle adducteur médian et presque dorsal analogue du postérieur, des autres Bivalves etréuni avec un muscle rétracteur du pied encore plus considérable; le muscle adducteur antérieur nul ou rudimentaire; masse musculaire abdominale considérable, donnant issue comme d'un calice à un gros faisceau de fibres musculaires byssoïdes.

Coquille épaisse, solide, assez grossière, irrépulière, triangulaire, plus ou moins inéquilatérale, et placée sur les côtés de l'Animal, de manière que le dos de l'Animal correspond au bord libre des valves, ce qui le met dans une position renversée relativement à la coquille; l'extrémité buccale ou antérieure du côté du ligament; sommets inclinés en arrière; charnière dissemblable tout-à-fait en avant d'eux; une dent lamellcuse præcaidinale et deux dents latérales écartées sur la valve gauche, correspondantes à deux dents lamclleuses præcardinales, et à une latérale écartée de la valve droite; ligament externe, antérieur, allongé; une grande impression musculaire submédiane, bifide, presque marginale, et souvent peu sensible; une autre antérieure beaucoup plus petite, moins marquée et peu distincte de l'impression palléale.

On ne connaît point encore un grand nombre d'especes dans le genre Tridacne; toutes sont marines, et habitent les mers iutertropicales. L'une d'elles acquiert un volume gigantesque, quelquefois tel qu'on peut la considérer comme la plus grande de toutes les Coquilles connues. La Coquille qui sert de bénitier dans l'église de Saint-Sulpice est surpasséc en grandeur par quelques autres répandues 6n Italie. Une seule espèce est comme fossile.

TRIDACNE GIGANTESQUE, Tridacna gigas, Lamk., Chama gigas, Lin., Gmel., p. 5299; Rumph, Mus., tab. 45, fîg. u. Chemnitz, Conch., tom. 7, tab. 49, fig. 495; Encycl., pl. 233, fig.

1. Le plus grand individu connu pèse, dit on, plus de 50o livres. (d..h.)

TRIDACNÉES. conch. On trouve cette famille établie pour la première fois sous ce nom dans l'euvrage do Lamarck (Anim. sans vert.). Elle est une imitation de celle proposée antérieurement par Cuvier (Règne Animal) sous le nom de Bénitiers; dans l'un et l'autre auteur, cette famille est composée des deux genres Tridacne et Hippopc. (V. ces mots.) La plupart des auteurs ont adopté cette famille, qui en effet se distingue très-bien par les Auimaux qui sont placés dans leur coquille d'une manière particulière. Blainville est le seul qui ne l'ait pas adopté, et qui en réunissant les deux genres Hippope et Tridacne en un seul, le confonde dans la famille des Camacés. Nous croyons que cet exemple ne sera pas suivi, et quels que soient les rapports que l'on donne à cette famille des Tridacnées, rien ne s'oppose à ce qu'elle soit conservée. (D..H.)

[page] 368

TRIDACNITES. Tridacnilus. moll. Nom donné par Latreille à la famille des Tridacnes de Lamarck. V. çe mot. (D..H.)

TRIDACTYLE. Tridactylus. ins. Genre de l'ordre des Orthoptères, famille des Sauteurs, établi par Olivier, et ne différant des Courtillières (V. ce mot) que par les jambes postérieures qui, au lieu d'être terminées par un tarse conformé comme à l'ordinaire, portent à sa place des appendices mobiles, étroits, crochus et en forme de doigts. Les caractères de ce genre sont exprimés ainsi qu'il suit par les auteurs de l'Encyclopédie méthodique: antennes assez courtes, composées de dix ou douze articles distincts, presque moniliformes; mâchoires terminées par une pièce cornée, dentée; celle-ci recouverte par une autre pièce voûtée, de consistance membraneuse; lèvre quadrifide; trois ocelles peu appareils; corps un peu cylindrique; corselet aussi large que long; élytres et ailes horizontales; abdomen terminé par quatre appendices; pas de tarière dans les femelles; pâtes antérieures propres à fouir; leurs jambes munies d'épines à leur extrémité seulement; leurs tarses de trois articles insérés à l'extrémité de la jambe, et susceptibles de se cacher dans un sillon qui se trouve à la partie postérieure de la jambe; jambes intermédiaire comprimées, presque ovales, se rétrécissant vers l'extrémité; leurs tarses conformés comme les antérieurs; cuisses postérieures fortes, propres à sauter; leurs jambes allongées, grêles, quadraugulaires; leur côté supérieur un peu échancré, dentelé, dilaté vers 1 èxtrémité qui est couverte de quelques lames écailleuses, très-serrées contre la jambe; leur extrémité portant, au heu de tarse, deux ou cinq appendices mobiles. Les Tridacty les sont de petits Orthoptères qui vivent dans les sables humides aux bords des rivières; ils creusent des trous et sillonnent le sable comme les Courtillières. Un entomologiste distingué de Lyon, Foudras, a publié en 1829 une brochure intitulée: Observations sur le Tridactyle panaché. L'auteur a trouvé cette espèce en grandes sociétés sur les bords du Rhône; il en donne une description détaillée, avec une figure accompagnée de traits représentant toutes les parties grossies. Son travail est surtout précieux par les observations qu'il a faites sur les mœurs de ces petits Insectes. Nous regrettons que les limites de cet ouvrage né nous permettent pas de les rapporter ici; nous nous bornerons à dire qu'il a vu les Tridacty les avaler les grains de sable humide, et il pense qu'ils se nourrissent des Animaux microscopiques qui peuvent s'y trouver fixés. Ce genre a été divisé en deux sections, selou que les jambes postérieures se terminent.par cinq appendices ou par deux. La premiere section correspond au genre Tridactyle proprement dit, et la seconde au genre Xya d'Illiger. C'est à celle-ci qu'appartient le Tridactyle panaché, Tridactylus variegatus, Illig., Latr., Fondras, Obs., etc., fig. 1-2. On la trouve dans tout le midi de la France, en Italie et en Allemagne. (g.)

TRIDACTYLES ou TRIMÈRES. ins. Duméril, dans sa Zoologie analytique, désigne ainsi la vingtdeuxième famille des Coléoptères, et contenant les genres Dalycère, Eumorphc, Eudomyque, Scymne et Coccinelle. (g.)

TRIDAX. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Linné est, selon R. Brown (Trans. soc. Linn., XII p. 103), le même que celui qui a été proposé plus tard sous celui de Balbisia universellement adopté. V. Balbisie. (G..N.)

TRIDENS. BOT. PHAN. Genre proposé par Rœmer et Schultes pour quelques espèces de Poa. Il n'a pas été adopté. (a.r.)

TRIDENTEA. BOT. PHAN. Genre

[page] 369

proposé par Haworth pour le Stapelia grandîflora. V. STAPÉLIE. (A. R.)

TRIDESMIS. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Loureiro (Flor. Cochinch., 2, p. 706) a été réuni au Croton, malgré le caractère que présentent ses sépales nombreux et disposés en trois faisceaux. (G..N.)

TRIDESMOS. BOT. PHAN. (Choisy.) Sous-genre de Millepertuis. V. ce mot. (b.)

TRIDIGITÉE (feuille). BOT. pHan. Une feuille composée de trois folioles sessiles au sommet d'un pétiole commun est dite Tridigitée; telles sont celles d'un grand nombre d'Oxalis.(a.r.)

TRIDIGITÉS. ins. (Latreille.) Syn. de Trimères. V. ce mot. (a. r.)

TRIDOPHYLLUM. BOT. PHAN. Necker appelait ainsi un genre qu'il formait des espèces de Potentilles qui ont les feuilles trifoliées, (a. R.)

* TRIDRIS et TRIODRIS. BOT. PHAN. Noms sous lesquels Du PetitThouars a mentionné son Dryopeia tripetaloides (Orchidées des îles australes d'Afrique, tab. 3). (g..n.)

TRIE. OIS. Syn. vulgaire de Mauvis. V. Meble. (DR..Z.)

TRIE. bept. oph. Espèce de Couleuvre. V. ce mot. (b.)

* TRIENCEPHALE. zool. V. ACÉPHALE.

TRIÉNOPHORE. Triœnopkorus. intest. Genre de l'ordre des Cestoïdes ayant pour caractères: corps allongé, déprimé, subarticulé; bouche bilabiée; lèvres armées chacune de deux aiguillons à trois pointes. Ce genre, qui ne renferme qu'une espèce, se distingue facilement parmi ceux qui composent l'ordre des Cestoïdes. On n'a encore trouvé les Triénophores que dans quelques Poissons, tantôt libres dans le canal intestinal y tantôt renfermés dans desàistes contenus eux-mêmes dans les viscères de l'abdomen. La longueur de ces Vers varie d'un pouce à deux ieds; leur largeur d'uife demi-ligneune ligne et demie; la tête, toute d'une venue avec le corps, est aplatie, presque carrée, tronquée en avant; la bouche à deux lèvres, une supérieure, l'autre inférieure, armées chacune de deux aiguillons à trois pointes, ressemblant en quelque sorte à un trident; le corps est aplati ou un peu cylindroïde, plus étroit à sa partie antérieure, qui conserve le même diamètre, transversal dans une grande partie de son étendue. Pendant la vie, cette partie du corps se renûe de place en place et devient alors noduleuse; la partie postérieure, plus large, est plutôt ridée transversalement aue véritablement articulée ses oords sont crénelés. C'est sur cette dernière portion que sont situés les ovaires qui ont la forme d'un petit sac arrondi et sont raugés sur une ligne longitudinale; ils contiennent une grande quantité d'oeufs ovales. L'espèce unique porte le nom de Triœnophorvs nodulosus. (e. d..l.)

TRIENTALIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Primulacées et de l'Heptandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: calice à sept folioles lancéolées, persistantes; corolle rotacée, divisee profondément en sept lobes ovales-lancéolés; sept étamines à filets capillaires; ovaire surmonté d'un stvle filiforme et d'un stigmate capité;baie sèche, globuleuse, déhiscente par ses.sutures, à une seule loge renfermant plusieurs eraiues attachées à un placenta libre. Le Trientalis europœa, L., est une petite Plante à racines vivaces, fibreuses, à tige haute de trois à six pouces, dressée, presque nue dans sa partie inférieure, garnie dans sa partie supérieure de feuilles au nombre de cinq à huit, lancéolées, rapprochées et formant une sorte de verticille. Les fleurs sont blanches, solitaires au sommet d'un à trois pédicelles qui naissent dans les aisselles

TOME XVI. 24

[page] 370

des feuilles supérieures. Cette Plante croît dans les forêts des contrées septentrionales de l'hémisphère arctique. Elle abonde dans le nord de la Russie et de l'Amérique; sa limite la plus méridionale en Europe est la forêt des Ardennes, quoiqu on dise l'avoir trouvée dans les montagnes du Dauphiné. (g..n.)

TRIFOLIÉE (feuille), bot. phan. Feuille composée de trois folioles; exemple: celles du Trèfle. (A.R.)

TRIFOLIÉES, bot. phan. V. Légumineuses.

TRIFOLIUM, bot. phan. V. Trèfle.

TRIGLE. Trigla. pois. Genre de Poissons Osseux Acanthoptérygiens à joues cuirassées, de la deuxième famille de la Méthode de Cuvier. Le genre Trigle est caractérisé par des sous-orbitaires recouvrant une partie plus ou moins grande de la joue, et s'articulant avec le préopercule; sept rayons épineux et libres occupent le devant ac la dorsale, et les rayons sont libres sous la pectorale; leur tête a la forme d'un parallélipipède.

Les vrais Trigles, Trigla, Cuv., ont des dents en velours aux mâchoires et au-devant du vomer; leurs pectorales sont médiocres. Un bruit sourd qu'ils font entendre leur a valu le nom de Grondins. Les quatre espèces des mers d'Europe sont le Rouget commun, Triglapini, Bloch, pl. 355, à chair délicate, et le Rouget camard, Trigla lineata, L. et Bloch, pl. 35; le Perlon, Trigla Hirvndo, Bloch, pl. 60, et le Petit Perlon, Trigla pœciloplera, Cuv., Pois. T. Iv, p. 47. De l'océan Atlantique. Un grand nombre d'espèces étrangères viennent s'adjoindre à celles que nous venons d'indiquer.

Les Prionotes, séparés par Lacépède etjpar Cuvier des vrais Trigles, n'en différent que parce que les dents en velours forment une rangée sur chaque palatin; leurs nageoires sont un peu plus allongées que celles des Perlons, et servent à les soutenir un peu dans l'air. Cuvier n'y admet que quatre espèces, qui sont les Trigla punclata, de Bloch, pl. 352 et 354; Trigla slrigata, Cuvier, que Mitchill a figuré, pl. 4, fig. 4 des Transactions de New-York; et les Trigla palmipes, Mitchill, et Tribulus, Cuv.

LESMALARMATS, Peristedion, Lacép., forment un sous-genre trèsdistinct des vrais Trigles par l'épaisse cuirasse écailleuse qui enveloppe le corps, et aussi par certains caractères, tels que deux pointes bifurquant le museau, des barbillons rameux, et aucune dent sur les palais ni les mâchoires. La seule espèce anciennement connue est de la Méditerranée; c'esl le Trigla eataphracta des auteurs, que Bloch a mal figurée pl. 349. Les mers des Indes en possèdent plusieurs autres espèces décrites dans le Tome Iv de l'Histoire des Poissons de Cuvier.

Les Dactyloptères, Lacé p., sont encore plus distincts des vrais Trigles que les Malarma ts. Ils ont de très-longs rayons sur les pectorales, réunis en une grande nageoire qui sert d'aile; leur tête est plate, grenue, et une très-longue épiue occupe lo bas du préopercule. Ce sont des Poissons qui jouissent, comme les Exocets, de la faculté de se soutenir dans l'air en volant. La Méditerranée en possède un, figuré dans Bloch, pl. 534, le Trigla volilans, de Linné, et Russel en a figuré, pl. 161, un second, que Cuvier nomme Dactyloplerus orientalis, et qu'il a décrit dans son Histoire naturelle des Poissons, T. Iv, p. 134.

Enfin les Céphalacanthes, de Lacépède, ne diffèrent des Dactyloptères que par l'absence complète des nageoires surnuméraires qui servent d'ailes. La seule espèce connue est le Gasterosleus spinarella, de Linné, qui vit à Surinam, et que l'on a cru long - temps originaire des Indes.(less.)

TRIGLIDES. pois. Nom proposé par Risso, dans le Tome III, p. 392, de son Histoire naturelle de Nice,

[page] 371

pour sa onzième famille de Poissons, caractérisée par un corps conique; une tête cubique, cuirassée; deux nageoires dorsales distinctes; un opercule avec un préopercule; les épaules et l'occiput souvent hérissés d'une espèce d'aiguillon. Cette famille renferme le genre Trigle, Trigla, des auteurs, les Malarmats et les Dactyloptères. (less.)

TRIGLOCHIN. BOT. PHAN. Vulgairement Troscart. Genre de la famille des Alismacées et de l'Hexandrie Trigynie, L., offrant les caractères suivans: périgonc à six divisions presque égales, dont les trois intérieures sont pétaloïdes; six étamines très-courtes; ovaires soudés entre eux, au nombre de trois ou six, à stigmates sessiles; autant de coques droites et monospermes. Les espèces qui constituent ce genre sont au nombre de douze environ, et sont réparties dans les diverses régions du monde. On en trouve en Europe, en Amérique, en Asie et à la Nouvelle-Hollande. Ce sont de petites Plantes herbacées, marécageuses, à feuilles radicales linéaires, longues, du milieu desquelles naissent des hampes qui soutiennent des épis de fleurs petites, verdâtres ou un peu rougeâtres. Le Trielochin palustre est commun dans les marais et les prairies humides de l'Europe.(G..N.)

TRIGLOSSUM. BOT. PHAN. Fischer, dans le Catalogue du jardiu de Gorenki, a établi sous ce nom un genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Monogynie, L., qui paraît voisin du Ludolfia de Willdenow et du Remirea d'Aublet. Les caractères assignés à ce genre n'étant pas énoucés avec assez de précision, il est impossible de rien statuer à leur égara. Le Triglossum bambusinum, qui a fleuri en 1811 dans le jardin de Gorenki, est une Plante assez semblable au Bambou, et qui s'élève à la hauteur de trois à cinq pieds; elle est rameuse, et ses rameaux sont terminés par un épi dontles épillets sont composés de huit à dix fleurs serrées autour d'un axe commun. (g..n.)

TRIGONA. moll. Mégerle, dans son nouveau Système de Conchyliologie, propose ce nom pour un genre qui aurait pour type les Venus tumescens et Venus radiata, L.; mais ce genre n'a pas été adopté. (a. r.)

TRIGONE. Trigona. ins. Latreille avait établi ce genre aux dépens du grand genre Apis, dans ses ouvrages antérieurs au Règne Animal; mais il l'a supprimé et réuni à son genre Mélipone. V. ce mot (g.)

TR1GONÉES. moll. Famille établie par Lamarck essentiellement caractérisée par des dents cardinales lamelliformes, striées transversalement: elle se compose des genres Trigonie et Castalie. V. ces mots.(aud.)

TRIGONELLE. Trigonella. BOT. piian. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Lotées-Trifoliées, et de la Diadelphie Décandrie, L., offrant les caractères suivans: calice campanulé, quinquéfide; corolle papilionacée, ayant la carène très-petite, les ailes et l'étendard un peu ouverts, et simulant une corolle à trois pétales; dix étamines diadelplies; style simple relevé et terminé par un stigmate simple; gousse oblongue, comprimée ou cylindrique, acuminée, polysperme. Le genre Trigonella renferme un grand nombre d'espèces (plus de quarante) dont plusieurs avaient été placées dans les genres Trifolium et Melilotus, ou qui formaient des genres particuliers sous les noms de Fœnumgrecum, Buceras et Falcatula, proposés par Tournefort, Mœnch et Brotero. La plupart de ces espèces croissent dans les différentes contrées de la région méditerranéenne. Ce sont des Plantes herbacées, à feuilles trifoliolées, accompagnées de stipules, à fleurs axillaires, disposées en tête bu en grappes. Parmi ces Plantes, nous nous bornerons à citer le Trigonella Fœnumgrecum, L., vulgaire-

24*

[page] 372

ment nommé Fenugrec et Sénégré. Sa lige est droite, simple, garnie de feuilles à folioles obovées, obscurément dentées ou crénelées; ses fleurs sont jaunes pâles, presque sessiles et axillaires; les gousses sont longues, un peu aplaties et arquées, terminées par une longue pointe, contenant plusieurs graines presque rhomboïdales, jaunâtres, douées d'une odeur très-forte. La farine de ces graines était autrefois employée en médecine comme émolliente sous forme de cataplasmes, de lotions, etc.; aujourd'hui elle ne sert plus que dans la médecine vétérinaire. Le Fenugrec est spontané dans les champs de l'Europe méridionale. (G..N.)

TRIGONELLITE. Foss. Parkinson a nommé ainsi des corps fossiles d'une nature singulière, que l'on trouve dans les couches plus anciennes que la Craie. Ils ont environ dixhuit lignes de longueur sur trois pouces de large et une ligne seulement d'épaisseur, légèrement convexes d'un côté et garnis de tubercules, concaves de l'autre côté et marqués de stries transversales, se séparant suivant leur longueur et formant deux moitiés qui, chacune, ressemblent assez à une valve de Vénus. Parkinson a nommé ces fossiles Trigoneliites lata, Org. ram., 3, t. 13, f. 9 et 12. On les trouve dans les Oolithes brunes près Dancevoir-sur-Aube, département de là Haute-Marne. (A..R.)

TRIGONIA. BOT. PUAN. Genre établi par Aublet et rapporté, tantôt à la Décandrie Monogynie de Linné, tantôt, et avec plus de raison, à la Monadelphie. Voici quels sont ses caractères: calice persistant, divisé plus ou moins profondément en cinq lobes un peu inégaux. Cinq pétales inégaux; le supérieur dressé, grand, concave, muni extérieurement audessus de sa base d'une gibbosité assez prononcée; les latéraux assez petits, plans; les inférieurs, inéquilatéraux, en forme de carène, connivens. Dix ou douze étamines excentriques, opposées aux pétales inférieurs; filets réunis en un tube fendu longitudinalement du côté antérieur, inégaux, les deux latéraux souvent stériles; anthères insérées par le dos, divisées en deux loges qui s'ouvrent longitudinalement par leur face interne. Deux ou quatre glandes situées à la base de l'ovaire, opposées au pétale supérrieur. Ovaire libre, divisé en trois loges pluriovulées. Style terminé par un stigmate trilobé. Ovules attachés sur deux rangs dans l'angle interne des loges. Capsule trigone, triloculaire, s'ouvrant par le milieu des loges en trois valves dont les bords repliés en dedans forment les cloisons. Graines laineuses, attachées à un axe central trigone; tégument peu épais; périsperme charnu; embryon central, droit, placé dans le sens transversal de la graine; radicule petite; cotylédons grands, arrondis, aplatis. Les Trigonia sont des Arbrisseaux dont les rameaux flexibles entourent les Arbres plus élevés et forment des lianes élégantes. Leurs feuilles sont opposées, munies de stipules, entières. Leurs fleurs sont disposées en grappes axillaires ou en panicules terminales. Ce genre comprend sept espèces, toutes originaires de l'Amérique tropicale, savoir: Trigonia villosa, Aubl.; lœvis, Aubl.; sericea, àunth; mollis, D. C.; nivea, Nob.; pubescens, Nob.; cepo, Nob.; Crotonoides, Nob. C'est à cette dernière espèce que l'on doit rapporte^ le Croton eriospermum, Lamk. Les affinités du Trigonia sont très-difficiles à établir. L'auteur du Généra Plantarum l'avait placé à la suite des Malpighiacées, àunth l'a réuni aux Hippocratéacées, et nous avons récemment développé (Flor. Bras, merid., 2, pag. 112) les raisons qui nous ont porté à adopter cette opinion de préférence a celle émise par Auguste de Saint-Hilaire qui avait prôposé de le rapprocher des Polygalées. Nous n'aurions cependant

[page] 373

pas hésité à le considérer comme le type d'une nouvelle famille, si nous avions connu d'autres genres qui pussent former un groupe avec lui. Cette famille, si elle était établie, se rapprocherait des Hippocratéacées par son port, ses feuilles opposées et ses ovaires triloculaires; et des Légumineuses par la structure de ses fleurs. (camb.)

TRIGONIE. Trigonia. MOLL. On est redevable de ce genre à Bruguière, qui le proposa dans les planches de l'Encyclopédie, mais sans le caractériser. En l'adoptant dans ses premiers travaux, Lamarck lui imposa une caractéristique incomplète, qu'il rectifia lorsque Péron eut rapporté de son voyage aux Terres Australes une Trigonie vivante. Connaissant mieux le genre, Lamarck fut à même de lui donner des rapports plus naturels. Il l'avait d'abord placé entre les Hippopes et les Arches; il le fit entrer ensuite dans la famille des Arcacées, dans laquelle il resta jusque dans son dernier ouvrage. La connaissance qu'il eut de la Coquille qu'il nomme Castalie, lui fit entrevoir d'autres rapports pour les Trigonies. Il les sépara en conséquence des Arches, les joignit aux Castalies, et fit de ces deux genres la famille des Trigonées (V. ce mot), qu'il plaça comme intermédiaire entre la famille des Arches et celle des Naïades. Ce rapprochement de Lamarck, qui fut généralement regardé comme faux, puisque presque personne ne l'adopta, sans être absolument juste, l'est cependant beaucoup plus qu'on ne l'avait cru. On a pu s'en convaincre depuis que Quoy et Gaimard ont rapporté de leur voyage un Animal du genre qui nous occupe. Cet Animal, dont le manteau est fendu dans toute sa circonférence, comme cela a lieu aussi dans les Mulettes et les Anodontes, parait encore avoir d'autres rapports avec elles. Cuvier (Règne Animal) pressentit aussi que l'Animal des Trigonies avait le manteau fendu dans toute sa longueur; car il compritce genre dans le geure Arche, à titre de sous-genre, ce qui est une légère modification de la première opinion de Lamarck. Blainville s'écarta entièrement de tout ce qui avait été fait avant lui sur le genre Trigonie; il lui assigna des rapports auxquels on ne devait pas s'attendre: il le mit à la fin de la famille des Camacés. ce qui donne à penser que l'Animal a le manteau triforé comme les autres genres de la même famille. Nous n'avons jamais pu nous rendre compte des motifs qui ont conduit Blainville dans cet arrangement, ni par quelle induction, ne connaissant pas l'Animal des Trigonies, il les a mises à côté des Tridacnes et des Isocardes.

Les coquilles du genre Trigonie sont remarquables par leur forme presque toujours triangulaire; elles se reconnaissent aussi à l'épaisseur de leur test et à la disposition toute particulière de la charnière. Comme le plus grand nombre des espèces n'est connu qu'à l'état fossile et engagées dans des gangues dures, de manière qu'il devient presque toujours impossible d'en examiner la charnière, l'épaisseur de la, coquille peut être d'un grand secours pour empêcher de la confondre avec d'autres d'une forme à peu ptès semblable; mais qui, ayant le test très-mince, appartiennent, selon toutes les vraisemblances, au genre Pholadomie. V. ce mot. Les caractères génériques sont exprimés de la manière suivante: Animal subtrigone, ovalaire, aplati, à pied sécuriiorme, à manteau dépourvu de siphons, et ouvert dans tout son pourtour, si ce n'est au bord dorsal. Coquille équivalve, inéquilatérale, trigone, quelquefois suborbiculaire. Dents cardinales oblon gues, aplaties sur les côtés, fort saillantes, divergentes, sillonnées trans versalement, dont deux sur la valve droite sillonnées de chaque côté, et quatre sur l'autre valve sillonnéts d'un seul côté. Ligament extérieur marginal.Quoique l'on trouve vivante une espèce de Trigonie, il est fort

[page] 374

remarquable qu'on n'en cite aucune fossile dans les terrains tertiaires: toutes appartiennent aux terrains secondaires, ou elles sont quelquefois répandues en grande abondance. Lorsque l'on aura étudié les Trigonies d'une manière couvenable, nous avons la persuasion qu'elles deviendront d'un grand secours à la géologie, certaines espèces étant propres à quelques formations qu'elles ne dépassent jamais. Nous allons citer quelques-unes des espèces les plus importantes.

Trigonie pectinée, Trigonia pectinata, Lamk., Anim. sans vert. T. vI, p. 63, n. 1; Trigonia marginata, ibid., Ann. du Mus. T. Iv, pl. 67, fig. 2; Blainville, Malac., pl. 70, fig. 1, 1 a. Coquille rarissime trouvée à l'île deàing. Elle est la seule espèce vivante connue.

TRIGONIE ALIFORME, Trigonia aliformis, Sow., Min. conch., tab. 215; Parkinson, Organ. rem. T. III, tab. 12, fig. 9; Defrance, Dict. Sc. nat. T. LV, p. 297. Coquille très-oblique, rostrée postérieurement. Elle caractérise quelques parties de la formation crayeuse.

Trigonie a côtes, Trigonia costata, Sow., Min. conch., tab. 85; Lamarck, Anim. sans vert., loc. cit., n. 8; Encyclop., pl. 238, fig. 1, a, b;ànorr, Pétrif., part. 2, B, 1, a, pl.17, fig. 7. Coquille élégante, commune dans les argiles du Hâvre, et assez fréquente dans l'oolithe ferrugineuse de Caen.(d..h.)

TRIGONIME. Trigonima. moll. Genre fort incertain proposé par Rafinesque, dans le Journal de Physique, 1819, pour une Coquille qu'il dit cloisonnée, ce qui paraît fort peu probable d'après la caractéristique qu'il en donne. (d..H.)

TRIGONIS. BOT. PHAN. Ce genre de Jacquin a été réuni au Cupania. (a.r.)

TRIGONOBATE. Trigonobatus. pois. Nom proposé par Blainville pour un sous-genre démembré des Raies, Raya, parmi les Poissons car-tilagineux. Le type de ce genre est la Pastenague, décrite T. XIV, p. 448, de ce Dictionnaire, dans le sousgenre Trygon.(less.)

TRIGONOCÉPHALE. rept. oph. Sous-Genre de Vipères. V. ce mot.(IS.G.ST.-H.)

* TRIGONOSTEMON. BOT. PHAN.

Blume avait établi, sous le nom de Trigostemon, dans ses Bijdragen tot de Flora van nederlandsch Indie, pag. 600, un genre dont il a légèrement changé la dénomination dans la préface de sa Flora Javœ. Ce genre appartient à la famille des Euphorbiacées, et présente les caractères suivans: fleurs monoïques. Calice à cinq divisions profondes; corolle à cinq pétales connivens en forme de cloche, séparés par cinq glandes. Les fleurs mâles ont trois étamines dont les filets sont soudés en un seul à la base, et sont libres et bifides au sommet; les loges des anthères divergentes à leur partie supérieure, et adnées à la partie inférieure. Les fleurs femelles ont un ovaire à trois loges uniovulées; trois styles bifides. Le fruit est une capsule à trois coques. Une seule espèce constitue ce genre; elle a reçu le nom de T. serratum. C'est un Arbuste à feuilles eparses, ternées-verticillées au sommet des ramuscules, portées sur de courts pétioles, oblongues-acurninées, obtuses à la base, finement dentées en scie. Les fleurs forment des grappes simples et axillaires. Cette Plante croît dans l'île de Nusaàambanga. (g..n.)

TRIGONULE. moll. Espèce du genre Miliole. V. ce mot. (b.)

* TRIGOSTEMON. BOT. PHAN. V. Trigonostemon.

TRIGUÈRE. Triguera. BOT. PHAN. Genre de la famille des Solanées et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice persistant, quinquéfide; corolle campanulée, irrégulière, ayant le tube court, le limbe presque à deux lèvres, à cinq lobes

[page] 375

inégaux, les deux supérieurs un peu réfléchis; cinq étamines à.anthères sagittées, rapprochées en cône; ovaire surmonté d'un style et d'un stigmate en tête; baie sèche, globuleuse, à quatre loges renfermant deux graines dans chaque loge. Ce genre se compose de deux espèces (T. ambrosiaca et T. inodora) décrites par Cavanilles, et indigènes de l'Andalousie. Ce sont des Plantes herbacées à tiges anguleuses, simples ou rameuses, garnies de feuilles alternes, presque sessiles, velues, légèrement dentées et lancéolées, à fleurs d'un pourpre violet. Le Triguera ambrosiaca exhale une odeur de musc fort agréable. (g..n.)

TRIGULA. BOT. PHAN. De Candolle (Syst. Vcgct., 1, pag. i5i) cite ce nom d'une figure inédite de INoronha comme synonyme de son ClematU Norvnhiana, Plante de Java encore trop peu connue. (g..n.)

TRTJASSE. ois. Syn. vulgaire du Gros-Bec. V, ce mot. (dr..z.)

TRILEPISIUM. BOT. pha*. Du Petit-Thouars (Gen. Madagasc., n. 74) a établi sous ce nom un genre de ricosandric Polygynie, L., qui a été placé avec doute à la suite ae la famille des Rosacées. Voici ses caractères: calice épais, quinquéfide, non adhérent à l'ovaire; corolle nulle; étamines nombreuses, insérées sur le calice sur plusieurs rangs, à filets grêles; tube intérieur (disque) placé entre les étamines et l'ovaire, terminé par trois languettes; ovaire monosperme, portant un style plus long que le tube, bifide au sommet, à stigmates cotonneux. Le Trilepisium Madagascariense est un Arbuste à feuilles alternes, lancéolées, enveloppées dans leur jeunesse de stipules caduques. (g..n.)

TRILISA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Eupatoriées, fondé par Cassiui (Bull, de la Soc. Philom., septembre 1818), et ainsi caractérisé: involucre presque hémisphérique, composé de folioles sur deux ou trois rangées, im-briquées, parsemées de glandes, les intérieures plus larges et plus lonques que les extérieures; réceptacle nu; calathide composée de fleurons égaux, nombreux, réguliers, tous hermaphrodites; ovaires épaissis au sommet, parsemés de glandes, à dix côtes hérissées de poils, surmontés d'une aigrette composée de paillettes hérissées de grosses dents coniques; corolles purpurines, parsemées de glandes. Ce genre est un démembrement du Liatris, dont il ne devra probablement être considéré que comme une simple section, parcegue ses caractères essentiels résident ans la très-légère différence que présente l'aigrette qui, au lieu d'être fdumeuse, comme dans le Liatris et e Suprago, c'est-à-dire ornée de poils ciliés, est simplement dentée. Le Liatris odoratissima, Willd., est le type de ce genre, dans lequel Cassini place encore le Liatris paniculata du même auteur. Ce sont des Plantes de l'Amérique septentrionale, à tige herbacée, à racine vi vace, à calathides disposées en panicules ou en corymbes. (g..n.)

TRILIX, bot. phan. Un genre encore fort peu connu a été établi sous ce nom par Linné qui l'a placé dans la Polyandrie Polygynie, et qui la ainsi caractérisé: calice persistant, à trois folioles; corolle à trois pétales très-courts; étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle; ovaire supérieur, surmonté d'un style et d'un stigmate simple; baie presque pentagone, à cinq loges, enveloppée par le calice; graines nombreuses, tort petites. Le Trili.v lutea, L., Mant. Plant., pag. 247, est un Arbrisseau dont la tige est droite, rameuse, et s'élève à la hauteur de dix à douze pieds. Les feuilles sont alternes, pé- tiolées, cordiformes, presque peltées et dentées en scie. Les fleurs sont portées sur des pédoncules terminaux divisés en pédicclles alternes. Cette Plante croît dans les environs de Carthagène, dans l'Amérique méridionale. (G..N.)

[page] 376

TRILLIE. Trillium. BOT. PHAN. Geure de la famille des Asparaginées, voisin des Paris, et qui s'en distingue par les caractères suivans: son calice està six divisions, trois extérieures plus petites et étalées, trois intérieures plus grandes et dressées. Les étamines, au nombre de six, sont dressées, rapprochées et à filamens très-courts. L'ovaire est libre, triangulaire, à trois loges contenant chacune un assez grand nombre de graines attachées sur deux rangées longitudinalesà leur angle interne. Du sommet de l'ovaire partent trois gros stigmates en forme de cornes, glanduleux sur leur face interne seulement. Le fruit est charnu et à trois loges polysperroes. Les espèces de ce genre sont des Plantes herbacées vivaces, originaires de l'Amérique septentrionale. Leur tige se termine par une seule grande fleur, environnée par un involucre formé de trois feuilles vcrticillées. (a.r.)

TRILOBITES. Foss. On a donné le nom d'Entomolite, et ensuite celui de Trilobite, à des Animaux trèssinsmliers, que nous ne connaissons qu'a l'état fossile, et qui se reconnaissentà leur corps divisé en trois parties ou lobes, par deux sillons parallèles à son axe, et composé d un certain nombre d'anneaux. Pendant long-temps il a régné une grande confusion dans l'bistoire de ces débris organiques; mais depuis quelques années ils ont été le sujet de travaux approfondis, et les recherches qu on doità Al. Broogniart ont aplani les difficultés que présentait leur étude v en même temps qu'elles ont contribué puissamment aux progrès de nos connaissances dans cette branche de la zoologie antédiluvienne. D'après ce naturaliste, les Trilobites doivent former une famille distincte, et présentent les caractères suivans: « Leur corps est divisé en trois parties plus ou moins distinctes; l'antérieur, que nous nommerons bouclier (tête, Walch, etc.) f paraît offrir la réunion de ceu'pn appelle généralement dans les asectes la tête et le corselet; la partie moyenne du corps, divisée par des articulations transversales trèsdistinctes, peut être considérée comme l'abdomen (tronc, Walch, etc.), ou réunion du ventre et du dos: la partie postérieure, souvent séparée nettement de la moyenne, quelquefois aussi se confondant presque avec elle, divisée par des articulations ou plis transversaux moins prononcés, çjrtera le nom de post-abdomen. ous les naturalistes l'ont appelée queue, par analogie avec la partieà laquelle on donne ce nom tout aussi improprement dans les Crustacés? le canal intestinal le traverse; mais comme il y a, outre cette partie, une véritable queue, nous n'avons pu lui laisser ce dernier nom. C'est a l'extrémité de cette prolongation de l'abdomen que se voit dans plusieurs espèces un appendice coriace ou crustacé, et allongé, soit sans articulations, comme dans les Limules, soit composé de plusieurs feuilles disposées en éventail, comme dans les Ecrevisses; cette partie appendiculaire, ne renfermant aucun viscère, doit porter le nom de queue. Ces deux abdomens sont divisés longitudinalement dans tous les Trilobites par deux sillons profonds, en trois parties ou lobes d'inégale longueur: celui du milieu est généralement le plus étroit, le plus distinctement articulé; les latéraux, plus larges, s'étendent même quelquefois sous forme d'expansions presque membraneuses, qui semblent être soutenues par des côtes, ou appendices dures et costiformes, partant de l'abdoroen et du post-abdomen. Nous appellerons flancs, avec Audouin, ces lobes ou parties latérales: nous avons dit que c'était le caractère essentiel des Trilobites; il ne manque dans aucune espèce, et ne se voit avec cette netteté dans aucun Animal vivant connu. Le bouclier est divisé en trois parties plus ou moins distinctes; une moyenne, qu'on peut appeler front avec Walch, et deux latérales

[page] 377

auxquelles on peut conserver le nom de joues qu'il leur a donné. On remarque sur ce front, ou partie moyenne du bouclier, deux ou plusieurs tubercules, et souvent sur les parties latérales, ou joues, deux autres tubercules saillans, très-diffé- rens des premiers, et qui ont été assimilés à des yeux. Les articulations de l'abdomen et du post-abdomen sont quelquefois prolongées latéralement en appendices saillans. Tantôt la queue n'existe pas, tantôt elle est formée par une membrane qui se termine en pointe, ou d'un appendice crustacé en forme d'alêne. Enfin, ni moi, ni aucun des observateurs gui ont étudié ces Animaux, n'avons i'amais rien vu qui pût être comparé t des antennes (Brongniart, Hist. nat. des Trilobites, p. 4). Le savant que nous venons de citer, et les naturalistes qui lavaient précédé, n'avaient également aperçu chez les Trilobites aucune trace de pâtes, et Audouin, en appliquant à ces Animaux les principes que lui avait fournis l'étude comparative de la structure du thorax des Insectes, avait été conduit à penser qu'ils devaient nécessairement en manquer, ou du moins ne présenter que des pâtes branchiales. (V. ses Recherches sur les rapports naturels qui existent entre les Trilobites et les autres Animaux articulés. dans le huitième volume des Annales des Sciences physiques.) L'observation directe vient de confirmer cette opinion. Goldfuss a découvert récemment chez Vjsaphuspustu lotus, Sch., des vestiges de pieds qui paraissent avoir été natatoires ou branchiaux; ils sont très-petits, et quelques-uns semblent être articulés (V. Ann. des Sc. nat. T. xv, p. 83).

Les Trilobites sont tous des Animaux marins; on les trouve constamment associés avec des Coquilles et d'autres productions maritimes. Leur nombre parait avoir été immense; car certains dépôts en sont remplis an point que la pierre semble être entièrement composée de ces

Animaux, dont plusieurs avaient la faculté de se contracter en boule, à la manière des Sphéromes et des Gïoméris. Plusieurs d'entre eux sont enfouis dans les couches les plus profondes de la terre; ils paraissent d'abord presque seuls, et semblent avoir été les premiers habitans solides des premières eaux marines qui ont laissé des débris organiques; enfin ils ont cessé d'exister, sinon en totalité, du moins en très-grande partie, lorsque des Crustacés plus semblables à ceux qui vivent de nos jours, tels que des Limules ou des Idotées, ont commencé à paraître. Les couches les plus anciennes, dans lesquelles on ait trouvé des Trilobites, sont des terrains de transitions schistoïdes du Cotentin, de la Bretagne, d'Angers, de la Suède et de l'Amérique septentrionale. On en rencontre aussi dans un calcaire noirâtre appartenant aux terrains de transition. en Suède, en Angleterre et en Bohême, dans du calcaire gris et compacte de Dudley, etc., qui renferme aussi des Térébratules; et dans des couches calcaires des terrains de sédiment inférieur, qui se trouvent près de Saint-Pétersbourg; mais il ne parait pas qu'on en ait découvert dans des dépôts plus récens que ce dernier, qui est de beaucoup inférieurà la craie (V. Brongniart, op. cit.).

Les naturalistes ne sont pas d'accord sur la place que les Trilobites doivent occuper dans les méthodes naturelles; les uns regardent ces Fossiles comme des Coquillesà trois lobes; d'autres pensent que ce sont des Animaux voisins des Oscabrions; et enfin la plupart des auteurs les plus récens les regardent comme étant des Crustacés. La première de ces opinions, soutenue paràlein, Luyd, Woltersdorf, etc., est entièrement abandonnée depuis long-temps. La seconde a été adoptée par Schlotheim, Tilésius et Latreille, et les raisons qui viennentà l'appui de cette manière de voir ont été exposées avec beaucoup de développement dans un

[page] 378

Mémoire que ce dernier naturaliste a inséré dans les Annales du Muséum, T. vn. Le principal motif aui a porté La treille à chercher ailleurs que parmi les Animaux articulés, pour les analogues des Trilobites, est l'absence présumée de pâtes chez ces êtres singuliers, caractère négatif qui ne se rencontre jamais dans cette grande division du règne animal. Or, parmi les Animaux sans vertèbres, inarticulés, les Oscabrions sont les seuls qui puissent être comparés aux Trilobites; car, ainsi que l'observe Latrcille, ils présentent exclusivement des apparences d'articulations, et, au premier coup-d'œil, ils semblent être des Cloportes sans pieds ni antennes. Enfin, un fait qui semble très-favorable à ce rapprochement, c'est que chez plusieurs Trilobites les bords latéraux du corps paraissent avoir été membraneux, et que ces membranes étaient probablement soutenues par des prolongemens solides, disposition qui ne se rencontre pas chez les Animaux articulés, mais qui n'aurait rien de trèssurprenant chez des Mollusques voisins des Oscabrions. Linné, Mortimer, Wilkens, firünnich et Blumenbach, au contraire, ont rapproché les Trilobites des Insectes aptères, et Wahlenberg, Alexandre Bron-

Îniart, Audouin, Goldfuss, etc., es ont rangés parmi les Crustacés. En effet, la forme générale du corps, sa division constante en une tête confondue avec le corselet, en un abdomen et en une queue ou postabdomen, l'existence et la position de« yeux, enfin les divisions annulaires du corps, sont autant de caractères qui rapprochent ces Animaux des Crustacés isopodes, et la faculté de se contracter en boule leur est commune avec plusieurs de ces Isopodes, tels que les^phéromes. Mais deux ordres de caractères semblaient éloigner les Trilobites des Crustacés, savoir: la division de l'abdomen et de la queue en trois lobes longitudinaux, et l'absence présumée des antennes et des pâtes. Aucun autre

Animal articulé connu ne présente des divisions longitudinales aussi bien marquées, et, lorsqu'on en voit des traces, les lobes latéraux sont rudimentaires comparativement au lobe moyen, tandis que chez presque tous les Trilobites le contraire se remarque; mais si aucun Crustacé vivant n'est divisé supérieurement en trois lobes aussi distincts que les Trilobites, il n'en est pas moins vrai que chez presque tous les Edriophthalmes, l'arceau supérieur des anneaux thoraciques est formé de trois pièces: l'une médiane, très-grande; et deux latérales assez petites (V. Audouin, Recherches sur les rapports naturels des Trilobites, etc.). 11 s'ensuit donc que sous ce rapport les Trilobites ne diffèrent des Edriophthalmes que par un plus grand développement des pièces latérales de l'arceau supérieur ou des flancs, et une structure semblable dans tous les anneaux qui suivent la tête, tandis que chez les Crustacés dont nous venons de parler, les cinq ou six derniers segmens ne présentent plus aucune trace de division longitudinale. L'absence des antennes ne paraît pas être un motif plus puissant pour nous faire éloigner les Trilobites de la classe des Crustacés; car dans les espèces vivantes on connaît plus d'un exemple de l'état rudimentaire de ces appendices, ou même de leur absence totale. Enfin, le défaut apparent de pâtes ambulatoires ne devait pas nous autoriser à conclure que ces membres n'existaient point à l'état de pâtes branchiales. La première condition de tout organe respiratoire est d'être membraneux, et d'une texture plus ou moins molle et favorable à l'im— bibition; c'est cc qui se voit toutes les fois que les membres abdominaux (comme chez les Isopodes), ou tous ceux qui suivent les appendices de la bouche (comme chez les Apus), présentent des modifications de ce genre. Il n'était donc pas difficile de croire que chez les Tri* lobites toutes les pâtes étaient deve

[page] 379

nues branchiales, et par conséquent membraneuses. Or, leur conservation aurait été alors si difficile, qu'on ne devrait pas s'étonner de n'en pas trouver de traces; et, en admettant qu'ils avaient existé, on neçuvait plus se refuser à ranger les rilobi tes parmi les Crustacés. Mais, du reste, Goldfuss a douné à cette opinion toute la certitude qui résulte de l'observation directe; car il a enfin constaté l'existence de pâtes branchiales rudimentaires chez ces Animaux. Il paraît donc hors de doute aujourd'hui que les Trilobites appartiennent à la classe des Crustacés, et c'est entre les Branchiopodes et les Isopodes qu'ils semblent devoir être rangés.

La famille des Trilobites a été divisée, par Al. Brongniart, en cinq genres, qui se distinguent à l'aide des caractères suivans î

† Calymène. Corps contractile, en sphère presque hémisphérique; bouclier portant plusieurs tubercules ou plis; deux tubercules oculiformes réticulés; abdomen et post - abdomen à bords entiers; l'abdomen divisé en douze ou quatorze ai tiçles; point de queue prolongée.

†† Asaphe. Corps large et assez plat; lobe moyen, saillant et trèsdistinct; flancs ou lobes latéraux ayant chacun le double de la longueur du lobe moyen; expansions submembraneuses dépassant les arcs des lobes latéraux; bouclier demicirculaire, portant deux tubercules oculiformes réticulés; abdomen divisé en huit ou douze articles.

††† Ogygie. Corps très-déprimé, en ellipse allongée, non contractile, en sphère; bouclier bordé; un sillon peu profond, longitudinal, partant de son extrémité antérieure; point d'autres tubercules que les oculiformes; V protubérances oculiformes peu sailantes, non réticulées; angles postérieurs du bouclier prolongés en pointes; lobes longitudinaux peu saillans; abdomen composé de huit articulations.

†††† Paradoxide. Corps déprimé, non contractile; flancs beaucoup plus larges que le lobe moyen; bouclier presque demi-circulaire; trois rides obliques sur le lobe moyen; point de tubercules oculiformes; abdomen à douze articulations; arcs des flancs abdominaux et post-abdominaux plus ou moins prolongés hors de la membrane qui les soutient.

††††† Agnoste. Corps ellipsoïde, semi-cylindrique; bouclier et flancs bordés, à bords peu relevés; lobe moyen ne présentant que deux divisions transversales d'une seule pièce chacune; deux tubercules glanduleux à la partie antérieure du corps.

Dans la nouvelle édition du Règne Animal de Cuvier, Latreille propose de distribuer ces genres en trois groupes principaux, savoir: les Réniformes, renfermant le genre Agnoste; les Contractiles, qui répondent au genre Calymène; et les Etendues, comprenant les trois genres Asaphe, Ogygie et Paradoxide. Enfin, un naturaliste américain, J. Dekay, a établi dernièrement, sous le nom d'Jso- telus, un sixième genre de Trilobites, qu'il caractérise de la manière suivante; corps ovalaire-oblong, tantôt contracté, tantôt étendu; tête ou bouclier grand et arrondi, égal en grandeur à la queue, et portant seulement deux tubercules oculiformes; abdomen avec huit articulations; saillie frontale terminée en dessous par deux prolongemens semi-lunaires; post-abdomen ou queue large, étendue, avec des divisions peu distinctes et aussi çrand que le bouclier; lobes longitudinaux très-distincts. (Observations on the structure of Trilobitis, etc.; Annals of the Lyccum of natural history of New-York, vol. 1, 180.) V. Aonostk, Asaphe, Calymène, Ogygie et Paradoxide. (e.-m. e.)

TRILOBOS. conch. Ce genre établi paràlein (Osfroc. met h., 172) pour les espèces de Térébratùles striées, non percées au sommet et dont le bord strié est divisé en trois

[page] 380

lobes, paraît être le même que le genre Spirifère.de Sowerby. V. Spirifâre. (a.r.)

TRILOCULINE. Triloculina. moll. Genre proposé par D'Orbigny, dans son Travail général sur leff Céphalopodes, aux dépens des Milioles de Lamarck. Ce genre, fort utile et que probablement on adoptera, ainsi que la plupart de ceux qui l'accompagnent, tait partie, dans la Méthode de D'Orbigny, de la famille des àgathistèques, où il présente des rapports fort naturels avec d'autres genres, Biloculine, Quinqué- loculine, etc., dont l'analogie est incontestable. Caractères génériques: Coquille microscopiaue triangulaire, ovoïde-obi on gue, formée de trois loges alternant sur le grand axe, présentant alternativement l'ouverture, qui est terminale, à l'une et à l'autre extrémité de la coquille. Ouverture ronde ou ovalaire, partagée longitudinalement par une apophyse styloïde, implantée par la base; cette apophyse est tantôt simple, tantôt bifide.) Jans ce genre, la forme de la coquille et le nombre des loges visibles sont les mêmesà tous les âges, ce qui rend la détennination des espèces plus facile. Il n'y a jamais que trois loges visibles, d ou vient le 'nom du genre: c'est le caractère qui en définitive le distingue le mieux des Spiroloculines, des Biloculines et des Quinquéloculines, qui, comme lés Triloculines, ont l'ouverture garnie d'un appendice «styloïde. Cette apophyse est implantée perpendiculairement au-devant de l'ouverture, qu'elle partage en longueur en deux parties symétriques.. Nous indiquerons quelques-unes des espèces les mieux connues et des plus fréquemment figurées, pour au'il soit plus facile de reconnaître le genre çt de s'en faire une juste idée.

TRLLOCITLTNK TR1GONULE, Triloculina trigonula, D'Orb., Méra. sur les Céph., Ann. des Sc. nat. T. vu, 829Q, n. i, pl. 16, fig. 5à 9; ibid., odèles de Céph., 4* livr., n. g3;

MilioUtes trigonula, Lamk., Anim. sans. vert. T. vu, p. 61a, n. 3; Encycl., tab. 46g, fig. a; ibid., Ann. du Mus. T. v, p. 35j, n. 3, T. ix, pl. 17, fig. 4, a, b, c. Les figures données par Lamarck ont été copiées par Brown, Genr. de Lamk., lab. 1, fig. 5, et par Parkinson, Orçan. rem., tab. 11, 6g. 17 à 19. Coquille fossile, grosse à peine comme la moitié d'uu grain de millet, abondamment répandue dans les calcaires grossiers parisiens et dans ceux de Valognes.

Triloculine oblongue, Triloculina oblonga, D'Orb., loc. cit., n. 16; Modèles, 4« livr., n. 96; Vermiculum oblongum, Montagu, Test. Brit., p. 5j2, tab. i4, fig. 9; Flemming, Mem. of the Wemer. Soc. T. îv, a* part., tab. i5, fig. 4. Cette Co-Suille est curieuse par la manière ont elle est distribuée çéographi-

3uement. D'Orbigny la cite vivante ans la Méditerranée, l'Océan, sur les côtes de France et d'Angleterre, et dans la mer des Antilles, et fossile aux environs de Bordeaux, de Daz, de Soissons, et à Castel-Arquato. (d..h.)

TRILOPHUS. BOT. PHAN. Genre établi par Fischer pour une espèce de Ménisperme: il n'a pas été adopté. (a.r.)

* TRILOPUS. BOT. PHAN. Le genre constitué sous ce nom, dans le huitième volume des Mémoires des Curieux de la nature, est le même que l' Hamamelis. V. ce mot. (g..n.)

TRIMERANTHES. bot> phan. H. Cassini a établi sous ce nom un genre formé aux depens des Siegesbcckia. C'était le même que Mœnch avait constitué autrefois sous le nom de Schkuhria, qui a été appliquéà une autre Plante également de la famille des Svnanthérées. Le caractère principal du Trimerantlies consiste dans sa fleur à trois parties, c'est-à- dire à trois étamines et à corolle trilobée, caractère trop faible peut-être pour motiver l'établissement d'un genre distinct; aussi son auteur ue paraît-il le considérer que comme ua

[page] 381

sous-genre du Siegesbeclia. Au surplus, ii a pour type le S. flosculosa de L'Héritier, Stirp. Nov., fasc. a, p. 37, tab. 19. (g..n.)

TRIMÈRES. Trimera. iNs.Latreille désigne sous ce nom la quatrième section de l'ordre des Coléoptères; elle se compose d'insectes qui n'ont que trois articles à tous les tarses.(G.)

TRIMÉRéS. inç. V. Trjdactyles.

TRIMÉRÉSURE. REPT. OPH. (Lacépède.) Sous-genre de Vipères. V. ce mot.(is.g.st.-h.)

TRIMÉRIE. Trimeria. BOT. PHAN. Genre établi par Salisbury daus la famille des Iridées, mais qui, selon Jussieu, doit être réuni au Cipura d'Aublet. (a. iv.)

TRiMORPHÉE. Trimorphœa. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées et de la tribu des Asté- rées, établi par Cassini (Bull, de la Soc. Philom., septembre 1817, pag. i'37) et ainsi caractérisé: involucre cylindracé, composé de folioles inégales, imbriquées, linéaires-lancéolées; réceptacle nu, plan, alvéolé; calathide discoïde, radiée; le centre du disque composé de fleurons nombreux^ réguliers et hermaphrodites, la circonférence présentant deux sortes de fleurs, celles de la couronne intérieure formant plusieurs rangées, dressées, tubuleuses et femelles, *celles de la couronne extérieure sur deux rangées irrégulières, étalées, en rayon, ligulées et femelles; ovaires oblongs, comprimés, surmontés d'une aigrette légèrement plumeuse. Ce genre est fondé sur VErigeron acre, L., qui diffère de YErigeron cajtadense, type du vrai genre Erigeron, par le caractère tiré des formes diverses de ses fleurs. Cette Plante est commune en Europe, dans les lieux arides, ou elle fleurit pendant les derniers mois de l'été. L'Erigeronàillarsh, qui croît dans certaines localités des montagnes de la Savoie et du Dauphiné, est encore une espèce de Trimorphœa. (q..n.)

TRINACTE. BOT. PHAN. (Gaertner.) Syn. de Jungia. (a.r )

TRINERVÉE (feuille). BOT. PHAN. Celle qui présente trois nervures longitudinales partant de la base.(a.r.)

TRINEURE. Trineura. ins. Genre de Diptères établi parMeigen, et qui correspond au genre Phorc de Latreille. V. Phore. (g.)

TRINGA. ois. (Linné.) Syn. de Bécasseau. V. ce mot. (dr..z.)

TRINIE. Trinia. BOT. PHAN. Le Pimpinella dioica, L., Plante assez commune dans les contrées montueuses et ombragées de l'Europe, a été distingué en un genre particulier sous le nom de Trinia par Hoffmann, et adopté récemment paràoch et De Candolle. Il se distingue essentielle^ ment par les caractères suivans: Plante dioïque ou dioïque-polygame. Calice réduit à un bord peu apparent; pétales de la Plante mâle lancéolés, échancrés; ceux de la fleur femelle terminés par une petite pointe infléchie; fruit comprimé latéralement, ovoïde, couronnés par les styles réfléchis; carpelles à cinq côtes filiformes, égales, les latérales formant des bordures; vallécules saus canaux oléifères, ou à canaux oléifères peu visibles, tandis qu'ils existent sur les côtes; graine gibbeuseconvexe, légèrement plane antérieurement; involucre variable; carpophore très-plan, membraneux etoifide. Le Trinia glaberrima, Hoffm., Pimpinella dioica, L., n'est pas la seule espèce de ce genre:àoch et De Candolle lui en ont réuni quelques autres qui entraient dans divers genres de la famille. (g..n.)

TRINODE. Trinodes. ins. Genre de Coléoptères Pentamères de la famille des Clavicornes, tribu des Birrhiens, établi par Mégerle et Dejean, et ne différant des Birrhus que par ses antennes qui n'ont que trois ar-

[page] 382

ticies à la massue, taudis que les premiers ont la massue antennaire composée de six pièces. L'espèce type de ce genre est l'Anthrenus hirtus de Fabricius, figuré par Panzer, Faun. Ins. Germ., îx, 16. (g.)

TRJODEX. BOT. PHAN. Genre proposé par Rafinesque pour les Carcx à trois stigmates et à fruit trigoue. V, Laiche. (a. r.)

TRIODIE. Triodia. BOT. piian. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., offrant les caractères suivans: fleurs disposées en panicules. Epiilets m ultiflores. Lépicène à deux valves presque égales, carenées, mutiques. Glume à deux valves, l'inférieure tridentËc, la dent du milieu roide et en forme de barbe; deux écailles hypogynes; trois étamines; deux styles portant des stigmates plumeux; caryopse libre. R. Brown (Prodr. Flor. JSuv.-Holl., p. 18a) a fondé ce genre sur quelques espèces de la Nouvelle-Hollande, qui sont des Plantes vivaces, un peu roicîes, ayant le port des Poa ou des testuca. Il pense que l'on doit y réunir le Festuca decumbens, L., ou Danthonia decumbens, D. C. Deux espèces nouvelles de Triodia, et originaires du Mexique, ont été décrites et figurées paràunth (Noua Généra et Spec. œquin.y tab. 47 et 48) sous les noms de T. pulchella et avenacea. (G..N.)

TRIODON. pots. Nous avons figuré, dans le voyage de la Coquille, un Poisson de l'ordre des Plectognathes de Cuvier, voisin des Diodons et des Tétraodons. Nous en avons publié la figure sous le nom de Triodon macropterus, Zool., pl. 4. C'est le même que Reinwardt ü nommé Triodon bursarius. Ce genre est ainsi caractérisé dans le Règne àuimal de Cuvier: la mâchoire supérieure divisée comme chez les Tétraodons, l'inférieure comme chez les Diodons; un os très-long occupant l'abdomen et soutenant un immense fanon; nageoires comme chez les Diodons; surface de leur corps âpre et hérissée de lamelles. La seule espèce connue est des mers indiennes. (less.)

TRIODONTE. Triodànta. iïtfus. Genre d'Infusoires faisant partie de la famille desàolpodinées, établi par Bory de Saint-Vincent dans son Traité des Microscopiques. Voici les caractères assigués à ce genre: corps membraneux, antérieurement tridenté, peu ou point variable dans tson contour, se renflant quelquefois, et élargi en avant. Le type de ce genre est le Kolpùda cuneus, Mull., tab. 16, fig. 6, 8; Encycl., tab. 7, fig. a8, 30. (a. R.)

TRIODOPSIDE. Triodopsis. moll. Genre établi par Rafinesque (Jouru. de Phys. et d'Hist. T. xcvm), et dans lequel il range les espèces d'Hé- lix, à lèvres épaisses, fortement ombiliquées, et munies à leur ouverture de trois dents. Ce genre n'a pas été adopté. (aud.)

TRIONGULIN. Triongulinus. ins. Léon Dufour a donné ce nom à un petit Insecte qu'il a trouvé sur des Andrènes, et qu'il présumait appartenir à l'ordre des Parasites. Ce prétendu Pou ne paraît être autre chose que la larve d'un Méloé, puisqu'on en a obtenu un grand nombre en faisant éclore les œufs de ce Coléoptère. Déjà depuis très-long-temps on connaissait cette larve, car on la trouve figurée dans l'ouvrage de Godart, publié en i6S5; et l'auteur dit l'avoir vu sortir des œufs d'un Méloé qu'il figure à côté. Degéer a connu aussi cette larve;àirby l'a décrite sous le nom de Pediculus Melitloe, sans savoir qu'elle provenait des œufs du Méloé. Enfin Schaw la représente comme la larve du Méloé pi oscaracée. Quoiqu'on sache bien actuellement l'origine de cet Insecte, on ne connaît pas ses mœurs, et on n'a pu savoir comment une si petite larve parvient à se transformer en un gros Méloé; il est cependant probable qu'elle passe les premiers temps de sa vie sur divers Hyménoptèi es qu'elle suce; mais là s'arrêtent 110s connaissances à son sujet. D'apiès une observation de

[page] 383

Zier, publiée daus un journal allemand (B rondes, Archiv des Apotheker-Vereins, lab. 39, cah. 3, p. 30q, avec fig.)ff la larve des Cantharides ne différerait pas beaucoup de celle dont nous venons de parler. V. Méloé et Cantharide. (g.)

TRIONUM. BOT. PHAN. Espèce du genre Hibiscus. (a.r.)

TRIONYX. bept. chél. ^Geoffroy Saint-Hilairc.) Genre de Tordre des Chélonicns. V. Tortue, (is. g. st.-h.)

TRÏOPTÉRIDE. Triopteris. BOT. PHAN. Genre de la famille des Malpighiacées et de la Décandrie Trigynie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant, divisé profondément en cinq segmens munis extérieurement et à la base de deux glandes; corolle à cinq pétales presque arrondis, onguiculés; dix étamines, dont les filets sont cohérens à la base; cinq alternes plus grandes que les autres; trois ovaires uniloculaires, renfermant chacun un ovule pendant; trois styles surmontés de stigmates obtus; trois carpelles légèrement soudés par la base, portant trois ailes dont deux supérieures et une troisième inférieure, ordinairement munis d'une petite crête dorsale. Ce genre se compose de sept ou huit espèces qui croissent dans les contrées équatoriales de l'Amérique, principalement dans les Antilles, et parmi lesquelles nous citerons les Triopteris j avarie nais, L., T. rigida., Swartz, T. ovata, Cavan., Diss., 9, tab. 269, et T. lucida, àunth, Nov. Gen. Am., vol. 5, tab. 451. Ce sont des Arbustes grimpans à feuilles opposées, très-entières, à fleurs bleues ou jaunâtres, disposées en grappes composées, terminales ou axillaires. (g..n.)

TRIOSTEUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Caprifoliacées et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice persistant, à cinq divisions linéaires-lancéolées, accompagnées de bractées; corolle à peine plus longue ue le calice, tubuleuse; le limbe ivisé en cinq lobes courts, inégaux et obtus; ovaire adhérentà la partie inférieure du calice, surmonté d'un seul style; baie couronnée parles divisions calicinales, à trois loges, renfermant trois graines osseuses et striées. Ce genre se compose de trois espèces dont deux croissent dans l'Amérique septentrionale, et la troisième à Madagascar. Ce sont des Plantes à tiges fortes, sous-ligneuses, droites, hautes d'un à deux pieds, garnies de feuilles opposées, sessiles, et portant des fleurs axillaires. Les Triostemum perfoliatum et angustifolium, L., Plantes indigènes de la Virginie, ont des racines qui passent pour émétiques. (g..n.)

TRIPAM. BOT. crypt. V. Boudin noir.

TRIPENNËE ou TRIPINNÉE (feuille), bot. phan. V. Feuille.

TRIPHANE. min. Ce Minéral était connu anciennement sous les noms de Scboi 1 spatheux et de Zéolithe de Suède. D'Andrada est le premier minéralogiste qui l'ait décrit comma une espèce particulière; il le nomma Spodumèue, qui veut dire couvert de cendres, parce que l'ayant chauffé dans un creuset, il trouva qu'il se délitait en parcelles d'un gris foncé, dont l'aspect était celui de la cendre. Haüy préféra une dénomination déduite ae la structure du Minéral, et le nom de Triphane qu'il lui a imposé et qui a été adopté par la plupart des minéralogistes, fait allusion à la propriété dont jouit cette substance d'offrir dans trois sens différens des clivages qui ont à peu près le même degré ae netteté. Le Triphane est un Minéral verdâtre dont l'éclat tire sur le nacré et dont la structure est lamelleuse. Son clivage multiple conduit à deux formes primitives différentes, mais parfaitementcompatibles l'une avec l'autre; savoir: un octaèdre rectangulaire, dont quatre faces MM placées verticalement font entre elles deux angles de ioo° et de 80°, tandis que l'incidence de P sur P esl

[page] 384

de 146° (Haüy); et un prisme droit rhomboïdal, dont les pans sont donnés par les (aces M de Voetaèdre précédent. Suivant Brooke, ce prisme aurait des valeurs d'angles qui différeraient sensiblement de celles que Haüy veut désigner; elles seraient de 93^ et 879. De plus, le prisme serait divisible dans le sens des diagonales de sa base; mais aucun clivage bien distinct n'indiauerait si cette base est droite ou oblique. Le Triphane est facileà briser. Sa cassure transversale est raboteuse et inégale; sa dureté est supérieureà celle de TApatite et inférieure à celle du Quartz. Sa pesanteur spécifique est de 3, 170. Soumis à l'action du Feu dans le matras, il donne un peu d'Eau, et devient plus trouble et plus blanc qu'auparavant; chauffé sur le charbon, il se boursouffle et fond ensuite en un verre incolore et presque trans-ïtarent. U est composé, suivant Arwedson, de Silice, 66, 40; Alumine, Lithion, 8, 85; OxidedeFer, 1, 45. Le Triphane ne s'est pas encore présenté sous des formes régulières dans la nature; il est toujours en petites masses lamellaires ou en prismes plus ou moins allongés, irréguliers et non terminés, disséminés dans des Roches granitiques. Ses lames sont ordinairement brillantes et translucides. Sa couleur est toujours verdâtre, avec un éclat légèrement perlé; mais ses teintes varient du vertnlanchâtre pâle au vert jaunâtre et au vert pur.

Le Triphane appartient exclusivement aux terrains primordiaux cristallisés, et se rencontre toujours disséminé dans les Roches les plus anciennes de ces terrains et presque uniquement dans le Granit. Les substances qui l'accompagnent leplus constamment sont le Quartz, le Feldspath blanc, la Pétalite, le Mica, les Tourmalines noires, bleues et violettes, la Topaze, le Fer oxidulé et l'E- tain oxidé. Celui de la mine d'Uton, en Sudermanie, est le plus anciennement connu; il a pour gangue un Granit dont le Feldspath est d'un rouge de chair, et qui contient en même temps de la Pétalite et des Tourmalines. Le Triphane a été trou** vé depuis à Fahltigeljprès de Sterzing en Tyrol, dans une Roche composée de Feldspath laminaire blanc, de MLica nacré, d un peu de Quartz et de Tourmaline. Cette variété est d*un vert grisâtre, et ressemble beaucoup au Triphane d'Uton. On l'avait pris d'abord pour un Pyroxène diopside; mais Léonhard nous a fait connaître sa véritable nature. On trouve aussi du Triphane d'un vert pâle dans un Granit, ààilliney, près de Dublin, en Irlande; il y accompagne la substance nommée "killinite, et qui n'en est probablement qu'une simple variété. On cite encore le Triphane de Petershead en Ecosse. Enfin le même Minéral se trouve encore au Groenland et dans plusieurs localités des Etats-Unis en Amériaue, principalementàGoshen, dans le Massachusets, dans le Granit qui contient les Topazes et les Tourmalines vertes et rouges. (G. del.)

TRIPHAQUE. Triphaca. BOT. PHAN. Un genre encore très-imparfaitement connu a été décrit sons ce nom par Loureiro (FL Cochinch., 9, . 708) et a été placé par De Candolle ans la famille des Byttnérincées. Voici ses caractères essentiels: fleurs monoïques, munies d'un calice quinquéfide, dépourvues de corolle. Les mâles renferment auinze étamines monadelphes? Les femelles ont un seul style, et le fruit, composé de trois carpelles, en forme de gousses. Le Triphaca africana est un Arbreà feuilles longuement pétiolées, cordiformes et entières, a fleurs jaunes, disposées en cymes latérales et terminales. Il croît sur la côte de Mozambique. C'est peut-être une espèce de Sterculia. (g..n.)

TRIPHASIE. Triphasia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Aurantiacées, établi par Loureiro (FI. Cochinch., 1, p. 189) et adopté par Corréa, àunth et De Candolle avec les caractères«suivans: calice trifide, petit, persistant; corolleà trois pé-

[page] 385

tales hypogynes; six étamines hypogynes, à filets libres, ou quelquefois au nombre de cinq, et alors la cinquième opposée au plus grand pétale; ovaire placé sur un disque hypogyne, à trois uu quelquefois à quatre loges renfermant un ovule pendant du sommet de chaque loge; un style épais portant un stigmate déprimé, marqué de trois sillons; baie triloculaire, à loges monospermes. Ce genre a été fondé sur le Limonia trifoliata, L., Mantiss., 237; Jacq., le. rar., tab. 463. C'est un Arbre épineux, à feuilles alternes, ternées, ponctuées de glandes translucides, à fleurs pédonculées et placées dans les aisselles des feuilles. Il croît dans les Indes*- Orientales et la Chine. On le culîive aussi en Amérique sur les bords de l'Orénoque, près d'Angostura. De Candolle (Prodr., 1, p. 5a6) a décrit une seconde espèce de Triphasia qu'il a nommée monophylld parce qu elle a des feuilles simples. Elle croît à Timor. (G..n.)

TRIPHORA. BOT. PHAN. Genre établi par Nuttall (Gen. of north Am. Plants, a, p. 19a) pour deux espèces de Plantes du genre Arethusa, savoir: Arethusa pendula et Gentianoides. V. Aréthüse. (a.r.)

TRIPHORE. Triphoris. moll. C'est en i8a4 que nous avons proposé ce genre pour de petites Coquilles turriculées que nous découvrîmes fossiles à Valmondois. Depuis, quelques espèces furent trouvées vivantes, et l'une entre autres vient de la Méditerranée. En citant uotre genre, Blainville le metà la suite des divisions qu'il propose dans le genre Cérite. Si ces petites Coquilles ont une analogie incontestable avec les Cérites, elles ont aussi des caractères qui les en distinguent très-nettement. Leur nom indique Celui des caractères qui est le plus saillant et le plus important, c'est que la coquille se termine par trois ouvertures, ce qui ne s'observe dans aucun autre genre. Certains Cérites, tels que le C. sulcatum, outre Touvei ture antérieure terminale, ont le canal de la base recouvert antérieurement, de telle sorte au'il est réduità un véritable trou. Dans les Triphores on retrouve d'abord une disposition semblable; mais de plus il existe une troisième ouverture dorsale et postérieure dans une direction opposée à celle aui est antérieure. Cette ouverture dorsale se prolonge quelquefois en un petit tube fort court garni d'un petit bourrelet marginal. Ce petit tube postérieur est certainement ce qu'il y a de plus extraordinaire dans ces Coquilles: il est sans aucun doute destiné au passage d'un organe particulier, probablement celui de la génération; mais l'Animal n'étant pas connu, on n'a pu s'assurer d'une manière directe a quel usage il était destiné. Les caractères génériques peuvent êfre exprimés de la manière suivante: Animal inconnu. Coquille allongée, turriculée, gonflée dans le milieu, toujours sénestre, terminée par trois ouvertures rondes: une antérieure, lu plus grande; une à la base et tubuleuse; et la troisième postérieure, le plus souvent garnie d'un bourrelet. Les Triphores sont 4e trèspetites Coquilles marines, qui ont cela de particulier d'être toujours à gauche, et d'avoir les tours de spire ornés de plusieurs rangs de petites perles très-régulières; elhs ont aussi ce caractère remarquable d'être plus enflées dans le milieu qu'aux deux extrémités. Nous ne connaissons encore que quatre espèces dont nous citerons seulement la suivante, la seule qui ait été figurée.

Triphore perlé, Triphora gemmatum, Nob.; CériteTristome, Blainv., MMac., p. 404, pl. 20, fig. 3 3 a. Coquille longue de quatre à cinq lignes, ornée d'une raie pourprée sur un fond blanc ou couleur de corne. Elle est de la mer des Indes. (d..h.)

TRIPHRAGMÏUM. BOT. crypt. ç Urédinées.) Le genre désigné par Link sous ce nom est extrêmement a

TOME XVI. 25

[page] 386

voisin des Puccinia et des Phragmidium. Il est ainsi caractérisé: sporidies presque globuleuses, pédicellées, divisées en trois loges par une cloison transversale et longitudinale, sortant de dessous l'épiderme. 11 diffère des Puccinies par ses sporidies è trois loges, et non pas à deux seulement; et des Phragmidium, parce que ces sporidies sortent de dessousl épiderme et non de sa surface, et 3u'elles sont divisées en un nombre e loges généralement moins considérable. Link rapporte à ce genre le Puccinia Ulmariœàe la Flore Française, qui est assez fréquent sur les feuilles de la Reine des prés. (ad. b.)

*TRIPHYLLOCYNIS. BOT. PHAN. Nom donné par Du Petit-Thouars (Orchidées des îles australes d*Afrique, t. i4) à une Plante qu'il a également nommée Ovnosorchis aphylla, et que notre collaborateur A. Richard, dans son Mémoire sur les Orchidées des îles de France et de Mascareigne, a placée dans son genre Gymnadenia . (G..n .)

TRÏPINNA. BOT. vhan. (Loureiro.) V . Thipinnakia.

TRIPINNARIA. BOT. PHAN. Loureiro a établi un genre de la Didynamie Angiospermie, L., sous le nom de Tripinna, qui a été changé par Persoon en celui de Tripinnaria . Ce genre est caractérisé de la manière suivante: calice cvathiforme, à cinq crénelures; corolle presaue campanulée, ayant le limbe étalé à cinq segmens ovales, ondulés t velus, le supérieur plus grand; un stigmate aigu, bifide; baie charnue, uniloculaire, contenant plusieurs graines oblongues, comprimées. Le Tripinnaria Cochinchinensis, Pers.; Tripinna tripinnala, Lour., FI. Cochinch . 9 s, p. 476, est un grand Arbre, à rameaux étalés, garais de feuilles tripinnées, à folioles ovalesaiguËs, à fleurs d'un jaune rouge, disposées en grappes terminales. Cet Arbre croît «uns tes forêts montueuses de la Cochinchine. (G..n.)

TRIPLARIS. BOT. than. Genre de la famille des Polygonées et de la Triandrie Trigynie, L., offrant les caractères suivans: périgone ou calice grand, persistant, tubuleux, le limbe divisé en trois lobes; trois étamines à anthères linéaires; ovaire surmonté de trois styles portant trois stigmates velus; noix monosperme, trigone, enveloppée par le calice. Ces caractères, tels que Linné les a tracés, ne sont pas adoptés par tous les auleurs qui ont écrit sur ce genre. Aublet, Wrlldenow etàunlh lui atiribueut des fleurs dioïques; les mâles a^antff douze ou neuf étamines s les fleurs femelles a^ant l'ovaire entouré de trois étamines stériles squammiformes. Le Triplaris americana, L.; T. pyramidalU, Jacq., est uu Arbre qui croît abondamment sur le continent de l'Amérique méridionale, particulièrement à la Guiane et dans fa province de Caracas. Ses feuilles sont alternes, très-grandes, engainantes à la base. Ses fleurs sont disposées en épis axillaires et terminaux. (g..n.;

TRIPLASIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Gramiuées et de la Triandrie Digynie, L., établi par Palisot-Beauvois, sur une Plante découverte par Delile dans les Etats- Unis de l'Amérique septentrionale.

11 est ainsi caractérisé; lépicèneà deux valves membraneuses, aiguËs, renfermant quatre fleurs pédicellées, la supérieure stérile; glume à valves inégales, l'inférieure profondément incisée en deux segmens entre les-

3uels est une très-longue soie prouite par le prolongement de la nervure dorsale; la valve supérieure entière, velue en dehors et réfléchie. Les fleurs forment une sorte d'épi ou de panicule grêle dont les divisions sont presque sétacées et terminées par un épillet ovale.(g..n.)

TRIPLAX. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille a es Qavipalpes, établi par Fabricius, et ne aiflerant des

[page] 387

Erotyles que par ses antennes presque grenues, et terminées par une massue plus courte, ovoïde, et par les mâchoires dont la division intérieure est membraneuse, avec une seule petite dent au bout. Fabricius en a distingué ceux qui ont une forme presque hémisphérique ou qui sont presque ronds, et en a formé le genre Tritoma; il réserve le nom de Tripla.x aux espèces dont le corps est ovale ou oblong. Ces Insectes vivent dans les champignons, sous les écorces des arbres morts, etc. Ou ne connaît pas leurs métamorphoses. Nous citerons comme type, dans la première division, le Triplax a deux pustules, Tritoma bipustulata, Fabr., Oliv., Col., 89 bis.

Il est noir, avec une tache rouge à la base de chaque élytrc. On le trouve à Paris; et dans la seconde division, le Triplax russe, Triplax russica, Oliv., tab. 5; Erot., pl. I, fig. 1. (G.)

TRIPLE-BANDEAU, ois. Espèce du genre Sylvie. V . Sylvie-Roite-

LET. (DR..Z.)

TRIPLIMA. BOT. PHAN. Genre proposé par Rafinesque pour les Carex à deux stigmates et point de dents sur l'utricule. (a.h.)

TRIPLITE. min. (Beudant.) Syn. de Manganèse phosphaté. V . Manganèse. (b.)

TRIPLOCENTRON. BOT. puan. H. Cassini a proposé sous ce nom un genre, ou plutôt un sous-genre, formé aux dépens de quelques Centaurea de Linné, et particulièrement des C. melitensis et apula, espèces qui croissent dans les contrées méridionales de l'Europe. Il se distingue en ce que l'appendice des folioles intermédiaires ae rinvolucre est munià sa base de plusieurs épines, et qu'il porte en outre deux autres épines latérales, situées à une distance notable de sa base. Ce sous-genre appartient à la section des Calcifripées. (g..n.)

TRIPLOCOMA. BOT. crypt. (Mousses .) Bachelot de la Pilaye (Journal de Bot., i8i4, vol. 3, pag. i3i) propose avec raison de substituer ce nomà celui de Dawsonia donné par R. Brown à un genre de Mousses qu'il a fait connaître. En effet, Palisot de Beauvois avait, antérieurement à Brown, donné le nom de Dawson Turnerà un genre de ces Hydrophytes sur lesquels Dawson Turner a composé un si bel ouvrage. Nous avons conséquemment, à l'exemple de Lamouroux, adopté le nom de Dawsonie pour un genie de Floridées. V . Dawsonie. (b.)

TRIPOGON. BOT. PHAN. (Roemer et Schultes.) Syn. de Triathera . (A.R.)

TRIPOLI, min. On donne communément ce nomà des substances d'apparence argileuse, à structure fossile et à grain très-fin, sèches au toucher, ne faisant point pâte avec l'eau, et pouvant être employées comme matièresà polir. Elles sont composées presque entièrement de Silice; elles sont généralement légères, et d'une teinte rougeâtre ou d'un rose pâle. On distingue des Tri polis d'origiues diverses: les uns ne sont que des Schistes ou des Argiles chauffées et torréfiées naturellement par les feux des volcans ou des houillères embrasées; tels sont ceux de Poligné, près de Rennes en Bretagne, et de Corfou. Ce dernier est plus connu sous le nom de Tripoli de Venise. D'autres proviennent de Schismes altérés par la décomposition naturelle des Pyrites qui les accompagnent: tel est"celui de Menât, près de Rioni en Auvergne. Enfin il en est qui paraissent avoir été produits par l'eau, et qui ne sont que des sédimens trèsfins de Silice ou de Ponce broyée. Tel est le Tripoli ou la Terre pourrie des Anglais, et la Terre de Ringelbach . près d'Oberstein avec laquelle on polit les Agathes que l'on trouve dans cette localité.

Les Tripolis serventà polir les pierres et les métaux: on les emploie

25*

[page] 388

à l'eau ou on les délaye avec de l'huile d'olive; quelquefois on les mêle à un tiers de soutre, et on étend le mélange sur un cuir pour s'en servir. (G. del.)

TRIPOLIUM. BOT. PHAN. Espèce du genre Aster . Le Tripolion de Dioscoude était, scion Sérapion, le Coniolvulus Turpethum, et selon Columna, le Plumbago europœa . (a. b.)

TRIPOS. Mien. Bory de Saint- Vincent a établi sous ce nom un genre d'Infusoires dans la famille des Cercariées, qui a pour type le Cercaria Tripos, Mull., tab. 19, fig. a2; Encycl., tab. 10, fig. 4. Ce genre est ainsi caractérisé: corps non contractile, plat, antérieurement tronqué, aminci postérieurement en triaugle, et terminé en queue droite, non flexueuse, avec un appendice antérieur de chaque côté du corps. (a. b.)

TRIPSACUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées, tribu des Panicees, et de la Monœcie Triandrie, L., dont les caractères sont; des fleurs monoïques disposées en longs épis digités, les fleurs femelles occupant la partie inférieure et les mâles la partie supérieure de ces épis. Le rachisestarticulé et flexueux; ena-

2ue dent porte plusieurs épillets biores et sessiles. Dans l'épillet mâle, la lépicène se compose de deux valves oblongues, routiques, concaves, non carenées, à peu près égales entre elles. Chaque fleur offre une glume formée de deux paillettes membraneuses, concaves, acuminées à leur sommet; la glumelle consiste en deux paléolcs tronquées, unilatérales, soudées ensemble par l'un deleurs côtés; les trois étamines ont des anthères allongées, s'ouvrant seulement par leur partie supérieure et portées sur des filament grêles. Les épillets femelles sont solitaires, également biflores; la lépicène se compose de deux valves, 1 une extérieure presque Slane, l'autre intérieure, enfoncée ans une excavation du rachis, trèsconvexe; l'une et l'autre sont cartila-gincuses, se terminent «n pointe, et sont mutiques. Des deux fleurs l'une est neutre et extérieure, l'autre est femelle. La fleur neutre ne renferme aucun vestige de pistil, mais sa glume est la même que celle de la fleur femelle. Celle-ci est à deux valves * l'une extérieure, oblongue aiguË, concave à sa base; l'autre intérieure, plus étroite et bifide à son sommet. Le pistil offre d'un côté trois étamines rudimentaires et deux paléoles excessivement petites. L'ovaire est allongé et se termine insensiblement en un style simple qui porte à son sommet deux longs stigmates suhuléset velus. Le fruit est enveloppé dans les écailles qui sont rapprochées et considérablement endurcies.

Les espèces de ce genre sont originaires de l'Amérique septentrionale. Ce sont de belles et grandes Graminées vivaces, mais dont on tire fort peu de parti. (a. b.)

* TRIPTÈRE. Triplera . molx. Quoy et Gaimard, qui ont décrit et figuré ce genre dans les Annales des Sciences naturelles (T. vi, pag. 76, et pl. a, fig. 5), lui assignent pour caractères: corps oblong, charnu, contractile, à extrémité inférieure arrondie, la supérieure présentant une ouverture large, dentelée sur ses bords, munie de deux petites nageoires latérales, iusérées en dedans du limbe et surmontées d'un voile membraneux de même forme et de même randeur qu'elles. Point d'apparence e tête ni d'yeux. Ce nouveau genre mériterait d'être étudié avec soin, ce que n'ont pu faire les auteurs: il est cependant probable que c'est un Pté- ropode très-voisin des Cléodores. L'espèce unique a reçu le nom de Tbiptèbe rose, à cause de sa couleur. Quoy et Gaimard l'ont trouvée près du port Jackson. (aud.)

TRIPTERELLE. Triplerella . BOT. PHAN. Genre de la famille des Broméliacées et de la Triandrie Monogynie, L., établi par le professeur Richard (in Michx. Flor. Amer1,

[page] 389

p. 19, tab. 3), et offrant les caractères suivans: le calice est oblong, triangulaire, tubuleux; le limbe est court, à six divisions peu profondes. Les étamines, au nombre de trois, sont incluses, insérées au-dessous des divisions calicinales, presque sessiles. L'ovaire est infère; le style, de la longueur des étamines et triangulaire, se termine par trois stigmates courts, épais et obtus. Le fruit est une capsule couronnée par le tube calicinal persistant, à trois loges contenant chacune un grand nombre de graines oblongues, striées et presque cylindriques, attachées à leur angle interne. Les espèces de ce genre, au nombre de deux seulement, sont de petites Plantes grêles originaires de l'Amérique septentrionale; leurs feuilles sont extrêmement petites et peu nombreuses, sessiles, éparses; les fleurs terminales en ca-

ïutule ou au nombre de deux seuement. Le genre Tripterelle est trèsvoisin du Burmannia, mais il. en diffère par le nombre de ses étamines et la forme de son calice. (a. b.)

TRIPTÈRES. fois. Sous-genre de Cotte, V . ce mot. (b.)

TRIPTÈRES. moix. Par un double emploi, Blainville, dans son Traité de Malacologie, donne ce nomà une section des Rochers, quoique * Quoy et Gaimard s'en fussent servis pour un genre nouveau auquel ils ont donné le même nom de Tripière. V . ce mot. (D..11.)

TRIPTERIÆM. BOT. PHAN.

[page] 390

le BotanicalRegisier, vol. 10, n. 853, Lagasca a donné un aperçu monographique du genre Triptilion, qui comprend quatre espèces, dont trois nouvelles. Bertero en a découvert au Chili une espèceà fleurs blanches qui a un port un peu différent, et qui probablement formera un genre distinct lorsqu'elle sera mieux examinée. (g..9.)

TRIQUE-MADAME, bot. phan. Nom vulgaire du Sedum album, L. V . Ohpin. (b.)

TRIQUETRA. conch.àlein, dans son Tenlamen Method. Ostrac., p. 135, donne ce nomà un genre de la classe des Diconcha au rit a . Il se compose d'une seule Coquille qui appartient au genre Unio. V . Mulbtte. (D..H.)

TRIQUÈTRE. conch. Nom que Blainville > dans son Traité de Malacologie, a donné à une des sections du genre Vénus, section qui renferme toutes les.espèces triangulaires. V. VÉNUS. (D..H.)

TRXRAPHIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Polygynie Monœcie, L., établi par Robert Brown (Prodr. Fl. Nov.-Holl., p. 185) qui Ta ainsi caractérisé: lépicène (glume, R. Br.) multiûore, a deux valves égales et mutiques; épillets distiques, à deux ou plusieurs fleurs, les intérieures hermaphrodites, les autres mâles et stériles; valves extérieures de la glume (périanthe, R. Br.) portant au sommet trois arêtes droites; valve intérieure nautique; deux petites écailles hypogynes; trois étamines; deux styles à stigmates velus; fleurs en panicule. Ce gebre, voisin de YEctrosia et du Chloris, ne renferme que deux espèces, TriraphU pungens et T. mollis, qui croissent aans la région intertropicale de la Nouyelle- Hollande. (G..n.)

TRISANTHÜS. BOT. PHAN. Le genre fondé sous ce nom par Loureiro rentre dans YHydrocotyle, et même ne diffère pas de Y Hydrocotile lunata, TRI ainsi que De Candolle s'en est assuré par la vue de réchantillon de Lou* reiro. (g..n.)

TRISCALE. bept. oph. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)

* TRISECUS. BOT. PHAN. Ce nom est donné, dans le 6* volume du Systema Vegetabilinm de Schultes, à un genre établi en manuscrit par Willdenow « et qui appartientà la Pentandrie Trigynie, L. Voici les caractères génériques imposésà ce genre: calice quinquédenté; cinq pétales; capsule a trois loges monospermes. L'espèce unique du genre est nommée T.frangulæfolius, et elle a été récoltée sur Tes bords de l'Orénoque par Humboldt et Bonpland.(g..n.)

TRISETARIA. BOT. PHAN. (Fors-àahl.) Syn. de Trisetumff V . ce mot. (G..N.)

TRISETARIUM. BOT. PHAN. (Labillardière.)Syn. de Trisetum. V . ce mot. (Q..N.)

TRISETUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par Persoon d'après Forskahl qui lui avait donné le nom de Trisetaria . Il ne diffère essentiellement du genre Avena que par la valve extérieure de la glume, munie de trois arêtes, dont les deux latérales ne sont quelquefois que de deux dents ou deux soi es qui accompagnent celle du milieu. La principale espèce de cé genre est le Trisetum Forskahlii, Pers., Plante herbacée à tiges rameuses, munies de feuilles courtes, linéaires, et portant des fleurs disposées en une panicule serrée et terminale. On trouve cette Plante en Egypte. Les autres espèces ont été décrites par les auteurs sous le nom générique à'Avena; telles sont les A. nitida zXparviflora, Desf.; A. piridis et elongata, àunth. Les deux premières croissent en Afrique, dans le bassin de la Méditerranée; les deux autres sont indigènes du Mexique. (G..n.)

TR1SI0LA. BOT. PHAN. Genre éta

[page] 391

bli par Rafinesque pour YUniola panitulata, mais qui u'a pas été adopté.(a. a.)

TRISIS. conch. Dans son Manuel de Zoologie, Oken a proposé ce genre pour une Coquille assez singulière (Arca tortuosa ), mais qui, malgré sa forme, appartient bien au genre Arche, et n'a pas de caractères suffisans pour former un genreà part. V. Abchb.(d..h.)

TRISOPTÈRE. pois. Genre créé par Rafinesque - Schmaltz pour un Poisson très-voisin des Gades, et qui vit dans les mers de Sicile. C'est le Tris opter us fasciatus, d'un jaune doré, rayé de bleu, et dont la queue est fourchue. (less.)

TRISTAN, ins. Nom donné par Geoffroy au Satyrus hipparchia de Fabricius.V Satyre. (G.)

TRISTANIE. Tristania . BOT. PHAN. Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées, offrant les caractères suivans: calice turbiné adhérant par sa base avec l'ovaire infère, tubuleux, persistant età cinq divisions; corolle de cinq pétales; étamines variant de douze a quinze, insérées sur une seule rangée, à la partie supérieifte du tube calicinal; anthères courtes, presque globuleuses et introrses; style et stigmate simples. Ovaireà cinq loges contenant un très-grand nombre d'ovules attachésà leur angle interne. Le fruit est une capsule variant de trois à cinq loges polysperraes, dont le sommet est plus ou moins à nu au-dessus du tube calicinal. Les graines sont petites et dépourvues d'ailes. Les espèces qui forment le genre Tristania établi par R. Brown (InHort.àew.'ed . a, 4, p. 417) ont été retirées du genre Mêlateuca . Ce sont des Arbustes de la Nouvelle-Hollande, à feuilles sim-8les, entières, lancéolées, ayant les eurs disposées en corymbes pédonculés. On compte environ cinq ou six espèces de ce genre, dont une est assez commune dans les jardins d'agrément; c'est le Tristania neriijolia, Br., loc. ci/ ., qui est figuré dans l'Atlas de ce Dictionnaire.

Poiret avait aussi établi un genre Tristania pour le Ponceletia arundinacea de Dti Pelit-Thouars. Mais ce genre, qu'il ne faut pas confondre avec le Ponceletia de R. Brown, a été réuni au Spartina. (a. h.)

TRISTELLATEIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Malpighiacées, établi par Du Petit-Thouars (Gen. Nat>. Madag ., p. 14, n. 47), et ainsi caractérisé: caliceà cinq divisions; corolle à cinq pétales onguiculés, infléchis; dix étamines dont cinq alternes, plus petites; ovaire marqué de trois pores glanduleux; style courbé de la longueur des étamines; fruit capsulaire à trois carpelles couronnés par six appendices; embryon roulé, dépourvu de périsperme. Ceenre a été nommé Zymum par Jussieu, d'après Noronha. Il ne renferme qu'une seule espèce (T. madagascariensis), Arbrisseau de Madagascar, à tige grimpante, garnie de feuilles entières, les inférieures verticillées, quaternées, les supérieures opposées, glanduleusesà la base. Les fleurs sont jaunes et disposées en grappes. (G..N.)

TRISTEMMK. Tristemma. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélastomacées et de la Décandrie Monogynie, L., établi par Jussieu (Gener. Plant., p. 599) et ainsi caractérisé: calice entouré à la base de plusieurs bractées, tubuleux, à quatre ou cinq découpures, muni près du limbe d'appendices barbus; corolle à quatre ou cinq pétales onguiculés; nuit à dix étamines à anthères un peu arquées, munies à la base de petites oreillettes; ovaireà peine adhérent au calice par la base, au sommet; baie déprimée de diverses manières, revêtue du calice, à quatre ou cinq loges. Ce genre tient le milieu entre YOsbeckia et le Melastoma; il a été réunià ce dernier par Don, no ai ^ De Candolle l'a conservé. La principale espèce a été nommée Tristemma Virusanum par Commcrson, qui l'a dé-

[page] 392

couverte à l'île Maurice, et que Ventenata figurée dansson Choix de Plantes, pl. 35. Deux autres espèces ont été décrites sous le nom de Tristemma hirtum et angustifolium; l'une croît en Afriaue au royaume d'Oware, l'autre dans les Moluques.(G..N.)

TRISTECA. BOT. CRYPT. (Lycopadiacées.) Sjn. du Psilotum de Palisot de Beauvois.(A. R.)

TRrSTEGIS. BOT. PHAN. (Nées.) Syn. du Melinis de Palisot de Beauvois. (A. R.)

TRISTICHA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Du PetitThouars avait été nommé antérieurement Dufourea par Bory de SaintVincent. V. ce mot. (G..N.)

TRISTICHIS. BOT. CRYPT. (Mousses.) Le, genre fondé sous ce nom par Ehrarht est le Diplocomium de Weber et Mohr. Il a pour type le Meessia longiseta d'Hedwig. V. DIPLOCOMIUM. (AD. B.)

TRISTOME. Tristoma. MOLL. Blainville a cru à tort que nous avions primitivement donné ce nom à notre petit genre Triphore, qui pour nous n'a jamais porté que ce dernier nom auquel nous renvoyons.(D..H.)

TRISTOME. Tristoma. intest. Genre de l'ordre des Trématodes, ayant pour caractères: corps aplati; deux pores antérieurs simples, le troisième postérieur radié; un organe particulier cirrhiforme entre les pores antérieurs. Ce genre, établi par Cuvier, renferme deux espèces assez grandes, dont le corps est aplati, orbiculaire, les bords minces, plus ou moins sinueux. Antérieurement (1) ces Vers présentent un lobe distinct du reste du bord par deux échancrures au fond desquelles existe un pore orbiculaire; tourné vers la face inférieu-

(r) ll parait, d'après la figure qu'a donnée Cuvier du Tristome rouge, qu'il considère comme antérieures les parties que Rudolphi regarde comme postérieures re, d'uneligne de diamètre, imperforé, tenant au corps de l'Animal par un pédicule court et étroit. Sur le lobule ou à sa base existe une ouverture de laquelle sort un organe peu distinct qui paraît être un cirrhe ou organe génital mâle; il est inerme dans l'une desespèces, garni de petits aiguillons dans l autre; à une certaine distance de l'extrémité postérieure et en dessous, existe un autre pore de plus de deux lignes de diamètre, suborbiculaire, pedicellé comme les deux pores antérieurs; sa substance, plus ferme que celle du corps, est presque cartilagineuse; dans son centre existe un disque orbiculaire duquel partent sept rayons saillans qui se rendent à la circonférence, laquelle est épaisse, bordée et un peu ondulée; les rayons sont lisses, mais le disque et les intervalles des rayons sont couverts de granulations petites et élevées. Des vaisssaux parcourent le corps et se dirigent, en se divisant, vers la circonférence. Ces êtres singuliers ont été trouvés sur quelques espèces de Poissons. L'une des espèces a été nommée Tr. coccineum par Cuvier, et l'autre TV. maculatum par Rudolphi. (K.D..L.)

* TRITELEIA BOT. PHAN. Genre récemment publié par Lindley (Bot. Regist., n. 1293 in textu), d'après des Plantes rapportées par le voyageur Douglas. Ce genre, voisin du Brodiœa, dans la famille des Asphodé- lées, offre les caractères suivans: pé- rianthe hypocratériforme, continu avec le pédicelle, ayant son limbe partagé en six divisions; six étamines fertiles, trois placées a la gorge du périanthe et aevant ses divisions, les trois autres alternes et placées sur le tube; écailles hypogynes nulles; ovaire pédonculé, tnloculaire, polysperme; style trigoue, continu avec l'ovaire; trois stigmates. Ce genre comprend trois espèces herbacées, dont une croît dans le uord-ouest de l'Amérique, et a été trouvée par Douglas; c'est son T. grandiflora. Les deux autres (T. bivalvis et uniflora )

[page] 393

sont indigènes du Chili, et ont été trouvées, la première par Mac-Rae, aux environs de Santiago, la seconde par Gillies, près de Mendoza.(G..N.)

TRITICUM. BOT. PHAN. V, FROMENT.

TRITOMA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Monogynie, L., établi par Gawler (Bot, Magaz., n. 744) qui l'a ainsi caractérisé: périanthe campanulé-cylindracé, à six dents; six étamines insérées sur le réceptacle de l'ovaire, très-droites, libres, saillantes, alternativement courtes et longues; stigmate en forme de point terminant le style; capsule cartilagineuse, ovale, à trois côtés obtus; graines nombreuses, sur deux rangées, triquètres, ou diversement anguleuses, se recouvrant mutuellement. Ce genre est fondé sur une Plante placée d'abord parmi les Aletris, puis réunie au Weltheimia; mais il paraît suffisamment distinct par les caractères tirés des étamines non soudées au périanthe du style non séparable en trois, ainsi que par ceux de la capsule et par le port. Les principales espèces de ce genre sont cultivées comme Plantes d'ornement dans les jardins. Nous citerons sous ce rapport les Tritoma Uvaria, media et pumila, figurées dans les ouvrages anglais, et dans les Liliacées de Redouté. Ce sont des Plantes originaires du cap de Bonne-Espérance. De leur rhizôme qui est épais sortent des feuilles rubanées, et une hampe centrale qui porte des fleurs pendantes disposées en épi et d'une couleur orangée. (G..N.)

* TRITOMANTHE. BOT. PHAN. (Link.) Pour Tritoma. V. ce mot. (G..N.)

TRITOME. Tritoma. INS. Geoffroy désigne ainsi le Mycétophage quadrimaculé. V. Mycétophage. Enfin Fabricius a désigné sous le même nom une division du genre Triplax. V. ce mot. (G.)

TRITON. Triton, rept. bat. Genre de la famille des Urodèles, trèsvoisin des Salamandres, auxquelles on l'avait même réuni jusqu'à Laurenti. Son caractère distinctif consiste dans la forme de la queue, qui est comprimée au lieu d'être cylindrique, et qui se trouve ainsi convertie en un organe de natation. Les Tritons passent en effet presque toute leur vie dans l'eau, comme l'indique le nom de Salamandres aquatiques, qui leur a souvent été donné. Les Tritons sont célèbres par les expériences de Spallanzani sur leur force de reproduction; expériences d'où il résulte qu'ils peuvent reproduire plusieurs fois de suite et en entier le même membre lorsqu'on le leur coupe. On cite aussi comme une autre faculté non moins singulière, celle que leur a reconnue Duiây, de pouvoir être pris dans la glace, et y rester assez long-temps sans périr. Toutefois, il est douteux que cette faculté très-remarquable leur appartienne en propre; il est même des Batraciens, de famille différente, qui paraissent la présenter également, et tels sont principalement les Crapauds, comme il résulte d'expériences encore inédites que nous avons faites pendant l'hiver de 1828, soit sur le Bufo vulgaris, soit sur le Bufo calamita.

Les Tritons se nourrissent principalement de larves d'Insectes et de petits Mollusques. Ils nagent en agitant leur queue de droite à gauche, plongent facilement en se laissant entraîner par leur propre poids, mais sont tenus à des efforts, souvent répétés pour venir respirer à la surface de l'eau. Leurs oeufs, qui forment de longs chapelets, éclosent au commencement de l'été, quinze jours après la ponte. Les petits conservent leurs branchies plus ou moins longtemps, selon les espèces; les individus qui ne les ont point encore perdues au commencement de l'hiver, les conservent jusqu'au printemps.

On trouve plusieurs espèces de Tritons dans l'Europe et l'Amérique septentrionale; mais les auteurs s'accor

[page] 394

dent peu sur leur nombre et leurs caractères. Les mieux caractérisées sont, parmi les espèces européennes, le Triton marbré, Salamandra marmorata, Lat., ou Triton Gesneri, Laur.; le Triton à flancs tachetés, Sal. alpestris; le Ponctué, Sal. punctata; le Crété, Sal. cristata; le Palmipède, Sal. palmata. La plupart de ces espèces sont brunes en dessus avec le ventre d'une couleur plus claire et des taches noires ou noirâtres dont la disposition varie. Leur taille est ordinairement de cinq à huit pouces.

Une espèce plus digne de fixer l'attention, quoiqu'on ne la retrouve plus aujourd'hui vivante, est celle dont les débris fossiles ont été trouvés dans les Schistes d'OEningen, et que Scheuchzer avait cru être les restes d'un Homme; sa dissertation intitulée Homo diluvii testis est devenue célèbre. Jean Gesner paraît être le premier qui ait révoqué en doute la détermination de Scheuchzer, mais pourlui en substituer une autre non moins erronée, celle qui fait, des ossemens fossiles d'OEningen, les débris d'une grande espèce de Silure. Malgré les travaux de Gesner et d'un grand nombre d'autres auteurs, c'est donc seulement aux naturalistes contemporains, principalement à l'illustre auteur des Ossemens fossiles, qu'on doit d'avoir prouvé que les os du prétendu Homo diluuii testis sont seulement les os d'une espèce de Triton, aujourd'hui perdue, et d'une taille gigantesque. (IS. G. ST.-h.)

TRITON. Triton. MOLL. Genre démembré des Murex de Linné par Lamarck dans son dernier ouvrage, généralement adopté depuis, et toujours placé dans le voisinage des Ranclles et des Rochers. Les Tritons diffèrent peu en effet de ces deux genres. Dans le premier, les bourrelets sont opposés, latéraux, et correspondant les uns aux autres: il n'y en a jamais que deux pour chaque tour dc spire. Dans les Rochers, les varices sont au nombre de trois ou en plus grand nombre, se succédant à des intervalles égaux; elles descendent du sommet à la base de la coquille. Dans les Tritons enfin les varices ou bourrelets ne sont jamais épineux comme dans les Rochers et régulièrement disposés; ils sonr épars en nombre et à distances variantes sur chaque tour, et ne se correspondant jamais d'une manière constante et régulière. Les Animaux des Tritons paraissent ne différer en rien de ceux des Rochers; ils habitent les mêmes mers et ont les mêmes mœurs; ils habitent surtout les mers chaudes. On trouve quelques espèces dans la Méditerranée. On en compte un assez grand nombre, soit vivaus, soit fossiles, soixante environ. Ces derniers sont beaucoup moins nombreux, et ne comptent que pour un tiers. Caractères génériques: Coquille ovale ou oblongue, canaliculée à sa base, à bourrelets, soit alternes, soit rares, ou subsolitaires, jamais épineux, et ne formant jamais de rangées longitudinales.Ouverture oblongue. Opercule corné, épais, à élémens concentriques ou squameux. Nous indiquerons dans ce genre quelques-unes des principales espèces.

Triton émaille, Triton variegatum, Lamk., Anim. sans vert. T. vII, p. 178, n. 1; Murex Trilonis, L., Gmel., p. 3549, n. 69; Lister, Conch., tab. 969, fig. 12; Gualt., Test, , tab. 48, fig. A; Favanne, Conch., pl. 32, fig. G 1, G 2; Chemu., Conch. T. Iv, tab. 134, fig. 1277 à 1281, et tab. 135> fig. 1282, 1283; Encycl., pl. 421, fig. 2, a, b. Tièsgrande et fort belle Coquille, l'une des plus grandes connues, émailtée de vives couleurs. Elle vit dans l'Océan Indien et, dit-on, dans la Méditerranée. On la nomme vulgairement la Trompette marine ou la Conque de Triton.

TRITON TUBERCULEUX, Triton lampas, Lamk.; Murex lampas, L., Gmel., p. 3532, n. 26; Lister. Conch., tab. 1023, fig. 88; Rumpn, Mus. Amb., tab. 20, fig. c, D; Favanne, Conch., pl. 31, fig. E 2, E 5; Martini, Conch. T. Iv, tab. 128, fig.

[page] 395

1236, 1237, et tab. 129, fig, 1238, 1239; Encycl., pl. 420, fig. 3, a, b. Grande Coquille ventrue, très-tuberculeuse, vulgairement nommée la Culotte de Suisse. Ello vient des mers de l'Inde où elle n'est pas très-rare.

Triton baignoire, Triton lotorium, Lamk., loc. cit., n. 10; Murex lotorium, L., Gmel., p. 3533, n. 30; Rumph, Mus. Amb., tab. 26, fig. b; Favanne, Conch., pl. 34, fig. a 3; Encycl., pl. 415, fig. 3. Coquille dont le canal est assez fortement tordu. On la nomme vulgairement le Rhinocéros ou la Gueule de Lion, à cause des dents saillantes qui sont dans son ouverture sur le bord droit.

THITON GRIMAÇANT, Triton Anus, Lamk., loc. cit., n. 21; Murex Anus, L., Gmel., p. 3536, n. 38; Lister, Conch., lab. 833, fig. 57; D'Argenv., Conch., pl. 9, fig. H; Martini, Conch. T. II, tab. 41, fig. 403, 404; Favanne, Conch., pl. 31, fig. H 1; Gualtierri, Test., tab. 37, fig. B, E; Eucycl., pl. 413, fig. 3, a, b. Espèce fort singulière par sa distortion, et remarquable par la forme de son ouverture très-tuberculeuse, et garnie d'une large lame. Vulgairement la Grimace, l'Anus. Elle vient de l'Inde. (D..H.)

TRITONIE. Tritonia. moll. On doit le genre Tritonie à Cuvier, qui l'a proposé et décrit pour la première fois dans le premier volume des Annales du Muséum. L'anatonrie qu'il en donna le mit à même d'établir les rapports de son nouveau genre avec les Doris, et ces rapports sont incontestables. En adoptant le genre, De Roissy, dans le Buffon de Sonnini, le rangea dans les Gastéropodes, entre les Doris et les Onchidies. Suivant en cela les indications de Cuvier, Lamarck (Philos, zool.) proposa la famille des Tritoniens (V. ce mot), dans laquelle six genres furent admis, et les Tritonies, entre les Scyliées et les Téthys, sont plus naturellement placéée que ne l'avait fait De Roissy. Les rapports assignés par Lamarck à ce genre n'éprouvèrent aucune modification dans la Méthode qu'il publia, en 1812, dans l'Extrait du Cours. Les Nudibranches de Cuvier (Règne Animal) correspondent assez exactement à la famille des Tritoniens de Lamarck. Le genre qui nous occupe s'y trouve naturellement placé entre les Polycères et les Téthys, plus éloigné des Doris que dans le principe. Lamarck, dans son dernier ouvrage, persista dans l'arrangement de la famille des Tritoniens, et n'v apporta d'autre changement que de mettre les Tritoniens entre les Eolides et les Scyllées, au lieu de les laisser entre les Scyllées et les Téthys. Les Tableaux systématiques de ferussac, tout en présentant en apparence de grands changemens dans les Nudibranches de Cuvier, les laissent cependant, quant au fond, dans les mêmes rapports, les divisions des familles n'ayant rien changé dans l'ordre linéaire des genres; aussi les Tritonies n'en restent pas moins entre les Polycèreset les Téthys. Blainville (Malacologie ) restreignit la famille des Dicères(V. ce mot) à trois genres, et ils ont sans contredit une grande analogie. Les Tritonies sont entre les Scyllées et les Téthys, ce qui confirme des rapports de Lamarck, qui aurait peut-être fait deux familles à la place de celle des Tritoniens, s'il avait porté son attention sur le nombre des tentacules, caractère dont Blainville s'est servi fort habilement. L'arrangement de la famille des Séribranches de Lalreille (Fam. nat. du Règû. Anim., p. 174) correspond entièrement et exactement à la famille des Dicères de Blainville, auoique ses caractères soient pris de la disposition des branchies et non du nombre des tentacules. Les Tritonies y sont placées dans les mêmes rapports que dans Blainville. Les caractères génériques sont exprimés de la manière suivante: corps (imaciforme, bombé, convexe en dessus, plan, et pourvu d'un large disque muscu-

[page] 396

laire, propre à ramper en dessous; deux tentacules supérieurs rétractâtes dans une sorte d'étui; une grande lèvre ou voile circulaire frontale; bouche armée d'une paire de grandes dents latérales, tranchantes et denticulées sur les bords; branchies en forme de panaches ou d'arbuscules rangées symétriquement de chaque côté du corps. Les Tritonies ont assez l'aspect des Doris; leur corps limaciforme est pourvu d'un large pied qui occupe toute la face ventrale; ce pied, terminé par un bord mince, laisse en dessus une partie nue, au-dessus de laquelle sont rangées les branchies qui paraissent former les franges élégantes au bord du manteau; au côté droit cet espace nu de la partie supérieure du pied présente deux ouvertures séparées, distantes, pour l'anus et les organes de la génération. Le dos est granuleux, comme ' chagriné; un voile frangé, comparable en petit à celui si grand des Téthys, tomoe au-dessus de la bouche. Les tentacules ne sont pas moins remarquables que dans certains Doris: un étui cylindrique non rétractile les contient en entier; ils en sortent et y rentrent par le même mécanisme que ceux des Limaces. Nous ne pouvons entrer daus les détails d'organisation intérieure; ils ont été donnés par Cuvier dans le Mémoire que nous avons cité et auquel nous renvoyons. Nous renvoyons également a l'article Tritonie donné par Blainville dans le Dictionnaire des Sciences naturelles. On ne connaît encore au'un petit nombre d'espèces, la plupart de l'Océan Européen. Nous indiquerons les principales.

TRITONIE DB HOMBBRG, Tritonia Hombergii, Cuv., ànn. du Mus. T. I, p. 483, pl. 31, fig. 1, 2, et pl. 32 pour les détails anatomiques; Lamk., Anim. sans vert. T. vI. 1re part., p. 304, n. I; Blainv., Malac., pl. 46, fig. 6; Dicquemare, Journ. De Phys., octobr. 1786, pl. 2. Grande espèce qui aurait jusau'à huit pouces de long, à ce que ait Dicquemare. Elle n'a ordinairement que deux ou trois pouces. Elle vit dans la Manche.

Tritonie arborescente, Tritonia arborescent, Cuv., Ann. du Mus. T. vI, p. 434, pl. 61, fig. 8, 9, 10; Lamk., loc. cit., n. 2; Doris cervina, Gmel., p. 3105, n. 12; Bommé, Mém. De Flcss. T. iii, fig. 1. Beaucoup plus petite que la précédente. Elle se trouve aussi dans la Manche. (D..H.)

TRITONIE. Tritonia. BOT.. PHAN. Genre de la famille des Iridées et de la Triandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: spathe bivalve, scarietise; périgone tubuleux, turbiné; le limbe divisé en six segmens réguliers; trois étamines à filets courbés; ovaire infère surmonté d'un style portant trois stigmates étalés; capsule ovale, arrondie, triloculaire, renfermant plusieurs graines globuleuses, ni ailées, ni pulpeuses. Ce genre a été établi paràer dans le Botanical Magazine et dans I'Hortusàewensis, pour y recevoir des espèces qui avaient été placées autrefois dans les genres Gladiolus et Ixia. On en compte environ quinze espèces, toutes originaires du cap de BonneEspérance, et cultivées dans les jardins d'Europe où elles exigent les mêmes soins que les nombreuses espèces d'Ixia et de Gladiolus. Parmi ces Plantes nous mentionnerons pour leur beauté, le Tritonia crispa, àer, Botan. Mag., tab. 678; Gladiolus crispus, Andr., Rep., tab. 112; et le Tritonia miniata, BOT. Mag., 609; Ixia miniata, Jacq., Hort. Schœnbr., 1, tab. 24. Cette dernière espèce est remarquable par les couleurs maculées de son périgone, qui la font distinguer en plusieurs variétés.(G..N.)

TRITONIENS. molit. Lamarck proposa cette famille, pour la première fois, dans sa Philosophie zoologique; il y rassembla les six genres Glauque, Eolide. Scyllée, Tritonie, Téthys et Doris. Il la reproduisit sans changeraens dans l'Extrait du Cours et dans son dernier ouvrage, et dans

[page] 397

les mêmes rapports au commencement des Gastéropodes. Les Nudibranches de Cuvier (V. ce mot) représentent assez exactement cette famille des Tritoniens de Lamarck. Elle fut démembrée par Férussac qui, en conservant son nom, lui laissa auatre genres seulement: Tritonie, Doto, Scyllée et Téthys, Elle ne fut admise ni par Blainville ni par Latreille, qui la partagèrent en divers groupes. V. Nudibranches et les six genres que nous avons cités. (d..h.)

TRITRI. OIS. V. Gobe-Mouche.

TRIUMFETTA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Tiliacées et de la Polyandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: calice à cinq sépales, obtus ou souvent apiculés audessous du sommet; corolle à cinq pétales, ou rarement nulle; étamines au nombre de dix à trente, libres ou quelquefois légèrement cohérentes par la base; ovaire presque rond, surmonté d'un seul style; capsule recouverte de poils crochus, et formée de quatre carpelles plus ou moins soudés entre eux; une à deux graines dans chaque loge, pourvues d'un embryon renversé. Ce genre se compose d'environ trente especes qui croissent dans les diverses régions intertropicales du globe. De Candolle (Prodr. Syst. Veget. T. I, p. 606 ) les a distribuées en deux sections qu'il a nommées Lappula et Bartramea, sections qui avaient été considérées par Gaertner comme deux genres distincts sous les noms de Triumfetia et Bartramia. Parmi celles de la première section, nous citerons le T. Lappula, L., qui croît dans les Antilles et que Plumier (édit. Burm., tab. 855) avait autrefois figurée. La seconde section est beaucoup plus nombreuse en espèces que la première; elle a été surtout enrichie par les travaux de Vahl, Lamarck etàunth. Les Triumfetia sont des Arbrisseaux, quelquefois des Plantes annuelles, qui n ont rien de remarquable soit pour l'ornement, soit pour les usages économiques, (G..N.)

[page] 398

toutes propres à l'Europe et inédites avant lui, La Dictya incana de Fabricius (Syst. Antl.) appartient aussi à ce genre. Elle est d'Amérique. (g.)

TRIXIS. BOT. PHAN. P. Browue, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque , publiée en 1756, établit legeure Trixis, qui fut méconnu par Linné et confondu avec le Perdicium, En 1811, Lagasca rétablit sous son ancien nom ce genre qui fut admis par De Candolle et par Cassini. Celuici l'a placé dans la tribu des Nassauviées près des genres Martrasia, Jungia et Dumerilia, auxquels il ressemble par son involuere, et à quelques égards par son port. Kunth a ainsi caractérisé le genre Trixis, auquel, d'après Lamarck, il a conservé improprement le nom de Perdicium. involuere composé d'environ huit folioles à peu près égales, réfléchies, ceint d'un calicule; réceptacle garni de poils; tous les fleurons de la calathide hermaphrodites, a deux lèvres ; l'extérieure plus grande, plane, tridentée ; l'intérieure partagée en deux lanières linéaires; anthères munies à la base de deux soies ; aigrette poilue, sessile. Cassini (Opuscules phyt., 2° vol., p. 159) ajoute à ces caractères celui d'avoir le fruit un peu collifère. Les espèces de ce genre sont des Plantes herbacées ou frutescentes qui croissent dans les parties chaudes de l'Amérique, principalement aux Antilles et au Pérou. Leurs Heurs sont terminales, disposées en particules ou en corymbes.

Le nom de Trixis a étéaussi donné par Swartz et Schreber an genre Bailliera d'Aublet.(G..N.)

TRIZEUXIS.BOT.PHAN. Genre de la famille des Orchidées, établi par Lindley (Collecta. Bot., tab. 2), qui l'a ainsi caractérisé : périanthe biparti ; le segment supérieur bilobé; l'inférieur triparti, renllé; labelle parallèle à la colonne (gynostème), ayant le limbe élargi et recourbé; stigmate creux : anthère à une senle loge, reufermant deux masses polliniques adhérentes à une caudicule fusiforme. La seule espèce du genre (Trizeuxis falcata, Lindl., loc. cit.) est une Orchidée parasite sur les arbres, et originaire de l'Amérique méridionale ou des Antilles. Ses fleurs sont très-petites, et disposées en sertules au sommet d'une hampe branchue. (G..N.)

TROCHETIA. BOT. PHAN. De Candolle (Mém. du Muséum , T. x , p. 106) a établi sous ce nom un genre de la famille des Byttnériacées, qu'il a ainsi caractérisé ; calice profondément découpé en cinq divisions , nu extérieurement ; corolle à cinq pétales ; vingt étamines ayant leurs filets rénnis à la base en un urcéole , cinq d'entre elles stériles; un seul ovaire presque rond, couvert d'écaillés, surmonté d'un style filiforme; capsule à cinq loges et à cinq valves; graines petites, presque roudes, dépourvnes d'ailes. Ce genre, voisin des Dombeya, se compose de deux espèces (T. uniflora et T. triflora) qui croissent dans l'ile de Matcareigne Ce sont des Arbrisseaux à feuilles entières, couvertes en dessous d'écailles rousses, à fleurs au nombre de une à trois portées sur des pédoncules axillaires et pendons, (g..n.)

TROCHILUS. OIS. V Colibri.

* TROCIHSCANTHES. bot. phan Genre de la famille des Ombelliferes, récemment établi par Koch (Umb., p- 103, fig, 95), et ainsi caractérisé: calice dont le bord est à cinq dents ; pétales longuement onguiculés, spatules, pirsque entiers, avec un appendice triangulaire infléchi; fruit un peu comprimé sur les côtés ; méricarpes munis chacun de cinq côtés presque ailées, les latérales formant une bordure; vallécules larges, a trois ou quatre canaux oléifères, la commissure à huit; carpophorc biparti; graines demî-cylindriques, Le genre Trochiscanthes est fondé sur une Piaule qui a été promenée daus quatre genres differens. C'est le Smyrnium noidiflorum d'AHioni (FL.

[page] 399

Pedem., p. 23 , tab. 72), le Ligusticom nodiflorum Villars, l'Angelica paniculuta et l' Imperatoria nodiflora de Lamarek. C'est une Herbe vivace, glabre, à feuille radicale, deux à trois fois subdivisée en segmens ovales-lancéolés, dentés en scie. La tige est tres-rameuse, portant des fleurs blanches. Cette Plante croit dans les forêis ombragées et montneuses de l'Europe méridionale.(G..N.) TROCHITE. moLI., Une Coquille, nommée Patella chinensis par Schumacher, et qui est probablement le Patella sineasis, L. (Calyptrœa sinensis, a servi à cet auteur pour former un nouveau genre, qui ne saurait être adoptè, s'il est, selon les apparences, un dédoublement des Calyptrées. (D..H.)

TROCHITES ou TROCHILITES. MOLL. et écihn. Les anciens oryctographes nommaient ainsi, tantôt des Coquilles trochoïdes fossiles , tantôt des articulations de tiges d'An-crinites. Ces dénominations ne sont plus en usage. (D..H.)

* THOCHOCARPA. bot. phan. Genre de la famille des Epacridées , établi par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl.,p.548) qui l'a ainsi caractérisé: calice accompagné de deux bractées; corolle inlundibuliforme, ayant le limbe étalé, barbu; ovaire à dix loges ; baie drupacée, ayant un noyau en forme de roue, à dix lobes qui fiunissent par se séparer. Ce genre se rapproche beaucoup du Decaspora par les caractères et le port ; ilne renferme qu'une seule espèce placée d'abord par son auteur dans le genre Cyathodes, puis réunie au Styphelia par Rudge. Le T. laurina, Br., loc. cit., est un petit Arbre glabre , ayant le bois trèsdur , portant des feuilles éparses , pètioiées , marquées de nervures, imitant celles des Lauriers. Les fleurs sont blanches , disposées en épis termiuaux et axillaires. Cet Arbre croît aux environs du port Jackson. (g..n.)

TROCHO-COCHLEA. MOLL. Genre de Klein (Tent. Ostrac, p. 42)qui représenterait assez bien le genre monodonte de Lamarck, s'il ne cotenait aussi quelques Cyclostomes. Ce genre est tombé dans l'oubli. (D..H.)

TROCHO-C0NUS. moLL-, Très-mauvais genre for mé par Klein (Meth. Ostra., p. 72), avec des Strombes, des Volutes, des Fuseaux, quelques Cônes, etc.(D..H.)

TROCHOIDES. Trochoida. moLl. Cuvier (Règne Animal) a partagé les Pectinibranches en deux grandes familles; les Trochoides et les Buccanoïdes. Les Trochoïdcs renferment quatre genres seulement et un grand nombre de sous-genres. L'ensemble de ces genres et sous-genres représente, dans une distribution différente, six des familles des Trachélipodes de Lamarck. Latreille, dans les Familles naturelles du Règne Animal, a proposé une famille des Tro choïdes, qui est la troisième des Gastéropodes pectinbranches. Il s'en faut de beaucoup qu'elle soit aussi considérable que celle de Cuvier; elle est composée des genres Troque, Cadran , Roulette, Monodonte et Pleurotomaire, Eille représente la famille des Turbinacées de Lamarck. V. ce mot et les genres que nous venons de citer, (G..H.)

TROCHULINE Trochulina. MOLL. D'Orhigny nomme ainsi, dans sou Tableau des Céphalopodes, le troisième sous-genrec desRotalies. V. ce mot. (D..H.) TROCHUS; moll. V. Troque.

THOCHUS- ROSTRATUS. moll. Klein a formé ce- genre avec quelques Fuseaux à spire courte et large, II n'a point, été adopté. V. Fuseau.(D..H.)

TROÈNE- Ligustrum. bot. PHAN. Genre de la famille des Jasminées dont les caractères sont ; un calice tubuleux , court et à quatre dents ; une corolle monopétale, régulière, infundibuliforme, à quatre divisions égales; deux étamines insérées au

[page] 400

haut du tube de la corolle et saillantes; un ovaire globuleux à deux loges contenant chacune deux ovules collatéraux et pendans; un style simple terminé par deux stigmates rapprochés et aigus. Le fruit est une baie globuleuse, déprimée, pisiforme, à deux loges contenant chacune deux graines presque triangulaires, qui sous un tégument coriace contiennent un endosperme charnu, au centre duquel est placé un embryon ayant la radicule supérieure. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses. Ce sont des Arbustes ou des Arbrisseaux, à feuilles opposées, entières, sans stipules; ayant de petites fleurs blanches disposées en grappes terminales. L'une ae ces espèces (Ligustrum vulgare, L.) est indigène et croît très-communément dans les bois. et dans les haies. Les autres croissent en général dans la Chine et le Japon. On cultive assez souvent dans les jardins le Ligustrum japonicum, Tnunb., qui passe l'hiver en pleine terre, et se distingue par ses larges feuilles et ses grappes de fleurs plus grandes. (a.r.)

TROGLODYTE. Troglodytes. maM. Genre de Quadrumanes, établi par Geoffroy Saint - Hilaire et adopté par plusieurs auteurs pour placer le Chimpanzé ou Orang noir. V. OranG. La race d'Hommes désignée sous ce nom dans l'antiquité, paraît, d'après notre collaborateur Desmoulins et quelques autres auteurs, n'avoir été qu'une espèce de Singes du genre Cynocéphale.(1S. G. ST.-H.)

TROGLODYTE. Troglodytes. oIs. Cuvier et à son exemple plusieurs autres ornithologistes ont séparé les Troglodytes des Sylvies, pour en former un genre particulier auquel ils assignent pour principaux caractères: un becgrêle, entier, droit, ou un peu courbé; des mandibules de la longueur de la tète; quatre doigts dont un en arrière, fort court; des ailes courtes, arrondies. avec la première rémige presque nulle; enfin une queue susceptible de se tenir relevée. Ces caractères ont paru tout au plus suffîsans à Temminck pour établir une section dans le genre Sylvie où l'on trouvera avec notre Troglodyte d'Europe, plus connu sous le nom fautif mais vulgaire de Roitelet, quelques espèces de l'Amérique septentrionale. . Sylvie. (dr..z.)

TROGODERME. Trogoderma. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentanières, famille des Clavicornes, tribu des Dermestins, établi par Latreille aux dépensdu genre Anthrenus de Fabricius, et différant de ce genre par la massue des antennes qnui est composée de quatre articles distincts et perfoliés, tandis que dans ceux-ci elle est solide, et formée d'articles très-serrés. Les Trogodermes different encore des Anthrènes par un corps oblong ou ovoïde; ils s'éloignent des Attagènes par les antennes qui, dans ceux-ci, sont terminées par une massue en scie de trois articles. On connaît trois ou quatre espèces de ce genre; la plus ancienne est l'Anthrenus elongatus de Fabricius. Elle habite l'Europe. (G.)

TROGON. OIS. V. Couroucou.

TROGONTHERIÜM. mam. Fischer (Mém. des naturalistes de Moscou) a donné ce nom à un Mammifère fossile dont la tête avait été trouvée aux environs d'Azof, et que l'on a reconnu être une espèce du geure Castor, V. ce mot. (IS. G. st.-h.)

TROGOSSITE. Trogossita. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille des Xylophages, établi par Olivier, et adopté par Latreille et par tous les entomologistes. Ce genre a pour caractères essentiels: mandibules plus courtes que la tête, découvertes ou saillantes et robustes, croisées; languette presque cornée, non proIongée entre les palpes; mâchoires d'un seul lobe; antennes plus courtes que le corselet ou de sa longueur au plus, terminées en une massue

[page] 401

comprimée, un peu dentée en soie, et formée par les trois ou quatre derniers articles; corps étroit, allongé et déprimé daus le plus grand nombre. Ce genre se distingue des Prostomis parce que ceux-ci ont les mandibules plus longues que la tête; les Passandres s'en éloignent par des antennes presque aussi longues que le corps, et par d'autres caractères aussi faciles a saisir. On connaît la larve d'une espèce de Trosossite; elle est désignée dans le midi de la France sous le nom de Cadelle. Elle a environ huit lignes de long sur une ligne de large; son corps est composé de douze segmens assez distincts, hérissé de poils, et d'une couleur blanchâtre; elle est armée de six pâtes écailleuses. Celte larve attaque le froment renfermé dans les greniers, et cause des dommages assez considérables; elle se nourrit aussi des arbres morts, du pain, des noix, etc. L'Insecte produit par cette larve est:

Le Trogossite mauritanique, Trogossita mauritanien, Oliv., Ent. Trogoss., n. 2, pl. 1, fig. 2. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre. Elles sont également répandues dans les cinq parties du monde.(G.)

TROGOSS1TAIRES. Trogossitarii IMS. Latreille a formé sous ce nom une tribu de Coléoptères tétramères de la famille des Xylophages, comprenant plusieurs genres de cette famille qui constituent diverses divisions, d'après sa Méthode présentée dans la nouvelle édition du Règue Animal, ou la tribu des Trogossitaires est supprimée. V. XyLOPHAOES. (G.)

TROGULE. Trogulus. arachn. Genre de l'ordre des Trachéennes, famille des Phalangiens, établi par Latreille aux dépens des Phalangium de Linné, et caractérisé de la manière suivante: corps ovale, déprimé, dur, ayant l'extrémité antérieure avancée, en forme de chapeion, aui reçoit dans une cavité inférieure les mandibules et les autres parties de la bouche; yeux, au nombre de deux, séparés et peu visibles; mandibules terminées par deux pièces; abdomen ovalaire, à divisions apparentes; palpes simples, filiformes; huit pâtes. Ce genre est composé d'une seule espèce que l'on trouve en France et en Allemagne; c'est le TROGULB NEPIFORME, Trogulus nepœformis, Latr., Gen. Crust., etc. T. I, p. 142, pl. 6, fig. 1. Il est long de quatre lignes, ellipsoïde, et d'un cendré roux. On le trouve sous les pierres. (G.)

TROLD HUAL, ou TROL-WAL. Mam. Nom de pays d'un grand Cétacé des mers au Nord, qui paraît être une Baleine ou un Cachalot.(IS. G.ST.-H.)

TROLLIUS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Renonculacées, tribu des Helléborées, et de la Polyandrie Polygynie, offrant les caractères essentiels suivans: calice coloré, composé de cinq, dix, ou quinze sépales pétaloïdes et caducs; corolle composée de cina à vingt pétales petits, tubuleux a la base et déjetés au sommet en une seule lèvre; étamines et ovaires en nombre indéfini; carpelles capsulaires, sessiles, presque cylindriques et polyspermes. Quatre espèces constituent ce genre que Tournefort confondait avec les Hellébores. Trois d'entre elles croissent dans l'ancien continent, et une dans le nouveau. Parmi les premiers, nous citerons, comme type du genre, le Trollins e'ropœus, L., belle Plante à fleurs jaunes que l'on trouve dans les pâturages et les prairies des montagnes alpines de l'Europe, et que l'on cultive dans les jardins comme plante d'ornement. Les Trollius sont des Plantes herbacées à tiges glabres et dressées; à racines fibreuses, fasciculées; à feuilles radicales et caulinaires pétiolées, multifides; à fleurs terminales jaunes et rappelant celles de certaines Renoncules doubles, à raison de leurs sépales nombreux et pétaloïdes. (G..N.)

TROMBETTA. BOT. CRYPT (Champignons.) Genre établi par Adansou,

TOME XVI. 26

[page] 402

et fondé sur les Plantes figurées par Micheli dans ses Nova Généra, pl. 82, fig. 5-8. Le geme d'Adanson n'a pas été admis; les espèces citées de Micheli appartiennent au genre Can tàarellus. V. ce mot. (ad. b.)

TROMBIDION. Trombidium. arachn. Genre de l'ordre des Trachéennes, famille des Acarides, établi par Fabricius aux dépens du grand genre Accrus de Linné, et ayant pour caractèies: corps presque carré, ordinairement rouge, déprimé, mou, marqué de plusieurs enfoncemens, divisé en deux parties, dont la première ou l'antérieure très-petite, portant les yeux, la bouche et la première paire de pâtes; huit pieds uniquement ambulatoires; yeux, au nombre de deux, écartés et portés sur des pédicules; deux palpes saillans, pointus au bout, avec un appendice mobile; une sorte de doigt sous cette extrémité; mandibules en griffes. Ce genre se distingue des Erythrées, parce que ceux-ci n'ont pas les yeux portés sur un pédicule saillant et immobile. Les genres Gamase, Cheylètc, Uropode et Oribate en sont suffisamment distingués par leurs palpes qui n'ont point d'appendice mobile à leur extrémité. On connaît un assez grand nombre de Trorabidions, et c'est à Müller, et surtout à Frédérick Hermann, que l'on est redevable de cette connaissance. Cet auteur a publié un ouvrage sur les Acarus et autres genres d'Aptères, intitulé: Mémoires aptérologiques, accompagnés de très-belles planches coloriées. Les Trombidions vivent dans les campagnes, sur les plantes, les arbres et sous les pierres. On les rencontre plus particulièrement au printemps. Presque toutes les espèces décrites sont européennes. On n'en connaît qu'une qui soit exotique; mais il est probable que, si l'attention des voyageurs se porte sur les Arachnides de petite taille, on en découvrira un grand nombre dans les contrées équatoriales.

Le Trombidion colorant, Trombtdium tinctorium, Latr., Gen. Crust. et Ins. T. I, p. 145. Il est long de

Suatre à cinq lignes, très-soyeux, d'un beau rouge-vermillon, avec les pieds plus pâles. On trouve ce Trombidion dans l'Inde, en Afrique et à Cayenne. Il est probable que les individus de ces divers pays forment autant d'espèces distinctes; mais jusqu'à présent aucune observation n'a été faite à ce sujet.

Le Trombidion satiné, Trombidium holosericeum, Latr., Gen. Crust. et lus. T I, p. 146. La Tique rouge satinée, terrestre, Geoff. Hist. des Ins. T. Il, p. 624. Il n'a pas une ligne de longueur, et ressemble presque entièrement au précédent. On le trouve en France.(G.)

TR0MB1DITES. ARACHN. Leach désigne ainsi une petite famille d'Arachnides renfermant les genres Trombidion et Erythrée. Il lui assigne pour caractères: bouche munie de mandibules; palpes avancés, avec un appendice mobile au bout. Dans la Méthode de Latreille (Fam. nat. du Règn. Anim.), cette petite division fait partie de la famille des Acarides. V. ce mot.(G.)

TROMPE. Proboscis. INS. V. BOUCHE. (G.)

TROMPETTE, POIS. V. FistuXjAIRE.

TROMPETTE, int. Espèce du genre Echinorhynque. V. ce mot. (B.)

TROMPETTE, BOT. CRYPT. (Hy drophytes.) Espèce du genre Laminaire. V. ce mot.(b.)

* TROMSDORFUA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Bignoniacées, établi par Blume (Bijdr. Fl. nederl Ind., p. 762) qui l'a ainsi caractérisé: calice tubuleux, à quatre ou cinq découpures presque égales; corolle infundibulitorme, élargie au sommet, le limbe quinquélobé, inégal, presque bilahié; quatre étamines incluses, dont deux anthérifères; anthères bisloculaires, cohérentes, à loges parallèles; stigmate large presque bila-

[page] 403

mellé; capsule en forme de silique, allongée, à quatre fausses loges, à Jeux valves qui par leur introtlexion forment de fausses cloisons séminifères; graines petites, pendantes, prolongées à la base en une aile membraneuse. Ce genre est trèsvoisin du Didymocarpus dont il ne se distingue que par la structure de ses graines. Les deux espèces (T. speciosa et elongata) dont il se compose sont des Arbrisseaux droits ou grimpans, à feuilles opposées ou alternes, dentées en scie, a fleurs très-belles, violettes et jaunes, nombreuses, portées sur des pédoncules allongés et axillaires. L'une de ces Plantes croît dans l'île de Java, l'autre dans les Moluques.

Un autre genre Tromsdorffia a été établi par Martius(Nou. Gen. Bras., 2, pag. 40) qui Ta ainsi caractérisé: calice coloré à deux folioles coucaves; corolle à cinq pétales, couverts extérieurement de poils laineux aussi longs qu'eux; capsule staminale composée de cinq filets soudés par la base, poitant cinq anthères uniloculaires, et séparés dans leur partie libre par cinq lobes trèsscourts; stigmate sessile, capité ou presqu'à deux lobes; utricule monosperme. Ce genre appartient à la famille des Amaranthacées et à la Pentandrie Monogynie, L. Il se compose de trois espèces, savoir: 1° Tromsdorffia aurala, Mart., loc. cit., tab. 139, espèce nouvelle qui croit dans le Brésil occidental; 2° T. argentata, qui a été découverte à Porto-Rico par le docteur Bertero et nommée par celui-ci, dans les herbiers, Achyranthes nodosa; 3° T. puluerulenta ou Iresine canescens, Willd., et Allernanthera dubia, àunth. Ces Plantes, toutes originaires de l'Amérique intertropicale, sont des Herbes ou des sous-Arbrisscaux dressés, rameux, velus ou soveux, à feuilles opposées, et à ileurs très-petites, réunies en petits capitules nombreux sur des pédoncules terminaux et branchus. (G.. N.)

TRONC. Truncus. ins. V. THORAX et INSECTES.

TRONC. Truncus. BOT. PHAN. Espèce de tige propre aux Arbres dicotylédons. V. Tige. (G..N.)

TRONC ATELLE. Truncatella. moll. Genre établi par Risso (Hist. nat. de l'Europe méridion. T. IV, p. 124), qui lui assigne pour caractères: coquille subcylindrique, à sommet tronqué, mamelonné; suture profonde; ouverture oviforme, un peu acuminée à droite; péristome parfait, rétléchi. Risso cite deux espèces, la Troncatelle lisse, Truncatella lœvigata, et la Troncatelle costulée, Truncatella costulata. Suivant lui, elles habitent les régions sablonneuses, et se trouveut aussi subfossiles. D'après cette courte description, qui est accompagnée de figures fort médiocres, il est trèsdifficile de' déterminer quelles sont les Coquilles dont Risso a voulu parler. (aud.)

TRONCATIPENNES. Truncatipennes, ins. Latreille désigne ainsi la première division de la tribu des Carabiques; elle est caractérisée de la manière suivante: palpes extérieurs non terminés en alêne; côté interne desdeux jambesantérieurcs fortement échaucré; extrémité postérieure des élytres plus souvent tronquée. Cette division comprend un grand nombre de genres qui sont traités à leur lettre dans ce Dictionnaire. (G.)

TRONCATULINE. Truncatulina. moll. Lorsque l'on voit des Coquilles microscopiques multiloculaires adhérer à des corps sous-marins par l'une de leurs surfaces, on doit se demander si ces corps sont véritablement des Céphalopodes; et s'il est une objection sérieuse à faire contre l'opinion qui les admet parmi les Mollusques, elle doit surtout se trouver dans ce fait de l'adhérence qui ne permet guère de supposer aux petits êtres habitans de ces Coquilles une organisation compliquée, comparable à celle des grands Céphalopodes. Il faut se souvenir que les raisonnemens, à l'aide desquels les Céphalopodes microscopiques ont été intro- .

26*

[page] 404

doits dans les Mollusques, prenaient leur principal appui dans la supposition que ces coquilles étaient intérieures ou subintérienres, et par conséquent comparables à celle de la Spirule ou de la Sèche. Quelques genres, tels que les Nummulites, les Sidérolites et les Fabulaires, étaient très probablement dans ce cas; mais cela devient extrêmement douteux pour d'autres genres, et notamment pour celui dont nous nous occupons. La constance de l'adhérence des coquilles, l'extrême variabilité de quelques espèces qui ont été modifiées par le corps qui leur sert d'appui, sont des preuves incontestables qu'elles n'étaient pas contenues dans un Animal, mais qu'elles le contenaient. L'analogie incontestable de sti ucture entre les coquilles du genre Troncatuline et celles de quelques autres avoisinans, peut faire couclure que leurs Animaux étaient analogues, et par conséquent qu'ils étaient contenus dans la coquille. Cette conclusion tendrait, quant au résultat, à faire sortir tous ces genres des Mollusques céphalopodes. Si le genre Troncatuline, par sa structure, nous a conduit à ces aperçus, ce n'est pas dans un court article que l'on peut approfondir une discussion fort intéressante; sur laquelle nous aurons sans doute occasion de revenir. Quelques espèces du genre Troncatuline étaient connues avant le travail de D'Orbigny. Elles devinrent pourMontfort le sujet des deux genres Polyxène et Cibicide, qui furent adoptés par un assez grand nombre de zoologistes; mais ils doivent être actuellement rejetés de la Méthode. D'Orbigny a placé le genre Troncaluline daus la première section de sa famille des Héhcostègues, à côté des Gyroïdines. Nous croyons qu'un autre anangement serait préférable, et nous avons proposé, dans notre Essai d'un tableau méthodique des Céphalopodes inséré dans l'Encyclopédie, de faire du genre un groupe à part dans la même famille, fondé sur la forme et la position de l'ouverture. Caractères génériques: coquille trochiforme, spirale, tronquée et aplatie à la base; spire visible à la base seulement, constamment fixée par le côté plat. Ouverture en fente paraissant un peu en dessus, et se continuant en dessous sur la ligne suturale jusqu'à la deuxième et la troisième loge. Les Troncatulines habitent le plus souvent sur les Corallines, sur la tige desquelles elles se fixent en s'y moulant, et prenant des formes diverses selon le lieu d'habitation. D'Orbigny fait observer qu'une espèce fort commune dans l'Adriatique est tellement variable, qu'elle a été le sujet de plus de vingt planches du bel ouvrage de Soldani.

TRONCATULINE TUBERCULEE, Truncatuîina tubcrculata, D'Orb., Mém. sur les Céphal. Ann. des Sc. nat. T. vII, p. 279; ibid., Modèles de Céphal., 2 livr., n. 37; Soldani, T. 1, tab. 45, fig. 4, àà, 11, m m; Nautilus fardus, Ficht. et Moll., tab. 9, fig 9, h, 1; Nau filas lobatus, Waï-àers, Min. Sch. tab. 3, fig. 71; Polyxenes cribratus, Montf., Conch. Syst. T. II, p. 139. Coquille qui vit dans l'Ocean Européen, la Méditerranée, et qui se trouve fossile à Castel-Arquato, aux environs de Bordeaux et de Paris, selon D'Orbigny; mais nous ne l'avons jamais trouvée dans le bassin de Paris.

Troncatuline glacée, Truncatulina rcfulgens, D'Orb., loc. cit., n. 5, pl. 4, fig. 8 à 11, et Modèles, 4e livr., n. 77; Cibides refulgens, Montf., loc. cit., p. 123. D'après D'Orbigny, cette Coquille se trouverait dans la Méditerranée, dans la mer du Sud, à Rawak, à l'île de Madagascar et au cap de Bonne-Espérance. (D..H.)

TRONCILLE. Truncilla. moll. Rafinesque, dans sa Monographie des Coquilles de l'Ohio'(Aun. génér. des Scienc. phys. T. v ) propose de démembrer des Mulettes les espèces tronquées et triquètres, et de les rassembler sous cette dénomination générique. Voici les caractères qu'il donne au nouveau genre: coquille semi-triangulaire; axe presque ra-

[page] 405

Dial; ligament oblique; troncature plane, oblique, postérieure; dent bilobée, lisse, denticulée et comprimée; deut lamellaire comprimée, oblique. Mollusque semblable à celui de l'Unio? Les caractères de ce genre sont insuffisans pour qu'on le puisse conserver. Peut-etre pourra-t-on, lorsque l'on distribuera les Mulettes en sections naturelles, d'après les formes, en établir une pour celles qui sont triquètres. V. MULETTE. (D..H.)

TROPÆOLUM. BOT. PHAN. V. Capucine.

TROPÉOLÉES. Tdopœoleœ. BOT. PHAN. Famille proposée par Jussieu (Mém. Mus. 3, p. 447) Pour placer le genre de la Capucine adoptée par De Candolle (Prodr. I, p. 683), mais, qu'à l'exemple d'Aug. Saint-Hilaire, nous avons réunie aux Géraniacées, dans la quatrième édition de nos Elémens de botanique. (a. r.)

TROPHIS. BOT. pban. Genre de la famille des Urticées, offrant les caractères suivans, fleurs dioïques; les mâles disposées en un chaton axillaire; chacune ayant un calice à quatre divisions obtuses; point de corolle; quatre étamines dont les filets sont grêles, du double plus longs que le calice, terminés par de petites anthères biloculaires. Les fleurs femelles forment des épis plus courts que le chaton des mâles; leur calice est d'une seule pièce, presque adhérent à l'ovaire qui est fort petit, portant un style bifide et deux stigmates. Le fruit est une baie globuleuse, rougeâtre, à une seule loge monosperme. Le Trophis americana, L., est un Arbre rameux, à feuilles alternes, ovales, lancéolées, glabres et entières. Il croît dans les parties chaudes de l'Amérique, particulièrement dans les Antilles. Le Trophis aspera de Retz (Observ. bot., 5, p. 30) est un Arbre des Indes-Orientaies qui paraît être le même que le Stnblus de Loureiro, ou Achymus de Wahl. V. ce dernier mot. (G..N.)

TROPHONE. Trophon. moll.

Genre établi par Montfort (Conch. Syst. T. Il, p. 183) pour le Murex magellanicm de Gmelin. Cette Coquille est loiu d'offrir des caractères suffisans pour un genre. Nous ferons observer que, généralement placée dans les Rochers, elle appartient, selon nous, au genre Fuseau; car les lames élégantes dont elle est embellie ne peuvent être comparées aux varices des Rochers, et n'en ont pas la structure. V. ROCHER et FUSEAU. (D..H.)

*TROPHONIE. Trophonia.ANNEL. Audouin et MilneEdwards ont donné ce nom à un nouveau genre d'Annelides de la famille des Terricoles, caractérisé par l'absence d'une tête distincte et d'appendices respiratoires, et par l'existence de pieds saillans ct birainés sur chacun des segmens du corps. L'espèce d'après laquelle ces naturalistes ont établi ce genre habite dans le sable et a reçu le nom de TROPHONIE BARBUE, TropkGhia barbata, à cause des longues soies qui entourent son extrémité buccale. V. leurs Recherches sur le littoral de France. (H.-M. E.)

* TROPHOSPERME. Trophospermium. BOT. PHAN. Le professeur Richard nomme ainsi la partie d'un fruit mûr à laquelle les graines sont attachées. C'estle même organe que d'autres botanistes désignent sous les noms de Placenta et de Placentaire. V. FRUIT. (A. R.)

TROPIDIE. Tropidia. ins. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Sirphies, établi par Meigen et adopté par Latreille. Les caractères de ce genre sont: antennes plus courtes que la tête, non insérées sur un tubercule frontal, composées de trois articles: les deux premiers égaux entre eux; le troisième patellifome, portant une soie dorsale nue; hypostome caréné, lisse; ailes velues vues au microscope, couchées parallèlement sur le corps dans le repos, mais un peu en toit, sans cellule pédiforme; cuisses postérieures renflées, portant

[page] 406

en dessous, vers leur extrémité, une forte dent. Ces Insectes viveut sur les fleurs dans les prairies. On ne connaît pas leurs métamorphoses. Meigen en décrit deux espaces: la première, Tropidia fasciata, Meig., Dipt. d'Eur., tab. 3, pl. 31, fig. 13, est noire, longue de quatre lignes; ses antennes sont rousses; l'abdomen a des bandes transverses de la même couleur. La seconde, Tropidia milesiformis, Meig., loc. cit., fig. 14, est de la même grandeur; elle est noire, brillante; ses antennes sont brunes; l'abdomen a deux bandes transverses, interrompues, jaunes. On les trouve toutes deux en France et dans toute l'Europe.(G.)

* TROPIDOLEPIS. rept. saur. Sous-genre établi tout récemment par Cuvier parmi les Agames (Règn. An., 2° éd. ), et comprenant des espèces semblables aux Agames pour les dents et les formes, mais uniformément recouvertes d'écailles imbriquées et carenées. Leur série de pores cruraux est très-marquée. Le type de ce soussgenre est l'Agama undulata de Dausdin, espèce américaine, remarquable par la croix blanche qu'elle a sous la gorge et qui se distingue sur un fond d'un bleu noir. (IS. G. st.-h.)

TROPIDORHYNQUE. Tropidorhynchus. OIS. Genre de l'ordre des Anisodactyles. Caractères: bec robuste, assez allongé, à arête fort saillante et arquée; mandibules à bords tranchans; la supérieure faiblement échancrée au sommet; narines placées presque au milieu du bec, ovalaires, ouvertes; pieds robustes, de médiocre longueur; ailes un peu arrondies: première rémige courte, la deuxième d'un tiers plus longue, la quatrième et la cinquième égales, très-longues, la sixième un peu plus courte que la cinquième; queue assez allongée, égale. Quoique nous ayons placé avec Teraminck, parmi les Phi- Iédons, les trois espèces (PHILKDON CORNU, Merops corniculatus, Lath.; P. GBACULé, Gracula cyanotis, Lath.; et P.MQUTZ, Merops rnonachus, Lath.)

Don't Vigors et Horsfield ont formé legenre Tropidorhynque, nous avions depuis long-temps reconnu l'indispensable nécessité de plusieurs coupes dans ce genre Philédon, véritable cumulus où l'on avait relégué toutes les espèces que l'on n'avait pas su répartir dans les genres établis. Le genre nouveau sera vraisemblablement augmenté d'un bon nombre d'espèces lorsqu'on aura pu explorer l'intérieur de cette vaste terre appelée NouvelleHollande. Jusquä ce jour il ne nous est rien parvenu de bien exact concernant les mœurs des Tropidorhynques. V. Philédon. (dr..z.)

* TROPIDOSATJRUS. rept. saur. Boié a ainsi nommé un sous-genre d'Agames, différent des Tropidolepis en ce que les espèces qui le composent manquent de pores cruraux. Ce sousgenre, établi par Boié d'après une espèce nouvelle de la Cochinchine, a aussi été admis par Spix qui l'a nommé Leposonia. (IS. G. st.-h.)

TROQUE. Trochus. moll. Genre très-beau et très-nombreux de Coquilles institué par Linné, mais pressenti par Lister et quelques autres conchyliologues anciens. Linné rassembla dans ce genre un assez grand nombre d'espèces, qui depuis en furent séparées et constituèrent plusieurs genres. Ces démembremens ne se firent que successivement, et tous sont dus à Lamarck. Le premier, le genre Cadran, parut dès 1801 dans le Système des Animaux .sans vertèbres; le second, le geure Roulette, dans le dernier ouvrage du savant professeur; et le troisième, le genre Monodonte, pris en partie parmi les Troques et les Turbos, fut proposé à la même époque que le premier. Ces démembremens, en rendant plus naturel le genre Troque, le laissèrent cependant encore incertain sous plusieurs rapports, comme nous le verrons bientôt. L'analogie qui existe entre les Troques et les Turbos est trop évidente et trop généralement admise pour que nous ayons besoin de l'établir de nouveau. De-

[page] 407

puis Linné toutes les méthodes sont d'accord en ce point que les Troques sont voisins des Turbos. Ces. genres ont tant d'analogie, qu'il a paru nécessaire à Férussac de les réunir en un seul. Cette idée découle de l'observation, et elle nous semble juste, si l'on n'a égard qu'à la forme extérieure pour la séparation des genres. Il est incontestable qu'il y a un passage insensible entre les Troques et les Turbos, de telle sorte qu'il est impossible de rompre la série sans que ce soit arbitrairement. On voit dans la succession des espèces la forme de l'ouverture s'arrondir peu à peu, le bord de la coquille devenir moins anguleux, la columelle participer à ces changemens en se courbant de plus en plus; en un mot on voit les Troques passer aux Turbos. Si, pour être naturel, un genire ne doit pas être circonscrit arbitrairement, on ne peut dire que celui qui nous occupe le soit, du moins pour ce qui a rapport à la forme qui est cependant le caractère principal. A côté de ce caractère, il en est un autre dont Blainville a senti toute la valeur, mais dont il n'a pu cependant tirer tout le parti: nous voulons parler de la nature de l'opercule. Si ce caractère, comme cela doit être, prévaut sur celui de la forme extérieure pour la distinction des deux genres, il en résultera des changemens nombreux dans leur composition, c'est-à-dire que plusieurs Troques deviendront des Turbos, et réciproquement des Turbos rentreront dans les Troques. En ne considérant que l'opercule, les Troques se reconnaîtront à l'opercule corné, et les Turbos à l'opercule calcaire. Il s'établira pour chaque geure une série de formes comparables, passant de la trochoïde à la turbinacée. Il y aura des Turbos trochiformes et des Troques turbiniformes. Une objection se présente cependant relativement à la valeur que l'on doit donner à la nature de l'opercule. Si celle valeur est telle ici qu elle puisse déterminer des genres, pourquoi dans les Natices, par exemple, n'en est - il pas de même? Pourquoi ne ferait-on pas deux genres dans les Natices pour celles qui ont l'opercule corné et celles qui l'ont calcaire ? Il nous semble difficile de concilier ces deux manières de procéder dans une même méthode, et de donner arbitrairement de la valeur à un caractère pour un genre voisin. Notre opinion a cet égard est toute faite. Nous croyons que la nature de l'opercule est un caractère de trop peu d'importance pour être mis en première ligne. Nous pensons qu'il en sera des genres Troque et Turbo comme du genre Natice, que l'on sera forcé de tout réunir pour établir ensuite des groupes pour faciliter la recherche des espèces. Il est évident, d'après ce que nous avons vu et d'après ce que disent les auteurs et Blainville luimêrae, que les Animaux des Troques et des Turbos ne diffèrent en rien d'essentiel. Il faut donc, par une conclusion toute simple, que les deux genres soient à l'avenir réunis. Ou doit d'autant moins contester cette conclusion, ce nous semble, que le raisonnement, à l'aide duquel nous l'obtenons, est admis en principe par tous les zoologistes. Les caractères génériques peuvent être exprimés de la manière suivante, d'après Blainville: Animal spiral, ayant les cêlés du corps souvent ornés d'appendices digités ou lobés, et pourvu d'un pied court, arrondi à ses deux extrémités; la tête munie de deux tentacules plus ou moins allongés, portant les yeux sur un renflement à la partie externe de leur base, et souvent assez distinct pour rendre l'œil subpédonculé; bouche sans dent supérieure, mais pourvue d'un ruban lingual en spirale; l'anus à droite dans la cavité branchiale, qui renferme une grande branchie ou deux inégales en forme de peignes; les organes de la génération, se terminant sur l'individu femelle, à droite, dans la cavité branchiale, et sur l'individu mâle par une sorte de languette triangulire soutenue par un petit osselet;

[page] 408

Coquille conique, à spire élevée, quelquefois surbaissée, à pourtour plus ou moins anguleux, souvent mince et tranchant, circonscrivant une base aplatie. Ouverture déprimée transversalement, à bords désunis dans leur partie supérieure. Columelle arquée, plus ou moins saillante à sa base; un opercule corné, circulaire, à sommet submédian, enroulé régulièrement en spirale; les tours de spire étroits et nombreux. Tel que nous venons de le circonscrire d'après Blainville, ce genre contient un grand nombre d'espèces, au nombre desquelles il faut compter celles qui ont la singulière propriété d'agglutiner des corps étrangers sur les coquilles. Ces coquilles, comme on le sait, avaieut été le sujet du genre Fripière de Montfort, genre qui n'est pas admissible. Quant à présent, il devrait en être de même du genre Monodonte, qui ne se distingue que très-faiblement des Troques, puisque le caractère principal, la dentelure du bord gauche, se voit dans les deux genres, mais à des degrés divers. En réunissant en un seul genre toutes les coquilles des Troques et des Monodon les, à opercule corné, on pourrait facilement, d'après la forme de la columclle, former des groupes assez tranchés, 1° pour les espèces à columelle droite, tronquée à la base; 2° pour les espèces à columelle droite, tronquée à la base, dentelée dans sa longueur; 3° pour les espèces à columelle simple, arquée, subtronquée à la base ou munie d'un petit tubercule; 4° enfin, pour celles qui ont la columelle arquée et fortement dentée à la base. On pourrait établir une cinquième division pour les espèces, agglutinantes. Nous nous sommes assurés que les Coquilles, qui, avec toute la forme des Tioques, ont le bord mince et découpé en épines plus ou moins longues, ont toutes l'opercule calcaire, et se rangent par conséquent dans les Turbos. Ayant traité du genre Monodonte (V. ce mot), nous ne donnerons ici en espèces que quelques-unes de celles des Troques proprement dits.

TROQUE DILATE, Trochus niloticus, L., Gmel., p. 3565, n. 1; Lamk., Anim. sans vert. T. vII, p. 17, n. 25; Lister, Conch., tab. 617, fig. 3; Gualt., Test., tab. 59, fig. B, C; Favanne, Conch., pl. 12, fig. B, 1; Chemn., Conch. T. v, tab. 1705 et tab. 168, fig. 1614; Encyd., pl. 444, fig. 1, a, b, Grande et belle Coquille flammulée de rouge sur un fond blanc, et très-dilatée à la base lorsqu'elle est vieille. Elle est des mers de l'Inde.

Troque maculé, Trochus maculants, L., Gmel., p. 3566, n. a; Lamk., loc. cit., n. 31; Lister, Conch., tab. 632, fig. 20; Gualt., Test., tab. 61, fig. D, D; Favanne, Conch., pl. 13, fig. c; Chemnitz, Conch. T. v, tab. 168, fig. 1615 à 1618. Coquille très-conique, diversement colorée, chargée de granulations, ayant la columelle dentée dans toute sa longueur. Elle est assez commune, et se trouve dans les mers de l'lude. (D..H.)

TROQUES, échin. On a donné ce nom à des articulations séparées ou à des portions plus ou moins considérables de colonnes de Crinoïdes. V. CrINOIDES. (E.D..L.)

TROSCART. BOT. PHAN. Nom vulgaire du genre Triglochin. V. ce mot. (G..n.)

TROSTEL. OIS. Syn. vulgaire du Mauvis. V. Merle.

TROTTE-CHEMIN, OIS. Nom vulgaire sous lequel on désigne le Traquet motteur. V. Traquet.(dr..z.)

TROUDENT. BOT. CRYPT. Nom proposé par Bridel pour désigner en français le genre Trématodon. V. ce mot. (b.)

TROUPIALE. Icterus. OIS. Genre de l'ordre des Omnivores, de la méthode ornithologique de Temminck. Caractères: bec de la longueur de la tête ou plus long, droit, en cône allongé, très-pointu, un peu comprimé,

[page] 409

sans arête distincte; base de la mandibule supérieure échancrant les plumes du front; bords des mandibules rentrans; narines placées de chaque côté du bec. à sa base; et longitudinalement fendues dans la masse cornée, couvertes en dessus par un rudiment corné; pieds médiocres; tarse de la longueur ou plus long que le doigt intermédiaire; doigts latéraux presque égaux; l'externe soudé à sa base, l'interne divisé; ailes longues; les deux premières rémiges un peu plus courtes que la troisième et la quatrième qui dépassent toutes les autres. Le nom appliqué aux Oiseaux dont nous traitons dans cet article, indique parfaitement une grande sociabilité et l'habitude de vivre rénnis en troupes plus ou moins nombreuses, de parcourir en commun toutes les périodes de l'existence; c'est aussi ce que l'on observe assez généralement dans les Troupiales. Si, menacés d'une température trop rigoureuse, ou entraînés par l'espoir d'une nourriture plus abondante, ils se déterminent à passer d'une contrée dans une autre, on est sûr de les y voir arriver comme une légion vorace qui, s'abattant en masse dans un champ nouvellement ensemencé, n'y laisse assez souvent que la certitude d'une dévastation presque totale. On se fera une idée de la quantité numérique de ces Oiseaux dans les pays où ils résident. si l'on réfléchit qu'un particulier de la Louisiane, qui faisait son amusement de chasser ces Oiseaux, en ramassa dans le courant d'un hiver plus de vingt-cinq mille d'une qeule espèce, Incterus phœniceuêy dont les peaux furent envoyées en France où elles ont concouru à la parure des dames. La saison des amours, qui isole ordinairement chaque couple, n'exerce point cette influence sur les Troupiales; ils nichent tous ensemble, et ordinairement très-près les uns des autres, soit parmi les roseaux, soit sur de très-grands arbres dont les branches, surchargées de nids, font de loin un effet très-singulier. Ces nids, cylindriques, rarement sphé- roïdaux, sont construits avec des joncs et des tiges de Graminées entrelacés de manière à leur donner la plus grande solidité; l'intérieur est tapissé de feuilles douces et moelleuses, recouvertes en outre d'un matelas de duvet. La ponte qui, habituellement se renouvelle dans l'année, consiste en quatre ou six œufs blancs ou grisâtres, parsemés de taches rousses ou noirâtres. Les Troupiales se nourrissent également de graines et de fruits, de pousses tendres et de jeunes feuilles, de larves et de petits Insectes; il n'est même pas rare de les voir détacher de petits lambeaux des cadavres dont la putréfaction n'est point fort avancée. Leur vol est direct, vif et rapide. Quelques espèces font entendre pendant certaine partie de la belle saison un chant qui n'est point désagréable. A l'exception du Troupiale Rounoir dont la découverte est l'un des résultats de l'expédition de la Coquille, tous sont originaires de l'Amérique.

Plusieurs ornithologistes ont fait des coupes nombreuses dans le genre Troupiale; on leur doit les genres Carouge, Cassique, Quiscale, Baltimore, Ictérie, Malimbe, LEISTE, Xantohnb, Dacnis, etc. Les distinctions de ces genres ne nous ont point paru assez nettement tranchées pour rompre, quant à présent, l'unité des Troupiales. Les espèces sont très - nombreuses, parmi lesquelles nous citerons les suivantes:

TROUPIALE ACUTIPENNE. V. GROSBEC AORIPENNB.

TROUPIALE A AILES JAUNES, Oriolus chrysopterus, Vig. Tout le plumage noir, à l'exception des épaules et du croupion qui sont jaunes; une huppe composée de plumes effilées et susceptibles de se redresser sur la nuque; bec et pieds noirs. Taille, six pouces et demi. Du Brésil.

Troupiale américain, Icterua americanus, Daud.; Oriolus guianensis, Gmel., Buff., pl. enl. 236, fig. 2; Agelaius militons, Vieill.

[page] 410

Tanagra militaris, Lath. Parties supérieures d'un noir foncé; sourcils et bord des premières rémiges blancs; poignet, gorge et parties inférieures d'un rouge vif; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. De Cayenne.

TROUPIALE BALTIMORE, Icterus Baltimore, Buff., pl. enl. 506, fig. 1. Parties supérieures noires; cioupiou d'un orangé verdâtre; tectrices alaires noires, bordées d'orangé; grandes rémiges d'un brun noirâtre; les secondaires noires, bordées de blanc; rectrices jaunes avec la base et les deux intermédiaires en entier noires; poignet ou petites tectrices alaires, poitrine et parties inférieures d'un jaune orangé; gorge noire; bec noirâtre; pieds bruns. Taille, sept pouces. La femelle a les nuances moins vives, et ses ailes sont entièrement noires. Les jeunes ont le plumage brun avec des taches sur la tête, et la majeure partie du dessous du corps jaune. De 1 Amérique septentrionale.

TROUPIALEDU BENGALE. V. ETOÜRNEAU DU CAP DE BoNNEESPÉRANCE.

TROUPIALE BRUN ROUGEATRE, Agelaius badius, Vieill. Parties supérieures d'un brun foncé; une tache noire sur la joue; grandes et moyennes tectrices alaires bordées de rougeâtre; rémiges rougeâtres, terminées de noir; parties inférieures brunes, irisées de bleuâtre, de même que la tête et le cou; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. De l'Amérique méridionale.

TROUPIALE A CALOTTE ROUSSE, Agelaim ruficapillus, Vieill. Plumage noir à l'exception de la tête de la partie antérieure du cou et de la gorge qui sont d'un brun roux; bec et pieds noirâtres. Taille, sept pouces. De l'Amérique méridionale.

TROUPIALE DE CARTHAGENE, Oriolus carlhaginensis, Lath.; Coracias carthaginensis, Scop. Parties supésrieures d'un roux foncé, varié de brun; tête noire; une strie blanche partant de la commissure du bec et s'étendant sur les côtés de la tête jusqu'à la nuque; rémiges et rectrices rousses, tachetées de noir; crouspion, poitrine et ventre jaunes; bec et pieas noirs. Taille, huit pouces. De l'Amérique méridionale.

Troupiale de Cayenne, Icterus cayennensis, Daud.; Oriolus cayettnensis, L.; Agelaius chrysopterus, Vieill., Buff., pl. enl. 535, fig. 2. Plumage noir, a l'exception des petites tectrices alaires qui sont jaunes; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces. La femelle a le dessus et les côtés de la tête noirâtres; les sourcils et le dos brun; les rémiges, les rectrices et toutes les tectrices bordées de roussâtre. De l'Amérique méridionale.

Troupiale commun, Oriolus Icterus, L.; Coracias xanthornus, Scop. Parties supérieures noires, ainsi que la gorge et le devant du cou dont les plumes sont longues, étroites et pointues; rémiges primaires noires, les secondaires blanches; petites tectrices alaires, croupion et flancs d'un jaune orangé vif; parties inférieures, dec et pieds d'un noir luisant. Taille, neuf pouces et demi. La femelle a les nuances beaucoup moins vives et moins pures. Des Antilles.

Troupiale Costotol, Oriolus Novœ-Hispaniœ, Gmel. Parties supérieures d'un jaune terne; rémiges, rectrices et gorge noires; grandes tectrices alaires moins terminées de jaunâtre; parties inférieures jaunes; bec et pieds noirâtres. Taille, neuf pouces. La femelle est d'un jaune terne avec l'extrémité des plumes blanchâtre. De l'Amérique méridionale.

Troupiale cul-jaune, Oriolus xanthornus, Gmel.; Oriolus mexicanus, L., Buff., pl. enl. 5, fig. i. Parties supérieures jaunes; rémiges, rectrices et gorge noires; tectrices alaires noires, bordées pour la plupart de blanc; parties inférieures d'un jaune vif; bec et pieds noirâtres. Taille, sept pouces et demi. Des Antilles et du Mexique.

TROUPIVLE DRAGON, Agelaius virescens, Vieill. Parties supérieures d'un brun noirâtre; tête, rémiges et rectrices noirâtres; croupion d'un brun verdâtre; moyennes et petites tectrices alaires, parties inférieures

[page] 411

jaunes; bec brun; pieds noirs. Taille, huit pouces et demi. De l'Amérique méridionale.

TROUPIALE JACAPANI, Oriolus Jacapaniy L. Parties supérieures noires, variées de brun; tête noirâtre, de même que les rectrices; parties inférieures variées de jaune et de blanc, rayées de noirâtre; bec noir; pieds bruns. Taille, huit pouces. Du Brésil.

TROUPIALE JAMACAI, Oriolus Jamacaii, Gmel. Parties supérieures jaunes, avec la tête, les rémiges, une bande sur le dos, les rectrices d'un noir pur; parties inférieures jaunâtres; gorge, devant du cou, bec et pieds noirs. Taille, dix pouces. Du Brésil.

Troupiale mélanictére, Icterus melanicterus, Bonap. Plumage noir à l'exception de la huppe, des tecirices alaires et caudales, du croupion et des barbes internes, des rectrices latérales qui sont d'un jaune pur; bec et pieds noirâtres. Taille, sept pouces et demi. De l'Amérique septentrionale.

TROUPIALE DU MEXIQUE, Oriolus mexicanus, L. Plumage jauDe à l'exception du sommet ae la tête, des rémiges et des tectrices qui sont d'un noir pur; petites tectrices alaires et rémiees secondaires bordées de blanc jaunâtre; bec et pieds bruns. Taille, neuf pouces.

TroupiaLe rouoe, Oriolus ruber, Lath. Espèce douteuse rapportée de l'Inde par Sonnerat, et que tout porte à croire devoir être la même chose que le Gobe-Mouche vermillon de Temminck. V. T. vu, p. 414.

TROUPIALE ROUNOIR, Icterus rufusater, Les s., Zool. de la Coq., pl. 23, fig. 1. Parties supérieures d un rouge brun foncé; le reste du plumage, le bec et les pieds noirs. Taille, sept pouces. De la Nouvelle-Zélande.

Troupiale de Saint-Domingue, Oriolus Dominicensis, L., Buflf., pl. enl. 5, fig. 2. Plumage noir, à l'exception du croupion, des petites tectrices alaires, des tectrices caudales, du ventre et des flancs qui sont d'un jaune doré; bec et pieds noirs; queue étagée. Taille, huit pouces.

TROUPIALE DU SENEGAL. V. TISSERIN CAP-MORE.

Troupiale Siffleur, Oriolus viridis, Lath.; Oriolus virent, Gmel. Parties supérieures d'un brun verdâtre; bas du dos et parties inférieures d'un vert olivâtre; rémiges brunes, bordées de vert olive; tectrices alaires bordées de jaune; rectrices d'un vert brunâtre; poitrine verdâtre, nuancée de roux; bec gris; pieds noirs. Taille, six pouces. De Saint-Domingue.

Troupiale tacheté, Oriolus melancolicus, L.; Buff., pl. enl. 448, fig. 2. Plumage gris, pointillé ou tacheté de noirâtre; une bande blanche sur la région des yeux; jouets et devant du cou noirs; cette nuance se termine en pointe sur la poitrine qui est, ainsi que les parties inférieures, les tectrices alaires et le bord des rémiges et des rectrices, nuancée de jaunâtre; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. Du Mexique.

Troupiale a tête dorée, Oriolus chrysocephalus, L. Plumage noir, à l'exception du sommet de la têle, des petites tectrices alaires, du croupion et des jambes qui sont jaunes; bec et pieds bruns; queue étagée. Taille, huit pouces. De l'Amérique méridionale.

Troupiale a tete orangée, Icterus xanthocephalus, Bonap., Suppl. à l'Orn. de Wils., pl. 5, fig. 1 et 2. Parties supérieures noires; rémiges bordées d'une teinte roussâtre; sommet de la tête d'un jaune orangé; cou, gorge et poitrine d'un jaune brillant; une bande noire qui part de la commissure du bec entoure les yeux et se termine en pointe; tectrices qui recouvrent le poignet blanches, terminées de noir; le reste du plumage noir. La femelle a les parties supérieures brunes noirâtres; le front, l'origine des joues et la gorge blanchâtres; une bande jaune varice d'orangé au-dessus et au-dessous des yeux entourant un espace couvert de petites plumes variées de gris, de

[page] 412

brun et de roux; côtés du cou et milieu du ventre blanchâtres, tachetés de brun; poitriüe jaune; bec et pieds noirâtres. Taille, dix pouces et demi. De l'Amérique septentrionale.

Troupiale varié, Oriolus varius, Gmel.; Oriolus casianeus, L.; Oriolus sputius, L.; Oriolus capensis, L. Plumage noir, avec le croupion, les tectrices caudales et les parties inférieures d'un brun marron; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. Des deux parties de l'Amérioue.

TROUPIALE VBRSICOLOR, Gracula Quiscala, Lath.; Quiscalus versicolor, Vieill.; Bonap., Suppl. à l'Orn. de Wilson, pl. 5, fig. 1. Plumage d'un noir brunâtre; tête, cou, petites tectrices alaires, croupion et poitrine d'un noir brillant, a reflets bleus et pourprés; bec et pieds noirâtres. Taille, onze pouces. La femelle est plus petite; elle a le dessus de la tête, le cou et le dos d'un brun foncé; la gorge, la poitrine et les parties inférieures d'un brun plus clair; les tectrices, rémiges et rectrices d'un noir faiblement irisé. Les jeunes sont entièrement bruns. Des deux Amériques.

Troupiale vert, Cassicus vitidis, Vieill.; Buff., pl. enl. 328. Parties supérieures et tectrices alaires d'un vert olivâtre; sommet de la tête garni de deux longues plumes jaunes; rémiges noires; rectrices jaunes, terminées et bordées de noirâtre; parties inférieures d'un brun marron; bec rougeâtre, avec la base de la mandibule supérieure fort avancée sur le front; pieds noirs. Taille, treize pouces. De l'Amérique méridionale.

Troupiale Yapou, Oriolus persicus, Lath.; Cassicus icteronotus, Vieill.; Buff., pl. enl. 184. Parties supérieures d'un noir velouté; tectrices alaires, croupion, tectrices caudales, rectrices, à l'exception de l'extrémité, d'un jaune brillant; le reste du plurfnage a'un noir bleuâtre; beec jaune; pieds noirs. Taille, treizepouces. De l'Amérique méridionale.(dr..z.)

TROtJSSE-COL. OIS. Nom que l'on donne vulgairement au Torcol. V. ce mot. (DR..Z.)

TROX. ins. Genre de Coléoptères de la section desPentamères, famille des Lamellicornes, division des Arénicoles de Latreille, établi par Fabricius, et ayant pour caractères essentiels: antennes guère plus lonues que la tête, toujours composées de dix articles, dont le premier grand et très-velu; languette entièrement cachée par le menton; labre et mandibules peu découverts; ces dernières parties épaisses; palpes très-corts; menton très-velu; mâchoires armées de dents au côté interne; corps cendré ou couleur de terre, très-raboteux ou tuberculeux en dessus; tête inclinée, se terminant par un angle allant en pointe; corselet court, transverse, sans rebords latéraux, sinueux postérieurement, avec les angles antérieurs avancés; abdomen grand, bombé, et recouvert par des élytres très-dures; pieds antérieurs avancés, et dont les cuisses recouvrent le devant de la tête. Ce genre se compose d'Insecfes de moyenne taille; il est surtout propre aux contrées chaudes de l'Europe, de l'Adeique, de l'Inde et de l'Amérique, Quand on saisit un Trox, il produit une stridulation, au moyen du frottement réitéré et alternatif du pédicule du mésothorax contre les parois internes de la cavité du corselet. Ces Insectes paraissent ronger les racines des végétaux; ils se tiennent dans le sable. Nous citerons comme type du genre:

Le TROX SABULEUX, Trox sabulosus, Fabr. Il est long de deux lignes et demie, brun terreux. On le trouve aux environs de Paris, (G.)

TROXIMON. BOT. PHAN. Gaertner a séparé, sous ce nom générique, le Tragopogon Dandelion, L., et ce nouveau genre a été adopté par la plupart des auteurs modernes. Dans son travail récemment publié sur la

[page] 413

classification des Chiooracées, D. Don le caractérise ainsi; involucre à plusieurs folioles, disposées sur une double rangée, égales entre elles et appliquées; réceptacle maraué d'alvéoles; anthères munies de aeux appendices basilaires; stigmates demicylindriques, papilleul; akènes allongés, sillonnés, surmontés d'une aigrette de poils placés sur deux rangées, persistans, jpaléacés, lonçs et égaux entre eux. Le Troximon virginicus a été distrait de ce genre par Don qui en a formé son genre Cynthia, et qui n'admet dans le genre Troximon que les T. Dandelion, glaueus et cuspidalus. Ce sont des Plantes herbacées, vivaces, à feuilles linéaires et a hampes uniflores. Elles croissent dans T Amérique septentrionale. (G..N.)

TRUFFE. Tuber. BOT. chypt. (Lycoperdacées.) Les Truffes constituent un des genres les plus remarquables parmi les Plantes cryptogames, par leur structure, leur mode de développement et leurs usages. On sait que ces Végétaux singuliers croissent sous la terre et ne se montrent jamais à sa surface; que leur forme est arrondie, plus ou moins irrégulière, leur surface lisse ou tuberculeuse; qu'elles ne présentent aucune espèce de racines, et qu'elles se développent ainsi dans la terre sans être fixées à aucun autre corps, et sans puiser leur nourriture autrement que par toute leur surface. Intérieurement leur couleur est brune, grise, ou même blanche, ordinairement marbrée. Cet aspect intérieur varie suivant les espèces, et un examen microscopique serait nécessaire pour déterminer si la structure de ces diverses espèces est réellement la même. L'organisation de la Truffe avait été indiquée par Micheli, et ses figures, quoique imparfaites, sont assez exactes: elles paraissent avoir servi de base aux descriptions des auteurs modernes; mais c'est à Turpin que nous devons une anatomie complète et très-bien faite de ce Végétal remarquable, il a reoonnu que le tissu de la Truffe était formé de filamens ou tubes cylindriques articulés, et diversement unis entre eux par leurs extrémités, blancs, transparens, et ne renfermant aucun corps étranger; entre ces filamens se trouvent des vésicules sphériquesrlus ou moins développées, aans intérieur desquelles se développent les corps reproducteurs; ce sont de petites sphères brunes, dont la surface est déjà hérissée comme celle des Truffes, et que Turpin nomme truffinelles. Elles sont au nombre de trois ou quatre dans chaque vésicule. Ces corps reproducteurs se répandent dans le sol après la destruction de la Truffe mère, qui se réduit en une sorte de pâte ou de bouillie. Le développement de ces jeunes Truffes n'a pas encore été étudié, et on peut encore douter si ces petites Truffes peuvent s'accroître librement dans la terre, ou si, dans les premiers temps, elles ont besoin de se fixer sur les racines de quelques Végétaux, comme cela a lieu pour pluieurs genres voisins.

On distingue plusieurs espèces de Truffes: 1°. La Truffe comestible, Tuber ciborium, Bull., Champ., pl. 356; Turpin, Mém. Mus. T. xv, p. 34a, pl. i5. Elle se distingue par sa surface rude, hérissée de tubercules pointus; par sa couleur d'un brun foncé extérieurement, d'un brun noirâtre mêlé de veines blanches intérieurement. C'est la plus estimée des gourmets; son odeur est forte, agréable, et son goût tout-à-fait particulier ne peut-être comparé à celui d'aucun autre corps. Ou trouve cette espèce dans toute l'Europe tempérée, mais plus particulièrement dans le sud-ouest ae la France et dans le Piémont. Elle croît à cinq ou six pouces de profondeur sous terre, ordinairement dans les forêts de Char m es h de Châtaigniers ou de Chênes, et dans les terrains argilo - sablonneux, un peu ocreux. Leur volume ordinaire varie de la grosseur d'un oeuf à celle du poing. On en cite d'une douzaine délivrés, mais elles sont fort rares.

[page] 414

On sait qu ou a profité pour les recueillir du goût des cochons pour ces Champignons. On y a aussi dressé des chiens dont l'odorat si sensible sait reconnaître ces Végétaux sous terre. On en distingue plusieurs variétés, fondées sur la couleur et l'odeur plus ou moins agréable. Ces variétés dépendent peut-être aussi du degré de développement de ces Plantes; car on sait que leur tissu, d'abord blanchâtie et compacte, brunit en mûrissant, et elles n'acquièrent leur consistance, leur couleur et leur parfum ordinaire qu'à leur maturité, qui a lieu à la fin de l'automne ou en hiver. C'est à cette épocjue qu elles sont le plus estimées. En été elles bont grises, compactes et beaucoup moins parfumées. On les distingue cependant à cette époque des autres espèces de Truffes, par leur surface extérieure brune et hérissée de pointes. Toutes les autres espèces ont la surface lisse.

2°. La Truffe musquée, Tuber moschaium, Bull., Champ., pl. 479. Elle est brune en dedans et en dehors, lisse quand elle est humide; son odeur est musquée.

3°. La Truffe grise ou a odeur d'ail, Tuber griseum, Pers., Syu., p. 127. Elle est d'un blanc grisâtre a l'intérieur comme à l'extérieur, et sans veines; son odeur est alliacée. On en fait beaucoup d'usage en Piémont, où elle est commune.

4°. La Truffe blanche, Tuber niveum, Desf., Flor. Atlant. p. 456. Elle est complètement blauche, globuleuse, très-délicate. Elle croît daus l'Afrique septentrionale, dans les sables. Elle est très-recherchée.

Les anciens ont parlé souvent des Truffes qu'ils désignent sous le nom de Hydnon; mais il est difficile de savoir au juste quelle était l'espèce qu'ils indiquaient sous ce nom. Tétude spéciale des Truffes de la Gièee et du midi de l'Italie serait nécessaire pour fixer ce point. On sait qu'ils en faisaient un grand cas. Pline et Apicius en parlent assez longuement.(ad. b.)

TRUFFE D'EAU, BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires de la Macre. V. ce mot. (b.)

TRUFFONS, BOT. CRYPT. Paulet donne ce nom à un groupe de Champignons qu'il rapproche des Clavaires, et qui renferme des Plantes extrêmement diverses, telles que de vraies Clavaires, des Sphœria et l'ergot du Seigle. (ad. B.)

TRUITE et TRUITE SAUMONÉE. Pois. Espèces du genre Saumon, dont le nom a été étendu à plusieurs autres Poissons du même sousgenre et même au sous-genre entier. V. Saumon.(B.)

TRUMBLURE. mam. C'est, d'après Lacépède, l'un des noms de pays du Marsouin dans le nord de l'Europe. (IS. G. ST.-H.)

* TRUNCARIA. BOT. puan. Genre de la famille des Mélaslomacées, établi par De Candolle (Prodr. Syst. Veget. 3, p. 106) qui l'a ainsi caractérise: calice dont le tube est cylindracé ou presque turbiné, le limbe tronqué, a peu près entier; corolle à pétales ovales; dix étamines dont les anthères sont allongées, munies d'un bec, à un seul pore et dépourvues d'oreillettes; ovaire entièrement libre dans le fond du calice, à dix faces, en forme de coupe au sommet; style filiforme; stigmate hémisphérique; fruit inconnu. Ce genre est fondé sur une Plante découverte par Martius dans la province de Para au Brésil, et à laquelle De Candolle a donné le nom de T. caryophyllœa, parce que le bouton de sa fleur ressemble à celui du Girofle.(g..n.)

TRUNGEBYN. BOT. PHAN. Sorte de Manne qu'on trouve en Perse, et qui découle de l'Alhagi Maurorum, D. C., ou Manna de Don. V. ce dernier mot. (a. r.)

TRUXALE. Truxalis. jns. Genre de l'ordre des Orthoptères, famille des Sauteurs, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Les caractères de ce genre ont été exprimés de la manière suivante par

[page] 415

nos sa vans collaborateurs de l'Encyclopédie: antennes ensi formes, triangulaires, prismatiques, aussi longues que la tête et le corselet pris ensemble, multiarticulées, insérées entre les yeux et l'extrémité de la téte, sur les côtés de celle-ci et sous les bords latéraux; mandibules multidentées à l'extrémité; dernier article des palpes presque conique; tète conique, relevée, et plus longue que le corselet; yeux ovales, peu proéminens; trois ocelles, savoir: deux placés sous les rebords de la tête, entre l'insertion des antennes et leff veux; le troisième posé en dessus de la téte, fort éloigné des deux autres, entre la base des yeux; corps comprimé, étroit et allongé; corselet plus court que la tête, son bord postérieur prolongé en un angle qui recouvre la base des élytres daus le repos; élyties longues, étroites, pointues au bout, uu peu plus longues que les ailes; ailes assez grandes, pointues à leur extrémité, assez amples vers la base; leur partie postérieure fort arrondie; abdomen étroit, un peu comprimé; pâtes grêles, à peu près également espacées entre elles; les quatre antérieures petites, leurs jambes ayant quelques petites épines; pâtes postérieures très-longues, à cuisses grêles, mutiques, plus longues que l'abdomen; jambes fort longues, leur extrémité munie de quatre fortes épines, et armées exténeurement de deux rangs d'épiues; tarses composés de cinq articles (considérés en dessous): les quatre premiers égaux dans les antérieurs et les intermédiaires; le cinquième beaucoup plus long qu'aucun des autres, muni de deux crochets et d'une forte pelote dans leur entredeux; tarses postérieurs avant leur

Î>remier article très-court, le second ort long; le troisième à peu près moitié plus court que le précédent; le quatrième encore plus court; le cinquième presque de la longueur des deux précédons réunis, terminé par deux forts crochets ayant une grosse pelote da:is leur entre-deux. Ces Orthoptères sont propres aux climats chauds. Ou en connaît une douzaine d'espèces; mais leurs caractères distinctifs n'ont pas encore été bien exprimés, et i) est probable qu'on en confond plusieurs ensemble. La plus connue est le Truxalis nasulus, Fabr., figurée par Rœsel, Herbsl, Stoll et Drury. Elle se trouve en Afrique et dans le midi de la France. (G.)

TRYMATIUM. BOT. CRYPT. (Mousses.) Genre de Mousses proposé par Froelich pour le Weissia veriicillata.(A. R.)

TRYPÈTE. Trypeta. ins. Meigeu désignait ainsi le genre Téphrite. V. ce mot.(G.)

TRYPÉTHËLIE. Trypelhelium. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ce genre, fondé par Acharius dans le cinquième volume des Actes de Gorenki, donne son nom au troisième sous-ordre du groupe des Verrucariéesde notre méthode; il est ainsi caractérisé: thalle crustacé, cartilagineux, plan, étalé, uuiforme, appliqué; apolhécion hémisphérique, sessile, coloré, à loges nombreuses entourées par un périthécinin épais à ostioles proéminens, à nucléums globuleux, celluiifères. Le genre Trypelhelium diffère du Chiodeclon en ce que ses ostioles correspondent à autant de cellules (thalamia), tandis que dans le Chiodecton ils se perdent dans une masse homogène; il s'éloigne du Glyphis en ce que celui-ci n'a point de véritable ostiole, mais bien des impressions linéaires plus ou moins immergées dans la substance même de l'apothécion; enfin il est distinct du Parmenlaria, parce que les ostioles superficiels et épars ne sont point disposés autour d un axe commun. On peut porter à vinçt environ le nombre des espèces de 1 rypéthélies connues; huit ont été décrites par Acharius dans le Synopsis Lichenum; huit autres l'ont été dans notre Essai sur les Cryptogames des écorces exotiques omeinaes; le reste est inédit. (a. f.)

TRYPÉTHÉLIÉES. BOT. CRYPT.

[page] 416

(Lichens.) C'est le deuxième sousordre du groupe des Verrucaires de notre Méthode; il comprend les genres à apothécion dont la surface est chargée de pores nombreux, arrondis et superficiels. Deux genres le composent; ce sont les genres Trypethelium el Chiodecton. (A. F.)

* TRYPHERA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Araaranthacées, établi par Bluine (Bijdr. Fl ned. Ind. p. 549)qui la ain i caractérisé: calice coi olloïde à cinq sépales, les deux intérieurs plus petits; nuit étamines, rarement neuf ou dix, hypogynes, à anthères biloculaires extrorses; cinq stylessubulés; capsule membraneuse, renfermée dans le calice qui n'a pas chancé de forme, à cinq faces et à cinq loges polyspermes; lunicule des graines dilaté en manière de sac avec un appendice; albumen farineux; embryon périphérique, courbé; radicule centripète. Le Tryphera prostrata est une Plante tomeuteuse blanchâtre, à tiges ligueuses, noueuses, garnies de feuilles obovées, ternées, verticillées, a fleurs en capitules terminaux ou situés entre les feuilles. Elle croit dans les lieux humides et sur le bord des champs de la provinceàrawang à Java. (G..n.)

TRYPOXYLON. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguillons, famille des Fouisseurs, tribu des Crabronites, établi par Latreille qui le caractérise ainsi: chaperon court et large; antennes insérées au-dessous du milieu de 1ff face antérieure de la tête; yeux échancrés; mandibules arquées et sans dents; ailes supérieures n'ayant que deux cellules cubitales fermées, recevant chacune une nervure récurrente; la seconde cellule petite et moins prononcée, ainsi qu'une troisième, celle qui est incomplète et qui atteint presque le bout de l'aile; abdomen rétréci à sa base par un long pédicule. Ce genre diffère des Gorytes parce que ceux-ci ont les yeux entiers; les Crabrons s'en distinguent par leurs ailes supérieures qui n'ont qu'une seule cellule cubitale fermée. >n connaît cinq à sic espèces de ce genre; la plus reraarq uable est celle ue Linné a décrite sous le nom de phex Potier (Sphex Figulus, L.). Il est noir luisant, avec le chaperon couvert d'un duvet soyeux argenté. La femelle profite des trous qu'offre le vieux bois, et qui ont été creusés par d autres Insectes, pour y déposer ses œufs et de petites Araignées destinées à nourrir ses petits; elle en ferme ensuite l'ouverture avec de la terre détrempée (Latr., Règn. Anira.). On le trouve en Europe. (G.)

* TSAH. mam. Nom africain et de l'ididme mandara du Bœuf domestique. (LESS.)

TSAT-XU. BOT. PHAN. Syn. siamois de Rhus veraix. (B.)

TSCHATAK. mam. Nom du Glouton chez les Tongouses. (IS. g. st.-h.)

TSCHEGRAVA. OIS. Espèce du genre Sterne. V. ce mot. (b.)

TSCHIAMA. mam. Nom d'une Marte chez les Tartares Morduans.(IS. g. st.-h.)

* TSCHORNA. mam. Nom de la Mangouste d'Egypte, suivant Denliam, dans l'empire de Bornou. V. Civette. (less.)

* TSCHUDYA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Mélnstomacées, établi par De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 3, p. 155) qui l'a ainsi caractérisé: calice dont le tube est globuleux, le limbe à cinq lobes sétiformes et persistons; corolle inconnue; dix étamines à filets légèrement plans, à anthères oblongues, munies d'un seul pore, et dépourvues d'oreillettes; ovaire libre, soyeux à sa partie supéiieure; style filiforme, ordinairement velu à sa base; capsule globuleuse, membraneuse (probablement indéhiscente), à quatre ou cinq loges; graiues nombreuses, très-petites, courbées en forme de croissant, c'est-à-dire surmontées d'un appendice courbé et aigu. Les quatre espèces qui composent ce genre sont des Arbrisseaux de la Guiane et du

[page] 417

Brésil, hérissés de poils roux, à rameaux cylindriques, garnis de feuilles ovales-acuminées, quinquénervées, à fieurs petites, disposées en grappes terminales. (g..n.)

TSEIRAN, TSCHEIRAN ou TSEYRAN. mam. V. Antilope Gazelle.

* TSEMCAN. BOT. PHAN. V. CamSanh.

* TSERIA-CAMETTl-VALLI. BOT. PHAN. v. Cadoques.

* TSIELA. BOT. PHAN. Syn. malabar e de Ficus indica, L. V. Figuier.(b.)

* TSIEM-TANI. BOT. PHAN. V. Rumphia.

* TSIERIA-MANGANARI. BOT. PHAN. (Rhéede, Malab., IX, t. 85.) Syn. de Gratiola chamœdrifolia, L. (B.)

* TSIEROU-PANEL. BOT. PHAN. (Rhéede, Hort. Malab., V. tab. 16.) Syn. d'Uvaria cerastoides de Roxburgh. (b.)

* TSIEROU-PANNA. BOT. PHAN. (Rhéede, Malab., IV, pl. 39.) Syn. de Calophyllum Calâba, L.V. Ca- LOPHYLLUM. (B.)

TSITSIHI. MAM. Flacourt (Hist. de Madagascar, p. 154) mentionne sous ce nom une espèce d'Ecureuil gris, qui se cache dans les lrous d'arbres, et qui n'est ni belle ni bonne à apprivoiser, selon ses propres expressions. Cet Animal nous paraît etre le Sciurus madagascariensis de Shaw. (less.)

TSI-XU. BOT. PHAN. Syn. chinois de Terminalia Vernix, Lamk. (B.)

* TSJEKANI. BOT. PHAN. V. ChaCANI.

TSJENDAM ou TSJENDANA. BOT. PHAN. Syn. malais de Sandal. (b.)

* TSJERAM - COTTAM. BOT. PHAN. (Rhéede, Hort. Malab., v, t. 11.) Seconde espèce du genre Basai de Lamarck. V. Basal. (B.)

* TSJERI-VALLI. bot PHAN. Syn. malabare de Cissus carnosa. V. Cissus. (b.)

TSJÈROU-PANNA. BOT. PHAN. Et non Pona. V.àina.

TSJERU-CANSJAVA. BOT. PHAN. V. Chanvre.

* TSJERU-MULLA. BOT. PHAN. Espèce indéterminée du genre Mogori à la côte de Malabar, peut-être le Mogorium undulalum, Lamk. (b.)

TSJONGFIDIU. BOT. PHAN. Syn. chinois d'Adénanthèrc. V. ce mot. (B.)

.TSJONGINA. BOT. PHAN. V. Bæcxea.

TSJONKOR. BOT. PHAN. Même chose queContsjor. V. ce mot. (b.)

TSJOVANNA. BOT. PHAN. (Rhéede, Hort. Malab., VI, p. 81, tab. 47, ) V. Ophyoxylum. (B.)

TSJUDAN-TSJERA. BOT. PHAN. (Rhéede, Malab., xii, tab. 56.) Syn. d'Hottonia indica. (B.)

TSJUDE-MARAM. BOT. PHAN. Rhéede.(Hort. Malab., VI, p. m, tab. 66) a décrit et figuré sous ce nom le Justiciapicia de Yahl (Symb., a, p. 14). C'est un élégant Arbrisseau que l'on cultive abondamment dans les jardins de l'Inde-Orientale, et qui est fort remarquable par son feuillage panaché de jaune, dont les contours représentent les traits d'une caricature de figure humaine. (G..N.)

* TSJUMPADAHA. BOT. PHAN. V. Cuampadaha.

TUA. mam. Nom tschuwache du Chameau proprement dit. (IS. G. st.-h.)

TUABBA. mam. Nom de pays du Rhinocéros africanus. V. Rhinocéros.(IS.G.ST.-H.)

TUACH. MAM. Anderson cite ce nom comme étant celui qui sert aux GroËnlandars à désigner un Ecureuil, sans doute le Petit-Gris (Sciurus vulgaris, L.) (LESS.)

TUATUA. BOT. PHAN. Nom du Jatropha gossypifblia aux environs de Cumana. (G..N.)

TOME XVI. 27

[page] 418

TUBA. DOT. PHAN. Sous ce nom suivi de divers adjectifs, Rumph a désigné plusieurs Plantes qui se rapportent à l'ancien genre Menispermum de Lamarck, et qui sont aujourd'hui placées parmi les Cocculus. (G..N.)

TUBAKIWILA. BOT. PHAN. (Hermann.) Nom du Momordica Charantia à Ceylan. (g..n.)

TUBANTHERA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Commerson et Ventenat doit rester réuni au Ceanothus. Il était fondé sur le asiaticus, L. (G..N.)

* TUBA-PHONURGICA. molî., Genre vicieux établi paràlein (Tent. Meth. Ostrac., p. 35) pour des Coquilles à ouverture entière et dilatée appartenant, pour un certain nombre, aux Bulimes. (D..H.)

TUBBUTHU. BOT. PHAN. (Hermann.) Nom du Solanum sodomœum à Ceylan. (G..N.)

TUBE. BOT. PHAN. Dans une corolle monopétale on appelle Tube la partie inférieure plus ou moius tabule use et cylindracée. Il en est de même dans les calices monosépales. V. Calice et Corolle. (a. r.)

* TUBE INTESTINAL, zool. V. Intestins.

TUBER. BOT. CRYPT. V. TRUFFE.

TUBERARIA. BOT. PHAN. Nom d'une espèce d'Helianthemum dans les anciens auteurs et que Linné a admis comme spécifique. (G..N.)

TUBERCULAIRE. Tubercularia. BOT. CRYPT. (Mucédinées?) Genre rtabli par Tode, et adopté par tous les mycologistes, qui l'ont cependant classe différemment, sa structuie particulière le distinguant de la plupart des groupes établis dans ces familles. Les Plantes qui le composent se présentent sous la forme de petits tubercules d'un rouge plus ou moins vif, quelquefois du plus beau carmin, qui percent en grand nombre 1 ccorce des jeunes branches modes. Ces tubercules sont arrondis, gros comme un gram de millet ou de moutarde. Ils sont fixés sur le bois, sous r écorce; leur consistance est charnue, et leur surface Se couvre, à une époque déterminée de leur développement, d'une poussière blanchâtre formée par les sporidies; la texture de ce tubercule est celluleuse, ou peut- être formée de filamens entrecroisés et intimement uuis; les sporidies couvrent complètement la surface; elles sont petites et globuleuses. Ce genre, dont on distingue un petit nombre d'espèces, est voisin des Atractium. Il appartient à la tribu des Tubercularinees de Fries, qui répond en partie à celle que nous avions nommée Isariées. (ad. b.)

TUBERCULAIRE. Tubercularia. BOT. CRYPT. (Lichens.) Le genre établi sous ce nom par Hoffmann et Wiggers, et qui comprenait quelques Cœnumyce et Bœomyces, n'a pas été adopté. (g..n.)

TUBERCULARIUS. BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Le genre fondé sous ce nom par Roucel (Flore du Calvados) est le même que Agarum de Bory de Saint-Vincent. V. Laminaire et ORGYIA. (g..n.)

TUBERCULE, BOT. PHAN. On donne généralement ce nom à des excroissances charnues qui se développent sur les parties souterraines des Végétaux, et que l'ou a fort long-temps, mais à tort, regardées comme des racines, que pour cette raison on désignait sous le nom commun de Racines tubéreuses. C'est principalement aux observations de Dunal, de Du Petit-Thouars, et plus récemment de Turpin, qu'on doit la reconnaissance exacte de la nature des Tubercules. Les Tubercules se développent en général sur les ramifications souterraines de la tige, comme, par exemple, dans la Pomme de terre, le Topinambour. C'est 1« corps des branches souterraines de la tige qui s'épaissit, se renfle, et dont les cellules se remplissent de grains de fécule. A la surface de ces Tubercules on aperçoit un nombre plus ou moins considérable de petits bour-

[page] 419

geons, en général placés à l'aisselle d'une petite écaille, qui représente en quelque sorte une feuille avortée ou restée à l'état rudimentaire par suite de la différence de milieu dans lequel elle se trouve plongée. Ces petits bourgeons, qu'on nomme yeux, reproduisent chacun une branche; et même séparés les uns des autres, ils peuvent constituer chacun autant d'individus distincts. On, sait que cette séparation artificielle des yeux est un des moyens employés pour multiplier la Pomme de terre. Ainsi donc les Tubercules ne sont que des tiges ou ramifications de tiges souterraines plus ou moins renflées et féculentes, qui portent à leur surface un grand nombre de bourgeons souterrains, destinés à la reproduction et à la multiplication de la Plante. Il ne faut donc pas confondre les Tubercules proprement dits avec les Racines tubéreuses. On doit réserver ce dernier nom aux racines plus ou moins renflées et charnues, qui sont manifestement plus grosses que les tiges qu'elles supportent. Ainsi la racine de la Patate, celles du Cyclamen, du Navet, du Radis, de la Carotte, etc., sont des racines tubéreuses, parce qu'en effet c'est la racine ellemême qui se renfle et présente plus de volume que la lige. Du caractère propre à distinguer la racine tubéreuse du Tubercule proprement dit, c'est que la première se montre dès l'époque de la germination, taudis que le Tubercule ne se développe que beaucoup plus lard. Ainsi faites germer des graines de Cyclamen, de Radis, de Navet, etc., et peu de temps après que la radicule aura commencé à s'enfoncer dans la terre, vous la verrez se renfler, et prendre petit à petit les caractères d une racine tubéreuse. Si, au contraire, vous soumettez à la même épreuve une graine de Pomme de terre, la radicule s'enfoncera dans la terre, s'y ramifiera sans préseuter de Tubercules. Ce n'est que plus tard, quand des bourgeons souterrains de la tige se ront nés des scions souterrains, qu'on verra ceux-ci se renfler de distance en distance pour former les Tubercules.

Les Tubercules des Orchidées, et en général des autres Plantes monocotylédones, ne sont pas différens dans leur nature et leur mode de formation de ceux des Végétaux dicotylédons. Ce sont des rameaux courts et renflés, qui naissent de la partie souterraine de la tige, et qui ne portent jamais qu'un seul bourgeon. (A. R.)

On a étendu en liconographie, par abalogie de forme et de consistance avec la racine dite tuberculeuse, le nom de Tubercule aux apothécies arrondis, presque fermés, noirs, crustacés, nichés sous le thalle, qu'ils soulèvent, s'ouvrant par un pore, et renfermait, sous le périthécium, un nucléum sporuligère. On trouve ce genre d'apothécie dans les Lichens crustacés du sous-groupe des Verrucariées.

Le nom de Tubercule, que nous avons rendu synonyme de Verrue, Verruca, peut disparaître sans inconvénient de la terminologie, puisqu'il a été employé déjà en phanérogamie, et que I on ue peut trouver aucune véritable analogie entre les parties charnues et féculentes, connuessous le nom de Tabercules, et le réceptacle partiel d'un Lichen. La différence essentielle qui se trouve exister entre le Tubercule et leThalamium est l'existence d'un nucléum sporuligère dans le premier, tan dit que dans le second les spores se trouvent nichés dans la suDStance intérieure qui est celluleuse, adhérente au pénthécium qui jamais ne s'en sépare, ce qui arrive fréquemment dans le second. Acharius paraît avoir, dans ses derniers ouvrages, considéré le Tubercule et le Thalamium comme une même sorte d'apothécium. (a. f.)

* TUBËRÉES. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Tribu de la famille des Lycoperdacées ouGastéromycètes des botanistes allemands, qui a pour type

27*

[page] 420

le genre Truffe; elle comprend les quatre geurcs Tuber, Rhizopogon, Polygaster et Endagone. Elle est trèsvoisipc des Scié roi lacées. V. ces mots. (ad. b.)

TUBEREUSE (racine), BOT. piian. A l'article Tubercule (V. ce mot) noua avons exposé noire opinion sur ces racines. (a. r.)

TUBÉREUSE. Polianthes. Et non Polyanthes. BOT. PHAN. Le nom vulgaire de Tubéreuse est donné à une Plante que Ton cultive dans les jardins à raison de sa beauté eUde la suavité de son odeur. Elle forme un genre dans la famille des Asphodé- lées ou Hémérocallidées appartenant à l'Hexandrie Monogynie, L., et qui se distingue par les caractères suivans: périanthe infère, infundibuli forme, ayant le tube dressé, le limbe penché, à six segmens égaux et étalés; six étamines insérées sur le tube près de la gorge, à anthères plus longues que les filets; style filiforme, triquètre, renfermé dans le tube, surmonté de trois stigmates lamellés; capsule ceinte à la base par le périanthe, à trois valves et à trois loges polyspermes; les graines planes, disposées sur deux rangées dans ehaque loge.

La TURÉREUSE DES JARDINS, Polianthes tuberosa, L.; Redouté, Liliacécs, tab. 147, est une Plante qui paraît originaire du Mexique. Elle est coltivée depuis plus de deux cent trente ans en Europe, car elle a été décrite par Clusins vers 1594. Son nom de Tubéreuse lui vient sans doute de ce que cet ancien botaniste la nommait Hyacinthus tuberusâ radice, organisation qui lui est commune avec nue foule d'autres Monocolylédones. Cette Plante a un rhizOme épais, portant un bulbe tuniqué, duauel partent plusieurs feuilles radicales, trèslongues et rubanéfcs. La tige est droite, haute de plus d'un mètre, garnie de feuilles squamroiformes, et porte à son sommet un épi de belles fleurs blanches, rosées à l'extrémité du périanthe et disposées ordinairement par paires daus une spathe. L'odeur de la Tubéreuse, quoique fort agréable, est nuisible aux personnes nerveuses.

Une seconde espèce, originaire du Brésil, est cultivée depuis 1822 en Europe. Link lui adonné le nom de Polianlhes gracilis. (g..n.)

* TUBEROGASTRIS. BOT. PHAN. Sous ce nom Du Petit-Thouars (Orchidées des îles australes d'Afrique, tab. 31) a figuré une Plante quil a aussi nommée Gastorchis et Limodorum tuberculosum. (g..n.)

* TUBICÈNE. Tubicenus. INS.

Genre voisin des Rhinomacers établi par Dejean, et correspondant à celui d'Aulète de Scbœnherr. V. Rhynchophoues. (aud.)

TUBICINELLE. Tubicinella. conch. Lamarck a proposé sous ce nom (Ann. du Mus., 1, p. 461) un genre nouveau très-voisin des Balanes etauquel il attribue les caractères suivans: coquille univalve, régulière, non spirale, tubuleuse, ré- trécie vers la base, tronquée aux deux bouts, ayant l'ouverture terminale et un opercule auadrivalve. Ce genre se compose de ueux espèces qui, comme plusieurs espèces de Balanes, vivent sur le corps des Balei* nés et de quelques autres Cétacés.(A. R.)

TUBICOLAIRE. Tubicolaria. micr. Genre de l'ordre et famille des Rotifères. V. ce mot. (b.)

TUBICOLÉES. conch. On est redevable à Laraarck de la famille des Tubicolées, qui mérite à plus d'un égard d'attirer l'attention des coochyliologues; car elle est composée de genres de Coquilles bivalves qui ont la propriété particulière de s'envelopper d'un tube calcaire protecteur. Le caractère de ce tube a été regardé comme de première valèur par Lamarck, et il a été pour ce savant le motif de l'admission ou du rejet des genres dans la famille des Tubicolees. Quoique ce caractère de la présence d'un tube soit d'une grande

[page] 421

valeur, il ne peut être cependant préféré à ceux tirés de l'organisation des Animaux, et des traces que celle organisation laisse sur les coquilles. L'établissement de cette famille a été sans contredit d'une grande utilité, en produisant des rapprocheraens qu'il ne fallait que rendre plfcs paraits: c'est le résultat nécessaire des observations nouvelles et du progrès des sciences. Lamarck, en se servant trop exclusivement de ce caractère du tube, a introduit évidemment deux types distincts d'organisation dans la famille des Tubicolées. En comparant une Fistulane avec un Taret, on reconnaît bien facilement que ce dernier genre, quoique muni 'un tube, passe aux Pbolades par l'intermédiaire desTérédines (V. ce mot), ce qui n'a pas lieu pour les Fistulanes. Lamarck comprend six genres dans la famille des Tubico- ées, savoir: Arrosoir, Glavagelle, Fistulane, Cloisonnaire, Taret et Térddine. Les trois premiers genres ont entre eux de très-grands rapports, surtout les deux premiers, et, comme nous le disions, ils en ont beaucoup moins avec les suivans. Ainsi, dans notre manière de voir, nous bornerions la famille des Tubicolées à ces trois premiers genres, et, rapprochant les Cloisonnaires, les Tarets et les Térédines des Pholades, nous formerions de ces trois genres la famille suivante, à laquelle nous conserverions le nom de Pholadaire. Le genre Gastrochéne (V. ce mot) n'étant, comme nous avons dit, qu'un double emploi des Fistulanes, ne doit plus faire partie de la famille des Pholadaires telle que nous la concevons ici. V. Pholadaire et les divers noms génériques que nous avons mentionnés dans cet article. (D..H.)

TUBICOLES. annel. Cuvier a établi sous ce nom, dans la classe des Annelides, un ordre ayant pour caractères: des branchies en forme de nnaches ou d'arbuscules, attachées la tête ou sur la partie antérieure du corps. Il y range les genres Serpule, Sa belle, Térébelle et Atnphitrite, et pense que les Dentules (si toutefois ces Animaux étaient des Annelides) devraient aussi y prendre place. Dans la Méthode de Savigny, 'ordre des Serpulaires correspondà peu près à celui des Tubicoles > mais il est établi sur d'autres caractères, et renferme aussi les Arénicoles et le Senre Clymène. Dans la classification e Blainville, ces Animaux sont de nouveau séparés, et l'ordre des üété- rocriciens de ce savant ne comprend aue les Tubicoles de Cuvier. Enfin Audouin et Milne Edwards, tout en adoptant l'ordre des Tubicoles dans leur travail sur les Annelides des côtes de la France (travail présenté à l'Académie en juillet 1829), y ont porté quelques modifications. D'après les caractères qu'ils y assignent, ce groupe naturel comprend non-seulement les Serpules, les Sabelles, les Térébelles, les Amphitrites ou Pectinaires, et les Hermelles, c'est-à-dire les Tubicoles de Cuvier; mais encore le genre SiphonoStome, établi récemment par Otto, et rangé par Blainville à côté des Lombncs. Quant aux Clymènes, ces auteurs le placent, avec toutes les autres Annelides dépourvues d'appendices respiratoires ou cavités prénensiles, dans leur ordre des Terricoles. (H.-M. E.)

TUBIFEX. ANNEL. Lamarck, qui a établi ce genre (Anim. sans vert. T. ni, p. 234), lui assigne pour caractères: un corps filiforme, transparent, anneléou subarticulé, muni de spinules latérales, vivant dans un tube; une bouche et un anus aux extrémités. Les Tubifexsont de trèspetits Vers qui ont beaucoup d'anaogie. avec les Naïdes, et donl les habitudes sout assez semblables. Les uns habitent dans la vase des ruisseaux ou des étangs; les autres vivent dans la mer et sur nos côtes. Ces Animaux ont l'habitude de sortir une partie de leur corps de la vase, et de l'agiter dans Icau; au moindre danger, ils rentrent dans

[page] 422

leur tube. Comme leur couleur est quelquefois rouge de saug, on croirait voir au fond de l'eau des taches de ce liquide. Lamarck rapporte à ce geure deux espèces:

Le Tubifex des ruisseaux, Tubifex rivulorum ou le Lumbricus Tubifex de Müller, Zool Dan., tab. 84, fig. 1-3, figuré par Trembley, Hist. des Polyp., tab. 7, fig. 2. Habite le fond des ruisseauxet est muni de soies rétractiles.

Le Tubifex mauin, Tubifex marinus ou le Lumbricus tubicola de Müller, loc. cit., tab. 75. Il habite en Norvège les bords de la mer. Savigny pense que la figure de Müller est incomplète par la perte de quelques anneaux de la partie postérieure, et il croit que cette espèce pourrait être placée parmi les Annelides et rapportée à sa famille des Maldanies. (AUD.)

TUBIFLORA. BOT. THAN. (Gmelin.) Syn. d'Elytraria de Michaux. (G..N.)

TUBILIUM, BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Inulées, proposé par Cassini (Bull, de la Soc. Philom., octobr. 1817, p. 155), et qui a pour type 1'Erigeron inuloides de Poiret. Cette Plante ne peut, sous aucun rapport, être associée au genre Erigeron qui appartient à une autre tribu, celle des Astérées. Le genre Tubilium est voisin du Pulicaria, dont il se distingue par les corolles des fleurs de la circonférence qui, au lieu d'être lieu— lées, sont tubuleuses. Ces corolles sont radiantes, très-apparentes, plus longues, aussi larges et plus colorées que celles du centre; elles contiennent des étamines rudimentaires et des stigmatophores inclus à cause de la longueur du tube; circonstance qui doit s'opposer à la fécondation, et qui se présente dans les fleurs monstrueuses de Y Aster sinensis, mais qui n'est pas accidentelle dans le genre dont il est ici question. Le Tubilium angustifolium est une Plante herbacée, à tige droite, haute d'environ un pied, striée", très-rameuse, légèrement pubescente, munie de feuilles alternes, sessiles, oblongueslinéaires, à fleurs jaunes disposées en petits corymbes irréguliers au sommet de la tige et des rameaux. Cette Plante croît dans les îles Canaries. (G..N.)

TUBILOMBRIC. Tubilumbricus. annel. Genre créé par Blainville et abandonné ensuite par sou auteur. Il comprenait les genres Lombric et Tubifex de Lamarck. V. ces mots, (aud.)

TUBINARES. ois. Dénomination employée par Illiger, dans son Prodrome des Oiseaux, pour une petite famille de Nageurs, qui comprend les genres Procellaria, Haladroma, Pachyptila et Diomedea de la Méthode de ce savant naturaliste. Toutes les espèces dont se composent ces enres ont les narines placées dans es fourreaux tubiformes. (DR..Z.)

TUBIPORE. Tubipora. polyp. Genre de l'ordre des Tubiporées, ayant pour caractères: Polypier pierreux, composé de tubes cylindriques, droits, parallèles, distincts, réunis d'espace en espace par des cloisons transversales de même nature aue le Polypier; Animaux exsertiles a huit tentacules frangés. La belle couleur rouge du Tubipore musique, ses tubes cylindriques, parallèles, assez volumineux, les cloisons extérieures presque régulièrement espacées qui es unissent entre eux, rendent ce genre très-facile à reconnaître; et, quoique l'on trouve dans les divers échantillons des différences assez sensibles dans la grosseur et la longueur des tubes, l'intervalle des cloisons et l'intensité de la couleur, les naturalistes s'accordent à regarder ces différences comme individuelles ou locales, et les réunissent sous une seule dénomination spécifique. Quelques auteurs avaient pensé que le Tubipore musique était construit par un Animal analogue aux Annclides. Banks et Solander, Péron et Lesueur, Chamisso, qui l'observèrent vivant, annoncèrent que l'Animal construc

[page] 423

teur de celle belle production marine était un Polype, mais ils ne donnèrent poiut de détails sur son organisation. Ce n'est que depuis quelques années que Lamouroux a fait conuaître le Polype du Tubipore dans un Mémoire lu à l'Académie royale des Sciences, et inséré dans la Relation du Voyage autour du monde par le commandant Freycinet. Quelques échantillons, recueillis et conservés dans l'alcohol par Quoy et Gairaard, médecins-naturalistes de l'expédition, furent remis à Lamouroux. Nous les disséquâmes et dessinâmes sous ses jeux. C'est un extrait de ce travail que nous reproduisons ici. Les Polypes susceptibles de saillir hors de leur tube et de s'y retirer, étaient tous dans ce dernier état. L'ouverture du tube, de couleur jaune-verdâtre (d'un beau vert pâle pendant la vie), molle et membraneuse, était plus ou moins complètement fermée par la membrane retournée sur elle-même, qui venait s'attacher circulairement au niveau de la base des tentacules. Depuis ce point jusqu'à celui où elle se recourbe à l'entrée du tube, la membrane est mince et très-flexible; elle est sans doute contractile, et c'est de sa contraction, ou de celle de quelques baudelettes longitudinales

3i;i la fortifient extérieurement, que épend la faculté qu'a le Polype de saillir hors de son tube. A partir du point où la membrane commence à s'introduire dans le tube, et en la suivant jusqu'à ce dernier, avec lequel elle 6e continue, on la voit peu à peu augmenter d'épaisseur et de consistance jusqu'à devenir calcaire comme le reste du tube; cependant sa surface interne ne paraît pas se pénétrer de matière calcaire, de sorte que toute la longueur de l'intérieur du tube est tapissée d'une pellicule molle et mince, intimement adhérente à la paroi solide. Il est facile de concevoir que le tube s'augmente en longueur par l'ossification progressive de la membrane. Les cloisons transversales se forment pnr une sorte d'hypertrophie (1) de la membrane; comme la plupart des tubes s'allonent également, leurs cloisons se éveloppent en général à la même hauteur, et, venant à se rencontrer par leurs bords octogones, elles se soudent par ces mêmes bords lorsqu'elles sont encore molles, et ressemblent, après l'entière consolidation, à une cloison commune traversée par les tubes. Le Polypier du Tubipore est moins consistant quo la plupart des produits calcaires des autres Polypes; les parois des tubes sont même évidemment poreuses. Du reste, la manière dont ds s'accroissent et tiennent à l'Animal a la pluf grande ressemblance avec ce que l'ot remarque dans quelques grands Polypiers, et notamment les Tubulaires. On voit alors combien ce mode d'accroissement diffère de celui des Actinies. Au point où la membrane génératrice du tube tient au Polype, se trouve une partie membraneuse épaisse, sorte de disque qui sépare pour ainsi dire l'Animal en deux parties: une supérieure qui porte les tentacules et qui peut se montrer au dehors; l'autre inférieure, toujours cachée dans le tube. Les tentacules, au nombre de huit, sont épais, garnis de chaque côté d'un grand nombre d'appendices dirigés en avant, d'une forme lancéolée et couverts de petites granulations. Les tentacules se divisent facilement, suivant leur longueur, en deux moitiés qui sont comme soudées sur la ligue médiane. Le disque paraît concave supérieurement; au centre nous avons cru distinguer une petite ouverture arrondie. A la face inférieure du disque existe une petite masse molle dont il a été impossible de débrouiller l'organisation. A la circonférence existent huit faisceaux triangulaires, bien distincts les uns des autres, li-

(1) Pour bien concevoir cette description, que nom sommes forré de présenter lo plut laconiquement possible, il deviendrait nécessaire de jeter les yeux §ur la plancho 84 de l atlas du voyage de l'Uranie.

[page] 424

bres dans une certaine étendue, s'amincissant graduellement, bientôt s'attachant à la membrane interne qui tapisse le tube, et finissant par evenir capillaires et par se confondre avec elle; les faisceaux alternent, à leur attache au disque, avec les tentacules, et sont, Comme eux, formés de deux moitiés accolées et facilement séparables; elles se continuent avec celles des tentacules, de façon pourtant que les deux moitiés, qui forment un faisceau entier, se séparent pour aller former chacune une moitié des doux tentacules qui lui correspondent, et que les deux tentacules sont rendus complets par une autre moitié appartenant aux faisceaux voisins, et ainsi de suite; de manière que les tentacules supérieurs et les faisceaux inférieurs paraissent formés, dans leur ensemble, de seize pièces réunies deux à deux, mais en s eus inverse dans les uns et dans les autres. Une foule de corpuscules ronds (probablement des oeuls ou des ovaires), de grosseur différente, sont attachés aux faisceaux par de minces et courts pédicules; ils sout plus nombreux près du disque qu'ailleurs. Au fond des tubes, dont le Polype parait avoir acquis tout son accroissement, on voit une petite sphère creuse, calcaire, à parois minces, d'un diamètre égal à celui de l'intérieur du tube, surmontée d'une petite tige creuse oui se termine par une sorte de godet, à la circonférence duquel les faisceaux se terminent: rien de semblable ne s'observe dans les tubes qui n'ont point acquis tout leur accroissement; les faisceaux sont alors implantés à la cloison sur laquelle le jeune Animal s'est développé. Les très-jeunes Polypes ont leur tube excessivement court et entièrement mou; son diamètre est néanmoins presque égal à celui qu'il acquerra étant adulte, et les plis de la membrane génératrice du tube sont bien marqués à son ouverture. V. la fig. M 3 de la planche citée en note.

L'espèce a été nommée par Linné Tubipora musica et vient des mers de l'Inde.(E. d..l.)

TUBIPORES. BOT. CRYPT. (Champignons.) Nom donné par Paulet aux espèces de Bolet qui composent le genre nommé Polyporus, d'après Micheli. V. ce mot. (ad. b.)

TUBISPIRANTIA. MOLL. Nom que Ouméril propose pour les Siphonobranches de Elainville. V. SiphonoBRANCHES. (D..H.)

TUBITÈLES. Tubitelœ. àràchn. La treille désigne ainsi, dans la nouvelle édition du Règne Animal, une section du grand genre Araignée, composée d'Araignées qui ont les filières cylindriques, rapprochées en un faisceau dirigé en arrière; les pieds robustes, et dont les deux premiers ou les deux derniers, et vice versât plus longs dans les uns, et dont les huit presque égaux dans les autres. Dans une première division les mâchoires forment un cintre autour de la languette; les yeux sont toujours au nombre de nuit, disposés quatre par quatre sur deux lignes transver ses. Les genres Clolbo et Drasse composent cette division. Dans la seconde division, les mâchoires ne forment point une espèce de cintre renfermant la languette; leur côté extérieur est dilaté inférieurement, au-dessous de l'origine des palpes. Quelques-uns n'ont que six yeux, dont quatre autérieurs, et les deux autres postérieurs: ce sont les Ségestries; d'autres ont huit yeux: ce sont les Clubiones, Araignées et Argyronètes. V. ces mots. Les Arachnides Tubitèles filent des toiles blanches, d'un tissu serré, qu'elles placent dans des fentes, des trous de murs, sous les pierres, entre les branches et les feuilles des végétaux, et jusque dans l'eau. Elles se tiennent à l'affût dans ces toiles, et dévorent les Insectes qui viennent s'y embarrasser. (g.)

* TUBOCYTISUS. BOT. PHAN. De Candolle (Mém. sur les Légumineuses, p. 314) a formé sous ce nom,

[page] 425

dans le genre Cylisus, un section qui correspond au genre Viborgia de Mœucn, mais non de Thunberg, et qui pourrait former un genre assez prononcé, par son calice tubuleux terminé en deux lèvres, dont la supérieure est presque entière. Les C. leucanthus, purpureus, albidus, supinus, etc., appartiennent à ce groupe qui est très-naturel et qui renferme des Plantes dont les fleurs sont de diverses couleurs. (g.-.n.)

TUBU. BOT. PHAN. C'est-à-dire sucré. Une espèce ou variété de Coco dans Rumph. (b.)

TUBUKARUWILA. BOT. PHAN. Même chose que Tubakiwila. V. ce mot. (G..N.)

TUBULAIRE. Tubularia. polyp. Genre de Polypiers de l'ordre des Tubulariées, dans la division des Polypiers flexibles, ayant pour caractères: Polypier simple ou rameux, tubulé, d'une substance presque cornée, transparente; Polypes solitaires à l'extrémité des rameaux. De tous les Polypiers flexibles, les Tubulaires paraissent être ceux dout la structure est la plus simple: des tubes cornés, çrêles, minces, fixés par leur base, lisses ou couverts de ré- trécissemens et de dilatations annulaires, simples ou peu rameux, souvent réunis plusieurs ensemble, sans cellules latérales et ovaires extérieurs; voilà ce que présentent à l'observation ces Polypiers peu nombreux en espèces, si l'on en distrait les corps hétérogènes qu'ont entassés dans ce genre Pallas, Gmclin et Esper. Il n y a qu'un Polype au sommet de chaque tube, tenant à celui-ci par une membrane molle qui en est le prolongement. L'Auimal n'est point rétractile dans son tube; il est orné d'un grand nombre de tentacules disposés sur deux rangs; l'interne est dirigé en avant, l'extérieur se réfléchit du còté du tube; les ovaires sont intérieurs, et sortent, dit-on, entre les tentacules extérieurs et le tube.

Voici les noms des espèces comprises dans ce genre: Tubularia annulata, cornucopiœ, indivisa, gigantea, muscoides, trichoides, ramosa, pygmœa. (e. d..l.)

* TUBULARIA. annel. Plusieurs auteurs ont désigné sous ce nom divers Animaux marins qui appartiennent à la classe des AnneJides. La Tubularia arenosa anglica d'Ellis est l'Hermelle alvéolaire; la Tubularia magnifica de Shaw, et la Tubularia penicillus, sont des Sabelles. (aud.)

TUBULARIA. BOT. CRYPT. (Hydrophytes.) Le genre établi sous ce nom par Adanson et Roucel aux dépens du genre Ulva, a été récemment adopté sous le nom de Solenia. V. SoLÉNIE. (G..N.)

TUBULARIÉES. polyp. Cinquième ordre des Polypiers flexibles, ans la classification de Lamouroux. Ses caractères sont; Polypiers phytoïdes, simples ou rameux, jamais articulés, ordinairement d'une seule substance cornée ou membraneuse, ni celluleuse, ni poreuse, et recouverte quelquefois d'une légère couche crétacée; Polypes situés aux extrémités des tiges, des rameaux et de leurs divisions. Cet ordre renferme les genres Tibiane, Nais, Tubulaire, Cornulaire, Télesto, Liagore et Néoméris. V. ces mots. (e. D..L.)

TUBULEUX, TUBULEUSE. BOT. On dit qu'un organe quelconque de Plantes est tubuleux lorsqu'il offre la forme d'un tube allongé. Cette expression est principalement consacrée au calice et à la corolle. (g..n.)

TUBULI ou TUBULITES. moll. On donne indistinctement l'un de ces noms aux Dentales fossiles ou aux Bélemniles. V. ces mots. (d..h.)

* TUBULIFÈRES. Tubulifera. ins. Lepelletier de Saint-Fargeau et Servilfe désignent ainsi la cinquième famille de leur première section de l'ordre des Hyménoptères. Cette famille répond à la tribu des Chrysides de Latreille. V. Chhysjdes. (g.)

[page] 426

TUBULINA. BOT. CRYPT. (Lycoperdatées.) Genre établi par Persoon, mais que la plupart des mycologistes considèrent simplement comme une section des Lice a. Il comprend les Licea cylindrica et fragifarmis, figurés sous le nom génériaue de Sphœrocarpus par Bulliand, Champignons, tab. 470, fig. 5 et tab. 384. Ce genre avait été nommé Tubulifera par Gmelin, dans son Systema Naturœ. (ad. b)

TUBULIPORE. Tubulipora. POLYP. Genre de Tordre des Celléporées, dans la division des Polypiers exibles, ayant pour caractères: Polypier parasite ou encroûtant, à cellules submembraneuses, ramassées, fasciculées ou sériales, et en grande artielibres; cellules allongées, tuuleuses, à ouverture orbiculée, régulière, rarement dentée. Ce genre renferme de petits Polypiers voisins des Cellépores par ia nature de leur tissu qui est mince et fragile ils s'en distinguent par leurs cellules allongées, tubuleuses, d'un diamètre égal dans leur longueur, libres ou accolées à leurs voisines dans quelques points de leur étendue: leur ouverture est ronde et régulière; les cellules sont fasciculées, verticillées ou disposées par rangs lâches, suivant que la forme générale du Polypier est discoïde ou allongée. Le genre Obélie de Lamouroux ne diffère point des Tubulipores.

Les espèces de ce genre sont les suivantes: Tubulipora transversa, Jimbria, orbiculata, foraminulata, Patina, patellata. (B. DEL.)

TUBULITES. moll. F. TUBULI.

TUCAN. mam. Non d'un petit Quadrupède fouisseur du Mexique, ayant le corps épais et bas sur jambes, les yeux extrêmement petits; les pieds antérieurs tridactyles, les postérieurs pentadactyles; le pelage d'un iaune roussâtre, et la queue courte: le système dentaire est inconnu. Desnia rest pense que le Tucati, lorsqu'il sera bien connu, formera un genre nouveau, soit parmi les Rongeurs fouisseurs, soit, ce qui est plus probable, parmi les Insectivores. Buffon avait cru reconnaître en lui la Taupe rouge de Séba, qui est très-probablement une Chrysochlore, dont on trouvera la description exacte au Supplément de ce Dictionnaire. (IS. G. ST.-H.)

TUCANO. OIS. (Azara.) Syn. du Tocco. V. Toucan. (DR..Z.)

TUCKTU. mam. Nom que porte au Groenland, suivant Anderson, le Renne, Cervus Tarandus. (less.)

TUCUM. BOT. PHAN. Le Palmier du Brésil, décrit sous ce nom par Pison, n'est pas encore déterminé. Il a le port du Dattier; son tronc, d'une hauteur médiocre, est chargé d'aspérités, et la côte de ses feuilles pinnées est épineuse. Les diverses parties de ce Palmier sont employées aux mêmes usages économiques que les autre? Arbres de la famille, qui se trouvent en abondance dans le Brésil, et sur lesquels Martius, de Munich, publie en ce moment un ouvrage extrêmement remarquable. (g..n.)

* TUDES-POLONICA. conch. La Coquille queàlein (Tent. Ostrac., p. 121) a en vue pour faire ce genre est évidemment le Marteau, dont Lamarck a fait aussi un genre sous le nom de Malleus. V. ce mot. (d:.h.)

TUDINGA. BOT. PHAN. (Du Petit- Thouars.) Syn. madécasse du Sarcolœna. (G..N.)

TUDLIK. OIS. Syn. vulgaire du Plongeon Iinbrim. V. PLONGEON. (DR..Z.)

TUE-BREBIS. BOT. PHAN. Nom vulgaire du Pinguicula vulgaris, L. (G..N.)

TUE-CHIEN, BOT. PHAN. On désigne vulgairement sous ce nom le Colchicum autumnale, L.(G..n.)

TUE-LOUP. BOT. PHAN. Syn. vulgaire de l'Aconitum Lycoctonum, L. (B.)

TUE-MOUCHE, BOT. CRYPT. (Champignons.) Syn. vulgaire de l'Agaricus muscarius, L. V. Agaric. (G..N.)

[page] 427

TUEQUAL.. MAM. Nom norvégien du Balénoptère Gibbar, d'après Lacépède. (b.)

TUF. min. Ce mot désigne en général des Pierres poreuses produites par voie de sédiment ou d'incrusiation, ou provenant de matières pulvérulentes, remaniées et tassées par l'eau. On distingue des Tufs calcaires (les Travertins et autres Calcaires incrustaus), des Tufs siliceux (les concrétions siliceuses du Geyser en Islande), et des Tufs volcaniques (les Tufas, Pépérinos et Pouzzolanes terreuses). (g.del.)

TUFAITE. MIN. L'une des espèces de Roches volcaniques que distingue Cordier, et qui comprend les substances appelées communément Tufs volcaniques, Pépérinos, etc. V. LAVES. (G. DEL.)

TUFAU. GÉOL. V. CRAIE.

TUGALIK. MAM. Nom groËnlandais du Narval. (IS. g. ST.-H.)

TUGANG. OIS. Nom sumatranois, suivant sir Raffles, du Phasianusignitus de Latham.(less.)

TUGET. OIS. L'un des noms vulgaires du Scops. V. Chouette. (DR..Z.)

TUGON. CONCH. Le Tugon d'Adanson est une jolie Coquille fort rare du genre Mye. C'est elle qui a son analogue fossile aux environs de Bordeaux et de Dax. Il a été nommé Mya ornata par Basterot, et Anatina globàlosa par Lamarck. V. Anatine.(d..h.)

* TUI-CHIRIRI. ois. Nom de pays de la Perriche aux ailes jaunes, V. Perroquet.(dr..z.)

TULLÉE. CONCH. Nom vulgaire de la Tridaine gigantesque, qui mérite bien ce nom par la disposition des grandes écailles qui couvrent ses larges côtes, V. Tridaine. (D..H.)

* TUI-TIVI. BOT. PHAN. Sous ce nom de pays, Camelli a fait mention d'un petit Arbre des Philippines qui paraît être une Bignoniacée, ayant le calice pathacé comme dans le

Spathodea, et le fruit siliqueux comme dans le Catalpa. (G..N.)

TUIT. OIS. L'un des noms vulgaires du Pouillot. V. Sylvie. (DR..Z.)

TUKA. BOT. PHAN. Le fruit du Bertholletia est ainsi nommé par les Portugais du Brésil.(g..n.)

TUKALANDA. mam. Nom du Cochon chez les Tongouses. (IS. G. st.-h.)

TUKKI. OIS. On nomme en malais Tukki-Bawang une espèce de Pic très - voisine du Pic vert, qûi est le Picus affinis de sir Raffles, et qui vit dans 1 île de Sumatra: Tukki est le nom générique des Pics, (less.)

TUKTO ou TUKTU. mam. C'est, d'après Anderson, le nom groËnlandais du Renne, V. ce mot à l'article Cerf. (IS.g.st.-h.)

* TULA. BOT. PHAN. Feuillée, dans ses Observations physiques, vol. 3, p. 63, tab. 44, a décrit et figuré sous -ce nom une Plante qui croît sur les rochers maritimes du Pérou. Adanson l'a citée comme type d'un genre distinct qui a été admis par Rœmer et Schulles, et placé dans la Pentafidrie Monogynie. Ces derniers auteurs l'ont ainsi caractérise: calice tubuleux, à cinq dents aiguËs; corolle iufundibuliforme, dont le limbe est étalé, partagé en cinq lobes dent i eu - lés sur leurs bords; capsule renfermant plusieurs graines noires. Le T. Adansoni est une Plante couverte de toutes parts d'une substance saline; elle a de grosses racines, une tige rameuse, des feuilles opposées presque réniformes, des fleurs blanchâtres, axillaircs, solitaires et pédonculées. (G..N.)

TULAK ou TULUK BOT. PHAN. Nom arabe du Ficus vasta de Forskahl. (g..n.)

TULAN. mam. Nom de la Marte commune chez les Tartares. (less.)

TULAT. conch. On trouve ce mot dans le Dictionnaire des Sciences naturelles; mais, par suite d'une erreur, il a été mis pour Lulat, qui est le nom

[page] 428

donné par Adanson à une Moule. V. LULAT. (D..H.)

TULAUX. mam. Nom tarlare des jeunes Cochons. (less.)

TULAXODE. conch. Guettard, dans le tome ni de ses Mémoire, a proposé ce genre, qui est resté oublié pour la plupart des tubes marins contournés, que Linné rapportait aux Serpules, mais qui, étant cloisonnés postérieurement, appartiennent bieu plus probablement aux Verraets. V. ce mot. (d..h.)

TULBAGHIA. BOT. PHAN. Mal à propos Tulbagia. Genre de la famille des Narcissées et de l'Hexandrie Monogynie, L., offrant pour caractères essentiels: uu périgone corolloïde, infundibuliforme, le limbe à six divisions égales; uue couronne placée à l'orifice du tube, composée de trois écailles épaisses et bifides j six étamines, dont trois insérées à l'entrée du tube, les trois autres plus bas et dans le tube; style court, surmonté d'un stigmate obtus; capsule trigone, enveloppée par le périgone persistant, à trois loges, à trois valves, chaque valve portant une cloison; deux graines aans chaque loge. Ce genre se compose de aeux espèces (T. alliacea et cepacea) qui croissent au cap de Bonne-Espérance. Ce sont des Plantes à racines bulbeuses ou fasciculées, à feuilles radicales, étroites, linéaires, un peu charnues, a hampe nue, portant des fleurs rouges en ombelles, munies d'une spathe à la base.

Le nom de Tulbaghia a été appliqué par Heister au Crinum africanum, L., qui est devenu Agapanthus cœruleus de L'Héritier, (G..N.)

* TULCAN. OIS. Syn. de Toucan à ventre rouge. V. Toucan. (DR..Z.)

TULIN. OIS. L'un des noms donnés vulgairement au Tarin. V. GrosBec. (DR..Z.)

TULIPACÉES. BOT. PHAN. Syn. de Liliacées. V. ce mot. (G..N.)

TULIPAIRE. polyp. Nom donné par Lamarck à un genre de Polypiers exibles établi par Lamouroux sous le nom de Pasythée. V. ce mot. (e. D..L.)

TULIPE. CONCH. Nom vulgaire donné à plusieurs Coquilles, et notamment à une grande espèce de Balane (Balanus Tintinnabulum), à une belle espèce de Fasciolaire (Fasciolaria Tulipa), à une Volute (Voluta Tulipa), à un Cône (Conus Tulipa), et enfin à une Modiole. (D..H.)

TULIPE EPANOUIE ou TULIPE DE MER. MOLL. Svn. de Balanus Tintinnabulum. V. BALANE. (B.)

TULIPE. Tulipa. BOT. PHAN. Genre de la famille des Liliacées et de l'Hexandrie Monogynie, L., offrant pour caractères: un calice formé de six sépales égaux, colorés, dont trois extérieurs et trois internes; six étamines plus courtes que le calice et insérées à la base de l'ovaire; un ovaire sessile, triangulaire, à trois loges polyspermes, terminé par un stigmate sessile et à trois lobes arrondis. Le fruit est une capsule trigone et à trois loges, contenant un grand nombre de graines orbiculaires, déprimées, superposées, attachées sur deux rangées longitudinales à l'aogle interne de la loge; cette capsule s'ouvre en trois valves septifères surle milieu de leur face interne. Les Tulipes sont des Plantes à racine bulbifère; leur bulbe est à tuniques concentriques; la hampe est simple, portant deux ou trois feuilles sessiles, lancéolées, aiguËs, et terminée par une seule, rarement par deux (leurs très-grandes et peintes de couleurs variées. Un grand nombre d'espèces de ce genre croissent naturellement dans les provinces méridionales de l'Europe. En France ou trouve les espèces suivantes: 1° la Tulipe sauvage, Tulipa sylvestris, L., qui croît aux environs de Paris, et qu'on reconnaît facilement à ses grandes fleurs jaunes, dont les sépales sont très-aigus, et la hampe souvent biflore; a° la Tulipe de Cels, Tulipa çelsiana, Red., Lil., tab. 38, égale-

[page] 429

ment à fleurs jaunes, plus petites que dans l'espèce précédente, lavées e rougeâtre à l'extérieur. Elle croît dans les provinces méridionales de la France, ainsi que les suivantes: 3° Tuline de l'Ecluse, T. Clusii, Red., Lil., tab. 37, à fleurs roses et blanches; 4° Tulipe œil de soleil, T. oculus solis, Saint-Amans, Red., Lil., tab. 219. Cette espèce, qui par la grandeur de la fleur et l'éclat de ses - couleurs peut rivaliser avec l'espèce des jardins, a été signalée pour la première fois par Saint-Amans, auteur d'une Flore des environs d'A, - gen. On l'a retrouvée depuis dans la plupart des autres contrées chaudes de la France; 5° on trouve aussi dans les mêmes localités la Tulipe des jardins connue sous le nom ae Tulipe de Gesner, Tulipa gesnetiana, L. Cette belle espèce dont on possède aujourd'hui plus de six cents variétés a été décrite pour la première fois par Conrad Gesner, en 155g. Il l'avait vue fleurir dans un jardin à Augsbourg, et les bulbes provenaient de Constantinople. Aussi pensa-t-on d'abord que cette espèce ne croissait qu'en Orient; mais depuis on l'a trouvée sauvage en Franco et dans presque toutes les autres contrées méridionales de l'Europe. Ce n'est qu'un demi-siècle plus tard, que les Tulipes furent connues et cultivées en France; mais les Belges et les Hollandais nous avaient précédés dans la culture de cette fleur, et encore aujourd'hui c'est chez les fleuristes de la Hollande qu'on trouve les plus riches collections des variétés de Tulipes. Il fut un temps où quelques variétés rares étaient payées des pi ix extraordinaires, tant était grande l'avidité des amateurs pour posséder seuls les variétés rares. Ainsi on parle d'oignons de Tulipes, qui ont été achetés quatre et cinq mille florins. On dit même qu'à Lille, un amateur passionné donna une très-bel le brasserie pour un seul oignon de Tulipe; mais aujourd'hui le goût pour la culture des Plantes bulbeuses n'est plus aussi exclusif, cependant on cite encore quelques amateurs qui paient un seul bulbe jusqu'à douze et quinze cents francs.

Parmi l'immense quantité de variétés de Tulipes on distingue deux groupes principaux, l'un qui renferme toutes celles qui, sur un fond coloré, réunissent deux ou trois autres couleurs. On les nomme Tulipes bizarres; l'autre qui ont le fond blanc avec des bandes d'autres nuances; on les appelle Tulipes flamandes. Une variété de Tulipe pour avoir quelque prix aux yeux des amateurs., doit avoir la tige droite, ferme et d'un beau vert; la fleur grande, mais proportionnée à la hauteur de la tige, plus longue que large, à sépales épais et obtus, ayant les couleurs brillantes et bien nettement tranchées.

On multiplie les Tulipes soit par le moyen des cayeux qui se développent contre les bulbes, soit par les graines. Par ce dernier procédé on obtient souvent des variétés différentes de celles dont les graines proviennent. (a. r.)

TULIPIER. Lyriodendrum. BOT. PHAN. Genre de Ja famille des Magnoliacées et de la Polyandrie Polygyuie, L., qui a pour type et pour espèce unique un grand et bel Arbre, originaire de l'Amérique septentrionale, cultivé et acclimaté depuis un grand nombre d'années dans les jardins d'Europe. Les caractères de ce genre sont les suivaus: un calice formé de trois sépales caducs et pétaloïdes; une corolle de six pétales très-grands, imitant par leur disposition un périanthe de Tulipe, des étamines très-nombreuses, hypogynes, disposées sur plusieurs rangs, et ayant les anthères très-longues; un grand nombre de pistils réunis en téte au centre de la fleur; ayant les ovaires imbriquées les uns sur les autres, et des stigmates capitulés et sessiles. Ces pistils se changent en autant de samares ou fruits membraneux, qui forment par leur réunion une sorte de cône écailleux. Chacune de ces samares eü étroite, allon-

[page] 430

gée, à une seule loge; contenant eux graines et se terminantà leur sommet par une aile membraneuse, lancéolée.

Le TULIPIER, Lyriodendrum Tulipifera, L., Mich. Arbr. am., 3, p. 202, tab. 5, est un grand et bel Arbre qui croit dans les lieux gras et humides de la Virginie, et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique septentrionale. Ses feuilles sont alternes, péliolées, .glabres, glauques, tronquées à leur sommet et offrant de chaque côté deux angles aigus, séparés par un large sinus obtus, A la base de chaque pétiole sont deux lares stipules foliacées et obtuses: les eurs sont grandes, jaunâtres, et terminent des rameaux; l'écorce des jeunes rameaux a une saveur trèsamère, c'est un.excellent tonique que l'on emploie fréquemment pour le traitement des fièvres intermittentes dans l'Amérique boréale. On peut l'administrer en poudreà la dose de demi-once à une once, ou en décoction dans l'eau. (A. R.)

* TULLAK. OIS. Svn. de Calao natutus, Ldans le Djabbel. V. Calao. (b.)

TULKA-PAGEROU. BOT. PHAN. Suivant Lcschenault, on nomme ainsi le Phaseolus aconitifolius, cultivé aux environs de Pondichéry. (g..n.)

TULLU-POUNDOU. BOT. PHAN. (Burmann.) Syn. de l'Hibiscus zeylanicus à la côte de Coromandel. (G..N.)

TULOSTOMA. BOT. CRYPT. (Lycoperdacées.) Genre très-voisin des Lycoperdons établi par Persoon, et qu'on peut définir ainsi: péridiura formé de deux couches, l'extérieure tombant en poussière; l'intérieure membraneuse, s'ouvrant par une ouverture arrondie, régulière; sporules agglomérées, mêlées de fila mens. Ces sortes de Lycoperdons sont assez petits, portés sur un pédicule allongé. Ils croissent sur les bois morts et sur la terre. Fries en distingue quatre espèces; deux sont propres à l'Europe, et deux ont été-recueillies par Ehrenberg dans les déserts de l'Atrique. (ad. b.)

TULOSTROMA. BOT. CRYPT. (Steudel.) Pour Tulostoma. V. ce mot. (AD.B.)

TULPAY. BOT. PHAN. Nom vulgaire au Pérou d'un Arbreà bois très-dur, employé dans les constructions. Cet Arbre appartient au genfe Clarisia. (G..N.)

TUMBA. BOT. PHAN. Le Leonurus indicus est ainsi nommé au Malabar. (G..N.)

TUMBA CODIVELI. BOT. PHAN. Nom vulgaire dans l'Inde du Plumbago zeylanica, L.(G..N.)

TUMBA-KOLA. BOT. PHAN. (Hermanu.) Syn. vulgaire du Phlomis zeylanica, L. (G..N.)

* TUMITE. min. (Napione.) Syn. d'Axinite. V. ce mot. (G. DEL.)

TUMMAR. BOT. PHAN. Nom arabe du Bauhinia inermis de Forskahl. (G..N.)

TUMPU. BOT. PHAN. Le Calceolaria trifida de Ruiz et Pavou est ainsi nommé au Pérou.(G..N.)

TUNA. BOT. PHAN. Dillen a décrit sous ce nom plusieurs espèces de Cactus, et Linné l'a imposé comme spécifiqueà une Plante de ce genre, qui fait maintenant partie des Opuntia. C'est le nom vulgaire espagnol.

Selon Forskahl, les Arabes donnent le nom de Tuna à son Justicia fœtida. (G..N.)

TUNGA. ins. Syn. brésilien de Chique. V. Puce. (b.)

* TUNGA. BOT. PHAN. Dans le premier volume de la Flora indica de Carey et Wallich, un genre nouveau a été établi, sous le nom de Tunga, par Roxburgh. Il appartient à la famille des Cypéracées et à la Triandrie Monogynie, et il est ainsi caractérisé: chaton (épi) ovale, imbriqué dans tous les sens; caliceà une seule valve età une seule fleur; corolleà deux valves; graine nue. Ces caractères exprimés en termes iropro-

[page] 431

près et peu comparatifs, ne peuvent donner une idée suffisante de l'organisation florale; il est donc nécessaire d'avoir recours à la description des espèces. Une note placée à la suite du caractère générique nous apprend que le genre Tunga pourrait bien êtrel' Hypœlyptum de Walil. L'auteur en a décrit trois espèces sous les noms de T. triceps, lœvigata et diandra. Ces Plantes croissent dans les localités humides de Coromandel et d'Amboine. (G..N.)

TUNGSTÈNE, cbim. et min. C'est le nom que les chimistes modernes donnent à l'un des çorps simples métalliques, que l'on a aussi appelé Scheelium, en l'honueur du célèbre chimiste Schéele. Ce même nom a été donné par les Suédois à un Minéral remarquable par sa pesanteur, et composé de l'Acide de ce Minéral uni avec la Chaux. Nous l'avons décrit à l'article Schéelin, sous le nom de Schéelin câlcaire. V. ce mot. (O.DEL.)

TUNGSTIQUE. min. V. Acide.

TUN-HIAM. BOT. PHAN. (Mentzel.) Nom chinois du Santal. (G..N.)

TUNICA. BOT. PHAN. C'était le nom de l'œillet (Dianthus Caryophyllus, L.) chez les anciens. Dalechamp l'appliquait au Gypsophila muralis, L. (G..N.)

TUNICIERS. moll. Dans son Système des Animaux sans vertèbres, Lamarck a établi sous cette dénomination une classe particulière pour les genres Ascidia et Salpa de Gmelin, dont auparavant il avait formé, avec Cuvier et tous les autres zoologistes, un ordre dans les Mollusques; mais cette opinion du savant concliyliogiste n'a pas été adoptée V. Ascidie et Salpa. (a.r.)

TUN1N. mam. Ce mot est corrompu de Toninas, Tonin, que les Portugais donnèrent anciennement aux Cétacés du genre Dauphin.(LESS.)

TUNIQUES SÉMINALES, Bot. PHAN. On a donné ce nom aux membranes qui entourent la graine, comme l'anlle, l'épisperme, etc. Mais cette expression, qui ne précise rien, est rarement usitée. V. Episperme et Graine. (a. r.)

TUNISI. BOT. PHAN. Selon Cé- salpin, c'était le nom donné primitivement à l'œillet, et qui est peut- être l'origine du mot Tunica. (g..n.)

TUNNULIK ou TUNOML1K. mam. Nom groËnlandais de plusieurs grands Cétacés. (IS. g. st.-h.)

TUPA. BOT. PHAN. Espèce du genre Lobélie. V. ce mot. (b.)

TUPAIA PRESS, mam. Nom malais d'un animal du genre nommé Tupaia par sir Raffles et Cladobates par F. Cuvier. Le Press est le Tupaia ferruginea, Horsf., ou Cladobates ferrugineus, F. Cuv., figuré dans l'Iconographie du Règne Animal, par notre collaborateur Guérin (Mamm., pl. 10, fig. 4, 4a ) Ce nom de Tupaia est aussi donné à des Ecureuils indiens par les habitans de la presqu'île de Malac. (less.)

TUPAIPI. BOT. PHAN. Ce nom a été donné, selon Pison, par les Brésiliens à une Plante parasite qui paraît être une Orchidée, probablement un Epidendrum. (g..n.)

TUPEICAVA. BOT. PHAN. (Pison.) Syn. brésilien du Scoparia dulcis, L; et de Basourinha. (g..n.)

TUPELO. BOT. PHAN. Ce mot, d'origine américaine, a été substitué par Adanson à celui de Nyssa, généralement reçu dans la science. V. Nyssa. (g..n.)

TUPHA. BOT. PHAN. Ce nom indien, cité par Bauhin, paraît convenir à l'Eugenia Jambos, ou à 1 ' E. malaccensis, L. (g..n.)

TUPIN. OIS. Syn. vulgaire du Proyer. V. Bruant.(dr..z.)

TUPINAMBIS. Tupinambis. rept. saur. Ce genre qui doit, comme on Ta dit ailleurs (V. Monitor)Le nom de Tupinambis à uue erreur de Séba,

[page] 432

et que plusieurs auteurs appelleut Monitor ou Sauvegarde, appartient à la famille des Lacertiens, et doit être considéré comme très-voisin des Lézards proprement dits. Les Tupinambis ont des dents aux deux mâchoires, et point au palais. La plupart ont la queue comprimée et se distinguent très-bien par ce caractère des Lézards; mais d'autres qui ont la queue arrondie, ne s'en distinguent guère que par leur taille plus considérable, et par l'absence des larges écailles qui forment chez ceux-ci une bancTe transversale sous le col. Nous devons dire que ces deux caractères eux-mêmes manquent chez quelques espèces du sous-genre Aineiva, que l'ensemble de leurs formes et la disposition de leurs écailles ont fait rapporter aux Tupinambis, et qui véritablement lient les deux genres de la manière la plus intime. Cuvier partage le genre Tupinambis en plusieurs sous-genres établis et caractérisés ainsi qu'il suit.

f Tupinambis ou Monitors proprement dits, Tupinambis ou Monitor .

Ces Tupinambis auxquels Merrem (Versuch ci nés Syst. der Amph.) donne aussi le nom de Varanus, ont pour caractères des écailles petites et nombreuses à la tête, sur les membres, sous le ventre et à la queue: celle-ci présente en dessus une carèuc à peine apparente chez plusieurs espèces, trèsprononcée au contraire chez d'autres. Ces dernières sont aquatiques.

Nous citerons parmi elles le Tupinambis du Nil, Tupinambis niloticus, Daud.; Lacerta nilotica, L. 5 Varanus Dracœna, Merr., connu de toute antiquité en Egypte, et figure même sur plusieurs monumens. Sa longueur ordinaire est de trois pieds à trois pieds et demi; ses écailles, de forme ovale, sont les unes vertes et les autres noires, et l'Animal paraît dans son ensemble marbre de ces deux couleurs. Ce Tupinambis, connu des Arabes sous le nom d'Oua-ran el Bahr ou Lézard du fleuve, esttrès-carnassier: en captivité, il attaque tous les petits Animaux qu'il peut atteindre, et se jette avec avidité sur les alimens qu'on lui présente.

Une autre espèce également connue des anciens qui la nommaient Scinque, et qui est mentionnée dans Hérodote sous le nom de Crocodile terrestre, est le Tupinambis du désert, Tupinambis arenarius, Nob.; Varanus acincus, Merr., ou Y Ou aran-el-Hard (Lézard des sables) des Arabes. Elle forme le type de la section des Tupinambis que distingue sa queue à carène presque nulle, et que Filzinger a érigée en gçnre sous le nom de Varanus, mot auquel il donne par conséquent un sens plus étendu que Merrem. Ce Tupinambis, de même taille que le précédent, est couvert d'écailles circulaires; son dos est généralement d'un brun assez clair, sur lequel on voit quelques taches carrées d'un jaune verdâtre pâle. Toutes ses dents sont très-petites, très-fines, très-aiguËs, tandis que, dans l'espèce précédente, celles du fond de la bouche sont grosses et à pointes mousses. Il diffère aussi du Tupinambis du Nil par ses habitudes; il vit dans les déserts cjui avoisinent l'Egypte du côté delà tyrie, ce qui n'empeche pas qu'il ne soit liès-bien connu en Egypte, les bateleurs du Caire en possédant presque toujours quelques individus. 11 vit assez bien en effet en captivité; mais il refuse habituellement de manger f et on ne parvient à le nourrir, qu'en lui mettant des morceaux de chair dans la gueule, et eu employant la violence pour les lui faire avaler. V ., pour plus de détails, le grand ouvrage sur l'Egypte où nous avons donné avec beaucoup de soin l'histoire de cette espèce et de la précédente.

ff Les Sauvegardes, Cuv., Monitor Fitz.

Ils ont des plaques anguleuses sur la tête, de grandes écailles sur le ventre et autour de la queue, mais sans carène; une rangée de poressous les caisses; la peau de la gorge revêtue de petites écailles, et formant deux plis en travers; enfin la queue comprimée; ce qui indique en eux des halbitudes aquatiques.

L'espèce la plus célèbre est le Grand Sauvegarde d'Amérique, Lacerta Teguixin, L., qui vil dans l'Amérique du sud, parvient à six pieds de long, et est tacheté de jaune sur un fond noir. 11 vit sur les bords des rivières i et se réfugie à l'eau lorsqu'on le poursuit.

fft Les âMé1VA8.

Les Animaux qui composent ce sous-genre diffèrent seulement du précédent par leur queue ronde, couverte, ainsi que le ventre, d'écailles carrées, diposées avec régularité. Ils se rapprochent aussi beaucoup des Lézards; mais, selon la remarque de Cuvier, ils ont la tête plus pyramidale, et manquent de plaque osseuse sous l'orbite.

Les Améivas habitent l'Amérique comme les Sauvegardes auxquels la plupart des auteurs les réunissent, et auxquels ils ressemblent en effet presque entièrement. Il y a cependant quelques zoologistes qui les subdivisent d'une manière assez naturelle, quoique d'après des caractères bien peu importans. C'est ainsi que Fitzinger appelle Pseudo-Arneiva quelques espèces ou les écailles du dos sont un peu carenées, et Spix, Centropyx, une autre espèce où il existe, dans un sexe, deux petites épines de chaque côté de l'anus.

ffft Les Dragonnes, Cuv., Croco-dilurus, Spix; Ada, Gray. V . Mo-NITOR.

Elles diffèrent des Sauvegardes par l'existence sur la queue de crêtes

3ue forment des écailles relevées 'arêtes. Du reste, elles habitent de même l'Amérique, parviennent également. à une taille assez considérable, et différent si peu que Merrem les réunit aux deux Sous - genres précédens sous le nom de Teius . Les espèces, types de ce sous-genre, sont la Dragonne, Lacé p., Quadr.

[page] 433

qv., pl. 9, qui vit à la Guiane, et le Lézardet, Lacerta b ica ri nota, L., qui habite le Brésil. On trouve une bonne figure de cette espèce dans l'Iconographie du Règne Animal publiée par notre collaborateur Guérin. (IS. G.ST.-H.)

TU PI NET. ois. Nom que porte quelquefois la Mésange à longue queue. V . Mésange.(dr..z.)

TUPISTRA. BOT. PHAN. Genre de. la famille des Asparaginées et.de l'Hexandrie Monogynie, L., établi par Gawler (in Bot. Mag ., tab. i655), que l'on reconnaît aux caractères suivans: le calice est monosépale, persistant, campaniforme, formé de six sépales soudés ensemble dans leur moitié inférieure, libres et réfléchis dans leur partie supérieure; les étamines, au nombre de six, sont sessiles vers le milieu de la face interne de chacun des sépales; l'anthère est courte, globuleuse, presque didyme, et à deux loçes s'ouvraut par un sillon longitudinal. L'ovaire est libre, à trois loges, contenant chacune deux ovules collatéraux, attachés à l'angle interne de chaque loge. Le style est épais, comme triangulaire, s'évasant a son sommet en trois lames stigmatiques. Le fruit est une baie globuleuse et à trois loges. Une seule espèce compose ce genre, Tupistra squalida, Bot. Mag tab. i655. Elle est originaire d'Amboine. Se s feuilles sont radicales, lancéolées, ondulées sur les bords, et marquées de fortes nervures. La hampe est radicale, courte, et se termine par un épi long de quatreà cinq pouces, composé a un trèsgrand nombre de fleurs sessiles et fortement pressées, accompagnées chacune d'une très-petite uraclée. (a. r.)

TUPITCHA. BOT. PHAN. (Aug. de St. -Hilaire. ) Nom vulgaire chez les Guaranis du Sida carpinifolia . (G..N.)

TUPLIA. polyp. (Oken.)Sjn. de Spongille. (b.)

TURBAN, conch. Plusieurs Co-

TOME XVI. 28

[page] 434

quilles sont réunies sou# ce nom vul-

5aire; elles appartiennent aux genres 'urbo et Monodonte. Le Turban

ç;rsan est le Turbo cidaris, L.; le urban de Pharaon est le Monodonta Pharaonis. On nomme aussi Turban rouee ou Turban turc, la Balane Tulipe. Balanus Tiniinnabulum .

^ (d..h.)

TURBAN, bot. phan. On a désigné sous ce nom le Lis Martagon et le Lis Pompone. (&..N.ï

TURBANé. BOT. PHAN.Variété de Courge, r. ce mot. (b.)

TURBANS. icHiN. Syn. de Cidarites. V . ce mot (b.)

TURBICINES. Turbicina . moll. Férussac, dans ses Tableaux systématiques des Mollusques, avait cru nécessaire de faire, avec le f^enré Cydostome lui seul, une familleà laquelle il donna ce nom. Cette famille n'a point été adoptée. V . Cyclostome.(d..h.)

TURB1NACÉS. moll. Lamarck avait proposé cette famille dès 1809 dans la Philosophie zoologique. Il la composait de sept genres, et il la reproduisit successivement, dans l'Extrait du Cours et dans son dernier ouvrage, sans y apporter de changemens notables, soit dans les genres, soit dans les rapports avec les familles environnantes. Ce ne peut donc être que par oubli que Blainville, dans son Traité de Malacologie, a donné le même nom à une famille de Céphalopodes microscopiques. L'antériorité devra faire conserver son nomà la famille de Laroarck, celle de Blainville étant d'ailleurs défectueuse. Le genre Turbo, tel que Cuvier l'a conçu, correspond presque complètement à la famille de Lamarck. La famille des Turbinacés n'a point été adoptée. Elle méritait de l'être cependant en lui faisant subir quelques modifications. Elle nous semble plus naturelle dans son ensemble que les divers arrangemens proposés par Férussac, Latreille, Rang, etc., qui, malgré l'analogie bien reconnue des Turbos et des Troques? les placent cependant, comme Blainville, dans deux familles distinctes. La famille des Turbinacés se compose des genres Cadran, Roulette, Troque, Monodonte, Turbo, Turritelle, Phasianelle et Planaxe. V . ces mots. Dans son Traité de Malacoloeiep. 390, Blainville établit parmi les Céphalopodes microscopiques une famille sous cette dénomination. Elle est formée des deux seuls genres Cibicide et Rotalite, ce qui prouve que Blainville n'a pas connu a beaucoup près les* Coquilles qui auraient pu être placées dans cette famille. Le premier de ces genres n'est pas admissible, et le second ne peut l'être sans réformes. Nous avons donnéà l'article Mollusque les observations que nous avons faites sur l'arrangement des Céphalopodes par Blainville. Nous y renvoyons. (d..h.)

TURBIN AIRE. Turbinaria, polyp. Oken, qui a créé ce genre, y range

Slusieurs Zoophytes que Linné a écrits comme des Madrépores; tels sont les Madreporus peltatus, pilcus, c'rxUer . Ces Polypiers pierreux, qui sont évasés en ombrelle, n'ont pas de tige, et sont adhérens au sol par une sorte de ciment. C'est là le caractère distinctif de cette nouvelle coupe. (aud.)

TURBINé. Turbinatus . BOT. PHAN. On distingue par ce root adjectif les organes des Plantes qui ont la forme d'une poire ou d'une toupie. (o..N.)

TURBINELLE. Turbinella . moll. Genre institué par Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres en 1801, et formé avec des Coquilles dont Linné faisait des Volutes. Ce

Senre fut adopté d'abord par Roissy, ans le Buffon de Sonnini; puis par Montfort, dans sa Conchyliologie systématique. Ces deux naturalistes conservèrent les Turbinelles telles que Lamarck les avait caractérisées. Il n'en fut pas de même d'Oken qui, dans son Traité de Zoologie,

[page] 435

joignit à ce genre, sans aucun motif, un assez bon nombre de véritables Volutes, Voluta musicalis, etc. Ce changement ne pouvait être adopté, puisqu'il détruisait l'ensemble naturel de deux genres, dont l'arran* cernent doit rester ce qu'il est dans Lamarck et ses imitateurs. Aq^si Oken ne fut imité par personne, et tous les auteurs, en adoptant dans leurs méthodes le genre Turbinelle, n'y ont apporté aucun changement notable. Les rapports de ce genre sont indiqués par sa nature même. 11 est évident qu'il ne peut être éloigné ni des Fuseaux ni des Fasciolaires, et encore moins des Rochers. A cet égard les auteurs méthodistes ont fort peu varié, et soit que l'on consulte les ouvrages de Cuvier, ou ceux de Féi ussac, Blainville, etc., on ne trouve qije des différences peu importantes. Caractères génériques: Animal inconnu. Coquille turbinée ou fusiforme, canaliculée à sa base; canal plus ou moins long; la columelle ayant trois à cinq plis transverses et comprimés; un opercule petit, onguiforme, corné, épais, subsinueux, plus étroit, et pointu d'un côté; sommet apicial. Les Turbinelles sont des Coquilles marines épaisses, solides, épidermées, présentant dans les espèces des formes diverses, toutes caractérisées par les gros plis transverses placés au milieu de la columelle. On peut trèsfacilement établir plusieurs groupes dans ce çenre, les espèces étant tantôt fusifonnej, presque lisses, à canal long à la base; tantôt plus courtes, buccini forci es, 4 canal court. Le plus grand nombre des espèces de ce second groupe présentent une apophyse saillante sur le bord droit, comme dans les Monocéros. Un troisième groupe enfin serait composé des espèces muriuées, coniques, à columelle trèsroite et à canal très-court. Les Turbinelles, comme la fort bien senti Lamarck, se joignent aux Fasciolaires par quelques espèces douteuses entre ces deux genres. Dans ces espèces les plis sont transverses, mais beaucoup plus petits, et placés à la base de la columelle, à l'origine du canal, ce qui n'a pas lieu dans les Turbinelles non douteuses. Ces plis néanmoins ne sont pas comme ceux des Fasciolaires, puisqu'ils sont égaux et non obliques.

Turbinelle Poire, Turbinella Pyruyif Lamk., Anim. sans vert. T. vu, p. io4, n. 4; Voluta Pyrum, L., Gmel., p. 3463, n. îoa; Lister, Conch., tab. 816, fig. 36-37; Martini, Conch. T. m, tab. 95, fig. 918- 919, et T. xi, tab. 196, fig. 1697- 1698. Coquille épaisse, pesante, à queue longue; la columelle à quatre gros plis. Elle est ornée de plusieurs rangées transverses dei points bruns sur un fond blanchâtre.

Turbinelle porte - ceinture, Turbinella cingulifera, Lamk., Anim. sans vert., loc. cit ., 11. i4; Lister, Conch., tab. 838, fig. 50; Murex IVassa, L., Gmel., p. 3551, n. 93; Martini, T. IV, tab. 133, fig. 1 i3in33, et tab. ia3, fig. ia53-ia34; Encycl., pl. 439, fig. 1, a, b. Espèce commune de l'Océan des Antilles. Elle est anguleuse dans le milieu; sur le dernier tour on remarque une ligne blanche, un peu saillante, qui se termine sur le bord droit par une dent aiguË.

Turbinelle cornigère, Turbinella cornigera, Lamk., loc. cit., n. 7; Voluta Turbinellus, L., Gmel., p. 546a, n. 99; Rumph, Mus., tab. 34, fig. b; d'Argenv., Conch., pl. i4, fig. v i Martini, Conch. T. 111, tab. 99, fig. 944, et T. xi, tab. 179, fig. !7a5-i7j6. Coquille commune de l'Océan Indien, armée de plusieurs rangées d'épines; spire courte; canal court; columelle droite, avec cinq plis inégaux. (d..h.)

* TURBINÉS. Turbinata moll. Latreille, dans ses Familles naturelles du Règne Animal, a nommé de la sorte une famille dont une artie a été empruntée à la famille es Turbinacés de Lamarck, et l'autre à des familles éloignées. On trouve en eflet avec les genres Tur-

28*

[page] 436

ritelle et Turbo les Ampullaires et les Janthines. C'est probablement par suite d'une erreur que ces deux derniers genres se trouvent avec les autres; car il est impossible de trouver entre eux une analogie qui pût justifier leur rapprochement. Cette famille, composée d'une manière peu rationnelle, ne peut être adoptée.(D..H.)

TURBINOLIE. Turbinolia . polyp. Genre del'ordredes Caryophyllaires, dans la division des Polypiers entièrement pierreux, ayant pour caractères: polypier pierreux, libre ou quelquefois adhérent, simple, turbiné ou cunéiforme, pointu à sa base, strié lpngitudinalement en dehors et terminé par une cellule lamellée en étoile, quelquefois oblongue. Les'Turbinolies forment un genre intermédiaire entre les Caryophyllies simples et les Fongies. La forme de leur étoile et les stries de leur surface extérieure les rapprochent des premières; elles ont des rapports avec les secondes en ce qu'elles paraissent n'avoir point été fixées parleur base; telle est au moins l'opinion de Lamarck. Lamouroux a émis une opinion contraire, fondée sur quelques échantillons de sa collection qui lui parurent offrir des traces d'une base fixée.

On ne counaît les Turbinolies qu'à l'état fossile: elles se trouvent dans plusieurs soit es de terrains, mais particulièrement dans les couches tertiaires. Ce sont des Polypiers peu volumineux, simples, tuibinés ou cunéiformes, striés longitudinalement en dehors et qui n'ont qu'uneseule étoile terminale, dont les lames sont rayonnantes. D'après cette structure, on ne peut douter que le Polype des Turbinolies ne fut solitaire. Les espèces de ce genre sont les suivantes: Turbinolia patellata, turbinât a t cyathoiries, compressa, crispa, sulcata, clay us y caryophylluSy celtica . (B.D..L.)

TÜRBÏNOLOPSE. Turbinolopsis. polyp. Genre établi par Lamouroux dans l'ordre des Caryophyllaires, dans la division des Polypiers entièrement pierreux, ayant pour caractères: polypier fossile, en forme de cône renversé et sans point d'attache distinct; surface extérieure plane, marquée de lames rayonnantes réunies ensemble à des intervalles courts et égaux; ces lames produisent latéralement des stries longitudinales très - flexueuses, dont les angles saillans, en opposition entre eux et trèssouvent réunis, forment des trous rayonnans, irréguliers et situés en quiuconce; tous ces trous ou lacunes communiquent ensemble par une rande quantité de pores ae graneur inégale. Ce genre ne renferme qu'une espèce, c'est le Turbinolopsi* ochracea . (b.d..l.)

* TÜRBINULINE. Turbinulina . moll. Division sous-générique établie par D'Oibiguy (Ann. des Sc. nat T. vu) dans le genre Rotalie de Lamarck. V . Rotalie. (aud.)

TURBITH. Turpethum . BOT. PHAN. Les Arabes nommaient ainsi une espèce de Liseron (Convolvulus Turpethum ) dont les racines sont extrêmement purgatives. On a aussi appelé Tubbith batabd ou faux, le Laserpitium latifolium, L. (G..N.J

TÜRBITH MINÉRAL, mbi. V . Mercure.

TURBO, moll. Le genre Turbo est du petit nombre de ceux qui, créés par Linné, sont restés à peo près intacts dans nos méthodes modernes. Les genres Scalaire, Dauphinule et Turritelle sont les seuls dont les types ont été trouvés dans les Turbos, et méritaient d'en être séparés. En ne prenant à ce genre qu'un très-petit nombre d'espèces, quelques autres ont concouru avec des Troques à la formation du genre Monodonte. C'est à Lamarck que l'on doit les modifications nécessaires que le genre qui nous occupe a éprouvées. Elles furent proposées dans les premiers travaux du savant professeur qui, dans le même temps, détermina d'une manière précise et

[page] 437

convenable les rapports des démembremens et du genre lui-même. Depuis celle époque les rapports ont peu varié, tous les auteurs a^ant eu à cet égard un accord d'opinion, ce qui est malheureusement fort rare dans les méthodes. Le genre Turbo fait partie de la famille des Turbinacées de Lamarck. Il est à côté des Monodontes et des Troques, avant les Planaires et les Phasianelles, mais trop séparé des Dauphinules qui sont dans une famille précédente avec les Scalaires. Dans notre manière de voir, les Dauphinules devraient être confondues avec les Turbos. Cuvier (Règne Animal ) n'admet à titre de genre aucuns des démembremens des Turbos. Il les donne comme sous-genres; de sorte que le genre Sabot peut être regardé comme une famille. C'est aussi de cette manière que Férussac Ta envisagé dans ses Tableaux des Mollusques. Cet auteur n*a pas suivi ici, comme* dans beaucoup d'autres points, les indications du savant auteur du Régne Animal. Aussi a-t-il introduit dans les deux familles qui correspondent aux Pectinibranches trochoides de Cuvier, une confusion dont il n'estpas possible de se rendre compte. H faudrait, pour la mettre hors de doute, entrer dans des détails qui sont ici inutiles. Nous dirons seulement que, Sar suite d'une idée fort juste, les eux genres Troque et Turbo sont réunis en un seul, ce qui sera adopté pins tard; mais ce qui ne le sera probablement pas, c'est la disposition de douze sous-genres qui rentrent dans ce genre Troque, sous-genres laits sur des caractères d'inégale valeur, et dont plusieurs sont à rejeter tout-à-fait comme inutiles, et a'autres comme pouvant former de bons genres. Si nous examinons la méthode de Blainville, nous la trouvons beaucoup plus naturelle que celle de Férussac, et beaucoup plus en rapport avec celles de Cuvier ou de Lamarck. Le genre Turbo fait partie de la famille des Cricostomes, qui est la seconde de l'ordre des

Asiphonobranches. Bien que les Turbos soient au commencement de cette famille et que les Troques terminent la précédente, on ne peut disconvenir que ces deux genres ne soient liés par trop de rapports naturels pour qu'ils puissent rester de cette manière dans deux familles. V, Troque. Latreille diffère, dans son arrangement méthodique, des auteurs que nous venons ae mentionner) mais cette différence a pliftôt lieu par la coupure des familles, qui sont peu rationnelles, que par le tond. Cependant, comme nous l'avous vu à l'article Turbines (V . ce mot), on ne conçoit pas les rapports assignés aux Turbos avec les Janthines et les Ampullaires, et encore moins leur séparation des Troques, Dauphinules et autres genres avoisinans. Eu définitive, de tous les arrangemens, celui de Lamarck nous semble le préférable, surtout si l'on y apporte quelques changemens devenus nécessaires, tels que la réunion en un seul genre des Turbos, des Troques, des Monodontes et des Dauphinules. Les caractères génériques suivans sont empruntés à Blainville (Traité de Malacologie): Animal presque en tout semblable à celui des Toupies; les parties latérales du corps, ornées d'appendices tentaculaires, diffèrent de nombre et de forme; tête proboscidiforme; tentacules gi êles, sétacés; yeux souvent subpédonculés; bouche sans dent, labiale, mais pourvue d'un ruban lingual fort long, enroulé en spirale, et contenu dans la cavité abdominale; un sillon transversal au bord antérieur du pied; deux peignes branchiaux. Coquille conoïae ou subturriculéc, à pourtour jamais comprimé; ouverture entière, arrondie, non modifiée par l'a van tderniertour, à bords désunis dans leur partie supérieure; columelle arquée, aplatie, sans troncatureà sa base; opercule calcaire ou corné; spire visible du côté^ externe dans ceux-ci, du côté externe daus ceuxlà; l'externe souvent épaissi et guilloché. Les Turbos sont des Coquilles

[page] 438

marines épaisses, nacrées, turbinées ou subturriculées, très-variées dans leurs couleurs et les accidens extérieurs. On en connaît déjà un grand nombre d'espèces tant vivantes que fossiles; mais ces dernières sont bien moins nombreuses que les premières. Lamarck compte trente-quntre espèces vivantes, et Defrance vingt-huit fossiles; mais ces nombres ne sont pas exacts, car dans notre collection seulement nous comptons quarante-six espèces vivantes, et plus de trente fossiles. Nous allons mdiquer quelques-unes des principales espèces pour servir d'exemples au genre.

Turbo Pie, Turbo Pica, L., Gmel., p. 55q8, n. 5g; Lamk., Anim. sans vert. T. vu, p. 44, n. i4; Bonnani, Recréât., 3, fig. 29-30; Favanne, Conch., pl. 9, fig. F a; le Livon, Adans., Sénég., tab. 19, fig. 7; Chcmn., Conch. T. v, tab. 176, fig. 1750-1751. Coquille très - commune «les mers de l'Inde, bariolée de blano et de noir; opercule corné.

Turbo boucde-d'or, Turbo chrysostomus, L., Gmel., p. 5591, n. 10, Lamk., loc. cit ., n. 7; Rumph, Mus. Amb., tab. 19, fig. e; Favanne, Conch., *pl. 9, fig. a. 9; Chemn., Conch. T. v, tab. 178, fig. 1766. Belle Coquille de l'Océan des Grandes-Indes. La nacre intérieure est d'une belle couleur jaune d'or.

Turbo rubans, Turbo petholatus, L., Gmel., p. 5590, n. 8; Lamk., loc. c*7., n. 19; Rumph, Mus. Amb., lab. 19, fig. d et 1 5 à 7j Favanne, Conch., pl. 9, fig. di à d4; Chemn., Conch. T. v, tab. i83, fig. 1896 à i835, et tab. i84, fig. i836 à 1839. Cette Coquille est connue des marchands sous le nom de Peau de Serpent. Elle est très-variable dans sa coloration, le nombre de ses bandes et des taches oui s'y voient. Elle vient des mers ae l'Inde. (d..h.)

* TURBO LUNARIS. moll. C'est ainsi queàlein (Tent. Ostrac ., paç. 55 ) nomme un genre dans lequel il (ait entrer trois espèces de Cyclos-tomes. Ce genre n'est point admissible. (D..H.)

TURBONILLE. Turbonilla . moll. C'est encore un de ces genres fondés par Risso (Hist. nat. de l'Europe méridion. T. IV) sur des caractères si vagues, qu'il est impossible de s'en faire une idée nette: les figures qu'il en donne sont elles - mêmes très-imparfaites. Quoi qu'il en soit, voici les caractères de ce nouveau genre: coquille turriculée; tours de spire souvent plans, les trois du sommet mamelonnés; suture étroite, profonde; ouverture presque carrée, arrondie à droite, à angle aigu à gauche; péritréme à droite, à gauche et sur le devant parfaitff Risso place ce geure entre les Pleurotomes et les Rostellaires. Il cite trois espèces, et en ajoute une quatrième dans l'explication des planches. (aut>.)

TURBOT, pois. Les Turbots forment aujourd'hui un sous-genre que Cuvier a nommé Rhombus 9 et qui s'isole des Pleuronectes vrais par plusieurs caractères. Neuf ou dix espèces de Turbots sont aujourd'hui connues. Pour les caractères de ce sous-genre, V . Pleuronecte.(less.)

TURC. rept. oph. Espèce du genre Erix. V . ce mot. (B.)

*TURCONDü. mam. Nom de l'éléphant à Tombouktou. (less.)

* TURCOSINE. ois. Espèce du genre Perroquet. F. ce mot. (dr..z.)

TURCOT. ois. (Belon.) Syn. de Torcol. V . ce mot. (dr..s.)

TURDOIDE. Ixos . ois. Depuis lt publication de sa Méthode, Temminck a fait une coupe dans son genre trop nombreux des Merles, et l'a intitulée Turdoïde^Ce nouveau genre, qui se compose de toutes les espèces exotiques de l'ancien continent, présente pour caractères: un bec assez grêle, plus court o[ue la tête, comprimé à la pointe qui est en outre fléchie et faiblement échancrée; des poils à l'ouverture de cet organe; des narines ovoïdes, à moitié fermées par une

[page] 439

membrane nue; des pieds courts, faibles, à taVse plus court que le doigt du milieu; le doigt externe soudé par la base à l'intermédiaire; des ongles courts et grêles; des ailes courtes, dont la première rémige courte, la deuxième moins longue que la troisième qui, ainsi que la quatrième, dépasse toutes les autres. Nous avons décrit la plupart des Turdoïdes à notre article Merle.

Meyer a fait du mot Turdoïde un synonyme de Rousserolle. V . Sylvie. (dr .z.)

TURDÜS. ois.V . Merle.

* TURGÉNIEJ. Turgenia . BOT. PHAN. Hoffmann (Umbellif1, éd. a, i, p. 5g ) a établi sous ce nom un genre delà famille des Ombellifères, qui a été adopté paràoch et De Candolle, et qui est ainsi caractérisé: calice a cinq dents; pétales obovales, échancrés, avec une petite pointe infléchie, les extérieurs étalés en rayons et bifides; fruit contracté par les côtés; carpelles dont les côtes primaires latérales sont placées sur la commissure et légèrement rauriquées, les autres sur deux ou trois rangées et hérissées de pointes égales; vallécules à un seul canal oléifère; graine enroulée. Xnvolucre général et involucelles à plusieurs folioles. Le Turgenia lalifolia y Hoffra., loc. cii ., on Caucalis latifolia, L., est le type de ce nouveau génre. C'est une jolie Ombellifère, à Ileurs rosées, à feuilles pinnées, les folioles lancéolées, incisées et décurrentes. Elle croît en Europe, dans les moissons. (G..N.)

* TURGOSEA. BOT. PHAN. (Ha-worth. ) V . Crassule.

TURGOTIA. BOT. PHAN. Comroerson, dans ses herbiers et manuscrits, nommait ainsi Y Ixia pyramidalis de Lamarck, qui fait maintenant partie du genre WaUonia . (G..N.)

* TURGRIS. ois. Espèce du genre

Pigeon. V . ce mot. (b.)

TURI. BOT. PHAN. Uæschinomene grandiflora, L., est nommé Turi ou

Turia dans Rumph. Celte Plante fait maintenant partie du eenre .Agali de Desvaux et de De Candolle. (g..n.)

TURIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cucurbitacées, établi par Forskahl (Flor. ægypt*-Arab ., p. i65) et ainsi caractérisé: fleurs monoïques. Les mâles ayant un calice à cinq divisions lancéolées, étalées; une corolle rotacée, à cinq pétales jaunes; cinq étamines dressées, filiformes, triaaelphes, à anthères ondulées - lahyrinthiformes; un rudiment d'ovaire demi-globuleux. Les fleurs femelles ont le calice et la corolle comme dans les fleurs mâles; des filets rudimentaires d'étamines; un ovaire cylindrique, épais; trois stigmates hifobés. Le fruit est cylindrique ? aminci, velu et verruqueux. Ce genre renferme cinq espèces qui croissent en Arabie. L'une d'eües (Turia Moghadd, Forsk.) a des fleurs blanches et grandes; un fruit charnu, vert et ponctué de blanc, avant sa maturité, jaune et comestible lorsqu'il est mûr. (G..N.)

TURION. Turio . BOT. PHAN. On appelle ainsi le bourgeon qui s'élève chaque printemps des raciues vivaces. Ils est en général dépourvu d'é- cailles, et ne diffère des bourgeons proprement dits que par son origine souterraine; telles sont les bourgeons des Asperges, des Asters, etc. (a. r.)

TURLU, TUR LUI. ois. Noms vulgaires du grand Courlis cendré. V .Courlis. (dr..z.)

* TURLUR. ois. (Sepp.)Syn. vul gaire de Chevalier Gambette. V . Chevalier. (dr..z.)

TURLUT. ois. Syu. vulgaire de Farlouse. V . Pipit. (dr..z.)

TURLUTOIKE. ois. Nom imposé par le vulgaire à l'Alouette Lulu. V . Alouette.(dr..z.)

TURNEPS. BOT. PHAN. Nom d'une variété de la Rave, Brassica Rapa(G..N.)

* TURNERACEES* Turneraceœ . BOT. PHAN. L'une des deux sections

[page] 440

de la famille des Loasées, et que le professeur De Candolle considère comme une famille distincte. V . Loa- SÉES. (a. r.)

TURNÈRE. Tumera . BOT. PHAN. Genre établi par Linné, d'abord placé dans la famille des Portulacées, puis dans celle des Loasées paràunth, et que De Candolle considère comme type d'une famille distincte, qu'il nomme Turnéracées. V . ce mot et Loasées. Le genre Tumera offre les caractères suivans: son calice est monosépale y tubuleuz, à cinq divisions égales; sa corolle sé compose de cinq pétales, insérés à la partie supérieure du tube; les étamines, au nombre de cinq, sont attachées vers la partie inférieure du tube; les anthères sont oblongues, introrses et à deux loges; l'ovaire est libre ou légèrement adhérent dans environ son quart inférieur. Il offre une seule loge, dans laquelle les ovules trèsnombreux sont insérés à trois trophospermes pariétaux. Du sommet de l'ovaire naissent trois styles simples, terminés chacun par 'un stigmate multifidc. Le fruit est une capsule à une seule loge, s'ouvrant jusqu'à son milieu en trois valves, oui portent les graines sur le milieu ae leur face interne. Ces graines sont allongées, obtuses, accompagnées d'un arille membraneux, unilatéral et irrégulièrement denté. Les espèces de ce genre sont des Arbrisseaux, des Arbustes, ou même des Plantes herbacées, avant des feuilles alternes, simples, dentées ou pinnatifides, offrant ordinairement deux glandes à leur base, mais pas de* stipules; les (leurs sont axillaires, jaunes, soli-r taires ou en grappes. Toutes sont originaires de 1 Amérique méridionale.(A. R.)

TURNERITE. min. Pictet a découvert anciennement dans les Roches de Chamouny un Minéral cristallisé que l'on a regardé pendant long-temps comme une variété de âphène. Delàmétherie lui avait donné le nom de Pied te. Levy, ayant étudié ses cristaux, a cru y reconnaître une espèce nouvelle qu'il a dédiée au docteur Turner. Ses formes cristallines dérivent, selon lui, d'un prisme rhomboïdal oblique de 96° io', divisible dans le sens des diagonales de ses bases. Les cristaux de Pictite sont forts petits; leur couleur est le I'aune brunâtre, et leur éclat tire sur 'adamantin. Ils sont transparens ou au moins translucides. Leur dureté est à peu près celle du Spath fluor. D'après quelques essais de Children, ils seraient composés d'Alumine, de Chaux, de Magnésie, d'un peu de Fer. Ils renfermeraient très-peu de Silice, et pas un atome de Titane. On a trouvé la Turnérite au Mont-Sorel en Dauphiné, avec l'Albite, la Craïtooite et l'Anatase.(o.del.)

TURNIX. Hemipodius . ois. Genre de l'ordre des Gallinacés. Caractères: bec médiocre, grêle, droit, très-comprimé; arête élevée, courbée vers la pointe; narines linéaires, placées longitudinalement de chaque côté du bec et s'étendant jusque vers le milieu, en partie fermées par une membrane nue. Pieds élevés; tarses longs; trois doigts devant, point en arrière; ailes médiocres; première rémige la plus longue; rectrices faibles, réunies en faisceau et cachées par les tectrices caudales. Ce geni'e est encore un des résultats de la dislocation du grand genre Tetrao de Linné; il renferme tous les plus petits Gallinacés. On les trouve disséminés dans toutes les contrées chaudes de l'ancien continent; mais leurs moeurs sont tellement sauvages que l'on n'est point encore parvenu à pouvoir les étudier d'une manière satisfaisante; tout ce que l'on sait de l'histoire de ces Oiseaux, c'est qu'ils paraissent préférer la course au vol, et que c'est car le premier des deux moyens qu'ils savent échapper aux dangers les plus imminens. Aussi les chasseurs qui recherchent ce petit gibier, n'ignorant pas que l'on parvient rarement à faire lever une seconde fois les Turoix, se contentent-

[page] 441

ils d'observer la remise et d'y conduire des Chiens dressés pour celte chasse. Alors, si l'Oiseau ne trouve point un buisson protecteur, un trou de rocher qui puisse rompre la piste et le mettre à 1 abri de la dent meurtrière, il succombe infailliblement malgré son extrême agili lé. Les broussailles et les bruyères qui établissent une démarcation d'une assez grande étendue entre les terrains boisés et les plaines arides ou sablonneuses, sont les retraites ordinaires des Turnix; ils y vivent solitairement et paraissent même ne se réunir que dans la saison des amours. Les individus que L'on a pris vivans, et que l'on a essayé de nourrir en captivité, touchaient rarement aux graines qù'on leur présentait; mais si on leur offrait de petits Insectes, assez souvent ils les avalaient, ce qui tend à faire croire qu'à ces derniers se borne leur nourriture. Du reste, l'on u'a pu les conserver Jongtemps en vie. On suppose qu'ils nichent dans les broussailles, mais rien n'a pu confirmer encore ce soupçon, ni donner aucun indice sur les produits de la ponte. Nous citerons parmi les espèces ï

Turnix a bandeau noir, Hemipodius nigrifrons, Temm.; Turnix nigrifrons, Vieill., Gai. des Ois., pl. ai8. Parties supérieures variées de roux, de noir et de blanc roussâtre; tête et nuque roussâtres, tachetés de noir; deux lignes transversales blanches et une noire sur le front; tectrices alaires d'un roux jaunâtre, tachetées de noir vers l'extrémité; rémiges d'un gris noirâtre; gorge roussâtre; devant du cou et poitrine de la même nuance, mais parsemés de petites taches noires; parties inférieures blanches. Bec emplumé à la base, rougeâtre ainsi que les pieds; ongles bruns. Taille, six pouces. Des Indes.

Turnix bariolé, Hemipodius varius, Temm., Ois. color. pl. 454, fig. i. Perdix varia, Lath. Parties supérieures variées de gris et de brun, avec des zig-zags et des grandes taches triangulaires noires; front et auréole des yeux d'un brun noirâtre, marqués de petits points blancs; rémiges noires; devant du cou et poitrine d'un gris cendré pâle; une tache bleuâtre accompagnée de plusieurs autres rouges et brunes sur les côtés du cou; parties inférieures blanches; bec cendré; pieds jaunes. Taille, dix pouces. De la Nouvelle-Galles du Sud.

Turnix combattant, Hemipodius pngnax, Temm., Ois. color., pl. 60, fig. a. Parties supérieures d'un brun roussâtre rayées de noir avec le bord des plumes alternativement blanc et noir; front et lorum d'un gris brunâtre, pointillés de blanc; joues bruues tachetées de blanc; petites tectrices alaires d'un cendré blanchâtre avec deux larges raies noires sur chacune, les autres d'un roux cendré largement rayées de noir; rémiges bordées extérieurement de roux cendré; gorge et milieu du cou en devant d'un noir pur; côtés du cou, poitrine et flancs d'un blanc cendré largement rayé de noir; parties inférieures d'un roux marron clair; bec jaune; pieds rougeâtres. Taille, cinq pouces et demi. La femelle a généralement les couleurs du plumage beaucoup moins vives; la bande longitudinale de la gorge au lieu d'être noire est blanche avec un simple trait noir qui l'encadre; le milieu du ventre est d'un blanc roussâtre. De Java, oii ces Oiseaux jouissent d'une sorte de célébrité pour les combats qu'ils se livrent et qui servent d'amusement au peuple.

Turnix iiottentot, Hemipodius hottentutus, Temm. Parties supérieures brunes, variées de zig-zags roux et noirs; sommet de la tête noir, avec le bord des plumes d'un roux foncé; joues blanchâtres, avec le bord des plumes roux; côtés et devant du cou, poitrine et flancs variés de blanc roussâtre et de noir, avec de grandes taches brunes; deux bandes l'une blanchâtre et l'autre noire sur lesscapulaires; tectrices alaires variées de roux, de blanc et de noir: rémiges brunes terminées et fraugees de jaunâtre; rectrices brunes, variées de zig-zags roux et noirs, parsemées de grandes taches blanchâtres; gorge

[page] 442

blanche, avec le bord des plumes roux; parties inférieures d'un blanc jaunâtre, avec quelques taches bru* nés sur le milieu du ventre; bec menu et gris; pieds jaunes. Taille, cinq

Eouces. De l'Afrique méridionale où levaillant qui l'a observé dit qu'il pond dans les broussailles huit œufs d'un gris sale.

Turnix moucheté, Hemipodius maculai us, Temm., TurnLx maculasus, Vieill., Gai. des Ois., pl. ai8. Parties supérieures brunes variées de roux et de jaunâtre; une tache noire au milieu de la plupart des plumes qui sont en outre bordées de blanchâtre; sommet de la tête varié de gris et de roussâtre, tacheté de noir avec une bande longitudinale blanche; sourcils et côtâ du cou roux; joues et gorge d'un blanc roussâtre; parties inférieures d'un roux clair, rayé de noir sur les flancs et les côtés de la poitrine; tectrices alaires rousses avec une tache noire vers l'extrémité; rémiges cendrées, bordées extérieurement de roux; bec et pieds jaunes. Taille, cinq pouces. De l'O- céanique. (dr..z.)

TURNIX. ois. (Bonnaterre.) V . Ortygode.

TURPETHUM. BOT. PHAN. V . Turbith.

TURPINIE. Turpinia . BOT. PHAN. Plusieurs genres ont été dédiés à Turpin qui, sous le double rapport de savant botaniste et d'habile iconographe^ bien mérité de la science. Le premier genre qui porta le nom de Turpinia, fut créé en i805 par Yentenat (Choix de Plantes, p. et tab. 3i); le second a été constitué en 1807 par Humboldl et Bonpland (Plantes équinoxiales, p. u3, tab. 33); le troisième n'est qu'un changement de nom du Poiretia, proposé par Persoon; enfin le quatrième fut établi par Rafinesque en 1809 (Journ. de Bot., a, p. 170). Ces divers genres ayant reçu de nouvelles dénominations, il en est résulté une certaine confusion, et surtout de l'incertitude quant 4 celui des trois qui doit retenir le nom de Turpinia . Si Ton s en tient au principe de la priorité, c'est évidemment au genre de Yentenat que le nom de Turpinia est acquis, puisque le nom de Dalrympelea, qui désigne le même genre, n'a été proposé qu'en 1814 par Roxburch dans sa Flore du Coromandel. Mais ce nom de Dalrympelea a été admis par plusieurs auteurs. D'un autre côté, le Turpinia de Humboldt et Bonpland est sanctionné en quelque sorte par les descriptions exactes deàunth et les belles figures qu'en a faites Turpin, quoiqu'il ait été nommé Fulcadea par Poiret, et lus inutilement encore Voigtia par prengel. Quant au genre Turpinia de Rafinesque, c'est le Lobadium du même, le Schmalzia de Desvaux, oui ne forme qu'une simple section dans le genre Rhus

Le genre Dalrympelea n'ayant pas été mentionné dans ce Dictionnaire, et ayant été admis par De Candolle sous le nom de Turpinia, c*est ici naturellement le lieu de le faire connaître. Nous ne pouvons égale- ' ment nous dispenser de décrire le genre Turpinia de Humboldt et Bonpland, puisqu'on y a renvoyé du mot Fulcadea . Nous allons donc tracer les caractères de ces deux genres et mentionner les Plantes qui les composent, en commençant par le plus ancien.

Le genre Turpinia, fondé par Yentenat, appartient à la famille des Célastrinées, et présente les caractères suivans: fleurs polygames dioï- ques. Calice persistant, profondément divisé en cinq lobes colorés sur leurs bords. Corolle à pétales insérés sur le disque, et alternes avec les divisions du calice. Disque à dix cré- nelures, sur lequel sont insérées cinq étamines alternes avec les pétales. Ovaire trigone, surmonté de trois styles soudés en un seul. Baie tri-§one, triloculaire, à loges renfermant eux b trois graines osseuses, tron-

3uées du côté du hile. Embryon plan, roit, situé dans un albumen enarnu, et muni de cotylédons épais.

[page] 443

Deux espèces constituent ce genre: l'une native de Saint-Domingue (Turpinia paniculata), l'autre de l'Inde- Orientale (T. pornifera). C'est celleci qui a été décrite et figurée par Roxburgh (Coromand.) 3, pag. 276, tab. 279) sous le nom de Dalryrnpelea pornifera. Ce sont des petits Arbres qui ont le port du Staphylea, à feuilles glabres, opposées, composées de folioles pétiolées, ovales, acuminées, dentées en scie, à fleurs blanches, paniculées.

Le genre Turpinia de Humboldt et Bonpland fait partie de la famille des Synanthérées, et il a été placé ï>ar Cassini dans la tribu des Carinées-Barnadésiées, entre les genres Dasyphyllum et Chuquiraga. 11 offre les caractères suivans: involucre cylindracé, formé de folioles régulièrement imbriquées, appliquées, lancéolés, coriaces, spinulescentes au sommet. Réceptacle petit, plan et nu. Calathide composée d'une seule fleur régulière, hermaphrodite, à corolle Cylindracée, soyeuse extérieurement, munie à l'entrée du tube d'une zone de poils, le limbe divisé en cinq segmens égaux et linéaires. Etamines à anthères pourvues au sommet seulement d'appendices oblongs et obtus. Style simple, très-long, dénué de poils collecteurs, renflé, et comme tronqué au sommet, ce qui résulte probablement de la soudure des deux branches stigmatiques. Ovaire oblong, cylindracé, très-velu, surmonté d'une aigrette longue, persistante, formée de poils plumeux. Les calathides sont sessiles, très-rapprochées, comme fasciculées, et agglomérées en une sorte de capitule. Cassiui a proposé le nom de Dolichostylis (long style ), ou celui à'ætheoslylis (style insolite), dans le cas où le nom de Turpinia ne serait pas adopté. Le Turpinia faurifolia, Humb. et Bonpl., loc. cit.y est un Arbre d'environ dixhuit pieds de haut, dont le bois est très-dur, l'écorce crevassée, hérissée d épines, les branches éparses, garnies de feuilles oblongues, aiguËs aux deux extrémités, très-entières, coriaces et glabres. Les fleurs sont disposées en panicules terminales. Cet Arbre croît dans les parties chaudes des Andes du Pérou. (g..n.)

*TURQUET. zool. Ou simplement Turc. Petite race dans l'espèce du Chien domestique, dont la peau, variée de taches, est dépourvue de poils, et qui fut de mode dans les salons lors de son introduction, laquelle remonte en France au quatorzième ou quinzième siècle. (R.)

TÜRQÜET ou TURQÜIS. BOT. PHAN. Un des noms vulgaires du Maïs et d'une variété de Froment. (B.)

TURQUETTE. BOT. PHAN. V . Herniaire.

TÜRQUIN. ois. Espèce du genre Tangara. V . ce mot. (dr..z.)

* TURQUOISE, ins. Nom donné par Geoffroy, dans son Histoire des Insectes des environs de Paris, au Sphinx staticis, L., qui appartient au genre Procris. V . ce mot. (b.)

TURQUOISE, bot. crypt. (Champignons.) Nom donné par Paulet à un Agaric dont le chapeau est d'un beau bleu de ciel. (ad. b.)

TURQUOISE, min. Ce nom désigne uue Pierre opaque, d'un bleu clair ou verdâtre, assez dure pour recevoir le poli, et pour être employée comme Pierre d'ornement. On doit distinguer deux sortes de Turquoises.

[page] 444

entourage de Diamans ou de Rubis.

2. TURquoise osseuSE: Turquoise occidentale, Turquoise de la nouvelle roche, Turquoise Odontolithe, Fischer. Cen'est q'un fragment d'ivoire ou d'os fossile pénétré de phosphate de fer. Elle se distingue de la Turquoise pierreuse, en ce qu'elle fait effervescence dans les Aeides; de plus sa couleur pâlit et devient d'un bleu pâle ou grisâtre à la lueur d'une bougie, tandis que la Turquoise pierreuse conserve sa belle teinte. On trouve des Turquoises osseuses en France, près de Simore dans le département du Gers, et en Suisse dans le canton d'Argovie. Elles ont beaucoup moins de prix que les Turquoises de vieille roche. (G. DEL.)

TURRÆA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Méliacées et de la Décandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant, quinquéfide; corolle à cinq pétales très-longs, en languette; dix étamines dont le tube est long, à dix dents, les anthères insérées à la base de celles-ci ou dans leurs intervalles; un style surmonté d'un stigmate un peu épais; capsule à cinq loges dis-permes, les valves portant les cloisous sur leur milieu. Ce genre renferme sept espèces qui croissent dans l'Inde-Orientale, aux îles Madagascar et Maurice, et sur la côte voisine d'Afrique. Ce sont des Arbrisseaux rameux, à feuilles alternes, simples, tantôt glabres, tantôt pubescentes, à fleurs axillaires, réunies plusieurs ensemble et munies de petites bractées. Le type du genre est le Turrœa virens, L., figuré par Smith, Icon, ined., 1, tab. 10, et par Lamarck, Illustr. Gen., tab. 351, fig. 1. (G..N.)

TURRICULACÉS. Turriculaceœ. MOLL. Blainville, dans son Traité de Malacologie, a proposé cette famille pour le genre Turrilite lui seul. Cette famille est la dernière des Céphalopodes, et elle a le désavantage d'isoler de tous ses rapports naturels le genre qu'elle contient. Ellè est en effet éloignée de la famille des Ammonées, d'où le genre Turrilite n'aurait dû jamais sortir. Le système de Blainville, pour ce qui a rapport aux Céphalopodes, ayant été fait d'après la forme des coquilles, il a dû en résulter une foule d'erreurs et de faux rapports, tels que ceux que nous signalons ici. V. TURRILITE.(D..H.)

TURRICULE. Turricula. conch. Genre pvoposé par Klein (Tent. Ostr., 74) pour les espèces de Mitres qui ont un ventre conique, allongé, prolongé en arrière en une spire trèsaiguË, et en avant par un canal ruédiocre. Ce genre n'a pas été adopté.(A.R.)

TURRILITE. Turrilties. MOLL. Dans un Mémoire inséré dans le quarante-neuvième volume du Journal de Physique, 1799, Montfort a pour la première fois proposé le genre Turrilite, l'un des meilleurs que l'on doive à cet auteur. Lamarck l'adopta le premier dans le Système des Animaux sans vertèbres, et, depuis ce moment, il fut admis dans toutes les méthodes. Les Coquilles de ce genre, connues à l'état fossile seulement, ne pouvaient laisser moindre doute sur leurs rapports avec les Ammonites. Leur structure, semblable a celle des Coquilles de ce genre, ne permettait pas que dans une méthode naturelle elles fussent placées ailleurs que dans leur voisinage. Lamarck, dans la Philosophie zoologique, plaça les Turrilites dans la famille des Ammonées, ce que tout les auteurs imitèrent. Il faut en excepter cependant Montfort et Blainville, qui conçurent leur arrangement sur un plan différent que les autres zoologistes. Ils ne virent dans les Céphalopodes qu'une seule série, qu'ils établirent d'après la forme des coquilles et non d'après leur structure. C'est ainsi que les familles les plus naturelles furent détruites et remplacées par d'autres qui sont loin d'en être les équivalons. On le concevra facilement si Ton fait attention que dans cette manière de voir on a réuni toutes les Coquilles

[page] 445

discoïdes, quelle que soit la forme de leurs cloisons, toutes celles qui sont trochiforraes, ou turriculées, ou droites, ou seulement arquées. C'est ainsi que dans une même famille ont été rassemblées des Coquilles siphonifères, à cloisons simples et a cloisons découpées; d'autres sans siphon et microscopiques. Cette confusion, qui ne se voit que dans un petit nombre de méthodes, comme nous l'avons dit, ne se montrera plus probablement depuis que De Haan et D'Orbigny ont opéré des changemens si utiles dans l'arrangement des Céphalopodes. Les Turrilites sont des Coquilles turriculées, allongées, toujours tournées à gauche, d'une structure semblable à celle des Ammonites. Ce sont donc des Ammonites à spire verticale, comme les Baculites sont des Ammonites droites; les cloisons nombreuses et rapprochées sont percées d'un siphon qui doit être marginal, et non central, comme l'indique Montfort. Comme cette partie n'a point encore été observée dans ce geure, ou doit préférablement la supposer marginale et dorsale, puisque telle est sa position dans tous les autres geures de la famille des Ammonées. Caractères génériques: coquille spirale, turriculée, multiloculaire, à tours contigus, et tous apparens; parois articulées par des sutures sinueuses; cloisons transverses, lobées et découpées dans leur contour, et percées par un siphon marginal et aorsal; ouverture arrondie, garnie d'un bourrelet marginal. A l'espèce la plus anciennement connue, orongniart, dans la Géologie des euvirons de Paris, en joignit une seconde parfaitement distincte, à laquelle oowerbj, dans le Mineral Conchology, ajouta trois autres espèces d'Angleterre; de sorte que I'on peut maintenant compter cinq espèces de Turrilites. Nous indiquerons seulement l'espèce suivante, oui est la plus répandue dans les collections.

TURRILITE COSTULÉE, Turrilites costulata, Lamk., Anim. sans vert. T. VII, p. 647; Corne d'Amman turbinée, Montf., Journ. de Physique, T. XLIX, pl. 1, fig. 1; Turrilites coslatus, Sow., Min. Conch., tab. 36; Parkins., Organ. rem, T. III, tab. 10, fig. 12; Brong., Géol. des env. de Paris, pl. 7, fig. 4. Coquille quelquefois longue si l'on en croit Montfort, mais dont on trouve le plus ordinairement des fragmens de quelques pouces. Cette Coquille se trouve assez communément a la montagne Sainte-Marguerite de Rouen, dans la Craie inférieure. C'est dans la même position géologique que sont les autres espèces du même genre. (D..H.)

TURRIS. MOLL. V. Minaret.

TURRITA. BOT. PHAN. L'écluse désignait sous ce nom une espèce d'Arabis (A. Turrita, L.). (G..N.)

* TURRITE. Turrita. MOLL. De Haan a donné ce nom au genre Turrilite, quoique celte dernière dénomination soit depuis long-temps consacrée. Ce changement ne pouvait être adopté. V. Turrilite. (d..h.)

TURRITELLE. Turritella. MOLL. Les Turritelles faisaient autrefois partie du genre Turbo de Linné. Elles en furent distinguées par Lamarck, qui fit pour elles un genre qu'il proposa dans son Système des Animaux sans vertèbres, 1801. Il le plaça à cette époque d'une manière peu naturelle entre les Maillots et Janthines, genres avec lesquels il est incontestable que les Tumtelles n'ont aucun rapport. Lamarck le sentit bien lui-même; car, plus tard, dans sa Philosophie zooloffique, il le mit dans la famille des Turbinacés, entre les Scalaires et les Yermets, ce qui était beaucoup plus convenable. Dans l'Extrait du Cours, Lamarck modifia sa seconde opinion en établissant la famille inutile des Scalaires aux dépens de celle des Turbinacés, dans laquelle le geure Tmrritelle fut placé le premier. Ce changement ne lut pas le dernier que Lamarck fit subir à ce geure; car il se voit le dernier de la famille des Turbinacés dans son dernier ouvrage.

[page] 446

Dans te Règno Animai, Cuvier fit des Turritelles un des nombreux sous-genres des Turbos, et il adopta de préférence le second des arrangemens de Lamarck, c'est-à-dire qu'il les rangea entre les Scalaires et les Vermets. Férussac n'imita pas cet exemple, et, portant la confusion dans toute cette famille des Pectini-branches trochoïdes de Cuvier, il transporta les Turritelles entre les Paluaines, les Vermets, les Valvées et les Natices, comme si le hasard seul eût décidé du choix. Nous avons vu à l'article Turbinés que l'opinion de La treille n'était guère plus admissible que celle de Férussac, dont elle se rapproche sous quelques rapports. On ne conçoit pas, en effet, Îuelle liaison peut exister entre les Turritelles et les Turbos d'une part, et les Ampullaires et les Janthines d'une autre. Blainville, dans son Traité de Malacologie, a, comme Cuvier, adopte les rapports naturels indiqués dans le principe par Lamarck. Les Turritelles sont des Coquilles allongées, étroites, pointues, formées d'un grand nombre de tours de spire; le dernier se termine à la base par une ouverture entière, sub-quadrangulaire ou arrondie, à bord droit, mince, tranchant et sinueux. Cette ouverture, pendant la vie de l'Animal, est close par un opercule corné, multispiné, très-semblable à celui des Turbos ou des Troques. Adanson donne, dans son ouvrage sur les Coquilles du Sénégal, la description de deux espèces de Turritelles dont il n'a pas examiné les Animaux, et qu'il rapproche des Cérites, tout en faisant observer qu'elles n'appartiennent pas à ce genre. L'une de ces deux espèces, le Mésal, a beaucoup de rapports avec les coquilles du genre Proto de Defrance (V. PROTO), genre qui semble établir un passage entre les Turritelles et les Vis. Les caractères du genre Turritelle peuvent être exprimés de la manière suivante; coquille turriculée, non nacrée; ouverture arrondie, entière, ayant les bords désunis supérieurement; bord droft, mince, sinueux; un opercule corné. Animal incomplètement connu, d'après une figure de d'Argenville. Le genre Turritelle est peu nombreux en espèces vivantes. Nous en comptons dix-huit, et au moins le double de fossiles appartenant aux terrains tertiaires seulement.

TURRITELLE TARIÉRE, Turritella terebra, Lamk., Anim. sans vert. T. VII, p. 56, n. a; Turbo terebra, L., Gmel., p. 3608, n. 81; Lister, Conch., tab. 690, fig. 54; Favanne, Conch., pl. 39, fig. E, et pl. 71, fig. P; le Ligar, Adans., Sénég., tab. 10, fig. 6; Martini, Conch. T. IV, tab. 151, fig. 1415 à 1419; Encycl., pl. 449, fig. 3, a, b. Jolie Coquille très-effilée, ornée de sillons transverses. Sa figure sert de frontispice au bel ouvrage de Martyn, Universal Conchologist. (d..h.)

TURRITIS. BOT. PHAN. Vulgairement Tourrette. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamie siliqueuse, L., offrant les caractères suivans: calice étalé; pétales onguiculés, ayant le limbe oblong et entier; étamines non denticulées, entières; silique allongée, très-comprimée, dressée, à valves planes, marquées de nervures, surmontées d'un stigmate obtus; graines très-nombreuses, disposées sur deux rangées dans chaque loge, à cotylédons plans, accombans. Ce genre est très-voisin de l'Arabis, dont il diffère par ses graines sur deux séries dans chaque loge, et par un port particulier. Il se compose de trois espèces, dont une (Turritis glabra, L.) croît dans les pâturages secs et dans les localités boisées de toute l'Europe. Les deux autres espèces (Turritis salsugihosa et T. hispida, D. C.) sout indigènes de contrées éloignées; la première croit en Sibérie, la seconde dans les montagnes de Quito. Ce sont des Plantes herbacées, droites, glabres dans l'âge adulte, quelquefois scabres dans la jeunesse. Les feuilles caulinaires sont amplexicaules, sagittées, entières;

[page] 447

les radicales sont atténuées en pétiole et dentées. Les fleurs, de couleur blanche ou blanchâtre, forment des grappes terminales allongées. (G..N.)

TURSENIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, proposé par Cassini (Dict. des Sc. nat. vol. 37, p. 480) sur les Baccharis hamifusa et sinuata de Kunth, qui ont le réceptacle garni de paillettes, caractère suffisant, selon l'auteur, pour les distinguer génériquement nés vrais Baccharis. V., BACHARIDE. (G.N.)

TURSIO. MAM. V. MULLAR et Cachalot.

TURTUR. OIS. Nom scientifique de la Tourterelle. V. Pioeon.(DR..Z.)

TURU. BOT. PHAN. Nom que l'on donne vulgairement, en certains cantons du Pérou, au Periphragmos flexuosus de Ruiz et Pavon, réuni au Cantua de Jussieu. V. ce mot.(G..N.)

TURUCASA. BOT. PHAN. V. PoRLIERIA.

TURVERT. OIS. Espèce du genre Pigeon, Tourterelle à gorge pourprée. V. Pigeon.(dR..z.)

TUSSACA. BOT. PHAN. Rafinesque-Schmaltz (Journ. de Bot., 4, p. 270) a établi sous ce nom un genre qui a pour type le Satyrium repens de Michaux, et qui par conséquent paraît être un double emploi du Goodyera. V. ce mot.(G..N.)

TUSSILAGE. Tussilago. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, type de la tribu des Tussilaginées, et offrant les caractères suivans: involucre campaniforme, formé d'écailles à peu près égales, à peu près sur un seul rang, appliquées, oblongues-linéaires, foliacees-mermbraneuses. Réceptacle nu, marqué d'alvéoles. Calathide composée au centre de fleurs peu nombreuses, régulières et mâles, à la circonférence de fleurs femelles, sur plusieurs rangées, à corolle ligulée. Les fleurs mâles centrales ont un ovaire avorté, portant une aigrette de paillettes peu nombreuses; la corolle est profondément divisée en cinq segmens recourbés. Les fleurs femelles sont pourvues d'un ovaire oblong, surmonté d'une aigrette de poils très-nombreux et légèrement plumeux; la corolle a une languette longue, étroite et linéaire. Les caractères que nous venons de tracer d'après Cassini, font exclure du genre Tussilago la plupart des Plantes que les auteurs y avaient rapportées. Celles-ci forment les types de plusieurs genres nouveaux qui ont été décrits dans ce Dictionnaire; tels sont les Leibnilzia, Homogyne, Ligularia, Nardosmia, Petasites, Lieberkuhna, Loxodon et Chevreulia. La Plante qui constitue le vrai genre Tussilago, est le T. Farfara, vulgairement nommé Pas-d'Ane, Herbe Saint-Quirin, Taconnet. De ses racines longues et traçantes, naissent au printemps des hampes droites, simples, cotonneuses, couvertes d'écailles membraneuses, vaginales, et terminées chacune par une calathide de fleurs jaunes. Les feuilles, qui ne paraissent qu'après les fleurs, sont toutes radicales, pétiolées, grandes, ovales, un peu arrondies et cordiformes, munies sur leurs bords de petites dents rougeâtres, lisses et vertes en dessus, cotonneuses et blanches en dessous. Cette Plante croît dans les terrains humides et argileux, sur les pentes exposées au soleil. L'infusion de ses fleurs est émolliente, utile contre la toux; d'où est dérivé le nom de Tussilago qui est très-ancien. (g..n.)

* TUSSILAGINÉES. BOT. PHAN. H. Cassini a donné ce nom à la dixseptième tribu des Synanthérées, qui se compose des genres Tussilago, Nardosmia et Petasites. V. ces mots.(G..N.)

TUTHIE ou TUTIE. CHIM. Sorte, de Sublimé grisâtre, formé principalement d'Oxide de Zinc et que 1 on recueille dans les cheminées des fourneaux ou l'on traite les minerais de ce Métal. (g.del.)

[page] 448

* TUTU. OIS. Espèce du genre Momot. V. ce mot. (b.)

TUTUMA. BOT. PHAN. Le Crescentia Cujete, L., est connu sous ce nom en diverses parties de l'Amérique espagnole. (G..N.)

TUTTUM. BOT. PHAN. (Forskahl.) Nom arabe du Tabac. (g..n.)

TUYAU CHAMBRé, MOLL. foss. V. Baculite.

TUYAU D'ORGUE. polyP. Syn. vulgaire de Tubipora musica, L. V. Tubipore. (b.)

TUYAU DE VÉNUS, moll.? (Rumph.) V. Arrosoir.

* TY. MICR. Genre de la famille des Urodiées, dans l'ordre des Gymnodés, caractérisé par un corps globuleux, sur lequel s'implante un appendice fissé de manière à représenter la figure des lettres T et V. Une seule espèce fort extraordinaire forme ce genre, tellement distinct du reste des Vibrions de Muller, avonsnous dit ailleurs, qu'on a peine à concevoir à quel titre ce savant l'a compris dans un genre qui ne saurait appartenir à une même famille. Celte espèce est notre TY DES PUITS, Ty puteorum (V. Planches de ce Dictionnaire, Mic., B, fig. 59); Vibrio malleus, Mull., Inf., tab. 8, fig. 7-8; Encyclop. Méth., pl. 4, fig. 7. On la trouve parfois en immense quantité dans les citernes, les puits et autres réservoirs d'eau douce. On est émerveillé d'y voir un globule auquel se fixe, comme une broche, antérieurement fendue en deux branches qui, s'ouvrant à angle droit pour avancer, figure la lettre T, ou se fermant à angle aigu pour reculer, représente l'Y. Ou douterait qu'une figure si régulière et presque hiéroglyphique pût être celle d un Animal, mais des mouvemens trèsmarqués et parfois fort agiles ne laissent aucun doute à cet égard, (B.)

*TYCHIE. Tychius. INS. Genre de lordre des Coléoptères établi aux dépens des Charansons. V. Rhynchophores. (AUD.)

* TYLARI. OIS. Illiger exprime par ce mot latin les tubérosités qui se trouvent sôus les phalanges des doigts des Oiseaux.( (dr..z.)

TYLAS. OIS. Syn. de Mauvis. V. Merle. (dr..z.)

* TYLODE. Tylodes, INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, créé aux dépens des Charansons. V. RhynCHOPHORES. (AUD.)

TYLODÈRE, Tyloderus. INS. Genre établi aux dépens des Charansons. V. RhyncHophores. (AUD.)

TYLODINE. Tylodina. MOLL. Genre encore très-incertain fondé par Rafinesque (Journal de physique, T. lxxxix); il appartient peut-être a la famille des Aplysiens et ne renferme encore qu'une seule espèce originaire des mers de Sicile. Cuvier n'a admis ni le genre ni l'espèce dans la seconde édition du Règne Animal.(AUD.)

*TYLOME. Tylomus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, créé aux dépens des Charansons, et réuni par Dejean à ses Brachysomes. V. RhynchoPhores. (AUD.)

TYLOPHORE. Tylophora. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asclé- piadées, établi par R. Brown (Trans. Soc. Wern., p. 28) qui l'a ainsi caractérisé: corolle rolacée; couronne staminale, à cinq folioles déprimées, charnues, l'angle intérieur simple, sans dent; anthères terminées par une membrane; masses polliniques dressées, fixées par la base, à bords simples; stigmate mutique; follicules lisses; graines aigrettées. Ce genre comprend quatre espèces qui croissent dans la Nouvelle-Hollande, près du Port-Jackson. Ce sont des Herbes ou des sous-Arbrisseaux volubiles, à feuilles opposées, membraneuses, et à petites tleurs en ombelles inlerpétiolaires. (G..N.)

TYLOPODA. mam. Sous ce nom, qui n'a pas été adopté, Illiger désignait

[page] 449

un groupe de Ruminans qui correspond aux Camelus de Linné. V. Chameau.(is. G.st.-h.)

TYLOSTOMA. BOT. crypt. (Sprengel.) Pour Tulostoma. V. ce mot. (G..N.)

TYMPANIS. BOT. crypt. (Champignons.) Tode a désigné ainsi de trèspetits Champignons qui constituent un genre très-voisin des Pezizes, avec lesquelles Persoon les a même réunis. Fries considère ce genre comme distinct, et le caractérise ainsi: réceptacle en forme de coupe, entouré d'un rebord; épiderme corné j membrane fructifère lisse ou légèrement rugueuse, d'abord recouverte par un tégument incomplet, se détachant ensuite avec les thèques qui y sont fixées; sporidies variant par leur forme et leur nombre. Les espèces de ce genre sont très-petites, cornées, turbinées ou coniques. On en connatt huit qui toutes habitent sur les rameaux des arbres morts. Leur couleur est noire ou brune.(a d.s.)

TYMPANOTOME. Tympanotoma. MOLL. Schumacher (Essai d'un nouveau système des habitations des Vers testacés) a emprunté ce uom à Klein, qui l'écrivait Tympanotunos, pour l'appliquer à un genre de Coquilles que Brongniart a établi sous celui de Potamide. V. ce mot. (AUD.)

TYMPANULE. BOT. crypt. Bridel a ainsi francisé le nom du genre Calymperes. V. ce mot.(b.)

TYN-EL-FIL. BOT. PHAN. Selon Delile, c'est le nom que les Arabes donnent à l'Amomum Grana-Paradisi. (G..N.)

TYPHA. BOT. PHAN. V. Massette.

* TYPHACÉES. BOT. PHAN. Pour Typhinées. V. ce mot. (g..n.)

TYPHALÆA. BOT. PHAN. Sous ce nom Mœnch avait érigé le Pavonia Typhalea de Cavanilles en un genre particulier qui n'a pas été adopté. (G..N.)

TYPHIE. rept. oph. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)

* TYPHIE. INS. Espèce du genre Géotrupe. V. ce mot. (b.)

TYPHINÉES. Typhineœ. BOT. PHAN. Famille naturelle de Plantes Monocotylédones, à étamines hypogynes, qui a pour type le genre Massette, Typha, et le Sparganium. Voici les caractères généraux de cette famille: ce sont des Plantes aquatiques, à feuilles alternes, engainantes à leur base, et à fleurs unisexuées et monoïques. Les fleurs mâles forment des chatons cylindriques ou globuleux, composés d'étamines nombreuses, souvent réunies plusieurs ensemble par leurs filets, et entremêlées de poils et de petites écailles, mais sans ordre et sans calice propre. Les fleurs femelles, disposées de la même manière, ont quelquefois les écailles réunies autour des pistils et forment un calice à six sépales; ce pistil est sessile ou stipité, à une, plus rarement à deux loges, contenant chacune un seul ovule qui pend de leur sommet. Le style, peu distinct de l'ovaire, se termine par un stigmateélarçi, comme membraneux et marqué d un sillon longitudinal. La graïue se compose d'un endosperme farineux contenant dans son centre un embryon cylindrique, dont la radicule est supérieure, 'c'est-à-dire a la même direction que la graine. Celte petite famille a été réunie par R. Brown à celle des Aroïdées, avec 'laquelle elle a en effet plusieurs points de contact; mais néanmoins elle en diffère par plusieurs caractères, et entre autres par ses graines pendantes et la structure de ses fleurs. Cependant ces deux familles ne doivent pas être éloignées. Faut-il placer dans cette famille le genre Pandanus, qui ressemble, tellement au Sparganium, qu'il paraît en quelque sorte en être une des espèces arborescentes; ou bien faut-il, à l'exemple de R. Brown, en former une famille particulière sous le nom de Pandanées? (a. r.)

TYPHINOS. pois. Nom aucien du Malaptérure électrique. (b.)

TYPHIS. cuust. Risso est le pre

TOME XVI. 29

[page] 450

mier qui ait appelé l'attention des zoologistes sur les Crustacés de ce genre; mais sa description ne nous paraissant pas de nature à donuer une idée exacte de leur structure curieuse, nous croyons que de nouveaux détails à ce sujet un seront pas sans intérêt. La forme générale du Typhis est semblable à celle des Hyphéries; le corps est plus ou moins ovalaire, la tête est grosse et l'abdomen rétréci. La disposition des antennes est tout-à-fait particulière: les supérieures, grosses, coudées, et beaucoup moins longues que la tête, sont insérées à sa partie antérieure et inférieure; les inférieures sont fixées à sa partie inférieure, au-dessous des yeux et sur les côtés de la bouche. Leur forme est aussi remarquable que leur situation, car elles sont grêles, cylindriques, sétacées, et formées de quatre tiges articulées bout à bout et se reployant l'une sur l'autre, en sorte que dans le repos ces appendices sont cachées tout entières sous les parties latérales de la tête, bien que leur longueur totale soit plus grande que celle du thorax; enfin la dernière de ces tiges est composée de deux articles, tandis que les autres coudes ne sont formés que d'une seule pièce un peu renflée aux deux extiémités. Celte disposition des antennes inférieutes se remarque aussi dans notre genre Oxycéphale, mais n'existe chez aucun autre Crustacé connu. Les yeux sont grands, mais n'occupent nue la partie antérieure des côtés de la têle. Les appendices de la bouche ne présentent rien de remarquable; on distingue, comme à l'ordinaire, autour de cette ouverture un labre, des mandibules portant une tige palpiforme, giêle et allongée, une languette, deux paires de mâchoires et une paire de pates-mâcnoires de même forme que chez tous les Amphipodes de la Camille des Hypérines. Le thorax est rentlé et divisé en sept anneaux. Les quatre premières pâtes sout courtes, allongées vers le bout et appliquées contre la bouche; la forme de celles de la paire antérieure varie, mais celles de la seconde paire sont toujours terminées par une espèce de main didactyle, dont la griffe mobile est formée de deux articles. Les pâtes de la troisième et de la quatrième paire sont grêles, cylindriques, Ircs-longues, et terminées par un petit ongle crochu; dans le repos el[es sont reployées sous le corps, et leur extrémité antérieure vient sc loger sous les parties latérales de la bouche. Le premier article de celles de la cinquième et de la sixième paire est au contraire lamelleux, extrêmement grand, et constitue une espèce de bouclier qui, en s'appliquant sur la face inférieure du corps, comme les batlans d'une porte, la recouvrent presque complètement, et cachent toutes les autres pâtes; près de l'extrémité inférieure de ces grandes lames cornées, on voit une petite tige cylindrique, dirigée en arrière, divisée en trois ou quatre pièces, et formée par les autres articles de ces ates qui, au lieu d'être des organes e locomotion, sont devenus presque uniquement des armes défensives. Les pales de la septième paire sont très-petites; elles sont cachées sous les précédentes, et réduites à une lame cornée portant à son extrémité inférieure un petit article cylindrique. Les appendices membraneux, fixés au - dedans du point d'insertion des pâtes, sont, comme d'ordinaire, au nombre de douze, mais ils sont moins lamelleux que chez la plupart des Amphipodes, et ont plutôt la foi me de sacs vésiculeux. Enfin l'abdomen et ses appendices présentent à peu près les mêmes caractères que dans le genre Hypéric.

En comparant cette description avec celle des autres Amphipodes, on voit que les caractères les plus propres à distinguer le genre Typhis sont les suivans: tête grosse et arrondie; antennes inférieures très-longues, grêles, repliées sur elles-mêmes, et insérées à la face inférieure de la tête, au-dessous des yeux; pâtes de la seconde paire terminées par une

[page] 451

main dîdactyle, dont la griffe est formée de deux articles; premier article des pales de la cinquième et sixième paire très-grand, lamelleux et clyptiforme; pâtes de la septième paire rudimentaires. Ce genre rentre naturellement dans notre famille des Hypérines, groupe assez nombreux d Amphipodes, dont le type est le genre Hypérie de Latreitle, que ira us vient de décrire sous le nom de Hiéla Les principales espèces, connues sont le Typhis ovoïde de Risso (Crust. de la Médit., pl. a, fig. 9), et deux espèces nouvelles dont nous avons donné la description dans notre Monographie des Amphipodes, présentée à l'Académie des Sciences, le 30 mars 1829.- (h.-M. e.)

TYPHIS. MOLL. Genre fondé par Denys de Montfort (Concbyl. systém. T. 11, p. 615) aux dépens des Rochers, et ayant, suivant lui, pour caractères: coquille libre, univalve, à spire élevée, varicée et armée; bouche arrondie; col uni elle lisse; lèvre extérieure tranchante et armée; canal de la base large et soudé; un tube dorsal au milieu de chacun des accroissemens. La seule espèce connue, le Typhis tubifére, Typhis tubifer, Monif., se trouve lossile à Grignon et dans quelques autres localités. Bruguière, qui en a donné une bonne figure dans le Journal d'Histoiie naturelle, croit que son analogue vivant existe; mais cela paraît douteux. (AUD.)

TYPE LE. pois. Nom donné quelquefois au Syngnathe Aiguille de mer. (less.)

TYPHLOPS. rept. opn. Ce nom qui désignait l'Orvet chez les Grecs, a été transporté à un genre de Serpens, composant, avec celui des Amphisbènes, le groupe auquel Cuvier donne le nom de Doubles-Marcheurs. Ils ressemblent au premier aspect à des Lombrics, de même que les Amphisbènes; mais taudis que ceux-ci ont, commeles Chalcides et les Bimanes, le corps entouré de bandes d'écailles de forme quadrangulaire, les Typhlops sont couverts, comme les Orvets, de petites écailles imbriquées. Les autres caractères du genre consistent dans l'œil excessivement petit et à peine visible au travers de la peau, l'anus rejeté presque tout-à-fait à l'extrémité du corps, la langue assez longue et fourchue, un poumon quatre fois plus grand que l'autre; enfin un museau avancé, garni de plaques: Cuvier n'a pu apercevoir de dents sur ceux qu'il a examinés. Ce geure très-curieux, dout Spix a proposé de changer le nom en celui de Stenostona, renferme plusieurs espèces vivant dans les contrées chaudes des deux continens. Cuvier le partage en quatre sections dont nous indiquerons succinctement les caractères et les principales espèces.

1°. Chez les uns la tête est obtuse et de même venue que le corps; ces espèces ressemblent, dit Cuvier, à des bouts de ficelle mince. Tel est le Rondoo-Talaloo de Russel dont Daudin avait fait un Ervx et Merrem un Rouleau; Cuvier le place parmi, les Typhlops sous le nom de Typhlops Braminus.

2°. Chez d'autres en plus grand nombre, le museau est déprimé, obtus et garni de plusieurs plaques en avant. Tel est le Typhlofs a sept stries, Typhlops septemstriatus, Schn., qui se distingue, outre la disposition de ses couleurs, par sa queue plus épaisse que la tête et terminée par une sorte d'appeudice ou prolongement obtus. Tel est encore le TYPHLOPS RÉSEAU OU RÉTICULé, T. reticulatus, Cuv.; Anguis reticulatus, Schn., qui est en dessous d'un blanc jaunâtre, et qui est couvert en dessus d'écailles d'un cendré noirâtre avec un peu de blanc au milieu, ce qui le fait paraître comme réticulé. Cette espèce, dont la longueur est de sept ou huit pouces, habite Surinam.

3°. Quelques-uns ont le museau couvert en devant d'une seule large plaque, à bord antérieur un peu tranchant. Tel est le TYPHLOPS LOMBRICAL, Anguis lumbricalis, Lacép., Schn., qui est de la grosseur d'une

29*

[page] 452

plume à écrire et dont le corps est couvert décailles ties-petilis, lisses, très-luisantes, d'un blanc livide. il habile les îles de l'Archipel de la Gièce, et on trouve aussi la même espèce, ou une espèce voisine, dans l'Inde où on l'appelle Serpent d'Oreille.

4°. Enfin Cuvier a indiqué sous le nom de Typhlops philippinus (Règn. anim. T. II, p. 74, 2' édition) une espèce des Philippines, longue de huit pouces et entièrement noirâtre, chez laquelle le museau se termine par une petite pointe conique, et qui.est entièrement aveugle. Son extrémité postérieure est enveloppée d'un bouclier ovale et corné.

Eu général, les espèces du genre Typhlops sont très-mal déterminées, et elles doivent être revues avec beaucoup de soin. Cuvier porte à vingt environ le nombre de celles qui existent au Muséum royal d'histoire naturelle, ou qui se trouvent décrites dans les auteurs. (IS. G. st.-H.)

TYPHLUS. mam. Nom sous lequel les anciens désignaient une Taupe qifils présumaient être totalement aveugle et qui pourrait bien être la Talpa cœca de Savi. (less.)

TYPHOIDES, BOT. PHAN. Le Phalaris arundinacea, L., avait été érigé en un geure particulier par Mœnch, sous le nom de Typhoides qui ne pouvait être adopté. (g..n.)

TYPHULA. BOT. CRYPT. (Champignons .) Fries a constitué ce geure aux dépens des Clavaires. Il comprend six espèces fort petites et qui croissent sur les herbes* sèches; les plus communes étaient les Clavcria chordostyles, erythropus, gyrans et filiformis. Ce sont dos Clavaires simples, cylindriques, portées sur un pédicelle plus ou moins long, quelquefois raineux, et souveut inséré sur un tubercule radical; la masse. cylindrique est charnue et couverte d'une membrane fructilère. (ad. B.)

*TYPOLITHES. V. FOSSILES.

TYRAN, OIS. Espèce du genre Faucon. V. ce mot, division des AUTOURS.

Vieillot a établi sous le nom de Tyran (Tyrannus) un genje d'Oiseaux insectivores auquel il assigne Jes caractères suivans: bec robuste, allongé, déprimé, garni de soies à sa base; mandibule supérieure à arête droite, mousse et même convexe, échancrée et subitement crochue vers le bout, l'inférieure droite, plus courte, un peu aplatie en dessous, retroussée et aiguË à son extrémité; narines latérales, basales, ouvertes et rondes; quatre doigts, trois en avant, les externes réunis à la base; un en arrière; ailes médiocres; les trois premières rémiges étagées, quelquefois la quatrième la plus longue.

Temminck n'ayant point trouvé entre les Tyrans et les Gobe-Mouches de difféiences assez caractéristiques pour séparer ces Oiseaux, les a réunis ou plutôt les a laissés réunis comme ils le furent par Latham et d'autres méthodistes. Conséquemment on trouvera disséminées parmi nos Gobe-Mouches, lés espèces qui constituent le genre Tyran de Vieillot. V. Gobe-Mouche. (dr..z.)

TYRANNEAU. Tyrannulus. OIS. Vieillot a établi ce genre pour une seule espèce que nous n'avons pas cru différer assez des Roitelets pour l'en séparer; c'est la Sylvie huppée, Sylvia, elata. Du reste l'auteur de la Galerie des Oiseaux du cabiuet d'histoire naturelle du Jardin du Roi, et de tant d'autres ouvrages très-recommandables sur l'ornithologie, assigne pour caractèies au genre nouveau: un bec très-court, assez grêle, convexe eu dessus, entier, incliné à la pointe; des narines petites, arrondies, couvertes par une membrane; une langue cartilagineuse, bifide; les première et quatrième rémiges les plus longues. (dr..z.)

TYRIE. rept. oph. Espèce genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)

TYRIMNE. Tyrimnus. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées,

[page] 453

tribu des Carduiuécs, propose par H. Cassini (Bull. de la Société Philom., novembre 1818) qui l'a ainsi caractérisé: iuvolucre urcéolé, ou campauulé-globuleux, composé de folioles imbriquées, appliquées, coriaces, garnies de poils aranéeux, et spinescentes ail sommet; réceptacle épais, charnu, garni de paillettes nombreuses, filiformes et membraneuses; calathide composée de fleurons nombreux, hermaphrodites, à l'exception d'une rangée extérieure de fleurons stériles; fruits oblongs, presque tétragones, glabres, munis d'un bourrelet apicilaire élevé en forme de couronue, surmontés d'une aigrette longue, à peine plumeuse au sommet; corolles dont le tube est très-court, le limbe partagé en segmens linéaires, denticulés en scie sur les bords, surmontés d'un long appendice arrondi au sommet; étamines complètement monadelplies. Les caractères principaux du genre Tyrimnus, et qui le distinguent du Carduus, résident dans le bourrelet apiciaire du fruit, dans la corolle et ses étamines monadelphes. Le Carduus leucographus, L., sur lequel il a été constitué est une Plante qui a de grands rapports avec le Galactites, non-seulement par ses feuilles tachées de blanc, mais encore par divers caractères tirés de l'organisation de la fleur.(g..n.)

*TYROLIENNE, rept. oph. (Scopoli.) Espèce du genre Couleuvre, Coiaber tyrolensis. V. Couleuvre. (b.)

TYROLITE. min. V. KLAPROTHITE.

*TYRONIE. Tyronia. CRUST. Rafinesque désigne ainsi un nouveau genre de l'ordre des Isopodes don les caractères nous sont encore inconnus. (G.)

TYRSé. REPT. CHÉL. Nom de pays de la Toitue molle du Nil qui est devenue le type du genre Trionyx de Geoffroy baint-Hilaire. V. Tortue.(IS. G. ST.—H.)

*TZANATL TOTOTL. OIS. (Fernandez.) Oiseau mal déterminé et mal connu que, d'après de trop faibles indications, quelques auteurs ont placé au basaid dans le genre Couroucou, sous le nom de Couroucou du Mexique. (DR..z.)

* TZAPOTL. BOT. PHAN. V. COCHIZAPOTL.

TZÉE-VARKENT-JE. POIS. Le Poisson ainsi appelé aux Moluques, et qui a la faculté de marcher par terre, est une espèce de Chitoncete. V. LOPHIE.(D.)

TZICATLINA. HEPT. OPH. Le petit Serpent américain de ce nom est peu connu; il vit de Fourmis et pourrait bien être un Tvphlops. V. ce mot. (b.)

* TZINACANATLAPATLI. BOY. PHAN. (Hernandez.) Passiflore du Mexique peu connue et rapportée mal à propos comme synonyme an Passiflora perfoliata, L.; elle pourrait fort bien être le Passiflora maximilinna, N. (Ann. Gén. des Scienc. phys. T. II, p. 149, avec figure). (B.)

*TZITZIHOA. OIS. Espècè mexicaine du genre Canard. V. ce mol. (B.)

*TZONYAYAUHQUI. OIS. (Hernandez.) Espèce mexicaine du genre Canard. V. ce mot. (B.)

TZOPILOTL. OIS. Hernandez dans son Histoire naturelle du Mexique, p. 331 de l'édition de 1651, a figuré sous ce nom américain le Vultur Urubu, type du genre Catharte de quelques auteurs et du genre ZOPILOTE de Vieillot. (LESS.)

[page] 454.

UAGRA. mam. L'un (les noms du Tapir au Pérou. (IS. G. ST.-H.)

UARD. BOT. fhan. C'est, selon Forskahl, le nom que portent les espèces de Rosiers dans l'Arabie. Les anciens auteurs écrivaient Vu-Ard ou ard. (g..n.)

UARNAK. pois. Même cbose qu'Ouarnak. V. ce mot. (B.)

UBION. Ubium. BOT. PHAN. Diverses espèces d'Ignames (Dioscorea) et particulièrement le D. alata, dont les racines sont comestibles, sont désignées sous le nom d'Ubium dans I'Herbarium Amboinense de Rumph.(G..N.)

* UBIRRE. POIS. Syn. de Paille-en-Cul. V. CEINTURE.(B.)

UCA. crUst. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Brachyurcs, tribu des Quadrilatères, établi par La treille et différant des Tourlouroux et des Cardisomes par leurs pales dont les secondes sont les plus longues de toutes et dont les suivantes diminuent ensuite progressivement. Les six articles de leurs pieds-mâchoires extérieurs sont découverts et droits; le troisième est un peu plus étroit que le précédent et non échancré à son sommet; le pédoncule du flagre est à découvert. Le test des. Ucas est. plus dilaté et plus bombé latéralement que celui des deux genres auxquels nous les comparons; leurs cavités oculaires sont plus oblongues et n'ont point d'élévations ni de tubercules au canthus interne; le chaperon est demi-circulaire; le sommet de la cavité buccale est plus, étroit et plus cintré et divisé en deux par une petite cloison. Les habitudes de ce genre ne diffèrent pas de celles des Tourlouroux. V. ce mot. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, c'est l'Uca Uca, Latr., Ocypode fossor, Latr., Hist. natur. des Crust. et INS.; Cancer Uca, L., et Cancer cordatus, figuré par Herbst, Krabbon, t. b, f. 38. On la trouve dans les marais de la Guiane. (g.)

UCACOU. BOT. PHAN. Pour Ukakou. V. ce mot. (b.)

UCHITE. BOT. PHAN. Ce nom a été imaginé pour recevoir, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, la description du genre Euchiton de Cassini. Ne pouvant adopter cette terminologie, qui surcharge inutilement la science, nous prêterons renvoyer l'article EUCHITOñ au Supplément. (G..N.)

UCRIANA. BOT. PHAN. (Willde-now.) Syn. de Tocoyena d'Aublet. (G..N.)

UDAWÆDHYA. BOT. PHAN. (Hermann.) Nom que porte à Ceylan le Loranthus loniceroides. (G..N.)

UDORA. BOT. PHAN. Nuttall a ainsi nommé un genre formé aux dépens du genre Hypericum, et qui avait été précédemment établi sous le nom d'Elodea. Ce genre n'est considéré que comme une section des Hypericum. V. MILLEPERTUIS. (g..n.)

UDOTÉE. Udotea. polyP. Genre de l'ordre des Coratlinées, division des Polypiers flexibles, ayant pour caractères: Polypier non articulé, flabelliforme; écorce crétacée non interrompue et marquée de plusieurs lignes courbes, . concentriques et transversales. Les Udotées ont les plus grands rapports avec les Nésées, et quoique le port soit un peu différent, la structure est la même. Leur tige simple, encroûtée à l'extérieur de matière calcaire presque friable, est formée intérieurement

[page] 455

d'un gros faisceau de fibres verdâtres entrelacées, se terminant inférieurement par une sorte de racine chevelue qui se continue avec le faisceau inténeur; cette tige se développe à sa partie supérieure en une expansion aplatie, mince, flabelliforine, simple ou lobée, quelquefois prolifère, formée de fibrilles entrecroisées, imitant une sorte de feutre dont la texture devient trèsapparente, lorsqu'on déchire l'expansion après 1 avoir fait macérer dans l'eau; ces fibres sont couvertes d'une couche calcaire excessivement mince, et se continuent avec celles contenues dans la tige. Les lignes concentriques qui se voient à la surface des Udotées sont des traces de leur accroissement; leur couleur, dans l'état de vie, est d*un assez beau vert clair; elles blanchissent par l'action de l'air. Dans les Nésées, les fibres de la partie supérieure du Polypier, plus crosses et quelquefois articulées, au lieu de se feutrer comme dans les Udotées, restent libres, ou s'accollent partiellement en restant parallèles, ainsi qu'on le remarque dans le Nezea phœnix; voilà en quoi consiste la principale différence. On ne peut méconnaître, quoi qu'on en ait dit. la grande ressemblance qu'offrent les Udotées avec l'Ulva Pavonia, L. (Dyctiota Pavonia, Lamx.); et si les Udotées sont des Polypiers (ce dont il est permis de douter), elles formeraient un des passages immédiats des Animaux aux Plantes. Ce genre renferme deux espèces qui pourraient sans inconvénient n eu former qu'une. Ce sont les Udotea conglutinata, Lamx., et flabellata, Lamx., qui croissent sur les hauts fonds de la mer des Antilles. (E.D..L.)

UELK, UELKEN, ULK, UNKE. MAM. Noms divers que les Allemands donnent au Putois. (B.)

UEREK. BOT. PHAN. Selon Adan son, on nomme ainsi au Séûégal l'espèce d'Acacia qui fournit la gomme blanche.(G..N.)

UERNAK pois. Nom groËnlandais donné à un Poisson anguille forme que Linné a décrit comme un Ophidium, et que Cuvier croit être une vraie Anguille; c'est l'Ophidium Uernok de Lacépède. (lEss.)

UGENA. BOT. crypt. (Cavanilles.) Syn. de Lygodium. V. ce mot. (b.)

UGNI. BOT. PHAN. Espèce du genre Myrte. V. ce mot.(b.)

UGOLA. BOT. crypt. Genre de Champignons établi par Adanson sur deux Plantes figurées par Micheli, dont l'une a été rapportée aux Pezizes. Ce genre n'a pas été adopté. (G..N.)

UGONATES. INS. Pour Unogates. V. ce mot. (b.)

UHROCHS ou UHROX. mam. Même chose qu'Aurochs. (IS. G. st.-h.) UKAKOU. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Adanson est fondé sur le Bidens nivea, qui a été érigé postérieurement en un genre distinct par Rohr, sous le nom de Melonthera. V. ce mot. (g..n.)

UKI-EU-MEU. BOT. PHAN. Le Croton sebiferum, L., ou Arbre à suif, est ainsi uommé en Chine. Il constitue maintenant le genre Stillingia. V. ce mot. (g..n.)

UKINGUSU-FA. BOT. PHAN. (Thunberg.)Syu. japonais du Lemnaminor. (g..n.)

ULA. BOT. PHAN. (Rhéede.) Arbre probablement congénère du Gnetum, L. V. Gnet.(g..n.)

ULAR. rept. oph. Paraît être le nom générique javanais de certains Serpens, car on nomme Ular-Sawa le Coluber cancellatus d'Oppel, et les Pythons Ular-Saudja. (b.)

ULASSIUM. BOT. PHAN. L'Arbre mentionné sous ce nom par Rumph, a été cité par Loureiro comme appartenant à son genre Echinus. V. ce mot. (g..n.)

ULCERARIA. BOT. PHAN. Selon Ruell, les anciens nommaient ainsi

[page] 456

le Ballota fœtida, vulgairement connu sous le nom de Marrube noir. V . BALLOTE.(G..N.)

ULCINUM. BOT. PHAN. (Ruell.) Ancien nom de la Jacinthe. (G..N.)

ULCUS. BOT. PHAN. On nomme ainsi, au Pérou, L'ægiphila multiflora de Ruiz et Pavon. (g..n.)

ULEIOTE. Uleiota. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramcres, famille des Platysomes, établi par Latreille et auquel Fabricius a donné ensuite Le nom de Brontes. Ce genre ressemble beaucoup aux Cucujes (V. ce mot); mais il en diffère par des antennes aussi longues que le corps, composées d'articles cylindriques, allongés, dont le troisième est aussi long que les suivans; leurs palpes sont tous filiformes et .non terminés en massue; leur corps est aplati comme dans les Cucujes proprement dits; les mandibules des mâles, de l'espèce commune dans nos climats, ont extérieurement un prolongement en forme de corne longue et aiguË. On ne connaît pas la larve de ces Insectes. La seule espèce connue se trouve sous les écorces des arbres morts dans nos forêts; c'est:

L'ULEÏOTE FLAVIPÉDE, Uleiota flavipes, Latr.; Brontes flavipes, Fabr.; Cucujus flavipes, Oliv., Entom. T. iv, Cucuj., p. 7, n. 6, pl. i, fig. 6, a-b. Cet Insecte est long de quatre lignes environ; sa couleur est fauve marron plus ou moins clair. (o.)

ULEX. BOT. PHAN. V. Ajonc.

ULHÆNDA. BOT. piian. (Hermann.) Nom que porte à Ceylan l'Inga bigemina, Willd.. (g..N.)

*ULIDIE. Ulidia. INS. Genre de l'ordre des Diplères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, établi par Meigen qui lui assigne pour caractères: antennes inclinées, petites, plus courtes que l'hypostome, assez éloignées l'une de l'autre, composées Je trois articles; les (leux premiers petits, le troisième oblong, elliptique, comprimé, muni à sa base aune soie dorsale nue; trompe presque entièrement rentrée dans la cavité buccale, géniculée; palpes aplatis, élargis à leur extrémité, un peu velus sur leurs bords; hypostome descendant au-dessous des yeux, rugueux, rétréci au milieu, le bord de la bouche nu et relevé; front très-large, plat, rugueux; yeux ronds; trois ocelles placés en triangle sur le vertex; corps presque nu; ayant seulement quelques poils courts épars; prothorax séparé du mésothorax par une sutlire transversale; ailes couchées parallèlement sur le corps pendant le repos, velues vues au microscope; abdomen ovale, légèrement déprimé, composé de quatre segmens outre l'anus; celui-ci obtus dans les mâles et terminé dans les femelles par une tarière articulée; pâtes de longueur moyenne. Meigen décrit trois espèces de ce genre; celle qui en forme le type a reçu de lui le nom d'ULIDIE florale, Ulidia demandala. Il la décrite dans son ouvrage sur les Diptères d'Europe, T. v, p. 386, et figurée dans la planche 53, fig. 12. C est la Tephritis demandata de Fabricius. On la trouve aux environs de Paris. (G.)

ULLOA. BOT. PHAN. Les auteurs de la Flore du Pérou avaient constitué un genre nouveau sous le nom de Juanulloa, lequel fut modifié par Persoon en celui d'Ulloa admis par les botanistes de l'époque actuelle. Ce genre, qui appartient à la famille des Solanécs et à la Pentandrie Monogynie, L., offre les caractères essentiels suivans: calice ovoïde renflé, divisé profondément en cinq segmens; corolle tubuleuse, gibbeuse à Tentrée: stigmate oblong; baie biloculaire recouverte par le calice qui s'est agrandi; graines réniformes. L'Ulloa parasitica, Pcrs., Synops., 1, p. 218, Juanulloa parasitica, Ruiz et Pav., Fl. Peruv., 2, p. 47, tab. i85, est une Plante du Pérou, à feuilles oblongues, acuminées, à

[page] 457

fleurs ronges disposées en grappes pendantes. (g..n.)

ULLUCINA. BOT. PHAN. Nom que portent, dans la province de JaËn, près le fleuve des Amazones, les Croton adipatus et Thurifer de Kunth.(g..n.)

* ULLUCUS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Portulacées, décrit par Lozano dans le Journal de la Nouvelle-Grenade, en 1809, p. 185, et adopté par De Candolle avec les caractères suivans: calice à deux sépales opposés, presque arrondis, concaves, transparons, colorés et caducs. Corolle a cinq pétales plus longs que le calice, cordiformes, plus étroits au sommet, réunis légèrement à la base en un tube très-court. Cinq étanrines, dont les filets sont très-courts, les anthères biloculaires, dressées. Ovaire presque globuleux, portant un style filiforme de la longueur des étamines, et un stigmate simple. Capsule uniloculaire, ne renfermant qu'une seule graine oblongue. Ce genre est encore trop peu connu, quant à ses caractères carpologiques, pour que son admission soit nien définitive. Il se rapproche par la fleur du Claytonia, et par le fruit du Portulacaria. L'Ullucus tuberosus, ainsi nommé à cause de sa racine tubéreuse comestible, est une Plante herbacée que l'on cultive dans les jardins de la province de Quito, 011 on la nomme Ulluco et Melluco. (G..N.)

ULMACÉES. BOT. PHAN. La famille établie sous ce nom et qui a pour type le eenre Ulmus, a été réunie à la famille des Urticées dont elle forme une tribu. V. Urticées.(A.R.)

ULMAIRE. Ulmaria. BOT. PHAN. Une belle-espèce de Spirœa, connue sous le nom de Reine des prés, formait autrefois un genre distinct sous le nom d'Ulmaria. Il n'est plus qu'une section du genre Spirœa. V. cr mot.(G..N.)

ULMINE. cihm. org. Substance signalée, en 1797, dan> l'écorce de

L'Orme, par Vauquelin, qui lui trouvait de l'analogie avec les Gommes, mais qui l'avait caractérisée essentiellement par la propriété d'être précipitée par les Acides, et de ne pas donner d'Acide lorsqu'on la mettait sur des charbons araens. En 1804, Klaproth examina de nouveau cette matière, et lui reconnut diverses qualités qui la firent admettre comme principe immédiat par la plupart des chimistes, et notamment par Berzelius, Smithson et Braconnot. Celui-ci annonça qu'on pouvait la ïuoduire artificiellement en traitant e Ligneux par la Potasse. Dans le troisième volume des Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris, p. 26 et a44, Raspail a publié des observations sur la conversion des tégumens de fécule en véritable Ulmine, par l'action de l'Acide hydrochlorique. Il en résulte que l'Ulmine, au lieu d'être considérée comme une substance immédiate particulière, n'est que de la Gomme ou du Ligneux altéré par les Acides, mais dont toutes les parties n'ont pas été attaquées. C'est ce qui fait que l'Ulmine présente beaucoup de variétés dans ses couleurs et ses prétendues

Eropriétés chimiques, qu'elle doit à i présence des Acides naturels ou étrangers qui ont agi sur la substance gommeuse ou ligneuse.

Une opinion contraire a été émise dans un travail récemment publié par P. Boullay fils sur l'Ulmine. Ce jeune chimiste s'est assuré que ce corps était un Acide particulier (A. ulmique) très-analogue à l'Acide gailique, mais qui en diffère par un degré beaucoup plus faible de saturation. Il a même déterminé plusieurs des sels que cet Acide forme avec divers Oxioes métalliques. Cette découverte, sur la nature de l'Ulmine, a ceci d'important pour l'agriculture qu'elle nous donne à penser que les substances nutritives des Végétaux sont introduites par les racines à l'état d'Ulmates solubles dans l'eau. (g..n.)

ULMUS. bot, PHAN. V. Orme.

[page] 458

ULOBORE. Uloborus. ARACHN. Genre de l'ordre des Pulmonaires, famille des Fileuses, établi par Latreille et auquel il donne pour caractères (Règne Animal, nouvelle édition): les quatre yeux postérieurs placés à intervalles égaux, sur une igne droite, et les deüx latéraux de la première ligne plus rapprochés du bord antérieur du corselet que les deux compris entre eux) de sorte que cette ligne est arquée en arrière; mâchoires, ainsi que celles des Epéires, commençant à s'élargir un peu audessus de leur base et se terminant en forme de pelote ou de spatule; tarses des trots dernières paires de pâtes se terminant par un seul onglet, et le premier article des deux Satcs postérieures ayant une rangée e petits crins. Le corps de ces Araignées est allongé et presque cylindrique; elles se placent au centre de leur toile et portent en avant et en ligne droite leurs quatre pieds antérieurs, tandis que les quatre postérieurs sont dirigés on sens opposés, et que les intermédiaires ou ceux de la troisième paire sont étendus latéralement. Dès qu'une Mouche ou un autre Insecte est empêtré dans leurs fils, elles l'emmaillottenten un instant et le sucent ensuite à leur aise. Leur cocon est allongé, étroit et anguleux sur ses bords; elles le suspendent verticalement par un des bouts du réseau. On ne connaît qu'une espèce de ce genre.

L'ULOBORE DE WALKENAER, Uloborus Waikenaerius, Latr., Gener. Crust. et Ins. T. 1, p. 110, Règne Animal. Long de cinq lignes; d'un jaunâtre roussâtre, couvert d'un duvet soyeux formant sur le dessus de l'abdomen deux séries de petits faisceaux; des anneaux plus pâles aux pieds. On la trouve dans les bbis aux environs de Bordeaux. Audouin a donné la description d'une seconde espèce dans l'Explication des planches d'Egypte de bavigny.(G.)

*ULOCÈRE. Ulocerus. INS. Genre de la section des Brenthides établi par Dalman, adopté par Schœnherr, et correspondant au genre cladione de Latreille. V. RHYNCBOPHOBES.(AUD.)

ULOME. Uloma. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Héléromères, famille des Taxicorncs, établi par Mcgerle pour les espèces de Phalérics de Latreille qui ont le corps ovale, aplati et allongé. Nous avons fait connaître ces Insectes à l'article PHALÉRIE, V. ce mot. On peut consulter notre Magasin d'Entomologie, n° 2, pour la description et la figure d'une nouvelle espèce à laquelle nous avons donné le nom de Phaleria bicolor; elle a été trouvée à Cayenne. (G.)

ULONATES. Ulonata. INS. Fabricius donne ce nom à la seconde classe des Insectes. Cette classe correspond à l'ordre des Orthoptères d'Olivier et de Latreille. V. ORTHOPTÈRES.(G.)

* ULOPE. Ulopa. INS. Ce genre a été établi par çermar, dans le Magasin entomologique, pour un petit Insecte de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères, famille des Cicadaircs, tribu des Cicadelles. Ses caractères sont, d'après l'Encyclopédie méthodique: antennes courtes, très-écartées l'une de l'autre, insérées entre les yeux, chacune dans une cavité, composées de trois articles; les deux premiers fort courts, épais; le troisième presque cylindrique, terminé par une soie assez longue qui se dirige vers le plan de position; bec court, cylindrique, un peu déprimé, s'étendant dans le repos sous la poitrine; son'extrémité dirigée vers la partie postérieure du corps, soutenu par une grande lame qui cache la base et le chaperon en entier; tête plus large que le corselet, ' déprimée en dessus, ses bords tranchans; yeux grands, saillans, oblongs, placés aux angles postérieurs dé la tête; deux ocelles peu distincts, et placés tellement'près du bord postérieur de la tétey qu'ils peuvent souvent être recouverts par

[page] 459

la partie antérieure du corselet; corselet court, en carjré transversal; écusson triangulaire; élytres longues, un peu en forme de coquilles, convexes dans leur milieu, un peu réticulées; point d'ailes; abdomen convexe en dessus; ventre ayant un rebord latéral très-marqué; anus des femelles grandj ayant une fente longitudinale; celui des mâles garni de crochets; pâtes de longueur moyenne, les postérieures ne paraissant point propres à sauter; leurs jambes et leurs tarses entièrement dépourvus d'épines et sans dilatation; celles-ci presque cylindriques; tarses de trois articles, le dernier muni de deux crochets épais. On ne connaît qu'une espèce de ce genre, c'est l'ULOPE DES BRUÈRES, Ulopd ericetorum, Serv. et St.-Fare., Encycl.; Ulopa obtecta, Germ., Mag. Entom. Halle, 1818, p. 54, n. 1. Elle est longue de deux lignes, d'un testacé roussâtre, assez ponctuées en dessus; les élytres sont de couleur de poix, avec deux bandes irrégulières blanchâtres. Elle est commune sur les bruyères dans la forêt de Bondy. (G.)

ULOSOME. Ulosomus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères établi aux dépens des Charansons de Linné. V. Rhynchophores. (AUD.)

ULOSPERMUM. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Link est fondé sur le Conium dichotomum, Desf., qui a été rapporté au Krubera, établi antérieurement par Hoffmann, mais que Sprengel a réuni au Cachry5. V. Cachryde. (G..N.)

ULOTA. BOT. cRypt. (Mousses.) Genre très-voisin des Orthotrichum, établi par Mohr, adopté par Bridel et par Hooker et Greville. Il a pour type l'Orihotrichum. Crispum de Hedwig, et ne diffère des vrais Ortbotrics que par sa coiffe glabre, laciniée à sa base. On rapporte à ce genre, outre l'espèce que nous venons de citer, l'Orihotrichum Drummondi, l'Orthotrichum curvifolia et l'Orihotrichum Ludwigii. V. Orthotrich. (AD.B.)

*ULOTRIQUES. ZOOL. V. Homme.

ULRICIA. BOT. PHAN. Jacquin a fondé sous ce nom un genre ayant pour type l'Horminum caulescens d'Ortega, mais qui n'a pas été adopté. (G..N.)

ULRIQUE. INS. (Geoffroy.) V. Agbion.

ULTICANA. BOT. PHAN. Un des noms de la Belladone chez les anciens. (G..N.)

ULTIME. Ultimus. MOLL. Montfort a donné ce nom à des espèces de Coquilles que la plupart des conchy-liologistes ne distinguent pas des Ovules. V. ce mot. (AUD.)

ULULA, OIS. Ce nom, oui est synonyme de Hulotte, espèce de dhouette, a été étendu par Cuvier à une sous-division du genre Strix, oui comprend des espèces intermédiaires des Chouettes et des Hiboux; telles sont les Ulula laponica et U. nebulosa. (dr..z.)

ULUXIA. BOT. than. Ce nom a été proposé par Jussieu en remplacement de celui de Columellia de Ruiz et Pavon, parce qu'il existait déjà en botanique des noms semblables ou à peu près semblables. V. Columellie. (G..N.)

ULYA. BOT. crypt. V. ULVE.

ULVACÉES.. BOT. crypt. (Hydrophytes.) L'une des familles de l'ordre des Floridées, tel que nous l'admettons (V. Cryptogamie de la Coquille, ç. 186) et qui suit les Délesséries. Linné avait donné pour caractères d'un genre d'Algues qu'il forma sous le nom d'Ulva: la fructification répandue dans une expansion membraneuse; et comme le peu d'espèces que mentionna ce législateur se trouvèrent être vertes et formées de simples expansions, les botanistes après lui accumulèrent dans ce genre tourtes les Plantes aquatiques membraneuses ou de couleur verte; aussi les êtres les plus disparates, tels que les Spongodies, les Aspérococques, les Bryoftsidées, des Laminaires, des

[page] 460

Flabellaires, des Padines et jusqu'à des Conferves, devinrent des Ulves. Lamouroux commença à éliminer d'un groupe si mal assorti une partie de ce qui n'y pouvait demeurer, et rélevant au rang d'ordre, en le caractérisant toujours par sa couleur verte, ne laissa pas que d'y admettre des Plantes brunâtres et des Plantes violettes. Les Ulves ne sont guère que des Halyménies d'une autre teinte, et c'est par une sorte de concession faite à l'usage que nous les en séparons pour n'y admettre, sans égara à Ja couleur, que des Hydroit V. tes dont les expansions non lu-uleuses, gélatino-membraneuses, devenant minces et plus transparentes avec l'âge, dépourvues de nervures, constituées par une globuline jux ta-posée très-pressée, sans qu'un réseau fibrillaire la paraisse lier, çt dans lesquelles les propagules'se groupent en gongyles épars et irréguliers, ou d'autres fois rapprochés deux par deux et auatre par quatre, disposition qui fournit d'excellens moyens de distinctions génériques. Du reste les Ulvacées n'ont pas une consistance plus herbacée que les autres Hydrophytes, ainsi qu'on le répète sans cesse. Par les caractères ci-des-sus, nous'en éloignons les espèces tubuleuses qu'on a l'habitude d'y rapporter: nous y admettons les seuls genres Anadyomene, Porphyra, Ulva et Caulerpa. Le premier fut décrit dans ce Dictionnaire comme un Polypier par Lamouroux; le dernier n'est pas pour nous ce qu'il était pour nos prédécesseurs, en ayant transporté plusieurs espèces dans la famille que nous avons établie sous le nom de Bryopsidées (V. ce mot au Supplément). La presque totalité des Ulvacées est marine. (b.)

ULVE. Ulva. BOT. crypt. (Hydrophytes.) Réduit dans les limites que nous lui assignons, et qui sont celles où le restreignit aussi Agardh dans son dernier ouvrage, ce genre répond au Phylloma de Link, et ses caractères sont: fronde plane, coraposée d'une expansion membraneuse, unie sur la lame, ondulée ou crispée sur les bords, sans tige bien prononcée, ayant les gongyles très-petits, disposés quatre par quatre dans son étendue. Les Ulves sont à peu près cosmopolites; nous en avons reçu plusieurs identiques de tous les rivages du monde. Ces espèces, qui se ressemblent beaucoup, sont très-difficiles à distinguer. Les Ulva latissima, lactuca, umbilicalis, nematoidea, fasciata, sont les principales espèces des rivages européens; les Ulva inteslinalis, clathrala, compressa, etc., des auteurs, appartiennent au genre Solénie (V. ce mot), Ilœa de Frics. (B.)

ULYSSE, INS. Nom d'une belle espèce du genre Papillon proprement dit. V. Papillon.(G.)

UMBILICARIA. BOT. crypt. V. Gyrophore et Ombilicaire.

UMBILICITES. MOLL. Dénomination employée par les anciens auteurs pour désigner des Coquilles fossiles des genres Cyclostome et Hélice. (AUD.)

UMBILICUS. BOT. PHAN. Linné avait réuni à son genre Cotylédon l'Umbilicus-Veneris des anciens auteurs. Cette Plante est devenue le type d'un genre distinct dans la famille des Crassulacées, et qui présente les caractères suivans: calice divisé profondément en cinq segmens; corolle campanulée, à cinq lobes ovales, aigus, dressés; dix étamines insérées sur la corolle; cinq écailles obtuses; fruit composé de cinq carpelles amincis au sommet, terminés par des styles subulés. Dans la revue de la famille des Crassulacées et dans le troisième volume de son Prodromus, le professeur De Candolle a partagé le genre Umbilicus en quatre sections qu'il a nommées Rosularia, Mucizonia, Cotyle et Orostachys. Ce dernier nom était celui d'un genre proposé par Fischer de Goretiki et tondé sur le Crassula spinota, ainsi qu'une autre espèce nouvelle. Les Umbilicus, au nombre de treize espèces,

[page] 461

sont des Plantes, grasses herbacées, la plupart indigènes des contrées orientales. L'Umbilicus pendulinus, De Candolle, Plant. grass., tab. 156, et l'U. erectus, D. C., FI. Fr., qui avaient été confondus eu une seule espèce par Linué, sont les principales espèces du genre, et les seules que l'on trouve dans la Frauce méridionale et occidantale. (G..N.)

UMBLE. pois. V. Omble.

UMBRE rept. saur. Espèce du genre Aganic. V. ce mot. (B.)

UMSEMA. BOT. PHAN. Un genre a été proposé inutilement sous ce nom par Rafinesque pour y placer le Pontederia cordata, L. (g..n.)

UNAU. mam. Espèce et sous-genre de Bradype. V. ce mot. (IS. G. ST-H.)

UNCARIA. BOT. pHan. Schreber a remplacé inutilement, par ce nom, celui d'Ourouparia d'Au blet qui a été réuni au Nauclea. V. NAUCLÉE. (G..N.)

UNCIA. màm. Nom donné à l'Once, espèce du genre Chat, long-temps confondue avec le Léopard, et que Griffiths a figurée avec exactitude.(LESS.)

UNCINAIRE. Uncinaia. intest. Gene établi par Frœlich et adopté par Gmelin, renfermant deux espèces que Rudolphi a réunies aux Strongles sous les noms de Str. tetragonocephalus et criniformis. (E. D..L.)

UNCINIE. Uncinia. BOT. PHAN. Persoon (Enchirid., a, p. 554) a établi sous ce nom un genre qui comprend quelques Carex exotiques, tels que les Carex uncinata, hamata et erinacea, qui croissent à la Nouvelle-Zélande, au Chili et dans les Antilles. En l'adoptant et en y ajoutant trois nouvelles espèces de la Nouvelle-Hollande, R. Brown a observé que ce genre ne diffère du Carex que par la préseuce de l'arête qui ne prend pas naissance sur la base de l'écaille, comme Willdenow et Persooun l'ont prétendu, mais qui est vraiment hypogyne insérée entre le périanthe à son côté extérieur. (G..N) UNCIROSTRES. OIS. Tribu d Echassiers dans Vieillot. (b.)

UNCITE. MOLL. Defrance (Dict. des Sc. nat.) propose d'établir ce genre pour une espèce de Coquille fossile, rangée jusqu'à ce jour parmi les Térébraiules, et désignée par Schlotheim (Petrefactenkunde, pl. g, fig. 1) sous le nom de Terebratula Gryphus. Ses caractères seraient: coquille bivalve, libre? inéquivalve, régulière; la plus grande valve ayant un crochet avaucé, courbé, non percé à sou sommet; celui de la plus petite valve sc courbant et s'enfonçant dans le talon de la plus grande; charnière.... de laquelle dépendent deux pièces osseuses miuces, en forme de faux, qui s'avancent dans la plus petite valve; un enfoncement considérable de chaque côté se trouvant placé au bord antérieur et au bord postérieur. L'espèce unique porte le nom d'UNCITE GrypHon, Unciles Gryphus. Quelques individus ont près de trois pouces de longueur, (AUD.)

UNDAIRE. Undaria POLYP. Oken, dans son Manuel d'histoire naturelle zoologique, 1, p. 699, a établi sous ce nom un genre pour les Madrepora agaricites, L., et Madrepora un data, Soland. Le premier appartient au genre Pavonia de Lamarck, et le second au genre Agaricia. V. ces mots. (A.R.)

UNDINA. BOT. crypt. (Hydrophytes.) Fries a établi sous ce nom un genre qui comprend plusieurs espèces de Plantes rapportées par divers auteurs au genre Nostoch, et qui croissent sous l'eau. Outre cette différence dans le milieu dans lequel elles habitent, elles diffèrent des vrais Nostochs par leur fronde moins foliacée, plus molle, plus gélatineuse. Cependant les caractères qui les distinguent des véritables Nostochs, tel que le Nostoch commune, ne sont pas assez bien précisés pour qu'on puisse considérer ce genre comme définitivement établi. (ad.b.).

[page] 462

UNEDO. BOT. PHan. L'Arbousier ordinaire portait ce nom dans les anciens auteurs. Linné a employé ce mot Unedo comme nom spécifique. (G..N.)

UNGUENTARIA. BOT. fhan. Au temps de C. Bauhin, on connaissait sous ce nom à Paris, une espèce d'Aurone (Abrotanum) employée à des usages pharmaceutiques. (G..N.)

* UNI. fois. Espèce du genre Lopbie. V. ce mot. (b.)

UNIBRANCHAPERTURE. Unibranchaperturus. pois. (Lacépède.) Syn. de Synbranche. V. ce mot et Murène. (b.)

UNICORNE. mam. Même chose que Licorne. V. ce mot. Les défenses de l'Eléphant fossile ont aussi été connues autrefois en pharmacie sous ce nom. (is.G.st.-h.)

UNICORNUS. MOLL. (Montfort.) V. LICORNE et MONOCÉROS.

UNIFLORE. BOT. pHan. On dit d'une tige ou d'un pédoncule qu'ils sont uniflores, lorsqu'ils se terminent par une seule fleur; une spathe ou unegluraeest uniflore quand elle renferme une seule fleur, etc. (a.b.)

UNTFOLIOLÉE. BOT. PHAN. Une feuille composée peut être réduite à une seule foliole; telles sont par exemple celles des Orangers, des Citronniers, de la Rosa simplicifolia, etc. On reconnaît une feuille composée unifoliolée en ce qu'elle est articulée au sommet du pétiole qui la porte et surtout par analogie, parce que les autres espèces du même genre ou de la même famille ont les feuilles pinnées. (a. b.)

UNIFOL1UM. BOT. fhan. (Dodoens, Daléchamp.) Syn. du Convallaria bifalia, dont Desfontaines a fait le genre Maianthemum. (a.b.)

UNIO. MOLL. V. MULETTE.

UNIOLA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: épillets extrêmement comprimés, composés de plusieurs fleurs sur deux rangées; quelques écailles inférieures stériles. Valves de la léjpicène plus courtes que celles de la glume; celles-ci presque ovales, en carène; l'inférieure échancrée et tronquée, portant une pointe dans l'échancrure; la supérieure subulée, dentée ou bifide au sommet; deux écailles ou soies hypogynes; trois'étamines; ovaire écharfcré, portant deux styles et deux stigmates en pinceau; caryopse turbinée, non sillonnée, à deux cornes. Le genre Uniola a été confondu par Lamnarck avec les Briza, et par d'autres avec les Poa; mais il se distingue suffisamment de ces deux genres par les caractères que nous venons d é-noncer et par un port particulier. Les espèces sur lesquelles il a été fondé (Uniola paniculata, spicata, mucronata) sont des Plantes qui croissent dans l'Amérique septentrionale et dans les Indes-Orientales. R. Brown a réuni au Poa l'Uniola dislichophylla de Lahillardière. (g..n.)

*UNIPELTÉS. Unipeltata. crust. Nom donné par Latreille à une famille de Stomapodes renfermant les genres Squille, Gonodactyle, Coronide, Erychte et Alique. V. ces mots. (G.)

UNIPÉTALE (corolle). BOT. PHAN. On appelle ainsi une corolle appartenant au type polypétale, mais qui ne se compose que d un seul pétale, par l'avortement des quatre autres; telle est, par exemple, la corolle de l'Amorpha et de quelques autres Légumineuses. (A.R.)

UNIQUE, MOLL. Les marchands ont distingué pendant long-temps sous ce nom une espèce de Coquille (le Murex peruersus, L.) dont les tours s'enroulent de droite à gauche au lieu de le faire de gauche à dçoite. Elle appartient au genre Pyrule. V. ce mot.(AUD.)

UNIVALVES. MOLL. C'est le nom sous lequel on désigne communément les Coquilles composées d'une seule pièce enroulée ou non. V. quilles. (AUD.)

[page] 463

UNIVALVES. Univalvia. CRUST. Ce nom a été donné par Latreille à la première famille de l'ordre des Lophiropodes. Elle renferme le genre Cyclone. V. ce mot. (G.)

UNISEXUELLES. BOT. PHAN. Par opposition à Hermaphrodites, V. ce mot et Fleurs.(B.)

UNOGATES. I Unogata. ARACHN. Sous ce nom, Fabricius désigne la septième classe des Insectes; il la caractérise de la manière suivante: deux palpes avances; mâchoires cornées, onguiculées. 11 la compose des genres Trombidion, Araignée, Phalangie, Tarentule et Scorpion. (G.)

UNONA. BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des Anonacées, a élé augmenté par Uunal et De Candolle d'un grand nombre d'espèces que les auteurs avaient décrites sous le nom générique d'Uvaria. Dans sa Flore de Java, Blume n'a pas adopté celle opinion, et il a replacé ces Plantes parmi les Uvaria, parce que le caractère tiré de la consistance du fruit, succulent dans les Uvaria, sec dans les Unona, et la disposition des graines sur une simple rangée dans les Unona, et sur deux rangées dans les' Uvaria, n'a aucune valeur. Il réduit le genre Unona aux espèces qui ont les carpelles allonges et moniliformes, ce qui nous semble correspondre à la seconde section de Dunal, nommée Desmos, parce que le genre Desmos de Loureiro y a été réuni. Si on se range à l'opinion de Blume, il faudra reporter environ les trois quarts des Unona de Dunal parmi les Uvaria, et conséquemment regarder comme synonymes de ce dernier genre le Mareneria de Du Petit—Thouars, et le Krokeria de Necker. L'espèce la plus remarquable parmi les vrais Unona est I'U. œthiopica, connue anciennement sous le nom de Piper œthiopicum, à cause de son fruit aromatique et d'une saveur acre analogue à celle du vrai poivre; on lui donne dans le commerce le nom de Maniguctte. Les Unona croissent daus les diverses régions équatoriales, en Afrique, en Amérique et en Asie. Le Poivrier d'Ethiopie est très-abondant, non-seulement en Ethiopie, mais sur les côtes occidentales de l'Afrique tropicale. (g..n.)

UNXIE. Unxia. BOT. PHAN. Genre delà famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées-Millériées de Cassini, offrant leâ caractères essentiels suivans: involucre composé de cinq folioles à peu près égales; réceptacle plan et nu; calathide composée au centre de cinq fleurons hermaphro' dites, ou quelquefois mêlés de mâles, et à corolle tubuleuse; à la circonférence, de cinq demi-fleurons femelles, à corolle ligulée; akènes privés d'aigrette. Ce genre ne renferme que quatre ou cinq espèces originaires de l'Amérique méridionale. L'Unxia camphorata, L. fils, sur laquelle le genre a été constitué, croît dans les terrains sablonneux de la Guiane hollandaise; elle répand une forte odeur de camphre. Les Unxies sont des Plantes herbacées, â ramifications opposées, , dichotomes, à feuilles opposées, entières ou divisées, à fleurs jaunes, terminales et axillaires. (g..n.)

UOLIN. BOT. PHAN. V. Pimelea, UPAS. BOT. PHAN. C'est un des noms que portent, à Java, diverses espèces végétales dont les habitans se servent pour empoisonner leurs armes de guerre et de chasse. Parmi ces poisons, deux sont surtout célèbres par leur activité. Ce sont les Upas Antiar et Tieuté, qui proviennent de Plantes appartenant aux genres Antiaris et Strychnos. V. ces mots.(g..n.)

UPATA. BOT. PHAN. (Adanson.) V. Avicennie.

UPERRHIZA. BOT. CRYPT. (LycopErdacées.) Genre établi par Bosc (Berl. Magaz., a, p. 88, pl. 6, fig. 12) et qui est rapproché par Fries des Sclérodermes. Ses caractères sont les suivans: péridium subéreux, ayant une écorce distincte, couverte* extérieurement de fibrilles qui se réunissent

[page] 464

inférieurement pour former le stipe, s'ouvrant irrégulièrement; filamens intérieurs entrelacés de manière à former des cellules oblongues, contournées, qui renferment des sporules libres. La seule espèce connue croît dans l'Amérique du nord dans les lieux sablonneux. Elle a d'un à deux pouces de diamètre. Quelques espèces exotiques peu connues se rapportent peut-être a ce genre.(AD.B)

UPÉROTE. Uperotus. MOLL. Nom que Guettard avait proposé pour désigner les espèces de Coquilles que plus tard Lamarck a réunies sous le nom de Fistulane. V. ce mot. (AUD.)

UPIDE. Upis, INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Téuebrionilcs, établi par Fabricius, et adopté par tous les entomologistes, avec ces caractères: antennes insensiblement renflées vers l'extrémité, composées de onze articles; les septième, huitième, neuvième et dixième presque semi-globuleux, arrondis; le onzième obliquement conique, ovale, pointu à son extrémité; labre apparent; palpes inégaux, les maxillaires de quatre articles, les labiaux de trois; dernier article des quatre palpes un peu plus gros que les autres, cylindricoconique, comprimé; menton ovale, presque carré, son bord supérieur arrondi; tête assez forte, plus longue que large; yeux oblongs, placés aux bords latéraux de la tête; corps allongé, point déprimé; corselet plus étroit que les elytres, surtout a sa jonction avec elles; écusson triangulaire; élylres au moins trois fois plus longues que le corselet, leur partie la plus large étant au-delà du milieu, recouvrant des ailes et d'abdomen; abdomen aplati en dessous; pâtes allongées, minces; cuisses en massue allongée; jambes droites, presque dépourvues d'épines terminales; tarses velus en dessous, leur dernier article muni de crochet: L'espèce type de ce genre se trouve en

Suède, dans les Bolets ligneux; c'est L'Upide CÉRAMBOÏDE, Upis ceramboides de Fabricius et de tous les auteurs. (G.)

* UPOGÉBIE. Upogebia. crüst. Nom donné par Leach aux Crustacés qu'il désigue actuellement sous le nom de Gébie. V. ce mot. (o.)

URA. crust. Suivant Bosc on donne ce nom au Brésil à un Crustacé qui parait appartenir au genre des Ecrevisses et dont on mange la chair. (G.)

URALEPSIS. BOT. PHAN. Nuttall (Généra of north Amer., pl. 1, p. 6 a) a constitué sous ce nom un geure de la famille des' Graminées et de la Triandrie Digynie, L, qui est ainsi caractérisé: lépicène scarieuse, quelquefois cylindracée, plus courte que la glume, à deux valves, el renfermant deux à trois fleurs alternes et séparées; glume à deux valves très-iuégales, l'extérieure à trois pointes, dont celle du milieu est beaucoup plus longue; l'intérieure plus courte, courbée en dedans; trois étamines; deux styles; caryopse un peu gib-beuse. L'Aira purpurea de Walter et Elliott est le type de ce nouveau genre, dans lequel l'auteur place une seconde espèce qu'il nomme Z7. arts-iulaia. Ces Plantes croisseut dans l'Amérique septentrionale. (q..n.)

URALIER. BOT. PHAN. Syn. d'Anthocercis. V. ce mot. (B.)

URANE. min. Corps simple métallique, que l'on ne trouve dans la nature qu à l'état de combinaison. La véritable nature des Minerais d'Urane a été long-temps méconnue. L'un d'eux, l'Urane noir, qui forme aujourd'hui la première espèce du genre, a été pris pour une variété de Blende, à laquelle on a donné le nom de Pech-Blende, Blende de Poix, à raison de sa couleur noire et de son éclat résineux. Un autre Minerai, l'Uranite en petites lames vertes, a été regardé d'abord par les minéralogistes comme une sorte de Mica, puis par les chimistes comme un Muriate

[page] 465

de Cuivre. Ce fut Klaproth qui le premier, en 1789, reconnut dans la Pech-Blende la présence d'un Métal nouveau, auquel il donna le uom d'Urane, tiré de celui de la planète Uranus, dont la découverte date à peu près du même temps. Il a depuis retrouvé le même Métal dans l'Uranite. Les Minerais d'Uranese reconnaissent aisément, à l'aide du chalumeau, par la manière dont ils colorent le verre de Borax. Ils lui communiquent une teinte d'un jaune sombre, lorsqu'on les traite au feu d'oxidatioq, c'est-à- dire lorsqu'on les place dans la flamme intérieure, et ils le colorent au contraire en un vert sale, lorsqu'on fait agir sur eux la flamme extérieure. Us ont d'ailleurs un autre caractère commun, tiré de leur dissolubilité dans l'Acide nitrique. La solution a toujours une teinte légèreihent jaunâtre; elle précipite en jaune par les Alcalis et en rouge de saug par le Ferro- Prussiate de Potasse. L'Urane est peu répandu dans la nature. Il est cependant la base d'un genre minéralogi-que qui comprend maintenant quatre espèces, que nous allons décrire successivement.

1. Urane noir, Broch. et Brong.; Uraneoxidulé, Haüy; la inine de Fer en Poix de Kirwan. Cette espèce ne s'est encore offerte qu'en masses réniformes ou mamelonnées, présentant quelquefois une texture feuilletée dans un sens. Sa cassure est généralement conchoïde et inégale; sa couleur, ainsi que celle de sa poussière, est le brun noirâtre; elle est opaque; son éclat est imparfaitement résineux ou métalloïde. Elle est facile à casser; sa dureté est supérieure à celle de l'Apatite et inférieure à celle du Feldspath adulaire; sa pesanteur spécifique est de 6, 47. Elle est dissoluble avec effervescence dans l'Acide nitrique, qu'elle colore légèrement en jaune; seule au chalumeau, elle ne toud point; chauffée sür la pince de platine, elle colore en vert la flamme extérieure. Ëlle est composée de 94 parties d'Urane et de 6 d Oxigènc. On ne peut distinguer dans cette espèce que deux variétés, qui passent fréquemment de l'une à l'autre: l'Urane noir concrétionné, en masses sublaminaires, à feuillets courbes, épais et dont les joints sont lisses et éclatans; l'Urane noir compacte, en masses amorphes, à cassure inégale et légèrement ondulée. L'Urane noir est une substance assez rare, qui appartient éxclusivement aux terrains primordiaux et qu'on n'a encore.trouvée jusqu'à présent que dans les filons métallifères, principalement dans les mines de Plomb et d'Argent, à Joachimsthal en Bohême, à Johanngeorgenstadt et dans d'autres mines de la Saxe; on la trouve aussi à Kongsberg, en Norvège; dans le comté de Cornouailies et en Ecosse.

2. Urane hydroxidé, Urane oxidé terreux, Haiiy; Ocre d'ürane, Kirwan. Substance jaune, donnant de l'eau par la calcination, qui ne s'est encore présentée qu'en masses à texture terreuse, ou sous forme d'efflorescence, à la surface de l'Urane noir et de l'Urane phosphaté jaune. On n'a pas encore pu aéter-minerla quantité d'eau quelle contient. Suivant Beudant, 1 Oxide qui la compose est le Deutoxide d'Urane à trois atomes d'Oxigènc. Ses couleurs offrent différentes nuances de jaune et passent au rouge et au brun. Les variétés pulvérulentes sont pour la plupart a'un jaune citrin. Cette espece a été observée principalement à Joachimsthal en Bohême, 1 Johanngeorgenstadt en Saxe, et à Saint-Yrieix, près de Limoges, en France.

3. Urane phosphaté, Urangtimmer, Wern.; Uranite, Kirwan. C'est la substance qui a été décrite par Haüy sous le nom d'Urane oxidé. Il est peu de Minéraux dont la détermination ait'donné lieu à autant de méprises que celle de cette espèce. Ou l'a d'abord regardée comme une variété de Mica; Bergmann Pa prise ensuite pour un Muriatc de Cuivre, et de Born pour un Oxide de Bismuth; enfin, pendant long-temps

TOME XVI. 30

[page] 466

les minéralogistes, sc fondant sur l'analyse que Klaproth en a faite, se sont accordés à n'y voir qu'un Deutoxidc de Bismuth, jusqu a ce que des analyses plus récentes de R. Phillips aient démontré dans cette substance la présence de l'Eau et de l'Acide phosphorique, résultat qui a été confirmé depuis par les recherches de plusieurs autres chimistes. Aussi a-t-elle reçu un grand nombre de noms différens. On l'a appelée successivement Mica vert, Cuivre corné, Uraue micacé, Uranite, Torbérite et Chalcolithe. L'Urane phosphaté est une substance d'un jaune citrin ou d'un vert d'émeraude, transparente ou translucide, tendre, fragile et soluble sans effervescence dans l'Acide nitrique. 11 a presque toujours une structure laminaire, dont les joints conduisent à un prisme droit à bases carrées, dans lequel le rapoit t entre le côté de la base et la hauteur est à peu près celui de 5 à 16. Le clivage parallèle à la base est beaucoup plus net que les autres qui s'aperçoivent même assez difficilement; son éclat est vif et perlé. Il est facile à casser, et cède à la pression de l'ongle; sa dureté est supérieure à celle du Gypse, et inférieure à celle du Calcaire spathique. Sa pesanteur spécifique varie de 2, 194 3, 115. Soumis dans le inatras à l'action de la ûamme du chalumeau, il donne de l'eau et devient d'un jaune paille et opaque; sur le charbon, il se boursoufle légèrement, et se transforme en un globule noirâtre dont la surface offre des traces de cristallisation. Avec le Borax, il fond aisément en un verre transparent coloré en vert jaunâtre; il se dissout sans effervescence dans l'Acide nitrique, auquel il communique une teinte jaune.

L'Urane phosphaté a présenté un grand nombre de variétés de formes, qui toutes portent l'empreinte d'un prisme ou d'un octaèdre à bases carrées. Phillips en a décrit plus de quarante; Haüy en indique seulement trois. Les cristaux sont eu général très-petits, et comme ils sont presque toujours terminés par une lace perpendiculaire à Taxe, ils s'offrent sous l'aspect de tables ou de petites lames rectangulaires plus ou moins modifiées sur leurs angles ou sur leurs bords. Les variétés de formes indéterminables et de structure se réduisent aux trois suivantes: l'Urane phosphaté lamelliforme, en petites lames irrégulières ou en petites écailles, éparses ou groupées à la surface des noches qui leur servent de gangue. L'Urane phosphaté flabelliforme: composé de petites lamés implantées de champ et groupées en divergeant en manière d'éventail (Urane jaune). L'Urane phosphaté terreux, en petites masses pulvérulentes et presque compactes, a la surface de l'Urane noir.—L'Urane phosphaté n'est jamais pur dans la nature: il est toujours mêlé ou, suivant Berzélius, combiné avec du sous-phosphate de Cuivre ou de Chaux, ce qui constitue deux variétés principales bien distinctes par leurs couleurs.

1°. Urane vert; Chalcolithe de Werner; Urane Mica de Kirwan. D'un vert d'émeraude ou d'un vert d'herbe, quelquefois d'un vert jaunâtre. C'est presque uniquement à cette variété qu appartiennent les formes cristallines connues. Elle doit sa couleur verte au Cuivre. Elle est composée, d'après Phillips (variété du Cornouailles): d'Acide phosphorique, 16; d'Oxide d'Urane, 60; d'Oxide de Cuivre, 9; et d'Eau, i4, 50. L'Urane vert appartient exclusivement aux terrains primordiaux de cristallisation; il se trouve dans les filons métallifères qui traversent les Pegmatites et autres Roches des terrains granitiques et micacés, principalement dans les mines d'Etain, d Argent et de Cuivre, où il se présente en cristaux implantés ou disséminés à la surface des diverses substances pierreuses ou métalliques qni accompagnent le Minerai. Il y forme quelquefois de petits noyaux composés de lames entrelacées; il a communément

[page] 467

pour gangue le Silex corné, et s'associe fréquemment au Quartz, au Fluorite, au Feldspath, à l'Urane noir, au Cobalt oxidé et à différens Minerais de Fer. On l'a d'abord découvert en Saxe, dans les filons argentifères de Schneeberg et Johanngeorgenstadt; dans les filons ferrifères d'Ëibenstock et de Rheinbreitenbach; dans les mines d'Etain de Steinheidel et de Zinnwald dans l'Erzgebirge. On l'a retrouvé depuis en Allemagne à Joachimsthal en Bohême, où d est assez rare; à Welsenberg dans l'Oberptlaz, avec du Fluor violet, et à Bodenmais en Bavière, où il est accompagné de cristaux de Tantalite, de Béryl et de Feldspathdans la mine Sophie de Wittichen, pays de Bade; à Keinerzau dans le Wittemberg avec le Co-r balt violet. On cite encore l'Urane vert en petites laines sur un Schiste ferrugineux à Saska dans le Bam?#t de Teraeswar en Hongrie, et aux environs d'Ekaterinebourg en Sibérie. Mais les plus belles cristallisations que l'on connaisse viennent der mines d'Etain et de Cuivre du comté de Cornouailles en Angleterre, et principalement de la mine Gunnislake près de Callington à l'extrémité orientale du comté. On trouve aussi de beaux échantillons d'Urane vert dans les mines de Saint-Austle, Tincroft, etc. Le Quartz, le Silex corné et le Cuivre rouge sont ses gangues les plus ordinaires.

2°. Urane jaune. D'un jaune citrin avec une nuance de verdâtre. Cette variété se rencontre rarement en cristaux nets, mais le plus souvent en laines disséminées ou agglomérées et en masses flabelliformes groupées entre elles. Berzelius a proposé de lui conserver l'ancien nom d'Uranite. Suivant ce chimiste, elle est composée d'Oxide d'Uiaue, 59, 37; d'Acide phosphorique, 14, 65; de Chaux, d'Eau, 14, 50 (variété d'Autun). L'Urane jaune appartient, ainsi que l'Urane vert, aux terrains primordiaux de cristallisation, et se rencontre dans les veines et filons qui traversent le Granité et surtout dans les Pegmatites altérées. 11 a d'abord été découvert en France par Champeaux, ingénieur des mines, en petites masses fiabelliformes dans la Pegmatite de Saint-Symphorien près d'Autun, département de Saône-et- Loire j Leschevin l'a retrouvé dans la même commune au lieu dit l'Ouche d'eau; et Alluand l'a observé à Saint-Yrieix et à Chanteloubc près de Limoges, en petites lamelles éparses dans une Pegmatite décomposée et accompagnées de Fer liydroxidé. On le cite encore dans le Granité aux' environs de Chessy, avec des Tourmalines noires, et à Rabenstein en Bavière avec des Béryls aigue-marines. Enfin il existe aussi dans le Granité de Brunswick, province du Maine, et près de Baltimore dans les Etats-Unis d'Amérique.

4. Urane sulfate. John de Berlin a décrit, sous le nom d'Urane sulfaté, une substance d'un vert d'herbe, vitreuse et translucide, soluble dans leau, et que l'on a trouvée h Joachimsthal eu Bohême, dans un filon appelé Rothengang qui traverse un Micaschiste. Elle est en cristaux aciculaires, groupés en rayons divergens, et associée à du Gypse également cristallisé en aiguilles. Haüy a cru pouvoir rapporter la forme de ces cristaux à un prisme rhomboïdal à base oblique. On trouve dans le même gisement une substance jaune pulvérulente, qui a été prise pour de l'Urane hydroxidé, terreux, qui est insoluble dans l'eau, et que John regarde comme un sous-sulfate d'U- rane. On ne connaît ni la pesanteur spécifique ni la dureté de ces deux substances dont la détermination laisse encore beaucoup à désirer. On cite encore le Sulfate d'Urane aux environs de Nantes, où il est accompagné de Tourmalines aciculaircs. (G. DEL.)

URANIA. BOT. PHAN. Un Arbre de Madagascar avait été décrit et figuré par Sonnerat (Voyages aux Indes, p. 223, tab. 124, 125 et 126) sous le nom de Ravcnala madagascariensis.

30*

[page] 468

Schreber, qui a changé inutilement tant de noms généralement admis, substitua à ce nom générique de Ravenala celui d'Urania, que Willdenow, Persoon et plusieurs autres botanistes ont admis. Fidèles au principe de l'antériorité, nous ne citerions ici le nom d'Urania que comme synonyme du Ravenala, si, par inadvertance, on n'y avait renvoyé de ce dernier mot. Le genre en question appartient à la famille des Musacées et à l'Hexandrie Monogynie, L. Comme il ne se compose que d'une seule espèce, il suffira, pour faire connaître le genre, de donner une courte description de cet Arbre intéressant. Le Ravenala madagascariensis, Sonnera, loc. cit., Jacq., Hort. Schœnbr., tab. 93; Urania speciosa, Willd., a un tronc droit qui ressemble au stipe des Palmiers, et où se voient des impressions circulaires, cicatrices des anciennes feuilles. Le sommet est garni d'un éventail de belles feuilles qui ressemblent à celles du Bananier. Dans les aisselles des feuilles naissent des régimes de fleurs, au nombre de dix à douze, renfermées dans une grande spathe fort épaisse et charnue. Chaque tieur est munie d'une petite spathe partielle, partagée en deux pièces pointues et persistantes. Le périantne est corolloïde, blanc, divisé jusqu'à la base eu trois (et non quatre, comme Sonnera t Ta décrit par erreur) segmens canaliculés, dont l'iuférieur est le plus large, renfermant les organes de la fructification. il y a six étamines, ayant leurs filets aussi longs que les pétales, un peu courbés à leur sommet et portant chacun une anthère linéaire, très-longue et adnée. L'ovaire est infère, allongé, surmonté d'un style aussi long que les étamines, et terminé

Ear un stigmate divisé en trois lobes ifides. Le fruit est une capsule épaisse, allongée, triangulaire, divisée intérieurement en trois loges polyspermes, s'ouvrant en trois valves à sou sommet, et contenant des graines ovales, noirâtres, envelop pées d'une pellicule azurée. Cet Arbre croît à Madagascar, dans les localités marécageuses. Flacourt en a fait mention sous le nom de Voafoutzi, et il dit que les graines sont employées par les Madécasses pour faire une farine qu'ils mangent avec du lait, et que la pellicule d'un beau bleu qui recouvre ces graines, fournit de l'huile. Les feuilles sont usitées pour la couverture des habitations.(G..N.)

URANIE. Urania. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Hespérides, établi par Fabricius et adopté par Latreille qui lui donne pour caractères essentiels et distinctifs desHespéries: antennes d'abord filiformes, s'amincissant en forme de soie à leur extrémité; palpes inférieurs allongés, grêles, avec le second article très-comprimé et le dernier beaucoup plus menu, presque cylindrique. Ce genre comprend cinq ou six espèces très-belles et qui avaient été placées parmi les Papillons par les anciens auteurs. Nous citerons comme type l'Urania Ripheus, Latr., God., Encyclop., qui a trois pouces et demi d'envergure. Notre collaborateur Bory de Saint-Vincent en a découvert une autre assez semblable, mais plus belle, à Sainte-Hélène; et, sous le nom spécifique de Prométhée, la figurée dans les planches du présent Dictionnaire, faisant allusion à ce demidieu que les dieux jaloux enchaînèrent sur un rocher où un vautour rongeur dévorait ses entrailles. On la trouve à Madagascar. (g.)

URANITE. min. Mica vert; Chalaclite *, Urane micacé. Syn. d'Urane phosphaté. (G.DEL.)

URANODON. MAM. (Uliger.) Syn. non usité d'H^peroodou. V. ce mot. (IS.G.ST.-H.)

*URANOLITHES. min. L'un des noms sous lesquels on a désigné les Pierres, tombées de l'atmosphère ou Aérolithes. V. Météorites. (A.B.)

URANOSCOPE. Uranoscopus. POIS.

[page] 469

Ce genre appartient aux Poissons Acanthoptérygiens de la Méthode de Cuvier, et à la famille des Percoïdcs. Ses caractères consistent à avoir les yeux sur la face supérieure de la tête (d'où son nom d'Uranoscopus, qui regarde le ciel), la bouche fendue verticalement, le préopercule crénelé ver?le bas, et Tépaute armée d'une forte épine; les ouïes n'ont que six rayons. L'espèce la plus connue est l'Uranoscopus scaber, L. et Cuv., Pois. T. iii, pag. 287, que les anciens estimaient, dont les Provençaux font une grande consommation, et qu'ils nomment Rascasse blanche, les espèces étrangères sont les Uranoscopus affinis, marmoratus, guttatus, tœvis filibarbis, Y-grœcum, Forsteri, inermis et cirrhosus, décrit dans le tome 111 de l'Histoire des Poissons par Cuvier. Ce dernier répond à notre Uranoscopus Kouripoua, figuré dans la Zoologie de la Coquille. (less.)

URANOTE. BOT. PHAN. V. SILOXÉRE.

URAPE. BOT. PHAN. Le Pauletia multinervia de Kunth est connu sous ce nom vulgaire aux environs de Caracas.(G..N.)

URARIA. BOT. PHAN. Desvaux (Journ. de Bot., 3, p. 122, tab. 5, fig. 19) a formé sous ce nom un genre de la famille des Légumineuses qui est ainsi caractérisé: calice profondément divisé en cinq segmens sétacés; corolle papilionacée; dix étamines diadelphes; gousse formée d'articles peu nombreux, monospermes, courbés en zig-zag, et nichés dans le calice. Les Hedysarum crinitum et lagopodioides, L., comosum, Vahl, et pictum, Jacq., appartiennent au genre Uraria, dont il y a encore trois ou quatre autres espèces. Ce sont des Plantes herbacées, rarement sous-frutescentes, croissant dans les contrées chaudes du globe, principalement dans Tlnde-Orientale. Leurs feuilles sont imparipinnées, ternées, simples dans une espèce (U. cercifolia, Desv.), accompagnées de stipules lancéolées, membraneuses, striées longitudinalement, les supérieures très-caduques, faisant fonction de bractées, et supportant le6 fleurs. Celles-ci sont disposées en une grappe longue et serrée. (g..n.)

URASPERMUM. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Nuttall avait précédemment été nommé Osmorhiza par Bafinesque. Plus tard il reçut encore le nouveau nom de Spermatura que lui a imposé Reichenbach. De Candolle a adopté celui d'Osmorhiza comme ayant l'antériorité. V. ce mot au Supplément. (G..N.)

URBÈRE. INS. Nom vulgairequ'on donne à des Insectes vivant dans les bourgeons de la Vigne ou de quelques arbres. Ils appartiennent aux genres Eumolpc ou Attelabe. (auD.)

URBICOLES ou CITADINS. Urbicolœ. INS. Nom d'une division établie par Linné dans Tordre des Lépidoptères et dans le groupe des Papillons plébéiens. (AUD.)

URCEOLA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Apocynées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Roxburgh (Asiat. Research., 5 pag. 167) qui Ta ainsi caractérisé: calice divisé profondément en cinq parties; corolle urcéolée; cinq étamines; ovaire supérieur entouré d'un appendice cylindrique entier à ses bords; un seul style et un seul stigmate; fruit composé de deux follicules uniloculaires, renfermant plusieurs graines éparses dans une pulpe. Ce genre ne se compose que d une seule espèce (Urceola elastica) qui croît dans les Indes-Orientales. C'est un Arbrisseau grimpant, à feuilles opposées, ovales, acuminées et glabres. Les fleurs sont disposées en panicule. Son écorce laisse découler, orsqu'on y fait des incisions, un suc laiteux qui se concrète à l'air, et devient une résine élastique semblable au Caoutchouc.

Un autre genre Urceola, proposé ar Vândclli (Flor. Brasil., tab. 1, g. 4; Rœraer, Script. de Pl. Hisp.,

[page] 470

p. 78, tab. 6, fig. 4), a été reproduit dans le Systema egetabillum de Rœmer et Schultes. Il appartient à la Tétrandrie Monogynie, L.; mais ses caractères trop abréeés ne permettent pas de fixer sa place dans la série des ordres naturels. Le calice est à six sépales; la corolle infundi-buliforme, à tube long, et à limbe quadrilobé, étalé, réfléchi 5 les anthères sont saillantes; l'ovaire libre, portant un stigmate globuleux; la capsule est urcéolée, biloculaire, renfermant des graines nombreuses. C'est tout ce qu'on sait sur ce genre qui, nous le répétons, est trop mal écrit pour que son admission soit définitive. (G..N.)

* URCÉOLAIRE. Urceolaria. MICR. (V. Planches de ce Dictionnaire; Microsc., C., fig. 5.) Genre type de la famille des Urcéolariées, dans Tordre desStomoblépharés, établi par Lamarck (Anim. sans vert. T. II, p. 40) qui lui donnait pour caractères: corps libre, contractile, urcéolé, quelquefois allongé, sans queue et sans pédoncule: bouche terminale, dilatée, garnie de cils rota foires. Nous avons, au tableau des Microscopiques du présent Dictionnaire, adopté le genre en modifiant sa définition. Nous ferons remarquer ici combien il est essentiel de ne pas confondre les véritables Urcéolaires, qui sont des Animaux dans l'étendue mot et libres en tout temps, avec les Animaux fleurs des Vorticellaires (V. ce mot). Les Urcéolaires sont des êtres fort petits, vagabonds, nageant rapidement, dépourvus de queue ou pédicule, faisant rentrer intérieurement ou sortir, comme à leur gré, leurs organes ou cirres vibraliles. Ces cirres sont distinctement disposés en deux faisceaux opposés, comme les cils des Ophrydies, qui ont l'aspect et les formes des Ur* céolaires, mais qui ne sont pas évidées comme elles, et qui, dans les mouvcmens qu'elles donnent quelquefois à leurs deux faisceaux de cirres, ne peuvent leur imprimer cette rapidité de rotation oui fait paraître le pourtour de l'orince des Urcéolaires comme entièrement cilié. Qn peut répartir ces Animaux en deux sous-genres, selon 311e les carres y sont constamment visibles sous l'aspect de deux faisceaux, ou qu'au contraire ils paraissent le plus souvent sans cesse garnir le pourtouide l'ouverture.

† VORTICELLOÏDES. Ayant les deux faisceaux de cirres sensiblement vibratileset constamment distincts. Les principales espèces propres à ce sousgenre sont: l'URCÉOLAIRE GOBELET, Urceolaria scyphina, Lamk.; Vorticella, Mull., Inf., tab. 58, fig. 6, 8; Encycl. Méth., pl. so, fig. 26-28.— Le PETIT SAC, Urceolaria sacculus, Lamk. — Le CORNET, Urceolaria fritillina, Lamk.—La GRANDINELLE, Urceolaria grandinella, Lamk.; Trichoda, Mull., Inf., tab. 95, fig 1-3; Encycl. Méth., pl. 12, fig. 13, etc. Ces Urcéolaires vorticelloïdes seraient exactement des Bursaires ou des Cratérines si elles n'étaient munies de cirres vibratiles.

†† PÉRIBLÉPHARÉS. Où les cirres vibratiles paraissent garnir tout le tour du limbe. Les unes ont la forme d'une capsule ou d'un sac comme l'Urceolaria discina, Lamk. Les autrès sont difformes comme l'Urceolaria papillaris, Lamk.; Vorticella, Mull., Inf., tab. 57, fig. 15; Encycl. Méth., pl. 90, fig. 9. (B.)

URCÉOLAIRE. Urceolaria. BOT. CRYPT. (Lichens.) Genre établi par Acharius (Lichenogr. univers., p. 74, tab. 6, fig. 8-11), qui l'a ainsi caractérisé: apothécionorbiculé, concave, urcéoléi, immergé dans le thalle et rebordé par lui. couvert en dessus d'une lame prolifère; celle-ci est une membrane mince, colorée, immergée dans le thalle, munie d'un rebord particulier, ou ceinte d'un rebord formé par le thallus élevé; gongyles nichés dans la substance de la lame, épars et agrégés en petites masses oblongues; thalle crustacé ou comme pulvérulent, uniforme,

[page] 471

à bords déterminés. Ce geure comprend plusieurs espèces de Verrucaria el de Palellaria d'Hoffmann. Il n a pas été adopté par quelques auteurs qui l'ont réuni aux Parmelia. Le genre Gyalecta d'Achaiius ne peut être «distingué de ïUrceolaria, selon notre collaborateur Fée. On a formé à ses dépens les genres Thelotrerna et Microcomium. Les Urcéolaires sont des Lichens qui croissent sur les pierres; un petit nombre incruste les Mousses; deux ou trois seulement se trouvent sur les écorces. Une des espèces les plus communes est I'Urceolaria scruposa, Engl. Bot., tab. 266; Fée, Essai sur les Ecorces officin., tab. 1, fig. 24, qui croît sur la terre, les pierres et les roohers de l'Europe septentrionale et tempérée (G..N.)

* URCEOLAR1A. BOT. PHAN. (Roth.) Syn. de Schradera. V. ce mot. (G..N.)

* URCÊOLAR1ÉES. micr. Nous avons proposé ce nom dans l'Encyclopédie et dans notre Tableau des Microscopiques du présent Dictionnaire, pour désigner la première famille de l'ordre aes Stomoblépharés, dont les espèces, déjà compliquées de cirres où le mouvement vibratile est très-prononcé, forment le passage aux Vorticellaires que nous avons transportées dans notre règne Psychodiaire. V. ce mot et Microscopiques. Les genres qui composent la famille des Urcéolariées sont: Myrtiline, Rinelle, Urcéolaire, Stéatorine et Synanthérine. V. ces mots. (b.)

URCÉOLE. BOT. PHAN. On donne ce nom à un organe que l'on rencontre dans certaines fleurs, et qui le plus souvent appartient à l'appareil staminal. Ainsi dans le genre Carex, l'Urcéole recouvre l'ovaire en totalité et lui forme comme une sorte d'enveloppe accessoire: dans beaucoup de Malvacées, de Liliacées, dans les Méliacées, etc., on appelle Urcéole le tube formé par les étamines soudées et monadelphes. Enfin l'Urcéole paraît être quelquefois une dépendance du disque, comme dans le Pœnia Moutan, par exemple, (a. R.)

URCEUS. MOLL. Nom proposé par Klein (Meth. Osirac.) pour désigner un genre de Coquille univalve qui, n'ajant pas été suffisamment caractérisé, n'a point été adoplé. (aud.)

URCHIN. BOT. crypt. (Champignons.) Nom vulgaire de quelques espèces du genre Hydnum. V. ce mot. (A.R.)

UREBEC. INS. Nom sous lequel 011 a quelquefois désigné les Coupe-Bourgeons ou Gribouris de la Vigne. V. Eumolpe. (AUD.)

* URÉDINÉES. BOT. crypt. Nous désignons sous ce nom un groupe de Piaules agames, appelées par les mycologistes allemands Coniomycetcs, Epiphylœ, Entophyti, et qui, du reste, n'est pas limité par tous ces auteurs de la même manière. Ce sont de petites Plantes parasites qui se développent le plus souvent dans le tissu même des Végétaux vivans ou déjà morts, ou plus rarement à leur surface extérieure; qui ne sont formés que par des sporidies, ou vésicules reproductrices, remplies de spo rules, souvent libres, quelquefois portées sur un pédicelle court. Il n'y a jamais de véritables nlamens distincts des sporidies, caractère qui sépare ces Plantes des Mucédinées. Enfin dans le plus grand nombre des cas, le tissu de la Plante dans leauel ces corps se développent, modifie par la présence de ces Végétaux parasites, se goufle, se durcit, et forme autour d'eux une sorte d'enveloppe ou une base plus épaisse, à laquelle on donne le nom de faux péridiutn lorsqu'elle enveloppe les sporidies, et de Strorna lorsqu'elle sert à les soulever. On peut classer ainsi les Urédinées:

Ie Tribu. — Urédinées vraies.

Sporidies se développant dans le tissu des Plantes vivantes.

UredOy, Pers.; æcidium, Pers.;

[page] 472

Puccinia, Liuk (Dicœoma, Nées); Phragmidium, Link (Puccinia, Nées; Aregma, Fries); Podisoma, Link; Gymnosporangium, Liuk.

IIe Tribu.—FusIdiées.

Sporidies non cloisonnées, indéhiscentes, naissant dessus ou dessous l'épiderme des Végétaux morts.

Melanconium, Link; Cryptosporium, Kunze; Nernaspora, Desmaz; Liberleüa, Desmaz; Achitonium, Nées; Fusidium, Link; Cylindrosporium, Greviiie; ægerita, Pers.; Epicoccum, Link; Desmosporium, Link; Illosporium, Martius; Fusarium, Link.

IIIe Tribu. — Bactridiées.

Sporidies uniloculaires, opaques, fixées ou éparses, renfermant des sporules nombreuses très-ténues, qui en sortent à la maturité.

Coniosporium, Link; Bactridium, Kunze; Apiosporium, Kunze; Scierococcum, Fnes.

IV* Tribu. — Stilbosporées.

Sporidies cloisonnées, libres ou fixées, naissant dessus ou dessous l'épiderme des Végétaux morts.

Didymosporium, Nées; Seplaria, Fries; Stilbospora, Link; Asterosporium, Kunze; Prostemium, Kunze; Coryneum, Nées; Exosporinm, Link; Sporidesmium, Link; Seiridium, Nées; Antennaria, Link; Phragmotrichum, Kunze.

Le mode de développement de ces petites Plantes, soit sur les Végétaux vivans, soit sur les Végétaux morts, araîi avoir assez d'importance quant leur classification; car les expériences faites sur ce sujet et ce que les agriculteurs observent tous les jours, paraissentindiquer que les germes des vraies Urédinées s'insinuent dans le tissu des Plantes par les racines; que ces corpuscules reproducteurs, portes avec les fluides absorbés par les racines jusque dans 1er organes qui conviennent à leur développement, s'y accroissent; tandis qu au contraire, les sporules des Urédinées qui se forment dans les tissus des Plantes mortes, y sont probablement introduites, avec l'humidité qui pénètre ces corps après leur mort, par tous les points de leur surfacc, et se développent sans doute dans des points voisins de ceux par lesquels ils ont pénétré. (ad. b.)

UREDO. BOT. crypt. (Urédinées.) On désigne sous ce nom un genre très-nombreux en espèces, qui renferme des Cryptogames extrêmement simples qui se développent dans le tissu même des Végétaux, et qui s'échappent ensuite au-dehors. Ce genre a été divisé depuis long-temps en trois: les véritables Uredo, les æcidium et les Puccinia. Quelques auteurs cependant les réunissent sous le nom de Cœoma. Les Urdio se distinguent par leurs sporidies simples, non cloisonnées, libres, ou portées sur un court pédicelle oui disparaît promptement, et par l'ansence d'un taux péridium formé par le gonflement des tissus voisins. On a distin-gué un très-grand nombre d'espèces e ce genre; mais on ne possède pas encore de bonnes observations sur la manière dont ces singulières Plantes parasites se développent dans les tissus. Elles attaquent le plus souvent les feuilles ou les tiges tendres, quelquefois les organes reproducteurs. Les sporidies libres, sphériques ou ovoïdes, dont la réunion constitue les groupes pulvérulens qui se voient plus tard au-debors, paraissent se former dans les espaces intercellulaires, repousser les tissus voisins, changer souvent leur aspect, et se former ainsi une cavité propre dans laquelle ces sporidies s'accroissent, ou librement, ou, dans quel-ques espèces, étant fixées aux parois, ar suite de cet accroissement, l'épiderme se gonfle, se déchire, et tes sporidies se répandent au-debors sous forme pulvérulente. Un grand nombre de ces Plantes attaquent les Végétaux cultivés auxquels elles nuisent plus ou moins. Il n'est presque aucune Plante potagère qui ne soit

[page] 473

sujette à nourrir quelques-uns de ces parasites. Les Crucifères, les Composées, les Betteraves y sont trèsexposées. En général elles sont plus fréquentes sur les Plantes herbacées et sur les espèces tendres et charnues que sur les Arbres. Cependant les Peupliers, les Saules, les Rosiers y sont aussi fort sujets. Mais les Plantes sur lesquelles on a le plus remarqué ces maladies parasites, sont les Céréales: trois ou quatre espèces différentes paraissent les attaquer.

1°. La Rouille, Uredo Rubigo. Elle se développe sur les feuilles et sur leur gaine dans toutes les Graminées. Elle y forme des taches allongées, quelquefois des sortes de stries parallèles aux nervures, d'un brun roux, et jamais noires. Sans attaquer le grain ni même l'épi, elle nuit à son .développement en affaiblissant la Plante.

2°. Le Charbon ou la Nielle, Uredo Carbo. Lorsque cette parasite a acquis son dévelopement complet, l'épi tout entier, et souvent une partie de la tige et des feuilles, se résolvent en une poussière noire, abondante, légère, sans odeur, qui ne paraît pas offrir de danger par son mélange dans la farine, .et qui d'ailleurs se sépare facilement du grain par l'action du van; mais qui cause une grande perte par la diminution qu'elle apporte aans les récoltes. En observant cette parasite dans les premiers temps de son développement, on voit qu elle n'attaque pas le grain, mais le pédicelle et les balles qu'elle transforme en une masse charnue, ovoïde, tandis qu'elle détermine l'avorteraent presque complet des parties de la fleur qu'on retrouve au sommet de cette masse celluleuse (V. nos Observations sur ce sujet dans les Annales des Sciences naturelles, T. xx).

3°. La Carie, Uredo Caries. Il est plus douteux que cette maladie des grains soit réellement due à la présence d'un Uredo. Peut-être est-ce une vraie maladie. C'est dans le grain lui-même qu'elle se développe. Il conserve sa forme, mais il change de nature, se remplit d'une poussière brune ou noirâtre, humide et trèsfétide. Les épis cariés se distinguent à peine de ceux qui ne je sont pas. et la carie n'attaque en général qu'une partie des grains, et même souvent aue quelques parties de ces grains. Linfluence des circonstances extérieures et locales paraît être pour beaucoup dans le développement de cette affection. Le chaulage et les divers moyens préservatifs appliqués sur le grain lors des semis, qui paraissent s'opposer jusqu'à un certain point au développement du charbon, ont peu ou point d'influence sur cette affection. Les agriculteurs se sont de tout temps beaucoup occupés de ces diverses maladies des grains, de leurs causes et des moyens d'y remédier. On doit surtout citer les ouvrages de Tillet, de Duhamel et de Tessier; mais il reste encore bien des doutes à lever par des expériences précises. La carie nuit plus à la récolte que le charbon, à cause de l'influence qu'elle a sur la qualité de la farine, qui devient grisâtre, fétide et malsaine. Les Uredo qui n'attaquent que lei feuilles, nuisent moins directement aux Plantes; mais lorsau'ils sont abondans, en gênant les fonctions de ces organes importans, ils affaiblissent la Plante et nuisent à son développement, (ad. b.)

URÉE. zool. On nomme ainsi l'un des principes immédiats de l'urine dont la découverte est due à Rouelle, et qui est surtout remarquable en ce qu'il contient une très-grande quantité d'Azote (plus des ceux cinquièmes de son poids). (IS. G. st.-h.)

URENA. BOT. fhan. Genre de la famille des Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice divisé profondément en cinq segmens, entouré d'un involucelle également divisé en cinq segmens; corolle à cinq pétales rétrécis à leur base; étamines nombreuses, monadelphes s cinq carpelles monospermes,

[page] 474

réunis en une capsule souvent hérissée d'aiguillons rayonnansà leur sommet. Ce genre se compose d'environ vingt espèces qui croissent dans les contrées chaudes du globe, principalement dans l'Inde-Orientale, le Brésil et les Antilles.

Plusieurs Urena, décrits dans les auteurs, ont été réunis par Cavanilles au genre Pavonia, dont l'Urena se distingue à peine. Parmi les espèces légitimes, nous citerons, 1° l'Urena lobala, L.; Cavan., Disser. Bot., tab. 185, fig. 1. De la Chine, du Brésil, et d'autres régious très-éloignées les unes des autres. 2°. L'Umultifida, Cavan., loc. cit., tab. 184, fig. a. De l'Ile-de-Frauce. 3°. L'U.tricuspis, Cavan., loc. cit., tab. 183, fig. 1. De l'Ile-de-France. 4°. L'U. reticulata, Cavan., loc. cit., tab. 183, fig. 2. De l'Amérique méridionale. 5°. L'U.sinuata, L.; Lamk., Illustr., tab. 583, fig. 3. Des Indes-Orientales. C'est l'Urena de Rhéede, et par conséquent le type du genre. 6°. L'U.viminea, Cavan., loc. cit., tab. 184, fig. 1. Du Brésil et de l'Amérique méridionale. Les Urena sont en général des Arbrisseaux à feuilles ordinaircment glanduleuses sur leurs nervures. (G..n.)

URETÈRES. ZOOL. Canaux membraneux qui s'étendent des reins à la vessie ou au cloaque, suivant les espèces, et qui sont destinés à opérer la transmission de l'urine. V. VESSIE MAMMIFERÈS etc. (IS. G. ST.-H.)

URETRE, ZOOL. Canal qui, chez l'Homme, s'étend du col de la vessie jusqu'au méat urinaire extérieur, et dont la disposition est très-variable dans les Animaux. V. MAMMIFERÈS, ORNITHORHYNQUE, etc. (IS. G. ST.-H.)

URGYPS. GÉOL. Nom sous lequel des minéralogistes ont désigné le Gypse primitif. V. Gypse. (B.)

URIA. OIS. V. Guillemot.

URIGNE. MAM. C'est, d'après Molina, le nom d'une Otarie des côtes du Chili. V. PHOQUE, (IS. G. ST.-H.)

* URILE. OIS. V. Ouril et Cormoran.

URINARIA. BOT. PHAN. Le Pissenlit, Taraxacum officinale, était ainsi nommé dans Lobel. Burmann a donne le nom d'Urinaria à une Euphorbiacée placée dans le genre Phyllanthus par Linné. (g..n.)

URINATORES. OIS. (Vieillot.) V. Plongeurs.

URINE, zool. On nomme ainsi le liquide excrémentitiel que sécrètent les reins, et qui, chez un grand nombre d'Animaux, sort mélangé avec les matières fécales. La composition chimique de ce liquide est extrêmement variable, non-seulement dans les diverses espèces, mais aussi chez le même individu observé dans différens états de santé. L'Urine des Mammifères contient ordinairement beaucoup d'Urée et un peu d'Acide urique, et celle des Oiseaux point d'Urée et beaucoup d'Acide unque. La composition de l'Urine des Reptiles paraît se rapprocher de celle de l'Urine des Oiseaux, (IS. g. st.-h.)

URIQUE. min. V. Acide.

URNE. BOT. Ce nom a été donné à l'organe de la fructification dans la famille des Mousses. Cet organe a été décrit avec détail en traitant de cette famille. V. Mousses. (a. r.)

URNE ÉPINEUSE, MOLL. Dénomination vulgaire de la Voluta Capitellum, L., qui fait partie du genre Turbinelle. V. ce mot. (AUD.)

URO. BOT. PHAN. Nom brame cité par Rhéede, de l'Odallam du Malabar, espèce du genre Cerbera. (G..N.)

UROCÉRATES. Urocerata. INS. Latreille désigne ainsi une tribu de l'ordre des Hyménoptères, famille des Porte-Scies, ayant pour caractères s mandibules courtes et épaisses; languette entière; tarière des femelles tantôt très-saillante et composée de trois filets, tantôt roulée en spirale dans l'intérieur de l'abdomen et sous une forme capillaire. Cette tribu est composée du genre Sirex de Linné,

[page] 475

qui a été divisé en deux sous-genres, les Orysses et les Sirex proprement dits, ou Urocères de Geoffroy. V. Orysse et Sirex.(G.)

UROCÈRE. Urocerus. INS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, famille des Porte-Scies, tribu aes Urocérates, établi par Geoffroy, et auquel Linné donnait le nom de Sirex, qui a été adopté dans ces derniers temps par La treille (Règne Animal, nouv. édit.) Comme ce genre n'a pas été traité au mot Sirex de ce Dictionnaire, nous allons en donner les caractères ici. Ces Hyménoptères se distinguent des Orysses (V. ce mot), qui avec eux forment la tribu des Urocérates, parce que leurs antennes sont insérées près du front, composées de treize à vingt-cinq articles; leurs mandibules sont dentelées au côté interne; leurs palpes maxillaires sont très - petits, presque coniques y de deux articles, avec l'extrémité du dernier segment de l'abdomen prolongé en forme de queue ou de corne, et la tarière saillante, de trois filets. Ces Insectes, qui sont d'assez grande taille, habitent plus particulièrement les forêts de pins et de sapins des contrées froides et montagneuses, produisent en volant un bourdonnement semblable à celui des Frélons et des Bourdons, et paraissent certaines années en telle abondance, qu'ils ont été pour le peuple un sujet d'effroi. La larve a six pâtes, avec l'extrémité postérieure du corps terminée en pointe; elle vit dans le bois, où elle se file, une coque et achève ses métamorphoses (Latreille, Règn. Anim.). L'espèce qui sert de type A ce genre est:

L'UROCÉRE GÉANT Urocerus gigns; Sirex gigas, L., Ræs. Ins., II, Vesp., VIII, IX. La femelle est longue d'un peu plus d'un pouce, noire, avec une tache derrière chaque œil; le second anneau de l'abdomen et les trois derniers jaunes; les jambes et les tarses sont jaunâtres. Le mâle a l'abdomen d'un jaunâtre fauve, avec son extrémité noire. (G.)

UROCHLOA. ROT. PHAN. Palisot de Beauvois (Agrostogr., p. 5a, tab. 11, fig. 1) a établi sous ce nom un genre de la famille des Graminées, qu'il a ainsi caractérisé: fleurs polygames, disposées en épis composés d'épillets alternes, presque géminés. Lépicène à une seule valve, fort petite et biflore; la fleur inférieure mâle, à trois étamines renfermées dans les valves herbacées de la glu-me; la fleur supérieure hermaphrodite, à valves dures, coriaces, striées transversalement, l'inférieure aristée; ovaire écliancré, ayant à sa base deux petites écailles tronquées; style bipartite; stigmates en pinceau. Le genre Vrochloa a pour type le Panicum aristatum, Retz, Graminée qui croît en Chine et dans l'inde-Orientale. (q..n.)

UROCHS ou UROX. mam. Même chose qu'Aurochs. (IS.G.ST.-H.)

* URODËES. Mien. Troisième famille de l'ordre des Trichodés. Les Animaux qui la forment sont dans leur ordre ce que sont les Cercariées et les Urodiées parmi les GymnodËs, c'est-à-dirt que leur corps est terminé par un ou deux appendices caudiformes; mais tous se sont déjà compliqués au moyen d'un faisceau de cils antérieurs qui, toutefois, n'y garnissent point encore un orifice Duccal, comme dans les genres de l'ordre des Stomoblépharés. Deux genres forment celte famille: Ratule et Diurelle. (b.)

DRODÈLE. rept. ba.tr. Duméril, dans sa Zoologie analytique, a donné ce nom à la famille des Batraciens qui comprend les genres Tiiton, Salamandre, Protée et Sirène. (b.)

* URODIÉES. micr. Huitième famille de l'ordre des Gymnodés établie dans notre Tableau des Microscopiques du présent Dictionnaire, dont les caractères consistent dans le corps qui se termine en fourche au moyen d'un appendice caudiforme, bifide ou composé de deux parties qui déjà s'articulent sur le corps.

[page] 476

Cette famille n'est déjà plus aussi naturelle que celles qui la précèdent: l'organisation s'y compliquant, les espèces présentent des formes qui sont déjà celles qu'on rencontre dans les ordres suivans; mais comme on n'y découvre ni cils, ni drres vibratifes, ni rotifères. on est contraint de les laisser dans l'ordre où les Animaux sont encore de la plus grande simplicité. Les gqires appartenant a la famille des Urodiées sont: Furcoerque, Trichocerque, Ty, Céphalodelle, Leiodine et Kérobalane. (b.)

* URODON. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères dont la place est un peu ambiguË et qui a été fondé par Schœnherr; il correspond à celui de Bruchela deMeigen. V. Rhyncbophores. (AUD.)

UROMYCES. BOT. crypt. (Urédinées.) Le professeur Link avait proposé ce nom pour un genre formé aux épens des Uredo, mais que le même botaniste a réuni depuis a son geure Cœoma. V. ce mot. (A.R.)

* UROPELTIS. rept oph. Genre nouveau, voisin des Rouleaux, que Cuvier vient d'établir, et qu'il caractérise de la manière suivante dans la seconde édition de son Règne Animal: queue encore plus courte que dans les Rouleaux et obliquement tronquée en dessus; sa troncature est plate et hérissée de petits grains; tête petite; museau pointu; une double rangée d'écailles sous le tronçon de la queue, et une rangée d'écailles abdominales plus grandes que les autres. Ce genre a été établi sur deux espèces très-peu différentes des Bouleaux par leurs couleurs, et auxquelles Cuvier donne, d'après leur patrie, les noms spécifiques de Ceylanicus et de Philippinus.(IS.O. st.-h.)

* UROPETALON. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Monogynie, L., établi par Ker (Bot. Regist., n. 156), qui l'a ainsi caractérisé: périanthe tubuleux, à six divisions, dont trois plus longues, réfléchies, souvent allongées en forme de queue, renferma ut les trois autres qui sont dressées, toutes soudées intérieurement; six étamines à filets inclus, adnés au périarathe, à anthères verticales fixées par le milieu; style un peu épais, marqué de trois sillons, et composé de trois styles soudés, mais séparables par la maturité; capsule dressée, membraneuse, elliptique, trigone, à trois loges, et à autant de valves septifêres, et portant des graines nombreuses de chaque côté sur le bord interne. Ce enre est placé entre le Scilla et l'Albuca; il est en outre voisin du Drimia. L'auteur l'a composé de quatre espèces qui croissent dans le midi de l'Europe et au cap de Bonne-Espérance, parmi lesquelles figure le Lachenalia viridis d'Aiton, sur lequel Thunberg avait constitué le genre Zuccagnia, nom appliqué par Cavanilles a un autre genre. Le Hyacinthus serotinus, L., ou Sciila serotina du Botanicat Magazine, qui rentre également dans l'Uropetalon, avait été distingué génétiquement sous le nom de Dipcadi, dans les Annales de Botanique d'Usteri, mais ce nom n'avait été admis par aucun botaniste. L'Uropetalon glaucum, type du genre, est une Plante bulbeuse, à feuilles larges, lancéolées, très-glauques, ainsi que la hampe. Les fleurs sont portées sur de longs pédoncules. Cette Plante croît au cap de Bonne-Espérance. Nous avons reçu de la côte ouest d'Afrique, près des bords de la Casamance des oignons d'une Plante recueillie par notre ami Leprieur, que nous avons placés dans le jardin de Fromont, on ils ont produit une Plante qui est absolument semblable à une espèce figurée récemment dans le Botanical Register, n. 974, sous le nom d'Uropetalon longifolium, et que l'on dit originaire de la côte de Mozambique. L'Uropetalon serotinum, que nous avons mentionné plus haut, croit dans l'Europe méridionale, particulièrement en Espagne. Ces Plantes ont un port analogue à celui des Jacinthes

[page] 477

ou des Scilles, mais leur aspect est loin d'être aussi agréable que celui de ces derniers. (g..n.)

*OROPHYLLUM. BOT. PHAN. Wallich (Flora Indica, 1, p. 184) a établi sous ce nom, et d'après les manuscrits de Jack, un senre qu'il place dans la Pentandrie Monogynie, L., et qu'il dit voisin des genres Patima et Sabicea d'Aublet. Sprengel n'a fail aucune difficulté de le réunir à ce dernier genre, dont le nom a été changé par Schreber en celui de Schwenkfeldia. Nous ne pensons pas qu'ou puisse adopter la réunion de ces genres qui ont pour patries des contrées si éloignées. Voici les caractères essentiels del'Urophyllum: calice supère, quinquéfide; corolle infundibulifornie, garnie de poils à sa gorge, à cinq segmens, dont l'estivalion est valvaire; cinq étamines plus courtes que la corollej style droit, de la longueur des étamines, terminé par un stigmate à ciuq lobes; baie globuleuse ou ovoïde, il cinq loges, renfermant plusieurs graines attachées à des placentas placés dans les angles intérieurs des cellules. D'après ces caractères et ceux que fournissent les organes de la végétation, ce genre appartient à la famille des Rubiacées.

Il se compose de deux espèces (U. villosum et U. glabrum) qui croissent à Pulo-Penang dans l'Inde-Orientale. Ce sont des Arbrisseaux droits, à feuilles opposées, brièvement péi tiolées, remarquables par la longue pointe qui les termine, accompagnées de stipules interpétiolaires. Les eurs sont pétites, disposées en capitules sur des pédoncules axillaires. (g.n.)

UROPLATE. REPT. SAUR. Sousgenre de Geckos admis par plusieurs auteurs, mais qui a été cousidéré, dans le Règne Animal de Cuvier et dans ce Dictionnaire, comme une simple section du sous-genre des Ptyodactyles. V. Gecko. (IS. G. ST.-H.)

UROPODES. OIS. Nom que Duméril donne aux genres Grèbe, Pingouiu et Manchot, etc., qui forment sa quatrième famille des Palmipèdes. (DR..Z.)

UROPRISTES. INS. V. Serricaudes.

* UROPTÈRE. Uropterus. ins. Genre voisin des Brentes fondé par Latreille et renfermant le Brenthus caudatus d'Olivier. V. RHYNCHOPHores. (AUD.)

* UROPTÈRES. Uroptera, crust. Latreille désigne ainsi une tribu de l'ordre des Amphipodes, à laquelle il assigne pour caractères: quatorze pieds; tête généralement grosse; antennes souvent courtes, et simplement au nombre de deux dans quelques-uns; corps mou; tous les pieds, la cinquième paite au plus exceptée, simples; les antérieurs courts ou petits, et la queue, soit accompagnée au bout de nageoires latérales, soit terminée par des appendices ou pointes élargies, ou bidentées, ou fourchues au bout. Ils vivent dans le corps de divers Zoophytes. Cetie tribu se compose des genres Phronime, Hypérie, Thémisto, Phrosine et Dactylocère. V. ces mots. (G.)

UROS. mam. Pour Urus V. BOEUF. (IS.G.ST.-H.)

UROSPERME. Urospermum. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Chicoracées, offrant les caractères suivans: iuvolucre composé de folioles au nombre de huit, égales entre elles, oblongues-lancéolées, foliacées, sur une seule rangée et soudées entre elles par la base. Réceptacle plan, hérissé de poils courts inégaux. Calalhide composée de demi-fleurons étalés eu rayons, nombreux et hermaphrodites. Corolles en languettes hérissées à la base de poils très-courts et trèsfins. Ovaire porté sur un petit pédicelie, obovalc-oblong, très-comprimé des deux côtés, tuberculeux, et portant un col très-long, épais, arqué, Creux et articulé sur l'ovaire

[page] 478

par un diaphragme. Aigrette articulée sur le bourrelet apicilaire de l'ovaire, caduque, formée d'une vingtaine de poils plumeux soudés entre eux par la base. Le genre Urospermum avait été constitué autrefois par Vaillant qui l'avait nommé Tragoponoides, mais qui l'avait caractéiisé seulement d'après la forme de ses feuilles, caractère mal choisi et qui le fit négliger par Linné. Celui-ci le réuuit au genre Tragopogon. Scopoli rétablit le geure de Vaillant sous le nom d'Urospermum, que tous les bo-tauistes employèrent depuis, excepté Willdenow et Persoon qui changèrent inutilement ce nom en celui d'Arnopogon. On connaît quatre espèces d'urospermum, une du cap de Bonne-Espérance et trois de l'Europe méridionale. Parmi celles-ci la plus remarquable est l'Urospermum Dalechampii, D. C., Fl. Fr., Tragopogon Dalechampii, L. C'est une Plante herbacée, bisannuelle ou vivace, à tige cylindrique, haute d'environ un pied. Ses feuilles inférieures sont grandes, roncinées; les supérieures moins longues, dentées; les plus élevées tei nées ou quaternées, presquè verticillées. Les calnthides des eurs sont grandes, d'un jaune pâle, et rougeâtres en dessous. Cette belle Plante croît dans les prés et les vignes des départemens méridionaux de la France. (G..N.)

UROTTE. BOT. PHAN. Nom inutilement employé dans l'Encyclopédie pour désigner le genre Anopterus. V. ce mot. (G..N.)

URSIN. mam. Ce nom, appliqué anciennement au Hérisson, est devenu le nom spécifique de quelques Mammifères. (IS. G.ST.-H.)

URSINELLE. Ursinella. BOT. crypt. Turpin a donné ce nom à un genre de Cryptogame aquatique, dont ü a figuré une espèce, dans l'Atlas du Dictionnaire des Sciences naturelles, sous le nom d'Ursinelle perlée. Ce sont de petites vésicules blanches, diaphanes, ovales, aplaties, remplies d'uue foule de globules vert-olive, et dont ceux du bord paraissent rangés sur une seule ligne. Cette vésicule semble bientôt se diviser en deux, et même en quatre portions, et les globules, vers la fin de leur existence, s'agglomèrent vers le centre. Ces petits corps sont dépourvus de mouvement, ils se développent sur les parois des vases dans esquels on conserve des Confervées. On doit probablement les rapprocher du groupe des Echinellés. (ad. r.)

URSINIE. Ursinia. BOT. PHAN. Gaertner (De Fruct., t. 174) a établi sous ce nom un genre qui a pour type l'Arctotis paradoxs, L. II a été adopté par Lamarcket Jacquin, auxquels on doit la description de plusieurs espèces nouvelles, et qui lui ont imposé les caractères suivans: involucre hémisphérique, composé de folioles imbriquées, scarieuses. transparentes sur leurs bords; calathide radiée, composée au. centre de fleurons hermaphrodites et fertiles, à la circonférence de demi-fleurons femelles et stériles; akènes surmontés d'une double aigrette, l'extérieure à cinq paillettes sinueuses, l'intérieurs à cinq soies; réceptacle garni de paillettes. Le genre Ursinia renferme plusieurs espèces du cap de Bonne-Espérance, parmi lesauelles nous citerons l'U. paradoxa, Gaertn. loc. cit.; l'U. dentata, Lamk., Illustr., tab. 716, fig. 1; les U, fœniculaces et leucanthemifolia, Jacq., Hort. Scàœnbr., tab. 156 et 164. Ce sont des Plantes herbacées dont le port est celui des Arctotis, et qui, comme ces dernières, sont remarquables par la beauté de leurs fleurs.(g..n.)

URSON. mam. Espèce du genre Porc-Epic qui est devenue le type du sous-genre Eréthizon. V. Porc-Epic. (IS. G. ST.-H.)

URSUS. mam. Ours.

URTICA. BOT. PHAN. V. Ortik.

URTICA MARINA, échin. Syn. ancien de Physale et Méduse. V. ces mots. (b.)

[page] 479

URTICÉES. Urliceœ. bot. phan. Cest une grande famille de Plantes dicotylédones el diclines, qui se compose de Plantes herbacées, d'Arbrisseaux ou de grands Arbres quelquefois lactescens. Leurs feuilles sont alternes, généralement munies de stipules. Leurs fleurs sont unisexuées, rarement hermaphrodites, solitaires ou diversement groupées en épis simples ou rameux, en grappes ou chalous, ou réunies dans un involucre charnu, plan, étalé ou pyriforine et clos. Dans les fleurs mâles on trouve un calice de quatre ou cinq sépales, distincts ou soudés et formant un tube; quatre ou cinq étamines alternes ou tiès-rarement opposées aux sépales. Les étamines sont en général infléchies vers le centre de la fleur, et s'élevant avec élasticité au moment de la fécondation. Les fleurs femelles ont un calice formé de deux à quatre sépales t ou une simple écaille à l'aisselle de laquelle elles sont placées. L'ovaire est libre, à une seule loge, contenant un ovule unique, qui pend du sommet de la loge. Cet ovaire est surmonté de deux longs styles subulés et poilus, ou d'un seul stigmate sessile ou porté sur un style plus ou moins long. Le fruit est un akène crustacé, enveloppé par le calice qui persiste et devient charnu; d'autres fois l'involucre, qui contenait les fleurs, prend de l'accroissement, devient épais, charnu, et semble former le véritable péricarpe, comme on l'observe dans le Figuier, la Dorsténie, etc. La graine, outre son tégument propre, se compose d'un embryon en général recourbé et souvent renfermé dans l'intérieur d'un endosperme plus ou moins mince.

On a retiré de cette famille quelques genres, tels que Monimia, Ambora, etc., dont on a fait une famille distincte sous le nom de Monimiées (V. ce mot). Elle diflere surtout des Urlicées par scs graines contenant un gros endosperme dans lequel est placé un embryon très-petit; par ses fleurs dépourvues de calice, et plusieurs autres particularités d'organisation de ces fleurs; eufin par des feuilles opposées, sans stipules.

Notre savant ami Charles Gaudichaud, auteur de la partie botauique du Voyage de circumnavigation de l'Uranie, a fait de celte famille une élude toute spéciale dont il a publié les priucipaux résultats dans la Botanique de l'Uranie, p. 491. Nous ne saurions mieux faire, pour compléter notre article, que de présenter le tableau des genres et des tribus tels qu'ils les a adoptés. Il divise les Urticées en cinq tribus ou sous-familles, savoir:

I. URTICÉES VRAIES à ovules redressées, primitivement fixés par les deux extrémités; embryon renversé.

a. Elatostémées.

Elatostema, Forst.; Sciophila, Gaud.; Pellionia, Gaud.; Langeveldia, Gaud.; Dubrueillia, Gaud.

b. Urérées.

Urtica, L.; Urera, Gaud.; Fleurya, Gaud.; Laportea, Gaud.; Girardinia, Gaud.

c. Bœhmériées.

Bœhmeria, L.; Neraudia, Gaud.

d.Pariétariées.

Parietaria, L.; Gesnouinia, Gaud.;

Freirea, Gaud.; Thaumuria, Gaud.; Pouzolzia, Gaud.; Rousselia, Gaud.; Soleirolia, Gaud.

c.Forskahliées.

Forskahlea, L.; Droguetia, Gaud.; Ausiralina, Gaud.

f. Cécropiées.

Cecropia, L.; Coussapoa, Aublet.

II. URTICÉES à ovules supérieurs ou latéraux, suspendus, à embryon renversé, recourbé.

a. Celtidées.

Celtis, L.; Merienbia, Kunth.; Ulmus, L.

b. Cauuabinées.

Cannabis, L.; Humulut, L.

[page] 480

c. Broussonétiées.

Broussonetia, Vent.; Chlorophora, Gaud.

d. Morées.

Morus, L.; Albrandia, Gaud.; Fatoua, Gaud.; Antiaris, Lcsch.; Olmedia, Gaud.; Trophis, Gaud.

e. Ficées.

Ficus, L.

f. Dorsténiées.

Donienia, L.; Sychinium, Gaud.

III. Urticées à ovules latéraux, redressés, variables; embryon charnu, incliné ou couché; cotylédons très-épais, irréguliers.

a. Pouroumées.

Pourouma, Aublet; Bruea, Gaud.

b. Artocarpées.

Artocarpus, Forster; Peribea, Aublet.

IV. Urticées à ovules suspendus; embryou très-petit, renversé, droit, situé au sommet de la graine dans un endosperme charnu.

Misandra, Gaud.; Gunnera, L.

V. Urticées à ovules suspendus, situés au sommet extérieur d'un endosperme charnu, ou plus ou moins enfoncé dans sa substance.

Laurea, Gaud.; Dugalia, Gaud.; Peperomia, Ruiz et Pav.; Piper, L.(A.R.)

URUBU, OIS. (Buffon.) V. Ca-

THARTE PAPA.URUCU ou URUKU. BOT. PHAN. Ce nom brésilien du Rocou a été employé comme générique par Adansou.(G..N.)

URULE. BOT. PHAN. Le genre Comesperma de Labillardière a été désigné sous ce nom dans l'Encyclopédie. (g..n.)

URUS. MAM. Nom latin de l'Aurochs. V. Boeuf. (B.)

URUS-NO-KI. BOT. PHAN. Nora japonais, cité pur Kæmpfer et Thunberg, de l'Arbre qui fournit le vernis noir du Japon. C'est probablement le Rhus Vernix, L. (g..n.)

URVILLÉE. Urvillea. bot. phan. Genre de la famille des Sapindacées, et de l'Octandric Trigynie, L., établi par Kunth (Nov. Gen. et Spec, PI. œquin., 5 p. 106, tab. 440) et adopté par Cambessèdes (Mém. sur les Sapind., pag. 49) qui l'a ainsi caractérisé: calice persistant, coloré, à cinq folioles dont deux extérieures beaucoup plus courtes. Corolle à quatre pétales onguiculés, munis intérieurement et un peu au-dessus de la base d'une écaille; deux éloignés entre eux (par le vide que laisse un pétale supérieur avorté, selon Cambessèdes). Etamines, au nombre de huit, placées à la base de l'ovaire, inégales et à filets libres. Ovaire triangulaire, triloculaire, à un seul ovule ascendant dans chaque loge, porté sur un pédicelle adné longitudinalement à l'un des côtés du calice; style à trois branches qui portent les stigmates sur leur côté interne. Disque composé de quatre glandes opposées aux pétales, les deux inférieures plus grandes. Fruit membraneux, couronné par les restes du style, un peu renflé vers le milieu et triloculaire, à trois aiies, composé de trois saraares, fixées à un axe central, filiforme, séparables par la maturité. Graines globuleuses, ascendantes, portées sur un funicule épais, munies d'un embryon à peine courbé. La Plante (Urvillea ulmacca) sur laquelle ce genre a été fondé, avait été réuni au Kohreutkeria par Persoon. C'est un Arbrisseau sarmenteux, muni de vrilles, à feuilles akernes, ternées, à fleurs blanchâtres en grappes axillaireà et pédoncuiées. Il croît dans l'Amérique méridionale près de Caracas. Liudley en a décrit une espèce nouvelle sous le nom d'U. ferruginea, et Cambessèdes deux espèces (U. glabra et rufescens) qui croissent dans ie Brésil. (g..n.)

USÉPALE, bot. PHAN. Nom que

[page] 481

porte à Ceylan le Periploca esculenta, Willd.(G..N)

USIE. Usia. INS. Genre l'ordre des Diptères, famille des Tanystomes, tritu des Bombyliers, établi par Latreille, et ayant pour caractères: trompe saillante, du double plus longue que la tête; an tenues avancées, moitié aussi longues que la tête, rapprochées à leur base, divergentes, de trois article*, dont le second est court, cyathiforme, presque nu; le troisième allongé, fusi forme, point comprimé, et ayant son extrémité* obtuse; tête sphérique; palpes point apparens; yeux hémisphériques, séparés l'un de l'autre; trois ocelles disposés en triangle sur le vertex; corps pubescent ou presque glabre; ailes étroites, obtuses, velues vues au microscope, à moitié ouvertes dans le repos; balanciers découverts; cuilletons simples, petits; pâtes de longueur moyenne; dernier article des tarses muni à son extrémité de deux crochets, ayant deux pelotes. Ce geure se compose de trois ou quatre espèces propres aux contrées chaudes de l'Europe et de l'Afrique. Elles fréquentent les fleurs. Nous citerons comme type du genre I'Usce bronzée, Usia œnea, Latr., Gen. Crusl. et Ins. T. iv, p. 3i5, T. i, tab. i5, fig. a. On le trouve dans le midi de la France. (g.)

*USNÉACÉES. BOT. chypt. (Zichens.) Ce sous-groupe, fondé par Eschweiler, renferme les genres Evernia, Cetraria et Usnea; nous pensons que ce rapprochement n'est pas naturel. V. Usnées. (.A p.)

USNÉE. Usnea. bot. chypt. (Lichens.) Ce genre, très-remarquable, a été ainsi caractérisé dans notre méthode: thalle rameux, filiforme, parcouru par un faisceau de fibrilles blanchâtres et fort élastiques; apothécie orbicutaire, pelté, très-large, plan, sans marge, ordinairement cilié; cils formés par le thalle. Ce genre est parfaitement distinct, et l'on a droit d'être surpris qu'il ait été tout récemment réuni par Meyer augenre Parmélie devenu monstrueux depuis qu'il a reçu une foule de, genres étonnés de se trouver accolés les uns aux autres. Le thalle est traversé par une nerville et recouvert d'une sorte d'écorce qui s'articule parfois. Les céphaIodes et les sorédies y sont des superfétations; le véritable apothécie est l'orbille ou scutelle garnie de cils, sorte de continuation du thalle. On peut s'en assurer sur toutes les espèces, mais notamment sur celle que nous avons fait figurer dans notre Méthode lichénographique (tab. 3, fig. 4) et à laquelle nous avons imposé le nom de cladocarpa, parce que les bords de l'orbille supportent de véritables rameaux d'une longueur remarquable, qui ne diffèrent en rien des expansions principales du thalle. Les Usnées se trouvent dans tout le globe, sur les rochers, les bois et les écorces où elles sont attachées par leur base. Acharius n'en a décrit que douze espèces; mais ce nombre serait plus que doublé si l'on y joignait les espèces inédites qui se trouvent dans notre collection et dans l'admirable herbier cryptogamique de Bory de Saint-Vincent. L'usage de ces Lichens est nul; l'Usnea melaxantha, Ach., Lich. univ., pag. 613, et sa variété récoltée aux Malouines, sont très-riches toutes deux en principes colorans dont on pourrait tirer facilement parti si elles se trouvaient abondamment en Europe. Parmi nos espèces inédites, il en est deux de fort remarquables; la première est l'Usnea monumenti, que nous avons ainsi nommée parce qu on la trouve abondamment sur les arbres qui entourent le tombeau du captif de Sainte-Hélène; ses ramifications sont assez grosses, mais diminuent graduellement et alternent vers le sommet où elles ne sont plus que ciipillacées; leur écorce est trèsglabre, jaune paille, dépourvue de sorédies et de céphalodes; mais ce qui rend cette espèce infiniment remarquable, c'est que les rameaux principaux sont munis çà et là de renflemens

TOME XVI. 31

[page] 482

comme géniculés, d'oh partent une grain le quantité de ramuscules filiformes, d un pouce environ de longueur, presque simpte ou seulement bifurqués au sommet. La seconde espèce se trouve dans notre herbier, et provient de Commerson; sa patrie est l'Amérique du Nord; le nom que nous lui avons imposé est celui d'U. scoparia. Ses ramifications sont rouies, presque égales dans toute leur longueur, comme tronquées au sommet, presque simples et garnies seulement de ramuscules courts formant un angle aigu avec le rameau qui les supporte; leur couleur est grisâtre; elles sont couvertes d'un nombve considérable de petites sorédies d'un blanc jaunâtre; elles n'ont point d'arilles. (A. F.)

* USNÉES. BOT. CRYPT. (Lichens.) Nous avons réuni dans ce sous-grou-pe les Lichens à thalle filamenteux, cylindrique, h extrémités presque capillacées, presque toujours garni de fibrilles, pendai t et fixéaux corps par une sorte de base formée par les rameaux qui sont serrés et plus gros que dans les autres parties de la Plante. On remarque sur les filamens trois sortes d'apothécîes, des scutelles (orbilles), des céphalodes et des sorédîes; néanmoins ce sont les orbilles qu'on doit regarder comme étant les vrais apothécies des Usnées. On s'est assuré que les expansions, abondamment pourvues de céphalodes, portaient rarement des orbilles, et que celui qui est abondamment pourvu de sorédies se refuàe à produire des oéphalodes; c'est cette singularité qui a 'probablement décidé Sprengel à créer le genre de Rcichenbachia fondé sur ' une Usnée des . Antilles dépourvue d'orbilles et gnmie de céphalodes. Ce caractère n'est pas suffisant. Nous possédons dans taotre collection des échantilons d'Usnta ceratina et florida qui offrent, réunis sur leurs expansions, des orbilles, des céphalodes et des sorédies. Nous avons parlé de l'organisation singulière du thalle des Usnées en traitant du genre Usnée qui seul constitue ce groupe. (A. F.)

USTALIE. Ustalia. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ce genre a été fondé par Eschweiler (Sytt. Lick., p. 15); il figure dans l'ordre des Graphidées. Voici ses caractères: thalle crustacé, attaché, uniforme. (coloré); apothécie oblong, linéaire, rarneux, à lame discoïde, déprimée, plane, concave, voilée de blanc dans la jeunesse, puis nue, ronge, libre en son pourtour; thèques ou spores cylindriques, étroites, plusieurs disposées en anneau.Il a pour type les Graphis caribœa, Ach., et coccinea. Si ce çenre était adopté, il faudrait y faire entrer notre Graphis ombella, Essai, etc., 43; cinnabarina, distans et kœmatitesy pag. 44 et 45 de l'ouvrage cité (conf. les tables, 7, f. 4; 11, f. 5; 12, f. 1 et 4, et 16, f. 13.). Fries (Dienoma Lichen., 1817, et Syst. Orb. Veg., 274) a établi ce genre sous le nom de Ustalia qu'il croit préférable à celui de Pyrochroa, donné déjà à un genre d'insecte. Meyer réunit le genre Pyrochroa au Platygramma (V. ce mot). Toutes les espèces de Pyrochroa sont ornées des conteurs les plus éclatantes; elles sont exotiques et paraissent exclusives aux régions intortropicales. (A. F.)

USTERIE. Usteria. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Willdenow est le même que le Monodynarnis de Gmeliu. C'est un de ces genres irréguliers et anomaux dont la place n'est pas encote bien positivement déterminée dans la série des ordres naturels. Voici quels sont ses caractères: le calice est court, à quatre divisions inégales dont une beaucoup plus longue nue les autres; la corolle est monopétale, très-longuement lubuleuse, légèrement renflée â sa base, avant sou limbe oblique, à (juatre divisions étalées, un peu inégales el aiguËs; une seule étamine est insérée à la gorge de la corolle qui est nue; le filet'est subulé et un peu plus court que le limbe calicinal;

[page] 483

l'anthère est introrse, ovoïde-allongée, à deux loges s'ouvranl chacune par un sillon longitudinal; l'ovaire est libre, globuleux, sessile, à deux loges', contenant chacune un grand nombre d'ovules attachés à un gros trophosperme saillant sur le milieu de la cloison; le style est plus long que le tube et se termine par un stigmate à peine distinct et qui paraît simple; le fruit est une capsule ovoïde-allongée, à deux loges, polysperme, s'ouvrant en deux vidves par le dédoublement de la cloison (déhiscence septicide); les graines sont comprimées, bordées daus leur contour d'une membrane large et irrégulièrement déchiquetée, imbriquées les unes sur les autres. Elles se composent d'un endosperme charnu contenant un embryon axile, à peu près de la longueur de Pcndospcrme, cl ayant la radicule longue et cylindrique. Ce genre se compose d'une seule espèce, Usleria Guincensis, Willd., Sp., i, p. 18. Cest un Arbuste très-glabre, à feuilles opposées, simples et sans stipules, à flcuis en panicule terminale; il croît en Guinée. Ce geure a été rapproché des Hitbiacées dont il diffère par son ovaire libre, et ses feuilles sans stipules; d'un côté il est voisin des Loganiées de R. Biown, et d'un autre il nous paraît avoir des rapports avec les Biguoniacécs.

Il existe un autre genre Ustcria de Cavanilles, qui est le même que le Maurandia de Jacquin. V. Maurandie. (a. n.)

USTILAGO. BOT. CRYPT. (Urédinées.) Quelques auteurs, et Link en particulier, ont désigné sous ce nom, et comme un genre distinct, les Uredo qui attaquent les organes de la fructification, et dont les sporidies, parfaitement sphériques, sont toujours libres. Ou ne considère en général ce groupe que comme une section du geure Uredo. V., ce mot. (ad. b.)

USD BIS. BOT. fhan. La Plante désignée par Burma un sous le nom d'Uaubis triphylla est le Schmideiia racemosa des auteurs modernes, qui était un Ornitrvphe pour quelquesuns. On a ridiculement proposé le nom à'Usube daus certains Dictionnaires, pour remplacer celui d'Ornitrop/ie. V. ce mot. (q..n.)

UTÉRUS, zool. V. Génération.

ÜTIA, ÜTIAS, HÜTIA. mam. V. Capromys.

UTRICARLA. sot. pban. (Plukenet.) Syu. de Nepenthes dUtillatoria, (G..N.)

UTRICULA.IRE. Utricularia. BOT. PHAN. Genre principal de la famille des Utriculinées ou Lentihulariées, appartenant à la Diandrie Monogynie, L., et offrant les caractères suivans ? ealice partagé profondément en deux lèvres égales; corolle irrégulière, personnée, à tube court, à limbe partagé en deux lèvres dont la supérieure est droite, entière, portant les étamines, l'inférieure plus grande, prolongée à la base en éperon; gorge munie à son entrée d'un palais proéminent; deux étamines dont les filets sont courts, portant à leur sommet et au côté interne les anthères; ovaire globuleux, surmonté d'un style terminé par un stigmate bilabié; capsule glor buicuse, uniloculaire et contenant un grand nombre de graines attachées à un placenta central. Les (Jtriculaires sont des Plantes qui surpagent les eaux des marais et des étaugs. Leurs feuilles sont hétérô^ morphes, les supérieures entières ou peu découpées, souvent vcrticillées et disposées en rosette, les inférieu-r res submergées, multifides, ayant l'aspect de racines chevelues, gar-> nies de nombreuses vésicules pleines d'air, destinées probablement à soutenir la Piaule à la surface des eaux. Les fleurs de ces Plantes sont assez jolies, jaunes ou bleues dans quelques espèces exotiques. Le nombre de celles-ci est considérable, car les auteurs en ont décrit au-delà d'une soixantaine. De même que la plupart des Plantes aquatiques, on

31*

[page] 484

les trouve disséminées dans les diverses régions du globe; mais l'Europe est la plus pauvre eti espèces, puisqu'on n'en compte que trois, savoir: Utricularia major, intermedia et minor. (G..N.)

UTRICULE. Ulriculus. BOT. PHAN. Gaertner a ainsi nomme un fruit rnonosperme, non adhérent avec le calice, dont le péricarpe est peu apparent, mais ou le cordon ombilical est cependant distinct, comme par exemple dans les Amaranthacécs.

UTRICULINÉES. BOT. PHAN. Syn. de Lcntibnlariées. V. ce mot. (G..N.)

UVA. BOT. PHAN. Ce nom latin du fruit de la Vigne était employé, avec diverses épithèles, pour designer plusieurs espèces de fruits. L'Uva crispa était un Groseillier; Y Uva lupina un Solanum; V Uva ursi un Arbutus% etc.

Burmaun a donné le nom d'Uva à une Plante de l'Inde qui est devenue le type du genre Uvaria de Linné. V. ce mot. (G..N.)

UVARIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Anonacées et de la Polyandrie Polvgynie, -offrant les caractères suivans: calice trifideou triparti, à divisions ovales-cordiformes; corolle à six pétales presque égaux, les intérieurs quelquefois plus courts que les extérieurs, rarement plus longs qu'eux; étamines jeu nombre indéfini, dont les anthères sessiles allongées qui couvrent entièrement le réceptacle; ovaires nombreux, rarement en nombre indéfini, libres, souvent velus, renfermant plusieurs ovules; carpelles pédicellés, quelquefois sessiles, ovoïdes-globuleux ou oblongs, plus ou moins stipités; graines sur deux rangées ou sur une seule rangée par suite d*un changement de position survenu pendant la maturation, solitaires par avortement. Les caractères aue nous venons de tracer, d'a près RI urne (Flora Javœ, fasc. ai et as, p. 9), sont applicables à plusieurs Plantes placées dans le genre Unona par Dunal et De CandoHe, et qui, en conséquence, doivent faire partie du genre Uvaria. Blumc pense, contre le sentiment de ces deux auteurs, que le caractère tiré de la nature du péricarpe succulent ou sec, n'a pas plus de valeur pour distinguer le genre Uvaria de P Unona(V.ce mot) que la disposition des graines Sur un ou deux rangs. E11 se rangeant à l'opinion de Blume, c'est-à-dire en comprenant quelques Unona de Dunal et De Candolle dans Je genre Uvaria. on en compte aujourd'hui environ trente espèces bien connue*, dont vingt à vingtdeux croissent dans l'Inde asiatique et dans les tles voisines. Blume dit en posséder encore dix-sept espèces nouvelles, et en mentionne une autre de Timor découverte par Reinwardt, de sorte que le nombre des Uvaria peut bien s'élever à cinquante. L'Asie n'est pas la seule région où l'on trouve de vrais Uvaria; l'Afrique en nourrit aussi quelques espèces. Ainsi les Unona macrocarpa et ovata, D. C., qui doivent rentrer parmi les Uvaria, sont originaires de la Guinée et d'autres pays de la côte ouest d'Afrique. La première de ces deux espèces est sans aucun doute Y Uvaria Chamæ y Pal.-Beauv., Plante rapportée de nouveau par Leprieur et Perrottet. Les Uvaria sont en général des Arbres ou des Arbustes à tige droite ou quelquefois sarmenteuse, i fleurs peu nombreuses, disposées, au nombre de une à quatre, sur des pédoncules tantôt axiflaires, tantôt opposés aux feuilles ou cxlraaxîllaires. Les fruits sont des baies ovoïdes, assez bonnes à manger. Ne pouvant entrer dans de plus longs détails sur les autres espèces d'Uvaria, nous indiquerons a nos lecteurs l'excellente Flore de Java de Blume où ils trouveront tous les documens nécessaires. (G..N)

UVéÜALIE. Uvedalia.BOT.viiAif. Genre de la famille des Scrofuhirinées et de la Didynamie Angiospermie, L, établi par R. Brown (Prvdr. FL Nov.-Holl., p. 440) qui l'a ainsi caractérisé: calice prismatique, A cinq dents; corolle ringente,

[page] 485

ayant la lèvre supérieure bilobée, inférieure trifide, avec le lobe du milieu un peu dissemblable, muni à sa base de deux bosses; étamines di-dynames, à anthères ayant leurs lobes diva ligués j stigmate aplati; capsule renfermée dans le calice, biloculaire, à quatre valves r la cloison formée par les bords des valves infléchies, insérées sur un placenta central, et qui se séparent à la maturité. Ce genre, trop voisin peut-être du Mimulus ne renferme qu'une seule espèce (Uvedalia linearis), qui croît à la Nouvelle-Hollande. C'est une Plante herbacée, 4 feuilles opposées, linéaires; à fleurs bleues portées sur des )édoncules axillaires. (G..N.)

* UVELLE. Uvella. micr. Genre de la famille des Pandoritiécs, dans l'ordre des Gymnodés. Les Animaux qui s*y rangent sont composés de molécules ou plutôt de globules diversement groupés, que n'environne aucune membrane commune et qui, réunis les unsaux autres par des liens que nous ne saurions discerner, exercent une vie commune, mais qui, venant à se détacher de la masse, deviennent à leur tour autant d'U- velles complètes, après avoir erré durant le temps qui leur est présent sous forme de Volvoces ou de grosses Monades. Nous avons des raisons pour croire que ces êtres ne sont que des Zoocarpes, c'est-à-dire les gemmules vivantes d'autres créatures dont la condition fut purement végétale jusqu'à l'émission de ces gemmules. Le Volvox végétant de Mu lier [Inf.y\)\. 3, fig. 22-a5) dont nous avons formé le type du genre Anthophyse (V. ce mot), lequel est bien évidemment une petite Plante confei-voïde, jusqu'à l'instant où les extrémités de ses rameaux viennent à produire des glomérules de petits corps transparens, nous présente dans ces glomérules une véritable espèce d'Uvelle qui, se détachant de la tige d'où elle provient, s'en va nageant à la manière de notre Uvella Chamœmorus avec qui on la pourrait confondre si ces individus agglomérés n'y étaient plus petits. Les üvelles offrent encore, à la taille près, une grande analogie avec les Auimaux du genre Polyloine établi par Quoy et Gaimard, mais dont les espèces ne sont pas microscopiques. Parmi les espèces du genre qui nous occupe et dont le nombre s'est beaucoup augmenté par nos dernières recherches, nous mentionnerons celles que nous observâmes et décrivîmes dans l'Encyclopédie méthodique, savoir: la Fausse Mure, Uvella C/tamœmorus, N.; Monas Uva, Mull., lnf., tab. î, fig. îa-i5; Encyclop., Vers, pl. ! ? Jl8' 1 o; Préludé de Gleichen.— L'Uvelle yerdatre, Uvella virescens, N.; Volvox Uva, Mull., lnf., tab. 3, fig. 17-21; Encyclop., pl. 2, fig. 11-1$. La plus grosse de toutes, de forme irrégulière, composée souvent de trente à quarante globules, commune parmi les Lenticules, surtout en automne.— L'Uvelle rosacéa, Uvella rosace a, N. (Planches de ce Dictionnaire, Micr., A, fig* 9 et 10); Volvox socialis, Mull., Inf., tab. 3, fig. 8-9; Encyclop., Vers, pl. 1, fig. 8. (b.)

UVETTE. BOT. PHAN. Quelques auteurs français ont adopté ce mot pour désigner le genre Ephedra. V. ce mot. (b.)

UVIGÉRÏNE. Uvigerina. MOLL. Sous ce nôm, D'Orbiguy a proposé un petit genre de Coquilles microscopiques multiloculaires qui fait partie de la famille des Héltcostègues. Les Coquilles de cc genre sont voisines, par leurs rapports, des Bulimines; mais elles le sont moins des Clavulines (V. Bulimine et Clavijline au Supplément), genres entre lesquels se trouve celui qui nous occupe. Le genre Clavuline est composé de Coquilles qui commencent par des loges alternantes sur trois axes, et qui se terminent pir un empilement de loges simples. Elles ne peuvent donc être regardées comme des Coquilles spirales, telles que celles du genre Uvigérine et des suivans

[page] 486

dé la famille des Hélicostègues. Le genre Uvigérine esl formé de Coquilles spirales, allongées, droites, dont les loges subglobuleases sont ordinairement au pombre de trois par chaque tour; la dernière de ces loges se termine constamment par un prolongement simple, droit, taisant Taxe de la dernière loge, et portant à son extrémité une petite ouverture arrondie et simple. Les caractères donnés à ce genre par son auteur sont les suivans: coquille i spire allongée, continue à tous les âges; loges très-globuleuses; ouverture centrale, terminale, aû bout d'un prolongement de la dernière loge. Des quatre espèces citées par D'Orbigiiy, trois furent connues de Soldant, qui les mit au nombre de ses Coquilles polymorphes. Il y en a de vivantes et de fossiles; mais aucune jusqu'A présent n'a été trouvée aux environs de Paris. Nous indiquerons seulement l'espèce suivante, que D'OHbigny a fait connaître plus particulièrement au moyen de ses îolis Modèles de Céphalopodes.

Uvigérine Ptgkée, Uvigerina pgmea, D'Orb., Ann. des Sc. nat. T. ni, p. a6g, n. 9; ibid.^ Modèles de Céphal., 3* livr., n. 67; Polymorpkium pineifbrmium, Sold. T. 11, tab. 130, fig. 33, tt. Celte Coquille est fossile des environs de Sienne. (B..H.)

UVlfLAIRE. Uvularia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Liliacées et de lHexandrie Mouogyfcie, L., ainsi caractérisé essentiellement: pirian-the corolloïde, campanulé, profondément divisé en sit segmens caducs; six étamines plus courtes que le péri ai) the, insérées à la base de ses divisions, terminées par des anthères fort longues; ovaire su père, surmonté d'un style grêle marqué de trois sillons, et de trois stigmates allongés; capsule trigone, un peu comprimée, a trois loges et à autant de valves, qui chacune portent une cloison sur leur milieu; graines arü- lées. On a distrait de ce genre les espèces qui ont pour fruit une baie, et on en a formé le genre Strtpioput V. ce mot. Ainsi réduit, le genre Uvularia se compose d'un petit nombre d'espèces qui croissent dans l' Amérique septentrionale, à la Chine et au Japon. Quelques-unes sont cultivées dans les jardins de botanique; telles sont les Uvularia perfbliata f L.; Uvularia chinensis % BOT. Mag., tab. 916; et Ugrandiflora, Smith, Exot. Bot ., tab. 5i, fignréeégaletaenl par Redouté (Liüacées, tab. 1S1), mais sous le nom d'U. perfoliata . Ces Plantes ont des tiges glabres, bifurquées, portant des (nulles alternes dont le limbe engaîne la tige. Leurs fleurs sont en général asses belles, pédonculées, aune couleur jaune ou d*un brun foncé.

Les aucieus botanistes désignaient sous le nom d'Uvularia des Plantes fort différentes de celles oui font le sujet de cet article. Brunfels l'apptiquait au Ruscus Hypogioêsum, et Vagus au Campanula glomertùa (G..N.)

UZEG. BOT. pbait. Prosper Alpin cite ce nom de pays comme synonyme de sou Lyciam indam qui est le Berberis crefica, L. (G..N.)

[page] 487

Vaandsou. BOT. FHAN. La Plante de Madagascar, citée par Flacourt sous ce nom et sous celui de Voandsou, est le Voandzeia de Du Petit-Thouars. V. ce mot. (G..N.)

VACCA. zool. Syn. de Vache. V. ce mot. (Delà roche.) Syn. de Holo-centrus marinus aux lies Baléares. V. Holocentre. (Risso.) Syn. de Ce- phalopterus Massena, à Nice. (b.)

VACCARIA. BOT. rnAN. Ce nom, que les anciens donnaient à une espèce de Saponaria, a été admis comme spécifique par Linné. (g..n.)

VACCINIÉES. BOT. fhan. V. érïcinbs.

VACCINIÜM. BOT. fhan. V. AIRELLE.

VACHE. Vacca. mam. La femelle du Taureau, y, Bœuf. On lui a comparé plusieurs grands Mammifères de différens ordres; doù les les noms suivans:

Vache -Biciie. C'est le Bubale. V. Antilope.

Vache bi, ilïiciie (EI Bouger aiiad). C'est d'après Denham, le nom arabe de l*Antilope Cervicapra. V. Anti-IiOFE.

Vache bleue. C'est l'Antilope Nyleaut.

VACHE BRUNE D'après Ailauson, l'Antilope Kob estnoinmé au Sénégal Grande Vache brune, el le Koba Petite Vache brune..

Vache grognante. C'est l'Yack. V. Boeuf.

Vache marine. Ce 110111, que l'on donne quelquefois à l'Hippopotame èt au Dugong (même à de grands Poissons, telle que la Raie Bâtis), est principalement synonyme de Morse.

Vache montagnarde. On a quelquefois nommé ainsi le Tapir.

Vache de Quirwa. C'est le Bison. V. Boeuf.

Vache sauvage. On a ainsi quelquefois nommé, en ajoutant l'indication de leur patrie, les diverses espèces de Bœuf et d'Antilopc que nous venons de citer.

Vache de Tartabie. Même chose que Vache grognante. (IS.G. st.-h.)

VACHE, ins. On a nommé Vache Bousier l'espèce de Bousier que Geoffroy a désigné sous le nom de Bousier à deux comes. Les Coccinelles sont aussi quelquefois appelées vulgairement Vaches à Dieu. (g.)

VACHE, BOT. crypt. Diverses espèces de Champignons, telles que les Agaricus lactifluus et acris, sont connues sous cette dénomination vulgaire dans les Vosges(g..n.)

VACHETTE, OIS. L'un des noms vulgaires de la Lavandière, V. Bergeronnette. (DR..Z.)

VACHETTE, pois. Nom spécifique d'une Raie, du sous-genre Mourine. V. Raie. (less.)

VACIET. BOT. PHAN. Ancien nom français du Muscari comosum. (G..N.)

VACOS. ins. C'est le nom que porte, dit-on, à Ceylan une espèce de Termite. (aud.)

VACOÜA et VACOÜANG. BOT. PHAN. Syn. madécasses de Pandanus y d'où on a formé le mot Vaquois. V. cc mot. (G..N.)

[page] 488

VAOAKODI. BOT. raiN. (Rhéede, Hort. Malab., 9, tab. 4a.) Syn. de Justicia Gendarussa, L. (o..N.)

VADE-SEAL. mam. Nom islandais d'un Phoque d'espèce indéterminée. (18.0. BT.-H.)

VADHOé. BOT. PHAN. (Rhéede.) Nom indou du Ficus Bengalensis.(G..N.)

* VADIGO. pois. Espèce de Gas-térostée, du sous-genre Centronole. V. épinochb. (b.)

VADIPÈDES. OIS. Nom que les nomenclateurs ont donné quelquefois à plusieurs Oiseaux échassiers dont le doigt postérieur et un des doigts antérieurs sont dépourvus de membrane, tandis qu'il en existe une petite à la base des deux autres doigts de devant. Tels sont les Courlis, les Bécasses, etc. (aud.)

VÆKI. BOT. PHAN. Nom arabe de l'Antichorus depressus, L. (g..n.)

VA-EMBU ou Y AS ABU. BOT. PHAN. Oo nomme ainsi l'Acorus verus à Ceylan et au Malabar. (G..N.)

VAENNA. BOT. PHAN. Nom brame cité par Rhéede du Solanum insamum. (o..N.)

VAGA. BOT. PHAN. Nom que porte à Ceylan l' Elatesylvestris, L. (o..n.)

VAGABOND, pois. Espèce du genre Chœtodon. V. ce mot. (b.)

VAGABONDES, abachn. V. Abanéïdes.

* VAGA-LUNDOE. OIS. Même chose que Cundoé. V. ce mot. (b.)

VAGAL. conch. Ad an son (Voyage au Sénégal, p. 17, fig. 19) nomme ainsi une Coquille du genre Tellina, Tellina strigosa, Lamk., qui est l'analogue vivante de la Tellina sonaria fossile de Bordeaux et de Dax. (d..h.)

VAGIN, zool. On donne ce nom à la portion de l'appareil de la génération des femelles, qui est spécialement destiné à recevoir la verge du mâle et à livrer passage au foetus. Chez les Mammifères, c est un canal membraneux qui s'étend de la vulve à la matrice; chez les autres Animaux vertébrés qui s'accouplent, le cloaque en tient lieu; enfin chez les Animaux inférieurs, il n'y a point de Vagin distinct. Lorsqu'il y a intromission de la verge, c'est alors dans l'extrémité del'oviducte ou dans la poche copulatrice que cet organe pénètre; de façon qu il n'y a réellement de Vagin que chez les Mammifères, ou il constitue l'instrumeut principal de l'accouplement. (d.-m.b.)

VAGINA. conch. Megerle a établi ce genre pour une des sections des Soiens. Il y rassemble celles des espèces de ce genre, qui, comme le bolen Vagina, sont droites. Il est certain que ce caractère est de trop peu de valeur pour faire un bon genre. Celui-ci, du reste, n'a pas été adopté* V. Sousn. (D..H.)

VAGIN AIRE, Vaginaria. BOT. PHAN. Richard (in Persoon Synops., 1, p. 70) a établi sous ce nora un genre oui a pour type le Fuirena scirpoidea de Michaux, et qui ne diffère du fuirena que par les soies placées entre les paillettes du pé- rianthe. R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl.t p. aao) a réduit ce genre au rang de simple section du Fuirena, en y joignant le F. glomerata de Vahl, ou Scirpus ciliaris, L., et une nouvelle espèce de la Nouvelle- Hollaude. (o..n.)

* VAGINAIRE. Vaginaria. BOT.CHYPT.? PSYCH. V.. MlCROCOLEUS.

VAG1NALIS. OIS. Nom donné par Latham au genre Chionis. de Forster, qui ne renferme qu'une espèce des régions australes et du cercle antarctique, nommé Coieoramplus nivalis. par les auteurs. (Iæ8S.)

VAGINANTES ou ENGAINANTES. ins. On désigne sous ce nora les ailes antérieures de plusieurs Insectes que recouvrent, en les protégeant, les secondes ailes ou les ailes membraneuses. Telles sont la plupart des Coléoptères. (aüd.)

VAGINARIA. zool. Oken a formé sous ce nom un genre d'Infusoires,

[page] 489

ou plutôt de Microscopiques, dans lequel étaient comprises deux espèces qui étaient deux Tricliodes de Muller. (r.)

VAGIN ARIA. BOT. fhan. V. VAGINAIRE.

VAGINELLA. BOT. fhan. Double emploi de Lépidosperme. V. ce mot.(B.)

Ce nom a été appliqué organogra-phiquement par De Candolle à la fatne membraneuse qui se trouve à a base des feuilles des Pins. (g..n.)

VAGINELLE. Vaginella. MOLL. Daudin proposa le genre Vaçinelle pour une petite Coquille fossile que l'on trouve communément aux environs de Bordeaux. Ce genre fut adopté par plusieurs zoologistes, quoi-au'il soit inutile, puisque la coquille ont il est question appartient au genre Cléodore (V., ce mot), comme nous l'avons fait voir le premier; ce qui a été adopté depuis. (d..h.)

VAGINICOLE. Vaginicola. micr. Genre de la famille des Tbikidées, dans Tordre des Stomoblépharés, établi par Lamarck (Anim. tans vert. T. n, p. 26) et dont Bruguière avait déjà entrevu la nécessité. Les Animaux qui le composent étaient si déplacés dans le genre Trichode qu'on a peine à concevoir comment Muller les y comprit. Leurs caractères communs consistent dans un corps turbiné et allongé, terminé par une queue qui n'y est pas articulée, et contenu dans une gaîne ou capsule cylindracée, vitrée, libre, que le corps ne remplit pas tout entière; ils sont parmi les Stomobléphares ce que tes Tubicolaires sont ans l'ordre des Rotifères. Les espèces qui nous sont connues sont toutes marines; elles sont au nombre de quatre seulement, la Vaginicou innb, Vaginicola innata., N. (V.* Planches de ce Dictionnaire, Micr., C., fig. 17); Trichoda., Mull., Inf, tab. 5i, fig, 16-19; Encyclop., Vers ill., pl. 16, fig. ai-a4. Assez rare parmi les Hydrophytes. Va-ginicoiæ VoRTicEiXE, Vaginicola Vorticella., N.; Vorticella vagi nota., Mull., Inf., tab. 44, fig. 12-13.— Vaginicole locataire, y aginicola inquilina., N. (V. Planches de ce Dictionnaire, Micr., C, fig. 18); Trichoda., Mull., lnf, tab. 3i, fig.

13-i5; Encyclop., Vers ill., pl. 16, fig. 18-20. Cette dernière espèce est lu plus commune.(b.)

VAGINOPORE. polyf. foss. Defrance a proposé ce nom pour un fenre de Polypiers fossiles trouvé à arnes, département de l'Oise. Ce sont de petits cylindres très-fragiles, rompus aux deux bouts, ayant quatre ou cinq lignes de longueur sur une de diamètre. Ils se composent de petits anneaux circulaires très-rapprochés entre lesquels se trouvent un très-grand nombre de petites loges oblongues et recouvert d'une sorte d'écorce criblée de très-petits pores. On en trouve une figure dans 1 Atlas du Dictionnaire des Sciences naturelles. (A.R.)

VAGINULE. Vaginula. MOLL. Tout porte à croire que le genre Vaginule, que Férussac a établi dans la famille des Limaces sur un Animal du Brésil, fait double emploi, soit des Onchidies, soit des Véronicelles.Il est assez difficile de le décider quant au premier de ces jgenres (V.. Onchidie), à cause de l'incertitude qui l'entoure encore. V. également VÉRON1CELLE. (D.H.)

* VAGINULE. BOT. Necker nommait ainsi la corolle tubuleuse ou le fleuron d'une Sjrnauthérée.

En cryptogamie, on a nommé Vaginule (Vaginula.) la petite gaîne membraneuse qui entoure la base du pédicelle de l'urne des Mousses.(G..N.)

* VAGINULINE. Vaginulina.. MOLL. Genre de Coquilles multiloculaires microscopiques, institué par D'Orbigny, dans son grand Travail sur les Céphalopodes, pour des Coquilles que l'on confondait généralement, soit avec les Orthocères d'après Lamarck, soit avec les Nautiles d'après

[page] 490

Linné, et qui avoisinent beaucoup les Nodosaires de D'Orbigny qui, comme l'on sait, a réuni à ce genre celles des Orthocères de Lamarck, qui appartiennent aux Coquilles microscopiques. V. OftTHocÉREs et Nooosa 1RS. Les coquilles du genre Va-ginuline sont étroites, sans aucune trace de spirale au sommet; elles appartiennent par conséquent â la famille des Sticostègues de D'Orbigny, et elles sont caractérisées de la manière suivante: coquille allongée, droite, pyramidale, triangulaire ou aplatie « loges superposées, légèrement obliques, la dernière tronquée, sans prolongement pour l'ouverture qui est simple, petite, ronde et latérale. Le NautUus Legumen. de Linné, Coquille connue depuis long-temps, peut être regardé comme type du genre Vaginuline. La différence qui existe entre elle et les autres genres de la même famille est la troncature de la base qui est aplatie, oblique., et sans aucun prolongement pour l'ouverture qui est latérale. La position de l'ouverture est la seule cliose qui sépare ce eenre des Nodosaires, parmi lesquelles il s'en trouve de tronquées a la base qui n'ont point de prolongement pour l'ouverture, mais qui ont cette ouverture centrale. D'un autre côté, lesVaginulinesont de très-grands rapports avec les Marginulipes, qui viennent dans la méthode immédiatement après elles. Les Marginulines sont également tronquées à la baie; leur ouverture est latérale, mais elle est prolongée) le sommet, qui dans les Vaginuiines " est simple et sans spirale, présente une courte spire dans les Marginulioes. Quelque légères que soient les différences du' genre cjui nous occupe avec les genres voisins, elles a'en sont pas moins constantes, et mériten t d «tre notées arec soiii. Nous aUons dler quelques-unes des espèces mentionnées par D'Orbigny, qui en compte huit venant toutes de TA- -dmtique.

V*ounrautE iuéoAtvTB, Vaginutin slegam D10rb.., Mém. sur les Céphal., Ann. des Se. nat. T. vil, p. af>7, n. 1; ibid..t Modèles de Céphal., 3e livrais., n. 64. Coquille oblonguc, déprimée, ornée de côtes transverses, régulières, obliques, oui aboutisseut eu s'abaissant a une crête dorsale continue et longitudinal*. Cette petite Coquille vient de l'Adriatique.

Vaginulinb gousse, Vaginulina Legumen., D'Orb., loc. cit., n. s; NautilusLegumen., L., Gmel., p. «573, n. sa; Orthocera Legumem., Lamk. T. vu, p. 695, n. 65 Encycl., pl. 465, fig. 5; Plaucus, de Conch. min* notis., t. 1, f. 7 5 Martini, Cotich. T. 1, p. 1, vign., f. B e; Gualt., Test.., t. 19, Sp; Montagu, Test. Brit.., Suppl., t. 19, fig. 6. Coquille pyramidale, qui ne diffère de la précédente que parce qu'elle est dépourvue de côtes transverses. Elle est de la mer Adriatique, et se trouve aussi sur les côtes d'Angleterre. (d..h.)

VAGIROSTRES. oib. Illiger nomme ainsi les espèces du genre Chionis. V. ce mot.(dk..s.)

VAGNERA. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. de Smilacina de Desfontaines. V. ce mot.(g..n.)

VAGON. BOT. pban. Un des noms anciens du Chiendent des boutiques. (G..N.)

VAGRA. mam. L'un des noms de pays du Tapirs (is. g. st.-h.)

VAHALAYE. BOT. PHAN. Flacourt a mentionné sous ce nom une Plante grimpante de Madagascar, dont la racine est comestible. C'est probablement une espèce d'igname. (g..n.)

VAHANA. OIS. On suppose que cet Oiseau, dopt le P. Paulin de Saint-Barthélemi fait mention dans son Voyage aux Indes-Occidentales, est une espèce d'Epervier. (aud.)

VAHE. Vahea.. BOT. phan . Genre de la famille des Apojcynées et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant 'pour caractères essentiels: un calice fort petit, à cinq divisions; nne corolle infundibuliforme, dont le tube est long, un peu nétràci à la base, le

[page] 491

limbe à cinq divisions étroites, un peu obtuses; cinq étamines à filets très-cou ris, insérés sur le milieu du tobe, et à anthères sagittées; ovaire ovoïde, Surmonté d'un style subulé et d'un stigmate à deux pointes placé fur un disque orbiculaire, un peu charnu; frurt inconnu. La Plante *ur laauelle ce genre a été établi, est un Arbre ou Arbrisseau de Madagascar, figuré par Lamarck (Ulustr. Des Senres, tab. 169), et décrit par Poiret ans le Supplément de l'Encyclopédie. Ses rameaux sont garnis de fouilles opposées, ovales-obtuses, entières, glabres et luisantes. Les fleurs sont d'un blanc jaunâtre, disposées en une cime terminale. Le suc laiteux de cette Plante se convertit en une résine élastique analogue bu Caoutchouc. (G..N.)

VAHIA. BOT. PHAN. La Plante de Madagascar, citée sous ce nom par Flacourt, a été rapportée au genre Hyérocoiylc.(G..N.)

* VAHING-VILOMA. BOT. PHAN. V. DÉIDAMIE.

VAHLIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Saxifragées et de la Pentandrie Digynie, L., ainsi nommé en l'honneur de Vahl par Thunberg, et offrant les caractères suivans t calice dont le tube est adhérent à l'ovaire, le limbe & cinq segmens persistons, val va ires pendant l'estivation; corolle à cinq pétales étalés, plus courts que le calice et indivis; cinq étamines à anthères versatiles à deux styles capités; capsule uniloculaire, bivalve. tronquée au sommet, à cinq sillons, couronnée par le limbe au calice, pol y sperme; placentas détachés et pendans du sommet de la cavité; grains convexes en dehors, concaves eh dedans. Le genre vahlia. avait d'abord étc constitué par Linné fils, sous le nom de Rutselia., qui a été employé pour d'autres Plantes. On Pavait placé dans les Onagraires; maisR. Brown, dans TAppeiraice botanique au Voyage du cffpitsinie Francktfn, a proposé rie le rafiger parmi les Saxifragées: ce fui vient d'étre effectué par De Candolle (Prodr. Sysf. Veget., vol. 4, p. 55). L'espèce primitive du genre est le Vahlia capensis., Thunb., Flor. Cap., p. «46. R. Brown (loc. cit.., p. 53) y a réuni V Oldànlandia pentandra., Retz, et De Candolle fils en a fait connaître trois espèces nouvelles recueillies au Sénégal par Perrottet et Leprieur. Il faut encore ajouter i ce genre le Bistella geminiflora. de Delile (Centurie des Plantes d'Afrique de Cailliaud, tab. 65, fig. s), Plante qui a été rapportée au genre en question par Reichenbach. Ces espèces, à l'exception du Vahlia Oldenlandia. et d'une autre* qui sont asiatiques, croissent en Afrique dans les localités sablonneuses oh l'eau a séjourné. Ce sont des Herbes un peu velues, dichotomes, à feuilles opposées, dépourvues de stipules, linéaires ou lancéolées. Les fleurs sont blanches, axillaires, portées sur de courts pédicelles.

Deux autres genres ont été proposés sons le nom de Vahlia.: l'un par Dahl, qui est synonyme à'Assonia de Cavanilles? l'autre par Necker, qui est fondé sur une Plante inconnue.(G..N.)

VAILLANTIE. Vaillantia.. BOT. pban; Genre de la famille des Rubiacées, établi par Linné, dont nous avons circonscrit les limites, et modifié les caractères de la manière suivante, dans notre Travail général sur la famille des Rubiacées (Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris, vol. 5, pag. i54, t. 11, fig. a): fleurs polygames, pé* dicellées, au nombre de trois, soudées entre elles à leur base; celle du milieu est hermaphrodite; les deux latérales sont mâles ou tout-Mait neutres. Le limbe du calice n'est pas distinct; ta corolle est rotacée, à quatre divisions profondes et aiguËs; les étamines an nombre de quatre; les deux styles sont trais ensemble par leur base, et terminés chacun par un stigmate capitulé. Dans les fleurs neutres, la corolle est simplement à

[page] 492

trois divisions profondes. Le fruit est très-iirégulier dans sa forme; il se compose des trois fleurs soudées, dont les deux latérales sont avortées, et simplement sous la forme de deux petites ailes latérales ciliées; il est arrondi, marqué d'une crête ciliée sur sa partie moyenne, avec une houppe de poils roides à sa partie postérieure, et par la rupture du péricarpe, la graine se trouve à nu à la partie inférieure du fruit. Ce geure, ainsi caractérisé et dont nous avous donué une figure et une description détaillées dans notre Mémoire sur les Rubiacées, ne se compose plus que de deux espèces, les Vaillatuia muralis. et V. fuspida, L. Ce sont de petites Plantes anuuelles appartenant aux régions méridionales de l'Europe. Leurs feuilles sont ordinairement verticillées par quatre, et leurs fleurs axillaires. Les autres espèces de ce genre ont été portées parmi les Galium.(a.. r.)

VAlft. mam. Terme par lequel on désigne, dans le blason, la fourrure de l'Ecureuil Petit-Gris, (is.g.st.-h.)

VAISSEAU, MOLL. Nom marchand et vulgaire des Nautiles. V. ce mot. (à. b.)

VAISSEAU - DE - GÜERRE. OIS. Nom que les marins donnent vulgairement à l'Albatros, faisant allusion sans doute à celui donué par les sa vans à la Frégate, qui est un Oiseau d'un genre voisin des Albatros.(dr.z.)

VAISSEAUX, zool. Les anatomistes ne donnent en général ce nom qu'à des conduits membraneux et rameux, destinés au transport des liquides nutritifs; mais il convient de 1 appliquer à toutes les parties de l'économie qui ont la forme de tubes et qui renferment un fluide ordinairement en mouvement; et en effet plusieurs auteurs désignent de la sorte nonseulement le système circulatoire, mais aussi les canaux biliaires des Insectes, etc. (V. Insectes, etc.)

Chez les Auitnaux dont la structure est la plus simple on ne découvre pas de Vaisseaux, et les sucs nutritifs, fournis par les alimeus ainsi que l'oxigène absotbé par le travail respiratoire, ne parviennent aux différentes parties internes du corps que par une espèce d'imbibition; mais lorsqu'on s élève dans la série des êtres, on voit bientôt un appareil patticulier destiné à effectuer ce transport; peudant le premier temps du développement de l'eiubryon, dans les fausses membranes récentes et dans certains Auimaux de classes inférieurs, le système de canaux par lesquels cette circulation s'effectue, ne consiste que dans une série de cavi* tés ou de lacunes que les parties solides de l'économie laissent entre elles; plus tard ces canaux, plus ou moins informes, affectent une disposition tubulaire et acquièrent des parois oui leur appartiennent en propre; enfin ces parois, formées d'abord par une simple tunique de structure analogue a celle des membranes muqueuses, se compliquent et se composent de plusieurs couches de nature différente. V. Artères, Circulation, Organisation, etc. (H.-M. R.)

VAISSEAUX DES PLANTES, BOT. PHAN. V. Anatomie végétale.

VAKE, WAKE ET WAKKE. min. C'est une Roche homogène, tendre, se fondant facilement au chalumeau en un émail noir, ne happant pas à la langue; d'une pesanteur spécifique de a, 53 à 2, 89, et faisant ordinairement mouvoir l'aiguille aimantée. Ses couleurs varient; elle offre différentes teintes de vert, de brun ou de rougeâtre. Elle a beaucoup de rapports avec les Argiles; mais elle offre un tissu homogène, plus compacte, et elle ne se forme pas en pâte comme ces dernières. La Vake paraît appartenir à la formation basaltiauc; elle forme des sillons ou des couches dans les rochers de Basaltes. (A. R.)

VAKITE. MIN. Roche hétérogène, à base de Vake. V. ce root et Roches. (A. H.)

[page] 493

VALANÈDE. BOT. PHAN. Pour Vélanède. V. ce mot.

YALANTIA. BOT. PHAN. Pour Vaillantia V. Yaillantie. (g.. n.)

VALDEBONA. BOT. PHAN. L'A- thamantha Oreoselinurn, L., a été mentionné sous ce nom par quelques vieux botanistes. (G..N.)

VALDEZIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Ruiz et Pavon, a été réuni par Don (Mém. de la Soc. Wern., vol. 4, p. 325) au Blokea. V. ce mot. (G..N.)

VALDIA. BOT. PHAN. (Plumier et Adanson.) V. Ovieda.

YALENTIA et VALENTINA. BOT. PHAN. (Mentzel.) Noms anciens de l'Armoise. (G..N.)

VALENTIANA. BOT. PHAN. Sous ce nom, Rafinesque (Spech., 1, p.87) a proposé un geuie qu'il dit voisin du Linnœa, el que, d'après cette indication) DeCaodolle (Prodr. Sysl. Veget., 4, p. 340) a placé à la suite des Caprifoliacées. Ce genre, encore trop peu connu, appartient peut-être à la famille des Gesnériées. 11 est aiusi caractérisé: calice dont le tube est adhérent à l'ovaire, le limbe à huit segmens; corolle tubuleuse, ayaut le limbe à cinq segmens presque égaux; quatre étamines presque égales; style filiforme, surmonté d un stigmate bilobéj fruit biloculaire ? Le valentiana volubilis est un Arbrisseau volubile qui croit dans l'Abyssinie. Ses feuilles sont opposées, péliolées, presque sagittées, légèrement dentées eu scie et aiguËs. Les fleurs sont axillaires, solitaires, accompagnées de deux biactées cordiformes, ailées sur le dos. (G.N.)

YALENTINIA. BOT. PHAN. Genre de l'Octandrie Monogynie, L., établi par Swartz (fl. Ind. occid., p. 687, tab. i4), qui Ta ainsi caractérisé: calice coloré, profondément divisé en cinq seemens étalés et persistans; corolle nulle; huit étamines; ovaire presque arrondi, surmonté d'un style; fruit cnpsulaire, intérieurement pulpeux, s'ouvrant en trois ou quatre valves qui se roulent en dehors, renfermant trois à quatre graines oblongues. Ce genre a été placé dans léfc Rhamnées par son auteur, et dafts les Samydées par Jussieu; mais D; Cindolle lui a tiouvé des rapports avec les Sapindacées, et l'a rangé à la fin de celles-ci. Cependant nous devons avertir le lecteur que Camhesscdcs, qui a publié récemment une Monographie de cette famille, n'en fait aucune mention. Le Valentinia ilieifolia, Swartz, loc. cil.9 est un Arbrisseau dont les feuilles ressemblent à celles du Iloux, mais sont moins oblongues; c'est parce que ces feuilles ont aussi quelque analogie avec celles du Thouinia sirnplicifulia, que De Candolle a rapproché la Plante en question de la famille des Sapindacées. On la trouve dans les lieux pierreux et stériles de Saint-Domingue et de Cuba. (g..n.)

VALERANDIA. BOT. PHAN. Le genre formé sous ce nom par Necker, et qui a pour type le Chironia frutescens, na pas été adopté. (G..N.)

VALERIA. 01s. Nom donné par les anciens à un Aigle «l'Europe qui pourrait bien être le Falco fulvus, remarquable par sa force extraordinaire et les dimensions de son envergure.(Dn..z.)

VALÉRIANE. Valeriana. BOT. PHAN. Genre qui a servi de type à la famille tics Valériauécs, mais dont les auteurs modernes ont retiré quelques-unes des espèces qui y avaient été rapportées par LinnéfOur eu former des genres particuiers. On doit à Dufrcne uni; Monographie de cette famille. Voici les caractères du genre Valériane tel qu'on le circonscrit actuellement: le tube du calice est adhérent avec l'ovaire, et se termine par un limbe roulé qui, sur le fruit, se déploie et forme une sorte d'aigrette plumeuse j la cbrolle est monopétale, un peu irrégulière, tubuleusef légèrement gibbeuse à sa base, à cinq lobes peu profonds et un peu inégaux; les éta-

[page] 494

mines sont au nombre de trois; le style est simple, terminé par un stigmate profoud#eacute;ment divisé en trois lobes linéaires, glanduleux et recourbé; le fruit est à une seule loge, couronné par le limbe du calice devenu plumeux, et ne s'ouvrant point à la maturité. Les espèces de ce genre sont en général herbacées et vivaces, portant des feuilles opposées sans stipules, entières ou diversement découpées, et des fleurs réunies en corymbes ou cimes terminales. Parmi ces espèces, nous en mentionnerons ici quelques-unes qui sont employées en médecine; telles sont les suivantes:

VALÉRIANE OFFICINALE, Valeriana officinalis, L., Rich., Bot. méd., 1, p. 408, commune dans les bois aux environs de Paris, et qui se reconnaît facilement à ses feuilles toutes pinnatifides, à segmens lancéolés et dentés, à sa tige fistuleuse et sillonnée, et à ses fleurs en corymbe. Sa racine répand une odeur extrêmement forte et très-désagréable; mais qui plaît tellement aux chats, qu'il est presque impossible de conserver la Plante dans les jardins, parce que ces animaux viennent souvent de fort loin se rouler sur elle. On l'emploie en médecine comme antispasmodique et excitante, principalement dans les affections nerveuses.

VALÉRIANE PHU OU GRANDE VALÉRIANE, Valeriana Phu, L. Elle diffère de la précédente par ses feuilles inférieures entières; par sa tige lisse et non striée; par ses fleurs tout-à-fait blanches et non rosées. Elle croît dans plusieurs parties de la France, et jouit à peu près des mèmes propriétés que la précédente.

VALÉRIANE CELTIQUE, Valeriana cellica, L. C'est cette espèce qui fournit le Nard celtique, dont on faisait un si fréquent usage autrefois. Ce sont les racines et la partie inférieure des tiges que l'on désignait sous ce nom. Il paraît que ce médicament se composait aussi de quelques autres espèces analogues, et entre autres des Valeriana saliunca et Valeriana supina. Enfin on appelle Nard des montagnes une espèce de Valériane nommée Valeriana tuberosa.

Plusieurs des espèces de ce genre en ont été successivement retirées pour former des genres distincts: Valeriana, Centrauthua, Astrephia, Phyllactis et Patrinia. (A. R.)

VALÉRIANÉES. Valerianeœ. BOT. PHAN. Le genre Valériane, type de cette famille, avait d'abord été placé par l'illustre auteur du Généra Plantarum, dans la famille des Dipsacées, où il formait une section à part avec le genre Fedia. Plus tard, œ célèbre botaniste, en décrivant legenre Operculaire, lui trouvait une trèsgrande analogie avec les Valérianes, et proposait d'en former un groupe distinct, intermédiaire entre les Dipsacées et les Rubiacées. Enfin le professeur De Candolle, dans la Flore Française, a établi définitivement la famille des Valérianées, dont voici les caractères: le calice est adhérent par son tube avec l'ovaire, sou limbe est tantôt à peine distinct (Pairinia), tantôt denté (Fedia, Valerianella), tantôt d'abord roulé en dedans, mais se déployant ensuite sous la forme d'une aigrette plumense (Centranthus, Valeriana); la corolle est monopétale, un peu tubuleuse, plus ou moins inégale et à quatre ou cinq lobes; tantôt elle est simplement bossue à sa base, tantôt elle seprolonge sous la forme d'un éperon. Le nombre des étamines est variable d'une à quatre; mais en général ce nombre est moindre que celui des divisions de la corolle. L'ovaite est infère, à trois toges, mais dont deux avortent presque complètement ou môme tout-à-fait; quant les trois loges existent, il y en a deux qui sont vides, et une seule qui contient un ovule suspendu à la partie supérieure de la Lige. Le style est simple, terminé par un stigmate à trois lobes ou à trois divisions linéaires. Le fruit est á une ou trois loges dont une seule est séminifère, indé-

[page] 495

hiscent, nu ou couronné, soit par les dents calicinales, soit par une sorte d'aigrette plumeuse formée par le déroulement du limbe calicinal. La graine est plumeuse, pendante dans sa loge. Elle se compose d'un embryon àradicule supérieure sans endosperme. Cependant Gaertner décrit la graine du Patrinia sibirica, L., comme pourvue d'un endosperme mince et charnu. Les Valérianées sont des Plantes annuelles ou vivaces, â feuilles opposées, entières ou diversement pinnatifides, sans stipules et à fleurs disposées généralement en corymbes ou groupées au sommet des rameaux. Cette famille a de grands rapports avec les Dipsacées et les Rubiacées Mais elle se distingue des premières par son calice simple, tandis qu'il est constamment double dans toutes les vraies Dipsacées, et par l'absence de l'endosperme. Par ce dernier caractère, elles diffèrent aussi des Rubiacées, de même que par leurs feuilles souvent découpées et sans stipules. Les genres qui composent cette famille sont les suivans;

I. Ovaire à une seule loge.

a. Fruit couronné par une aigrette plumeuse.

Centranthus, Necker; Valeriana, Dufrêne.

b. Point d'aigrette plumeuse.

Asirephia, Dufrêne; Phyllactis, Persoon.

II. Ovaire à trois loges.

Patrinia, Juss.; Fedia, Mœnch; Valerianella, Tournef. (a. R.)

VALÉRLANELLE. Valerianella. BOT. PHAN. Genre de la famille des Valériauées, établi par Tournefort, réuni ensuite aux Valérianes par Liané, et enfin distingué de nouveau par la plupart des botanistes modernes. Voici ses caractères: le limbe du calice est à cinq dents; la corolle est monopétale, presque régulière, à cinq lobes, sans éperon; les étamines sont au nombre de trois; le fruit est sec, á trois loges, dont une seule est séminifère, couronné par les dents du calice. Toutes les espèces de ce genre sont de petites Plantes herbacées, annuelles, à feuilles opposées, simples, à tige trèssouvent dichotomes et à fleurs trèspetites, diversement groupées au sommet des ramifications de la tige. On a retiré quelques espèces de ce genre, comme les Valeriana Cornucopiœ, L., pour en former le genre Fedia de Mœnch, qui diffère surtout par sa corolle irrégulière. Gaertner avait désigné le genre Valerianella sous le nom de Fedia, et Adanson le nommait Polypremum. Parmi les espèces de Valérianelle, nous citerons la Mâche (Valerianella olitoria, D. C.), qui croît dans nos champs et qu'on cultive dans les jardins comme Plante potagère qu'on mange en salade; les Valerianella carinata, radiaia, etc., très-communes dans nos moissons. (a. R.)

VALERIANOIDES. BOT. PHAN. Vaillant avait donné ce nom à un genre fondé sur une espèce placée ans le genre Valeriana par Linné, mais qui a été reconstitué depuis sous celui de Centranthus. V. Centran - the. (g..n.)

VALIÉRAN. BOT. PHAN. Selon Blume, c'est le nom sous lequel on désigne à Java le Cissus scariosa, espèce de liane sur les racines de laquelle vit le Rafflesia, Plante parasite dont les fleurs ont d'énormes dimensions. (g.n.)

VALIKAHA. BOT. PHAN. (Adanson.)Syn. du Memecylon, L. (g..n.)

VALLARIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Apocynées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi autrefois par Burmann, réuni par Linné au Pergutaria, puis recons tituè par R. Brown (Mem. Soc. H'ern., 1, p. 64) qui l'a ainsi essentiellement caractérisé: corolle dont le limbe est obtus; étamines ayant leurs filets trèscourts, insérés sur l'entrée delà corolle, les anthères sagittóes, cohérentes vers le milieu du stigmate,

[page] 496

ovaire biloculaire; style filiforme; stigmate conique, ovoïde; écailles hypogynes, ciliées au sommet. Ce genre a pour type le Pergularia glabra, L., décrit et figuré par Rumph (Herb, Ambvol., 5, p. 51, tab. 29) sous le nom de Flos Pergulanus, et par Burmann sous celui de Vallaris Perguiana. C'est un Arbrisseau volubile, originaire de l'Inde-Orientale. Ses feuilles sont opposées, ovales, aiguËs et glabres. Ses fleurs sont disposées eu corymbe, et exhalent une odeur agréable. Schultes a cru devoir changer le nom de Vallaris en celui d'Emcricia, parce que, dit-il, plusieurs personnes pourraient, par un vice de prononciation, confondre le premier de ces mots avec celui do Phalaris. Nous ne pensons pas que ce motif soit suffisant pour motiver un changement de nom. (G..N.)

VALLEA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Elæocarpées de Jussieu, constitué par Mutis dans le Supplément de Linné fils, et ainsi caractérisé: calice divisé eu cinq segmens colorés, caducs, égaux, et à préfloraison valvaire; corolle à cinq pétales trilobés, égaux, hypogynes; étamines nombreuses, disposées sur deux rangs, à anthères linéaires, fixées par la base, dressées, biloculaires, déhiscentes par deux pores terminaux; disque annulaire, entourant l'ovaire; ovaire supère, à trois ou cinq loges qui renferment chacune deux ovules attachés à un axe central; style unique, divisé au sommet en trois ou cinq lobes; capsule ovée, muriquée, un peu ligneuse, à quatre ou cinq loges et à autant de valves; deux graines dans chaque loge. La première espèce connue est le Vallea stipularis, Mutis, figuré par Kunth (Nov. Gener. et Sp. Pl. œquin., tab. 489). Ruiz et Pavon, dans leur Flore du Pérou, en ont fait connaître une autre espèce sous le nom de Vallca cordifolia. Une troisième espèce a été ajoutée aux précédentes par Kunth qui l'a nommée Vallea pubescens. Ces Plantessont des Arbres qui croissent dans les forêts du Pérou et de Santa-Fé de Bogota. Leurs feuilles sont alternes, entières, cordiformes, accompagnées de deux stipules pétiolaires. Les pédoncules sont axillaires et terminaux, à deux ou trois fleurs, et munis de bractées. (g..N.)

* VALLÈN1E. BOT. PHAN. Pour Wallénie. V. ce mot. (G..N.)

VALLESIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Apocynées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi, dans la Flore du Pérou, par Ruizet Pavon, et ainsi caractérisé: calice petit, persistant, profondèment découpé en cinq segmens; corolle hypocratériforme, dont le limbe est a cinq découpures obliques; cinq étamines incluses, à anthères ovoïdes, libres; deux ovaires surmontés d'un seul style et d'un stigmate en forme de massue; fruit composé de deux drupes libres, en forme de massue, chacune renfermant une graine droite. Ce genre se compose de trois espèces, dont l'une a été figurée par Cavanillcs (Icon., 3, tab. 297)sous le nom de Rauwolfia glabra. Les deux autres ont été décrites et figurées par Ruiz et Pavon et par Kunth, qui leur ont imposé les noms de Vallesia dichotoma et Vallesia chiococcoides. Ce 'sont des Arbustes qui croissent dans les lieux incultes du Pérou et sur les rives de l'Amazone. Leurs feuilles sont alternes, ovales ou lancéolées, dépourvues de glandes. Les fleurs sont blanches, portées sur des pédoncules opposés aux feuilles, dichotomes et multiflores. (G..N.)

VALLI. BOT. PHAN. et chypt. Ce mot ou celui de Vallia, suivi de divers adjectifs de la langue brame, a été employé par Rhéede, dans son Hortus malabaricus, pour désigner diverses Plantes dont nous ne citerons ici que les plus remarquables ou les mieux déterminées:

VALLI-CANIRAM, le Cocculus radiatus, D.C.

VALLI-CAPO-MALAGO, le Capsicum frutescens, L.

VALLI-CARATI, le Momordica Charantia, L.

VALLI-CARI-CAPOESIE, l'Hibiscus populneus, L.

VALLI-FILIX et VALLI-PANNA, quelques espèces de Lygodium, et particulièrement le L. scandens de Swarlz.

VALLI-ITTI-CANNI, le Loranthus longiflorus, Larnk.

VALLI-KARA. Arbrisseau du Malabar dont Adanson formait un genre sous le nom de Hondbessen, et qu'il rapprochait des Caprifoliacées. Jussieu le rapporte avec doute au Pœderia, et Scopoli au Catesbœa, genres de la famille des Rubiacées.

VALLI-MANOA-NARI, le Verbesina nodijlora, L.

VALLI-ON APU, le Balsamina latifolia, D.C.

VALLI-PANNA. V. VALLI-FILIX.

VALLI-SANVARI, le Bombax malabaricum, D.C.

VALLI-SCHORINEOAM, une espèce voisine du Bœhmeria interrupta.

VALLI-TEREGAM, le Ficus grossularioides, Burm.

VALLI-TSJORI-VALLI, le Cissus lanceolaria de Roxburgh. (G..N.)

VALLISNÉRIE. Vallisneria. BOT. PHAN. Genre de la famille des Hydrocharidées et de la Diœcie Diandne, L., ainsi caractérisé: fleurs dioïques. Les mâles ont un spadice conique, renfermé dans une spathe, couvert sur toute la surface de petites fleurs; chaque fleur a un périanthe triparti, renfermant deux étamines. Les fleurs femelles ont une spathe monophylle, uniflore; un périanthe à trois ou six divisions; trois stigmates bifides, quelquefois munis extérieurement 'appendices; baie multiloculaire, cylindracée, renfermant plusieurs graines pariétales.

L'espèce type de ce genre est la Vallisneria spiralis, L.; Lamk., Illustr., tab. 799, Plante des plus remarquables, à cause des phénomènes que présente sa fécondation. Elle est aquatique, et, comme il a été dit cidessus, dioïque, de sorte

[page] 497

que les fleurs mâlesnaissent sur des pieds séparés de ceux qui portent les fleurs femelles. A l'époque de la floraison, les fleurs mâles se détachent du spadice, viennent à la surface de l'eau chercher leurs femelles qui, sensibles pour ainsi dire à cet appel d'amour, s'échappent aussi du sein des eaux au moyen d'un mécanisme admirable. Leur long pédoncule se déroule en spirale jusqu'à ce qu'il ait atteint la superficie de l'eau, et dès que l'acte mystérieux est opéré, ce pédoncule resserre sa spirale et rentre au fond des eaux pour y mûrir ses graines. A.-L. De Jussieu (Gen. Plant.) a décrit ce phénomène avec la plus élégante latinité, et Castel en a traduit la description en beaux vers français dans son poËme sur les Plantes. La Vallisneria spiralis est fort commune dans les rivières de l'Europe méridionale. Ses feuilles, rubanées, graminiformes, forment quelquefois des amas si considérablés qu'elles nuisent au trajet des bateaux. Elle croît aussi dans des contrées fort éloignées. R. Brown l'a trouvée dans la Nouvelle-Hollande, ainsi qu'une espèce nouvelle. D'autres Vallisnéries sont indigènes de l'Amérique et de l'Inde-Orientale. (G..N.)

VALL1SNÉRIOIDES. BOT. PHAN. Micheli nommait ainsi le genre que Linné a désigné sous celui de Vallisneria. V. Vallisnérie. (G..N.)

VALLONIE. Vallonia. MOLL. Genre établi par Risso, dans son Histoire naturelle de Nice, mais inutilement, puisque c'est nue Valvée qui lui sert de type. V. Valvée. (d..h.)

VALLOTE. Vallota. BOT. PHAN. Herbert a formé sous ce nom un genre qui a pour type l'Amaryllis purpurea, Plante très-belle, originaire du cap de Bonne-Espérance, et que l'on cultive sous différent noms dans les jardins d'Europe. C'est l'Amaryllis speciosa de L'Héritier, et le Crinum speciosum, L.

TOME XVI. 32

[page] 498

Le caiactèic essentiel de ce nouveau genre résiderait dans son périanthe régulier, vertical, el ses étamines dressées, lundis que dans les vrais Amaryllis le péiianthe est irrégulier, et les étamines déclinées. Le Vallota purpurea est intermédiaire pour le port entre les Amaryllis ct les Crinum, où on l'a successivement placé. Malgré cette ambiguité, nous croyons que cette Plante doit rester parmi les Amatyllis, à cause de ses ressemblances nombreuses avec plusieurs véritables espèces de ce dernier genre. D'ailleurs, le périanthe d'une variété de cette espèce est oblique et consequemment un peu inégal. (G..N.)

VALO. BOT. PHAN. On a ainsi francisé, dans l'Encyclopédie, le nom du genre Campynema de Labiliardière. V. ce inot. (G..N.)

VALONIE. Valunia.bot. cryiPt. (Hydrophytes. ) Ce genre, formé par Agardh, avait été placé par lui dansla famille des Ulvacées, parce que toutes les espèces que nous en connaissons sont vertes. L'algologue suédois en mentionna cinq espèces auxquelles nous en ajoutons deux dans notre herbier; trois au moins sont des Plantes assez communes dans certains points de la Méditerranée d'un bout à l'autre. Les caractères du genre résident dans la consistance comme scarieuse de leurs tubes qui, simples ou rameux, sont renflés et épaissis par le liquide coloré qn'ils renferment. Dans noire Cryptogamie de la Coquille, nous avons placé le genre dont il est question près des Vauchéries, dans la famille des Bryopsidécs de l'ordre des Encœlies (V. ces mots au Supplément). Le Valonia (Ligagropila, qui fut le type du genre, abonde au fond du golfe Adriatique dans les, lagunes de Venise. Le Valonia intricata fut découvert par Delile dans le port d'Alexandrie et dans la Mer-Rouge, nous l'avons retrouvée à Cadix. Le Valonia utricularis abonde aussi dans les environs de ce port et s'y fait remar quer par sa forme vésiculeuse, croissant à un ou deux pieds sous l'eau sur les cailloux du rivage. (B.)

VALSA, BOT.CRYPT. (Hypoxylées.) Fries, dans son Systema Orbis Vegetabilis, a divisé le genre Spltœria en quatre genres ou sous-genres. L'un d'eux, auquel il donne le nom de Valsa, déjà appliqué par Scopoliau genre Sphœria, correspond assez exactement au genre Variolaria Bulliard. II est ainsi caractérisé: périthécium membraneux, renfermant un noyau gélatineux, inou; thèques en forme de massue; sporidies transparentes, presque simples, sortant sous forme gélatineuse dans les temps humides. Les espèces de ce genre sont en partie plongées dans le tissu des Plantes sur lesquelles elles habitent, et leur périthécium a un col allongé. Elles sont généralement petites et croissent sur les branches mortes ou vivantes, et quelquefois sur les feuilles. V. Spiiæria. (AD.B.)

VALT1IERIA. BOT. PHAN. POUR Waltherie. V. ce mot. (G..N.)

VALVAIRE. bot phan. NOM adjectif pour exprimer ce qui a rapport aux valves ou ce qui a de l'analogie avec elles. C'est ainsi qu'on dit Estivation ou Préfloraison valvaires, pour exprimer cette position relative des sépales ou des pétales dans laquelle ils se touchent bord à bord comme les valves d'un péricarpe. On dit aussi Cloisons valvaires pour exprimer celles qui sont adhéreules à la face interne des valves. Ce mol s'emploie par opposition à celui de Cloisons suturales. (a.R.)

VALVE. Valva.COSCH. On nomme ainsi l'une des parties d'une Coquille de Conchifère. Celte Coquille est composée de deux valves réunies le plus ordinairement par use charnière et un ligament. Par extension, on a aussi nommé Valve une partie calcaire d'une Coquille qui est formée d'un assez grand nombre de pièces, d'où le nom de Multivalves. V. l'article COQUILLE, dans lequel nous avons donné les définitions des termes de conchyliogie.(d..h.)

VALVÉE. Valvata. MOLL. C'est à Geoffroy, l'auteur du premier Traité sur les Coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Paris, que l'on dut la découverte de la Valvée, qu'il nomma Nérite Porte-Plumet. Cette Coquille devint quelques années après le type d'un genre Valvée que Müller institua dans son Traité des Vers. Ce genre fut oublié par Bruguière, ainsi que par Cuvier et Lamarck, qui ne le mentionnèrent pas dans leurs premiers travaux. Draparnaud, dans son Tiaité des Coquilles de France, el Roissy, dans le Buffon de Sonnini, furent les premiers à réparer l'omission du genre de Müller, qui, depuis cette époque, fut introduit dans toutes les méthodes. Draparnaud avait indiqué aux Valvées des rapports fort convenables entre les Cyclostomes, qui contenaient les Paludines, et les Nérites, par conséquent entre deux genres operculés et pectinibranches comme elles. Roissy ne tint aucun compte de cette indication, et plaça les Valvées à la suite des Planorbes. Lamarck ne mentionna le genre Valvée qu'en 1811, dans l'Extrait du Cours. Il fait partie de la famille des Péristomiens, et se trouve dans des rapports très-naturels entre les Paludines et les Ampullaires. Dans son dernier ouvrage, cette famille conservée présente les Valvées dans les mêmes rapports. Cuvier rapporta aux Turbos presque toutes les Coquilles à couverture arrondie et operculées. Les Valvées y fuient admises entre les Paludines et les Cyclostomes. Férussac, de l'opinion duquel nous ne pouvons guère nous rendre compte, met les Valvées entre les Vermets et les Natices, dans la famille des Sabots, qui, outre ces trois genres, renferme encore les Turritelles et les Paludines. Par une extension peu convenable, Latreille, dans ses Familles naturelles du Règne Animal, augmenta la famille d'une section de

[page] 499

Coquilles marines, et forma une première section de la famille des Péristomiens de Lamarck, dont il retrancha le genre Ampullaire pour le porter dans une autre famille. Blainville n'adopta pas la famille des Péristomiens, et c'est peutêtre à tort que cette famille n'a point été conservée, au moins comme section, dans la grande famille des Sabots; car elle a l'avantage de rassembler trois genres qui ont entre eux la plus grande analogie. Caractères générigués: Animal spiral; le pied trachélien, bilobé en avant; la tête bien distincte, prolongée en une sorte de trompe; les tentacules fort longs, cylindracés, obtus, très-rapprochés; les yeux sessiles au côté postérieur de leur base; blanchie unique, longue, pectinifonne, plus ou moins exertile hors de la cavité, largement ouverte, et pourvue à droite de son bord inférieur d'un long appendice simulant un troisième tentacule. Coquille discoïde ou conoïde, à tours cylindracés, ne modifiant point la cavité spirale; ouverture obronde, à bords reunis, tranchans; opercule complet, corné, à élémens concentriques et circulaires. Les Coquilles du genre qui nous occupe sont turbinoïdes ou subplanorbiques. Elles sont grisâtres ou verdâtres, et habitent les eaux douces. L'Animal rampe sur un pied ovalane, sillonné en avant; il prend son point d'attache avec le corps de l'Animal par un pédicule court qui s'insère sous le cou; la tête, proboscidiforme, porte deux tentacules allongés, rapprochés à la base; les yeux sessiles se voient à leur partie externe et postérieure, derrière le tentacule droit est placée la branchie qui sort de la cavité branchiale; lorsque l'Animal marche, elle est pectiniforme, presque toujours en mouvement, et ressemble assez bien à un panache que l'Animal porte sur sa tête. L'espèce la plus connue est la suivante:

VALVEE PISCINALE, Valvatapiscinalis, Lamk., Anim. sans vert. T. VI, 2 part., p. 172, u. I; Nerila pisci

32*

[page] 500

nalis, Müller, Verm., p. 172, n. 358; le Porte-Plumet, Geoffroy, Coq. des envir. de Paris, p. 115, n. 4, pl. 3; Hélix piscinalis, L., Gmel., p. 3627, n. 44; Cyclostoma obiusum, Drap., Coq. de France, pl. 1, fig. 14. Petite Coquille semblable à une petite Daupbinule à spire peu élevée. Elle se trouve dans les eaux douces de France, surtout dans les étangs et les petites rivières; elle est cependant commune dans la Seine. (D..H.)

VALVES. BOT. PHAN. On appelle ainsi les pièces qui composent un péricarpe sec et déhiscent, et qui se séparent les unes des autres à l'époque de la maturité. V. PERICARPE. Cette expression est également employée, mais moins régulièrement, pour désigner les pièces d'une spathe ainsi que les enveloppes florales des Graminées ou des Cypéracées. (a. r.)

VALVULE, zool. Les anatomistes ont donné ce nom à des replis membraneux, qui existent dans l'intérieur des vaisseaux veineux et lymphatiques, et qui ont pour usage de soutenir la masse du liquide qui y circule et d'en empêcher le retour. Ce nom a également été appliqué au repli membraneux qui existe entre le cœcum et les intestins grêles; c'est la Valvule Iléo-Cœcale. (a.k.)

VALVULINE. Valvulina. moll. Après un examen attentif des Coquilles que D'Orbigny place dans son genre Valvuline, du moins du plus grand nombre des espèces, nous nous sommes convaincu qu'il fait double emploi, ne présentant que des Coquilles jeunes du genre Clavuline. V. ce mot au Supplément, (D.h.)

VAMI. BOT. phan (Poiret.) Syn. du Cephalotus de Labillardière. V. CÉPHALOTE.(D.)

VAMPI. BOT. PHAN. V. Cookie.

VAMPIRE. Vampirus. mam. Espèce de Phyllostome, devenue le type d'un sous-genre particulier parmi les Chauve-Souris insectivores. Le Vespertilio Vampirus des auteurs est au contraire une Chauve

Souris frugivore, la Roussette. V. ce mot.(IS.g.ST.H.)

VAMPUM. bept. oph. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)

VAMPURN. rept. oph. Par erreur pour Vampum. (IS.G.st.-h.)

VANA. OIS. Syn. vulgaire de Vanneau. V. ce mot (DR..Z.)

VANCASSAYE. BOT. PHAN. V.. WOANCASSAYE.

VANCOCHE, VANCOCHO, VANOCO. arachn. On connaît sous ce nom, à Madagascar, une espèce de Scorpion dont la blessure est, dit-on, très-venimeuse. (aud.)

VANDA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monogame, L., établi par Brown (in Bot. Regist., n. 506), qui l'a ainsi caractérisé essentiellement: labelle pourvu d'un éperon, continu avec la base simple ou munie d'un léger appendice de la colonne (gynostéme) qui n'est point ailée, trifide, le lobe du milieu charnu. Pétales ou segmens du périanthe étalés, distincts. Deux masses polliniques obliquement bilobées. A ce genre appartient l'Aerides paniculatum, Bot. Regist., n. 220, et probablement quelques espèces d'Angrœcum des auteurs, particulièrement celui figuré par notre collaborateur Bory de SaintVincent, dans sou Voyage aux îles d'Afrique, T. I, p. 339, 19. La

Plante qui forme le type du genre est le Vanda Roxburghii, parasite sur les Arbres, principalement sur les Manguiers, dans le Bengale. Lindley, dans ses Collectanea, en a décrit et figuré une autre espèce sous le nom de Vanda teretifolia, et qui est fort remarquable par ses feuilles charnues, cylindi ques, analogues à celles de certains Mesembryanthemum. Plus tard le même auteur a séparé du genre Vanda celte dernière Plante, ainsi que d'autres espèces publiées par Hooker, pour en former le genre Sarcanthus. V. ce mot. (G..n.)

* VANDANGERON. arachn.

[page] 501

L'un des noms vulgaires du Lepte automnal. V. ce mot.(B.)

*VANDÉES. Vandeœ. BOT. PHAN. Tribu de la famille des Orchidées, établi par Lindley, et qui a pour type le genre Vanda. (G..N)

VANDELLIE. Vandellia. BOT.PHAN. Genre de la famille des Sciofularinées et de la Didynamie Angiospermie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice persistant, à quatre divisions, la supérieure bifide; corolle tubuleuse, à deux lèvres, la supérieure entière, l'inférieure bilobée; quatre étamines didynames, à anthères rapprochées par paires; ovaire surmonté d'un seul style et de deux stigmates; capsule uniloculaire, polysperme. Vahl a réuui à ce genre le Matourea d'Aublet; mais ce rapprochement n'est pas encore définitivement admis. Le Vandellia diffusa, L., Lamk., Illustr., tab. 522; Caa-Ataia, Pison, Brasil., 230, Icon., est une petite Plante herbacée qui a le port du Veronica scrpyilifulia. De ses racines petites et fioreuses, s'élève une tige grêle, un peu pubescente, rameuse, garnie de feuilles opposées, ovales ou un peu arrondies. Les fleurs sont axillaires, solitailes au sommet de pédoncules courts, alternes et simples. Vahl, dans ses Eclugœ americanœ, a bien décrit celte Plante oui croît dans l'Amérique méridionale, principalement aux iles de SaiuteCroix el de Montferrat. Le premier cahier des Transactions de la Société Médico-Botanique de Londres contient une nouvelle description et une bonne figure de cette espèce par le docteur Hancock, qui l'a étudiée dans la Guiane hollandaise, et qui en a fait connaître les propriétés médicales. C'est cette Plante qui fournit le médicament connu sous le nom d'Haimarada de la Guiane. (g..n.)

VANDELLIUS. pois. (Shaw.)V. LEPIDOPE.

VANDIÈRE. pois. Syn. vulgaire de Lyre. V. Callionime. (b.)

VANDOISE. pois. Espèce d'Able. V. ce mot. (B.)

VANELLE. BOT. PHAN. Dans l'Encyclopédie, on a décrit sous cc nom le Stylidium. V. ce mol. (o..N.)

VANELLUS. ois. V. Vanneau.

VANESSE. Vanessa. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, établi par Fabricius, et adopté par Latreille el tous les entomologistes, avec ces caractères: les deux pieds antérieurs notablement plus courts que les autres, repliés, point ambulatoires dans les deux sexes; cellule centrale des ailes inférieures ouverte; palpes inférieurs contigus dans toute leur longueur, terminés presque insensiblement en pointe et très-comprimés; antennes terminées brusquement par un bouton court, en forme de toupie ou ovoïde. Chenilles chargées de nombreuses épines. Ce genre se distingue facilement des Libythées, Biblis et Nymphales, parce que les antennes de ces Papillons sont terminées par une massue allongée ou presque filiforme, et que leurs chenilles sont nues. Les Argynnes, Céthosies et Mclittées, en diffèrent par leurs palpes inférieurs qui sonl peu comprimés, écartés dans leur longueur, ou du moins à leur extrémité, el terminés brusquement par un article aciculaire. On trouve les nombreuses espèces de ce genre dans toutes les contrées du monde; beaucoup sont ornées des plus riches couleurs. Parmi celles de nos climats, nous citerons: La VANESSE VILOAIN, Vanessa Atalanla, Latr., God., Hist. nat. des Lépid. de France, T. 1, p. 6, fig. 1. Il a plus de deux pouces d'envergure; ses ailes sont dentées, un peu anguleuses, leur dessus est noir, traversé par une bande d'un beau rouge, avec des taches blanches sur les supérieures; le dessous est marbré de diverses couleurs. Sa chenille est noire et épineuse; elle vil sur l'ortie. Ce Papillon est très-commun dans toute la France. On le trouve

[page] 502

dans l'Iode, en Amérique et en Afrique. (G.)

VANGA. OIS. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères: bec dur, long, conique, courbé seulement à la pointe qui est très-crochue et acérée; bords des mandibules droits, tranchans: pointes échancrées; narines placées de chaque côté à une petite distance de la base du bec, et longitudinalement percées dans sa masse cornée, couvertes en dessus par un cartilage; base des mandibules garnie de soies roides; pieds médiocres; tarse de la longueur ou plus long que le doigt auquel l'externe est ainsi réuni jusqu'à la premièrearticulation, et l'interne immédiatement soudé; ailes médiocres: première, deuxième et troisième rémiges étagées, celle-ci surpassant toutes les autres. On connaît assez peu l'histoire et les mœurs des trois espèces qui, jusqu'à ce jour, constituent le genre Vanga; on sait seulement que ces Oiseaux, qui habitent différentesîles de l'archipel Indien et la grande terre de la Nouvelle-Hollande, sont d'un caractère turbulent, tracassier pour les autres Oiseaux, et même féroce lorsque la force leur donne un empire absolu sur leurs adversaires. Ils se nourrissent de petites proies, et paraissent dédaigner toute autre espèce d'aliuiens. On les trouve constamment sur la lisière des grandes forêts, rarement dans leur intérieur, et jamais dans les plaines et les champs cultivés. Nous devrons sans doute aux observateurs qui parcourent en ce moment les contrées habitées par les Vaugas, de quoi compléter bientôt leur histoire naturelle.

VANGA. CAP-GRIS, Lanius kirbocephalus, Less., Zool. de la Coquille, pl. 11. Parties supérieures d'un rouge brun très vif, nuaticé d'orangé; têle, joues et dessous de la gorge d'un gris cendré; rémiges et rectrices d'un gris-fauve, uniforme en dessus, d'un gris clair en dessous; parties inférieures d'un rouge fauve; bec d'un gris bleuâtre; pieds cendrés. Taille, neuf pouces. De la Nouvelle-Guinée.

VANGA DESTRUCTEUR, Vanga destructor, Temm.; Cassican destructeur, Ois. color., pl. 273. Parties supérieures d'un cendré bleuâtre; sommet de la tête, nuque et plumes qui recouvrent les oreilles d'un noir bleuâtre; petites et moyennes tectrices alaires d'un gris plombé, avec le bord plus clair; rémiges primaires et secondaires d'un cendré obscur; quelques-unes des tertiaires bordées extérieurement de blanc, ce qui forme une raie longitudinale sur l'aile; rectrices noires, terminées de blanc, à l'exception des intermédiaires; front, gorge, côtés, devant du cou et tectrices caudales d'un blanc pur; parties inférieures d'un blanc grisâtre; bec d'un gris bleuâtre; pieds bruns. Taille, dix pouces. La femelle a les teintes beaucoup moins pures: le noir bleuâtre est remplacé chez elle par du brun cendré; ensuite les plumes de la tête et de la nuque ont dans leur centre une petite ligne longitudinale blanche; les ailes sont d'un brun uniforme, sans raie blanche; enfin elle a les parties inférieures d'un blanc roussâtre terne et les flancs bruns. De la Nouvelle-Hollande.

Vanga a tête blanche, Vanga leucocephala, Lanius curvirottris, Lath.; Pie-Grièche de Madagascar, Buff., pl. enl. 228. Parties supérieures noires, irisées de vert; tête, cou, gorge et parties inférieures d'un blanc pur; occiput d'un noir verdâtre; rémiges blanches à l'intérieur, noires à l'extérieur, avec le bord des cinq premières blanc; tectrices alaires d'un noir verdâtre, les grandes terminées de blanc; rectrices cendrées à la base, noires ensuite, puis terminées de blanc; bec noir; pieds d'un gris de plomb. Taille, dix pouces. De Madagascar et des Indes. (DR..Z.)

VANGERON. POIS. V. Saumon, sous-genre Ombre.

VANGUIER. Vangueria. BOT. PHAN. Genre de la famille des Ru

[page] 503

biacées, ainsi caractérisé: le limbe du calice est à cinq dents; la corolle est petite, presque campanulée, à cinq divisions aiguËs, étalées, ayant la gorge garnie de poils. Les étamines, au nombre de cinq, sont presque incluses, avec des anthères cordiformes, allongées. Le style simple se termine par un stigmate ovoïde et à cinq lobes peu marqués. Le fruit est globuleux, pomiforme, déprimé, couronné par les dents calicinales, écartées et accrues. Il est chai nu, et contient cinq nucules osseux, monospermes et indéhiscent. L'embryon, placé dans un endosperme charnu, a ses cotylédons larges et assez épais. Cegenrea pour espèce unique le VANGUIER. DE MADAGASCAR, Vangueria edulis, Vahl, ou Vavanga chinensis, Rohr, Arbrisseau qui croît à Madagascar et dans l'Inde, et qu'on cultive dans plusieurs parties de l'Amérique méridionale, à cause de ses fruits qui sont bons à manger. Ses feuilles sont opposées, entières, avec des stipules aiguËs, persistantes, intrapétiolaires; ses fleurs sont petites, disposées par grappes rameuses sur lès rameaux dénunes. Un grand nombre de ces fleurs sont stériles, (A.R.)

VANIERA. BOT. PHAN. Loureiru (Flor. Cochinch., 2, p.691) a établi sous ce nom un genre de la Monœcic Pentandrie, L., et qui paraît avoir beaucoup de rapports avec les genres Protris et Bœhmeria, dans la famille des Urticées. Voici les caractères essèntiels qu'il lui a asssignés: fleurs monoïques; les mâles mêlées aux femelles, sur un réceptacle commun. Le calice est charnu, à quatre divisions; il n'y a point de corolle; les anthères sont au nombre de cinq et presque sessiles. Les fleurs femelles ont un ovaire comprimé, surmonté d'un stigmate. Le fruit est une baie formée de la soudure de plusieurs fleurs femelles. Ce genre, encore trop peu connu pour que son admission soit définitive, se compose de deux espèces (Vaniera cochinchinensis et Vaniera chinensis, Lour., loc. cit.) qui, comme leurs noms spécifiques I indiquent, croissent dans les saines localités de la Cochirichine. Ce sont des Arbustes tantôt munis d'aiguillons, tantôt inermes, à feuilles alternes, entières, et à fleurs axillaiies, réunies en tête globuleuse. Le Vaniera cuchinchinensis, qui est muni d'aiguillons, sert à faire des haies basses.

Sprengel a placé les deux espèces de Vaniera dans le genre Procris. (G..N.)

VANILLE. Vanilla. BOT. PHAN. L'Epidendrum Vanilla, L., a été érigé en un genre distinct par Swartz, dans sa Flore des Indes-Occidentaies, et ainsi caractérisé: périanthe à cinq pétales ouverts; un sixième ou le labelle à peu près en forme de capuchon, sans éperon, et adné au gynostême; anthère terminale, operculée; gynostême élargi en un stigmate concave; pollen distribué en masses granuleuses; capsule en forme de silique, bivalve, pulpeuse intélieurement, renfermant des graines non arillées. Ce genre fait partie de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monaudrie, L. Il ne renferme que deux ou trois espèces, parmi lesquelles le Vanillier, Vanilla aromatica, Swartz, qui fournit la substance connue dans le commerce sous le nom de Vanille, mérite une mention particulière.

Le Vanillier est un Arbuste dont les rameaux sarmenteux et flexibles s'élèvent très-haut en s'enroulant autour des Arbres voisins. Ses feuilles sont alternes, persistantes, épaisses, un peu coriaces, légèrement ondulées sur les bords. Ses fleurs sont très-grandes, purpurines, odorantes et disposées en houquets. Cette Plante croît spontanément dans l'Amérique équinoxiale, principalement au Mexique, dans les républiques de Colombie, du Pérou, à la Guiane, etc. Elle est cultivée dans les Antilles, au Brésil, et dans d'autres contrées des climats chauds; elle prospère dans les sites ombragés et arrosés par des sources.

[page] 504

C'est le fruit de cette Plante qui forme la Vanille du commerce. Celleci a la forme d'une silique un peu comprimée, amincie aux deux bouts, et tronquée au sommet; sa grosseur ordinaire est celle d'une plume de cygne; sa longueur varie entre cinq et dix pouces; sa couleur est brune rougeâtre, luisante. A l'intérieur, la Vanille contient un parenchyme pulpeux, noir, dans lequel sont nichées des graines noires, brillantes et trèspetites. L'odeur de cette substance est suave, balsamique; sa saveur chaude, un peu douceâtre. Ces qualités physiques dépendent de l'huile volatile et de l'acide benzoïque qui y sont contenus; souvent celte dernière substance forme des efflorescences cristallines à la surface du fruit. La partie pulpeuse est la seule douée de principes aromatiques.

La récolte de la Vanille se fait avant sa complète maturité; on la fait sécher à l'ombre, et on l'enduit extérieurement d'une légère couche d'huile fixe (d'Acajou ou de Ricin), dans le but de lui donner une certaine souplesse, et d'empêcher les principes volatils de se dissiper. Enfin on dispose ces fruits, improprement nommés gousses ou siliques, par petites bottes de cinquante ou de cent, que l'on expédie en Europe après les avoir enveloppées dans des petites boites bien closes. On distingue dans le commerce plusieurs sortes de Vanille qui, suivant l'opinion communément adoptée par les pharinacolosistes, sont dues â des variétés de la même espèce cultivée ou sauvage. Néanmoins les gousses de quelques Vanilles ont une forme tellement particulière, que des espèces distinctes du genre Vanilla sont susceptibles de fournir des fruits odorans à peu près semblables. La Vanille la plus estimée est celle qui a reçu le nom de Vanilla Leq; elle est longue d'environ six pouces, large de trois à quatre lignes, rétrécie aux deux extrémités et courbée à sa base; elle est un peu molle, visqueuse, d'une couleur rougeâtre foncée, et d'une odeur extrêmement suave, analogue à celle du Baume du Pérou. On lui donne le nom de Vanille givrée quand elle s'est couverte d'eftlorescences d'acide benzoïque, après avoir été conservée dans un lieu sec et dans des vases qui ne sont pas hermétiquement fermés. On nomme Vanilla Simarona ou bâtarde, une sorte commerciale qui vient de Saint-Domingue; elle est plus petite que la précédente, d'un brun moins foncé, moins aromatique, plus sèche, et non susceptible de se couvrir d'efflorescenccs. Enfin le Vanillon ou la grosse Vanille du commerce français, Vanilla Pomprona ou Bova des Espagnols, est une autre sorte dont la longueur est de cinq à sept pouces, la largeur de six á neuf lignes. Elle est trèsbrune, molle, visqueuse, presque toujours ouverte, d'une odeur forte, moins suave que la Vanille Leq. On l'envoie du Brésil, confite pour ainsi dire dans un liquide sucre, et renfermée dans des boites de fer-blanc.

La Vanille est un des aromates les plus recherchés, surtout par les chocolatiers, les glaciers, les crémiers et les confiseurs. On la vantait autrefois pour ses propriétés excitantes, aphrodisiaques et antispasmodiques; mais depuis long-temps les médecins n'en font plus d'usage comme moyen thérapeutique. (G..N.)

VANILLOPHORUM. BOT. PHAN.

(Necker.) Syn. de Vanilla. V. VANILLE. (Q..N.)

VANNEAU. Vanellus. ois. Genre de la seconde famille des Gralies. Caractères: bec court, grêle, droit, comprimé; pointe des deux mandibules renflée; base de la supérieure irès-évasée par le prolongement du sillon nasal; narines placées de chaque côté du bec et fendues longituinalement dans la membrane qui recouvre l'évasement; pieds grêles; quatre doigts: trois devant; l'intermédiaire réuni á l'extérieur par une courte membrane; un derrière, presque nul ou très-court, articulé sur

[page] 505

le tarse et ne touchant point la terre; ailes ordinairement pointues: première rémige la plus courte, ainsi que les deux suivantes; alors les quatrième et cinquième sont les plus longues. Le poignet, dans certaines especes exotiques, est armé d'un fort éperon. Les Vanneaux sont extrêmement répandus dans tout l'ancien continent: ils sont représentés dans le nouveau par plusieurs espèces qui portent au poignet un éperon allongé, dont la pointe, très-aiguË, est assez souvent recourbée. Ils aimeut les voyages, et les entreprennent par troupes fort nombreuses, s'arrêtant toujours dans les marais ou dans le voisinage des eaux bourbeuses, qui leur procurent en abondance des vers et de petits mollusques, seule nourriture, dont ils fassent usage, outre les jeunes pousses de certains végétaux et le frai de grenouille. Ils placent leur nid au sein des marais, sur des mottes de terre assez élevées, pour que leur jeune famille n'ait point à souffrir de la crue subite des eaux.

Ailes nues, sans éperon.

VANNEAU D'ASTRACAN.V. BECASSEAU D'ASTRACAN.

VANNEAU AUSTRAL. V. Chevalier austral.

Vanneau des bois. V. Chevalier des BOIS.

VANNEAU BOBEAL, Vanellus borealis, Vieill.; Tringa borealis, Lath. Parties supérieures noirâtres, les inférieures d'un gris cendré; côtés du cou d'un gris ioncé, tacheté de gris clair; sourcils blancs: rémiges et rectrices noires; bec et pieds bruns. Taille, dix pouces. De la baie du Roi-Georgcs.

Vanneau bbun. V. Chevalier arlequin.

VANNEAU CENDRE, V. PHALAROPE

HYPERBORé.

VANNEAU CENDRE DU CANADA, V. CHEVALIER CENDRE.

VANNEAU HUPPE, Vanellus cristatus, Meyer; Tringa Vanellus, Gmel., Buff., pl. enl. 242. Parties supérieuresd'un foncé à reflets éclatons; sommet de la tête, nuque, devant du cou et poitrine d'un noir irisé; plumes occipitales très-longues, effilées et recourbées en haut; rectrices blanches, terminées par un grand espace noir, les deux latérales exceptées; côtés du cou et parties inférieures d'un blanc pur; tectrices subcaudales rousses; bec noirâtre; pieds d'un rouge brunâtre. Taille, douze pouces et demi. Les jeunes, avant la mue, ont une huppe occipitale très-courte, du noirâtre au-dessous des yeux; des nuances blanches et cendrées à la gorge; la plupart des plumes bordées de brun roussâtre. Du reste ce plumage est sujet à de nombreuses variations accidentelles. Les beaux reflets de son plumage et l'aigrette qui surmonte sa tête, font du Vanneau un Oiseau fort remarquable. On assure que son nom lui vient de l'espèce de bruissement qu'occasione le mouvement de ses ailes, et qui rappelle assez bien le bruit d'un van que l'on Agite. Ces Oiseaux sont doués d'une agilité et d'une souplesse étonnantes; c'est surtout dans les airs qu'on les voit étaler avec grâce ces dons précieux, se poursuivre, se fuir, se rapprocher en prenant mille attitudes différentes. Jacquemart, de Lille, à qui l'histoire naturelle doit une foule d'observations intéressantes, a remarqué que, chez les Vanneaux, le besoin de la société allait jusqu'à leur faire mépriser la liberté. «Parmi plusieurs Vanneaux que je tenais enfermés dans mon jardin, dit ce savant observateur, j'en ai vu un recouvrer l'usage de ses ailes que l'on avait coupées, et ne s'en servir que pour faire de petites excursions. Il revenait constamment près de ses malheureux compagnons partager leurs peines, et sacrifier à l'amitié le plus beau présent de la nature.ffLes Vanneaux arrivent dans nos contrées vers le milieu du mois de mars, et, comme leurs troupes sont fort nombreuses, ils doivent changer presque tous les jours de terrain, autrement ils se trouveraient

[page] 506

dans la pénurie de nourriture. A la fin d'avril l'amour vient rompre tous les liens sociaux, et faire naître même des jalousies, occasioner des querelles et souvent des combats. Alors la plupart nous quittent et se dirigent vers des régions plus septentrionales. Ceux qui nous restent, devenus aussi solitaires qu'ils étaient sociables, ne s'occupent plus que du soin d'élever leurs petits. La femelle, après avoir fait choix, au milieu de son marais, d'une petite butte de terre, se borne à couper l'herbe qui la gêne, et y pond trois ou quatre seufs d'un vert foncé et tachetés de noir. Les petits éclosent au bout de vingt jours et ne tardent guère à quitter le nid. A la fin de l'été les voyageurs du nord reviennent: ils séjournent encore quelque temps; mais à l'approche des gelées tous se remettent en route pour le midi de l'Europe, où ils prennent leurs quartiers d'hiver.

VANNEAU D'ISLANDE. V. BÉCASSEAU CNUT, en plumage d'été.

VANNEAU KEPTUSCHEA. V. BÉCASSEAU KEPTUSCHEA.

VANNEAU MARITIME. V. BÉCASSEAU VIOLET.

VANNEAU NOIR. V. CHEVALIER ARLEQUIN.

VANNEAU ONDÉ. V. BÉCASSEAU ONDÉ.

VANNEAU A OREILLES BRUNES. V. BÉCASSEAU A OREILLES BRUNES.

VANNEAU-PLUVIER, Vanellus melanogaster, Beehstt; Tringa squatoria, Gmel., Lath., Buff., pl. enl. 923. Parties supérieures d'un brun noirâtre, avec les plumes tachetées de jaune verdâtre, et bordées de cendré et de blanchâtre; front, gorge, milieu du ventre, cuisses, abdomen et tectrices subcaudales d'un blancpur; sourcils, devant du cou, côtés de la poitrine et flancs blancs, lachetés de brun et de cendré; rectrices blanches à l'origine et roussâtres vers le bout, rayées, les intermédiaires surtout, de brunâtre; tectrices subcaudales rayées extérieuramant et diagonalement de brun; bec noir; pieds cendrés. Taille, onze pouces. Les jeunes, avant la mue, ont le front, les sourcils, les côtés de la poitrine et les flancs variés de taches plus grandes et plus pâles qu'elles ne le sont dans les adultes; en général toutes les nuances sont beaucoup plus grisâtres. C'est alors le Vanneau gris de la planche 854 des Ois. enl. de Bufion. Le plumage de noces est d'un noir profond sur les parties supérieures dont les plumés sont terminées par un grand espace blanc; les tectrices alaires et les scapulaires ont de grandes taches blanches; les joues, la gorge, les côtés et le devant du cou, le milieu de la poitrine, le ventre et les flancs, sont noirs; le front, une large bande au-dessus des yeux, les côtés du cou et de la poitrine, les parties inférieures, sont d'un blanc pur; la nuque est variée de noir, de brun et de blanc. C'est alors le Tringa helvetica, Gmel.; Charadrius apricarius, Wils.; le Vanneau suisse, Buff., pl. enl. 853. Cette espèce, beaucoup plus rare que le Vanneau huppé, se rapproche davantage des Pluviers par les habitudes, et c'est vraisemblablement le motif qui a décidé Cuvier à la considérer comme type d'un genre qu'il a appelé Squaturole.

VANNEAU RAYÉ DES ÎLES SANDHICH. V. CHEVALIER A TÈTE RAYÉE.

VANNEAU DE TERRE-NEUVE. V. SANDERLING VARIABLE.

VANNEAU UNIFORME, V. BECASSEAU UNIFORME.

VANNEAU VARIÉ. V. BÉCASSEAU VARIÉ.

††Ailes éperonnées.

VANNEAU ARMÉ A CALOTTE BLANCHE, Vanellus albicapillus, Vieill. Parties supérieures, poitrine et ventre d'un gris clair; joues, côtés du cou et de la gorge striés de blanc et de noir; tête ornée d'une caroncule plate et jaune, dont une partie s'élève au-dessus du front, et l'autre pend sur le cou; rémiges noires; moyennes tectrices alaires bordées de blanc; rectrices noires, terminées

[page] 507

de blanc; tectrices caudales blanches; bec jaune, noir à la pointe; pieds orangés. Taille, treize pouces.(DR..Z.)

VAN-RHEEDLA. BOT. PHAN. (Plumier.) Syn. de Rhecdia. V. ce mot. (g..n.)

VANSIRE. MAM. Espèce de Mangouste dont Fr. Cuvier a fait le type du sous-genre Atilan, que caractériseraient l'absence de la poche anale et un nombre de fausses molaires moindre que dans les vraies Mangoustes. V. Mangouste au mot CIVBTTE. (18. O.ST.-H.)

VANTANEA. BOT. PHAN. Aublet (Plantes de la Guiane, T. I, p. 572, tab. 229) a établi sous ce nom, qui a été changé inutilement par Scbreber en celui de Lemnescia, un genre appartenant à la Polyandrie Monogynie, L., mais dont les affinités naturelles ne sont pas encore bien déterminées. Il offre pour caractères essentiels: un calice à cinq dents; une corolle à cinq pétales étroits, allongés; des étamines nombreuses, insérées, ainsi que la corolle, sur un disque urcéolé placé sous l'ovaire; un style allongé, filiforme, terminé par un stigmate obtus; une capsule? à cinq loges monospermes. Le Vaniatiea guianensis, Aubl., loc. cil.; Lemniscia ftoribunda, Wiild., est unArbre de la Guiane, haut d'environ vingt pieds, rameux au sommet, garni de feuilles alternes, ovalesoblougues, pétiolées. Les fleurs sont terminales et disposées en corymbes épais, d'un beau rouge de corail. (G..N.)

VAORANTHE. BOT. PBAN. Syn. De Physena. V. Ce mot et VABON-THE (B.)

VAPPON. Vappo. INS. Genre de I'ordre des Diptères, famille des Notacanthes, tribu des Stratiomides, établi par Latreille, confondu avec les Sargus par Fallen, et auquel Meigen et Macquait ont donné le nom de Pachygaster. Les caractères de ce genre sont exprimes ainsi par son auteur: antennes insérées dans un enfoncement antérieur de la tête, non loin du bord supérieur de la bouche, rapprochées à leur base, dirigées en avaut, composées dfe trois articles, le premier très-court, presque cylindrique; le second aussi court, mais plus large que le premier, orbiculaire; le troisième presque sphériaue, un peu comprimé, beaucoup plus grand que les précédons, paraissant divisé en quatre anneaux, muni d'une soie terminale un peu velue à sa base; trompe cachée dans la cavité buccale lors au repos; palpes insérés vers la base de la trompe, un peu velus, divergens, coniques; tête bémispherique-allongée; yeux espacés dans les femelles, convergens sur le front dans les mâles; trois ocelles disposés en triangle sur le haut du front; corps presque triangulaire, glabre; corselet un peu oblong, plus large à sa partie postérieure qu'à l'antérieure; écusson mutique; ailes assez grandes, lancéolées, velues vues au microscope, couchées horizontalement et parallèlement sur le corps pendant le repos, ayant une cellule discoïdale émettant trois nervures qui atteignent le bord postérieur de laile; balanciers découverts; abdomen plus large que la partie postérieure du corselet, très-convexe en dessus, concave en dessous; les segmens peu distincts; pâtes de longueur moyenne. La larve est allongée, d'un gris roussâtre, marquée e trois bandes longitudinales, obscurés. Elle a été observée par Carcel el décrite avec détail par Macquarl, à qui la science doit un travail très-reniai quahle sur les Diptères du nord de la France. Cette larve vit dans le terreau d'orme. A l'état parlait, les Vappons fréquentent les fleurs.

La seule espèce connue se trouve en France; c est le Yappon noie, V. appo ater, Latr., Fabr.; Pachygaster ater, Meig., Dipt. d'Eur. T. 111, p. 102, tab. tig. 17 > Moquait, Uipt. du nord de la France; Asiliques, etc., p. 112 (G.)

[page] 508

VAQUE-BATUé, VAQUE-PE- TOUSË. OIS. Noms vulgaires du Troglodyte. V. Sylvie. (dr..z.)

VAQUER ELLE. BOT. PHAN. Mauvaise déuominatiou française substituée par Poiret au nom scientifique ù'Actinotus. (G..N.)

VAQUETTE. BOT. PHAN. Nom vulgaire, en plusieurs contrées de la France, du Gouet maculé. (G..n.)

VAQUOIS. Pandanus. BOT. PHAN. Genre qui, par son port, se rapproche singulièrement des Palmiers, dont il s'éloigne par les parties de sa fructification, par laquelle il se rapproche des Typhinées. Cependant Robert Brown en a formé le type d'un ordre naturel nouveau, auquel il a donné le nom de Pandanées. Le genre Pandanus peut être caractérisé de la manière suivante: les fleurs sont dioïques, disposées en chatons; les chatons mâles sont rameux, entièrement recouverts d'étamines, sans trace de périanthe, et dont chacune doit être considérée comme une fleur mâle. Les fleurs femelles se composent d'ovaires uniloculaires, distincts ou soudés, réunis sur un spadice. Ils deviennent des drupes fibreuses, souvent soudées plusieurs ensemble, uniloculaires, et contenant une graine attachée par sa base k un trophosperme latéral. Les espèces qui composeut ce genre sont, comme nous l'avons dit, des Arbres ou des Arbrisseaux avant le port des Palmiers; c'est-à-ciire un style simple, cylindrique, formé par la base des feuilles soudées; celles-ci sont longues, roides, linéaires, quelquefois disposées en spirale à la partie supérieure de la lige. Toutes les espèces sont originaires de l'Inde ou de la Polynésie, ou des îles Australes d'Afrique. On doit à Du Petit- Thouars une Monographie des espèces qui croissent aux fies Maurice, et dont le nombre ne s'élève pas à moins de quinze.

Le Vaquois odorant, Pandanus odorantissimus, L. fils, Suppl. Son fttipe s'élève k une hauteur de douze

à quinze pieds; il est simple ou quelquefois légèrement rameux à sou sommet. Ce stipe, beaucoup plus mince dans sa partie inférieure qu'à la supérieure, est marqué extérieurement de l'empreinte qu'ont laissée les feuilles qui se sont détachées. Ces feuilles sont réunies en faisceaux au sommet du stipe. Elles sont linéaires, très-longues, roides, résistantes, vertes, bordées de rougeâtre, disposées en spirale. Les fleurs naissent au centre des feuilles. Cet Arbre croît sur le continent et dans l'archipel de l'Inde. Ses fleurs mâles répandent une odeur très-suave, et sont pour ce motif très-recherchées, surtout en Egypte où elles se vendent à un prix très-élêvé. On plante cet Arbre autour des habitations pour en faire des haies. Il est cultivé aux îles de France et de Mas-carcigne. On se sert de ses feuilles pour préparer des nattes, dans lesquelles on enveloppe le sucre, le café, et en général les marchandises qui nous viennent de ces deux îles.

Parmi les autres espèces de ce genre, nous mentionucrons ici le Pandanus edulis, Du Petit-Thouars, qui croît à Madagascar, et dont les nabitans mangent les fruits; le Pandanus polycephalus, Lamk., Encycl., ou Pandanus humilis, de Rumph, originaire des Moluques, où son bourgeon terminal se mange comme celui du Chou-Palmiste. (A.R.)

VAR. BOT. PHAN. Syn. d'Hibiscus tiliaccus à Madagascar. (B.)

VARAGOU. BOT. PHAN. (Leschenault.) Nom d'une espèce de Paspale, Paspalum frumentaceum, aux environs de Pondichéry. P, Paspale.(B.)

VARAIRE. BOT. PHAN. Un des noms français du genre Veratrum. V. VÉRATRE. (G..N.)

* VARAKA. BOT. PHAN. (Rhéede.) Même chose que Barca. V. ce mot.(b.)

VARAN OU OUARAN. BEPT.SAUK. Nom de pays des Tupinambis d'Egypte. V. TUPINAMBFS. (IS.G.ST.-H.)

* VARANUS. BEPT. SAÜB. Métrera et Fitzinger ont douné ce nom à une subdivision du tjenre Tupinatnbis; mais il importe de remarquer que le premier de ccs auteurs attribue au mot Varanus un sens beaucoup plus étendu que le premier. V. TUPINAMB1S.(1S.G.ST.H.)

VARDIOLE. OIS. (Buffon.) Syn. présumé du Moucherolle Tchetrecbé. V. Moucherolle.(DR..Z.)

VARE. Mau. (Gesner.) Nom d'une variété de l'Ecureuil ordinaire.(IS.O.ST.-H.)

VAREC ou VARECH, bot.crypt.( Hydrophytes. ) Noms vulgaires qu'on donne sur les côtes océanes aux Plantes marines et principalement aux Fucacées jetées sur le rivage et dont les habitaus forment des tas pour fumer les terres ou brûlent les débris pour faire de la Soude.(B.)

VARECA. BOT. PHAN. Gaertner (de Fruct., p. 290, tab. 6, fig. 6) a décrit, sous le nom Vareca zeylanica, le fruit d'une Plante de Ceylan formant un genre nouveau que De Candolle a placé à la suite de la famille des Passiflorées. Ce fruit est une baie uniloculaire, renfermant une pulpe divisée en plusieurs cellules partielles où sont logées les graines. Les placentas sont au nombre de trois, pariétaux et polyspermes. Ce genre est trop peu connu pour que sou adoption soit définitive.

Dans le premier volume de la Flora Indica, le docteur Wallich a publié, d'après Roxburgh, trois espèces nouvelles de Vareca, sous les noms de Vareca moluccana, lanceolata et heteroclita; mais il est douteux qu'elles appartiennent bien réellement au genre Vareca. Sprengei a cru devoir les réunir à l'Hydnocarpus, genre également fondé par Gaertner, et qui appartient à la famille des Flacourtianées. Dans ces Plantes, le calice est à cinq folioles ou quinquéparti, la corolle est à cinq uctales; il y a cinq ctamines, dont les filets sont

[page] 509

unis à la base en un tube annulaire entourant l'ovaire. (G..N.)

* VARENNEA. BOT. PHAN. Ortega (Decad., 5, p. 66, tab. 9) a décrit un genre de Légumineuses, sous le nom de Viborquia, qui ne pouvait être adopté, parce que d'uue part c'était une mauvaise orthographe du nom de Viborg auquel ce genre était dédié, et que, d'un autre côté, il existait déjà trois genres nommés Viborgia par divers botanistes. De Candolle, dans ses Mémoires sur les Légumineuses, p. 494, a substitué au nom générique celui de Varennea, et a ainsi caractérisé le genre en question: calice tubuleux campanulé, persistant, à cinq dents, dont les deux supérieures sont les plus larges; cotolle presque papilionacée; l'étendard cunéiforme, échancré; les ailes en forme de faux; la carène concave au sommet, composée de deux pétales spatulés; dix étamines monadelphes, avec la gaine fendue selon Ortega, diadelplies d'après les dessins inédits de la Flore du Mexique; ovaire oblong, surmonté d'un style filiforme subulé et d'un stigmate en tête; gousse oblongue, plane-comprimée, presque en forme de faux, renfermant une graine oblongue-réniforme, attachée au sommet de la gousse. Ce genre est placé à la suite de la famille, attendu l'incertitude des descriptions. On le dit néaumoins voisin au Nissolia et du Pterocarpus. Le Varennea polysiachya est nu Arbrisseau du Mexique, à feuilles imparipinnées, composées d'un grand nombre de folioles, la supérieure obbordée, manquant quelquefois. Les fleurs sont petites, blanchis, disposées en une panicule composée de plusieurs grappes. (G..N.)

VARETTE. BOT. PHAN. Nom substitué inutilement dans l'Encyclopédie à celui d'Adenanthos. (g..n.)

VARGA. POIS. Syn. de Murena Balearica, Delaroche, aux îles Baléares. V. Murène. (B.)

VARGADELLE. pois. Nom que

[page] 510

donnent les pécheurs à la jeune Saupe. V. Bogue. (b.)

* VARGASIA. BOT. PHAN. Sous ce nom, Spreugel (Syst. Veget., 2, p. 285) a publié un genre établi par Bertero en manuscrit, qui appartient à la famille des Malpighiacées, et qui est ainsi caractérisé: calice quinquéfide, dépourvu de glandes; pétales presque sessiles; styles soudés à la base, réfléchis au sommet; samare ailée au sommet. Ce genre se compose de deux espèces (Vargasia giabra et Vargasia tomentosa) qui croissent à Saint-Domingue, et qui probablement ont été considérées par les botanistes comme des espèces de Banisteria; elles en différent surtout par l'absence de glandes au calice. (G..N.)

VARI. MAM. Espèce du genre Maki. V. ce mot. (B.)

VARIA, mam. V. CHAT-PANTHÈRE.

VARIADA. pois. (Delaroche.) C'est-à-dire Variée. Nom d'une variété du Spares Sargus, L., aux îles Baléares. V. Spare. (b.)

* VARIANS* Variantes. BEPT. oph. (Oppel.) V. Erpétologie.

VARICES.* moll. On donne ce nom aux bourrelets longitudinaux et persistans qui se voient sur certaines Coquilles, tantôt épars, tantôt réguliers, et correspondant les uns aux autres à des intervalles constans. Ils sont épars ou réguliers sur les Tritons, et irréguliers sur les Ranelles et les Rochers. V. Conchyliologie et Coquille. (d..h.)

VARICOSSY. mam. Syn. de Vari, d'après Flaccourt. (IS.G.ST.-H.)

* VARIé, OIS. Espèce du genre Coucal. V. ce mot. (b.)

VARINGA. BOT. PHAN. Rumph désigne sous ce nom le Ficus indica, et d autres espèces voisines. (g..n.)

VARIOLAIRE. Variolaria. BOT. CRYPT. (Lichens.) Genre établi par Persoon et adopté par presque tous les lichénograplies. Il comprend des Lichens crustacés dont le thallus est cartilagineux et membraneux, uniforme, et dont les apothécies, formés par le thallus en forme de bouton, contiennent une laine proligère dépourvue de périthécium, comprimée, quelquefois peu distincte. Ces Lichens croissent sur les pierres et les écorces. Le Variola communis est très-fréquent en Europe; on en distingue beaucoup de variétés. Quelques espèces croissent sur les écorces officinales, et ont été décrites par Fries dans son bel ouvrage. (ad.b.)

VARIOLARIA. BOT. crypt. (Hypoxytées.) Ce genre, ainsi nommé par Bulliard, a été considéré longtemps comme le même que le genre Sphœria. Friés pense que ce dernier genre mérite d'étre divisé, et nue les groupes nommés par Bulliard Hypoxylon et Variolaria doivent être de nouveau considérés comme des groupes distincts; mais le nom de Variolaria ayant généralement été appliqué à un genre de Lichens, il propose de donner à celui que Bulliard désignait ainsi, le nom de Valsa. V. ce mot. (ad. b.)

VARIOLE, zool. Espèce du genre Pipi t. C'est aussi le Perca nilotica. (B.)

* VARIOLEUX. crust. Espèce du genre Crabe. V. ce mot. (B.)

VARIOLINE. MIN. Delomsherie nommait aiusi le Pétrosilex qui forme la base de la Variolite de la Durance. V. Pétrosilex. (A.R.)

VARIOLITE. min. Nom d'une application incertaine que les minéralogistes se sont déterminés à abandonner, et que Brongniart a mieux recisé en le changeant en celui de Spilite. V. ce mot. (a.r.)

* VARIPHYLLIS. BOT. PHAN. Du Petit-Thouars donne ce nom au Bulbopkyllum variegatum, Plante de Mascareigne, qu'il a figurée dans ses Orchidées d'Afrique, tab. 107. (G..N.)

* VARIQUEUX. Varicosa. moll. Dans ses Familles naturelles, Latreille donne ce nom à une famille

[page] 511

qui correspond assez exactement à la seconde section de la famille des Canalifères de Lamarck. Quoique l'on ne trouve que quatre genres dans la section de la famille de Lamarck, et qu'il y en ait douze de cités dans la famille des Variqueux de Latreille, la similitude n'en est pas moins exacte, parce que Latreille a admis les démembremens de ces quatre genres proposés par Montfort et Schumacher, démembremens recounus mutiles, et tellement inutiles, que le même genre se trouve reproduit trois ou quatre fois sous des dénominations différentes. C'est ainsi que dans cette famille, qui dans tous les cas ne pourrait être adoptée sans réformes, sont réunis les douze genres qui suivent: Rocher, Bronte, Typhis, Chicoracé, Aquille, Lotoire, Trophone, Ranelle, Apolle, Alectrion, Triton et Struthiolaire. V. ces mots et CANALIFERE. (D..H.)

VARONTHE. BOT. PHAN. Nom sous lequel les fruits du Physena de Du Petit-Thouars sont décrits dans l'herbier de Jussieu. (G..N.)

VAROQUIER. BOT. PHAN. Ce nom baroque désigne, dans l'Encyclopédie, le Centrolepis de Labillardière, ou Devauxia de Brown. (G..N.)

VAROZA. MAM. L'un des noms de la Marmotte des Alpes en Italie.(IS.G.ST.-H.)

VARRONIA. BOT. PHAN. Ce genre, établi par Linoé, était composé d'espèces nombreuses qui rentrent dans le genre Cordia. V. SÉBESTIER. (G..N.)

* VARUNE. Varuna, CRUST. Nous désignons sous ce nom une nouvelle division générique que nous avons cru devoir établir dans la section des Crustacés Brachyures, pour recevoir un de ces Décapodes qui, jusqu'ici, a été rangé parmi les Grapses, mais qui s'en éloigne par plusieurs caractères de premier ordre. Nous voulons parier du Grapsus iitteralus de Fabricius, figuré par Herbst, pl. 48, fig. 4. Sa forme générale est assez semblable è celle des Grapses proprement dits, car sa carapace est très-déprimée et presque quadrilatère; son front est large et droit; ses yeux sont courts et ses pates très-longues; mais ces derniers organes, au lieu d'être terminés par un article cylindrique et hérissé d'épines comme dans le genre Graphe, tel que nous croyons devoir le circonscrire, sont larges, aplatis, simplement ciliés sur les bords, et ressemblent à la lame lancéolée qui termine les pâtes postérieures de plusieurs Portuniens. L'existence des pates natatoires n'est pas la seule particularité qui distingue ces Crustacés des autres genres voisins; les pieds-mâchoires recouvrent toute la bouche; leur bord interne est droit et leur troisième article plus large que long; les antennes externes ne sont pas insérées sous le front, mais en dehors de ses bords externes, et leur premier article est petit et presque cylindrique; lesrbites manquen pour ainsi dire de paroi inférieure; les antennes internes sont horizontales; l'épistome est presque linéaire, etc. Comme chez tous les autres Crustacés de la famille naturelle dont le genre Grapse forme le type, l'épistome des Varunes est placé sur la même ligne transversale que le bord orbitaire inférieur, et la bouche est presque quadrilatère; enfin pour les en distinguer, il suffit de se rappeler la forme des pates des quatre dernières paires, car elle ne se reproduit dans aucun autre Crustacé du même groupe. Nous ne connaissons qu'une seule espèce appartenant à ce genre; elle habite les mers des Indes et est conservée dans la collection du Muséum du Jardin du-Roi. Le nom de Varuna, par lequel nous le désignons génériquement, est celui de l'un des génies des eaux dans la mythologie indienne.(H.-M.E.)

VASA. OIS. Espèce du genre Perroquet V. ce mot. (DR..Z.)

* VASCOA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu

[page] 512

des Lotées, établi par De Candolle (Mém. sur la famille des Légumin., p. 187) sur deux espèces, dont l'une était classée parmi les Crotalaria par Linné, et l'autre dans les Borbonia par Thunberg. Il se distingue des Crotalaria par son fruit non renflé, et du Borbonia par sa corolle glabre et ses lobes calicinaux non prolongés en épines. Il diffère aussi du Rafnia par son calice á cinq divisions à peu près égales, et dont l'inférieure n'est pas en forme de soie ou d'alêne. Les espèces rapportées á ce genre nouveau ont reçu les noms de Vascoa amplexicaulis et Pascoa perfoliata. C'est cette dernière qui est assez bien figurée dans Séba (Thes., 1, tab. 34, fig. 5). Ces Plantes sont des sous - Arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, glabres, à feuilles simples, sessiles, amplexicaules, cordiformes, les caulinaires alternes, les florales opposées. Les fleurs sont jaunes, portées sur de courts pédoncules, et fasciculées dans les aisselles des feuilles supérieures. (g..n.)

VASE JAQÜELINE, VASE A PUISER. moll. Ces noms vulgaires s'appliquent ordinairement aux grandes Coquilles minces qui peuvent servir à puiser un liquide. La première de ces dénominations se donne cependant plus particulièrement au Voluta Cymbium, et la seconde au Murex Haustellum. (D..H.)

VASKEBIORN. mam. L'un des noms de pays du Glouton dans plusieurs contrées du nord de l'Europe. (IS. G. ST.-H.)

VA-SOULE, ins. Nom donné par GoedaËrt à la chenille d'un Bombyce qu'il a représentée dans sa vingt-troisième expérience. (a. b.)

VASSET. conch. La jolie Coquille connue dans les auteurs sous le nom de Trochus Pltaraonis, a été décrite sous la dénomination de Vasset par Adanson (Voyage au Sénégal, pl. 12, fig. 3). (D..H.)

VASTKÈS. Sudis. pois. Et non Vastrè. Genre de la famille des Clu pes formé par Cuvier pour des Poissons d'eau douce qui présentent tous les caractères des Erythrins, excepté leur dorsale et leur anale placées vis-à-vis l'une de l'autre, á peu près égales entre elles, et qui occupent le dernier tiers de la longueur du corp3. On ne connaît encore que deux espèces de Vastrés que l'auteur du genre décrira dans sa belle Histoire des Poissons, mais qui, pour être dans nos Musées depuis longtemps, n'en avaient pas moinséchappé aux ichtyologistes. Ce sont de grands Poissons dont l'un avait été rapporté du Sénégal par Adanson; l'autre, figuré dans la planche 10, T. IV du Règne Animal sous le nom de Géant, vient du Brésil, (b.)

VASULITE. Vasulites. moll. Montfort, avant la publication de son Traité de Conchyliologie systématique, avait nommé ainsi le genre qu'il proposa de nouveau sous le nom de Bellérophe, qui a été adopté. V. Belléhopue. (d..h.)

VATA1REA. BOT. PHAN. Et non Vatairia. Aublet (Plant. Guian., 2, p. 755, t. 502) a décrit et figuré sous e nom de Vatairea guianensis, un Arbre formant un genre de la famille des Légumineuses, tribu des Césalpinées, qui a de l'analogie avec le Plerocarpus á cause de son fruit, seule partie qui en soit connue, mais qui s'en distingue par son embryon droit Ce fruit est une gousse coriace, comprimée, presque arrondie, rugueuse, sur une de ses faces, de couleur rouillée, ayant des bordures membraneuses, uniloculaire, indéhiscent * graine très-grosse, presque arrondie et aplatie; embryon droit. Le Vatairea guianensis est un Arbre á feuilles imparipinnées, á folioles alternes, ovales, glabres, roides, et de couleur cendrée en .dessous. Il croît sur les bords des rivières de la Guiane. (g..n.)

VATEMAR. OIS. Syn. vulgaire de la Lavandière. V. Bergeronnette.(DR..Z.)

VATEREAU. BOT. PHAN. Dénomination française inutilement proposée pour le genre Miltrasacme. V. ce mot. (g..n.)

VATERIA. BOT. fsan. Linné a établi sous ce nom un genre de la Polyandrie Monogynie, L., qui a été placé dans la famille des Guttifères par quelques auteurs, mais que nous ne retrouvons pas dans les genres rapportés à cette famille par les monographes modernes, tels que Choisy et Cambessèdes. Retz et Vahl l'ont réuni à L'Elœocarpus; mais ce rapprochement a été combattu par Smith, dans la Rees Cyclopœdia, qui dit avoir examiné un échantillon authentique, et avoir reconnu que Vahl s'était assurément trompé en disant que la corolle et le fruit ressemblaient à ces organes dans l'Elœocarpus. Voici les caractères que Smith attribue au Vateria: calice infère, persistant, divisé en cinq segmens aigus et réfléchis; corolle à cinq pétales ovales, entiers; étamines nombreuses, à filets très-courts, à anthères verticales, plus longues que les filets; ovaire supère, arrondi, surmonté d'un style court et d'un stigmate capité; capsule turbinée coriace, à trois valves, et à une seule loge renfermant une graine solitaire. Le Vateria indica, L.; Elœocarpus copaWferus Vahl, Symbol., vol. 3, p. 67; Pænoe, Rhéerle, Hort. Malab., vol. 4, tab. i5; est un Arbre élevé qui croit dans les Indes-Orientales. Ses rameaux sont étalés, garnis de feuilles épaisses, alternes et entières; ses fleurs sont jaunes et disposées eu panicule terminale. De l'écorce de cet Arbre découle une résine odorante, jaune, transparente, laquelle, selon Kœnig, est une des substances connues dans le commerce sous le nom de Gomme Copal, qui servent à la préparation des plus beaux vernis.

Les affinités du genre Valeria viennent d'être déterminées par Blume dans sa Flore de Java (Dipterocarpeœ, p. 7). La structure des cotylédons, qui sont pédouculés, rappro

[page] 513

Che le Vateria indica du Dipterocarpus, du Shorea et d'aulres genres de a uouvelie famille des Diptérocarpées. Gaertner avait indiqué autrefois les rapports que ces cotylédons offrent avec ceux du Shorea, mais Retz ainsi que Vahl avaient placé le Vateria dans le genre Elæocarpus. L'opinion de Blume est que cette Plante forme un genre distinct parmi les Dipiérocarpées et qu'elle est coin* me une sorte de lien entre cette famille et celle des Elæocarpus. (G..N.)

VATICA. BOT. PHAN. Genre de la Dodécandrie Monogynie, L., rapporté d'abord à la famille des Guttifères, puis placé avec doute par De Candolle dans celle des Tiliacées. Les caractères qu'on lui a imposés ne sont pas assez certains pour qu'on puisse prendre une détermination sur ses affinités naturelles. Smith, dans l'Encyclopédie de Rées, prétend qu'il n'y a aucune distinction entre ce genre et le Vateria, si ce n'est dans le nombre et la forme des étamines. Celles du Vatica sont au nombre de quinze, à anthères sessiles, quadriloculaires. Du reste, c'est la même inflorescence, les mêmes formes de feuilles, de pédoncules, de calice et de corolle. Le Vatica chinensis, L.; Smith, Icon. Ined., tab. 36; Lamk., Illustr., tab. 597: est un Arbrisseau qui a le port d'un Citronnier. Ses tiges se divisent en rameaux légèrement tomenteux, garnis de feuilles alternes, pétiolées, entières; ses fleurs sont paniculées. Cette Plante est originaire de Chine, ainsi que l'indique le nom spécifique que lui a donné Linné; niais d'après Smith, elle semble plutôt native de l'Inde-Orienlale, et particulièrement de Java. (G..N.)

* VATOLÉLA. BOT. pu an. Et non Batoléla. Nom madécasse des graines du Guilandina Bonduc, avec lesquelles on joue le jeu de calcul, décrit par Flaccourt sous le nom de Sifanga. (B.)

VATTAY. BOT. pb an. Lie Crotalaria

TOME XVI. 33

[page] 514

verrucosa porte ce nom aux environs de Pondichéry.(g..n.)

VATTICH. BOT. pban. (Hasseîquist.) Que Forskahl écrit Bailich. La Pastèque chez les Egyptiens. (G..N.)

* VAUANTHES. BOT. PHAN. Ce nom, donné par Haworth à un genre de Crassulacées, a été changé par De Candolle en celui de Grammanihes. V. ce mot au Supplément. (G..N.)

VAUBIER. BOT. PHAN. Ce nom a été inutilement substitué à celui de Hakea. V. ce mot.(G..N.)

VAUCHERIE. Vauchêria.bot. crypt.(Confervées.) Nous avons dit au mot Prolifère de ce Dictionnaire: Nul n'a le droit de changer arbitrairement les désignations de genre qui ne pèchent par aucune règle; quand elles ont l'antériorité elles doivent être scrupuleusement conservées. Ainsi c'est à tort que De Candolle, contre la règle qu'il a lui-même si souvent invoquée, a changé l'excellent nom d'Ectosperme, donné par Vaucher à un genre très-bien fait, pour celui de Vauchêria, nom que nous avons réservé pour un autre genre formé par l'observateur genevois, mais qu il appela improprement Proliféra. Lyngbye et d'autres algologues adoptèrent la fâcheuse innovation de l'auteur de la Flore Française. Four nous, les Vaucheries répondent aux Prolifères de Vaucher que De Candolle amalgama dans ses Chan transi es (V. ce mot) rejetées de tous les auteurs à cause de leur incohérence. Les caractères des Vaucheries sont: filamens bien articulés, par sections transverses dont quelques-unes se renflent à l'époque de la reproduction et deviennent des

Î'einmes proéminentes, opaques, ovaes ou globuleuses. Léon Leclerc a inséré, dans le tome ni des Mémoires du Muséum, pages 46a et suivantes, un très-bon Mémoire sur ce genre dont il décrit et figure huit espèces; nous eu connaissons cinq ousix de plus; l'Oseillatoria muralis des auteurs est du nombre. Toutes sont d'eau douce, même cette dernière qui, si elle supporte sur la partie iuférieure des troncs d'arbres et de certains bâtimens humitles convenablement exposés, un certain degré de sécheresse, ne végète et ne fructifie3ne par les grandes pluies et les temps 'extrême humidité. 11 se pourrait que celte espèce qu'on devrait nommer Amphibie, Amphibie, ne fût, qu'un état de la commune qu'on rencontre dans les barriques que les jardiniers tiennent pleines d'eau pour les arrosemens, et qui se développent si promptement dans les stagnes d'eau pluviale ainsi que dans ces vases où l'on met de l'eau en stagnation pour faire des expériences microscopiques. Les corpuscules reproducteurs peuvent être enlevés avec l'eau d'évaporation et retomber avec la pluie là ou ils se développent en Oscillaloria murails. Le Cunferva rivularis de Linné a été rapporté aux Prolifères, c'est-à-dire au genre qui nous occupe; mais il est difficile de savoir précisément ce que c'est que la Plante du législateur suédois, qui en a probablement confondu plusieurs sous un seul nom.(b.)

VAÜDOISE. pois. Syn. de Vandoise, espèce d'Able. V. ce mot. (B.)

* VAULOO. pois. V. Percer.

VAULOU. BOT. PHAN. Nom du Bambou à Madagascar.(G..N.)

VAUQUELINIE. VauqueUrda. BOT. PHAN. Genre de la famille des Rosacées, tribu des Spiréacées, établi par Corréa de Serra, dans le premier volume des Plantes équinoxiales de Humboldt et Bonpland, et offrant les caractères suivans: fleurs hermaphrodites; calice à tube hémisphérique, à limbe profondément découpé en cinq segmens; coiolle à cinq pétales, insérés sur l'entrée du tube calicinal; environ douze étamines ayant la même insertion; ovaire composé de cinq carpelles réunis, supère, sessile, surmonté de cinqstyles et d'autant de stigmates en tété, capsule fermée de cinq carpelles soudés, entourée du calice persistant, b cinq côtés, à cinq coques ligneuses, uniloculaires, bivalves et dispermes; graines collatérales, dressées, ailées à leur sommet. Le Vauquelinia cory mbosa, Humb. et Bon pl., loc. cit., p. 140, tab. 40, est un Arbre à feuilles éparses ou très-rarement opposées, simples, bordées de dents aiguËs, accompagnées de deux stipules pétiolaires très-petites. Les fleurs sont blanches, disposées en corymbes au sommet des branches. Cet Arbre croit dans les lieux tempérés du Mexique, près d'Aetopan.(G..N.)

VAUQÜELINITE. min. Syn. de Plomb chromé. V. Plomb. (B.)

VAUTOUR. Vultur. OIS. Genre de l'ordre des Rapaces ou Nécipitres. Caractères: bec gros et fort, beaucoup plus haut que large, garni d'une cirrhe à sa base: la mandibule supérieure droite, courbée seulement vers la pointe, l'inférieure également droite, arrondie et inclinée à l'extrémité; tête nue ou couverte d'un duvet très-court; narines sues, placées de chaque côté du bec et percées diagonalement vers les bords de la cirrhe; pieds forts, munis d'ongles faiblement argués; quatre doigts: trois devant, l'intermédiaire très-long, uni 4 l'extérieur vers la base; ailes longues: première rémige courte, n'égalant pas la sixième; les deuxième et troisième moins longues que la quatrième qui dépasse toutes les autres. S'il est des Oiseaux de proie qui, malgré l'effroi qu'inspire naturellement leur nom, excitent néanmoins l'admiration par leur noble courage, il en est aussi chez lesquels on ne trouve que les plus méprisables, les plus dégoûtautes qualités: tels sont les Vautours. Férocité stupide, lâcheté cruelle, voracité infecte, dépravation absolue qui, chez les Oiseaux, met le comble à la dégradation morale: ce rebutant assemblage a été départi aux Vautours.

[page] 515

Cependant, comme dans l'économie générale il n'est si mauvaise chose qui ne trouve une utile application, on tire encore quelques services importans de ces géans ailés. Dans les contrées oh beaucoup d'Animaux succombent à des maladies qui frappent pour ainsi dire avec la rapidité de la foudre, ce sont les Vautours qui purgent la surface de la terre des cadavres qu'ou n'a pu ni su soustraire à une putréfaction pernicieuse. Au Pérou, en Egypte et dans beaucoup d'autres lieux encore où ces Oiseaux sont fort communs, les citadins se reposent sur eux du soin de nettoyer les rues qu'encombreraient souvent des restes d'Animaux que l'ou a l'habitude d'y jeter. Les organes extrêmement subtils dont la nature a doué les Vautours, leur font découvrir à d'incroyables distances ces débris cadavéreux, et aussitôt ils fondent du haut des airs et en tournoyant sur ces proies qui ne leur coûtent que la peine de s'en repaître. Au sein de la population des villes, on voit ces Oiseaux, réunis ordinairement par petites troupes, se promener avec la plus parfaite sécurité, quêtant jusque dans les habitations les cadavres frais ou corrompus; ils les dissèquent sur les lieux même, avalant toutes les parties molles, et souvent encore des portions du squelette, après les avoir brisées avec les mandibules, et qu'achèvent de broyer et de dissoudre les muscles épais qui garnissent leur jabot et leur gésier, les sucs abondans qui humectent et lubrifient ces viscères. La voracité des Vautours, si repoussante en général, est cependant une sorte de garantie contre les attaques de ces Oiseaux, qui pourraient devenir extrêmement redoutables s'ils voulaient faire usage de tous leurs moyens d'agression; mais dès qu'ils sont complètement repus, ils peuvent, à ce qu'il paraît, attendre pendant plusieurs semaines l'occasion de se gorger de nouveau, et, comme cette occasion leur manque rarement, la nécessité ne les porte

33*

[page] 516

pas, comme beaucoup d'autres Rapaces, à vaincre pour déchirer et dévorer leurs adversaires, ou à surprendre par la ruse des victimes palpitantes. De là naît vraisemblablement leur lâcheté naturelle; car, dans tous le3 êtres, le caractère dépend presque toujours des besoins et des habitudes; si les circonstances exercent quelquefois une influence marquée, elle n'est que passagère: vient-elle à cesser, la nature reprend aussitôt tous ses droits.

Les Vautours ont la démarche lourde et ignoble; ils éprouvent, surtout après un copieux repas, la plus grande difficulté à prendre le vol; ils s'essaient nombre de fois en courant, avant de parvenir á s'élever. Alors leur ascension, toujours lente, quoique bien soutenue, s'effectue obliquement et en tournoyant sans cesse. Leurs unions paraissent durables et continues. L'entablementabrité d'un rocher inaccessible, au pied duquel viennent se briser les vagues de la mer ou rouler et s'anéantir les flots d'un torrent, est presque toujours le dépositaire du fruit de leurs amours. L'aire est vaste, mais nullement élevé comme celui des Aigles, qui s'augmente journellement des os que décharnent les Aiglons; des bûchettes, liées par un mastic, forment autour du centre, qui n'est garni que de paille et de foin, un talus assez haut. Les petits naissent couverts d'un duvet qui ne fait que croître et s'épaissir. Bientôt on en voit sortir les plumes qui s'allongent insensiblement, et flnissent par cacher entièrement le duvet. Les mues auxquelles ils sont assujettis, produisent dans le plumage de très-grandes variations, qui ont donné lieu à de nombreuses erreurs dans la distance des espèces; aussi a-t on qualifié souvent de noms particuliers le même Oiseau pris à trois ou quatre époques différentes de sa vie. Les Vautours n'apportent pas dans leurs serres, comme font les Aigles, la nourriture palpitante à leurs petits; ils la dégorgent devanteux et les invitent, par un cri particulier, à s'en rassasier. On trouve des Vautours dans toutes les parties du globe; néanmoins ils sont en plus grand nombre dans les régions équatoriales, coupées par de grandes chaînes de montagnes, ou ces Oiseaux se retirent assez habituellement, pour y passer les nuits dans des anfractures qu'ils adoptent dès leur jeunesse.

Vautour des Agneaux. V. Gypaète barbu.

Vautour aux ailes noires. V. Catharte Alimoche.

VAUTOUR ALIMOCH V. CATHARTE ALIMOCHE.

Vautour des Andes. V. CATHARTE CONDOR.

VAUTOUR D'ANGOLA. V. CATHARTE CATHARTOÏDE.

Vautour ARRIAN, Vultur cinereus, L.; Vultur Bcngalensis, Lath.; Vulturniger, Vieill.; Vultur vulgaris, Daud.; Vultar leporarius, Gesncr; Vultur crisiatus, Briss.; Vultur Arrianus, Pic.-Lap., Buff., pl. enl. 425. Plumage d'un brun tirant au noir et quelquefois au fauve; parties postérieures de la tête et nuque dégarnies de plumes, avec la peau bleuâtre; des plumes contournées sur les côtés du cou, sur le reste un duvet fauve; une ample touffe de longues plumes à barbes desunies, partant de l'insertion des ailes; bec d'un brun noirâtre, avec la corhe d'un i ou^e tendre, tirant sur le bleuâtre; iris d'un brun fauve; tarse à moitié emplumé; pieds et doigts d'un blanc jaunâtre. Taille, trois pieds et demi. La femelle est un peu plus petite, et son plumage est en général d'une couleur plus foncée. Les jeunes ont tout le cou garni de duvet, et les plumes des parties supérieures bordées et terminées par une nuance plus claire. De l'Europe.

Vautour barbu. V. GypaèteUA HBU.

Vautour du Brésil. V. Catharte Aura.

Vautour brun. V. Catharte Alimoche, jeune.

[page] 517

VAUTOUR DE LA CALIFORNIE. V. CATHARTE PAPA.

VAUTOUR CONDOR. V. CATHARTE CONDOR.

VAUTOUR EGYPTIEN, Vultur ægyptius, Tem., Ois. col., pl. 407. Plumage d'un brun fauve, avec le bord des plumes d'un brun doré; tête et cou d'un gris bleuâtre, recouverts d'un duvet de même nuance; collerette composée de plumes contournées, blanchâtres a la base, puis d'un fauve doré; bas du cou garni de petites plumes brunâtres: celles des parties inférieures sont longues et lâches, d'un brun-fauve clair, avec la lige brune; jambes blanchâtres, avec le bord des plumes brunâtre; rémiges et rectrices noirâtres: celle-ci terminée par une pointe que forme l'extrémité de la tige; bec noir, un large bord jaune à la mandibule supérieure; cirrhe bleuâtre; pieds jaunes. Taille, trois pieds huit pouces. De l'Afrique.

GRAND VAUTOUR BARBU. V. GYPAETE BARBU.

VAUTOUR GRIFFON, Vulturfulvus, L.; Vultur leucocephalus, Me^er; Vultur trencalor, Bechst, Buff., pl. cnl. 426. Plumage brun, varié de fauve; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre; tete et cou garnis d'un duvet blanc très-court; collerette, composée de plusieurs rangs de longues plumes effilées, d'un blanc roussâtre; milieu de la poitrine rempli par un duvet blanc; bec jaunâtre; cirrhe d'un rouge de chair; iris brunroussâhe; pieds gris. Taille, quatre pieds. Des hautes montagnes de l'Europe et de l'Afrique.

VAUTOUR IMPERIAL, Vulturimperialis, Temra., Ois. color., pl. 426. Parties supérieures fauves, avec le bord des plumes blanchâtre; tectrices alaires brunes; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre; celles-ci terminées par un prolongement de la tige; tête et cou nus ou garnis d'un duvet extrêmement court, blanc-grisâtre; à la base du cou, en dessus, quelques touffes de plumes effilées, à barbes désunies; collerette composée de plumes coniouruées, brunes; parties inférieures d'un brun noitâiie; bec jaune; cirrhe bleuâtre; pieds d'un jaune foncé. Taille, trois pieds quatre pouces. Des Indes.

Vautour indou, Vultur indicus, Lath., Temm., Ois. color., pl. 26; Vultur indus, Forster, Levaill., Oiè. d'Afriq., pl. 11. Parties supérieures d'un fauve cendré, varié de brun et de blanchâtre; tête et cou nus, ou couverts d'un petit duvet cendré roussâlre qui est la nuance de la peau; bas du cou et poitrine couverts d'un duvet abondant et brun; collerette composée de plumes contournées, blanchâtres, terminées de brun; rémiges et rectrices noirâtres, bordées de brun; parties inférieures d'un fauve très-clair et uniforme; bec noir, gris à la pointe; cirrhe bleuâtre; pieds bruns. Taille, trois pieds trois pouces. Des Indes.

Vautour jaune. V. Gypaète barbu.

Vautour Jata. V. Catharte Aura.

Vautour de Malte. V. Catharte

Percnoptère.

Vautour moyen blanchatre. V. Vautour Griffon.

Vautour de Norvège. V. Catharte Percnoptère.

Vautour Ouricou, Vultur auricularis, Lath., Levaill., Ois. d'Afr., pl. 9; Ann. du Mus. T. 1, pl. 20. Plumage d'un brun clair avec le milieu des plumes d'une teinte plus foncée; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre; tête et partie antérieure du cou nues et d'un rouge incarnai; orifice des oreilles présentant en avant un appendice membraneux qui pend sur les côtés du cou, dont la partie postérieure est parsemée de poils courts et rares; gorge noire, couverte de soies ou poils courts roides; bas du cou entouré d'une collerette de longues plumes effilées, contournées et frisées; haut de la poitrine couvert d'un diwet épais, soyeux et blanc; parties inférieures revêtues d'un duvet brun et blanchâtre d'où sortent des plumes longues, étroites

[page] 518

et recourbées; de pareilles plumes garnissent le croupion; bec brun; cirrhe jaunâtre; pieds d'un jaune foncé; rectrices dépassées par les rémiges. Taille, quatre pieds quatre pouces. De l'Afrique méridionale.

VAUTOUR OURIGOURAP. V. CATHARTE ALIMOCHE.

VAUTOUR PAPA. V. CATHARTE PAPA.

VAUTOUR PEINT. V. CATHARTE PAPA.

VAUTOUR PERCNOPTÈRE (Buffon). V. VAUTOUR GRIFFON.

VAUTOUR PERCNOPTÉ (LinnÉ.)

V. CATHARTE ALIMOCHE.

PETIT VAUTOUR. V. CATHARTE ALIMOCHE.

VAUTOUR HARPIE. V. FAUCON HARPIE.

VAUTOUR A QUEUE BLANCHE. V. CATHARTE A QUEUE BLANCHE.

VAUTOUR ROYAL, Vuitur ponticerianus, Lath., Temm., Ois. color., pl. 2. Plumage d'un brun foncé; rémiges et rectrices noirâtres; tête et cou nus, parsemés seulement de quelques poils courts qui se détachent faiblement sur une peau rouge de chair; une membrane caronculée qui prend naissance un peu en dessous de l'orifice de l'oreille, descend en s'élargissant pour se resserrer ensuite le long du côté du cou; bas du cou garni d'un duvet brun qu'entoure une double collerette brune, fort épaisse en dessus et composée de plumes court es, arrondies, d'un blanc pur en dessous; bec brun, , avec le bout de la mandibule supérieure et toute l'inférieure bleuâtres; cirrhe jaunâtre; pieds d'un jaune orangé. Taille, trois pieds environ. Des Indes, de Java, etc., etc.

VAUTOUR VILAIN. V. CATHARTE ALIMOCHE. (DR..Z.)

VAUTOURIN. OIS. Espèce dû genre Catharte. V. ce mot. C'est aussi un synonyme de Corbiveau. V. Corbeau. (DR..Z.)

VAUTOURINS. OIS. Vieillot donne ce nom aux Oiseaux compris dans les genres Vautour, Zopilote, Gallinaze, Iribin, Raucanca et Caracara, qu'il a réunis en une famille. (DR..Z.)

VAUTROT. OIS. L'un des noms vulgaires du Geai. V. CORBEAU. (DR..Z.)

VAVA. INS. Selon Lesson les habitans d'Otaïti nomment ainsi une très-grande espèce de Phasme vonte dont ils ont horreur. (A. R.)

VAVAI. BOT. PHAN. Le Colon est ainsi nommé à Otaïti. (G..N.)

VAVALLI.BOT. PHAN. Nom brame du Mimusops Ethengi. (G..N.)

VAVANGA. BOT. PHAN. (Rohr et Vahl.) Syn. de Vangueria, L.(G..N.)

VAYR-CADALÉ. BOT. PHAN.Syn. d'Arachis hypogœa, L., aux environs de Pondichéry. V. ARACHIDE, (B.)

VEAU. MAM. Le jeune de l'espèce du Bœuf. V. ce mot. (A.R.)

VEAU MARIN, MAM. Syn. vulgaire de Phoque. V. ce mot. (A. R.)

VEBAR. MAM. Nom arabe du Lièvre, d'après Gesner. (IS.G.ST.-H.) VEBERA. BOT. CRYPT. V. WEBERA.

VEDELA. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. de Viscoides, Plumier, ou Anguillaria laurifolia, Lamk. (a. r.)

VËDÉLIE. BOT. PHAN. V. WEDÉLIE.

VÉDIANTIEN. Vediantius. MOLL. Risso a nommé de cette manière un genre non admissible, puisqu'il est fait avec de jeunes individus d'une Agathine. V. ce mot. (d..h.)

VEGELIA. BOT. PHAN. (Necker.) Pour Weigelia de Thunberg. V. ce mot. (b.)

VÉGÉTAUX, bot. ois. Les Végétaux forment la seconde des deux grandes divisions des êtres organisés. Ils ont en commun avec les Animaux tous les caractères qui distinguent les corps vivans des corps ruts, comme cet arrangement particulier et cette combinaison récipro

[page] 519

que des élémens organiques qui constituent l'organisation; ils vivent, ils s'accroissent, se reproduisent et meurent. Mais aussi, malgré les rapports intimes qui existent entre les deux divisions du règne organique, des différences très-grandes se montrent entre les Animaux et les Végétaux, surtout lorsqu'on s'éloigne du point commun où se touchent les deux pyramides par lesquelles on a représenté les règnes animal et végétal. Ces différences ayant été signalées avec détail au mot Animal, nous croyons superflu de les reproduite sei. Nous nous contenterons, dans cet article, de jeter un coup d'æil général sur le règne végétal. Nous parlerons d'abord des formes générales des Végétaux, de l'ensemble des organes qui les composent; nous étudierons ces organes quant à leur origine et aux rapports qui existent entre eux, soit quant à leur structure, soit quant à leurs fonctions. Enfin nous parlerons des divisions primordiales qui out été établies parmi les Végétaux.

Les Végétaux, que Ion désigne également sous Je nom de Plantes, sont des êtres organisés, vivans, privés de la faculté de se mouvoir en totalité, se nourrissant au moyen de substances inorganiques, qu ils absorbent dans le sein de la terre ou au milieu de l'atmosphère, et qu'ils décomposent afin de s'assimiler les matériaux qui peuvent servir à leur accroissement. Ils se reproduisent, soit au moyen de graines, qui exigent préalablement d'avoir été fécondées pour pouvoir se développer, et donner naissance à de nouveaux individus; soit par des corpuscules qui pèuvent se développer sans fécondation préalable et qu'on nomme gemmes, bourgeons, bulbilles, sporules, etc., suivant les formes qu ils présentent ou les parties sur lesquelles ils se développent.

Les Végétaux sont des êtres organisés. Les élémens organiques, qui entrent dans la composition des diverses parties d'un Végétal, se réduisent à deux formes principales. Le tissu cellulaire et le tissu tubulaire ou les vaisseaux. Le premier préexiste au second, qui, selon plusieurs anatomistes, n'un serait en quelque sorte qu'une simple modification. Il compose à lui seul, dans un grand nombre de cas, la masse du Végétal C'est ainsi, par exemple, que les Hydrophytes, les Champignons, les Lichens et plusieurs autres familles de Plantes agames sont uniquement composées de tissu cellulaire sans aucune trace de vaisseaux. Mais dans les Végétaux d'un ordre plus élevé, ces deux formas du tissu élémentaire se rencontrent dans la plupart des organes. Ayant décrit avec détail l'organisation anatomique des Végétaux au mot Anatomie végétale de ce Dictionnaire, nous ne la reproduirons pas ici, n'ayant l'intention de traiter avec quelque étendue dans cet article que les points d'organisation sur lesquels les travaux récens de quelques physiologistes nous ont mieux éclairés. C'est en se combinant de diverses manières, c'est en prenant des formes variées, que ce tissu élémentaire se modifie, se dispose, s'arrange pour constituer toutes les parties auxquelles on a donné le nom d'organes dans les Végétaux.

Il est extrêmement difficile de donner une définition générale des Végétaux qui puisse s'appliquer â l'ensemble des êires si variés et si disparates que l'on comprend sous ce nom. En effet, quelle immense différence n'existe-t-il point entre le Chêne, le Platane ou les autres Arbres de nos forêts et de nos jardins, et ces croates sèches et coriaces qui se développent à la surface des rochers pour en cacher la nudité, ou ces plaques verdâtres et presque inorganiques qui se montrent sur la terre ou au pied des murs humides 1 Cependant ces productions si diverses appartiennent au même règne; ce sont des Végétaux. Que si au premier coup-d'œil un espace immense semble séparer ces êtres si divers, néan

[page] 520

moins un examen plus attentif de tous les êtres réunis sous le nom générai de Végétaux bu de Plantes, remplit en quelque sorte cet intervalle, et l'on peut alors passer par des nuances presque insensibles des plaques de matière verte, composées de granulations éparses, jusqu'au Chêne ou au Marronnier, en un mot, jusqu'au Végétal le plus parfait.

Jetons donc un coup d'œil général et très-rapide sur l'ensemble des êtres compris sous le nom de Végétaux. Le règne organique, ainsi que la plupait des naturalistes l'admettent aujourd'hui, a un même point de départ. L'état rudimentaire et primitif de l'organisation consiste dans une vésicule ou une cellule presque microscopique, qui représente en Quelque sorte la molécule intégrante des corps inorganiques. C'est cette molécule qui va servir, non-seulement de point de départ pour former les deux grandes séries animale et végétale des êtres organisés, mais qui sera aussi le noyau primitif sur lequel s'ajouteront les autres molécules organiques qui vont constituer toutes les autres parties de l'Animal ou du Végétal. Que cette molécule primitive s'anime, soit douée de mouvement partiel ou général, et voilà la série animale commencée; que cette molécule primitive reste fixée et immobile, et voilà le point de départ du règne végétal. Que l'on ne croie pas que cette origine primitive des deux grands embranchemens des êtres organisés soit une supposition gratuite, une hypothèse inventée pour servir de base à nos systèmes; c'est un fait matériel el facile à vérifier. En effet, que sont les Monades, lés Cyclides et un grand nombre d'autres Animaux microscopiques, si ce n'est une simple molécule en mouvement. Or, il n'est aucun naturaliste qui ne les considère comme de véritables Animaux. D'un autre côté, qu'on examine celte matière verte dont nous avons parlé tout à l'heure; qu'on suive la formation d'un grand nombre de Lichens pulvérulens, de plusieurs Champignons, et l'on verra qu'ils se composent d'abord de molécules isolées les unes des autres, mais qui ayant chacune une existence à part, forment en quelque sorte autant d'êtres séparés. Ainsi donc nous trouverons, dans la nature, des Végétaux et des Animaux réduits à l'état d'une simple molécule, fixe et immobile dans les uns, en mouvement dans les autres; par conséquent l'origine que nous avons attribuée au règne organique est réelle, et peut être vérifiée par les sens. V. MATIERE. A partir de ce point primitif dans les Végétaux, nous pouvons nous élever successivement jusqu'à l'organisation la plus compliquée. Ainsi dans ces plaques vertes, dans ces Lichens pulvérulens, les molécules sont d'abord isolées les unes des autres. En se multipliant elles se rapprochent, se soudent entre elles, tantôt simplement bout à bout et par séries linéaires, tantôt par tous les points de leur surface, et en quelque sorte d'une manière confuse. De ce premier mode d'arrangement résultent des filamens simples ou ramifiés, ce sont les Confervées et les autres Hydrophyles filamenteuses. Du second résultent des lames ou des membranes diversement modifiées dans leurs formes, leur épaisseur, etc.; de-là les Ulves, les Fucus, les Champignons, les Lichens, et en général tous les Végétaux oui ne sont composés que de tissu Cellulaire. Tous ces Végétaux, en effet, se montrent sous l'aspect, ou de filamens celluleux, ou de lames plus ou moins minces, diversement découpées (Hydrophytes, Lichens), ou de masses celluleuses plus ou moins épaisses (Champignons). La famille des Hépatiques va nous offrir un second mode d'organisation. Plusieurs, comme les Marchantes et certaines Jungermanes, sont encore uniquement formées d'une espèce de lame étendue à la surface du sol, mais aussi déjà se montrent dans la plupart des autres Jungermanes de véritables tiges chargées de feuilles. De ces espèces on passe,

[page] 521

presque sans apercevoir la ligne de démarcation, aux Mousses, qui sont do petits Végétaux parfaits, mais dessinés dans des proportions minimes, et en quelque sorte en miniature. Des Mousses on arrive aux Lycopodiacées, déjà plus voisines par leur port des Végétaux parfaits; et enfin entre elles et ces Végétaux parfaits se trouve la nombreuse famille des Fougères, dans laquelle nous voyons l'organisation se compliquer de plus en plus, dans laquelle nous trouvons quelquefois des tiges ligneuses analogues à celles des Arbres plus parfaits. Ainsi donc se trouvent réunis par une série rarement interrompue ces deux extrémités de la chaîne des êtres organisés végétaux, dont l'une, qui en est le point de départ, représente le Végétal réduit à son état le plus simple, et dont l'autre le présente parvenu à son dernier degré de complication et de perfection.

Mais à cet examen superficiel, dans lequel nous avons embrassé tout l'ensemble de la série des Végétaux, si nous faisons succéder une étude plus scrupuleuse, plus approfondie, nous verrons se montrer entre ces êtres des différences remarquables, qui établissent parmi eux des groupes secondaires dont les limites sont plus ou moins tranchées. C'est ainsi que les uns, plus simples dans leur organisation, sont uniquement composés de tissu cellulaire; que les autres, au contraire, présentent de plus des tubes creux ou vaisseaux, diversement groupés en faisceaux et servant à la circulation des. fluides. Dans les uns nous voyons la reproduction se faire au moyen de petits tubercules également celluleux, nommés sporuies, gongyles, etc., qui se développent, soit dans l'intérieur même du tissu du Végétal, soit à la surface, tantôt à nu, tantôt renfermés dans des espèces de conceptacles particuliers. Chez les autres, au contraire, nous trouvons une organisation, une disposition de parties analogues à celle qui existe dans les

Animaux. Nous voyons des organes disposés de manière à réagir l'un sur l'autre, des organes sexuels, en un mot, destinés, les uns à contenir les rudimens des germes, les autres à fournir la matière qui doit, par la fécondation, leur imprimer le mouvement et la vie. Ces germes fécondés, qu'on nomme graines, renferment ans leur intérieur un corps tout organisé, présentant déjà, mais seulement à l'état rudimentaire, toutes les parties oui doivent composer un nouveau Végétal. L'embryon, en effet, n'est plus, comme la sporule, un amas confus de tissu cellulaire, c'est déjà un véritable Végétal, dans lequel on peut distinguer les parties essentielles qui le formeront plus tard. La présence de ces organes de la fécondation entraîne avec elle de très-grandes modifications dans les Végétaux qui en sont pourvus, et sert à établir deux grandes divisions, que Ton a désignées sous le nom de Cryptogames pour ceux qui en sont dépourvus, et de Phanérogames où nous ne pouvons les voir. Nous étudierons successivement l'organisation générale de chacune de ces deux grandes divisions, en commençant d'abord par les Phanérogames, qui sont ceux où l'organisation végétale est la plus complète. Nous allons passer en revue les diverses parties qui les composent, en les étudiant dans le Végétal le plus complet; après quoi nous ferons connaître les connexions qui existent entre eux, et nous chercherons à déterminer leur importance relative dans l'acte de la végétation.

Un Végétal se termine à sa partie inférieure par un organe généralement enfoncé dans la terre, vers le centre de laquelle son extrémité est entraînée, et qu'on nomme la racine. Cet organe a pour usage, non-seulement de fixer le Végétal au sol, mais encore d'absorber une grande partie des substances qui doivent servir à son alimentation. On distingue communément dans la racine trois parties: le corps, qui en forme la masse

[page] 522

générale; le collet, ou ligne de séparation entre la racine et la tige; et enfin les fibres capillaires, qui eu naissent et qui constituent lu chevelu. C'est la partie importante de la racine, puisque e'est par ses extrémités seulement que cet organe absorbe les substances nutritives.

La tige naît de la racine et croît en sens inverse de celleci, c'est-à-dire qu'elle s'élève en général perpendiculaire à l'horizon. Elle sert de support commun à toutes les parties qui doivent se développer dans l'atmosphère comme les feuilles, les fleurs et les fruits qui leur succèdent. Cet organe est de peu d'importance, examiné sous le point de vue physiologique; car il n'a pas de fonctions spéciales propres à la conservation de l'individu ou à la propagation de l'espèce. Il est destiné simplement à établir une communication directe entre les parties souterraines et celles qui vivent dans l'atmosphère; aussi manque-t-il dans un grand nombre de Végétaux, sans que leurs fonctions en soient ni diminuées ni altérées. La tige se divise en branches et en rameaux, dont la réunion, de même qu'on l'observe pour les vaisseaux sanguins des Animaux, l'emporte en volume sur le tronc qui leur a donné naissance. Elle se compose de tissu cellulaire et de vaisseaux diversement disposés, et formant fréquemment des faisceaux ou des couches régulières dont nous avons déjà fait connaîtie l'arrangement aux mots ANATOHIB VEGETALE et TIOB.

Les feuilles naissent sur la tige, ou immédiatement du collet de la racine, quand la tige manque. Ce sont communément des expansions minces et membraneuses, plus rarement épaisses et charnues, composées de vaisseaux ramifiés, et qui, par leur disposition, forment un réseau plus ou moins serré, dans les interstices duquel on trouve un tissu cellulaire rempli de granulations verdâtres. Ces vaisseaux, qui forment en quelque sorte le squelette de la feuille, sont une (prolongation de ceux qui existent dans l'intérieur de la tige ou des rameaux. Quand en sortant de la tige ils se réunissent en un faisceau simple avant de se ramifier, la feuille est attachée à la lige ou au collet de la racine par un prolongement auquel on a donné le nom de pétiole, Mais fréquemment le faisceau vasculaire se ramifie eu sortant de la tige, et le pétiole manque. La feuille est recouverte à su face inférieure et à sa face supérieure par une lame d'épiderme. Cette membrane celluleuse recouvre dans les Végétaux toutes les parties qui sont immédiatement en contact avec l'air atmosphérique. Aussi dans les Plantes aquatiques dont les feuilles sont submergées, comme les Potamogétons pur exemple, les deux faces sont dépourvues d'épiderme. Dans celles dont les feuilles sont appliquées par leur face inférieure sur la surface de l'eau, la face supérieure est seule revêtue d'un épiderme. Ces observations curieuses sont dues à notre collaborateur Adolphe Brongniart. Dans l'épaisseur de l'épiderme existent les organes auxquels on a donné le nom de pores corticaux ou de stomates. Ainsi que l'a si bien démontré le professeur Amici de Modène, ces stomates sont formées de deux cellules allongées, l'une à droite, l'autre à gauche, disposées comme deux lèvres, et laissant entre elles une ouverture ou feu te qu'elles peuvent resserrer et dilater suivant qu'elles se gonflent ou se contractent. En général ces stomates correspondent aux lacunes qui existent dans le tissu cellulaire des feuilles. Quant à leurs usages, on est encore loin d'être d'accord à cet égard. Schranek pensait qu'ils étaient destinés à pomper l'humidité de l'air; Théodore de Saussure, qu'ils absorbaient l'oxygène pendant la nuit; Link, qu'ils excrétaient des matières résineuses ou de la cire; De Candolle, qu'ils servaient à la transpiration aqueuse; Mirbel, que c'étaient des suçoirs, au moyen desquels les gaz et les fluides étaient introduits dans le parenchyme; Amici

[page] 523

enfin leur attribue la fonction de rejeter l'oxygène pendant le jour. On voit par ce simple énoncé que ces opinions sont contradictoires entre eues. Mais quelle est la vraie? C'est ce qu'on ignore. Ce qui nous parait probable á nous, c'est que ces organes ne sont pas uniquement destinés à remplir l'une des fonctions qu'on leur a attribuées, mais qu'ils concourent probablement á plusieurs suivant les circonstances. Ainsi ils peuvent servir successivement, soit à absorber l'air atmosphérique, soit à rejeter au-dehors l'oxygène provenant de la décomposition de l'air qui s'est opéré dans l'intérieur du tissu végétal, et peut-être encore á quelque autre fonction. En effet, les feuilles sont les organes les plus important du Végétal. Ce sont elles oui remplissent les fonctions essentielles de la végétation. Nous verrons plus tard que beaucoup d'autres organes, la fleur et le fruit par exemple, et les parties qui les composent, ne sont que des feuilles diversement modifiées. A la base des feuilles on trouve fréquemment deux petites écailles quelquefois foliacées, auxquelles on a donné le nom de stipules. Tantôt elles sont libres, tantôt elles sont adhérentes avec la base du pétiole, comme dans beaucoup de Rosacées. Le plus souvent les stipules enveloppent et protègent les jeunes feuilles lorsqu'elles sont encore renfermées dans leur bourgeon.

Sur la tige on trouve encore quelques autres organes, mais beaucoup moins importans, et qui ne paraissent concourir en rien aux différens phénomènes de la végétation; tels sont les épines, qui ne sont générament que des rameaux dont le bourgeon terminal, au lien de se developper, s'est aminci en pointe; les aiguillons, autres piquans qui ne paraissant être que de gros poils endurcis, toujours est-il qu'ils ne sont qu'une excroissance de l'écorce, et ne tiennent nullement à la partie ligneuse; les vrilles ou cirrhes, organes filamenteux et tordus dont sont pourvus certains Végétaux trop faibles pour pouvoir se soutenir seuls, et qui s'accrochent aux corps environnaus au moyen de ces vrilles. Ce ne sont aussi que des organes transformés, comme des pédoncules, des pétioles, des stipules, etc.

Les organes que nous venons de passer en revue, savoir: la racine, la tige et les feuilles, concourent toutes à une seule et même fonction, la nutrition, et par suite à l'accroissement de la Plante. Nous allons maintenant étudier ceux qui sont les agens de la reproduction de l'espèce.

A une certaine époque de la vie de la Plante, on voit apparaître une série d'organes passagers dans leur existence et dans leurs fonctions, et qui ont pour usage la formation des germes qui doivent servir à la reproduction de l'espèce et à sa multiplication. Ces organes sont les parties diverses qui entrent dans la formation de la fleur et du fruit, et les germes reproducteurs ont reçu le nom d'embryons.

La fleur est un assemblage trèscomplexe de parties différentes, et qui, dans son état complet, se compose des deux organes sexuels mâles et femelles, entourés par deux enveloppes membraneuses destinées à les protéger. Des deux organes sexuels, le femelle, qui occupe toujours le centre de la fleur, s'appelle le pistil; les mâles, placés autour de celui-ci, se nomment étamines; l'enveloppe florale la plus intérieure est la corolle, la plus extérieure le calice.

Le calice est l'enveloppe la plus extérieure de la fleur. Il est ordinairement vert et de nature foliacée; il se compose de plusieurs pièces distinctes ou feuilles, qu'on nomme sépales, et, dans ce cas, le calice est dit polysépale. Lorsqu'au contraire les sépales sont réunis et soudés entre eux, soit dans toute leur hauteur, soit uniquement par leur base, le calice est dit monosépale ou mieux gamosépale.

L'enveloppe la plus intérieure de la fleur est la corolle, ordinairement

[page] 524

d'un tissu plus délicat et peinte de couleurs ballantes et variées. Elle se compose de plusieurs pièces, qui ont reçu le nom de petales, et qui peuvent être ou distincts ou soudés entre eux; de là les noms de corolle polypétale et monopétale, ou mieux gamopétale.

Les étamines sont les organes sexuels mâles dans les Végétaux. Elles sont placées en dedans de la corolle ou du calice quand la corolle manque, et en dehors du pistil. Elles se composent d'une partie inférieure grêle qu'on nomme le filet, et d'une anthère, sorte de poche membraneuse à deux loges, contenant le pollen ou le réservoir de la matière fécondante. Le nombre des étamines, leur disposition, leur arrangement relativement au pistil, etc., sont extrêmement variés.

Le pistil occupe le centre de la fleur. C'est l'organe femelle des Végétaux; il se compose de l'ovaire, organe creux, présentant plusieurs cavités ou loges, dans lesquelles sont renfermés les ovules ou rudimens des graines. Du sommet de l'ovaire, rarement des côtés ou de la base, naît un prolongement filiforme qu'on nomme style, et qui se termine par un corps glanduleux appelé stigmate. Le style manque quelquefois, et alors le stigmate est sessile sur l'ovaire. Nous reviendrons tout à l'heure avec quelques détails sur la structure des ovules, et nous profiterons de cette occasion pour exposer ici les belles découvertes du professeur Mirbel sur cet organe.

Le fruit succède au pistil, ou plus tôt n'est que le pistil modifié et accru après l'acte de la fécondation. Il se compose du péricarpe et des graines. Le péricarpe, de forme et de consistance variées, se compose des parois de l'ovaire. L'épaisseur de ces parois comprend trois parties, savoir: 1° l'épicarpe ou membrane extérieure; 20 l'endocarpe ou membrane qui tapisse sa cavité interne; et 3° le sarcocarpe ou mésocarpe, oui est formé par toute la partie celluleuse et vasculaire placée entre ces deux membranes. Intérieurement le péricarpe présente une ou plusieurs loges séparées les unes des autres par des lames ou cloisons perpendiculaires. A l'époque de sa maturité il s ouvre, quand ses parois sont minces et sèches, en un certain nombre de pièces nommées valves. Cependant il y a des péricarpes qui ne s'ouvrent jamais.

Les graines sont renfermées dans l'intérieur des loges du péricarpe, sur un corps plus ou moins saillant nommé trophosperme ou placenta. Ou appelle podosperme ou funicule les parties saillantes du trophosperme, dont chacune donne attache à une seule graine. Deux parties essentielles entrent dans la composition de chaque graine, savoir: les tégumens et l'amande. Les tégumens sont quelquefois tellement soudés entre eux, qu'ils paraissent ne former qu'une seule membrane qu'on nomme épisperme. Mais Quelquefois il y a deux tégumens distincts: l'un, extérieur, nommé testa; l'autre, intérieur, appelé tegmen. Sur la surface externe de la graine on aperçoit constamment une cicatrice plus ou moins apparente par sa grandeur ou sa couleur, c'est le hile ou le point par lequel la graine tenait au trophosperme. les vaisseaux nourriciers, qui pénètrent dans la graine, traversent le tégument propre, tantôt perpendiculairement, tantôt ils rampent obliquement dans l'épaisseur du feuillet externe, et pénètrent jusqu'à la membrane interne ou ils se répandent et forment le hile intérieurement ou chalaze. On appelle raphé ou vasiducte, la saillie linéaire formée par le faisceau de vaisseaux nourriciers qui rampent dans le tégument propre de la graine. Non loin u hile, mais quelquefois dans un point plus ou moins éloigné de cette cicatrice, on aperçoit une ouverture ponctiforme dont il est souvent impossible de constater l'existence, et qu'on a nommée micropyle ou exostome. Au-dessous des tégumens de

[page] 525

la graine ou trouve un corps qui, les remplit en totalité, c'est l'amande. L'amande se compose, tantôt de l'embryon tout seul, c'est-à-dire du corps destiné à reproduire un nouveau Végétal, dont il offre déjà les parties principales à l'état rudimentaire; tantôt, en outre, d'un autre corps accessoire, charnu, farineux ou dur et corné, et qui a recu le nom d'endosperme et périsperme.

Nous venons d'indiquer l'organisation de la graine parvenue à son état de maturité complet, voyons maintenant à étudier les évolutions successives des diverses parties qui la composent, et leur état comparatif dans l'ovule avant la fécondation et dans la graine à sa maturité. Nous trouverons ainsi une occasion de faire connaître à nos lecteurs les observations importantes que le professeur Mirbel vient de faire sur l'ovule antérieurement à la fécondation.

La structure de l'ovule, avant et pendant la formation de l'embryon, avait été l'objet des recherches de plusieurs naturalistes. Déjà Malpighi et Grew nous avaient transmis de très-bonnes observations sur ce sujet. Mais c'est surtout par les recherches des naturalistes modernes, et spécialement par celles de Trevirauus, de Schmidt, de R. Brown et de Mirbel, que la structure et les développemens e l'ovule nous ont été si bien démontrés. Déjà à l'article Ovule de ce Dictionnaire nous avons fait connaître le résultat des observations de R. Brown. Nous allons exposer ici celles du professeur Mirbel. La grande différence des résultats obtenus par ce dernier physiologiste lient surtout à ce qu'il est remonté beaucoup plus haut que ses prédécesseurs, et qu'il a suivi l'ovule dans les diverses phases de son développement depuis le moment où il commence à se montrer dans l'intérieur des loges de l'ovaire jusqu'après la fécondation, époque ou il a déjà subi en quelque sorte plusieurs métamorphoses. Si on examine l'ovule au momentoù il commence à poindre dans un bouton de fleur, on voit qu'il se présente sous la forme d'un petit tubercule parfaitement lisse et entier, et qui, coupé transversalement, se montre uniquement composé de tissu cellulaire sans apparence de membrane. En suivant pas à pas les développements successifs de ce corps, on voit que peu de temps après if se perce à son sommet, et à travers cette ouverture ou voit un corps intérieur faire une saillie plus ou moins considérable. Cette ouverture augmente de diamètre à mesure que le corps intérieur se développe, et il n'est pas rare alors que l'enveloppe extérieure ne semble plus former qu'une sorte de cupule ou de godet, qui embrasse seulement la partie inférieure de l'organe contenu. Si à cette époque développement de l'ovule on étudie fa struetme intérieure, on voit qu'il est composé de la manière suivante. Toul-à-fait au centre est un. corps pulpeux, entièrement composé de tissu cellulaire lâche sans apparence de membrane; c'est le nucelle. Ce corps est enveloppé de deux membranes: l'une, extérieure, nommée primine; l'autre, intérieure, nommée secondine. La primine, avec laquelle vient se confondre le funicule ou cordon ombilical formé des vaisseaux nourriciers, est percée à son sommet d'une ouverture, quelquefois tellement grande, que les parties qu'elles recouvrent sortent presque en totalité par elle: c'est l'exostorne du professeur Mirbel. En dedans de la primine est une seconde membrane qui n'a d'adhérence avec elle que par sa base, c'est-à-dire par le point opposé à son extrémité perforée: c est la secondine. Elle est également percée à son sommet d*une ouverture nommée endostome, et par laquelle sort le nucelle, qui est inséré par sa base au fond de la seconde. Ces trois parties sont entièrement distinctesl'une de l'autre, et n'ont entre elles d'adhérence que par leur base. La chalaze ou hile intérieur correspond quelquefois immédiatement au hile

[page] 526

proprement dit; d'autres fois elle en est plus ou moins éloignée, ainsi que nous le montrerons tout à l'heure. La chalaze est pour le professeur Mirbel la base de l'ovule. A cet égard il s'éloigne beaucoup de l'opinion de Robert Brown, qui considère l'exostome ou micropyle comme représentant la base de cet organe. Mais à mesure que ces premiers changemens se sont manifestés dans la structura de l'ovule, il s'en est opéré de très-grands dans la position relative de ses parties constituantes. Ainsi quelquefois l'ovule s'est renversé en totalité, c'est-à-dire que par le développement considérable d'un seul de ses côtés le sommet perforé semble s'être rapproché de la base; d'autres fois l'exostome se rapproche du hile, il lui devient contigu, tandis que la chalaze se trouve diamétralement opposée au hile. Enfin il arrive aussi que les diverses parties de l'ovule restent dans leur position primitive, c'est-à-dire que le hile et la chalaze se correspondent, et que les ouvertures de l'ovule leur sont diamétralement opposées. Tels sont les trois groupes principaux dans lesquels on peut coordonner les ovules. Le professeur Mirbel leur a donné des noms particuliers; ainsi il nomme les premiers campulitropes, les seconds anatropes, les, troisièmes orthotropes. Les ovules orthotropes seront ceux dans lesquels le hile et la chalaze se correspondent, tandis que l'exostome leur est diamétralement opposé, de manière que l'axe rationnel de la graine est rectiligne; le Noyer, les Myrica, les Polygonum ont leurs ovules orthotropes. Les ovules campulitropes sont très-communs; chez eux te hile et la chalaze se correspondent encore exactement; mais l'exostome s'est rapproché de la base de l'ovule, de manière que la graine est courbée en forme e rognon, ou même qu'elle est pliée et soudée dans sa longueur, moitié sur moitié; exemple: les Papilionacées, les Crucifères, les Caryophyllées. Les ovules anatropes sont ceux dans lesquels l'exostome et la chalaze sont diamétralement opposés comme dans les orthotropes; mais le hile est contigu à l'exostome, et est séparé de la chalaze par un raphé but occupe toute la longueur d'un es côtés de l'ovule; telles sont les Liliacées, Renonculacées, Rutacées, Cucurbitacées. Eu tin on observe quelques ovules qui présentent à ta fois une partie des caractères propres aux anatropes et de ceux des campulitropes, c'est-à-dire que, tandis que l'exostome est devenu contigu au hile, comme dans les anatropes, la chalaze est éloignée du hile par un raphé très-court: ce sont des ovules amphitropes. Les ovules, au moment où leur sommet commence à se perforer, sont constamment orthotropes; ce n'est que plus tard que les caractères propres aux autres formes se prononcent Postérieurement à ces premiers changemens, le nucelle en éprouve aussi de fort importans. Nous avons vu qu'il n'étak d'abord qu'une masse de tissu cellulaire. Bientôt son intérieur se creuse, et il forme alors une membrane celluleuse, sans ouverture, que l'on nomme tercine. Du sommet de la cavité de celte troisième enveloppe, on voit pendre une lame de tissu cellulaire qui forme une quatrième membrane appelée quartine. « Si personne ne fait mention de la quartine, dit le professeur Mirbel d^ns ses Recherches sur la structure de l'ovule, p. 9, c'est sans doute parce qu'elle aura toujours été confondue avec la tercine; cependant ces deux enveloppes diffèrent essentiellement par leur origine et le mode de leur croissance. Je n'ai découvert la quartine que dans des ovules dont la tercine s'incorpore de très-bonne heure à la secondine, et je crois qu'elle n'existe que là. Au moment e son apparition, elle forme une lame cellulaire qui tapisse toute la superficie interne de la paroi de la cavité de l'ovule; plus tard elle s'isole de la paroi, et ne tient plus qu'au sommet de la cavité: c'est alors un

[page] 527

sac, ou plutôt une vésicule parfaitement close. Quelquefois elle reste définitivement dans cet état: les Statices eu offrent un exemple; d autres fois elle se remplit de tissu cellulaire et devient une masse pulpeuse; elle se présente sous cet aspect dans le Tulipa Gesneriana.ff Tout ceci est l'inverse de ce qui se passe dans la tercine, puisque cette troisième enveloppe commence toujours par être une masse de tissu cellulaire (le nucelle ), et finit ordinairement par être une vésicule.

Maintenant dans l'intérieur de la quartine se développe un autre organe, c'est le sac amniotique de Malpighi, la membrane accidentelle de Brown, la quintine du professeur Mil bel. Dans un nucelle resté plein de tissu cellulaire ou dans une quartine qui s'en est remplie, on voit la quintine se montrer d'abord sous la forme d'un boyau grêle, qui, d'une part, tient au sommet du nucelle, et de 1 autre à la chalaze. Ce boyau se renfle dans sa partie supérieure, et l'embryon ne tarde pas à s'y montrer; d'un autre côté il se détache de la chalaze, et souvent même on ne peut saisir le moment ou il est adhérent à cette cicatrice intérieure. Mais lorsque le nucelle s'est détruit ou lorsqu'il s'est formé un vide dans la quartine, le développement de la quintiue n'est pas tout-à-fait le même. Ainsi elle n'adhère point par sa base à La chalaze, mais elle est simplement suspendue comme un lustre au sommet de la quartine. C'est dans l'intérieur de celte cinquième enveloppe ou sac de l'ovule que se forme 1 embryon. Les rudimens de cet organe se montrent constamment dans la partie supérieure de la quintine, sous la forme de granulations opaques, qui se réunissent et se groupent pour former l'embryon. Ce corps, à mesure qu'il s'accroît, s'éloigne du sommet de la quintine, auquel il reste néanmoins adhérent par un filet extrêmement grêle qui tient à l'extrémité de la radicule, et qu'on nomme filet suspen Seur. Quoiqu'il paraisse général que l'embryon se développe dans l'intérieur même de la quintine, cependant il peut arriver que ce corps commence à se montrer dans une autre place. Ainsi noire collaborateur Adolphe Brongniart a vu l'embryon du Ceratophyllum demersum se former en dehors et au-dessus du sac embryonnaire ou de la quintine; et d'ailleurs, comme celle cinquième membrane manque, ou du moins n'a jamais pu être observée dans plusieurs ovules, et entre autres dans ceux du Tulipa Gesneriana, du Tradescantia virginica, du Lunaria annua, du Quercus robur, du Curylus avellana, il faut bien que dans ce cas l'embryon se développe ailleurs que dans la quintine.

Le périsperme ou endosperme, qui accompagne l'embryon dans une foule de graines, n'a pas toujours la même origine. Ainsi, comme l'a prouvé R. Brown, tantôt c'est le tissu cellulaire du nucelle ou de la tercine, tantôt c'est celui qui se dépose dans la quintine qui forme le périsperme. Il arrive même dans quelques graines que le périspeime est à la fois formé par le tissu cellulaire de la quintine et celui du nucelle. C'est ce qui a lieu, suivant le savant botaniste anlais, dans les Nymphéecées; et probablement aussi dans ces autres genres sur lesquels on a si long-temps discuté, comme les Piper, Saururus, etc. Mais, d'après les observations récentes du professeur Mirbel, la quartine concourt aussi quelquefois à la formation de l'endosperme; c'est ce qui a lieu, par exemple, dans les graines des Tulipa, des Tradescaniia, des Statice, etc.

Plusieurs botanistes, et entre autres Auguste de Sainl-Hilaire, pensent que l'exostome ou le micropyle n'est que la cicatrice d'un cordon vasculaire qui adhère primitivement à la paroi interne de l'ovaire, d'où il suivrait que l'ovule a deux points d'attache: le funicule, formé par les vaisseaux nourriciers, et le conducteur de l'Aura seminalis, qui aboutit

[page] 528

à l'exostome. R. Brown a nié L'existence de ce second point d'attache. Mais ce sont les belles observations du professeur Mirbel qui prouvent jusqu'à l'évidence que l'exostome n'est point une cicatrice. Cependant, comme ce savant l'a montré, dans plusieurs ovules il arrive un moment où il semble, en effet, exister un second point d'atlache; c'est ce qui est très-évident dans les Plumbaginées et les Euphorbiacées, par exemple. Que l'on dissèque l'ovaire du Statice armeria, dit le professeur Mirbel, ou de toute autre espèce du genre9 quand le bouton commence à poindre, on trouvera que l'ovule est placé de manière nue son sommet regarde le fond de la cavité de l'ovaire. Alors l'exostome et l'endostome sont très-dilatés, et le nucelle offre une ruasse conique à son sommet arrondi; peu à peu l'ovule se redresse, rétrécit Son double orifice, et ne laisse plus apercevoir que le sommet de son nucelle; et, dans le même temps, un petit cylindre, produit par la partie supérieure de la cavité de l'ovaire, s'allonge, et dirige son bout vers le double orifice de l'ovule; et, comme l'ovule et le cylindre croissent simultanément, sans que leur direction change, bientôt le bout du cylindre rencontre, couvre et bouche l'orifice de la secondine, qui dépasse un peu l'orifice de la primine. Que l'on dissèque l'ovaire des Euphorbes, on verra qu'un petit bonnet en forme d'éteignoir joue à peu près le même rôle que le petit cylindre des Plombaginées. Enfin, qu'on examine l'ovule du Nymphœa alba, et l'on verra qu'un renflement du funicule, renflement qui plus tard s'étendra eu arille sur toute la graine, remplace le cylindre des Plombaginées et le bonnet des Euphorbiacées.

Nous avons cru ne pas devoir passer sous silence les observations neuves et importantes du professeur Mirbel sur la structure de l'ovule. Elles compléteront les notions que nous avons exposées à l'article Ovule.

Nous venons de faire connaître la structure la plus générale des fleurs des Végétaux phanérogames, et les parties qui entrent essentiellement dans leur composition. Ces parties peuvent éprouver de très-grandes modifications dans leur position relative, leur grandeur, leurs formes, et ce sont ces modifications qui servent de caractères pour distinguer les uns des autres cette immense quantité de Végétaux qui sont déjà connus des naturalistes. Mais si nous considérons d'une manière plus philosophique les parties qui composent le Végétal, nous verrons qu'en résumé il y en a une que l'on peut regarder comme l'organe fondamental, c'est-à-dire comme celui qui, non-seulement joue le rôle le plus important dans la vie végétale, mais qui de plus, en se modifiant de diverses manières, forme primitivement toutes les autres parties essentielles de la Plante; cet organe c'est la feuille. Et d'abord ne sont ce pas les feuilles oui jouent le rôle le plus important dans les phénomènes de la végétation? Ne sont-elles pas à la fois les organes qui absorbent dans l'atmosphère les fluides nutritifs, en même temps qu'elles rejettent audehors tous ceux qui n'ont pu être convertis en matériaux alibiles? Privez un Arbre de toutes ses feuilles, et il ne tardera point à périr. Les feuilles sont donc l'organe le plus important que la Plante developpe dans l'air. Il est une autre partie qui, dans un milieu différent, exerce aussi des fonctions essentielles pour le Végétal: c'est la racine. Mais ici nous ferons une remarque: ce n'est jamais que par les extrémités les plus déliées des fibres, qui naissent au corps de la racine et qu'on désigne sous le nom de chevelu, que s opère l'absorption des fluides répandus dans le sein de la terre. Or, si nous examinons avec soin le mode de développement du chevelu î si nous remarquons que chaque année il en tombe une partie qui se renouvelle ensuite; si, de plus, nous songeons que lorsque, par une cause quelconque, une

[page] 529

le chevelu, ou les fibres radiales, ne sont que des feuilles modifiées par le milieu dans lequel elles vivent, et branche de racine vient à ramper à la surface du sol, au lieu de produire du chevelu, elle donne naissance à des feuilles; si nous réunissons toutes ces circonstances, il ne nous sera pas difficile d'admettre que dès-lors nous n'aurons encore qu un seul et même organe pour base des phénomènes de la végétation.

Quant à la tige, elle est sans contredit fort peu importante pour le Végétal; c'est un moyen de transmission placé entre les feuilles hypogées et les feuilles aériennes, mais ne remplissant par elle-même aucune fonction. Aussi voyons-nous un grand nombre de Végétaux qui manquent totalement de cette partie. Ce que nous venons de dire de la tige s'applique également au corps de la racine, qui est, à proprement parler, la tige souterraine, et qui, en effet, n'est que la continuation de la tige aérienne.

Maintenant nous arrivons aux parties constituantes de la fleur. Au premier abord ces organes fins et délicats, souvent ornés des couleurs les plus brillantes et les plus variées, ne semblent avoir aucune analogie avec les feuilles. Cependant il nous sera très-facile de prouver que tous les organes qui entrent dans la composition de la fleur, ne sont que des feuilles diversement modifiées. Déjà cette opinion avait été émise par plusieurs botanistes anciens, et même par Linné, qui la fit connaître dans sa dissertation intitulée Prolepsis Plantarum. Le célèbre littérateur Goethe, dont l'Allemagne se glorifie à si juste titre, est le premier qui, dans une petite dissertation qui a pour titre: De la Métamorphose des Plantes, ait développé cette idée en présentant des faits à l'appui. Mais cet ouvrage de Goethe, dont la première apparition remonte à 1790, fut peu remarqué des savans; ou ne le considéra guère que comme une sorte de spéculation échappée en quelque sorte au génie du grand poËte. Cependant plus tard les idées des physiologistes se tournèrent vers ce point, et bientôt elles furent presque généralement adoptées, surtout en Allemagne. Plusieurs botanistes français, et entre autres Du Petit-Thouars et Turpin, ont également appuyé cette théorie de plusieurs observations curieuses. Le premier surtout est arrivé à ce théorème, que la fleur n'est que le développement d'un bourgeon. En effet, examinons la fleur la plus complète, et nous verrons qu'elle est a réunion de quatre verticilles de feuilles diversement modifiées. C'est un véritable bourgeon, mais qui, au lieu de donner naissance à un scion, a ses mèrithalles ou entrenœuds tellement rapprochés les uns des autres, que les diverses parties qui composent ce bourgeon semblent naître d'un seul et même point, qu'on a nommé réceptacle. Donnons quelques développemens à cette idée. Et 'abord nous croyons inutile de remarquer que le nombre des verticilles floraux varie suivant que la fleur est plus ou moins complète. Ainsi, dans une fleur purement femelle, privée d'enveloppes florales, il n'y aura qu'un seul verticille; il y en aura deux dans une fleur hermaphrodite sans périanthe; trois dans celle à périanthe simple; et enfin quatre dans une fleur complète; chacun de ces verticilles sera composé d'un nombre variable de pièces ou feuilles. La nature foliacée des parties constituantes de la fleur est facile à prouver pour le calice. En effet, le plus souvent cet organe se compose de pièces verdâtres, qu'il est excessivement facile de reconnaître pour des feuilles. Cela est porté jusqu'à l'évidence dans quelques Plantes, et entre autres dans les Pivoines, où les sépales, c'est-à-dire les feuilles calicinales, ont tous les caractères des autres feuilles de la tige. Ces feuilles du calice sont, ou distinctes les unes des autres, et le calice est appelé polysépale, ou réunies et soudées entre elles, et le calice est dit monosé

TOME XVI. 34

[page] 530

pale ou gamosépale. Ainsi lieu de plus facile à concevoir et à prouver ne les folioles du calice ne sont que e véritables feuilles verticillées.

La corolle est de même formée par un verticille de feuilles plus intérieur que le calice, et qui, pour celte raison, est déjà plus altéré que lui. Néanmoins il est encore facile de reconnaître dans les petales d'un grand nombre de fleurs des organes entièrement analogues aux feuilles, maigre leur tissu plus délicat el leur coloration. En effet, il y a des pétales oui sont verts et semblables au calice, et d'ailleurs nous voyons souvent dans certains Végétaux les feuilles supérieures de la tige devenir d'un tissu plus délicat, et se colorer à la manière des pétales. Les folioles, qui forment le verticille corollin, peuvent rester libres et distinctes, ou se souder entre elles et former une sorte de tube; de-là la distinction de la corolle en polypétale et en monopétale ou gamopétale.

Les étamines forment le troisième verticille de la fleur. Leur analogie, ou plutôt leur identité avec les pétales, est prouvée par ce qui se passe dans les fleurs qui doublent. On voit alors les étamines se transformer en pétales. Ainsi le filet d'une étamine peut être considéré comme un pétale réduit à sa nervure moyenne, ou plutôt c'est le pétiole de la feuille, et le limbe est représenté par l'anthère qui le termine au sommet. En effet, celle-ci est une feuille réduite à des proportions très-petites, et dont les bords se roulent sur euxmêmes vers la nervure médiane, de manière à former deux petites poches dans lesquelles le pollen est renfermé. Ce pollen se présente d'abord sous l'aspect d'une masse de tissu cellulaire, dont les vésicules finissent par se séparer les unes des autres.

Le pistil, qui occupe le centre de la fleur, peut être également considéré comme formé d'une ou de plusieurs feuilles verticillées. Quand l'ovaire est uniloculaire et que les ovules qu'il renferme ne sont attachés qu'à un seul point de son intérieur, il est formé par une seule feuille dont les bords convergent Tan vers l'autre, et se soudent pour constituer la feuille ovarienne. Quand au contraire l'ovaire est à plusieurs loges, ou même quand il est à une seule loge, mais que les ovules sont attachés à plusieurs trophospermes pariétaux, il se compose d'autant de feuilles qu'il y a de loges dans le premier cas, ou de valves dans le second cas. Dans le cas de plurilocularité, les bords des feuilles ont convergé vers l'axe de la fleur, et en se soudant latéralement entre elles par une partie de leur face externe, elles ont constitué les cloisons. Dans le cas où l'ovaire est uniloculaire, les feuilles ovariennes se sont rapprochées et soudées entre elles bord à bord. Enfin les ovules eux-mêmes, c'està-dire les rudimens des graines, doivent être considérés comme de petits bourgeons, développés sur le bord même des feuilles.

Que l'on ne croie pas que la théorie que nous venons de présenter ici fort en abrégé sur la nature de la fleuret des parties qui la composent, soit une de ces idées spéculatives don! on embarrasse trop souvent l'élude des sciences, en les substituant aux faits pour soutenir nos théories. L'observation de la nature y a conduit, et les faits lui servent de base. En effet, il n'est pas rare de voir certaines fleurs, que l'on désigne sous le nom impropre de monstruosités, offrir d'une manière plus complète les diverses parties de la fleur dans leur état normal et primitif, c'est-à-dire offrant l'aspect et la structure des véritables feuilles. Il n'est aucun botaniste qui n'ait été à même d'observer de semblables phénomènes. Que l'on examine les fleurs du Merisier à fleurs doubles, et on verra que, non-seulement les étamines sont converties en pétales, mais on trouvera l'ovaire changé en feuilles; il en est de même dans un grand nombre de Roses doubles. Il y a plus, il arrive quelquefois que toutes les

[page] 531

parties de la fleur sont converties en feuilles. Nous avons eu plusieurs fois occasion d'observer cette monstruosité à laquelle on a donné le nom de Chloranthie, et entre autres sur des échantillons de Capucines et de Sarrasin qui nous avaient été communiqués par le célèbre physiologiste Du Pelit-Thouars. On l'observe aussi fréquemment sur les Crucifères, les Tulipes, etc. Ainsi donc tout prouve que tes diverses parties de la fleur ne sont que des feuilles diversement modifiées, et que par conséquent, en dernière analyse, la feuille est l'organe essentiel et fondamental, la seule partie même qui doive retenir le nom d'organe dans les Végétaux.

Les Végétaux sont, comme nous l'avons dit, des êtres organisés et vivans. Chez eux la vie se compose de l'exercice de deux grandes fonctions, la nutrition et la reproduction. Toutes les parties qui composent le Végétal concourent à l'une ou à l'autre de ces fonctions, dont la seconde n'est en quelque sorte qu'une modification, qu'un résultat de la première. Comme nous avons déjà traité en détail de ces deux fonctions, nous croyons inutile de reproduire ici ce que nous en avons dit aux mots NUTRITION et FECONDATION, auxquels nous renvoyons le lecteur.

Après avoir donné une idée générale de l'ensemble des Plantes phanérogames, nous devrions, pour compléter le tableau du règne végétal, tracer ici les caractères généraux de la série des Végétaux désignés sous le nom de Cryptogames; mais pour éviter des répétitions toujours inutiles, surtout dans un ouvrage circonscrit dans des limites aussi étroites que le nôtre, nous renvoyons aux articles AGAMES et CRYPTOGAMES, où les caractères de ces Végétaux ont eté donnés avec tous les développemens nécessaires.

Maintenant d'autres subdivisions ont encore été établies, soit parmi les Phanérogames, soit parmi les Cryptogames. C'est ainsi que les premiers, d'après le nombre des cotylédons ou feuilles séminales que présente leur embryon, ont été séparés en deux grandes classes, savoir: les Monocotylédonés, dont l'embryon n'offre qu'un seul cotylédon; elles Dicotylédonés, qui en présentent deux ou un plus grand nombre. A ces caractères fondamentaux, tirés du nombre des cotylédons, s'en joignent une foule d'autres qui modifient tous les organes, et donnent à ces Végétaux un aspect, un port tout particuliers. V. MONOCOTYLÉDONS et DICOTYLÉDONS. Le professeur Richard a pris pour base des divisions primordiales qu'il a établies dans le règne végétal, les caractères offerts par la radicule qui manque dans tous les Cryptogames, puisqu'ils sont dépourvus d'embryon, qui est nue dans les uns, renfermée, dans une sorte de fourreau dans les autres; de-là sa division des Végétaux en Arhizes, Exorhizes et Endorhizes. V. ces mots. Enfin nous avons déjà dit que le professeur De Candolle divisait les Plantes en cellulaires et vasculaires, et que, parmi ces dernières, il établissait deux classes: les Endogènes, ou celles dont l'accroissement se fait par l'intérieur de la tige; et les Exogènes, dont l'accroissement a lieu par l'extérieur. V. ces différens mots.

L'étude des Végétaux forme une partie importante de l'histoire naturelle, à laquelle on a donné le nom de Botanique ou de Phytologie. V. ce dernier mot ainsi que MÉTHODE, où nous avons parlé des différentes classifications établies parmi les Végétaux. (a. r.)

VÉGÉTAUX FOSSILES. L'espace dans lequel nous sommes obligé de nous renfermer ne nous permettra de présenter ici que les principaux résultats auxquels ont conduit les recherches sur ce sujet; nous renverrons pour plus de détails au Prodrome de l'histoire des Végétaux fossiles que nous avons publiā en 1828, et à notre Histoire des Végétaux fossiles, dont la publication est en

34*

[page] 532

train. Les Végétaux fossiles se présentent le plus souvent dans un état assez différent de celui qu'ils avaient à l'état vivant; souvent leurs formes extérieures seules sont conservées, et ces formes mêmes ont été modifiées par la pression à laquelle ces restes organiques ont été soumis et par suite des changemens que leur nature a subie; dans un petit nombre de cas seulement la structure interne de ces Végétaux a été conservée, malgré les changemens qui se sont effectués dans la nature des substances qui les composaient, ou bien enfin ces substances n'ont éprouvé que de légères modifications. Dans le premier cas on n'a que des empreintes ou des moules recouverts quelquefois d'une couche d'origine organique changée en charbon; dans le second cas on a de véritables Plantes pétrifiées; dans le dernier cas toute la Plante est légèrement charbonnée; elle est passée à 1 état de Lignite, mais elle conserve encore la plus grande partie des élémens qui la composaient. Ces divers modes de conservation s'appliquent à tous les organes des Végétaux, les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits; les racines et les fleurs sont les plus rares á l'état fossile; les tiges, les feuilles et les fruits sont les plus communs et les seuls qui méritent de fixer l'attention. Si ces parties se présentaient dans un état aussi complet et aussi parfait que dans les Plantes vivantes, le problème serait déjà beaucoup plus facile à résoudre; mais les tiges et les fruits ne montrent souvent que leur forme extérieure, et les feuilles, le plus souvent isolées, ne nous fournissent pas le caractère de leur insertion, l'un des plus importans et des mieux étudiés; cependant en examinant sur les Végétaux vivans les rapports qui existent entre les formes extérieures et la structure intérieure on arrive á trouver, dons le plus grand nombre de cas, des indices extérieurs de la plupart des caractères intérieurs les plus essentiels. On a déjà observé depuis long-temps le rapport qui existe entre la structure des tiges des Monocotylédones et leur forme externe; de même la forme des pétioles des Fougères et la dispositon de leurs cicatrices sur la tige est un résultat nécessaire de la structure interne de ces tiges. Dans beaucoup de cas aussi les caractères intérieurs les plus importans du fruit se décèlent a la surface externe lorsqu'on l'étudie avec attention; mais ces traces sont plus difficiles à saisir et exigent qu'on présume, pour ainsi dire, où on doit les chercher, taudis que sur les fruits vivans, le scalpel à la main, on arrive facilement à reconnaître tous les caractères qu'on veut étudier. C'est doue par l'étude de ces relations entre les caractères anatomiques essentiels et les formes extérieures que nous sommes parvenu à déterminer les véritables rapports de la plupart des Végétaux fossiles avec les Végétaux vivans. Nous avons pu alors les classer dans le même ordre adopté pour le règne végétal vivant, et la méthode naturelle, qui doit se fonder sur les rapports déduits de tous les systèmes d organes, est nécessairement celle qui doit être adoptée pour classer des Végétaux dont nous ne, possédons souvent que des parties tiès-différentes de celles qui servent de base à nos classifications ordinaires.

Nous allons donc indiquer rapidement les familles et les genres fossiles observés jusqu'à ce jour et leur gisement le plus habituel.

Classe Ire. —Agîmes. ire famille: Conferves.

On ne connaît qu'un petit nombre de Conferves fossiles bien déterminées; les unes se trouvent dans les Calcaires schisteux de Monte-Bolca, les autres dans la Craie de l'île de Bornholm dans la mer Baltique, les unes et les autres se rapprochent spécialement des Conferves marines. Quant aux Conferves fossiles observées dans les Agathes, et décrites particulièrement par Daubenton et

[page] 533

par Mac-Culloch, nous sommes persuadé que ce ne sont que des infiltrations inorganiques, et nous sommes certain que quiconque observera un grand nombre de ces Agathes mousseuses, trouvera des passages tellement insensibles entre les infiltrations les plus différentes par leurs caractères des Conferves et celles qui ont quelque analogie avec ces Végétaux, qu'il sera obligé de convenir que toutes ces apparences confervoïdes n'ont aucune origine organique.

2° famille: Algues.

Les Algues fossiles observées jus qu'à ce jour, constituent au moins trente-une espèces que nous avons réunies en groupes, qui correspondent à plusieurs des genres les plus distincts des Algues vivantes; toutes ces espèces sont figurées et décrites dans notre Histoire des Végétaux fossiles. Les Algues fossiles sont assez rarement associées à des Végétaux terrestres; elles se trouvent le plus ordinairement dans des terrains qui ne renferment que des productions marines, et dans beaucoup de cas elles sont isolées dans des couches dépourvues de tout autre fossile; elles en deviennent alors un des caractères distinctifs les plus essentiels. Les principaux terrains où on les a rencontrées sont: 1° le Calcaire de transition, trois espèces; 2° les Schistes bitumineux du Calcaire alpin, cinq espèces; 3° les Calcaires jurassiques et la Craie inférieure, treize espèces; 4° les terrains de sédiment supérieur, dix espèces. Dans ces derniers terrains, c'est particulièrement à Bolca qu'on a rencontré ces Fossiles; ils y sont mêlés à beaucoup d'autres Végétaux terrestres.

Classe II.—CRYPTOGAMES CELLULEUSES., 3° famille: Mousses.

On n'en connaît que deux espèces recheillies dans les terrains d'eau douce tertiaires.

Classe III.— CRYPTOGAMES VASCULAIRES.

4° famille: Equisétacées.

A cette famille appartiennent de véritables Equisetum fossiles, présentant des tiges articulées, entourées à chaque articulation de gaines; dentelées, appliquées contre la tige, et des Plantes voisines des Equisetum par leurs caractères les plus essentiels, mais dont les articulations des tiges sont dépourvues de gaînes ou présentent une gaîne étalée dans un plan perpendiculaire à la tige. Nous avons décrit cinq espèces du premier de ces genres dont une est surtout remarquable par sa grande taille; elle caractérise les couches inférieuress de l'Oolite et le Lias. C'est l'Equisetum columnare. Le second genre avait été nommé Calamite, parce qu'on l'avait comparé généralement; à des Calamus, à des Bambous ou à des Roseaux, auxquels il ressemble extérieurement, mais dont il ne présente aucun des caractères essentiels, lorsqu'on porte son attention sur des signes qui, quoique peu apparens, indiquent la structure véritable de ces Végétaux. On en connaît au moins dix-huit espèces dont quinze, sont du Terrain houiller et trois du Grès bigarré.

5° famille: Fougères.

On trouve à l'état fossile des feuil les et des tiges de celle famille. Les feuilles se reconnaissent à leur mode de division et à la distribution des, nervures qui, malgré leurs nombreuses modifications, diffèrent de ce qu'on observe dans toutes les autres familles. Comme on ne trouve presque jamais de traces de fructification sur ces feuilles, on est obligé d'en former des genres diffèreds de ceux admis parmi les Fougères vivantes et fondés sur le mode de distribution des nervures. Ces caractères ont servi à distinguer les douze genres suivans: Pachypieris, Sphenopteris, Cyclopteris, Nevropteris, Glossopteris, Pecopteris, Lonchopteris,

[page] 534

Odonsopteris, Anomopteris, Tœniopteris, Clathropieris et Schizopteris. Ces divers genres comprennent plus de cent cinquante espèces de Fougères; la plupart appartiennent au terrain houiller; une vingtaine d'espèces ont cependant été rencontrées dans les terrains du Lias, de l'Oolithe et du Grès vert; cinq ou six dans le Grès bigaré; une couple d'espèces dans les terrains tertiaires, et plusieurs de ces espèces sont parfaitement distinctes de celles des autres terrains et peuvent fournir d'excellens signes pour caractériser ces formations. Plusieurs de ces (ormes sont totalement différentes de celles existantes; d'autres au contraire se rapprochent beaucoup de certaines espèces de Fougères vivantes; 'enfin il y a parmi les Fougères vivantes beaucoup de formes qui n'ont point été encore observées à l'état fossile. Les tiges des Fougères fossiles se reconnaissent á la forme des cicatrices des bases des pétioles; ces cicatrices ont la forme des disques arrondis ou allongés dans le sens de l'axe de la tige et souvent échancrés supérieurement; ils sont marqués de points réguliers répondant aux faisceaux vasculaires des pétioles: ces cicatrices sont le plus souvent placées sur des côtes saillantes longitudinales et disposées en quinconce. Les tiges des Fougères en Arbres du terrain houiller sont au nombre de quarante à quarante-cinq. Nous les avons désignées depuis long-temps sous le nom de SigiUaria; le comte de Sternberg, qui en avait confondu plusieurs avec les Lepidodendron, avait donné à d'autres les noms de Alveolaria, RJiytidolepis, Syrinçodendron, Catenaria; mais ces divers genres ne sont fondés que sur des modifications très-légères dans la forme des tiges ou sur des états de conservation différens. Les tiges de Fougères arborescentes fossiles diffèrent surtout des vivantes; 1° parleur hauteur et leur division vers le sommet; 2° par le beaucoup plus grand nombre de feuilles qu'elles portaient; 3° par lamoindre grandeur de ces feuilles, si on en juge toutefois sur la grosseur des bases des pétioles qui est infiniment plus petite que celle des pétioles des Fougères en arbre vivantes. Toutes les tiges de Fougères arborescentes appartiennent au terrain houiller k l'exception d'une seule qui a été trouvée dans le Grès bigarré.

6° famille: Marsiléacées.

Nous avons rapporté à cette famille un genre de Plante fossile propre au terrain houiller, auquel nous avons donné le nom de Sphenophyllum, et que De Sternberg a nommé depuis Rotularia. Leurs feuilles ont la meme forme que les folioles des Marsilea; mais elles sont verticillées au nombre de six, huit, dix ou douze autour d'une tige grêle et rameuse, disposition qui rapproche aussi ces Plantes des Ceralophyllum. On connait sept espèces de ce genre.

7° famille: Characées.On a trouvé depuis long-temps des tiges et des fruits de cette famille dans les terrains d'eau douce tertiaires; les fruits, d'abord considérés comme des coquilles microscopiques, avaient été désignés sous le nom de Gyrvgoniies. Léman les a reconnus pour des fruits de Chara; on les reconnaît aux cinq valves contournées en spirale qui forment l'enveloppe de ces petits fruits globuleux ou ellipsoïdes (V. CHARA). On en connaît quatre espèces fossiles.

8° famille: Lycopodiacées.

Les Plantes fossiles qui se rangent dans cette famille, se rapportent á deux groupes distincts, les vrais Lycopodites et les Lepidodendron. Ces derniers diffèrent des Lycopodes actuels par la taille remarquable qu'ils acquièrent, par la quantité et la grandeur de leurs feuilles et peut-être par leur fructification; ils paraissent constituer un groupe particulier qui tient des Lycopodes et des Conifères. Outre ces deux groupes de Végétaux, qui se présentent sous la forme de tiges plus ou moins grosses dépour

[page] 535

vues de feuilles Ou encore couve ries de leurs feuilles, et dont la surface est marquée de mamelons rhomboïdauz qui servaient de base à ces feuilles, on a trouvé également dans les terrains houillers des fruits et des feuilles isolées qui paraissent provenir de ces mêmes Arbres; les feuilles assez analogues à celles qu'ou voit sur les rameaux de ces mêmes fossiles ont été nommées Lepidophyllum. Les fruits se présentent sous deux formes très-difFérenies: les uns sont des cônes d'une structure très-compliquée; nous les avons nommés Lepidostrobus. Les autres ont la forme d'un cœur et ressemblent un peu à la graine de l'If; ils ont reçu le nom de Cardiocarpon. On peut rapprocher avec doute de cette même famille le singulier genre Stigrnaria: la structure de sa tige paraît être celle des Lycopodes et des Isoètes; mais elle semble charnue et ses feuilles paraîtraient molles comme celles des Isoètes. Enfin elles se sont quelquefois montrées bifurquées vers leur extrémité; caractère qu'on n'a jamais observé sur les feuilles d'aucune Lycopodiacée. Tous les Végétaux fossiles de cette famille, à l'exception de deux Lycopodites, ont été trouvés dans le terrain houiller; leur abondance et leur grandeur est un des caractères de la végétation de cette époque.

Classe IV. —Phanérogames gymnospermes.

9° famille: Cycadées.

Les fossiles de cette famille sont plus nombreux et plus variés que les' espèces vivantes. Les feuilles, qui sont les restes les plus fréquens, indiquent quatre genres différons dont deux se rapprochent beaucoup des deux genres vivans, Cycas et Zamia, et deux autres diffèrent davantage des Plantes actuellement existantes et ont reçu les noms de Pterophyllum et de Nilsonia. Ces quatre genres comprennent vingt-sept espèces qui, toutes, appartiennent à la période comprise entre le dépôt du Keuper et celui du Grès vert. Outre ces impressions de feuilles on connaît maintenant trois espèces de tiges qui appartiennent à celte même famille et que nous avons désiguées sous le nom de Maniellia. L'une a été trouvée dans le Muschelkalk; les deux autres, dans le Calcaire de Portland.

10° famille: Conifères.

Plusieurs des genres les plus remarquables de celte famille ont des représentans à l'état fossile, et en outre un ou deux genres fossiles qui paraissent appartenir à cette famille, diffèrent totalement des genres vivans. Nous connaissons maintenant à l'état fossile six espèces de Ptnus, une d'Abies, six Taxi les, espèces voisines des Taxus et Podocarpus: trois Junipérites, une Cupressite, trois Thuya, quatre Thuytes ou Plantes voisines des Thuya, et en outre quatre espèces du nouveau genre Voltzia, et une du genre Brachypkyllum que nous ne rapportons qu'avec quelque doute à cette famille. Plusieurs de ces Plantes sont caractérisées par leurs fruits; d'autres par la disposition particulière de leurs feuilles. On trouve fréquemment, dans les mêmes terrains qui renferment ces empreintes, des bois fossiles qui, d'après leurs caractères, semblent appartenir également à celte famille. Ces fossiles se rencontrent dans trois terrains différens: les Vollzià dans le Grès bigarré, les Cupressites et les Thuytes dans le Lias et le Calcaire jurassique, et les autres genres identiques avec ceux qui existent encore se trouvent dans les Terrains tertiaires.

Classe V. — Phanérogames MonoCOTYLÉDONES.

11° famille: Nayades.

Cette famille, qui rénferme des Plantes toutes aquatiques, d'eau douce ou marines, présente à l'état fossile plusieurs espèces analogues, les unes aux tiges et aux feuilles des Zostera et Caulinia, c'est-a-dire aux

[page] 536

Plantes marines. de ce groupe, les autres aux feuilles des Potamogeton qui croissent dans les eaux douces; les premières, qui ont été trouvées dans les Terrais secondaires et tertiaires marins, ont reçu les noms de Zosterites et de Caulinites; les secondes, qui ont été observées dans les couches d'eau douce des environs de Paris, sont désignées par le nom de Poiamophyllites.

12° famille: Palmiers.

Outre les tiges monocotylédones nombreuses rencontrées dans les terrains tertiaires et dont plusieurs appartiennent probablement à cette famille, mais ne peuvent' jusqu'à présent être distinguées de celles es familles voisines, on a trouvé à l'état fossile des feuilles et des fruits de ces Plantes. Parmi les tiges caractérisées par la présence de la base des pétioles des feuilles, on distingue celle figurée dans la Description géologique des environs de Paris, et que nous avons nommée Palmacites echinatus; les feuilles appartiennent à quatre formes distinctes qui forment autant de groupes sous les noms de Flabellaria, Phœnicites, Nœgerathia et Zeugophyllites. Le premier renferme les Palmiers à feuilles flabelliformes; le second ceux à feuilles pinnées, à pinnules linéaires, repliées; le troisième ressemble un peu aux Caryota, et le quatrième aux Calamus. Les fruits recueillis jusqu'à présent, paraissent se rapporter à des espèces de Cocos.

13° famille: Liliacées.

On a observé des tiges et des feuilles qui se rapprochent de celles de cette famille. Ces tiges ont de l'analogie avec celles des Dracœna et des Xanihorrhêa. Elles constituent deux genres sous les noms de Bucklandia et de Clatharia. Des tiges ont été trouvées dans le Calcaire jurassique et dans la Craie inférieure. Outre quelques feuilles simples, analogues a celles de beaucoup de Liliacées et d'autres Monocotylédones, mais ressemblant surtout à celles des Yucca et des Dracœna, on a observé des feuilles verticillées comme celles du Convallaria verticillata; elles forment un genre Convallarites, propre au Grès bigarré; d'autres sont presque identiques avec celles de plusieurs Smilax; elles ont reçu le nom de Smilacites. C'est dans les terrains d'eau douce tertiaires qu'on les a recueillies.

14° famille: Cannées.

Une seule feuille du terrain houillier des environs d'Angers, parait se rapprocher de cette famille; c'est le Cannophyllites Virletii.

Outre les Plantes Monocotylédones que nous venons de citer, on trouve à 1état fossile plusieurs parties de Végétaux qu'on reconnaît facilement pour des Plantes de cette classes mais qu'on n'a pas pu, jusqu'à présent, rapporter à des genres ou à des familles connues.

Classe VI. — Phanérogames dicotylédones.

Parmi les nombreux débris de Végétaux de cette classe qui se rencontrent dans les terrains tertiaires, il n'y en a encore que peu qu'on ait pu rapporter à des familles connues; ce sont particulièrement les fruits qui ont conduit à ces déterminations; les feuilles et les tiges exigeront, pour qu'on puisse arriver à les classer, une longue élude faite sur des échantillons très-bien conservés; elles sont désignées, jusqu'à ce qu'on puisse les faire rentrer dans le cadre de nos méthodes, , sous les noms de Phylûtes et d'Exogenites.

Les Plantes fossiles dicotylédones qu'on a pu rapporter à des genres connus, appartiennent aux familles suivantes:

Famille des Amentacées.

On reconnaît d'une manière certaine, dans les terrains tertiaires, les fruits d'une espèce de Charme (Carpinus macroptera), d'un Bouleau (Betula dryadum); les feuilles de deux espèces de Comptonia, et, avec

[page] 537

quelque dôme, des feuilles et des chatons de Saule, de Peuplier, de Châtaignier et d'Orme.

Famille des Juglandées.

On peut distinguer au moins quatre espèces de noix fossiles dans les terrains récens de l'Europe, tandis qu'aucune des espèces actuellement existantes de ce genre ne oroît spontanément dans cette partie du globe.

Famille des Acérinées.

On a trouvé des fruits d'une espèce d*Erable dans les terrains de Lignite des environs de Francfort, et ce fruit est accompagné de feuilles trilobées qui proviennent sans doute de la même Plante.

Famille des Nymphéacées.Nous avons déjà fait connaître la tige d'un Nymphéa fossile que nous avons recueillie dans les Meulières des environs de Paris; une variété ou une espèce voisine nous a été adressée des environs de Narbonne par Tournai fils.

Végétaux dont la classe est incertaine.

Quelques Végétaux remarquables du terrain houiller diffèrent tellement de tous ceux^que nous connaissons, qu'il est difficile de savoir à quelle classe on doit les rapporter; ce sont des Plantes herbacées, à tige rameuse et à feuilles verticillées en rand nombre à chaque articulation es tiges et des rameaux. La forme et le mode d'insertion des feuilles permettent d'en former trois genres que nous avons désignés sous les noms de Phyllotheca, Annularia et Asterophyllites; un quatrième genre, VolJLmannia, a de l'analogie avec ces Plantes dont il représente peut-être les fructifications.

Distribution des Végétaux fossiles dans les couches du globe.

Mous ne donnerous pas ici les énumérations complètes des espèces qui se trouvent dans les divers terrains qui constituent l'écorce de notre globe; ces énumérations nous feraient dépasser les bornes dans lesquelles nous devons nous restreindre; on les trouvera dans notre Prodrome. Nous rappellerons seulement qu'en comparant les Végétaux recueillis danff es diverses formations, on observe quelquefois que ceux de plusieursformations successives se ressemblent: beaucoup; que ce sont ou les mêmeff espèces ou des espèces de même famille, et que les familles conservent á peu près les mêmes rapports numériques, tandis que dans d'autres cas en passant d'un terrain à celui qui le suit, on observe des différences considérables dans les caractères et les rapports numériques des Végétaux qui s'y rencontrent. Les divers terrains, pendant la succession desquels on n'observe que de légers changemens dans la végétation et dans lesquels cette végétation conserve les mêmes caractères essentiels, constituent ce que nous nommons une période de végétation. La comparaison des Végétaux fossiles de tous les terrains qui composent l'écorce du globe, nous a conduit à admettre quatre de ces périodes dont nous allons nous borner à indiquer ici les limites et les caractères principaux, en commençant par la plus ancienne.

La première période comprend l'espace de temps qui s'est écoulé depuis le dépôt des terrains de sédiment les plus anciens (Schistes et Calcaires de transition) jusqu'au dépôt du Grès rouge qui recouvre le terrain houiller, et même jusqu'à celui des Schistes bitumineux du pays de Mansfeld. C'est pendant cet espace de temps qu'ont été formées les couches puissantes de matières végétales qui, par leur carbonisation, ont donné naissance aux couches de Houille ou Charbon de terre ancien, et c'est dans les Roches arénacées et schisteuses qui accompagnent ces lits de Charbon qu'on trouve les restes les plus abondans de cette première végétation du globe.

La flore de cette époque est peu

[page] 538

variée; six à huit familles tout au plus entrent dans sa composition; quatre d'entre elles font partie de la classe des Cryptogames vasculaires, ce sont: les Equisétacées, quatorze espèces; les Fougères, cent trente espèces: les Marsiléacées, sept espèces; les Lycopodiacées, soixantehuit espèces. Deux appartiennent à la classe des Monocotylédones, ce sont: les Palmiers, trois espèces; les Cannées, une espèce, et plusieurs Monocotylédones dont la famille n'a pu être déterminée, quatorze espèces. Enfin des Végétaux dont les formes s'éloignent trop de celles des Végétaux connus pour qu'on puisse les rapporter avec certitude à une des grandes classes du règne végétal; nous les désignerons ici sous le nom d'Astérophyllées, vingt-une espèces. On voit que les Cryptogames remportent de beaucoup par leur nombre sur les autres classes de Végétaux, puisque en admettant même que les Astérophyllées n'appartiennent pas à celte classe, on a le rapport de 219 à 39. On voit aussi que rien n'indique la présence de vraies Dicotylédonées, à moins toutefois que les Astérophyllées n'appartiennent à ce groupe, ce qui est fort douteux; et en tous cas ce seraient des Dicotylédones herbacées et anomales qui n'occuperaient qu'un rang très-secondaire dans la végétation de cette époque.

Les Cryptogames vasculaires, qui l'emportent en nombre sur les autres Végétaux, les surpassent aussi par leur grandeur; ce sont des Equisétacées de dix à douze pieds de haut, des Fougères en arbre dont la tige s'élève de quarante à cinquante pieds, et acquièrent plus d'un pied de diamètre; des Lépidodendrons de soixante à quatre-vingts pieds d'élévation et de deux è trois pieds de diamètre à leur base. Tous ces caractères de la végétation indiquent un climat au moins aussi chaud que celui de la Une torride et très-humide.

La seconde période correspond au dépôt du Grès bigarré; les Végétaux qui croissaient à cette époque sur laterre sont encore peu connus, mais assez distincts pour qu'on ne puisse pas les réunir ni à la période précédente ni à la suivante. Des formes nouvelles parmi les Fougères, la présence de plusieurs Conifères remarquables et la variété des espèces de Monocotylédones, semblent être les caractères propres à cette flore dont nous ne connaissons encore qu'une vingtaine d'espèces. Elle diffère essentiellement de la végétation précédente par l'absence des Lépidodendrons, des grandes Fougères arborescentes, des Marsiléacées et des Astérophy liées, et de la suivante parce qu'ou n'y trouve pas encore de Cycadées.

La troisième, période comprend tout l'espace de temps qui s'est écoulé depuis le dépôt du Calcaire conchylien (Muschelkalk) jusqu'à celui de la Craie. Dans tout ce laps de temps, on trouve des variations dans les espèces, mais les familles restent les mêmes et leurs rapports numériques varient même peu. Les familles dont on reconnaît l'existence à cette époque, sont: Equisétacées, deux espèces; Fougères, vingt-huit espèces; Lycopodiacées, deux espèces; Cycadées, trente espèces; Conifères, six espèces; Monocotylédones, trois espèces. On voit que les Cycadées et les Fougères sont les familles dominantes, que les Monocotylédones sont rares, et que rien n'annonce encore la présence des vraies Dicotylédones. Le grand nombre et la fréquence des espèces de Cycadées est surtout le caractère marquant de cette période: c'est celui qui la distingue des époques plus reculées et des époques plus récentes; car actuellement sur plus de cinquante mille Plantes connues, on n a pas observé un nombre aussi considérable d'espèces de cette famille.

La quatrième période commence après le dépôt de la Craie et s'étend jusqu'à nos jours. Elle comprend tous les terrains connus sous les noms de tertiaires ou de sédiment supérieur. Après le dépôt de la Craie

[page] 539

la végétation a éprouvé un changement subit et complet, soit dans la forme des espèces, soit même dans les caractères et le nombre des classes et des familles qui composaient la flore de cette époque; la végétation a pris tous les caractères que nous lui voyons actuellement; les Dicotylédones ont commencé a exister et sont tout de suite devenues la classe prédominante par le nombre des espèces et des individus; les Monocotylédones tiennent le second rang, et les Cryptogames, ainsi que les Cycadées si nombreuses dans les périodes précédentes, deviennent très-rares et ne se montrent que dans une proportion tout au plus égale à celle qu elles conservent encore actuellement; enfin le développement, la grandeur et les formes de tous ces Végétaux sont analogues à ceux des Végétaux des mêmes familles dans les contrées tempérées; tout indique donc que la végétation avait acquis déjà à cette époque les caractères qu elle présente actuellement et qu'elle était soumise à peu près au même mode de distribution qu'elle offre dans l'état présent du globe. Cependant on ne peut pas dire que la végétation de cette période se soit continuée sans changement jusqu'à l'époque actuelle, car les espèces fossiles de cette même période ne sont pas exactement sémblables aux espèces vivantes, et les climats ne paraissaient pas tout-à-fait les mêmes, puisque des Palmiers qui, à l'état sauvage, dépassent à peine actuellement la latitude de Naples, croissaient alors jusque dans le nord de la France. Il Suffit de comparer les flores de ces quatre périodes pour voir que la végétation a toujours été en se diversifiant et en se perfectionnant (ou se compliquant) depuis les temps les plus reculés, où elle était bornée à un petit nombre de familles très-voisines et d'une organisation très-simple, jusqu'à l'époque actuelle, où elle comprend un grand nombre de familles très-diverses et dont la plupart offrent une structure très-compliquée. Les changemens successifs de la végétation semblent aussi annoncer que la température et l'étendue des mers ont été constamment en diminuant; enfin il est difficile de concevoir la nutrition très-active des premiers Végétaux et les abondans dépôts de Charbon auxquels ces Végétaux ont donné naissance, sans supposer que l'air contenait, à cette époque, une plus grande quantité d'acide carbonique qu'à l'époque actuelle.(AD.B.)

VEILLEUSE ET VEILLOTE. BOT.PHAN. V. COLCHIQUE.

VEINES. ZOOL. On donne ce nom au système centripète de l'appareil circulatoire, c'est-à-dire aux divers canaux destines à rapporter vers le centre circulatoire le sang qui a traversé le parenchyme des organes qu'il est destiné à nourrir, ou dans lesquels il a été soumis à l'influence de l'Oxygène. V. CIRCULATION et ORGANISATION. (H.-M.E.)

* VELÆA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Ombellifères et de la Pentandrie Digynie, L., établi par De Candolle (Mém. sur les Ombellifères, p. 61, tab. a, fig. H) sur le Ligusticum Toluccense de Kunth (Nov. Gen. et Spec. Plant, œquin., vol. 5, p. 19, tab. 422).Il appartient à la tribu des Scandicinées, et il est caractérisé essentiellement par son calice à lobes foliacés; son fruit peu comprimé sur les côtés, muni de côtes filiformes et non ailées, portant deux ou trois canaux oléifères (vittœ) dans chaque vallécule. Par son fruit, ce genre à de l'affinité avec le Cnidium, auquel Sprengel a réuni l'espèce; mais son albumen enroulé le rapproche davantage du Molopospermum de Koch. Le Velœa Toluccensis, D. C., loc. cit., est une Plante herbacée, rameuse, glabre, à tige striée, à feuilles surdécomposées, ternées, et à ombelles terminales, sans involucre ni involucelles. Cette Plante croît dans les montagnes du Mexique près de Tolucca. (G.N.)

[page] 540

VELAGA. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Gaertner, ne forme plus qu'une section du genre Pterospermum, selon De Candolle. V. Ptérosperme. (G..n.)

VELAGUIDA. BOT. PHAN. (Belon.) Nom vulgaire en Grèce d'un Chêne qu'on croit être le Quercus æsculus. V. Chêne. (A.R.)

VÊLANÈDE. BOT. PHAN. Nom marchand des cupules du gland de Chêne Vélani. V. Chêne.(b.)

VELANI. BOT. PHAN. Espèce du genre Chêne. V. ce mot. (b.)

VÉLAR. Erysimum. BOT. PHAN. Pline donnait le nom dé Velarum à une Plante de la famille des Crucifères, qui fut placée par Linné dans le genre Erysimum. On la nomma vulgairement en français Vélàr, et ce nom fut employé par les botanistes français pour désigner le enre Erysimum, essentiellement distingué par sa silique tétragone. Mais quand on examina plus attentivement le Vélar commun ou Herbe aux chantres, on s'aperçut qu'elle ne devait point faire partie du genre Erysimum, et que c'était un vrai Sisymbrium. Scopoli, Robert Brown et De Candolle Vont décrit sous le nom de Sisymbrium officinale. C'est une Herbe très-commune dans les lieux incultes, le long des murs, des fossés et des haies de toute l'Europe, et qui se trouve également dans la Mauritanie, les Canaries, et même dans l'Amérique septentrionale. Sa tige est rameuse, garnie de feuilles roncinées, poilues, portant au sommet des épis de fleurs jaunes très-petites, auxquelles succèdent des siliques droites, cylindriques, subulées et appliquées contre le rachis. Cette Plante a joui pendant longtemps d'une grande célébrité en médecine, comme diurétique, expectorante, propre dans les affections des organes vocaux; d'ou son nom vulgaire d'Herbe aux chantres. On en préparait un sirop dit d'Erysimum, avec lequel les chanteurs enrhumés s'administrent des gargarismes. La section des Sisymbrium, où la Plante en question est placée, a reçu de De Candolle le nom de Velarum.

Nous avons dit plus haut que le genre Erysimum se distingue essentiellement par sa silique tétragone.Il offre en outre pour caractères principaux: un calice fermé, presque égal à sa base ou à deux bosses peu marquées; une corolle à pétales onguiculés, ayant leur limbe oboval et entier; des étamines libres, sans dentelures: des cotylédons incombans. Ce genre, qui ne doit plus porter en français le nom de Vélar, puisque la Plante ainsi nommée en a été éloignée, se compose d'un assez grand nombre d'espèces difficiles à distinguer les unes des autres. De Candolle a divisé les trente-cinq espèces bien connues en quatre sections, qu'il a nommées Stylonema, Cuspidaria, Erysimasirurn et Coringia. Elles croissent pour la plupart dans les diverses localités de l'Europe, surtout dans la partie orientale et dans l'Asie qui lui est contiguË. Parmi ces Plantes, nous citerons comme une des plus répandues, l'Erysimum cheiranthoides, L., qui se trouve dans les lieux humides, le long des rivières de la France; elle est assez commune sur les bords de la Seine et de la Marne, près Paris. D'autres espèces sont remarquables par leurs fleurs qui sont grandes, d'un jaune soufré, analogues à celles de nos Giroflées sauvages. (G..N.)

VÉLATE. Velates. MOLL. Genre que Montfort a proposé, dans sa Conchyliologie systématique, T. n, p. 354, pour une Coquille fossile du bassin de Paris, Coquille qui, sans le moindre doute, appartient au genre Nérite des auteurs. Le genre de Montfort est donc inutile. V. Nérite.(d..h.)

VELELLE. Velella. ACAL. Genre de la classe des Zoophytes et de l'ordre des Acalèphes simples de Cuvier, extrait du genre Méduse de Linne par le professeur Lamarck, qui lui

[page] 541

assigne pour caractères (Hist. nat. des Anim. sans vert. T. II, p. 481): corps libre, gélatineux extérieurement, cartilagineux à l'intérieur, elliptique, aplati en dessous, et ayant sur le dos une crête élevée, insérée obliquement; bouche inférieure, centrale, un peu saillante. Ces Zoophytes se rapprochent beaucoup, par leur organisation, des Porpites; ils ont, comme elles, une bouche en forme de trompe, inférieure, et entourée de nombreux tentacules; mais ces tentacules ne sont pas ciliés, et de plus ils s'en distinguent par la présence d'un cartilage transparent, à stries uniquement concentriques et divisé en deux portions, dont l'une est horizontale et inférieure, tandis que l'autre est verticale, et insérée obliquement sur la première. Browne, dans son Histoire de la Jamaïque, publiée en 1756, avait distingué les Vélelles sous le nom générique de Phyllidocé. Plus tard, Dana (Mélanges de Philos, et de mathém. de la Soc. royale de Turin, T. III, 1re partie, p. 206, 1762-1765) en fit aussi un genre qu'il nomma Armenistari; et Forskahl, en 1775 (Descript. Anim. quœ in ilinere orient, obsery. ), créa pour ces mêmes Animaux celui d'Holothuria, qui a été appliqué depuis à des êtres assez différens. La dénomination de Lamarck, quoique la plus récente, a prévalu. Les Vélelles voguent à la surface de la mer lorsqu'elle est calme; elles se tiennent à une assez grande distance des côtes. On les dit très-phosphoriquçs. Lamarck admet trois espèces, et Eschsholtz, dans le Voyage de Kotzebue, en ajoute quatre à ce nombre. On les trouve dans le Grand-Océan, dans l'Océan Pacifique, dans la Méditerranée. La VÉLELLE A LIMBE NU, Velella limbosa, Lamk., qui est l'espèce la plus anciennement connue, se trouve dans cette dernière localité. (AUD.)

VÉLÉZIE. Velezia. BOT. PHAN Genre de la famille des Caryophyllées et de la Pentandrie Digynie, L., offrant les caractères suivans: calice tubuleux, grêle, à cinq ou six dents; corolle à cinq ou six pétales, dont les onglets sont filiformes, le limbe echancré ou quadridenté; cinq à six étamines (quelquefois dix, selon Smith); deux ou trois styles; capsule cylindrique, grêle, uniloculaire, à quatre valves contenant des graines oblongues, attachées à un placenta central et filiforme. Ce genre ne renferme que deux espèces, savoir: 1°. Velezia rigida, L.; Bocc., Mus., 2, p. 50, tab. 43. 2°. Velezia quadridentala, Sibth, Fl. Grœc., tab. 391. La première est une petite Plante de la région méditerranéenne, à tige grêle, noueuse, garnie de feuilles étroites, subulées et conniventes à la base. Les fleurs sont petites, purpurines, sessiles dans les aisselles des feuilles supérieures. (G..N.)

VELGUTTA. BOT. PHAN. (Dodoens.) Syn. d'Athamanta Oreoselinum, L. V. ATHAMANTE. (A. R.)

VELIA. OIS. Syn. vulgaire de PieGrièche. V. ce mot. (DR..Z.)

VÉLIE. Velia. INS. Genre de l'ordre des Hémiptères, famille des Géocorises, établi par Latreille aux dépens des Gerris, et s'en distinguant par des pieds beaucoup plus courts, insérés à des distances presque égales les unes des autres, et par la gaine de leur sucoir composée seulement de deux articles visibles. Du reste ces Insectes se ressemblent à plusieurs égards; les uns et les autres vivent à la surface des eaux; mais les Vélies courent plutôt à la surface du liquide, tandis que les Gerris semblent nager. On connaît quelques espèces; celle qui sert de type au genre est la VÉLIE DES RUISSEAUX, Velia rivulorum, dont Fabricius a fait, dans ses derniers ouvrages, une Hydromètre. On la trouve dans le midi de la France. (AUD.)

VELLA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamie siliculeuse, L., offrant les caractères suivans: calice dressé, égal à sa base; corolle à pétales ongui-

[page] 542

culés, ayant leur limbe entier ou échancré; six étamines, dont quatre plus grandes soudées par paires; ovaire ovoïde, surmonte d'un style large, foliacé; silicule ovale, comprimée, à valves déhiscentes, concaves; cloison mince, elliptique; placentas se réunissant pour former le style foliacé, portant au sommet deux stigmates; deux loges renfermant chacune une à deux graines globuleuses, pendantes, à cotylédons foliacés et condupliqués. Ce genre, ainsi caractérisé par De Candolle (Syst. Veget., .2, p. 659), ne se compose que d'une seule espèce, Vella pseudocytisus, L., Plante d'Espagne qui a un port particulier, ayant quelque ressemblance avec certaines espèces de Cytises. C'est un petit Arbuste rameux, velu, à feuilles alternes, obovalcs, entières, scabres, á fleurs jaunes, disposées en grappes allongées, terminales.

Le genre Vella de Linné et de Vahl comprenait trois autres Plantes, oui sont devenues les types d'autant de genres nouveaux, savoir: le Boleum de Desvaux, le Carrichtera de De Candolle, et le Succowia de Medicus. (G..N.)

VELLÉES. Velleœ. BOT. PHAN. De Candolle a ainsi nommé la treizième tribu des Crucifères, qui se compose des genres formés aux dépens des Veila de Linné. (G..N.)

VELLEIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Goodenoviées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Smith, dans le quatrième volume des Transactions de la Société Linnéenne, et adopté par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl., p. 580) qui i'a ainsi caractérisé: calice infère, à trois ou cinq folioles inégales; corolle dont le tube est soudé à l'ovaire par la base, et fendu d'un côté au sommet; le limbe bilabié; anthères séparées; style indivis; glande épigyne située entre les deux filets antérieurs; capsule divisée en deux loges dans sa partie inférieure, à valves biparties; graines imbriquées, comprimées. Le genre Velleia a été partagé par Brown en deux sections: la première, qu'il nomme Monoceras, a le calice à cinq folioles, la corolle munie à la base d'un éperon persistant; elle ne renferme que deux espèces, Velleia paradoxa et Velleia arguta. La deuxième, sous le nom de Velleiœ verœ, se distingue par son calice à trois folioles, sa corolle légèrement gibbeuse d'un côté à sa base. Elle se compose de quatre espèces, dont la plus remarquable est la Velleia lyrata, R. Brown, que nous avons figurée à la pl. 4 de nos Icônes lithographieœ Planlarum Austral. Rariorum. Les Velleia sont des Herbes acaules, originaires de la Nouvelle-Hollande. Les feuilles sont radicales, presque spatulées, souvent dentées, et quelquefois lyrées. Les hampes sont dichotomes, portant au sommet et dans les aisselles supérieures des fleurs jaunes accompagnées de bractées.

Le Velleia trinervis de Labillardière forme le type du genre Enthaïes de R. Brown.(G..N.)

* VELLOZIA ou mieux VELLOSIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Hæmodoracées de R. Brown, et de la Polyadelphie Icosandrie, L., établi, en 1788, par Vandelli (in Rœm. Script. Pl. hisp., 112), mais depuis ce temps resté inconnu, jusqu'à ce qu'une Plante congénère fut signalée, par notre collaborateur A. Richard, comme formant un genre nouveau, nommé Campderia dans le Bulletin de la société philomatique pour i8aa. Ce nom de Campderia avant déjà été employé, fut bientôt changé par Richard lui «même en celui de Radia, qui fut admis par Kunth, dans sa publication des Plantes de l'Amérique? méridionale Mais on ne tarda pas à s'apercevoir que ce genre était le même que le Vellosia de Vandelli. Ce fut Auguste de Saint-Hilaire qui en donna l'éveil aux botanistes français, et qui augmenta ce genre d'un grand nombre d'espèces inédites. Martius, à son

[page] 543

retour du Brésil, enrichit également la .science de plusieurs Vellosia nouveaux. Mais la botanique est redevable de presque tout ce que l'on sait sur ce genre remarquable au D. Pohl, de Vienne. Ce savant a publié avec luxe un grand nombre d'espèces dans le premier volume de ses Plantarum Brasiliensium Icônes et Descriptiones. Voici les caractères génériques des Vellosia: périanthe su père, corolloïde, campanulé, marcescent, coloré, à six pétales oblongs, atténués à la base. Etamines dont les filets sont courts, insérés à la base des segmens du périanthe, rarement au nombre de six et libres, ou en nombre indéfini depuis douze jusqu'à trente, plus ordinairement dix-huit, formant trois faisceaux, ou rarement six, munis chacun à la base de petites écailles. Anthères très-longues, dressées, binoculaires, obtuses au sommet. Ovaire infère, plus ou moins globuleux ou ovoïde, surmonté d'un style dressé, presque à trois faces, plus long que es étamines, et terminé par un stigmate pelté-trilobé. Capsule plus ou moins globuleuse, ovée, souvent trigone, triloculaire, à trois valves, déhiscente par le sommet; cloisons du fruit formant, par leur duplicature, un placenta qui s'avance dans chaque loge, et porté un grand nombre de graines très-petites, presque arrondies. Le genre Vellosia a des rapports avec le Xerophyta, mais il s'en distingue suffisamment par le nombre de ses étamines, et par d'autres caractères tirés du style et du stigmate; il se rapproche beaucoup du Barbacenia de Vandelli, mais son périanthe infundibuliforme, à six divisions profondes, suffit pour l'en distinguer. La forme de ce périanthe rappelle ceux des Hemerocallis et des Amaryllis, tandis que les feuilles des Vellosia sont analogues à celles des Yucca et Dracœna. Le nombre des espèces de ce genre, avons-nous dit, s'est beaucoup augmenté par les publications du D. Pohl. Il en a décrit quinze et figuré huit, parmi lesquelles nous signalerons comme les plus belles, 1° le Vellosia albiflora, tab. 96; 2° le Vellosia phalocarpa, tib. 98; 3° le Vellosia squamata, tab. 99; 4° le Vellosia glauca, tab. 100. Tous les Vellosia sont originaires du Brésil, et croissent principalement dans les localités montueuses. Ce sont des Plantes vivaces, dont les caudex sont plus ou moins clévés, persistans, ayant le port de certains Yucca, revêtus des débris des anciennes feuilles, et munis au sommet de feuilles linéaires-rubanées, quelquefois ciliées ou épineuses sur les bords et sur la nervure médiane. Les fleurs sont très-belles, grandes, solitaires an sommet d'une hampe, blanches, jaunâtres, violacées ou de couleur lilas. Leur ovaire est souvent couvert d'écailles ou d'aspérités. (G..N.)

VELOCIFER. OIS. (Temm.) Espèce du genre Ganga. V. ce mot. (DR..Z.)

VÉLOCIFERE. OIS. Syn. du Namaquois. V. Vanoà. C'est aussi le nom d'une espèce d'Hirondelle propre à l'Afrique. V. Hirondelle. (DR..Z.)

VÉLOTE. BOT. PHAN. Poiret décrit sous ce nom francisé le genre Dillvynia. V. ce mot.(A. R.)

VELOURS, ins. Geoffroy a désigné sous ce nom vulgaire quelques espèces d'insectes dont le corps est plus ou moins vélouté. (aud.)

VELOÜTIER. BOT. PHAN. Nom donné aux îles de France et de Mascareigne aux Tournefortia, dont les feuilles soyeuses ont le brillant et la consistance du velours. V. Tournefortia. (B.)

VEL-PALAY. BOT. PHAN. Syn. de Nerium antidyssentericüm dans l'Indostan. (B.)

VELTHEIMIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Monoçynie, L., formé aux dépens de quelques espèces anciennement placées dans les genres Aletris et Aloes, et caractérisé essen

[page] 544

tiellement par son périanthe tubuleux, à six dents; ses étamines insérées sur le tube du périanthe; sa capsule membraneuse à trois ailes, à trois loges, et à une seule graine dans chaque loge. On a distrait de ce genre deux espèces qui n'offrent pas exactement les caractères que nous venons d'indiquer, et on en a fait le genre Tritoma. V. ce mot. Les Veltheimia sont des Plantes originaires du cap dr Bonne-Espérance. Elles sont bulbeuses, pourvues de feuilles radicales, oblongues, lancéolées, vertes ou glauques, quelquefois tachées. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe haute environ d'un pied, qui porte un épi de fleurs rouge - verdâtres ou de couleur de chair, accompagnées chacune d'une ou deux bractées subulées. Le nombre des espèces est peu considérable; on en cultive deux dans les jardins d'Europe sous les noms de veltheimia viridiflora et glauca. Elles ont été figurées dans plusieurs ouvrages, particulièrement dans les Liliacées de Redouté, tab. 193; I'Hortus Schœn brunnensis de Jacquin, tab. 77 et 78; et le Botanical Magazine, tab. 501 et 1091. (o..N.)

VELTIS. BOT. PHAN. (Adansou.) Syn. de Crocodilium de Vaillant, section du genre Centaurée, (a.r.)

VELU. pois. Espèce de Baliste. V. ce mot. (b.)

VELU, VELUE. Villosus, Villosa. bot. phan. Une partie est dite velue quand elle est couverte de poils longs, mous et très-rapprochés. (a. r.)

VÉLUT1NE. Velulina. moll. Ce genre avait été institué par Gray, dans sa Classification naturelle des Mollusques, mais sans autre indication que le nom qui pouvait diriger l'esprit vers le Bulla Velulina de Müller, et faire penser que c'était la Coquille dont Gray voulait faire son genre. Sa place dans l'ordre des Trachélibrancnes, à côté des Sigarets et des Cryphostoraes, et suivi des Cabochons, pouvait expliquer la pensée du zoologiste anglais, qui regarde sans doute ee genre comme un point de jonction entre des êtres que l'on séparait habituellement dans les méthodes. Sans adopter la manière de voir de Gray, qui méritait d'attirer toute l'attention des zoologistes, Blainville admit le genre Vélutine, et le caractérisa dans son Traité de Malacologie, en le laissant è la suite des Sigarets et des Cryphostomes, à l'exemple de Gray, mais en le séparant totalement de la famille des Calyptraciens. Rang, dans son Manuel de Conchyliologie, s'est rapproché de l'opinion de Gray, qu'il a modifiée d'une manière qui nous semble plus convenable, mais qui cependant ne peut être encore définitive. Le genre Vélutine, dans l'arrangement de Rang, termine la famille des Sigarets, et l'ordre suivant des Scutibranches commence par celles des Haliotides et des Cabochons. Ce genre a été établi avec une seule espèce qui vit sur nos côtes, à laquelle on joindra probablement quelques espèces de Cabochons, tel que 1'intorta, lorsque l'Animal en sera connu; mais il nous semble beaucoup plus probable que la Nerita pallida de Montagu formera la seconde espèce de ce genre. Voici les caractères génériques du genre Vélutine tels que Blainville les a donnés: Animal ovale, assez bombé, à peine spiral; le bord du manteau simple en avant, et double dans toute sa circonférence; la lèvre interne plus épaisse et tentaculaire; pied petit, ovale, avec un sillon marginal antéricur; tête épaisse; tentacules gros, obconiques, distans, avec un petit voile frontal entre eux; yeux noirs, sessiles au côté externe de la base de ces tentacules; bouche grande, à l'extrémité d'une sorte de mufle; la cavité respiratrice grande, sans trace de tube, et contenant deux peignes branchiaux, inégaux, obliques, attachés au plancher; orifice de l'ovaire à la base de l'organe excitateur mâle, situé à la racine du tentacule droit; attache musculaire en fer-à-cheval fort mince

[page] 545

en arrière, ouverte en avaut. Coquille néritoïde, épidermée, extérieure, à spire petite, submarginale; ouverture très-ample, arrondie, à pèristome miuce, presque continu; columelle arquée, cachant en partie un trèspetit ombilic. Il n'est pas douteux que la Vélutine établisse le passage entre certains Sigarets et les Cabochons; sa spire, courte, inclinée, presque marginale, la rapproche du Pelcupsis intorta; mais sa forme, plus globuleuse, ainsi que l'interruption ou plutôt l'inflexion du bord audesus de l'ombilic, lui donne de l'analogie avec les Sigarets. Quoiqu'elle soit épidermée, ce n'est pas un obstacle qui fasse rejeter ces derniers rapports; car on sait aujourd'hui que plusieurs Sigarets à coquille presque totalement intérieure, l'ont cependant couverte d'un épiderme. Mais ce qui nous porte à mettre les Vélatines plus près des Cabochons qu'on ne l'a fait jusqu'à présent, c'est qu'elles manquent d'opercule, tandis que les Sigarets en ont un. L'espèce suivante est la seule que l'ou puisse rapporter avec exactitu le au genre.

VÉLUTINE CAPÜLOÏDE, Velutina capuluidea, Blainv., Ma lac., p. 46g, pl. 42, fig. 4; Bulla Velutina, Müll., Zool. Dan., 3, tab. 101, fig. 1 à 4; Hélix lœvigata, L., Gmel., p. 3663, c. i48. Lamarck a confondu cette Coquille avec le Sigaret déprimé, quoiqu'elle en diffère beaucoup. Cette Coquille se trouve dans la Manche, aussi bien sur nos côtes que sur celles d'Angleterre. (n..h.)

VELVOTTE. BOT. phàn. Syn. vulgaire de Linaria spuria et de Veronica arvensis. (b.)

VENANA. BOT. PHAN. Sous le nom de Venana madagascariensis, Lamarck a décrit et liguré une Plante formant un genre particulier qui paraît être le même que le Brexia de Du Petil-Thouars. Voici ses caractères essentiels: calice persistant, à cinq lobes arrondis; corolle à cinq pétales réguliers; cinq étamines, dont les filets sont dilatés à leur base et insérés sur le réceptacle, les anthères ovales, versatiles; ovaire supère, surmonté d'un style court, et d'un stigmate presque trigone; filets nombreux environnant le pistil, et insérés sur le réceptacle. Le fruit du Venana était inconnu à Lamarck. Du Petit-Thouars a décrit le fruit de son Brexia de la manière suivante: baie revêtue d'une écorce ligneuse, oblongue, à cinq angles et à cinq loges; graines nombreuses, disposées sur trois rangs dans le centre du fruit. Le Venana madagascariensis, Lamk., Illustr., tab. 151, est un Arbre rameux, à feuilles alternes, pétiolées, ovales, entières, très-obtuses au sommet. Les fleurs sont disposées à l'extrémité des rameaux en une panicule trèslâche, et portées sur des pédoncules élargis au sommet en forme de corne d'abondance. (o..n.)

VÉNÉRICARDE. Venericardia. moll. De toutes les Coquilles placées par Lamarck dans son genre Véuéricarde, une seule a été figurée par Lister. Elle fut reproduite par Linné, par Chemnitz et par Brugitière, qui tous trois la rangèrent parmi les Vénus. Bruguière, qui avait créé le genre Cardite, ne s'était pas aperçu que cette Coquille en avait tous les caractères. On ne peut donc dire que le genre Vénéricarde de Lamarck soit un démembrement des Cardites, comme quelques personnes l'ont cru, ni même que c'en soit un des Vénus, puisque l'on a retiré seulement celle seule Coquille de ce grand genre. En créant le genre Vénéricarde dans le Système des Animaux sans vertèbres, Lamarck le plaça dans le voisinage des Vénus, et I l'Introduisit au commencement de la famille des Conques dans la Philosophie zoologique, et il le laissa dans la même famille et dans les mêmes rapports dans l'Extrait du Cours, auxquels Roissy n'a rien changé en admettant ce genre dans le Buffon de Sonnini. Cuvier eut une Plus juste idée des Vénéricardes et de leurs affiniics na-

TOME XVI. 35

[page] 546

turelles, en les plaçant près des Cardiles. Il avait recounu que les caractères de ce genre, comparés à ceux des Cardites, figurées et décrites par Poli, offraient la plus grande analogie. Il était impossible que cette analogie une fois reconnue, ne le fut également par les auteurs, et nous voyons, en effet, que tous se sont rangés à l'opinion du savant auteur du Règne Animal, soit qu'ils aient couservé les Vénéricardes à titre de genre, soit à titre de sons-genre. Blainville est le premier qui, dans sou Traité de Malacologie, ait définitivement réuni en un seul genre les Cardites et les Vénéricardes; il y ajouta aussi les Cypricardes, que nous croyons en différer assez pour être conservées en genre distinct. Hormis ce changement, nous avons complètement adopté la manière de voir de Blainville, à l'article Cardite de l'Encyclopédie, dans lequel nous avons cherché à démontrer qu'il n'existait pas la moindre différence entre les deux geurcs Cardite et Vénéricarde. Si le genre Cardite n'avait Ëté traité d'une manière spéciale dans le troisième volume de ce Dictionnaire, nous présenterions les caractères du genre tel que nous le considérons aujourd'hui dans son ensemble; mais nous sommes ici restreints aux Vénéticavdes telles que Lamarck les a distinguées. Ce sera donc les caractères génériques de cet auteur que nous donnerons: Coquille équivalve, inéquilatérale, suborbiculaire, le plus souvent à côtes longitudinales rayonnantes; deux dents cardinales obliques, dirigées du même côté. Les Venéricardes sont généralement cordiformes, arrondies ou ovales, ayant un crochet assez grand, incliué plus ou moins fortement vers la lunule qui est ordinairement tiès-enfoncée et très-profonde; elles ont toutes des côtes rayonnantes du sommet à la base, ce qui se voit également dans les Cardites. Une chose à laquelle Lamarck n'a pas fait assez attention en introduisant les Vénéricardes dans la famille des Conques, c'est la forme de l'impression du manteaa: dans les genres Vénus, Cythérée, etc., cette impression est fortement sinueuse postérieurement, ce qui indique dans leurs Animaux l'existence de siphons postérieurs. Ici l'imprchsion palléale est simple, et l'on pent dire que le manteau est dépourvu de tubes postérieurs, et fendu dans tout son contour. Lamarck ne donne qu'une seule espèce de Vénéricarde vivaute et onze fossiles; mais il y a quatre ou cinq espèces vivantes, et an moins vingt fossiles connues actuellement. Nous en indiquerons quelques-unes:

VÉNÉRICARDE PÉTONCULAIRE, Venericardia petuncularis, Lamk., Aun. du Mus. T. vu, p. 55; ibid., Anim. sans vert. T. v, p. 610, n. 6; Nob., Descrip. des Coq. foss. des envir. de Paris, T. I, P. 150, pl. 25, fig. 1-2. C'est la plus grande espèce connue; elle est aplatie, et lessemble assez bieu à un large pétoncule. On la trouve fossile à Bracheux.

VÉNÉRICARDE AUSTRALE, Venericardia auslralis, Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p. 610, n. 4. Espèce non figurée qui vient de fa Nouvelle- Hollande, et qui a de l'aualogie avec la Vénéricarde imbriquée fossile des environs de Paris.

VÉNÉRICARDE BICOLORE, Venericardia bicolor, Cardila bicolor, Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p. 23, n. 10; ibld., Nob., Encycl. méth. p. 196, n. 1, pl. 235, f. 3. Placée dans les Cardilts, quoique ce soit une véritable Vénéricarde, cette Coquille ovalaire est blanche avec de grandes taches fauves, Elle est des mers de l'Inde. (d..h.)

* VENÉRIDES. Venerides. moll. Famille que propose Latreille, dans ses Familles naturelles du Règne Animal, p. 218, pour une partie des Conques marines de Lamarck. Nous avons vu ailleurs (V. Conques) que les Conques marines ne contenaient que les quatre genres Cyprine, Cythérée, Vénus et Vénéricarde. En traitant de ce dernier genre, nous avons dit pour quelles raisons il était

[page] 547

déplacé dans In famille des Conques.

Il était naturel qu'à son égard Latreille suivit l'indication de Cuvier, et le plaçât à côté des Cardites. Quant au genre Cyprine, que Latreille a aussi exclu du voisinage des Vénus et des Cythérées, il est a peu près indifférent qu'il soit joint aux Cyrènes ou aux Vénus, parce que, par sa manière de vivre et ses caractères, il peut être regardé comme un point de jonction des deux familles ou des deux membres de la même famille. Aux deux genres Cythérée et Vénus qui restent des Conques marines, Latreille a joint les Vénérupes, et cela d'une manière assez convenable; car il faut convenir que si la famille des Lithuphages, instituée par Lamarck, peut être démembrée à cause des rapports des Vénérupes et des Vénus, elle pourrait aussi être conservée par l'ensemble de ses caractères. Nous pensons que la famille des Vénerides est à conserver, mais comme sous-division d'une autre plus considérable, à laquelle nous croyous nécessaire de joindre les Couques fluviatiles que Latreille a séparées sous le nom de Cycladines. V. ce mot et les genres que nous avons mentionnés. (d..h.)

VÉNÉRUPE. Venerupis. moll. Quelques Coquilles du genre Vénérupe, établi par Lamarck, ont été connues de Linné et placées dans son genre Donax. Bruguière, comme les planches de l'Encyclopédie donnent à l'entendre, les laissa dans le même genre où Linné les avait rangées. Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres, les rapporta d'abord à son genre Pétricole, et la connaissance qu'il eut un peu plus tard de la Venus saxatilis de Fleuriau de Bellevue (Journ. de Phys. T. liv, 1802), lui donna bien probablement l'idée du genre Vénérupe, qu'il proposa depuis et qui fut généralement adopté. Tous les conchyliologistes reconnurent bien les rapports qui lient ce genre aux Pétricoles; mais ils n'adoptèrent pas de même le rapprochement de ces deux genres et des Saxicaves. Ce rapprochement, en effet, était fort embarrassant pour les classificateurs qui, d'un côté, sentaient qu'il était nécessaire de porter les Saxicaves vers les Pholades, les Solens, etc., tandis que les Pétricoles et les Vénérupes devaient se trouver dans le voisinage des Vénus; d'un autre côté, ils reconnaissaient avec Lamarck une liaison évidente entre les trois genres par un accroissement insensible, de telle sorte que l'on peut passer presque sans s'en apercevoir d'un genre à un autre. Lamarck trancha la question en formant une famille des trois genres, et eo la plaçant à peu près à égale distance des Pholades et des Véuus: c'était un moyen terme. Le plus grand nombre des conchyliologistes n'adoptèrent pas l'opinion de Lamarck, ils divisèrent la famille des Lithophages pour mettre les Saxicaves près des Pholades, et les Pétricoles et les Vénérupes près des Venus. Cet arrangement est celui de Cuvier, et fut depuis imité par Férussac, Latreille, Blainville et Rang. Quoiqu'il soit le plus généralement adopté, il serait possible cependant qu'une connaissance plus parfaite des Animaux fît revenir plus tard à la manière de voir de Lamarck. Ce qui a déterminé les auteurs à placer les Saxicaves près des Pholaaes, c'est la petitesse de l'ouverture palléale antérieure qui est extrêmement rétrécie, parce qu'elle ne donne passage qu'à un rudiment de pied; c'est aussi la longueur et la réunion des siphons; c'est enfin le bâillement assez considérable de la coquille dans les Pétricoles, dont nous avons plusieurs Animaux sous les yeux. Dans les Pétricoles les caractères sont h peu près les mêmes; l'ouverture palleale antérieure est un peu plus grande; le pied reste rudimentaire, quoiqu'un peu plus volumineux, mais il est cylinaracé; les siphons réunis sont plus courts; enfin la coquille est moins bâillante. Nous ne pouvons done voir dans les Pétri—

35*

[page] 548

coles qu'une modification des Saxicaves, qui les rapproche des Véuus, mais qui cependant les laisse eucore fort loin de ce genre. Les Vénérupes sont sans ancuu doute un acheminement de plus vers les Vénus; mais elles sont autant liées aux Pétricoles que celles-ci aux Saxicuves; et quand on examine comparativement leurs coquilles, ou ne peut disconvenir qu elles se lient plus avec les Pétricoles qu'avec les Vénus, sans que l'on puisse dite cependant qu'elles n'aient aussi beaucoup de rapports avec ce dernier genre. Caractères génériques: coquille transverse, inéquilatérale, à côté atilérieur fort court, le postérieur un peu bâillant; charnière ayant deux dents sur la valve droite, trois sur la valve gauche, quelquefois trois sur chaque valve: ces dents étanl petites, rapprochées, parallèles, et peu ou point divergentes; ligament extérieur. Animal inconnu, probablement rappiochéde celui des Pétricoles. Les Vénérupes, comme leur nom l'iudique très-bien, sont des Coquilles qui habitent les rochers dans lesquels elles se creusent une demeure à la manière des Fistulanes, des Pholades, des Litlio lomes, etc.; quelques-unes ne sont pas perforantes, seulement elles se plaisent dans les anfiactuo'ites des rochers, où elles prennent quelquefois une forme irrégulière par suite de la gêne qu'elles ont éprouvée loug-temps; d'autres espèces paraissent plus libres encore: elles s'enfoncent seulement dans les argiles. Au premier aspect, ce qui distingue les Vénérupes des Vénus, c'est le bâillement des valves, leur irrégularité fréquente et le parallélisme des dents de la charnière; dans les Vénus, les dents cardinales sont divergentes; la coquille est toujours régulière et parfaitement close. Lamarck indique sept espèces vivantes de Vénérupes; nous en connaissons six fossiles, et nous savons qu'il en existe au moins douze espèces vivantes, parmi lesquelles nous citerous la suivante, qui est la plus connue:

VÉNÉRUPE LAMELLEUSE, Venerupis Irus, Lmnk.; Donax lrus, L., Gmel., p. 5265, n. ii; Gualt., Test., tab. 95, fig. a; Chemn., Conclu T. vi, tab. 26, fig. 268 à 270; Poli, Test. ulriusque Sicil. T. II, tab. 19, fig. 23-26; Encyel., pl. 262, fig. 4; Blainv., Maine., pl. 76, fig. 1 Coquille transverse, couverte de lames trans verses, ecartécs, assez régulières. Elle est perforante et vildaus la Méditerianée. (d..h.)

VÉNÉTOU. ois. Espèce du genre Jacamar. V. ce mot. (DR..Z.)

VENGOLINE. ois. Espèce voisine de la Linotte. V. Gros-Bec.(DR..Z.)

VENIN. zool. On nomme ainsi les humeurs délétèies que sécrètent chez plusieurs Animaux des organes particuliers. V. Serpens, Ophidiens et les divers articles de Serpens venimeux. En outre des Serpens, il est un assez grand nombre d'Animaux de différentes classes, principalement parmi les Invertébrés, dont la piqûre est aussi plus ou moius venimeuse: tels sont les Abeilles, les Guêpes, les Cousins, les Scorpions, les Taientules ( V. ces mots), et plusieurs autres. Parmi les Animaux supérieurs, les Mammifères et les Oiseaux, aucune espèce n'est venimeuse, si ce n'est l'Ornithorhynque et les Echidnés; encore les effets délétères du liquide, sécrété par la glande fémorale et versé par l'ergot, ne sont-ils pas entièrement constatés. V. ORNITHORHYNQUE. (lS. G. ST.-H.)

VENTALE. polyp. Division établie par Oken dans le genre éponge, V. ce mot. (a.r.)

* VENTAROU ou VENTURON. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (b.)

VENTENATIE. Ventenatia. bot. PHan. Quatre genres out éte dédiés au botaniste Ventcnat: le premier par Cavanilies (Icon., 4, p. 28, tab. 348), a été réuni à l'Astroloma de Brown, genre de la famille des Epacridéc3; le deuxième par Smith (Exoi.

[page] 549

Bot., 2, p. i3, tab. 66), rentre comme espèce parmi les Siylidium; un troisième, créé par Kœtcr parmi les Graminées, n'a pas été adopté; enfin Palisot de Beauvois (Flore d'Oware el de Bénin, vol. l, lab. 17) a sous le même nom de Ventenatia, établi un genre qui a été placé dans la famille des Ternstrœmiacces, et ainsi caractérisé par notre collaborateur Cambessèdes: calice dépourvu de bractées, à trois folioles nnbriquées, concaves, arrondies, presque égales et caduques. Corolle composée de onze à douze pétales, libres et presque égaux. Etamines en nombre indéfini, à filets filiformes, libres, glabres, à anthères insérées par la base, presque linéaires, à loges déhiscentes latéralement. Style simple, surmonté d'un stigmate à peu près quinquélobé. Ovaire oblong, à cinq loges, renfermant un grand nombre d'ovules ascendans, imbriqués, oblongs, aplatis, attachés à l'angle interne des loges. Fruit ovoïde, charnu, terminé au sommet par les débris du style. Le Ventenatia glauca, Beauv., loc. cit., est un Arbrisseau à feuilles pétiolées, ovales, acuminces, glauques, penninervées. dépourvues de stipules. II croît dans le royaume de Benin en Afrique, près d'Agalhon.(O..N.)

VENTENATÜM. BOT. PHAN. (Leschenault.)Syn. de Diplolœna. V. ce mot. (a.r.)

VENTILAGO. BOT. PHAN. Genre de la famille des Rhamnées et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: calice dont le tube est court, légèrement adné par sa base à l'ovaire; corolle à cinq pétales squammiformes, insérés sur le calice et entre ses lobes; étamines insérées au-dessous des pétales; style très-court; deux stigmates; capsule presque ronde, se terminant en une aile oblongue, membraneuse, uuiloculaire par avortement, et monosperme; graine dressée, dépourvue d'albumen, à cotylédons épais et inégaux. Ce genre a été fondé par Gaertner (de Fruct., 1, p. 223, tab. 49) sur une Plante de l'Inde connue anciennement par l'herbier d'Amboine de Rumphius, et que Roxbuigb a figuré de nouveau (Covomand., 1, p. 55, tab. 76); c'est le Ventilago maderaspalana, Arbuste à rameaux flexibles, grimpans, à feuilles alternes, très-entières el glabres, à fleurs fétides, disposées en paniculcs terminales. Une seconde espèce a été décrite par Willdenow sous le nom de Ventilago denticulata. (o.. N.)

* VENTRE COLpRé. ots. Syn. vulgaiie de Troupialc jaune. V. Troupiale. (DR..Z.)

* VENTRE DE CRAPAUD, bot. crypt. V. Dos df. Crapaud.

* VENTRICULE SUCCENTURIE. ois. V. Intestins.

VENTRU, pois. Espèce du genre Cycloptère. V. ce mot. (b.)

VENTS. V. Météores.

VENTURON. ois. Même chose que Ventarou. V. ce mot et Gros- Bec. (DR..Z.)

VENULARIA. BOT. crypt. (Champignons.) Syn. de Capillaria grammica de Persoou. (a.r.)

VÉNUS. Venus. moll. Tel que Lamarck le conçut, le genre Vénus diffère assez notamment de ce que Linné l'avail fait. Le démembrement des Cythérées, en le réduisant prèsqu'à moitié de ce qu'il était, a rendu I'étude de ses nombreuses espèces plus facile. Les conchyliologues reconnaissent, et nous partageons leur opinion, que le genre Cythérée est artificiel, et repose sur un caractère de peu d'importance. Cela esl si vrai, que nous connaissons des espèces faisant le passage entre les deux genres, dont on pourrait placer certains individus dans les Cythérées. et d'autres dans les Vénus. Ce fait, lui senl assez concluant, est accompagné d'autres qui lui donnent plus de force: c'est le passage insensible qui s'établit entre les genres par la dispo-

[page] 550

sition graduelle de la dent latérale des Cythérées. Comme cette dent latérale est le seul caractère qui différencie les Cythérées des Vénus, on doit concevoir la difficulté de bien placer les espèces dont nous venons de parler. Cette difficulté est probablement un des motifs qui ont le plus engagé les auteurs méthodistes les plus récens à réunir en un seul les deux genres de Lamarck, et de rétablir en conséquence le genre Vénus de Linné dans son intégrité. En rassemblant dans un seul genre une masse aussi considérable d'espèces, il a fallu chercher à les partager en groupes d'après des caractères constans, et l'on a saisi pour les deux principaux les caractères donnés par Lamarck à ses genres Cythérée et Vénus. Chacun de ces grands groupes a été ensuite partagé en sections, dans lesquelles les espèces sont réunies d'après la forme. C'est la marche qu'a suivie Blainville dans son Traité de Malacologie, et nous l'adopterions entièrement si le genre Cythérée n'avait été traité séparément dans cet ouvrage. On est d'autant plus porté à cette réunion des Cythérées et des Vénus, que les Animaux des deux génies sont semblables. Les caraeteres génériques des Vénus peuvent être exprimés de la manière suivante: coquille équivalve, inéquilatérale, transverse ou suborbiculaire; trois dents cardinales rapprochées sur chaque valve: la médiane droite, les latérales divergentes au sommet; ligament extérieur. Les Vénus sont, avec les Cythéiées et quelques autres genres, les Coquilles qui ornent le plus nos collections; peintes de couleurs variées et agréables, elles ont un éclat que ne ternit pas un épidenne. Elles sont d'un volume généralement peu considéiable; leur forme et l'épaisseur de leur test sont variables à peu près comme dans les Cythérées. Elles ont du reste les mêmes mœurs, vivant dans le sable des rivages à une petite profondeur, et souvent libres comme beaucoup d'autres Concbifères. La charnière ne présente oue trois dents; jamais il n'y en a de latérales ou de transverses au-dessus de la lunule; la dent médiane est droite, quelquefois bifide; les deux autres sout divergentes, l'une antérieurement, et l'autre postérieurement. On éprouve de nombreuses difficultés pour séparer bien nettement les espèces de ce genre; leur nombre déjà considérable et at manière dont elles se nuancent en passant les unes dans les autres par des variétés, rendent difficiles leurs déterminations exactes, malgré les sousdivisions que l'on a pu établir parmi elles. Ces, sous-divisions pourraient être, comme dans les Cythérées, établies d'apies la forme plutôt que d'après les créuelures des bords, qui ne permettent pas de rapprocher les espèces d'une manière convenable. On pourrait adopter plusieurs des groupes de Blainville; mais il faudrait en excepter les trois derniers qui n'appartiennent aucunement aux Vénus: le premier comprend le genre Crassine ou Astarté, le second le genre Macoma, et le troisième le Nicania. Ces deux derniers genres établis par Leach sont restés douteux. On compte actuellement une centaine d'espèces de Vénus vivantes de toutes les mets, et il y en a au moins trente fossiles, parmi lesquelles on en cite quatre ou cinq d'analogues à quelques espèces actuellement vivantes. Nous indiquerons pour servir d'exemple quelques-unes des espèces les plus répandues dans les collections.

VÉNUS A VERRUES, Venus Verrucosa, L., Gmel., p. 3269, n. 6;Lamk., Anim. sans vert T. v, p. 587, n. 7; la Clonisse, Adans., Sénég., tab. 16, fig. 1; Lister, Conch., tab. 284, fig.

122; Burn. Mus., tab. 4, fig. 7; Pennant, Zool. Brii. T. iv, tab. 54, fig. 48; Chemn., Conch., T. vi, tab. 29, fig. 299-300; Payraud., Cal. des Atui. et des Moll. de Corse, p. 48, n. 81. Coquille suboibiculaire, enflée, verruqueuso, très - abondante dans les mers de l'Europe.

[page] 551

Vénus croisée, Venus decimaia, L., Gmel., p. 3294, n. 135; Lister, Conch., tab. 423, fig. 271; Barn. Mus., tab. 5, fig. 2; Chemn., Conch. T. vn, tab. 43, fig. 455, 466; Encycl., pl. 283, fig. 4; Maton et Racket, Act, Soc. Linn. T. VIII tab. 2, fig. 6. Elle est ovale-oblongue, mince, treillissée. Elle se trouve dans tout l'Océan Européen, et particulièrement dans la Méditerranée. (d..h.)

VEPFERIA. BOT. PHAN. Genre proposé par Heister pour I'ælhusa Cynapium, et qui n'a pas été adopté.(a. R.)

VEPRIS. BOT. PHAN. V. ICICA.

VÈRAIRE. BOT. PHAN. V. VeRATRE.

VÉRATRE ou VARAIRE. Veratrum. dot. phan. Genre de la famille des Colchicacées, offrant les caractères essentiels suivans: périanthe à six divisions égales, très-profondes; trois ovaires (avortés dans les fleurs mâles) supères, ovales-oblongs, soudés entre eux par la base, et se terminant au sommet en trois styles courts; trois capsules uniloculaires et bivalves, s'ouvrant longitudinalement par leur côté intérieur, et contenant un grand nombre de graines ovales-oblongues, comprimées, membraneuses sur leurs bords. Le nombre des espèces de Veratrum est peu considérable; elles croissent dans le nord des deux continens. Deux d'eutre elles (Veratrum album et Veratr. Nigrum) se trouvent en France, dans les chaîues de hautes montagnes. Le Veratrum album, L., est connu sous le nom vulgaire d'Hellébore blanc. Sa racine est tuberculeuse, un peu plus grosse que le pouce, revêtue extérieurement d'un grand nombre de fibres grisâtres. De celte racine s'élève une lige haute d'environ uu mètre, garni de feuilles amplexicaules, ovales, entières, plissée longitudinalement, et ayant l'aspect de celles de la grande Gentiane. Ses fleurs sont verdâtres, et forment une panicule terminale. Les racines d'Hellébore blanc avaient beaucoup de vogue dans l'ancienne médecine, surtout dans les cas désespérés. Loin d'en faire du cas aujourd'hui, on les regarde comme un médicament trèsdangereux, capable d'iiriter vivement la muqueuse intestinale et de produire des accidens fâcheux. Le principe actif de ces racines a été obteuu par Pelletier et Cavenlou, qui lui ont donné le nom de Vératritie. (O..N.)

* VERA Y. BOT. PHAN. Syn. de Dolichos Lablab aux environs de Pondichéry. V. Haricot. (b.)

VERBASCUM. BOT. PHAN.V. MoLÉNE.

VERBENA. BOT. PHAN. V. Verveine.

VERBÉN ACEES. Verbenaceae. bot. phan. Famille naturelle de Végétaux dicotylédones monopétales hypogynes, que I'on désigne également sous le nom de famille des Gattiliers (Vitices). Voiceles caractères propres à cette famille: le calice est monosépale, ordinairement à cinq divisions ou à ciuq dents inégales, plus rarement composé de deux sépales en forme d'écailles; la corolle est monopétale, tubuleuse, à cinq lobes ordinailement inégaux et disposés en deux lèvres, plus rarement à une seule lèvre (Clerodendrum). Les étamines, insérées au tube de la corolle, sont le plus souvent au nombre de quatre et didynames; quelquefois il n'y en a que deux, plus rarement il y en a cinq ou six (Theka). Ces étamines sont ou incluses ou saillantes, ayant des anthères presque globuleuses, didymes ou plus ou moins allongées. L'ovaire est libre, à une, ou à deux ou quatre loges. Dans le premier cas, il contient deux tiophospermes pariétaux, bifurqués à leur bord interne, et portant un ovule dressé, attaché à chacune des deux bifurcations. Dans le second cas, on trouve un seul ovule dressé ou suspendu daus chaque loge. Du sommet de l'ovaire naît un style simple qui se termine à son sommet, tantôt par un stigmate à deux lobes égaux ou.

[page] 552

inégaux, tantôt par un stigmateunique placé obliquement au sommet du style. Le fruit a son péricarpe tantôt sec et tantôt charnu, offrant une, deux ou quatre loges. Quand le péricarpe est sec, il forme tantôt une capsule déhiscente, tantôt des espèces de coques à parois minces et qui ne s'ouvrent pas. Quand le péricarpe est charnu, en général il contient un on plusieurs nucules à deux on à quatre loges. La graine que contient chaque loge est tantôt dressée, tantôt renversée. Cette graine se compose de sou tégument propre qui, d'après les observations deGaertner, recouvre immédiatement l'embryon. Cependant nous ne cioyons pas que ce caractère soit général; car dans le genre Gattilier (Vitex) nous nvons observé que les graines se composaient d'un embryon contenu dans un endosperme charnu trèsmanifeste. Ce genre nous a de plus offert un autre caractère: c'est que sou embryon a une direction opposée à celle de son hile, c'est-à-dire que ce sont les cotylédons, et non la radicule, qui correspondent au hile ou au point d'attache de la graine. Les Plantes qui appartiennent à la famille des Verbénacées sont, les unes herbacées, les autres sous-frutescentes, quelquefois ce sont même des Arbrisseaux ou des Arbres. Leurs feuilles sont opposées, entières, dentées, pinnatifides, et même parfois composées comme dans le genre Vitex, par exemple. Leurs feuilles sont disposées en cimes à rameaux opposées, ou en épis simples ou rameux. Voici l'énumération des genres appartenant à cette famille, telle qu'elle a été présentée par Jussieu à l'article Verbènacèes du Dictionnaire des Sciences naturelles.

§ I. Fleurs disposées en corymbes.

Ovicda, L., qui comprend le Siphonanthus, L.; Clerodcndrttm, L.; Volkameria, L., qui comprend le Bellevalia de Scopoli; Plaïunium, J., comprenant le Holmskioldia de Retz et le Hastingia de Smilh; ægi-phila, L., comprenant le Manabea d'Aublet; Vitex, comprenant le Limia de Vandelli ou Nephrandra de Gmelin, et le Wilckea de Scopoli;

Walrothia, Roth; Chrysomallum, Du P.-Th.; Callicarpa, L., comprenant le Porphyra de Loureiro; Pithyrodia, Brown; Prcmtia, L.; Petitia, Jacq.; Hosta, Jacq., ou Hostcana, Pers; Cornutia, L.; Gmetlina, L.; Tecta, Rhéede, ou Tectona, L. fils.

$ II. Fleurs disposées en épis simples ou rameux.

Petrœa, L.; Citharexylum, L.; Casseiia, Nées et Martius; Priva, Adans., qui comprend le Blairia de Houston, le Castilia de Cavanilles, le Phryma de Forskahl, et le Tortula de Roxburgh; Duranta, L.; Tamonea, Aubl., comprenant le Kampfera, Houston, et le Carachera de Forskahl; Tatigalea, Aubl.: Chloanthes, R. Brown; Spielmannia, Medicus; Lantana, L.; Lippia, L.; Buchia, Kunth; Zapania, Scopoli (Blairia, Gaertn.; Aloysia, Ortéga); Stachytarpheta, Vahl; Verbena, L.; Perama, Aubl.

Les genres Selago et Hebenstrcitia placés dans le Généra Plantarunt à la suite des Verbénacées, sout devenus le type d'une famille distincte, que Choisy, de Genève, a nommée Sélaginées. V. ce mot.

Les Verbénacées ont de très-grands rapports avec les Labiées, surtout par le genre Verbena. Elles en diffèrent par la structure de leur ovaire qui n'est pas gynobasique, comme celui des Labiées, et par celle de leurs graines. (a.r.)

VERBÉSINE. Verbesina. bot. phav. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Héliantliées, offrant les caractères essentiels suivans: involucre polyphylle, imbriqué; réceptacle un peu convexe, muni de paillettes; calathide radiée; les fleurs du centre nombreuses, tubuleuses, hermaphrodites; celles de la circonférence en languettes, femelles, très-rarement nulles; akènes

[page] 553

plans, comprimés, ailés, échancrés, à deux barbes persistantes. Les espèces de Verbesina sont assez nombreuses; elles croissent pour la plupart dans les contrées chaudes de l'Amérique. Parmi ces Plantes, nous citerons comme les plus remarquables: 1° la VERBÉSINE AILÉE, Verbesina a/a/a, L.; Lamk., lllustr., tab. 686, fig. 4; Plante herbacée, à tiges droites, comprimées, garnies dans toute leur longueur d'une aile produite par la décurrence des feuilles. Les fleurs sont terminales et de couleur orangée.— 2°. La VERBÉSINE GÉANTE, Verbesina gigantea, Jacq., Icon. rar., tab. 175; Bidens frutescens, etc., Plumier, Icon., tab. 51. Cette Plante a des tiges ligneuses, hautes d'environ trois mètres, divisées en rameaux garuis de feuilles alternes, ovales-lancéolées, tomenteuses en dessous, les inférieures pinnatifides. Les fleurs sont nombreuses, disposées en un corymbe terminal, très-rameux, hérissé de poils. L'odeur de cette espèce est agréable. On la trouve dans les Antilles, et notamment à la Jamaïque.— 3°. La VERBÉSINE DENTÉE, Verbesina dentata, Kunth; Pallasia dentata, Humb. et Boupl., Pl. équin., 2, p 11, tab. 111. Sa tige est rameuse, herbacée, garnie de feuilles presque sessiles, rapprochées, oblongues, grossièrement dentées, un peu coriaces, velues, hérissées en dessus, tomenieuses en dessous. Les fleurs forment des corymbes presque simples. Cette Plante croît dans les localités les plus chaudes de la province de Quito. (G..N.)

VERBOUISSET BOT. PHAN. Comme qui dirait Verd-Buisson. L'un des noms vulgaires du Ruscus aculeatus.

(B.)

VERDALE. BOT. PHAN, (Gouan.) Variété de l'Olivier cultivé dans le Languedoc et à fruits allongés, (B.)

VERDANGE. OIS. Syn. vulgaire du Cochevis.V. ALOUETTE. (DR..Z.)

VERD-BRUNET. OIS. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (DR..Z.)

VERDE. OIS. Syn. vulgaire du Martin-Pêcheur Alcyon. V. MARTINPÉCHEUR. (DR..Z.)

VERDELET, OIS. Syn. vulgaire de Bruant jaune. V. BRUANT. (DR..Z.)

VERDEREUSE. OIS. (Belon.) L'un des synonymes vulgaires de GrosBec Verdier. V. GROS-BEC. (DR..Z.)

VERDERIN. OIS. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (DR..Z.)

* VERDEROLLE. OIS. Espèce du genre Sylvie. V. ce mot. (DR..Z.)

VERDEROUX. OIS. Espèce du genre Tangara. V. ce mot. (DR..Z.)

VERDET. POIS. (Daubenlon.)Syn. d'Esox viridis, L. V. ESOCE. (B.)

VERDET. MIN. V. Cuivre.

VERDIER. ZOOL. Parmi les Oiseaux, un Gros Bec et le Bruant jaune portent ce nom étendu à quelques autres espèces.—Parmi les Reptiles, c'est la Rainelle verte.—Parmi les Poissons, le Scomber chloris de Bloch, qui est un Caranx. (B.)

VERDlÈRE. OIS. Syn. vulgaire de Bruant jaune. V. BRUANT. (DR..Z.)

VERDIN. OIS. Espèces des genres Merle et Rupicolc. V. ces mots. C'est aussi le nom d'un Manakin du Brésil. V. MANAKIN. (DR..Z.)

VERDINÈRE. OIS. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot.

(DR..Z.)

VERDOIE, OIS. L'un des synonymes vulgaires de Bruant. V. ce mot. (DR..Z.)

VERDON. OIS. (Albin.)Syn. vulgaire fie Mouchel el de Verdier. V. ACCENTEUR et BRUANT. (DR..Z.)

VERDOIN. POIS. Syn. de Squale dans le golfe de Gênes. (B.)

VERDORé, VERDOULET. OIS. Noms que l'on donne au Verdier. V. GROS-BEC. (DR..Z.)

VERDULE. OIS. On désigne vulgairement sous ce nom le Bruant jaune. V. BRUANT. (DR..Z.)

VERDULE. BOT. CRYPT. (Mous-

[page] 554

ses.) L'un des noms si singulièrement francisés par Bridel et par lequel ce botaniste propose de désigner le genre Weissie. V. ce mot. (B.)

VEREA et VEREIA. BOT. PHAN. Le genre de Crassu lacées, établi sous ces noms par Willdenow, Andrews et d'autres auteurs, a été réuni au Kalanchoe d'Adanson. V. ce mot. (G..N.)

VERÉT1LLE. Veretillum. moll. Division établie parmi les Pennatules. V. ce mot. (a. r.)

VERGADELLE. pois. Syn. de Chaluc, Poisson de la Méditerranée décit et figuré par Rondelet. C'est la Merluche du genre Gadc. V. ce mot. (b.)

VERGE, zool. La Verge, qui constitue l'organe essentiel de la copulation du mâle, est une partie sailante de l'appareil générateur destiné à s'introduire dans les organes des femelles, pour y porter la liqueur fécondante, ou y produire l'excitation nécessaire à la conception. Dans les Mammifères, cet organe est toujours impair et creusé d'un caual excréteur qui naît de la vessie pour se terminer à son sommets il est formé, 1° par un corps fibro-vasculaire appelé corps caverneux, qui est érectile, c'est-a-dire susceptible de se gorger de sang au point de se gonfler et d'acquérir uu degré de dureté assez grand; 20 par un os dont l'existence n'est pas constante et dont l'usnge est également de donner à la Verge assez de consistance pour permettre son introduction dans le vagin de la femelle; 3° dn canal, qui a déjà été mentionné, et qui livre passage aussi bien à l'urine qu'à la semence;

4° par le gland ou portion terminale de la Verge, qui est douée d'une grande sensibilité et qui est composée d'un tissu érectile semblable à celui du corps caverneux; 5° de muscles destinés à le mouvoir; 6° d'un grand nombre de vaisseaux sanguins et de nerfs.

Cbez la plupart des Oiseaux, la Verge n'existe qu'à l'état de vestigeet se présente sous la forme d'une papille vasculaire située à la partie intérieure du cloaque; mais quelquesuns de ces Animaux sont pourvus d'un membie viail assez volumineux; sa structure varie et il diffère esseuticllemant de la Verge des Mammifères en ce qu'il n'est poiut perforé, el n'agit par conséquent que comme organe excitateur, au lieu de servir en même temps à porter la liqueur fécondaute dans l'appareil générateur de la femelle.

Dains la classe des Reptiles on rencontre dans les organes extérieurs de la génération du mâle des différences encore plus grandes. Les Batraciens manquent complètement de Verge, et bien que cbez ces Animaux l'accouplement dure très long-temps, il

N'y a pas de véritable copulation, chez les Chéloniens, il existe une Verge impaire qui est pour ainsi dire intermédiaire entre celte des Oiseaux et celle des Mammifères, car elle ne présente pas de canal complet pour la sortie du sperme, mais seulement une espèce de gouttière ou de sillon dont les bords se rapprochent pendant l'érection de façon à le transformer eu un canal. ll en est à peu près de même pour le Crocodile; mais chez d'autres Sauriens, tels que les Lézards, et chez les Ophidens, il y a deux Verges qui ne présentent ni canal excréteur ni gouttière.

La plupart des Poissons u'oul point de Verge; mais chez quelques-uns il existe un organe qui parait en remplir les usages; chez la Raie, par exemple, on trouve à la face superieure du rectum, près de l'anus, une proéminence conique dans laquelle viennent s'ouvrir les vaisseaux déférens. Il existe aussi chez ces Poissons des appendices très-remarquables qui dépendent de la nageoire venlrale et qui paraissent servir au mâle pour saisir avec plus de force la queue de la femelle peudant l'accouplement.

Un grand nombre de Mollusques sont pourvus d'une Verge rétractile dont la position et la forme varie. IL

[page] 555

en est de même pour les Annelides, les Insectes et les Crustacés; seulement chez ces derniers l'organe de la copulation mâle, de même que la vulve de la femelle, est en général double. Enfin chez les Zoophytes on ne trouve aucun organe analogue à la Verge. V. Accouplement, Copulation, Insectes, etc. (h.-m. e.)

Le nom de Verge a été donué vulgairement à diverses espèces de Piaules et d'Animaux. Ainsi l'on a appelé:

Verge a berger (Bot.), le Dipsacuspiloêus.

Vebge obChrist (Bot.), le Najas fluviatilis, L.

Veroe de Chien (Bot.), le Cynomorium.

Verge de Jacob (Bot.), 1'Atphodetuê luteus, L.

Verge de mer, Membre marin (Zool.), les Holoturies.

Verge de mer ailée (Zool.), les Pennatules.

Verge d'or (Bot.), le Solidago Virga aurta, L., etc. (b.)

VERGERETTE ou VERGEROLLE. BOT. PHAN. V. érigéron.

VERGUETTE.ois. L'un des noms que l'on donne vulgairement à la Draine. V. Merle. (dr..z.)

VERJUS, bot. phan. L'une des variétés de la Vigue. V. ce mot. (a.r.)

VERLANGIA. BOT. PHAN. Division établie dans le genre Rhamnus par Necker. V. Nerprun. (a.r.)

VERLINOIS. ois. Syn. vulgaire de Verdier. V. Gros-Bec. (db..z.)

VERMET. Vêrmctus. moll. Ce genre est un de ceux que l'on doit à Adanson qui, dans son ouvrage si remarquable sur les Coquilles du Sénégal, l'a placé parmi les Mollusques d'après l'observatiou des Animaux, observation dont Linné ne tint pas compte puisqu'il persista â le confondre avec les Serpules. On ne peut disconvenir en effet que par la forme de leur coquille les Vermets 555 ne se distinguent pas des Serpules et qu'il n'ait fallu des preuves multipliées que ces tubes irréguliers appartiennent à des Animaux Mollusques pour les introduire enfin parmi eux. Lamarck le premier adopta le genre Vermet sous le nom de Vermiculaire dans le Système des Animaux sans vertèbres; il le mit à côté des Siliquaires que plus tard il plaça à côté es Serpules; les rapports qu'avaient ces deux genres dans l'ensemble du système ne pouvaient long-temps subsister puisqu'ils sont entre les Haliotites et les Arrosoirs. Roissy, en rendant au geure le nom qu'Atlanson lui avait donné et que Lamarck avait à tort changé, lui donna aussi d'autres rapports que ceux admis par ce dernier, mais qui ne sont pas plus admissibles; il le met entre les Janthinés et les Cônes. Nous ne doutons pas que ces tâtonnemens n'eussent été évités si on avait suivi dès le principe, comme on le fit plus tard, les bonnes indications d'Adanson. Nous voyons que cet auteur si judicieux avait mis les Vermets entre les Turritelles, que, faute d'en connaître les Animaux, il laissa à la fin des Cérites, et la grande famille des Toupies. On ne pouvait choisir à ce genre des rapports plus naturels, qui coïncidassent mieux avec la nature de la coquille, de son Animal et de l'opercule; on lut donc obligé de revenir à l'opiniou d'Adanson, et si Lamarck fut le premier à s'en écarter, il fut aussi le premier è s'en rapprocher. Dans sa Philosophie zoologique, on trouve le genre vermiculaire à la fin de la famille des Tuibinacées, immédiatement après les Scalaires et les Turritelles. Cet arrangement était certainement préférable à celui que Lamarck proposa ensuite dans l'Extrait du Cours; l'établissement de sa famille des Scalériens détruisit l'ensemble de celle des Ttirbinacécs, et éloigna mal à propos les Scalaires et les Vermets des Turritelles et les Dauphinules des Turbos. Aucun changement n'ayant eu lieu à l'égard de ees genres dans son dernier

[page] 556

ouvrage, nous ne multiplierons pasdavantage dos observations à ce sujet.

Cuvier (Règne Animal, T. Il)entra davantage dans l'esprit d'Adanson en adinttapt les Vermets au nombre des sous-geures de son grand genre Subot, entic les Dauphiuules el les Turritelles adoptés aussi comme sousgenres. Jusqu'au moment où Blainvilie publia son Traité de Malacologie, personne ne songea à rapprocher de nouveau les Siliquaires des Vermets, comme Lamarck l'avait fait dans son premier Système. Ce rapprochement, que le savant auteur des Animaux sans vertèbres ne voulut plus admettre dans ses autres classifications, le regardant sans doute comme une erreur, était cependant très-naturel, et les prévisions de Blainville se réalisèrent complètement par le travail anatomique de notre collaborateur Audouin, qui, à l'article Siliqüaire du présent Dictionnaire, a donné un extrait du Mémoire qu'il lut l'andernier à l'Acadéinie. Le genre Magile se réunissait naturellement à ces deux premiers et devait éprouver le même sort de classification. Blainville le transporta donc avec eux au milieu de sa famille des Cricosiomes à côté des Turritelles, des Scalaires, etc. (V. Cricostomes). On avait toujours hésité à admettre au nombre des Vermets les espèces qui ont le tube en paquet, ou dont plusieurs individus réunis forment une masse plus ou moins considérable; çes espèces différent en effet d'une manière assez notable, quant à leur forme, du Vermet lombrical, pour justifier en quelque sorte cette lésitation; cependant les observations d'Adanson étaient précises; il fallait néanmoins que de nouvelles fussent faites pour qu'il ne restât plus de doute. Quoy el Gaimard se sont chargés de ce soin; ils ont rapporté de leurs voyages autour du monde et à la Nouvelle-Zélande, plusieurs individus avec les Animaux d'espèces agglomérées. On savait depunis long-temps que les Serpules ont le tube ouvert aussi bien antérieurement qu'à l'extrémité postérieure; leur organisation rend cette disposition nécessaire; dans les Vermets il n'en est pas de même, l'Animal peut clore son tube postérieurement, et c'est ce qui a toujours lieu; ses accroissemens rapides rendeul inutile souvent une partie du tube, et alors il fait une cloisou pour y trouver un appui, et à mesure de ses accroissemens en ajoute de nouvelles à des intervalles inégaux, de sorte que l'on peut dire que les tubes des Vermets sont irrégulièrement cloisonnés. Il résulte de là que l'on peut distinguer très-facilement et d'après ce caractère seul les Serpules des Vermets; un autre moyen qui serait non moins bon serait celui des opercules, mais il est trop rare de trouver des Serpules et des Vermets qui en soient pourvus, pour que ce moyen soit actuellement d'un secours bien efficace. Ne pouvant donner de détails anatomiques sur le genre Vermet, nous nous contenterons de reproduire la caractéristique de Blainville qui sera suffisante pour donner une idée de l'organisation de l'Animal de ce genre.

Animal vermiforme, conique, subspiral; le manteau bordé par un bourrelet circulaire à l'endroit où sort la partie antérieure du corps; pied cylindrique avec deux longs filets tentaculaires à sa racine antérieure, et un opercule rond corné à son extrémité; tête peu distincte; deux petits tentacules triangulaires, aplatis, portant les yeux au côté externe de leur base; une petite trompe exsertile et garnie à son extrémité de plusieurs rangs de crochets; orifice de l'organe respiratoire eu forme de trou percé an côté dioit du bourrelet du manteau d'après Adanson. Coquille conique, mince, emoulée en spirale d'une manière plus ou moins serrée, à tours presque complètement désunis, libre ou adhérente par entrelacement; ouverture droite, circulaire, à péristome complet et tranchant; quelques cloisons non perforées vers le sommet, un opercule corné, complet,

[page] 557

circulaire, très-concave, sans aucune trace de spirale.

Nous avons dit précédemment que, par une circonspection convenable, on avait hésité de placer au nombre des Vermets des tubes calcaires agglomérés qui ont, quant à la forme, beaucoup plus d'analogie avec les Serpules qu'avec le Vermet lombrical, le seul presque uniquement admis dans le genre; cette Coquille commencant par un enroulement régulier semblable à une jeune Turritelle et se terminant par des tours disjoints, mais toujours en spirale, montrait une liaison avec les genres de Coquilles régulières, liaison qui n'extste pas avec les Vermets complètement irréguliers. Quoi qu'il en soit, la nature do l'Animal, son organisation, doivent décider de la place de son test dans la série, et quelque singulier que cela paraisse, ou oit admettre tous les tubes, quelque irréguliers qu'ils soient, au nombre des Vermets, puisqu'ils en auront les caractères.

En réunissant, comme on doit le faire, toutes les Serpules de Linné et de Lamarck qui ont des cloisons dans leur longueur au genre Vennet, eu y joignant également les espèces fossiles qui se trouvent dans le même cas, on portera le nombre des Vermets à quinze ou vingt appartenant à presque toutes les mers et se'trouvant à l'état fossile dans, un assez graud nombre de localités des terrains tertiaires. Nous voudrions rapporter ici toutes ces espèces et en donner la description, mais cela n'entre pas dans le plan de cet ouvrage; nous nous contenterons de citer quelques espèces des mieux connues.

VERMET LOMBRICAL, Vermetus lumbricalis, Lamk., Anim. sans vert. T. VI, 2° partie, pag. 225, n. 1; ibid., Syst. des Anim. sans vert., 1801; Roissy, Buff.de Sonnini, Moll. T. v, pag. 399, pl. 400, fig. 1; Martini, Conch. T. 1, lab. 3, fig. 24, B; Blainv., Malac., pl. 34, fig. 1.; le Vermet, Adans., Voy. au Sénég., pl. 2, fig. 1. Coquille vermiforme formant des groupes par entrelacement; elle est très-commune au Sénégal, d'après Adanson.

VERMET DOFAN, le Vermetus Dofan, le Dofan, Adans., Sénég., pl. 2, fig. 3; Serpula goreensis, Lin., Gmel., pag. 3745, n. 26; ou Serpula sulcata? Lamk., Anim. sans vert. T. v, pag. 367, n. 22. Coquille irrégulièrement agglomérée, les tubes adhérant les uns aux autres comme de véritables Serpules; elle se trouve au Sénégal comme la précédente. (D..H.)

VERMICULAIRE. MOLL. (Lamarck.) Syn. de Veimet. ce mot.

VERMICULAIRE. DOT. PH AN. Sy n. vulgaire de l'Orpin brûlant, Sedum acre, L. V. ORPIN.—(Mœnch.) Syn. de Slachytarpheta de Vahl. V. ce mot. (G..N.)

VERMICULARIA. BOT. CRYPT.(Hypoxylées.) Le genre auquel Tode a donné ce nom est peu connu, et n'est pas adopté généralement. 11 se rapproche des Sphœria, avec lesquels il doit peut-être être confondu. Tode eu a décrit trois espèces qui croissent sur les bois pourris. (AD. B.)

VERMICULATA. BOT. PHAN. (Coin lumna.) Syn. de Scleranthus pulycarpus, L. (G..N.)

VERMICÜLIÏE. MIN. Variété de Talc en petites masses lamellaires verdâtres ou jaunâtres, trouvée par Webb dans les environs de Worcester, au Massachussetts en Amérique. Elle est remarquable en ce que, chauffée à la flamme d'une bougie, elle fait sortir un grand nombte de petits prismes déliés, cylindroïdes, qui s'allongent en se contournant comme des vers. Ce ne sont que les feuillets qui composaient ces prismes courts et denses que l'action de la chaleur a écarté les unes des autres. (G. DEL.)

VERMIFORMES. MAM. Nom donné par quelques auteurs à des Mammifères remarquables par la souplesse de leur corps, tels que les Martes, les Belettes, les Putois. Ce

[page] 558

nom reposant sur des attribut* généraux n'a point été conservé dans la science. Ce sont les Carnassieis digi-tigiades de la famine des Martes, Musieia. (LESS.)

VERMIFUGA. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé dans la Flore du Pérou, est le même que le Flaveria de Jussieu. V. ce mol. (G..N.)

VERMILARA. BOT. CRYPT. Le genre d'Algues aquatiques formé sous ce nom par Rafmesque a été réuni par lui-même ensuite à son Myrsidrum. V. ce mot. (B.)

* VERMILÉON. INS. C'est-à-dire Lion des Vers. Espèce du genre Ragion. V. ce mot. (B.)

VERMILIE. Vermilia. ANNEL. Lamarck a séparé du genre Serpule les espèces dont le tentacule orbiculaire est recouvert par une pièce testacée, généralement hérissée, et qui ont le tube, adhéreut dans toute sa longueur, pourvu de trois avances à son ouverture, celle du milieu plus saillante. Ce genre, dont l'Animal présente la même organisation que les autres Serpules, n'a pas été adopté par Savigny dans son Système général des Anuelides. Il a pour type le Serpula triquetra, L., et comprend un assez graud nombre d'espèces, les unes vivantes, les autres fossiles. (A. R.)

* VERMILINGUA. MAM. Nom proposé par Illiger pour une famille a'Edentés composée des genres à langue extensible, les Fourmilier, Pangolin et Oryctérope. (IS. G. ST.-H.)

VERMILLON, OIS. Espèce du genre Gobe-Mouche. V. ce mot (DR..Z.)

VERMILLON NATIF, MIN. V. MERCURE SULFURé.

* VERMIRHYNQUE. Cerorhynca. OIS. Genre créé par Charles Bona-parte pour un Oiseau dit nord de l'Amérique, voisin des Uria et des Alca de la famille des Palmipèdes Brachyptères. V. Cérorhynque au Supplément. (less.)

VER

.VERMIVORE. OIS. Espèce du genre Sylvie de l'Amérique méridionale, que Swaison a pris pour type d'un genre nouveau, auquel il assigne les caraclères suivans: bec entier, grêle, conique et aigu; ailes très-longues, atténuées, à première et deuxième rémiges égales; queue rectiligne; pieds grêles. V. SYLVIE. (DR .Z.)

VERMONETTA. BOT. PHAN. (Commerson.) Syn. de Blackwellia, Juss. V. ce mot. (B.)

VERNE, BOT. PHAN. Syn. d'Aune dans quelques cantons du midi de la France. (B.)

* VERNHE. POIS. Variété du Vé-ron, espèce d'Able. V. ce mot. (B.)

VERN1CIA. BOT. PHAN. Genre établi par Loureiro et qui a été réuni à l'Elœococca. V. ce mot. (G..N.)

VERNIS DE LA CHINE, BOT. PHAN. C'est, selon Loureiro, le suc résineux de l'Arbre qu'il nomme Augia. V. ce raot. Le docteur Wallich, dans la première livraisou de ses Plantœ asiaticœ rariorcs, a publié une notice sur les divers Arbres qui fournissent les Vernis noirs de la Chine et de l'Inde. Celui qui produit le plus beau est le Melanorrhœa usitaia, Plante qui constitue un nouveau genre. V. MELANORRHÆA au Supplémeut. (G..N.)

VERNIS DU JAPON. BOT. PHAN. Syn. vulgaire et impropre du Rhus Vernix. V. SUMAC. (B.)

VERNISEKIA. BOT. PHAN. (Scopoli.; Syn. d'Humiria. V. ce mot. (A. R.)

VERNIX. BOT. PHAN. (Adauson.) Division établie dans le genre Rhus. V. ce mot. (A. R.)

* VERNONIACÉES. BOT. PHAN. L'une des six sections établies par Kuiilh parmi les Carduacées. (B.)

VERNONIE. Vemonia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, type de la tribu des Veinoniées, offrant les caractères essentiels suivans: involucre ovale, composé de

[page] 559

folioles imbriquées, les intérieures larges au sommet, arrondies et colorées; réceptacle nu, uieéolé; calathide tonnée de fleurons nombreux, hermaphrodites i akènes surmontés d'une aigrette composée de poils capillaires. La plupart des espèces de Vernonia, décrites par les auteurs, font partie de nouveaux genres proposés récemment par Cassini; tels sont les suivans: Lepidaploa, Acaricida et Gymnanthemum. Celles qui restent dans le vrai genre Vernonia avaient été d'abord confondues avec les Serratula, et on y avait encore réuni les espèces qui composent aujourd'hui le genre Liatris; mais toutes ces Plantes ayant été mieux examinées, ont du nécessairement être séparées, et plusieurs d'entre elles n'ont offert que des affinités fort éloignées. Les Vernonies, parmi lesquelles nous nous bornerons à mentionner les Vernonia Nouœ boracensis et Vernonia prœalia, sont des Plantes à tiges élevées (de deux à quatre pieds et au-delà), glabres ou légèrement hispides, puipurines, cannelées, rameuses à leur partie supérieure. Leurs feuilles sont alternes, presque sessiles, rudes, lancéolées, un peu velues sur leurs principales nervures. Les fleurs sont purpurines, disposées à l'extrémité de rameaux en corym-bes étalés. Ces Plantes sont originaires de la Caroline et de la Virginie. Dans les Flores de l'Amérique septentrionale, on trouve les descriptions de quelques autres espèces qui ont beaucoup de rapports avec les précédentes. (G..N.)

VERNONIÉES. Vernonieæ. BOT. PHAN. Cassini a ainsi nommé la vingtième tribu de la famille des Synan-thérées. V. ce mot. (G..N.)

VÉRON. POIS. Espèce d'Able. V. ce mot. (R.)

VERONICA. BOT. PHAN. V. VÉRONIQUE.

VÉRONICELLE. Veronicella. MOLL. Dans le même temps que Blainville créait ce genre, Férussac le proposait sous le nom de Vaginule, et peut-être l'un et l'autre genre ne sont-ils que des doubles emplois du genre Onchidie, comme Blainville lui-mêine semble porté à le croire. Nous avons vu à l'article ONCHIDIE les incertitudes qui restaient encore sur ce genre; s'il est vrai que les Véro-nicelles sont du même genre, la question se simplifiera beaûcoup et l'on devra conserver le genre Onchidie lui seul; dans le cas contraire on conserverait les Onchidies et les Véroni-celles, ce qui paraît aujourd'hui peu probable, le peu que l'on connaît de Animal de Buchanan s'accordant assez bien avec ce que l'on sait de la Véronicelle. V. ONCHIDIE. (D..H.)

VÉRONIQUE. Veronica. BOT. PHAN. Genre de la famille des Scro-fularinées, de la tribu des Rhiuan-thacées, et de la Diandrie Monogynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice à quatre ou plus rarement à cinq divisions profondes; corolle rotacée, le tube étant ordinairement couit, le limbe étalé, à quatre segmens inégaux, dont l'inférieur est le plus étioit; deux étamines ayant leurs filets attachés au tube de la corolle, et portant des anthères arrondies ou oblongues; style filiforme, portant un stigmate simple; capsule ovale ou en forme de cœur renversé, comprimée, à deux loges, à deux valves rentrantes et formant la cloison; graines nombreuses, arrondies. Le genre Véronique est excessivement nombreux en espèces, lesquelles se trouvent dans les contrées tempérées des deux hémisphères. L'Europe nourrit la plus grande quantité de celles qui sont connues, et la France seule en possède plus de quarante. Il y eu a beaucoup dans le nord et l'est de notre continent, dans les Alpes, les Pyrénées et autres chaînes de montagnes. On en retrouve à la Nouvelle-Hollande, au Chili, aux îles Malouines, aux terres Magella-niques, etc. Si les Véroniques sont aussi répandues sous le rapport géographique, c'est-à-dire sous celui de

[page] 560

leurs habitations générales, elles le sont également sous le rappoit de leurs stations. Les montagnes, les plaines, les forêts, les champs atides et cultivés, les marais, eu un mot les diveises localités, ont leurs espèces propres. Ces Plantes sont herbacées, à l'exception de quelques-unes qui sout de petits Arbrisseaux ou légèrement ligneuses à la base. Elles ont leurs feuilles ordinairement opposées, leurs fleurs disposées eu grappes terminales, ou portées sur des pédoncules axillaires. Plusieurs espèces, remarquables par l'élégance et la vivacité es couleurs de leurs fleurs, font l'ornement des pelouses et des lieux sylvatiques de l'Europe; il en est même que l'on cultive pour l'ornement des parterés. Nous nous bornerons à indiquer celles ci, de même que les Véroniques les plus comiuuues de nos champs, auxquelles on attribuait autrefois des vertus médicales. Dans l'état actuel de la science, une bonne monographie du genre Véronique serait un travail fort utile, et nous savons que A. Duvau, botaniste trèsdistingué, s'en occupe activement.

Parmi les espèces des bois, la VERONIQUE OFFICINALE, Veronica offi-cinalis, L., tient le premier rang. Ses tiges sout couchées à leur base, redressées à leur partie supérieure, garnies de feuilles ovales, dentées et légèrement velues. Ses fleurs sont d'un bleu tendre, quelquefois blanches et veinées de longe, disposées eu grappes assez serrées. Celte Plaute est légèrement amère et aromatique; elle passe pour sudorifique et béchique, et elle entre dans la composition es espèces dites Vulnéraires On fait usage de ses feuilles en infusion théi-forme; d'où le nom de Thé d'Europe qui lui a été donne.

La VÉRONIQUE PETIT CHÉNE, Veronica chamœdrys, L., est excessivement commune dans les prairies, les bois et les haies, où elle fleurit au printemps. Cette Plante à des fleurs d'un bleu de ciel très-intense. Il en est de même de la VÉRONIQUE GER-MANDRÉE, Veronica Teucrium, L., qui serait une fleur d'orneineut fort recherchée si elle n'était si abondante dante les localités herbeuses de toute la France.

La VÉRONIQUE BECCARUNGA, Veronica Beccabunga, L., est une Plante des ruisseaux et des fontaines, re-marquablc par sa tige glabre, couchée, succulente, ainsi que ses feuilles qui sont ovales et obtuses. On en exprime le suc pour le mêler à celui d'autres herbes amères et antiscorbutiques.

Les Veronica austriaca, maritima, gentianoides, et plusieurs autres espèces, sont cultivées dans les jardins, a cause de la beauté de leurs fleurs bleues qui forment des épis longs et serrés.

Les jardiniers et les vieux botanistes ont abusivement donné le nom de Véronique à des Plantes qui n'appartiennent pas à ce genre. Ainsi ils ont nommé:

VÉRONIQUE FEMELLE, la Linaria spuria, D. C.

VÉRONIQUE DES JARDINS, le Lychnis Flos-Cuculli, L. (G..N.)

VÉRONITE. MIN. Nom imposé par Delamétherie à ce qu'on nomme vulgairement Terre de Vérone, qui est la Baldogée de De Saussure. V. CHLORITE. (R.)

VERPRA. BOT. CRYPT. (Champignons.) Genie voisin des Helvelles el des Leotia, établi par Swartz, adopté par Persoon et par Fries. Il présente, comme les Helvelles, un chapeau pédicellé assez mince, fixé par le centre sur un pédicule assez long; mais ce chapeau, au lieu d'être rabattu irrégulièrement vers sa circonférence, et d'avoir le bord ondulé et plissé, est conique ou en forme de cloche régulière; il porte la membrane fructifère à sa surface externe ou supérieure; elle est couverte de thèques fixées par leur base. On voit que ce genre diffère à peine des Helvelles, puisque la forme régulièrement conique du chapeau est le seul caractère distinctif; aussi nous paraîtraiiil plus naturel de réunir ces genres.

[page] 561

Swartz, lorsqu'il l'a établi, croyait que la membrane fructifère était sous le chapeau, mais Friès s'est assuré du contraire. On connaît cinq espèces de ce genre; l'une d'elles est le Morchella agaricoides de la Flore Française. Toutes croissent sur la terre dans les bois; elles sont d'un brun plus ou moins foncé. (AD. B.)

VERRAT, ZOOL. C'est le mâle non châtré dans l'espèce du Porc ou Cochon domestique. On a étendu ce nom à d'autres Animaux et appelé VERRAT DE MER, parmi les Poissons, le Maquereau, un Lutjan, le Capros-Sanglier, etc. (B.)

VERRE, MIN. Produit si utile de l'Acide silicique et de Potasse ou de Soude, qui contient en outre quelques parties de silicate de Chaux, de Manganèse et de Fer. On a étendu le nom de Verre à plusieurs productions naturelles, et nommé:

VERRE ANIMAL, de l'Acide phosphorique contenant plus ou moins de phosphate de Chaux et de Silice vitrifiée par l'action de la chaleur.

VERRE D'ANTIMOINE, une dissolution de sulfure d'Antimoine dans du protoxide d'Antimoine contenant en outre de la Silice et de l'oxide de Fer.

VERRE DE MOSCOVIE, le Mica laminaire en grandes feuilles, sur le-quel les algologues préparent les Conferves et les Cérainiaires pour l'herbier. I1 peut aussi servir de vitres pour les boussoles.

VERRE VOLCANIQUE, l'Obsidienne. V. ce mot, etc., etc. (B.)

VERRINE. BOT. CRYPT. L'un des noms vulgaires de l'Equisetum arvense. V. PRÈLE. (B.)

VERROT. INS. L'un des noms vulgaires de la Courtilière. V. ce mot. (B.)

VERRUCAIRE. BOT. PHAN. Même chose que Herbe aux verrues. V. ce mot et HÈLIOTROPE. (R.)

VERRUCAIRE. Verrucaria. BOT. CRYPT. (Lichens.) Genre qui sert de type â la tribu des Verrucariées, et qui se rapproche surtout des Porina et des Thelotrema; mais qui s'en distingue par son périthécium double, dont l'extérieur est cartilagineux, et qui s'ouvre par un orifice arrondi. On en connaît beaucoup d'espèces qui croissent sur les pierres et les écorces.

Parmi les Hydrophytes, Stackhouse avait donné le même nom à un genre ui correspond en partie au Gigartina de Lamouroux, et au Spherococcus d'Agardh. V. ces mots. (AD. B.)

* VERRUCARIÉES. Verrucaria. BOT. CRYPT. (Lichens.) Ce groupe est le quatrième de notre Méthode; la plupart des genres qui le composent faisaient autrefois partie des Hypoxy-lons; mais la présence d'un thalle ne permet pas de les séparer de la famille des Lichens. Nous regardons comme une Verrucariée lout Lichen à thalle figuré amorphe, dont l'apo-thécion n'est ni linéaire comme dans les Graphidées, ni fongiforme comme dans les Bœomycées, ni scutel-loïde comme dans les Patellariées. La forme ordinaire des apothécions est l'hémisphérique; le plus ordiuairement leur sommet est percé d'un pore qui communique avec les organes intérieurs; mais ce caractère n'est point exclusif, comme l'a prétendu faussemeut Chevallier qui, par suite de cette opinion, a créé le nom singulier de Phéroporées. L'apothé-cion des Verrucariées est plus compliqué que celui de tous les autres groupes. C'est cette organisation composée qui a servi à établir plusieurs geures qui tous s ni distincts et bien tranchés. Les Verrucariées ont le même habitat que les Lécanorées; les écorces, les pierres, et même la terre nue, en présentent plusieurs espèces, ce qui jamais n'arrive pour les Graphidées. Les feuilles vivantes des Arbres d'Amérique en nourrissent plusieurs espèces qui ne sont pas encore décrites. La couleur noire est la couleur dominante des apolhécions; celle des thalles est très-variée; ils sont souvent limités, et le

TOME XVI. 36

[page] 562

sont presque toujours en noir. Onze genres composeut ce groupe, partagé en quatre sous-ordres, qui sont les suivans:

I. GLYPHIDÉES. Point de pores; impressions linéaires ou oblougues, un peu enfoncées.

Genre: Glyphia.

II. TRYPÉTHELIÉES. Point de pores; mamelons nombreux, arrondis, superficiels.

Genres: Trypethelium, Chiodecton.

III. PORINÉES. Un pore seulement communiquant avec l'intérieur.

Genres: Parmentaria, Pyrenula, Porina, Verrucaria, Thelotrema, Ascidium.

IV. SAGÉDIÉES. Point de pores; sommet de la verrue déprimé.

Genres: Sagedia, Thecaria. (A. F.)

VERS. ZOOL. Dans le langage ordinaire, ou désigne vaguement par cette expression des Animaux allongés, en général dépourvus d'organes de locomotion. On l'applique plus particulièrement à des Annelides, à des larves d'Insectes, à des Entozoaires, etc. En Zoologie, elle n'a et ne peut avoir aucune application positive, et conséquemment elle doit être bannie. Linné, en nommant sa sixième classe du Règne Animal VERS (Vermes), avait cherché sans doute à faire rentrer cette expression dans le domaine de la science; mais quoiqu'il ait donné à sa classe quelques caractères positifs, il est démontré depuis long-temps qu'elle n'est qu'un assemblage monstrueux de tous les Animaux qui ne peuvent être compris parmi les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles, les Poissons et les Articulés; véritable chaos que les naturalistes modernes ont débrouillé, et que ne peuvent conserver même ceux qui ne veulent, sous aucun prétexte, s'écarter de la voie tracée par Linné, si toutefois il en existe encore de tels. La classe des Vers de Linné comprenait les Intestinaux, les Mollusques, les

Teslacés, (es Zoophytes et les Infusoires. V. tous ces mots. (E. D..L.)

VERSATILES, OIS. On nomme ainsi les doigts qui peuvent, à la volonté de l'Oiseau, se porter en avant ou en arrière du tarse. (DR..Z.)

VERSiCOLOR. OIS. Espèce du genre Corbeau. V. ce mot. (B.)

VERT ANTIQUE, MIN. Nom vulgaire d'un Marbre où la Serpentine entre pour beaucoup, et d'un Porphyre dont nous avons retrouvé le gisement en Morée au Lycovouno. (B.)

VERT-DE-GRIS. MIN. V. CUIVRE.

VERT DE MONTAGNE, MIN. Nom vulgaire du Cuivre carbonaté impur. (B.)

VERTÈBRES. ZOOL. V. SQUELETTE.

VERTÉBRÉS, ZOOL. L'une des grandes divisions du Règne Animal, comprenant les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles et les Poissons. V. ces mots et ANIMAL. (A. R)

VERTEX. ZOOL. C'est le sommet de là tête. (A. R.)

'VERTÉBRALINE. Vertebralina. MOLL. Ce genre est dû à D'Orbigny qui l'a proposé pour la première fois ans son Travail sur les Céphalopodes microscopiques inséré dans le Tome VII des Annales des Sciences naturelles. Formé pour une seule espèce de Coquille, il est suffisamment caractérisé, mais selon nous mal placé dans la série. La coquille de ce genre ne diffère que fort peu de celle des Spirolines; elle commence comme elle par un enroulement qui au lieu d'étre médian et symétrique, comme daus la plupart des Spirolines, est un peu latéral. Comme la coquille est fort déprimée, l'ouverture qui termine la dernière loge est étroite, oblongue et plus grande proportionnellement que dans la Spiroline; la légère obliquité de la spire, la forme et 1a grandeur de l'ouverture sont les deux

[page] 563

caractères qui séparent la Vertébra-line des Spirolines. Quand on examine un grand nombre d'espèces de ce genre Spiroline comme il nous a été possible de le faire, on en trouve quelques-unes qui ont constamment a spire un peu inclinée à droite et qui conservent néanmoins une ouverture très-petite, ronde et ridée, au centre de la dernière loge; dans d'autres, au contraire, la spire est parfaitement symétrique, mais la co-quille, fort aplatie latéralement, a la dernière loge ouverte absolument de la même manière que les Vertébra-lines; ainsi ces deux caractères des Vertébralines se trouvent isolément dans les espèces de Spirolines; nous pensons que leur réunion dans un même individu pouvant constituer un genre, ou peut-être un sous-genre seulement, ce genre doit être rapproché le plus possible des Spirolines; ce sont ces motifs bien suffisans, ce nous semble, qui nous ont déterminé à placer les deux genres en question l'un à côté de l'autre dans notre Essai d'une méthode dos Céphalopodes qui fait partie de l'article Céphalopode de l'Encyclopédie méthodique. Les caractères du genre sont exprimés de la manière suivante: coquille déprimée, enroulée un peu latéralement, se projetant en ligne droite à un certain âge; ouverture en fente occupant toute la partie supérieure de la dernière loge.

D'O bigny n'indique dans son genre qu une seule espèce, c'est la VERTÉBRALINE STRIÉE, Vertebralina striata, D'Orb., Mém. sur les Céphal., Ann. des Sc. nat. T. VII, pag. 283; ibid., Mod. de Céphal., 4c livr., n. 81; Soldani, T. 1, p. 76, tab. 67, fig. u u, xx, y y, zz. Cette espèce fort petite a les loges fortement indiquées et striées dans leur longueur; elle vit, d'après D'Oibigny, dans la Méditerranée, la Mer-Rouge et la mer du Sud, à Rawack.(D..H.)

VERTICILLARIA. BOT. PHAN. (Ruizet Pavon.) Syn. de Chloromyron. V. ce root. (G..N.)

36

VERTCILLE. BOT. PHAN. Réunion de feuilles ou de fleurs disposées en anneau autour d'un axe. De là le nom de feuilles et de fleurs verticillées. (A. R.)

VERTICILLé, LÉE. BOT. PHAN. V. VERTICILLE.

VERTICILUTE. POLYP. FOSS. Defrance a proposé ce nom pour ua genre de Polypiers fossiles, qui offre les caractères suivans: il est den-droïde, subfasciculé, à peu près cylindrique, tronqué à ses deux extrémités; son centre présente un axe annelé circulairement, donnant naissance à des expansions circulaires dont le bord libre se renverse et s'appuie sur celui qui est placé immédiatement au-dessous. Sur leur surface sont de petits points enfoncés, semés irrégulièrement. L'espèce unique composant ce genre a été trouvée à Nhou . département de la Manche; Defrance la nomme Verticillites cretaceus. Elle est figurée dans les planches du Dictionuatre des Sciences naturelles, où ce genre a été proposé. (A.R.)

VERTICILLIUM. BOT. CRYPT. (Mucédinées.) Genre de la tribu des Botrytidées, très-voisin de l'Acremonium, dont il ne diffère que par ses filamens droits. Il est ainsi caractérisé: filamens droits, rameux, rapprochés par touffes; rameaux verticillés; sporidies globuleuses, solitaires à l'extrémité des rameaux. On eu connaît deux espèces, placées par Persoon parmi les Botrytis, sous les noms de Botrytis tenera et capitata. Elles croissent sur les bois morts. (AD. B.)

* VERTICORDIA. BOT. PHAN. Dans le onzième volume de cc Dictionnaire, à l'article MYRTACÉES, le professeur De Candolie avait iudiqué la création d'un genre appartenant à la tribu des Chamélauciées, auquel il conférait le nom de Verticordia. Les caractères de ce nouveau geure ont été donnés dans le troisième volume du Prodromus Syst. Veget., p. 208, de la manière suivante: fleur entou-

36*

[page] 564

rée, avant son épanouissement, de deux bractées libres ou soudées entre elles eu forme d'involucre; calice à cinq lobes découpes chacun en cinq à sept lobules; corolle à cinq pétales; vingt étamines, dont dix stériles li-guliformes, dix alternes fertiles, égales entre elles; style filiforme, saillant; stigmate barbu, plumeux; ovaire uniloculaire, renfermant cinq à six ovules dressés et fixés au centre; fruit à une seule graine globuleuse. Le genre Verticordia est composé de deux Plantes décrites et figurées par Desfonlaines (Mém. du Mus., 5, p. 42 et 272, t. 4 et 19), sous le nom générique de Chamœlaucium. Ce sont des Arbrisseaux originaires de la Nouvelle-Hollande, à feuilles oposées, linéaires, presque triquètres.Les fleurs sont péaiculées, disposées en corymbes terminaux. (G..N.)

* VERT-JAUNET. OIS. Espèce du genre Tangara.V. ce mot. (DR..Z.)

* VERT-VIOLET, POIS. (Lacé-pède.) Espèce du genre Cyprin. V. ce mot. (B.)

VERTIGO. MOLL. (Müller.) V. MAILLOT.

VER.TUBLEU (GRAND et PETIT), INS. Les Chrysomèles fastueuse et du Gramen dans Geoffroy. (B.)

VÉRULAME. Verulamia. BOT. PHAN. Le genre de Rubiacées décrit par Poiret (Encycl., 8, p. 543), sous ce nom, est le Bacunia de De Can-dolle. V. Baconle. (A. R.)

VERÜMONTANÜM. ZOOL. V. Génération.

VÉRUTINE. Verutina. BOT. PHAN. Le Centaurea Verutum, L., est devenu le type d'un genre établi par H.Cassini, qui l'a placé dans la tribu des Cenlauriées, et dans la sous-section des Calcitrapées. Il se dislingue des autres genres de la même section par la structure des appendices de son involucre. Celui-ci est ovoïde, composé de folioles régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces; les intermédiaires ovales, surmontées derrière le sommet d'un appendice bien distinct, extrêmement droit, étalé, en forme d'épine, simple à sa base, muni de deux à quatre épines latérales situées vers le milieu de sa longueur. Le Verutina heteropkylla, H. Cass., est uue Plante herbacée, à tige dressée, ailée, à feuilles alternes, étalées, oblongues-laucéolées, les inférieures décurren-tes, à fleurs jaunes, grandes et solitaires au sommet de la tige et des rameaux. Cette Plante, originaire du Levant, est cultivée au Jardin du Roi à Paris. (G..N.)

VERUTUM. BOT. PHAN. Persoon (Enchir. Bot., vol. a, p. 488) a établi sous ce nom une section du genre Centaurea, où il a placé le C. salman-tica, mais non le C. Verutum de Linné, comme on pourrait naturellement le croire. Celle-ci est le type du genre Verutina de Cassini. (G..N.)

VERVEINE. Verbena. BOT. PHAN. Principal genre de la famille des Verbénacees, appartenant à la Didynamie Angiospermie du Système sexuel, et offrant les caractères essentiels sui-vans: calice tubuleux, à cinq dents, dont une un peu plus courte que les autres; corolle infundibuliforme, courbée, ayant le limbe plan, partagé en cinq segmens irréguliers; quatre étamines didynames, à filets courts, portant de petites anthèrea non saillantes; ovaire supère, tétra-goue, portant un style simple, filiforme, terminé latéralement par un stigmate obtus; drupe sèche, divisible en quatre akènes, à loges monospermes. Le genre Verbena de Linné a été démembré par les auteurs qui ont établi plusieurs genres nouveaux, dont les uns sont admis, les autres rejetés. Ainsi le Lippia ou Zapania a pour type le Verbena no-diflora, L.; le Priva d'Adanson, dont le Blairia de Gaertuer n'est qu'un synonyme, est formé aux dépens de quelques anciens Verbena; le Stachytarpheta de Vahl, malgré la diversité de son port, a été réuni par A.

[page] 565

Saint-Hilaire aux Verbena, etc. Les Verveines sont nombreuses; car, même en éliminant les espèces qui consiituent les genres que nous venons de citer, on en compte plus de cinquante, dont la majeure partie croit dans les contrées chaudes de l'Amérique. C'est surtout dans le Pérou et le Mexique que ces espèces sont abondantes. Il n'y eu a que deux en Europe, mais Tune d'elles est si répandue, et elle a eu autrefois une telle célébrité comme Plante médicinale et sacrée, que sa connaissance intéresse davantage que celle de Plantes plus remarquables par leur beauté ou leurs propriétés réelles. La VERVEINE OFFICINALE, Verbena officinalis, L.; Bulliard, Herb. de la France, tab. 215, est une Plaute herbacée, à racine fibreuse, vivace, à tige effilée, très-rameuse, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles ova-les-oblongues, les supérieures inci-sées-pinnatifides. Les (leurs sont petites, blanches, rosées ou violâtres, disposées en longs épis filiformes aux extiémités de la tige et de ses ramifications. Cette Plante croît abondamment sur les bords des chemins de toute l'Europe, où elle fleurit de-fuis le mois de juin jusqu'à la fin de été. La Verveine a reçu des anciens le nom d'Herbe sacrée, parce qu'ils remployaient dans les cérémonies religieuses. Nous ne reproduirons pas leurs absurdes croyances relativeinent à cette Plante qui, certes, ne méritait guère qu'on lui accordât la moindre attention. Elle n'a ni élé-ff gance, ni vives couleurs, ni odeur, ni aucune propriété physique qui dénote les vertus singulières qu on lui attribuait.

Parmi les Verveines exotiques, nous citerons les Verbena Aublelia, bonariensis et Lamberti, qui sont cultivées dans les jardins pour l'ornement. Le Verbena triphyila, Arbuste dont les feuilles exhalent une odeur agréable de citron ou de mélisse, est le type du genre Aloysia, qui a été réuni au Zapania de Lainarck. V. ce mot. (G..N.)

* VERVET OU MIEUX VERVERT. MAM. Espèce du genre Guenon. V. ce mot. (B.)

VESCE. Vicia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, type . de la tiibu des Viciées de De Candolle, appartenant à la Diadelphie Décandrie du Système sexuel, et offrant les caractères suivans: calice tubuleux, quinquéfide ou quinqué-denté, les deux dents supérieures plus courtes; corolle papilionacée, ayant l'éteudard ovale, échancré, rabattu sur les côtés, les ailes droites, oblongues, plus courtes que l'étendard, mais plus longues que la carène qui est onguiculée et bipartie; dix étamines diadelphcs; style filiforme, formant presque un angle droit, avec l'ovaire velu supérieurement et en dessous près du sommet; gousse oblougue, uniloculaire, poysperme; graines arrondies, munies d'un hile latéral, ovale ou linéaire. On a distrait de ce genre le Vicia Faba de Linné, pour eu former le genre Faba qui a été généralement admis. V. FEVE. Les Vesces sont des, Plantes herbacées, le plus souvent grimpantes, s'attachant aux Plantes voisines, au moyen des vrilles rameuses qui terminent le pétiole commun de leurs feuilles. Celles-ci sont pinnées, à plusieurs paires de folioles, et munies de stipules sagiliées On connaît un nombre très-considérable d'espèces de Vesces (environ cent), qui croissent pour la plupart en Europe ou dans l'ancien continent. Quelques -unes seulement ont été trouvées eu Amérique. Leur étude est fort difficile et réclame les soins d'un monographe expérimenté. Parmi ces espèces, nous citerons, comme la plus remarquable, la VESCE CULTIVÉE, Vicia saliva, L., dont les tiges sont droites, hautes d'un à deux pieds, garnies de feuilles composées de huit à douze folioles tionquées ou échancrées, avec une petite pointe dans l'échancrure. Les stipules sont dentées, maculées de noir; les fleurs sont d'un pourpre violet, quelquefois

[page] 566

blanches, grandes, presque sessiles, solitaires ou réunies au nombre de deux à trois dans les aisselles des feuilles. Cette Plante est cultivée comme fourrage dans la plus grande partie de l'Europe. Ses graines servent à nourrir les pigeons. (G..N.)

VESEL-MAM. L'un des noms de pays de la Belette dans le nord de l'Europe. (IS. G.ST.-H.)

VÉSICAIRE. Vesicaria. BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynainie siliculeusc, ainsi caractérisé: calice connivent; pétales onguiculés, dont le limbe est obtus ou légèrement échaucré; étamines libres, quelques-unes souvent dentelées; silicule globuleuse, renflée, non bordée, déhiscente, apiculée par le style, à valves membraneuses très-convexes, à cloison membraneuse; quatre à six graines dans chaque loge, ordinairement munies d'un rebord; cotylédons accombans. Ce genre fut établi primitivement par Tournefort, mais Linné le réunit à l'Alyssum. Lamarck et tous les auteuis modernes l'ont rétabli, eu y admettant plusieurs espèces qui varient singulièrement dans leurs caractères génériques. Les unes ont le calice à deux bosses, les autres le calice égal; les unes des étamines entières, a autres des étamiaes dentées; tantôt des graines bordées, tantôt des graines non bordées; le calice persistant, quelquefois caduc, etc. Il n'y a que la silicule, renflée, presque globuleuse, qui semble être un caractère constant. De Candolle a décrit six espèces bien avérées, et quatre douteuses. Parmi les premières, nous citerons le Vesicaria utriculata, Lamk. et D. C., Flore Française; Alyssum utriculatum, L., Plante ligneuse à la base, rameuse, munie de feuilles oblongues, très-entières et glabres, à fleurs jaunes, semblables à celles du Cheiranthus Cheiri. Cette espèce croît sur les rocheis calcaires du Vallais . du Piémont, de la Hongrie et de l'Italie australe. (G..N.)

VÉSICANS. INS. V. ÉPISPASTIQUE.

VÉSICULAIRES (GLANDES). V. GLANDES.

VESICÜLARIA. INT. (Schrank.) Syn. de Cœnureus. V. CÉNURE. (B.)

VESICULARIUS. BOT. CRYPT. (Roussel.) Syn. de Fucus. V. ce mot.(B.)

* VÉSICULE COPULATRICE. ZOOL. Nous avons désigné sous ce nom un organe très-remarquable qu'on rencontre dans les femelles 'un grand nombre d'Animaux, et qui a pour fonction essentielle de recevoir, pendant la copulation, le pénis du mâle qui y verse la liqueur prolifique. Depuis que nous avons attiré l'attention des anatomistes sur cet organe important, que nous avons découvert dans les Insectes, il a été retrouvé dans plusieurs autres classes. Ainsi nous l'avons rencontré chez les Colimaçons, et cette observation a été faite d'un autre côté par Prévost et Dumas. Deshayes, dans un Mémoire qu'il a lu à la Société d'Histoire naturelle le 2 juillet 1830, sur les Ambrettes, l'a admis également chez ces Mollusques. Nous avons, conjointement avec Edwards, démontré qu'il existait chez plusieurs Crustacés; enfin Dugès l'a observé dans les Planaires (Ann. des Sc. nat. T. XV, p. 177). V. INSECTES et COPULATION. (AUD.)

VÉSICÜLEUX. Inflata. INS. Latreille, dans quelques-uns de ses ouvrages, a donné ce nom à une triba d'insectes de l'ordre des Diptères et de la famille des Tanistomes; leur caractère principal était tiré du gonflement de l'abdomen et de la petitesse des ailes. Cette tribu comprend les genres Panops, Cyrle, As-tomelle, Acrocère el Ogcode. V.ces mots. (AUD)

VESLINGIA. BOT. PHAN.(Heister) V. Aizoon.

VESO. MAM. L'un des noms de pays du Putois en Espagne.(IS. G. ST.-H.)

* VESPà. INS. V. Guêpe.

* VESPERTILIO. MAM. Nom

[page] 567

scientifique des Chauve-Souris dans Linné, dont le genre est maintenant très-subdivisé. V. ROUSSETTE, VESPERTILION, etc. (B.)

VESPERTILION. Vespertilio. MAM. Genre nombreux en espèces, que les auteurs modernes ont subdivisé à l'infini dans ces derniers temps, et qui comprend aujourd'hui tous les Cheiroptères insectivores et carnassiers, tandis que les frugivores sont plus particulièrement connus sous le nom de Roussettes. V. ce mot. Les Vespertilions constituent donc une grande famille que Gray propose de nommer Vespertilionides. Ses caractères essentiels seraient d'avoir les doigts des mains allongés et enveloppés dans une membrane nue, formant de véritables ailes; le pouce séparé, mais non opposable, armé d'un ongle crochu; les pieds de derrière faibles, munis de cinq doigts égaux; trois sortes de dents très-caractéri-sées.

† Les CHAUVE-SOURIS, qui ont une membrane en forme de feuille sur le fiez, des dents molaires à tubercules aigus, sont les Istiophores de Spii.

* Les PHYLLOSTOMES.

La feuille du nez simple, solitaire ou impaire; l'iudex composé de deux phalanges.

Genre PHYLLOSTOME, Phyllostoma, Geoff.

(Quatre incisives en haut et eu bas; canines très-fortes; nez supportant deux crêtes nasales, l'une en feuille, l'autre en fer à cheval; oreilles grandes et unies, non réunies; oreillon interne denté; langue hérissee de papilles; queue variable en longueur, parfois nulle. Formule dentaire: incisives, quatre en haut, quatre en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, dix en haut, dix en bas.

§ I. Queue plus courte que la mem-brane interfémorale.

PHYLLOSTOME CRÉNELé, Phyllostoma crenulatum, Geoff. Les bords de la feuille nasale sont dentelés; le bout de la queue est libre. On ignore sa patrie.

PHYLLOSTOME A FEUILLE ALLONGÉE, Phyllostoma elongatum, Geoff. La feuille a ses bords entiers, et l'extrémité de la queue est libre. On ignore son pays natal.

PHYLLOSTOME FER DE LANCE, Phyllostoma haslatum, Geoff.; Vespertilio hastatus, L. La feuille nasale est lisse en ses bords; la queue est tout entière engagée dans la membrane interfémorale. Cette espèce habite la Guiane.

§ II. Queue nulle.

PHYLLOSTOME LUNETTE, Phyllostoma perspicillatum, Geoff.; Vespertilio pertilio perspicillatus, L. Cette espèce a une feuille courte, échancrée près de sa pointe; deux raies blanches sur le noir brun de 30n pelage. Geoffroy pense que la Chauve-Souris obscure et rayée de d'Azara n'en est qu'une variélé. Elle habite l'Amérique méridionale, et la variété est du Paraguay.

PHYLLOSTOME RAYé, Phyllostoma lineatum, Geoff. Cette espèce, longue de deux pouces neuf lignes, a une feuille entière; quatre raies blanches sur la face, et une sur le-dos. Elle habite le Paraguay.

PHYLLOSTOME A FEUILLE ARRONDIE, Phyllostoma rotundum, Geoff. Décrite par d'Azara, cette espèce a le pelage d'un brun rougeâtre; la feuille eutière et seulement arrondie à son sommet. Elle est très-commune au Paraguay.

PHYLIOSTOME FLEUR DE LIS, Phyllostoma Lilium, Geoff. Cette Chauve-Souris a la feuille entière, aussi haute que large, très-étroite à sa base; les mâchoires sont allongées. Elle habite le Paraguay.

Genre VAMPIRE, Vampirus, Geoff., Fr. Cuv.

Même caractère que dans les Phyl-lostomes; des différences s'observent dans la formule dentaire, qui est ainsi composée: incisives, quatre en haut, quatre en bas; canines, deux

[page] 568

en haut, deux en bas; molaires, dix en haut, douze en bas. Une seule espèce d'Amérique est célèbre par les ablesdonl on a entouré son histoire.

VAMPIRE SANGSTUE, Phyllostoma Spectrum, Geoff; Vampirus Sanguisuga. Cette espèce, célèbre par ses hanitudes sanguinaires, est le Vespertilio Spectrum de Linné, et l'Andira guacu de Pison; sa feuille est entière, moins large que haute, quoi-Sue élargie à sa base. Elle habile la ouvelle-Espagne.

Genre MADATÉE, Madateus, Leach.

Ce genre est caractérisé par quatre incisives à chaque mâchoire, les deux intermédiaires supérieures ont plus de lougucur que les latérales; elles sont bifides; les inférieures sont égales, simples et aiguËs; quatre molaires supérieures, cinq inférieures de chaque côté; deux feuilles nasales; queue nulle; lèvres garnies de papilles molles, comprimées et frangées; langue bifide à sa pointe.

MADATÉE DE LEWIS, Madateus Le-wisii, Leach. Cette espèce a seize pouces d'envergure; sa feuille nasale est brusquement pointue vers le haut; ses oreilles sont médiocres et arrondies; son pelage est noirâtre, et sa membrane interfémorale est échancrée. Elle habite la Jamaïque.

Genre GLOSSOPHAGE, Glossophaga, Geoff.

Quatre incisives à chaque mâchoire; canines médiocrement fortes; langue très-longue, extensible, terminée par une sorte de sucoir; nez surmonté par une crete en forme de fer de lance; queue nulle et variable en longueur; membrane interfémorale très-petite, et même nulle. Formule dentaire: incisives, quatre en haut, uatre en bas; canines, deux en haut, eux en bas; molaires, six en haut, six en bas. Genre entièrement américain, dont la langue extensible leur permet de sucer le sang des Animaux.

GLOSSOPHAGE DE PALLAS, Glosso-pkaga soricina, Geoff. Cette espèce a été décrite sous le nom de Feuille par Vicq-d'Azyr; c'est le Vespertilio soricinus de Pallas et de Linné; sa membrane interfémorale est large, et elle n'a point de queue. On la trouve à Surinam et à Cayenne.

GLOSSOPIIAGE A QUEUE ENVELOPPÉE, Glossophaga amplexicaudata, Geoff. Pelage d'un brun noirâtre; membrane inlerfémorale large; une queue courte et terminée par une nodosité. Elle habile le Brésil, aux environs de Rio-Janeiro.

GLOSSOPHAGE CAUDATAIRE, Glossophaga caudifer, Geoff. Membrane inteitémorale très-courte, la queue la débordant un peu. Celte espèce habite le Brésil, aux envirous de Rio-Janeiro.

GLOSSOPHAGE SANS QUEUE, Glossophaga ecaudata, Geoff. Cette espèce est suffisamment distinguée par son manque de queue; sa membrane interfémorale très-courte. Elle est également du Brésil et des environs de Rio-Janeiro.

Genre RHINOPOME, Rhinopoma, Geoff.

Deux incisives supérieures, quatre inférieures; nez long, conique, coupé carrément au bout, et surmonté aune petite feuille; narines étroites, transversales et operculées; oreilles grandes et réunies; oreillon extérieur; queue longue, enveloppée à sa base par la membrane intertémorale, qui est coupée carrément, et libre à l'extrémité. Formule dentaire: incisives, deux en haut, quatre en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, huit en haut, dix en bas. Deux espèces composent ce genre, Tune d'Afrique, l'autre d'Amérique.

RHINOPOME MICROPHYLLE, Rhinopoma microphylia, Desm., p. 193; la Chauve-Souris d'Egypte de Belon. Cette espèce a le pelage cendré; la queue très-longue et grêle. C'est elle qui remplit les longues galeries des pyramides d'Egypte.

RHINOPOME DE LA CAROLINE, Rhinopoma Carolinensis, Geoff. Son pelage est brun; sa queue épaisse et

[page] 569

assez longue. On la dit de la Coroline du Sud, ce qui mérite confirmation.

Genre ARTIBÉE, Artibeus, Leach.

Quatre incisives à chaque mâchoire, dont les supérieures bifides et les inférieures tronquées; deux canines en haut et en bas, dont les supérieures ont un rebord interne à leur base; quatre molaires supérieures et cinq inférieures de chaque côté; les feuilles nasales sont au nombre de deux, une horizontale et l'autre verticale; la queue est nulle.

ARTIBÉE DE LA JAMAÏQUE, Artibeus Jamaicensisy, Leach. Est brun en dessus et gris de souris en dessous; ses membranes et ses oreilles sont brunâtres.

Genre MONOPHYLLE, Monophyllus, Leach.

Quatre incisives supérieures inégales, dont les deux du milieu plus ongues que les latérales, et bifides, et point d'inférieures, deux canines à chaque mâchoire; cinq molaires supérieures et six inférieures de chaque côté; une seule feuille droite sur le nez; la queue courte.

MONOPHYLLE DEREDMANN, Monophyllus Redmannii, Leach. Se trouve à la Jamaïque; il est brun en dessus, gris en dessous; ses oreilles sont arrondies; sa feuille, qui est aiguË, est couverte de petits poils blauchâ-tres; ses membranes sont brunes.

** Les RHINOLOPHES.

Feuille nasale compliquée, membraneuse; une seule phalange à l'index; des ailes grandes et développées; des mamelles pectorales aux femelles, accompagnées souvent de verrues pubiennes simulant des mamelles.

Genre RHINOLOPHE, Rhinolophus, Geoff.

Nez au fond d'une cavité bordée d'une large crête en forme de fer à cheval, et surmonté d'une feuille; oreilles moyennes latérales, sans oreillon; queue longue, enveloppée en entier par la membrane interféra morale qui est très-developpée. Formule dentaire: incisives, deux en haut, quatre en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, dix en haut, douze eu bas. Nous ne connaissons point le Rhinolophus nobilis, espèce nouvelle d'Horsfield, qui est de Java.

RHINOLOPHE UNIFER, Rhinolophus unihastatus, Geoff.; le grand Fer-à-Cheval, Daub.; Vespertilio Ferrum equinum, var., L. Dans cette Chauve-Souris, la feuille nasale est double; la postérieure est en fer de lance; l'antérieure est sinueuse à ses bords et à son sommet. Elle vit dans les carrières et les cavernes de toute l'Europe.

RHINOLOPHE BIFER, Rhinolophus bihastatus, Geoff.; Vesperlilio Terrurn equinum, var., L.; le petit Fer-à-Cheval de Daubenton. La feuille nasale est double, et l'une et l'autre sont en fer à cheval; les oreilles sont profondément échancrées. Elle habile l'Europe, et plus communément on la trouve en Angleterre.

RHINOLOPHE TRIDENT, Rhinolophus tridens, Geoff. La feuille nasale est simple, et terminée par trois pointes. Elle habite les cavernes et les tombeaux de l'Egypte.

RHINOLOPHE CRUMÉNFÉRE, Rhinolophus speoris, Schneid.; Rhinolophus marsupialis, Geoff. La feuille nasale est simple, arrondie à son sommet; une bourse, formée de trois replis du derme, s'élève sur le front. Cette espèce a été découverte dans l'île de Timor, par Péron et Lesueur.

RHINOLOPHE DIADÉME, Rhinolophus Diadema, Geoff. Cette espèce a la feuille nasale simple, arrondie à son sommet; le front ne présente point de bourse comme l'espèce précédente; la queue est de la longueur des jambes. Elle a été également rapportée de Timor par Péron et Lesueur.

RHINOLOPHE DE COMMERSON, Rhinolophus Commersonii, Geoff. On ne connaît cette espèce que par une description et un dessin nu célèbre Commerson. Elle a la feuille nasale simple, arrondie à sa pointe, h queue

[page] 570

de moitié moins longue que les jambes. Elle habite les environs du fort Dauphin, dans l'île de Madagascar.

Genre MÉGADERME, Megaderma, Geoff.

Oreilles très-dé veloppées et soudées en avant de la tête ( orcillon intérieur large; trois crêtes nasales, une verticale, une horizontale, et une en fer à cheval ou inférieure; queue nulle; membrane interfémo-rale coupée carrément. Formule dentaire: incisives, pas eu haut, quatre en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, huit en haut, dix en bas.

MÉGADERME TRÈFLE, Megaderma Trifolium, Geoff. Cette Chauve-Souris, nommée Lovo à Java, a la feuille ovale, une follicule assez grande et égale au cinquième de la longueur des oreilles; les oreillons sont en trèfle. Elle habite l'île de Java.

MÉGADERME SPASME, Megaderma Spasma, Geoff.; le Glis votans terna-teus de Séba; Vesperitilio Spasma, L. La feuille est cordiforme; l'oreillon en demi-cœur, et la follicule de même forme et de même dimension que la feuille. Elle habite l'île de Ternate, une des Moluques.

MÉGADERME LYRE, Megaderma Lyra, Geoff. Uue feuille rectangulaire, et une follicule de moitié plus petite. On la suppose de L'archipel des Iudes.

MÉGADERME FEUILLE, Megaderma Frons, Geoff.; la Feuille, Oaub. Une membrane ovale sur le nez, ayant la moitié de la longueur des oreilles; couleur du pelage d'un cendré agréa-ble, avec quelques teintes jaunâtres. Elle habite le Sénégal.

Genre NYCTÉRE, Nycteris, Geoff.

Un sillon longitudinal très-profond sur lu chanfrein; narines recouvertes par un opercule cartilagineux, mobile; oreilles grandes, réunies par leur base; oreillon extérieur; mem-braue interfémorale très-grande comprenant la queue, dont la dernière vertèbre est terminée par un cartilage bifurqué. Formule dentaire; inctsives, quatre en haut, six en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, huit en haut, dix en bas.

NYCTÈRE DE GEOFFROY, Nycteris Geoffroyi, Desm, p. 190; Nyctére de la Thébaïde, Geoff. Les oreilles sont très -grandes; une forte verrue est placée sur la lèvre inférieure, entre deux bourrelets ayant la forme d'un V. Le pelage est gris brun en dessus, plus clair en dessous. Elle habite la Thébaïde et le Sénégal.

NYCTÉRE DE DAUBENTON, Nycteris Daubentonii, Geoff.; le Campagnol volant de Daubeuton; Vespertilio hispidus, L. Les oreilles sont assez randes, à opercules des pourtours es narines très-petits; lèvre inférieure simple; pelage brun roussâtre en dessus, blanchâtre en dessous, avec quelques teintes fauves. Elle habite l'Europe méridionale et l'Afrique.

NYCTÉRE DE JAVA, Nycteris Javanicus, Geoff. Cette espèce a le pelage d'un roux vif en dessus el d'un cendré roussâtre en dessous.

Genre TAPHIEN, Taphozous, Geoff.

Chanfrein présentant un sillon; lèvre supérieure épaisse; oreilles moyennes et écartées; oreillon intérieur; queue libre vers sa pointe, au-desssus de la membrane interfémorale; celle-ci est grande, saillante, à angle saillant à son bord extérieur. Formule dentaire: incisives, pas en haut, quatre en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, dix en haut, dix en bas.

TAPHIEN AUX LONGUES MAINS, Taphozous longimanus, Hardw. Le corps est recouvert d'un poil épais de couleur brune de suie; les ailes sont noires, ayant quinze pouces d'envergure les oreilles sont ovalaires, plissées en travers. Elle fréquente les habitations de Calcutta, ou la lumière des chandelles l'attire; se uourrit d'insectes.

TAPHIEN DU SÉNÉGAL, Taphozous Senegalensis, Geoff., Desm., p. 195; le Lérot volant, Daub. Cette espèce a le pelage brun en dessus, brun cendré en dessous, à oreillon arrondi, à

[page] 571

oreilles de médiocre grandeur. Elle habile le Sénégal.

TAPHIEN DE MAURICE, Taphozous Mauritianus, Geoff. A le pelage marron en dessus, roussâtre en dessous; un oreillon terminé par un bord sinueux. Elle habite l'Ile-de-France.

TAPHIEN PERFORé, Taphozous per-foratus, Geoff. A le pelage d'un gris roux supérieurement, cendré inférieurement; un oreillon en forme de fer de hache. Cette espèce est très-voisine du Lérot volant. Elle habite l'Egypte, et se relire dans les tombeaux.

TAPHIEN LEPTURE, Taphozous Lepturus, Geoff. Pelage gns, plus pâle en dessous qu'en dessus; oreillon très-court et obtus; un repli, formé vers le coude, par la membrane des ailes. N'a qu'un pouce six lignes de longueur totale. On la dit de Surinam.

TAPHIEN ROUX, Taphozous rufus, Wilson. Celle Chauve-Souris est l'espèce que la couleur rouge de son pelage a fait nommer par Wilson Red bat of Pensylvania, et que Warden a nommée Vespertilio rufus, page 608 de sa Description des Frats-Unis.

Genre MORMOOPS, Mormops, Leach.

Quatre incisives supérieures inégales, dont les intermédiaires sont largement échancrées; quatre incisives inférieures égales, trifides; deux canines à chaque mâchoire, dout les supérieures sont doubles en longueur des inférieures, presque comprimées et canaliculées en devant; cinq molaires en haut, et six en bas de chaque côté; une seule feuille nasale droite est réunie aux oreilles, qui sont très-compliquées.

MORMOOPS DE BLAINVILLE, Mormops Blainvillii, Leach. Celte Chauve-Souris est remarquable par l'élévation extrême de son front; l'excavation de son chanfrein; la forme lobée, crénelée de sa lèvre supérieure; la division de l'inférieure en trois lobes membraneux; l'existence sur sa langue de papilles, dont les antérieures sont bifides et les posté-rieures multifides; le plissement de sa feuille nasale; la division du bord supérieur de ses oreilles en deux lobes, etc. Elle est de la Jamaïque.

Genre NYCTOPHILE, Nyctophilus, Leach.

Deux incisives supérieures allongées, coniques, aiguËs; six incisives inférieures égales, trifides, à lobes arrondis; deux canines en haut et en bas, l'es inférieures ayant une petite pointe en arrière de leur base; quatre molaires de chaque côté des machoires, à couronne, garnies de tubercules aigus; deux feuilles nasales, dont la postérieure est la plus grande; la queue dépassant un peu le membrane interfémorale, el formée de cinq vertèbres dans sa partie visible.

NYCTOPHILE DE GEOFFROY, Nyctophilus Geoffroyi, Leach. Dout la patrie est incounue; a le pelage bruu jaunâtre en dessus, avec le ventre, la poitrine et la gorge d'un blanc sale; ses oreilles sont larges; ses membranes sont d'un noir brunâtre.

††Les CHAUVE-SOURIS, qui n'ont aucun appendice sur le nez, sont les Anistiophores de Spix.

* Les VESPERTILIONS.

Dents molaires à tubercules aigus; ailes larges el étendues; une seule phalange à l'index: tête poilue et allongée, à lèvres simples; langue courte; queue longue.

Genre VESPERTILION, Vespertilio, L., Geoff.

Quatre incisives supérieures ou quelquefois deux; six inférieures; museau très-simple; oreilles séparées, et quelquefois réunies par leur base; oreillon interne; queue longue, entièrement enveloppée dans la membrane interfémorale; des abajoues. Formule dentaire: incisives, quatre en haut, six en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, huit en haut, dix en bas. Plusieurs Ves-pertilions n'ont que deux dents inci-sivés, et les espèces de ce genre nom-breux habitent les six parties du

[page] 572

monde; leur pelage est généralement gris, et leur taille peu prononcée.

§ I. Espèces d'Europe.

VESPERTILION MURIN, Vespertilio Murinus, L.; la Chauve-Souris, Buff. Cette espèce a les oreilles ovales, de la longueur de la lête; les oreillons falciformes; le pelage des adultes est d'un brun roussâtre en dessus, gris blanc en dessous; le pelage des jeunes est d'un gris cendré. Elle est commune en Europe; on la suppose exister en Asie, et même aux terres Australes. Elle se tient dans les vieux châteaux, les clochers, etc.

VESPERTILION DE BECHSTEIN, Vespertilio Becksteinii, Leisler. Cette espèce a les oreilles arrondies à l'extrémité, plus longues que la tête; un oreillon falciforme, un peu courbé en dehors vers sa pointe; le dessus du corps est d'un gris roux, tandis que le dessous est blanc. Se tient dans les arbres et jamais dans les murailles. On la trouve en Allemagne et surtout en Wétéravie.

VESPERTILION DE NATTERER, Vespertilio Nattereri, Kuhl. Les oreilles sont ovales, assez larges, un peu plus longues que la tête; l'oreillon est lancéolé et attaché sur une prohibé rance de la conque; le pelage est d'un gris fauve en dessus, et blanc en dessous; les membranes sont d'un gris enfumé; l'interfémorale est festonnée. Elle habite l'Allemagne.

VESPERTILION NOCTULE, Vespertilio Noctula, Erxl., L.; la Noctule de Daubenton; la Sérotine de Geoffroy; Vespertilio Proféras, Kuhl. Les oreilles sont ovales, triangulaires, avec des oreillons arqués; la tête est large et arrondie; les poils sout courts et lisses, d'une seule couleur fauve; les membranes sont obscures. Celte espèce vole dès la chute du jour. Elle habile toute l'Europe, et sent le musc.

VESPERTILION SÉROTINE, Vespertilio serotinus, L., Gmel.; la Sérotine, Daub. et Buff.; la Noctule, Geoffroy. Cette espèce a plusieurs des caractères de la précédente; mais elle en diffère par ses oreillons en cœur, par les poils du dos qui sont longs et luisans, de couleur marron vif, plus clair sur les feuilles, et par les membranes des ailes qui sont noires. Elle est commune en France, en Allemagne et dans presque toute l'Europe.

VESPERTILION DE LEISLER, Vespertilio Leisleri, Kuhl; Vesperlilio Dasycatpos, Leisler. Elle a les oreilles courtes, ayant un oreillon terminé par une portion arrondie; les poils sont longs, marron à la pointe, et d'un brun foncé à la base; le long des bras la membrane est très-velue; la queue dépasse à peine par la pointe l'interfémorale. Elle habite l'Allemagne.

VESPERTILION DE SCREIBERS, Vespertilio Screibersii, Natt., Kuhl. Cette Chauve-Souris, découverte dans les montagnes du sud-est de Bannat, a des petites oreilles, plus courtes que la tete, et cjui sont larges, droites et triangulaires, arrondies aux angles, avec un rebord interne velu; l'oreillon est lancéolé, recourbé en dedans vers la pointe; le pelage est d'un gris cendré, plus pâle en dessous, et souvent mêlé de blanc jaunâtre. Elle habite les cavernes.

VESPERTILION PIPISTRELLE, Vespertilio Pipistrellus, L., Grael.; la Pipistrelle, Buff. Les oreilles sont presque droites, et terminées par une tête arrondie; les poils du dos sont longs, brun noirâtre, passant au brun fauve sous le ventre. Geoffroy en a trouvé une variété en Egypte, dans les catacombes. L'espèce commune est d'Europe.

VESPERTILION DE DAUDENTON, Vespertilio Daubentonii, Leisler. A les oreiltes petites, presque ovales, et légèrement échancrées en leur bord externe; elles sont presque nues, et largement repliées en leur bord interne; les oreillons sout très-petits, lancéolés et minces; pelage d'un gris roux en dessus et blanchâtre en dessous. Cette espèce vole près de terre et à effleurer l'eau; elle est commune en Wétéravie, et se trouve aussi dans le midi de l'Allemagne.

[page] 573

VESPERTILION ÉCHANCRé, Vespertilio emarginatus, Geoff. Cette Chauve-Souris a les oreilles oblongues, de la longueur de la tête, et échan-crées en leur bord extérieur; l'oreil-lon est subulé; le pelage est gris roussâire en dessus, cendré en dessous. Elle vit dans les souterrains, et est assez rare eu Angleterre et en France.

VESPERTILION A MOUSTACHES, Vespertilio mystacinus, LeisL, Kuhl. Les oreilles sont assez grandes, arrondies en haut, repliées et échancrées en leur bord extérieur; les oreillons sont lancéolés; deux sortes de petites moustaches, formées de poils fins, occupent le rebord de la lèvre supérieure; le corps est de couleur brun marron en dessus; la femelle a le pelage plus clair. Elle habite l'Allemagne, où elle est rare.

VESPERTILION DE KUHL, Vespertilio Kuhlii, Natt Les oreilles sont très-simples, presque triangulaires, à oreillons larges et arqués en dedans; le pelage est d'un brun rouge en dessus, passant au fauve en dessous, sans aucune trace de blanc; la moitié supérieure de la face interne de la membrane interfémorale est très-velue. Cette espèce a été trouvée à Trieste.

VESPERTILION PYGMÉE, Vespertilio pygmeus, Leach. Cette espèce, la plus petite des Chauve-Souris connues, est 'un brun foncé, passant au gris in-férieurement; oreilles plus courtes que la tête, à oreillon simple et linéaire; queue longue, nue au sommet, dépassant légèrement la membrane interfcmoralc. Très-commune dans la forêt de Darimoor en Angleterre.

§ II. Espèces africaines.

Vespertilion de Nigritie, Ves-perlilio Nigriia, Gmel., Geoff; la Marmote volante, Daub. Les oreilles sont ovales, triangulaires, très-cour-tes, du tiers de la longueur de la tête; oreillon long et terminé en pointe; pelage d'un brun fauve en dessus, et d'un fauve cendré en des

VES sous. Découverte au Sénégal par Adanson.

Vespertilion de l'IlE Bourbon, Vespertilio Borbonicus, Geoff. Oreilles ovales, triangulaires, de moitié plus courtes que la tête; l'oreillon est long en demi-coeur; le pelage est roux en dessus, et blanchâtre en dessous.

$ III. Espèces asiatiques.

Vespertilion Kirivoula, Ves-pertiliopiclus, L.; leMuscardin volant, Daub. A les oreilles plus courtes aue la tête, ovales, plus larges que hautes; l'oreillon est subulé; le pelage affecte la couleur rousse passant au jaune vif sur le dos, et au jauue terne sur le ventre; des raies d'un jaune citron le long des doigts aux ailes; les membranes de celles-ci sont d'un brun marron. Séba a mentionné cette espèce à Ternate. Cevlan est sa patrie: on l'y nomme Kirivoula.

$ IV. Espèces américaines.

Vespertilion grande Séhotine, Vespertilio maximus, Desm., p. 218; Vespertilio nasutus, Shaw. Les oreilles sont ovales et plus courtes que la tête; l'oreillon est subulé; le museau est long et pointu; le pelage est d'un brun marron en dessus, d'un jaune clair sur les flancs, et d'un Liane sale sur le ventre. Elle habite la Guiane.

Vespertilion de Buenos-Ayres, Vespertilio Bonariensis, Less. et Gar n. Les oreilles courtes et ovaiaires; les membranes sont de couleur rouge noirâtre; l'interfémorale est très-velue en dessus, et nue en dessous; les poils du dos sont jaunes, prui-neux, ceux du museau sont fauves, et ceux du ventre d'un jaune brun. Elle habite la Plata, et notamment les environs de Buenos-Ayres.

Vespertilion au long nez, Vespertilio Naso, prince Max. Wied. Cette espèce est très-remarquable par son long nez, allongé presque comme une trompe, et s'avançant d'une ligne au-dessus de la mâchoire supé

[page] 574

rieure; les oreilles sont petites et très-poiotues; le pelage est jauneioucé, gris bruo eu dessus, et gris jaunâtre en dessous. Elle habite les arbres au Brésil.

Vespertilion du Brésil, Vespertilio Bratiliensist Desm. Les oreilles sont médiocres, de forme allongée; les membranes sont étroites et noires j le pelage est très-doux et soyeux; d'un brun obscur lavé de marron. Elle a été découverte au Brésil par Auguste Sainl-Hilaire.

Vespertilion léger, Vespertilio leuis, Isid. Geoff. Cette espèce a les oreilles longues; la queue aussi longue qué le corps; quelques poils sur Ta membrane interfémorale; la face en partie nue, et les mômes teintes que l'espèce précédente. Ou Brésil.

Vespertilion Polythrtce, Ves-pertilio Polythrix, Isid. Geoff. Cette Chauve-Souiis à des oreilles petites, plus longues que larges, échancrées à leur bord extérieur; la face velue; la membrane interfémorale légèrement poilue; le pelage d'un marron tirant sur le grisâtre. Elle habile les piovinces de Rio-Grande el des Mine*, au Brésil.

Vespertilion de Saint-Hilaire, Vespertilio Hilarii Isid. Geoff. Cette espèce est voisine du Vespertilion du Brésil; elle a les oreilles petites, presque aussi larges que longues; sa membrane interfémorale est nue; son pelage est doux et soyeux, variant du brun noirâtre au ftruu marron en dessus, et du grisâtre au brun roux en dessous. Elle habite la province des Missions au Brésil.

Vespertilion rouge, Vesperilio ruber, Geoff, ; Chauve-Souris, d'A-zara. Oreilles très-aiguËs; oreillons étroits et linéaires; poil court, de couleur canelle en dessus, et de couleur fauve en dessous. Elle habile le Paraguay.

Vespertilion très-velu, Vesper-tilio villosissirnus, Geoff.; Chauve-Souris, d'Azara. Les oreilles sont semblablesff celles d'un Rat, el assez aiguËs A leur pointe; l'oreillon est pointu; la membrane inlei fémorale est velue dans son milieu, et la couleur du corps est d'un brun paie. Elle habite le Paraguay.

Vespertilion poudré, Vespertilio albescens, Geoff. C'est la douzième Chauve-Souris de d'Azara; elle a le pelage presque noir, piqueté de blanc en dessus, el à teinte sombre en dessous. Elle habite le Paraguay.

Vespertilion a dos noir, Vespertilio melanotus, Rafin. Les oreilles sont arrondies et à oreillon; son pelage est noirâtre en dessus et blanchâtre en dessous; les membranes sont d'un gris foncé, avec les doigts noirs. Elle nabite les Etats-Unis.

Vespertilion éperonné, Vesper-tilio calcaratus, Ratin. Cette espèce a une sorte d'éperon à la partie interne de la première phalange; pelage d'uo brun noirâtre en dessus, et fauve foncé eu dessous; ailes noires, avec les doigts roses, et les pieds de derrière noirs. Elle habite les Etats-Unis.

Vespertilion Moine, Vespertilio Monachus, Rafin. Oreilles petites et cachées dans de longs poils, fauve rouge foncé en dessus, et fauve en dessous; pâtes de derrière noires; les membranes des ailes d'un gris foncé; doigts ainsi que le nez de couleur rose. Elle habite les Etats-Unis.

Vespertilion a fase noiee, Vespertilio phûiops, Rnün. Pelage d'un brun bai obscur en dessus t et plus pâle en dessous; face, oreilles et membranes alaires noirâtres. Des Etats-Unis.

Vespertilion aux ailes bleues, Vespertilio cyanopterus, Kafin. Oreilles plus longues qoe la tête et munies d'un oreillon; pelage gris foncé en dessus, et gris bleuâtre en dessous; doigts noirs et membranes grises bleuâtres. Elle habite les Etats-Unis.

Vespertilion de la Caroline, Vespertilio Carolinensis, Geoff Oreilles oblonques, de la longueur de la tête, en partie velues, à oreillon en demi-cœur; le pelage est brun marron en dessus et iaune en dessous. Elle habite la Caroline du Sud, près de Charlestown.

[page] 575

Vespertilion A queue velue, Vespertilio lasiurus, L. Les oreilles sont ovales et plus courtes que la tête; l'oreillon est droit et en demi-cœur; le pelage est varié de gris jaunâtre et de roux vif. Elle habite les Etats-Unis.

Vespertilion pruineux, vespertilio pruinosus, Say. Oreilles plus courtes que la tête; oreillons arqués, très-obtus è la pointe; pelage d'un brun noirâtre sur le dos, piqueté de blanc; ferrugineux foncé vers le bas du dos, et blanc jaunâtre terne sous la gorge. Elle habite la Pensylvanie.

Vespertilion arqué, Vespertilio arcuatas, Say. Les oreilles sont un peu plus courtes que la tête: elles présentent deux petites échancrures obtuses à leur bord postérieur; l'o-reillon est arqué et obtus à sa pointe; la membrane interfémorale est nue. Elle habite les Etats de l'Ouest dans l'Amérique septentrionale.

Vespertilion subulé, Vespertilio subulatus, Say. Les oreilles sont plus longues que larges, et à peu près aussi lougues que la tête; son pelage est brunâtre è sa base et cendre à son sommet; la membrane interfémorale est velue à sa naissance et d'une seule couleur; les poils du ventre sont noirs, et d'un blanc jaunâtre à leur sommet; la queue ne dépasse

Sue peu la membrane. Longueur, eux pouces neuf dixièmes; la queue a un pouce un cinquième. Elle habite les montagnes rocheuses.

Genre Oreillard, Plecotus, Geoff.

Même caractère que les Vespertilions; les oreilles très-développées et plus grandes que la tête. Formule entaire: incisives, quatre en haut, six en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, dix en haut; douze en bas.

Oreillard commun, Plecotus communis, Vespertilio auritus, L. Cette Chauve-Souris es! excessivement petite, et est remarquable par des oreilles presque aussi longues que le corps; son pelage est gris, plus foncé en dessus qu'en dessous. On en dislingue deux variétés: l'une, l'oreil-Jard d'Egypte, est de taille plus petite que notre Oreillard; et l'autre, d'Autriche, qui est plus grand que celui de France. Elle habite toute l'Europe.

Oreillard de Rafinesque, Plecotus Rafinesquii, Vespertilio mega-lotisy Rafin. Pelage d'un cris foncé en dessus, et d'un gris nâle en dessous; oreilles très-grandes et doubles, pourvues d'oreillons aussi longs q^u'elfes; n'est peut-être qu'une variété de notre Oreillard. Elle habite les Etats-Unis.

Oreillard cornu, Plecotus cornutus, Faber. Dans cette espèce remarquable les oreilles sont aussi longues que le corps, et elles n'ont pas moins d'un pouce sèpt lignes; une membrane les réunit sur le front; les oreillons sont plus longs que la moitié de l'oreille, el ils figurent une paire de cornes; le dessus du corps eat d'un noir lavé de brun, et le dessous est d'un noir bleuâtre mêlé de blanc grisâtre sur le ventre et la gorge. Cette espèce, décrite en 1826dans le journal Clsis, habite le Jutland.

Oreillard Barbastelle, Plecotus Barbastellus, Vespertilio Barbastel-lus, L., Gmcl., Geoff. La Barbastelle a les oreilles larges, réunies, triangulaires, échancrées en leur bord extérieur; les oreillons très-larges en leur base, étroits à leur pointe, en arc recourbé vers l'intérieur; pelage d'un brun foncé, la petite pointe des poils étant fauve; membranes d'un brun noir. Elle habite les édifices; elle est rare en Fiance et en Allemagne.

Oreillard de Mauoé, Plecotus Maugei, Vespertilio Maugei, Desm., p. 225; Vespertilion de Porto-Rico. Oreilles très-larges, réunies, échnn-crécs extérieurement vers la pointe qui est arrondie; pelage d'un brun noirâtre en dessus, d'un brun clair en dessous; parties postérieures du corps blanches; membranes grises. Découvert par Mau^c dans l'île de Porto-Rico aux Antilles.

Oreillard voilé, Plecotus vela-

[page] 576

tus, Isid. Geoff. Sou pelage est brun marron en dessus, brun grisâtre en dessous; sa membrane interfémorale enveloppe toute sa queue qui est aussi longue que le corps; ses oreilles larges et aussi longues que dans notre Chauve-Souris murin. Elle habite le Brésil.

Oreillard de Timor, Plecotus Timoriensis, Vespertilio Timoriensis, Geoff. Les oreilles sont amples, réunies à leur base par uue petite membrane; l'oreillon est en demi-cœur; le pelage est d'un brun noirâtre en dessus et brun cendré en dessous. Découvert par Péron et Lesueur dans Pile de Timor.

Genre Atalaphe, Atalapha, Rafin.

Incisives des deux mâchoires manquant complètement; nez simple; queue plus longue que la membrane inlerféraoiale, ou entièrement enveloppée par elle; oreilles à oreillon, médiocrement écartées Tune de l'autre. (Genre non définitivement admis.) Formule deotaire inconnue.

Atalaphe d'Amérique, Atalapha americana, Rafin.; VespertilioNove-boracensis, Penn. Oreilles courtes et larges, arrondies; queue comprise en entier dans la membrane interfé-moiale; une tache blanche k la uais-sauce des ailes; poils doux et bruns en dessus, plus pâles sur le ventre. Elle habite l'Etat de New-York.

Atalaphe de la Sicile, Atalapha Sicula, Rafin. Pelage roux brunâtre en dessus, el roux cendré en dessous; oreilles aussi longues que la léte; queue saillante par une pointe obtuse. Elle habite la Sicile.

Genre Hypexodon, Hypexodon, Rafin.

Museau nu; narines rondes, saillantes; incisives supérieures nulles; six incisives inférieures échancrées; canines inférieures ayant une verrue k la base; queue comprise en entier dans la membrane inlerfémorale. (Genre douteux.)

Hypexodon a moustaches, Hypexodon mystax, Rafin. Pelage fauve, brun sur le sommet de la tète? ailes et membranes noires; queue mucro-née; moustaches longues; oreilles brunes, plus longues que la tête. Elle habite le Kentucky.

Genre Nycticée, Nycticeus, Rafin.

Deux incisives supérieures, séparées par un grand intervalle, accolées aux canines, et ayant des crénelures aiguËs; six incisives inférieures tronquées; les canines sans ven ues à leur base. (Genre douteux.)

NyCTICÉE HUMÉRAL, Nyclictws flUmeralis, Rafin. Queue presque aussi longue que le corps, et très-mucro-née; oreilles ovales, noirâtres, plus longues que la tête; pelage d'un brun foncé en dessus, gris en dessous, avec les épaules noires. Elle habite le Kentucky.

NyCTICÉE MARQUETÉE, Nycdceustessellatus, Rafin. La queue est de la longueur du corps, et terminée par une verrue saillante; le nez est bt-lobé; pelage bai en dessus, fauve en dessous, avec un étroit collier jaunâtre; ailes réticulées et poiptillées de roux. Elle habite le Kentucky.

Genre Myoptére, Myopteris, Geoff.

Chanfrein uni et simple; oreilles larges, isolées et latérales, à oreillon interne; queue longue, k demi-enve-loppée dans la membrane inteifémo-rale; museau court et gros. Formule dentaire: incisives, deux en haut, deux en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, huit en haut, dix en bas.

Myoptère de Daurenton, Myopteris Daubentonii, Geoff.; le Rat volant de Daubenton. Ce Cheiroptère a le dessus de la tête et du corps de couleur brune, et le dessous d'un blanc sale, avec une légère teinte de fauve. On ignore sa patrie.

** Les Noctilions.

Molaires réellement tuberculeuses, k ailes lougues et étroites; deux phalanges à l'index; tête courte, obtuse; lèvres très-grosses, queue recourbée; les femelles ayant souvent des po-

[page] 577

clies latérales pour loger leurs petits quand elles nourrissent.

Genre NoctilioN, Noctilio, Geoff.

Canines très-fortes; museau court et renilé, fendu et garni de tubercules charnus ou de verrues; uez simple confondu avec les lèvres; oreilles petites et latérales; membrane inter fémorale très-développée; queue enveloppée à sa base. Formule dentaire: incisives, quatre en haut, deux en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, huit en haut, dix en bas.

Noctilion fnicolohe, Noctilio unicolor, Geoff.; Vespertilio leporinus, L. Cette espèce a la taille du Rat; son pelage est fauve roussâtre et d'une teiute uniforme. Elle habite Je Brésil, et aussi le Pérou et le Pa-lacuay.

Noctilion a dos ray à, Noctilio dorsotus, Geoff. Pelage d'un fauve jaunâtre, avec une bandeblanchâ-ire lout le long du dos. Variété de l'espèce précédente, suivant Cuvier. Patrie douteuse.

Noctilion a ventre blanc, ZVoc-tilio albivenler, Geoff. Cette espèce, encore une variété de l'unicoîore, a le pelade roussâtre en dessus, et blanc en dessous. Pallie aussi inconnue; sans doute l'Amérique du Sud, comme la précédente.

Geure Dysope, Dysopes Fr. Cuv.

Deux incisives supérieurement et quatre iuférieurement; deux canines à chaque mâchoire; quatre molaires de chaque côté du maxillaire supérieur, c'est-à-dire deux fausses et deux normales; dix molaires au maxillaire inférieur, quatre fausses et six vraies. Temtniuck a couservé le nom de Dysope aux Molosses; il y rapporte le qenre Cheirotncle d'Horsfield, et le Nyctinoine de Geoffroy..

Dysope de l'Inde, Dysopes Moups, Fr. Cuv. La seule espèce connue de ce genre habite l'Inde, d'où elle a. été euvoyée par Diard et Duvaucel. Le Dysopes Perotis, du prince Mnximilieu deWied, ne nous est connu que nominalement.

Genre Molosse, Molossus, Geoff.

Tête courte; museau renflé; oreilles grandes et réunies, ou couchées sur la facc; oreillon extérieur; membrane intei fémorale étroite et terminée carrément; queue longue, enveloppée à sh base, et le plus souvent libre a l'extrémité. Formule dentaire: incisives, deux en haut, deux en bas; canines, deux en haut, deux eu bas; molaires, deux en haut, deux eu bas.

Molosse pédimane, Molossus cheiropus, Dysopes cheiropus, Temm., p. 218; Cheirotnales torquatus, Horsf. Cette espèce semble nue à l'œil; quelques poils rudes, très-courts, paraissent sur le cou et forment une sorte de fraise; un duvet peu sensible revêt le venue; le dos est complètement nu; la queue est couverte de rides dans sa partie libre; les oreilles sont écartées, longues, a double oreillon. Longueur totale, cinq pouces deux lignes; envergure, vingt-un pouces. Elle habite le royaume de Siam et l'Asie-Occidentale.

Molosse . DE RUPPEL, Molossus Ruppelii, Dysopes Ruppeliit Temm. p. 224. l'e la taille du Vespertilion murin, et très-voisin du Nyctinome d'Egpte; pelage abondaut, fin, serré et lisse; museau couvert de poils rares; lèvres larges, pendantes et plis-sées; parties supérieures d*un gris de souris très-uniforme partout; parties inférieuies du même gris, mais d'une teinte un peu plus claire; les poils des doigts longs. Longueur, cinq pouces deux à six lignes; envergure, quatorze pouces six ligues. Elle habite Egypte dans les souterrains.

Molosse dilate, Molossus dilatas, Nyctiiomis dilatas, Horsf. Elle est d'un fauve noirâtre, plus pâle en dessous; les ailes très-développées; la queue très-grêle, et la membrane interfémorale formée de fibres musculaires plus rares. Elle habite Java.

Modsse grêle, Molossus tennis, Nyciinomus tenuis Horsf., Resear. in

TOME XVI. 37

[page] 578

Java, Dysopes tenuis, Temm., p.228. De la taille du Vespertilion Barbas-telle d'Europe; pelage très-court, doux, lisse, brun noirâtre supéiieu-reraeqt, cendré dessous, cl ayant des soies blanches aux phalanges on-guéales des pieds; lèvres supérieures larges, bordées par une série de ver-i ues. Longueur, trois pouces neuf lignes; envergure, dix pouces six lignes. Elle habile Java, Banda, et sans doute Sumatra.

Molosse Alecto, Molossus Alecto, Dysopes Alecto, Temm., p. 281. De la taille de laSéroline d'Europe; elle a de longues soies au croupion; son pelage a I aspect d'un tissu de velouis très-lin, d'un noir très-brillant. Longueur, cinq pouces six lignes; envergure, un pied. Elle habile l'intérieur du Brésil.

Molosse a poils ras, Molossus abrasus, Dysopes abrasus, Temm., p. 231. Espèce un peu plus petite que la Noctule; elle a le pelage très-ras, mais serré, d'un marron très-vif et lustré en dessus, plus clair et terne en dessous; les membranes sont noires. Longueur, quatre pouces trois lignes; eiiveigure, neuf pouces sept lignes. Elle habite l'intérieur du Brésil.

Molosse véloce, Molossus velox, Dysopes velox, Natterer, Temm., p. 234. Elle est de la taille de la Bdr-baslelle d'Europe; celle espèce a un siphou glanduleux au-devant du cou; le pelage est très-court, lisse, d'un bruxi marron très-foncé, lustré uniformément, plus clair et mat en dessous. Longueur, trois pouccs trois lignes; envergure, dix pouces. Elle habite le Brésil.

Molosse enfumé, Molossus fumarius, Spix; Dysopes obscurus, Temm., p. 556. Celte espèce est de la taille de la Barbastelle d'Europe; le pelage est composé de poils de deux couleurs, d'un brun noirâtre en dessus et d'un brun cendré en dessous; des soies au bord des lèvres. Longueur, trois pouces trois lignes; envergure, neuf pouces. Elle habile le Brésil et la Guianc.

Molosse marron, Molossus rufus, Geoff. Pelage marron foncé en dessus, marron clair en dessous; museau fort gros et court. Patrie inconnue.

Molosse noir, Molossus ater, Geoff Pelage noir, lustré en dessus. Patrie inconnue.

Molosse obscur, Molossus obscurus, Geoff. Pelage brun noirâtre tu dessus, plus terne en dessous; tous les poils étant blancs à leur orgine. Cette espèce diffère un peu par la taille de la Chauve-Souris neuvième de d'Azara, à laquelle Geoffroy rapportée. Elle habite le Paraguay.

Molosse a longue queue, Molossus longicaudaius, Geoff.; le Mulot volant, Daub.; vespertilio Molossus, L. Pelage cendré fauve; une lanière de peau s'étendant du front au museau; queue presque aussi longue que le corps. 1n'est pas sûr que ce soit bien le Mulot volant de Daubeulon, qu'il dit être de la Martinique.

Molosse a ventre brun, Molossus fusciventer, Geoff.; Second Mulot volant, Daub. Pelage cendré brun en dessus, cendré en dessous, excepte le ventre, qui est brun à son milieu. Patrie inconnue.

Molosse chatain, Molossus castaneus, Geoff.; Chauve-Souris sixième, d'Azara. Pelage châtain en dessus, blanchâtre en dessous; un rubau étendu depuis le bout du museau jusqu'au front. Elle habite le Paraguay.

Molosse a large queue, Molossus laticaudatus, Geoff.; Chauve-Souris huitième, d'Azara. Pelage brun obscur en dessus, moins sombre en dessous; queue bordée de chaque côté par un prolongement delà membrane interfémorale. Elle habite le Paraguay.

Molosse a grosse queue, Molossus crassicqudalus, Geoff: Chauve-Souris dixième, d'Azara. Pelage brun candie, plus clair en dessous qu'en dessus; queue bordée de chaque côté par un prolongement de la membrane interfémorale. Elle habite le Paraguay, MOLOS3E AMPLFXlCAUDE, Molossus

[page] 579

amplexicaudatus, Geoff.; Chauve-souris de la Guiane, Buff. Pelage noirâtre, moins foncé en dessous qu'en dessus; queue entièrement enveloppée dans la membrane interfé-morale. Cette espèce esr très-com-mune^à Cayenne; elle vole par grandes troupes.

Molosse a queue pointue, Molossus acuticaudatus, Desm., p. 160. Queue longue, presque entièrement développée dans la membrane interfémorale, qui forme un angle assez aigu; pelage brun noir, lavé de couleur de soie. Cette nouvelle espèce a été apportée du Brésil par Auguste Saint-Hilaire.

Genre Dinops, Dynops, Savi.

Oreilles réunies et étendues sur le front; lèvres peudautes et plissécs; queue comprise dans la membrauc interfémorale seulement dans sa première moitié, et libre au-delà. Formule dentaire: incisives, deux en haut, six en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, dix en haut, dix en bas.

Dinors de Cestoni, Dynops Cestonii, Savi. Corps couvert de poils épais et doux, d'un gris brun tendant légèrement au jaunâtre, un peu plus brun seulement sur le dos; les ailes d'un brun noir; le museau, les lèvres et les oreilles noires; celles-ci sont grandes, arrondies, un peu échancrées sur leur bord externe; queue longue, d'un brun noir, fclle habite les environs de l'ise, où Savi Ta découverte tout récemment.

Genre Nyctinomê, Nyctinomus, Geoff.

Nez camus, confondu avçc les lèvres qui sont profondément fendues et ridées; oreilles grandes, couchées sur la face, .à oreillon extérieur; membraue interfcmorale moyenne et saillante; cueue longue, à demi-enveloppee a sa base. Formule dentaire: incisives, deux en haut, quatre en bas; canines, deux en haut, deux en bas; molaires, dix en haut, dix en bas.

Nyctinomê d'Egypte, Nyctinomus ægyptiacus, Geoff.; Dysopes Geoffroyii, Temm., p. 226. Cette Chauve-Souris est rousse en dessus et brune en dessous; sa queue est grêle; la membrane intcrfémorale n'enveloppe que la moitié de la queue, et n'a point de brides membraneuses. On la trouve dans les ruines et dans les souterrains en Egypte.

Nyctinomê du Bengale., Nyctinomus Bengalensis, Geoff.; Vespertilio plicatus, Buch. Cette espèce a une queue assez grosse; membrane n'enveloppant que la moitié de la quelle, et garnie ae brides membraneuses. Elle habite le Bengale.

Nyctinomê du Port-Louib, Nyctinomus acetakulosus, Herm.r Geoff. Cette espèce, que Commewon a fait connaître, est bruns noirâtre; la membrane interfémoralo enveloppe les deux tiers de la queue. On l'a trouvée aux environs du Port-Louis, à I'lle-de-France.

Nyctinomê du Brésil, Nyctinomus Brasilicnsis, Isid. Geoff. Elle est à peu près de la même taille que les espèces du Bengale et d'Egypte; sa longueur totale est de trois pouces ouze lignes; son poil, qui est assez moelleux et touffu, présente quelques variétés de couleur: c'est toujours un fond cendré, mais avec une nuance de brun qui varie du brun noir au brun fauve. En général, on peut dire qu'il esi cendré brun; d'une teinte plus grise et moins foncée vers sa région abdominale, un peu plus foncée vers sa poitrine, plus foncée cucore et plus brune à la région dorsale. Les poils qui revêtent la partie interne de la membrane de l'aile, sont de même couleur que ceux qui couvrent l'abdomen. Des poils très-rares se remarquent à la portion de la queue, comprise dans la membraue interfémorale à peu près dans sa première moitié.

Geure Stéxoderme, Stenoderma, Geoff.

Nez simple; oreilles petites, latérales cl isolées; oreillon intérieur;

37*

[page] 580

membrane interfémorale rudimentaire, bordant les jambes; queue nulle. Formule dentaire: incisives, quatre en haut, quatre en bas; canines, deux en haut, dei\x en bas; molaires, huit en haut, huit en bas. Cuvier donne seulement deux incisives à la mâchoire supérieure; Geoffroy lui en attribue quatre.

SyrésoDEBME roux, Stenoderma rufa, Geoff. Pelage roux châtaiu uniforme; oreilles moyennes, ovales, un peu échancrées au bord externe. Patrie inconuue.

Genre Celjeso, Celœno, Leach.

Deux incisives supérieures, pointues, simples; quatre inférieures, rapprochées et cylindriques; deux canines en haut et eu bas, les supérieures étant les plus grandes; auatre molaires àc liaque côté de la mâchoire, la première étant pointue et simple, et les trois dernières ajant leur couronne garnie de pointes aiguËi; troisième et quatrième doigts des ailes à trois phalanges, le cinquième ou l'externe n'en ayant que deux; membrane in ter fémorale se prolongeant un peu au-delà des doigts des pieds de derrière; oreilles écartées; oreillons petits; queue molle.

Celæno de Buooxs, Celæno Brooksiana, Leach. Sa patrie et sa taille ne sont pas indiquées; ilàle dos ferrugineux, le ventre et les épaules d'un jaunâtre ferrugineux; ses oreilles sont pointues, avec le bord antérieur arrondi et le postérieur droit; toutes ses membranes sont noires.

Genre ællo, ællo, Lcach.

Deux incisives supérieures larges, comprimées, bifides, à lobes arrondis; deux inférieures égales, trifîdes, aussi à lobes arrondis; deux canines supérieurs, longues, très-aiguËs, ayant en avant et en arrière de leur base une petite saillie ou poiute distincte; deux canines inférieures plus etitcs et moins pointues; quatre rno-aires supérieures de chaque côté, dont les deux premières pointues et triangulaires, la seconde étant la plus grande, la troisième bifide, et la quatrième tritide extérieurement; le troisième doigt des ailes ayant quatre phalanges, le quatrième et le cinquième chacun trois; membrane in-tei fémorale droite; oreilles rapprochées, courtes, très -larges; point d'oreillon; queue ne dépassant sas la membrane, et formée de cinq vertèbres dans sa partie visible.

ællo de Cuvier, ællo Cuvieri, Leach. Elle est de couleur isabelle ferrugineuse; ses ailes sont d'un brun obscurf ses oreilles sont comme tronquées au bout; seS dimensions ne sont point indiquées, et sa patrie est inconnue.

Genre Scotophile, Scotophilus, Leach.

Quatre incisives supérieures inégales, pointues, les intermédiaires étant les plus grandes et simples, et les latérales bifides, à lobes égaux; six incisives inférieures, peu distinctement trifides; deux canines en haut et en bas, les supérieures ayaut une petite pointe en arrière de leur hase, et les inférieures une semblable eu avant; quatre molaires partout à couronne armée de pointes; troisième, quatrième et cinquième doigts des ailes ayant trois phalanges.

Scotorhile de Kuhl, Scotophilus Kuhlii, Leach. Dont la patrie n'est pas indiquée; a le pelage ferrugineux; ses oreilles, son nez et ses ailes sont bruns. (less.)

VESPERTILION. pois. Espèce de Platax. V. Cuoetodon. (b.)

VESPERUS.ins.Genre de loidre des Coléoptères établi par Dejean (Catalogue des Coléoptères, p 111), aux dépens des Sténocores de Fabiicius. Nous ne pouvons faire connaître les caractères de ce nouveau genre; ils ne sout pas encore publiés par son auteur. (aud.)

VESSE DE LOUP. BOT. crypt. V. Lycoperdon.

VESSIE, zool. Poche membraneuse lacée sur le trajet des vaisseaux excréteurs de l'urine et destinée

[page] 581

à servir de réservoir à ce liquide. Cet organe eiiste chez tous les Matnigi-féres; les Oiseaux au contraire en sont tous piivés, tandis que les Reptiles et les Poisons présentent, sous ce rapport, des différences très-grandes, les uns étant pourvus d'une Vessie plus ou moins développée appelée Natatoihb; les autres eu étant complètement privés. Sous l'épine dot sale de la iupart de ceux-ci est placé un corps vcsiculeux, membraneux, plein d'air, qui sc comprime et se dilate, et qui, faisant varier la pesanteur spécifique de L'Animal, nide à sa natation, et aert à le faire élever à la surface du liquide, ou lui permet de plonger à une certaine profondeur. La forme de cet organe, quand il existe, est fort variée. V. pl. 138 et 139, T. v, des Poissons de Cuvier. (less.)

VESTIA. BOT. PHAN. Genre établi parWilldenow pour le Cantua ligvs-trifolia, mais qui n'a pasélé adopté.(A.a.)

VÉSUVIENNE. min. (Werner.) L'idocrase. (Kii wan.) L'Amphigènc. (B.)

VETAGADOü. BOT. PHAN. y. Nani.

VÉTAN. moll. (Adanson.) Syn. à'Ostrea parasiiica, var. Lamk. y. Huître. (b.)

VETIVERIA. BOT.piian Quelques personnes peu versées dans la botanique ont voulu établir sous ce nom'un genre qui aurait pour type la Plante nommée vulgairement Vé-tivert. y. ce mot. (o..N.)

* VÉTTIVERT. BOT. PHAN. Espèce d'Andropogou (A. muricatus, Retz ui sc cultive, autour des habitations e l'Inde, en bordure, et dont la racine répand une odeur délicieuse. On la met en petits paquets dans le linge de corps qu'elle parfume. On lui attribue la propriété d'éloigner les teignes des vêtemens de drap, et cette propriété paraît constatée, (b.)

VEUVE, mam. Espèce du genre Sagouin. V. ce mot. (b.)

VEUVE, ois. Nom que plusieurs ornithologistes ont imposé à une petite famille établie par eux dan* le genre Gros-Bec. V.ce mot. (dr..z)

VEUVE-COQUETT Bot s. L'Ho-lacantbe bicolor. (b.)

VEUVE ETHIOPIENNE ou MAURESQUE. moll. Nom vulgaire et marchand de l'Oliva Maura* y. Olive. (b.)

* VEVE-EPEROA. BOT. PHAN. V.Pfoebée Ou Perebler.

VEXUCO. BOT. PHAN. Laun des noms mexicains de la Vanille, (b.)

VIALEA. BOT. PHAN. Genre proposé par Bellardi pour, le Lactuca êlricta de Waldslcin et Kitabel. V. Laitue. (a. b.)

VIBEX. moll. (Oken.) Même chose que Pirène. V. ce moi et Mé-lanopsioe. (b.)

* VIBILIE. crust. Dans un Travail général sur les Amphipodes, Înrésenté l'Académie des Sciences le 30 mars 1829, nous avons décrit sous ce nom un genre nouveau appartenant à cet ordre et établi pour recevoir des Crustacés dont la forme générale se rapproche de celle des Crevetlines, de la tribu des Marcheurs, mais dont l'organisation en diffère sous plusieurs rapports im-portans. La tête de ces petits Amphipodes donne insertion par sa face antérieure à deux paires d'antennes très-courtes, dont les supérieures sont grosses, cylindriques, non subulées et arrondit** au bout; les inférieures grêles et effilées; les mandibules sont palpigères; les pates-mâchoires externes ont à peu près la forme de celles des Typhis (V. ce mot); mais on trouve à la base de leurs lames terminales externes un rudiment de tige palpiforme; le thorax se compose de sept segmens portant un nombre égal de paires de pâtes; les premiers de ces membres sont petits et imparfaitement préhensiles; ceux de la seconde paire se terminent par une espèce de maiu didactylc, dont .la-

[page] 582

doigt mobile, beaucoup plus long ue l'autre, est formé par les deux erniers articles; les pales suive oie, sont grêles et cylindriques; celles de la sixième paire sont les plus graudes, et celles de la septième sout si faibles et si courtes, qu'elles ne paraissent pas susceptibles de se voir à la locomotion; les appendices vésiculeux, insérés à la base des douze dernières paies, sont grands et pendans, de façon h être facilement aperçus; les trois premiers anneaux de l'abdomen sont aussi grands que ceux du thorax, et les fausses pales natatoires qui s'y fixent ont à peu près la forme de celle* des Crevettinesj les trois derniers segmens de l'abdomen sont

Selits, et portent chacun une paire e tiges cylindriques terminées par deux petites lajnes cornées; enfin le dernier anneau du corps à la forme d'une petite lame arrondie que recouvre en partie la base des appendices de l'anneau précédent.

D'après le rapport que Latreille à fait sur ce travail, ou voit qu'il regarde notre genreVibilic comme étant identique avec celui auquel il avait donné le nom de Dactylocère, mais dont il n'avait pas encore publié les caractères. Dans le quatrième volume de la seconde édition du Règne Ant-mal de Cuvier, qui parul peu de jours après le dépôt de notre Monographie à l'Académie, ce savant décrit le genre Dactylocère de la manière suivante: à Amphipodes dont le corps n'est point épaissi en devant, dont la tête est de grosseur moyenne, déprimée, presque carrée, avec les yeux petits, et dont les quatre an:ennes, courtes et de peu d'articlep, ainsi c^uedans les Prosines, sont de formes diverses: les inférieures étant menues, en forme de stylet; et les supérieures élaut tei mincies pur une petite lame coiw cave au côté interne, et représentant une çuiller ou une pince (p. 117). On voit qu'en effet les caractères assignés par Latreille à ses Dactvlocù-res sont applicables à nos Yibilies; mais nous ne croyons pas devoir rapporter à une même division générique ces derniers Amphipodes et l'unique espèce de Dactylocère dont parle ce naturaliste, et dont on trouve, dans l'ouvrage de Risso, une figure sous le nom de Ptrosina semilunaia (V. l'Uist. nat. de l'Europe mérid. T. v, pl. 3, fig. 1012). Nous conserverons doue le genre Yibiiie tel que nous l'avions établi, et nous proposerons de restreindre les limites du genre Dactylocère de manière à n'y faire entrer que l'espèce désignée ci-aessus.

L'étude que nous avons faite du Dactylocère serailunaire, Latr., nous à fait voir que ces Crustacés sont des Hypérines dont le ihorax u'est formé que de six segmens, dont les antennes supéri ures paraissent être remplacées par deux petites cornes inarticulées; dont les antennes inférieures sont petites et styliformes; dont les pâtes des deux premières paires sont presque filiformes et non préhensiles; dont les pales des quatre paires suivantes sont au contraire terminées par une espèce de main subchéli-lorme; dont les pâtes de la septième paire sont rudimentaires et lamelleu-ses; enfin dont les membres abdominaux des trois dernières paires sont terminées par de grandes lames ovalaires. Les Vibilies diffèrent donc beaucoup de ces Crustacés et ne peuvent rentrer dans un même genre naturel; mais ce que Risso nous avait appris sur le Dactylocère semi-lunaire ne suffirait pas pour motiver la séparation que nous proposons.

Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de Vibilie, que nous avons dédiée à Péron, el qui a été rapportée de la mer des Indes par Reynaud. On.en trouvera la description dans le cinquième volume des Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris. (H.-M. e.)

VIBO. BOT. PHAN. (Medicus.) Syn. de Rumex spinosus. V. Patience.(a. r.)

VIBORGIA ou WEBORGIA. BOT. PHAN. Thunberg a fondé sous ce nom un genre de la famille des Légumineuses, qui est ainsi caractérisé:

[page] 583

calice tubuleux-campanulé, persistant, à cinq dents séparées par des sinus anonais; corolle papiliouacée, dont rétcndard est obovale, la carène obtuse; dix étamines monadel-phes, la gaîne fendue au sommet; style filiforme, glabre, terminé par un stigmate simple; gousse stipitée, comprimée, ovoïde, mucronée par le style, indéhiscente, monosperme, ayant la suture supérieure munie d'une petite aile, à valves renflées, coriaces, marquées de petites nervures transversales. Ce genre a pour type le Crotalaria obeordata de Ber-gius, figuré par Loddiges, Bol. Cab> tab. sog, sous le nom de C. floribun-da. Thunherg V a joint deux autres espèces nommées Viborgia fusca et Viborgia sericea. Ce sont des Arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, hauts d'environ deux pieds, à feuilles trifoliolées, les folioles un peu plus longues que le pétiole; à fleurs jaunes disposées en grappes.

Le nom de Viborgia a été également employé par Mœnch, pour désigner un genre formé aux dépens du Cytisus, et qui n'est considéré par De Candolle que comme une simple section de ce genre sous le nom de Tubocytisus. (o..N.)

VIBORQUIA. BOT. pua.n. (Ortéea.; Syn. de Varennea de De Candolle. V. ce mot. (G..N.)

VIBRE, mam. Ce nom, dérivé de fiber, est donné au Castor dans le midi de la France. (Is.G.ST.-H.)

VIBRION. Vibrio. micr. Genre type de la famille des Vibrionides dans Tordre des Gymnodés, établish Müller, qui, le caractérisant de a manière la plus vagup, y réunit une trentaine d'espèces tellement disparates, que plusieurs n'appartiennent pas aux mêmes règnes de la nature. Dès nos premières recherches microscopiques, nous changeâmes donc les caractères imposés par le savant danois, et dans le tome xi de ce Dictionnaire, on trouva le genre Vibrion à sa place, et restreint à ses justes limites, sur notre Tableau des Microscopiques; â peu près dans le même temps nous le définîmes ainsi, dans l'Encyclopédie par ordre de matières: corps cylindracé, anguifot me, flexible, sensiblement aminci à ses extrémités, transparent, à travers lequel on commence à distinguer quelques rudimens d'organe intestinal, outre la molécule constitutrice, quand la taille n'est pas trop petite. Restreint de la sorte, le genre devient des plus naturéls, et les espèces s'y ressemblent si fort, qu'il est extrêmement difficile de les distinguer les unes des autres. Nous avions pensé que les véritables Vibrions s'élevaient beaucoup au-dessus des autres Microscopiques. Entre eux et ces vrais Entozoaires, il n'existe peut -être d'autres différences que les proportions-, car déjà les Vibrions sont les plus agiles de tous les Gymnodés. Dugès, professeur à la faculté de Montpellier, a levé tous les doutes à cet égard. Ces Animaux ont été pour lui un objet d'étude comparative avec les Oxyures, qui tous sont des parasites vivans dans les intestins et autres parties des Animaux d'ordre supérieur. L'un d'eux, très-commun chez l'homme, el particulièrement chez les enfans, était un Ascaride pour Linné. Ce sont tous des Animaux fort petits, dont la structure ne peut être observée qu'au microscope, et qui, pour les formes, sont aussi des Vibrions. Les uns et les autres sont anguilloïdes, cylindriques, très-atténués en pointe postérieurement, agiles, aimant à se tortiller en tous sens, ayant une peau lisse, unie et plus ou moins translucide, contractiles, ce qui se reconnaît surtout lorsqu'on a l'adresse de les déchirer; munis d'organes digestifs assez distincts, et surtout de moyens de reproduction parfaitement visibles, ce qui ne fait pourtant pas que les Vibrions et les Oxyures ne fouissent en certains cas résulter de a spontanéité, mais qui fait qu'une fois produits dans les milieux qui les nourrissent, ils peuvent s'y reproduire à jamais par la voie de la géné

[page] 584

ration, puisque nos propres obsci-vations ne nous permettent plus ne révoquer en doute jusqu'à l'existence des sexes dans les Animaux qui nous occupent. Le genre Gordius présente aussi des rapports assez intimes avec les Vibrions; mais les espèces V sont peut-être moins organisées, quoique gigantesques en comparaison, a II rés su liera probablement avant peu, disions-nous il a plusieurs années, du rapprochement de ces divers Aui-tuaux, que la famille des Vibrionides, ou du moins le genre Vibriou pourra passer à la cla>se des Entozoair es qu'il ouvrira, et dont il semble être l'ébauche. Cette pensée a trouvé son exécution dans l'article Vibrion du Dictionnaire de Levrault, en 1899, où les travaux deDugès étant cités, on est surpris de voir que le Vibrion mal/eus de Müller figure encore dans le Catalogue des espèces de Vibiions. On soupçonne dans cet ouvrage que cet être singulier (V. Ty), fort souvent étudié par nous, pourrait être une larve d'insecte? Quant à noire genre Lacrymatoire, qu'on suppose, Unsle même article, êtie founé de jeunes Planaires, nous pouvons assurer qu'il n'en est rien et qu'il faut n'en avoir vu que des figures gravées pour parler ainsi, les Planaires étant, avec les Sangsues, les plus extensibles et contractiles des Animaux, tandis que les Lacrymatoires sont en général, si cenest dans quelques-unes de leurs parties, au nombre des Microscopiques les plus rigides. En général les erreurs ou tombent les grands naturalistes, au sujet des Microscopiques à viennent de ce qu'ils ne les étudient que dans les planches de Müller et de l'Encyclopédie, et qu'ils parlent cou-séquemment d'après des images; tandis que nous, timides observateurs des petites choses, nous ne rai-sounons que de ce que nous avons vu de nos propres beux et jamais d'après des représentations, quoi qu'on en puisse avancer. Pour rentrer strictement dans notre sujet, nous ajouterons que les Vibrions sont extrêmement répandus dans la nature, où iis ha bi tout iudifféremmeot l'eau pure ou les liquides en fermentation; peut-être c'est de ce au'ils vivent partout dans ces liquides, que les Animaux d'ordres plus avancés en reçoivent dans leur corps, oit, par l'effet d'un nouvel habitat, les Vibrions se modifient eu Oxyures intestinaux. Cette idée, qui pourra paraître baroque à certaines personnes, est pourtant digne qu*on ne la repousse pas légèrement. En effet, les Vibtion ides sont aussi répandus dans l'univers que le sout les Monadaires dont ils sont probablement formés. Nous avons fait remarquer, dans article Microscopique de l'Encyclopédie par ordre de matières, qu'en se desséchant sur le porte-objet du microscope, les espèces anguifor-tues divisent de distance en distance en étranglemens qui les font paraître comme imposés de globules disposés pâle à pôle, ainsi que le sont des perles enfilées en collier; on dirait les filainens île certaines Conferves.ou ceux de nos Anabaines (V. ce mol), ou encore de ces petites suites de globules formés par les espèces du genre Monade qui, en mourant, affectent une disposition sériale qu'a très-bien saisie Müller tab. i, fig. 11, a, a). II y a donc articulation chez les Vibrionides aogui-fortnes, mais tellement microscopique, que le dessèchement est nécessaire pour dévoiler œtte disposition organique. L'eau pure ou corrompue, soit douce, soit marine, et le vinaigre, fourmillent de Vibrions. Il s'en développe à l'infini dans plusieurs substances alimentaires; la farine, dont l'homme tire Son principal aliment, en fournit une immense piaotité; pour peu que certains fruits s allèrent « leur suc en est rempli; il n'est pas jusqu'à la Truffe qui (dans l'état d'amollissement où, devenant un peu aqueuse, son parfum acquiert plus d'intensité, n'engendre aussi des Vibrions dont les ovules peuvent fort bien ne pas devenir inféconds par la cuisson, et qui, s'introduisant

[page] 585

ainsi dans les viscères des classes de la société qu'on dit être subordonnées au ventre, y deviennent sans doute la source d'une foule de désordres. C'est probablement d'après de telles considérations émises depuis long-temps par nous, que le professeur Dugès termine en ces termes son beau Mémoire sur les Oxyures: La médecine n'en pourrait-elle tirer quelques conséquences utiles, i° pour iaire proscrire plus soigneusement, par exemple, à es bouillies et autres ali— mens farineux souvent *i nuisibles aux enfans; s° pour remédier à la formation des mucosités intestinales qui servent de nourriture, et peut-ûire de berceau aux Vers des intestins, etc., etc. Les Vibrions furent au nombre des Animaux donU s'émerveillèrent les pvemiers micrographes. On les appela d'abord Anguilles, et, dans plus d'une figure qu'on en fit graver, on leur donna les têtes de poissons pour rendre Ih ressemblance plus complète. Leur développement dans la colle de farine fut pour le jésuite observateur NÉJdham, un ujet d'admiration, tandis aue, pour du beaux esprits su-peificiels, il devint un sujet de doutes et de mauvaises plaisanteries. Aujourd'hui l'on ne tombe plus en extase à la vue d'un Vibrion: mais l'on ne s'en moque point, et c'est à force de bien observer ces Animaux, qu'on est parvenu à faire leur histoire d'une manière à peu près complète. On y a reconnu une ouverture buccale très-prononcée, où nous avons certainement distingué deux lèvres; uu tube interne c^ui règne de cette ouverture jusqu'à l extrémité du corps, où ne sc distingue aucun renflement, et où, nous devons l'avouer, nous n'avons pu encore voir un véritable anus, quoi qu'en aient dit des naturalistes ustement célèbres à d'autres titres. Un orifice qu'on distingue à l'un des cotés de la partie postérieure du Vibrion, très-nu dans les uns, et recouvert d'un appendice Ubriforme dans d'autres, nest point une ouverture anale, mais bien une ouverture génitale par où le mâle émel une sorte de frêle pénis, et par où la femelle, après la fécondation, produit ses petits vivans. Chez celles-ci le mode de reproduction est analogue à celui des Vipères et de certaines Blennies; danff leur transparence, on distingued'au-tant mieux ce fait, qu'ellfes sont trois ou quatre fois plus grosses que les mâ-ies; de chaque côté du tube intestinal existent deux séries d'ovules, où Tou finit par apercevoir les petits roulés prêts à sortir, et en tout semblables à la mère. On finit par voir naître ces petits dans l'intérieur de celle-ci, et y vivre jusqu'à leur émission. Joblot avait dès long-temps observé ce fait, et Lédermuller à également représenté des Vibrions de la colle coupés en deux, et laissant échapper, par le point des sections, des ovules non encore éclos avec de petits individus déjà dégagés et vivans. Il paraît que les mâles sont en beaucoup moins graud nombre que les femelles. Ou ne leur distingue point de chapelets d'ovules internes; ils sont aussi beaucoup plus petits que les femelles.

L'on à dit que les Vibrions desséchés, après avoir même passé hors de l'eau uu temps considérable, reprenaient le mouvement et recouvraient la vie. Linné avait adopté cette bizarre opinion, ce qui motiva le nom de Chaos redivivus qu'il donnait au Vibrion de la pâte. De nos jours un Anglais a ajouté que le brio /tiiici pouvait] demeurer impu-uéinent desséché. Dupés paraît douter du fait; il eût pu s'étayer de notre opinion émise depuis long-temps dans plusieurs de nos ouvrages. Nous Pavons déjà dit, et nous le répétons, fort du témoignage [d'un observateur comme le savant de Montpellier, le sommeil d'Epiménidc n'est pas dans la nature. Il nous a été impossible, quelque précaution que nous ayons prise, de rappeler à la vie des êtres quijl'avaient une fois perdue, et Spallanzani s'est évidemment trompé en trompant tous ceux qui le répètent encore d'après lui, quand il a prétendu avoir res

[page] 586

suscité des Rotiferes desséchés en les mouillant. Au reste, les Vibrions ue meurent ni par la congélation du liquide qui les contient, ni par l'élévation ds celui-ci à cinquante degrés de chaleur. De soixante à quatre-vingts, ils périssent sans ressource, aiusi que leurs ernbryous el ovules. Le genre Vibrion, tel qu'il est inain-teuaut circonscrit, contient, d'après nos dernières recherches, une trentaine d'espèces; nous n'en avions décrit que douze, dans l'Eneyclofédie par ordre de matières. On peut es répartir dans trois sous-genres.

† Les Lamellinaibes, ou l'on ne distingue aucun rudiment d'intestins ni d'ovules. Nous citerons parmi lcj espèces de ce sous-genre, la Baguette, Vibrio Bacillus, Müll., Jnf., tab. 6, fig. 3; Eues cl., Vers. i!l., pl. 3, fig. 2; Animal de couleur d'eau, de Joblot (V. planch. de ce Dict., Microsc., a, fig. 8). Comme les Monades, mais en forme de ligne, cet Animal est ce qu'on peut imaginer de plus simple dans la nature; il se multiplie souvent eu quantités incroyables dans les eaux douces, soit pure entre les lenticules, soit gardée daus les baquets, où plongent en infusiou des débris végétaux. Müller le trouva d'abord dans une infusion qui venait de GroËnland. Nous l'avous reconnu depuis dans toutes les parties du globe où notre microscope nous suivit, c'est-à-dire dans la zône torride et dans la zôue tempérée. Après sa mort. son petit cadavre persiste au point que nous en avons Irouvé par milliers au foud de fioles, où nous avions laissé durant plusieurs années des Cotiferves en infusion parfaitement bouchées.

†† Les Gokdioïdes. L'on y distingue un tube alimentaire ou son rudiment, mais il ne s'v montre pas encore d'ovules, soit épars, soit disposés eu chapelets. Les espèces de eu sous-genre sont les plus grêles; entre celles qui nous sont connues, nous citerons le Serpent, Vibrio Serpens, Müll., tab.18, fig. 16-18, dont la queue se termine par un prolongement sétiforme, opaque, rigide et infléchi. Nous l'avons rencoutré entre des Couferves, en été, particulièrement dans la Marne, sous le pont de Cliarenton.

††† Les OxyüroVdes, où des ovu* les distincts s'ajoutent au tube alimentaire. Ce sont les plus gros et les mieux observés; la plupart sont visibles à l'œil nu. Nous citerons comme exemple le V. fluviatile, Vibrio Jlu-viatilis, Müll., Inf.t tab. 9, fig. 58; Encycl., Vers, ill., pl. 4, fig. 20-23(V. planch de ce Dict., Microsc., a, fig. 59). Les Anguilles d'infusion d'é-corce, représentées par Joblot, pl. 10, doivent appartenir à cette e>pèce-, ainsi que plusieurs autres Vibrions représentés par les micrographes 'comme venant du blé ergoté ou autres substances. Cette espèce, qui abonde dans les eaux pures, persiste dans les infusions les plus fétides. Les Vibrions de la colle, du blé, du vinaigre, appartiennent aux Oxyu-roïdes, ainsi que notre Vibrio rninis-terialis (Encycl. méth., Dict., n. 10), qui vit de Truffes. (b)

VIBRIONIDES. Mfcn. Sixième famille de l'ordre des Gymnodés, dont les caractères consistent dans un corps cylindracé, allongé, flexible au moins en partie, et plus ou moins anguiforme. Cette famille comprend les genres Spiruline, Méla-nelle, Vibrion, Lacrymaloire et Pu-pelle. V. tous ces mots. (b.)

VIBRISSEA. BOT. crypt. (Champignons.) Genre séparé par Fries des Leolia dont il se rapproche beaucoup; il a pour type le Leotia trun-cortim, et est ainsi caractérisé: réceptacle ou chapeau de forme hémisphérique, fixé par le centre au pédicule, auquel il adhère d'abord par sa circonférence, mais dont il se sépare ensuite; membrane fructifère, lisse, nue, persistante, paraissant ensuite veloutée par la saillie des thèques et des paraphyses. Les spoiules sont très-petites. Le chapeau est creux en dessous, d'une nature charnue et ci

[page] 587

reuse. Fries en indique deux espèces qui croissent sur les bois morts; leur couleur est jaune. (ad. b.)

VIBURNUM. BOT. PHAN. V. Viorne.

VICE-AMIRAL, moll. Nom vulgaire et marchand d'une espèce du genre Cône. V. ce root. (b.)

VICIA, bot. phan. V. Vesce.

* VICIÉES. Viciœ. BOT. PHAN.Brouu et De Candolle ont rétabli sous ce nom, mais à titre de simple tribu dans U famille des Légumineuses, les Viciœ d'Adanson (Fam., a, p. 029). Cette tribu, qui a pour type le genre Viciœ, est très-naturelle, el forme le lien entre les Pha-séolées et les Hédysardes. (G..N.)

* VICOA. BOT. PHAN. Cassini (Anu. des Sc. nal., août 1839) a fondé sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Synanlhérées, et à la section des Inuiées-Prototypes. Il est fondé sur une espèce (Vicoa aurieu Lata) que Ton suppose originaire de Ceylan. Le nom de Vicoa est patro-nimique; l'auteur en propose quatre autres (Gymnogyne, Phalacrogyne, Sphenoçlossum et Orthoglossurn) dans le cas où l'on préférerait un nom tiré de l'organisation. (G..N.)

VICUNA. mam. Syn. péruvien de Vigogne. (Is.G.St.-H.)

VIDALIA. BOT. crypt. (Hydro-phytes.) Dans les articles DéiæsséaiE et Floridées du présent Dictionnaire, Lamouroux indiquait sous ce nom un genre qu'il se proposait de faire connaître plus tard et qui n'eût contenu ou'unc espèce, le Vidalia spiralis. Nous ne savons absolument rien de cette Plante qui certainement n'eût pas été le Rhudomela volubilis, Agardh, dont l'auteur formait son genre Volubilaria. V. ce mol. (b.)

VIDORICUM. BOT. PHAN. Dans l'herbier d'Amboine, Rumph décrit sous ce nom deux Plantes, dont l'une serait le Vomiquier, selon Burma nn; et l'autre le Bassia longifolia, selun Gaertner (A. R.)

* VIDÜITA. mam. (Humboldt.) V. MACAVACAnOU.

VIEILLARD, mam. Nom vulgaire sous lequel on désigne quelquefois l'Ouanderou. V. Macaque, (a. h.)

VIEILLARD, ois. Espèce du genre Martin. V. ce mol. On appelle aussi Vieillard le Tacco. V. Coua.(DR..Z.)

VIEILLE, rois. Espèce du genre Baliste. V. ce mot. (b.)

VIEILLE POÜLE DE MER. pois. (Belon.) Syn. de Labrus Tinca. V. Labre. (b.)

VIEILLE RIDÉE, moll. Nom marchand du Hurex anus. V. Triton. (b.)

* VIELLEUSE. Ins. Espèce du genre Cigale. V. ce mol. (B.)

VIENUSE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Solarium Melon-gena dans l'Occitanie. (b.)

* VIERGE, ins. Espèce d'Agrion. V. ce mot. (R-)

VIEUSSEUXIE. Vieusseuxia. BOT. PHAN. Dans une Dissertation imprimée à Leyde, en 1766, De la Roche sépara du genre Iris quelques espèces qu'on y avait réunies, et qui préson lent le caractère remarquable d'avoir les étamines monadelphes. Ce genre était resté complètement dans l'oubli, lorsque De Candolle (Ann. du Mus., vol. a, p. i36) l'exhuma et en publia un certain nombre d'espèces nouvelles. Il fit voir que ces Plantes se rapprochent, il est vrai, des vrais Iris par leurs trois stigmates pétaloïdes, mais elles s'en dislin-uent par le caractère énoncé plus aut. Sous ce dernier rapport, elles établissent une transition entre les Moivea et lea Sisyrinchium', qui ont aussi les étamines monadelphes, et les 1/is; mais il est bon d'avertir que beaucoup d'auteurs ont réuni le Vieusseuxia au Aforœa. De la Roche-a fondé son genre sur VIris edulis, L., ou Morœa fugax, Jacq., Hor!. Vind., vol. 5, lab. ao. Il a en outre décrit plusieurs espèces, et De Cffu-

[page] 588

dolle a eucore ajouté a ce genre les Iris tripetala, martinicensis et Pavo-nia, ainsi qu'une espèce nouvelle (Vieusscuxia glaucopis), qui a été fisurée dans les Liliacées de Redouté, tab. 42. Ces Plantes sout pour la plu-

êart indigènes du cap de Bonne-Espérance. (G..N.)

VIGNA. BOT. PHAN. Le Dolichos luteolus, Jacq. (Hort. Vinci., lab. 90) est devenu le type d'un genre fondé par Savi, qui l'a ainsi caractérisé: calice quadrifi.de, ayant la lèvre supérieure entière, ou composée dedeux sépales soudés jusqu'au sommet; corolle papilionacée, dont l'étendard est large, réfléchi, muni à la base de callosités convergentes, les ailes rhomboïdales; étamines dia-delphes; support de l'ovaire entouré d'une petite gatne; gousse cylindrique courbée, renfermant des graines presque rondes, sans caroucule, à ombilic ventral, el à cotylédons hy-pogés. Ce genre est si voisiu des vrais Dolichos, que son admissiou n'est point universellement consentie. Le Vigna glabra est une Plan le hci bacée. volubile, à feuilles trifoliolées et à fleurs jaunes. Elle croît dans l'Amérique équinoxiale, ainsi nue dans les rizières de la Géorgie. Une seconde espèce, indigène du Chili, a été indiquée par Savi sous le nom de Vigna villosa. (O..N.)

VIGNE. Vitis. BOT. PHAN. Genre qui sert de type k la famille des Vi-ni Pères, et qui se distingue par les caractères suivans: le calice est presque plan, très-court, et-à cinq dents k peine marquées; la corolle se compose de cinq pétales soudés ensemble par leur sommet, seulement distincts par leur base, s'enlevant en forme de capuchon; les étamines, au norrîbre de cinq, sont opposées aux pétales; leurs anthères sont à deux loges et introrses; l'ovaire est environné à sa base par un disque aunu-laire lobé; coupé transversalement, il présente deux loges, et dans chaque loge deux ovules dressés; le style est court, terminé par un stigmatebilobé. Le fruit est une baie pulpeuse, contenant quatre graines au milieu de la pulpe. Nous décrirons la structure de ces graines au mot Vimfer es.

Les Vignes sont des Arbustes sar-menteux, griinpans, portant des feuilles alternes, ordinairement lobées; des cirrhes ou vrilles ramifiées et tordues, opposées aux feuilles; de petites (leurs verdâtres disposées en grappes rameuses opposées aux feuilles. Les fleurs sont quelquefois dioï-ques ou polygames. Le professeur De Candolle, dans le premier volume de son Prodromus, cite dix-huit espèces de Vigne. Environ les deux tiers sont originaires d'Asie, et particulièrement de l'Inde; les autres croissent en Amérique. Mais parmi ces espèces, nous ne nous occuperons ici que de la Vigne commune, l'un des Végétaux les plus précieux que l'homme ait soumis à la culture.

Vione commune, Vitis virtifera, L. Grand Arbrisseau sarmenteux avant sa tige iuégalc, tordue, divisée en nombieux rameaux ou sa r mens noueux, qui s'élèvent souvent k une hauteur extrêmement considérable en s'accrochant aux Arbres voisins, par le moyen de vrilles rameuses et tordues en spirale. Les feuilles sont alternes, pétiolées, échancrées en cœur k la base, divisées en trois ou ciuq lobes aigus el dentés; elles sont presque glabres à leur face supérieure, plus ou moins cotonneuses in-férieurcment. Les Heurs sont petites, verdâtres, disposées en grappes rameuses qui sont opposées aux feuilles. Les fiuits sont des baies char-nucs, de couleur, de forme et de grosseur variables, suivant les innombrables variétés que présente la Vigne. La Vigne, si l'on en croit le témoignage des hiatoiieus de l'antiquité, est originaire des environs de Nysa, dans l'Arabie-Heureuse. Ce fut Osyris ou Bacchus qui, non-seulement la cultiva le premier, mais encore qui la transporta dans les autres contrées. Les Phéuicieus l'introduisirent dans les îles de l'Ar

[page] 589

chipel, en Italie et jusque dans les Gaules, à l'époque où une colonie de Phocéens vint s'établir dans les environs de Marseille. Nous ne suivrons pas toutes les 'périodes de l'introduction et de la culture de la Vigne en Europe. nous suffît d'avoir fait remarquer que c'est une Plante étrangère à uolre climat, mais dont l'introduction remonte aux époques les pluareculées de l'antiquité, tes pieds de Vigne sauvage, aue l'on trouve dans les haies el les bois du midi de la France, où on les désigne sous le nom de Lambrusco, ne sont que des individus échappés des vi-gnobles, et ayant repris par leur ma-uière de croître tous les caractères qu'ils offraient à l'état sauvage. Il n'est peut-être pas de Végétal qui offre autant de variétés distinctes que la Vigne. Déjà du temps de Virgile et de Pline, il fallait que le nombre de ces variétés fût très considérable, puisque Virgile dit qu'on compterait plutôt les grains de sable que îe vent élève sur les plages de la Libye, ou les flots qui vicnneut se briser sur le rivage de la mer d'Ionie, que les variété de raisins que produit la Vigne. Pour en donner une idée, nous dirons que le célèbre agronome Bosc, ayant été chargé par le gouvernement, vers le commencement de ce siècle, de recueillir toutes les variétés deVigue cultivées en France, était parvenu à en réunir plus de quatorze cents variétés dans la pépinière des Chartreux au Luxembourg. La Vigne n'est pas délicate sur la nature du terrain; au contraire, elle prospère mieux dans ceux qui sont secs et pierreux, et surtout elle y donne un vin de meilleure qualité. C'est principalement sur les coteaux exposés au midi et dans les terrains cal— ch ires, que la Vigne donne les vins de meilleure qualité. Ces conditions se trouvent réunies dans la plupart des bons vignobles du Bordelais, de la Champagne et de la Bourgogne. La Vigne, connue Plante originaire d'un pays chaud, craint le fioid; mais elle redoute aussi l'cxccsitve chaleur, dumoins pour donner de bon vin. Ainsi vers le hord en Europe, la culture de la Vigne suit une ligne oblique, , qi^i s'étend à peu près depuis l'embouchure de la Loire vers le 48e degré, jusqu'aux environs de Cologne^ par le 5ic degré. Vers le raidi, la Vigue, cultivée en grand, ne s'étend pas au-delà du 55 degré de longitude. Tbutes les contrées situées entre ces deux limites, sauf quelques exceptions qui dépendent de localité particulières, pioduisent du vin. La Vigue abandonnée à elle-même, ou bien dirigée par le cultivateur, peut acquérir des dimensious énormes, et produire une quantité étonnante de grappes de raisiu. Voici deux exemples de cette fécondité que nous empruntons au docteur Loiseleur-Des-longchamps: à M. Audibert, très-habile pépiniériste à Tonnelle près Tarascon, rapporte qu'il existe près deCoruillou, village du département du Gard, sur les wrds de la rivière de Cèze, au lieu dit la Vérune, sur le chemin de Barj*c et auprès d'une fontaine, une Vigne dont le tronc avait acquis la grosseur du coi ps d'un homme. Ses rameaux, s'étant enlacés sur un vieux Chêne, avaient fini par en recouvrir toutes les branches. Cet te seule Vigne à produ it, il y a quel-ques années, trois cent cinquante bouteilles d'un vin fort agréable. Le second exemple n'est pas moins merveilleux: « Dans le jardin royal de Iiamptou-Court, près de Londres, dit le docteur Loiseleur-Deslong-champs, il y avait encore, il y a quelques années, un cep de Vigne* qui occupait à lui seul une serre tout entière, et qui, dans les bonnes années, rapportait plus de quatre mille grappes. Un jour que les acteurs de Drury-Lme s'étaient attiré d'uce manière toute particulière l'approbation du roi Georges III, l'un d'eux se permit de demander à ce monarque, pour lui et ses camarades, quel-q ues douzaines de gra ppes de ce cep; le roi lui en accorda centdouzaines, si son jardinier pouvait les lui trouver. Ce-iui-ci eu coupa non-seulement cette

[page] 590

quantité, mais il fil aussi savoir au roi qu'il pouvait encore en faire couper autant sans dépouiller le cep.ff La nature de ce Dictionnaire ne nous permet pas d'entrer ici dans tous les détails que comportent la culture et les moyens de multiplication de la Vigne, Pour être traité convenablement, uu pareil sujet exigerait des développemens dans lesquels nous ne pouvons pas entrer. Nous nous contenterons ae citer ici les variétés qu'on cultive le plus dans les jardins, à cause de l'excellence des fruits qu'ils produisent. Nous emprunterons cette énumération à l'Al-manach du Bon Jardiniers

Raisin précoce de la Madeleine, Morillon hâtif Petite grappe, très-petit grain violet, noir, de peu de goût, mais précoce. — Chasselas de Fontainebleau. Grande grappe, peu serrée, à gros grains, d'un jaune verdâtre ou doré, excellent. Scs variétés sont: Chasselas noir, très-bon; Chasselas violet; Chasselas rouge, fruit de bonne qualité, se colorant dès qu'il est noué; Chasselas t ose, gros fiuits; Petit Chasselas hâtif. — Chasselas doré ou Raisin de Champagne. Grande grappe, gros grains ronds, jaune d'ambre, fondant, doux, sucré, très-bon. Le placer au levant. Il y a une variété ronge. — Chasselas musqué. Un peu moins gros et plus tardif, vert, sucré, relevé de musc. — douta, Raisin d'Autriche, Variété du Chasselas, a feuilles laciniées, grappes et grains plus petits, de bon oût. — Verdal. Le meilleur et le plus sucré des raisins de dessert; mais comme il vient du Languedoc, d'lui faut des années très-chaudes pour mûrir dans le climat de Paris. Grappe belle, très-gros raisins verts, à peau mince, contenant un ou deux pépins. On doit le cultiver toujours en treille dans les meilleures expositions. Près d une serre chaude, ou peut en faire passer quelques branches qui fleurissent de bonne heuie: le soleil de juillet, et d'août achève d'en mûrir les grains. —Muscat b/nne ou de Frontignan* Grosse grappe trèslongue, conique; grains très serrés, croquans; peau blanche; eau sucrée et musquée. —Muscat rouge. Grains moins serrés, moins gros, rouge vif, musqué, moins bon; mûrit mieux que le blauc. — Corinthe blanc. Petite grappe allongée, très-garnie de fort petits grains ronds, jaunes, succu— tens, sucrés, sans pépins. Il y en a une sous-variété violette. — Verjus. Très-grosse grappe, bien garnie de fort gros grains oblongs, jaune pâle, noirs ou rouges suivant la variété, pleine d'une eau agréable dans leur maturité. Comme il mûrit très-incompléteinentaux environs de Paris, on cueille ses grappes avant la maturité, et leur suc aigrelet est employé dans les préparations culinaires.

Parvenus à leur maturité, les raisins sont un des meilleurs fruits de nos climats. Ils joignent à une saveur douce, sucrée, rafraîchissante, un arôme extrêmement agréable, très-de'veloppé dans certaines variétés, comme dans les raisins muscats par exemple. Ils ne sont pas seulement uù fruit des plus agréables, mais par leur pulpe pleine de suc', ils tempèrent les effets de la chaleur animale, et peuvent devenir un mGycn diététique fort puissant. Mangé en trop grande quantité, le raisin devient laxatif. On a vu son usage, longtemps continué, amener des chan-gemens trèsnotables dans l'économie, et concourir à la guérison de certaines maladies chroniques, comme les engorgemens des viscères abdominaux, les dartres et autres affections cutanées. On peut aussi permettre l'usage du raisin bien mûr aux convalescens, à la suite des maladies qui ont exigé uue diète longue et sévère.

Non-seulement on mange les raisins à l'état frais, mais on les fait sécher pour pouvoir les couserver faus long-temps. Cette pratique n'a ien que dans les pays ou la température est trcs-chaude et où le raisin mûrit complètement. Tantôt 011l'expose simplement au soleil, sur des claies, comme on le fait pour sécher

[page] 591

les figues; tantôt on aide celte dessiccation par la chaleur du four. On distingue dans le commerce trois sortes de raisins secs, savoir: le RaUin de Malaga, qui esi le plus gros, un peu rougeâtre et brun fleuri; c'est le meilleur et le plus estimé; il vient des côtes du midi de l'Espagne el des îles de l'Archipel; le Raisin de Provence ou Raisin de caisse, qui se lé-colle dans le midi de la France, et que l'on fait sécher au soleil, après l'avoir trempe dans une lessive alcaline. Il est moins bon que le précédent; enfin le Raisin de Corinlhe, qui nous vieut aussi des îles de l'Archi-pel, est en petits grains noirâtres, séparés de leur raffle et dépourvus de graines.

Le raisin contient une très-grande quantité de sucre, mais qui ne jouit pas de la propriété de cristalliser. Enfin nous n'avons pas besoin de dire que c'est avec ce fruit que se préparent le vin et scs difFéreus produits, comme Talcohol, le vinaigre, le tartre, etc. (a.h.)

VIGNE BLANCHE, bot. phan. Syn. vulgaire de Bryone et de Clématite. (A.R.)

VIGNE DE JUDliE. dot. phan. Nom vulgaire de la Douce-Amère. (A. R.)

VIGNEM ALEG ACHE. BOT. PHAN. Une espèce de Buddléje à l'Ile-de-France. V. Budléje. (b.)

VIGNE VIERGE, bot. phan. Nom vulgaire du Cissus quinquefo-lius f L., qui est maintenant un Am-pélopside. V. ce mot. (b.)

VIGNEA. BOT. PHAN. Le professeur Lestihoudois, de Lille, dans sa Dissertation sur les Cypéracées, établit sous ce nom un genre pour les Carex, qui ont deux stigmates et le fruit à deux angles. V. Laiche.(A. B.)

VIGNERONNE, moll. Espèce du genre Hélice. V. ce mot. (b.)

VIGNOT, moll. Nom vulgaire sur côtes océanes du Turbo liitoralh, V. Turbo. (b.)

VIGOGNE, mam. Espèce du genre Chameau. F. ce mot. (A.)

VIGOLINA. BOT. PHAN. Poiret a établi sous ce nom un genre pour le ïfiborgia exceUa de Roth, qu'il a reconnu depuis être une espèce de Galinsoga. (A. R.)

* VIGUA. ois. Espèce dit genre Cormoran. V. ce mot. (db..z.)

VIGUIERA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, et de la Syngéué-sie Polygamie frustranée, établi par Kunlh (Mou. Gener. Pl. œquin., 4, p. 226, tab. 379), quila aiusi caractérisé: involucre demi-globuleux, composé de plusieurs folioles presque égales, disposées sur un seul rang; réceptacle conique, garni de paillettes; calathide radiée, les fleurons du centre très-nombreux, tubuleux, hermaphrodites; les rayons des demi-fleurons de la circonférence en languette et neutres; akènes obovés, cunéiformes, comprimés, couronnés par quelques petites écailles et deux arêtes caduques. Ce genre se distingue du Spilanlhus, par les demi-fleurons de la circonférence qui sont stériles; de YIlclianlhus, par sou réceptacle conique et son involucre simple; de l'un-et l'autre de ces genres, par la structure de son aigrette. Le Figuier a helianthoides, Kunlh, lue. cil. % est une Herbe très-rameuse, à feuilles alternes, entières, à fleurs jaunes disposées en corymbes terminaux. Cette Plante croît abondamment dans l'île de Cuba, près de la Havane. (g..n.)

VILAIN, ois. (Picot La Pcyrouse.) Syn. de Calharte Alimoche. V. CA-thabte. (DB..Z.)

VILAIN, fois. V. Tétabd.

VILFA. BOT. PHAN. Genre do la famille des Graminées el de la Tri.ui-dric Digynie, L., établi par Adanson, et adopté par Bcanvois et Kunlh, qui l'ont ainsi caractérisé: épillets uni-flores; lépicène (glume, Kunlh) î deux valves mutiques; glume (paillettes, Kunth; également à deux V.il-

[page] 592

ves mutiques; deux écailles hypo-gynesj trois étamines ou très-rarement deux; deux styles k stigmates plumeux; caryopse libre. Ce genre est fondé sur un grand nombre d'espèces d'Agros/is des contrées chaudes du globe, qui différent essentiellement des vrais Jgrostts par leurs glu-mes mutiques. tandis que dans cellesff ci la valve inférieure de la glume est aristée. Beau vois ajoute à ce caractère celui d'avoir Ja glutne inférieure deu-iée, presque trifide. Enfin Kunth a réuni aux Vilfa le Spovbolus de B. Browo. (G..N.)

VILLAREZIA. BOT. puan. Genre le la Penlandrie Monogynie, L., établi par Ruiz et Pavon (Flor. Peruv. 3, p. 8, tab. 231), qui l'ont ainsi caractérisé: calice très-petit, infère, caduc, à cinq folioles presque arrondies, concaves, se recouvraut entre «lies par leurs bords; corolle à cinq pétales, oblongs, étalés; cioq étamines dont les filets sont subulés, insérés sur le réceptacle; les anthères dressées, presque cordiformcs, bilo-culaires; ovaire ovoïde, su père, petit, surmonté d'un style subulé, court, et d'un stigmate capité, tronqué; drupe ovée, uniloculaire, le noyau divisé presqu'en deux moitiés par une cloison. Les affinités de ce genre ne sout pas déterminées .quoique certains auteurs l'aient rangé parmi les Rutacées, mais nous ne le trouvons pas même cité dans le travail que notre collaborateur A. De Jussieu a publié sur cette famille. La Plante sur laquelle il a été fondé a reçu le nom de Villarezia mucronata; efle est connue dans les environs de la Conception, au Chili, sous le nom de Guil-lipatagua, et Molina l'a citée sous celui ae Guiliin ou Guillino. Nous l'avons reçue, il y a quelques mois, du D. Bertero, qui la tiouvéeprès de Rancagua, el qui, à son retour en Europe, ne manquera pas de nous donner de nouveaux éclaircissemeus botaniques sur cel Arbre que Ruiz et Pavon disent avoir l'aspect d'un Citronnier, et qui serait tièî-convenablepour l'enbellissement des pro-i neii a des. Son bois sert k divers usages de char peu le chez les habilans du Chili. (G.N.)

VILLARIA. BOT. PHAN. (Guet-tard.) S>n. de Berardia. V* ce mol. (A.R.)

VILLARSIE. Villarsia. BOT. PHAN. Necker avait substitué ce nom à celui de Cabomba, imposé par Au-blet. V, ce mol. Ginelin l'appliqua ensuite awMenyanthes nymphoides de Linné, genre qui fut admis par Yen-tenat, K. Brown, De Caudollc, et tous les auteurs modernes. Ce genre est ainsi caractérisé: calice divisé profondément en cinq segmens; corolle presque rotaée, dont le limbe est étalé v à cinq divisions, munies à la base de poils ou écailles, ayaut leurs bords repliés en dedans pendant l'estivation; cinq étamines alternes avec les pétales; un style surmou té d'un stigmate bilobé, à lobes dentés; cinq glandes hypogynes, alternes avec les étamines; capsule polysperme, uniloculaire, bivalve (les valves peu distinctes dans les espèces aquatiques); axes des valves séminifères; feuilles simples. Le genre Villarsia diffère essentiellement des Menyanthes, en ce que les pétales ne sont pas revêtus sur toute leur face intérieure de papilles, que leurs bords, au lieu d être simples, sout munis d'un repli, et uue leurs feuilles ne sonl pas ternees. Ou l'a placé k la suite de la famille des Genlianées, avec laquelle il oiTre beaucoup d'affinité, mais dont il pourrait être considéré comme distinct, et former le noyau d'une petite famille. Le Villar-àia nymphoides est une jolie Plante dont les feuilles sont pédonculées, arrondies, cordiformes à la base, flottantes à la surface des eaux; les tteurs d'un beau jaune soufré. Celte espèce est commune dans les rivières de presque toute l'Europe. On connaît plusieurs autres espèces de Villarsia qui croissent aussi dans les localités aquatiques de l'Inde, des Elats-Unis et de la Nouvelle-Hollande. On en cultive

[page] 593

quelques-unes en terre de bruyère noyée, dans les jardins de botanique.(G..N.)

VILLEBREQUIN. moll. Nom vulgaire et marchand du Vermet lom-brical. (A.R.)

* VILLOSOGASTRIS. BOT. piïan. Nom sous lequel Du Petit-Thouars a figuré, dans ses Orchidées d'Afrique, lab. a, le JJmodorum villosum ou Hlctia vil Los a d'A. Richard. (A..N.)

* VILMORIN LA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, établi par De Candoue (Prudr. Syst. Veget., 2, p. 339), qui Ta ainsi caractérisé: calice dé>ourvu de bractéoles, cyliudracé, à quatre dents obtuses formant presque deux lèvres; corolle papilionacée, à pétales oblongs, les ailes plus courtes que la carène; dix étamiues diadelphes; style glabre, subulé, aigu; gousse pédicellée, lancéolée, amincic à la base, comprimée, terminée en pointe filiforme, renfermant douze à seize graines. Le Vilmoriniamulùflora, ü.C., loc. cit.; Clitoriu mulùflora, Swartz, est un Arbrisseau de Saiut-Domingue, à tige dressée, glabre, à feuilles imparipin-uées, accompagnées de stipules longues, subulées, et à fleurs purpurines disposées en grappes axillaires.(G..N.)

VIMBE. pois. (Bounaterre.) Syn. de Série, espèce du genre Cyprin. V. ce mot. (b.)

VIMÏN ARIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, établi par Smith (Jnn. BOT., t, p. 607), et ainsi caractérisé: calice anguleux, quinquédenté; corolle dont les pétales sont presque égaux entre eux; style capillaire plus long quelquefois que l'ovaire qui est disperme; stigmate simple; gousse ovoïde; graine non munie de strophioles. CeÎjenre a pour type un Arbrisseau de a Nouvelle-Hollande, qui a été décrit et figuré par Ventenat (Choix de Plantes, tab. 6) sous le nom de Da-vietia denudata, et par Schrader (Sert. Ha tin., tab. 3) sous celui de Sop/iora juncea. Ses branches sont effilécs; les plus jeunes munies de feuilles pétiolces, simples ou trifoliées; les branches adultes dépourvues de feuilles. Les tleurs sont jaunes, disposées en grappes. Link, dans rénumération «les riantes du Jardin de Berlin, a décrit une nouvelle espèce, à (leurs plus grandes nue celles de la précédente; il l'a nommée Vimina-fia late/i/lora. (G..N.)

VINAGO. ois. Syn. scientifique de Columbar. y. ce mot. (b.)

VINAIGRIER. BOT. PHAN. Nom vulgaire de Ji/ius conaria. V. Rhus.(A. H.)

VINCA. BOT. PHAN. V. Pervenche.

* VINCENTIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cypéracées et de la Triandrie Monogynie, L., établi par Gajidichaud (Voyage de l'Uranie, partie botanique p. 417), qui l'a ainsi caractérisé épillets presque à six fleurs écailles imbriquées dans tous les sens, carenées, uniflores, les inférieures plus petites, vides, ainsi que la supérieure; trois étamines, à anthères liuéaires, marquées de quatre sillons, fixées par la base, et comme articulées avec le fïlet. à deux loges déhiscentes

[page] 594

crit et figuré la plus remarquablesous le nom de Scirpus iridifolius. (G..N.)

VINCEROLLE. BOT. PHAN. Poiret francise ainsi le nom du genre Borya de Labillardicre. V. Borya. (a. R.)

VINCETOXICUM. BOT. PHAN. Nom spécifique d'une espèce d'àsclépiade. V. ce mot.(A.R.)

YINCULARIA. poiYp. Defreance donne ce nom & de petits corps triangulaires qui, ditil, a sont à peine Ue la-grosseur d'un crin de cheval et qu'on trouve dans la couche du Calcaire grossier des environs de Paris. Us ont de deux à trois lignes de longueur; mais ne paraissant jamais entiers à leurs bouts, its ont dû en avoir davantage. Ils sont garnis sur les quatre cotés de petits enfoncemens ovales, à l'un des bouts desquels on voit une sorte de très-petits trous. a Defrance pense que de tels êtres doivent avoir beaucoup de rapport avec les Fiustres. L'espèce qu'on trouve à Grignon, ainsi que dans d'autres sites voisins et analogues est le Vincularia fragilis qui a été figuré dans l'Atlas de Levrault. (B.)

VINETTE. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Rumex Acetosella, L. (B.)

VINETTIER. Berberis. bot. phan. Genre type de la famille des Berbéridées et de l'Hexandrie Monogame, L., offrant les caractères suivans: calice à six sépales disposés sur deux raugées, les extérieurs plus rüits, tnctni extérieurement de deux trois petites écailles j corolle à six pétales, dont l'onglet oftre à l'intérieur deux glandes; six étamines à filets dépourvus de dents, à anthères ayant leurs loges séparées, s'ouvrant par de petits opercules; ovaire unique, ovoïde, portant un stigmate sessile, orbiculé, ombiliqué a son milieu; baie ovoïde, obiongue, uniloculaire, ombiliquée au sommet, renfermant deux ou rarement tiois graines, insérées à la base latéralement, dressées, obiongues, munies d'un test crustacé, d'un albumen charnu, de cotylédons foliacés elliptiques, et d'une radicule longue renflée au Sommet. On a distrait du genre Berberis quelques espèces à feuilles pinnees et caractérisées par d'autres particularités, pour en former le genre Mahonia. Les vrais Vinetiiers sont au nombre de trente environ, et croissent dans les contrées mon tueuses et tempérées de l'un et l'autre hémisphère. Ou en trouve en Europe, en Sibérie, en Chine, au Né- paul, au détroit de Magellan et au Chili. Ce sont des Arbrisseaux peu élevés, branebus, garnis de feuilles alternes, pétiolées, les primordiales fortement dentées, et leurs dents se prolongeant en épines. Celtes de ces feuilles, qui naissent les premières, avortent, et leur pétiole s'endurcit et forme une épine simple ou trifide; les feuilles secondaires naissent dans l'aisselle de cette épine, entourent le jeune rameau, et sont entières ou deutée3 en scie. Les fleurs sont jaunes, et forment souvent des grappes allongées, ou sont solitaires au sommet de pédoncules axillaires. Parmi ces espèces, nous citerons comme la plus remarquable, VINETTIER commun, Berberis pulgaris, L., vulgairement nommé Epine-Vinette, qui croît abondamment dans les taillis des pays calcaires de l'Europe. Cet Arbrisseau a un bois jaune propre à la teinture. Ses baies sont acidulés, agréables; on en fait d'excellentes confitures. C'est dans cette Plante qu'on observe un phénomène singulier d'irritabilité. Lorsqu'on pique les filets des étamines, ils se précipitent immédiatement sur le pistil. L électricité, les rayons du soleil concentrés par un verre, les insectes qui vont Butiner sur les fleurs, excitent également l'irritabilité de ces étamines, et favorisent la dispersion du pollen. (G..N.)

VINGEON. OIS. V. GINGEON.

VIN1FÈRES. Viniferce. bot. phaN. Cette famille de Plantes dicotylédones poiypétales et bypogynes, porte ége-

[page] 595

lement les noms d'Ampélidées et de Vites; elle a pour type le genre Vigne, et oiTre les caractères suivans: le calice est très-court, à quatre ou cinq dents à peine marquées; la corolle se compose de quatre à cinq pétales libres, ou adbérens entre eux par le sommet, et formant alors une sorte de coiffe; les étamines, en même nombre que les pétales, leur sont opposées. L'ovaire est libre, appliqué sur un disque hypogyne et annulaire, très-souvent lobé dans son contour. Cet ovaire offre deux loges, et deux ovules dressés dans chaque loge. Le style est très-court; à peine distinct du sommet de l'ovaire; il se termine par un stigmate généralement à deux loges. Le fruit est une baie charnue, succulente, contenant d'une à quatre graines dressées. Celles-ci ont un tégument épais et crustacé, recouvrant un endosperme qui offre deux profonds sillons longitudinaux sur l'un de ses côtés. Vers ta base, cet endosperme, qui est dur, contient un très-petit embryon (Tressé. Cette famille se compose ci Arbustes ou d'Arbrisseaux sarmenteux et volubiles, à feuilles alternes, souvent découpées et palmées ou digitées, munies de stipules et de vrilles rameuses, opposées aux feuilles. Les fleurs, petites et verdâtres, forment des grappes également opposées aux feuilles. La famille des Vinifères, qui a des rapports avec les Géraniacées, se compose des genres Cissus, L.; Ampclopsis, Rien., in Michx.; et Vitis, L. Le professeur De Candolie, dans le premier volume de son Prodromus, y joint les genres Leea, L., Le Lasianlfiera, Beauv. Nous ne connaissons point assez ces deux derniers genres pour décider du mérite de ce rapprochement. (A. H.)

VINTSI. OIS. Espèce du genre Martin-Pêcheur. V. ce mot. (DR..Z.)

* VINVISCH. MAM. C'est, d'après Lacépède, l'un des noms de pays du Balénoptère Gibbar. (IS.G ST.-H.)

VIOLA. BOT. PHAN. V. VIOLBTTB.

VIOLACÉES OU VIOLARIÉES. Violaceœ, Violarieœ. BOT. PHAN. Le genre Violette (Viola) avait d'abord été placé dans la famille des Cistes; mais De Candolie a proposé le premier de l'en séparer, pour en former une famille distincte sous le nom de Violacées. Cette famille offre les caractères suivans: le calice est composé de cinq sépales en général persislans, égaux ou inégaux, quelquefois soudés ensemble par leur base; la corolle de cinq pétales généralement inégaux, et dont un se prolonge è sa base en éperon, quelquefois parfaitement égaux et semblables. Les étamines sont an nombre de cinq, libres ou soudées ensemble par les filets qui forment un urcéole court. Les anthères sont à deux loges introrses, quelquefois terminées è leur sommet par un appendice membraneux, et offrant, dans les espèces munies d'un éperon, un crochet qui nait de la partie externe de chacune des deux anthères placées en face du pétale éperonné. L'ovaire est libre, sessile au fond de la fleur; il offre une seule loge, conteuant un grand1 nombre d'ovules attachés à trois trophospermes pariétaux. Le style est plus ou moins recourbé, simple, terminé par un stigmate un peu latéral. Le fruir est une capsule en général recouverte eu partie par le calice, quelquefois comme vésiculeuse, à' une seule loge, s'ouvrant à sa matiprité en trois valves, qui chacune portent un placenta chargé de graines sur le milieu de leur face interne. Les graines se composent d'un épisperme formé de deux feuillets, dont un intérieur crustacé; la chalaze est opposée au hile, c'est-à-dire qu'elle est au sommet de la graine; 1 endoderme est blanc, charnu, contenant dans son intérieur un embryon dressé, ayant la radicule longue, cylindrique, tournée vers le hile. Les Violacées sont des Plantes herbacées, ou de petits Arbustes à feuilles généralement alternes, simples ou lobées, munies de stipules à leur base. Les fleurs sont pédonculées, tantôt soli-

[page] 596

taircs et axillaires, tantôt terminales. Les pédoncules sont simples ou raineux. Les genres qui composent cette famille ont été groupés de la manière suivante par le professeur De Candollè, dans le premier volume de son Prodrotnus:

I* Tribu. — Violées. Pétales iuégaux.

Calyptrion, Gingis; Noisettia, Kuntli; Viola, Tournef.; Solea, Sprcng.; Pigea, D. G.; Iordckum, Vent.; Hybanlhus, Jacq.

II* Tribu. — Alsodinées. Pétales égaux et réguliers.

Conohna, D. C.; Rinorea, Aubl.; Alsodcia, Du Pelit-Th.; Cerauthera, Beauv.; Pentaloèa, Leur. (A. R.)

VIOLETTE. Viola. BOT. PHAN. Ce geure, qui a douné son nom à la famille des Violacées ou Violariées, appartient à la Penlandrie Monogyuie du Système sexuel, et offre les caractères suivans: calice persisrtaut, divisé jusqu'à la base eu cinq sépales inégaux., tous plus ou moins prolongés en appendices en forme d oreillettes, dressés après la floraison. Corolle composée de cinq pétales inégaux, roulés en cornets pendant l'estivation; l'intérieur prolongé à la base en un éperon plus où. moins long. Etamines, au nombre de cinq, dont les filets sont courts, dilatés à la base, iusérés sur un torus pentagone et quinquédenté, alternes avec les pétales; les anthères à lobes écartés a la base, s'ouvrant longitudinalement à l'intérieur, rapprochées entre elles (mais non soudées); deux antérieures poiiaut sur le dos des appendices nectarifères qui rentrent dans l'éperon. Ovaire ordinairement supère, mais quelquefois entouré à la base d'un torus concave, et paîaissanl à demi-infère. Slyle filiforme surmonté d'un stigmate tantôt simple et aigu, tantôt obtus, urccolé et comme percé d'un petit trou. Capsule ordinairement trigone, uuiloculaire, à trois valves qui portent les piaceutus sur leur milieu, et qui s ouvrent avec élasticité après la maturité. Graines ovoïdes, luisantes, munies d'une caroncule au sommet, composées d'un albumen charnu et d'uu embryon oblong, à cotylédons foliacés, et à radicule cylindrique et supère. Le genre Viola comprenait, il n'y a pas encore bien long-temps, un grand nombre d'espèces exotiques, qui sont devenues les types de plusieurs genres établis par les botanistes de ce siècle. Ainsi Ventenat a formé l'Ionidium sur une Plante mexicaine, qui avait été considérée par Ortéga comme une espèce de Violette; ce genre renferme aujourd'hui un grand nombre d'anciennes espèces de Viola, qui croissent toutes dans les climats chauds. Les auteurs ont en outre établi les genres Pomèaüa, Solea, Pigea et Noisettia, qui ont pour types différentes espèces de Viola décrites par les auteurs. V. chacun de ces mots.

Réduit à ses justes limites, le genre des Violettes se compose de plus de cent espèces que l'ou rencontre dans les climats tempérés et septentrionaux des deux continens. Quelquesunes croissent dans les parties australes du globe, soit à la Nouvelle- Hollande, soit & la pointe de 1'Amérique méridionale. Ce sont des Herbes ordinairement vivaces, très-rarement annuelles, tantôt pourvues d'une tige très-courte ou souterraine, et alors on les a nommées acaules; tantôt munies d'une tigeappareute, et même quelquefois ligueuse. Leurs feuilles sont alternes, simples, entières ou lobées, et même palmées-digitées. Leurs fleurs ont un aspect facilement reconnaissable; elles soûl teintes de couleurs très-variées, mais celle qui domine a servi de terme de comparaison pour les autres fleurs, c'est un mélange bleu-purpurin velouté. Chaque fleur est penchée et solitaire au sommet d'un pédoncule axillairc ou terminal.

Frédéric de Gingins a publié un travail spécial sur les Violettes, qu'il a inséré par extrait dans le Prodromus de De Candolie, et dans lequel il

[page] 597

a distribué les oent oiuq espèces de Violettes connues en cinq sections principales, fondées sur la forme et la structure du stigmate. Ces sections ont reçu les noms de Nomimium, DUchiciinm, Chamœlanium et Leptidium. La première renferme plus de la moitié des espèces, parmi lesquelles on remarque la plupart de nos espèces d'Europe, excepté les Violettes tricolores qui constituent la section des Melanium. Les Dischidium sont des Plantes de l'Amérique méridionale, à l'exception du Violabiflora qui crott dans las hautes moutagoes de l'Europe, et d'une espèce que Wallicb a trouvée dans le Né- paul. La section des Chammlanium se compose de sept espèces, toutes de l'Amérique du Nord et de la Sibérie. Enfiu, les Lepttdium sont au nombre de neuf, et croissent dans l'Amérique méridionale et à la Nouvelle - Hollande.

La VlOLFTTE ODORANTE, Violàodorata, L., est une Plante si vulgaire, si connue de tous, que sa description serait ici superflue. Tout le monde sait que cette fleur, messagère du printemps, parfurue de son oaeur suave les bosquets et les buissons de toute l'Europe, et qu'on la cultive en bordures dans les jardins, ou elle double facilement. Ces fleurs sont employées en médecine comme expectorantes; on en fait un sirop fort agréable par son odeur et sa couleur. Celte couleur est un réactif trèssensible, employé par les chimistes pour reconnaître la présence des acides. Les racines de Violette ont des propriétés légèrement émétiques, et on les avait proposées comme succédanées indigènes de l'ipécacuanha, qui est la racine d'une Plante du Brésil placée autrefois dans le genre Viola.

La VIOLETTE TRICOLORE, Viola tricolor, L., est counue dans les jardins sous le nom de Pensée. C'est une Plante des plus élégantes, qui croît spontanément dans les prairies des pays montueux, principalement dans les Alpes, les Vosges, les montagnes d'Auvergne, etc. Elle à beaucoup de rapports avec la petite Pensée sauvage dont Linné n'en faisait qu'une variété. L'une et l'autre appartiennent à la section où le stigmate est urcéolé. Ces Plantes ont été préconisées contre les affections dartreuses. (G..N.)

VIOLETTE MARINE, BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Campanula Medium. V. CAMPANULE, (B.)

VIOLIER. BOT. PHAN. V. GIHOFLÉB.

VIOLON, mam. Les habitans de la Guiane oui quelquefois nommé ainsi les Tatous. (IS. G. ST.-h.)

VIORNE. Vtbumums. BOT. PHAN. Genre de la famille des Caprifoliacées, tribu des Sambucées, et de la Peotandrie Trigynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice dont le liinbe est petit, quinquéflde, persistant; corolle rotacée, presque campanuléeou tubuleuse, quinqué lobée; cinq étamines égales; trois stigmates sessiles; baie nionosperme par avortement, ovoïde ou globuleuse, couronnée pat les dents du calice; graine comprimée. Ainsi caractérisé, le genra Viburnum corlespond aux genres Opulus, Viburnum et Tinus de Tournefort, dont la réunion fut primitivement opérée par Linné, et admise depuis par tous les auteurs, excepté Mœnch qui rétablit le genre Opulus. Dans le quatrième volume de son Prodromus, De Candolie a considéré les genres Viburnum et Opulus de Mcench comme de simples sections du genre Viburnum, la première sous le nom de Lentago, la deuxième sous celui d'Opulus. Il a en outre formé une troisième section nommée Soletinus, qui sert de passage des Sambucées aux Lonicérées. Le nombre des espèces de Viornes s'élève à environ cinquante, dont la plupart croissent dans les localités boisées et inontueuses de l'Amérique septentrionale, du Népanl, de l'Europe, de la Chine, de la Sibérie; quelques-unes sont de l'Amérique méridionale, des Antilles et

[page] 598

de Java. Ce sont des Arbrisseaux à feuilles opposées, pétiolées, a fleurs blanches ou légèrement rosées, disposées en corymbes terminaux. Parmices Plantes, nous en citerons trois comme les plus remarquables, et comme types de la première et de la seconde section.

La VIORNE COMMUNE, Viburnum Lantann, L.; Duham., Arb., nouv. édit., tab. 103, vulgairement nommée Mancienne et Bardeau, est uu fort bel Arbrisseau qui s'élève de huit à douze pieds, et dont les rameaux sont garnis de feuilles ovales-oblongues, obtuses, légèrement cordiformes, épaisses, blanchátres en dessous, et dentées en scie. Les fleurs sont blanches, disposées en corymbe paniculé et terminal. Ses fruits sont d'abord verts, puis rouges, enfin noirs; ils passent pour astringens, et on les emploie en certains pays comme antidyssentériquee. Cet Arbrisseau est commun dans les haies et les collines de toute l'Europe.

LA VIORNE LAURIER-TIN, Viburnum Tinus, L.; Duham., loc. cil., tab. 37, est un Arbrisseau qui ressemble à un Laurier par son feuillage, ce qui lui a valu la dénomination vulgaire de Laurier-Tin. Ces feuilles sont persistantes, ovales, un peu aiguËsluisantes en dessus, jaunâtres et pubescenles sur les nervures de leur face inférieure. Les fleurs sont blanches ou un peu rougeâtres, et forment une sorte d'ombelle simple qui dure pendant long-temps. Cet Arbrisseau t originaire de la région méditerranéenne, est très-an-cicnnement cultivé dans nos jardins comme Plante d'ornement.

La Viorne Obier, Viburnum Opulus, L.; OEdcr, Fl. Danica, tab. 661, est remarquable par ses fleurs en ombelle; celles de fa circonférence stériles, ayant une corolle beaucoup plus développée que celles du ceutre. Du reste, c'est un Arbrisseau d'un port agréable, à feuilles trilobées, et qui croît abondamment dans les naies et les bois humides de l'Europe. On en cultivç dans les jardins une charmante variété à fleurs doubles dans l'ombelle entière, et qui est connue sous lé nom de Boule de Neige ou Rose de Gueldre. (G..N.)

VIPÈRE. Vipera, bept. OPH. Genre de Reptiles Ophidiens dont les espèces avaient été confondues par Linné avec ses Couleuvres, mais que Daudin en a retirées poar en former uu genre particulier sous le nom de Vipera, qui a depuis été adopté par tous les zoologistes. Il se distingue surtout des Couleuvres, par les crochets mobiles dont la mâchoire supérieure est armée, et la glande destinée à sécréter le venin qui rend la morsure de ces Reptiles si redoutable pour l'Homme et les autres Animaux. On peut tracer de la manière suivante les caractères du genre Vipère: corps cylindrique, écailleux; tête raccourcie, obtuse rb avant, plus large en arrière où elle est comme cordifonne;

3ueue courte et obtuse, garnie ea essous d'un double rang de plaques disposées par paires oà plus rarement de plaques simples en tout ou en partie; plaques de l'abdomen entières et en nombre variable; crochets recourbés et mobiles à la mâchoire supérieure et qui sont en quelque sorte les canaux excréteurs duoe glande placée vers l'angle de la mâchoire et sécrétant un fluide 00 venin excessivement subtil et délétère. Les crochets mobiles qui forment le caractère distinctif aes Serpens venimeux en général, c'est- à-dire non-seulement des Vipères, mais des Crotales, etc., ont un mode particulier d'adnexion aux os marilaires supérieurs, a Ces os, dit Covier (Règn. Anim., éd. 2, vol. 2, pag. 86), sont fort petits, portés sur un long pédicule analogue à l'apophyse ptérigoïde externe du sphénoïde, et très-mobiles; il s'y fixe une dent aiguË percée d'un petit canal qui donne issue à une liqueur sécrétée par une glande située sous l'œiL C'est cette liqueur qui, versée dan; la plaie par fa dent, porte leratage dans jle corps des Animaux et y produit des effets plus ou moins funestes, suivant l'espèce qui l'a fournie. Cette dent se cache dans un repli de la gencive quand le Serpent ne veut pas s'en servir; et il y a derrière elle plusieurs germes destinés à se développer et à la remplacer, si elle se casse dans une plaie. Les naturalistes ont nommé les dents venimeuses crochets mobiles; mais c'est proprement l'os maxillaire oui se meut; il ne porte point d autres dents, en sorte que dans ces Serpens malfaisans, l'on ne voit dans le haut de la bouche que les deux rangées de dents palatines.

Les Vipères se distinguent facilement des Goulettvres par la forme de leur tète plus obtuse, plus élargie en arrière, par leur partie caudale plus courte et plus obtuse, et surtout par la présence des crochets venimeux qui manquent complètement dans les Couleuvres dont la morsure est tout-à-fait sans danger.

Le genre Vipère, tel qu'il est adopté dans les meilleurs ouvrages récens d'Erpétologie, renferme les cinq sousgenres suivans.

f TRIGONCÉPHALE, Trigonocephalua, où se remarquent des fossettes creusées derrière les narines comme chez les Crotales 9 ainsi qu'un petit aiguillon corné à l'extrémité de la queue qui est assez arrondie. Les uns ont la tâte couverte d'écailles pareilles à celles du dos, tel que le Trigonocéphale de Weigel, Coluber Weigelii, représenté par l^acépède, T. 11, pl. 5, n. 2; d'autres ont toute la tête seulement garnie d écailles granulées comme du chagrin; ce sont les espèces les plus dangereuses, et l'on doit citer entre elles celle à qui les Monographies de Moreau de Jonnès et les articles de journaux qu'a reproduits cet écrivain ont aonné une si terrible célébrité. C'est le Fer de lance ou Vipère jaune des Antilles, Trigonocephalus lanceolatus, Vipera lanceolata, Daudin; Encycl. méth., Oph., pl. 38, fig. 1 Vipera Megœra,

[page] 599

Schneid. Ce Serpent n'a encore été bien observé que dans certaines Antilles, la Martinique et Sainte-Lucie d'où on le croit aborigène; il n'existe pas dans les autres îles. Il atteint communément la taille de cinq pieds, plus ordinairement de quatre; on en cite qui dépassaient deux toises. Sa couleur varie du jaune aurore clair jusqu'au brun noir; sa tête est prodigieusement grosse; il se nourrit de Rats, d'Oiseaux, de Lézards, d'Insectes, d'œufs, etc.; il est très-commun dans les champs de Caunes, où sa morsure cause journellement la mort à quelque malheureux Nègre ou voyageur. La Guadeloupe, Saint- Vincent et la Dominique, quoique bien voisines de la Martinique, ne sont pas infectées par ces affreux Animaux qu'on dit avoir cependant retrouvés à la Terre-Ferme.

Le Trimeaurua viridia de Lacépède, figuré dans le Tome IV des Annales du Muséum, tab. 4, pl. 56, fig. 2, doit rentrer parmi les Trigonocéphales dont il ne se distinguait que par les deux ou trois premières rangées de doubles plaques de dessous la queue, remplacées par des lames entières. Nous ne voyons dans ce caractère qu'un accident fugace et peut-être une monstruosité individuelle. Cuvier dit qu'il y existe aussi une section du sous-genre qui nous occupe, composée de quelques espèces nouvelles, dont le caractère commun consisterait dans la tête couverte de grandes plaques au lieu d'écailles pareilles à celles du dos, ou de plus petites écailles eu manière de chagrin.

f† PLATURE, Platurus, ou la tête est couverte de grandes plaques comme dans les Trigonocéphales de' la dernière section, mais dont la queue est comprimée comme dans les Hydres et Pélamides. Le Platurus Laurcntii de Daudin devant être rapporté à ce dernier genre, il ne reste plus parmi les' Vipères d'espèce à queue comprimée que le Platurus fascialus, Plature à bandes du même

[page] 600

Daudin, T. vu, pl. 85; Coluber laticauilus, L., dont Schneider avait liait son Hydrua colubrinus; c'est un Serpent qui vit dans la mer des Indes, qui n'excède guère deux pieds de long et dont le corps est varié de bandes blanches et noirâtres.

††† Naïa, Naja, dans lequel ce u'est pas la queue, mais la partie qui, plus voisine de-la téte, pourrait être considérée comme un cou, qui est aplatie ou du moins le parait être par la grande dilatation de ses côtés en forme de disque; deux espèces sont très-célèbres dans ce sous-genre.

Le Serpent a lunettes, Lacép., T. il, pl. 3, fig. 1; Encycl. me th., Opli., pl. 17, f. 31; Coluber Naja, L. C'est le Cobra de Capcllo des Portugais, chez qui Cobra dont on a fait un nom do genre signifie simplement Couleuvre. C'est encore ce Serpent que les bateleurs et charlatans apprivoisent dans l'Inde, et avec lesquels (après leur avoir arraché les crochets à venin) ils s'entrelacent, dansent et amusent la multitude ignorante et superstitieuse, qui suppose à ces jongleurs des secrets surnaturels pour dompter les Animaux les plus dangereux et les manier sans danger. La partie élargie du cou est marquée d'une tache brune qui a précisément la forme d'une paire de lunettes, d'ou est venu le nom que l'on a imposé à ce Reptile, qui, dans l'état de repos, a son cou comme les autres Scrpens. Ce n'est que lorsqu'il est excité qu'on le voit se distendre de manière à former une sorte de capuchon sous lequel peut se retirer la tête. On trouve le Naïa à la côte de Coromandel; mais on n'en a jamais observé au Nouveau-Monde, quoi u'en ait dit Séba qui figura de ces erpens comme venant du Brésil, du Pérou ou du Mexique. Il en existe une multitude de variétés, toutes également dangereuses.

L'HAJE, Coluber Haje, L., si bien figurée dans le graud ouvrage de la commission d'Egypte (Rept, pl. 7), paraît être le véritable Aspicde l'antiquité, celui par la morsure duquel la célèbtc Cléopalre se donna la mort, et probablement celui que les jongleurs de Pharaon, à l'envi de Moïse, changeaient en bâtons. Cet usage s'est conservé parmi les misérables des bords du Nil qui faisaient encore sous les yeux des soldats français les mêmes drôleries, par lesquelles les ministres des faux dieux et l'inspire de l'Eternel cherchaient à tromper ou à éclairer un roi d'Egypte. V. Venin.

†††† ELATS, Elapa, ou l'on voit aussi de grandes plaques sur la tête, ou non-seulement les côtés du cou ne peuvent se dilater, mais où les mâchoires même ne peuvent trop s'écarter en arrière, à cause de la brièveté de l'os tympanique et surtout de leur os mastoïdien, d'où il résulte que leur tête comme celle des Tortrix et des Ampliisbènes est tout d'une venue avec le corps. La queue y est arrondie; la plupart des Serpens de ce sous-genre se trouvent au Nouveau - Monde, particulièrement à la Guiaue; de ce nombre est le Leranisque figuré dans l'Encyclopédie méthodique, pl. 24, fig. 49, d'après Séba.

††††† Vipères proprement dites, Vipera. Quaut à ce sous-genre, tel qu il est caractérisé par Daudin et Merrem, il doit encore se subdiviser eu trois sections, ainsi qu'il suit.a Tête couverte de petites écailles granulées. (Echidnœ Sp: Merrem;Cobra, Fitzinger. )

C'est à cette division qu'appartient l'espèce commune, le Coluber Berus, L., Vipera Berna, Daudin, Berus subrufus, Laurenli, qui, plus qu'aucune autre, mérite de fixer notre attention, parce qu'elle est excessivement commune dans un graud nombre de contrées de la France et que sa morsure est très-fréquemment la cause des accidens les plus graves. La Vipère commune est longue d'un pied et demi à deux pieds; son corps, dans l'endroit le plus volumineux,

[page] 601

a environ un pouce de diamètre; sa couleur générale est brune ou roussâtre, quelquefois d'un gris cendré suivant les variétés, avec une ligne irrégulière noire et eu zig-zag sur le dos et une rangée de taches noires sur les flancs; le ventre est d'un guis d'ardoise composé d'un nombre de plaques simples qui varie entre cent quarautequatre et cent soixantedix-sept; celui des plaques caudales est encore plus variable, il est de vingt-neuf à soixante-huit paires de plaques. Sa tête est obtuse et comme tronquée en avant, plus large que le col ou le corps en arrière où elle est même cordiforme; elle est déprimée, couverte de petites écailles granulées; son museau porte six petites plaques dont deux sont perforées pour l'ouverture des narines qui forment une tache noirâtre, deux bandes noires réunies en forme de V se voient à sa partie supérieure. La mâchoire supérieure est blanchâtre, tachetée de noir, l'inférieure est jaunâtre; les yeux bordés de noir sont très-petits, niais vifs et brillans; la langue, comme celle des Couleuvres, est longue, molle, très-rétractile, fourchue a son extrémité libre, noire ou grisâtre. La Vipère est commune dans plusieurs provinces de la France; on la trouve surtout dans les bois élevés et rocailleux; ainsi à Montmorency et surtout daus la forêt de Fontainebleau elle est extrêmement multipliée. Dans celte dernière localité nous avons fréquemment observé les deux variétés brune-roussâtre et grise tirant quelquefois plus ou moins sur le noir; elle se nourrit d'insectes, de Vers, de Mollusques ét de petits Quadrupèdes comme les Mulots, les Taupes, etc. A l'approche de l'hiver, les Vipères se retirent dans des trous profonds et à l'abri du froid, et passent toute la mauvaise saison dans un état d'engourdissement presque complet. En général elles se réunissent plusieurs ensemble et s'enroulent et confondent leurs replis pour passer l'hiver; mais au retour du printemps, elles sortent de leurs retraites et on les voit s'étendre sur les rochers exposés au soleil.

La Vipère commune, de mémo que les autres espèces de sou genre, est du petit nombre des Reptiles qui 11e pondent point d'œufs et dont les petits naissent nus et vivans; cependant tant qu'ils tant contenus dans l'intérieur de l'utérus de leur mère, ils sont renfermés dans des œufs à parois membraneuses: ce n'est que vers la fin de la gestation qui dure environ huit mois, que les petits rompent la membrane qui les enveloppe. Mais à l'époque de leur naissance, ils portent sous leur abdomen lesrestes de l'œuf membraneux daus lequel ils étaient contenus.

L'organisaliou de la Vipère et desparties qui la composent ont été trèsbien décrites et ngurées par Moyse Charas, docteur en médecine de la faculté de Paris, vers la fin du XVIe siècle, dans son Traité intitulé: Nouvelles expériences sur la Vipère. Cette organisation est en général la mêmeque celle des autres Reptiles Ophidiens qui a déjà été exposée à ces mots; aussi croyons-nous ne pas devoir entrer dans aucuns détails à cet égard. Nous nous contenterons d'exposer ici brièvement quelle est la nature du venin de la Vipère, quel est son mode d'action sur l'Homme et les Animaux et par quels moyeus on remédie aux accidens qu'il produit.

On aurait peine à concevoir que Charas, qui a fait un si grand nombre d'expcéncnces avec le venin de la Vipère, ait pu émettre l'opinion que les accidens qui résultent de la morsure de ce Reptile, proviennent non pas de la liqueur versée dans la plaie par les crochets, mais des esprits irrités, si l'on ne se reportait à l'époque où ce médecin écrivait, tout imbu qu'il était de ces idées spéculatives qui en médecine dominaient alors les hommes les plus éclairés. Le venin de la Vipère, au moment où il vient d'être sécrété, offre une consistance à peu près oléagineuse, une couleur légèrement jaunâtre; sa saveur est d'abord faible, mais laisse ensuite

[page] 602

dans l'arrière-bouche une âcreté insupportable et difficile à définir. Ce Suc ne paraît être ni acide ni alcalin, et en se séchant, il jaunit et forme des espèces d'écailles analogues à celles que formerait du mucus ou de l'albumine. Plusieurs auteurs se sont occupés de constater par l'expérience les effets délétères du venin de la Vipère sur un grand nombre d'Animaux. Charas, que nous venons de citer tout à l'heure, et surtout Foutana, ont éclairé cette question par des expériences en si grand nombre et variées de telle sorte, qu'elles ne laissent plus rien à désirer. Fontana a dabora reconnu que ce venin était sans action sur certains Animaux d'un ordre inférieur, comme les Annélides, les Mollusques, et même certains Reptiles, tels que l'Orvet et la Vipère elle-même. Ainsi, en faisant mordre une Vipère par un autre individu de son espèce, ou en inoculant son fluide venimeux dans une plaie faîte à ce Reptile, il n'en résulterait aucun accident. Mais sur les Animaux à sang chaud en général, sur les Oiseaux et les Mammifères, l'introduction du venin, soit directement par la dent de l'Animal, soit par son inoculation artificielle, produit des accidens dont l'intensité varie suivant différentes circonstances. D'abord il est évident que, toutes choses égales d'ailleurs, les accidens seront d autant plus graves que l'Animal sera d'une espèce plus petite. Ainsi, comme l'ont montré les expériences de Fontana, tandis qu'un centième de grain suffit pour faire périr presque instantanément une fauvette ou tout autre oiseau du même genre, il en faut environ un quinzième de Srain pour tuer un pigeon. Cependant cette proportion n est pas toujours rigoureusement la même pour es Animaux d'un volume semblable ou à peu près semblable, puisque près de deux grains n'ont produit presqu'aucun effet sur un corbeau. On voit par là que l'indiosyncrasic individuelle est aussi une circonstance fort importante dans les effets de ce fluide. Fontana a aussi évalué qu'il en faudrait environ trois grains pour donner la mort à un homme, et jusqu'à douze grains pour un bœuf.

Les effets de la morsure de la Vipère sur l'homme, qu'il est surtout intéressant pour nous de bien connaître, sont eucore diversement influencés. La morsure d'une Vipère pourra quelquefois être fort peu dangereuse pour l'homme, ou bien elle pourra mettre ses jours en danger ou même causer la mort. Et d'abord, au moment de la morsure, la quantité du fluide actuellement sécrété n'est pas toujours la même; car l'Animal peut avoir eu récemment l'occasion d'en employer une partie, ce qui nécessairement amène de grands changemens dans l'intensité des accidens. En second lieu, ou a remarqué que dans la saison la plus chaude de l'année, et surtout dans les provinces plus méridionales, ce venin était beaucoup plus actif (pie dans les circonstances opposées. La gravité de ces effets est tocore augmentée, suivant que la morsure a eu lieu dans certaines parties du corps plutôt que dans d'autres. C'est ainsi qu'à la face, à la partie interne des cuisses, et surtout sur les parties latérales du col, la morsure est plus dangereuse. On conçoit aussi qu'un individu qui aurait été mordu deux ou trois fois des suite par le même Animal, comme cela arrive quelquefois, sera en pins grand danger que celui qui n'aurait éprouvé qu'une seule morsure. La force du sujet, l'effet moral produit sur lui par la piqûre, son état sain ou de maladie, sont autant de circonstances propres à modifier le développement des accidens. En général on peut dire qu'une seule morsure faite par une Vipère, n'est jamais mortelle pour l'homme; du moins les cas de ce genre, qui se seraient terminés d'une manière fuueste, sont-ils excessivement rares. On peut même s'opposer au développement de ces accidens par un moyen très-simple, quand il est rais en pratique imraédiatement. Il suffit en effet de sucer

[page] 603

fortement la plaie pour neutraliser l'action du venio. Car l'expérience a démontré jusqu'à la, deruière évidence que ce venin, ai subtil, si dangereux, lorsqu'on l'applique sur une partie dénudée, est sans aucuue action sur les membranes muqueuses qui ne présentent aucune plaie. Celte connaissance est, comme on voit, extrêmement importante. Ou peut aussi, par un traitement convenablement administré, sinon prévenir entièrement, du moins arrêter dans leur accroissement les symptômes de la morsure. Nous exposerons tout à l'heure les substances auxquelles on a reconnu la propriété de neutraliser cette action délétère. Exposons d'abord les symptômes de cette morsure abandonnée à elle-même. Cette morsure est souvent peu douloureuse au moment où elle vient d'êtie faite, comme on le voit par la première observation rapportée par Charas, d'un gentilhomme qui, assistant à ses expériences, fut mordu à la main par une Vipère qu'il avait maladroitement saisie par le milieu du corps. Mais très-souvent cette morsure est presque instantanément suivie d'une douleur très-vive. Tantôt il n'y a qu'un seul des crochets qui pénètre, tantôt on voit deux petites ouvertures éloignées l'une de l'autre de 'Cinq à six lignes, plus ou moins, c'est-à-dire de toute la largeur de l'écartement des deux branches de la mâchoire supérieure à laquelle les crochets sont implantés. Ces ouvertures ou piqûres sont quelquefois presque imperceptibles, surtout si la morsure a été peu profonde, c'est-à- dire si l'extrémité seule des crochets a pénétré dans la plaie. Bientôt une rougeur plus ou moins vive se montre autour de ces piqûres: elles se gonflent et la douleur augmente, les parties environnantes ne tardent point à être envahies par le gonflement; elles deviennent pâteuses, d'un jaune livide et d'un rouge terne. En même temps se développent des symptômes généraux plus ou moins graves: des nausées, un malaise général, des vomissemens bilieux, des lipothymies, une céphalalgie vive; les yeux se gonflent, deviennent rouges, et des larmes abondantes s'en échappent. Si c'est à la main ou à la partie inférieure de la jambe que la morsure a eu lieu, le gonflement gagne de proche en proche, ci ne tarde pas à envahir la totalité du membre. Nous avons vu chez un jeune botaniste mordu à la main par une Vipère (V. Nouv. Jouru. de Méd., août 1820), le bras acquérir un volume tel, qu'il était an moins six fois plus considérable que dans l'état naturel. Le gonflement était pâteux, la peau d'un rouge livide, couverte de phyctènes remplies d'un liquide séreux et jaunâtre; en un mot, tout faisait présager un spbacèle du membre supérieur. Mais peu à peu, et par suite d'un traitement convenablement appliqué, ces accidens terribles perdirent de leur intensité, et le malade finit par sc rétablir. Les douleurs et la rougeur paraissent en général suivre le trajet des principaux troncs lymphatiques et veineux, ou celui des neris. Quand les symptômes ont acquis toute leur intensité, le malade parait tous le poids d'une fièvre adynamique très - violente; des sueurs froides visqueuses, la fétidité de l'haleine, la paralysie des différons sphincters, et par suite l'excrétion involontaire de l'urine et des matières fécales, s'ajoutent aux autres symptômes énoncés précédemment. Enfin, si par suite d'une médication favorable ou par les efforts de la nature, la gravité de la maladie n'éprouve aucune amélioration, la mort vient Suelquefois terminer cette scène de douleur. En effet, on possède malheureusement un assez grand nombre d'exemples d'issue funeste de la morsure de la Vipère. Le professeur Béclard racontait, dans ses cours, qu'un jeune homme des environs d'Angers, fauchant dans un pré, ayant été mordu à plusieurs reprises par une Vipère, mourut en pets d'heures des suites de cet accident. Une femme, mordue à la cuisse par

[page] 604

une Vipère, succomba au bout de trente-sept heures.

Le traitement de la morsure de la Vipère doit avoir d'autant plus d'efficacité, qu'il est commencé dès les premiers temps de la morsure. Le moyen le plus efficace et le plus simple', quand le lieu occupé par la morsure le permet, consiste à sucer immédiatement la plaie. Nul danger, en effet, n'est à craindre par suite de cette action, mais dans le cas seulement où il n'y a aucune excoration à la membraue muqueuse de la bouche et des lèvres, L'expérience a même prouvé que l'on peut impunémout avaler la salive imprégnée de ce venin. On peut aussi pratiquer au-dessus de la plaie une ligature convenablement sertée, mais non pas jusqu'au point d'interrompre complètement la circulation, eu qui amènerait nécessairement la gangrène de la partie. On applique alors sur le lieu de la plaie une ventouse. Ce moyen avait déjà été indiqué par Celsc; dans ces derniers temps il a. été présenté de nouveau par plusieurs médecins recommandâmes, et spécialement par les docteurs Barry, Bouillaud et Mangili, qui ont lait un grand nombre d'expériences pour en constater l'efficacité. Lorsque l'on a retiré la ventouse, on fait dans les environs de la plaie des scarifications plus ou moins profondes, et l'on cautérise la piqûre elle-même, soit avec le fer rouge, soit avec un caustique, tel que la pierre à cautère ou le beurre d'antimoine. En général cette réunion de moyens, lorsqu'ils sont employés immédiatement après la morsure, s'oppose au développement des accidens. Suivant le docteur Barry, on peut même appliquer la ventouse avec succès lorsque les symptômes se sont déclarés: elle les modère, et souvent même les fait complètement cesser.

Un grand nombre de substances ont été successivement vantées comme propres à combattre les accidens résultans de 1a morsure des Serpens venimeux et de la Vipère en particulier. Ces raédicatnens ont été en général choisis dans la classe des excitans et des sudorifiques. Il n'entre pas dans le plan de cet ouvrage de les énumérer ici; nous nous contenterons de citer ici quelques-uns de ceux qui ont été employés avec le plus de succès. La thériaque et plusieurs autres électuaires analogues ont été considérés corumo d'exccllens moyens aiexitères. Il eu est de même de l'huile d'olives; on a dit que les inibroctions faites avec cette substance sur la plaie et les parties qui l'envii'ouuent, calmaient les accidens et les arrêlaicut dans leur marche. C'est même par l'emploi de ce seul moyen que le docteur Mortimer se guérit d'une morsure à laquelle il s'était volontairement exposé, pour reconnaître et constater, pur sa propre expérience, l'efficacité ae l'huile d'olives. Mais de tous ces médicamens, il n'en est aucun qui paraisse agir avec autant de sûreté que l'ammoniaque liquide et ses préparations, comme l'eau de Luce, Je savou de Starckey, etc. Déjà il y a fort long-temps que Bernard De Jussieu avait constaté oe fait en guérissant, dans ses excursions de botanique, les jeunes gens qui avaient été mordus par ce Reptile venimeux. Nous avons pu nous-méme reconnaître l'action curative de ce liquide dans plusieurs circonstances, et en particulier dans le cas du jeune naturaliste cité précédemment. Mordu dans la forêt de Montmorency, on ne put faire usage de l'ammoniaque qu'à sou retour a Paris et cinq ou six heures après l'accident. Mais dans cet intervalle, des accidens très-graves s'étaient déjà déclarés; cependant on appliqua sur la plaie des compresses trempées dans i'àmmoniaque, et on lui fit boire quelaues tasses d'une infusion théiforme, dans chacune desquelles on mettait cinq ou six gouttes de la même substance. Mais déjà l'absorption du venin avait eu lieu, et les symptômes les plus effrayans se montrèrent. On continua néanmoins le même traitement,

[page] 605

et ce fut sous son influence que ces symptômes perdirent graduellement de leur intensité et finirent p ar disparaître entièrement. Un propriétaire éclairé des environs de la forêt de Fontainebleau, où malheureusement ces accidens sont exti émenient fré-quens, à cause de la grande quantité de Vipères qui existe dans cette forêt, nous a assuré qu'il avait toujours employé avec le plus grand succès l'alcali volatil, et qu'il avait toujours vu les accidens etre excessivement pen graves sous l'influence de ce remède. T-ous les gens des campagnes environnantes accourent chez lui dès qu'ils sont mordus par une Vipère, après avoir pris la précaution de faire une ligature autour de la partie mordue. Ceux au contraire qui, trompés par le peu de gravité apparente de cette morsure, ne font point usage de l'ammoniaque, sont en proie aux symptômes les plus dangereux, et quelques-uns même succombent victimes de leur imprudente confiance.

Nous sommes très-loin du temps où Charas disait, en commençant la seconde partie de sou Traité de la Vipère, que Ton peut considérer ce lleptile comme fournissant un excellent aliment pour l'homme, et de précieux médicamens pour la thérapeutique. L'horreur qu'inspire la Vipère est si grande et si générale, qu'il est bien rare qu'on se décide à la manger. Aujourd'hui que la thérapeutique et la pharmacie se dépouillent petit à petit des médicamens dé- goûtans ou monstrueux, qui autrefois surchargeaient les traités de matière médicale, on a abandonné l'usage des diverses parties de ce Serpent auxquelles on attribuait les propriétés les plus bizarres. Ainsi, la graisse, les trochisques, le sel volatil, le vin de Vipère, etc., sont loutii—fait inusités de nos jours. Cependant quelquefois ou prescrit encore, quoique rarement, le bouillon fait avec une Vipère dont ou a retranché la téie et enlevé les intestins. Il passe pour tonique et pour fortifiant.

L'AMMODYTB ou VlPÂRX A MUSEAU cornu, Vipera Ammodytes, Daud.;Vipera Illyrica, Aldr. Celte espèce n'est pas aussi voisine de la Vipère commune par sa forme et sa couleur qu'on l'a dit. Sa longueur varie beaucoup. On trouve des individus qui n ont guère au-delà de sept à huit pouces, et d'autres qui ont de dix-huit pouces à deux pieds. Ses teintes sont variées; elle est tantôt d'un brun foncé sur le dos, tantôt rougeâtre # avec des taches noires et une ligue en forme de chapelet noir; il y a une espèce decorue mobile et charnue qu'elle porte sur le museau. Les anciens, et surtout les auteursdu moyen âge, dit Laccpède, ont beaucoup parlé de ce Serpent trèsvenimeux, qui habite plusieurs contrées orientales et que l'on trouve dans plusieurs endroits de l'Italie, ainsi que de l'IUyrie, autrement dite Esclavouie. On a dit que son uom lui vient de l'habitude qu'il a de se cacher dans le sable, dont la couleur est m peu près celle de son dos, variée d'ailleurs par un grand nombre de taches noires, disposées souvent de manière à représenter une bande longitudinale et dentelée. Il u'est pas certain que l'Ammodyte vive nonseuleinent en Italie et en Ulyrie, mais eu Autriche et dans l'est de la France. Sa morsure est au moins aussi venimeuse que celle de l'espèce précédente. On a vu des individus périr trois heures seulement apiès avoir été mordus par l'Ammodyte. Mais cependant les accidens ne sont ni aussi prompts ni aussi terribles. Les symptômes qui Suivent cette morsure sont à peu près les mêmes que ceux qui se aéveloppeat après celle de la Vipère commune. Son venin peut aussi être avalé impunément, et en suçant la morsure immédiatement api ès quelle, vient d'être faite, on s'oppose au développement des accidens. Dans les environs de Vienue en Autriche, où ce Reptile paraît être fort rare, aussitôt qu'une personne a été mordue, on pratique une ligature audessus de la plaie; on fait autour des

[page] 606

scarifications avec une épine de paliurus, et Ton frictionne ensuite la plaie avec de l'ail pilé et uue décoction de rhue et de romarin dons du vio. Bory dcSaint-Vincent a observé ce Serpent en Morée où il est fort commun.

Le Céraste, Vripera Cerastes, Daudin, ainsi nommé à cause des deux cornes qu'il porte andessus de ses yeux sur son front. Il a été connu dès la plus haute antiquité, car on voit son image représentée sur les obélisques ou autres mouumens de l'ancienne Egypte. On le trouve nonseulement dans la vallée du Nil, mais dans les sables brûlans des autres régions de l'Afrique septentrionale, en Arabie, en Syrie, etc. La tête du Céraste est déprimée, très-obtuse, et comme tronquée en avant, renflée derrière les yeux, mais se rétrécissant vers le col. Le dos est d'un jaune terne, marqué de taches noirâtres irrégulières; L'abdomen est moins foncé. Linné a compté sur un individu de cette espèce cent cinquante grandes plaques abdominales, et vingtcinq paires de caudales; Hasselquist, sur un autre individu, cent cinquante abdominales, et cinquante paires de caudales; Lacépède, sur deux individus observés par lui, a trouvé cent quaiante-sept grandes plaques sous le ventre, et soixantetrois petites plaques sous la queue. Ces différences, observées dans la même espèce, prouvent que le nombre de ces plaques ne peut servir à caractériser les différentes espèces de Serpens. La morsure du Céraste est, comme celle des autres Vipères, suivie d'accidens extrêmement graves. Mais cette espèce étant exotique, on n'a point sur elle des détails aussi étenatis ni aussi positifs que sur les deux espèces précédentes qui, vivant en Europe, ont pu être examinées et étudiées avec soin par les naturalistes.

p Ecailles de la tête carénées et imbriquées semblables à celles du dos (Echidnœ sp., Merrem; Vripera, Fitzinger. )

A cette Seconde division dri genre Vipère appartiennent plusieurs espèces exotiques, que nous nous contenterons de citer:

L'Aspic de Lacépède, ripera ocellata, Latr., qu'il ne faut pas confondre avec 1'Aspis de Linné, qui n'est qu'une simple variété de la Vipère commune.

La Minute ou Vipère a queue courte, Vipera brachyura, Cuv., espèce excessivement dangereuse par son venin.

La Clotho, Vipera Clotho, Séba; la Daboie ou la Brasilieane de Lacépède. y Tête garnie de trois plaque3 plus grandes que celles qui les environnent (Pelias, Merrem)..

Nous citerons, comme exemple de cette section, une espèce qu'on trouve encore en Europe, celle que les Suédois désigneut sous le nom d'æsping, et les Français sous celui de Vipere rouge. C'est le Vipera chærsea, Daudin, ou Colubtr chaènta, L. Elle paraît beaucoup plus commune dans le nord de l'Europe, aux environs d'Upsal par exemple. Elle a été observée dans les Pyrénées. Sa longueur est très-variable. Ainsi en Suède elle n'excède guère six ponces, et sa grosseur est celle du petit doigt; d'autres individus, an contraire, ont jusqu'à dissept ou dixhuit pouces et une grosseur proportionnée. Le nombre de ses plaques varie, celui des abdominales de cent quarante-six à cent cinquante, celui des caudales de trente à trente-quatre. Son dos est d'un gris rougeâtre, marqué d'une bande longitudinale brune, offrant sur ses bords des petites taches noirâtres et semi-lunaires. Ses écailles dorsales sont carénées, ainsi que celles de la tête; son ventre est blanchâtre, pointillé de brun noir. Son museau, obtus et retroussé, se termine par une pointe redressée. Sur sa tête, qui est aéprimée, on remarque deux lignes divergentes en forme d'Y. Ce Reptile n'est pas moins redoutable que les autres Vipères, et

[page] 607

sa morsure, quand on ne s 'oppose pas dès le principe au développement des accidens qu'elle produit, peut même occasion er la mort, ê Tête garnie de plaques semblables à celles des vraies Couleuvres (Sepedon, Merrem ).

L'Hocm achats, Vipera Hœmachales, qui vient du cap de Bonne-Espérance, est d'uu brun rougeâtre, marbré de blanc; son museau est coupé obliquement en dessous; le dessus de la tête est couvert de neuf grandes écailles disposées sur quatre rangs. (a.b.)

VIPÉRINE, bjbpt. oph. Espèce du genre Couleuvre. V. ce mot. (H.)

VIPÉRINE. Echium. bot. phan. Genre de la famille des Borraginécs et de la Pentandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: caliceSersistant, à cinq divisions profane, droites et subulées; corolle irré-Î;ulière, presque infundibuliforme; e lube court, élargi â la partie supérieure; le limbe oblique, divisé en cinq lobes inégaux; 1 orifice nu et ouveit; cinq étamines à filets subulés, irréguliers, inclinés, souvent plus longs que la corolle; ovaire quadrilobé, au centre duquel s'élève un style de la longueur des étamines terminé par un stigmate bifide; quatre akènes arrondis, obliquement acuminés, renfermés dans le calice durci. Ce genre est un des plus naturels de la famille, et des plus faciles â distinguer; mais les espèces européennes se nuancent entre elles de mauière à offrir beaucoup d'ambiguïté. Nous citerons sous ce rapports tes Echium vivlaceum et plantagineum, jolies espèces de nos départemens méridionaux.

On compte aujourd'hui un nombre très-considérable de Vipétines qui croissent en Europe, principalement dans la région méditerranéenne, en Egypte, en Orient, dans les îles Canaries, au cap de Bonne- Espérance, et aux environs de Buénos-àyres. Parmi lesVipérines exotiques, nous citerons les E. giganteum et candicans, qui sont des Arbustes originaires des Canaries, et que l'on cultive dans les serres d'orangerie de quelqoes jardins d'Europe. Ces Arbustes ont un port très-élégant; leur tige s'élève h quelques pieds, et se divise en rameaux blanchâtres garnis de feuilles éparses, sessiles, fart longues, velues et soyeuses. Leurs fleurs soot belles, blanchâtres on bleuâtres, disposées en beaux épis pyramidaux.

Le type du genre est la VirâniNB commune, Echium vulgare, L., Plante herbacée fart répandue dans les, lieux incultes de toute l'Europe. Ses tiges sont drpites et terminées par de suerbes épis de rameaux formés de purs bleues, quelquefois couleur de chair. Celte Plante est hérissée de poils rudes, ce qui pourtant ne nuit pas à son élégance; nous pouvons en aire autant ae quelques-autres espèces(E, asperrimum et E. grandiflorum ) dont l'aspect est aussi fait agréable. (G..N.)

VIPION. Vipio. INS. Genre établi par Latreille aux dépens des Ichneumons. V. ce mot. (aud.)

* VJRAYA. BOT. PHAN. Gaodjchaud (Voyage de l'Urante, partie botanique, p. 466 ) a établi sous ce nom un genre de la famille des Synanthérées, tribu deslnulées, auquel il a imposé les caractères suivans: involucre hémisphérique, à plusieurs folioles imbiiquées, scarieuses, les extérieures obiougues, blanchâtres, atténuées â la base, les intérieures plus longues, linéaires - spatulées, d'un jaune brun; réceptacle garni de papilles; cala thide composée de fleurs hermaphrodites, à corolle tubuleuse; étamines dont les filets sont cohérens par la base?; fruits oblongs, atténués en beo au sommet; aigrette composée de poils hispidules légèrement soudé* par le base. Ce genre a été dédié au docteur Virey, dont le nom a été légèrement altéré, probablement par erreur typographique.

[page] 608

Il exista un autre genre du nom de Vireya, établi par Blume; mais nous ne pouvons décider en ce moment la auestiou d antériorité, car l'ouvrage u savant hollandais n'a été connu en Europe que long-temps après sa publication, et bien certainement il ne l'était pas de Gaudichaud. V, VIREYA. Quoiqu'il en soit, le Viraya Podolepis, Gaud., loc. cit., tab. 6g, est une Plante herbacée, dressée, à feuilles éparses, linéaires, très-entières, tomcnleuses, et à fleurs en corymbes terminaux. Cette Plante croit à la baie des Chiens-Marins dans la Nouvelle-Hollande. (g..n.)

YIREA. BOT. PHAN. Sous ce nom générique, Adauson a séparé le Léonlodon hastile, L., qui ne diffère pas assez des autres Leontodon pour que le genre d'Adanson soit adopté. (G..N.)

VIRECTA. BOT. PHAN. Linné fils a établi sous ce nom un genre dans la famille des Rubiacccs, pour le Rondeletia biflora, auquel il attribue à tort une capsule à une seule loge. Dans notre Mémoire sur les Rubiacées, nous avons réuui de nouveau ce genre aux Rondeletia. (a. r.)

VIRÉON. Vireo. OIS. Genre créé par Vieillot et qui aurait pour type le Tanagra silens de Graelin. (eess.)

VIREYA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Ericinées établi par Blume(Bijdr. Flor. ned. Ind., p. 854;, qui l'a ainsi caractérisé: calice petit, à cinq dents peu prononcées; corolle Îiresque campanulée ou infundibuliorme, régulière, à cinq lobes, adnée au disque calicinal. Etamines, au nombre de dix, insérées sur le disuue calicinal, à filets alternativement plus courts, à anthères obtongues, nues, s'ouvraul par un double port; ovaire supère, surmonté d'un style filiforme, et d'un stigmate capité à ciuq sillons; capsule eu forme de silique, à cinq angles, à cinq loges et à cinq valves; réceptacle columnaire, quinquélobé; graines nombreuses, terminées aux deux bouts par une aile séliformc. D'après une note manuscrite que l'auteur a mise sur un exemplaire que nous avons sous les yeux, le genre en question ne différerait peut-être pas suffisamment des genres Rhododendron et Azalea; et comme il y a un autre genre Vireya ou Viraya, établi à peu près daus le même temps par Gaudicnaud, le nom devra rester à celui>ci. Blume avait établi sou genre sur cinq espèces des montagnes de Java et de Celèbes. Ce sont des Arbrisseaux, pour la plupart parasites, à feuilles éparses (les supérieures quelquefois verticillées;, très - entières, coriaces, ponctuécs- écailleuses en dessous, à fleurs fasciculées, terminales; lés unes avant la corolle presque campanulée, les autres l'ayant infundibuliforme. (g..n.)

VIRGARIA. BOT. crypt. (Mucerfidnées.) Ce genre est si voisin des Botrytis, qu il ne mérite pas d'en être distingué; aussi est-il confondu avec lui par Link, Persoon et Fries. Nées, qui l'a établi, le caractérise ainsi: filamens droits, rameux, à rameaux dressés et plusieurs fois divisés; sporules globuleuses, éparses ou réunies vers les extrémités. On n'en connaît qu'une espèce, le Virgaria nigra ou Botrytis nigra, qui croît comraqpémeut sur les branenes et les herbes mortes, sur lesquelles il forme des touffes étendues et serrées, noires, et d'un aspect velouté.(AD B.)

VIRGILIA. BOT. PHAN. L'Héritier avait donné le nom du chantre des Géorgiques à un genre de la famille des Synanlhérées, qui a été généralement admis sous celui de Galardia ou Gailtardia. V. ce mot. Le même nom de Virgilia fut imposé par Lamarck à un genre de la famille des Légumineuses, tribu des Sophorées, et qui oflre les caractères suivans; calice à cinq dents, presque bilabié; corolle papiliouacéc, dout les pétales sont presque égaux, l'étendard ayant les cotés non réfléchis; dix étamines libres; stigmate obtus, imberbe; gousse comprimée, oblongue, bi

[page] 609

valvt et polysperrae. Le type de ce eenre est le Virgilia capsnsis, Lamk., Illustr., tab. 526; Bol. Bogaz., tab. 1590, qui a reçu une foule d'autres noms. C'est le Sophora capensis de Burmann, le Sophora oroboides de Bergius, I'Hypocalyptus capensis de Thuoberg, le Podalyria capensis d'Andrews, etc. Cet Arbrisseau estru élevé, à feuilles imparipinnées, fleurs rougeâtres disposées en grappes simples, axillaires. Il croît au cap de Bonne-Espérance. Une espèce voisiue de la précédente est remarquable par ses fleurs d'un beau jaune doré, ce qui lui a fait donner le nom de Virgilia aurea. L'Héritier (Stirp. non., tab. 75) l'a figurée sous celui de Robinia suède candra, et elle a été placée par Willdenow dans le genre Podalyria. Enfin, nous citerons parmi les autres espèces le Virgilia lulea, Michz. fils (Arbr. de l'Amér., 3, p. 366, tab. 3), bel Arbre originaire de l'Amérique septentrionale, et que l'on cultive maintenant en Europe pour la décoration des parcs et (les jardins pittoresques. Il s'élève à plus de quarante pieas sur un tronc qui a environ un pied de diamètre. Son bois est tendre, d'un grain fin, ayant le cœur jaune, susceptible de donner une belle teinture. Ses feuilles sont imparipinnées, à folioles au nombre de neut à onze, presque rondes, très-entières. Les fleurs sont jaunâtres, disposées en grappes pendantes. (G..N.)

VIRGULAIRE. Virgularia. POLYP. Genre de Polypiers nageurs, ayant pour caractères: corps libre, linéaire ou filiforme, très-long, entouré en partie de pinnulcs embrassantes et polypifères, et contenant un axe presque pierreux; pinnules nombreuses, petites, distiques, transverses, arquées, embrassant ou entourant le rachis, à bord supérieur polypifère. Les espèces de ce genre diffèrent des Pennatules par leur aspect et leurs habitudes; elles sont bien plus allongées que celles-ci; leur corps est proportionnellement bcaucoup plus grêle; leurs pinnules polypiferes sont fort petites, transverses, embrassant ou entourant la tige, de sorte qu'elles ressemblent plus à une verge ou à une petite baguette qu'à une plume. Les Pennatules flottent vaguement dans les eaux; les Virgulaires s'enfoncent en partie dans le sable ou dans la vase; a partie de leur tige, couverte de Polypes, est seule dans l'eau. On en compte trois espèces: les Virgularia mirabilis, juncta et ausiralis.(E.D..L.)

VIRGULARIA. BOT. PHAN. Ruiz etPavon (Syst. flor. Perup., p. 161) ont établi sous ce nom un genre qui appartient à la Didynamie Angiospermic, L., et lui ont imposé les caractères essentiels suivans; calice persistant, campanulé, presque bilabié; corolle irrégulière, dont le tube est un peu courbé, renflé à l'orifice, le limbe à cinq lobes arrondis, inégaux; quatre étamines didynames, a anthères sagittées; un style portant un stigmate bifide, la division supérieure eugaînant l'inférieure; capsule à deux loges, renfermant des graines nombreuses. Ce genre se composait primitivement de deux Arbrisseaux du Pérou (Virgularia lanceolata et V. révoluta), dont les rameaux nombreux et effilés portent des feuilles opposées, lancéolées ou obtuses, planes ou roulées sur leurs bords. Dans le troisième volume de ses Noua Généra et Species Plant. Brasilia, Martius a fait connaître, par d'excellentes descriptions et de belles figures, trois espèces nouvelles de Virgularia sous les noms de Virgularia campestiris, montana et alpestris. 11 a de plus indiqué, comme faisant partie du même genre, l'Esterhazia splendida de Mikau (Delect. Flor. Bras., tab. 5). Le genre Virgularia appartient à la famille des Gesnériées, et a les plus grandes affinités avec le genre Gesneria luimême, tellement que certaines espèces de Virgularia ont été décrites sous le nom générique de Gesneria par Chamisso et Schlectendal. Les espèces fi-

TOME XVI. 39

[page] 610

gurées par Marlius sont de charma us petits Arbrisseaux, à petites feuilles linéaires, et à belles fleurs roses ou couleur de chair, maculées de pourie. Ces Plantes croissent dans le résii entre le 21e et le i5f degré de latitude australe. On les rencontre dans les lieux humides, inondés, sablonneux ou tourbeux; quelques espèces se plaisent dans les montagnes à environ trois mille pieds d'élévation. (G..N.)

VIRGULINE. Virgulina. MOLL. D'Orbigny a proposé ce geure dans son Travail général sur les Céphalopodes foraminifères; il fait partie de fa famille des Enalioslègues, et il se place entre les genres Polymorphiue et Sphéroïdinc, assez éloigné de cette manière des Textulaires, avec lesquels il a infiniment de rapports. On peut dire que les Yirgulines ne diffèrent des Textulaires que par la forme de l'ouverture. Comme dan3 ce genre, les Yirgulines sont formées de loges alternantes, obliques, dont la superposition et l'alternaucc donnent à la coquille l'apparence d'être couverte d'ccailles; les loges sont alternantes sur deux axes, et la dernière, un peu pointue au sommet, est percée d une ouverture latérale et ventrale qui a tout-à-fait la forme d'une virgule, dont la grosse extrémité est au sommet de la loge; cette ouverture est longitudinale. Les caractères de ce geure sont exprimés de la manière suivante: coquille allongée, droite, conico-subcylindrique, apoiutie à ses extrémités; toutes les loges alternantes, la dernière ayant une ouverture vir^ulaire longitudinale et latérale a sa partie supérieure. Le genre Yirguline ne contient encore qu'une seule espèce fossile que D'Orbigny a nommée Yibouline écailleuse, Virgulina squammosa, DOrh., Mém. sur les Céphal., Ann. des Sc. nat. T. VII, p. 267; ibid., Modèles de Céphal., 5e livr., n. 64. Coquille extrêmement petite que l'on trouve aux environs de Sienne. (D..H.)

* VIRGULINE. Virgulina. MICR. Genre de la famille des Cercariées dans l'ordre des Gymnodés, dont nous avons proposé l'établissement dans notre Tableau des Microscopiques du présent Dictionnaire antérieurement à l'emploi que D'Orbigny fit de ce nom, et dont les caractères sont: corps obrond, membraneux, aminci par sa partie postérieure en uue très-petite queue fléchie en virgule sur l'un des côtés de l'Animal qui est très-comprimé. Parmi les cinq ou six espèces qui rentrent dans ce genre, la Virgulinb Fleuronecte, Virgulina Pleuronectes, N. (V. planch. de ce Dict., Microsc., a, fig. 55), est la plus grande; c'est un Cèrcaria de Müller, repré— sentédans sa pl. 19, fig. de 19a 21. Le Virgulina brevicauda, N. (V. plancli. de ce Dict., Microsc., fig. 54 ), est la petite; c'est le Cercaria représenté par Müller, tab. 20, fig. 2. On les trouve l'une et l'autre dans l'eau des marais, surtout quand elle a été longtemps gardée dans des vases. (B.)

VIROLA. BOT. fhan. (Aublet.) V. Muscadier.

VIRSOIDE. BOT. crypt. (Donati.) V. Fucus.

VIRSON. BOT. crypt. (Adanson.) V. Fucus.

VIS. Terebra. moll. Il s'en faut bien que le genre Vis, établi par Adanson, soit naturel comme quelques personnes l'ont cru. Des cinq Coquilles qui s'y trouvent, deux seulement appartiennent au genre Vis tel que Lamarck l'a circonscrit: le Mira 11 et le Rafel sont des Buccins, et le Niiat est un Fuseau; l'Arvan et le Faval sont les seules espèces d'Adanson que l'on paisse conserver. Cette confusion a été cause d'un double emploi fait par Blainville, dans son Traité de Malacologie, comme nous le verrons bientôt. Le genre Vis d'Adanson ne fut pas adopté par Linné, qui le confondit dans son grand genre Buccin. Bruguière rectifia le genre Buccin de Linné, en séparant les Vis, qu'il eut le tort de trop en séparer pour le mettre à côté des Cérites. Lama rdc remit ce genre à la place qu'il devait occuper, en l'admettant, dans son Système des Animaux sans vertèbres, à côté des Eburnes et des Buccins. Ces rapports étaient trop justement sentis pour n'être pas adoptés; aussi le furent-ils généralement, Cuvier cependant fut un des auteurs 2ui s'en éloigna le plus par les modications qu'il y apporta pour se rapprocher de Bruguière. Le genre Vis, dans sa Méthode, est au nombre des sous-genres des Buccins; mais il est placé le dernier, après les Pourpres et les Casques, de manière à se trouver à côté des Cérites, qui forment le genre qui suit immédiatement. L'arrangement de Lamarck, qui place les Cérites parmi les Coquilles canaliculées, et les Vis parmi les échancrées à la base, nous semble préférable è celui de Cuvier. Il l'est bien certainement à celui de Férussac, qui, par une fausse appréciation des caractères de ce genre, le met au commencement de la famille de3 Volutes, à côté des Mitres; et, comme cette famille, dans son système, est précédée de celle des Enroulées, il s'ensuit que les Vis sont entre les Tarières et les Mitres. Il suffit d'exposer ces rapports pour que l'on soit persuadé que personne ne les a adoptés. Mous avons dit au commencement de cet article que la composition du genre Vis a'Adanson avait été cause d'erreurs, dont une surtout doit être relevée, puisqu'elle a été cause d'un double emploi de la part d'un soologiste distingué, et dont les ouvrages justement estimés sont devenus classiques. Blainville, en effet, dans son Traité de Malacologie, trompé par la description du Miran d'Adanson, qui est un véritable Buccin décrit sans opercule, a cru nécessaire de faire de cette Coquille le type du genre Vis de Lamarck, et de créer un genre Alêne (Subula), pour toutes les espèces allongées qui sont munies d'un opercule. On conçoit

[page] 611

parfaitement bien que, sans cette indication, il était tout simple de faire comme Lamarck, de rejeter le Miran du genre Vis, et de le mettre dans les Buccins, et dès-lors l'établissement d'un genre nouveau devenait inutile. Blaiuville a reconnu la justesse de notre observation, et, dans le Diotionnaire des Sciences naturelles, il a rétabli le genre Vis tel que Lamarck et Bruguière l'avaient conçu. Pendant long-temps on crut connaître l'Animal du genre Vis dans le Mirau d'Adanson. Ce que nous venons de dire peut convaincre qu'on ne le connaissait pas, puisque le Mirau est un Buccin. Blainville fut le premier qui donna des détails sur l'Animal d'une Vis véritable, et c'cst ainsi qu'il le caractérise au genre Alêne du Traité de Malacologie, genre qui est le même que le genre Vis, comme nous devons nous en souvenir. Caractères génériques: Animal spiral, très-élevé; le pied très-court, rond; la tête portant deux tentacules très-petits, triangulaires, ayant les Yeux au sommet; uue longue trompe labiale sans crochets, au fond de laquelle est la bouche également inerme. Coquille allongée, turriculée, très-pointue au sommet; ouverture ovalaire, longitudinale, plusieurs fois plus courte que la spire, échancrée à la base; base de la columelle torse ou oblique; opercule petit, corné, subtrapézoïile, à éiémens squammeux; nucléus suhmédiao. Les coquilles du genre Vis sont toutes allongées, turriculées, très-pointues; les tours sont nombreux, serrés, aplatis, jamais convexes, à suture superficielle, presque toujours simple; l'ouverture est petite, pointue au sommet, plus élargie à la base, où elle est profondément échancrée à la manière des Buccins; la columelle est droite, àaus plis, tronquée obliquement ou tordue à la base; elle est souvent bordée par le bord gauche qui est saillant, quelquefois elle est oblique dans toute sa longueur, ce qui rend l'ouverture plus évasée à la base.

Plarmi les espèces placées dans les

39*

[page] 612

Vis par Lamarck, il en est une que nous n'admettons pas dans ce genre, c'est la Vis bucciuée, Terebra vittala, qui est un vérilable Buccin. Lamarck ne compte que vingt-quatre espèces de Vis vivantes de toutes les mers; mais il y en a certainement plus de quarante, et au moins vingtcinq fossiles, dont plusieurs sont Tes analogues d'espèces vivantes. Nous allons indiquer quelques espèces pour servir a exemple au genre.

Vis tachetée, Terebra maculata, ' Lamk., Anim. sans vert. T. VII, p. 283, n. 1; Buccinum rnaculatum, L., Gmel., p. 3499, n. 130; Lister, Conch., tab. 846, fig. 7*5 Humplu, Mus., tab. 50, fig. a; Favan., Conch., pl. 39, fig. A* Knorr, Verg., 3, tab. a3, fig. 2 et 6, tab. 19, fig. 6; Martini, Conch. T. IV, tab. 153, fig. 1440; Encycl., pl. 402, fig. 1, 2, b. Cette Coquille est la plus grande du genre i elle est blanche, avec des rangées de taches brunes. Elle est des mers du Sud et de L'Inde.

Vis crénelée, Terebra crenulata, Lamk., toc. cit., n. 3; Buccinum crenulatum, L., Gmel., p. 350o, n. 132; Lister, Conch., tab. 846, fig. 75; Rumph., Mus., tab. 30, fig. E; Knorr, Verg., 1, tab. 8, fig. 7; Favan., Conch., pl. 40, fig. A i; Martini, Conch. T. iv, tab. i54, fig. i445; Encycl., pl. 40a, fig. 3, a, b. Coquille subulée, à tours nombreux et crénelés à leur partie supérieure Elle vit dans l'Océan Indien. (D..H.)

VIS A CARACTÈRES, moll. V. ALÊNE.

VISCACHE. mam. Nom de pays d'un Rongeur de l'Amérique du Sud, très-remarquable à plusieurs e'gards, et devant former, un genre nouveau. Ce genre, dans lequel doit rentrer le Chinchilla, sera décrit au Supplément. (lS.G.ST.-H.)

V1SCAGO. BOT. PHAN. Ce nom, ainsi que celui de Viscaria, était appliqué par Césalpin, Caroérarius, et d'autres vieux auteurs, à quelques espèces de Caryopbyllées à tiges visqueuses, qui rentrent dans les genres

Silene et Lychnis. Mœnch et Haller ont reproduit ce nom générique pour certains Silene et Cucubalue. (G..N.)

* VISCARIA. BOT. PHAN. Ce nom, employé par les anciens pour désigner une espèce de Lycnnide que l'on cultive pour l'ornement dans les jardins, n'est plus admis que comme spécifique ou comme nom 4c section au genre Lychnis. (G..N.)

VISCOIDES. BOT. PHAN. (Plumier.) Syn. de Psychotria. (a. a.)

VISCUM. BOT. PHAN. V.GUI.

VISELA. mam. La Marte est désignée sous ce nom dans les anciens auteurs. (is. o. st.-h.)

VISEN. mam. Ancien nom germain de l'Aurochs, d'où est dérivé le mot Bison. (is. g. st.-h.)

* VISION. Le sens de la vue ou la faculté de percevoir, par l'intermédiaire de la lumière, les objets placés à distance, ne paraît exister que chez les Animaux pourvus d'un appareil spécial destiné à cet usage et appelé OEil (V. ce mot); mois le pouvoir de distinguer la clarté de l'obscurité existe même chez des êtres qui n'ont aucun organe de cette nature, tels que les Hydres, les Actinies, etc. L impression de la lumière, de même que toutes les autres sensations externes, est d'abord reçue par tous les points de la surface te'gnmeu taire du corps; elle n'est alors que très-incomplète, mais bientôt on voit cette faculté se localiser et devenir en même temps plus exquise; enfin les iuslruroens qui sout adaptés à cet usage acquièrent une structure de plus en plus compliquée, et à mesure que la division du travail augmente, le résultat obtenu se perfectionne. Les diverses parties qui constituent essentiellement l'appareil visuel ont pour usage de livrer passage aux rayons lumineux, d'en modifier la marche et d'en isoler un certain nombre, pour les faire tomber sur le nerf destiné à les percevoir; aussi les yeux ne sont-ils que des instrumens d'optique. Nous en avons déjà fait connaître la structure; et pour plus de détails sur la théorie de la Vision ou les fonctions de diverses parties de l'appareil ophtalmique, nous renverrons aux ouvrages spéciaux de Physiologie et de Physique.(H.-M. E.)

VISMEA. BOT. PHAN. (Kunth.) Pour Vismia. V. ce mot. (G..N.)

VISMIA. BOT. PHAN..Et non Vismea. Genre de la famille des Hypé- ricinées et de la Polyadelphie Pentagynie, L., offrant les caractères suivans: calice persistant à cinq divisions à peu près égales; cinq pétales alternes avec les divisions du calice, ordinairement velues à la surface interne; étamines nombreuses, soudées par leurs filets en cinq faisceaux opposés aux pétales; cinq glandes alternes avec les faisceaux d'étaminos; ovaire surmonté de cinq styles et couronné par des stigmates peltés; baie membraneuse, ovale, à cinq loges polyspermes. Ce genre renferme plus de quinze espèces dont quelques-unes étaient placées dans les Hypericum par Lamarck. Les Hypcricum guianense et sessilifolium d'Aublct, ainsi que l'H. cayennense de Linné, rentrent aussi dans ce genre. Les autres espèces on' été décrites par Ruiz et Pavon, Kuoth, Pcisoon et Choisy. Toutes sont originaires de l'Amérique méridionale, à l'exception du Vismia guineensis qui croit en Guince et à Sierra- Lcone. Les Vismia sont des Arbrisseaux ou des Arbres à suc gommorésineux, à rameaux quadrangulaires, munis de feuilles le plus souvent couvertes d'un duvet roussâtre, rarement ponctuées, glanduleuses; leurs fleurs sont disposées en panicules terminales. (G..N.)

* VISMIÉE5. Vismieœ. BOT. PHAN. Choisy a ainsi nommé la première tribu de la famille des Hypcricinées qui renferme les genres Haronga de Du Pelit-Thouars et Vismia de Vandelli. V. ces mots. (G..N.)

VISNAGE. Visnaga. bot. phan.

[page] 613

Espèce du genre Ararai. V. ce mot.(B.)

VISNEA. BOT. PHAN. V. MocaNÉRE.

VISON, mam. Espèce du genre Marte. V. ce mot. (B.)

VISQUEUSE ou VISQUEUX. rept. oph. et pois. Espèce du genre Coecilie et la Mixine. (B.)

VITELLARIA. BOT. PHAN. Genre établi par Gacrtner fils (Carpol., pag. 131, tab. 205, fol. 1) pour uu fruit qui provient d'une Plante de la famille des Sapotécs et que Poiret dit être son Chrysophyllum macrophyllum. Il paraît que ce genre a été anciennement constitué en manuscrit par L.-C. Richard. Ce fruit est une haie renfermant des noyaux uniloculaires, monospermes, revêtus intérieurement d'une membrane vasculaire. La graine n'a point d'albumen: son embryon est aroit, à cotylédons largement plissés, soudés entre eux jusqu'à la moitié; à radicule petite et saillante. La description que Gaertner ajoute aux caractères essentiels ne suffit pas pour que l'admission du genre soit définitive.(G..N.)

V1TELLUS. zool. On nomme ainsi le jaune de l'œuf. (a. r.)

* VITELLUS. BOT. PHAN. Gaertuer donnait ce nom à toute partie trèsreuflée de l'embryon, qu'il consi^ dérait comme accessoire à cet organe. Mais les observations du professeur Richard, consignées dans ses Mémoires sur les embryon^ endorhizes et dans son Analyse du fruit, ont prouvé que Gaertner avait donné ce nom tantôt à des radicules trèsvolumineuses, tantôt à un corps colylédonaire très-développé. (a. r.)

VITEX ou GATTILIER. BOT. phan: Ce genre, de la Didynamie Angiospermie, L., avait donné son nom à une famille de Dicotylédones monopétales (les Gattiliers, Vilices de Jussieu), mais qui est plus connue maintenant sous la dénomination de Vçrbénacées. Tous les bota-

[page] 614

tristes, depuis Tournefort, ont admis ce genre, et font ainsi caractérisé; calice court, à cinq dents; corolle dont le tube est grêle et allongé, le limbe plan, à cinq ou six lobes inégaux et comme disposés en deux lèvres; stigmate bifide; le fruit est une sorte de drupe molle contenant un osselet quadnloculaire et tétrasperme. Les Plantes de ce genre sont des Arbrisseaux à feuilles le plus souvent digitées, rarement simples, ter nées ou pinnées. Leurs fleurs sout disposées en panicules verticillées, souvent terminales et portées ordinairement sur des pédoncules triflores. On en a déent plus de vingt espèces qui croissent dans les contrées chaudes du globe; une seule bue nous allons mentionner se trouve ans l'Europe méridionale.

Le Gattilier Agneau-Chaste, Vitex Agnus-Castus, L., est un Arbrisseau de la hauteur d'un mètre et demi, parvenant jusqu'à six en Morée, selon Bory de Saint-Vincent, qui se divise au sommet en plusieurs ' rameaux faibles, plians et .blanchâtres. U a des feuilles pétiolées, opposées et digitées, vertes en dessus, blanches et cotonneuses en dessous. Les fleurs, disposées en épis verticillés, d'une couleur violette, purpurines ou blanches, font un très-joli effet.Cet Arbrisseau se trouve le long des torrens, même lorsqu'ils sont très-secs et aux lieux hrûlans, et toutes ses parties répandent une odeur forte qui dénote des propriétés fortement excitantes, bien loin d'éteindre les désirs amoureux, comme son nom d'Agnus-Castus lui avait été symboliquement imposé par les anciens.

On cultive encore dans les jardins de botanique, sous le nom de Vitex incisa, Lamk., une espèce tellement voisine de la précédente, que plusieurs auteurs ne la regardent que comme une simple variété, quoiqu'elle en diffère assez par le feuillage. On la dit originaire de la Chine. La facilité avec laquelle ces deux Plantes se cultivent, puisqu'elles n'exigent aucun terrain particulier; et qu'elles demaudent seulement de l'ombre et de l'humidité, devrait les faire un peu plus rechercher comme Plante d ornement dans les bosquets des jardins pittoresques. (g..n.)

VITICES. BOT. PHAN. V. VERBÉNACÉES.

VITIS. BOT. PHAN. V. VIGNE.

VITMANNIA. BOT. PHAN. Deux genres différens ont reçu ce nom, mais tous les deux avaient été précédemment établis. Le Vitmannia de Vahl est synonyme du Samadera de Gaertner ou Hiota de Lamarck. V, ce dernier mot. Le Vitmannia de Turner est le même que Y Oxybapkus de L'Héritier. (G..N.)

VITREC. OIS. Syn. vulgaire dn Traquet Motteux. V. Traquet.(DB..Z.)

VITRE CHINOISE, MOLL. Nom vulgaire et marchand du Placuna Placenta. V. PLACUNE.(B.)

VITRINE. Vitrina. moll. Ce genre, dont la nécessité fut sentie par Draparnaud avant tout antre, fut nommé Hélico-Limace par Férussac, et Vitrine par son prédécesseur; le grand travail de Draparnaud sur les Coquilles de France ayant été beaucoup plus répandu que le Mémoire de Férussac, le nom de Vitrine prévalut et fut généralement conservé dans les méthodes. La Coquille qui servit de type à ce geure était connue de Geoffroy qui lui avait donné le nom de Transparente, et la plaçait parmi les Hélices. Müller aussi la signala au nombre des Hélices; elle n'a pourtant pas tous les caractères de ce genre, et l'Animal surtout en diffère, présentant des caractères qui le rendent intermédiaire entre les Limaces et les Hélices. Quoique l'ouvrage de Draparnaud ait paru une année avant celui de Lamarck, celui-ci néanmoins, dans son Système des Animaux sans vertèbres, ne mentionna pas le genre Vitrine. De Roissy, au contraire, l'adopta dans le Bufibn de Soonini et le

[page] 615

plaça à la suite des Hélices. Cet arrangement eût été très-convenable s'il avait fait suivre les Limaces immédiatement après, au lieu des Janthioes qui s'y trouvent; on ne peut en effet trouver des rapports naturels entre ces deux genres. Lamarck dans sa Philosophie zoologique établit des rapports très-naturels entre les genres de la famille des Limaciens, dans laquelle le genre Vitrine se voit entre les Parmacelles et les TestacelJes; dès ce moment ih ne resta plus d'hésitAtion possible sur la place que devaient occuper les Vitrines dans la série des Mollusques. Formant un des chaînons qui lient les Limaces aux Hélices, il était indispensable qu'elles fussent mises entre ces genres, et c'est là que nous les retrouvons dans toutes les Méthodes qui ont paru depuis. Blainville qui, dans son Traité de Malacologie, a fait des familles des Limaciens et des Colimacés de Lamarck une seule famille, la partagée en deux sections, ce qui ne l'a pas empêché d'établir une liaison continue entre tous les genres; les Vitrines qui, comme nous l avons vu, forment une de ces liaisons, sont entre les Hélices et les Testacelles. Obligés comme nous le sommes de nous renfermer pour les articles de ce Dictionnaire dans des limites fort étroites, nous ne pouvons donner des détails anatomiques sur ce genre, et nous renvoyons aux ouvrages spéciaux; les caractères génériques suivans donneront d'ailleurs une idée suffisante du genre. Animal gastéropode, limaciforme, portant sur le dos une coquille trop petite pour le contenir en entier; la tête munie de quatre tentacules courts dont les deux supérieurs plus allongés sont oculés au sommet; la partie antérieure du manteau élargie en bouclier, avancée jusqu'aux leulacules et pourvue à droite d'un appendice spatuliforme trilobé, qui peut recouvrir Iq plus grande partie de la coquille; un lobe spatuliforme à la partie postérieure du manteau; orifice respiratoire à droite sur le collier ou manteau. Coquille petite, mince, déprimée, terminée supérieurement par une spire courte, ayant le dernier tour très-grand. Ouverture grande, arrondie, ovale, à bord gauche arqué, légèrement fléchi en dedans. L'Animal de la Vitrine ressemble beaucoup à une petite limace qui porterait une petite coquille sur le dos; la partie antérieure de son corps se contracte et disparaît en partie sous le collier, mais l'Animal ne peut jamais rentrer eu entier dans sa coquille. Ce qui le rend remarquable, c'est la disposition du manteau que l'on nomme au si le collier dans les Hélices; ce manteau se prolonge en dehors en deux appendices principaux, un antérieur lobé et un postérieur; ces appendices se renversent sur la coquille et la polissent constamment; les coquilles de ce genre sont encore peu nombreuses, elles sont petites, minces, fragiles, verdâtres, déprimées, formées d'un tour et demi à trois, selon les espèces; l'ouverture est très-ample, ovale, et lacolumetJe à peine formée n'est représentée que par un filet très-mince. Si les observations de Quoy et Gaimard se confirment, comme cela paraît probable, l'Hélix citrina, grande et belle coquille, viendrait se ranger dans les Vitrines et en augmenterait le nombre. Férussac, dans son grand ouvrage sur les Mollusques terrestres et ûuviatiles, indique dix espèces au nombre desquelles il y en a une qu'il regarde comme douteuse. Nous citerons seulement la suivante qui est la plus répandue dans les collections.

Vitrine transparente, Vitrina pellucida, Drap., Moll. terr. et fluv. de France, pl. 8, fig. 34 à 37; la Transparente, Geoffroy, Trait, des Coq. des Moll. de Paris, pag. 38, pl. 2; Helix pellucida, Müller, Vcrm., vol. ait., pag. j5, n° ai5; Lamk., Anim. sans vert. T. vi, y* partie, pag. 53, n° 1; Férussac, Hist. nal. des Moll. terr. et fluv., pl. 9, fig. b. Petite Coquille transparente comme du verre, très-mince, très-fragile, verdâtre. Elle se trouve

[page] 616

en France dans les lieux humides, au bord des étangs ou des ruisseaux; elle a à peine deux lignes de diamètre. (D..h.)

VITRIOL, min. Ancien notn des Sulfates.

Vitriol blanc, synonyme de Sulfate de Zinc.

Vitriol bleu, synonyme de Sulfate de Cuivre.

Vitriol vert, synonyme de Sulfate de Fer. (a. r.)

VITTARIA. BOT. crypt. (Fougères.) Les Fougères qui constituent ce genre et qui ont été séparées des Pteris par Smith sont très-remarquables par leur forme; leurs feuilles sont toujours simples, très^allongées, linéaires; elles varient par leur longueur qui est quelquefois de plusieurs pieds, tandis que leur largeur dépasse rarement quelques lignes; elles croissent en général sur les Arbres et leurs feuilles sont presque toujours pendantes; ces feuilles sont ordinairement assez épaisses, opaques et traversées par une nervure moyenne. Les capsules sont disposées en deux lignes continues entre cette nervure et le bord de la feuille, quelquefois très-près de ce bord; elles sont recouvertes par un double tégument membraneux dont l'un s'ouvre en dehors et l'autre en dedans. Toutes les espèces de ce genre croissent dans les pays chauds; on en connaît dix à douze qui par suite même de la simplicité de leur forme no diffèrent que peu les unes des autres. (ad. b.)

VIUDITA. mam. C'est-à-dire Petite Veuve. Les Espagnols établis dans l'Amérique du Sud ont donné ce nom à une espèce de Sagoin. V, ce mot. (is. g. st.-h.)

VIUDITA. OIS. Espèce du genre Canard. V. ce mot. (dr..z.)

VIVACES, bot. Phan. Ce sont les Plantes qui vivent pendant plusieurs années. Les Plantes Vivaces peuvent ne l'être que par leurs raoines, les liges mourant chaque année; elles peuvent l'être à la fois par leurs racines et leurs tiges, (a. r.)

VIVA1NET. pois. Espèce de Bodian des Antilles. V. Bodian. (B.)

VIVE. Trachintts. POIS. Genre de la famille des Percoïdes dans l'ordre des Acanthoptérygiens, dont les jugulaires sont placées en avant des pectorales et soutenues par six rayons au moins. Le corps y est allongé et comprimé, ainsi que la tête où les yeux sont rapprochés en dessus comme pour former un passage aux Uranoscopes. 11 y a une forte épiie à l'opercule et deux petites devant chacun des yeux; l'anale unique est longue et opposée vis-à-vis la seconde dorsale qui est à peu près de même forme; la première dorsale est courte, arrondie, rétraclile et soutenue par six rayons épineux trèsaigus et qui passent pour venimeux, parce que l'Animal sait blesser cruellement en les redressant brusquement. L'anus est situé près de la poitrine; les écailles sout petites; la branchiostège a six rayons. L'espèce la plus commune est le Trachinus Draco, L., Encycl. Méth., pl. 28, fig. 98, dont on connaît plusieurs variétés. Ce Poisson, qui a de six pouces à un pied de long, est commun sur nos côtes où on le pêche souvent à la seine. Il est peu estimé ou du moins se voit peu dans nos marchés, quoique sa chair soit excellente. Très-ague, il saule aisément des filets quand il arrive au rivage, s'enterre à l'instant dans le sable, et pour peu qu'on le touche sans précaution, il redresse les rayons de sa première dorsale qui est noire et blesse avec une sorte de fureur. C'est de la crainte qu'inspire sa piqûre que les anciens l avaient appelé Dragon de mer. d. 6-24, p. 14, v. 6, A. 25, o. 17. (B.)

VIVELLE. pois. (Rondelet.) Syn. de Scie. V. ce mot. (B.)

VIVERRA. mam. Syn. latin de Civette. Linné étendait ce nom à plusieurs Mammifères qui depuis ont été

[page] 617

séparés des Civettes, tels que les Coatis, le Kinkajou, etc. (. o. st.-h.)

* VIVERRIN. uàm. Espèce du genre Dasyure. V. ce mot, (n.)

VIVIANA ou mieux VIVIANIA. BOT. PHAN. Un genre de la Décandrie Monogynie, L., a été décrit sous ce nom par CavaniUes, et cité dans Sprengel (Syst. Vegtlab., 2, pag. 278 et 381) qui eu a ainsi fixé les caractères: calice à cinq sépales; corolle à cinq pétales; dix étamines alternes insérées sur des écailles nectarifères; trois stigmates; capsule à cinq loges. L'espèce a été nommée Viviana marifolia et croît près d'Acapulco. Voilà tout ce que nous avons recueilli dans l'ouvrage de Sprengel qui ne nous apprend pas dans quel ouyrage de CavaniUes il a vu le genre Viviania. D'après une note du professeur De Candolie insérée dans le quatrième volume du Prodromus, le genre Viviania de Cavanillcs est le même que le Macrœa de Lindley. V. ce mot au Supplément.

L. Colla de Turin a établi dans les Annales de la Société Linnéenne de Paris, mars i8a5, un genre Viviania qui a.pour type une Plante connue des jardiniers sous le nom de Melanopsidium nigrum. Ce genre appartient à la famille des Rubiacees ou l'auteur le place à la suite du Psychotria et avant le Coffea, et lui assigna les caractères essentiels suivans: calice semi-supère, ayant le limbe à cinq ou sept divisions; corolle hypocratériforme dont le tube est barbu intérieurement; le limbe divisé en cinq à sept lobes; fcinq à sept étamines insérées sur le tube; ovaire adhérent au calice, couronné d'un anneau nectarifère; quatre stigmates; drupe monosperme par avortement. L'auteur de ce genre nomme Viviania psychotrioides, l'espèce sur laquelle il a été fondé. Le nom de Melanopsidium nigrum, indiqué comme synonyme, porterait à croire que ce genre est le même que VAliberiia de notre collaborateur A. Richard (Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, vol. 5, pag. 234, tab. 91, fig. 1); mais la description du Viviania de Colla ne s'accorde aucunement avec celle de l'Alibertia. Nous avons reconnu tout récemment la cause de cette synonymie défectueuse. La Plante décrite par Colla provenait du jardin de Cals où Perrottet l'avait nommée, sans mûr examen, Melanopsidiumnigrum, la croyant identique avec l'espèce qui doit porter ce dernier nom et qu'il avait vue à Cayenne. Cependant le Viviania psychotrio ides est uue toute autre Plante, et Perrottet nous a lui-même confessé son erreur à cet égard.

Enfin, un troisième genre du nom de Viviana, a été proposé par Rafi-nesque; mais c'est uu double emploi de Guettarda coccinea, D. C., ou Langeria coccinea de Vahl. (G..N.)

* VIVIANIA. BOT. crypt. Ce genre, établi par Raddi, a pour type le Jungermannia podophylla de Thunberg. (o..N.)

VIVIANITE. min. Fer phosphaté bleu laminaire. V. Fer. (A. R.)

VIVIPARE, pois. Espèce de Blennie. V. ce mot. (B.)

VIVIPARE A BANDES, moll. Nom donné par Geoffroy; dans sou excellent petit Traité des Coquilles des environs de Paris, à la Paludine Vivipare. V. Paludine. (d..h.)

VIVIPARES, zool. BOT. Ce sont particulièrement les Animaux dont es petits naissent sans être enveloppés d'un œuf. On donne, par extension, ce nom aux Végétaux, sur lesquels se forment accidentellement des branches ou de jeunes individus, par le développement des embryonsgraines ou des embryons latens.(A. R.)

* VIVORA. REPT. OPH. Qui se prononce Bibora. Syn. espagnol de Vipère, Coluber Berus, L. (B.)

* VLOUVLOU. OIS. Espèce du genre Pigeon. V. ce mot. (dr..z.)

* VOA. BOT. PHAN. Syn. naaler

[page] 618

gâche de fruit. V. BOA BOT. PHAN.(B.)

VOACANGA. BOT. PHAN. Du Petit-Thouars (Nov. Gener. Madag pag. 10) établi sous ce nom, d'origine ma décasse, un genre de la famille des Apocynées, et de la Pentandric Monogynie, L., qui est ainsi caractérisé: calice à cinq folioles roulées; corolle infundibuhforme, ayant le limbe tordu, étalé, à cinq lobes larges; cinq anthères sessiles, sagittées, insérées sur l'entrée du tube ae la corolle j réceptacle charnu; ovaire double; style court portant un stigmate pelté; deux grandes baies sphériques renfermant des graines nombreuses éparses dans la pulpe. Le voacanga est un Arbre de Madagascar, à grandes feuilles opposées, à fleurs disposées en panicules et à fruits tachés, tuberculés. (G..N.)

VOACHITS. BOT. PHAN. (Flaccourt. ) Fruit d'une espèce de Vigne de Madagascar. (a, r.)

VOA-DOÜROü et VOA-FOüÏZL BOT. PHAN. (Flaccourt.) Syn. de Ravenala madagascariensis, Sonn., ou Urania speciosa, Willd. V. Urania. (G..n.)

VOA-LELATS. BOT. fhan. (Flaccourt.) Même chose qu'Ampali, V. Ampa. (B.)

VOANDZE1A. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Césalpinées, offiant les caractères suivaus: fleurs polygames; les hermaphrodites sont stériles, accompagnées de deux bractées, et fleurissent hors de terre; elles ont un calice campanule, une corolle papilionacée à ailes horizontales, des étamines diadclpbes, un style courbé et velu. Les fleurs femelles fleurissent sous terre et sont fertiles; elles manquent de pétales et d'étamines; leur ovaire à deux ovules est surmonté d'un style court et d'un stigmate crochu; la gousse est charnue, arrondie, et ne renferme qu'une graine. Ce genre a été établi par Du Petit- Thouars sur une Plante de Madagascar, décrite par Flaccourt sous le nom de Voandzou. Linné l'avait nommée Glycine subterranea, et Burma nn Arachis africana. C'est une Herbe rampante, à feuilles longuement pétiolées, trifoliolées et glabres. La graine estèomeslible, comme celle de l'Arachis hypogœa, avec laquelle elle a beaucoup de ressemblance. Cette Plante est cultivée à l'île Maurice et en d'autres colonies intertropicales.

Sprengel n inutilement substitué au nom générique celui de Cryptolobus. (g..n.)

VOANG-SHIRA. mam. Nom madécasse de la Mangouste Vansire.(IS. G. ST.-H.)

* VOA-NICE. BOT. PHAN. Syn. de Coco à Madagascar. (B.)

VOCHY. Vochysia. bot. phan. Genre établi par Aublet, placé par Jussieu dans les incertaî sedis, mais dont Aug. de Saint-Hdaire vient de faire le type d'une famille nouvelle, sous le nom de Vochysiées (V. ce mot.) Le genre Vochysia présente un calice coloré, pétaloïde, jaune, à cinq divisions inégales, quatre trèspetites, une supérieure beaucoup plus grande et se prolongeant inférieurement en un long éperon. La corolle se compose de trois pétales insérés sur le calice, inégaux, les deux latéraux beaucoup plus petits. Les trois étamines sont opposées aux pétales; deux sont stériles et rudimentaires; une seule est fertile et porte une anthère qui se termine à son sommet en une sorte de capuchon. L'ovaire est libre, il se prolonge à son sommet en un style qui porte un stigmate obtus et a peine trilobé; le fruit est une capsule trigone, à trois loges, contenant chacune une seule graine; elle s'ouvre en trois valves. Les graines sc terminent par une aile mince et membraneuse; elles se composent outre leur tégument propre d'un embryon dont la radicule est supérieure et de deux ' cotylédons contournés sur eux-mêmes. Ce genre se compose d'une quinzaine d'espèces

[page] 619

tontes originaires de la Guiane ou du Brésil. Ce sont des Arbres à feuilles opposées ou verlicillées, ovales très-entières, accompagnées à leur base de deux stipules; les fleurs sont jaunes, disposées en grappes. Ce genre a été nommé Vochy par Aublet, Vochy par Jussieu, Vochy a par Vandelli, Salmonia par Necker, et Cicuilaria par Schreber. On en trouve un grand nombre d'espèces nouvelles figurées dans le troisième volume de la Flore du Brésil de Martius, tab. 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92. (A.R.)

VOCHYA. BOT. PHAN. (Vandelli.) V. Vochy.

VOCHYS1ÉES. Vochysieœ. BOT. PHAN. C'est dans le sixième volume des Mémoires du Muséum, page a65, qu'Auguste de Saint-Hilaire a proposé l'établissement de cette nouvelle famille dans laquelle il range les genres Vochysia et Qualea d'Aublet, et un nouveau genre qu'il nomme Sa/- vertia. Le docteur Meyer, dans le second volume des Actes des Curieux de la nature de Bonn. Pohl, dans son bel ouvrage sur les Plantes du Brésil, et surtout le professeur Martius, dans le troisième volume de ses Nova Généra et Species Brasilioe, ont adopté cette famille, et ce dernier l'a enrichi de quelques genres et surtout d'un grand nombre d espèces nouvelles. Voici les caractères des Vochysiées: le calice est monosépale à quatre ou cinq divisions profondes et inégales, imbriquées avant leur épanouissement, colorées et pétaloïaes . en éperon; l'une d'elles plus grande se termine à sa base. Le nombre des pétales est d'un à cinq; ils sont inégaux, alternes avec les divisions du calice sur lequel ils sont attachés; les étamines varient comme les pétales d'un à cinq; le plus souvent elles leur sont opposées, plus rarement elles leur sont alternes. De ces étamines en général une seule est fertile, les autres sont stériles et rudimentaires; l'ovaire est libre ou soudé avec le calice, ce qui sert à établir deux divisions dans la famille; il offre trois loges conte-' nant chacune un, deux ou un petit nombre d'ovules. Le style est simple et se termine par un stigmate légèrement trilobé; le fruit est une capsule trigone, à trois lobes, qui s'ouvre en trois valves; les graines dépourvues d'endosperme, ont leur radicule supérieure et leurs cotylédons rmlés sur eux-mêmes. Les Végétaux qui composent cette famille sont des Arbres, tous originaires de l'Amérique méridionale; leurs jeunes rameaux sont opposés et quadrangulaires, portant des feuilles opposées ou verticillées, très-rarement alternes, entières et accompagnées à leur base de deux stipules. Les fleura sont en grappes ou en panicules thyrsoïdes, le plus souvent terminales.

Les Vochy siées, par leurs feuilles entières, opposées, et munies de stipules, ont quelque ressemblance avec les Rubiacées. Par leur organisation elles se rapprochent beaucoup des Onagrariées et surtout des Combré- tacées. Voici les genres qui y ont été successivement rapportés.

$ I. Ovaire libre; calice à cinq divisions.

Callisthene, Mart.; Amphilochia 9 Mart.; Vochysia, Juss.; Salvertia, Aug. Saint-liil.; Qualea, Aublet.

§ II. Ovaire adhérent; calice a quatre divisions.

Erisma, Rudge.

On rapporte encore à cette famille, mais avec doute, les genres: Lozania, Séb. Mutis; Agardhia, Sprengel; Schweiggeria, Sprengel. (a. r.)

* VODAWAHAH. pois. (Russel, Corom., 1, p. 67.) Espèce du genre Picarel. (B.)

VOGELIE. Vogelia. BOT. PHAN. Trois genres ont reçu successivement ce nom. Walther, dans sa Flore de la Caroline, le donna primitivement à la Plante dont Michaux a fait son Tripterella et qui a été réuni au Burmannia. Médicus l'avait appliqué au Myagrum paniculatum, L., type du

[page] 620

genre Neslia de Desvaux, adopté aujourd'hui sous ce dernier nom. Enfin JLamarck établit un genre Vogelia qui appartient à la famille des Plumbaginées et à la Pcntandrie Monogynie, L. Voici ses caractères essentiels: calice à cinq folioles, pliées, ondulées, sillonnées transversalement; corolle tubuleuse, plissée, à cinq lobes très-courts; cinq étamines non saillantes, insérées au foud de la corolle, portant des anthères droites, ovales; ovaire supère, surmonté d'un style et d'un stigmate à cinq divisions; capsule uniloculaire ? Le Vogelia africana t Lamk., 111. des genres, tab. i4q, est un petit Arbrisseau, à tiges grêles, rameuses, garnies de feuilles espacées, alternes, presque striées, sessiles, échap crées au sommet avec Une pointe dans l'échancrure; les fleurs sont terminales disposées en épis allongés. Cette Plante croît dans l'intérieur des ferres, près du cap de Bonne-Espérance. (g..n.)

* VOGLERA. BOT. PHAN. Dans la Flore de Wettéravic, le Genista ger manica a été érigé en un genre particulier sous le nom de Voglera, à cause de sou fruit à valves bombées; mais ce caractère a paru insuffisant pour l'adoption de ce genre. V. Genêt., (O..N.)

VOHIRIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Genlianées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Auhlet (Plant, de la Guiane, 1, tab. 85, fig. 1) et offrant pour caractères essentiels: un calice court, tuibiné, à cinq divisions; une corolle hypocraténforme dont le tube est trèslong, renflé à la base et au sommet, le limbe à cinq segmens ovales; cinq étamines insérées sur l'orifice du tube, à filets très-courts et à anthères oblongues; ovaire supère, surmonté d'un style couronné par un stigmate capitc; capsule oblongue à deux valves et à une seule loge renfermant des graines nombreuses attachées aux bords des valves. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce (Vohiria rosea)9 Plante qui croît dans les forêts de la Guianc et dont lesGariponsmangent la racine. Celle-ci est de la grosseur du poing, de forme irrégulière, blanche en dedans, recouverte d'une écorce rousse. Cuite sous la braise, elle a la saveur de la pomme de terre. La tige est noueuse, en partie souterraine, émettant quelques rameaux courts, munis à chaque nœud de deux petites écailles opposées qui tiennent lieu de feuilles. Les fleurs sont roses, solitaires ou géminées au sommet de chaque rameau. (g..n.)

VOIGTIA. BOT. PHAN. (Roth. ) Syn. de Rolhia, Schreber. V. Ro- T1A. (A.B.)

VOILIER, zool. Espèce d'Acanthure. V, ce mot. Pour Broussonnet c'est un synonyme d'Istiophore. Se Ion Blainvilie, c'est le Poulpe de l'Argonaute. Les Oiseaux de mer à long vol portent augsi ce nom. (B.)

VOOTA. BOT. crypt. (Mousses.) Hornschuch a donné ce nom à un genre de Mousses voisin des Pbasques et dont on distingue maintenant deux espèces, l'une qui croît sur les hautes montagnes de l'Europe et l'autre dans les régions polaires arctiques. La capsule de ce genre comme celle des Phascum est indéhiscente, l'ofiercule restant soudé à l'urne; mais a coiffe est très-grande et enveloppe complètement la capsule; elle se fend latéralement, mais persiste longtemps et se détache le plus souvent avec la capsule elle-même dont le pédicellc finit par se rompre. Ce sont des Mousses a tige droite, peu rameuse, un peu plus grande que les Phascum et à capsule longuement pédicellée.(ad. b.)

YOJET. moll. Nom qu*Adanson (Voyage au Sénég., pl. 8) donne à une Coquille du genre Triton de Lamarck, Triton pileare. V. Triton.(d..h.)

VOL. zool. Mode de locomotion propre à tous les êtres qui sont munis d'ailes complètes et développées. Cet article ayant été traité parmi les généralités, dans les mots Insectes et Oi-

[page] 621

Beaux auxquels on peut avoir recours, deviendrait un double emploi, (B.)

VOLANT D'EAU, bot. phan. V . Mybiophyxle.

VOLATIN. OIS. (Azara. ) Syn. de Sacnrini. V . Gros-Bec. (dr..z.)

VOLCANS, oéol. On nomme ainsi, dans le langage ordinaire, des' ouvertures qui ont eu lieu en différons points de la croûte du globe, et d'où il sort de temps en temps des jets de subslanoes embrasées et des torrens de matières fondues. Ces bouches ignivomes sont presque toujours Îdacées au sommet de montagnes iso- ées, coniques et creusées dans leur partie supérieure d'une cavité en forme de coupe qu'on nomme Cratère. Mais les causes auxqbelles on peut attribuer les éruptions volcaniques et dont le siège est situé audessous de l'écorce terrestre, ne se sont pas bornées à élever des montagnes à cratère; les éruptions ne doivent être considérées que comme l'un des effets les plus communs et les mieux connus de ces agens intérieurs; elles se lient en effet d'une manièie intime à d'autres phénomènes non moins remarquables, et trèsprobablement sont dues aux mêmes causes, tels que les trembleniens de terre, les soulèveniens de pics et de dûmes, et la formation des roches cristallines en général. Sous ce nom de Volcans, nous devons donc réunir tout ce qui a trait è ces phénomènes et aux productions minérales venant de l'intérieur de la terre; mais obligés de resserrer cet exposé dans des limites assez étroites, nous ne donnerons ici qu'un simple aperçu des principaux points de ce vaste "et intéressant sujet, et nous renverrons nos lecteurs, pour les détails et les dé- veloppemens dans lesquels il ne nous sera pas possible d'entrer, aux divers ouvrages ex profesio où nous avens puisé les bases du présent article.

Commençons par décrire les phénomènes que présentent les Volcans, en prenant ce mot dans son acception vulgaire; ce sont, avons-nous dit, des montagnes à cratère qui lancent par intervalles des sobstanoes embrasées. On eu connaît aujourd'hui plus de deux cents qui sont brûlant ou en activité; mais ils ne vomissent pas continuellement de la flamme ou des matières fondues; la plupart restent pour ainsi dire dans l'inaction pendant un temps considérable, après lequel se manifeste tout- à-coup une de ces crises violentes et passagères appelées éruption*. Les signes précurseurs des éruptions sont des tremblemens de terre, des bruits souterrains, des cbangemens dans la forme du sol et dans l'état de l'atmosphère, l'émission d'une grande uantité de vapeur ou de fumée paisse, qni s'élève en colonne immense dont le sommet se dilate en s'affaissant ou se refoulant sur luimême. Bientôt celte colonne est traversée par des jets de matières pulvérulentes et de pierres embrasées

3ui s'élancent en divergeant, comme es gerbes d'artifice, et retombent autour de la bouche du Volcan, sous forme d'une pluie de cendre et d'une grêle de scories ou de pierres. Enfin, il s'élève du fond du cratère une matière incandescente et visqueuse, appelée lave, semblable à un métal eu fusion; elle remplit d'abord toute cette énorme coupe, puis so déborde, coule sur les flancs du cône et se répand sur le sol voisin avec plus ou moins de vitesse, en entraînant ou enveloppant tout ce qui se trouve sur son passage. Quelquefois la lave eu s'élevant occasione, par sa pression, des ruptures ou des fentes longitudinales dans les flancs de la montagne, et jaillit par cette nouvelle issue comme un torrent impétueux. Après l'éruption, ces fentes se bouchent par la consolidation de la lave et deviennent de grands filons en forme de murs, auxquels on donne le nom de Dykes. L'émission des laves est ordinairement suivie d'une nouvelle production de matières pulvérulentes.

Les matières gazeuses qui se dégagent des Voleans sont composées prin-

[page] 622

cipalement de vapeur d'eau chargée de substances acides, telles que l'acide sulfureux et l'acide muriatique. Les éjections pulvérulentes se composent de portions de la substance mème des laves, entraînées à l'état de mollesse par les gaz qui sortent du foud du cratère avec uuc viiesse ex-traordinaire. Ces matières se divisent encore et se figent dans l'atmosphère, et suivant le degré de division auquel elles parviennent et l'aspect qu'elles présentent, elles reçoivent les noms de Scories, de Sables et de Cendres volcaniques. Ces dernières qui n'out rien de common que le nom et l'apparence avec le résidu de la combustion des matières végétales, sout quelquefois d'une si grande finesse qu'elles s'insinuent partout dans les lieux ou elles retombent, et peuvent être transportées par les vents à des distances de plus de cent lieues. Colles du Vésuve, lors de l'éruption de 472, furent portées, dit-on, jusqu'à Constantinople et sur les côtes d'Afrique; ces cendres ne retombent pas lou-jours sèches sur le sol, mais fréquemment pénétrées de vapeurs aqueuses; elles produisent souvent par leur accumulation des couches fort épaisses, qui, tassées et infiltrées par l'eau, forment des lufs volcaniques. Les laves qui, à la sortie du Volcan, sont ordinairement très-fluides et s'épanchent rapidement en suivant les directions les plus favorables que le terrain leur présente, acquièrent bientôt de la viscosité et leur marche se ralentit. Leur surface est agitée de forts bouillonnemens, d'où s'échappent des gaz et de la fumée blanche produits par lesel marin et d'autres substances; bientôt clic se solidifie en se refroidissant, la lave continue à couler dessous, jusqu'à ce qu'il se présente un obstacle; alors clic s'y arrête, s'y amoncelle, finit par monter sur la partie solidifiée et continue sa marche comme auparavant, jusqu'à ce qu'elle soit arrêtée par un nouvel obstacle. Parvenue sur des terrains plats, elle emploie quelquefois plusieurs jours pour s'avancer de quelques pas. Il arrive souvent que la lave s'accumule dans certains endroits à des hauteurs considérables, et comme le refroidissement n'est rapide qu'à la superficie des courans, leur intérieur peut conserver sa chaleur et sa fluidité pendant des années entières. On en cite qui fumaient et coulaient encore plus e huit ans après la sortie du cratère; le, laves en etat d'incandescence dégagent des vapeuis qui les rendent plus poreuses et boursoufflées vers leur partie supérieure, en sorti que chaque coulée est recouverte d'une couche de véritables scories.

Le peu de vitesse des laves provient de leur grande viscosité; cette viscosité est souvent telle que de grosses pierres qu'on y jette n'y produisent presque aucune dépression, et qu un homme peut traverser le courant sans crainte de s'y enfoncer. Ayant peu de vitesse, le courant a aussi peu de puissance, et il tourne ou surmonte les obstacles qu'il rencontre, plutôt qu'il ne les renverse; mais sa maiche n'en continue pas moins et n'est pas mème arrêtée par la mer, car il pénètre dans ses flots et y forme des caps avancée qui ue sont complètement solides qu'au bout d'un certain temps (coulée de l'Etna, en 1669). La chaleur des courons de laves a été le sujet de beaucoup de discussions; on a même été jusqu'à révoquer en doute l'intensité considérable de cette chaleur; il paraït bien prouvé que la température de l'inteneur des courans de laves en ignition est en effet très-élevée, et qu'il n'y a point de rapport appréciable entre celte température et celle de la surface des mêmes courans; la lenteur avec laquelle ses parties inférieures se refroidissent, le grand espace de temps pendant lequel elles se maintiennent dans leur état d'incandescence et de liquéfaction, ont donne à penser à quelques naturalistes qu'elles renfermaient un principe de fluidité autre que le calorique; mais aucune observation précise ne vient à l'appui de celte opinion, et il se peut que

[page] 623

la croûte figée dont tous les couraus de laves sont revêtue, soit la seule cause qui arrête la chaleur et la force de se concentrer dans la masse et de s'y conserver pendant un tempi assez considérable.

On a vu quelquefois sortir d'une montague volcanique, pendant l'éruption, des torrens d'eau boueuse; mais c'est un phénomène assez rare, avec lequel on a confondu les inondations causées, soit par la fonte des neiges sur la cïme des Volcans, soit par les eaux que lancent à l'état gazeux les Volcans eux mêmes t et qui se refroidissant rapidement dans l'atmosphère, retombent presque subitement sur le sol. Cependant l'existence de ces éruptions a été constatée par Alex. de Humboldt dans les Volcans en activité du Nouveau-Monde; elles y sout quelquefois accompagnées de circonstances extraordinaires qui ne laissent aucuu doute sur la nature de ces éruptions; ainsi l'on a vu un Volean du Mexique rejeter une quantité innombrable de petits poissons avec des tonens d'eau bourbeuse, provenant sans doute d'un lac que la montagne renfermait dans ses flancs. Ces poissons étaient en si grand nombre que leur putréfaction a répandu dans l'air une odeur infecte qui a occasioné des maladies epidémiques.

Les éruptions d'un même Volcan ont souvent lieu à des époques éloignées; on a remarqué qu elles deviennent d'autant plus rares que les montages volcaniques sont plus élevées. Stromboli, qui est un très-petit Volcan, est dans une action perpétuelle; les éruptions sont rares au Vésuve, et plus encore à l'Etna et au Pic de Ténériffe. Il y avait deux siècles nue le Vésuve n'avait vomi de flammes lors de la grande éruption de 79, qui détruisit Herculanum et Pompeïa, et dans laquelle Pline trouva la mort. La montagne et l'intérieur du cratère étaient alors couverts d'Arbres de la plus belle végétation; depuis 79 jusqu'en 1651, le Vésuve n'a eu que douze éruptions; mais depuis cette époque son activité a tellement augmenté que dans le XVIIe siècle il y en a eu cinq, et dans le XVIIIe, dix-sept. Quand les Volcans sont depuis long-temps en repos, ou qu'ils s'éteignent, leur sol encore fumant dégage des vapeurs de soufre qui se déposent a la surface des anciennes laves; de semblables terrains se nomment des Solfatares ou Soufrières naturelles; telle est celle des environs de Pouzzoles, dans le royaume de Naples. L'intérieur de nos continent renferme un grand nombre de Volcans entièrement éteints; on eu compte plus (Tune centaine en France, dans l'Auvergne, le Vivarais et les Cévennes. Ce sont de petites montagnes coniques composées de laves, e scories, de pierres volcaniques entassées les unes sur les autres; plusieurs présentent un cratère plus ou moins bien conservé, et quelquefois on voit sortir comme de leur pied des laves qui s'étendent à plusieurs milliers de mètres de distance et qui ont parfaitement conservé la forme du courant. Ces Volcans éteints de l'intérieur des contimens sont rarement isolés; mais ou les trouve toujours réunis par groupe à l'entour d'un rentre, ou bien disposés en série à la suite les uns des autres.

Les Volcans brûlans ou actuellement en activité sont situés le plus ordinairement dans dés îles peu étendues, ou bien sur les contmens, mais le long des côtes et toujours à peu de distance de la mer; un très-grand nombre même sont évidemment sous-marins ou comme isoles au milieu des mers ou ils forment des îles coniques. L'Europe ne nous présente que peu de Volcans brùlans; en Sicile, l'Etna qui s'élève comme un colosse à une hauteur de a 3400 mètres; sur la côte d'Italie, le Vésuve qui n'atteint que le tiers de cette élévation, dans les îles voisines de Lipari, le Volcan de Strom-boli et les anciens Volcans de Vulcano et de Vulcanello, qui fument encore; en Grèce, un petit Volcan

[page] 624

trouvé sur la côte sud-ouest de Milo par Bory de Saint-Vincent et Virlet; an nord, l'Islande au milieu de ses neiges, nous présente l'Uéda «pii s'élève à environ 1900 mètres, et cinq autres Volcans. Les continens de l'Asie et de l'Afrique u'en contiennent qu'un très-petit nombre; mais ils sont nombreux dans les Iles qui les entourent) telles que l'île Mascareigne. Madagascar, les îles du Cap Vert, les Canaries, les Açores, etc. En Amérique, on en compte plus de cinquante; ils sont remarquables par leur position sur le dos ' de la grande Cordilière, par leur fonne colossale, par la nature des masses qui les constituent et par celle de leurs produits; au Mexique, le Popocatepetl s'élève à 560o mètres; dans la province de Quito, le Pichincha atteint 4700; le Colopaxi, 6750 mètres; l'Antisana, 6000 nçèt.; ci le Chiroborazo, 6700: ce dernier est un immense dôme trachytique, qui n'a jamais été vu en éruption. On ne doit point confondre avec les phénomènes des éruptions volcaniques, d'autres phénomènes qui n'ont avec eux qu'une faible analogie et qui dépendent de causes d'une autre nature. Ce sout ceux que produisent les dËgagemens de gaz et de vapeurs que l'on observe en quelques lieux, principalement en Italie, en Crimée, en Perse, etc., et qui entraînent et rejettent souvent avec force des matières terreuses, délayées par l'eau. Ces éjections ont lieu à diûérens intervalles, comme par une sorte d'explosiou, et il se fait autour des ouvertures qui les vomissent de petits cônes terreux provenant de la consolidation de la vase. Ces cônes, dont la hauteur n'est que de quelques pieds, sont terminés par un cratère rempli d'une boue liquide d'où s'échappent Eu, motnens de grosses bulles de gaz. es terraius où s'observent* ces phénomènes ne présentent aucun des caractères des terrains volcaniques; ce sont presque toujours des terrains argilo-sablonne ux dont le fonds est humide et fau^eux, et les dégagemens de gts paraissent dos à des actions chimiques qui s'opèrent à peu de profondeur au sein de certaines couches minérales. On a donné à ces phénomènes les noms de Volcans d'air, Volcans d'eau et de boje; mais parce que l'eau et la boue que rejettent ces prétendus Volcans sont otdinairement salées, ils sont connus particulièrement sous le nom de Sa (ses. Dans d'autres parties de l'Italie, oû trouve des amas plus eu moins considérables d'une eau bourbeuse, d'où s'exhalent avec impétuosité des gas et des vapeurs d'eau bouillante; ces amas d'eau, que produisent les vapeurs en se condensant, sont appelés Lagonis d'après le nom qu'on leur donne en Italie. De simples dégageraens de gaz peuvent d'ailleurs avoir lieu sans être accompagnés des phénomènes qui caractérisent les Salses et les Lagonis; on connaît de pareilles sources gazeuses dans uue multitude de lieux. Ces jets de gaz, de quelque manière qu'ils sortent de la terre, sont généralement susceptibles de s'enammer, soit naturellement, soit par l'approche d'un corps en ignition, et de donner lieu à ce que l'on appelle des fontaines ardentes.

Revenous aux Volcans proprement dits, pour examiner les divers phénomènes qui précèdent ou accompagnent leurs paroxysmes: ce sont les tremblemens de terre, les soulè- vemens du sol, la formation de nouvelles bouches ou nouveaux cratères d'éruption, etc. Les tremblemens de terre consistent dans des secousses subites et violentes, des mouvemens d'oscillaliop plus ou moins rapides, que les agens intérieurs impriment à l'écorce flexible du globe, et qui tantôt se font ressentir uniquement dans un espace limité, particulièrement à l'entour des Volcans, et tantôt se propagent a d'immenses distances avec une incroyable célérité. Ils s'annoucent ordinairement par des bruits souterrains que l'on a comparés au fracas de plusieurs chars roulant sur le pavé; les secousses se propagent dans des directions déterminées, se

[page] 625

succédant avec plus ou moins de rapidité et plus ou moins de force. Il en est qui ne durent que quelques secondes et d'autres qui se prolongent pendant plusieurs minutes; tantôt el' les consistent en un mouvement d'élévation et d'abaissement, une sorte de balancement pareil à celui que l'on éprouve sur mer; tantôt en un choc vertical; tantôt enfin en un mouvement transversal d'ondulation, ou bien eucoi e eu une sorte de tournoiement du sol sur lui-même. Les secousses ressenties sur lescontitiens se transmettent à la iner et se communiquent même d'une manière sensible aux vaisseaux qui voguent à sa surface. Lorsqu'elles sont très-fortes, elles causent souvent de grands ravages, elles détruisent les hommes et les animaux, renversent les édifices de fond en comble, produisent dans le sol ébranlé une multitude de fentes et de crevasses, et quelquefois le bouleversent au point de le rendre méconnaissable. Parmi les trembleinens de terre les plus célèbres par les désastres qu'ils ont occasionés, nous citerons celui qui dévasta entièrement la Calabre en 1783; celui qui détruisit Lisbonne en 1765, et le tremblement de terre qui renversa la capitale du Pérou eu 1746. Ceux des contrées littorales soulèvent souvent les eaux de la raer d'une manière effrayante, et il en résulte de violentes inondations. C'est dans le voisinage des Volcans que les iremblemens de terre ont lieu le plus fréquemment; ils accompagnent presque toujours les éruptions volcaniques et souvent aussi de nouveaux Volcans, ou pour parler plus exactement, de nouveaux cratères d'éiuplion se font jour au milieu des secousses qui ébranlent et déchirent le sol des contrées voisines. Il y a donc une relation manifeste entre ces deux sortes de phénomènes qui ne sont très-probablemeut que les effets d'une seule et même cause.

Soulèvement de terrains .

Les agens intérieurs, qui produisent les tremblemens de terre et les érup-lions volcaniques, déterminent souvent des changemens subits et remarquables dans la forme du sol. Il peut arriver que des portions plus ou moins étendues de la croûte solide, contre laquelle leur pu issan ce s'exerce de bas en haut, soitnt soulevées en masse, et cet exhaussement peut être suivi ou non de la sortie de matières fluides. Nous citerons ici plusieurs ^emples de pareils soulèvcmens qui ont eu lieu depuis des époques peu éloignées. Pendant un tremblement de terre qui eut lieu le a4 mai 1760 dans les Pyrénées, un rocher entouré de terre et peu élevé fut lancé à plusieurs pas, el l'espace en fut comblé par le sol qui s'éleva à sa place. Dans l'intendance de Valladolid, au Mexique, en 1769, une pldiue de trois à quatre mille carrés se souleva subitement en forme de vessie: l'élévation du sol au-dessus de son niveau primitif a été de cinq centsfûeds vers le centre de l'espace souevé. Ce phénomène avait été précédé de tierablemens de terre, el il fut suivi de l'apparition d'un nouveau Volcan, le Volcan de Jorullo. Les écrivains de l'antiquité parlent souvent des îles que l'on a vu s'élever tbut-à*coup du sein des mers de la Grèce; ils citent entré autres Oélo9, Rhodes, Hiéra, l'Ile de Chio, etc. De pareilles formations se sont renouvelées depuis et à diverses époques dans ces parages. En 1707, après quelques secousses de tremblement de tei re, on vit paraître près de Santorin une île nouvelle, dont la sortie ne fut accompagnée d'aucun phénomène volcanique, et ne peut être attribuée par conséquent qu'au soulèvement subit du fond de la mer. En i8aa, lors du tremblement de terre qui détruisit plusieui s villes au Chili, on reconnut que la côte s'était élevée d'une manière sensible sur une étendue de plus de trente lieues. On connaît des terrains dont le niveau paraît avoir monté et baissé à plusieurs reprises; tel est entre autres le sol du temple de Sérapis, près de Pouxzo- Ics, dans la campagne de Naples. Le 40

TOME XVI. 40

[page] 626

pavé rie ce temple, bâti à quelques toises de la côte, se trouvait très-probablement élevé au-dessus des eaux de la mer, à l'époque de sa construction; maintenant il est à peu près à leur niveau, et il est certain qu'il a été beaucoup au-dessous et quelc sol du temple a clé envahi par la mer, qui même a dû y séjourner longtenra, puisqu'on voit sur les colonnes, a six ou sept pieds au-dessus tlu sol, des incrustations produites par les eaux, et des trous que des Animaux marins ont creusés et dans lesquels ils ont laissé leurs coquilles. Enhu des observations modernes semblent prouver que le niveau de certaines contrées, celui de la Suède par exemple, s'élève graduellement et *par des causes sans cesse agissantes.

Ces phénomènes de soulèvement semblent être dûs aux mêmes causes que les phénomènes d'éruptions et les tremblemens de terre; ils les accompagnent en effet, les précèdent eu les suivent dans un grand nombre de cas. Ces causes que nous appellerons désormais les Agens volcaniques, paraissent consister eu des pressions de matières fluides et de substances fondues ou simplement ramollies par la chaleur, qui ébranlent les couches solides dont elles sont recouvertes, et parviennent quelquefois à les soulever en masses, ou bien à les percer pour faire éruption audehors. Lorsque ces pressions ne sont point assez fortes pour vaincre la résistance que leur oppose l'écorce minérale, elles ne peuvent se manifester è nos sens que par les secousses et les oscillations qu'elles impriment à cette écorce flexible, c'est-à-dire par les tremblemens de terre; mais si les pressions sont assez fortes pour triompher de la résistance dont il s'agit, il peut se faire alors ou que la croûte minérale cède en quelques points seulement à l'effort des matières fluides et leur livre passage à travers des ouvertures ou des crevasses, ce quiest le phénomène des éruptions volcaniques; ou bien il se peut que le terrain, présentant une résistante plus égale dans toutes ses parties, soit soulevé en masse, et dans ce cas il y aura seulement exhaussement du sot, élévation de lochers, formation de pics, de dômes ou de cônes, de plateaux ou de chaînes de montag es. Nous sommes ainsi conduits à la distinction établie par le célèbre géologue de Buch entre les différentes montagnes volcaniques, sous le rapport du mode de leur formation. Les unes ont été soulevées par les forces volcaniques accumulées pendant un temps plus ou moins considérable audessous d'une partie de l'écorce terrestre, au point de pouvoir vaincre la résistance des masses qui lui étaient superposées; elles les ont élevées à ta surface du sol ou transportées du fond des mers sous la forme de pics ou de cônes; ces cônes peuvent ne présenter aucune ouverture à leur sommet, et par conséquent ne point vomir de laves parce que la masse soulevée sera retombée dansl'ouverturc par laquelle elle était sortie, et l'aura bouchée; ou bieu, ils peuvent être entiers vers leur sommet et creux dans leur intérieur, comme le serait un dôme; ces sortes de montagnes volcaniques, qui ont presque toujours pour roches fondamentales des trachytes ou des basaltes, sont appelées par de Bach des Cratères de soulèvement. Quelquefois l'action volcanique qui s'y exerce ne se manifeste au-dehors que par l'ébranlement des terrains d alentour, le bouleversement et la rupture de leurs couches; mais comme elles offrent une communication facile et perpétuelle entre l'intérieur de la terre et l'atmosphère, il en sort fréquemment des vapeurs, et lorsque celles-ci rencontrent des substances qui leur font obstacle, elles les chassent souvent sous la forme de coulée de laves, et déterminent ainsi la formation d'un cratère d'éruption au milieu du cratère de soulèvement.

Il est arrivé souvent que des cra-^ tères d'éruption se sont ouverts ainsi au sommet de cônes de soulèvement, à des époques de beaucoup posté

[page] 627

rieur es à celles de leur élévation; mais lorsqu'il n'y a point d'ouverture au sommet, les laves se font jour, soit sur les flancs de la montagne, par des crevasses d'oii elles s échappent sous forme de bandes étroites ou de nappes plus ou moins larges; soit par le pied du cône, soit enfin par une autre ouverture plus éloignée. A chaque éruption, il peut y avoir production de nouvelles bouches et de nouveaux cratères qui s'élèvent par l'accumulation des matières rejetées de l'intérieur; mais ces nouveaux Yolcans ne sont que des phénomènes secondaires dont la cause principale peut être très-éloignée et réside dans le Yolcan central ou cratère de soulèvement, sorte de foyer d'oii émanent les éruptions successives qui oscillent tout à l'entour, en s'étendan t quelquefois j usqu'à de trèsgrandes distances. *

Les coulées de laves ne sortent pas toujours du sommet, ni du pied d'une montagne volcanique; on a vu de longues fentes se former dâns une plaine et la lave jaillir tout le long de ces crevasses, en se répandant sur le sol, sous forme de couche ou de nappe d'une grande étendue. Quelquefois aussi les matières soulevées auxquelles ces fentes livrent passage sortent plus ou moins ramollies, et çà et là en plus grande abondance, de manière à former une suite de buttes ou de cônes volcaniques disposés sur une même ligne. Un peut clone, comme le fait de Buch, diviser les Yolcans en deux classes bien distinctes; Tune comprend les Yolcans centraux qui sont toujours situés au milieu d'une grande quantité d'éruptions partielles qui ont lieu presque régulièrement tout autour et qui sont produites par autant de foyers qui communiquent avec une meme ouverture; 1 autre renferme les Volcans en série qui sont placés les uns à côté des autres, souvent à peu de distance, comme des foyers élevés au-dessus d'une grande fente. On en compte ainsi quelquefois vingt, trente, et même uu plus grand nombre qui s'étendent sur des parties considérables du globe. Sous le rapport de leur position, ces derniers se partagent en deux genres 5 ou bien ils s'élèvent du sein de la mer, comme de petites lies coniques; alors ils sont toujours accompagnés d'une chaîne de montagnes primitives dont la direction est absolument la même que la leur; ou bien ces Yolcans se trouvent sur le continent et sur les points les plus élevés de la chaîne dont ils couronnent le faîte (Yolcans de l'Amérique).

On voit que pour se faire une juste idée de l'effet des agens volcaniques, qui, sans aucun doute, étaient anciennement beaucoup plus puissans et plus actifs qu'ils ne le sont aujourd'hui, pour bien se représenter tous les changemens qu'ils ont pu produire à la surface du globe, et toute la part qu'ils ont eue dans la formation des terrains, il ne faut pas borner leur action aux effets des Yolcans à cratère de l'époque actuelle, et aux simples éruptions de laves accompanées de scories. Les phénomènes 'éruption produits par ces agéns ont dû varier beaucoup, non-seulement dans leur mode d'apparition à la surface de la terre, mais encore par la nature des matières qu'ils ont soulevées ou rejetées: en effet ces matières, au moment de leur sortie, se sont trouvées tantôt à l'état fluide et tantôt plus ou moins ramollies ou même complètement solides, et elles ont donné par leur refroidissement des roches tantôt cristallines ou comactes, comme les trachytes et les asaltes, tantôt poreuses et scoriacées f comme la plupart des laves modernes. Les éruptions volcaniques, envisagées ainsi d'une manière générale, se rattachent donc aux phénomènes de soulèvement dont nous avons précédemment parlé.

Ces soulevemeus produits par les ageils intérieurs de la terre, et dont quelques-uns se sont opérés de nos jours sur des espaces limités, paraissent avoir été beaucoup plus considérables avant la période de tranquil

48*

[page] 628

lité dans laquelle nous vivons, el l'on est copduit à les regarder comme la cause principale et peut-être unique des grandes révolutions phtisiques qui ont, & diverses reprises, interrompu le dépôt des coucnes de sédiment; seuls, en effet, iis ont pu produire les dislocations et redressemens de ces couches, élever des faîtes de montagnes et donner naissance à cette multitude de roches vitreuses ou cristallines, dont la matière est venue daus des états de solidité ou de fluidité très-variés, s'intercaler entre les roches de sédiment ou se déverser sur elles. La manière dont ces roches cristallisées et massives, qui constituent le centre et les hautes sommités des graudes chaînes de montagnes, sont placées eutre les roches stratifiées et sédimentaires, au milieu desquelles elles semblent s'être fait jour, et avoir pénétré sous différentes formes; la disposition des couches de sédiment, qui sout comme déchirées et relevées sur les flancs de ces montagnes, tandis qu'on les voit au loin conserver leur horizontalité primitive; tout porte à croire que les masses des grandes chaînes ont été formées par voie de soulèvement et d'é- ruption, et qu'elles sont sorties du sein de la terre en brisant avec violence sa croûte supeiüciellc. Cette manière de concevoir la formation des montagnes t adoptée maintenant par ia plupart des géologues, outre u'elle rend parfaitement compte des islocations et redresseo^ens des couches que l'on observe dans leur voisinage parmi les couches stratifiées, Îicrinet en même temps d'expliquer a présence des coquilles sur quelques-uns de leurs sommets les plus élevés, sans qu'on soit forcé d admettre que la mer les ait recouverts dans leur état actuel. 11 suffit de dire, en cfTet, que ces montagnes, eu sortant du sein des eaux, ont soulevé avec elles et porté à de grandes hauteurs les couches coquillières qui les recouvraient auparavant.

La formation des montagnes par voie de soulèvement étant admise, on en déduit une conséquence remarquable; c'est que toutes les grandes chaînes n'out point surgi à la même époque, et qu'il est possible nonseulement de détermiuer l'ordre de leur ancienneté relative, mais encore de rapporter l'âge de chacune d'elles à L'une des périodes de formation du sol secondaire. En effet, parmi les couches de sédiment qui g'appuyent sur les flancs des montagnes, les unes ont été redressées postérieurement à leur dépôt par les mêmes forces qui ont soulevé ces grandes masses: ce sont celles qui se présentent dans des positions inclinées ou verticales; d'autres, au contraire, se prolongent horizontalement jusqu'aux pentes des mêmes montagnes, ce qui prouve que ces couches et par conséquent ausi le sol sur lequel elles s'appuyent n'ont éprouvé aucun deraugement depuis 1 époque de leur dépôt. Chaque chaîne de montagnes est donc plus réceute que les couches qui sont relevées sur ses flancs et plus ancienne que celles qui sont horizontales! et par conséquent elle a élé soulevée dans l'intervalle de temps qui a séparé la formation des premières de celle des secondes. Ces considérations importantes et neuves viennent d'être développées par Elie de Beaumont dans un Mémoire trèsremarquable et qui fera époque dans la science j elles lui ont servi â déterminer avec beaucoup de probabilité l'âge relatif de plusieurs chaînes de montagoes européennes.

Les vallées situées entre les divers chaînons dont se compose un système de montagnes, ont sans doute été formées en même temps que cellesci et par un effet des mêmes causes intérieures. Tandis qu'il se produisait des soult-vcmeus en aiffËrens points de la croûte primitive du lobe, des afTaissemens avaient lieu ans d'autres parties; les portions de cette croûte fracturée étaient soumises à des mouvemens de bascule qui relevaient une extrémité des couches en abaissant l'autre. L'apparition d'une chaîne de montagues, en mo-

[page] 629

difiant subitement le relief d'une partie de la surface terrestre, a dû influer aussi sur l'état des cou liées lointaines, par l'agitation et l'altération de niveau qu'elle a produites dans les eaux de la mer. Tout porte à croire que c'est un événement de ce genre qui a causé chacune de ces révolutions physiques et de ces grandes catastrophes août l'écorce minérale recèle les traces et qui sont tenues successivement renouveler l'état de la surface du globe, et marquer de nouvelles périodes dans la série des temps géologiques.

On voit, par ce que nous venons de dire, combien a été grande l'influence des ageus dits volcaniques, 3ui ont leur siège ou leur foyer auessous de la croûte minérale, dans cette partie du globe terrestre que l'on nomme*la masse interne. La nature de ces agens internes est pour toujours soustraite à nos observations; mais on peut à l'aide du raisonnement remonter des effets connus aux causes qui ont pu les produire, par des conjectures d'autant plus probables, qu on y est amené naturelle* ment par une multitude de faits de différens ordres. Ainsi l'on ne peut guère douter aujourd'hui que l'aplatissement de la terre vers ses pôles ne soit une conséquence de son mouvement rotatoire, et qu'ainsi elle n'ait été primitivement à Tétai fluide; que cette fluidité dont elle a joui avant de preudre sa forme sphéroïdale ne fût due & la chaleur; que la masse interne du globe ne jouisse encore maintenant aune partie de Sa fluidité originaire, et qu'une température capable de tenir en fusion la plupart des roches connues n'existe a une assez petite profondeur audessous de la croûte minérale. Où sait en outre que la terre est plus dense dans son intérieur que dans ses couches superficielles, qui sont composées presque entièrement de substances pierreuses; la masse interne ne peut donc pas être formée de pareilles substances .; mais il est 'probable qu'elle Test de substancesmétalliques qui l'emportent de beau" coup en densité sur les substances pierreuses; et d'ailleurs, le peu de métaux, que Ton trouve disséminés accidentellement au milieu de l'é- eorce minérale, y ont été visiblement apportés de bas en haut par les agens intérieurs; ainsi Ton peut admettre avec beaucoup de vraisemblance ce que Cordier a avancé, que la masse interne est formée en grande partie de matières métalliques tenues en fusion par la haute température qui règne à cette profondeur. Cette hypothèse de la fusion primitive du globe et de la fluidité encore existante de sa masse interne se prête de la manière la plus heureuse à i'ex-Elication des faits géologiques. La aute température, à laquelle sont soumises le? matières en fusion qui composent la masse centrale f lait concevoir aisément la production et l'accumulation, au-dessous de l'enveloppe solide, des matières gazeuses dont l'existence se manifeste dans les éruptions volcaniques; et la pression exercée contre cette enveloppe flexible et inégalement résistante dans ses diverses parties, par les gaz et par les matières fondues elles-mêmes, explique d'une manière très-plausible les phénomènes qui précèdent, accompagnent et suivent ces éruptions, tels que les tremblemens de terre, les soulèvemens de montagnes, les dislocations de terrains, la forma lion des fentes appelées filons, et celte de ces profondes crevasses ou de ces vastes soupiraux par lesquels les laves s'échappent avec violence pour s'épancher au-dehors. L'hypothèse dont il s'agit explique trèsbien aussi l'immense quantité de produits volcaniques qui ont été amenés de l'intérieur de la terre à la surface, l'identité de la nature des laves rejetées snr les points les plus éloignés du globe et la ressemblance qu'elles offrent avec les roches des terrains qui paraissent avoir été formés parf soulèvement. Enfin elle rend raison avec la même facilité de la chalear des sources* chaudés et de

[page] 630

l*analogie des substances minérales qu'elles contiennent, avec celles qui rexhalent des cratères de Volcans ou des solfatares. En effet, les eaux chaudes minérales nous apportent la température des lieux profonds oü elles ont séjourné; de plus, elles entraînent sans doute avec elles le résidu des émanations gazeuses qui s'élèvent du sein de la terre comme d'un réservoir commun, et dont une partie se déposant dans le trajet souterrain, soit sur les parois des fentes de la croûte minérale, soit dans les cavités ou bassins avec lesquels elles communiquent, donne naissance à ces gîtes de minerais que l'on nomme des filons et des amas. (o. dkl.)

VOLITANTIA. mam. Nom adopté dans la Méthode d'Illigcr pour désigner le groupe des Mammifères ailés ou Chauve-oouris. (is. o. st.-h.)

VOLK AMERIE ou VOLKAMIER. Volkameria . BOT. PHAN. Genre de la famille des Verbénacées et de la Didynamie Angiospermie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice persistant, turbiné, à cinq dents; corolle tubuleuse dont le limbe est ' divisé en cinq lobes inégaux; quatre étamines didynames ayant leurs filets très-longs, saillans hors de la corolle; ovaire libre à quatre facettes, portant un style court el un stigmate bifide dont l'une des divisions est aiguË, l'autre obtuse; baie à deux noyaux qui chacun est divisé en deux loges. Ce genre est si voisin des Clerodendrum, qu'on ne peut le distinguer qu'au moyen de caractères faibles ou mal établis; tel est celui tiré du fruit qui est ici à deux noyaux biloculaires, tandis qu'il y a quatre osselets distincts mais uniloculaires dans les Clerodendrum . Or, il est évident que chacun des deux noyaux du Volkameria représente deux des osselets de ce dernier genre, d'ou il suit que ces genres ne diffèrent entre eux que par la soudure d'organes semblables. A l'article Clerodbndbon nous avons discuté cette question avec assez d'étendue pour ne pas la traiter nouveau, et nous avons décrit une des principales espèces (Volkameria inermis) qui est cultivée dans quelques jardins d'Europe. NoOs mentionnerons ici celle qui a servi de type, savoir: le Volkameria fragratis, Venten., Malm., tab. 70; V. Japonica t Jacq., Hort. Schœnbr ., t. 558, non Thunb. C'est un bel Arbrisseau dont les fleurs, réunies en un corymbe globuleux, exhalent une odeur délicieuse. Les tiges sont hautes de trois à quatre pieds, rameuses, hérissées de poils courts, marquées de cicatrices v munies de feuilles péliolées, opposées, ovales, cordiformes, molles et denticulées. Cette Plante est originaire de Java. Le Volkameria Kœmpferi, Willd.; Banks, Icon. Kœmpf ., t. 58, est une autre Plante de la Chine et du Jàpon, dont les rameaux sont glabres, les feuillés opposées, pétiolées, presque rondes, pu Descentes et finement denticulées. Les fleurs sont terminales, disposées en une ample panicule et accompagnées de bractées.(O..N.)

VOLUBILAIRE. Volubilaria bot. crypt. (Hydrophytes.) La mou roux mentionna sous ce nom un genre qu'il se proposait de fermer dans la famille aes Floridées (V. ce mot et Délessérie ) et dont l'unique espèce eût été le Volubilaria mediierranea . Nous voyons, dans nos collections, par étiquette de l'ami que nous ne cessons de regretter, que ce Volubilaria mediierranea est le Fucus volubilis, L., Turn., tab. a, Esper 71 (mauvaise), Rhodomela, Ag., Spcc. 374. Nous adopterons le genre dont il est question, qu'Agardh n'a probablement placé au milieu d'un de ses genres disparates, que parce que la Plante sur laquelle il est fondé devient d'un noir rougeâtre foncé en se desséchant. Le caractère des Volubilaires consiste en une fronde membraneuse, coriace, contournée en spirale autour d'un stipe solide, contenant dans sa substance des gongyles ceints d'un limbe translucide. La seule espèce connue n'a, iusqu'ict, été trouvée que dans la Méditerra-

[page] 631

née. Elle n'est jamais que détériorée quand on la rencontre jetée sur d'autres rivages; nous avons eu occasion de l'ohservef fraîche sur les côtes de Marseille et de la Morée, mais elle y était également jetée par fragmens de deux à six pouces de longueur, ce qui prouve que ceux-ci étaient arrachés des profondeurs où la Plante croît sans doute. (B.)

VOLDBILE (tiob). BOT. PHAN. Une tige qui s'enroule autour des corps qui l'environnent est dite volubile. (a. b.)

VOLUCELLA. mam. Nom spécifique du Polatouche de d'Aménque. V. POLATOUCHB. (1S. O.ST.-H.)

VOLUCELLE. Volucella . ins. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Syrphies, établi par Geoffroy aux dépens du grand genre Musca de Linné, et adopté par tous les entomologistes. Les caractères de ce genre sont exprimés ainsi qu'il suit par nos collaborateurs de ^Encyclopédie méthodique: antennes avancées, penchées, non insérées sur un tubercule frontal, plus courtes que la tête, composées de trois articles; les deux premiers petits, égaux entre eux; le troisième oblong, patelliforme, comprimé, portant à sa base une soie pendante, fortement bipennée, plus Îgrande dans les femelles que dans es mâles; ouverture de la cavité buccale oblongue, étroite; trompe beaucoup plus courte que la tête et le corselet pris ensemble, cachée dans la cavité buccale pendant le repos; palpes cylindriques, finement ciliés; nypostorae un peu enfoncé à sa partie supérieure ' s'allongeant en forme de cône à l'intérieure; front élevé et formant un bourrelet autour de Piusertion des antennes; tête hémisphérique, au moins de la largeur du corselet, un peu comprimée en devant; yeux grands, réunis sur le haut du front dans les mâles, espacés dans les femelles; trois ocelles disposés en triangle sur le vertex; corps de forme variable; corselet plus ou moins bombé; écusson grand, oblong, arrondi postérieurement, comme crénelé le long du bord postérieur, qui porte de très-petits tubercules et des poils assez rendes; abdomen de forme variable, composé de qua tre segmens, outre l'anus; celui-ci petit, presque caché dans les individus desséchés; ailes lancéolées, velues vues au microscope, écartées dans le repos, sans cellule pédiforme; cuijlerons doubles, grands, frangés sur leurs bords; balanciers cachés; pâtes assez fortes; cuisses simples; jambes postérieures arquées; tarses de lougueur moyenne, leur premier article au moins aussi long que les trois suivans pris ensemble; le cin-Îpiième muni a son extrémité de deux orts crochets très-écartés, ayant une forte pelote bifide dans leur entredeux. Les larves des Volucelles habitent dans les nids des Bourdons et des Guêpes, et vivent à leurs dépens. Ces larves sont apodes, de forme conique, ayant la tête au sommet; elles font de grands ravages dans les nids de ces Hyménoptères. On peut voir dans Kéaumur des détails très-étendus et très-inté- ressans sur ces Insectes. Lepelletier de Saint-Fargeau a eu occasion d'observer que les Volucelles de diverses espèces s'accouplent très-bien ensemble; il a lu un Mémoire à ce sujet à l'Académie des Sciences. On connaît un assez grand nombre d'es- èces de ce genre; elles sont répanues sur tout le globe, mais plus particulièrement en Europe. Nous citerons parmi elles la suivante:

La VoLi/CELLE a zônes, Volucella inanis, Geofi., Latr., Meigen; Syrphus micans, Fabr. Elle est longue de six lignes; la tête et le corselet sont d'un jaune terne; celui-ci porte sur sou disque supérieur quatre lignes longitudinales noires, dont les intérieures se touchent presque; l'abdomen est d'un jaune terne, les bords inférieurs du premier, du second et du troisième segmens sont noirs, et forment trois bandes transverses. On la tiouveaux environs de Paris, (o.)

[page] 632

* VOLUCREPIS. BOT. PHAN. Du Petit-Thouars nomme ainsi l'Epidendrum volucre qu'il a figuré dans ses Orcbidées d'Atrique, tab. 80.(O..N.)

VOLUPIE. Volupia. conch. Genre pioposé par Defrance, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, pour une petite Coquille bivalve fossile, qui est pourvue extérieurement de gros bourrelets transverses, d'une lunule cordiforme vers laquelle viennent aboutir ces bourrelets. La charnière ayant trois dents cardinales à chaque valve, il nous semble que ce genre ne se distingue pas suffisamment des Vénus. Nous ne pouvons, au reste, dire d'une manière invariable ce que c'est que ce genre, n'ayant jamais vu la Coquille qui lui sert de type.(d..h.)

VOLUT ARELLE. Volutarella . BOT. PHAN. Cassini avait proposé dans le Bulletin delà Société Philomatique, décembre j 816, un genre sous le nom de Volutaria dont il changea plus tard la désinence, et qu'il nomma Volutarella. Ce genre est fondé sur 1 es CentaureaLippii, Lippii L., ericifolia, L., et crupinoides de Desfontaines. Il est, essentiellement caractérisé par son involucre à folioles trinervéeset munies d'un appendice décorrent, large, demi - lancéolé, membraneux - scarieux, non spiniforme; ses ovaires velus; l'aigrette composée de paillettes dont les intérieures sont plus longues et plus larges que les extérieures; les corolles du disque régulières et à divisions, roulées en dedans; celles de la couronne divisées jusqu'à la base du limbe en quatre lanières oblongues, lancéolées. Le genre /^olutarella correspond au genre Amberboi d'Adanson, et au Lacellla de Viviani dont l'espèce (lybica) est la même que le Centaurea crupinoides de Desfontaines. (g..n.)

VOLUTE. Voluta . moll. C'est à Linné que l'on est redevable du geure Volute. Il le créa pour rassembler toutes les Coquilles qui ont des plis columellaires, abstraction faite de tout autre caractère. En caractérisant son genre de cette manière, Linné ne Gl pas assez attention bue le caractère qu'il donnait comme e première valeur, n'avait réellement que peu d'importance, relativement a d'autres qu'il négligeait; il n'avait pas aperçu que la forme de l'ouverture était une traduction plus Gdèle de l'organisation des Animaux, que les accidens de la columelle. L'état de la science et le petit nombre des observations ne permettaient guère uu arrangement meilleur, qui cependant était bien supérieur à tout ce qui avait été fait jusqu'alors. Celte quantité considérable de Coquilles, 3ue Liuné rassemblait sous le noiu e Volutes, ne pouvait manquer d'être bientôt divisée. Btruguiére, dans l'Encyclopédie, proposa d'abord le genre Olive; puis un peu plus tard, dans les planches du même ouvrage, il indiqua le genre Mitre. Tons deux furent adoptés par Lamarck, qui les Gt suivre d'un grand nombre d'autres, tant dans son premier que dans son dernier ouvrage. Il eut soin de séparer loin de la famille des Volutes toutes les Coquilles qui ont des plis à la columelle et qui ont l'ouverture entière. Il en distingua d'une manière non moins tranchée toutes celles qui, avec des plis columellaires, ont la base prolongée en canal, Dé laissant dans les Volutes et leur voisinage que les Coquilles ayaut des plis columellaires et la baseéchancrée. On voit que, dans ces arrangemens nouveaux, uu principe inaperçu de Linné avait dès-lors prédominé, et, comme il se trouvait en harmonie avec les faits nouveaux dont la science s'était depuis peu enrichie, il dut prévaloir dans les méthodes, et c'est en effet ce qui eut lieu. Douze genres furent démembrés des Volutes; ce sont les suivans: Auricule, Tornatelle, Pyramidelle, Turbinelle, Cancellairc, Fasciolaire, Colombelle, Mitre, Marginelle, Volvaire, Ancillaire et Olive. Malgré les réductions qui dûrent être la suite de ces nombreux démembremens, le

[page] 633

genre Volute tel qu'il est aujourd'hui caractérisé, n'en est pas moins un geure considérable, et qui contient i ucore un grand nombre d'espèces, M>it vivantes, soit fossiles; car on en compte près de cent. On n essayé dans ces derniers temps, et Blainville entre autres, à diviser encore le genre de Lamarck L'Yet d'Adanson a servi de prétexte à ce nouveau démembrement, qui entraînerait hors des Volutes toutes les espèces minces et trèsamples. Ce changement, dans la composition du genre, est peut-être basé sur de bons caractères; mais on n'en sera assuré que lorsqu'à l'Animal décrit par Adanson on pourra comparer celui de quelque Volute à coquille épaisse. Celle comparaison, en partie faite, comme on peut le voir, par le Manuel de Rang, ne l'est pas cependant d'une manière assez complète pour être décisive. D'après Rang, la séparation des deux genres 11e serait réellement pas motivée, quoiqu'il les ait adoptés. On ne voit rien, dans la caractéristique, qui marque une différence organique. Nous nous en tenons donc au genre Volute de Lamarck, et nous le caractérisons de la manière suivante: Animal fort graud, contenu à peine daus sa couille, ayant le pied très-grand, ébordant la coquille de toutes parts; tête proboscidiforme, portant la bôuche à l'extrémité d'une trompe plus ou moins longue; deux leutaculeg sur le front: ils sont triangulaires, et sont oculés à hi partie externe de la buse. Coquille ovale, plus ou moins ventrue, a sommet obtus ou en mamelon, à base échancrée et sans canal; columelle chargée de plis, dont les inférieurs sont les plus grands et les plus obliques; point de bord gauche. Le caractère principal, qui sépare les Volutes des Mitres, est pris de la disposition des plis columellaires. Dans les Volutes, les plus f;ros commencent à la base de la coixvnelle: c'est le contraire dans les Mitres, il est certaines espèces placées dans les Volutes qui sont embarrassantes à ranger, plutôt dans l'un quedans l'autre genre; ces Coquilles ont les plis égaux et parfaitement parallèles dans toute leur étendue (Volula Musica, etc., Fossile des environs de Paris). D'autres, que l'on attribue aux Mitres, sont dans le même cas (Mitra labratula 9 etc., Fossiles des environs de Paris). On s'est décidé à leur égard d'une manière tout-à-faU arbitraire î on s'eu est rapporté au faciès. Cependant, à suivre rigoureusement la caractéristique, les espèces dont il est question n'anpartiennent ni à l'un ni à l'autre ne ces genres. En fera-t-on un genre particulier? Ce serait, ce nous semble, peu rationnel, et cependant ce serait une conséquence rigoureuse de la manière artificielle ou arbitraire dout les genres, pour quelques-uns, sont faits. Pour nous, ces Coquilles indi-3lient la liaison des deux genres par es passages insensibles; elles nous font prévoir pour plus lard leur réunion en un seul, ce qui ne pourra avoir lieu, en définitive, que lorsque l'on connaîtra un grand nombre d A- nimaux des deux genres. Quant aux Marginelles, elles ont un aspect particulier qui les (ait reconnaître. Ce dont il faut surtout se souvenir, c'est qu'elles out le bord droit épaissi et margind en dehors; que leurs plis sont presque égaux et plus transverses; et qu'enfin leur surface, semblable à celle des Olives et des Porcelaines, est tonjouTs brillante et polie. Pour ce qui est du genre Yet d'Adanson, il semblerait au premier aspect qu'il diffère plus des Volutes, que les Volutes des Mitres ou des Marginelles. Cela aurait lieu, en effet, si l'on se bornait à comparer la Voluta musica, par exemple, avec la Voluta diadema; c'est-à-dire les points extrêihes d'une même série. Mais que l'on compare des espèces intermédiaires, Voluta magnifica ancilla, scapha, Lamberti, brasiliana y, etc., aux Voluta Harpa9 Junonia, pacifica etc., et l'on trouvera entre les deux groupes des passages insensibles qui prouvent bien qu'ils appartiennent à un même type. Nous indiquerons ici

[page] 634

quelques espèces répandues assez communément dans les collections, pour qu'elles puissent servir d'exemple au genre.

Volute Gondole, Voluta Cymbium, L., Gmel., p. 5446, n. n4; ibîcf, Lamk., Anira. sans vert. T. vu, ç. 33a, n. 9; Lister, Conch., tab. 196, fig. 3; Guall., Test., tab. 99, fig. B; Favan., Conch., pl. a8, fie. c4; Martini, Conch. T. m, tab. 70, fig. 76a, 763; Encyclop., pl. 386, fig. 5, a, b. Grande et belle Coquille de l'Océan Indien. Vulgairement le Char de Neptune.

Volute Musique, Voluta Musica y, L., Gmel., p. 3466>.n. 96; Lamk., Anira. sans vert., p. 53g, n. aa; Lister, Conch., tab. 805, fig. i4; Gualt., Test., tab. a8, fig. x, zz; Favan., Conch., pl. aa, fig. 01, 03; Martini, Conch. T. 111, tab. 96, . fig- 927, 928, 929; Encycl., tab. 580, fig. 1, a, b. Coquille vulgairement nommée la Musique ou le Plain- Chant. Elle vit dans l'Océan des Antilles.

Volute Pavillon, Voluta Vexillum y, L., Gmel., p. 3464, n. io4; Lamk., Anim. sans vert., p. 346, n. 40; Rumph., Mus. Amb y., tab. 3a, fig. a; Favanne, Conch., pl. 33, fig. o 1; Knorr, Vergn., 5, tab. 1, fig. 1; Cheran., Conch. T. x, p. 136, vign. ao, fig. a, B; Encycl., pl. 58i, fig. 1, a, b. Jolie Coquille autrefois fort rare, mais assez commune actuellement. Vulgairement le Pavillon d'Orange. (d..h.)

VOLÜTELLA. BOT. PHAN. Le genre formé par Forskahl sous ce nom a été réuni au Cassytha. V. ce root. (B.)

VOLUTELLA. BOT. ceypt. (Champignons.) Genre peu don nu établi par Tode (Fungi Mecklenb., 1, pag. 38, tab. 5, fig. 43) et placé par Fries entre les Diliola y et les Tympanis, dans la tribu des Pezizées; c'est un petit Champignon en forme de cupule d'un blanc jaunâtre ou brunâtre, d'une consistance solide et presque cornée, qui, suivautTode, est couvert d'un tégument membraneux incomplet; il croît sur les rameaux morts et aurait besoin d'être étudié de nouveau pour qu'on pût savoir s'il mérite d'êtfle distingué des Tympanis. (ad. B.)

* VOLUTELLE. moll. foss. Espèce fossile du genre Cancellaire. (B.)

VOLUTELLE. BOT. chypt. (Mousses.) Bridel propose ce nom pour désigner en français le genre Schlothcimia, (B.)

VOLVA. BOT. crypt. (Champignons.) On a donné ce nom et celui de bourse à une sorte de poche qui recouvre certains Champignons avant leur développement; telle est celle que l'on remarque dans les espèces du genre Clathre. (a. r.)

VOLVAIRE. Volvaria, moll. Ce genre a été établi par Lamarck, qui l'a extrait des Volutes de Linné. Trompé sur ses rapports, Lamarck mit ce genre è côte des Auriculcs, dans le Système des Animaux sans vertèbres. Roissy, dans le Buffon de Sonnini, suivant ces fausses indications, crut rectifier Lamarck en transportant ce genre près des Bulles. Lamarck, embarrassé du genre Volvaire, ainsi que de quelques autres dont il ne reconnut mis alors les rapports, créa, dans sa Philosophie zoologique, la famille des Hétéroclites qui, par sa composition, mérite bien le nom qu'il lui a imposé, et qui doit être regardée comme un incertœ sedis. Elle est composée, en effet, des genres Bulle, Janthine et Volvaire. Peu d'années après, ces erreurs furent rectifiées par Lamarck lui-même, qui compléta sa famille des Columellaires, dans l'Extrait du Cours, en ajoutant les Volvaires à côté des arginelles. Les rapports de ce genre furent dès-lors fixes dans la méthode, et n'éprouvèrent plus de modifications importantes. Blainville, dans son Traité de Malacologie, trouvant beaucoup d'analogte entre ce genre et les Ma rein elles, les réunit en un seul, qu'il plaça à côté des

[page] 635

Volutes, dans sa famille des Aneistomes. On ne peut coutester que les Volvaires n'aient la plus grande analogie avec les Marginelles, comme Blainville Ta fort bien senti, et Lamarck avant lui. Si certaines espèces de Volvaires nécessitaient leur réunion aux Marginelles, dans l'opinion de Blainville, nous tombons d'accord avec lui sur ce point; mais nous ne croyons pas que toutes soient dans ce cas, et que le genre doive être supprimé ou joint aux Marginelles. Nous pensons qu'il pouvait être réformé et débarrassé de toutes celles des espèces qui, avec l'âge, acquièrent un bourrelet marginal; mais que les autres, minces, bulloïdes, ayant un aspect qui leur est propre, devaient rester comme type du genre. Pour le réunir aux Marginelles d'une manière définitive, il faut attendre que les Animaux des Volvaires véritables soient connus, et ils ne le sont pas encore. La réforme que nous proposons dans le genre Volvaire, le réduirait à deux espèces de Lamarck, et alors les caractères génériques se trouveraient modifiés de la manière suivante: coquille cylindracée', roulée sur elle-même, à spire enveloppée ou obstruée à tous les âges, toujours très-courte; ouverture étroite, aussi longue que la coquille; bord droit, simple et tranchant; trois à cinq plis très-obliques à la base de la columelle. Les Volvaires sont de petites Coquilles marines, minces, transparentes, vitrées, cylindroïdes, à spire toul-à-fait enveloppée ou à spire exsertile. Lorsqu'elle est un peu saillante, un enduit calcaire la couvre comme dans les Ancillaires. Nous connaissons plusieurs espèces, soit vivantes, soit fossiles, dans le genre tel que nous le caractérisons maintenant. Nous indiquerons seulement les deux espèces suivantes, qui sont les seules que nous conservions des six de Lamarck.

Volvaire hyaline, Volvaria pallida, Larak., Anim. sans vert. T. vu, p. 363, n. a; Voluta pallida, L., Gmel., p. 3444, n. 30; Lister, Conch., 635 tab. 7i4, fig. 70; Martini, Conch., a, tab. 5a, fig. 4a6, mala, Il est indubitable pour nous que le Falier d'Adanson n'appartient pas à cette espèce, comme le soupçonne Lamarck. Cette Coquille vient du Sénégal.

Volvaire bulloïoe. Volvaria butloides, Lamk., Ann. du Mus. T. v, p. 39, n. 1, et T. vm, pl. 60, fig. ta, a, b; ibid., Anim. sans vert. T. vu, p. 364, n. 6; Encycl., pl. 383, fig. 4, a, b. Coquille fossile des envirous de Paris * la spire est complètement cachée: elle est striée en travers. (D..H.)

VOLVARIA. BOT. crypt. (Lichens.) Nom donné par De Candolie au genre distingué par Acharius sous celui de Tâelolrema, V. ce root et Volvycium. (ad.b.)

* VOLVERELLE. Volverello. psych. Genre de la deuxième tribu, de la famille des Vorticellaires. Les caractères consistent dans la forme des Animalcules se développant à l'extrémité des rameaux qui, au lieu d'être évidés en coupe à la manière des véritables Vorticelles, sont élargis et simplement lobés en avant, oit un faisceau de cirrhes vibratiles se distingue à l'extrémité de chaque lobe. Une seule espèce de ce genre nous est connue; c'est la Volvebelle astome, Volverella astoma, N., Encycl. me th., Dict. (V. plancb. de ce Dict., Psychod., Vorticella ires, fig. 11).; Vorticella tuberosa, Müll., Inf, tab. 44, fig. 8, 9; Encycl., Vers ill., pl. 38, fig. 38, 39; Brachionus vegetans, etc., Pallas, EL Zooph., p. io5, n. 63; Clusteringt Polyper, Baker, Empl. Micr., tab. a, pl. i3, fig. io-i3. Les figures de Müller et celles de l'Encyclopédie ne présentent que les Animalcules quand ils se sout détachés. Baker a fort bien représenté les jolis petits bouquets 3ue forme le Psychodiaire complet ans l'eau des marais. (B.)

VOLVOCE. Volvox. micr.? psychod.? Müller dans son admirable ouvrage intitulé: Animalcula infasoria, etc., constitua sous ce nom uu

[page] 636

genre auquel le savant danois imposa pour caractères: Ver invisible, très-simple, transparent, sphérique; il y comprenait une douzaine d'espèces dont nous avons* transporté plusieurs dans les genres nouveaux dont Müller avait lui-même entrevu la nécessité et qu'il a été indispensable de former sous les noms de Pandorine, Uvelle, Gygès et Anthophyse, appartenant a diverses familles ou rè-Î[nes. Restreint dans ses véritables imites, le genre Volvoce^devicnt, parmi les Microscopiques Gymnodés, type de la troisième famille, el scs caractères sont: molécule constitutive remplissant un corps obroudou sphérique, sans auneau circulaire, dans lequel cette molécule semble s'agiter indépendamment des tnouvemens communs à tout ranimai. Ce sont des Gygès moins la double enveloppe qui foi me chez ceux-ci l'apparence d'un anneau circulaire; ils formeraient des Pandorines, si les molécules internes qui s'y agitent étaient des glomérules manifestant une viepropre sous l'enveloppe qui semble les asservir à une existence collective. Cuvicr termine son Règue Animal par les Volvoces qu'il plaça, sans en donner la raison, après les Monades, êtres cependant beaucoup plus simples, puisque les Volvoces peuvent être considérés des amas de Monades réunies dans un sac commun. Lamarck, dans sa Méthode ascendante, les place plus naturellement & la suite du genre qui vient avant dans Cuvier. Les Volvoces sont au reste très-communs dans les eaux putrides où ils se développent avec la plus grande promptitude. Joblot en représente une espèce qui s'était déjà manifestée au bout de deux heures dans une infusion de Bleuets avec le Volvox globoaus de Müller, Inf, tab. 5, fig. 4, qui n'est guère deux fois plus gros que le Monas Lests. L'espèce la plus remarquable de ce genre est le Sphé- rule, Volvox Sphœrula [V. planches de ce Dict., Micr. A, fig. 16), Müll., In/.9 tab. 5, fig. 10 (excellente); Encycl., Vers ill., pl. i, fig. 6; Spallanz., T. i, pl. a, fig. i5 . E (mauvaise). On pourrait en quelque sorte la considérer comme uue forme végétale vivante; elle ne diffère en rien pour la figure de la Plante presque micioscopique représentée dans le Flora danica (lab. 660), sous le noui de Conferva pisum. On rencoctie fréquemment de petits amas globuleux de ce mucus primordial dont nous avons formé le geme Chaos, pénétrés de globuline transparente, et qui ressemblent tellement, avant que la matière verte ou toute autre substance colorante s'y soit introduite, au Volvoce spliét ule, qu'on ne les en distinguerait pas si des raouvemens spontanés dans ce dernier ne veuaient manifester qu'il n'estplus un végétal. Il consistent une infinité de globules de toute taille semblables aux petites bulles de la salive et dont la réunion forme une petite boule où l'intérieur s'agite en divers sens, tandis que la masse tourne lentement sur elle-même d'un côt^ à l'autre, oa se balance de droite à gauche. a La multiplication la plus extraordinaire que j aie observée, dit Spallanzani, est celle de quelques globules animés qui se roulent comme des pelotons dans les infusions de Lentilles aquatiques où on peut les apercevoir sans microscope; ils sont extérieurement couverts de tumeurs, ces tumeurs sont formées de plusieurs animalcules rais l'un sur l'autre et qui cherchent à se mettre en liberté. Imaginez un corps presque rond, formé de couches concentriques dont chacune est un agrégat de petits animaux, vous aurez une idée assez ^uste de ces globes. Spallanzani isola quelques-unes des molécules qui s*Ë- taient détachées de son animal ou peloton, et il vit avec surprise que chacune d'elles nageant isolément, finit par devenir une agglomération ou être semblable à celui dont il s'était détaché. Le Volvoce Sphérule se trouve tantôt rarement, tantôt en grande quantité dans l'eau presque Gagnante des marais et des étangs, eu automne.

[page] 637

Il est probable que diverses espèces d'Animalcules des infusions, figurés et décrits assez grossièrement par Joblot, appartiennent au genre qui nous occupe, tels que ses gros Poissons ovales d'une infusion de Céleri, pl. 7, fig. i, I; le Sphéroïde, pl. 10, fig. 8; 1 Animal dans de nouvelle eau d'huîtres, pl. 4, fig. i; enfin l'Animal d'une infusion de thé, pl. 5, fig. 3, N. Le Bursaria globina de Millier, Inf.t tab. 17, fig. 15-17; Encycl., Vers ill., pl. 8, fig. 4 i6, qui se trouve daus l'eau de mer, peut également appartenir à notre genre, du moins il ne peut demeurer parmi les Bursaires > nous n'avons jamais eu occasion d'observer cette espèce qui paraît devoir être fort rare.

iMUSler a décrit et figuré sous le nom de Vibrio Lunula (/«A, tab. 3, fig. 11; Encycl., Vers ill., pl. 1, fig. 6), un être fort extraordinaire, qui ne saurait être un Vibrion et que nous n'avons jamais été assez heureux pour rencontrer; il se rapprocherait plutôt des Volvoces formant une masse hémisphérique transparente et composée d'une innombrable quantité de molécules homogènes, transparentes, ayant la forme du croissant de la lune au premier quartier, s'agitant intérieurement et que n'enserre aucune limite fixe, de sorte que la forme totale varie continuellement par l'ondulation que ses bords reçoivent de l'agitation interne. Le mouvement est conséquemment double chez cette espèce où chaque molécule a le sieu, tandis que la masse se meut indépendamment de celui de chacune de ses molécules. Müller qui découvrit cet Auimal fort rare, au premier printemps dans une eau marécageuse, en parle avec une sorte d'admiration. Aussi appellerons-nous ratleution des naturalistes sur cette production singulière de la nature. ' (B.)

* VOLVÇCIENS. micr. Troisième famille de l'ordre des Gymnodés, qui se caractérise par le coi ps ovoïde ou cylindt acé des êtres que nous y rap-prochons et que constituent déjà des molécules visibles, astreints a une forme constante qu'il n'est pas donné à l'Animal de déngurer à son gré, de manière à rendre cette forme comme indéterminable. Ici chaque molécule constitutrice paraît cesser de jouer un rôle individuel et demeure asservie au mode de vie commune qu'elle conservera désormais, c'est-à-dire à mesure que l'on s'élèvera dans l'échelle de complication. Il est cependant possible que la pluprt des Volvociens, sinon tous, soient des Zoocarpes, la chose est évidente dans certaines Enchélides, bien connues des micrographes nos prédécesseurs et que long-temps nous avions observées comme eux, sans imaginer qu'il pût y avoir rien de végétal dans quelque phase de leur existence. Ces singulières créatures ont cependant fini par être émises à nos yeux des locules de plusieurs tubes végétaux qu'on avait regardés jusqu'alors comme des Conferves (V, Zoocarpes). Les genres composant la famille des Volvociens, sont les suivans; Gygès, Volvoce et Enchélidc. V. ces mots, (B.)

VOLVULUS. moll. Nom proposé par Oken (Mau. d'Hist. nat. Zool., 1, p. 313 ) pour les genres Maillot et Clausilie. (A. r.)

VGLVYCIUM. BOT. crypt. (Lycoperdacées). Genre établi par Rannesque d'abord sous le nom de Volvaria; il se rapproche à quelques égards du Diderma, mais il est décrit trop incomplètement pour qu'on puisse s'en former une idée exacte; il est défini ainsi: volva entourant uu péridium globuleux, gélatineux, dans le centre duquel sont des graines attachées à des filamens capillaires qui s'étendent jusqu'à la circonférence. La seule espèce indiquée est écmlafe, le volva est rude, le péris dium lisse. U croît sur les troncs d'arbres aux Etats-Unis. (ad. b.)

VOMER. pois. Genre d'Acanthop*^ térygiens de la famille des Scombé- roïdes de la Méthode de Cuvier, rtinaïquablcs par un corps très-fom-

[page] 638

ïiriraé, autant et plus haut qu'il n'est ong, à front tranchant, très-élevé, à mâchoires ouvertes et peu extensi- ' bles, à dents très-petites, peu apparentes, à peau revêtue d'écailles peu visibles. et s'élevant seulement sur la ligne latérale. Ce genre a été sousdivisé en quatre sous-genres. i°. Les Sélànes, Lacé p., dont les premieis rayons de la dorsale et de la ventrale sont prolongés et faux. A cette coupe vient se placer le Sélène argenté, Lacép.. pl. 9, fi g. a, nommé Lune par 1 éclat argentin de son corps. — a°. Les G axs, Gallus, Lacép.. remarquables par la longueur de leurs ventrales, et dont le Zeus Gallus, figuré dans Bloch, pl. 19a, est le type. Ce nom de Gai signifie Coq de mer 9 et se trouve usité par les pécheurs d'Europe. — 3°. Les Ahgyreïoses de Lacépède dont les ventrales sont allongées; la deuxième dorsale en faux ainsi que l'anale, et les premiers rayons de la première dorsale prolongés en filamens. Le Poisson américain qui sert de type à celte division, est le Zeus Vomer% figuré dans Bloch, pl. i9î, fig a.- 4°. Enfin, Cuvier a nommé Yomcr proprement dit les Poissons dont les nageoires sont courtes et sans prolongement. Ils vivent en Amérique * ce sont les Rhomboida alepidota de Browne, Jam., n. 1. p. 455; et Zeus setapinnis de Mitchill. (Less.)

YOM1ER. BOT. PHAN. (Poiret.) Syn. à'Eriosternon. (B.)

VOMIQUIER. BOT. fhan. V. Strychnos.

YOND-SIRA. kam. Même chose que Yoang-Shira. (is.o. st.-h.)

YONTAC. BOT. PHAN. Fruit mangeable d'une espèce de Strychnos de Madagascar. (B.)

WOODFORDIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Salisury ne diffère point du Grislea. (B.)

YORTEX. moll. (Oken.j V. H-XICIGONE.

*YORTICELLAIRES, Vorticelpilariœ. rsYcu. En proposant dans leS résent Dictionnaire rétablissement 'un règne de plus (V. T. viiï, p. a47) pour perfectionner la méthode naturelle qu'il nous paraît conséquent d'adopter dans l'état actuel de nos connaissances en histoire naturelle, nous avons été contraint, malgréla répugnance que nous éprouvons pour les iuuovalions de ce genre, d'introduire dans la science, pour designer les classes et les familles dont il était question de former le règne nouveau, des noms usités jusqu'ici. Cédant à cette impérieuse nécessité, nous n'avons pas imité ces novateurs qui, dans leurs ouvrages, semblent se plaire à composer des noms baroques, que la difficulté de les prononcer rena véritablement ridicules, et nous avons cherché à rendre de nouveaux noms faciles à retenir, eu leur conservant le plus de ressemblance possible avec ceux 3u'on avait précédemment employés ans la désignation des mêmes objets. C'est ainsi qu'après avoir divisé notre Règne Psychodiaire (V. ce mot ) en trois classes, et subdivisé celle des Phytozoaires en trois ordres, nous avons appelé Yorticellaires dans le premier de ces ordres, une famille très-naturelle dont le genre Vorticella de Müller renfermait un grand nombre d'espèces, et fut celui qui servit plus particulièrement de type à la nouvelle famille que nous venions d'établir. — Les Yorticeilaires ne sont point des Polypes selon la définition qu'on donne de telles créatures, car il n'y existe pas de ces tentacules ou autres ébauches d'organes de préhension qu'on a com-êarés à des pieds ainsi qu'à des bras. Iles offrent beaucoup plus de rapports avec les Stomobiépharés de la classe des Microscopiques, puisque des cirrhes vibratiles, organes tous différens de ceux qui chez nos Ichnozoaires, représentent les tentacules, s'y remarquent et même y remplissent des fonctions vitales de la plus haute importance; et ces raports so nt si intimes, qu'il se trouve

[page] 639

des circonstances où certaines Vorti* ' ceilaires et plusieurs Urcéolariées ue se peuvent plus distinguer les uues des autres; mais les Urcéolariées l'ouïssent de la faculté locomotive dès es premiers degrés de leur développement, sont libres à toutes les époques de leur durée, en vertu de cette existence individuelle qui caractérise l'Animal, tandis que les Vorticellaircs commencent par une véritable végétation, que chaque Animalcule y étant produit à des époques de croissance déterminées, fait partie d'un individu multiple jusqu'au moment où toutes ces parties qui lui sout nécessaires pour s'émanciper, y étant ajoutées, il se détache au rameau 011 filament qui le porta pendant qu'il s'organisait pour devenir un individu indépendant. Un tel fait se reproduit si communément sous les yeux des micrographes sachant y voir, il fut si bien observé et représenté par plusieurs de nos prédécesseurs et notamment dans l'exact Roesel, que nous avons peine à concevoir qu'il n'ait pas plus tôt dessillé les yeux de ceux que révolte l'idée de ne point admettre la démarcation absolue entre l'Animal et la Plante. Si la végétation sous le moindre indice de sensibilité ou de quoi que ce soit qui offre un rapport quelconque avec ce qu'on appelle sens, si l'impossibilité de changer de place, si la faculté de se ramifier et de développer successivement des parties où ne se manifeste aucun mouvement volontaire, sont des conditions propres à la Plante j les Vorticellaircs sont des Plantes, car on les voit d'abord croître absolument à l'instar des Basses et des Confei ves, sur les corps où leurs propagules furent abandonnés; dans ce premier état, il serait la plupart du temps impossible de les distinguer de telles Plantes, sur l'animalitc desquelles on a si burlesquement discuté dans ces derniers temps, et pour peu que le Vorlicellaire, pendant qu'il végète, vienne à se ramifier et qu'il présente des articulations dans ses nlamens, l'idéa lité devient complète. Lorsque les extrémités de ces filamens commencent à éprouver une sorte de turgescence, la ressemblance augmente encore, mais la différence essentielle commence à se prononcer aussitôt; car cette turgescence, qui d'abord est comme une fructification de Sphacellaire, de Céramiaire, d'Ectosperme ou de toute autre Hydrophyte a gongyles terminaux ou caulinaires, est le rudiment de l'animalité; dès que cette turgescence est parvenue à son terme, elle se développe non pas en fleurs, mais en expansions vivantes; dès que l'épanouissement de celle-ci a lieu, c'est-à-dire qu'une ouverture semblable s'y est manifestée, les cirrhes vibratiles qui garnissent les bords de celte ouverture entreut en exercice, deviennent les ageus d'une respiration qui métamorphose aussitôt en être vivant ce qui fut demeuré un mode floral, si l'introduction d'une nouvelle puissance n'y fût venue déterminer des besoins nouveaux; alors l'animalcule se sent captif sur le pédicule qui lui fut originairement tutélaire et comme un cordon ombilical; il éprouve certainement, sinon le désir, du moins un besoin d'être libre; et dès lors il s'agite en tout sens, jusqu'à ce qu'il parvienue à rompre le lien qui le tient attaché. Dès qu'il y a réussi, il témoigne l'aise qu'il en éprouve par une agitation vagabonde dont les premiers essais dévoilent l'inexpérience; mais enfin il régularise ses allures, et il finit par adopter la manière de natation que nécessitent scs formes et ses besoins; d'autres fois il communique son animalité au filament qui lui servait d'attache nutritive tant qu'il faisait partie d'un ensemble insensible et végétant, mais qui lui devient une queue ou plutôt une sorte de pied lorsque, parvenu à s'échapperae la souche natale, il sc jette dans l'immensité des eaux que fotrme pour lui une goutte étendue sur le porteobjet du microscope. — La nature offre peuple spectacles plus merveilleux que celui que procurent les Vor-

[page] 640

ticellaîrcs; noctes insomnes brevesquc qui iramire amat, F'or/iceUas inquirat y dit Millier. En effet on ne pei.t se lasser d'admirer ces petits êtres se pressant par milliers autour de quellue objet inondé, en jaillir pour ainsi ire comme des fusces d'artifice, en développant tout-à-coup leur pédoncule, ou se contracter en repliant celui-ci comme uu tire-bouchon; tantôt leurs mouvetnens semblent présenter la rapidité de réliucelle électrique quand on la voit passer d'un corps électrisé à un corps qui s'électrisej tantôt ils sont mous et gracieusement ralentis. L'eau que font tourbillonner autour des milliers de petits globules ouverts en godets, les cirrhes vibratiles de chacun d'eux, a joute à la singularité de leur ensemble, où les uns agissent, où d'autres semblent se reposer, où règne enfin la variété la plus complète qui se puisse concevoir. Il n'y manque que la multiplicité des couleurs pour en faire le kaléidoscope vivant. Les Vorlicellaircs sont sans exception transparentes, cristallines; quelques-unes se teignent légèrement en fauve ou en vert, mais ces nuances n'ajoutent rien à la magie de leurs évolutions. Il en existe de simples, c'est-à-dire où chaque pédoncule ne supporte qu'un animal-fleur; celleslà nous paraissent être généralement propres aux infusions végétales, car nous ne nous souvenons pas en avoir trouvé dans les infusions de matières animales, et nous soupçonnons même que la plupart de ces Vorticellaires simples ont appartenu à des composées dont leur pédoncule propre les accompagna lors de leur affranchissement. Les espèces rameuses qu'on trouve dans les eaux douces ou marines sont dendroïdes ou en ombelle; celles-là sont presque des Sertulariées ii la taille près, et nous les eussions placées dans cette famille si des tentacules dans le genre de ceux des Ichnozoaircs et Polypes ne remplaçaient dans les Sertulariées les cirrhes vibrantes des Vorticellaires.

Il paraît que plusieurs des genres établis jusqu'ici sur des objets desséchés entre les Polypiers sont de simples Vorticellaires; de ce nombre seraient les Clyties, les L*ornédéeé, les Thoas, les Salacies et même les Cymodocées dont les capsules, qui furent les seules parties de ces êtres qu'on ait plus ou moins légèrement examinées, sont articulées sur le stipe, de façon à faire croire qu'elles s'en peuvent détacher, lorsque l'animalcule porté à l'extrémité de ce pédoncule qui n'est qu'un prolongement du stipe, est parveuu au degré d'animalité qui le détermine à prendre l'essor. En attendant que ceci soit constaté par des observations plus exactes, nous répartirons les Vorticellaires dans les trois tribus suivantes.

f Les GYMNosTOMàss, où Ton ne distiugue point de cirrhes vibratiles à l'ouverture de la capsule. Les genres qui se placent ici sont Cou va lia rine, Dendrelle et Digitaline.

ff Les Stomobléfhabses, où le limbe de l'animal présente des cirrbes vibratiles; tels sont les genres Voificelle, Zooihamnie et Volveielle.

fff Les Proboscidées, où la capsule uue à son orifice contient un animalcule qui s'y agite et la ferme en se contractant au moyen d'une sorte d'opercule. Le genre Operculiue est jusqu'ici le seul qui se rauge dans cette dernière tribu. (B.)

VORTICELLE. Vorticelta.TSYcn. Genre très-nombreux, type de la famille des Vorticellaires dans l'ordre premier de la seconde classe du règne intermédiaire dont nous avons proposé l'établissement dans les volumes précédens de ce Dicliounaire, sous le nom de Psycbodiaire. V, ce mot el Histoire naturelle. Ce genre avait été firemièrement établi par Müller qui e caractérisait de la sorte ï Ver coutractile, nu, à cirrhes rotatoires. Uue telle définition, convenable à presque tous les Microscopiques munis il'orgaues rotatoires, et qui réunissait une multitude d'êtres disparates, ne

[page] 641

pouvait être admise pour caractériser un genre naturel; aussi Lamarck, en transportant les Yorticelles de la classe des Infusoires à celle des Polypes, les caractérise-t-il ainsi: corps nu, pédonculé, contractile, sc fixant spontanément ou constamment par la base et ayant l'extrémité supérieure renflée, terminée par une bouche ample, garnie de cils r o ta toi r es. Le savant auteur des Animaux sans vertèbres éloigna ainsi du genre monstrueux de Müller, des êtres qui n'y pouvaient demeurer; mais en rétablissant quelques coupes nouvelles, il ne respecta pas les caractères qu'il établissait luimême, puisqu'il laissa dans un groupe dont la plus importante particularité était la présence de cils rotatoires, des Animalcules qui en sont totalement dépourvus. Après Roesel et les rnicrograpbes qui se sont les premiers occupes des Yorticelles, et Müller, nous avons fait de ces êtres singuliers une étude approfondie; nous les avons, durant plus de trente ans, étudiés en tout lieu et dans les deux hémisphères, nous en avons écrit dans l'Encyclopédie méthodique; nous croyons très-bien les connaître, du moins autant qu'il est permis de connaître des êtres microscopiques; plusieurs articles de ce Dictionnaire sont consacrés à la description des genres nouveaux de Yorticellaires que nos observations sur le vivant nous ont mis dans la nécessité d'établir; ces articles par leur rédaction Srouvent qu'ils n'ont pas été rédigés 'après des livres, mais sur des observations originales. Ce n'est donc pas sans une extrême surprise que nous lisons dans un article Vorticelle où, du reste, on ne trouve pas un fait nouveau, ce passage auquel nous répondrons quelque jour par un ouvrage bientôt prêt à atteindre la maturité nécessaire: « fil. de Lamarck établit dans les Yorticelles de Müller plusieurs coupes génériues qui ont été adoptées. M. Bory e Saint-Vincent en a aussi proposé quelques-unes de uouvelles; malheureusement ces genres ne sont guère établis et même caractérisés, que d'après les figures et les descriptions de Müller, et non sur des observations nouvelles qui manquent à la science, mais qui sont d'une grande difficulté. L'auteur de ce passage ajoute qu'il s'est déjà beaucoup occupé de l'étude des Yorticelles et *qu'il a déjà obtenu quelques résultats, mais il ne donne pas ces résultats qui, quelque peu considérables qu'ils pussent être encore, eussent eu de 1 intérêt dans l'état d'iguorance où il nous suppose; il se borne à copier, en 1813, le savant mais suranné LUI 1er, dont on publia l'œuvre en 1786. Nous nous bornerons à déclarer, en 1830, que les genres formés par nous aux dépens des Yorticelles de Müller ne Tout pas été seulement d après des images et dans l'intérêt de la vérité, et nous relèverons simplement les erreurs graves qui se sont glissées dans un article auquel sa signature pourrait douner quelque autorité; il y est dit:

'II paraît qu'il y a des Vorticclles 3ui s'attachent les unes aux autres e manière à ce qu'elles semblent constituer des Animaux composés; c'est ce que Trembley nomme des Polypes à bouquet; je n'ai pas eu encore l'occasion d'en observer de cette espèce. Les Yorticelles proprement dites se multiplient pgr sections naturelles, le corps se divisant peu à peu par le milieu, mais de manière que le pédoncule reste cependant à un seul individu. La promptitude avec laquelle se fait cette scission est proportionnelle à la température, en sorte que dans les temps chauds la multiplication de ces Animaux se fait avec une grande rapidité. Les Yorticelles vivent essentiellement dans les eaux douces et stagnantes. 1°. Les Yorticelles ne vivent pas essentiellement dans lès eaux douces et stagnantes; outre que nos prédécesseurs en ont décrit qui vivaient dans les infusions souvent fétides, nous en avons observé beaucoup de marines. a°. Beaucoup de Vorticelles, particulièrement les plus élégantes

TOME XVI. 41

[page] 642

espèces. n'apparaissent dans les mares ou dans quelques fossés des environs des villes, qu'à la fin de l'automne aux temps sombres etdéjà froids, conséquent ment la chaleur n'est pas toujours proportionnelle à leur multiplication. 3°. Nous ne pensons pas que le corps desVorticelles se divise à peu près par le milieu pour la reproduction des espèces, du moins nous ne l'avons pas vu une seule fois depuis trente-cinq ans: une figure médiocre de Spallanzani et une de ses mauvaises observations ont donné Jieu à cette erreur, si ce n'est la figure 8 de la pl. 45 de Müller qui ne représente pas cette séparation prétendue, mais une espèce appelée gemelta. 4°. Les Vorticelles ne s'attachent guère ou jamais les unes aux autres, si ce n'est momentanément, de manière à ce qu'elles semblent constituer des Animaux composés; le plus grand nombre constitue au contraire bien réellement, bien positivement, des Animaux composés et tellement composés, que le pédoncule commun ou plutôt le stipe y est formé de divers tubes entrelacés absolument comme le sont ceux de la Sertulariée que représente Ellis, pl. xi, dont la tige est grossie end. Il est impossible de s'occuper une année de l'histoire des Vorticellaires sans rencontrer de ces espèces composées sur lesquelles Roesel, Brady, Baker, Trembley, Degéer, Bonnet, Eichores, Müller, Spallanzani, en un mot tous nos devanciers sont tombés pour ainsi dire dessus. On y eût vu comment les Vorticellaires se reproduisent, et l'on y eût admiré l'une des plus grandes singularités de la nature, singularité qui, de même que notre découverte de l'émission des Zoospermes, n'eût pas produit moins d'effet dans le monde savant, que la découverte de Peyssonel et de Trembley, si nous en eussious fait des sujets de lectures à l'Institut, ' ou de Mémoires dans les Annales du Muséum. Nous uous sommes bornés à la faire connaître dans ce Dictionnaire et dans l'Encyclopédie méthodtque, oit ceux à qui elle échappa dans la nature pourront la retrouver. Roesel, l'exact Roesel Taxait aussi trouvée, mais aussi Roesel observa plus qu'il n'écrivit. Quoi qu'il en soit, les caractères que nous assignerons au genreVorticelle, comme nous le comprenons, sont: corps globuleux, contractile, s'ouvrant en cloche ou en grelot, avec des cirrhes vibratiles aux deux côtés du limbe, supporté par un pédicule caudal, ré- tractile, simple ou composé. Les Vorticelles véritables diffèrent doue des Convallarines et des Dendrelies, V. ces mots, en ce que celles-ci sont entièrement dépourvues de cirrhes vibratiles, différence très-notable qui place des êtres extrêmement voisins, quant aux formes, dans deux tribus différentes. Nous sous-diviserons le genre Vorticelle en deux sections.

f Styllarioïdbs solitaires, à pédoncule simple; ce sont, quant à l'aspect des Convallarines, celles des figures i, a et 3 que nôus avons représentées dans la planche des Psychodtés de ce Dictionuaire, pour montrer la différence qui consiste, comme noos venons de le dire, dans le dépouillement de cirrhes pour ces dernières. Les espèces les plus répandues de Vorticelles Styllarioldes sont: la Citrine, VorticeUa citrina, Müll., Inf.9 tab. 44, fig. 2-7 (5 exclus.), trèscommune dans l'eau stagnante de certains marais, à pédoncule trèscourt et qui manque souvent, ce qui nous fait soupçonner qu'élle pourrait bien n'être que TAnimalcule-fleur émancipé de quelque espèce composée. — La Limeuse, Vorlicella limosa, (V., Encycl. Méth., n° 4 (V. planches de ce Dictionnaire, Psychodiés, fig. 8), qui abonde sur la vase, sur les petits cailloux ou souvent sur les coquilles des marais dont l'eau est pure, et que méconnut Müller encore que Roesel l'eût fort bien décrite et figurée, Infni 9 ph 97 > fig* 4 el 5. — La Lunaire, Vorticella lunaris, Müll., Inf.f tab. 44, fig. i5 (V. planches de ce Dic-

[page] 643

tiotraaire, Psychod., fig. 6), qu'au trouve parmi les racines des Lenticules et qui est l'une de celles qu'on peut le plus facilement conserver et élever dans des vases de verre oii l'on a soin de ne pas laisser corrompre l'eau, etc., etc.

†t Dendroïdes, ou plusieurs Animalcules-fleurs munis d'un pédoncule propre sont réunis sur un stipe commun. Ce sont, quant à l'aspect, des Dendrelles, mais l'absence des cirrhes dans celles-ci suffît pour motiver leur séparation des véritables Yorticelles. Peu d'êtres égalent en élégance les Dendroïdes, parmi lesquelles nous citerons la Vorticella polypina, Müll., Jnf9 tab. 46, fig. 7-9, si commune sur les petits Hydrophiles et les débris marins, aux endroits tranquilles des rivages maritimes, où le duvet qu'elle forme est si visible à l'oeil nu et d'un aspect grisâtre. — L'Ombelle, Vorticella umbellata, N., Encycl. Méth., Die. 9 nQ i4, que nous avons découverte vers la fin de l'automne sur les feuilles des Plantes aquatiques de la Flandre, notammentaux environs de Lille; elle est assez grande pour être bien visible à l'œil nu, et n'a jamais été figurée; elle est l'une des plus élégantes. — La Pyriforme, Vorticella pyrariay N., Encycl. Méth., Die., n° 11 (V. plancb. de ce Dict., Psychod., f. 6), qui n'avait pas échappé à l'exact Roesel, et qui n'est pas celle que Müller décrivit sous te même nom; celle-ci était l'une de nos Dendrelles qui ne ressemble en rien à une poire. Lorsque les Aniraalculesfleurs en sont émancipés, on ne les saurait plus distinguer de nos Mespli- Hnes (V. ce mot) figurées dans la

Elancbe C des Microscopiques de ce >ict., T. iii, s, a, b, et qui, lorsqu'on les aura étudiées dans toutes les phases de leur existence, seront peut-être reconnues pour être les Aniroaicules-fleurs de quelques Yorticelles Dendroïdes voisines de celle qui nous occupe. C'est sur celle-ci que Roesel discerna le premier, mais sans y attacher une grande importance, ce mode de reproduction des Yorticelles que nous avons constaté particulièrement sur le Vorticella umbellata et sur la suiVante.—L'Admirable, Vorticella tpeclabilis, N., Encycl. Métb., Die., n* 10. Lorsque nous observâmes cette merveilleuse créature pour la première fois, nous fûmes surpris qu'elle eût échappé à Müller; elle doit habiter les eaux du Danemarck puisque nous l'avons rencontrée communément depuis les étangs de la Prusse ducale, jusque dans certaines pièces d'eau de la Hollande, et depuis les fosses de ville et les égoûts des remparts de Kœnigsberg, jusque dans ceux des remparts de Bruxelles et de Lille en Flandre* Roesel qui l'a passablement figurée (Inf.9 T. ni, tab. 97, fig. 3) 1 avait observée en Allemagne. Elle forme, sur les pailles des chaumes ou menus branchages morts et inondés du bord des eaux, jusqu'à trois ou cinq pouces de profondeur, un duvet d'un jaune blanchâtre ou grisâtre, d'aspect malpropre, savonneux, très-visible à 1 œil uu, muqueux au tact et haut d'une ligne. En élevant la Vorlicelle dans une assiette remplie d'eau, elle a acquis tous nos yeux jusqu'à deux lignes de longueur, et nous l'avons même vue croître sur le porte-objet du microscope eu y entretenant 1 abondance d'eau nécessaire durant plusieurs "heures de soins et àobservations non interrompues. Son stipe m'élève d'un petit empâtement ou pied appliqué contre les corps dont elle est parasite; vers le quart de sa hauteur, l'arbuste que ferme cette belle espèce, et que Blainville ne nierait pas être une espèce composée s'il eût vu des Vorticclles, se divise en une gerbe de rameaux transparens, dichotomes, divergeas, que terminent des pédoncules nombreux très-contortiles, couronnés par des Animalcules-fleurs ordinairement en forme de clochette, variant leur, figure à volonté, tantôt solitaires, tantôt géminés. C'est une chose très-divertissante et toujours nouvelle, que de voir ces petits êtres

41*

[page] 644

cristallins et presque sans couleur, s'agiter en tout sens, s'étendre le plus qu'il leur est possible, et tout- à-coup se contracter en glomérules par le mécanisme de leur pédoncule qui s'exerce tantôt avec une incroyable rapidité, ou doucement avec giâce el mollesse; on en distingue aisément les ressorts à l'aide d'un puissant grossissement; les pédoncules étant des tubes membraneux flexibles, parcourus par un filament interne articulé, ou du moins qu'on reconnaît dans la iransareucc du tube se former de gloules disposés pôle à pôle et qui ont la faculté de se contracter en s'aplatissant sur leur équateur, s'il est permis d'employer de tels termes quand il est question de si petites sphères. Cette contraction contraint le tube au raccourcissement qui s'exerce en spirale; après avoir joui quelque temps d'un spectacle qui rivalise en mouvement avec les girandes d'un feu d'artifice t par la manière dont les Aniraalcules-fleurs jaillissent pour ainsi dire ou se pelotonnent tout-a-coup, on voit ceuxti finir par se détacher; leur séparation est probablement une opération douloureuse, puisqu'on les voit s'y préparer en se contractant quelques instans d'avance, et quand tout lien s'est rompu, chaque individu libéré demeure d'abord immobile, contracté en boule. Enfin la boule commence à s'agiter, fait quelques tours sur elle-même, s'allonge un peu, se rouvre en forme de coupe, présente un orifice, remontre enfin ses cirrhes vibratiles et finit par prendre sou essor; on dirait alors une Urcéolaire. Quand le plus grand nombre des Animalcules s'est détaché de l'arbuste nourricier, l'extrémité des filamens semble d'abord se cicatriser, et ils conservent durant quelque temps des mouvemens sinueux assez marqués, mais bien faibles, pendant lesquels ou peut, si l'on a de la patience, suivre l'opération de la nature durant plusieurs heures ou plusieurs jours; on saisit l'un des modes de reproduction des Vorticelles, mais il ne faut jamais laisser évaporer l'eau et la tenir autant que possible à la même température. Alors on peut voir l'extrémité des rameaux se renfler de plus en plus et reproduire de nouvelles capsules vivantes ou Animalcules-fleurs, comme un arbre porte des fruits nouveaux, lorsque ceux d'une récolte précédente en ont été détachés. Ce fait est certainement l'un des plus curieux de la Zoologie. S'il ne prouve pas définitivement la nécessité d'établir le règue intermédiaire que nous avons proposé depuis long-temps, il prouve au moins que le mode de reproduction des Vorticelles ne consiste pas seulement, comme l'a dit Blainville, dans la séparation en deux parties par le milieu du corps de ces Animaux dont une moitié emporterait avec elle le pédicule commun en manière de queue, sans qu'on nous dise ce que deviendrait l'autre qui se trouverait n'en pas avoir. Telle est la merveille de la production des Auimalcules-fleurs des Vorticelles que nous ne pouvons nous résoudre à ne pas reproduire pour éviter au lecteur la eine de la rechercher dans les noiareux articles que uous avons écrits sur les créatures les moins bien étudiées et pourtant les plus dignes de l'être. (B.)

VOSACAN. BOT. PHAN. Nom de pays adopté par Adanson pour désigner Helianihus tuberosus L. V. Hélianthe. (B.)

VOSSIA. BOT. PHAN. L'une des divisions établies par Adanson dans le genre Mésembrianthème. (a. r.)

* VOTERAVATE. BOT. PHAN. V. Ambarvate.

VOUACAPOUA. BOT. PHAN. V Angelin.

VOUAPA. BOT. PHAN. Aublet (Plantes de la Guiane, vol. i, p. a5) a établi sous ce nom un genre quia dié réuni avec l'Outea du même auteur, par Vahl, sous le nom de Ma croiobium, imposé à ce dernier genre

[page] 645

par Schreber. C'est le même genre que Necker a d'uo autre côté nommé Kruegeria. De Candolie (Prodr. Syst. Veget a, p. 611) a rétabli le genre et le nom aonné par Aublet, et en a ainsi exposé les caractères: calice quadriûde, muni à la base de deux petites bractées opposées; corolle formée d'un seul pétale plan; trois étamines; gousse pédicellée, coriace et monosperrae. Ce genre se compose de trois espèces, doot deux décrites et figurées par Aublet (loc. cit., p. a5 et a6, tab. 7 et 8) sous les noms de vouapa bifolia et Vouapa simira. La troisième est Je Macrolobium stamintum de Meyer (FI. Esseq., p. 18). Ce sont des Arbres qui croissent dans la Guiane. Leurs feuilles n'ont qu'une seule paire de folioles, et leurs fleurs sont disposées en grappes. (G..N.)

YOULOU. BOT. PHAN. V. Boulou.

VOUROUDRIOU. OIS. Espèce du genre Courol. V. ce mot. (B.)

VOVAN. moll. Adanson nomme ainsi (Voyage au Sénég., pi. 18) une Coquille qui paraît appartenir au genre Telltne de Lamarck, Tellina rugosa. V. Tellinb. (d..h.)

* VOYAGEUR, OIS. Espèce du genre Pigeon. V\ ce mot. (dr..z )

* VRAI CLOCHER CHINOIS. moll. (Adanson.) Syn. de Cerithium Obeliscus. V. Cérîte.(B.)

VRAI TIGRE, moll. (D'Argenville.) Syn. de Cône Damier, V. ce mot. (B.)

VRILLES ou CIRRHES. BOT. PHAN. Appendices filamenteux, d'origine diverse, avec lesquels les Plantes grimpantes et sarmenteuses s'accrochent aux corps environnans; telles sont les vrilles delà Vigne, des Gesces, de la Bryoue, etc. (a. r.)

VRILLETTE. Anobium. INS. Genre de Coléoptères de la famille des Serricornes', tribu des Ptiniores, établi par Fabricius et ayant pour caractères essentiels: antennes terminées par trois articleâ plus grands ou plus longs, mais dont les deuxavant-derniers en cône renversé et allongé, et celui du bout ovale ou presque cylindrique. Ces Insectes sont très-communs dans nos maisons; ils vivent dans le bois. Dans le temps des amours, ils frappeut les boiseries avec leurs roaudiDules et produisent le bruit connu vulgairement sous le nom d'horloge de la mort. L'espèce la plus commune est la Vrillette Damier, Anobium lcssellatum. (o.)

* VROLÏKIA. BOT. than. Sprengel a établi sous ce nom un genre qu'il a placé d'abord (Syst. veget., vol. S, p. 139 ) dans la Diadelpnie Diandrie, puis t ibid., Cur. post) dans la Didynamie Angiospermie, et qu'il a rapporté à la famille des Primulacées ou à celle des Polygalées. Les caractères quo lui assigne son autenr nous semblent plutôt être ceux d'une Scrofulariuée. D'après ces hésitations, ou voit que ce genre est encore fort mal connu. Voici ses caractères essentiels: calice quinquéfide; corolle campanulacée, a cinq lobes irréguliers; étamines insérées sur la corolle, deux fertiles plus longues, à anthères conniventes, deux plus courtes avortées; capsule supère, biloculaire, bivalve, polysperrae, à placenta libre. Le vrolikia polygaloides est une Plante herbacée du Brésil, dressée, simple, pubescente dans la partie supérieure, à feuilles ovalesoblongues, très-entières, atténuées eu longs pétioles, et à fleurs blanchâtres disposées en grappes. Sprengel lus donne pour synonyme l' Heteranthia dàtipiens de Nées. (o..n.)

VRUS. mam. Pour Drus. V. ce mot. (ia.G.ST.-H.)

* VRUTAU. OIS. Espèce du genre Engoulevent. V. ce mot. (B.)

VULCAIN. INS. V. Atalante.

VULFENIA. BOT. PHAN. Pour fFulfenia. V. ce mot. t (g..n.)

VULPANSER. OIS. Syn. du Chenolopex des Grecs, chez les La (ins qui désignaient ainsi la Tadorne, V. Canard. (B.)

[page] 646

VULPECULA. MAM. Cest-à-dire petit Renard. Herüandez et Séba ont désigne sous ce nom plusieurs Mammifères dont les plus remarquables appartiennent aux genres Mangouste et Mouffette. Le Loup noir a aussi été appelé par SchœfFer vulpeculnigra. et l'Isatis Vulpecula cinerea. (IS. G. ST.-H.)

* VÜLPECULA. MOLL. V. MINAJLET.

VULPIN. Alopecurus. BOT. fhan. Genre de la famille des Graminées ei de la Triandrie Digynie, L., ainsi caractérisé: lépicène uni flore, à deux valves égales; glume à une seule valve munie à sa base d'une arête; trois éta? mines; ovaire surmonté de deux styles capillaires plus longs que la glume et terminés par deux stigmates velus; caryopse libre dans la glume, mais enveloppée par celle-ci qui est persistante. Ce genre se compose d environ vingt espèces dont quelquesunes seulement croissent en Frances Ce sont des Plantes herbacées à feuilles linéaires et à fleurs disposées en panicule resserrée en une sorte d'épi cylindrique et terminal. Parmi les Vulpins que l'on trouve dans les prés et les champs de l'Europe, nous citerons Y Alopecuru s pralensise., A.agnesiis., L. Celui-ci est vulgairement nommé Queue de Renard. et on le confond aussi avec les Cniendens; comme ces derniers c'est une mauvaise Herbe qui infeste les champs.

VULSELLE. Vukella. MOLL. Par un faux rapprochement dont on se rend difficilement coin d te, Linné avait confondu avec les Myes, la Coauille qui, plus tard, devint le type u genre Vulselle. Bruguière rectifia un peu cet oubli de Linné, en mettant la Mya Vulsella. au nombre des Huftres, dans les planches de l'Encyclopédie. Lamarck, dès ses premiers travaux sur les Animaux sans vertèbres, sentit la nécessité de faire un genre à part de cette Coquille, et lui donna le nom de Vulselle. Suivant les indications de Bruguière, il le laissa près des Huhres, et fat oompris dans la famille des Ostracées aussitôt que cette famille fut créée. Adopté par presque tous les zoologistes, ce genre fut conservé, dans les méthodes, à la place que Lamarck lui avait assignée. Blainville fut le premier qui s'aperçut que les rapports donnés par Lamarck n'étaient pas naturels. Il transporta ce genre dans la famille des Margarilacées, qui correspond à celle des Malléacées de Lamarck, et le plaça dune manière fort convenable à côté des Marteaux. Quand on compare les Yulselles au Marteau vubelié ou fémoral, on est étonné que l'idée du rapprochement de Blainville ne soit pas venue plus tôt. Nous ne doutons pas qu'il ne soit généralement adopté. En passant d'une famille dans une autre, le genre Yulselle n'a du reste éprouvé aucun changement dans sa composition. L'Animal de ce genre, que Lamarck ne connut pas, fut caractérisé par Blainville de la manière suivante, dans son son Traité de Malacologie-: Animal ayant le corps allongé, comprimé; le manteau trèsprolongË en arrière, et bordé de deux rangs de tubercules papillaires très-serrés; un pied abdominal médiocre, proboscidiforme, canaliculé, sans byssus; bouche transversale, très-grande, avec des appendices labiaux, triangulaires, tres-développés; les branchies étroites, très-longues, réunies dans presque toute leur étendue. Coquille longitudinale, subéquivalve, irrégulière, libre, a crochets égaux; charnière ayant sur chaque valve une callosité saillante, en cuilleron élargi donnant insertion au ligament. LesVnlselles sont des Coquilles marines allongées, irrégulières, fort étroites, nacrées eu dedans, et épidermifères en dehors. Les Yulselles ont une habitude que ne présentent pas un grand nombre de Mollusques: elles vivent enfoncées dans les Eponges, dans la substance desquelles les valves sont fortement attachées par toute leur surface esté* rieure. On ne connaît encore que six

[page] 647

espèces vivantes de ce genre, et Laroarck n'en cite qu'une seule fossile, à laquelle nous pouvons en ajouter une seconde. Il n'y aurait donc en tout que huit espèces. Nous indiquerons la suivante qui est la plus connue.

Vulselle lingulse, Vulsella lingulata., Lamk., ànim. sans vert. T. vi, p. aa 1, n. 1; Mya Vulsella., Gmel., p. 0219; Ruroph., Mus., lab. 46, fig. a; Knorr, Vergn., 5, tab. a, fie. 193; Chemn., Gonch. T. vi, tab. 9, fig. 11; Ostrea., Brug., Encyclop., pl. 178, fig. 4. C'est la plus srauae espèce du genre, fille vit dans FOcéan-Indien.(D..B)

VULTURIDÉES. OIS. Syn. de Vautourins ou famille des Vautours. V. ce mot. (B.)

VULTUR- QUADRUPES. mam. Scaliger a désigné l'Hyène sous cette dénomination, pour indiquer les rapports cjui existent entre son naturel et celui du Vautour, (IS. G. ST.-H.)

VULVAIRE. BOT. PHAN. Nom vulgaire d'une espèce d'Anserine, Chenopodium Vulvaria., L. V. Anserine.(a. h.)

VULVE, zool. Ouverture extérieure de l'appareil femelle de la génération. (h.-m. e.)

VUPPIPI. OIS. Espèce du genre Jacana. V. ce mot. (dr..z.)

VY. BOT. PHAN. Véritable orthographe, selon Leoaon, de l'Hévi. V. ce mot et Spondias. (B.)

Waalia. OIS. Espèce du genre Pigeon. V. ce mot.(DR..Z.)

WACERONE. OIS. Syn. de Lavandière. (B.)

WACHEN DORFIE. Wachendorfia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Hamodoracées de R. Brown et de la Triandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: périanthe infère, divisé profondément en six lobes étalés, inégaux, les trois extérieurs plus grands, offrant quel* quefois & leur base intérieure une glande nectarifère; étamines saillantes, courbées, au nombre de trois fertiles, quelquefois augmenté de deux ou trois stériles; style de la longueur des étamines, oblique, filiforme, terminé par un stigmate indivis; capsule triloculaire, à trois valves qui portent les cloisons; une seule graine fixée à l'angle interne de chaque loge. Ce genre a été foucté par Burmann et adopté par- Linné, Thunberg et plusieurs autres botanistes. Il se compose de cinq à six espèces du cap de Bonne-Espérance, parmi lesquelles nous citerons le ff Wachendorfia thyrsiflora. figuré dans le BOT. Mag., tab. 1060; Redouté, Liliacées, tab. ç*5; le W. hirsula., BOT. Magtab. 614; et le W. brevifolia. BOT. Mag., tah. 1166. Ce sont de belles Plantes herbacées, caulescen-/ tes, à bulbes tuniqués, à feuilles radicales engainantes, striées, lancéolées, les caulinaires sauammi formas, sessiles, à fleurs d'un aspect agréable, disposées en panicules. Kunth en a lait connaître une nouvelle espèce de l'Amérique, sous le nom de W. orinocensis. (G..N.)

WAD. min. Syn. de Manganèse oxidé terne. V. Manganèse., (à. b.)

[page] 648

WADOUKA. BOT. PHAN. (Rhéede.) V. Adoülatti.

WAEFIS ou WAEPIS. OIS. Espèce du genre Canard, V. ce mot, division des Sarcelles.(B.)

WAGNÉRITE. min. Nom donné par Fuchs à un Minéral encore trèsraie, dont il a fait une espèce en la dédiant à Wagner de Munich. D'après le résultat de son analyse, ce serait un phosphate de Magnésie, mélangé où combiné avec environ 30 parties pour 100 de fluate de Magnésie. Ce Minéral a un aspect lithoïde, une cassure vitreuse y une couleur grise; il est translucide et cristallisé en prismes rhomboïdaux à base oblique; sa dureté est.intermédiaire entre celles du phosphate de Chauxet du Feldspath; sa pesanteur spécifique est de qn. Au chalumeau, il fond avec difficulté en un globe vitreux d'un gris verdâtre; avec le borax, il donne un verre transparent. Il a été trouvé d'abord dans la vallée de Hollgraben, dans le Salzbourg, où il est disséminé au milieu de petites veiues irrégulières de*Quartz qui traversent un Phyliade. On l'a retrouvé depuis dans les états-Unis d'Amérique, (G. DEL.)

WAHLBOMIA. BOT. PHAN. Ce genre, établi par Thunberg, a été réuni au Tigarea. par le professeur De Candolle. (a. b.)

WAHLENBERGIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Campa nu lacées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Schrader (Cotai. hort. Gotting., 1814) et ainsi caractérisé: calice dont le nombre des divisions varie de trois à cinq; corolle partagée au sommet ou jusque vers le milieu en trois à cinq lobes; même nombre d'étamines libres, & filets un peu dilatés à la base; style inclus, garni de poils collecteurs surtout vers fa partie supérieure; deux à cinq stigmates; ovaire adhérent an tube du calice; capsule déhiscente par le sommet, divisée en deux à cinq loges et à autant de valves qui portent les cloisons sur le milieu; graines nombreuses et petites. Le genre Wahlenbergia. a été formé sur des Plantes du cap de Bonne-Espérance rangées parmi les Campanula. par les anoiens auteurs, mais pour lesquelles Salisbury avait, dans sa Correspondance, proposé le nom générique d'Aikinits. En 1814, Schrader les constitua en un genre distinct sous celui de Wahlenbergia., et il publii depuis (en 1897) une monographie de ce genre dont le nom fut adopté par Roth, Don et la plupart des auteurs. Cependant la séparation de ces Plantes date de plusieurs années. R. Brown, dans son savant Prodromus., avait proposé de diviser les Campanula. en deux sections, dont l'une (Campanopsis.), composée des espèces de la Nouvelle-Hollande qui ont un fruit déhiscent par des valves situées à la partie inférieure, correspond an genre qui nous occupe ici. D'un autre câté, Del île, dans sa Flore d'Egypte, avait établi un genre Cervicina. caractérisé par ses trois étamines et par une déhiscence «de fruits semblables à celle des Campanopsis. La création de ces divers noms pour un seul et unique genre devenait une source de confusion; car il ne s'agissait pas seulement d'appliauer ici la loi 4e l'antériorité, il fallait en outre choisir entre le meilleur de ces termes. Celui de Campanopsis., par sa composition moitié latine, moitié grecque, n'étant pas admissible, le Cervicina de Delile aurait dû être adopté. Néanmoins Alphonse De Candolle, auteur d'une excellente Monographie des Campannlées, s'est décide en faveur du nom de Wahlenbergia., non-seulement pour ne pas augmenter la confusion par l'application d'un nouveau nom générique è plusieurs espèces déjà connues dans la science, mais encore pour conserver la mémoire de Wah lenbergia botaniste suédois de I plus grande distinction. On compte près de cinquante espèces de Wahlenbergia., dont la plupart crois sent dans les diverses contrées de

[page] 649

l'hémisphère austral. Alph. De Candolle observe que ce genre y représente nos Campanula., et que c'est autour de lui jue viennent se grouper les Roella, Lightfbotia., etc., comme les Phyteuma, Specularia., etc. se placent autour du Campanula. 11 a formé six sections qui ont reçu les noms à'Endraianiha, Aikinia, Cteruicina, Lobelioides, Linarioides. et Nesopâila. La irc comprend cina espèces d'Italie, de Grèce et de Dalmatie. Le Campanula graminifblia. en est le type. La 3e section renferme trentesept espèces du Cap, de l'Inde et de la Nouvelle- Hollande; ce sont les raies Wîhlenbergia. La 3e se compose du Cervicina campanuloides. Les 4e et 5e sections renferment chacune également une seule espèce (W. lobelioides et C. linarioides.) dont 'une est des îles Canaries, l'autre de l'Amérique australe. Enfin la 6* comprend cinq à six espèces qui croissent à Sainte-Hélène, excepté une qui se trouve à l'Ile de Juau- Fernandez. Ces Plantes ont en général le port des Campanula., . (G..N.)

WAITZIA. BOT. PHAN. Wendland a établi sous ce nom un genre de la famille des Synanthérées et de la Syugénésie égale. Il est fondé sur une Plante de la Nouvelle-Hollande, et a pour caractères: involucre composé d'écailles colorées, imbriquées, spathulées, pédicellées, dentées, aiguËs, les intérieures plus longues; corolle à cinq divisions; akènes oblongs, surmontés d'une aigrette stipilée, composée de deux poils plumeux. (G..N.)

WALDSCHMIDIA. BOT. PHAN. (Wiggers.) Syn. de Villania. V. ce root. (a. r.)

WALDSTEINIA. BOT. PHAN. "Willdenow (Nov. Act. nat. cur. Ber., 9, p. 103, tab. 4, fol. 1) a établi sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Rosacées ou il avoisine les Potenliiles et qui est ainsi caractérisé: calice dont le tube est turbiné, muni de bractéoles exté- neuresMsut, couronné par un disqueaonuliforme crénelé, portant les étamines; corolle à cinq pétales; étamines nombreuses; carpelles au nombre de deux à quatre fixés au fond du calice, portés sur de petits pédicelles souciés par la base, terminés par un style; akènes globuleux, coriaces, charnus, ombiliqués au sommet, renfermant chacun une graine dressée. Le Waldsteinia geoides., Willd., lac. cit.; Waldst., PL rar. Hung., î, tab. 77, est une petite Plante qui croît dans les forêts ombragées de la Hongrie. Ses feuilles sont pétiolées, palmées, à cinq lobes, aiguËs, dentées. Les fleurs sont jaunés, analogues à celles de nos Poten tilles. (G..N.)

* WALKERA. BOT. PHAN. Ce genre a été placé à la suite de la famille des Ochnacées par De Candolle (ProdrSyst. Veget., , 1, p. 737) qui l'a ainsi caractérisé: cinq pétales; cinq étamines à anthères ovales; drupes obovées, réniformes, avant l'embryon renversé en forme de bec recourbé. Le genre Walkera. a pour type une Plante de l'Inde-Orientale que Rhéede (Hort. Malab., 5, tab. 48) a figurée sous le nom de Tsojocatti. C'est le W. serrata. de Willdenow et le Meesia serrata. de Gaertner, de Fruct., tab. 70. De Candolle a décrit une nouvelle espèce de la Guiane française, sous le 110m de W. integrifolia. Ce sont des Arbres à feuilles dentées en scie ou entières, et à fleurs disposées en grappes, simples ou composées. (G..N.)

WALKERIA. BOT. crypt. (Mousses.) Hornschuch a donné ce nom à un genre que Walker-Arnott désignait sous le nom de Macrodon. et qui a pour type le TricAostomum leucoloma. de Schwægrichen. Bridel donne à ce même genre le nom dô Leucoloma. qui paraît préférable puis* qu'il rnppelle celui de l'espèce type et que celui de Walkera.% tiop ressemblant, est appliqué à une Plante phanérogame. Le genre Leucohma, Walkeria. ou Macrodon. est caracté- lisé ainsi: péristome simple à seize dents filiformes, fendues jusqu'à la

[page] 650

base; coiffe cuculliforme; capsule régulière sans anneau. Ce caractère diffère bien peu de celui du Trichostomum. Bridel rapporte à ce genre, outre l'espèce que nous avons citée qui était son Hypnum bijidum., deux espèces nouvelles. Toutes trois *ont des régions équinoxiales.(ad. B.)

WALKUFFA. BOT. PHAN. La Plante indiquée sous ce nom par Bruce, parait être une Malvacée, mais dont le genre n'est pas bien déterminé. (a. r.)

WALLÉNIE. Wallenia. BOT.phan. Genre de la famille des Ardisiacées et de la Tétrandrie Monogynie, L., établi par Swartz (Prodr. FL lad. Qccid.t p. 31) et ainsi caractérisé: calice quadrifide, à segmens obtus; corolle tubuleuse, quadrifide, à divisions obtuses, dressées, conniventes; quatre étamines à filets trèscourts et à anthères triangulaires acuroinées; stigmate simple, obtus; baie monosperme, la graine couverte d'un tégument crustacé fragile. La Plante sur laquelle le genre Wallenia a été fondé, avait été décrite et figurée par Sloanc dans son Histoire de la Jamaïque, T. n . pag. 1234, tab. 145, fol. 5. Swartz lui a donné le nom de W. laurifolia. C'est un Arbrisseau de dix à vingt pieds, à écorce lisse, à branches longues divisées en petits rameaux couverts de cicatrices. Ses feuilles sont épaisses, pétiolées, alternes, très-entières, un peu obtuses; les fleurs sont petites, blanches, disposées en pantcule terminale. Cette Plante croît dans les montagnes de la Jamaïque et de Saint- Domingue. Jacquin a décrit et figuré (Hort. Schœnbr. y 1, pag. 93, tab. 30', sous le nom de W. angularis., une seconde espèce qui est originaire de llnde-Orientale. (g..n.)

WALLÉRITE. min. Minéral terreux qui paraît être une Alumine hydratée silicifère et dont Ménard de la Groye a voulu faire une espèce, en la consacrant eu père de la nfinéralogie moderne, Wallérius. V. CoLLYRITI, Lbnzinitb et Diaspohe.(G. DEL.)

WALLICHIA. BOT. PHAN. Plusieurs genres ont été dédiés au doct. Wallich, surintendant du jardin botanique de Calcutta, et qui a enrichi la science d'une foule de Végétaux de l'Inde et duNépaul. Reinwardt, dans le Catalogne du jardin deBuitenzorg, a nommé Wallichia. un genre de Rubiacées qui a été publié par Blume (Bijdr. fl. ned, Ind., pag. 10s) sous le nom d'Axanthes. L'Uropkyllum. de Jack et Wallich (Fl. Ind.), autre genre de Rubiacées, avait été nommé Wallichia. par Roxburffh. Sprengel a adopté le genre de Roxburgh, et il a cru devoir débaptiser le Wallickia. de De Candolle dont nous allons parler pour lui donner le nom de Jaciia. On conçoit les suites qu'entraînerait un système aussi déplorable, si les botanistes se soumettaient aux caprices de ceux qui font tant de changemens inutiles de noms. Celui de Waliiohia. paraît devoir rester au genre suivant. Fondé par De Candolle (Mém. du Mus. dllist. nat. T. x, pag. 104, tab. 6) ce genre appartient à la famille des Byttnériacées et à la Monadelphie Polyandrie, L.; il offire les caractères suivans: involucre uniflore, petit, éloigné de la fleur, à trois ou quatre folioles très-entières; calice divisé profondément en quatre lobes oblongs, linéaires, cotonneux extérieurement, munis à leur base intérieure de deux glandes; corolle à quatre pétales étalés, réfléchis, à onglets épais, veloutés; étamines en nombre indéfini, monadelphes, formant un tube conique allongé, à anthères placées depuis le milieu jusqu'au sommet du tube; ovaire ovoïde, à huit loges, surmonté d'un style portant huit stigmates; capsule à deux loges menospermes. Le Wallichia spectabilis. est un Arbre originaire du Népaul, et qui, d'après le sec, paraît avoir le port d'un Tilleul. Ses rameaux sont veloutés, garnis tie feuilles pétiolées, ovales, cordiformes, dentées en scie, veloutées en

[page] 651

dessous. Les fleurs forment des particules au sommet des branches.(G..N.)

* WALLICHIÉES, Waltichieœ. bot. PHAN. De Candolle (Mém. du Mus., 10, p. 10a) a établi sous ce nom une triou de la famille des Byttnériacées, et qui a pour type le genre Wallichia. Il y a réuni le Gœthea. de Nées et Martius, et un autre genre nommé Eriolœna. (G..N.)

* WALLIKIKOT. OIS. Espèce du genre Coq. V. ce mot. (dr..z.)

WALTERIANA. BOT. PHAN. (Fraser.) Syn. de Mylocarium., Willd.(a. r.)

WALTHÉRIE. Wallheria. BOT. PHAN. Et non Valtérie. Genre de la famille des Byttnériacées et de la Monadelphie Pentandrie, L, offrant les caractères suivans: calice quinqué- fide, persistant, muni d'un involucelle latéral composé de trois bractées caduques; corolle à cinq pétales égaux, munis d'onglets adnés au tube starainal; cinq étamines opposées aux pétales, ayant leurs filets soudés en un tube, au sommet duquel sont fixées les anthères biloculaires et déhiscentes extérieurement; ovaire oblique, uniloculaire (ou mieux à cina coques, dont une seule subsiste après l'avortement des quatre autres), renfermant deux ovules superposés et fixés latéralement à la paroi; un style uu peu latéral, surmonté d'un stigmate en pinceau; capsule presque globuleuse, membraneuse, bivalve et monosperme. Ce genre se Compose d'une douzaine d'espèces ui croissent dans les contrées enaues du globe. Celle qui a servi de type est le W. americana., L., que l'on trouve non-seulement dans les Antilles et sur le continent de l'Amérique méridionale, mais encore dans les pavs intertropicaux de l'Afrique et de 1 lude. Les Walthéries sont des Plantes herbacées ou des Arbrisseaux couverts d'un duvet dont les poils sont étoilés, munis de feuilles alternes, entières, dentées en scie, accompagnées de stipules géminéess Les fleurs sont jaunes, capîtées ou agglomérées dans les aisselles des feuules supérieures. (G..N.)

*WALLROTHIA. BOT. PHAN. Le Bunium alpinum. de Waldstcin et Kitaibel (PL rar. Hung., a, p. 199* tab. 182) a été érigé par Sprengel en Un genre distinct sous le nom de Wallrothia. Ce genre n'a pas été adopté par Koch et De Candolle dans leurs ouvrages récemment publié* sur les Ombellifères. (G..N.)

WAMPI. BOT. PHAN. Même chose que Vumpi. V. Cookib.

WANGENHEIMIA. BOT. PHAN. (Dietrik.) Syn. de Gilibertia. V. ce mot. (a. s*)

WANTOHOé. BOT. PHAN. Syn. de Datura fastuosa. chez les Chinois. V. Stramoine.

WANZEY. BOT. PHAN. (Bruce.) Syn. abyssinien de Cordia Sebestena.

W AP ACUTH A ou W AP ACHUTü. OIS. Espèce du genre Chouette, V. ce mot. (**)

*WAPITI, mam. Espèce du genre Cerf. V. ce mot. (B.)

WARNERA. BOT. PHAN. (Miller.) Syn. d'Hydrastis. V. ce mot. (B.)

WARAL ou WARRAL. rept. saur. (Shaw.) Espèce de petit Lézard des côtes septentrionales d'A- frique, que les Arabes disent frapper de stérilité les femmes au'il atteint de sa queue. Cet Animal pourrait bien être, ainsi que le Guaral de Léon-1'Africain, le Marbré, espèce d'Agarae. V. ce mot. (B.)

WARIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Aubiet, a été réuni à l'Unona. par le professeur Dunal. (a.R.)

*WARTHA. mam. écureuilSUISSE.

WASI. BOT. PHAN. V. Kome.

WATSONIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Iridées et de la Triandrie Monogynie* L., primitivement indiqué par Miller qui. ne le com-

[page] 652

posait qUe de l'Antkolyza Meriana., , puis adopté par Gawler dans le Botanical Magazine., et augmenté d'un assez grand nombre d'espèces placées auparavant dans les genres Ixia et Gladiolus. Voici ses caractères essentiels: s pal lie bivalve; pé- rianthe tubuleux, souvent courbé, le limbe & six divisions à peu près régulières; trois stigmates grêles, bifides, à segmens recourbés; capsule coriace, cartilagineuse, renfermant un grand nombre de graines. Ce genre renferme plusieurs espèces originaires du cap de Bonne-Espérance, et que l'on cultive en Europe dans les jardins d'agrément. Les unes ont le port des Ixia, les autres celui des Gladiolus., et les caractères qui les distinguent de ces genres sont si peu tranchés, qu'on aurait peut-être bien fàit d'y laisser les Plantes qui composent le nouveau genre. Parmi ces Plantes, nous indiquerons comme les plus belles, les Watsonia rosea., BOT. Magaz., tab. 107a; W. Meriana, Redouté, Liliacées, tab. 11; et JP. roseo-alba ou Gladiolus roseo-albus, Jacq., Hort. Schœnbr, p. 7, 1.13.(G..N.)

WARONET. OIS. La Bergeronnette en Provence. (B.)

WAVELLITE. min. Alumine hydro-phosphatée, Haüy. Ainsi nommée en l'honneur du docteur Wavell, qui l'a trouvée le premier. Cette espèce minérale comprend, au nombre de ses variétés, la Lasionite de Fuchs, la Devonite de Thompson, et l'Hydrargilite de Davy. Elle ne s est encore présentée que sous la forme d'aiguilles très-déliées, composant ordinairement des globules ou des stalactites à structure rayonnée. Ces aiguilles sont de couleur blanche ou grise, et ont un éclat vif et nacré. La couleur des globules varie entre le l'aune verdâtre, le vert foncé et le trunâtre. Les aiguilles sont des prismes droits, rhomboïdaux, de 12a0 101 (Phillips), terminés par des sommets dièdres. La Wavellite est susceptible d'être clivée parallèlement aux pans du prisme rhomboidal: dans les autres sens, elle présente une cassure vitreuse. Sa dureté est supérieure à celle du Calcaire spathique, et inférieure à celle du Feldspath adulaire. Sa pesanteur spécifique est de 9, 357. Au chalumeau elle perd sa transparence et son éclat, mais sans éprouver de fusion. Rés duite en poudre, elle se dissout à chaud sans effervescence dans l'Acide nitrique, en dégageant un Gaz quia la propriété de corroder le verre. Elle est composée de: Alumine, 3g; Acide pbosphorique, 4i; Eau, 90. La Wavellite a été découverte en Angleterre par le docteur Wavell, dans une carrière des environs de Barnstaple en Devonshire. Elle y remplit les veines irrégulières d'un Schiste siliceux, qui fait partie d'un Phvllade tendre; ses mamelons' varient depuis la grosseur d'une tête d'épingle jusqu'à celle d'une amande. Les aiguilles sont d'un beau blanc soyeux ou d'une léeère teinte verdâtre; mais quand elles s'altèrent, elles passent au blanc mat ou au brun ferrugineux. Une variété filamenteuse, de couleur blanche, a été trouvée Drè* de Saint-Austle, en Cornouailles, dans des veines qui traversent 00 Granit. Elle y est accompagnée de Fluorite, de Quartz, d'Etain oxidé, de Cuivre pyriteux, d'Urane phosphaté, etc. La Wavellite se rencontre aussi 4 Corrivelan, l'une des Iles Shiant, en Ecosse et à Loch-Humphrey, dans le Dumbartonshire; son gisement dans ces deux localités est analogue 4 celui de Barnstaple. docteur Fitton a découvert aussi cette substance à Springhill, près de Cork en Irlande: elle y est en mamelon* d'un vert obscur, , ou d'un blancverdâtre à la surface ou dans les fissures d'un Schiste. Humboldt a rapporté la même substance de Hualgayoc, dans l'Amérique méridionale, où elle accompagne le Cuivre gris. Enfin Mawe t'a retrouvée dans le Brésil, à Villarica; elle y est en glow bules aciculaires dont la surface est brune; nais chacun de ces globales

[page] 653

est traversé per un cylindre de la même substance, autour duquel les aiguilles sont disposées par couches. La Wavellite existe encore à Kannioak, dans la partie septentrionale du GroËntand: elle est en petits globules bruns, rayonnés et engagés dans un Calcaire magnésien. On a aussi trouvé la même substance sur le continent européen, dans deux localités différentes: à Zbirow, près de Beraun en Bohême, à la surface d'un Psammite; et à Amberg, dans le Haut-Palatinat, *en petites aiguilles disséminées dans un Fer hématite (variété dite Lasionite). (o. dbl.)

WEBERA. BOT. PHAN. (Gmelin.) V. Blakba.

WEBERA. BOT. crtpt. (Mousses.) Ehrahrt avait d'abord donné ce nom à un genre de Mousses fondé sur le Buxbaumia foliosa, genre qui* a été adopté sous le nom de Diphyscium. Heawig a consacré le nom de Weber à un autre senre de la même famille, voisin des Bryum, et qui même n'en est pas distingué par la plupart des muscologistes modernes. La différence de ces deux genres était fondé sur la disposition des organes mâles; les - Webera sont hermaphrodites, tandis que les Bryum sont dioïques; mais ces caractères tirés des organes mâles sont généralement considérés comme peu impôt tans.

Hedwig plaçait dans ce genre quelques espèces de Bartramia et de Bryum. Les auteurs qui l'admettent encore comme genre ou comme sousgenre des Bryum, n'y placent que quelques Bryum, et particulièrement les Bryum pyriforme, nutans et longicollis, qui ue diffèrent pas par leur port, ni par leurs autres caractères, des vrais Bryum. V. ce mot. (ad. b.)

WEBSTÉRITE. min. Alumine sous-sulfatée, Haüy; Hvdro-Sulfate d'Alumine, Beudaut. (Je Minéral a été découvert anciennement à Halle, en Saxe, dans le jardin d'une maison d'éducatiou nommée Pecfagogium regium.On l' pris pendant long-tempspour de l'Alumine pure ou de l'Argile native. 11 a été retrouvé en i8i4 par Webster, auprès de New-Haven, sur la côte d'Angleterre, à neuf milles à l'est de Brighton. Al. Brongniart, ayant reconnu l'identité de cette nouvelle variété avec celle de Saxe, proposa d'en faire une nouvelle espèce sous le nom de Webstérite, en la dédiaut au savant auteur de la Description de l'île de Wight. Cette espèce s'est accrue depuis de deux autres variétés trouvées en France, l'une à la montagne de Bcrnon, près d'Epernay, et l'autre à Auteuil, près de Paris. La Webstérite est une substance terreuse, d'un blanc mat, tendre, douce au toucher et happant à la langue; se présentant toujours sous la forme de rognons ou de masses nodulaires, A surface lisse, qui ressemblent beaucoup à la Craie par leur aspect et leur consistance. Elle se laisse aisément râclér par le couteau. Sa poussière, étant lavée avec soin et examinée avec le secours de la loupe, laisse apeicevoir la forme de cristaux prismatiques assez nefs. Sa dureté est inférieure à celle du Gypse; sa pesanteur spéciûque est de 16. Elle est insipide et insoluble dans l'eau; mais elle se dissout dans l'Acide nitrique sans effervescence. Chauffée dans le matras, elle commence par donner beaucoup d'eau; puis au rouge naissant, elle dégage de l'Acide sulfureux reconnaissable à son odeur. Elle est composée d'un atome de Sulfate d'Alumine, et de neuf atomes d'Eau: ou en poids, de a3 parties d'Acide sulfurique, 30 d'Alumiue et 47 d'Eau. On peut distinguer quatre variétés de Webstérite, d'après les lieux ou elle se rencontre. i°. La Webstérite de Halle. Elle est en nodules ou en masses mamelonnées, à texture terreuse et d'un blanc mat, disséminées dans le terrain d'Argile plastique, et accompanées de Gypse et de Lignite. A la ale, à Morl, à Langenbogen et autres lieux des environs de Halle en Saxe. — 2°. La Webstérite de Newllaven. En masses nodulaires blan-

[page] 654

ches, traversées par des lignes rougeâtres qui sont formées de Gypse et d'Argile ferrugineuse. A New-Haven, dans le comté de Susses, en Angleterre. — 3°. La Webstérite d'Epernay. En masses noduiaires, accompagnées de Gypse et d'Argile limoneuse. Cette variété a été découverte sur la montagne de Bernon, près d'Epernay, par Basterot et Lajonkaire. — 4°. La Webstérite d'Auteuil ou Webstérite oolitiaue (Brongniart). Composée d'une multitude de petits grains arrondis, fortement serrés les uns contre les autres, mais pas au point cependant qu'ils ne laissent des interstices remplis d*Argile grisâtre, ces nodules présentent intérieurement l'aspect d'une Oolite à grains blancs très-serrés, avec une pâte ou ciment grisâtre. Dans l'Argile plastique d'Auteuil, près Paris, mais dans la partie supérieure de la forraation, où l'Amie est jaunâtre et sablonneuse. La Webstérite appartient exclusivement aux terrains de sédiment supérieur, et 4 la partie la plus inférieure de ces terrains. Elle se trouve toujours en veines ou en nodules dans le terrain d'Argile plastique, accompagnée de Gypse et de Lignite, et supérieure à la Craie.(G. DEL.)

WËDELIE. Wedelia. BOT. PHAN. Loefling avait ainsi nommé un genre qui a été réuni à l' Allionia de Linné. Jacquin et les auteurs les plus modernes, ont appliqué ce nom à un genre de la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, qui a été caractérisé de la manière suivante: involucre demi-globuleux, composé de plusieurs foliolis lâchement imbriquées, les extérieures ordinairement plus grandes, étalées; réceptacle a peu près plan, couvert de paillettes; fleurs du centre tubuleuses, hermaphrodites; celles de la circonférence en languette et femelles; akènes couronnés par une sorte d'urcéole petite, membraneuse, laciniée, frangée. Willdenow avait placé daus ce genre une Plante qui fait partie du genre Alcina de Cavanilles, ou Melampodium de Linné. Les Wédé- lies sont de petits Arbrisseaux ou des Herbes coucnées, hispides, à feuilles opposées, à fleurs terminales ou a biliaires, solitaires, pédonculées et jaunes. Elles croissent au Mexique et dans l'Amérique méridionale. (G..N.)

WÉEBONG. OIS. Espèces des genres Gros-Bec et Pie-Grièche. V, ces mots. (DR..Z.)

WEIGELA ou WE1GELIA. BOT. fdan. Genre de la Pentandrie Mono* gynie, établi par Thunberg dans la Flore du Japou, et ainsi caractérisé: calice à cinq divisions profondes, droites, égales, subulées; corolle infundibuliforme, dont le tube, delà longueur du calice, est velu à l'intérieur; le limbe campanulé, à cinq divisions ovales-obtuses, à demiouvertes; cinq étamines à filets insérés sur le tube, et à anthères bifides à la base; ovaire tdtragone, glabre, tronqué, portant latéralement un style terminé par un stigmate pelle; fruit pseudosperme. Ce genre, dont les affinités ne sont pas connues, comprend deux espèces décrites par Thunberg (loc. cit., et Trans. Soc. Linn. Lond., vol. a, p. 351) sous les noms de W. japonica et W vorœensis, et mentionnées anciennement par Kæmpfer (Amœn. Exot., fasc. 5, p. 855) sous ceux de Sitna uisuji, Nippon uisuji et Korei utsuji. Ce sont des Arbres ou Arbrisseaux à feuilles ovales-lancéolées, sessiles ou pétiolées et à fleurs rouges, disposées sur des pédoncules triiïores, qui naissent sur les branches et dans les aisselles des feuilles. Ces Plantes croissent au Japon.

Le docteur Siebold, aui a séjourné dans ces dernières années au Japon, a publié quelques renseignemens sur ce genre dans le quatorzième volume des Actes des Curieux de la nature de Bonn. Il résulte de ses recherches que le genre Weigelia ne peut être réuni au Selago; que son fruit est une capsule bivalve, biloculaïre et polysperme. (G..N.)

[page] 655

* WEIHEA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Sprengel est le même que le Richœia de Ou Petit- Thooars, qui a été réuni au Casipourea d'Aublet. (G..N.)

WEINGJERTNERIA. BOT. PHAN. Le genre fondé aux dépens des Aira, L., par Bernhardi, sous ce nom difficile à prononcer, n'a pas été adopté. Les amateurs de botanique, dont cinq ou six consonnes de suite composent le nom, devraient, dans l'intérêt de la science, renoncer à un honneur qui commence un peu à perdre de son importance par l'abus qu'on en a fait. (B.)

WEINMANNIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Saxifragées et de la tribu des Cunoniées, offrant les caractères su i vans: calice persistant, profondément divisé en quatre segmens réguliers; corolle à quatre pétales réguliers, sessiles, insérés au fond du calice, et alternes avec ses lobes; huit étamines placées entre le disque et les pétales, opposées à ceux-ci et aux folioles du calice, à anthères déhiscentes intérieurement; ovaiie sessile, libre, biloculaire, entouré à la base d'un disque urcéolé; deux styles distincts; cloison placentifère de chaque côté; ovules peu nombreux, disposés sur deux rangées dans chaque loge; graines elliptiques, presque réniforraes, trèspetites, le plus souvent couvertes de poils; radicule tournée vers le hile. Ce genre se compose d'environ trente espèces, pour la plupart originaires de l'Amérique méridionale, principalement des républiques du Pérou et de la Colombie. Quelques-unes se trouvent au cap de Bonne-Espérance, à Madagascar, aux tles de France et de Mascareigne, à la Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle-Zélande. Ce sont des Arbres ou des Arbrisseaux dont le port est élégant. Leurs feuilles sout tantôt simples, tantôt composées avec des pétioles ailés et articulés, munies de stipules interpétiolaires. Les rameaux sont axiuaires et solitaires. Les üeurs sont petites, disposées en épis ou en capitules; elles sont quelquefois à dix étamines et a cinq divisions ? tant à la corolle qu'au calice* Parmi les espèces les plus remarquables, nous citerons les W. ouata, Cavan., Icon., 6, tab* 566; W. heterophylla, Kunth, Nov. Gen., 6, tab. 522; w. microphylla, Kunth, loc. cit., tab. 523. et W. trichosperma, Cavan., loc. cit., tab. 567. Bory de Saint-Yincent nous apprend, dans la Relation de son Voyage en quatre îles des mers d'Afrique, qu'une espèce de ce genre est nommée Tanrouge à Mascareigne, où ses ûeurs, très-recherchées des abeilles, passent pour donner son parfum exquis au miel de ce pays, si célèbre sous le nom de miel vert.(G..n.)

WEISSIA. BOT. crypt. (Mousses.) Genre fort nombreux établi par Hedwig, et dont les espèces anciennement connues étaient classées parmi les Bryum et les Mnium de Linné. U est caractérisé ainsi: fleurs terminales, dioïques; capsule droite, symétrique, sans apophyse; péristonie simple, à seize dents, droites, entières, imperforées; coiffe en forme de capuchon. Ce sont de petites Mousses à tige simple ou peu rameuse, droite, festigiée, croissant en toufies compactes; les capsules sont pédicellées, terminales et nombreuses, le plus souvent ovoïdes. Les feuilles sont étalées, petites, souvent tortillées, sans poils à l'ettréroité. Elles croissent sur la terre et sur les rochers, et ressemblent par leur port aux Grimmia et aux Dicrarutm, avec lesquels elles ont aussi des rapports par leurs autres caractères. Les auteurs modernes ne sont pas tous d'accord sur les limites de ce genre; mais Schwœgrichen, Hooker et Arnott nous paraissent s'être moins écartés des traces d'Hedwig que Bridel, qui a classé tout autrement les Weissia et les genres voisins. Les espèces les plus communes sont les W. cirrhata, controversa, acuta, etc. (ad. B.)

WEISS-LIEGENDE. min. C'est le nom d'une couche composée d'une

[page] 656

Roçhe conglomérée, qui feit partie du terrain de Zechstein. Elle est voisine de la Roche nommée Rothe Todt- Liegende. et n'en diffère que par sa couleur blanchâtre: elle sert, comme elle, de lit au minerai de Cuivre schisteux et bitumineux, (G. del.)

* WEIS-FISCH. mam. C'est-à-dire Poisson blanc. Syn. de Dauphin blanc. V. ce mot. (B.)

WEIS-STEIN. min. C'est-à-dire Pierre blanche. Syn. d'Eurite et de Leptynite. V.ces mots. (G. del.)

* WELDENIA. BOT. PHAN. Schultes fils (Flora, 1829, n. 1, p. 1) a établi sous ce nom un genre qui appartient à l'Hexandrie Monogynie, L., mais dont il n'a pas déterminé positivement la famille naturelle, présumant qu'il formera le type d une nouvelle famille. Voici les caractères qu'il lui a imposés: spathe tubuleuse, dilatée supérieurement et fendue latéralement; corolle (périanthe) infère, hypocratériforme, dont le tube est très-lonç, filiforme, le limbe triparti; étamines insérées à l'entrée de la gorge, ayant leurs filets glabres, les alternes un peu plus courts, les anthères sagittées à la base; ovaire oblong, triloculaire; ovules en petit nombre, fixés dans l'angle central de chaque loge; style filiforme, dressé; stigmate capité-trigone. Le Weldenia candida, unique espèce de ce genre, croît au Mexique. (g..n.)

WENDIA. BOT. PHAN. Le genre fondé sous ce nom par Hoffmann (Umbell., 146)et qui a pour type i'Heracleum longifolium de Marschall- Bieberstein, ne forme qu'une simple section du genre Heracleum, la-

3uelle a été dignée par De Canolle sous le nom de Wendtia. (g..n.)

WENDLANDIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Willdenow a été réuni au Cocculus par De Candolle.

* Un autre genre du même nom, appartenant à la famille des Rubiacées, vient detre proposé par Bartling, et admis par De Candolle (Prodr. Syst. Vegei., 4, p. 4n), qui la ainsi caractérisé: calice dont le tube est presque globuleux, ordinairement strié, le limbe très-court, persistant, à quatre ou cinq dents; corolle dont le tube est cylindrique, lus long que le calice, le limbe cta- é, à quatre ou cinq lobes ovales, un peu pointus; quatre à cinq étamines ayant leurs filets insérés au sommet du tube, leurs anthères oblongues, saillantes; style saillant, surmonté d'un stigmate à deux lobes épais; capsule globuleuse-ovoïde, couronnée par le calice, biloculaire, déhiscente au sommet en deux valves, et contenant des graines nombreuses et très-petites dans chaque loge. Ce;enre est fondé sur des Plantes de Inde - Orientale, placées dans le genre Rondeletia par Wallich, Roxburgh et Blume. Il diffère du Rondeletia, à peu près comme YExostemma du Cinchona, c'est-à-dire par les étamines et les styles saillans hors du tube de la corolle. Les Wendlandia sont des Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles opposées, coriaces, ovales et pétiolées, accompagnées de stipules larges à la base et acuminées au sommet. Les fleurs sont petites, disposées en panicules axillaires et terminales. Parmi ces espèces, nous citerons le W. tinctoria, qui croît dans le Bengale, oii son écorce est employée dans la teinture, et connue sous le nom vulgaire de Toolalodh.(G..N.)

WEPFERIA. BOT. PHAN. (Heister.) Syn. d'æthusa Cynapium, L. (B.)

WÉRI. BOT. PHAN. A Arnboine, le Saccharum spicatum, espèce du genre Sucre. (B.)

WERNERIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanlhérées, tribu des Sénéciouces, établi par Kunth (Gen. et Spec. Pl. œquin., 4, p. 191), mais qui, de son aveu même, est très-artificiel, et ne difiere du Senecio que par l'absence du calicule. L'auteur en a décrit six espèces, dont deux sont figurées (loc. cit., tab, 368, fig. 1 et 2) sous les noms de W. graminifotta et pumila.

[page] 657

Ce sont des Plantes qui croissent dans les Andes du Pérou, ou leurs tiges, petites et rampantes, forment des gazons. Elles ont des feuilles imbriquées, linéaires, très-entières, coriaces, engainantes à la base. Leurs fleurs, qui ont les raypns jaunes, blanchâtres ou un peu roses, sont terminales et solitaires.(g..n.)

WERNÉRITE. min. Espèce de Tordre des Silicates doubles alumineux, qui compreud les substances appelées Arktisite et âcapolite par Werner, Wernérite et Parauthine par Haüy. Al. Brongniart y réunit encore la Méionite, qui a été décrite à son rang dans ce Dictionnaire. Les Wernérites sont des substances vitreuses ou lithoïdes, cristallisées, & texture Lamelleu.se ou compacte, se présentant en masses ou sous la forme de cristaux prismatiques ordinairement allongés, striés longitudinalement, et qui dérivent d'un prisme droit & base carrée, dont la hauteur est au côté de la base comme 3 est à 5. Leur pesanteur spécifique varie de 2, 6 à 2, 7. Leur dureté est intermédiaire entre celles delà Chaux phosphatée et du Feldspath adulaire. Elles sout fusibles avec boursoufflemeut, et se transforment en un verre bulleùx et incolore, ou en un émail blanc. Elles se dissolvent dans le Borax, avec une effervescence prolongée, en un verre transparent. Elles sont composées de six atomes de Silicate simple d'Alumine, et d'un atome de Silicate de Chaux; ou en poids, de Silice, 44; Alumine, 56; Chaux, so. Elks sout quelquefois colorées en vert par de l'fcpidote fer-, rugiueux. La variËté de forme la plus oraiuaire est un prisme ectangulaire ou octaèlre, terminé par des sommets tétraèdres, dont les faces naissent sur les bords horizontaux de ce. prisme (var. dioctaèdre, Haüy). On peut distinguer deux variétés principales de Wernérite, en ayant égard aux différences de texture et de forme que ce Minéral peut offrir.

1. WernéfutE Abbltisite ou Wernérite verte d'Haüy: caractérisée par sa texture compacte et son opacité, jointes à une couleur d'un vert olivâtre ou d'un vert d'asperge. En cristaux courts et réguliers de la variété dioctaèdre; ou en masses amorphes, dans la mine de Bouén, près d'Arendal en Norvège; avec Amphibole Hornblende, Quartz et Feldspath laminaire rougeâtre; dans les mines de Fer de Northo et d'Ulric, en Suède; et à Campo-Longo, dans le val Lévantine, en Suisse.

2. WERNÉRITE SCAPOLITE ou Paranthink d'Haüy: caractérisée par sou tissu sensiblement lamelleix, son éclat vitreux ou nacré, et sa tendance à une sorte de décomposition qui la reud opaque, légère, et d'un aspect mat et terreux. C'est cette facilité à s'altérer par le cou tact de l'air qui lui a valu le nom de Paranthine, oui veut dire Pierre qui se défleurit. Le Paranthine se présente en masses amorphes, ou bien cristallisé en prismes, soit cylindroïdes, ce qui est le cas ordinaire, soit déterminables. Ces cristaux sont remarquables par leur longueur: ils se groupent entre eux et s'entrelacent d'une manière irrégulière. Leur diamètre varie beaucoup: il eu est qui sont déliés comme des aigliilles, et d'autres qui atteignent la grosseur du pouce, et quelquefois même celle du poing. C'est â leur forme ordinairement trèsallongée qu'ils doivent le nom de Scapolite (Pierre à tiges), que leur a donné d'Andrada, et celui de Rapidolithe (Pierre en baguettes), qu ils ont reçu d'Abildgaard. Leur surface est fréquemment enduite d'une légère pellicule semblable à du Mica argentin; ils sont translucides lorsau ils n'ont pas été atteints par la décomposition. On distingue dans le Paranlnine plusieurs sous-variétés de texture et de couleur: le Paranthine vitreux, gris, bleuâtre ou rosâtre; le Paranthine nacré, blanc, avec différentes teintes de jaunâtre ou de verdâtre; il devient d'un blanc mat par la décomposition, et consutitue

TOME XVI. 42

[page] 658

alors la Wernérite blanche des Allemands; la Micarelle d'Abildgaard n'cn est qu'une variété; le Paranthine rouge obscur, d'un rouge de brique et complètement opaque, chloré par l'Onde de Fer. Le Pumnthinc se rencontre principalement disséminé dans les filons de minerais de Fer, qui traversent les terrains primordiaux de cristallisation, aux environs d'Arendal, en Norvège, et dans la province de Wermelande en Suède. Ou la trouvé aussi en Finlande; nu Kayserstuhl, eu Brisgau; dans le New-Jersey et le Massachusetts, aux Etats-Unis; et au Groenland. (G.DEL)

WERNISEKIA. BOT. PHAN. (Scopoli.) Syn. D'Houmiria d'Aublet. (B.)

WESTÉRINGIE. Westeringia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Labides et de la Didynamie Gymnospermie, L., établi par Smilh et adopté par Robert Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl., p. 501), qui l'a ainsi caractérisé: calice à cinq faces, et divisé jusqu'à la moitié en cinq segmeps; corolle dont la lèvre supérieure est plane, bifide, l'inférieure à trois lobes profonds et égaux; quatre étamines distantes, les deux supérieures à anthères poiliniières, les inférieuresà anthères biparties, stériles. Ce genre renferme huit espèces de la Nouvelle-Hollande, parmi lesquelles nous citerons le Wesferingia rosmarinifolia, Smith et Andrew, Reposit, tab. 214. Cet Arbrisseau, que l'on cultive dans les jardins d'Europe, a le port du Romarin. Ses feuilles sont qualemées, lancéolées, roulées sur leurs bords, et d'un blanc argenté eu dessous. Les fleurs sont axillaires, d'un bleu rosé, et accompagnées de deux bractées. (g..n)

WESTIA. BOT. PHAN. Le genre auquel Cavanilles donnait ce nom a été réuni au Cesfrum. (G..N.)

WESTONIA. BOT. PHAN. Sprengel a substitué ce nom à celui de Rothia employé par Persoon, à cause de l'existence de deux genres Rothia admis précédemment. Nous avons décrit ces genres à l'article Rothia. V. ce mot. (G..N.)

WHITIA. BOT. PHAN. Genre de 1a famille des Bignoniacées, tribu des Cyrtandrées, établi par Blume(Bijdr. Flor. ned. Ind., p. 774), qui l'a ainsi caractérisé: calice petit, à cinq divisions profondes, égales; corolle infundibulifonne, le tube très-large à sa partie supérieure, le limbe quinquélobé, irrégulier, divisé en deux lèvres peu distinctes; cinq étamines, dont deux anlhérifères à peine saillantes, les trois autres sétacées, stériles; loges des anthères inégales par l'insertion; stigmate presque infuodibuliforme; baie en forme de silique; cloison charnue, dont les lobes portent les graines sur leurs bords recourbés; graines striées, entourées d'une pulpe mince. Ce genre est voisin du Cyrtandra, dont il diffère par son calice profondément divisé, ses étamines saillantes, les loges des anthères inégales, et son stigmate inftindibuliforme. Deux espèces constituent ce genre: l'une est le Cyrtandra carnosa de Jack; l'autre est une Plante nouvellement décrite sous le nom de T. oblongifolia. Ces espèces sont des Arbrisseaux grimpans qui croissent dans les forêts des montagnes de Java. Leurs feuilles sont opposées, très-entières, obliques; les fleurs sont disposées en bouquets axillaires. (g..n.)

WIART. OIS. La Maubécbe en Picardie. (B.)

WIBELIA. BOT. PHAN. (Persoon.) Syn. du Paypayrola d'Aublet, ou Payrola de Lamarck. V. Payrole.

Ce nom a aussi été donné par Roehling et Tausch, au genre Willemetia de Necker. V. ce mot. (g..n.)

WIBELIA. BOT. cbypt. (Fougères.) Bernhardi a donné ce nom à un genre qui différé du Davallia, et qui comprend les Davallia elata et epiphylla.

Il n'a pas été adopté. Mais le genre Davallia aurait fasoin d'être étudié

[page] 659

avec soin, et Serait susceptible d'être Subdivisé ainsi que le célèbre R. Brown Ta déjà remaraué; et, dans ce cas, le nom de Wibelia pourrait être réservé au groupe qui formerait les deux espèces citées ci-dessos, et dans lequel on devrait encore placer quelques espèces. Mais on doit remarquer que ces espèces sont celles du genre Davallia qui diffèrent le plus des genres voisins, et qui constituent le groupe le plus distinct, V. Davallia. (AD.B.)

WIBORGIA. BOT. PHAN. Spréngel a changé l'ôrthoeraphe du genre ainsi écrit par Thunberg. V. Viborgia. Le même nom de Wiborgia avait été appliqué par Roth au Galinsoga parvifiora de Cavanilles, et il a été admis par Kunth. A l'article Galinsooe, nous avons fait connaître, d'après Casslni, les motifs qui doivent taire rejeter le nom proposé par loth.(G..N.)

WICKSTROEMIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous ce nom par Schraer (Goett. anz., 182, p. 710) est le même que l' Heemocharis de Salisbury. En conséquence Martiûs a décrit et figuré le Wickstrœmia fruticosa Sous le nom d'Hamochiaris semiserrata. V. les Généra el Spec. Plant. Bras., vol. 1, p. 107, tab. 66.

Sprengel (Syst. Veget., 3, p. 355 et 454) a établi un genre Wickstrœmia sur l'Eupatorium Dalea de Swartz. Il Ta placé dans la section des Eupatorinées, immédiatement après le genre Liairis, et lui a imposé les caractères essentiels suivans: involucre imbriqué, renfermant un petit nombre de fleurs; réceptacle nu; aigrette composée de poils scabres. Le Wickstrœmia glandulosa, Spreng., loc. Cit.; Eupatorium Dalea, Swartz, Fl. Ind. occid., 3, p. 1300, est un Arbrisseau qui croît a Cumaua, dans l'Amérique méridionale. Ses feuilles sont opposées, oblongues-lancéolées, presque dentées en scie, glabres, parsemées de points glanduleux. Les ieors sont blanchâtres, disposées en panicules. (G.N.)

WIDGEON. OIS. Espèce du genre Gallinule. V. ce mot. (DR..T)

WIGANDIA. BOT. PHAN. Genre de la. famille des Hydroléacées et de la Pentandrie Digynie, L., établi par Kunth (Nov. Gen. Et Sp. Pl oequin., 3, p. 127), qui Ta ainsi caractérisé: calice persistant, divisé profondément en cinq lobes; corolle infundibuliforme, dont le limbe est profondément divisé en cinq segmens étalés; cinq étamines sadlautes, à anthères sagittéésj deux styles terminés par des stigmates déprimés, presque peltés; capsule ovoïde-oblongue, bi- (oculaire, bivalve, à déhiscence loculicide; quatre placentas (deux dans chaque loge) en forme de lames fixées à la cloison dans Taxe de la capsule, oii les graines sont attachées. Ce genre est un démembrement de Hydrolea; il a pour type les H. urens et crispa de Ruiz et Pavon (Flor. Peruv., 3, tab. 243 et 244). Kunth en a décrit une troisième espèce sous le nom de W. Caracasana. Ce sont des Plantes herbacées ou sous - ligneuses, hérissées de poils nombreux et cotonneux, â feuilles alternes, entières, à fleurs violacées, ' blanchâtres ou jaunes, disposées en épis ou en panicules. Ces Plantes croissent au Mexique et dans l'Amérique méridionale. (g..n.)

WIGERSÏA. BOT. PHAN. Le genre formé sous ce nom, dans la Flore de Wettéravie, aux dépens des Vicia, L., n'a pas été adopté (B.)

WIKSTROMIA. BOT. PHAN. Pour Wickstrœmia. V. ce mot. (B.)

WILCKIA. BOT. PHAN. Selon Jussieu (Dict. des Sc. natur.), un genre a été constitué sous ce nom par Scopoli. Il aurait pour type le Cheiranthus matitimus, L., qui appartient au genre Malcomia de De Candolle. Ce dernier auteur ne le cite pas comme synonyme. Un autre genre du nom de Wilchia aurait également été fait par le même Scopoli aux dépèns des Fitcx, mais il ne serait pas susceptible d'admission. (G..N.)

42*

[page] 660

WILIA. BOT. PHAN. Pour Wylia. V. ce mot (G..N.)

WILLDENOWA. BOT. PHAN. Le genre formé par Cavanilles, eu 1791, n'a pas été conservé sous ce nom, attendu l'existence d'un genre Willdenowia établi par Thunberg une année auparavant. Willdenow l'a nommé plus tard Schlechtendalia, et Persoon Adenophyllum. V. ADÉNOPHYLLE. (G..N.)

WILLDENOWIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Restiacées et de la Diœcie Triaudrie, L., établi par Thunberg, et qui, selon Gaertuer, diffère essentiellement du Restio par le calice des fleurs femelles, composé de plusieurs écailles imbriquées; par a corolle (périanthe) uniforme, rosacée, entourée à sa base d'uu corps charnu (Nectaire de Thunberg) à six lobes; enfin par sa noix beaucoup plus longue que le périanthe. Ce genre est aussi très-voisin de l'Hypolœna de R. Brown; mais il s'en distingue principalement par la présence du corps lobé placé en dehors du périanthe. 11 se compose de trois espèces (W. striata, teres et compressa) qui croissent au cap de Bonne- Espérance, et qui ont le port des Restio. (G..N.)

WILLEMETIA. BOT. PHAN. Ce nom a été donné par Gmelin à un genre qui n'est considéré que comme une section du genre Kochia.

Necker a constitué un autre genre Willemetia, dont le nom a été changé en celui de Wibelia par Roelhing et Tausch, et en celui de Calycorsus par Schiuidt. Il appartient à la famille des jSynautbérées, tribu des Chicoracées, et il a été admis en ces derniers temps d'abord par Cassini, puis par U. Klonnier, qui a publié une dissertation sur les Hieracium et leq genres voisins. Ce genre est formé sur le Hieracium siipitatum de Jussieu, ou Crépis apargioides, Willd. Il a été réuni par Duby (Bot. Gall., p. 398) au genre Barckausia. Selon Monnier, le genre Willemetia n'a de rapports réels qu'avec le Taraxum et le Chondrilla de Cassini. Le pied allongé qui supporte l'aigrette n'est pas causé, comme dans les Barckausia, par l'amincissement du fruit, mais, d'après Cassini, il est formé par le bourrelet apicilaire considérablement agrandi. Ce genre diffère du Taraxacum par sa tige semblable à celle d'un Leontodon, et surtout par *on involucre composé de folioles lâches, garnies à la hase d'un second rang de très-petites écailles. Le Willemetia apargioides, Cass., croît dans les Pyrénées et dans les prairies subalpines de la Bavière et de l'Autriche.(G..N.)

W1LLICIIIA. BOT. PHAN. Genre de la Triandrie Monogynie, L., mais trop peu connu pour que ses affinités naturelles puissent être bien déterminées. Voici ses caractères: calice persistant, à quatre divisions profondes, ovales, aiguËs, étalées; corolle rotacée, ayant le tube très-court, le limbe plan, à quatre segmens arrondis; trois étamines dont les filets sont insérés entre les divisions de la corolle; ovaire libre, arrondi, comprimé, surmonté d'un style filiforme de la longueur des étamines, terminé par un stigmate obtus; capsule arrondie, comprimée, à deux loges et à deux Valves, renfermant plusieurs graines arrondies, très-petites, attachées à un placenta globuleux. Le Willichia repens, L., est une petite Plante dont la lige est rampante, filiforme, rameuse, garnie de feuilles alternes, pétiolées, orbiculaircs, crénelées sur les bords et veiues. Les fleurs, dont la corolle est rose, fort

ï>etite, sont situées par paires dans es aisselles des feuilles. Cette Plante croît au Mexique. (g..n.)

WILLUGHBEIA. BOT. PHAN. (Schreber.) Syu. d'Ambelania d'Aublet. (Necker.) Syn. de Mikania de Kuntu. V. ces mots. (g..n.)

WILSONIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Convolvulacées et de la Pentandrie Digynie, L., établi par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl.,

[page] 661

p. 490), qui Ta ainsi caractérisé: calice urcéolé, à cinq faces et à cinq dents; corolle infundibuliforme, à estivation imbriquée; ovaire ditperme; style bifide; stigmates capités; fruit inconnu. Les affinités de ce genre ne sont pas bien déterminées, quoique par son port il se rapproche du Cressa. Il faudrait examiner de nouveau l'ovaire, pour savoir s'il est biloculaire ou non. Le Wilsonia humilis est une petite Plante ligneuse, couchée, très-rameuse, pubescente. Ses feuilles sont imbriquées-distiques, 'petites, un peu épaisses, sessiles. Ses fleurs sont axillaires, sessiles, solitaires, dépourvues de bractées. Celte Plante croît dans la partie australe de la Nouvelle-Hollande. (G..N.)

WINDMANNIA. bot, PHAN. (Patrick Drowne et Adansou.) Syn. de Weinmannia, (A. H.)

WINDSORA. BOT. PHAN. Genre établi par Nuttall pour le Poa seslerioides de Michaux, dont Palisot de Beauvois avait fait son Tricuspis, et que Trinius réunit de nouveau au Poa.(A. R.)

WINTERA. BOT. PHAN. (Murray.) V. Drymis.

WINTÈRAN1E. Winteranla. Ou mieux Winlerana. BOT. PHAN. Le genre auquel Linné a donné ce nom est le même que le Canella de P. firowne, de Swartz et de Murray. Il a été placé par Choisy dans la famille des Guttifères, tribu des Symphoniées; mais, selon Cambessedes, il ne peut faire partie de cette famille, à raison de ses feuilles alternes, de l'organisation de son ovaire et de ses raines. Peut-être se rapproche-t-il es Méliacées par la structure de ses étamines, ainsi que Choisy l'a indiqué dans le Prodromus de De Canaol le? Voici les caractères qui sont attribués & ce genre par les auteurs: calice à cinq sépales; corolle à cinq Détales presque coriaces i d'un bleu glauque, à estivation tordue; étamines soudées en un tube; quinze anthères en forme do sillons j trois stigmates; baie triloculaire, quelquefois utiiloculaire par avortement, & loges renfermant une ou deux graines; embryon un peu courbé, à cotylédons linéaires, et entouré, selon Gacrtner, d'un périsperme charnu. Cambessèdes, dans son Mémoire sur les Guttifères (p. 17 en note), dit que l'ovaire est undoculaire, présentant à son intérieur trois placentas pariétaux sur chacun desquels sont attachés deux ovules. Le Winterana Canella, L.; Canella alba, Swartz, Trans. Soc. Linn. Lond., 1, p. 96, tab. 8, est un Arbre d'environ vingt pieds de haut, qui croît dans les forêts des Antilles, et des contrées chaudes de l'Amérique. Ses feuilles sont alternes, obovées, marquées de points glanduleux dans leur jeunesse, coriaces et non ponctuées dans un âge plus avancé. Les fleurs forment des espèces de grappes terminales. C'est r écorce de cet Arbre qui est connue dans le commerce sous le nom de Canelle blanche. On lui donne encore le nom de fausse Ecorce de Winter, parce qu'elle a été confondue par quelques pharmacologistes avec la véritable écorce de Winter, qui est fournie par le Drymis Winteri, Arbre de la famille des Magnoliacées. Elle se distingue de eelleci par sa couleur plus pâle et sa texture plus lâche; elle en diffère aussi par sa composition chimique. Dans les Antilles la Canelle blanche est un condiment vulgairement employé.(G..N.)

* WINTERLIA. BOT. PHAN. Sprengel a substitué ce nom à celui de Sellowia employé par Roth. V. ce mot.(G..N.)

WISEN. MAM. Et non Wisent. Même chose que Bison. V. Boeuf.(B.)

WISENIA. BOT. PHAN. Gmelin a ainsi orthographié la Plante décrite par Houttuyn sons le nom Visena indica, et qui est synonyme de Melochia odorala de Forster, ou Riedleia odorata, D. C. (G..N.)

[page] 662

WISTERIA. BOT. PHAN. Nuttall (Gen. Amer., 2, P. 115)a établirons ee nom un genre de la famille des Légumineuses et de la Diadelphie Décandrie, L., qui est ainsi caractérise: calice campanulé, nresqu'à deux lèvres, la supérieure a deux dents courtes, l'inférieure à trois lobes subulés; corolle papilionacée, dont l'étendard offre deux callosités, les aHes de la grandeur de la carène qui est à deux divisions; gousse portée sur un court pédicelle, coriace, unilocu-r laire, à deux valves, renflée d'espace eu espace par les graines. Ce genre a été nommé Thyrsanthus par Ëlliott, et Kraunhia par Rafioesque. Il a pour type le Glycine frutescens, L., Arbuste grimpaot qui s'eutortille autour des Arbres, et les presse tellement, qu'il finit par les étouffer; d'où le nom de Bourreau des Arbres que lui donnent les jardiniers. Cependant on le cultive en escaliers, à eause de ses belles fleurs odorantes. 11 croit spontanément dans les lieu? humides de la Virginie et de la Caroline. Le Glycine ckinensis, Sims, Bai. Magaz., tab. a dont les fleurs sont grandes, d'une belle couleur lilas, et que l'on cultive depuis Suelques années dans les jardins 'Europe, a été réuni au genre Wisstéria par De Candolle. Cette Plante, originaire de la Chine, est très-convenable pour garnir des murs; elle a résisté en pleine terre à la rigueur de l'hiver de 183. (g..n.)

WITHAM1TE. min. Nom donné par Brewster à un Minéral découvert par Witham à Glencoe, en Ecosse, où il se présente en grains disséminés dans les Roches trappéennes, ou bien formant des druses de petits cristaux dans les cavités de ces Roches. Ces cristaux sont irauslucides et doués d'un vif éclat; ils sont souvent disposés en glohules rayounés; le centre des rayons est d'un rouge clair, et les extrémités d'un rouge de carmin. Brewster a reconnu que leur forme était celle d'un prisme droR irrégulier, susceptible d'ôtre çlivé dans le sens perpendiculaire a l'axe. Les ailles de ce prisme, mesurés au moyen u gonyomètre à réflexion, ont été trouvés par lui de n6° 40′ et 63° 20′, c'est-à-dire sensiblement les mêmes Que ceux du prisme fondamental del Epidote. La Withamite est facile à casser; sa duretest à peu près égale à celle du Feldspath; sa pesanteur spécifique est de 3, 137 (Turner). Au chalumeau, elle se boursoufle, et fond avec difficulté en une scorie d'un griS'Verdâtre foncé. Avec le Borax, on obtient un émail d'un jaune foncé. Le Sel de Phosphore'le dissout, avec effervescence, en un globule qui renferme un squelette de Silice, et qui devient opaaue par le refroidissement. La Witnamite donnant au chalumeau les mêmes réactions que l'Epidote d'Arendal, et s'accordant avec lui dans ses autres caractères, il est extrêmement probable qu'elle n'est qu'une variété de cette substance, distinguée seulement par un éclat plus vifet une puissance réfractive plus considérable. (G. DEL.)

WITHANIA. BOT. PHAN. (Pauquy.) Syn. d'Atropa frutescens, L. (B.)

WITHERINGIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Solanées et de la Tétrandrie Monogynie, L., offrant les caractères suivans: calice très-court, persistant, tubuleux, à quatre dents peu marquées; corolle presque campanulée, ayant le tube court, à quatre bosses déterminées liar des fossettes intérieures, l'orifice èrmé par des poils, le limbe à ouatre segmens lancéolés, réfléchis; quatre étamines insérées vers le milieu du tube, alternes avec les fossettes, à filets courts, velus, munis à la base de deux oreillettes, à anthères ovales, con ni ventes, couvrant latéralement; ovaire ovoïde, surmonté d'un style filiforme plus long que les étamines, terminé par un 6tigmate capité; baie à deux loges, contenant un grqnd nombre de graines. Le Witheringia solanacea, L'Hé- rit., Sert. Angl., p. 33, tab. 1, est une Plante qui a le port des Solanum.

[page] 663

Sa lige est droite, haute d'environ un pied, velue, garnie de feuilles alternes, pétiolées, oblongues, aiguËs, entières, quelques-unes un peu échancrées à la base. Les fleurs, dpnt la eorolle est d'un jaune clair, sont situées dans l'aisselle des feuilles supérieures, et disposées en ombelles simples. Cette Plante est originaire de L'Amérique méridionale. On la cultive, en Europe, dans les jardius de botanique. (G..N.)

WITHÉRITE. min. Nom donné

S ai* les minéralogistes anglais à la aryte caTbonatée, découverte à Auglesark par le docteur Withering. V. Baryte cabbonatée. (G.DEL.)

WITSENIA. BOT. PHAN. Genre do la famille des Iridées et de la Triandrie Monogynie, L., établi par Thunberg sur une Plante du cap de Bonne- Espérance, que Linné rapportait aux Antholyza, et Lamarck aux Ixia. Voici ses caractères essentiels: pé- rianthe dressé, régulier, (ubuleux, le limbe à six divisions égales, conni ventes ou étalées; trois étamines incluses, dressées, adnées à 1h base des trois divisions extérieures du périanthe; style filiforme, saillant, terminé par trois stigmates courts; capsule sèche, trigone-ovoïde, à trois loges et autant de valves portant les cloisons; graines anguleuses, placées sur deux rangs dans chaque loge. Le genre Witsenia comprend aujourd'hui plusieurs espèces dont le port est assez différent. Le Witsenia maura, Thunb.; Redouté, Liliacées, tab. a45; Bol. Regisi., tab. 5, est une Plante à tige presque simple, garnie de feuilles nombreuses erarassantesi Ses fleurs, jaunes au sommet, sont pourvues-de papilles brillantes excessivement nombreuses. On cultive cette Plante danr les jardins, ainsi que le W. corymbosa, Smith et Gawler, Bot Magas., tab. 8g. Cette dernière Plante est tèsremarquable par ses belles fleurs bleues isposées en corymbes. Elle est originaire, de même que la précédente, du cap de Bonne-Espérance. Vahl a réuni au genre Witsenia, Y Ixia pumila. de Forster, dont Jussieu formait son genre Topeinia. Cette espèce croit au diétioit de Magellan. (G..N.)

* WITTMANNIA. BOT. PHAN. Pour Vitmannia. V. ce mot. (g..n.)

* WOANCASSAYE ou VOANGISSAYE. BOT. PHAN. C'est le vrai nom malegache, écrit quelquefois Yancassaye, d'une belle espèce d'O- rauger de Madagascar, cultivé dans les vergers des Sles de France et de Mascareigrie. Sou fruit, très-aplati par les pôles, moins gros et moins agréable que celui des Orangers ordinaires, est beaucoup plus rouge, et la peau y est fort peu adhérente. On prépare les Woancassaves entières en confitures sèches excellentes. (B.)

WODAMIUM. min. Nom donné par Lampadius à un nouveau Métal qu'il avait cru reconnaître dans uà minerai de Cobalt de Topschau, en Hongrie. Celte découverte ne s'est point confirmée. (G. del.)

WOLFIA. BOT. PHAN. (Schreber.) Syn. de Casearia, Jacq., ou Anavinga, commerson. V. ces moots. (a. b.)

WOLLASTONITE. min. Tafclspath, Karst., c'est-à-dire Spath en tables, Bisilicate de Chaux. Substance blanche, vitreuse, tendre, fusible, et qui se présente ordinairement sous la (orme de petites masses lamellaires, susceptibles d'être clivées dans deux sens avec beaucoup de netteté. Ces clivages sont parallèles aux pans d'un prisme droit rhomboïdal de 9a0 18', suivant Haüy, et de g5° 20′, d'après les mesures au Phillips. La position de la base n'est que présumée, ensorte que le caractère cristalloeraphique de l'espèce laisse encore beaucoup à désirer. La cassure de ce Minéral est inégale et vitreuse; les faces de clivages oiît un éclat perlé. Sa dureté est supérieure à celle du Fluorite, et inférieures celle de l'Apatite. Sa pesanteur spécifique est de 2, 8 (var. du Bannat). Sa couleur ordinaire est le blanc-gri-

[page] 664

sâtre, avec différentes nuances de jaune, de rouge et de brunâtre. Il est translucide, ou devient seulement transparent sur les bords. Traité au chalumeau sur le charbon, il fond avec difficulté sur les bords, en bouillonnant un peu. Le résultat de la fusion est un verre demi-transparent et incolore. Avec le Borax et le Sel de Phosphore, il fond aisément en verre transparent. Il est composé d'un atome de Chaux et de deux atomes de Silice; en poids, Chaux, 47; Silice, 53. La Wollastonite ne s'est encore rencontrée qu'en grains cristallins, ou en petites masses prismatiques groupées suivant leur longueur, et disséminées dans les Roches des terrains primordiaux de cristallisation, et dans quelques laves des volcans ancienss La première variété de ce Minéral qui ait été connue est celle de Cziklowa, pris d'Oiawitsa « dans le Bannat de Terneswar, en Hongrie. On la trouve en veines dans un Calcaire, oii elle est accompagnée de Calcaire spathiqtie lamellaire bleuâtre, de Grenats verdâtres, d'Amphibole çrammatitc et de Cuivre pyriteux insé. On l'a retrouvé depuis en Finlande, dans la carrière de Pierre calcaire de Perheniemi, dans le Tavastland. 11 se rencontre aussi dans le Gneiss avec l'Esnonite, à l'île de Ceylan; et on le cite encore dans quelques localités des Etats-Unis d'Amérique. Enfin on rapporte à la même espèce une substance d'un blanc sale, à cassure vitruse, que l'on trouve dans une lave basaltique à Capo di Bove, près de Rome. Ses cristaux paraissent êtie des piismes hexaèdres ou dodécaèdres réguliers, et c'est pour cela que quelques minéralogistes, et entre autres Boudant, la regardent comme tout-à-fait distincte du véritable Tafelspath. (G. DEL.)

WOLNYN. min. Variété de Baryte sulfatée trouvée à Mttssay au comtat de Beregher ou elle tapisse les cavités d'une Alunite. (B.)

WOLSCHANKA. BOT. crypt. (Fischer.) C'est le nom russe de l'Agaticus cinnamomeus, qui coalfirms nos doutes émis depuis longteinps sur les qualités vénéneuses des Champignons. Celui-ci, réputé fort dangereux chez les botanistes, se mange fréquemment et impunément dans certaines provinces de Russie, selon Pallas. (B.)

WOLYERENKE. mam. C'est probablement le Glouton, V. ce mot.(B.)

WOMBAT. mam. V. Phascoloscx.

WOODSIA. BOT. crypt. (Fougères.) R. Bro.wn a créé ce genre pour quelques petites Fougères placées jusqu'alors parmi les Polypodes, mais qui offrent une structure fort différente: ce sont les Polypodium ilvense et hyerboreum de Swartz. Cès élégantes Fougères, oui croissent sur les rochers, dans les montagnes ou dans le nord de l'Europe, offrent des groupes de capsules nus en apparence, mais entourés à leur base d'un involucre en forme de coupe laciniée sur ses bords, qui, dans la jeunesse de la Plante, se recourbe pour envelopper tout le groupe de capsules, et qui, plus tard, s'étale et est caché par les capsules. Ce caractère rapproche ce genre des Cyathea, et surtout de l'Alsophila. Le port et les lieux qu'habitent ces Plantes sont cependant bien différens de ceux des autres Plantes de cette tribu; car, outre les espèces que noos avons citées, on ne connaît que quelques espèces du nord de l'Amérique qui se rapportent à ce genre, (ad. b.)

WOODWARDIA. BOT. crypt. (Fougères.) Genre voisin du Blechnum, établi par Smith, et qui a pour type V Acrostichum areolatum de Linné, Woodwardia onocieoides, Willd. Swartz et Willdenow j ont placé plusieurs espèces considérées jusqu'alors comme des Blechnum; tels sotat Blechnum radicans et le Blechnum virginianum. Ce sont de belles Fougères ayant le port des Blecknes et des Lomaires, dont les frondes sont une ou deux fois pinnatifides.

[page] 665

Les fructifications sont en groupes oblongs, interrompus, placés de chaque côté et parallèlement à la nervure moyenne, et formant ainsi une série interrompue. Ils sont recouverts par des involucres distincts propres a chaque groupe de capsules, épais, et courbés en forme de voûte, s'ouvraut de dedans en dehors. Trois espèces croissent dans l'Amérique septentrionale, une dans les îles atlantiques et jusqu'en Portugal, et deux au Japon.(ad. b)

* WOORARA. BOT. PHAN. Poison végétal de l'Amérique méridionale. V. CURARE. (B.)

WORABÉE. OIS. Espèce du genre Gros*Bec. V. ce mot. (dr..z.)

* WORMIE. Wormia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Dilléuiacées et de la Polyandrie Pentagynie, L., établi par Roltboell (Nov. act. Hafn., 1783, vol. 2, p. 522, tab. 3), et offrant les caractères suivans: calice à cinq sépales très-obtus et persistans; corolle à cinq pétales caduques; étamines nombreuses, égales entre elles et libres, à anthères longues, linéaires; cinq ovaires distincts, surmontés d'autant de styles filiformes et de stigmates échancrés; carpelles cap, sutaires s'ouvrant du côté intérieur, renfermant huit à douze graines munies à la base d'un arille pulpeux. Ce genre était confondu par Thunberg et Willdenow avec les Dillenia. Ou Petit-Thouars l'établit de nouveau sous le nom de Lenidia. Il se compose de quatre espèces qui croissent à Madagascar et dans les îles de l'Inde les pins australes. La priuci-

Eale est le Wormia madagascariensis, . C.; Deless., Jcon. select1, tab. 82, qui offre deux variétés, l'une à feuilles rondes, l'autre à feuilles oblongues. Les Wormies sont des Arbres éléeans ou des Arbustes grimpans, glabres, à rameaux arrondis, munis de feuilles ovales, coriaces, sinueuses-dentées, penniverves, pétiolées, accompaguées de stipules grandes, acuminc'es, caduques, les plus jeunes enroulées et formant des pointes terminales comme dans les bourgeons des Magnoliacées. Leurs fleurs sont blanches ou jaunes, disposées en grappes opposées aux feuilles le long des branches. (G..N.)

WORMSKIOLDIA. BOT. crypt. (Hydrophytes.) Sptengel a donné ce nom au genre nommé depuis longtemps Delesseria par Lamouroux, et adopté sousr ce nom par tous les botanistes jusqu'à l'époque où l'on s'est aperçu, par un examen plus approfondi, que les Délesséries elles-mômes n'étaient pas un genre, mais bien une véritable et grande famille de Végétaux marins.(B.)

WOUAIE. BOT. PHAN. Ce nom est donné comme celui que porte dans le pays le genre Gynestum. V. Gyneste. (B.)

* WOURESMEINTE. OIS. (F. Gauche.) Syn. du Vasa. V. Perroquet. (DR..Z.)

WOUWOU. mam. Nom vulgaire de plusieurs espèces de Gibbons, aux îles de Java et de Sumatra; mais plus particulièrement de HylObates agilis. V. Orang. (B.)

WRIGHTIA. BOT. PHAN. Genre delà famille des Apocynées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (in Wern. Trans., p. 73), qui l'a ainsi caractérisé: corolle hypocrnlériforme; la gorge couronnée de dix écailles divisées. Etamines saillantes, à filets insérés sur la gorge de h corolle, A anthères sagittées, cohérentes vers le milieu du stigmate. Ovaires, au nombre de deux, cohérens, surmontés d'un style filiforme dilaté au sommet, et couronnés par un stigmate étroit. Cinq à dix écailles insérées à la base du calice, en dehors de la corolle; aucunes hypogynes. Follicules distincts ou cohérens, à placentas adnés; graines aigrettées à l'extrémité opposée à l'ombilic. Ce genre est formé aux dépens de quelques Nerium de Linné, et particulièrement des N. antidyssentericum

[page] 666

et Zeylanicum. L'auteur y mentionne en outre le Helempata deRhéede (Hort. Mal., 9, tab. 5 et 4), et une espèce nouvelle sous le nom de W. pudescens. Ce sont des Arbrisseaux de l'Inde-Orientale et de la Nouvelle-Hollande, à feuilles opposéés, et à fleurs blanches, disposées en coryrobes. (G..N.)

WULFÉNIE. Wulfenia. Et non Vulfenia. BOT. phan* Gènre de la famille des Scrofularinées et de la Oiandrie Monogynie, L., offrant les caractères essentiels suivans: calice divisé profondément en cinq lobes; corolle oilabiée, dépourvue d éperon, la lèvre supérieure plus courte, l'inférieure barbue; deux étamines conniventes et placées sous la lèvre supérieure; capsule biloculaire. Ce genre se distingue à peine du Pœderota, auquel il a été réuni par Savigtydans l'Encyclopédie; mais Smith, dans le sixième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, a conservé le nom de Wulfenia pour le genre, et y a placé les espèces de Pœderota. Si Ton conserve le genre Wulfenia, il doit se réduire au W. carinthiaca, Jacq., Icon. Pl. rar., 1, tab. a. C'est une Plante acaule, à feuilles radicales, obovéesoblongues, fortement crénelées sur les bords, très-glabres. Les ûeurs sont bleues, tournées d'un, même côté, portées sur une hampe nue, haute d'un à deux pieds. Cette Plante croît dans la Carinthie. (G..N.)

WULK. pois.. V. Ulk.

WURMBEA. BOT. PHAN. Thunberg (Dissert. Nov. Pl. Gen., vol. 1, p. 1-9, cum icône) a séparé sous ce nom générique une Plante rapportéer les auteurs au genre Melanthium. nouveau genre a été admis par Willdenow, et, en dernier lieu, il a été éclairci par Schlectendal, dans son Mémoire sur les Mélantniacées du Cap(Linnoea, janvier 1826, p. 82), où les caractères génériques sont ainsi exposés î périanthe corolloïde, campanulé, è six segmens; six étamines insérées à la base de ceux-ci; anthères extrorses; trois styles subulés, persistans; capsule à trois valves et à treis loges, portant trois cornes qui sont les débris des styles persistans; graines fixées à l'angle interne des âoisons. Aux deux espèces anciennement connues et nommées par Willdenow Wurmbea campanulata et longiflora, Schlectendal en a ajouté une troisième qu'il a décrite sous le nom de W. truncata. D'autres espèces sont encore inédites dans les herbiers. Le port des Wurumbea diffère un peu de oelui des Melanthium; ils sont remarquables par leurs ilenrs sessiles disposées en épi droit et simple. Ces Plantes croissent au cap de BonneEspérance sur les collines arides. (G..N.)

* WÜRFELZEOLITH. min. (Reuss.) V. Chabasie.

* WURFELERZ. MIN. V. FerARSÉNIATè.

* WYE-WA. OIS. Syn. en Abyssinie du Pic à tête grise. V. Pic. (DR..Z.)

WYLIA. BOT. PHAN. Hoffmann (Umbell., 1, p. 3, tab. 2) a établi sous ce nom un genre qui na été considéré que comme une section du genre Scandix par Duby et De Candolle. Le Scandix australis, L., était le type de ce genre. V. Cerfeuil. (G..n.)

[page] 667

Xs ins. Geoffroy, dans son Histoire abrégée des Insectes, désigne sous le nom d*X une espèce de Lépidoptère qui présente sur les ailes antérieures une bande brune croisée en X. (AUD.)

XABRA. BOT. PHAN. V. Camabonus.

XADERA, XADUER, XUDAR. BOT. PHAN. (Mentzel.) Syn. grecs de Zédoaire. V. ce mot. (a. r.)

XAGUA. BOT. PHAN. L'un des noms de pays du Caruto. V. Génigraaff. Marcgraaff écrit Xahuali. (B.)

XALAPA. BOT. PHAN. Nom mexicain et primitif du Jalap. (B.)

* XANDARUS. mam. Probablement le Bubale. (B.)

XANTHE. Xantho. CRUST. Genre de Tordre des Décapodçs, famille des Brachyures, section des Arqués, établi par Leacb aux dépens du genre Cancer proprement dit et en différait par les antennes qui sont insérées dans le canthus interne des cavités oculaires, au lieu d'être placées entre ce canthus et le front. Ce genre, que Latreille ne sépare pas de son genre Crabe, se compose de trois espèces propres aux mers de l'Europe. L'espèce qui en forme le type est le Cancer Poressa d'Olivï, Zoo, . Adriat., p. 48, pl. 2, fig. 5; Xantho Poressa, Leach. On le trouve dans l'Océan, la Méditerranée et la mer Adriatique. (G.)

XANTHE. BOT. PHAN. (Willder new et âcbxeber.) Syn. de Quapoye d'Aublet, V. Quapoybr, genre réuni par Choisy au Clusia, (B.)

* XANTHIACÉES. bot, PHAN.' Syn. d'Amtoosiaqées. V. ce mot. (a. R.)

* XANTHION. min. (Théopbraste.) Probablement U même chose que le Xystion qu'on croit être l'Hyacinthe du commerce, ou Essonne. V. ce mot. (B.)

XANTHIUM. BOT. PHAN. V. Lampourde.

XANTHO. ANNEI. (Dutrochet.) Syn. de Déro. V. ce mot et Naïde. (B.)

XANTHOCEPHALUM. BOT. PHAN. Genre de la (amille des Synantbéréeft établi par Willdenow dans les Mémoires des Naturalistes de Berlin, 1807, mais encore fort mal connu. Voici les caractères qui lui ont élé assignés: involucre ovoïde composé d'écailles imbriquées; aigrette membraneuse, laciniée; réceptacle nu. Ces caractères sont loin de suffire pour distinguer, d'une manière convenable, un gente dans une famille aussi naturelle et aussi nombreuse Sue les Synanthérées. Il se compose 'une seule espèce Xanth. centaurioides, observée par Humboldt et Bonpland en Amériaue, mais qui ne s'est pas retrouvée aepuis dans leurs herbiers lors de la publication des Nova Généra. (a. b.)

XANTHOCHYMUS. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Roxburgh a élé réuni par notre collaborateur Cambessèdes au genre Stalagmutis dans son travail aur. la famille dea

[page] 668

Guttiftres (Méin. Mus., 18, p. 425). V. STALAGMITIS. (A.B.)

XANTHOCOMA. BOT. pn an. Genre de Synanthérées, Iribu des Astérees, établi par Kunth (in Humb. Nov. Gen., 4, p. 311) et caractérisé de la manière suivante: involucre composé d'un grand nombre d'écailles imbriquées; pboranthe nu; fleurons du disque tubuleux et hermaphrodites; demi fleurons de la circonférence ligulés et femelles; anthères nues & leur base, akène dépourvu d'aigrette. Une seule espèce, Xanthocoma humilis, Kunth, loc. cit, tab. 412, compose ce genre f qui se distingue des Gtindelia uniquement par l'absence tle l'aigrette. Cette espèce croît dans les lieux humides du Mexique, (a. r.)

XANTHOLIN. Xantholinus. INS. Genre de Coléoptères Pentanières, de la famille des Brachélytres, établi par Gravenhorst aux dépens du genre Staphjrlin, et en différant parce qu'ils ont une forme plus linéaire, avec la tête et le corselet allongés en forme de carré lonç; leurs antennes sont rapprochées a leur base, fortement coudées et grenues; leurs tarses antérieurs ne sont poiut ou sont trèspeu dilatés; les jambes antérieures sont épineuses avec une forte épine au bout; le labre est petit. Ce genre est composé d'un petit nombre d'espèces: ce sont les Slaphylinus fulgidus, fulminais, pyrupférus, elegans, clongatus, ochraccus, alternant, etc., de Gravenhorst. (G.)

XANTHOLINE. BOT. PHAN. Même chose que Santoline. V. ce mot. (B.)

XANTHOPHANEA et XANTHOPHES. BOT. PHAN. (Ruell.) Syn. de Sidcritis. (B.)

XANTHOPHYLLÜM. BOT. PHAN. Genre fort mal connu établi par Rudge qui le caractérise ainsi: calice de cinq sépales; corolle papilionacée; huit étamines insérées sur le réceptacle; baie monosperme, stipitée. Il se compose de deux espèces originaires de l'Inde et parait avoirquelques rapports avec la famille des Capparidéés. (A. R.)

XATSTHOPHYTÜM. BOT. PHAN. Genre de la Pentandrie Monogynie, L., et de la famille des Rubiacées, établi par Bluine dans sa Flore de Java. Le limbe de son calice est à quatre ou cinq divisions plus ou moins profondes; sa corolle infundibuliforme à tube court et velu à son orifice et à limbe divisé en quatre ou cinq lobes étalés; les étamines, au nombre de quatre à cinq, sont saillantes, inséiées au sommet du tube. Le fruit est une drupe couronnée par le limbe du calice contenant deux nucules potyspermes dont les graines sont petites et anguleuses. Ce genre, qui a des rapports avec le Gonsalea, se compose d une seule espèce, Xanth. Fruliculosum, Blume. C'est un Arbuste garni de feuilles opposées, oblongues, lancéolées, velues inférieuremenl, accompagnées de deux grandes stipules bifides et caduques; leurs fleurs sont pédonculées et axillaires. Il croît dans l'île de Java. (a. R.)

XANTHORNUS. OIS. (Brisson.) Syn. scientifique de Carouge. V. ce mot et Troupiale. (B.)

XANTHORRJEA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asphodélées établi parRob. Brown, et qui se compose d espèces d'un port tout particulier et propres à la Nouvelle-Hollande. Ce sont des Plantes frutescentes ou même des Arbrisseaux dont le tronc est simple et nu dans sa partie inférieure, portant vers son sommet une touffe de feuilles allongées, linéaires, roides, analogues à celles de certains Draccena; du centre de cette touffe de feuilles s'élève une hampe qui se termine par un long épi de fleurs; chacune d'elles offre un périanlhe simple formé de six sépales; six étamines insérées tout- à-fait à la base du calice; l'ovaire est libre, il porte à son sommet un style «impie. Le fruit est une capsule triangulaire, contenant en général deux

[page] 669

graines comprimées bordées dans leur contour.

Les espèces de ce genre, et surtout le Xanthorrhaea arburea, R. Br., impriment un caractère particulier à la végétation de la Nouvelle-Hollande.Il découle de celle espèce et de la plupart des autres espèces de ce genre une résine fort employée par les naturels. (a. n.)

XANTHORRHIZA. BOT. PHAN. Four Zanthoirliiza. V.ce mot. (a. B.)

XANTHOSIA. BOT. PHAN. Rudge (Trans, Lin., vol. 10, tab. 32, fig. 1) a établi sous ce nom un genre nouveau pour une Plante de la Nouvelle-Hollande au'il nomme Xanth. plosa, loc. cit. C'est un Arbrisseau à tige dressée, grêle, velue, rameuse, ayant des feuilles petiolées, alternes, . lancéolées, obtuses, longues d'un pouce environ; les fleurs sont solitaires ou réunies en petit nombre à l'aisselle des feuilles; leur calice composé de deux folioles est accompagné de deux bractées subulées; la corolle est formée de cinq pétales; les étamines, au nombre de cinq, sont opposées aux pétales. L'ovaire est infère, strié, couronné par un disque bilobé et par deux styles qui se terminent par un stigmate simple. (a. r.)

* XANTHOXY LUM. BOT. PHAN. Pour Zanthoxylum. V. ce mot. (B.)

XANTHURUS. pois. V. Léiostome et Scie.

XANTHUS. MIN. Même chose que Xanthion. V. ce mot. (u.)

XANZER. BOT. PHAN. (Daléchamp.) Nom d'une espèce d'EuPhorbe en Egypte. C'est peut-être l'Euphorbia Esula, L. (a. B.)

XARA. BOT. PHAN. (L'Ecluse.) Nom de pays des différentes espèces de Cistes. (a. r.)

Xé OU XERCHIAM. MAM. Syn. chinois de Musc. V. Chevrotain.

. (B.)

XENIE. Xenia. polyp. Genre de l'ordre des Alcvonées dans la division des Polypiers sarcoïdes, ayant pour caractères: corps commun, produisant, à la surface d'une base rampante, des tiges un peu courtes, épaisses, nues, divisées à leur sommet; à rameaux courts, polypifères à leur extrémité j Polypes non rétracliles, cylindriques, fascicules, presque en ombelle, et ramassés au sommet des rameaux, en tètes globuleuses, comme fleuries, ayant huit grands tentacules profondément pectincs. Comprend deux espèces, es Xenia umbellaia et purpurea. (E. D..L.)

XENOCARPE. Xenocarpus. BOT. pu an. Genre de la famille des Synaubénies, tribu des Sénécionées, propose par Cassini dans le Dict. des c. naturelles, et qui a pour type le Cineraria geifolia, L. Cette Plante est exclue au genre Cineraria, à raison de son iuvolucre muni extérieurement et à sa base de six à huit petites écailles analogues aux bractées squaramiformes du pédoncule, petites écailles que l'on n'observe pas dans les autres Cineraria, excepté le Cineraria maritirna qui doit être reporté dans le genre Jacobœa. C'est de ce dernier genre que le Xenocarpus sc rapproche le plus, mais il s'en distingue par la forme de ses fruits et particulièrement de ceux des fleurs ac la circonférence. Ces fruits sont oblongs, comprimés, glabres sur les deux laces, hérissés sur les deux arêtes latérales de poils nombreux et charnus, surmontés d'une aigrette blanche, composés de poils nombreux finement plumeux. Le Xenocarpus geifolius Cass., est une Plante herbacée ou sous-ligneuse, à tiges pubescentes, à feuilles presque réuiforines et à fleurs jaunes. Elle croît au cap de Bonne-Espérance. (G..n.)

XENOCHLOA. BOT. PHAN. Sous ce nom, Roemer et Schulles (Syst. Veget. T. 11, pag. 29) ont publié, d'après les manuscrits de Lichtenstein, un genre de Graminées auquel ils assignent pour caractères: un calice (lépicène) bivalve, ordinai-

[page] 670

reoment btflore; tant omb (glume) bivalve, laineuse à la bases Ce genre, insuffisamment caractérisé $ esi place «Dire la Gymotrix et l'Arundo; il ne renferme qu'une seule espèce (X. arundinaoea) Graminée qui ressemble à un Roseau et dont les chaumes s'élèvent à cinq pieds. Les feuilles sont linéaires, roulées sur les bords * les fleurs sont disposées en panicule resserrée et fusiforme. Celte . Plante croîl le long des rivières dans la partie de l'Afrique qui avoisine le cap de Bonne-Esperanoe. (B. N.)

XENODOCHUS. BOT. cbypt. Un genre de Champignons a été érigé sous ce nom par Schlechtendal (Linmœa, avril s p. s3fr) qui l'a ainsi caractérisé: filamens simples, courts, composés d'articulations globuleuses, contenant les sporidies à Tinté* rieur. L'unique espèce de ce genre (Xenodochus carbonarius) a été trouvée en Westphalie sur les feuilles et les pétioles du Sangulsorba officinatis, où elle formait de petites touffes noires de poils. Raspail, dans le Bulletin de Férussac (novembre 1826, p. 395), a émis l'opinion que cette prétendue Cryptogame n'était due qu'à de véritables poils articulés analogues à ceux qu on trouve Sur les Sonchus et que Goettard a nommés filets en chapelet.(G..n.)

*XÉNOPELTIS. bept. oph. Sousgenre de Couleuvres, nouvellement établi par Reinwardt, et dans lequel il existe derrière les yeux de grandes plaques imbriquées de forme triangulaire.(IS.G.ST.-H.)

XENOPOMA. BOT. PHAN. Willdenow a établi sous ee nom un genre de W Didynamie Angiospermie, L.; mais dont les affinités naturelles sont indéterminées. Voici ses caractères essentiels; calice double, l'extérieur infère, tubuleux, à cinq dents, l'intérieur supère, à cinq divisions ciliées; corolle dont le tube est cylindrique, la gorge étargiey le limbe à deux lèvres don* leuaà deux segmens, l'autre trois * étamines inetuses; stigmate bifide. Le Xênapomaobovetum, W., est un Arbnuen aromatique crue l'on suppose originaire de la Cnine; ses branches sont auadrangulaires, hérissées, proies de feuilles obovées, oblongnes, presque glabres; ses fleurs sont blanches, axillaires, portées sur de courts pédoncules. ' (G.N.)

XENOPS. OIS. (Illiger.) Syn. Scientifique de Sittine. V. ce mot. (DR.Z)

XÉNOS. INS. Genre de l'ordre des Rhipiptèresétabli par Rossiet adopté par tous les entomologistes avec ces caractères: antennes partagées en deux branches, ces deux branches entières; yeux pédonculés; clytres insérées sur les côtés du prothorai; écusson avancé, couvrant l'abdomen; ailes n'ayant que de faibles nervures toutes longitudinales, te repliant en éventail; abdomen presque cylindrique, corné, à l'exception de l'anus. Ce genre diffère de celui des Stilops parce que ce dernier a l'abdomen entièrement charna et que ses antennes ont leurs bran* ches supérieures divisées en trois articulations. On ne connaît encore que deux espèces de Xenos: le Xenos vesparum, noir, à abdomen et pales d'un brun pâle, demi-transparent, et à ailes blanchâtres, qui vit aux dépens de la Poliste française, P. gailica, et le Xenos Peckii, brun noirâtre, à pâtes livides et tarses noirâtres, et ayant les branches des antennes pointillées de blanc. Cette espèce se trouve sur une Poliste de l'Amérique septentrionale décrite par Fabricius sous le nom de P. fuscata.(G.)

XÉRANTHÊME. Xeronthemum. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Carlinées de Cassini, offrant les caractères suivans: involucre composé de folioles nombreuses imbriquées sur quatre a cinq rangs, scarieuses, les extérieures obtuses, obovées, spatulées ou oblangues, quelquefois raucronée, les intérieures plus longues, lancéolées, un peu aiguËs, veinées, colorées et figurant les rayons d'une ca

[page] 671

lathida radiée. Réceptacle paléaeé, à paillettes scarieuses, triparti tes. Fleurs de la circonférence peu nombreuses, femelles, stériles, ayant un ovaire linéaire, avorté# ordinairement surmonté de deux à quatre petites paillettes rudimentaires; une corolle a limbe bilabié, chaque lèvre bidentée, la supérieure plus longue) point d élamines; un style grêle terminé par deux stigmates trâ-courts. Fleurs du centie nombreuses, bers maplirodiles, fertiles; akène cunéiforme plus ou moins comprimé, velu, marqué d'une côte saillante sur la face intérieure; aigrette composée de cinq à neuf paillettes subulées; corolle à cinq dents égales à étamines dont les filets sont constamment libres jusqu'à la base de la corolle dans les individus cultivés, mais soudés en partie avec le tube de la corolle dans les individus non cultivés de certaines espèces; style glabre surmonté de stigmates courts, d'abord soudés ensemble dans tonte leur longueur, puis libres et réfléchis. Le genre Xeranthemum a été constitué par Tournefort et rangé avec le Carlina parmi les Radiées, parce chue ce botaniste considérait les folioles colorées de l'involncre comme de véritables fleurs. Cette erreur fut relevée par Vaillant qui plaça le Xeranthemum parmi les Ci-narocéphales. La plus grande confusion naquit ensuite de la réunion que fit Linné au Xeranthemum, de plusieurs Plantes du cap de Bonne-Espérance réunies aujourd'hui pour la plupart au genre Etychrysum. Gaertner rectifia la classification de Linné en rétablissant le genre Xeranthemum dans les limites où Tournefort et Vaillant l'avaient laissé. Necker circonscrivit aussi ce genre, mais il imposa de nouveaux noms génériques qni n'ont pas été adopté; tels sont ceux d'Harrisonia et de Trichandrum. Dans le 3e volume des Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, Desfontaines proposa le geure Chardiaia formé sur une espèce anciennement admise par Tournefort, méConnue par Linné et reconstituée par Willdenow sous le nom de X. orientale. Après ces réformes, le genre Xeranthemum demandait à être de nouveau examiné; c'est ce qu'a fait il y a quelques années D. Don dans le cinquième volume des Mémoires delà Société Wernérienne. Ce savant, après avoir ad mi* le genre Xermthemum de Gaertner, a proposé divera nouveaux genres qui sont fan dés sur d'anciennes espèces rapportées faussement aux Xeranthemum; tels sent les genres Leucoêtemma et Pohonocoma qui ont pour types les X. vestitum et X. proliferum, L. A peu près à la même époque, J. Gay publiait dans le 3e volume des Mémoires de la Société d'Hisloire naturelle de Paris, une Monographie du Xeranthemum et du Chardinia, accompagnée de planches représentant l'organisation florale de ces deux genres. Le genre Xeranthemum y était aussi limité de la même manière, mais l'auteur y constituait un nouveau genre sous le nom de Sieùera et qui avait pour type le X. pungens de Laraarck. Enfin H. Cassini, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, a érigé en un genre particulier le X. cylittdraceum de Smith, auquel il a donné le nom de Xeroloma.

L'espèce la plus remarquable du genre Xeranthemum est le X. anuum, L., Plante herbacée, annuelle, à lige dressée, grêle, rameuse, cotonneuse, garnie de feuilles lancéolées, pointues, cotonneuses et blanchâtres en dessous. Les calathides de fleurs sont grandes et solitaires au sommet des rameaux; les folioles intérieures de l'involucre sont étalées, rouges ou blanches, luisantes et persistantes; d'où le nom d'immortellc que cette Plante partage avec beaucoup d'autres à fleurs sèches et colorées. On la trouve sauvage dans les lieux secs et pierreux de l'Europe orientale, et on la cultive fréquemment dans les jardins.

Le Xeranthemum inapertum, Willd., est une Plante bien distincte de la précédente, quoiqu'elle lui ait été

[page] 672

réunie à titre de variété par Linné. Elle en diffère principalement par ses calathides beaucoup plus petites t dont l'involucre se compose de petites écailles peu étalées, courtes et peu apparentes. Cette Plante croft dans la région méditerranéenne et paraît attachée, selon les observations de Gay, aux côtes d'Italie, de France et d'Espagne. On a longtemps confondu avec cette Plante le X. cylindraceum de Smilh; mais Gay a signalé les différences essentielles que présente cette espèce, différences qui ont semblé suffisantes à Cassini, ainsi que nous l'avons dit plus haut, pour en former le genre Xeroloma. V. ce mot. (g..n.)

*XÉRANTHÉMÉES. Xeranthemeœ. bot. PHAN. Sous ce nom, Uon a proposé rétablissement d'un groupe de la famille des Synanthérées, qui aurait pour type le geure Xeranthemum. Le même groupe avait été entièrement proposé par Cassini qui l'a depuis supprimé et réuni aux Carli nées. (G..n.)

XERANTHEMOIDES. BOT. PHAN. Dillen désignait sous ce nom génériaue l'Elychrysum des auteurs moernes. (G.N.)

XÉRASITE. MIN. Ce nom, qui veut dire fané, a été donné par Haüy aux Aphanites altérés, que Brongniart a nommés Spili tes. F. ce dernier mot. (G. DEL.)

XERCULA. OIS. Syn. de Coruvs Corone. V. Corbeau. (b.)

XERCHIAM. mam. V.. Xé.

XÉROBE. Xerobius. bot. piian. Genre de la famille des Synanthérées et de la tribu des Iuulécs, proposé par H. Cassini, dans le Dictionnaire es Sciences naturelles, et placé entre les genres Egletes et Pyrarda. Il se distingue du premier par son involucre, son fruit et son aigrette qui le rapprochent du second de ces genres, ainsi que du Grangea, m iis il a comme Y Egletes la calalnide trèsradiée. L'involucre est hémisphérique, campanule, irrégulier, composé d'écailles à peu près sur deux rangées, un peu inégales, oblongues "aiguËs au sommet, foliacées, appliquées iuférieurement, inappliquées supérieurement. Le fruit est très-comprimé des deux côtés, obovoïde, entouré d'une sorte de bordure eu forme de bourrelet épais et cylindracé, parsemé de quelques longs poils et de quelques grosses glandes, portant une petite aigrette en forme oe couronne membraneuse, denliculée. Le Xerobius lanatus est une peîite Plante herbacée, laineuse, à tige simple; un peu ramifiée supérieurement, garnie de feuilles alternes, elliptiques, atténuées à la base, découpées sur les côtés en trois ou quatre lobes inégaux. Les fleurs sont terminales et jaunes. Cette Plante est cultivée au Jardin du Roi h Paris, sous le nom générique de Chrysanthemum. (g..n.)

XEROCHLOA. BOT. PHAN. Geure de la famille des Graminées, établi par R. Brown (Prodr. fl. Huv.-Holl., Pag. 196) qui l'a ainsi caractérisé: epicène (glume, R. Br.) à deux valves inégales, l'extérieure plus petite, à demi-plongée dans 1 excavation du rachis; glume (périanihe R. Br.) bivalve, mutique, membraneuse, subulée, saillante hors de la lépicène; glume extérieure mâle et tnandre, l'intérieure femelle à deux styles soudés par la base; point de petites écailles hypogynes; caryopse renfermée dans la valve intérieure chartacée du périanthe. Les Xerochloa imberbis et barbala sont des Graminées de la Nouvelle-Hollande, vivaces, glabres, très-sèches, comme scarieuscs (d'où le nom générique), à feuilles subulées, roides, munies d'une ligule très-courte. Les gaines qui terminent le chaume, sont alternes, spathacées, chacune renfermant deux à quatreépilletsraccourcis et composés d'un petit nombre de fleurs. (G..N.)

* XEROLOMA. BOT. PHAN. Le Xeranthemum cylindraceum de Smith (Procirom. fl. Grœc., 9, pag. 172), avait pendant long-temps été con fonda

[page] 673

avec le X. inapertum. Dans ta Monographie du genre Xeranthemum J. Gay a de nouveau donné les caractères qui distinguent cette Plante, mais il l'avait conservée comme simple espèce. Ces caractères ont semblé suffisns à H. Cassini (Dict. des Sc. nat. T. xix, pag. 120) pour en former un genre nouveau sous le nom de Xeroloma. Il se distingue du Xeranihemum, 1° par son involucre dont les folioles extérieures et intérieures sont entièrement appliquées, pourvues, au lieu d'appenaice, d'une simple bordure scarieuse; 2° par ses ovaires très-manifestement aplatis; 3° par son aigrette composée de huit à douze paillettes au lieu de cinq; 4° par la corolle des fleurs du disaue dont le tube et le limbe sont, tellement distincts l'un de l'autre, qu'ils semblent séparés par une articulation. L'auteur assigne encore à ce enre d'autres caractères d'une moinre importance; cependant, malgré cette accumulation de notes distinctives, il est difficile de se résoudre à admettre le genre Xeroloma, tant l'espèce sur laquelle il est fondé a d'étroites affinités avec les vrais Xéranthèmes. Quoi qu'il en soit, le Xeroloma fœùdum, Cass., est une Plante qui croît dans l'Europe méridionale et tempérée. On la distingue facilement du X. inapertum, aux folioles de son involucre qui sont mutiques et laineuses sur la face intérieure. (G..N.)

*XEROMYCES. BOT. crypt. V. XEROTES.

*XEROPETALUM. BOT. PHAN. Sous le nom de Xeropelalum quinqueselum, Delile a décrit, dans le Voyage à MéroË de Cailliaud, un Arbre ou Arbrisseau formant un genre nouveau dans la famille des Tiliacées, et qui est ainsi caractérisé: calice quinquéfide; corolle à cinq pétales persistans, ainsi que le calice et les étamines cunéiformes, échancrcs, marqués de nervures; étamines, au nombre de vingt ou environ, soudées par la base eu un anneau; cinq filets beaucoup plus longs que les autres et privés d;anthères; capsule à trois loges et à trois valves; fleurs en grappes dont les divisions primitives forment des ombelles à deux ou quatre rayons. Ce genre se distingue du Grewia et d'autres Tiliacées voisines par sa corolle persistante et par ses cinq filets stériles plu# longs que les autres. Le reste de la Plante est inconnu; les fleurs qui ont servi à la description de Delile ont été rapportées par Cailliaud de la partie de l'Afrique située au midi de l'Egypte. (G..N.)

XEROPHYLLUM. BOT. PHAN. L.-C. Richard (in Michx. fl. bor. Am. 1, p. 210) a établi sous ce nom un genre de l'Hexandrie Trigynie, L., auquel il a imposé les caractères suivans: calice pétaloïde, profondément divisé en six segmens très-ouveris, ovales j plans, trois alternes un peu plus petits; six étamines dressées, à peu près de la longueur du calice, à filets subulés, contigus entre eux par leur base et avec l'ovaire, à anthères presque arrondies, échancrées de chaque côté; ovaire presque globuleux, à trois angles Obtus, surmonté de trois stigmates ligulés, sillonnés en dedans d'un canal glanduleux; capsule beaucoup plus grande que le calice marcescent, globuleuse, .allongée, presque à trois coqties, à trois loges, à déhiscence septicide; deux raines dans chaque loge, fixées à la ase interne de celles-ci, dressées, oblongues et comprimées. Ce genre a pour type l'Helonias asphodeloides de Linné, qui a reçu le nom de Xerophytlum setifblium. C'est une Plante de l Amérique septentrionale, à racine fibreuse, h feuilles éparses, sèches, très-étroites, comme sétacées et analogues à celles des Graminées. Les fleurs sont disposées en grappe spiciforme. (G..N.)

XEROPHYTA. BOT. PHAN. Commerson, dans ses manuscrits, établit sous ce nom un genre qui fut adopté par Jussicu (Gener. Plant., page. 50) et placé dans la famille des Bioméliées.

TOME XVI. 43

[page] 674

Voici ses caractères principaux: périanthe corolloïde, à tube court, à limbe ouvert, profondément divisé en six segmens réguliers, persistans, lancéolés, aigus, les trois extérieurs >lus étroits, acuininés; six étaminrs insérées à la base des divisions du périanthe, à filets droits, filiformes, plus courts que la corolle, surmontés d'anthères droites, petites, ovales et obtuses; ovaire adhérent à la partie inférieure du tube du pé- rianthe, ovale-oblong, hérissé de quelques poils courra, surmonté d'un style droit, à peine plus long que les étamines, terminé par un stigmate allongé, droit, renflé en massue j capsule légèrement hispides ovoïde, couronnée par le limbe persistant du périanlhe, divisée intérieurement en trois loges, renfermant plusieurs graiues. Ce genre a été fondé sur un petit Arbrisseau de Madagascar (X. pinifolia), remarquable par la sécheresse de toutes ses parties; ses tiges sont rameuses, munies sur presque toute leur longueur décailles vaginales striées, le haut des branches garni de feuilles sessiles, très-rapprochées, linéaires et assez semblantes à celles de certaines espèces de Pins, et sortant comme elles d'une petite graine courte en forme de stipule. Les üeurs sont situées au nombre dedeux ou trois au sommet de pédoncules plus longs que les feuilles. Sprengel a réuni au Xerophyta quelques espèces de Vellosia décrites par Martius; mais Pohl (Plant. Brasil. 1, p. 118, a combattu ce rapprochement; cependant ces deux genres paraissent avoir une grande affinité entre eux. (G..N.)

XEROTES. BOT. PHAN. Le genre décrit sous ce nom par Rob. Browu avait été nommé antérieurement Lomandra par Labillardière. V. LoMANDRE. (G..N.)

XEROTES. rot. crypt. (Champignons.) Fries a donué ce nom à un genre nouveau voisin des Canthcrellus et qu'il caractérise ainsi t chapeau coriace, portant à sa face in férieure des lamelles dichotomes, entières, de vnêine nature que le chapeau; sporidies blanches. La nature coriace et la plus grande saillie des lamelles parait distinguer principalement ce genre du Cantharellus; l'auteur n'en connaît qu'une espèce de l'Afrique équinoxiale. Le nom de Xerotes devra probablement être changé, puisque R. Brown l'a donné depuis long-temps à un genre de Phanérogames; on pourrait, pour ne pis l'éloigner de celui donné par Fries, le nommer Xeromyces. (ad. B)

*XESTOMYSK. Xestomyza. iNS. Genre de Tordre des Diptères, famille des Tanystomes, tribu des Bombyliers, établi par Wiederaan et adopte par tous les entomologistes. Les caractères de ce genre sont exprimés ainsi: antennes assez écartées l'une de l'autre, avancées, allongées, composées de trois articles; le premier le plus long de tous, cylindrique, un peu gonflé dans son milieu; le second très-court, cyathiforine; le troisième de longueur moyenne par rapport aux deux autres, fusiforme, pointu à son extrémité; trompe avancée, de la longueur du corselet; trois ocelles placés sur le vertex; ailes ouvertes dans le repos; pâtes longues. Ce genre se compose de deux espèces exotiques, les Xeslomysa lugubris, Diptèr. exotiq., pars prima, pag. 155, fig. a, et Xesiomyza costalis, loc. cit. La première vient du cap de Bonne-Espérance, l'autre vient de Mogador. Le même auteur place encore dans ce genre l'Hirtea Chrysanthemi de Fabricius., (G.)

XIÈLE. ins. Pour Xyèle. V. ce mot et Mastioocére. (G.)

XILOCASSIA. BOT. pban. Pour Xylocassia. V. ce mot. (b.)

XIMÉNÉSIE. Ximenesia. bot. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, offrant les caractères suivans: involucre très-aplati, composé de plusieurs folioles un peu inégales, près-que

[page] 675

sur deux rangées, non appliquées, étroites, longues, aiguËs et ioliacées. Réceptacle non élevé, garni de paillettes lancéolées, membraneuses, colorées au sommet. Calathide radiée, composée au centre de fleurons nombreux, tubuleux, réguliers, hermaphrodites, et à la circonlérence de demi-fleurons femelles. Akènes obovés, comprimés, quelquefois ailés, échaucrés au sommet et surmontés de deux arêtes persistantes, très-courtes, inégales, filiformes et légèrement bar belluléès au sommet. Cavanilles a fondé le genre Ximenésia en 1793, sur une Plante du Mexique que l'on cultive dans les jardins de botanique. Elle a une tige herbacée, rameuse, garnie de feuilles opposées pour la plupart (les supérieures alternes), à pétiole bordé, muni à la base de deux oreillettes, le limbe grand, ovale, presque cordifbrme; les calathides sont grandes, solitaires au sommet de longs pédoncules terminaux, et composées de fleurs jaunes. Cette Plante porte le nom de X. encelioides. Le Simsia ficifolia de Persoon a été réuni au Ximenesia par Kunth, qui a publié trois espèces nouvelles c ce dernier genre. Cassini pense que le genre Simsia doit être rétabli. (G..N.)

XIMÉNIE. Ximenia. bot. PHAN. Genre de l'Octandrie Monoeynie, L., anciennement établi par Plumier, admis par Linné et placé par les auteurs modernes dans la famille des Olacinées. Il offre les caractères essentiels suivans: calice très-petit, quadrifide, persistant, mais ne s'agrandissant pas après la floraison; corolle à quatre pétales velus en dedans, connivens à la base, recourbés en dessous au sommet; huit étamines à filets capillaires et à anthères allongées, linéaires; ovaire à quatre loges et à quatre ovules; style unique; fruit drupacé, ovoïde, nio-nosperme. Ce genre a été primitivement fondé sur un Arbrisseau de l'Amérique méridionale, particulièrement des Antilles, qui a reçu de Linné le nom de Ximenia americana. On lui a réuni, à titre de variété, la Plante décrite et figurée par Aublet (Guian., 1, p. 3a4, tab. ia5) sous le nom d'Heymassoli spinosa. Le Gela lanceolata de Loureiro, Plante de la Cochinchine, a été indiqué par Willdenow comme congénère du Ximenia, mais ce lappiochemcut est fort douteux. (G..N.)

XINNUNGIA. BOT. PHAN. Com merson dans ses manuscrits désignait sous ce nom le Croton sebiferum dont on a fait le geure Stillingia. V. ce mou (G..N.)

X1PHIAS. POIS. Genre de la famille desScombéroïdes, dans l'ordre des Acanthoplérygiensde la Méthode de Cuvier, et que Liuné classait parmi ses Apodes où ou ne les pouirait plus laisser aujourd'hui, puisqu'une de ses divisions (les Istiophores) est considérée comme ayant des ventrales. Ces Poissons ont le museau très-prolongé, au point de ressembler à une lame d'épée ou à un épieu; il est formé par les os maxillaires et intermaxil-laires soudés ensemble avec l'etlimoïde et prolongé bien au-delà de la mâchoire inférieure. De fortes aspérités y tiennent lieu de dents; le corps est allongé, arrondi, garni d'écailles à peine sensibles, et la base de la queue porte de chaque côté une carène saillante; les pectorales sont longues et pointues; deux ou trois rayons antérieurs de la dorsale sont seuls épineux; encore, dit Cuvier, sont-ils cachés dans le bord de la nageoire. Les Xiphias sont de trèsrands Poissons, beaux par leur forme la fois svelte et robuste, plus que par leurs teintes qui sont le bleunoir ou brunâtre au dos et l'argent aux parties inférieures; leur chair est excelbute à manger. On divise le peu d'cspèces connues en deux sous-eenres.

† XlPHIAS PROPBEMFNT DIT. Qui manquent absolument de ventrales et dont la dorsale commence près de la nuque, d'abord haute et pointue; elle s'abaisse le long du dos oh elle se termine et s'élève en une pointa

43*

[page] 676

plus petite; l'anale est de même f mais bien plus courte, parce que l'orifice qui la précède est percé fort en arrière; la branchiostège a huit rayons. On en connaît deux espèces.

L'Espadon, Xiphias Gadius, L., Bloch., pl. 76, Encycl. vnéth., Pois., pl. a6, fig. 92; vulgairement Poisson Empereur, Rondelet, T. vin, chap. 14; l'Epéedemer, le Sabre, etc., etc. La prolongation de son museau très-aiguË, tranchante sur les côtés et aplatie en lame, est pour cet Animal une arme d'autant plus redoutable, qu'il est très-robuste et fort agile. Sa grande aueue a la forme d'un croissant; son dos est noir, se lavant de bleu sur les flancs; le ventre est comme d'argent; il acquiert une très-grande taille et jusqu'à dix-huit et vingt pieds; nous n'en avons pas observé qui atteignissent à plus de huit; sa chair est exquise. Il est naturellement brave et impétueux; on assure qu'il attaque les Orques, les Baleines et les Crocodiles qui descendent a la mer; cependant il ne se nourrit pas de chair; les Hydrophytes composent sa nouiv rituré habituelle. On le trouve communément dans toute la Méditerranée où il se pèche difficilement, parce que, violent et bien armé, il brise et coupe les filets où il est tombé. Ou reste il aime à vivre avec ses pareils et passe pour demeurer attaché à sa femelle. Quelques individus sortis du détroit de Gibraltar et égarés dans l'Océan ont été pris jusque dans la Baltique. D. 41, P. 17, a. i5, c. 20.

Le Makaiba, Xiphias Makaira de Shaw, figuré par Lacépède (T. iv, pl. 10, fig. 3), est une espèce moins connue que l'on n'a encore observée qu'une fois sur nos côtes; elle a le museau plus court, et sa dorsale semble être totalement divisée en deux.

†† Istiophore, Istiophorus, aussi appelés Voiliers. La dorsale y est divisée en deux, et l'antérieure, aussi hnute que le corps, peut servir de voile pour faire avancer le Poisson quand, s'élevant à la surface de la mer, il la développe au vent: l'anale est aussi double, et les ventrales, dont manquent les véritables Xiphias, sout représentées chacune par deux filets très-grèles et très-longs. On n'en counaît encore qu'une espèce fort remarquable par sa force et son agilité, c'est le Voilier porteglaive; Istiophorus gladifer de Lacépède, Xiphias velifer de Schneider, p. 93, dont Bloch avait fait un Scombre, pl. 545, qui parvient à dix fieds de long et qui se trouve dans es mers des pays chauds, soit aux Indes, soit entre Madagascar et l'île de France, soit enfin sur les côtes du Brésil.

Les Xiphias Ensis de Lacépède et Imperator or de Schneider paraissent être des espèces dôuleuses; la première établie d'après un museau desséché ui venait on ne sait d'où, la seconde 'après une figure du Traité des pêches de Duhamel qui n'inspire aucune confiance. Le Gubucu de Marcgraaflf, qui est descôtesdu Brésil, qu'on a regardé comme une variété de l'Espadon ordinaire, ayant, à ce qu'il paraît, des pectorales, pourrait bien rentrer dans le second sous-genre de Xiphias. (b.)

*XIPHIDIE. Xiphidium. bot. PHAN. Genre de la Triandrie Monogynie, L., établi par Aublet (Guian., p* 33, t. 11), et rapporté par quelques botanistes h la famille des Hærnodoracées. Voici ses caractères essentiels: périanthe corolloïde, à six divisions ovales, pointues, trois d'entre elles placées en dehors des trois autres; trois étamines ayant leurs filets attachés au réceptacle, opposés aux trois divisions intérieures du périauthe; ovaire supère, arrondi, velu, surmonté d'uu style triangulaire terminé par un stigmate épais et tri—gone; capsule ovoïde, marquée de trois sillons, divisée en trois loges contenant plusieurs graines noires et arrondies. Ce genre auquel Lamarck, dans l'Encyclopédie, a donné le noru français de Gluivaue, se compose de deux espèces que certains auteürs

[page] 677

ont considérées comme ne formant que deux simples variétés. L'une est le Xiphidium cœruleum, Aubl., loc. cit., et l'autre le X. album, Willd. Ces Plantes sont herbacées, à rhizome rampant, émettant une tige haute d'environ un pied, cylindrique, garnie de feuilles longues, étroites et engainantes à la base, comme dans les Iris; elles sont alternes, ensiformes, à bords finement dentelés; les fleurs sont bleues et forment une panicule terminale. Ces Plantes croissent dans l'Amérique méridionale, principalement à la Guiane et aux Antilles. (G..N.)

XIPHIDIUM. BOT. PHAN. V. XIPHIDIE.

XIPHIDION. BOT. PHAN. (Dioecoride.) Syn. ancien de Sparganium, (B.)

XIPHIDRIE. Xiphidria. INS. Genre de Tordre des Hyménoptères, famille deo Porte-Scies, tribu des Tenthredines, établi par Latreille et ayant pour caractères: antennes insérées près de la bouche, plus grêles vers le bout; labre peu apparent; mandibules visibles, courtes, dentelées; palpes maxillaires à peine plus longs que les labiaux, de six articles. Lèvre renfermée dans un petit tube obconiaue oui lui sert de gaine. Tête demi-globuleuse, arrondie à sa partie supérieure, ayant un cou allongé fort distinct; yeux assez petits, saillans, arrondis; trois ocelles placés presque en triangle au bas du front; corps linéaire assez long; écusson grand; ailes supérieures ayant deux cellules radiales presque égales; quatre cellules cubitales, les seconde et troisième recevant chacune une nervure récurrente. Abdomen cylindrique, composé de huit segmens outre iauus; tarière beaucoup plus longue que l'abdomen; pâtes courtes. Les larves des Xiphidries doivent vivre dans le bois; l'Insecte parfait se trouve ordinairement sur les bûches dans les chantiers; leur démarche est vive et leurs mouvemens sont saccadés. On n'tn connaît que trois espèces toutes propres à l'Europe. Nous citerons comme type du genre, la Xiphidrie Chameau, Xiphidria CamelusM, Fabr.; Lcpelletier de Saint- Fargeau, Monogr. fentlir., p. 2, n. 3, mâle et femelle. On la tiouve aux environs de Paris. (G.)

XIPHION et XIPHIUM. BOT. PHAN. Les ancieus donnaient ce nom aux diverses espèces d'iris, à cause de leurs feuilles en forme de glaive (eu grec Xyphus). Tournefort l'appliquait comme générique aux espèces d'Iris à racines tubéreuses. V. Ibis. (G..n.)

*XIPHODON. mam. foss. V. PALÆOTHERIUM.

XIPHOPTERIS BOT. CRYPT. (Fougères.) Genre de Fougères établi par Kaulfuss sur le Grammilis serrulata de Willdenow, et caractérisé par ses sores oblongs, obliqués, placés sur des points réfléchis de la tronde, et par l'absence d'induse. Le Xiphopteris serrulata est une Fougère des Antilles et de l'Amérique équinoxiale. à frondes linéaires, dentées quand elles sont en fructification, entières quand elles sont stériles, à tige filiforme, simple, ascendante. Schkuhr la figurée dans ses Plantes Cryptogames, tab. 7. (g..n.)

*XIPHOSOMA. rept. oph. Sousgenre de Boa proposé par Fitzinger et non admis par Cuvier. Ce sousgenre correspond à quelques espèces dont le museau est garni de plaques. Gray a admis le même sousgenre, mais en leur donnant le nom de Cenchris.(IS.G. st.-h.)

XIPHOSURES. cbost. Pour Xyphosures. V. ce mot. (B.)

X1PIAS. pois. Pour Xiphias. V. ce mot. (b.)

XOCHITOL. OIS. (Hernandez.) Nom de pays de l'Oriolus Coslotult de Latham. (B.)

XOCHITOTOLT. OIS. Nom d'uu Trou piale du Mexique. (B.)

XOLANTHA. BOT. phak . Lef enre proposé sous ce nom aux dépens des

[page] 678

Helianthemum n'a pas été adopté, (G..H.)

XORIDE. Xorides. ins. Geure de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Pupivores, tribu des Ichneumonides, établi par Lalreille et ayant pour caractères: antennes vibraliles sétacées; mandibules à peine échancrËes à leur extrémité. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux, de cinq arti* des, les labiaux n'en ayant que quatre; tête presque convexe, plus large que longue; yeux peu saillans; corps long, étroit; méthatorax convexe et arroudi à sa chute, de manière que l'abdomen est inséré comme d'ordinaire à son extrémité inférieure et présente un pédoncule très-distinct. Ailes supérieures ayant une cellule radiale et deux cubitales, la preunère confondue avec la première cellule discoïdale supérieure; poiut de première nervure récurrente; seconde cubitale recevant la deuxième nervure récurrente et atteignant le bout de l'aile; deux cellules discoï-dales; pâtes de longueur moyenne. On connaît un assez grand nombre d'espèces de ce genre; elles sont toutes propres à l'Europe. L'espècequ'on peut considérer comme type du genre est le Xoride INDICATEUR, X. indicatorius, Latr., Généra Crust. et Ins. T. IN, p. 5, et T. 1, tab. 19, f. 3. On la tiouve en France, aux environs de Paris. (G.)

XOUROUQUOUY. BOT. PHAN. Nom de pays du Malpighia, nommé improprement Bois de Quinquina à Cayeu ne. (b.)

XÜARESIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Scrofularinées et de la Pentandrie Monogynie, L, ainsi caractérisé: calice quinquéparti; corolle presque campanulée, dont le tube est très-couit, le limbe à cinq divisious égales; cinq étamines égales, à aulnères sagittées-bilobées; style court, terminé par un stigmate à deux lamelles; capsule oblongue, obtuse, légèrement comprimée, entourée par le calice persistant, à deux valves bifides; placenta central devenant libre par la maturation. Ce genre est extrêmement voisin, du Capraria, auquel Feuillée réunissait autrefois Tuuique espèce dont il se compose; c'était son Capraria peruviana (Peruv., a, p. 764, tab. 48). Ruiz et Pavon ont décrit et figuré cette Plante sous le nom de X. biflora (Fl. Peruv., a, p. 13, tab. 123, fig. a). C'est un Arbrisseau du Pérou, rameux et à feuilles alternes entières. Ses fleurs sont axillaires, géminées et blanchâtres. (G..n.)

XYA. INS. Illtger donne ce nom à un genre d'Orthoptères déjà connu sous le nom de Tridactyle. V. ce mot. (g.)

XYÈLE. Xyela. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères, famille des Porte-Scies, tribu des Tenthre dines, établi par Dalman (Analecia entomologica) et adopté par La treille dans tous ses ouvrages. Ce genre a été établi sous le nom de Pinicola par Brébisson, et sous celui de Mastigocerus par Leach; mais la dénomination donnée par Oalman ayant l'antériorité a été adoptée. Les caractères de ce genre sont; antennes coudées, simples, formant une sorte de fouet, brusquement plus menues vers leur extrémité, de onze articles dont le troisième fort long; mandibules fortes, dentées; palpes maxillaires fort longs en forme de fouet; tête presque convexe, plus large que longue, portée sur une espèce de cou; corps court, un peu déprimé; ailes supérieures ayant trois cellules radiales, trois cellules cubitales, la première et la seconde recevant chacune une nervure récurrente; abdomen sessile composé de huit segmens outre l'anus; tarière dépassant l'abdomen; pâtes de longueur moyenne. Les mœurs des Insectes de ce genre sont peu connues; on les rencontre sur les Pins et les Genevriers. Les deux seules espèces connues sont petites et propres à l'Europe 5 l'une, Xyela pusilla, Daim., Anal. ent., pag. 98, n. 1, tab. 3, fig. 1, mâle, et

[page] 679

fig. 2, femelle; Xyela Julii, Pinicola Julii, Brébiss., Latr, , Nouv. Dict. d'Hist. nat. La seconde espèce, Xyela longula, Daim., loc. cit. La première se trouve en Frante et la seconde en Suède. (G.)

XYLANTHEMA. BOT. PHAN. Le genre ainsi nommé par Decker a été réuni au Cirsium. V. ce mot. (g..n.)

XYLARIA. BOT. crypt. (Hypoxylées.) Section du genre Hypoxylon de Bulliard tel qu'il est adopté par Fries; elle comprend les espèces ciaviformes long-temps confondues avec les Clavaires. V. Sphæria. (ad. B.)

XYLÉTINE. Xyletinus. ins. Genre de l'ordre des Coléqptères, section des Pentamères, famille des Serricornes, tribu des Ptiniores, établi par Latreille et ne différant des Ptiins que par leurs antennes dentées en scie dans les deux sexes, tandis que les mâles des Ptilins les ont en panaches. Ces Insectes, ordinairement de petite taille, ont les mœurs des Plilins; ils sontdecouleur sombre, et les trois espèces connues sont propres à l'Europe. Nous citerons comme type du genre le Xylétine pectiné, Xyletinuspectinatus, Latr., Ptilinus pectinatus, Fabr. Ou le trouve en Allemague. (g.)

*XYLINADE. Xylinades. ins. Nouveau genre fondé par Latreille sur un .Insecte de Java. V. RhynCHOPHORES. (AUD.)

XYLITE. Xylita. ins. Paykul donnait ce nom à un genre qui a été établi par les entomologistes modernes sous le nom de Dircée. V. ce mot. (g.)

XYLOBALSAMUM. BOT. PHAN. On nommait ainsi autrefois les jeunes rameaux de l'Amyris Opobalsamum, Plante qui fournit la Térébenthine de la Mecque, V. Amyrts et Balsamodendron au Supplément. (G..N.)

XYLOCARPE. Xylocarpus. bot. PHAN. Le genre nommé ainsi par Kœnig a été réuni au Carapa d'Aubiet. y. et mot. (G..N.)

XYLOCASSIA. BOT. PHAN. (Lobel.) Variété de la Cannelle. (g..n.)

XYLOCESTE. BOT. PHAN. (P. Browne.) Syn. de Jacquinia armilloris. (b.)

XYLOCINNAMOMUM. BOT. PHAN. (Adanson.) Syn. de Cannelier. (b.)

XYLOCISTE, bot. PHAN. Sous ce nom quelques vieux auteurs ont désigné un Arbre du Brésil qui paraît être le Camacari de Marcgraaff. V. ce mot. (G..N.)

XYLOCOPE. Xylocopa. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères, famille des Mellifères, tribu des Apiaires, établi par Latreille aux dépens du grand genre Apis de Linné et adopté pur tous les entomologistes avec ces caractères: antennes filiformes dans les deux sexes, coudées, composées de douze articles dans les femelles, de treize dans les mâles; mâchoires et lèvre très-allongées, formant une pro-muscide coudée et repliée en dessous, dans le repos appliquée contre la gaîne; labre sillonué, demi-circulaire, son bord antérieur trèscilié, échancré; mandibules sillonnées en dessus; mâchoires ciliées, comme pectinées, échancrées au-dessous de l'insertion des palpes; leur prolongement terminal en triangle allongé, coriace; palpes maxillaires beaucoup plus courts que le prolongement terminal des mâchoires, sétacés, composés de six articles qui vont en diminuant de longueur, le basilaire le plus grand de tous; palpes labiaux composés de quatre articles grêles, linéaires, presque semblables pour la forme et la consistance à ceux des palpes maxillaires; lèvre velue; tête assex forte dans les femelles, assez petite dans les mâles; trois ocelles; corps un peu velu, quelquefois écailleux dans les mâles; ailes supérieures ayant une cellule radiale assez allongée, avec un petit appendice à son extrémité, celte-ci s écartant du bord extérieur; quatre cellules cubitales, la première petite, souvent coupée en deux dans prèsque

[page] 680

toute sa longueur, par une nervure surabondante qui pari du bord extérieur; la seconde plus grande que la première, presque triangulaire; première nervure récurrente aboutissant à la nervure d'intersection qui sépare les seconde et troisième cubitales; cette dernière presque en carré long (son côté le plus large étant celui qui touche à la radiale), recevant la seconde nervure récurrente; quati ième cellule cubitale seulement commencée; trois cellules discoïdales complètes; abdomen en ovple tronqué à la base, un peu bombé, bordé latéralement d'une frange de poils touffus, composé de cinq segmens outre l'anus dans les femelles, en ayant un de plus dans les mâles; pâtes fortes; jambes antérieures munies à l'extrémité d'une épine aiguË, ayant à sa base une large membrane latérale; jambes intermédiaires ayant une épine simple, aiguË à l'extrémité; jambes postérieures terminées par deux épines simples; ces jambes dans les femelles munies au coté extérieur d'une brosse pour la récolte du pollen; premier article des tarses de cette paire de pâtes, dans le même sexe, élargi et portant à sa face extérieure une brosse servant aussi à la rccolte. Ce genre, très-nombreux en espèces, a été divisé par Lepelletier de Saiut- Fargeauet Serville, dequi nous avons emprunté les caractères ci-dessus, en plusieurs coupes, ainsi qu'il suit:

† Yeux très-espacés dans les deux sexes.Xylocopafrontalis, X. fimbriata, violacea, cafra, etc., de Fabricius.

†† Yeux manifestement rapprochés dans les mâles.

Xylocopa laiipes et carolina, Fabr.

Les Xylocopes sont tous de taille assez grande; leurs couleurs sont généralement noires avec les ailes colorées en violet plus ou moins foncé. Ce genre est fort nombreux en espèces; on en trouve peu en Europe; les autres sont également répandues dans les autres parties du monde. La femelle de l'espece la plus commune de notre pays (X. violacea, F.) creuse dans les vieux bois un canal assez Joug el divisé en plusieurs loges; elle dépose dans chacune de ces loges un œuf et de la pâtée.(G.)

XYLOCRYPTITE. MIN. Nom donné par Becquerel à un Minéral nouveau découvert par lui dans le Lignite d'Auteuil (près Paris), où il est en Quelque sorte caché. Il se présente dans les fissures de ce Lignite en cristaux fort petits, dont la forme paraît se rapprocher de celle de l'octaèdre régulier. Ils ont un éclat gras, sont gris par réflexion, jaunes ou d'un rouge de rubis par transparence. Ce Minéral diffère du Mellite par sa manière de se comporter au feu: l'action du chalumeau le réduit considérablement, et le transforme en une matière vitreuse noirâtre. (G. DEL.)

XYLODON. BOT. cbypt. On a donné ce nom à une des divisions du genre Systotrema. (G..N.)

XYLOGLOSSUM. BOT. cbypt. (Scléroliées.) Persoon a donné ce nom à un genre oui, suivant Fries, ne diffère pas de l'Acrospermum de Tode; il y rapporte les Clavaria herbarum et sclerotioides de la Flore Française. La première de ces espèces parait, en effet, être l'Acrospermum comprtssum de Tode. V. Acbospebmum. (ad. B.)

XYLOLITHE. MIN. Ce nom a été appliqué par Delamétherie au bois

Pétrifié. Brongniart l'a adopté en employant pour désigner toute espèce de bois enfoui dans la terre, et dont la substance organique a été remplacée par une matière pierreuse

2ui ordinairement est de la Silice, ie dernier auteur applique au contraire le nom de Lignite aux bois fossiles qui'ont été carbonisés, (b.)

XYLOLOTON. BOT. PHAN. Un des noms anciens de certaines espèces de Potentilles. V. ce mot. (G..N.)

XYLOMA. BOT. cbypt. Genre établi par Persoon, placé par cet auteur dans la famille des Champignons, près des Sphœria, et par De Can-dalle

[page] 681

dalle daus celle des Hypoxylons. Il offre pour caractères principaux: un réceptacle ou périthécium épiphyllc, naissant rarement sur les rameaux, assez dur, noir, de forme variable, un peu charnu à l'intéiieur, restant clos ou s'ouvrant de diverses manières, et ne montrant point de sporidies. Ces caractères ont semblé assez vagues à quelques auteurs pour leur faire rejeter le genre en question. Fries, par exemple, n'a pas admis une foule d'espèces de Xyloma, et les a placées dabs les genres Rhyiisma,Dothidea, Phacidium, Sphœria, Ectostroma, etc. Les Xyloma se trouvent principalement sur les feuilles des Arbres; elles y naissent sous Tépiderme, dans le tissu même, et finissent par cotnpre et soulever irrégulièrement l'épiaerme. Quelques-uns acquièrent une grande largeur; tel est le X. acerinum, qui se trouve en abondance sur les feuilles d'Erable, un peu avant leur chute. (g..n.)

XYLOMÉES. BOT. cbypt. De Candolle a ainsi nommé une division de la famille des Hypoxylées dont le genre Xyloma peut être considéré comipe le type. (G..n.)

XYLOMELUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Protéacées établi par Smith dans le quatrième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, et adopté par K. Brown avec les caractères suivans: périanthe régulier, à quatre folioles régulières, recouibées en dehors au sommet; étamines insérées sur le milieu des folioles, et saillantes après que celles-ci se sont recourbées en dehors; quatre glandes hypogynes; ovaire dispernie; stigmate vertical, obtus, en massue; follicule ligueuse, à une seule loge excentiique; graines ailées au sommet. Le Xylomelum pyrifjrme, R. Brown, Trans. Linn. Soc., vol. 10, p. 189, Banksia pyriformis, Gaertn., de Fruct.% 1, p. aao, tab. 47, fig. 1; Hakea pyriformis, Cavan., Icon., 6, p.25, tab.536, est un Arbre de médiocre grandeur, dont le tronc est peu épais. Les feuilles sont opposées, dentées daus la Plante jeune, trèsentières dans la Plante adulte. Les fleurs sont disposées en épis axillaires. Le fruit est un follicule en forme de poire renversée, très-épais, cotonneux, déhiscent par une suture, et se partageant par 1 effet de la dessiccation. Cet Arbre croît aux environs de Port-Jackson à la Nouvelle- Hollande. (G..N.)

XYLOMETRON. BOT. crypt. Les Champignons ligneux dans Paulet. (B.)

XYLOMYZON. BOT. cbypt. (Champignons.) Persoon a donné ce nom à un genre séparé des anciens Merulius. parmi lesquels informait une section sous le nom de Serpula; mais c'est à cette section que Nées d'Esenbecket Fries réservent le nom de Merulius, tandis que Persoon le donne aux Cantharellus. Le Xylomyzon est donc le même genre que le Xylophazus de Link, et que le Merulius 'de Nées et de Fries. V.Mé- rule. (ad. b.)

XYLON. BOT. PHAN. Nom que les anciens donnaient au Cotonnier (Gossypium), et qui a été adopté comme générique par Tournefort. V. Cotonnier. (G..N.)

XYLOPALE. MIN. Nom donné aux bois pétrifiés qui sont de la nature du Silex résinite. (g. del.)

XYLOPET ALON. BOT. PHAN. Suivant Ruell et Mentzel, c'était un des noms anciens de la Quintefeuille, Patentilia reptans, L. (g..n .)

XYLOPHAGE. Xylophagus. ins. Genre de Tordre des Diptères, famille des Notacanthes, section des Decatoma (Latreille, Règne Animal, 3e édit.), ancienne tribu des Xylophagiens, établi par Meigen, et adopté par tous les entomologistes, avec ces caractères: antennes avancées, rapprochées, presque cylindriques, dirigées droit vers le côté, composées de trois articles; le premier cylindrique; le second cyathiforme,

[page] 682

court; lo troisième allongé, uo peu conique, divisé en huit anneaux; le dernier beaucoup plus long que le précédent; trompe rentrée dans la cavité buccale lors du repos; palpes avancés, redressés, composés de deux articles; tête aplatie; yeux esacés; corps allongé; corselet coupé oit en devant, rétréci postérieurement; ailes velues vues au microscope, couchées parallèlement sur le corps; abdomen allongé, composé de six segmens, outre l'anus; pateassez longues. Les larves des Xylophages vivent dans le tronc des arbres pourris. L'Insecte parfait se trouve dans les bois. On en connaît *ix espèces propres à l'Europe, et une de l'Amérique septentrionale; ce sont des Diptères d'assez petite taille. Meigen partage ce genre en deux divisions, 'd'après la longueur proportionnelle des articles des antennes. Dans la première division, qui a le premier article des antennes plus long que le second, il place les Xylophagus ater, Meig., Dipt. d'Eur. T. ii, pag. ii, pl. ia, fig. t4, et les X. cinctus, Latr., X. compeditus, Meig. La seconde division, qui a les premier et second articles des antennes égaux en longueur, renferme les X. maculalus, varias, marginatus, etc., de Meigen. (G.)

XYLOPHAGES ou LIGNIVOUES. ins. Duméril désigne ainsi, dans sa Zoologie analytique, une famille de Coléoptères tétramères ainsi caractérisée: antennes en soie non portées sur un bec. Cette famille renferme les genres Rhagie, Lepture, Moloique, Callidie, Saperde, Capricorne, Lamie et Prione.

Le même nom de Xylophages a été donné par Latreille à la seconde famille des Coléoptères tétramères. Cette famille renferme des Insectes qui ont la tête terminée à l'ordinaire, sans saillie notable en forme de museau; les antennes sont plus grosses vers leur extrémité ou perfofiées dès leur base, toujours courtes, de moins de once article* dans nn grand nombre; (es tarses ont leurs articles ordinairement entiers, ou ayant le pénultième article élargi en forme de cœur dans quelquesuns. Dans ce dernier cas, les antennes sout toujours terminées en massue, soit solide et ovolde, soit divisée en trois feuillets, et les palpes sont petits et coniques. Les Xylophages vivent sous leurs divers états dans le bois que leurs larves creusent en tous sens. Latreille partage cette famille en trois sections qui comprennent les grands genres Scoiytust Paussus, Bostrichus, Mycctophagu et Trvgossiia. Dans les autres ouvrages, il en formait quatre tribus sous les noms de Scolytarii, Bosfrtciini, Pausêilii et Trogossilarii. v. ces mots.(G.)

XYLOPHAGIENS. XylophagiL ins. Latreille désigue ainsi, dans ses Familles naturelles, une tribu de Diptères notacanthes, qui forme, dans la a* édition du Règne Animal, sa seconde section de la même famille, et qu'il désigne sous la dénomination de Decatoma. Ce petit groupe, qui n'a changé que denom, est composé du genre Xylophage de Meigen, subdivisé en plusieurs sous-gçnres. Les caractères assignés par Latreille à ce groupe sont ainsi exprimés: antennes toujours composées de trois articles dont le dernier plus long, sans stylet ni soie, et divisé en huit anneaux, en massue dans les uns, et presque cyliudrique ou en forme de cône allongé dans les autres; ailes généralement couchées sur le corps; tarses à trois pelotes. Cette tribu se compose des genres Hermétie, Xylophage, Acanthomère, Cœnomyie, Béris, Cyphomyie et Ptilodactyle. V. ces mots à leurs lettres ou au Supplément. (G.)

XYLOPHAGUS. BOT. ceyft. (Champignons.) Link avait donné ce nom à un genre comprenant les Jferulius de la section des Serpulat auxquels au contraire Nées et Fries conservent le nom de Mfcrulius, et que

[page] 683

Persoon nomme Xylumyxon. V. ces mots. (ad. b.)

XYLOPHILE. Xylophilus. ins. Genre formé par Bonelli aux dépens des Anthicus. V. Rhynchopuores.(AUD)

XTLOPHILES. Xylophili INS. Latreille désigne ainsi une section (la 3e) de la famille des Lamellicornes qu'il caractérise ainsi qu'il suit; l'écusson est toujours distinct et les élytres ne recouvrent pas l'extrémité de l'abdomen. Les crochets des tarses de plusieurs sont inégaux; les antennes ont toujours dix articles dont les trois derniers forment une massue feuilletée, et dont le feuillet intermédiaire n'est jamais entièrement caché par les deux autres ou emboîté. Le labre n'est point saillant et son extrémité antérieure au plus est découverte; les mandibules son entièrement cornées et débordent latéralement la tête; les mâchoires sont cornées ou de consistance solide, droites et ordinairement dentées; la languette est recouverte par un menton de forme ovoïde ou triangulaire, rétréci et tronqué à son extrémité dont les angles sont souvent dilatés; tous les pieds sont insérés à égale distance les uns des autres. Cette section est partagée en deux divisions: la première comprend le genre Géotrupe de Fsibricius et renferme les genres Orvctès, Agacéphale, Scarabée et Phyleure (r. ces mots). La deuxième division renferme des Xylophiles à forme ramassée et ressemblant aux Cétoines: ce sont les genres Hcxodon, Cycloccphale, Chryfophore, Rutèle, Macraspis, Chasmodie et Ometis. V. ces mots, (G.)

XYLOPHYLLA. BOT. piian. Genre de la famille des Euphorbiacées et de la Monœcie Triandrie, L., offrant les caractères essentiels suivans: Ueurs monoïques. Les mâles ont deux à trois étaraiues, à filets soudés par la base ou dans toute la longueur. Les fleurs femelles ont trois styles réfléchis et trois stigmates lacérés. L'organisation florale est semblable pourle reste à celle du genre Phyllanthus; aussi quelques auteurs, tels que Swartz et Kunth, n'ont pas fait difficulté de réunir ces genres. Adrien De Jussieu (de Euphorb. Tentam., p. a3) a cependant continué à les séparer, et il s'est fondé principalement sur le port particulier qu'offrent les Xylophylla, car les caractères tirés de l'organisation florale et admis par Linné et Gacrtner, sont peu fixes et se confondent dans les diverses espèces de Phyllanthus et de Xylophylla. On compte environ dix espèces de ce dernier genre, dont uue américaine, une de Sibérie, et les autres de l'Amérique équinoxiale. Ce sont des Arbrisseaux ou Arbustes dépourvus de feuilles, à rameaux trèsaplatis, crénelés et figurant des feuilles dont ils remplissent les fonctions. Les fleurs sont fasciçulées dans les crénelures des rameaux, accompagnées de plusieurs bractées persistantes, tantôt de même sexe dans chaque faisceau, tantôt les mâles mêlées avec les femelles. Parmi les espèces cultivées dans les jardins, nous citerons les Xylophylla latifolia, L., angustifolia et falcala, qui sont originaires des Antilles et de l'Amérique méridionale. Le X. speciosa a été décrit par L'Héritier sous le nom générique de Genesiphylla. Pallas avait confondu l'espèce de Sibérie dans le genre Pharnaceum. (G..N.)

XYLOPHTOROS. ins. Aristote a clairement désigné sous ce nom les larves des Phryganes. y. ce mot. (b.)

XYLOPHYLLOS. BOT. PHAN. (Rumph.) Syn. de Xylophylla.v ce mot. (g..n.)

XYLOPIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Anonacécs et de la Polyandrie Polygynie, L., offrant les caractères suivans: calice à trois ou cinq divisions coriaces, ovales, un

J>cu aiguËs; corolle à six pétales dont es extérieurs sont les plus grands; étamines, en nombre indéflm, insérées sur un réceptacle ordinairement globuleux; carpelles en nombre qui varie de deux a quinze, brièvement

[page] 684

stipités, comprimés, uniloculaires, monosperraes, tantôt déhiscens, tantôt indéhiscens et en forme de baies; mines obovées, luisantes, quelquefois munies d'arille. P. Browne, dans son Histoire de la Jamaïque, avait établi ce genre sous le nom de Xylopicron, employé primitivement par Plukenet, et qui fut adopté par Adanson. Ce nom fut ensuite modifié par Linné en celui de Xyiopia, et tous les auteurs adoptèrent cette modification, excepté rïecker qui proposa le nom de Bulliarda, employé depuis par De Candolle pour un autre genre. Les espèces de Xyiopia sont au nombre de huit à dix, indigènes de l'Amérique équinoxiale, Sriucipalement des Antilles. Ce sont es Arbres ou des Arbustes à feuilles oblongues ou lancéolées, à pédoncules axillaires, munis de bractées, et portant une ou plusieurs fleurs. Le bois est très-amer; ce qu'exprimait le mot Xylopicron, qui, abrégé par Linné, n'a plus de sens; Técorce et les fruits sont aromatiques. Parmi les espèces de Xyiopia décrites et figurées par les auteurs, nous citerons comme les plus remarquables: i° le Xyiopia muriecata, L.; Xylopicron fruticosum, Brown, Jam., 250, tab. 5, fig. 2. — 2°. Le Xyiopia frutescens, Aubl., Guian., tab. 292. Dunal, dans sa Monoçra-Shie des Anonacées, en a décrit et guré plusieurs autres espèces.(G..N.)

XYLOPICRON. BOT. PHAN. (P. Browne.) Syn. de Xyiopia, L.V. ce mot* (G..N.)

XYLOSMA. BOT. PHAN. (Forster.) V, Myroxuæ.

XYLOSTEON. BOT. pnan. Tournefort avait établi sous ce nom un genre qui fut réuni par Linné à son lonicera. De Jussieule rétablit dans son Généra en lui donnant une circonscription plus naturelle; mais il Ti*a été considéré récemment par De Candolle (Prodr. Syst. Veget4, p. 353) que comme une simple section du lonicera. Cette section est très-nombreuse en espèces, parmi lesquelles on remarque celles qui ont formé les types de plusieurs genres particuliers établis par certains auteurs; tels sont les genres Xylosteon ou Xylosteum, Chamœcerasus et Isika. Plusieurs des espèces de Xylosleon ont été décrites dans notre Dictionnaire sous le nom français de Camé* risier. Pce mot. (g..n.)

XYLOSTROMA. BOT. crm. (Champignons.) Les Plantes dont Persoon avait formé un genre sous ce nom, ne sont, suivant les observations de Fries, que des Champignons de diverses espèces qui, se développant entre les fentes du bois rn'oot pu prendre leur accroissement régulier, et n'offrent qu'un tissu homogène, comme feutré, ou semblable a au cuir, qui se moüle sur les cavités u'il occupe. Ce ne sont donc que es Plantes imparfaites dont on ne peut pas former un genre et des espèces. Il faudrait pouvoir les rapporter aux espèces dont elles sont des transformations, ce qui n'est possible que lorsque quelques partie de ces Plantes se sdbt développées au-dehors. (ad. b.)

XYLOTE. Xylota. tns. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athé* ricèrcs, tribu des Syrphies, établi par Meiçeu, et qui a pour caractères essentiels: antennes insérées sur un tubercule élevé, situé sur le front, avancées, un peu penchées, composées de trois articles; les deux premiers petits, velus, le troisièmeorbiculaire, comprimé, ayant à sa base une soie simple. Ouverture de la cavité buccale ovale et rétrécie en de vanl; trompe cachée dans cette civité lors du repos, terminée pardeui lèvres qui restent un peu saillantes; palpes ou coniques ou cylindriques, de longueur variable; tête hémisphérique, déprimée en devant; hjpostome creusé, uni, ou n'ayant qu'un très-petit tubercule; yeux réunis dans les mâles, espacés dans femelles; corselet presque carié, un peu bombé à sa partie antérieore;

[page] 685

écusson demi-sphérique, ailes velues vues au microscope; pâtes anté- riedVcs courtes, menues, les postérieures fortes, beaucoup plus longues que les autres, leurs cuisses en massue garnies en dessous de fines épines, leurs jambes arquées. Degéer a trouvé, la larve d'une espèce de ce genre dans le fumier des chevaux; elle se fait de sa propre peau une coque ovale. Ce genre se compose de dix-neuf espèces toutes propres à l'Europe; on peut le diviser en sc servant de la considération de leurs palpes qui sont coniques dans certaines espèces, comme le Xylota pipiens, Meig., Dipt. d'Eur., et presque cylindriques dansd'autres comme les X. segnis, ignava, pigra, sylvarum, etc., de Meigen. (g.)

* XYLOTOMES. Xylotomœ. ins. Meigen donne ce nom à une famille de Diptères qu'il caractérise ainsi: antennes avancées, rapprochées; trois ocelles; abdomen cylindrique, composé de six segmens outre l'anus; balanciers découverts; ailes écartées; deux pelotes entre les crochets des tarses. Cette famille ne renferme que le genre Thcreva qui fait partie de la tribu des Mydasiens pour Latreille.(G.)

* XYLOTROGl. ins. V. Lime- Bois.

XYPHALIER. BOT. PHAN. (Poiret.) Syn. à'Anthospermum, L. V. ce mot.(g..n.)

XYPHANTHUS. BOT. PHAN. Rafinesquc (Fior. Ludov., p. io3) a formé sous ce nom un nouveau genre qui ne semble'pas différer suffisamment de YErythrina, pour mériter d'être adopté. La Plante qui le constitue est une espèce très-voisine de YE. herbacea, L. (G..N.)

* XYPHOSURES. Xyphosura. cRüst. Latreille désigne sous ce nom la première famille de son ordre des Pœcilopodes; elle est distinguée de la seconde ou de celle des Siphonostomcs parce que les Animaux qui la composent n'ont point de siphons, que les branches de leurs six premiè res paires de pâtes sont hérissées de petites épines et font l'office de mâchoires. Le nombre des pales est de vingt-deux; les dix premières, à l'exception des deux antérieures des mâles, sont terminées en pinces à deux dqigts, et insérées ainsi que les deux suivantes sous un grand bouclier semi-lunaire; celles-ci portent les organes sexuels et ont la forme de grands feuillets de même que les dix suivantes qui sont branchiales et annexées au-dessous d'un second test terminé par un stylei très-mobile, dur et en forme d'épée; les Animaux sont errans. Cette famille se compose du genre Limule Limulus de Fabricius qui a été subdivisé en deux genres. V. Limule et Trachypiæus- (G.)

XYRIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Restiacées et de la Triandrie Monogynie, L., offrant, selon R. Brown, les caractères essentiels suivans: périanthe à six segmens disposés sur deux rangées; la rangée extérieure glumacée, à trois valves, dont l'extérieure est en forme de coiffe et caduque, les latérales naviculaires, persistantes; la rangée intérieure corolloïde, à trois pétales munis d'onglets, au sommet desquels sont insérées les étamines; trois para pétales (étamines stériles), alternes avec les pétales et en forme de pinceaux; style trifide, à stigmates obtus, indivis ou multifides; capsule uniloculaire, à trois valves, et renfermant des graines nombreuses attachées à des placentas pariétaux. Ce genre se compose d'un assez grand nombre d'espèces qui croissent dans les diverses contrées des climats chauds. On en trouve une vingtaine à la Nouvelle-Hollande et dans l'Inde- Orientale. Il en existe aussi dans l'Amérique, particulièrement a la Guiane, aux Antilles, au Pérou, et jusque dans les Florides et la Géorgie. Enfin, nous savons que la Séné- gambie cl d'autres pays d'Afrique en nourrissent quelques espèces. Ces Plantes sont des Herbes vivaces, à feuilles radicales, nombreuses, ensi-

[page] 686

formes ou filiformes, dilatées à laase, engainantes et scarieuses. La hampe est très-simple, et porte au sommet un capitule de fleurs solitaires, à écailles scarieuses, imbriuées, uniflores, quelquefois vides, armi les espèces les plus remarquables et qui ont été figurées par les auteurs, nous citerons: i° les X. indica et pauciflora, Willd., Phytogr., p. 2, n. 6 et 7, tab. 1, fig. 1; 2° le X. americana, Aubl., Guian., tab. 14; 3° le X. subulata, Ruiz et Pav., Fl. Peruv., tab. 71; 4° te X. operculata, Labiil., Nov.-HolL., 1, p. 14, tab. 10. (G..N.)

* XYRIDÉES. BOT. phax. Secondetribu de la famille des Restiacées. V. ce mot. (B.)

XYROIDES. BOT. PHAN. Le genre proposé sous ce nom par Du Petit-Thouars, ne différant pas suffisamment du Xyris, n'a pas été adopté.(G..N.)

XYSMALOBIUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asclépiadées et de la Pentandrie Digynie, L., établi par R. Brown (Mem. Soc. Wern., 1, P. 39) cjui Ta ainsi caractérisé: corolle quinquéfide, étalée; courouue slaminale, profondément divisée en dix segmens placés sur un seul rang, cinq opposés aux anthères, charnus, presque arrondis, simples intérieurement, les cinq autres très-petits; masses polliniques comprimées, fixées par le sommet, pendantes; les processus qui les réunissent un peu écartés; stigmates mutiques. Deux espèces constituent ce genre qui a été formé aux dépens des Asclepias de Linné. Brown les a nommées Xysmaiobium undulatum et grandiflorum, et toutes les deux croissent au cap de Bonne-Espérance. La dernière est remarquable par les grandes dimensions de la corolle, qui est marquetée de couleurs semblables à celles de la Fritillaria Meleagris.(g.n.)

* XYSTE. Xysta. INS. Meigen forme sous ce nom un genre de Diptèresde la famille des Muscîdcs auquel 3 assigne pour caractères: antennes moitié aussi longues que l'hypostome, couchées, composées de trois articles, le premier petit, les deus suivans presque d'égale longueur, comprimés, le dernier obtus à l'extrémité, muni à sa base d'une soie doisale nue, biarticulée; trompe cachée dans la cavité buccale; palpes assez longs, cylindriques, un peu velus; tête hémisphérique; hypostome ayant un sillon longitudinal «les deux côtés, arqué dans le milieu j auprès du sillon est une ligne de poils roides, assez longs; yeux presque réunis sur le front; trois ocelles placés en uiangle sur le vertex; corps assez court; corselet bombé, garni de poils roides; abdomen bombé v muni de petits poils très-courts ou presque nu, composé de qnalre à cinq segmens outre l'anus; ailes lancéolées, velues vues au microscope, à moitié ouvertes dans le repos; balanciers recouverts par un grand cuilleron double. Ce genre se compose de deux espèces européennes; la première, Xysta cilipcs, Meig., Dipt. d'Eur. T. IV, pag. 182, pl. 39, f. 5, noire, avec le corselet et l'extrémité de l'abdomen cendrés et les jambes postérieures ciliées, se trouve dans le midi de la France; l'autre, X. hulosericea, loc, cit., se trouve aussi dans le même pays et en Autriche. (G.)

XYSTÈRE. Xystera. pois. Le genre établi sous ce nom par Lacé- pède entre les Clupées, d'après uu dessin de Commerson, qui, sous le nom de Xystère bruue, représente un Poisson indien d'à peu près trois pieds de long, n'a pas été adopté par Cuvier, qui n'en tait même aucune mention parmi les Ménés dont il paraît se rapprocher. (B.)

XYSTID1UM. BOT. PHAN. Un genre de Graminées a été établi sous ce nom par Trinius, mais il n'a pas été généralement admis. 11 a pour type le Perotis rata de R. Brown. (G..N.)

XYSTR1S. BOT. PHAN. Schreber a

[page] 687

établi sous ce nom un genre de la Pentandrie Monogynie; L., qui est tellement douteux et si mal décrit, que tous les auteurs d'ouvrages généraux l'ont omis, excepté Ginelin, Rœmer et Schultes. On n'en connaît que les caractères génériques suivans: calice persistant, à cinq divisions lancéolées, étroites à la base, aiguËs, étalées, hispides; corolle dont le tube est très-court, le limbe profondément divisé en cinq segmens ovales, obtus, veinés, ouverts j. étamines à filets sétacés, divergens, plus courts que la corolle et iusérés sur le milieu du tube, à anthères dressées; ovaire globuleux, aigu, surmonté de deux styles capillaires, dressés, soudés par la base; stigmates obtus; drupe globuleuse, ceinte à la base de poils courts, couchés, insérés sur le milieu du calice; noix globuleuse, sillonnée, à dix Joges, composée de noyaux oblongs. (G..K.)

Y

Y ins. Albin désigne sous ce nom un Lépidoptère dont la chenille vit sur la Menthe, et qui n'est pas bien connu. (B.)

YABAG. BOT. PHAN. Camelli, dans son Catalogue des Plantes des Philippines, a désigné sous ce nom un petit Arbre qui paraît être une espèce de Sophora. V. ce mot. (G..N.)

YABIRU. OIS. Pour Jabiru. V. ce mot. (B.)

YACACINTLI OU QUACHILTOTL. OIS. (Hernandez.) Syn. de la Foulque pourprée au Mexique, ou la chair de cet Oiseau est fort estimée. C'est le même que celui dont le nom a été écrit Acintli par contraction ou plutôt par corruption. (b.)

YACAMIRI. OIS. (Azara.) Pour Jacamari. V. ce mot.(B.)

YACAPATLAHOAC. OIS. (Hernandez.) Nom de pays de l'Anas exicanus. V. CANARD.

L'Yacapitzaiioac du même auteur parait être un petit Grèbe.(B.)

YACARé. hpt. SAUR. (àzara.)

Syn. de Caïman à lunettes. V. Crocodile. (B.)

YACATEXOTLT. OIS. Espèce mexicaine du genre Canard. V. ce mot.(DR..Z.)

YACK. MAM. Espèce du genre Bœuf. V. ce mot. (B.)

YACONDA. POIS. C'est selon Bosc une espèce du genre Coffre, Osiracion. (B.)

YACOU. OIS. Espèce brésilienne du genre Pénélope. V. ce mot.Ce nom de Yacou a été étendu à d autres Oiseaux congénères, pour rappeler dans un Dictionnaire antérieur quelques espèces précédemment omises du même genre.(DR..Z.)

YAGOURE. MAM. Comme qui dirait ChienPuant. Parait être une Mouflette. V. ce mot. (B.)

YAGUAR. MAM. Pour Jagiiar. V. Ciiat.—Yagoua, Yagoua-Eté, YAOouARéré et YAGOUA-PAHA désignent le même Animal dans Azara.(B.)

YAGUARONDI. MAM. Espèce du genre Chat. V. ce mot. (B.)

[page] 688

YANOLtTHE. MIN. Nom donné par Delamétherie au Schorl violet ou Axinite. V. ce dernier mot. (G. DEL.)

YAPOCK. mam. Vicq-d'Azyr a appliqué ce nom à une petite espèce de Carnassier qui forme le type du genre Cliironecte. V. ce mot. (aud.)

* YAPOU. OIS. Espèce du genre Troupiale.V. ce mot. (dr..z.)

YAPPé. BOT. PHAN. Nom de pays d'une grande Herbe qui pourrait etre, selon Bosc, l'Andropogon scoparium de Michaux.(b.)

YARETA. BOT. PHAN. Il paraît, d'après un dessin fait au Pérou par Joseph de Jussieu, que c'est le nom qu'on donne dans le pays à une espèce d'Ombellifère qui croît dans les régions les plus froides et qui couvre la terre sous forme de gazon; elle laisse suinter une gomme résineabondante; caractère qu'offre le Bolax décrit primitivement par Pernetty sous le nom de Gommier des Malouines, et qui a été dernièrement mieux étudié par Gaudichaud dans sa Flore de ces îles. (G.n.)

YARQUê. mam. Espèce du genre Saki de l'Amérique méridionale, (b.)

Y ARUMA. BOT. PHAN. (Oviério.) Syn. de Cecropia pelia(b.)

YAY-CU. BOT. PHAN. Sous ce nom, Boym, ancien missionnaire jésuite, a mentionné le Cocotier, aans un ouvrage publié eu 1636, et où il indique positivement la fécondation artificielle des Dattiers pratiquée depuis un temps immémorial en Chine aussi bien qu'en Egypte. (G..N.)

YBICTER. OIS. V. RANCANCE.

YÈBLE. BOT. PHAN. V. Hible.

YEDRA. BOT. PHAN. D'Iledera. Syn. de Lierre. V. ce mot. (B.)

YELMO. BOT. PHAN. V. HIelmo.

YÉNITE. MIN. Même chose que Lierrite. V. FER calcaréosiliceux.(g. DEL.)

YERBOA. mam. Espèce de Gerbille, Gerbillus indieus. V. GERBOISE. (B.)

YERVA MORA. BOT. PHAN. Ce nom, qui en espagnol signifie Herbe maure, est appliqué par les habitans de l'Amérique méridionale à diverses Plantes. Plukenet s'en est servi pour désigner la Plante sur laquelle le genre Bosea a été fondé, et Linné l'a conservé comme nom spécifique. V. Bosés.

D'après une note de l'Herbier de Bertero, le même nom est appliqué par les habitans de Quillota (Chili) au Solanum muricatum d'Aiton.(G..N.)

YET. Yelus, MOLL. Ce genre d'A- danson (Voy. au Sénég., pl. 5) a été institué pour des Volutes appartenant à la première section de ce genre de Lamarck, c'est-à-dire pour des espèces rès-amples et à test mince; quelques zoologistes crurent qu'il était nécessaire de démembrer cette section des Volutes en un genre à part aui correspond par conséquent à celui d'Adanson. Nous avons dit à l'article Volute pour quelle raison ce genre ne nous semblait pas admissible du moins quant à présent. V. VOLUTE.(D..H.)

YETAPA. OIS. Espèce du genre Faucon (V. ce mot), divisiou des Milans. (dr..z.)

* YETTUS. MIN. Les anciens nommaient ainsi une Pierre couleur de sang, qui pourrait bien être un Jaspe.(B.)

YEUSE, BOT. PHAN. Espèce du genre Chêne. V. ce mot. (B.)

YEUX.zOOL. V. OEIL. On a étendu ce nom, comme spécifique, à divers corps organiques ou non, et appelé:

YEUX DE BOURRIQUE, les graines du Dolichos urens. V. MUCUNA.

Yeux d'Ecrevisses, une concrétioucalcaire qui vient de l'estomac de ces Animaux.

YEUX DE PEUPLE, lçs bourgeons du Peuplier.

YEUX DE LA REINE DB HONGRIE, une variété de Nèfles.

[page] 689

Yeux de Sebpens, les Bufftrailes, etc., etc. (B.)

YGA, YWERA. BOT. PHAN. Ce nom est mentionné dans le Recueil des Voyages de Th. de Bry, comme celui d un Arbre du Brésil dont les habitans se servaient pour construire des canots. C. Bauhin ajoute que cette Plante fournit une écorce semblable à celle du Tilleul; et Vaillant applique le nom d'Ywire à la Plante nommée depuis par Linné Hibiscus tiliaceus. l'Ibira de Marcgraaff, qui paraît avoir la même étymologie, est certainement le Xylopia frutescens d'Aublet. (G..N.)

YGUANA. BOT. SAUR. Véritable nom de pays des Iguanes, V. ce mot.(b.)

YHABOÜRA. BOT. PHAN. (Nicolson.) Nom de pays des Triumfitta. (B.)

YHAOBA. BOT. PHAN. (Surian.) Nom de pays du Sauvagesia. (B.)

YMNITRICHUM. BOT. CRYPT. (Mousses.) Necker a formé sous ce nom, et aux dépens du Polytrichum de Linné, un genre qui n'a pas été admis. (G..N.)

YMNOSTEMA. BOT. PHAN. Le genre formé sous ce nom par Necker aux dépens des Lobélies, n'a pas été adopté. (G..N.)

YNAMBU. OIS. Nom de pays des Tinamous. qui a servi, selon 1' usage condamnable du Dictionnaire de Levrault, à rappeler, dans un volume où nul lecteur ne Tira chercher, ce genre oublié à sa véritable place alphabétique. V. TINAMOU. (B.)

YOQUQUI ou YOGUOIN. V. Tamanoir au mot FOURMILLIER.

YPÉCACUANHA. BOT. PHAN. Pour Ipécacuanha. V. ce mot. (B.)

YPHANTES. OIS. (Vieillot.) Nom scientifique des Baltimores. V. TRUUPIALE. (B.)

YPOBALLUS. BOT. CRYPT. (Mousses.) Necker a formé sous ce nom, aux dépens du genre Bryum de Linné, un genre qui n'a pas été adopté. (G..N.)

YPONOMEÜTE. Yponomeuta. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par Latreille aux dépens du grand genre Phalœna (Tinea) de Linné, et ayant pour caractères: antennes sétacées, simples, écartées; spiritrompe distincte; palpes labiaux de la longueur de la tête, relevés, le dernier article de la longueur du précédent ou plus long t obconiquef ailes se roulant autour du corps en forme de demi-cylindre; les supérieures très-étroites, les inférieures beaucoup plus larges; chenilles à seize pâtes vivant en société sous une toile commune. Comme ces chenilles produisent beaucoup de soie, on a cru pouvoir en tirer parti et on a essayé en Allemagne d'obliger ces larves à construire sur un moule donné; on est parvenu à obtenir aussi un tissu très-léger, trèssolide, dont on a fait des fichus pour les dames. On connaît une dizaine d'espèces de ce genre; elles sont toutes de petite taille et de couleur blanche et noire; nous citerons comme type et comme la plus commune à Paris, l'il l'HYPONOMEUTE DU FUSAIN, Hyp. Ecvonymella, Latr., God.; Tintaevonymtlla, Fabr. (G.)

YPRÉAU ou HIPRÊAü. BOT. PHAN. Noms vulgaires du Salix Caprea, L. V. SAULE. On nomme quelquefois de même le Peuplier blanc et même un Orme. (B.)

* YPSISTOME. Ypsistoma. Mica. Genre de la famille des Mystacinées dans l'ordre des Trichodés, dont nous avons proposé rétablissement aux dépens des Trichodés de Müller, en lui imposaut pour caractères: une seule série latérale de poils situés sur l'un des côtés d'un corps turbiné, antérieurement ouvert et creusé, suburcéolé, avec un appendice terminal et deux autres appendices latéraux en forme de petites cornes dirigées en arrière. Ce genre est fort remarquable en ce. qu'il rentrerait

TOME XVI. 44

[page] 690

dans les Uroéolariées si son ouverture antérieure était ciliée, et qu'il fait un passage aux Tuoiciers libres ou Ascidiens de Lamarck f par les Biphores et particulièrement les Diphyses. Comme ces Animaux, les Ypsistomes peuvent former des associations, un individu introduisant sa partie postérieure amincie dans l'ouverture antérieure de l'autre. Nous ne connaissons qu'une espèce constatée de ce genre, l'Ypsistoma Salpin a, N., Encycl. méth. (V. planches de ce Dict., Micr., pl. B, 43, fig. 15) dont Mliller faisait son Trichoda ignita, Encycl.SU., Vers, pl. 13, fig. B9-41. Sa couleur est à peu près unique entre les êtres de sa classe, car elle est tantôt pourpre, tantôt orangée; on la trouve parmi les Lenticules et les masses flottantes d'OsCillaires. (b.)

YPSOLOPHE. Ypsolophus. ins. Genre établi par Fabricius aux dépens du genre Tinea de son Entomoogie systématique. Ce genre correspond à peu près à celui d'Alucite de Latreille. V. Alucite. (B.)

YQUETAYA. BOT. PHAN. Jussieu rapporte qu'un chirurgien fiançais répandit au XVIIe siècle sous ce nom une Plante ciu'il disait être du Brésil, et qui ôtait le mauvais goût du Séné dans les médeciues noires d'un si grand usage alors. Le botaniste Marchant reconnut que c'était simplement notre Scrofulaire aquatique, qui en effet, diton, jouit de cette propriété. (b.)

YSANGRIN. mau. L'un des noms du Loup dans le moyen âge. (b.)

YSARD. mam. L'un des noms vulgaires du Chamois, espèce d'Antilope. V. ce mot. (b.)

YSON. BOT. PHAN. Syn. du Dlea astragalina de Kunth, aux environs de Popayan. (G..N.)

YSQü1ÉPATL. mam. Les Mouffettes paraissent être désignées sous ce nom générique par les Mexicains. (b.)

YTTEBBITB. MIN. V. GADOLINITE.

YTTRIA, MIN. Base salifiable terreuse que Ton considère, par analogie, comme un composé a Oxigène et d'un Métal particulier appelé Yttrium. Elle est en poudie incolore lorsqu'on l'obtient à l'état de puretérar l'analyse. Elle est insoluble dans eau, et infusible aux températures les plus élevées de nos fourneaux. Elle forme avec plusieurs Acides des Sels solubles quiontunesavrur sucrée et astringente, et qui sont précipités par les Hydro-Sulfates. Elle se treure dans la nature à l'état de Tautaiata dans l'Yttro-Tantalite; à l'état de Fluale dans un mélange de Finale d'Yttiia et de Finale de Cérium; enfin à l'état de Silicate dans la Gadolioite. (G. DEL.)

YTTRIUM, MIN. Métal quev l'on présume être contenu dans la terre nommée Yttria. (g.del.)

YTTROCËRITE. MIN. Fluate naturel de Cérium, d'Yttria et de Chaux, qui se trouve avec les autres Minerais de Cérium à Finbo près Fahlun et à Broddbo, en Suède. V.

CÉRIUM. (G. DEL.)

YTTRO-COLUMBITE et YT- TRO-TANTALITE. MIN. Syn. de Tantale oxidé y ttrifère. V. Tantale.(G. DEL.)

YU. MIN. V. Pierre de Yu.

YUCA. BOT. tuan. Nom vulgaire, sur les bords de l'Orénoque, du Janipha LŒJUngii, Knnth. (G..N.)

YUCCA, bot. PHAN. Genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Monogyuie, L., offrant pour caractères: un périanthe simple, coloré, campaniforme, profondément divisé en six lobes égaux; les six étamines, insérées tout-à-fait a la hase du périanthe, ont leurs filets renflés dans leur partie supérieure et courts; les anthères sont petites, cordiformes et allongées; l'ovaire est libre et porte un stigmate sessile à trois lobes, qui semble comme perforé danê sa partie centrale. Le fruit

[page] 691

eat une capsule oblongua, à trofe angles arrondis, à trois loges polyspermes et s'ouvrant à sa maturité en trois valves. Les graines, disposées sur deux rangs à l angle interne des loges, sont planes et imbriquées. Les Yucca sont du petit nombre des Monocotjrlédones ligneuses; leur tige est un stipe cylindrique nu, simple ou à peine ramifié vers son sommet 9 où il porte des feuilles roides, lancéolées, linéaires, aiguËs, assez épaisses; de l'aisselle de ces feuilles naissent de grandes grappes thyrsoïdes de fleurs en général blanches.

Les espèces de ce genre sont originaires de l'Amérique septentrionale. Un graud nombre sont cultivées dans nos jardins et plusieurs même y passent l'hiver en pleine terre. Parmi les espèces de ce genre nous signalerons ici les suivantes: Yucca gloriosa, L., Bot. Mag., tab. 1260, qui croît sur les côtes maritimes de la Caroline et de la Virginie. Son stipe est haut de cinq à six pieds, ses feuilles sont roides et entières; les flcurs sont grandes et blanches. Yucca aloifolia, L., De Cand., Pl. grass., tab. ao, également originaire du nord de l'Amérique. Cette espèce se distingue de la précédente par ses feuilles beaucoup plus étroites, offrant de petites dents calleuses sur leurs bords. Yucca filamentosa, L., Bot. Mag., tab. 900. Sou stipe est très-court; ses feuilles roides et lancéolées offrent sur leurs bords de longs filamens qui s'en détachent facilement. Elle croît aussi dans l'Amérique du nord. Le professeur Kunth, dans le premier volume des Nova Genera et Species de Humboldt, a décrit deux espèces nouvelles originaires de l'Amériqne méridionale et auxquelles il a donné les noms d'Yucca tpinosa et Y.acaulis. (a. H.)

YUNX. OIS. V. Tohcol.

YURI. BOT. PHAN. Nom d'un Palmier cité par C. Bauhin, d'après le Recueil des Voyages, mais dont les indications sont insuffisantes pour reconnaître l'espèce. (g..n.)

YVRAIE ET YVROIE. BOT. PHAN. Pour Ivraie. V, ce mot.

YZTACPATLI. BOT. PHAN. Nom, mexicain d'un Arbrisseau décrit et figuré par Hernandez, et qui est probablement une espèce d'Asclepias ou d'un genre voisin. (G..N.)

Zabata. BOT. PHAN. (Caillaud.) Nom de pays de l'Inula Chrithmoides dans les oasis limitrophes de l'Egypte.(b.)

ZABEL OU ZOBEL. mam. Nomque porte chez certaines peuplades u nord de l'Asie la Marte Zibeline.(aud.)

ZABLE. POIS. V. Tschecha.

ZABRE. Zabrus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des

Pcnlamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, établi .par Clairville, et adopté par toiîs les entomologistes avec ces caractères: les deux tarses antérieurs seuls dilatés dans les mâles; crochets des tarses simples; troisième article des antennes une fois plus long que le second; pieds robustes; mandibules plus courtes que la tété; dernier article des palpes maxillaires sensiblement plus court que le précédent; jambes

44*

[page] 692

antérieures ter menées par deux épines. Ce genre se compose de treize espèces. Nous citerons comme type L'espèce la plus commune dans toute la France, le Zabrua gibbus, Clairv., Eniom. Helvét.; le Bupreste paresseux, Geoff., Ins. de Paris; Carabus medidus Oliv., Entom., n. 70, pl. 5, fig. 1. (G.)

ZABUCAIO. BOT. PHAN. (Pison.) Même chose que Jacapuébya. V. ce mot. (B)

ZACA-ZACA. BOT. PHAN. Nom vulgaire au Pérou du Mfaxillana bicolor, . Ruiz et Pavon, espèce d'Orchidée à bulbes nombreux saiUans bers de terre et rapprochés entre eux.(G..N)

ZACHUM. BOT. PHAN. La Plante ainsi nommée, des environs de Jéricho, sur le compte de laquelle on a long-temps été indécis et que Ton a cru être un Elœagnus, paraît être, selon Brocchi, le Balanites de Delile.(G..N.)

ZACINTHA. BOV. PHAN. Sous ce nom, Tournefort avait anciennement établi un genre qui fut réuni par Linné au Lampsana, et par Allioni au Rhagadiolus. Gaertner le rétablit, et la plupart des auteurs l'ont admis, se fondant sur ce que les akènes des fleurs centrales, au lieu d'être nus, offrent une aigrette sessile, composée de soies très-courtes; les akènes de la circonférence seulement sont nus et enveloppés par les folioles de l'involucre. LeZacintha verrucosa, Gaertner, de Fruct., 2, p. 558, t. 157; Lampsana Zacintha, L., est une Plante qui croît dans les lieux stériles de la légion méditerranéenne, principalement éto Provence, en Italie, dans l'Orient et la Barbarie. Sa tige s'élève à un pied et demi; elle est glabre, rameuse, à feuilles radicales, allen-* gées, ronemées, à feuilles caulinaires, sessiles, presque sagittées. Les fleurs sont jaunes, petites r les unes terminales, les autres sessiles le loog des rameaux ou dans leur bifurcation, Les écailles de l'involucre sontarrondies, serrées, et comme verraque oses on toruleuses. (G..N.)

ZADURA. BOT. PHAN. Ancien nom de la Zédoaire longue, V. ce mot.(G..N.)

ZAGA. BOT. PHAN. Ce nom malais, suivi ou précédé de divers adjectifs de la meme langue, désigue certaines Légumineuses remarquables par leurs graines rouges, et semblables à des grains de Corail; telles sont celles ae l'Abrus precatorius et de l'Adenanthera pavonina. (G..N.)

ZAGU. BOT. PHAN. (Bauhin.) V. SAGOUTIER.

ZÀLA. BOT. PHAN. (Loureiro.) Syn. du Pistia. V. ce mot. (B.)

ZALACK. BOT. PHAN. Nom de pays du Calamus Zalacea, L. (B.)

ZALEIA. BOT. PHAN. (Burmann.) Syn. de Trianthema decandra, L.(B.)

ZALIKO. BOT. PHAN. Ce nom indou a été employé comme générique par Adanson pour séparer le Rhisophora cylindrica, L., ou KanilKandel de Rhéede (Malab., 6, tab. 33). Le nom de Zaliko est encore appliqué dans l'Inde à différentes Plantes, telles que le Café, des Uvaria, etc. (G..N.)

ZALUZANIE. Zalusania, BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, établi par Persoon sur l'Anthémis tri loba a'Ortéga, et ainsi caractérisé par Cassini: iuvolucre double; l'extérieur ti ès-étalé, rhiculaire, formé d'un seul raug de folioles oblongueslancéolées, appliquées par la base; l'intérieur beaucoup plus court, formé d'un seul rang de folioles entièrement appliquées, courtes, lares, presque cunéiformes et memraneuses. Calathide radiée, composée au centre de fleurons nombreux, réguliers et ermaphrodites, et à la circonférence de aemi-fleurons en languette et femelles* Réceptacle conique, élevé, çarni de paillettes analogues aux folioles de l'mvolucre intérieur, rilobées et fran

[page] 693

gées au sommet. Ovaire des fleurs centrales obovoïde-oblong, un peu comprimé par les deux côtés, glabre, sans côtes ni nervures, et absolument, nrivé d'aigrette. Ovaire des fleurs de la circonférence obovoïdeoblong, hérissé de longs poils et privé d'aigrette. Corolle des mêmes fleurs à languette grande, très-large, divisée au sommet en deux ou trois segmens. Corolle des fleurs centrales articulée sur l'ovaire, ayant le tube renflé à sa base en un rebord annulaire qui couvre et emboîte le sommet de l'ovaire. Le Zaluzania trilaba est une Plante originaire du Mexique, à tiges un peu ligneuses à la base, jpubeseentes, rameuses, garnies de feuilles grandes, pétiolées, pubesœntes, les inférieures opposées, les supérieures alternes, profondément découpées en segmens dentés. Les calathides sont composées de fleurs jaunes. Toute la Plante, froissée entre les mains, exhale une odeur faiblement aromatique, analogue à celle des Anthémis.

Le nom de Zaluzania a été donnépar Commerson, dans ses manuscrits, des Plantes gui se rapportent augenre Bertiera ae la famille des Ruiacées. (G..N.)

ZALUZANSKIA. BOT. CRYPT. Necker a décrit sous ce nom géué- lique une variété de Marsilea, dont les involucres sont solitaires sur les pétioles, et qu'il considérait comme un genre distinct du Marsilea quadrifolia ordinaire. (AD. B.)

ZAMALC. BOT. PHAN. Sous ce nom, Flaccourt cite une Plante sarmenteuse de Madagascar, extrêmement puante, et employée par les habitans pour guérir les ulcères des gencives. On ne savait à quel genre connu la rapporter, quand Bory de Saint-Vincent signala que c'était le Pœderia dans la famille des Rubiacées. (G..N.)

ZAMAOUSE ou ZAMOUSE. MAM. Nom africain du Bas Bubalis, d'après le voyageur Denham. (iæss.)

ZAMBACH. BOT. PHAN. (Forskahl.) V. Sambac.

ZAMBARES. MAM. Gmelli Carreri indique sous ce nom un Cerf de l'Inde, que l'on rapporte avec doute à l'Hippelaphe. (IS. G. ST.-H.)

* ZAMBO. MAM. On donne en Colombie le nom de Mono-Zambo (Singe métis) à une espèce du genre Atèle, notre Ateles hybridus. V. SAPAJOU . (IS. G. ST.-H.)

ZAMBUS. MAM. Nieremberg indique sous le nom de Simius Zambus un Maki qui paraît être le Mongous. V. MAKI.(IS. G. ST.-H.)

ZAM1E. Zamia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cycadées, qui se distingue par les caractères suivans: sefleurs sont dioïques; les mâles forment des chatons, dont les écailles sont renflées au sommet, comme peltées, portant à leur face inférieure des anthères uniloculaires, dispersées sans ordre et s'ouvrant par une fente longitudinale. Les fleure femelles forment également des chatons, dont les écailles, renflées au sommet et peltées, portent à leur face inférieure aeux fleurs renversées, libres et distinctes l'une de l'autre. Ces fleurs, seulement adhérentes par leur base, se composent 4, 'un calice soudé par ses deux tiers inférieurs avec l'ovaire, terminé à son sommet par un. petit mamelon percé d'une trèspetite ouverture. Le fruit est une sorte de noix ovoïde-allongée, irrégulière, formée du calice qui s'est beaucoup épaissi, et est devenu dur et osseux à sa paroi interne. Les Zamies sont des Arbrisseaux ayant le port de certains Palmiers. Le plus souvent leur tige est extrêmement courte, et forme une sorte de gros tubercule irrégulièrement arrondi, écailleux; leurs feuilles sont roides, coriaces, pinnées, très-grandes. Les espèces sont originaires de l'Amérique méridionale, du cap de Bonne- Espérance ou de la Nouvelle-Hollande. Le genre Zamia, très-rappro.ebé du Cycas, s'en distingue cependant

[page] 694

arec facilité. En général son stipe est très-court; la forme des écailles du chaton mâle est différente dans l'un et dans l'autre genre, et surtout la disposition des fleurs femelles, en chatons dans le Zamia, et en spadices foliacées dans le Cycas.

Plusieurs espèces de Zamies sont cultivées dans les jardins; toutes exigent la serre chaude sous le climat de Paris; tels sont le Zamia pumlia, L., Rich., Con. et Cycad., tab. 37 et *8, qui est originaire du Cap; le Zamia spiralis, Salisb., qui croît à la Nouvelle-Hollande, et le Zamia horrida de Jacquio, qui vient du midi de l'Afrique.(A. B.)

ZAMOUNA. BOT. PHAN, Pison a décrit sous ce nom, dans la première édition de ses Plantes du Brésil, un Arbre qui a été rapporté par Adanson au genre Fromager ou Bombax. (G..N.)

* ZANDIA. BOT. PHAN. Ce nom, qu'on prononce Sandie, est donné mal à propos, dans le Dictionnaire de Déterville, comme désignant la Citrouille en espagnol; c'est la Pastèque qui le porte véritablement.(B.)

ZANNICHELLIE. Zannichellia. bot. PHAN. Genre de Plantes monocotyledones appartenant à la famille des Naïades ou Fluviales, et offrant les caractères suivans: les fleurs sont unisexuées et monoïques, placées à l'aisselle des feuilles, et entourées d'une sorte de gaîne qui contient deux fleurs, l'une mâle, l'autre femelle. La fleur mâle consiste en uue étamine sans aucune trace de pé- rianihe, formée d'un filet assez long, et d'une anthère dont les deux loges sont adnées sur les côtés du filet. La fleur femelle cousiste en uue sorte de spathe ou de cupule membraneuse entière et tronquée dans son contour, courtement pédonculée, contenant trois ou quatre pistils stipites. Leur ovaire est ovoïde-allongé, a une seule loge, contenaut un ovule renversé; il se termine supérieurement par un style épais, marqué d'un sillon longitudinal sur un de ses côtés, et portant un peu obliquement son sommet un large stigmate plan, discoïde, orbiculaire, irrégulièrement sinueux dans son contour, et glanduleux à sa face supérieure. Le fruit consiste en autant d'akènes allongés, terminés en pointe brusque à leur sommet, restant indéhisceus, et contenant une graine renversée, dont l'embryon, trèsallongé et plié plusieurs fois sur luimême, est immédiatement recouvert par le tégument propre de la graine qui est mince et presque transparent.

Le Zannichellia palustris, L., Sp., qui forme le type, et peut-être même la seule espèce de ce genre, est une Plante annuelle qui vit au fond des eaux, aux environs de Paris. Ses tiges sont allongées, dichotomes, rameuses. Ses feuilles sont alternes, linéaires, entières. (A. R.)

ZANOé. OIS. Espèce douteuse que Ton a placée dans le genre Corbeau, et que quelques auteurs regardent comme un grand Quiscale dans son jeune âge. (dr..z.)

ZANONIE. Zcnonia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cucurbitacées, tribu des Nhandirobées, offrant les caractères suivans: fleurs dioïques. Les mâles ont un calice trilobé; cinq pétales étalés, soudés âia base en une corolle rotacée; cinq étamines dont les filets sont plans, soudés entre eux par la base, les anthères uniloculaires, adnées au sommet des filets. Les fleurs femelles ont le tube calicinal long, turbiné, le limbe quinquélobé; la corolle comme dans les fleurs mâles*, trois styl es ctalcs, bifides au sommet. Le fruit est allongé, turbiné, fcbarnu, marqué au sommet d'une ligne circulaire (cicatrice du bord calicinal), s'ouvraut par le sommet en trois valves, à écorce solide, triloculaire, reufermaut dans chaque loge deux ou plusieurs graines attachées à un grand plccenta central charnu et trigone; graines ovoïdes, bordées d'une grande aile foliacée, dépourvues

[page] 695

d'albumen, ayant l'embryon renversé. Le Zanonia indica, L.; Penarvalli, Rhéede, Malabo. 8, tab. 47 et 48, est une Plaute grimpante, glabre, à feuilles alternes, pétiolées, dépourvues de stipules, ovales-lancéolées, cordiformes à la base, acuminées, très-entières, pourvues de vrilles axillaires. Les fleurs sont également axillaires et pédonculées. Celte Plante croît dans l'Inde-Orientale et dans les grandes îles qui l'avoisinent. Blume (Bijdr. Flor. ned. Ind., p. 957) a augmenté ce genre d'une nouvelle espèce qui croît dans les montagnes de Java, et à laquelle il a donné le nom de Z. macrocarpa. Elle forme une section, peut-être même un genre distinct (Alsomitra), caractérisée par les loges de l'ovaire qui sont polyspermes, et par son fruit hémisphérique, tronqué au sommet. (G..N.)

ZANTIIÈNE. POIS. Syn. de Sparus argyrops, L. (B.)

ZANTHORHIZE. Zanthorhiza. BOT. PHAN. Genre de la famille des Renonculacécs, que quelques auteurs écrivent Xanlhorhiza, et que l'on distingue par les caractères suivans: le calice est formé de cinq sépales caducs; la corolle de cinq pétales, rétrécis en un onglet filiforme à leur base, tronqués et-bilohés à leur sommet. Les étamines varient de cinq à dix; leurs anthères sont arrondies et introrses. Les pistils, en même nombre que les étamines, sont allongés, s'amincissant à leur sommet en un style simple qui se termine par un très-petit stigmate. Les fruits sont des capsules comprimées, uniloculaires, monospermes, s'ouvrant par une suture longitudinale. Une seule espèce compose ce genre, c'est le Zanthorhiza apiifolia, L'Hcrit., Sert. Nov., tab. 38. C'est un Arbrisseau originaire de l'Amérique septeotrionale. Sa tige est haute de trois à quatre pieds, cylindrique, presque simple. Ses feuilles sont pétiolées, et inégulièrement pinnatiparlies en lobes ovales, acuminés, ineisés et dentes. Les fleurs sont parties, d'un pourpre foncé, disposées en grappes rameuses et pendantes. (A. r.)

ZANTHOXYLE. Zanthoxylum. BOT. PHAN. Grand genre servant de type à la tribu des Zanthoxylées, qui fait partie de la famille des Rutacées, è laquelle elle a été réunie par notre col la bora leur Ad rien De Jussieu, dans son beau travail sur la famille des Rutacées. Voici les caractères de ce genre t les fleurs sont dioïques; leur calice est court, à trois, quatre ou cinq divisions profondes) la corolle, oui manque rarement, se compose d'autant ae pétales qu'il y a de divisions au calice. Dans les fleurs mâles, les étamines sont en même nombre que les pétales, insérées autour de la base d'un gynophore, qui porte à son sommet un nombre variable de pistils avortés. Dans les fleurs femelles, les étamines manquent complètement, ou bien sont trèscourtes, ayant l'anthère rudimentaire, ou bien l'anthère développée. Le nombre des pistils varie d'un à cinq, placés sur un gynophore globuleux ou cylindrique) chacun d'eux est à une seule loge contenant deux ovules suspendus à leur angle interne'et juxtaposés. Les styles, qui naissent du sommet des ovaires, sont libres ou soudés ensemble par leur partie supérieure; ils sont quelquefois très- Courts ou presque nuls. Les stigmates sont en général capitulés, tantôt libres, tantôt réunis, mais finissant toujours par se séparer. Les fruüs sont des capsules sessiles ou slipitées sur le sommet du gynophore, s'ouvrant en deux valves et contenant une ou deux graines. Celles-ci sont globuleuses ou hémisphériques; suivaut qu'elles étaient solitaires qu géminées, elles sont noires et luisantes. Leur embryon est droit, ou plus souvent uu peu arqué. Les Zanthoxyles sont des Arbustes, des Arbrisseaux ou de grands Arbres, qui fort souvent portent des aiguillons non-Seulement sur leurs rameaux, mais encore sur les pétioles et les

[page] 696

nervures de leurs feuilles. Celles-ci sont alternes ou opposées, simples, ternies, ou plus souvent pinnées avec ou sans impaire. Leur pétiole commun est fréquemment ailé, et leurs feuilles ponctuées. Les fleurs sont petites, vertes ou blanchâtres, axillaires ou terminales, disposées en faisceaux, en épis, en grappes, en corymbe ou en panicule. Ces espèces, au nombre d'environ cinquante, sont pour la plupart originaires de l'Amérique méridionale; quelques-unes croissent en Afriaue et en Asie, une seule a la Nouvelle-Hollande. Ainsi caractérisé, le genre Zanthoxylum réunit un grand nombre d'autres genres qui en avaient été distraits, ou que l'on avait à tort considérés comme en étant différens. C'est Kunth qui. dans les Nova Genera de Hum-boldt et Bonpland, a le premier bien précisé les limites de ce genre, et indiqué tous ceux qui devaient y atre réunis. Son exemple a été suivi par De Candolle, Auguste de Saint-Htïaire et Adrien De Jussieu, qui ont adopté le genre Zanthoxylum tel que Kunth l'avait circonscrit. A ce genre doivent être réunis les genres Far gara, L.; Pterota, Adans.; Ochroxy-kim, Schreb.; Kampmannia, Rafin.j Langsdorffia, Leandro (non Rich.); Pohlana, Nées; Aubertia, Bory; Am-pacua, Rumph, et plusieurs espèces rapportées au genre Evodia par De Candolle. (A. H.)

ZANTHOXYLÉES. BOT. PHAN. L'une des tribus établies dans la famille des Rutacées. V. ce mot et ZANTHOXYLB. (A. B.)

ZAPANE. BOT. PHAN. Pour Zapania. V. ZAPANIB. (B.)

ZAPANIE. Zapania, BOT. PHAN. -Genre de la famille des Verbénacées et de la Didynainie Angiospermie, L. offrant les caractères suivans: calice peisistant, tubuleux, ordinairement à quatre divisions peu profondes; corolle tubuleuse, dont le tube est cylindrique, plus long que he calice, le limbe ouvert, divisé en ciuq lobes arrondis et inégaux; quatre étamines didynames, incluses, deux d'entre elles stériles; ovaire libre, ovale, surmonté d'un style filiforme de la longueur des étamines; deux akènes osseux, aplatis d'un côté, convexes de l'autre, renfermés dans le calice persistant. Le genre Zapania a été constitué aux dépens du ferbena de Linné, dont il diffère par son calice à quatre dents, sa corolle non infunaibnliforme, et ses deux akènes au lieu de quatre. Il se compose d'un assez grand nombre d'espèces oui croissent dans les contrées ebaudes des deux mondes, mais pour la plupart dans le nouveau. On y a réuni des Plantes qui forment maintenant encore de nouveaux genres; telles sont les Zapania nodi-flora, citriodora et urticifblia, qui appartiennent aux genres JLippia, Atoysia et Cymburue. Mais il faut convenir que ces genres sont si faiblement caractérisés, que leur admission, et surtout leur circonscription, demandent un nouvel examen. La plupart des Zapanies ont leurs tiges ligneuses, les feuilles opposées, lancéolées, linéaires ou ovales, et les fleurs en épis terminaux. (G..N.)

ZAPATERO. BOT. PHAN. Kunth donne ce nom comme synonyme d 'Hjmenea floribunda; mais il signifie un cordonnier tout simplement. (B.)

ZARABELUA. BOT. PHAN. Necker avait séparé, sous ce nom générique, le Gortrria fruticosa, qui avait reçu primitivement celui de Bertkeya. Cassini a transporté le nom de Zara-bellia à un genre qui aurait pour type le Dysodium divaricatum de Persoon; mais cette synonymie est encore douteuse, même aux veux de l'auteur quant à l'identité de l'espèce. Nous avons exposé les caractères génériques du Dysodium, h son ordre alphabétique, auquel nous renvoyons le lecteur. NONS nous bornerons à ajouter que Cassini se prononce pour séparer ce genre du Me-lampodium, et qu'il se fonde sur deux caractères principaux, savoir:

[page] 697

1l'énorme appendice cuculliforme qui couronne les folioles de l'invo-ucre intérieur dans le Melampodium, tandis que dans le Zarabellia de Cas-sini, ou Dysodium de Persoon, oet appendice se trouve remplacé par deux très-petits processus; a° le faux ovaire des fleurs mâles est très-grand dans le Melampodium; il est au contraire nul ou presque nul dans le Zarabellia. V. DYSODE el MEJ*AM-PODE. (G..N.)

ZARAGOSA. BOT. PHAN. Aublet cite ce nom comme celui que porte dans l'Amérique espagnole le Man-glier. (G..N.)

ZARATER. ois. Nom ancien de l'Etourneau. (AUD.)

ZARNEB ET ZARNABUM. BOT. PHAN. Sous ces noms arabes, Rhazès et Avicenne désignaient un Arbre qui a été considéré par C. Bauhin comme une espèce de Saule (Salix syriaca), mais que d'autres vieux botanistes ont pris pour le Chalef ou Olivier de Bohême (æleagnus angus-tifolia). Ces déterminations sont trop douteuses pour être admises. (G..N.)

ZAROA. BOT. PHAN. L'Arbre du mont Liban, désigné sous ce nom par Rauwolf et L'Ecluse, et cité comme synonyme du Lycium verum des anciens, n'est pas déterminé dans la nomenclature moderne. (G..N.)

ZAROLLE. BOT. PHAN. Nom forgé par Poiret pour ramener, dans l'Encyclopédie, la description du genre Goodenia- V. ce mot. (G..N.)

ZATARHENDI. BOT. PHAN. Pros-per Alpin a donné ce nom à une Plante d'Egypte, qui est l'Ocymum Zatarhendi de Forskahl, ou Plec-tranthus crauifolius de Vahl. (G..N.)

ZEA. BOT. PHAN. V. MAÏS.

ZÉÂGONITE. MIN. Nom donné par Gismoudi à un Minéral de Capo di Bove, près Rome, et qui est, dit-on, synonyme de Gismondine et d'Abrazite. C'est, selon les uns, une Wollastonite; selon d'autres, un Harmotome renfermant de la Potasse.(G DEL.)

ZÉASITE. MIN. Nom donné par Engelsbach Larivière à une variété de Silex résinite noir. V. SILEX.(G. DEL.)

ZÉBET ou ZIBETH. MAM. Espèce du genre Civette. (AUD.)

ZÈBRE, MAM. Espèce du genre Cheval. V. ce mot. (B.)

ZÈBRE, POIS. Espèce des genres Acanthure el Cbœtodon.V. ces mots.

ZEBRE, MOLL. Espèce du genre Casque.V. ce mot. (B.)

ZÉBU. MAM. Même chose que Bœuf a bosse. V. BOEUF. (IS. G. ST.-H.)

ZECHSTEIN. MIN. Nom par lequel les Allemands désignent un Calcaire compacte fin, gris de fumée, qui fait partie du terrain calcaire, appelé anciennement Calcaire alpin, et aujourd'hui Calcaire pénéen. Ou l'emploie aussi fréquemment pour dénommer le terrain lui-même.(O. DEL.)

ZÈDOA1RE. BOT. PHAN. Les racines du Kœmpferia rolunda, L., du Curcuma Zedoaria, et du Curcuma Zanthorizon de Roxburgh, sont employées en médecine sous les noms de Zédoaires ronde, longue et jaune. V. CUBCUMA et KÆMPFBRIA. (G..N.)

ZÉE. Zeus. POIS. Genre de la famille des Scombéroïdes, à dorsale unique et a dents en velours, de l'ordre des Acanthoptérygiens, pour Cuvier; l'un des Leptosomes de Du-méril, et, dans le Système de Linné, de la division des Thoraciques. Cuvier lui assigne pour caractères: un corps ovale et comprimé, avec les deux mâchoires fortement protactiles. Ou le divise de la manière suivante en quatre sous-genres.

† DOREES. Ces Poissons ont le corps le plus Comprimé, de mêmeque la queue; une seule dorsale, ont la partie épineuse est séparée de la portion molle par une forte éebancrure; la même disposition à l'anale; des écailles saillantes ou épi-

[page] 698

neuses garnfesant les bases des nageoires verticales et le dessous du ventre entre les ventrales et l'anus; enfin les écailles y sont fort petites, et il n'y a pas d'aiguillon au-devant des nageoires anale et dorsale. On connaît une espèce de ce genre dans la Méditerranée, qui passe quelque-fois dans l'Océan. On la nomme vul-gairement Forgerou, Zeus Fabcr, L., loch, pl. 41; Encycl., l'ois., pl. 39, fig. 154, que sa l'orme, courte et ovale arrondie, a fait aussi appeler Rondelle. Sa chair est délicieuse; c'est un beau Poisson à reflets métalliques sur un fond grisâtre et jaunâtre, où les teintes ne sont pourtant pas trop variées. Ce qui le rend remarquable sont deux taches noires et roudçg, une de chaque côté, vers la partie antérieure du dos, et qui ont donné lieu à de singuliers contes. Certains pêcheurs disent que c'est dans la bouche de cet Animal que saint Pierre trouva, par l'ordre de Dieu, une pièce de monnaie pour payer le tribut, et que, depuis, les marques des doigts de l'apôtre resté rent empreintes à la place même par où le Poisson avait été saisi. D'autres veulent que ce soit saint Christophe qui, pour amuser l'Enfant - Jésus qu'il portait sur ses épaules en lui faisant traverser la mer, ait imprimé son pouce et son index sur le Zeus Faber, en le prenant pour amuser le fils de Dieu; de-là le uom de Poisson Saint-Pierre ou Poisson Saint-Christophe, qu'on lui donne sur les côtes de la Méditerranée, selon qu'on croie à l'une ou l'autre histoire. Sa longueur est de quinze à dix-huit pouces; les huit premiers rayons de la dorsale se terminent en de très-longs filets nus, courbés élégamment eu arrière, B. 7, D. 10-22, p. 12, v. 9, A. 5-21, c. 13.

†† CAPROS. Diffèrent des Dorées par leur anale qui n'est pas en deux parties comme la nageoire du dos. La Méditerranée en nourrit une petite espèce qui est le Zeus Aper de Linné. 11 est rougeâtre, et sa caudale, qui n'est pas èchancrée, est surtout d'ur très-beau rouge de minium, ses écailles sont dentées sur les bords, ce qui le rend âpre au toucher; de-lt sans doute le nom d'Apre qu'il porte vulgairement, et qui en vieux Français s'écrivait Aspre. Par corruption on l'a appelé Aper, d'où Sanglier au'on lui donne dans les livres, sans dire par quelle raison, B. 7, D. 9-23 P.

††† POULAIN, Equula. Ces Poissons, dit Cuvier, ont le corps comprimé; une seule dorsale continue dont la partie épineuse est plus saillante; une rangée d'épines accompagnant de chaque côté l'anale et la caudale; le corps est garni de petites écailles, excepté vers le bout de la ligne latérale où elles forment une petite carène. Il y a deux épines au-dessus de chaque œil, et le bas du préopercule est dentelé. Le crâne forme un triangle allongé qui va gagner la base dorsale, et le bassin une sorte de bouclier concave en avant des ventrales. En avant de l'anus est une carène osseuse un peu saillante. L'espèce principale de ce sous-genre est le Rusé, Encvci. méth., Pois., pl. 80, fig. 371;Zeus lnsidiatur, Bloch, pl. 192, fig. 1-3. Elle vit d'insectes qu'elle attrape au bord des eaux douces, en leur lançant, au moyen de sa bouche très-protactile, de 1 eau qui les noie. B. 7, D. 7-24, P. 16, v. 1-6, A. 3-20, c. 18.

†††† MÉNé. C'est-à-dire Poisson Lune, où la tête, le corps et la queue sont excessivement comprimés; le ventre denté, caréné et convexe; une -dorsale très-longue; les opercules lisses, avec les épaules et le bassin très-dé veloppés. On n'en connaît qu'une espèce des Indes, encore d'après un dessin. Lacépède lui donna le nom d'Anne-Caroline Pois. T. v, pl. 14) comme un hommage a la compagne de sa vie, c'est-à-dire à sa femme, dont on ne verrait pas le rapport avec un Poisson, si l'auteur ne l'eût signalé en ces termes: Son iris et sa prunelle représentent un cercle d'argent autour d'uu saphir.

[page] 699

Quelle façon de décrire uu œil?, (B.)

ZÉLARI. BOT. PHAN. Le genre Gohnia a été produit sous ce nom par Poiret, dans le Dictionnaire encyclopédique. (G..N.)

ZELEM. BOT. PHAN. Avicenne a cité sous ce nom arabe, qui répond a celui de Poivre noir, une graine aromatique que Dunal croit être une espèce d'Anona. Ne serait-ce pas plutôt le petit fruit de l'unona œthio-j'ica, vulgairement nommé Poivre d'Etliiopie? (G..N.)

* ZÊLIME. Zelimo. INS. Genre de Pordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, établi par Fabricius, et adopté par Latreille dans la nouvelle édition du Règne Animal. Ce savant dit que les Zélimes ne différent des Papillons proprement dits que par la massue de leurs antennes plus courteiet plus arrondie. lleu connaît deux espèces, l'une du Sénégal, et l'autre de Guinée. Fabricius fonda ce genre dans son Systema glossata-rum, dont llliger a publié un extrait (Magaz., 1807). Les caractères qu'il assignait à ce genre sont exprimés ainsi: palpes courts, de deux articles; le second ayant son extrémité arrondie; antennes longues, terminées en boulon; toutes les pâtes semblables. llliger cite pour type du genre le Papilio Pylades de Fabricius. (G.)

ZELUS. INS. Genre de l'ordre des Hémiptères, famille des Géo-coriscs, établi par Fabricius, adopté par Latreille, et ne différant des Ré-duves (V. ce mot) que parce que le corps est linéaire, avec les pâtes très-longues, fort grêles, et toutes semblables entre elles. Les espèces que Latreille considère comme types de ce genre sont les Zeluslongipes, eu-ronatus et octospinosus de Fabricius. Lepelletier de Saiut-Fargeau et Ser-viltc pensent que ce genre n'est pas suffisamment distingué des Réduves, et ils ont observé un grand nombre d'espèces qui participent des caractères des deux genres. (G.)

ZEMUL MAM. Espèce du genre Aspalax. V. ce mot. (B.)

ZÉNALE. BOT. PHAN. Le genre Haloragis de Forster, ou Cecodea de Solander et Lamarek, a été reproduit sous ce nom par Poiret dans 1 Encyclopédie. V. CERCODEE. (G..N.)

ZENAR.RHÈNE. BOT. PHAN. Même chose que Cénarrbène. V. ce mot.(B.)

ZENDEL ou ZINGEL. pois. Syn. de .Cingle. V. ce mot. (B.)

ZEN1K. MAM. D'après Sonnerat, on donne, au cap de Bonne-Espérance, ce nom à un petit Carnassier que Desmarest, rapporte au Suricate. (Is. G. ST.-H.)

ZEN LIE ou KENLIE. MAM. (kolbe.) L'un des noms de pays du Chacal. V. CHIEN. (B.)

ZÉNOBIE. ws, Lépidoptère de Surinam. (B.)

* ZÉNOBIE. Zenobia. CRUST. Genre de Tordre des Isopodes établi par Risso (Hist. nat. des principales productions de l'Eur. mérid., T. V) et ayant suivant lui pour caractères: corps étroit, linéaire; abdomen à cinq segmens, les quatre preraieis fort courts, le dernier allongé, très-convexe, tronqué; autennes extérieures courtes, à cinq articles, les intérieures plus courtes, n'ayant que quatre artictes; pieds très-inégaux, la première paire médiocre, monodactyle, la seconde et la troisième très-longues, les autres courtes. Ce genre se compose de deux espèces propres aux mers du midi ae la Fiance et de l'Italie. Elles ont été décrites pour la première fois par Risso dans l'ouvrage précité sous les noms de Zenobia prismatica et méditerranea. (G.)

ZÉOCRITON. BOT. PHAN. Une espèce d'Orge était désignée par les anciens sous ce nom, quia été admis comme spécifique par Linné, et employé par Palisot-Beauvois pour désigner un genre formé sur cette espèce et sur l'Hordtum distickum, qui

[page] 700

ont dans chaque locuste deux fleuri mâles jointes a une fleur hermaphrodite. Ce genre n'a pas été adopté.(G..N.)

ZEOLITHE. MIN. Nom crée par Cronstcdt, et appliqué par lui à un Minéral d'un blanc nacré, a structure radiée, ayant la propriété de faire gelée dans les Acides: c'est la Mésotype. Ce nom a été donné ensuite à une multitude d'autres Minéraux d'espèces très-différentes, et qui n'avaient de commun avec la Méso-type que des caractères de pen d'importance. Haiiy l'avait proscrit entièrement de sa nomenclature. Quelques minéralogistes s'en servent encore aujourd'hui, mais seulement comme nom de genre ou de famille. On a nommé anciennement:

ZEOLITHE BACILLAIRE, la Scoié-site.

ZBOLITHE DE BRISOAU, l'Oxide de Zinc aciculaire blanc du Brisgau.

ZBOLITHE .BLEUE, le Lazulite.

ZBOLITHE BRONZES, la Stilbite brune.

ZEOLITHE DU CAP, la Prehnite.

ZEOLITHE CONGLOMEREE, l'Obsi-dienne perlée.

ZEQLITHE CUBIQUE, la Chabasie, dout le rhomboïde est très-voisin du cube.

ZEOLITHE DURE, l'Anal ci me.

ZBOLITHE EJFLORESCBNTE, la Lau-monite.

ZEOLITHE FARINEUSE, Une MeSO-lype altérée.

ZéoLiTBB FEUILLETEE, la Stilbite.

ZEOLITHE FILAMENTEUSE, une Mé-soty>pe.

ZEOLITHE D'HELLESTA, l'Apo-phyllite d'Hellesta en Ostrogothie.

ZBOLITHE JAUNE, le Natrolite.

ZBOLITHE NACREE, la Stilbite.

ZEOLITHE ROUGE, la Stilbite ou Heulandite rouge.

ZEOLITHE SILICEUSE, la Mésotype dure, nommée OEdélile par Kirwan. (O. DEL.)

ZÊOPYRON. BOT. PHAN. (G. Bau-hin.) V. GYMNOCRITHON, ZEORA. BOT. CRTPT. (Lichens.)

Fries (Syst. Orb. Veget., vol. 1, pag. 244) a ainsi nommé un genre qu'il a caractérisé de la manière suivante: disque des apothéetes ouvert, enfoncé dans le thalle dont il est d'abord recouvert, mais qui bientôt se déchire, et forme autour du disque une bordure pulvérulente; thalle horizontal, entièrement granuleux ou lépreux, distinct, vert, ïnivé de couche verticale, se déve-oppani et s'étendant par son centre, souvent stérile. Ce genre a été formé aux dépens des Parmelia, Lecidea et Lecanora des auteurs. Ce sont des Lichens qui croissent en diverses localités, telles que les endroits les plus secs, les parois des rochers les plus élevés, les écorces des Arbres, particulièrement celles qui sont exposées au midi. Ces Lichens étant ordinairement stériles, ont souvent été confondus avec les Lepraria. (G..N.)

ZEPHIRANTHES. BOT. PHAN. Et nou Zephyraathes. Genre de la famille des Amaryllidées et de l'Hexan-dric Monogynie, L., formé par Herbert aux dépens de quelques Amaryllis des auteurs, et caractérisé ainsi qu'il suit: périanthe vertical, infundibuliforme, égal; étamines régulières (une ordinairement séparée des autres), insérées à la base des divisions du périanthe; anthères ad-nées; style décliné; graines planes, membraneuses, recouvertes d'un tégument noir. Ce genre comprend plusieurs espèces, parmi lesquelles nous citerons les Zephiranihes on Amaryllis Atamoseo, tubispaiha, ro-sea et grandiflora. Les deux premières sont très-anciennement connues; Tune a été décrite par Linné, l'autre par L'Héritier. La troisième espèce est une jolie Plante décrite et figurée par Lindtey (Bot. Register, n. 821), et que l'on cultive aujourd'hui dans les serres de quelques jardins de Paris. La quatrième espèce paraît être l'Amaryllis minuta de Kunth. Les fleurs de ces Plantes sont assez élégantes, et se reconnaissent facilement au premier coup-d'oeil de

[page] 701

celles des Amaryllis par leur régularité et leur position verticale. Au reste, les caractères qui distinguent ces genres sont peu tranchés. Les Zephiranthes croissent dans les contrées un peu chaudes de l'Amérique méridionale et septentrionale. (G..N.)

ZÉRAMI. BOT. PHAN. Nom nouveau et inutile employé par Poiret pour ramener, dans l'Encyclopédie, la description du genre Pileanthus de Labillardière. (B.)

ZERDA. MAM. V. MioALOTis.

ZÉRÉRITE ET ZÉRIN ou CÉRIN.MIN. V. Cerium.

ZÉRUMBET. BOT. PHAN. Nom d'une racine odorante qui se rapproche beaucoup du Gingembre, et qui est fournie par une Plante de la à mille des Cannées, et placée successivement par les auteurs dans les genres Amomum, Curcuma et Zin-ziber. (G..N.)

ZÈTHE. Zethus. INS. Fahricius a établi ce genre aux dépens des Guêpes et particulièrement de certains Polistes de Latreille. Celui-ci en adoptant le genre Zèthe l'applique à des espèces semblables par la forme générale de leur corps aux Eumènes; ainsi il comprend (Gener, Crust et Insect. T. iv . p. 138) le Zethus cœ-ruleo-ncnnis, le Polistes cyanipennis de Fabricius. Latreille qui plus tard a ajouté à ces espèces la Vespa zona-lis de Panzer et I'Eumenes rufinoda, Latr., n'a pas conservé ce genre dans ses derniers ouvrages. (AUD.)

ZEDGITES. BOT. PHAN. P. Browne, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque, p. 341, tab. 4, fig. 3, avait fondé sous ce nom un genre de Graminées qui fut réuni par Linné à I'Apluda, Adanson établit le même genre sous le nom de Senties. Il a été reconstruit par les auteurs modernes, et particulièrement par Palisot de Beauvois, qui l'a ainsi caractérisé: rachis articulé; panicule composée; lépicène (glumes, Beauv.) presque tronquée, renfermant trois fleurs; les deux supérieures mâles pédicellées, munies d'une gluine (paillette, Beauv.) inférieure presque tridentée, d'une glume supérieure à deux deuts; la fleur inférieure sessile, hermaphrodite, ayant sa glume inférieure en carène tronquée, sétigère, à bords membraneux; écailles hypogvnes inconnues; ovaire échancre; style biparti; stigmate et caryopse inconnus. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce (Zeugites americana) qui croît sur les montagnes les plus élevées de la Jamaïque. (G..N.)

* ZEUXIE. Zeuxia. INS. Genre de Pordre des Diptères, famille des Mus-cides, établi par Meigen et ayant suivant lui pour caractères: antennes rabattues, couchées contre la tête, composées de trois articles; le premier court, le second et troisième linéaires, égaux entre eux, le dernier comprimé, obtus, portant à sa base une soie plumeuse, biarticulée; ouverture de la cavité buccale accompagnée de moustaches; palpes avancés, en massue, nus, horizontaux, plus longs que la trompe dans l'état de repos; ailes velues vues au microscope, écartées dans le repos, ayant deux cellules du bord postérieur fermées chacune par une nervure transversale, une épine vers le milieu du bord extérieur; balanciers cachés; cuillerons grands; front large; yeux nus; trois ocelles placés en triangle sur le vertex; prothorax séparé du mésothotorax par une ligne transversale enfoncée; abdomen conique, composé de trois segmens outre l'anus, le premier court. La seule espèce connue de ce genre est décrite par Meigen (Dipt. d'Eur., T. v, p. 8, n. 1, pl. 4a, fig. 15), sou* le nom de Zeuxia cinerea. (G.)

ZEUZÈRE. Zeuzera. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Faux-fiom-byx, établi par Latreille et démembré du genreCossus de Fabricius. Les caractères de ce genre sont: antennes sétacées, simples, cotonneuses à la base, dans les femelles,

[page] 702

celles des mâles pec??nées dans toute leur moilié inférieure; la supérieure nue, spiritrompe, très-courte- Ailes en toit dans le repos; cellule discoï-dale des inférieures fermée transversalement en arrière par une nervure ondée et divisée longiludinalement par un rameau fourchu qui descend de la base au bord postérieur; un crin. Anus des femelles laissant sortir une tarière longue, cornée, tabulaire, servant de conduit aux oeufs pour les introduire dans le bois. La Chenille de l'espèce qui sert de type au genre vit en Europe dans l'intérieur du Marronnier d'Inde, du Pommier, du Poirier, etc. L'Insecte parfait (Zeuzera AEsculi, Latr., God., Lépid. de Fr., T. IV, pag. 54, n° 6, pl. 3, fig. 2 et 3) a le corps d'un beau blanc avec des anneaux bleus sur l'abdomen et des points nombreux de la même couleur sur les ailes supérieures. Ce Lépidoptère n'est pas commun, (G.)

* ZEYHERIA. BOT. PHAN. Mar-tius a fondé sous ce nom un genre qui paraît identique avec le Spatho-dea de Beauvois. Spreugel fils (Tent. Suppl. Syst. V.eget., Gottingue, 1828) s'est servi du même nom pour désigner un genre de Synantnérées qui se place près de I'Ursinia de Gaert-ner, et qui a pour type une Plante du cap de Bonne-Espérance nommée Z. acaulis. (G..N.)

ZIBELINE. MAM. Espèce du genre Marte. V. ce mot. (B.)

ZIBETH. MAM. V. ZÉBET.

ZIBÉTHIN. MAM. Nom donné par Vicq-d'Azyr à l'Ondatra, à cause de son odeur musquée, assez analogue à celle que répandent la Civette et le Zibeth. (Is.G. ST.-H.)

ZIEGELERZ. MIN. C'est-à-direMinerai couleur de brique. C'est le Cuivre oxidulé terreux mêlê de Pé roxide de Fer, vulgairement nommé Cuivre tuilê. V. CUIVRE, (G. DEL.)

ZIÉRIE. Zieria. BOT. PHAN. Genre I de la famille des Rutacées, qui pré-sente les caractères suivans; catte à quatre divisions profondes; corolle à quatro pétales plus loogs; quatre étamines alternes avec les pétales, ayant les filets subtilés, glabres, insérés chacun sur la partie externe d'une glande; les anthères cordifor-mes et mobiles. Le disque appliqué sous l'ovaire, soudé dans son contour avec le calice, porte sur sa face supérieure la corolle, et présente quatre mamelons glanduleux, sur lesquels les étamines sont attachées. Les ovaires, au nombre de quatre, sont glabres. Les styles, naissant de l'angle interne des ovaires, se réunissent et se soudent en un style composé et unique, court, glabre, terminé par un stigmate à quatre lobes. Le fruit se compose de quatre capsules déhiscentes. Les espèces de ce genre, au nombre d'environ neuf, sont des Arbustes ou même des Arbres, tous originaires de l'Australie. Leurs feuilles sont opposées, pétio-lées, ordinairement composées de trois foliole, ponctuées. Les pédoncules sont axillaires ou terminaux, uniflores ou portant plusieurs fleurs, blanches et petites. Parmi ces espèces, on en cultive quelques-unes dans les jardins; tels sont le Zieria Smithii, And., Bot. Rep., tab. 606 qui est représenté dans l'Atlas de ce Dictionnaire; le Zieria macrophylla, Bonpl., Navar., p. 64.(A. B.)

ZIERVOGLIA. BOT. PHAN. Nec-ker a établi sous ce nom, aux dépens du Cynanchum de Linné, un genre qui n'a pas été adopté. (G..N.)

ZIETENIA. BOT. PHAN. Gleditsch avait établi sous cc*nom un genre de Labiées qui a été réuni au Sta-chys par Vahl. Il avait pour type une Plante de l'Orient, que ce dernier auteur a nommée Stachys lavandu-lœfolia. Selon Sprengel, le Zietenia orieualis de Gleditsch a pour synonyme le Sideritis calycatlha de Mars-chall Bieberstein. (G.N.)

ZIGADÈNE. Zigadenus. BOT. PHAN. Genre établi par le professeur

[page] 703

Richard (in Michx. Flor. Boréal. Amer., 1, p. 213), et qui fait partie de la famille des Colchicacées. Son calice est pétaloïde, à six divisions profondes et très - étalées, ovales-oblongues, égales, portant deux glandes à leur base. Les six étamines sont insétées tout-à-fait à la base des . divisions calicinales. L'ovaire est triangulaire, allongé, aminci vers son sommet, terminé par trois styles contigus et obtus. Le fruit est une capsule recouverte en partie par le calice persistant; elle est mince, ovoïde, amincie en pointe, terminée par les styles également persistans, à trois loges contenant chacune plusieurs graines linéaires anguleuses. Ce geure se compose de deux espèces originaires de l Amérique du Noid. Ce sont des Plantes herbacées, vi-vaces, à feuilles linéaires, étroites, lancéolées, aiguËs, et à fleurs disposées en un épi terminal. L'une a été figurée par Michaux (loc. cit., tab. 23 ), sous le nom de Zigadenus glaberrimus; l'autre a été nommée Zigadenus pubescens par Pursh. (A. a.) ZIGAR. BOT. PHAN. Le Bunion ou Boynion de Dioscoride a été cité sous ce nom africaiu par Ruell. Cette Plante paraît être une Ombcl-lifère qui aurait quelque rapport avec P'AEthusa Bunius, L. (G..N.)

ZIG-ZAG. MOLL. et INS. Plusieurs espèces de Coquilles appartenant aux genres Porcelaine, Troche, Peigne et Vénus, ont reçu ce nom vulgaire, à cause de la disposition des lignes qui ornent leur surface. Geoffroy 1 entomologiste a aussi, par le même motif, appliqué ce nom à une espèce de Bombyce. (AUD.)

ZILATAT. o??s. Espèce du genre Héron. V. ce mot. (DR..Z.)

ZILLA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétra-dynamie siliculeuse, L., établi par Forskabl et adopté par De Candolle (Syst. Veget., 2, p. 646), avec les caractères suivans: calice dressé, égalà la base; corolle à pétales onguiculés, avant le limbe entier; étamines à filets non denticulés; ovaire ovoïde, surmonté d'un style conique; silicule ovoïde-globuleuse, indéhiscente, fongueuse - subéreuse, surmontée du style épais et conique, biloculaire; graines solitaires dans chaque loge, pendantes, ovoïdes-arrondieS) cotylédons foliacés, con-dupliqués. Ce genre tient le milieu entre le Brassica et le Crambe. Le Zilla my agroides, Forskahl (Flor. AEgypt.-Arab. Peser., 121, Icon., tab. 17, A); Bunias spinosa, L.; My agium spinosum, Lamk.; est une Plante glabre, presque glauque et sous-frutescente, à rameaux nombreux, feuilles dans leur jeunesse, aphylles, divariaués et épineux à l'état adulte. Les fleurs sont violettes, et forment des grappes lâches. Cette Plante croît dans les déserts de l'Egypte. (G..N.)

* ZlLLÉES. Zilleœ. BOT. PHAN. De Candolle a ainsi nommé la quinzième tribu des Crucifères, qui comprend les genres Zilla, Muricaria et Calepina. Elle est caractéiséc par la silicule indéhiscente, presque globuleuse, à une ou deux loges, à valves non distinctes, et à une graine solitaire dans chaque loge; enfin par ses cotylédons condupliqués. (G..N.)

ZILLERTHITE. MIN. L'Amphi-bolc aclinote de Zillerthal en Tyrol. V. AMPHIBOLE. (G. DEL.)

ZIMBIS. MOLL. Syn. de Cyprœa macula. V. CAURIS. (D..H.)

ZINC. MIN. Ce Métal est le type d'un genre composé d'au moins six espèces minérales: il ne s'est point encore offert à l'état natif; il est toujours combiné avec d'autres corps dont il faut le séparer par les procédés métallurgiques. Lorsqu'on l'a obtenu parfaitement pur, il est d'un, blanc bleuâtre, avec l'éclat métallique, lorsque sa surface est mise depuis peu à l'air; mais il ne tarde pas a se ternir. ll a une texture sensiblement lamclleuse; il est ductile,

[page] 704

et peut se réduire en lames aosez minces. H passe à la filière avec plus de difficulté, et on ne peut pas en obtenir de fil d'un très-petit diamètre. Sa pesanteur spécifique est de 7, 19. On n'est point encore parvenu à l'obtenir en cristaux détertnina-blesj mais comme on a réussi à le faire cristalliser sous la figure d'étoiles hexagonales à rayons brau-clius, il est probable que sa forme est octaédrique, comme celle de la plupart des Métaux natifs. Le Zinc ne s'égrène pas sous le marteau; pour le réduire en poudre, il faut le chauffer de manière à le ramollir sans le fondre; il devient alors cassant, et on peut le broyer aisément dans un mortier. Il entre en fusion au-dessous de la chaleur rouge; si on le chauffe fortement et presque jusqu'au blanc, il brûle en répandant une flamme d'une blancheur éblouissante. Les minerais de Zinc n'ont de commun entre eux que la présence de ce Métal, considéré comme principe caractéristique; ils ne possèdent d'ailleurs aucune propriété extérieure qui puisse aisément les faire reconnaître. Aucun d'eux n'a l'aspect métallique, et leur pesanteur spécifique est toujours au-dessous de 6. Ils sont tous assez facilement réductibles sur le charbon, au moyen d'un grillage ménagé et du Carbonate de Soude. Ils répandent sur le Charbon une poussière blanche, qui entoure le globule sans lui être con-tiguË, et qui se volatilise facilement sans colorer la flamme. Si Pon plonge dans le minerai revivifié un fil de cuivre rouge, on le transforme immédiatement en laiton, reconnaissable à sa couleur jaune. Le Zinc du commerce est presque toujours allié à une petite quantité de Plomb, et proba-leraent aussi du Métal appelé Cadmium, qui jusqu'à présent ne s'est encore trouve que dans les minerais de Zinc. Ce nouveau Métal a été découvert en 1817, par Stromeyer, dans une variété de Calamine ou de Carbonate de Zinc, employée dans certaines pharmacies d'Allemagne en place de Zinc oxidé. On a reconnu depuis l'existence de ce Métal dans d'autres minerais de Zinc, savoir: dans la Calamine qui accompagne le Cuivre azurite, à Chessy, près de Lyon (Berzélius); dans la Blende de Freyberg. en Saxe (Children); dans le Zinc silicaté de Silésie (Hermann et Rodolff). Le Cadmium est ductile, d'un blanc d'étain; il a un vif éclat, et peut recevoir un beau poli; sapesanteur spécifique est de 8, 75, 'après Stromeyer. Il est très-fusible et très-volatile; il n'éprouve point d'altération par son exposition à l'air à la température ordinaire. On reconnaît sa présence dans un minerai de Zinc, en traitant celui-ci sur un charbon à la flamme de réduction; il se dépose au premier coup de feu, à peu de distance de la matière d'essai, un anneau jaune ou orangé d'Oxide de Cadmium, que l'on aperçoit d'autant mieux que le charbon est plus refroidi. On connaît six espèces de minerais de Zinc, savoir: te Zinc sulfuré ou la Blende, le Zinc oxidé rouge ou manganésifère, le Zinc silicaté, le Zinc carbonaté ou la Calamine, le Zinc hydro-carbo-nalé, et le Zinc sulfaté. On peut y ajouter même le Zinc aluminalé que nous avons décrit sous le nonu de Gahnite. Le Zinc silicaté et le Zinc carbonaté ont été pendant longtemps confondus ensemble sous le nom commun de Calamine (en allemand Galmey). Berzélius et Berthier sont les premiers chimistes qui aient donné des moyens précis pour distinguer ces deux substances l'une de l'autre.

ZINC SULFURE ou BLBNDE, vulgairement Blende ou Fausse Galène, Substance assez abondamment répandue dans la nature, de couleur jaune ou brune, tendre, et ordinairement à tissu très-lamelleux, offrant presque toujours un éclat assez vif, joint à un certain degré de transparence. Elle se laisse cliver avec la plus grande facilité parallèlement aux aces d'un dodécaèdre rhomboïdal, et par conséquent aussi parallèle-

[page] 705

ment à celles d'un rhomboïde obtus de 109° 28′ 16″ et 700 31' 44"; d'un tétraèdre à triangles isocèles, et d'un octaèdre à base rectangulaire. La surface des lames est très-éclatante; elles ont un brillant qui se rapproche tantôt de l'éclat métallique et tantôt du luisant de la résine. Ellé est facile à casser. Sa dureté est supérieure à celle du Calcaire spathique, et inférieure à celle de la Fluorite. Sa pesanteur spécifique varie de 4, oa à 4, 07. Sa réfraction est simple. Lorsque la Blende est pure, elle est transparente: la couleur de sa masse est le jaune de citron, et celle de la poussière est grise. Les variétés de couleur brune jouissent toujours d'une certaine translucidité, au moins sur le bord de leurs lames. Certaines variétés de Blende, surtout celles de couleur jaune, sont très-phosphorescentes par frottement dans l'obscurité; et pour développer cette propriété, 11 suffit même de les frotter avee une plume. Selon Bergman, elles s'électrisent par le frottement, et deviennent phosphorescentes même sous l'eau. La Blende décrépite au chalumeau, et quelquefois avec force; elle est infusible seule, et même avec le secours du Borax; elle ne donne par le grillage qu'une faible odeur d'Acide sulfureux; mais si on la chauffe après l'avoir broyée et humectée d'Acide sulfurique, elle répand une forte odeur d'Hydrogène sulfuré. Elle est soluble, mais avec difficulté, dans l'Acide nitrique. Sa solution donne par les Alcalis un précipité qui se redissout lorsqu'ils sont en excès. Elle est composée, selon Berzélius, d'un atome de Zinc et de deux atomes de Soufre: en poids, de Zine, 67; Soufre, 33. Children a reconnu la présence du Cadmium dans la Blende brune cristallisée de Freyberg, en Saxe. Celle de Przibram, en Bohême, contient accidentellement de l'Argent, et celle de Nagyag de l'Argent aurifère et du Plomb.

Les vaiétés de formes régulières de la Blende sont assez nombreuses.

Mous indiquerons seulement les suivantes qui sont les plus remarquables: 1°. La Blende primitive ou le dodécaèdre à plans rhombes, Il est rare de trouver cette forme en cristaux nets et complets; elle est pres-que toujours modifiée par des fa-celtes additionnelles. — 2°. La té-traèdre: le tétraèdre régulier, provenant de modifications semi-symétriques, c'est-à-dire qui n'ont lieu que sur quatre des huit angles solides, composés de trois plans, qui sont identiques sur le dodécaèdre.

3°. L'octaèdre: l'octaèdre régulier, provenant de la troncature des huit angles solides trièdres Elle se présente souvent sous la forme d'un tétraèdre épointé. — 4°. La cubo-dodécaèdre; le dodécaèdre, tronqué sur les six angles composés de quatre plans. Les nouvelles faces prennent quelquefois une extension telle, que le cristal paraît sous la forme cubique (Bournon).— 5°. La biforme; c est la combinaison du dodécaèdre rhom-boïdal et de l'octaèdre régulier. Elle se présente sous l'aspect d'un octaèdre émarginé. — 6°. La triforme: combinaison du dodécaèdre rhom-boïdal, de l'octaèdre régulier et du cube. Elle offre l'aspect d un octaèdredont les angles et les arêtes sont tronqués. — 7°. La didodécaèdre: solide à vingt-quatre faces, savoir* douze trapézoïdes, qui répondent aux faces primitives, et douze triangles isocèles allongés, réunis trois à trois par leurs sommets, et deux à deux par leurs bases. Ce solide provient de la combinaison du dodécaèdre rhom-boïdal, avec uu dodécaèdre à triangles isocèles.

Les cristaux de Blende sont quel-quefois maclés par transposition: ans ces groupemens le plan de jonc tion est toujours parallèle à l'une des faces de l'octaèdre régulier. On observe quelquefois la Blende en oc* taèdres transposés, comme ceux du Spinelle; en dodécaèdres rhoraboï-daux, pareillement transposés, et se présentant sous la forme d'un dodécaèdre composé de six faces rhombes

TOME XVI. 45

[page] 706

et 4e sis irapèzes, sans angles reu-trans.En6n la variété didodécaèdce est aussi susceptible d'uue. transposition analogue, qui produit un nouveau solide, distinct du premier par l'assortiment de ses faces. Dans la variété didodéçacdre simple, à cha-que trapézoûle coirespond, dans la partie opposée, un autre trapézoïde qui lui est parallèle; dans la variété didodécaèdie trunsposée, c'est une arête qui répond à chaque trapézoïde, et se trouve parallèle a Tune de ses diagonales. Il est rare que les formes des cristaux de Blende soient parfaitement uettes; ces cristaux sont en général peu volumineux: leur grosseur ordinaire ne dépasse guère celle d'un pois. Cependant il en est qui ont plus d'un demi-pouce de diamètre. Ils sont aussi rarement isolés, mais ils se groupent en forme de druses à la surface de diverses substances de filons, soit pierreuses, soit métalliques.

Les variétés principales de texture et d'aspect sont les suivantes:

La BLBNDB LAMINAIRE: Blende spéculaire ou miroitante, à grandes lames brillantes et diversement entrelacées, composant des masses qui sont quelquefois criblées do cavitées.

La BLENDE LAMELLAIRE: 4 petites lames mêlées et inclinées dans toutes les directions. Cette variété est sou-vent mêlée de Cuivre pyriteux, de Fer sulfuré et de Galène. Très-commune en Hongrie. En petites lames noirâtres, avec Calcaire spathique, dans les Ruches de la Somma au Vésuve.

La . BLENDE RADIEE, Sirahlige Blende, Werner. En masse solide, fibreuse et radiée, yvant une couleur brunâtre et un éclat tirant sur le perlé. A. Przibram, en Bohême; à Felsobanja, en Hongrie. Suivant le professeur Zippe, elle contient du Cadmium.

La BLENDE CONCRETION NEE, nom-mée aussi Blende testacée ou hépatique, Blende striée et compacte. En masses mamelonnées ou globulifor-mes, a structure testacéo, et à texbure fibneuse ou compacte; Pinté rieur des mamelons on des globules paraît ordinairement comme strié du centre à la circonférence. Celle variété est presque toujours d'un brun rougeâtre, et son éclat varie du mat au luisant de la résine. Les fragmens sont opaques ou faiblement translucides sur les bords. A Ge-roldseck, dans un filon de Galène; à Raibel, en Carinthie; a Henry-la-Chapelle, près d'Aix-la-Chapelle, etc.

Considérée sous le rapport de la couleur, la Blende peut se partager en trois variétés priucipales, qui ont été distinguées avec beaucoup de soin par les minéralogistes allemands:

La Blende jaune, Geilbe Blende, Werner. Transparente, très-lamei-leuse et très-phosphorescente. Elle offre diverses teintes de jaune, qui varient depuis le jaune citrin, ou vert jaunâtre du soufre, jusqu'au jaune miellé ou rougeâtre du succin. Les plus beaux groupes de cristaux de Blende appartiennent à cette variété. On les trouve à Kapnik, en Transsyl-vanie, où ils s'associent au Fer car-bouaté, au Calcaire brunissant, au Cuivre gris, au Manganèse sulfuré et au Manganèse rose. On trouve aussi de la Blende jaune à Felsoba-nva, Nagybanya et Schemnitz, en Hongrie; a Ratieborziz, en Bohéme; à Scnaifenberg, Schwarxeuberg et Rittersgrün, en Saxe; dans le Ram-raelsberg, au Harz; à Gummerud, en Norvège; en France, à Baigorry, dans les Pyrénées. — La Blende brune, Braune Blende, Wern. Cette variété est plus commune que la précédante: elle forme quelquefois des masses très-volumineuses. Elle est moins transparente que la Blende jaune, et se cliva aveu moins de facilité. Ses couleurs varient du brun jaunâtre au brun rougeâtre, et au rouge du grenat; Ou la trouve en cristaux, en masses laminaires, et en masses radiées ou fibreuses. La Blende brune de Freyberg, en Saxe, analysée par Children, a donné du Cadmium. Cette variété se trouve à

[page] 707

Alston-Moore, dans le Cumberland, avec Fluorite; dans les mines du Derbyshire, du Northumberlandet du Leicester, en Angleteire; dans ceHes dè Freyberg, en Saxe; dans la maine de Plomb de Châtel-Audren, département des Côtes-du-Nord, en France. La Btende brune s'associe fréquemment à la Bary tine, au Calcaire apathique, au Fluorite et au Quarts. — La BIende noire, Schwarze Blende, Wern. Celte variété est plus . rare que la précédente: sa couleur est tantôt d'un noir de velours, tantôt d'un noir grisâtre ou rougeâtre. Elle est opaque, ou tout au plus translucide sur les bords. Ou la trouve soit en cristaux, soit en masses lamellaires. Elle est très-mélangée, et contient du Fer, du Manganèse et plusieurs autres substances métalliques. Les Minéraux qui laccompa-gneut le plus constamment sont le Cuivre pyriteux, le Fer sulfuré, Je Fer hydroitdé', la Galène, l'Argent rouge, le Quartz et le Calcaire spa-tiiique. A Freyberg, Annaberg, Biei-tenbrun et Schwaizenherg, en Saxe; dans les mines de la Bohème, de la Hongrie et de la Sibérie.

La Blende se présente assez fréquemment dans la nature: elle est répandue dans presque toutes les formations, depuis les terrains primordiaux les plus anciens, jusqu'aux terrains de sédiment moyens; mais elle n'est jamais assez abondante dans un môme lieu pour constituer à elle seule un véritable glte de Minerai. On ne la trouve guère que dans les filons de Galène, de Fer sulfuré, de Cuivre pyritenx, de Cuivre gris, etc.; et cest surtout dans les fiions de Plomb quelle se montre le plus communément: elle est presque inséfarable de la Galène; et comme elle lui ressemble beaucoup par l'éclat brillant de ses lames, on l'a quelquefois confondue avec elle; de-là les noms de Blende (trompeur) et de Pseudo-Galène, qui ont été dounés * cette substance par les anciens minéralogistes. Suivant quelques auteurs, lenom de Blende, qui veut dire aussi brillant, lai aurait été donné à raison du vif éclat dont elle est douée. Les substances pierreuses qui l'accompagnent le plus ordinairement sont la Fluorite, le Calcaire Apathique, le Quartz et la Barytine. Les gisemens de la Blende étant (presque les mêmes que ceux de la Galène, nous pourrions nous contenter de renvoyer à Paticle de ce dernier Minerai. Cependant nous croyons devoir indiquer ici les principaux terrains où elle s'est montrée Puue manière remarquable. 1°. Dans les terrains primordiaux de cristallisation, la Blende est assez rare dans le Granit ancien; mais elle se montre dans les filons qui traversent le Gneiss, le Micaschiste, les Stéa-schistes et les Phyllades, et dans les couches subordonnées à ces Roches principales. Sa variété lamellaire forme quelquefois de petits amas ou des veines irrégulières au milieu du Micaschiste; elle est disséminée eu grains jaunâtres dans la Dolomie du mont Saint-Gothard, ou elle s'associe à l'Arsenic réalgar. 2°. Mais c'est surtout dans les terrains, de transition que la Blende est plus abou-dante. On la trouve rarement dans la Syénite ou dans les Roches qui en dépendent, et dans les Amygdalites de la môme époque de formation; mais beaucoup plus fréquemment dans les Grauwackes, les Schistes argileux et les Roches calcaires, qui terminent les terrains de transition. 5°. Dans les terrains de sédiment inférieurs; la Blende ne s'y montre plus que disséminée en petites parties dans les Psammites des terrains houil-lers, et dans la Houille elle-même, au milieu des Arkos'es et dans le Zechstein. La Blende semble s'arrêter au Calcaire conchylien, ainsi que la Galène; cependant on en retrouve encore quelques traces dans le Calcaire marneux à Gryphites, et jusque dans les lits pyriteux de l'Argile plastique, situés a la base des terrains de sédiment supérieurs. On a aussi observé la même substance disséminée eu petites lames noirâtres.

45*

[page] 708

dans les Roches de la Somma, au Vésuve.

ZINC OXIDE ROUGB: Zinc oxidé manganésifère; Zinc oxidé ferrifère, Haüy; Oxide de Zinc ferro-manea-nésien, Beudant. Substance d un rouge brunâtre ou noirâtre qui se rencontre aux Etats-Unis, en masses amorphes ou disséminées, sous la forme de lamelles et de grains, dans un Calcaire spathique grano-laïuel-laire. Elle a souvent une apparence micacée: son éclat est vif et comme diamantaire dans les cassures fraîches; mais lorsqu'elle a été exposée à l'air, elle se ternit et se recouvre quelquefois d'une croûte blanchâtre. Sa structure est lamelleuse dans plusieurs sens, et mène à un prisme droit rhomboïdal d'environ 125° (Haidinger). Elle est fragile et se raye aisément avec le couteau; la couleur de sa poussière est le jaune orangé. Sa dureté est sensiblement la même que celle du Fluorite. Sa pesanteur spécifique est de 5, 43. Elle est opaaue ou à peine translucide sur les bords. Seule, elle est infusible au chalumeau; mais avec le Borax, elle donne un verre jaune et transparent. Elle est soluble dans l'Acide nitrique, et la solution précipite en brun par les Alcalis. Elle est composée, d'après l'analyse de Berthier, de 88 pour 100 d'Oxide de Zinc, et de 12 d'Oxide de Manganèse rouge. Le Zinc oxidé rouge a été observé aux Etats-Unis dans plusieurs mines de Fer du comté de Sussex et du New-Jersey, principalement dans les mines de Franklin, Stirling et Rutgers, et près de Sparta. Suivant Bruce, à qui l'on doit la connaissance de ce Minéral, il est si abondant aux Etats-Unis, qu'il pourrait être exploité avec avantage pour la fabrication du Sulfate de Zinc, ou même du Laiton. Il se présente en couches ou en amas, liés aux Syénites des terrains de transition. Il est fréquemment disséminé dans un Calcaire spathique lamellaire, et entremêlé de grains et de cristaux d'un autre Minéral d'un noir de Fer, que Pon a considéré d'abord comme un Fer oxidulé mê-langé d'Oxide de Zinc, mais qua Berthier a proposé de nommer Fran-klinite, d'après le lien ouil a été trouvé pour la première fois. Soivant ce chimiste, la Franklinite serait une combinaison en proportions définis d'Oxide de Fer, d'Oxide de Zinc et d'Oxide de Manganèse.

Zinc silicaté, Galmey, Werner; Zinc oxidé silicifère, Haùy; Calamine, Beudant. Substance lithoïde, ordinairement blanche ou jaunâtre, tendre, assez pesante, s'offrant cristallisée et fréquemment en masses compactes, concrétion nées ou caverneuses. Cette espèce se distingue aisément des autres Minerais de Zinc par la propriété qu'elle a d'être fortement électrique par la chaleur, et de se résoudre en gelée dans les Acides saus produire d'effervescence. Le Zinc silicaté se présente souvent en cristaux tabulaires qui dérivent d'un octaèdre rectangulaire, dans lequel l'incidence des faces d'une py-ramide sur les faces adjacences de la pyramide opposée, est de 12°o, ou de 80° 5′ (Haüy). L'axe d'allongement des cristaux est parallèle au petit côté de la base, qui doit être ainsi placé verticalement. Par une troncature sur les plus grandes arêtes de la même base, cet octaèdre se transforme en un prisme droit rhomboïdal de 99° 56′ et 80° 4′, et que l'on peut adopter pour forme fondamentale; les angles de ce prisme seraient de 105° 53′ et 76° 7′, suivant Haidinger; et de 102° 30′et 77° 30′, suivant Beudant. Le clivage est très-sensible parallèlement aux pans de la forme prismatique. Dans les autres directions, la cassure est inégale et vitreuse. Les cristaux sont ordinairement striés longitudinalement. Leur surface est très-brillante, et dans certaiues variétés de Sibérie elle est remarquable par une sorte de chatoiement; quelquefois leur aspect est gras et comme huileux. Dans l'état de pureté, ils sont transparais et incolores. Le Zinc silicaté est facile à casser et à pulvériser; sa du-

[page] 709

reté est supérieure à celle du Fluo-rite et inférieure à celle du Feldrth. Sa pesanteur spécifique varie 3, 38 à 3, 5. Ses cristaux sont fortement électriques par la chaleur, et le sont même habituellement à la température ordinaire. Il est phos-

phorescent par frottement. Sa cou-eur la plus ordinaire est le blanc ou le jaunâtre: elle passe quelquefois au bleu, au vert et au brunâtre. Au chalumeau, il décrépite, dégage de l'eau, et devient d'un blanc laiteux sans se fondre. Avec le Borax, il se dissout en un verre incolore, qui ne devient laiteux ni par le flamber, ni par le refroidissement. Il est soluble en gelée dans les Acides sans déga-gement de Gaz. Il est composé, selon Berzélius, d'un atome de Silicate de Zinc et de trois atomes d'Eau: en poids, de Silice, 26; Oxide de Zinc, 66; Eau, 8. La quantité d'eau est variable dans les diverses Calamines; et il en est qui n'en donnent pas du tout: telle est entre autres la Calamine des Etats-Unis d'Amérique. Les variétés de forme du Zmc silicaté se bornent aux deux suivantes: L'unitaire, Haüy: l'octaèdre primitif tronqué sur les deux arêtes verticales de la base. Cette forme se présente, dans sa position naturelle, sous l'aspect d'un prisme hexaèdre aplati, à sommets dièdres; et si l'on place horizontalement les faces de troncature, qui sont ordinairement dominantes, elle se mcontre alors comme une table hexagonale qui aurait été biselée sur deux bords opposés. Ces cristaux tabulaires sont tou-I'ours implantés sur leur gangue par leur tranche, c'est-à-dire par une des extrémités du prisme fondamental. Se trouve à Leadhills, en Ecosse; à Altenberg, près d'Aix-la-Chapelle; à Rezbanya, en Hongrie; à Bley-Lerg, en Cariuthie. — Le trapézien, Haüy: le même prisme hexaèdre aplati, terminé aussi par des sommets dièdres, mais dont les faces ont une position différente; elles s'appuient sur les pans larges du prisme, ce qui transforme celui-ci en une table rec-

tangulaire biselée sur tous ses bords De Rutland, en Derbyshire; de Bley berg, en Carinthie. Ces cristaux tabulaires sont, comme ceux de la variété précédente, implantés par leurs tranches. Ils se réunissent souvent plusieurs ensemble parallèlement à leurs faces planes, mais de manière qu'ils divergent un peu vers l'extrémité, et ils composent ainsi des groupes flabelliformes. A Bleyberg, en Carinthie; dans les raines de Plomb argentifère de Gazimour et de Nertschinsky, en Sibérie. Les cristaux de Zinc silicaté sont en générat fort petits; cependant ceux des mines de la Daourie ont quelquefois jusqu'à un pouce de lougueur.

Les variétés de texture sont les suivantes: La lamelliforme: Calamine lamelleuse de Patrin. En lames étroites, souvent d'un blanc lim-

pide et très - brillantes, quelquefois 'un gris brunâtre, éparses ou diversement groupées entre elles, formant des étoiles, des masses flabelliformes, des touffes nombreuses et pressées sur la même gangue. Dans les mines de la Daourie et des monts Altaï. — L'aciculaire: en aiguilles cristallines, d'un blanc de neige, très-éclatantes, formant des incrustations de l'épaisseur du doigt ou davantage, ou des masses fibreuses et radiées, qui ont tout-à-fait l'aspect de certaines variétés de Mésotype ou de Scolésite. Dans les mines de Hofs-grund, près de Fribourg en Brisgau, avec Cuivre malachite et Fer hydraté: les masses sphéroïdales ont souvent dans leur centre un petit noyau de Fer hydrate brunâtre. A Nertschinsky, en Sibérie: en cristaux aciculaires pénétrant le Quartz hyalin, limpide; à Aulus, dans les Pyrénées, sur les frontières d'Espagne; a Katzenthal, dans une Ar-Kose miliaire. Cette variété de Zinc silicaté est quelquefois colorée en verdâtre par le Cuivre malachite. Elle constitue alors ce que les Allemands appellent la Mine de Laiton et la Mine de Cloche. Dans les monts Altaï et à Lofteskoy, en Sibérie à

[page] 710

Rezbanya, dans le Bannat. — La compacte: en masses amorphes, à texture terreuse, ordinairement de couleur jaunâtre, et servant de gangue à de petits cristaux de la même substance. A Rutland, en Derby-shire; cette variété est cadmifère; à la Vieille-Montagne, près Limbourg, à une lieue et demie d'Aix-la-Cha-pelle. — La concrétiunnée: Calamine chatoyante de Patrin. En masses mamelonnées ou globuliformes, à texture compacte ou légèrement striée, translucides, ayant un aspect gras ou chatoyant; leur couleur varie du blanc laiteux au blond et au jaune verdàtre. En stalactites ou grappes composées de nodules étranglés dans leur milieu; en grains plus ou moins volumineux, réunis et serrés entre eux, ou bien isolés les uns des autres, et disséminés sur des stalactites de Fer et de Manganèse hydratés. Ces variétés sont souvent encroûtées d'une couche terreuse d'un brun ferrugineux. Dans la mine d'Agent de Taina, en Daourie. A Raibel, eu Carinthie. — La caverneuse, vulgairement Calamine, Pierre calarninaire. Eu masses pierreuses et amorphes, à texture compacte, terreuse ou grenue, souvent cellulaires, spongieuses et comme vermoulues, de couleur de brique ou de quelque autre nuance ferrugineuse. Ces massés sont impures; elles sont fréquemment mélangées de Zinc carbonate et d'Argile ferrugineuse. Leur dureté et leur pesanteur spécifique varient par suite de ces mélanges. La Calamine de Limbourg, qui est compacte, grenue et jaunâtre, et qui sert de gangue aux cristaux de Zinc silicaté et de Zinc carbonaté, est posee-posée, d'après Berlhier, de 71 parties sur 100 de Zinc silicaté, de 28 parties de Zinc caibonaté, et dé 1 partie d'Oxide de Fer. — La terreuse: Zinkocker, Karsten. En masses terreuses et friables, ternes et arides au toucher. A Tarnowitz, en Silésie.

Le Zinc silicaté accompagne presque partout dans la nature le Zinc carbonate ou Zirc calamine. Ses gi-

semens sont donc les mèmes que ceux de cette espèce, et par conséquent nous renvoyons à l'article suivant qui la concerne.

ZINC CARBONATè ou CALAMINE (V. ce mot). Cette espèce a un aspect lithoïde, une couleur ordinairement blanche ou jaunâtre, une cassure subvitreuse; elle est opaque ou seulement translucide. Elle Se distingue de l'espèce précédente par la propriété d'être soluble dans l'A-cide nitrique, sans production de gelée et avec effervescence, et de Cristalliser sous des formes qui dérivent d'un rhomboïde obtus. Les cristaux, qui sont en général fortpetits, et les masses cristallines qui leur servent de support, ont une structure sensiblement lamelleuse, qui conduit, pour forme primitive, * un rhomboïde obtus de 107° 40′, suivant les mesures de Wollaslon, et de 106° 30., suivant Phillips. Les faces de clivage sont souvent courbes et raboteuses: la cassuié est inégale et imparfaitement con-choïde. La Calamine est facile à rayer par le couteau. Sa poussière, passée avec frottement sur le verre, le dépolit. Sa dureté est supérieure à celle du Fluorite. Sa pesanteur spécifique est de 4, 4. Son éclat est vitreux, et tue quelquefois sur le perlé. Sa couteur est blanche quand le Minéral est pur; mais elle est susceptible de varier entre le blanc de lait, he gris, le jaune, le brunâtre, le rougeâtre, le bleu et le vert pomme. Elle ne donne pas d'eau par la calcination, mais devient semblable à un émail blanc. Elle est soluble avec effervescence dans les Acides, tantôt à froid et tantôt à. chaud. Un papier imbibé de cette dissolution, étant exposé à la distance d'environ un pied d'un brasier ardent, s'enflamme spontanément. Ce dernier caractère peut aussi convenir au Zinc oxidé. La Calamine est composée d'un 'atome de Zinc et ' de deux atomes d'Aeide carbonique: en poids, de 65 d'Oxide de Zinc, et de 35 d'Acide carboniques

[page] 711

Les variétés de formes sont les sui-ventes: La Calamine rhomboïdale: en rhomboïdes aigus de 66° 30′, pro-venaot d'une modification sur les angles inférieurs du rhomboïde primitif. A Limbourg, en Silésie. — La Calamine prismée, variété analogue à celle de Calcaire spathique qui Sorte le même nom. C'est un prisme hexaèdre terminé par des sommets rhomboïdeux très-obtus. Au Der-byshire, à Rezbanya en Hongrie. — La Calamine pseudomorphique: sous des formes empruntées au Carbonate de Chaux, et principalement sous celle du dodécaèdre métastatique. Ces cristaux pseudomorphes sont souvent creux à l'intérieur, et peu-vent être considérés comme des in-crustations; mais quelquefois ils sont entièrement pleins. Leur tissu, unat et sans aucun indice de lames, ne permet pas de les regarder commue un produit immédiat de la cristallisation. En Angleterre, en Hongrie. Les variétés de texture sont: La Calamine acicelaine: en masses comportées de fibres ou d'aiguilles grossières qui se terminent en pointes de rhomboïdes aigus. — La Calamine concrétionnée: en concrétions mamelonnées et translucides, dont la texture est cristalline, et qui présentent souvent l'aspect de la Calcédoine ou de la Cire Couleurs: le jaune ver-ditre, le jaune de miel, le jaune de safran, le brun et be blanc. Quelquefois cette varité est en petites oon-crélious distineces, à la manière du Calcaire oolite. — La Calamine com-patte: en masses compactes, opaques ayant un aspect terreux, une cas-ff sure terne, granulaire ou écaillcuse, une structure ordinairement cariée. Les deux variétés précédentes sont souvent impures; elles se ellent fré

quemment avec le Zinc siliouté et differens Carbonates, tels que ceux de Fer, de Manganèse, de Chaux et de Cuivre. D'après Berthier, la Calamine de Limbourg est composée de 88 parties de Zinc carbonaté et de Zinc silicate ' 11 existe encore d.'autres variétés par mélange de substances étrangères, telles sont: La Calamine fer-ri/ère: elle est ordinairement de oou-leur brune ou ocreuse. Une variété de Calamine mamelonnée, de Taina en Daourie, contient, d'après Ber-* thier: Zinc carbonaté, 93, et Fer carbonaté, 7. A la Vieilte-*Montagne; près d'Aix-la-Chapelle; et daus lé comté de Jefferson; Etat de Missouri, aux Etats-Unis d'Amérique. — La Calamine cuprifère: mine na-i-turelLe de Laiton, colorée en bleu ou en vert par une quantité plus ou moins considérable de Carbonate de Cuivre. A Rezbany, dans le Dan-not. — La Calamiue cadmifere.- en cristaux ou en masses concrétion-nées dans la mine de Cuivre de Chessy, près de Lyon. Le Zinc carbonaté a deux manières d'être différentes dans la nature: tantôt ou le rencontre à l'état de cristaux ou de stalactites dans les fulons métallifères, et principalement dans les mines de Plomb et de Cai-vre, comme celles de l'Altaï et de la Daourie, de la Carinthie, de l'Angleterre; tantôt il forme seul, ou mêlé avec le Silicate de Zinc, deà gites particuliers, . de véritables couches dans les terrains de transitait et dans ceux de sédiment, quelques-fois de petits amas, des nids eu de simples vuines au milieu de ces mêmes terrains. Les substances' qui Paccompagnent le plus ordinaire-ment sont la Galène, le Cuivre pyri-teux et le Fer onidé. Il est presque toujours associé au Zinc silicaté, avec lequel il se mélange intimement dans les variétés compactes, concrétion-nées et caverneuses, qui seules cones-tituent de grands dépots, et par con-séquent de véritables mines de Zinc. Ce sont ces. variétés compactes et tnélensaies, qui sont connues sous le nom de Pierres calarminaires ou de Calamines, et que Pon exploite en différons pays; soit pour en renV rev le Metal, sout pour servir di-rectemeut à la fabrication du Laiton qui est' un alliage de Cuivre.et de Ziuc.

[page] 712

Cest dans les terrains primordiaux de sédiment, dans ceux qui sont formés de Schiste et de Calcaire, que l'on rencontre les premiers gites de Calamine. On peut rapporter a cette époque de formation ceux de Bley-bêrg, en Carinthie; de Limbourg, et du duché de Juliers, dans la RoËr. Dans les terrains de sédiment inférieurs! la Calamine se présente au milieu des àrkoses (Chessy, près Lyon; le Katzenthal), et du Galeaire peuéen ou Zechstein (Ilefeld, dans le Harz; Mendip-Hills, dans le So-raersetshire; Combecave, près Figeac, et Mootalet, près d'Uzès, eu France). On trouve encore de la Calamine, mais en moindre quantité, dans les terrains de sédiment moyens, et jusque dans les terrains de sédiment supérieurs, où elle est rare. On la cite dans le bassin parisien à Passy, aux portes de la capitale, ou elle est disséminée entre les couches du Calcaire grossier; dans la colline de Viaume, a quatre lieux de Pon-toise, et aux environs de Mariue, dans un terrain de transport..

ZlNO HYDRO-CARBONATé, Sous

Carbonate de Zinc, Berz.; Calamine terreuse. James; Zink-Blüthe, Karst. Cette substance a été confondue avec l'espèce précédente dont elle differe

Far sa composition; elle renferme de Eau en quantité notable, et, suivant Berzelius, l'Oxide de Zinc et l'Acide carboniaue y sont fi l'état de Carbonate simple. Aussi ce Minéral est-il plus léger que le Zinc calamine: il se dissout plus aisément dans les Acides; enfin il donne de l'Eau par la calcioation. Il est beaucoup moins commun que le Zinc calamine, et ne se trouve qu'en petites masses compactes et terreuses, en concrétions feuilletées et ordinairement d'un blanc mat, qui happent à la langue. Sa pesanteur spécifique est de 3, 35. Il est composé, d'après l'analyse de Berthier, de 67 parties d'Oxide de Zinc, 13 d'Acide carbonique, et 20 d'Eau. Cette substance accompagne le Zinc calamine dans plusieurs de ses gisemens, principalement dans ceux de Bleyberg, en Carinthie, et de Saska, dans le Ban-uat, en Hongrie.

ZINC SULFATE, Gallizinite, Beud.; Zink-Vitriol, Karst. Vulgairement Vitriol blanc et Couperose blanche-Substance saline, blanche, d'une saveur stiptique et un peu nauséabonde, très-soluble, qui dégage de l'Eau par la calcination, 'et se bour-souffle en donnant une scorie grise. Sa pesanteur spécifique est de 2, 1. Ses cristaux, obtenus artificiellement, sont des prismes quadrangulaires terminés par des pyramides à quatre faces, et qui dérivent d'un prisme droit à base carrée, suivant Beudant, ou bien d'un prisme oblique à base rhombe de 90° 42′, suivant Mohs. Le Zinc sulfaté est assez rare dans la nature, et il paraît devoir sa naissance à la décomposition de la Blende. On le trouve en aiguilles brillantes, blanches ou jaunâtres dans les fentes d'une Hoche schisteuse micacée du département de l'Aveyron, en France, et dans les mines de Mercure d'Idria, en Carniole. Plus ordinairement il forme des stalactites et des concrétions à structure fibreuse dans les galeries des mines où on exploite de la Blende, comme dans celles du Rammelsberg, près de Goslar, au Harz; de Spitz, en Autriche; de Packerstolln et de Ru-den, près Schemnitz, en Hongrie; de Sahlberg, en Suède; de Holywell, dans le Flintshire, en Angleterre. Le Zinc sulfaté existe aussi en petite quantité dans les eaux qui circulent au milieu de ces mines. Suivant Kla-proth, le Zinc sulfaté du Rammelsberg est composé de: Zinc oxidé, 27, 5; Acide sulfurique, 22; Eau, 50. Le Zinc sulfaté s'emploie en médecine comme astringent. Les vernis-seurs s'en servent pour rendre l'huile siccative, et pour préparer la couleur blanche, connue sous le nom de Blanc de Zinc. On fabrique ce Sel au Rammelsberg, près de Goslar, dans le Harz. Cest de la que nous vient la'plus grande partie de celui qui est répandu dans le commerce.

[page] 713

On le connaît sous la dénomination de Vitriol de Goslar. (G. DBL.)

ZINGEL. POIS. Espèce de Sciène du sous-genre Cingle. (B.)

ZINGIBER. BOT. PHAN. V. GINGEMBRE.

* Z1NGIBÉRACÉES. BOT. PHAN. On désigne quelquefois sous ce nom la famille des Amomées ou Drimyr-rhizées. (A.R.)

ZINKÉNITE. MIN. Minerai de Plomb et d'Antimoine décrit par H. Roze, et composé, d'après le résultat de l'analyse de ce chimiste, des principes suivans: Antimoine, 44, 39; Plomb, 31, 84; Soufre, 22, 58; Cuivre, o, 42; total, 99, 33. Il cristallise en prisme hexaèdres pyrami-dés. Sa pesanteur spécifique est de 5, 50. On l'a trouvé au Wolfsberg, près Stolberg au Harz. (G. DEL.)

* ZINNERZ. MIN. (Léonhard.) V. ETAIN OXIDE.

ZINNIE. Zinnia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, offrant les caractères suivans: involucre presque cylindrique, composé de folioles imbriquées, appliquées, oblongues, larges, arrondies au sommet, ordinairement coriaces-membraneuses; réceptacle conique, plus ou moins élevé, garni de paillettes plus courtes que les fleurs, demi-embrassantes, membraneuses, denticulées ou frangées au sommet; calathide radiée, composée au centre de fleurons nombreux, réguliers et hermaphrodites, à la circonférence d'un seul rang de demi-fleurons en languettes et femelles; ovaire oblong, très-comprimé des deux côtés, privé d'aigrette dans les fleurs de la circonférence, pourvu dans les fleurs centrales d'une seule paillette épaisse, tri-quètre, située au sommet sur un des cotés de l'ovaire; corolle des fleurs du centre à tube très-court, à limbe divisé en cinq segmens hérissés à Pintérieur; corolle des fleurs de la circonférence à limbe en languette large, elliptique ou presque en cœur renversé.

Le genre Zinnie se compose de sept ou huit espèces toutes originaires de l'Amérique, principalement du Mexique. Elles se cultivent avec la plus grande facilité dans nos jardins, où quelques-unes sont remarquables par la beauté et l'éclat des couleurs de leurs calathides. Telles sont surtout les Zinnia violacea et Z. multiflora. Ce sont des Piautes herbacées, annuelles, à feuilles opposes, entières, à calathides terminales au sommet de pédoncules renflés et comme fistuleux, à fleurs jaunes, rouges ou violettes. (G..N.)

*ZINNKIES. MIN. (Werner.) V. ETAIN SULFURE.

* ZINNSTEIN. MIN. (Werner.) r. ETAIN OXIDé.

ZIPHOTHECA. POIS. (Montagu.) V. LépiDoPE.

ZIRCON. MIN. Espèce minérale de Pordre des Silicates, et caractérisée par sa hase, qui est l'ancienne terre appelée Zircone. Elle est formée par la réunion des substances anciennement connues sous la dénomination de Jargon et d'Hyacinthe. Le Zircon ne s'est encore offert dans la nature qu'à l'état cristallin, et toujours en cristaux disséminés dans les Roches solides ou dans les Terrains meubles. Ces cristaux, qui sont en général d'un petit volume, dérivent d'un octaèdre à base carrée, dans lequel chaque face de l'une des pyramides est inclinée sur celle qui lui est adjacente dans l'autre pyramide de 83° 58′. Cet octaèdre se sous-di-vise parallèlement à des plans qui passent par l'axe et par le milieu des arêtes latérales. La cassure transversale est vitreuse, ondulée et éclatante. Le Zircou est fusible au chalumeau; mais il y perd sa couleur, lorsqu'il est coloré en rouge ou en orangé. Sa dureté est inférieure celle de la Topaze et supérieure à celle du Quartz. Sa pesanteur spéci-

[page] 714

fique varie de 4, 38 à 4, 70. Il possède la réfraction double uu très-liaut degré, ce qui peut servir a ie distinguer du Diamant dont la réfraction est simple. 11 a un éclat ordinairement gras ou tirant sur l'adamantin; il est transparent ou au moins translucide. D'après l'analyse de Vauqueliu, il est composé de Silice, 31; Zircone, 66. C'est donc un Silicate simple de Zicone. On le reconnaît à ce que sa solution piéct-pite celle de la Potasse caustique, et que le précipité est insoluble dans les Acides après la calcination.

Considéré sous le rapport de ses variétés de formes, le Zircon offre, indépendament de l'octaèdre primitif, six modifications principales, savoir: des troncatures simples sur les arêtes obliques, sur les arêies horizontales et sur les angles latéraux, un bisellemcnt sur les arètes horizontales et des pointemens à quatre faces sur les angles latéraux et sur les angles des sommets. Ces modifications, combinées entre elles et avec l'octaèdre, donnent un assez. grand nombre de variétés de formes parmi lesquelles nous citerons les suivantes: le Zircou primitif. En octaèdre symétrique, complet ou sans modification. Se trouve a Ex-pailly, près la ville du Puy en Velay; à la Somma, au Vésuve; dans les Indes-Orientale.— Le Zircon dodécaèdre. En prisme carré, terminé par des sommets à quatre faces rhom-bes, qui s'inclinent sur les arêtes du prisme. Ce prisme est quelquefois tellement raccourci, que les faces latérales deviennent des rhombes, et le dodécaèdre est alors composé de douze faces rhomboïdales, ce qui lui donne une certaine ressemblance avec le dodécaèdre du Grenat; mais malgré cette analogie apparente, il s'en distingue aisément par l'assortiment particulier de ses faces et par les mesures diverses de ses angles. Dans l'île do Ceylan e! en France.— Le Zircon prismè. C'est l'octaèdre primitif dont les arètes latérales sont tronquées, ce qui le transforme

en un prisme droit carré, terminè par des pyramides a faces triangulaires, iuclinés vers les pans. A l'île de Ceylan; dans les Iudes-Orientales; daus la Caroline du Sud.— Le Zircou dioctaèdre. La variété dodécaèdre, dans laquelle les quatre arêtes du prisme sont tronquées, ce qui donne un prisme régulier à huit pans. A Expailly, en France; sur les bords du lac Rmène, en Russie.—Le Zircon unibinaire. La variété dodécaèdre, émarginée sur les arêtes d'intersection des pans avec les faces des sommets, ce oui entoure les bases des pyramides d'un anneau de facettes disposées en zig-zag. Des bords du lac Il-mène. — Le Zircon plagièdre. La variété nrismée dont chaque an-

§le solide, latéral, est modifié par eux facettes situées de biais. A Itle de Ceylan.— Le Zircon équivalent." La variété unibinaire dont le prisme est à huit pans comme dans la dioc-taèdre. A Trenton, dans le New-Jersey.— Le Zircon soustractif. La variété plagièdre, augmentée de fa-cettes qui remplacent les bords d'in-tersection des faces pyramidales avec les faces prismatiques. A Friederisch-vssrn, eu Norvège.

On peut distinguer deux sous-espèces dans le Zircon: le Zircon Jargon et le Zircon Hyacinthe.

1. Zircon Jargon, vulgairement Jargon, Jargon de Ceylan. Les cristaux de cette sous-espèce ont des joints naturels peu sensibles; leurs formes sont presque toujours peis-* mées; leurs couleurs sont le gris plus ou moins blanchâtre ou verdâ-tre, le blanc-jaunâtre, le vert, le brun foncé, le rouge et le bleu. Ces couleurs ne sont point vives; elles ne sont point uniformément répandues daus la pierre; et leurs teintes se diversifient quelquefois dans le même échantillon. La transparence varie depuis la limpidité jusqu'à l'opacit* presque complète. Les cristaux de Jargon sont en général d'un petit volume; cependant its dépassent ordinairement en grosseur ceux dui

[page] 715

Zircon Hyacinthe. Ils ont un éclat luisant qui se rapproche beaucoup de celui du Diamant brut. Le Zircon Jargon se trouve disséminé, soit eu cristaux complets dans les Roches des terrains primordiaux de cristallisation, s'oit plus ordinairement en cristaux oulés dans les sables des rivières, avec des Tourmalines, des Corindons Télésics, des Grenats, du Fer titané, etc. On a observé le Jargon en cristaux prismés, fort petits, de couleur grise ou jaunâtre, dans les Roches micacées du Saint Go-thard, où il est associé au Fer oli-gistej au Titane oxidé rouge et au Feldspath adulaire; on le rencontre eu cristaux bleuâtres dans les blocs de la Somma, surtout dans ceux qui sont presque entièrement composés de Néphéline. On le trouve en cristaux roulés dans le sable stannifère de Piriac, près de Nantes en France; à Ceylan, dans le district de Mal ma, partie méridiouale de l'île; dans Inde, au milieu des sables des rivières; dans le royaume de Pégu, etc. Nous rapportons à la sous-espèce précédente les variétés que Schumacher a décrites sous le nom de Zirconite, et qui sont eu quelque sorte intermédiaires entre le Zircon Jargon et le Zircon Hyacinthe. Leur couleur est le brun jaunâtre ou rou-geâtre de la canelle; elles sont seulement trauslucides; leurs cristaux varient de grosseur depuis celle de la tête d'une épingle jusqu'à celle d'un tuyau de plume; ils sont toujours disséminés dans des Roches de cristallisation et principalement dans la Syénite des Terrains de transition dite Syénite Zirconienne, qui paraît être leur gîte spécial. Ces cristaux sont quelquefois si abondans, qu'ils forment des masses à eux seuls. Les formes qu'ils affectent le plus ordinairement sont la soustraction, la plagièdre, et plus rarement la pris-mée et l'équivalente. Leur face est souvent lisse et brillante. On trouve ces variétés de Jargon dans la 8yé-nite de Friederischvtern et LaurWig, près Christiania en Norvège; daus celle de l'île de Ponüsok, sur la côte occidentale du GroËnland; dans les Syénites du Harz et de Meissen en Saxe; dans celle des comtés de Gal-lovvay et de Dumfries, et dans la' Syénite subordonnée au Gneiss, du Suther1and en Ecosse; enfin dans celle d'Assoufen, l'ancienne Syène, en Egypte On les rencontre encore dans certains sables de l'Afrique et de l'Amérique, qui sont tous mélangés de Fer titané; tel est, entre autres, le sable platinifère du Choco, dans la Nouvelle-Grenade.

On peut placer parmi les variétés de la Zirconite, les Jargons opaques et bruns jaunâtres que pon trouve disséminés eu différeus pays dans des Roches granitoïdes: tels sont les cristaux bruns prismés oui ont été rapportés récemment de la Caroline du Nord, en Amérique; ceux que Menge a découverts dans un Granit à Feldspath blanc, ou rougeâtre, sur les bords du lac Ilmène, près de Myask, gouvernement d'Orembourç en Sibérie. Ils sont souveut enveloppés de Mica uoir, et ils sont associés à la Gadolintte. Leurs formes sont celles des variétés dioctaèdre et unibiuaire. On a pareillement observé ces Zircon s dans le Gneiss à Trenton dans le New-Jersey, aux' Etats-Unis; ils sont accompagnés de' G enals et ordinairement engagés dans un Quartz laiteux. On en trouve' aussi dans le Granit aux environs de Baltimore, Etat de Maryland; dans les inontngues de Schooley, Etat de New-York; et à Sharon, dans le Connecticut; à Kangerdluarsuk, au GroËnland, avec la Sodalite et l'Eu-dyalitc; à Finbo, près de Fahlun en Suède, avec l'Yttrotantalite et l'Albite; dans une Roche subordon-' née nu Gneiss de Pricklerhalt, sur le versant méridional du Saualpe en Carinthie.

2. ZIRCON HYACINTHE. Hyazinth, Weru. Les cristaux qui se rapportent à celte sous-espèce, et dont la couleur est le rouge ou le brun-jaunâtre orangé, ont des joints naturels plus appareils; Leurs formes sont ordi-

[page] 716

nairement la dodécaèdre, la dioc-taèdre et l'unibinaûe, plus rarement la primitiye. Ces formes sont en général plus nettes que celles des cristaux de Zircon Jargon, quoiqu'elles soient souvent arrondies sur leurs augles. La couleur de l'Hyacinthe se perd par l'action du feu; il suffit même d'en exposer un fagment à la flamme d'une bougie, pour qu'il se décolore; il devient alors blanchâtre ou d'un gris de perle. Les cristaux d'Hyacinthes ont un éclat vif et luisant; ils jouissent d'une transparence presque complète. LesZircons Hyacinthes sont disséminés dans les Basaltes et les laves basaltiques, dans les scories et les sables des terrains volcanisés, avec des grains ou cristaux d'autres substances, et parti-culièrement de Fer titané et de Corindon Saphir. On les trouve en assez grande quantité daus le sable volcanique d'un ruisseau appelé Rioupez-zouliou, près d'Expailly, village situé au pied d'une montagne basaltique nommée les Orgues, à une demi-lieue de la ville du Puy en Velay. Ce Sable renferme des cristaux de Fer titané, de Spinelle pléonaste, de Corindon Saphir, de Granit almadin, dePyroxène verdâtre, et surtout des cristaux d'Hyacinthe dont le volume dépasse rarement celui d'un gros pois. Le comte de Bournon a observé ces mêmes Hyacinthes dans les Basaltes couchés, qui forment la montée par laquelle on arrive à la ville du Puy; et Cordier les a découvertes dans les Basaltes de la montagne des Orgues et dans les scories du Puy des Amis. Les Hyacinthes se rencontrent aussi dans les sables de l'île de Cey-lan; dans un sable analo1gue à celui d'Expaily, à Beaulieu, près d'Aix eu Provence; dans les sables de Bilin en Bohême; dans ceux des environs de Pise et de Léonodo dans le Vicen-tin. On prétend les avoir observées à Brendola, près de Vicence, dans une Roche amygdaloïde qui renferme aussi des cristaux de Corindon Saphir; et dans les Basaltes d'Espagne et des environs de Lisbonne.

Le nont d'Hyacinthe a été donné par les modernes à des Pierres d'un rouge orangé, souvent avec une teinte de brun. On peut voir à l'article HYACINTHE les noms des diverses substances auxquelles les lapidaires appliquent encore cette dénomination. On taille quelquefois des cristaux de Zircon Hyacinthe; mais ce sont en général de très-petites Pierres dont on fait peu d'usage. La plupart de celles qui circulent sous ce nom dans le commerce, appartiennent à l'espèce de Grenat que l'on appelle Kancelstein ou Essonile.

A l'égard du nom de Jargon, on le donnait autrefois aux Pieries saus couleur qui, après avoir été taillées, avaient un faux air de ressemblance avec le Diamant, et pouvaient lui être substituées quoiqu'elles lui cédassent très-sensiblement en éclat et en dureté. Les Jargons du commerce sont aujourd'hui des variétés de Zircon, la plupart de couleurs foncées. Ce sont des Pierres de peu d'effet, et il faut qu'elles aient un volume assex fort et une belle teinte, pour être d'un prix un peu élevé, (G. DEL.)

ZIRCONE. MIN. On nommait ainsi l'oxide de Zirconium, qui était considéré comme une terre salifiable formant la base du Minéral appelé Zircon. V. ce mot. (G..N.)

ZIRCONITE. MIN. V. ZIRCON.

ZIRCONIUM. MIN. Métal de la Zircone. y. ZIRCON. (G. DEL.)

* ZIROPHORE. Zirophorus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Peutamètes, famille des Brachélytrès, tribu des Aplatis, établi par Dalman (Analecta EntomoL Holmiœ, 1823) et ayant pour caractères suivant cet auteur: antennes filiformes, composées de onze articles; le premier en massue, ceux de quatre a onze cylindriques, velus. Mandibules arquées, dentées à l'extrémité; palpes courts, filiformes; les maxillaires de quatre articles, les labiaux de trois; corps allongé, déprimé, presque linéaire; corselet

[page] 717

carré, canaliculé en dessus, ses angles postérieurs échancrés; pales courtes; jambes antérieures crénelées. Ce genre propre aux contrées chaudes de l'Amérique ne contient que peu d'espèces. Suivant Lacordaire (Mémoire sur les habitudes des Coléoptères de l'Amérique méridionale, Extrait des Annal. des Se. nat. T. xx), les espèces de ce genre vivent exclusivement sous les écorces en décomposition et les fouillent en tous sens. On rencontre quelquefois en quantité l'espèce la plus commune, Z.sco-riaceus, Germ. Dalman (Anal.entom., p. 24, tab. 4, fig. 1) décrit et figure une espèce qu'il nomme Zirophorus fronticornis; il en fait connaître une seconde (Z. penicillatus, même planche, fig. a). Enfin nous avons donné la figure du Zirophorus stria/us de Leach dans l'Iconographie du Règne Animal, Insectes, pl. 9, fig. 1a et 12 A. (G.)

ZISEL ou ZIZEL. MAM. Syn. de Souslik. V. SPERMOPHILE au mot MARMOTTE. (IS.G.ST.-H.)

ZITRIN ou ZÏTRINE. MIN. Qu'on nomme aussi CITRIN et CITRINE. Variété jaune de Quartz hyalin. V. QUARTZ. (AUD.)

ZIZANE. BOT. PUAN. Ou plutôt Zizanie. Vieux nom vulgaire de L'IVRAIE, V. ce mot, d'où 1 ancien dicton populaire semer la zizanie, pour dire mettre le trouble, le désordre, etc. (B.)

ZIZANIE. Zizania, BOT. PHAN. Genre de la famille des Graminées et de la Monœcie Hexandrie, L., qui offre pour caractères: des fleurs uui sexuées et monoïques; dans les fleurs mâles, point de iépicène; la glume est utiflore et se compose de deux paillettes lancéolées et membraneuses; il y a six étamines 5 dans les fleurs femelles, la Iépicène manque également; la glume est oblongue, lancéolée, clause; s'a'paillette extérieure est coriace et longuement su-bulée; la glumelle se compose de deux paléoies opposées; le fruit est oblong et enveloppé dans la glume. Ce genre se compose de plusieurs Graminées, vivant en général dans les lieux humides de l'Amérique méridionale et septentrionale (A. R.)

ZIZI. oIs. Espèce du genre Bruant. V. ce mot. (DR..Z.)

* ZIZI A. BOT. PHAN. Nouveau genre de la famille des Ombellifères établi par Koch et adopté par De Can-dolle (Prodr. Syst. Veg. 4, p. 99) avec les caracères suivans: calice formé d'un rebord à peine visible ou à cinq dents tiès-courtes; pétales elliptiques, amincis en une pointe longue et infléchie; fruit contracté par ses côtés, presque didyme, arrondi ou ovale; méricarpes à cinq côtes filiformes, proéminentes, égales, les latérales formant les bords; vallécules à une seule bandelette (canal oléifère); commissure à deux bandelettes; carpophore biparti; graine cy-lindroïde, comprimée, légèrement plane du côté antérieur. Ce genre se compose de trois Plantes de l'Amérique septentrionale, placées par les auteurs dans les genres Smyrnium, Sison et Thaspium. La plus remarquable est le Zizia aurea, Koch, ou Smyrnium aureum, L. Ce sont des Plantes herbacées, à tises simples, dressées, à feuilles divisées. les seginens oblongs ou ovales. Il n'y a point d'involucre général; les involucelles partiels n'ont qu'un petit nombre de folioles. Les fleurs sont jaunes, rarement blanches ou rou-

ges foncées. Le genre Zizia diffère du Smyrnium par sa graine non enroulée, et de l'Apium par ses pétales longuement acuminés. (G..N.)

ZIZIPHORA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Labiées, offrant les caractères suivans: calice tubuleux, cylindrique, strié, à cinq dents, barbu à l'orifice; corolle en masque, ayant le tube cylindrique, le limbe à deux lèvres, dont la supérieure est cyale, entière, réfléchie, l'inférieure ouverte, plus large, à trois segmena arrondis et égaux; deux étaminei

[page] 718

fertiles, accompagnées souvent de deux filets stériles; ovaire quadri-Jobé, du centre duquel s'élèvc un -style pointu et courbe; quatre akènes, gibbeux d'un côté, anguleux de l'autre, renfermés dans le calice persistant. Ce genre diffère à peine du Cunila, près duquel il est placé par les auteurs, et dont une espèce (C. capitata, L.) a été décrite par La-niarck sous le nom de Ziziphora clinopodioides. Les espèces sont peu nombreuses, et croissent dans les parties les plus chaudes de la région méditerranéenne, particulièrement en Orient, en Barbarie et en Espagne. Parmi ces Plantes, nous citerons les Ziziphora capitata, hispa-nica, spicata, tenuior et acinoides. Elles ont le port de certaines espèces de Thym; mais elles se distinguent facilement de ce genre par leur calice qui n'est pas bilabié, et leurs éta-mines, au nombre seulement de deux, fertiles. Leurs tiges sont herbacées, à branches simplés et opposées, garnies de feuilles à peine pé-tiolécs, presque entières. Les fleurs sont nombreuses, disposées en capitules ou en épis terminaux. (G..N.)

ZKYPHUS. BOT. PHAN. V. JUJUBIER..

ZOACANTHE. noT. PHAN. Poiret a écrit ainsi, pour en ramener l'histoire à l'ordre alphabétique, le genre Exoacantha de Labillardière. V. ce mot. (G..N.)

ZOADELGES. INS. V SANGUI-SUGES.

ZOANTHE. Zoanthus. ACAL.? Ce genre a pour caractères: corps charnu, subcylindrique, grêle infé-rieureraent, épaissi eu massue à son sommet et fixé constamment par sa base, le long d'un tube charnu et rampant qui lui donne naissance; bouche terminale, entourée de tentacules en rayons retraçâtes. Les Zoanthes se rapprochent beaucoup des Actinies par la forme de leur, corps entièrement charnu, de leur bouche et de leurs tentacules; ils en

différent en ce qu'ils sont réunis en nombre plus ou moins considérable sur une base commune. Cette dernière disposition a engagé Lamarck à rapprocher les Zoanthes des Polypes nus; la plupart des auteurs les rangent parmi les Acalèphes. Du reste, on connaît fort peu 1 organisation de ces Animaux; on n'en sait guère que ce qu'en a dit Ellis, soit dans les Transactions Philosophiques, T. Lvu, p. 456, lab. 19, fig. 1 et a, soit dans l'Histoire des Zoophytes, mise en ordrepar Solander, p. 5, t. 1, f. 1 et a. La seule espèce d'abord connue de ce genre a été nommée Zoanthius Eillsii. Asses récemment Le Sueur en a fait connaître trois espèces' nouvelles du golfe du Mexique, dans le Journal de l'Académie des Sciences de Philadelphie.(E. D..L.)

ZOGODON. POLYP. Rafinesqnc établit ce genre très-douteux pour deux Auimaux marins des mers de Sicile dont le corps est fixe, et la bouche grande et çampanulée. (a.)

* ZOCOR ou ZOKOR. MAM. ES-pèce d'Aspalax. V. ce mot. (B.)

ZODION. INS. Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricè-res, tribu des Conopsaires, établi par La treille et adopté par tous les entomologistes avec ces caractères . antennes avancées, plus courtes que là tête, composées de trois articles; le premier petit, très-court, cylindrique; le second obeonique, formant avec le troisième qui est presque triangulaire et obtus, une massue ovale, allongée et comprimée, ce dernier muni d'un style dorsal distinctement articulé. Trompe filiforme, peu cornée, longue, avancée, articulée et coudée seulement à sa base, . terminée par deux lèvres courtes; palpes insérés à la base de la trompe, très-petits, cylindriques, garnis de soies obtuses. Tête assez lorte; hy-postome gonflé en forme de vessie, un peu excavé au-dessus des antennes; front large; yeux ronds, espacés dans les:deux sexes. Corps étroit,

[page] 719

allongé; corselet presque spbériqae; ses angles entériours formant chacun une bosse fort prononcée; prothorax peu distinct du mésolhorax dans sa partie dorsale moyenne; méta thorax fort court; écusson très-petit; ailes couchées parallèlement sur le corps dans le repos, dallerons très-petits; balanciera découverts; abdomen cylindrique composé de quatre segmens outre l'anus, hérissé de quelques soies roides, son extrémité recourbée en dessous; pales de longueur moyenne; jambes un peu en massue allant en grossissant de la base à l'extrémité, un peu arquées; tarses longs. Ce genre était confondu par Fabri-cius et Fallen dans le genre Myopa; mais ce dernier tel qu'il est adopté aujourd'hui en diffère par sa trompe qui est deux (ois coudée. On ne connaît que deux espèces de Zodions-, elles sont propres à l'Europe et de petite taille. Nous citerons comme type du genre le ZODION CENDBé, Z. cinereu in, Meig., Dipt. d'Enr., T. iv, -pag. 138, lab. 37, fig. 6 et 7; Myopa cinerea, Fabr. et Myopa tibialis, ibid. Cette espèce est commune aux environs de Paris. (G.)

ZOé. Zœa. CRUST. Il n'est point de Crustacé sur lequel les zoologistes aient émis des opinions aussi divergentes que sur les Zoés. Ce nom a été donné par Bose à un petit Ani-mal qu'il a découvert en haute mer, entre l'Europe et l'Amérique, et que l'on s'accorde a regarder comme voisin du Monoculus taurus de Slabber (Amusement naturels et observations microstop., Harlem 1778, V). Slabber, comme on le voit, rapproche ces Crustacés des Monocles; Bose au contraire les place en tête de la division des Sessiocles et les regarde comme établissant le passage entre lés Crevettes, les Ontscoïdiens, etc., et les Crustacés supérieurs longue queue. La treille, danff la première édition du Règne Animal de Cuvier, les relégua a la fin de l'ordre des Branchiopodes près des Polyphèmes et des Cyclopes; mais cependant il

KMipooQtie que c'est a la tribu des Décapodes Schizopodes qu'ils appartiennent. Cette dernière opinion est aussi celle de Leach qui a eu l'occasion d'étudier des Zoés recueillis pendant le voyage de Cranck au Congo: il les place a la fin de ses Podophthalmes à coté des Nébalies; mais il ne fait pas connaître lés raisons qui l'y ont déterminé. Aussi son exemple n'a pas entraîné les autres zoologistes. En effet, Desmarest continue à ranger le genre Zoé parmi les En tomostracés, dans l'ordre des Branchiopodes qui renferme aussi les Branchipes, etc., et Latréille (Nouvelle édit. du Règn. Anim.) en fait des Branchiopodes Lophyropes. Enfin, à celte incertitude sur la place que les Zoés doivent occuper dans la série naturelle des Crustacés sont venus s'ajouter de nouvelles difficultés, car un zoologiste anglais, J.-V. Thompson, a dernièrement annoncé que ces êtres singuliers ne sont autre chose que des espèces de larves du Crabe commun dont les jeunes éprouvaient de véritables métamorphoses avant que de parvenir à l'état parfait. Les observations, sur lesquelles Thompson fonde son opinion, montrent effectivement que par les progrès de l'âge la Zoé présente des chauge-mensde formes très-remarquables, et il assure en avoir obtenu en faisant eclore les œufs du Cancer Pagurus, L.; mais cette expérience n'est pas relatée avec assez de détails pour que l'on puisse y ajouter une entière confiance, et du reste Thompson, tout en décrivant l'organisation extérieure de ces petits Crustacés, ne fait pas connaître les particularités de leur structure intérieure, qui lèveraient toute difficulté relativement à la place qu'ils doivent occuper. Dans cet état de choses, nous avons pensé que de nouvelles recherches sur les Zoés ne seraient pas sans intérêt, et notre ami Reynaod eu ayant rapporté un assez grand nombre des mers des Indes, nous en avons fait, conjointement avec ce jeune savant, une dis-. section attentive.

[page] 720

Ces petits Crustacés ont, cornai* on le sait, le corps presque transparent et divisé en deux portions dis-tiuctes; l'une, céphalothoracique, est recouverte, comme chez les Decapodes, certains Stomapodes, les Apus, les Nébalies, etc., d'une grande carapace, et est presque globuleuse; la seconde, étroite et allongée, représente l'abdomen, et se compose d'une série de sept anneaux articulés bout à bout. La forme de la carapace et des autres parties varie un peu suivant les individus. Dans ceux que nous sommes porté a regarder comme étant les plus Jeunes, il existe sur la ligne médiane deux prolongemens spini-formes d'une longueur démesurée qui se terminent par un petit renflement; l'un de ces prolongemens se dirige en avant et occupe la place du rostre; l'autre est tourné en arrière et se porte au-dessus de l'abdomen; enfin de chaque côté de la carapace, et vers la partie postérieure on voit aussi une épine latérale plus ou moins longue. De chaque côté de la base de ce rostre, se trouvent les yeux qui sont très-gros et portés sur des pédoncules mobiles: enfin au-dessous de la carapace on distingue la série des membres qui constituent les antennes, les organes masticatoires et les pates. Les antennes, au nombre de quatre, sont placées au-dessous des yeux et à peu près sur la même ligne; celles de la première paire, ou les antennes internes, sont assez grosses, et les articulations des pièces qui les composent sont peu distinctes; par leur forme elles se rapprochent de celles des Brachyures et surtout de celles des Mégalopes, et près de leur extrémité on distingue un petit appendice cylindrique au-devant duquel est un article conique garni de poils du côté inférieur; les antennes externes sont très-courtes, grêles et styliformes. Immédiatement en arrière de la base des antennes internes, ou aperçoit l'ouverture buccale dont le bord antérieur est occupé par un labre presque circulaire de chaque côté duquel se trouvent les mandibules. Ces derniers appendices sont très-développés; on y distingue une série de dents incisives, un tubercule molaire et un petit palpe extrêmement court. La languette est lamelleuse et bilobée. Les deux paires d'appendices qui y font suite et qui correspondent évidemment aux eux paires de mâchoires propve-racut dites des autres Crustacés, sont très-peu développées; les mâchoires antérieures présentent une portion basilaire dont le bord intérieur est bilobé et garni de poils, et une petite tige terminale; celles de la seconde paire portent en dehors une grande lame ovalaire en forme de valvule et ressemblent beaucoup aux mâchoires extérieures des Brachyures. Les deux paires de membres qui font suite aux deux mâchoires et cjui correspondent aux pales-mâchoires antérieures et, moyennes, sont au contraire très-developpés et s'étendent de chaque côté du corps en forme de rame; chacun d'eux présente un article basilaire, à peu près cylindrique, portant à sou extrémité deux tiges qui se dirigent en dehors; aux pâtes-mâchoires de la première paire elles ont toutes deux à peu près de la même longueur, l'interne se compose de cinq petits articles, et l'externe d'un seul dont l'extrémité est garnie d'un faisceau de longs poils dirigés en bas. La branche externe des pates-mâchoires de la seconde paire présente la même disposition; mais l'interne est beaucoup plus courte et se compose d'un moindre nombre d'articles. En arrière de ces appendices on découvre de chaque coté du sternum un tubercule pfli-fère formé de deux articles et assex semblable à l'espèce de bourgeon qu'on voit apparaître sur le moignon e la pale d'un mâle lorsque ce membre se reproduit. Enfin à la suite de cet appendice et toujours a la face inférieure du thorax, se trouve une série de cinq paires de membres qui sont faibles, très-peu développés et habituellewent cachés sous la carapaceff la première paire présente son

[page] 721

extnimitf une petite pinne mal formée et les autres se tiennent par un article conique. D'après celte disposition, il est évident que les petits appendices dont nous venons de parler comme faisant suite aux patetr-mâchoires de la seconde paire sont les vestiges des pales mâchoires externes, et que les cinq paires de membres, qui terminent la série cé-phalolhoracique, représentent les cinq paires de pates ambulatoires des Crustacés Décapodes. L'abdomen porte aussi en dessous une double série de membres; chacun d'eux a la forme d'une lame ovelaire qui est portée sur un petit pédoncule, et leur nombre est de cioq paires. Enfin, la dernière pièce de l'abdomen est très-grande et se termine par une longue bifurcation.

D'après ces détails, il nous paraissait bieu probable que c'était avec raison que Leach avait regardé les Zoés comme appartenant à lordre des Décapodes; en effet la disposition de leurs pates-mâchoires de la seconde paire est celle qui est particulière à ces Animaux, et qui est intimement liée au mode de structure de leur appareil respiratoire; mais pour ne plus laisser de doute à eejt égard, il importait d'examiner cet appareil lui-même et de chercher si Jes Zoés sont pourvues, comme les Décapodes, d'une double cavité tho-Tacique renfermant des branchies, ou -bien si la respiration s'effectuait au moyeu de quelques organes extér rieurs. La dissection que nous en avons faite, prouve que sous ce rapport, comme sous tous les autres, les Zoés ressemblent aux Décapodes et que par conséquent c'est avec eux ou'on doit les ranger dans nos Me--modes naturelles. Mais ces Zoés sont-ils des Crustacés parfaits, comme la, plupart des naturalistes le pensent, ou ne sont-ils que des larves du Tourteau, ainsi que l'avance Thompson? Pour éclaircir ce point intéressant, nous avons comparé entre eux un grand nombre de ces petits Ani-jttau*, et nous nous sommes assuré qu'ils présentent des différences assez considérables. Chez un certain nombre de Zoés pris avec ceux dont nous avons donne ci-dessus la description, les épines latérales de la carapace avaient disparu, le rostre étant devenu très-court, et la grande pointe, qui se prolongeait au-dessus de l'abdomen, avait perdu les trois quarts de sa longueur; les pates-mâchoires des deux premières paiues étaient proportionnellement plus petites et celles de la troisième paire plns grandes; les pates thoraciques dépassaient de beaucoup la carapace; enfin la lame terminale de l'abdomen était bien moins allongée.

Si l'on compare maintenant ces différences avec les modification, que les Crustacés éprouvent pendant ' l'incubation ou peu de temps après leurs sortie de l'œuf, on verra qu'elles sont toutes de même nature. Chez l'Ecrevisse, par exemple, les pates-mâchoires se montrent bieu ayant les pates ambulatoires, et c'est par la suite seulement que ces dernières acquièrent la prédominence qu'on leur connaît chez l'adulte. L'état rudimeotaire des palesrtnâ--choircs de la troisième paire chez le Zoé, rappelle ce qui existe chez plusieurs jeunes Eoriophithalmes, tels que les Cloportes et les Cyniolhoés ou les membres, qui correspondent à ces organes ou à la paire qui les précèdent, manquent complètement et n'apparaissent qu'après une des premières mues. La consistance de 1 enveloppe tégumenlaire des Zoés, l'aspect de leurs membres et l'absence d'articulations bien nettes aux antennes internes, porteront aussi à croire que ce nesont pas des Crustacés adultes. C'est en effet l'opinion a laquelle nous uous sommes arrêté; mais nous avons bien de la peine à cioire que ces petits Animaux puissent devenir des Tourteaux. Les belles recherches de Rathkie montrent que l'Ecrevisse naît avec une forme a peu près la même que celle de l'adulte; et des observations que nous avons eu l'occasion-de faire sur

TOME XVI. 46

[page] 722

des Fixes, nous ont fait voir qu'il en est de même pour ces Crustacés; il serait donc contraire à tout ce que l'analogie nous porterait à admettre, de penser que les Zoés se transforment en Tourteaux, et pour nous convaincre d'un fait si singulier, il nous faudrait des observations plus circonstanciées que celles sur lesquelles Thompson appuie cette opinion. Il serait possible que par les progrès de l'âge le Zoé éprouvât des modifications de formes assez notables; mais plusieurs raisons nous empêchent de croire qu'ils puissent jamais devenir des Tourteaux, ni même des Décapodes Brachyures. En effet, le nombre de leurs membres abdominaux et la structure de ces organes rappelle ce qui existe chez certaius Macroures; mais nous ne connaissons pas dé Brachyure qui présente rien de semblable. La position des branchies est, il est vrai, à peu près la même chez les Zoés et les Brachyures. Chez les uns et les autres, il n'en existe point sur les deux derniers segmens du thorax, tandis que chez la plupart des Macroures la série de ces organes se continue jusqu'à l'origine de l'abdomen; mais ce caractère n'est pas constant parmi les Décapodes à longue queue; chez les Mégalops, par exemple, on ne le retiouve pas. Plusieurs autres particularités, qu'il serait trop long dénu-mérer ici, rapprochent aussi les Zoés de ces derniers Crustacés; leur forme générale n'est pas très-différente; ussi en admettant que les Zoés ne sont que les jeunes de quelque Crus-tacé, dont le type est déjà connu des zoologistes, serait-ce aux Mégalopes que nous serions disposé à les rapporter plutôt qu'à tout autre Déca-pxle, et dans le cas ou, par les progrès de l'âge, les pates-mâchoires des deux premières paires perdrait leur prédominance sur celles de la troisieme paires et leurs pates tbo-raciques acquerraient un développement proportionnel plus grand (ce qui n'offre rien d'invraisemblable), sans que les autres parties changeas-sent notablement, bien qu'on neSourrait plus réunir les Zoés et les Mégalopes dans un même genre, c'est encore a côté les uns des autres qu'il faudrait les placer. Mais si les pates-mâchoires des deux premières paires conservent toujours la forme des rames natatoires, il faudra nécessairement établir parmi les Décapodes Macroures une nouvelle famille pour y placer les Zoés, qui alors set viraitff établir le passage entie les Mégalopes et les Cyclopes.

Quant aux Nébalies, à coté des-les on range quelquefois ces Animaux, elles n'ont avec les Zoés que des analogies fort éloignées, car la structure lamelleuse des huit paires de membres, qui font suite à l'appareil buccal, ne permet pas de les éloigner des Branchipes et des Apus.(H.-M.E.)

ZOECIES. POLTP. Nom proposé par Lamouroux pour désigner les Polypiers composés; il n'est pas adopté.(E.)

ZOÉGéE. Zoegea. BOT. PHAK. Genre de la famille des Synanthé-rées, tribu des Cenlauriées, offrant les caractères essentiels suivans: in-volucre campanulé, composé d'écaillés régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces; les extérieures et les intermédiaires ovales, surmontées d'un appendice ovale, lancéolé, scarieux, roussâtre, muni au sommet et sur les côtés de longs filets grêles et mous; les écailles intérieures, oblongues, surmontées d'un appendice oblong, simple, denté au sommet. Calathide composée au centre de fleurons nombreux, réguliers et hermaphrodites; et à la circonférence de fleurons stériles avant la corolle à tube grêle et à limbe très-grand, fendu du côté extérieur jus-qu'à sa base, et à trois ou quatre dents. Ovaire des fleurs centrales, obovale, comprimé de deux côtés, surmonté d'une double aigrette, l'extérieure deux fois, plus longue que l'ovaire, composée de cinq rangées de poils légèrement barbellés, in-térieure très-courte, composée de

[page] 723

dix paillettes en une seule rangée, tronquées et denticulées au sommet. Le genre Zoegea a été établi par Linné dans sa Mantissa Plantarum, aux dépens du genre Centaurea, et réuni depuis à celui-ci par Lamarck. Il ne renferme qu'une seule espèce (Zoegea leptaurea, L.), plante de l'Orient, herbacée, annuelle, à feuilles sessilcs, oblongues, très-entières et à calathides d'un jaune doré, fort élégantes. Le Zoegea capensis, L. fils, a été placé par l'Héritier dans le genre Relkania. (G..N.)

ZOÉNIES. Zoenia. POLYP. (Sa-vigny.) Les Alcyons à double ouverture qui ne sont que des Ascidies agrégées. (B.)

ZOISTE. MIN. Nom donné à une variété principale d'Epidote dont on avait fait une espèce, en la dédiant au baron de Zoïs. V. EPIDOTE. (G. DEL.)

ZONARIA. BOT. CRYPT. (Hydro-phyies.) Nous ne savons où l'on a trouvé que Draparnaud forma sous ce nom un genre dont VUlua pa-vonia, L., était le type, et qui répon-dait conséquemment à ce qu'Adan-son appelait Padina. V. PADINJB. Rien d'imprimé ou de manuscrit dans l'herbier du botaniste de Montpellier ne justifie cette assertion. Agardh a formé son Zonaria de toutes les espèces que Lamouroux rangeait dans ses genres Dictyota et Dictyopteris, en y ajoutant les Pa-dines et YUlva plantaginea de quelques auteurs oui paraît être une Laminaire dans laquelle on ne trouve pas de zônes. Le genre totalement factice dont il est question, ne saurait être conservé, les espèces les plus incohérentes par leur aspect ou par leur organisation y ayant été comme entassées. (B.)

ZONATE. BOT. PHAK. (Poiret, Encyclopédie.) Syn. de Calorophus de Labillardière, et de Lepyrodia de R. Brown. V. ces mots. (G..N.)

ZONE. IMS. Espèce du genre Phalène de Geoffroy, qui appartient aujourd'hui au genre Bombyce. (A. R.)

ZONÉCOLIN. oIs. Espèce du sous-genre Colin et du genre Perdrix. V. ce mot. (A.)

ZONÉPHORE. POIS. Espèce du genre Spare. (B.)

ZONITE. Zonitis. INS. Genre de I'ordre des Coléoptères, section des Héléiomères, famille des Trachéli-des, tribu des Cantharidies, établi par Fabricius, adopté par La treille et par tous les entomologistes modernes avec ces caractères: antennes plus longues que le corselet, filiformes, insérées dans un sinus intérieur des yeux. Labre avancé, presque carré, entier; mandibules cornées, triangulaires, un peu arquées à leur extrémité qui est aiguË; mâchoires composées de deux lobes membraneux, l'interne à peine apparent, garni d'une frange de poils, Je lobe extérieur pointu à l'extrémité, allongé et également bordé de poils. Palpes filiformes, un peu inégaux, leur dernier article presque cylindrique, un peu aminci vers la base, tronqué à sou extrémité; lèvre membraneuse profondément bifide; menton à peu près en carré long; tête inclinée, triangulaire, presque cor-diforme; yeux allongés un peu échancrés à leur partie intérieure. Corps presque cylindrique, assez mou; corselet petit, presque carré, à peu près aussi large que les élytres; écusson distinct; élytres molles, linéaires, un peu rabattues sur lescotés et recouvrant entièrement l'abdomen et les ailes. Pates allongées, jambes postérieures terminées par une forte épine dont l'extrémité est dilatée, excavée et tronquée obliquement. Articles des tarses entiers; crochets bifides. Ce genre avait été d'abord confondu avec les Mylabres par Fabricius; Olivier le confondait avecses A palus; enfin Pallas en faisait des Mylabres. Suivant Latreille, leurs larves vivraient aux dépens de quelques Apiaircs. On connaît huit a dix es-

46*

[page] 724

pèces de ce genre toutes propres aux contrées méridionales de l'Europe, à l'Afrique el à l'Asie-Mineure; elles vivent toutes sur les fleurs dans les prairies el sont fort peu agiles. Nous citerons comme type la ZONITE BOUT-jtarjLé, Z. prousta, Fab., Seh. Apôle boul-biûlé, Oliv. Cette espèce est commuue dans le midi de la France.

(G.) ZONITE. Zonitus. MoLx. Mont-fort, dans sa Conchyliologie systématique, T. II, a proposé un genre pour un démembrement des Hélices) il n'a pas été adopté, V. HELICES.(D..II.)

ZONCRUS. REPT. SAUR. Nom proposé par Merrem pour le sous-Ijenre de Stellion, déjà nommé Cor-dyle par Cuvicr. V. STELLION.(rs. G. ST.-TI.)

* ZOOCARPÉES. PSYCH. Nous avions ainsi appelé une tribu de la famille naturelle dont nous proposâmes l'établissement dans le premier volume du présent Dictionnaire, sous le nom d'Arthrodiées (V. ce mot), et lorsque moins avancé, après vingt ans de travaux assidus, dans l'étude des etes dont le microscope peut seul faire connaître la véritable nature, nous n'avions point acquis l'expérience que dit ans de plus environ nous ont donnée. Maintenant les Ar-throdiées constituent pour nous un ordre dans le règne Psychodiaire (V. ce mot), ou les Zoocarpécs ont été élevées au rang de famille. On a vu précédemment, dans les articles où nous renvoyons, que ces créatures, si long-temps méconnues et d'abord confondues parmi les Conferves, consistent en des filamens tubuleux, articulés, végétant dans l'étendue des eaux, ou par leur physionomie générale, leur manière de croître et leur coloration, il est impossible à l'œil nu de les distinguer de la plu-patt des Plantes dont se compose la vaste tribu des Hydrophytes cloi-sounés, capillaires et privés de tout caractère quelconque d'animalité. Durant les diverses phases de leur développement, ce sont a propre-

ment parler des Végétaux; mais lorsque des propagules destinés a petuer pétuer de tels végétaux par la dissémination s'y sont développés, un phénomène digne d'admiration vient, par un genre de métamorphose auquel nos yeux refusaient d'abord d'ajouter foi, élever ces Zoocarpes au mode d'existence animale, qui, pour eux, est le résultat des fonctions végétales qui seules les régirent dans l'origine. Les propagules conçus entre les cloisons qui divisent les tubes de telles productions, vont jouir de la vie dans toute sa plénitude, et celte vie se manifestera par le mouvement spontané nécessaire à l'exercice d'une faculté, dont la volonté est un caractère certain.

Lorsque nous annonçâmes notre découverte, après avoir acquis la certitude qu'elle en était une, nous trouvâmes des incrédules; et beaucoup de personues que n'avaient pas révoltées les singulières visions deGi-rod Chantrans s'empressèrent d'attaquer les nôtres. Girod Chantrans, d'après quelques observations incomplètes, faites sur diverses substances réduites a l'état de putréfaction dans les vases où il les laissait croupir, imagina, envoyant ses in fusions remplies d'animalcules, que les Confer-ves étaient des amas de petits Polypes qui, s'individualisent toutes tes fois qu'ils en avaient la faculté, vivaient tantôt en libellé et tantôt agglomérés en forme de Plantes, s'unissaient ou se dispersaient cotasse par caprice. Celte idée, avons-nous déjà dit, était aussi erronée que celle qu'on eut long-temps au sujet des Mouches végétantes; nous la repous-sâmee quoi qu'au fond elle approchât de la réalité. Cependant d'autres naturalistes qui se complaisaient dans le système des transmutations et qui voyaient dans leur microscope, nomme avait cru voir le microgra-plie franc-comtois, crurent trouver en noue un disciple et s'empres-sèrent de citer notre témoignage a l'appui de leur système. Ce fut en vain que dans tous nos écrits on

[page] 725

nous vit protester contre des choses que nous tenions pour impossibles j ce que nous avions regardé comme les propagules vivans et les filamens qui leur avaient donné le jour, ne lurent que des Conferves qui se dissolvaient en Animaux ou des Ani-maux qui s'associaient eu Conferves. Celui qui soutint le plus vivement ces façons de voir eu fit le sujet d'un article pseudonymc dans le Dictionnaire de Levrault auquel nous avons répondu, pag, Sot et suivantes du Tome il du présent Dictionnaire; nous n'y reviendrons conséquent ment point; nous ne répéterons pas davantage ce qui se trouve dît à ce sujet, pag. 466 du Tome x à l'article METAMORPHOSE, et nous nous bâterons de reutrer dans notre sujet. Dès long-tems nous soupçonnions de l'animalité dans certaines Conferves de nos prédécesseurs et nous cherchions à l'y reconnaître par quelques indices d'irritabilité ou de locomotion; mais n'ayant jamais, quelque soin que nous y eussions apporté, distingué rien d'analogue, nous fûmes tenté d'y renoncer. Cependant à force d'élever des Conferves dans des vases, pour suivre les progrès de leurs dévcloppemens ou de leur destruction, de construire de petites mares factices pour perpétuer de tels êtres et rechercher leur mode de reproduction, nous acquîmes la certitude que plusieurs espèces se décoloraient en se désorganisant par la disjonction des articles de leurs fila-mens aux points ou des cloisons les coupent, et qu'elles le faisaient en proportion du nombre des animalcules verts qui se retrouvaient toujours pareils dans les vases, lorsque les mêmes espèces de Conferves y étaient mises en expérience. Ce point était constaté pour nous, quand nous découvrîmes qu'à certaines époques les Animalcules tombés comme engourdis au fond des vases, ou s'étant fixés sur quelques corps inondés, des filamens d'abord presque invisibles se développaient de toutes parts et que ces filamens ayant formé des masses floconneuses de Conferves pareilles à celles que nous avions vu se détruire, l'état de vigueur de celles-ci alternaient avec l'apparition des Animalcules souvent nombreux au point que l'eau s'en teiguait, ou du moins qu'il se formait par leur multitude pressée, des lisières de la teinte la plus aimable passant au foncé sur les imites de cette eau. La végétation alternait avec la vie, nous n'en trouvions pas davantage et nous n'avions garde d'en conclure que les Conferves s'étaient dissoutes en Animalcules, ni que les Animalcules s'étaient subordonnés les uns aux autres pour former des filamens, en renonçant à leur liberté individuelle. C'est en 1817 seulement, qu'errant en proscrit dans les environs de Liège, où le microscope était la seule consolation de notre exil; c'est en 1817 seulement, qu'observant ces masses ca-fiillaires veidâtres qui flottent dans le cours des ruisseaux et dans lesquelles les botanistes confondent cinq ou six objets differens sous le nom suranné Je Conferva rivularis, L.; c'est au mois d'août que nous vîmes enfin nos animalcules rompant les cloisons, out, d'abord captifs, ils s'étaient présentés intérieurement en figure de chapelet. Nous les vîmes avec un transport de surprise se délivrer de leurs matrices coufervoïdes et nager en liberté, et dans moins de quinze jours nous reconnûmes ainsi positivement qu'une demi-douzaine d'Infusoires de Mullcr, qui dès long-temps nous semblaient parfaitement connues, n'étaient que des propagules animés provenus de filamens inertes, des Plantes véritables. A peine nous en croyions nos yeux; cinquante dessius, faits avec la plus minutieuse attention à diverses reprises, furent pour nous les procès-verbaux d'une découverte que nous ne nous hâtâmes pas de publier au risque d'être devancé, et que nous gardâmes silencieusement cachée, voulant bien vérifier le fait un grand nombre de fois avant d'en occuper le monde savant. D'abord nous ne re-

[page] 726

trouvions plus, dans le nouveau lieu où l'on nous accordait un asile, ce qui nous avait tant intéressé. En vain nous observions tous les jours diverses Conferves, des Animalcules n'en sortaient plus. Ce ne fut que l'année suivante où nous en retrouvâmes d'analogues dans un bassin de jardin à Bruxelles, mais en une seule occasion; et nous commencions à craindre quelque illusion optique ou quelque méprise, lorsque dans l'été de 1820, revenu dans les environs de Liège, au vallon de Chau-fontaine, sur les bords de la Vesdre, nous revîmes mieux et plus souvent que la première fois, ce que nous y avions découvert trois ans auparavant. Nous reconnûmes alors que, selon les espèces, l'émission n'a pas lieu aux mêmes époques, et qu'en observant celles qui ne sont pas encore au point de produire, on n'y trouverait rien qui pût faire présumer la singularité de leur mode de propagation. Nous introduisîmes alors dans a science le nom de Zoocarpes, pour désigner certaines semences qui jouissent d'une vie animale très-prononcée, et qui de la condition d'inertie où elles étaient bornées tant qu'elles faisaient partie du tube végétant qui les contenait, passaient presque finalement à la condition de petites bétes douées de mouvement où l'on reconnaissait le résultat de volontés bien prononcées. Nous fûmes assez favorisés par les circonstances pour pouvoir montrer ces Zoocarpes sortant de leur tube, à diverses personnes, dont plusieurs s'occupaient d'Histoire naturelle; et récemment l'existence de propagules animés vient d'être constatée par plusieurs savans micrographes de différens pays. Nous lisons, dans un examen des recherches de Gaillon par Lyngbye, examen dont l'analyse a été insérée au Bulletin des Sciences naturelles au mois de mai 1826, que le professeur Hoffmann a vu le Conferva zona/a se métamorphosant en animalcules, c'est-à-dire qu'il a saisi ce Psychodié émettant ses Zoocarpes. Plus récemment encore on a annoncé que Chauvin; habile algologue de Gaen, avait observé le même fait; mais ni lui, ni Hoffmann n'avaient fait une découverte puisque la chose avait été prédite par nous. En effet, sans avoir jamais rencontré le Conferva zona/a au moment où l'émission de tels propagules animés pouvait appuyer nos observations antérieures, nous disions dès le commencement de 1823, dans le présent Dictionnaire (T. Iv, p. 59a) a les Conferva compacta, zo-naia, fugacissima et dissiliens pourront peut-être rentrer parmi les Zoo-carpêes dont elles ont parfaitement l'aspect avant l'époque ou ces dernières préparent intérieurement et émettent leurs gemmules vivantes.ff Or le Conferva zona/a ne nous a point trompé; son témoignage prévaudra quelque jour sur les dénégations gratuites d'un malacoloeiste qui, nouveau Neptune, semble vouloir se réserver le sceptre de l'eau, et attaque, dans de long3 écrits, quiconque eut le bonheur de trouver ce dont la nature de ses recherches, faites ordinairement à Paris dans l'eau-de-Vie où sur le sec, lui interdit de voir ou de vérifier la réalité. Celui que ce savant accuse (T. XL du Dictionnaire de Levrault) de ne pas s'occuper sérieusement de la science et de ne pas lui avoir fait faire un pas, n'a point, a la vérité, pour faire connaître ses découvertes (qu'il croit au moins aussi importantes que celles de Trembley, de Peysonel et d'Ellis) employé de terminologie baroque, dissonante, souvent impossible à prononcer, mais il a consulté la nature vivante; d'ailleurs d'irrécusables témoignages sont en sa faveur; le judicieux Mougeot, naturaliste des plus instruits, observateur scrupuleux, auteur de l'excellente collection des Cryptogames des Vosges, très-fa-miliarisé avec l'usage du microscope) Gaillardot son digne émule, et d'autres habiles gens, ont vérifié les faits. Le premier nous écrivait: ?? Vous avez parfaitement raison de vous prononcer contre ces transubs-

[page] 727

tanliations dont on veut introduire le système chez nous, c'est une ab-suroité en histoire naturelle. Certaine école s'abandonne trop à ces reveries; une Conferve y devient une Mousse et puis un Chêne. Ce que vous avez vu est très-bien vu. Le docteur Gaillardot et moi l'avons vérifié, et nous avons vu cent fois comme vous des Zoocarpes s'échapper des filamens où vous les avez découverts. Vos observations sont exactes et parfaitement conformes a la nature et tous les partisans possibles des Némazoaires ne pourront rien contre ce que vous avez publié.ff Il devient conséquemment aujourd'hui fort indifférent que certains esprits routiniers, préoccupés de leurs idées ou dans un esprit de commérage nient l'existence de ce qui se trouve constaté par d'excellens observateurs, mais il est essentiel d'étudier l'histoire des Zoocarpées sur laquelle nous appelons l'attention des naturalistes impartiaux. (B.)

* ZOOCARPES, PSYCH V. ZOOCARPEES et ARTHRODIEES.

ZOOLITHES. Foss. Ce nom a été donné quelquefois aux restes deMammifères trouvés à l'état fossile.(G. DEL.)

ZOOLOGIE. La Zoologie, dont le nom tiré du grec signifie discours sur les Animaux, est la branche des sciences physiques qui traite de la connaissance de tous les êtres animés, ou bien de ce que les anciens et beaucoup de modernes nommaient ou nomment le règne animal. La distinction des règnes minéral, animal et végétal, admise jusqu'en 1812, comprenait sous ces trois litres les grandes divisions des sciences naturelles; mais une plus juste appréciation des phénomènes de la vie et une définition plus rigoureuse furent proposées par Lamarck, et l'on s'accorde aujourd'hui à ne reconnaître que deux grandes séries de corps, les inorganiques qui sont soumis aux lois de l'attraction moléculaire, et les organiques qui, munis d'organes, présentent dans leur manière d'être une série de phénomènes internes et externes dont la non interruption est nommée la Vie; phénomène qu'entretient une cause profonde encore inconnue dans son essence, appréciable par ses résultats: corps enfin qui s'accroissent et s'entretiennent par l'assimilation de principes étrangers soumis à une force nommée vitalité. Les Minéraux sont formés par la combinaison binaire de deux élé-mens; les Végétaux sont essentiellement constitués par la réunion de l'oxigène, de l'hydrogène et du carbone, et même de l'azote; mais le carbone en est le principe dominant, tandis que pour les Animaux les quatre élémens constituans sont les mêmes, excepté que chez eux l'azote prédomine (V. les mots ANIMAL, MUSCLE, FIBRE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE, etc.). La Zoologie, comme branche des sciences naturelles, ne s'oc-eupe done que des Animaux; elle s'éclaire do l'Anatomie ou plutôt de la Zootomie, pour étudier les divers systèmes qui forment leur tissu orga-nique; la physiologie comparée explique les rouages divers des appareils de la vie tels qu'ils sont modifiés dans chaque série d'Animaux; mais la Zoologie a des lois qui lui sont propres, et c'est pour les avoir peut-être trop méconnues que cette science est aujourd'hui presque exclusivement envahie par l'anatomie et se trouve faire partie intégrante, comme fraction, d'une branche qu'elle avait d'abord appelée à son aide, comme simple auxiliaire. La Zoologie en effet a pour but direct de nommer tous les êtres vivans qui sont épars sur la surface du globe, ?? de décrire leurs formes à l'aide de caractères précis et reconnus; d'y joindre les détails de leurs propriétés-, de leurs mœurs, de leurs habitudes, de leur genre de vie; mais pour obtenir complètement ce résultat, elle doit les disposer dans des ordres conventionnels, nommés systèmes ou méthodes, dont l'échafaudage repose sur la connaissance intime de

[page] 728

l' organisation; pois elle appelle a sou aide la citation de tous les noms qui furent donnés à chaque Animal dans les auteurs: c'est alors la syno-nymieou la branche d'érudition zoo-logique; la littérature ou l'art de décrire convenableineutet avec les qualités sanctionnées par l'opinion générale les objets qu'on veut faire connaître; eufin viennent et l'histoire et la philosophie qui expliquent les habitudes, les mœurs, les instincts; puis la chimie qui analyse leurs parties, la géographie qui trace les lois de leur dispersion, etc., etc. La Zoo-logie peut done être divisée en. Zoologie générale, descriptive ou particulière, systématique ou naturelle, suivant qu'elle traite d'êtres étudiés collectivement d'une manière purement artificielle et sans analogie générale, ou bien lorsqu'elle tient compte du plus graud nombre de caractères.

La séparation qui existe entre les Végétaux et les Animaux est loin d'être précise; aussi notre collaborateur Bory de Saint-Vincent a-t-il proposé dans ces derniers temps de créer un règne intermédiaire, le Psychodiaire (V. ce tnot), pour servir de nuance de transition entre les Plantes et les Zoophytes; mais outre qu'il est impossible de s'arrêter sur des limites aussi fragiles, il est bien certain de plus que la plupart des Végétaux sont plus animalisés que certains Animaux, et rien n'est plus difficile que de caractériser un Animal (V. ce mol) et de l'isoler mettement d'une Plante par la définition.

La Zoologie se trouve elle-même divisée eu deux grandes classes, suivant que les êtres qui font partie de ces grandes attributions out une charpente osseuse interne ou en sont privés; de la séparation des Vertébrés et Ses Invertébrés. Ce n'est pas que ces dénominations né soient fautives, ainsi que l'ont prouvé les travaux de plusieurs anatomistes; car le sque-lette est modifié chez les Animaux dits Invertébrés, il revêt une autre forme et voilà tout; mais enfin cette

expression aujourd'hui généralément admise suffit jusqu'à nouvel ordre. Il ne s'agit que de préciser les deux grandes modifications de la charpente solide, bien qu'elle soit revêtue par les appareils locomoteurs, etc., ou qu'elle soit consacrée à les recouvrir.

La Zoologie a été divisée en grandes classes qui forment aujourd'hui des branches séparées pour le plus grand nombre des naturalistes; ainsi a mammalogie traite des Mammifères, l'ornithologie des Oiseaux, l'er-; pétologie des Reptiles, l'ichtbvologie des Poissons, l'entomologie des In-sectes la malacologie des Mollusques, la zoophytologie des Vers-, des Zoophytes, des Polypiers, etc. Près de ces groupes viennent encore se classer les Crustacés, les Annéli-des, les Aranéides, etc. (V. ces divers mots).

Le système zoologique est le moyen de classification adopté par un auteur pour classer tous les êtres connus a l'époque on il vit, ou qu'il a pu réunir seulement à l'aide de caractères peu nombreux et purement artificiels; si au contraire la série des caractères employés est généralisée, , on obtiendra une méthode dite na-turelle, parce qu'elle reposera sur le plus grand nombre possible d'analogies.

Les Animant groupé; à l'aide de caractères généraux constitueront des ordres, des classes, des familles, des tribus. Lorsque ces caractères seront plus précis, ils serviront a former des genres; lorsqu'ils ne seront relatifs qu'à un individu, ils concerneront l'espèce; s'ils distinguent des nuances, ils auront alors pour but de faire connaître la variété.

Tout Animal individuel ou espèce existe donc en vertu de formes typi-ques qu'il reçoit en naissant et qu'il transmet intactes aux rejetons qu'il

precree. S'il est parfois influencé par le climat, l'atmosphère et les variations* de température, ses formes se dénaturent dans de certaines propor-tions que les mêmes circonstances

[page] 729

alors font renouveler. C'est là variété persistante, distincte de la variole accidentelle, oui n'est que le résultat d'une modification toute exceptionnelle et de circonstance parement fortuite.

La Zoologie demande pour son étude des circonstances qu'il est plus diflicile de réunir que pour les autre; branches de sciences naturelle*. De nombreuses préparations sont nécessitées pour la conservation des Animaux; de vastes musées enrichis avec persévérance sont les seules archives qu'elle puisse utiliser avec fruit; mais tous les êtres animés, dé-in titrés par la mort, éprouvent des changemens énormes qui accroissent les difficultés qu'elle offre à ceux qui la cultivent: aussi leur nombre est-il beaucoup moins considérable que celui des botanistes ou des minéitt-logistes.

En dernier résultat, la méthode en zoologie est la base fondamentale de la science: elle est l'échafaudage ou viennent se grouper toutes les particularités qui forment la connaissance d'un être quelconque; elle éprouve les fluctuations fluetuations qui lui impriment le temps, les hommes et les proges des choses. La partie historique de la science tient compte des efforts faits à chaque époque par les travaux des zoologistes, cl la synonymie restitue à, chacun son système de nomenclature. La médecine et la chimie te servent de cette nomenclature pour assurer la fixité de l'Ani-mal dont la thérapeutique signale les propriétés ou les produits naturels ou artificiels. Le nom de Faune est plus particulièrement appliqué a l'histoire des Animaux d'une seule contrée, d'un seul pays, d'une seule pro-vince; il correspond ainsi au mot Flore employé en botanique (V. les mots SYSTEME et METHODE). La Pa-Jaeonloçraphie animale est la branche qui traite des débris fossiles des Animaux antédiluviens ou de ceux enfouis dans les couches superficielles de notre sol et dans les cavernes à ossemens. (LESS.)

ZOOMORPHOSE. MOLL. Danslet auteurs du dernier siècle on trouve ce mot employé pour désigner l'étude des Animaux des Coquilles; il n'est plus aujourd'hui en usage. V.MOLLUSQUES. (D..II.)

ZOOMORPHYTES. MIN. On a donné ce nom aux substances minérales qui revêtent des formes empruntées au règne végétal. V. PETHI-flC.VTIONS* (G. DEL.)

ZOGNYCHON. BOT. PHAN. Ancien nom cité par Ruell comme sy-nonyme du Leontopodium de Dios-coride. Celui-ci est une Plante que Linué a placée dans son genre Fi-lago et qui forme maintenant un genre distinct. Cependant Adanson a rapporté le Zoonychon des anciens an genre Alchemilla des modernes, genre qui appartient à la famille des Rosacées. (G..N.)

ZOOPHAGES. ZOOL. Cette dénomination, qui peut s'étendre à tous les Auimaux qui se nourrissent d'au-tres Animaux, est plus particuliè-rement consacrée pour les Oiseaux de proie. Ce sont des sépulcres animés!.., selon Virey. (B.)

ZOOPHTHALMON. BOT.PHAN.La grande Joubarbe (Sempervivum tecto-rum) portait Ce nom dans l'antiquité. Le Dotichos ??rens, L., qui fait main-tenant partie du genre Mucuna, était nomine Zoophthalmum parP. Browne.(G..N.)

'ZOOPHYTAIRES. ZOOL. (Blain-Ville.) V. ACTINOMORPHES. (B.)

ZOOPHYTES. ZOOL.? PSYCH. NOUS avons dit au mot HISTOIRE NATU-RELLE de ce Dictionnaire: de temps immémorial les hommes remarquè-rent autour d'eux, trois grandes modifications de l'existencequi, par leur aspect général, frappent d'abord les plus inattentifs; l'état brut ou inanimé, le Végétal et le vivant. Soumis à l'assentiment général, les naturalistes adoptèrent trois divisions primai-res qui résultaient de ces trois modi-fications et le grand Linné lui-même

[page] 730

n'en imgina pas d' autres; mais il soupçonnait la possibilité d'une quatrième coupe. « Les corps naturels, dit-il, sont tous ceux qui sortirent de la main du créateur pour composer notre terre; ils sont constitués en trois règnes aux limites desquels sont les Zoophytes. En effet, d'après la définition que le législateur suédois donnait du mot heureusement am-bigu de Zoophyte, il est clair que de tels êtres, comme il le concevait, n'étaient guère plus que des Plantes; il leur donnait pour caractère une double vie végétale, résultante d'une tige munie de racines susceptibles de se ramifier, inerte et produisant une véritable floraison animale, ajou-tée par cette floraison qui consistait en petites créatures vivante*, puisque celles-ci jouissaient de la faculté de se mouvoir spontanément. Si les Zoo-ph tes étaient simplement des Plantes, ajoutait Linné, ils seraient dé-pourvus de sens et de mouvement; s'ils étaient des Animaux, ils ne végéteraient pas privés de facultés locomotives. Les Zoophytes ainsi définis devinrent le quatrième ordre de la classe des vers dans les dernières éditions du Systema naturce et dans la troisième on les trouve divisés en genres de la manière suivante:

ZOOPHYTA. Animalia composita, vegetabilium more efflorescentia.

* Stirpe calcarea (Lithophyta).

336. TUBIPORA. Corallium tubis cy-iindricis (Spec. 10).

337. MADREPORA. Corallium stellis concavis (Spec. 118).

338. MILLEPORA. Corallium tubis subulatis (Spec, 34).

339. CELLEPORA. Corallium cellu-lis cavis (Spec. 8).

340. Isis. Stirpe lapidea (Sep. 6).

** Stirpe molliori (Zoephyta).

ANTIPHATES. Stirps cornea, spinu-lis obsita, carne gelatinosd tecta (Spec. 13).

341. CORGONIA. Stirps cornea, carne cellulosed vel vasculosâ (Spec. 41).

342. ALCYONIUM. Stirps suberosa (Spec. 28, 343. SPONGIA. Stirps stuposa (Spec. 50).

344. FLUSTRA. Stirps porosissima (Spec. 19).

345. TUBULARIA. Stirps fistulosa [Spec. 94).

346. CORALLINA. Stirps articulis filiformibus calcareis (Spec. 38).

347. SERTULARIA. Stirps articulis fibrosis filiformibus (Spec. 77).

348. PENNATULA. Stirps coriacea penniformis (Spec. 16).

349. HYDRA. Stirps medullosa nuda (Spec. 17).

Ces quinze genres de Zoophytes ne contiennent pas plus de quatre cent quatre-vingt neuf espèces. A la marche qu'on suit dans la multiplication des genres, le nombre de telles coupes pourrait bien avant peu égaler celui des espèces mentionnées par Gmelin et qui ne tardera pas a etre décuplé, maintenant que les Polypiers fossiles sont devenus non moins que les vivans l'objet d'une étude sérieuse.

Le savant Cuvier a donné au mot Zoophyte une signification tout-à-fait différente de celle qu'avait consacrée l'usage, et qu'établissait l'éty-mologie. Les Zoophytes forment, dans son Règne Animal, le quatrième embranchement des Animaux; il adopte comme synonyme le nom de Rayon- -nés qui peut bieu convenir à de véritables Zoophytes, mais qui nous paraît impropre pour désigner les Entozoaires ou Vers intestinaux, les-quels, malgré la place que leur assigne l'illustre 'professeur entre les Echinodermes et les Polypes, n'ont jamais présenté le moindre rapport avec les Animaux végétans. 11 eût été, ce nous semble, plus conséquent, en instituant un vaste groupe pour y ieter les genres obscurs qu'on avait le moins bien examinés, de ne pas étendre à tout le groupe une désignation qui indiquait des attributs positifs entièrement différens de ceux qui caractérisent les deux tiers d'un amalgame où, nous sommes contraint

[page] 731

de le déclarer, nous ne trouvons que très-peu ou point de rapports naturels. De cette perturbation dans la valeur des mots collectifs de premier ordre, est résultée une erreur radi-cale dans la partie terminale du Sys-tème de Cuvier. a Les Animaux composés dont nous avions déjà vu quelques exemples parmi les derniers Mollusques, dit l'auteur du Règne Animal, sont très-multipliés parmi les Zoophytes, et leurs agrégations y forment des troncs et des expansions de toute sorte de figures. Cette cir-constance jointe a la simplicité d'or-ganisation de la plupart des espèces, et à cette disposition rayonnante de leurs organes qui rappellent les pétales des fleurs, est ce qui leur a valu le nom de Zoophytes, Animaux-Plantes, par lequel on ne veut indiquer que ces rapports apparens; caries Zoophytes, jouissant de la sensibilité, du mouvement volontaire, et se nourrissant, pour la plupart, de matières Qu'ils a valent ou qu'ils sucent et qu'ils digèrent dans une cavité intérieure, sont bien certainement des Animaux.ff Nul doute que les Astéries, les Oursins, les Ascarides, les Ténias et les Méduses dont Cuvier fait des Zoophytes, jouissant en tout temps de la sensibilité, du mouvement volontaire et de la faculté de sucer, en digérant dans une cavité alimentaire, ne soient à tous égards des Animaux; mais nous pouvons affirmer que rien de semblable n'a lieu dans les éponges, dans les Co-rallines, ni dans les tribus madré-poriques, où la nutrition ne peut s'opérer qu'en vertu d'une absorption corticale qui ne nécessite ni appareil buccal, ni cavité interne; en un mot quoi que ce soit où l'on pût reconnaître la moindre trace d'organe digestif. Les troncs et les expansions des Zoophytes ne s'y forment pas plus par agrégation que les mêmes parties ne le font dans un Végétal quelconque. Ce mot d'agrégation ne peut donner que de fausses idées, employé de la sorte. Une multitude de petits Animaux qui, libres de leur nature, viennent, obéissant à l'impulsion d'un instinct spécifique, établir leur domicile à côté les uns des autres, s'agrègent, parce qu'ils n'avaient pas, avant leur rapprochement volontaire, de liaisons naturelles qui les subordonnassent nécessairement les uns aux autres; mais il n'en est pas ainsi d'un corps qui, pour croître et s'étendre, doit précisément se désagréger. Qu'à l'extrémité des rameaux résultant d'une division de parties qui commencèrent par n'être qu'un tout homogène, se développent dans les véritables Zoophytes des Animaux; ceux-ci, pour être des fractions d'un corps multiple, ne formeront pourtant pas une agrégation, parce qu'agrégation implique la volonté de s'agré-ger chez des individualités qui sem-laient formées pour devoir demeurer distinctes. S'il était vrai, comme le supposait Girod-Chantrans, et depuis, les inventeurs des Néma-zoaires, que des Animalcules pussent s'incorporer les uns dans les autres pour exercer une vie commune, il existerait effectivement des agrégations véritables; mais jusqu'ici nous n'en avons trouvé de ce genre que daus la mythologie, où la nymphe Salinacis, ayant enlacé un berger entre ses bras amoureux, fut agrégée pour ne former qu'un seul corps avec sou amant. Nous qui, quoi qu'eu ait dit un auteur que nous savons n'avoir guère vu de Microscopiques que dans des images, ne répuions connus que ceux que nous avous observés vivans, et qui en avons beaucoup observé, nous en avons surpris se divisant et jouissant de la faculté de se propager par fragmens qui deviennent autant d'Auimaux com-plets; mais nous n'en connaissons pas qui, étant d'abord distincts, s'a-grègent en un seul. Mous invoquons ici les témoignages de plusieurs observateurs tiès-scrupuleux, qui, ayant répété nos expériences et étudié comme nous la nature sans prétendre l'asservir au despotisme néologique, n'ont jamais vérifié un

[page] 732

fait de ce genre. Quant aux Micros-copiques qui ne végètent pas, dont aucun ne présente de formes rayon-nées, qui jouissent d'une indépen-dance individuelle manifestée par des mouvemens si vifs, nous n'y pouvons voir des ressemblances avec les Madrépores et le Corail par exemple pour en motiver le rapprochement sous un nom commun; il nous eût semblé préférable de renoncer avec Lamarck à ce nom de Zoophyte, que de le dénaturer en le changeant d'ob-jet. Ce grand homme, ainsi que La-mouroux, n'ont point adopté l'ordre des Zoophytes; ils en ont réparti les genres dans leur ordre des Polypes; nous renvoyons à l'article qui, dans ce Dictionnaire, est consacré à l'histoire de cet ordre, et a une histoire du règne psychodiaire préparée en silence, d'après nature, pour répondre une fois pour toutes et par des faits réels a des objections dont tout le poids vient de la hauteur d'où l'on affecte de les laisser tomber. (B.)

ZOOPHYTOLITHES. POLYP. Foss. Les anciens oryctographes dé-signaient par ce nom les Zoophytes fossiles. (B.) * ZOOSPERMES, MICR. Genre de la famille des Cercariées, dans l'ordre des Gymnodés, dont les caractères sont: corps non contractile, ovale, comprimé ou discoïde, ter-miné par un appendice caudiforme implanté et très-distinct, qui égale nu moins ou surpasse ce corps en longueur. Quelques écrivains aiment encore mieux appeler les êtres qui composent ce genre des Animalcules spermatiques et en discourir sans en avoir vu, que d'adopter un nom qu'ils n'ont pas inventé et qui ue finit pas en osoaires. N'importe, les Zoospermes diffèrent des véritables Cercaires qui ont en général l'appendice caudiforme proportionnellement plus court, et en ce qu'ils sont aplatis au lieu d'être ovoïdes ou cy-lindracés. 11 en résulte que, vus de profil, on croirait les Zoospermes semblables à des Vibrions, conséquentment de ligure anguiforme; tandis que vus par leur plat où ils se présentent le plus communément, ils ont une toute apparence; d'où vient que Muller, qui au reste n'a fait que mentionner comme un syno-nyme de son Cercaria Gyrinus le plus important des Zoospermes, n'en distingua pas cet Animalcule. Un caractère non moins essentiel que l'aplatissement du corps, qui se tire de l'habitat, singularise les êtres qui vont faire le sujet de cet article: on ne les a trouvés jusqu'ici que dans la liqueur spermatique des Animaux mâles. Des observations incomplètes de Buffou qui employait, à ce qu'il parait, aussi maladroitement le mi-croscope que le font aujourd'hui certains de nos antagonistes, firent supposer que les femelles en produi-saient également; mais une telle erreur n'a pas plus supporté l'examen que les oeufs ou l'anus des Hydres ou Polypes d'eau douce, etc., etc. Ce fut vers le commencement de l'année 1678 que Hartsoeker, dans sou Traité de Dioptrique, annonça que le semen masculinum, observé par lui, depuis une vingtaine d'années, au microscope, lui avait pré-senté chez plusieurs Animaux une infinité d'Animalcules extraordinairement petits et semblables à des têtards de Crapauds ou de Grenouilles. Leuwenhoeck revendiqua cette importante découverte, et, dans une lettre datée du 17 janvier 1678, il prétendit eu avoir fail part à la Société royale de Londres. Que la découverte appartienne à Leuwenhoeck ou bien a Hartsoeker, que ces savans l'aient faite et publiée à peu près simultanément, al n'importe guère; le microscope trouvé et perfectionné, la liqueur séminale devait, comme toute autre substance, y être examinée tôt ou tard, et des Animalcules devaient conséquemment s'y montrer au curieux qui le premier aurait l'idée de ce genre d'investigation \ mais ce qui doit paraître fort étrange, c'est qu'après qu'on eut indiqué le phé-

[page] 733

nomene dont il est question, on eh déraisonna longuement, en attribuant a ces Animaux une importance qui fit révoquer en doute jusqu'à leur réalité. L'on vit première-ment le genre humain en raccourci dans ces infiniment petits, qui réunissaient les conditions nécessaires pour devenir les images de Dieu sur terre, et l'on ne demandait pas comment, de plusieurs milliards de Zoospermes que contenait une cuisse d'Abraham, pour employer une expression décente de la Bible, un ou deux seulement, prédestines, devin-rent précisément IsmaËl et Isaac, après que le patriarche, père élevé d une multitude, aurait eu affaire à Sara ainsi qu'à sa servante. L'esprit de système nuisit à la découverte. Tandis que les uns niaient l'existence des populations du sperme, celles-ci devinrent pour d'autres le sujct de belles théories scientifiques, ou la source d'assez mauvaises plaisanteries. Des raisonneurs à qui l'on en montra, ne pouvant en nier la réalité, nièrent qu'ils fussent en vie. D'autres les regardèrent comme des ébauches d'hommes tout faits, etc., etc. Il ne reste plus Tien de ces controverses, et il en sera de même de toutes les vaines phrases que desserrent incessamment contre les décou-vertes microscopiques, les faiseurs d'articles et les compilateurs auxquels le microscope n'est pas familier. Nous négligerons donc comme absolument inutiles à reproduire, les systèmes bizarres et les disputes verbeuses auxquels donnèrent lieu les Animalcules spermatiques. Le vrai naturaliste se borne à étudier, décrire, caractériser et figurer leses-pèces de Zoospermes, tandis que le physiologiste recherche quel rôle ils peuvent remplir dans le mécanisme de la génération, où leur pré-sence semble être uu élément indispensable. La conformation des orga-nes destinés à préparer le fluide où se développent et vivent les Zoosper--mes a été traitée au mot Génera-tion, où nous renvoyons d'abord

le lecteur. Sans partager plusieurs des idées qu'on y trouvera, il suffira de dire ici que c est dans les organes, soit sécrétoires, soit de dépôt, qu'on doit chercher les Animalcules sper-matiques; on les trouvera également, soit dans le liquide obtenu par éja-culation, soit dans celui qui fait encore partie de l'être même qu'on choisit vivant pour sujet d'une expé-rience cruelle. Une gouttelette de cette matière provenue d'un Animal adulte, exposée au microscope, en est tellement remplie, qu'on n'y dis-tingue d'abord aucun individu; un mouvement général, une sorte de petit bouillonnement trahit seul la merveille qui se manifeste si l'on étend la gouttelette avec un peu d'eau tiède, quand on examine le sperme des Vertébrés a sang chaud, à la température de l'atmosphère, quand on s'occupe des Animaux à sang froid. Aussitôt que le délayement a lieu, et que les Animalcules ne se trouvent plus comme empâtés les uns dans les autres, on les voit se répandre dans le petit océan qu'on a sous les yeux; ils s'y agitent avec une grande vélocité; leur corps ou renflement antérieur s'élève vers la surface du liquide, où l'appendice caudiforme s'enfonce obliquement, de sotte nue la pointe n'en est pas toujours visible, Cette sorte de queue s'agite sinueusèment, ayant ses ondulations souvent très-rapides, l'Ani-mal avance pourtant fort lentement; nous n'en avons jamais vu qui ré-trogradassent; quelquefois, malgré la rapidité des mouvemens de sa queue, le Zoosperme ne change pas de place; on le dirait fixé contre quelque corps gélatineux qui le retient, et d'où ?? chercherait vainement à se dégager. Nous en avous distinguéqui, ayant comme heurté de leur partie antérieure quelque corps étranger rencontré dans la liqueur, ont tourné l'obstacle pour s'agiter dans une nouvelle direction; ils ont constamment donné à nos yeux des signés tellement évidens de volonté, que nous sommes encore à compren-

[page] 734

dre comment les auteurs qui disent s'être servis du microscope pour en observer, ont pu nier leur animalité. En général la manière dont les Zoo-spermes nagent rappelle l'allure des larves des Batraciens. A la couleur près, on peut se faire une idée très-exacte d'une goutte délavée de li-aueur prolifique, grossie d' un millier de fois, en jetant les yeux sur certains recoins des mares ou sur des trous d'eau stagnante, dans lesquels nagent de milliers de petits têtards, rapprochés par la diminution du liquide. Nous avons plusieurs fois trouvé, dans le sperme que contenait le canal déférent, une si énorme quantité de ces imitations de têtards, qu'il est probable, comme l'avait dejà soupçonné Leuwenhoeck, que leur quantité y surpassait celle de la liqueur même. Au reste le sperme des adultes seuls contient des Animalcules; on n'en trouve point dans cette liqueur avant l'âge de puberté; ils disparaissent dans tous les mâles sans exception, quand ceux-ci perdent la faculté de se produire. Ce fait bien constaté, pourrait fournir dans certains cas un moyen légal pour constater de quelle part vient l'impuissance dans certaines unions mal assorties, et ce moyen eût été beaucoup plus sûr et moins malhonnête que ces congrès qu'ordonnaient encore naguère nos graves tribunaux. Il n existe point de Zoospermes chez les Mulets inféconds provenus du croisement des espèces du Cheval et de l'Ane; nous avons eu

plus d'une fois occasion de vérifier le fait connu de Gleichen, et qui plus tard a été constaté par Prévost et Dumas. Il existe des exemples de Mules devenues mères après leur accouplement avec des Anes ou avec des Chevaux étalons; Gleichen en cite plusieurs; nul n'en doute en Espagne, ou l'on s'adonne plus qu'ailleurs à l'éducation de tels Animaux. Nous avons vu notamment, dans un combat, durant lequel la ville d'Ovicdo en Asturie eut beaucoup à souffrir, une Mule qui, ayant été

tuée d'un coup de canon, fut ou-yerte, et qui contenait un fœtus âge de trois ou quatre mois au moins: il était semblable à celui d'un ânoo; mais quelque soin que nous ayons mis à nous informer s'il existait des Anesses ou des Jumens qui eussent été fécondées par des Mulets, nous n'eu avons pu trouver le moindre exemple. Cependant nous avons vu des Mulets donner des signes non équivoques de puissance, et couvrir des Anesses avec vigueur: il n'en est jamais rien résulté. Il était beaucoup plus difficile de les unir aux Mules, 3ui les repoussaient avec une sorte de fureur, comme si elles eussent connu l'inutilité de telles caresses, tandis que ces mêmes Mules avaient plusieurs fois reçu sans difficulté des étalons. Nous avons aussi dès longtemps observé, et ce fait a été constaté par Prévost et Dumas, que chez les Animaux sujets au rut, chez les petits Oiseaux surtout, les testicules, comme flétris pendant la morte saison, ne contiennent que très-peu de sérosité, ou nuls Zoospermes ne se manifestent; mais dès que le temps des amours approche, ces organes se gonflent du sperme qu'ils sécrètent, les Animalcules s'y développent, s'y multiplient, et finissent par remplir et épaissir la liqueur. Chez les Tri-tons ou les Salamandres aquatiques, les Grenouilles, les Moineaux et les Serins, l'observation ne s'est jamais démentie; mais tandis que les petits Oiseaux chez qui le besoin de se reproduire ne s'éprouve qu'à des époques fixes, ne contient de Zoospermes qu'à cette époque, le Coq, associé par l'Homme à la domesticité, et faisant, comme lui, l'amour en tout temps, a ses testicules constamment remplis d'Animalcules, ainsi que le peuvent être ceux de ses maîtres. De tels faits ne permettent pas de méconnaître un rapport intime entre l'existence des Zoospermes et la fécondation. On a voulu deviner en quoi ces Animalcules concouraient dans ce grand acte de la nature. L'appareil mâle produit l'Animalcule spermatique, a-t-on dit,

[page] 735

l'appareil femelle produit un ovule, sur un point particulier duquel se trouve une lame membraneuse, que Rolando désigne sous le nom de lame vasculaire; si dans l'accouplement les ovules sont sortis de l'ovaire, comme chez les Batraciens et les Poissons, l'Animalcule spermatique pénètre dans l'ovule et se greffe sur la membrane cellulo-vasculaire; si ces œufs ne se détachent pas de l'ovaire avant ou pendant l'accouplement, mais après, les Animalcules sont reçus dans les cornes de l'oviducte ou dans certain vésicule, selon chaque classe, et ils se greffent sur l'ovule, à mesure que celui-ci, détaché de l'ovaire, vient traverser l'organe qui le renferme. Le développement du fœtus observé avec soin, nous montre que l'Animalcule n'est autre chose que le rudiment du système nerveux, et que la laine membraneuse, sur laquelle il s'implante, fournit, par les diverses modifications qu'elle éprouve, tous les autres organes du fœtus.ff En rendant justice à la sagacité de l'auteur de ce passage, nous nous voyons réduit a nous élever contre le système qu'on chetche à y faire prévaloir. Le Zoosperme y serait un système nerveux rudtmen-taire doué d'une existence propre et individuelle qui en ferait un véritable Animal; nulle part l'auteur ne lui conteste l'animalité qui emporte avec soi l'idée d'indépendance; mois un Animal peut-il deveuir autre chose que lui-même? Dans quelque circonstance qu'on le suppose placé, change-t-il de formes et de conditions du tout au tout? Une graine confiée au sol qui lui convient, produira à la vérité une Plante, un Arbre, où se montreront bien des parties qui n'étaient pas en elle, mais le sol oui lui fournira les bases assi-milables, ne lui donnera pas plus les organes que les formes. Cependant, dans le système combattu, le rôle de la lame cellulo-vasculaire serait, après l'accouplement, celui du sol; cette lame ne serait qu'un support; et comment existerait-il, chez tous les êtres à sang chaud, un si petit nombre d'ovules a féconder, en comparaison d'une si prodigieuse quantité de petits systèmes nerveux vivifians et fécondateurs? Si l'on s'en rapporte au calcul de Leuwenhoeck, un grain de sable qui répond par le volume à un ovule, équivaut à celui de plus de deux mille Zoospermes; un seul de ces Zoospermes privilégiés pourra se faire un berceau de l'ovule, y pénétrer et s'y développer en un être nouveau? mais à quoi les dix-neuf cent quatre-vingt-dix-neuf autres auront-ils été bons? Et qu'on ne croie pas que chez les Poissons où une femelle produit des milliards d'oeufs, la disproportion du nombre des Zoo-spermes aux ovules vienne à s'effa-cer; elle augmente au contraire, car les Zoospermes y deviennent telle-ment petits, que Leuwenhoeck a calculé que dix mille de ces Animalcules équivalent à peine, chez les Merlus entre autres, a un grain de sable qui est du volume d'un œuf. La laite de celte espèce de Gade renfermerait, selon le père de la micrographie, au moins autant d'Animalcules que l'univers contient d'habitans, puisque leur nombre s'y élèverait à cent cinquante mille millions. Le même auteur, qui évaluait à un peu plus de neuf mi liions le nombre des ovules qu'on pouvait découvrir dans une Grenouille, portait à quatre-vingt-treize mille quatre cent quarante millions les Zoospermes que devaient élaborer les testicules d'un seul mâle. De tels nombres accablent l'imagination, et nous paraissent servir d'ar-gumens très-puissans contre l'opinion de Buffon, reproduite par notre sa-vant collaborateur. La sorte d'ac-couplement d'un seul Animalcule actif avec un ovule passif opéré à la suite de l'acte coopulatif, à l'exclusion de plusieurs milliers d'individus ses pareils, mais comme réprouvés, est une idée qui nous semble choquante, et dont nous ne trouvons pas qu'on ait fourni la moindre preuve satisfaisante. L'argument le plus fort qu'aient employé les au-

[page] 736

tours du système qu'on a prétendu renouveler, consiste dans la propriété fécondante trouvée exclusivement chez les Zoospermes après filtration du liquide ou ces Animalcules s'étaient développés, et dont le sérum, dépouillé de ses habitans, ne pro-duisait plus les mêmes résultats. Spallanzani avait précédemment in-diqué ce procédé. Pour bien comprendre 1 importance des expérien-ces de ce micrographie et de ses co-pistes, il faut lire ce qui en a été écrit dans le tome vu, pag. ?? et suivantes du présent Dictionnaire, et les expériences qui s'y trouvent consignées; nous nous dispenserons de les répéter, mais nous ferons observer que, dans tout ce qui tient au fil trament ainsi qu'à la distilla-tion du sperme, les personnes qui en ont distillé ou filtré devaient com-plètement manquer le but; elles ne prouveront jamais que les Zoo-spermes seuls jouissent de la qualité fécondante, et qu'un individu, prédestiné entre plusieurs milliers de tels Animaux, vieone ajouter son con-tingent de propriété vivifiante pour moitié au moins à l'Animal futur, dont la femelle fournirait l'autre moitié inerte. Il résulte seulement pour nous de tant d'appareils filtrans, mis an jeu pour séparer les élémens dont se compose la semence, qu'on a gêné-ralement altéré les propriétés de celle-ci, dont quelques restes tout au plus se sont conservés, où des Animalcules étaient demeurés eux-mêmes, sans doute parce que ce qui dans la semonce constitue sa vertu, n'avait pas plus passé que les Zoo-spermes, lesquels n'ont pas été faits par la nature pour traverser des cor-nets de papier gris ou du verre pilé. Est-il raisonnable de supposer qu'une matière aussi éminemment animale qu'est le sperme, puisse subir, sans perdre ses propriétés, hors des organes sécréteurs qui le confec-tionnent, les opérations extérieures et manuelles qu'on fait subir a des gro-aeilles ou bien à des pois verts dont on veut faire du sirop on de la pu-rée? On pourra filtrer le sang pour évaluer la proportion dans laquelle s'y trouvent les globules avec les fluides où ces globules vont ron-lans mais il ne résultera plus de ce sang ainsi décomposé, et qui aura conséquenment perdu la proportion de vie dont il jouit, la moindre lumière sur les causes qui font de la circulation le premier des élémens de l'existence animale. On pourra regarder au microscope et soumettre à toutes les analyses chimiques imaginables, les molécules dont se compose la substance cérébrale et les nerfs; mais l'on n'en trouvera pss davantage, pourquoi et comment l'encéphale et le systeme qui en dépend sont en nous les agens des sen-sations et le siège du raisonnement. Dans le cas où l on adopterait le sys-tème reproduit et augmenté par Du-mas sur le râle que jouent les Zoo-spermes dans la génération, nous demanderons comment chez ces petits Insectes (les Pucerons) ou la fécondation d'une femelle influe sur deux ou trois générations, les Aui-malcules spermatiques émis par le male durant l'accouplement, pas-sent à travers deux ou trois progénitures ? En attendant que cette difficulté soit levée, nous croyons qu'il est des résultats de l'organi-sation intime des êtres dont il ne nous sera jamais donné de trouver l'explication, et la sagesse dans les sciences consiste a ne pas pousser l'investigation au-delà du possible. Si, après avoir émis nos doutes et tenté de réfuter des idées qu'on veut rajeunir par des démonstrations tirées du fil-trement de la liqueur spermatique, nous osions hasarder quelques con-jectures, nous dirions:

Qu'à notre sens les Zoosper-mes qui, du consentement unanime de ceux qui se sont donné la peine d'en voir, sont bien réellement des Animaux, ne nous paraissent pas devoir leur naissance à la sécrétion; on ne peut en bonne physique admet-tre l'idée d'Animaux qui devraient leur existence à un tel mécanissee.

[page] 737

*. Que les Zoospermes se déve-loppent dans la semence du mâle, comme tant d'Entozoaires le font dans la matière muqueuse qui tapisse les intestins, ou dans mille autres substances animales à l'intérieur d'au-très êtres vivans.

3°. Qu'ils n'y apparaissent que lorsque celle des humeurs animales, où se trouvent réunies les conditions de leur existence, ont été sécrétées.

4°. Que par leur agitation continuelle ils contribuent au mélange de tous les élémens chimiques qui doivent porter à tel ou tel point de mixtion un sperme apte à féconder.

5°. Qu'après avoir contribué au parachèvement de la liqueur séminale, l'engorgement que les Zoospermes doivent nécessairement produire par leur multiplication innombrable dans les organes génitaux, y cause probablement l'orgasme d'où résulteut le rut, l'érection et autres symptômes amoureux, conséquences d'une pléthore.

6°. Eutin qu'après l'acte de l'accouplement, il se pourrait que vivant encore quelque temps dans les organes femelles où l'éjaculation les a translatés, ils contribuassent à l'imprégnation des ovules par le sperme qu'ils doivent entraîner partout avec eux, et comme dans la caprification, les Cynips vont au fond de la Figue, porter sur les stigmates le pollen des étamines dont ils se sont chargés en pénétrant dans le calice turbiné qui sert de berceau commun à une association de fleurs ou les mâles se tienuent à l'entrée.

Telles sont les conjectures que nous avons hasardées, depuis bien long-temps, sur le rôle que jouent les Animalcules de la semence dans le grand acte de la génération. Il nous reste, avant de parler des principales espèces observées jusqu à ce jour, a relever une erreur qu'ont tenté de donner comme une vérité des auteurs qui trouvèrent plus simple de nier l'existence des Animalcules traités dans cet article, que de chercher a leur tour à les voir. Ils pré-

tendaient que toutes les substances qui concourent à la formation d'un être organisé étant corrompues produisaient des Animalcules, et que c'était en laissant corrompre le sperme que des Animalcules y étaient appa-rens. Le sperme au contraire ne présente les Animalcules qui lui sont propres, que dans son plus grand état de fraîcheur et pour ainsi dire de vie; il suffit pour s'en convaincre de placer, dans un petit vase, de cette substance obtenue par éjaculation ou par l'expression de parties qui la préparent ou la recèlent, après avoir enlevé ces parties sur un mâle qui n'est pas mort ou qui ne passe pas encore à la décomposition. On y verra d'abord, comme on l'a dit plus haut, si l'Animal est pubère, en état de santé surtout ou bien en rut, une innombrable quantité de Zoospermes tellement nombreux et pressés, qu'il sera difficile d'en distinguer aucun individu. Si l'on étend subitement la semence avec de l'eau plus froide que cette semence ne l'est dans les Animaux à sang chaud, les Zoosperines y demeurent d'abord immobiles et comme étonnés par l'effet d'une sensation nouvelle pour eux; mais si l'on emploie de l'eau tiède ou dégourdie, on voit les Animalcules s'éparpiller et user d'une liberté qu'ils mettent à profit tant que le sperme ne se corrompt pas; la température de la liqueur ne tardant pas à descendre au niveau de l'air ambiant, les Zoospermes dont les mouvmens se ralentissent seulement un peu, en proportion du refroidissement, n'eu continuent pas moins a donner des signes de vie, tant qu'il n'y a pas de corruption dans le liquide ou ils avaient l'habitude de vivre. C'est ainsi qu'en plaçant du sperme de Lapin, d'Homme et de Coq, entre deux lames de verte où nulle évaporâtion ne pouvait avoir lieu, et dans le tiroir d'un secrétaire, à l'abri des altérations qu'eusseut pu y porter le grand air et trop de lumière, nous avons encore distingué quelques individus

TOME XVI. 47

[page] 738

s'agitant au milieu de milliers de petits cadavres, quarante-huit heures après leur emprisonnement; au bout de vingt-quatre heures, la moitié au moins de nos captifs vivaient encore. La putréfaction du sperme se mani-feste, selon l'élévation de la température atmosphérique, environ de cinq à soixante ?? après lémission ou l'extraction; elle se manifeste par une transparence jaunâtre qu'acquiert la liqueur et qu'accompagne une odeur particulière qui, sans être tiop forte, n'eu est pas moins des plus nauséabondes qu on puisse concevoir. Tout Zoosperme y disparaît alors, et loin que cette époaue de corruption soit celle du développement de pareils Animalcules, nul autre Micioscopique ne se développe dans le sperme pourrissant. Ce n'est qu'en le délayant dans une suffisante quantité d'eau qu'on en peut obtenir ensuite des Monades et des Mélanelles (V. ces mots); maissil'on n'y ajoute rien, la matière muqueuse ne tarde point à surnager pour devenir, eu s'épaississant et en se pénétrant de substances diverses, comme un sol où viendront croître des filameus confervoïdes qui sont peut-être des Mycoderines ou des Hygrocrocis; et des cristaux de diverses sortes qu'a soigneusement représentés Gleichen (pl. 11), se formeront soit eu dépôt vers le fond du vase, soit entre les couches muqueuses et les filamens de la surface. Tel a été constamment le résultat de nos observations.

Parmi le très-grand nombre de Zoospermes que nous avons bien examinés au microscope, vingt-quatre espèces sont figurées dans i une des planches du présent Diction-naire, où nous avons soigneusement rapproché des dessins faits par nous-meme sur le vivant à la même échelle, les figures plus ou moins exactes qu'ont données de quelques-unes les micrographes nos prédécesseurs; on jugera d'après notre planche que la taille des Zoospermecs ne paraît pas être proportionnelle avec celle des Animaux chez lesquels

on les trouve, puisque ceux do Lapin sont absolument du volume de ceux du Bélier. Il serait de la plus haute importance de rechercher ces êtres dans les Baleines et dans les grands Pachidermes. Par quelle fatalité inconcevable, lorsqu on a possédé des Eléphane, des Rhinocéros et des Chameaux dans des ménageries royales, n'est-il pas venu dans l'idée des naturalistes, commis à leur direction, d'en rechercher la principale singularité ?II serait très-essentiel principalement d'examiner les Zoo-spermes de tous les Singes, et surtout de ceux qui se rapprochent le plus des Bimanes. On en aurait la facilité, car il y a plus d'un Singe au Jardin du Roi. Il est fâcheux que les voya-geurs qui racontent des choses mer-veilleuses sur les Orangs et sur leurs amours avec les négresses n'aieut pas imaginé de rechercher dans l'a-nalogie de leurs animalcules sperma-tiques, les causes du penchant que montrent en général tousles Anlbro-pomorplies pour les femelles des diverses espèces d'Hommes. Enfin puisque les poux du Nègre ou mieux de 1 Ethiopien ne sont pas les mêmes que ceux dont tant de Blancs misérables deviennent la pâture au milieu des plus riches cités, ne serait-il pas possible que différentes espèces du genre Homme eussent leurs Zoosper-mes particuliers? C'est ce que malheureusement nous avons négligé de vérifier, lorsque dans un autre hé-misphère nous eu aurions eu la facilité. Les Zoospermes dans la classe des Reptiles, surtout chez les Batraciens, commencent a s'éloigner par les formes de ceux des Mammifères pour se lier à ceux des Poissons par l'appendice cordiforme qui devient plus long et plus fin, tandis que le corps y diminue proportionnelle-ment de volume. Pour ceux des Poissons même, leur queue très-longue est si fine qu'ayant échappé d'abord aux observateurs, on n'y sup-posait pas celte partie; enfin ceux des Mollusques et des Concbiferes avaient échappé d'abord à toutes las

[page] 739

recherches; Néédham, qui a cepen-dant examiné la laite des Calmars, où il trouva des corps mouvaas d'une nature particulière, n'y vit pas les Animalcules qui existent pourtant dans tous les Céphalopodes. On prétend eu avoir vu dans les Bivalves des genres Unio et Anodonta. Nous formons des vœux pour que le savant Léon Dufour, qui observe avec tant d'exactitude les organes internes des Insectes, s'appesantisse sur ceux de la génération, afin d'y rechercher de nouvelles espèces de Zoospermes, ceux des Articulés étant a peu prés inconnus. (B.)

ZOOTOMIE. L'ensemble des lois qui président à la vie de tous les êtres, a reçu le nom de Zoonomie. Cette branche des sciences constitue la plus grande partie de la philosophie de la nature; philosophie oui a pour but des considérations sur la vie, les formes, la composition, la texture, les connexions des organes sans lesquels cette même vie ne peut avoir lieu. Deux autres sciences plus restreintes dans leur application cons-tituent la Zoooomie. L'une, la Zoo-tomie ou l'Auatomie comparée, étu-die les formes des corps, leur nombre, leur situation, leur texture, leurs connexions, et forme la partie vraiment matérielle de la science. L'autre, la Physiologie générale, se livre à l'examen de la force vitale et de ses résultats; compare l'action des organes en santé et en maladie; raisonne sur les expériences et en tire des déductions; enfin combine les idées sur les phénomènes vitaux, et peut être nommée la partie spéculative de la Zoonomie. Le mot Anatomie est donc aujourd'hui réservé presque exclusivement à l'étude des parties du corps humain, tandis que par celui de Zootomie on entend la science de l'organisme de tous les Animaux, science qui fait connaître les particularités vitales des êtres les plus obscurs et les moins animalises, et remonte jusqu'à ceux dont la texture est au summum de la vitalité. La Zootomie est donc la loi fondamentale de la Zoologie: sans elle, l'échafaudage des méthodes repose sur des bases fragiles et chan-geantes. C'est elle qui sert de flambeau au naturaliste, en éclairant l'établissement des familles, des genres, sur des faits d'organisation immuables et positifs. Deux opinions puissantes se partagent la partie théorique de la Zootomie ou l'explication des faits dont se compose cette science. L'une, qui date d'Aristote, professée par d'illustres savans, compare les organes ou les parties d'organes qui entrent dans la texture de tous les Animaux, et établit des distinctions entre eux ou des embrau-chemeus typiques appelés classes, et suit une sorte d'arbitraire dans la désignation nominale des parties. L'autre, fondée en France par Geoffroy Saint-Hilaire, est connue sous le nom de théorie des analogues ou d'unité de composition organique, et se seit d'un type universel auquel s'appliquent les comparaisons subséquentes par ?? décroissance ou une métamorphose de ces mêmes organes, à mesure qu'on descend du pre-mier an dernier degré de l'échelle animale. V. ANATOMIE, PHYSIOLOGIE, HOMME, MAMMIFERES, METAMORPHOSE, MICROSCOPIQUES, OISEAUX, REPTILES, POISSONS, INSECTES, CRUSTACES, ZOOPHYTES et ZOOLOGIE. (LESS.)

ZOOTYPOLITHES. ZOOL. Quel-ques anciens oryethographes ont ainsi nommé les Pierres qui portaient des empreintes animales. (n.)

ZOPHOSE. Zophosis. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, établi par Isa-treille aux dépens du genre Erodie d'Olivier et de Fabricius, et ayant pour caractères: corps suborbicu-laire ou en ovale court, convexe en dessus; tête presque carrée, beaucoup plus étroite que le corselet; antennes composées de onze articles; les sept premiers presque cylindri-

[page] 740

ques, un peu plus gros a leur extrémité; les quatre autres uu peu élargis, plus courts que les précédens, comprimés; les huitième, neuvième et dixième presque triangulaires; le dernier un peu plus grand que le précédent, échancré de côté à son extrémité, celle - ci aiguË; labre avancé, en carré transversal, entier, coriace; palpes maxillaires ayant leur dernier article le plus grand de tous, linéaire, comprimé; menton grand, plus large que long, les côtés arrondis, cachant la base des mâchoires, son bord supérieur échancré; corselet trois fois plus large que long, sa partie postérieure de la largeur de la base des élytres, fort rétréci antérieurement et échan-cré pour recevoir la partie posté-rieure de ta tête; ses angles latéraux antérieurs nigus. Ëcusson nul. Ely-tres réunies, recouvrant l'abdomen et embrassant les côtés en dessous. Point d'ailes. Pâtes grêles; jambes dentelées et épineuses, terminées par deux longues épines; tarses antérieurs courts; leurs quatre premiers articles triangulaires, le premier un peu plus long que les autres; tarses intermédiaires et postérieurs longs, ayant leur premier article à peu près aussi long que les quatre autres pris ensemble. Les mœurs de ces Insectes sont les mêmes que chez les Pimélies et les Erodies; on les trouve sur le sable dans les pays chauds de l'ancien continent. On en connaît une dizaine d'espèces, parmi lesquelles nous citerons comme type: la Zo-phose TORTUE, Zophosis testitudi-naria, Latr., Gen. Crust, et Ins. T. II, p. 146, et pl. 10, fig. 6; Erodius testitudinarius, Fabr., Schœn., etc.

(G.) ZOPILOTE. ors. (Vieillot.) V. CATHARTE.

ZOPISSA. BOT. PHAN. Nom que les anciens donnaient à la Poix simplement extraite des Pins, ou ayant subi l'action de l'air et acquis des propriétés particulières. (G..N.)

ZOPLÈME. BOT. PHAN. Selon Tournefort, c'est un des noms de pays du véritable Hellébore des anciens, Helleborus orientalis, Lamk. (G..N.)

ZOPOBOTIN. BOT. PHAN. La Zé-doaire est ainsi nommée en Egypte.(G..N.)

ZOPYROS. BOT. PHAN. (Pline.) Syn. ancien de Clinopodium vutgare, L.(G..N.)

ZORCA. OIS. (Gmelin.) Nom donué a une variété du Petit Duc.V. CHOUETTE. (DR..Z.)

* ZORCHODIAS. MAM. Syn. de Chevreuil chez les Grecs modernes. V. CERF. (B.;

ZORILLE. MAM. Diminutif espagnol qui signifie petit Renard. Es-pèce du genre Marte servant de type au troisième sous-genre. V. MARTE. (B.)

ZORILLE. BOT. PHAN. Nom d'autant plus impropre qu'il est consacré dans le Règne Animal; il a été donné quelque part au genre Gompholobe. V. ce mot. (B.)

ZORIN. BOT. PHAN. (Nicholson et Barrère.) Nom caraïbe d'une espèce de Bignonia grimpante, vulgairement nommée Liane rouge de Cayeune.(G..N.)

ZORNIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Hédysarées, offrant les caractères sui-vans: calice campanule, bilabié, la lèvre supérieure échancrée, l'inférieure trifide; corolle insérée sur le haut du tube, ayant l'étendard rabattu sur les côtés, la carène lunu-lée, bifide; étamines monadclphes, à anthères alternativement ovales et globuleuses; gousse comprimée à trois ou cinq articles presque orbi-culés, souvent hispides. Ce genre proposé par Gmelin aux dépeus de quelques Hedysarum de Linné, a été adopté par Desvaux, De Candolle et la plupart des auteurs modernes. Il se compose de onze espèces toutes des pays chauds du globe, particulière-ment de l'Inde-Orientale, de l'Afri-que et de l'Amérique méridionale. Nous citerons comme types du genre

[page] 741

les Zornia angustifolia et reticulata de Smith dont Linué ne faisait que de simples variétés de son Hedysa-rum diphyllum. Le Zornia tetra-phylla, Michx. (Fi. bor. Am., t. 41) était la Plante qui a servi pour F'établissement du genre; elle était nommée Z. bractcala par Ginelin. Les Zornia sont des Plantes herbacées, glabres, criblées de glandes transparentes, a stipules sagittées, les inférieures lancéolées, les supérieu-res grandes faisant fonction de bractées. Les folioles sont au nombre de deux ou quatre placées au sommet du pétiole. Les fleurs sont jaunes, placées dans les aisselles des stipules bractéiformes.

Moench a établi un autre geure du nom de Zornia, et qui comprend

queiques espèces de Dracocephalum es auteurs. (G..N.)

ZORRA. MAM. Espèce peu connue du genre Marte, V. ce mot, qui en espagnol signifie simplement un Renard. (B.)

* ZOSIME. BOT. PHAN. Pour Zo-zima. V. ce mol. (G..N.)

ZOSTÈRE. Zostera. BOT. PHAN. Genre de la famille des Fluviales ou Naïades et de la Monœcie Monan-drie, L. Ses fleurs sont monoïques, disposées en un spadicc allongé, uni-latéral, sessile et renfermé dans l'in-térieur de la gaîne des feuilles. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont alternativement mélangées dans l'intérieur du spadice, qui est liuéaire, concave et à bords membraneux. Chaque fleur mâle se compose d'une seule etamine sessile, attachée par la plus grande partie de sa face postérieure, a une seule loge s'ouvrant par un sillon longitudinal. Il y a eu général deux fleurs mâles superposées pour une seule fleur femelle. Celle-ci se compose dun pistil simple attaché latéralement par la partie supérieure de son ovaire et pendant. L'ovaire est allongé, uniloculaire, contenant un seul ovule attaché au sommet de la loge. Le sommet de l'ovaire s'amincit insensiblement et se termine

par un stigmate profondément divise en deux branches linéaires, glanduleuses sur leur côté interne. Le fruit est un akène ovoïde, terminé en pointe à son sommetff se rompant quelquefois irrégulièrement suivant sa longueur. La graine qu'il renferme est striée longitudinalement; elle se compose d'un embryon épispermiquedont presque toute la masse est formée par le corps radiculaire.

Le Zostera marina, L., Gaerin., tab. 19, est une Plante vivace, submergée, rameuse, ayant des feuilles alternes, linéaires, engainantes à leur base; c'est dans l'intérieur de ces gaines que sont contenus les spadi-ces de fleurs. Cette espèce croît au fond de l'Océan; on en trouve une autre dans la Méditerranée (Zostera mediierranea), qui est beaucoup plus grande que la précédente dans toutes ses parties. (A. R.)

ZOSTÉROPS. Zosterops. ois. Ce genre, établi par Vigors et Hors-field, doit prendre place dans l'ordre des Insectivores, à la suite du genre Sylvie. Caractères: bec médiocre, grêle, arqué: mandibule supérieure à peine échancrée; narines placées de chaque côté de sa base, linéaires, longitudinales, recouvertes d'une membrane; pieds assez robustes et assez allongés; ailes médiocres; première et cinquième rémiges presque égales, deuxième, troisième et quatrième un peu plus longues; queue égale; tête petite, forte; œil entouré d' un cercle de plumes blanches, soyeuses, formant un bourrelet. Ce genre se compose d'un assez joli petit Oiseau qui habite la Nouvelle-Hol-laude et que Swainson avait placé d'abord parmi les Sylvies. Peu après on lui a adjoint une seconde espèce que nous avons comprise, quoique avec hésitation, dans le genre Sylvie: c'est la FAUVBTTE TCHERIC, Sylvia madagascariensis, Lath. On connaît peu les habitudes de ces deux Oiseaux; mais tout porte à croire qu'elles ne différent pas de celles des Sylvies.

47*

[page] 742

ZOSTEROPS DORSALE, Zosterops don-salis, Vig. et Horsf.; Sylvia annu-losa, Swainson, Iltnst., pl. 16. Parties supérieures d'un gris ceudré; sommet de la tête et nuque d'un gris un peu plus foncé; une raie noire en avant et au-dessus des yeux; orbites des yeux découvertes de plumes blanches; rémiges et rectrices cendrées, bordées extérieurement de jaunâtre; gorge d'un jaune pâle; parties inférieures jaunâtres; flancs d'un brun ferrugineux; bec et pieds d'un jaune fauve. Taille, six pouces. De Sydney et de Paramatta à la Nouvelle-Hollande.

ZOSTEROPS THERIC, Sylvia mada-gascatiensts, Lath.; Motacilla mode-raspatana, L., Levaill., Ois. d'Afrique, pl. 132. Parties supérieures d'un vert olivâtre; orbites des yeux couvertes d'un rang de plumes blanches; parties inférieures jaunâtres. (V. l'article SYLVIE.) Suivant la description de Levaillant, ces Oiseaux vivent par petites troupes de sept à huit et se nourrissent de chenilles qu'ils cherchent sur les arbres en les épluchant avec tant de soin qu'il est difficile d'en retrouver encore sur ceux qu'ils ont visités; c'est ordinairement à l'extrémité des branches les moins élevées de certaines espèces de Mimose qu'ils établissent ou plutôt qu'ils suspendent leur nid; ils le composent de menues racines; l'enveloppent de mousse et le garnissent de duvet et de crin sur lequel la femelle dépose quatre ou cinq œufs qui sont couvés alternativement par les deux époux. Cette espèce paraît fort commune dans le sud de l'Afrique. (DR..Z.)

ZOYDIA. BOT. PHAN. (Persoon.) Syn. de Zoysia. V. ce mot. (A. H.)

* ZOYSITE. MIN. Même chose que Zoïsite. (G. DEL.)

ZOZIMA. BOT. PHAN. Hoffman avait établi sous ce nom un genre dans la famille des Ombellifères pour l'Heracleum absinthifolium de Ven-tenat placé par Persoon dans le genre Tordylium. Sprengel au contraire ne considère pas le Zozima comme distinct de l'Ileracleum. (A. R.)

ZOZIME. Zozimus. CRUST. Genre établi par Leach aux dépens du genre Crabe proprement dit, et ren-èrmaut quelques espèces dont les pieds sont un peu aplatis comme le Cancer œneus. V. CRABE. (G.)

ZUBR. MAM. V. BOEUF.

ZUCCA. BOT. PHAN. Commersoo, dans ses manuscrits et son Herbicide l'île Mascareigne, a établi sous ce nom un genre que Jussieu a placé à la suite du Passiflora, mais qui, selon Auguste de Saint-Hilaire, parait appartenir aux Cucurbitacées, a cause de la situation latérale de ses vrilles. Cette Plante, trop peu connue pour que le genre en question puisse être adopté définitivement, a une grande fleur solitaire et axillaire, munie d'une grande bractée verte, cordt-forme, entourant un calice blanc campanulé à cinq divisions et cinq appendices situés en dehors du calice; il y a cinq étamines distinctes et point d'ovaire, ce qui annonce que cette fleur est mâle et que la Plante est ou monoïque ou dioïque. (G..N.)

ZUCCAGNIE. Zuccagnia. BOT. PHAN. Genre de la famille des Légumineuses, tribu des Cassiées, offrant les caractères suivans: calice composé de cinq sépales oblongs, obtus, soudés à la base en un tube conique, l'inférieur un peu plus long; corolle à cinq pétales ovales, le supérieur plus large et concave; dix étamines presque égales entre elles, velues à la base; style filiforme; stigmate infundibuliforme; gousse presque ovale, comprimée, à deux valves hérissées de longs poils, uuiloculaire, ne renfermant qu'une seule graine fixée au sommet de la suture. Ce genre, établi par Cavanilles, offre des rapports avec le genre Hœmatoxylum dont il diffère par le pétale supérieur plus grand et concave, par la forme de sa gousse et par l'insertion de sa graine. Il ne renferme qu une seule espèce, Zuccagnia punctata, Cav.,

[page] 743

Icon. 5, p. a, tab. 403, qui est un Arbrisseau glutineux, à feuilles pin-nées sans impaire et à (leurs jaunes disposées en grappes. Cet Arbrisseau croît dans les montagnes du Chili, d'où il nous a été envoyé récemment par le savant voyageur Bertero.

Un autre genre Zuccagnia a été proposé par Thunberg et adopté par Willdenow. Il a pour type le Hyacin-thus viridis, qui a été placé dans le genre Lachenalia par plusieurs auteurs. V. ce root. (G..N.)

ZUCCARINIA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Rubiacées et de la Peutandrie Monogynie, L., établi par Blume (Bijdr. Flor. ned. Ind., p. 1006) qui l'a ainsi caractérisé: fleurs sessiles, munies de bractées, réunies sur un réceptacle hémisphérique. Calice à cinq dents; corolle tubu-leuse, dont le tube est court, le limbe dressé, quinquélobé; cinq anthères linéaires, incluses, insérées sur le tube entre les divisions; ovaire biloculaire, couvert par un disque déprimé; un style surmonté d'un stigmate bifide, à peine saillant; baie ovoïde, slipitéc, couronnée par le calice, biloculaire, contenant un grand nombre de graines comprimées, disposées sur deux rangées dans chaque loge. Le Zuccarinia ma-crophylla est un bel Arbre qui croît à Java. Ses branches sont comprimées, garnies de feuilles distiques, oblongues-elliptiques, très-grandes, glabres et ondulées; les stipules sont

géminées, carénées; les capitules de fleurs sont pédonculés, axillaires et solitaires.

Sprengel a inutilement substitué le nom Je Zuccarinia à celui de Jac-kla employé par Wallich. V. JACKIA.(G..N.)

ZUCHNIDA. BOT. PHAN. (Belon.) Nom de l'Ortie dans l'île de Crète.(G..N.)

ZULATIA. BOT. PHAN. Le genre établi sous cc nom par Necker, est probablement le même que le Mico-nia dans la famille des Mélastoma-cées. (G..N.)

ZUMBAL ou ZUMBUL. BOT. PHAN. D'après Rauwolf, la Jacinthe des jardins (Hyacinthus orientalis) est ainsi nommée aux environs d'Alep, où elle croît abondamment. (G..N.)

* ZUNDERERZ. MIN. C'est-à-dire, Mine semblable à de l'amadou. Variété d'Antimoine rouge. V. ANTIMOINE OXIDé SULFURé. (G. DEL.)

ZUOSTE. BOT. PHAN. (Ruell.) Syn. d'Armoise chez les anciens Daces. (G..N.)

ZUPHÉE. Zuphœa. CRUST. Genre établi par Risso dans la famille des Lœmodipodes, et qu'il place près des Nymphons, en lui assignant pour caractères: corps oblong, convexe; tête subtriangulaire; yeux grands, convexes; corselet à cinq articles entiers, rapprochés: queue de six anneaux, le dernier allongé, triangulaire; six paires de pieds égaux. Ce genre ne contient qu'une espèce propre aux mers des environs de Nice. C'est le ZUPHÉE DU SPARE, Zuphœa Spnricola, Riss., Hist. nat. de l'Eur. mérid. T. V. p. 104. Elle est longue de huit millimètres, jaunâtre, avec une bande noire trans-\erse au milieu; son œil est saillant, noir; la tête forme une espèce de triangle; les segmens du corselet sont très-rapprochés; la queue est fort longue, d'un jaune pale, subtransparente, terminée par un long anneau aigu. Cette espèce vit sur les Spares. Ou la trouve pendant tout lété attachée sur le corps de ces Poissons. (G.)

ZUPHIE. Zuphium. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques troncatipennes, établi par Latreille, placé par Fa-hricius dans son genre Galerita et confondu avec les Carabus par Olivier. Les caractères de ce genre sont: corps déprimé; tête presque triangulaire, très - rétrécie postérieurement, tenant au corselet par un col court et très-étroit; antennes filifor-mes, presque sétacées, leur premier

[page] 744

article au moins aussi long que la tête, le second très-court; dernier article des palpes allongé, assez fortement sécuriforme dans les deux sexes; corselet plau, cordiforme; élytres planes, en ovale allongé, recouvrant les ailes et l'abdomen; pates de longueur moyenne, assez fortes; articles des tarses presque cylindriques, ceux des antérieurs très-légerement dilatés dans les mâles, et ciliés également des deux côtés; abdomen déprimé. On ne connaissait encore qu'une seule espèce de ce genre; mais Gory, entomologiste très-instruit, vient d'en faire connaître une nouvelle dans notre Magasin d'entomologie; la première, Zuphium olens, Latr., Dej., Spec. des Coléopt. d'Eur., pl. 10, fig. 3; Galerita olens, Fabr.; Carabus olens, Oliv., se trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Italie et dans la Russie méridionale. Celle que Gory a fait connaître, Zuphium fuscum, Magas. d'Ent., n. 25, vient du Sénégal. (G.)

ZURL1TE. MIN. Substance découverte à la Somma, au Vésuve, par Remondini, et décrite par lui daus les Mémoires de l'Ac'adémie de Naples. Elle est verdâtre, en cristaux rectangulaires groupés, assez tendre, à cassure couchoïdale et infusible. Sa pesanteur spécifique est de 3, 27; elle paraît se rapprocher de la Méïo-nite. (G. DEL.)

ZURUMBETH. BOT. PHAN. Pour Zerumbeth. V. ce mot. (G..N.)

ZUZARE. Zuzara. CRUST. Genre de l'ordre des Isopodes, famille des Sphéromides, établi par Leach (Dict. des Sc. nat.), et auquel il donne pour caractères: appendices postérieurs de l'abdomen ayant leurs deux lames saillantes, l'extérieure étant plus grande que l'intérieure, concave en dessus; corps susceptible de se rouler en boule; abdomen avant son dernier article échancré à l'ex-trémité, avec une légère saillie sortant du fond de l'échancrure. Les

Sphéromes sont distinguées de ce genre, parce que les appendices extérieurs de leur queue sont plans et de même forme que les intérieurs. On connaît deux espèces de ce genre: Tune, la ZUZARE DEMI-PONCTUEI, Zuzara semi-punctata, Leach, Dict. des Sc. nat. T. xii, p. 344, dont on ne connaît pas la patrie; l'autre, ZEZARE DIADEME, Zuzara diadema, Leach, loc. cit., qui se trouve dans les mers de la Nouvelle-Hollande.

(G.) ZUZYGIUM. BOT. PHAN. Espèce du genre Calyptranthe. V. ce mot et SISYGIUM. (B.)

* ZWINGERA ou ZWINGERIA. BOT. PHAN. Ce nom a été appliqué à plusieurs genres connus antéricurement. Schreber l'avait substitué à celui de Simaba d'Aublet. Le Zwin-gera d'Heisler est le Ziziphora, et celui d'Aiton le Nolana, L. V. ces mots.

ZYÉGEE. BOT. PHAN. (Cassini.) Orthographe vicieuse employée à dessein dans le Dictionnaire de Le-vrault, pour reproduire l'article Zoégée. V. ce mot. (G..N.)

ZYGADENDS. BOT. PHAN. Pour Zigadenus. V. ce mot. (G..N.)

ZYGÈNE. Zygœna. POIS. Syn. de Marteau, espèce de Squale devenu type d'un sous-genre. y. SQUALE.

(B.) ZYGÈNE. Zygœna. INS. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, tribu des Zygénides, établi par Fabricius aux dépens du grand genre Sphinx de Linné, et adopté par tous les entomologistes avec ces caractères: antennes longues, celles des mâles au moins fortement et subitement en massue contournée; spiritrompe distincte; pal-pes cylindrico-coniques, pointus à eur extrémité, s'élevant au-dessus du chaperon; ailes allongées, en toit dans le repos; cellule sous-marginale des inférieures large, partagée longitudinalement par un pli, fermée en arrière par une nervure on-

[page] 745

dée, d'où parlent quatre rayons qui aboutissent au bord postérieur; abdomen presque cylindrique, obtus; anus dea màles ayant une ouverture très - prononcée; jambes couvertes d'écailles courtes, couchées; les postérieures ayant leurs épines, tant latérales que terminales, très-courtes. Les chenilles de. Zygènes sont courtes, renflées au milieu, amincies à chaque bout, peu velues; elles out seize pates. Elles construisent une coque solide, coriace, qu'elles attachent contre la tige de la plante où a vécu la chenille. Cette coque est de forme ovoïde ou en bateau; elle renferme une chrysalide conique, et clans plusieurs on voit l'enveloppe des ailes qui est terminée en pointe. Les Insectes parfaits éclosent peu de temps après ce changement; ils volent peu, sont lourds et paresseux, et se tiennent ordinairement sur les tiges et les fleurs des plantes basses. On connaît un assez grand nombre d'espèces de ce genre; elles out été décrites par tous les auteurs, et particulièrement par Boisduval, dans une Monographie des Zygénides qu'il a publiée depuis peu, et qui est accompagnée de figures. Nous citerons, comme la plus commune aux environs de Paris, la ZYGENE DE LA FILIPENDULE, Zygœna fillpendulœ, Fabr., Latr., God., Lépid. de Fr. T. III, p. 137, pl. 22, fig. 2;Boisd., Monogr., etc. V. pour les autres espèces, les ouvrages que nous avons cités. (G.)

ZYGÉNIDES. Zygœnides. INS. Tribu de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, dont La-treille forme la quatrième section des Crépusculaires, daus la nouvelle édition du Règne Animal, et qu'il caractérise ainsi: antennes toujours terminées en une pointe dépourvue de houppes, tantôt simples dans les deux sexes, en fuseau ou en corne de bélier, tantôt peu épaisses vers leur milieu, presque sétacées, pec-tinées dans les deux sexes, ou du moins dans les mâles; palpes infé-

rieurs de moyenne grandeur ou petits, presque cylindriques et toujours formés de trois articles distincts; ailes toujours en toit, offrant dans un grand nombre des taches vitrées; abdomen sans brosses à sou. extrémité; ergots des jambes postérieures généralement petits. Leurs chenilles vivent à nu sur diverses Légumineuses; elles sont cylindriques, généralement velues, sans corne postérieure, semblables à celles de plusieurs Bombyx, et se forment une coque de soie en fuseau ou ovoïde, qu'elles attachent aux tigeff des plantes. Les habitudes de ces Insectes ont été décrites par Bois-duval, dans une Monographie qu'il a publiée depuis peu; il fait entrer dans la tribu des Zygénides plusieurs geures que La treille place dans d'autres divisions. Nous suivrons La-treille dans cet article, et nous admettrons à son exemple, comme appartenant à cette tribu, les genres Zygène, Syntomide, Atychie, Procris, Glaucopide et Aglaope. V. ces mots. (G.)

ZYGIE. Zygia. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Serricornes, tribu des Mélyrides, établi par Fa-bricius, et ayant pour caractères: corps ovale; tête petite; antennes filiformes, composées de onze articles, les second et troisième presque cylindriques, fort menus; celui-ci allongé; le quatrième, et surtout les sui-vans, dentés eu scie, comprimés, presque transversaux; corselet presque en trapèze, réiréci à sa partie antérieure; son disque élevé; élytres flexibles, recouvrant les ailes et l'ab-domeu; pales filiformes; crochets des tarses cutièrement cornés, n'ayant qu'une petite dent peu visible vers l'extrémité. On ne 'connaît qu'une seule espèce de ce genre, c'est la ZYGIE OBLONGUE, Zygia oblonga, Fabr., Latr., Gen. Crust. et Ins. T. I, p. 264, pl. 8, fie. 3; Schœnherr, Syn. Ins., etc. Elle se trouve eu Es-pague cl dans l'Asic-Miucurc. (G.)

[page] 746

ZYGIE. Zygia. BOT. PHAN. SOUS ce nom, Théophraste désignait une espèce d'Erable à feuilles frisées.

P. Browne (Jamaic, tab. 22, f. 3) a décrit et figuré, sous le nom de Zy-fia, une Légumioeuse qui paraît êire très-voisine de l'Inga marginata, Willd, ou I. Bourgoni, D.C. (G..N.)

ZYGIS. BOT. PHAN. Dioscoride désignait sous ce nom le Serpolet sauvage, Thymus Serpyllum, L. Néanmoins ce mot de Zygis a été appliqué comme spécifique à une autre espèce de Thymus. (G..N.)

ZYGNEMA. PSYCH. (Arthrodiées.) Genre formé d'abord par quelques algologues de ce que Vaucher appela Conjugues, puis restreint par nous dans le tome premier du présent Dic-liouuaire (V. ARTHRODIÉES), aux espèces confervoïdes à filamens accouplés, où la matière colorante parsemée à certaines époques de points hyalins, remplit en totalité Tinté-rieur du tube sans y affecter la forme spirale ou éloilée. Après l'accouplement la matière colorante se contracte souvent en linéoles longitudinales, taudis que les gemmes ou gongyles, qui sont probablement des Zoocarpes et que nous n'avons observé que depuis la formation du genre, se développent au point d'accouplement. Les Conferva genuflexa et angulata de nos prédécesseurs en sont le type (V. pl. de ce Dic. ARTHRODIEES, fi. II) et furent peut-être le Conferva bullosa de Linné et de ses copistes. Ce sont les Zygnema qui forment sur les eaux stagnantes ces amas jaunâtres et légèrement muqueux au tact, com-

posé de filamens très-fins qui englo-entdes bulles d'air a l'aide desquels leur masse surnage. Bien après nos publications, Agardh qui a confondu en un seul genre les Salmacides à spirales et les Tyndaridées à étoiles, sous le nom de Zygnema, a foré de notre Zygnema le genre Mongeo-lia qui devient ainsi un double emploi. On peut voir au mot MONGEO-TIE nos réflexious à ce sujet. Agardha compris parmi les êtres disparates qu'il entasse dans son SystemaAlgrurn, dans le genre qui nous occupe, jusqu'au Cœnogonium qui est un Lichen croissant sur les Arbres dans les forêts de l'Amérique équinoxiale.(B.)

* ZYGNIS. BEPT. SAUR. Oken et Fitzinger proposent d'établir sous ce nom un sous-genre pour les Seps à trois doigts. V. SEPS. (IS. O. ST.-H.)

ZYGODACTYLES. Zjgodactyli. OIS. Cinquième ordre de la méthode ornithologique de Temminck. Caractères: bec plus ou moins arqué ou très-crochu, souvent droit et angulaire; quatre et rarement trois doigts; jamais plus de deux en avant, l extérieur de derrière souvent reversible. Cet ordre se sous-divise en deux familles; dans la première, le bec est plus ou moins arqué; dans la seconde, il est droit, assez long, conique et tranchant. A la première famille appartiennent les genres Tou-raco, Coucou, Coua, Coucal, Mal-coha, Courol, Scythrops, Aracari, Toucan, Ani, Couroucou, Tamatia, Barbu, Barbican et Perroquet. Les geures Pic, Jacamar et Torcol composent la seconde famille. (DR..Z.)

ZYGODON. BOT. CRYPT. (Mousses.) Genre établi par Hooker (Muscol. brit., 70, t. 5 et 21) et ayant pour type le Bryum conoideum de Dickson, ou Gymnocephalus conoides de Schwæ grichen. Ce genre offre les caractères suivans: l'urne est terminale, le pé-ristome double, l'extérieur composé de seize dents rapprochées par paires, l'intérieur de huit cils, repliés horizontalement en dedans, la coiffe est cuculliforme et lisse. Les espèces de ce genre sont peu nembreuses. Elles ont en général le port des Gym-nostomum et des Orthotrichum. Indépendamment du Zygodon conoideum, Hooker et Taylor, Musc. brit., p. 71, t. 21, qui forme le type de ce genre, on y rapporte encore le Zygodon vi-ridissimum de Bridel, ou Gymnosto-mum viridissimum, Hook., loc. cit,

[page] 747

Zygodon obtusifolium Schwægrtchen (Suppl. 2, pl. 136). (A.R.)

* ZYGOGLOSSUM. BOT. PHAN. Sous ce nom Reinwardt (Bot. Zeit., 1825, T. II, p. 4) a établi un genre d'Orchidées qui est le même que le Cirrhopetalum fondé antérieurement par Lindley (Bot. Regist., n. 832, octobre, 1824). V. CIRRHOPETALUM au Supplément. (G..N.)

* ZYGOPETALON. BOT. PHAN. Dans le Botanical Magazine, juillet 1827, n. 2748, Hooker a constitué sous ce nom un nouveau genre d'Orchidées, de la division de celles à anthère terminale, mobile, caduque, à masses polliniques, céréacées. voici les caractères qu'il lui a imposés: pétales égaux, a demi-étalés, soudés à la base; labelle aplati, échan-cré au sommet, ayant sur le disque un grand tubercule, muni à la base d'un éperon obtus; gynostéme non ailé; anthère ovoïde, comprimée, calyciforme, à deux loges presque bivalve; masses polliniqucs, au nombre de deux, inégalement bilobées et glanduleuses à la base. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce (Zygopetalon Mackaii) qui est originaire du Brésil. (G..N.)

ZYGOPHYLLÉES. BOT. PHAN. R. Brown avait séparé des Ru lacées un certain nombre de genres dont il avait formé une famille à part sous le nom de Zygophyllées. Celte opinion du savant botaniste anglais a été adoptée par Kunth et De Candolle; mais Adrien de Jussicu, dans son Mémoire sur les Rutacées, en fait simplement l'une des tribus de celte famille. V. RUTACEES. (A. R.)

ZYGOPHYLLUM. BOT. PHAN. V. FABAGELLE.

* ZYGOPS. Zygops. INS. Genre établi aux dépens des Charansons. V. RHYNCHOPHORES. (AUD.)

ZYGOTRICHIA. BOT. CRYPT. (Mousses.) Bridel appelle ainsi (Bryol. univ., vol. 1, pag. 521 et 821) un genre qu'il établit poul-

le Barbula leucosloma de Robert Brown (in Parry's, Trav., Append., pag. 298). Son péristome est simple, composé de trente-deux dents filiformes, disposées par paires, réunies entre elles de leur base jusqu'à leur milieu par des cils transverses, mais distinctes et libres dans leur moitié supérieure qui est tordue. Ce genre, qui tient en quelque sorte le milieu entre le Didymodon et le Bar-bula, se compose d'une seule espèce, Zygotrichia leucostoma, Bridel, loc. cit., trouvée à l'île Melieville par le docteur Sabine. C'est une petite Mousse à tige droite, un peu rameuse, portant des feuilles ovales-lancéolées, un peu mucronées, très-entières, ayant une corne cylindrique, droite, terminée par un opercule conique et portée sur un pédi-celle terminal, droit et solitaire.

(A.R.) ZYMUM. BOT. PHAN. (Jussieu.) Syn. de Tristellateia de Du Petit-Thouars. V. ce mot. (G..N.)

* ZYRPHELIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astérées, établi par Cassini (Ann. des Sc. nat., août 1829, T. VII, p. 4ao), qui l'a ainsi caractérisé: involucre à peu près cylindrique ou campanulé, composé de folioles peu nombreuses, inégales, imbriquées, appliquées, lancéolées, coriaces et ciliées sur les bords; réceptacle plan, nu, fovéolé; calathide radiée; les (leurs centrales nombreuses, régulières et miles; les fleurs de la circonférence sur un seul rang, ligu-lées et femelles. Dans les fleurs du centre, il y a un ovaire avorté, long, étroit, aplati, membraneux, muni d'aigrette; la corolle est courte, à limbe quinciuélobé; les anthères sont incluses, absolument pivées d'ap-

pendices basilaires. Dans les fleurs de a circonférence, l'ovaire est grand, obovale, très-comprimé, muni d'un bourrelet sur chaque arête, surmonté d'une aigrette composée de quinze à vingt petites écailles égales, libres, filiformes et ciliées sur les bords. Ce

[page] 748

genre a beaucoup de rapports arec lé Printzia, et ne renferme qu'une seule espèce, Zyrphelis amœna, Plante ligneuse, rameuse, à feuilles embrassantes, linéaires, lancéolées, glabres, coriaces, entières et ciliées sur les bords. Les fleurs forment une calathide terminale, jaune au centre et bleue aux rayons. Cette Plante croît au cap de Bonne - Espérance.(G..N.)

ZYTHIA.. BOT. CRYPT. (Hypoxy-lées.) Ce genre, de la tribu des Cytis-porées, a été établi récemment par Fries qui lui donne ce caractère:

périthécîum mou, membrane libre, renfermant des Sporidics cilagineuses qui sortent ensuite i gùlièrement et sont agglomérée globules. Ce nouveau genre renfe quelques espèces deSpàerouema c les périthécium ne sont pas no tels que le S. subulatum et ruf le premier croît sur les lamelles ci sécbées des Agarics, le second sui bois de Pin. (AD.)

ZYZEL. MAM. Ecrit aussi Zix Syn. de Souslik ou Souslick. SPERMOPHILE. (B)

FIN DU TOME SEIZIÈME ET DERNIER.

ERRATA

DU TOME QUINZIÈME, Page 49, article SAGITTULK, supprimez la dernière phrase commençant par ces mots: il est figuré dans la planche première, etc Cette phrase n'était pas dans mon article et y a été insérée à mon iuscu. Je la désavoue d'autant plus qu'elle consacre un fait inexact. (ED.L.)

Page 393, col. Ire, lig. 47, supprimez conséquemment.

Ibid., lig. 49, après Sésiades., ajoutez Bois-Duval donnait, en même temps, celle de Sesiaires, que nous adopterons comme publiée antérieurement.

Ibid., col. 2, lig. 22, après ægocère, supprimez le reste de la phrase.


Return to homepage

Citation: John van Wyhe, ed. 2002-. The Complete Work of Charles Darwin Online. (http://darwin-online.org.uk/)

File last updated 25 September, 2022